- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'écris ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode ! Bonjour à tous, aujourd'hui je discute avec Vincent Ronca, qui est un ancien directeur d'EHPAD, qui aujourd'hui est consultant formateur sur le secteur médico-social. Et ensemble, on va parler du projet personnalisé et des outils qui peuvent aider à le faire vivre, à l'animer, à le faire fonctionner, à répondre réellement aux objectifs, à mettre en place les objectifs qu'on a pu fixer en équipe. Avant de rentrer dans le vif du sujet, Vincent, je te propose de te présenter.
- Speaker #1
Bonjour à tous, je suis Vincent Ronca, j'ai exercé la profession de directeur d'EHPAD, notamment dans la région Occitanie. C'est une profession que j'ai exercée pendant plus de 20 ans, à la tête de plusieurs structures, de différentes structures, les unes après les autres. Avec divers statuts, je suis intervenu dans des structures. associative, commerciale. Voilà, donc j'ai une expérience assez diversifiée.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a amené à devenir directeur d'EHPAD ? C'est ma question préférée.
- Speaker #1
Tout à fait. Alors pour moi, ça a été d'abord une opportunité. Ça n'a pas été un véritable choix. J'étais en transition professionnelle et des personnes de mon entourage m'ont proposé un poste administratif dans un établissement sanitaire. D'abord, c'était du SSR, soins de suite réadaptation. Et ensuite, en évoluant dans ce secteur, j'ai apprécié le relationnel que l'on pouvait avoir avec les usagers, les familles. J'ai évolué en étant... directeur quelques années après et en prenant la direction de différentes structures les unes après les autres mais voilà ma principale au début c'était pour résumer c'était d'abord une opportunité et ensuite c'était un choix qui s'est confirmé au
- Speaker #0
cours de ma carrière professionnelle oui parce que 20 ans c'est quand même pas mal oui qu'est ce que tu avais quel parcours avant qu'est ce qui est bien oui
- Speaker #1
Au départ, je travaillais dans l'hôtellerie. Je parle couramment plusieurs langues. Mon parcours professionnel, c'était d'abord dans l'hôtellerie. J'ai fait 7 ans dans l'hôtellerie. J'ai travaillé 7 ans dans l'hôtellerie.
- Speaker #0
J'imagine par rapport à l'EHPAD qu'il y a quand même beaucoup de points communs. Sur la dynamique hébergement.
- Speaker #1
Voilà, sur la dynamique hébergement. Effectivement, la prestation hôtelière, je l'ai retrouvée dans ces structures. Il y a quand même une différence de taille et c'est ce qui m'a fait rester dans le domaine médico-social. C'est que dans l'hôtellerie, alors moi je travaillais en plus dans l'hôtellerie de luxe à Monaco, je rendais service à des gens qui avaient déjà tout. Alors que rendre service à des gens qui en ont vraiment besoin, là, c'est tout à fait autre chose. Et le mot besoin nous permettra ensuite de faire une transition sur le projet personnalisé. On est dans une dimension quand même très différente, même si on va dire les techniques, on peut retrouver des techniques, techniques similaires dans l'hôtellerie comme dans le secteur médico-social, mais la finalité est quand même très différente.
- Speaker #0
Oui. Ça, c'est vrai. Par contre, tu as quand même une dimension management presque identique. Peut-être moins dans l'hôtellerie, parce que tu n'as pas cette dimension soin, mais j'imagine que c'est aussi le travail en équipe qui fait la différence et la cohésion.
- Speaker #1
Alors, effectivement, il y a cette notion de travail en équipe, mais il y a aussi une notion très importante qui se vérifie de plus en plus, et notamment avec l'évaluation HHS, c'est cette notion de satisfaction. Alors, dans le secteur médico-social, on va parler de satisfaction de l'usager. Dans le secteur de l'hôtellerie, on va parler de satisfaction du client. Mais on est quand même sur une dimension assez similaire. Et aujourd'hui, c'est vrai que je vois les deux mondes se rapprocher.
- Speaker #0
C'est un sujet qui revient, moi je le vois assez souvent avec les étudiants, j'aime bien les titiller avec ça. Est-ce qu'on peut dire client ? Moi, perso, je trouve que carrément. Mais dans la logique, le client est roi, mon client, je dois prendre soin de lui. Parce que c'est mon client, tu vois. À la fois, il y a une relation commerciale, mais surtout, si il n'est pas content du service que je lui apporte, en gros, je ne sers à rien.
- Speaker #1
le solide personnellement j'ai pas de n'est pas tabou par rapport à ça et dans ma relation de conseil le mot client est un mot que j'utilise régulièrement auprès des organismes qui font appel à mes services parce qu'effectivement il y à cette nécessité satisfaire la personne que l'on accueille et donc même si alors on est même on peut parler de relations commerciales puisque que Comme dans l'hôtellerie, quand on dirige un EHPAD, on doit être vigilant aux taux d'occupation. Et d'ailleurs, les autorités, l'ARS et le Conseil départemental sont vigilants à ce que les taux d'occupation de ces structures soient supérieurs à 95%. Ce n'est pas neutre. Pour moi, il n'y a pas de tabou aujourd'hui à utiliser le terme client lorsque l'on parle des usagers. Il y a une nécessité de satisfaire les besoins et les attentes du client. dans les deux secteurs d'activité. Pour moi, le parallèle, il est tout à fait évident.
