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Le Paon et la Conscience - Voyage vers la Santé

[Episode Spécial] Tout savoir sur le bruxisme - Partie 1

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27min |08/11/2024
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Le Paon et la Conscience - Voyage vers la Santé

[Episode Spécial] Tout savoir sur le bruxisme - Partie 1

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27min |08/11/2024
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Description

Bienvenue dans le voyage du Paon, le podcast qui éveille les consciences et vous aider à renouer des liens avec votre corps et votre esprit.

Je suis Etienne, et je serai votre guide tout au long du voyage.


Dans cet épisode spécial sur le bruxisme, nous allons découvrir ce qu'est le bruxisme, le définir et son origine.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Le Voyage du Pan, le podcast qui va vous aider à reconnecter votre esprit avec votre corps pour atteindre la pleine santé. Je suis Étienne et nous allons naviguer ensemble au travers de mes réflexions et de mes apprentissages. A l'image du pan, symbole de renaissance, nous allons découvrir ou redécouvrir et vivre l'expérience du cycle de la vie. Ce podcast, c'est le vecteur de ma vocation, celle d'éveiller les consciences. Alors cet épisode, c'est le premier d'un sujet qui me tient vraiment à cœur. Si vous avez écouté le premier épisode, vous savez que je suis kinesthérapeute, plus précisément spécialisé dans la maxillofaciale. Et honnêtement, le sujet du bruxisme, c'est un sujet qui me passionne vraiment. Pour moi, cette histoire de bruxisme, c'est bien plus qu'une mauvaise habitude. Je le vois un peu comme la porte d'entrée vers une transformation qui est profonde et intérieure. Savoir qu'on fait du bruxisme, c'est déjà prendre conscience que le corps... nous parle, à travers notre mâchoire, notre bouche. Le corps veut rétablir un dialogue entre lui et nos émotions. Il nous envoie ce signal à travers le bruxisme. Dans cette série, en plusieurs épisodes, nous allons donc décortiquer le bruxisme sous toutes ses coutures, comprendre ce qu'il est, ce qu'il représente, ses impacts, ses symptômes, mais aussi les solutions au bruxisme. Alors en ce moment, j'entends tous les jours en consultation, je fais du bruxisme. Et quand je leur demande ce qu'ils savent du bruxisme, ce que les patients savent du bruxisme, on me répond « c'est serrer ou grincer des dents » . Alors vous, je vous demande quelle serait votre réponse. Parce qu'en fait, le bruxisme, ça ne se résume pas au simple fait de serrer ou de grincer des dents. C'est beaucoup plus que ça. Si on veut donner une définition assez générale et académique, c'est la contraction. involontaire des muscles de la mâchoire, qui va se résulter couramment par un grincement dentaire ou un serrage dentaire. Mais simplement avoir les contacts dentaires, c'est aussi du bruxisme. Avoir des contacts avec les deux incisives, les quatre incisives, c'est du bruxisme aussi. Il peut être éveillé, dans ce cas-là on va l'appeler bruxisme d'éveil, ou bien pendant la nuit, qu'on appellera bruxisme de sommeil, BE ou BS. Ce que j'aime bien dans cette définition, c'est la notion de contraction involontaire des muscles de la mâchoire. Ça veut dire que tout mouvement de la mâchoire, s'il est involontaire, ça serait du bruxisme. Quand vous mastiquez, quand vous parlez, vous êtes conscient de ce fait de l'action, et vous contractez les muscles de la mâchoire. Ça, c'est volontaire, vous le faites consciemment, et ce n'est pas du bruxisme. Et pourtant, le mouvement de mastication, si on le regarde d'un point de vue purement technique, C'est sensiblement le même. En fait, c'est la contraction des muscles qui va faire que vous allez avoir un impact entre les dents et qui va faire que vous allez mastiquer sous toutes les différentes amplitudes et les différents plans de l'espace. Mais vous le faites de façon consciente. Et c'est cette différence entre conscient et inconscient qui va définir le bruxisme. Donc si on peut résumer un peu les choses, à partir du moment que c'est involontaire, on peut appeler ça du bruxisme. Je prends mon exemple. En 2019, apparition de tension au niveau de la mâchoire. Est-ce que vous avez envie de dire que c'est le Covid ? Peut-être. Mais j'ai envie de dire, en fait, je me suis rendu compte que c'était surtout le port du masque. En fait, il s'est avéré que sous mon masque, j'ai eu la fâcheuse tendance d'avancer ma mâchoire spontanément, sans m'en rendre compte. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Et du coup, je peux dire que j'ai fait en quelque sorte du bruxisme. J'ai avancé les muscles de ma mâchoire. Avec la contraction de ces muscles, je n'ai pas serré des dents, je n'ai pas grincé des dents, mais j'ai contracté involontairement les muscles de ma mâchoire. Et plus précisément, pour ceux qui ont envie de savoir, c'est les muscles ptérigoïdiens, ceux qui veulent de la précision. Donc, si je résume, le bruxisme, c'est la contraction involontaire, et j'insiste bien sur le mot involontaire, des muscles de la mâchoire, et on distingue deux types, le bruxisme d'éveil et le bruxisme du sommeil. Maintenant qu'on a défini ce que c'était, on va parler un peu épidémiologie. Alors je tiens à préciser que tous les chiffres que je vais... dire dans ce podcast, dans cet épisode, ils sont issus d'une recherche dans la littérature scientifique. Je ne les sors pas de mon chapeau, c'est des chiffres qui sont réels. Il faut savoir qu'on retrouve du bruxisme dès le plus jeune âge, chez les enfants. Et quand on sait ce que ça peut engendrer, de quoi cela s'accompagne, entre guillemets, les comorbidités, et bien les chiffres... Ils vont faire peur. Chez les enfants, on retrouve 13 à 49% de bruxisme. C'est une fourchette, car les papiers qui font une revue de la littérature. Mais est-ce que vous imaginez un peu le délire ? On peut retrouver selon les papiers la présence de bruxisme chez la moitié des enfants dans les études qui sont comprises. Chez les plus âgés et chez les moins jeunes, autrement dit, un peu les étudiants, Une étude parle de 15% de bruxisme de sommeil et jusqu'à 69% de bruxisme d'éveil. Et 15% vont plus ou moins présenter les deux types de bruxisme. Personnellement, encore une fois, les chiffres sont assez énormes. En comparaison, l'obésité en France, c'est 15% de la population. 15% de la population en France, c'est 10 250 000. J'ai fait le calcul. Chez les adultes, des études parlent d'un pourcentage entre 16 et 32%. C'est donc jusqu'à 20 millions de personnes touchées par le bruxisme en France. 20 millions. Alors, au-delà de ces chiffres qui peuvent faire peur, ce qui est intéressant de noter, c'est que les chiffres sont sensiblement les mêmes, les pourcentages sont les mêmes, entre l'enfance et la vie adulte. Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Alors ma théorie, c'est que rien n'est mis en place pour faire diminuer ce pourcentage. Ou du moins, rien de réellement efficace n'a été trouvé pour lutter contre le bruxisme. On parle beaucoup de moyens thérapeutiques symptomatiques, des gouttières, des injections, de la chirurgie, mais on parle très peu de moyens pour travailler la causalité. D'ailleurs, je peux vous citer la conclusion d'un papier récent. Je cite, « Il n'y a pas de consensus. » sur le traitement du bruxisme d'éveil ou du bruxisme de sommeil. En gros, il n'y a pas de gold standard. Dans le secteur de la santé, on aime les gold standard. Et en fait, c'est ça qui va rendre la chose compliquée vis-à-vis du bruxisme, parce qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Et j'irai plus loin. Pour le bruxisme, je cite encore en anglais, du coup, « There is not an established cure for bruxism. » Il n'y a pas de traitement établi. Parlons maintenant de l'éthiologie du bruxisme, son facteur déclencheur. Entre le bruxisme d'éveil et le bruxisme de sommeil, ils sont sensiblement les mêmes. Le rôle central du système nerveux central avec une implication du système nerveux autonome, un rôle génétique, mais aussi des comorbidités comme le syndrome d'apnée obstructive du sommeil. On va commencer par cette histoire de génétique. Alors oui, on entendra souvent dire « mon père fait du bruxisme, ma mère fait du bruxisme, mon chien fait du bruxisme, mon bébé fait du bruxisme. » Bref, toute la famille fait du bruxisme. C'est vrai, les études montrent qu'il y a une prépondérance, une possibilité, une éthiologie factorielle dans la génétique. Mais finalement, si on se tient aux statistiques, la prévalence du bruxisme, pour moi, elle est tellement énorme que parler d'un caractère héréditaire, ça me semble presque aberrant. En revanche, il existe des corrélations génétiques avec des pathologies comme le syndrome d'apnée du sommeil, les reflux gastro-osophagiens, les troubles psychiques, mais aussi les prises de médicaments associés comme les antidépresseurs, les aides au sommeil, la mélatonine. Et là, on va se rapprocher des histoires de comorbidité. C'est-à-dire que quand on va... retrouver du bruxisme dans une famille, pour moi, ça ne va pas être la génétique qui va faire le plus gros facteur. On ne va pas parler d'hérédité. Ce n'est pas parce que votre papa ou votre maman fait du bruxisme que vous, vous êtes obligatoirement... que vous allez faire du bruxisme. Non, ça ne marche pas comme ça. En tout cas, ce qu'on sait aussi, c'est qu'il existe des changements au niveau du système nerveux central. Car le stress, ça va créer une modulation biologique, et donc influencer sur la structure biochimique de notre système nerveux. Là, j'ai plutôt envie de parler d'épigénétique. De façon plus générale, toutes les pathologies dont l'une des origines est psycho-émotionnelle, comme la fibromyalgie, l'endométriose chez les femmes, ces pathologies vont être très probablement accompagnées d'un bruxisme. Le bruxisme est un critère... de diagnostic, pas de diagnostic, mais doit être recherché dans ces pathologies pour pouvoir orienter ces patients vers une approche plus appropriée et donc faire intervenir l'approche pluridisciplinaire. Pour revenir un petit peu sur l'épigénétique, je vais faire un petit saut. L'épigénétique, c'est le principe où les facteurs environnementaux vont avoir un effet sur l'expression génétique de notre corps, de notre ADN. Donc, le stress, répété, notre environnement extérieur, AK, le stress, va créer une forme d'automatisation, une réaction automatique en réponse à une stimulation primaire, puis à des stimulations qui peuvent être variées. J'aime bien, moi, parler de stimulation plutôt que de stress, parce qu'aujourd'hui, quand on parle de stress dans la société, c'est l'anxiété, ça s'apparente souvent à ça. Sauf qu'on peut avoir des stress intérieurs qui sont tout simplement des stimulations. Votre corps va être stressé. par des stimulations biochimiques, par des stimulations mécaniques. Donc, c'est pour ça que je préfère parler de stimulation. Ça me permet d'établir une relation de neutralité dans le stimuli. Et petit à petit, ces différentes stimulations vont créer la réaction dite normale, en tout cas, qui est normale et interprétée par le cerveau comme telle. Cette réaction, elle sera tellement répétée qu'elle deviendra... la réponse par défaut par votre cerveau. Si on prend l'exemple, pourquoi vous attrapez une balle lorsqu'on vous lance une balle ? Initialement, vous lancez une balle à un petit enfant, à un enfant de 13 mois. Est-ce qu'il va le rattraper dès le premier lancer ? Non, vous allez le lancer, il va vous regarder, il va vous dire « mais qu'est-ce que vous faites ? » Parce qu'en fait, rattraper une balle, c'est de l'acquisition. Il le rattrapera parce que vous lui avez lancé plusieurs fois la balle et qu'il a appris qu'il fallait la rattraper. C'est une impression que vous lui envoyez. Souvent, quand vous envoyez la balle, vous allez lui dire « rattrape, rattrape » . Et c'est à partir de ce moment-là qu'il va faire l'acquisition de cette compétence d'attraper la balle. Mais par cette répétition. Il ne va pas le faire dès la première fois. Le bruxisme, ça va fonctionner exactement de la même manière. La répétition des impressions, des événements, des stimulations vont provoquer du bruxisme. Cette répétition va créer une habitude, un automatisme. Et le cerveau va alors établir que c'est le fonctionnement par défaut. Et ça, ça aboutit à des « je suis concentré, donc je serre des dents » . Je force sur quelque chose, je serre des dents. Je lis, je peux serrer des dents. Je regarde une série, une série, un thriller, peu importe, je serre des dents. Notre système, il va toujours fonctionner de la même manière. C'est un principe universel, voire existentiel. Ça fonctionne toujours comme ça. La stimulation va engendrer dans l'ordre une perception. La stimulation entraîne une perception qui va entraîner une émotion. Et finalement, cette émotion va entraîner une réaction. Ces quatre étapes, elles se déroulent en une fraction de seconde. Ce n'est pas perceptible par le cerveau, ça se passe trop vite. Et ça, vous l'aurez compris, plus cette réaction sera identifiée par votre cerveau comme du moccisme, plus elle deviendra la réaction naturelle ou par défaut. Alors, je vous laisse méditer sur cette question. Quand est-ce que vous serrez des dents ? Posez-vous la question. Une autre question que j'aime bien poser à mes patients est « Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? » Qu'est-ce qu'on vous a dit ? Qu'est-ce que vous avez lu ? Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? Et la réponse que j'entends le plus souvent, c'est un peu à côté de la plaque, mais c'est « Le bruxisme, c'est parce que je suis stressé, je suis trop stressé. » Alors oui, bien sûr, mais ce n'est pas que ça. En réalité, le bruxisme, elle est multifactorielle. Le stress, bien sûr, c'est un facteur prépondérant. On le retrouve dans tout et c'est le stress qui va lier un peu les comorbidités aussi. Et c'est surtout ce qui est le plus évoqué dans la littérature. Une récente étude suggère même que les formes sévères de bruxisme sont retrouvées chez les personnalités émotionnellement instables et ceux qui ont des tendances à l'autosabotage, qui ne mettent pas en place les bons comportements. On retrouve également les formes de bruxisme d'éveil chez les personnes qui sont atteintes de PTSD, de syndrome post-traumatique. Ça, pour moi, ça appuie tout simplement l'aspect psychopathologique. Ma théorie, c'est qu'on vit tous des formes de PTSD, sans vouloir dénigrer les vraies victimes de PTSD. Ce que je veux dire par là, c'est que des traumas, on en vit tous. Et ces traumas, c'est notre perception de l'événement qui va influencer l'expérience. Un trauma ? Le ne pas l'être pour une personne est l'être pour une autre personne. Tout dépend de l'individu, de son vécu, de sa mémoire karmique, de son expérience et de son environnement passé. Alors évidemment, on revient à l'émotion qui va engendrer la réaction type bruxisme. Je pourrais vous sortir toute la littérature accessible, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le bruxisme va être principalement généré par ce trouble psychique le stress ou l'anxiété, les émotions, mais pas que. Il existe des liens, des associations qu'on appelle comorbidités avec. Le SAOS, le syndrome d'apnée du sommeil, les troubles temporomandibulaires, les reflux gastro-osophagiens. Ces associations sont des explications d'ordre physiologique ou mécanique, mais si on change de prisme et qu'on regarde la souffrance que cela engendre, on rebascule sur le premier facteur évoqué un peu plus tôt, qui pour moi est la souffrance psychique. Comprendre la physiopathologie du moutisme, le mécanisme réel du en quoi le stress va engendrer du bruxisme, en vrai, dans la littérature, ça reste hypothétique et plutôt mal établi. Ce qu'on sait, c'est que le bruxisme de sommeil, ce n'est pas une parafonction. Ah, là, je vais perdre certaines personnes, mais c'est pas grave, c'est important de le savoir. En fait, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA. Le GABA, c'est un neurotransmetteur qui est utilisé dans le cerveau, dans tout le système d'énergie, enfin, tout le système des neurotransmetteurs. Et donc, sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Je répète, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA, et sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Donc, est-ce qu'il faut diaboliser le bruxisme ? La réponse, j'ai envie de vous dire, se retrouve dans ce que j'ai dit juste avant. Pour pouvoir affirmer ça, il est important de comprendre la base neurophysiologique du moxisme. Les neurones du noyau trigémino-mésencephalique, qu'on va abréger en MTN, ils inervent des mécanorécepteurs qui sont situés dans les muscles élévateurs de la mâchoire, massétères, pterygoïdiens latérales, temporales, mais aussi des ligaments parodontales. Alors on comprend que le bruxisme va activer les MTN au moyen des récepteurs mécaniques, lorsqu'ils vont être stimulés, lorsqu'ils vont subir un stress. Donc pendant le sommeil, le GABA qui est sécrété par l'hypothalamus active également le MTN, qui à son tour peut activer les noyaux de la race. La race, c'est le système d'activation réticulaire ascendant, et qui est impliqué dans la régulation de l'éveil et de la tension. Petite parenthèse, le GABA, en général, c'est un neurotransmetteur qui est inhibiteur. En revanche, spécifiquement dans les neurones du MTM, dans les neurones du noyau trigémino-mésencéphalique, il va provoquer une hyperpolarisation et donc une stimulation du MTM. En gros, il va être excitateur. Cette activation du haras par le MTM va donc permettre d'éviter une réduction excessive des neurotransmetteurs du haras, tels que la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine, la cetylcholine, ou bien même le glutamate. Ce sont là des neurotransmetteurs qu'on entend tous, quand on parle de neurosciences, de neuropathologie, et même maintenant on va parler de récompense dopaminergique avec les réseaux sociaux, les choses comme ça. Donc si je résume, lorsqu'une activité au niveau des muscles masticateurs est détectée par les neurones du MTN, alors ces derniers, les neurones du MTN, vont activer à leur tour le système Arras, qui va alors libérer les neurotransmetteurs permettant la modulation des fonctions vitales, telles que la fonction cardiaque, respiratoire, pendant la nuit. En plus de ça, il existe une augmentation du RMA, c'est le Rhythmic Masticatory Muscle Activity, c'est ce qu'on va mesurer lorsque, par exemple, on fait une polysomnographie, on va mesurer l'activité musculaire, des muscles masticateurs en l'occurrence, lors des changements de cycle du sommeil. Et plus particulièrement, lorsque vous passez de la phase NREM à la phase REM, Non Rapid Eye Movement, à la phase Rapid Eye Movement. Pour rappeler, la phase NREM, c'est une phase... où vous allez avoir la phase de sommeil profond. Vos yeux vont très peu bouger, vous êtes plutôt en état de relaxation. A l'inverse, la phase LRM, on l'appelle la phase de sommeil paradoxale. Pourquoi ? Parce que vous allez avoir une activité complètement cérébrale qui est proche d'une activité cérébrale de l'éveil, mais vous avez le corps qui est complètement paralysé. Donc si vous enchaînez les troubles du sommeil avec une modification de votre architecture du sommeil et une augmentation des phases REM, une activité cérébrale accrue, des neurones moteurs actifs, vous dormez en fait sans vous reposer. Vous dormez, mais votre cerveau, lui, il est toujours actif. Alors imaginez que vous avez des troubles du sommeil avec un fond de bruxisme. Il y aura donc des troubles du système Arras qui vont réguler l'intention. Alors, est-ce que vous me suivez ? Ça, ça peut nous faire penser à des troubles de la tension, type TDAH. Pour aller un peu plus loin, si on veut parler un peu de substances, des substances telles que le café, l'alcool, ou bien les drogues, qu'on peut retrouver, les drogues festives, tout ça, ça va favoriser les modifications d'architecture du sommeil et du coup dégrader aussi la qualité de votre sommeil. Il y a des études qui ont montré que les consommateurs de café vont présenter lors d'une PSG, d'une polysomnographie, beaucoup plus d'épisodes. de bruxisme, avec notamment une augmentation du RMMA. Tout ça pour dire que le café va provoquer une majoration des phases de bruxisme du sommeil. Revenons un peu à la phase diurne, pendant l'éveil. L'activation du haras, lui, provoque une activation du cortex cérébral. Il va s'en suivre toute la cascade chimique de neurotransmetteurs qui a été citée juste avant. Arras, sécrétion de neurotransmetteurs tels que l'acétylcholine, le glutamate, la noradrénaline, bref tout ça. Alors qu'est-ce que ça pourrait expliquer ? Ça pourrait expliquer que ce réflexe de serrer les dents, lorsqu'on force sur quelque chose, au sport par exemple, quand vous allez avoir une action mécanique, vous allez avoir ce réflexe de serrer les dents, tout simplement. Mais qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça ? Personnellement, pour moi, c'est toute une façon de penser qui doit être changée, comme un changement de paradigme en fait. De façon très académique, on classifie le bruxisme dans la catégorie des parafonctions. Moi, ce que je viens de vous dire avant, c'est que ce n'est pas finalement une parafonction. En tout cas, le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction. On dit toujours aux patients, ne serrez pas des dents, il faut apprendre à le faire, il faut vous conscientiser, éviter de serrer les dents. Dès que vous vous rendez compte que vous serrez les dents, relâchez, serrez les dents. C'est ça qui va vous faire mal, c'est ça qui va créer vos maux. Ce qui place en fait le bruxisme comme la cause principale de vos tensions musculaires. C'est un discours qui est finalement favorisant. Mais il faut changer de discours, et il est important aujourd'hui plus que jamais d'éduquer. Le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction, il est vital à l'organisme pour le fonctionnement de votre sommeil. Pas de bruxisme, pas de sommeil. Et pas de sommeil, c'est des troubles psychiques assurés, et potentiellement, les études le montrent, de potentielles formes de démence qui vont être associées. En réalité... C'est une histoire d'équilibre. Comprendre qu'il faut un équilibre pour que le système fonctionne, c'est enfoncer une porte ouverte. Mais en fait, c'est nécessaire de le rappeler. Il faut toujours l'équilibre. On tend vers l'homéostasie. Prenons les exemples concrets du sommeil. Et plus particulièrement du syndrome d'apnée du sommeil. On sait aujourd'hui que le bruxisme de sommeil va entraîner un dégagement des voies aériennes supérieures. Quand vous allez en apnée, vous pouvez provoquer, involontairement évidemment, mais le système va se mettre en route pour créer ce bruxisme. et dégager les voies aériennes supérieures. Mais qui à son tour augmente les forces de pression sur l'appareil menducateur, sur votre articulation, sur vos muscles. Les deux sont intimement liés. Grossièrement, le bruxisme du sommeil, c'est votre bouclier. C'est lui qui va vous permettre de respirer. Vous pouvez le voir comme un sacrifice. Un sacrifice pour votre survie. Mais à quel prix ? Au prix de la douleur, au prix de potentiel douleur, tension, enfin tous les symptômes. Mais un prix aussi économique. Parce que ce bruxisme et toutes les comorbidités, si on prend l'apnée du sommeil, le nombre de séances que vous pouvez faire chez un kiné en thérapie oromyo-fonctionnelle, de consultation chez le somnologue, les polysomnographies, toutes les pathologies cardiaques, respiratoires qui vont être associées, sans compter l'impact que vous pouvez... avoir, enfin en tout cas que l'apnée du sommeil peut avoir, sur votre quotidien, votre diminution de productivité, il y avait des études qui ont montré que la personne apnée va perdre en efficacité au travail, et donc ça va être... un coût pour la société aussi mais aussi au portefeuille personnel le moult 6 va entraîner pas qu'à lui seul évidemment mais va être un facteur favorisant pour une usure dentaire précoce pour des séances chez le kiné pour des séances chez le stéopath chez le médecin chez le stomatologue pour des gouttières bref c'est un coût énorme finalement un coût financier qui est énorme et donc si on revient à cette histoire d' équilibre Si vous faites de l'apnée régulièrement, alors vous allez bruxer régulièrement. Mais bruxer régulièrement, c'est augmenter la contrainte au niveau de votre marchoir, articulaire et musculaire, alors l'équilibre est rompu. Et les symptômes du bruxisme vont alors se manifester. Et je ne parle même pas des conséquences de l'apnée, on en a pu en parler juste un peu avant, qui vont avoir eux-mêmes des effets sur votre sommeil, votre état physique et mental, bref, votre santé. Mais ça, c'est qu'un seul exemple. Donc c'est important de s'y intéresser. Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ? Pour faire simple, le bruxisme, il est hyper présent. Il est présent dans... un grand pourcentage de la population. Si vous regardez autour de vous, vous pouvez alors considérer qu'une personne sur trois va faire du bruxisme. Et ces bruxismes vont générer des symptômes. Il est aussi important de comprendre que le bruxisme, il est nécessaire, il est vital. On va finalement tous en faire pendant la nuit, pendant qu'on dort, et qu'il fait partie d'un système qui régule notre sommeil. On ne veut pas empêcher de bruxer pendant la nuit. Parce que... Ça fait partie de notre fonctionnement. En revanche, ce qu'on veut, c'est éliminer le surplus de bruxisme qui va être du coup alors, entre guillemets, pathologique. Bien faire la différence entre bruxisme normal, physiologique, et bruxisme type parafonction. En fait, le bruxisme, il ne vient jamais seul. Il est toujours là pour une raison. On peut le voir un peu comme notre ami, mais c'est aussi notre ennemi. Du coup, le but du jeu, ça serait de vivre en utilisant son bruxisme comme une porte d'entrée vers quelque chose de beaucoup plus profond, une transformation intérieure, plutôt que d'être esclave de son bruxisme et de le subir. Ça sera tout pour ce premier épisode, où on a pu parler de pas mal de choses sur l'épidemiologie du bruxisme, la définition, ce que c'était. J'espère que ça vous a plu. Les prochains épisodes... On va traiter des solutions, des impacts du mouxisme. Ça se fera en plusieurs épisodes, évidemment. Donc si ça vous a plu, si vous avez des retours à faire, si vous avez envie d'en savoir plus, des questionnements, n'hésitez pas à poster, à me faire ce retour, pour que je puisse cibler davantage, discuter autour de ça. autour du mouxisme et que je puisse vous apporter le plus d'informations possibles et ma vision des choses. C'était Étienne, kinesthérapeute spécialisé en maxillot pour le voyage du pan.

