Speaker #0Tu veux bien faire ? Tu veux que chaque cliente reparte heureuse, satisfaite ? Tu veux être à la hauteur, toujours. Mais si tu n'y arrivais pas toujours, justement ? Et si un jour ta coupe était moins bien réussie ? Et si une cliente repartait déçue ? Et si tu te sentais moins inspiré, moins performant ? Est-ce que tout cela ferait de toi un mauvais coiffeur ? Ou juste un être humain ? Aujourd'hui, on va parler de cette quête de perfection, qui parfois devient un poids. Tu sais, ce besoin de prouver, d'assurer et de ne jamais faillir. Mais si je te disais que l'imperfection, elle peut aussi être une force, que c'est peut-être là que se cache ta vraie valeur. Si tu veux en savoir plus, suis-moi dans cet épisode. Le cheveu, fil de l'âme, le podcast qui tisse des liens entre vos cheveux et vos émotions. Préparez-vous à voyager au cœur de vous-même pour une exploration profonde des racines émotionnelles qui se cachent derrière chaque mèche. Chaque semaine, je viendrai vous parler de mes différentes rencontres, parfois ponctuées de témoignages. Et je vous aiguillerai sur la reconnexion à vos émotions pour reprendre les rênes de votre vie et comprendre les messages au travers de vos coiffures. L'exigence du métier. Franchement, c'est souvent celle qu'on se met soi-même. Parce que c'est vrai qu'on nous apprend à viser l'excellence et on n'a pratiquement pas le droit à l'erreur. La cliente vient, elle paye pour un service, donc il est normal qu'elle ait le service qui correspond à ce prix. Oui, mais... tu n'es pas une machine. Alors tu sais, l'image du coiffeur qui doit être rapide, précise, souriant, toujours à l'écoute et en permanence, est-ce que c'est humain ça ? Est-ce que sincèrement, toi, tu es capable de tenir ce rythme tous les jours ? Est-ce qu'au quotidien dans ton salon, tu pètes la forme, tu es de bonne humeur et tu réussis à coup sûr toutes tes œuvres de coiffure ? Sincèrement, dis-le-moi, je serais curieuse de savoir. Si tu es dans ce, on va dire de ce côté-là, ouais, c'est que tu dois te mettre une sacrée pression, vraiment. Tu dois avoir une posture très rigide, sans jugement, mais c'est parce que sincèrement, quand on se met une telle pression pour faire tout parfait, c'est pas très fluide à l'intérieur. Regarde ton corps, regarde ta posture et essaie juste de voir comment tu te tiens et à un moment d'essayer de relâcher. Tu vas voir comme ça fait du bien. Mais relâcher pour certaines personnes, c'est perdre le contrôle. Et ça, perdre le contrôle pour certaines personnes, c'est juste inadmissible, impensable. Mais ça, voilà, c'est à chacun son choix de vie. Alors, il y a la peur de décevoir. Il y a quand une cliente qui n'est pas totalement satisfaite, parfois c'est un peu comme une gifle. Tu vois, tu as fait un super truc, toi il te semble avoir fait un super truc, et puis son retour, il n'est peut-être pas au niveau qu'on s'y attendait. Donc là, waouh ! On est déçu. On est soi-même très déçu et on se dit soit elle est vachement difficile à contenter ou alors elle n'est pas juste ou bien alors on a vraiment foiré. Ce n'est pas évident. Et puis toutes les remarques que tu vas prendre, c'est un peu personnel. Alors que là, il y a une distinction à faire. Alors, ce n'est peut-être pas évident. Lorsqu'une cliente va te dire que quelque chose ne lui plaît pas dans la coiffure, nous en tant qu'humain, qu'est-ce qu'on fait ? On se juge. Je ne suis pas capable, je ne suis vraiment pas douée, je suis nulle, machin. Ou alors elle qui est trop difficile. Elle porte un jugement sur ton travail, pas sur qui tu es. On est d'accord ? Donc c'est vrai qu'au salon, on a la posture du coiffeur, mais tu n'es pas que ça dans la vie. Donc là, j'aurais envie de te dire que quand tu vas quitter le salon, l'idéal, ce n'est pas de repartir avec ce que la cliente t'a dit sur ton travail. Parce que ça va te brouiller l'esprit tout le temps et tu vas te juger et te rendre médiocre tout