#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL cover
#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL

#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL

18min |17/04/2024
Play
#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL cover
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Le 1/4 d'heure du BIM

#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL

#19 Un nuage de point pour une maquette numérique — Benjamin MARECHAL

18min |17/04/2024
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Description

Après un premier pas dans le domaine industriel, Benjamin MARECHAL découvre le bâtiment grâce au métier de dessinateur. Dès sa première expérience dans une agence d’architecte, il a trouvé sa voie et a commencé à toucher à la réhabilitation, à la maquette numérique et au BIM.


En 2022, Nuaplan a vu le jour et est gérée par Benjamin. Entre anecdotes, définition du BIM et vision du BIM, il a laissé sa trace dans le quart d’heure du BIM.


Pour échanger avec Benjamin : https://www.linkedin.com/in/benjamin-mar%C3%A9chal/

Le site web de Nuaplan : https://nuaplan.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Benjamin MARECHAL

    Il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça, et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. Alors que ce qu'on fournit, c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeau numérique, on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique. Parce que les informations récoltées, c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, et pas les informations qui sont du coup plus de l'autre côté de l'iceberg.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quart d'heure du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis heureuse d'accueillir Benjamin Maréchal, gérant de Nuit à Plan. Il intervient au début d'un projet de rénovation ou à la toute fin d'un projet de construction et ses missions l'amènent à aborder le BIM. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Benjamin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM et merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Benjamin MARECHAL

    Bonjour Léa et merci pour l'invitation.

  • Léa BAZALINE

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ? Explique-nous ton parcours professionnel. Comment est-ce que toi tu touches au BIM et est-ce que tu touches au BIM déjà ?

  • Benjamin MARECHAL

    Pour commencer, je m'appelle Benjamin Maréchal et je suis le gérant de la société Nuaplan. Du coup, concernant mon parcours, il est un petit peu atypique.

  • Léa BAZALINE

    Ah bon ? Raconte-nous tout ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Je vais vous raconter tout ça. Alors initialement j'ai fait un BTS, conception de produit industriel, durant lequel je me suis aperçu qu'il y avait une assez grosse différence entre la réalité du métier et ce qui était vendu par les formations, etc. Donc après ça je voulais me réorienter, j'ai commencé à travailler un petit peu en intérim pour pouvoir me financer une autre formation. Et c'est pendant cette période que j'ai découvert le métier de dessinateur en bâtiment, métier pour lequel j'ai eu un vrai coup de cœur, encore plus quand j'ai découvert les logiciels de BIM. du coup tout naturellement que j'ai fait cette formation de dessinateur-concepteur en bâtiment c'est après cette formation où j'ai commencé à travailler avec un architecte pour lequel on faisait des relevés notamment de longères avec un mètre laser et un mètre ruban longères dans laquelle c'était compliqué rien n'était droit, de la même épaisseur rien n'était plan, c'était complexe c'est à partir de ce moment là où j'avais commencé à me dire que ce serait quand même vachement plus pratique d'avoir un appareil qui nous permettrait de relever avec précision et fiabilité le bâtiment qu'on avait devant nous et accessoirement de nous faciliter grandement la vie. C'est un peu après cette expérience que j'ai commencé à chercher des solutions de mon côté et c'est quand j'ai commencé à travailler pour un géomètre expert que j'ai trouvé la solution en découvrant notamment les scanners 3D. Et clairement, c'était un réel plaisir de troquer le mètre ruban et le mètre laser contre un scanner.

  • Léa BAZALINE

    J'imagine.

  • Benjamin MARECHAL

    Et tranquillement, après, j'avais tout de suite moins d'appréhension à retourner relever une longère assez difforme.

  • Léa BAZALINE

    Pour ceux qui ne nous connaissent pas, tu peux peut-être préciser qu'est-ce qu'une longère ?

  • Benjamin MARECHAL

    Oui, une longère est un vieux bâtiment en pierre, du coup tout en long, parce qu'en fait les enfants bâtissaient leurs maisons à côté de celles de leurs parents, et c'est comme ça qu'on a du coup cet ensemble de bâtiments en pierre assez difforme et assez artisanal, qui au final comportaient de base plusieurs maisons.

  • Léa BAZALINE

    Donc qui reste un bâtiment assez difficile à relever.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça.

  • Léa BAZALINE

    Peu importe la méthode, que ce soit manuelle ou avec un...

  • Benjamin MARECHAL

    En fait, c'est ce que je voulais dire avec le mot artisanal, mais c'est notamment cet aspect de les murs en pierre ont à la base, par exemple, font 50 centimètres d'épaisseur, mais à la fin du couloir, ils vont faire plus que 30. C'est ce genre de choses-là qui est un peu complexe à appréhender. s'était fait davantage avec le cœur, on va dire. Pour terminer un petit peu mon histoire, malheureusement, un grand méchant est arrivé, le Covid, précisément au moment où j'étais enfin censé signer mon CDI et je me suis retrouvé au chômage. Mais pour le coup, je ne l'ai pas vraiment vécu comme un drame, mais plutôt comme une opportunité, dans le sens où je ne m'épanouissais pas vraiment dans mon précédent travail. J'avais besoin de plus d'autonomie, de contact client, de pouvoir gérer mes projets, mon temps. j'ai vu que j'étais assez confiant en mes capacités et mes compétences et que j'ai toujours été très curieux de ce genre de domaine je me suis dit que j'allais tenter l'aventure en solo et c'est après une longue étude de marché que Nuaplan est créée d'accord,

  • Léa BAZALINE

    donc Nuaplan est arrivée période Covid, c'est quoi ? c'est 2021 ?

  • Benjamin MARECHAL

    du coup elle est arrivée début 2022 parce que pendant plus de... de six mois, j'ai étudié toutes ces questions-là pour être sûr que je ne fonçais pas droit dans un mur.

  • Léa BAZALINE

    Et donc avec Nuaplan, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, depuis 2022 ? Qu'est-ce que Nuaplan propose ? Nuaplan,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est une entreprise qui est spécialisée dans les relevés de bâtiments à l'aide de scanners 3D, ainsi que la modélisation et les plans de l'existant. et pour ça j'utilise un RTC 360 de chez Leica qui est un des meilleurs scanners pour le moment avec une portée allant jusqu'à 130 mètres et relève plus de 2 millions de points par seconde fait des photos à 360 en HDR et surtout le plus agréable c'est un temps de cycle qui est en moyenne de 1 minute 30 ce qui fait gagner vraiment beaucoup de temps concernant ce que je propose du coup l'émission c'est segmenté en deux parties et on a la première partie qui est le relevé sur le terrain ce qui me permet de construire mon nuage de points sur lequel on aura toutes les informations nécessaires comme ce que je disais la planéité des murs, l'altimétrie du sol, la pente de toit les épaisseurs de mur quand c'est nécessaire et c'est d'ailleurs un nuage sur lequel on peut également naviguer avec les visionneuses et profiter des photos qui ont été prises sur place Très bien,

  • Léa BAZALINE

    donc une fois ton relevé effectué, soit tu le trouves livre à la maîtrise d'ouvrage ou soit tu fais une mission de modélisation aussi ? C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est exactement ça. Avec le nuage, on peut faire aussi des géoréférencements. Ici, à partir de points géoréférencés par un géomètre. Et c'est effectivement ça que je vais livrer à un... à mon client s'il souhaite juste un nuage de points pour dessiner ou d'autres raisons. Et c'est là où on aborde la deuxième partie. Si ce n'est pas le cas, c'est effectivement moi qui vais m'occuper de la partie dessin, partie pour laquelle je vais utiliser majoritairement Archicad, où je vais en fait importer mon nuage de points et... pour résumer très grossièrement, décalqué en fait, à l'aide de mon nuage de points, parce que chaque point est un point d'accroche dans Archicad.

  • Léa BAZALINE

    Donc tu fais passer du nuage de points à de la 3D. C'est ça. Donc pour toi, le BIM, on peut dire, ça commence au moment du géoréférencement de ton nuage de points.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça, tous les nuages de points ne sont pas géoréférencés, parce que ça demande du coup l'intervention d'un géomètre et de points de géolocalisation précis, mais ça peut être le cas effectivement dans une maîtrise de BIM, c'est un aspect qui est vraiment important pour eux. pour la suite du projet. Très bien.

  • Léa BAZALINE

    Aujourd'hui, toi, tu interviens à quel moment dans un projet de construction ? Moi, je sais, dans mes projets, j'entends souvent, soit il y a une exigence de la maîtrise d'ouvrage au tout début du projet pour relever l'existant, ou soit à la fin du projet pour vérifier le tel que construit. Majoritairement, qu'est-ce que tu as dans ton cas, toi ? Du coup, oui,

  • Benjamin MARECHAL

    j'interviens dès le début du projet de rénovation, plutôt que de construction, pour justement donner cette matière fidèle à l'existence, ce point de vue global, à la personne en charge du projet, et lui permettre de façonner, concevoir la rénovation. en fonction des contraintes et des avantages du bâtiment qui sont identifiés soit dans le nuage ou bien dans la maquette.

  • Léa BAZALINE

    C'est la donnée d'entrée pour l'architecte, par exemple, pour la maîtrise d'œuvre. Donc ça répond à un usage BIM de modélisation de l'existant.

