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# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents cover
# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents cover
Le Podcast Des Établissements Médico-sociaux

# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents

# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents

26min |15/09/2024|

199

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Le Podcast Des Établissements Médico-sociaux

# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents

# 127 Sylvain GUILLAUME - Faire rédiger la biographie de vos résidents

26min |15/09/2024|

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Description

Sylvain GUILLAUME est le directeur de l’EHPAD Le Grand Pré en Ardèche.

Nous parlons de l'intérêt d’un projet de biographie professionnelle intergénérationnelle : les résidents sont accompagnés pour rédiger leur biographie pour un ouvrage collectif avec l’aide d’élèves de première d'un lycée sous la supervision d’un biographe professionnel.


Ce projet permet de renforcer les liens intergénérationnels et de valoriser les souvenirs des résidents.


Les familles ont été touchées par cette initiative et plusieurs fondations et associations ont soutenu le projet pour un budget de 18 000 euros.

  • Fondation de France

  • Fondation Française des Jeux

  • Fondation Crédit Mutuel

  • Fondation La Poste

  • Lyon’s Club de Romand

  • Mairie de Saint-Sylvestre


Sylvain GUILLAUME partage également d’autres projets innovants de l’EHPAD comme les activités physiques adaptées (escrime) et la médiation animale (lama thérapie).


Vous pouvez contacter Sylvain Guillaume Via Linkedin et découvrir tous les projets de l'EHPAD Le grand Pré sur le site internet : https://www.residencelegrandpre.fr/actualites/


Bonne écoute et n’oubliez pas de vous abonner et de partager ce podcast si vous l’appréciez.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux, le podcast qui met en lumière le travail formidable réalisé par les acteurs du secteur. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'ai créé ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, aujourd'hui je discute avec Sylvain Guillaume, qui est directeur de l'EPAD Le Grand Pré, qui se situe en Ardèche. Et ensemble, on va parler d'un projet qui a été mis en place de biographie professionnelle intergénérationnelle. Donc, c'est les résidents qui ont pu être accompagnés pour rédiger leur biographie. Il y a une notion intergénérationnelle, on va en discuter. Mais avant, je vous propose de vous présenter.

  • Speaker #2

    Voilà, donc Sylvain Guillaume, je suis effectivement directeur d'un petit établissement public autonome en Ardèche. Je suis en poste depuis 2013. Auparavant, j'ai travaillé dans le secteur personnalité, handicap et hospitalier. Je suis assez passionné par tout ce qui est projet innovant. Donc, j'ai la chance d'avoir une large délégation. Les élus me font confiance, donc on peut monter beaucoup de projets. que vous pouvez aller voir notamment sur la page actualité ou nous suivre sur Facebook, LinkedIn, sur tout ce qui se passe au sein de cet EHPAD très dynamique.

  • Speaker #1

    Super. C'est une question que j'aime bien poser. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler en EHPAD, à devenir directeur d'EHPAD ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé en centre hospitalier sur le centre hospitalier de Condrieu. J'étais plutôt en adjoint directeur au RH. Et ensuite, j'ai travaillé chez les petits frères des pauvres en EHPAD, en Sologne, sur un premier poste. Et j'aime le contact avec les personnes âgées, de manière plus générale, avec les publics vulnérables. Donc, je me suis plutôt spécialisé dans le secteur du handicap et dans le secteur personne âgée. Et ce qui me... plaît, entre guillemets, c'est que dans le secteur personne âgé, même si on manque de moyens réellement, contrairement au secteur du handicap ou ces d'autres taux d'encadrement, je trouve que on peut quand même mener de très beaux projets en secteur EHPAD. Et c'est un secteur qui a ses vraies mauvaises réputations, qui est très critiqué. Et j'ai à cœur de démontrer qu'on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Souvent des choses simples, mais qui peuvent être très efficaces. Et là, c'est un peu l'exemple qu'on peut avoir. Du coup, ce projet de biographie interjet, comment c'est venu ? Et en fait, c'est quoi le projet ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, je m'intéressais depuis quelques années aux biographies hospitalières. En fait, les personnes âgées ont souvent tendance à rédiger une biographie quand ils sont en fin de vie. Voilà, donc il y a des biographes professionnels qui interviennent. en EHPAD ou en secteur hospitalier et qui rédige l'ouvrage pour ces personnes en fin de vie. Et je me disais que ce serait pertinent de rédiger des biographies quand la personne va encore bien et peut le faire et puis prend son temps, quitte à mener une année ou deux pour rédiger une biographie avec un biographe professionnel. Donc j'ai contacté M. Houssier, qui est biographe à Valence. Et... Et on s'était dit que ce qui pourrait être pertinent, ce serait plutôt que des biographies complètes qui peuvent être trop chères. Et malheureusement, je ne pourrais en faire profiter qu'un ou deux résidents. C'est de l'ouvrir à 12 résidents via des extraits de souvenirs. Et on a rajouté le côté intergénérationnel. Lui connaissait un professeur au lycée Bouvet à Romand qui a été intéressé pour l'inscrire au programme. Donc, il y a une inscription au programme avec ses élèves de première pour rédiger des extraits de biographie des résidents. Donc, ce sont les élèves qui rédigent la biographie du résident via des extraits de souvenirs. Et ils les partagent avec leurs propres souvenirs et ça fait l'objet d'un ouvrage collectif. Donc, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a le côté intergénérationnel. Ce qui est intéressant, c'est que ça fait partie du programme scolaire. Donc, toute l'année, les élèves ont enregistré, ont écrit les souvenirs, en ont parlé avec leurs professeurs. Et ça fait partie d'une évaluation scolaire. Donc, ça a vraiment été intéressant. Ils sont venus à l'EPAD trois ou quatre fois.

  • Speaker #1

    Il y a eu la rencontre,

  • Speaker #2

    il y a eu l'enregistrement, il y a eu des liens de gardé pendant toute la durée du projet, soit en visio, soit par texte. Il y a eu des moments vraiment très riches et vraiment très émouvants. On a pu faire un ouvrage collectif qui fait une centaine de pages. et qui a été primée par la Fondation de France au titre de l'appel à projets Vieillir, acteur citoyen de son territoire On a eu un prix aussi de la Fondation Française des Jeux, on a eu un prix de la Fondation Crédit Mutuel, on a été financé également par le Lyon's Club de Romand et par la mairie de Saint-Sylvestre. Donc c'est vraiment un projet qui a vraiment très bien fonctionné. qui a été très riche, donc 12 résidents et puis 24 élèves de première. Et ce sont des élèves qui sont déjà sensibilisés au médico-social puisqu'ils sont en carrière sanitaire et sociale, en fait. Voilà. Donc, ils ont déjà une sensibilité pour la personne âgée ou la personne vulnérable, donc ce qui a beaucoup facilité. Et d'ailleurs, pour la rentrée, si on trouve un mécène ou si on trouve les fonds, on a déjà un... Un lycée qui est intéressé. On a été contacté par 4 ou 5 lycées du département pour qu'eux lancent leur propre projet avec d'autres EHPAD. Donc, c'est vraiment un projet qui a très bien marché. Ce qui freine un peu, c'est le coût, puisque c'est un budget qui a coûté 18 000 euros, puisqu'il y a un biographe professionnel, un graphiste, un photographe professionnel, il y a une relectrice, il y a une maison d'édition. Il y a les frais de déplacement en bus des élèves 3-4 fois. Bon, puis après, il y a quelques frais annexes, mais ça va vite, quoi.

  • Speaker #1

    Mais finalement, est-ce que c'est vraiment… Enfin, c'est beaucoup d'argent maintenant. Est-ce que par rapport aux résultats, c'est beaucoup ?

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est peu. Comme ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas. Ouais.

  • Speaker #2

    Non, non, c'est peu. Vous voyez, une biographie complète pour un résident, ça coûterait 3-4 000 euros. Pour un résident, là, c'est un ouvrage collectif qui fait 100 pages. 12 résidents ont pu en profiter. Je pense qu'on peut encore... Je pense qu'il faut une somme minimale de 14 000 euros. Après, on peut encore réduire, mais avec 14 000 euros, on peut vraiment faire un très bel ouvrage collectif. On en a imprimé 200 et j'ai quatre ou cinq maisons de retraite qui nous ont contactés. Je leur ai envoyé un ouvrage pour qu'ils se rendent compte. Ils recherchent également des financements. J'ai fait appel à d'autres fondations, puisque la Fondation de France se finançait une fois. Donc je recherche d'autres fondations, je m'y suis pris peut-être un peu tard cette année. Donc si je ne trouve pas de fondation ou de mécène, c'est pour ça que j'avais lancé sur LinkedIn, je ferai un financement participatif pour la rentrée de septembre 2025.

  • Speaker #1

    Ça va décaler d'une année ?

  • Speaker #2

    Ça va décaler d'une année, oui.

  • Speaker #1

    Après je trouve que c'est vraiment intéressant de le faire avec des professionnels, avec un photographe, une graphiste, quoi, je veux dire. Oui. ça te donne vraiment quelque chose à la fin, parce qu'on pourrait se dire, allez, on peut le faire un peu nous-mêmes à l'arrache, mais voilà,

  • Speaker #2

    oui, j'avais repéré des biographies faites par des personnes en service civique. Alors, ce n'est pas une critique du service civique, mais honnêtement, c'est le biographe professionnel qui a tout coordonné le projet et on sent vraiment que c'est un projet de qualité. Parce qu'il a vraiment fallu faire une coordination. entre les professeurs, les élèves, les résidents, l'équipe du Grand Prix, le photographe, le graphiste. Et moi, en tant que directeur, je n'ai clairement pas les compétences. C'est vraiment un projet de biographie professionnelle.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est encore un sujet qui est très spécifique. Et qu'est-ce que ça a pu vous apporter, que ce soit d'abord aux résidents, j'imagine aux familles ? Pensez à l'équipe aussi, parce que ça peut avoir un impact super intéressant.

  • Speaker #2

    Alors, pour les résidents, c'est clair que c'est un projet riche, c'est intergénérationnel. Le fait de partager des souvenirs, de les écrire et d'avoir un livre édité, c'est touchant. Je vais vous donner un exemple. J'ai une personne démente qui a écrit ses souvenirs. Une fois que le livre a été édité, elle a voulu le réécrire. Donc, ça l'a même fait retravailler. Ça a vraiment été touchant. C'est-à-dire que ses souvenirs, elle trouvait qu'elle ne les avait pas assez détaillés ou qu'ils avaient été mal retranscrits par les élèves. Donc, je lui avais promis qu'elle les réécrirait et on rééditerait un autre ouvrage. Donc, après, il y a vraiment eu de belles choses. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super.

  • Speaker #2

    Et les familles ont vraiment été touchées parce que c'est vraiment un très bel ouvrage. On a des familles qui ne connaissaient pas ces souvenirs de leurs proches. On a des résidents qui ont parlé de la période de la guerre avec des élèves. Il y a eu des liens de créé, des personnages âgés qui sont restés en contact avec des jeunes. Au niveau élève, ça a quand même été compliqué pour un ou deux élèves. On en a une qui a souhaité arrêter parce qu'elle n'y arrivait plus. Voilà, donc sur 24 élèves, on a eu un abandon. Donc, ce n'était pas si évident que ça. Au niveau personnel, je dirais que c'est… Alors moi, je travaille beaucoup sur l'implication affective. calculée ou normative en concept RH pour tous les projets qu'on mène. Et je trouve que ça permet de développer une implication affective du personnel sur des projets innovants. Vous voyez, le fait de participer à des projets qu'on ne trouve pas forcément chez d'autres maisons de retraite, ça va développer un lien affectif avec l'EHPAD. Donc, même au niveau fidélisation du personnel, je trouve que c'est important de mener des projets comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, je me doute. Ce que ça m'évoque, c'est aussi la notion, on parle d'histoire de vie à travers les projets personnalisés, où c'est quand même assez difficile d'avoir des infos, des tout cognitifs ou pas, qu'il y ait une famille ou pas. Enfin, je veux dire, ce n'est pas simple. Là, prendre le temps et avoir le temps pour aller creuser, discuter et tout ça, je me dis, ça permet vraiment de très bien connaître la personne.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc, nous, au niveau du Grand Prix, on a deux animatrices. qui ont mené le projet et puis surtout on a une coordinatrice des projets de vie qui a un diplôme AES qui coordonne cinq référents résidents qui pilotent tous les projets de vie. Donc c'est cette équipe-ci qui est effectivement à travailler sur le projet de biographie. Donc effectivement c'est un lien très fort avec les projets de vie. Oui,

  • Speaker #1

    parce que sur l'aspect émotionnel, ce que je trouve vraiment intéressant c'est vraiment bien sûr les équipes... Ils ne vont pas considérer le résident comme un... Pour schématiser, caricaturer beaucoup, c'est comme un numéro. Mais il faut que ça humanise beaucoup. Et le fait d'apprendre des choses sur la personne, ça permet d'aller beaucoup plus loin dans l'accompagnement. Et souvent, c'est beaucoup d'infos qu'on n'a pas. Donc, ça, je trouve que c'est intéressant. Et ce qui est super, c'est que si c'est des étudiants... qui vont après s'orienter vers les métiers du soin. Je trouve que d'un point de vue formation, c'est super.