le reste de ta journée. Alors que ce n'était pas un jugement sur ta personne, juste sur le travail. Et son jugement ne définit pas non plus ta capacité à être un bon ou un mauvais coiffeur, soyons clairs. C'est juste que cette fois-là, il y a un truc qui ne lui a pas plu. C'est tout. Sincèrement, ça ne va pas plus loin que ça. Tout est récupérable. Donc tu vois, descends. Vraiment, apaisse-toi avec ça. Et puis, c'est vrai que ça va mettre le doute. Des fois, on va se dire, enfin, est-ce que je suis vraiment fait pour être coiffeur ? Ça revient au même que ce que je viens de t'expliquer. On ne remet pas tout en doute parce qu'une personne ou deux t'a fait de remarques. Il y a plein de circonstances qui vont amener à ça. Alors oui, elle n'a pas aimé, mais peut-être qu'elle n'aimait pas. Parce que peut-être que déjà elle-même, elle n'était pas bien dans sa peau. Tu sais, moi j'ai une cliente. Chaque fois que je la coiffais, je te promets, et ça a duré longtemps. Chaque fois que je la coiffais, il y avait un truc à redire. Un jour, je le lui ai dit "écoute Je ne comprends pas pourquoi tu viens toutes les six semaines chez moi pour faire ta coupe qui ne te plaît pas. Si tu préfères aller autre part, surtout fais-toi plaisir et fais-moi plaisir". Et ce n'était pas méchant. Mais c'était quoi l'intérêt de continuer de venir se faire coiffer et repartir à chaque fois insatisfait ? Alors pour moi, c'était hyper frustrant, évidemment, parce qu'à chaque fois, j'ai quand même eu ces moments où je me remets en question. Mais bon, voilà, c'est une cliente parmi... Tant d'autres. Heureusement, avec les autres, ça se passait très bien. Mais c'est vrai qu'une cliente peut suffire à vous foutre le moral à plat. Mais cette fois-ci, j'en ai eu marre. Je lui ai simplement dit, sincèrement, tu peux aller autre part. Vas-y. On gardera un contact amical sans problème. Moi, je ne t'en veux pas. Mais s'il te plaît, arrête de venir à chaque fois. Surtout que tu es déçu à chaque fois. Stop. Un moment. Il faut quand même rester logique. Non, je ne sais pas. Mais bon voilà, je pense qu'il y a des gens qui, quoi que vous fassiez, de toute façon seront toujours insatisfaits. Et je pense que j'avais affaire à ce genre de personnage. Mais voilà, le perfectionnisme, ça épuise. Parce que tu vois, refaire, refaire, encore et encore, pour avoir l'idéal. C'est quoi l'idéal ? Le tien ne sera pas le même que celui de la cliente. Et quand la cliente va te dire ça, j'adore, ça c'est beau, toi tu vas dire mais enfin c'est quoi ce truc, c'est pas beau ? Et alors ? On n'est pas là pour juger. On peut conseiller, c'est certain. Mais voilà, la beauté de la coiffure en elle-même, elle ne correspondra pas à tes critères avec ceux de la cliente en même temps. Alors c'est une pression qui finit franchement par tuer le plaisir et la créativité. Parce que se remettre comme ça en question systématiquement, c'est vrai qu'on va avoir tendance à tellement douter qu'on n'arrivera même plus à créer. Et c'est ça qui est dommage. C'est dommage parce que là, ça va vraiment, j'ai envie de te dire, t'assassiner dans ton travail, vraiment. Tu n'auras même plus l'envie d'aller continuer de travailler, ça va être vraiment de la routine de chez routine. Et là, je ne te donne pas des années à travailler comme ça. Alors, plus tu vas chercher justement à être dans cette perfection, comme tu auras peur de te planter, tu n'essayeras plus. Donc, tu vas te contenter de faire ce que la cliente te demande. Tu veux un carré ? Tu auras un carré, madame. Tu veux les oreilles dégagées ? Tu auras les oreilles dégagées, madame. Tu n'oseras même plus donner ton avis pour exprimer que là, ça ne va peut-être pas convenir pour telle ou telle raison. Tu vois, ça t'appartient. Mais pour ton bien-être à toi, non, prends de la distance. Vraiment, prends de la distance. Donc, j'ai envie de te dire, autorise-toi à ne pas être parfait. Et puis, à avoir un jour où tu es moins