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#01 La gifle qui a boulversé ma vie - De la banque d'affaire à l'Art Oratoire - Daouila SALMI se livre cover
#01 La gifle qui a boulversé ma vie - De la banque d'affaire à l'Art Oratoire - Daouila SALMI se livre cover
Le Lab’Oratoire by Daouila Salmi

#01 La gifle qui a boulversé ma vie - De la banque d'affaire à l'Art Oratoire - Daouila SALMI se livre

#01 La gifle qui a boulversé ma vie - De la banque d'affaire à l'Art Oratoire - Daouila SALMI se livre

48min |18/04/2024
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Le Lab’Oratoire by Daouila Salmi

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48min |18/04/2024
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Description

Dans ce premier épisode Daouila Salmi se livre à coeur ouvert et revient en détail sur son parcours Extra-Ordinaire.


Rien ne la prédestinait à prendre la parole en public et pourtant elle se hisse aujourd’hui parmi les leaders en Art Oratoire.


De Dauphine à HEC, elle va accompagner des politiques, artistes, hommes d’affaires et tirera sa révérence pour bâtir son propre business DS Consulting.


Retour sur son être originel en passant par l’arnaque du rêve Européen, Daouila Salmi vous dit tout sans langue de bois…au risque de déplaire !


Très belle écoute à tous.


Si vous souhaitez aller plus loin et débloquer vos freins internes pour construire une vie alignée avec votre potentiel, je vous invite à consulter nos programmes Initiatiques (en presentiel ou en ligne) de déploiement de votre leadership ici 👇


https://daouilasalmi.com/formations/


Ou à réserver un appel avec un membre de notre équipe ici 👇


https://daouilasalmi.com/contact/#calendly


Nous serions ravis d’échanger sur vos besoins.


Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce premier épisode, j'ai l'honneur de m'entretenir avec une oratrice qui bouscule les codes. Formatrice certifiée en laboratoire, exécutive coach en leadership, business mentor, speaker, fondatrice du cabinet DS Consulting, créatrice de la méthode SSL, vice-présidente de l'association Tous pour un et mère de trois enfants. Elle est suivie par plus de 100 000 personnes sur les réseaux sociaux et fait jusqu'à plusieurs centaines de milliers de vues à travers ses prises de parole en public. J'ai nommé Madame Dawila Salmi. Bonjour Dawila, je suis ravie et... Honoré de faire cet entretien d'ouverture pour la création de ton podcast. Beaucoup l'attendaient, le voici enfin ! Durant cette petite heure ensemble, nous allons parler de ton parcours hors du commun, à travers tes étapes de vie, tes doutes et tes rebonds. Ndawila, tu es née au début des années 80, dans une banlieue du 91. Parle-nous de cette enfance.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia, tout d'abord je te remercie pour cette belle introduction. Très heureuse, et je sais que ce n'est pas commun d'introduire un premier épisode de podcast en dehors de la personne qui crée le podcast, mais c'était important pour moi de le débuter avec une personne que j'ai accompagnée. Je suis très honorée que ce soit toi aujourd'hui qui procède à cette interview, donc que la paix soit sur toi. Je reviens sur la question, je viens effectivement, je suis née dans le 94 à Villeneuve-Saint-Georges en 1980, 25 février. J'ai grandi à Vigne-sur-Seine, donc une petite ville de l'Essonne. J'ai grandi dans des quartiers populaires. Et pour autant, c'est important pour moi de revenir à cette partie de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait dire, les quartiers populaires nous propulsent là où on a envie d'aller, au-delà de nos rêves et bien plus haut que nos carrières. Donc je suis la quatrième d'une fratrie de sept enfants. Et nous sommes quatre filles et deux garçons. Donc j'ai grandi dans une famille algérienne. d'origine De la Kabylie, plus précisément la petite, côté Bijaya, j'ai grandi avec un papa qui ne faisait aucune différence entre un homme, entre un garçon et une fille, qui nous a donc transmis des valeurs très très nobles, des valeurs de travail, des valeurs de sincérité, des valeurs d'effort, de méritocratie également, cette notion de plus tu travailles, plus tu réussis ta vie. Donc j'avais deux choix, moi, dans ma vie, c'était la réussite ou la réussite. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de plan B, c'était soit je réussissais à l'école. soit je réussissais à l'école. Quand je parle de plan B, c'est qu'il n'y avait pas d'autres croyances qui m'étaient proposées dans cet univers. Et je remercie mes parents pour cette discipline, pour cette excellence, parce que c'est grâce à ce mindset de vouloir propulser les enfants à apprendre et à chercher le meilleur dans l'éducation qu'on a pu, que ce soit petit ou grand. Fraterie au-dessus ou fraterie en bas, d'évoluer dans des postes importants qui nous ont permis de développer une certaine résilience. Un quartier classique, je me souviens, il s'appelait la Croix-Blanche. De 0 à 15 ans, j'ai grandi dans une tour qu'on appelle la Tour HLM. Une ambiance, une culture très fraternelle. On avait des grands frères qu'on ne connaissait pas, on avait des grandes sœurs qu'on ne connaissait pas. On grandissait dans une atmosphère où l'entraide était très importante. Donc du coup, j'ai gardé cela et ma mère était au foyer, donc elle s'occupait de toutes les tâches quotidiennes, ménagères. Et donc on rentrait à midi pour manger des bons plats de maman. Et papa était vraiment là pour nous orienter sur la discipline du travail et de la réussite scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, donc une enfance quand même bien structurée avec des règles et de belles valeurs. Et qui pourtant va être bousculée par un événement marquant lorsque tu auras 6 ans. Oui. Partage-nous un petit peu ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, un épisode de ma vie à 6 ans que je raconte aujourd'hui avec beaucoup de maturité. Donc à 6 ans, je suis au CP, donc je vais à l'école normalement, avec toute cette croyance que l'école est une chance. Je suis quand même la fille d'immigrés, d'accord ? Donc mon papa est arrivé en France dans les années 70 et nous a fait venir, en tout cas a fait venir une partie de ma famille. Moi, je suis née en France, mais une partie de ma famille est arrivée en France. Donc on a eu vraiment ce... Cette toile de fond, cette voix de fond qui est tu es à l'école, tu as de la chance Et donc à 6 ans, comme beaucoup d'enfants, nous étions sur des classes assez étonnantes, on va dire. Et je prends une gifle, parce que je suis trop bavarde. Je prends une gifle de la part de ma maîtresse qui s'appelle Maryse. Et donc je prends une gifle, mais violente. Le genre de gifle qui laisse une trace sur la joue, le genre de gifle qui laisse une trace dans son esprit. Donc moi j'étais très joyeuse, j'étais une enfant très bavarde, je parlais beaucoup. D'ailleurs même ma famille m'appelait la mitraillette, pour te dire que j'avais un débit de voix important. Et cette claque-là a créé une mauvaise estime de moi-même. Cette claque-là, c'est de la violence qui a été reçue. Et donc à partir de là, je suis rentrée dans un mutisme. Je n'ai pas osé le dire à mes parents et encore moins à mon père. qui, lui, avait cette capacité à superviser nos études, parce que l'école était une chance. Et quelque part, c'était moi la fautive. Et donc, je me suis tue, j'ai gardé cela. Et le rapport à l'école a été extrêmement violent, à partir de cette claque, là, qui a littéralement bouleversé ma vie, parce que j'en ai même fait un déni. Et je m'en suis souvenue que lorsque j'ai souhaité travailler sur ma propre personne, à partir de 20 ans, quand j'ai perdu mon papa.

  • Speaker #0

    Oui, on comprend, Daouila, que ton père a été clairement une figure marquante dans ta vie d'enfant, mais également dans ta vie de femme. Et j'aimerais, si tu l'acceptes, que tu fasses découvrir à celles et ceux qui t'écoutent le parcours de ton père, de cet orateur extraordinaire.

  • Speaker #1

    Oui, mon papa était mon père. Aujourd'hui, à 20 ans, je ne l'appelais pas papa, mais aujourd'hui, je l'appelle mon père. Mon père était un homme très éloquent qui venait d'Algérie et qui a énormément œuvré pour servir son pays, servir aussi sa famille. Il a fait venir énormément de personnes, de cousins, d'abord ses frères, demi-frères de l'Algérie jusque la France. Mon père est fils de combattant algérien de Moudjahidine. Du coup, je suis la descendante aussi de toute cette énergie, de toute cette culture, cette philosophie de battant. Quand il est arrivé en France, il est venu avec cet espace sacrificiel. Il avait cette chance d'arriver en France, lui, et donc il s'est sacrifié une bonne partie de sa vie, mais de manière très honorifique, très honorable. Il a fait venir quasiment une grosse partie de sa famille en France pour leur permettre d'avoir un métier. digne et de pouvoir profiter d'une meilleure qualité de vie, car on sortait d'une guerre très difficile. C'était normalement un dû, on ne peut pas revenir sur la guerre d'Algérie. Et donc, toute sa vie, que ce soit pour sa famille ou même pour ses collaborateurs au travail, il était syndiqué, porte-parole des personnes, des ouvriers qui souffraient dans son entreprise. Il a évolué presque, il a eu une carrière de plusieurs années au sein d'une entreprise de transport qui a été rachetée aujourd'hui. Une grosse, grosse entreprise aussi importante que les entreprises du 440. Et donc j'ai grandi avec un papa qui portait une costume et qui régulièrement prenait la parole pour défendre ses collaborateurs, les ouvriers, durant des réunions syndiquées. Et tu sais, il prenait une espèce de dictaphone à l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable, et il récitait, il répétait ses arguments pour pouvoir justement défendre les causes, la cause de plusieurs autres immigrés d'Afrique, d'Afrique subsaharienne et d'Afrique... du Nord en général, parce qu'il y avait énormément d'accidents du travail. On était sur une période de fordisme, le travail était à la chaîne, et donc il revenait souvent avec cette charge. Donc j'ai grandi avec un papa héros. Pour moi, c'était un héros qui s'exprimait magnifiquement bien, il avait une certaine éloquence, il avait toujours des vestes, c'était quelqu'un de très élégant. Et donc ça a été quelqu'un qui, pour moi, a été au top, au pied des stalles, et quelque part, ça a forgé ma personnalité, et ça m'a aussi offert un chemin. à suivre. Et je découvrirai plus tard que ce n'est pas forcément celui qui était bon pour moi.

  • Speaker #0

    Tu auras un très bel hommage à ton père à travers ces anecdotes que tu nous partages. Et on dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. Parle-nous de ta mère.

  • Speaker #1

    Ma mère, c'est une autre énergie. Ma mère, elle porte beaucoup de yang, de côté masculin. Il faut savoir qu'elle vient, elle arrive en Algérie. Elle arrive en France dans les années 1980 parce qu'elle est enceinte de moi. Elle accouche de son premier enfant en 1980 dans un hôpital à Villeneuve-Saint-Georges, alors que ses précédents accouchements ont été faits à travers des doualas. Kukouning, en Algérie, le processus d'accouchement en Algérie dans les petits villages n'est pas du tout le même que celui qu'en France. En France, c'est extrêmement médicalisé. Elle arrive avec tous ses bouleversements. Elle arrive dans un quartier où elle ne connaît personne. Ma mère ne parle pas français. ne parle pas un mot de français et pour autant, elle va avoir cette résilience, cette capacité d'adaptation. Moi, au jour d'aujourd'hui, c'est vraiment une de mes héroïnes. On cherche beaucoup d'héros comme source d'inspiration. Clairement, mes deux héros sont mes parents. C'est-à-dire que voir une femme qui traverse la Méditerranée pour arriver dans un pays qu'elle ne connaît pas et au bout de quelques mois arriver à faire de l'argent, c'est-à-dire qu'elle était couturière en Algérie et elle arrive, et je ne sais pas comment, elle faisait, d'arriver à... a transformé le cabile en français. Elle se débrouillait pour pouvoir justement honorer les dons qu'elle avait. Donc c'était une excellente couturière et elle offrait comme ça ses services. Donc elle faisait comme ça de l'argent. Donc on a agrandi aussi avec cet aspect entrepreneurial, parce que c'est de l'entrepreneuriat. Et nous, on était fascinés. On était à l'école, donc elle s'occupait de notre hygiène, de l'alimentation, etc. Mais pour autant, elle avait cette dimension de Ok, je suis là, je suis une femme, je ne sais pas parler français, mais je vais m'intégrer, dehors ce tissu économique, je vais m'intégrer dans ce tissu social. Donc c'est quelqu'un qui connaissait tout le monde. Jusqu'à maintenant, elle ne parle pas super bien français, mais elle a une capacité visuelle, une capacité d'écoute où elle apprend extrêmement vite tout et n'importe quoi. Je pense que si elle avait fait des études, ma mère aurait pu être présidente.

  • Speaker #0

    C'est véridique. Ça ne m'étonne même pas ce que tu me dis. Et je pense que ça va parler à énormément de monde, parce qu'on connaît tous autour de nous une mère ou une grand-mère qui a toujours eu cette capacité à s'adapter à un environnement qu'elle ne connaît pas. C'est la réalité de ces femmes qui ont immigré en France. Donc, respect à ta mère et à toutes ces femmes qui ont su avancer avec force et dignité. cette force que tu as aujourd'hui tu ne la sors pas de nulle part et on le comprend bien quand tu nous partages le parcours de tes parents et c'est pour ça que je voudrais qu'on revienne sur un épisode douloureux que tu as vécu mais à travers lequel tu ne t'es pas laissé abattre Je parle du décès de ton père quand tu as 20 ans. Donc à cette période, tu es engagé des études à la Sorbonne. Durant l'école, tu arrives à décrocher ton Dug en économie et gestion, avec mention bien quand même. Et tu vas poursuivre un master en économie appliquée à Dauphine et que tu obtiendras une fois de plus avec brio. À la suite de tes études, tu vas intégrer une banque privée où tu vas y évoluer dans différentes fonctions opérationnelles et managériales autour de l'ingénierie patrimoniale. la gestion de fortune, ingénieur fiscal, et tu y seras vu comme l'un de leurs meilleurs éléments. Donc, Dawila, si on résume, tu perds ton père à 20 ans et tu cartonnes tout dans tes études et ton parcours pro. Dis-nous ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Une revanche. Une revanche à la vie. Il faut savoir que mon papa, quand il est parti, il aimait beaucoup ses filles. Moi, je sais que quelques mois avant de partir et de rejoindre le Seigneur, il m'avait amenée dans un garage pour échanger une pièce. Donc, il nous ramenait là où il avait envie de nous emmener. Il nous ramenait dans des concerts, il nous ramenait dans des comédies musicales. J'ai découvert le théâtre très tôt avec lui. Il avait vraiment une multiculture et je me souviens de ces moments où il cherchait à la casse certaines pièces pour réparer sa voiture. Donc c'était vraiment un couteau suisse. Et dans une conversation, au détour d'une conversation, donc moi j'avais 20 ans, donc j'ai rentré à la fac, je passais mon permis, je me souviens, très très bien. Et il me disait, tu sais, si j'avais eu les moyens, je t'aurais mis dans une école, dans une école privée type Harvard. Mais à ce moment-là, quand il dit ça, il le dit. sans réfléchir à l'impact que ça va créer chez moi. Là, il va y avoir une espèce de transmission invisible énergétique en moi qui va construire la croyance que, pour que papa, parce que j'ai 20 ans, je suis encore une enfant à cet âge-là, pour que papa soit fier de moi, il faut que je fasse l'équivalent en France. Et c'est pour ça que je me retrouve à Dauphine, qui était à l'époque la dernière école de commerce, qui était encore gratuite. Pour l'intégrer, il fallait avoir un super dossier. Donc je passe les... tous les concours d'entrée, etc. Et donc là, je rentre à l'intérieur. Je rentre dans cette école. Cette école-là, il faut savoir que c'est une école d'élite. Elle construit des soldats de réussite. Il faut s'accrocher. J'ai même fait un petit AVC quelques mois après. Tellement le niveau. Ce n'était pas la Sorbonne. C'est-à-dire qu'à la Sorbonne, j'avais peut-être 15. Quand tu as 18 à une certaine matière à la Sorbonne, tu arrives à Dauphine, tu as 3 sur 20. Donc le niveau, bon, ça n'a strictement rien à voir. Donc j'arrive avec un certain confort et des acquis, je me retrouve quasiment la dernière. Et là, c'est nuit blanche, café, guéronzant. Et quand je perds mon père, en fait, il y a cette dimension de même pas mal. C'est OK, tu verras, je vais honorer ta parole. Et donc, il y a eu effectivement une grosse tristesse en moi, mais je l'ai beaucoup refoulée, parce que dans les enterrements, Afrique, hein, faut le dire. En Afrique, en globalité, en tout cas, en Algérie, il y a beaucoup de protocoles, et j'ai pas forcément fait, on appelle ça le dernier câlin, le deuil du dernier câlin. Donc j'ai pas réussi, si tu vois, à ce moment-là, il y avait énormément de monde en Algérie, mon papa est décédé en Algérie, j'ai pas eu le temps d'avoir ce temps, justement. Et c'est ce temps-là qui a joué en ma faveur, mais souvent en ma défaveur. Et donc j'ai, fou, tu shoot, c'est comme une piste de ski. Et là, c'était réussite ou rien. Donc je suis rentrée dans et je serai la meilleure dans tout ce que je fais, quoi que ça me coûte, coûte que coûte, je dois être la meilleure C'était ce que moi, je pensais. que mon père voulait de son vivant. Donc je me suis comme ça créée une ligne de conduite, une ligne de vie à travers cette croyance-là. Et de Dauphine, forcément, quand tu sors de ce genre d'université, c'est le tapis rouge qui t'est déroulé. Donc tu as énormément de propositions de postes. Donc très très rapidement, j'étais dans l'une des meilleures banques. Ce n'est pas la banque de réseau classique, c'est une banque d'investissement, une banque où les clients entrent par une porte secrète, tu vois. Et avec... Un parking souterrain. Enfin bref, ce genre de banque, il y en a peut-être une ou deux en France. Et j'apprends rapidement, j'intègre du coup un monde d'accès incroyable, un monde du luxe.

  • Speaker #0

    Donc durant plus de 15 ans, tu baignes dans le milieu de la finance, qui est un milieu très élitiste, mais aussi très masculin, pour ne pas dire machiste, avec des valeurs pas toujours éthiques. Comment tu arrives à t'imposer dans ce milieu ?

  • Speaker #1

    Pareillement. Je pense que j'ai acquis cette compétence de maman, de ma mère. L'agilité, donc j'arrive, j'observe, toujours. Donc c'est des nouveaux codes. Donc on a appris ces codes-là, on les apprend à Dauphine, on nous apprend à être des entrepreneurs. Il faut savoir que Dauphine est aussi une université qui nous permet réellement d'acquérir des compétences of skill, ça je ne l'ai pas dit juste avant, contrairement à d'autres universités. Donc très rapidement, on nous donne des projets à entreprendre, on nous développe une intelligence financière, chose qu'on n'a pas dans d'autres universités. Je tiens à rendre hommage à la qualité de l'enseignement que j'ai pu recevoir, malgré la difficulté à les encaisser. Ce n'est pas facile, il y a une espèce de concurrence. Très hard, là-bas, il n'y a pas de travail de gros pas. Il y en a, mais c'est beaucoup de la compétition, en réalité. Et donc, j'arrive déjà avec ce mindset-là. Donc, je comprends déjà comment ça fonctionne. Mais là, c'est un nouveau monde. Donc, j'entre dans des fonctions opérationnelles, des fonctions qui me permettent très rapidement de faire de très belles rencontres, des success stories. Ça a été pour moi un bouleversement parce que du coup, je sors du quartier. OK, je rentre dans une université élitiste. Mais pour autant, là, je vais rencontrer des figures, des figures de réussite qui sont sur les têtes d'affiches que l'on voit. Donc il y a acteurs, artistes, des... Des personnes très connues au niveau laboratoire, pharmaceutique, des personnes dans le luxe à tous les niveaux, horlogerie et j'en passe. On est sur des politiques aussi. Donc, j'ai accès à une énergie de personnes, d'hommes avec un grand H, qui vont énormément m'apprendre, pas dans le point de vue technique, parce que ça, c'est sa technique. D'accord ? Tout ce qui est fiscalité, ingénierie patrimoniale ou financier, c'est technique, mais sur le plan humain, j'ai prêté GIF, le SOFIA. J'ai pris des gifles et là j'ai compris que ce qui leur permettait d'atteindre des sommets, que c'est comme des personnes qui nous dirigent, on était sur des stars internationales, etc. Et maintenant, ce n'est pas qu'une question de compétence, là on est sur autre chose. L'aura qu'ils dégageaient, il y avait la manière de parler, et donc j'ai senti qu'on était sur... d'autres sphères, d'autres univers, multiverses, si je peux me permettre ce mot. Et dans cet environnement, effectivement, c'est un environnement qui est très masculin, très macho. Donc, tu n'as pas le choix. Là-bas, tu montes tes dents. D'ailleurs, on m'appelait le requin. Pas le requin parce que je volais les dossiers. Non, le requin dans le sens où, à l'époque, moi, je ne portais pas de turban. Donc, je rentrais dans les standards. D'accord ? une certaine manière de s'habiller, avec certains accessoires qui envoient certains messages. Donc je rentrais très très bien. Et quand on est un petit peu trop joli, quand on est joli tout simplement, quand on est une femme en réalité, si tu ne montres pas tes crocs, certains hommes, après c'est très masculin, c'est un monde de compétition où le chiffre est roi. Si tu ne montres pas tes crocs dès le départ, en gros si tu n'as pas leur langage parfois très vulgaire, Eh bien, la vulgarité, c'est toi qui la reçois. Je ne suis pas de sort de dessin. Et donc, moi, mon binôme était un homme. Et donc, je ne travaillais qu'avec des hommes en réalité. Donc, on allait en clientèle. J'étais forcément face à des chefs d'entreprise hommes. Donc, en fait, j'ai tout simplement observé et j'ai modélisé. C'est une des compétences que m'ont laissé mes parents. Et donc, j'ai modélisé. et donc on a pu créer un binôme toutes les personnes avec qui je travaillais il n'y avait pas de place pour le numéro 3 il y avait toujours des tops chaque matin tu arrives dans ce genre de métier que ce soit le trading les métiers de courtier financier en salle de marché En ingénierie d'affaires, le matin, tu arrives à 8h30-9h, moi j'arrivais plus tôt forcément, tu as un point sur les objectifs de la semaine. Et régulièrement, et ça c'est la carotte bien évidemment, régulièrement on avait des objectifs aussi hebdomadaires, mensuels, et nous c'était une revanche. Il fallait qu'on soit les meilleurs, parce que dans ce genre d'endroit, dans ce genre de banque, pour évoluer... Tu avais vraiment des fils d'eux, des filles d'eux. Et moi, c'était une fierté de dire, maman, je suis au même poste que toi. Et pourtant, je viens du quartier. Et pourtant, je viens du 9-1. Et j'ai fait une école que moi, je n'ai pas eu besoin de financer par les deniers de mes parents. Je l'ai faite par le mérite parce que j'ai des bonnes notes. Ça, c'était une fierté pour moi de le dire. Et d'ailleurs, c'était une question d'estime de moi. Parce qu'à ce moment-là, je ne savais pas ce que c'était que le véritable amour de moi, de soi en réalité. Et donc, j'avais besoin d'exister à travers mes titres.

