- Speaker #0
Depuis 2017, j'accompagne et côtoie des entrepreneurs à succès. Chaque rencontre est unique et permet d'identifier ce qui crée la réussite. Je suis Alec Henry, l'initiateur du mouvement Entrepreneurs.com et dans ce podcast, j'ai l'opportunité d'échanger avec des personnalités inspirantes qui ont su créer la différence. Avec Le Déclic, je vous offre une perspective unique afin que vous puissiez à votre tour faire la différence. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Le Déclic. Je suis aujourd'hui bien accompagné comme à chaque fois avec Fabrice. Pastor. Fabrice, comment tu vas ?
- Speaker #1
Ça va super et toi ?
- Speaker #0
En pleine forme, merci d'être là. On a énormément de sujets à traiter, j'ai plein de questions à te poser, mais avant ça, je vais rapidement te présenter. Tu es neuropsychologue, auteur, conférencier, formateur et tu diriges l'institut Irles que tu as cofondé en 2010. Ton terrain de jeu, c'est le cerveau humain, les troubles du neurodéveloppement, le haut potentiel intellectuel, les mythes autour des neurosciences. Tu les déconstruis un à un et tu as... un professionnel de terrain, au contact des enfants, des familles, des professionnels, tu fais des bilans, tu formes des juges, tu interviens dans les prisons, les musées, les écoles et tu continues de faire entendre une parole exigeante, à contre-courant parfois, mais toujours fondée sur les données probantes. Et tu le fais aussi sur les réseaux d'ailleurs, tu es aujourd'hui la deuxième personnalité la plus influente sur LinkedIn en France, dans tous les domaines confondus, premier sur les neurosciences, premier sur les sciences sociales. avec plus de 200 000 abonnés et des publications qui dépassent les 50 millions de vues par an. Aujourd'hui, on parle du fonctionnement de notre cerveau, de décision et de cette mission que tu t'es donnée, rendre les gens plus lucides sur ce que sont les neurosciences et ce que les neurosciences disent vraiment. Est-ce qu'on leur fait dire à tort ou pas ? J'aimerais te commencer par te poser une question. Aujourd'hui, tout le monde parle de neurosciences, HPI, dopamine, biais cognitif, mais qu'est-ce qui te fait réellement tiquer ? dans ce que tu vois circuler ?
- Speaker #2
Ah, comme les fausses croyances,
- Speaker #1
je ne sais pas les démystifier, je les désigne en fait.
- Speaker #2
Parce qu'on voit beaucoup,
- Speaker #1
alors sur les réseaux sociaux et pas que, beaucoup de fausses croyances, beaucoup de nids, beaucoup de bullshit sur ce que font les neurosciences, sur le cerveau, sur ce qui va être le management des paqueux évidemment. Et il y a plein de bullshit en fait. Et on se rend compte que... Le sujet des neurosciences, c'est un sujet qui certes est à la mode aujourd'hui, on en parle beaucoup. Il est à la mode parce qu'aujourd'hui, il y a des avancées technologiques qui nous permettent de comprendre le fonctionnement du cerveau beaucoup plus qu'il y a quelques années. Et je t'en fiche d'un peu moins que dans le futur, et notamment grâce aux IA, qui vont nous permettre de mieux le comprendre et de mieux diagnostiquer les troubles chez les gens, le fonctionnement des gens. mais on voit énormément de fausses croyances.
- Speaker #2
sur le cerveau, partout sur la réseau,
- Speaker #1
des terminologies qui ne sont pas du tout adaptées. Moi, ce qui, malheureusement,
- Speaker #2
hélas,
- Speaker #1
ce qui m'agace le plus, c'est tout ce qu'on dit autour du haut potentiel intellectuel, avec des terminologies qui sont sorties de je ne sais pas où, comme le quotient émotionnel, comme le haut potentiel émotionnel, qui n'ont absolument aucune valeur scientifique. Et il me semble toujours important d'expliquer que le cerveau, ça reste l'organe le plus complexe du corps humain, et que... Parfois, on présente des explications hyper simplistes sur le cerveau en expliquant qu'on est cerveau gauche, cerveau droit, parce qu'on est cerveau droit dominant, on est plutôt artiste, émotif et créatif, alors que c'est un mythe qui est réfuté depuis les années 70.
- Speaker #2
Il n'y a pas de fausses croyances comme ça,
- Speaker #1
et ça, ça a tendance à mériter le poil, effectivement.
- Speaker #2
Et donc,
- Speaker #1
j'essaye de vulgariser les connaissances sur les neurosciences, ce qui n'est pas toujours simple. Ça me prend beaucoup de temps, mais voilà, ça permet aussi de repositionner les choses et de prendre du recul sur ce sujet bien complexe.
- Speaker #0
Alors justement, j'en profite si je te demande de nous expliquer comment fonctionne notre cerveau de la façon la plus simple possible pour que toutes celles et ceux qui nous écoutent, qui ne sont pas forcément, on va dire... au fait de ce sujet en détail ou qui parfois peut-être ont été biaisés par des informations, comme tu as évoqué, qui peuvent être diffusées sur les réseaux et qu'on se dit, mais alors attends, comment on démêle le vrai du faux ? Comment tu l'expliquerais de manière très simple pour qu'on ne comprenne pas juste ce que c'est, mais surtout ce que c'est, comment il fonctionne et comment parfois, on peut être un petit peu trompé par celui-ci ?
- Speaker #1
C'est une question hyper compliquée. Comment fonctionne notre cerveau en deux mots ? Je ne vois pas comment expliquer ça. le cerveau c'est qui on est, ça traite de l'information, on a une approche qui est très neuroscientifique, qui est très cartésienne, on va dire que ça va être des intrus nerveux, ça va être de la chimie, qui passe dans le cerveau, qui on est un peu plus... tu veux une approche un peu plus quotidienne, on parlera de fantasmes, on parlera de pulsions, on parlera d'autres approches. Je pense que la vérité est un petit peu au milieu de tout ça. Notre cerveau s'est tourné. Il y a des différences sur les émotions, sur traiter l'information, ce sont des sujets qui sont très vastes et je pense qu'on ne peut pas y répondre en quelques mots.
