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Le Podcast Des Établissements Médico-sociaux

# 131 - Julie REIG - Mais ou est donc passé Séraphin PH ?

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53min |03/11/2024|

331

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Description

Julie REIG est consultante en démarche qualité pour les ESSMS et spécialiste de Séraphin PH.


Dans cet épisode nous discutons des enjeux de la réforme de la tarification des ESSMS accompagnant des personnes en situation de handicap proposer par Séraphin PH.


SERAPHIN PH est l'acronyme de Services et établissements : réforme pour une adéquation des financements aux parcours des personnes handicapées. La réforme a été lancée en 2014 mais est toujours en phase de test.


L'idée initiale est de sortir des dotations globales annuelles pour les ESSMS et de fournir des moyens en fonction de l’activité réalisée. Pour cela il faut mesurer l'activité et les besoins. Ce n'était ni dans les habitudes ni réellement objectivable.


Une nomenclature des actes a été proposée pour permettre aux professionnels de chaque ESSMS de parler le même langage et d'utiliser les mêmes données.


Julie nous explique dans cet épisode comment utiliser la nomenclature, même si la tarification n'est pas encore effective, pour mieux répondre aux besoins des usagers par une meilleure évaluation et une meilleure analyse du besoin.


Cette réforme inquiète fortement les professionnels par rapport à la charge de travail administratif qui se ferait aux dépens de l'accompagnement des usagers. Par contre si le changement fonctionne, ce serait un outil très efficace la construction et le suivi des projets personnalisés, pour la gestion des parcours et pour l'analyse des besoins à l'échelle d'un territoire.


Les informations générées peuvent âtre un outil de management très intéressant.


Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Julie par Linkedin et télécharger le Kit Séraphin PH sur le site de la CNSA.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'écris ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode. Bonne... Aujourd'hui, je discute avec Julie Retsch, qui est consultante à Démarche qualité et aussi spécialiste de Séraphin PH. Ensemble, on va parler de Séraphin PH, de cette réforme qui date. Et on va discuter, voir où on en est, est-ce qu'il faut se préparer, comment on se prépare, mais d'abord, où on en est. Alors, avant d'aborder ce sujet-là, Julie, je te propose de te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour. J'ai à peu près 20 ans d'expérience en médico-social sur différents postes, qualité, développement, transformation de l'offre. Et ça fait maintenant une bonne année que j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner un peu plus de structures et essayer d'intervenir auprès du plus grand nombre sur

  • Speaker #0

    ces raffinités. Qu'est-ce qui t'a donné cette idée-là ? Pourquoi tu es passée à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis une chargée de mission dans l'âme, déjà. J'aime bien avoir une mission, c'est toujours ce qui m'a motivée, avec un objectif et arriver au bout de la mission. C'est vraiment ce qui m'a motivée. Et de temps en temps, il me manquait cet attrait en étant salariée dans les institutions, même si j'adorais être salariée aussi, il n'y a aucun doute.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi ? Se dire pas assez de mission ? ou pas assez de rythme ? Parce que je me dis, là, ce qui change, c'est le côté où, du coup, tu peux travailler sur beaucoup plus de missions en parallèle, en fait. Tu es moins liée aux contraintes d'une institution et tu peux enchaîner un peu plus. Est-ce que c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Enchaîner plusieurs missions auprès de plusieurs personnes, la diversité, les enjeux différents. Alors, des fois, c'est un peu fatigant parce que ça fait trop de chantier. Mais sinon, c'est très enrichissant et on ne s'ennuie pas. C'est vrai que l'institution, pour ça, des fois, elle est restreinte. On est toujours dans les mêmes schémas, avec les mêmes personnes. Là, on a la possibilité de se voir énormément de gens.

  • Speaker #0

    Puis parfois, la question aussi du calendrier, mais du rythme aussi de l'institution, de devoir avancer progressivement. Et quand tu es d'une nature un peu pressée, ça peut être un peu… Voilà, un peu frustrant, un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus d'être un tiers, c'est quelque chose qui est très valorisant parce que des fois, on a plus de poids en étant un tiers qu'en étant un peu dans l'institution. Alors qu'on dit les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est humain, mais ça c'est vraiment un truc de fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu donnes un message, mais oui. Ça, je ne l'explique pas trop, mais c'est vrai que c'est assez impressionnant. Ok, alors une question que je pose assez souvent, mais pas toujours. Mais là, j'ai envie de la poser. Qu'est-ce qui t'a amené à travailler dans le médico-social ? Comment tu es arrivée là ? Est-ce que c'est un hasard ou pas ?

  • Speaker #1

    À la base, c'était un hasard. Je n'ai pas fait un tir et après, j'ai trouvé ma vocation. A la base, j'ai un master en ressources humaines. Et mon premier stage, je l'ai fait dans une grosse association médico-sociale. Et c'est la même association qui a accepté de me prendre à la suite de mon master. Et c'est là où petit à petit, ils m'ont fait évoluer. Donc, j'ai travaillé sur plusieurs absorptions, et puis après sur plusieurs dossiers de développement, puis après sur la qualité. Et maintenant, j'ai envie de changer de secteur. Je n'ai pas envie de changer de secteur, c'est mon secteur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est...

  • Speaker #0

    La médico-sociale. Et donc, puisque tu t'es aussi penchée sur Serafin PH, est-ce que tu travaillais dans des assos du champ du handicap ou pas que ?

  • Speaker #1

    Non, pas que. Il y a aussi, j'ai fait la protection de l'enfance, tout ce qui est personnes âgées. et je me suis surtout mise à Serafin quand il a fallu réfléchir à la mise en place de plateformes, il y a ça à peu près 5 ans, parce que c'était l'échantillon à la mode. Donc pour partir d'un projet de plateforme, l'idée c'était d'intégrer l'entrée de jeu, les nomenclatures Séraphin.

  • Speaker #0

    Sur quel type de plateforme ?

  • Speaker #1

    C'était une plateforme pour les adultes handicapés. Alors l'idée, après finalement ça ne s'est pas fait pour d'autres raisons, mais l'idée c'était de partir sur des établissements pour adultes handicapés sur un territoire réduit. pour essayer d'expérimenter le fonctionnement avec un coordinateur de parcours, essayer de fluidifier les parcours sur un territoire donné pour des adultes handicapés. Vraiment l'objectif c'était de partir petit pour voir plus grand, parce que si on réfléchit d'entrée de jeu à une plateforme sur un territoire de la taille d'un département avec plusieurs associations, ça risque d'être compliqué. Donc l'idée c'était de partir le plus petit pour acculturer les équipes à cette transformation de l'offre, parce que là on est vraiment dans la transformation de l'offre en cours, tout en intégrant Serafin, parce que l'idée c'était d'essayer de prendre toutes les réformes en cours et de les intégrer dans ce projet-là.

  • Speaker #0

    Ok, ça marche. Alors pour parler de Serafin, parce que moi je trouve que c'est un sujet intéressant. qui m'intéresse beaucoup parce que j'ai l'impression qu'on en parle depuis toujours, pas très longtemps, ça fait une bonne dizaine d'années quand même.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est la fin 2015. C'est le rapport Vaché-Janet de 2012-2013 qui a été à l'origine de cette réforme. Vraiment, on en parle depuis 2015. Avec des pics, parce que c'est la fin, on n'en parle pas toujours. Il y a toujours des pics et puis ça s'arrête. Là, on est sur une phase d'arrêt. mais en espérant qu'ils en reparlent bientôt. Même si pour la réforme Séraphin, déjà la réforme est associée au financement, mais Séraphin, il y a aussi la question des nomenclatures qui est intégrée dedans. Et je pense que les nomenclatures sont à prendre à part entière, sorties de la réforme du financement, pour lesquelles on n'a pas forcément encore de visibilité, vu qu'on n'a pas de modèle tarifaire qui a été posé. Il y a des pistes, mais comme je ne suis pas dans les groupes de travail, je ne m'aventurerai pas sur le modèle tarifaire qui va sortir. Mais dans tous les cas, la nomenclature, c'est un super outil qui peut être utilisé dès à présent et que je conseille d'utiliser le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la nomenclature et comment on l'utilise, pour ceux qui n'étaient pas là en 2012, 2013, 2015. Pour refaire un point rapide sur Serapint, si je me trompe, c'est d'abord une réforme de financement pour les établissements du champ personnes handicapées, où l'idée c'est d'aller vers une forme de tarification à l'acte, un mix entre un peu de T2A comme à l'hôpital, ou en tout cas pour essayer de moduler les dotations en fonction de l'activité. C'est plus fonctionner sur des prix de journée au sens large, un budget global à l'année, c'est... comment, en fonction de l'activité de l'établissement précise, on va pouvoir ajuster le budget ?

  • Speaker #1

    Alors oui et non. Parce que comparer la réforme du Serafin à la T2A, c'est ce qu'il ne faut absolument pas faire. D'accord. Parce que du coup, c'est un peu plus complexe que la T2A dans le sanitaire. Et comme la T2A, en plus, n'a pas forcément été bien vécue à l'époque, J'intervenais dans des établissements sanitaires à l'époque quand la T2 a été mise en place. Ça n'a pas forcément laissé la meilleure image. Serafin, c'est aller un peu plus. C'est-à-dire, c'est doter la personne dans l'idéal. C'est on évalue les besoins de la personne et on lui donne les moyens pour aller chercher les prestations correspondantes. Et après, l'idée, il y aura sûrement des tarifications mixtes parce qu'il y a quand même des filles. Après, je n'ai pas forcément de prévision, de vision sur le modèle tarifaire qui sera en place, mais réellement financer les établissements en fonction de l'activité, ce n'est pas forcément ce qui sera retenu. Il y aura peut-être un mix entre un prix de journée qui ne sera pas un prix de journée qui sera attribué aux établissements pour pouvoir continuer à fonctionner et ensuite un financement en lien avec les prestations assurées aux personnes accompagnées. Pour l'instant, on n'en est pas. Le modèle tarifaire est encore en cours de réflexion, selon le dernier communiqué de presse qui date de février 2023. à ma connaissance parce que je n'ai pas vu d'autres. Alors peut-être que je dis des bêtises, si je dis des bêtises, je m'en excuse. Le modèle tarifaire est encore en cours d'élaboration et il était prévu de déployer celui-ci à partir de 2025 dans les établissements pour enfants. D'accord. Sachant que tous les établissements du secteur handicap ne sont pas forcément concernés par Serafin. Seules les structures pour lesquelles l'admission nécessite une orientation de la CDAPH seront concernées. Donc par exemple les CAMS et les SMVP ne seront pas concernés.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que du coup on est sur quelque chose qui ressemble plus par exemple au modèle de l'EHPAD avec le GIR et le PATOS ou du coup on va plus regarder un profil de besoin et adapter un financement en fonction ? Ou même pas c'est encore autre chose ?

  • Speaker #1

    Non, ce sera encore autre chose. J'aime pas dire ce nom parce que je suis pas sûre que c'est celui qu'ils vont retenir. C'est pas moi qui fait les lois et qui utilise le vocabulaire, mais j'aime pas ce vocabulaire de droit de tirage. C'est-à-dire que chaque personne, en fonction de l'évaluation de ses besoins, aura un montant correspondant. C'est la personne qui aura normalement l'enveloppe à louer pour financer les prestations dont il a besoin. Voilà. Ce serait un droit de tirage. Alors, je n'aime pas forcément ce vocabulaire. Je ne vois pas forcément comment ça fonctionnerait. Mais après, ça ne fonctionnera pas non plus comme le pathos, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être sur la validation. En tout cas, ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on voit à quel point, ça va faire dix ans quand même, mais c'est ultra flou, on ne sait pas. On en parle, on n'en parle plus. Et en tout cas, moi, ce que j'ai compris, c'est que cette notion... C'est vraiment une logique de réforme de financement pour pouvoir moduler et adapter un peu plus les ressources aux établissements en fonction de ce qu'ils peuvent proposer, ce qu'ils peuvent faire et aussi des profils qu'ils peuvent accueillir. Ce qui, je trouve, peut avoir un peu de sens dans la mesure où, surtout dans le champ du handicap, c'est des profils toujours très différents et une dotation globale, une enveloppe fixe annuelle, il n'y a pas de chance qu'elle corresponde vraiment. aux besoins de tout le monde.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir quelque chose, c'est pas précis du tout. Alors après, on peut se dire que si c'est à la louche et puis après l'établissement, au moins, il a de la latitude et il va pouvoir adapter en portion de chacun. Si l'enveloppe, elle est suffisamment dimensionnée, assez grande pour être sûre qu'il y a ce qu'il faut pour tout le monde, ça marche bien. La problématique, c'est si on a une enveloppe insuffisante qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Et dans ce cas-là... L'idée d'une nomenclature et d'une tarification un peu plus à l'acte, ça permet peut-être d'ajuster un peu plus ou d'opposer les besoins réels à la dotation.

  • Speaker #1

    Oui, après, il faut faire attention parce qu'on n'est quand même pas dans le sanitaire avec soit des séjours qui sont plutôt courts, soit des actes bien précis. Là, on est plus dans les personnes handicapées avec des personnes qui sont accompagnées sur le long terme. On n'est pas sur des actes, on est sur un accompagnement. Donc, effectivement, l'accompagnement est composé de plusieurs prestations, mais il faut faire quand même attention de ne pas retomber dans cette notion d'une prestation égale à un acte. D'après tout ce que j'ai lu, on ne va pas aller là-dedans. Ce sera un mix des deux. Je pense que ça peut être quelque chose de positif. Après, voilà, il faut le tester. La méthode n'est pas mauvaise de le tester sur un périmètre réduit, c'est-à-dire des établissements. du secteur enfance qui relève d'un seul financeur en règle générale, d'une autorité qui est l'ARS. Donc derrière, ça permettra de tester, de faire des ajustements avant d'envisager de déployer sur d'autres structures. Après, la méthodologie de passer par palier est aussi intéressante. Après, je n'ai pas forcément trop de visibilité, j'ai regardé. Je n'ai pas forcément d'avis parce que... Parce que souvent, quand j'accompagne des équipes, on me demande mon avis. Je n'en ai pas.

  • Speaker #0

    Moi, c'est clair.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas expérimenté. Même là, les modèles, le financement en prix de journée, il a ses limites aussi. Là, ce matin, j'intervenais sur un établissement pour enfants avec des cas très, très lourds. Certains qui nécessiteraient du de professionnel pour... pour un enfant, ils n'ont pas les moyens en face. Donc, on demande des CNR, on demande des choses, on demande des financements, mais c'est toujours ponctuel, ce n'est pas dans la durée. Donc, ça peut être aussi positif de notre côté. Après, voilà, il faut l'expérimenter. Tant que je n'ai pas expérimenté, et tant que le modèle n'est pas sorti, Dans tous les cas, parce qu'en fait, Serafin est très critiqué. Donc, je fais toujours attention de ne pas rajouter de la critique à quelque chose. On ne maîtrise pas le modèle de tarification. Donc, effectivement, ça va faire dix ans qu'on en parle, dix ans que Serafin est souvent très mal perçu par les équipes. Moi, comme je dis, je ne sais pas ce qui va sortir. S'il faut, ce sera génial, le modèle tarifaire. Bon, après, en général, dès qu'on parle d'argent… Il y a toujours des couacs, mais quel que soit le sujet.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de précipation, surtout si on a le sentiment qu'on va être un peu plus contrôlé et qu'on risque de perdre, on a le sentiment de perdre un peu en fait. Je pense que c'est pour ça aussi que c'est comme ça que ça a été perçu et qu'il y a eu une très mauvaise image et même peut-être une absence de volonté ou une mauvaise volonté pour le mettre en place. Peut-être que je m'avance, mais c'est mon sentiment de ne pas faire en sorte que ça puisse être même testé rapidement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Après, je pense que derrière, la modélisation de la clarification était quelque chose qui prenait énormément de temps. Donc, c'est vrai que c'était compliqué. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'était compliqué de sortir une clarification dans les deux ans à venir. Après, il y a eu une volonté aussi de concertation des différents acteurs, qui est louable. Donc là, je sais que les réseaux de tous les DITEP travaillent beaucoup sur le sujet. Donc oui, après, c'était normal d'avoir ce temps de travail, de concertation. Alors peut-être qu'ils auraient dû moins communiquer. Peut-être que c'est plus dans la communication. Il aurait fallu peut-être travailler. de manière moins communiquée et quand les travaux étaient un peu plus avancés, le présenter. Mais après, le projet est louable. On est quand même dans la continuité de la loi du 2 janvier 2002, qui a recentré la personne accompagnée au cœur du dispositif.

  • Speaker #0

    Non, c'est logique. Après, par contre, moi, je trouve que ça a du bon, parce que ça permet d'être plus précis et d'aller plus sur les réponses aux besoins. Pardon. Par contre… il y a un gros gros risque de complexification administrative. Parce que s'il faut faire encore 1000 tableaux Excel pour tout coter, et qu'on demande aux blancs de remplir des tableaux et de refaire, c'est un peu le côté pervers de la T2A, où derrière il faut coter, coter, coter, et le médecin finalement il n'est plus auprès de son patient, il ne fait plus de médecine, il fait de la cotation et de l'administratif. Je caricature, mais c'est sûr que ça c'est un gros risque.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Par contre, la charge administrative qui sera liée à Serafin, on verra ce qui va sortir, le modèle tarifaire, on en revient. Mais pareil, si l'enveloppe de base attribuée à tous les établissements pour fonctionner permet de fonctionner correctement, parce qu'il y a aussi cette question, si on est sur un modèle mixte, c'est-à-dire une dotation attribuée aux établissements, puis après un financement en fonction des prestations proposées aux personnes accompagnées, Si la dotation de base est suffisamment correcte, déjà ça permettra d'être sécurisé sur une grosse partie du fonctionnement. Après oui, effectivement, quel tableau faudra compléter, à qui on s'adressera, sous quel délai on sera financé.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'incertitudes qui peuvent amener une inquiétude et une petite crispation. Mais bon,

  • Speaker #1

    on reprend un peu. Mais je pense que ça va. Franchement, moi, je suis plutôt optimiste. S'ils mettent tant de temps, c'est qu'ils vont faire quelque chose de bien. Allez, soyez optimiste.

  • Speaker #0

    Il faut être optimiste. En attendant, même si on a un peu, en tout cas, nous, on n'en a pas de visibilité sur qu'est-ce qui va se passer, on ne peut rien dire là-dessus. Par contre, la nomenclature existe. Et toi, tu accompagnes les établissements, tu les guides sur, en gros, comment l'utiliser. Et pour toi, elle peut être déjà très utile.

  • Speaker #1

    Pour moi, utiliser les nomenclatures des besoins et des prestations, c'est la base. Parce que quoi qu'il arrive vis-à-vis de la réforme de la tarification, c'est le premier sujet, mais pour l'instant il n'est pas sorti, on ne sait pas de quoi on parle, les nomenclatures c'est un vocabulaire partagé pour tout le secteur. Ça permet de parler le même langage, ça permet de consolider des données, ça permet d'avoir une vision. sur les prestations qui sont réalisées, sur les besoins qui existent sur un territoire ou sur un établissement. Pour moi, c'est déjà… En fait, on peut parler le même langage entre structures. Pour accompagner depuis 20 ans les établissements, dans le secteur du handicap, pas que, mais particulièrement, les professionnels sont très doués pour trouver des noms, des ateliers. En fonction de l'établissement, on peut parler de la même chose, mais on n'utilise pas du tout le même vocabulaire. Alors, je n'ai pas forcément d'exemple en tête, mais j'ai notamment des ateliers pâtisserie, avec des noms à rallonge. expression par le goût, expression par...

  • Speaker #0

    On a fait un gâteau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu fais des cuisines avec un peu de thérapeutique, je vois bien le genre.

  • Speaker #1

    Alors après, c'est très bien, parce que ça prouve que les professionnels ont investi cet atelier, ils ont mis du sens. Mais en fait, pour proposer le même atelier, on ne parle pas du tout le même vocabulaire. Donc des fois, c'était compliqué de consolider les données, de savoir, enfin, non, mais nous, on ne propose pas ça. Mais nous, en fait... qui proposaient la même chose. Moi, qui tournais sur beaucoup de structures, c'était compliqué des fois de les faire travailler ensemble parce qu'ils parlaient de la même chose, mais sans utiliser le même vocabulaire. Séraphin a cette chance-là. Pour moi, c'est une opportunité. On peut commencer à harmoniser le vocabulaire utilisé. Ça permet aussi pour les autorités d'être plus au clair sur les besoins des personnes qu'on accompagne. Donc, peut-être aussi, parce que c'est quand même ça aussi, améliorer l'identification des besoins pour adapter l'offre aux besoins des personnes accompagnées. Ça reste quand même aussi l'un des piliers fondateurs de cette réforme.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas l'oublier, parce que ça, ça reste au-delà du financement qui était à revoir. C'était ce que disait le rapport initial de 2013. Il considérait que le modèle tarifaire était à revoir dans sa globalité, mais également qu'il fallait… revoir l'offre, comment s'organiser l'offre de services sur le territoire et donc partir vraiment des besoins des personnes accompagnées pour adapter l'offre. Et les nomenclatures des besoins de Seraphim permettent justement d'identifier les besoins.

  • Speaker #0

    D'accord, on peut identifier les besoins sur un établissement, sur un territoire et peut-être faire évoluer l'offre. Peut-être pas en termes d'établissement. Mais en termes d'évolution peut-être d'un service ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors après, par contre, il faut que tout le monde commence à utiliser les nomenclatures pour que ça puisse être consolidé sur un territoire. C'est ce qu'ils cherchent à faire à peu près avec les rapports ANAP. Les rapports ANAP qui sont demandés chaque année, ils ont déjà intégré les nomenclatures Serafin. Alors après... pour accompagner certains établissements, ils le complètent, mais quand ils n'ont déjà pas mis en place l'utilisation des nomenclatures sur leur structure, la manière dont ils complètent le rapport à NAPE n'est pas forcément, je pense, des fois la plus correcte. Parce qu'on demande de compléter des données avant qu'il les ait utilisées.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu rempli avec un petit peu de feeling.

  • Speaker #1

    Pas forcément au chimique. Si, si, si, c'est toujours rempli. Parce qu'en général, les professionnels veulent bien faire. J'ai toujours vu une bonne intention derrière. Mais les professionnels se retrouvent plus en difficulté à savoir ce qu'on met derrière. Parce que les nomenclatures sont assez explicites. Mais de temps en temps, en fonction... De la catégorie professionnelle d'origine, on ne met pas forcément les mêmes choses derrière un besoin ou une prestation.

  • Speaker #0

    Ok. Tu penses que c'est dû à quoi ? Que c'est dû au métier peut-être, à la vision du métier ou au fait de dire moi, je n'ose pas mettre ça parce que je ne sais pas

  • Speaker #1

    C'est dû au métier. Alors, je vais prendre une prestation parce que c'est celle où… Alors, c'est surtout les professionnels éducatifs. qui n'arrive pas à comprendre, c'est la prestation 2.2.1.1, on va la reprendre, accompagnement pour les actes de la vie quotidienne. Donc, pour les personnels soignants, c'est très simple, c'est-à-dire c'est tout ce qui est lié au cours, l'accompagnement pour la toilette. Par contre, pour le personnel éducatif, la vie quotidienne, ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ce serait quoi ? Ce serait aller faire ses cours ?

  • Speaker #1

    Eh oui ! Alors que ça, c'est accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça se défend ! Je veux dire, ça marche aussi, tu vois, accompagnement à la vie quotidienne, je prends le bus pour aller à l'école ou machin.

  • Speaker #1

    Non, non. Alors, pour les personnels du soin, donc AES, IDE, c'est logique. Ça leur parle, ça c'est clair, c'est net. Dès qu'on est sur des personnels qui arrivent plus au secteur éducatif, ça ne passe pas du tout. Enfin, si ça passe, quand on leur explique. Après, c'est accompagnement pour accomplir les activités domestiques. Elle existe aussi, cette prestation. Mais ils confondent, enfin voilà, la séparation entre vie quotidienne et activité domestique n'est pas forcément, ne va pas de soi. pour certaines catégories professionnelles. Une fois qu'on leur a dit, c'est tout simple. Il suffit juste qu'ils soient accompagnés.

  • Speaker #0

    Il faut clarifier. En gros, il faut clarifier. Est-ce qu'il y a… Moi, je ne la connais pas du tout, la nomenclature. Il y a combien de… En gros, combien de quotations, combien d'actes possibles ?

  • Speaker #1

    Je ne les ai pas en tête. Il n'y en a pas tant que ça. Franchement, il faut être…

  • Speaker #0

    C'est plus des catégories. C'est bien large.