- Speaker #0
Voilà, sur cette vision-là. Après, c'est parce que je pense que souvent, on a une vision négative du commercial avec la logique de, en fait, mon objectif, c'est de prendre le plus d'argent possible à mon client. Et ce n'est plus un client, c'est un pigeon. Mais c'est vrai que c'est une question de point de vue, une question un peu sémantique, mais...
- Speaker #1
Alors,
- Speaker #0
je... Un petit peu. Après, on ne va pas rentrer là-dedans, parce que ça... Voilà, mais... Je ne sais pas si tu as vu,
- Speaker #1
mais...
- Speaker #0
Est-ce que tu n'es pas un peu le client pour médecin traitant ? Oui. Tu n'as pas le droit de le dire.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, il y a une relation commerciale. J'ai dirigé pendant plusieurs années des structures commerciales. Et bien sûr, oui, il y a une dimension commerciale. Ça n'enlève rien à la dimension de bienveillance. On peut faire du commercial tout en étant bienveillant. Personnellement, Alors, on va parler de l'opposé de la maltraitance. J'ai pu voir des cas de maltraitance aussi bien dans des établissements publics que dans des établissements commerciaux. Donc, c'est vraiment deux choses qui sont assez distinctes à mon niveau. Et donc, on peut tout à fait être bienveillant. Et donc, les grands groupes font la preuve. Je n'en citerai aucun, mais ils affichent tous des taux d'occupation qui sont très importants. plutôt élevés avec des bons taux de satisfaction de la part des usagers. Donc pour moi, la bienveillance et la dimension commerciale ne sont pas du tout contradictoires.
- Speaker #0
Moi, je dirais au contraire qu'elles sont ultra corrélées parce qu'en gros, le bon commercial, s'il n'est pas bienveillant, il est mort. Tu vois ce que je veux dire ? Si ton service n'est pas bon commercialement, c'est foutu.
- Speaker #1
Absolument. Absolument.
- Speaker #0
Et même dans l'état d'esprit. Enfin, à moins, j'abuse en disant ça, mais d'être le seul médecin traitant du département où finalement, tu n'as pas le choix, mais ça n'existe pas, c'est foutu. Je veux dire, à un moment, tu es obligé d'être dans une notion, parce que c'est un terme qui pourrait revenir aussi, mais de qualité, en fait.
- Speaker #1
Si tu es qualitatif,
- Speaker #0
tu es foutu.
- Speaker #1
Alors, effectivement, là, on parle de... d'un autre concept qui est la concurrence. Les autorités, donc l'ARS, le conseil départemental notamment, pour les EHPAD, veillent à ce qu'il y ait une réelle concurrence entre les structures sans que cette concurrence soit déloyale. Donc c'est aux autorités de gérer ça. Et donc il y a tous les cinq ans à peu près des schémas territoriaux de santé. Et ces schémas territoriaux sont là pour réguler cette concurrence, faire en sorte que cette concurrence soit plutôt incitative pour les structures à entrer dans une démarche qualité, sans que ce soit pénalisant au final pour le patient, pour le client, pour le résident, de manière à ce qu'il puisse avoir un véritable choix lorsqu'il doit entrer dans une structure, qu'elle soit sanitaire ou médico-sociale.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, et puis la notion aussi de... D'organiser aussi, c'est la dimension d'organisation des soins sur un territoire. Et c'est vrai que si tout le monde a la même prestation, ça veut dire que tout le monde ne va pas s'y retrouver. Et à un moment, c'est pareil, sur la logique de personnalisation, il faut qu'il y ait un peu de tout pour avoir des approches différentes, pour répondre aux besoins, aux attentes de chacun. J'ai une dernière question, parce que comme moi, tu es ancien directeur d'EHPAD, qu'est-ce qui t'a amené à changer et à partir ?
- Speaker #1
Alors... Ce qui m'a amené à changer, c'est que de plus en plus, j'ai identifié des contradictions entre la démarche qualité et justement la bienveillance que nous devons accorder aux personnes fragilisées, qu'elles soient fragilisées par l'âge ou par le handicap. Et en face de cela… les politiques accordent de moins en moins de moyens, pas seulement des moyens financiers, mais accordent en tout cas de moins en moins d'importance à l'accompagnement que nous prodiguons à ces personnes fragilisées. Et moi, en tant que directeur, j'étais arrivé à un stade où je ne voulais plus prendre cette responsabilité, très clairement. Par contre, j'ai considéré que ces personnes fragilisées, J'estime en tout cas que ces personnes ont toujours besoin de mes services et c'est la raison pour laquelle aujourd'hui j'interviens en tant que consultant. C'est pour continuer à améliorer les prestations proposées aux personnes fragilisées, mais je ne souhaite plus endosser de responsabilité. Aujourd'hui, on est dans un tourment politique en France depuis quelques semaines, quelques mois. Et pas une seule fois, les représentants politiques n'ont évoqué le sujet de la personne âgée. Il y a donc une loi grand âge qui est attendue depuis 2017 et elle est tous les ans reportée à l'année suivante. Et là aujourd'hui encore, elle est encore reportée cette loi grand âge. Cette loi grand âge me semble indispensable pour un accompagnement digne de toutes les personnes fragilisées en France. Et aujourd'hui, cette loi grand âge n'est toujours pas mise à l'ordre du jour. Et donc, moi, j'ai préféré clairement dire, je fais un pas de côté. J'interviens en tant que consultant. Et peut-être un jour, lorsque les voyants seront à nouveau au vert, je reviendrai aux commandes d'un établissement.
