Speaker #0SM et PN, le sadomasochisme dans la perversion narcissique. Le sadomasochisme et la perversion narcissique présentent des intrications essentielles à considérer lorsque l'on explore les dynamiques psychologiques et interpersonnelles autour du phénomène d'emprise. Le lien entre SM et PN révèle une facette souvent méconnue mais crucial dans l'analyse des relations toxiques marquées par la manipulation sentimentale et le rapport de domination et de soumission. Nous vous proposons une plongée approfondie dans cette corrélation complexe, offrant des perspectives enrichissantes sur les comportements, les motivations et les impacts psychologiques associés au mode relationnel dit sadomaso. dirigé par Pascal Coudert, psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence « La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique » . Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Distinction entre sadomasochisme et perversion narcissique Le sadomasochisme et la perversion narcissique sont deux notions chères à la psychanalyse. Elles ont en commun la recherche de violence et de souffrance dans le rapport à l'autre. Le SM, dans sa définition classique, renvoie à l'obtention de plaisir à travers l'inflexion ou la réception, de douleur et de domination, allant parfois jusqu'à l'humiliation. Pour les théories psychanalytiques, ces comportements ne sont pas pas toujours limités à leur expression sexuelle, mais peuvent également se manifester dans divers aspects des relations interpersonnelles. Dans le cadre de la perversion narcissique, le sadomasochisme prend une dimension particulièrement insidieuse dans laquelle les châtiments sont utilisés comme des outils de pouvoir et de contrôle sur l'autre, et ce, sans son consentement ou du moins sans un consentement suffisamment éclairé. En d'autres termes, les pratiques sadomaso reposent en général sur un cadrage précis de l'interaction à venir entre adultes. consentant, définissant notamment les rôles de chaque participant, dominé ou soumis et dominateur, étant entendu et accepté par chaque intéressé et respecté scrupuleusement. Voici maintenant ce que renferment plus précisément ces concepts et leur caractère potentiellement délétère. Qu'est-ce que le sadisme ? Être sadique, c'est ressentir du plaisir en infligeant de la douleur, de la souffrance ou une humiliation à autrui, que ce soit sur le plan physique ou psychologique. Ce plaisir peut être conscient ou inconscient et s'exprimer dans des contextes variés, relations interpersonnelles, sexualité, rapports de pouvoir, etc. Le terme sadisme trouve son origine dans le nom du marquis de Sade, 1740-1814, écrivain et philosophe français, connus pour ces œuvres longtemps censurées dans lesquelles la violence et la cruauté, sur fond de domination, sont étroitement liées à la jouissance. Les concepts théoriques autour du sadisme Le sadisme peut être abordé sous plusieurs angles, psychologique, psychanalytique et psychiatrique. Sigmund Freud, à l'origine de la psychanalyse, associe le sadisme à une perversion dans laquelle l'excitation sexuelle est liée à la souffrance infligée à l'autre. Il considère également que le sadisme et le masochisme sont souvent liés, d'où le concept de sadomasochisme. Dans une dimension plus large en psychologie, des auteurs comme Mélanie Klein et Wilhelm Reich ont analysé le sadisme comme un mécanisme défensif face à des angoisses profondes, notamment liées à des frustrations précoces. Dans une perspective psychiatrique, le trouble du sadisme sexuel est reconnu quant à lui dans le DSM-5, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, comme une paraphilie, c'est-à-dire une pratique sexuelle qui s'écarte de ce que l'on considère habituellement comme normal. Cependant, ce diagnostic est conditionné à l'existence d'un besoin compulsif qui cause des souffrances non consenties à la personne concernée directement par ce trouble. Ceci suppose donc que le sujet se considère comme porteur d'un problème. Pour autant, le sadisme peut également être un trait marquant des personnalités antisociales ou, comme vous l'aurez deviné, des personnalités narcissiques qui... elles, n'en verront pas l'aspect pathologique. Enfin, le sadisme peut être un trait de la psychopathie, même si tous les psychopathes ne sont pas obligatoirement sadiques. Le sadisme insidieux. Avec l'évolution et la propagation du concept, le sadisme ne se limite plus aux formes extrêmes. Il peut se manifester sous différents aspects plus subtils. Le sadisme moral ou psychologique consiste à éprouver du plaisir à humilier, manipuler ou rabaisser autrui. Le sadisme. ordinaire est fait de petites cruautés du quotidien, souvent sous couvert d'humour ou de domination sociale. Le sadisme institutionnel est présent dans les contextes de pouvoir abusif, comme au travail par exemple. Le sadisme inclut donc de nombreuses variantes dans son origine, son intensité, sa fréquence et l'impact provoqué sur autrui, mais aussi sur le sujet lui-même. Or, nous savons depuis Freud que le sadisme et le masochisme sont étroitement liés. Voyons maintenant ce que représente l'autre pendant de cette dynamique relationnelle à risque. Qu'est-ce que le masochisme ? Le masochisme représente l'effet miroir du sadisme. Il désigne la recherche ou l'acceptation volontaire de la douleur, de la souffrance ou de l'humiliation, que ce soit sur le plan physique, émotionnel ou psychologique. Juste après Sade, le terme de masochisme est apparu chez l'écrivain autrichien Léopold von Sacher-Masoch, 