en forme, moins inspiré, sans te culpabiliser. On n'est pas au top tous les jours. Nous ne sommes pas des machines. Autant pour la cliente que pour toi. Moi, je dis toujours, tu sais, c'est un peu comme si tu as des enfants. Moi, je dis à mes enfants, parfois, je me lève à un moment ou à n'importe quel moment de la journée, je sens que là, il y a une colère qui monte, il y a un truc qui m'agace. Et d'office, j'allais leur dire, oh là, aujourd'hui, vous ne m'embêtez pas. je ne suis pas de bonne humeur. La moindre chose qui va arriver, ça va vous tomber dessus, même si ce n'est pas votre faute. Donc, je vous préviens, fichez-moi la paix et il vaut mieux rester tranquille. J'ai envie de dire, avec la cliente, c'est un peu ça, c'est vous avez le droit de ne pas être de bonne ce jour-là parce qu'on a beau dire qu'on doit être parfait, mais ce n'est pas possible. On a le droit de dire à la cliente, surtout, vous savez, quand c'est des clientes habituelles et que tu la connais bien, c'est aujourd'hui, je ne suis pas en forme, vraiment. J'ai la migraine, je ne suis pas bien, je suis fatiguée. Mais voilà. On est là, on va bosser et on va faire du mieux qu'on peut. On va se dire, oui, OK, c'est ça, elle va me faire moitié. Non, mais déjà, montrer à la personne que vous avez fait l'effort de venir quand même travailler. Pour le même prix, vous auriez pu faire mes boutiques. Maintenant, vous êtes là et vous allez donner le meilleur de vous-même. Mais voilà, et je pense que sincèrement, la cliente en face sera beaucoup plus compatissante. En se disant, ouais, bon, elle n'est pas très en forme, je le vois bien, donc on ne va pas en rajouter. Tu vois, ça va jouer. Franchement, ça va jouer. Alors, ça ne veut pas dire qu'elle se dit, bon, je vais me contenter du peu. Non, pas du tout. C'est là le lien humain, c'est là la compréhension qui est entre les deux. Et toi, tu vas te sentir reconnu chez la cliente comme quoi tu n'es pas bien, tu vas te sentir mieux, sincèrement, que de faire semblant de péter la forme alors qu'en vrai tu es malade comme un chien, pour pouvoir soi-disant donner le meilleur de toi-même, mais tu vas te ramasser. Et l'autre, elle va te ramasser aussi, parce qu'elle n'a peut-être pas capté que tu n'étais pas bien, tu comprends ? Voilà, l'authenticité, l'honnêteté entre la cliente et le coiffeur. C'est pareil pour tout le monde, pour tous les liens, pour toute relation. C'est important. Ce n'est pas parce qu'on est dans un commerce qu'il y a cette barrière obligatoire entre l'indépendant et le client. Moi, je suis désolée, je n'adhère pas du tout à ça. Nous restons des humains et plus nous allons être dans le lien, et plus l'authenticité sera marquée et plus le résultat en sera que meilleur, vraiment. Alors le côté humain, justement, derrière le professionnel. Sache que la cliente qui revient ne vient pas spécialement pour ta coupe. Elle vient pour toi, vraiment. Je pense que dès l'instant où tu crées du lien, c'est encore mieux. Il y a même des fois, j'ai envie de dire, elle va prendre sa coupe au second degré. Enfin voilà, ce n'est pas pour ça qu'elle vient. Elle vient pour passer un bon moment. Donc ça, c'est vachement important de se dire, waouh, on donne autant d'impact quand même. Ça fait du bien. Tu sais, ce n'est pas parce que tu lui coupes une mèche de travers une fois ou un truc qui n'est pas bien fait qu'elle va tout de suite changer de coiffeur. maintenant, arrête de penser que d'emblée elle va te quitter. Et puis si c'est le cas pour une mèche de travers, dis-toi que ce n'est peut-être pas une grande perte non plus. Parce qu'on le dit toujours, tes cheveux ça repousse. Alors ok, tu as payé pour un service, il n'est peut-être pas comme tu le voulais, tu peux peut-être compenser autrement. Moi je sais qu'en couleur, bien souvent, si la couleur n'était pas du tout adéquat, je ne faisais pas payer. Alors il n'y a pas beaucoup qui le font parce que c'est sûr qu'il