- Speaker #0
Du coup, dit différemment, aujourd'hui, on est dans un environnement qui est parfois très stressant, On a le sentiment d'être à fleur de peau, débordé, dispersé. Est-ce que notre environnement moderne est réellement fait pour notre cerveau ? Ou en tout cas, comment adapter peut-être certains comportements, certaines réflexions, certains sujets pour diminuer sa sensibilité au stress et le vivre différemment ? Parce qu'en tant qu'entrepreneur, on est constamment soumis au stress, et pas qu'en tant qu'entrepreneur d'ailleurs. mais comment est-ce qu'on fait pour justement être moins sujet à ça et qui peut-être parfois vient nous biaiser dans nos prises de décision et qui fait que derrière on a moins l'impression de garder le contrôle alors déjà il faut essayer de prendre du temps pour soi mais ça c'est des choses de base on a on a ça on a l'hygiène de vie simplement hygiène de vie c'est à dire l'alimentation
- Speaker #1
c'est à dire un point hyper important c'est le sommeil et que comment on peut être performant comment on peut réfléchir convenablement ce qu'on a de vraies qualités de sommeil et quand on fait parfois des investissements pour toi tu es des patients et qu'on veut comprendre un peu leur pancrément et pourquoi tu expliques leur poser de problème, la pression du sommeil est souvent centrale. Donc il faut effectivement faire une évaluation globale. Le stress aujourd'hui c'est quelque chose qui est présent dans notre société, dans notre culture. Lutter contre le stress, il y a plusieurs manières de lutter contre le stress mais on sait que tout simplement prendre du temps pour toi et prendre des moments où on essaie de te relaxer c'est... C'est primordial. On ne peut pas tout mener de côté. Ça devient un peu le mal vu sec, le stress. Alors parfois, après, il y a un terme qu'on utilise aujourd'hui beaucoup dans le monde du travail, c'est le terme du burn-out. Donc voilà, les gens font parfois des burn-out. Alors moi, je suis assez coup d'ordre. Je ne dis pas que le burn-out, c'est-à-dire que l'on est un broconi. Mais il faut faire attention que le burn-out, ça ne devienne pas un terme. Il y a parfois des gens qui font des souffrances écologiques. Ils peuvent présenter des coups de l'ensenté mentale. Et parfois, ils disent, j'ai fait un burn-out. Parfois, il faut évaluer un peu plus en détail, voir s'il n'y a pas un autre trouble sous la somme. Est-ce que c'est un peu dépressif ? Est-ce que c'est un peu banxueux ? Est-ce que c'est parfois autre chose ? Donc, il faut être prudent sur les terminologies qu'on utilise parfois.
- Speaker #0
Très clair. Je rebondis sur ce côté prise de décision. Parfois, on prend de très mauvaises décisions, souvent des décisions émotionnelles, alors qu'en soi, sur le papier, on est plutôt... plutôt très rationnel, ou en tout cas, on doit l'être lorsqu'on dirige une entreprise. Qu'est-ce qui explique le fait que, très souvent, nos émotions prennent le dessus sur la raison ?
- Speaker #1
Alors, la question que je pourrais poser, c'est est-ce qu'on est un meilleur décideur quand on n'utilise pas nos émotions ? C'est peut-être la question que je pourrais prendre d'Ikéramian. On est des êtres humains, donc on est tous sensibles et soumis à des émotions. Est-ce qu'on prend de meilleures décisions. sous l'émotion. Alors déjà, il faut prendre du recul. On prend rarement, pas toujours du moins de bonnes décisions. Ça dépend évidemment de la décision, mais on ne prend pas toujours de bonnes décisions dans le vif. Il faut prendre du recul. Et quand on parle de ça, il faut toujours parler aussi d'un autre sujet qu'on appelle le sujet des biais cognitifs. Et qu'on est tous sujets à des biais cognitifs, à des fausses croyances, à des préjugés. Et prendre une décision, ça va nécessiter parfois de prendre du recul. pour expliquer par exemple le Kahneman un psychologue qui a notamment eu le prix Nobel qui a écrit un livre où il parle notamment du système 1 système 2 je laisserai les éditeurs regarder un peu plus en détail il explique que le système 2 c'est le système qui nous permet de prendre le système 1 c'est le système de peu de l'impulsivité qui nous permet de prendre des décisions de manière rapide automatisée et le système 2 c'est le système qui nous permet de prendre du recul sauf que le système 2 qui nous permet de prendre du recul réfléchir analyser les choses il est beaucoup plus coûteux cognitivement. Donc c'est pour ça que la majorité des décisions qu'on prend, elles sont assez inconscientes, c'est les items 1, et quand parfois il faut prendre du recul, c'est là, c'est le système 2 qui est en train de passer. Donc il faut prendre du recul sur nos décisions, faire attention aux biais utilisés, par exemple, des exemples, il y a un biais que je cite beaucoup, c'est le biais du survivant, par exemple. Le biais du survivant, c'est quand on parle d'entrepreneuriat et qu'on cite Elon Musk. On cite Elon Musk, et donc Elon Musk, il a sa carrière, on ne va pas... et il logue dessus mais on vous dit voilà vous avez vu que Elon Musk a pu le faire, que Steve Jobs a pu le faire, vous pouvez le faire. Oui, et ça c'est le biais du survivant. Prendre Interstand en particulier et généraliser la population générale. Des fois, ça crée beaucoup de culpabilité quand les gens ont le sentiment de ne pas y arriver comme Steve Jobs ou comme Elon Musk. Voilà, donc il y a plein de biais cognitifs qui nous font parfois prendre de mauvaises décisions. On ne peut pas lutter contre nos biais cognitifs. Par contre, il faut essayer d'en connaître le plus possible pour parfois en consommer simplement.
- Speaker #0
J'ai envie de rebondir sur un sujet que j'ai évoqué lorsque je t'ai présenté. Tu fais également de la formation, tu formes beaucoup d'individus sur leur compréhension de leur cerveau, la prise de décision, plein d'éléments au travers de ton institut et d'autres activités. Quand tu formes des gens, quel est le point commun entre ceux qui progressent vraiment et ceux qui restent bloqués ? Pourquoi je te pose cette question ? Parce que beaucoup d'entrepreneurs veulent avancer, veulent développer leur boîte, se forment, se posent des questions, cherchent des infos et pourtant ne comprennent pas pourquoi. il y en a qui qui y arrivent et d'autres n'y arrivent pas ?