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Bienvenue dans le voyage du Paon, le podcast qui éveille les consciences et vous aider à renouer des liens avec votre corps et votre esprit.

Je suis Etienne, et je serai votre guide tout au long du voyage.


Dans cet épisode spécial sur le bruxisme, nous allons découvrir ce qu'est le bruxisme, le définir et son origine.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bienvenue dans Le Voyage du Pan, le podcast qui va vous aider à reconnecter votre esprit avec votre corps pour atteindre la pleine santé. Je suis Étienne et nous allons naviguer ensemble au travers de mes réflexions et de mes apprentissages. A l'image du pan, symbole de renaissance, nous allons découvrir ou redécouvrir et vivre l'expérience du cycle de la vie. Ce podcast, c'est le vecteur de ma vocation, celle d'éveiller les consciences. Alors cet épisode, c'est le premier d'un sujet qui me tient vraiment à cœur. Si vous avez écouté le premier épisode, vous savez que je suis kinesthérapeute, plus précisément spécialisé dans la maxillofaciale. Et honnêtement, le sujet du bruxisme, c'est un sujet qui me passionne vraiment. Pour moi, cette histoire de bruxisme, c'est bien plus qu'une mauvaise habitude. Je le vois un peu comme la porte d'entrée vers une transformation qui est profonde et intérieure. Savoir qu'on fait du bruxisme, c'est déjà prendre conscience que le corps... nous parle, à travers notre mâchoire, notre bouche. Le corps veut rétablir un dialogue entre lui et nos émotions. Il nous envoie ce signal à travers le bruxisme. Dans cette série, en plusieurs épisodes, nous allons donc décortiquer le bruxisme sous toutes ses coutures, comprendre ce qu'il est, ce qu'il représente, ses impacts, ses symptômes, mais aussi les solutions au bruxisme. Alors en ce moment, j'entends tous les jours en consultation, je fais du bruxisme. Et quand je leur demande ce qu'ils savent du bruxisme, ce que les patients savent du bruxisme, on me répond « c'est serrer ou grincer des dents » . Alors vous, je vous demande quelle serait votre réponse. Parce qu'en fait, le bruxisme, ça ne se résume pas au simple fait de serrer ou de grincer des dents. C'est beaucoup plus que ça. Si on veut donner une définition assez générale et académique, c'est la contraction. involontaire des muscles de la mâchoire, qui va se résulter couramment par un grincement dentaire ou un serrage dentaire. Mais simplement avoir les contacts dentaires, c'est aussi du bruxisme. Avoir des contacts avec les deux incisives, les quatre incisives, c'est du bruxisme aussi. Il peut être éveillé, dans ce cas-là on va l'appeler bruxisme d'éveil, ou bien pendant la nuit, qu'on appellera bruxisme de sommeil, BE ou BS. Ce que j'aime bien dans cette définition, c'est la notion de contraction involontaire des muscles de la mâchoire. Ça veut dire que tout mouvement de la mâchoire, s'il est involontaire, ça serait du bruxisme. Quand vous mastiquez, quand vous parlez, vous êtes conscient de ce fait de l'action, et vous contractez les muscles de la mâchoire. Ça, c'est volontaire, vous le faites consciemment, et ce n'est pas du bruxisme. Et pourtant, le mouvement de mastication, si on le regarde d'un point de vue purement technique, C'est sensiblement le même. En fait, c'est la contraction des muscles qui va faire que vous allez avoir un impact entre les dents et qui va faire que vous allez mastiquer sous toutes les différentes amplitudes et les différents plans de l'espace. Mais vous le faites de façon consciente. Et c'est cette différence entre conscient et inconscient qui va définir le bruxisme. Donc si on peut résumer un peu les choses, à partir du moment que c'est involontaire, on peut appeler ça du bruxisme. Je prends mon exemple. En 2019, apparition de tension au niveau de la mâchoire. Est-ce que vous avez envie de dire que c'est le Covid ? Peut-être. Mais j'ai envie de dire, en fait, je me suis rendu compte que c'était surtout le port du masque. En fait, il s'est avéré que sous mon masque, j'ai eu la fâcheuse tendance d'avancer ma mâchoire spontanément, sans m'en rendre compte. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Et du coup, je peux dire que j'ai fait en quelque sorte du bruxisme. J'ai avancé les muscles de ma mâchoire. Avec la contraction de ces muscles, je n'ai pas serré des dents, je n'ai pas grincé des dents, mais j'ai contracté involontairement les muscles de ma mâchoire. Et plus précisément, pour ceux qui ont envie de savoir, c'est les muscles ptérigoïdiens, ceux qui veulent de la précision. Donc, si je résume, le bruxisme, c'est la contraction involontaire, et j'insiste bien sur le mot involontaire, des muscles de la mâchoire, et on distingue deux types, le bruxisme d'éveil et le bruxisme du sommeil. Maintenant qu'on a défini ce que c'était, on va parler un peu épidémiologie. Alors je tiens à préciser que tous les chiffres que je vais... dire dans ce podcast, dans cet épisode, ils sont issus d'une recherche dans la littérature scientifique. Je ne les sors pas de mon chapeau, c'est des chiffres qui sont réels. Il faut savoir qu'on retrouve du bruxisme dès le plus jeune âge, chez les enfants. Et quand on sait ce que ça peut engendrer, de quoi cela s'accompagne, entre guillemets, les comorbidités, et bien les chiffres... Ils vont faire peur. Chez les enfants, on retrouve 13 à 49% de bruxisme. C'est une fourchette, car les papiers qui font une revue de la littérature. Mais est-ce que vous imaginez un peu le délire ? On peut retrouver selon les papiers la présence de bruxisme chez la moitié des enfants dans les études qui sont comprises. Chez les plus âgés et chez les moins jeunes, autrement dit, un peu les étudiants, Une étude parle de 15% de bruxisme de sommeil et jusqu'à 69% de bruxisme d'éveil. Et 15% vont plus ou moins présenter les deux types de bruxisme. Personnellement, encore une fois, les chiffres sont assez énormes. En comparaison, l'obésité en France, c'est 15% de la population. 15% de la population en France, c'est 10 250 000. J'ai fait le calcul. Chez les adultes, des études parlent d'un pourcentage entre 16 et 32%. C'est donc jusqu'à 20 millions de personnes touchées par le bruxisme en France. 20 millions. Alors, au-delà de ces chiffres qui peuvent faire peur, ce qui est intéressant de noter, c'est que les chiffres sont sensiblement les mêmes, les pourcentages sont les mêmes, entre l'enfance et la vie adulte. Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Alors ma théorie, c'est que rien n'est mis en place pour faire diminuer ce pourcentage. Ou du moins, rien de réellement efficace n'a été trouvé pour lutter contre le bruxisme. On parle beaucoup de moyens thérapeutiques symptomatiques, des gouttières, des injections, de la chirurgie, mais on parle très peu de moyens pour travailler la causalité. D'ailleurs, je peux vous citer la conclusion d'un papier récent. Je cite, « Il n'y a pas de consensus. » sur le traitement du bruxisme d'éveil ou du bruxisme de sommeil. En gros, il n'y a pas de gold standard. Dans le secteur de la santé, on aime les gold standard. Et en fait, c'est ça qui va rendre la chose compliquée vis-à-vis du bruxisme, parce qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Et j'irai plus loin. Pour le bruxisme, je cite encore en anglais, du coup, « There is not an established cure for bruxism. » Il n'y a pas de traitement établi. Parlons maintenant de l'éthiologie du bruxisme, son facteur déclencheur. Entre le bruxisme d'éveil et le bruxisme de sommeil, ils sont sensiblement les mêmes. Le rôle central du système nerveux central avec une implication du système nerveux autonome, un rôle génétique, mais aussi des comorbidités comme le syndrome d'apnée obstructive du sommeil. On va commencer par cette histoire de génétique. Alors oui, on entendra souvent dire « mon père fait du bruxisme, ma mère fait du bruxisme, mon chien fait du bruxisme, mon bébé fait du bruxisme. » Bref, toute la famille fait du bruxisme. C'est vrai, les études montrent qu'il y a une prépondérance, une possibilité, une éthiologie factorielle dans la génétique. Mais finalement, si on se tient aux statistiques, la prévalence du bruxisme, pour moi, elle est tellement énorme que parler d'un caractère héréditaire, ça me semble presque aberrant. En revanche, il existe des corrélations génétiques avec des pathologies comme le syndrome d'apnée du sommeil, les reflux gastro-osophagiens, les troubles psychiques, mais aussi les prises de médicaments associés comme les antidépresseurs, les aides au sommeil, la mélatonine. Et là, on va se rapprocher des histoires de comorbidité. C'est-à-dire que quand on va... retrouver du bruxisme dans une famille, pour moi, ça ne va pas être la génétique qui va faire le plus gros facteur. On ne va pas parler d'hérédité. Ce n'est pas parce que votre papa ou votre maman fait du bruxisme que vous, vous êtes obligatoirement... que vous allez faire du bruxisme. Non, ça ne marche pas comme ça. En tout cas, ce qu'on sait aussi, c'est qu'il existe des changements au niveau du système nerveux central. Car le stress, ça va créer une modulation biologique, et donc influencer sur la structure biochimique de notre système nerveux. Là, j'ai plutôt envie de parler d'épigénétique. De façon plus générale, toutes les pathologies dont l'une des origines est psycho-émotionnelle, comme la fibromyalgie, l'endométriose chez les femmes, ces pathologies vont être très probablement accompagnées d'un bruxisme. Le bruxisme est un critère... de diagnostic, pas de diagnostic, mais doit être recherché dans ces pathologies pour pouvoir orienter ces patients vers une approche plus appropriée et donc faire intervenir l'approche pluridisciplinaire. Pour revenir un petit peu sur l'épigénétique, je vais faire un petit saut. L'épigénétique, c'est le principe où les facteurs environnementaux vont avoir un effet sur l'expression génétique de notre corps, de notre ADN. Donc, le stress, répété, notre environnement extérieur, AK, le stress, va créer une forme d'automatisation, une réaction automatique en réponse à une stimulation primaire, puis à des stimulations qui peuvent être variées. J'aime bien, moi, parler de stimulation plutôt que de stress, parce qu'aujourd'hui, quand on parle de stress dans la société, c'est l'anxiété, ça s'apparente souvent à ça. Sauf qu'on peut avoir des stress intérieurs qui sont tout simplement des stimulations. Votre corps va être stressé. par des stimulations biochimiques, par des stimulations mécaniques. Donc, c'est pour ça que je préfère parler de stimulation. Ça me permet d'établir une relation de neutralité dans le stimuli. Et petit à petit, ces différentes stimulations vont créer la réaction dite normale, en tout cas, qui est normale et interprétée par le cerveau comme telle. Cette réaction, elle sera tellement répétée qu'elle deviendra... la réponse par défaut par votre cerveau. Si on prend l'exemple, pourquoi vous attrapez une balle lorsqu'on vous lance une balle ? Initialement, vous lancez une balle à un petit enfant, à un enfant de 13 mois. Est-ce qu'il va le rattraper dès le premier lancer ? Non, vous allez le lancer, il va vous regarder, il va vous dire « mais qu'est-ce que vous faites ? » Parce qu'en fait, rattraper une balle, c'est de l'acquisition. Il le rattrapera parce que vous lui avez lancé plusieurs fois la balle et qu'il a appris qu'il fallait la rattraper. C'est une impression que vous lui envoyez. Souvent, quand vous envoyez la balle, vous allez lui dire « rattrape, rattrape » . Et c'est à partir de ce moment-là qu'il va faire l'acquisition de cette compétence d'attraper la balle. Mais par cette répétition. Il ne va pas le faire dès la première fois. Le bruxisme, ça va fonctionner exactement de la même manière. La répétition des impressions, des événements, des stimulations vont provoquer du bruxisme. Cette répétition va créer une habitude, un automatisme. Et le cerveau va alors établir que c'est le fonctionnement par défaut. Et ça, ça aboutit à des « je suis concentré, donc je serre des dents » . Je force sur quelque chose, je serre des dents. Je lis, je peux serrer des dents. Je regarde une série, une série, un thriller, peu importe, je serre des dents. Notre système, il va toujours fonctionner de la même manière. C'est un principe universel, voire existentiel. Ça fonctionne toujours comme ça. La stimulation va engendrer dans l'ordre une perception. La stimulation entraîne une perception qui va entraîner une émotion. Et finalement, cette émotion va entraîner une réaction. Ces quatre étapes, elles se déroulent en une fraction de seconde. Ce n'est pas perceptible par le cerveau, ça se passe trop vite. Et ça, vous l'aurez compris, plus cette réaction sera identifiée par votre cerveau comme du moccisme, plus elle deviendra la réaction naturelle ou par défaut. Alors, je vous laisse méditer sur cette question. Quand est-ce que vous serrez des dents ? Posez-vous la question. Une autre question que j'aime bien poser à mes patients est « Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? » Qu'est-ce qu'on vous a dit ? Qu'est-ce que vous avez lu ? Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? Et la réponse que j'entends le plus souvent, c'est un peu à côté de la plaque, mais c'est « Le bruxisme, c'est parce que je suis stressé, je suis trop stressé. » Alors oui, bien sûr, mais ce n'est pas que ça. En réalité, le bruxisme, elle est multifactorielle. Le stress, bien sûr, c'est un facteur prépondérant. On le retrouve dans tout et c'est le stress qui va lier un peu les comorbidités aussi. Et c'est surtout ce qui est le plus évoqué dans la littérature. Une récente étude suggère même que les formes sévères de bruxisme sont retrouvées chez les personnalités émotionnellement instables et ceux qui ont des tendances à l'autosabotage, qui ne mettent pas en place les bons comportements. On retrouve également les formes de bruxisme d'éveil chez les personnes qui sont atteintes de PTSD, de syndrome post-traumatique. Ça, pour moi, ça appuie tout simplement l'aspect psychopathologique. Ma théorie, c'est qu'on vit tous des formes de PTSD, sans vouloir dénigrer les vraies victimes de PTSD. Ce que je veux dire par là, c'est que des traumas, on en vit tous. Et ces traumas, c'est notre perception de l'événement qui va influencer l'expérience. Un trauma ? Le ne pas l'être pour une personne est l'être pour une autre personne. Tout dépend de l'individu, de son vécu, de sa mémoire karmique, de son expérience et de son environnement passé. Alors évidemment, on revient à l'émotion qui va engendrer la réaction type bruxisme. Je pourrais vous sortir toute la littérature accessible, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le bruxisme va être principalement généré par ce trouble psychique le stress ou l'anxiété, les émotions, mais pas que. Il existe des liens, des associations qu'on appelle comorbidités avec. Le SAOS, le syndrome d'apnée du sommeil, les troubles temporomandibulaires, les reflux gastro-osophagiens. Ces associations sont des explications d'ordre physiologique ou mécanique, mais si on change de prisme et qu'on regarde la souffrance que cela engendre, on rebascule sur le premier facteur évoqué un peu plus tôt, qui pour moi est la souffrance psychique. Comprendre la physiopathologie du moutisme, le mécanisme réel du en quoi le stress va engendrer du bruxisme, en vrai, dans la littérature, ça reste hypothétique et plutôt mal établi. Ce qu'on sait, c'est que le bruxisme de sommeil, ce n'est pas une parafonction. Ah, là, je vais perdre certaines personnes, mais c'est pas grave, c'est important de le savoir. En fait, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA. Le GABA, c'est un neurotransmetteur qui est utilisé dans le cerveau, dans tout le système d'énergie, enfin, tout le système des neurotransmetteurs. Et donc, sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Je répète, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA, et sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Donc, est-ce qu'il faut diaboliser le bruxisme ? La réponse, j'ai envie de vous dire, se retrouve dans ce que j'ai dit juste avant. Pour pouvoir affirmer ça, il est important de comprendre la base neurophysiologique du moxisme. Les neurones du noyau trigémino-mésencephalique, qu'on va abréger en MTN, ils inervent des mécanorécepteurs qui sont situés dans les muscles élévateurs de la mâchoire, massétères, pterygoïdiens latérales, temporales, mais aussi des ligaments parodontales. Alors on comprend que le bruxisme va activer les MTN au moyen des récepteurs mécaniques, lorsqu'ils vont être stimulés, lorsqu'ils vont subir un stress. Donc pendant le sommeil, le GABA qui est sécrété par l'hypothalamus active également le MTN, qui à son tour peut activer les noyaux de la race. La race, c'est le système d'activation réticulaire ascendant, et qui est impliqué dans la régulation de l'éveil et de la tension. Petite parenthèse, le GABA, en général, c'est un neurotransmetteur qui est inhibiteur. En revanche, spécifiquement dans les neurones du MTM, dans les neurones du noyau trigémino-mésencéphalique, il va provoquer une hyperpolarisation et donc une stimulation du MTM. En gros, il va être excitateur. Cette activation du haras par le MTM va donc permettre d'éviter une réduction excessive des neurotransmetteurs du haras, tels que la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine, la cetylcholine, ou bien même le glutamate. Ce sont là des neurotransmetteurs qu'on entend tous, quand on parle de neurosciences, de neuropathologie, et même maintenant on va parler de récompense dopaminergique avec les réseaux sociaux, les choses comme ça. Donc si je résume, lorsqu'une activité au niveau des muscles masticateurs est détectée par les neurones du MTN, alors ces derniers, les neurones du MTN, vont activer à leur tour le système Arras, qui va alors libérer les neurotransmetteurs permettant la modulation des fonctions vitales, telles que la fonction cardiaque, respiratoire, pendant la nuit. En plus de ça, il existe une augmentation du RMA, c'est le Rhythmic Masticatory Muscle Activity, c'est ce qu'on va mesurer lorsque, par exemple, on fait une polysomnographie, on va mesurer l'activité musculaire, des muscles masticateurs en l'occurrence, lors des changements de cycle du sommeil. Et plus particulièrement, lorsque vous passez de la phase NREM à la phase REM, Non Rapid Eye Movement, à la phase Rapid Eye Movement. Pour rappeler, la phase NREM, c'est une phase... où vous allez avoir la phase de sommeil profond. Vos yeux vont très peu bouger, vous êtes plutôt en état de relaxation. A l'inverse, la phase LRM, on l'appelle la phase de sommeil paradoxale. Pourquoi ? Parce que vous allez avoir une activité complètement cérébrale qui est proche d'une activité cérébrale de l'éveil, mais vous avez le corps qui est complètement paralysé. Donc si vous enchaînez les troubles du sommeil avec une modification de votre architecture du sommeil et une augmentation des phases REM, une activité cérébrale accrue, des neurones moteurs actifs, vous dormez en fait sans vous reposer. Vous dormez, mais votre cerveau, lui, il est toujours actif. Alors imaginez que vous avez des troubles du sommeil avec un fond de bruxisme. Il y aura donc des troubles du système Arras qui vont réguler l'intention. Alors, est-ce que vous me suivez ? Ça, ça peut nous faire penser à des troubles de la tension, type TDAH. Pour aller un peu plus loin, si on veut parler un peu de substances, des substances telles que le café, l'alcool, ou bien les drogues, qu'on peut retrouver, les drogues festives, tout ça, ça va favoriser les modifications d'architecture du sommeil et du coup dégrader aussi la qualité de votre sommeil. Il y a des études qui ont montré que les consommateurs de café vont présenter lors d'une PSG, d'une polysomnographie, beaucoup plus d'épisodes. de bruxisme, avec notamment une augmentation du RMMA. Tout ça pour dire que le café va provoquer une majoration des phases de bruxisme du sommeil. Revenons un peu à la phase diurne, pendant l'éveil. L'activation du haras, lui, provoque une activation du cortex cérébral. Il va s'en suivre toute la cascade chimique de neurotransmetteurs qui a été citée juste avant. Arras, sécrétion de neurotransmetteurs tels que l'acétylcholine, le glutamate, la noradrénaline, bref tout ça. Alors qu'est-ce que ça pourrait expliquer ? Ça pourrait expliquer que ce réflexe de serrer les dents, lorsqu'on force sur quelque chose, au sport par exemple, quand vous allez avoir une action mécanique, vous allez avoir ce réflexe de serrer les dents, tout simplement. Mais qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça ? Personnellement, pour moi, c'est toute une façon de penser qui doit être changée, comme un changement de paradigme en fait. De façon très académique, on classifie le bruxisme dans la catégorie des parafonctions. Moi, ce que je viens de vous dire avant, c'est que ce n'est pas finalement une parafonction. En tout cas, le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction. On dit toujours aux patients, ne serrez pas des dents, il faut apprendre à le faire, il faut vous conscientiser, éviter de serrer les dents. Dès que vous vous rendez compte que vous serrez les dents, relâchez, serrez les dents. C'est ça qui va vous faire mal, c'est ça qui va créer vos maux. Ce qui place en fait le bruxisme comme la cause principale de vos tensions musculaires. C'est un discours qui est finalement favorisant. Mais il faut changer de discours, et il est important aujourd'hui plus que jamais d'éduquer. Le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction, il est vital à l'organisme pour le fonctionnement de votre sommeil. Pas de bruxisme, pas de sommeil. Et pas de sommeil, c'est des troubles psychiques assurés, et potentiellement, les études le montrent, de potentielles formes de démence qui vont être associées. En réalité... C'est une histoire d'équilibre. Comprendre qu'il faut un équilibre pour que le système fonctionne, c'est enfoncer une porte ouverte. Mais en fait, c'est nécessaire de le rappeler. Il faut toujours l'équilibre. On tend vers l'homéostasie. Prenons les exemples concrets du sommeil. Et plus particulièrement du syndrome d'apnée du sommeil. On sait aujourd'hui que le bruxisme de sommeil va entraîner un dégagement des voies aériennes supérieures. Quand vous allez en apnée, vous pouvez provoquer, involontairement évidemment, mais le système va se mettre en route pour créer ce bruxisme. et dégager les voies aériennes supérieures. Mais qui à son tour augmente les forces de pression sur l'appareil menducateur, sur votre articulation, sur vos muscles. Les deux sont intimement liés. Grossièrement, le bruxisme du sommeil, c'est votre bouclier. C'est lui qui va vous permettre de respirer. Vous pouvez le voir comme un sacrifice. Un sacrifice pour votre survie. Mais à quel prix ? Au prix de la douleur, au prix de potentiel douleur, tension, enfin tous les symptômes. Mais un prix aussi économique. Parce que ce bruxisme et toutes les comorbidités, si on prend l'apnée du sommeil, le nombre de séances que vous pouvez faire chez un kiné en thérapie oromyo-fonctionnelle, de consultation chez le somnologue, les polysomnographies, toutes les pathologies cardiaques, respiratoires qui vont être associées, sans compter l'impact que vous pouvez... avoir, enfin en tout cas que l'apnée du sommeil peut avoir, sur votre quotidien, votre diminution de productivité, il y avait des études qui ont montré que la personne apnée va perdre en efficacité au travail, et donc ça va être... un coût pour la société aussi mais aussi au portefeuille personnel le moult 6 va entraîner pas qu'à lui seul évidemment mais va être un facteur favorisant pour une usure dentaire précoce pour des séances chez le kiné pour des séances chez le stéopath chez le médecin chez le stomatologue pour des gouttières bref c'est un coût énorme finalement un coût financier qui est énorme et donc si on revient à cette histoire d' équilibre Si vous faites de l'apnée régulièrement, alors vous allez bruxer régulièrement. Mais bruxer régulièrement, c'est augmenter la contrainte au niveau de votre marchoir, articulaire et musculaire, alors l'équilibre est rompu. Et les symptômes du bruxisme vont alors se manifester. Et je ne parle même pas des conséquences de l'apnée, on en a pu en parler juste un peu avant, qui vont avoir eux-mêmes des effets sur votre sommeil, votre état physique et mental, bref, votre santé. Mais ça, c'est qu'un seul exemple. Donc c'est important de s'y intéresser. Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ? Pour faire simple, le bruxisme, il est hyper présent. Il est présent dans... un grand pourcentage de la population. Si vous regardez autour de vous, vous pouvez alors considérer qu'une personne sur trois va faire du bruxisme. Et ces bruxismes vont générer des symptômes. Il est aussi important de comprendre que le bruxisme, il est nécessaire, il est vital. On va finalement tous en faire pendant la nuit, pendant qu'on dort, et qu'il fait partie d'un système qui régule notre sommeil. On ne veut pas empêcher de bruxer pendant la nuit. Parce que... Ça fait partie de notre fonctionnement. En revanche, ce qu'on veut, c'est éliminer le surplus de bruxisme qui va être du coup alors, entre guillemets, pathologique. Bien faire la différence entre bruxisme normal, physiologique, et bruxisme type parafonction. En fait, le bruxisme, il ne vient jamais seul. Il est toujours là pour une raison. On peut le voir un peu comme notre ami, mais c'est aussi notre ennemi. Du coup, le but du jeu, ça serait de vivre en utilisant son bruxisme comme une porte d'entrée vers quelque chose de beaucoup plus profond, une transformation intérieure, plutôt que d'être esclave de son bruxisme et de le subir. Ça sera tout pour ce premier épisode, où on a pu parler de pas mal de choses sur l'épidemiologie du bruxisme, la définition, ce que c'était. J'espère que ça vous a plu. Les prochains épisodes... On va traiter des solutions, des impacts du mouxisme. Ça se fera en plusieurs épisodes, évidemment. Donc si ça vous a plu, si vous avez des retours à faire, si vous avez envie d'en savoir plus, des questionnements, n'hésitez pas à poster, à me faire ce retour, pour que je puisse cibler davantage, discuter autour de ça. autour du mouxisme et que je puisse vous apporter le plus d'informations possibles et ma vision des choses. C'était Étienne, kinesthérapeute spécialisé en maxillot pour le voyage du pan.

