#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA cover
#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA

#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA

41min |16/05/2024
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Le 1/4 d'heure du BIM

#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA

#20 Informatique et architecture : une exploration continue née d’un héritage — Pierre NAVARRA

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Description

En débutant sa carrière dans l’informatique, Pierre n’avait pas idée qu’il allait associer un jour ce domaine avec un second domaine qu’il affectionne particulièrement : l’architecture.

Pierre a exploré et explore le BIM et l’architecture de façon plus générale depuis quelques années maintenant. Il a participé à la rédaction de deux livres pour aider les (futurs) utilisateurs de Revit.

En tant que spécialiste de Revit, Pierre accompagne aujourd’hui des majors notamment via le développement de plug-in pour faciliter leur travail sur des projets d’envergure.

Pierre nous expose son retour d’expériences sur la décennie passée et sur les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre NAVARRA

    Le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe, je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc vraiment faire attention à l'humain, et faire en sorte que quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés, et qu'en fait ils s'éclatent tous, parce que sinon, je comprends qu'on va partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quindre du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chers auditrices et chers auditeurs. Je suis contente d'accueillir Pierre Navarra, ingénieur, développeur de plugins ou encore formateur. Après une première carrière dans l'industrie, Pierre rejoint un second domaine qui le passionne particulièrement. C'est ainsi qu'il a associé l'informatique et l'architecture. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Pierre, bienvenue dans le quartier du BIM et merci de participer au podcast et de nous partager ton retour d'expérience sur tes différentes années à travailler, à intervenir dans l'architecture et dans le BIM. Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et à nos auditeurs et nous en dire un peu plus à ton sujet ? Comment est-ce que tu es arrivé là où tu es aujourd'hui ?

  • Pierre NAVARRA

    Bonjour Léa, bonjour Pierre. Je m'appelle Pierre Navarra, je suis de formation initiale, je suis ingénieur en microélectronique. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'informatique, j'étais développeur informaticien. J'ai fait ça sur Paris pendant quelques années. Ensuite, j'ai créé une société d'éditrice d'un logiciel de billetterie sur Nantes. Là, j'ai encore travaillé dans le développement informatique pendant 5-6 ans. Et ensuite, j'ai décidé de faire une reconversion. Et j'ai commencé par refaire du dessin, de la sculpture avec un maître. Ensuite, j'ai fait une formation chez Artinfo, il y a quelques années de ça. Et c'est là que j'ai découvert les outils, les premiers outils utilisés par les architectes. D'accord. Et c'est là que j'ai découvert AutoCAD, 3D Max. J'ai commencé à travailler sur des rendus, des choses comme ça, faire des plans, des maquettes numériques.

  • Léa BAZALINE

    On est à peu près à quelle année à ce moment-là ?

  • Pierre NAVARRA

    C'était il y a 20 ans. C'était il y a 20 ans.

  • Léa BAZALINE

    Début 2000, on va dire.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça, exactement. C'est à peu près ça. À l'époque, on ne parlait pas de BIM encore, on parlait de volumétrie. Je me suis formé sur ces outils-là et à la suite de ça, pour faire court, j'ai travaillé dans deux agences d'architecture. Et la plus importante dans laquelle je suis resté, 10 ans. Et c'est là que j'ai appris le métier d'architecte auprès de chefs de projet, auprès d'architectes qui m'ont enseigné en fait leur savoir et c'est là que j'ai vraiment tout appris. Et c'est là que j'ai ensuite découvert le logiciel Revit. Voilà.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    J'ai découvert le logiciel Revit à partir de la version 8. Et à l'époque, on travaillait encore beaucoup en 2D. Et on avait quelques licences à l'agence. Et uniquement une ou deux personnes l'utilisaient. J'ai continué à faire du projet d'archi sur AutoCAD et puis à un moment j'ai basculé sur Revit. Très vite je me suis rendu compte qu'il y avait un lien très étroit entre la maquette numérique, le logiciel Revit et les bases de données et la programmation informatique.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour toi ça a été tout au début, c'était cet aspect dessin en maquette qui t'a attiré, c'est plus ce côté données, tout ce qu'on peut faire après, ce qu'on voit maintenant.

  • Pierre NAVARRA

    Oui c'est ça, c'est à dire que le logiciel Revit est conçu sous forme de ce qu'on appelle des objets et chaque objet a des catégories, a des propriétés et chaque objet a des liaisons et des comportements par rapport à d'autres objets les uns avec les autres. Et en fait pour moi Revit c'était ni plus ni moins qu'une base de données. et graphiques, mais pas que. Et très vite, c'est poser la question de peut-être que je peux faire des choses dedans, et peut-être que je peux aider à réaliser des tâches automatiques sur des actions qui sont plutôt chronophages au niveau du dessin, et surtout du dessin 2D. Et c'est comme ça qu'en fait que j'ai repris en fait ma formation initiale qui était le développement informatique et que je l'ai mis au service de l'architecture au travers du logiciel Revit.

  • Léa BAZALINE

    Et tu as rebouclé la boucle ?

  • Pierre NAVARRA

    Et oui, je ne pensais pas que ça allait se boucler comme ça. Pour moi, je ne voulais plus entendre parler de la programmation. Et puis finalement, c'est revenu et je suis bien content parce que quand j'étais plus jeune, j'avais toujours rêvé de faire du dessin et de devenir architecte comme mon grand-père. et je n'avais pas pu. C'était un peu une espèce de frustration, mais comme j'étais aussi passionné d'informatique, je me suis dit, je vais faire ça. Je pensais que je n'allais jamais pouvoir rejoindre les deux, je n'avais jamais pensé à ça. Et finalement, aujourd'hui, et surtout aujourd'hui, où maintenant je réalise essentiellement de la programmation de plug-in, Et bien en fait, aujourd'hui, je suis pleinement épanoui au niveau professionnel.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc aujourd'hui, justement, qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Je sais que tu as plusieurs flèches à ton âge. Vas-y, raconte-nous tout ça.

  • Pierre NAVARRA

    Alors, effectivement, je fais plusieurs choses. C'est le plus dur, c'est de... de me cantonner et de me restreindre à faire une tâche, et pas plusieurs tâches. Donc au quotidien, au sein de l'agence Sona Architecture et Sona Experience, je réalise essentiellement des tâches de programmation de plugins. En fait, on travaille avec des clients qui sont, et ça, ça va être important peut-être pour la suite de la conversation, c'est que lorsqu'on va parler de comment je vois le BIM maintenant, c'est qu'en fait, on travaille avec des clients qui sont de plus en plus gros, Ce n'est pas parce qu'on a pris de l'ampleur, mais c'est parce que je pense qu'il y a une transition qui est faite de ce côté-là. Je réalise des plugins pour des clients comme Eiffage Clemsi ou le groupe Suez. Je réalise des plugins qui viennent s'insérer dans un process d'ingénierie qui est assez complexe mine de rien. C'est là où le développement a tout son sens. Ces sociétés-là ont vu qu'il y avait un bon coup à jouer à rentrer dans le BIM pour répondre à des appels d'offres. mais pas que. Et ces entreprises-là, en fait, elles ont des process de travail qui sont liés à l'ingénierie, qui sont assez complexes, et que lorsque, en fait, à un moment, on doit intégrer ça dans une maquette très vite, avec un processus BIM, et bien en fait, ça devient assez compliqué pour eux. et c'est là où la programmation peut les aider à faire cette transition-là. Bien sûr, j'ai programmé des outils qui ne proposent pas le logiciel Revit en tant que tel, et qui par contre vont faire une espèce de passerelle entre leur process de travail et la maquette Revit BIM. Et donc, ça peut être par exemple du remplissage automatique entre un fichier Excel, entre des datas Revit, ça peut être une exportation automatique. de flux, de nomenclature, ça peut être tout un tas de choses aussi liées au MEP, par exemple le changement d'un diamètre sur un système complet, chose qui est très compliquée à faire sur EVID. Et donc voilà le genre de tâches que je peux effectuer au quotidien. Après, je fais aussi des formations. Ponctuellement, j'ai des organismes de formation qui me sollicitent parce que... Ils ont des demandes assez particulières et assez ponctuelles d'entreprises qui veulent des formations soit sur Dynamo, soit plus récemment une formation directement sur Python dans Dynamo. C'est là où on touche à la programmation. C'est de la programmation spécifique dans un domaine et dans un logiciel. On est très peu de personnes en France à savoir faire ce genre de choses. Je peux réaliser des formations auprès de ces organismes-là. Ensuite, on travaille sur des projets d'accompagnement BIM. Je parle plutôt sur une expérience où nous sommes une société de service et on offre notre compétence et notre savoir-faire dans le domaine du BIM en général auprès de sociétés comme Vinci Grand Projet. Voilà, des clients comme ça. La société Poma, en fait, c'est une société qui fabrique des remontées mécaniques. Et ce genre de société, ce sont des entreprises qui ont un énorme savoir-faire et qui sont leaders, en fait, sur le marché. Et pareil, en fait, lorsqu'il y a un passage au BIM, on les accompagne. Et encore une fois, ce sont des entreprises qui ont un process qui est très industrialisé. avec des pylônes, des gardes en montée mécanique, des choses qui sont très techniquement pointues. Et quand on doit les accompagner pour mettre en place leur process, Dans le BIM, pour eux, c'est un peu complexe. On intervient auprès de gens comme ça. Le 26 grands projets, c'est sur une centrale thermique. L'avantage qu'on a, c'est qu'on est une société assez agile. On n'est pas nombreux, mais on a des compétences qui sont assez pointues. Parce qu'en fait, ce n'est pas pour se vanter de ça, mais c'est parce que ça fait tellement longtemps qu'on utilise ça. En fait, on a essuyé pas mal de plâtre et on a vu aussi les choses évoluer. Et on est toujours resté actif et vigilant par rapport aux évolutions. Et du coup, on devient un petit peu des artisans du BIM. Et du coup, on fait appel à nous pour des demandes assez spécifiques. Donc là, ça peut être du BIM Management. On fait aussi de la modélisation à partir de relevés 3D et ça on en fait depuis qu'on existe, ça fait 10 ans. Donc moi je me souviens j'avais commencé à intégrer un nuage de points fait à partir d'une maquette Lego que j'avais photographiée pour pouvoir modéliser une maquette BIM à partir d'un nuage de points. Et là maintenant on est rendu à travailler avec plusieurs géomètres et plusieurs sociétés comme NGE. Comme la SNCF, sur des projets encore une fois très industriels. La SNCF, aussi des groupes de traitement d'eau et aussi beaucoup de patrimoine. Puisque on a travaillé, d'ailleurs je sais que vous avez aussi travaillé sur le musée des tissus à la Croix-Laval, c'est ça ? Nous avons créé la maquette d'un bâtiment à partir de Roger 3D. Pourquoi dans le patrimoine ? Parce qu'après avoir travaillé autant d'années avec ce logiciel-là, on sait créer des familles très particulières avec beaucoup de paramètres, etc. On n'est pas les seuls par contre à créer ce genre de famille, mais on a su le faire à partir de Roger 3D. C'est sûr que c'est un avantage pour nous et pour le client, c'est qu'on est capable de modéliser des bâtiments. patrimoniaux dans une maquette très vite tout en intégrant une charte BIM, etc. pour que l'architecte puisse intelligemment bénéficier d'une maquette qui lui permet de faire un projet. On se bat pour ne pas faire des maquettes qui ne serviront à rien d'autre que de faire de l'image ou montrer qu'on a fait du BIM. On se bat pour que nos maquettes vivent. On essaie de faire attention à chaque fois à bien cerner les besoins du client. Est-ce qu'il a besoin d'aller sur un degré de modélisation aussi important ? Quels sont les datas qu'il veut mettre à l'intérieur ? Comment il va gérer ses phases, ses variantes, etc. Donc voilà, on travaille sur ce genre de projet-là. Et dernière chose que je peux faire aussi, je travaille un petit peu sur tout ce qui est R&D. Et donc là, je fais un peu tout et n'importe quoi. Donc je peux faire appel à deux jeunes stagiaires à l'école d'architectes et à l'école d'ingénieurs pour pouvoir m'aider à créer une architecture aléatoire sur la base d'un lancé de dés. Je peux créer des familles d'objets légaux pour pouvoir lancer la fabrication, la conception d'un... d'une statue Moai à partir d'un relevé 3D, on peut faire des choses comme ça. Et puis, je travaille aussi sur l'OpenBIM en ce moment, sur tout ce qui est utilisation du JavaScript, avec l'IFC.js, qui permet... de faire ses propres applications à partir d'une maquette IFC, et pouvoir créer ses propres applications sur n'importe quel type de device, et être complètement indépendant de toutes les solutions qui peuvent être Autodesk ou autre, avec des formats qui sont natifs. Voilà, et donc je réfléchis aussi à ça, et puis aussi j'utilise tout ce qui est composants électroniques comme la carte Arduino, etc. pour faire des tests, pour essayer des choses, etc. quand on a un peu le temps. Mais voilà, la recherche c'est important parce que ça nous permet d'une part de s'épanouir, de faire des choses qu'on aime faire. en dehors des tâches quotidiennes et aussi de pouvoir aller dans des directions parfois qui sont insensées mais qui finalement nous font apprendre. Voilà, quand on a fait l'architecture D sur la base d'un lancer D, en fait, on a appris beaucoup de choses sur Python, etc. et les limites de Dynamo et donc, voilà. Voilà mes missions au quotidien.

  • Léa BAZALINE

    C'est déjà pas mal. Tu dois travailler du lundi au dimanche, j'imagine.

  • Pierre NAVARRA

    Non, presque. Et puis c'est vrai qu'il y a eu les livres, c'est pour après, pardon.

  • Léa BAZALINE

    Très bien Pierre, on sent que tu es assez occupé au quotidien. Entre tes tâches professionnelles et tes tâches plus liées à la passion du métier et du domaine, tu vas créer des plugins pour les entreprises qui en ont besoin, pour répondre à leurs propres besoins. Tu vas accompagner des entreprises en assistance BIM, si je peux dire, ou en BIM Management. Tu vas développer de nouvelles choses. Et, ou encore, tu vas te... Faire plaisir, si je peux dire, avec ta partie recherche et développement qui te permet de rester ouvert à l'innovation et à tout ce qui est nouveau. Toi qui étais présent, comme tu le disais, depuis le début des années 2000, comment est-ce que tu as vécu cette transition numérique globale, notamment avec l'annonce du plan de transition numérique du bâtiment, le PTNB ? Comment est-ce que ça s'est passé ? Aujourd'hui, je sais que tu es ouvert à toute cette partie innovation, mais déjà à l'époque, comment est-ce que c'était, toi personnellement, et le domaine en général, comment ça s'est passé ? Comment tu as vécu cette transition ?

  • Pierre NAVARRA

    Moi, effectivement, je suis passé d'un mode où tout le monde travaillait en 2D, quasiment. où en 3D, c'était juste pour faire des rendus à la maquette sur Evite, et donc à des objets intelligents. Cette transition-là, à l'agence, je l'ai vécue de manière positive. C'était aussi porté par le gérant, qui était quand même... curieux de se lancer là-dedans. Bien sûr, dans un souci de rentabilité, mais pas que. Et il était sensible à ça. Et donc, c'est pour ça qu'on a eu des licences Revit qui étaient renouvelées chaque année. Et tous les projets n'étaient pas sur Revit, mais certains l'étaient. C'est-à-dire, certains, ceux dans lesquels il y avait des projeteurs qui avaient la faculté de pouvoir être plutôt souples et agiles et ouverts à ces nouveaux outils de conception. Et en fait, donc là, moi, je l'ai vécu plutôt bien au sein de l'agence. Après, c'est allé très vite. Comme tout ce qui est actuellement, tout ce qui est lié au numérique, ça va très vite. C'est allé très vite et c'était une bonne chose. Parce qu'on voyait qu'il y avait beaucoup d'efforts d'essence, notamment avec tout ce qui était les événements du BIM World, les formations qui arrivaient dans les écoles aussi. Très vite, c'est allé très vite. Tout le monde voulait s'y mettre, mais... On voyait bien que petit à petit, les années passaient, il y avait des freins quand même à la mise en place du processus BIM dans le domaine du bâtiment. Je parle du domaine du bâtiment, là c'est important. On voyait bien qu'à un moment, il y avait certaines entreprises qui mettaient un frein à ça. Et le premier frein, c'était le temps passé. de la transition. Et donc, le coût qui était assez énorme. Et ce n'était pas tellement en tant que logiciel, c'était aussi en tant qu'humain. Parce que ce sont des gens qui devaient avoir besoin de formation. Et les formations coûtent cher et prennent du temps. Et pendant ce temps, on ne produit pas. Et donc, pour les agences d'archi, c'était... La nôtre, ça allait. Mais pour les autres agences d'archi, je peux comprendre que c'était compliqué. Parce qu'on a besoin d'être tout le temps productif et en plus on a des règlements en décalage, etc. que se déphasent, donc c'est pas évident ça. Dans l'architecture, c'est vraiment pas évident.

  • Léa BAZALINE

    Comme tu le dis toi-même, il y a aussi l'importance de la direction. C'est la direction à cette pointe. D'aller dans ton sens, tout le monde va forcément suivre. Si c'est les équipes qui doivent se battre pour avoir un REVIT, comme tu dis, qui soit renouvelé chaque année, ça change le problème.

  • Pierre NAVARRA

    Alors ça, c'est vrai que j'ai noté ça dans plusieurs sociétés, pas que l'agence d'architecture dans laquelle j'étais. Effectivement, le rôle de la direction est hyper important. Les bureaux d'études, par exemple. Les bureaux d'études, eux, je trouve qu'ils ont... Ils sont très vite passés au processus BIM et je pense que la plupart, vraiment une grande partie, ils y sont restés. Ils n'y reviendraient pas, ça c'est sûr. Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans le bâtiment sur des choses qui sont un peu plus spécifiques que l'architecture en tant que telle. Quand on se parle d'aménagement de placo, de machin, etc. Tout ça, c'est un peu plus difficile. Alors que quand on travaille sur de la structure par exemple, en fait l'outil déjà est plus adapté, complètement adapté même, et en plus ce sont des ingénieurs, donc ils ont une logique de réflexion qui est... qui je trouve collent bien avec ce processus BIM. Que ce soit des ingénieurs fluides ou des ingénieurs structure, ça colle bien. Encore plus pour les fluides, parce qu'en plus, ils travaillent avec des composants, avec des objets qui sont catégorisés, qui ont des comportements. Et donc, eux, ça les a vraiment aidés. Mais dans l'architecture, c'était difficile, et ça a toujours été difficile. Parce que BIM,

  • Léa BAZALINE

    c'est artistique.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, oui. Non, alors effectivement, on a entendu tous les discours. Il y avait ces enfreins à la création, des choses comme ça, ça fait perdre un temps fou. Et qui va manager la maquette, etc. Et qui est propriétaire des données, etc. L'architecte, c'est un maître d'oeuvre. Donc, il a un souci aussi, enfin, il a un souhait de vouloir aussi, quelque part, protéger et ne pas divulguer tout. tout ce qu'il sait de son œuvre, etc. Donc, il y a ce souci-là. Et du coup, pour eux, c'est moins évident. Et donc, ce que je peux dire maintenant, ce que je vois, c'est ce qu'on voit sur nos projets aussi archi. J'ai l'impression que dans le domaine de l'architecture, j'ai l'impression qu'il y a un petit peu un déclin. et qu'il y en a qui sont revenus en arrière. Je connais des agences qui ont abandonné leur licence Revit pour revenir sur Autocad. Et ce, pour plusieurs raisons. Parce que tous les corps d'État ne s'y mettent pas. Donc, ça complexifie un petit peu les échanges. Tout le monde n'a pas les mêmes moyens.