- Speaker #2
Alors, ce qu'il faut rappeler, c'est que moi, je forme principalement sur le sujet qui est mon domaine spécifique de compétence, c'est-à-dire le sujet des troubles du neurodéveloppement, donc tout ce qui va être l'autisme, le TDAH, ce qu'on appelait anciennement les troubles 10. Et je fais aussi des formations sur le sujet du haut potentiel intellectuel. Je ne forme pas nécessairement des entrepreneurs pour être de meilleurs patrons, on va dire. En revanche, dans les formations que je propose, je forme aussi des professionnels de la santé, des professionnels de l'éducation. Quand je les forme, ce que je remarque, c'est que ceux qui progressent souvent le plus au niveau de leurs connaissances, c'est ceux qui sont capables de remettre en question leurs propres connaissances. En général, quand ils viennent se former, ils ont déjà des connaissances, évidemment, de base. Mais sur ce sujet justement des neurosciences, il y a tellement de fausses croyances que beaucoup ont. et utilisent ces fausses croyances depuis de très nombreuses années. Et donc parfois, à la fin des formations, comme je leur dis, ils ont souvent le sentiment de moins en savoir après qu'avant, parce qu'en fait, ça a mis à bas les connaissances qu'ils avaient déjà. Et donc, ce que je constate, c'est ceux qui progressent, c'est souvent ceux qui, à la base, avant de faire des formations, on transmet des questionnaires de pré-formation où on demande aux gens d'estimer leurs connaissances. Moi, ce que j'ai remarqué, c'est que ceux qui estiment Merci. Souvent plus basse, leurs connaissances à la base sont ceux qui progressent le plus et ceux qui estiment leur connaissance le plus élevée sont ceux qui progressent le moins. On pourrait dire que c'est logique. Mais en fait, ce que j'ai remarqué, c'est que c'est souvent ceux qui sont le plus expert, dont c'est le métier, par exemple les médecins, les pédiatres, les professionnels de santé, sont souvent ceux qui ont tendance à penser qu'ils en savent le moins. et les apprenants qui viennent et qui n'ont finalement que très très peu de formation initiales sur ces sujets-là ont souvent le sentiment d'en connaître le plus. C'est ce qu'on appelle parfois l'ultra-crépidarianisme, c'est-à-dire le fait que quand on sait peu de choses sur un sujet, on a l'impression d'en savoir beaucoup. Alors ça, c'était l'apanage quand on était au moment de la Covid, où on avait des personnes qui lisaient quatre articles sur la Covid, ils étaient experts en virologie. Ça, c'est plutôt ce que j'ai remarqué.
- Speaker #0
Très clair. C'est un peu le syndrome du nain-kruger dont on parle aussi parfois. dans beaucoup de livres d'entrepreneurs où tu penses être un expert en connaissant 3-4 choses et puis pour les experts, eux pensent ne pas savoir tout ça.
- Speaker #2
C'est exactement ça. C'est exactement ça. C'est encore un autre biais cognitif. C'est quand on pense être expert. Ceux qui ont le sentiment d'être expert dans un sujet sont parfois ceux qui objectivement en savent le moins. On n'est jamais expert, on n'est jamais l'expert de l'expert d'un sujet. Il y a toujours des choses à apprendre sur le sujet.
- Speaker #0
C'est quoi les biais cognitifs pour celles et ceux qui ne sont pas forcément au fait de ce qu'est ce terme ? Et puis surtout, est-ce que tu as quelques exemples de biais cognitifs auxquels on est très souvent exposé sans même s'en rendre compte ?
- Speaker #2
Alors les biais cognitifs, ce sont en quelque sorte des raccourcis de pensée qu'on peut avoir pour prendre décision ou pour penser rapidement. j'ai parlé tout à l'heure du du biais cognitif qu'on appelle le biais de confirmation, ou c'est par exemple, pardon, le biais du survivant, ou c'est par exemple, voilà, utiliser une personne, un cas particulier pour faire des généralités. Après, il y a aussi ce qu'on appelle, par exemple, le biais de confirmation. Le biais de confirmation, c'est un biais qui, c'est le fait de toujours, comment dire, interpréter, favoriser et rappeler les informations qui confirment nos croyances. Donc, si je suis convaincu que quelque chose est vrai, je vais toujours être beaucoup plus sensible aux éléments qui vont aller dans mon sens, dans le sens de ma croyance. Voilà, ça c'est un autre biais. Il y a un autre biais qui est très connu, qu'on utilise beaucoup dans... Dans ma profession, ce qu'on évoque beaucoup dans ma profession, c'est le biais d'échantillonnage. Le biais d'échantillonnage, par exemple, c'est lui qui est à la base de la fausse croyance encore extrêmement présente sur le sujet du haut potentiel intellectuel. Le haut potentiel intellectuel, on nous explique en France que les personnes qui ont un HPI, un haut potentiel intellectuel, ce sont des gens qui sont en général en souffrance, en difficulté, ils sont plus anxieux que les autres, etc. Et ça, ça vient... de certains auteurs, certaines autrices qui ont écrit des livres dans lesquels elles présentaient les caractéristiques des personnes aux potentiels intellectuels. Et quand on regarde ces caractéristiques, on voit qu'il y a un autre biais cognitif qu'on appelle l'effet Barnum. L'effet Barnum, c'est l'horoscope. L'effet Barnum, c'est-à-dire que si, Alec, je fais de toi une description qui va être très floue, ou si je te dis par exemple, je pense que tu es quelqu'un de très agréable, très souriant, mais de temps en temps, il t'arrive d'être triste et de te sentir mal à l'aise. Tu vas avoir le sentiment que je lis en toi comme un livre ouvert, alors que c'est un effet barnum. Parce qu'en fait, cette description que je fais de toi, elle convient à peu près à tout le monde. Et donc, cet effet barnum, quand on lit les caractéristiques des personnes à haut potentiel intellectuel, dans ces livres-là, on voit que ça colle à tout le monde. Donc ça, c'est un biais d'échantillonnage. Parce que les auteurs qui ont écrit sur ce sujet du HPI qui ont des problèmes, ils se sont basés sur les patients qui venaient les consulter. Et ils venaient consulter un psychologue parce qu'ils avaient un problème. Ils faisaient parfois un test de QI. Ils avaient un haut potentiel intellectuel. Et ils se rendaient compte que c'était incroyable. Finalement, on se rendait compte que le haut potentiel intellectuel était le lien entre ces gens-là qui avaient un problème et ce qui en ressortait. Et donc, ils ont expliqué qu'il existait des trucs comme les zèbres et comme ce genre de choses qui sont donc issus d'un biais d'échantillonnage. Donc, ces biais cognitifs, en fait, ce sont des raccourcis de pensée, en quelque sorte, qui nous font parfois être dans l'erreur. Et ça peut clairement pourrir la vie.