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez large. On a les besoins. avec les besoins en soins, en matière d'autonomie, pour la participation sociale, de mémoire, si je ne dis pas de bêtise, et après les prestations, on retrouve à peu près les mêmes champs des prestations, à laquelle on rajoute… Alors, voilà, il y a les besoins, les prestations directes et les prestations indirectes. En fait, il y a trois grands blocs. Les besoins, on parle vraiment des besoins de la personne, et les prestations… Pour ceux qui ont fait un peu de qualité, ça ressemble à la cartographie des processus sur une structure, avec derrière le bloc accompagnement, qui sont les prestations directes, qui permettent de couvrir tout l'accompagnement. Et après, les prestations indirectes, c'est la fonction gérée, managée, et tout ce qui est fonction logistique. Les gens qui ont l'habitude de travailler la qualité, Les prestations, c'est la cartographie des processus.

  • Speaker #0

    C'est le cœur de métier. Puis après, comme les processus support, tu vas avoir des prestations indirectes qui viennent en complément. Tu aurais un exemple ? Les prestations indirectes, qu'est-ce qu'on peut avoir ?

  • Speaker #1

    La prestation indirecte, ça peut être le transport.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, qui n'est pas forcément fait directement par l'établissement, sauf peut-être comme c'est l'établissement qui gère. Mais tout de même,

  • Speaker #1

    justement, ça marche. En fait, la prestation directe, c'est ce qui est fait pour la personne avec la personne. La prestation indirecte, il n'y a pas forcément… En plus, j'ai pris ça là exprès parce que c'est souvent là où les professionnels tombent, pas dans le panneau parce que ce n'est pas un panneau, mais le transport en établissement médico-sociaux est toujours un gros sujet qu'il y a sur le transport. Or, il y a… La CNSA est très claire là-dessus. Il n'y a pas un besoin d'être transporté. Ce n'est pas un besoin à part entière, individuel. Donc, en fait, c'est une prestation indirecte pour assurer ensuite un acte direct. Sauf si, dans le trajet, le professionnel réalise un acte direct. Parce que moi, ça m'est arrivé que certains professionnels disent Mais en fait, c'est moi qui réalise le trajet, un éducateur par exemple, parce que... que pendant le temps de trajet, le jeune ne me parle plus que dans un entretien en face à face. Le temps de trajet, le fait d'être côte à côte, le travail du co-éducatif est beaucoup plus simple. Alors, pas pour tous, on ne peut pas tout généraliser. Et donc, à ce moment-là, il côte en prestation directe en étant dans un accompagnement.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Et est-ce que si on est sur un transport où on doit... par exemple, où il peut y avoir un côté éducatif, si l'idée c'est d'apprendre à la personne ou de la rassurer, qu'elle a une confiance en elle pour après faire le trajet elle-même ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une autre prestation. C'est-à-dire que là, pour prendre, c'est une prestation en matière d'autonomie. Donc, ce serait une prestation. Moi, je vais perso. Alors après, voilà, comme je dis, on est encore… Quand j'accompagne les établissements là-dessus, moi, j'ai mon avis. mais j'ai un peu travaillé Seraphine, mais des fois, mon interprétation de là où il faut le mettre n'est pas forcément celle des établissements. Donc, je les invite aussi à s'adapter. Mais pour moi, ce serait un accompagnement pour prendre des décisions adaptées pour la sécurité. C'est-à-dire gérer son stress, tout ça, c'est cette prestation-là. C'est-à-dire, il y a un accompagnement qui est proposé par un professionnel pour apprendre la personne à se déplacer, à gérer son stress. Après, il y a... Enfin voilà, on peut le rattacher à plusieurs prêtes. Moi, je le mettrais là-dedans.

  • Speaker #0

    Après, il y a une petite phase, du coup, c'est normal, en matière de cotation, d'interprétation.

  • Speaker #1

    Pas trop non plus.

  • Speaker #0

    Non, mais un petit peu, parfois. Entre deux critères, deux catégories. Est-ce que pour la partie plutôt soins médicaux, par exemple, comment on va coter, valoriser ? Je ne sais pas, des gens... Peut-être en masse ou en femme, où il y a besoin vraiment de prestations, de soins infirmiers. Est-ce que ça se cote en soins ou en besoins ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les deux sont séparés. C'est-à-dire que, ça fait traiter les deux à côté. Le besoin, il s'exprime en besoin. Alors au niveau de tout ce qui est médical, les besoins sont beaucoup plus déclinés. Il y a toute une liste. Alors, je ne les ai plus forcément en tête. Je les ai derrière, mais elle est assez longue. Et ensuite, au niveau des prestations, il y a des prestations de soins médicaux, de soins infirmiers, de soins des psychologues et les soins des pharmaciens et préparateurs en pharmacie et des auxiliaires médicaux et paramédicaux. Donc, en fonction des besoins, on propose des prestations en face. Et en fait, on va surtout... L'évaluation des besoins de la personne est un peu à part, ce qui va permettre d'identifier tout ce que la personne aurait besoin et également ce qu'elle aimerait, parce que l'idée aussi c'est de prendre en compte ses aspirations, la capacité s'exprimer évidemment. Les prestations, c'est tout ce qui est réalisé par les professionnels en face pour répondre à ses besoins, soit en direct, soit en indirect, par rapport à l'établissement quand c'est quelque chose... L'entretien du linge en masse, par exemple, c'est une prestation directe. Ça fait part, voilà, parce que c'est quelque chose, c'est un coût aussi. Donc, il faut l'identifier, le temps passé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est un élément, un aspect important de l'accompagnement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, moi, plus j'accompagne les structures, au début, la base de la réforme Seraphim, ça reste mieux identifier les besoins des personnes. Et au début, comme tout le monde, j'étais vraiment partie auprès des équipes à essayer d'expliquer les besoins, qu'est-ce que c'est, en sachant qu'en plus pour ça, les nomenclatures sont très très claires. Ce n'est pas si simple que ça les besoins. Ça nécessite une analyse un peu plus poussée. Je me suis pris les fascicules pour ne pas dire de bêtises. J'ai mon petit fascicule à côté parce qu'après, des fois, j'ai peur de… Donc, je vais vous dire exactement la définition de la notion de besoin au sens de la nomenclature. C'est un écart entre la réalisation effective, donc la performance, par une personne d'une activité ou d'un domaine d'activité et son objectif personnel de réalisation.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai compris.

  • Speaker #1

    Voilà, en tenant compte d'obstacles et de facilitateurs. Et c'est vrai que quand on aborde ça d'entrée de jeu avec les professionnels, on a beau mettre des exemples, en fait, souvent je patinais au début, mais vraiment, quand je dis je patinais, en face, ils hésitaient, je ne comprends pas, je ne comprends pas, et ils confondaient besoins et prestations. Alors ces derniers temps, enfin ces derniers temps, depuis quelques années, j'ai changé d'approche. Je suis d'abord partie des prestations. Pourquoi ? Parce qu'en fait les prestations, déjà j'essayais de comprendre pourquoi les besoins ne parlaient pas à tout le monde. Alors j'ai une théorie là-dessus, ça n'engage que moi, je tiens à préciser, donc ce n'est que ma théorie. C'est que déjà dans un établissement, tous les professionnels ne sont pas habitués à faire une évaluation des besoins. C'est-à-dire que c'est souvent attribué à un coordinateur, à un éducateur en charge référent projet. mais les AMP, les moniteurs éducateurs, ils ne sont pas familiarisés avec cette notion d'évaluation, ce n'est pas quelque chose qui leur parle.

  • Speaker #0

    J'irais peut-être un tout petit peu plus loin, est-ce que dans les établissements, je m'inclus, mais on n'a pas aussi cette tendance, même s'il faut individualiser, on le sait, à avoir une petite approche de on fait comme ça Et puis on se pose pas trop la question, on met un peu les gens dans une case et on se dit bon ok c'est tel profil. D'habitude, on fait comme ça, donc on fait comme ça.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça a évolué ces dernières années. C'est peut-être vrai.

  • Speaker #0

    Caricature, bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    caricature. Je trouve quand même qu'il y a une évolution sur la prise en compte des souhaits de la personne, de ses attentes.

  • Speaker #0

    Ça, oui. Mais finalement, est-ce que les gens, ils ne sont pas aussi dans une forme de... stéréotype un peu, tu vois. Puisque on fait tout le temps comme ça, bon, en fait, c'est normal et on s'habitue et on cherche moins, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Alors après aussi, ils ont tendance à identifier le besoin en fonction des prestations qu'ils proposent. C'est-à-dire que tant que je n'avais pas travaillé... Tant que je n'avais pas travaillé les prestations avec les équipes, je commençais par les besoins. En fait, ils rattachaient un besoin, je le voyais, à une prestation qu'ils proposaient. C'est-à-dire qu'ils n'arrivaient pas à faire le pas de côté, que la personne avait peut-être un besoin auquel eux ne répondaient pas. Et donc, à un moment donné, quand j'ai vu que je patinais, j'ai changé un peu, j'ai essayé une autre méthodologie, et je suis partie des prestations. Et alors là, les prestations, ça parle à tout le monde. Donc, souvent, j'essaye de leur faire... Je me suis créé un petit livret que je diffuse et je rattache, on fait un travail où on prend toutes leurs activités et on les rattache aux prestations Séraphin. Et ça, c'est beaucoup plus simple pour eux parce que comme ça, ils maîtrisent mieux déjà le vocabulaire Séraphin. C'est-à-dire, ils maîtrisent mieux, ça leur permet déjà d'avoir cette approche, une nomenclature. Ils se rendent compte qu'en fait, ce n'est pas si compliqué que ça. À côté de ça, c'est un travail qui peut leur permettre déjà... de commencer à faire un comptage de l'activité, même si je n'aime pas ça, parce que pour ceux qui ont un logiciel avec un calendrier, ça leur permet de mettre les calendriers et de rattacher aux prestations Serafin. Donc, à la fin de l'année, de sortir le nombre de prestations réalisées par type de prestation. Comme je dis, ça, ça parle à tout le monde, parce que tout le monde réalise des prestations. Et une fois qu'on a réussi à travailler sur les prestations, du coup, c'est plus simple d'aborder les besoins. Et en même temps, ils arrivent à faire à ce moment-là le pas de côté entre le besoin de la personne et les prestations qu'ils ont pas. Parce qu'ils sont au clair, du coup, sur les prestations qu'ils proposent.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, est-ce que c'est pas rassurant aussi de commencer par valoriser tout ce qui est fait ? Tu as de se dire, c'est raffin, ça fait flipper, et si on n'est pas bon sur la cotation, est-ce qu'on va perdre des sous et tout ça ? Et finalement, si t'arrives en disant, bon, en fait, qu'est-ce que vous faites ? Et on va coter et de voir que... Bon, en fait, c'est rassurant, on fait plein de choses. Et de pouvoir, du coup, après, ouvrir la porte en disant, vous voyez, il y a encore tel et tel acte, est-ce que vous le proposez ? Est-ce qu'il y a des personnes qui pourraient être concernées, avoir besoin ? Toujours ouvrir un petit peu.

  • Speaker #1

    Après, oui, après, ça les rassure. J'avoue que de partir des prestations, partout où je suis partie, j'ai commencé par les prestations, les équipes ont été rassurées parce qu'ils se sont rendu compte que c'est raffin, ce n'était pas compliqué. Après, c'est vrai que dès qu'on parle des besoins, dernièrement, les besoins, je les ai plus abordés avec les coordinateurs de parcours, avec cette nouvelle fonction qui est en train d'émerger, parce que c'est souvent eux qui font la grosse évaluation à l'admission. Comme on est sur quelque chose qui est beaucoup plus complexe, c'est plus certaines catégories qui vont être concernées par l'évaluation des besoins. Déjà à l'époque tout le monde ne faisait pas une évaluation si on prend le projet personnalisé. Tous les professionnels de l'établissement ne faisaient pas les évaluations pour élaborer les projets personnalisés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que par rapport au projet personnalisé, si tu as bien identifié le besoin, le projet personnalisé sort un peu tout seul. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Mais il faut quand même rassurer tout le monde sur les prestations qu'ils proposent. Parce que par contre c'est tous les acteurs. qui saisissent les prestations. Sinon,

  • Speaker #0

    ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Sinon, ça ne marche pas. Et indirectement, après, quand les professionnels sont formés en prestation, même s'ils ne travaillent pas forcément sur l'évaluation des besoins, qu'il n'y a que du coup une petite catégorie professionnelle qui travaille dessus, quand on leur dit oui, mais il y a tel besoin, donc il faut faire telle prestation ça leur parle. Il y a quelque chose…

  • Speaker #0

    C'est cohérent et puis ça parle du métier, du terrain ? Ça m'amène à une question. Je l'avais prévu parce que tu as dit que ça permet d'utiliser les mêmes données. Maintenant, comment on fait ? pour faire remonter les données, pour partager les mêmes infos ? Est-ce qu'il y a des outils ? Est-ce que dans la réforme, dans la mise en place de Serafin, il y a un outil, un tableau Excel ? Mais comment on fait pour centraliser les infos ? Toi, qu'est-ce que tu proposes là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est le logiciel de gestion du dossier de l'usager. C'est aussi ce qu'ils préconisent. C'est le phénomène dans la... Dans le dernier communiqué de presse, dans tous les cas dans un des documents en lien avec Séraphin, le fait de monter sur l'usage de numérique était associé à la mise en place de cette réforme. Parce que si le logiciel de gestion du dossier d'usager est bien complété, si les modules calendriers sont bien complétés, l'extraction des données se fait immédiatement. Après, pareil, l'évaluation des besoins, ça permettrait dans chaque rapport d'activité de remonter les besoins des personnes accueillies et de dire qu'actuellement, il y a tel et tel besoin pour lequel l'établissement n'a pas de prestations, n'a pas réussi à trouver des prestations. Parce que l'idée aussi, c'est si on n'a pas les prestations à l'interne, c'est aussi d'aller chercher un externe. Parce que jusqu'à présent, la plus grande case qui existe… Alors voilà, moi, les professionnels me disent souvent, Julie, c'est raffin, je ne suis pas d'accord, c'est mettre les gens dans des cases. Donc oui, vu comme ça, on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais pour moi, la plus grande case, ça reste quand même l'établissement. Combien de fois il y a des personnes qui sont accueillies dans des établissements qui ne correspondent pas forcément à leurs besoins ? Parce que du coup, leur famille, des fois, elles n'ont trouvé que cette place-là.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a que ça, parce que c'est plus proche, parce que le besoin a évolué aussi.

  • Speaker #1

    Donc, il faut essayer de voir le positif dans tout ça, c'est affiner les besoins de la personne, apprendre à les chercher en dehors de la structure, moduler les prestations et être complémentaires les uns avec les autres.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais pas vu comme ça, mais au-delà d'un financement peut-être plus juste, Je trouve qu'en fait, c'est l'outil pour faire énormément progresser les projets personnalisés. Parce que du coup, on est sur une base et sur un socle commun, sur, comme tu l'as dit, un même langage, des données, des infos, enfin ouais, identiques, et où du coup, on a cette analyse puri-professionnelle du besoin avec la personne, et on travaille ensemble pour y répondre.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est essayer à... c'est s'accompagner à la transformation de l'offre. C'est quelque chose de beaucoup plus modulable où on peut aller chercher les prestations correspondantes aux besoins. Pour moi, je pense qu'il y aura certains aspects, tout ne sera pas beau. Il y aura toujours des aspects qu'on peut critiquer. déjà sur les nomenclatures, moi je suis fan des nomenclatures, je le dis. On peut l'utiliser partout. Moi, je l'utilise aussi dans les projets d'établissement. Je l'utilise quand on fait des projets d'atelier. Je rattache à la prestation Séraphin réalisée, aux attendus, à quels besoins ça peut répondre. C'est-à-dire, petit à petit, l'idée, c'est d'amener les gens, à travers leur pratique quotidienne, à intégrer ces nomenclatures. Et plus c'est fait en amont, Plus le jour où la réforme arrive, plus les professionnels le vivront bien. Parce qu'en fait, ça ne va pas leur changer fondamentalement grand-chose. Effectivement, je pense que ceux qui vont être le plus chamboulés, c'est les directions, les secrétariats, à devoir compléter des tableaux complémentaires par rapport à un système de cotation. Mais ce ne sera pas forcément les professionnels de terrain. Après, je peux me tromper, mais je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, parce qu'ils travaillent. Mais je pense qu'en fait, finalement, tout le monde travaille déjà un peu là-dessus. Juste, on replonge l'outil, mais si on est déjà dans la dynamique et dans cet esprit de travailler le besoin et d'associer, voilà, juste on a un outil qui est plus performant parce qu'il est partagé. Ça, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et effectivement, l'évaluation des besoins des personnes accompagnées sur un territoire, si elle est bien faite, c'est pour ça. Comme je dis, la notion de besoin est assez complexe. L'idée, c'est vraiment aussi d'avoir des professionnels qui maîtrisent bien cette notion et qui réalisent des évaluations de besoins poussées. Cette évaluation de besoins sur un territoire, ça permettra aussi vraiment, et si à côté on a la cartographie des prestations, ça permettra de voir quels sont les manquements et donc du coup de faire évoluer l'offre. Pas forcément en créant des places, mais peut-être en formant plus de professionnels, un type d'accompagnement, en créant des outils, en développant des salles noselaines un peu partout, enfin je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et en réorientant un peu l'offre en fait, même sans créer plus, c'est réadapter, orienter, c'est au moins ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'actuellement ça se fait, mais sans forcément de données objectives. Oui. Alors je ne dis pas que les directeurs souvent quand ils font une demande, ils ont expérimenté sur le terrain qu'il y a ce besoin. Mais il n'y a pas forcément de données.

  • Speaker #0

    C'est plus une intuition basée sur ce qui est vécu, donc qui souvent est cohérente, mais qui est difficilement chiffrable pour avoir quelque chose de très précis.

  • Speaker #1

    C'est ça, et s'il faut à côté, sur l'établissement qui est situé à 30 km, la prestation est réalisable et sous-exploitée. Donc, est-ce que ça vaut le coup d'envisager cette prestation sur l'établissement ? pour une personne accompagnée ou à ce moment-là, peut-être faire un partenariat avec l'autre établissement. Enfin, je ne sais pas, l'idée aussi, c'est d'identifier, d'être plus au clair.

  • Speaker #0

    Et on passe bien à l'actualisation. J'ai une dernière question. Une fois qu'on a expliqué un petit peu plus Seraphim PH et l'intérêt qu'il peut y avoir, est-ce que toi, tu as du retour d'expérience ? Voilà, peut-être, ouais, si. du retour d'expérience, une anecdote ou quelque chose comme ça. Qu'est-ce que toi, tu as vu ? Qu'est-ce que ça peut vraiment apporter de concret et de bénéfique pour un établissement ou pour une équipe ou pour une personne accompagnée ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, pour l'équipe, ils sont rassurés. Actuellement, de manière générale, je trouve que les équipes sont assez… Il y a un climat anxiogène. sur toutes les réformes qui arrivent. Et le fait de leur montrer que c'est raffin, déjà les nomenclatures, ce n'est pas très compliqué, ça les rassure. Donc, ça enlève un peu d'anxiété sur ce qui va arriver, à quelle sauce on va être mangé. Donc, ça vraiment, ça se ressent. En disant, oui, après, comme je dis, le modèle tarifaire, je ne le connais pas. mais le modèle tarifaire, pour moi, il ne va pas être quelque chose de révolutionnaire en soi. Ce sera peut-être un peu affiné. Après, dans les anecdotes, pas forcément, si ce n'est que chaque fois qu'on a cartographié les prestations, derrière, tout s'est enchaîné. Les gens ont commencé à parler Séraphin. La notion de besoin a plu. Derrière, après, ils disaient Ah mais oui, peut-être lui ! Le besoin, on n'a pas la prestation correspondante. Les coordinateurs de parcours ont pu commencer à prendre leur place aussi. Parce que je travaille dans pas mal d'endroits où il y a déjà des coordinateurs de parcours. Non, il n'y a pas forcément d'anecdotes particulières. À part, si ce n'est des fois, quand je repasse dans les établissements, on me dit et cette prestation, tu la mettrais où ? Je me dis je ne sais pas Après, l'idée, c'est que… Moi, tout ce que je dis, c'est qu'il faut qu'il y ait un consensus dans l'équipe. Vu qu'on est quand même des fois sur une notion d'interprétation, on la met où, on ne la met pas. Ah si, peut-être une anecdote, parce que ça, ça me fait toujours rire. Quand on travaille sur l'affectation de leur activité aux prestations, on se rend compte que les professionnels ne mettent pas le même sens aux activités qu'ils font. Parce qu'après, souvent, je les fais travailler un peu chacun dans leur coin, et après, on croise en disant ça, vous l'avez mis où ? Dans quelles prestations ? Et on voit qu'en fait, ils ne mettent pas le même sens à leur activité. En disant, mais tu fais ça, tu leur attaches ta telle prestation, mais pourquoi moi je fais ça ? Parce que derrière, je travaille ça dedans. Et en fait, on se rend compte que des fois, pour une même activité, les professionnels, ils ne mettent pas la même intention.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, c'est super intéressant à discuter, ça.

  • Speaker #1

    Alors là, les discussions qui émergent de ça, elles sont super intéressantes. Et donc, souvent, on se rend compte qu'on en fait deux activités. Parce que c'est...

  • Speaker #0

    en fonction de l'intention que tu peux avoir et de la manière dont tu conduis ton activité, tu peux avoir une réponse différente.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'est là où on se rend compte que des choses qui peuvent paraître évidentes pour les uns, ne sont pas du tout évidentes pour les autres. Effectivement, quand ils discutent, les intentions ne sont pas du tout les mêmes, et les deux intentions sont valables, il n'y en a aucun qui a tort. C'est juste, ils n'émettent pas du tout la même intention.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant, on revient à parler le même langage, et finalement, de plus en plus d'un point de vue management, je trouve que c'est super important. cohésion d'équilibre, sens, pourquoi on fait ça. C'est vrai que si on n'a pas la même vision au départ, la même intention, forcément, on ne se retrouve pas forcément et ça peut être une source peut-être de petites tensions ou en tout cas d'incompréhension. Ok, pour conclure, si on est un établissement, si on veut travailler sur les nomenclatures, comment on fait pour t'appeler ?

  • Speaker #1

    Sur LinkedIn. J'ai un compte LinkedIn.

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Je n'ai pas trop développé d'outils de communication à titre perso, à part LinkedIn, je ne vais pas mentir. Après, même parce que des fois, il faut avoir un budget pour faire appel à un consultant ou faire de la formation. Je tiens à le dire parce que c'est quelque chose qui… Ce n'est pas pour toutes les réformes que ça a été fait. Sur le site de la CNSA, Luriobs a travaillé un kit de formation au nom d'Anclature Serafin. qui est accessible à tout le monde. Donc, si sur des établissements, il y a déjà certaines personnes qui veulent s'en saisir et qui n'ont pas forcément le budget pour faire appel à quelqu'un, même si c'est mieux de faire appel au tiers. Effectivement, je trouve que ça permet une approche différente.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus efficace, on l'a dit au début. Mais bon, déjà, peut-être que c'est bien de commencer un peu par soi-même. Je vois souvent on dit ça, que ce soit sur une formation ou un cours, limite, c'est bien de s'être intéressé au sujet avant. pour pouvoir y aller plus efficacement.

  • Speaker #1

    Et donc là, l'Uriops a fait un super travail avec un kit de formation complet, téléchargeable, avec un kit du formateur. Ils ont vraiment poussé le concept très loin, qui est accessible sur le site de la SNSA. Il suffit de taper SNSA formation Serafeu, on tombe dessus. Et ça peut déjà être bien pour... soit des professionnels qui veulent s'intéresser au sujet, soit des cadres qui voudraient commencer à intégrer cet aspect-là avec ses équipes, ou se l'approprier soi-même pour avant de faire appel à quelqu'un. En tout cas, c'est un super outil qui est accessible. Je tiens à le citer. Ce n'est pas pour toutes les réformes qui existent.

  • Speaker #0

    Ok, nickel. Merci pour toutes ces infos. Très clair, moi j'ai appris plein de choses, je pensais que c'était, moi je voyais Seraphim vraiment comme essayer de contraindre un petit peu le financement du secteur du handicap, des établissements PH, mais c'est vrai qu'il y a une vraie logique autour du projet personnalisé, voire même si on le prend bien, un moyen de progresser et d'avoir un outil de management, et ça je trouve ça aussi vraiment cool.

  • Speaker #1

    Et de l'offre ? Et d'adapter l'offre aux besoins des personnes.

  • Speaker #0

    D'adapter l'offre d'un point de vue macro. C'est vrai qu'une fois qu'on sait, qu'on connaît mieux les besoins d'un établissement, si on compile avec tous les établissements, on a une offre sur le territoire, voire les territoires. Parfait. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci. A bientôt. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour ma proposition de sujet. Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de l'éducation.