  • Léa BAZALINE

    Le but, mais plutôt intéressant, c'est de jouer en équipe, en solo aussi.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, voilà. C'est ça. Et donc, voilà ce que j'ai noté dans l'architecture. J'ai l'impression qu'il y a un déclin. et qu'il y en a qui résistent encore un peu. Les très grosses sociétés de 50 salariés, ils y restent et ils y resteront et ils y reviendront par derrière. Mais après, les plus petites, ça dépend. Parce qu'en ce moment, c'est un métier que je trouve difficile. Les appels d'offres sont annulés. Le bâtiment, ça... Les gens achètent moins, donc ça a une répercussion beaucoup sur la construction, donc c'est très difficile pour eux. Donc ils perdent des salariés, et des salariés parfois qui sont sachants dans le domaine du BIM. Et donc du coup ça devient difficile pour eux, donc ça je peux comprendre. Parfois quand c'est mal utilisé, surtout quand c'est mal utilisé et quand c'est mal compris, en fait le processus BIM peut vite devenir un frein. Et il faut être accompagné, encadré par des bonnes personnes. avoir des salariés aussi qui restent et qui, eux, perpétuent l'utilisation de ce processus. Mais ce n'est vraiment pas évident. Nous, en tant que petite agence, on n'utilise que le Revit et en architecture, que ce soit sur des tout petits projets comme des trop gros projets. Nous, on l'utilise et on ne voit pas comment on pourrait s'en passer. Peut-être que c'est plus facile pour nous parce que ça fait plus de 20 ans qu'on est là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Si c'est intégré à votre méthodologie, vous ne vous sentez pas imposé par la maîtrise ouvraille, ça change tout au final ?

  • Pierre NAVARRA

    Ah oui, voilà, c'est ça. Comme c'est intégré dans notre méthodologie, pour nous c'est évident. Et heureusement qu'on ne va pas perdre de temps quand on va créer des familles paramétrables, que quand on va modéliser à partir d'un relé 3D, on ne va pas perdre de temps. Heureusement qu'on connaît tout ce qui est variants de phases, machins, etc. parce que ça ne nous freine pas. Et aussi, et ça aussi. Quand on est plusieurs personnes et plus on est nombreux, il faut qu'on se mette tous d'accord. Et ça, on sait bien que ça prend du temps et que ça, c'est complexe. Donc, l'humain a la place, à mon avis, la plus importante dans ce processus BIM. Et tout le monde n'est pas formé à encadrer des équipes. Tout le monde n'est pas formé à concilier les uns et les autres, etc. Et donc ça... Et bien ça c'est hyper important. Et donc l'humain, si cette partie-là n'est pas bien gérée, c'est sûr que conserver un processus BIM, c'est complexe.

  • Léa BAZALINE

    Écoute Pierre, je suis complètement d'accord avec toi sur la partie humain, l'importance de l'humain dans tout cela. Donc moi je vois moi-même sur mes projets de BIM. D'autant plus sur les projets de CIM Management, où on est actuellement au point où le BIM a commencé il y a quelques années, et où la conduite du changement, l'explication, la démocratisation de tout ça reste assez complexe. Et je suis complètement d'accord avec toi. En off, tu m'as dit que tu as co-écrit deux livres, si je ne me trompe pas. C'est bien cela ? Oui. Pour qui as-tu écrit ces livres et pourquoi ? J'ai bien compris que ce domaine restait ta passion. De toute façon, on n'écrit pas un livre si on n'est pas passionné. Mais raconte-nous un peu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Pierre NAVARRA

    Après avoir travaillé cinq ou six ans... dans cette agence d'architecture nantaise. Et on a mis en place beaucoup de choses, comme un gabarit, etc. On a mis en place nos familles, etc. Et à l'époque, dans l'équipe, il y avait une architecte qui s'appelle Julie Guézeau. Et Julie, en fait, elle a cette passion de transmettre. Qui est aussi la femme. Oui, aussi, oui. Et peut-être parce que ses parents sont enseignants. À l'époque, on avait croisé Jonathan Renaud, qui travaille chez Atlancade. Et je savais qu'il avait écrit un livre édité chez Erol sur Révit Structure.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    Et on avait trouvé cette démarche assez intéressante. Et du coup, on s'est dit, on a plein de trucs à dire sur tout ce qu'on a mis en place à l'agence. Et peut-être que ça pourrait aider du monde. Et donc, du coup, on a contacté Erol. et on leur a soumis ce projet-là. Ça a démarré comme ça. D'accord. Et donc, on a travaillé sur ce livre pendant plus d'un an. C'était terrible. Ah oui, à ce point-là ? Oui, parce qu'on travaillait, et puis après le soir, jusqu'à minuit, deux heures du matin, on a fait ça quasiment pendant un an. Ah oui. On travaillait sur l'écriture du livre. Et donc on était chacun sur nos parties spécifiques à tester et à refaire. Parce qu'en fait, il y avait tout un... Le processus, c'était un peu comme un tutoriel. Et puis, il fallait que ça marche. Donc, on voulait être sûr que ça marche. Par exemple, tout ce qui est géoréférencement et tout ça, c'était complexe au début. Et donc, on ne voulait pas se planter. Et donc, on a travaillé là-dessus. On a réécrit, on a retesté. Et donc, Hero nous a donné une charte d'écriture du livre. Et puis, en même temps, il fallait gérer. Et ça, c'était le plus compliqué, je trouve. C'était tout ce qui était capture d'écran, avec les annotations, il fallait que ça soit tout annoté de la même manière, les textes à la même échelle, etc. Et donc, c'est un livre qui fait plus de 400 pages. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    vous êtes bien amusé pendant un an en fait.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, oui, oui. Et donc, on l'a traité, c'est Révit pour les architectes, et donc on l'a traité de la phase esquisse jusqu'à la phase visa. Oui. et donc à chaque étape on raconte comment mettre les choses en place dans Revit, que ce soit les gabarits que ce soit la bibliothèque comment insérer un plan géomètre avec les coordonnées partagées et donc on a géré tout ça bravo merci et on en est rendu à la troisième édition Et on a rajouté une partie d'ailleurs aussi sur Dynamo, avec 17 scripts de Dynamo qui sont justement axés vraiment utilisation pour les architectes. Par exemple, le calcul de la somme des surfaces d'un appartement, par exemple, des choses comme ça. Et donc, la gestion avec les fichiers Excel, le remplissage des pièces avec toutes leurs datas à partir d'un fichier Excel, etc. Et donc tout ça c'est basé sur notre expérience au sein de l'agence d'architecture dans laquelle on a travaillé tous les deux. Et après, puisque l'édition du livre s'est poursuivie alors qu'on était tous les deux partis de cette agence-là, Julie est partie à l'AIA. et l'agence Sonar. Et du coup, il y a eu les autres éditions et donc on a continué à écrire ce livre-là. Et en même temps, là j'embraye sur le deuxième livre. Le deuxième livre, c'est venu comment ? C'est venu que moi j'ai toujours aimé accueillir des stagiaires de troisième. C'est bien. Pourquoi ? Parce que quand on a un jeune comme ça qui est motivé et qui rêve de devenir architecte, qui s'intéresse à la maquette numérique, etc. En fait, c'est un super potentiel. Donc... j'ai eu que des jeunes très motivés et qui la plupart sont revenus plusieurs fois. À un moment, au début, je les faisais travailler sur une maquette SketchUp dans le cadre d'un projet d'aménagement. Et puis à un moment, je me suis dit de faire faire une maquette très vite. J'ai travaillé avec une élève qui était très compétente. Elle était très compétente. D'ailleurs, elle est dans ce milieu-là maintenant. Et en fait, je lui ai fait faire une maquette. et avec la création de niveaux, etc. Et en une semaine de stage, elle a fait tout ça. Et donc, à un moment, j'en ai reparlé à Julie, j'avais dit, peut-être qu'on pourrait faire une espèce de kit de démarrage. Le kit de démarrage, avant, il existait dans le boîtier de Revit. D'accord. C'était un petit livret qui s'appelait le livret de mise en route, un truc comme ça. Et c'était papier. Et puis après, le papier a disparu. Et du coup, ils n'ont même pas perpétué le truc de démarrage en numérique. Et donc, il n'y avait plus rien pour démarrer un projet Revit. D'accord. Et donc, on a créé... Le livre qui s'appelle Mon premier projet Revit où c'est en sept étapes, à partir de rien. L'idée c'était d'arriver à construire un modèle Revit intégrant des datas bien sûr, d'une maison à bord des eaux. Et ça c'était destiné surtout d'abord à des stagiaires de troisième.

  • Léa BAZALINE

    Et à tous ceux qui souhaitent peut-être tester Revit,

  • Pierre NAVARRA

    voir ce que ça marche,

  • Léa BAZALINE

    ce que ça peut donner.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça. Par exemple, on s'est dit, peut-être que... Par exemple, on en a rencontré des architectes ou des chefs de projet qui étaient réfractaires. Souvent, ce n'est pas pour dénigrer parce que moi-même, je me rends compte de ça maintenant que j'ai... Je gagne en âge, c'est qu'en fait, on a peur du changement. On est bien dans notre petit confort d'autocad avec toutes nos commandes et tout ça qu'on connaît par cœur et on va très vite. Et donc, je peux comprendre qu'il y en a qui ça fait peur en fait. Et donc, on s'est dit pourquoi finalement peut-être que ce livre-là pourrait aussi à un moment les aider à faire leur petite transition vers la rédité.

  • Léa BAZALINE

    La deuil du changement. pour aller à Révit.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, c'est ça. C'est pour ça qu'on a sorti ces deux livres-là. Révit pour les architectes et mon premier projet Révit aux éditions Erol.

  • Léa BAZALINE

    Et ma félicitation. J'entends que c'était du travail et je pense que ça a dû être utile pour pas mal de professionnels. J'imagine qu'ils vous font des retours sur tout ça après avoir lu et testé vos tutoriels. Pour finir, Pierre, la fameuse question. Selon toi, Comment va évoluer le BIM dans les mois et les années à venir ? Donc là, je me base sur toute ton expérience que tu viens de nous détailler, tes multiples casquettes. Quel est ton avis sur le sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Alors, mon avis, c'est que déjà, je pense qu'au niveau de l'industrie, en fait, eux, ils y sont déjà. Ils étaient déjà bien avant qu'on entend parler du BIM dans l'architecture. Ça va être un autre nom peut-être. Mais eux, ils y sont déjà. En fait, les industriels, comme par exemple Eiffage ou Suez, ils y sont passés parce que dès lors qu'ils s'intègrent dans un bâtiment, ils ont un passage obligé vers la maquette numérique. Parce que du coup, ça rentre tout à fait dans l'espace collaboratif où on a un bâtiment 3D avec des ingénieurs et des bureaux d'études qui viennent se mettre dedans. Pour eux, je pense que ça l'est très bien, c'est ancré et ils y sont. en train de s'y mettre et s'y mettre bien. Donc, je pense que pour eux, moi, je pense que dans quelques années, on entendra encore parler de ça et il n'y a pas de souci. Après, dans le bâtiment, je t'avoue que je me pose des questions. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    si toi, tu te poses des questions, je me dis qu'on n'est peut-être pas très bien là.

  • Pierre NAVARRA

    Je ne sais pas ce que vous, mon avis, mais en fait, à un moment, on a essayé de s'intéresser à la gestion. Oui. Et moi, je trouve que de... De se lancer dans la gestion, je trouve ça complexe.

  • Léa BAZALINE

    Donc on parle de la gestion de l'actif, on est d'accord.

  • Pierre NAVARRA

    La gestion de l'actif, oui. Je trouve ça complexe parce que j'ai l'impression qu'il y a deux extrêmes. Il y en a qui veulent vraiment tout maintenir à l'extrême, comme par exemple on travaille avec des sociétés au Luxembourg où là vraiment ils utilisent un logiciel de maintenance qui s'appelle OpenMint, qui est en open source. Franchement pour nous c'était hyper intéressant de faire la transition entre les data Revit, les data et la 3D Revit et l'intégration dans OpenMEN pour faire de la gestion. qui est d'ailleurs le point crucial dans le bâtiment et qui va utiliser la machine numérique, c'est la gestion. Si on veut réduire les coûts et avoir des bâtiments durables et avoir de l'énergie, etc., on est obligé de passer par là.

  • Léa BAZALINE

    En réfléchissant en termes de coûts global, en effet, c'est là,

  • Pierre NAVARRA

    par exemple, la plus importante. C'est ça. Mais pour l'instant, pour moi, il y en a qui vont à l'extrême et il y en a après où ça reste de la 2,5D ou des choses comme ça, où c'est juste certaines données qui sont dedans, mais pas tout. Moi je trouve que je n'ai pas assez de visibilité et de flexibilité là-dedans. Parce que quand on essaye de s'y mettre et de s'y intéresser, en fait on bute avec les éditeurs de logiciels, les auditeurs de solutions. Vous voyez par exemple, il y a des éditeurs de logiciels, je ne sais pas moi, il y a Active3D, des choses comme ça, et d'un autre côté il y a OpenMint. Et en fait pour avoir des informations c'est compliqué. Mais par exemple nous, vu qu'on travaille beaucoup dans l'accompagnement, et bien en fait... on doit leur fournir des solutions et on doit leur montrer ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Et à part OpenMath, nous, si on veut tester de notre côté pour voir comment travailler, comment organiser notre maquette avec nos datas, etc., comment la charterer pour que le passage vers un logiciel de maintenance se fasse de manière aisée, eh bien, en fait, on n'a pas accès à ça. Je trouve ça très compliqué. D'accord. Ce qui m'inquiète, c'est surtout là où c'est la maquette numérique. Et le BIM a son importance dans le bâtiment, c'est dans la gestion. Et bien en fait, dans ce domaine-là, je trouve que ça reste encore un peu flou. On n'est pas prêt. On n'est pas prêt et c'est très compliqué de s'y mettre. Et après, quand on va voir des artisans par exemple, ils n'ont pas forcément accès à la maquette numérique, à échanger, à mettre tous leurs plans en 3D pour que ça vienne se mettre dans la maquette générale, etc. Et ils ne sont pas encore prêts et je pense qu'on n'est pas prêt. Mais par contre... On n'est pas prêts parce que c'est encore trop complexe. C'est trop complexe et aussi les entreprises ont du mal à s'en sortir parce que ça a un coût énorme. Et il faut former les gens. Et il y a aussi un autre problème, c'est... Je trouve que c'est la génération qui arrive actuellement. Alors, je voyais tout à l'heure un post de quelqu'un qui est allé au BIM World, je ne vais pas le citer, mais qui disait qu'il a raison de s'en inquiéter. Alors après, il y a des écoles de formation, comme par exemple Polité, comme les Pons et Chaussettes, qui forment des très bons jeunes. Et moi, je travaille par exemple chez EFA, je travaille avec un jeune qui sort de là-bas. très très pertinent, mais lui-même il a du mal à faire intégrer tout ça dans son équipe. J'ai aussi travaillé beaucoup avec des jeunes qui étaient en licence, j'ai noté malheureusement un net déclin de leur capacité à être attentif, et aussi à être flexible au niveau de leur condition de travail. Et ça je trouve que c'est vraiment un frein parce que... On a de plus en plus de personnes qui souhaitent avoir aussi du temps libre pour faire autre chose, parce que je trouve ça génial, et donc qui s'investissent peut-être un peu moins. Et aussi autre chose, c'est qu'ils sont plus exigeants aussi au niveau salaire et au niveau conditions de travail. Je ne dis pas qu'il faut se mettre la misère au travail, au contraire, c'est pas ça, mais ça freine un peu. Et aussi, il y a un autre problème, c'est qu'à un moment, quand une personne, après avoir travaillé pendant un ou deux ans, et sachant au sein d'une société, elle s'en va. Et du coup, toutes les compétences, elles s'en vont.

  • Léa BAZALINE

    C'est générationnel.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est générationnel. Et je trouve que... Et ce qu'il faudrait, c'est fidéliser ces gens-là, faire aussi les rémunérer et aussi les récompenser et les encourager à la hauteur de ce qu'ils font, du travail qu'ils font. Et moi, je comprends tout à fait que moi, si je ne suis pas encouragé, je ne vais pas rester là où je suis.

  • Léa BAZALINE

    Donc, il y a une forte présence humaine qu'il faut engager,

  • Pierre NAVARRA

    qu'il faut garder. Oui, je pense qu'il faut soigner ça, parce que sinon, ça va être difficile de la maintenir. À un moment,

  • Léa BAZALINE

    il va y avoir un choc entre la génération et l'évolution du monde.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, et tu vois, peut-être que je peux terminer par ça, là où tu vois le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe. Je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc, vraiment faire attention à l'humain et faire en sorte que, quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés et qu'en fait, ils s'éclatent tous. Parce que sinon... Je comprends qu'on veuille partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Donc on aura bien compris, Pierre, la place de l'humain pour la suite de l'évolution du BIM. Sois-tu complété quelque chose, notamment au niveau de l'intelligence artificielle ? On en entend parler de plus en plus. Quel est ton avis à ce sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Ce que je voulais dire sur l'intelligence artificielle, c'est que moi, par exemple, j'utilise ChatGPT dans le cadre du développement informatique pour lui demander des bouts de code au sujet de l'interface très vite. Ça reste encore un peu fragile de sa part. Mais par contre, je me suis rendu compte que... À un moment, je commençais à l'utiliser de plus en plus souvent pour lui demander de me donner des bouts de codes de fonction. Par exemple, si je veux sortir la liste de tous les nombres pairs d'une liste, par exemple. codé en C sharp, en Python, etc. En fait, je peux lui demander. Et je lui demande, et il comprend très bien, et du coup, il va me faire une réponse qui est claire, précise. Je peux même copier-coller mon code, ça va marcher. Et en plus, il va même l'adapter par rapport à ma manière de coder, etc. En fait, je trouve ça très bien. Mais en même temps, à un moment, je me suis dit, fais gaffe. Fais gaffe parce que là où avant, tu prenais le temps de réfléchir à, tiens, en fait, comment il faut que je fasse pour sortir les nombres pairs et les nombres impairs ? En fait, il faut que j'utilise le modulo. Et donc ça fait appel à des connaissances que j'ai suite à l'IC. Et en fait, j'ai dit fais attention parce que petit à petit je vais le perdre ça. Et si je perds la simple réflexion de me dire, tiens, comment finalement, c'est quoi un nombre pair et c'est quoi un nombre impaire ? Le fait de ne plus le chercher par moi-même, je vais perdre cette compétence-là. Et petit à petit, c'est comme si je vais griller des neurones. Je vais griller des neurones et du coup, je vais aller vers la facilité. Et plus je vais commencer par des fonctions simples, mais petit à petit, je vais aller de plus en plus vers des fonctions compliquées. Et au final, ChatPetit saura, mais moi, je ne saurais pas. copier-coller, j'ai exécuté mon code, ça marche, mais voilà. Et donc, je dis juste, il faut faire gaffe, il faut l'utiliser à bon escient, un peu comme par exemple un médecin qui à un moment va avoir une palanquée en fait de radio de patients et qui se sert du support de l'intelligence artificielle pour éviter des erreurs lorsqu'à un moment, à force d'en voir trop, il peut louper quelque chose. Ça, je trouve ça très bien. Mais par contre, l'humain, encore une fois, je le répète, Il a sa place vraiment à part entière là-dedans. Et il devra avoir sa place jusqu'à la fin des temps.

  • Léa BAZALINE

    L'intelligence artificielle au service de l'humain et non la vieille.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, alors attention parce que l'intelligence artificielle, c'est un peu comme les téléphones portables. Ça a été développé par des gens très intelligents. Mais c'était un but aussi bien précis certainement, c'est de nous faire devenir des neuneux. Et tout ça pour nous vendre des choses. Et donc à nous d'être vigilants. et de savoir utiliser toutes ces nouvelles technologies-là de manière intelligente et à nous méfier. Et donc, voilà, et de ne pas prendre pour argent comptant un résultat qui pourrait être donné par Chachapiti.

  • Léa BAZALINE

    Merci beaucoup, Pierre, pour cet échange très divers, très varié. Et je pense qu'on a fait pas mal de sujets du BIM, mais voire plus. On a compris l'importance de l'humain sur toutes ces thématiques. Merci beaucoup.

  • Pierre NAVARRA

    Je t'en prie, merci à toi.

  • Léa BAZALINE

    Je te dis à très vite.

  • Pierre NAVARRA

    Merci, à très vite.