  • Benjamin MARECHAL

    J'aime bien comparer un petit peu mes missions comme la fondation du projet ou la première pierre qui est posée parce qu'en fait, ça va vraiment être la base sur laquelle les différents acteurs... tels que l'architecte vont s'appuyer pour mener à bien leur mission et entre autres la rénovation du bâtiment quand c'est le cas ça peut être aussi une aide à la décision très importante au début du projet ça

  • Léa BAZALINE

    reste quand même une grande responsabilité c'est ça et c'est ça qui est assez

  • Benjamin MARECHAL

    qui personnellement me plaît beaucoup aussi avec les relevés, avec le scanner, etc., c'est que les missions peuvent être vraiment très variées, dans le sens où, comme tu dis, ça peut aussi être le domaine de la construction. Quand on a construit quelque chose, on a envie de contrôler, vérifier au final que le bâtiment est conforme au plan qui avait été établi et que personne n'a pris de liberté en cours de route concernant le bâtiment. Il y a également la notion d'analyse structurelle. Là où vraiment je vais venir scanner un bâtiment ou une structure pour s'assurer par exemple que celle-ci ne penche pas avec le temps. Et si c'est le cas, on programme un autre relevé par exemple six mois plus tard pour pouvoir évaluer la différence et déterminer par exemple à quelle vitesse est-ce que le bâtiment est en train de pencher, etc.

  • Léa BAZALINE

    Donc il y a quand même de la maintenance prédictive, je crois que c'est le terme. au préventif, voir comment va évoluer le bâtiment et comment le maintenir. C'est ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Et il y a encore une autre thématique à laquelle je suis assez sensible, c'est la question de la préservation du patrimoine. Donc c'est vraiment le fait de faire un relevé, au final, d'un bâtiment patrimonial, ça permet de sauvegarder le bâtiment sous format numérique et en fait, en parlant de ça, je pense à une boîte... dont j'aime beaucoup le travail, qui s'appelle Art graphique et patrimoine, qui ont par exemple relevé intégralement la charpente de Notre-Dame de Paris, quelle que ce soit avant l'incendie. Le fait qu'au fait, leur travail a grandement facilité la reconstruction de la charpente, parce qu'ils avaient un nuage de points et des photos sur lesquelles s'appuyer avec précision. Et il y a aussi le domaine de l'archéologie, pareil, dans cette idée de préservation du patrimoine. Il y a beaucoup de thématiques qui sont abordables, en fait, et c'est ce qui me plaît vraiment avec ce domaine.

  • Léa BAZALINE

    Dans tes différents projets, est-ce que tu as des... difficultés en particulier que tu rencontres peut-être souvent ? Est-ce que ça peut être une mauvaise définition de la demande du client ? Ou est-ce que tu as des mauvaises surprises une fois sur place pour effectuer une relevée ? Raconte-nous un peu tes anecdotes. Alors,

  • Benjamin MARECHAL

    j'ai quelques petites anecdotes. En soi, je rencontre plusieurs types de difficultés, comme notamment, mais ça, je pense que je ne suis pas le seul concerné, les briefs pas assez clairs. ou les malentendus, les choses comme ça, où je me retrouve en fait face à quelque chose différent de ce que je m'attendais. Par exemple, une de mes dernières anecdotes, j'ai été faire un relevé intérieur et extérieur pour un archi qui avait convenu avec le maître d'ouvrage de faire un relevé. Et au final, sur les lieux, je me suis retrouvé avec un camion de 40 tonnes juste devant la façade du bâtiment. et en discutant un peu avec le camionneur je me suis aperçu que le maître d'ouvrage avait programmé le relevé en même temps que le déménagement entier du c'était un petit entrepôt au final vu que c'était assez loin de là où j'habite j'ai fini par donner un coup de main au camionneur pour dégager le bâtiment donc

  • Léa BAZALINE

    on peut passer de releveur à déménageur en une heure c'est la même journée c'est vrai qu'au final la vraie difficulté pour moi

  • Benjamin MARECHAL

    en fait c'est que je dois dessiner l'existant je m'explique moi mon rôle avec le scanner c'est en fait de dessiner comment le bâtiment a été construit et non pas comment il aurait dû être construit pour illustrer mon propos je vais prendre en exemple un projet que j'ai fait il n'y a pas si longtemps que ça qui est un grand dépôt avec une structure métallique où je me suis retrouvé vraiment face à une forêt de poutres de poteaux et de fermes métalliques à perte de vue. Et sur le coup, on se dit, c'est pas si compliqué, on modélise la première rangée de poteaux et de fermes. puis on duplique sur les rangées suivantes. Ça devrait aller comme ça. Mais dans la réalité, en fait, tous les poteaux étaient légèrement décalés les uns des autres. Certains penchaient légèrement, d'autres non. Certaines fermes étaient de biais. Les poutres qui reliaient les poteaux avaient toutes des angles différents parce que chaque poteau était placé différemment. Sinon,

  • Léa BAZALINE

    ça n'aurait pas été facile. C'est pas facile, sinon.

  • Benjamin MARECHAL

    Les poutres qui s'arquent, etc. Et il y a beaucoup à dire. et en fait c'est vraiment ça qui est le plus fastidieux c'est de représenter au mieux et de prendre en compte toutes ces particularités et c'est vraiment cette étape de contrôle qui est la plus chronophage et la plus fatigante parce qu'on n'a jamais vraiment l'impression d'avancer et qu'on doit redoubler de vigilance au final sur tout ce qu'on dessine, tout ce qu'on représente certaines choses,

  • Léa BAZALINE

    des fois ça nous paraît simple et on s'aperçoit que c'est plus complexe que ce qu'on pensait au final comment ça se passe le contrôle de ce que tu as relevé est-ce que le maître d'ouvrage vient sur place avec toi pour contrôler comment est-ce que ça se passe ou une fois que tu as livré ton nuage de points ou ta maquette on considère que c'est exactement ce qui existe. C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    mais en fait, c'est le deuxième cas, dans le sens où mon approche, c'est vraiment de représenter le plus fidèlement possible le bâtiment tel qu'il est. Donc là, quand je disais que c'était la tâche au final la plus fatigante et la plus chronophage, c'est parce que je devais contrôler chaque poteau individuellement pour vérifier qu'il soit bien à la position qui a été capturée par le nuage de points. et pareil avec l'inclinaison qui doit avoir réellement donc c'est vraiment cette idée de quand je fournis une maquette c'est celle qui tente de se rapprocher au mieux de la réalité pour finir Benjamin quelle

  • Léa BAZALINE

    est ta vision à toi sur le BIM actuel le BIM que tu vis au quotidien et sur le BIM qui est à venir de ton point de vue de releveur c'est vrai que du coup je vais

  • Benjamin MARECHAL

    plutôt parler un peu du BIM qui se fait actuellement dans mon domaine. Et c'est vrai que du coup, j'aimerais en profiter pour éclaircir un point que je vois beaucoup depuis un moment. C'est que beaucoup de mes confrères vantent le nuage de points et ou la modélisation à partir du nuage comme un jumeau numérique du bâtiment qui a été relevé. Et malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. Dans le sens où il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. alors que ce qu'on fournit c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeaux numériques, quand on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique, parce que les informations récoltées c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, mais pas les informations qui sont du coup plus... de l'autre côté de l'iceberg, qui intéresse davantage pour tout ce domaine de jumeaux numériques.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour parler de jumeaux numériques, quand on travaille à toi, il faudrait intégrer la partie données, toutes les fiches techniques, toute la partie informative. C'est ça, dans l'idée. Parce qu'en fait,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est un peu notre problématique, c'est que quand on représente un bâtiment, surtout avec des épaisseurs de murs différents, on sait pas déterminer au final ce que c'est vraiment comme mur, et l'état du mur aussi. Et c'est ça du coup un petit peu la problématique à laquelle on peut se confronter. Et en fait,

  • Léa BAZALINE

    ce qui est fait généralement,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est qu'on prend un mur sur Archicad, on le met en format générique, on l'ajuste, et voilà, on dit vous avez un mur ici qui semble être porteur, mais on n'a pas les informations vraiment détaillées derrière, et ce qu'il en est vraiment. Donc c'est vrai qu'il y a ce point où j'ai l'impression que beaucoup font un petit peu l'amalgame entre ces deux choses-là. L'utilisation des maquettes BIM... est vraiment un énorme avantage au final. Ça,

  • Léa BAZALINE

    c'est ta vision du BIM actuellement. Et pour le futur, comment t'imagines le BIM dans ta profession ? Qu'est-ce que tu voudrais voir améliorer, par exemple ? C'est vrai qu'au final,

  • Benjamin MARECHAL

    il y a la problématique honnêtement de l'assurance. Ce qui fait que justement, c'est question aussi d'informations sur les murs. je pourrais pas la porter sans faire des carottages par exemple et c'est là où c'est précisément la frontière de mon domaine dans le sens où je suis pas assuré pour faire des carottages dans le bâtiment et après c'est une spécification qui m'est assez propre mais c'est vrai que pour moi c'est justement la bride qu'il y a pour mon activité vis-à-vis de ça et bien merci

  • Léa BAZALINE

    Benjamin pour ton retour d'expérience et pour tes différentes anecdotes merci d'avoir participé au quart d'œil du BIM et je te dis à bientôt mais de rien c'est tout naturel merci beaucoup,

  • Benjamin MARECHAL

    à bientôt

Description

Après un premier pas dans le domaine industriel, Benjamin MARECHAL découvre le bâtiment grâce au métier de dessinateur. Dès sa première expérience dans une agence d’architecte, il a trouvé sa voie et a commencé à toucher à la réhabilitation, à la maquette numérique et au BIM.