  • Speaker #0

    Ouais, tu as vraiment développé une vraie rage de vaincre. Mais il va y avoir une prise de conscience au sujet de ta vie professionnelle en 2013, quand tu vas accoucher de ton deuxième enfant. Explique-nous ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, il faut savoir que moi, à 20 ans, j'ai perdu mon papa, comme je le disais, et que j'ai aussi entrepris un cheminement spirituel. Je n'ai jamais eu réellement de référence spirituelle, religieuse, au sens strict. Mon père, justement, nous a vraiment fait grandir avec une liberté spirituelle, subhanallah. Et donc, il nous parlait de toutes les religions. Chez les kabiles, on est très… tu sais, t'en es une. Donc il y a autant de juifs, autant de chrétiens, on est vraiment dans une fraternité spirituelle. Donc l'islam, ce n'était pas ma référence, ce n'était pas quelque chose que je connaissais, je ne connaissais pas le prophète Mohammed, je connaissais, j'étais un peu loin. Par contre, pour autant, je priais toujours un Dieu, quelqu'un, je ne sais pas comment je l'appelais, parfois je l'appelais Jésus, parfois je ne le sais pas trop, mais c'était une force comme ça, sur laquelle j'avais besoin de me rattacher, parce que du coup, quand mon père est décédé, je me suis réellement retrouvée seule. Et une solitude, mais où j'avais l'impression... Déjà, j'avais des grosses crises existentielles dès l'âge de 6 ans. Je pense que c'est la gifle de ma rise. Donc j'avais des grosses crises existentielles. Et quand tu as des parents qui sont très occupés, on connaît nos parents, ils avaient leur vie, ils ont fait ce qu'ils pouvaient, très occupés, une famille nombreuse. On n'a pas d'espace, on peut être seul. Donc j'ai toujours eu cette connexion, je parlais à quelqu'un, je savais qu'il me protégeait. malgré les challenges que je pouvais avoir. Et donc, à côté de ce métier-là, moi, dès 20 ans, j'ai découvert, j'ai rencontré, dans ce deuil-là, une communauté marocaine, qui nous parlait de l'islam, parce qu'ils sentaient que j'avais ce besoin-là, je venais de perdre mon père, donc c'était à la fac. Et c'est des amies, d'ailleurs, avec qui je suis toujours en contact, c'est toujours mes amies. Ce qui est incroyable, c'est qu'un jour, on se retrouve à la bibliothèque de Beaubourg, à Châtelet. Puis il y avait la bibliothèque François Mitterrand à Gare de Lyon. On n'avait pas de bureau à l'époque. Fallait faire avec. Je n'avais pas ma chambre. Et je vois qu'ils quittent le bureau, qu'ils quittent la pièce dans laquelle on était en train de réviser. Ils se dirigent tous vers un endroit. Et donc moi je les suis, je me dis mais comment ça ils me laissent toute seule et eux font leurs affaires. Je les suis et discrètement je vois qu'ils se rendent dans un endroit très isolé. Et là je vois qu'ils font la prière. Et j'ai trouvé ça tellement beau. Je me dis waouh. Mais c'est incroyable. Je l'avais vu en Algérie, j'avais vu des femmes etc. Mais comme on ne l'avait jamais réellement expliqué. Là j'avais eu si tu veux l'explication autour de la rahma de Dieu, autour de l'amour de Dieu. Et puis ils incarnaient tellement, tellement ce qu'ils disaient. que, en sortant de leur prière, je vais les voir et je leur dirai... Pourquoi vous ne m'avez pas appelée ? Ils m'ont dit, on ne voulait pas te mettre mal à l'aise, tu ne sais pas prier, etc. Je dis, mais moi, je vais apprendre. Et de là, ça en est suivi une quête. Je crois que j'ai toute ma vie la quête, c'est important chez moi. Quête de réussite. Et là, je me rends compte que, OK, j'ai des études, OK, j'ai un travail dont tout le monde rêve, parce qu'en plus, je coche les cases. Tu sais, Kabyle, Algérienne, fille d'immigré, fille de Salmi Saïd. Attention, mon père, c'était... Je ne pouvais pas entacher sa réputation, il ne fallait pas que je fasse de vagues. Moi, je ne rigolais pas, sincèrement, je finissais l'école. C'était la maison des devoirs. Mes amis, c'était la voisine de dessus, la voisine de droite. En boîte de nuit, on ne connaît pas. Les garçons, ça, ce n'est même pas en rêve, tu vois. Donc moi, à 20 ans, j'avais 40 ans. Et d'ailleurs, les personnes s'ennuyaient avec moi. C'est-à-dire que j'avais du mal à me faire des amis qui matchent avec moi parce que moi, je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problématiques du quotidien, la cigarette, les garçons. De quoi tu me parles ? Moi j'essaie de toucher les étoiles, toi tu me parles de cigarettes, tu me parles de flore, je ne sais pas ce que c'est. Moi c'était impossible. Et pour revenir à ta question, ce qui a créé un déconditionnement professionnel vient de ce chemin spirituel qui a duré 16 ans, parce que j'ai commencé en 2000, et pendant 16 ans, à force de chercher la spiritualité qui me convenait, je suis tombée sur Oussou-Lédine, le Cersei. En 2000, j'ai été accompagnée par des personnes exceptionnelles et au fur et à mesure, ma soupape durant mes journées lourdes, danses, professionnelles, à la quête de la performance, à la quête de l'argent, à la quête du plus, plus, plus, à la quête de la plus belle voiture, à la quête du meilleur poste, à la quête du plus grand titre. a fait qu'à un moment donné, je me suis sentie vide. C'est-à-dire vide, mais il y a la richesse matérielle et la pauvreté spirituelle. Alors moi, je pense que j'étais vraiment une SDF en termes de pauvreté spirituelle. Et pour autant, ce qui m'enrichissait tous les week-ends, c'était ces enseignements spirituels que je recevais. Donc je pense que je n'aurais jamais pu tenir autant de temps dans ce milieu-là si je n'avais pas eu cette corde, cette corde invisible entre moi et le Seigneur de l'univers. Et à un moment donné, il y a des prises de conscience, des crises de conscience. Et là, il fallait que je fasse un choix. J'ai eu mon premier enfant en 2011, mon aîné. Ma deuxième, je l'ai eue en 2013. En 2013, il s'est passé un switch dans ma tête. En 2013, c'était je partirai c'était plus possible. C'est-à-dire que je voulais absolument que mon état d'être, que je vivais le week-end durant mes enseignements spirituels, devienne mon état d'être H24, 24h sur 24. Je ne voulais plus que ce soit une option, je ne voulais plus que ce soit des cours du week-end, je voulais que ça devienne mon état d'être de vie. Et donc là... J'ai décidé d'entamer un processus de départ, donc la prise de conscience. Ça a commencé déjà quelques années avant, mais là je l'ai verbalisé à mon patron à l'époque, en lui disant voilà j'aimerais partir réfléchir à un départ professionnel.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et du coup, c'est en 2016, après avoir eu ton deuxième enfant, que tu vas passer à l'action, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'entre-temps, on me retient avec une certaine richesse extérieure, avec des bonus, des promotions, etc. Donc ça fonctionne. Mais pour autant, la richesse que je vis, cette notion de complétude, de... Je ne peux même pas te l'expliquer, c'est un état d'être, était beaucoup plus importante. C'était une question de vie ou de mort. Vraiment, j'étais dans cette notion de je meurs, j'en crève si je reste là-bas, j'en crève. Et pourtant, j'ai passé... Presque 15 ans avec des personnes exceptionnelles qui m'ont inspirée, où j'ai quasiment presque tout appris du business. Je me suis lancée très rapidement, ça a fonctionné très vite. Il y a aussi la dimension de foi, bien évidemment. Mais j'avais déjà les règles, on nous forme bien. Et puis aussi toutes les formations, ce sont des endroits, ce genre d'espace financier où on peut apprendre. En tout cas, j'ai appris pendant 15 ans, toutes les techniques de leadership, toutes les compétences of skills. Toutes les compétences en communication, en art oratoire je t'en parle même pas, technique de vente, de closing, d'ingénierie financière, tout ça j'ai été outillée quand je suis arrivée dans l'entrepreneuriat. J'avais cette avance, il ne faut pas mentir. On me dit mais comment tu as fait pour que ce soit rapidement un succès ? Mais je savais créer une entreprise, c'était très facile puisque pendant toute ma carrière, je créais des entreprises pour les plus grosses fortunes.

  • Speaker #0

    Oui, donc en réalité, c'était totalement logique de te lancer dans l'entrepreneuriat. Et maintenant qu'on connaît un petit peu ton exigence et ta volonté d'excellence, personne ne sera surpris en apprenant qu'en 2017, tu vas retourner sur les bancs de l'école en intégrant HEC Paris, où tu iras te former en tant qu'exécutif coach pour ensuite créer DS Consulting. Raconte-nous.

  • Speaker #1

    Tout à fait. En 2017-2016, même, quand je décide de partir, j'entreprends ce chemin entrepreneurial. Il faut savoir que je l'avais déjà entrepris dans l'associative. Moi, j'ai toujours été entrepreneur à mes heures perdues. Je vendais, je faisais des petits business, j'ai toujours fait des trucs, achats-ventes, marches, toujours. Et donc là, je voulais vraiment professionnaliser cette envie d'accompagner. Moi, ce qui m'a fait tenir pendant 15 ans dans les milieux financiers et dans mes fonctions opérationnelles, c'est mes fonctions plus de management. D'accord ? Donc j'ai été amenée dans ma carrière à accompagner, à faire évoluer les personnes. C'était ce côté humain. Également, ce que j'aimais aussi, quand je gérais un dossier de A à Z, oui, il y avait la partie financière. D'ailleurs, ce n'était pas là où j'étais la plus excellente, et pourtant j'étais bonne. Comme quoi, on peut nous mettre dans la tête et on peut exceller dans un domaine qui n'est pas notre excellence. C'est ça qui est assez incroyable. Ce n'était pas agréable, mais pour autant j'y arrivais. Mais ce que j'adorais dans ce métier-là, c'était la relation, le sens du relationnel. J'étais déjà bonne communicante, j'arrivais à développer cette relation-là. Parce que j'ai travaillé sur mon art oratoire aussi, c'est une porte la communication, c'est une porte d'entrée à beaucoup de choses. Et pour autant, cette dimension d'accompagner, je devenais presque la coach de mes clients. Mes clients me parlaient de leurs problématiques parce que pendant ma quête spirituelle, il y a une quête personnelle aussi. Il y a une quête d'identité. Et donc, je découvre le développement personnel. Je mets des guillemets.

  • Speaker #0

    Parce que j'en ai vomi moi du développement personnel, donc j'en ai mangé moi des outils MBTI, Processcom, Human Design, MBTI, Enneagram, PNH, j'en ai mangé pendant des années. Ça m'a aidé à comprendre comment je fonctionnais, mais à un moment donné je me suis hyper développée personnellement. Mais l'idée d'un point de vue de l'être, parce qu'il n'y a pas la dimension de l'être originelle, la fitra, il n'y a pas tout ça. Il n'y a pas cette dimension de neuf, la tesquilla, la purification de l'âme. Pourtant dans le Coran, Moi, c'était cette religion-là qui m'a donné tout le bonheur que je recherchais. Dieu nous dit, la Sourate Chens, le chemin de la réussite, c'est la purification de l'âme. Et celui qui perd dans cette vie-là, c'est celui qui la corrompt. Donc, il y a l'âme, il y avait l'être. Et moi, ça me manquait complètement. Et donc j'ai décidé, c'est tout ça, c'est tous ces outils-là que je mettais au profit de mes clients. Donc il y avait la dimension toujours psycho, spirituelle, manageriale, ingénierie financière. Et c'est ça, c'est sur ça que je voulais rester. J'étais également la psychologue de mes amis. Parce que je lisais tous les livres. Moi, à 15 ans, j'ai lu Paolo Collo, l'alchimiste de Paolo Collo. Ça a changé ma vie. Ça a donné un sens à ma vie. Ce livre m'a bouleversée. J'avais toutes les personnes qui se cherchent à lire ce livre. Quelques années plus tard, j'ai lu Soufi, mon amour. Ça m'a bouleversée. Sur l'amour agapé, qu'est-ce que t'es véritablement ? Qui était Dieu dans sa propre réalité ? Qui il était réellement et non pas ? Ce que j'avais pu entendre de la part d'hommes, avec un grand H. Donc c'est avec tout ça. que j'étais déjà accompagnante. J'accompagnais, je coachais, etc. En association, dans l'espace bénévole. Jusqu'à ce qu'à un moment donné, mes amis, dont une à qui je tiens à lui faire hommage, Khadija, si tu écoutes ce podcast, c'est elle à Dauphine, sur les bancs de la faculté, qui me dit Daoula, toi tu seras la future Tony Robbins Je ne savais même pas qui c'était ce gars-là. Je ne savais même pas. Elle me dit Si, si, un jour tu feras des conférences, tu rempliras des salles, tu ne te rends pas con, comment tu changes la vie de tes copines, etc. De quoi elle parle ? Et j'ai commencé à me renseigner sur un peu ce milieu-là. J'ai dit, c'est un super métier, mais c'était très galvaudé à l'époque. Il y avait déjà beaucoup de personnes. Et puis, trouver sa place, c'était compliqué. J'avais l'impression que c'était bouché. Et finalement, j'ai décidé de me former à la posture de coach. Parce que les outils, je les avais, mais la posture de coach, ce n'est pas la même que la posture de mentor ou la posture de consultante, la posture de formatrice ou la posture de... Comment on appelle ça ? D'auditrice, quelque chose aussi de l'audit à l'époque. D'accord ? Et donc, j'ai décidé d'aller forcément encore vers une très belle école, HEC, pour incarner pleinement cette posture de coach et d'accompagnant.

  • Speaker #1

    Oui, tu as toujours visé l'excellence à tous les niveaux. Tu vas viser un autre type d'excellence à travers un voyage en 2018. Ce voyage-là va t'impacter. T'impactes un corps aujourd'hui, c'est le voyage qui va créer en toi le plus de transformation sur le plan physique, sur le plan moral,

  • Speaker #0

    psychique.

  • Speaker #1

    Je parle de ton pèlerinage à la Mecque. Bien que cette expérience... reste assez intime. Je sais que tu es totalement à l'aise pour en parler. Partage-nous cette expérience.

  • Speaker #0

    J'en suis émue. Il y a une émotion qui est remontée quand tu m'as parlé du pèlerinage. En fait, le pèlerinage, ça faisait dix ans que je voulais y aller. Mais à chaque fois, soit il n'y avait pas de place, soit mon mari ne pouvait pas. Je tenais vraiment à vivre cette expérience avec l'allié de ma vie, c'est-à-dire mon épouse. On avait vécu beaucoup de choses ensemble. Et donc, ce n'était jamais le bon moment. Et en fait, je n'étais pas prête, tout simplement, je pense, à recevoir ce que j'ai reçu. Ça a bouleversé ma vie parce que déjà, c'est l'Amèque, c'est l'Algérie qui m'a rec... C'est, pardon, le pèlerinage à l'Amèque, donc la Kaaba. Je ne parle pas de l'Arabie saoudite, c'est encore un autre sujet. Mais c'est le pèlerinage dans cet endroit sacré. D'un point de vue vibratoire, c'est incroyable ce qui s'y passe. Et l'histoire de tous les prophètes, de Abraham jusqu'à Mohamed, salli wa sallim, m'a réconciliée avec l'Algérie quand même. Donc moi, j'étais un peu fâchée pendant quelques années avec l'Algérie. J'aimais les traditions kabiles, mais j'étais un peu fâchée avec l'histoire de l'Algérie, en tout cas ce que j'avais entendu et ce que mes yeux percevaient de cette histoire-là. Parce qu'il y a l'histoire, il y a la réalité, il y a le lieu et il y a ce que toi t'en fais. Et donc j'avais une tendance à noircir l'histoire de mon propre pays d'origine. Et j'ai longtemps voulu m'en séparer quelque part, j'étais un peu fâchée. Et c'est en me reconnectant à mon être adamique là-bas. En entreprenant ce chemin spirituel vers l'unique, tu sais, la psychospiritualité, c'est un accélérateur. C'est un raccourci pour rapidement te connecter à ton être profond. Tu n'as pas besoin de passer par plusieurs thérapies. En tout cas, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire. Il y a des chemins plus courts. En tout cas, moi, c'est le chemin que je propose au sein de la multiversité et dans les différentes formations que je propose. Et du coup, là-bas, en rencontrant différemment mon créateur, le créateur de l'univers, parce qu'on le rencontre tout le temps dans la vie, c'est déjà... L'expérience de Dieu, on fait l'expérience de Dieu dans la vie. La foi n'est pas une croyance, c'est une expérience, j'insiste. Je l'ai rencontré différemment là-bas, à travers ces créatures universelles et multicolores. Waouh ! Et là j'ai découvert, mais il y a une arnaque quand même ! Entre ce qu'on m'a dit en France, entre ce que j'ai pu apprendre, etc. Ce que je connais de l'islam, en tout cas, islam, pour moi c'était vraiment le fait d'hisser son âme, et ce que j'ai vu là-bas en réalité. Là, j'ai vu que l'islam avait d'autres couleurs, d'autres perceptions, d'autres... d'autres grilles de lecture de différents degrés. Et cette reconnexion à mon être profond. Donc là-bas, forcément, tu entres, tu portes, tu sais, on appelle ça le voile, le tilbeb, qui apporte en tout cas une tenue traditionnelle qui fait que tu ne peux pas mettre autre chose. Et moi, je ne connaissais pas. Je suis partie, ils m'ont appelée Shakira. Donc je suis arrivée là-bas, je ne connaissais pas. Moi, je n'avais pas du tout prévu de revenir avec... Ma tête couverte ? Pas du tout, du tout. Moi, je voulais faire ce voyage de reconnexion à mon être profond, de découvrir Dieu autrement. Et en fait, en portant mon voile là-bas, j'ai comme eu l'impression que Dieu m'avait dévoilé le cœur. C'était... assez mourant, j'ai eu une lecture que je n'avais jamais eue. Je me suis dit, mais... Et là, j'ai compris tout le fruit de mes expériences. J'ai compris tous les fruits de mes erreurs. Et j'ai compris tous les cadeaux cachés, tous les enseignements là-bas, parce que j'ai fait des rencontres exceptionnelles des personnes avec qui on a créé l'association Tous pour un, entre autres. Donc, ça a été un voyage surtout à l'intérieur de moi. Et à l'intérieur de cette découverte de moi-même, j'ai eu... C'est comme si j'avais trouvé une porte pour me connecter à d'autres niveaux avec mon crâne. Et quand je suis revenue en France, je l'ai gardée tout simplement parce que c'était comme un souvenir de cette connexion. Le voile est un chemin très intime et personnel et pour ma part, c'est un rappel. Moi, ça me rappelle ces moments de rouchant, ce moment de choukour, ce moment de dévoilement de mon cœur vers l'accessibilité de choses que je pensais impénétrables en fait. Donc du coup, j'ai... accueilli, le personnage que Dieu m'a offert dans ce monde manifesté, dans cette terre, j'ai compris ce que j'étais venue vivre et faire ici-bas. Parce que pour revenir à l'épisode à l'âge de 6 ans, si je n'avais pas eu cette claque, je ne me serais jamais intéressée à l'art oratoire, jamais à la communication, je n'aurais jamais fait les études que j'ai faites, je n'aurais jamais rencontré les personnes que j'ai faites, et je ne serais même pas devant toi. Donc je remercie Maryse. car il me fallait cette épreuve-là pour pouvoir me connecter à quelque chose qui me dépasse et le transmettre aujourd'hui car avoir la parole douloureuse, c'est un fléau et ce n'est pas forcément à cause d'une claque

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi les plans divins nous dépassent Daouia tu nous dis que c'est à l'issue de ce voyage que tu as mûri un projet associatif avec les belles rencontres que tu as faites et c'est en 2019 qu'ensemble, vous allez créer l'académie Tous pour un Alors je voudrais qu'on fasse une petite parenthèse pour présenter ce beau projet et tout le travail que vous avez accompli, car tous pour un. A pour mission de créer de la valeur. Son leitmotiv, c'est de transmettre les notions de leadership aux tout-petits, donc miser sur la jeunesse pour faire évoluer le monde de demain, mais pas que, parce que tout ce pour un, c'est également de l'humanitaire avec des actions pérennes. Alors, Daouila, je souhaiterais s'il te plaît que tu nous racontes un petit peu la mise en place de ce projet et cette belle aventure.

  • Speaker #0

    Cette aventure associative a été exceptionnelle. Vers la fin du pèlerinage, c'était un processus de dépouillement très profond, le pèlerinage. Surtout, je ne parle pas de la raumara, je ne parle pas du petit pèlerinage, mais vraiment du grand. Il y a vraiment un dépouillement qui s'opère, il faut le vivre pour comprendre, quand on n'est pas dans des situations les plus confortables. Donc chaque individu, là-bas, va être touché dans son égo. Quand je parle de dépouillement, c'est le dépouillement de l'âme, l'âme incitatrice au mal, d'accord ? Je ne parle pas de l'âme angélique, je parle vraiment de cette âme qui est engluée, cette âme blessée, cette âme prédateur, l'âme qui aime le pouvoir, l'âme qui aime l'amour de l'autre en réalité, sauf que quand tu cherches l'amour de l'autre, en réalité tu te sépares de la partie divine qui est en toi, et c'est ça qui nous fait souffrir. Donc déjà j'ai compris que la souffrance venait de l'éloignement de cette partie divine que Dieu avait mis en nous, donc du coup je me suis reconnectée à cette partie divine, à partir de là... Je suis devenue complètement indépendante de mes propres émotions. J'ai compris comment fonctionnait le délire interne. J'ai compris que tout se passait en nous, qu'on portait l'univers en nous, etc. La vie n'était qu'un jeu. Et si j'avais su ça plus tôt, ça aurait changé ma vie. Et donc, avec des houjais à l'époque, vers la fin du pèlerinage, on se dit, mais comment, avec quoi, qu'est-ce qu'on peut faire de cette rencontre-là ? C'est des coups de cœur, c'est des amitiés, des fraternités qui se construisent autour de l'amour de Dieu. Donc on est dans l'unicité, on est dans le ahad, il n'y a pas de différence. Et on s'est dit, on va construire, on va créer une association qui va servir, qui va se mettre au service de l'humanité. D'où mon slogan que je partage depuis 2017, mais c'est vraiment l'art oratoire au service de l'humanité. Donc on va transmettre un message au service de l'humanité. Et l'humanité de demain dépend de l'État. intellectuel, psychologique, spirituel et physique de nos enfants. Et donc, on a créé l'Académie Tous Pour Un, qui est une espèce d'école où on propose des ateliers régulièrement, pour les enfants de 3 à 19 ans. Il y a théâtre, communication, connaissance de soi, il y a outils vidéo, intelligence financière, intelligence artificielle. On est sur de la communication de l'art oratoire, bien évidemment, mais pas que, on est sur des activités biologiques, physique, montée souris, pour que tous les enfants aient accès aux enseignements que moi j'ai reçus étant adulte. Plus on leur transmet tôt, et bien évidemment, cela aura un impact dans l'humanité. Donc, il y avait vraiment la dimension d'impact. Et tous les fonds, l'argent qui est récolté, va financer des actions sociales et humanitaires. D'ailleurs, on est actuellement sur un gros projet théâtre qui aura lieu au mois de juin. J'en profite. On a co-écrit à trois mains. une pièce de théâtre qui touche, qui touche des messages, qui touche, qui transmet des messages universels. Donc il y a Céline Fuselier qui a co-écrit les deux premiers actes, qui a écrit pleinement les deux premiers actes. Il y a, j'en remage aussi à Kauthar de Atypique Family qui a écrit le troisième acte et moi j'ai écrit le quatrième et donc vous verrez cette pièce, elle est juste fantastique et elle, la représentation finale, ouverte au grand public, aura lieu en juin 2024.

  • Speaker #1

    Et bien hâte d'être présente lors de cette représentation cet été. Bravo aussi à toute l'équipe qui a mené ce projet, bravo à vous. Et je voudrais enchaîner avec une question que beaucoup doivent se poser parce que quand on connaît ton rythme de vie, tu vas à 200 à l'heure et t'enchaînes les coachings, les masterclass, ta vie d'épouse et de mère de trois enfants. Comment tu arrives à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est au travers d'un conseil de notre prophète bien-aimé, Mohamed Salli wa Sallim, et d'ailleurs de tous les prophètes, c'est la gestion du temps. On ne gère rien, parce que le temps c'est la création de Dieu, mais c'est-à-dire de faire de son temps une créature justement. Et je demande toujours la baraka dans mon temps, constamment, et j'essaye. En tout cas, tant bien que mal à créer un alignement entre ma partie spirituelle, ma partie familiale et ma partie professionnelle. Un tiers famille,

  • Speaker #1

    un tiers projet,

  • Speaker #0

    donc un tiers contribution au monde et un tiers tout ce qui touche à moi, moi et ma spiritualité. Moi, mon petit moi et moi, mon grand moi, mon moi authentique. Cette dimension de l'être originel. Et comment j'ai fait ? Rappelle-toi, je suis quand même une financière à la base, je suis bateubée. Mais un petit chouïa quand même, on est quand même stratégique. J'ai créé une structure qui me permet d'être constamment reliée à ma spiritualité. Parce que moi, tout ce que je fais, même si c'est très business, très corporate, j'accompagne, je suis consultante en soft skills dans les entreprises, j'accompagne énormément de dirigeants et de chefs d'entreprise. Mais il y a toujours la partie psycho-spirituelle. Quand tu dis psycho-spirituelle, il y a les dimensions très colorées de l'islam, parce que pour moi, c'est la plus riche et qui reprend toutes les spiritualités. Mais ça reprend également une spiritualité du monde. Et dans l'association. Il y a mon mari dedans, ne t'inquiète pas, on œuvre ensemble, il est avec moi, sinon ça n'aurait pas été gérable. Et mes enfants évoluent dans cette association-là, et mon cercle d'amis en général est dans cette association-là. Et donc du coup, j'ai la partie spirituelle qui me nourrit, j'ai la partie associative qui est en lien avec cette dimension de contribution au monde. Mon business est complètement intriqué là-dedans. Moi, en tant qu'individu, je me décorèle de cette partie professionnelle et dans ma famille. Mes enfants, c'est ma priorité dans le sens où tous les outils que j'ai reçus, je les transmets d'abord à mes enfants. Ça, c'est la base. C'est-à-dire que je ne peux pas acquérir un outil si elles ne l'ont pas reçu et complètement incarné. Sinon, ça n'a pas de sens. Sinon, pour moi, c'est de l'hypocrisie. Ce n'est pas facile. C'est souvent les plus proches de nous qui réfutent ce qu'on leur transmet. Mais j'ai compris que c'était l'incarnation qui passait avant le blabla. Car un enfant ne fait jamais ce qu'on lui dit, il fait ce qu'il voit.

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison parce que cette notion d'incarnation est primordiale et on aura l'occasion de développer cette notion un peu plus tard dans d'autres épisodes. Notre entretien touche bientôt à sa fin et je souhaiterais, Dawila, que tu clôtures en développant l'une de tes citations qui est Celui qui parle en public se doit de rester au service du message qu'il porte. La cause défendue n'est jamais au service de la personne.

  • Speaker #0

    Effectivement, dans cette phrase, il y a, est concentrée toute ma méthode qui m'a pris presque dix ans à construire. Il y a un mémoire qui a été soutenu devant un jury chez HEC concernant les sciences de l'âme, les sciences de comment fonctionne l'ego, les mécanismes de l'ego, comment s'en défaire à travers un dépouillement pour un déploiement. Et c'est qu'après un processus de dépouillement que l'on peut se mettre au service d'un message. Et malheureusement, aujourd'hui, l'art oratoire a été récupéré pour servir l'ego. et servir des projets qui ne sont pas vertueux. Et donc, la personne qui porte un message se doit d'être au service de ce message-là et non jamais au service de sa personne. Donc, son corps devient un écran. Le message devient le diamant qui est à l'intérieur d'elle, de cette personne-là. Elle se met au service corporellement, spirituellement, psychologiquement, et donc elle doit se défaire de plusieurs conditionnements, de plusieurs croyances qu'elle existe que sous le prisme des applaudissements de son public. Et donc là, quand on prend la parole, on expose, on fait exister des idées mortes. Et donc l'être que nous sommes va devoir se transcender, incarner l'être originel, transcender sa personnalité pour servir ce message. Et quand je parle de... Le personnage est au service du message, il y a vraiment la notion de décorréler le message de sa propre personne. Parce que quand on prend la parole, il faut vraiment se mettre dans la tête qu'il y a toujours des risques de déplaire et que dans tous les cas, personne ne fera l'unanimité, aucun prophète, aucun leader n'y est arrivé, et encore moins Dieu. Et donc si vous cherchez, si nous cherchons à transmettre un message, à créer un projet pour faire l'unanimité, En réalité, on cherche la reconnaissance de l'autre, et ça c'est de l'ego, et donc on utilise un message pour servir sa personne. Alors que le but pour moi de chaque être humain est de se mettre au service d'un message pour contribuer à l'humanité et donc à des sociétés plus justes et fraternelles.