Description

En débutant sa carrière dans l’informatique, Pierre n’avait pas idée qu’il allait associer un jour ce domaine avec un second domaine qu’il affectionne particulièrement : l’architecture.

Pierre a exploré et explore le BIM et l’architecture de façon plus générale depuis quelques années maintenant. Il a participé à la rédaction de deux livres pour aider les (futurs) utilisateurs de Revit.

En tant que spécialiste de Revit, Pierre accompagne aujourd’hui des majors notamment via le développement de plug-in pour faciliter leur travail sur des projets d’envergure.

Pierre nous expose son retour d’expériences sur la décennie passée et sur les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre NAVARRA

    Le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe, je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc vraiment faire attention à l'humain, et faire en sorte que quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés, et qu'en fait ils s'éclatent tous, parce que sinon, je comprends qu'on va partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quindre du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chers auditrices et chers auditeurs. Je suis contente d'accueillir Pierre Navarra, ingénieur, développeur de plugins ou encore formateur. Après une première carrière dans l'industrie, Pierre rejoint un second domaine qui le passionne particulièrement. C'est ainsi qu'il a associé l'informatique et l'architecture. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Pierre, bienvenue dans le quartier du BIM et merci de participer au podcast et de nous partager ton retour d'expérience sur tes différentes années à travailler, à intervenir dans l'architecture et dans le BIM. Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et à nos auditeurs et nous en dire un peu plus à ton sujet ? Comment est-ce que tu es arrivé là où tu es aujourd'hui ?

  • Pierre NAVARRA

    Bonjour Léa, bonjour Pierre. Je m'appelle Pierre Navarra, je suis de formation initiale, je suis ingénieur en microélectronique. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'informatique, j'étais développeur informaticien. J'ai fait ça sur Paris pendant quelques années. Ensuite, j'ai créé une société d'éditrice d'un logiciel de billetterie sur Nantes. Là, j'ai encore travaillé dans le développement informatique pendant 5-6 ans. Et ensuite, j'ai décidé de faire une reconversion. Et j'ai commencé par refaire du dessin, de la sculpture avec un maître. Ensuite, j'ai fait une formation chez Artinfo, il y a quelques années de ça. Et c'est là que j'ai découvert les outils, les premiers outils utilisés par les architectes. D'accord. Et c'est là que j'ai découvert AutoCAD, 3D Max. J'ai commencé à travailler sur des rendus, des choses comme ça, faire des plans, des maquettes numériques.

  • Léa BAZALINE

    On est à peu près à quelle année à ce moment-là ?

  • Pierre NAVARRA

    C'était il y a 20 ans. C'était il y a 20 ans.

  • Léa BAZALINE

    Début 2000, on va dire.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça, exactement. C'est à peu près ça. À l'époque, on ne parlait pas de BIM encore, on parlait de volumétrie. Je me suis formé sur ces outils-là et à la suite de ça, pour faire court, j'ai travaillé dans deux agences d'architecture. Et la plus importante dans laquelle je suis resté, 10 ans. Et c'est là que j'ai appris le métier d'architecte auprès de chefs de projet, auprès d'architectes qui m'ont enseigné en fait leur savoir et c'est là que j'ai vraiment tout appris. Et c'est là que j'ai ensuite découvert le logiciel Revit. Voilà.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    J'ai découvert le logiciel Revit à partir de la version 8. Et à l'époque, on travaillait encore beaucoup en 2D. Et on avait quelques licences à l'agence. Et uniquement une ou deux personnes l'utilisaient. J'ai continué à faire du projet d'archi sur AutoCAD et puis à un moment j'ai basculé sur Revit. Très vite je me suis rendu compte qu'il y avait un lien très étroit entre la maquette numérique, le logiciel Revit et les bases de données et la programmation informatique.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour toi ça a été tout au début, c'était cet aspect dessin en maquette qui t'a attiré, c'est plus ce côté données, tout ce qu'on peut faire après, ce qu'on voit maintenant.

  • Pierre NAVARRA

    Oui c'est ça, c'est à dire que le logiciel Revit est conçu sous forme de ce qu'on appelle des objets et chaque objet a des catégories, a des propriétés et chaque objet a des liaisons et des comportements par rapport à d'autres objets les uns avec les autres. Et en fait pour moi Revit c'était ni plus ni moins qu'une base de données. et graphiques, mais pas que. Et très vite, c'est poser la question de peut-être que je peux faire des choses dedans, et peut-être que je peux aider à réaliser des tâches automatiques sur des actions qui sont plutôt chronophages au niveau du dessin, et surtout du dessin 2D. Et c'est comme ça qu'en fait que j'ai repris en fait ma formation initiale qui était le développement informatique et que je l'ai mis au service de l'architecture au travers du logiciel Revit.

  • Léa BAZALINE

    Et tu as rebouclé la boucle ?

  • Pierre NAVARRA

    Et oui, je ne pensais pas que ça allait se boucler comme ça. Pour moi, je ne voulais plus entendre parler de la programmation. Et puis finalement, c'est revenu et je suis bien content parce que quand j'étais plus jeune, j'avais toujours rêvé de faire du dessin et de devenir architecte comme mon grand-père. et je n'avais pas pu. C'était un peu une espèce de frustration, mais comme j'étais aussi passionné d'informatique, je me suis dit, je vais faire ça. Je pensais que je n'allais jamais pouvoir rejoindre les deux, je n'avais jamais pensé à ça. Et finalement, aujourd'hui, et surtout aujourd'hui, où maintenant je réalise essentiellement de la programmation de plug-in, Et bien en fait, aujourd'hui, je suis pleinement épanoui au niveau professionnel.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc aujourd'hui, justement, qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Je sais que tu as plusieurs flèches à ton âge. Vas-y, raconte-nous tout ça.

  • Pierre NAVARRA

    Alors, effectivement, je fais plusieurs choses. C'est le plus dur, c'est de... de me cantonner et de me restreindre à faire une tâche, et pas plusieurs tâches. Donc au quotidien, au sein de l'agence Sona Architecture et Sona Experience, je réalise essentiellement des tâches de programmation de plugins. En fait, on travaille avec des clients qui sont, et ça, ça va être important peut-être pour la suite de la conversation, c'est que lorsqu'on va parler de comment je vois le BIM maintenant, c'est qu'en fait, on travaille avec des clients qui sont de plus en plus gros, Ce n'est pas parce qu'on a pris de l'ampleur, mais c'est parce que je pense qu'il y a une transition qui est faite de ce côté-là. Je réalise des plugins pour des clients comme Eiffage Clemsi ou le groupe Suez. Je réalise des plugins qui viennent s'insérer dans un process d'ingénierie qui est assez complexe mine de rien. C'est là où le développement a tout son sens. Ces sociétés-là ont vu qu'il y avait un bon coup à jouer à rentrer dans le BIM pour répondre à des appels d'offres. mais pas que. Et ces entreprises-là, en fait, elles ont des process de travail qui sont liés à l'ingénierie, qui sont assez complexes, et que lorsque, en fait, à un moment, on doit intégrer ça dans une maquette très vite, avec un processus BIM, et bien en fait, ça devient assez compliqué pour eux. et c'est là où la programmation peut les aider à faire cette transition-là. Bien sûr, j'ai programmé des outils qui ne proposent pas le logiciel Revit en tant que tel, et qui par contre vont faire une espèce de passerelle entre leur process de travail et la maquette Revit BIM. Et donc, ça peut être par exemple du remplissage automatique entre un fichier Excel, entre des datas Revit, ça peut être une exportation automatique. de flux, de nomenclature, ça peut être tout un tas de choses aussi liées au MEP, par exemple le changement d'un diamètre sur un système complet, chose qui est très compliquée à faire sur EVID. Et donc voilà le genre de tâches que je peux effectuer au quotidien. Après, je fais aussi des formations. Ponctuellement, j'ai des organismes de formation qui me sollicitent parce que... Ils ont des demandes assez particulières et assez ponctuelles d'entreprises qui veulent des formations soit sur Dynamo, soit plus récemment une formation directement sur Python dans Dynamo. C'est là où on touche à la programmation. C'est de la programmation spécifique dans un domaine et dans un logiciel. On est très peu de personnes en France à savoir faire ce genre de choses. Je peux réaliser des formations auprès de ces organismes-là. Ensuite, on travaille sur des projets d'accompagnement BIM. Je parle plutôt sur une expérience où nous sommes une société de service et on offre notre compétence et notre savoir-faire dans le domaine du BIM en général auprès de sociétés comme Vinci Grand Projet. Voilà, des clients comme ça. La société Poma, en fait, c'est une société qui fabrique des remontées mécaniques. Et ce genre de société, ce sont des entreprises qui ont un énorme savoir-faire et qui sont leaders, en fait, sur le marché. Et pareil, en fait, lorsqu'il y a un passage au BIM, on les accompagne. Et encore une fois, ce sont des entreprises qui ont un process qui est très industrialisé. avec des pylônes, des gardes en montée mécanique, des choses qui sont très techniquement pointues. Et quand on doit les accompagner pour mettre en place leur process, Dans le BIM, pour eux, c'est un peu complexe. On intervient auprès de gens comme ça. Le 26 grands projets, c'est sur une centrale thermique. L'avantage qu'on a, c'est qu'on est une société assez agile. On n'est pas nombreux, mais on a des compétences qui sont assez pointues. Parce qu'en fait, ce n'est pas pour se vanter de ça, mais c'est parce que ça fait tellement longtemps qu'on utilise ça. En fait, on a essuyé pas mal de plâtre et on a vu aussi les choses évoluer. Et on est toujours resté actif et vigilant par rapport aux évolutions. Et du coup, on devient un petit peu des artisans du BIM. Et du coup, on fait appel à nous pour des demandes assez spécifiques. Donc là, ça peut être du BIM Management. On fait aussi de la modélisation à partir de relevés 3D et ça on en fait depuis qu'on existe, ça fait 10 ans. Donc moi je me souviens j'avais commencé à intégrer un nuage de points fait à partir d'une maquette Lego que j'avais photographiée pour pouvoir modéliser une maquette BIM à partir d'un nuage de points. Et là maintenant on est rendu à travailler avec plusieurs géomètres et plusieurs sociétés comme NGE. Comme la SNCF, sur des projets encore une fois très industriels. La SNCF, aussi des groupes de traitement d'eau et aussi beaucoup de patrimoine. Puisque on a travaillé, d'ailleurs je sais que vous avez aussi travaillé sur le musée des tissus à la Croix-Laval, c'est ça ? Nous avons créé la maquette d'un bâtiment à partir de Roger 3D. Pourquoi dans le patrimoine ? Parce qu'après avoir travaillé autant d'années avec ce logiciel-là, on sait créer des familles très particulières avec beaucoup de paramètres, etc. On n'est pas les seuls par contre à créer ce genre de famille, mais on a su le faire à partir de Roger 3D. C'est sûr que c'est un avantage pour nous et pour le client, c'est qu'on est capable de modéliser des bâtiments. patrimoniaux dans une maquette très vite tout en intégrant une charte BIM, etc. pour que l'architecte puisse intelligemment bénéficier d'une maquette qui lui permet de faire un projet. On se bat pour ne pas faire des maquettes qui ne serviront à rien d'autre que de faire de l'image ou montrer qu'on a fait du BIM. On se bat pour que nos maquettes vivent. On essaie de faire attention à chaque fois à bien cerner les besoins du client. Est-ce qu'il a besoin d'aller sur un degré de modélisation aussi important ? Quels sont les datas qu'il veut mettre à l'intérieur ? Comment il va gérer ses phases, ses variantes, etc. Donc voilà, on travaille sur ce genre de projet-là. Et dernière chose que je peux faire aussi, je travaille un petit peu sur tout ce qui est R&D. Et donc là, je fais un peu tout et n'importe quoi. Donc je peux faire appel à deux jeunes stagiaires à l'école d'architectes et à l'école d'ingénieurs pour pouvoir m'aider à créer une architecture aléatoire sur la base d'un lancé de dés. Je peux créer des familles d'objets légaux pour pouvoir lancer la fabrication, la conception d'un... d'une statue Moai à partir d'un relevé 3D, on peut faire des choses comme ça. Et puis, je travaille aussi sur l'OpenBIM en ce moment, sur tout ce qui est utilisation du JavaScript, avec l'IFC.js, qui permet... de faire ses propres applications à partir d'une maquette IFC, et pouvoir créer ses propres applications sur n'importe quel type de device, et être complètement indépendant de toutes les solutions qui peuvent être Autodesk ou autre, avec des formats qui sont natifs. Voilà, et donc je réfléchis aussi à ça, et puis aussi j'utilise tout ce qui est composants électroniques comme la carte Arduino, etc. pour faire des tests, pour essayer des choses, etc. quand on a un peu le temps. Mais voilà, la recherche c'est important parce que ça nous permet d'une part de s'épanouir, de faire des choses qu'on aime faire. en dehors des tâches quotidiennes et aussi de pouvoir aller dans des directions parfois qui sont insensées mais qui finalement nous font apprendre. Voilà, quand on a fait l'architecture D sur la base d'un lancer D, en fait, on a appris beaucoup de choses sur Python, etc. et les limites de Dynamo et donc, voilà. Voilà mes missions au quotidien.

  • Léa BAZALINE

    C'est déjà pas mal. Tu dois travailler du lundi au dimanche, j'imagine.

  • Pierre NAVARRA

    Non, presque. Et puis c'est vrai qu'il y a eu les livres, c'est pour après, pardon.

  • Léa BAZALINE

    Très bien Pierre, on sent que tu es assez occupé au quotidien. Entre tes tâches professionnelles et tes tâches plus liées à la passion du métier et du domaine, tu vas créer des plugins pour les entreprises qui en ont besoin, pour répondre à leurs propres besoins. Tu vas accompagner des entreprises en assistance BIM, si je peux dire, ou en BIM Management. Tu vas développer de nouvelles choses. Et, ou encore, tu vas te... Faire plaisir, si je peux dire, avec ta partie recherche et développement qui te permet de rester ouvert à l'innovation et à tout ce qui est nouveau. Toi qui étais présent, comme tu le disais, depuis le début des années 2000, comment est-ce que tu as vécu cette transition numérique globale, notamment avec l'annonce du plan de transition numérique du bâtiment, le PTNB ? Comment est-ce que ça s'est passé ? Aujourd'hui, je sais que tu es ouvert à toute cette partie innovation, mais déjà à l'époque, comment est-ce que c'était, toi personnellement, et le domaine en général, comment ça s'est passé ? Comment tu as vécu cette transition ?

  • Pierre NAVARRA

    Moi, effectivement, je suis passé d'un mode où tout le monde travaillait en 2D, quasiment. où en 3D, c'était juste pour faire des rendus à la maquette sur Evite, et donc à des objets intelligents. Cette transition-là, à l'agence, je l'ai vécue de manière positive. C'était aussi porté par le gérant, qui était quand même... curieux de se lancer là-dedans. Bien sûr, dans un souci de rentabilité, mais pas que. Et il était sensible à ça. Et donc, c'est pour ça qu'on a eu des licences Revit qui étaient renouvelées chaque année. Et tous les projets n'étaient pas sur Revit, mais certains l'étaient. C'est-à-dire, certains, ceux dans lesquels il y avait des projeteurs qui avaient la faculté de pouvoir être plutôt souples et agiles et ouverts à ces nouveaux outils de conception. Et en fait, donc là, moi, je l'ai vécu plutôt bien au sein de l'agence. Après, c'est allé très vite. Comme tout ce qui est actuellement, tout ce qui est lié au numérique, ça va très vite. C'est allé très vite et c'était une bonne chose. Parce qu'on voyait qu'il y avait beaucoup d'efforts d'essence, notamment avec tout ce qui était les événements du BIM World, les formations qui arrivaient dans les écoles aussi. Très vite, c'est allé très vite. Tout le monde voulait s'y mettre, mais... On voyait bien que petit à petit, les années passaient, il y avait des freins quand même à la mise en place du processus BIM dans le domaine du bâtiment. Je parle du domaine du bâtiment, là c'est important. On voyait bien qu'à un moment, il y avait certaines entreprises qui mettaient un frein à ça. Et le premier frein, c'était le temps passé. de la transition. Et donc, le coût qui était assez énorme. Et ce n'était pas tellement en tant que logiciel, c'était aussi en tant qu'humain. Parce que ce sont des gens qui devaient avoir besoin de formation. Et les formations coûtent cher et prennent du temps. Et pendant ce temps, on ne produit pas. Et donc, pour les agences d'archi, c'était... La nôtre, ça allait. Mais pour les autres agences d'archi, je peux comprendre que c'était compliqué. Parce qu'on a besoin d'être tout le temps productif et en plus on a des règlements en décalage, etc. que se déphasent, donc c'est pas évident ça. Dans l'architecture, c'est vraiment pas évident.

  • Léa BAZALINE

    Comme tu le dis toi-même, il y a aussi l'importance de la direction. C'est la direction à cette pointe. D'aller dans ton sens, tout le monde va forcément suivre. Si c'est les équipes qui doivent se battre pour avoir un REVIT, comme tu dis, qui soit renouvelé chaque année, ça change le problème.

  • Pierre NAVARRA

    Alors ça, c'est vrai que j'ai noté ça dans plusieurs sociétés, pas que l'agence d'architecture dans laquelle j'étais. Effectivement, le rôle de la direction est hyper important. Les bureaux d'études, par exemple. Les bureaux d'études, eux, je trouve qu'ils ont... Ils sont très vite passés au processus BIM et je pense que la plupart, vraiment une grande partie, ils y sont restés. Ils n'y reviendraient pas, ça c'est sûr. Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans le bâtiment sur des choses qui sont un peu plus spécifiques que l'architecture en tant que telle. Quand on se parle d'aménagement de placo, de machin, etc. Tout ça, c'est un peu plus difficile. Alors que quand on travaille sur de la structure par exemple, en fait l'outil déjà est plus adapté, complètement adapté même, et en plus ce sont des ingénieurs, donc ils ont une logique de réflexion qui est... qui je trouve collent bien avec ce processus BIM. Que ce soit des ingénieurs fluides ou des ingénieurs structure, ça colle bien. Encore plus pour les fluides, parce qu'en plus, ils travaillent avec des composants, avec des objets qui sont catégorisés, qui ont des comportements. Et donc, eux, ça les a vraiment aidés. Mais dans l'architecture, c'était difficile, et ça a toujours été difficile. Parce que BIM,

  • Léa BAZALINE

    c'est artistique.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, oui. Non, alors effectivement, on a entendu tous les discours. Il y avait ces enfreins à la création, des choses comme ça, ça fait perdre un temps fou. Et qui va manager la maquette, etc. Et qui est propriétaire des données, etc. L'architecte, c'est un maître d'oeuvre. Donc, il a un souci aussi, enfin, il a un souhait de vouloir aussi, quelque part, protéger et ne pas divulguer tout. tout ce qu'il sait de son œuvre, etc. Donc, il y a ce souci-là. Et du coup, pour eux, c'est moins évident. Et donc, ce que je peux dire maintenant, ce que je vois, c'est ce qu'on voit sur nos projets aussi archi. J'ai l'impression que dans le domaine de l'architecture, j'ai l'impression qu'il y a un petit peu un déclin. et qu'il y en a qui sont revenus en arrière. Je connais des agences qui ont abandonné leur licence Revit pour revenir sur Autocad. Et ce, pour plusieurs raisons. Parce que tous les corps d'État ne s'y mettent pas. Donc, ça complexifie un petit peu les échanges. Tout le monde n'a pas les mêmes moyens.

