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Patate & Cornichon : du blog au café-pâtisserie, le parcours d’Éline pour rendre la cuisine végane FACILE [#49] cover
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Le Club VG - On démocratise l'alimentation végétale et le mode de vie vegan ensemble

Patate & Cornichon : du blog au café-pâtisserie, le parcours d’Éline pour rendre la cuisine végane FACILE [#49]

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1h13 |12/11/2025
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Patate & Cornichon : du blog au café-pâtisserie, le parcours d’Éline pour rendre la cuisine végane FACILE [#49]

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1h13 |12/11/2025
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Description

On croit souvent que la cuisine végétale est compliquée, demande du temps ou des ingrédients spécifiques...

Et si, en fait, on pouvait cuisiner végane comme on cuisine tous les jours : facilement et avec plaisir ?


Dans cet épisode, j’accueille Éline Bonnin, cheffe, créatrice du blog Patate & Cornichon, et autrice du nouveau livre La Table d’Éline.


On revient ensemble sur son parcours : de ses études de cuisine en France à son immigration au Québec, de l’ouverture de son café-pâtisserie Muscade à sa volonté de retrouver un rythme de vie plus lent...

Éline raconte comment elle est revenue à l’essentiel : prendre du plaisir à cuisiner et partager sa passion.


Au programme :

- Comment elle a découvert l’antispécisme et sa transition rapide vers le véganisme

- Pourquoi elle a créé Patate & Cornichon

- Son arrivée au Québec et les différences avec la France

- L’ouverture et l’évolution de Muscade, son café-pâtisserie

- Comment gérer une boutique qui grandit (trop) vite – et pourquoi elle a choisi de revendre

- Son retour à la création de contenu

- Comment elle a conçu son nouveau livre La Table d’Éline : recettes, inspirations, processus


Un épisode plein de douceur qui montre qu’on peut changer de direction sans perdre ce qui nous anime 🍂



- - -

⚡️ Profite de -5% sur ta commande Koro avec le code CLUBVG : https://www.koro.fr/

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Merci à Éline pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram et sur son blog.


📚 Son nouveau livre : La Table d'Éline

📱 Son application pour découvrir la cuisine végétale



Épisode complémentaire : Les défis d'une épicerie végane en France (avec Cora @la.freeglaneuse)


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📅 Épisode tourné en octobre 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


- - -

Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. A travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu es à la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je suis à Nantes avec Hélène, que tu connais sûrement grâce à son blog Patates et Cornichons. Elle est chef, autrice et surtout passionnée de cuisine végétale. Eline vit au Québec, mais elle est de passage en France à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, La Table d'Eline. Dans cet épisode, elle vient nous parler de ce nouveau projet, mais aussi de son parcours, comment elle est passée de son blog à l'ouverture d'un café-pâtisserie au Québec, avant de se consacrer pleinement à la création de contenu qui inspire une large communauté. Salut Eline, je te souhaite la bienvenue dans le Club BG.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, je suis honorée d'être là.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je suis très contente d'être de retour brièvement en France, ça fait très longtemps, donc c'est chouette.

  • Speaker #0

    Du coup, ça faisait combien de temps que tu n'étais pas revenue en France ?

  • Speaker #1

    En France, je suis passée quelques fois, quelques jours, par-ci, par-là, mais pour de malheureux événements parfois dans ma famille. Mais en tout cas, à Nantes, chez mes parents, ça faisait plus de 5 ans que je n'étais pas venue.

  • Speaker #0

    Ok, donc un peu retour aux sources. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment, oui.

  • Speaker #0

    Donc, comme je le disais, tu vis maintenant au Québec, mais tu es née en France et as vécu la majorité de ta vie en France. Et je voulais savoir quel était ton rapport à l'alimentation durant l'enfance. et scoop Tu vois, la viande avait une place importante dans la famille, etc.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Je pense que comme la plupart des gens, on a grandi quand même avec de la viande à table. Après, moi, j'étais une enfant très difficile. J'aimais rien. J'aimais surtout pas les viandes considérées pour enfants comme le jambon blanc, le cordon bleu, etc. Ça me dégoûtait. Donc, assez rapidement, j'ai commencé à apprendre la cuisine aussi pour me l'approprier. Et donc vers 12-13 ans, j'ai commencé à être vraiment passionnée de cuisine parce que je voyais que grâce à ça, je pouvais manger quelque chose que j'aimais. Et étant très difficile, ça m'aidait à apprécier le moment du repas et à ne pas angoisser à l'idée de ce qu'on allait manger. Donc ça, ça a été aussi via plus la pâtisserie, etc. Voir qu'on pouvait transformer un sac de farine dans le gâteau de notre choix, je trouvais ça incroyable. Et pour ce qui est de la viande, oui, assez rapidement, j'ai commencé à apprécier beaucoup les produits plus nobles, à être passionnée de produits du terroir, etc. Et j'ai aussi en partie étudié à Toulouse, donc le canard gras, etc. Donc oui, oui, la viande avait une grande place. Mon plat préféré, c'était le tartare de bœuf, alors tu vois.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. On part de loin. Effectivement. Mais du coup, c'est intéressant parce que tu n'aimais pas grand-chose, mais pour autant, tu t'es quand même intéressée beaucoup à la cuisine. C'est assez un peu paradoxal, tu vois. On pourrait penser que du coup, bon, ok, j'aime pas tout ça, donc je vais faire, enfin, tu vois. On va trouver une autre passion plutôt que la cuisine. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que c'est parce que ça m'angoissait quasiment le moment du repas. Donc, je pense que c'était une façon d'aimer et puis de m'approprier ce moment et de faire les choses à ma manière pour être sûre d'aimer le repas.

  • Speaker #0

    Ok. Écoute, c'est une bonne façon de prendre les choses en main, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    On n'est jamais mieux sauvé que par soi-même.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, tu l'as peut-être mentionné brièvement. Enfin, tu as fait tes études à Toulouse.

  • Speaker #1

    À Nantes et à Toulouse, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Des études de cuisine. oui exactement l'école hôtelière et qu'est-ce que tu as appris là-bas, qu'est-ce qu'on apprend du coup c'était il y a quand même non mais je veux dire c'était pas là récemment il y a 15 ans j'imagine que ça a peut-être évolué aussi toi qu'est-ce que tu avais appris à l'époque très traditionnel honnêtement la

  • Speaker #1

    cuisine française en fait on ne part pas de la France on ne visite pas d'autres cuisines et en fait un manuel de cuisine française c'est très Merci. pauvre en quantité d'ingrédients et en quantité de types de techniques. En fait, on reste sur même pas une dizaine de légumes, par exemple, quelques types de cuisson des viandes, des sauces, évidemment. Et puis, on n'aborde pas du tout, par exemple, la fermentation ou des techniques plus poussées de cuisine. Et en pâtisserie, c'est pareil. On va aborder la tarte aux pommes, la bourdaloue et la crème au caramel. Mais c'est assez pauvre en termes de diversité. et de représentation d'autres cultures surtout. Après, on peut dire que c'est normal, on est en France. Mais je pense que quand on arrive dans le milieu professionnel, on est autodidacte de fait parce qu'on ne connaît pas autre chose. Et aujourd'hui, les chefs et la plupart des restaurants qui se veulent au diam, vont utiliser des ingrédients qui viennent... d'autres cuisines, vont travailler, je sais pas, le miso, etc. Et en fait, si tu sors de l'école hôtelière, à ce moment-là, tu te retrouves à être autodidacte, finalement, à apprendre des choses par toi-même, alors que t'es censé avoir étudié pour ça. Donc c'est juste dommage que ça manque de diversité, mais je pense que c'est un milieu qui met un point d'honneur à respecter les traditions.

  • Speaker #0

    Peut-être que ça a évolué depuis ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être, ouais.

  • Speaker #0

    Il y a quelques années, j'avais fait une interview, et bon, pareil, la personne, ça faisait... aussi quelques années qu'elle avait fait ça, mais pareil, c'était un peu toujours la même chose, qu'en fait, ça n'a pas trop évolué, on n'apprend pas les protéines végétales, par exemple, alors que... Je ne sais pas, est-ce que les légumineuses étaient mises en avant ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, peut-être que dans un manuel, il y a bien une page sur les lentilles, mais dans une année, même dans les cinq ans que j'ai fait, on ne fait pas tout le manuel. Donc je pense qu'on a sauté cette page.

  • Speaker #0

    Mais du coup, on ne s'ennuie pas. Tu m'as dit qu'on a les mêmes dix légumes, les mêmes techniques.

  • Speaker #1

    Après, l'école hôtelière, c'est assez peu de cuisine. On aborde plein d'autres matières puisqu'il y a toute la partie hébergement, service, technique de restaurant. Le service. Oui, voilà. Et puis à l'ancienne, ça a des choses qui ne sont plus faites, mais faire la crêpe suzière devant le client, etc. C'est vrai que ça ne se fait plus trop. La découpe de poisson devant le client, etc. Mais aussi toute la partie générale, on apprend l'économie, on apprend la gestion d'entreprise, le marketing, la bureautique, mais aussi l'anglais, l'histoire-géo, la géographie touristique, etc.

  • Speaker #0

    Oui donc c'est quand même assez complet, voilà, ça n'est pas centré juste sur la cuisine. Non,

  • Speaker #1

    la cuisine ça représente à peu près deux grosses demi-journées par semaine, tu vois. C'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est une matière importante, mais ce n'est pas tout ce qu'on fait de la semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, tu as obtenu quel diplôme à la fin ?

  • Speaker #1

    Donc un BTS, hôtel-restauration, donc option culinaire. Donc là, dans la dernière année, il y a plus de cuisine et plus on est invité à créer à partir d'un panier d'ingrédients, à créer quelque chose et on va être évalué là-dessus. Mais c'est vraiment juste dans la dernière année. Et donc à la suite de ça, j'ai commencé ma courte carrière dans La restauration traditionnelle, beaucoup en pâtisserie en fait. Je n'ai pas étudié spécifiquement la pâtisserie, même quasiment pas. Mais je pense que le fait d'être une femme en restaurant, quand j'arrivais dans un établissement, si on ne savait pas trop quel poste avait besoin, on allait de fait me mettre en pâtisserie. Donc ça, je pense que c'est un biais sur la pâtisserie, le côté délicat. Ouais,

  • Speaker #0

    de raffiner, ok. Pas travailler la viande. Non,

  • Speaker #1

    ben voilà. C'était pas forcément ce qui me passionnait le plus. Je pense que j'aurais à ce moment-là voulu vraiment être plus en cuisine. Mais j'ai appris cette passion-là un peu par dépit. Mais finalement, ça m'a énormément passionnée. Ça reste mon premier amour et j'aime énormément la pâtisserie.

  • Speaker #0

    Comme quoi, le hasard des fois, ou plutôt les stéréotypes, on va dire, font bien les choses pour toi. Parce que du coup, après, tu t'es pris d'amour, on va dire, pour la pâtisserie. Oui,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, combien de temps ça a duré de la fin de tes études, avant le déclic ?

  • Speaker #1

    Je dirais moins d'un an.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça a été très rapide. Et du coup, est-ce que tu peux nous expliquer ce déclic ?

  • Speaker #1

    En fait, ça a été à travers une rencontre. J'ai rencontré mon conjoint qui est végane. Alors, on n'était pas du tout en couple, etc. J'ai déjà vu un article d'une journaliste qui disait « devenu végane par amour » . Non, je pense que c'est très réducteur. de dire ça.

  • Speaker #0

    Du coup, il était déjà vegan ?

  • Speaker #1

    Oui, depuis plusieurs années, depuis 3-4 ans. Mon mari était déjà vegan depuis la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte, on va dire. Et en fait, ça m'a intriguée. Donc, on était collègues de travail. Et il ne parlait pas, je ne pense pas qu'il voulait essayer de convaincre, parce qu'il était plongeur dans un restaurant traditionnel. Voilà, tu n'as pas envie de te faire remarquer. Il était là pour payer ses études de philo et voilà. Donc non, il n'en parlait pas spécialement, mais ça m'a intriguée en fait. Pourquoi des gens se priveraient en fait ? Et il y a eu aussi le côté un petit peu défi technique en pâtisserie, que je trouvais intéressant. Et puis j'ai souhaité lire sur le sujet. Et c'est à ce moment-là qu'est sorti, enfin juste avant, est sorti le livre de Martin Gibert, « Voir son steak comme un animal mort » . J'en parle tout le temps quand on me pose cette question parce que ça a été pour moi un déclic. Donc oui, ça a été assez rapide. En fait, c'est une approche qui me ressemble, puisque Martin Gilbert dit dès le départ qu'il n'est pas spécialement sensible aux animaux. Moi, je n'ai pas grandi avec des animaux, je ne suis pas la meilleure amie des animaux. Et en fait, cette approche très rationnelle, elle me correspond. Après, ce n'est pas pour tout le monde pareil. Il y a des gens, ça va être plutôt le... L'aspect émotionnel, ça va être un documentaire avec des images choquantes, ça va être plein de choses, ça va être l'écologie, etc. Il y a plein de raisons en fait, mais moi c'était plus « Ah d'accord, c'est cruel, je ne savais pas » et « Ah d'accord, on n'en a pas besoin, je ne savais pas tellement » Je ne m'étais pas posé la question.

  • Speaker #0

    En fait, c'est là que tu as un petit peu découvert, c'est peut-être un peu inconsciemment, mais tu vois que tu as été un petit peu confrontée.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je pense que j'ai quand même déjà eu une sensibilité, mes films préférés quand j'étais petite, c'était Babe et Sauver Willy. Donc il y a un thème.

  • Speaker #0

    Effectivement, il y a quand même des petits indices que vous pouvez laisser passer. Du coup, tu as écrit sur ton blog que c'est là où tu as découvert l'antispécisme. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est la notion que les espèces ne sont pas hiérarchisées. Souvent, je préfère parler des animaux non humains entre eux parce que je trouve que ça n'a pas de sens de... De comparer l'humain, enfin voilà, c'est ok d'avoir plus d'empathie pour un humain éventuellement. Je sais qu'il y a des gens, ce n'est pas le cas, mais je trouve ça assez normal d'avoir parfois plus d'empathie pour notre espèce. Mais en tout cas, au niveau des espèces non humaines, c'est l'idée de ne pas mettre de hiérarchie, qu'on met inconsciemment dans nos têtes depuis le plus jeune âge, puisqu'on va mettre dans une certaine catégorie, par exemple, les chiens et les Ausha. Dans une catégorie très noble, par exemple l'ours polaire ou la baleine bleue. Et puis dans une catégorie d'élevage, le poulet, la vache, le cochon, etc. Et donc tout ce côté, par exemple, des animaux en voie d'extinction qui vont être des emblèmes de la protection animale. Puis les chiens et les Ausha qui vont être aussi une emblème pour la SPA, etc. Des associations qui sont très soutenues par le grand public. et donc cette... Dix grosses différences, dissonances avec le fait d'acheter du poulet sans se préoccuper de savoir si c'est un individu qui a ses propres intérêts à vivre, qui a ses propres liens sociaux, qui a peut-être des amis. On va prêter des amitiés à Ausha, évidemment, parce qu'on le voit que Ausha ont une affection en particulier avec un autre et pas avec celui-là. Et bien un dindon, c'est pareil. Et en fait, de choisir d'ignorer ça, ça fait partie du spécisme.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que c'est assez... là quand tu l'expliques et tout, on prend conscience que c'est vrai en fait tu vois il y a des personnes par exemple qui vont adhérer à des assos pour comme tu disais protéger les animaux en voie d'extinction mais qui à côté vont acheter leur viande au supermarché et que du coup en fait je pense que c'est toute l'éducation et tout qui fait que dès le plus jeune âge on nous a dit que ça ça se mange. En parlant des animaux, bien sûr, cet animau se mange, celui-là non, celui-là tu dois le respecter, celui-là ça peut être ton ami à la maison. C'est vrai que c'est un peu bizarre comme rapport.

  • Speaker #1

    Même les associations ont intégré ça. Par exemple, pendant hyper longtemps, les associations comme Greenpeace ne voulaient pas parler de véganisme parce que ça faisait peut-être fuir des dons. Et donc on se met à leur place et on peut comprendre qu'ils ont besoin des dons. Mais maintenant, ça commence parce que je pense qu'ignorer... aussi les émissions de gaz à effet de serre de l'élevage, c'est un petit peu gênant. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est une assaut pour l'environnement et tu omets un gros secteur parce que tu ne veux pas, tu parlais des dons, mais aussi peut-être les grosses entreprises, les mécènes qui vont donner derrière. C'est un peu biaisé du coup.

  • Speaker #1

    Oui, ça devient gênant même d'ignorer l'éléphant dans la pièce.

  • Speaker #0

    Très bonne métaphore. Et du coup, quelles ont été les étapes clés de ta transition ? D'après ce que j'ai compris, c'était assez rapide.

  • Speaker #1

    Oui, quand même rapide. Donc, j'ai découvert ça en début d'année 2015. Déjà, j'ai créé Patate et Corniche directement. Je pense que j'étais quasiment même pas mégane au moment où j'ai créé le blog. Ok,

  • Speaker #0

    alors tu sautes, vas-y, continue, on reviendra sur cette étape-là de la création du blog.

  • Speaker #1

    Donc en fait, je suis devenue végane en même temps que je commençais à m'épanouir dans la cuisine végétale, parce que je trouvais qu'il y avait un manque dans les recettes. Et donc j'avais envie de travailler là-dedans, j'avais envie de proposer ça. Et donc j'ai démissionné et j'ai commencé à enseigner la cuisine végétale alors que je venais juste de commencer, mais avec des bases évidemment.

  • Speaker #0

    Donc tu travaillais dans la cuisine traditionnelle, tu découvres l'antispécisme, tu te dis ah ok, grosse révélation. Du coup tu deviens vegan presque très rapidement. Oui,

  • Speaker #1

    dans le mois ou deux.

  • Speaker #0

    Très rapide du coup, et tu dis ok, du coup tu ne connaissais pas grand chose, comme tu m'as dit, tes études et tout, c'était pas du tout centré, tu n'avais aucune technique, etc. Donc tu t'es formée sur le tas vraiment très rapidement pour après l'enseigner ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que j'avais quand même des bases dans le sens où on sait comment organiser sa cuisine, comment cuire les aliments, etc. Comment développer les saveurs aussi. Et puis j'avais toujours eu ce côté autodidacte, je cherchais par moi-même. J'ai été beaucoup soutenue par mes parents aussi. Donc dès l'adolescence, ils allaient m'emmener au marché, ils allaient m'emmener tester plein de choses dans des restaurants, etc. Ou acheter des épices particulières, etc. Donc j'ai toujours eu ce côté à découvrir par moi-même. Donc je pense que ça a contribué à... à ce changement de vie brutale parce que aussi j'étais en début de carrière donc c'était facile Oui,

  • Speaker #0

    t'avais pas des années derrière toi Bah oui voilà,

  • Speaker #1

    j'avais pas beaucoup d'attaches donc c'est plus facile pour moi de démissionner que quelqu'un qui est depuis 10 ans dans un établissement quoi c'est sûr mais oui ça s'est fait quand même rapidement et donc oui enseigner la cuisine végétale je pense que oui j'avais moins de choses à dire qu'aujourd'hui par exemple mais C'était pour des amateurs chez eux. Et en fait, ils étaient contents d'apprendre comment cuisiner chez eux.

  • Speaker #0

    Et puis aussi, peut-être que toi, ça t'a permis aussi d'apprendre en même temps. Oui. Quand tu enseignes.

  • Speaker #1

    Quand je développais un cours, par exemple, sur des thématiques comme les ravioles ou les pizzas, etc. J'allais le bosser en amont. Et en fait, c'était ça mon expérimentation.

  • Speaker #0

    C'était une bonne manière d'apprendre aussi en même temps. Ma question n'était peut-être pas très juste tout à l'heure. Parce que j'ai dit oui, apprendre la cuisine des Ausha, comme si c'était hyper compliqué et tout. Alors que finalement, tu l'as dit. Enfin voilà c'est... Oui, ça reste le même background. Oui, c'est très simple.

  • Speaker #1

    Mais j'étais quand même en début de carrière. Donc, c'est vrai que, par exemple, je ne connaissais pas encore bien les pâtes levées, les fermentations, le levain, etc. C'est une chose qui me passionne aujourd'hui, que je ne maîtrisais pas il y a dix ans. C'est normal. Mais oui, on avance, on progresse. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as rencontré des obstacles dans cette transition ? Ou est-ce que c'était vraiment… ?

  • Speaker #1

    Je pense que mon métier d'origine, c'était un obstacle, on va dire, dans le sens où c'était quand même un petit deuil. parce que quand ça fait 7 mois que tu as eu ton diplôme et que tu démissionnes la carrière que tu avais imaginée, c'est un petit deuil aussi pour la simplicité à la base parce que faire une pâte à choux avec des œufs, c'est extrêmement facile. Ça m'a pris 10 ans, enfin pas à temps plein, mais on and off, ça m'a pris 10 ans à arriver à ma recette de pâte à choux vegan parce que je manquais de temps aussi pour développer. Mais en tout cas, Voilà. C'est pas la même simplicité. Quand on est par exemple en pâtisserie traditionnelle, beaucoup de pâtissiers utilisent les recettes des grands pâtissiers. Cyril Lignac ou Conticini publient des recettes, Pierre Aramé publie des recettes, etc. Donc beaucoup de pâtissiers font le crémeux citron de Cyril Lignac. C'est très facile.

  • Speaker #0

    Oui voilà, t'as pas besoin de te prendre la tête, ok comment je vais faire mon truc, je vais juste aller regarder la recette.

  • Speaker #1

    Oui en fait on ne crée pas vraiment, enfin on va créer un dessert, on va créer autour de ces éléments là. avec la saison avec l'inspiration etc je dis pas qu'il n'y a pas de travail autour mais il n'y a pas forcément le travail de développer le coeur de la recette après je veux dire je sais pas je m'y connais vraiment pas du tout mais je me dis une pâte à choux c'est une pâte à choux oui on va pas la réinventer voilà tu vois tu peux pas alors que tu vois en pâte à choux végétale comme on est un petit peu au balbutiement bah il y a plusieurs recettes qui existent et tu vois elles ont toutes des petites différences donc on m'a dit parce que Quand j'ai commencé à... publié ma recette de pâte à choux. On m'a rapporté un petit peu ce que les autres faisaient. Par exemple, Bérénice Lecomte met un point d'honneur à utiliser de la levure chimique sans phosphate. C'est quelque chose qu'elle a dû trouver avec ses tests comme quoi le phosphate retardait le gonflement dans sa recette. Moi, dans ma recette, je n'ai pas l'impression que ça ait d'importance. Pareil pour la chaleur tournante. Moi, c'est chaleur statique. Il y a toutes les petites différences et on voit qu'en fait, une pâte à choux, ce n'est pas une pâte à choux, alors que En animal, c'est extrêmement facile, il n'y a pas de difficulté particulière.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est ça qui est fort. J'imagine que c'est ça aussi qui est un peu intéressant et challengeant. Tu dis, OK, j'ai encore plein de choses à apprendre, des nouvelles, comme tu dis, des choses qu'on ne connaît pas encore. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super excitant que d'autres chefs travaillent sur les mêmes choses en même temps. Il y a aussi Linda Vongdara en pâtisserie végétale qui passe énormément de temps à développer des recettes. Donc, oui, de voir toute cette effervescence et puis que les gens se partagent en fait là où ils en arrivent. comme Il y a dix ans, il y a eu le blog Révolution Végétale qui a trouvé l'aquafaba, on va dire, qui a découvert le substitut de blanc d'œuf avec le jus de pois chiches. C'est incroyable et maintenant, c'est considéré comme normal. Même les omnivores connaissent ça. On me dit souvent, moi, j'ai fait une mousse au chocolat avec du jus de pois chiches. Donc, c'est rigolo. C'est formidable de voir toute cette créativité.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce que tu es... proches ont réagi quand t'es devenue vegan ?

  • Speaker #1

    Je pense, alors on me l'a pas dit, mais je pense qu'il y avait une partie qui pensait que c'était par amour, comme dirait cette journaliste. Parce qu'ensuite, on a créé le blog ensemble avec Kevin. Lui, il y avait déjà pensé, mais il avait pas forcément le background en cuisine. Donc oui, pour un blog de cuisine,

  • Speaker #0

    c'est compliqué. Il voulait faire un blog cuisine vegan ?

  • Speaker #1

    Oui. depuis longtemps il n'est pas trop cuisine du coup ? non c'est vrai que c'est un peu il faut prendre plaisir à le faire sinon c'est dommage il cuisinait mais c'est vrai qu'il n'avait pas les bases parce qu'il n'avait pas grandi dans une famille qui cuisine spécialement donc ici dans ma famille tout le monde cuisine très très bien Donc il y avait toujours eu quelqu'un en cuisine qui sait vraiment cuisiner quoi. Donc ça c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok oui donc... Donc la réaction des proches,

  • Speaker #1

    je pense que ça a été un petit peu perçu comme ça au départ et ensuite il y a eu une phase de questions un peu. Par exemple avec ma sœur, même avant que je sois végane, on en parlait beaucoup, on se questionnait les arguments classiques que les gens ont. Oui, mais l'emprunt historique, manger de la... Oui,

  • Speaker #0

    ça va, c'était il y a 10 ans, ça va, c'est... Voilà, exactement,

  • Speaker #1

    les protéines, je ne sais quoi. L'aspect nutrition, je n'avais pas trop ce problème, parce que comme j'avais étudié la nutrition, c'était assez facile, enfin, je savais en fait qu'on pouvait trouver les nutriments dans le végétal, donc ça, ce n'était pas une inquiétude. Mais oui, on en parlait beaucoup avec ma sœur, et elle est devenue végane en même temps, en fait, parce qu'on a un peu le même fonctionnement. Une fois qu'on arrive à court d'arguments... Ok. Ok, vas-y, bon. C'est ça. Et puis, mes parents, ça a mis beaucoup plus de temps. Je pense qu'il y a un petit deuil quand même, comme je disais, de la simplicité aussi pour aller au restaurant, pour sortir, pour voyager, pour être en famille.

  • Speaker #0

    Tout ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans les magasins ? C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    toute cette simplicité-là, maintenant, elle est un petit peu en train de revenir. En fait, plus on a des alternatives dans le commerce et des restaurants, plus on retrouve de la simplicité dans le quotidien. Et donc aujourd'hui, mes parents sont quasiment vegan, ils vont manger végétalien quasiment tout le temps. À la limite, il va y avoir une madeleine avec des œufs quelque part, tu vois, mais bon, à l'extérieur ou peu importe. Mais vraiment, ils mangent végétalien à 99%.

  • Speaker #0

    Ok, je n'attendais pas tant, tu vois, quand je lui ai demandé comment ils avaient réagi, mais du coup, bon, ça a fait son chemin et tout. et c'est pas pas toujours, pas souvent même j'ai envie de dire que les parents tu vois ce... C'est qu'ils ont été curieux,

  • Speaker #1

    ils ont posé des questions. Oui, je pense que c'est très plaisant. Je pense que mes parents, ils apprennent de leurs enfants. Si on a quelque chose à dire, si on a une opinion, on est adulte et en fait, ils apprennent de nous. Et il n'y a pas de hiérarchie. Il y a certaines familles où tu es l'enfant, donc tu as tort un peu. Donc non, ça, c'est très agréable de pouvoir avoir cet échange-là. Et puis, je pense qu'il y a l'aspect santé aussi qui a pu jouer. le cholestérol, des petites choses comme ça, c'est sûr qu'en mangeant végétal, tu te retrouves à améliorer ta santé. Ils ont entre 60 et 66, les deux. Donc voilà, c'est pour aussi la santé. Puis l'écologie, ça a toujours été une cause très importante chez nous. Donc je pense que ça les rejoignait beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, les trois, on prend tout. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, on est une petite famille de Suisses véganes avec le copain de ma sœur. Trop bien. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Les repas de famille doivent être beaucoup plus tranquilles.

  • Speaker #1

    Il n'y a aucune question. mais voilà Si on part en vacances ensemble, c'est hyper simple, en fait. Donc, ça, c'est trop sympa, ouais.

  • Speaker #0

    Ben, écoute, trop bien.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Une belle famille, du coup. Ça doit être chouette. Comme tu dis, les moments et tout, t'as pas de... Du coup, bon, c'est quand même la famille restreinte, mais je veux dire, les questions du tonton, tu sais, les trucs un peu comme ça, mais bon. Ok, ben, écoute, trop bien. Et du coup, je veux qu'on revienne. Donc, tu m'as dit que t'avais créé le blog dès le début.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben, en fait, je pense qu'on trouvait... qu'il y avait un manque sur la cuisine gourmande à cette époque-là. Aujourd'hui, je ne dirais pas ça. Aujourd'hui, on a bien compris que la cuisine végane pouvait être gourmande. Mais à l'époque, c'était toujours un petit peu plus diététique, un petit peu aussi... Il fallait forcément que ce soit bio. Toujours la mention que l'ingrédient devait être bio. Ça ne change rien à la recette. Tu fais tes choix de consommateur de ton côté. Donc, c'était peut-être un petit peu plus élitiste. Et oui, par exemple, je me souviens, mais c'est des personnes qui ont ouvert la voie, comme Auvers avec Lénie, Mel Pigut, Marie Laforêt, etc. Vraiment des personnes qui ont ouvert la voie aussi dans l'édition de livres. Mais je ne trouvais pas forcément exactement... Alors, j'aimais beaucoup leurs recettes, mais je ne trouvais pas forcément ma vision. Donc, je pense qu'on avait envie d'ajouter une vision. À cette époque-là, on faisait vraiment de la cuisine pour casser les codes. Donc un petit peu fast food, burgers, très gourmand, très convivial, gâteaux, desserts, etc. Et après ça, j'ai complété avec la cuisine du quotidien. Donc de tout, des repas pour les soirs de la semaine, des repas qui plaisent aux enfants, des repas rapides, des one pot, etc. Et puis l'aspect pâtisserie qui a toujours continué, la boulangerie, etc. Mais aussi les recettes du quotidien. Au départ, ce n'était pas trop ça que je faisais. J'avais l'impression que pour mériter une recette, il fallait forcément que ce soit complexe. Et en fait, non. En fait, les gens cherchent une recette en 20 minutes pour le soir.

  • Speaker #0

    C'est vrai que si c'est trop complexe, justement, on va dire non. Donc maintenant,

  • Speaker #1

    la cuisine que je fais principalement, c'est en 20 minutes pour le soir même, etc. Avec les ingrédients qu'on a déjà chez nous, etc.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu dirais que ton objectif, c'était vraiment de montrer que c'était gourmand et de casser un petit peu ce que tu voyais à l'époque de trop healthy, trop tout ça. Oui. et d'apporter quelque chose de facile. Et après, tu t'es tournée aussi vers le rapide, entre guillemets, bien sûr, en mode on va éviter de faire des choses trop complexes. Oui,

  • Speaker #1

    accessible et aussi ingrédients de grande surface. Ça, c'était dès le départ, on voulait vraiment que ça, des ingrédients de grande surface. Donc ça, ça a évolué parce qu'on trouve plus de choses aujourd'hui. Par exemple, aujourd'hui, on trouve du tofu en grande surface. Il y a 10 ans, il n'y avait que le biorgue horrible. Donc, ce n'était pas ça qu'on mettait en avant. Je ne faisais pas de recette de tofu du tout pendant les premières années. Ah oui ? Ouais, non.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'était en mode vraiment, il n'y a pas de tofu dans les grandes surfaces, donc je ne remets pas dans mes recettes.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Pareil avec l'agar-agar, la fécule de tapioca, etc.

  • Speaker #0

    Pas grand-chose, si je me dis.

  • Speaker #1

    Ben, on composait avec, quoi.

  • Speaker #0

    À part les légumineuses, je vois, même le gluten de blé, je ne suis même pas sûr qu'il y en avait dans les grandes surfaces. Non, non, pas du tout. Pas de seitan non plus. Non,

  • Speaker #1

    je ne faisais pas de seitan, non. Donc c'était plus autour des légumineuses, des légumes eux-mêmes, les noix, les céréales, etc. et Et après ça, ça s'est diversifié dans les épiceries. Puis nous, on a immigré au Québec. Et donc là, tout de suite, ça s'est diversifié dans les épiceries parce que c'était le Québec. Et donc là, on a intégré plus d'ingrédients différents dans les recettes. Mais l'objectif, ça a toujours été d'être accessible, d'être inclusif aussi. Les gens qui vivaient à la campagne, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Patate et cornichons.

  • Speaker #1

    Pour rien, il n'y a pas d'histoire, je suis désolée. Ah mince,

  • Speaker #0

    tu n'as pas une belle story à me raconter derrière.

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on se dit qu'il faut qu'on en invente une, qu'on invente un stock-telling, c'est pas possible. Mais non, la vraie histoire, c'est qu'on ne trouvait pas pendant des semaines et un jour Kevin a dit patate et cornichons. J'ai dit ouais ok, c'est bon, on prend ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc vraiment comme ça, au pif.

  • Speaker #1

    Ouais, non j'ai pas d'histoire. Il y avait des gens qui pensaient que c'était nos surnoms. Alors pas du tout, on s'appelle pas Patate et Cornichon.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Du coup, tu l'as mentionné quand vous êtes arrivée au Québec, c'était un peu wow.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça a fait partie des raisons aussi. En fait, moi, j'avais toujours eu le projet d'immigrer au Québec, mais quand on est venue au Québec un peu en repérage avant d'immigrer, là, on s'est rendu compte de la facilité à être végane. à Montréal surtout et donc là ça nous a convaincu au niveau des épiceries, des restaurants etc et aussi les opportunités d'emploi pour moi pour enfin être employée dans un établissement vegan t'avais cherché du coup ça en France ? bah en fait à Lyon oui un petit peu donc à ce moment là on vivait à Lyon j'avais passé un entretien dans un truc un peu végé mais finalement il y avait du saumon et tout Enfin bon, tu vois quoi. le poisson c'est pas de la viande en fait c'est juste ça me déprimait un peu à un moment j'avais même commencé à être serveuse dans un café parce que c'était pas vegan non plus mais j'étais moins en contact sauf qu'en fait mon métier, ma passion c'est la cuisine donc j'étais triste de devoir mettre ça de côté et j'avais pas de revenus sur le blog pendant des années, des années j'ai pas eu de revenus quoi. Donc, il fallait bien que j'aie un travail. Et donc, à Montréal, j'ai pu travailler dans un restaurant 100% vegan dès le début. Donc, ça, ça a été bien. Ok,

  • Speaker #0

    donc trop bien. Donc, déjà à l'époque, il y avait... immense différence entre la france et le canada du coup maintenant ça s'est réduit un peu je dirais ça dépend en france en fait c'est très différent même dans les magasins apparemment le même carrefour ou leclerc ou je sais pas quoi de telles villes est complètement différent de celui de paris par exemple ou celui d'une grande ville et donc ça on n'a pas trop ce problème au québec un magasin est semblable partout il y aura à peu près les mêmes produits il y aura des saucisses vegan même perdu dans le grand nord quoi Ça c'est bien ça. Peut-être plus cher, mais en tout cas, voilà. Mais oui, ça c'est assez étonnant. Et donc il y avait une plus grande différence, je pense, à l'époque, notamment dans les restaurants. On a eu énormément de très bons restaurants véganes qui ont fermé à Montréal après le post-pandémie, quoi. On perd beaucoup d'adresses, même encore cette année, on a perdu Tendresse qui était une excellente adresse végane. Et puis en plus, il y a eu plein d'ouvertures à Paris, par exemple. Et puis dans les autres villes, j'ai l'impression qu'on m'envoie plein de fiches en France, de bonnes adresses à tester. Maintenant, on m'a conseillé quand même au moins 4-5 trucs. Donc je pense que oui, là, la différence s'est réduite avec le Québec quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est de mieux en mieux, mais ça vient tout doucement.

  • Speaker #0

    Mais ça va être sur des choses différentes. Autant au Québec, on va avoir du très bon tofu frais dans tous les magasins, toutes les grandes surfaces. Et ici, ça va être le rayon lardon, le rayon yaourt, qui va être rempli de trucs Andros, vegan, liégeois, chantilly, je ne sais pas quoi, mousse au chocolat, machin. Ça, on n'a pas du tout ça, par exemple. Nous, on a les crèmes glacées, par contre, à profusion. Oui,

  • Speaker #1

    il y a des spécificités, tu vois.

  • Speaker #0

    En fonction de la consommation des gens. Exactement.

  • Speaker #1

    Et puis, du coup, en France, bon, ben voilà, le saucisson, les trucs de jambon, etc. C'est rigolo. On peut avoir des trucs spécifiques, tu vois, un peu plus à la France. Je ne sais pas si, tu vois, au Québec. Oui,

  • Speaker #0

    on n'a pas vraiment de charcuterie. En fait, les charcuteries qui sont consommées au Québec, ça va être beaucoup les viandes d'Elie. C'est une espèce de viande tranchée dans les sandwiches. Donc ça, on a quelques marques qui font ça, mais il y en a une qui est en train de fermer en ce moment, par exemple. Un très ancien, Yves, ça fait, je ne sais pas si c'est une marque qui a plus de 20 ans, je pense. Donc oui, c'est quand même une grosse perte. Moi, je ne consommais pas spécialement. c'est pas mon style de... de choses très transformées, etc., que j'aime spécialement. Mais en tout cas, ça dépanne énormément pour les sandwiches, pour les gens qui ont des enfants, etc. Il faut faire la boîte à lunch le matin, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et au niveau de la mentalité ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même... Ça, c'est très différent, en fait. Les Québécois détestent le conflit. Donc, en fait, ils vont accepter tous tes choix, ce qui est rafraîchissant. Mais en même temps, il n'y aura pas de débat. Sur le sujet, peut-être que tu auras moins l'occasion de convaincre ou d'argumenter. En France, on va peut-être te rentrer dedans, mais au moins la discussion sera très présente. Les Français adorent débattre. C'est une qualité autant qu'un défaut, je pense. Mais tu vois, là, j'ai eu quelques apparitions dans des médias traditionnels. Et parfois, les journalistes étaient un petit peu dans la confrontation, tu vois, dès le départ. Oui, mais les substituts... tu as... que moi dans mon livre j'utilise pas de substitut donc en fait ça me concerne pas tellement oui voilà c'est rigolo c'est différent je pense que c'est bien d'aimer le débat puis d'amener cette question aussi les questions politiques sont plus présentes et on sait que les choix de consommation c'est politique aussi et au Québec c'est plus édulcoré on va plus accepter tout le monde on va dire vivre et laisser vivre tu vois ok mais c'est vrai que je trouve ça bien aussi c'est en mode ok tu fais ce que tu veux il n'y a aucun journaliste qui va venir te confronter sur tes cheveux, pas du tout

  • Speaker #1

    Bon bah oui, comme d'habitude, il y a des pour et des contre de chaque côté, mais effectivement, peut-être que cette liberté-là, c'est un peu en mode, bah ok, tu vois, genre je souffle. On vit paisiblement. Ouais, c'est ça, on souffle, je vais pas me faire attaquer sur mon véganisme à chaque fois que je sors quelque part.

  • Speaker #0

    Exactement. Ok,

  • Speaker #1

    donc c'est comme...

  • Speaker #0

    Même les voisins et tout, je vais leur apporter des biscuits véganes, ils vont être trop contents, tu vois, il n'y a aucune question, enfin ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop drôle. Et dis-moi, qu'est-ce qui t'a motivé à lancer ton café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    C'était un petit peu la suite logique pour moi à ce moment là. Je voulais vraiment mon propre établissement un jour. C'était vraiment un objectif de carrière on va dire, ce qui est quand même courant dans mon métier. Et en plus à ce moment là je travaillais dans un café zéro déchet, donc ça m'a beaucoup inspirée puisque Musical était aussi zéro déchet. À Montréal c'était plus commun on va dire. Et donc on a ouvert avec mes deux meilleurs amis un café vegan et zéro déchet en 2019, fin 2019, donc vraiment trois mois avant la pandémie malheureusement, vous ne pouvez pas savoir. Mais voilà, donc oui ça a été un parcours compliqué quand même dès le début forcément, dès la pandémie, on a fait épicerie zéro déchet en livraison à vélo etc. On a fait plein de choses pour continuer d'exister. avec les confinements, etc. On a fait des boîtes un peu Hello Fraîche, mais zéro déchet, donc de repas prêts à cuisiner. On a essayé de faire plein de choses. Et petit à petit, c'est vraiment le côté café-pâtisserie qui attirait le plus. Donc, on a supprimé le côté épicerie au bout d'un moment pour avoir plus d'espace pour le café, puisque les tables étaient tout le temps pleines, etc. Donc, ça marchait très bien, mais c'était toujours... très limite dans la rentabilité, etc. Dès qu'il y avait un imprévu, en fait. Un imprévu pouvait te plomber ta rentabilité de l'année ou du mois. Donc ça, c'était difficile moralement pour moi. Je pense que tous les commerçants, surtout dans l'alimentaire, vivent avec cette épée de Damoclès-là. Mais je ne pense pas que je sois faite pour ça, moi. Je pense que je n'aime pas trop les risques, je n'aime pas trop l'incertitude comme ça, les risques financiers aussi. donc euh donc Pour moi, c'était au bout d'un moment moralement difficile et même burn-out. Donc j'ai choisi de vendre et en fait, on a trouvé une acheteuse végane. C'était un petit peu une opportunité qui ne se représenterait pas deux fois.

  • Speaker #1

    Que ce ne soit pas une boucherie ou un truc qu'ils apprennent derrière.

  • Speaker #0

    Elle voulait vraiment le fonds de commerce de Muscade. Donc on a fait en sorte que ce soit elle. et donc on a dû faire... plein de concessions pour que ce soit elle et on ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Du coup, tu as balayé effectivement toutes ces années du café. Je vais revenir un petit peu en détail sur certaines parties. Du coup, comment est-ce que tu as fait ? Tu l'as dit, vous avez ouvert juste avant le Covid pour du coup rester motivé, tu vois, pas baisser les bras vu que c'était le début. Tu dis bon, ok, en fait, c'est trop incertain. Parce que là, tu m'as dit que vous avez fait plein de choses différentes. Vous avez testé plein de choses différentes pour... Pour rester dedans, quoi. Et qu'est-ce qui a fait que...