Description

Julie REIG est consultante en démarche qualité pour les ESSMS et spécialiste de Séraphin PH.


Dans cet épisode nous discutons des enjeux de la réforme de la tarification des ESSMS accompagnant des personnes en situation de handicap proposer par Séraphin PH.


SERAPHIN PH est l'acronyme de Services et établissements : réforme pour une adéquation des financements aux parcours des personnes handicapées. La réforme a été lancée en 2014 mais est toujours en phase de test.


L'idée initiale est de sortir des dotations globales annuelles pour les ESSMS et de fournir des moyens en fonction de l’activité réalisée. Pour cela il faut mesurer l'activité et les besoins. Ce n'était ni dans les habitudes ni réellement objectivable.


Une nomenclature des actes a été proposée pour permettre aux professionnels de chaque ESSMS de parler le même langage et d'utiliser les mêmes données.


Julie nous explique dans cet épisode comment utiliser la nomenclature, même si la tarification n'est pas encore effective, pour mieux répondre aux besoins des usagers par une meilleure évaluation et une meilleure analyse du besoin.


Cette réforme inquiète fortement les professionnels par rapport à la charge de travail administratif qui se ferait aux dépens de l'accompagnement des usagers. Par contre si le changement fonctionne, ce serait un outil très efficace la construction et le suivi des projets personnalisés, pour la gestion des parcours et pour l'analyse des besoins à l'échelle d'un territoire.


Les informations générées peuvent âtre un outil de management très intéressant.


Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Julie par Linkedin et télécharger le Kit Séraphin PH sur le site de la CNSA.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'écris ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode. Bonne... Aujourd'hui, je discute avec Julie Retsch, qui est consultante à Démarche qualité et aussi spécialiste de Séraphin PH. Ensemble, on va parler de Séraphin PH, de cette réforme qui date. Et on va discuter, voir où on en est, est-ce qu'il faut se préparer, comment on se prépare, mais d'abord, où on en est. Alors, avant d'aborder ce sujet-là, Julie, je te propose de te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour. J'ai à peu près 20 ans d'expérience en médico-social sur différents postes, qualité, développement, transformation de l'offre. Et ça fait maintenant une bonne année que j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner un peu plus de structures et essayer d'intervenir auprès du plus grand nombre sur

  • Speaker #0

    ces raffinités. Qu'est-ce qui t'a donné cette idée-là ? Pourquoi tu es passée à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis une chargée de mission dans l'âme, déjà. J'aime bien avoir une mission, c'est toujours ce qui m'a motivée, avec un objectif et arriver au bout de la mission. C'est vraiment ce qui m'a motivée. Et de temps en temps, il me manquait cet attrait en étant salariée dans les institutions, même si j'adorais être salariée aussi, il n'y a aucun doute.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi ? Se dire pas assez de mission ? ou pas assez de rythme ? Parce que je me dis, là, ce qui change, c'est le côté où, du coup, tu peux travailler sur beaucoup plus de missions en parallèle, en fait. Tu es moins liée aux contraintes d'une institution et tu peux enchaîner un peu plus. Est-ce que c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Enchaîner plusieurs missions auprès de plusieurs personnes, la diversité, les enjeux différents. Alors, des fois, c'est un peu fatigant parce que ça fait trop de chantier. Mais sinon, c'est très enrichissant et on ne s'ennuie pas. C'est vrai que l'institution, pour ça, des fois, elle est restreinte. On est toujours dans les mêmes schémas, avec les mêmes personnes. Là, on a la possibilité de se voir énormément de gens.

  • Speaker #0

    Puis parfois, la question aussi du calendrier, mais du rythme aussi de l'institution, de devoir avancer progressivement. Et quand tu es d'une nature un peu pressée, ça peut être un peu… Voilà, un peu frustrant, un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus d'être un tiers, c'est quelque chose qui est très valorisant parce que des fois, on a plus de poids en étant un tiers qu'en étant un peu dans l'institution. Alors qu'on dit les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est humain, mais ça c'est vraiment un truc de fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu donnes un message, mais oui. Ça, je ne l'explique pas trop, mais c'est vrai que c'est assez impressionnant. Ok, alors une question que je pose assez souvent, mais pas toujours. Mais là, j'ai envie de la poser. Qu'est-ce qui t'a amené à travailler dans le médico-social ? Comment tu es arrivée là ? Est-ce que c'est un hasard ou pas ?

  • Speaker #1

    À la base, c'était un hasard. Je n'ai pas fait un tir et après, j'ai trouvé ma vocation. A la base, j'ai un master en ressources humaines. Et mon premier stage, je l'ai fait dans une grosse association médico-sociale. Et c'est la même association qui a accepté de me prendre à la suite de mon master. Et c'est là où petit à petit, ils m'ont fait évoluer. Donc, j'ai travaillé sur plusieurs absorptions, et puis après sur plusieurs dossiers de développement, puis après sur la qualité. Et maintenant, j'ai envie de changer de secteur. Je n'ai pas envie de changer de secteur, c'est mon secteur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est...

  • Speaker #0

    La médico-sociale. Et donc, puisque tu t'es aussi penchée sur Serafin PH, est-ce que tu travaillais dans des assos du champ du handicap ou pas que ?

  • Speaker #1

    Non, pas que. Il y a aussi, j'ai fait la protection de l'enfance, tout ce qui est personnes âgées. et je me suis surtout mise à Serafin quand il a fallu réfléchir à la mise en place de plateformes, il y a ça à peu près 5 ans, parce que c'était l'échantillon à la mode. Donc pour partir d'un projet de plateforme, l'idée c'était d'intégrer l'entrée de jeu, les nomenclatures Séraphin.

  • Speaker #0

    Sur quel type de plateforme ?

  • Speaker #1

    C'était une plateforme pour les adultes handicapés. Alors l'idée, après finalement ça ne s'est pas fait pour d'autres raisons, mais l'idée c'était de partir sur des établissements pour adultes handicapés sur un territoire réduit. pour essayer d'expérimenter le fonctionnement avec un coordinateur de parcours, essayer de fluidifier les parcours sur un territoire donné pour des adultes handicapés. Vraiment l'objectif c'était de partir petit pour voir plus grand, parce que si on réfléchit d'entrée de jeu à une plateforme sur un territoire de la taille d'un département avec plusieurs associations, ça risque d'être compliqué. Donc l'idée c'était de partir le plus petit pour acculturer les équipes à cette transformation de l'offre, parce que là on est vraiment dans la transformation de l'offre en cours, tout en intégrant Serafin, parce que l'idée c'était d'essayer de prendre toutes les réformes en cours et de les intégrer dans ce projet-là.

  • Speaker #0

    Ok, ça marche. Alors pour parler de Serafin, parce que moi je trouve que c'est un sujet intéressant. qui m'intéresse beaucoup parce que j'ai l'impression qu'on en parle depuis toujours, pas très longtemps, ça fait une bonne dizaine d'années quand même.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est la fin 2015. C'est le rapport Vaché-Janet de 2012-2013 qui a été à l'origine de cette réforme. Vraiment, on en parle depuis 2015. Avec des pics, parce que c'est la fin, on n'en parle pas toujours. Il y a toujours des pics et puis ça s'arrête. Là, on est sur une phase d'arrêt. mais en espérant qu'ils en reparlent bientôt. Même si pour la réforme Séraphin, déjà la réforme est associée au financement, mais Séraphin, il y a aussi la question des nomenclatures qui est intégrée dedans. Et je pense que les nomenclatures sont à prendre à part entière, sorties de la réforme du financement, pour lesquelles on n'a pas forcément encore de visibilité, vu qu'on n'a pas de modèle tarifaire qui a été posé. Il y a des pistes, mais comme je ne suis pas dans les groupes de travail, je ne m'aventurerai pas sur le modèle tarifaire qui va sortir. Mais dans tous les cas, la nomenclature, c'est un super outil qui peut être utilisé dès à présent et que je conseille d'utiliser le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la nomenclature et comment on l'utilise, pour ceux qui n'étaient pas là en 2012, 2013, 2015. Pour refaire un point rapide sur Serapint, si je me trompe, c'est d'abord une réforme de financement pour les établissements du champ personnes handicapées, où l'idée c'est d'aller vers une forme de tarification à l'acte, un mix entre un peu de T2A comme à l'hôpital, ou en tout cas pour essayer de moduler les dotations en fonction de l'activité. C'est plus fonctionner sur des prix de journée au sens large, un budget global à l'année, c'est... comment, en fonction de l'activité de l'établissement précise, on va pouvoir ajuster le budget ?

  • Speaker #1

    Alors oui et non. Parce que comparer la réforme du Serafin à la T2A, c'est ce qu'il ne faut absolument pas faire. D'accord. Parce que du coup, c'est un peu plus complexe que la T2A dans le sanitaire. Et comme la T2A, en plus, n'a pas forcément été bien vécue à l'époque, J'intervenais dans des établissements sanitaires à l'époque quand la T2 a été mise en place. Ça n'a pas forcément laissé la meilleure image. Serafin, c'est aller un peu plus. C'est-à-dire, c'est doter la personne dans l'idéal. C'est on évalue les besoins de la personne et on lui donne les moyens pour aller chercher les prestations correspondantes. Et après, l'idée, il y aura sûrement des tarifications mixtes parce qu'il y a quand même des filles. Après, je n'ai pas forcément de prévision, de vision sur le modèle tarifaire qui sera en place, mais réellement financer les établissements en fonction de l'activité, ce n'est pas forcément ce qui sera retenu. Il y aura peut-être un mix entre un prix de journée qui ne sera pas un prix de journée qui sera attribué aux établissements pour pouvoir continuer à fonctionner et ensuite un financement en lien avec les prestations assurées aux personnes accompagnées. Pour l'instant, on n'en est pas. Le modèle tarifaire est encore en cours de réflexion, selon le dernier communiqué de presse qui date de février 2023. à ma connaissance parce que je n'ai pas vu d'autres. Alors peut-être que je dis des bêtises, si je dis des bêtises, je m'en excuse. Le modèle tarifaire est encore en cours d'élaboration et il était prévu de déployer celui-ci à partir de 2025 dans les établissements pour enfants. D'accord. Sachant que tous les établissements du secteur handicap ne sont pas forcément concernés par Serafin. Seules les structures pour lesquelles l'admission nécessite une orientation de la CDAPH seront concernées. Donc par exemple les CAMS et les SMVP ne seront pas concernés.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que du coup on est sur quelque chose qui ressemble plus par exemple au modèle de l'EHPAD avec le GIR et le PATOS ou du coup on va plus regarder un profil de besoin et adapter un financement en fonction ? Ou même pas c'est encore autre chose ?

  • Speaker #1

    Non, ce sera encore autre chose. J'aime pas dire ce nom parce que je suis pas sûre que c'est celui qu'ils vont retenir. C'est pas moi qui fait les lois et qui utilise le vocabulaire, mais j'aime pas ce vocabulaire de droit de tirage. C'est-à-dire que chaque personne, en fonction de l'évaluation de ses besoins, aura un montant correspondant. C'est la personne qui aura normalement l'enveloppe à louer pour financer les prestations dont il a besoin. Voilà. Ce serait un droit de tirage. Alors, je n'aime pas forcément ce vocabulaire. Je ne vois pas forcément comment ça fonctionnerait. Mais après, ça ne fonctionnera pas non plus comme le pathos, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être sur la validation. En tout cas, ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on voit à quel point, ça va faire dix ans quand même, mais c'est ultra flou, on ne sait pas. On en parle, on n'en parle plus. Et en tout cas, moi, ce que j'ai compris, c'est que cette notion... C'est vraiment une logique de réforme de financement pour pouvoir moduler et adapter un peu plus les ressources aux établissements en fonction de ce qu'ils peuvent proposer, ce qu'ils peuvent faire et aussi des profils qu'ils peuvent accueillir. Ce qui, je trouve, peut avoir un peu de sens dans la mesure où, surtout dans le champ du handicap, c'est des profils toujours très différents et une dotation globale, une enveloppe fixe annuelle, il n'y a pas de chance qu'elle corresponde vraiment. aux besoins de tout le monde.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir quelque chose, c'est pas précis du tout. Alors après, on peut se dire que si c'est à la louche et puis après l'établissement, au moins, il a de la latitude et il va pouvoir adapter en portion de chacun. Si l'enveloppe, elle est suffisamment dimensionnée, assez grande pour être sûre qu'il y a ce qu'il faut pour tout le monde, ça marche bien. La problématique, c'est si on a une enveloppe insuffisante qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Et dans ce cas-là... L'idée d'une nomenclature et d'une tarification un peu plus à l'acte, ça permet peut-être d'ajuster un peu plus ou d'opposer les besoins réels à la dotation.

  • Speaker #1

    Oui, après, il faut faire attention parce qu'on n'est quand même pas dans le sanitaire avec soit des séjours qui sont plutôt courts, soit des actes bien précis. Là, on est plus dans les personnes handicapées avec des personnes qui sont accompagnées sur le long terme. On n'est pas sur des actes, on est sur un accompagnement. Donc, effectivement, l'accompagnement est composé de plusieurs prestations, mais il faut faire quand même attention de ne pas retomber dans cette notion d'une prestation égale à un acte. D'après tout ce que j'ai lu, on ne va pas aller là-dedans. Ce sera un mix des deux. Je pense que ça peut être quelque chose de positif. Après, voilà, il faut le tester. La méthode n'est pas mauvaise de le tester sur un périmètre réduit, c'est-à-dire des établissements. du secteur enfance qui relève d'un seul financeur en règle générale, d'une autorité qui est l'ARS. Donc derrière, ça permettra de tester, de faire des ajustements avant d'envisager de déployer sur d'autres structures. Après, la méthodologie de passer par palier est aussi intéressante. Après, je n'ai pas forcément trop de visibilité, j'ai regardé. Je n'ai pas forcément d'avis parce que... Parce que souvent, quand j'accompagne des équipes, on me demande mon avis. Je n'en ai pas.

  • Speaker #0

    Moi, c'est clair.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas expérimenté. Même là, les modèles, le financement en prix de journée, il a ses limites aussi. Là, ce matin, j'intervenais sur un établissement pour enfants avec des cas très, très lourds. Certains qui nécessiteraient du de professionnel pour... pour un enfant, ils n'ont pas les moyens en face. Donc, on demande des CNR, on demande des choses, on demande des financements, mais c'est toujours ponctuel, ce n'est pas dans la durée. Donc, ça peut être aussi positif de notre côté. Après, voilà, il faut l'expérimenter. Tant que je n'ai pas expérimenté, et tant que le modèle n'est pas sorti, Dans tous les cas, parce qu'en fait, Serafin est très critiqué. Donc, je fais toujours attention de ne pas rajouter de la critique à quelque chose. On ne maîtrise pas le modèle de tarification. Donc, effectivement, ça va faire dix ans qu'on en parle, dix ans que Serafin est souvent très mal perçu par les équipes. Moi, comme je dis, je ne sais pas ce qui va sortir. S'il faut, ce sera génial, le modèle tarifaire. Bon, après, en général, dès qu'on parle d'argent… Il y a toujours des couacs, mais quel que soit le sujet.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de précipation, surtout si on a le sentiment qu'on va être un peu plus contrôlé et qu'on risque de perdre, on a le sentiment de perdre un peu en fait. Je pense que c'est pour ça aussi que c'est comme ça que ça a été perçu et qu'il y a eu une très mauvaise image et même peut-être une absence de volonté ou une mauvaise volonté pour le mettre en place. Peut-être que je m'avance, mais c'est mon sentiment de ne pas faire en sorte que ça puisse être même testé rapidement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Après, je pense que derrière, la modélisation de la clarification était quelque chose qui prenait énormément de temps. Donc, c'est vrai que c'était compliqué. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'était compliqué de sortir une clarification dans les deux ans à venir. Après, il y a eu une volonté aussi de concertation des différents acteurs, qui est louable. Donc là, je sais que les réseaux de tous les DITEP travaillent beaucoup sur le sujet. Donc oui, après, c'était normal d'avoir ce temps de travail, de concertation. Alors peut-être qu'ils auraient dû moins communiquer. Peut-être que c'est plus dans la communication. Il aurait fallu peut-être travailler. de manière moins communiquée et quand les travaux étaient un peu plus avancés, le présenter. Mais après, le projet est louable. On est quand même dans la continuité de la loi du 2 janvier 2002, qui a recentré la personne accompagnée au cœur du dispositif.

  • Speaker #0

    Non, c'est logique. Après, par contre, moi, je trouve que ça a du bon, parce que ça permet d'être plus précis et d'aller plus sur les réponses aux besoins. Pardon. Par contre… il y a un gros gros risque de complexification administrative. Parce que s'il faut faire encore 1000 tableaux Excel pour tout coter, et qu'on demande aux blancs de remplir des tableaux et de refaire, c'est un peu le côté pervers de la T2A, où derrière il faut coter, coter, coter, et le médecin finalement il n'est plus auprès de son patient, il ne fait plus de médecine, il fait de la cotation et de l'administratif. Je caricature, mais c'est sûr que ça c'est un gros risque.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Par contre, la charge administrative qui sera liée à Serafin, on verra ce qui va sortir, le modèle tarifaire, on en revient. Mais pareil, si l'enveloppe de base attribuée à tous les établissements pour fonctionner permet de fonctionner correctement, parce qu'il y a aussi cette question, si on est sur un modèle mixte, c'est-à-dire une dotation attribuée aux établissements, puis après un financement en fonction des prestations proposées aux personnes accompagnées, Si la dotation de base est suffisamment correcte, déjà ça permettra d'être sécurisé sur une grosse partie du fonctionnement. Après oui, effectivement, quel tableau faudra compléter, à qui on s'adressera, sous quel délai on sera financé.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'incertitudes qui peuvent amener une inquiétude et une petite crispation. Mais bon,

  • Speaker #1

    on reprend un peu. Mais je pense que ça va. Franchement, moi, je suis plutôt optimiste. S'ils mettent tant de temps, c'est qu'ils vont faire quelque chose de bien. Allez, soyez optimiste.

  • Speaker #0

    Il faut être optimiste. En attendant, même si on a un peu, en tout cas, nous, on n'en a pas de visibilité sur qu'est-ce qui va se passer, on ne peut rien dire là-dessus. Par contre, la nomenclature existe. Et toi, tu accompagnes les établissements, tu les guides sur, en gros, comment l'utiliser. Et pour toi, elle peut être déjà très utile.

  • Speaker #1

    Pour moi, utiliser les nomenclatures des besoins et des prestations, c'est la base. Parce que quoi qu'il arrive vis-à-vis de la réforme de la tarification, c'est le premier sujet, mais pour l'instant il n'est pas sorti, on ne sait pas de quoi on parle, les nomenclatures c'est un vocabulaire partagé pour tout le secteur. Ça permet de parler le même langage, ça permet de consolider des données, ça permet d'avoir une vision. sur les prestations qui sont réalisées, sur les besoins qui existent sur un territoire ou sur un établissement. Pour moi, c'est déjà… En fait, on peut parler le même langage entre structures. Pour accompagner depuis 20 ans les établissements, dans le secteur du handicap, pas que, mais particulièrement, les professionnels sont très doués pour trouver des noms, des ateliers. En fonction de l'établissement, on peut parler de la même chose, mais on n'utilise pas du tout le même vocabulaire. Alors, je n'ai pas forcément d'exemple en tête, mais j'ai notamment des ateliers pâtisserie, avec des noms à rallonge. expression par le goût, expression par...

  • Speaker #0

    On a fait un gâteau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu fais des cuisines avec un peu de thérapeutique, je vois bien le genre.

  • Speaker #1

    Alors après, c'est très bien, parce que ça prouve que les professionnels ont investi cet atelier, ils ont mis du sens. Mais en fait, pour proposer le même atelier, on ne parle pas du tout le même vocabulaire. Donc des fois, c'était compliqué de consolider les données, de savoir, enfin, non, mais nous, on ne propose pas ça. Mais nous, en fait... qui proposaient la même chose. Moi, qui tournais sur beaucoup de structures, c'était compliqué des fois de les faire travailler ensemble parce qu'ils parlaient de la même chose, mais sans utiliser le même vocabulaire. Séraphin a cette chance-là. Pour moi, c'est une opportunité. On peut commencer à harmoniser le vocabulaire utilisé. Ça permet aussi pour les autorités d'être plus au clair sur les besoins des personnes qu'on accompagne. Donc, peut-être aussi, parce que c'est quand même ça aussi, améliorer l'identification des besoins pour adapter l'offre aux besoins des personnes accompagnées. Ça reste quand même aussi l'un des piliers fondateurs de cette réforme.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas l'oublier, parce que ça, ça reste au-delà du financement qui était à revoir. C'était ce que disait le rapport initial de 2013. Il considérait que le modèle tarifaire était à revoir dans sa globalité, mais également qu'il fallait… revoir l'offre, comment s'organiser l'offre de services sur le territoire et donc partir vraiment des besoins des personnes accompagnées pour adapter l'offre. Et les nomenclatures des besoins de Seraphim permettent justement d'identifier les besoins.

  • Speaker #0

    D'accord, on peut identifier les besoins sur un établissement, sur un territoire et peut-être faire évoluer l'offre. Peut-être pas en termes d'établissement. Mais en termes d'évolution peut-être d'un service ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors après, par contre, il faut que tout le monde commence à utiliser les nomenclatures pour que ça puisse être consolidé sur un territoire. C'est ce qu'ils cherchent à faire à peu près avec les rapports ANAP. Les rapports ANAP qui sont demandés chaque année, ils ont déjà intégré les nomenclatures Serafin. Alors après... pour accompagner certains établissements, ils le complètent, mais quand ils n'ont déjà pas mis en place l'utilisation des nomenclatures sur leur structure, la manière dont ils complètent le rapport à NAPE n'est pas forcément, je pense, des fois la plus correcte. Parce qu'on demande de compléter des données avant qu'il les ait utilisées.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu rempli avec un petit peu de feeling.

  • Speaker #1

    Pas forcément au chimique. Si, si, si, c'est toujours rempli. Parce qu'en général, les professionnels veulent bien faire. J'ai toujours vu une bonne intention derrière. Mais les professionnels se retrouvent plus en difficulté à savoir ce qu'on met derrière. Parce que les nomenclatures sont assez explicites. Mais de temps en temps, en fonction... De la catégorie professionnelle d'origine, on ne met pas forcément les mêmes choses derrière un besoin ou une prestation.

  • Speaker #0

    Ok. Tu penses que c'est dû à quoi ? Que c'est dû au métier peut-être, à la vision du métier ou au fait de dire moi, je n'ose pas mettre ça parce que je ne sais pas

  • Speaker #1

    C'est dû au métier. Alors, je vais prendre une prestation parce que c'est celle où… Alors, c'est surtout les professionnels éducatifs. qui n'arrive pas à comprendre, c'est la prestation 2.2.1.1, on va la reprendre, accompagnement pour les actes de la vie quotidienne. Donc, pour les personnels soignants, c'est très simple, c'est-à-dire c'est tout ce qui est lié au cours, l'accompagnement pour la toilette. Par contre, pour le personnel éducatif, la vie quotidienne, ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ce serait quoi ? Ce serait aller faire ses cours ?

  • Speaker #1

    Eh oui ! Alors que ça, c'est accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça se défend ! Je veux dire, ça marche aussi, tu vois, accompagnement à la vie quotidienne, je prends le bus pour aller à l'école ou machin.

  • Speaker #1

    Non, non. Alors, pour les personnels du soin, donc AES, IDE, c'est logique. Ça leur parle, ça c'est clair, c'est net. Dès qu'on est sur des personnels qui arrivent plus au secteur éducatif, ça ne passe pas du tout. Enfin, si ça passe, quand on leur explique. Après, c'est accompagnement pour accomplir les activités domestiques. Elle existe aussi, cette prestation. Mais ils confondent, enfin voilà, la séparation entre vie quotidienne et activité domestique n'est pas forcément, ne va pas de soi. pour certaines catégories professionnelles. Une fois qu'on leur a dit, c'est tout simple. Il suffit juste qu'ils soient accompagnés.

  • Speaker #0

    Il faut clarifier. En gros, il faut clarifier. Est-ce qu'il y a… Moi, je ne la connais pas du tout, la nomenclature. Il y a combien de… En gros, combien de quotations, combien d'actes possibles ?

  • Speaker #1

    Je ne les ai pas en tête. Il n'y en a pas tant que ça. Franchement, il faut être…

  • Speaker #0

    C'est plus des catégories. C'est bien large.