- Speaker #0
Parce qu'il y a cet aspect-là, l'aspect budget, finance, avec l'inflation, c'est très compliqué. Et là, j'ai le sentiment que ça va un tout petit peu mieux. Mais c'est aussi grosse tension RH en post-Covid avec des gens qui n'en peuvent plus, qui sont partis et qui n'ont plus du tout envie de revenir.
- Speaker #1
Oui, alors la tension RH post-Covid, on va dire que le Covid a été un accélérateur, mais la tension RH, elle grandissait déjà depuis plusieurs années. Et voilà, cette tension RH, elle existe parce que depuis de nombreuses années... Les métiers du soin n'ont jamais été valorisés dans toutes leurs dimensions, comme ils auraient dû l'être, ce qui conduit aujourd'hui à une raréfaction des vocations dans ce secteur. Ça, tout le grand âge aurait dû anticiper des plans de carrière possibles pour les personnes qui souhaitent travailler dans le secteur sanitaire et médico-social. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
- Speaker #0
C'est vrai. Alors, ça amène, je trouve, une bonne transition vers notre sujet des projets d'accompagnement personnalisé, parce qu'au-delà de l'aspect réglementaire et du bon sens que ça amène, est-ce que ce ne serait pas un bon moyen de valoriser les métiers, de se recentrer sur l'accompagnement réel et pertinent, et une vraie réponse aux besoins, et pas juste finalement le plan de soins classique qui est indispensable, qui est vital ? mais qui n'est pas très épanouissant, pour justement redonner du sens, redonner une dynamique et faire en sorte qu'on soit vraiment dans la construction d'un accompagnement positif. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #1
Absolument. C'est d'ailleurs ce que m'ont confié un grand nombre de salariés que je dirigeais, qui ont choisi de changer de... de champs d'activité, parce que justement, ils n'avaient plus l'impression d'être efficaces dans l'accompagnement. Et donc, pour moi, le projet personnalisé, c'est vraiment la colonne vertébrale de l'accompagnement d'un usager. Et ces dernières années, avec des effectifs de plus en plus tendus, avec des plans de formation qui sont de moins en moins étoffés, les professionnels avaient l'impression de perdre le sens de leur métier. Donc oui, il est fondamental aujourd'hui que l'on prenne en considération l'importance du projet personnalisé dans toutes ses structures.
- Speaker #0
D'autant, et ce n'est pas pour ça qu'il faut le faire, mais l'évaluation HAS... s'appuie sur beaucoup de documents preuve et le projet personnalisé. Il y a beaucoup de sujets, beaucoup de critères qui gravitent autour du projet personnalisé, sur la notion de personnalisation et d'individualisation, comment on fait en sorte de s'adapter à la personne et de lui apporter des bonnes réponses d'accompagnement. Ce qui est quasiment deux tiers de la définition de la bien-prétence. Tu t'adaptes à la personne pour répondre à ses besoins. Moi, perso, le projet personnalisé, j'ai toujours eu le sentiment, et je l'ai gardé longtemps, qu'en fait, c'était bien sûr le principe, mais que concrètement, en EHPAD, c'est mort. On n'a pas le temps de le faire, on n'a pas les moyens. Si, on va faire un bon projet d'accompagnement sur le soin, parce qu'on a une équipe soignante, on a un médecin co, on a des infirmiers, des aides-soignantes, donc on est staffés pour faire quelque chose de bien. Mais sur l'aspect vie sociale, je dis, Voilà, je caricature 80 résidents, 50 aidés salariés, j'ai une animatrice parmi eux. Donc tu vois, le versant vie sociale, c'est 2%. Donc en gros, on accepte que, bon voilà, personne âgée, dépendante, on va faire du soin, du nursing, un petit peu d'activité d'animation vite fait, mais point barre. Et puis de toute façon, on n'a pas le temps de le gérer, et puis de toute façon, voilà. Et je me suis rendu compte en faisant des évaluations qu'il y avait quand même beaucoup d'établissements qui le faisaient, et qui le faisaient bien. Et je me suis dit, merde, en fait, j'avais tort. Et c'est ça que je trouve intéressant, parce que du coup, ça demande quand même une organisation spécifique, une vision spécifique et une reclarification de ce que c'est le projet personnalisé. Donc c'est de ça que je voudrais discuter avec toi, et aussi des outils. Parce que sans les outils, en fait, c'est mort, on n'ira nulle part, ça ne marche pas.