  • Speaker #0

    Au début, on avait l'énergie pour ça, en fait. On avait 24 ans, 25 ans, on avait l'énergie pour ça. Et de se réinventer et d'avoir des idées. On avait un plan d'affaires sur plusieurs années. Un business plan, comme vous dites en France, pardon. C'est ça. Mais donc, on avait ces idées-là à mettre en place plus tard. C'est juste qu'au lieu de les mettre en place plus tard, on les a mises en place en 4 mois.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, donc vous avez activé votre carte joker hyper rapidement C'est ça,

  • Speaker #0

    donc c'était super motivant franchement le début, en plus la pandémie Donc on a fermé, on avait le droit de rester ouvert en tant qu'épicerie Mais on a fermé parce qu'on ne connaissait pas ce virus, ça faisait peur à ce moment-là On a un peu oublié cette période mais on avait peur au début, les gens mourraient, on ne savait pas Donc oui ça c'était une époque qui pour nous était positive parce que bah... Ça faisait beaucoup de discussions autour des petits commerces. Il y avait beaucoup de soutien autour des commerçants qui devaient fermer. Et on a mis en place les livraisons. C'était des amis à nous qui livraient à vélo. Donc vu que le commerce était fermé, on passait la journée à boire des cocktails en préparant les commandes avec nos amis. C'était détente. Donc pour nous, c'était une chouette période. Mais c'est sûr que ce n'était pas très rentable. Nous, la rentabilité, c'était le café, c'était les boissons et les pâtisseries. L'épicerie Vrac, en fait, on voulait tellement être abordable, tellement être inclusif qu'on vendait quasiment prix-coste. Et donc là, on s'est retrouvés sans café-pâtisserie à vendre de l'épicerie prix-coste. Donc, ça ne sert à rien. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne peux pas augmenter tes prix comme ça du jour au lendemain. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, on perdait de l'argent, en fait. Et en fait, on voulait vraiment être très abordable et pouvoir prouver que... Le zéro déchet et le véganisme étaient faits pour tout le monde, que les étudiants pouvaient venir, etc. Sauf qu'en fait, non, ça ne marche pas comme ça. Déjà, on se mettait dans le rouge. Et en plus, les étudiants, ils ont autre chose à faire. Ils ne viennent pas dans les petits commerces un peu mignons comme ça. C'est normal. Le branding fait même qu'il n'y a que les riches qui vont venir chez toi. Parce que c'est un branding végan, zéro déchet, donc dans l'esprit des gens, au diable.

  • Speaker #1

    Donc malgré vous, du coup... Parce que tu me dis que vous vouliez attirer tout le monde, les étudiants aussi, malgré vous, vous avez attiré qu'une certaine clientèle. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    quand tu t'appelles Muscade, son logo est dessiné par une graphiste hyper beau, en fait, il n'y a que les gens riches qui vont venir dans ton commerce.

  • Speaker #1

    Et ça,

  • Speaker #0

    on ne pensait pas, mais en fait, c'est la base du positionnement et de l'implantation de commerce. Et pourtant, j'ai étudié ça, tu vois, mais... Je ne sais pas, c'est l'expérience qui fait que maintenant je le sais.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, je trouve ça fou quand même que du coup, que tu vois après dans les faits, comment ça se passe vraiment. Est-ce que du coup les pâtisseries c'était vraiment peut-être un produit d'appel entre guillemets pour que les gens après viennent au café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    Finalement c'est plus l'inverse qui se passait. Les gens étaient plus attirés par le café pâtisserie et ils voyaient les silos du vrai qui disaient, ah vous avez ça, je vais prendre ça, etc. Ah ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, il y avait trois cafés sur le coin de rue. Donc, un coin de rue, tu vois, Montréal, c'est un quadrillage. Donc, ça fait six commerces, il y avait trois cafés. Donc, on se disait, le café ne va pas être si important. En fait, si, c'était vraiment ce qui attirait les gens. Parce que quand tu fais du bon café avec des bons laits végétaux, des bonnes pâtisseries maison, les gens viennent. Donc, c'était ça qui attirait vraiment. Donc c'est super valorisant puisque c'était tout ce qui était fait maison qui attirait les gens. Donc ça c'est valorisant, les gens adoraient les pâtisseries. On a fait à un moment le pain maison, les focaccia, les machins. Il y avait les yaourts aussi vegan maison dans des pots consignés. Ça on a commencé à les vendre dans d'autres épiceries après, encore une fois pour s'élargir vers le deuxième confinement je pense. Mais pareil, rien n'était très rentable. Tout était à gagner 2 centimes par coup.

  • Speaker #1

    Mais c'est trop bien. Là, tu me vendes du rêve. Je m'imagine et tout. Je me dis, mais c'est trop bien. C'est vraiment la boutique de rêve. Tu vois, tu as des trucs, des chefs, des gannes. Tu rentres à tout. C'était chouette. Aux anges, quoi. OK. Et donc, du coup, vous faisiez plein de choses, mais du coup, des choses qui n'étaient pas forcément rentables pour vous.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était toujours 3 centimes, 4 centimes de marge nette. Et en fait, ça ne marchait pas comme ça. et en fait Notre plan d'affaires, il fonctionnait, moins les imprévus. Et donc, chaque imprévu allait tirer vers le bas. Et en fait, on a eu un moment, un été avec énormément d'imprévus, dont la machine à café qui brise. Et ça, une machine à café, c'est 6-7 000 dollars, quoi. Donc, ce genre de moment-là, ça nous mettait vraiment dans le rouge.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dis que le café a été... Enfin, ça a vite été un succès.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sais un petit peu expliquer ? Parce que du coup, tu as dit... Tu as dit qu'il y avait quand même d'autres cafés, à part le fait maison, le bon café, les pâtisseries. Oui,

  • Speaker #0

    en plus, le voisin croissant-croissant est très bon, très qualitatif aussi et a plus d'ancienneté. Je pense que c'est juste... En fait, il y a beaucoup de gens dans le quartier qui cherchent ce genre de bons produits. Donc, en fait, ils pouvaient y avoir la queue chez les deux. Donc, il y avait assez de monde.

  • Speaker #1

    Il y avait assez de demandes pour que tout le monde soit... Puis,

  • Speaker #0

    à côté de ça, il y a quand même les véganes qui peuvent venir d'un peu plus loin pour une bonne adresse. Il y a aussi les touristes un petit peu. C'est pas un quartier très touristique, c'était vraiment l'est du plateau pour les personnes qui connaissent, donc c'est très familial. C'est pas très relié au transport, c'est vraiment famille avec jeunes enfants. Mais l'été, la rue est piétonne et tout, donc c'est vraiment sympa aussi. Donc oui, on a eu tout de suite une bonne communauté. Aussi, je pense que notre communication sur les réseaux sociaux était très transparente. On disait les choses clairement, on parlait de rentabilité, on parlait de... de tout ce qui se passait. Je pense que les gens aimaient suivre aussi l'aspect aventure de jeunes entrepreneurs qui essayent.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez racheté un...

  • Speaker #0

    Non, on a ouvert dans un local vide.

  • Speaker #1

    Ah, c'était un local vide. Vous avez agrandi quand même le...

  • Speaker #0

    On a fait des travaux pour créer la petite cuisine et on a loué ensuite un deuxième local adjacent pour encore agrandir la surface de production. Et en fait ça s'est trouvé être un peu trop au bout d'un moment. Enfin c'était trop petit avant mais trop cher après.

  • Speaker #1

    Ah trop cher oui oui trop de...

  • Speaker #0

    On s'est retrouvé au bout d'un moment avec plus de 5000 dollars de loyer par mois pour un petit commerce dans un coin de rue familial comme ça c'est cher quoi. Après Montréal c'est cher on le sait mais ouais.

  • Speaker #1

    La balance était enfin tu vois entre le local qui est trop petit, les loyers après qui augmentent.

  • Speaker #0

    C'est ça ouais.

  • Speaker #1

    Difficile à avoir la... enfin j'imagine la bonne équation parfaite.

  • Speaker #0

    il fallait tout Toujours grossir, mais ça je pense que d'autres entrepreneurs peuvent se reconnaître. En fait, il faut souvent grossir pour survivre. Et à un moment, toi, ton rêve, c'est peut-être d'avoir un petit café, une petite pâtisserie, faire un peu ce que tu veux, sauf qu'en fait, ça ne tient pas à ça. Avant, oui, mais peut-être pas de nos jours. Peut-être que malheureusement, en 2025, on ne peut plus avoir un tout petit commerce, tout mignon, tout sympa. Il faut tout le temps grossir. Après, je ne parle peut-être pas pour la France, je n'ai jamais eu de commerce en France, mais nous, il fallait grossir. et en fait... Ça ne nous plaisait plus. À un moment, je me suis retrouvée avec 10 employés, 2 locales, 4 livreurs, et en fait, ça ne te plaît plus.

  • Speaker #1

    Tu passes plus de temps de ta journée à gérer les personnes plutôt que de faire ce que tu aimais à la base, la cuisine.

  • Speaker #0

    Oui, vers la fin, je ne faisais que 3 jours de pâtisserie par semaine, alors que je pensais que j'allais faire ça tous les jours. Donc,

  • Speaker #1

    tu as été peut-être un petit peu... comme on dit...

  • Speaker #0

    Désillusionné. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est exactement ce que j'avais dans la tête. En mode, ok, je vais faire de la pâtisserie tous les jours, ça va être trop bien, les gens vont venir, je vais pouvoir discuter avec eux. Et au final, tu passes ta journée, enfin, la plupart de tes journées, à manager du coup les autres personnes.

  • Speaker #0

    En plus, la deuxième cuisine de prod, donc quand on a agrandi. C'était vraiment séparé. Je n'avais même pas de vue sur le commerce. Je ne voyais personne de la journée. Je ne pouvais pas parler avec mes collègues, etc. C'était vraiment séparé. Et puis, jamais l'argent pour la clim. L'été, il fait 35 degrés dans la cuisine, 38. Ce n'était pas forcément ce qu'on s'était imaginé. Et l'aspect... l'aspect petit commerce qui va grossir tranquillement par lui-même, ça n'existe plus, je pense.

  • Speaker #1

    Tu penses que oui, effectivement. Si toi et tes deux meilleurs amis, quelques tables, quelques trucs et tout, ce n'est pas possible. Tu as trop de charges, tu as trop de choses à payer pour que ça puisse être rentable.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et puis aussi, on était dans des âges où on peut changer d'avis, on peut avoir envie d'autre chose. Et donc, c'est correct aussi de décider de vendre et de faire autre chose. Par exemple, j'ai eu une associée qui avait un moment envie de reprendre les études. J'ai eu une associée qui est musicienne dans la vie, donc qui avait de plus en plus... Ses concerts étaient à l'arrêt pendant la pandémie, mais quand la pandémie s'est terminée, elle a envie de reprendre ses concerts. Donc en fait, on était dans des âges où on change d'avis parfois, où on a des nouvelles choses, des opportunités qui se présentent. Et en fait, quand tu as un bail commercial auquel tu es lié, comme un boulet à la cheville qu'est-ce que tu fais de ça ? Je pense que ce boulet-là c'était ça qui était difficile c'était de se sentir prisonnier de ce bail de ne pas pouvoir partir on ne peut pas donner un préavis et partir, ça ne marche pas comme ça.

  • Speaker #1

    Il faut que tu retrouves un repreneur ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu ailles au bout du bail ou que tu trouves quelqu'un pour le reprendre.

  • Speaker #1

    Du coup vous vous avez fait quoi ?

  • Speaker #0

    Nous on a trouvé quelqu'un, on a vendu le fonds de commerce. Donc on a aussi vendu tout le matériel, enfin le fonds de commerce global, donc ça inclut même la réputation, donc la page Google, la page Instagram, etc. Ok,

  • Speaker #1

    il y a juste le changement de nom à faire. Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Elle aurait pu même garder le nom, puisque le nom fait partie du fonds de commerce. Après, elle avait une marque de cosmétiques et en fait, elle voulait un café avec sa boutique de cosmétiques, donc elle l'a appelé avec le même nom. Ok. Oui.

  • Speaker #1

    Ok, oui, c'est hyper intéressant. intéressant et enrichissant. C'était quoi, 24 ans ? Oui,

  • Speaker #0

    j'ai vendu à 28, 29 peut-être.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en plein dans l'âge où tu as dit que tu as plein de projets, etc. Donc là, tu en as concrétisé un. Et c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute façon, maintenant, je sais ce qui est pour moi et ce qui n'est pas pour moi. Et donc, je ne pense pas que j'aurais un commerce comme ça en centre-ville avec des loyers chers. Si un jour, j'ai un nouveau projet, commerçant, ça serait beaucoup plus tranquille peut-être le rez-de-chaussée de ma maison ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Je vois un petit peu. Du coup, ça enchaîne bien sur ma question qui était qu'est-ce que cette expérience t'a appris sur toi ? Aussi bien que tu vois ce que tu veux, ce que tu veux pas en tant que chef pour la cuisine ou entrepreneuse.

  • Speaker #0

    Moi, je me voyais un peu plus entrepreneuse. on va dire un peu plus à prendre des risques, à aimer l'adrénaline de l'entreprenariat. Pas du tout, je déteste. Donc voilà, on apprend. Ce n'est pas grave. Mais oui, je me voyais plus aimer faire grossir l'entreprise, aimer prendre des risques, peut-être un jour avoir des investisseurs, etc. Et sur Patates et Cornichons, maintenant avec l'application, mon conjoint qui est mon associé, et qui est développeur de l'app et plus aussi dans cette volonté de faire grossir et donc parfois d'investir de l'argent et donc parfois de prendre des risques et moi je suis un peu à freiner parce que je suis un peu traumatisée mais je pense qu'avec Patate & Grenouille je pense que c'est différent parce que c'est un produit digital c'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    tu as moins de risques que quand tu as un loyer à payer et que là tu n'as pas le choix exactement

  • Speaker #0

    Je pense que je réapprécie ça, mais par exemple embaucher, je ne pense pas vouloir un jour embaucher. Je pense que j'ai appris aussi que j'aime travailler toute seule. Alors j'adorais mes employés, c'est mes amis aujourd'hui, etc. Ils vont écouter ça, ils vont adorer ça. J'ai adoré avoir mes employés comme amis au quotidien, mais par contre l'aspect être responsable, ça c'est très difficile. Parce qu'en fait, moi je ne voulais pas reproduire les erreurs de mes anciens patrons. Je pense qu'on a tous vécu des patrons qui ne valorisent pas le travail des employés et qui ne prennent pas leur part de responsabilité. En fait, quand il y a une erreur qu'un employé fait, ultimement, c'est le patron qui est responsable. Que ce soit financièrement, que ce soit des horaires. Il y a un employé qui a besoin de rentrer chez lui parce que son coloc a perdu ses clés. Il va rentrer chez lui. Il va falloir que tu prennes sa place. Un employé qui a oublié de facturer... la grosse facture de la famille qui vient de partir et on ne les reverra plus jamais, ben c'est pas grave, ça arrive, tu vois, il n'a pas fait exprès. Et ça, ben c'est, oui, il faut assumer, et parfois, ben il faut venir au pied levé, parfois quelqu'un a un problème, t'es en week-end avec ton amoureux, ben non, il faut y aller en fait. Et ça, moi, c'était vraiment important pour moi de prendre cette responsabilité-là et de jamais les faire se sentir mal de quoi que ce soit. C'est des employés qui sont... proche du salaire minimum avec le pourboire et tout, d'accord, mais quand même pas très loin du salaire minimum dans ces métiers-là. Donc, ce n'est clairement pas à eux de porter ce genre de responsabilité.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, tu as incarné le patron, la patronne, entre guillemets, que tu aurais aimé avoir à l'époque en mode, ok, tu prends tes responsabilités, tu ne fais pas peser le poids des problèmes sur les salariés. Mais du coup, cette casquette-là, ce n'était pas forcément pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, je pense que ça me plaisait de pouvoir offrir un environnement de travail sain. Et d'ailleurs, c'est le retour qu'on m'a beaucoup fait. J'ai des employés qui ont pleuré quand c'était fini et qui ont eu du mal même à parfois être embauchés ailleurs, dans le sens où ça peut être déroutant, ensuite de ça, de se faire poser des limites qui sont beaucoup plus dures. Nous, il n'y avait pas de limites, en fait, au congé, etc., aux demandes, enfin, dans la limite des stocks disponibles. enfin voilà, il n'y avait pas besoin de demander une autorisation quoi en tout cas et donc ça,

  • Speaker #1

    ça peut être difficile de retourner au vrai monde qui n'est pas très juste en fait enfin je ne le connais pas mais surtout le monde de la restauration etc. qui est quand même connu pour on a tous connu les gens de la restauration,

  • Speaker #0

    des patrons qui sont complètement désengagés il y a je ne sais pas un fournisseur qui arrive avec un bon de commande il faut que tu le signes à sa place mais peut-être que tu es en train de faire une énorme connerie tu ne sais pas tu vois où il y a un fournisseur qui attend un chèque et tu dois chercher le chéquier alors que tu ne gères pas du tout les comptes. Des patrons qui ne sont pas là, qui ne sont jamais là, qui délèguent tout, trop, sans former et sans payer le prix pour un gérant, parce qu'un gérant, ce n'est pas le prix d'un barista normalement. Et en fait, on a tous connu ça et on ne voulait vraiment pas reproduire ça et vraiment être présente au quotidien. joignable en tout temps. Globalement, je suis joignable 24-7, même encore aujourd'hui. Donc ça, ça pèse quand même au bout d'un moment, même si ce n'est pas du tout de la faute de personne. Oui, bien sûr. C'est juste comme ça que je le conçois, en fait. Et je ne pourrais pas le concevoir autrement. Ou alors, dans ces cas-là, il faut un manager qui est bienveillant et qui est payé pour ça et qui est payé pour son temps et pour être disponible, etc. Sauf que je trouve que c'est jamais... ... En fait, quelqu'un qui est employé et qui est payé en fixe, à un moment, ce n'est jamais son argent. Quand il est question de faire des performances meilleures que l'année d'avant, par exemple, s'il n'est pas intéressé aux bénéfices, il n'aura jamais la même vision. C'est normal, en fait. À la fin, c'est toi qui as les bénéfices et les pertes.

  • Speaker #1

    donc c'est toi quoi et comme tu l'as dit au tout début de l'interview on est jamais mieux servi que par soi même donc quand tu délègue ou quoi après tu vas te dire que voilà peut-être que la personne va pas être aussi à fond que moi je peux l'être et puis tu peux pas lui demander d'être autant à fond c'est ta boîte quoi prends tes responsabilités si on avait plus de patronnes comme toi je pense que ce serait quand même pas mal et donc pour terminer sur cette partie là si quelqu'un voulait ouvrir sa boutique ou son café voilà ... Quel est le conseil que tu lui donnerais pour garder le plaisir de faire son métier de base ?

  • Speaker #0

    Je pense le côté de ne pas s'enfermer trop dans une prison. Ça peut être lié au bail. Le bail, parfois, ça peut être une prison. Donc, il faut bien le relire et surtout le faire peut-être lire par un avocat d'affaires. Il y a des gens qui sont spécialisés dans les baux commerciaux. Et peut-être, il y a des clauses abusives. nous il y a eu des clauses abusives On était jeunes et on ne savait pas et on ne voulait pas payer un avocat. Et je le comprends, mais je ne m'en veux pas. Mais simplement, ce serait un conseil que je donnerais. Et donc ça peut être aussi lié aux employés aussi. Donc peut-être qu'il faut réfléchir bien sur le nombre d'employés qu'il est possible d'avoir et ne pas avoir trop grand en fait, et avoir un business plan solide. Donc nous, on avait des chiffres qui se sont avérés justes, mais on voyait dès le départ que c'était très juste. Et ça, on sous-estimait les imprévus, je pense. On voyait que les chiffres étaient... Borderline, tu vois. Mais on tenait trop à notre projet, je pense. Donc en fait, il ne faut peut-être pas trop y tenir et peut-être parfois accepter d'arrêter certaines choses. Peut-être aussi, ça nous est arrivé d'arrêter une activité qui n'apportait plus de rentabilité. Donc s'il y a une section de votre commerce ou de votre projet qui ne performe pas ou qui met le reste dans le rouge, il faut accepter de l'arrêter. Même si c'était le truc dont tu rêvais, il faut peut-être accepter de l'arrêter ou alors de revoir le plan d'affaires, etc. en fonction de ça. Donc, ne pas trop s'enfermer dans une prison.

  • Speaker #1

    Ok. Du coup, tu as revendu Muscade en 2023 pour te consacrer à la création de contenu, à l'édition, etc. Et comment est-ce que tu as vécu ce retour à toi-même ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'au début, ça n'était plus long que je pensais. Ça m'a pris un an à ne plus avoir ma boule au ventre. c'était long en fait je pensais que dès le début c'est bon j'allais m'en foutre et tout mais pas du tout non j'étais toujours un peu angoissée au départ et aussi j'avais pas de métier quoi tu te retrouvais sans rien t'avais encore le blog oui voilà mais à ce moment là qui était un hobby qui n'avait jamais rapporté un seul centime et qui coûtait de l'argent parce que ça coûte cher d'avoir un site donc puis de créer du contenu quoi donc je me suis mise là dedans à temps plein ... Je me suis dit, je vais donner une chance à ça. Pour une fois, ça faisait huit ans à ce moment-là que j'avais Patate et Cornichon. Je me suis dit, je vais donner une vraie chance à Patate et Cornichon. Et ça a pris encore un petit peu de temps, mais ça a très bien fonctionné. Donc au début, j'ai démarré un Patreon qui n'a pas trop fonctionné. En fait, je pense que le côté soutenir les créateurs, ce n'était pas forcément ce qui rejoignait ma communauté. Alors que quand j'ai lancé... un peu la même chose mais sur mon app avec une partie premium, donc avec des contenus exclusifs, exactement comme Patreon. Pour un montant d'argent, tu peux débloquer un contenu exclusif, exactement comme Patreon. Là, ça a cartonné. Donc en fait, c'est la même chose mais...

  • Speaker #1

    C'est une forme différente peut-être ?

  • Speaker #0

    Voilà, c'est présenté comme un produit qui te rend ta vie plus simple ou plus... Voilà, peu importe, des meilleures recettes, peut-être des recettes... Souvent, je vais mettre celles qui m'ont demandé plus de temps à développer aussi. Exception de la pâte à choux, je l'ai mise sur YouTube parce que je voulais que ça contribue un petit peu à la recherche des autres.

  • Speaker #1

    Pour chercher le développement de la pâtisserie de gamme.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, sinon j'aime mettre pour les membres les recettes qui me demandent le plus de travail et les fonctionnalités qui rendent la vie plus simple comme la planification de repas, etc. La liste de courses, etc. Et donc en fait, c'est la même chose que Patreon, plus des fonctionnalités. et en fait cet aspect produit utile. ça a beaucoup plus plu à ma communauté que le patrimoine.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il y avait l'aspect, OK, dons, tu vois, OK avec les bénéfices, alors que là, tu vas vraiment prendre, on va dire, comme tu disais, le produit et tout ce qui va derrière.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, je pense que la vision était peut-être pas... C'est ça, parce que nous,

  • Speaker #0

    on ne veut pas que les gens fassent la charité. Je veux dire, on veut que les gens s'abonnent si ça leur est utile dans leur quotidien et si ça leur rend service et si pour eux, c'est une valeur ajoutée, en fait. Le but n'est pas de faire un don. Effectivement, comme tu dis, on n'est pas une asso. Donc, je pense que oui, ça nous correspond mieux.

  • Speaker #1

    Même si, bien sûr, comme tu disais, pendant 8 ans, tu as travaillé sur le blog de manière bénévole, on va dire. Et que ça a des coûts. Même si tu ne demandes pas la charité, c'est quand même bien et intéressant de soutenir ses créateurs, ses créatrices préférées. Exactement,

  • Speaker #0

    il y a des créateurs qui fonctionnent très bien sur Patreon. qui ont par exemple une mission de vulgarisation scientifique ou des choses comme ça. Et je trouve ça super de pouvoir les soutenir. Mais je pense que moi, j'avais aussi ce côté gêne. J'ai mis très longtemps à me mettre sur Patreon. J'étais gênée en fait. Je suis plus à l'aise aujourd'hui avec un peu... produits finis vraiment qui nous ressemblent etc.

  • Speaker #1

    Regardez ce que je peux vous offrir plutôt que s'il vous plaît effectivement c'est pas le même point de vue, le même positionnement donc c'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    C'est toujours gênant il peut y avoir, ça m'arrive rarement mais il peut y avoir des gens qui me disent MDR des recettes payantes c'est une honte vous devriez y avoir honte et tout je trouve gratuit sur internet mais en même temps j'ai aussi, non mais moi je voulais celle là Parce que parfois, ça m'arrive de répondre aux gens, tu peux en trouver d'autres sur Internet. Ah mais non, mais je voulais celle-là. Bah oui, peut-être parce que tu fais confiance à mes recettes et ça me fait plaisir, tu vois. Mais oui, je pense que c'est pas... Les livres de cuisine sont payants, c'est pareil. Il faut le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Tu fais une très bonne transition du coup, parce qu'on pourrait parler de plein de choses pendant très longtemps, mais il faut qu'on avance un petit peu. Donc, tu as sorti un premier livre en 2019 intitulé Les Bonnes Choses. Et qu'est-ce qui rend ton deuxième livre ? Donc la table des lignes, différent du premier ?

  • Speaker #0

    Déjà, il y a 6-7 ans entre les deux. J'ai auto-édité Les Bonnes Choses en 2018. Et ensuite, je l'ai sortie en 2019 avec ma maison d'édition. Donc c'était une deuxième sortie, on va dire. Et la table des lignes, là, 100% avec ma maison d'édition. Donc là, j'ai eu vraiment plus une équipe derrière. Donc c'est complètement différent. Parce que Les Bonnes Choses, j'ai tout fait. J'ai fait le design et tout. Donc c'était plus amateur, on va dire. Mais en fait, les deux ont un peu le même format, ont le même chapitrage. Donc les deux sont organisés par moment de la journée. On commence par les bases de la cuisine et ensuite, on a le matin, le midi, l'après-midi et le soir. Et donc, les deux sont construits un petit peu en parallèle comme une collection, comme un tome 1 et un tome 2, on pourrait dire. Alors évidemment, il n'y a pas d'ordre, c'est des recettes. Mais en tout cas, j'ai voulu que ce soit un peu comme une collection. Et en fait, le nombre d'années entre les deux étant quand même conséquent, J'avais envie d'actualiser en fait parce que les bonnes choses me correspondent moins aujourd'hui. Je trouve améliorer ma cuisine, les photos aussi, c'est plus esthétique que le contenu en lui-même. Mais sur le contenu, là c'est une cuisine qui me ressemble plus, que je trouve plus accessible aussi et qui est plus dans l'air du temps. Et voilà, j'avais des nouvelles inspirations, des nouvelles envies, des nouvelles techniques.

  • Speaker #1

    Ok. Et si tu devais résumer l'esprit du livre, du coup de celui-ci, la table ligne, en trois mots ?

  • Speaker #0

    Convivial, gourmand et facile.

  • Speaker #1

    Ok. Un petit peu, ouais, tout ce qu'on s'est dit depuis le début. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un livre très convivial. Et comme dans les bonnes choses, on peut retrouver quand même quelques recettes qui sont plus techniques, parce que je veux faire plaisir aussi aux personnes qui ont un niveau plus avancé. Donc par exemple, il y a des desserts pour recevoir, il y a une tarte au citron meringué, il y a des gyozas aussi, donc il y a des tortellini, donc des petits façonnages qui demandent un peu plus de patience. Moi, c'est une cuisine que j'aime, la cuisine de la patience et du façonnage, donc ça fait plaisir aussi d'intégrer certaines recettes comme ça, mais c'est un 10% en matière du contenu.

  • Speaker #1

    Ok. Et moi, je me suis toujours demandé comment est-ce qu'on faisait pour créer autant de recettes. Là, il y en a 100.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est énorme.

  • Speaker #0

    Maintenant que je suis à temps plein, ça va vite.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai. Mais tu vois que le processus de création derrière, entre l'écriture de la recette, de faire les tests, et puis après, tu as les photos, tu as tout ça. Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, ça part souvent dans mon calendrier d'une idée. Donc, j'ai noté des inspirations. Ça peut être un ingrédient, ça peut être quelque chose qui me manque. En fait, je regarde sur l'application, j'ai accès aux recherches des gens qui n'ont pas donné de résultat.

  • Speaker #1

    Ok, ah oui,

  • Speaker #0

    donc tu te bases aussi sur ton application.

  • Speaker #1

    Ok, très intéressant.

  • Speaker #0

    Par exemple, si quelqu'un tape un ingrédient et qu'il a zéro résultat, je vais le voir. Et je vais me dire, ok, ça, il faut que je crée autour de ça. Ça peut être la saison, ça peut être un truc que j'ai goûté, ça peut être un truc que j'ai vu à la télé qui m'a inspiré ou qui m'a fait penser à autre chose, etc. Et comme tout le monde, en fait. Et donc, je note. Et après ça, ça peut devenir un sommaire. ça peut devenir pour l'application, pour Instagram, etc. Et à partir de là, soit il y a besoin de tests, beaucoup de recettes ont besoin de tests, évidemment toute la pâtisserie, tout ça, souvent il y a besoin de tests. Après, si c'est un repas one pot pour le soir en 20 minutes, souvent il n'y a pas besoin de tests. C'est juste une nouvelle idée, mais il n'y a pas de technique. Oui,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de choses particulières.

  • Speaker #0

    Donc si c'est un petit mijoté de haricots blancs, etc., je vais juste le filmer la première fois que je le fais. puisque ça ressemble à ce que j'ai l'habitude de faire, mais simplement une nouvelle idée pour varier. Donc ça, je vais filmer directement. Puis sinon, je vais filmer après une phase de test, par exemple. Ça arrive aussi. Et voilà. Et maintenant, on fait aussi des mini-vidéos de chaque étape pour l'application, parce que maintenant, il y a un mode cuisine où à chaque étape, tu peux avoir le mini-geste. Je le fais pour tout maintenant, mais... C'est surtout utile pour les gestes techniques, par exemple les façonnages, quand tu dois expliquer à l'écrit comment il faut plier le truc et tout. C'est toujours pratique d'avoir la petite vidéo.

  • Speaker #1

    Donc ça accompagne encore plus les personnes quand elles font la cuisine. Oui,

  • Speaker #0

    les débutants aussi, ou même tout simplement à l'écrit, ce n'est pas facile. Je pense aussi aux personnes qui ont un trouble de l'attention. On pense beaucoup à eux quand on réfléchit à l'app, etc. Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont un trouble de l'attention. et qui peut être décuplée en cuisine. Même mon mari en cuisine, il a ce problème-là d'oublier un ingrédient, d'oublier quelque chose, etc. D'être un petit peu dépassé par les lignes. Les instructions, oui. Et donc on pense à eux à travers, par exemple, ce mode cuisine où il va y avoir le rappel de l'ingrédient dans une certaine couleur, etc. Très bien. Et pareil pour le livre, j'ai demandé à ce que l'ingrédient... et non pas la quantité, la conversion, ce qu'il y a les conversions avec les mesures en tasses pour les Québécois.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Que l'ingrédient soit en gras pour qu'il ressorte. Parce que justement, si tu vois 120 grammes, entre parenthèses, une tasse et demie de flocons d'avoine, tu peux te perdre un petit peu. Donc, j'ai demandé que flocons d'avoine soient en gras. Et comme ça, on se repère un petit peu mieux dans la liste.

  • Speaker #1

    Ok, d'arriver à... visualiser les ingrédients et après, du coup, tu as les quantités.

  • Speaker #0

    Et qu'ils soient dans l'ordre aussi des étapes.

  • Speaker #1

    Ok. Mais c'est vrai que là, du coup, tu m'as parlé un petit peu, du coup, de comment tu faisais tes recettes, surtout pour l'application, mais là, plus particulièrement sur les recettes du livre. Donc, là, quand t'as dû travailler, quand est-ce que t'as commencé, par exemple, à travailler sur les recettes du livre ?

  • Speaker #0

    J'ai eu un an, en fait, de février 2024 à février 2025, on va dire, pour créer toutes les recettes et les photos. Donc ça me laissait la possibilité de faire avec les saisons. Donc en fait, j'avais fait mon calendrier dans l'ordre des saisons pour être sûre de ne pas louper. J'avais un seul été, donc les figues, les abricots et tout, que ce soit bien au moment où ils sont en magasin, c'est plus facile et puis c'est meilleur en fait. Et ça me permet de mettre dans la peau de l'utilisateur du livre. Et donc ça, ça a fait qu'en fait c'était... Ça ne représentait pas une grosse charge de travail sur mon année. C'était entre un quart et un tiers de ma semaine à peine qui était pris par le livre. Et il y a eu pas mal de tests quand même. Il y a eu même des photos qui ont été faites plusieurs fois parce que je n'étais pas forcément satisfaite de l'ensemble. Parce qu'au début, quand tu commences à faire des photos, ce n'est pas forcément la direction que le livre va prendre encore. Donc, il y a des choses qui ont été refaites cette année, en 2025. Et donc, oui, ça a été un processus très long. mais... Pas stressant du tout, pas trop prenant.

  • Speaker #1

    Comparé au café, si on fait la différence, c'est plus différent.

  • Speaker #0

    Je mesure ma chance d'avoir un emploi du temps aussi flexible.

  • Speaker #1

    Du coup, ça veut dire que dans le livre, on retrouve les quatre saisons en mode pour cuisiner de saison.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai essayé que ça aille pour toute l'année. Après, je trouve qu'il y a peut-être un petit peu plus pour l'automne-hiver, déjà parce qu'il sort en automne, mais aussi parce que c'est un moment de l'année où on a plus de temps en cuisine, les gens cuisinent plus. Et aussi, on peut plus manquer d'inspiration avec les légumes d'hiver. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais dire. C'est plus compliqué que les légumes d'été. Une tomate,

  • Speaker #0

    c'est bon dans tous les cas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ok.

  • Speaker #0

    Donc, je trouve que oui, on a plus besoin. Et puis, de toute façon, je le vois bien avec les statistiques du blog ou de l'app que l'automne-hiver, les gens cuisinent vraiment.

  • Speaker #1

    Ok, mais ça, c'est trop intéressant. Je suis hyper impressionné. Je trouve ça trop bien d'avoir, tu vois, tous ces datas-là qu'après, tu peux du coup adapter, enfin, tu vois, pour faire le livre et tout. Donc tu vois concrètement qu'il y a plus de... personnes qui sont connectées ou quoi, qui regardent les recettes en automne-hiver ?

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui, vraiment plus. Déjà, il y a toute la période de la rentrée pour les recettes rapides, etc., septembre et tout. Après, Noël, c'est très, très important. L'automne aussi, les desserts d'automne et tout ça, ça marche très bien. Noël,

  • Speaker #1

    j'avoue que c'est vrai que...

  • Speaker #0

    Noël, c'est le plus gros trafic de l'année, vraiment le 24 décembre. C'est toujours le record de l'année. Et tout ça, c'est super parce qu'en fait, c'est des gens qui ne sont pas forcément véganes. Mais s'il y a un vegan à leur table, ils vont chercher des recettes. Ils vont chercher comment faire pour faire plaisir à toute la table. Et donc, je trouve que c'est super. Et c'est aussi un moment où on va parler cuisine aussi. Les gens à table vont parler. Ah, c'est quoi cette recette et tout. Et donc, c'est un moment super de convivialité et de cuisine. Et ensuite, il y a janvier. Les gens cuisinent beaucoup en janvier aussi sur l'aspect un petit peu plus diététique, mais un peu plus meal prep. Tu vas se remettre dans une routine.

  • Speaker #1

    Et bonne résolution de l'anier. Oui aussi, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pensé, tu vois, que c'était plutôt genre les galettes, tu vois, les crêpes, tout ça, les trucs un peu... Ah aussi, ouais, la galette frangipane du jour,

  • Speaker #0

    ouais, le mardi gras, tout ça. Ouais, voilà. Mais oui, il y a beaucoup l'organisation de la semaine, mille prêts, tout ça. Et ensuite, mai, juin, il y a énormément d'anniversaires. Donc, beaucoup plus les gâteaux. Beaucoup de gens sont nés en mai, en juillet. Donc, beaucoup sur les gâteaux, ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop intéressant comme donnée. Avant de passer à la dernière partie, est-ce qu'il y a une recette du livre à laquelle tu tiens particulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, plusieurs. J'ai déjà parlé des gyozas. C'est vraiment une recette qui me tient à cœur parce que pour moi, c'est synonyme de ma petite soirée self-care où je vais passer du temps à faire mes petits gyozas à la maison. Ça prend un petit peu plus de temps, mais c'est un plaisir quand on peut. Sinon j'ai remis mon mijoté de haricots blancs à l'orzeau qui est une recette de LAP. Il y en a quelques-unes, il y en a quatre je crois que j'ai remis dans le livre parce que c'est des intemporels que les gens aiment beaucoup. Et donc ça c'est un plat qui plaît aux enfants, qui se fait dans une seule poêle, qui gratinait, enfin c'est super bon tu vois. Et en fait ça fait manger des haricots blancs à des gens qui n'aimaient pas ça. Donc je trouve ça chouette. Et sinon, on peut citer aussi le pain cocotte aux pépites de chocolat. J'adore ça pour le brunch. Un bon pain maison aux pépites de chocolat, je trouve ça excellent. Et puis, ajouter de la boulangerie. Il y a aussi des baguettes, des petits grains, etc. J'aime beaucoup la boulangerie. J'aime beaucoup les pâtes fermentées. Donc, ça me fait plaisir de pouvoir mettre ces recettes-là.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Donc, il y a un peu de tout quand même. Oui, vraiment. Très intéressant. Donc, on arrive à la dernière partie de l'interview. C'est le dernier croc. Tu as... Enfin, j'ai 10 questions. pour toi et tu devrais répondre le plus vite possible. Est-ce que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    C'est parti. L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    La sauce au jain.

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Les raviolis bolognaises.

  • Speaker #1

    Le plat à faire goûter à une personne non vegan ?

  • Speaker #0

    Les raviolis.

  • Speaker #1

    Le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan ? De...

  • Speaker #0

    commencer par les petites choses du quotidien et pas forcément les plats principaux. Genre, quel lait tu prends, quel mayonnaise tu prends, quelle crème tu prends, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, les petits trucs que tu vas mettre et qu'ils vont faire après. Oui. Ok. Quel est ton petit plaisir coupable ?

  • Speaker #0

    Les bonbons.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Les bonbons piquants.

  • Speaker #1

    Tu en trouves... Enfin, c'est assez courant en vegan.

  • Speaker #0

    Il y a surtout les sour patch en Amérique du Nord. Ok. C'est des bonbons piquants qui sont vegan, oui. Accidentellement vegan.

  • Speaker #1

    Ok, oui. Accidentellement. T'as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Je vais être très premier degré, mais perdre mes proches comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Et au contraire, ta plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande fierté ? Je pense mon partenariat avec mon mari, notre travail ensemble, notre complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est vrai que des fois, ça ne fait pas bon ménage, mais là, de travailler avec les personnes... Travailler ensemble, on adore ça.

  • Speaker #0

    c'est trop bien lui il travaille à temps plein aussi en tant que développeur mais on a hâte d'être à temps plein sur Patate & Cognition les deux ok ça serait vraiment bien si tu pouvais recevoir trois personnes à ta table qui inviterais-tu ? ah c'est j'aurais dû réfléchir à ça pardon ou une une au moins une ok à ma table vivant ou mort ou les deux ?

  • Speaker #1

    les deux

  • Speaker #0

    Philippe Conticini Merci. Juste, on pourra parler de pâtisserie végétale ensemble.

  • Speaker #1

    Ça marche. Quelle est la dernière recette que tu as ratée ?

  • Speaker #0

    Les éclairs, la pâte à choux, etc. Parce que j'ai fait tellement de tests, j'ai tout essayé.

  • Speaker #1

    Combien de tests tu as fait ?

  • Speaker #0

    Je pense une douzaine, on va dire. Donc certains qui étaient par deux, deux types de cuisson avec la même pâte, par exemple. mais oui je pense une douzaine en termes de type de cuisson et d'ingrédients et enfin qu'aimerais-tu que les gens retiennent de notre échange ? je pense que c'est des convaincus qui vont écouter ton podcast oui c'est possible la plupart mais sinon que la cuisine végétale c'est bon c'est gourmand c'est convivial évidemment ok encore

  • Speaker #1

    merci à toi pour cet échange si on veut se procurer ton livre ou l'offrir oui Merci. un autre proche pour Noël effectivement c'est un beau cadeau où est-il dispo ?

  • Speaker #0

    normalement dans toutes les librairies en France, Belgique, Suisse, Québec donc s'ils l'ont pas on peut aussi le commander dans toutes les librairies mais en ce moment je le vois partout pour l'instant je suis pas tombée sur une librairie qui ne l'avait pas je crois après c'est parce qu'on est à la sortie on enregistre le 18 octobre l'épisode

  • Speaker #1

    sortira un petit peu plus tard donc chercher dans vos librairies mais normalement il va rester quelques mois un peu partout ok ça marche Merci. Et enfin, si on veut suivre tes aventures ou tes recettes, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Principalement Instagram, Patates et Cornichons, mais sur tous les réseaux, TikTok, YouTube, Facebook.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu fais des vidéos, on n'en a pas parlé, mais aussi des vidéos un peu plus longues sur YouTube.

  • Speaker #0

    Oui, une fois toutes les deux semaines, donc un peu moins, c'est très prenant, mais j'aime bien apporter des sujets en plus en longueur. En fait, on me l'a dit après une démo culinaire que j'avais faite. On m'a écrit... T'as l'air sympa.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est positif ou comment tu dois le prendre le commentaire ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est positif et c'est vrai que je me suis dit, en fait via Instagram, les gens ne te connaissent jamais. Bien sûr. C'est vrai, moi je fais des reels recettes avec une voix off et je poste des stories, mais les gens ne me connaissent pas. Donc je trouve qu'aborder des sujets plus longs, j'ai pu aussi aborder l'alimentation anti-inflammatoire par exemple, parce que j'ai de l'endométriose, donc une maladie inflammatoire. donc c'est de pouvoir dire les choses en détail et de pas faire trop d'abstraction surtout quand on parle de nutrition on veut en même temps rester simple mais en même temps on veut pas trop vulgariser et enlever plein d'infos donc je trouve que c'est bien d'avoir un format long c'est hyper complexe donc en fait tu peux pas trop c'est difficile de synthétiser et d'avoir juste 30 secondes ok

  • Speaker #1

    bah écoute merci beaucoup merci à toi et à bientôt oui à bientôt merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes et c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. À bientôt !