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez large. On a les besoins. avec les besoins en soins, en matière d'autonomie, pour la participation sociale, de mémoire, si je ne dis pas de bêtise, et après les prestations, on retrouve à peu près les mêmes champs des prestations, à laquelle on rajoute… Alors, voilà, il y a les besoins, les prestations directes et les prestations indirectes. En fait, il y a trois grands blocs. Les besoins, on parle vraiment des besoins de la personne, et les prestations… Pour ceux qui ont fait un peu de qualité, ça ressemble à la cartographie des processus sur une structure, avec derrière le bloc accompagnement, qui sont les prestations directes, qui permettent de couvrir tout l'accompagnement. Et après, les prestations indirectes, c'est la fonction gérée, managée, et tout ce qui est fonction logistique. Les gens qui ont l'habitude de travailler la qualité, Les prestations, c'est la cartographie des processus.

  • Speaker #0

    C'est le cœur de métier. Puis après, comme les processus support, tu vas avoir des prestations indirectes qui viennent en complément. Tu aurais un exemple ? Les prestations indirectes, qu'est-ce qu'on peut avoir ?

  • Speaker #1

    La prestation indirecte, ça peut être le transport.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, qui n'est pas forcément fait directement par l'établissement, sauf peut-être comme c'est l'établissement qui gère. Mais tout de même,

  • Speaker #1

    justement, ça marche. En fait, la prestation directe, c'est ce qui est fait pour la personne avec la personne. La prestation indirecte, il n'y a pas forcément… En plus, j'ai pris ça là exprès parce que c'est souvent là où les professionnels tombent, pas dans le panneau parce que ce n'est pas un panneau, mais le transport en établissement médico-sociaux est toujours un gros sujet qu'il y a sur le transport. Or, il y a… La CNSA est très claire là-dessus. Il n'y a pas un besoin d'être transporté. Ce n'est pas un besoin à part entière, individuel. Donc, en fait, c'est une prestation indirecte pour assurer ensuite un acte direct. Sauf si, dans le trajet, le professionnel réalise un acte direct. Parce que moi, ça m'est arrivé que certains professionnels disent Mais en fait, c'est moi qui réalise le trajet, un éducateur par exemple, parce que... que pendant le temps de trajet, le jeune ne me parle plus que dans un entretien en face à face. Le temps de trajet, le fait d'être côte à côte, le travail du co-éducatif est beaucoup plus simple. Alors, pas pour tous, on ne peut pas tout généraliser. Et donc, à ce moment-là, il côte en prestation directe en étant dans un accompagnement.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Et est-ce que si on est sur un transport où on doit... par exemple, où il peut y avoir un côté éducatif, si l'idée c'est d'apprendre à la personne ou de la rassurer, qu'elle a une confiance en elle pour après faire le trajet elle-même ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une autre prestation. C'est-à-dire que là, pour prendre, c'est une prestation en matière d'autonomie. Donc, ce serait une prestation. Moi, je vais perso. Alors après, voilà, comme je dis, on est encore… Quand j'accompagne les établissements là-dessus, moi, j'ai mon avis. mais j'ai un peu travaillé Seraphine, mais des fois, mon interprétation de là où il faut le mettre n'est pas forcément celle des établissements. Donc, je les invite aussi à s'adapter. Mais pour moi, ce serait un accompagnement pour prendre des décisions adaptées pour la sécurité. C'est-à-dire gérer son stress, tout ça, c'est cette prestation-là. C'est-à-dire, il y a un accompagnement qui est proposé par un professionnel pour apprendre la personne à se déplacer, à gérer son stress. Après, il y a... Enfin voilà, on peut le rattacher à plusieurs prêtes. Moi, je le mettrais là-dedans.

  • Speaker #0

    Après, il y a une petite phase, du coup, c'est normal, en matière de cotation, d'interprétation.

  • Speaker #1

    Pas trop non plus.

  • Speaker #0

    Non, mais un petit peu, parfois. Entre deux critères, deux catégories. Est-ce que pour la partie plutôt soins médicaux, par exemple, comment on va coter, valoriser ? Je ne sais pas, des gens... Peut-être en masse ou en femme, où il y a besoin vraiment de prestations, de soins infirmiers. Est-ce que ça se cote en soins ou en besoins ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les deux sont séparés. C'est-à-dire que, ça fait traiter les deux à côté. Le besoin, il s'exprime en besoin. Alors au niveau de tout ce qui est médical, les besoins sont beaucoup plus déclinés. Il y a toute une liste. Alors, je ne les ai plus forcément en tête. Je les ai derrière, mais elle est assez longue. Et ensuite, au niveau des prestations, il y a des prestations de soins médicaux, de soins infirmiers, de soins des psychologues et les soins des pharmaciens et préparateurs en pharmacie et des auxiliaires médicaux et paramédicaux. Donc, en fonction des besoins, on propose des prestations en face. Et en fait, on va surtout... L'évaluation des besoins de la personne est un peu à part, ce qui va permettre d'identifier tout ce que la personne aurait besoin et également ce qu'elle aimerait, parce que l'idée aussi c'est de prendre en compte ses aspirations, la capacité s'exprimer évidemment. Les prestations, c'est tout ce qui est réalisé par les professionnels en face pour répondre à ses besoins, soit en direct, soit en indirect, par rapport à l'établissement quand c'est quelque chose... L'entretien du linge en masse, par exemple, c'est une prestation directe. Ça fait part, voilà, parce que c'est quelque chose, c'est un coût aussi. Donc, il faut l'identifier, le temps passé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est un élément, un aspect important de l'accompagnement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, moi, plus j'accompagne les structures, au début, la base de la réforme Seraphim, ça reste mieux identifier les besoins des personnes. Et au début, comme tout le monde, j'étais vraiment partie auprès des équipes à essayer d'expliquer les besoins, qu'est-ce que c'est, en sachant qu'en plus pour ça, les nomenclatures sont très très claires. Ce n'est pas si simple que ça les besoins. Ça nécessite une analyse un peu plus poussée. Je me suis pris les fascicules pour ne pas dire de bêtises. J'ai mon petit fascicule à côté parce qu'après, des fois, j'ai peur de… Donc, je vais vous dire exactement la définition de la notion de besoin au sens de la nomenclature. C'est un écart entre la réalisation effective, donc la performance, par une personne d'une activité ou d'un domaine d'activité et son objectif personnel de réalisation.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai compris.

  • Speaker #1

    Voilà, en tenant compte d'obstacles et de facilitateurs. Et c'est vrai que quand on aborde ça d'entrée de jeu avec les professionnels, on a beau mettre des exemples, en fait, souvent je patinais au début, mais vraiment, quand je dis je patinais, en face, ils hésitaient, je ne comprends pas, je ne comprends pas, et ils confondaient besoins et prestations. Alors ces derniers temps, enfin ces derniers temps, depuis quelques années, j'ai changé d'approche. Je suis d'abord partie des prestations. Pourquoi ? Parce qu'en fait les prestations, déjà j'essayais de comprendre pourquoi les besoins ne parlaient pas à tout le monde. Alors j'ai une théorie là-dessus, ça n'engage que moi, je tiens à préciser, donc ce n'est que ma théorie. C'est que déjà dans un établissement, tous les professionnels ne sont pas habitués à faire une évaluation des besoins. C'est-à-dire que c'est souvent attribué à un coordinateur, à un éducateur en charge référent projet. mais les AMP, les moniteurs éducateurs, ils ne sont pas familiarisés avec cette notion d'évaluation, ce n'est pas quelque chose qui leur parle.

  • Speaker #0

    J'irais peut-être un tout petit peu plus loin, est-ce que dans les établissements, je m'inclus, mais on n'a pas aussi cette tendance, même s'il faut individualiser, on le sait, à avoir une petite approche de on fait comme ça Et puis on se pose pas trop la question, on met un peu les gens dans une case et on se dit bon ok c'est tel profil. D'habitude, on fait comme ça, donc on fait comme ça.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça a évolué ces dernières années. C'est peut-être vrai.

  • Speaker #0

    Caricature, bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    caricature. Je trouve quand même qu'il y a une évolution sur la prise en compte des souhaits de la personne, de ses attentes.

  • Speaker #0

    Ça, oui. Mais finalement, est-ce que les gens, ils ne sont pas aussi dans une forme de... stéréotype un peu, tu vois. Puisque on fait tout le temps comme ça, bon, en fait, c'est normal et on s'habitue et on cherche moins, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Alors après aussi, ils ont tendance à identifier le besoin en fonction des prestations qu'ils proposent. C'est-à-dire que tant que je n'avais pas travaillé... Tant que je n'avais pas travaillé les prestations avec les équipes, je commençais par les besoins. En fait, ils rattachaient un besoin, je le voyais, à une prestation qu'ils proposaient. C'est-à-dire qu'ils n'arrivaient pas à faire le pas de côté, que la personne avait peut-être un besoin auquel eux ne répondaient pas. Et donc, à un moment donné, quand j'ai vu que je patinais, j'ai changé un peu, j'ai essayé une autre méthodologie, et je suis partie des prestations. Et alors là, les prestations, ça parle à tout le monde. Donc, souvent, j'essaye de leur faire... Je me suis créé un petit livret que je diffuse et je rattache, on fait un travail où on prend toutes leurs activités et on les rattache aux prestations Séraphin. Et ça, c'est beaucoup plus simple pour eux parce que comme ça, ils maîtrisent mieux déjà le vocabulaire Séraphin. C'est-à-dire, ils maîtrisent mieux, ça leur permet déjà d'avoir cette approche, une nomenclature. Ils se rendent compte qu'en fait, ce n'est pas si compliqué que ça. À côté de ça, c'est un travail qui peut leur permettre déjà... de commencer à faire un comptage de l'activité, même si je n'aime pas ça, parce que pour ceux qui ont un logiciel avec un calendrier, ça leur permet de mettre les calendriers et de rattacher aux prestations Serafin. Donc, à la fin de l'année, de sortir le nombre de prestations réalisées par type de prestation. Comme je dis, ça, ça parle à tout le monde, parce que tout le monde réalise des prestations. Et une fois qu'on a réussi à travailler sur les prestations, du coup, c'est plus simple d'aborder les besoins. Et en même temps, ils arrivent à faire à ce moment-là le pas de côté entre le besoin de la personne et les prestations qu'ils ont pas. Parce qu'ils sont au clair, du coup, sur les prestations qu'ils proposent.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, est-ce que c'est pas rassurant aussi de commencer par valoriser tout ce qui est fait ? Tu as de se dire, c'est raffin, ça fait flipper, et si on n'est pas bon sur la cotation, est-ce qu'on va perdre des sous et tout ça ? Et finalement, si t'arrives en disant, bon, en fait, qu'est-ce que vous faites ? Et on va coter et de voir que... Bon, en fait, c'est rassurant, on fait plein de choses. Et de pouvoir, du coup, après, ouvrir la porte en disant, vous voyez, il y a encore tel et tel acte, est-ce que vous le proposez ? Est-ce qu'il y a des personnes qui pourraient être concernées, avoir besoin ? Toujours ouvrir un petit peu.

  • Speaker #1

    Après, oui, après, ça les rassure. J'avoue que de partir des prestations, partout où je suis partie, j'ai commencé par les prestations, les équipes ont été rassurées parce qu'ils se sont rendu compte que c'est raffin, ce n'était pas compliqué. Après, c'est vrai que dès qu'on parle des besoins, dernièrement, les besoins, je les ai plus abordés avec les coordinateurs de parcours, avec cette nouvelle fonction qui est en train d'émerger, parce que c'est souvent eux qui font la grosse évaluation à l'admission. Comme on est sur quelque chose qui est beaucoup plus complexe, c'est plus certaines catégories qui vont être concernées par l'évaluation des besoins. Déjà à l'époque tout le monde ne faisait pas une évaluation si on prend le projet personnalisé. Tous les professionnels de l'établissement ne faisaient pas les évaluations pour élaborer les projets personnalisés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que par rapport au projet personnalisé, si tu as bien identifié le besoin, le projet personnalisé sort un peu tout seul. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Mais il faut quand même rassurer tout le monde sur les prestations qu'ils proposent. Parce que par contre c'est tous les acteurs. qui saisissent les prestations. Sinon,

  • Speaker #0

    ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Sinon, ça ne marche pas. Et indirectement, après, quand les professionnels sont formés en prestation, même s'ils ne travaillent pas forcément sur l'évaluation des besoins, qu'il n'y a que du coup une petite catégorie professionnelle qui travaille dessus, quand on leur dit oui, mais il y a tel besoin, donc il faut faire telle prestation ça leur parle. Il y a quelque chose…

  • Speaker #0

    C'est cohérent et puis ça parle du métier, du terrain ? Ça m'amène à une question. Je l'avais prévu parce que tu as dit que ça permet d'utiliser les mêmes données. Maintenant, comment on fait ? pour faire remonter les données, pour partager les mêmes infos ? Est-ce qu'il y a des outils ? Est-ce que dans la réforme, dans la mise en place de Serafin, il y a un outil, un tableau Excel ? Mais comment on fait pour centraliser les infos ? Toi, qu'est-ce que tu proposes là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est le logiciel de gestion du dossier de l'usager. C'est aussi ce qu'ils préconisent. C'est le phénomène dans la... Dans le dernier communiqué de presse, dans tous les cas dans un des documents en lien avec Séraphin, le fait de monter sur l'usage de numérique était associé à la mise en place de cette réforme. Parce que si le logiciel de gestion du dossier d'usager est bien complété, si les modules calendriers sont bien complétés, l'extraction des données se fait immédiatement. Après, pareil, l'évaluation des besoins, ça permettrait dans chaque rapport d'activité de remonter les besoins des personnes accueillies et de dire qu'actuellement, il y a tel et tel besoin pour lequel l'établissement n'a pas de prestations, n'a pas réussi à trouver des prestations. Parce que l'idée aussi, c'est si on n'a pas les prestations à l'interne, c'est aussi d'aller chercher un externe. Parce que jusqu'à présent, la plus grande case qui existe… Alors voilà, moi, les professionnels me disent souvent, Julie, c'est raffin, je ne suis pas d'accord, c'est mettre les gens dans des cases. Donc oui, vu comme ça, on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais pour moi, la plus grande case, ça reste quand même l'établissement. Combien de fois il y a des personnes qui sont accueillies dans des établissements qui ne correspondent pas forcément à leurs besoins ? Parce que du coup, leur famille, des fois, elles n'ont trouvé que cette place-là.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a que ça, parce que c'est plus proche, parce que le besoin a évolué aussi.

  • Speaker #1

    Donc, il faut essayer de voir le positif dans tout ça, c'est affiner les besoins de la personne, apprendre à les chercher en dehors de la structure, moduler les prestations et être complémentaires les uns avec les autres.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais pas vu comme ça, mais au-delà d'un financement peut-être plus juste, Je trouve qu'en fait, c'est l'outil pour faire énormément progresser les projets personnalisés. Parce que du coup, on est sur une base et sur un socle commun, sur, comme tu l'as dit, un même langage, des données, des infos, enfin ouais, identiques, et où du coup, on a cette analyse puri-professionnelle du besoin avec la personne, et on travaille ensemble pour y répondre.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est essayer à... c'est s'accompagner à la transformation de l'offre. C'est quelque chose de beaucoup plus modulable où on peut aller chercher les prestations correspondantes aux besoins. Pour moi, je pense qu'il y aura certains aspects, tout ne sera pas beau. Il y aura toujours des aspects qu'on peut critiquer. déjà sur les nomenclatures, moi je suis fan des nomenclatures, je le dis. On peut l'utiliser partout. Moi, je l'utilise aussi dans les projets d'établissement. Je l'utilise quand on fait des projets d'atelier. Je rattache à la prestation Séraphin réalisée, aux attendus, à quels besoins ça peut répondre. C'est-à-dire, petit à petit, l'idée, c'est d'amener les gens, à travers leur pratique quotidienne, à intégrer ces nomenclatures. Et plus c'est fait en amont, Plus le jour où la réforme arrive, plus les professionnels le vivront bien. Parce qu'en fait, ça ne va pas leur changer fondamentalement grand-chose. Effectivement, je pense que ceux qui vont être le plus chamboulés, c'est les directions, les secrétariats, à devoir compléter des tableaux complémentaires par rapport à un système de cotation. Mais ce ne sera pas forcément les professionnels de terrain. Après, je peux me tromper, mais je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, parce qu'ils travaillent. Mais je pense qu'en fait, finalement, tout le monde travaille déjà un peu là-dessus. Juste, on replonge l'outil, mais si on est déjà dans la dynamique et dans cet esprit de travailler le besoin et d'associer, voilà, juste on a un outil qui est plus performant parce qu'il est partagé. Ça, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et effectivement, l'évaluation des besoins des personnes accompagnées sur un territoire, si elle est bien faite, c'est pour ça. Comme je dis, la notion de besoin est assez complexe. L'idée, c'est vraiment aussi d'avoir des professionnels qui maîtrisent bien cette notion et qui réalisent des évaluations de besoins poussées. Cette évaluation de besoins sur un territoire, ça permettra aussi vraiment, et si à côté on a la cartographie des prestations, ça permettra de voir quels sont les manquements et donc du coup de faire évoluer l'offre. Pas forcément en créant des places, mais peut-être en formant plus de professionnels, un type d'accompagnement, en créant des outils, en développant des salles noselaines un peu partout, enfin je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et en réorientant un peu l'offre en fait, même sans créer plus, c'est réadapter, orienter, c'est au moins ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'actuellement ça se fait, mais sans forcément de données objectives. Oui. Alors je ne dis pas que les directeurs souvent quand ils font une demande, ils ont expérimenté sur le terrain qu'il y a ce besoin. Mais il n'y a pas forcément de données.

  • Speaker #0

    C'est plus une intuition basée sur ce qui est vécu, donc qui souvent est cohérente, mais qui est difficilement chiffrable pour avoir quelque chose de très précis.

  • Speaker #1

    C'est ça, et s'il faut à côté, sur l'établissement qui est situé à 30 km, la prestation est réalisable et sous-exploitée. Donc, est-ce que ça vaut le coup d'envisager cette prestation sur l'établissement ? pour une personne accompagnée ou à ce moment-là, peut-être faire un partenariat avec l'autre établissement. Enfin, je ne sais pas, l'idée aussi, c'est d'identifier, d'être plus au clair.

  • Speaker #0

    Et on passe bien à l'actualisation. J'ai une dernière question. Une fois qu'on a expliqué un petit peu plus Seraphim PH et l'intérêt qu'il peut y avoir, est-ce que toi, tu as du retour d'expérience ? Voilà, peut-être, ouais, si. du retour d'expérience, une anecdote ou quelque chose comme ça. Qu'est-ce que toi, tu as vu ? Qu'est-ce que ça peut vraiment apporter de concret et de bénéfique pour un établissement ou pour une équipe ou pour une personne accompagnée ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, pour l'équipe, ils sont rassurés. Actuellement, de manière générale, je trouve que les équipes sont assez… Il y a un climat anxiogène. sur toutes les réformes qui arrivent. Et le fait de leur montrer que c'est raffin, déjà les nomenclatures, ce n'est pas très compliqué, ça les rassure. Donc, ça enlève un peu d'anxiété sur ce qui va arriver, à quelle sauce on va être mangé. Donc, ça vraiment, ça se ressent. En disant, oui, après, comme je dis, le modèle tarifaire, je ne le connais pas. mais le modèle tarifaire, pour moi, il ne va pas être quelque chose de révolutionnaire en soi. Ce sera peut-être un peu affiné. Après, dans les anecdotes, pas forcément, si ce n'est que chaque fois qu'on a cartographié les prestations, derrière, tout s'est enchaîné. Les gens ont commencé à parler Séraphin. La notion de besoin a plu. Derrière, après, ils disaient Ah mais oui, peut-être lui ! Le besoin, on n'a pas la prestation correspondante. Les coordinateurs de parcours ont pu commencer à prendre leur place aussi. Parce que je travaille dans pas mal d'endroits où il y a déjà des coordinateurs de parcours. Non, il n'y a pas forcément d'anecdotes particulières. À part, si ce n'est des fois, quand je repasse dans les établissements, on me dit et cette prestation, tu la mettrais où ? Je me dis je ne sais pas Après, l'idée, c'est que… Moi, tout ce que je dis, c'est qu'il faut qu'il y ait un consensus dans l'équipe. Vu qu'on est quand même des fois sur une notion d'interprétation, on la met où, on ne la met pas. Ah si, peut-être une anecdote, parce que ça, ça me fait toujours rire. Quand on travaille sur l'affectation de leur activité aux prestations, on se rend compte que les professionnels ne mettent pas le même sens aux activités qu'ils font. Parce qu'après, souvent, je les fais travailler un peu chacun dans leur coin, et après, on croise en disant ça, vous l'avez mis où ? Dans quelles prestations ? Et on voit qu'en fait, ils ne mettent pas le même sens à leur activité. En disant, mais tu fais ça, tu leur attaches ta telle prestation, mais pourquoi moi je fais ça ? Parce que derrière, je travaille ça dedans. Et en fait, on se rend compte que des fois, pour une même activité, les professionnels, ils ne mettent pas la même intention.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, c'est super intéressant à discuter, ça.

  • Speaker #1

    Alors là, les discussions qui émergent de ça, elles sont super intéressantes. Et donc, souvent, on se rend compte qu'on en fait deux activités. Parce que c'est...

  • Speaker #0

    en fonction de l'intention que tu peux avoir et de la manière dont tu conduis ton activité, tu peux avoir une réponse différente.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'est là où on se rend compte que des choses qui peuvent paraître évidentes pour les uns, ne sont pas du tout évidentes pour les autres. Effectivement, quand ils discutent, les intentions ne sont pas du tout les mêmes, et les deux intentions sont valables, il n'y en a aucun qui a tort. C'est juste, ils n'émettent pas du tout la même intention.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant, on revient à parler le même langage, et finalement, de plus en plus d'un point de vue management, je trouve que c'est super important. cohésion d'équilibre, sens, pourquoi on fait ça. C'est vrai que si on n'a pas la même vision au départ, la même intention, forcément, on ne se retrouve pas forcément et ça peut être une source peut-être de petites tensions ou en tout cas d'incompréhension. Ok, pour conclure, si on est un établissement, si on veut travailler sur les nomenclatures, comment on fait pour t'appeler ?

  • Speaker #1

    Sur LinkedIn. J'ai un compte LinkedIn.

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Je n'ai pas trop développé d'outils de communication à titre perso, à part LinkedIn, je ne vais pas mentir. Après, même parce que des fois, il faut avoir un budget pour faire appel à un consultant ou faire de la formation. Je tiens à le dire parce que c'est quelque chose qui… Ce n'est pas pour toutes les réformes que ça a été fait. Sur le site de la CNSA, Luriobs a travaillé un kit de formation au nom d'Anclature Serafin. qui est accessible à tout le monde. Donc, si sur des établissements, il y a déjà certaines personnes qui veulent s'en saisir et qui n'ont pas forcément le budget pour faire appel à quelqu'un, même si c'est mieux de faire appel au tiers. Effectivement, je trouve que ça permet une approche différente.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus efficace, on l'a dit au début. Mais bon, déjà, peut-être que c'est bien de commencer un peu par soi-même. Je vois souvent on dit ça, que ce soit sur une formation ou un cours, limite, c'est bien de s'être intéressé au sujet avant. pour pouvoir y aller plus efficacement.

  • Speaker #1

    Et donc là, l'Uriops a fait un super travail avec un kit de formation complet, téléchargeable, avec un kit du formateur. Ils ont vraiment poussé le concept très loin, qui est accessible sur le site de la SNSA. Il suffit de taper SNSA formation Serafeu, on tombe dessus. Et ça peut déjà être bien pour... soit des professionnels qui veulent s'intéresser au sujet, soit des cadres qui voudraient commencer à intégrer cet aspect-là avec ses équipes, ou se l'approprier soi-même pour avant de faire appel à quelqu'un. En tout cas, c'est un super outil qui est accessible. Je tiens à le citer. Ce n'est pas pour toutes les réformes qui existent.

  • Speaker #0

    Ok, nickel. Merci pour toutes ces infos. Très clair, moi j'ai appris plein de choses, je pensais que c'était, moi je voyais Seraphim vraiment comme essayer de contraindre un petit peu le financement du secteur du handicap, des établissements PH, mais c'est vrai qu'il y a une vraie logique autour du projet personnalisé, voire même si on le prend bien, un moyen de progresser et d'avoir un outil de management, et ça je trouve ça aussi vraiment cool.

  • Speaker #1

    Et de l'offre ? Et d'adapter l'offre aux besoins des personnes.

  • Speaker #0

    D'adapter l'offre d'un point de vue macro. C'est vrai qu'une fois qu'on sait, qu'on connaît mieux les besoins d'un établissement, si on compile avec tous les établissements, on a une offre sur le territoire, voire les territoires. Parfait. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci. A bientôt. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour ma proposition de sujet. Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de l'éducation.

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Description

Julie REIG est consultante en démarche qualité pour les ESSMS et spécialiste de Séraphin PH.