- Speaker #0
Alors, il y a plein de questions que j'ai envie de te poser. Tu parles de zèbres. Moi, les seuls zèbres que je connais, c'est ceux qui sont dans la savane. C'est quoi, par exemple, pour ceux qui ne savent pas des zèbres ? Est-ce qu'il y a d'autres animaux sauvages comme ça qu'on peut identifier et auprès desquels on peut plus ou moins se représenter ?
- Speaker #2
Alors, pourquoi je parle de zèbres ? Parce que c'est une terminologie qui est utilisée en France depuis pas mal d'années, mais c'est une terminologie très française. C'est-à-dire que dans le reste du monde, on ne parle pas de zèbres. Les zèbres, c'est quoi ? pour faire très court les personnes qui ont un haut QI, qui ont un haut potentiel intellectuel et qui ont des difficultés, des souffrances, des pathologies, de l'anxiété, etc. Donc en fait, ils sont en quelque sorte très intelligents, puisque le haut potentiel intellectuel, on pourrait le rapprocher d'un truc qu'on appelle l'intelligence. Ils sont très intelligents, mais en même temps, ils sont beaucoup trop intelligents pour être heureux. C'est-à-dire qu'ils sont trop intelligents pour pouvoir vivre convenablement. Ce qu'on sait au niveau scientifique, c'est que le QI, qui est un score, qui mesure des performances cognitives intellectuelles, c'est quelque chose qui est fiable. C'est utilisé depuis des dizaines et des dizaines d'années. Il y a des millions de personnes qui ont passé des tests de QI. Donc, c'est un outil de mesure qui est fiable. Pourtant, il y a beaucoup de gens, quand on lit sur les réseaux notamment, sur ce sujet-là, qui, en quelque sorte, contredisent l'idée du QI. Oui, mais le QI, ça ne mesure pas l'intelligence, ça ne mesure rien. Et en fait, quand on fouille, on se rend compte que ces gens-là, ils ont une croyance de ce qu'est l'intelligence. Je pense que l'intelligence, par exemple, c'est... La créativité de quelqu'un, c'est l'humour de la personne. Et comme il se rend compte qu'en fait, que le test de QI ne mesure pas des compétences comme la créativité, comme l'humour, comme les aptitudes sociales, il préfère en quelque sorte remettre en cause l'outil qui est faible plutôt que leur croyance, qui est elle erronée. Donc, les zèbres, en fait, pour en revenir à ta question, ce sont des personnes, une sorte de catégorisation de personnes qui auraient... des problématiques psychologiques et affectives et qui aurait un QI élevé. Et en fait, quand on regarde les caractéristiques des zèbres, on y met un petit peu tout le monde. Et ce qu'on voit, c'est qu'il y a beaucoup de personnes dans un cadre professionnel qui parfois sont en difficulté affective, psychologique. Et en fait, ils font des recherches sur Internet et ils disent « C'est bon, j'ai compris, je suis zèbre en fait et donc ça explique pour moi l'être. » C'est parce que j'ai un haut QI, c'est parce que je suis un haut potentiel intellectuel. Et c'est à cause de ça que je souffre. Et là, il faut vraiment appuyer dessus. Il faut absolument combattre cette idée. Le QI des gens, le haut potentiel intellectuel, ne peut pas être la cause des problèmes des gens. C'est ce qu'on appelle l'erreur de surattribution. C'est-à-dire de se dire, voilà, je vais mal dans ma vie, je suis malheureux, j'ai des difficultés à mon travail parce que j'ai un haut potentiel intellectuel. Il faut combattre cette idée parce que déjà, le QI, c'est quoi ? C'est une caractéristique statistique de performance cognitive. Pourquoi il faut la combattre ? C'est tout simplement parce que si on pense que c'est le HPI qui est la cause de le problème, ça va faire en sorte que je vais éviter ou du moins je vais peut-être retarder le fait de consulter pour véritablement comprendre ce qui cloche vraiment et potentiellement de m'aider.
- Speaker #0
Alors, je rebondis sur un point, justement, c'est hyper intéressant ce que tu as dit. Comment on fait pour identifier si on est un haut potentiel ? Est-ce qu'on peut se faire un autodiagnostic ? Ou est-ce qu'il y a des exercices, des éléments, des professionnels à consulter pour pouvoir l'établir, le valider ? Et surtout, finalement, à quoi ça sert de savoir qu'on est ou qu'on n'est pas un haut potentiel ?
- Speaker #2
Alors, tout ce qu'on trouvera sur Internet comme test, comme outil de dépistage, entre guillemets, c'est totalement... c'est un truc qui mesure absolument rien. Pour faire une évaluation, pour savoir si on présente un haut potentiel intellectuel, il faut aller voir un psychologue, un clinicien, qui va proposer un test de QI. Parmi les tests qui existent, on a, je vais en citer deux, on a le WISC, qui est une batterie de tests pour les enfants de 6 ans jusqu'à 16 ans, et on a la VICE, qui est un test d'évaluation pour les adultes qui va de 16 ans jusqu'à 79 ans. Et voilà, et en fait, c'est... Lorsqu'on passe ce test avec un psychologue, qu'on va après avoir des résultats sur nos compétences cognitives, il faut préciser qu'un test de QI ne mesure pas des éléments de personnalité, mais ça mesure des compétences cognitives, ça mesure des compétences de langage oral, des compétences spatiales, de motricité, de vitesse de traitement. Et si à la fin du test, on présente un QI total qui est super ou égal à 130, on pourra dire qu'on présente un haut potentiel intellectuel. Mais finalement, comme je l'ai dit, c'est... d'avoir un QI supérieur ou égal à 130. Donc, on voit que c'est une norme statistique. Donc, parfois, quand on présente les HPI et qu'on dit qu'il y a une espèce de caste des personnes à haut potentiel intellectuel et le reste du monde, ça veut dire que ce sont des gens différents. Pas du tout, en fait, parce que c'est juste incontinuable. Le QI, c'est un continuum de performance. Et donc, en gros, entre 125 de QI et 130 de QI, on n'est pas véritablement différents d'un point de vue cognitif. Donc, il faut être super prudent sur ce sujet du HPI, moi je dis. tellement de choses fausses sur les réseaux, sur LinkedIn, notamment sur ce que c'est que le HPI, etc. Parfois, je réponds. Parfois, je me dis, si je réponds, je vais y passer la journée. Donc, voilà. Mais il faut vraiment rétablir les choses. Le QI, il n'y a pas de débat, en fait, sur le sujet du QI. Il n'y a pas de débat sur le haut potentiel intellectuel. C'est quelque chose même, c'est un sujet qui questionne et qui, il y a bien évidemment des études encore à ce jour qui sont proposées sur ce sujet-là. ce que c'est que le HPI, le débat il est médiatique, c'est un débat qui est très très médiatique, alors en plus quand on nous fait des séries il y a une série sur TF1 je crois que c'est Morgane Alvarez, c'est ça, HPI c'est super, cette série elle est marrante, mais il ne faut pas penser que le HPI c'est
- Speaker #0
Morgane Alvarez et justement j'aimerais démystifier peut-être un sujet ou pas tu me diras, mais toi qui connais très très bien le sujet, qui en côtoie, qui en a vu beaucoup et qui connaît parfaitement le point, est-ce qu'il y a une corrélation directe entre le fait d'être HPI et d'avoir un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne ou pas, et le fait d'avoir du succès dans l'entrepreneuriat ou dans ses projets ?