Description

On croit souvent que la cuisine végétale est compliquée, demande du temps ou des ingrédients spécifiques...

Et si, en fait, on pouvait cuisiner végane comme on cuisine tous les jours : facilement et avec plaisir ?


Dans cet épisode, j’accueille Éline Bonnin, cheffe, créatrice du blog Patate & Cornichon, et autrice du nouveau livre La Table d’Éline.


On revient ensemble sur son parcours : de ses études de cuisine en France à son immigration au Québec, de l’ouverture de son café-pâtisserie Muscade à sa volonté de retrouver un rythme de vie plus lent...

Éline raconte comment elle est revenue à l’essentiel : prendre du plaisir à cuisiner et partager sa passion.


Au programme :

- Comment elle a découvert l’antispécisme et sa transition rapide vers le véganisme

- Pourquoi elle a créé Patate & Cornichon

- Son arrivée au Québec et les différences avec la France

- L’ouverture et l’évolution de Muscade, son café-pâtisserie

- Comment gérer une boutique qui grandit (trop) vite – et pourquoi elle a choisi de revendre

- Son retour à la création de contenu

- Comment elle a conçu son nouveau livre La Table d’Éline : recettes, inspirations, processus


Un épisode plein de douceur qui montre qu’on peut changer de direction sans perdre ce qui nous anime 🍂



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⚡️ Profite de -5% sur ta commande Koro avec le code CLUBVG : https://www.koro.fr/

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Merci à Éline pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram et sur son blog.


📚 Son nouveau livre : La Table d'Éline

📱 Son application pour découvrir la cuisine végétale



Épisode complémentaire : Les défis d'une épicerie végane en France (avec Cora @la.freeglaneuse)


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📅 Épisode tourné en octobre 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


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Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. A travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu es à la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je suis à Nantes avec Hélène, que tu connais sûrement grâce à son blog Patates et Cornichons. Elle est chef, autrice et surtout passionnée de cuisine végétale. Eline vit au Québec, mais elle est de passage en France à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, La Table d'Eline. Dans cet épisode, elle vient nous parler de ce nouveau projet, mais aussi de son parcours, comment elle est passée de son blog à l'ouverture d'un café-pâtisserie au Québec, avant de se consacrer pleinement à la création de contenu qui inspire une large communauté. Salut Eline, je te souhaite la bienvenue dans le Club BG.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, je suis honorée d'être là.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je suis très contente d'être de retour brièvement en France, ça fait très longtemps, donc c'est chouette.

  • Speaker #0

    Du coup, ça faisait combien de temps que tu n'étais pas revenue en France ?

  • Speaker #1

    En France, je suis passée quelques fois, quelques jours, par-ci, par-là, mais pour de malheureux événements parfois dans ma famille. Mais en tout cas, à Nantes, chez mes parents, ça faisait plus de 5 ans que je n'étais pas venue.

  • Speaker #0

    Ok, donc un peu retour aux sources. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment, oui.

  • Speaker #0

    Donc, comme je le disais, tu vis maintenant au Québec, mais tu es née en France et as vécu la majorité de ta vie en France. Et je voulais savoir quel était ton rapport à l'alimentation durant l'enfance. et scoop Tu vois, la viande avait une place importante dans la famille, etc.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Je pense que comme la plupart des gens, on a grandi quand même avec de la viande à table. Après, moi, j'étais une enfant très difficile. J'aimais rien. J'aimais surtout pas les viandes considérées pour enfants comme le jambon blanc, le cordon bleu, etc. Ça me dégoûtait. Donc, assez rapidement, j'ai commencé à apprendre la cuisine aussi pour me l'approprier. Et donc vers 12-13 ans, j'ai commencé à être vraiment passionnée de cuisine parce que je voyais que grâce à ça, je pouvais manger quelque chose que j'aimais. Et étant très difficile, ça m'aidait à apprécier le moment du repas et à ne pas angoisser à l'idée de ce qu'on allait manger. Donc ça, ça a été aussi via plus la pâtisserie, etc. Voir qu'on pouvait transformer un sac de farine dans le gâteau de notre choix, je trouvais ça incroyable. Et pour ce qui est de la viande, oui, assez rapidement, j'ai commencé à apprécier beaucoup les produits plus nobles, à être passionnée de produits du terroir, etc. Et j'ai aussi en partie étudié à Toulouse, donc le canard gras, etc. Donc oui, oui, la viande avait une grande place. Mon plat préféré, c'était le tartare de bœuf, alors tu vois.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. On part de loin. Effectivement. Mais du coup, c'est intéressant parce que tu n'aimais pas grand-chose, mais pour autant, tu t'es quand même intéressée beaucoup à la cuisine. C'est assez un peu paradoxal, tu vois. On pourrait penser que du coup, bon, ok, j'aime pas tout ça, donc je vais faire, enfin, tu vois. On va trouver une autre passion plutôt que la cuisine. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que c'est parce que ça m'angoissait quasiment le moment du repas. Donc, je pense que c'était une façon d'aimer et puis de m'approprier ce moment et de faire les choses à ma manière pour être sûre d'aimer le repas.

  • Speaker #0

    Ok. Écoute, c'est une bonne façon de prendre les choses en main, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    On n'est jamais mieux sauvé que par soi-même.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, tu l'as peut-être mentionné brièvement. Enfin, tu as fait tes études à Toulouse.

  • Speaker #1

    À Nantes et à Toulouse, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Des études de cuisine. oui exactement l'école hôtelière et qu'est-ce que tu as appris là-bas, qu'est-ce qu'on apprend du coup c'était il y a quand même non mais je veux dire c'était pas là récemment il y a 15 ans j'imagine que ça a peut-être évolué aussi toi qu'est-ce que tu avais appris à l'époque très traditionnel honnêtement la

  • Speaker #1

    cuisine française en fait on ne part pas de la France on ne visite pas d'autres cuisines et en fait un manuel de cuisine française c'est très Merci. pauvre en quantité d'ingrédients et en quantité de types de techniques. En fait, on reste sur même pas une dizaine de légumes, par exemple, quelques types de cuisson des viandes, des sauces, évidemment. Et puis, on n'aborde pas du tout, par exemple, la fermentation ou des techniques plus poussées de cuisine. Et en pâtisserie, c'est pareil. On va aborder la tarte aux pommes, la bourdaloue et la crème au caramel. Mais c'est assez pauvre en termes de diversité. et de représentation d'autres cultures surtout. Après, on peut dire que c'est normal, on est en France. Mais je pense que quand on arrive dans le milieu professionnel, on est autodidacte de fait parce qu'on ne connaît pas autre chose. Et aujourd'hui, les chefs et la plupart des restaurants qui se veulent au diam, vont utiliser des ingrédients qui viennent... d'autres cuisines, vont travailler, je sais pas, le miso, etc. Et en fait, si tu sors de l'école hôtelière, à ce moment-là, tu te retrouves à être autodidacte, finalement, à apprendre des choses par toi-même, alors que t'es censé avoir étudié pour ça. Donc c'est juste dommage que ça manque de diversité, mais je pense que c'est un milieu qui met un point d'honneur à respecter les traditions.

  • Speaker #0

    Peut-être que ça a évolué depuis ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être, ouais.

  • Speaker #0

    Il y a quelques années, j'avais fait une interview, et bon, pareil, la personne, ça faisait... aussi quelques années qu'elle avait fait ça, mais pareil, c'était un peu toujours la même chose, qu'en fait, ça n'a pas trop évolué, on n'apprend pas les protéines végétales, par exemple, alors que... Je ne sais pas, est-ce que les légumineuses étaient mises en avant ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, peut-être que dans un manuel, il y a bien une page sur les lentilles, mais dans une année, même dans les cinq ans que j'ai fait, on ne fait pas tout le manuel. Donc je pense qu'on a sauté cette page.

  • Speaker #0

    Mais du coup, on ne s'ennuie pas. Tu m'as dit qu'on a les mêmes dix légumes, les mêmes techniques.

  • Speaker #1

    Après, l'école hôtelière, c'est assez peu de cuisine. On aborde plein d'autres matières puisqu'il y a toute la partie hébergement, service, technique de restaurant. Le service. Oui, voilà. Et puis à l'ancienne, ça a des choses qui ne sont plus faites, mais faire la crêpe suzière devant le client, etc. C'est vrai que ça ne se fait plus trop. La découpe de poisson devant le client, etc. Mais aussi toute la partie générale, on apprend l'économie, on apprend la gestion d'entreprise, le marketing, la bureautique, mais aussi l'anglais, l'histoire-géo, la géographie touristique, etc.

  • Speaker #0

    Oui donc c'est quand même assez complet, voilà, ça n'est pas centré juste sur la cuisine. Non,

  • Speaker #1

    la cuisine ça représente à peu près deux grosses demi-journées par semaine, tu vois. C'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est une matière importante, mais ce n'est pas tout ce qu'on fait de la semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, tu as obtenu quel diplôme à la fin ?

  • Speaker #1

    Donc un BTS, hôtel-restauration, donc option culinaire. Donc là, dans la dernière année, il y a plus de cuisine et plus on est invité à créer à partir d'un panier d'ingrédients, à créer quelque chose et on va être évalué là-dessus. Mais c'est vraiment juste dans la dernière année. Et donc à la suite de ça, j'ai commencé ma courte carrière dans La restauration traditionnelle, beaucoup en pâtisserie en fait. Je n'ai pas étudié spécifiquement la pâtisserie, même quasiment pas. Mais je pense que le fait d'être une femme en restaurant, quand j'arrivais dans un établissement, si on ne savait pas trop quel poste avait besoin, on allait de fait me mettre en pâtisserie. Donc ça, je pense que c'est un biais sur la pâtisserie, le côté délicat. Ouais,

  • Speaker #0

    de raffiner, ok. Pas travailler la viande. Non,

  • Speaker #1

    ben voilà. C'était pas forcément ce qui me passionnait le plus. Je pense que j'aurais à ce moment-là voulu vraiment être plus en cuisine. Mais j'ai appris cette passion-là un peu par dépit. Mais finalement, ça m'a énormément passionnée. Ça reste mon premier amour et j'aime énormément la pâtisserie.

  • Speaker #0

    Comme quoi, le hasard des fois, ou plutôt les stéréotypes, on va dire, font bien les choses pour toi. Parce que du coup, après, tu t'es pris d'amour, on va dire, pour la pâtisserie. Oui,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, combien de temps ça a duré de la fin de tes études, avant le déclic ?

  • Speaker #1

    Je dirais moins d'un an.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça a été très rapide. Et du coup, est-ce que tu peux nous expliquer ce déclic ?

  • Speaker #1

    En fait, ça a été à travers une rencontre. J'ai rencontré mon conjoint qui est végane. Alors, on n'était pas du tout en couple, etc. J'ai déjà vu un article d'une journaliste qui disait « devenu végane par amour » . Non, je pense que c'est très réducteur. de dire ça.

  • Speaker #0

    Du coup, il était déjà vegan ?

  • Speaker #1

    Oui, depuis plusieurs années, depuis 3-4 ans. Mon mari était déjà vegan depuis la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte, on va dire. Et en fait, ça m'a intriguée. Donc, on était collègues de travail. Et il ne parlait pas, je ne pense pas qu'il voulait essayer de convaincre, parce qu'il était plongeur dans un restaurant traditionnel. Voilà, tu n'as pas envie de te faire remarquer. Il était là pour payer ses études de philo et voilà. Donc non, il n'en parlait pas spécialement, mais ça m'a intriguée en fait. Pourquoi des gens se priveraient en fait ? Et il y a eu aussi le côté un petit peu défi technique en pâtisserie, que je trouvais intéressant. Et puis j'ai souhaité lire sur le sujet. Et c'est à ce moment-là qu'est sorti, enfin juste avant, est sorti le livre de Martin Gibert, « Voir son steak comme un animal mort » . J'en parle tout le temps quand on me pose cette question parce que ça a été pour moi un déclic. Donc oui, ça a été assez rapide. En fait, c'est une approche qui me ressemble, puisque Martin Gilbert dit dès le départ qu'il n'est pas spécialement sensible aux animaux. Moi, je n'ai pas grandi avec des animaux, je ne suis pas la meilleure amie des animaux. Et en fait, cette approche très rationnelle, elle me correspond. Après, ce n'est pas pour tout le monde pareil. Il y a des gens, ça va être plutôt le... L'aspect émotionnel, ça va être un documentaire avec des images choquantes, ça va être plein de choses, ça va être l'écologie, etc. Il y a plein de raisons en fait, mais moi c'était plus « Ah d'accord, c'est cruel, je ne savais pas » et « Ah d'accord, on n'en a pas besoin, je ne savais pas tellement » Je ne m'étais pas posé la question.

  • Speaker #0

    En fait, c'est là que tu as un petit peu découvert, c'est peut-être un peu inconsciemment, mais tu vois que tu as été un petit peu confrontée.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je pense que j'ai quand même déjà eu une sensibilité, mes films préférés quand j'étais petite, c'était Babe et Sauver Willy. Donc il y a un thème.

  • Speaker #0

    Effectivement, il y a quand même des petits indices que vous pouvez laisser passer. Du coup, tu as écrit sur ton blog que c'est là où tu as découvert l'antispécisme. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est la notion que les espèces ne sont pas hiérarchisées. Souvent, je préfère parler des animaux non humains entre eux parce que je trouve que ça n'a pas de sens de... De comparer l'humain, enfin voilà, c'est ok d'avoir plus d'empathie pour un humain éventuellement. Je sais qu'il y a des gens, ce n'est pas le cas, mais je trouve ça assez normal d'avoir parfois plus d'empathie pour notre espèce. Mais en tout cas, au niveau des espèces non humaines, c'est l'idée de ne pas mettre de hiérarchie, qu'on met inconsciemment dans nos têtes depuis le plus jeune âge, puisqu'on va mettre dans une certaine catégorie, par exemple, les chiens et les Ausha. Dans une catégorie très noble, par exemple l'ours polaire ou la baleine bleue. Et puis dans une catégorie d'élevage, le poulet, la vache, le cochon, etc. Et donc tout ce côté, par exemple, des animaux en voie d'extinction qui vont être des emblèmes de la protection animale. Puis les chiens et les Ausha qui vont être aussi une emblème pour la SPA, etc. Des associations qui sont très soutenues par le grand public. et donc cette... Dix grosses différences, dissonances avec le fait d'acheter du poulet sans se préoccuper de savoir si c'est un individu qui a ses propres intérêts à vivre, qui a ses propres liens sociaux, qui a peut-être des amis. On va prêter des amitiés à Ausha, évidemment, parce qu'on le voit que Ausha ont une affection en particulier avec un autre et pas avec celui-là. Et bien un dindon, c'est pareil. Et en fait, de choisir d'ignorer ça, ça fait partie du spécisme.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que c'est assez... là quand tu l'expliques et tout, on prend conscience que c'est vrai en fait tu vois il y a des personnes par exemple qui vont adhérer à des assos pour comme tu disais protéger les animaux en voie d'extinction mais qui à côté vont acheter leur viande au supermarché et que du coup en fait je pense que c'est toute l'éducation et tout qui fait que dès le plus jeune âge on nous a dit que ça ça se mange. En parlant des animaux, bien sûr, cet animau se mange, celui-là non, celui-là tu dois le respecter, celui-là ça peut être ton ami à la maison. C'est vrai que c'est un peu bizarre comme rapport.

  • Speaker #1

    Même les associations ont intégré ça. Par exemple, pendant hyper longtemps, les associations comme Greenpeace ne voulaient pas parler de véganisme parce que ça faisait peut-être fuir des dons. Et donc on se met à leur place et on peut comprendre qu'ils ont besoin des dons. Mais maintenant, ça commence parce que je pense qu'ignorer... aussi les émissions de gaz à effet de serre de l'élevage, c'est un petit peu gênant. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est une assaut pour l'environnement et tu omets un gros secteur parce que tu ne veux pas, tu parlais des dons, mais aussi peut-être les grosses entreprises, les mécènes qui vont donner derrière. C'est un peu biaisé du coup.

  • Speaker #1

    Oui, ça devient gênant même d'ignorer l'éléphant dans la pièce.

  • Speaker #0

    Très bonne métaphore. Et du coup, quelles ont été les étapes clés de ta transition ? D'après ce que j'ai compris, c'était assez rapide.

  • Speaker #1

    Oui, quand même rapide. Donc, j'ai découvert ça en début d'année 2015. Déjà, j'ai créé Patate et Corniche directement. Je pense que j'étais quasiment même pas mégane au moment où j'ai créé le blog. Ok,

  • Speaker #0

    alors tu sautes, vas-y, continue, on reviendra sur cette étape-là de la création du blog.

  • Speaker #1

    Donc en fait, je suis devenue végane en même temps que je commençais à m'épanouir dans la cuisine végétale, parce que je trouvais qu'il y avait un manque dans les recettes. Et donc j'avais envie de travailler là-dedans, j'avais envie de proposer ça. Et donc j'ai démissionné et j'ai commencé à enseigner la cuisine végétale alors que je venais juste de commencer, mais avec des bases évidemment.

  • Speaker #0

    Donc tu travaillais dans la cuisine traditionnelle, tu découvres l'antispécisme, tu te dis ah ok, grosse révélation. Du coup tu deviens vegan presque très rapidement. Oui,

  • Speaker #1

    dans le mois ou deux.

  • Speaker #0

    Très rapide du coup, et tu dis ok, du coup tu ne connaissais pas grand chose, comme tu m'as dit, tes études et tout, c'était pas du tout centré, tu n'avais aucune technique, etc. Donc tu t'es formée sur le tas vraiment très rapidement pour après l'enseigner ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que j'avais quand même des bases dans le sens où on sait comment organiser sa cuisine, comment cuire les aliments, etc. Comment développer les saveurs aussi. Et puis j'avais toujours eu ce côté autodidacte, je cherchais par moi-même. J'ai été beaucoup soutenue par mes parents aussi. Donc dès l'adolescence, ils allaient m'emmener au marché, ils allaient m'emmener tester plein de choses dans des restaurants, etc. Ou acheter des épices particulières, etc. Donc j'ai toujours eu ce côté à découvrir par moi-même. Donc je pense que ça a contribué à... à ce changement de vie brutale parce que aussi j'étais en début de carrière donc c'était facile Oui,

  • Speaker #0

    t'avais pas des années derrière toi Bah oui voilà,

  • Speaker #1

    j'avais pas beaucoup d'attaches donc c'est plus facile pour moi de démissionner que quelqu'un qui est depuis 10 ans dans un établissement quoi c'est sûr mais oui ça s'est fait quand même rapidement et donc oui enseigner la cuisine végétale je pense que oui j'avais moins de choses à dire qu'aujourd'hui par exemple mais C'était pour des amateurs chez eux. Et en fait, ils étaient contents d'apprendre comment cuisiner chez eux.

  • Speaker #0

    Et puis aussi, peut-être que toi, ça t'a permis aussi d'apprendre en même temps. Oui. Quand tu enseignes.

  • Speaker #1

    Quand je développais un cours, par exemple, sur des thématiques comme les ravioles ou les pizzas, etc. J'allais le bosser en amont. Et en fait, c'était ça mon expérimentation.

  • Speaker #0

    C'était une bonne manière d'apprendre aussi en même temps. Ma question n'était peut-être pas très juste tout à l'heure. Parce que j'ai dit oui, apprendre la cuisine des Ausha, comme si c'était hyper compliqué et tout. Alors que finalement, tu l'as dit. Enfin voilà c'est... Oui, ça reste le même background. Oui, c'est très simple.

  • Speaker #1

    Mais j'étais quand même en début de carrière. Donc, c'est vrai que, par exemple, je ne connaissais pas encore bien les pâtes levées, les fermentations, le levain, etc. C'est une chose qui me passionne aujourd'hui, que je ne maîtrisais pas il y a dix ans. C'est normal. Mais oui, on avance, on progresse. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as rencontré des obstacles dans cette transition ? Ou est-ce que c'était vraiment… ?

  • Speaker #1

    Je pense que mon métier d'origine, c'était un obstacle, on va dire, dans le sens où c'était quand même un petit deuil. parce que quand ça fait 7 mois que tu as eu ton diplôme et que tu démissionnes la carrière que tu avais imaginée, c'est un petit deuil aussi pour la simplicité à la base parce que faire une pâte à choux avec des œufs, c'est extrêmement facile. Ça m'a pris 10 ans, enfin pas à temps plein, mais on and off, ça m'a pris 10 ans à arriver à ma recette de pâte à choux vegan parce que je manquais de temps aussi pour développer. Mais en tout cas, Voilà. C'est pas la même simplicité. Quand on est par exemple en pâtisserie traditionnelle, beaucoup de pâtissiers utilisent les recettes des grands pâtissiers. Cyril Lignac ou Conticini publient des recettes, Pierre Aramé publie des recettes, etc. Donc beaucoup de pâtissiers font le crémeux citron de Cyril Lignac. C'est très facile.

  • Speaker #0

    Oui voilà, t'as pas besoin de te prendre la tête, ok comment je vais faire mon truc, je vais juste aller regarder la recette.

  • Speaker #1

    Oui en fait on ne crée pas vraiment, enfin on va créer un dessert, on va créer autour de ces éléments là. avec la saison avec l'inspiration etc je dis pas qu'il n'y a pas de travail autour mais il n'y a pas forcément le travail de développer le coeur de la recette après je veux dire je sais pas je m'y connais vraiment pas du tout mais je me dis une pâte à choux c'est une pâte à choux oui on va pas la réinventer voilà tu vois tu peux pas alors que tu vois en pâte à choux végétale comme on est un petit peu au balbutiement bah il y a plusieurs recettes qui existent et tu vois elles ont toutes des petites différences donc on m'a dit parce que Quand j'ai commencé à... publié ma recette de pâte à choux. On m'a rapporté un petit peu ce que les autres faisaient. Par exemple, Bérénice Lecomte met un point d'honneur à utiliser de la levure chimique sans phosphate. C'est quelque chose qu'elle a dû trouver avec ses tests comme quoi le phosphate retardait le gonflement dans sa recette. Moi, dans ma recette, je n'ai pas l'impression que ça ait d'importance. Pareil pour la chaleur tournante. Moi, c'est chaleur statique. Il y a toutes les petites différences et on voit qu'en fait, une pâte à choux, ce n'est pas une pâte à choux, alors que En animal, c'est extrêmement facile, il n'y a pas de difficulté particulière.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est ça qui est fort. J'imagine que c'est ça aussi qui est un peu intéressant et challengeant. Tu dis, OK, j'ai encore plein de choses à apprendre, des nouvelles, comme tu dis, des choses qu'on ne connaît pas encore. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super excitant que d'autres chefs travaillent sur les mêmes choses en même temps. Il y a aussi Linda Vongdara en pâtisserie végétale qui passe énormément de temps à développer des recettes. Donc, oui, de voir toute cette effervescence et puis que les gens se partagent en fait là où ils en arrivent. comme Il y a dix ans, il y a eu le blog Révolution Végétale qui a trouvé l'aquafaba, on va dire, qui a découvert le substitut de blanc d'œuf avec le jus de pois chiches. C'est incroyable et maintenant, c'est considéré comme normal. Même les omnivores connaissent ça. On me dit souvent, moi, j'ai fait une mousse au chocolat avec du jus de pois chiches. Donc, c'est rigolo. C'est formidable de voir toute cette créativité.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce que tu es... proches ont réagi quand t'es devenue vegan ?

  • Speaker #1

    Je pense, alors on me l'a pas dit, mais je pense qu'il y avait une partie qui pensait que c'était par amour, comme dirait cette journaliste. Parce qu'ensuite, on a créé le blog ensemble avec Kevin. Lui, il y avait déjà pensé, mais il avait pas forcément le background en cuisine. Donc oui, pour un blog de cuisine,

  • Speaker #0

    c'est compliqué. Il voulait faire un blog cuisine vegan ?

  • Speaker #1

    Oui. depuis longtemps il n'est pas trop cuisine du coup ? non c'est vrai que c'est un peu il faut prendre plaisir à le faire sinon c'est dommage il cuisinait mais c'est vrai qu'il n'avait pas les bases parce qu'il n'avait pas grandi dans une famille qui cuisine spécialement donc ici dans ma famille tout le monde cuisine très très bien Donc il y avait toujours eu quelqu'un en cuisine qui sait vraiment cuisiner quoi. Donc ça c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok oui donc... Donc la réaction des proches,

  • Speaker #1

    je pense que ça a été un petit peu perçu comme ça au départ et ensuite il y a eu une phase de questions un peu. Par exemple avec ma sœur, même avant que je sois végane, on en parlait beaucoup, on se questionnait les arguments classiques que les gens ont. Oui, mais l'emprunt historique, manger de la... Oui,

  • Speaker #0

    ça va, c'était il y a 10 ans, ça va, c'est... Voilà, exactement,

  • Speaker #1

    les protéines, je ne sais quoi. L'aspect nutrition, je n'avais pas trop ce problème, parce que comme j'avais étudié la nutrition, c'était assez facile, enfin, je savais en fait qu'on pouvait trouver les nutriments dans le végétal, donc ça, ce n'était pas une inquiétude. Mais oui, on en parlait beaucoup avec ma sœur, et elle est devenue végane en même temps, en fait, parce qu'on a un peu le même fonctionnement. Une fois qu'on arrive à court d'arguments... Ok. Ok, vas-y, bon. C'est ça. Et puis, mes parents, ça a mis beaucoup plus de temps. Je pense qu'il y a un petit deuil quand même, comme je disais, de la simplicité aussi pour aller au restaurant, pour sortir, pour voyager, pour être en famille.

  • Speaker #0

    Tout ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans les magasins ? C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    toute cette simplicité-là, maintenant, elle est un petit peu en train de revenir. En fait, plus on a des alternatives dans le commerce et des restaurants, plus on retrouve de la simplicité dans le quotidien. Et donc aujourd'hui, mes parents sont quasiment vegan, ils vont manger végétalien quasiment tout le temps. À la limite, il va y avoir une madeleine avec des œufs quelque part, tu vois, mais bon, à l'extérieur ou peu importe. Mais vraiment, ils mangent végétalien à 99%.

  • Speaker #0

    Ok, je n'attendais pas tant, tu vois, quand je lui ai demandé comment ils avaient réagi, mais du coup, bon, ça a fait son chemin et tout. et c'est pas pas toujours, pas souvent même j'ai envie de dire que les parents tu vois ce... C'est qu'ils ont été curieux,

  • Speaker #1

    ils ont posé des questions. Oui, je pense que c'est très plaisant. Je pense que mes parents, ils apprennent de leurs enfants. Si on a quelque chose à dire, si on a une opinion, on est adulte et en fait, ils apprennent de nous. Et il n'y a pas de hiérarchie. Il y a certaines familles où tu es l'enfant, donc tu as tort un peu. Donc non, ça, c'est très agréable de pouvoir avoir cet échange-là. Et puis, je pense qu'il y a l'aspect santé aussi qui a pu jouer. le cholestérol, des petites choses comme ça, c'est sûr qu'en mangeant végétal, tu te retrouves à améliorer ta santé. Ils ont entre 60 et 66, les deux. Donc voilà, c'est pour aussi la santé. Puis l'écologie, ça a toujours été une cause très importante chez nous. Donc je pense que ça les rejoignait beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, les trois, on prend tout. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, on est une petite famille de Suisses véganes avec le copain de ma sœur. Trop bien. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Les repas de famille doivent être beaucoup plus tranquilles.

  • Speaker #1

    Il n'y a aucune question. mais voilà Si on part en vacances ensemble, c'est hyper simple, en fait. Donc, ça, c'est trop sympa, ouais.

  • Speaker #0

    Ben, écoute, trop bien.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Une belle famille, du coup. Ça doit être chouette. Comme tu dis, les moments et tout, t'as pas de... Du coup, bon, c'est quand même la famille restreinte, mais je veux dire, les questions du tonton, tu sais, les trucs un peu comme ça, mais bon. Ok, ben, écoute, trop bien. Et du coup, je veux qu'on revienne. Donc, tu m'as dit que t'avais créé le blog dès le début.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben, en fait, je pense qu'on trouvait... qu'il y avait un manque sur la cuisine gourmande à cette époque-là. Aujourd'hui, je ne dirais pas ça. Aujourd'hui, on a bien compris que la cuisine végane pouvait être gourmande. Mais à l'époque, c'était toujours un petit peu plus diététique, un petit peu aussi... Il fallait forcément que ce soit bio. Toujours la mention que l'ingrédient devait être bio. Ça ne change rien à la recette. Tu fais tes choix de consommateur de ton côté. Donc, c'était peut-être un petit peu plus élitiste. Et oui, par exemple, je me souviens, mais c'est des personnes qui ont ouvert la voie, comme Auvers avec Lénie, Mel Pigut, Marie Laforêt, etc. Vraiment des personnes qui ont ouvert la voie aussi dans l'édition de livres. Mais je ne trouvais pas forcément exactement... Alors, j'aimais beaucoup leurs recettes, mais je ne trouvais pas forcément ma vision. Donc, je pense qu'on avait envie d'ajouter une vision. À cette époque-là, on faisait vraiment de la cuisine pour casser les codes. Donc un petit peu fast food, burgers, très gourmand, très convivial, gâteaux, desserts, etc. Et après ça, j'ai complété avec la cuisine du quotidien. Donc de tout, des repas pour les soirs de la semaine, des repas qui plaisent aux enfants, des repas rapides, des one pot, etc. Et puis l'aspect pâtisserie qui a toujours continué, la boulangerie, etc. Mais aussi les recettes du quotidien. Au départ, ce n'était pas trop ça que je faisais. J'avais l'impression que pour mériter une recette, il fallait forcément que ce soit complexe. Et en fait, non. En fait, les gens cherchent une recette en 20 minutes pour le soir.

  • Speaker #0

    C'est vrai que si c'est trop complexe, justement, on va dire non. Donc maintenant,

  • Speaker #1

    la cuisine que je fais principalement, c'est en 20 minutes pour le soir même, etc. Avec les ingrédients qu'on a déjà chez nous, etc.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu dirais que ton objectif, c'était vraiment de montrer que c'était gourmand et de casser un petit peu ce que tu voyais à l'époque de trop healthy, trop tout ça. Oui. et d'apporter quelque chose de facile. Et après, tu t'es tournée aussi vers le rapide, entre guillemets, bien sûr, en mode on va éviter de faire des choses trop complexes. Oui,

  • Speaker #1

    accessible et aussi ingrédients de grande surface. Ça, c'était dès le départ, on voulait vraiment que ça, des ingrédients de grande surface. Donc ça, ça a évolué parce qu'on trouve plus de choses aujourd'hui. Par exemple, aujourd'hui, on trouve du tofu en grande surface. Il y a 10 ans, il n'y avait que le biorgue horrible. Donc, ce n'était pas ça qu'on mettait en avant. Je ne faisais pas de recette de tofu du tout pendant les premières années. Ah oui ? Ouais, non.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'était en mode vraiment, il n'y a pas de tofu dans les grandes surfaces, donc je ne remets pas dans mes recettes.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Pareil avec l'agar-agar, la fécule de tapioca, etc.

  • Speaker #0

    Pas grand-chose, si je me dis.

  • Speaker #1

    Ben, on composait avec, quoi.

  • Speaker #0

    À part les légumineuses, je vois, même le gluten de blé, je ne suis même pas sûr qu'il y en avait dans les grandes surfaces. Non, non, pas du tout. Pas de seitan non plus. Non,

  • Speaker #1

    je ne faisais pas de seitan, non. Donc c'était plus autour des légumineuses, des légumes eux-mêmes, les noix, les céréales, etc. et Et après ça, ça s'est diversifié dans les épiceries. Puis nous, on a immigré au Québec. Et donc là, tout de suite, ça s'est diversifié dans les épiceries parce que c'était le Québec. Et donc là, on a intégré plus d'ingrédients différents dans les recettes. Mais l'objectif, ça a toujours été d'être accessible, d'être inclusif aussi. Les gens qui vivaient à la campagne, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Patate et cornichons.

  • Speaker #1

    Pour rien, il n'y a pas d'histoire, je suis désolée. Ah mince,

  • Speaker #0

    tu n'as pas une belle story à me raconter derrière.

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on se dit qu'il faut qu'on en invente une, qu'on invente un stock-telling, c'est pas possible. Mais non, la vraie histoire, c'est qu'on ne trouvait pas pendant des semaines et un jour Kevin a dit patate et cornichons. J'ai dit ouais ok, c'est bon, on prend ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc vraiment comme ça, au pif.

  • Speaker #1

    Ouais, non j'ai pas d'histoire. Il y avait des gens qui pensaient que c'était nos surnoms. Alors pas du tout, on s'appelle pas Patate et Cornichon.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Du coup, tu l'as mentionné quand vous êtes arrivée au Québec, c'était un peu wow.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça a fait partie des raisons aussi. En fait, moi, j'avais toujours eu le projet d'immigrer au Québec, mais quand on est venue au Québec un peu en repérage avant d'immigrer, là, on s'est rendu compte de la facilité à être végane. à Montréal surtout et donc là ça nous a convaincu au niveau des épiceries, des restaurants etc et aussi les opportunités d'emploi pour moi pour enfin être employée dans un établissement vegan t'avais cherché du coup ça en France ? bah en fait à Lyon oui un petit peu donc à ce moment là on vivait à Lyon j'avais passé un entretien dans un truc un peu végé mais finalement il y avait du saumon et tout Enfin bon, tu vois quoi. le poisson c'est pas de la viande en fait c'est juste ça me déprimait un peu à un moment j'avais même commencé à être serveuse dans un café parce que c'était pas vegan non plus mais j'étais moins en contact sauf qu'en fait mon métier, ma passion c'est la cuisine donc j'étais triste de devoir mettre ça de côté et j'avais pas de revenus sur le blog pendant des années, des années j'ai pas eu de revenus quoi. Donc, il fallait bien que j'aie un travail. Et donc, à Montréal, j'ai pu travailler dans un restaurant 100% vegan dès le début. Donc, ça, ça a été bien. Ok,

  • Speaker #0

    donc trop bien. Donc, déjà à l'époque, il y avait... immense différence entre la france et le canada du coup maintenant ça s'est réduit un peu je dirais ça dépend en france en fait c'est très différent même dans les magasins apparemment le même carrefour ou leclerc ou je sais pas quoi de telles villes est complètement différent de celui de paris par exemple ou celui d'une grande ville et donc ça on n'a pas trop ce problème au québec un magasin est semblable partout il y aura à peu près les mêmes produits il y aura des saucisses vegan même perdu dans le grand nord quoi Ça c'est bien ça. Peut-être plus cher, mais en tout cas, voilà. Mais oui, ça c'est assez étonnant. Et donc il y avait une plus grande différence, je pense, à l'époque, notamment dans les restaurants. On a eu énormément de très bons restaurants véganes qui ont fermé à Montréal après le post-pandémie, quoi. On perd beaucoup d'adresses, même encore cette année, on a perdu Tendresse qui était une excellente adresse végane. Et puis en plus, il y a eu plein d'ouvertures à Paris, par exemple. Et puis dans les autres villes, j'ai l'impression qu'on m'envoie plein de fiches en France, de bonnes adresses à tester. Maintenant, on m'a conseillé quand même au moins 4-5 trucs. Donc je pense que oui, là, la différence s'est réduite avec le Québec quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est de mieux en mieux, mais ça vient tout doucement.

  • Speaker #0

    Mais ça va être sur des choses différentes. Autant au Québec, on va avoir du très bon tofu frais dans tous les magasins, toutes les grandes surfaces. Et ici, ça va être le rayon lardon, le rayon yaourt, qui va être rempli de trucs Andros, vegan, liégeois, chantilly, je ne sais pas quoi, mousse au chocolat, machin. Ça, on n'a pas du tout ça, par exemple. Nous, on a les crèmes glacées, par contre, à profusion. Oui,

  • Speaker #1

    il y a des spécificités, tu vois.

  • Speaker #0

    En fonction de la consommation des gens. Exactement.

  • Speaker #1

    Et puis, du coup, en France, bon, ben voilà, le saucisson, les trucs de jambon, etc. C'est rigolo. On peut avoir des trucs spécifiques, tu vois, un peu plus à la France. Je ne sais pas si, tu vois, au Québec. Oui,

  • Speaker #0

    on n'a pas vraiment de charcuterie. En fait, les charcuteries qui sont consommées au Québec, ça va être beaucoup les viandes d'Elie. C'est une espèce de viande tranchée dans les sandwiches. Donc ça, on a quelques marques qui font ça, mais il y en a une qui est en train de fermer en ce moment, par exemple. Un très ancien, Yves, ça fait, je ne sais pas si c'est une marque qui a plus de 20 ans, je pense. Donc oui, c'est quand même une grosse perte. Moi, je ne consommais pas spécialement. c'est pas mon style de... de choses très transformées, etc., que j'aime spécialement. Mais en tout cas, ça dépanne énormément pour les sandwiches, pour les gens qui ont des enfants, etc. Il faut faire la boîte à lunch le matin, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et au niveau de la mentalité ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même... Ça, c'est très différent, en fait. Les Québécois détestent le conflit. Donc, en fait, ils vont accepter tous tes choix, ce qui est rafraîchissant. Mais en même temps, il n'y aura pas de débat. Sur le sujet, peut-être que tu auras moins l'occasion de convaincre ou d'argumenter. En France, on va peut-être te rentrer dedans, mais au moins la discussion sera très présente. Les Français adorent débattre. C'est une qualité autant qu'un défaut, je pense. Mais tu vois, là, j'ai eu quelques apparitions dans des médias traditionnels. Et parfois, les journalistes étaient un petit peu dans la confrontation, tu vois, dès le départ. Oui, mais les substituts... tu as... que moi dans mon livre j'utilise pas de substitut donc en fait ça me concerne pas tellement oui voilà c'est rigolo c'est différent je pense que c'est bien d'aimer le débat puis d'amener cette question aussi les questions politiques sont plus présentes et on sait que les choix de consommation c'est politique aussi et au Québec c'est plus édulcoré on va plus accepter tout le monde on va dire vivre et laisser vivre tu vois ok mais c'est vrai que je trouve ça bien aussi c'est en mode ok tu fais ce que tu veux il n'y a aucun journaliste qui va venir te confronter sur tes cheveux, pas du tout

  • Speaker #1

    Bon bah oui, comme d'habitude, il y a des pour et des contre de chaque côté, mais effectivement, peut-être que cette liberté-là, c'est un peu en mode, bah ok, tu vois, genre je souffle. On vit paisiblement. Ouais, c'est ça, on souffle, je vais pas me faire attaquer sur mon véganisme à chaque fois que je sors quelque part.

  • Speaker #0

    Exactement. Ok,

  • Speaker #1

    donc c'est comme...

  • Speaker #0

    Même les voisins et tout, je vais leur apporter des biscuits véganes, ils vont être trop contents, tu vois, il n'y a aucune question, enfin ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop drôle. Et dis-moi, qu'est-ce qui t'a motivé à lancer ton café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    C'était un petit peu la suite logique pour moi à ce moment là. Je voulais vraiment mon propre établissement un jour. C'était vraiment un objectif de carrière on va dire, ce qui est quand même courant dans mon métier. Et en plus à ce moment là je travaillais dans un café zéro déchet, donc ça m'a beaucoup inspirée puisque Musical était aussi zéro déchet. À Montréal c'était plus commun on va dire. Et donc on a ouvert avec mes deux meilleurs amis un café vegan et zéro déchet en 2019, fin 2019, donc vraiment trois mois avant la pandémie malheureusement, vous ne pouvez pas savoir. Mais voilà, donc oui ça a été un parcours compliqué quand même dès le début forcément, dès la pandémie, on a fait épicerie zéro déchet en livraison à vélo etc. On a fait plein de choses pour continuer d'exister. avec les confinements, etc. On a fait des boîtes un peu Hello Fraîche, mais zéro déchet, donc de repas prêts à cuisiner. On a essayé de faire plein de choses. Et petit à petit, c'est vraiment le côté café-pâtisserie qui attirait le plus. Donc, on a supprimé le côté épicerie au bout d'un moment pour avoir plus d'espace pour le café, puisque les tables étaient tout le temps pleines, etc. Donc, ça marchait très bien, mais c'était toujours... très limite dans la rentabilité, etc. Dès qu'il y avait un imprévu, en fait. Un imprévu pouvait te plomber ta rentabilité de l'année ou du mois. Donc ça, c'était difficile moralement pour moi. Je pense que tous les commerçants, surtout dans l'alimentaire, vivent avec cette épée de Damoclès-là. Mais je ne pense pas que je sois faite pour ça, moi. Je pense que je n'aime pas trop les risques, je n'aime pas trop l'incertitude comme ça, les risques financiers aussi. donc euh donc Pour moi, c'était au bout d'un moment moralement difficile et même burn-out. Donc j'ai choisi de vendre et en fait, on a trouvé une acheteuse végane. C'était un petit peu une opportunité qui ne se représenterait pas deux fois.

  • Speaker #1

    Que ce ne soit pas une boucherie ou un truc qu'ils apprennent derrière.

  • Speaker #0

    Elle voulait vraiment le fonds de commerce de Muscade. Donc on a fait en sorte que ce soit elle. et donc on a dû faire... plein de concessions pour que ce soit elle et on ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Du coup, tu as balayé effectivement toutes ces années du café. Je vais revenir un petit peu en détail sur certaines parties. Du coup, comment est-ce que tu as fait ? Tu l'as dit, vous avez ouvert juste avant le Covid pour du coup rester motivé, tu vois, pas baisser les bras vu que c'était le début. Tu dis bon, ok, en fait, c'est trop incertain. Parce que là, tu m'as dit que vous avez fait plein de choses différentes. Vous avez testé plein de choses différentes pour... Pour rester dedans, quoi. Et qu'est-ce qui a fait que...