En 2022, Nuaplan a vu le jour et est gérée par Benjamin. Entre anecdotes, définition du BIM et vision du BIM, il a laissé sa trace dans le quart d’heure du BIM.


Pour échanger avec Benjamin : https://www.linkedin.com/in/benjamin-mar%C3%A9chal/

Le site web de Nuaplan : https://nuaplan.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Benjamin MARECHAL

    Il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça, et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. Alors que ce qu'on fournit, c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeau numérique, on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique. Parce que les informations récoltées, c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, et pas les informations qui sont du coup plus de l'autre côté de l'iceberg.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quart d'heure du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis heureuse d'accueillir Benjamin Maréchal, gérant de Nuit à Plan. Il intervient au début d'un projet de rénovation ou à la toute fin d'un projet de construction et ses missions l'amènent à aborder le BIM. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Benjamin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM et merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Benjamin MARECHAL

    Bonjour Léa et merci pour l'invitation.

  • Léa BAZALINE

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ? Explique-nous ton parcours professionnel. Comment est-ce que toi tu touches au BIM et est-ce que tu touches au BIM déjà ?

  • Benjamin MARECHAL

    Pour commencer, je m'appelle Benjamin Maréchal et je suis le gérant de la société Nuaplan. Du coup, concernant mon parcours, il est un petit peu atypique.

  • Léa BAZALINE

    Ah bon ? Raconte-nous tout ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Je vais vous raconter tout ça. Alors initialement j'ai fait un BTS, conception de produit industriel, durant lequel je me suis aperçu qu'il y avait une assez grosse différence entre la réalité du métier et ce qui était vendu par les formations, etc. Donc après ça je voulais me réorienter, j'ai commencé à travailler un petit peu en intérim pour pouvoir me financer une autre formation. Et c'est pendant cette période que j'ai découvert le métier de dessinateur en bâtiment, métier pour lequel j'ai eu un vrai coup de cœur, encore plus quand j'ai découvert les logiciels de BIM. du coup tout naturellement que j'ai fait cette formation de dessinateur-concepteur en bâtiment c'est après cette formation où j'ai commencé à travailler avec un architecte pour lequel on faisait des relevés notamment de longères avec un mètre laser et un mètre ruban longères dans laquelle c'était compliqué rien n'était droit, de la même épaisseur rien n'était plan, c'était complexe c'est à partir de ce moment là où j'avais commencé à me dire que ce serait quand même vachement plus pratique d'avoir un appareil qui nous permettrait de relever avec précision et fiabilité le bâtiment qu'on avait devant nous et accessoirement de nous faciliter grandement la vie. C'est un peu après cette expérience que j'ai commencé à chercher des solutions de mon côté et c'est quand j'ai commencé à travailler pour un géomètre expert que j'ai trouvé la solution en découvrant notamment les scanners 3D. Et clairement, c'était un réel plaisir de troquer le mètre ruban et le mètre laser contre un scanner.

  • Léa BAZALINE

    J'imagine.

  • Benjamin MARECHAL

    Et tranquillement, après, j'avais tout de suite moins d'appréhension à retourner relever une longère assez difforme.

  • Léa BAZALINE

    Pour ceux qui ne nous connaissent pas, tu peux peut-être préciser qu'est-ce qu'une longère ?

  • Benjamin MARECHAL

    Oui, une longère est un vieux bâtiment en pierre, du coup tout en long, parce qu'en fait les enfants bâtissaient leurs maisons à côté de celles de leurs parents, et c'est comme ça qu'on a du coup cet ensemble de bâtiments en pierre assez difforme et assez artisanal, qui au final comportaient de base plusieurs maisons.

  • Léa BAZALINE

    Donc qui reste un bâtiment assez difficile à relever.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça.

  • Léa BAZALINE

    Peu importe la méthode, que ce soit manuelle ou avec un...

  • Benjamin MARECHAL

    En fait, c'est ce que je voulais dire avec le mot artisanal, mais c'est notamment cet aspect de les murs en pierre ont à la base, par exemple, font 50 centimètres d'épaisseur, mais à la fin du couloir, ils vont faire plus que 30. C'est ce genre de choses-là qui est un peu complexe à appréhender. s'était fait davantage avec le cœur, on va dire. Pour terminer un petit peu mon histoire, malheureusement, un grand méchant est arrivé, le Covid, précisément au moment où j'étais enfin censé signer mon CDI et je me suis retrouvé au chômage. Mais pour le coup, je ne l'ai pas vraiment vécu comme un drame, mais plutôt comme une opportunité, dans le sens où je ne m'épanouissais pas vraiment dans mon précédent travail. J'avais besoin de plus d'autonomie, de contact client, de pouvoir gérer mes projets, mon temps. j'ai vu que j'étais assez confiant en mes capacités et mes compétences et que j'ai toujours été très curieux de ce genre de domaine je me suis dit que j'allais tenter l'aventure en solo et c'est après une longue étude de marché que Nuaplan est créée d'accord,

  • Léa BAZALINE

    donc Nuaplan est arrivée période Covid, c'est quoi ? c'est 2021 ?

  • Benjamin MARECHAL

    du coup elle est arrivée début 2022 parce que pendant plus de... de six mois, j'ai étudié toutes ces questions-là pour être sûr que je ne fonçais pas droit dans un mur.

  • Léa BAZALINE

    Et donc avec Nuaplan, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, depuis 2022 ? Qu'est-ce que Nuaplan propose ? Nuaplan,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est une entreprise qui est spécialisée dans les relevés de bâtiments à l'aide de scanners 3D, ainsi que la modélisation et les plans de l'existant. et pour ça j'utilise un RTC 360 de chez Leica qui est un des meilleurs scanners pour le moment avec une portée allant jusqu'à 130 mètres et relève plus de 2 millions de points par seconde fait des photos à 360 en HDR et surtout le plus agréable c'est un temps de cycle qui est en moyenne de 1 minute 30 ce qui fait gagner vraiment beaucoup de temps concernant ce que je propose du coup l'émission c'est segmenté en deux parties et on a la première partie qui est le relevé sur le terrain ce qui me permet de construire mon nuage de points sur lequel on aura toutes les informations nécessaires comme ce que je disais la planéité des murs, l'altimétrie du sol, la pente de toit les épaisseurs de mur quand c'est nécessaire et c'est d'ailleurs un nuage sur lequel on peut également naviguer avec les visionneuses et profiter des photos qui ont été prises sur place Très bien,

  • Léa BAZALINE

    donc une fois ton relevé effectué, soit tu le trouves livre à la maîtrise d'ouvrage ou soit tu fais une mission de modélisation aussi ? C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est exactement ça. Avec le nuage, on peut faire aussi des géoréférencements. Ici, à partir de points géoréférencés par un géomètre. Et c'est effectivement ça que je vais livrer à un... à mon client s'il souhaite juste un nuage de points pour dessiner ou d'autres raisons. Et c'est là où on aborde la deuxième partie. Si ce n'est pas le cas, c'est effectivement moi qui vais m'occuper de la partie dessin, partie pour laquelle je vais utiliser majoritairement Archicad, où je vais en fait importer mon nuage de points et... pour résumer très grossièrement, décalqué en fait, à l'aide de mon nuage de points, parce que chaque point est un point d'accroche dans Archicad.

  • Léa BAZALINE

    Donc tu fais passer du nuage de points à de la 3D. C'est ça. Donc pour toi, le BIM, on peut dire, ça commence au moment du géoréférencement de ton nuage de points.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça, tous les nuages de points ne sont pas géoréférencés, parce que ça demande du coup l'intervention d'un géomètre et de points de géolocalisation précis, mais ça peut être le cas effectivement dans une maîtrise de BIM, c'est un aspect qui est vraiment important pour eux. pour la suite du projet. Très bien.

  • Léa BAZALINE

    Aujourd'hui, toi, tu interviens à quel moment dans un projet de construction ? Moi, je sais, dans mes projets, j'entends souvent, soit il y a une exigence de la maîtrise d'ouvrage au tout début du projet pour relever l'existant, ou soit à la fin du projet pour vérifier le tel que construit. Majoritairement, qu'est-ce que tu as dans ton cas, toi ? Du coup, oui,

  • Benjamin MARECHAL

    j'interviens dès le début du projet de rénovation, plutôt que de construction, pour justement donner cette matière fidèle à l'existence, ce point de vue global, à la personne en charge du projet, et lui permettre de façonner, concevoir la rénovation. en fonction des contraintes et des avantages du bâtiment qui sont identifiés soit dans le nuage ou bien dans la maquette.

  • Léa BAZALINE

    C'est la donnée d'entrée pour l'architecte, par exemple, pour la maîtrise d'œuvre. Donc ça répond à un usage BIM de modélisation de l'existant.