- Speaker #2
Alors, est-ce qu'il y a une corrélation entre le QI et le succès dans l'entrepreneuriat ? J'aurais tendance à penser que oui. Parce qu'en fait, ce qu'on sait, c'est qu'il y a une corrélation entre le QI, déjà... Prenons à la base les enfants. On sait qu'il y a une corrélation entre le QI des enfants et leur performance scolaire. C'est-à-dire qu'en gros, plus l'enfant a un QI élevé, plus il devrait avoir de bonnes notes à l'école. Alors là, je sais qu'il y a des auditeurs qui vont se dire « non mais c'est pas vrai, moi j'ai plein d'exemples d'enfants qui ont un QI élevé et qui sont en échec scolaire » . Oui, ok, il y a des enfants qui ont un QI élevé et qui sont en échec scolaire, mais il ne faut pas oublier que ça c'est une minorité. C'est en général d'ailleurs la minorité qui consulte. Il y a la majorité d'enfants qui ont de bonnes performances à l'école et qui ne consulteront jamais parce que ça marche bien pour eux. Donc oui, il y a un lien de corrélation entre le QI et les performances scolaires. Et donc, si j'ai un lien de corrélation entre le QI et les performances scolaires, on sait que j'ai un lien de corrélation, d'accord, certes indirect, entre le QI et plus tard le niveau d'études. Et j'aurai donc aussi après une corrélation entre le QI et plus tard le salaire. On sait qu'il y a des études qui ont montré que... Plus le QI de la personne est élevé, le QI explique mieux le salaire des gens que leurs études. C'est un indicateur encore plus important. Il y a aussi des études qui mettent en lien, on peut mettre en lien la corrélation entre le QI des gens et leur espérance de vie, leur qualité de vie aussi. Le QI, c'est un indicateur, pas le seul évidemment, nous ne nous basons pas sur le QI, mais c'est un indicateur extrêmement intéressant du pronostic des personnes et de leurs performances futures. Je rappelle, je précise, ce n'est pas le seul. Donc, je serais tenté de dire que oui, il est possible qu'il y ait tout à fait un lien entre le QI et les performances professionnelles par la suite, même si tout ne s'explique pas par le QI. Il y a une autre fausse croyance, il y a un autre... une fausse croyance qu'un biais cognitif auquel il faut faire allusion aussi, c'est la fameuse croyance d'un monde juste. Le monde n'est pas juste. On sait que il y a des liens comme ça, explicatifs, qui expliquent certaines choses. C'est pour ça que quand je présente ces éléments-là, je rappelle qu'il faut vraiment essayer de travailler beaucoup sur l'inclusion, parce que c'est par l'inclusion qu'on peut permettre de rétablir les choses.
- Speaker #0
Est-ce que c'est quelque chose qui est euh... comment dirais-je, inné, on est comme ça, ou est-ce qu'on peut, force de travail, d'adaptation, de méthodologie, peu importe, élever progressivement son quotient intellectuel pour peut-être se donner davantage de chances de réussir ?
- Speaker #2
Alors c'est un peu tout, c'est-à-dire qu'on ne peut pas nier qu'il y a une part d'inné, c'est-à-dire que plus précisément d'héritabilité. On sait qu'il y a des études, des études que je présente notamment dans mes formations, où je montre par exemple quand on compare le QI des parents avec le QI de leurs enfants, on voit qu'il y a une corrélation qui est faite alors elle n'est pas une corrélation parfaite évidemment mais il y a une corrélation qui est significative entre le QI des parents et le QI de leurs enfants et cette étude d'ailleurs après elle compare le QI des parents avec le QI de leurs enfants quand les enfants les ont adoptés et on voit que là en quelque sorte la corrélation elle est encore un petit peu présente mais elle diminue de manière significative et donc ce qui montre en fait que certes l'environnement dire que la La scolarisation, le fait d'être dans un environnement soutenant apporte effectivement des points au QI en quelque sorte. Mais l'héritabilité, elle est dans tous les cas égnante et elle dit quelque chose, en tout cas l'héritabilité. Mais il n'y a bien sûr pas que ça. Si on prend deux enfants qui ont en gros le même QI à la naissance, dirons-nous, même si c'est un peu raccourci. mais si on prend ça et qu'il y en a un qui vit dans un milieu soutenant avec la capacité d'avoir une scolarisation de bonne qualité, l'accès à la culture et l'autre pas du tout, on n'aura à la fin pas les mêmes performances. Il ne faut pas oublier qu'un des éléments les plus forts d'augmentation du QI des gens, ça reste la scolarisation, des enfants plutôt, ça reste la scolarisation. Le fait d'être scolarisé, alors quand je dis scolarisation, je ne parle pas nécessairement du bâtiment-école, je dis vraiment le fait de scolariser l'enfant. A contrario, je vais dire les enfants qui ne sont pas du tout scolarisés, où là, on sait que l'enfant qui n'a aucune éducation scolaire, ça va impacter ses performances cognitives et intellectuelles.
- Speaker #0
Très clair. est-ce qu'on peut mieux gérer son cerveau ou est-ce que rien que cette phrase et cette question est déjà absurde ?
- Speaker #2
ça dépend de ce qu'on entend par mieux gérer son cerveau mieux gérer par rapport à la gestion du stress mieux gérer pour être performant est-ce que tu peux préciser ta question ?