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Description

Bienvenue dans le voyage du Paon, le podcast qui éveille les consciences et vous aider à renouer des liens avec votre corps et votre esprit.

Je suis Etienne, et je serai votre guide tout au long du voyage.


Dans cet épisode spécial sur le bruxisme, nous allons découvrir ce qu'est le bruxisme, le définir et son origine.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Le Voyage du Pan, le podcast qui va vous aider à reconnecter votre esprit avec votre corps pour atteindre la pleine santé. Je suis Étienne et nous allons naviguer ensemble au travers de mes réflexions et de mes apprentissages. A l'image du pan, symbole de renaissance, nous allons découvrir ou redécouvrir et vivre l'expérience du cycle de la vie. Ce podcast, c'est le vecteur de ma vocation, celle d'éveiller les consciences. Alors cet épisode, c'est le premier d'un sujet qui me tient vraiment à cœur. Si vous avez écouté le premier épisode, vous savez que je suis kinesthérapeute, plus précisément spécialisé dans la maxillofaciale. Et honnêtement, le sujet du bruxisme, c'est un sujet qui me passionne vraiment. Pour moi, cette histoire de bruxisme, c'est bien plus qu'une mauvaise habitude. Je le vois un peu comme la porte d'entrée vers une transformation qui est profonde et intérieure. Savoir qu'on fait du bruxisme, c'est déjà prendre conscience que le corps... nous parle, à travers notre mâchoire, notre bouche. Le corps veut rétablir un dialogue entre lui et nos émotions. Il nous envoie ce signal à travers le bruxisme. Dans cette série, en plusieurs épisodes, nous allons donc décortiquer le bruxisme sous toutes ses coutures, comprendre ce qu'il est, ce qu'il représente, ses impacts, ses symptômes, mais aussi les solutions au bruxisme. Alors en ce moment, j'entends tous les jours en consultation, je fais du bruxisme. Et quand je leur demande ce qu'ils savent du bruxisme, ce que les patients savent du bruxisme, on me répond « c'est serrer ou grincer des dents » . Alors vous, je vous demande quelle serait votre réponse. Parce qu'en fait, le bruxisme, ça ne se résume pas au simple fait de serrer ou de grincer des dents. C'est beaucoup plus que ça. Si on veut donner une définition assez générale et académique, c'est la contraction. involontaire des muscles de la mâchoire, qui va se résulter couramment par un grincement dentaire ou un serrage dentaire. Mais simplement avoir les contacts dentaires, c'est aussi du bruxisme. Avoir des contacts avec les deux incisives, les quatre incisives, c'est du bruxisme aussi. Il peut être éveillé, dans ce cas-là on va l'appeler bruxisme d'éveil, ou bien pendant la nuit, qu'on appellera bruxisme de sommeil, BE ou BS. Ce que j'aime bien dans cette définition, c'est la notion de contraction involontaire des muscles de la mâchoire. Ça veut dire que tout mouvement de la mâchoire, s'il est involontaire, ça serait du bruxisme. Quand vous mastiquez, quand vous parlez, vous êtes conscient de ce fait de l'action, et vous contractez les muscles de la mâchoire. Ça, c'est volontaire, vous le faites consciemment, et ce n'est pas du bruxisme. Et pourtant, le mouvement de mastication, si on le regarde d'un point de vue purement technique, C'est sensiblement le même. En fait, c'est la contraction des muscles qui va faire que vous allez avoir un impact entre les dents et qui va faire que vous allez mastiquer sous toutes les différentes amplitudes et les différents plans de l'espace. Mais vous le faites de façon consciente. Et c'est cette différence entre conscient et inconscient qui va définir le bruxisme. Donc si on peut résumer un peu les choses, à partir du moment que c'est involontaire, on peut appeler ça du bruxisme. Je prends mon exemple. En 2019, apparition de tension au niveau de la mâchoire. Est-ce que vous avez envie de dire que c'est le Covid ? Peut-être. Mais j'ai envie de dire, en fait, je me suis rendu compte que c'était surtout le port du masque. En fait, il s'est avéré que sous mon masque, j'ai eu la fâcheuse tendance d'avancer ma mâchoire spontanément, sans m'en rendre compte. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Et du coup, je peux dire que j'ai fait en quelque sorte du bruxisme. J'ai avancé les muscles de ma mâchoire. Avec la contraction de ces muscles, je n'ai pas serré des dents, je n'ai pas grincé des dents, mais j'ai contracté involontairement les muscles de ma mâchoire. Et plus précisément, pour ceux qui ont envie de savoir, c'est les muscles ptérigoïdiens, ceux qui veulent de la précision. Donc, si je résume, le bruxisme, c'est la contraction involontaire, et j'insiste bien sur le mot involontaire, des muscles de la mâchoire, et on distingue deux types, le bruxisme d'éveil et le bruxisme du sommeil. Maintenant qu'on a défini ce que c'était, on va parler un peu épidémiologie. Alors je tiens à préciser que tous les chiffres que je vais... dire dans ce podcast, dans cet épisode, ils sont issus d'une recherche dans la littérature scientifique. Je ne les sors pas de mon chapeau, c'est des chiffres qui sont réels. Il faut savoir qu'on retrouve du bruxisme dès le plus jeune âge, chez les enfants. Et quand on sait ce que ça peut engendrer, de quoi cela s'accompagne, entre guillemets, les comorbidités, et bien les chiffres... Ils vont faire peur. Chez les enfants, on retrouve 13 à 49% de bruxisme. C'est une fourchette, car les papiers qui font une revue de la littérature. Mais est-ce que vous imaginez un peu le délire ? On peut retrouver selon les papiers la présence de bruxisme chez la moitié des enfants dans les études qui sont comprises. Chez les plus âgés et chez les moins jeunes, autrement dit, un peu les étudiants, Une étude parle de 15% de bruxisme de sommeil et jusqu'à 69% de bruxisme d'éveil. Et 15% vont plus ou moins présenter les deux types de bruxisme. Personnellement, encore une fois, les chiffres sont assez énormes. En comparaison, l'obésité en France, c'est 15% de la population. 15% de la population en France, c'est 10 250 000. J'ai fait le calcul. Chez les adultes, des études parlent d'un pourcentage entre 16 et 32%. C'est donc jusqu'à 20 millions de personnes touchées par le bruxisme en France. 20 millions. Alors, au-delà de ces chiffres qui peuvent faire peur, ce qui est intéressant de noter, c'est que les chiffres sont sensiblement les mêmes, les pourcentages sont les mêmes, entre l'enfance et la vie adulte. Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Alors ma théorie, c'est que rien n'est mis en place pour faire diminuer ce pourcentage. Ou du moins, rien de réellement efficace n'a été trouvé pour lutter contre le bruxisme. On parle beaucoup de moyens thérapeutiques symptomatiques, des gouttières, des injections, de la chirurgie, mais on parle très peu de moyens pour travailler la causalité. D'ailleurs, je peux vous citer la conclusion d'un papier récent. Je cite, « Il n'y a pas de consensus. » sur le traitement du bruxisme d'éveil ou du bruxisme de sommeil. En gros, il n'y a pas de gold standard. Dans le secteur de la santé, on aime les gold standard. Et en fait, c'est ça qui va rendre la chose compliquée vis-à-vis du bruxisme, parce qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Et j'irai plus loin. Pour le bruxisme, je cite encore en anglais, du coup, « There is not an established cure for bruxism. » Il n'y a pas de traitement établi. Parlons maintenant de l'éthiologie du bruxisme, son facteur déclencheur. Entre le bruxisme d'éveil et le bruxisme de sommeil, ils sont sensiblement les mêmes. Le rôle central du système nerveux central avec une implication du système nerveux autonome, un rôle génétique, mais aussi des comorbidités comme le syndrome d'apnée obstructive du sommeil. On va commencer par cette histoire de génétique. Alors oui, on entendra souvent dire « mon père fait du bruxisme, ma mère fait du bruxisme, mon chien fait du bruxisme, mon bébé fait du bruxisme. » Bref, toute la famille fait du bruxisme. C'est vrai, les études montrent qu'il y a une prépondérance, une possibilité, une éthiologie factorielle dans la génétique. Mais finalement, si on se tient aux statistiques, la prévalence du bruxisme, pour moi, elle est tellement énorme que parler d'un caractère héréditaire, ça me semble presque aberrant. En revanche, il existe des corrélations génétiques avec des pathologies comme le syndrome d'apnée du sommeil, les reflux gastro-osophagiens, les troubles psychiques, mais aussi les prises de médicaments associés comme les antidépresseurs, les aides au sommeil, la mélatonine. Et là, on va se rapprocher des histoires de comorbidité. C'est-à-dire que quand on va... retrouver du bruxisme dans une famille, pour moi, ça ne va pas être la génétique qui va faire le plus gros facteur. On ne va pas parler d'hérédité. Ce n'est pas parce que votre papa ou votre maman fait du bruxisme que vous, vous êtes obligatoirement... que vous allez faire du bruxisme. Non, ça ne marche pas comme ça. En tout cas, ce qu'on sait aussi, c'est qu'il existe des changements au niveau du système nerveux central. Car le stress, ça va créer une modulation biologique, et donc influencer sur la structure biochimique de notre système nerveux. Là, j'ai plutôt envie de parler d'épigénétique. De façon plus générale, toutes les pathologies dont l'une des origines est psycho-émotionnelle, comme la fibromyalgie, l'endométriose chez les femmes, ces pathologies vont être très probablement accompagnées d'un bruxisme. Le bruxisme est un critère... de diagnostic, pas de diagnostic, mais doit être recherché dans ces pathologies pour pouvoir orienter ces patients vers une approche plus appropriée et donc faire intervenir l'approche pluridisciplinaire. Pour revenir un petit peu sur l'épigénétique, je vais faire un petit saut. L'épigénétique, c'est le principe où les facteurs environnementaux vont avoir un effet sur l'expression génétique de notre corps, de notre ADN. Donc, le stress, répété, notre environnement extérieur, AK, le stress, va créer une forme d'automatisation, une réaction automatique en réponse à une stimulation primaire, puis à des stimulations qui peuvent être variées. J'aime bien, moi, parler de stimulation plutôt que de stress, parce qu'aujourd'hui, quand on parle de stress dans la société, c'est l'anxiété, ça s'apparente souvent à ça. Sauf qu'on peut avoir des stress intérieurs qui sont tout simplement des stimulations. Votre corps va être stressé. par des stimulations biochimiques, par des stimulations mécaniques. Donc, c'est pour ça que je préfère parler de stimulation. Ça me permet d'établir une relation de neutralité dans le stimuli. Et petit à petit, ces différentes stimulations vont créer la réaction dite normale, en tout cas, qui est normale et interprétée par le cerveau comme telle. Cette réaction, elle sera tellement répétée qu'elle deviendra... la réponse par défaut par votre cerveau. Si on prend l'exemple, pourquoi vous attrapez une balle lorsqu'on vous lance une balle ? Initialement, vous lancez une balle à un petit enfant, à un enfant de 13 mois. Est-ce qu'il va le rattraper dès le premier lancer ? Non, vous allez le lancer, il va vous regarder, il va vous dire « mais qu'est-ce que vous faites ? » Parce qu'en fait, rattraper une balle, c'est de l'acquisition. Il le rattrapera parce que vous lui avez lancé plusieurs fois la balle et qu'il a appris qu'il fallait la rattraper. C'est une impression que vous lui envoyez. Souvent, quand vous envoyez la balle, vous allez lui dire « rattrape, rattrape » . Et c'est à partir de ce moment-là qu'il va faire l'acquisition de cette compétence d'attraper la balle. Mais par cette répétition. Il ne va pas le faire dès la première fois. Le bruxisme, ça va fonctionner exactement de la même manière. La répétition des impressions, des événements, des stimulations vont provoquer du bruxisme. Cette répétition va créer une habitude, un automatisme. Et le cerveau va alors établir que c'est le fonctionnement par défaut. Et ça, ça aboutit à des « je suis concentré, donc je serre des dents » . Je force sur quelque chose, je serre des dents. Je lis, je peux serrer des dents. Je regarde une série, une série, un thriller, peu importe, je serre des dents. Notre système, il va toujours fonctionner de la même manière. C'est un principe universel, voire existentiel. Ça fonctionne toujours comme ça. La stimulation va engendrer dans l'ordre une perception. La stimulation entraîne une perception qui va entraîner une émotion. Et finalement, cette émotion va entraîner une réaction. Ces quatre étapes, elles se déroulent en une fraction de seconde. Ce n'est pas perceptible par le cerveau, ça se passe trop vite. Et ça, vous l'aurez compris, plus cette réaction sera identifiée par votre cerveau comme du moccisme, plus elle deviendra la réaction naturelle ou par défaut. Alors, je vous laisse méditer sur cette question. Quand est-ce que vous serrez des dents ? Posez-vous la question. Une autre question que j'aime bien poser à mes patients est « Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? » Qu'est-ce qu'on vous a dit ? Qu'est-ce que vous avez lu ? Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? Et la réponse que j'entends le plus souvent, c'est un peu à côté de la plaque, mais c'est « Le bruxisme, c'est parce que je suis stressé, je suis trop stressé. » Alors oui, bien sûr, mais ce n'est pas que ça. En réalité, le bruxisme, elle est multifactorielle. Le stress, bien sûr, c'est un facteur prépondérant. On le retrouve dans tout et c'est le stress qui va lier un peu les comorbidités aussi. Et c'est surtout ce qui est le plus évoqué dans la littérature. Une récente étude suggère même que les formes sévères de bruxisme sont retrouvées chez les personnalités émotionnellement instables et ceux qui ont des tendances à l'autosabotage, qui ne mettent pas en place les bons comportements. On retrouve également les formes de bruxisme d'éveil chez les personnes qui sont atteintes de PTSD, de syndrome post-traumatique. Ça, pour moi, ça appuie tout simplement l'aspect psychopathologique. Ma théorie, c'est qu'on vit tous des formes de PTSD, sans vouloir dénigrer les vraies victimes de PTSD. Ce que je veux dire par là, c'est que des traumas, on en vit tous. Et ces traumas, c'est notre perception de l'événement qui va influencer l'expérience. Un trauma ? Le ne pas l'être pour une personne est l'être pour une autre personne. Tout dépend de l'individu, de son vécu, de sa mémoire karmique, de son expérience et de son environnement passé. Alors évidemment, on revient à l'émotion qui va engendrer la réaction type bruxisme. Je pourrais vous sortir toute la littérature accessible, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le bruxisme va être principalement généré par ce trouble psychique le stress ou l'anxiété, les émotions, mais pas que. Il existe des liens, des associations qu'on appelle comorbidités avec. Le SAOS, le syndrome d'apnée du sommeil, les troubles temporomandibulaires, les reflux gastro-osophagiens. Ces associations sont des explications d'ordre physiologique ou mécanique, mais si on change de prisme et qu'on regarde la souffrance que cela engendre, on rebascule sur le premier facteur évoqué un peu plus tôt, qui pour moi est la souffrance psychique. Comprendre la physiopathologie du moutisme, le mécanisme réel du en quoi le stress va engendrer du bruxisme, en vrai, dans la littérature, ça reste hypothétique et plutôt mal établi. Ce qu'on sait, c'est que le bruxisme de sommeil, ce n'est pas une parafonction. Ah, là, je vais perdre certaines personnes, mais c'est pas grave, c'est important de le savoir. En fait, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA. Le GABA, c'est un neurotransmetteur qui est utilisé dans le cerveau, dans tout le système d'énergie, enfin, tout le système des neurotransmetteurs. Et donc, sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Je répète, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA, et sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Donc, est-ce qu'il faut diaboliser le bruxisme ? La réponse, j'ai envie de vous dire, se retrouve dans ce que j'ai dit juste avant. Pour pouvoir affirmer ça, il est important de comprendre la base neurophysiologique du moxisme. Les neurones du noyau trigémino-mésencephalique, qu'on va abréger en MTN, ils inervent des mécanorécepteurs qui sont situés dans les muscles élévateurs de la mâchoire, massétères, pterygoïdiens latérales, temporales, mais aussi des ligaments parodontales. Alors on comprend que le bruxisme va activer les MTN au moyen des récepteurs mécaniques, lorsqu'ils vont être stimulés, lorsqu'ils vont subir un stress. Donc pendant le sommeil, le GABA qui est sécrété par l'hypothalamus active également le MTN, qui à son tour peut activer les noyaux de la race. La race, c'est le système d'activation réticulaire ascendant, et qui est impliqué dans la régulation de l'éveil et de la tension. Petite parenthèse, le GABA, en général, c'est un neurotransmetteur qui est inhibiteur. En revanche, spécifiquement dans les neurones du MTM, dans les neurones du noyau trigémino-mésencéphalique, il va provoquer une hyperpolarisation et donc une stimulation du MTM. En gros, il va être excitateur. Cette activation du haras par le MTM va donc permettre d'éviter une réduction excessive des neurotransmetteurs du haras, tels que la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine, la cetylcholine, ou bien même le glutamate. Ce sont là des neurotransmetteurs qu'on entend tous, quand on parle de neurosciences, de neuropathologie, et même maintenant on va parler de récompense dopaminergique avec les réseaux sociaux, les choses comme ça. Donc si je résume, lorsqu'une activité au niveau des muscles masticateurs est détectée par les neurones du MTN, alors ces derniers, les neurones du MTN, vont activer à leur tour le système Arras, qui va alors libérer les neurotransmetteurs permettant la modulation des fonctions vitales, telles que la fonction cardiaque, respiratoire, pendant la nuit. En plus de ça, il existe une augmentation du RMA, c'est le Rhythmic Masticatory Muscle Activity, c'est ce qu'on va mesurer lorsque, par exemple, on fait une polysomnographie, on va mesurer l'activité musculaire, des muscles masticateurs en l'occurrence, lors des changements de cycle du sommeil. Et plus particulièrement, lorsque vous passez de la phase NREM à la phase REM, Non Rapid Eye Movement, à la phase Rapid Eye Movement. Pour rappeler, la phase NREM, c'est une phase... où vous allez avoir la phase de sommeil profond. Vos yeux vont très peu bouger, vous êtes plutôt en état de relaxation. A l'inverse, la phase LRM, on l'appelle la phase de sommeil paradoxale. Pourquoi ? Parce que vous allez avoir une activité complètement cérébrale qui est proche d'une activité cérébrale de l'éveil, mais vous avez le corps qui est complètement paralysé. Donc si vous enchaînez les troubles du sommeil avec une modification de votre architecture du sommeil et une augmentation des phases REM, une activité cérébrale accrue, des neurones moteurs actifs, vous dormez en fait sans vous reposer. Vous dormez, mais votre cerveau, lui, il est toujours actif. Alors imaginez que vous avez des troubles du sommeil avec un fond de bruxisme. Il y aura donc des troubles du système Arras qui vont réguler l'intention. Alors, est-ce que vous me suivez ? Ça, ça peut nous faire penser à des troubles de la tension, type TDAH. Pour aller un peu plus loin, si on veut parler un peu de substances, des substances telles que le café, l'alcool, ou bien les drogues, qu'on peut retrouver, les drogues festives, tout ça, ça va favoriser les modifications d'architecture du sommeil et du coup dégrader aussi la qualité de votre sommeil. Il y a des études qui ont montré que les consommateurs de café vont présenter lors d'une PSG, d'une polysomnographie, beaucoup plus d'épisodes. de bruxisme, avec notamment une augmentation du RMMA. Tout ça pour dire que le café va provoquer une majoration des phases de bruxisme du sommeil. Revenons un peu à la phase diurne, pendant l'éveil. L'activation du haras, lui, provoque une activation du cortex cérébral. Il va s'en suivre toute la cascade chimique de neurotransmetteurs qui a été citée juste avant. Arras, sécrétion de neurotransmetteurs tels que l'acétylcholine, le glutamate, la noradrénaline, bref tout ça. Alors qu'est-ce que ça pourrait expliquer ? Ça pourrait expliquer que ce réflexe de serrer les dents, lorsqu'on force sur quelque chose, au sport par exemple, quand vous allez avoir une action mécanique, vous allez avoir ce réflexe de serrer les dents, tout simplement. Mais qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça ? Personnellement, pour moi, c'est toute une façon de penser qui doit être changée, comme un changement de paradigme en fait. De façon très académique, on classifie le bruxisme dans la catégorie des parafonctions. Moi, ce que je viens de vous dire avant, c'est que ce n'est pas finalement une parafonction. En tout cas, le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction. On dit toujours aux patients, ne serrez pas des dents, il faut apprendre à le faire, il faut vous conscientiser, éviter de serrer les dents. Dès que vous vous rendez compte que vous serrez les dents, relâchez, serrez les dents. C'est ça qui va vous faire mal, c'est ça qui va créer vos maux. Ce qui place en fait le bruxisme comme la cause principale de vos tensions musculaires. C'est un discours qui est finalement favorisant. Mais il faut changer de discours, et il est important aujourd'hui plus que jamais d'éduquer. Le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction, il est vital à l'organisme pour le fonctionnement de votre sommeil. Pas de bruxisme, pas de sommeil. Et pas de sommeil, c'est des troubles psychiques assurés, et potentiellement, les études le montrent, de potentielles formes de démence qui vont être associées. En réalité... C'est une histoire d'équilibre. Comprendre qu'il faut un équilibre pour que le système fonctionne, c'est enfoncer une porte ouverte. Mais en fait, c'est nécessaire de le rappeler. Il faut toujours l'équilibre. On tend vers l'homéostasie. Prenons les exemples concrets du sommeil. Et plus particulièrement du syndrome d'apnée du sommeil. On sait aujourd'hui que le bruxisme de sommeil va entraîner un dégagement des voies aériennes supérieures. Quand vous allez en apnée, vous pouvez provoquer, involontairement évidemment, mais le système va se mettre en route pour créer ce bruxisme. et dégager les voies aériennes supérieures. Mais qui à son tour augmente les forces de pression sur l'appareil menducateur, sur votre articulation, sur vos muscles. Les deux sont intimement liés. Grossièrement, le bruxisme du sommeil, c'est votre bouclier. C'est lui qui va vous permettre de respirer. Vous pouvez le voir comme un sacrifice. Un sacrifice pour votre survie. Mais à quel prix ? Au prix de la douleur, au prix de potentiel douleur, tension, enfin tous les symptômes. Mais un prix aussi économique. Parce que ce bruxisme et toutes les comorbidités, si on prend l'apnée du sommeil, le nombre de séances que vous pouvez faire chez un kiné en thérapie oromyo-fonctionnelle, de consultation chez le somnologue, les polysomnographies, toutes les pathologies cardiaques, respiratoires qui vont être associées, sans compter l'impact que vous pouvez... avoir, enfin en tout cas que l'apnée du sommeil peut avoir, sur votre quotidien, votre diminution de productivité, il y avait des études qui ont montré que la personne apnée va perdre en efficacité au travail, et donc ça va être... un coût pour la société aussi mais aussi au portefeuille personnel le moult 6 va entraîner pas qu'à lui seul évidemment mais va être un facteur favorisant pour une usure dentaire précoce pour des séances chez le kiné pour des séances chez le stéopath chez le médecin chez le stomatologue pour des gouttières bref c'est un coût énorme finalement un coût financier qui est énorme et donc si on revient à cette histoire d' équilibre Si vous faites de l'apnée régulièrement, alors vous allez bruxer régulièrement. Mais bruxer régulièrement, c'est augmenter la contrainte au niveau de votre marchoir, articulaire et musculaire, alors l'équilibre est rompu. Et les symptômes du bruxisme vont alors se manifester. Et je ne parle même pas des conséquences de l'apnée, on en a pu en parler juste un peu avant, qui vont avoir eux-mêmes des effets sur votre sommeil, votre état physique et mental, bref, votre santé. Mais ça, c'est qu'un seul exemple. Donc c'est important de s'y intéresser. Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ? Pour faire simple, le bruxisme, il est hyper présent. Il est présent dans... un grand pourcentage de la population. Si vous regardez autour de vous, vous pouvez alors considérer qu'une personne sur trois va faire du bruxisme. Et ces bruxismes vont générer des symptômes. Il est aussi important de comprendre que le bruxisme, il est nécessaire, il est vital. On va finalement tous en faire pendant la nuit, pendant qu'on dort, et qu'il fait partie d'un système qui régule notre sommeil. On ne veut pas empêcher de bruxer pendant la nuit. Parce que... Ça fait partie de notre fonctionnement. En revanche, ce qu'on veut, c'est éliminer le surplus de bruxisme qui va être du coup alors, entre guillemets, pathologique. Bien faire la différence entre bruxisme normal, physiologique, et bruxisme type parafonction. En fait, le bruxisme, il ne vient jamais seul. Il est toujours là pour une raison. On peut le voir un peu comme notre ami, mais c'est aussi notre ennemi. Du coup, le but du jeu, ça serait de vivre en utilisant son bruxisme comme une porte d'entrée vers quelque chose de beaucoup plus profond, une transformation intérieure, plutôt que d'être esclave de son bruxisme et de le subir. Ça sera tout pour ce premier épisode, où on a pu parler de pas mal de choses sur l'épidemiologie du bruxisme, la définition, ce que c'était. J'espère que ça vous a plu. Les prochains épisodes... On va traiter des solutions, des impacts du mouxisme. Ça se fera en plusieurs épisodes, évidemment. Donc si ça vous a plu, si vous avez des retours à faire, si vous avez envie d'en savoir plus, des questionnements, n'hésitez pas à poster, à me faire ce retour, pour que je puisse cibler davantage, discuter autour de ça. autour du mouxisme et que je puisse vous apporter le plus d'informations possibles et ma vision des choses. C'était Étienne, kinesthérapeute spécialisé en maxillot pour le voyage du pan.

Description

Bienvenue dans le voyage du Paon, le podcast qui éveille les consciences et vous aider à renouer des liens avec votre corps et votre esprit.