  • Speaker #2

    Voilà, tout à fait. Et dans l'appel à projet qu'on a remporté de la Fondation de France, ils nous ont détaché un consultant pendant une année pour faire une étude d'impact du projet. Et l'objectif après, c'était d'essayer de négocier avec le ministère pour avoir un... un financement périn et que ça se refasse chaque année. Donc ça, ça va être en cours de négociation, mais on aurait bien aimé le faire deux années de suite avant de négocier pour que ce soit inscrit dans certains programmes en lycée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que ça pourrait, alors après, 18 000 euros, c'est compliqué. Pour le ministère,

  • Speaker #2

    c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on mélange les ministères en plus. Mais c'est vrai que je trouve que c'est vraiment intéressant parce que ça permet d'aborder les personnes sous un ongle différent. C'est ça que je trouve cool avec la notion de biographie et en intervalle. Ok, et les familles ?

  • Speaker #2

    Les familles ont été à la fois surprises puisqu'elles ne pensaient pas que ça se pratiquait en EHPAD. Et puis, on les a invités à la restitution de l'ouvrage. Les résidents en ont beaucoup parlé à leurs proches. Donc, on les a tenus au courant. Et puis, on a offert un ouvrage également à toutes les familles. Voilà, donc ça a vraiment été un moyen de communiquer auprès des familles vraiment très intéressant. Et ce qu'on souhaite faire pour la campagne de financement participatif, c'est que je pense que je vais mettre, si les familles sont d'accord et les résidents également, c'est de mettre un ouvrage en ligne, en fait, pour que le visiteur puisse se rendre compte vraiment de la pertinence de l'ouvrage collectif. Mais bon, je vais déjà demander au préalable un accord à la famille et aux résidents.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il peut y avoir des questions de... D'intimité, encore, après, c'est à voir dès le départ sur... Après, c'est un peu le deal, de toute façon, si on écrit une biographie, c'est bien côté intime.

  • Speaker #2

    C'est que les partager, a priori. Voilà.

  • Speaker #1

    Ouais, et surtout... Du coup, 12 résidents sur 60, le choix des résidents, ça s'est fait comment ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est moi qui l'ai présenté, puisque je fais des comités résidents chaque mois, avec les résidents, donc on fait un peu le tour de... de tous les services, je l'ai présenté aux résidents et là ça a été un zéro pointé puisque j'ai personne qui était intéressé. Donc j'ai demandé à l'animatrice de reprendre un peu ce projet et bizarrement quand l'animatrice a présenté le projet, j'en ai une vingtaine d'intéressés. Donc je pense que j'ai du mal communiquer ou alors être trop administratif. Donc je pense que mes résidents ont plus confiance en mes animatrices que en le directeur. C'est le projet, ça s'est très bien passé. Donc, on en a eu 12. Alors, on en avait eu deux ou trois autres qu'on avait positionnés, puisqu'on avait deux ou trois résidents qui étaient hésitants. Et en fait, dès la première rencontre intergénérationnelle avec les étudiants, où on les a fait juste échanger avec les étudiants, pour qu'ils se connaissent, en fait, ça a vraiment très bien matché. Après, c'est parti très facilement.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un super média, en fait, outil de médiation, parce que souvent, les étudiants créent un lien qui soit, on va dire, un peu naturel, en fait. C'est très difficile, moi, je trouve, parce qu'il ne suffit pas de mettre les gens dans une même salle et puis de se dire, allez, c'est parti. Là, c'est un très bon thème. En plus... avec les étudiants, on sait que si c'est noté, c'est plein d'implications. Mais ça, c'est normal, c'est le jeu. Mais c'est vrai qu'avoir un projet et quelque chose qui fait le lien,

  • Speaker #2

    c'est une super bourse. Tout à fait. Et c'est pour ça qu'on n'aurait pas pu le faire sans les biographes professionnels. Parce qu'en plus, il a des talents de coordination. Et heureusement qu'il était là. Parce que moi, j'étais un peu inquiet. au lancement du projet, puisqu'on s'était dit que 3-4 rencontres intergénérationnelles, ce ne serait certainement pas assez. Ça avait été relevé au niveau de la Fondation de France, où eux auraient préféré une dizaine de rencontres, sauf que c'était un peu trop compliqué à organiser. Donc on s'était limité à 3 ou 4, tout en gardant beaucoup de liens par messagerie ou par visio. Mais c'est clair que le biographe a vraiment très bien travaillé.

  • Speaker #1

    Son rôle au-delà de la coordination, qu'est-ce qu'il a réellement rédigé en fait ? Est-ce que c'est les étudiants, le biographe ou les deux ?

  • Speaker #2

    C'est les deux. C'est le biographe qui a formé les étudiants à l'enregistrement. Une fois qu'ils ont été formés, il est intervenu à l'école et il les a formés, il les a entraînés. Ensuite, ils sont venus faire l'enregistrement. Il a fait le tour de tous les étudiants pour voir comment ça se passait s'ils étaient en difficulté. Donc, il y avait deux étudiants pour un résident. Ensuite, l'enregistrement a fait l'objet d'un travail avec les professeurs et avec le biographe. Et puis après, ça a fait l'objet d'un ouvrage. Donc, il y a eu tout un travail avec les professeurs et le biographe. Et c'est... Alors, après, c'est vraiment de la biographie. Et c'est clair qu'un biographe a un savoir-faire pour retranscrire des souvenirs ou la vie d'un résident qui est... Enfin, voilà, c'est vraiment un pro.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je me dis,

  • Speaker #1

    parce que l'idée, elle paraît... En fait, elle est simple.

  • Speaker #2

    Ah, elle est très simple.

  • Speaker #1

    On écrit ses souvenirs. C'est vrai que si on disait demain, tu vas enregistrer les souvenirs et créer un truc d'une personne. La manière de poser les questions, de rendre les choses fluides, de ne pas mettre en difficulté. J'imagine qu'il y a... Je ne sais pas si vous avez fait un suivi un peu psychologue ou s'il y avait une psychologue, mais parfois, ça peut faire aussi ressortir des souvenirs un peu difficiles, non ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a eu tout un travail préparatoire avec le biographe et on n'est parti que sur des souvenirs heureux.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'était orienté pour faire attention justement à…

  • Speaker #2

    Oui, oui. Donc, il y a eu un travail par les animatrices et par nos référents pour bien expliquer aux élèves qu'avec certains, il ne fallait surtout pas parler de la période de la guerre. parce que ça aurait été trop difficile. Alors qu'avec d'autres, ça aurait été plus simple. Mais la base, c'était que des souvenirs heureux pour ne pas perturber le résident.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et puis même pour aussi des étudiants, ne pas se retrouver aussi face à des situations qui sont difficiles. C'est là aussi où il faut encadrer. Et c'est vrai que la manière de poser les questions, c'est aussi un vrai sujet pour amener... Parce que les résidents... Oui, parfois, on peut avoir... Alors après, ils sont choisis aussi. S'ils sont motivés, ce n'est pas pareil, mais on peut avoir des réponses un peu fermées. Oui, non, voilà, oui, c'était bien, ce n'était pas bien.

  • Speaker #2

    Non, mais ils ont beaucoup parlé. Ils ont beaucoup parlé. Et sur un enregistrement qui a duré une heure, honnêtement, en une heure, vous pouvez vraiment avoir beaucoup d'informations. Si les questions sont vraiment bien construites, si elles sont pertinentes. Et s'il y a une confiance entre le résident et l'étudiant. Et ça s'est vraiment très bien passé. Et j'ai toujours comme projet, puisque ça c'est un de mes autres projets, c'est d'offrir à mes résidents une biographie complète. Parce que ça, je trouve que c'est vraiment magnifique avec le biographe qui viendrait toute l'année pour faire la biographie des résidents. Donc je voudrais essayer de l'offrir à une dizaine. Donc là, pareil, je recherche des fonds. Mais bon, ça, c'est un autre projet.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est 3-4 000 euros.

  • Speaker #2

    Par biographie,

  • Speaker #1

    oui. On pourrait imaginer, c'est vrai que comme c'est quelque chose de personnel, peut-être inviter aussi, proposer aux personnes pour qu'elles le financent elles-mêmes, puisque que ce soit fait d'une manière un peu perso, maintenant, ça ne sera pas accessible à tous.

  • Speaker #2

    Ce qui est un peu triste.

  • Speaker #1

    Ok. Les 200 exemplaires, il y en a eu pour les résidents, pour les familles.

  • Speaker #2

    Et pour les salariés qui ont participé. Ok. Voilà. Et il est en vente au prix de 10 euros. Donc, ceux qui le souhaitent peuvent l'acheter.

  • Speaker #1

    On peut l'acheter où et comment ?

  • Speaker #2

    Il faut le commander à l'EHPAD. Il faut nous envoyer un mail.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être pour conclure, est-ce qu'il y a d'autres projets en cours ou d'autres choses que vous pourriez nous partager ?

  • Speaker #2

    ou alors on a beaucoup de projets qui sont plutôt classiques en maison de retraite, on fait beaucoup d'activités physiques adaptées, on fait beaucoup d'escrime, là on va lancer un projet box sur 4 EHPAD financé par l'ARS. qui va être intéressant. On avait également travaillé sur un projet de l'amathérapie sur deux EHPAD, avec un financement de la Fondation Massif, de la Fondation Prémia Santé et des caisses de retraite à Piscille. Donc ça, ça a très bien marché. L'ARS finance le projet sur trois EHPAD pendant une année. Donc nous, on s'est beaucoup spécialisés sur tout ce qui est médiation animale, équithérapie, l'amathérapie. boxe, escrime, activités physiques adaptées. Donc, on a quatre intervenants pour les activités physiques adaptées et puis on a quatre intervenants pour la médiation animale. Voilà.

  • Speaker #1

    Vous avez un beau talent quand même pour aller chercher les fondations, non ?

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    La fondation de France, c'est les classiques, mais là, du coup, on découvre quelques-unes pour lesquelles je n'aurais pas...

  • Speaker #2

    On a la chance d'être financés pour les scrims, pour la médiation animale, par la conférence des financeurs d'Ardèche, avec une convention de trois années. On a l'ARS qui nous fait confiance aussi sur beaucoup de projets, et puis on a effectivement beaucoup de fondations. Et une fois que les fondations ne financent plus, on finance sur fonds propres. Voilà, parce que ce qui est un peu malheureux dans le médico-social, c'est que souvent les projets sont financés une année et puis après, ils ne sont plus financés. Donc, on les finance quand même sur fonds propres. Voilà, alors après, on a d'autres projets. On fait de la réalité virtuelle, de la luminothérapie. Mais je trouve que ce qui marche vraiment bien, c'est le sport et la médiation animale.

  • Speaker #1

    Oui, après, tout ce qui va être stimulant au niveau activité, c'est ce qu'il faut. Nickel, super. Et ça permet de garder un peu le moral et de voir qu'il y a plein de choses qui sont possibles et finalement des choses plutôt simples. Moi, je trouve que c'est ça qui est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Oui. Écoutez, merci beaucoup en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Je mettrai les liens en… en ligne dans le résumé pour qu'on puisse aller jeter un œil sur le site et puis vous contacter si besoin. Et puis on espère que peut-être ça pourra permettre de trouver des financements complémentaires.

  • Speaker #2

    Écoutez, parfait. Je vous remercie. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn ou sur Comarque pour position de sujet.