  • Speaker #1

    Merci Daouila, merci infiniment d'avoir répondu à toutes mes questions. Merci pour tes partages généreux, remplis d'authenticité au risque de déplaire. Et on te retrouve très prochainement pour l'épisode 2, dans lequel tu aborderas la genèse de DS Consulting. Merci à tous de nous avoir écoutés et je vous dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce podcast qui était très remuant, qui m'a plongée dans beaucoup de choses, à la fois dans mes côtés sombres et mes côtés lumineux. Je te remercie et je te dis à très bientôt. Et aux autres, au prochain épisode. Salaam !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour d'eux. Abonnez-vous pour ne rien oublier.

Description

Dans ce premier épisode Daouila Salmi se livre à coeur ouvert et revient en détail sur son parcours Extra-Ordinaire.


Rien ne la prédestinait à prendre la parole en public et pourtant elle se hisse aujourd’hui parmi les leaders en Art Oratoire.


De Dauphine à HEC, elle va accompagner des politiques, artistes, hommes d’affaires et tirera sa révérence pour bâtir son propre business DS Consulting.


Retour sur son être originel en passant par l’arnaque du rêve Européen, Daouila Salmi vous dit tout sans langue de bois…au risque de déplaire !


Très belle écoute à tous.


Si vous souhaitez aller plus loin et débloquer vos freins internes pour construire une vie alignée avec votre potentiel, je vous invite à consulter nos programmes Initiatiques (en presentiel ou en ligne) de déploiement de votre leadership ici 👇


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Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce premier épisode, j'ai l'honneur de m'entretenir avec une oratrice qui bouscule les codes. Formatrice certifiée en laboratoire, exécutive coach en leadership, business mentor, speaker, fondatrice du cabinet DS Consulting, créatrice de la méthode SSL, vice-présidente de l'association Tous pour un et mère de trois enfants. Elle est suivie par plus de 100 000 personnes sur les réseaux sociaux et fait jusqu'à plusieurs centaines de milliers de vues à travers ses prises de parole en public. J'ai nommé Madame Dawila Salmi. Bonjour Dawila, je suis ravie et... Honoré de faire cet entretien d'ouverture pour la création de ton podcast. Beaucoup l'attendaient, le voici enfin ! Durant cette petite heure ensemble, nous allons parler de ton parcours hors du commun, à travers tes étapes de vie, tes doutes et tes rebonds. Ndawila, tu es née au début des années 80, dans une banlieue du 91. Parle-nous de cette enfance.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia, tout d'abord je te remercie pour cette belle introduction. Très heureuse, et je sais que ce n'est pas commun d'introduire un premier épisode de podcast en dehors de la personne qui crée le podcast, mais c'était important pour moi de le débuter avec une personne que j'ai accompagnée. Je suis très honorée que ce soit toi aujourd'hui qui procède à cette interview, donc que la paix soit sur toi. Je reviens sur la question, je viens effectivement, je suis née dans le 94 à Villeneuve-Saint-Georges en 1980, 25 février. J'ai grandi à Vigne-sur-Seine, donc une petite ville de l'Essonne. J'ai grandi dans des quartiers populaires. Et pour autant, c'est important pour moi de revenir à cette partie de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait dire, les quartiers populaires nous propulsent là où on a envie d'aller, au-delà de nos rêves et bien plus haut que nos carrières. Donc je suis la quatrième d'une fratrie de sept enfants. Et nous sommes quatre filles et deux garçons. Donc j'ai grandi dans une famille algérienne. d'origine De la Kabylie, plus précisément la petite, côté Bijaya, j'ai grandi avec un papa qui ne faisait aucune différence entre un homme, entre un garçon et une fille, qui nous a donc transmis des valeurs très très nobles, des valeurs de travail, des valeurs de sincérité, des valeurs d'effort, de méritocratie également, cette notion de plus tu travailles, plus tu réussis ta vie. Donc j'avais deux choix, moi, dans ma vie, c'était la réussite ou la réussite. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de plan B, c'était soit je réussissais à l'école. soit je réussissais à l'école. Quand je parle de plan B, c'est qu'il n'y avait pas d'autres croyances qui m'étaient proposées dans cet univers. Et je remercie mes parents pour cette discipline, pour cette excellence, parce que c'est grâce à ce mindset de vouloir propulser les enfants à apprendre et à chercher le meilleur dans l'éducation qu'on a pu, que ce soit petit ou grand. Fraterie au-dessus ou fraterie en bas, d'évoluer dans des postes importants qui nous ont permis de développer une certaine résilience. Un quartier classique, je me souviens, il s'appelait la Croix-Blanche. De 0 à 15 ans, j'ai grandi dans une tour qu'on appelle la Tour HLM. Une ambiance, une culture très fraternelle. On avait des grands frères qu'on ne connaissait pas, on avait des grandes sœurs qu'on ne connaissait pas. On grandissait dans une atmosphère où l'entraide était très importante. Donc du coup, j'ai gardé cela et ma mère était au foyer, donc elle s'occupait de toutes les tâches quotidiennes, ménagères. Et donc on rentrait à midi pour manger des bons plats de maman. Et papa était vraiment là pour nous orienter sur la discipline du travail et de la réussite scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, donc une enfance quand même bien structurée avec des règles et de belles valeurs. Et qui pourtant va être bousculée par un événement marquant lorsque tu auras 6 ans. Oui. Partage-nous un petit peu ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, un épisode de ma vie à 6 ans que je raconte aujourd'hui avec beaucoup de maturité. Donc à 6 ans, je suis au CP, donc je vais à l'école normalement, avec toute cette croyance que l'école est une chance. Je suis quand même la fille d'immigrés, d'accord ? Donc mon papa est arrivé en France dans les années 70 et nous a fait venir, en tout cas a fait venir une partie de ma famille. Moi, je suis née en France, mais une partie de ma famille est arrivée en France. Donc on a eu vraiment ce... Cette toile de fond, cette voix de fond qui est tu es à l'école, tu as de la chance Et donc à 6 ans, comme beaucoup d'enfants, nous étions sur des classes assez étonnantes, on va dire. Et je prends une gifle, parce que je suis trop bavarde. Je prends une gifle de la part de ma maîtresse qui s'appelle Maryse. Et donc je prends une gifle, mais violente. Le genre de gifle qui laisse une trace sur la joue, le genre de gifle qui laisse une trace dans son esprit. Donc moi j'étais très joyeuse, j'étais une enfant très bavarde, je parlais beaucoup. D'ailleurs même ma famille m'appelait la mitraillette, pour te dire que j'avais un débit de voix important. Et cette claque-là a créé une mauvaise estime de moi-même. Cette claque-là, c'est de la violence qui a été reçue. Et donc à partir de là, je suis rentrée dans un mutisme. Je n'ai pas osé le dire à mes parents et encore moins à mon père. qui, lui, avait cette capacité à superviser nos études, parce que l'école était une chance. Et quelque part, c'était moi la fautive. Et donc, je me suis tue, j'ai gardé cela. Et le rapport à l'école a été extrêmement violent, à partir de cette claque, là, qui a littéralement bouleversé ma vie, parce que j'en ai même fait un déni. Et je m'en suis souvenue que lorsque j'ai souhaité travailler sur ma propre personne, à partir de 20 ans, quand j'ai perdu mon papa.

  • Speaker #0

    Oui, on comprend, Daouila, que ton père a été clairement une figure marquante dans ta vie d'enfant, mais également dans ta vie de femme. Et j'aimerais, si tu l'acceptes, que tu fasses découvrir à celles et ceux qui t'écoutent le parcours de ton père, de cet orateur extraordinaire.

  • Speaker #1

    Oui, mon papa était mon père. Aujourd'hui, à 20 ans, je ne l'appelais pas papa, mais aujourd'hui, je l'appelle mon père. Mon père était un homme très éloquent qui venait d'Algérie et qui a énormément œuvré pour servir son pays, servir aussi sa famille. Il a fait venir énormément de personnes, de cousins, d'abord ses frères, demi-frères de l'Algérie jusque la France. Mon père est fils de combattant algérien de Moudjahidine. Du coup, je suis la descendante aussi de toute cette énergie, de toute cette culture, cette philosophie de battant. Quand il est arrivé en France, il est venu avec cet espace sacrificiel. Il avait cette chance d'arriver en France, lui, et donc il s'est sacrifié une bonne partie de sa vie, mais de manière très honorifique, très honorable. Il a fait venir quasiment une grosse partie de sa famille en France pour leur permettre d'avoir un métier. digne et de pouvoir profiter d'une meilleure qualité de vie, car on sortait d'une guerre très difficile. C'était normalement un dû, on ne peut pas revenir sur la guerre d'Algérie. Et donc, toute sa vie, que ce soit pour sa famille ou même pour ses collaborateurs au travail, il était syndiqué, porte-parole des personnes, des ouvriers qui souffraient dans son entreprise. Il a évolué presque, il a eu une carrière de plusieurs années au sein d'une entreprise de transport qui a été rachetée aujourd'hui. Une grosse, grosse entreprise aussi importante que les entreprises du 440. Et donc j'ai grandi avec un papa qui portait une costume et qui régulièrement prenait la parole pour défendre ses collaborateurs, les ouvriers, durant des réunions syndiquées. Et tu sais, il prenait une espèce de dictaphone à l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable, et il récitait, il répétait ses arguments pour pouvoir justement défendre les causes, la cause de plusieurs autres immigrés d'Afrique, d'Afrique subsaharienne et d'Afrique... du Nord en général, parce qu'il y avait énormément d'accidents du travail. On était sur une période de fordisme, le travail était à la chaîne, et donc il revenait souvent avec cette charge. Donc j'ai grandi avec un papa héros. Pour moi, c'était un héros qui s'exprimait magnifiquement bien, il avait une certaine éloquence, il avait toujours des vestes, c'était quelqu'un de très élégant. Et donc ça a été quelqu'un qui, pour moi, a été au top, au pied des stalles, et quelque part, ça a forgé ma personnalité, et ça m'a aussi offert un chemin. à suivre. Et je découvrirai plus tard que ce n'est pas forcément celui qui était bon pour moi.

  • Speaker #0

    Tu auras un très bel hommage à ton père à travers ces anecdotes que tu nous partages. Et on dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. Parle-nous de ta mère.

  • Speaker #1

    Ma mère, c'est une autre énergie. Ma mère, elle porte beaucoup de yang, de côté masculin. Il faut savoir qu'elle vient, elle arrive en Algérie. Elle arrive en France dans les années 1980 parce qu'elle est enceinte de moi. Elle accouche de son premier enfant en 1980 dans un hôpital à Villeneuve-Saint-Georges, alors que ses précédents accouchements ont été faits à travers des doualas. Kukouning, en Algérie, le processus d'accouchement en Algérie dans les petits villages n'est pas du tout le même que celui qu'en France. En France, c'est extrêmement médicalisé. Elle arrive avec tous ses bouleversements. Elle arrive dans un quartier où elle ne connaît personne. Ma mère ne parle pas français. ne parle pas un mot de français et pour autant, elle va avoir cette résilience, cette capacité d'adaptation. Moi, au jour d'aujourd'hui, c'est vraiment une de mes héroïnes. On cherche beaucoup d'héros comme source d'inspiration. Clairement, mes deux héros sont mes parents. C'est-à-dire que voir une femme qui traverse la Méditerranée pour arriver dans un pays qu'elle ne connaît pas et au bout de quelques mois arriver à faire de l'argent, c'est-à-dire qu'elle était couturière en Algérie et elle arrive, et je ne sais pas comment, elle faisait, d'arriver à... a transformé le cabile en français. Elle se débrouillait pour pouvoir justement honorer les dons qu'elle avait. Donc c'était une excellente couturière et elle offrait comme ça ses services. Donc elle faisait comme ça de l'argent. Donc on a agrandi aussi avec cet aspect entrepreneurial, parce que c'est de l'entrepreneuriat. Et nous, on était fascinés. On était à l'école, donc elle s'occupait de notre hygiène, de l'alimentation, etc. Mais pour autant, elle avait cette dimension de Ok, je suis là, je suis une femme, je ne sais pas parler français, mais je vais m'intégrer, dehors ce tissu économique, je vais m'intégrer dans ce tissu social. Donc c'est quelqu'un qui connaissait tout le monde. Jusqu'à maintenant, elle ne parle pas super bien français, mais elle a une capacité visuelle, une capacité d'écoute où elle apprend extrêmement vite tout et n'importe quoi. Je pense que si elle avait fait des études, ma mère aurait pu être présidente.

  • Speaker #0

    C'est véridique. Ça ne m'étonne même pas ce que tu me dis. Et je pense que ça va parler à énormément de monde, parce qu'on connaît tous autour de nous une mère ou une grand-mère qui a toujours eu cette capacité à s'adapter à un environnement qu'elle ne connaît pas. C'est la réalité de ces femmes qui ont immigré en France. Donc, respect à ta mère et à toutes ces femmes qui ont su avancer avec force et dignité. cette force que tu as aujourd'hui tu ne la sors pas de nulle part et on le comprend bien quand tu nous partages le parcours de tes parents et c'est pour ça que je voudrais qu'on revienne sur un épisode douloureux que tu as vécu mais à travers lequel tu ne t'es pas laissé abattre Je parle du décès de ton père quand tu as 20 ans. Donc à cette période, tu es engagé des études à la Sorbonne. Durant l'école, tu arrives à décrocher ton Dug en économie et gestion, avec mention bien quand même. Et tu vas poursuivre un master en économie appliquée à Dauphine et que tu obtiendras une fois de plus avec brio. À la suite de tes études, tu vas intégrer une banque privée où tu vas y évoluer dans différentes fonctions opérationnelles et managériales autour de l'ingénierie patrimoniale. la gestion de fortune, ingénieur fiscal, et tu y seras vu comme l'un de leurs meilleurs éléments. Donc, Dawila, si on résume, tu perds ton père à 20 ans et tu cartonnes tout dans tes études et ton parcours pro. Dis-nous ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Une revanche. Une revanche à la vie. Il faut savoir que mon papa, quand il est parti, il aimait beaucoup ses filles. Moi, je sais que quelques mois avant de partir et de rejoindre le Seigneur, il m'avait amenée dans un garage pour échanger une pièce. Donc, il nous ramenait là où il avait envie de nous emmener. Il nous ramenait dans des concerts, il nous ramenait dans des comédies musicales. J'ai découvert le théâtre très tôt avec lui. Il avait vraiment une multiculture et je me souviens de ces moments où il cherchait à la casse certaines pièces pour réparer sa voiture. Donc c'était vraiment un couteau suisse. Et dans une conversation, au détour d'une conversation, donc moi j'avais 20 ans, donc j'ai rentré à la fac, je passais mon permis, je me souviens, très très bien. Et il me disait, tu sais, si j'avais eu les moyens, je t'aurais mis dans une école, dans une école privée type Harvard. Mais à ce moment-là, quand il dit ça, il le dit. sans réfléchir à l'impact que ça va créer chez moi. Là, il va y avoir une espèce de transmission invisible énergétique en moi qui va construire la croyance que, pour que papa, parce que j'ai 20 ans, je suis encore une enfant à cet âge-là, pour que papa soit fier de moi, il faut que je fasse l'équivalent en France. Et c'est pour ça que je me retrouve à Dauphine, qui était à l'époque la dernière école de commerce, qui était encore gratuite. Pour l'intégrer, il fallait avoir un super dossier. Donc je passe les... tous les concours d'entrée, etc. Et donc là, je rentre à l'intérieur. Je rentre dans cette école. Cette école-là, il faut savoir que c'est une école d'élite. Elle construit des soldats de réussite. Il faut s'accrocher. J'ai même fait un petit AVC quelques mois après. Tellement le niveau. Ce n'était pas la Sorbonne. C'est-à-dire qu'à la Sorbonne, j'avais peut-être 15. Quand tu as 18 à une certaine matière à la Sorbonne, tu arrives à Dauphine, tu as 3 sur 20. Donc le niveau, bon, ça n'a strictement rien à voir. Donc j'arrive avec un certain confort et des acquis, je me retrouve quasiment la dernière. Et là, c'est nuit blanche, café, guéronzant. Et quand je perds mon père, en fait, il y a cette dimension de même pas mal. C'est OK, tu verras, je vais honorer ta parole. Et donc, il y a eu effectivement une grosse tristesse en moi, mais je l'ai beaucoup refoulée, parce que dans les enterrements, Afrique, hein, faut le dire. En Afrique, en globalité, en tout cas, en Algérie, il y a beaucoup de protocoles, et j'ai pas forcément fait, on appelle ça le dernier câlin, le deuil du dernier câlin. Donc j'ai pas réussi, si tu vois, à ce moment-là, il y avait énormément de monde en Algérie, mon papa est décédé en Algérie, j'ai pas eu le temps d'avoir ce temps, justement. Et c'est ce temps-là qui a joué en ma faveur, mais souvent en ma défaveur. Et donc j'ai, fou, tu shoot, c'est comme une piste de ski. Et là, c'était réussite ou rien. Donc je suis rentrée dans et je serai la meilleure dans tout ce que je fais, quoi que ça me coûte, coûte que coûte, je dois être la meilleure C'était ce que moi, je pensais. que mon père voulait de son vivant. Donc je me suis comme ça créée une ligne de conduite, une ligne de vie à travers cette croyance-là. Et de Dauphine, forcément, quand tu sors de ce genre d'université, c'est le tapis rouge qui t'est déroulé. Donc tu as énormément de propositions de postes. Donc très très rapidement, j'étais dans l'une des meilleures banques. Ce n'est pas la banque de réseau classique, c'est une banque d'investissement, une banque où les clients entrent par une porte secrète, tu vois. Et avec... Un parking souterrain. Enfin bref, ce genre de banque, il y en a peut-être une ou deux en France. Et j'apprends rapidement, j'intègre du coup un monde d'accès incroyable, un monde du luxe.

  • Speaker #0

    Donc durant plus de 15 ans, tu baignes dans le milieu de la finance, qui est un milieu très élitiste, mais aussi très masculin, pour ne pas dire machiste, avec des valeurs pas toujours éthiques. Comment tu arrives à t'imposer dans ce milieu ?

  • Speaker #1

    Pareillement. Je pense que j'ai acquis cette compétence de maman, de ma mère. L'agilité, donc j'arrive, j'observe, toujours. Donc c'est des nouveaux codes. Donc on a appris ces codes-là, on les apprend à Dauphine, on nous apprend à être des entrepreneurs. Il faut savoir que Dauphine est aussi une université qui nous permet réellement d'acquérir des compétences of skill, ça je ne l'ai pas dit juste avant, contrairement à d'autres universités. Donc très rapidement, on nous donne des projets à entreprendre, on nous développe une intelligence financière, chose qu'on n'a pas dans d'autres universités. Je tiens à rendre hommage à la qualité de l'enseignement que j'ai pu recevoir, malgré la difficulté à les encaisser. Ce n'est pas facile, il y a une espèce de concurrence. Très hard, là-bas, il n'y a pas de travail de gros pas. Il y en a, mais c'est beaucoup de la compétition, en réalité. Et donc, j'arrive déjà avec ce mindset-là. Donc, je comprends déjà comment ça fonctionne. Mais là, c'est un nouveau monde. Donc, j'entre dans des fonctions opérationnelles, des fonctions qui me permettent très rapidement de faire de très belles rencontres, des success stories. Ça a été pour moi un bouleversement parce que du coup, je sors du quartier. OK, je rentre dans une université élitiste. Mais pour autant, là, je vais rencontrer des figures, des figures de réussite qui sont sur les têtes d'affiches que l'on voit. Donc il y a acteurs, artistes, des... Des personnes très connues au niveau laboratoire, pharmaceutique, des personnes dans le luxe à tous les niveaux, horlogerie et j'en passe. On est sur des politiques aussi. Donc, j'ai accès à une énergie de personnes, d'hommes avec un grand H, qui vont énormément m'apprendre, pas dans le point de vue technique, parce que ça, c'est sa technique. D'accord ? Tout ce qui est fiscalité, ingénierie patrimoniale ou financier, c'est technique, mais sur le plan humain, j'ai prêté GIF, le SOFIA. J'ai pris des gifles et là j'ai compris que ce qui leur permettait d'atteindre des sommets, que c'est comme des personnes qui nous dirigent, on était sur des stars internationales, etc. Et maintenant, ce n'est pas qu'une question de compétence, là on est sur autre chose. L'aura qu'ils dégageaient, il y avait la manière de parler, et donc j'ai senti qu'on était sur... d'autres sphères, d'autres univers, multiverses, si je peux me permettre ce mot. Et dans cet environnement, effectivement, c'est un environnement qui est très masculin, très macho. Donc, tu n'as pas le choix. Là-bas, tu montes tes dents. D'ailleurs, on m'appelait le requin. Pas le requin parce que je volais les dossiers. Non, le requin dans le sens où, à l'époque, moi, je ne portais pas de turban. Donc, je rentrais dans les standards. D'accord ? une certaine manière de s'habiller, avec certains accessoires qui envoient certains messages. Donc je rentrais très très bien. Et quand on est un petit peu trop joli, quand on est joli tout simplement, quand on est une femme en réalité, si tu ne montres pas tes crocs, certains hommes, après c'est très masculin, c'est un monde de compétition où le chiffre est roi. Si tu ne montres pas tes crocs dès le départ, en gros si tu n'as pas leur langage parfois très vulgaire, Eh bien, la vulgarité, c'est toi qui la reçois. Je ne suis pas de sort de dessin. Et donc, moi, mon binôme était un homme. Et donc, je ne travaillais qu'avec des hommes en réalité. Donc, on allait en clientèle. J'étais forcément face à des chefs d'entreprise hommes. Donc, en fait, j'ai tout simplement observé et j'ai modélisé. C'est une des compétences que m'ont laissé mes parents. Et donc, j'ai modélisé. et donc on a pu créer un binôme toutes les personnes avec qui je travaillais il n'y avait pas de place pour le numéro 3 il y avait toujours des tops chaque matin tu arrives dans ce genre de métier que ce soit le trading les métiers de courtier financier en salle de marché En ingénierie d'affaires, le matin, tu arrives à 8h30-9h, moi j'arrivais plus tôt forcément, tu as un point sur les objectifs de la semaine. Et régulièrement, et ça c'est la carotte bien évidemment, régulièrement on avait des objectifs aussi hebdomadaires, mensuels, et nous c'était une revanche. Il fallait qu'on soit les meilleurs, parce que dans ce genre d'endroit, dans ce genre de banque, pour évoluer... Tu avais vraiment des fils d'eux, des filles d'eux. Et moi, c'était une fierté de dire, maman, je suis au même poste que toi. Et pourtant, je viens du quartier. Et pourtant, je viens du 9-1. Et j'ai fait une école que moi, je n'ai pas eu besoin de financer par les deniers de mes parents. Je l'ai faite par le mérite parce que j'ai des bonnes notes. Ça, c'était une fierté pour moi de le dire. Et d'ailleurs, c'était une question d'estime de moi. Parce qu'à ce moment-là, je ne savais pas ce que c'était que le véritable amour de moi, de soi en réalité. Et donc, j'avais besoin d'exister à travers mes titres.