  • Speaker #0

    Au début, on avait l'énergie pour ça, en fait. On avait 24 ans, 25 ans, on avait l'énergie pour ça. Et de se réinventer et d'avoir des idées. On avait un plan d'affaires sur plusieurs années. Un business plan, comme vous dites en France, pardon. C'est ça. Mais donc, on avait ces idées-là à mettre en place plus tard. C'est juste qu'au lieu de les mettre en place plus tard, on les a mises en place en 4 mois.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, donc vous avez activé votre carte joker hyper rapidement C'est ça,

  • Speaker #0

    donc c'était super motivant franchement le début, en plus la pandémie Donc on a fermé, on avait le droit de rester ouvert en tant qu'épicerie Mais on a fermé parce qu'on ne connaissait pas ce virus, ça faisait peur à ce moment-là On a un peu oublié cette période mais on avait peur au début, les gens mourraient, on ne savait pas Donc oui ça c'était une époque qui pour nous était positive parce que bah... Ça faisait beaucoup de discussions autour des petits commerces. Il y avait beaucoup de soutien autour des commerçants qui devaient fermer. Et on a mis en place les livraisons. C'était des amis à nous qui livraient à vélo. Donc vu que le commerce était fermé, on passait la journée à boire des cocktails en préparant les commandes avec nos amis. C'était détente. Donc pour nous, c'était une chouette période. Mais c'est sûr que ce n'était pas très rentable. Nous, la rentabilité, c'était le café, c'était les boissons et les pâtisseries. L'épicerie Vrac, en fait, on voulait tellement être abordable, tellement être inclusif qu'on vendait quasiment prix-coste. Et donc là, on s'est retrouvés sans café-pâtisserie à vendre de l'épicerie prix-coste. Donc, ça ne sert à rien. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne peux pas augmenter tes prix comme ça du jour au lendemain. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, on perdait de l'argent, en fait. Et en fait, on voulait vraiment être très abordable et pouvoir prouver que... Le zéro déchet et le véganisme étaient faits pour tout le monde, que les étudiants pouvaient venir, etc. Sauf qu'en fait, non, ça ne marche pas comme ça. Déjà, on se mettait dans le rouge. Et en plus, les étudiants, ils ont autre chose à faire. Ils ne viennent pas dans les petits commerces un peu mignons comme ça. C'est normal. Le branding fait même qu'il n'y a que les riches qui vont venir chez toi. Parce que c'est un branding végan, zéro déchet, donc dans l'esprit des gens, au diable.

  • Speaker #1

    Donc malgré vous, du coup... Parce que tu me dis que vous vouliez attirer tout le monde, les étudiants aussi, malgré vous, vous avez attiré qu'une certaine clientèle. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    quand tu t'appelles Muscade, son logo est dessiné par une graphiste hyper beau, en fait, il n'y a que les gens riches qui vont venir dans ton commerce.

  • Speaker #1

    Et ça,

  • Speaker #0

    on ne pensait pas, mais en fait, c'est la base du positionnement et de l'implantation de commerce. Et pourtant, j'ai étudié ça, tu vois, mais... Je ne sais pas, c'est l'expérience qui fait que maintenant je le sais.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, je trouve ça fou quand même que du coup, que tu vois après dans les faits, comment ça se passe vraiment. Est-ce que du coup les pâtisseries c'était vraiment peut-être un produit d'appel entre guillemets pour que les gens après viennent au café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    Finalement c'est plus l'inverse qui se passait. Les gens étaient plus attirés par le café pâtisserie et ils voyaient les silos du vrai qui disaient, ah vous avez ça, je vais prendre ça, etc. Ah ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, il y avait trois cafés sur le coin de rue. Donc, un coin de rue, tu vois, Montréal, c'est un quadrillage. Donc, ça fait six commerces, il y avait trois cafés. Donc, on se disait, le café ne va pas être si important. En fait, si, c'était vraiment ce qui attirait les gens. Parce que quand tu fais du bon café avec des bons laits végétaux, des bonnes pâtisseries maison, les gens viennent. Donc, c'était ça qui attirait vraiment. Donc c'est super valorisant puisque c'était tout ce qui était fait maison qui attirait les gens. Donc ça c'est valorisant, les gens adoraient les pâtisseries. On a fait à un moment le pain maison, les focaccia, les machins. Il y avait les yaourts aussi vegan maison dans des pots consignés. Ça on a commencé à les vendre dans d'autres épiceries après, encore une fois pour s'élargir vers le deuxième confinement je pense. Mais pareil, rien n'était très rentable. Tout était à gagner 2 centimes par coup.

  • Speaker #1

    Mais c'est trop bien. Là, tu me vendes du rêve. Je m'imagine et tout. Je me dis, mais c'est trop bien. C'est vraiment la boutique de rêve. Tu vois, tu as des trucs, des chefs, des gannes. Tu rentres à tout. C'était chouette. Aux anges, quoi. OK. Et donc, du coup, vous faisiez plein de choses, mais du coup, des choses qui n'étaient pas forcément rentables pour vous.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était toujours 3 centimes, 4 centimes de marge nette. Et en fait, ça ne marchait pas comme ça. et en fait Notre plan d'affaires, il fonctionnait, moins les imprévus. Et donc, chaque imprévu allait tirer vers le bas. Et en fait, on a eu un moment, un été avec énormément d'imprévus, dont la machine à café qui brise. Et ça, une machine à café, c'est 6-7 000 dollars, quoi. Donc, ce genre de moment-là, ça nous mettait vraiment dans le rouge.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dis que le café a été... Enfin, ça a vite été un succès.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sais un petit peu expliquer ? Parce que du coup, tu as dit... Tu as dit qu'il y avait quand même d'autres cafés, à part le fait maison, le bon café, les pâtisseries. Oui,

  • Speaker #0

    en plus, le voisin croissant-croissant est très bon, très qualitatif aussi et a plus d'ancienneté. Je pense que c'est juste... En fait, il y a beaucoup de gens dans le quartier qui cherchent ce genre de bons produits. Donc, en fait, ils pouvaient y avoir la queue chez les deux. Donc, il y avait assez de monde.

  • Speaker #1

    Il y avait assez de demandes pour que tout le monde soit... Puis,

  • Speaker #0

    à côté de ça, il y a quand même les véganes qui peuvent venir d'un peu plus loin pour une bonne adresse. Il y a aussi les touristes un petit peu. C'est pas un quartier très touristique, c'était vraiment l'est du plateau pour les personnes qui connaissent, donc c'est très familial. C'est pas très relié au transport, c'est vraiment famille avec jeunes enfants. Mais l'été, la rue est piétonne et tout, donc c'est vraiment sympa aussi. Donc oui, on a eu tout de suite une bonne communauté. Aussi, je pense que notre communication sur les réseaux sociaux était très transparente. On disait les choses clairement, on parlait de rentabilité, on parlait de... de tout ce qui se passait. Je pense que les gens aimaient suivre aussi l'aspect aventure de jeunes entrepreneurs qui essayent.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez racheté un...

  • Speaker #0

    Non, on a ouvert dans un local vide.

  • Speaker #1

    Ah, c'était un local vide. Vous avez agrandi quand même le...

  • Speaker #0

    On a fait des travaux pour créer la petite cuisine et on a loué ensuite un deuxième local adjacent pour encore agrandir la surface de production. Et en fait ça s'est trouvé être un peu trop au bout d'un moment. Enfin c'était trop petit avant mais trop cher après.

  • Speaker #1

    Ah trop cher oui oui trop de...

  • Speaker #0

    On s'est retrouvé au bout d'un moment avec plus de 5000 dollars de loyer par mois pour un petit commerce dans un coin de rue familial comme ça c'est cher quoi. Après Montréal c'est cher on le sait mais ouais.

  • Speaker #1

    La balance était enfin tu vois entre le local qui est trop petit, les loyers après qui augmentent.

  • Speaker #0

    C'est ça ouais.

  • Speaker #1

    Difficile à avoir la... enfin j'imagine la bonne équation parfaite.

  • Speaker #0

    il fallait tout Toujours grossir, mais ça je pense que d'autres entrepreneurs peuvent se reconnaître. En fait, il faut souvent grossir pour survivre. Et à un moment, toi, ton rêve, c'est peut-être d'avoir un petit café, une petite pâtisserie, faire un peu ce que tu veux, sauf qu'en fait, ça ne tient pas à ça. Avant, oui, mais peut-être pas de nos jours. Peut-être que malheureusement, en 2025, on ne peut plus avoir un tout petit commerce, tout mignon, tout sympa. Il faut tout le temps grossir. Après, je ne parle peut-être pas pour la France, je n'ai jamais eu de commerce en France, mais nous, il fallait grossir. et en fait... Ça ne nous plaisait plus. À un moment, je me suis retrouvée avec 10 employés, 2 locales, 4 livreurs, et en fait, ça ne te plaît plus.

  • Speaker #1

    Tu passes plus de temps de ta journée à gérer les personnes plutôt que de faire ce que tu aimais à la base, la cuisine.

  • Speaker #0

    Oui, vers la fin, je ne faisais que 3 jours de pâtisserie par semaine, alors que je pensais que j'allais faire ça tous les jours. Donc,

  • Speaker #1

    tu as été peut-être un petit peu... comme on dit...

  • Speaker #0

    Désillusionné. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est exactement ce que j'avais dans la tête. En mode, ok, je vais faire de la pâtisserie tous les jours, ça va être trop bien, les gens vont venir, je vais pouvoir discuter avec eux. Et au final, tu passes ta journée, enfin, la plupart de tes journées, à manager du coup les autres personnes.

  • Speaker #0

    En plus, la deuxième cuisine de prod, donc quand on a agrandi. C'était vraiment séparé. Je n'avais même pas de vue sur le commerce. Je ne voyais personne de la journée. Je ne pouvais pas parler avec mes collègues, etc. C'était vraiment séparé. Et puis, jamais l'argent pour la clim. L'été, il fait 35 degrés dans la cuisine, 38. Ce n'était pas forcément ce qu'on s'était imaginé. Et l'aspect... l'aspect petit commerce qui va grossir tranquillement par lui-même, ça n'existe plus, je pense.

  • Speaker #1

    Tu penses que oui, effectivement. Si toi et tes deux meilleurs amis, quelques tables, quelques trucs et tout, ce n'est pas possible. Tu as trop de charges, tu as trop de choses à payer pour que ça puisse être rentable.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et puis aussi, on était dans des âges où on peut changer d'avis, on peut avoir envie d'autre chose. Et donc, c'est correct aussi de décider de vendre et de faire autre chose. Par exemple, j'ai eu une associée qui avait un moment envie de reprendre les études. J'ai eu une associée qui est musicienne dans la vie, donc qui avait de plus en plus... Ses concerts étaient à l'arrêt pendant la pandémie, mais quand la pandémie s'est terminée, elle a envie de reprendre ses concerts. Donc en fait, on était dans des âges où on change d'avis parfois, où on a des nouvelles choses, des opportunités qui se présentent. Et en fait, quand tu as un bail commercial auquel tu es lié, comme un boulet à la cheville qu'est-ce que tu fais de ça ? Je pense que ce boulet-là c'était ça qui était difficile c'était de se sentir prisonnier de ce bail de ne pas pouvoir partir on ne peut pas donner un préavis et partir, ça ne marche pas comme ça.

  • Speaker #1

    Il faut que tu retrouves un repreneur ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu ailles au bout du bail ou que tu trouves quelqu'un pour le reprendre.

  • Speaker #1

    Du coup vous vous avez fait quoi ?

  • Speaker #0

    Nous on a trouvé quelqu'un, on a vendu le fonds de commerce. Donc on a aussi vendu tout le matériel, enfin le fonds de commerce global, donc ça inclut même la réputation, donc la page Google, la page Instagram, etc. Ok,

  • Speaker #1

    il y a juste le changement de nom à faire. Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Elle aurait pu même garder le nom, puisque le nom fait partie du fonds de commerce. Après, elle avait une marque de cosmétiques et en fait, elle voulait un café avec sa boutique de cosmétiques, donc elle l'a appelé avec le même nom. Ok. Oui.

  • Speaker #1

    Ok, oui, c'est hyper intéressant. intéressant et enrichissant. C'était quoi, 24 ans ? Oui,

  • Speaker #0

    j'ai vendu à 28, 29 peut-être.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en plein dans l'âge où tu as dit que tu as plein de projets, etc. Donc là, tu en as concrétisé un. Et c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute façon, maintenant, je sais ce qui est pour moi et ce qui n'est pas pour moi. Et donc, je ne pense pas que j'aurais un commerce comme ça en centre-ville avec des loyers chers. Si un jour, j'ai un nouveau projet, commerçant, ça serait beaucoup plus tranquille peut-être le rez-de-chaussée de ma maison ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Je vois un petit peu. Du coup, ça enchaîne bien sur ma question qui était qu'est-ce que cette expérience t'a appris sur toi ? Aussi bien que tu vois ce que tu veux, ce que tu veux pas en tant que chef pour la cuisine ou entrepreneuse.

  • Speaker #0

    Moi, je me voyais un peu plus entrepreneuse. on va dire un peu plus à prendre des risques, à aimer l'adrénaline de l'entreprenariat. Pas du tout, je déteste. Donc voilà, on apprend. Ce n'est pas grave. Mais oui, je me voyais plus aimer faire grossir l'entreprise, aimer prendre des risques, peut-être un jour avoir des investisseurs, etc. Et sur Patates et Cornichons, maintenant avec l'application, mon conjoint qui est mon associé, et qui est développeur de l'app et plus aussi dans cette volonté de faire grossir et donc parfois d'investir de l'argent et donc parfois de prendre des risques et moi je suis un peu à freiner parce que je suis un peu traumatisée mais je pense qu'avec Patate & Grenouille je pense que c'est différent parce que c'est un produit digital c'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    tu as moins de risques que quand tu as un loyer à payer et que là tu n'as pas le choix exactement

  • Speaker #0

    Je pense que je réapprécie ça, mais par exemple embaucher, je ne pense pas vouloir un jour embaucher. Je pense que j'ai appris aussi que j'aime travailler toute seule. Alors j'adorais mes employés, c'est mes amis aujourd'hui, etc. Ils vont écouter ça, ils vont adorer ça. J'ai adoré avoir mes employés comme amis au quotidien, mais par contre l'aspect être responsable, ça c'est très difficile. Parce qu'en fait, moi je ne voulais pas reproduire les erreurs de mes anciens patrons. Je pense qu'on a tous vécu des patrons qui ne valorisent pas le travail des employés et qui ne prennent pas leur part de responsabilité. En fait, quand il y a une erreur qu'un employé fait, ultimement, c'est le patron qui est responsable. Que ce soit financièrement, que ce soit des horaires. Il y a un employé qui a besoin de rentrer chez lui parce que son coloc a perdu ses clés. Il va rentrer chez lui. Il va falloir que tu prennes sa place. Un employé qui a oublié de facturer... la grosse facture de la famille qui vient de partir et on ne les reverra plus jamais, ben c'est pas grave, ça arrive, tu vois, il n'a pas fait exprès. Et ça, ben c'est, oui, il faut assumer, et parfois, ben il faut venir au pied levé, parfois quelqu'un a un problème, t'es en week-end avec ton amoureux, ben non, il faut y aller en fait. Et ça, moi, c'était vraiment important pour moi de prendre cette responsabilité-là et de jamais les faire se sentir mal de quoi que ce soit. C'est des employés qui sont... proche du salaire minimum avec le pourboire et tout, d'accord, mais quand même pas très loin du salaire minimum dans ces métiers-là. Donc, ce n'est clairement pas à eux de porter ce genre de responsabilité.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, tu as incarné le patron, la patronne, entre guillemets, que tu aurais aimé avoir à l'époque en mode, ok, tu prends tes responsabilités, tu ne fais pas peser le poids des problèmes sur les salariés. Mais du coup, cette casquette-là, ce n'était pas forcément pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, je pense que ça me plaisait de pouvoir offrir un environnement de travail sain. Et d'ailleurs, c'est le retour qu'on m'a beaucoup fait. J'ai des employés qui ont pleuré quand c'était fini et qui ont eu du mal même à parfois être embauchés ailleurs, dans le sens où ça peut être déroutant, ensuite de ça, de se faire poser des limites qui sont beaucoup plus dures. Nous, il n'y avait pas de limites, en fait, au congé, etc., aux demandes, enfin, dans la limite des stocks disponibles. enfin voilà, il n'y avait pas besoin de demander une autorisation quoi en tout cas et donc ça,

  • Speaker #1

    ça peut être difficile de retourner au vrai monde qui n'est pas très juste en fait enfin je ne le connais pas mais surtout le monde de la restauration etc. qui est quand même connu pour on a tous connu les gens de la restauration,

  • Speaker #0

    des patrons qui sont complètement désengagés il y a je ne sais pas un fournisseur qui arrive avec un bon de commande il faut que tu le signes à sa place mais peut-être que tu es en train de faire une énorme connerie tu ne sais pas tu vois où il y a un fournisseur qui attend un chèque et tu dois chercher le chéquier alors que tu ne gères pas du tout les comptes. Des patrons qui ne sont pas là, qui ne sont jamais là, qui délèguent tout, trop, sans former et sans payer le prix pour un gérant, parce qu'un gérant, ce n'est pas le prix d'un barista normalement. Et en fait, on a tous connu ça et on ne voulait vraiment pas reproduire ça et vraiment être présente au quotidien. joignable en tout temps. Globalement, je suis joignable 24-7, même encore aujourd'hui. Donc ça, ça pèse quand même au bout d'un moment, même si ce n'est pas du tout de la faute de personne. Oui, bien sûr. C'est juste comme ça que je le conçois, en fait. Et je ne pourrais pas le concevoir autrement. Ou alors, dans ces cas-là, il faut un manager qui est bienveillant et qui est payé pour ça et qui est payé pour son temps et pour être disponible, etc. Sauf que je trouve que c'est jamais... ... En fait, quelqu'un qui est employé et qui est payé en fixe, à un moment, ce n'est jamais son argent. Quand il est question de faire des performances meilleures que l'année d'avant, par exemple, s'il n'est pas intéressé aux bénéfices, il n'aura jamais la même vision. C'est normal, en fait. À la fin, c'est toi qui as les bénéfices et les pertes.

  • Speaker #1

    donc c'est toi quoi et comme tu l'as dit au tout début de l'interview on est jamais mieux servi que par soi même donc quand tu délègue ou quoi après tu vas te dire que voilà peut-être que la personne va pas être aussi à fond que moi je peux l'être et puis tu peux pas lui demander d'être autant à fond c'est ta boîte quoi prends tes responsabilités si on avait plus de patronnes comme toi je pense que ce serait quand même pas mal et donc pour terminer sur cette partie là si quelqu'un voulait ouvrir sa boutique ou son café voilà ... Quel est le conseil que tu lui donnerais pour garder le plaisir de faire son métier de base ?

  • Speaker #0

    Je pense le côté de ne pas s'enfermer trop dans une prison. Ça peut être lié au bail. Le bail, parfois, ça peut être une prison. Donc, il faut bien le relire et surtout le faire peut-être lire par un avocat d'affaires. Il y a des gens qui sont spécialisés dans les baux commerciaux. Et peut-être, il y a des clauses abusives. nous il y a eu des clauses abusives On était jeunes et on ne savait pas et on ne voulait pas payer un avocat. Et je le comprends, mais je ne m'en veux pas. Mais simplement, ce serait un conseil que je donnerais. Et donc ça peut être aussi lié aux employés aussi. Donc peut-être qu'il faut réfléchir bien sur le nombre d'employés qu'il est possible d'avoir et ne pas avoir trop grand en fait, et avoir un business plan solide. Donc nous, on avait des chiffres qui se sont avérés justes, mais on voyait dès le départ que c'était très juste. Et ça, on sous-estimait les imprévus, je pense. On voyait que les chiffres étaient... Borderline, tu vois. Mais on tenait trop à notre projet, je pense. Donc en fait, il ne faut peut-être pas trop y tenir et peut-être parfois accepter d'arrêter certaines choses. Peut-être aussi, ça nous est arrivé d'arrêter une activité qui n'apportait plus de rentabilité. Donc s'il y a une section de votre commerce ou de votre projet qui ne performe pas ou qui met le reste dans le rouge, il faut accepter de l'arrêter. Même si c'était le truc dont tu rêvais, il faut peut-être accepter de l'arrêter ou alors de revoir le plan d'affaires, etc. en fonction de ça. Donc, ne pas trop s'enfermer dans une prison.

  • Speaker #1

    Ok. Du coup, tu as revendu Muscade en 2023 pour te consacrer à la création de contenu, à l'édition, etc. Et comment est-ce que tu as vécu ce retour à toi-même ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'au début, ça n'était plus long que je pensais. Ça m'a pris un an à ne plus avoir ma boule au ventre. c'était long en fait je pensais que dès le début c'est bon j'allais m'en foutre et tout mais pas du tout non j'étais toujours un peu angoissée au départ et aussi j'avais pas de métier quoi tu te retrouvais sans rien t'avais encore le blog oui voilà mais à ce moment là qui était un hobby qui n'avait jamais rapporté un seul centime et qui coûtait de l'argent parce que ça coûte cher d'avoir un site donc puis de créer du contenu quoi donc je me suis mise là dedans à temps plein ... Je me suis dit, je vais donner une chance à ça. Pour une fois, ça faisait huit ans à ce moment-là que j'avais Patate et Cornichon. Je me suis dit, je vais donner une vraie chance à Patate et Cornichon. Et ça a pris encore un petit peu de temps, mais ça a très bien fonctionné. Donc au début, j'ai démarré un Patreon qui n'a pas trop fonctionné. En fait, je pense que le côté soutenir les créateurs, ce n'était pas forcément ce qui rejoignait ma communauté. Alors que quand j'ai lancé... un peu la même chose mais sur mon app avec une partie premium, donc avec des contenus exclusifs, exactement comme Patreon. Pour un montant d'argent, tu peux débloquer un contenu exclusif, exactement comme Patreon. Là, ça a cartonné. Donc en fait, c'est la même chose mais...

  • Speaker #1

    C'est une forme différente peut-être ?

  • Speaker #0

    Voilà, c'est présenté comme un produit qui te rend ta vie plus simple ou plus... Voilà, peu importe, des meilleures recettes, peut-être des recettes... Souvent, je vais mettre celles qui m'ont demandé plus de temps à développer aussi. Exception de la pâte à choux, je l'ai mise sur YouTube parce que je voulais que ça contribue un petit peu à la recherche des autres.

  • Speaker #1

    Pour chercher le développement de la pâtisserie de gamme.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, sinon j'aime mettre pour les membres les recettes qui me demandent le plus de travail et les fonctionnalités qui rendent la vie plus simple comme la planification de repas, etc. La liste de courses, etc. Et donc en fait, c'est la même chose que Patreon, plus des fonctionnalités. et en fait cet aspect produit utile. ça a beaucoup plus plu à ma communauté que le patrimoine.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il y avait l'aspect, OK, dons, tu vois, OK avec les bénéfices, alors que là, tu vas vraiment prendre, on va dire, comme tu disais, le produit et tout ce qui va derrière.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, je pense que la vision était peut-être pas... C'est ça, parce que nous,

  • Speaker #0

    on ne veut pas que les gens fassent la charité. Je veux dire, on veut que les gens s'abonnent si ça leur est utile dans leur quotidien et si ça leur rend service et si pour eux, c'est une valeur ajoutée, en fait. Le but n'est pas de faire un don. Effectivement, comme tu dis, on n'est pas une asso. Donc, je pense que oui, ça nous correspond mieux.

  • Speaker #1

    Même si, bien sûr, comme tu disais, pendant 8 ans, tu as travaillé sur le blog de manière bénévole, on va dire. Et que ça a des coûts. Même si tu ne demandes pas la charité, c'est quand même bien et intéressant de soutenir ses créateurs, ses créatrices préférées. Exactement,

  • Speaker #0

    il y a des créateurs qui fonctionnent très bien sur Patreon. qui ont par exemple une mission de vulgarisation scientifique ou des choses comme ça. Et je trouve ça super de pouvoir les soutenir. Mais je pense que moi, j'avais aussi ce côté gêne. J'ai mis très longtemps à me mettre sur Patreon. J'étais gênée en fait. Je suis plus à l'aise aujourd'hui avec un peu... produits finis vraiment qui nous ressemblent etc.

  • Speaker #1

    Regardez ce que je peux vous offrir plutôt que s'il vous plaît effectivement c'est pas le même point de vue, le même positionnement donc c'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    C'est toujours gênant il peut y avoir, ça m'arrive rarement mais il peut y avoir des gens qui me disent MDR des recettes payantes c'est une honte vous devriez y avoir honte et tout je trouve gratuit sur internet mais en même temps j'ai aussi, non mais moi je voulais celle là Parce que parfois, ça m'arrive de répondre aux gens, tu peux en trouver d'autres sur Internet. Ah mais non, mais je voulais celle-là. Bah oui, peut-être parce que tu fais confiance à mes recettes et ça me fait plaisir, tu vois. Mais oui, je pense que c'est pas... Les livres de cuisine sont payants, c'est pareil. Il faut le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Tu fais une très bonne transition du coup, parce qu'on pourrait parler de plein de choses pendant très longtemps, mais il faut qu'on avance un petit peu. Donc, tu as sorti un premier livre en 2019 intitulé Les Bonnes Choses. Et qu'est-ce qui rend ton deuxième livre ? Donc la table des lignes, différent du premier ?

  • Speaker #0

    Déjà, il y a 6-7 ans entre les deux. J'ai auto-édité Les Bonnes Choses en 2018. Et ensuite, je l'ai sortie en 2019 avec ma maison d'édition. Donc c'était une deuxième sortie, on va dire. Et la table des lignes, là, 100% avec ma maison d'édition. Donc là, j'ai eu vraiment plus une équipe derrière. Donc c'est complètement différent. Parce que Les Bonnes Choses, j'ai tout fait. J'ai fait le design et tout. Donc c'était plus amateur, on va dire. Mais en fait, les deux ont un peu le même format, ont le même chapitrage. Donc les deux sont organisés par moment de la journée. On commence par les bases de la cuisine et ensuite, on a le matin, le midi, l'après-midi et le soir. Et donc, les deux sont construits un petit peu en parallèle comme une collection, comme un tome 1 et un tome 2, on pourrait dire. Alors évidemment, il n'y a pas d'ordre, c'est des recettes. Mais en tout cas, j'ai voulu que ce soit un peu comme une collection. Et en fait, le nombre d'années entre les deux étant quand même conséquent, J'avais envie d'actualiser en fait parce que les bonnes choses me correspondent moins aujourd'hui. Je trouve améliorer ma cuisine, les photos aussi, c'est plus esthétique que le contenu en lui-même. Mais sur le contenu, là c'est une cuisine qui me ressemble plus, que je trouve plus accessible aussi et qui est plus dans l'air du temps. Et voilà, j'avais des nouvelles inspirations, des nouvelles envies, des nouvelles techniques.

  • Speaker #1

    Ok. Et si tu devais résumer l'esprit du livre, du coup de celui-ci, la table ligne, en trois mots ?

  • Speaker #0

    Convivial, gourmand et facile.

  • Speaker #1

    Ok. Un petit peu, ouais, tout ce qu'on s'est dit depuis le début. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un livre très convivial. Et comme dans les bonnes choses, on peut retrouver quand même quelques recettes qui sont plus techniques, parce que je veux faire plaisir aussi aux personnes qui ont un niveau plus avancé. Donc par exemple, il y a des desserts pour recevoir, il y a une tarte au citron meringué, il y a des gyozas aussi, donc il y a des tortellini, donc des petits façonnages qui demandent un peu plus de patience. Moi, c'est une cuisine que j'aime, la cuisine de la patience et du façonnage, donc ça fait plaisir aussi d'intégrer certaines recettes comme ça, mais c'est un 10% en matière du contenu.

  • Speaker #1

    Ok. Et moi, je me suis toujours demandé comment est-ce qu'on faisait pour créer autant de recettes. Là, il y en a 100.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est énorme.

  • Speaker #0

    Maintenant que je suis à temps plein, ça va vite.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai. Mais tu vois que le processus de création derrière, entre l'écriture de la recette, de faire les tests, et puis après, tu as les photos, tu as tout ça. Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, ça part souvent dans mon calendrier d'une idée. Donc, j'ai noté des inspirations. Ça peut être un ingrédient, ça peut être quelque chose qui me manque. En fait, je regarde sur l'application, j'ai accès aux recherches des gens qui n'ont pas donné de résultat.

  • Speaker #1

    Ok, ah oui,

  • Speaker #0

    donc tu te bases aussi sur ton application.

  • Speaker #1

    Ok, très intéressant.

  • Speaker #0

    Par exemple, si quelqu'un tape un ingrédient et qu'il a zéro résultat, je vais le voir. Et je vais me dire, ok, ça, il faut que je crée autour de ça. Ça peut être la saison, ça peut être un truc que j'ai goûté, ça peut être un truc que j'ai vu à la télé qui m'a inspiré ou qui m'a fait penser à autre chose, etc. Et comme tout le monde, en fait. Et donc, je note. Et après ça, ça peut devenir un sommaire. ça peut devenir pour l'application, pour Instagram, etc. Et à partir de là, soit il y a besoin de tests, beaucoup de recettes ont besoin de tests, évidemment toute la pâtisserie, tout ça, souvent il y a besoin de tests. Après, si c'est un repas one pot pour le soir en 20 minutes, souvent il n'y a pas besoin de tests. C'est juste une nouvelle idée, mais il n'y a pas de technique. Oui,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de choses particulières.

  • Speaker #0

    Donc si c'est un petit mijoté de haricots blancs, etc., je vais juste le filmer la première fois que je le fais. puisque ça ressemble à ce que j'ai l'habitude de faire, mais simplement une nouvelle idée pour varier. Donc ça, je vais filmer directement. Puis sinon, je vais filmer après une phase de test, par exemple. Ça arrive aussi. Et voilà. Et maintenant, on fait aussi des mini-vidéos de chaque étape pour l'application, parce que maintenant, il y a un mode cuisine où à chaque étape, tu peux avoir le mini-geste. Je le fais pour tout maintenant, mais... C'est surtout utile pour les gestes techniques, par exemple les façonnages, quand tu dois expliquer à l'écrit comment il faut plier le truc et tout. C'est toujours pratique d'avoir la petite vidéo.

  • Speaker #1

    Donc ça accompagne encore plus les personnes quand elles font la cuisine. Oui,

  • Speaker #0

    les débutants aussi, ou même tout simplement à l'écrit, ce n'est pas facile. Je pense aussi aux personnes qui ont un trouble de l'attention. On pense beaucoup à eux quand on réfléchit à l'app, etc. Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont un trouble de l'attention. et qui peut être décuplée en cuisine. Même mon mari en cuisine, il a ce problème-là d'oublier un ingrédient, d'oublier quelque chose, etc. D'être un petit peu dépassé par les lignes. Les instructions, oui. Et donc on pense à eux à travers, par exemple, ce mode cuisine où il va y avoir le rappel de l'ingrédient dans une certaine couleur, etc. Très bien. Et pareil pour le livre, j'ai demandé à ce que l'ingrédient... et non pas la quantité, la conversion, ce qu'il y a les conversions avec les mesures en tasses pour les Québécois.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Que l'ingrédient soit en gras pour qu'il ressorte. Parce que justement, si tu vois 120 grammes, entre parenthèses, une tasse et demie de flocons d'avoine, tu peux te perdre un petit peu. Donc, j'ai demandé que flocons d'avoine soient en gras. Et comme ça, on se repère un petit peu mieux dans la liste.

  • Speaker #1

    Ok, d'arriver à... visualiser les ingrédients et après, du coup, tu as les quantités.

  • Speaker #0

    Et qu'ils soient dans l'ordre aussi des étapes.

  • Speaker #1

    Ok. Mais c'est vrai que là, du coup, tu m'as parlé un petit peu, du coup, de comment tu faisais tes recettes, surtout pour l'application, mais là, plus particulièrement sur les recettes du livre. Donc, là, quand t'as dû travailler, quand est-ce que t'as commencé, par exemple, à travailler sur les recettes du livre ?

  • Speaker #0

    J'ai eu un an, en fait, de février 2024 à février 2025, on va dire, pour créer toutes les recettes et les photos. Donc ça me laissait la possibilité de faire avec les saisons. Donc en fait, j'avais fait mon calendrier dans l'ordre des saisons pour être sûre de ne pas louper. J'avais un seul été, donc les figues, les abricots et tout, que ce soit bien au moment où ils sont en magasin, c'est plus facile et puis c'est meilleur en fait. Et ça me permet de mettre dans la peau de l'utilisateur du livre. Et donc ça, ça a fait qu'en fait c'était... Ça ne représentait pas une grosse charge de travail sur mon année. C'était entre un quart et un tiers de ma semaine à peine qui était pris par le livre. Et il y a eu pas mal de tests quand même. Il y a eu même des photos qui ont été faites plusieurs fois parce que je n'étais pas forcément satisfaite de l'ensemble. Parce qu'au début, quand tu commences à faire des photos, ce n'est pas forcément la direction que le livre va prendre encore. Donc, il y a des choses qui ont été refaites cette année, en 2025. Et donc, oui, ça a été un processus très long. mais... Pas stressant du tout, pas trop prenant.

  • Speaker #1

    Comparé au café, si on fait la différence, c'est plus différent.

  • Speaker #0

    Je mesure ma chance d'avoir un emploi du temps aussi flexible.

  • Speaker #1

    Du coup, ça veut dire que dans le livre, on retrouve les quatre saisons en mode pour cuisiner de saison.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai essayé que ça aille pour toute l'année. Après, je trouve qu'il y a peut-être un petit peu plus pour l'automne-hiver, déjà parce qu'il sort en automne, mais aussi parce que c'est un moment de l'année où on a plus de temps en cuisine, les gens cuisinent plus. Et aussi, on peut plus manquer d'inspiration avec les légumes d'hiver. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais dire. C'est plus compliqué que les légumes d'été. Une tomate,

  • Speaker #0

    c'est bon dans tous les cas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ok.

  • Speaker #0

    Donc, je trouve que oui, on a plus besoin. Et puis, de toute façon, je le vois bien avec les statistiques du blog ou de l'app que l'automne-hiver, les gens cuisinent vraiment.

  • Speaker #1

    Ok, mais ça, c'est trop intéressant. Je suis hyper impressionné. Je trouve ça trop bien d'avoir, tu vois, tous ces datas-là qu'après, tu peux du coup adapter, enfin, tu vois, pour faire le livre et tout. Donc tu vois concrètement qu'il y a plus de... personnes qui sont connectées ou quoi, qui regardent les recettes en automne-hiver ?

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui, vraiment plus. Déjà, il y a toute la période de la rentrée pour les recettes rapides, etc., septembre et tout. Après, Noël, c'est très, très important. L'automne aussi, les desserts d'automne et tout ça, ça marche très bien. Noël,

  • Speaker #1

    j'avoue que c'est vrai que...

  • Speaker #0

    Noël, c'est le plus gros trafic de l'année, vraiment le 24 décembre. C'est toujours le record de l'année. Et tout ça, c'est super parce qu'en fait, c'est des gens qui ne sont pas forcément véganes. Mais s'il y a un vegan à leur table, ils vont chercher des recettes. Ils vont chercher comment faire pour faire plaisir à toute la table. Et donc, je trouve que c'est super. Et c'est aussi un moment où on va parler cuisine aussi. Les gens à table vont parler. Ah, c'est quoi cette recette et tout. Et donc, c'est un moment super de convivialité et de cuisine. Et ensuite, il y a janvier. Les gens cuisinent beaucoup en janvier aussi sur l'aspect un petit peu plus diététique, mais un peu plus meal prep. Tu vas se remettre dans une routine.

  • Speaker #1

    Et bonne résolution de l'anier. Oui aussi, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pensé, tu vois, que c'était plutôt genre les galettes, tu vois, les crêpes, tout ça, les trucs un peu... Ah aussi, ouais, la galette frangipane du jour,

  • Speaker #0

    ouais, le mardi gras, tout ça. Ouais, voilà. Mais oui, il y a beaucoup l'organisation de la semaine, mille prêts, tout ça. Et ensuite, mai, juin, il y a énormément d'anniversaires. Donc, beaucoup plus les gâteaux. Beaucoup de gens sont nés en mai, en juillet. Donc, beaucoup sur les gâteaux, ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop intéressant comme donnée. Avant de passer à la dernière partie, est-ce qu'il y a une recette du livre à laquelle tu tiens particulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, plusieurs. J'ai déjà parlé des gyozas. C'est vraiment une recette qui me tient à cœur parce que pour moi, c'est synonyme de ma petite soirée self-care où je vais passer du temps à faire mes petits gyozas à la maison. Ça prend un petit peu plus de temps, mais c'est un plaisir quand on peut. Sinon j'ai remis mon mijoté de haricots blancs à l'orzeau qui est une recette de LAP. Il y en a quelques-unes, il y en a quatre je crois que j'ai remis dans le livre parce que c'est des intemporels que les gens aiment beaucoup. Et donc ça c'est un plat qui plaît aux enfants, qui se fait dans une seule poêle, qui gratinait, enfin c'est super bon tu vois. Et en fait ça fait manger des haricots blancs à des gens qui n'aimaient pas ça. Donc je trouve ça chouette. Et sinon, on peut citer aussi le pain cocotte aux pépites de chocolat. J'adore ça pour le brunch. Un bon pain maison aux pépites de chocolat, je trouve ça excellent. Et puis, ajouter de la boulangerie. Il y a aussi des baguettes, des petits grains, etc. J'aime beaucoup la boulangerie. J'aime beaucoup les pâtes fermentées. Donc, ça me fait plaisir de pouvoir mettre ces recettes-là.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Donc, il y a un peu de tout quand même. Oui, vraiment. Très intéressant. Donc, on arrive à la dernière partie de l'interview. C'est le dernier croc. Tu as... Enfin, j'ai 10 questions. pour toi et tu devrais répondre le plus vite possible. Est-ce que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    C'est parti. L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    La sauce au jain.

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Les raviolis bolognaises.

  • Speaker #1

    Le plat à faire goûter à une personne non vegan ?

  • Speaker #0

    Les raviolis.

  • Speaker #1

    Le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan ? De...

  • Speaker #0

    commencer par les petites choses du quotidien et pas forcément les plats principaux. Genre, quel lait tu prends, quel mayonnaise tu prends, quelle crème tu prends, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, les petits trucs que tu vas mettre et qu'ils vont faire après. Oui. Ok. Quel est ton petit plaisir coupable ?

  • Speaker #0

    Les bonbons.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Les bonbons piquants.

  • Speaker #1

    Tu en trouves... Enfin, c'est assez courant en vegan.

  • Speaker #0

    Il y a surtout les sour patch en Amérique du Nord. Ok. C'est des bonbons piquants qui sont vegan, oui. Accidentellement vegan.

  • Speaker #1

    Ok, oui. Accidentellement. T'as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Je vais être très premier degré, mais perdre mes proches comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Et au contraire, ta plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande fierté ? Je pense mon partenariat avec mon mari, notre travail ensemble, notre complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est vrai que des fois, ça ne fait pas bon ménage, mais là, de travailler avec les personnes... Travailler ensemble, on adore ça.

  • Speaker #0

    c'est trop bien lui il travaille à temps plein aussi en tant que développeur mais on a hâte d'être à temps plein sur Patate & Cognition les deux ok ça serait vraiment bien si tu pouvais recevoir trois personnes à ta table qui inviterais-tu ? ah c'est j'aurais dû réfléchir à ça pardon ou une une au moins une ok à ma table vivant ou mort ou les deux ?

  • Speaker #1

    les deux

  • Speaker #0

    Philippe Conticini Merci. Juste, on pourra parler de pâtisserie végétale ensemble.

  • Speaker #1

    Ça marche. Quelle est la dernière recette que tu as ratée ?

  • Speaker #0

    Les éclairs, la pâte à choux, etc. Parce que j'ai fait tellement de tests, j'ai tout essayé.

  • Speaker #1

    Combien de tests tu as fait ?

  • Speaker #0

    Je pense une douzaine, on va dire. Donc certains qui étaient par deux, deux types de cuisson avec la même pâte, par exemple. mais oui je pense une douzaine en termes de type de cuisson et d'ingrédients et enfin qu'aimerais-tu que les gens retiennent de notre échange ? je pense que c'est des convaincus qui vont écouter ton podcast oui c'est possible la plupart mais sinon que la cuisine végétale c'est bon c'est gourmand c'est convivial évidemment ok encore

  • Speaker #1

    merci à toi pour cet échange si on veut se procurer ton livre ou l'offrir oui Merci. un autre proche pour Noël effectivement c'est un beau cadeau où est-il dispo ?

  • Speaker #0

    normalement dans toutes les librairies en France, Belgique, Suisse, Québec donc s'ils l'ont pas on peut aussi le commander dans toutes les librairies mais en ce moment je le vois partout pour l'instant je suis pas tombée sur une librairie qui ne l'avait pas je crois après c'est parce qu'on est à la sortie on enregistre le 18 octobre l'épisode

  • Speaker #1

    sortira un petit peu plus tard donc chercher dans vos librairies mais normalement il va rester quelques mois un peu partout ok ça marche Merci. Et enfin, si on veut suivre tes aventures ou tes recettes, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Principalement Instagram, Patates et Cornichons, mais sur tous les réseaux, TikTok, YouTube, Facebook.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu fais des vidéos, on n'en a pas parlé, mais aussi des vidéos un peu plus longues sur YouTube.

  • Speaker #0

    Oui, une fois toutes les deux semaines, donc un peu moins, c'est très prenant, mais j'aime bien apporter des sujets en plus en longueur. En fait, on me l'a dit après une démo culinaire que j'avais faite. On m'a écrit... T'as l'air sympa.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est positif ou comment tu dois le prendre le commentaire ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est positif et c'est vrai que je me suis dit, en fait via Instagram, les gens ne te connaissent jamais. Bien sûr. C'est vrai, moi je fais des reels recettes avec une voix off et je poste des stories, mais les gens ne me connaissent pas. Donc je trouve qu'aborder des sujets plus longs, j'ai pu aussi aborder l'alimentation anti-inflammatoire par exemple, parce que j'ai de l'endométriose, donc une maladie inflammatoire. donc c'est de pouvoir dire les choses en détail et de pas faire trop d'abstraction surtout quand on parle de nutrition on veut en même temps rester simple mais en même temps on veut pas trop vulgariser et enlever plein d'infos donc je trouve que c'est bien d'avoir un format long c'est hyper complexe donc en fait tu peux pas trop c'est difficile de synthétiser et d'avoir juste 30 secondes ok

  • Speaker #1

    bah écoute merci beaucoup merci à toi et à bientôt oui à bientôt merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes et c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. À bientôt !

