- Speaker #0
Entreprendre en solo, en toute liberté, sans employés, et développer un business rentable, scalable et durable, c'est possible. Je suis Flavie Prévost, ex-dirigeante devenue solopreneur et créatrice du premier incubateur de solopreneurs en France. Avec ce podcast, j'ai voulu créer le board que j'aurais aimé avoir à mes cÎtés quand je me suis lancée en solo. Un board composé des meilleurs experts, disponible chaque semaine gratuitement à mon micro pour te donner des super conseils et te mettre au défi. L'épisode va commencer, je te préviens, ça va vite. Alors n'oublie pas de t'abonner à la newsletter. pour recevoir les bonus.
- Speaker #1
Marie, en termes d'avant-dernier blocage que tu nous proposes à déglinguer un petit peu, qu'est-ce que tu as vu qui nous fait aussi défaut ?
- Speaker #2
Alors, je dirais, c'est le blocage qui consiste Ă ce... Ă viser un objectif qui n'est pas le sien. Typiquement, le fameux 10K de CA par mois, qui est un espĂšce de dictat un peu formatĂ© qu'on voit sur les rĂ©seaux, et de se dire, c'est ça qu'il faut que je vise, sans avoir vraiment mis le nez dans ces chiffres, en fait. Et donc lĂ , c'est vraiment la partie trĂšs tangible. On a parlĂ© de mindset, d'Ă©tat d'esprit, de ce qui se passe dans notre tĂȘte. LĂ , pour le coup, l'idĂ©e, c'est vraiment de mettre les mains dans l'Excel et d'aller voir un peu du cĂŽtĂ© de mes charges pro. c'est quoi concrĂštement, de quoi mon business a besoin pour bien rouler, de quoi moi j'ai besoin. Ensuite, on passe du cĂŽtĂ© des charges perso, des charges du foyer et vraiment d'aller chercher ensuite le chiffre d'affaires qui correspond Ă cette rĂ©alitĂ©-lĂ , plutĂŽt que d'aller chasser quelque chose qui ne correspond pas Ă mon besoin. Typiquement, avec une cliente, on a travaillĂ© sur sa visualisation, sur ce qu'elle projetait Ă 12-18 mois. Et donc, elle Ă©tait partie bille en tĂȘte avec un chiffre d'affaires comme ça, un petit peu formatĂ©, qui ne correspondait pas Ă grand-chose. Et ensuite, on a regardĂ© vraiment ces chiffres. Et elle s'est dit, mais en fait, avec la moitiĂ© de ce chiffre, je peux ĂȘtre trĂšs, trĂšs bien. Et la marche, tout Ă coup, est beaucoup plus facile Ă passer. Ăcoute,
- Speaker #1
pardon, je te coupe, mais c'est trop marrant. J'ai vraiment vĂ©cu ce truc, moi, parce qu'en fait, pareil, moi, j'Ă©coute tous les solopreneurs amĂ©ricains, français et tout. Et un moment, je ne sais pas Ă quel moment, Ă force de lire les trucs, Ă force de les entendre, le truc de « il faut faire un million tout seul » . Tout le monde voulait faire un million, un million. Et lĂ , dans ma tĂȘte, j'Ă©tais là « qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour faire un million ? » Ah oui, et puis j'ai un pote amĂ©ricain aussi, je le croise, et puis il me dit, je ne sais pas, tu veux faire combien ? Il venait Ă peine de commencer Ă monĂ©tiser son podcast, donc je ne sais pas, je pensais qu'il allait me dire 50 000 ou 100 000 euros. Il me dit « je veux faire un million » . Je me dis « mais putain, mais je suis nulle, quoi. Moi, je n'aurais jamais pensĂ© Ă faire un million avec le board et tout. Donc ça s'est mis dans ma tĂȘte et j'ai failli aller jusqu'au truc. Et alors, heureusement, j'ai fait ce dĂ©cortiquage. Je me suis rendu compte que ce n'est pas du tout ça, que je n'allais pas du tout avoir envie d'une Ă©quipe, etc. Et il y a eu aussi des solopreneurs qui ont commencĂ© Ă publier des trucs pour montrer que leur vie, elle Ă©tait horrible depuis qu'ils avaient fait Un Mignon. Genre, tu vois, Elliot Meunier, il a fait toute une vidĂ©o pour raconter qu'il se retrouvait avec une Ă©quipe de 30 freelance, qu'il n'arrivait plus Ă danser. Enfin bon, bref, plein de trucs comme ça. Et ça a Ă©tĂ© le petit... La petite respiration oĂč je me suis dit, attends, mais moi, je ne veux pas faire un million. Et donc, j'avais revu mes objectifs Ă la baisse. Mon premier palier, c'Ă©tait les fameux 300 000 pour montrer que j'arrivais Ă gagner autant que ma vie d'avant. C'est un truc Ă prouver aussi, un grain que j'avais. Et puis aprĂšs, je suis allĂ©e sur quelque chose de plus raisonnable qui, pour le moment, Ă mon max, serait super. C'est le 500 000 en partie scalable qui me rendrait hyper heureuse, mais sans transformer ma vie en management intensif.