- Speaker #1
Oui, alors déjà, il y a une équation. Tu as parlé d'un EHPAD de 80 lits, donc c'est la moyenne des EHPAD. Il faut savoir que l'obligation, c'est d'avoir un projet personnalisé par résident et que ce projet soit révisé au moins une fois par an. Ça revient à dire, dans un EHPAD de 80 lits, en comptant environ 20 sorties et donc une vingtaine d'entrées chaque année, ça revient à faire 100 projets personnalisés par an. Plus,
- Speaker #0
parce que 80 maintenant, personne plus dépendante, mais carrément.
- Speaker #1
Oui, alors 100, c'est vraiment le minimum. Donc, quand on fait le ratio du nombre de projets, projets personnalisés à faire dans l'année. Par rapport au nombre de salariés, quand on sait qu'un véritable projet personnalisé, ça va monopoliser au moins pendant 45 minutes, au bas mot, une équipe pluridisciplinaire, je ne parle que de la finalisation du projet personnalisé. Je ne parle pas de tout ce qui est en amont. Mais pour finaliser le projet personnalisé, il faut au moins 45 minutes, avec autour de la table, psychologues, IDEC, animateurs, infirmiers, aides-soignants, donc si on veut vraiment voir toutes les dimensions du projet personnalisé, mathématiquement, avec les effectifs que nous avons dans les EHPAD aujourd'hui, ça n'est pas réalisable. Et donc les établissements aujourd'hui qui arrivent à le faire de manière assez correcte, sont ceux qui arrivent à trouver des astuces pour faire vivre le projet personnalisé tout au long de l'année. de manière à ce qu'il soit actualisé au fil de l'eau. Et c'est là que ça fonctionne bien. Mais pour y arriver, comme tu l'as dit, il faut des outils. Il y a de véritables savoir-faire à mettre en œuvre. Et aussi, un autre point très important pour arriver à faire un projet personnalisé efficace, il faut fidéliser les équipes. Et ça, c'est aussi quelque chose de très difficile à mettre en œuvre aujourd'hui.
- Speaker #0
En tout cas, pour l'application, parce que si tu décides qu'on va faire ça, déjà, pour que ça passe dans les pratiques, que tout le monde le sache, que tout le monde le fasse, Ce n'est pas simple, si tu changes des clips tous les six mois, c'est cuit.
- Speaker #1
Donc c'est vrai que ça… J'ai dit tout à l'heure, et je maintiens ce que j'ai dit, le projet personnalisé, c'est la colonne vertébrale de l'accompagnement dans les structures médicaux-sociales, les EHPAD, c'est la colonne vertébrale, et en même temps, on l'a vu, il y a de nombreuses difficultés. en matière d'aménagement, en matière de compétences, de qualifications des personnes. Et il faut aussi, surtout, et ça apparaît de manière très nette dans les critères d'évaluation HS, il faut évidemment construire, co-construire ces projets personnalisés, en faisant participer évidemment les résidents, mais également les proches, les familles. Lorsque le résident n'est pas en mesure de s'exprimer, c'est son représentant légal qui doit y assister. Donc, ça monopolise beaucoup de monde pour que ce soit efficace.
- Speaker #0
C'est clair. Alors, si on revient sur les astuces, on voit que si on doit faire une réunion, une mise à jour et se poser en équipe et tout ça, en fait, ça ne passe pas. Comment tu conseilles, qu'est-ce qu'on fait pour pouvoir être capable de répondre à ce qui est quand même la réglementation d'une mise à jour par an minimum, en sachant que sur un secteur fermé, c'est tous les six mois ? Tu te rajoutes encore des temps d'échange, de réunion. C'est quoi l'astuce de ton côté ?
- Speaker #1
Oui, alors moi, j'ai vu, je vais te parler un petit peu de mon expérience, de ce que j'ai vu, j'ai vu plusieurs sortes de projets personnalisés. J'ai vu beaucoup de projets personnalisés rédigés sur des documents Word, tout simplement, des documents partagés. qui sont complétés par les différents professionnels au fur et à mesure. Parce qu'en fait, il faut quand même savoir qu'il n'y a pas aujourd'hui de trame officielle de projet personnalisé. Chaque structure fait le sien. Alors, ce document Word, c'est intéressant. On va dire que c'est un bon principe. Chacun, à un moment donné, vient rajouter ses commentaires. Il manque dans ce document Word la dimension d'échange entre les professionnels, puisque ce sont des commentaires parallèles.
- Speaker #0
C'est un fichier isolé, un document Word. Si tu le mets sur serveur, ça marche, mais c'est quand même vite une usine à gaz.