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Description

On croit souvent que la cuisine végétale est compliquée, demande du temps ou des ingrédients spécifiques...

Et si, en fait, on pouvait cuisiner végane comme on cuisine tous les jours : facilement et avec plaisir ?


Dans cet épisode, j’accueille Éline Bonnin, cheffe, créatrice du blog Patate & Cornichon, et autrice du nouveau livre La Table d’Éline.


On revient ensemble sur son parcours : de ses études de cuisine en France à son immigration au Québec, de l’ouverture de son café-pâtisserie Muscade à sa volonté de retrouver un rythme de vie plus lent...

Éline raconte comment elle est revenue à l’essentiel : prendre du plaisir à cuisiner et partager sa passion.


Au programme :

- Comment elle a découvert l’antispécisme et sa transition rapide vers le véganisme

- Pourquoi elle a créé Patate & Cornichon

- Son arrivée au Québec et les différences avec la France

- L’ouverture et l’évolution de Muscade, son café-pâtisserie

- Comment gérer une boutique qui grandit (trop) vite – et pourquoi elle a choisi de revendre

- Son retour à la création de contenu

- Comment elle a conçu son nouveau livre La Table d’Éline : recettes, inspirations, processus


Un épisode plein de douceur qui montre qu’on peut changer de direction sans perdre ce qui nous anime 🍂



- - -

⚡️ Profite de -5% sur ta commande Koro avec le code CLUBVG : https://www.koro.fr/

- - -


Merci à Éline pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram et sur son blog.


📚 Son nouveau livre : La Table d'Éline

📱 Son application pour découvrir la cuisine végétale



Épisode complémentaire : Les défis d'une épicerie végane en France (avec Cora @la.freeglaneuse)


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📅 Épisode tourné en octobre 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


- - -

Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. A travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu es à la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je suis à Nantes avec Hélène, que tu connais sûrement grâce à son blog Patates et Cornichons. Elle est chef, autrice et surtout passionnée de cuisine végétale. Eline vit au Québec, mais elle est de passage en France à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, La Table d'Eline. Dans cet épisode, elle vient nous parler de ce nouveau projet, mais aussi de son parcours, comment elle est passée de son blog à l'ouverture d'un café-pâtisserie au Québec, avant de se consacrer pleinement à la création de contenu qui inspire une large communauté. Salut Eline, je te souhaite la bienvenue dans le Club BG.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, je suis honorée d'être là.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je suis très contente d'être de retour brièvement en France, ça fait très longtemps, donc c'est chouette.

  • Speaker #0

    Du coup, ça faisait combien de temps que tu n'étais pas revenue en France ?

  • Speaker #1

    En France, je suis passée quelques fois, quelques jours, par-ci, par-là, mais pour de malheureux événements parfois dans ma famille. Mais en tout cas, à Nantes, chez mes parents, ça faisait plus de 5 ans que je n'étais pas venue.

  • Speaker #0

    Ok, donc un peu retour aux sources. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment, oui.

  • Speaker #0

    Donc, comme je le disais, tu vis maintenant au Québec, mais tu es née en France et as vécu la majorité de ta vie en France. Et je voulais savoir quel était ton rapport à l'alimentation durant l'enfance. et scoop Tu vois, la viande avait une place importante dans la famille, etc.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Je pense que comme la plupart des gens, on a grandi quand même avec de la viande à table. Après, moi, j'étais une enfant très difficile. J'aimais rien. J'aimais surtout pas les viandes considérées pour enfants comme le jambon blanc, le cordon bleu, etc. Ça me dégoûtait. Donc, assez rapidement, j'ai commencé à apprendre la cuisine aussi pour me l'approprier. Et donc vers 12-13 ans, j'ai commencé à être vraiment passionnée de cuisine parce que je voyais que grâce à ça, je pouvais manger quelque chose que j'aimais. Et étant très difficile, ça m'aidait à apprécier le moment du repas et à ne pas angoisser à l'idée de ce qu'on allait manger. Donc ça, ça a été aussi via plus la pâtisserie, etc. Voir qu'on pouvait transformer un sac de farine dans le gâteau de notre choix, je trouvais ça incroyable. Et pour ce qui est de la viande, oui, assez rapidement, j'ai commencé à apprécier beaucoup les produits plus nobles, à être passionnée de produits du terroir, etc. Et j'ai aussi en partie étudié à Toulouse, donc le canard gras, etc. Donc oui, oui, la viande avait une grande place. Mon plat préféré, c'était le tartare de bœuf, alors tu vois.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. On part de loin. Effectivement. Mais du coup, c'est intéressant parce que tu n'aimais pas grand-chose, mais pour autant, tu t'es quand même intéressée beaucoup à la cuisine. C'est assez un peu paradoxal, tu vois. On pourrait penser que du coup, bon, ok, j'aime pas tout ça, donc je vais faire, enfin, tu vois. On va trouver une autre passion plutôt que la cuisine. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que c'est parce que ça m'angoissait quasiment le moment du repas. Donc, je pense que c'était une façon d'aimer et puis de m'approprier ce moment et de faire les choses à ma manière pour être sûre d'aimer le repas.

  • Speaker #0

    Ok. Écoute, c'est une bonne façon de prendre les choses en main, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    On n'est jamais mieux sauvé que par soi-même.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, tu l'as peut-être mentionné brièvement. Enfin, tu as fait tes études à Toulouse.

  • Speaker #1

    À Nantes et à Toulouse, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Des études de cuisine. oui exactement l'école hôtelière et qu'est-ce que tu as appris là-bas, qu'est-ce qu'on apprend du coup c'était il y a quand même non mais je veux dire c'était pas là récemment il y a 15 ans j'imagine que ça a peut-être évolué aussi toi qu'est-ce que tu avais appris à l'époque très traditionnel honnêtement la

  • Speaker #1

    cuisine française en fait on ne part pas de la France on ne visite pas d'autres cuisines et en fait un manuel de cuisine française c'est très Merci. pauvre en quantité d'ingrédients et en quantité de types de techniques. En fait, on reste sur même pas une dizaine de légumes, par exemple, quelques types de cuisson des viandes, des sauces, évidemment. Et puis, on n'aborde pas du tout, par exemple, la fermentation ou des techniques plus poussées de cuisine. Et en pâtisserie, c'est pareil. On va aborder la tarte aux pommes, la bourdaloue et la crème au caramel. Mais c'est assez pauvre en termes de diversité. et de représentation d'autres cultures surtout. Après, on peut dire que c'est normal, on est en France. Mais je pense que quand on arrive dans le milieu professionnel, on est autodidacte de fait parce qu'on ne connaît pas autre chose. Et aujourd'hui, les chefs et la plupart des restaurants qui se veulent au diam, vont utiliser des ingrédients qui viennent... d'autres cuisines, vont travailler, je sais pas, le miso, etc. Et en fait, si tu sors de l'école hôtelière, à ce moment-là, tu te retrouves à être autodidacte, finalement, à apprendre des choses par toi-même, alors que t'es censé avoir étudié pour ça. Donc c'est juste dommage que ça manque de diversité, mais je pense que c'est un milieu qui met un point d'honneur à respecter les traditions.

  • Speaker #0

    Peut-être que ça a évolué depuis ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être, ouais.

  • Speaker #0

    Il y a quelques années, j'avais fait une interview, et bon, pareil, la personne, ça faisait... aussi quelques années qu'elle avait fait ça, mais pareil, c'était un peu toujours la même chose, qu'en fait, ça n'a pas trop évolué, on n'apprend pas les protéines végétales, par exemple, alors que... Je ne sais pas, est-ce que les légumineuses étaient mises en avant ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, peut-être que dans un manuel, il y a bien une page sur les lentilles, mais dans une année, même dans les cinq ans que j'ai fait, on ne fait pas tout le manuel. Donc je pense qu'on a sauté cette page.

  • Speaker #0

    Mais du coup, on ne s'ennuie pas. Tu m'as dit qu'on a les mêmes dix légumes, les mêmes techniques.

  • Speaker #1

    Après, l'école hôtelière, c'est assez peu de cuisine. On aborde plein d'autres matières puisqu'il y a toute la partie hébergement, service, technique de restaurant. Le service. Oui, voilà. Et puis à l'ancienne, ça a des choses qui ne sont plus faites, mais faire la crêpe suzière devant le client, etc. C'est vrai que ça ne se fait plus trop. La découpe de poisson devant le client, etc. Mais aussi toute la partie générale, on apprend l'économie, on apprend la gestion d'entreprise, le marketing, la bureautique, mais aussi l'anglais, l'histoire-géo, la géographie touristique, etc.

  • Speaker #0

    Oui donc c'est quand même assez complet, voilà, ça n'est pas centré juste sur la cuisine. Non,

  • Speaker #1

    la cuisine ça représente à peu près deux grosses demi-journées par semaine, tu vois. C'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est une matière importante, mais ce n'est pas tout ce qu'on fait de la semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, tu as obtenu quel diplôme à la fin ?

  • Speaker #1

    Donc un BTS, hôtel-restauration, donc option culinaire. Donc là, dans la dernière année, il y a plus de cuisine et plus on est invité à créer à partir d'un panier d'ingrédients, à créer quelque chose et on va être évalué là-dessus. Mais c'est vraiment juste dans la dernière année. Et donc à la suite de ça, j'ai commencé ma courte carrière dans La restauration traditionnelle, beaucoup en pâtisserie en fait. Je n'ai pas étudié spécifiquement la pâtisserie, même quasiment pas. Mais je pense que le fait d'être une femme en restaurant, quand j'arrivais dans un établissement, si on ne savait pas trop quel poste avait besoin, on allait de fait me mettre en pâtisserie. Donc ça, je pense que c'est un biais sur la pâtisserie, le côté délicat. Ouais,

  • Speaker #0

    de raffiner, ok. Pas travailler la viande. Non,

  • Speaker #1

    ben voilà. C'était pas forcément ce qui me passionnait le plus. Je pense que j'aurais à ce moment-là voulu vraiment être plus en cuisine. Mais j'ai appris cette passion-là un peu par dépit. Mais finalement, ça m'a énormément passionnée. Ça reste mon premier amour et j'aime énormément la pâtisserie.

  • Speaker #0

    Comme quoi, le hasard des fois, ou plutôt les stéréotypes, on va dire, font bien les choses pour toi. Parce que du coup, après, tu t'es pris d'amour, on va dire, pour la pâtisserie. Oui,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, combien de temps ça a duré de la fin de tes études, avant le déclic ?

  • Speaker #1

    Je dirais moins d'un an.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça a été très rapide. Et du coup, est-ce que tu peux nous expliquer ce déclic ?

  • Speaker #1

    En fait, ça a été à travers une rencontre. J'ai rencontré mon conjoint qui est végane. Alors, on n'était pas du tout en couple, etc. J'ai déjà vu un article d'une journaliste qui disait « devenu végane par amour » . Non, je pense que c'est très réducteur. de dire ça.

  • Speaker #0

    Du coup, il était déjà vegan ?

  • Speaker #1

    Oui, depuis plusieurs années, depuis 3-4 ans. Mon mari était déjà vegan depuis la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte, on va dire. Et en fait, ça m'a intriguée. Donc, on était collègues de travail. Et il ne parlait pas, je ne pense pas qu'il voulait essayer de convaincre, parce qu'il était plongeur dans un restaurant traditionnel. Voilà, tu n'as pas envie de te faire remarquer. Il était là pour payer ses études de philo et voilà. Donc non, il n'en parlait pas spécialement, mais ça m'a intriguée en fait. Pourquoi des gens se priveraient en fait ? Et il y a eu aussi le côté un petit peu défi technique en pâtisserie, que je trouvais intéressant. Et puis j'ai souhaité lire sur le sujet. Et c'est à ce moment-là qu'est sorti, enfin juste avant, est sorti le livre de Martin Gibert, « Voir son steak comme un animal mort » . J'en parle tout le temps quand on me pose cette question parce que ça a été pour moi un déclic. Donc oui, ça a été assez rapide. En fait, c'est une approche qui me ressemble, puisque Martin Gilbert dit dès le départ qu'il n'est pas spécialement sensible aux animaux. Moi, je n'ai pas grandi avec des animaux, je ne suis pas la meilleure amie des animaux. Et en fait, cette approche très rationnelle, elle me correspond. Après, ce n'est pas pour tout le monde pareil. Il y a des gens, ça va être plutôt le... L'aspect émotionnel, ça va être un documentaire avec des images choquantes, ça va être plein de choses, ça va être l'écologie, etc. Il y a plein de raisons en fait, mais moi c'était plus « Ah d'accord, c'est cruel, je ne savais pas » et « Ah d'accord, on n'en a pas besoin, je ne savais pas tellement » Je ne m'étais pas posé la question.

  • Speaker #0

    En fait, c'est là que tu as un petit peu découvert, c'est peut-être un peu inconsciemment, mais tu vois que tu as été un petit peu confrontée.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je pense que j'ai quand même déjà eu une sensibilité, mes films préférés quand j'étais petite, c'était Babe et Sauver Willy. Donc il y a un thème.

  • Speaker #0

    Effectivement, il y a quand même des petits indices que vous pouvez laisser passer. Du coup, tu as écrit sur ton blog que c'est là où tu as découvert l'antispécisme. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est la notion que les espèces ne sont pas hiérarchisées. Souvent, je préfère parler des animaux non humains entre eux parce que je trouve que ça n'a pas de sens de... De comparer l'humain, enfin voilà, c'est ok d'avoir plus d'empathie pour un humain éventuellement. Je sais qu'il y a des gens, ce n'est pas le cas, mais je trouve ça assez normal d'avoir parfois plus d'empathie pour notre espèce. Mais en tout cas, au niveau des espèces non humaines, c'est l'idée de ne pas mettre de hiérarchie, qu'on met inconsciemment dans nos têtes depuis le plus jeune âge, puisqu'on va mettre dans une certaine catégorie, par exemple, les chiens et les Ausha. Dans une catégorie très noble, par exemple l'ours polaire ou la baleine bleue. Et puis dans une catégorie d'élevage, le poulet, la vache, le cochon, etc. Et donc tout ce côté, par exemple, des animaux en voie d'extinction qui vont être des emblèmes de la protection animale. Puis les chiens et les Ausha qui vont être aussi une emblème pour la SPA, etc. Des associations qui sont très soutenues par le grand public. et donc cette... Dix grosses différences, dissonances avec le fait d'acheter du poulet sans se préoccuper de savoir si c'est un individu qui a ses propres intérêts à vivre, qui a ses propres liens sociaux, qui a peut-être des amis. On va prêter des amitiés à Ausha, évidemment, parce qu'on le voit que Ausha ont une affection en particulier avec un autre et pas avec celui-là. Et bien un dindon, c'est pareil. Et en fait, de choisir d'ignorer ça, ça fait partie du spécisme.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que c'est assez... là quand tu l'expliques et tout, on prend conscience que c'est vrai en fait tu vois il y a des personnes par exemple qui vont adhérer à des assos pour comme tu disais protéger les animaux en voie d'extinction mais qui à côté vont acheter leur viande au supermarché et que du coup en fait je pense que c'est toute l'éducation et tout qui fait que dès le plus jeune âge on nous a dit que ça ça se mange. En parlant des animaux, bien sûr, cet animau se mange, celui-là non, celui-là tu dois le respecter, celui-là ça peut être ton ami à la maison. C'est vrai que c'est un peu bizarre comme rapport.

  • Speaker #1

    Même les associations ont intégré ça. Par exemple, pendant hyper longtemps, les associations comme Greenpeace ne voulaient pas parler de véganisme parce que ça faisait peut-être fuir des dons. Et donc on se met à leur place et on peut comprendre qu'ils ont besoin des dons. Mais maintenant, ça commence parce que je pense qu'ignorer... aussi les émissions de gaz à effet de serre de l'élevage, c'est un petit peu gênant. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est une assaut pour l'environnement et tu omets un gros secteur parce que tu ne veux pas, tu parlais des dons, mais aussi peut-être les grosses entreprises, les mécènes qui vont donner derrière. C'est un peu biaisé du coup.

  • Speaker #1

    Oui, ça devient gênant même d'ignorer l'éléphant dans la pièce.

  • Speaker #0

    Très bonne métaphore. Et du coup, quelles ont été les étapes clés de ta transition ? D'après ce que j'ai compris, c'était assez rapide.

  • Speaker #1

    Oui, quand même rapide. Donc, j'ai découvert ça en début d'année 2015. Déjà, j'ai créé Patate et Corniche directement. Je pense que j'étais quasiment même pas mégane au moment où j'ai créé le blog. Ok,

  • Speaker #0

    alors tu sautes, vas-y, continue, on reviendra sur cette étape-là de la création du blog.

  • Speaker #1

    Donc en fait, je suis devenue végane en même temps que je commençais à m'épanouir dans la cuisine végétale, parce que je trouvais qu'il y avait un manque dans les recettes. Et donc j'avais envie de travailler là-dedans, j'avais envie de proposer ça. Et donc j'ai démissionné et j'ai commencé à enseigner la cuisine végétale alors que je venais juste de commencer, mais avec des bases évidemment.

  • Speaker #0

    Donc tu travaillais dans la cuisine traditionnelle, tu découvres l'antispécisme, tu te dis ah ok, grosse révélation. Du coup tu deviens vegan presque très rapidement. Oui,

  • Speaker #1

    dans le mois ou deux.

  • Speaker #0

    Très rapide du coup, et tu dis ok, du coup tu ne connaissais pas grand chose, comme tu m'as dit, tes études et tout, c'était pas du tout centré, tu n'avais aucune technique, etc. Donc tu t'es formée sur le tas vraiment très rapidement pour après l'enseigner ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que j'avais quand même des bases dans le sens où on sait comment organiser sa cuisine, comment cuire les aliments, etc. Comment développer les saveurs aussi. Et puis j'avais toujours eu ce côté autodidacte, je cherchais par moi-même. J'ai été beaucoup soutenue par mes parents aussi. Donc dès l'adolescence, ils allaient m'emmener au marché, ils allaient m'emmener tester plein de choses dans des restaurants, etc. Ou acheter des épices particulières, etc. Donc j'ai toujours eu ce côté à découvrir par moi-même. Donc je pense que ça a contribué à... à ce changement de vie brutale parce que aussi j'étais en début de carrière donc c'était facile Oui,

  • Speaker #0

    t'avais pas des années derrière toi Bah oui voilà,

  • Speaker #1

    j'avais pas beaucoup d'attaches donc c'est plus facile pour moi de démissionner que quelqu'un qui est depuis 10 ans dans un établissement quoi c'est sûr mais oui ça s'est fait quand même rapidement et donc oui enseigner la cuisine végétale je pense que oui j'avais moins de choses à dire qu'aujourd'hui par exemple mais C'était pour des amateurs chez eux. Et en fait, ils étaient contents d'apprendre comment cuisiner chez eux.

  • Speaker #0

    Et puis aussi, peut-être que toi, ça t'a permis aussi d'apprendre en même temps. Oui. Quand tu enseignes.

  • Speaker #1

    Quand je développais un cours, par exemple, sur des thématiques comme les ravioles ou les pizzas, etc. J'allais le bosser en amont. Et en fait, c'était ça mon expérimentation.

  • Speaker #0

    C'était une bonne manière d'apprendre aussi en même temps. Ma question n'était peut-être pas très juste tout à l'heure. Parce que j'ai dit oui, apprendre la cuisine des Ausha, comme si c'était hyper compliqué et tout. Alors que finalement, tu l'as dit. Enfin voilà c'est... Oui, ça reste le même background. Oui, c'est très simple.

  • Speaker #1

    Mais j'étais quand même en début de carrière. Donc, c'est vrai que, par exemple, je ne connaissais pas encore bien les pâtes levées, les fermentations, le levain, etc. C'est une chose qui me passionne aujourd'hui, que je ne maîtrisais pas il y a dix ans. C'est normal. Mais oui, on avance, on progresse. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as rencontré des obstacles dans cette transition ? Ou est-ce que c'était vraiment… ?

  • Speaker #1

    Je pense que mon métier d'origine, c'était un obstacle, on va dire, dans le sens où c'était quand même un petit deuil. parce que quand ça fait 7 mois que tu as eu ton diplôme et que tu démissionnes la carrière que tu avais imaginée, c'est un petit deuil aussi pour la simplicité à la base parce que faire une pâte à choux avec des œufs, c'est extrêmement facile. Ça m'a pris 10 ans, enfin pas à temps plein, mais on and off, ça m'a pris 10 ans à arriver à ma recette de pâte à choux vegan parce que je manquais de temps aussi pour développer. Mais en tout cas, Voilà. C'est pas la même simplicité. Quand on est par exemple en pâtisserie traditionnelle, beaucoup de pâtissiers utilisent les recettes des grands pâtissiers. Cyril Lignac ou Conticini publient des recettes, Pierre Aramé publie des recettes, etc. Donc beaucoup de pâtissiers font le crémeux citron de Cyril Lignac. C'est très facile.

  • Speaker #0

    Oui voilà, t'as pas besoin de te prendre la tête, ok comment je vais faire mon truc, je vais juste aller regarder la recette.

  • Speaker #1

    Oui en fait on ne crée pas vraiment, enfin on va créer un dessert, on va créer autour de ces éléments là. avec la saison avec l'inspiration etc je dis pas qu'il n'y a pas de travail autour mais il n'y a pas forcément le travail de développer le coeur de la recette après je veux dire je sais pas je m'y connais vraiment pas du tout mais je me dis une pâte à choux c'est une pâte à choux oui on va pas la réinventer voilà tu vois tu peux pas alors que tu vois en pâte à choux végétale comme on est un petit peu au balbutiement bah il y a plusieurs recettes qui existent et tu vois elles ont toutes des petites différences donc on m'a dit parce que Quand j'ai commencé à... publié ma recette de pâte à choux. On m'a rapporté un petit peu ce que les autres faisaient. Par exemple, Bérénice Lecomte met un point d'honneur à utiliser de la levure chimique sans phosphate. C'est quelque chose qu'elle a dû trouver avec ses tests comme quoi le phosphate retardait le gonflement dans sa recette. Moi, dans ma recette, je n'ai pas l'impression que ça ait d'importance. Pareil pour la chaleur tournante. Moi, c'est chaleur statique. Il y a toutes les petites différences et on voit qu'en fait, une pâte à choux, ce n'est pas une pâte à choux, alors que En animal, c'est extrêmement facile, il n'y a pas de difficulté particulière.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est ça qui est fort. J'imagine que c'est ça aussi qui est un peu intéressant et challengeant. Tu dis, OK, j'ai encore plein de choses à apprendre, des nouvelles, comme tu dis, des choses qu'on ne connaît pas encore. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super excitant que d'autres chefs travaillent sur les mêmes choses en même temps. Il y a aussi Linda Vongdara en pâtisserie végétale qui passe énormément de temps à développer des recettes. Donc, oui, de voir toute cette effervescence et puis que les gens se partagent en fait là où ils en arrivent. comme Il y a dix ans, il y a eu le blog Révolution Végétale qui a trouvé l'aquafaba, on va dire, qui a découvert le substitut de blanc d'œuf avec le jus de pois chiches. C'est incroyable et maintenant, c'est considéré comme normal. Même les omnivores connaissent ça. On me dit souvent, moi, j'ai fait une mousse au chocolat avec du jus de pois chiches. Donc, c'est rigolo. C'est formidable de voir toute cette créativité.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce que tu es... proches ont réagi quand t'es devenue vegan ?

  • Speaker #1

    Je pense, alors on me l'a pas dit, mais je pense qu'il y avait une partie qui pensait que c'était par amour, comme dirait cette journaliste. Parce qu'ensuite, on a créé le blog ensemble avec Kevin. Lui, il y avait déjà pensé, mais il avait pas forcément le background en cuisine. Donc oui, pour un blog de cuisine,

  • Speaker #0

    c'est compliqué. Il voulait faire un blog cuisine vegan ?

  • Speaker #1

    Oui. depuis longtemps il n'est pas trop cuisine du coup ? non c'est vrai que c'est un peu il faut prendre plaisir à le faire sinon c'est dommage il cuisinait mais c'est vrai qu'il n'avait pas les bases parce qu'il n'avait pas grandi dans une famille qui cuisine spécialement donc ici dans ma famille tout le monde cuisine très très bien Donc il y avait toujours eu quelqu'un en cuisine qui sait vraiment cuisiner quoi. Donc ça c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok oui donc... Donc la réaction des proches,

  • Speaker #1

    je pense que ça a été un petit peu perçu comme ça au départ et ensuite il y a eu une phase de questions un peu. Par exemple avec ma sœur, même avant que je sois végane, on en parlait beaucoup, on se questionnait les arguments classiques que les gens ont. Oui, mais l'emprunt historique, manger de la... Oui,

  • Speaker #0

    ça va, c'était il y a 10 ans, ça va, c'est... Voilà, exactement,

  • Speaker #1

    les protéines, je ne sais quoi. L'aspect nutrition, je n'avais pas trop ce problème, parce que comme j'avais étudié la nutrition, c'était assez facile, enfin, je savais en fait qu'on pouvait trouver les nutriments dans le végétal, donc ça, ce n'était pas une inquiétude. Mais oui, on en parlait beaucoup avec ma sœur, et elle est devenue végane en même temps, en fait, parce qu'on a un peu le même fonctionnement. Une fois qu'on arrive à court d'arguments... Ok. Ok, vas-y, bon. C'est ça. Et puis, mes parents, ça a mis beaucoup plus de temps. Je pense qu'il y a un petit deuil quand même, comme je disais, de la simplicité aussi pour aller au restaurant, pour sortir, pour voyager, pour être en famille.

  • Speaker #0

    Tout ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans les magasins ? C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    toute cette simplicité-là, maintenant, elle est un petit peu en train de revenir. En fait, plus on a des alternatives dans le commerce et des restaurants, plus on retrouve de la simplicité dans le quotidien. Et donc aujourd'hui, mes parents sont quasiment vegan, ils vont manger végétalien quasiment tout le temps. À la limite, il va y avoir une madeleine avec des œufs quelque part, tu vois, mais bon, à l'extérieur ou peu importe. Mais vraiment, ils mangent végétalien à 99%.

  • Speaker #0

    Ok, je n'attendais pas tant, tu vois, quand je lui ai demandé comment ils avaient réagi, mais du coup, bon, ça a fait son chemin et tout. et c'est pas pas toujours, pas souvent même j'ai envie de dire que les parents tu vois ce... C'est qu'ils ont été curieux,

  • Speaker #1

    ils ont posé des questions. Oui, je pense que c'est très plaisant. Je pense que mes parents, ils apprennent de leurs enfants. Si on a quelque chose à dire, si on a une opinion, on est adulte et en fait, ils apprennent de nous. Et il n'y a pas de hiérarchie. Il y a certaines familles où tu es l'enfant, donc tu as tort un peu. Donc non, ça, c'est très agréable de pouvoir avoir cet échange-là. Et puis, je pense qu'il y a l'aspect santé aussi qui a pu jouer. le cholestérol, des petites choses comme ça, c'est sûr qu'en mangeant végétal, tu te retrouves à améliorer ta santé. Ils ont entre 60 et 66, les deux. Donc voilà, c'est pour aussi la santé. Puis l'écologie, ça a toujours été une cause très importante chez nous. Donc je pense que ça les rejoignait beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, les trois, on prend tout. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, on est une petite famille de Suisses véganes avec le copain de ma sœur. Trop bien. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Les repas de famille doivent être beaucoup plus tranquilles.

  • Speaker #1

    Il n'y a aucune question. mais voilà Si on part en vacances ensemble, c'est hyper simple, en fait. Donc, ça, c'est trop sympa, ouais.

  • Speaker #0

    Ben, écoute, trop bien.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Une belle famille, du coup. Ça doit être chouette. Comme tu dis, les moments et tout, t'as pas de... Du coup, bon, c'est quand même la famille restreinte, mais je veux dire, les questions du tonton, tu sais, les trucs un peu comme ça, mais bon. Ok, ben, écoute, trop bien. Et du coup, je veux qu'on revienne. Donc, tu m'as dit que t'avais créé le blog dès le début.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben, en fait, je pense qu'on trouvait... qu'il y avait un manque sur la cuisine gourmande à cette époque-là. Aujourd'hui, je ne dirais pas ça. Aujourd'hui, on a bien compris que la cuisine végane pouvait être gourmande. Mais à l'époque, c'était toujours un petit peu plus diététique, un petit peu aussi... Il fallait forcément que ce soit bio. Toujours la mention que l'ingrédient devait être bio. Ça ne change rien à la recette. Tu fais tes choix de consommateur de ton côté. Donc, c'était peut-être un petit peu plus élitiste. Et oui, par exemple, je me souviens, mais c'est des personnes qui ont ouvert la voie, comme Auvers avec Lénie, Mel Pigut, Marie Laforêt, etc. Vraiment des personnes qui ont ouvert la voie aussi dans l'édition de livres. Mais je ne trouvais pas forcément exactement... Alors, j'aimais beaucoup leurs recettes, mais je ne trouvais pas forcément ma vision. Donc, je pense qu'on avait envie d'ajouter une vision. À cette époque-là, on faisait vraiment de la cuisine pour casser les codes. Donc un petit peu fast food, burgers, très gourmand, très convivial, gâteaux, desserts, etc. Et après ça, j'ai complété avec la cuisine du quotidien. Donc de tout, des repas pour les soirs de la semaine, des repas qui plaisent aux enfants, des repas rapides, des one pot, etc. Et puis l'aspect pâtisserie qui a toujours continué, la boulangerie, etc. Mais aussi les recettes du quotidien. Au départ, ce n'était pas trop ça que je faisais. J'avais l'impression que pour mériter une recette, il fallait forcément que ce soit complexe. Et en fait, non. En fait, les gens cherchent une recette en 20 minutes pour le soir.

  • Speaker #0

    C'est vrai que si c'est trop complexe, justement, on va dire non. Donc maintenant,

  • Speaker #1

    la cuisine que je fais principalement, c'est en 20 minutes pour le soir même, etc. Avec les ingrédients qu'on a déjà chez nous, etc.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu dirais que ton objectif, c'était vraiment de montrer que c'était gourmand et de casser un petit peu ce que tu voyais à l'époque de trop healthy, trop tout ça. Oui. et d'apporter quelque chose de facile. Et après, tu t'es tournée aussi vers le rapide, entre guillemets, bien sûr, en mode on va éviter de faire des choses trop complexes. Oui,

  • Speaker #1

    accessible et aussi ingrédients de grande surface. Ça, c'était dès le départ, on voulait vraiment que ça, des ingrédients de grande surface. Donc ça, ça a évolué parce qu'on trouve plus de choses aujourd'hui. Par exemple, aujourd'hui, on trouve du tofu en grande surface. Il y a 10 ans, il n'y avait que le biorgue horrible. Donc, ce n'était pas ça qu'on mettait en avant. Je ne faisais pas de recette de tofu du tout pendant les premières années. Ah oui ? Ouais, non.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'était en mode vraiment, il n'y a pas de tofu dans les grandes surfaces, donc je ne remets pas dans mes recettes.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Pareil avec l'agar-agar, la fécule de tapioca, etc.

  • Speaker #0

    Pas grand-chose, si je me dis.

  • Speaker #1

    Ben, on composait avec, quoi.

  • Speaker #0

    À part les légumineuses, je vois, même le gluten de blé, je ne suis même pas sûr qu'il y en avait dans les grandes surfaces. Non, non, pas du tout. Pas de seitan non plus. Non,

  • Speaker #1

    je ne faisais pas de seitan, non. Donc c'était plus autour des légumineuses, des légumes eux-mêmes, les noix, les céréales, etc. et Et après ça, ça s'est diversifié dans les épiceries. Puis nous, on a immigré au Québec. Et donc là, tout de suite, ça s'est diversifié dans les épiceries parce que c'était le Québec. Et donc là, on a intégré plus d'ingrédients différents dans les recettes. Mais l'objectif, ça a toujours été d'être accessible, d'être inclusif aussi. Les gens qui vivaient à la campagne, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Patate et cornichons.

  • Speaker #1

    Pour rien, il n'y a pas d'histoire, je suis désolée. Ah mince,

  • Speaker #0

    tu n'as pas une belle story à me raconter derrière.

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on se dit qu'il faut qu'on en invente une, qu'on invente un stock-telling, c'est pas possible. Mais non, la vraie histoire, c'est qu'on ne trouvait pas pendant des semaines et un jour Kevin a dit patate et cornichons. J'ai dit ouais ok, c'est bon, on prend ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc vraiment comme ça, au pif.

  • Speaker #1

    Ouais, non j'ai pas d'histoire. Il y avait des gens qui pensaient que c'était nos surnoms. Alors pas du tout, on s'appelle pas Patate et Cornichon.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Du coup, tu l'as mentionné quand vous êtes arrivée au Québec, c'était un peu wow.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça a fait partie des raisons aussi. En fait, moi, j'avais toujours eu le projet d'immigrer au Québec, mais quand on est venue au Québec un peu en repérage avant d'immigrer, là, on s'est rendu compte de la facilité à être végane. à Montréal surtout et donc là ça nous a convaincu au niveau des épiceries, des restaurants etc et aussi les opportunités d'emploi pour moi pour enfin être employée dans un établissement vegan t'avais cherché du coup ça en France ? bah en fait à Lyon oui un petit peu donc à ce moment là on vivait à Lyon j'avais passé un entretien dans un truc un peu végé mais finalement il y avait du saumon et tout Enfin bon, tu vois quoi. le poisson c'est pas de la viande en fait c'est juste ça me déprimait un peu à un moment j'avais même commencé à être serveuse dans un café parce que c'était pas vegan non plus mais j'étais moins en contact sauf qu'en fait mon métier, ma passion c'est la cuisine donc j'étais triste de devoir mettre ça de côté et j'avais pas de revenus sur le blog pendant des années, des années j'ai pas eu de revenus quoi. Donc, il fallait bien que j'aie un travail. Et donc, à Montréal, j'ai pu travailler dans un restaurant 100% vegan dès le début. Donc, ça, ça a été bien. Ok,

  • Speaker #0

    donc trop bien. Donc, déjà à l'époque, il y avait... immense différence entre la france et le canada du coup maintenant ça s'est réduit un peu je dirais ça dépend en france en fait c'est très différent même dans les magasins apparemment le même carrefour ou leclerc ou je sais pas quoi de telles villes est complètement différent de celui de paris par exemple ou celui d'une grande ville et donc ça on n'a pas trop ce problème au québec un magasin est semblable partout il y aura à peu près les mêmes produits il y aura des saucisses vegan même perdu dans le grand nord quoi Ça c'est bien ça. Peut-être plus cher, mais en tout cas, voilà. Mais oui, ça c'est assez étonnant. Et donc il y avait une plus grande différence, je pense, à l'époque, notamment dans les restaurants. On a eu énormément de très bons restaurants véganes qui ont fermé à Montréal après le post-pandémie, quoi. On perd beaucoup d'adresses, même encore cette année, on a perdu Tendresse qui était une excellente adresse végane. Et puis en plus, il y a eu plein d'ouvertures à Paris, par exemple. Et puis dans les autres villes, j'ai l'impression qu'on m'envoie plein de fiches en France, de bonnes adresses à tester. Maintenant, on m'a conseillé quand même au moins 4-5 trucs. Donc je pense que oui, là, la différence s'est réduite avec le Québec quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est de mieux en mieux, mais ça vient tout doucement.

  • Speaker #0

    Mais ça va être sur des choses différentes. Autant au Québec, on va avoir du très bon tofu frais dans tous les magasins, toutes les grandes surfaces. Et ici, ça va être le rayon lardon, le rayon yaourt, qui va être rempli de trucs Andros, vegan, liégeois, chantilly, je ne sais pas quoi, mousse au chocolat, machin. Ça, on n'a pas du tout ça, par exemple. Nous, on a les crèmes glacées, par contre, à profusion. Oui,

  • Speaker #1

    il y a des spécificités, tu vois.

  • Speaker #0

    En fonction de la consommation des gens. Exactement.

  • Speaker #1

    Et puis, du coup, en France, bon, ben voilà, le saucisson, les trucs de jambon, etc. C'est rigolo. On peut avoir des trucs spécifiques, tu vois, un peu plus à la France. Je ne sais pas si, tu vois, au Québec. Oui,

  • Speaker #0

    on n'a pas vraiment de charcuterie. En fait, les charcuteries qui sont consommées au Québec, ça va être beaucoup les viandes d'Elie. C'est une espèce de viande tranchée dans les sandwiches. Donc ça, on a quelques marques qui font ça, mais il y en a une qui est en train de fermer en ce moment, par exemple. Un très ancien, Yves, ça fait, je ne sais pas si c'est une marque qui a plus de 20 ans, je pense. Donc oui, c'est quand même une grosse perte. Moi, je ne consommais pas spécialement. c'est pas mon style de... de choses très transformées, etc., que j'aime spécialement. Mais en tout cas, ça dépanne énormément pour les sandwiches, pour les gens qui ont des enfants, etc. Il faut faire la boîte à lunch le matin, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et au niveau de la mentalité ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même... Ça, c'est très différent, en fait. Les Québécois détestent le conflit. Donc, en fait, ils vont accepter tous tes choix, ce qui est rafraîchissant. Mais en même temps, il n'y aura pas de débat. Sur le sujet, peut-être que tu auras moins l'occasion de convaincre ou d'argumenter. En France, on va peut-être te rentrer dedans, mais au moins la discussion sera très présente. Les Français adorent débattre. C'est une qualité autant qu'un défaut, je pense. Mais tu vois, là, j'ai eu quelques apparitions dans des médias traditionnels. Et parfois, les journalistes étaient un petit peu dans la confrontation, tu vois, dès le départ. Oui, mais les substituts... tu as... que moi dans mon livre j'utilise pas de substitut donc en fait ça me concerne pas tellement oui voilà c'est rigolo c'est différent je pense que c'est bien d'aimer le débat puis d'amener cette question aussi les questions politiques sont plus présentes et on sait que les choix de consommation c'est politique aussi et au Québec c'est plus édulcoré on va plus accepter tout le monde on va dire vivre et laisser vivre tu vois ok mais c'est vrai que je trouve ça bien aussi c'est en mode ok tu fais ce que tu veux il n'y a aucun journaliste qui va venir te confronter sur tes cheveux, pas du tout

  • Speaker #1

    Bon bah oui, comme d'habitude, il y a des pour et des contre de chaque côté, mais effectivement, peut-être que cette liberté-là, c'est un peu en mode, bah ok, tu vois, genre je souffle. On vit paisiblement. Ouais, c'est ça, on souffle, je vais pas me faire attaquer sur mon véganisme à chaque fois que je sors quelque part.

  • Speaker #0

    Exactement. Ok,

  • Speaker #1

    donc c'est comme...

  • Speaker #0

    Même les voisins et tout, je vais leur apporter des biscuits véganes, ils vont être trop contents, tu vois, il n'y a aucune question, enfin ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop drôle. Et dis-moi, qu'est-ce qui t'a motivé à lancer ton café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    C'était un petit peu la suite logique pour moi à ce moment là. Je voulais vraiment mon propre établissement un jour. C'était vraiment un objectif de carrière on va dire, ce qui est quand même courant dans mon métier. Et en plus à ce moment là je travaillais dans un café zéro déchet, donc ça m'a beaucoup inspirée puisque Musical était aussi zéro déchet. À Montréal c'était plus commun on va dire. Et donc on a ouvert avec mes deux meilleurs amis un café vegan et zéro déchet en 2019, fin 2019, donc vraiment trois mois avant la pandémie malheureusement, vous ne pouvez pas savoir. Mais voilà, donc oui ça a été un parcours compliqué quand même dès le début forcément, dès la pandémie, on a fait épicerie zéro déchet en livraison à vélo etc. On a fait plein de choses pour continuer d'exister. avec les confinements, etc. On a fait des boîtes un peu Hello Fraîche, mais zéro déchet, donc de repas prêts à cuisiner. On a essayé de faire plein de choses. Et petit à petit, c'est vraiment le côté café-pâtisserie qui attirait le plus. Donc, on a supprimé le côté épicerie au bout d'un moment pour avoir plus d'espace pour le café, puisque les tables étaient tout le temps pleines, etc. Donc, ça marchait très bien, mais c'était toujours... très limite dans la rentabilité, etc. Dès qu'il y avait un imprévu, en fait. Un imprévu pouvait te plomber ta rentabilité de l'année ou du mois. Donc ça, c'était difficile moralement pour moi. Je pense que tous les commerçants, surtout dans l'alimentaire, vivent avec cette épée de Damoclès-là. Mais je ne pense pas que je sois faite pour ça, moi. Je pense que je n'aime pas trop les risques, je n'aime pas trop l'incertitude comme ça, les risques financiers aussi. donc euh donc Pour moi, c'était au bout d'un moment moralement difficile et même burn-out. Donc j'ai choisi de vendre et en fait, on a trouvé une acheteuse végane. C'était un petit peu une opportunité qui ne se représenterait pas deux fois.

  • Speaker #1

    Que ce ne soit pas une boucherie ou un truc qu'ils apprennent derrière.

  • Speaker #0

    Elle voulait vraiment le fonds de commerce de Muscade. Donc on a fait en sorte que ce soit elle. et donc on a dû faire... plein de concessions pour que ce soit elle et on ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Du coup, tu as balayé effectivement toutes ces années du café. Je vais revenir un petit peu en détail sur certaines parties. Du coup, comment est-ce que tu as fait ? Tu l'as dit, vous avez ouvert juste avant le Covid pour du coup rester motivé, tu vois, pas baisser les bras vu que c'était le début. Tu dis bon, ok, en fait, c'est trop incertain. Parce que là, tu m'as dit que vous avez fait plein de choses différentes. Vous avez testé plein de choses différentes pour... Pour rester dedans, quoi. Et qu'est-ce qui a fait que...