  • Benjamin MARECHAL

    J'aime bien comparer un petit peu mes missions comme la fondation du projet ou la première pierre qui est posée parce qu'en fait, ça va vraiment être la base sur laquelle les différents acteurs... tels que l'architecte vont s'appuyer pour mener à bien leur mission et entre autres la rénovation du bâtiment quand c'est le cas ça peut être aussi une aide à la décision très importante au début du projet ça

  • Léa BAZALINE

    reste quand même une grande responsabilité c'est ça et c'est ça qui est assez

  • Benjamin MARECHAL

    qui personnellement me plaît beaucoup aussi avec les relevés, avec le scanner, etc., c'est que les missions peuvent être vraiment très variées, dans le sens où, comme tu dis, ça peut aussi être le domaine de la construction. Quand on a construit quelque chose, on a envie de contrôler, vérifier au final que le bâtiment est conforme au plan qui avait été établi et que personne n'a pris de liberté en cours de route concernant le bâtiment. Il y a également la notion d'analyse structurelle. Là où vraiment je vais venir scanner un bâtiment ou une structure pour s'assurer par exemple que celle-ci ne penche pas avec le temps. Et si c'est le cas, on programme un autre relevé par exemple six mois plus tard pour pouvoir évaluer la différence et déterminer par exemple à quelle vitesse est-ce que le bâtiment est en train de pencher, etc.

  • Léa BAZALINE

    Donc il y a quand même de la maintenance prédictive, je crois que c'est le terme. au préventif, voir comment va évoluer le bâtiment et comment le maintenir. C'est ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Et il y a encore une autre thématique à laquelle je suis assez sensible, c'est la question de la préservation du patrimoine. Donc c'est vraiment le fait de faire un relevé, au final, d'un bâtiment patrimonial, ça permet de sauvegarder le bâtiment sous format numérique et en fait, en parlant de ça, je pense à une boîte... dont j'aime beaucoup le travail, qui s'appelle Art graphique et patrimoine, qui ont par exemple relevé intégralement la charpente de Notre-Dame de Paris, quelle que ce soit avant l'incendie. Le fait qu'au fait, leur travail a grandement facilité la reconstruction de la charpente, parce qu'ils avaient un nuage de points et des photos sur lesquelles s'appuyer avec précision. Et il y a aussi le domaine de l'archéologie, pareil, dans cette idée de préservation du patrimoine. Il y a beaucoup de thématiques qui sont abordables, en fait, et c'est ce qui me plaît vraiment avec ce domaine.

  • Léa BAZALINE

    Dans tes différents projets, est-ce que tu as des... difficultés en particulier que tu rencontres peut-être souvent ? Est-ce que ça peut être une mauvaise définition de la demande du client ? Ou est-ce que tu as des mauvaises surprises une fois sur place pour effectuer une relevée ? Raconte-nous un peu tes anecdotes. Alors,

  • Benjamin MARECHAL

    j'ai quelques petites anecdotes. En soi, je rencontre plusieurs types de difficultés, comme notamment, mais ça, je pense que je ne suis pas le seul concerné, les briefs pas assez clairs. ou les malentendus, les choses comme ça, où je me retrouve en fait face à quelque chose différent de ce que je m'attendais. Par exemple, une de mes dernières anecdotes, j'ai été faire un relevé intérieur et extérieur pour un archi qui avait convenu avec le maître d'ouvrage de faire un relevé. Et au final, sur les lieux, je me suis retrouvé avec un camion de 40 tonnes juste devant la façade du bâtiment. et en discutant un peu avec le camionneur je me suis aperçu que le maître d'ouvrage avait programmé le relevé en même temps que le déménagement entier du c'était un petit entrepôt au final vu que c'était assez loin de là où j'habite j'ai fini par donner un coup de main au camionneur pour dégager le bâtiment donc

  • Léa BAZALINE

    on peut passer de releveur à déménageur en une heure c'est la même journée c'est vrai qu'au final la vraie difficulté pour moi

  • Benjamin MARECHAL

    en fait c'est que je dois dessiner l'existant je m'explique moi mon rôle avec le scanner c'est en fait de dessiner comment le bâtiment a été construit et non pas comment il aurait dû être construit pour illustrer mon propos je vais prendre en exemple un projet que j'ai fait il n'y a pas si longtemps que ça qui est un grand dépôt avec une structure métallique où je me suis retrouvé vraiment face à une forêt de poutres de poteaux et de fermes métalliques à perte de vue. Et sur le coup, on se dit, c'est pas si compliqué, on modélise la première rangée de poteaux et de fermes. puis on duplique sur les rangées suivantes. Ça devrait aller comme ça. Mais dans la réalité, en fait, tous les poteaux étaient légèrement décalés les uns des autres. Certains penchaient légèrement, d'autres non. Certaines fermes étaient de biais. Les poutres qui reliaient les poteaux avaient toutes des angles différents parce que chaque poteau était placé différemment. Sinon,

  • Léa BAZALINE

    ça n'aurait pas été facile. C'est pas facile, sinon.

  • Benjamin MARECHAL

    Les poutres qui s'arquent, etc. Et il y a beaucoup à dire. et en fait c'est vraiment ça qui est le plus fastidieux c'est de représenter au mieux et de prendre en compte toutes ces particularités et c'est vraiment cette étape de contrôle qui est la plus chronophage et la plus fatigante parce qu'on n'a jamais vraiment l'impression d'avancer et qu'on doit redoubler de vigilance au final sur tout ce qu'on dessine, tout ce qu'on représente certaines choses,

  • Léa BAZALINE

    des fois ça nous paraît simple et on s'aperçoit que c'est plus complexe que ce qu'on pensait au final comment ça se passe le contrôle de ce que tu as relevé est-ce que le maître d'ouvrage vient sur place avec toi pour contrôler comment est-ce que ça se passe ou une fois que tu as livré ton nuage de points ou ta maquette on considère que c'est exactement ce qui existe. C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    mais en fait, c'est le deuxième cas, dans le sens où mon approche, c'est vraiment de représenter le plus fidèlement possible le bâtiment tel qu'il est. Donc là, quand je disais que c'était la tâche au final la plus fatigante et la plus chronophage, c'est parce que je devais contrôler chaque poteau individuellement pour vérifier qu'il soit bien à la position qui a été capturée par le nuage de points. et pareil avec l'inclinaison qui doit avoir réellement donc c'est vraiment cette idée de quand je fournis une maquette c'est celle qui tente de se rapprocher au mieux de la réalité pour finir Benjamin quelle

  • Léa BAZALINE

    est ta vision à toi sur le BIM actuel le BIM que tu vis au quotidien et sur le BIM qui est à venir de ton point de vue de releveur c'est vrai que du coup je vais

  • Benjamin MARECHAL

    plutôt parler un peu du BIM qui se fait actuellement dans mon domaine. Et c'est vrai que du coup, j'aimerais en profiter pour éclaircir un point que je vois beaucoup depuis un moment. C'est que beaucoup de mes confrères vantent le nuage de points et ou la modélisation à partir du nuage comme un jumeau numérique du bâtiment qui a été relevé. Et malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. Dans le sens où il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. alors que ce qu'on fournit c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeaux numériques, quand on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique, parce que les informations récoltées c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, mais pas les informations qui sont du coup plus... de l'autre côté de l'iceberg, qui intéresse davantage pour tout ce domaine de jumeaux numériques.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour parler de jumeaux numériques, quand on travaille à toi, il faudrait intégrer la partie données, toutes les fiches techniques, toute la partie informative. C'est ça, dans l'idée. Parce qu'en fait,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est un peu notre problématique, c'est que quand on représente un bâtiment, surtout avec des épaisseurs de murs différents, on sait pas déterminer au final ce que c'est vraiment comme mur, et l'état du mur aussi. Et c'est ça du coup un petit peu la problématique à laquelle on peut se confronter. Et en fait,

  • Léa BAZALINE

    ce qui est fait généralement,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est qu'on prend un mur sur Archicad, on le met en format générique, on l'ajuste, et voilà, on dit vous avez un mur ici qui semble être porteur, mais on n'a pas les informations vraiment détaillées derrière, et ce qu'il en est vraiment. Donc c'est vrai qu'il y a ce point où j'ai l'impression que beaucoup font un petit peu l'amalgame entre ces deux choses-là. L'utilisation des maquettes BIM... est vraiment un énorme avantage au final. Ça,

  • Léa BAZALINE

    c'est ta vision du BIM actuellement. Et pour le futur, comment t'imagines le BIM dans ta profession ? Qu'est-ce que tu voudrais voir améliorer, par exemple ? C'est vrai qu'au final,

  • Benjamin MARECHAL

    il y a la problématique honnêtement de l'assurance. Ce qui fait que justement, c'est question aussi d'informations sur les murs. je pourrais pas la porter sans faire des carottages par exemple et c'est là où c'est précisément la frontière de mon domaine dans le sens où je suis pas assuré pour faire des carottages dans le bâtiment et après c'est une spécification qui m'est assez propre mais c'est vrai que pour moi c'est justement la bride qu'il y a pour mon activité vis-à-vis de ça et bien merci

  • Léa BAZALINE

    Benjamin pour ton retour d'expérience et pour tes différentes anecdotes merci d'avoir participé au quart d'œil du BIM et je te dis à bientôt mais de rien c'est tout naturel merci beaucoup,

  • Benjamin MARECHAL

    à bientôt

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Description

Après un premier pas dans le domaine industriel, Benjamin MARECHAL découvre le bâtiment grâce au métier de dessinateur. Dès sa première expérience dans une agence d’architecte, il a trouvé sa voie et a commencé à toucher à la réhabilitation, à la maquette numérique et au BIM.