  • Speaker #0

    Ouais, tu as vraiment développé une vraie rage de vaincre. Mais il va y avoir une prise de conscience au sujet de ta vie professionnelle en 2013, quand tu vas accoucher de ton deuxième enfant. Explique-nous ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, il faut savoir que moi, à 20 ans, j'ai perdu mon papa, comme je le disais, et que j'ai aussi entrepris un cheminement spirituel. Je n'ai jamais eu réellement de référence spirituelle, religieuse, au sens strict. Mon père, justement, nous a vraiment fait grandir avec une liberté spirituelle, subhanallah. Et donc, il nous parlait de toutes les religions. Chez les kabiles, on est très… tu sais, t'en es une. Donc il y a autant de juifs, autant de chrétiens, on est vraiment dans une fraternité spirituelle. Donc l'islam, ce n'était pas ma référence, ce n'était pas quelque chose que je connaissais, je ne connaissais pas le prophète Mohammed, je connaissais, j'étais un peu loin. Par contre, pour autant, je priais toujours un Dieu, quelqu'un, je ne sais pas comment je l'appelais, parfois je l'appelais Jésus, parfois je ne le sais pas trop, mais c'était une force comme ça, sur laquelle j'avais besoin de me rattacher, parce que du coup, quand mon père est décédé, je me suis réellement retrouvée seule. Et une solitude, mais où j'avais l'impression... Déjà, j'avais des grosses crises existentielles dès l'âge de 6 ans. Je pense que c'est la gifle de ma rise. Donc j'avais des grosses crises existentielles. Et quand tu as des parents qui sont très occupés, on connaît nos parents, ils avaient leur vie, ils ont fait ce qu'ils pouvaient, très occupés, une famille nombreuse. On n'a pas d'espace, on peut être seul. Donc j'ai toujours eu cette connexion, je parlais à quelqu'un, je savais qu'il me protégeait. malgré les challenges que je pouvais avoir. Et donc, à côté de ce métier-là, moi, dès 20 ans, j'ai découvert, j'ai rencontré, dans ce deuil-là, une communauté marocaine, qui nous parlait de l'islam, parce qu'ils sentaient que j'avais ce besoin-là, je venais de perdre mon père, donc c'était à la fac. Et c'est des amies, d'ailleurs, avec qui je suis toujours en contact, c'est toujours mes amies. Ce qui est incroyable, c'est qu'un jour, on se retrouve à la bibliothèque de Beaubourg, à Châtelet. Puis il y avait la bibliothèque François Mitterrand à Gare de Lyon. On n'avait pas de bureau à l'époque. Fallait faire avec. Je n'avais pas ma chambre. Et je vois qu'ils quittent le bureau, qu'ils quittent la pièce dans laquelle on était en train de réviser. Ils se dirigent tous vers un endroit. Et donc moi je les suis, je me dis mais comment ça ils me laissent toute seule et eux font leurs affaires. Je les suis et discrètement je vois qu'ils se rendent dans un endroit très isolé. Et là je vois qu'ils font la prière. Et j'ai trouvé ça tellement beau. Je me dis waouh. Mais c'est incroyable. Je l'avais vu en Algérie, j'avais vu des femmes etc. Mais comme on ne l'avait jamais réellement expliqué. Là j'avais eu si tu veux l'explication autour de la rahma de Dieu, autour de l'amour de Dieu. Et puis ils incarnaient tellement, tellement ce qu'ils disaient. que, en sortant de leur prière, je vais les voir et je leur dirai... Pourquoi vous ne m'avez pas appelée ? Ils m'ont dit, on ne voulait pas te mettre mal à l'aise, tu ne sais pas prier, etc. Je dis, mais moi, je vais apprendre. Et de là, ça en est suivi une quête. Je crois que j'ai toute ma vie la quête, c'est important chez moi. Quête de réussite. Et là, je me rends compte que, OK, j'ai des études, OK, j'ai un travail dont tout le monde rêve, parce qu'en plus, je coche les cases. Tu sais, Kabyle, Algérienne, fille d'immigré, fille de Salmi Saïd. Attention, mon père, c'était... Je ne pouvais pas entacher sa réputation, il ne fallait pas que je fasse de vagues. Moi, je ne rigolais pas, sincèrement, je finissais l'école. C'était la maison des devoirs. Mes amis, c'était la voisine de dessus, la voisine de droite. En boîte de nuit, on ne connaît pas. Les garçons, ça, ce n'est même pas en rêve, tu vois. Donc moi, à 20 ans, j'avais 40 ans. Et d'ailleurs, les personnes s'ennuyaient avec moi. C'est-à-dire que j'avais du mal à me faire des amis qui matchent avec moi parce que moi, je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problématiques du quotidien, la cigarette, les garçons. De quoi tu me parles ? Moi j'essaie de toucher les étoiles, toi tu me parles de cigarettes, tu me parles de flore, je ne sais pas ce que c'est. Moi c'était impossible. Et pour revenir à ta question, ce qui a créé un déconditionnement professionnel vient de ce chemin spirituel qui a duré 16 ans, parce que j'ai commencé en 2000, et pendant 16 ans, à force de chercher la spiritualité qui me convenait, je suis tombée sur Oussou-Lédine, le Cersei. En 2000, j'ai été accompagnée par des personnes exceptionnelles et au fur et à mesure, ma soupape durant mes journées lourdes, danses, professionnelles, à la quête de la performance, à la quête de l'argent, à la quête du plus, plus, plus, à la quête de la plus belle voiture, à la quête du meilleur poste, à la quête du plus grand titre. a fait qu'à un moment donné, je me suis sentie vide. C'est-à-dire vide, mais il y a la richesse matérielle et la pauvreté spirituelle. Alors moi, je pense que j'étais vraiment une SDF en termes de pauvreté spirituelle. Et pour autant, ce qui m'enrichissait tous les week-ends, c'était ces enseignements spirituels que je recevais. Donc je pense que je n'aurais jamais pu tenir autant de temps dans ce milieu-là si je n'avais pas eu cette corde, cette corde invisible entre moi et le Seigneur de l'univers. Et à un moment donné, il y a des prises de conscience, des crises de conscience. Et là, il fallait que je fasse un choix. J'ai eu mon premier enfant en 2011, mon aîné. Ma deuxième, je l'ai eue en 2013. En 2013, il s'est passé un switch dans ma tête. En 2013, c'était je partirai c'était plus possible. C'est-à-dire que je voulais absolument que mon état d'être, que je vivais le week-end durant mes enseignements spirituels, devienne mon état d'être H24, 24h sur 24. Je ne voulais plus que ce soit une option, je ne voulais plus que ce soit des cours du week-end, je voulais que ça devienne mon état d'être de vie. Et donc là... J'ai décidé d'entamer un processus de départ, donc la prise de conscience. Ça a commencé déjà quelques années avant, mais là je l'ai verbalisé à mon patron à l'époque, en lui disant voilà j'aimerais partir réfléchir à un départ professionnel.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et du coup, c'est en 2016, après avoir eu ton deuxième enfant, que tu vas passer à l'action, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'entre-temps, on me retient avec une certaine richesse extérieure, avec des bonus, des promotions, etc. Donc ça fonctionne. Mais pour autant, la richesse que je vis, cette notion de complétude, de... Je ne peux même pas te l'expliquer, c'est un état d'être, était beaucoup plus importante. C'était une question de vie ou de mort. Vraiment, j'étais dans cette notion de je meurs, j'en crève si je reste là-bas, j'en crève. Et pourtant, j'ai passé... Presque 15 ans avec des personnes exceptionnelles qui m'ont inspirée, où j'ai quasiment presque tout appris du business. Je me suis lancée très rapidement, ça a fonctionné très vite. Il y a aussi la dimension de foi, bien évidemment. Mais j'avais déjà les règles, on nous forme bien. Et puis aussi toutes les formations, ce sont des endroits, ce genre d'espace financier où on peut apprendre. En tout cas, j'ai appris pendant 15 ans, toutes les techniques de leadership, toutes les compétences of skills. Toutes les compétences en communication, en art oratoire je t'en parle même pas, technique de vente, de closing, d'ingénierie financière, tout ça j'ai été outillée quand je suis arrivée dans l'entrepreneuriat. J'avais cette avance, il ne faut pas mentir. On me dit mais comment tu as fait pour que ce soit rapidement un succès ? Mais je savais créer une entreprise, c'était très facile puisque pendant toute ma carrière, je créais des entreprises pour les plus grosses fortunes.

  • Speaker #0

    Oui, donc en réalité, c'était totalement logique de te lancer dans l'entrepreneuriat. Et maintenant qu'on connaît un petit peu ton exigence et ta volonté d'excellence, personne ne sera surpris en apprenant qu'en 2017, tu vas retourner sur les bancs de l'école en intégrant HEC Paris, où tu iras te former en tant qu'exécutif coach pour ensuite créer DS Consulting. Raconte-nous.

  • Speaker #1

    Tout à fait. En 2017-2016, même, quand je décide de partir, j'entreprends ce chemin entrepreneurial. Il faut savoir que je l'avais déjà entrepris dans l'associative. Moi, j'ai toujours été entrepreneur à mes heures perdues. Je vendais, je faisais des petits business, j'ai toujours fait des trucs, achats-ventes, marches, toujours. Et donc là, je voulais vraiment professionnaliser cette envie d'accompagner. Moi, ce qui m'a fait tenir pendant 15 ans dans les milieux financiers et dans mes fonctions opérationnelles, c'est mes fonctions plus de management. D'accord ? Donc j'ai été amenée dans ma carrière à accompagner, à faire évoluer les personnes. C'était ce côté humain. Également, ce que j'aimais aussi, quand je gérais un dossier de A à Z, oui, il y avait la partie financière. D'ailleurs, ce n'était pas là où j'étais la plus excellente, et pourtant j'étais bonne. Comme quoi, on peut nous mettre dans la tête et on peut exceller dans un domaine qui n'est pas notre excellence. C'est ça qui est assez incroyable. Ce n'était pas agréable, mais pour autant j'y arrivais. Mais ce que j'adorais dans ce métier-là, c'était la relation, le sens du relationnel. J'étais déjà bonne communicante, j'arrivais à développer cette relation-là. Parce que j'ai travaillé sur mon art oratoire aussi, c'est une porte la communication, c'est une porte d'entrée à beaucoup de choses. Et pour autant, cette dimension d'accompagner, je devenais presque la coach de mes clients. Mes clients me parlaient de leurs problématiques parce que pendant ma quête spirituelle, il y a une quête personnelle aussi. Il y a une quête d'identité. Et donc, je découvre le développement personnel. Je mets des guillemets.

  • Speaker #0

    Parce que j'en ai vomi moi du développement personnel, donc j'en ai mangé moi des outils MBTI, Processcom, Human Design, MBTI, Enneagram, PNH, j'en ai mangé pendant des années. Ça m'a aidé à comprendre comment je fonctionnais, mais à un moment donné je me suis hyper développée personnellement. Mais l'idée d'un point de vue de l'être, parce qu'il n'y a pas la dimension de l'être originelle, la fitra, il n'y a pas tout ça. Il n'y a pas cette dimension de neuf, la tesquilla, la purification de l'âme. Pourtant dans le Coran, Moi, c'était cette religion-là qui m'a donné tout le bonheur que je recherchais. Dieu nous dit, la Sourate Chens, le chemin de la réussite, c'est la purification de l'âme. Et celui qui perd dans cette vie-là, c'est celui qui la corrompt. Donc, il y a l'âme, il y avait l'être. Et moi, ça me manquait complètement. Et donc j'ai décidé, c'est tout ça, c'est tous ces outils-là que je mettais au profit de mes clients. Donc il y avait la dimension toujours psycho, spirituelle, manageriale, ingénierie financière. Et c'est ça, c'est sur ça que je voulais rester. J'étais également la psychologue de mes amis. Parce que je lisais tous les livres. Moi, à 15 ans, j'ai lu Paolo Collo, l'alchimiste de Paolo Collo. Ça a changé ma vie. Ça a donné un sens à ma vie. Ce livre m'a bouleversée. J'avais toutes les personnes qui se cherchent à lire ce livre. Quelques années plus tard, j'ai lu Soufi, mon amour. Ça m'a bouleversée. Sur l'amour agapé, qu'est-ce que t'es véritablement ? Qui était Dieu dans sa propre réalité ? Qui il était réellement et non pas ? Ce que j'avais pu entendre de la part d'hommes, avec un grand H. Donc c'est avec tout ça. que j'étais déjà accompagnante. J'accompagnais, je coachais, etc. En association, dans l'espace bénévole. Jusqu'à ce qu'à un moment donné, mes amis, dont une à qui je tiens à lui faire hommage, Khadija, si tu écoutes ce podcast, c'est elle à Dauphine, sur les bancs de la faculté, qui me dit Daoula, toi tu seras la future Tony Robbins Je ne savais même pas qui c'était ce gars-là. Je ne savais même pas. Elle me dit Si, si, un jour tu feras des conférences, tu rempliras des salles, tu ne te rends pas con, comment tu changes la vie de tes copines, etc. De quoi elle parle ? Et j'ai commencé à me renseigner sur un peu ce milieu-là. J'ai dit, c'est un super métier, mais c'était très galvaudé à l'époque. Il y avait déjà beaucoup de personnes. Et puis, trouver sa place, c'était compliqué. J'avais l'impression que c'était bouché. Et finalement, j'ai décidé de me former à la posture de coach. Parce que les outils, je les avais, mais la posture de coach, ce n'est pas la même que la posture de mentor ou la posture de consultante, la posture de formatrice ou la posture de... Comment on appelle ça ? D'auditrice, quelque chose aussi de l'audit à l'époque. D'accord ? Et donc, j'ai décidé d'aller forcément encore vers une très belle école, HEC, pour incarner pleinement cette posture de coach et d'accompagnant.

  • Speaker #1

    Oui, tu as toujours visé l'excellence à tous les niveaux. Tu vas viser un autre type d'excellence à travers un voyage en 2018. Ce voyage-là va t'impacter. T'impactes un corps aujourd'hui, c'est le voyage qui va créer en toi le plus de transformation sur le plan physique, sur le plan moral,

  • Speaker #0

    psychique.

  • Speaker #1

    Je parle de ton pèlerinage à la Mecque. Bien que cette expérience... reste assez intime. Je sais que tu es totalement à l'aise pour en parler. Partage-nous cette expérience.

  • Speaker #0

    J'en suis émue. Il y a une émotion qui est remontée quand tu m'as parlé du pèlerinage. En fait, le pèlerinage, ça faisait dix ans que je voulais y aller. Mais à chaque fois, soit il n'y avait pas de place, soit mon mari ne pouvait pas. Je tenais vraiment à vivre cette expérience avec l'allié de ma vie, c'est-à-dire mon épouse. On avait vécu beaucoup de choses ensemble. Et donc, ce n'était jamais le bon moment. Et en fait, je n'étais pas prête, tout simplement, je pense, à recevoir ce que j'ai reçu. Ça a bouleversé ma vie parce que déjà, c'est l'Amèque, c'est l'Algérie qui m'a rec... C'est, pardon, le pèlerinage à l'Amèque, donc la Kaaba. Je ne parle pas de l'Arabie saoudite, c'est encore un autre sujet. Mais c'est le pèlerinage dans cet endroit sacré. D'un point de vue vibratoire, c'est incroyable ce qui s'y passe. Et l'histoire de tous les prophètes, de Abraham jusqu'à Mohamed, salli wa sallim, m'a réconciliée avec l'Algérie quand même. Donc moi, j'étais un peu fâchée pendant quelques années avec l'Algérie. J'aimais les traditions kabiles, mais j'étais un peu fâchée avec l'histoire de l'Algérie, en tout cas ce que j'avais entendu et ce que mes yeux percevaient de cette histoire-là. Parce qu'il y a l'histoire, il y a la réalité, il y a le lieu et il y a ce que toi t'en fais. Et donc j'avais une tendance à noircir l'histoire de mon propre pays d'origine. Et j'ai longtemps voulu m'en séparer quelque part, j'étais un peu fâchée. Et c'est en me reconnectant à mon être adamique là-bas. En entreprenant ce chemin spirituel vers l'unique, tu sais, la psychospiritualité, c'est un accélérateur. C'est un raccourci pour rapidement te connecter à ton être profond. Tu n'as pas besoin de passer par plusieurs thérapies. En tout cas, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire. Il y a des chemins plus courts. En tout cas, moi, c'est le chemin que je propose au sein de la multiversité et dans les différentes formations que je propose. Et du coup, là-bas, en rencontrant différemment mon créateur, le créateur de l'univers, parce qu'on le rencontre tout le temps dans la vie, c'est déjà... L'expérience de Dieu, on fait l'expérience de Dieu dans la vie. La foi n'est pas une croyance, c'est une expérience, j'insiste. Je l'ai rencontré différemment là-bas, à travers ces créatures universelles et multicolores. Waouh ! Et là j'ai découvert, mais il y a une arnaque quand même ! Entre ce qu'on m'a dit en France, entre ce que j'ai pu apprendre, etc. Ce que je connais de l'islam, en tout cas, islam, pour moi c'était vraiment le fait d'hisser son âme, et ce que j'ai vu là-bas en réalité. Là, j'ai vu que l'islam avait d'autres couleurs, d'autres perceptions, d'autres... d'autres grilles de lecture de différents degrés. Et cette reconnexion à mon être profond. Donc là-bas, forcément, tu entres, tu portes, tu sais, on appelle ça le voile, le tilbeb, qui apporte en tout cas une tenue traditionnelle qui fait que tu ne peux pas mettre autre chose. Et moi, je ne connaissais pas. Je suis partie, ils m'ont appelée Shakira. Donc je suis arrivée là-bas, je ne connaissais pas. Moi, je n'avais pas du tout prévu de revenir avec... Ma tête couverte ? Pas du tout, du tout. Moi, je voulais faire ce voyage de reconnexion à mon être profond, de découvrir Dieu autrement. Et en fait, en portant mon voile là-bas, j'ai comme eu l'impression que Dieu m'avait dévoilé le cœur. C'était... assez mourant, j'ai eu une lecture que je n'avais jamais eue. Je me suis dit, mais... Et là, j'ai compris tout le fruit de mes expériences. J'ai compris tous les fruits de mes erreurs. Et j'ai compris tous les cadeaux cachés, tous les enseignements là-bas, parce que j'ai fait des rencontres exceptionnelles des personnes avec qui on a créé l'association Tous pour un, entre autres. Donc, ça a été un voyage surtout à l'intérieur de moi. Et à l'intérieur de cette découverte de moi-même, j'ai eu... C'est comme si j'avais trouvé une porte pour me connecter à d'autres niveaux avec mon crâne. Et quand je suis revenue en France, je l'ai gardée tout simplement parce que c'était comme un souvenir de cette connexion. Le voile est un chemin très intime et personnel et pour ma part, c'est un rappel. Moi, ça me rappelle ces moments de rouchant, ce moment de choukour, ce moment de dévoilement de mon cœur vers l'accessibilité de choses que je pensais impénétrables en fait. Donc du coup, j'ai... accueilli, le personnage que Dieu m'a offert dans ce monde manifesté, dans cette terre, j'ai compris ce que j'étais venue vivre et faire ici-bas. Parce que pour revenir à l'épisode à l'âge de 6 ans, si je n'avais pas eu cette claque, je ne me serais jamais intéressée à l'art oratoire, jamais à la communication, je n'aurais jamais fait les études que j'ai faites, je n'aurais jamais rencontré les personnes que j'ai faites, et je ne serais même pas devant toi. Donc je remercie Maryse. car il me fallait cette épreuve-là pour pouvoir me connecter à quelque chose qui me dépasse et le transmettre aujourd'hui car avoir la parole douloureuse, c'est un fléau et ce n'est pas forcément à cause d'une claque

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi les plans divins nous dépassent Daouia tu nous dis que c'est à l'issue de ce voyage que tu as mûri un projet associatif avec les belles rencontres que tu as faites et c'est en 2019 qu'ensemble, vous allez créer l'académie Tous pour un Alors je voudrais qu'on fasse une petite parenthèse pour présenter ce beau projet et tout le travail que vous avez accompli, car tous pour un. A pour mission de créer de la valeur. Son leitmotiv, c'est de transmettre les notions de leadership aux tout-petits, donc miser sur la jeunesse pour faire évoluer le monde de demain, mais pas que, parce que tout ce pour un, c'est également de l'humanitaire avec des actions pérennes. Alors, Daouila, je souhaiterais s'il te plaît que tu nous racontes un petit peu la mise en place de ce projet et cette belle aventure.

  • Speaker #0

    Cette aventure associative a été exceptionnelle. Vers la fin du pèlerinage, c'était un processus de dépouillement très profond, le pèlerinage. Surtout, je ne parle pas de la raumara, je ne parle pas du petit pèlerinage, mais vraiment du grand. Il y a vraiment un dépouillement qui s'opère, il faut le vivre pour comprendre, quand on n'est pas dans des situations les plus confortables. Donc chaque individu, là-bas, va être touché dans son égo. Quand je parle de dépouillement, c'est le dépouillement de l'âme, l'âme incitatrice au mal, d'accord ? Je ne parle pas de l'âme angélique, je parle vraiment de cette âme qui est engluée, cette âme blessée, cette âme prédateur, l'âme qui aime le pouvoir, l'âme qui aime l'amour de l'autre en réalité, sauf que quand tu cherches l'amour de l'autre, en réalité tu te sépares de la partie divine qui est en toi, et c'est ça qui nous fait souffrir. Donc déjà j'ai compris que la souffrance venait de l'éloignement de cette partie divine que Dieu avait mis en nous, donc du coup je me suis reconnectée à cette partie divine, à partir de là... Je suis devenue complètement indépendante de mes propres émotions. J'ai compris comment fonctionnait le délire interne. J'ai compris que tout se passait en nous, qu'on portait l'univers en nous, etc. La vie n'était qu'un jeu. Et si j'avais su ça plus tôt, ça aurait changé ma vie. Et donc, avec des houjais à l'époque, vers la fin du pèlerinage, on se dit, mais comment, avec quoi, qu'est-ce qu'on peut faire de cette rencontre-là ? C'est des coups de cœur, c'est des amitiés, des fraternités qui se construisent autour de l'amour de Dieu. Donc on est dans l'unicité, on est dans le ahad, il n'y a pas de différence. Et on s'est dit, on va construire, on va créer une association qui va servir, qui va se mettre au service de l'humanité. D'où mon slogan que je partage depuis 2017, mais c'est vraiment l'art oratoire au service de l'humanité. Donc on va transmettre un message au service de l'humanité. Et l'humanité de demain dépend de l'État. intellectuel, psychologique, spirituel et physique de nos enfants. Et donc, on a créé l'Académie Tous Pour Un, qui est une espèce d'école où on propose des ateliers régulièrement, pour les enfants de 3 à 19 ans. Il y a théâtre, communication, connaissance de soi, il y a outils vidéo, intelligence financière, intelligence artificielle. On est sur de la communication de l'art oratoire, bien évidemment, mais pas que, on est sur des activités biologiques, physique, montée souris, pour que tous les enfants aient accès aux enseignements que moi j'ai reçus étant adulte. Plus on leur transmet tôt, et bien évidemment, cela aura un impact dans l'humanité. Donc, il y avait vraiment la dimension d'impact. Et tous les fonds, l'argent qui est récolté, va financer des actions sociales et humanitaires. D'ailleurs, on est actuellement sur un gros projet théâtre qui aura lieu au mois de juin. J'en profite. On a co-écrit à trois mains. une pièce de théâtre qui touche, qui touche des messages, qui touche, qui transmet des messages universels. Donc il y a Céline Fuselier qui a co-écrit les deux premiers actes, qui a écrit pleinement les deux premiers actes. Il y a, j'en remage aussi à Kauthar de Atypique Family qui a écrit le troisième acte et moi j'ai écrit le quatrième et donc vous verrez cette pièce, elle est juste fantastique et elle, la représentation finale, ouverte au grand public, aura lieu en juin 2024.

  • Speaker #1

    Et bien hâte d'être présente lors de cette représentation cet été. Bravo aussi à toute l'équipe qui a mené ce projet, bravo à vous. Et je voudrais enchaîner avec une question que beaucoup doivent se poser parce que quand on connaît ton rythme de vie, tu vas à 200 à l'heure et t'enchaînes les coachings, les masterclass, ta vie d'épouse et de mère de trois enfants. Comment tu arrives à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est au travers d'un conseil de notre prophète bien-aimé, Mohamed Salli wa Sallim, et d'ailleurs de tous les prophètes, c'est la gestion du temps. On ne gère rien, parce que le temps c'est la création de Dieu, mais c'est-à-dire de faire de son temps une créature justement. Et je demande toujours la baraka dans mon temps, constamment, et j'essaye. En tout cas, tant bien que mal à créer un alignement entre ma partie spirituelle, ma partie familiale et ma partie professionnelle. Un tiers famille,

  • Speaker #1

    un tiers projet,

  • Speaker #0

    donc un tiers contribution au monde et un tiers tout ce qui touche à moi, moi et ma spiritualité. Moi, mon petit moi et moi, mon grand moi, mon moi authentique. Cette dimension de l'être originel. Et comment j'ai fait ? Rappelle-toi, je suis quand même une financière à la base, je suis bateubée. Mais un petit chouïa quand même, on est quand même stratégique. J'ai créé une structure qui me permet d'être constamment reliée à ma spiritualité. Parce que moi, tout ce que je fais, même si c'est très business, très corporate, j'accompagne, je suis consultante en soft skills dans les entreprises, j'accompagne énormément de dirigeants et de chefs d'entreprise. Mais il y a toujours la partie psycho-spirituelle. Quand tu dis psycho-spirituelle, il y a les dimensions très colorées de l'islam, parce que pour moi, c'est la plus riche et qui reprend toutes les spiritualités. Mais ça reprend également une spiritualité du monde. Et dans l'association. Il y a mon mari dedans, ne t'inquiète pas, on œuvre ensemble, il est avec moi, sinon ça n'aurait pas été gérable. Et mes enfants évoluent dans cette association-là, et mon cercle d'amis en général est dans cette association-là. Et donc du coup, j'ai la partie spirituelle qui me nourrit, j'ai la partie associative qui est en lien avec cette dimension de contribution au monde. Mon business est complètement intriqué là-dedans. Moi, en tant qu'individu, je me décorèle de cette partie professionnelle et dans ma famille. Mes enfants, c'est ma priorité dans le sens où tous les outils que j'ai reçus, je les transmets d'abord à mes enfants. Ça, c'est la base. C'est-à-dire que je ne peux pas acquérir un outil si elles ne l'ont pas reçu et complètement incarné. Sinon, ça n'a pas de sens. Sinon, pour moi, c'est de l'hypocrisie. Ce n'est pas facile. C'est souvent les plus proches de nous qui réfutent ce qu'on leur transmet. Mais j'ai compris que c'était l'incarnation qui passait avant le blabla. Car un enfant ne fait jamais ce qu'on lui dit, il fait ce qu'il voit.

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison parce que cette notion d'incarnation est primordiale et on aura l'occasion de développer cette notion un peu plus tard dans d'autres épisodes. Notre entretien touche bientôt à sa fin et je souhaiterais, Dawila, que tu clôtures en développant l'une de tes citations qui est Celui qui parle en public se doit de rester au service du message qu'il porte. La cause défendue n'est jamais au service de la personne.

  • Speaker #0

    Effectivement, dans cette phrase, il y a, est concentrée toute ma méthode qui m'a pris presque dix ans à construire. Il y a un mémoire qui a été soutenu devant un jury chez HEC concernant les sciences de l'âme, les sciences de comment fonctionne l'ego, les mécanismes de l'ego, comment s'en défaire à travers un dépouillement pour un déploiement. Et c'est qu'après un processus de dépouillement que l'on peut se mettre au service d'un message. Et malheureusement, aujourd'hui, l'art oratoire a été récupéré pour servir l'ego. et servir des projets qui ne sont pas vertueux. Et donc, la personne qui porte un message se doit d'être au service de ce message-là et non jamais au service de sa personne. Donc, son corps devient un écran. Le message devient le diamant qui est à l'intérieur d'elle, de cette personne-là. Elle se met au service corporellement, spirituellement, psychologiquement, et donc elle doit se défaire de plusieurs conditionnements, de plusieurs croyances qu'elle existe que sous le prisme des applaudissements de son public. Et donc là, quand on prend la parole, on expose, on fait exister des idées mortes. Et donc l'être que nous sommes va devoir se transcender, incarner l'être originel, transcender sa personnalité pour servir ce message. Et quand je parle de... Le personnage est au service du message, il y a vraiment la notion de décorréler le message de sa propre personne. Parce que quand on prend la parole, il faut vraiment se mettre dans la tête qu'il y a toujours des risques de déplaire et que dans tous les cas, personne ne fera l'unanimité, aucun prophète, aucun leader n'y est arrivé, et encore moins Dieu. Et donc si vous cherchez, si nous cherchons à transmettre un message, à créer un projet pour faire l'unanimité, En réalité, on cherche la reconnaissance de l'autre, et ça c'est de l'ego, et donc on utilise un message pour servir sa personne. Alors que le but pour moi de chaque être humain est de se mettre au service d'un message pour contribuer à l'humanité et donc à des sociétés plus justes et fraternelles.