- Speaker #1
C'est une usine à gaz et ce n'est pas totalement sécurisé. Il reste l'option suivante, qui est le... le logiciel. Donc, il y a plusieurs... Aujourd'hui, tous les logiciels proposent des projets personnalisés. Alors, moi, j'ai beaucoup travaillé avec NetSoin et Titan, qui sont des logiciels, avant tout, ce qu'on appelle des DUI, dossiers de l'usager informatisé, mais qui ont un gros versant soin. Cette dimension de la vie sociale est quand même relativement pauvre dans ces logiciels. Toutefois, les matrices présentées permettent une véritable co-construction du projet. Le gros avantage, c'est que le projet peut s'alimenter au fil de l'eau sans monopoliser trop de temps. Donc ça, c'est déjà des premières approches qui permettent un travail synchronisé des équipes. Pour autant, il ne faut pas oublier que... À un moment donné, il faut pouvoir se rencontrer réellement autour de la table. Mais si ces logiciels sont alimentés de façon très régulière, la rencontre vient là pour confirmer certains aspects ou discuter certains points qui n'auraient pas été évoqués assez clairement. Toujours en matière de logiciel, il existe... Alors, moi, je n'en connais qu'un aujourd'hui. Il existe un autre logiciel. qui met beaucoup plus l'accent sur la dimension sociale de l'accompagnement. C'est le logiciel Anisen, qui est un véritable logiciel de vie sociale, où là, cette dimension que l'on trouve de manière un petit peu, à mon sens, appauvrie dans les autres logiciels métiers que j'ai cités tout à l'heure, Anisen apporte une dimension sociale. beaucoup plus poussé, beaucoup plus détaillé. Et voilà, c'est quelque chose qui me semble essentiel, dans la mesure où, en tant que directeur d'EHPAD, pendant 20 ans, des familles, j'en ai reçu des dizaines et des dizaines. Lorsqu'il y avait des problèmes au niveau de la qualité des soins, les familles étaient compréhensives, parce que sur le soin, Il y a des incertitudes liées à une évolution de la maladie que l'on ne maîtrise pas. Les traitements ne sont jamais des sciences exactes. On essaye. Je n'ai jamais eu de gros problèmes au niveau de la satisfaction par rapport aux soins. En revanche, sur la vie sociale, c'est là où j'ai eu les plus grosses... plaintes et réclamations parce que oui, j'ai trouvé mon père endormi à chaque fois que j'arrive, il dort, il ne fait jamais rien, alors que les équipes faisaient des choses. Mais comme il n'y avait pas de traçabilité des activités réalisées, que les familles arrivent très souvent l'après-midi à 15h à l'heure de la sieste, ils ont l'impression qu'on ne s'occupe pas de leurs parents. Ce type de logiciel permet d'avoir une véritable traçabilité de ce qui est réalisé. Donc ça permet vraiment non seulement d'informer la famille, mais aussi de mieux l'impliquer lorsqu'il faut parfois les faire participer à certaines activités. Et au niveau du projet personnalisé, ça permet vraiment d'apporter des éléments qui sont ceux pour lesquels les familles nous confient leurs parents. Parce qu'une personne âgée à domicile, elle va pouvoir bénéficier. des soins avec des infirmiers à domicile, avec des médecins généralistes qui se déplacent ou en consultation. Tout ça, on peut le faire à domicile, mais cette dimension sociale n'est pas réalisable de manière efficace à domicile. C'est donc l'une des premières motivations à entrer en EHPAD. Paradoxalement, il y a peu de logiciels qui traitent cette dimension de la vie sociale. cette traçabilité-là. Ce sont des éléments qui me semblent aujourd'hui à améliorer pour un meilleur accompagnement des personnes âgées.
- Speaker #0
Ça, c'est clair. Moi, ce que j'ai trouvé intéressant avec cet outil-là, c'est avec Anisen aussi, c'est vraiment leur notion de venir comme une extension et un peu un plugin du logiciel, que ce soit NetSource, Titan ou d'autres. Et pour justement être dans la notion de la traçabilité, mais plutôt dans la logique de partage d'informations plutôt que de saisie et de remontée d'informations. Ce qui permet de ne pas perdre du temps à remplir un logiciel, mais ce qui permet d'avoir des infos précises, concrètes, factuelles. Et comme c'est interconnecté avec le logiciel de soins, la porte d'entrée, ça reste le logiciel de soins. Et pour ne pas avoir... Tu vois, ça revient, tu disais le document Word. Moi, ce qui me fait peur avec les documents Word et les documents Excel, c'est que... Il va y avoir des versions, ça va être le bordel, il y a quelqu'un qui va toucher. Et à la fin, ça ne marche pas. Et surtout, s'il faut le refaire et faire toute la mise à jour à la main à chaque fois, tu vois qu'il y a juste une entrée et une sortie, c'est quand même un boulot qui… Ce n'est pas intéressant. Le but, c'est d'accompagner la personne, d'être avec elle. Et c'est d'avoir justement les informations qui sont nécessaires, qui sont importantes et de pouvoir valoriser tout ce qui est fait. Voilà, et c'est vrai qu'encore une fois, ce logiciel a un double avantage, c'est qu'effectivement, il permet une véritable gestion de la vie sociale des usagers, mais il propose aussi différents types d'activités. Donc, on est sur un outil qui va simplifier la mise en œuvre des activités et aussi assurer la traçabilité. Voilà, de manière assez simple. On a parlé des différents logiciels, là on a parlé des logiciels pour les personnes âgées. Moi, j'en connais d'autres, comme Vivality, qui est un logiciel plutôt destiné au secteur du handicap. Et là, ce logiciel a développé un outil vraiment très intéressant sur le projet personnalisé, avec un véritable... recueillent des besoins à la base, une co-construction des réponses apportées à ces besoins. Et voilà, moi, je compare un petit peu les deux secteurs d'activité, le handicap et la personne âgée. Et au niveau du handicap, on peut dire qu'en matière de projet personnalisé, c'est un secteur qui a pris de l'avance par rapport à la personne âgée. Et aujourd'hui, il y a de plus en plus d'EHPAD qui s'inspire des pratiques qui ont été faites par des gens qui ont été en train de se faire enceintes, dans le secteur du handicap parce que là, dans le secteur du handicap, finalement, le soin est moins prépondérant. Et donc, c'est vrai que le projet personnalisé a très tôt été mis en avant dans ce secteur-là et les logiciels sont plus complets, plus finalisés dans le secteur du handicap.