  • Léa BAZALINE

    Le but, mais plutôt intéressant, c'est de jouer en équipe, en solo aussi.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, voilà. C'est ça. Et donc, voilà ce que j'ai noté dans l'architecture. J'ai l'impression qu'il y a un déclin. et qu'il y en a qui résistent encore un peu. Les très grosses sociétés de 50 salariés, ils y restent et ils y resteront et ils y reviendront par derrière. Mais après, les plus petites, ça dépend. Parce qu'en ce moment, c'est un métier que je trouve difficile. Les appels d'offres sont annulés. Le bâtiment, ça... Les gens achètent moins, donc ça a une répercussion beaucoup sur la construction, donc c'est très difficile pour eux. Donc ils perdent des salariés, et des salariés parfois qui sont sachants dans le domaine du BIM. Et donc du coup ça devient difficile pour eux, donc ça je peux comprendre. Parfois quand c'est mal utilisé, surtout quand c'est mal utilisé et quand c'est mal compris, en fait le processus BIM peut vite devenir un frein. Et il faut être accompagné, encadré par des bonnes personnes. avoir des salariés aussi qui restent et qui, eux, perpétuent l'utilisation de ce processus. Mais ce n'est vraiment pas évident. Nous, en tant que petite agence, on n'utilise que le Revit et en architecture, que ce soit sur des tout petits projets comme des trop gros projets. Nous, on l'utilise et on ne voit pas comment on pourrait s'en passer. Peut-être que c'est plus facile pour nous parce que ça fait plus de 20 ans qu'on est là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Si c'est intégré à votre méthodologie, vous ne vous sentez pas imposé par la maîtrise ouvraille, ça change tout au final ?

  • Pierre NAVARRA

    Ah oui, voilà, c'est ça. Comme c'est intégré dans notre méthodologie, pour nous c'est évident. Et heureusement qu'on ne va pas perdre de temps quand on va créer des familles paramétrables, que quand on va modéliser à partir d'un relé 3D, on ne va pas perdre de temps. Heureusement qu'on connaît tout ce qui est variants de phases, machins, etc. parce que ça ne nous freine pas. Et aussi, et ça aussi. Quand on est plusieurs personnes et plus on est nombreux, il faut qu'on se mette tous d'accord. Et ça, on sait bien que ça prend du temps et que ça, c'est complexe. Donc, l'humain a la place, à mon avis, la plus importante dans ce processus BIM. Et tout le monde n'est pas formé à encadrer des équipes. Tout le monde n'est pas formé à concilier les uns et les autres, etc. Et donc ça... Et bien ça c'est hyper important. Et donc l'humain, si cette partie-là n'est pas bien gérée, c'est sûr que conserver un processus BIM, c'est complexe.

  • Léa BAZALINE

    Écoute Pierre, je suis complètement d'accord avec toi sur la partie humain, l'importance de l'humain dans tout cela. Donc moi je vois moi-même sur mes projets de BIM. D'autant plus sur les projets de CIM Management, où on est actuellement au point où le BIM a commencé il y a quelques années, et où la conduite du changement, l'explication, la démocratisation de tout ça reste assez complexe. Et je suis complètement d'accord avec toi. En off, tu m'as dit que tu as co-écrit deux livres, si je ne me trompe pas. C'est bien cela ? Oui. Pour qui as-tu écrit ces livres et pourquoi ? J'ai bien compris que ce domaine restait ta passion. De toute façon, on n'écrit pas un livre si on n'est pas passionné. Mais raconte-nous un peu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Pierre NAVARRA

    Après avoir travaillé cinq ou six ans... dans cette agence d'architecture nantaise. Et on a mis en place beaucoup de choses, comme un gabarit, etc. On a mis en place nos familles, etc. Et à l'époque, dans l'équipe, il y avait une architecte qui s'appelle Julie Guézeau. Et Julie, en fait, elle a cette passion de transmettre. Qui est aussi la femme. Oui, aussi, oui. Et peut-être parce que ses parents sont enseignants. À l'époque, on avait croisé Jonathan Renaud, qui travaille chez Atlancade. Et je savais qu'il avait écrit un livre édité chez Erol sur Révit Structure.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    Et on avait trouvé cette démarche assez intéressante. Et du coup, on s'est dit, on a plein de trucs à dire sur tout ce qu'on a mis en place à l'agence. Et peut-être que ça pourrait aider du monde. Et donc, du coup, on a contacté Erol. et on leur a soumis ce projet-là. Ça a démarré comme ça. D'accord. Et donc, on a travaillé sur ce livre pendant plus d'un an. C'était terrible. Ah oui, à ce point-là ? Oui, parce qu'on travaillait, et puis après le soir, jusqu'à minuit, deux heures du matin, on a fait ça quasiment pendant un an. Ah oui. On travaillait sur l'écriture du livre. Et donc on était chacun sur nos parties spécifiques à tester et à refaire. Parce qu'en fait, il y avait tout un... Le processus, c'était un peu comme un tutoriel. Et puis, il fallait que ça marche. Donc, on voulait être sûr que ça marche. Par exemple, tout ce qui est géoréférencement et tout ça, c'était complexe au début. Et donc, on ne voulait pas se planter. Et donc, on a travaillé là-dessus. On a réécrit, on a retesté. Et donc, Hero nous a donné une charte d'écriture du livre. Et puis, en même temps, il fallait gérer. Et ça, c'était le plus compliqué, je trouve. C'était tout ce qui était capture d'écran, avec les annotations, il fallait que ça soit tout annoté de la même manière, les textes à la même échelle, etc. Et donc, c'est un livre qui fait plus de 400 pages. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    vous êtes bien amusé pendant un an en fait.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, oui, oui. Et donc, on l'a traité, c'est Révit pour les architectes, et donc on l'a traité de la phase esquisse jusqu'à la phase visa. Oui. et donc à chaque étape on raconte comment mettre les choses en place dans Revit, que ce soit les gabarits que ce soit la bibliothèque comment insérer un plan géomètre avec les coordonnées partagées et donc on a géré tout ça bravo merci et on en est rendu à la troisième édition Et on a rajouté une partie d'ailleurs aussi sur Dynamo, avec 17 scripts de Dynamo qui sont justement axés vraiment utilisation pour les architectes. Par exemple, le calcul de la somme des surfaces d'un appartement, par exemple, des choses comme ça. Et donc, la gestion avec les fichiers Excel, le remplissage des pièces avec toutes leurs datas à partir d'un fichier Excel, etc. Et donc tout ça c'est basé sur notre expérience au sein de l'agence d'architecture dans laquelle on a travaillé tous les deux. Et après, puisque l'édition du livre s'est poursuivie alors qu'on était tous les deux partis de cette agence-là, Julie est partie à l'AIA. et l'agence Sonar. Et du coup, il y a eu les autres éditions et donc on a continué à écrire ce livre-là. Et en même temps, là j'embraye sur le deuxième livre. Le deuxième livre, c'est venu comment ? C'est venu que moi j'ai toujours aimé accueillir des stagiaires de troisième. C'est bien. Pourquoi ? Parce que quand on a un jeune comme ça qui est motivé et qui rêve de devenir architecte, qui s'intéresse à la maquette numérique, etc. En fait, c'est un super potentiel. Donc... j'ai eu que des jeunes très motivés et qui la plupart sont revenus plusieurs fois. À un moment, au début, je les faisais travailler sur une maquette SketchUp dans le cadre d'un projet d'aménagement. Et puis à un moment, je me suis dit de faire faire une maquette très vite. J'ai travaillé avec une élève qui était très compétente. Elle était très compétente. D'ailleurs, elle est dans ce milieu-là maintenant. Et en fait, je lui ai fait faire une maquette. et avec la création de niveaux, etc. Et en une semaine de stage, elle a fait tout ça. Et donc, à un moment, j'en ai reparlé à Julie, j'avais dit, peut-être qu'on pourrait faire une espèce de kit de démarrage. Le kit de démarrage, avant, il existait dans le boîtier de Revit. D'accord. C'était un petit livret qui s'appelait le livret de mise en route, un truc comme ça. Et c'était papier. Et puis après, le papier a disparu. Et du coup, ils n'ont même pas perpétué le truc de démarrage en numérique. Et donc, il n'y avait plus rien pour démarrer un projet Revit. D'accord. Et donc, on a créé... Le livre qui s'appelle Mon premier projet Revit où c'est en sept étapes, à partir de rien. L'idée c'était d'arriver à construire un modèle Revit intégrant des datas bien sûr, d'une maison à bord des eaux. Et ça c'était destiné surtout d'abord à des stagiaires de troisième.

  • Léa BAZALINE

    Et à tous ceux qui souhaitent peut-être tester Revit,

  • Pierre NAVARRA

    voir ce que ça marche,

  • Léa BAZALINE

    ce que ça peut donner.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça. Par exemple, on s'est dit, peut-être que... Par exemple, on en a rencontré des architectes ou des chefs de projet qui étaient réfractaires. Souvent, ce n'est pas pour dénigrer parce que moi-même, je me rends compte de ça maintenant que j'ai... Je gagne en âge, c'est qu'en fait, on a peur du changement. On est bien dans notre petit confort d'autocad avec toutes nos commandes et tout ça qu'on connaît par cœur et on va très vite. Et donc, je peux comprendre qu'il y en a qui ça fait peur en fait. Et donc, on s'est dit pourquoi finalement peut-être que ce livre-là pourrait aussi à un moment les aider à faire leur petite transition vers la rédité.

  • Léa BAZALINE

    La deuil du changement. pour aller à Révit.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, c'est ça. C'est pour ça qu'on a sorti ces deux livres-là. Révit pour les architectes et mon premier projet Révit aux éditions Erol.

  • Léa BAZALINE

    Et ma félicitation. J'entends que c'était du travail et je pense que ça a dû être utile pour pas mal de professionnels. J'imagine qu'ils vous font des retours sur tout ça après avoir lu et testé vos tutoriels. Pour finir, Pierre, la fameuse question. Selon toi, Comment va évoluer le BIM dans les mois et les années à venir ? Donc là, je me base sur toute ton expérience que tu viens de nous détailler, tes multiples casquettes. Quel est ton avis sur le sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Alors, mon avis, c'est que déjà, je pense qu'au niveau de l'industrie, en fait, eux, ils y sont déjà. Ils étaient déjà bien avant qu'on entend parler du BIM dans l'architecture. Ça va être un autre nom peut-être. Mais eux, ils y sont déjà. En fait, les industriels, comme par exemple Eiffage ou Suez, ils y sont passés parce que dès lors qu'ils s'intègrent dans un bâtiment, ils ont un passage obligé vers la maquette numérique. Parce que du coup, ça rentre tout à fait dans l'espace collaboratif où on a un bâtiment 3D avec des ingénieurs et des bureaux d'études qui viennent se mettre dedans. Pour eux, je pense que ça l'est très bien, c'est ancré et ils y sont. en train de s'y mettre et s'y mettre bien. Donc, je pense que pour eux, moi, je pense que dans quelques années, on entendra encore parler de ça et il n'y a pas de souci. Après, dans le bâtiment, je t'avoue que je me pose des questions. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    si toi, tu te poses des questions, je me dis qu'on n'est peut-être pas très bien là.

  • Pierre NAVARRA

    Je ne sais pas ce que vous, mon avis, mais en fait, à un moment, on a essayé de s'intéresser à la gestion. Oui. Et moi, je trouve que de... De se lancer dans la gestion, je trouve ça complexe.

  • Léa BAZALINE

    Donc on parle de la gestion de l'actif, on est d'accord.

  • Pierre NAVARRA

    La gestion de l'actif, oui. Je trouve ça complexe parce que j'ai l'impression qu'il y a deux extrêmes. Il y en a qui veulent vraiment tout maintenir à l'extrême, comme par exemple on travaille avec des sociétés au Luxembourg où là vraiment ils utilisent un logiciel de maintenance qui s'appelle OpenMint, qui est en open source. Franchement pour nous c'était hyper intéressant de faire la transition entre les data Revit, les data et la 3D Revit et l'intégration dans OpenMEN pour faire de la gestion. qui est d'ailleurs le point crucial dans le bâtiment et qui va utiliser la machine numérique, c'est la gestion. Si on veut réduire les coûts et avoir des bâtiments durables et avoir de l'énergie, etc., on est obligé de passer par là.

  • Léa BAZALINE

    En réfléchissant en termes de coûts global, en effet, c'est là,

  • Pierre NAVARRA

    par exemple, la plus importante. C'est ça. Mais pour l'instant, pour moi, il y en a qui vont à l'extrême et il y en a après où ça reste de la 2,5D ou des choses comme ça, où c'est juste certaines données qui sont dedans, mais pas tout. Moi je trouve que je n'ai pas assez de visibilité et de flexibilité là-dedans. Parce que quand on essaye de s'y mettre et de s'y intéresser, en fait on bute avec les éditeurs de logiciels, les auditeurs de solutions. Vous voyez par exemple, il y a des éditeurs de logiciels, je ne sais pas moi, il y a Active3D, des choses comme ça, et d'un autre côté il y a OpenMint. Et en fait pour avoir des informations c'est compliqué. Mais par exemple nous, vu qu'on travaille beaucoup dans l'accompagnement, et bien en fait... on doit leur fournir des solutions et on doit leur montrer ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Et à part OpenMath, nous, si on veut tester de notre côté pour voir comment travailler, comment organiser notre maquette avec nos datas, etc., comment la charterer pour que le passage vers un logiciel de maintenance se fasse de manière aisée, eh bien, en fait, on n'a pas accès à ça. Je trouve ça très compliqué. D'accord. Ce qui m'inquiète, c'est surtout là où c'est la maquette numérique. Et le BIM a son importance dans le bâtiment, c'est dans la gestion. Et bien en fait, dans ce domaine-là, je trouve que ça reste encore un peu flou. On n'est pas prêt. On n'est pas prêt et c'est très compliqué de s'y mettre. Et après, quand on va voir des artisans par exemple, ils n'ont pas forcément accès à la maquette numérique, à échanger, à mettre tous leurs plans en 3D pour que ça vienne se mettre dans la maquette générale, etc. Et ils ne sont pas encore prêts et je pense qu'on n'est pas prêt. Mais par contre... On n'est pas prêts parce que c'est encore trop complexe. C'est trop complexe et aussi les entreprises ont du mal à s'en sortir parce que ça a un coût énorme. Et il faut former les gens. Et il y a aussi un autre problème, c'est... Je trouve que c'est la génération qui arrive actuellement. Alors, je voyais tout à l'heure un post de quelqu'un qui est allé au BIM World, je ne vais pas le citer, mais qui disait qu'il a raison de s'en inquiéter. Alors après, il y a des écoles de formation, comme par exemple Polité, comme les Pons et Chaussettes, qui forment des très bons jeunes. Et moi, je travaille par exemple chez EFA, je travaille avec un jeune qui sort de là-bas. très très pertinent, mais lui-même il a du mal à faire intégrer tout ça dans son équipe. J'ai aussi travaillé beaucoup avec des jeunes qui étaient en licence, j'ai noté malheureusement un net déclin de leur capacité à être attentif, et aussi à être flexible au niveau de leur condition de travail. Et ça je trouve que c'est vraiment un frein parce que... On a de plus en plus de personnes qui souhaitent avoir aussi du temps libre pour faire autre chose, parce que je trouve ça génial, et donc qui s'investissent peut-être un peu moins. Et aussi autre chose, c'est qu'ils sont plus exigeants aussi au niveau salaire et au niveau conditions de travail. Je ne dis pas qu'il faut se mettre la misère au travail, au contraire, c'est pas ça, mais ça freine un peu. Et aussi, il y a un autre problème, c'est qu'à un moment, quand une personne, après avoir travaillé pendant un ou deux ans, et sachant au sein d'une société, elle s'en va. Et du coup, toutes les compétences, elles s'en vont.

  • Léa BAZALINE

    C'est générationnel.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est générationnel. Et je trouve que... Et ce qu'il faudrait, c'est fidéliser ces gens-là, faire aussi les rémunérer et aussi les récompenser et les encourager à la hauteur de ce qu'ils font, du travail qu'ils font. Et moi, je comprends tout à fait que moi, si je ne suis pas encouragé, je ne vais pas rester là où je suis.

  • Léa BAZALINE

    Donc, il y a une forte présence humaine qu'il faut engager,

  • Pierre NAVARRA

    qu'il faut garder. Oui, je pense qu'il faut soigner ça, parce que sinon, ça va être difficile de la maintenir. À un moment,

  • Léa BAZALINE

    il va y avoir un choc entre la génération et l'évolution du monde.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, et tu vois, peut-être que je peux terminer par ça, là où tu vois le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe. Je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc, vraiment faire attention à l'humain et faire en sorte que, quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés et qu'en fait, ils s'éclatent tous. Parce que sinon... Je comprends qu'on veuille partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Donc on aura bien compris, Pierre, la place de l'humain pour la suite de l'évolution du BIM. Sois-tu complété quelque chose, notamment au niveau de l'intelligence artificielle ? On en entend parler de plus en plus. Quel est ton avis à ce sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Ce que je voulais dire sur l'intelligence artificielle, c'est que moi, par exemple, j'utilise ChatGPT dans le cadre du développement informatique pour lui demander des bouts de code au sujet de l'interface très vite. Ça reste encore un peu fragile de sa part. Mais par contre, je me suis rendu compte que... À un moment, je commençais à l'utiliser de plus en plus souvent pour lui demander de me donner des bouts de codes de fonction. Par exemple, si je veux sortir la liste de tous les nombres pairs d'une liste, par exemple. codé en C sharp, en Python, etc. En fait, je peux lui demander. Et je lui demande, et il comprend très bien, et du coup, il va me faire une réponse qui est claire, précise. Je peux même copier-coller mon code, ça va marcher. Et en plus, il va même l'adapter par rapport à ma manière de coder, etc. En fait, je trouve ça très bien. Mais en même temps, à un moment, je me suis dit, fais gaffe. Fais gaffe parce que là où avant, tu prenais le temps de réfléchir à, tiens, en fait, comment il faut que je fasse pour sortir les nombres pairs et les nombres impairs ? En fait, il faut que j'utilise le modulo. Et donc ça fait appel à des connaissances que j'ai suite à l'IC. Et en fait, j'ai dit fais attention parce que petit à petit je vais le perdre ça. Et si je perds la simple réflexion de me dire, tiens, comment finalement, c'est quoi un nombre pair et c'est quoi un nombre impaire ? Le fait de ne plus le chercher par moi-même, je vais perdre cette compétence-là. Et petit à petit, c'est comme si je vais griller des neurones. Je vais griller des neurones et du coup, je vais aller vers la facilité. Et plus je vais commencer par des fonctions simples, mais petit à petit, je vais aller de plus en plus vers des fonctions compliquées. Et au final, ChatPetit saura, mais moi, je ne saurais pas. copier-coller, j'ai exécuté mon code, ça marche, mais voilà. Et donc, je dis juste, il faut faire gaffe, il faut l'utiliser à bon escient, un peu comme par exemple un médecin qui à un moment va avoir une palanquée en fait de radio de patients et qui se sert du support de l'intelligence artificielle pour éviter des erreurs lorsqu'à un moment, à force d'en voir trop, il peut louper quelque chose. Ça, je trouve ça très bien. Mais par contre, l'humain, encore une fois, je le répète, Il a sa place vraiment à part entière là-dedans. Et il devra avoir sa place jusqu'à la fin des temps.

  • Léa BAZALINE

    L'intelligence artificielle au service de l'humain et non la vieille.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, alors attention parce que l'intelligence artificielle, c'est un peu comme les téléphones portables. Ça a été développé par des gens très intelligents. Mais c'était un but aussi bien précis certainement, c'est de nous faire devenir des neuneux. Et tout ça pour nous vendre des choses. Et donc à nous d'être vigilants. et de savoir utiliser toutes ces nouvelles technologies-là de manière intelligente et à nous méfier. Et donc, voilà, et de ne pas prendre pour argent comptant un résultat qui pourrait être donné par Chachapiti.

  • Léa BAZALINE

    Merci beaucoup, Pierre, pour cet échange très divers, très varié. Et je pense qu'on a fait pas mal de sujets du BIM, mais voire plus. On a compris l'importance de l'humain sur toutes ces thématiques. Merci beaucoup.

  • Pierre NAVARRA

    Je t'en prie, merci à toi.

  • Léa BAZALINE

    Je te dis à très vite.

  • Pierre NAVARRA

    Merci, à très vite.

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Description

En débutant sa carrière dans l’informatique, Pierre n’avait pas idée qu’il allait associer un jour ce domaine avec un second domaine qu’il affectionne particulièrement : l’architecture.