  • Speaker #0

    Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de médicaments sociaux.

Description

Sylvain GUILLAUME est le directeur de l’EHPAD Le Grand Pré en Ardèche.

Nous parlons de l'intérêt d’un projet de biographie professionnelle intergénérationnelle : les résidents sont accompagnés pour rédiger leur biographie pour un ouvrage collectif avec l’aide d’élèves de première d'un lycée sous la supervision d’un biographe professionnel.


Ce projet permet de renforcer les liens intergénérationnels et de valoriser les souvenirs des résidents.


Les familles ont été touchées par cette initiative et plusieurs fondations et associations ont soutenu le projet pour un budget de 18 000 euros.

  • Fondation de France

  • Fondation Française des Jeux

  • Fondation Crédit Mutuel

  • Fondation La Poste

  • Lyon’s Club de Romand

  • Mairie de Saint-Sylvestre


Sylvain GUILLAUME partage également d’autres projets innovants de l’EHPAD comme les activités physiques adaptées (escrime) et la médiation animale (lama thérapie).


Vous pouvez contacter Sylvain Guillaume Via Linkedin et découvrir tous les projets de l'EHPAD Le grand Pré sur le site internet : https://www.residencelegrandpre.fr/actualites/


Bonne écoute et n’oubliez pas de vous abonner et de partager ce podcast si vous l’appréciez.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux, le podcast qui met en lumière le travail formidable réalisé par les acteurs du secteur. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'ai créé ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, aujourd'hui je discute avec Sylvain Guillaume, qui est directeur de l'EPAD Le Grand Pré, qui se situe en Ardèche. Et ensemble, on va parler d'un projet qui a été mis en place de biographie professionnelle intergénérationnelle. Donc, c'est les résidents qui ont pu être accompagnés pour rédiger leur biographie. Il y a une notion intergénérationnelle, on va en discuter. Mais avant, je vous propose de vous présenter.

  • Speaker #2

    Voilà, donc Sylvain Guillaume, je suis effectivement directeur d'un petit établissement public autonome en Ardèche. Je suis en poste depuis 2013. Auparavant, j'ai travaillé dans le secteur personnalité, handicap et hospitalier. Je suis assez passionné par tout ce qui est projet innovant. Donc, j'ai la chance d'avoir une large délégation. Les élus me font confiance, donc on peut monter beaucoup de projets. que vous pouvez aller voir notamment sur la page actualité ou nous suivre sur Facebook, LinkedIn, sur tout ce qui se passe au sein de cet EHPAD très dynamique.

  • Speaker #1

    Super. C'est une question que j'aime bien poser. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler en EHPAD, à devenir directeur d'EHPAD ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé en centre hospitalier sur le centre hospitalier de Condrieu. J'étais plutôt en adjoint directeur au RH. Et ensuite, j'ai travaillé chez les petits frères des pauvres en EHPAD, en Sologne, sur un premier poste. Et j'aime le contact avec les personnes âgées, de manière plus générale, avec les publics vulnérables. Donc, je me suis plutôt spécialisé dans le secteur du handicap et dans le secteur personne âgée. Et ce qui me... plaît, entre guillemets, c'est que dans le secteur personne âgé, même si on manque de moyens réellement, contrairement au secteur du handicap ou ces d'autres taux d'encadrement, je trouve que on peut quand même mener de très beaux projets en secteur EHPAD. Et c'est un secteur qui a ses vraies mauvaises réputations, qui est très critiqué. Et j'ai à cœur de démontrer qu'on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Souvent des choses simples, mais qui peuvent être très efficaces. Et là, c'est un peu l'exemple qu'on peut avoir. Du coup, ce projet de biographie interjet, comment c'est venu ? Et en fait, c'est quoi le projet ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, je m'intéressais depuis quelques années aux biographies hospitalières. En fait, les personnes âgées ont souvent tendance à rédiger une biographie quand ils sont en fin de vie. Voilà, donc il y a des biographes professionnels qui interviennent. en EHPAD ou en secteur hospitalier et qui rédige l'ouvrage pour ces personnes en fin de vie. Et je me disais que ce serait pertinent de rédiger des biographies quand la personne va encore bien et peut le faire et puis prend son temps, quitte à mener une année ou deux pour rédiger une biographie avec un biographe professionnel. Donc j'ai contacté M. Houssier, qui est biographe à Valence. Et... Et on s'était dit que ce qui pourrait être pertinent, ce serait plutôt que des biographies complètes qui peuvent être trop chères. Et malheureusement, je ne pourrais en faire profiter qu'un ou deux résidents. C'est de l'ouvrir à 12 résidents via des extraits de souvenirs. Et on a rajouté le côté intergénérationnel. Lui connaissait un professeur au lycée Bouvet à Romand qui a été intéressé pour l'inscrire au programme. Donc, il y a une inscription au programme avec ses élèves de première pour rédiger des extraits de biographie des résidents. Donc, ce sont les élèves qui rédigent la biographie du résident via des extraits de souvenirs. Et ils les partagent avec leurs propres souvenirs et ça fait l'objet d'un ouvrage collectif. Donc, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a le côté intergénérationnel. Ce qui est intéressant, c'est que ça fait partie du programme scolaire. Donc, toute l'année, les élèves ont enregistré, ont écrit les souvenirs, en ont parlé avec leurs professeurs. Et ça fait partie d'une évaluation scolaire. Donc, ça a vraiment été intéressant. Ils sont venus à l'EPAD trois ou quatre fois.

  • Speaker #1

    Il y a eu la rencontre,

  • Speaker #2

    il y a eu l'enregistrement, il y a eu des liens de gardé pendant toute la durée du projet, soit en visio, soit par texte. Il y a eu des moments vraiment très riches et vraiment très émouvants. On a pu faire un ouvrage collectif qui fait une centaine de pages. et qui a été primée par la Fondation de France au titre de l'appel à projets Vieillir, acteur citoyen de son territoire On a eu un prix aussi de la Fondation Française des Jeux, on a eu un prix de la Fondation Crédit Mutuel, on a été financé également par le Lyon's Club de Romand et par la mairie de Saint-Sylvestre. Donc c'est vraiment un projet qui a vraiment très bien fonctionné. qui a été très riche, donc 12 résidents et puis 24 élèves de première. Et ce sont des élèves qui sont déjà sensibilisés au médico-social puisqu'ils sont en carrière sanitaire et sociale, en fait. Voilà. Donc, ils ont déjà une sensibilité pour la personne âgée ou la personne vulnérable, donc ce qui a beaucoup facilité. Et d'ailleurs, pour la rentrée, si on trouve un mécène ou si on trouve les fonds, on a déjà un... Un lycée qui est intéressé. On a été contacté par 4 ou 5 lycées du département pour qu'eux lancent leur propre projet avec d'autres EHPAD. Donc, c'est vraiment un projet qui a très bien marché. Ce qui freine un peu, c'est le coût, puisque c'est un budget qui a coûté 18 000 euros, puisqu'il y a un biographe professionnel, un graphiste, un photographe professionnel, il y a une relectrice, il y a une maison d'édition. Il y a les frais de déplacement en bus des élèves 3-4 fois. Bon, puis après, il y a quelques frais annexes, mais ça va vite, quoi.

  • Speaker #1

    Mais finalement, est-ce que c'est vraiment… Enfin, c'est beaucoup d'argent maintenant. Est-ce que par rapport aux résultats, c'est beaucoup ?

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est peu. Comme ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas. Ouais.

  • Speaker #2

    Non, non, c'est peu. Vous voyez, une biographie complète pour un résident, ça coûterait 3-4 000 euros. Pour un résident, là, c'est un ouvrage collectif qui fait 100 pages. 12 résidents ont pu en profiter. Je pense qu'on peut encore... Je pense qu'il faut une somme minimale de 14 000 euros. Après, on peut encore réduire, mais avec 14 000 euros, on peut vraiment faire un très bel ouvrage collectif. On en a imprimé 200 et j'ai quatre ou cinq maisons de retraite qui nous ont contactés. Je leur ai envoyé un ouvrage pour qu'ils se rendent compte. Ils recherchent également des financements. J'ai fait appel à d'autres fondations, puisque la Fondation de France se finançait une fois. Donc je recherche d'autres fondations, je m'y suis pris peut-être un peu tard cette année. Donc si je ne trouve pas de fondation ou de mécène, c'est pour ça que j'avais lancé sur LinkedIn, je ferai un financement participatif pour la rentrée de septembre 2025.

  • Speaker #1

    Ça va décaler d'une année ?

  • Speaker #2

    Ça va décaler d'une année, oui.

  • Speaker #1

    Après je trouve que c'est vraiment intéressant de le faire avec des professionnels, avec un photographe, une graphiste, quoi, je veux dire. Oui. ça te donne vraiment quelque chose à la fin, parce qu'on pourrait se dire, allez, on peut le faire un peu nous-mêmes à l'arrache, mais voilà,

  • Speaker #2

    oui, j'avais repéré des biographies faites par des personnes en service civique. Alors, ce n'est pas une critique du service civique, mais honnêtement, c'est le biographe professionnel qui a tout coordonné le projet et on sent vraiment que c'est un projet de qualité. Parce qu'il a vraiment fallu faire une coordination. entre les professeurs, les élèves, les résidents, l'équipe du Grand Prix, le photographe, le graphiste. Et moi, en tant que directeur, je n'ai clairement pas les compétences. C'est vraiment un projet de biographie professionnelle.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est encore un sujet qui est très spécifique. Et qu'est-ce que ça a pu vous apporter, que ce soit d'abord aux résidents, j'imagine aux familles ? Pensez à l'équipe aussi, parce que ça peut avoir un impact super intéressant.

  • Speaker #2

    Alors, pour les résidents, c'est clair que c'est un projet riche, c'est intergénérationnel. Le fait de partager des souvenirs, de les écrire et d'avoir un livre édité, c'est touchant. Je vais vous donner un exemple. J'ai une personne démente qui a écrit ses souvenirs. Une fois que le livre a été édité, elle a voulu le réécrire. Donc, ça l'a même fait retravailler. Ça a vraiment été touchant. C'est-à-dire que ses souvenirs, elle trouvait qu'elle ne les avait pas assez détaillés ou qu'ils avaient été mal retranscrits par les élèves. Donc, je lui avais promis qu'elle les réécrirait et on rééditerait un autre ouvrage. Donc, après, il y a vraiment eu de belles choses. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super.

  • Speaker #2

    Et les familles ont vraiment été touchées parce que c'est vraiment un très bel ouvrage. On a des familles qui ne connaissaient pas ces souvenirs de leurs proches. On a des résidents qui ont parlé de la période de la guerre avec des élèves. Il y a eu des liens de créé, des personnages âgés qui sont restés en contact avec des jeunes. Au niveau élève, ça a quand même été compliqué pour un ou deux élèves. On en a une qui a souhaité arrêter parce qu'elle n'y arrivait plus. Voilà, donc sur 24 élèves, on a eu un abandon. Donc, ce n'était pas si évident que ça. Au niveau personnel, je dirais que c'est… Alors moi, je travaille beaucoup sur l'implication affective. calculée ou normative en concept RH pour tous les projets qu'on mène. Et je trouve que ça permet de développer une implication affective du personnel sur des projets innovants. Vous voyez, le fait de participer à des projets qu'on ne trouve pas forcément chez d'autres maisons de retraite, ça va développer un lien affectif avec l'EHPAD. Donc, même au niveau fidélisation du personnel, je trouve que c'est important de mener des projets comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, je me doute. Ce que ça m'évoque, c'est aussi la notion, on parle d'histoire de vie à travers les projets personnalisés, où c'est quand même assez difficile d'avoir des infos, des tout cognitifs ou pas, qu'il y ait une famille ou pas. Enfin, je veux dire, ce n'est pas simple. Là, prendre le temps et avoir le temps pour aller creuser, discuter et tout ça, je me dis, ça permet vraiment de très bien connaître la personne.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc, nous, au niveau du Grand Prix, on a deux animatrices. qui ont mené le projet et puis surtout on a une coordinatrice des projets de vie qui a un diplôme AES qui coordonne cinq référents résidents qui pilotent tous les projets de vie. Donc c'est cette équipe-ci qui est effectivement à travailler sur le projet de biographie. Donc effectivement c'est un lien très fort avec les projets de vie. Oui,

  • Speaker #1

    parce que sur l'aspect émotionnel, ce que je trouve vraiment intéressant c'est vraiment bien sûr les équipes... Ils ne vont pas considérer le résident comme un... Pour schématiser, caricaturer beaucoup, c'est comme un numéro. Mais il faut que ça humanise beaucoup. Et le fait d'apprendre des choses sur la personne, ça permet d'aller beaucoup plus loin dans l'accompagnement. Et souvent, c'est beaucoup d'infos qu'on n'a pas. Donc, ça, je trouve que c'est intéressant. Et ce qui est super, c'est que si c'est des étudiants... qui vont après s'orienter vers les métiers du soin. Je trouve que d'un point de vue formation, c'est super.