- Speaker #2
C'est ça. Et ça, c'est vraiment les questions Ă se poser que beaucoup d'entrepreneurs, freelance, indĂ©pendants, finalement, mettent sous le tapis. C'est combien de temps j'ai envie de bosser par semaine ? Combien de temps off j'ai envie de prendre par an ? Sur ces heures travaillĂ©es-lĂ , combien d'heures sont vraiment facturables ? Et en fonction de mes offres, de mon taux horaire moyen, d'aller chercher OK, il est oĂč mon seuil de rentabilitĂ© ? C'est quoi le chiffre d'affaires qu'il faut que j'aille chercher rĂ©ellement pour ĂȘtre bien dans ma vie, avec toutes mes charges, etc. Et finalement, ce travail-lĂ , qui est somme toute assez simple, mais beaucoup le zappe en fait, beaucoup le met de cĂŽtĂ©. Pareil sur les dĂ©penses, je fais face Ă beaucoup d'entrepreneurs qui ne savent pas oĂč va leur argent. Donc lĂ , d'un point de vue perso, au niveau de la boĂźte en gĂ©nĂ©ral, c'est un peu plus clair. Au niveau perso, tout Ă coup, c'est un peu, c'est plus flou, c'est plus nĂ©buleux. Et donc lĂ , d'aller voir un peu, OK, si je divise en trois, oĂč va l'argent d'un point de vue perso, mais quelles sont mes dĂ©penses indispensables, mon crĂ©dit, mon loyer, les assurances, la nourriture, la santĂ©, etc. Puis les dĂ©penses plaisir, les sorties culturelles, le sport, un week-end, des fringues, etc. Et puis l'Ă©pargne et les placements. Et dĂ©jĂ de voir, OK, c'est quoi l'enveloppe dont j'ai besoin, moi, personnellement, au niveau de mon foyer, l'enveloppe de mon activitĂ©, et ensuite d'aller chercher le chiffre d'affaires qui correspond à ça, plutĂŽt que...
- Speaker #1
mais tu vois je pense quand mĂȘme qu'il y a un ordre et c'est bien qu'on ait fait cette sĂ©rie dans l'ordre parce que je crois que trop de freelance font cette Ă©tape lĂ au dĂ©but donc en fait ils se limitent ils se mettent eux-mĂȘmes dans la logique de plafond de verre de « Bon, si je fais plus de 100 000 euros, de toute façon, je vais avoir une vie de merde » , comme vient de dire Flavie avec des freelances, des machins, des trucs Ă manager et tout. Je pense que c'est sain de d'abord se dire « Je peux faire un million tout seul, ça ne changera pas ma vie et au contraire, je serai plus heureuse » , d'abord. Et aprĂšs, de revoir son objectif Ă la baisse parce que tu es d'accord que sinon, ça peut avoir l'effet un peu pernicieux de se dire « Bon, finalement, comme j'ai besoin d'une vie simple, en fait, je n'ai pas besoin de pricer plus que 400 euros la journĂ©e. » Et aprĂšs, on se sous-price, on se fait maltraiter par les clients et tout parce que quand on a des prix bas quand mĂȘme dans le monde du freelancing, c'est⊠Ce n'est pas facile quand mĂȘme la vie. Tu es d'accord que les clients te respectent souvent plus quand tu as un pricing quand mĂȘme Ă©levĂ© ?
- Speaker #2
Bien sĂ»r. Et dans ces dĂ©penses perso, de ne pas nĂ©gliger la partie Ă©pargne-investissement. On parle souvent du ratio 50-30-20, 50 % de dĂ©penses indispensables, 30 % de dĂ©penses plaisir et 20 % pour ton Ă©pargne et tes placements. AprĂšs, c'est un ratio qui peut changer pour chacun, mais c'est un bon point de rĂ©fĂ©rence. Et cet Ă©pargne-lĂ , c'est aussi se reconnecter avec ses rĂȘves, avec ses projets. J'Ă©pargne, mais pourquoi ? parce qu'Ă©pargner pour Ă©pargner, oui, une personne qui va ĂȘtre dans un profil Ă©cureuil et qui a projetĂ© de la sĂ©curitĂ© sur l'argent, il va ĂȘtre content de simplement regarder un compte oĂč l'argent grandit.