Je suis Etienne, et je serai votre guide tout au long du voyage.


Dans cet épisode spécial sur le bruxisme, nous allons découvrir ce qu'est le bruxisme, le définir et son origine.


Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Le Voyage du Pan, le podcast qui va vous aider à reconnecter votre esprit avec votre corps pour atteindre la pleine santé. Je suis Étienne et nous allons naviguer ensemble au travers de mes réflexions et de mes apprentissages. A l'image du pan, symbole de renaissance, nous allons découvrir ou redécouvrir et vivre l'expérience du cycle de la vie. Ce podcast, c'est le vecteur de ma vocation, celle d'éveiller les consciences. Alors cet épisode, c'est le premier d'un sujet qui me tient vraiment à cœur. Si vous avez écouté le premier épisode, vous savez que je suis kinesthérapeute, plus précisément spécialisé dans la maxillofaciale. Et honnêtement, le sujet du bruxisme, c'est un sujet qui me passionne vraiment. Pour moi, cette histoire de bruxisme, c'est bien plus qu'une mauvaise habitude. Je le vois un peu comme la porte d'entrée vers une transformation qui est profonde et intérieure. Savoir qu'on fait du bruxisme, c'est déjà prendre conscience que le corps... nous parle, à travers notre mâchoire, notre bouche. Le corps veut rétablir un dialogue entre lui et nos émotions. Il nous envoie ce signal à travers le bruxisme. Dans cette série, en plusieurs épisodes, nous allons donc décortiquer le bruxisme sous toutes ses coutures, comprendre ce qu'il est, ce qu'il représente, ses impacts, ses symptômes, mais aussi les solutions au bruxisme. Alors en ce moment, j'entends tous les jours en consultation, je fais du bruxisme. Et quand je leur demande ce qu'ils savent du bruxisme, ce que les patients savent du bruxisme, on me répond « c'est serrer ou grincer des dents » . Alors vous, je vous demande quelle serait votre réponse. Parce qu'en fait, le bruxisme, ça ne se résume pas au simple fait de serrer ou de grincer des dents. C'est beaucoup plus que ça. Si on veut donner une définition assez générale et académique, c'est la contraction. involontaire des muscles de la mâchoire, qui va se résulter couramment par un grincement dentaire ou un serrage dentaire. Mais simplement avoir les contacts dentaires, c'est aussi du bruxisme. Avoir des contacts avec les deux incisives, les quatre incisives, c'est du bruxisme aussi. Il peut être éveillé, dans ce cas-là on va l'appeler bruxisme d'éveil, ou bien pendant la nuit, qu'on appellera bruxisme de sommeil, BE ou BS. Ce que j'aime bien dans cette définition, c'est la notion de contraction involontaire des muscles de la mâchoire. Ça veut dire que tout mouvement de la mâchoire, s'il est involontaire, ça serait du bruxisme. Quand vous mastiquez, quand vous parlez, vous êtes conscient de ce fait de l'action, et vous contractez les muscles de la mâchoire. Ça, c'est volontaire, vous le faites consciemment, et ce n'est pas du bruxisme. Et pourtant, le mouvement de mastication, si on le regarde d'un point de vue purement technique, C'est sensiblement le même. En fait, c'est la contraction des muscles qui va faire que vous allez avoir un impact entre les dents et qui va faire que vous allez mastiquer sous toutes les différentes amplitudes et les différents plans de l'espace. Mais vous le faites de façon consciente. Et c'est cette différence entre conscient et inconscient qui va définir le bruxisme. Donc si on peut résumer un peu les choses, à partir du moment que c'est involontaire, on peut appeler ça du bruxisme. Je prends mon exemple. En 2019, apparition de tension au niveau de la mâchoire. Est-ce que vous avez envie de dire que c'est le Covid ? Peut-être. Mais j'ai envie de dire, en fait, je me suis rendu compte que c'était surtout le port du masque. En fait, il s'est avéré que sous mon masque, j'ai eu la fâcheuse tendance d'avancer ma mâchoire spontanément, sans m'en rendre compte. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Et du coup, je peux dire que j'ai fait en quelque sorte du bruxisme. J'ai avancé les muscles de ma mâchoire. Avec la contraction de ces muscles, je n'ai pas serré des dents, je n'ai pas grincé des dents, mais j'ai contracté involontairement les muscles de ma mâchoire. Et plus précisément, pour ceux qui ont envie de savoir, c'est les muscles ptérigoïdiens, ceux qui veulent de la précision. Donc, si je résume, le bruxisme, c'est la contraction involontaire, et j'insiste bien sur le mot involontaire, des muscles de la mâchoire, et on distingue deux types, le bruxisme d'éveil et le bruxisme du sommeil. Maintenant qu'on a défini ce que c'était, on va parler un peu épidémiologie. Alors je tiens à préciser que tous les chiffres que je vais... dire dans ce podcast, dans cet épisode, ils sont issus d'une recherche dans la littérature scientifique. Je ne les sors pas de mon chapeau, c'est des chiffres qui sont réels. Il faut savoir qu'on retrouve du bruxisme dès le plus jeune âge, chez les enfants. Et quand on sait ce que ça peut engendrer, de quoi cela s'accompagne, entre guillemets, les comorbidités, et bien les chiffres... Ils vont faire peur. Chez les enfants, on retrouve 13 à 49% de bruxisme. C'est une fourchette, car les papiers qui font une revue de la littérature. Mais est-ce que vous imaginez un peu le délire ? On peut retrouver selon les papiers la présence de bruxisme chez la moitié des enfants dans les études qui sont comprises. Chez les plus âgés et chez les moins jeunes, autrement dit, un peu les étudiants, Une étude parle de 15% de bruxisme de sommeil et jusqu'à 69% de bruxisme d'éveil. Et 15% vont plus ou moins présenter les deux types de bruxisme. Personnellement, encore une fois, les chiffres sont assez énormes. En comparaison, l'obésité en France, c'est 15% de la population. 15% de la population en France, c'est 10 250 000. J'ai fait le calcul. Chez les adultes, des études parlent d'un pourcentage entre 16 et 32%. C'est donc jusqu'à 20 millions de personnes touchées par le bruxisme en France. 20 millions. Alors, au-delà de ces chiffres qui peuvent faire peur, ce qui est intéressant de noter, c'est que les chiffres sont sensiblement les mêmes, les pourcentages sont les mêmes, entre l'enfance et la vie adulte. Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Alors ma théorie, c'est que rien n'est mis en place pour faire diminuer ce pourcentage. Ou du moins, rien de réellement efficace n'a été trouvé pour lutter contre le bruxisme. On parle beaucoup de moyens thérapeutiques symptomatiques, des gouttières, des injections, de la chirurgie, mais on parle très peu de moyens pour travailler la causalité. D'ailleurs, je peux vous citer la conclusion d'un papier récent. Je cite, « Il n'y a pas de consensus. » sur le traitement du bruxisme d'éveil ou du bruxisme de sommeil. En gros, il n'y a pas de gold standard. Dans le secteur de la santé, on aime les gold standard. Et en fait, c'est ça qui va rendre la chose compliquée vis-à-vis du bruxisme, parce qu'on ne sait pas sur quel pied danser. Et j'irai plus loin. Pour le bruxisme, je cite encore en anglais, du coup, « There is not an established cure for bruxism. » Il n'y a pas de traitement établi. Parlons maintenant de l'éthiologie du bruxisme, son facteur déclencheur. Entre le bruxisme d'éveil et le bruxisme de sommeil, ils sont sensiblement les mêmes. Le rôle central du système nerveux central avec une implication du système nerveux autonome, un rôle génétique, mais aussi des comorbidités comme le syndrome d'apnée obstructive du sommeil. On va commencer par cette histoire de génétique. Alors oui, on entendra souvent dire « mon père fait du bruxisme, ma mère fait du bruxisme, mon chien fait du bruxisme, mon bébé fait du bruxisme. » Bref, toute la famille fait du bruxisme. C'est vrai, les études montrent qu'il y a une prépondérance, une possibilité, une éthiologie factorielle dans la génétique. Mais finalement, si on se tient aux statistiques, la prévalence du bruxisme, pour moi, elle est tellement énorme que parler d'un caractère héréditaire, ça me semble presque aberrant. En revanche, il existe des corrélations génétiques avec des pathologies comme le syndrome d'apnée du sommeil, les reflux gastro-osophagiens, les troubles psychiques, mais aussi les prises de médicaments associés comme les antidépresseurs, les aides au sommeil, la mélatonine. Et là, on va se rapprocher des histoires de comorbidité. C'est-à-dire que quand on va... retrouver du bruxisme dans une famille, pour moi, ça ne va pas être la génétique qui va faire le plus gros facteur. On ne va pas parler d'hérédité. Ce n'est pas parce que votre papa ou votre maman fait du bruxisme que vous, vous êtes obligatoirement... que vous allez faire du bruxisme. Non, ça ne marche pas comme ça. En tout cas, ce qu'on sait aussi, c'est qu'il existe des changements au niveau du système nerveux central. Car le stress, ça va créer une modulation biologique, et donc influencer sur la structure biochimique de notre système nerveux. Là, j'ai plutôt envie de parler d'épigénétique. De façon plus générale, toutes les pathologies dont l'une des origines est psycho-émotionnelle, comme la fibromyalgie, l'endométriose chez les femmes, ces pathologies vont être très probablement accompagnées d'un bruxisme. Le bruxisme est un critère... de diagnostic, pas de diagnostic, mais doit être recherché dans ces pathologies pour pouvoir orienter ces patients vers une approche plus appropriée et donc faire intervenir l'approche pluridisciplinaire. Pour revenir un petit peu sur l'épigénétique, je vais faire un petit saut. L'épigénétique, c'est le principe où les facteurs environnementaux vont avoir un effet sur l'expression génétique de notre corps, de notre ADN. Donc, le stress, répété, notre environnement extérieur, AK, le stress, va créer une forme d'automatisation, une réaction automatique en réponse à une stimulation primaire, puis à des stimulations qui peuvent être variées. J'aime bien, moi, parler de stimulation plutôt que de stress, parce qu'aujourd'hui, quand on parle de stress dans la société, c'est l'anxiété, ça s'apparente souvent à ça. Sauf qu'on peut avoir des stress intérieurs qui sont tout simplement des stimulations. Votre corps va être stressé. par des stimulations biochimiques, par des stimulations mécaniques. Donc, c'est pour ça que je préfère parler de stimulation. Ça me permet d'établir une relation de neutralité dans le stimuli. Et petit à petit, ces différentes stimulations vont créer la réaction dite normale, en tout cas, qui est normale et interprétée par le cerveau comme telle. Cette réaction, elle sera tellement répétée qu'elle deviendra... la réponse par défaut par votre cerveau. Si on prend l'exemple, pourquoi vous attrapez une balle lorsqu'on vous lance une balle ? Initialement, vous lancez une balle à un petit enfant, à un enfant de 13 mois. Est-ce qu'il va le rattraper dès le premier lancer ? Non, vous allez le lancer, il va vous regarder, il va vous dire « mais qu'est-ce que vous faites ? » Parce qu'en fait, rattraper une balle, c'est de l'acquisition. Il le rattrapera parce que vous lui avez lancé plusieurs fois la balle et qu'il a appris qu'il fallait la rattraper. C'est une impression que vous lui envoyez. Souvent, quand vous envoyez la balle, vous allez lui dire « rattrape, rattrape » . Et c'est à partir de ce moment-là qu'il va faire l'acquisition de cette compétence d'attraper la balle. Mais par cette répétition. Il ne va pas le faire dès la première fois. Le bruxisme, ça va fonctionner exactement de la même manière. La répétition des impressions, des événements, des stimulations vont provoquer du bruxisme. Cette répétition va créer une habitude, un automatisme. Et le cerveau va alors établir que c'est le fonctionnement par défaut. Et ça, ça aboutit à des « je suis concentré, donc je serre des dents » . Je force sur quelque chose, je serre des dents. Je lis, je peux serrer des dents. Je regarde une série, une série, un thriller, peu importe, je serre des dents. Notre système, il va toujours fonctionner de la même manière. C'est un principe universel, voire existentiel. Ça fonctionne toujours comme ça. La stimulation va engendrer dans l'ordre une perception. La stimulation entraîne une perception qui va entraîner une émotion. Et finalement, cette émotion va entraîner une réaction. Ces quatre étapes, elles se déroulent en une fraction de seconde. Ce n'est pas perceptible par le cerveau, ça se passe trop vite. Et ça, vous l'aurez compris, plus cette réaction sera identifiée par votre cerveau comme du moccisme, plus elle deviendra la réaction naturelle ou par défaut. Alors, je vous laisse méditer sur cette question. Quand est-ce que vous serrez des dents ? Posez-vous la question. Une autre question que j'aime bien poser à mes patients est « Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? » Qu'est-ce qu'on vous a dit ? Qu'est-ce que vous avez lu ? Qu'est-ce que vous savez du bruxisme ? Et la réponse que j'entends le plus souvent, c'est un peu à côté de la plaque, mais c'est « Le bruxisme, c'est parce que je suis stressé, je suis trop stressé. » Alors oui, bien sûr, mais ce n'est pas que ça. En réalité, le