Dans cet épisode nous discutons des enjeux de la réforme de la tarification des ESSMS accompagnant des personnes en situation de handicap proposer par Séraphin PH.


SERAPHIN PH est l'acronyme de Services et établissements : réforme pour une adéquation des financements aux parcours des personnes handicapées. La réforme a été lancée en 2014 mais est toujours en phase de test.


L'idée initiale est de sortir des dotations globales annuelles pour les ESSMS et de fournir des moyens en fonction de l’activité réalisée. Pour cela il faut mesurer l'activité et les besoins. Ce n'était ni dans les habitudes ni réellement objectivable.


Une nomenclature des actes a été proposée pour permettre aux professionnels de chaque ESSMS de parler le même langage et d'utiliser les mêmes données.


Julie nous explique dans cet épisode comment utiliser la nomenclature, même si la tarification n'est pas encore effective, pour mieux répondre aux besoins des usagers par une meilleure évaluation et une meilleure analyse du besoin.


Cette réforme inquiète fortement les professionnels par rapport à la charge de travail administratif qui se ferait aux dépens de l'accompagnement des usagers. Par contre si le changement fonctionne, ce serait un outil très efficace la construction et le suivi des projets personnalisés, pour la gestion des parcours et pour l'analyse des besoins à l'échelle d'un territoire.


Les informations générées peuvent âtre un outil de management très intéressant.


Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Julie par Linkedin et télécharger le Kit Séraphin PH sur le site de la CNSA.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'écris ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode. Bonne... Aujourd'hui, je discute avec Julie Retsch, qui est consultante à Démarche qualité et aussi spécialiste de Séraphin PH. Ensemble, on va parler de Séraphin PH, de cette réforme qui date. Et on va discuter, voir où on en est, est-ce qu'il faut se préparer, comment on se prépare, mais d'abord, où on en est. Alors, avant d'aborder ce sujet-là, Julie, je te propose de te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour. J'ai à peu près 20 ans d'expérience en médico-social sur différents postes, qualité, développement, transformation de l'offre. Et ça fait maintenant une bonne année que j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner un peu plus de structures et essayer d'intervenir auprès du plus grand nombre sur

  • Speaker #0

    ces raffinités. Qu'est-ce qui t'a donné cette idée-là ? Pourquoi tu es passée à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis une chargée de mission dans l'âme, déjà. J'aime bien avoir une mission, c'est toujours ce qui m'a motivée, avec un objectif et arriver au bout de la mission. C'est vraiment ce qui m'a motivée. Et de temps en temps, il me manquait cet attrait en étant salariée dans les institutions, même si j'adorais être salariée aussi, il n'y a aucun doute.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi ? Se dire pas assez de mission ? ou pas assez de rythme ? Parce que je me dis, là, ce qui change, c'est le côté où, du coup, tu peux travailler sur beaucoup plus de missions en parallèle, en fait. Tu es moins liée aux contraintes d'une institution et tu peux enchaîner un peu plus. Est-ce que c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Enchaîner plusieurs missions auprès de plusieurs personnes, la diversité, les enjeux différents. Alors, des fois, c'est un peu fatigant parce que ça fait trop de chantier. Mais sinon, c'est très enrichissant et on ne s'ennuie pas. C'est vrai que l'institution, pour ça, des fois, elle est restreinte. On est toujours dans les mêmes schémas, avec les mêmes personnes. Là, on a la possibilité de se voir énormément de gens.

  • Speaker #0

    Puis parfois, la question aussi du calendrier, mais du rythme aussi de l'institution, de devoir avancer progressivement. Et quand tu es d'une nature un peu pressée, ça peut être un peu… Voilà, un peu frustrant, un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus d'être un tiers, c'est quelque chose qui est très valorisant parce que des fois, on a plus de poids en étant un tiers qu'en étant un peu dans l'institution. Alors qu'on dit les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est humain, mais ça c'est vraiment un truc de fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu donnes un message, mais oui. Ça, je ne l'explique pas trop, mais c'est vrai que c'est assez impressionnant. Ok, alors une question que je pose assez souvent, mais pas toujours. Mais là, j'ai envie de la poser. Qu'est-ce qui t'a amené à travailler dans le médico-social ? Comment tu es arrivée là ? Est-ce que c'est un hasard ou pas ?

  • Speaker #1

    À la base, c'était un hasard. Je n'ai pas fait un tir et après, j'ai trouvé ma vocation. A la base, j'ai un master en ressources humaines. Et mon premier stage, je l'ai fait dans une grosse association médico-sociale. Et c'est la même association qui a accepté de me prendre à la suite de mon master. Et c'est là où petit à petit, ils m'ont fait évoluer. Donc, j'ai travaillé sur plusieurs absorptions, et puis après sur plusieurs dossiers de développement, puis après sur la qualité. Et maintenant, j'ai envie de changer de secteur. Je n'ai pas envie de changer de secteur, c'est mon secteur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est...

  • Speaker #0

    La médico-sociale. Et donc, puisque tu t'es aussi penchée sur Serafin PH, est-ce que tu travaillais dans des assos du champ du handicap ou pas que ?

  • Speaker #1

    Non, pas que. Il y a aussi, j'ai fait la protection de l'enfance, tout ce qui est personnes âgées. et je me suis surtout mise à Serafin quand il a fallu réfléchir à la mise en place de plateformes, il y a ça à peu près 5 ans, parce que c'était l'échantillon à la mode. Donc pour partir d'un projet de plateforme, l'idée c'était d'intégrer l'entrée de jeu, les nomenclatures Séraphin.

  • Speaker #0

    Sur quel type de plateforme ?

  • Speaker #1

    C'était une plateforme pour les adultes handicapés. Alors l'idée, après finalement ça ne s'est pas fait pour d'autres raisons, mais l'idée c'était de partir sur des établissements pour adultes handicapés sur un territoire réduit. pour essayer d'expérimenter le fonctionnement avec un coordinateur de parcours, essayer de fluidifier les parcours sur un territoire donné pour des adultes handicapés. Vraiment l'objectif c'était de partir petit pour voir plus grand, parce que si on réfléchit d'entrée de jeu à une plateforme sur un territoire de la taille d'un département avec plusieurs associations, ça risque d'être compliqué. Donc l'idée c'était de partir le plus petit pour acculturer les équipes à cette transformation de l'offre, parce que là on est vraiment dans la transformation de l'offre en cours, tout en intégrant Serafin, parce que l'idée c'était d'essayer de prendre toutes les réformes en cours et de les intégrer dans ce projet-là.

  • Speaker #0

    Ok, ça marche. Alors pour parler de Serafin, parce que moi je trouve que c'est un sujet intéressant. qui m'intéresse beaucoup parce que j'ai l'impression qu'on en parle depuis toujours, pas très longtemps, ça fait une bonne dizaine d'années quand même.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est la fin 2015. C'est le rapport Vaché-Janet de 2012-2013 qui a été à l'origine de cette réforme. Vraiment, on en parle depuis 2015. Avec des pics, parce que c'est la fin, on n'en parle pas toujours. Il y a toujours des pics et puis ça s'arrête. Là, on est sur une phase d'arrêt. mais en espérant qu'ils en reparlent bientôt. Même si pour la réforme Séraphin, déjà la réforme est associée au financement, mais Séraphin, il y a aussi la question des nomenclatures qui est intégrée dedans. Et je pense que les nomenclatures sont à prendre à part entière, sorties de la réforme du financement, pour lesquelles on n'a pas forcément encore de visibilité, vu qu'on n'a pas de modèle tarifaire qui a été posé. Il y a des pistes, mais comme je ne suis pas dans les groupes de travail, je ne m'aventurerai pas sur le modèle tarifaire qui va sortir. Mais dans tous les cas, la nomenclature, c'est un super outil qui peut être utilisé dès à présent et que je conseille d'utiliser le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la nomenclature et comment on l'utilise, pour ceux qui n'étaient pas là en 2012, 2013, 2015. Pour refaire un point rapide sur Serapint, si je me trompe, c'est d'abord une réforme de financement pour les établissements du champ personnes handicapées, où l'idée c'est d'aller vers une forme de tarification à l'acte, un mix entre un peu de T2A comme à l'hôpital, ou en tout cas pour essayer de moduler les dotations en fonction de l'activité. C'est plus fonctionner sur des prix de journée au sens large, un budget global à l'année, c'est... comment, en fonction de l'activité de l'établissement précise, on va pouvoir ajuster le budget ?

  • Speaker #1

    Alors oui et non. Parce que comparer la réforme du Serafin à la T2A, c'est ce qu'il ne faut absolument pas faire. D'accord. Parce que du coup, c'est un peu plus complexe que la T2A dans le sanitaire. Et comme la T2A, en plus, n'a pas forcément été bien vécue à l'époque, J'intervenais dans des établissements sanitaires à l'époque quand la T2 a été mise en place. Ça n'a pas forcément laissé la meilleure image. Serafin, c'est aller un peu plus. C'est-à-dire, c'est doter la personne dans l'idéal. C'est on évalue les besoins de la personne et on lui donne les moyens pour aller chercher les prestations correspondantes. Et après, l'idée, il y aura sûrement des tarifications mixtes parce qu'il y a quand même des filles. Après, je n'ai pas forcément de prévision, de vision sur le modèle tarifaire qui sera en place, mais réellement financer les établissements en fonction de l'activité, ce n'est pas forcément ce qui sera retenu. Il y aura peut-être un mix entre un prix de journée qui ne sera pas un prix de journée qui sera attribué aux établissements pour pouvoir continuer à fonctionner et ensuite un financement en lien avec les prestations assurées aux personnes accompagnées. Pour l'instant, on n'en est pas. Le modèle tarifaire est encore en cours de réflexion, selon le dernier communiqué de presse qui date de février 2023. à ma connaissance parce que je n'ai pas vu d'autres. Alors peut-être que je dis des bêtises, si je dis des bêtises, je m'en excuse. Le modèle tarifaire est encore en cours d'élaboration et il était prévu de déployer celui-ci à partir de 2025 dans les établissements pour enfants. D'accord. Sachant que tous les établissements du secteur handicap ne sont pas forcément concernés par Serafin. Seules les structures pour lesquelles l'admission nécessite une orientation de la CDAPH seront concernées. Donc par exemple les CAMS et les SMVP ne seront pas concernés.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que du coup on est sur quelque chose qui ressemble plus par exemple au modèle de l'EHPAD avec le GIR et le PATOS ou du coup on va plus regarder un profil de besoin et adapter un financement en fonction ? Ou même pas c'est encore autre chose ?

  • Speaker #1

    Non, ce sera encore autre chose. J'aime pas dire ce nom parce que je suis pas sûre que c'est celui qu'ils vont retenir. C'est pas moi qui fait les lois et qui utilise le vocabulaire, mais j'aime pas ce vocabulaire de droit de tirage. C'est-à-dire que chaque personne, en fonction de l'évaluation de ses besoins, aura un montant correspondant. C'est la personne qui aura normalement l'enveloppe à louer pour financer les prestations dont il a besoin. Voilà. Ce serait un droit de tirage. Alors, je n'aime pas forcément ce vocabulaire. Je ne vois pas forcément comment ça fonctionnerait. Mais après, ça ne fonctionnera pas non plus comme le pathos, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être sur la validation. En tout cas, ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on voit à quel point, ça va faire dix ans quand même, mais c'est ultra flou, on ne sait pas. On en parle, on n'en parle plus. Et en tout cas, moi, ce que j'ai compris, c'est que cette notion... C'est vraiment une logique de réforme de financement pour pouvoir moduler et adapter un peu plus les ressources aux établissements en fonction de ce qu'ils peuvent proposer, ce qu'ils peuvent faire et aussi des profils qu'ils peuvent accueillir. Ce qui, je trouve, peut avoir un peu de sens dans la mesure où, surtout dans le champ du handicap, c'est des profils toujours très différents et une dotation globale, une enveloppe fixe annuelle, il n'y a pas de chance qu'elle corresponde vraiment. aux besoins de tout le monde.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir quelque chose, c'est pas précis du tout. Alors après, on peut se dire que si c'est à la louche et puis après l'établissement, au moins, il a de la latitude et il va pouvoir adapter en portion de chacun. Si l'enveloppe, elle est suffisamment dimensionnée, assez grande pour être sûre qu'il y a ce qu'il faut pour tout le monde, ça marche bien. La problématique, c'est si on a une enveloppe insuffisante qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Et dans ce cas-là... L'idée d'une nomenclature et d'une tarification un peu plus à l'acte, ça permet peut-être d'ajuster un peu plus ou d'opposer les besoins réels à la dotation.

  • Speaker #1

    Oui, après, il faut faire attention parce qu'on n'est quand même pas dans le sanitaire avec soit des séjours qui sont plutôt courts, soit des actes bien précis. Là, on est plus dans les personnes handicapées avec des personnes qui sont accompagnées sur le long terme. On n'est pas sur des actes, on est sur un accompagnement. Donc, effectivement, l'accompagnement est composé de plusieurs prestations, mais il faut faire quand même attention de ne pas retomber dans cette notion d'une prestation égale à un acte. D'après tout ce que j'ai lu, on ne va pas aller là-dedans. Ce sera un mix des deux. Je pense que ça peut être quelque chose de positif. Après, voilà, il faut le tester. La méthode n'est pas mauvaise de le tester sur un périmètre réduit, c'est-à-dire des établissements. du secteur enfance qui relève d'un seul financeur en règle générale, d'une autorité qui est l'ARS. Donc derrière, ça permettra de tester, de faire des ajustements avant d'envisager de déployer sur d'autres structures. Après, la méthodologie de passer par palier est aussi intéressante. Après, je n'ai pas forcément trop de visibilité, j'ai regardé. Je n'ai pas forcément d'avis parce que... Parce que souvent, quand j'accompagne des équipes, on me demande mon avis. Je n'en ai pas.

  • Speaker #0

    Moi, c'est clair.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas expérimenté. Même là, les modèles, le financement en prix de journée, il a ses limites aussi. Là, ce matin, j'intervenais sur un établissement pour enfants avec des cas très, très lourds. Certains qui nécessiteraient du de professionnel pour... pour un enfant, ils n'ont pas les moyens en face. Donc, on demande des CNR, on demande des choses, on demande des financements, mais c'est toujours ponctuel, ce n'est pas dans la durée. Donc, ça peut être aussi positif de notre côté. Après, voilà, il faut l'expérimenter. Tant que je n'ai pas expérimenté, et tant que le modèle n'est pas sorti, Dans tous les cas, parce qu'en fait, Serafin est très critiqué. Donc, je fais toujours attention de ne pas rajouter de la critique à quelque chose. On ne maîtrise pas le modèle de tarification. Donc, effectivement, ça va faire dix ans qu'on en parle, dix ans que Serafin est souvent très mal perçu par les équipes. Moi, comme je dis, je ne sais pas ce qui va sortir. S'il faut, ce sera génial, le modèle tarifaire. Bon, après, en général, dès qu'on parle d'argent… Il y a toujours des couacs, mais quel que soit le sujet.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de précipation, surtout si on a le sentiment qu'on va être un peu plus contrôlé et qu'on risque de perdre, on a le sentiment de perdre un peu en fait. Je pense que c'est pour ça aussi que c'est comme ça que ça a été perçu et qu'il y a eu une très mauvaise image et même peut-être une absence de volonté ou une mauvaise volonté pour le mettre en place. Peut-être que je m'avance, mais c'est mon sentiment de ne pas faire en sorte que ça puisse être même testé rapidement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Après, je pense que derrière, la modélisation de la clarification était quelque chose qui prenait énormément de temps. Donc, c'est vrai que c'était compliqué. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'était compliqué de sortir une clarification dans les deux ans à venir. Après, il y a eu une volonté aussi de concertation des différents acteurs, qui est louable. Donc là, je sais que les réseaux de tous les DITEP travaillent beaucoup sur le sujet. Donc oui, après, c'était normal d'avoir ce temps de travail, de concertation. Alors peut-être qu'ils auraient dû moins communiquer. Peut-être que c'est plus dans la communication. Il aurait fallu peut-être travailler. de manière moins communiquée et quand les travaux étaient un peu plus avancés, le présenter. Mais après, le projet est louable. On est quand même dans la continuité de la loi du 2 janvier 2002, qui a recentré la personne accompagnée au cœur du dispositif.

  • Speaker #0

    Non, c'est logique. Après, par contre, moi, je trouve que ça a du bon, parce que ça permet d'être plus précis et d'aller plus sur les réponses aux besoins. Pardon. Par contre… il y a un gros gros risque de complexification administrative. Parce que s'il faut faire encore 1000 tableaux Excel pour tout coter, et qu'on demande aux blancs de remplir des tableaux et de refaire, c'est un peu le côté pervers de la T2A, où derrière il faut coter, coter, coter, et le médecin finalement il n'est plus auprès de son patient, il ne fait plus de médecine, il fait de la cotation et de l'administratif. Je caricature, mais c'est sûr que ça c'est un gros risque.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Par contre, la charge administrative qui sera liée à Serafin, on verra ce qui va sortir, le modèle tarifaire, on en revient. Mais pareil, si l'enveloppe de base attribuée à tous les établissements pour fonctionner permet de fonctionner correctement, parce qu'il y a aussi cette question, si on est sur un modèle mixte, c'est-à-dire une dotation attribuée aux établissements, puis après un financement en fonction des prestations proposées aux personnes accompagnées, Si la dotation de base est suffisamment correcte, déjà ça permettra d'être sécurisé sur une grosse partie du fonctionnement. Après oui, effectivement, quel tableau faudra compléter, à qui on s'adressera, sous quel délai on sera financé.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'incertitudes qui peuvent amener une inquiétude et une petite crispation. Mais bon,

  • Speaker #1

    on reprend un peu. Mais je pense que ça va. Franchement, moi, je suis plutôt optimiste. S'ils mettent tant de temps, c'est qu'ils vont faire quelque chose de bien. Allez, soyez optimiste.

  • Speaker #0

    Il faut être optimiste. En attendant, même si on a un peu, en tout cas, nous, on n'en a pas de visibilité sur qu'est-ce qui va se passer, on ne peut rien dire là-dessus. Par contre, la nomenclature existe. Et toi, tu accompagnes les établissements, tu les guides sur, en gros, comment l'utiliser. Et pour toi, elle peut être déjà très utile.

  • Speaker #1

    Pour moi, utiliser les nomenclatures des besoins et des prestations, c'est la base. Parce que quoi qu'il arrive vis-à-vis de la réforme de la tarification, c'est le premier sujet, mais pour l'instant il n'est pas sorti, on ne sait pas de quoi on parle, les nomenclatures c'est un vocabulaire partagé pour tout le secteur. Ça permet de parler le même langage, ça permet de consolider des données, ça permet d'avoir une vision. sur les prestations qui sont réalisées, sur les besoins qui existent sur un territoire ou sur un établissement. Pour moi, c'est déjà… En fait, on peut parler le même langage entre structures. Pour accompagner depuis 20 ans les établissements, dans le secteur du handicap, pas que, mais particulièrement, les professionnels sont très doués pour trouver des noms, des ateliers. En fonction de l'établissement, on peut parler de la même chose, mais on n'utilise pas du tout le même vocabulaire. Alors, je n'ai pas forcément d'exemple en tête, mais j'ai notamment des ateliers pâtisserie, avec des noms à rallonge. expression par le goût, expression par...

  • Speaker #0

    On a fait un gâteau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu fais des cuisines avec un peu de thérapeutique, je vois bien le genre.

  • Speaker #1

    Alors après, c'est très bien, parce que ça prouve que les professionnels ont investi cet atelier, ils ont mis du sens. Mais en fait, pour proposer le même atelier, on ne parle pas du tout le même vocabulaire. Donc des fois, c'était compliqué de consolider les données, de savoir, enfin, non, mais nous, on ne propose pas ça. Mais nous, en fait... qui proposaient la même chose. Moi, qui tournais sur beaucoup de structures, c'était compliqué des fois de les faire travailler ensemble parce qu'ils parlaient de la même chose, mais sans utiliser le même vocabulaire. Séraphin a cette chance-là. Pour moi, c'est une opportunité. On peut commencer à harmoniser le vocabulaire utilisé. Ça permet aussi pour les autorités d'être plus au clair sur les besoins des personnes qu'on accompagne. Donc, peut-être aussi, parce que c'est quand même ça aussi, améliorer l'identification des besoins pour adapter l'offre aux besoins des personnes accompagnées. Ça reste quand même aussi l'un des piliers fondateurs de cette réforme.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas l'oublier, parce que ça, ça reste au-delà du financement qui était à revoir. C'était ce que disait le rapport initial de 2013. Il considérait que le modèle tarifaire était à revoir dans sa globalité, mais également qu'il fallait… revoir l'offre, comment s'organiser l'offre de services sur le territoire et donc partir vraiment des besoins des personnes accompagnées pour adapter l'offre. Et les nomenclatures des besoins de Seraphim permettent justement d'identifier les besoins.

  • Speaker #0

    D'accord, on peut identifier les besoins sur un établissement, sur un territoire et peut-être faire évoluer l'offre. Peut-être pas en termes d'établissement. Mais en termes d'évolution peut-être d'un service ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors après, par contre, il faut que tout le monde commence à utiliser les nomenclatures pour que ça puisse être consolidé sur un territoire. C'est ce qu'ils cherchent à faire à peu près avec les rapports ANAP. Les rapports ANAP qui sont demandés chaque année, ils ont déjà intégré les nomenclatures Serafin. Alors après... pour accompagner certains établissements, ils le complètent, mais quand ils n'ont déjà pas mis en place l'utilisation des nomenclatures sur leur structure, la manière dont ils complètent le rapport à NAPE n'est pas forcément, je pense, des fois la plus correcte. Parce qu'on demande de compléter des données avant qu'il les ait utilisées.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu rempli avec un petit peu de feeling.

  • Speaker #1

    Pas forcément au chimique. Si, si, si, c'est toujours rempli. Parce qu'en général, les professionnels veulent bien faire. J'ai toujours vu une bonne intention derrière. Mais les professionnels se retrouvent plus en difficulté à savoir ce qu'on met derrière. Parce que les nomenclatures sont assez explicites. Mais de temps en temps, en fonction... De la catégorie professionnelle d'origine, on ne met pas forcément les mêmes choses derrière un besoin ou une prestation.

  • Speaker #0

    Ok. Tu penses que c'est dû à quoi ? Que c'est dû au métier peut-être, à la vision du métier ou au fait de dire moi, je n'ose pas mettre ça parce que je ne sais pas

  • Speaker #1

    C'est dû au métier. Alors, je vais prendre une prestation parce que c'est celle où… Alors, c'est surtout les professionnels éducatifs. qui n'arrive pas à comprendre, c'est la prestation 2.2.1.1, on va la reprendre, accompagnement pour les actes de la vie quotidienne. Donc, pour les personnels soignants, c'est très simple, c'est-à-dire c'est tout ce qui est lié au cours, l'accompagnement pour la toilette. Par contre, pour le personnel éducatif, la vie quotidienne, ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ce serait quoi ? Ce serait aller faire ses cours ?

  • Speaker #1

    Eh oui ! Alors que ça, c'est accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça se défend ! Je veux dire, ça marche aussi, tu vois, accompagnement à la vie quotidienne, je prends le bus pour aller à l'école ou machin.

  • Speaker #1

    Non, non. Alors, pour les personnels du soin, donc AES, IDE, c'est logique. Ça leur parle, ça c'est clair, c'est net. Dès qu'on est sur des personnels qui arrivent plus au secteur éducatif, ça ne passe pas du tout. Enfin, si ça passe, quand on leur explique. Après, c'est accompagnement pour accomplir les activités domestiques. Elle existe aussi, cette prestation. Mais ils confondent, enfin voilà, la séparation entre vie quotidienne et activité domestique n'est pas forcément, ne va pas de soi. pour certaines catégories professionnelles. Une fois qu'on leur a dit, c'est tout simple. Il suffit juste qu'ils soient accompagnés.

  • Speaker #0

    Il faut clarifier. En gros, il faut clarifier. Est-ce qu'il y a… Moi, je ne la connais pas du tout, la nomenclature. Il y a combien de… En gros, combien de quotations, combien d'actes possibles ?

  • Speaker #1

    Je ne les ai pas en tête. Il n'y en a pas tant que ça. Franchement, il faut être…

  • Speaker #0

    C'est plus des catégories. C'est bien large.