  • Speaker #2

    Voilà, tout à fait. Et dans l'appel à projet qu'on a remporté de la Fondation de France, ils nous ont détaché un consultant pendant une année pour faire une étude d'impact du projet. Et l'objectif après, c'était d'essayer de négocier avec le ministère pour avoir un... un financement périn et que ça se refasse chaque année. Donc ça, ça va être en cours de négociation, mais on aurait bien aimé le faire deux années de suite avant de négocier pour que ce soit inscrit dans certains programmes en lycée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que ça pourrait, alors après, 18 000 euros, c'est compliqué. Pour le ministère,

  • Speaker #2

    c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on mélange les ministères en plus. Mais c'est vrai que je trouve que c'est vraiment intéressant parce que ça permet d'aborder les personnes sous un ongle différent. C'est ça que je trouve cool avec la notion de biographie et en intervalle. Ok, et les familles ?

  • Speaker #2

    Les familles ont été à la fois surprises puisqu'elles ne pensaient pas que ça se pratiquait en EHPAD. Et puis, on les a invités à la restitution de l'ouvrage. Les résidents en ont beaucoup parlé à leurs proches. Donc, on les a tenus au courant. Et puis, on a offert un ouvrage également à toutes les familles. Voilà, donc ça a vraiment été un moyen de communiquer auprès des familles vraiment très intéressant. Et ce qu'on souhaite faire pour la campagne de financement participatif, c'est que je pense que je vais mettre, si les familles sont d'accord et les résidents également, c'est de mettre un ouvrage en ligne, en fait, pour que le visiteur puisse se rendre compte vraiment de la pertinence de l'ouvrage collectif. Mais bon, je vais déjà demander au préalable un accord à la famille et aux résidents.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il peut y avoir des questions de... D'intimité, encore, après, c'est à voir dès le départ sur... Après, c'est un peu le deal, de toute façon, si on écrit une biographie, c'est bien côté intime.

  • Speaker #2

    C'est que les partager, a priori. Voilà.

  • Speaker #1

    Ouais, et surtout... Du coup, 12 résidents sur 60, le choix des résidents, ça s'est fait comment ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est moi qui l'ai présenté, puisque je fais des comités résidents chaque mois, avec les résidents, donc on fait un peu le tour de... de tous les services, je l'ai présenté aux résidents et là ça a été un zéro pointé puisque j'ai personne qui était intéressé. Donc j'ai demandé à l'animatrice de reprendre un peu ce projet et bizarrement quand l'animatrice a présenté le projet, j'en ai une vingtaine d'intéressés. Donc je pense que j'ai du mal communiquer ou alors être trop administratif. Donc je pense que mes résidents ont plus confiance en mes animatrices que en le directeur. C'est le projet, ça s'est très bien passé. Donc, on en a eu 12. Alors, on en avait eu deux ou trois autres qu'on avait positionnés, puisqu'on avait deux ou trois résidents qui étaient hésitants. Et en fait, dès la première rencontre intergénérationnelle avec les étudiants, où on les a fait juste échanger avec les étudiants, pour qu'ils se connaissent, en fait, ça a vraiment très bien matché. Après, c'est parti très facilement.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un super média, en fait, outil de médiation, parce que souvent, les étudiants créent un lien qui soit, on va dire, un peu naturel, en fait. C'est très difficile, moi, je trouve, parce qu'il ne suffit pas de mettre les gens dans une même salle et puis de se dire, allez, c'est parti. Là, c'est un très bon thème. En plus... avec les étudiants, on sait que si c'est noté, c'est plein d'implications. Mais ça, c'est normal, c'est le jeu. Mais c'est vrai qu'avoir un projet et quelque chose qui fait le lien,

  • Speaker #2

    c'est une super bourse. Tout à fait. Et c'est pour ça qu'on n'aurait pas pu le faire sans les biographes professionnels. Parce qu'en plus, il a des talents de coordination. Et heureusement qu'il était là. Parce que moi, j'étais un peu inquiet. au lancement du projet, puisqu'on s'était dit que 3-4 rencontres intergénérationnelles, ce ne serait certainement pas assez. Ça avait été relevé au niveau de la Fondation de France, où eux auraient préféré une dizaine de rencontres, sauf que c'était un peu trop compliqué à organiser. Donc on s'était limité à 3 ou 4, tout en gardant beaucoup de liens par messagerie ou par visio. Mais c'est clair que le biographe a vraiment très bien travaillé.

  • Speaker #1

    Son rôle au-delà de la coordination, qu'est-ce qu'il a réellement rédigé en fait ? Est-ce que c'est les étudiants, le biographe ou les deux ?

  • Speaker #2

    C'est les deux. C'est le biographe qui a formé les étudiants à l'enregistrement. Une fois qu'ils ont été formés, il est intervenu à l'école et il les a formés, il les a entraînés. Ensuite, ils sont venus faire l'enregistrement. Il a fait le tour de tous les étudiants pour voir comment ça se passait s'ils étaient en difficulté. Donc, il y avait deux étudiants pour un résident. Ensuite, l'enregistrement a fait l'objet d'un travail avec les professeurs et avec le biographe. Et puis après, ça a fait l'objet d'un ouvrage. Donc, il y a eu tout un travail avec les professeurs et le biographe. Et c'est... Alors, après, c'est vraiment de la biographie. Et c'est clair qu'un biographe a un savoir-faire pour retranscrire des souvenirs ou la vie d'un résident qui est... Enfin, voilà, c'est vraiment un pro.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je me dis,

  • Speaker #1

    parce que l'idée, elle paraît... En fait, elle est simple.

  • Speaker #2

    Ah, elle est très simple.

  • Speaker #1

    On écrit ses souvenirs. C'est vrai que si on disait demain, tu vas enregistrer les souvenirs et créer un truc d'une personne. La manière de poser les questions, de rendre les choses fluides, de ne pas mettre en difficulté. J'imagine qu'il y a... Je ne sais pas si vous avez fait un suivi un peu psychologue ou s'il y avait une psychologue, mais parfois, ça peut faire aussi ressortir des souvenirs un peu difficiles, non ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a eu tout un travail préparatoire avec le biographe et on n'est parti que sur des souvenirs heureux.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'était orienté pour faire attention justement à…

  • Speaker #2

    Oui, oui. Donc, il y a eu un travail par les animatrices et par nos référents pour bien expliquer aux élèves qu'avec certains, il ne fallait surtout pas parler de la période de la guerre. parce que ça aurait été trop difficile. Alors qu'avec d'autres, ça aurait été plus simple. Mais la base, c'était que des souvenirs heureux pour ne pas perturber le résident.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et puis même pour aussi des étudiants, ne pas se retrouver aussi face à des situations qui sont difficiles. C'est là aussi où il faut encadrer. Et c'est vrai que la manière de poser les questions, c'est aussi un vrai sujet pour amener... Parce que les résidents... Oui, parfois, on peut avoir... Alors après, ils sont choisis aussi. S'ils sont motivés, ce n'est pas pareil, mais on peut avoir des réponses un peu fermées. Oui, non, voilà, oui, c'était bien, ce n'était pas bien.

  • Speaker #2

    Non, mais ils ont beaucoup parlé. Ils ont beaucoup parlé. Et sur un enregistrement qui a duré une heure, honnêtement, en une heure, vous pouvez vraiment avoir beaucoup d'informations. Si les questions sont vraiment bien construites, si elles sont pertinentes. Et s'il y a une confiance entre le résident et l'étudiant. Et ça s'est vraiment très bien passé. Et j'ai toujours comme projet, puisque ça c'est un de mes autres projets, c'est d'offrir à mes résidents une biographie complète. Parce que ça, je trouve que c'est vraiment magnifique avec le biographe qui viendrait toute l'année pour faire la biographie des résidents. Donc je voudrais essayer de l'offrir à une dizaine. Donc là, pareil, je recherche des fonds. Mais bon, ça, c'est un autre projet.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est 3-4 000 euros.

  • Speaker #2

    Par biographie,

  • Speaker #1

    oui. On pourrait imaginer, c'est vrai que comme c'est quelque chose de personnel, peut-être inviter aussi, proposer aux personnes pour qu'elles le financent elles-mêmes, puisque que ce soit fait d'une manière un peu perso, maintenant, ça ne sera pas accessible à tous.

  • Speaker #2

    Ce qui est un peu triste.

  • Speaker #1

    Ok. Les 200 exemplaires, il y en a eu pour les résidents, pour les familles.

  • Speaker #2

    Et pour les salariés qui ont participé. Ok. Voilà. Et il est en vente au prix de 10 euros. Donc, ceux qui le souhaitent peuvent l'acheter.

  • Speaker #1

    On peut l'acheter où et comment ?

  • Speaker #2

    Il faut le commander à l'EHPAD. Il faut nous envoyer un mail.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être pour conclure, est-ce qu'il y a d'autres projets en cours ou d'autres choses que vous pourriez nous partager ?

  • Speaker #2

    ou alors on a beaucoup de projets qui sont plutôt classiques en maison de retraite, on fait beaucoup d'activités physiques adaptées, on fait beaucoup d'escrime, là on va lancer un projet box sur 4 EHPAD financé par l'ARS. qui va être intéressant. On avait également travaillé sur un projet de l'amathérapie sur deux EHPAD, avec un financement de la Fondation Massif, de la Fondation Prémia Santé et des caisses de retraite à Piscille. Donc ça, ça a très bien marché. L'ARS finance le projet sur trois EHPAD pendant une année. Donc nous, on s'est beaucoup spécialisés sur tout ce qui est médiation animale, équithérapie, l'amathérapie. boxe, escrime, activités physiques adaptées. Donc, on a quatre intervenants pour les activités physiques adaptées et puis on a quatre intervenants pour la médiation animale. Voilà.

  • Speaker #1

    Vous avez un beau talent quand même pour aller chercher les fondations, non ?

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    La fondation de France, c'est les classiques, mais là, du coup, on découvre quelques-unes pour lesquelles je n'aurais pas...

  • Speaker #2

    On a la chance d'être financés pour les scrims, pour la médiation animale, par la conférence des financeurs d'Ardèche, avec une convention de trois années. On a l'ARS qui nous fait confiance aussi sur beaucoup de projets, et puis on a effectivement beaucoup de fondations. Et une fois que les fondations ne financent plus, on finance sur fonds propres. Voilà, parce que ce qui est un peu malheureux dans le médico-social, c'est que souvent les projets sont financés une année et puis après, ils ne sont plus financés. Donc, on les finance quand même sur fonds propres. Voilà, alors après, on a d'autres projets. On fait de la réalité virtuelle, de la luminothérapie. Mais je trouve que ce qui marche vraiment bien, c'est le sport et la médiation animale.

  • Speaker #1

    Oui, après, tout ce qui va être stimulant au niveau activité, c'est ce qu'il faut. Nickel, super. Et ça permet de garder un peu le moral et de voir qu'il y a plein de choses qui sont possibles et finalement des choses plutôt simples. Moi, je trouve que c'est ça qui est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Oui. Écoutez, merci beaucoup en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Je mettrai les liens en… en ligne dans le résumé pour qu'on puisse aller jeter un œil sur le site et puis vous contacter si besoin. Et puis on espère que peut-être ça pourra permettre de trouver des financements complémentaires.

  • Speaker #2

    Écoutez, parfait. Je vous remercie. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn ou sur Comarque pour position de sujet.

  • Speaker #0

    Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de médicaments sociaux.

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Description

Sylvain GUILLAUME est le directeur de l’EHPAD Le Grand Pré en Ardèche.

Nous parlons de l'intérêt d’un projet de biographie professionnelle intergénérationnelle : les résidents sont accompagnés pour rédiger leur biographie pour un ouvrage collectif avec l’aide d’élèves de première d'un lycée sous la supervision d’un biographe professionnel.