bruxisme, elle est multifactorielle. Le stress, bien sûr, c'est un facteur prépondérant. On le retrouve dans tout et c'est le stress qui va lier un peu les comorbidités aussi. Et c'est surtout ce qui est le plus évoqué dans la littérature. Une récente étude suggère même que les formes sévères de bruxisme sont retrouvées chez les personnalités émotionnellement instables et ceux qui ont des tendances à l'autosabotage, qui ne mettent pas en place les bons comportements. On retrouve également les formes de bruxisme d'éveil chez les personnes qui sont atteintes de PTSD, de syndrome post-traumatique. Ça, pour moi, ça appuie tout simplement l'aspect psychopathologique. Ma théorie, c'est qu'on vit tous des formes de PTSD, sans vouloir dénigrer les vraies victimes de PTSD. Ce que je veux dire par là, c'est que des traumas, on en vit tous. Et ces traumas, c'est notre perception de l'événement qui va influencer l'expérience. Un trauma ? Le ne pas l'être pour une personne est l'être pour une autre personne. Tout dépend de l'individu, de son vécu, de sa mémoire karmique, de son expérience et de son environnement passé. Alors évidemment, on revient à l'émotion qui va engendrer la réaction type bruxisme. Je pourrais vous sortir toute la littérature accessible, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le bruxisme va être principalement généré par ce trouble psychique le stress ou l'anxiété, les émotions, mais pas que. Il existe des liens, des associations qu'on appelle comorbidités avec. Le SAOS, le syndrome d'apnée du sommeil, les troubles temporomandibulaires, les reflux gastro-osophagiens. Ces associations sont des explications d'ordre physiologique ou mécanique, mais si on change de prisme et qu'on regarde la souffrance que cela engendre, on rebascule sur le premier facteur évoqué un peu plus tôt, qui pour moi est la souffrance psychique. Comprendre la physiopathologie du moutisme, le mécanisme réel du en quoi le stress va engendrer du bruxisme, en vrai, dans la littérature, ça reste hypothétique et plutôt mal établi. Ce qu'on sait, c'est que le bruxisme de sommeil, ce n'est pas une parafonction. Ah, là, je vais perdre certaines personnes, mais c'est pas grave, c'est important de le savoir. En fait, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA. Le GABA, c'est un neurotransmetteur qui est utilisé dans le cerveau, dans tout le système d'énergie, enfin, tout le système des neurotransmetteurs. Et donc, sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Je répète, sans bruxisme, il n'y a pas de GABA, et sans GABA, il n'y a pas de sommeil. Donc, est-ce qu'il faut diaboliser le bruxisme ? La réponse, j'ai envie de vous dire, se retrouve dans ce que j'ai dit juste avant. Pour pouvoir affirmer ça, il est important de comprendre la base neurophysiologique du moxisme. Les neurones du noyau trigémino-mésencephalique, qu'on va abréger en MTN, ils inervent des mécanorécepteurs qui sont situés dans les muscles élévateurs de la mâchoire, massétères, pterygoïdiens latérales, temporales, mais aussi des ligaments parodontales. Alors on comprend que le bruxisme va activer les MTN au moyen des récepteurs mécaniques, lorsqu'ils vont être stimulés, lorsqu'ils vont subir un stress. Donc pendant le sommeil, le GABA qui est sécrété par l'hypothalamus active également le MTN, qui à son tour peut activer les noyaux de la race. La race, c'est le système d'activation réticulaire ascendant, et qui est impliqué dans la régulation de l'éveil et de la tension. Petite parenthèse, le GABA, en général, c'est un neurotransmetteur qui est inhibiteur. En revanche, spécifiquement dans les neurones du MTM, dans les neurones du noyau trigémino-mésencéphalique, il va provoquer une hyperpolarisation et donc une stimulation du MTM. En gros, il va être excitateur. Cette activation du haras par le MTM va donc permettre d'éviter une réduction excessive des neurotransmetteurs du haras, tels que la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine, la cetylcholine, ou bien même le glutamate. Ce sont là des neurotransmetteurs qu'on entend tous, quand on parle de neurosciences, de neuropathologie, et même maintenant on va parler de récompense dopaminergique avec les réseaux sociaux, les choses comme ça. Donc si je résume, lorsqu'une activité au niveau des muscles masticateurs est détectée par les neurones du MTN, alors ces derniers, les neurones du MTN, vont activer à leur tour le système Arras, qui va alors libérer les neurotransmetteurs permettant la modulation des fonctions vitales, telles que la fonction cardiaque, respiratoire, pendant la nuit. En plus de ça, il existe une augmentation du RMA, c'est le Rhythmic Masticatory Muscle Activity, c'est ce qu'on va mesurer lorsque, par exemple, on fait une polysomnographie, on va mesurer l'activité musculaire, des muscles masticateurs en l'occurrence, lors des changements de cycle du sommeil. Et plus particulièrement, lorsque vous passez de la phase NREM à la phase REM, Non Rapid Eye Movement, à la phase Rapid Eye Movement. Pour rappeler, la phase NREM, c'est une phase... où vous allez avoir la phase de sommeil profond. Vos yeux vont très peu bouger, vous êtes plutôt en état de relaxation. A l'inverse, la phase LRM, on l'appelle la phase de sommeil paradoxale. Pourquoi ? Parce que vous allez avoir une activité complètement cérébrale qui est proche d'une activité cérébrale de l'éveil, mais vous avez le corps qui est complètement paralysé. Donc si vous enchaînez les troubles du sommeil avec une modification de votre architecture du sommeil et une augmentation des phases REM, une activité cérébrale accrue, des neurones moteurs actifs, vous dormez en fait sans vous reposer. Vous dormez, mais votre cerveau, lui, il est toujours actif. Alors imaginez que vous avez des troubles du sommeil avec un fond de bruxisme. Il y aura donc des troubles du système Arras qui vont réguler l'intention. Alors, est-ce que vous me suivez ? Ça, ça peut nous faire penser à des troubles de la tension, type TDAH. Pour aller un peu plus loin, si on veut parler un peu de substances, des substances telles que le café, l'alcool, ou bien les drogues, qu'on peut retrouver, les drogues festives, tout ça, ça va favoriser les modifications d'architecture du sommeil et du coup dégrader aussi la qualité de votre sommeil. Il y a des études qui ont montré que les consommateurs de café vont présenter lors d'une PSG, d'une polysomnographie, beaucoup plus d'épisodes. de bruxisme, avec notamment une augmentation du RMMA. Tout ça pour dire que le café va provoquer une majoration des phases de bruxisme du sommeil. Revenons un peu à la phase diurne, pendant l'éveil. L'activation du haras, lui, provoque une activation du cortex cérébral. Il va s'en suivre toute la cascade chimique de neurotransmetteurs qui a été citée juste avant. Arras, sécrétion de neurotransmetteurs tels que l'acétylcholine, le glutamate, la noradrénaline, bref tout ça. Alors qu'est-ce que ça pourrait expliquer ? Ça pourrait expliquer que ce réflexe de serrer les dents, lorsqu'on force sur quelque chose, au sport par exemple, quand vous allez avoir une action mécanique, vous allez avoir ce réflexe de serrer les dents, tout simplement. Mais qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça ? Personnellement, pour moi, c'est toute une façon de penser qui doit être changée, comme un changement de paradigme en fait. De façon très académique, on classifie le bruxisme dans la catégorie des parafonctions. Moi, ce que je viens de vous dire avant, c'est que ce n'est pas finalement une parafonction. En tout cas, le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction. On dit toujours aux patients, ne serrez pas des dents, il faut apprendre à le faire, il faut vous conscientiser, éviter de serrer les dents. Dès que vous vous rendez compte que vous serrez les dents, relâchez, serrez les dents. C'est ça qui va vous faire mal, c'est ça qui va créer vos maux. Ce qui place en fait le bruxisme comme la cause principale de vos tensions musculaires. C'est un discours qui est finalement favorisant. Mais il faut changer de discours, et il est important aujourd'hui plus que jamais d'éduquer. Le bruxisme de sommeil n'est pas une parafonction, il est vital à l'organisme pour le fonctionnement de votre sommeil. Pas de bruxisme, pas de sommeil. Et pas de sommeil, c'est des troubles psychiques assurés, et potentiellement, les études le montrent, de potentielles formes de démence qui vont être associées. En réalité... C'est une histoire d'équilibre. Comprendre qu'il faut un équilibre pour que le système fonctionne, c'est enfoncer une porte ouverte. Mais en fait, c'est nécessaire de le rappeler. Il faut toujours l'équilibre. On tend vers l'homéostasie. Prenons les exemples concrets du sommeil. Et plus particulièrement du syndrome d'apnée du sommeil. On sait aujourd'hui que le bruxisme de sommeil va entraîner un dégagement des voies aériennes supérieures. Quand vous allez en apnée, vous pouvez provoquer, involontairement évidemment, mais le système va se mettre en route pour créer ce bruxisme. et dégager les voies aériennes supérieures. Mais qui à son tour augmente les forces de pression sur l'appareil menducateur, sur votre articulation, sur vos muscles. Les deux sont intimement liés. Grossièrement, le bruxisme du sommeil, c'est votre bouclier. C'est lui qui va vous permettre de respirer. Vous pouvez le voir comme un sacrifice. Un sacrifice pour votre survie. Mais à quel prix ? Au prix de la douleur, au prix de potentiel douleur, tension, enfin tous les symptômes. Mais un prix aussi économique. Parce que ce bruxisme et toutes les comorbidités, si on prend l'apnée du sommeil, le nombre de séances que vous pouvez faire chez un kiné en thérapie oromyo-fonctionnelle, de consultation chez le somnologue, les polysomnographies, toutes les pathologies cardiaques, respiratoires qui vont être associées, sans compter l'impact que vous pouvez... avoir, enfin en tout cas que l'apnée du sommeil peut avoir, sur votre quotidien, votre diminution de productivité, il y avait des études qui ont montré que la personne apnée va perdre en efficacité au travail, et donc ça va être... un coût pour la société aussi mais aussi au portefeuille personnel le moult 6 va entraîner pas qu'à lui seul évidemment mais va être un facteur favorisant pour une usure dentaire précoce pour des séances chez le kiné pour des séances chez le stéopath chez le médecin chez le stomatologue pour des gouttières bref c'est un coût énorme finalement un coût financier qui est énorme et donc si on revient à cette histoire d' équilibre Si vous faites de l'apnée régulièrement, alors vous allez bruxer régulièrement. Mais bruxer régulièrement, c'est augmenter la contrainte au niveau de votre marchoir, articulaire et musculaire, alors l'équilibre est rompu. Et les symptômes du bruxisme vont alors se manifester. Et je ne parle même pas des conséquences de l'apnée, on en a pu en parler juste un peu avant, qui vont avoir eux-mêmes des effets sur votre sommeil, votre état physique et mental, bref, votre santé. Mais ça, c'est qu'un seul exemple. Donc c'est important de s'y intéresser. Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ? Pour faire simple, le bruxisme, il est hyper présent. Il est présent dans... un grand pourcentage de la population. Si vous regardez autour de vous, vous pouvez alors considérer qu'une personne sur trois va faire du bruxisme. Et ces bruxismes vont générer des symptômes. Il est aussi important de comprendre que le bruxisme, il est nécessaire, il est vital. On va finalement tous en faire pendant la nuit, pendant qu'on dort, et qu'il fait partie d'un système qui régule notre sommeil. On ne veut pas empêcher de bruxer pendant la nuit. Parce que... Ça fait partie de notre fonctionnement. En revanche, ce qu'on veut, c'est éliminer le surplus de bruxisme qui va être du coup alors, entre guillemets, pathologique. Bien faire la différence entre bruxisme normal, physiologique, et bruxisme type parafonction. En fait, le bruxisme, il ne vient jamais seul. Il est toujours là pour une raison. On peut le voir un peu comme notre ami, mais c'est aussi notre ennemi. Du coup, le but du jeu, ça serait de vivre en utilisant son bruxisme comme une porte d'entrée vers quelque chose de beaucoup plus profond, une transformation intérieure, plutôt que d'être esclave de son bruxisme et de le subir. Ça sera tout pour ce premier épisode, où on a pu parler de pas mal de choses sur l'épidemiologie du bruxisme, la définition, ce que c'était. J'espère que ça vous a plu. Les prochains épisodes... On va traiter des solutions, des impacts du mouxisme. Ça se fera en plusieurs épisodes, évidemment. Donc si ça vous a plu, si vous avez des retours à faire, si vous avez envie d'en savoir plus, des questionnements, n'hésitez pas à poster, à me faire ce retour, pour que je puisse cibler davantage, discuter autour de ça. autour du mouxisme et que je puisse vous apporter le plus d'informations possibles et ma vision des choses. C'était Étienne, kinesthérapeute spécialisé en maxillot pour le voyage du pan.

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