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez large. On a les besoins. avec les besoins en soins, en matière d'autonomie, pour la participation sociale, de mémoire, si je ne dis pas de bêtise, et après les prestations, on retrouve à peu près les mêmes champs des prestations, à laquelle on rajoute… Alors, voilà, il y a les besoins, les prestations directes et les prestations indirectes. En fait, il y a trois grands blocs. Les besoins, on parle vraiment des besoins de la personne, et les prestations… Pour ceux qui ont fait un peu de qualité, ça ressemble à la cartographie des processus sur une structure, avec derrière le bloc accompagnement, qui sont les prestations directes, qui permettent de couvrir tout l'accompagnement. Et après, les prestations indirectes, c'est la fonction gérée, managée, et tout ce qui est fonction logistique. Les gens qui ont l'habitude de travailler la qualité, Les prestations, c'est la cartographie des processus.

  • Speaker #0

    C'est le cœur de métier. Puis après, comme les processus support, tu vas avoir des prestations indirectes qui viennent en complément. Tu aurais un exemple ? Les prestations indirectes, qu'est-ce qu'on peut avoir ?

  • Speaker #1

    La prestation indirecte, ça peut être le transport.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, qui n'est pas forcément fait directement par l'établissement, sauf peut-être comme c'est l'établissement qui gère. Mais tout de même,

  • Speaker #1

    justement, ça marche. En fait, la prestation directe, c'est ce qui est fait pour la personne avec la personne. La prestation indirecte, il n'y a pas forcément… En plus, j'ai pris ça là exprès parce que c'est souvent là où les professionnels tombent, pas dans le panneau parce que ce n'est pas un panneau, mais le transport en établissement médico-sociaux est toujours un gros sujet qu'il y a sur le transport. Or, il y a… La CNSA est très claire là-dessus. Il n'y a pas un besoin d'être transporté. Ce n'est pas un besoin à part entière, individuel. Donc, en fait, c'est une prestation indirecte pour assurer ensuite un acte direct. Sauf si, dans le trajet, le professionnel réalise un acte direct. Parce que moi, ça m'est arrivé que certains professionnels disent Mais en fait, c'est moi qui réalise le trajet, un éducateur par exemple, parce que... que pendant le temps de trajet, le jeune ne me parle plus que dans un entretien en face à face. Le temps de trajet, le fait d'être côte à côte, le travail du co-éducatif est beaucoup plus simple. Alors, pas pour tous, on ne peut pas tout généraliser. Et donc, à ce moment-là, il côte en prestation directe en étant dans un accompagnement.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Et est-ce que si on est sur un transport où on doit... par exemple, où il peut y avoir un côté éducatif, si l'idée c'est d'apprendre à la personne ou de la rassurer, qu'elle a une confiance en elle pour après faire le trajet elle-même ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une autre prestation. C'est-à-dire que là, pour prendre, c'est une prestation en matière d'autonomie. Donc, ce serait une prestation. Moi, je vais perso. Alors après, voilà, comme je dis, on est encore… Quand j'accompagne les établissements là-dessus, moi, j'ai mon avis. mais j'ai un peu travaillé Seraphine, mais des fois, mon interprétation de là où il faut le mettre n'est pas forcément celle des établissements. Donc, je les invite aussi à s'adapter. Mais pour moi, ce serait un accompagnement pour prendre des décisions adaptées pour la sécurité. C'est-à-dire gérer son stress, tout ça, c'est cette prestation-là. C'est-à-dire, il y a un accompagnement qui est proposé par un professionnel pour apprendre la personne à se déplacer, à gérer son stress. Après, il y a... Enfin voilà, on peut le rattacher à plusieurs prêtes. Moi, je le mettrais là-dedans.

  • Speaker #0

    Après, il y a une petite phase, du coup, c'est normal, en matière de cotation, d'interprétation.

  • Speaker #1

    Pas trop non plus.

  • Speaker #0

    Non, mais un petit peu, parfois. Entre deux critères, deux catégories. Est-ce que pour la partie plutôt soins médicaux, par exemple, comment on va coter, valoriser ? Je ne sais pas, des gens... Peut-être en masse ou en femme, où il y a besoin vraiment de prestations, de soins infirmiers. Est-ce que ça se cote en soins ou en besoins ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les deux sont séparés. C'est-à-dire que, ça fait traiter les deux à côté. Le besoin, il s'exprime en besoin. Alors au niveau de tout ce qui est médical, les besoins sont beaucoup plus déclinés. Il y a toute une liste. Alors, je ne les ai plus forcément en tête. Je les ai derrière, mais elle est assez longue. Et ensuite, au niveau des prestations, il y a des prestations de soins médicaux, de soins infirmiers, de soins des psychologues et les soins des pharmaciens et préparateurs en pharmacie et des auxiliaires médicaux et paramédicaux. Donc, en fonction des besoins, on propose des prestations en face. Et en fait, on va surtout... L'évaluation des besoins de la personne est un peu à part, ce qui va permettre d'identifier tout ce que la personne aurait besoin et également ce qu'elle aimerait, parce que l'idée aussi c'est de prendre en compte ses aspirations, la capacité s'exprimer évidemment. Les prestations, c'est tout ce qui est réalisé par les professionnels en face pour répondre à ses besoins, soit en direct, soit en indirect, par rapport à l'établissement quand c'est quelque chose... L'entretien du linge en masse, par exemple, c'est une prestation directe. Ça fait part, voilà, parce que c'est quelque chose, c'est un coût aussi. Donc, il faut l'identifier, le temps passé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est un élément, un aspect important de l'accompagnement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, moi, plus j'accompagne les structures, au début, la base de la réforme Seraphim, ça reste mieux identifier les besoins des personnes. Et au début, comme tout le monde, j'étais vraiment partie auprès des équipes à essayer d'expliquer les besoins, qu'est-ce que c'est, en sachant qu'en plus pour ça, les nomenclatures sont très très claires. Ce n'est pas si simple que ça les besoins. Ça nécessite une analyse un peu plus poussée. Je me suis pris les fascicules pour ne pas dire de bêtises. J'ai mon petit fascicule à côté parce qu'après, des fois, j'ai peur de… Donc, je vais vous dire exactement la définition de la notion de besoin au sens de la nomenclature. C'est un écart entre la réalisation effective, donc la performance, par une personne d'une activité ou d'un domaine d'activité et son objectif personnel de réalisation.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai compris.

  • Speaker #1

    Voilà, en tenant compte d'obstacles et de facilitateurs. Et c'est vrai que quand on aborde ça d'entrée de jeu avec les professionnels, on a beau mettre des exemples, en fait, souvent je patinais au début, mais vraiment, quand je dis je patinais, en face, ils hésitaient, je ne comprends pas, je ne comprends pas, et ils confondaient besoins et prestations. Alors ces derniers temps, enfin ces derniers temps, depuis quelques années, j'ai changé d'approche. Je suis d'abord partie des prestations. Pourquoi ? Parce qu'en fait les prestations, déjà j'essayais de comprendre pourquoi les besoins ne parlaient pas à tout le monde. Alors j'ai une théorie là-dessus, ça n'engage que moi, je tiens à préciser, donc ce n'est que ma théorie. C'est que déjà dans un établissement, tous les professionnels ne sont pas habitués à faire une évaluation des besoins. C'est-à-dire que c'est souvent attribué à un coordinateur, à un éducateur en charge référent projet. mais les AMP, les moniteurs éducateurs, ils ne sont pas familiarisés avec cette notion d'évaluation, ce n'est pas quelque chose qui leur parle.

  • Speaker #0

    J'irais peut-être un tout petit peu plus loin, est-ce que dans les établissements, je m'inclus, mais on n'a pas aussi cette tendance, même s'il faut individualiser, on le sait, à avoir une petite approche de on fait comme ça Et puis on se pose pas trop la question, on met un peu les gens dans une case et on se dit bon ok c'est tel profil. D'habitude, on fait comme ça, donc on fait comme ça.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça a évolué ces dernières années. C'est peut-être vrai.

  • Speaker #0

    Caricature, bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    caricature. Je trouve quand même qu'il y a une évolution sur la prise en compte des souhaits de la personne, de ses attentes.

  • Speaker #0

    Ça, oui. Mais finalement, est-ce que les gens, ils ne sont pas aussi dans une forme de... stéréotype un peu, tu vois. Puisque on fait tout le temps comme ça, bon, en fait, c'est normal et on s'habitue et on cherche moins, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Alors après aussi, ils ont tendance à identifier le besoin en fonction des prestations qu'ils proposent. C'est-à-dire que tant que je n'avais pas travaillé... Tant que je n'avais pas travaillé les prestations avec les équipes, je commençais par les besoins. En fait, ils rattachaient un besoin, je le voyais, à une prestation qu'ils proposaient. C'est-à-dire qu'ils n'arrivaient pas à faire le pas de côté, que la personne avait peut-être un besoin auquel eux ne répondaient pas. Et donc, à un moment donné, quand j'ai vu que je patinais, j'ai changé un peu, j'ai essayé une autre méthodologie, et je suis partie des prestations. Et alors là, les prestations, ça parle à tout le monde. Donc, souvent, j'essaye de leur faire... Je me suis créé un petit livret que je diffuse et je rattache, on fait un travail où on prend toutes leurs activités et on les rattache aux prestations Séraphin. Et ça, c'est beaucoup plus simple pour eux parce que comme ça, ils maîtrisent mieux déjà le vocabulaire Séraphin. C'est-à-dire, ils maîtrisent mieux, ça leur permet déjà d'avoir cette approche, une nomenclature. Ils se rendent compte qu'en fait, ce n'est pas si compliqué que ça. À côté de ça, c'est un travail qui peut leur permettre déjà... de commencer à faire un comptage de l'activité, même si je n'aime pas ça, parce que pour ceux qui ont un logiciel avec un calendrier, ça leur permet de mettre les calendriers et de rattacher aux prestations Serafin. Donc, à la fin de l'année, de sortir le nombre de prestations réalisées par type de prestation. Comme je dis, ça, ça parle à tout le monde, parce que tout le monde réalise des prestations. Et une fois qu'on a réussi à travailler sur les prestations, du coup, c'est plus simple d'aborder les besoins. Et en même temps, ils arrivent à faire à ce moment-là le pas de côté entre le besoin de la personne et les prestations qu'ils ont pas. Parce qu'ils sont au clair, du coup, sur les prestations qu'ils proposent.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, est-ce que c'est pas rassurant aussi de commencer par valoriser tout ce qui est fait ? Tu as de se dire, c'est raffin, ça fait flipper, et si on n'est pas bon sur la cotation, est-ce qu'on va perdre des sous et tout ça ? Et finalement, si t'arrives en disant, bon, en fait, qu'est-ce que vous faites ? Et on va coter et de voir que... Bon, en fait, c'est rassurant, on fait plein de choses. Et de pouvoir, du coup, après, ouvrir la porte en disant, vous voyez, il y a encore tel et tel acte, est-ce que vous le proposez ? Est-ce qu'il y a des personnes qui pourraient être concernées, avoir besoin ? Toujours ouvrir un petit peu.

  • Speaker #1

    Après, oui, après, ça les rassure. J'avoue que de partir des prestations, partout où je suis partie, j'ai commencé par les prestations, les équipes ont été rassurées parce qu'ils se sont rendu compte que c'est raffin, ce n'était pas compliqué. Après, c'est vrai que dès qu'on parle des besoins, dernièrement, les besoins, je les ai plus abordés avec les coordinateurs de parcours, avec cette nouvelle fonction qui est en train d'émerger, parce que c'est souvent eux qui font la grosse évaluation à l'admission. Comme on est sur quelque chose qui est beaucoup plus complexe, c'est plus certaines catégories qui vont être concernées par l'évaluation des besoins. Déjà à l'époque tout le monde ne faisait pas une évaluation si on prend le projet personnalisé. Tous les professionnels de l'établissement ne faisaient pas les évaluations pour élaborer les projets personnalisés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que par rapport au projet personnalisé, si tu as bien identifié le besoin, le projet personnalisé sort un peu tout seul. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Mais il faut quand même rassurer tout le monde sur les prestations qu'ils proposent. Parce que par contre c'est tous les acteurs. qui saisissent les prestations. Sinon,

  • Speaker #0

    ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Sinon, ça ne marche pas. Et indirectement, après, quand les professionnels sont formés en prestation, même s'ils ne travaillent pas forcément sur l'évaluation des besoins, qu'il n'y a que du coup une petite catégorie professionnelle qui travaille dessus, quand on leur dit oui, mais il y a tel besoin, donc il faut faire telle prestation ça leur parle. Il y a quelque chose…

  • Speaker #0

    C'est cohérent et puis ça parle du métier, du terrain ? Ça m'amène à une question. Je l'avais prévu parce que tu as dit que ça permet d'utiliser les mêmes données. Maintenant, comment on fait ? pour faire remonter les données, pour partager les mêmes infos ? Est-ce qu'il y a des outils ? Est-ce que dans la réforme, dans la mise en place de Serafin, il y a un outil, un tableau Excel ? Mais comment on fait pour centraliser les infos ? Toi, qu'est-ce que tu proposes là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est le logiciel de gestion du dossier de l'usager. C'est aussi ce qu'ils préconisent. C'est le phénomène dans la... Dans le dernier communiqué de presse, dans tous les cas dans un des documents en lien avec Séraphin, le fait de monter sur l'usage de numérique était associé à la mise en place de cette réforme. Parce que si le logiciel de gestion du dossier d'usager est bien complété, si les modules calendriers sont bien complétés, l'extraction des données se fait immédiatement. Après, pareil, l'évaluation des besoins, ça permettrait dans chaque rapport d'activité de remonter les besoins des personnes accueillies et de dire qu'actuellement, il y a tel et tel besoin pour lequel l'établissement n'a pas de prestations, n'a pas réussi à trouver des prestations. Parce que l'idée aussi, c'est si on n'a pas les prestations à l'interne, c'est aussi d'aller chercher un externe. Parce que jusqu'à présent, la plus grande case qui existe… Alors voilà, moi, les professionnels me disent souvent, Julie, c'est raffin, je ne suis pas d'accord, c'est mettre les gens dans des cases. Donc oui, vu comme ça, on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais pour moi, la plus grande case, ça reste quand même l'établissement. Combien de fois il y a des personnes qui sont accueillies dans des établissements qui ne correspondent pas forcément à leurs besoins ? Parce que du coup, leur famille, des fois, elles n'ont trouvé que cette place-là.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a que ça, parce que c'est plus proche, parce que le besoin a évolué aussi.

  • Speaker #1

    Donc, il faut essayer de voir le positif dans tout ça, c'est affiner les besoins de la personne, apprendre à les chercher en dehors de la structure, moduler les prestations et être complémentaires les uns avec les autres.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais pas vu comme ça, mais au-delà d'un financement peut-être plus juste, Je trouve qu'en fait, c'est l'outil pour faire énormément progresser les projets personnalisés. Parce que du coup, on est sur une base et sur un socle commun, sur, comme tu l'as dit, un même langage, des données, des infos, enfin ouais, identiques, et où du coup, on a cette analyse puri-professionnelle du besoin avec la personne, et on travaille ensemble pour y répondre.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est essayer à... c'est s'accompagner à la transformation de l'offre. C'est quelque chose de beaucoup plus modulable où on peut aller chercher les prestations correspondantes aux besoins. Pour moi, je pense qu'il y aura certains aspects, tout ne sera pas beau. Il y aura toujours des aspects qu'on peut critiquer. déjà sur les nomenclatures, moi je suis fan des nomenclatures, je le dis. On peut l'utiliser partout. Moi, je l'utilise aussi dans les projets d'établissement. Je l'utilise quand on fait des projets d'atelier. Je rattache à la prestation Séraphin réalisée, aux attendus, à quels besoins ça peut répondre. C'est-à-dire, petit à petit, l'idée, c'est d'amener les gens, à travers leur pratique quotidienne, à intégrer ces nomenclatures. Et plus c'est fait en amont, Plus le jour où la réforme arrive, plus les professionnels le vivront bien. Parce qu'en fait, ça ne va pas leur changer fondamentalement grand-chose. Effectivement, je pense que ceux qui vont être le plus chamboulés, c'est les directions, les secrétariats, à devoir compléter des tableaux complémentaires par rapport à un système de cotation. Mais ce ne sera pas forcément les professionnels de terrain. Après, je peux me tromper, mais je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, parce qu'ils travaillent. Mais je pense qu'en fait, finalement, tout le monde travaille déjà un peu là-dessus. Juste, on replonge l'outil, mais si on est déjà dans la dynamique et dans cet esprit de travailler le besoin et d'associer, voilà, juste on a un outil qui est plus performant parce qu'il est partagé. Ça, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et effectivement, l'évaluation des besoins des personnes accompagnées sur un territoire, si elle est bien faite, c'est pour ça. Comme je dis, la notion de besoin est assez complexe. L'idée, c'est vraiment aussi d'avoir des professionnels qui maîtrisent bien cette notion et qui réalisent des évaluations de besoins poussées. Cette évaluation de besoins sur un territoire, ça permettra aussi vraiment, et si à côté on a la cartographie des prestations, ça permettra de voir quels sont les manquements et donc du coup de faire évoluer l'offre. Pas forcément en créant des places, mais peut-être en formant plus de professionnels, un type d'accompagnement, en créant des outils, en développant des salles noselaines un peu partout, enfin je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et en réorientant un peu l'offre en fait, même sans créer plus, c'est réadapter, orienter, c'est au moins ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'actuellement ça se fait, mais sans forcément de données objectives. Oui. Alors je ne dis pas que les directeurs souvent quand ils font une demande, ils ont expérimenté sur le terrain qu'il y a ce besoin. Mais il n'y a pas forcément de données.

  • Speaker #0

    C'est plus une intuition basée sur ce qui est vécu, donc qui souvent est cohérente, mais qui est difficilement chiffrable pour avoir quelque chose de très précis.

  • Speaker #1

    C'est ça, et s'il faut à côté, sur l'établissement qui est situé à 30 km, la prestation est réalisable et sous-exploitée. Donc, est-ce que ça vaut le coup d'envisager cette prestation sur l'établissement ? pour une personne accompagnée ou à ce moment-là, peut-être faire un partenariat avec l'autre établissement. Enfin, je ne sais pas, l'idée aussi, c'est d'identifier, d'être plus au clair.

  • Speaker #0

    Et on passe bien à l'actualisation. J'ai une dernière question. Une fois qu'on a expliqué un petit peu plus Seraphim PH et l'intérêt qu'il peut y avoir, est-ce que toi, tu as du retour d'expérience ? Voilà, peut-être, ouais, si. du retour d'expérience, une anecdote ou quelque chose comme ça. Qu'est-ce que toi, tu as vu ? Qu'est-ce que ça peut vraiment apporter de concret et de bénéfique pour un établissement ou pour une équipe ou pour une personne accompagnée ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, pour l'équipe, ils sont rassurés. Actuellement, de manière générale, je trouve que les équipes sont assez… Il y a un climat anxiogène. sur toutes les réformes qui arrivent. Et le fait de leur montrer que c'est raffin, déjà les nomenclatures, ce n'est pas très compliqué, ça les rassure. Donc, ça enlève un peu d'anxiété sur ce qui va arriver, à quelle sauce on va être mangé. Donc, ça vraiment, ça se ressent. En disant, oui, après, comme je dis, le modèle tarifaire, je ne le connais pas. mais le modèle tarifaire, pour moi, il ne va pas être quelque chose de révolutionnaire en soi. Ce sera peut-être un peu affiné. Après, dans les anecdotes, pas forcément, si ce n'est que chaque fois qu'on a cartographié les prestations, derrière, tout s'est enchaîné. Les gens ont commencé à parler Séraphin. La notion de besoin a plu. Derrière, après, ils disaient Ah mais oui, peut-être lui ! Le besoin, on n'a pas la prestation correspondante. Les coordinateurs de parcours ont pu commencer à prendre leur place aussi. Parce que je travaille dans pas mal d'endroits où il y a déjà des coordinateurs de parcours. Non, il n'y a pas forcément d'anecdotes particulières. À part, si ce n'est des fois, quand je repasse dans les établissements, on me dit et cette prestation, tu la mettrais où ? Je me dis je ne sais pas Après, l'idée, c'est que… Moi, tout ce que je dis, c'est qu'il faut qu'il y ait un consensus dans l'équipe. Vu qu'on est quand même des fois sur une notion d'interprétation, on la met où, on ne la met pas. Ah si, peut-être une anecdote, parce que ça, ça me fait toujours rire. Quand on travaille sur l'affectation de leur activité aux prestations, on se rend compte que les professionnels ne mettent pas le même sens aux activités qu'ils font. Parce qu'après, souvent, je les fais travailler un peu chacun dans leur coin, et après, on croise en disant ça, vous l'avez mis où ? Dans quelles prestations ? Et on voit qu'en fait, ils ne mettent pas le même sens à leur activité. En disant, mais tu fais ça, tu leur attaches ta telle prestation, mais pourquoi moi je fais ça ? Parce que derrière, je travaille ça dedans. Et en fait, on se rend compte que des fois, pour une même activité, les professionnels, ils ne mettent pas la même intention.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, c'est super intéressant à discuter, ça.

  • Speaker #1

    Alors là, les discussions qui émergent de ça, elles sont super intéressantes. Et donc, souvent, on se rend compte qu'on en fait deux activités. Parce que c'est...

  • Speaker #0

    en fonction de l'intention que tu peux avoir et de la manière dont tu conduis ton activité, tu peux avoir une réponse différente.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'est là où on se rend compte que des choses qui peuvent paraître évidentes pour les uns, ne sont pas du tout évidentes pour les autres. Effectivement, quand ils discutent, les intentions ne sont pas du tout les mêmes, et les deux intentions sont valables, il n'y en a aucun qui a tort. C'est juste, ils n'émettent pas du tout la même intention.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant, on revient à parler le même langage, et finalement, de plus en plus d'un point de vue management, je trouve que c'est super important. cohésion d'équilibre, sens, pourquoi on fait ça. C'est vrai que si on n'a pas la même vision au départ, la même intention, forcément, on ne se retrouve pas forcément et ça peut être une source peut-être de petites tensions ou en tout cas d'incompréhension. Ok, pour conclure, si on est un établissement, si on veut travailler sur les nomenclatures, comment on fait pour t'appeler ?

  • Speaker #1

    Sur LinkedIn. J'ai un compte LinkedIn.

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Je n'ai pas trop développé d'outils de communication à titre perso, à part LinkedIn, je ne vais pas mentir. Après, même parce que des fois, il faut avoir un budget pour faire appel à un consultant ou faire de la formation. Je tiens à le dire parce que c'est quelque chose qui… Ce n'est pas pour toutes les réformes que ça a été fait. Sur le site de la CNSA, Luriobs a travaillé un kit de formation au nom d'Anclature Serafin. qui est accessible à tout le monde. Donc, si sur des établissements, il y a déjà certaines personnes qui veulent s'en saisir et qui n'ont pas forcément le budget pour faire appel à quelqu'un, même si c'est mieux de faire appel au tiers. Effectivement, je trouve que ça permet une approche différente.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus efficace, on l'a dit au début. Mais bon, déjà, peut-être que c'est bien de commencer un peu par soi-même. Je vois souvent on dit ça, que ce soit sur une formation ou un cours, limite, c'est bien de s'être intéressé au sujet avant. pour pouvoir y aller plus efficacement.

  • Speaker #1

    Et donc là, l'Uriops a fait un super travail avec un kit de formation complet, téléchargeable, avec un kit du formateur. Ils ont vraiment poussé le concept très loin, qui est accessible sur le site de la SNSA. Il suffit de taper SNSA formation Serafeu, on tombe dessus. Et ça peut déjà être bien pour... soit des professionnels qui veulent s'intéresser au sujet, soit des cadres qui voudraient commencer à intégrer cet aspect-là avec ses équipes, ou se l'approprier soi-même pour avant de faire appel à quelqu'un. En tout cas, c'est un super outil qui est accessible. Je tiens à le citer. Ce n'est pas pour toutes les réformes qui existent.

  • Speaker #0

    Ok, nickel. Merci pour toutes ces infos. Très clair, moi j'ai appris plein de choses, je pensais que c'était, moi je voyais Seraphim vraiment comme essayer de contraindre un petit peu le financement du secteur du handicap, des établissements PH, mais c'est vrai qu'il y a une vraie logique autour du projet personnalisé, voire même si on le prend bien, un moyen de progresser et d'avoir un outil de management, et ça je trouve ça aussi vraiment cool.

  • Speaker #1

    Et de l'offre ? Et d'adapter l'offre aux besoins des personnes.

  • Speaker #0

    D'adapter l'offre d'un point de vue macro. C'est vrai qu'une fois qu'on sait, qu'on connaît mieux les besoins d'un établissement, si on compile avec tous les établissements, on a une offre sur le territoire, voire les territoires. Parfait. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci. A bientôt. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour ma proposition de sujet. Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de l'éducation.

Description

Julie REIG est consultante en démarche qualité pour les ESSMS et spécialiste de Séraphin PH.


Dans cet épisode nous discutons des enjeux de la réforme de la tarification des ESSMS accompagnant des personnes en situation de handicap proposer par Séraphin PH.