- Speaker #1
Mais il va faire plus que 20% d'ailleurs. Il ne va pas se faire assez plaisir, ce sera un autre truc que tu vas travailler avec lui ou elle.
- Speaker #2
Tout Ă fait, tout Ă fait. Et donc de relancer un peu la machine Ă rĂȘve et de dire, ok, mais qu'est-ce que j'ai envie ? Cet argent va se transformer en quoi finalement ? Mais oui. Tout Ă fait. Important de rĂȘver un peu, de bosser le mindset, ensuite de regarder effectivement les chiffres pour ne pas non plus sous-estimer lĂ oĂč on peut aller.
- Speaker #1
Et ce que tu dĂ©cris, c'est intĂ©ressant, c'est aussi un moment au dĂ©but, on ne pense qu'Ă son business et puis aprĂšs, quand ça tourne, je pense qu'il faut vraiment rapidement regarder son patrimoine global, pro et perso. Parce que moi, j'ai passĂ© un peu une sorte de traversĂ©e du dĂ©sert oĂč en gros... J'Ă©tais bien niveau pro, j'avais tout donnĂ©. C'est comme si j'avais donnĂ© toute mon Ă©nergie Ă mettre les trucs sur les rails. AnnĂ©e record et tout. Mais en perso, j'avais fait n'importe quoi. J'avais oubliĂ© de me payer, j'avais pas mis de nouvelle Ă©pargne, j'avais des dĂ©placements hyper sĂ©curitaires d'il y a dix ans. Et donc, waouh, j'ai fait un bilan patrimonial et j'ai dit, attends, lĂ , je vais tout remettre d'Ă©querre, aussi bien le pro que le perso. Parce que, est-ce que ce n'est pas une forme de mindset bizarre aussi, de penser que presque l'argent de ta boĂźte, c'est plus important ? Alors que ce qui compte aussi, c'est qu'est-ce que tu vas en retirer comme richesse ? Parce que c'est sympa de faire 300 000 euros, mais si Ă la fin, il ne te reste rien, c'est quand mĂȘme un peu gĂącher ton Ă©nergie et ton temps.
- Speaker #2
Oui, là , ça dénote vraiment d'une forme d'identification à son business et à son activité. Quand on finit par se faire passer en deuxiÚme et que ce qui est plus important, c'est son logo, ses recos, etc., c'est qu'on est identifié, on est un peu amalgamé à son activité. Et là , il y a danger pour soi parce qu'au final, ce n'est pas ça le but. Donc là , c'est de se redire aussi, mais pourquoi est-ce que je fais ça ? Oui,
- Speaker #1
et ça, je pense qu'on l'a énormément quand on est freelance ou solopreneur, parce qu'on est vraiment une personne morale, mais enfin, on n'est pas trÚs loin de la personne physique. Oui,
- Speaker #2
et ça ne l'aide pas pour annoncer ses tarifs typiquement et pour les positionner, parce que justement, comme on est un peu amalgamé, on peut avoir tendance à avoir de la confusion sur ma valeur personnelle, mon estime de moi va venir impacter ma capacité à définir des prix. C'est ce qu'on veut éviter.
- Speaker #1
Ăa, on l'a tout le temps d'ailleurs, c'est ça. genre par exemple je Qui suis-je pour donner ce tarif ? Ou quand le client te refuse, du coup, tu te sens nulle. Quel conseil tu donnerais pour arriver Ă dĂ©personnaliser ça, ce prix ? Notamment le TJM oĂč tu as vraiment l'impression de te vendre toi.
- Speaker #2
C'est de se concentrer sur la valeur que je dĂ©livre. De vraiment voir quelle est la transformation que j'apporte au client. Vraiment de se mettre dans ses chaussures Ă lui. Et puis ensuite, de travailler son estime personnelle. Et ça va ĂȘtre le cinquiĂšme conseil.
- Speaker #1
Allez, on ne spoile pas. Merci beaucoup Marie pour cet avant-dernier conseil. Et c'est parti, on va vous booster lĂ Ă fond en termes d'estime personnelle pour que vous n'ayez plus jamais de problĂšme de plafond de verre par rapport Ă l'argent. Let's go !