- Speaker #0
performance, émotion, stress je te donne un exemple concret imaginons que je dois monter sur scène mais à chaque fois j'ai un stress qui prend possession de moi, je perds mes moyens je perds mes mots, je ne sais même plus pourquoi je suis ici et pour autant ça fait partie de mon business que de monter sur scène, c'était mon cas j'étais vraiment très très timide et j'avais beaucoup de peine à prendre la parole devant autrui est-ce que c'est lié au fait de savoir maîtriser ses émotions et donc est-ce que ça vient du cerveau ou d'autres choses et comment est-ce qu'on peut le faire ou est-ce que c'est lié On fait d'autres choses, ou ça peut être d'autres sujets, lorsque l'on doit prendre des décisions importantes mais rapidement. Typiquement, je dis une bêtise, lorsque l'on est pilote de ligne ou pilote de chasse et qu'on doit rapidement prendre une décision importante, ou lorsque l'on est trader et qu'on doit prendre rapidement une décision importante, lorsque l'on est chirurgien et qu'on doit rapidement prendre une décision importante, est-ce qu'il y a des moyens, des éléments pour pouvoir entraîner notre cerveau à réagir dans certaines situations ? pour pouvoir le maîtriser, le gérer et améliorer nos capacités à pouvoir réagir ou agir dans des situations spécifiques qui vont toucher naturellement l'entrepreneur, peu importe les situations.
- Speaker #2
Je pense que le maître mot, c'est l'expérience. C'est-à-dire qu'effectivement, quand on a plus d'expérience, on n'est plus à même de pouvoir prendre les bonnes décisions. Par exemple, parler en public, alors est-ce que c'est son cerveau ? Oui, c'est un peu général de dire que c'est son cerveau. Mais par exemple, si je dois prendre la parole en public et puis... que j'essaie de visualiser ce que je vais faire, m'imaginer que je monte sur scène, ça va me permettre déjà de potentiellement faire baisser mon stress. Le fait de respirer aussi, on sait que tout ce qui est cohérence cardiaque, ça peut avoir un effet tout à fait positif. Le fait d'essayer de se concentrer sur ce qu'on va dire, de garder focus sur le discours qu'on veut donner, le fait de pratiquer régulièrement. Le fait de s'entraîner, ça permet de prendre les bonnes décisions. On sait que les personnes qui sont plus expertes, c'est ceux qui sont avant tout plus entraînés. Et parfois d'automatiser. Ne serait-ce que par exemple, quand on parle de l'apprentissage.
- Speaker #0
La notion d'apprentissage, finalement, c'est quoi ? Apprendre, c'est automatiser une compétence. Apprendre à conduire une voiture, c'est automatiser la conduite. Apprendre à lire, c'est automatiser la lecture. Donc, en fait, la possibilité d'automatiser quelque chose, ça permet de pouvoir laisser disponible nos ressources cognitives pour d'autres choses. si j'automatise le fait de monter sur scène et que finalement à force d'être monté sur scène et j'ai cette expérience de monter sur scène j'ai acquis des automatismes ça va me permettre de ne pas être conscient et de ne pas travailler cognitivement sur le moment présent, sur qu'est-ce qui se passe, ma posture, etc pour être totalement et pleinement conscient et concentré sur le contenu de ce que je vais dire par exemple ou sur rebondir sur ce que me dit mon auditoire par exemple donc je pense que là le maître mot c'est avant tout l'expérience.
- Speaker #1
Je rebondis également sur un autre sujet que tu as évoqué tout à l'heure, tu parlais du fait de que... prendre du temps pour soi, de bien dormir, j'imagine peut-être aussi de bien manger, de faire du sport, etc. Est-ce qu'il y a d'autres pratiques que parfois on néglige dans nos journées ou dans notre quotidien, dans notre rythme de vie, qui pourtant pourraient vraiment nous aider à mieux penser, à mieux décider, à mieux gérer nos émotions, notre stress, etc.
- Speaker #0
À part l'alimentation, à part l'hygiène de vie, est-ce qu'il y a d'autres pratiques qui nous permettent de mieux gérer le stress ? Je pense que vivre tout simplement, c'est-à-dire avoir des relations sociales, c'est-à-dire pouvoir prendre du temps pour soi, pouvoir aussi ne pas faire que travailler. Parce qu'il y en a beaucoup qui travaillent beaucoup, beaucoup et qui oublient parfois leur vie de famille, leur vie personnelle. et ça c'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier parce que ça fait partie de la vie, on n'est pas que des personnes qui travaillent, on n'est pas que là pour faire de la performance on est là aussi pour être des êtres sociaux, des êtres humains on est là pour partager pour vivre des émotions parfois j'entends certains entrepreneurs certains qui sont extrêmement médiatisés, qui sous-entendent je suis en désaccord moi, mais qui sous-entendent qu'en fait il faut bouffer la vie qui... Il ne faut pas penser aux autres, penser à soi, privilégier l'avenir. C'est une manière de penser que je respecte, mais je ne la partage pas. Je pense que vivre, ce n'est pas nécessairement vouloir être plus performant et penser qu'à soi, c'est aussi pouvoir penser aux autres, à ce qu'on va laisser et à sa famille. Je ne sais pas ce que tu en penses, toi.
- Speaker #1
Je suis assez d'accord avec toi, merci de me poser la question. Je suis assez d'accord avec toi, même si, tu vois, moi pendant très très très longtemps, je ne pensais ni aux autres ni à moi. Je pensais juste à l'objectif, à la performance, au fait d'avancer. Et j'avais pendant très longtemps tout mis de côté, c'est-à-dire le bien-être, le sommeil, le sport, la nourriture, tout ce que tu veux. Parce que le seul objectif, c'était de pouvoir avancer, continuer à avancer. C'était, selon moi, le prix à payer parce que je n'aurais pas pu avoir l'accélération et les résultats qu'on a aujourd'hui sans ce sacrifice. Je le vois vraiment comme un sacrifice. Par contre, à long terme, ce n'est pas possible. Donc, il y a des phases dans la vie où tu vas accepter de dealer avec ça, selon moi, si vraiment tu en as l'envie et tu te dis que tu fais un sprint. Mais tu dois avoir conscience que c'est un marathon, la vie, et que, comme dans tout marathon ou comme dans toute discipline sportive et l'entrepreneuriat, pour moi, c'est... beaucoup de liens avec le sport de haut niveau et si tu veux aller gagner une médaille d'or aux Jeux Olympiques, tu sais que tu vas avoir 10 mois dans ton année ou plusieurs années d'entraînement, des phases de repos dans ton entraînement, mais par contre lorsque tu seras sur le terrain et que tu dois performer, tu es prêt à tout pour y arriver et tu te donnes les moyens et tu te dépenses. Donc c'est un peu la vision que j'en ai aujourd'hui et effectivement, dans ces phases de repos, il y a le fait de laisser de la place pour soi et de la place pour ceux qui comptent et j'ai dû apprendre à accepter que le repos fait partie de la performance par exemple dans mon cas spécifique et force est de constater qu'effectivement ça te permet d'être beaucoup plus présent d'être beaucoup plus pertinent performant et proactif et surtout moins moins comment dirais-je à la merci de certaines humeurs ou de certains éléments. Donc, je te rejoins globalement, tout en mettant une nuance au fait qu'il y a parfois des phases, mais par contre, il faut que ces phases, on les aborde en conscience et en sachant que ça ne va pas forcément durer.