En 2022, Nuaplan a vu le jour et est gérée par Benjamin. Entre anecdotes, définition du BIM et vision du BIM, il a laissé sa trace dans le quart d’heure du BIM.


Pour échanger avec Benjamin : https://www.linkedin.com/in/benjamin-mar%C3%A9chal/

Le site web de Nuaplan : https://nuaplan.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Benjamin MARECHAL

    Il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça, et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. Alors que ce qu'on fournit, c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeau numérique, on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique. Parce que les informations récoltées, c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, et pas les informations qui sont du coup plus de l'autre côté de l'iceberg.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quart d'heure du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis heureuse d'accueillir Benjamin Maréchal, gérant de Nuit à Plan. Il intervient au début d'un projet de rénovation ou à la toute fin d'un projet de construction et ses missions l'amènent à aborder le BIM. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Benjamin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM et merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Benjamin MARECHAL

    Bonjour Léa et merci pour l'invitation.

  • Léa BAZALINE

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ? Explique-nous ton parcours professionnel. Comment est-ce que toi tu touches au BIM et est-ce que tu touches au BIM déjà ?

  • Benjamin MARECHAL

    Pour commencer, je m'appelle Benjamin Maréchal et je suis le gérant de la société Nuaplan. Du coup, concernant mon parcours, il est un petit peu atypique.

  • Léa BAZALINE

    Ah bon ? Raconte-nous tout ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Je vais vous raconter tout ça. Alors initialement j'ai fait un BTS, conception de produit industriel, durant lequel je me suis aperçu qu'il y avait une assez grosse différence entre la réalité du métier et ce qui était vendu par les formations, etc. Donc après ça je voulais me réorienter, j'ai commencé à travailler un petit peu en intérim pour pouvoir me financer une autre formation. Et c'est pendant cette période que j'ai découvert le métier de dessinateur en bâtiment, métier pour lequel j'ai eu un vrai coup de cœur, encore plus quand j'ai découvert les logiciels de BIM. du coup tout naturellement que j'ai fait cette formation de dessinateur-concepteur en bâtiment c'est après cette formation où j'ai commencé à travailler avec un architecte pour lequel on faisait des relevés notamment de longères avec un mètre laser et un mètre ruban longères dans laquelle c'était compliqué rien n'était droit, de la même épaisseur rien n'était plan, c'était complexe c'est à partir de ce moment là où j'avais commencé à me dire que ce serait quand même vachement plus pratique d'avoir un appareil qui nous permettrait de relever avec précision et fiabilité le bâtiment qu'on avait devant nous et accessoirement de nous faciliter grandement la vie. C'est un peu après cette expérience que j'ai commencé à chercher des solutions de mon côté et c'est quand j'ai commencé à travailler pour un géomètre expert que j'ai trouvé la solution en découvrant notamment les scanners 3D. Et clairement, c'était un réel plaisir de troquer le mètre ruban et le mètre laser contre un scanner.

  • Léa BAZALINE

    J'imagine.

  • Benjamin MARECHAL

    Et tranquillement, après, j'avais tout de suite moins d'appréhension à retourner relever une longère assez difforme.

  • Léa BAZALINE

    Pour ceux qui ne nous connaissent pas, tu peux peut-être préciser qu'est-ce qu'une longère ?

  • Benjamin MARECHAL

    Oui, une longère est un vieux bâtiment en pierre, du coup tout en long, parce qu'en fait les enfants bâtissaient leurs maisons à côté de celles de leurs parents, et c'est comme ça qu'on a du coup cet ensemble de bâtiments en pierre assez difforme et assez artisanal, qui au final comportaient de base plusieurs maisons.

  • Léa BAZALINE

    Donc qui reste un bâtiment assez difficile à relever.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça.

  • Léa BAZALINE

    Peu importe la méthode, que ce soit manuelle ou avec un...

  • Benjamin MARECHAL

    En fait, c'est ce que je voulais dire avec le mot artisanal, mais c'est notamment cet aspect de les murs en pierre ont à la base, par exemple, font 50 centimètres d'épaisseur, mais à la fin du couloir, ils vont faire plus que 30. C'est ce genre de choses-là qui est un peu complexe à appréhender. s'était fait davantage avec le cœur, on va dire. Pour terminer un petit peu mon histoire, malheureusement, un grand méchant est arrivé, le Covid, précisément au moment où j'étais enfin censé signer mon CDI et je me suis retrouvé au chômage. Mais pour le coup, je ne l'ai pas vraiment vécu comme un drame, mais plutôt comme une opportunité, dans le sens où je ne m'épanouissais pas vraiment dans mon précédent travail. J'avais besoin de plus d'autonomie, de contact client, de pouvoir gérer mes projets, mon temps. j'ai vu que j'étais assez confiant en mes capacités et mes compétences et que j'ai toujours été très curieux de ce genre de domaine je me suis dit que j'allais tenter l'aventure en solo et c'est après une longue étude de marché que Nuaplan est créée d'accord,

  • Léa BAZALINE

    donc Nuaplan est arrivée période Covid, c'est quoi ? c'est 2021 ?

  • Benjamin MARECHAL

    du coup elle est arrivée début 2022 parce que pendant plus de... de six mois, j'ai étudié toutes ces questions-là pour être sûr que je ne fonçais pas droit dans un mur.

  • Léa BAZALINE

    Et donc avec Nuaplan, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, depuis 2022 ? Qu'est-ce que Nuaplan propose ? Nuaplan,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est une entreprise qui est spécialisée dans les relevés de bâtiments à l'aide de scanners 3D, ainsi que la modélisation et les plans de l'existant. et pour ça j'utilise un RTC 360 de chez Leica qui est un des meilleurs scanners pour le moment avec une portée allant jusqu'à 130 mètres et relève plus de 2 millions de points par seconde fait des photos à 360 en HDR et surtout le plus agréable c'est un temps de cycle qui est en moyenne de 1 minute 30 ce qui fait gagner vraiment beaucoup de temps concernant ce que je propose du coup l'émission c'est segmenté en deux parties et on a la première partie qui est le relevé sur le terrain ce qui me permet de construire mon nuage de points sur lequel on aura toutes les informations nécessaires comme ce que je disais la planéité des murs, l'altimétrie du sol, la pente de toit les épaisseurs de mur quand c'est nécessaire et c'est d'ailleurs un nuage sur lequel on peut également naviguer avec les visionneuses et profiter des photos qui ont été prises sur place Très bien,

  • Léa BAZALINE

    donc une fois ton relevé effectué, soit tu le trouves livre à la maîtrise d'ouvrage ou soit tu fais une mission de modélisation aussi ? C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est exactement ça. Avec le nuage, on peut faire aussi des géoréférencements. Ici, à partir de points géoréférencés par un géomètre. Et c'est effectivement ça que je vais livrer à un... à mon client s'il souhaite juste un nuage de points pour dessiner ou d'autres raisons. Et c'est là où on aborde la deuxième partie. Si ce n'est pas le cas, c'est effectivement moi qui vais m'occuper de la partie dessin, partie pour laquelle je vais utiliser majoritairement Archicad, où je vais en fait importer mon nuage de points et... pour résumer très grossièrement, décalqué en fait, à l'aide de mon nuage de points, parce que chaque point est un point d'accroche dans Archicad.

  • Léa BAZALINE

    Donc tu fais passer du nuage de points à de la 3D. C'est ça. Donc pour toi, le BIM, on peut dire, ça commence au moment du géoréférencement de ton nuage de points.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça, tous les nuages de points ne sont pas géoréférencés, parce que ça demande du coup l'intervention d'un géomètre et de points de géolocalisation précis, mais ça peut être le cas effectivement dans une maîtrise de BIM, c'est un aspect qui est vraiment important pour eux. pour la suite du projet. Très bien.

  • Léa BAZALINE

    Aujourd'hui, toi, tu interviens à quel moment dans un projet de construction ? Moi, je sais, dans mes projets, j'entends souvent, soit il y a une exigence de la maîtrise d'ouvrage au tout début du projet pour relever l'existant, ou soit à la fin du projet pour vérifier le tel que construit. Majoritairement, qu'est-ce que tu as dans ton cas, toi ? Du coup, oui,

  • Benjamin MARECHAL

    j'interviens dès le début du projet de rénovation, plutôt que de construction, pour justement donner cette matière fidèle à l'existence, ce point de vue global, à la personne en charge du projet, et lui permettre de façonner, concevoir la rénovation. en fonction des contraintes et des avantages du bâtiment qui sont identifiés soit dans le nuage ou bien dans la maquette.

  • Léa BAZALINE

    C'est la donnée d'entrée pour l'architecte, par exemple, pour la maîtrise d'œuvre. Donc ça répond à un usage BIM de modélisation de l'existant.