  • Speaker #1

    Merci Daouila, merci infiniment d'avoir répondu à toutes mes questions. Merci pour tes partages généreux, remplis d'authenticité au risque de déplaire. Et on te retrouve très prochainement pour l'épisode 2, dans lequel tu aborderas la genèse de DS Consulting. Merci à tous de nous avoir écoutés et je vous dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce podcast qui était très remuant, qui m'a plongée dans beaucoup de choses, à la fois dans mes côtés sombres et mes côtés lumineux. Je te remercie et je te dis à très bientôt. Et aux autres, au prochain épisode. Salaam !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour d'eux. Abonnez-vous pour ne rien oublier.

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Description

Dans ce premier épisode Daouila Salmi se livre à coeur ouvert et revient en détail sur son parcours Extra-Ordinaire.


Rien ne la prédestinait à prendre la parole en public et pourtant elle se hisse aujourd’hui parmi les leaders en Art Oratoire.


De Dauphine à HEC, elle va accompagner des politiques, artistes, hommes d’affaires et tirera sa révérence pour bâtir son propre business DS Consulting.


Retour sur son être originel en passant par l’arnaque du rêve Européen, Daouila Salmi vous dit tout sans langue de bois…au risque de déplaire !


Très belle écoute à tous.


Si vous souhaitez aller plus loin et débloquer vos freins internes pour construire une vie alignée avec votre potentiel, je vous invite à consulter nos programmes Initiatiques (en presentiel ou en ligne) de déploiement de votre leadership ici 👇


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Nous serions ravis d’échanger sur vos besoins.


Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce premier épisode, j'ai l'honneur de m'entretenir avec une oratrice qui bouscule les codes. Formatrice certifiée en laboratoire, exécutive coach en leadership, business mentor, speaker, fondatrice du cabinet DS Consulting, créatrice de la méthode SSL, vice-présidente de l'association Tous pour un et mère de trois enfants. Elle est suivie par plus de 100 000 personnes sur les réseaux sociaux et fait jusqu'à plusieurs centaines de milliers de vues à travers ses prises de parole en public. J'ai nommé Madame Dawila Salmi. Bonjour Dawila, je suis ravie et... Honoré de faire cet entretien d'ouverture pour la création de ton podcast. Beaucoup l'attendaient, le voici enfin ! Durant cette petite heure ensemble, nous allons parler de ton parcours hors du commun, à travers tes étapes de vie, tes doutes et tes rebonds. Ndawila, tu es née au début des années 80, dans une banlieue du 91. Parle-nous de cette enfance.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia, tout d'abord je te remercie pour cette belle introduction. Très heureuse, et je sais que ce n'est pas commun d'introduire un premier épisode de podcast en dehors de la personne qui crée le podcast, mais c'était important pour moi de le débuter avec une personne que j'ai accompagnée. Je suis très honorée que ce soit toi aujourd'hui qui procède à cette interview, donc que la paix soit sur toi. Je reviens sur la question, je viens effectivement, je suis née dans le 94 à Villeneuve-Saint-Georges en 1980, 25 février. J'ai grandi à Vigne-sur-Seine, donc une petite ville de l'Essonne. J'ai grandi dans des quartiers populaires. Et pour autant, c'est important pour moi de revenir à cette partie de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait dire, les quartiers populaires nous propulsent là où on a envie d'aller, au-delà de nos rêves et bien plus haut que nos carrières. Donc je suis la quatrième d'une fratrie de sept enfants. Et nous sommes quatre filles et deux garçons. Donc j'ai grandi dans une famille algérienne. d'origine De la Kabylie, plus précisément la petite, côté Bijaya, j'ai grandi avec un papa qui ne faisait aucune différence entre un homme, entre un garçon et une fille, qui nous a donc transmis des valeurs très très nobles, des valeurs de travail, des valeurs de sincérité, des valeurs d'effort, de méritocratie également, cette notion de plus tu travailles, plus tu réussis ta vie. Donc j'avais deux choix, moi, dans ma vie, c'était la réussite ou la réussite. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de plan B, c'était soit je réussissais à l'école. soit je réussissais à l'école. Quand je parle de plan B, c'est qu'il n'y avait pas d'autres croyances qui m'étaient proposées dans cet univers. Et je remercie mes parents pour cette discipline, pour cette excellence, parce que c'est grâce à ce mindset de vouloir propulser les enfants à apprendre et à chercher le meilleur dans l'éducation qu'on a pu, que ce soit petit ou grand. Fraterie au-dessus ou fraterie en bas, d'évoluer dans des postes importants qui nous ont permis de développer une certaine résilience. Un quartier classique, je me souviens, il s'appelait la Croix-Blanche. De 0 à 15 ans, j'ai grandi dans une tour qu'on appelle la Tour HLM. Une ambiance, une culture très fraternelle. On avait des grands frères qu'on ne connaissait pas, on avait des grandes sœurs qu'on ne connaissait pas. On grandissait dans une atmosphère où l'entraide était très importante. Donc du coup, j'ai gardé cela et ma mère était au foyer, donc elle s'occupait de toutes les tâches quotidiennes, ménagères. Et donc on rentrait à midi pour manger des bons plats de maman. Et papa était vraiment là pour nous orienter sur la discipline du travail et de la réussite scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, donc une enfance quand même bien structurée avec des règles et de belles valeurs. Et qui pourtant va être bousculée par un événement marquant lorsque tu auras 6 ans. Oui. Partage-nous un petit peu ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, un épisode de ma vie à 6 ans que je raconte aujourd'hui avec beaucoup de maturité. Donc à 6 ans, je suis au CP, donc je vais à l'école normalement, avec toute cette croyance que l'école est une chance. Je suis quand même la fille d'immigrés, d'accord ? Donc mon papa est arrivé en France dans les années 70 et nous a fait venir, en tout cas a fait venir une partie de ma famille. Moi, je suis née en France, mais une partie de ma famille est arrivée en France. Donc on a eu vraiment ce... Cette toile de fond, cette voix de fond qui est tu es à l'école, tu as de la chance Et donc à 6 ans, comme beaucoup d'enfants, nous étions sur des classes assez étonnantes, on va dire. Et je prends une gifle, parce que je suis trop bavarde. Je prends une gifle de la part de ma maîtresse qui s'appelle Maryse. Et donc je prends une gifle, mais violente. Le genre de gifle qui laisse une trace sur la joue, le genre de gifle qui laisse une trace dans son esprit. Donc moi j'étais très joyeuse, j'étais une enfant très bavarde, je parlais beaucoup. D'ailleurs même ma famille m'appelait la mitraillette, pour te dire que j'avais un débit de voix important. Et cette claque-là a créé une mauvaise estime de moi-même. Cette claque-là, c'est de la violence qui a été reçue. Et donc à partir de là, je suis rentrée dans un mutisme. Je n'ai pas osé le dire à mes parents et encore moins à mon père. qui, lui, avait cette capacité à superviser nos études, parce que l'école était une chance. Et quelque part, c'était moi la fautive. Et donc, je me suis tue, j'ai gardé cela. Et le rapport à l'école a été extrêmement violent, à partir de cette claque, là, qui a littéralement bouleversé ma vie, parce que j'en ai même fait un déni. Et je m'en suis souvenue que lorsque j'ai souhaité travailler sur ma propre personne, à partir de 20 ans, quand j'ai perdu mon papa.

  • Speaker #0

    Oui, on comprend, Daouila, que ton père a été clairement une figure marquante dans ta vie d'enfant, mais également dans ta vie de femme. Et j'aimerais, si tu l'acceptes, que tu fasses découvrir à celles et ceux qui t'écoutent le parcours de ton père, de cet orateur extraordinaire.

  • Speaker #1

    Oui, mon papa était mon père. Aujourd'hui, à 20 ans, je ne l'appelais pas papa, mais aujourd'hui, je l'appelle mon père. Mon père était un homme très éloquent qui venait d'Algérie et qui a énormément œuvré pour servir son pays, servir aussi sa famille. Il a fait venir énormément de personnes, de cousins, d'abord ses frères, demi-frères de l'Algérie jusque la France. Mon père est fils de combattant algérien de Moudjahidine. Du coup, je suis la descendante aussi de toute cette énergie, de toute cette culture, cette philosophie de battant. Quand il est arrivé en France, il est venu avec cet espace sacrificiel. Il avait cette chance d'arriver en France, lui, et donc il s'est sacrifié une bonne partie de sa vie, mais de manière très honorifique, très honorable. Il a fait venir quasiment une grosse partie de sa famille en France pour leur permettre d'avoir un métier. digne et de pouvoir profiter d'une meilleure qualité de vie, car on sortait d'une guerre très difficile. C'était normalement un dû, on ne peut pas revenir sur la guerre d'Algérie. Et donc, toute sa vie, que ce soit pour sa famille ou même pour ses collaborateurs au travail, il était syndiqué, porte-parole des personnes, des ouvriers qui souffraient dans son entreprise. Il a évolué presque, il a eu une carrière de plusieurs années au sein d'une entreprise de transport qui a été rachetée aujourd'hui. Une grosse, grosse entreprise aussi importante que les entreprises du 440. Et donc j'ai grandi avec un papa qui portait une costume et qui régulièrement prenait la parole pour défendre ses collaborateurs, les ouvriers, durant des réunions syndiquées. Et tu sais, il prenait une espèce de dictaphone à l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable, et il récitait, il répétait ses arguments pour pouvoir justement défendre les causes, la cause de plusieurs autres immigrés d'Afrique, d'Afrique subsaharienne et d'Afrique... du Nord en général, parce qu'il y avait énormément d'accidents du travail. On était sur une période de fordisme, le travail était à la chaîne, et donc il revenait souvent avec cette charge. Donc j'ai grandi avec un papa héros. Pour moi, c'était un héros qui s'exprimait magnifiquement bien, il avait une certaine éloquence, il avait toujours des vestes, c'était quelqu'un de très élégant. Et donc ça a été quelqu'un qui, pour moi, a été au top, au pied des stalles, et quelque part, ça a forgé ma personnalité, et ça m'a aussi offert un chemin. à suivre. Et je découvrirai plus tard que ce n'est pas forcément celui qui était bon pour moi.

  • Speaker #0

    Tu auras un très bel hommage à ton père à travers ces anecdotes que tu nous partages. Et on dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. Parle-nous de ta mère.

  • Speaker #1

    Ma mère, c'est une autre énergie. Ma mère, elle porte beaucoup de yang, de côté masculin. Il faut savoir qu'elle vient, elle arrive en Algérie. Elle arrive en France dans les années 1980 parce qu'elle est enceinte de moi. Elle accouche de son premier enfant en 1980 dans un hôpital à Villeneuve-Saint-Georges, alors que ses précédents accouchements ont été faits à travers des doualas. Kukouning, en Algérie, le processus d'accouchement en Algérie dans les petits villages n'est pas du tout le même que celui qu'en France. En France, c'est extrêmement médicalisé. Elle arrive avec tous ses bouleversements. Elle arrive dans un quartier où elle ne connaît personne. Ma mère ne parle pas français. ne parle pas un mot de français et pour autant, elle va avoir cette résilience, cette capacité d'adaptation. Moi, au jour d'aujourd'hui, c'est vraiment une de mes héroïnes. On cherche beaucoup d'héros comme source d'inspiration. Clairement, mes deux héros sont mes parents. C'est-à-dire que voir une femme qui traverse la Méditerranée pour arriver dans un pays qu'elle ne connaît pas et au bout de quelques mois arriver à faire de l'argent, c'est-à-dire qu'elle était couturière en Algérie et elle arrive, et je ne sais pas comment, elle faisait, d'arriver à... a transformé le cabile en français. Elle se débrouillait pour pouvoir justement honorer les dons qu'elle avait. Donc c'était une excellente couturière et elle offrait comme ça ses services. Donc elle faisait comme ça de l'argent. Donc on a agrandi aussi avec cet aspect entrepreneurial, parce que c'est de l'entrepreneuriat. Et nous, on était fascinés. On était à l'école, donc elle s'occupait de notre hygiène, de l'alimentation, etc. Mais pour autant, elle avait cette dimension de Ok, je suis là, je suis une femme, je ne sais pas parler français, mais je vais m'intégrer, dehors ce tissu économique, je vais m'intégrer dans ce tissu social. Donc c'est quelqu'un qui connaissait tout le monde. Jusqu'à maintenant, elle ne parle pas super bien français, mais elle a une capacité visuelle, une capacité d'écoute où elle apprend extrêmement vite tout et n'importe quoi. Je pense que si elle avait fait des études, ma mère aurait pu être présidente.

  • Speaker #0

    C'est véridique. Ça ne m'étonne même pas ce que tu me dis. Et je pense que ça va parler à énormément de monde, parce qu'on connaît tous autour de nous une mère ou une grand-mère qui a toujours eu cette capacité à s'adapter à un environnement qu'elle ne connaît pas. C'est la réalité de ces femmes qui ont immigré en France. Donc, respect à ta mère et à toutes ces femmes qui ont su avancer avec force et dignité. cette force que tu as aujourd'hui tu ne la sors pas de nulle part et on le comprend bien quand tu nous partages le parcours de tes parents et c'est pour ça que je voudrais qu'on revienne sur un épisode douloureux que tu as vécu mais à travers lequel tu ne t'es pas laissé abattre Je parle du décès de ton père quand tu as 20 ans. Donc à cette période, tu es engagé des études à la Sorbonne. Durant l'école, tu arrives à décrocher ton Dug en économie et gestion, avec mention bien quand même. Et tu vas poursuivre un master en économie appliquée à Dauphine et que tu obtiendras une fois de plus avec brio. À la suite de tes études, tu vas intégrer une banque privée où tu vas y évoluer dans différentes fonctions opérationnelles et managériales autour de l'ingénierie patrimoniale. la gestion de fortune, ingénieur fiscal, et tu y seras vu comme l'un de leurs meilleurs éléments. Donc, Dawila, si on résume, tu perds ton père à 20 ans et tu cartonnes tout dans tes études et ton parcours pro. Dis-nous ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Une revanche. Une revanche à la vie. Il faut savoir que mon papa, quand il est parti, il aimait beaucoup ses filles. Moi, je sais que quelques mois avant de partir et de rejoindre le Seigneur, il m'avait amenée dans un garage pour échanger une pièce. Donc, il nous ramenait là où il avait envie de nous emmener. Il nous ramenait dans des concerts, il nous ramenait dans des comédies musicales. J'ai découvert le théâtre très tôt avec lui. Il avait vraiment une multiculture et je me souviens de ces moments où il cherchait à la casse certaines pièces pour réparer sa voiture. Donc c'était vraiment un couteau suisse. Et dans une conversation, au détour d'une conversation, donc moi j'avais 20 ans, donc j'ai rentré à la fac, je passais mon permis, je me souviens, très très bien. Et il me disait, tu sais, si j'avais eu les moyens, je t'aurais mis dans une école, dans une école privée type Harvard. Mais à ce moment-là, quand il dit ça, il le dit. sans réfléchir à l'impact que ça va créer chez moi. Là, il va y avoir une espèce de transmission invisible énergétique en moi qui va construire la croyance que, pour que papa, parce que j'ai 20 ans, je suis encore une enfant à cet âge-là, pour que papa soit fier de moi, il faut que je fasse l'équivalent en France. Et c'est pour ça que je me retrouve à Dauphine, qui était à l'époque la dernière école de commerce, qui était encore gratuite. Pour l'intégrer, il fallait avoir un super dossier. Donc je passe les... tous les concours d'entrée, etc. Et donc là, je rentre à l'intérieur. Je rentre dans cette école. Cette école-là, il faut savoir que c'est une école d'élite. Elle construit des soldats de réussite. Il faut s'accrocher. J'ai même fait un petit AVC quelques mois après. Tellement le niveau. Ce n'était pas la Sorbonne. C'est-à-dire qu'à la Sorbonne, j'avais peut-être 15. Quand tu as 18 à une certaine matière à la Sorbonne, tu arrives à Dauphine, tu as 3 sur 20. Donc le niveau, bon, ça n'a strictement rien à voir. Donc j'arrive avec un certain confort et des acquis, je me retrouve quasiment la dernière. Et là, c'est nuit blanche, café, guéronzant. Et quand je perds mon père, en fait, il y a cette dimension de même pas mal. C'est OK, tu verras, je vais honorer ta parole. Et donc, il y a eu effectivement une grosse tristesse en moi, mais je l'ai beaucoup refoulée, parce que dans les enterrements, Afrique, hein, faut le dire. En Afrique, en globalité, en tout cas, en Algérie, il y a beaucoup de protocoles, et j'ai pas forcément fait, on appelle ça le dernier câlin, le deuil du dernier câlin. Donc j'ai pas réussi, si tu vois, à ce moment-là, il y avait énormément de monde en Algérie, mon papa est décédé en Algérie, j'ai pas eu le temps d'avoir ce temps, justement. Et c'est ce temps-là qui a joué en ma faveur, mais souvent en ma défaveur. Et donc j'ai, fou, tu shoot, c'est comme une piste de ski. Et là, c'était réussite ou rien. Donc je suis rentrée dans et je serai la meilleure dans tout ce que je fais, quoi que ça me coûte, coûte que coûte, je dois être la meilleure C'était ce que moi, je pensais. que mon père voulait de son vivant. Donc je me suis comme ça créée une ligne de conduite, une ligne de vie à travers cette croyance-là. Et de Dauphine, forcément, quand tu sors de ce genre d'université, c'est le tapis rouge qui t'est déroulé. Donc tu as énormément de propositions de postes. Donc très très rapidement, j'étais dans l'une des meilleures banques. Ce n'est pas la banque de réseau classique, c'est une banque d'investissement, une banque où les clients entrent par une porte secrète, tu vois. Et avec... Un parking souterrain. Enfin bref, ce genre de banque, il y en a peut-être une ou deux en France. Et j'apprends rapidement, j'intègre du coup un monde d'accès incroyable, un monde du luxe.

  • Speaker #0

    Donc durant plus de 15 ans, tu baignes dans le milieu de la finance, qui est un milieu très élitiste, mais aussi très masculin, pour ne pas dire machiste, avec des valeurs pas toujours éthiques. Comment tu arrives à t'imposer dans ce milieu ?

  • Speaker #1

    Pareillement. Je pense que j'ai acquis cette compétence de maman, de ma mère. L'agilité, donc j'arrive, j'observe, toujours. Donc c'est des nouveaux codes. Donc on a appris ces codes-là, on les apprend à Dauphine, on nous apprend à être des entrepreneurs. Il faut savoir que Dauphine est aussi une université qui nous permet réellement d'acquérir des compétences of skill, ça je ne l'ai pas dit juste avant, contrairement à d'autres universités. Donc très rapidement, on nous donne des projets à entreprendre, on nous développe une intelligence financière, chose qu'on n'a pas dans d'autres universités. Je tiens à rendre hommage à la qualité de l'enseignement que j'ai pu recevoir, malgré la difficulté à les encaisser. Ce n'est pas facile, il y a une espèce de concurrence. Très hard, là-bas, il n'y a pas de travail de gros pas. Il y en a, mais c'est beaucoup de la compétition, en réalité. Et donc, j'arrive déjà avec ce mindset-là. Donc, je comprends déjà comment ça fonctionne. Mais là, c'est un nouveau monde. Donc, j'entre dans des fonctions opérationnelles, des fonctions qui me permettent très rapidement de faire de très belles rencontres, des success stories. Ça a été pour moi un bouleversement parce que du coup, je sors du quartier. OK, je rentre dans une université élitiste. Mais pour autant, là, je vais rencontrer des figures, des figures de réussite qui sont sur les têtes d'affiches que l'on voit. Donc il y a acteurs, artistes, des... Des personnes très connues au niveau laboratoire, pharmaceutique, des personnes dans le luxe à tous les niveaux, horlogerie et j'en passe. On est sur des politiques aussi. Donc, j'ai accès à une énergie de personnes, d'hommes avec un grand H, qui vont énormément m'apprendre, pas dans le point de vue technique, parce que ça, c'est sa technique. D'accord ? Tout ce qui est fiscalité, ingénierie patrimoniale ou financier, c'est technique, mais sur le plan humain, j'ai prêté GIF, le SOFIA. J'ai pris des gifles et là j'ai compris que ce qui leur permettait d'atteindre des sommets, que c'est comme des personnes qui nous dirigent, on était sur des stars internationales, etc. Et maintenant, ce n'est pas qu'une question de compétence, là on est sur autre chose. L'aura qu'ils dégageaient, il y avait la manière de parler, et donc j'ai senti qu'on était sur... d'autres sphères, d'autres univers, multiverses, si je peux me permettre ce mot. Et dans cet environnement, effectivement, c'est un environnement qui est très masculin, très macho. Donc, tu n'as pas le choix. Là-bas, tu montes tes dents. D'ailleurs, on m'appelait le requin. Pas le requin parce que je volais les dossiers. Non, le requin dans le sens où, à l'époque, moi, je ne portais pas de turban. Donc, je rentrais dans les standards. D'accord ? une certaine manière de s'habiller, avec certains accessoires qui envoient certains messages. Donc je rentrais très très bien. Et quand on est un petit peu trop joli, quand on est joli tout simplement, quand on est une femme en réalité, si tu ne montres pas tes crocs, certains hommes, après c'est très masculin, c'est un monde de compétition où le chiffre est roi. Si tu ne montres pas tes crocs dès le départ, en gros si tu n'as pas leur langage parfois très vulgaire, Eh bien, la vulgarité, c'est toi qui la reçois. Je ne suis pas de sort de dessin. Et donc, moi, mon binôme était un homme. Et donc, je ne travaillais qu'avec des hommes en réalité. Donc, on allait en clientèle. J'étais forcément face à des chefs d'entreprise hommes. Donc, en fait, j'ai tout simplement observé et j'ai modélisé. C'est une des compétences que m'ont laissé mes parents. Et donc, j'ai modélisé. et donc on a pu créer un binôme toutes les personnes avec qui je travaillais il n'y avait pas de place pour le numéro 3 il y avait toujours des tops chaque matin tu arrives dans ce genre de métier que ce soit le trading les métiers de courtier financier en salle de marché En ingénierie d'affaires, le matin, tu arrives à 8h30-9h, moi j'arrivais plus tôt forcément, tu as un point sur les objectifs de la semaine. Et régulièrement, et ça c'est la carotte bien évidemment, régulièrement on avait des objectifs aussi hebdomadaires, mensuels, et nous c'était une revanche. Il fallait qu'on soit les meilleurs, parce que dans ce genre d'endroit, dans ce genre de banque, pour évoluer... Tu avais vraiment des fils d'eux, des filles d'eux. Et moi, c'était une fierté de dire, maman, je suis au même poste que toi. Et pourtant, je viens du quartier. Et pourtant, je viens du 9-1. Et j'ai fait une école que moi, je n'ai pas eu besoin de financer par les deniers de mes parents. Je l'ai faite par le mérite parce que j'ai des bonnes notes. Ça, c'était une fierté pour moi de le dire. Et d'ailleurs, c'était une question d'estime de moi. Parce qu'à ce moment-là, je ne savais pas ce que c'était que le véritable amour de moi, de soi en réalité. Et donc, j'avais besoin d'exister à travers mes titres.