- Speaker #0
Moi, ce qui me semble super important, si je peux parler de mon expérience personnelle, c'est surtout le réseau et les connaissances. C'est-à-dire que puisqu'on parle d'entrepreneuriat, moi, je peux raconter en quelques mots comment s'est créé l'Institut Irles. Au départ, j'étais un simple étudiant en psychologie, mais je n'avais pas des notes exceptionnelles. de loin, j'avais des performances tout à fait moyennes à l'université à Bordeaux. Et en fait, j'étais un étudiant lambda et j'ai eu la chance de rencontrer un jour un maître de stage lorsque j'étais en maîtrise, à l'époque ça s'appelait encore la maîtrise, avec qui ça a matché à fond. C'est-à-dire que j'ai eu un super rapport avec lui, un super contact. C'est quelqu'un qui m'a fait découvrir ce qu'était le métier psychologue. Ce n'est pas du tout l'université qui m'a fait découvrir ce métier. Lui, il pensait à l'époque... au début des années 2000 que la neuropsychologie, c'était quelque chose qui allait sûrement décoller, alors qu'à l'époque, on était très psychanalyse, encore. Moi, la psychanalyse, ce n'était pas quelque chose qui m'intéressait particulièrement. Et voilà, ça a matché, il m'a fait découvrir le truc et je l'ai perdu de vue par la suite. J'ai eu mon diplôme, j'ai essayé de trouver du boulot, mais j'ai envoyé 150 CV un peu partout en France. À l'époque, la neuropsychologie, c'était très difficile de travailler, il fallait carburer, du moins, il fallait envoyer des CV et faire des entretiens. J'ai eu très peu d'entretiens. Et donc, comme j'étais à l'époque au RSA et qu'il fallait aussi que je mange, j'ai fait des petits boulots alors que j'avais quand même un master 2. Il fallait que je mange et donc j'ai fait des petits boulots. Et en fait, ce maître de stage que j'avais totalement perdu de vue m'a recontacté des années après le stage, quelques années après le stage, pour me proposer en fait un projet. Donc lui, en fait, il avait arrêté la psychologie, il avait fermé son cabinet de psychologue. Il m'avait proposé de monter un truc ensemble qui, à l'époque, s'appelait l'Institut Régional de lutte contre l'échec scolaire. qui fait plus court, ça fait donc EARLESS, et ce gars-là, c'était Pascal Barbecan. Et Pascal Barbecan, c'était donc mon maître de stage, c'est le cofondateur de l'institut EARLESS. On est parti de rien, au début, quand on a eu cette idée. On a essayé de se dire, qu'est-ce qu'on pourrait proposer de différent par rapport à ce qui se fait déjà ? Et on voyait que dans le monde de la psychologie et du bilan d'évaluation à visée cognitive, ce qui posait surtout problème, c'était les délais. C'est-à-dire que les parents, quand ils se posaient des questions sur la difficulté de leur enfant, par exemple, Ils mettaient des mois avant d'avoir des rendez-vous. Donc on a voulu essayer de jouer sur un délai qui était court et sur un tarif qui était bas. Donc je me rappelle encore, on essayait de contacter toutes les mairies aux alentours de Bordeaux pour négocier avec elles des locaux gratuits pour pouvoir faire baisser le plus possible le prix des consultations. On a réussi finalement à avoir grâce notamment à une orthophoniste que je remercie encore, elle me prêtait son bureau les mercredis pour que je fasse mes consultations, pour baisser le prix des consultations. Et puis voilà, moi je me rappelle, le premier mois j'ai fait trois consultations, le deuxième mois neuf consultations. Et on est parti comme ça, et aujourd'hui, l'Institut Irles, justement, on est à plus de 5000 patients rencontrés, et plusieurs collaborateurs aussi au sein de l'Irles. Donc moi, si vraiment j'avais quelque chose à retenir de mon parcours entrepreneurial, même si c'est quand même un grand mot, même si je dirige l'Irles aujourd'hui, c'est avant tout les rencontres. C'est surtout ça, c'est le fait d'avoir rencontré des gens, et moi c'est les gens que je rencontre qui me font grandir. Parfois il y a des personnalités qui marquent. Pascal Barbeucane reste une personnalité absolument marquante de ma vie, mais il y a d'autres personnalités qui marquent et parfois je suis même étonné de moi les marquer alors que je n'ai pas le sentiment j'ai malgré tout un certain syndrome de l'imposteur donc j'ai encore un peu de mal à comprendre un petit peu ce qui m'arrive mais je le vis parce que ça s'arrêtera un jour et voilà et encore aujourd'hui j'ai la chance de rencontrer plein de gens qui me font avancer qui me font réfléchir et qui me font essayer d'être c'est d'être meilleur. Didier Meyrand, par exemple, le président du Psychodon, avec qui j'ai eu un super échange, qui est quelqu'un qui se bat pour faire reconnaître la santé mentale comme grande cause nationale. Pierre Oswald aussi, qui est un psychiatre que j'apprécie particulièrement, qui est pour moi un des plus grands psychiatres belges. Voilà, donc il y a plein de personnes comme ça qui nous font avancer. Donc moi, c'est vraiment le réseau, je crois. C'est les rencontres qui m'ont fait vraiment avancer.