  • Speaker #0

    Au début, on avait l'énergie pour ça, en fait. On avait 24 ans, 25 ans, on avait l'énergie pour ça. Et de se réinventer et d'avoir des idées. On avait un plan d'affaires sur plusieurs années. Un business plan, comme vous dites en France, pardon. C'est ça. Mais donc, on avait ces idées-là à mettre en place plus tard. C'est juste qu'au lieu de les mettre en place plus tard, on les a mises en place en 4 mois.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, donc vous avez activé votre carte joker hyper rapidement C'est ça,

  • Speaker #0

    donc c'était super motivant franchement le début, en plus la pandémie Donc on a fermé, on avait le droit de rester ouvert en tant qu'épicerie Mais on a fermé parce qu'on ne connaissait pas ce virus, ça faisait peur à ce moment-là On a un peu oublié cette période mais on avait peur au début, les gens mourraient, on ne savait pas Donc oui ça c'était une époque qui pour nous était positive parce que bah... Ça faisait beaucoup de discussions autour des petits commerces. Il y avait beaucoup de soutien autour des commerçants qui devaient fermer. Et on a mis en place les livraisons. C'était des amis à nous qui livraient à vélo. Donc vu que le commerce était fermé, on passait la journée à boire des cocktails en préparant les commandes avec nos amis. C'était détente. Donc pour nous, c'était une chouette période. Mais c'est sûr que ce n'était pas très rentable. Nous, la rentabilité, c'était le café, c'était les boissons et les pâtisseries. L'épicerie Vrac, en fait, on voulait tellement être abordable, tellement être inclusif qu'on vendait quasiment prix-coste. Et donc là, on s'est retrouvés sans café-pâtisserie à vendre de l'épicerie prix-coste. Donc, ça ne sert à rien. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne peux pas augmenter tes prix comme ça du jour au lendemain. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, on perdait de l'argent, en fait. Et en fait, on voulait vraiment être très abordable et pouvoir prouver que... Le zéro déchet et le véganisme étaient faits pour tout le monde, que les étudiants pouvaient venir, etc. Sauf qu'en fait, non, ça ne marche pas comme ça. Déjà, on se mettait dans le rouge. Et en plus, les étudiants, ils ont autre chose à faire. Ils ne viennent pas dans les petits commerces un peu mignons comme ça. C'est normal. Le branding fait même qu'il n'y a que les riches qui vont venir chez toi. Parce que c'est un branding végan, zéro déchet, donc dans l'esprit des gens, au diable.

  • Speaker #1

    Donc malgré vous, du coup... Parce que tu me dis que vous vouliez attirer tout le monde, les étudiants aussi, malgré vous, vous avez attiré qu'une certaine clientèle. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    quand tu t'appelles Muscade, son logo est dessiné par une graphiste hyper beau, en fait, il n'y a que les gens riches qui vont venir dans ton commerce.

  • Speaker #1

    Et ça,

  • Speaker #0

    on ne pensait pas, mais en fait, c'est la base du positionnement et de l'implantation de commerce. Et pourtant, j'ai étudié ça, tu vois, mais... Je ne sais pas, c'est l'expérience qui fait que maintenant je le sais.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, je trouve ça fou quand même que du coup, que tu vois après dans les faits, comment ça se passe vraiment. Est-ce que du coup les pâtisseries c'était vraiment peut-être un produit d'appel entre guillemets pour que les gens après viennent au café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    Finalement c'est plus l'inverse qui se passait. Les gens étaient plus attirés par le café pâtisserie et ils voyaient les silos du vrai qui disaient, ah vous avez ça, je vais prendre ça, etc. Ah ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, il y avait trois cafés sur le coin de rue. Donc, un coin de rue, tu vois, Montréal, c'est un quadrillage. Donc, ça fait six commerces, il y avait trois cafés. Donc, on se disait, le café ne va pas être si important. En fait, si, c'était vraiment ce qui attirait les gens. Parce que quand tu fais du bon café avec des bons laits végétaux, des bonnes pâtisseries maison, les gens viennent. Donc, c'était ça qui attirait vraiment. Donc c'est super valorisant puisque c'était tout ce qui était fait maison qui attirait les gens. Donc ça c'est valorisant, les gens adoraient les pâtisseries. On a fait à un moment le pain maison, les focaccia, les machins. Il y avait les yaourts aussi vegan maison dans des pots consignés. Ça on a commencé à les vendre dans d'autres épiceries après, encore une fois pour s'élargir vers le deuxième confinement je pense. Mais pareil, rien n'était très rentable. Tout était à gagner 2 centimes par coup.

  • Speaker #1

    Mais c'est trop bien. Là, tu me vendes du rêve. Je m'imagine et tout. Je me dis, mais c'est trop bien. C'est vraiment la boutique de rêve. Tu vois, tu as des trucs, des chefs, des gannes. Tu rentres à tout. C'était chouette. Aux anges, quoi. OK. Et donc, du coup, vous faisiez plein de choses, mais du coup, des choses qui n'étaient pas forcément rentables pour vous.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était toujours 3 centimes, 4 centimes de marge nette. Et en fait, ça ne marchait pas comme ça. et en fait Notre plan d'affaires, il fonctionnait, moins les imprévus. Et donc, chaque imprévu allait tirer vers le bas. Et en fait, on a eu un moment, un été avec énormément d'imprévus, dont la machine à café qui brise. Et ça, une machine à café, c'est 6-7 000 dollars, quoi. Donc, ce genre de moment-là, ça nous mettait vraiment dans le rouge.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dis que le café a été... Enfin, ça a vite été un succès.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sais un petit peu expliquer ? Parce que du coup, tu as dit... Tu as dit qu'il y avait quand même d'autres cafés, à part le fait maison, le bon café, les pâtisseries. Oui,

  • Speaker #0

    en plus, le voisin croissant-croissant est très bon, très qualitatif aussi et a plus d'ancienneté. Je pense que c'est juste... En fait, il y a beaucoup de gens dans le quartier qui cherchent ce genre de bons produits. Donc, en fait, ils pouvaient y avoir la queue chez les deux. Donc, il y avait assez de monde.

  • Speaker #1

    Il y avait assez de demandes pour que tout le monde soit... Puis,

  • Speaker #0

    à côté de ça, il y a quand même les véganes qui peuvent venir d'un peu plus loin pour une bonne adresse. Il y a aussi les touristes un petit peu. C'est pas un quartier très touristique, c'était vraiment l'est du plateau pour les personnes qui connaissent, donc c'est très familial. C'est pas très relié au transport, c'est vraiment famille avec jeunes enfants. Mais l'été, la rue est piétonne et tout, donc c'est vraiment sympa aussi. Donc oui, on a eu tout de suite une bonne communauté. Aussi, je pense que notre communication sur les réseaux sociaux était très transparente. On disait les choses clairement, on parlait de rentabilité, on parlait de... de tout ce qui se passait. Je pense que les gens aimaient suivre aussi l'aspect aventure de jeunes entrepreneurs qui essayent.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez racheté un...

  • Speaker #0

    Non, on a ouvert dans un local vide.

  • Speaker #1

    Ah, c'était un local vide. Vous avez agrandi quand même le...

  • Speaker #0

    On a fait des travaux pour créer la petite cuisine et on a loué ensuite un deuxième local adjacent pour encore agrandir la surface de production. Et en fait ça s'est trouvé être un peu trop au bout d'un moment. Enfin c'était trop petit avant mais trop cher après.

  • Speaker #1

    Ah trop cher oui oui trop de...

  • Speaker #0

    On s'est retrouvé au bout d'un moment avec plus de 5000 dollars de loyer par mois pour un petit commerce dans un coin de rue familial comme ça c'est cher quoi. Après Montréal c'est cher on le sait mais ouais.

  • Speaker #1

    La balance était enfin tu vois entre le local qui est trop petit, les loyers après qui augmentent.

  • Speaker #0

    C'est ça ouais.

  • Speaker #1

    Difficile à avoir la... enfin j'imagine la bonne équation parfaite.

  • Speaker #0

    il fallait tout Toujours grossir, mais ça je pense que d'autres entrepreneurs peuvent se reconnaître. En fait, il faut souvent grossir pour survivre. Et à un moment, toi, ton rêve, c'est peut-être d'avoir un petit café, une petite pâtisserie, faire un peu ce que tu veux, sauf qu'en fait, ça ne tient pas à ça. Avant, oui, mais peut-être pas de nos jours. Peut-être que malheureusement, en 2025, on ne peut plus avoir un tout petit commerce, tout mignon, tout sympa. Il faut tout le temps grossir. Après, je ne parle peut-être pas pour la France, je n'ai jamais eu de commerce en France, mais nous, il fallait grossir. et en fait... Ça ne nous plaisait plus. À un moment, je me suis retrouvée avec 10 employés, 2 locales, 4 livreurs, et en fait, ça ne te plaît plus.

  • Speaker #1

    Tu passes plus de temps de ta journée à gérer les personnes plutôt que de faire ce que tu aimais à la base, la cuisine.

  • Speaker #0

    Oui, vers la fin, je ne faisais que 3 jours de pâtisserie par semaine, alors que je pensais que j'allais faire ça tous les jours. Donc,

  • Speaker #1

    tu as été peut-être un petit peu... comme on dit...

  • Speaker #0

    Désillusionné. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est exactement ce que j'avais dans la tête. En mode, ok, je vais faire de la pâtisserie tous les jours, ça va être trop bien, les gens vont venir, je vais pouvoir discuter avec eux. Et au final, tu passes ta journée, enfin, la plupart de tes journées, à manager du coup les autres personnes.

  • Speaker #0

    En plus, la deuxième cuisine de prod, donc quand on a agrandi. C'était vraiment séparé. Je n'avais même pas de vue sur le commerce. Je ne voyais personne de la journée. Je ne pouvais pas parler avec mes collègues, etc. C'était vraiment séparé. Et puis, jamais l'argent pour la clim. L'été, il fait 35 degrés dans la cuisine, 38. Ce n'était pas forcément ce qu'on s'était imaginé. Et l'aspect... l'aspect petit commerce qui va grossir tranquillement par lui-même, ça n'existe plus, je pense.

  • Speaker #1

    Tu penses que oui, effectivement. Si toi et tes deux meilleurs amis, quelques tables, quelques trucs et tout, ce n'est pas possible. Tu as trop de charges, tu as trop de choses à payer pour que ça puisse être rentable.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et puis aussi, on était dans des âges où on peut changer d'avis, on peut avoir envie d'autre chose. Et donc, c'est correct aussi de décider de vendre et de faire autre chose. Par exemple, j'ai eu une associée qui avait un moment envie de reprendre les études. J'ai eu une associée qui est musicienne dans la vie, donc qui avait de plus en plus... Ses concerts étaient à l'arrêt pendant la pandémie, mais quand la pandémie s'est terminée, elle a envie de reprendre ses concerts. Donc en fait, on était dans des âges où on change d'avis parfois, où on a des nouvelles choses, des opportunités qui se présentent. Et en fait, quand tu as un bail commercial auquel tu es lié, comme un boulet à la cheville qu'est-ce que tu fais de ça ? Je pense que ce boulet-là c'était ça qui était difficile c'était de se sentir prisonnier de ce bail de ne pas pouvoir partir on ne peut pas donner un préavis et partir, ça ne marche pas comme ça.

  • Speaker #1

    Il faut que tu retrouves un repreneur ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu ailles au bout du bail ou que tu trouves quelqu'un pour le reprendre.

  • Speaker #1

    Du coup vous vous avez fait quoi ?

  • Speaker #0

    Nous on a trouvé quelqu'un, on a vendu le fonds de commerce. Donc on a aussi vendu tout le matériel, enfin le fonds de commerce global, donc ça inclut même la réputation, donc la page Google, la page Instagram, etc. Ok,

  • Speaker #1

    il y a juste le changement de nom à faire. Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Elle aurait pu même garder le nom, puisque le nom fait partie du fonds de commerce. Après, elle avait une marque de cosmétiques et en fait, elle voulait un café avec sa boutique de cosmétiques, donc elle l'a appelé avec le même nom. Ok. Oui.

  • Speaker #1

    Ok, oui, c'est hyper intéressant. intéressant et enrichissant. C'était quoi, 24 ans ? Oui,

  • Speaker #0

    j'ai vendu à 28, 29 peut-être.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en plein dans l'âge où tu as dit que tu as plein de projets, etc. Donc là, tu en as concrétisé un. Et c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute façon, maintenant, je sais ce qui est pour moi et ce qui n'est pas pour moi. Et donc, je ne pense pas que j'aurais un commerce comme ça en centre-ville avec des loyers chers. Si un jour, j'ai un nouveau projet, commerçant, ça serait beaucoup plus tranquille peut-être le rez-de-chaussée de ma maison ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Je vois un petit peu. Du coup, ça enchaîne bien sur ma question qui était qu'est-ce que cette expérience t'a appris sur toi ? Aussi bien que tu vois ce que tu veux, ce que tu veux pas en tant que chef pour la cuisine ou entrepreneuse.

  • Speaker #0

    Moi, je me voyais un peu plus entrepreneuse. on va dire un peu plus à prendre des risques, à aimer l'adrénaline de l'entreprenariat. Pas du tout, je déteste. Donc voilà, on apprend. Ce n'est pas grave. Mais oui, je me voyais plus aimer faire grossir l'entreprise, aimer prendre des risques, peut-être un jour avoir des investisseurs, etc. Et sur Patates et Cornichons, maintenant avec l'application, mon conjoint qui est mon associé, et qui est développeur de l'app et plus aussi dans cette volonté de faire grossir et donc parfois d'investir de l'argent et donc parfois de prendre des risques et moi je suis un peu à freiner parce que je suis un peu traumatisée mais je pense qu'avec Patate & Grenouille je pense que c'est différent parce que c'est un produit digital c'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    tu as moins de risques que quand tu as un loyer à payer et que là tu n'as pas le choix exactement

  • Speaker #0

    Je pense que je réapprécie ça, mais par exemple embaucher, je ne pense pas vouloir un jour embaucher. Je pense que j'ai appris aussi que j'aime travailler toute seule. Alors j'adorais mes employés, c'est mes amis aujourd'hui, etc. Ils vont écouter ça, ils vont adorer ça. J'ai adoré avoir mes employés comme amis au quotidien, mais par contre l'aspect être responsable, ça c'est très difficile. Parce qu'en fait, moi je ne voulais pas reproduire les erreurs de mes anciens patrons. Je pense qu'on a tous vécu des patrons qui ne valorisent pas le travail des employés et qui ne prennent pas leur part de responsabilité. En fait, quand il y a une erreur qu'un employé fait, ultimement, c'est le patron qui est responsable. Que ce soit financièrement, que ce soit des horaires. Il y a un employé qui a besoin de rentrer chez lui parce que son coloc a perdu ses clés. Il va rentrer chez lui. Il va falloir que tu prennes sa place. Un employé qui a oublié de facturer... la grosse facture de la famille qui vient de partir et on ne les reverra plus jamais, ben c'est pas grave, ça arrive, tu vois, il n'a pas fait exprès. Et ça, ben c'est, oui, il faut assumer, et parfois, ben il faut venir au pied levé, parfois quelqu'un a un problème, t'es en week-end avec ton amoureux, ben non, il faut y aller en fait. Et ça, moi, c'était vraiment important pour moi de prendre cette responsabilité-là et de jamais les faire se sentir mal de quoi que ce soit. C'est des employés qui sont... proche du salaire minimum avec le pourboire et tout, d'accord, mais quand même pas très loin du salaire minimum dans ces métiers-là. Donc, ce n'est clairement pas à eux de porter ce genre de responsabilité.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, tu as incarné le patron, la patronne, entre guillemets, que tu aurais aimé avoir à l'époque en mode, ok, tu prends tes responsabilités, tu ne fais pas peser le poids des problèmes sur les salariés. Mais du coup, cette casquette-là, ce n'était pas forcément pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, je pense que ça me plaisait de pouvoir offrir un environnement de travail sain. Et d'ailleurs, c'est le retour qu'on m'a beaucoup fait. J'ai des employés qui ont pleuré quand c'était fini et qui ont eu du mal même à parfois être embauchés ailleurs, dans le sens où ça peut être déroutant, ensuite de ça, de se faire poser des limites qui sont beaucoup plus dures. Nous, il n'y avait pas de limites, en fait, au congé, etc., aux demandes, enfin, dans la limite des stocks disponibles. enfin voilà, il n'y avait pas besoin de demander une autorisation quoi en tout cas et donc ça,

  • Speaker #1

    ça peut être difficile de retourner au vrai monde qui n'est pas très juste en fait enfin je ne le connais pas mais surtout le monde de la restauration etc. qui est quand même connu pour on a tous connu les gens de la restauration,

  • Speaker #0

    des patrons qui sont complètement désengagés il y a je ne sais pas un fournisseur qui arrive avec un bon de commande il faut que tu le signes à sa place mais peut-être que tu es en train de faire une énorme connerie tu ne sais pas tu vois où il y a un fournisseur qui attend un chèque et tu dois chercher le chéquier alors que tu ne gères pas du tout les comptes. Des patrons qui ne sont pas là, qui ne sont jamais là, qui délèguent tout, trop, sans former et sans payer le prix pour un gérant, parce qu'un gérant, ce n'est pas le prix d'un barista normalement. Et en fait, on a tous connu ça et on ne voulait vraiment pas reproduire ça et vraiment être présente au quotidien. joignable en tout temps. Globalement, je suis joignable 24-7, même encore aujourd'hui. Donc ça, ça pèse quand même au bout d'un moment, même si ce n'est pas du tout de la faute de personne. Oui, bien sûr. C'est juste comme ça que je le conçois, en fait. Et je ne pourrais pas le concevoir autrement. Ou alors, dans ces cas-là, il faut un manager qui est bienveillant et qui est payé pour ça et qui est payé pour son temps et pour être disponible, etc. Sauf que je trouve que c'est jamais... ... En fait, quelqu'un qui est employé et qui est payé en fixe, à un moment, ce n'est jamais son argent. Quand il est question de faire des performances meilleures que l'année d'avant, par exemple, s'il n'est pas intéressé aux bénéfices, il n'aura jamais la même vision. C'est normal, en fait. À la fin, c'est toi qui as les bénéfices et les pertes.

  • Speaker #1

    donc c'est toi quoi et comme tu l'as dit au tout début de l'interview on est jamais mieux servi que par soi même donc quand tu délègue ou quoi après tu vas te dire que voilà peut-être que la personne va pas être aussi à fond que moi je peux l'être et puis tu peux pas lui demander d'être autant à fond c'est ta boîte quoi prends tes responsabilités si on avait plus de patronnes comme toi je pense que ce serait quand même pas mal et donc pour terminer sur cette partie là si quelqu'un voulait ouvrir sa boutique ou son café voilà ... Quel est le conseil que tu lui donnerais pour garder le plaisir de faire son métier de base ?

  • Speaker #0

    Je pense le côté de ne pas s'enfermer trop dans une prison. Ça peut être lié au bail. Le bail, parfois, ça peut être une prison. Donc, il faut bien le relire et surtout le faire peut-être lire par un avocat d'affaires. Il y a des gens qui sont spécialisés dans les baux commerciaux. Et peut-être, il y a des clauses abusives. nous il y a eu des clauses abusives On était jeunes et on ne savait pas et on ne voulait pas payer un avocat. Et je le comprends, mais je ne m'en veux pas. Mais simplement, ce serait un conseil que je donnerais. Et donc ça peut être aussi lié aux employés aussi. Donc peut-être qu'il faut réfléchir bien sur le nombre d'employés qu'il est possible d'avoir et ne pas avoir trop grand en fait, et avoir un business plan solide. Donc nous, on avait des chiffres qui se sont avérés justes, mais on voyait dès le départ que c'était très juste. Et ça, on sous-estimait les imprévus, je pense. On voyait que les chiffres étaient... Borderline, tu vois. Mais on tenait trop à notre projet, je pense. Donc en fait, il ne faut peut-être pas trop y tenir et peut-être parfois accepter d'arrêter certaines choses. Peut-être aussi, ça nous est arrivé d'arrêter une activité qui n'apportait plus de rentabilité. Donc s'il y a une section de votre commerce ou de votre projet qui ne performe pas ou qui met le reste dans le rouge, il faut accepter de l'arrêter. Même si c'était le truc dont tu rêvais, il faut peut-être accepter de l'arrêter ou alors de revoir le plan d'affaires, etc. en fonction de ça. Donc, ne pas trop s'enfermer dans une prison.

  • Speaker #1

    Ok. Du coup, tu as revendu Muscade en 2023 pour te consacrer à la création de contenu, à l'édition, etc. Et comment est-ce que tu as vécu ce retour à toi-même ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'au début, ça n'était plus long que je pensais. Ça m'a pris un an à ne plus avoir ma boule au ventre. c'était long en fait je pensais que dès le début c'est bon j'allais m'en foutre et tout mais pas du tout non j'étais toujours un peu angoissée au départ et aussi j'avais pas de métier quoi tu te retrouvais sans rien t'avais encore le blog oui voilà mais à ce moment là qui était un hobby qui n'avait jamais rapporté un seul centime et qui coûtait de l'argent parce que ça coûte cher d'avoir un site donc puis de créer du contenu quoi donc je me suis mise là dedans à temps plein ... Je me suis dit, je vais donner une chance à ça. Pour une fois, ça faisait huit ans à ce moment-là que j'avais Patate et Cornichon. Je me suis dit, je vais donner une vraie chance à Patate et Cornichon. Et ça a pris encore un petit peu de temps, mais ça a très bien fonctionné. Donc au début, j'ai démarré un Patreon qui n'a pas trop fonctionné. En fait, je pense que le côté soutenir les créateurs, ce n'était pas forcément ce qui rejoignait ma communauté. Alors que quand j'ai lancé... un peu la même chose mais sur mon app avec une partie premium, donc avec des contenus exclusifs, exactement comme Patreon. Pour un montant d'argent, tu peux débloquer un contenu exclusif, exactement comme Patreon. Là, ça a cartonné. Donc en fait, c'est la même chose mais...

  • Speaker #1

    C'est une forme différente peut-être ?

  • Speaker #0

    Voilà, c'est présenté comme un produit qui te rend ta vie plus simple ou plus... Voilà, peu importe, des meilleures recettes, peut-être des recettes... Souvent, je vais mettre celles qui m'ont demandé plus de temps à développer aussi. Exception de la pâte à choux, je l'ai mise sur YouTube parce que je voulais que ça contribue un petit peu à la recherche des autres.

  • Speaker #1

    Pour chercher le développement de la pâtisserie de gamme.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, sinon j'aime mettre pour les membres les recettes qui me demandent le plus de travail et les fonctionnalités qui rendent la vie plus simple comme la planification de repas, etc. La liste de courses, etc. Et donc en fait, c'est la même chose que Patreon, plus des fonctionnalités. et en fait cet aspect produit utile. ça a beaucoup plus plu à ma communauté que le patrimoine.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il y avait l'aspect, OK, dons, tu vois, OK avec les bénéfices, alors que là, tu vas vraiment prendre, on va dire, comme tu disais, le produit et tout ce qui va derrière.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, je pense que la vision était peut-être pas... C'est ça, parce que nous,

  • Speaker #0

    on ne veut pas que les gens fassent la charité. Je veux dire, on veut que les gens s'abonnent si ça leur est utile dans leur quotidien et si ça leur rend service et si pour eux, c'est une valeur ajoutée, en fait. Le but n'est pas de faire un don. Effectivement, comme tu dis, on n'est pas une asso. Donc, je pense que oui, ça nous correspond mieux.

  • Speaker #1

    Même si, bien sûr, comme tu disais, pendant 8 ans, tu as travaillé sur le blog de manière bénévole, on va dire. Et que ça a des coûts. Même si tu ne demandes pas la charité, c'est quand même bien et intéressant de soutenir ses créateurs, ses créatrices préférées. Exactement,

  • Speaker #0

    il y a des créateurs qui fonctionnent très bien sur Patreon. qui ont par exemple une mission de vulgarisation scientifique ou des choses comme ça. Et je trouve ça super de pouvoir les soutenir. Mais je pense que moi, j'avais aussi ce côté gêne. J'ai mis très longtemps à me mettre sur Patreon. J'étais gênée en fait. Je suis plus à l'aise aujourd'hui avec un peu... produits finis vraiment qui nous ressemblent etc.

  • Speaker #1

    Regardez ce que je peux vous offrir plutôt que s'il vous plaît effectivement c'est pas le même point de vue, le même positionnement donc c'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    C'est toujours gênant il peut y avoir, ça m'arrive rarement mais il peut y avoir des gens qui me disent MDR des recettes payantes c'est une honte vous devriez y avoir honte et tout je trouve gratuit sur internet mais en même temps j'ai aussi, non mais moi je voulais celle là Parce que parfois, ça m'arrive de répondre aux gens, tu peux en trouver d'autres sur Internet. Ah mais non, mais je voulais celle-là. Bah oui, peut-être parce que tu fais confiance à mes recettes et ça me fait plaisir, tu vois. Mais oui, je pense que c'est pas... Les livres de cuisine sont payants, c'est pareil. Il faut le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Tu fais une très bonne transition du coup, parce qu'on pourrait parler de plein de choses pendant très longtemps, mais il faut qu'on avance un petit peu. Donc, tu as sorti un premier livre en 2019 intitulé Les Bonnes Choses. Et qu'est-ce qui rend ton deuxième livre ? Donc la table des lignes, différent du premier ?

  • Speaker #0

    Déjà, il y a 6-7 ans entre les deux. J'ai auto-édité Les Bonnes Choses en 2018. Et ensuite, je l'ai sortie en 2019 avec ma maison d'édition. Donc c'était une deuxième sortie, on va dire. Et la table des lignes, là, 100% avec ma maison d'édition. Donc là, j'ai eu vraiment plus une équipe derrière. Donc c'est complètement différent. Parce que Les Bonnes Choses, j'ai tout fait. J'ai fait le design et tout. Donc c'était plus amateur, on va dire. Mais en fait, les deux ont un peu le même format, ont le même chapitrage. Donc les deux sont organisés par moment de la journée. On commence par les bases de la cuisine et ensuite, on a le matin, le midi, l'après-midi et le soir. Et donc, les deux sont construits un petit peu en parallèle comme une collection, comme un tome 1 et un tome 2, on pourrait dire. Alors évidemment, il n'y a pas d'ordre, c'est des recettes. Mais en tout cas, j'ai voulu que ce soit un peu comme une collection. Et en fait, le nombre d'années entre les deux étant quand même conséquent, J'avais envie d'actualiser en fait parce que les bonnes choses me correspondent moins aujourd'hui. Je trouve améliorer ma cuisine, les photos aussi, c'est plus esthétique que le contenu en lui-même. Mais sur le contenu, là c'est une cuisine qui me ressemble plus, que je trouve plus accessible aussi et qui est plus dans l'air du temps. Et voilà, j'avais des nouvelles inspirations, des nouvelles envies, des nouvelles techniques.

  • Speaker #1

    Ok. Et si tu devais résumer l'esprit du livre, du coup de celui-ci, la table ligne, en trois mots ?

  • Speaker #0

    Convivial, gourmand et facile.

  • Speaker #1

    Ok. Un petit peu, ouais, tout ce qu'on s'est dit depuis le début. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un livre très convivial. Et comme dans les bonnes choses, on peut retrouver quand même quelques recettes qui sont plus techniques, parce que je veux faire plaisir aussi aux personnes qui ont un niveau plus avancé. Donc par exemple, il y a des desserts pour recevoir, il y a une tarte au citron meringué, il y a des gyozas aussi, donc il y a des tortellini, donc des petits façonnages qui demandent un peu plus de patience. Moi, c'est une cuisine que j'aime, la cuisine de la patience et du façonnage, donc ça fait plaisir aussi d'intégrer certaines recettes comme ça, mais c'est un 10% en matière du contenu.

  • Speaker #1

    Ok. Et moi, je me suis toujours demandé comment est-ce qu'on faisait pour créer autant de recettes. Là, il y en a 100.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est énorme.

  • Speaker #0

    Maintenant que je suis à temps plein, ça va vite.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai. Mais tu vois que le processus de création derrière, entre l'écriture de la recette, de faire les tests, et puis après, tu as les photos, tu as tout ça. Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, ça part souvent dans mon calendrier d'une idée. Donc, j'ai noté des inspirations. Ça peut être un ingrédient, ça peut être quelque chose qui me manque. En fait, je regarde sur l'application, j'ai accès aux recherches des gens qui n'ont pas donné de résultat.

  • Speaker #1

    Ok, ah oui,

  • Speaker #0

    donc tu te bases aussi sur ton application.

  • Speaker #1

    Ok, très intéressant.

  • Speaker #0

    Par exemple, si quelqu'un tape un ingrédient et qu'il a zéro résultat, je vais le voir. Et je vais me dire, ok, ça, il faut que je crée autour de ça. Ça peut être la saison, ça peut être un truc que j'ai goûté, ça peut être un truc que j'ai vu à la télé qui m'a inspiré ou qui m'a fait penser à autre chose, etc. Et comme tout le monde, en fait. Et donc, je note. Et après ça, ça peut devenir un sommaire. ça peut devenir pour l'application, pour Instagram, etc. Et à partir de là, soit il y a besoin de tests, beaucoup de recettes ont besoin de tests, évidemment toute la pâtisserie, tout ça, souvent il y a besoin de tests. Après, si c'est un repas one pot pour le soir en 20 minutes, souvent il n'y a pas besoin de tests. C'est juste une nouvelle idée, mais il n'y a pas de technique. Oui,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de choses particulières.

  • Speaker #0

    Donc si c'est un petit mijoté de haricots blancs, etc., je vais juste le filmer la première fois que je le fais. puisque ça ressemble à ce que j'ai l'habitude de faire, mais simplement une nouvelle idée pour varier. Donc ça, je vais filmer directement. Puis sinon, je vais filmer après une phase de test, par exemple. Ça arrive aussi. Et voilà. Et maintenant, on fait aussi des mini-vidéos de chaque étape pour l'application, parce que maintenant, il y a un mode cuisine où à chaque étape, tu peux avoir le mini-geste. Je le fais pour tout maintenant, mais... C'est surtout utile pour les gestes techniques, par exemple les façonnages, quand tu dois expliquer à l'écrit comment il faut plier le truc et tout. C'est toujours pratique d'avoir la petite vidéo.

  • Speaker #1

    Donc ça accompagne encore plus les personnes quand elles font la cuisine. Oui,

  • Speaker #0

    les débutants aussi, ou même tout simplement à l'écrit, ce n'est pas facile. Je pense aussi aux personnes qui ont un trouble de l'attention. On pense beaucoup à eux quand on réfléchit à l'app, etc. Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont un trouble de l'attention. et qui peut être décuplée en cuisine. Même mon mari en cuisine, il a ce problème-là d'oublier un ingrédient, d'oublier quelque chose, etc. D'être un petit peu dépassé par les lignes. Les instructions, oui. Et donc on pense à eux à travers, par exemple, ce mode cuisine où il va y avoir le rappel de l'ingrédient dans une certaine couleur, etc. Très bien. Et pareil pour le livre, j'ai demandé à ce que l'ingrédient... et non pas la quantité, la conversion, ce qu'il y a les conversions avec les mesures en tasses pour les Québécois.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Que l'ingrédient soit en gras pour qu'il ressorte. Parce que justement, si tu vois 120 grammes, entre parenthèses, une tasse et demie de flocons d'avoine, tu peux te perdre un petit peu. Donc, j'ai demandé que flocons d'avoine soient en gras. Et comme ça, on se repère un petit peu mieux dans la liste.

  • Speaker #1

    Ok, d'arriver à... visualiser les ingrédients et après, du coup, tu as les quantités.

  • Speaker #0

    Et qu'ils soient dans l'ordre aussi des étapes.

  • Speaker #1

    Ok. Mais c'est vrai que là, du coup, tu m'as parlé un petit peu, du coup, de comment tu faisais tes recettes, surtout pour l'application, mais là, plus particulièrement sur les recettes du livre. Donc, là, quand t'as dû travailler, quand est-ce que t'as commencé, par exemple, à travailler sur les recettes du livre ?

  • Speaker #0

    J'ai eu un an, en fait, de février 2024 à février 2025, on va dire, pour créer toutes les recettes et les photos. Donc ça me laissait la possibilité de faire avec les saisons. Donc en fait, j'avais fait mon calendrier dans l'ordre des saisons pour être sûre de ne pas louper. J'avais un seul été, donc les figues, les abricots et tout, que ce soit bien au moment où ils sont en magasin, c'est plus facile et puis c'est meilleur en fait. Et ça me permet de mettre dans la peau de l'utilisateur du livre. Et donc ça, ça a fait qu'en fait c'était... Ça ne représentait pas une grosse charge de travail sur mon année. C'était entre un quart et un tiers de ma semaine à peine qui était pris par le livre. Et il y a eu pas mal de tests quand même. Il y a eu même des photos qui ont été faites plusieurs fois parce que je n'étais pas forcément satisfaite de l'ensemble. Parce qu'au début, quand tu commences à faire des photos, ce n'est pas forcément la direction que le livre va prendre encore. Donc, il y a des choses qui ont été refaites cette année, en 2025. Et donc, oui, ça a été un processus très long. mais... Pas stressant du tout, pas trop prenant.

  • Speaker #1

    Comparé au café, si on fait la différence, c'est plus différent.

  • Speaker #0

    Je mesure ma chance d'avoir un emploi du temps aussi flexible.

  • Speaker #1

    Du coup, ça veut dire que dans le livre, on retrouve les quatre saisons en mode pour cuisiner de saison.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai essayé que ça aille pour toute l'année. Après, je trouve qu'il y a peut-être un petit peu plus pour l'automne-hiver, déjà parce qu'il sort en automne, mais aussi parce que c'est un moment de l'année où on a plus de temps en cuisine, les gens cuisinent plus. Et aussi, on peut plus manquer d'inspiration avec les légumes d'hiver. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais dire. C'est plus compliqué que les légumes d'été. Une tomate,

  • Speaker #0

    c'est bon dans tous les cas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ok.

  • Speaker #0

    Donc, je trouve que oui, on a plus besoin. Et puis, de toute façon, je le vois bien avec les statistiques du blog ou de l'app que l'automne-hiver, les gens cuisinent vraiment.

  • Speaker #1

    Ok, mais ça, c'est trop intéressant. Je suis hyper impressionné. Je trouve ça trop bien d'avoir, tu vois, tous ces datas-là qu'après, tu peux du coup adapter, enfin, tu vois, pour faire le livre et tout. Donc tu vois concrètement qu'il y a plus de... personnes qui sont connectées ou quoi, qui regardent les recettes en automne-hiver ?

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui, vraiment plus. Déjà, il y a toute la période de la rentrée pour les recettes rapides, etc., septembre et tout. Après, Noël, c'est très, très important. L'automne aussi, les desserts d'automne et tout ça, ça marche très bien. Noël,

  • Speaker #1

    j'avoue que c'est vrai que...

  • Speaker #0

    Noël, c'est le plus gros trafic de l'année, vraiment le 24 décembre. C'est toujours le record de l'année. Et tout ça, c'est super parce qu'en fait, c'est des gens qui ne sont pas forcément véganes. Mais s'il y a un vegan à leur table, ils vont chercher des recettes. Ils vont chercher comment faire pour faire plaisir à toute la table. Et donc, je trouve que c'est super. Et c'est aussi un moment où on va parler cuisine aussi. Les gens à table vont parler. Ah, c'est quoi cette recette et tout. Et donc, c'est un moment super de convivialité et de cuisine. Et ensuite, il y a janvier. Les gens cuisinent beaucoup en janvier aussi sur l'aspect un petit peu plus diététique, mais un peu plus meal prep. Tu vas se remettre dans une routine.

  • Speaker #1

    Et bonne résolution de l'anier. Oui aussi, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pensé, tu vois, que c'était plutôt genre les galettes, tu vois, les crêpes, tout ça, les trucs un peu... Ah aussi, ouais, la galette frangipane du jour,

  • Speaker #0

    ouais, le mardi gras, tout ça. Ouais, voilà. Mais oui, il y a beaucoup l'organisation de la semaine, mille prêts, tout ça. Et ensuite, mai, juin, il y a énormément d'anniversaires. Donc, beaucoup plus les gâteaux. Beaucoup de gens sont nés en mai, en juillet. Donc, beaucoup sur les gâteaux, ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop intéressant comme donnée. Avant de passer à la dernière partie, est-ce qu'il y a une recette du livre à laquelle tu tiens particulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, plusieurs. J'ai déjà parlé des gyozas. C'est vraiment une recette qui me tient à cœur parce que pour moi, c'est synonyme de ma petite soirée self-care où je vais passer du temps à faire mes petits gyozas à la maison. Ça prend un petit peu plus de temps, mais c'est un plaisir quand on peut. Sinon j'ai remis mon mijoté de haricots blancs à l'orzeau qui est une recette de LAP. Il y en a quelques-unes, il y en a quatre je crois que j'ai remis dans le livre parce que c'est des intemporels que les gens aiment beaucoup. Et donc ça c'est un plat qui plaît aux enfants, qui se fait dans une seule poêle, qui gratinait, enfin c'est super bon tu vois. Et en fait ça fait manger des haricots blancs à des gens qui n'aimaient pas ça. Donc je trouve ça chouette. Et sinon, on peut citer aussi le pain cocotte aux pépites de chocolat. J'adore ça pour le brunch. Un bon pain maison aux pépites de chocolat, je trouve ça excellent. Et puis, ajouter de la boulangerie. Il y a aussi des baguettes, des petits grains, etc. J'aime beaucoup la boulangerie. J'aime beaucoup les pâtes fermentées. Donc, ça me fait plaisir de pouvoir mettre ces recettes-là.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Donc, il y a un peu de tout quand même. Oui, vraiment. Très intéressant. Donc, on arrive à la dernière partie de l'interview. C'est le dernier croc. Tu as... Enfin, j'ai 10 questions. pour toi et tu devrais répondre le plus vite possible. Est-ce que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    C'est parti. L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    La sauce au jain.

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Les raviolis bolognaises.

  • Speaker #1

    Le plat à faire goûter à une personne non vegan ?

  • Speaker #0

    Les raviolis.

  • Speaker #1

    Le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan ? De...

  • Speaker #0

    commencer par les petites choses du quotidien et pas forcément les plats principaux. Genre, quel lait tu prends, quel mayonnaise tu prends, quelle crème tu prends, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, les petits trucs que tu vas mettre et qu'ils vont faire après. Oui. Ok. Quel est ton petit plaisir coupable ?

  • Speaker #0

    Les bonbons.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Les bonbons piquants.

  • Speaker #1

    Tu en trouves... Enfin, c'est assez courant en vegan.

  • Speaker #0

    Il y a surtout les sour patch en Amérique du Nord. Ok. C'est des bonbons piquants qui sont vegan, oui. Accidentellement vegan.

  • Speaker #1

    Ok, oui. Accidentellement. T'as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Je vais être très premier degré, mais perdre mes proches comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Et au contraire, ta plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande fierté ? Je pense mon partenariat avec mon mari, notre travail ensemble, notre complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est vrai que des fois, ça ne fait pas bon ménage, mais là, de travailler avec les personnes... Travailler ensemble, on adore ça.

  • Speaker #0

    c'est trop bien lui il travaille à temps plein aussi en tant que développeur mais on a hâte d'être à temps plein sur Patate & Cognition les deux ok ça serait vraiment bien si tu pouvais recevoir trois personnes à ta table qui inviterais-tu ? ah c'est j'aurais dû réfléchir à ça pardon ou une une au moins une ok à ma table vivant ou mort ou les deux ?

  • Speaker #1

    les deux

  • Speaker #0

    Philippe Conticini Merci. Juste, on pourra parler de pâtisserie végétale ensemble.

  • Speaker #1

    Ça marche. Quelle est la dernière recette que tu as ratée ?

  • Speaker #0

    Les éclairs, la pâte à choux, etc. Parce que j'ai fait tellement de tests, j'ai tout essayé.

  • Speaker #1

    Combien de tests tu as fait ?

  • Speaker #0

    Je pense une douzaine, on va dire. Donc certains qui étaient par deux, deux types de cuisson avec la même pâte, par exemple. mais oui je pense une douzaine en termes de type de cuisson et d'ingrédients et enfin qu'aimerais-tu que les gens retiennent de notre échange ? je pense que c'est des convaincus qui vont écouter ton podcast oui c'est possible la plupart mais sinon que la cuisine végétale c'est bon c'est gourmand c'est convivial évidemment ok encore

  • Speaker #1

    merci à toi pour cet échange si on veut se procurer ton livre ou l'offrir oui Merci. un autre proche pour Noël effectivement c'est un beau cadeau où est-il dispo ?

  • Speaker #0

    normalement dans toutes les librairies en France, Belgique, Suisse, Québec donc s'ils l'ont pas on peut aussi le commander dans toutes les librairies mais en ce moment je le vois partout pour l'instant je suis pas tombée sur une librairie qui ne l'avait pas je crois après c'est parce qu'on est à la sortie on enregistre le 18 octobre l'épisode

  • Speaker #1

    sortira un petit peu plus tard donc chercher dans vos librairies mais normalement il va rester quelques mois un peu partout ok ça marche Merci. Et enfin, si on veut suivre tes aventures ou tes recettes, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Principalement Instagram, Patates et Cornichons, mais sur tous les réseaux, TikTok, YouTube, Facebook.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu fais des vidéos, on n'en a pas parlé, mais aussi des vidéos un peu plus longues sur YouTube.

  • Speaker #0

    Oui, une fois toutes les deux semaines, donc un peu moins, c'est très prenant, mais j'aime bien apporter des sujets en plus en longueur. En fait, on me l'a dit après une démo culinaire que j'avais faite. On m'a écrit... T'as l'air sympa.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est positif ou comment tu dois le prendre le commentaire ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est positif et c'est vrai que je me suis dit, en fait via Instagram, les gens ne te connaissent jamais. Bien sûr. C'est vrai, moi je fais des reels recettes avec une voix off et je poste des stories, mais les gens ne me connaissent pas. Donc je trouve qu'aborder des sujets plus longs, j'ai pu aussi aborder l'alimentation anti-inflammatoire par exemple, parce que j'ai de l'endométriose, donc une maladie inflammatoire. donc c'est de pouvoir dire les choses en détail et de pas faire trop d'abstraction surtout quand on parle de nutrition on veut en même temps rester simple mais en même temps on veut pas trop vulgariser et enlever plein d'infos donc je trouve que c'est bien d'avoir un format long c'est hyper complexe donc en fait tu peux pas trop c'est difficile de synthétiser et d'avoir juste 30 secondes ok

  • Speaker #1

    bah écoute merci beaucoup merci à toi et à bientôt oui à bientôt merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes et c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. À bientôt !

Description

On croit souvent que la cuisine végétale est compliquée, demande du temps ou des ingrédients spécifiques...