  • Speaker #0

    Ouais, tu as vraiment développé une vraie rage de vaincre. Mais il va y avoir une prise de conscience au sujet de ta vie professionnelle en 2013, quand tu vas accoucher de ton deuxième enfant. Explique-nous ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, il faut savoir que moi, à 20 ans, j'ai perdu mon papa, comme je le disais, et que j'ai aussi entrepris un cheminement spirituel. Je n'ai jamais eu réellement de référence spirituelle, religieuse, au sens strict. Mon père, justement, nous a vraiment fait grandir avec une liberté spirituelle, subhanallah. Et donc, il nous parlait de toutes les religions. Chez les kabiles, on est très… tu sais, t'en es une. Donc il y a autant de juifs, autant de chrétiens, on est vraiment dans une fraternité spirituelle. Donc l'islam, ce n'était pas ma référence, ce n'était pas quelque chose que je connaissais, je ne connaissais pas le prophète Mohammed, je connaissais, j'étais un peu loin. Par contre, pour autant, je priais toujours un Dieu, quelqu'un, je ne sais pas comment je l'appelais, parfois je l'appelais Jésus, parfois je ne le sais pas trop, mais c'était une force comme ça, sur laquelle j'avais besoin de me rattacher, parce que du coup, quand mon père est décédé, je me suis réellement retrouvée seule. Et une solitude, mais où j'avais l'impression... Déjà, j'avais des grosses crises existentielles dès l'âge de 6 ans. Je pense que c'est la gifle de ma rise. Donc j'avais des grosses crises existentielles. Et quand tu as des parents qui sont très occupés, on connaît nos parents, ils avaient leur vie, ils ont fait ce qu'ils pouvaient, très occupés, une famille nombreuse. On n'a pas d'espace, on peut être seul. Donc j'ai toujours eu cette connexion, je parlais à quelqu'un, je savais qu'il me protégeait. malgré les challenges que je pouvais avoir. Et donc, à côté de ce métier-là, moi, dès 20 ans, j'ai découvert, j'ai rencontré, dans ce deuil-là, une communauté marocaine, qui nous parlait de l'islam, parce qu'ils sentaient que j'avais ce besoin-là, je venais de perdre mon père, donc c'était à la fac. Et c'est des amies, d'ailleurs, avec qui je suis toujours en contact, c'est toujours mes amies. Ce qui est incroyable, c'est qu'un jour, on se retrouve à la bibliothèque de Beaubourg, à Châtelet. Puis il y avait la bibliothèque François Mitterrand à Gare de Lyon. On n'avait pas de bureau à l'époque. Fallait faire avec. Je n'avais pas ma chambre. Et je vois qu'ils quittent le bureau, qu'ils quittent la pièce dans laquelle on était en train de réviser. Ils se dirigent tous vers un endroit. Et donc moi je les suis, je me dis mais comment ça ils me laissent toute seule et eux font leurs affaires. Je les suis et discrètement je vois qu'ils se rendent dans un endroit très isolé. Et là je vois qu'ils font la prière. Et j'ai trouvé ça tellement beau. Je me dis waouh. Mais c'est incroyable. Je l'avais vu en Algérie, j'avais vu des femmes etc. Mais comme on ne l'avait jamais réellement expliqué. Là j'avais eu si tu veux l'explication autour de la rahma de Dieu, autour de l'amour de Dieu. Et puis ils incarnaient tellement, tellement ce qu'ils disaient. que, en sortant de leur prière, je vais les voir et je leur dirai... Pourquoi vous ne m'avez pas appelée ? Ils m'ont dit, on ne voulait pas te mettre mal à l'aise, tu ne sais pas prier, etc. Je dis, mais moi, je vais apprendre. Et de là, ça en est suivi une quête. Je crois que j'ai toute ma vie la quête, c'est important chez moi. Quête de réussite. Et là, je me rends compte que, OK, j'ai des études, OK, j'ai un travail dont tout le monde rêve, parce qu'en plus, je coche les cases. Tu sais, Kabyle, Algérienne, fille d'immigré, fille de Salmi Saïd. Attention, mon père, c'était... Je ne pouvais pas entacher sa réputation, il ne fallait pas que je fasse de vagues. Moi, je ne rigolais pas, sincèrement, je finissais l'école. C'était la maison des devoirs. Mes amis, c'était la voisine de dessus, la voisine de droite. En boîte de nuit, on ne connaît pas. Les garçons, ça, ce n'est même pas en rêve, tu vois. Donc moi, à 20 ans, j'avais 40 ans. Et d'ailleurs, les personnes s'ennuyaient avec moi. C'est-à-dire que j'avais du mal à me faire des amis qui matchent avec moi parce que moi, je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problématiques du quotidien, la cigarette, les garçons. De quoi tu me parles ? Moi j'essaie de toucher les étoiles, toi tu me parles de cigarettes, tu me parles de flore, je ne sais pas ce que c'est. Moi c'était impossible. Et pour revenir à ta question, ce qui a créé un déconditionnement professionnel vient de ce chemin spirituel qui a duré 16 ans, parce que j'ai commencé en 2000, et pendant 16 ans, à force de chercher la spiritualité qui me convenait, je suis tombée sur Oussou-Lédine, le Cersei. En 2000, j'ai été accompagnée par des personnes exceptionnelles et au fur et à mesure, ma soupape durant mes journées lourdes, danses, professionnelles, à la quête de la performance, à la quête de l'argent, à la quête du plus, plus, plus, à la quête de la plus belle voiture, à la quête du meilleur poste, à la quête du plus grand titre. a fait qu'à un moment donné, je me suis sentie vide. C'est-à-dire vide, mais il y a la richesse matérielle et la pauvreté spirituelle. Alors moi, je pense que j'étais vraiment une SDF en termes de pauvreté spirituelle. Et pour autant, ce qui m'enrichissait tous les week-ends, c'était ces enseignements spirituels que je recevais. Donc je pense que je n'aurais jamais pu tenir autant de temps dans ce milieu-là si je n'avais pas eu cette corde, cette corde invisible entre moi et le Seigneur de l'univers. Et à un moment donné, il y a des prises de conscience, des crises de conscience. Et là, il fallait que je fasse un choix. J'ai eu mon premier enfant en 2011, mon aîné. Ma deuxième, je l'ai eue en 2013. En 2013, il s'est passé un switch dans ma tête. En 2013, c'était je partirai c'était plus possible. C'est-à-dire que je voulais absolument que mon état d'être, que je vivais le week-end durant mes enseignements spirituels, devienne mon état d'être H24, 24h sur 24. Je ne voulais plus que ce soit une option, je ne voulais plus que ce soit des cours du week-end, je voulais que ça devienne mon état d'être de vie. Et donc là... J'ai décidé d'entamer un processus de départ, donc la prise de conscience. Ça a commencé déjà quelques années avant, mais là je l'ai verbalisé à mon patron à l'époque, en lui disant voilà j'aimerais partir réfléchir à un départ professionnel.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et du coup, c'est en 2016, après avoir eu ton deuxième enfant, que tu vas passer à l'action, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'entre-temps, on me retient avec une certaine richesse extérieure, avec des bonus, des promotions, etc. Donc ça fonctionne. Mais pour autant, la richesse que je vis, cette notion de complétude, de... Je ne peux même pas te l'expliquer, c'est un état d'être, était beaucoup plus importante. C'était une question de vie ou de mort. Vraiment, j'étais dans cette notion de je meurs, j'en crève si je reste là-bas, j'en crève. Et pourtant, j'ai passé... Presque 15 ans avec des personnes exceptionnelles qui m'ont inspirée, où j'ai quasiment presque tout appris du business. Je me suis lancée très rapidement, ça a fonctionné très vite. Il y a aussi la dimension de foi, bien évidemment. Mais j'avais déjà les règles, on nous forme bien. Et puis aussi toutes les formations, ce sont des endroits, ce genre d'espace financier où on peut apprendre. En tout cas, j'ai appris pendant 15 ans, toutes les techniques de leadership, toutes les compétences of skills. Toutes les compétences en communication, en art oratoire je t'en parle même pas, technique de vente, de closing, d'ingénierie financière, tout ça j'ai été outillée quand je suis arrivée dans l'entrepreneuriat. J'avais cette avance, il ne faut pas mentir. On me dit mais comment tu as fait pour que ce soit rapidement un succès ? Mais je savais créer une entreprise, c'était très facile puisque pendant toute ma carrière, je créais des entreprises pour les plus grosses fortunes.

  • Speaker #0

    Oui, donc en réalité, c'était totalement logique de te lancer dans l'entrepreneuriat. Et maintenant qu'on connaît un petit peu ton exigence et ta volonté d'excellence, personne ne sera surpris en apprenant qu'en 2017, tu vas retourner sur les bancs de l'école en intégrant HEC Paris, où tu iras te former en tant qu'exécutif coach pour ensuite créer DS Consulting. Raconte-nous.

  • Speaker #1

    Tout à fait. En 2017-2016, même, quand je décide de partir, j'entreprends ce chemin entrepreneurial. Il faut savoir que je l'avais déjà entrepris dans l'associative. Moi, j'ai toujours été entrepreneur à mes heures perdues. Je vendais, je faisais des petits business, j'ai toujours fait des trucs, achats-ventes, marches, toujours. Et donc là, je voulais vraiment professionnaliser cette envie d'accompagner. Moi, ce qui m'a fait tenir pendant 15 ans dans les milieux financiers et dans mes fonctions opérationnelles, c'est mes fonctions plus de management. D'accord ? Donc j'ai été amenée dans ma carrière à accompagner, à faire évoluer les personnes. C'était ce côté humain. Également, ce que j'aimais aussi, quand je gérais un dossier de A à Z, oui, il y avait la partie financière. D'ailleurs, ce n'était pas là où j'étais la plus excellente, et pourtant j'étais bonne. Comme quoi, on peut nous mettre dans la tête et on peut exceller dans un domaine qui n'est pas notre excellence. C'est ça qui est assez incroyable. Ce n'était pas agréable, mais pour autant j'y arrivais. Mais ce que j'adorais dans ce métier-là, c'était la relation, le sens du relationnel. J'étais déjà bonne communicante, j'arrivais à développer cette relation-là. Parce que j'ai travaillé sur mon art oratoire aussi, c'est une porte la communication, c'est une porte d'entrée à beaucoup de choses. Et pour autant, cette dimension d'accompagner, je devenais presque la coach de mes clients. Mes clients me parlaient de leurs problématiques parce que pendant ma quête spirituelle, il y a une quête personnelle aussi. Il y a une quête d'identité. Et donc, je découvre le développement personnel. Je mets des guillemets.

  • Speaker #0

    Parce que j'en ai vomi moi du développement personnel, donc j'en ai mangé moi des outils MBTI, Processcom, Human Design, MBTI, Enneagram, PNH, j'en ai mangé pendant des années. Ça m'a aidé à comprendre comment je fonctionnais, mais à un moment donné je me suis hyper développée personnellement. Mais l'idée d'un point de vue de l'être, parce qu'il n'y a pas la dimension de l'être originelle, la fitra, il n'y a pas tout ça. Il n'y a pas cette dimension de neuf, la tesquilla, la purification de l'âme. Pourtant dans le Coran, Moi, c'était cette religion-là qui m'a donné tout le bonheur que je recherchais. Dieu nous dit, la Sourate Chens, le chemin de la réussite, c'est la purification de l'âme. Et celui qui perd dans cette vie-là, c'est celui qui la corrompt. Donc, il y a l'âme, il y avait l'être. Et moi, ça me manquait complètement. Et donc j'ai décidé, c'est tout ça, c'est tous ces outils-là que je mettais au profit de mes clients. Donc il y avait la dimension toujours psycho, spirituelle, manageriale, ingénierie financière. Et c'est ça, c'est sur ça que je voulais rester. J'étais également la psychologue de mes amis. Parce que je lisais tous les livres. Moi, à 15 ans, j'ai lu Paolo Collo, l'alchimiste de Paolo Collo. Ça a changé ma vie. Ça a donné un sens à ma vie. Ce livre m'a bouleversée. J'avais toutes les personnes qui se cherchent à lire ce livre. Quelques années plus tard, j'ai lu Soufi, mon amour. Ça m'a bouleversée. Sur l'amour agapé, qu'est-ce que t'es véritablement ? Qui était Dieu dans sa propre réalité ? Qui il était réellement et non pas ? Ce que j'avais pu entendre de la part d'hommes, avec un grand H. Donc c'est avec tout ça. que j'étais déjà accompagnante. J'accompagnais, je coachais, etc. En association, dans l'espace bénévole. Jusqu'à ce qu'à un moment donné, mes amis, dont une à qui je tiens à lui faire hommage, Khadija, si tu écoutes ce podcast, c'est elle à Dauphine, sur les bancs de la faculté, qui me dit Daoula, toi tu seras la future Tony Robbins Je ne savais même pas qui c'était ce gars-là. Je ne savais même pas. Elle me dit Si, si, un jour tu feras des conférences, tu rempliras des salles, tu ne te rends pas con, comment tu changes la vie de tes copines, etc. De quoi elle parle ? Et j'ai commencé à me renseigner sur un peu ce milieu-là. J'ai dit, c'est un super métier, mais c'était très galvaudé à l'époque. Il y avait déjà beaucoup de personnes. Et puis, trouver sa place, c'était compliqué. J'avais l'impression que c'était bouché. Et finalement, j'ai décidé de me former à la posture de coach. Parce que les outils, je les avais, mais la posture de coach, ce n'est pas la même que la posture de mentor ou la posture de consultante, la posture de formatrice ou la posture de... Comment on appelle ça ? D'auditrice, quelque chose aussi de l'audit à l'époque. D'accord ? Et donc, j'ai décidé d'aller forcément encore vers une très belle école, HEC, pour incarner pleinement cette posture de coach et d'accompagnant.

  • Speaker #1

    Oui, tu as toujours visé l'excellence à tous les niveaux. Tu vas viser un autre type d'excellence à travers un voyage en 2018. Ce voyage-là va t'impacter. T'impactes un corps aujourd'hui, c'est le voyage qui va créer en toi le plus de transformation sur le plan physique, sur le plan moral,

  • Speaker #0

    psychique.

  • Speaker #1

    Je parle de ton pèlerinage à la Mecque. Bien que cette expérience... reste assez intime. Je sais que tu es totalement à l'aise pour en parler. Partage-nous cette expérience.

  • Speaker #0

    J'en suis émue. Il y a une émotion qui est remontée quand tu m'as parlé du pèlerinage. En fait, le pèlerinage, ça faisait dix ans que je voulais y aller. Mais à chaque fois, soit il n'y avait pas de place, soit mon mari ne pouvait pas. Je tenais vraiment à vivre cette expérience avec l'allié de ma vie, c'est-à-dire mon épouse. On avait vécu beaucoup de choses ensemble. Et donc, ce n'était jamais le bon moment. Et en fait, je n'étais pas prête, tout simplement, je pense, à recevoir ce que j'ai reçu. Ça a bouleversé ma vie parce que déjà, c'est l'Amèque, c'est l'Algérie qui m'a rec... C'est, pardon, le pèlerinage à l'Amèque, donc la Kaaba. Je ne parle pas de l'Arabie saoudite, c'est encore un autre sujet. Mais c'est le pèlerinage dans cet endroit sacré. D'un point de vue vibratoire, c'est incroyable ce qui s'y passe. Et l'histoire de tous les prophètes, de Abraham jusqu'à Mohamed, salli wa sallim, m'a réconciliée avec l'Algérie quand même. Donc moi, j'étais un peu fâchée pendant quelques années avec l'Algérie. J'aimais les traditions kabiles, mais j'étais un peu fâchée avec l'histoire de l'Algérie, en tout cas ce que j'avais entendu et ce que mes yeux percevaient de cette histoire-là. Parce qu'il y a l'histoire, il y a la réalité, il y a le lieu et il y a ce que toi t'en fais. Et donc j'avais une tendance à noircir l'histoire de mon propre pays d'origine. Et j'ai longtemps voulu m'en séparer quelque part, j'étais un peu fâchée. Et c'est en me reconnectant à mon être adamique là-bas. En entreprenant ce chemin spirituel vers l'unique, tu sais, la psychospiritualité, c'est un accélérateur. C'est un raccourci pour rapidement te connecter à ton être profond. Tu n'as pas besoin de passer par plusieurs thérapies. En tout cas, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire. Il y a des chemins plus courts. En tout cas, moi, c'est le chemin que je propose au sein de la multiversité et dans les différentes formations que je propose. Et du coup, là-bas, en rencontrant différemment mon créateur, le créateur de l'univers, parce qu'on le rencontre tout le temps dans la vie, c'est déjà... L'expérience de Dieu, on fait l'expérience de Dieu dans la vie. La foi n'est pas une croyance, c'est une expérience, j'insiste. Je l'ai rencontré différemment là-bas, à travers ces créatures universelles et multicolores. Waouh ! Et là j'ai découvert, mais il y a une arnaque quand même ! Entre ce qu'on m'a dit en France, entre ce que j'ai pu apprendre, etc. Ce que je connais de l'islam, en tout cas, islam, pour moi c'était vraiment le fait d'hisser son âme, et ce que j'ai vu là-bas en réalité. Là, j'ai vu que l'islam avait d'autres couleurs, d'autres perceptions, d'autres... d'autres grilles de lecture de différents degrés. Et cette reconnexion à mon être profond. Donc là-bas, forcément, tu entres, tu portes, tu sais, on appelle ça le voile, le tilbeb, qui apporte en tout cas une tenue traditionnelle qui fait que tu ne peux pas mettre autre chose. Et moi, je ne connaissais pas. Je suis partie, ils m'ont appelée Shakira. Donc je suis arrivée là-bas, je ne connaissais pas. Moi, je n'avais pas du tout prévu de revenir avec... Ma tête couverte ? Pas du tout, du tout. Moi, je voulais faire ce voyage de reconnexion à mon être profond, de découvrir Dieu autrement. Et en fait, en portant mon voile là-bas, j'ai comme eu l'impression que Dieu m'avait dévoilé le cœur. C'était... assez mourant, j'ai eu une lecture que je n'avais jamais eue. Je me suis dit, mais... Et là, j'ai compris tout le fruit de mes expériences. J'ai compris tous les fruits de mes erreurs. Et j'ai compris tous les cadeaux cachés, tous les enseignements là-bas, parce que j'ai fait des rencontres exceptionnelles des personnes avec qui on a créé l'association Tous pour un, entre autres. Donc, ça a été un voyage surtout à l'intérieur de moi. Et à l'intérieur de cette découverte de moi-même, j'ai eu... C'est comme si j'avais trouvé une porte pour me connecter à d'autres niveaux avec mon crâne. Et quand je suis revenue en France, je l'ai gardée tout simplement parce que c'était comme un souvenir de cette connexion. Le voile est un chemin très intime et personnel et pour ma part, c'est un rappel. Moi, ça me rappelle ces moments de rouchant, ce moment de choukour, ce moment de dévoilement de mon cœur vers l'accessibilité de choses que je pensais impénétrables en fait. Donc du coup, j'ai... accueilli, le personnage que Dieu m'a offert dans ce monde manifesté, dans cette terre, j'ai compris ce que j'étais venue vivre et faire ici-bas. Parce que pour revenir à l'épisode à l'âge de 6 ans, si je n'avais pas eu cette claque, je ne me serais jamais intéressée à l'art oratoire, jamais à la communication, je n'aurais jamais fait les études que j'ai faites, je n'aurais jamais rencontré les personnes que j'ai faites, et je ne serais même pas devant toi. Donc je remercie Maryse. car il me fallait cette épreuve-là pour pouvoir me connecter à quelque chose qui me dépasse et le transmettre aujourd'hui car avoir la parole douloureuse, c'est un fléau et ce n'est pas forcément à cause d'une claque

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi les plans divins nous dépassent Daouia tu nous dis que c'est à l'issue de ce voyage que tu as mûri un projet associatif avec les belles rencontres que tu as faites et c'est en 2019 qu'ensemble, vous allez créer l'académie Tous pour un Alors je voudrais qu'on fasse une petite parenthèse pour présenter ce beau projet et tout le travail que vous avez accompli, car tous pour un. A pour mission de créer de la valeur. Son leitmotiv, c'est de transmettre les notions de leadership aux tout-petits, donc miser sur la jeunesse pour faire évoluer le monde de demain, mais pas que, parce que tout ce pour un, c'est également de l'humanitaire avec des actions pérennes. Alors, Daouila, je souhaiterais s'il te plaît que tu nous racontes un petit peu la mise en place de ce projet et cette belle aventure.

  • Speaker #0

    Cette aventure associative a été exceptionnelle. Vers la fin du pèlerinage, c'était un processus de dépouillement très profond, le pèlerinage. Surtout, je ne parle pas de la raumara, je ne parle pas du petit pèlerinage, mais vraiment du grand. Il y a vraiment un dépouillement qui s'opère, il faut le vivre pour comprendre, quand on n'est pas dans des situations les plus confortables. Donc chaque individu, là-bas, va être touché dans son égo. Quand je parle de dépouillement, c'est le dépouillement de l'âme, l'âme incitatrice au mal, d'accord ? Je ne parle pas de l'âme angélique, je parle vraiment de cette âme qui est engluée, cette âme blessée, cette âme prédateur, l'âme qui aime le pouvoir, l'âme qui aime l'amour de l'autre en réalité, sauf que quand tu cherches l'amour de l'autre, en réalité tu te sépares de la partie divine qui est en toi, et c'est ça qui nous fait souffrir. Donc déjà j'ai compris que la souffrance venait de l'éloignement de cette partie divine que Dieu avait mis en nous, donc du coup je me suis reconnectée à cette partie divine, à partir de là... Je suis devenue complètement indépendante de mes propres émotions. J'ai compris comment fonctionnait le délire interne. J'ai compris que tout se passait en nous, qu'on portait l'univers en nous, etc. La vie n'était qu'un jeu. Et si j'avais su ça plus tôt, ça aurait changé ma vie. Et donc, avec des houjais à l'époque, vers la fin du pèlerinage, on se dit, mais comment, avec quoi, qu'est-ce qu'on peut faire de cette rencontre-là ? C'est des coups de cœur, c'est des amitiés, des fraternités qui se construisent autour de l'amour de Dieu. Donc on est dans l'unicité, on est dans le ahad, il n'y a pas de différence. Et on s'est dit, on va construire, on va créer une association qui va servir, qui va se mettre au service de l'humanité. D'où mon slogan que je partage depuis 2017, mais c'est vraiment l'art oratoire au service de l'humanité. Donc on va transmettre un message au service de l'humanité. Et l'humanité de demain dépend de l'État. intellectuel, psychologique, spirituel et physique de nos enfants. Et donc, on a créé l'Académie Tous Pour Un, qui est une espèce d'école où on propose des ateliers régulièrement, pour les enfants de 3 à 19 ans. Il y a théâtre, communication, connaissance de soi, il y a outils vidéo, intelligence financière, intelligence artificielle. On est sur de la communication de l'art oratoire, bien évidemment, mais pas que, on est sur des activités biologiques, physique, montée souris, pour que tous les enfants aient accès aux enseignements que moi j'ai reçus étant adulte. Plus on leur transmet tôt, et bien évidemment, cela aura un impact dans l'humanité. Donc, il y avait vraiment la dimension d'impact. Et tous les fonds, l'argent qui est récolté, va financer des actions sociales et humanitaires. D'ailleurs, on est actuellement sur un gros projet théâtre qui aura lieu au mois de juin. J'en profite. On a co-écrit à trois mains. une pièce de théâtre qui touche, qui touche des messages, qui touche, qui transmet des messages universels. Donc il y a Céline Fuselier qui a co-écrit les deux premiers actes, qui a écrit pleinement les deux premiers actes. Il y a, j'en remage aussi à Kauthar de Atypique Family qui a écrit le troisième acte et moi j'ai écrit le quatrième et donc vous verrez cette pièce, elle est juste fantastique et elle, la représentation finale, ouverte au grand public, aura lieu en juin 2024.

  • Speaker #1

    Et bien hâte d'être présente lors de cette représentation cet été. Bravo aussi à toute l'équipe qui a mené ce projet, bravo à vous. Et je voudrais enchaîner avec une question que beaucoup doivent se poser parce que quand on connaît ton rythme de vie, tu vas à 200 à l'heure et t'enchaînes les coachings, les masterclass, ta vie d'épouse et de mère de trois enfants. Comment tu arrives à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est au travers d'un conseil de notre prophète bien-aimé, Mohamed Salli wa Sallim, et d'ailleurs de tous les prophètes, c'est la gestion du temps. On ne gère rien, parce que le temps c'est la création de Dieu, mais c'est-à-dire de faire de son temps une créature justement. Et je demande toujours la baraka dans mon temps, constamment, et j'essaye. En tout cas, tant bien que mal à créer un alignement entre ma partie spirituelle, ma partie familiale et ma partie professionnelle. Un tiers famille,

  • Speaker #1

    un tiers projet,

  • Speaker #0

    donc un tiers contribution au monde et un tiers tout ce qui touche à moi, moi et ma spiritualité. Moi, mon petit moi et moi, mon grand moi, mon moi authentique. Cette dimension de l'être originel. Et comment j'ai fait ? Rappelle-toi, je suis quand même une financière à la base, je suis bateubée. Mais un petit chouïa quand même, on est quand même stratégique. J'ai créé une structure qui me permet d'être constamment reliée à ma spiritualité. Parce que moi, tout ce que je fais, même si c'est très business, très corporate, j'accompagne, je suis consultante en soft skills dans les entreprises, j'accompagne énormément de dirigeants et de chefs d'entreprise. Mais il y a toujours la partie psycho-spirituelle. Quand tu dis psycho-spirituelle, il y a les dimensions très colorées de l'islam, parce que pour moi, c'est la plus riche et qui reprend toutes les spiritualités. Mais ça reprend également une spiritualité du monde. Et dans l'association. Il y a mon mari dedans, ne t'inquiète pas, on œuvre ensemble, il est avec moi, sinon ça n'aurait pas été gérable. Et mes enfants évoluent dans cette association-là, et mon cercle d'amis en général est dans cette association-là. Et donc du coup, j'ai la partie spirituelle qui me nourrit, j'ai la partie associative qui est en lien avec cette dimension de contribution au monde. Mon business est complètement intriqué là-dedans. Moi, en tant qu'individu, je me décorèle de cette partie professionnelle et dans ma famille. Mes enfants, c'est ma priorité dans le sens où tous les outils que j'ai reçus, je les transmets d'abord à mes enfants. Ça, c'est la base. C'est-à-dire que je ne peux pas acquérir un outil si elles ne l'ont pas reçu et complètement incarné. Sinon, ça n'a pas de sens. Sinon, pour moi, c'est de l'hypocrisie. Ce n'est pas facile. C'est souvent les plus proches de nous qui réfutent ce qu'on leur transmet. Mais j'ai compris que c'était l'incarnation qui passait avant le blabla. Car un enfant ne fait jamais ce qu'on lui dit, il fait ce qu'il voit.

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison parce que cette notion d'incarnation est primordiale et on aura l'occasion de développer cette notion un peu plus tard dans d'autres épisodes. Notre entretien touche bientôt à sa fin et je souhaiterais, Dawila, que tu clôtures en développant l'une de tes citations qui est Celui qui parle en public se doit de rester au service du message qu'il porte. La cause défendue n'est jamais au service de la personne.

  • Speaker #0

    Effectivement, dans cette phrase, il y a, est concentrée toute ma méthode qui m'a pris presque dix ans à construire. Il y a un mémoire qui a été soutenu devant un jury chez HEC concernant les sciences de l'âme, les sciences de comment fonctionne l'ego, les mécanismes de l'ego, comment s'en défaire à travers un dépouillement pour un déploiement. Et c'est qu'après un processus de dépouillement que l'on peut se mettre au service d'un message. Et malheureusement, aujourd'hui, l'art oratoire a été récupéré pour servir l'ego. et servir des projets qui ne sont pas vertueux. Et donc, la personne qui porte un message se doit d'être au service de ce message-là et non jamais au service de sa personne. Donc, son corps devient un écran. Le message devient le diamant qui est à l'intérieur d'elle, de cette personne-là. Elle se met au service corporellement, spirituellement, psychologiquement, et donc elle doit se défaire de plusieurs conditionnements, de plusieurs croyances qu'elle existe que sous le prisme des applaudissements de son public. Et donc là, quand on prend la parole, on expose, on fait exister des idées mortes. Et donc l'être que nous sommes va devoir se transcender, incarner l'être originel, transcender sa personnalité pour servir ce message. Et quand je parle de... Le personnage est au service du message, il y a vraiment la notion de décorréler le message de sa propre personne. Parce que quand on prend la parole, il faut vraiment se mettre dans la tête qu'il y a toujours des risques de déplaire et que dans tous les cas, personne ne fera l'unanimité, aucun prophète, aucun leader n'y est arrivé, et encore moins Dieu. Et donc si vous cherchez, si nous cherchons à transmettre un message, à créer un projet pour faire l'unanimité, En réalité, on cherche la reconnaissance de l'autre, et ça c'est de l'ego, et donc on utilise un message pour servir sa personne. Alors que le but pour moi de chaque être humain est de se mettre au service d'un message pour contribuer à l'humanité et donc à des sociétés plus justes et fraternelles.

  • Speaker #1

    Merci Daouila, merci infiniment d'avoir répondu à toutes mes questions. Merci pour tes partages généreux, remplis d'authenticité au risque de déplaire. Et on te retrouve très prochainement pour l'épisode 2, dans lequel tu aborderas la genèse de DS Consulting. Merci à tous de nous avoir écoutés et je vous dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce podcast qui était très remuant, qui m'a plongée dans beaucoup de choses, à la fois dans mes côtés sombres et mes côtés lumineux. Je te remercie et je te dis à très bientôt. Et aux autres, au prochain épisode. Salaam !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour d'eux. Abonnez-vous pour ne rien oublier.