- Speaker #1
Oui, le réseau, c'est vraiment extrêmement important. Je ne fais que de le dire et c'est un de nos chevals de bataille avec entrepreneurs.com. Je rebondis sur un sujet parce qu'un des autres sujets qu'on voit souvent chez ceux qu'on rencontre, chez ceux qu'on accompagne, mais même chez ceux qui nous écoutent, c'est le syndrome de l'imposteur. Tu évoques le fait que toi, tu as encore ce syndrome de l'imposteur, en tout cas parfois. Pour autant, tu es un expert reconnu dans ton domaine, tu es très visible, tu es très présent. tu parlais là ici de ton parcours on ne peut que féliciter ce parcours, même si tu dis que c'est grâce à des rencontres. Finalement, oui, on rencontre tous des gens, mais on peut créer des opportunités, on peut en tirer profit et le plein potentiel. Et ça, ça nécessite quand même des compétences assez particulières et spécifiques. Qu'est-ce qui fait, selon toi, que beaucoup de gens sont souvent sujets au syndrome de l'imposteur ? Et puis, c'est drôle parce que ça fait un petit peu écho à ce que tu évoquais tout à l'heure. Au plus, finalement, on est expert, au plus, potentiellement, on ne se considère pas réellement comme l'étant, ou tout du moins à équivalence de la perception que pourraient avoir d'autres sur soi. Comment on y fait face ? Comment on deal au quotidien avec ça ? Et comment on fait pour que ça ne vienne surtout pas, on va dire, nous trahir ou nous empêcher d'atteindre nos objectifs ? en d'autres termes, que le syndrome de l'imposteur ne nous paralyse pas ?
- Speaker #0
C'est difficile, je ne pourrais parler que de mon expérience personnelle. Moi, j'ai écrit un bouquin qui vient de paraître sur les troubles du neurodéveloppement. C'était une proposition qui m'a été faite par l'éditeur il y a maintenant presque deux ans. Écrire un livre, moi jamais j'aurais imaginé. Il faut vraiment comprendre que moi, je me considère comme un neuropsychologue de Bordeaux. Je suis un simple neuropsychologue de Bordeaux. Tout ce qui m'arrive, je le vis et je suis encore très étonné de ce qui m'arrive. Mais j'ai un jour un éditeur qui me demande d'écrire un bouquin sur les trucs du neurodéveloppement. Mais jamais j'aurais imaginé, entre guillemets, dans mon plan de carrière, j'aurais jamais imaginé un jour que j'ai un éditeur qui me demande d'écrire un livre. Pour moi, écrire un livre, c'est des experts reconnus, des professeurs d'université, c'est des gens qui font le tour du monde qui écrivent des livres. Ce n'est pas un neuropsychologue de Bordeaux. Moi déjà, il a fallu vraiment que j'accuse le coup. et je me dis mais pourquoi moi quoi Le livre est paru il y a un mois et j'ai encore du mal à me dire, j'ai l'impression d'avoir fait un livre. Je l'ai rendu presque un an plus tard le livre parce que je me suis documenté, j'ai essayé d'acquérir le plus possible de savoir. parce que pour comprendre qu'écrire un bouquin sur... Moi, je suis neuropsychologue, donc mon travail, ça consiste à traiter certains TND dans certains domaines, mais pour certains autres troubles du neurodéveloppement, comme par exemple les troubles de la communication... Les dysphasies, les dyslexies, par exemple, c'est un orthophoniste qui est spécialisé dans ce domaine. Ce n'est pas un neuropsychologue. Donc, il a fallu que je lise plein d'infants en orthophonie, que je m'entoure de personnes expertes en orthophonie pour pouvoir relire, etc. Et j'ai mis plus de temps à moi me documenter. Donc, ça, c'est le syndrome de l'imposteur imposé, plutôt que d'écrire le bouquin. Donc, je l'ai rendu un an plus tard, presque, ce livre. Donc, comment lutter contre le syndrome de l'imposteur ? Je lutte encore. Je lutte encore. Je pense que quand ça devient hyper envahissant, il faut tenter la psychothérapie. Parce que c'est peut-être un tiers qui peut nous permettre de prendre du recul sur ça. Moi, c'est mon entourage, c'est ma famille qui me permet de me prendre conscience aussi de tout ce qui se passe. Parce que je suis sollicité de partout et je n'imaginais pas, il y a dix ans, être sollicité comme ça. partout, je peux faire des interventions partout en Europe et même au-delà, écrire des bouquins, participer à des livres blancs à apporter au Sénat sur la santé mentale. Jamais j'aurais imaginé un jour qu'on me propose ce genre de choses. Donc, je n'ai malheureusement pas de recettes. Il y a ça. Et puis, après, on a le contraire. On a ceux qui ont le melon. Ceux qui prennent un peu le melon en disant « Ouais, moi, je... » pas du tout le sentiment d'avoir le melon parce que je suis encore très très étonné de ce qui se passe quoi
- Speaker #1
Merci Fabrice pour tout ce que tu as pu nous partager aujourd'hui j'aurais encore plein plein plein de questions à te poser on pourrait passer des heures si vous avez eu autant de plaisir à nous écouter que je n'en ai eu à animer cet épisode et bien faites le nous savoir comme à chaque fois de façon à mettre 5 étoiles sur le plateforme de streaming préféré et puis à partager cet épisode on mettra tes liens directement Fabrice en description et puis je vous invite aussi à interagir sur le post LinkedIn la page le déclic qu'on fera spécifiquement pour cet épisode comme à chaque fois j'ai une toute dernière question à te poser est-ce que tu peux nous partager le déclic qui a fait toute la différence dans ta vie ou dans ton business, dans ta carrière que tu n'as pas partagé dans cet échange que tu n'as peut-être partagé nulle part, ça peut être une anecdote ça peut être une simple phrase, ça peut être une situation une frustration, quelque chose de positif, moins positif peu importe Tu as carte blanche pour le mot de la fin.
- Speaker #0
Ah, super, je ne m'y attendais pas du tout en plus. C'est les phrases, quelques phrases que m'a dit mon mentor, donc Pascal Barbacane. C'est essayer de toujours avoir un déclic d'avance. Du déclic. Et c'est marrant parce que tu me poses cette question, le lien est venu tout de suite, je n'y avais pas du tout pensé avant. Mais c'est essayer d'avoir toujours un déclic d'avance, essayer d'anticiper les choses. Et je pense que c'est ce que nous, on a réussi à faire avec l'Institut Irles. C'est qu'est-ce qu'on pouvait faire, nous, que les autres ne faisaient pas. avoir ce déclic d'avance.
- Speaker #1
Merci Fabrice.
- Speaker #0
Merci à toi.