Et si, en fait, on pouvait cuisiner végane comme on cuisine tous les jours : facilement et avec plaisir ?


Dans cet épisode, j’accueille Éline Bonnin, cheffe, créatrice du blog Patate & Cornichon, et autrice du nouveau livre La Table d’Éline.


On revient ensemble sur son parcours : de ses études de cuisine en France à son immigration au Québec, de l’ouverture de son café-pâtisserie Muscade à sa volonté de retrouver un rythme de vie plus lent...

Éline raconte comment elle est revenue à l’essentiel : prendre du plaisir à cuisiner et partager sa passion.


Au programme :

- Comment elle a découvert l’antispécisme et sa transition rapide vers le véganisme

- Pourquoi elle a créé Patate & Cornichon

- Son arrivée au Québec et les différences avec la France

- L’ouverture et l’évolution de Muscade, son café-pâtisserie

- Comment gérer une boutique qui grandit (trop) vite – et pourquoi elle a choisi de revendre

- Son retour à la création de contenu

- Comment elle a conçu son nouveau livre La Table d’Éline : recettes, inspirations, processus


Un épisode plein de douceur qui montre qu’on peut changer de direction sans perdre ce qui nous anime 🍂



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⚡️ Profite de -5% sur ta commande Koro avec le code CLUBVG : https://www.koro.fr/

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Merci à Éline pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram et sur son blog.


📚 Son nouveau livre : La Table d'Éline

📱 Son application pour découvrir la cuisine végétale



Épisode complémentaire : Les défis d'une épicerie végane en France (avec Cora @la.freeglaneuse)


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📅 Épisode tourné en octobre 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


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Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. A travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu es à la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je suis à Nantes avec Hélène, que tu connais sûrement grâce à son blog Patates et Cornichons. Elle est chef, autrice et surtout passionnée de cuisine végétale. Eline vit au Québec, mais elle est de passage en France à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, La Table d'Eline. Dans cet épisode, elle vient nous parler de ce nouveau projet, mais aussi de son parcours, comment elle est passée de son blog à l'ouverture d'un café-pâtisserie au Québec, avant de se consacrer pleinement à la création de contenu qui inspire une large communauté. Salut Eline, je te souhaite la bienvenue dans le Club BG.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, je suis honorée d'être là.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je suis très contente d'être de retour brièvement en France, ça fait très longtemps, donc c'est chouette.

  • Speaker #0

    Du coup, ça faisait combien de temps que tu n'étais pas revenue en France ?

  • Speaker #1

    En France, je suis passée quelques fois, quelques jours, par-ci, par-là, mais pour de malheureux événements parfois dans ma famille. Mais en tout cas, à Nantes, chez mes parents, ça faisait plus de 5 ans que je n'étais pas venue.

  • Speaker #0

    Ok, donc un peu retour aux sources. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment, oui.

  • Speaker #0

    Donc, comme je le disais, tu vis maintenant au Québec, mais tu es née en France et as vécu la majorité de ta vie en France. Et je voulais savoir quel était ton rapport à l'alimentation durant l'enfance. et scoop Tu vois, la viande avait une place importante dans la famille, etc.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Je pense que comme la plupart des gens, on a grandi quand même avec de la viande à table. Après, moi, j'étais une enfant très difficile. J'aimais rien. J'aimais surtout pas les viandes considérées pour enfants comme le jambon blanc, le cordon bleu, etc. Ça me dégoûtait. Donc, assez rapidement, j'ai commencé à apprendre la cuisine aussi pour me l'approprier. Et donc vers 12-13 ans, j'ai commencé à être vraiment passionnée de cuisine parce que je voyais que grâce à ça, je pouvais manger quelque chose que j'aimais. Et étant très difficile, ça m'aidait à apprécier le moment du repas et à ne pas angoisser à l'idée de ce qu'on allait manger. Donc ça, ça a été aussi via plus la pâtisserie, etc. Voir qu'on pouvait transformer un sac de farine dans le gâteau de notre choix, je trouvais ça incroyable. Et pour ce qui est de la viande, oui, assez rapidement, j'ai commencé à apprécier beaucoup les produits plus nobles, à être passionnée de produits du terroir, etc. Et j'ai aussi en partie étudié à Toulouse, donc le canard gras, etc. Donc oui, oui, la viande avait une grande place. Mon plat préféré, c'était le tartare de bœuf, alors tu vois.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. On part de loin. Effectivement. Mais du coup, c'est intéressant parce que tu n'aimais pas grand-chose, mais pour autant, tu t'es quand même intéressée beaucoup à la cuisine. C'est assez un peu paradoxal, tu vois. On pourrait penser que du coup, bon, ok, j'aime pas tout ça, donc je vais faire, enfin, tu vois. On va trouver une autre passion plutôt que la cuisine. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que c'est parce que ça m'angoissait quasiment le moment du repas. Donc, je pense que c'était une façon d'aimer et puis de m'approprier ce moment et de faire les choses à ma manière pour être sûre d'aimer le repas.

  • Speaker #0

    Ok. Écoute, c'est une bonne façon de prendre les choses en main, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    On n'est jamais mieux sauvé que par soi-même.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, tu l'as peut-être mentionné brièvement. Enfin, tu as fait tes études à Toulouse.

  • Speaker #1

    À Nantes et à Toulouse, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Des études de cuisine. oui exactement l'école hôtelière et qu'est-ce que tu as appris là-bas, qu'est-ce qu'on apprend du coup c'était il y a quand même non mais je veux dire c'était pas là récemment il y a 15 ans j'imagine que ça a peut-être évolué aussi toi qu'est-ce que tu avais appris à l'époque très traditionnel honnêtement la

  • Speaker #1

    cuisine française en fait on ne part pas de la France on ne visite pas d'autres cuisines et en fait un manuel de cuisine française c'est très Merci. pauvre en quantité d'ingrédients et en quantité de types de techniques. En fait, on reste sur même pas une dizaine de légumes, par exemple, quelques types de cuisson des viandes, des sauces, évidemment. Et puis, on n'aborde pas du tout, par exemple, la fermentation ou des techniques plus poussées de cuisine. Et en pâtisserie, c'est pareil. On va aborder la tarte aux pommes, la bourdaloue et la crème au caramel. Mais c'est assez pauvre en termes de diversité. et de représentation d'autres cultures surtout. Après, on peut dire que c'est normal, on est en France. Mais je pense que quand on arrive dans le milieu professionnel, on est autodidacte de fait parce qu'on ne connaît pas autre chose. Et aujourd'hui, les chefs et la plupart des restaurants qui se veulent au diam, vont utiliser des ingrédients qui viennent... d'autres cuisines, vont travailler, je sais pas, le miso, etc. Et en fait, si tu sors de l'école hôtelière, à ce moment-là, tu te retrouves à être autodidacte, finalement, à apprendre des choses par toi-même, alors que t'es censé avoir étudié pour ça. Donc c'est juste dommage que ça manque de diversité, mais je pense que c'est un milieu qui met un point d'honneur à respecter les traditions.

  • Speaker #0

    Peut-être que ça a évolué depuis ?

  • Speaker #1

    Oui, peut-être, ouais.

  • Speaker #0

    Il y a quelques années, j'avais fait une interview, et bon, pareil, la personne, ça faisait... aussi quelques années qu'elle avait fait ça, mais pareil, c'était un peu toujours la même chose, qu'en fait, ça n'a pas trop évolué, on n'apprend pas les protéines végétales, par exemple, alors que... Je ne sais pas, est-ce que les légumineuses étaient mises en avant ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, peut-être que dans un manuel, il y a bien une page sur les lentilles, mais dans une année, même dans les cinq ans que j'ai fait, on ne fait pas tout le manuel. Donc je pense qu'on a sauté cette page.

  • Speaker #0

    Mais du coup, on ne s'ennuie pas. Tu m'as dit qu'on a les mêmes dix légumes, les mêmes techniques.

  • Speaker #1

    Après, l'école hôtelière, c'est assez peu de cuisine. On aborde plein d'autres matières puisqu'il y a toute la partie hébergement, service, technique de restaurant. Le service. Oui, voilà. Et puis à l'ancienne, ça a des choses qui ne sont plus faites, mais faire la crêpe suzière devant le client, etc. C'est vrai que ça ne se fait plus trop. La découpe de poisson devant le client, etc. Mais aussi toute la partie générale, on apprend l'économie, on apprend la gestion d'entreprise, le marketing, la bureautique, mais aussi l'anglais, l'histoire-géo, la géographie touristique, etc.

  • Speaker #0

    Oui donc c'est quand même assez complet, voilà, ça n'est pas centré juste sur la cuisine. Non,

  • Speaker #1

    la cuisine ça représente à peu près deux grosses demi-journées par semaine, tu vois. C'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est une matière importante, mais ce n'est pas tout ce qu'on fait de la semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, tu as obtenu quel diplôme à la fin ?

  • Speaker #1

    Donc un BTS, hôtel-restauration, donc option culinaire. Donc là, dans la dernière année, il y a plus de cuisine et plus on est invité à créer à partir d'un panier d'ingrédients, à créer quelque chose et on va être évalué là-dessus. Mais c'est vraiment juste dans la dernière année. Et donc à la suite de ça, j'ai commencé ma courte carrière dans La restauration traditionnelle, beaucoup en pâtisserie en fait. Je n'ai pas étudié spécifiquement la pâtisserie, même quasiment pas. Mais je pense que le fait d'être une femme en restaurant, quand j'arrivais dans un établissement, si on ne savait pas trop quel poste avait besoin, on allait de fait me mettre en pâtisserie. Donc ça, je pense que c'est un biais sur la pâtisserie, le côté délicat. Ouais,

  • Speaker #0

    de raffiner, ok. Pas travailler la viande. Non,

  • Speaker #1

    ben voilà. C'était pas forcément ce qui me passionnait le plus. Je pense que j'aurais à ce moment-là voulu vraiment être plus en cuisine. Mais j'ai appris cette passion-là un peu par dépit. Mais finalement, ça m'a énormément passionnée. Ça reste mon premier amour et j'aime énormément la pâtisserie.

  • Speaker #0

    Comme quoi, le hasard des fois, ou plutôt les stéréotypes, on va dire, font bien les choses pour toi. Parce que du coup, après, tu t'es pris d'amour, on va dire, pour la pâtisserie. Oui,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, combien de temps ça a duré de la fin de tes études, avant le déclic ?

  • Speaker #1

    Je dirais moins d'un an.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça a été très rapide. Et du coup, est-ce que tu peux nous expliquer ce déclic ?

  • Speaker #1

    En fait, ça a été à travers une rencontre. J'ai rencontré mon conjoint qui est végane. Alors, on n'était pas du tout en couple, etc. J'ai déjà vu un article d'une journaliste qui disait « devenu végane par amour » . Non, je pense que c'est très réducteur. de dire ça.

  • Speaker #0

    Du coup, il était déjà vegan ?

  • Speaker #1

    Oui, depuis plusieurs années, depuis 3-4 ans. Mon mari était déjà vegan depuis la fin de l'adolescence, début de l'âge adulte, on va dire. Et en fait, ça m'a intriguée. Donc, on était collègues de travail. Et il ne parlait pas, je ne pense pas qu'il voulait essayer de convaincre, parce qu'il était plongeur dans un restaurant traditionnel. Voilà, tu n'as pas envie de te faire remarquer. Il était là pour payer ses études de philo et voilà. Donc non, il n'en parlait pas spécialement, mais ça m'a intriguée en fait. Pourquoi des gens se priveraient en fait ? Et il y a eu aussi le côté un petit peu défi technique en pâtisserie, que je trouvais intéressant. Et puis j'ai souhaité lire sur le sujet. Et c'est à ce moment-là qu'est sorti, enfin juste avant, est sorti le livre de Martin Gibert, « Voir son steak comme un animal mort » . J'en parle tout le temps quand on me pose cette question parce que ça a été pour moi un déclic. Donc oui, ça a été assez rapide. En fait, c'est une approche qui me ressemble, puisque Martin Gilbert dit dès le départ qu'il n'est pas spécialement sensible aux animaux. Moi, je n'ai pas grandi avec des animaux, je ne suis pas la meilleure amie des animaux. Et en fait, cette approche très rationnelle, elle me correspond. Après, ce n'est pas pour tout le monde pareil. Il y a des gens, ça va être plutôt le... L'aspect émotionnel, ça va être un documentaire avec des images choquantes, ça va être plein de choses, ça va être l'écologie, etc. Il y a plein de raisons en fait, mais moi c'était plus « Ah d'accord, c'est cruel, je ne savais pas » et « Ah d'accord, on n'en a pas besoin, je ne savais pas tellement » Je ne m'étais pas posé la question.

  • Speaker #0

    En fait, c'est là que tu as un petit peu découvert, c'est peut-être un peu inconsciemment, mais tu vois que tu as été un petit peu confrontée.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je pense que j'ai quand même déjà eu une sensibilité, mes films préférés quand j'étais petite, c'était Babe et Sauver Willy. Donc il y a un thème.

  • Speaker #0

    Effectivement, il y a quand même des petits indices que vous pouvez laisser passer. Du coup, tu as écrit sur ton blog que c'est là où tu as découvert l'antispécisme. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est la notion que les espèces ne sont pas hiérarchisées. Souvent, je préfère parler des animaux non humains entre eux parce que je trouve que ça n'a pas de sens de... De comparer l'humain, enfin voilà, c'est ok d'avoir plus d'empathie pour un humain éventuellement. Je sais qu'il y a des gens, ce n'est pas le cas, mais je trouve ça assez normal d'avoir parfois plus d'empathie pour notre espèce. Mais en tout cas, au niveau des espèces non humaines, c'est l'idée de ne pas mettre de hiérarchie, qu'on met inconsciemment dans nos têtes depuis le plus jeune âge, puisqu'on va mettre dans une certaine catégorie, par exemple, les chiens et les Ausha. Dans une catégorie très noble, par exemple l'ours polaire ou la baleine bleue. Et puis dans une catégorie d'élevage, le poulet, la vache, le cochon, etc. Et donc tout ce côté, par exemple, des animaux en voie d'extinction qui vont être des emblèmes de la protection animale. Puis les chiens et les Ausha qui vont être aussi une emblème pour la SPA, etc. Des associations qui sont très soutenues par le grand public. et donc cette... Dix grosses différences, dissonances avec le fait d'acheter du poulet sans se préoccuper de savoir si c'est un individu qui a ses propres intérêts à vivre, qui a ses propres liens sociaux, qui a peut-être des amis. On va prêter des amitiés à Ausha, évidemment, parce qu'on le voit que Ausha ont une affection en particulier avec un autre et pas avec celui-là. Et bien un dindon, c'est pareil. Et en fait, de choisir d'ignorer ça, ça fait partie du spécisme.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que c'est assez... là quand tu l'expliques et tout, on prend conscience que c'est vrai en fait tu vois il y a des personnes par exemple qui vont adhérer à des assos pour comme tu disais protéger les animaux en voie d'extinction mais qui à côté vont acheter leur viande au supermarché et que du coup en fait je pense que c'est toute l'éducation et tout qui fait que dès le plus jeune âge on nous a dit que ça ça se mange. En parlant des animaux, bien sûr, cet animau se mange, celui-là non, celui-là tu dois le respecter, celui-là ça peut être ton ami à la maison. C'est vrai que c'est un peu bizarre comme rapport.

  • Speaker #1

    Même les associations ont intégré ça. Par exemple, pendant hyper longtemps, les associations comme Greenpeace ne voulaient pas parler de véganisme parce que ça faisait peut-être fuir des dons. Et donc on se met à leur place et on peut comprendre qu'ils ont besoin des dons. Mais maintenant, ça commence parce que je pense qu'ignorer... aussi les émissions de gaz à effet de serre de l'élevage, c'est un petit peu gênant. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est une assaut pour l'environnement et tu omets un gros secteur parce que tu ne veux pas, tu parlais des dons, mais aussi peut-être les grosses entreprises, les mécènes qui vont donner derrière. C'est un peu biaisé du coup.

  • Speaker #1

    Oui, ça devient gênant même d'ignorer l'éléphant dans la pièce.

  • Speaker #0

    Très bonne métaphore. Et du coup, quelles ont été les étapes clés de ta transition ? D'après ce que j'ai compris, c'était assez rapide.

  • Speaker #1

    Oui, quand même rapide. Donc, j'ai découvert ça en début d'année 2015. Déjà, j'ai créé Patate et Corniche directement. Je pense que j'étais quasiment même pas mégane au moment où j'ai créé le blog. Ok,

  • Speaker #0

    alors tu sautes, vas-y, continue, on reviendra sur cette étape-là de la création du blog.

  • Speaker #1

    Donc en fait, je suis devenue végane en même temps que je commençais à m'épanouir dans la cuisine végétale, parce que je trouvais qu'il y avait un manque dans les recettes. Et donc j'avais envie de travailler là-dedans, j'avais envie de proposer ça. Et donc j'ai démissionné et j'ai commencé à enseigner la cuisine végétale alors que je venais juste de commencer, mais avec des bases évidemment.

  • Speaker #0

    Donc tu travaillais dans la cuisine traditionnelle, tu découvres l'antispécisme, tu te dis ah ok, grosse révélation. Du coup tu deviens vegan presque très rapidement. Oui,

  • Speaker #1

    dans le mois ou deux.

  • Speaker #0

    Très rapide du coup, et tu dis ok, du coup tu ne connaissais pas grand chose, comme tu m'as dit, tes études et tout, c'était pas du tout centré, tu n'avais aucune technique, etc. Donc tu t'es formée sur le tas vraiment très rapidement pour après l'enseigner ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que j'avais quand même des bases dans le sens où on sait comment organiser sa cuisine, comment cuire les aliments, etc. Comment développer les saveurs aussi. Et puis j'avais toujours eu ce côté autodidacte, je cherchais par moi-même. J'ai été beaucoup soutenue par mes parents aussi. Donc dès l'adolescence, ils allaient m'emmener au marché, ils allaient m'emmener tester plein de choses dans des restaurants, etc. Ou acheter des épices particulières, etc. Donc j'ai toujours eu ce côté à découvrir par moi-même. Donc je pense que ça a contribué à... à ce changement de vie brutale parce que aussi j'étais en début de carrière donc c'était facile Oui,

  • Speaker #0

    t'avais pas des années derrière toi Bah oui voilà,

  • Speaker #1

    j'avais pas beaucoup d'attaches donc c'est plus facile pour moi de démissionner que quelqu'un qui est depuis 10 ans dans un établissement quoi c'est sûr mais oui ça s'est fait quand même rapidement et donc oui enseigner la cuisine végétale je pense que oui j'avais moins de choses à dire qu'aujourd'hui par exemple mais C'était pour des amateurs chez eux. Et en fait, ils étaient contents d'apprendre comment cuisiner chez eux.

  • Speaker #0

    Et puis aussi, peut-être que toi, ça t'a permis aussi d'apprendre en même temps. Oui. Quand tu enseignes.

  • Speaker #1

    Quand je développais un cours, par exemple, sur des thématiques comme les ravioles ou les pizzas, etc. J'allais le bosser en amont. Et en fait, c'était ça mon expérimentation.

  • Speaker #0

    C'était une bonne manière d'apprendre aussi en même temps. Ma question n'était peut-être pas très juste tout à l'heure. Parce que j'ai dit oui, apprendre la cuisine des Ausha, comme si c'était hyper compliqué et tout. Alors que finalement, tu l'as dit. Enfin voilà c'est... Oui, ça reste le même background. Oui, c'est très simple.

  • Speaker #1

    Mais j'étais quand même en début de carrière. Donc, c'est vrai que, par exemple, je ne connaissais pas encore bien les pâtes levées, les fermentations, le levain, etc. C'est une chose qui me passionne aujourd'hui, que je ne maîtrisais pas il y a dix ans. C'est normal. Mais oui, on avance, on progresse. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu dirais que tu as rencontré des obstacles dans cette transition ? Ou est-ce que c'était vraiment… ?

  • Speaker #1

    Je pense que mon métier d'origine, c'était un obstacle, on va dire, dans le sens où c'était quand même un petit deuil. parce que quand ça fait 7 mois que tu as eu ton diplôme et que tu démissionnes la carrière que tu avais imaginée, c'est un petit deuil aussi pour la simplicité à la base parce que faire une pâte à choux avec des œufs, c'est extrêmement facile. Ça m'a pris 10 ans, enfin pas à temps plein, mais on and off, ça m'a pris 10 ans à arriver à ma recette de pâte à choux vegan parce que je manquais de temps aussi pour développer. Mais en tout cas, Voilà. C'est pas la même simplicité. Quand on est par exemple en pâtisserie traditionnelle, beaucoup de pâtissiers utilisent les recettes des grands pâtissiers. Cyril Lignac ou Conticini publient des recettes, Pierre Aramé publie des recettes, etc. Donc beaucoup de pâtissiers font le crémeux citron de Cyril Lignac. C'est très facile.

  • Speaker #0

    Oui voilà, t'as pas besoin de te prendre la tête, ok comment je vais faire mon truc, je vais juste aller regarder la recette.

  • Speaker #1

    Oui en fait on ne crée pas vraiment, enfin on va créer un dessert, on va créer autour de ces éléments là. avec la saison avec l'inspiration etc je dis pas qu'il n'y a pas de travail autour mais il n'y a pas forcément le travail de développer le coeur de la recette après je veux dire je sais pas je m'y connais vraiment pas du tout mais je me dis une pâte à choux c'est une pâte à choux oui on va pas la réinventer voilà tu vois tu peux pas alors que tu vois en pâte à choux végétale comme on est un petit peu au balbutiement bah il y a plusieurs recettes qui existent et tu vois elles ont toutes des petites différences donc on m'a dit parce que Quand j'ai commencé à... publié ma recette de pâte à choux. On m'a rapporté un petit peu ce que les autres faisaient. Par exemple, Bérénice Lecomte met un point d'honneur à utiliser de la levure chimique sans phosphate. C'est quelque chose qu'elle a dû trouver avec ses tests comme quoi le phosphate retardait le gonflement dans sa recette. Moi, dans ma recette, je n'ai pas l'impression que ça ait d'importance. Pareil pour la chaleur tournante. Moi, c'est chaleur statique. Il y a toutes les petites différences et on voit qu'en fait, une pâte à choux, ce n'est pas une pâte à choux, alors que En animal, c'est extrêmement facile, il n'y a pas de difficulté particulière.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est ça qui est fort. J'imagine que c'est ça aussi qui est un peu intéressant et challengeant. Tu dis, OK, j'ai encore plein de choses à apprendre, des nouvelles, comme tu dis, des choses qu'on ne connaît pas encore. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super excitant que d'autres chefs travaillent sur les mêmes choses en même temps. Il y a aussi Linda Vongdara en pâtisserie végétale qui passe énormément de temps à développer des recettes. Donc, oui, de voir toute cette effervescence et puis que les gens se partagent en fait là où ils en arrivent. comme Il y a dix ans, il y a eu le blog Révolution Végétale qui a trouvé l'aquafaba, on va dire, qui a découvert le substitut de blanc d'œuf avec le jus de pois chiches. C'est incroyable et maintenant, c'est considéré comme normal. Même les omnivores connaissent ça. On me dit souvent, moi, j'ai fait une mousse au chocolat avec du jus de pois chiches. Donc, c'est rigolo. C'est formidable de voir toute cette créativité.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce que tu es... proches ont réagi quand t'es devenue vegan ?

  • Speaker #1

    Je pense, alors on me l'a pas dit, mais je pense qu'il y avait une partie qui pensait que c'était par amour, comme dirait cette journaliste. Parce qu'ensuite, on a créé le blog ensemble avec Kevin. Lui, il y avait déjà pensé, mais il avait pas forcément le background en cuisine. Donc oui, pour un blog de cuisine,

  • Speaker #0

    c'est compliqué. Il voulait faire un blog cuisine vegan ?

  • Speaker #1

    Oui. depuis longtemps il n'est pas trop cuisine du coup ? non c'est vrai que c'est un peu il faut prendre plaisir à le faire sinon c'est dommage il cuisinait mais c'est vrai qu'il n'avait pas les bases parce qu'il n'avait pas grandi dans une famille qui cuisine spécialement donc ici dans ma famille tout le monde cuisine très très bien Donc il y avait toujours eu quelqu'un en cuisine qui sait vraiment cuisiner quoi. Donc ça c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ok oui donc... Donc la réaction des proches,

  • Speaker #1

    je pense que ça a été un petit peu perçu comme ça au départ et ensuite il y a eu une phase de questions un peu. Par exemple avec ma sœur, même avant que je sois végane, on en parlait beaucoup, on se questionnait les arguments classiques que les gens ont. Oui, mais l'emprunt historique, manger de la... Oui,

  • Speaker #0

    ça va, c'était il y a 10 ans, ça va, c'est... Voilà, exactement,

  • Speaker #1

    les protéines, je ne sais quoi. L'aspect nutrition, je n'avais pas trop ce problème, parce que comme j'avais étudié la nutrition, c'était assez facile, enfin, je savais en fait qu'on pouvait trouver les nutriments dans le végétal, donc ça, ce n'était pas une inquiétude. Mais oui, on en parlait beaucoup avec ma sœur, et elle est devenue végane en même temps, en fait, parce qu'on a un peu le même fonctionnement. Une fois qu'on arrive à court d'arguments... Ok. Ok, vas-y, bon. C'est ça. Et puis, mes parents, ça a mis beaucoup plus de temps. Je pense qu'il y a un petit deuil quand même, comme je disais, de la simplicité aussi pour aller au restaurant, pour sortir, pour voyager, pour être en famille.

  • Speaker #0

    Tout ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans les magasins ? C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    toute cette simplicité-là, maintenant, elle est un petit peu en train de revenir. En fait, plus on a des alternatives dans le commerce et des restaurants, plus on retrouve de la simplicité dans le quotidien. Et donc aujourd'hui, mes parents sont quasiment vegan, ils vont manger végétalien quasiment tout le temps. À la limite, il va y avoir une madeleine avec des œufs quelque part, tu vois, mais bon, à l'extérieur ou peu importe. Mais vraiment, ils mangent végétalien à 99%.

  • Speaker #0

    Ok, je n'attendais pas tant, tu vois, quand je lui ai demandé comment ils avaient réagi, mais du coup, bon, ça a fait son chemin et tout. et c'est pas pas toujours, pas souvent même j'ai envie de dire que les parents tu vois ce... C'est qu'ils ont été curieux,

  • Speaker #1

    ils ont posé des questions. Oui, je pense que c'est très plaisant. Je pense que mes parents, ils apprennent de leurs enfants. Si on a quelque chose à dire, si on a une opinion, on est adulte et en fait, ils apprennent de nous. Et il n'y a pas de hiérarchie. Il y a certaines familles où tu es l'enfant, donc tu as tort un peu. Donc non, ça, c'est très agréable de pouvoir avoir cet échange-là. Et puis, je pense qu'il y a l'aspect santé aussi qui a pu jouer. le cholestérol, des petites choses comme ça, c'est sûr qu'en mangeant végétal, tu te retrouves à améliorer ta santé. Ils ont entre 60 et 66, les deux. Donc voilà, c'est pour aussi la santé. Puis l'écologie, ça a toujours été une cause très importante chez nous. Donc je pense que ça les rejoignait beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, les trois, on prend tout. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, on est une petite famille de Suisses véganes avec le copain de ma sœur. Trop bien. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Les repas de famille doivent être beaucoup plus tranquilles.

  • Speaker #1

    Il n'y a aucune question. mais voilà Si on part en vacances ensemble, c'est hyper simple, en fait. Donc, ça, c'est trop sympa, ouais.

  • Speaker #0

    Ben, écoute, trop bien.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Une belle famille, du coup. Ça doit être chouette. Comme tu dis, les moments et tout, t'as pas de... Du coup, bon, c'est quand même la famille restreinte, mais je veux dire, les questions du tonton, tu sais, les trucs un peu comme ça, mais bon. Ok, ben, écoute, trop bien. Et du coup, je veux qu'on revienne. Donc, tu m'as dit que t'avais créé le blog dès le début.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben, en fait, je pense qu'on trouvait... qu'il y avait un manque sur la cuisine gourmande à cette époque-là. Aujourd'hui, je ne dirais pas ça. Aujourd'hui, on a bien compris que la cuisine végane pouvait être gourmande. Mais à l'époque, c'était toujours un petit peu plus diététique, un petit peu aussi... Il fallait forcément que ce soit bio. Toujours la mention que l'ingrédient devait être bio. Ça ne change rien à la recette. Tu fais tes choix de consommateur de ton côté. Donc, c'était peut-être un petit peu plus élitiste. Et oui, par exemple, je me souviens, mais c'est des personnes qui ont ouvert la voie, comme Auvers avec Lénie, Mel Pigut, Marie Laforêt, etc. Vraiment des personnes qui ont ouvert la voie aussi dans l'édition de livres. Mais je ne trouvais pas forcément exactement... Alors, j'aimais beaucoup leurs recettes, mais je ne trouvais pas forcément ma vision. Donc, je pense qu'on avait envie d'ajouter une vision. À cette époque-là, on faisait vraiment de la cuisine pour casser les codes. Donc un petit peu fast food, burgers, très gourmand, très convivial, gâteaux, desserts, etc. Et après ça, j'ai complété avec la cuisine du quotidien. Donc de tout, des repas pour les soirs de la semaine, des repas qui plaisent aux enfants, des repas rapides, des one pot, etc. Et puis l'aspect pâtisserie qui a toujours continué, la boulangerie, etc. Mais aussi les recettes du quotidien. Au départ, ce n'était pas trop ça que je faisais. J'avais l'impression que pour mériter une recette, il fallait forcément que ce soit complexe. Et en fait, non. En fait, les gens cherchent une recette en 20 minutes pour le soir.

  • Speaker #0

    C'est vrai que si c'est trop complexe, justement, on va dire non. Donc maintenant,

  • Speaker #1

    la cuisine que je fais principalement, c'est en 20 minutes pour le soir même, etc. Avec les ingrédients qu'on a déjà chez nous, etc.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu dirais que ton objectif, c'était vraiment de montrer que c'était gourmand et de casser un petit peu ce que tu voyais à l'époque de trop healthy, trop tout ça. Oui. et d'apporter quelque chose de facile. Et après, tu t'es tournée aussi vers le rapide, entre guillemets, bien sûr, en mode on va éviter de faire des choses trop complexes. Oui,

  • Speaker #1

    accessible et aussi ingrédients de grande surface. Ça, c'était dès le départ, on voulait vraiment que ça, des ingrédients de grande surface. Donc ça, ça a évolué parce qu'on trouve plus de choses aujourd'hui. Par exemple, aujourd'hui, on trouve du tofu en grande surface. Il y a 10 ans, il n'y avait que le biorgue horrible. Donc, ce n'était pas ça qu'on mettait en avant. Je ne faisais pas de recette de tofu du tout pendant les premières années. Ah oui ? Ouais, non.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc c'était en mode vraiment, il n'y a pas de tofu dans les grandes surfaces, donc je ne remets pas dans mes recettes.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Pareil avec l'agar-agar, la fécule de tapioca, etc.

  • Speaker #0

    Pas grand-chose, si je me dis.

  • Speaker #1

    Ben, on composait avec, quoi.

  • Speaker #0

    À part les légumineuses, je vois, même le gluten de blé, je ne suis même pas sûr qu'il y en avait dans les grandes surfaces. Non, non, pas du tout. Pas de seitan non plus. Non,

  • Speaker #1

    je ne faisais pas de seitan, non. Donc c'était plus autour des légumineuses, des légumes eux-mêmes, les noix, les céréales, etc. et Et après ça, ça s'est diversifié dans les épiceries. Puis nous, on a immigré au Québec. Et donc là, tout de suite, ça s'est diversifié dans les épiceries parce que c'était le Québec. Et donc là, on a intégré plus d'ingrédients différents dans les recettes. Mais l'objectif, ça a toujours été d'être accessible, d'être inclusif aussi. Les gens qui vivaient à la campagne, etc.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Patate et cornichons.

  • Speaker #1

    Pour rien, il n'y a pas d'histoire, je suis désolée. Ah mince,

  • Speaker #0

    tu n'as pas une belle story à me raconter derrière.

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on se dit qu'il faut qu'on en invente une, qu'on invente un stock-telling, c'est pas possible. Mais non, la vraie histoire, c'est qu'on ne trouvait pas pendant des semaines et un jour Kevin a dit patate et cornichons. J'ai dit ouais ok, c'est bon, on prend ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc vraiment comme ça, au pif.

  • Speaker #1

    Ouais, non j'ai pas d'histoire. Il y avait des gens qui pensaient que c'était nos surnoms. Alors pas du tout, on s'appelle pas Patate et Cornichon.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas. Du coup, tu l'as mentionné quand vous êtes arrivée au Québec, c'était un peu wow.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ça a fait partie des raisons aussi. En fait, moi, j'avais toujours eu le projet d'immigrer au Québec, mais quand on est venue au Québec un peu en repérage avant d'immigrer, là, on s'est rendu compte de la facilité à être végane. à Montréal surtout et donc là ça nous a convaincu au niveau des épiceries, des restaurants etc et aussi les opportunités d'emploi pour moi pour enfin être employée dans un établissement vegan t'avais cherché du coup ça en France ? bah en fait à Lyon oui un petit peu donc à ce moment là on vivait à Lyon j'avais passé un entretien dans un truc un peu végé mais finalement il y avait du saumon et tout Enfin bon, tu vois quoi. le poisson c'est pas de la viande en fait c'est juste ça me déprimait un peu à un moment j'avais même commencé à être serveuse dans un café parce que c'était pas vegan non plus mais j'étais moins en contact sauf qu'en fait mon métier, ma passion c'est la cuisine donc j'étais triste de devoir mettre ça de côté et j'avais pas de revenus sur le blog pendant des années, des années j'ai pas eu de revenus quoi. Donc, il fallait bien que j'aie un travail. Et donc, à Montréal, j'ai pu travailler dans un restaurant 100% vegan dès le début. Donc, ça, ça a été bien. Ok,

  • Speaker #0

    donc trop bien. Donc, déjà à l'époque, il y avait... immense différence entre la france et le canada du coup maintenant ça s'est réduit un peu je dirais ça dépend en france en fait c'est très différent même dans les magasins apparemment le même carrefour ou leclerc ou je sais pas quoi de telles villes est complètement différent de celui de paris par exemple ou celui d'une grande ville et donc ça on n'a pas trop ce problème au québec un magasin est semblable partout il y aura à peu près les mêmes produits il y aura des saucisses vegan même perdu dans le grand nord quoi Ça c'est bien ça. Peut-être plus cher, mais en tout cas, voilà. Mais oui, ça c'est assez étonnant. Et donc il y avait une plus grande différence, je pense, à l'époque, notamment dans les restaurants. On a eu énormément de très bons restaurants véganes qui ont fermé à Montréal après le post-pandémie, quoi. On perd beaucoup d'adresses, même encore cette année, on a perdu Tendresse qui était une excellente adresse végane. Et puis en plus, il y a eu plein d'ouvertures à Paris, par exemple. Et puis dans les autres villes, j'ai l'impression qu'on m'envoie plein de fiches en France, de bonnes adresses à tester. Maintenant, on m'a conseillé quand même au moins 4-5 trucs. Donc je pense que oui, là, la différence s'est réduite avec le Québec quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est de mieux en mieux, mais ça vient tout doucement.

  • Speaker #0

    Mais ça va être sur des choses différentes. Autant au Québec, on va avoir du très bon tofu frais dans tous les magasins, toutes les grandes surfaces. Et ici, ça va être le rayon lardon, le rayon yaourt, qui va être rempli de trucs Andros, vegan, liégeois, chantilly, je ne sais pas quoi, mousse au chocolat, machin. Ça, on n'a pas du tout ça, par exemple. Nous, on a les crèmes glacées, par contre, à profusion. Oui,

  • Speaker #1

    il y a des spécificités, tu vois.

  • Speaker #0

    En fonction de la consommation des gens. Exactement.

  • Speaker #1

    Et puis, du coup, en France, bon, ben voilà, le saucisson, les trucs de jambon, etc. C'est rigolo. On peut avoir des trucs spécifiques, tu vois, un peu plus à la France. Je ne sais pas si, tu vois, au Québec. Oui,

  • Speaker #0

    on n'a pas vraiment de charcuterie. En fait, les charcuteries qui sont consommées au Québec, ça va être beaucoup les viandes d'Elie. C'est une espèce de viande tranchée dans les sandwiches. Donc ça, on a quelques marques qui font ça, mais il y en a une qui est en train de fermer en ce moment, par exemple. Un très ancien, Yves, ça fait, je ne sais pas si c'est une marque qui a plus de 20 ans, je pense. Donc oui, c'est quand même une grosse perte. Moi, je ne consommais pas spécialement. c'est pas mon style de... de choses très transformées, etc., que j'aime spécialement. Mais en tout cas, ça dépanne énormément pour les sandwiches, pour les gens qui ont des enfants, etc. Il faut faire la boîte à lunch le matin, tu vois.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et au niveau de la mentalité ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même... Ça, c'est très différent, en fait. Les Québécois détestent le conflit. Donc, en fait, ils vont accepter tous tes choix, ce qui est rafraîchissant. Mais en même temps, il n'y aura pas de débat. Sur le sujet, peut-être que tu auras moins l'occasion de convaincre ou d'argumenter. En France, on va peut-être te rentrer dedans, mais au moins la discussion sera très présente. Les Français adorent débattre. C'est une qualité autant qu'un défaut, je pense. Mais tu vois, là, j'ai eu quelques apparitions dans des médias traditionnels. Et parfois, les journalistes étaient un petit peu dans la confrontation, tu vois, dès le départ. Oui, mais les substituts... tu as... que moi dans mon livre j'utilise pas de substitut donc en fait ça me concerne pas tellement oui voilà c'est rigolo c'est différent je pense que c'est bien d'aimer le débat puis d'amener cette question aussi les questions politiques sont plus présentes et on sait que les choix de consommation c'est politique aussi et au Québec c'est plus édulcoré on va plus accepter tout le monde on va dire vivre et laisser vivre tu vois ok mais c'est vrai que je trouve ça bien aussi c'est en mode ok tu fais ce que tu veux il n'y a aucun journaliste qui va venir te confronter sur tes cheveux, pas du tout

  • Speaker #1

    Bon bah oui, comme d'habitude, il y a des pour et des contre de chaque côté, mais effectivement, peut-être que cette liberté-là, c'est un peu en mode, bah ok, tu vois, genre je souffle. On vit paisiblement. Ouais, c'est ça, on souffle, je vais pas me faire attaquer sur mon véganisme à chaque fois que je sors quelque part.

  • Speaker #0

    Exactement. Ok,

  • Speaker #1

    donc c'est comme...

  • Speaker #0

    Même les voisins et tout, je vais leur apporter des biscuits véganes, ils vont être trop contents, tu vois, il n'y a aucune question, enfin ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop drôle. Et dis-moi, qu'est-ce qui t'a motivé à lancer ton café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    C'était un petit peu la suite logique pour moi à ce moment là. Je voulais vraiment mon propre établissement un jour. C'était vraiment un objectif de carrière on va dire, ce qui est quand même courant dans mon métier. Et en plus à ce moment là je travaillais dans un café zéro déchet, donc ça m'a beaucoup inspirée puisque Musical était aussi zéro déchet. À Montréal c'était plus commun on va dire. Et donc on a ouvert avec mes deux meilleurs amis un café vegan et zéro déchet en 2019, fin 2019, donc vraiment trois mois avant la pandémie malheureusement, vous ne pouvez pas savoir. Mais voilà, donc oui ça a été un parcours compliqué quand même dès le début forcément, dès la pandémie, on a fait épicerie zéro déchet en livraison à vélo etc. On a fait plein de choses pour continuer d'exister. avec les confinements, etc. On a fait des boîtes un peu Hello Fraîche, mais zéro déchet, donc de repas prêts à cuisiner. On a essayé de faire plein de choses. Et petit à petit, c'est vraiment le côté café-pâtisserie qui attirait le plus. Donc, on a supprimé le côté épicerie au bout d'un moment pour avoir plus d'espace pour le café, puisque les tables étaient tout le temps pleines, etc. Donc, ça marchait très bien, mais c'était toujours... très limite dans la rentabilité, etc. Dès qu'il y avait un imprévu, en fait. Un imprévu pouvait te plomber ta rentabilité de l'année ou du mois. Donc ça, c'était difficile moralement pour moi. Je pense que tous les commerçants, surtout dans l'alimentaire, vivent avec cette épée de Damoclès-là. Mais je ne pense pas que je sois faite pour ça, moi. Je pense que je n'aime pas trop les risques, je n'aime pas trop l'incertitude comme ça, les risques financiers aussi. donc euh donc Pour moi, c'était au bout d'un moment moralement difficile et même burn-out. Donc j'ai choisi de vendre et en fait, on a trouvé une acheteuse végane. C'était un petit peu une opportunité qui ne se représenterait pas deux fois.

  • Speaker #1

    Que ce ne soit pas une boucherie ou un truc qu'ils apprennent derrière.

  • Speaker #0

    Elle voulait vraiment le fonds de commerce de Muscade. Donc on a fait en sorte que ce soit elle. et donc on a dû faire... plein de concessions pour que ce soit elle et on ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Du coup, tu as balayé effectivement toutes ces années du café. Je vais revenir un petit peu en détail sur certaines parties. Du coup, comment est-ce que tu as fait ? Tu l'as dit, vous avez ouvert juste avant le Covid pour du coup rester motivé, tu vois, pas baisser les bras vu que c'était le début. Tu dis bon, ok, en fait, c'est trop incertain. Parce que là, tu m'as dit que vous avez fait plein de choses différentes. Vous avez testé plein de choses différentes pour... Pour rester dedans, quoi. Et qu'est-ce qui a fait que...