  • Benjamin MARECHAL

    J'aime bien comparer un petit peu mes missions comme la fondation du projet ou la première pierre qui est posée parce qu'en fait, ça va vraiment être la base sur laquelle les différents acteurs... tels que l'architecte vont s'appuyer pour mener à bien leur mission et entre autres la rénovation du bâtiment quand c'est le cas ça peut être aussi une aide à la décision très importante au début du projet ça

  • Léa BAZALINE

    reste quand même une grande responsabilité c'est ça et c'est ça qui est assez

  • Benjamin MARECHAL

    qui personnellement me plaît beaucoup aussi avec les relevés, avec le scanner, etc., c'est que les missions peuvent être vraiment très variées, dans le sens où, comme tu dis, ça peut aussi être le domaine de la construction. Quand on a construit quelque chose, on a envie de contrôler, vérifier au final que le bâtiment est conforme au plan qui avait été établi et que personne n'a pris de liberté en cours de route concernant le bâtiment. Il y a également la notion d'analyse structurelle. Là où vraiment je vais venir scanner un bâtiment ou une structure pour s'assurer par exemple que celle-ci ne penche pas avec le temps. Et si c'est le cas, on programme un autre relevé par exemple six mois plus tard pour pouvoir évaluer la différence et déterminer par exemple à quelle vitesse est-ce que le bâtiment est en train de pencher, etc.

  • Léa BAZALINE

    Donc il y a quand même de la maintenance prédictive, je crois que c'est le terme. au préventif, voir comment va évoluer le bâtiment et comment le maintenir. C'est ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Et il y a encore une autre thématique à laquelle je suis assez sensible, c'est la question de la préservation du patrimoine. Donc c'est vraiment le fait de faire un relevé, au final, d'un bâtiment patrimonial, ça permet de sauvegarder le bâtiment sous format numérique et en fait, en parlant de ça, je pense à une boîte... dont j'aime beaucoup le travail, qui s'appelle Art graphique et patrimoine, qui ont par exemple relevé intégralement la charpente de Notre-Dame de Paris, quelle que ce soit avant l'incendie. Le fait qu'au fait, leur travail a grandement facilité la reconstruction de la charpente, parce qu'ils avaient un nuage de points et des photos sur lesquelles s'appuyer avec précision. Et il y a aussi le domaine de l'archéologie, pareil, dans cette idée de préservation du patrimoine. Il y a beaucoup de thématiques qui sont abordables, en fait, et c'est ce qui me plaît vraiment avec ce domaine.

  • Léa BAZALINE

    Dans tes différents projets, est-ce que tu as des... difficultés en particulier que tu rencontres peut-être souvent ? Est-ce que ça peut être une mauvaise définition de la demande du client ? Ou est-ce que tu as des mauvaises surprises une fois sur place pour effectuer une relevée ? Raconte-nous un peu tes anecdotes. Alors,

  • Benjamin MARECHAL

    j'ai quelques petites anecdotes. En soi, je rencontre plusieurs types de difficultés, comme notamment, mais ça, je pense que je ne suis pas le seul concerné, les briefs pas assez clairs. ou les malentendus, les choses comme ça, où je me retrouve en fait face à quelque chose différent de ce que je m'attendais. Par exemple, une de mes dernières anecdotes, j'ai été faire un relevé intérieur et extérieur pour un archi qui avait convenu avec le maître d'ouvrage de faire un relevé. Et au final, sur les lieux, je me suis retrouvé avec un camion de 40 tonnes juste devant la façade du bâtiment. et en discutant un peu avec le camionneur je me suis aperçu que le maître d'ouvrage avait programmé le relevé en même temps que le déménagement entier du c'était un petit entrepôt au final vu que c'était assez loin de là où j'habite j'ai fini par donner un coup de main au camionneur pour dégager le bâtiment donc

  • Léa BAZALINE

    on peut passer de releveur à déménageur en une heure c'est la même journée c'est vrai qu'au final la vraie difficulté pour moi

  • Benjamin MARECHAL

    en fait c'est que je dois dessiner l'existant je m'explique moi mon rôle avec le scanner c'est en fait de dessiner comment le bâtiment a été construit et non pas comment il aurait dû être construit pour illustrer mon propos je vais prendre en exemple un projet que j'ai fait il n'y a pas si longtemps que ça qui est un grand dépôt avec une structure métallique où je me suis retrouvé vraiment face à une forêt de poutres de poteaux et de fermes métalliques à perte de vue. Et sur le coup, on se dit, c'est pas si compliqué, on modélise la première rangée de poteaux et de fermes. puis on duplique sur les rangées suivantes. Ça devrait aller comme ça. Mais dans la réalité, en fait, tous les poteaux étaient légèrement décalés les uns des autres. Certains penchaient légèrement, d'autres non. Certaines fermes étaient de biais. Les poutres qui reliaient les poteaux avaient toutes des angles différents parce que chaque poteau était placé différemment. Sinon,

  • Léa BAZALINE

    ça n'aurait pas été facile. C'est pas facile, sinon.

  • Benjamin MARECHAL

    Les poutres qui s'arquent, etc. Et il y a beaucoup à dire. et en fait c'est vraiment ça qui est le plus fastidieux c'est de représenter au mieux et de prendre en compte toutes ces particularités et c'est vraiment cette étape de contrôle qui est la plus chronophage et la plus fatigante parce qu'on n'a jamais vraiment l'impression d'avancer et qu'on doit redoubler de vigilance au final sur tout ce qu'on dessine, tout ce qu'on représente certaines choses,

  • Léa BAZALINE

    des fois ça nous paraît simple et on s'aperçoit que c'est plus complexe que ce qu'on pensait au final comment ça se passe le contrôle de ce que tu as relevé est-ce que le maître d'ouvrage vient sur place avec toi pour contrôler comment est-ce que ça se passe ou une fois que tu as livré ton nuage de points ou ta maquette on considère que c'est exactement ce qui existe. C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    mais en fait, c'est le deuxième cas, dans le sens où mon approche, c'est vraiment de représenter le plus fidèlement possible le bâtiment tel qu'il est. Donc là, quand je disais que c'était la tâche au final la plus fatigante et la plus chronophage, c'est parce que je devais contrôler chaque poteau individuellement pour vérifier qu'il soit bien à la position qui a été capturée par le nuage de points. et pareil avec l'inclinaison qui doit avoir réellement donc c'est vraiment cette idée de quand je fournis une maquette c'est celle qui tente de se rapprocher au mieux de la réalité pour finir Benjamin quelle

  • Léa BAZALINE

    est ta vision à toi sur le BIM actuel le BIM que tu vis au quotidien et sur le BIM qui est à venir de ton point de vue de releveur c'est vrai que du coup je vais

  • Benjamin MARECHAL

    plutôt parler un peu du BIM qui se fait actuellement dans mon domaine. Et c'est vrai que du coup, j'aimerais en profiter pour éclaircir un point que je vois beaucoup depuis un moment. C'est que beaucoup de mes confrères vantent le nuage de points et ou la modélisation à partir du nuage comme un jumeau numérique du bâtiment qui a été relevé. Et malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. Dans le sens où il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. alors que ce qu'on fournit c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeaux numériques, quand on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique, parce que les informations récoltées c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, mais pas les informations qui sont du coup plus... de l'autre côté de l'iceberg, qui intéresse davantage pour tout ce domaine de jumeaux numériques.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour parler de jumeaux numériques, quand on travaille à toi, il faudrait intégrer la partie données, toutes les fiches techniques, toute la partie informative. C'est ça, dans l'idée. Parce qu'en fait,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est un peu notre problématique, c'est que quand on représente un bâtiment, surtout avec des épaisseurs de murs différents, on sait pas déterminer au final ce que c'est vraiment comme mur, et l'état du mur aussi. Et c'est ça du coup un petit peu la problématique à laquelle on peut se confronter. Et en fait,

  • Léa BAZALINE

    ce qui est fait généralement,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est qu'on prend un mur sur Archicad, on le met en format générique, on l'ajuste, et voilà, on dit vous avez un mur ici qui semble être porteur, mais on n'a pas les informations vraiment détaillées derrière, et ce qu'il en est vraiment. Donc c'est vrai qu'il y a ce point où j'ai l'impression que beaucoup font un petit peu l'amalgame entre ces deux choses-là. L'utilisation des maquettes BIM... est vraiment un énorme avantage au final. Ça,

  • Léa BAZALINE

    c'est ta vision du BIM actuellement. Et pour le futur, comment t'imagines le BIM dans ta profession ? Qu'est-ce que tu voudrais voir améliorer, par exemple ? C'est vrai qu'au final,

  • Benjamin MARECHAL

    il y a la problématique honnêtement de l'assurance. Ce qui fait que justement, c'est question aussi d'informations sur les murs. je pourrais pas la porter sans faire des carottages par exemple et c'est là où c'est précisément la frontière de mon domaine dans le sens où je suis pas assuré pour faire des carottages dans le bâtiment et après c'est une spécification qui m'est assez propre mais c'est vrai que pour moi c'est justement la bride qu'il y a pour mon activité vis-à-vis de ça et bien merci

  • Léa BAZALINE

    Benjamin pour ton retour d'expérience et pour tes différentes anecdotes merci d'avoir participé au quart d'œil du BIM et je te dis à bientôt mais de rien c'est tout naturel merci beaucoup,

  • Benjamin MARECHAL

    à bientôt

Description

Après un premier pas dans le domaine industriel, Benjamin MARECHAL découvre le bâtiment grâce au métier de dessinateur. Dès sa première expérience dans une agence d’architecte, il a trouvé sa voie et a commencé à toucher à la réhabilitation, à la maquette numérique et au BIM.


En 2022, Nuaplan a vu le jour et est gérée par Benjamin. Entre anecdotes, définition du BIM et vision du BIM, il a laissé sa trace dans le quart d’heure du BIM.