Description

Dans ce premier épisode Daouila Salmi se livre à coeur ouvert et revient en détail sur son parcours Extra-Ordinaire.


Rien ne la prédestinait à prendre la parole en public et pourtant elle se hisse aujourd’hui parmi les leaders en Art Oratoire.


De Dauphine à HEC, elle va accompagner des politiques, artistes, hommes d’affaires et tirera sa révérence pour bâtir son propre business DS Consulting.


Retour sur son être originel en passant par l’arnaque du rêve Européen, Daouila Salmi vous dit tout sans langue de bois…au risque de déplaire !


Très belle écoute à tous.


Si vous souhaitez aller plus loin et débloquer vos freins internes pour construire une vie alignée avec votre potentiel, je vous invite à consulter nos programmes Initiatiques (en presentiel ou en ligne) de déploiement de votre leadership ici 👇


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Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce premier épisode, j'ai l'honneur de m'entretenir avec une oratrice qui bouscule les codes. Formatrice certifiée en laboratoire, exécutive coach en leadership, business mentor, speaker, fondatrice du cabinet DS Consulting, créatrice de la méthode SSL, vice-présidente de l'association Tous pour un et mère de trois enfants. Elle est suivie par plus de 100 000 personnes sur les réseaux sociaux et fait jusqu'à plusieurs centaines de milliers de vues à travers ses prises de parole en public. J'ai nommé Madame Dawila Salmi. Bonjour Dawila, je suis ravie et... Honoré de faire cet entretien d'ouverture pour la création de ton podcast. Beaucoup l'attendaient, le voici enfin ! Durant cette petite heure ensemble, nous allons parler de ton parcours hors du commun, à travers tes étapes de vie, tes doutes et tes rebonds. Ndawila, tu es née au début des années 80, dans une banlieue du 91. Parle-nous de cette enfance.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia, tout d'abord je te remercie pour cette belle introduction. Très heureuse, et je sais que ce n'est pas commun d'introduire un premier épisode de podcast en dehors de la personne qui crée le podcast, mais c'était important pour moi de le débuter avec une personne que j'ai accompagnée. Je suis très honorée que ce soit toi aujourd'hui qui procède à cette interview, donc que la paix soit sur toi. Je reviens sur la question, je viens effectivement, je suis née dans le 94 à Villeneuve-Saint-Georges en 1980, 25 février. J'ai grandi à Vigne-sur-Seine, donc une petite ville de l'Essonne. J'ai grandi dans des quartiers populaires. Et pour autant, c'est important pour moi de revenir à cette partie de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait dire, les quartiers populaires nous propulsent là où on a envie d'aller, au-delà de nos rêves et bien plus haut que nos carrières. Donc je suis la quatrième d'une fratrie de sept enfants. Et nous sommes quatre filles et deux garçons. Donc j'ai grandi dans une famille algérienne. d'origine De la Kabylie, plus précisément la petite, côté Bijaya, j'ai grandi avec un papa qui ne faisait aucune différence entre un homme, entre un garçon et une fille, qui nous a donc transmis des valeurs très très nobles, des valeurs de travail, des valeurs de sincérité, des valeurs d'effort, de méritocratie également, cette notion de plus tu travailles, plus tu réussis ta vie. Donc j'avais deux choix, moi, dans ma vie, c'était la réussite ou la réussite. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de plan B, c'était soit je réussissais à l'école. soit je réussissais à l'école. Quand je parle de plan B, c'est qu'il n'y avait pas d'autres croyances qui m'étaient proposées dans cet univers. Et je remercie mes parents pour cette discipline, pour cette excellence, parce que c'est grâce à ce mindset de vouloir propulser les enfants à apprendre et à chercher le meilleur dans l'éducation qu'on a pu, que ce soit petit ou grand. Fraterie au-dessus ou fraterie en bas, d'évoluer dans des postes importants qui nous ont permis de développer une certaine résilience. Un quartier classique, je me souviens, il s'appelait la Croix-Blanche. De 0 à 15 ans, j'ai grandi dans une tour qu'on appelle la Tour HLM. Une ambiance, une culture très fraternelle. On avait des grands frères qu'on ne connaissait pas, on avait des grandes sœurs qu'on ne connaissait pas. On grandissait dans une atmosphère où l'entraide était très importante. Donc du coup, j'ai gardé cela et ma mère était au foyer, donc elle s'occupait de toutes les tâches quotidiennes, ménagères. Et donc on rentrait à midi pour manger des bons plats de maman. Et papa était vraiment là pour nous orienter sur la discipline du travail et de la réussite scolaire.

  • Speaker #0

    Oui, donc une enfance quand même bien structurée avec des règles et de belles valeurs. Et qui pourtant va être bousculée par un événement marquant lorsque tu auras 6 ans. Oui. Partage-nous un petit peu ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, un épisode de ma vie à 6 ans que je raconte aujourd'hui avec beaucoup de maturité. Donc à 6 ans, je suis au CP, donc je vais à l'école normalement, avec toute cette croyance que l'école est une chance. Je suis quand même la fille d'immigrés, d'accord ? Donc mon papa est arrivé en France dans les années 70 et nous a fait venir, en tout cas a fait venir une partie de ma famille. Moi, je suis née en France, mais une partie de ma famille est arrivée en France. Donc on a eu vraiment ce... Cette toile de fond, cette voix de fond qui est tu es à l'école, tu as de la chance Et donc à 6 ans, comme beaucoup d'enfants, nous étions sur des classes assez étonnantes, on va dire. Et je prends une gifle, parce que je suis trop bavarde. Je prends une gifle de la part de ma maîtresse qui s'appelle Maryse. Et donc je prends une gifle, mais violente. Le genre de gifle qui laisse une trace sur la joue, le genre de gifle qui laisse une trace dans son esprit. Donc moi j'étais très joyeuse, j'étais une enfant très bavarde, je parlais beaucoup. D'ailleurs même ma famille m'appelait la mitraillette, pour te dire que j'avais un débit de voix important. Et cette claque-là a créé une mauvaise estime de moi-même. Cette claque-là, c'est de la violence qui a été reçue. Et donc à partir de là, je suis rentrée dans un mutisme. Je n'ai pas osé le dire à mes parents et encore moins à mon père. qui, lui, avait cette capacité à superviser nos études, parce que l'école était une chance. Et quelque part, c'était moi la fautive. Et donc, je me suis tue, j'ai gardé cela. Et le rapport à l'école a été extrêmement violent, à partir de cette claque, là, qui a littéralement bouleversé ma vie, parce que j'en ai même fait un déni. Et je m'en suis souvenue que lorsque j'ai souhaité travailler sur ma propre personne, à partir de 20 ans, quand j'ai perdu mon papa.

  • Speaker #0

    Oui, on comprend, Daouila, que ton père a été clairement une figure marquante dans ta vie d'enfant, mais également dans ta vie de femme. Et j'aimerais, si tu l'acceptes, que tu fasses découvrir à celles et ceux qui t'écoutent le parcours de ton père, de cet orateur extraordinaire.

  • Speaker #1

    Oui, mon papa était mon père. Aujourd'hui, à 20 ans, je ne l'appelais pas papa, mais aujourd'hui, je l'appelle mon père. Mon père était un homme très éloquent qui venait d'Algérie et qui a énormément œuvré pour servir son pays, servir aussi sa famille. Il a fait venir énormément de personnes, de cousins, d'abord ses frères, demi-frères de l'Algérie jusque la France. Mon père est fils de combattant algérien de Moudjahidine. Du coup, je suis la descendante aussi de toute cette énergie, de toute cette culture, cette philosophie de battant. Quand il est arrivé en France, il est venu avec cet espace sacrificiel. Il avait cette chance d'arriver en France, lui, et donc il s'est sacrifié une bonne partie de sa vie, mais de manière très honorifique, très honorable. Il a fait venir quasiment une grosse partie de sa famille en France pour leur permettre d'avoir un métier. digne et de pouvoir profiter d'une meilleure qualité de vie, car on sortait d'une guerre très difficile. C'était normalement un dû, on ne peut pas revenir sur la guerre d'Algérie. Et donc, toute sa vie, que ce soit pour sa famille ou même pour ses collaborateurs au travail, il était syndiqué, porte-parole des personnes, des ouvriers qui souffraient dans son entreprise. Il a évolué presque, il a eu une carrière de plusieurs années au sein d'une entreprise de transport qui a été rachetée aujourd'hui. Une grosse, grosse entreprise aussi importante que les entreprises du 440. Et donc j'ai grandi avec un papa qui portait une costume et qui régulièrement prenait la parole pour défendre ses collaborateurs, les ouvriers, durant des réunions syndiquées. Et tu sais, il prenait une espèce de dictaphone à l'époque, il n'y avait pas de téléphone portable, et il récitait, il répétait ses arguments pour pouvoir justement défendre les causes, la cause de plusieurs autres immigrés d'Afrique, d'Afrique subsaharienne et d'Afrique... du Nord en général, parce qu'il y avait énormément d'accidents du travail. On était sur une période de fordisme, le travail était à la chaîne, et donc il revenait souvent avec cette charge. Donc j'ai grandi avec un papa héros. Pour moi, c'était un héros qui s'exprimait magnifiquement bien, il avait une certaine éloquence, il avait toujours des vestes, c'était quelqu'un de très élégant. Et donc ça a été quelqu'un qui, pour moi, a été au top, au pied des stalles, et quelque part, ça a forgé ma personnalité, et ça m'a aussi offert un chemin. à suivre. Et je découvrirai plus tard que ce n'est pas forcément celui qui était bon pour moi.

  • Speaker #0

    Tu auras un très bel hommage à ton père à travers ces anecdotes que tu nous partages. Et on dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. Parle-nous de ta mère.

  • Speaker #1

    Ma mère, c'est une autre énergie. Ma mère, elle porte beaucoup de yang, de côté masculin. Il faut savoir qu'elle vient, elle arrive en Algérie. Elle arrive en France dans les années 1980 parce qu'elle est enceinte de moi. Elle accouche de son premier enfant en 1980 dans un hôpital à Villeneuve-Saint-Georges, alors que ses précédents accouchements ont été faits à travers des doualas. Kukouning, en Algérie, le processus d'accouchement en Algérie dans les petits villages n'est pas du tout le même que celui qu'en France. En France, c'est extrêmement médicalisé. Elle arrive avec tous ses bouleversements. Elle arrive dans un quartier où elle ne connaît personne. Ma mère ne parle pas français. ne parle pas un mot de français et pour autant, elle va avoir cette résilience, cette capacité d'adaptation. Moi, au jour d'aujourd'hui, c'est vraiment une de mes héroïnes. On cherche beaucoup d'héros comme source d'inspiration. Clairement, mes deux héros sont mes parents. C'est-à-dire que voir une femme qui traverse la Méditerranée pour arriver dans un pays qu'elle ne connaît pas et au bout de quelques mois arriver à faire de l'argent, c'est-à-dire qu'elle était couturière en Algérie et elle arrive, et je ne sais pas comment, elle faisait, d'arriver à... a transformé le cabile en français. Elle se débrouillait pour pouvoir justement honorer les dons qu'elle avait. Donc c'était une excellente couturière et elle offrait comme ça ses services. Donc elle faisait comme ça de l'argent. Donc on a agrandi aussi avec cet aspect entrepreneurial, parce que c'est de l'entrepreneuriat. Et nous, on était fascinés. On était à l'école, donc elle s'occupait de notre hygiène, de l'alimentation, etc. Mais pour autant, elle avait cette dimension de Ok, je suis là, je suis une femme, je ne sais pas parler français, mais je vais m'intégrer, dehors ce tissu économique, je vais m'intégrer dans ce tissu social. Donc c'est quelqu'un qui connaissait tout le monde. Jusqu'à maintenant, elle ne parle pas super bien français, mais elle a une capacité visuelle, une capacité d'écoute où elle apprend extrêmement vite tout et n'importe quoi. Je pense que si elle avait fait des études, ma mère aurait pu être présidente.

  • Speaker #0

    C'est véridique. Ça ne m'étonne même pas ce que tu me dis. Et je pense que ça va parler à énormément de monde, parce qu'on connaît tous autour de nous une mère ou une grand-mère qui a toujours eu cette capacité à s'adapter à un environnement qu'elle ne connaît pas. C'est la réalité de ces femmes qui ont immigré en France. Donc, respect à ta mère et à toutes ces femmes qui ont su avancer avec force et dignité. cette force que tu as aujourd'hui tu ne la sors pas de nulle part et on le comprend bien quand tu nous partages le parcours de tes parents et c'est pour ça que je voudrais qu'on revienne sur un épisode douloureux que tu as vécu mais à travers lequel tu ne t'es pas laissé abattre Je parle du décès de ton père quand tu as 20 ans. Donc à cette période, tu es engagé des études à la Sorbonne. Durant l'école, tu arrives à décrocher ton Dug en économie et gestion, avec mention bien quand même. Et tu vas poursuivre un master en économie appliquée à Dauphine et que tu obtiendras une fois de plus avec brio. À la suite de tes études, tu vas intégrer une banque privée où tu vas y évoluer dans différentes fonctions opérationnelles et managériales autour de l'ingénierie patrimoniale. la gestion de fortune, ingénieur fiscal, et tu y seras vu comme l'un de leurs meilleurs éléments. Donc, Dawila, si on résume, tu perds ton père à 20 ans et tu cartonnes tout dans tes études et ton parcours pro. Dis-nous ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Une revanche. Une revanche à la vie. Il faut savoir que mon papa, quand il est parti, il aimait beaucoup ses filles. Moi, je sais que quelques mois avant de partir et de rejoindre le Seigneur, il m'avait amenée dans un garage pour échanger une pièce. Donc, il nous ramenait là où il avait envie de nous emmener. Il nous ramenait dans des concerts, il nous ramenait dans des comédies musicales. J'ai découvert le théâtre très tôt avec lui. Il avait vraiment une multiculture et je me souviens de ces moments où il cherchait à la casse certaines pièces pour réparer sa voiture. Donc c'était vraiment un couteau suisse. Et dans une conversation, au détour d'une conversation, donc moi j'avais 20 ans, donc j'ai rentré à la fac, je passais mon permis, je me souviens, très très bien. Et il me disait, tu sais, si j'avais eu les moyens, je t'aurais mis dans une école, dans une école privée type Harvard. Mais à ce moment-là, quand il dit ça, il le dit. sans réfléchir à l'impact que ça va créer chez moi. Là, il va y avoir une espèce de transmission invisible énergétique en moi qui va construire la croyance que, pour que papa, parce que j'ai 20 ans, je suis encore une enfant à cet âge-là, pour que papa soit fier de moi, il faut que je fasse l'équivalent en France. Et c'est pour ça que je me retrouve à Dauphine, qui était à l'époque la dernière école de commerce, qui était encore gratuite. Pour l'intégrer, il fallait avoir un super dossier. Donc je passe les... tous les concours d'entrée, etc. Et donc là, je rentre à l'intérieur. Je rentre dans cette école. Cette école-là, il faut savoir que c'est une école d'élite. Elle construit des soldats de réussite. Il faut s'accrocher. J'ai même fait un petit AVC quelques mois après. Tellement le niveau. Ce n'était pas la Sorbonne. C'est-à-dire qu'à la Sorbonne, j'avais peut-être 15. Quand tu as 18 à une certaine matière à la Sorbonne, tu arrives à Dauphine, tu as 3 sur 20. Donc le niveau, bon, ça n'a strictement rien à voir. Donc j'arrive avec un certain confort et des acquis, je me retrouve quasiment la dernière. Et là, c'est nuit blanche, café, guéronzant. Et quand je perds mon père, en fait, il y a cette dimension de même pas mal. C'est OK, tu verras, je vais honorer ta parole. Et donc, il y a eu effectivement une grosse tristesse en moi, mais je l'ai beaucoup refoulée, parce que dans les enterrements, Afrique, hein, faut le dire. En Afrique, en globalité, en tout cas, en Algérie, il y a beaucoup de protocoles, et j'ai pas forcément fait, on appelle ça le dernier câlin, le deuil du dernier câlin. Donc j'ai pas réussi, si tu vois, à ce moment-là, il y avait énormément de monde en Algérie, mon papa est décédé en Algérie, j'ai pas eu le temps d'avoir ce temps, justement. Et c'est ce temps-là qui a joué en ma faveur, mais souvent en ma défaveur. Et donc j'ai, fou, tu shoot, c'est comme une piste de ski. Et là, c'était réussite ou rien. Donc je suis rentrée dans et je serai la meilleure dans tout ce que je fais, quoi que ça me coûte, coûte que coûte, je dois être la meilleure C'était ce que moi, je pensais. que mon père voulait de son vivant. Donc je me suis comme ça créée une ligne de conduite, une ligne de vie à travers cette croyance-là. Et de Dauphine, forcément, quand tu sors de ce genre d'université, c'est le tapis rouge qui t'est déroulé. Donc tu as énormément de propositions de postes. Donc très très rapidement, j'étais dans l'une des meilleures banques. Ce n'est pas la banque de réseau classique, c'est une banque d'investissement, une banque où les clients entrent par une porte secrète, tu vois. Et avec... Un parking souterrain. Enfin bref, ce genre de banque, il y en a peut-être une ou deux en France. Et j'apprends rapidement, j'intègre du coup un monde d'accès incroyable, un monde du luxe.

  • Speaker #0

    Donc durant plus de 15 ans, tu baignes dans le milieu de la finance, qui est un milieu très élitiste, mais aussi très masculin, pour ne pas dire machiste, avec des valeurs pas toujours éthiques. Comment tu arrives à t'imposer dans ce milieu ?

  • Speaker #1

    Pareillement. Je pense que j'ai acquis cette compétence de maman, de ma mère. L'agilité, donc j'arrive, j'observe, toujours. Donc c'est des nouveaux codes. Donc on a appris ces codes-là, on les apprend à Dauphine, on nous apprend à être des entrepreneurs. Il faut savoir que Dauphine est aussi une université qui nous permet réellement d'acquérir des compétences of skill, ça je ne l'ai pas dit juste avant, contrairement à d'autres universités. Donc très rapidement, on nous donne des projets à entreprendre, on nous développe une intelligence financière, chose qu'on n'a pas dans d'autres universités. Je tiens à rendre hommage à la qualité de l'enseignement que j'ai pu recevoir, malgré la difficulté à les encaisser. Ce n'est pas facile, il y a une espèce de concurrence. Très hard, là-bas, il n'y a pas de travail de gros pas. Il y en a, mais c'est beaucoup de la compétition, en réalité. Et donc, j'arrive déjà avec ce mindset-là. Donc, je comprends déjà comment ça fonctionne. Mais là, c'est un nouveau monde. Donc, j'entre dans des fonctions opérationnelles, des fonctions qui me permettent très rapidement de faire de très belles rencontres, des success stories. Ça a été pour moi un bouleversement parce que du coup, je sors du quartier. OK, je rentre dans une université élitiste. Mais pour autant, là, je vais rencontrer des figures, des figures de réussite qui sont sur les têtes d'affiches que l'on voit. Donc il y a acteurs, artistes, des... Des personnes très connues au niveau laboratoire, pharmaceutique, des personnes dans le luxe à tous les niveaux, horlogerie et j'en passe. On est sur des politiques aussi. Donc, j'ai accès à une énergie de personnes, d'hommes avec un grand H, qui vont énormément m'apprendre, pas dans le point de vue technique, parce que ça, c'est sa technique. D'accord ? Tout ce qui est fiscalité, ingénierie patrimoniale ou financier, c'est technique, mais sur le plan humain, j'ai prêté GIF, le SOFIA. J'ai pris des gifles et là j'ai compris que ce qui leur permettait d'atteindre des sommets, que c'est comme des personnes qui nous dirigent, on était sur des stars internationales, etc. Et maintenant, ce n'est pas qu'une question de compétence, là on est sur autre chose. L'aura qu'ils dégageaient, il y avait la manière de parler, et donc j'ai senti qu'on était sur... d'autres sphères, d'autres univers, multiverses, si je peux me permettre ce mot. Et dans cet environnement, effectivement, c'est un environnement qui est très masculin, très macho. Donc, tu n'as pas le choix. Là-bas, tu montes tes dents. D'ailleurs, on m'appelait le requin. Pas le requin parce que je volais les dossiers. Non, le requin dans le sens où, à l'époque, moi, je ne portais pas de turban. Donc, je rentrais dans les standards. D'accord ? une certaine manière de s'habiller, avec certains accessoires qui envoient certains messages. Donc je rentrais très très bien. Et quand on est un petit peu trop joli, quand on est joli tout simplement, quand on est une femme en réalité, si tu ne montres pas tes crocs, certains hommes, après c'est très masculin, c'est un monde de compétition où le chiffre est roi. Si tu ne montres pas tes crocs dès le départ, en gros si tu n'as pas leur langage parfois très vulgaire, Eh bien, la vulgarité, c'est toi qui la reçois. Je ne suis pas de sort de dessin. Et donc, moi, mon binôme était un homme. Et donc, je ne travaillais qu'avec des hommes en réalité. Donc, on allait en clientèle. J'étais forcément face à des chefs d'entreprise hommes. Donc, en fait, j'ai tout simplement observé et j'ai modélisé. C'est une des compétences que m'ont laissé mes parents. Et donc, j'ai modélisé. et donc on a pu créer un binôme toutes les personnes avec qui je travaillais il n'y avait pas de place pour le numéro 3 il y avait toujours des tops chaque matin tu arrives dans ce genre de métier que ce soit le trading les métiers de courtier financier en salle de marché En ingénierie d'affaires, le matin, tu arrives à 8h30-9h, moi j'arrivais plus tôt forcément, tu as un point sur les objectifs de la semaine. Et régulièrement, et ça c'est la carotte bien évidemment, régulièrement on avait des objectifs aussi hebdomadaires, mensuels, et nous c'était une revanche. Il fallait qu'on soit les meilleurs, parce que dans ce genre d'endroit, dans ce genre de banque, pour évoluer... Tu avais vraiment des fils d'eux, des filles d'eux. Et moi, c'était une fierté de dire, maman, je suis au même poste que toi. Et pourtant, je viens du quartier. Et pourtant, je viens du 9-1. Et j'ai fait une école que moi, je n'ai pas eu besoin de financer par les deniers de mes parents. Je l'ai faite par le mérite parce que j'ai des bonnes notes. Ça, c'était une fierté pour moi de le dire. Et d'ailleurs, c'était une question d'estime de moi. Parce qu'à ce moment-là, je ne savais pas ce que c'était que le véritable amour de moi, de soi en réalité. Et donc, j'avais besoin d'exister à travers mes titres.