- Speaker #1
Plus centrés autour du projet personnalisé plutôt que du soin aussi, peut-être avec des personnes dans certains établissements, peut-être les foyers de vie. On est plus sur une dimension d'accompagnement. Ça, c'est super intéressant par rapport au champ du handicap, l'établissement PH. Est-ce que tu vois des pratiques, des méthodes différentes dont on pourrait s'inspirer, justement ? Oui.
- Speaker #0
Alors, première chose, c'est qu'il y a dans le secteur du handicap des personnes qui sont réellement dédiées. à l'accompagnement, donc je pense aux éducateurs spécialisés notamment, les moniteurs, qui sont là vraiment, c'est leur mission d'instaurer une relation avec l'usager et de faire en sorte que cette relation permette à l'usager de maintenir non seulement son autonomie, voire même de l'améliorer, mais aussi de maintenir des liens sociaux avec tout son entourage. Ça, c'est la mission de ces métiers-là que l'on ne retrouve pas dans les EHPAD. Pendant un moment, il y avait ce qu'on appelle aujourd'hui les AES, accompagnants éducatifs. Avant, c'était les AMP, les aides psychologiques, merci. Maintenant, c'est devenu les AES. Ce sont des métiers qui sont très peu représentés dans les EHPAD et qui pourtant sont, à mon sens, au cœur de l'accompagnement, mais faute de moyens, on n'arrive pas à les mettre en place. L'autre métier, c'est le métier d'animateur. Je vois de plus en plus aujourd'hui de structures qui arrivent à avoir deux voire trois animateurs. C'est récent comme évolution, mais ça montre qu'aujourd'hui, le secteur des EHPAD a pris conscience de l'importance de cette dimension de l'accompagnement. Et donc, ça me laisse espérer. des projets personnalisés beaucoup plus alimentés et surtout suivis tout au long de l'année sans attendre la date fatidique des 365 jours pour les mettre à jour.
- Speaker #1
Alors ça rejoint, moi j'ai trouvé, enfin j'ai vu une méthode qui fonctionne plutôt bien pour être dans le délai et justement, pas attendre, bah tiens ça fait un an on va refaire le projet. Ce qui est un peu con parce que si rien n'a changé... en fait, on fait une réunion pour rien. Alors que ce qui marche bien, c'est plutôt d'essayer de, en fonction d'un changement dans l'accompagnement, se poser et modifier les objectifs, ou au moins un objectif, soit rajouter, supprimer, modifier, un objectif du projet personnalisé. L'exemple que je prends souvent, c'est bon, ben voilà, malheureusement la personne... Ou alors on va faire plutôt de manière positive. Au lieu qu'elle s'est cassée, le col du fait mieux. Elle est arrivée avec un col du fémur cassé, rééducation, reprise de la marche, ça va mieux. Finalement, tout l'objectif de rééducation et de reprise d'autonomie, de confiance et tout ça, de réassurance, finalement c'est bon, elle remarche bien. À partir de là, qu'est-ce qu'on fait ? Et peut-être qu'au bout de trois à six mois, quand tout va mieux, il faut actualiser nos objectifs. Et l'intérêt, ce sera de pouvoir dire, au bout de quelques mois, je fais une mise à jour de mes objectifs et du coup, ça vaut réactualisation. Et à partir de là, je remets le compte à zéro pour un an. Et l'idée, c'est qu'on sait bien, surtout maintenant en EHPAD, quand on a des gens de plus en plus fragiles qui vont rester moins longtemps, C'est pas un long fleuve tranquille, la situation évolue beaucoup plus qu'un an, tu vois, que tous les ans.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Et là, si on a le réflexe de cocher la case projet de vie et de la réadapter, en fait, on est bon.
- Speaker #0
Alors, plusieurs choses par rapport à ça. Déjà, effectivement, dans les EHPAD, les projets personnalisés doivent être réactualisés beaucoup plus souvent que dans le secteur du handicap, puisque tu viens de souligner les évolutions. elles sont assez nombreuses. Et ensuite, il est important d'avoir un logiciel qui va pouvoir, un ou plusieurs logiciels, comme on a dit tout à l'heure, un logiciel de soins et un logiciel de vie sociale, qui vont pouvoir éditer régulièrement des indicateurs, des indicateurs globaux qui vont alerter sur ces changements pour savoir à quel moment... il faut provoquer une réunion de mise à jour du projet personnalisé. Je prends par exemple une personne qui n'est capable de faire que des activités d'un niveau très basique et suite aux ateliers proposés, est capable de passer, d'abord elle était au niveau 1, elle a passé au niveau 2, elle a passé au niveau 3. Cette personne, elle vient. elle évolue et elle est capable d'avoir des activités de plus en plus complexes, un logiciel permet d'éditer des indicateurs et on voit très rapidement quels sont les résidents qui ont besoin d'une mise à jour du projet personnalisé ou inversement, une personne dont la dépendance augmente, là aussi, ça se voit assez facilement avec des indicateurs. Et ça, seul des logiciels peuvent le faire.