Ce projet permet de renforcer les liens intergénérationnels et de valoriser les souvenirs des résidents.


Les familles ont été touchées par cette initiative et plusieurs fondations et associations ont soutenu le projet pour un budget de 18 000 euros.

  • Fondation de France

  • Fondation Française des Jeux

  • Fondation Crédit Mutuel

  • Fondation La Poste

  • Lyon’s Club de Romand

  • Mairie de Saint-Sylvestre


Sylvain GUILLAUME partage également d’autres projets innovants de l’EHPAD comme les activités physiques adaptées (escrime) et la médiation animale (lama thérapie).


Vous pouvez contacter Sylvain Guillaume Via Linkedin et découvrir tous les projets de l'EHPAD Le grand Pré sur le site internet : https://www.residencelegrandpre.fr/actualites/


Bonne écoute et n’oubliez pas de vous abonner et de partager ce podcast si vous l’appréciez.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux, le podcast qui met en lumière le travail formidable réalisé par les acteurs du secteur. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'ai créé ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, aujourd'hui je discute avec Sylvain Guillaume, qui est directeur de l'EPAD Le Grand Pré, qui se situe en Ardèche. Et ensemble, on va parler d'un projet qui a été mis en place de biographie professionnelle intergénérationnelle. Donc, c'est les résidents qui ont pu être accompagnés pour rédiger leur biographie. Il y a une notion intergénérationnelle, on va en discuter. Mais avant, je vous propose de vous présenter.

  • Speaker #2

    Voilà, donc Sylvain Guillaume, je suis effectivement directeur d'un petit établissement public autonome en Ardèche. Je suis en poste depuis 2013. Auparavant, j'ai travaillé dans le secteur personnalité, handicap et hospitalier. Je suis assez passionné par tout ce qui est projet innovant. Donc, j'ai la chance d'avoir une large délégation. Les élus me font confiance, donc on peut monter beaucoup de projets. que vous pouvez aller voir notamment sur la page actualité ou nous suivre sur Facebook, LinkedIn, sur tout ce qui se passe au sein de cet EHPAD très dynamique.

  • Speaker #1

    Super. C'est une question que j'aime bien poser. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler en EHPAD, à devenir directeur d'EHPAD ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé en centre hospitalier sur le centre hospitalier de Condrieu. J'étais plutôt en adjoint directeur au RH. Et ensuite, j'ai travaillé chez les petits frères des pauvres en EHPAD, en Sologne, sur un premier poste. Et j'aime le contact avec les personnes âgées, de manière plus générale, avec les publics vulnérables. Donc, je me suis plutôt spécialisé dans le secteur du handicap et dans le secteur personne âgée. Et ce qui me... plaît, entre guillemets, c'est que dans le secteur personne âgé, même si on manque de moyens réellement, contrairement au secteur du handicap ou ces d'autres taux d'encadrement, je trouve que on peut quand même mener de très beaux projets en secteur EHPAD. Et c'est un secteur qui a ses vraies mauvaises réputations, qui est très critiqué. Et j'ai à cœur de démontrer qu'on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Souvent des choses simples, mais qui peuvent être très efficaces. Et là, c'est un peu l'exemple qu'on peut avoir. Du coup, ce projet de biographie interjet, comment c'est venu ? Et en fait, c'est quoi le projet ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, je m'intéressais depuis quelques années aux biographies hospitalières. En fait, les personnes âgées ont souvent tendance à rédiger une biographie quand ils sont en fin de vie. Voilà, donc il y a des biographes professionnels qui interviennent. en EHPAD ou en secteur hospitalier et qui rédige l'ouvrage pour ces personnes en fin de vie. Et je me disais que ce serait pertinent de rédiger des biographies quand la personne va encore bien et peut le faire et puis prend son temps, quitte à mener une année ou deux pour rédiger une biographie avec un biographe professionnel. Donc j'ai contacté M. Houssier, qui est biographe à Valence. Et... Et on s'était dit que ce qui pourrait être pertinent, ce serait plutôt que des biographies complètes qui peuvent être trop chères. Et malheureusement, je ne pourrais en faire profiter qu'un ou deux résidents. C'est de l'ouvrir à 12 résidents via des extraits de souvenirs. Et on a rajouté le côté intergénérationnel. Lui connaissait un professeur au lycée Bouvet à Romand qui a été intéressé pour l'inscrire au programme. Donc, il y a une inscription au programme avec ses élèves de première pour rédiger des extraits de biographie des résidents. Donc, ce sont les élèves qui rédigent la biographie du résident via des extraits de souvenirs. Et ils les partagent avec leurs propres souvenirs et ça fait l'objet d'un ouvrage collectif. Donc, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a le côté intergénérationnel. Ce qui est intéressant, c'est que ça fait partie du programme scolaire. Donc, toute l'année, les élèves ont enregistré, ont écrit les souvenirs, en ont parlé avec leurs professeurs. Et ça fait partie d'une évaluation scolaire. Donc, ça a vraiment été intéressant. Ils sont venus à l'EPAD trois ou quatre fois.

  • Speaker #1

    Il y a eu la rencontre,

  • Speaker #2

    il y a eu l'enregistrement, il y a eu des liens de gardé pendant toute la durée du projet, soit en visio, soit par texte. Il y a eu des moments vraiment très riches et vraiment très émouvants. On a pu faire un ouvrage collectif qui fait une centaine de pages. et qui a été primée par la Fondation de France au titre de l'appel à projets Vieillir, acteur citoyen de son territoire On a eu un prix aussi de la Fondation Française des Jeux, on a eu un prix de la Fondation Crédit Mutuel, on a été financé également par le Lyon's Club de Romand et par la mairie de Saint-Sylvestre. Donc c'est vraiment un projet qui a vraiment très bien fonctionné. qui a été très riche, donc 12 résidents et puis 24 élèves de première. Et ce sont des élèves qui sont déjà sensibilisés au médico-social puisqu'ils sont en carrière sanitaire et sociale, en fait. Voilà. Donc, ils ont déjà une sensibilité pour la personne âgée ou la personne vulnérable, donc ce qui a beaucoup facilité. Et d'ailleurs, pour la rentrée, si on trouve un mécène ou si on trouve les fonds, on a déjà un... Un lycée qui est intéressé. On a été contacté par 4 ou 5 lycées du département pour qu'eux lancent leur propre projet avec d'autres EHPAD. Donc, c'est vraiment un projet qui a très bien marché. Ce qui freine un peu, c'est le coût, puisque c'est un budget qui a coûté 18 000 euros, puisqu'il y a un biographe professionnel, un graphiste, un photographe professionnel, il y a une relectrice, il y a une maison d'édition. Il y a les frais de déplacement en bus des élèves 3-4 fois. Bon, puis après, il y a quelques frais annexes, mais ça va vite, quoi.

  • Speaker #1

    Mais finalement, est-ce que c'est vraiment… Enfin, c'est beaucoup d'argent maintenant. Est-ce que par rapport aux résultats, c'est beaucoup ?

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est peu. Comme ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas. Ouais.

  • Speaker #2

    Non, non, c'est peu. Vous voyez, une biographie complète pour un résident, ça coûterait 3-4 000 euros. Pour un résident, là, c'est un ouvrage collectif qui fait 100 pages. 12 résidents ont pu en profiter. Je pense qu'on peut encore... Je pense qu'il faut une somme minimale de 14 000 euros. Après, on peut encore réduire, mais avec 14 000 euros, on peut vraiment faire un très bel ouvrage collectif. On en a imprimé 200 et j'ai quatre ou cinq maisons de retraite qui nous ont contactés. Je leur ai envoyé un ouvrage pour qu'ils se rendent compte. Ils recherchent également des financements. J'ai fait appel à d'autres fondations, puisque la Fondation de France se finançait une fois. Donc je recherche d'autres fondations, je m'y suis pris peut-être un peu tard cette année. Donc si je ne trouve pas de fondation ou de mécène, c'est pour ça que j'avais lancé sur LinkedIn, je ferai un financement participatif pour la rentrée de septembre 2025.

  • Speaker #1

    Ça va décaler d'une année ?

  • Speaker #2

    Ça va décaler d'une année, oui.

  • Speaker #1

    Après je trouve que c'est vraiment intéressant de le faire avec des professionnels, avec un photographe, une graphiste, quoi, je veux dire. Oui. ça te donne vraiment quelque chose à la fin, parce qu'on pourrait se dire, allez, on peut le faire un peu nous-mêmes à l'arrache, mais voilà,

  • Speaker #2

    oui, j'avais repéré des biographies faites par des personnes en service civique. Alors, ce n'est pas une critique du service civique, mais honnêtement, c'est le biographe professionnel qui a tout coordonné le projet et on sent vraiment que c'est un projet de qualité. Parce qu'il a vraiment fallu faire une coordination. entre les professeurs, les élèves, les résidents, l'équipe du Grand Prix, le photographe, le graphiste. Et moi, en tant que directeur, je n'ai clairement pas les compétences. C'est vraiment un projet de biographie professionnelle.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est encore un sujet qui est très spécifique. Et qu'est-ce que ça a pu vous apporter, que ce soit d'abord aux résidents, j'imagine aux familles ? Pensez à l'équipe aussi, parce que ça peut avoir un impact super intéressant.

  • Speaker #2

    Alors, pour les résidents, c'est clair que c'est un projet riche, c'est intergénérationnel. Le fait de partager des souvenirs, de les écrire et d'avoir un livre édité, c'est touchant. Je vais vous donner un exemple. J'ai une personne démente qui a écrit ses souvenirs. Une fois que le livre a été édité, elle a voulu le réécrire. Donc, ça l'a même fait retravailler. Ça a vraiment été touchant. C'est-à-dire que ses souvenirs, elle trouvait qu'elle ne les avait pas assez détaillés ou qu'ils avaient été mal retranscrits par les élèves. Donc, je lui avais promis qu'elle les réécrirait et on rééditerait un autre ouvrage. Donc, après, il y a vraiment eu de belles choses. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super.

  • Speaker #2

    Et les familles ont vraiment été touchées parce que c'est vraiment un très bel ouvrage. On a des familles qui ne connaissaient pas ces souvenirs de leurs proches. On a des résidents qui ont parlé de la période de la guerre avec des élèves. Il y a eu des liens de créé, des personnages âgés qui sont restés en contact avec des jeunes. Au niveau élève, ça a quand même été compliqué pour un ou deux élèves. On en a une qui a souhaité arrêter parce qu'elle n'y arrivait plus. Voilà, donc sur 24 élèves, on a eu un abandon. Donc, ce n'était pas si évident que ça. Au niveau personnel, je dirais que c'est… Alors moi, je travaille beaucoup sur l'implication affective. calculée ou normative en concept RH pour tous les projets qu'on mène. Et je trouve que ça permet de développer une implication affective du personnel sur des projets innovants. Vous voyez, le fait de participer à des projets qu'on ne trouve pas forcément chez d'autres maisons de retraite, ça va développer un lien affectif avec l'EHPAD. Donc, même au niveau fidélisation du personnel, je trouve que c'est important de mener des projets comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, je me doute. Ce que ça m'évoque, c'est aussi la notion, on parle d'histoire de vie à travers les projets personnalisés, où c'est quand même assez difficile d'avoir des infos, des tout cognitifs ou pas, qu'il y ait une famille ou pas. Enfin, je veux dire, ce n'est pas simple. Là, prendre le temps et avoir le temps pour aller creuser, discuter et tout ça, je me dis, ça permet vraiment de très bien connaître la personne.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc, nous, au niveau du Grand Prix, on a deux animatrices. qui ont mené le projet et puis surtout on a une coordinatrice des projets de vie qui a un diplôme AES qui coordonne cinq référents résidents qui pilotent tous les projets de vie. Donc c'est cette équipe-ci qui est effectivement à travailler sur le projet de biographie. Donc effectivement c'est un lien très fort avec les projets de vie. Oui,

  • Speaker #1

    parce que sur l'aspect émotionnel, ce que je trouve vraiment intéressant c'est vraiment bien sûr les équipes... Ils ne vont pas considérer le résident comme un... Pour schématiser, caricaturer beaucoup, c'est comme un numéro. Mais il faut que ça humanise beaucoup. Et le fait d'apprendre des choses sur la personne, ça permet d'aller beaucoup plus loin dans l'accompagnement. Et souvent, c'est beaucoup d'infos qu'on n'a pas. Donc, ça, je trouve que c'est intéressant. Et ce qui est super, c'est que si c'est des étudiants... qui vont après s'orienter vers les métiers du soin. Je trouve que d'un point de vue formation, c'est super.