y a quand même du produit qui est utilisé, mais voilà. Il y a un moment, je trouve, que si on paye pour un service et que le service n'est pas là, on ne paye pas. Ou alors, on revient se faire coiffer une fois gratuitement. Ça, c'est chacun sa manière de faire. Alors, les erreurs que tu fais, ça peut être simplement un moment d'apprentissage. Justement, c'est une manière de progresser. Il y a des choses qu'on apprend tout le temps, en fait. C'est ça aussi, ne pas croire que l'on est abouti. Non, des erreurs, on en fera encore. Et c'est ce qui nous fait apprendre dans la vie. C'est ce qui nous fait avancer. Même dans la vie de tous les jours, dans notre quotidien familial, amoureux, relationnel. C'est ça, on tombe, on se relève. En coiffure, c'est la même chose. Il n'y a quand même pas mort d'homme. Au pire, tu as cramé des cheveux, là je comprends. Waouh, c'est chaud pour la cliente. Mais autrement, est-ce que ce sont des erreurs irréparables ? Bon, un cheveu trop court, ok, tu ne peux pas le rallonger. Mais ça repousse fondamentalement, c'est pas vital. Si on pouvait apprendre aussi à relativiser, mon Dieu, ce serait plus allégé. Mais voilà, on ne sait pas qui on a en face. Mais justement, dès l'instant où toi tu vas être authentique et que tu vas chercher à créer du lien, je t'assure qu'en face tu vas avoir une réception totalement différente, vraiment. Donc je t'invite un peut à alors lâcher prise, j'aime pas trop ce terme parce qu'il veut tout dire et rien dire en même temps et il est tellement banalisé. Mais si tu cherches trop la perfection, tu vas bloquer plutôt ton inspiration. Laisse faire, laisse venir. Vas-y, écoute-toi. Fais comme tu le sens. Moi, c'est dans ces moments-là que je m'amuse le mieux. Surtout quand j'ai carte blanche. Je demande juste à la personne s'il y a des impératifs qu'elle ne veut absolument pas. Un tour de reine ou de dégagé ou quoi. Vraiment un truc que vraiment ça, elle sait qu'elle ne le veut pas. Mais que le reste, je fais ce que je veux. Là, je m'éclate. Et là, je m'amuse. Je n'aime pas quand on m'impose quelque chose. Mais bon, parfois, tu n'as pas le choix. C'est la cliente qui veut quelque chose. Elle le veut. Voilà, tu peux lui donner des conseils et tout. Mais le but n'était pas de l'empêcher de faire ce qu'elle voulait. Mais si j'ai carte blanche, je m'amuse vraiment comme une petite fille. Et puis, ben voilà, ça se fait que c'est de la spontanéité. Et ta spontanéité, ben quoi ? Elle fait partie de la magie. Parce que tu vas y aller avec ton cœur. Pas avec une recommandation où tu vas mettre tes gestes de nouveau un peu robotiques. Je fais comme ça parce qu'on m'a demandé de faire comme ça. Non, vas-y, fais-toi plaisir, fais-toi confiance et lâche-toi. Vraiment, c'est vraiment ça, c'est apprendre à se faire confiance. Et c'est quoi la perfection ? Si toi tu t'es amusé là-dedans, souvent la cliente va le ressentir et va dire « Wouah ! » Et je te promets que ça transperce avec la cliente. Donc le résultat n'en sera que beau. Sincèrement. Alors, si ton plus grand atout n'était pas ta perfection, Mais justement, ta capacité à rester vrai, humain et imparfaitement authentique. Alors aujourd'hui, je t'invite à t'observer, à voir si justement, parfois, tu ne te mets pas un peu trop la pression. Et puis si tu ne confonds pas exigence avec autosabotage. Parce que c'est ça, tu t'autosabotes quand tu veux devenir trop exigeant, puisque tu ne laisseras pas la place vraiment à ta créativité. Parce que bon... Dans ton métier, ce qui est important, c'est quand même d'être bien. C'est essentiel. Vis ta vie de coiffeur. Épanouis-toi. Ce n'est pas une corvée. Ce n'est pas ton travail, c'est ton terrain de jeu. Alors lâche-toi. Si ce que je t'ai partagé aujourd'hui résonne en toi, alors prends le temps d'y réfléchir. Parce que peut-être que la seule chose qui te manque, c'est de t'accorder le droit d'être imparfait. Et c'est parfait comme ça. A bientôt !