- Speaker #1
Oui, avec… Alors, après… Les logiciels de soins, je n'ai pas l'exemple concret, mais c'est vrai qu'après, c'est comment on met en place un système de notification qui pourrait inciter et proposer. Je pense qu'on le fait parce que la réévaluation, par exemple, tu as quelqu'un qui, on se rend compte qu'elle perd du poids et qu'elle devient à risque de dénutrition. En fait, on va réajuster le plan de soins, on va mettre en place des posées plus régulières, peut-être proposer des compléments alimentaires, peut-être revoir la manière. dont on l'aide pour manger, peut-être proposer des menus spécifiques et tout, tu vois, ça fait déjà quand même quatre actions qui peuvent venir dans un objectif de prévenir le risque de dénutrition ou de malnutrition, qui est plutôt un objectif de projet personnalisé lié aux soins, mais qui reste du projet personnalisé. C'est comment l'établissement s'adapte à la personne. Et à partir de là, en fait, on a mis à jour le projet personnalisé. Le problème, c'est que souvent, on ne va pas le voir comme ça. On va le faire parce que c'est normal. Et du coup, on n'a pas remis à jour notre projet personnalisé au bout d'un an. Alors qu'en fait, on l'a fait, mais on ne l'a pas écrit.
- Speaker #0
Voilà, tout à fait. Et c'est la même chose, tu parlais de la dimension soins, mais sur la dimension vie sociale, je peux citer des exemples où on a mis en place, sur une des structures que j'ai dirigées, des ateliers marche. Eh bien, c'est les personnes... qui, au fur et à mesure de ces ateliers, ont élargi leur périmètre de marche grâce aux ateliers mis en place avec des psychothérapeutes, notamment. Et donc là, ça appelle effectivement une révision du projet, parce que grâce à ces ateliers marche, la personne va pouvoir participer, par exemple, à des sorties collectives, alors qu'avant, elle ne pouvait pas y participer. Un après-midi pique-nique. Donc, c'était impossible avant. Grâce à l'atelier Marche, au bout de 3-4 mois, elle peut participer à une activité pique-nique. Dans ce cas-là, ça demande une mise à jour du projet personnalisé parce que si en janvier, on lui demandait Est-ce que vous voulez faire un pique-nique ? Elle dira non parce que, clairement, elle ne pouvait pas faire plus de 3 fois sans être assistée. Au bout de 3-4 mois, elle élargit son périmètre de marche. Elle peut se déplacer avec un petit peu d'aide. mais plus facilement. Donc là, si on lui repose la question, est-ce que vous souhaitez faire une activité pique-nique, elle répondra oui, plus facilement. C'est pour donner un seul exemple.
- Speaker #1
Voir même sortir seul, en ayant... Et là, on est sur un projet qui va être encore plus costaud.
- Speaker #0
C'est des exemples que j'ai vécu aussi. Des personnes qui, au départ, ne pouvaient pas sortir seules et que l'on a amené progressivement à sortir seules. Donc, cette mise à jour doit être constante. Et pour être constante, il faut des indicateurs. Il faut qu'il y ait du personnel encadrant. Donc, je pense au cadre de santé, psychologue notamment, et pourquoi pas le directeur aussi, qui surveille ces indicateurs pour dire, tiens, là... Il y a un changement notable chez Madame X, chez Monsieur Y. Il faut réviser le projet personnalisé.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Moi, j'ai impliqué aussi au maximum l'équipe en montrant que c'est du projet personnalisé qu'ils font tous les jours. Et pas le projet personnalisé, c'est une réunion chiante où on revient et puis on a l'impression de perdre du temps. Non, au contraire, le projet personnalisé, ça se fait au quotidien et c'est l'équipe terrain qui est acteur. Et par contre, il faut une équipe au-dessus, un encadrement qui… qui s'occupe de la validation, la supervision, la formalisation. J'ai une dernière question, parce que la notion projet personnalisé a aussi un aspect indispensable, qui est l'implication de l'équipe, l'implication de la personne, de l'usage.
- Speaker #0
De la personne.
- Speaker #1
Notamment en EHPAD, comment tu fais quand les gens ne veulent plus rien faire ?