1836-1895, dont l'œuvre met en scène des personnages prenant du plaisir à être dominés et humiliés. A l'instar du sadisme, c'est par le psychiatre Richard von Graf Ebbing, auteur de Psychopathia Sexualis 1886, que le masochisme a rejoint la liste des concepts utiles à l'exploration des mouvements psychiques humains. Les théories du masochisme Pour Freud, le masochisme trouve ses racines dans le développement infantile et peut être lié à une culpabilité inconsciente. Il entrevoit le phénomène comme un retournement de l'agressivité contre soi-même. Il distingue plusieurs formes de masochisme. Le masochisme érogène, c'est-à-dire le plaisir directement lié à la douleur physique. Le masochisme féminin, soit le désir de soumission, de punition et de domination, bien que sans lien. avec le genre biologique, le masochisme moral impliquant la recherche de situations d'humiliation ou d'échecs, même en dehors du contexte sexuel. Mélanie Klein associe le masochisme encore une fois à des angoisses précoces, mais aussi à une tendance à la culpabilité excessive. Elle considère que certaines personnes recherchent inconsciemment la punition pour apaiser une angoisse interne. Wilhelm Rensch y voit quant à lui une dimension sociale et culturelle pouvant conditionner certains comportements de soumission. et d'auto-punition. En psychiatrie et au même titre que le sadisme, le DSM-5 classe le masochisme dans les paraphilies, précisant qu'il ne s'agit d'un trouble que si l'individu ressent une détresse significative ou si cela entraîne des conséquences négatives dans sa vie sociale et professionnelle. A noter, il peut également constituer un trait de personnalité, notamment chez les sujets borderline. En effet, certaines personnes cherchent inconsciemment à être maltraitées dans le but de maintenir une relation. Le masochisme au-delà de la sexualité Le masochisme ne se limite pas aux relations sexuelles, il existe sous d'autres formes. Le masochisme émotionnel, qui représente une tendance à rechercher des relations toxiques, destructrices ou abusives. Le masochisme moral, souvent manifeste dans les attitudes d'autosabotage, de victimisation, de recherche inconsciente de situations humiliantes ou punitives. Le masochisme social, qui réside dans l'acceptation de souffrances imposées par une autorité ou une structure oppressive. Le masochisme peut devenir pathologique s'il entraîne une détresse psychologique ou sociale. La dynamique sadomasochiste du PM Le manipulateur pervers orchestre ses relations de manière à maintenir un contrôle coercitif total sur ses victimes. Cette manipulation peut souvent être analysée à travers le prisme sadomasochiste. Le PN tire sa jouissance de la soumission et de la souffrance de l'autre, tout en craignant et en évitant toute forme de vulnérabilité personnelle. Pour le narcissique, le pouvoir s'exerce principalement à travers l'humiliation, la critique et le rejet, techniques qui renforcent son sentiment de supériorité. Paradoxalement, dans la dynamique sadomasochiste, le manipulateur sentimental vit aussi une forme de souffrance. Obsédé par la gestion de son image et par l'autre, il se trouve en état de vigilance constant, incapable de former des relations authentiques et satisfaisantes. Sa détresse est masochiste car elle est auto-infligée par ses propres comportements, régie par son besoin compulsif de soulager son angoisse de perte de contrôle. La dimension SM de la victime d'abus émotionnel. Même si, par apprentissage, le sadisme peut finir par s'imposer chez la victime d'abus émotionnel, c'est surtout le masochisme de celle-ci qu'il faut questionner. Il se manifeste, sans surprise, par une tendance inconsciente à accepter, voire rechercher, des situations de souffrance dans la relation toxique. Conditionnées par des mécanismes d'attachement insécures et une dépendance affective souvent issue de blessures narcissiques profondes, la victime endure humiliation, dévalorisation et manipulation sans parvenir à s'en défaire. Ce masochisme émotionnel ne résulte pas d'un plaisir conscient, mais d'une dynamique psychologique selon laquelle la douleur devient familière, presque rassurante, car elle maintient le lien avec le bourreau. Prisonnière d'un cycle de culpabilité et d'autosabotage, la victime croit souvent mériter son sort ou espère inconsciemment être réparé par celui qui l'a détruit, renforçant ainsi la nature sadomaso du lien affectif dysfonctionnel. Le sadomasochisme dans la perversion narcissique apporte un autre éclairage sur la dynamique relationnelle toxique. Le but est de démontrer qu'il s'opère une sorte d'imbrication entre la tendance sadique du MPN et la propension masochiste de la victime. Comprendre que cette synergie participe à la nocivité du lien permet de redonner du pouvoir aux victimes. C'est en prenant conscience des mécanismes inconscients qui meuvent nos actions que l'on peut amorcer des changements vers des comportements plus souhaitables. Comme vous avez pu le voir, ces perspectives relèvent de connaissances théoriques et cliniques approfondies que les psychologues et psychanalystes qualifiés maîtrisent. Choisissez bien ceux sur qui vous vous appuyez pour prendre soin de votre santé mentale. Nous restons à votre service. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation, comment gérer l'après, la reconstruction et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul, merci d'avoir écouté ce podcast, abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications, à très bientôt pour un nouvel épisode.