  • Speaker #2

    Voilà, tout à fait. Et dans l'appel à projet qu'on a remporté de la Fondation de France, ils nous ont détaché un consultant pendant une année pour faire une étude d'impact du projet. Et l'objectif après, c'était d'essayer de négocier avec le ministère pour avoir un... un financement périn et que ça se refasse chaque année. Donc ça, ça va être en cours de négociation, mais on aurait bien aimé le faire deux années de suite avant de négocier pour que ce soit inscrit dans certains programmes en lycée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que ça pourrait, alors après, 18 000 euros, c'est compliqué. Pour le ministère,

  • Speaker #2

    c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on mélange les ministères en plus. Mais c'est vrai que je trouve que c'est vraiment intéressant parce que ça permet d'aborder les personnes sous un ongle différent. C'est ça que je trouve cool avec la notion de biographie et en intervalle. Ok, et les familles ?

  • Speaker #2

    Les familles ont été à la fois surprises puisqu'elles ne pensaient pas que ça se pratiquait en EHPAD. Et puis, on les a invités à la restitution de l'ouvrage. Les résidents en ont beaucoup parlé à leurs proches. Donc, on les a tenus au courant. Et puis, on a offert un ouvrage également à toutes les familles. Voilà, donc ça a vraiment été un moyen de communiquer auprès des familles vraiment très intéressant. Et ce qu'on souhaite faire pour la campagne de financement participatif, c'est que je pense que je vais mettre, si les familles sont d'accord et les résidents également, c'est de mettre un ouvrage en ligne, en fait, pour que le visiteur puisse se rendre compte vraiment de la pertinence de l'ouvrage collectif. Mais bon, je vais déjà demander au préalable un accord à la famille et aux résidents.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il peut y avoir des questions de... D'intimité, encore, après, c'est à voir dès le départ sur... Après, c'est un peu le deal, de toute façon, si on écrit une biographie, c'est bien côté intime.

  • Speaker #2

    C'est que les partager, a priori. Voilà.

  • Speaker #1

    Ouais, et surtout... Du coup, 12 résidents sur 60, le choix des résidents, ça s'est fait comment ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est moi qui l'ai présenté, puisque je fais des comités résidents chaque mois, avec les résidents, donc on fait un peu le tour de... de tous les services, je l'ai présenté aux résidents et là ça a été un zéro pointé puisque j'ai personne qui était intéressé. Donc j'ai demandé à l'animatrice de reprendre un peu ce projet et bizarrement quand l'animatrice a présenté le projet, j'en ai une vingtaine d'intéressés. Donc je pense que j'ai du mal communiquer ou alors être trop administratif. Donc je pense que mes résidents ont plus confiance en mes animatrices que en le directeur. C'est le projet, ça s'est très bien passé. Donc, on en a eu 12. Alors, on en avait eu deux ou trois autres qu'on avait positionnés, puisqu'on avait deux ou trois résidents qui étaient hésitants. Et en fait, dès la première rencontre intergénérationnelle avec les étudiants, où on les a fait juste échanger avec les étudiants, pour qu'ils se connaissent, en fait, ça a vraiment très bien matché. Après, c'est parti très facilement.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un super média, en fait, outil de médiation, parce que souvent, les étudiants créent un lien qui soit, on va dire, un peu naturel, en fait. C'est très difficile, moi, je trouve, parce qu'il ne suffit pas de mettre les gens dans une même salle et puis de se dire, allez, c'est parti. Là, c'est un très bon thème. En plus... avec les étudiants, on sait que si c'est noté, c'est plein d'implications. Mais ça, c'est normal, c'est le jeu. Mais c'est vrai qu'avoir un projet et quelque chose qui fait le lien,

  • Speaker #2

    c'est une super bourse. Tout à fait. Et c'est pour ça qu'on n'aurait pas pu le faire sans les biographes professionnels. Parce qu'en plus, il a des talents de coordination. Et heureusement qu'il était là. Parce que moi, j'étais un peu inquiet. au lancement du projet, puisqu'on s'était dit que 3-4 rencontres intergénérationnelles, ce ne serait certainement pas assez. Ça avait été relevé au niveau de la Fondation de France, où eux auraient préféré une dizaine de rencontres, sauf que c'était un peu trop compliqué à organiser. Donc on s'était limité à 3 ou 4, tout en gardant beaucoup de liens par messagerie ou par visio. Mais c'est clair que le biographe a vraiment très bien travaillé.

  • Speaker #1

    Son rôle au-delà de la coordination, qu'est-ce qu'il a réellement rédigé en fait ? Est-ce que c'est les étudiants, le biographe ou les deux ?

  • Speaker #2

    C'est les deux. C'est le biographe qui a formé les étudiants à l'enregistrement. Une fois qu'ils ont été formés, il est intervenu à l'école et il les a formés, il les a entraînés. Ensuite, ils sont venus faire l'enregistrement. Il a fait le tour de tous les étudiants pour voir comment ça se passait s'ils étaient en difficulté. Donc, il y avait deux étudiants pour un résident. Ensuite, l'enregistrement a fait l'objet d'un travail avec les professeurs et avec le biographe. Et puis après, ça a fait l'objet d'un ouvrage. Donc, il y a eu tout un travail avec les professeurs et le biographe. Et c'est... Alors, après, c'est vraiment de la biographie. Et c'est clair qu'un biographe a un savoir-faire pour retranscrire des souvenirs ou la vie d'un résident qui est... Enfin, voilà, c'est vraiment un pro.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je me dis,

  • Speaker #1

    parce que l'idée, elle paraît... En fait, elle est simple.

  • Speaker #2

    Ah, elle est très simple.

  • Speaker #1

    On écrit ses souvenirs. C'est vrai que si on disait demain, tu vas enregistrer les souvenirs et créer un truc d'une personne. La manière de poser les questions, de rendre les choses fluides, de ne pas mettre en difficulté. J'imagine qu'il y a... Je ne sais pas si vous avez fait un suivi un peu psychologue ou s'il y avait une psychologue, mais parfois, ça peut faire aussi ressortir des souvenirs un peu difficiles, non ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a eu tout un travail préparatoire avec le biographe et on n'est parti que sur des souvenirs heureux.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'était orienté pour faire attention justement à…

  • Speaker #2

    Oui, oui. Donc, il y a eu un travail par les animatrices et par nos référents pour bien expliquer aux élèves qu'avec certains, il ne fallait surtout pas parler de la période de la guerre. parce que ça aurait été trop difficile. Alors qu'avec d'autres, ça aurait été plus simple. Mais la base, c'était que des souvenirs heureux pour ne pas perturber le résident.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et puis même pour aussi des étudiants, ne pas se retrouver aussi face à des situations qui sont difficiles. C'est là aussi où il faut encadrer. Et c'est vrai que la manière de poser les questions, c'est aussi un vrai sujet pour amener... Parce que les résidents... Oui, parfois, on peut avoir... Alors après, ils sont choisis aussi. S'ils sont motivés, ce n'est pas pareil, mais on peut avoir des réponses un peu fermées. Oui, non, voilà, oui, c'était bien, ce n'était pas bien.

  • Speaker #2

    Non, mais ils ont beaucoup parlé. Ils ont beaucoup parlé. Et sur un enregistrement qui a duré une heure, honnêtement, en une heure, vous pouvez vraiment avoir beaucoup d'informations. Si les questions sont vraiment bien construites, si elles sont pertinentes. Et s'il y a une confiance entre le résident et l'étudiant. Et ça s'est vraiment très bien passé. Et j'ai toujours comme projet, puisque ça c'est un de mes autres projets, c'est d'offrir à mes résidents une biographie complète. Parce que ça, je trouve que c'est vraiment magnifique avec le biographe qui viendrait toute l'année pour faire la biographie des résidents. Donc je voudrais essayer de l'offrir à une dizaine. Donc là, pareil, je recherche des fonds. Mais bon, ça, c'est un autre projet.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est 3-4 000 euros.

  • Speaker #2

    Par biographie,

  • Speaker #1

    oui. On pourrait imaginer, c'est vrai que comme c'est quelque chose de personnel, peut-être inviter aussi, proposer aux personnes pour qu'elles le financent elles-mêmes, puisque que ce soit fait d'une manière un peu perso, maintenant, ça ne sera pas accessible à tous.

  • Speaker #2

    Ce qui est un peu triste.

  • Speaker #1

    Ok. Les 200 exemplaires, il y en a eu pour les résidents, pour les familles.

  • Speaker #2

    Et pour les salariés qui ont participé. Ok. Voilà. Et il est en vente au prix de 10 euros. Donc, ceux qui le souhaitent peuvent l'acheter.

  • Speaker #1

    On peut l'acheter où et comment ?

  • Speaker #2

    Il faut le commander à l'EHPAD. Il faut nous envoyer un mail.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être pour conclure, est-ce qu'il y a d'autres projets en cours ou d'autres choses que vous pourriez nous partager ?

  • Speaker #2

    ou alors on a beaucoup de projets qui sont plutôt classiques en maison de retraite, on fait beaucoup d'activités physiques adaptées, on fait beaucoup d'escrime, là on va lancer un projet box sur 4 EHPAD financé par l'ARS. qui va être intéressant. On avait également travaillé sur un projet de l'amathérapie sur deux EHPAD, avec un financement de la Fondation Massif, de la Fondation Prémia Santé et des caisses de retraite à Piscille. Donc ça, ça a très bien marché. L'ARS finance le projet sur trois EHPAD pendant une année. Donc nous, on s'est beaucoup spécialisés sur tout ce qui est médiation animale, équithérapie, l'amathérapie. boxe, escrime, activités physiques adaptées. Donc, on a quatre intervenants pour les activités physiques adaptées et puis on a quatre intervenants pour la médiation animale. Voilà.

  • Speaker #1

    Vous avez un beau talent quand même pour aller chercher les fondations, non ?

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    La fondation de France, c'est les classiques, mais là, du coup, on découvre quelques-unes pour lesquelles je n'aurais pas...

  • Speaker #2

    On a la chance d'être financés pour les scrims, pour la médiation animale, par la conférence des financeurs d'Ardèche, avec une convention de trois années. On a l'ARS qui nous fait confiance aussi sur beaucoup de projets, et puis on a effectivement beaucoup de fondations. Et une fois que les fondations ne financent plus, on finance sur fonds propres. Voilà, parce que ce qui est un peu malheureux dans le médico-social, c'est que souvent les projets sont financés une année et puis après, ils ne sont plus financés. Donc, on les finance quand même sur fonds propres. Voilà, alors après, on a d'autres projets. On fait de la réalité virtuelle, de la luminothérapie. Mais je trouve que ce qui marche vraiment bien, c'est le sport et la médiation animale.

  • Speaker #1

    Oui, après, tout ce qui va être stimulant au niveau activité, c'est ce qu'il faut. Nickel, super. Et ça permet de garder un peu le moral et de voir qu'il y a plein de choses qui sont possibles et finalement des choses plutôt simples. Moi, je trouve que c'est ça qui est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Oui. Écoutez, merci beaucoup en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Je mettrai les liens en… en ligne dans le résumé pour qu'on puisse aller jeter un œil sur le site et puis vous contacter si besoin. Et puis on espère que peut-être ça pourra permettre de trouver des financements complémentaires.

  • Speaker #2

    Écoutez, parfait. Je vous remercie. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn ou sur Comarque pour position de sujet.

  • Speaker #0

    Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de médicaments sociaux.

Description

Sylvain GUILLAUME est le directeur de l’EHPAD Le Grand Pré en Ardèche.

Nous parlons de l'intérêt d’un projet de biographie professionnelle intergénérationnelle : les résidents sont accompagnés pour rédiger leur biographie pour un ouvrage collectif avec l’aide d’élèves de première d'un lycée sous la supervision d’un biographe professionnel.


Ce projet permet de renforcer les liens intergénérationnels et de valoriser les souvenirs des résidents.


Les familles ont été touchées par cette initiative et plusieurs fondations et associations ont soutenu le projet pour un budget de 18 000 euros.