Pour échanger avec Benjamin : https://www.linkedin.com/in/benjamin-mar%C3%A9chal/

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Transcription

  • Benjamin MARECHAL

    Il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça, et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. Alors que ce qu'on fournit, c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeau numérique, on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique. Parce que les informations récoltées, c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, et pas les informations qui sont du coup plus de l'autre côté de l'iceberg.

  • Léa BAZALINE

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quart d'heure du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Je suis heureuse d'accueillir Benjamin Maréchal, gérant de Nuit à Plan. Il intervient au début d'un projet de rénovation ou à la toute fin d'un projet de construction et ses missions l'amènent à aborder le BIM. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Benjamin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM et merci d'avoir accepté notre invitation.

  • Benjamin MARECHAL

    Bonjour Léa et merci pour l'invitation.

  • Léa BAZALINE

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ? Explique-nous ton parcours professionnel. Comment est-ce que toi tu touches au BIM et est-ce que tu touches au BIM déjà ?

  • Benjamin MARECHAL

    Pour commencer, je m'appelle Benjamin Maréchal et je suis le gérant de la société Nuaplan. Du coup, concernant mon parcours, il est un petit peu atypique.

  • Léa BAZALINE

    Ah bon ? Raconte-nous tout ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Je vais vous raconter tout ça. Alors initialement j'ai fait un BTS, conception de produit industriel, durant lequel je me suis aperçu qu'il y avait une assez grosse différence entre la réalité du métier et ce qui était vendu par les formations, etc. Donc après ça je voulais me réorienter, j'ai commencé à travailler un petit peu en intérim pour pouvoir me financer une autre formation. Et c'est pendant cette période que j'ai découvert le métier de dessinateur en bâtiment, métier pour lequel j'ai eu un vrai coup de cœur, encore plus quand j'ai découvert les logiciels de BIM. du coup tout naturellement que j'ai fait cette formation de dessinateur-concepteur en bâtiment c'est après cette formation où j'ai commencé à travailler avec un architecte pour lequel on faisait des relevés notamment de longères avec un mètre laser et un mètre ruban longères dans laquelle c'était compliqué rien n'était droit, de la même épaisseur rien n'était plan, c'était complexe c'est à partir de ce moment là où j'avais commencé à me dire que ce serait quand même vachement plus pratique d'avoir un appareil qui nous permettrait de relever avec précision et fiabilité le bâtiment qu'on avait devant nous et accessoirement de nous faciliter grandement la vie. C'est un peu après cette expérience que j'ai commencé à chercher des solutions de mon côté et c'est quand j'ai commencé à travailler pour un géomètre expert que j'ai trouvé la solution en découvrant notamment les scanners 3D. Et clairement, c'était un réel plaisir de troquer le mètre ruban et le mètre laser contre un scanner.

  • Léa BAZALINE

    J'imagine.

  • Benjamin MARECHAL

    Et tranquillement, après, j'avais tout de suite moins d'appréhension à retourner relever une longère assez difforme.

  • Léa BAZALINE

    Pour ceux qui ne nous connaissent pas, tu peux peut-être préciser qu'est-ce qu'une longère ?

  • Benjamin MARECHAL

    Oui, une longère est un vieux bâtiment en pierre, du coup tout en long, parce qu'en fait les enfants bâtissaient leurs maisons à côté de celles de leurs parents, et c'est comme ça qu'on a du coup cet ensemble de bâtiments en pierre assez difforme et assez artisanal, qui au final comportaient de base plusieurs maisons.

  • Léa BAZALINE

    Donc qui reste un bâtiment assez difficile à relever.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça.

  • Léa BAZALINE

    Peu importe la méthode, que ce soit manuelle ou avec un...

  • Benjamin MARECHAL

    En fait, c'est ce que je voulais dire avec le mot artisanal, mais c'est notamment cet aspect de les murs en pierre ont à la base, par exemple, font 50 centimètres d'épaisseur, mais à la fin du couloir, ils vont faire plus que 30. C'est ce genre de choses-là qui est un peu complexe à appréhender. s'était fait davantage avec le cœur, on va dire. Pour terminer un petit peu mon histoire, malheureusement, un grand méchant est arrivé, le Covid, précisément au moment où j'étais enfin censé signer mon CDI et je me suis retrouvé au chômage. Mais pour le coup, je ne l'ai pas vraiment vécu comme un drame, mais plutôt comme une opportunité, dans le sens où je ne m'épanouissais pas vraiment dans mon précédent travail. J'avais besoin de plus d'autonomie, de contact client, de pouvoir gérer mes projets, mon temps. j'ai vu que j'étais assez confiant en mes capacités et mes compétences et que j'ai toujours été très curieux de ce genre de domaine je me suis dit que j'allais tenter l'aventure en solo et c'est après une longue étude de marché que Nuaplan est créée d'accord,

  • Léa BAZALINE

    donc Nuaplan est arrivée période Covid, c'est quoi ? c'est 2021 ?

  • Benjamin MARECHAL

    du coup elle est arrivée début 2022 parce que pendant plus de... de six mois, j'ai étudié toutes ces questions-là pour être sûr que je ne fonçais pas droit dans un mur.

  • Léa BAZALINE

    Et donc avec Nuaplan, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui, depuis 2022 ? Qu'est-ce que Nuaplan propose ? Nuaplan,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est une entreprise qui est spécialisée dans les relevés de bâtiments à l'aide de scanners 3D, ainsi que la modélisation et les plans de l'existant. et pour ça j'utilise un RTC 360 de chez Leica qui est un des meilleurs scanners pour le moment avec une portée allant jusqu'à 130 mètres et relève plus de 2 millions de points par seconde fait des photos à 360 en HDR et surtout le plus agréable c'est un temps de cycle qui est en moyenne de 1 minute 30 ce qui fait gagner vraiment beaucoup de temps concernant ce que je propose du coup l'émission c'est segmenté en deux parties et on a la première partie qui est le relevé sur le terrain ce qui me permet de construire mon nuage de points sur lequel on aura toutes les informations nécessaires comme ce que je disais la planéité des murs, l'altimétrie du sol, la pente de toit les épaisseurs de mur quand c'est nécessaire et c'est d'ailleurs un nuage sur lequel on peut également naviguer avec les visionneuses et profiter des photos qui ont été prises sur place Très bien,

  • Léa BAZALINE

    donc une fois ton relevé effectué, soit tu le trouves livre à la maîtrise d'ouvrage ou soit tu fais une mission de modélisation aussi ? C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est exactement ça. Avec le nuage, on peut faire aussi des géoréférencements. Ici, à partir de points géoréférencés par un géomètre. Et c'est effectivement ça que je vais livrer à un... à mon client s'il souhaite juste un nuage de points pour dessiner ou d'autres raisons. Et c'est là où on aborde la deuxième partie. Si ce n'est pas le cas, c'est effectivement moi qui vais m'occuper de la partie dessin, partie pour laquelle je vais utiliser majoritairement Archicad, où je vais en fait importer mon nuage de points et... pour résumer très grossièrement, décalqué en fait, à l'aide de mon nuage de points, parce que chaque point est un point d'accroche dans Archicad.

  • Léa BAZALINE

    Donc tu fais passer du nuage de points à de la 3D. C'est ça. Donc pour toi, le BIM, on peut dire, ça commence au moment du géoréférencement de ton nuage de points.

  • Benjamin MARECHAL

    C'est ça, tous les nuages de points ne sont pas géoréférencés, parce que ça demande du coup l'intervention d'un géomètre et de points de géolocalisation précis, mais ça peut être le cas effectivement dans une maîtrise de BIM, c'est un aspect qui est vraiment important pour eux. pour la suite du projet. Très bien.

  • Léa BAZALINE

    Aujourd'hui, toi, tu interviens à quel moment dans un projet de construction ? Moi, je sais, dans mes projets, j'entends souvent, soit il y a une exigence de la maîtrise d'ouvrage au tout début du projet pour relever l'existant, ou soit à la fin du projet pour vérifier le tel que construit. Majoritairement, qu'est-ce que tu as dans ton cas, toi ? Du coup, oui,

  • Benjamin MARECHAL

    j'interviens dès le début du projet de rénovation, plutôt que de construction, pour justement donner cette matière fidèle à l'existence, ce point de vue global, à la personne en charge du projet, et lui permettre de façonner, concevoir la rénovation. en fonction des contraintes et des avantages du bâtiment qui sont identifiés soit dans le nuage ou bien dans la maquette.

  • Léa BAZALINE

    C'est la donnée d'entrée pour l'architecte, par exemple, pour la maîtrise d'œuvre. Donc ça répond à un usage BIM de modélisation de l'existant.

  • Benjamin MARECHAL

    J'aime bien comparer un petit peu mes missions comme la fondation du projet ou la première pierre qui est posée parce qu'en fait, ça va vraiment être la base sur laquelle les différents acteurs... tels que l'architecte vont s'appuyer pour mener à bien leur mission et entre autres la rénovation du bâtiment quand c'est le cas ça peut être aussi une aide à la décision très importante au début du projet ça

  • Léa BAZALINE

    reste quand même une grande responsabilité c'est ça et c'est ça qui est assez

  • Benjamin MARECHAL

    qui personnellement me plaît beaucoup aussi avec les relevés, avec le scanner, etc., c'est que les missions peuvent être vraiment très variées, dans le sens où, comme tu dis, ça peut aussi être le domaine de la construction. Quand on a construit quelque chose, on a envie de contrôler, vérifier au final que le bâtiment est conforme au plan qui avait été établi et que personne n'a pris de liberté en cours de route concernant le bâtiment. Il y a également la notion d'analyse structurelle. Là où vraiment je vais venir scanner un bâtiment ou une structure pour s'assurer par exemple que celle-ci ne penche pas avec le temps. Et si c'est le cas, on programme un autre relevé par exemple six mois plus tard pour pouvoir évaluer la différence et déterminer par exemple à quelle vitesse est-ce que le bâtiment est en train de pencher, etc.