SERAPHIN PH est l'acronyme de Services et établissements : réforme pour une adéquation des financements aux parcours des personnes handicapées. La réforme a été lancée en 2014 mais est toujours en phase de test.


L'idée initiale est de sortir des dotations globales annuelles pour les ESSMS et de fournir des moyens en fonction de l’activité réalisée. Pour cela il faut mesurer l'activité et les besoins. Ce n'était ni dans les habitudes ni réellement objectivable.


Une nomenclature des actes a été proposée pour permettre aux professionnels de chaque ESSMS de parler le même langage et d'utiliser les mêmes données.


Julie nous explique dans cet épisode comment utiliser la nomenclature, même si la tarification n'est pas encore effective, pour mieux répondre aux besoins des usagers par une meilleure évaluation et une meilleure analyse du besoin.


Cette réforme inquiète fortement les professionnels par rapport à la charge de travail administratif qui se ferait aux dépens de l'accompagnement des usagers. Par contre si le changement fonctionne, ce serait un outil très efficace la construction et le suivi des projets personnalisés, pour la gestion des parcours et pour l'analyse des besoins à l'échelle d'un territoire.


Les informations générées peuvent âtre un outil de management très intéressant.


Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Julie par Linkedin et télécharger le Kit Séraphin PH sur le site de la CNSA.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'écris ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode. Bonne... Aujourd'hui, je discute avec Julie Retsch, qui est consultante à Démarche qualité et aussi spécialiste de Séraphin PH. Ensemble, on va parler de Séraphin PH, de cette réforme qui date. Et on va discuter, voir où on en est, est-ce qu'il faut se préparer, comment on se prépare, mais d'abord, où on en est. Alors, avant d'aborder ce sujet-là, Julie, je te propose de te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour. J'ai à peu près 20 ans d'expérience en médico-social sur différents postes, qualité, développement, transformation de l'offre. Et ça fait maintenant une bonne année que j'ai décidé de me mettre à mon compte pour accompagner un peu plus de structures et essayer d'intervenir auprès du plus grand nombre sur

  • Speaker #0

    ces raffinités. Qu'est-ce qui t'a donné cette idée-là ? Pourquoi tu es passée à ton compte ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis une chargée de mission dans l'âme, déjà. J'aime bien avoir une mission, c'est toujours ce qui m'a motivée, avec un objectif et arriver au bout de la mission. C'est vraiment ce qui m'a motivée. Et de temps en temps, il me manquait cet attrait en étant salariée dans les institutions, même si j'adorais être salariée aussi, il n'y a aucun doute.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi ? Se dire pas assez de mission ? ou pas assez de rythme ? Parce que je me dis, là, ce qui change, c'est le côté où, du coup, tu peux travailler sur beaucoup plus de missions en parallèle, en fait. Tu es moins liée aux contraintes d'une institution et tu peux enchaîner un peu plus. Est-ce que c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Enchaîner plusieurs missions auprès de plusieurs personnes, la diversité, les enjeux différents. Alors, des fois, c'est un peu fatigant parce que ça fait trop de chantier. Mais sinon, c'est très enrichissant et on ne s'ennuie pas. C'est vrai que l'institution, pour ça, des fois, elle est restreinte. On est toujours dans les mêmes schémas, avec les mêmes personnes. Là, on a la possibilité de se voir énormément de gens.

  • Speaker #0

    Puis parfois, la question aussi du calendrier, mais du rythme aussi de l'institution, de devoir avancer progressivement. Et quand tu es d'une nature un peu pressée, ça peut être un peu… Voilà, un peu frustrant, un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus d'être un tiers, c'est quelque chose qui est très valorisant parce que des fois, on a plus de poids en étant un tiers qu'en étant un peu dans l'institution. Alors qu'on dit les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est humain, mais ça c'est vraiment un truc de fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu donnes un message, mais oui. Ça, je ne l'explique pas trop, mais c'est vrai que c'est assez impressionnant. Ok, alors une question que je pose assez souvent, mais pas toujours. Mais là, j'ai envie de la poser. Qu'est-ce qui t'a amené à travailler dans le médico-social ? Comment tu es arrivée là ? Est-ce que c'est un hasard ou pas ?

  • Speaker #1

    À la base, c'était un hasard. Je n'ai pas fait un tir et après, j'ai trouvé ma vocation. A la base, j'ai un master en ressources humaines. Et mon premier stage, je l'ai fait dans une grosse association médico-sociale. Et c'est la même association qui a accepté de me prendre à la suite de mon master. Et c'est là où petit à petit, ils m'ont fait évoluer. Donc, j'ai travaillé sur plusieurs absorptions, et puis après sur plusieurs dossiers de développement, puis après sur la qualité. Et maintenant, j'ai envie de changer de secteur. Je n'ai pas envie de changer de secteur, c'est mon secteur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est...

  • Speaker #0

    La médico-sociale. Et donc, puisque tu t'es aussi penchée sur Serafin PH, est-ce que tu travaillais dans des assos du champ du handicap ou pas que ?

  • Speaker #1

    Non, pas que. Il y a aussi, j'ai fait la protection de l'enfance, tout ce qui est personnes âgées. et je me suis surtout mise à Serafin quand il a fallu réfléchir à la mise en place de plateformes, il y a ça à peu près 5 ans, parce que c'était l'échantillon à la mode. Donc pour partir d'un projet de plateforme, l'idée c'était d'intégrer l'entrée de jeu, les nomenclatures Séraphin.

  • Speaker #0

    Sur quel type de plateforme ?

  • Speaker #1

    C'était une plateforme pour les adultes handicapés. Alors l'idée, après finalement ça ne s'est pas fait pour d'autres raisons, mais l'idée c'était de partir sur des établissements pour adultes handicapés sur un territoire réduit. pour essayer d'expérimenter le fonctionnement avec un coordinateur de parcours, essayer de fluidifier les parcours sur un territoire donné pour des adultes handicapés. Vraiment l'objectif c'était de partir petit pour voir plus grand, parce que si on réfléchit d'entrée de jeu à une plateforme sur un territoire de la taille d'un département avec plusieurs associations, ça risque d'être compliqué. Donc l'idée c'était de partir le plus petit pour acculturer les équipes à cette transformation de l'offre, parce que là on est vraiment dans la transformation de l'offre en cours, tout en intégrant Serafin, parce que l'idée c'était d'essayer de prendre toutes les réformes en cours et de les intégrer dans ce projet-là.

  • Speaker #0

    Ok, ça marche. Alors pour parler de Serafin, parce que moi je trouve que c'est un sujet intéressant. qui m'intéresse beaucoup parce que j'ai l'impression qu'on en parle depuis toujours, pas très longtemps, ça fait une bonne dizaine d'années quand même.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est la fin 2015. C'est le rapport Vaché-Janet de 2012-2013 qui a été à l'origine de cette réforme. Vraiment, on en parle depuis 2015. Avec des pics, parce que c'est la fin, on n'en parle pas toujours. Il y a toujours des pics et puis ça s'arrête. Là, on est sur une phase d'arrêt. mais en espérant qu'ils en reparlent bientôt. Même si pour la réforme Séraphin, déjà la réforme est associée au financement, mais Séraphin, il y a aussi la question des nomenclatures qui est intégrée dedans. Et je pense que les nomenclatures sont à prendre à part entière, sorties de la réforme du financement, pour lesquelles on n'a pas forcément encore de visibilité, vu qu'on n'a pas de modèle tarifaire qui a été posé. Il y a des pistes, mais comme je ne suis pas dans les groupes de travail, je ne m'aventurerai pas sur le modèle tarifaire qui va sortir. Mais dans tous les cas, la nomenclature, c'est un super outil qui peut être utilisé dès à présent et que je conseille d'utiliser le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Avant de parler de la nomenclature et comment on l'utilise, pour ceux qui n'étaient pas là en 2012, 2013, 2015. Pour refaire un point rapide sur Serapint, si je me trompe, c'est d'abord une réforme de financement pour les établissements du champ personnes handicapées, où l'idée c'est d'aller vers une forme de tarification à l'acte, un mix entre un peu de T2A comme à l'hôpital, ou en tout cas pour essayer de moduler les dotations en fonction de l'activité. C'est plus fonctionner sur des prix de journée au sens large, un budget global à l'année, c'est... comment, en fonction de l'activité de l'établissement précise, on va pouvoir ajuster le budget ?

  • Speaker #1

    Alors oui et non. Parce que comparer la réforme du Serafin à la T2A, c'est ce qu'il ne faut absolument pas faire. D'accord. Parce que du coup, c'est un peu plus complexe que la T2A dans le sanitaire. Et comme la T2A, en plus, n'a pas forcément été bien vécue à l'époque, J'intervenais dans des établissements sanitaires à l'époque quand la T2 a été mise en place. Ça n'a pas forcément laissé la meilleure image. Serafin, c'est aller un peu plus. C'est-à-dire, c'est doter la personne dans l'idéal. C'est on évalue les besoins de la personne et on lui donne les moyens pour aller chercher les prestations correspondantes. Et après, l'idée, il y aura sûrement des tarifications mixtes parce qu'il y a quand même des filles. Après, je n'ai pas forcément de prévision, de vision sur le modèle tarifaire qui sera en place, mais réellement financer les établissements en fonction de l'activité, ce n'est pas forcément ce qui sera retenu. Il y aura peut-être un mix entre un prix de journée qui ne sera pas un prix de journée qui sera attribué aux établissements pour pouvoir continuer à fonctionner et ensuite un financement en lien avec les prestations assurées aux personnes accompagnées. Pour l'instant, on n'en est pas. Le modèle tarifaire est encore en cours de réflexion, selon le dernier communiqué de presse qui date de février 2023. à ma connaissance parce que je n'ai pas vu d'autres. Alors peut-être que je dis des bêtises, si je dis des bêtises, je m'en excuse. Le modèle tarifaire est encore en cours d'élaboration et il était prévu de déployer celui-ci à partir de 2025 dans les établissements pour enfants. D'accord. Sachant que tous les établissements du secteur handicap ne sont pas forcément concernés par Serafin. Seules les structures pour lesquelles l'admission nécessite une orientation de la CDAPH seront concernées. Donc par exemple les CAMS et les SMVP ne seront pas concernés.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que du coup on est sur quelque chose qui ressemble plus par exemple au modèle de l'EHPAD avec le GIR et le PATOS ou du coup on va plus regarder un profil de besoin et adapter un financement en fonction ? Ou même pas c'est encore autre chose ?

  • Speaker #1

    Non, ce sera encore autre chose. J'aime pas dire ce nom parce que je suis pas sûre que c'est celui qu'ils vont retenir. C'est pas moi qui fait les lois et qui utilise le vocabulaire, mais j'aime pas ce vocabulaire de droit de tirage. C'est-à-dire que chaque personne, en fonction de l'évaluation de ses besoins, aura un montant correspondant. C'est la personne qui aura normalement l'enveloppe à louer pour financer les prestations dont il a besoin. Voilà. Ce serait un droit de tirage. Alors, je n'aime pas forcément ce vocabulaire. Je ne vois pas forcément comment ça fonctionnerait. Mais après, ça ne fonctionnera pas non plus comme le pathos, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être sur la validation. En tout cas, ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on voit à quel point, ça va faire dix ans quand même, mais c'est ultra flou, on ne sait pas. On en parle, on n'en parle plus. Et en tout cas, moi, ce que j'ai compris, c'est que cette notion... C'est vraiment une logique de réforme de financement pour pouvoir moduler et adapter un peu plus les ressources aux établissements en fonction de ce qu'ils peuvent proposer, ce qu'ils peuvent faire et aussi des profils qu'ils peuvent accueillir. Ce qui, je trouve, peut avoir un peu de sens dans la mesure où, surtout dans le champ du handicap, c'est des profils toujours très différents et une dotation globale, une enveloppe fixe annuelle, il n'y a pas de chance qu'elle corresponde vraiment. aux besoins de tout le monde.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir quelque chose, c'est pas précis du tout. Alors après, on peut se dire que si c'est à la louche et puis après l'établissement, au moins, il a de la latitude et il va pouvoir adapter en portion de chacun. Si l'enveloppe, elle est suffisamment dimensionnée, assez grande pour être sûre qu'il y a ce qu'il faut pour tout le monde, ça marche bien. La problématique, c'est si on a une enveloppe insuffisante qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Et dans ce cas-là... L'idée d'une nomenclature et d'une tarification un peu plus à l'acte, ça permet peut-être d'ajuster un peu plus ou d'opposer les besoins réels à la dotation.

  • Speaker #1

    Oui, après, il faut faire attention parce qu'on n'est quand même pas dans le sanitaire avec soit des séjours qui sont plutôt courts, soit des actes bien précis. Là, on est plus dans les personnes handicapées avec des personnes qui sont accompagnées sur le long terme. On n'est pas sur des actes, on est sur un accompagnement. Donc, effectivement, l'accompagnement est composé de plusieurs prestations, mais il faut faire quand même attention de ne pas retomber dans cette notion d'une prestation égale à un acte. D'après tout ce que j'ai lu, on ne va pas aller là-dedans. Ce sera un mix des deux. Je pense que ça peut être quelque chose de positif. Après, voilà, il faut le tester. La méthode n'est pas mauvaise de le tester sur un périmètre réduit, c'est-à-dire des établissements. du secteur enfance qui relève d'un seul financeur en règle générale, d'une autorité qui est l'ARS. Donc derrière, ça permettra de tester, de faire des ajustements avant d'envisager de déployer sur d'autres structures. Après, la méthodologie de passer par palier est aussi intéressante. Après, je n'ai pas forcément trop de visibilité, j'ai regardé. Je n'ai pas forcément d'avis parce que... Parce que souvent, quand j'accompagne des équipes, on me demande mon avis. Je n'en ai pas.

  • Speaker #0

    Moi, c'est clair.

  • Speaker #1

    Parce qu'on n'a pas expérimenté. Même là, les modèles, le financement en prix de journée, il a ses limites aussi. Là, ce matin, j'intervenais sur un établissement pour enfants avec des cas très, très lourds. Certains qui nécessiteraient du de professionnel pour... pour un enfant, ils n'ont pas les moyens en face. Donc, on demande des CNR, on demande des choses, on demande des financements, mais c'est toujours ponctuel, ce n'est pas dans la durée. Donc, ça peut être aussi positif de notre côté. Après, voilà, il faut l'expérimenter. Tant que je n'ai pas expérimenté, et tant que le modèle n'est pas sorti, Dans tous les cas, parce qu'en fait, Serafin est très critiqué. Donc, je fais toujours attention de ne pas rajouter de la critique à quelque chose. On ne maîtrise pas le modèle de tarification. Donc, effectivement, ça va faire dix ans qu'on en parle, dix ans que Serafin est souvent très mal perçu par les équipes. Moi, comme je dis, je ne sais pas ce qui va sortir. S'il faut, ce sera génial, le modèle tarifaire. Bon, après, en général, dès qu'on parle d'argent… Il y a toujours des couacs, mais quel que soit le sujet.

  • Speaker #0

    Il y a un peu de précipation, surtout si on a le sentiment qu'on va être un peu plus contrôlé et qu'on risque de perdre, on a le sentiment de perdre un peu en fait. Je pense que c'est pour ça aussi que c'est comme ça que ça a été perçu et qu'il y a eu une très mauvaise image et même peut-être une absence de volonté ou une mauvaise volonté pour le mettre en place. Peut-être que je m'avance, mais c'est mon sentiment de ne pas faire en sorte que ça puisse être même testé rapidement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Après, je pense que derrière, la modélisation de la clarification était quelque chose qui prenait énormément de temps. Donc, c'est vrai que c'était compliqué. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'était compliqué de sortir une clarification dans les deux ans à venir. Après, il y a eu une volonté aussi de concertation des différents acteurs, qui est louable. Donc là, je sais que les réseaux de tous les DITEP travaillent beaucoup sur le sujet. Donc oui, après, c'était normal d'avoir ce temps de travail, de concertation. Alors peut-être qu'ils auraient dû moins communiquer. Peut-être que c'est plus dans la communication. Il aurait fallu peut-être travailler. de manière moins communiquée et quand les travaux étaient un peu plus avancés, le présenter. Mais après, le projet est louable. On est quand même dans la continuité de la loi du 2 janvier 2002, qui a recentré la personne accompagnée au cœur du dispositif.

  • Speaker #0

    Non, c'est logique. Après, par contre, moi, je trouve que ça a du bon, parce que ça permet d'être plus précis et d'aller plus sur les réponses aux besoins. Pardon. Par contre… il y a un gros gros risque de complexification administrative. Parce que s'il faut faire encore 1000 tableaux Excel pour tout coter, et qu'on demande aux blancs de remplir des tableaux et de refaire, c'est un peu le côté pervers de la T2A, où derrière il faut coter, coter, coter, et le médecin finalement il n'est plus auprès de son patient, il ne fait plus de médecine, il fait de la cotation et de l'administratif. Je caricature, mais c'est sûr que ça c'est un gros risque.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Par contre, la charge administrative qui sera liée à Serafin, on verra ce qui va sortir, le modèle tarifaire, on en revient. Mais pareil, si l'enveloppe de base attribuée à tous les établissements pour fonctionner permet de fonctionner correctement, parce qu'il y a aussi cette question, si on est sur un modèle mixte, c'est-à-dire une dotation attribuée aux établissements, puis après un financement en fonction des prestations proposées aux personnes accompagnées, Si la dotation de base est suffisamment correcte, déjà ça permettra d'être sécurisé sur une grosse partie du fonctionnement. Après oui, effectivement, quel tableau faudra compléter, à qui on s'adressera, sous quel délai on sera financé.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'incertitudes qui peuvent amener une inquiétude et une petite crispation. Mais bon,

  • Speaker #1

    on reprend un peu. Mais je pense que ça va. Franchement, moi, je suis plutôt optimiste. S'ils mettent tant de temps, c'est qu'ils vont faire quelque chose de bien. Allez, soyez optimiste.

  • Speaker #0

    Il faut être optimiste. En attendant, même si on a un peu, en tout cas, nous, on n'en a pas de visibilité sur qu'est-ce qui va se passer, on ne peut rien dire là-dessus. Par contre, la nomenclature existe. Et toi, tu accompagnes les établissements, tu les guides sur, en gros, comment l'utiliser. Et pour toi, elle peut être déjà très utile.

  • Speaker #1

    Pour moi, utiliser les nomenclatures des besoins et des prestations, c'est la base. Parce que quoi qu'il arrive vis-à-vis de la réforme de la tarification, c'est le premier sujet, mais pour l'instant il n'est pas sorti, on ne sait pas de quoi on parle, les nomenclatures c'est un vocabulaire partagé pour tout le secteur. Ça permet de parler le même langage, ça permet de consolider des données, ça permet d'avoir une vision. sur les prestations qui sont réalisées, sur les besoins qui existent sur un territoire ou sur un établissement. Pour moi, c'est déjà… En fait, on peut parler le même langage entre structures. Pour accompagner depuis 20 ans les établissements, dans le secteur du handicap, pas que, mais particulièrement, les professionnels sont très doués pour trouver des noms, des ateliers. En fonction de l'établissement, on peut parler de la même chose, mais on n'utilise pas du tout le même vocabulaire. Alors, je n'ai pas forcément d'exemple en tête, mais j'ai notamment des ateliers pâtisserie, avec des noms à rallonge. expression par le goût, expression par...

  • Speaker #0

    On a fait un gâteau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu fais des cuisines avec un peu de thérapeutique, je vois bien le genre.

  • Speaker #1

    Alors après, c'est très bien, parce que ça prouve que les professionnels ont investi cet atelier, ils ont mis du sens. Mais en fait, pour proposer le même atelier, on ne parle pas du tout le même vocabulaire. Donc des fois, c'était compliqué de consolider les données, de savoir, enfin, non, mais nous, on ne propose pas ça. Mais nous, en fait... qui proposaient la même chose. Moi, qui tournais sur beaucoup de structures, c'était compliqué des fois de les faire travailler ensemble parce qu'ils parlaient de la même chose, mais sans utiliser le même vocabulaire. Séraphin a cette chance-là. Pour moi, c'est une opportunité. On peut commencer à harmoniser le vocabulaire utilisé. Ça permet aussi pour les autorités d'être plus au clair sur les besoins des personnes qu'on accompagne. Donc, peut-être aussi, parce que c'est quand même ça aussi, améliorer l'identification des besoins pour adapter l'offre aux besoins des personnes accompagnées. Ça reste quand même aussi l'un des piliers fondateurs de cette réforme.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas l'oublier, parce que ça, ça reste au-delà du financement qui était à revoir. C'était ce que disait le rapport initial de 2013. Il considérait que le modèle tarifaire était à revoir dans sa globalité, mais également qu'il fallait… revoir l'offre, comment s'organiser l'offre de services sur le territoire et donc partir vraiment des besoins des personnes accompagnées pour adapter l'offre. Et les nomenclatures des besoins de Seraphim permettent justement d'identifier les besoins.

  • Speaker #0

    D'accord, on peut identifier les besoins sur un établissement, sur un territoire et peut-être faire évoluer l'offre. Peut-être pas en termes d'établissement. Mais en termes d'évolution peut-être d'un service ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors après, par contre, il faut que tout le monde commence à utiliser les nomenclatures pour que ça puisse être consolidé sur un territoire. C'est ce qu'ils cherchent à faire à peu près avec les rapports ANAP. Les rapports ANAP qui sont demandés chaque année, ils ont déjà intégré les nomenclatures Serafin. Alors après... pour accompagner certains établissements, ils le complètent, mais quand ils n'ont déjà pas mis en place l'utilisation des nomenclatures sur leur structure, la manière dont ils complètent le rapport à NAPE n'est pas forcément, je pense, des fois la plus correcte. Parce qu'on demande de compléter des données avant qu'il les ait utilisées.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu rempli avec un petit peu de feeling.

  • Speaker #1

    Pas forcément au chimique. Si, si, si, c'est toujours rempli. Parce qu'en général, les professionnels veulent bien faire. J'ai toujours vu une bonne intention derrière. Mais les professionnels se retrouvent plus en difficulté à savoir ce qu'on met derrière. Parce que les nomenclatures sont assez explicites. Mais de temps en temps, en fonction... De la catégorie professionnelle d'origine, on ne met pas forcément les mêmes choses derrière un besoin ou une prestation.

  • Speaker #0

    Ok. Tu penses que c'est dû à quoi ? Que c'est dû au métier peut-être, à la vision du métier ou au fait de dire moi, je n'ose pas mettre ça parce que je ne sais pas

  • Speaker #1

    C'est dû au métier. Alors, je vais prendre une prestation parce que c'est celle où… Alors, c'est surtout les professionnels éducatifs. qui n'arrive pas à comprendre, c'est la prestation 2.2.1.1, on va la reprendre, accompagnement pour les actes de la vie quotidienne. Donc, pour les personnels soignants, c'est très simple, c'est-à-dire c'est tout ce qui est lié au cours, l'accompagnement pour la toilette. Par contre, pour le personnel éducatif, la vie quotidienne, ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ce serait quoi ? Ce serait aller faire ses cours ?

  • Speaker #1

    Eh oui ! Alors que ça, c'est accompagnement.

  • Speaker #0

    Ça se défend ! Je veux dire, ça marche aussi, tu vois, accompagnement à la vie quotidienne, je prends le bus pour aller à l'école ou machin.

  • Speaker #1

    Non, non. Alors, pour les personnels du soin, donc AES, IDE, c'est logique. Ça leur parle, ça c'est clair, c'est net. Dès qu'on est sur des personnels qui arrivent plus au secteur éducatif, ça ne passe pas du tout. Enfin, si ça passe, quand on leur explique. Après, c'est accompagnement pour accomplir les activités domestiques. Elle existe aussi, cette prestation. Mais ils confondent, enfin voilà, la séparation entre vie quotidienne et activité domestique n'est pas forcément, ne va pas de soi. pour certaines catégories professionnelles. Une fois qu'on leur a dit, c'est tout simple. Il suffit juste qu'ils soient accompagnés.

  • Speaker #0

    Il faut clarifier. En gros, il faut clarifier. Est-ce qu'il y a… Moi, je ne la connais pas du tout, la nomenclature. Il y a combien de… En gros, combien de quotations, combien d'actes possibles ?

  • Speaker #1

    Je ne les ai pas en tête. Il n'y en a pas tant que ça. Franchement, il faut être…

  • Speaker #0

    C'est plus des catégories. C'est bien large.