  • Speaker #0

    Ouais, tu as vraiment développé une vraie rage de vaincre. Mais il va y avoir une prise de conscience au sujet de ta vie professionnelle en 2013, quand tu vas accoucher de ton deuxième enfant. Explique-nous ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors, il faut savoir que moi, à 20 ans, j'ai perdu mon papa, comme je le disais, et que j'ai aussi entrepris un cheminement spirituel. Je n'ai jamais eu réellement de référence spirituelle, religieuse, au sens strict. Mon père, justement, nous a vraiment fait grandir avec une liberté spirituelle, subhanallah. Et donc, il nous parlait de toutes les religions. Chez les kabiles, on est très… tu sais, t'en es une. Donc il y a autant de juifs, autant de chrétiens, on est vraiment dans une fraternité spirituelle. Donc l'islam, ce n'était pas ma référence, ce n'était pas quelque chose que je connaissais, je ne connaissais pas le prophète Mohammed, je connaissais, j'étais un peu loin. Par contre, pour autant, je priais toujours un Dieu, quelqu'un, je ne sais pas comment je l'appelais, parfois je l'appelais Jésus, parfois je ne le sais pas trop, mais c'était une force comme ça, sur laquelle j'avais besoin de me rattacher, parce que du coup, quand mon père est décédé, je me suis réellement retrouvée seule. Et une solitude, mais où j'avais l'impression... Déjà, j'avais des grosses crises existentielles dès l'âge de 6 ans. Je pense que c'est la gifle de ma rise. Donc j'avais des grosses crises existentielles. Et quand tu as des parents qui sont très occupés, on connaît nos parents, ils avaient leur vie, ils ont fait ce qu'ils pouvaient, très occupés, une famille nombreuse. On n'a pas d'espace, on peut être seul. Donc j'ai toujours eu cette connexion, je parlais à quelqu'un, je savais qu'il me protégeait. malgré les challenges que je pouvais avoir. Et donc, à côté de ce métier-là, moi, dès 20 ans, j'ai découvert, j'ai rencontré, dans ce deuil-là, une communauté marocaine, qui nous parlait de l'islam, parce qu'ils sentaient que j'avais ce besoin-là, je venais de perdre mon père, donc c'était à la fac. Et c'est des amies, d'ailleurs, avec qui je suis toujours en contact, c'est toujours mes amies. Ce qui est incroyable, c'est qu'un jour, on se retrouve à la bibliothèque de Beaubourg, à Châtelet. Puis il y avait la bibliothèque François Mitterrand à Gare de Lyon. On n'avait pas de bureau à l'époque. Fallait faire avec. Je n'avais pas ma chambre. Et je vois qu'ils quittent le bureau, qu'ils quittent la pièce dans laquelle on était en train de réviser. Ils se dirigent tous vers un endroit. Et donc moi je les suis, je me dis mais comment ça ils me laissent toute seule et eux font leurs affaires. Je les suis et discrètement je vois qu'ils se rendent dans un endroit très isolé. Et là je vois qu'ils font la prière. Et j'ai trouvé ça tellement beau. Je me dis waouh. Mais c'est incroyable. Je l'avais vu en Algérie, j'avais vu des femmes etc. Mais comme on ne l'avait jamais réellement expliqué. Là j'avais eu si tu veux l'explication autour de la rahma de Dieu, autour de l'amour de Dieu. Et puis ils incarnaient tellement, tellement ce qu'ils disaient. que, en sortant de leur prière, je vais les voir et je leur dirai... Pourquoi vous ne m'avez pas appelée ? Ils m'ont dit, on ne voulait pas te mettre mal à l'aise, tu ne sais pas prier, etc. Je dis, mais moi, je vais apprendre. Et de là, ça en est suivi une quête. Je crois que j'ai toute ma vie la quête, c'est important chez moi. Quête de réussite. Et là, je me rends compte que, OK, j'ai des études, OK, j'ai un travail dont tout le monde rêve, parce qu'en plus, je coche les cases. Tu sais, Kabyle, Algérienne, fille d'immigré, fille de Salmi Saïd. Attention, mon père, c'était... Je ne pouvais pas entacher sa réputation, il ne fallait pas que je fasse de vagues. Moi, je ne rigolais pas, sincèrement, je finissais l'école. C'était la maison des devoirs. Mes amis, c'était la voisine de dessus, la voisine de droite. En boîte de nuit, on ne connaît pas. Les garçons, ça, ce n'est même pas en rêve, tu vois. Donc moi, à 20 ans, j'avais 40 ans. Et d'ailleurs, les personnes s'ennuyaient avec moi. C'est-à-dire que j'avais du mal à me faire des amis qui matchent avec moi parce que moi, je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problématiques du quotidien, la cigarette, les garçons. De quoi tu me parles ? Moi j'essaie de toucher les étoiles, toi tu me parles de cigarettes, tu me parles de flore, je ne sais pas ce que c'est. Moi c'était impossible. Et pour revenir à ta question, ce qui a créé un déconditionnement professionnel vient de ce chemin spirituel qui a duré 16 ans, parce que j'ai commencé en 2000, et pendant 16 ans, à force de chercher la spiritualité qui me convenait, je suis tombée sur Oussou-Lédine, le Cersei. En 2000, j'ai été accompagnée par des personnes exceptionnelles et au fur et à mesure, ma soupape durant mes journées lourdes, danses, professionnelles, à la quête de la performance, à la quête de l'argent, à la quête du plus, plus, plus, à la quête de la plus belle voiture, à la quête du meilleur poste, à la quête du plus grand titre. a fait qu'à un moment donné, je me suis sentie vide. C'est-à-dire vide, mais il y a la richesse matérielle et la pauvreté spirituelle. Alors moi, je pense que j'étais vraiment une SDF en termes de pauvreté spirituelle. Et pour autant, ce qui m'enrichissait tous les week-ends, c'était ces enseignements spirituels que je recevais. Donc je pense que je n'aurais jamais pu tenir autant de temps dans ce milieu-là si je n'avais pas eu cette corde, cette corde invisible entre moi et le Seigneur de l'univers. Et à un moment donné, il y a des prises de conscience, des crises de conscience. Et là, il fallait que je fasse un choix. J'ai eu mon premier enfant en 2011, mon aîné. Ma deuxième, je l'ai eue en 2013. En 2013, il s'est passé un switch dans ma tête. En 2013, c'était je partirai c'était plus possible. C'est-à-dire que je voulais absolument que mon état d'être, que je vivais le week-end durant mes enseignements spirituels, devienne mon état d'être H24, 24h sur 24. Je ne voulais plus que ce soit une option, je ne voulais plus que ce soit des cours du week-end, je voulais que ça devienne mon état d'être de vie. Et donc là... J'ai décidé d'entamer un processus de départ, donc la prise de conscience. Ça a commencé déjà quelques années avant, mais là je l'ai verbalisé à mon patron à l'époque, en lui disant voilà j'aimerais partir réfléchir à un départ professionnel.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et du coup, c'est en 2016, après avoir eu ton deuxième enfant, que tu vas passer à l'action, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'entre-temps, on me retient avec une certaine richesse extérieure, avec des bonus, des promotions, etc. Donc ça fonctionne. Mais pour autant, la richesse que je vis, cette notion de complétude, de... Je ne peux même pas te l'expliquer, c'est un état d'être, était beaucoup plus importante. C'était une question de vie ou de mort. Vraiment, j'étais dans cette notion de je meurs, j'en crève si je reste là-bas, j'en crève. Et pourtant, j'ai passé... Presque 15 ans avec des personnes exceptionnelles qui m'ont inspirée, où j'ai quasiment presque tout appris du business. Je me suis lancée très rapidement, ça a fonctionné très vite. Il y a aussi la dimension de foi, bien évidemment. Mais j'avais déjà les règles, on nous forme bien. Et puis aussi toutes les formations, ce sont des endroits, ce genre d'espace financier où on peut apprendre. En tout cas, j'ai appris pendant 15 ans, toutes les techniques de leadership, toutes les compétences of skills. Toutes les compétences en communication, en art oratoire je t'en parle même pas, technique de vente, de closing, d'ingénierie financière, tout ça j'ai été outillée quand je suis arrivée dans l'entrepreneuriat. J'avais cette avance, il ne faut pas mentir. On me dit mais comment tu as fait pour que ce soit rapidement un succès ? Mais je savais créer une entreprise, c'était très facile puisque pendant toute ma carrière, je créais des entreprises pour les plus grosses fortunes.

  • Speaker #0

    Oui, donc en réalité, c'était totalement logique de te lancer dans l'entrepreneuriat. Et maintenant qu'on connaît un petit peu ton exigence et ta volonté d'excellence, personne ne sera surpris en apprenant qu'en 2017, tu vas retourner sur les bancs de l'école en intégrant HEC Paris, où tu iras te former en tant qu'exécutif coach pour ensuite créer DS Consulting. Raconte-nous.

  • Speaker #1

    Tout à fait. En 2017-2016, même, quand je décide de partir, j'entreprends ce chemin entrepreneurial. Il faut savoir que je l'avais déjà entrepris dans l'associative. Moi, j'ai toujours été entrepreneur à mes heures perdues. Je vendais, je faisais des petits business, j'ai toujours fait des trucs, achats-ventes, marches, toujours. Et donc là, je voulais vraiment professionnaliser cette envie d'accompagner. Moi, ce qui m'a fait tenir pendant 15 ans dans les milieux financiers et dans mes fonctions opérationnelles, c'est mes fonctions plus de management. D'accord ? Donc j'ai été amenée dans ma carrière à accompagner, à faire évoluer les personnes. C'était ce côté humain. Également, ce que j'aimais aussi, quand je gérais un dossier de A à Z, oui, il y avait la partie financière. D'ailleurs, ce n'était pas là où j'étais la plus excellente, et pourtant j'étais bonne. Comme quoi, on peut nous mettre dans la tête et on peut exceller dans un domaine qui n'est pas notre excellence. C'est ça qui est assez incroyable. Ce n'était pas agréable, mais pour autant j'y arrivais. Mais ce que j'adorais dans ce métier-là, c'était la relation, le sens du relationnel. J'étais déjà bonne communicante, j'arrivais à développer cette relation-là. Parce que j'ai travaillé sur mon art oratoire aussi, c'est une porte la communication, c'est une porte d'entrée à beaucoup de choses. Et pour autant, cette dimension d'accompagner, je devenais presque la coach de mes clients. Mes clients me parlaient de leurs problématiques parce que pendant ma quête spirituelle, il y a une quête personnelle aussi. Il y a une quête d'identité. Et donc, je découvre le développement personnel. Je mets des guillemets.

  • Speaker #0

    Parce que j'en ai vomi moi du développement personnel, donc j'en ai mangé moi des outils MBTI, Processcom, Human Design, MBTI, Enneagram, PNH, j'en ai mangé pendant des années. Ça m'a aidé à comprendre comment je fonctionnais, mais à un moment donné je me suis hyper développée personnellement. Mais l'idée d'un point de vue de l'être, parce qu'il n'y a pas la dimension de l'être originelle, la fitra, il n'y a pas tout ça. Il n'y a pas cette dimension de neuf, la tesquilla, la purification de l'âme. Pourtant dans le Coran, Moi, c'était cette religion-là qui m'a donné tout le bonheur que je recherchais. Dieu nous dit, la Sourate Chens, le chemin de la réussite, c'est la purification de l'âme. Et celui qui perd dans cette vie-là, c'est celui qui la corrompt. Donc, il y a l'âme, il y avait l'être. Et moi, ça me manquait complètement. Et donc j'ai décidé, c'est tout ça, c'est tous ces outils-là que je mettais au profit de mes clients. Donc il y avait la dimension toujours psycho, spirituelle, manageriale, ingénierie financière. Et c'est ça, c'est sur ça que je voulais rester. J'étais également la psychologue de mes amis. Parce que je lisais tous les livres. Moi, à 15 ans, j'ai lu Paolo Collo, l'alchimiste de Paolo Collo. Ça a changé ma vie. Ça a donné un sens à ma vie. Ce livre m'a bouleversée. J'avais toutes les personnes qui se cherchent à lire ce livre. Quelques années plus tard, j'ai lu Soufi, mon amour. Ça m'a bouleversée. Sur l'amour agapé, qu'est-ce que t'es véritablement ? Qui était Dieu dans sa propre réalité ? Qui il était réellement et non pas ? Ce que j'avais pu entendre de la part d'hommes, avec un grand H. Donc c'est avec tout ça. que j'étais déjà accompagnante. J'accompagnais, je coachais, etc. En association, dans l'espace bénévole. Jusqu'à ce qu'à un moment donné, mes amis, dont une à qui je tiens à lui faire hommage, Khadija, si tu écoutes ce podcast, c'est elle à Dauphine, sur les bancs de la faculté, qui me dit Daoula, toi tu seras la future Tony Robbins Je ne savais même pas qui c'était ce gars-là. Je ne savais même pas. Elle me dit Si, si, un jour tu feras des conférences, tu rempliras des salles, tu ne te rends pas con, comment tu changes la vie de tes copines, etc. De quoi elle parle ? Et j'ai commencé à me renseigner sur un peu ce milieu-là. J'ai dit, c'est un super métier, mais c'était très galvaudé à l'époque. Il y avait déjà beaucoup de personnes. Et puis, trouver sa place, c'était compliqué. J'avais l'impression que c'était bouché. Et finalement, j'ai décidé de me former à la posture de coach. Parce que les outils, je les avais, mais la posture de coach, ce n'est pas la même que la posture de mentor ou la posture de consultante, la posture de formatrice ou la posture de... Comment on appelle ça ? D'auditrice, quelque chose aussi de l'audit à l'époque. D'accord ? Et donc, j'ai décidé d'aller forcément encore vers une très belle école, HEC, pour incarner pleinement cette posture de coach et d'accompagnant.

  • Speaker #1

    Oui, tu as toujours visé l'excellence à tous les niveaux. Tu vas viser un autre type d'excellence à travers un voyage en 2018. Ce voyage-là va t'impacter. T'impactes un corps aujourd'hui, c'est le voyage qui va créer en toi le plus de transformation sur le plan physique, sur le plan moral,

  • Speaker #0

    psychique.

  • Speaker #1

    Je parle de ton pèlerinage à la Mecque. Bien que cette expérience... reste assez intime. Je sais que tu es totalement à l'aise pour en parler. Partage-nous cette expérience.

  • Speaker #0

    J'en suis émue. Il y a une émotion qui est remontée quand tu m'as parlé du pèlerinage. En fait, le pèlerinage, ça faisait dix ans que je voulais y aller. Mais à chaque fois, soit il n'y avait pas de place, soit mon mari ne pouvait pas. Je tenais vraiment à vivre cette expérience avec l'allié de ma vie, c'est-à-dire mon épouse. On avait vécu beaucoup de choses ensemble. Et donc, ce n'était jamais le bon moment. Et en fait, je n'étais pas prête, tout simplement, je pense, à recevoir ce que j'ai reçu. Ça a bouleversé ma vie parce que déjà, c'est l'Amèque, c'est l'Algérie qui m'a rec... C'est, pardon, le pèlerinage à l'Amèque, donc la Kaaba. Je ne parle pas de l'Arabie saoudite, c'est encore un autre sujet. Mais c'est le pèlerinage dans cet endroit sacré. D'un point de vue vibratoire, c'est incroyable ce qui s'y passe. Et l'histoire de tous les prophètes, de Abraham jusqu'à Mohamed, salli wa sallim, m'a réconciliée avec l'Algérie quand même. Donc moi, j'étais un peu fâchée pendant quelques années avec l'Algérie. J'aimais les traditions kabiles, mais j'étais un peu fâchée avec l'histoire de l'Algérie, en tout cas ce que j'avais entendu et ce que mes yeux percevaient de cette histoire-là. Parce qu'il y a l'histoire, il y a la réalité, il y a le lieu et il y a ce que toi t'en fais. Et donc j'avais une tendance à noircir l'histoire de mon propre pays d'origine. Et j'ai longtemps voulu m'en séparer quelque part, j'étais un peu fâchée. Et c'est en me reconnectant à mon être adamique là-bas. En entreprenant ce chemin spirituel vers l'unique, tu sais, la psychospiritualité, c'est un accélérateur. C'est un raccourci pour rapidement te connecter à ton être profond. Tu n'as pas besoin de passer par plusieurs thérapies. En tout cas, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire. Il y a des chemins plus courts. En tout cas, moi, c'est le chemin que je propose au sein de la multiversité et dans les différentes formations que je propose. Et du coup, là-bas, en rencontrant différemment mon créateur, le créateur de l'univers, parce qu'on le rencontre tout le temps dans la vie, c'est déjà... L'expérience de Dieu, on fait l'expérience de Dieu dans la vie. La foi n'est pas une croyance, c'est une expérience, j'insiste. Je l'ai rencontré différemment là-bas, à travers ces créatures universelles et multicolores. Waouh ! Et là j'ai découvert, mais il y a une arnaque quand même ! Entre ce qu'on m'a dit en France, entre ce que j'ai pu apprendre, etc. Ce que je connais de l'islam, en tout cas, islam, pour moi c'était vraiment le fait d'hisser son âme, et ce que j'ai vu là-bas en réalité. Là, j'ai vu que l'islam avait d'autres couleurs, d'autres perceptions, d'autres... d'autres grilles de lecture de différents degrés. Et cette reconnexion à mon être profond. Donc là-bas, forcément, tu entres, tu portes, tu sais, on appelle ça le voile, le tilbeb, qui apporte en tout cas une tenue traditionnelle qui fait que tu ne peux pas mettre autre chose. Et moi, je ne connaissais pas. Je suis partie, ils m'ont appelée Shakira. Donc je suis arrivée là-bas, je ne connaissais pas. Moi, je n'avais pas du tout prévu de revenir avec... Ma tête couverte ? Pas du tout, du tout. Moi, je voulais faire ce voyage de reconnexion à mon être profond, de découvrir Dieu autrement. Et en fait, en portant mon voile là-bas, j'ai comme eu l'impression que Dieu m'avait dévoilé le cœur. C'était... assez mourant, j'ai eu une lecture que je n'avais jamais eue. Je me suis dit, mais... Et là, j'ai compris tout le fruit de mes expériences. J'ai compris tous les fruits de mes erreurs. Et j'ai compris tous les cadeaux cachés, tous les enseignements là-bas, parce que j'ai fait des rencontres exceptionnelles des personnes avec qui on a créé l'association Tous pour un, entre autres. Donc, ça a été un voyage surtout à l'intérieur de moi. Et à l'intérieur de cette découverte de moi-même, j'ai eu... C'est comme si j'avais trouvé une porte pour me connecter à d'autres niveaux avec mon crâne. Et quand je suis revenue en France, je l'ai gardée tout simplement parce que c'était comme un souvenir de cette connexion. Le voile est un chemin très intime et personnel et pour ma part, c'est un rappel. Moi, ça me rappelle ces moments de rouchant, ce moment de choukour, ce moment de dévoilement de mon cœur vers l'accessibilité de choses que je pensais impénétrables en fait. Donc du coup, j'ai... accueilli, le personnage que Dieu m'a offert dans ce monde manifesté, dans cette terre, j'ai compris ce que j'étais venue vivre et faire ici-bas. Parce que pour revenir à l'épisode à l'âge de 6 ans, si je n'avais pas eu cette claque, je ne me serais jamais intéressée à l'art oratoire, jamais à la communication, je n'aurais jamais fait les études que j'ai faites, je n'aurais jamais rencontré les personnes que j'ai faites, et je ne serais même pas devant toi. Donc je remercie Maryse. car il me fallait cette épreuve-là pour pouvoir me connecter à quelque chose qui me dépasse et le transmettre aujourd'hui car avoir la parole douloureuse, c'est un fléau et ce n'est pas forcément à cause d'une claque

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi les plans divins nous dépassent Daouia tu nous dis que c'est à l'issue de ce voyage que tu as mûri un projet associatif avec les belles rencontres que tu as faites et c'est en 2019 qu'ensemble, vous allez créer l'académie Tous pour un Alors je voudrais qu'on fasse une petite parenthèse pour présenter ce beau projet et tout le travail que vous avez accompli, car tous pour un. A pour mission de créer de la valeur. Son leitmotiv, c'est de transmettre les notions de leadership aux tout-petits, donc miser sur la jeunesse pour faire évoluer le monde de demain, mais pas que, parce que tout ce pour un, c'est également de l'humanitaire avec des actions pérennes. Alors, Daouila, je souhaiterais s'il te plaît que tu nous racontes un petit peu la mise en place de ce projet et cette belle aventure.

  • Speaker #0

    Cette aventure associative a été exceptionnelle. Vers la fin du pèlerinage, c'était un processus de dépouillement très profond, le pèlerinage. Surtout, je ne parle pas de la raumara, je ne parle pas du petit pèlerinage, mais vraiment du grand. Il y a vraiment un dépouillement qui s'opère, il faut le vivre pour comprendre, quand on n'est pas dans des situations les plus confortables. Donc chaque individu, là-bas, va être touché dans son égo. Quand je parle de dépouillement, c'est le dépouillement de l'âme, l'âme incitatrice au mal, d'accord ? Je ne parle pas de l'âme angélique, je parle vraiment de cette âme qui est engluée, cette âme blessée, cette âme prédateur, l'âme qui aime le pouvoir, l'âme qui aime l'amour de l'autre en réalité, sauf que quand tu cherches l'amour de l'autre, en réalité tu te sépares de la partie divine qui est en toi, et c'est ça qui nous fait souffrir. Donc déjà j'ai compris que la souffrance venait de l'éloignement de cette partie divine que Dieu avait mis en nous, donc du coup je me suis reconnectée à cette partie divine, à partir de là... Je suis devenue complètement indépendante de mes propres émotions. J'ai compris comment fonctionnait le délire interne. J'ai compris que tout se passait en nous, qu'on portait l'univers en nous, etc. La vie n'était qu'un jeu. Et si j'avais su ça plus tôt, ça aurait changé ma vie. Et donc, avec des houjais à l'époque, vers la fin du pèlerinage, on se dit, mais comment, avec quoi, qu'est-ce qu'on peut faire de cette rencontre-là ? C'est des coups de cœur, c'est des amitiés, des fraternités qui se construisent autour de l'amour de Dieu. Donc on est dans l'unicité, on est dans le ahad, il n'y a pas de différence. Et on s'est dit, on va construire, on va créer une association qui va servir, qui va se mettre au service de l'humanité. D'où mon slogan que je partage depuis 2017, mais c'est vraiment l'art oratoire au service de l'humanité. Donc on va transmettre un message au service de l'humanité. Et l'humanité de demain dépend de l'État. intellectuel, psychologique, spirituel et physique de nos enfants. Et donc, on a créé l'Académie Tous Pour Un, qui est une espèce d'école où on propose des ateliers régulièrement, pour les enfants de 3 à 19 ans. Il y a théâtre, communication, connaissance de soi, il y a outils vidéo, intelligence financière, intelligence artificielle. On est sur de la communication de l'art oratoire, bien évidemment, mais pas que, on est sur des activités biologiques, physique, montée souris, pour que tous les enfants aient accès aux enseignements que moi j'ai reçus étant adulte. Plus on leur transmet tôt, et bien évidemment, cela aura un impact dans l'humanité. Donc, il y avait vraiment la dimension d'impact. Et tous les fonds, l'argent qui est récolté, va financer des actions sociales et humanitaires. D'ailleurs, on est actuellement sur un gros projet théâtre qui aura lieu au mois de juin. J'en profite. On a co-écrit à trois mains. une pièce de théâtre qui touche, qui touche des messages, qui touche, qui transmet des messages universels. Donc il y a Céline Fuselier qui a co-écrit les deux premiers actes, qui a écrit pleinement les deux premiers actes. Il y a, j'en remage aussi à Kauthar de Atypique Family qui a écrit le troisième acte et moi j'ai écrit le quatrième et donc vous verrez cette pièce, elle est juste fantastique et elle, la représentation finale, ouverte au grand public, aura lieu en juin 2024.

  • Speaker #1

    Et bien hâte d'être présente lors de cette représentation cet été. Bravo aussi à toute l'équipe qui a mené ce projet, bravo à vous. Et je voudrais enchaîner avec une question que beaucoup doivent se poser parce que quand on connaît ton rythme de vie, tu vas à 200 à l'heure et t'enchaînes les coachings, les masterclass, ta vie d'épouse et de mère de trois enfants. Comment tu arrives à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est au travers d'un conseil de notre prophète bien-aimé, Mohamed Salli wa Sallim, et d'ailleurs de tous les prophètes, c'est la gestion du temps. On ne gère rien, parce que le temps c'est la création de Dieu, mais c'est-à-dire de faire de son temps une créature justement. Et je demande toujours la baraka dans mon temps, constamment, et j'essaye. En tout cas, tant bien que mal à créer un alignement entre ma partie spirituelle, ma partie familiale et ma partie professionnelle. Un tiers famille,

  • Speaker #1

    un tiers projet,

  • Speaker #0

    donc un tiers contribution au monde et un tiers tout ce qui touche à moi, moi et ma spiritualité. Moi, mon petit moi et moi, mon grand moi, mon moi authentique. Cette dimension de l'être originel. Et comment j'ai fait ? Rappelle-toi, je suis quand même une financière à la base, je suis bateubée. Mais un petit chouïa quand même, on est quand même stratégique. J'ai créé une structure qui me permet d'être constamment reliée à ma spiritualité. Parce que moi, tout ce que je fais, même si c'est très business, très corporate, j'accompagne, je suis consultante en soft skills dans les entreprises, j'accompagne énormément de dirigeants et de chefs d'entreprise. Mais il y a toujours la partie psycho-spirituelle. Quand tu dis psycho-spirituelle, il y a les dimensions très colorées de l'islam, parce que pour moi, c'est la plus riche et qui reprend toutes les spiritualités. Mais ça reprend également une spiritualité du monde. Et dans l'association. Il y a mon mari dedans, ne t'inquiète pas, on œuvre ensemble, il est avec moi, sinon ça n'aurait pas été gérable. Et mes enfants évoluent dans cette association-là, et mon cercle d'amis en général est dans cette association-là. Et donc du coup, j'ai la partie spirituelle qui me nourrit, j'ai la partie associative qui est en lien avec cette dimension de contribution au monde. Mon business est complètement intriqué là-dedans. Moi, en tant qu'individu, je me décorèle de cette partie professionnelle et dans ma famille. Mes enfants, c'est ma priorité dans le sens où tous les outils que j'ai reçus, je les transmets d'abord à mes enfants. Ça, c'est la base. C'est-à-dire que je ne peux pas acquérir un outil si elles ne l'ont pas reçu et complètement incarné. Sinon, ça n'a pas de sens. Sinon, pour moi, c'est de l'hypocrisie. Ce n'est pas facile. C'est souvent les plus proches de nous qui réfutent ce qu'on leur transmet. Mais j'ai compris que c'était l'incarnation qui passait avant le blabla. Car un enfant ne fait jamais ce qu'on lui dit, il fait ce qu'il voit.

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison parce que cette notion d'incarnation est primordiale et on aura l'occasion de développer cette notion un peu plus tard dans d'autres épisodes. Notre entretien touche bientôt à sa fin et je souhaiterais, Dawila, que tu clôtures en développant l'une de tes citations qui est Celui qui parle en public se doit de rester au service du message qu'il porte. La cause défendue n'est jamais au service de la personne.

  • Speaker #0

    Effectivement, dans cette phrase, il y a, est concentrée toute ma méthode qui m'a pris presque dix ans à construire. Il y a un mémoire qui a été soutenu devant un jury chez HEC concernant les sciences de l'âme, les sciences de comment fonctionne l'ego, les mécanismes de l'ego, comment s'en défaire à travers un dépouillement pour un déploiement. Et c'est qu'après un processus de dépouillement que l'on peut se mettre au service d'un message. Et malheureusement, aujourd'hui, l'art oratoire a été récupéré pour servir l'ego. et servir des projets qui ne sont pas vertueux. Et donc, la personne qui porte un message se doit d'être au service de ce message-là et non jamais au service de sa personne. Donc, son corps devient un écran. Le message devient le diamant qui est à l'intérieur d'elle, de cette personne-là. Elle se met au service corporellement, spirituellement, psychologiquement, et donc elle doit se défaire de plusieurs conditionnements, de plusieurs croyances qu'elle existe que sous le prisme des applaudissements de son public. Et donc là, quand on prend la parole, on expose, on fait exister des idées mortes. Et donc l'être que nous sommes va devoir se transcender, incarner l'être originel, transcender sa personnalité pour servir ce message. Et quand je parle de... Le personnage est au service du message, il y a vraiment la notion de décorréler le message de sa propre personne. Parce que quand on prend la parole, il faut vraiment se mettre dans la tête qu'il y a toujours des risques de déplaire et que dans tous les cas, personne ne fera l'unanimité, aucun prophète, aucun leader n'y est arrivé, et encore moins Dieu. Et donc si vous cherchez, si nous cherchons à transmettre un message, à créer un projet pour faire l'unanimité, En réalité, on cherche la reconnaissance de l'autre, et ça c'est de l'ego, et donc on utilise un message pour servir sa personne. Alors que le but pour moi de chaque être humain est de se mettre au service d'un message pour contribuer à l'humanité et donc à des sociétés plus justes et fraternelles.

  • Speaker #1

    Merci Daouila, merci infiniment d'avoir répondu à toutes mes questions. Merci pour tes partages généreux, remplis d'authenticité au risque de déplaire. Et on te retrouve très prochainement pour l'épisode 2, dans lequel tu aborderas la genèse de DS Consulting. Merci à tous de nous avoir écoutés et je vous dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce podcast qui était très remuant, qui m'a plongée dans beaucoup de choses, à la fois dans mes côtés sombres et mes côtés lumineux. Je te remercie et je te dis à très bientôt. Et aux autres, au prochain épisode. Salaam !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour d'eux. Abonnez-vous pour ne rien oublier.

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