  • Léa BAZALINE

    Donc il y a quand même de la maintenance prédictive, je crois que c'est le terme. au préventif, voir comment va évoluer le bâtiment et comment le maintenir. C'est ça.

  • Benjamin MARECHAL

    Et il y a encore une autre thématique à laquelle je suis assez sensible, c'est la question de la préservation du patrimoine. Donc c'est vraiment le fait de faire un relevé, au final, d'un bâtiment patrimonial, ça permet de sauvegarder le bâtiment sous format numérique et en fait, en parlant de ça, je pense à une boîte... dont j'aime beaucoup le travail, qui s'appelle Art graphique et patrimoine, qui ont par exemple relevé intégralement la charpente de Notre-Dame de Paris, quelle que ce soit avant l'incendie. Le fait qu'au fait, leur travail a grandement facilité la reconstruction de la charpente, parce qu'ils avaient un nuage de points et des photos sur lesquelles s'appuyer avec précision. Et il y a aussi le domaine de l'archéologie, pareil, dans cette idée de préservation du patrimoine. Il y a beaucoup de thématiques qui sont abordables, en fait, et c'est ce qui me plaît vraiment avec ce domaine.

  • Léa BAZALINE

    Dans tes différents projets, est-ce que tu as des... difficultés en particulier que tu rencontres peut-être souvent ? Est-ce que ça peut être une mauvaise définition de la demande du client ? Ou est-ce que tu as des mauvaises surprises une fois sur place pour effectuer une relevée ? Raconte-nous un peu tes anecdotes. Alors,

  • Benjamin MARECHAL

    j'ai quelques petites anecdotes. En soi, je rencontre plusieurs types de difficultés, comme notamment, mais ça, je pense que je ne suis pas le seul concerné, les briefs pas assez clairs. ou les malentendus, les choses comme ça, où je me retrouve en fait face à quelque chose différent de ce que je m'attendais. Par exemple, une de mes dernières anecdotes, j'ai été faire un relevé intérieur et extérieur pour un archi qui avait convenu avec le maître d'ouvrage de faire un relevé. Et au final, sur les lieux, je me suis retrouvé avec un camion de 40 tonnes juste devant la façade du bâtiment. et en discutant un peu avec le camionneur je me suis aperçu que le maître d'ouvrage avait programmé le relevé en même temps que le déménagement entier du c'était un petit entrepôt au final vu que c'était assez loin de là où j'habite j'ai fini par donner un coup de main au camionneur pour dégager le bâtiment donc

  • Léa BAZALINE

    on peut passer de releveur à déménageur en une heure c'est la même journée c'est vrai qu'au final la vraie difficulté pour moi

  • Benjamin MARECHAL

    en fait c'est que je dois dessiner l'existant je m'explique moi mon rôle avec le scanner c'est en fait de dessiner comment le bâtiment a été construit et non pas comment il aurait dû être construit pour illustrer mon propos je vais prendre en exemple un projet que j'ai fait il n'y a pas si longtemps que ça qui est un grand dépôt avec une structure métallique où je me suis retrouvé vraiment face à une forêt de poutres de poteaux et de fermes métalliques à perte de vue. Et sur le coup, on se dit, c'est pas si compliqué, on modélise la première rangée de poteaux et de fermes. puis on duplique sur les rangées suivantes. Ça devrait aller comme ça. Mais dans la réalité, en fait, tous les poteaux étaient légèrement décalés les uns des autres. Certains penchaient légèrement, d'autres non. Certaines fermes étaient de biais. Les poutres qui reliaient les poteaux avaient toutes des angles différents parce que chaque poteau était placé différemment. Sinon,

  • Léa BAZALINE

    ça n'aurait pas été facile. C'est pas facile, sinon.

  • Benjamin MARECHAL

    Les poutres qui s'arquent, etc. Et il y a beaucoup à dire. et en fait c'est vraiment ça qui est le plus fastidieux c'est de représenter au mieux et de prendre en compte toutes ces particularités et c'est vraiment cette étape de contrôle qui est la plus chronophage et la plus fatigante parce qu'on n'a jamais vraiment l'impression d'avancer et qu'on doit redoubler de vigilance au final sur tout ce qu'on dessine, tout ce qu'on représente certaines choses,

  • Léa BAZALINE

    des fois ça nous paraît simple et on s'aperçoit que c'est plus complexe que ce qu'on pensait au final comment ça se passe le contrôle de ce que tu as relevé est-ce que le maître d'ouvrage vient sur place avec toi pour contrôler comment est-ce que ça se passe ou une fois que tu as livré ton nuage de points ou ta maquette on considère que c'est exactement ce qui existe. C'est ça,

  • Benjamin MARECHAL

    mais en fait, c'est le deuxième cas, dans le sens où mon approche, c'est vraiment de représenter le plus fidèlement possible le bâtiment tel qu'il est. Donc là, quand je disais que c'était la tâche au final la plus fatigante et la plus chronophage, c'est parce que je devais contrôler chaque poteau individuellement pour vérifier qu'il soit bien à la position qui a été capturée par le nuage de points. et pareil avec l'inclinaison qui doit avoir réellement donc c'est vraiment cette idée de quand je fournis une maquette c'est celle qui tente de se rapprocher au mieux de la réalité pour finir Benjamin quelle

  • Léa BAZALINE

    est ta vision à toi sur le BIM actuel le BIM que tu vis au quotidien et sur le BIM qui est à venir de ton point de vue de releveur c'est vrai que du coup je vais

  • Benjamin MARECHAL

    plutôt parler un peu du BIM qui se fait actuellement dans mon domaine. Et c'est vrai que du coup, j'aimerais en profiter pour éclaircir un point que je vois beaucoup depuis un moment. C'est que beaucoup de mes confrères vantent le nuage de points et ou la modélisation à partir du nuage comme un jumeau numérique du bâtiment qui a été relevé. Et malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. Dans le sens où il y a une différence entre la maquette BIM et le jumeau numérique. Et un jumeau numérique, c'est vraiment plus complexe que ça et bien plus riche qu'une maquette BIM, dans le sens où ça va comporter les différents réseaux et des informations supplémentaires, comme la composition des murs, son comportement via des simulations, etc. alors que ce qu'on fournit c'est pas aussi développé, bien que je comprenne l'envie qu'ils ont de vouloir qualifier le nuage de points de jumeaux numériques, quand on voit ce que ça nous donne. Et c'est vrai que c'est plus adéquat au final de parler de moulage numérique, parce que les informations récoltées c'est que la face émergée de l'iceberg, que ce qui est visible par le scanner, mais pas les informations qui sont du coup plus... de l'autre côté de l'iceberg, qui intéresse davantage pour tout ce domaine de jumeaux numériques.

  • Léa BAZALINE

    Donc pour parler de jumeaux numériques, quand on travaille à toi, il faudrait intégrer la partie données, toutes les fiches techniques, toute la partie informative. C'est ça, dans l'idée. Parce qu'en fait,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est un peu notre problématique, c'est que quand on représente un bâtiment, surtout avec des épaisseurs de murs différents, on sait pas déterminer au final ce que c'est vraiment comme mur, et l'état du mur aussi. Et c'est ça du coup un petit peu la problématique à laquelle on peut se confronter. Et en fait,

  • Léa BAZALINE

    ce qui est fait généralement,

  • Benjamin MARECHAL

    c'est qu'on prend un mur sur Archicad, on le met en format générique, on l'ajuste, et voilà, on dit vous avez un mur ici qui semble être porteur, mais on n'a pas les informations vraiment détaillées derrière, et ce qu'il en est vraiment. Donc c'est vrai qu'il y a ce point où j'ai l'impression que beaucoup font un petit peu l'amalgame entre ces deux choses-là. L'utilisation des maquettes BIM... est vraiment un énorme avantage au final. Ça,

  • Léa BAZALINE

    c'est ta vision du BIM actuellement. Et pour le futur, comment t'imagines le BIM dans ta profession ? Qu'est-ce que tu voudrais voir améliorer, par exemple ? C'est vrai qu'au final,

  • Benjamin MARECHAL

    il y a la problématique honnêtement de l'assurance. Ce qui fait que justement, c'est question aussi d'informations sur les murs. je pourrais pas la porter sans faire des carottages par exemple et c'est là où c'est précisément la frontière de mon domaine dans le sens où je suis pas assuré pour faire des carottages dans le bâtiment et après c'est une spécification qui m'est assez propre mais c'est vrai que pour moi c'est justement la bride qu'il y a pour mon activité vis-à-vis de ça et bien merci

  • Léa BAZALINE

    Benjamin pour ton retour d'expérience et pour tes différentes anecdotes merci d'avoir participé au quart d'œil du BIM et je te dis à bientôt mais de rien c'est tout naturel merci beaucoup,

  • Benjamin MARECHAL

    à bientôt

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