Pierre a exploré et explore le BIM et l’architecture de façon plus générale depuis quelques années maintenant. Il a participé à la rédaction de deux livres pour aider les (futurs) utilisateurs de Revit.

En tant que spécialiste de Revit, Pierre accompagne aujourd’hui des majors notamment via le développement de plug-in pour faciliter leur travail sur des projets d’envergure.

Pierre nous expose son retour d’expériences sur la décennie passée et sur les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre NAVARRA

    Le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe, je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc vraiment faire attention à l'humain, et faire en sorte que quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés, et qu'en fait ils s'éclatent tous, parce que sinon, je comprends qu'on va partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quindre du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chers auditrices et chers auditeurs. Je suis contente d'accueillir Pierre Navarra, ingénieur, développeur de plugins ou encore formateur. Après une première carrière dans l'industrie, Pierre rejoint un second domaine qui le passionne particulièrement. C'est ainsi qu'il a associé l'informatique et l'architecture. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Pierre, bienvenue dans le quartier du BIM et merci de participer au podcast et de nous partager ton retour d'expérience sur tes différentes années à travailler, à intervenir dans l'architecture et dans le BIM. Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et à nos auditeurs et nous en dire un peu plus à ton sujet ? Comment est-ce que tu es arrivé là où tu es aujourd'hui ?

  • Pierre NAVARRA

    Bonjour Léa, bonjour Pierre. Je m'appelle Pierre Navarra, je suis de formation initiale, je suis ingénieur en microélectronique. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'informatique, j'étais développeur informaticien. J'ai fait ça sur Paris pendant quelques années. Ensuite, j'ai créé une société d'éditrice d'un logiciel de billetterie sur Nantes. Là, j'ai encore travaillé dans le développement informatique pendant 5-6 ans. Et ensuite, j'ai décidé de faire une reconversion. Et j'ai commencé par refaire du dessin, de la sculpture avec un maître. Ensuite, j'ai fait une formation chez Artinfo, il y a quelques années de ça. Et c'est là que j'ai découvert les outils, les premiers outils utilisés par les architectes. D'accord. Et c'est là que j'ai découvert AutoCAD, 3D Max. J'ai commencé à travailler sur des rendus, des choses comme ça, faire des plans, des maquettes numériques.

  • Léa BAZALINE

    On est à peu près à quelle année à ce moment-là ?

  • Pierre NAVARRA

    C'était il y a 20 ans. C'était il y a 20 ans.

  • Léa BAZALINE

    Début 2000, on va dire.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça, exactement. C'est à peu près ça. À l'époque, on ne parlait pas de BIM encore, on parlait de volumétrie. Je me suis formé sur ces outils-là et à la suite de ça, pour faire court, j'ai travaillé dans deux agences d'architecture. Et la plus importante dans laquelle je suis resté, 10 ans. Et c'est là que j'ai appris le métier d'architecte auprès de chefs de projet, auprès d'architectes qui m'ont enseigné en fait leur savoir et c'est là que j'ai vraiment tout appris. Et c'est là que j'ai ensuite découvert le logiciel Revit. Voilà.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    J'ai découvert le logiciel Revit à partir de la version 8. Et à l'époque, on travaillait encore beaucoup en 2D. Et on avait quelques licences à l'agence. Et uniquement une ou deux personnes l'utilisaient. J'ai continué à faire du projet d'archi sur AutoCAD et puis à un moment j'ai basculé sur Revit. Très vite je me suis rendu compte qu'il y avait un lien très étroit entre la maquette numérique, le logiciel Revit et les bases de données et la programmation informatique.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour toi ça a été tout au début, c'était cet aspect dessin en maquette qui t'a attiré, c'est plus ce côté données, tout ce qu'on peut faire après, ce qu'on voit maintenant.

  • Pierre NAVARRA

    Oui c'est ça, c'est à dire que le logiciel Revit est conçu sous forme de ce qu'on appelle des objets et chaque objet a des catégories, a des propriétés et chaque objet a des liaisons et des comportements par rapport à d'autres objets les uns avec les autres. Et en fait pour moi Revit c'était ni plus ni moins qu'une base de données. et graphiques, mais pas que. Et très vite, c'est poser la question de peut-être que je peux faire des choses dedans, et peut-être que je peux aider à réaliser des tâches automatiques sur des actions qui sont plutôt chronophages au niveau du dessin, et surtout du dessin 2D. Et c'est comme ça qu'en fait que j'ai repris en fait ma formation initiale qui était le développement informatique et que je l'ai mis au service de l'architecture au travers du logiciel Revit.

  • Léa BAZALINE

    Et tu as rebouclé la boucle ?

  • Pierre NAVARRA

    Et oui, je ne pensais pas que ça allait se boucler comme ça. Pour moi, je ne voulais plus entendre parler de la programmation. Et puis finalement, c'est revenu et je suis bien content parce que quand j'étais plus jeune, j'avais toujours rêvé de faire du dessin et de devenir architecte comme mon grand-père. et je n'avais pas pu. C'était un peu une espèce de frustration, mais comme j'étais aussi passionné d'informatique, je me suis dit, je vais faire ça. Je pensais que je n'allais jamais pouvoir rejoindre les deux, je n'avais jamais pensé à ça. Et finalement, aujourd'hui, et surtout aujourd'hui, où maintenant je réalise essentiellement de la programmation de plug-in, Et bien en fait, aujourd'hui, je suis pleinement épanoui au niveau professionnel.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc aujourd'hui, justement, qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Je sais que tu as plusieurs flèches à ton âge. Vas-y, raconte-nous tout ça.

  • Pierre NAVARRA

    Alors, effectivement, je fais plusieurs choses. C'est le plus dur, c'est de... de me cantonner et de me restreindre à faire une tâche, et pas plusieurs tâches. Donc au quotidien, au sein de l'agence Sona Architecture et Sona Experience, je réalise essentiellement des tâches de programmation de plugins. En fait, on travaille avec des clients qui sont, et ça, ça va être important peut-être pour la suite de la conversation, c'est que lorsqu'on va parler de comment je vois le BIM maintenant, c'est qu'en fait, on travaille avec des clients qui sont de plus en plus gros, Ce n'est pas parce qu'on a pris de l'ampleur, mais c'est parce que je pense qu'il y a une transition qui est faite de ce côté-là. Je réalise des plugins pour des clients comme Eiffage Clemsi ou le groupe Suez. Je réalise des plugins qui viennent s'insérer dans un process d'ingénierie qui est assez complexe mine de rien. C'est là où le développement a tout son sens. Ces sociétés-là ont vu qu'il y avait un bon coup à jouer à rentrer dans le BIM pour répondre à des appels d'offres. mais pas que. Et ces entreprises-là, en fait, elles ont des process de travail qui sont liés à l'ingénierie, qui sont assez complexes, et que lorsque, en fait, à un moment, on doit intégrer ça dans une maquette très vite, avec un processus BIM, et bien en fait, ça devient assez compliqué pour eux. et c'est là où la programmation peut les aider à faire cette transition-là. Bien sûr, j'ai programmé des outils qui ne proposent pas le logiciel Revit en tant que tel, et qui par contre vont faire une espèce de passerelle entre leur process de travail et la maquette Revit BIM. Et donc, ça peut être par exemple du remplissage automatique entre un fichier Excel, entre des datas Revit, ça peut être une exportation automatique. de flux, de nomenclature, ça peut être tout un tas de choses aussi liées au MEP, par exemple le changement d'un diamètre sur un système complet, chose qui est très compliquée à faire sur EVID. Et donc voilà le genre de tâches que je peux effectuer au quotidien. Après, je fais aussi des formations. Ponctuellement, j'ai des organismes de formation qui me sollicitent parce que... Ils ont des demandes assez particulières et assez ponctuelles d'entreprises qui veulent des formations soit sur Dynamo, soit plus récemment une formation directement sur Python dans Dynamo. C'est là où on touche à la programmation. C'est de la programmation spécifique dans un domaine et dans un logiciel. On est très peu de personnes en France à savoir faire ce genre de choses. Je peux réaliser des formations auprès de ces organismes-là. Ensuite, on travaille sur des projets d'accompagnement BIM. Je parle plutôt sur une expérience où nous sommes une société de service et on offre notre compétence et notre savoir-faire dans le domaine du BIM en général auprès de sociétés comme Vinci Grand Projet. Voilà, des clients comme ça. La société Poma, en fait, c'est une société qui fabrique des remontées mécaniques. Et ce genre de société, ce sont des entreprises qui ont un énorme savoir-faire et qui sont leaders, en fait, sur le marché. Et pareil, en fait, lorsqu'il y a un passage au BIM, on les accompagne. Et encore une fois, ce sont des entreprises qui ont un process qui est très industrialisé. avec des pylônes, des gardes en montée mécanique, des choses qui sont très techniquement pointues. Et quand on doit les accompagner pour mettre en place leur process, Dans le BIM, pour eux, c'est un peu complexe. On intervient auprès de gens comme ça. Le 26 grands projets, c'est sur une centrale thermique. L'avantage qu'on a, c'est qu'on est une société assez agile. On n'est pas nombreux, mais on a des compétences qui sont assez pointues. Parce qu'en fait, ce n'est pas pour se vanter de ça, mais c'est parce que ça fait tellement longtemps qu'on utilise ça. En fait, on a essuyé pas mal de plâtre et on a vu aussi les choses évoluer. Et on est toujours resté actif et vigilant par rapport aux évolutions. Et du coup, on devient un petit peu des artisans du BIM. Et du coup, on fait appel à nous pour des demandes assez spécifiques. Donc là, ça peut être du BIM Management. On fait aussi de la modélisation à partir de relevés 3D et ça on en fait depuis qu'on existe, ça fait 10 ans. Donc moi je me souviens j'avais commencé à intégrer un nuage de points fait à partir d'une maquette Lego que j'avais photographiée pour pouvoir modéliser une maquette BIM à partir d'un nuage de points. Et là maintenant on est rendu à travailler avec plusieurs géomètres et plusieurs sociétés comme NGE. Comme la SNCF, sur des projets encore une fois très industriels. La SNCF, aussi des groupes de traitement d'eau et aussi beaucoup de patrimoine. Puisque on a travaillé, d'ailleurs je sais que vous avez aussi travaillé sur le musée des tissus à la Croix-Laval, c'est ça ? Nous avons créé la maquette d'un bâtiment à partir de Roger 3D. Pourquoi dans le patrimoine ? Parce qu'après avoir travaillé autant d'années avec ce logiciel-là, on sait créer des familles très particulières avec beaucoup de paramètres, etc. On n'est pas les seuls par contre à créer ce genre de famille, mais on a su le faire à partir de Roger 3D. C'est sûr que c'est un avantage pour nous et pour le client, c'est qu'on est capable de modéliser des bâtiments. patrimoniaux dans une maquette très vite tout en intégrant une charte BIM, etc. pour que l'architecte puisse intelligemment bénéficier d'une maquette qui lui permet de faire un projet. On se bat pour ne pas faire des maquettes qui ne serviront à rien d'autre que de faire de l'image ou montrer qu'on a fait du BIM. On se bat pour que nos maquettes vivent. On essaie de faire attention à chaque fois à bien cerner les besoins du client. Est-ce qu'il a besoin d'aller sur un degré de modélisation aussi important ? Quels sont les datas qu'il veut mettre à l'intérieur ? Comment il va gérer ses phases, ses variantes, etc. Donc voilà, on travaille sur ce genre de projet-là. Et dernière chose que je peux faire aussi, je travaille un petit peu sur tout ce qui est R&D. Et donc là, je fais un peu tout et n'importe quoi. Donc je peux faire appel à deux jeunes stagiaires à l'école d'architectes et à l'école d'ingénieurs pour pouvoir m'aider à créer une architecture aléatoire sur la base d'un lancé de dés. Je peux créer des familles d'objets légaux pour pouvoir lancer la fabrication, la conception d'un... d'une statue Moai à partir d'un relevé 3D, on peut faire des choses comme ça. Et puis, je travaille aussi sur l'OpenBIM en ce moment, sur tout ce qui est utilisation du JavaScript, avec l'IFC.js, qui permet... de faire ses propres applications à partir d'une maquette IFC, et pouvoir créer ses propres applications sur n'importe quel type de device, et être complètement indépendant de toutes les solutions qui peuvent être Autodesk ou autre, avec des formats qui sont natifs. Voilà, et donc je réfléchis aussi à ça, et puis aussi j'utilise tout ce qui est composants électroniques comme la carte Arduino, etc. pour faire des tests, pour essayer des choses, etc. quand on a un peu le temps. Mais voilà, la recherche c'est important parce que ça nous permet d'une part de s'épanouir, de faire des choses qu'on aime faire. en dehors des tâches quotidiennes et aussi de pouvoir aller dans des directions parfois qui sont insensées mais qui finalement nous font apprendre. Voilà, quand on a fait l'architecture D sur la base d'un lancer D, en fait, on a appris beaucoup de choses sur Python, etc. et les limites de Dynamo et donc, voilà. Voilà mes missions au quotidien.

  • Léa BAZALINE

    C'est déjà pas mal. Tu dois travailler du lundi au dimanche, j'imagine.

  • Pierre NAVARRA

    Non, presque. Et puis c'est vrai qu'il y a eu les livres, c'est pour après, pardon.

  • Léa BAZALINE

    Très bien Pierre, on sent que tu es assez occupé au quotidien. Entre tes tâches professionnelles et tes tâches plus liées à la passion du métier et du domaine, tu vas créer des plugins pour les entreprises qui en ont besoin, pour répondre à leurs propres besoins. Tu vas accompagner des entreprises en assistance BIM, si je peux dire, ou en BIM Management. Tu vas développer de nouvelles choses. Et, ou encore, tu vas te... Faire plaisir, si je peux dire, avec ta partie recherche et développement qui te permet de rester ouvert à l'innovation et à tout ce qui est nouveau. Toi qui étais présent, comme tu le disais, depuis le début des années 2000, comment est-ce que tu as vécu cette transition numérique globale, notamment avec l'annonce du plan de transition numérique du bâtiment, le PTNB ? Comment est-ce que ça s'est passé ? Aujourd'hui, je sais que tu es ouvert à toute cette partie innovation, mais déjà à l'époque, comment est-ce que c'était, toi personnellement, et le domaine en général, comment ça s'est passé ? Comment tu as vécu cette transition ?

  • Pierre NAVARRA

    Moi, effectivement, je suis passé d'un mode où tout le monde travaillait en 2D, quasiment. où en 3D, c'était juste pour faire des rendus à la maquette sur Evite, et donc à des objets intelligents. Cette transition-là, à l'agence, je l'ai vécue de manière positive. C'était aussi porté par le gérant, qui était quand même... curieux de se lancer là-dedans. Bien sûr, dans un souci de rentabilité, mais pas que. Et il était sensible à ça. Et donc, c'est pour ça qu'on a eu des licences Revit qui étaient renouvelées chaque année. Et tous les projets n'étaient pas sur Revit, mais certains l'étaient. C'est-à-dire, certains, ceux dans lesquels il y avait des projeteurs qui avaient la faculté de pouvoir être plutôt souples et agiles et ouverts à ces nouveaux outils de conception. Et en fait, donc là, moi, je l'ai vécu plutôt bien au sein de l'agence. Après, c'est allé très vite. Comme tout ce qui est actuellement, tout ce qui est lié au numérique, ça va très vite. C'est allé très vite et c'était une bonne chose. Parce qu'on voyait qu'il y avait beaucoup d'efforts d'essence, notamment avec tout ce qui était les événements du BIM World, les formations qui arrivaient dans les écoles aussi. Très vite, c'est allé très vite. Tout le monde voulait s'y mettre, mais... On voyait bien que petit à petit, les années passaient, il y avait des freins quand même à la mise en place du processus BIM dans le domaine du bâtiment. Je parle du domaine du bâtiment, là c'est important. On voyait bien qu'à un moment, il y avait certaines entreprises qui mettaient un frein à ça. Et le premier frein, c'était le temps passé. de la transition. Et donc, le coût qui était assez énorme. Et ce n'était pas tellement en tant que logiciel, c'était aussi en tant qu'humain. Parce que ce sont des gens qui devaient avoir besoin de formation. Et les formations coûtent cher et prennent du temps. Et pendant ce temps, on ne produit pas. Et donc, pour les agences d'archi, c'était... La nôtre, ça allait. Mais pour les autres agences d'archi, je peux comprendre que c'était compliqué. Parce qu'on a besoin d'être tout le temps productif et en plus on a des règlements en décalage, etc. que se déphasent, donc c'est pas évident ça. Dans l'architecture, c'est vraiment pas évident.

  • Léa BAZALINE

    Comme tu le dis toi-même, il y a aussi l'importance de la direction. C'est la direction à cette pointe. D'aller dans ton sens, tout le monde va forcément suivre. Si c'est les équipes qui doivent se battre pour avoir un REVIT, comme tu dis, qui soit renouvelé chaque année, ça change le problème.

  • Pierre NAVARRA

    Alors ça, c'est vrai que j'ai noté ça dans plusieurs sociétés, pas que l'agence d'architecture dans laquelle j'étais. Effectivement, le rôle de la direction est hyper important. Les bureaux d'études, par exemple. Les bureaux d'études, eux, je trouve qu'ils ont... Ils sont très vite passés au processus BIM et je pense que la plupart, vraiment une grande partie, ils y sont restés. Ils n'y reviendraient pas, ça c'est sûr. Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans le bâtiment sur des choses qui sont un peu plus spécifiques que l'architecture en tant que telle. Quand on se parle d'aménagement de placo, de machin, etc. Tout ça, c'est un peu plus difficile. Alors que quand on travaille sur de la structure par exemple, en fait l'outil déjà est plus adapté, complètement adapté même, et en plus ce sont des ingénieurs, donc ils ont une logique de réflexion qui est... qui je trouve collent bien avec ce processus BIM. Que ce soit des ingénieurs fluides ou des ingénieurs structure, ça colle bien. Encore plus pour les fluides, parce qu'en plus, ils travaillent avec des composants, avec des objets qui sont catégorisés, qui ont des comportements. Et donc, eux, ça les a vraiment aidés. Mais dans l'architecture, c'était difficile, et ça a toujours été difficile. Parce que BIM,

  • Léa BAZALINE

    c'est artistique.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, oui. Non, alors effectivement, on a entendu tous les discours. Il y avait ces enfreins à la création, des choses comme ça, ça fait perdre un temps fou. Et qui va manager la maquette, etc. Et qui est propriétaire des données, etc. L'architecte, c'est un maître d'oeuvre. Donc, il a un souci aussi, enfin, il a un souhait de vouloir aussi, quelque part, protéger et ne pas divulguer tout. tout ce qu'il sait de son œuvre, etc. Donc, il y a ce souci-là. Et du coup, pour eux, c'est moins évident. Et donc, ce que je peux dire maintenant, ce que je vois, c'est ce qu'on voit sur nos projets aussi archi. J'ai l'impression que dans le domaine de l'architecture, j'ai l'impression qu'il y a un petit peu un déclin. et qu'il y en a qui sont revenus en arrière. Je connais des agences qui ont abandonné leur licence Revit pour revenir sur Autocad. Et ce, pour plusieurs raisons. Parce que tous les corps d'État ne s'y mettent pas. Donc, ça complexifie un petit peu les échanges. Tout le monde n'a pas les mêmes moyens.

  • Léa BAZALINE

    Le but, mais plutôt intéressant, c'est de jouer en équipe, en solo aussi.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, voilà. C'est ça. Et donc, voilà ce que j'ai noté dans l'architecture. J'ai l'impression qu'il y a un déclin. et qu'il y en a qui résistent encore un peu. Les très grosses sociétés de 50 salariés, ils y restent et ils y resteront et ils y reviendront par derrière. Mais après, les plus petites, ça dépend. Parce qu'en ce moment, c'est un métier que je trouve difficile. Les appels d'offres sont annulés. Le bâtiment, ça... Les gens achètent moins, donc ça a une répercussion beaucoup sur la construction, donc c'est très difficile pour eux. Donc ils perdent des salariés, et des salariés parfois qui sont sachants dans le domaine du BIM. Et donc du coup ça devient difficile pour eux, donc ça je peux comprendre. Parfois quand c'est mal utilisé, surtout quand c'est mal utilisé et quand c'est mal compris, en fait le processus BIM peut vite devenir un frein. Et il faut être accompagné, encadré par des bonnes personnes. avoir des salariés aussi qui restent et qui, eux, perpétuent l'utilisation de ce processus. Mais ce n'est vraiment pas évident. Nous, en tant que petite agence, on n'utilise que le Revit et en architecture, que ce soit sur des tout petits projets comme des trop gros projets. Nous, on l'utilise et on ne voit pas comment on pourrait s'en passer. Peut-être que c'est plus facile pour nous parce que ça fait plus de 20 ans qu'on est là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Si c'est intégré à votre méthodologie, vous ne vous sentez pas imposé par la maîtrise ouvraille, ça change tout au final ?