  • Fondation de France

  • Fondation Française des Jeux

  • Fondation Crédit Mutuel

  • Fondation La Poste

  • Lyon’s Club de Romand

  • Mairie de Saint-Sylvestre


Sylvain GUILLAUME partage également d’autres projets innovants de l’EHPAD comme les activités physiques adaptées (escrime) et la médiation animale (lama thérapie).


Vous pouvez contacter Sylvain Guillaume Via Linkedin et découvrir tous les projets de l'EHPAD Le grand Pré sur le site internet : https://www.residencelegrandpre.fr/actualites/


Bonne écoute et n’oubliez pas de vous abonner et de partager ce podcast si vous l’appréciez.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des établissements médico-sociaux, le podcast qui met en lumière le travail formidable réalisé par les acteurs du secteur. Je m'appelle Arnaud Chevalier et après avoir été directeur d'EHPAD pendant 8 ans, j'aide les établissements de santé à adopter les meilleures innovations pour simplifier et améliorer leur quotidien. J'ai créé ce podcast pour partager les belles expériences portées par des gens passionnés. Avant de commencer, si vous appréciez ce podcast, vous pouvez vous abonner pour ne rater aucun épisode et encore mieux, mettre une note 5 étoiles sur Apple Podcasts et le partager à vos collègues. Sur ce, bon épisode.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, aujourd'hui je discute avec Sylvain Guillaume, qui est directeur de l'EPAD Le Grand Pré, qui se situe en Ardèche. Et ensemble, on va parler d'un projet qui a été mis en place de biographie professionnelle intergénérationnelle. Donc, c'est les résidents qui ont pu être accompagnés pour rédiger leur biographie. Il y a une notion intergénérationnelle, on va en discuter. Mais avant, je vous propose de vous présenter.

  • Speaker #2

    Voilà, donc Sylvain Guillaume, je suis effectivement directeur d'un petit établissement public autonome en Ardèche. Je suis en poste depuis 2013. Auparavant, j'ai travaillé dans le secteur personnalité, handicap et hospitalier. Je suis assez passionné par tout ce qui est projet innovant. Donc, j'ai la chance d'avoir une large délégation. Les élus me font confiance, donc on peut monter beaucoup de projets. que vous pouvez aller voir notamment sur la page actualité ou nous suivre sur Facebook, LinkedIn, sur tout ce qui se passe au sein de cet EHPAD très dynamique.

  • Speaker #1

    Super. C'est une question que j'aime bien poser. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler en EHPAD, à devenir directeur d'EHPAD ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé en centre hospitalier sur le centre hospitalier de Condrieu. J'étais plutôt en adjoint directeur au RH. Et ensuite, j'ai travaillé chez les petits frères des pauvres en EHPAD, en Sologne, sur un premier poste. Et j'aime le contact avec les personnes âgées, de manière plus générale, avec les publics vulnérables. Donc, je me suis plutôt spécialisé dans le secteur du handicap et dans le secteur personne âgée. Et ce qui me... plaît, entre guillemets, c'est que dans le secteur personne âgé, même si on manque de moyens réellement, contrairement au secteur du handicap ou ces d'autres taux d'encadrement, je trouve que on peut quand même mener de très beaux projets en secteur EHPAD. Et c'est un secteur qui a ses vraies mauvaises réputations, qui est très critiqué. Et j'ai à cœur de démontrer qu'on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Souvent des choses simples, mais qui peuvent être très efficaces. Et là, c'est un peu l'exemple qu'on peut avoir. Du coup, ce projet de biographie interjet, comment c'est venu ? Et en fait, c'est quoi le projet ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, je m'intéressais depuis quelques années aux biographies hospitalières. En fait, les personnes âgées ont souvent tendance à rédiger une biographie quand ils sont en fin de vie. Voilà, donc il y a des biographes professionnels qui interviennent. en EHPAD ou en secteur hospitalier et qui rédige l'ouvrage pour ces personnes en fin de vie. Et je me disais que ce serait pertinent de rédiger des biographies quand la personne va encore bien et peut le faire et puis prend son temps, quitte à mener une année ou deux pour rédiger une biographie avec un biographe professionnel. Donc j'ai contacté M. Houssier, qui est biographe à Valence. Et... Et on s'était dit que ce qui pourrait être pertinent, ce serait plutôt que des biographies complètes qui peuvent être trop chères. Et malheureusement, je ne pourrais en faire profiter qu'un ou deux résidents. C'est de l'ouvrir à 12 résidents via des extraits de souvenirs. Et on a rajouté le côté intergénérationnel. Lui connaissait un professeur au lycée Bouvet à Romand qui a été intéressé pour l'inscrire au programme. Donc, il y a une inscription au programme avec ses élèves de première pour rédiger des extraits de biographie des résidents. Donc, ce sont les élèves qui rédigent la biographie du résident via des extraits de souvenirs. Et ils les partagent avec leurs propres souvenirs et ça fait l'objet d'un ouvrage collectif. Donc, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a le côté intergénérationnel. Ce qui est intéressant, c'est que ça fait partie du programme scolaire. Donc, toute l'année, les élèves ont enregistré, ont écrit les souvenirs, en ont parlé avec leurs professeurs. Et ça fait partie d'une évaluation scolaire. Donc, ça a vraiment été intéressant. Ils sont venus à l'EPAD trois ou quatre fois.

  • Speaker #1

    Il y a eu la rencontre,

  • Speaker #2

    il y a eu l'enregistrement, il y a eu des liens de gardé pendant toute la durée du projet, soit en visio, soit par texte. Il y a eu des moments vraiment très riches et vraiment très émouvants. On a pu faire un ouvrage collectif qui fait une centaine de pages. et qui a été primée par la Fondation de France au titre de l'appel à projets Vieillir, acteur citoyen de son territoire On a eu un prix aussi de la Fondation Française des Jeux, on a eu un prix de la Fondation Crédit Mutuel, on a été financé également par le Lyon's Club de Romand et par la mairie de Saint-Sylvestre. Donc c'est vraiment un projet qui a vraiment très bien fonctionné. qui a été très riche, donc 12 résidents et puis 24 élèves de première. Et ce sont des élèves qui sont déjà sensibilisés au médico-social puisqu'ils sont en carrière sanitaire et sociale, en fait. Voilà. Donc, ils ont déjà une sensibilité pour la personne âgée ou la personne vulnérable, donc ce qui a beaucoup facilité. Et d'ailleurs, pour la rentrée, si on trouve un mécène ou si on trouve les fonds, on a déjà un... Un lycée qui est intéressé. On a été contacté par 4 ou 5 lycées du département pour qu'eux lancent leur propre projet avec d'autres EHPAD. Donc, c'est vraiment un projet qui a très bien marché. Ce qui freine un peu, c'est le coût, puisque c'est un budget qui a coûté 18 000 euros, puisqu'il y a un biographe professionnel, un graphiste, un photographe professionnel, il y a une relectrice, il y a une maison d'édition. Il y a les frais de déplacement en bus des élèves 3-4 fois. Bon, puis après, il y a quelques frais annexes, mais ça va vite, quoi.

  • Speaker #1

    Mais finalement, est-ce que c'est vraiment… Enfin, c'est beaucoup d'argent maintenant. Est-ce que par rapport aux résultats, c'est beaucoup ?

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est peu. Comme ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas. Ouais.

  • Speaker #2

    Non, non, c'est peu. Vous voyez, une biographie complète pour un résident, ça coûterait 3-4 000 euros. Pour un résident, là, c'est un ouvrage collectif qui fait 100 pages. 12 résidents ont pu en profiter. Je pense qu'on peut encore... Je pense qu'il faut une somme minimale de 14 000 euros. Après, on peut encore réduire, mais avec 14 000 euros, on peut vraiment faire un très bel ouvrage collectif. On en a imprimé 200 et j'ai quatre ou cinq maisons de retraite qui nous ont contactés. Je leur ai envoyé un ouvrage pour qu'ils se rendent compte. Ils recherchent également des financements. J'ai fait appel à d'autres fondations, puisque la Fondation de France se finançait une fois. Donc je recherche d'autres fondations, je m'y suis pris peut-être un peu tard cette année. Donc si je ne trouve pas de fondation ou de mécène, c'est pour ça que j'avais lancé sur LinkedIn, je ferai un financement participatif pour la rentrée de septembre 2025.

  • Speaker #1

    Ça va décaler d'une année ?

  • Speaker #2

    Ça va décaler d'une année, oui.

  • Speaker #1

    Après je trouve que c'est vraiment intéressant de le faire avec des professionnels, avec un photographe, une graphiste, quoi, je veux dire. Oui. ça te donne vraiment quelque chose à la fin, parce qu'on pourrait se dire, allez, on peut le faire un peu nous-mêmes à l'arrache, mais voilà,

  • Speaker #2

    oui, j'avais repéré des biographies faites par des personnes en service civique. Alors, ce n'est pas une critique du service civique, mais honnêtement, c'est le biographe professionnel qui a tout coordonné le projet et on sent vraiment que c'est un projet de qualité. Parce qu'il a vraiment fallu faire une coordination. entre les professeurs, les élèves, les résidents, l'équipe du Grand Prix, le photographe, le graphiste. Et moi, en tant que directeur, je n'ai clairement pas les compétences. C'est vraiment un projet de biographie professionnelle.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est encore un sujet qui est très spécifique. Et qu'est-ce que ça a pu vous apporter, que ce soit d'abord aux résidents, j'imagine aux familles ? Pensez à l'équipe aussi, parce que ça peut avoir un impact super intéressant.

  • Speaker #2

    Alors, pour les résidents, c'est clair que c'est un projet riche, c'est intergénérationnel. Le fait de partager des souvenirs, de les écrire et d'avoir un livre édité, c'est touchant. Je vais vous donner un exemple. J'ai une personne démente qui a écrit ses souvenirs. Une fois que le livre a été édité, elle a voulu le réécrire. Donc, ça l'a même fait retravailler. Ça a vraiment été touchant. C'est-à-dire que ses souvenirs, elle trouvait qu'elle ne les avait pas assez détaillés ou qu'ils avaient été mal retranscrits par les élèves. Donc, je lui avais promis qu'elle les réécrirait et on rééditerait un autre ouvrage. Donc, après, il y a vraiment eu de belles choses. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super.

  • Speaker #2

    Et les familles ont vraiment été touchées parce que c'est vraiment un très bel ouvrage. On a des familles qui ne connaissaient pas ces souvenirs de leurs proches. On a des résidents qui ont parlé de la période de la guerre avec des élèves. Il y a eu des liens de créé, des personnages âgés qui sont restés en contact avec des jeunes. Au niveau élève, ça a quand même été compliqué pour un ou deux élèves. On en a une qui a souhaité arrêter parce qu'elle n'y arrivait plus. Voilà, donc sur 24 élèves, on a eu un abandon. Donc, ce n'était pas si évident que ça. Au niveau personnel, je dirais que c'est… Alors moi, je travaille beaucoup sur l'implication affective. calculée ou normative en concept RH pour tous les projets qu'on mène. Et je trouve que ça permet de développer une implication affective du personnel sur des projets innovants. Vous voyez, le fait de participer à des projets qu'on ne trouve pas forcément chez d'autres maisons de retraite, ça va développer un lien affectif avec l'EHPAD. Donc, même au niveau fidélisation du personnel, je trouve que c'est important de mener des projets comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, je me doute. Ce que ça m'évoque, c'est aussi la notion, on parle d'histoire de vie à travers les projets personnalisés, où c'est quand même assez difficile d'avoir des infos, des tout cognitifs ou pas, qu'il y ait une famille ou pas. Enfin, je veux dire, ce n'est pas simple. Là, prendre le temps et avoir le temps pour aller creuser, discuter et tout ça, je me dis, ça permet vraiment de très bien connaître la personne.