  • Speaker #0

    Au début, on avait l'énergie pour ça, en fait. On avait 24 ans, 25 ans, on avait l'énergie pour ça. Et de se réinventer et d'avoir des idées. On avait un plan d'affaires sur plusieurs années. Un business plan, comme vous dites en France, pardon. C'est ça. Mais donc, on avait ces idées-là à mettre en place plus tard. C'est juste qu'au lieu de les mettre en place plus tard, on les a mises en place en 4 mois.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, donc vous avez activé votre carte joker hyper rapidement C'est ça,

  • Speaker #0

    donc c'était super motivant franchement le début, en plus la pandémie Donc on a fermé, on avait le droit de rester ouvert en tant qu'épicerie Mais on a fermé parce qu'on ne connaissait pas ce virus, ça faisait peur à ce moment-là On a un peu oublié cette période mais on avait peur au début, les gens mourraient, on ne savait pas Donc oui ça c'était une époque qui pour nous était positive parce que bah... Ça faisait beaucoup de discussions autour des petits commerces. Il y avait beaucoup de soutien autour des commerçants qui devaient fermer. Et on a mis en place les livraisons. C'était des amis à nous qui livraient à vélo. Donc vu que le commerce était fermé, on passait la journée à boire des cocktails en préparant les commandes avec nos amis. C'était détente. Donc pour nous, c'était une chouette période. Mais c'est sûr que ce n'était pas très rentable. Nous, la rentabilité, c'était le café, c'était les boissons et les pâtisseries. L'épicerie Vrac, en fait, on voulait tellement être abordable, tellement être inclusif qu'on vendait quasiment prix-coste. Et donc là, on s'est retrouvés sans café-pâtisserie à vendre de l'épicerie prix-coste. Donc, ça ne sert à rien. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne peux pas augmenter tes prix comme ça du jour au lendemain. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, on perdait de l'argent, en fait. Et en fait, on voulait vraiment être très abordable et pouvoir prouver que... Le zéro déchet et le véganisme étaient faits pour tout le monde, que les étudiants pouvaient venir, etc. Sauf qu'en fait, non, ça ne marche pas comme ça. Déjà, on se mettait dans le rouge. Et en plus, les étudiants, ils ont autre chose à faire. Ils ne viennent pas dans les petits commerces un peu mignons comme ça. C'est normal. Le branding fait même qu'il n'y a que les riches qui vont venir chez toi. Parce que c'est un branding végan, zéro déchet, donc dans l'esprit des gens, au diable.

  • Speaker #1

    Donc malgré vous, du coup... Parce que tu me dis que vous vouliez attirer tout le monde, les étudiants aussi, malgré vous, vous avez attiré qu'une certaine clientèle. Oui, voilà,

  • Speaker #0

    quand tu t'appelles Muscade, son logo est dessiné par une graphiste hyper beau, en fait, il n'y a que les gens riches qui vont venir dans ton commerce.

  • Speaker #1

    Et ça,

  • Speaker #0

    on ne pensait pas, mais en fait, c'est la base du positionnement et de l'implantation de commerce. Et pourtant, j'ai étudié ça, tu vois, mais... Je ne sais pas, c'est l'expérience qui fait que maintenant je le sais.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai, je trouve ça fou quand même que du coup, que tu vois après dans les faits, comment ça se passe vraiment. Est-ce que du coup les pâtisseries c'était vraiment peut-être un produit d'appel entre guillemets pour que les gens après viennent au café pâtisserie ?

  • Speaker #0

    Finalement c'est plus l'inverse qui se passait. Les gens étaient plus attirés par le café pâtisserie et ils voyaient les silos du vrai qui disaient, ah vous avez ça, je vais prendre ça, etc. Ah ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, il y avait trois cafés sur le coin de rue. Donc, un coin de rue, tu vois, Montréal, c'est un quadrillage. Donc, ça fait six commerces, il y avait trois cafés. Donc, on se disait, le café ne va pas être si important. En fait, si, c'était vraiment ce qui attirait les gens. Parce que quand tu fais du bon café avec des bons laits végétaux, des bonnes pâtisseries maison, les gens viennent. Donc, c'était ça qui attirait vraiment. Donc c'est super valorisant puisque c'était tout ce qui était fait maison qui attirait les gens. Donc ça c'est valorisant, les gens adoraient les pâtisseries. On a fait à un moment le pain maison, les focaccia, les machins. Il y avait les yaourts aussi vegan maison dans des pots consignés. Ça on a commencé à les vendre dans d'autres épiceries après, encore une fois pour s'élargir vers le deuxième confinement je pense. Mais pareil, rien n'était très rentable. Tout était à gagner 2 centimes par coup.

  • Speaker #1

    Mais c'est trop bien. Là, tu me vendes du rêve. Je m'imagine et tout. Je me dis, mais c'est trop bien. C'est vraiment la boutique de rêve. Tu vois, tu as des trucs, des chefs, des gannes. Tu rentres à tout. C'était chouette. Aux anges, quoi. OK. Et donc, du coup, vous faisiez plein de choses, mais du coup, des choses qui n'étaient pas forcément rentables pour vous.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était toujours 3 centimes, 4 centimes de marge nette. Et en fait, ça ne marchait pas comme ça. et en fait Notre plan d'affaires, il fonctionnait, moins les imprévus. Et donc, chaque imprévu allait tirer vers le bas. Et en fait, on a eu un moment, un été avec énormément d'imprévus, dont la machine à café qui brise. Et ça, une machine à café, c'est 6-7 000 dollars, quoi. Donc, ce genre de moment-là, ça nous mettait vraiment dans le rouge.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dis que le café a été... Enfin, ça a vite été un succès.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sais un petit peu expliquer ? Parce que du coup, tu as dit... Tu as dit qu'il y avait quand même d'autres cafés, à part le fait maison, le bon café, les pâtisseries. Oui,

  • Speaker #0

    en plus, le voisin croissant-croissant est très bon, très qualitatif aussi et a plus d'ancienneté. Je pense que c'est juste... En fait, il y a beaucoup de gens dans le quartier qui cherchent ce genre de bons produits. Donc, en fait, ils pouvaient y avoir la queue chez les deux. Donc, il y avait assez de monde.

  • Speaker #1

    Il y avait assez de demandes pour que tout le monde soit... Puis,

  • Speaker #0

    à côté de ça, il y a quand même les véganes qui peuvent venir d'un peu plus loin pour une bonne adresse. Il y a aussi les touristes un petit peu. C'est pas un quartier très touristique, c'était vraiment l'est du plateau pour les personnes qui connaissent, donc c'est très familial. C'est pas très relié au transport, c'est vraiment famille avec jeunes enfants. Mais l'été, la rue est piétonne et tout, donc c'est vraiment sympa aussi. Donc oui, on a eu tout de suite une bonne communauté. Aussi, je pense que notre communication sur les réseaux sociaux était très transparente. On disait les choses clairement, on parlait de rentabilité, on parlait de... de tout ce qui se passait. Je pense que les gens aimaient suivre aussi l'aspect aventure de jeunes entrepreneurs qui essayent.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez racheté un...

  • Speaker #0

    Non, on a ouvert dans un local vide.

  • Speaker #1

    Ah, c'était un local vide. Vous avez agrandi quand même le...

  • Speaker #0

    On a fait des travaux pour créer la petite cuisine et on a loué ensuite un deuxième local adjacent pour encore agrandir la surface de production. Et en fait ça s'est trouvé être un peu trop au bout d'un moment. Enfin c'était trop petit avant mais trop cher après.

  • Speaker #1

    Ah trop cher oui oui trop de...

  • Speaker #0

    On s'est retrouvé au bout d'un moment avec plus de 5000 dollars de loyer par mois pour un petit commerce dans un coin de rue familial comme ça c'est cher quoi. Après Montréal c'est cher on le sait mais ouais.

  • Speaker #1

    La balance était enfin tu vois entre le local qui est trop petit, les loyers après qui augmentent.

  • Speaker #0

    C'est ça ouais.

  • Speaker #1

    Difficile à avoir la... enfin j'imagine la bonne équation parfaite.

  • Speaker #0

    il fallait tout Toujours grossir, mais ça je pense que d'autres entrepreneurs peuvent se reconnaître. En fait, il faut souvent grossir pour survivre. Et à un moment, toi, ton rêve, c'est peut-être d'avoir un petit café, une petite pâtisserie, faire un peu ce que tu veux, sauf qu'en fait, ça ne tient pas à ça. Avant, oui, mais peut-être pas de nos jours. Peut-être que malheureusement, en 2025, on ne peut plus avoir un tout petit commerce, tout mignon, tout sympa. Il faut tout le temps grossir. Après, je ne parle peut-être pas pour la France, je n'ai jamais eu de commerce en France, mais nous, il fallait grossir. et en fait... Ça ne nous plaisait plus. À un moment, je me suis retrouvée avec 10 employés, 2 locales, 4 livreurs, et en fait, ça ne te plaît plus.

  • Speaker #1

    Tu passes plus de temps de ta journée à gérer les personnes plutôt que de faire ce que tu aimais à la base, la cuisine.

  • Speaker #0

    Oui, vers la fin, je ne faisais que 3 jours de pâtisserie par semaine, alors que je pensais que j'allais faire ça tous les jours. Donc,

  • Speaker #1

    tu as été peut-être un petit peu... comme on dit...

  • Speaker #0

    Désillusionné. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est exactement ce que j'avais dans la tête. En mode, ok, je vais faire de la pâtisserie tous les jours, ça va être trop bien, les gens vont venir, je vais pouvoir discuter avec eux. Et au final, tu passes ta journée, enfin, la plupart de tes journées, à manager du coup les autres personnes.

  • Speaker #0

    En plus, la deuxième cuisine de prod, donc quand on a agrandi. C'était vraiment séparé. Je n'avais même pas de vue sur le commerce. Je ne voyais personne de la journée. Je ne pouvais pas parler avec mes collègues, etc. C'était vraiment séparé. Et puis, jamais l'argent pour la clim. L'été, il fait 35 degrés dans la cuisine, 38. Ce n'était pas forcément ce qu'on s'était imaginé. Et l'aspect... l'aspect petit commerce qui va grossir tranquillement par lui-même, ça n'existe plus, je pense.

  • Speaker #1

    Tu penses que oui, effectivement. Si toi et tes deux meilleurs amis, quelques tables, quelques trucs et tout, ce n'est pas possible. Tu as trop de charges, tu as trop de choses à payer pour que ça puisse être rentable.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et puis aussi, on était dans des âges où on peut changer d'avis, on peut avoir envie d'autre chose. Et donc, c'est correct aussi de décider de vendre et de faire autre chose. Par exemple, j'ai eu une associée qui avait un moment envie de reprendre les études. J'ai eu une associée qui est musicienne dans la vie, donc qui avait de plus en plus... Ses concerts étaient à l'arrêt pendant la pandémie, mais quand la pandémie s'est terminée, elle a envie de reprendre ses concerts. Donc en fait, on était dans des âges où on change d'avis parfois, où on a des nouvelles choses, des opportunités qui se présentent. Et en fait, quand tu as un bail commercial auquel tu es lié, comme un boulet à la cheville qu'est-ce que tu fais de ça ? Je pense que ce boulet-là c'était ça qui était difficile c'était de se sentir prisonnier de ce bail de ne pas pouvoir partir on ne peut pas donner un préavis et partir, ça ne marche pas comme ça.

  • Speaker #1

    Il faut que tu retrouves un repreneur ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu ailles au bout du bail ou que tu trouves quelqu'un pour le reprendre.

  • Speaker #1

    Du coup vous vous avez fait quoi ?

  • Speaker #0

    Nous on a trouvé quelqu'un, on a vendu le fonds de commerce. Donc on a aussi vendu tout le matériel, enfin le fonds de commerce global, donc ça inclut même la réputation, donc la page Google, la page Instagram, etc. Ok,

  • Speaker #1

    il y a juste le changement de nom à faire. Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Elle aurait pu même garder le nom, puisque le nom fait partie du fonds de commerce. Après, elle avait une marque de cosmétiques et en fait, elle voulait un café avec sa boutique de cosmétiques, donc elle l'a appelé avec le même nom. Ok. Oui.

  • Speaker #1

    Ok, oui, c'est hyper intéressant. intéressant et enrichissant. C'était quoi, 24 ans ? Oui,

  • Speaker #0

    j'ai vendu à 28, 29 peut-être.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en plein dans l'âge où tu as dit que tu as plein de projets, etc. Donc là, tu en as concrétisé un. Et c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute façon, maintenant, je sais ce qui est pour moi et ce qui n'est pas pour moi. Et donc, je ne pense pas que j'aurais un commerce comme ça en centre-ville avec des loyers chers. Si un jour, j'ai un nouveau projet, commerçant, ça serait beaucoup plus tranquille peut-être le rez-de-chaussée de ma maison ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Je vois un petit peu. Du coup, ça enchaîne bien sur ma question qui était qu'est-ce que cette expérience t'a appris sur toi ? Aussi bien que tu vois ce que tu veux, ce que tu veux pas en tant que chef pour la cuisine ou entrepreneuse.

  • Speaker #0

    Moi, je me voyais un peu plus entrepreneuse. on va dire un peu plus à prendre des risques, à aimer l'adrénaline de l'entreprenariat. Pas du tout, je déteste. Donc voilà, on apprend. Ce n'est pas grave. Mais oui, je me voyais plus aimer faire grossir l'entreprise, aimer prendre des risques, peut-être un jour avoir des investisseurs, etc. Et sur Patates et Cornichons, maintenant avec l'application, mon conjoint qui est mon associé, et qui est développeur de l'app et plus aussi dans cette volonté de faire grossir et donc parfois d'investir de l'argent et donc parfois de prendre des risques et moi je suis un peu à freiner parce que je suis un peu traumatisée mais je pense qu'avec Patate & Grenouille je pense que c'est différent parce que c'est un produit digital c'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    tu as moins de risques que quand tu as un loyer à payer et que là tu n'as pas le choix exactement

  • Speaker #0

    Je pense que je réapprécie ça, mais par exemple embaucher, je ne pense pas vouloir un jour embaucher. Je pense que j'ai appris aussi que j'aime travailler toute seule. Alors j'adorais mes employés, c'est mes amis aujourd'hui, etc. Ils vont écouter ça, ils vont adorer ça. J'ai adoré avoir mes employés comme amis au quotidien, mais par contre l'aspect être responsable, ça c'est très difficile. Parce qu'en fait, moi je ne voulais pas reproduire les erreurs de mes anciens patrons. Je pense qu'on a tous vécu des patrons qui ne valorisent pas le travail des employés et qui ne prennent pas leur part de responsabilité. En fait, quand il y a une erreur qu'un employé fait, ultimement, c'est le patron qui est responsable. Que ce soit financièrement, que ce soit des horaires. Il y a un employé qui a besoin de rentrer chez lui parce que son coloc a perdu ses clés. Il va rentrer chez lui. Il va falloir que tu prennes sa place. Un employé qui a oublié de facturer... la grosse facture de la famille qui vient de partir et on ne les reverra plus jamais, ben c'est pas grave, ça arrive, tu vois, il n'a pas fait exprès. Et ça, ben c'est, oui, il faut assumer, et parfois, ben il faut venir au pied levé, parfois quelqu'un a un problème, t'es en week-end avec ton amoureux, ben non, il faut y aller en fait. Et ça, moi, c'était vraiment important pour moi de prendre cette responsabilité-là et de jamais les faire se sentir mal de quoi que ce soit. C'est des employés qui sont... proche du salaire minimum avec le pourboire et tout, d'accord, mais quand même pas très loin du salaire minimum dans ces métiers-là. Donc, ce n'est clairement pas à eux de porter ce genre de responsabilité.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, tu as incarné le patron, la patronne, entre guillemets, que tu aurais aimé avoir à l'époque en mode, ok, tu prends tes responsabilités, tu ne fais pas peser le poids des problèmes sur les salariés. Mais du coup, cette casquette-là, ce n'était pas forcément pour toi.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, je pense que ça me plaisait de pouvoir offrir un environnement de travail sain. Et d'ailleurs, c'est le retour qu'on m'a beaucoup fait. J'ai des employés qui ont pleuré quand c'était fini et qui ont eu du mal même à parfois être embauchés ailleurs, dans le sens où ça peut être déroutant, ensuite de ça, de se faire poser des limites qui sont beaucoup plus dures. Nous, il n'y avait pas de limites, en fait, au congé, etc., aux demandes, enfin, dans la limite des stocks disponibles. enfin voilà, il n'y avait pas besoin de demander une autorisation quoi en tout cas et donc ça,

  • Speaker #1

    ça peut être difficile de retourner au vrai monde qui n'est pas très juste en fait enfin je ne le connais pas mais surtout le monde de la restauration etc. qui est quand même connu pour on a tous connu les gens de la restauration,

  • Speaker #0

    des patrons qui sont complètement désengagés il y a je ne sais pas un fournisseur qui arrive avec un bon de commande il faut que tu le signes à sa place mais peut-être que tu es en train de faire une énorme connerie tu ne sais pas tu vois où il y a un fournisseur qui attend un chèque et tu dois chercher le chéquier alors que tu ne gères pas du tout les comptes. Des patrons qui ne sont pas là, qui ne sont jamais là, qui délèguent tout, trop, sans former et sans payer le prix pour un gérant, parce qu'un gérant, ce n'est pas le prix d'un barista normalement. Et en fait, on a tous connu ça et on ne voulait vraiment pas reproduire ça et vraiment être présente au quotidien. joignable en tout temps. Globalement, je suis joignable 24-7, même encore aujourd'hui. Donc ça, ça pèse quand même au bout d'un moment, même si ce n'est pas du tout de la faute de personne. Oui, bien sûr. C'est juste comme ça que je le conçois, en fait. Et je ne pourrais pas le concevoir autrement. Ou alors, dans ces cas-là, il faut un manager qui est bienveillant et qui est payé pour ça et qui est payé pour son temps et pour être disponible, etc. Sauf que je trouve que c'est jamais... ... En fait, quelqu'un qui est employé et qui est payé en fixe, à un moment, ce n'est jamais son argent. Quand il est question de faire des performances meilleures que l'année d'avant, par exemple, s'il n'est pas intéressé aux bénéfices, il n'aura jamais la même vision. C'est normal, en fait. À la fin, c'est toi qui as les bénéfices et les pertes.

  • Speaker #1

    donc c'est toi quoi et comme tu l'as dit au tout début de l'interview on est jamais mieux servi que par soi même donc quand tu délègue ou quoi après tu vas te dire que voilà peut-être que la personne va pas être aussi à fond que moi je peux l'être et puis tu peux pas lui demander d'être autant à fond c'est ta boîte quoi prends tes responsabilités si on avait plus de patronnes comme toi je pense que ce serait quand même pas mal et donc pour terminer sur cette partie là si quelqu'un voulait ouvrir sa boutique ou son café voilà ... Quel est le conseil que tu lui donnerais pour garder le plaisir de faire son métier de base ?

  • Speaker #0

    Je pense le côté de ne pas s'enfermer trop dans une prison. Ça peut être lié au bail. Le bail, parfois, ça peut être une prison. Donc, il faut bien le relire et surtout le faire peut-être lire par un avocat d'affaires. Il y a des gens qui sont spécialisés dans les baux commerciaux. Et peut-être, il y a des clauses abusives. nous il y a eu des clauses abusives On était jeunes et on ne savait pas et on ne voulait pas payer un avocat. Et je le comprends, mais je ne m'en veux pas. Mais simplement, ce serait un conseil que je donnerais. Et donc ça peut être aussi lié aux employés aussi. Donc peut-être qu'il faut réfléchir bien sur le nombre d'employés qu'il est possible d'avoir et ne pas avoir trop grand en fait, et avoir un business plan solide. Donc nous, on avait des chiffres qui se sont avérés justes, mais on voyait dès le départ que c'était très juste. Et ça, on sous-estimait les imprévus, je pense. On voyait que les chiffres étaient... Borderline, tu vois. Mais on tenait trop à notre projet, je pense. Donc en fait, il ne faut peut-être pas trop y tenir et peut-être parfois accepter d'arrêter certaines choses. Peut-être aussi, ça nous est arrivé d'arrêter une activité qui n'apportait plus de rentabilité. Donc s'il y a une section de votre commerce ou de votre projet qui ne performe pas ou qui met le reste dans le rouge, il faut accepter de l'arrêter. Même si c'était le truc dont tu rêvais, il faut peut-être accepter de l'arrêter ou alors de revoir le plan d'affaires, etc. en fonction de ça. Donc, ne pas trop s'enfermer dans une prison.

  • Speaker #1

    Ok. Du coup, tu as revendu Muscade en 2023 pour te consacrer à la création de contenu, à l'édition, etc. Et comment est-ce que tu as vécu ce retour à toi-même ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'au début, ça n'était plus long que je pensais. Ça m'a pris un an à ne plus avoir ma boule au ventre. c'était long en fait je pensais que dès le début c'est bon j'allais m'en foutre et tout mais pas du tout non j'étais toujours un peu angoissée au départ et aussi j'avais pas de métier quoi tu te retrouvais sans rien t'avais encore le blog oui voilà mais à ce moment là qui était un hobby qui n'avait jamais rapporté un seul centime et qui coûtait de l'argent parce que ça coûte cher d'avoir un site donc puis de créer du contenu quoi donc je me suis mise là dedans à temps plein ... Je me suis dit, je vais donner une chance à ça. Pour une fois, ça faisait huit ans à ce moment-là que j'avais Patate et Cornichon. Je me suis dit, je vais donner une vraie chance à Patate et Cornichon. Et ça a pris encore un petit peu de temps, mais ça a très bien fonctionné. Donc au début, j'ai démarré un Patreon qui n'a pas trop fonctionné. En fait, je pense que le côté soutenir les créateurs, ce n'était pas forcément ce qui rejoignait ma communauté. Alors que quand j'ai lancé... un peu la même chose mais sur mon app avec une partie premium, donc avec des contenus exclusifs, exactement comme Patreon. Pour un montant d'argent, tu peux débloquer un contenu exclusif, exactement comme Patreon. Là, ça a cartonné. Donc en fait, c'est la même chose mais...

  • Speaker #1

    C'est une forme différente peut-être ?

  • Speaker #0

    Voilà, c'est présenté comme un produit qui te rend ta vie plus simple ou plus... Voilà, peu importe, des meilleures recettes, peut-être des recettes... Souvent, je vais mettre celles qui m'ont demandé plus de temps à développer aussi. Exception de la pâte à choux, je l'ai mise sur YouTube parce que je voulais que ça contribue un petit peu à la recherche des autres.

  • Speaker #1

    Pour chercher le développement de la pâtisserie de gamme.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, sinon j'aime mettre pour les membres les recettes qui me demandent le plus de travail et les fonctionnalités qui rendent la vie plus simple comme la planification de repas, etc. La liste de courses, etc. Et donc en fait, c'est la même chose que Patreon, plus des fonctionnalités. et en fait cet aspect produit utile. ça a beaucoup plus plu à ma communauté que le patrimoine.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il y avait l'aspect, OK, dons, tu vois, OK avec les bénéfices, alors que là, tu vas vraiment prendre, on va dire, comme tu disais, le produit et tout ce qui va derrière.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, je pense que la vision était peut-être pas... C'est ça, parce que nous,

  • Speaker #0

    on ne veut pas que les gens fassent la charité. Je veux dire, on veut que les gens s'abonnent si ça leur est utile dans leur quotidien et si ça leur rend service et si pour eux, c'est une valeur ajoutée, en fait. Le but n'est pas de faire un don. Effectivement, comme tu dis, on n'est pas une asso. Donc, je pense que oui, ça nous correspond mieux.

  • Speaker #1

    Même si, bien sûr, comme tu disais, pendant 8 ans, tu as travaillé sur le blog de manière bénévole, on va dire. Et que ça a des coûts. Même si tu ne demandes pas la charité, c'est quand même bien et intéressant de soutenir ses créateurs, ses créatrices préférées. Exactement,

  • Speaker #0

    il y a des créateurs qui fonctionnent très bien sur Patreon. qui ont par exemple une mission de vulgarisation scientifique ou des choses comme ça. Et je trouve ça super de pouvoir les soutenir. Mais je pense que moi, j'avais aussi ce côté gêne. J'ai mis très longtemps à me mettre sur Patreon. J'étais gênée en fait. Je suis plus à l'aise aujourd'hui avec un peu... produits finis vraiment qui nous ressemblent etc.

  • Speaker #1

    Regardez ce que je peux vous offrir plutôt que s'il vous plaît effectivement c'est pas le même point de vue, le même positionnement donc c'est plus intéressant.

  • Speaker #0

    C'est toujours gênant il peut y avoir, ça m'arrive rarement mais il peut y avoir des gens qui me disent MDR des recettes payantes c'est une honte vous devriez y avoir honte et tout je trouve gratuit sur internet mais en même temps j'ai aussi, non mais moi je voulais celle là Parce que parfois, ça m'arrive de répondre aux gens, tu peux en trouver d'autres sur Internet. Ah mais non, mais je voulais celle-là. Bah oui, peut-être parce que tu fais confiance à mes recettes et ça me fait plaisir, tu vois. Mais oui, je pense que c'est pas... Les livres de cuisine sont payants, c'est pareil. Il faut le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Tu fais une très bonne transition du coup, parce qu'on pourrait parler de plein de choses pendant très longtemps, mais il faut qu'on avance un petit peu. Donc, tu as sorti un premier livre en 2019 intitulé Les Bonnes Choses. Et qu'est-ce qui rend ton deuxième livre ? Donc la table des lignes, différent du premier ?

  • Speaker #0

    Déjà, il y a 6-7 ans entre les deux. J'ai auto-édité Les Bonnes Choses en 2018. Et ensuite, je l'ai sortie en 2019 avec ma maison d'édition. Donc c'était une deuxième sortie, on va dire. Et la table des lignes, là, 100% avec ma maison d'édition. Donc là, j'ai eu vraiment plus une équipe derrière. Donc c'est complètement différent. Parce que Les Bonnes Choses, j'ai tout fait. J'ai fait le design et tout. Donc c'était plus amateur, on va dire. Mais en fait, les deux ont un peu le même format, ont le même chapitrage. Donc les deux sont organisés par moment de la journée. On commence par les bases de la cuisine et ensuite, on a le matin, le midi, l'après-midi et le soir. Et donc, les deux sont construits un petit peu en parallèle comme une collection, comme un tome 1 et un tome 2, on pourrait dire. Alors évidemment, il n'y a pas d'ordre, c'est des recettes. Mais en tout cas, j'ai voulu que ce soit un peu comme une collection. Et en fait, le nombre d'années entre les deux étant quand même conséquent, J'avais envie d'actualiser en fait parce que les bonnes choses me correspondent moins aujourd'hui. Je trouve améliorer ma cuisine, les photos aussi, c'est plus esthétique que le contenu en lui-même. Mais sur le contenu, là c'est une cuisine qui me ressemble plus, que je trouve plus accessible aussi et qui est plus dans l'air du temps. Et voilà, j'avais des nouvelles inspirations, des nouvelles envies, des nouvelles techniques.

  • Speaker #1

    Ok. Et si tu devais résumer l'esprit du livre, du coup de celui-ci, la table ligne, en trois mots ?

  • Speaker #0

    Convivial, gourmand et facile.

  • Speaker #1

    Ok. Un petit peu, ouais, tout ce qu'on s'est dit depuis le début. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un livre très convivial. Et comme dans les bonnes choses, on peut retrouver quand même quelques recettes qui sont plus techniques, parce que je veux faire plaisir aussi aux personnes qui ont un niveau plus avancé. Donc par exemple, il y a des desserts pour recevoir, il y a une tarte au citron meringué, il y a des gyozas aussi, donc il y a des tortellini, donc des petits façonnages qui demandent un peu plus de patience. Moi, c'est une cuisine que j'aime, la cuisine de la patience et du façonnage, donc ça fait plaisir aussi d'intégrer certaines recettes comme ça, mais c'est un 10% en matière du contenu.

  • Speaker #1

    Ok. Et moi, je me suis toujours demandé comment est-ce qu'on faisait pour créer autant de recettes. Là, il y en a 100.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est énorme.

  • Speaker #0

    Maintenant que je suis à temps plein, ça va vite.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai. Mais tu vois que le processus de création derrière, entre l'écriture de la recette, de faire les tests, et puis après, tu as les photos, tu as tout ça. Comment est-ce que ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, ça part souvent dans mon calendrier d'une idée. Donc, j'ai noté des inspirations. Ça peut être un ingrédient, ça peut être quelque chose qui me manque. En fait, je regarde sur l'application, j'ai accès aux recherches des gens qui n'ont pas donné de résultat.

  • Speaker #1

    Ok, ah oui,

  • Speaker #0

    donc tu te bases aussi sur ton application.

  • Speaker #1

    Ok, très intéressant.

  • Speaker #0

    Par exemple, si quelqu'un tape un ingrédient et qu'il a zéro résultat, je vais le voir. Et je vais me dire, ok, ça, il faut que je crée autour de ça. Ça peut être la saison, ça peut être un truc que j'ai goûté, ça peut être un truc que j'ai vu à la télé qui m'a inspiré ou qui m'a fait penser à autre chose, etc. Et comme tout le monde, en fait. Et donc, je note. Et après ça, ça peut devenir un sommaire. ça peut devenir pour l'application, pour Instagram, etc. Et à partir de là, soit il y a besoin de tests, beaucoup de recettes ont besoin de tests, évidemment toute la pâtisserie, tout ça, souvent il y a besoin de tests. Après, si c'est un repas one pot pour le soir en 20 minutes, souvent il n'y a pas besoin de tests. C'est juste une nouvelle idée, mais il n'y a pas de technique. Oui,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de choses particulières.

  • Speaker #0

    Donc si c'est un petit mijoté de haricots blancs, etc., je vais juste le filmer la première fois que je le fais. puisque ça ressemble à ce que j'ai l'habitude de faire, mais simplement une nouvelle idée pour varier. Donc ça, je vais filmer directement. Puis sinon, je vais filmer après une phase de test, par exemple. Ça arrive aussi. Et voilà. Et maintenant, on fait aussi des mini-vidéos de chaque étape pour l'application, parce que maintenant, il y a un mode cuisine où à chaque étape, tu peux avoir le mini-geste. Je le fais pour tout maintenant, mais... C'est surtout utile pour les gestes techniques, par exemple les façonnages, quand tu dois expliquer à l'écrit comment il faut plier le truc et tout. C'est toujours pratique d'avoir la petite vidéo.

  • Speaker #1

    Donc ça accompagne encore plus les personnes quand elles font la cuisine. Oui,

  • Speaker #0

    les débutants aussi, ou même tout simplement à l'écrit, ce n'est pas facile. Je pense aussi aux personnes qui ont un trouble de l'attention. On pense beaucoup à eux quand on réfléchit à l'app, etc. Parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont un trouble de l'attention. et qui peut être décuplée en cuisine. Même mon mari en cuisine, il a ce problème-là d'oublier un ingrédient, d'oublier quelque chose, etc. D'être un petit peu dépassé par les lignes. Les instructions, oui. Et donc on pense à eux à travers, par exemple, ce mode cuisine où il va y avoir le rappel de l'ingrédient dans une certaine couleur, etc. Très bien. Et pareil pour le livre, j'ai demandé à ce que l'ingrédient... et non pas la quantité, la conversion, ce qu'il y a les conversions avec les mesures en tasses pour les Québécois.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Que l'ingrédient soit en gras pour qu'il ressorte. Parce que justement, si tu vois 120 grammes, entre parenthèses, une tasse et demie de flocons d'avoine, tu peux te perdre un petit peu. Donc, j'ai demandé que flocons d'avoine soient en gras. Et comme ça, on se repère un petit peu mieux dans la liste.

  • Speaker #1

    Ok, d'arriver à... visualiser les ingrédients et après, du coup, tu as les quantités.

  • Speaker #0

    Et qu'ils soient dans l'ordre aussi des étapes.

  • Speaker #1

    Ok. Mais c'est vrai que là, du coup, tu m'as parlé un petit peu, du coup, de comment tu faisais tes recettes, surtout pour l'application, mais là, plus particulièrement sur les recettes du livre. Donc, là, quand t'as dû travailler, quand est-ce que t'as commencé, par exemple, à travailler sur les recettes du livre ?

  • Speaker #0

    J'ai eu un an, en fait, de février 2024 à février 2025, on va dire, pour créer toutes les recettes et les photos. Donc ça me laissait la possibilité de faire avec les saisons. Donc en fait, j'avais fait mon calendrier dans l'ordre des saisons pour être sûre de ne pas louper. J'avais un seul été, donc les figues, les abricots et tout, que ce soit bien au moment où ils sont en magasin, c'est plus facile et puis c'est meilleur en fait. Et ça me permet de mettre dans la peau de l'utilisateur du livre. Et donc ça, ça a fait qu'en fait c'était... Ça ne représentait pas une grosse charge de travail sur mon année. C'était entre un quart et un tiers de ma semaine à peine qui était pris par le livre. Et il y a eu pas mal de tests quand même. Il y a eu même des photos qui ont été faites plusieurs fois parce que je n'étais pas forcément satisfaite de l'ensemble. Parce qu'au début, quand tu commences à faire des photos, ce n'est pas forcément la direction que le livre va prendre encore. Donc, il y a des choses qui ont été refaites cette année, en 2025. Et donc, oui, ça a été un processus très long. mais... Pas stressant du tout, pas trop prenant.

  • Speaker #1

    Comparé au café, si on fait la différence, c'est plus différent.

  • Speaker #0

    Je mesure ma chance d'avoir un emploi du temps aussi flexible.

  • Speaker #1

    Du coup, ça veut dire que dans le livre, on retrouve les quatre saisons en mode pour cuisiner de saison.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai essayé que ça aille pour toute l'année. Après, je trouve qu'il y a peut-être un petit peu plus pour l'automne-hiver, déjà parce qu'il sort en automne, mais aussi parce que c'est un moment de l'année où on a plus de temps en cuisine, les gens cuisinent plus. Et aussi, on peut plus manquer d'inspiration avec les légumes d'hiver. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais dire. C'est plus compliqué que les légumes d'été. Une tomate,

  • Speaker #0

    c'est bon dans tous les cas, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ok.

  • Speaker #0

    Donc, je trouve que oui, on a plus besoin. Et puis, de toute façon, je le vois bien avec les statistiques du blog ou de l'app que l'automne-hiver, les gens cuisinent vraiment.

  • Speaker #1

    Ok, mais ça, c'est trop intéressant. Je suis hyper impressionné. Je trouve ça trop bien d'avoir, tu vois, tous ces datas-là qu'après, tu peux du coup adapter, enfin, tu vois, pour faire le livre et tout. Donc tu vois concrètement qu'il y a plus de... personnes qui sont connectées ou quoi, qui regardent les recettes en automne-hiver ?

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui, vraiment plus. Déjà, il y a toute la période de la rentrée pour les recettes rapides, etc., septembre et tout. Après, Noël, c'est très, très important. L'automne aussi, les desserts d'automne et tout ça, ça marche très bien. Noël,

  • Speaker #1

    j'avoue que c'est vrai que...

  • Speaker #0

    Noël, c'est le plus gros trafic de l'année, vraiment le 24 décembre. C'est toujours le record de l'année. Et tout ça, c'est super parce qu'en fait, c'est des gens qui ne sont pas forcément véganes. Mais s'il y a un vegan à leur table, ils vont chercher des recettes. Ils vont chercher comment faire pour faire plaisir à toute la table. Et donc, je trouve que c'est super. Et c'est aussi un moment où on va parler cuisine aussi. Les gens à table vont parler. Ah, c'est quoi cette recette et tout. Et donc, c'est un moment super de convivialité et de cuisine. Et ensuite, il y a janvier. Les gens cuisinent beaucoup en janvier aussi sur l'aspect un petit peu plus diététique, mais un peu plus meal prep. Tu vas se remettre dans une routine.

  • Speaker #1

    Et bonne résolution de l'anier. Oui aussi, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pensé, tu vois, que c'était plutôt genre les galettes, tu vois, les crêpes, tout ça, les trucs un peu... Ah aussi, ouais, la galette frangipane du jour,

  • Speaker #0

    ouais, le mardi gras, tout ça. Ouais, voilà. Mais oui, il y a beaucoup l'organisation de la semaine, mille prêts, tout ça. Et ensuite, mai, juin, il y a énormément d'anniversaires. Donc, beaucoup plus les gâteaux. Beaucoup de gens sont nés en mai, en juillet. Donc, beaucoup sur les gâteaux, ouais.

  • Speaker #1

    C'est trop intéressant comme donnée. Avant de passer à la dernière partie, est-ce qu'il y a une recette du livre à laquelle tu tiens particulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, plusieurs. J'ai déjà parlé des gyozas. C'est vraiment une recette qui me tient à cœur parce que pour moi, c'est synonyme de ma petite soirée self-care où je vais passer du temps à faire mes petits gyozas à la maison. Ça prend un petit peu plus de temps, mais c'est un plaisir quand on peut. Sinon j'ai remis mon mijoté de haricots blancs à l'orzeau qui est une recette de LAP. Il y en a quelques-unes, il y en a quatre je crois que j'ai remis dans le livre parce que c'est des intemporels que les gens aiment beaucoup. Et donc ça c'est un plat qui plaît aux enfants, qui se fait dans une seule poêle, qui gratinait, enfin c'est super bon tu vois. Et en fait ça fait manger des haricots blancs à des gens qui n'aimaient pas ça. Donc je trouve ça chouette. Et sinon, on peut citer aussi le pain cocotte aux pépites de chocolat. J'adore ça pour le brunch. Un bon pain maison aux pépites de chocolat, je trouve ça excellent. Et puis, ajouter de la boulangerie. Il y a aussi des baguettes, des petits grains, etc. J'aime beaucoup la boulangerie. J'aime beaucoup les pâtes fermentées. Donc, ça me fait plaisir de pouvoir mettre ces recettes-là.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Donc, il y a un peu de tout quand même. Oui, vraiment. Très intéressant. Donc, on arrive à la dernière partie de l'interview. C'est le dernier croc. Tu as... Enfin, j'ai 10 questions. pour toi et tu devrais répondre le plus vite possible. Est-ce que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    C'est parti. L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    La sauce au jain.

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Les raviolis bolognaises.

  • Speaker #1

    Le plat à faire goûter à une personne non vegan ?

  • Speaker #0

    Les raviolis.

  • Speaker #1

    Le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan ? De...

  • Speaker #0

    commencer par les petites choses du quotidien et pas forcément les plats principaux. Genre, quel lait tu prends, quel mayonnaise tu prends, quelle crème tu prends, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, les petits trucs que tu vas mettre et qu'ils vont faire après. Oui. Ok. Quel est ton petit plaisir coupable ?

  • Speaker #0

    Les bonbons.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Les bonbons piquants.

  • Speaker #1

    Tu en trouves... Enfin, c'est assez courant en vegan.

  • Speaker #0

    Il y a surtout les sour patch en Amérique du Nord. Ok. C'est des bonbons piquants qui sont vegan, oui. Accidentellement vegan.

  • Speaker #1

    Ok, oui. Accidentellement. T'as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Je vais être très premier degré, mais perdre mes proches comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Et au contraire, ta plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande fierté ? Je pense mon partenariat avec mon mari, notre travail ensemble, notre complémentarité.

  • Speaker #1

    C'est vrai que des fois, ça ne fait pas bon ménage, mais là, de travailler avec les personnes... Travailler ensemble, on adore ça.

  • Speaker #0

    c'est trop bien lui il travaille à temps plein aussi en tant que développeur mais on a hâte d'être à temps plein sur Patate & Cognition les deux ok ça serait vraiment bien si tu pouvais recevoir trois personnes à ta table qui inviterais-tu ? ah c'est j'aurais dû réfléchir à ça pardon ou une une au moins une ok à ma table vivant ou mort ou les deux ?

  • Speaker #1

    les deux

  • Speaker #0

    Philippe Conticini Merci. Juste, on pourra parler de pâtisserie végétale ensemble.

  • Speaker #1

    Ça marche. Quelle est la dernière recette que tu as ratée ?

  • Speaker #0

    Les éclairs, la pâte à choux, etc. Parce que j'ai fait tellement de tests, j'ai tout essayé.

  • Speaker #1

    Combien de tests tu as fait ?

  • Speaker #0

    Je pense une douzaine, on va dire. Donc certains qui étaient par deux, deux types de cuisson avec la même pâte, par exemple. mais oui je pense une douzaine en termes de type de cuisson et d'ingrédients et enfin qu'aimerais-tu que les gens retiennent de notre échange ? je pense que c'est des convaincus qui vont écouter ton podcast oui c'est possible la plupart mais sinon que la cuisine végétale c'est bon c'est gourmand c'est convivial évidemment ok encore

  • Speaker #1

    merci à toi pour cet échange si on veut se procurer ton livre ou l'offrir oui Merci. un autre proche pour Noël effectivement c'est un beau cadeau où est-il dispo ?

  • Speaker #0

    normalement dans toutes les librairies en France, Belgique, Suisse, Québec donc s'ils l'ont pas on peut aussi le commander dans toutes les librairies mais en ce moment je le vois partout pour l'instant je suis pas tombée sur une librairie qui ne l'avait pas je crois après c'est parce qu'on est à la sortie on enregistre le 18 octobre l'épisode

  • Speaker #1

    sortira un petit peu plus tard donc chercher dans vos librairies mais normalement il va rester quelques mois un peu partout ok ça marche Merci. Et enfin, si on veut suivre tes aventures ou tes recettes, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Principalement Instagram, Patates et Cornichons, mais sur tous les réseaux, TikTok, YouTube, Facebook.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu fais des vidéos, on n'en a pas parlé, mais aussi des vidéos un peu plus longues sur YouTube.

  • Speaker #0

    Oui, une fois toutes les deux semaines, donc un peu moins, c'est très prenant, mais j'aime bien apporter des sujets en plus en longueur. En fait, on me l'a dit après une démo culinaire que j'avais faite. On m'a écrit... T'as l'air sympa.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est positif ou comment tu dois le prendre le commentaire ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est positif et c'est vrai que je me suis dit, en fait via Instagram, les gens ne te connaissent jamais. Bien sûr. C'est vrai, moi je fais des reels recettes avec une voix off et je poste des stories, mais les gens ne me connaissent pas. Donc je trouve qu'aborder des sujets plus longs, j'ai pu aussi aborder l'alimentation anti-inflammatoire par exemple, parce que j'ai de l'endométriose, donc une maladie inflammatoire. donc c'est de pouvoir dire les choses en détail et de pas faire trop d'abstraction surtout quand on parle de nutrition on veut en même temps rester simple mais en même temps on veut pas trop vulgariser et enlever plein d'infos donc je trouve que c'est bien d'avoir un format long c'est hyper complexe donc en fait tu peux pas trop c'est difficile de synthétiser et d'avoir juste 30 secondes ok

  • Speaker #1

    bah écoute merci beaucoup merci à toi et à bientôt oui à bientôt merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes et c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. À bientôt !

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