- Speaker #0
Je vais rajouter une autre notion avant de répondre à cette question-là. Une autre notion que nous n'avons pas abordée, c'est la notion réglementaire. Il faut quand même rappeler que le projet personnalisé est une annexe du contrat de séjour. Donc, quoi qu'il arrive, il faut un projet personnalisé mis à jour. Lorsque la personne ne veut plus rien faire, eh bien, moi, j'ai connu une dame qui avait 90 ans et qui refusait. toutes les activités. Elle passait son temps devant la télévision. Elle me disait, moi, vous savez, toute ma vie, je me suis occupé de mes enfants, j'ai fait un tas de choses. Aujourd'hui, j'ai 90 ans et j'ai envie de rester dans ma chambre pour regarder la télévision. Eh bien, ça n'empêche pas de faire un projet personnalisé. C'est un projet personnalisé moins riche, moins attrayant que d'autres projets personnalisés. Mais c'est un projet qui, de toute façon, correspond aux envies, aux attentes de la personne. Donc pour moi, ça ne dispense pas de faire un projet personnalisé.
- Speaker #1
Non, bien sûr. Le sujet, ce serait plutôt, parce que là, ça va, puisque tu as quelqu'un qui exprime son souhait. Si tu as quelqu'un qui s'exprime pas.
- Speaker #0
Il est représenté. Il y a un mandataire judiciaire qui est représentant légal, qui est là. Il y a une personne de confiance. Donc de toute façon... quoi qu'il en soit, on arrive toujours à trouver des réponses je pense que ça serait sombrer dans la facilité de se dire la personne ne me répond pas et donc on ne fait pas de projet personnalisé, il y a toujours quelque chose il y a toujours la famille qui peut dire mon père aurait voulu ça s'il était en capacité d'exprimer on a les directives anticipées aussi donc À mon sens, ce cas de figure ne doit pas servir de prétexte à une passivité des équipes. C'est aux équipes d'aller rechercher l'information. Et dans ma vie, je n'ai jamais vu de personnes qui refusaient de participer. Alors, il y a des personnes qui ne sont pas en capacité d'exprimer. Donc, on va parler notamment des personnes qui ont une maladie de type Alzheimer à un stade avancé. Ces personnes-là, elles sont quand même des projets personnalisés. L'observation des équipes permet de savoir ce qu'elles aiment faire, ce qu'elles n'aiment pas faire. On connaît l'histoire de vie de la personne et on sait quelles sont les situations qui vont la satisfaire. On est parfois aussi dans d'autres cas de figure, de fin de vie. On est par exemple... sur des repas plaisir. Ça, c'est des pratiques qui se font régulièrement. Lorsque la personne est en fin de vie, on ne va plus chercher du tout l'équilibre alimentaire. On va chercher à lui donner ce qu'il fait plaisir. Donc, on va être vigilant au bien-être de la personne de toute façon.
- Speaker #1
Oui. Non, je vois l'idée. Après, moi, mon sentiment, c'est que l'équipe, quoi qu'il en arrive,... trouvera toujours quelque chose, c'est toujours ce qui peut être fait et fait quelque chose qui peut être valorisé. Je pense à quelqu'un, grabataire, au fond de son lit, qui ne bouge plus, qui ne communique pas. Il y a le non-verbal aussi, et l'équipe sait ce que la personne apprécie. Ça peut être juste d'être tranquille, mais ça va être des détails, des choses très spécifiques.
- Speaker #0
Sur ce sujet-là, on n'aura pas le temps d'en parler, mais j'ai vu des choses extraordinaires qui sont faites avec des activités esthoséliennes, avec de l'aromathérapie, avec des séances de relations touchées. des effleurages, il y a énormément de choses que j'ai vu faire pour ces personnes qui, a priori, ne s'exprimeraient pas. Et chaque fois, j'ai vu les équipes venir me témoigner de séances en me disant j'ai ressenti d'incroyables émotions au contact de la personne, je l'ai vu sourire, je l'ai vu se détendre, je l'ai vu… Il y a, comme tu le dis, toute cette notion de non-verbal. Passer de la musique, on avait fait ça aussi pour des personnes en fin de vie. On savait que c'est une personne qui aimait Mozart. On lui passait du Mozart quelques heures, pas toute la journée, mais en tout cas quelques heures dans la journée. Et on remarquait les effets bénéfiques sur la personne. Pour moi, il y a toujours quelque chose à faire. Jusqu'au dernier souffle de la personne, le projet personnalisé, on ne peut pas l'éviter. Il ne faut surtout pas l'oublier.
- Speaker #1
Bien sûr. Et moi, je dirais qu'il y a toujours quelque chose à faire, mais c'est surtout qu'on fait toujours quelque chose qui peut être valorisé à travers. Et puis, on peut faire encore, mais déjà, ne pas oublier qu'on peut valoriser, notamment pour la formalisation du projet personnalisé. Pour conclure, si on a besoin d'autres infos, Si on a besoin d'un accompagnement spécifique, comment on te contacte ?
- Speaker #0
Il faut aller voir mon site internet qui s'appelle Virtualité. Il y a un seul site internet qui a ce nom-là. Donc, Virtualité, conseils et accompagnement. Et on trouvera sur mon site internet l'ensemble des prestations que je propose.
- Speaker #1
Super. Merci pour toutes ces expériences. Et puis, à bientôt.
- Speaker #0
Merci également d'avoir accordé ce temps de parole. C'était très agréable et j'espère à bientôt aussi. Au revoir.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour trouver ma proposition de suivi. Bonne journée et à bientôt sur le podcast d'établissement Médicus.