  • Speaker #2

    Voilà. Et donc, nous, au niveau du Grand Prix, on a deux animatrices. qui ont mené le projet et puis surtout on a une coordinatrice des projets de vie qui a un diplôme AES qui coordonne cinq référents résidents qui pilotent tous les projets de vie. Donc c'est cette équipe-ci qui est effectivement à travailler sur le projet de biographie. Donc effectivement c'est un lien très fort avec les projets de vie. Oui,

  • Speaker #1

    parce que sur l'aspect émotionnel, ce que je trouve vraiment intéressant c'est vraiment bien sûr les équipes... Ils ne vont pas considérer le résident comme un... Pour schématiser, caricaturer beaucoup, c'est comme un numéro. Mais il faut que ça humanise beaucoup. Et le fait d'apprendre des choses sur la personne, ça permet d'aller beaucoup plus loin dans l'accompagnement. Et souvent, c'est beaucoup d'infos qu'on n'a pas. Donc, ça, je trouve que c'est intéressant. Et ce qui est super, c'est que si c'est des étudiants... qui vont après s'orienter vers les métiers du soin. Je trouve que d'un point de vue formation, c'est super.

  • Speaker #2

    Voilà, tout à fait. Et dans l'appel à projet qu'on a remporté de la Fondation de France, ils nous ont détaché un consultant pendant une année pour faire une étude d'impact du projet. Et l'objectif après, c'était d'essayer de négocier avec le ministère pour avoir un... un financement périn et que ça se refasse chaque année. Donc ça, ça va être en cours de négociation, mais on aurait bien aimé le faire deux années de suite avant de négocier pour que ce soit inscrit dans certains programmes en lycée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que ça pourrait, alors après, 18 000 euros, c'est compliqué. Pour le ministère,

  • Speaker #2

    c'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, on mélange les ministères en plus. Mais c'est vrai que je trouve que c'est vraiment intéressant parce que ça permet d'aborder les personnes sous un ongle différent. C'est ça que je trouve cool avec la notion de biographie et en intervalle. Ok, et les familles ?

  • Speaker #2

    Les familles ont été à la fois surprises puisqu'elles ne pensaient pas que ça se pratiquait en EHPAD. Et puis, on les a invités à la restitution de l'ouvrage. Les résidents en ont beaucoup parlé à leurs proches. Donc, on les a tenus au courant. Et puis, on a offert un ouvrage également à toutes les familles. Voilà, donc ça a vraiment été un moyen de communiquer auprès des familles vraiment très intéressant. Et ce qu'on souhaite faire pour la campagne de financement participatif, c'est que je pense que je vais mettre, si les familles sont d'accord et les résidents également, c'est de mettre un ouvrage en ligne, en fait, pour que le visiteur puisse se rendre compte vraiment de la pertinence de l'ouvrage collectif. Mais bon, je vais déjà demander au préalable un accord à la famille et aux résidents.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il peut y avoir des questions de... D'intimité, encore, après, c'est à voir dès le départ sur... Après, c'est un peu le deal, de toute façon, si on écrit une biographie, c'est bien côté intime.

  • Speaker #2

    C'est que les partager, a priori. Voilà.

  • Speaker #1

    Ouais, et surtout... Du coup, 12 résidents sur 60, le choix des résidents, ça s'est fait comment ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est moi qui l'ai présenté, puisque je fais des comités résidents chaque mois, avec les résidents, donc on fait un peu le tour de... de tous les services, je l'ai présenté aux résidents et là ça a été un zéro pointé puisque j'ai personne qui était intéressé. Donc j'ai demandé à l'animatrice de reprendre un peu ce projet et bizarrement quand l'animatrice a présenté le projet, j'en ai une vingtaine d'intéressés. Donc je pense que j'ai du mal communiquer ou alors être trop administratif. Donc je pense que mes résidents ont plus confiance en mes animatrices que en le directeur. C'est le projet, ça s'est très bien passé. Donc, on en a eu 12. Alors, on en avait eu deux ou trois autres qu'on avait positionnés, puisqu'on avait deux ou trois résidents qui étaient hésitants. Et en fait, dès la première rencontre intergénérationnelle avec les étudiants, où on les a fait juste échanger avec les étudiants, pour qu'ils se connaissent, en fait, ça a vraiment très bien matché. Après, c'est parti très facilement.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un super média, en fait, outil de médiation, parce que souvent, les étudiants créent un lien qui soit, on va dire, un peu naturel, en fait. C'est très difficile, moi, je trouve, parce qu'il ne suffit pas de mettre les gens dans une même salle et puis de se dire, allez, c'est parti. Là, c'est un très bon thème. En plus... avec les étudiants, on sait que si c'est noté, c'est plein d'implications. Mais ça, c'est normal, c'est le jeu. Mais c'est vrai qu'avoir un projet et quelque chose qui fait le lien,

  • Speaker #2

    c'est une super bourse. Tout à fait. Et c'est pour ça qu'on n'aurait pas pu le faire sans les biographes professionnels. Parce qu'en plus, il a des talents de coordination. Et heureusement qu'il était là. Parce que moi, j'étais un peu inquiet. au lancement du projet, puisqu'on s'était dit que 3-4 rencontres intergénérationnelles, ce ne serait certainement pas assez. Ça avait été relevé au niveau de la Fondation de France, où eux auraient préféré une dizaine de rencontres, sauf que c'était un peu trop compliqué à organiser. Donc on s'était limité à 3 ou 4, tout en gardant beaucoup de liens par messagerie ou par visio. Mais c'est clair que le biographe a vraiment très bien travaillé.

  • Speaker #1

    Son rôle au-delà de la coordination, qu'est-ce qu'il a réellement rédigé en fait ? Est-ce que c'est les étudiants, le biographe ou les deux ?

  • Speaker #2

    C'est les deux. C'est le biographe qui a formé les étudiants à l'enregistrement. Une fois qu'ils ont été formés, il est intervenu à l'école et il les a formés, il les a entraînés. Ensuite, ils sont venus faire l'enregistrement. Il a fait le tour de tous les étudiants pour voir comment ça se passait s'ils étaient en difficulté. Donc, il y avait deux étudiants pour un résident. Ensuite, l'enregistrement a fait l'objet d'un travail avec les professeurs et avec le biographe. Et puis après, ça a fait l'objet d'un ouvrage. Donc, il y a eu tout un travail avec les professeurs et le biographe. Et c'est... Alors, après, c'est vraiment de la biographie. Et c'est clair qu'un biographe a un savoir-faire pour retranscrire des souvenirs ou la vie d'un résident qui est... Enfin, voilà, c'est vraiment un pro.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Je me dis,

  • Speaker #1

    parce que l'idée, elle paraît... En fait, elle est simple.

  • Speaker #2

    Ah, elle est très simple.

  • Speaker #1

    On écrit ses souvenirs. C'est vrai que si on disait demain, tu vas enregistrer les souvenirs et créer un truc d'une personne. La manière de poser les questions, de rendre les choses fluides, de ne pas mettre en difficulté. J'imagine qu'il y a... Je ne sais pas si vous avez fait un suivi un peu psychologue ou s'il y avait une psychologue, mais parfois, ça peut faire aussi ressortir des souvenirs un peu difficiles, non ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a eu tout un travail préparatoire avec le biographe et on n'est parti que sur des souvenirs heureux.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'était orienté pour faire attention justement à…

  • Speaker #2

    Oui, oui. Donc, il y a eu un travail par les animatrices et par nos référents pour bien expliquer aux élèves qu'avec certains, il ne fallait surtout pas parler de la période de la guerre. parce que ça aurait été trop difficile. Alors qu'avec d'autres, ça aurait été plus simple. Mais la base, c'était que des souvenirs heureux pour ne pas perturber le résident.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et puis même pour aussi des étudiants, ne pas se retrouver aussi face à des situations qui sont difficiles. C'est là aussi où il faut encadrer. Et c'est vrai que la manière de poser les questions, c'est aussi un vrai sujet pour amener... Parce que les résidents... Oui, parfois, on peut avoir... Alors après, ils sont choisis aussi. S'ils sont motivés, ce n'est pas pareil, mais on peut avoir des réponses un peu fermées. Oui, non, voilà, oui, c'était bien, ce n'était pas bien.

  • Speaker #2

    Non, mais ils ont beaucoup parlé. Ils ont beaucoup parlé. Et sur un enregistrement qui a duré une heure, honnêtement, en une heure, vous pouvez vraiment avoir beaucoup d'informations. Si les questions sont vraiment bien construites, si elles sont pertinentes. Et s'il y a une confiance entre le résident et l'étudiant. Et ça s'est vraiment très bien passé. Et j'ai toujours comme projet, puisque ça c'est un de mes autres projets, c'est d'offrir à mes résidents une biographie complète. Parce que ça, je trouve que c'est vraiment magnifique avec le biographe qui viendrait toute l'année pour faire la biographie des résidents. Donc je voudrais essayer de l'offrir à une dizaine. Donc là, pareil, je recherche des fonds. Mais bon, ça, c'est un autre projet.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est 3-4 000 euros.

  • Speaker #2

    Par biographie,

  • Speaker #1

    oui. On pourrait imaginer, c'est vrai que comme c'est quelque chose de personnel, peut-être inviter aussi, proposer aux personnes pour qu'elles le financent elles-mêmes, puisque que ce soit fait d'une manière un peu perso, maintenant, ça ne sera pas accessible à tous.

  • Speaker #2

    Ce qui est un peu triste.

  • Speaker #1

    Ok. Les 200 exemplaires, il y en a eu pour les résidents, pour les familles.

  • Speaker #2

    Et pour les salariés qui ont participé. Ok. Voilà. Et il est en vente au prix de 10 euros. Donc, ceux qui le souhaitent peuvent l'acheter.

  • Speaker #1

    On peut l'acheter où et comment ?

  • Speaker #2

    Il faut le commander à l'EHPAD. Il faut nous envoyer un mail.

  • Speaker #1

    Ok, peut-être pour conclure, est-ce qu'il y a d'autres projets en cours ou d'autres choses que vous pourriez nous partager ?

  • Speaker #2

    ou alors on a beaucoup de projets qui sont plutôt classiques en maison de retraite, on fait beaucoup d'activités physiques adaptées, on fait beaucoup d'escrime, là on va lancer un projet box sur 4 EHPAD financé par l'ARS. qui va être intéressant. On avait également travaillé sur un projet de l'amathérapie sur deux EHPAD, avec un financement de la Fondation Massif, de la Fondation Prémia Santé et des caisses de retraite à Piscille. Donc ça, ça a très bien marché. L'ARS finance le projet sur trois EHPAD pendant une année. Donc nous, on s'est beaucoup spécialisés sur tout ce qui est médiation animale, équithérapie, l'amathérapie. boxe, escrime, activités physiques adaptées. Donc, on a quatre intervenants pour les activités physiques adaptées et puis on a quatre intervenants pour la médiation animale. Voilà.

  • Speaker #1

    Vous avez un beau talent quand même pour aller chercher les fondations, non ?

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    La fondation de France, c'est les classiques, mais là, du coup, on découvre quelques-unes pour lesquelles je n'aurais pas...

  • Speaker #2

    On a la chance d'être financés pour les scrims, pour la médiation animale, par la conférence des financeurs d'Ardèche, avec une convention de trois années. On a l'ARS qui nous fait confiance aussi sur beaucoup de projets, et puis on a effectivement beaucoup de fondations. Et une fois que les fondations ne financent plus, on finance sur fonds propres. Voilà, parce que ce qui est un peu malheureux dans le médico-social, c'est que souvent les projets sont financés une année et puis après, ils ne sont plus financés. Donc, on les finance quand même sur fonds propres. Voilà, alors après, on a d'autres projets. On fait de la réalité virtuelle, de la luminothérapie. Mais je trouve que ce qui marche vraiment bien, c'est le sport et la médiation animale.

  • Speaker #1

    Oui, après, tout ce qui va être stimulant au niveau activité, c'est ce qu'il faut. Nickel, super. Et ça permet de garder un peu le moral et de voir qu'il y a plein de choses qui sont possibles et finalement des choses plutôt simples. Moi, je trouve que c'est ça qui est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Oui. Écoutez, merci beaucoup en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à vous. Je mettrai les liens en… en ligne dans le résumé pour qu'on puisse aller jeter un œil sur le site et puis vous contacter si besoin. Et puis on espère que peut-être ça pourra permettre de trouver des financements complémentaires.

  • Speaker #2

    Écoutez, parfait. Je vous remercie. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que le sujet vous a plu et qu'il vous inspire. Pour m'aider à faire connaître le podcast, abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée ou notez-le et partagez-le sur vos réseaux sociaux. N'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn ou sur Comarque pour position de sujet.

  • Speaker #0

    Bonne journée et à bientôt sur le podcast des établissements de médicaments sociaux.

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