  • Pierre NAVARRA

    Ah oui, voilà, c'est ça. Comme c'est intégré dans notre méthodologie, pour nous c'est évident. Et heureusement qu'on ne va pas perdre de temps quand on va créer des familles paramétrables, que quand on va modéliser à partir d'un relé 3D, on ne va pas perdre de temps. Heureusement qu'on connaît tout ce qui est variants de phases, machins, etc. parce que ça ne nous freine pas. Et aussi, et ça aussi. Quand on est plusieurs personnes et plus on est nombreux, il faut qu'on se mette tous d'accord. Et ça, on sait bien que ça prend du temps et que ça, c'est complexe. Donc, l'humain a la place, à mon avis, la plus importante dans ce processus BIM. Et tout le monde n'est pas formé à encadrer des équipes. Tout le monde n'est pas formé à concilier les uns et les autres, etc. Et donc ça... Et bien ça c'est hyper important. Et donc l'humain, si cette partie-là n'est pas bien gérée, c'est sûr que conserver un processus BIM, c'est complexe.

  • Léa BAZALINE

    Écoute Pierre, je suis complètement d'accord avec toi sur la partie humain, l'importance de l'humain dans tout cela. Donc moi je vois moi-même sur mes projets de BIM. D'autant plus sur les projets de CIM Management, où on est actuellement au point où le BIM a commencé il y a quelques années, et où la conduite du changement, l'explication, la démocratisation de tout ça reste assez complexe. Et je suis complètement d'accord avec toi. En off, tu m'as dit que tu as co-écrit deux livres, si je ne me trompe pas. C'est bien cela ? Oui. Pour qui as-tu écrit ces livres et pourquoi ? J'ai bien compris que ce domaine restait ta passion. De toute façon, on n'écrit pas un livre si on n'est pas passionné. Mais raconte-nous un peu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Pierre NAVARRA

    Après avoir travaillé cinq ou six ans... dans cette agence d'architecture nantaise. Et on a mis en place beaucoup de choses, comme un gabarit, etc. On a mis en place nos familles, etc. Et à l'époque, dans l'équipe, il y avait une architecte qui s'appelle Julie Guézeau. Et Julie, en fait, elle a cette passion de transmettre. Qui est aussi la femme. Oui, aussi, oui. Et peut-être parce que ses parents sont enseignants. À l'époque, on avait croisé Jonathan Renaud, qui travaille chez Atlancade. Et je savais qu'il avait écrit un livre édité chez Erol sur Révit Structure.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    Et on avait trouvé cette démarche assez intéressante. Et du coup, on s'est dit, on a plein de trucs à dire sur tout ce qu'on a mis en place à l'agence. Et peut-être que ça pourrait aider du monde. Et donc, du coup, on a contacté Erol. et on leur a soumis ce projet-là. Ça a démarré comme ça. D'accord. Et donc, on a travaillé sur ce livre pendant plus d'un an. C'était terrible. Ah oui, à ce point-là ? Oui, parce qu'on travaillait, et puis après le soir, jusqu'à minuit, deux heures du matin, on a fait ça quasiment pendant un an. Ah oui. On travaillait sur l'écriture du livre. Et donc on était chacun sur nos parties spécifiques à tester et à refaire. Parce qu'en fait, il y avait tout un... Le processus, c'était un peu comme un tutoriel. Et puis, il fallait que ça marche. Donc, on voulait être sûr que ça marche. Par exemple, tout ce qui est géoréférencement et tout ça, c'était complexe au début. Et donc, on ne voulait pas se planter. Et donc, on a travaillé là-dessus. On a réécrit, on a retesté. Et donc, Hero nous a donné une charte d'écriture du livre. Et puis, en même temps, il fallait gérer. Et ça, c'était le plus compliqué, je trouve. C'était tout ce qui était capture d'écran, avec les annotations, il fallait que ça soit tout annoté de la même manière, les textes à la même échelle, etc. Et donc, c'est un livre qui fait plus de 400 pages. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    vous êtes bien amusé pendant un an en fait.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, oui, oui. Et donc, on l'a traité, c'est Révit pour les architectes, et donc on l'a traité de la phase esquisse jusqu'à la phase visa. Oui. et donc à chaque étape on raconte comment mettre les choses en place dans Revit, que ce soit les gabarits que ce soit la bibliothèque comment insérer un plan géomètre avec les coordonnées partagées et donc on a géré tout ça bravo merci et on en est rendu à la troisième édition Et on a rajouté une partie d'ailleurs aussi sur Dynamo, avec 17 scripts de Dynamo qui sont justement axés vraiment utilisation pour les architectes. Par exemple, le calcul de la somme des surfaces d'un appartement, par exemple, des choses comme ça. Et donc, la gestion avec les fichiers Excel, le remplissage des pièces avec toutes leurs datas à partir d'un fichier Excel, etc. Et donc tout ça c'est basé sur notre expérience au sein de l'agence d'architecture dans laquelle on a travaillé tous les deux. Et après, puisque l'édition du livre s'est poursuivie alors qu'on était tous les deux partis de cette agence-là, Julie est partie à l'AIA. et l'agence Sonar. Et du coup, il y a eu les autres éditions et donc on a continué à écrire ce livre-là. Et en même temps, là j'embraye sur le deuxième livre. Le deuxième livre, c'est venu comment ? C'est venu que moi j'ai toujours aimé accueillir des stagiaires de troisième. C'est bien. Pourquoi ? Parce que quand on a un jeune comme ça qui est motivé et qui rêve de devenir architecte, qui s'intéresse à la maquette numérique, etc. En fait, c'est un super potentiel. Donc... j'ai eu que des jeunes très motivés et qui la plupart sont revenus plusieurs fois. À un moment, au début, je les faisais travailler sur une maquette SketchUp dans le cadre d'un projet d'aménagement. Et puis à un moment, je me suis dit de faire faire une maquette très vite. J'ai travaillé avec une élève qui était très compétente. Elle était très compétente. D'ailleurs, elle est dans ce milieu-là maintenant. Et en fait, je lui ai fait faire une maquette. et avec la création de niveaux, etc. Et en une semaine de stage, elle a fait tout ça. Et donc, à un moment, j'en ai reparlé à Julie, j'avais dit, peut-être qu'on pourrait faire une espèce de kit de démarrage. Le kit de démarrage, avant, il existait dans le boîtier de Revit. D'accord. C'était un petit livret qui s'appelait le livret de mise en route, un truc comme ça. Et c'était papier. Et puis après, le papier a disparu. Et du coup, ils n'ont même pas perpétué le truc de démarrage en numérique. Et donc, il n'y avait plus rien pour démarrer un projet Revit. D'accord. Et donc, on a créé... Le livre qui s'appelle Mon premier projet Revit où c'est en sept étapes, à partir de rien. L'idée c'était d'arriver à construire un modèle Revit intégrant des datas bien sûr, d'une maison à bord des eaux. Et ça c'était destiné surtout d'abord à des stagiaires de troisième.

  • Léa BAZALINE

    Et à tous ceux qui souhaitent peut-être tester Revit,

  • Pierre NAVARRA

    voir ce que ça marche,

  • Léa BAZALINE

    ce que ça peut donner.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça. Par exemple, on s'est dit, peut-être que... Par exemple, on en a rencontré des architectes ou des chefs de projet qui étaient réfractaires. Souvent, ce n'est pas pour dénigrer parce que moi-même, je me rends compte de ça maintenant que j'ai... Je gagne en âge, c'est qu'en fait, on a peur du changement. On est bien dans notre petit confort d'autocad avec toutes nos commandes et tout ça qu'on connaît par cœur et on va très vite. Et donc, je peux comprendre qu'il y en a qui ça fait peur en fait. Et donc, on s'est dit pourquoi finalement peut-être que ce livre-là pourrait aussi à un moment les aider à faire leur petite transition vers la rédité.

  • Léa BAZALINE

    La deuil du changement. pour aller à Révit.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, c'est ça. C'est pour ça qu'on a sorti ces deux livres-là. Révit pour les architectes et mon premier projet Révit aux éditions Erol.

  • Léa BAZALINE

    Et ma félicitation. J'entends que c'était du travail et je pense que ça a dû être utile pour pas mal de professionnels. J'imagine qu'ils vous font des retours sur tout ça après avoir lu et testé vos tutoriels. Pour finir, Pierre, la fameuse question. Selon toi, Comment va évoluer le BIM dans les mois et les années à venir ? Donc là, je me base sur toute ton expérience que tu viens de nous détailler, tes multiples casquettes. Quel est ton avis sur le sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Alors, mon avis, c'est que déjà, je pense qu'au niveau de l'industrie, en fait, eux, ils y sont déjà. Ils étaient déjà bien avant qu'on entend parler du BIM dans l'architecture. Ça va être un autre nom peut-être. Mais eux, ils y sont déjà. En fait, les industriels, comme par exemple Eiffage ou Suez, ils y sont passés parce que dès lors qu'ils s'intègrent dans un bâtiment, ils ont un passage obligé vers la maquette numérique. Parce que du coup, ça rentre tout à fait dans l'espace collaboratif où on a un bâtiment 3D avec des ingénieurs et des bureaux d'études qui viennent se mettre dedans. Pour eux, je pense que ça l'est très bien, c'est ancré et ils y sont. en train de s'y mettre et s'y mettre bien. Donc, je pense que pour eux, moi, je pense que dans quelques années, on entendra encore parler de ça et il n'y a pas de souci. Après, dans le bâtiment, je t'avoue que je me pose des questions. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    si toi, tu te poses des questions, je me dis qu'on n'est peut-être pas très bien là.

  • Pierre NAVARRA

    Je ne sais pas ce que vous, mon avis, mais en fait, à un moment, on a essayé de s'intéresser à la gestion. Oui. Et moi, je trouve que de... De se lancer dans la gestion, je trouve ça complexe.

  • Léa BAZALINE

    Donc on parle de la gestion de l'actif, on est d'accord.

  • Pierre NAVARRA

    La gestion de l'actif, oui. Je trouve ça complexe parce que j'ai l'impression qu'il y a deux extrêmes. Il y en a qui veulent vraiment tout maintenir à l'extrême, comme par exemple on travaille avec des sociétés au Luxembourg où là vraiment ils utilisent un logiciel de maintenance qui s'appelle OpenMint, qui est en open source. Franchement pour nous c'était hyper intéressant de faire la transition entre les data Revit, les data et la 3D Revit et l'intégration dans OpenMEN pour faire de la gestion. qui est d'ailleurs le point crucial dans le bâtiment et qui va utiliser la machine numérique, c'est la gestion. Si on veut réduire les coûts et avoir des bâtiments durables et avoir de l'énergie, etc., on est obligé de passer par là.

  • Léa BAZALINE

    En réfléchissant en termes de coûts global, en effet, c'est là,

  • Pierre NAVARRA

    par exemple, la plus importante. C'est ça. Mais pour l'instant, pour moi, il y en a qui vont à l'extrême et il y en a après où ça reste de la 2,5D ou des choses comme ça, où c'est juste certaines données qui sont dedans, mais pas tout. Moi je trouve que je n'ai pas assez de visibilité et de flexibilité là-dedans. Parce que quand on essaye de s'y mettre et de s'y intéresser, en fait on bute avec les éditeurs de logiciels, les auditeurs de solutions. Vous voyez par exemple, il y a des éditeurs de logiciels, je ne sais pas moi, il y a Active3D, des choses comme ça, et d'un autre côté il y a OpenMint. Et en fait pour avoir des informations c'est compliqué. Mais par exemple nous, vu qu'on travaille beaucoup dans l'accompagnement, et bien en fait... on doit leur fournir des solutions et on doit leur montrer ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Et à part OpenMath, nous, si on veut tester de notre côté pour voir comment travailler, comment organiser notre maquette avec nos datas, etc., comment la charterer pour que le passage vers un logiciel de maintenance se fasse de manière aisée, eh bien, en fait, on n'a pas accès à ça. Je trouve ça très compliqué. D'accord. Ce qui m'inquiète, c'est surtout là où c'est la maquette numérique. Et le BIM a son importance dans le bâtiment, c'est dans la gestion. Et bien en fait, dans ce domaine-là, je trouve que ça reste encore un peu flou. On n'est pas prêt. On n'est pas prêt et c'est très compliqué de s'y mettre. Et après, quand on va voir des artisans par exemple, ils n'ont pas forcément accès à la maquette numérique, à échanger, à mettre tous leurs plans en 3D pour que ça vienne se mettre dans la maquette générale, etc. Et ils ne sont pas encore prêts et je pense qu'on n'est pas prêt. Mais par contre... On n'est pas prêts parce que c'est encore trop complexe. C'est trop complexe et aussi les entreprises ont du mal à s'en sortir parce que ça a un coût énorme. Et il faut former les gens. Et il y a aussi un autre problème, c'est... Je trouve que c'est la génération qui arrive actuellement. Alors, je voyais tout à l'heure un post de quelqu'un qui est allé au BIM World, je ne vais pas le citer, mais qui disait qu'il a raison de s'en inquiéter. Alors après, il y a des écoles de formation, comme par exemple Polité, comme les Pons et Chaussettes, qui forment des très bons jeunes. Et moi, je travaille par exemple chez EFA, je travaille avec un jeune qui sort de là-bas. très très pertinent, mais lui-même il a du mal à faire intégrer tout ça dans son équipe. J'ai aussi travaillé beaucoup avec des jeunes qui étaient en licence, j'ai noté malheureusement un net déclin de leur capacité à être attentif, et aussi à être flexible au niveau de leur condition de travail. Et ça je trouve que c'est vraiment un frein parce que... On a de plus en plus de personnes qui souhaitent avoir aussi du temps libre pour faire autre chose, parce que je trouve ça génial, et donc qui s'investissent peut-être un peu moins. Et aussi autre chose, c'est qu'ils sont plus exigeants aussi au niveau salaire et au niveau conditions de travail. Je ne dis pas qu'il faut se mettre la misère au travail, au contraire, c'est pas ça, mais ça freine un peu. Et aussi, il y a un autre problème, c'est qu'à un moment, quand une personne, après avoir travaillé pendant un ou deux ans, et sachant au sein d'une société, elle s'en va. Et du coup, toutes les compétences, elles s'en vont.

  • Léa BAZALINE

    C'est générationnel.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est générationnel. Et je trouve que... Et ce qu'il faudrait, c'est fidéliser ces gens-là, faire aussi les rémunérer et aussi les récompenser et les encourager à la hauteur de ce qu'ils font, du travail qu'ils font. Et moi, je comprends tout à fait que moi, si je ne suis pas encouragé, je ne vais pas rester là où je suis.

  • Léa BAZALINE

    Donc, il y a une forte présence humaine qu'il faut engager,

  • Pierre NAVARRA

    qu'il faut garder. Oui, je pense qu'il faut soigner ça, parce que sinon, ça va être difficile de la maintenir. À un moment,

  • Léa BAZALINE

    il va y avoir un choc entre la génération et l'évolution du monde.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, et tu vois, peut-être que je peux terminer par ça, là où tu vois le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe. Je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc, vraiment faire attention à l'humain et faire en sorte que, quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés et qu'en fait, ils s'éclatent tous. Parce que sinon... Je comprends qu'on veuille partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Donc on aura bien compris, Pierre, la place de l'humain pour la suite de l'évolution du BIM. Sois-tu complété quelque chose, notamment au niveau de l'intelligence artificielle ? On en entend parler de plus en plus. Quel est ton avis à ce sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Ce que je voulais dire sur l'intelligence artificielle, c'est que moi, par exemple, j'utilise ChatGPT dans le cadre du développement informatique pour lui demander des bouts de code au sujet de l'interface très vite. Ça reste encore un peu fragile de sa part. Mais par contre, je me suis rendu compte que... À un moment, je commençais à l'utiliser de plus en plus souvent pour lui demander de me donner des bouts de codes de fonction. Par exemple, si je veux sortir la liste de tous les nombres pairs d'une liste, par exemple. codé en C sharp, en Python, etc. En fait, je peux lui demander. Et je lui demande, et il comprend très bien, et du coup, il va me faire une réponse qui est claire, précise. Je peux même copier-coller mon code, ça va marcher. Et en plus, il va même l'adapter par rapport à ma manière de coder, etc. En fait, je trouve ça très bien. Mais en même temps, à un moment, je me suis dit, fais gaffe. Fais gaffe parce que là où avant, tu prenais le temps de réfléchir à, tiens, en fait, comment il faut que je fasse pour sortir les nombres pairs et les nombres impairs ? En fait, il faut que j'utilise le modulo. Et donc ça fait appel à des connaissances que j'ai suite à l'IC. Et en fait, j'ai dit fais attention parce que petit à petit je vais le perdre ça. Et si je perds la simple réflexion de me dire, tiens, comment finalement, c'est quoi un nombre pair et c'est quoi un nombre impaire ? Le fait de ne plus le chercher par moi-même, je vais perdre cette compétence-là. Et petit à petit, c'est comme si je vais griller des neurones. Je vais griller des neurones et du coup, je vais aller vers la facilité. Et plus je vais commencer par des fonctions simples, mais petit à petit, je vais aller de plus en plus vers des fonctions compliquées. Et au final, ChatPetit saura, mais moi, je ne saurais pas. copier-coller, j'ai exécuté mon code, ça marche, mais voilà. Et donc, je dis juste, il faut faire gaffe, il faut l'utiliser à bon escient, un peu comme par exemple un médecin qui à un moment va avoir une palanquée en fait de radio de patients et qui se sert du support de l'intelligence artificielle pour éviter des erreurs lorsqu'à un moment, à force d'en voir trop, il peut louper quelque chose. Ça, je trouve ça très bien. Mais par contre, l'humain, encore une fois, je le répète, Il a sa place vraiment à part entière là-dedans. Et il devra avoir sa place jusqu'à la fin des temps.

  • Léa BAZALINE

    L'intelligence artificielle au service de l'humain et non la vieille.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, alors attention parce que l'intelligence artificielle, c'est un peu comme les téléphones portables. Ça a été développé par des gens très intelligents. Mais c'était un but aussi bien précis certainement, c'est de nous faire devenir des neuneux. Et tout ça pour nous vendre des choses. Et donc à nous d'être vigilants. et de savoir utiliser toutes ces nouvelles technologies-là de manière intelligente et à nous méfier. Et donc, voilà, et de ne pas prendre pour argent comptant un résultat qui pourrait être donné par Chachapiti.

  • Léa BAZALINE

    Merci beaucoup, Pierre, pour cet échange très divers, très varié. Et je pense qu'on a fait pas mal de sujets du BIM, mais voire plus. On a compris l'importance de l'humain sur toutes ces thématiques. Merci beaucoup.

  • Pierre NAVARRA

    Je t'en prie, merci à toi.

  • Léa BAZALINE

    Je te dis à très vite.

  • Pierre NAVARRA

    Merci, à très vite.

Description

En débutant sa carrière dans l’informatique, Pierre n’avait pas idée qu’il allait associer un jour ce domaine avec un second domaine qu’il affectionne particulièrement : l’architecture.

Pierre a exploré et explore le BIM et l’architecture de façon plus générale depuis quelques années maintenant. Il a participé à la rédaction de deux livres pour aider les (futurs) utilisateurs de Revit.

En tant que spécialiste de Revit, Pierre accompagne aujourd’hui des majors notamment via le développement de plug-in pour faciliter leur travail sur des projets d’envergure.