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez large. On a les besoins. avec les besoins en soins, en matière d'autonomie, pour la participation sociale, de mémoire, si je ne dis pas de bêtise, et après les prestations, on retrouve à peu près les mêmes champs des prestations, à laquelle on rajoute… Alors, voilà, il y a les besoins, les prestations directes et les prestations indirectes. En fait, il y a trois grands blocs. Les besoins, on parle vraiment des besoins de la personne, et les prestations… Pour ceux qui ont fait un peu de qualité, ça ressemble à la cartographie des processus sur une structure, avec derrière le bloc accompagnement, qui sont les prestations directes, qui permettent de couvrir tout l'accompagnement. Et après, les prestations indirectes, c'est la fonction gérée, managée, et tout ce qui est fonction logistique. Les gens qui ont l'habitude de travailler la qualité, Les prestations, c'est la cartographie des processus.

  • Speaker #0

    C'est le cœur de métier. Puis après, comme les processus support, tu vas avoir des prestations indirectes qui viennent en complément. Tu aurais un exemple ? Les prestations indirectes, qu'est-ce qu'on peut avoir ?

  • Speaker #1

    La prestation indirecte, ça peut être le transport.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, qui n'est pas forcément fait directement par l'établissement, sauf peut-être comme c'est l'établissement qui gère. Mais tout de même,

  • Speaker #1

    justement, ça marche. En fait, la prestation directe, c'est ce qui est fait pour la personne avec la personne. La prestation indirecte, il n'y a pas forcément… En plus, j'ai pris ça là exprès parce que c'est souvent là où les professionnels tombent, pas dans le panneau parce que ce n'est pas un panneau, mais le transport en établissement médico-sociaux est toujours un gros sujet qu'il y a sur le transport. Or, il y a… La CNSA est très claire là-dessus. Il n'y a pas un besoin d'être transporté. Ce n'est pas un besoin à part entière, individuel. Donc, en fait, c'est une prestation indirecte pour assurer ensuite un acte direct. Sauf si, dans le trajet, le professionnel réalise un acte direct. Parce que moi, ça m'est arrivé que certains professionnels disent Mais en fait, c'est moi qui réalise le trajet, un éducateur par exemple, parce que... que pendant le temps de trajet, le jeune ne me parle plus que dans un entretien en face à face. Le temps de trajet, le fait d'être côte à côte, le travail du co-éducatif est beaucoup plus simple. Alors, pas pour tous, on ne peut pas tout généraliser. Et donc, à ce moment-là, il côte en prestation directe en étant dans un accompagnement.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Et est-ce que si on est sur un transport où on doit... par exemple, où il peut y avoir un côté éducatif, si l'idée c'est d'apprendre à la personne ou de la rassurer, qu'elle a une confiance en elle pour après faire le trajet elle-même ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une autre prestation. C'est-à-dire que là, pour prendre, c'est une prestation en matière d'autonomie. Donc, ce serait une prestation. Moi, je vais perso. Alors après, voilà, comme je dis, on est encore… Quand j'accompagne les établissements là-dessus, moi, j'ai mon avis. mais j'ai un peu travaillé Seraphine, mais des fois, mon interprétation de là où il faut le mettre n'est pas forcément celle des établissements. Donc, je les invite aussi à s'adapter. Mais pour moi, ce serait un accompagnement pour prendre des décisions adaptées pour la sécurité. C'est-à-dire gérer son stress, tout ça, c'est cette prestation-là. C'est-à-dire, il y a un accompagnement qui est proposé par un professionnel pour apprendre la personne à se déplacer, à gérer son stress. Après, il y a... Enfin voilà, on peut le rattacher à plusieurs prêtes. Moi, je le mettrais là-dedans.

  • Speaker #0

    Après, il y a une petite phase, du coup, c'est normal, en matière de cotation, d'interprétation.

  • Speaker #1

    Pas trop non plus.

  • Speaker #0

    Non, mais un petit peu, parfois. Entre deux critères, deux catégories. Est-ce que pour la partie plutôt soins médicaux, par exemple, comment on va coter, valoriser ? Je ne sais pas, des gens... Peut-être en masse ou en femme, où il y a besoin vraiment de prestations, de soins infirmiers. Est-ce que ça se cote en soins ou en besoins ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les deux sont séparés. C'est-à-dire que, ça fait traiter les deux à côté. Le besoin, il s'exprime en besoin. Alors au niveau de tout ce qui est médical, les besoins sont beaucoup plus déclinés. Il y a toute une liste. Alors, je ne les ai plus forcément en tête. Je les ai derrière, mais elle est assez longue. Et ensuite, au niveau des prestations, il y a des prestations de soins médicaux, de soins infirmiers, de soins des psychologues et les soins des pharmaciens et préparateurs en pharmacie et des auxiliaires médicaux et paramédicaux. Donc, en fonction des besoins, on propose des prestations en face. Et en fait, on va surtout... L'évaluation des besoins de la personne est un peu à part, ce qui va permettre d'identifier tout ce que la personne aurait besoin et également ce qu'elle aimerait, parce que l'idée aussi c'est de prendre en compte ses aspirations, la capacité s'exprimer évidemment. Les prestations, c'est tout ce qui est réalisé par les professionnels en face pour répondre à ses besoins, soit en direct, soit en indirect, par rapport à l'établissement quand c'est quelque chose... L'entretien du linge en masse, par exemple, c'est une prestation directe. Ça fait part, voilà, parce que c'est quelque chose, c'est un coût aussi. Donc, il faut l'identifier, le temps passé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est un élément, un aspect important de l'accompagnement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, moi, plus j'accompagne les structures, au début, la base de la réforme Seraphim, ça reste mieux identifier les besoins des personnes. Et au début, comme tout le monde, j'étais vraiment partie auprès des équipes à essayer d'expliquer les besoins, qu'est-ce que c'est, en sachant qu'en plus pour ça, les nomenclatures sont très très claires. Ce n'est pas si simple que ça les besoins. Ça nécessite une analyse un peu plus poussée. Je me suis pris les fascicules pour ne pas dire de bêtises. J'ai mon petit fascicule à côté parce qu'après, des fois, j'ai peur de… Donc, je vais vous dire exactement la définition de la notion de besoin au sens de la nomenclature. C'est un écart entre la réalisation effective, donc la performance, par une personne d'une activité ou d'un domaine d'activité et son objectif personnel de réalisation.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai compris.

  • Speaker #1

    Voilà, en tenant compte d'obstacles et de facilitateurs. Et c'est vrai que quand on aborde ça d'entrée de jeu avec les professionnels, on a beau mettre des exemples, en fait, souvent je patinais au début, mais vraiment, quand je dis je patinais, en face, ils hésitaient, je ne comprends pas, je ne comprends pas, et ils confondaient besoins et prestations. Alors ces derniers temps, enfin ces derniers temps, depuis quelques années, j'ai changé d'approche. Je suis d'abord partie des prestations. Pourquoi ? Parce qu'en fait les prestations, déjà j'essayais de comprendre pourquoi les besoins ne parlaient pas à tout le monde. Alors j'ai une théorie là-dessus, ça n'engage que moi, je tiens à préciser, donc ce n'est que ma théorie. C'est que déjà dans un établissement, tous les professionnels ne sont pas habitués à faire une évaluation des besoins. C'est-à-dire que c'est souvent attribué à un coordinateur, à un éducateur en charge référent projet. mais les AMP, les moniteurs éducateurs, ils ne sont pas familiarisés avec cette notion d'évaluation, ce n'est pas quelque chose qui leur parle.

  • Speaker #0

    J'irais peut-être un tout petit peu plus loin, est-ce que dans les établissements, je m'inclus, mais on n'a pas aussi cette tendance, même s'il faut individualiser, on le sait, à avoir une petite approche de on fait comme ça Et puis on se pose pas trop la question, on met un peu les gens dans une case et on se dit bon ok c'est tel profil. D'habitude, on fait comme ça, donc on fait comme ça.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça a évolué ces dernières années. C'est peut-être vrai.

  • Speaker #0

    Caricature, bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    caricature. Je trouve quand même qu'il y a une évolution sur la prise en compte des souhaits de la personne, de ses attentes.

  • Speaker #0

    Ça, oui. Mais finalement, est-ce que les gens, ils ne sont pas aussi dans une forme de... stéréotype un peu, tu vois. Puisque on fait tout le temps comme ça, bon, en fait, c'est normal et on s'habitue et on cherche moins, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Alors après aussi, ils ont tendance à identifier le besoin en fonction des prestations qu'ils proposent. C'est-à-dire que tant que je n'avais pas travaillé... Tant que je n'avais pas travaillé les prestations avec les équipes, je commençais par les besoins. En fait, ils rattachaient un besoin, je le voyais, à une prestation qu'ils proposaient. C'est-à-dire qu'ils n'arrivaient pas à faire le pas de côté, que la personne avait peut-être un besoin auquel eux ne répondaient pas. Et donc, à un moment donné, quand j'ai vu que je patinais, j'ai changé un peu, j'ai essayé une autre méthodologie, et je suis partie des prestations. Et alors là, les prestations, ça parle à tout le monde. Donc, souvent, j'essaye de leur faire... Je me suis créé un petit livret que je diffuse et je rattache, on fait un travail où on prend toutes leurs activités et on les rattache aux prestations Séraphin. Et ça, c'est beaucoup plus simple pour eux parce que comme ça, ils maîtrisent mieux déjà le vocabulaire Séraphin. C'est-à-dire, ils maîtrisent mieux, ça leur permet déjà d'avoir cette approche, une nomenclature. Ils se rendent compte qu'en fait, ce n'est pas si compliqué que ça. À côté de ça, c'est un travail qui peut leur permettre déjà... de commencer à faire un comptage de l'activité, même si je n'aime pas ça, parce que pour ceux qui ont un logiciel avec un calendrier, ça leur permet de mettre les calendriers et de rattacher aux prestations Serafin. Donc, à la fin de l'année, de sortir le nombre de prestations réalisées par type de prestation. Comme je dis, ça, ça parle à tout le monde, parce que tout le monde réalise des prestations. Et une fois qu'on a réussi à travailler sur les prestations, du coup, c'est plus simple d'aborder les besoins. Et en même temps, ils arrivent à faire à ce moment-là le pas de côté entre le besoin de la personne et les prestations qu'ils ont pas. Parce qu'ils sont au clair, du coup, sur les prestations qu'ils proposent.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, est-ce que c'est pas rassurant aussi de commencer par valoriser tout ce qui est fait ? Tu as de se dire, c'est raffin, ça fait flipper, et si on n'est pas bon sur la cotation, est-ce qu'on va perdre des sous et tout ça ? Et finalement, si t'arrives en disant, bon, en fait, qu'est-ce que vous faites ? Et on va coter et de voir que... Bon, en fait, c'est rassurant, on fait plein de choses. Et de pouvoir, du coup, après, ouvrir la porte en disant, vous voyez, il y a encore tel et tel acte, est-ce que vous le proposez ? Est-ce qu'il y a des personnes qui pourraient être concernées, avoir besoin ? Toujours ouvrir un petit peu.

  • Speaker #1

    Après, oui, après, ça les rassure. J'avoue que de partir des prestations, partout où je suis partie, j'ai commencé par les prestations, les équipes ont été rassurées parce qu'ils se sont rendu compte que c'est raffin, ce n'était pas compliqué. Après, c'est vrai que dès qu'on parle des besoins, dernièrement, les besoins, je les ai plus abordés avec les coordinateurs de parcours, avec cette nouvelle fonction qui est en train d'émerger, parce que c'est souvent eux qui font la grosse évaluation à l'admission. Comme on est sur quelque chose qui est beaucoup plus complexe, c'est plus certaines catégories qui vont être concernées par l'évaluation des besoins. Déjà à l'époque tout le monde ne faisait pas une évaluation si on prend le projet personnalisé. Tous les professionnels de l'établissement ne faisaient pas les évaluations pour élaborer les projets personnalisés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que par rapport au projet personnalisé, si tu as bien identifié le besoin, le projet personnalisé sort un peu tout seul. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Mais il faut quand même rassurer tout le monde sur les prestations qu'ils proposent. Parce que par contre c'est tous les acteurs. qui saisissent les prestations. Sinon,

  • Speaker #0

    ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Sinon, ça ne marche pas. Et indirectement, après, quand les professionnels sont formés en prestation, même s'ils ne travaillent pas forcément sur l'évaluation des besoins, qu'il n'y a que du coup une petite catégorie professionnelle qui travaille dessus, quand on leur dit oui, mais il y a tel besoin, donc il faut faire telle prestation ça leur parle. Il y a quelque chose…

  • Speaker #0

    C'est cohérent et puis ça parle du métier, du terrain ? Ça m'amène à une question. Je l'avais prévu parce que tu as dit que ça permet d'utiliser les mêmes données. Maintenant, comment on fait ? pour faire remonter les données, pour partager les mêmes infos ? Est-ce qu'il y a des outils ? Est-ce que dans la réforme, dans la mise en place de Serafin, il y a un outil, un tableau Excel ? Mais comment on fait pour centraliser les infos ? Toi, qu'est-ce que tu proposes là-dessus ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est le logiciel de gestion du dossier de l'usager. C'est aussi ce qu'ils préconisent. C'est le phénomène dans la... Dans le dernier communiqué de presse, dans tous les cas dans un des documents en lien avec Séraphin, le fait de monter sur l'usage de numérique était associé à la mise en place de cette réforme. Parce que si le logiciel de gestion du dossier d'usager est bien complété, si les modules calendriers sont bien complétés, l'extraction des données se fait immédiatement. Après, pareil, l'évaluation des besoins, ça permettrait dans chaque rapport d'activité de remonter les besoins des personnes accueillies et de dire qu'actuellement, il y a tel et tel besoin pour lequel l'établissement n'a pas de prestations, n'a pas réussi à trouver des prestations. Parce que l'idée aussi, c'est si on n'a pas les prestations à l'interne, c'est aussi d'aller chercher un externe. Parce que jusqu'à présent, la plus grande case qui existe… Alors voilà, moi, les professionnels me disent souvent, Julie, c'est raffin, je ne suis pas d'accord, c'est mettre les gens dans des cases. Donc oui, vu comme ça, on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais on met l'accompagnement réalisé dans des cases. Mais pour moi, la plus grande case, ça reste quand même l'établissement. Combien de fois il y a des personnes qui sont accueillies dans des établissements qui ne correspondent pas forcément à leurs besoins ? Parce que du coup, leur famille, des fois, elles n'ont trouvé que cette place-là.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a que ça, parce que c'est plus proche, parce que le besoin a évolué aussi.

  • Speaker #1

    Donc, il faut essayer de voir le positif dans tout ça, c'est affiner les besoins de la personne, apprendre à les chercher en dehors de la structure, moduler les prestations et être complémentaires les uns avec les autres.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais pas vu comme ça, mais au-delà d'un financement peut-être plus juste, Je trouve qu'en fait, c'est l'outil pour faire énormément progresser les projets personnalisés. Parce que du coup, on est sur une base et sur un socle commun, sur, comme tu l'as dit, un même langage, des données, des infos, enfin ouais, identiques, et où du coup, on a cette analyse puri-professionnelle du besoin avec la personne, et on travaille ensemble pour y répondre.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est essayer à... c'est s'accompagner à la transformation de l'offre. C'est quelque chose de beaucoup plus modulable où on peut aller chercher les prestations correspondantes aux besoins. Pour moi, je pense qu'il y aura certains aspects, tout ne sera pas beau. Il y aura toujours des aspects qu'on peut critiquer. déjà sur les nomenclatures, moi je suis fan des nomenclatures, je le dis. On peut l'utiliser partout. Moi, je l'utilise aussi dans les projets d'établissement. Je l'utilise quand on fait des projets d'atelier. Je rattache à la prestation Séraphin réalisée, aux attendus, à quels besoins ça peut répondre. C'est-à-dire, petit à petit, l'idée, c'est d'amener les gens, à travers leur pratique quotidienne, à intégrer ces nomenclatures. Et plus c'est fait en amont, Plus le jour où la réforme arrive, plus les professionnels le vivront bien. Parce qu'en fait, ça ne va pas leur changer fondamentalement grand-chose. Effectivement, je pense que ceux qui vont être le plus chamboulés, c'est les directions, les secrétariats, à devoir compléter des tableaux complémentaires par rapport à un système de cotation. Mais ce ne sera pas forcément les professionnels de terrain. Après, je peux me tromper, mais je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Non, mais oui, parce qu'ils travaillent. Mais je pense qu'en fait, finalement, tout le monde travaille déjà un peu là-dessus. Juste, on replonge l'outil, mais si on est déjà dans la dynamique et dans cet esprit de travailler le besoin et d'associer, voilà, juste on a un outil qui est plus performant parce qu'il est partagé. Ça, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Et effectivement, l'évaluation des besoins des personnes accompagnées sur un territoire, si elle est bien faite, c'est pour ça. Comme je dis, la notion de besoin est assez complexe. L'idée, c'est vraiment aussi d'avoir des professionnels qui maîtrisent bien cette notion et qui réalisent des évaluations de besoins poussées. Cette évaluation de besoins sur un territoire, ça permettra aussi vraiment, et si à côté on a la cartographie des prestations, ça permettra de voir quels sont les manquements et donc du coup de faire évoluer l'offre. Pas forcément en créant des places, mais peut-être en formant plus de professionnels, un type d'accompagnement, en créant des outils, en développant des salles noselaines un peu partout, enfin je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et en réorientant un peu l'offre en fait, même sans créer plus, c'est réadapter, orienter, c'est au moins ça.

  • Speaker #1

    Parce qu'actuellement ça se fait, mais sans forcément de données objectives. Oui. Alors je ne dis pas que les directeurs souvent quand ils font une demande, ils ont expérimenté sur le terrain qu'il y a ce besoin. Mais il n'y a pas forcément de données.

  • Speaker #0

    C'est plus une intuition basée sur ce qui est vécu, donc qui souvent est cohérente, mais qui est difficilement chiffrable pour avoir quelque chose de très précis.

  • Speaker #1

    C'est ça, et s'il faut à côté, sur l'établissement qui est situé à 30 km, la prestation est réalisable et sous-exploitée. Donc, est-ce que ça vaut le coup d'envisager cette prestation sur l'établissement ? pour une personne accompagnée ou à ce moment-là, peut-être faire un partenariat avec l'autre établissement. Enfin, je ne sais pas, l'idée aussi, c'est d'identifier, d'être plus au clair.

  • Speaker #0

    Et on passe bien à l'actualisation. J'ai une dernière question. Une fois qu'on a expliqué un petit peu plus Seraphim PH et l'intérêt qu'il peut y avoir, est-ce que toi, tu as du retour d'expérience ? Voilà, peut-être, ouais, si. du retour d'expérience, une anecdote ou quelque chose comme ça. Qu'est-ce que toi, tu as vu ? Qu'est-ce que ça peut vraiment apporter de concret et de bénéfique pour un établissement ou pour une équipe ou pour une personne accompagnée ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, pour l'équipe, ils sont rassurés. Actuellement, de manière générale, je trouve que les équipes sont assez… Il y a un climat anxiogène. sur toutes les réformes qui arrivent. Et le fait de leur montrer que c'est raffin, déjà les nomenclatures, ce n'est pas très compliqué, ça les rassure. Donc, ça enlève un peu d'anxiété sur ce qui va arriver, à quelle sauce on va être mangé. Donc, ça vraiment, ça se ressent. En disant, oui, après, comme je dis, le modèle tarifaire, je ne le connais pas. mais le modèle tarifaire, pour moi, il ne va pas être quelque chose de révolutionnaire en soi. Ce sera peut-être un peu affiné. Après, dans les anecdotes, pas forcément, si ce n'est que chaque fois qu'on a cartographié les prestations, derrière, tout s'est enchaîné. Les gens ont commencé à parler Séraphin. La notion de besoin a plu. Derrière, après, ils disaient Ah mais oui, peut-être lui ! Le besoin, on n'a pas la prestation correspondante. Les coordinateurs de parcours ont pu commencer à prendre leur place aussi. Parce que je travaille dans pas mal d'endroits où il y a déjà des coordinateurs de parcours. Non, il n'y a pas forcément d'anecdotes particulières. À part, si ce n'est des fois, quand je repasse dans les établissements, on me dit et cette prestation, tu la mettrais où ? Je me dis je ne sais pas Après, l'idée, c'est que… Moi, tout ce que je dis, c'est qu'il faut qu'il y ait un consensus dans l'équipe. Vu qu'on est quand même des fois sur une notion d'interprétation, on la met où, on ne la met pas. Ah si, peut-être une anecdote, parce que ça, ça me fait toujours rire. Quand on travaille sur l'affectation de leur activité aux prestations, on se rend compte que les professionnels ne mettent pas le même sens aux activités qu'ils font. Parce qu'après, souvent, je les fais travailler un peu chacun dans leur coin, et après, on croise en disant ça, vous l'avez mis où ? Dans quelles prestations ? Et on voit qu'en fait, ils ne mettent pas le même sens à leur activité. En disant, mais tu fais ça, tu leur attaches ta telle prestation, mais pourquoi moi je fais ça ? Parce que derrière, je travaille ça dedans. Et en fait, on se rend compte que des fois, pour une même activité, les professionnels, ils ne mettent pas la même intention.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, c'est super intéressant à discuter, ça.

  • Speaker #1

    Alors là, les discussions qui émergent de ça, elles sont super intéressantes. Et donc, souvent, on se rend compte qu'on en fait deux activités. Parce que c'est...

  • Speaker #0

    en fonction de l'intention que tu peux avoir et de la manière dont tu conduis ton activité, tu peux avoir une réponse différente.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'est là où on se rend compte que des choses qui peuvent paraître évidentes pour les uns, ne sont pas du tout évidentes pour les autres. Effectivement, quand ils discutent, les intentions ne sont pas du tout les mêmes, et les deux intentions sont valables, il n'y en a aucun qui a tort. C'est juste, ils n'émettent pas du tout la même intention.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant, on revient à parler le même langage, et finalement, de plus en plus d'un point de vue management, je trouve que c'est super important. cohésion d'équilibre, sens, pourquoi on fait ça. C'est vrai que si on n'a pas la même vision au départ, la même intention, forcément, on ne se retrouve pas forcément et ça peut être une source peut-être de petites tensions ou en tout cas d'incompréhension. Ok, pour conclure, si on est un établissement, si on veut travailler sur les nomenclatures, comment on fait pour t'appeler ?

  • Speaker #1

    Sur LinkedIn. J'ai un compte LinkedIn.

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Je n'ai pas trop développé d'outils de communication à titre perso, à part LinkedIn, je ne vais pas mentir. Après, même parce que des fois, il faut avoir un budget pour faire appel à un consultant ou faire de la formation. Je tiens à le dire parce que c'est quelque chose qui… Ce n'est pas pour toutes les réformes que ça a été fait. Sur le site de la CNSA, Luriobs a travaillé un kit de formation au nom d'Anclature Serafin. qui est accessible à tout le monde. Donc, si sur des établissements, il y a déjà certaines personnes qui veulent s'en saisir et qui n'ont pas forcément le budget pour faire appel à quelqu'un, même si c'est mieux de faire appel au tiers. Effectivement, je trouve que ça permet une approche différente.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus efficace, on l'a dit au début. Mais bon, déjà, peut-être que c'est bien de commencer un peu par soi-même. Je vois souvent on dit ça, que ce soit sur une formation ou un cours, limite, c'est bien de s'être intéressé au sujet avant. pour pouvoir y aller plus efficacement.

  • Speaker #1

    Et donc là, l'Uriops a fait un super travail avec un kit de formation complet, téléchargeable, avec un kit du formateur. Ils ont vraiment poussé le concept très loin, qui est accessible sur le site de la SNSA. Il suffit de taper SNSA formation Serafeu, on tombe dessus. Et ça peut déjà être bien pour... soit des professionnels qui veulent s'intéresser au sujet, soit des cadres qui voudraient commencer à intégrer cet aspect-là avec ses équipes, ou se l'approprier soi-même pour avant de faire appel à quelqu'un. En tout cas, c'est un super outil qui est accessible. Je tiens à le citer. Ce n'est pas pour toutes les réformes qui existent.

  • Speaker #0

    Ok, nickel. Merci pour toutes ces infos. Très clair, moi j'ai appris plein de choses, je pensais que c'était, moi je voyais Seraphim vraiment comme essayer de contraindre un petit peu le financement du secteur du handicap, des établissements PH, mais c'est vrai qu'il y a une vraie logique autour du projet personnalisé, voire même si on le prend bien, un moyen de progresser et d'avoir un outil de management, et ça je trouve ça aussi vraiment cool.

  • Speaker #1

    Et de l'offre ? Et d'adapter l'offre aux besoins des personnes.

  • Speaker #0

    D'adapter l'offre d'un point de vue macro. C'est vrai qu'une fois qu'on sait, qu'on connaît mieux les besoins d'un établissement, si on compile avec tous les établissements, on a une offre sur le territoire, voire les territoires. Parfait. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci. A bientôt. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour ma proposition de sujet. Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de l'éducation.

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