Pierre nous expose son retour d’expériences sur la décennie passée et sur les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre NAVARRA

    Le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe, je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc vraiment faire attention à l'humain, et faire en sorte que quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés, et qu'en fait ils s'éclatent tous, parce que sinon, je comprends qu'on va partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quindre du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chers auditrices et chers auditeurs. Je suis contente d'accueillir Pierre Navarra, ingénieur, développeur de plugins ou encore formateur. Après une première carrière dans l'industrie, Pierre rejoint un second domaine qui le passionne particulièrement. C'est ainsi qu'il a associé l'informatique et l'architecture. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Pierre, bienvenue dans le quartier du BIM et merci de participer au podcast et de nous partager ton retour d'expérience sur tes différentes années à travailler, à intervenir dans l'architecture et dans le BIM. Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et à nos auditeurs et nous en dire un peu plus à ton sujet ? Comment est-ce que tu es arrivé là où tu es aujourd'hui ?

  • Pierre NAVARRA

    Bonjour Léa, bonjour Pierre. Je m'appelle Pierre Navarra, je suis de formation initiale, je suis ingénieur en microélectronique. J'ai travaillé pendant quelques années dans l'informatique, j'étais développeur informaticien. J'ai fait ça sur Paris pendant quelques années. Ensuite, j'ai créé une société d'éditrice d'un logiciel de billetterie sur Nantes. Là, j'ai encore travaillé dans le développement informatique pendant 5-6 ans. Et ensuite, j'ai décidé de faire une reconversion. Et j'ai commencé par refaire du dessin, de la sculpture avec un maître. Ensuite, j'ai fait une formation chez Artinfo, il y a quelques années de ça. Et c'est là que j'ai découvert les outils, les premiers outils utilisés par les architectes. D'accord. Et c'est là que j'ai découvert AutoCAD, 3D Max. J'ai commencé à travailler sur des rendus, des choses comme ça, faire des plans, des maquettes numériques.

  • Léa BAZALINE

    On est à peu près à quelle année à ce moment-là ?

  • Pierre NAVARRA

    C'était il y a 20 ans. C'était il y a 20 ans.

  • Léa BAZALINE

    Début 2000, on va dire.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça, exactement. C'est à peu près ça. À l'époque, on ne parlait pas de BIM encore, on parlait de volumétrie. Je me suis formé sur ces outils-là et à la suite de ça, pour faire court, j'ai travaillé dans deux agences d'architecture. Et la plus importante dans laquelle je suis resté, 10 ans. Et c'est là que j'ai appris le métier d'architecte auprès de chefs de projet, auprès d'architectes qui m'ont enseigné en fait leur savoir et c'est là que j'ai vraiment tout appris. Et c'est là que j'ai ensuite découvert le logiciel Revit. Voilà.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    J'ai découvert le logiciel Revit à partir de la version 8. Et à l'époque, on travaillait encore beaucoup en 2D. Et on avait quelques licences à l'agence. Et uniquement une ou deux personnes l'utilisaient. J'ai continué à faire du projet d'archi sur AutoCAD et puis à un moment j'ai basculé sur Revit. Très vite je me suis rendu compte qu'il y avait un lien très étroit entre la maquette numérique, le logiciel Revit et les bases de données et la programmation informatique.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour toi ça a été tout au début, c'était cet aspect dessin en maquette qui t'a attiré, c'est plus ce côté données, tout ce qu'on peut faire après, ce qu'on voit maintenant.

  • Pierre NAVARRA

    Oui c'est ça, c'est à dire que le logiciel Revit est conçu sous forme de ce qu'on appelle des objets et chaque objet a des catégories, a des propriétés et chaque objet a des liaisons et des comportements par rapport à d'autres objets les uns avec les autres. Et en fait pour moi Revit c'était ni plus ni moins qu'une base de données. et graphiques, mais pas que. Et très vite, c'est poser la question de peut-être que je peux faire des choses dedans, et peut-être que je peux aider à réaliser des tâches automatiques sur des actions qui sont plutôt chronophages au niveau du dessin, et surtout du dessin 2D. Et c'est comme ça qu'en fait que j'ai repris en fait ma formation initiale qui était le développement informatique et que je l'ai mis au service de l'architecture au travers du logiciel Revit.

  • Léa BAZALINE

    Et tu as rebouclé la boucle ?

  • Pierre NAVARRA

    Et oui, je ne pensais pas que ça allait se boucler comme ça. Pour moi, je ne voulais plus entendre parler de la programmation. Et puis finalement, c'est revenu et je suis bien content parce que quand j'étais plus jeune, j'avais toujours rêvé de faire du dessin et de devenir architecte comme mon grand-père. et je n'avais pas pu. C'était un peu une espèce de frustration, mais comme j'étais aussi passionné d'informatique, je me suis dit, je vais faire ça. Je pensais que je n'allais jamais pouvoir rejoindre les deux, je n'avais jamais pensé à ça. Et finalement, aujourd'hui, et surtout aujourd'hui, où maintenant je réalise essentiellement de la programmation de plug-in, Et bien en fait, aujourd'hui, je suis pleinement épanoui au niveau professionnel.

  • Léa BAZALINE

    Très bien. Donc aujourd'hui, justement, qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Je sais que tu as plusieurs flèches à ton âge. Vas-y, raconte-nous tout ça.

  • Pierre NAVARRA

    Alors, effectivement, je fais plusieurs choses. C'est le plus dur, c'est de... de me cantonner et de me restreindre à faire une tâche, et pas plusieurs tâches. Donc au quotidien, au sein de l'agence Sona Architecture et Sona Experience, je réalise essentiellement des tâches de programmation de plugins. En fait, on travaille avec des clients qui sont, et ça, ça va être important peut-être pour la suite de la conversation, c'est que lorsqu'on va parler de comment je vois le BIM maintenant, c'est qu'en fait, on travaille avec des clients qui sont de plus en plus gros, Ce n'est pas parce qu'on a pris de l'ampleur, mais c'est parce que je pense qu'il y a une transition qui est faite de ce côté-là. Je réalise des plugins pour des clients comme Eiffage Clemsi ou le groupe Suez. Je réalise des plugins qui viennent s'insérer dans un process d'ingénierie qui est assez complexe mine de rien. C'est là où le développement a tout son sens. Ces sociétés-là ont vu qu'il y avait un bon coup à jouer à rentrer dans le BIM pour répondre à des appels d'offres. mais pas que. Et ces entreprises-là, en fait, elles ont des process de travail qui sont liés à l'ingénierie, qui sont assez complexes, et que lorsque, en fait, à un moment, on doit intégrer ça dans une maquette très vite, avec un processus BIM, et bien en fait, ça devient assez compliqué pour eux. et c'est là où la programmation peut les aider à faire cette transition-là. Bien sûr, j'ai programmé des outils qui ne proposent pas le logiciel Revit en tant que tel, et qui par contre vont faire une espèce de passerelle entre leur process de travail et la maquette Revit BIM. Et donc, ça peut être par exemple du remplissage automatique entre un fichier Excel, entre des datas Revit, ça peut être une exportation automatique. de flux, de nomenclature, ça peut être tout un tas de choses aussi liées au MEP, par exemple le changement d'un diamètre sur un système complet, chose qui est très compliquée à faire sur EVID. Et donc voilà le genre de tâches que je peux effectuer au quotidien. Après, je fais aussi des formations. Ponctuellement, j'ai des organismes de formation qui me sollicitent parce que... Ils ont des demandes assez particulières et assez ponctuelles d'entreprises qui veulent des formations soit sur Dynamo, soit plus récemment une formation directement sur Python dans Dynamo. C'est là où on touche à la programmation. C'est de la programmation spécifique dans un domaine et dans un logiciel. On est très peu de personnes en France à savoir faire ce genre de choses. Je peux réaliser des formations auprès de ces organismes-là. Ensuite, on travaille sur des projets d'accompagnement BIM. Je parle plutôt sur une expérience où nous sommes une société de service et on offre notre compétence et notre savoir-faire dans le domaine du BIM en général auprès de sociétés comme Vinci Grand Projet. Voilà, des clients comme ça. La société Poma, en fait, c'est une société qui fabrique des remontées mécaniques. Et ce genre de société, ce sont des entreprises qui ont un énorme savoir-faire et qui sont leaders, en fait, sur le marché. Et pareil, en fait, lorsqu'il y a un passage au BIM, on les accompagne. Et encore une fois, ce sont des entreprises qui ont un process qui est très industrialisé. avec des pylônes, des gardes en montée mécanique, des choses qui sont très techniquement pointues. Et quand on doit les accompagner pour mettre en place leur process, Dans le BIM, pour eux, c'est un peu complexe. On intervient auprès de gens comme ça. Le 26 grands projets, c'est sur une centrale thermique. L'avantage qu'on a, c'est qu'on est une société assez agile. On n'est pas nombreux, mais on a des compétences qui sont assez pointues. Parce qu'en fait, ce n'est pas pour se vanter de ça, mais c'est parce que ça fait tellement longtemps qu'on utilise ça. En fait, on a essuyé pas mal de plâtre et on a vu aussi les choses évoluer. Et on est toujours resté actif et vigilant par rapport aux évolutions. Et du coup, on devient un petit peu des artisans du BIM. Et du coup, on fait appel à nous pour des demandes assez spécifiques. Donc là, ça peut être du BIM Management. On fait aussi de la modélisation à partir de relevés 3D et ça on en fait depuis qu'on existe, ça fait 10 ans. Donc moi je me souviens j'avais commencé à intégrer un nuage de points fait à partir d'une maquette Lego que j'avais photographiée pour pouvoir modéliser une maquette BIM à partir d'un nuage de points. Et là maintenant on est rendu à travailler avec plusieurs géomètres et plusieurs sociétés comme NGE. Comme la SNCF, sur des projets encore une fois très industriels. La SNCF, aussi des groupes de traitement d'eau et aussi beaucoup de patrimoine. Puisque on a travaillé, d'ailleurs je sais que vous avez aussi travaillé sur le musée des tissus à la Croix-Laval, c'est ça ? Nous avons créé la maquette d'un bâtiment à partir de Roger 3D. Pourquoi dans le patrimoine ? Parce qu'après avoir travaillé autant d'années avec ce logiciel-là, on sait créer des familles très particulières avec beaucoup de paramètres, etc. On n'est pas les seuls par contre à créer ce genre de famille, mais on a su le faire à partir de Roger 3D. C'est sûr que c'est un avantage pour nous et pour le client, c'est qu'on est capable de modéliser des bâtiments. patrimoniaux dans une maquette très vite tout en intégrant une charte BIM, etc. pour que l'architecte puisse intelligemment bénéficier d'une maquette qui lui permet de faire un projet. On se bat pour ne pas faire des maquettes qui ne serviront à rien d'autre que de faire de l'image ou montrer qu'on a fait du BIM. On se bat pour que nos maquettes vivent. On essaie de faire attention à chaque fois à bien cerner les besoins du client. Est-ce qu'il a besoin d'aller sur un degré de modélisation aussi important ? Quels sont les datas qu'il veut mettre à l'intérieur ? Comment il va gérer ses phases, ses variantes, etc. Donc voilà, on travaille sur ce genre de projet-là. Et dernière chose que je peux faire aussi, je travaille un petit peu sur tout ce qui est R&D. Et donc là, je fais un peu tout et n'importe quoi. Donc je peux faire appel à deux jeunes stagiaires à l'école d'architectes et à l'école d'ingénieurs pour pouvoir m'aider à créer une architecture aléatoire sur la base d'un lancé de dés. Je peux créer des familles d'objets légaux pour pouvoir lancer la fabrication, la conception d'un... d'une statue Moai à partir d'un relevé 3D, on peut faire des choses comme ça. Et puis, je travaille aussi sur l'OpenBIM en ce moment, sur tout ce qui est utilisation du JavaScript, avec l'IFC.js, qui permet... de faire ses propres applications à partir d'une maquette IFC, et pouvoir créer ses propres applications sur n'importe quel type de device, et être complètement indépendant de toutes les solutions qui peuvent être Autodesk ou autre, avec des formats qui sont natifs. Voilà, et donc je réfléchis aussi à ça, et puis aussi j'utilise tout ce qui est composants électroniques comme la carte Arduino, etc. pour faire des tests, pour essayer des choses, etc. quand on a un peu le temps. Mais voilà, la recherche c'est important parce que ça nous permet d'une part de s'épanouir, de faire des choses qu'on aime faire. en dehors des tâches quotidiennes et aussi de pouvoir aller dans des directions parfois qui sont insensées mais qui finalement nous font apprendre. Voilà, quand on a fait l'architecture D sur la base d'un lancer D, en fait, on a appris beaucoup de choses sur Python, etc. et les limites de Dynamo et donc, voilà. Voilà mes missions au quotidien.

  • Léa BAZALINE

    C'est déjà pas mal. Tu dois travailler du lundi au dimanche, j'imagine.

  • Pierre NAVARRA

    Non, presque. Et puis c'est vrai qu'il y a eu les livres, c'est pour après, pardon.

  • Léa BAZALINE

    Très bien Pierre, on sent que tu es assez occupé au quotidien. Entre tes tâches professionnelles et tes tâches plus liées à la passion du métier et du domaine, tu vas créer des plugins pour les entreprises qui en ont besoin, pour répondre à leurs propres besoins. Tu vas accompagner des entreprises en assistance BIM, si je peux dire, ou en BIM Management. Tu vas développer de nouvelles choses. Et, ou encore, tu vas te... Faire plaisir, si je peux dire, avec ta partie recherche et développement qui te permet de rester ouvert à l'innovation et à tout ce qui est nouveau. Toi qui étais présent, comme tu le disais, depuis le début des années 2000, comment est-ce que tu as vécu cette transition numérique globale, notamment avec l'annonce du plan de transition numérique du bâtiment, le PTNB ? Comment est-ce que ça s'est passé ? Aujourd'hui, je sais que tu es ouvert à toute cette partie innovation, mais déjà à l'époque, comment est-ce que c'était, toi personnellement, et le domaine en général, comment ça s'est passé ? Comment tu as vécu cette transition ?

  • Pierre NAVARRA

    Moi, effectivement, je suis passé d'un mode où tout le monde travaillait en 2D, quasiment. où en 3D, c'était juste pour faire des rendus à la maquette sur Evite, et donc à des objets intelligents. Cette transition-là, à l'agence, je l'ai vécue de manière positive. C'était aussi porté par le gérant, qui était quand même... curieux de se lancer là-dedans. Bien sûr, dans un souci de rentabilité, mais pas que. Et il était sensible à ça. Et donc, c'est pour ça qu'on a eu des licences Revit qui étaient renouvelées chaque année. Et tous les projets n'étaient pas sur Revit, mais certains l'étaient. C'est-à-dire, certains, ceux dans lesquels il y avait des projeteurs qui avaient la faculté de pouvoir être plutôt souples et agiles et ouverts à ces nouveaux outils de conception. Et en fait, donc là, moi, je l'ai vécu plutôt bien au sein de l'agence. Après, c'est allé très vite. Comme tout ce qui est actuellement, tout ce qui est lié au numérique, ça va très vite. C'est allé très vite et c'était une bonne chose. Parce qu'on voyait qu'il y avait beaucoup d'efforts d'essence, notamment avec tout ce qui était les événements du BIM World, les formations qui arrivaient dans les écoles aussi. Très vite, c'est allé très vite. Tout le monde voulait s'y mettre, mais... On voyait bien que petit à petit, les années passaient, il y avait des freins quand même à la mise en place du processus BIM dans le domaine du bâtiment. Je parle du domaine du bâtiment, là c'est important. On voyait bien qu'à un moment, il y avait certaines entreprises qui mettaient un frein à ça. Et le premier frein, c'était le temps passé. de la transition. Et donc, le coût qui était assez énorme. Et ce n'était pas tellement en tant que logiciel, c'était aussi en tant qu'humain. Parce que ce sont des gens qui devaient avoir besoin de formation. Et les formations coûtent cher et prennent du temps. Et pendant ce temps, on ne produit pas. Et donc, pour les agences d'archi, c'était... La nôtre, ça allait. Mais pour les autres agences d'archi, je peux comprendre que c'était compliqué. Parce qu'on a besoin d'être tout le temps productif et en plus on a des règlements en décalage, etc. que se déphasent, donc c'est pas évident ça. Dans l'architecture, c'est vraiment pas évident.

  • Léa BAZALINE

    Comme tu le dis toi-même, il y a aussi l'importance de la direction. C'est la direction à cette pointe. D'aller dans ton sens, tout le monde va forcément suivre. Si c'est les équipes qui doivent se battre pour avoir un REVIT, comme tu dis, qui soit renouvelé chaque année, ça change le problème.

  • Pierre NAVARRA

    Alors ça, c'est vrai que j'ai noté ça dans plusieurs sociétés, pas que l'agence d'architecture dans laquelle j'étais. Effectivement, le rôle de la direction est hyper important. Les bureaux d'études, par exemple. Les bureaux d'études, eux, je trouve qu'ils ont... Ils sont très vite passés au processus BIM et je pense que la plupart, vraiment une grande partie, ils y sont restés. Ils n'y reviendraient pas, ça c'est sûr. Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans le bâtiment sur des choses qui sont un peu plus spécifiques que l'architecture en tant que telle. Quand on se parle d'aménagement de placo, de machin, etc. Tout ça, c'est un peu plus difficile. Alors que quand on travaille sur de la structure par exemple, en fait l'outil déjà est plus adapté, complètement adapté même, et en plus ce sont des ingénieurs, donc ils ont une logique de réflexion qui est... qui je trouve collent bien avec ce processus BIM. Que ce soit des ingénieurs fluides ou des ingénieurs structure, ça colle bien. Encore plus pour les fluides, parce qu'en plus, ils travaillent avec des composants, avec des objets qui sont catégorisés, qui ont des comportements. Et donc, eux, ça les a vraiment aidés. Mais dans l'architecture, c'était difficile, et ça a toujours été difficile. Parce que BIM,

  • Léa BAZALINE

    c'est artistique.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, oui. Non, alors effectivement, on a entendu tous les discours. Il y avait ces enfreins à la création, des choses comme ça, ça fait perdre un temps fou. Et qui va manager la maquette, etc. Et qui est propriétaire des données, etc. L'architecte, c'est un maître d'oeuvre. Donc, il a un souci aussi, enfin, il a un souhait de vouloir aussi, quelque part, protéger et ne pas divulguer tout. tout ce qu'il sait de son œuvre, etc. Donc, il y a ce souci-là. Et du coup, pour eux, c'est moins évident. Et donc, ce que je peux dire maintenant, ce que je vois, c'est ce qu'on voit sur nos projets aussi archi. J'ai l'impression que dans le domaine de l'architecture, j'ai l'impression qu'il y a un petit peu un déclin. et qu'il y en a qui sont revenus en arrière. Je connais des agences qui ont abandonné leur licence Revit pour revenir sur Autocad. Et ce, pour plusieurs raisons. Parce que tous les corps d'État ne s'y mettent pas. Donc, ça complexifie un petit peu les échanges. Tout le monde n'a pas les mêmes moyens.

  • Léa BAZALINE

    Le but, mais plutôt intéressant, c'est de jouer en équipe, en solo aussi.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, voilà. C'est ça. Et donc, voilà ce que j'ai noté dans l'architecture. J'ai l'impression qu'il y a un déclin. et qu'il y en a qui résistent encore un peu. Les très grosses sociétés de 50 salariés, ils y restent et ils y resteront et ils y reviendront par derrière. Mais après, les plus petites, ça dépend. Parce qu'en ce moment, c'est un métier que je trouve difficile. Les appels d'offres sont annulés. Le bâtiment, ça... Les gens achètent moins, donc ça a une répercussion beaucoup sur la construction, donc c'est très difficile pour eux. Donc ils perdent des salariés, et des salariés parfois qui sont sachants dans le domaine du BIM. Et donc du coup ça devient difficile pour eux, donc ça je peux comprendre. Parfois quand c'est mal utilisé, surtout quand c'est mal utilisé et quand c'est mal compris, en fait le processus BIM peut vite devenir un frein. Et il faut être accompagné, encadré par des bonnes personnes. avoir des salariés aussi qui restent et qui, eux, perpétuent l'utilisation de ce processus. Mais ce n'est vraiment pas évident. Nous, en tant que petite agence, on n'utilise que le Revit et en architecture, que ce soit sur des tout petits projets comme des trop gros projets. Nous, on l'utilise et on ne voit pas comment on pourrait s'en passer. Peut-être que c'est plus facile pour nous parce que ça fait plus de 20 ans qu'on est là-dedans.

  • Léa BAZALINE

    Si c'est intégré à votre méthodologie, vous ne vous sentez pas imposé par la maîtrise ouvraille, ça change tout au final ?

  • Pierre NAVARRA

    Ah oui, voilà, c'est ça. Comme c'est intégré dans notre méthodologie, pour nous c'est évident. Et heureusement qu'on ne va pas perdre de temps quand on va créer des familles paramétrables, que quand on va modéliser à partir d'un relé 3D, on ne va pas perdre de temps. Heureusement qu'on connaît tout ce qui est variants de phases, machins, etc. parce que ça ne nous freine pas. Et aussi, et ça aussi. Quand on est plusieurs personnes et plus on est nombreux, il faut qu'on se mette tous d'accord. Et ça, on sait bien que ça prend du temps et que ça, c'est complexe. Donc, l'humain a la place, à mon avis, la plus importante dans ce processus BIM. Et tout le monde n'est pas formé à encadrer des équipes. Tout le monde n'est pas formé à concilier les uns et les autres, etc. Et donc ça... Et bien ça c'est hyper important. Et donc l'humain, si cette partie-là n'est pas bien gérée, c'est sûr que conserver un processus BIM, c'est complexe.

  • Léa BAZALINE

    Écoute Pierre, je suis complètement d'accord avec toi sur la partie humain, l'importance de l'humain dans tout cela. Donc moi je vois moi-même sur mes projets de BIM. D'autant plus sur les projets de CIM Management, où on est actuellement au point où le BIM a commencé il y a quelques années, et où la conduite du changement, l'explication, la démocratisation de tout ça reste assez complexe. Et je suis complètement d'accord avec toi. En off, tu m'as dit que tu as co-écrit deux livres, si je ne me trompe pas. C'est bien cela ? Oui. Pour qui as-tu écrit ces livres et pourquoi ? J'ai bien compris que ce domaine restait ta passion. De toute façon, on n'écrit pas un livre si on n'est pas passionné. Mais raconte-nous un peu, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Pierre NAVARRA

    Après avoir travaillé cinq ou six ans... dans cette agence d'architecture nantaise. Et on a mis en place beaucoup de choses, comme un gabarit, etc. On a mis en place nos familles, etc. Et à l'époque, dans l'équipe, il y avait une architecte qui s'appelle Julie Guézeau. Et Julie, en fait, elle a cette passion de transmettre. Qui est aussi la femme. Oui, aussi, oui. Et peut-être parce que ses parents sont enseignants. À l'époque, on avait croisé Jonathan Renaud, qui travaille chez Atlancade. Et je savais qu'il avait écrit un livre édité chez Erol sur Révit Structure.

  • Léa BAZALINE

    D'accord.

  • Pierre NAVARRA

    Et on avait trouvé cette démarche assez intéressante. Et du coup, on s'est dit, on a plein de trucs à dire sur tout ce qu'on a mis en place à l'agence. Et peut-être que ça pourrait aider du monde. Et donc, du coup, on a contacté Erol. et on leur a soumis ce projet-là. Ça a démarré comme ça. D'accord. Et donc, on a travaillé sur ce livre pendant plus d'un an. C'était terrible. Ah oui, à ce point-là ? Oui, parce qu'on travaillait, et puis après le soir, jusqu'à minuit, deux heures du matin, on a fait ça quasiment pendant un an. Ah oui. On travaillait sur l'écriture du livre. Et donc on était chacun sur nos parties spécifiques à tester et à refaire. Parce qu'en fait, il y avait tout un... Le processus, c'était un peu comme un tutoriel. Et puis, il fallait que ça marche. Donc, on voulait être sûr que ça marche. Par exemple, tout ce qui est géoréférencement et tout ça, c'était complexe au début. Et donc, on ne voulait pas se planter. Et donc, on a travaillé là-dessus. On a réécrit, on a retesté. Et donc, Hero nous a donné une charte d'écriture du livre. Et puis, en même temps, il fallait gérer. Et ça, c'était le plus compliqué, je trouve. C'était tout ce qui était capture d'écran, avec les annotations, il fallait que ça soit tout annoté de la même manière, les textes à la même échelle, etc. Et donc, c'est un livre qui fait plus de 400 pages. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    vous êtes bien amusé pendant un an en fait.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, oui, oui. Et donc, on l'a traité, c'est Révit pour les architectes, et donc on l'a traité de la phase esquisse jusqu'à la phase visa. Oui. et donc à chaque étape on raconte comment mettre les choses en place dans Revit, que ce soit les gabarits que ce soit la bibliothèque comment insérer un plan géomètre avec les coordonnées partagées et donc on a géré tout ça bravo merci et on en est rendu à la troisième édition Et on a rajouté une partie d'ailleurs aussi sur Dynamo, avec 17 scripts de Dynamo qui sont justement axés vraiment utilisation pour les architectes. Par exemple, le calcul de la somme des surfaces d'un appartement, par exemple, des choses comme ça. Et donc, la gestion avec les fichiers Excel, le remplissage des pièces avec toutes leurs datas à partir d'un fichier Excel, etc. Et donc tout ça c'est basé sur notre expérience au sein de l'agence d'architecture dans laquelle on a travaillé tous les deux. Et après, puisque l'édition du livre s'est poursuivie alors qu'on était tous les deux partis de cette agence-là, Julie est partie à l'AIA. et l'agence Sonar. Et du coup, il y a eu les autres éditions et donc on a continué à écrire ce livre-là. Et en même temps, là j'embraye sur le deuxième livre. Le deuxième livre, c'est venu comment ? C'est venu que moi j'ai toujours aimé accueillir des stagiaires de troisième. C'est bien. Pourquoi ? Parce que quand on a un jeune comme ça qui est motivé et qui rêve de devenir architecte, qui s'intéresse à la maquette numérique, etc. En fait, c'est un super potentiel. Donc... j'ai eu que des jeunes très motivés et qui la plupart sont revenus plusieurs fois. À un moment, au début, je les faisais travailler sur une maquette SketchUp dans le cadre d'un projet d'aménagement. Et puis à un moment, je me suis dit de faire faire une maquette très vite. J'ai travaillé avec une élève qui était très compétente. Elle était très compétente. D'ailleurs, elle est dans ce milieu-là maintenant. Et en fait, je lui ai fait faire une maquette. et avec la création de niveaux, etc. Et en une semaine de stage, elle a fait tout ça. Et donc, à un moment, j'en ai reparlé à Julie, j'avais dit, peut-être qu'on pourrait faire une espèce de kit de démarrage. Le kit de démarrage, avant, il existait dans le boîtier de Revit. D'accord. C'était un petit livret qui s'appelait le livret de mise en route, un truc comme ça. Et c'était papier. Et puis après, le papier a disparu. Et du coup, ils n'ont même pas perpétué le truc de démarrage en numérique. Et donc, il n'y avait plus rien pour démarrer un projet Revit. D'accord. Et donc, on a créé... Le livre qui s'appelle Mon premier projet Revit où c'est en sept étapes, à partir de rien. L'idée c'était d'arriver à construire un modèle Revit intégrant des datas bien sûr, d'une maison à bord des eaux. Et ça c'était destiné surtout d'abord à des stagiaires de troisième.

  • Léa BAZALINE

    Et à tous ceux qui souhaitent peut-être tester Revit,

  • Pierre NAVARRA

    voir ce que ça marche,

  • Léa BAZALINE

    ce que ça peut donner.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est ça. Par exemple, on s'est dit, peut-être que... Par exemple, on en a rencontré des architectes ou des chefs de projet qui étaient réfractaires. Souvent, ce n'est pas pour dénigrer parce que moi-même, je me rends compte de ça maintenant que j'ai... Je gagne en âge, c'est qu'en fait, on a peur du changement. On est bien dans notre petit confort d'autocad avec toutes nos commandes et tout ça qu'on connaît par cœur et on va très vite. Et donc, je peux comprendre qu'il y en a qui ça fait peur en fait. Et donc, on s'est dit pourquoi finalement peut-être que ce livre-là pourrait aussi à un moment les aider à faire leur petite transition vers la rédité.

  • Léa BAZALINE

    La deuil du changement. pour aller à Révit.

  • Pierre NAVARRA

    Voilà, c'est ça. C'est pour ça qu'on a sorti ces deux livres-là. Révit pour les architectes et mon premier projet Révit aux éditions Erol.

  • Léa BAZALINE

    Et ma félicitation. J'entends que c'était du travail et je pense que ça a dû être utile pour pas mal de professionnels. J'imagine qu'ils vous font des retours sur tout ça après avoir lu et testé vos tutoriels. Pour finir, Pierre, la fameuse question. Selon toi, Comment va évoluer le BIM dans les mois et les années à venir ? Donc là, je me base sur toute ton expérience que tu viens de nous détailler, tes multiples casquettes. Quel est ton avis sur le sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Alors, mon avis, c'est que déjà, je pense qu'au niveau de l'industrie, en fait, eux, ils y sont déjà. Ils étaient déjà bien avant qu'on entend parler du BIM dans l'architecture. Ça va être un autre nom peut-être. Mais eux, ils y sont déjà. En fait, les industriels, comme par exemple Eiffage ou Suez, ils y sont passés parce que dès lors qu'ils s'intègrent dans un bâtiment, ils ont un passage obligé vers la maquette numérique. Parce que du coup, ça rentre tout à fait dans l'espace collaboratif où on a un bâtiment 3D avec des ingénieurs et des bureaux d'études qui viennent se mettre dedans. Pour eux, je pense que ça l'est très bien, c'est ancré et ils y sont. en train de s'y mettre et s'y mettre bien. Donc, je pense que pour eux, moi, je pense que dans quelques années, on entendra encore parler de ça et il n'y a pas de souci. Après, dans le bâtiment, je t'avoue que je me pose des questions. Ah oui,

  • Léa BAZALINE

    si toi, tu te poses des questions, je me dis qu'on n'est peut-être pas très bien là.

  • Pierre NAVARRA

    Je ne sais pas ce que vous, mon avis, mais en fait, à un moment, on a essayé de s'intéresser à la gestion. Oui. Et moi, je trouve que de... De se lancer dans la gestion, je trouve ça complexe.

  • Léa BAZALINE

    Donc on parle de la gestion de l'actif, on est d'accord.

  • Pierre NAVARRA

    La gestion de l'actif, oui. Je trouve ça complexe parce que j'ai l'impression qu'il y a deux extrêmes. Il y en a qui veulent vraiment tout maintenir à l'extrême, comme par exemple on travaille avec des sociétés au Luxembourg où là vraiment ils utilisent un logiciel de maintenance qui s'appelle OpenMint, qui est en open source. Franchement pour nous c'était hyper intéressant de faire la transition entre les data Revit, les data et la 3D Revit et l'intégration dans OpenMEN pour faire de la gestion. qui est d'ailleurs le point crucial dans le bâtiment et qui va utiliser la machine numérique, c'est la gestion. Si on veut réduire les coûts et avoir des bâtiments durables et avoir de l'énergie, etc., on est obligé de passer par là.

  • Léa BAZALINE

    En réfléchissant en termes de coûts global, en effet, c'est là,

  • Pierre NAVARRA

    par exemple, la plus importante. C'est ça. Mais pour l'instant, pour moi, il y en a qui vont à l'extrême et il y en a après où ça reste de la 2,5D ou des choses comme ça, où c'est juste certaines données qui sont dedans, mais pas tout. Moi je trouve que je n'ai pas assez de visibilité et de flexibilité là-dedans. Parce que quand on essaye de s'y mettre et de s'y intéresser, en fait on bute avec les éditeurs de logiciels, les auditeurs de solutions. Vous voyez par exemple, il y a des éditeurs de logiciels, je ne sais pas moi, il y a Active3D, des choses comme ça, et d'un autre côté il y a OpenMint. Et en fait pour avoir des informations c'est compliqué. Mais par exemple nous, vu qu'on travaille beaucoup dans l'accompagnement, et bien en fait... on doit leur fournir des solutions et on doit leur montrer ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. Et à part OpenMath, nous, si on veut tester de notre côté pour voir comment travailler, comment organiser notre maquette avec nos datas, etc., comment la charterer pour que le passage vers un logiciel de maintenance se fasse de manière aisée, eh bien, en fait, on n'a pas accès à ça. Je trouve ça très compliqué. D'accord. Ce qui m'inquiète, c'est surtout là où c'est la maquette numérique. Et le BIM a son importance dans le bâtiment, c'est dans la gestion. Et bien en fait, dans ce domaine-là, je trouve que ça reste encore un peu flou. On n'est pas prêt. On n'est pas prêt et c'est très compliqué de s'y mettre. Et après, quand on va voir des artisans par exemple, ils n'ont pas forcément accès à la maquette numérique, à échanger, à mettre tous leurs plans en 3D pour que ça vienne se mettre dans la maquette générale, etc. Et ils ne sont pas encore prêts et je pense qu'on n'est pas prêt. Mais par contre... On n'est pas prêts parce que c'est encore trop complexe. C'est trop complexe et aussi les entreprises ont du mal à s'en sortir parce que ça a un coût énorme. Et il faut former les gens. Et il y a aussi un autre problème, c'est... Je trouve que c'est la génération qui arrive actuellement. Alors, je voyais tout à l'heure un post de quelqu'un qui est allé au BIM World, je ne vais pas le citer, mais qui disait qu'il a raison de s'en inquiéter. Alors après, il y a des écoles de formation, comme par exemple Polité, comme les Pons et Chaussettes, qui forment des très bons jeunes. Et moi, je travaille par exemple chez EFA, je travaille avec un jeune qui sort de là-bas. très très pertinent, mais lui-même il a du mal à faire intégrer tout ça dans son équipe. J'ai aussi travaillé beaucoup avec des jeunes qui étaient en licence, j'ai noté malheureusement un net déclin de leur capacité à être attentif, et aussi à être flexible au niveau de leur condition de travail. Et ça je trouve que c'est vraiment un frein parce que... On a de plus en plus de personnes qui souhaitent avoir aussi du temps libre pour faire autre chose, parce que je trouve ça génial, et donc qui s'investissent peut-être un peu moins. Et aussi autre chose, c'est qu'ils sont plus exigeants aussi au niveau salaire et au niveau conditions de travail. Je ne dis pas qu'il faut se mettre la misère au travail, au contraire, c'est pas ça, mais ça freine un peu. Et aussi, il y a un autre problème, c'est qu'à un moment, quand une personne, après avoir travaillé pendant un ou deux ans, et sachant au sein d'une société, elle s'en va. Et du coup, toutes les compétences, elles s'en vont.

  • Léa BAZALINE

    C'est générationnel.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, c'est générationnel. Et je trouve que... Et ce qu'il faudrait, c'est fidéliser ces gens-là, faire aussi les rémunérer et aussi les récompenser et les encourager à la hauteur de ce qu'ils font, du travail qu'ils font. Et moi, je comprends tout à fait que moi, si je ne suis pas encouragé, je ne vais pas rester là où je suis.

  • Léa BAZALINE

    Donc, il y a une forte présence humaine qu'il faut engager,

  • Pierre NAVARRA

    qu'il faut garder. Oui, je pense qu'il faut soigner ça, parce que sinon, ça va être difficile de la maintenir. À un moment,

  • Léa BAZALINE

    il va y avoir un choc entre la génération et l'évolution du monde.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, et tu vois, peut-être que je peux terminer par ça, là où tu vois le numérique, depuis quelques années, ne nous a jamais autant rapproché, il ne nous a jamais autant éloigné les uns des autres. Et ça, je trouve que c'est un vrai paradoxe. Je trouve que ça ne va pas dans le bon sens pour le BIM. Donc, vraiment faire attention à l'humain et faire en sorte que, quand on travaille au sein d'une société, qu'on fasse attention à ses salariés et qu'en fait, ils s'éclatent tous. Parce que sinon... Je comprends qu'on veuille partir aussi.

  • Léa BAZALINE

    Donc on aura bien compris, Pierre, la place de l'humain pour la suite de l'évolution du BIM. Sois-tu complété quelque chose, notamment au niveau de l'intelligence artificielle ? On en entend parler de plus en plus. Quel est ton avis à ce sujet ?

  • Pierre NAVARRA

    Ce que je voulais dire sur l'intelligence artificielle, c'est que moi, par exemple, j'utilise ChatGPT dans le cadre du développement informatique pour lui demander des bouts de code au sujet de l'interface très vite. Ça reste encore un peu fragile de sa part. Mais par contre, je me suis rendu compte que... À un moment, je commençais à l'utiliser de plus en plus souvent pour lui demander de me donner des bouts de codes de fonction. Par exemple, si je veux sortir la liste de tous les nombres pairs d'une liste, par exemple. codé en C sharp, en Python, etc. En fait, je peux lui demander. Et je lui demande, et il comprend très bien, et du coup, il va me faire une réponse qui est claire, précise. Je peux même copier-coller mon code, ça va marcher. Et en plus, il va même l'adapter par rapport à ma manière de coder, etc. En fait, je trouve ça très bien. Mais en même temps, à un moment, je me suis dit, fais gaffe. Fais gaffe parce que là où avant, tu prenais le temps de réfléchir à, tiens, en fait, comment il faut que je fasse pour sortir les nombres pairs et les nombres impairs ? En fait, il faut que j'utilise le modulo. Et donc ça fait appel à des connaissances que j'ai suite à l'IC. Et en fait, j'ai dit fais attention parce que petit à petit je vais le perdre ça. Et si je perds la simple réflexion de me dire, tiens, comment finalement, c'est quoi un nombre pair et c'est quoi un nombre impaire ? Le fait de ne plus le chercher par moi-même, je vais perdre cette compétence-là. Et petit à petit, c'est comme si je vais griller des neurones. Je vais griller des neurones et du coup, je vais aller vers la facilité. Et plus je vais commencer par des fonctions simples, mais petit à petit, je vais aller de plus en plus vers des fonctions compliquées. Et au final, ChatPetit saura, mais moi, je ne saurais pas. copier-coller, j'ai exécuté mon code, ça marche, mais voilà. Et donc, je dis juste, il faut faire gaffe, il faut l'utiliser à bon escient, un peu comme par exemple un médecin qui à un moment va avoir une palanquée en fait de radio de patients et qui se sert du support de l'intelligence artificielle pour éviter des erreurs lorsqu'à un moment, à force d'en voir trop, il peut louper quelque chose. Ça, je trouve ça très bien. Mais par contre, l'humain, encore une fois, je le répète, Il a sa place vraiment à part entière là-dedans. Et il devra avoir sa place jusqu'à la fin des temps.

  • Léa BAZALINE

    L'intelligence artificielle au service de l'humain et non la vieille.

  • Pierre NAVARRA

    Oui, alors attention parce que l'intelligence artificielle, c'est un peu comme les téléphones portables. Ça a été développé par des gens très intelligents. Mais c'était un but aussi bien précis certainement, c'est de nous faire devenir des neuneux. Et tout ça pour nous vendre des choses. Et donc à nous d'être vigilants. et de savoir utiliser toutes ces nouvelles technologies-là de manière intelligente et à nous méfier. Et donc, voilà, et de ne pas prendre pour argent comptant un résultat qui pourrait être donné par Chachapiti.

  • Léa BAZALINE

    Merci beaucoup, Pierre, pour cet échange très divers, très varié. Et je pense qu'on a fait pas mal de sujets du BIM, mais voire plus. On a compris l'importance de l'humain sur toutes ces thématiques. Merci beaucoup.

  • Pierre NAVARRA

    Je t'en prie, merci à toi.

  • Léa BAZALINE

    Je te dis à très vite.

  • Pierre NAVARRA

    Merci, à très vite.

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