- Speaker #0
Fan de crédit en partenariat avec la fédération du courtage en crédit.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous, cette émission des fans du crédit aujourd'hui va traiter d'un sujet qui souvent par ses acronymes fait peur, c'est RSE. RSE c'est quoi ? La responsabilité sociétale des entreprises. Alors quand on dit sociétal, ça encombre et ça embarque plein de choses. Et à mes côtés, pour pouvoir évoquer ce sujet-là sous la thématique les intermédiaires en crédit et le RSE, quelles rencontres on peut faire pour que tout cohabite ? Caroline, Caroline Gressel, bonjour. Bonjour. Peut-être un petit mot de présentation ?
- Speaker #0
Oui, j'ai lancé l'entreprise KTG Conseil qui intervient sur l'amélioration de la performance et la conformité.
- Speaker #1
Voilà, donc on va voir que opposer conformité et RSE, ce n'est pas forcément une bonne idée parce que les deux se rejoignent et on peut en tirer un bon parti.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Mohamed Kouiri.
- Speaker #2
Mohamed Kouitir.
- Speaker #1
Ah, Mohamed Kouitir, excuse-moi Mohamed. C'est vrai qu'on s'appelle plutôt par nos prénoms d'habitude, donc voilà, excuse-moi. Donc ?
- Speaker #2
Eh bien moi je suis Mohamed Kouitir, j'ai créé un cabinet de conseil et d'accompagnement des cadres, des dirigeants, on fait du coaching, on les accompagne, notamment sur les sujets de l'impact. Et de la réflexion sur comment intégrer dans leur stratégie la RSE. Un sujet pas... parmi tant d'autres et je suis également préparateur mental d'athlètes de haut niveau.
- Speaker #1
Oui, toi même ancien athlète de haut niveau. Et d'ailleurs, juste un mot complémentaire sur cette notion d'impact, je crois que tu as beaucoup aussi œuvré à l'origine sur des sujets qui... nous impacte tous et dont on n'a pas forcément conscience.
- Speaker #2
Oui, j'ai eu l'occasion, j'ai eu la chance d'être un représentant de la CPME à l'époque, au Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire, et j'ai travaillé notamment au développement et à l'application de la loi économie sociale et solidaire, et sur un petit morceau sur la loi Pacte. Donc, c'est des sujets que je connais un petit peu. Tout un programme.
- Speaker #1
Alors, RSE, j'ai dit responsabilité sociétale des entreprises. Alors, il y a des textes de loi. Vous les connaissez, il y a des obligations qui importent, principalement aux entreprises d'une certaine taille. C'est pour ça que nos adhérents sur la fédération du courtage en crédit se sentent souvent peu impactés par ce genre de texte. Néanmoins, c'est un sujet d'actualité. Tout le monde parle de l'environnement, bien évidemment, mais on est de plus en plus confronté au sujet social par rapport à tout ça. et donc je voudrais un petit peu vous entendre. pour pouvoir aider nos auditeurs qui sont là et qui vont se dire, RSE, ça me fait flipper, ça va être du non-productif, c'est de l'administratif supplémentaire. Comment je peux faire en sorte que je m'engage dans cette voie RSE, sans pour autant craquer le business, sans pour autant monopoliser des effectifs non-productifs. En général, on dit ça dans les entreprises commerciales. Voilà, donc... Comment ça se passe au niveau des hommes déjà Mohamed ? Est-ce que le sujet c'est souvent un blocage au niveau des patrons ?
- Speaker #2
La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas toujours le cas. J'ai envie de commencer par là. Parce que souvent, on dit que c'est très difficile. Tu as parlé de difficultés administratives, de charges mentales même, de charges de travail. La vérité, c'est que tous les dirigeants, tous les entrepreneurs, tous les gens que j'ai eu l'occasion de rencontrer ne sont pas toujours contre ça. C'est important de le dire pour démarrer. Ceux qui se retrouvent dans la difficulté face à cette nouvelle tendance de choses à faire dans l'entreprise, c'est ceux principalement qui n'ont pas réfléchi le développement de leur business par ce biais-là. Et c'est important de savoir que ceux qui sont à fond dedans sont déjà dans la réflexion à la construction de leur business ou l'ont intégré de manière naturelle sans s'en rendre compte. Et puis les autres, on ne leur enlève pas leur qualité et leur capacité à faire. Les autres ont vu les choses différemment, de par l'éducation qu'ils ont reçue, de par la vision du monde qu'ils avaient. Et aujourd'hui, la RSE, comme tu en as parlé, la responsabilité sociétale des entreprises, elle en a eu On en parle tous les jours. Et comme on en parle tous les jours, tout le monde va devoir suivre le mouvement. Et pour suivre le mouvement, il faut découvrir qu'est-ce que c'est ce mouvement, comprendre qu'est-ce que c'est ce mouvement, et arrêter de se dire que c'est une charge, mais plutôt que c'est une véritable opportunité, pour le coup.
- Speaker #1
Ce n'est pas toujours évident de faire effectivement admettre cela, parce qu'il faut savoir ce que recouvre. Parce que là, on parle de RSE, qu'est-ce que ça recouvre ? Alors moi, j'ai un peu oeuvré, mais c'est souvent des personnes à mes côtés qu'il faisait quand j'étais en activité. J'ai pour habitude de dire qu'on a souvent trois piliers. Le pilier environnemental, que tout le monde a un peu en tête, et on l'évoquera peut-être sur certains points. Le pilier social. par rapport à ça, et le pilier impact en général sur la société et sur le bien-être dans tous les cas. Je vais me tourner maintenant vers Caroline. On n'a pas parlé de ce sujet conformité, et du coup, est-ce que les gens qui souvent, dans ce que tu as vécu, les gens qui souvent mettent en place une démarche ou une approche RSE, sont aussi des gens qui sont très branchés conformisme ? Ou au contraire, on a de tout aussi dans ce que tu as rencontré ?
- Speaker #0
Alors, peut-être d'abord une définition de la conformité, puis ça va donner logiquement un lien avec la RSE. La conformité pour moi, c'est le respect de ses engagements. C'est la façon dont on...
- Speaker #1
C'est large, effectivement.
- Speaker #0
C'est large et puis ça porte bien une action, quelque part. Des engagements, on a... On respecte la loi, c'est la façon dont on va respecter la loi qu'on va l'appliquer, ou le contrat, ou le contrat avec ses clients, ses partenaires, ses fournisseurs. Donc là, on fait bien le lien avec une démarche RSE comme l'UCI 26000, vous avez peut-être entendu, qui montre l'importance de la relation vertueuse avec ses parties prenantes. Et parmi les parties prenantes, il y a le salarié, il y a l'environnement. Il y a le client, il y a le partenaire, il y a tout son écosystème. Donc voilà, effectivement, c'est difficile d'avoir une démarche de conformité sans avoir de démarche RSE. C'est souvent lié. Très très lié. La question c'était...
- Speaker #1
On peut l'opposer en fait. C'est ça.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut l'opposer ? On ne peut pas l'opposer et on doit... la réfléchir ensemble au risque sinon de mettre des surcouches supplémentaires par rapport à sa façon de fonctionner ou sa propre stratégie. On est obligé de le faire, donc on va poser des reporting, on va poser des procédures, mais concrètement ça ralentit. Ça ralentit le parcours client, ça ralentit la démarche contractuelle si on ne l'intègre pas directement dans sa façon de fonctionner. dans son organisation.
- Speaker #1
Tu veux dire que les freins ou les ralentisseurs dans ces cas-là sont plutôt liés à l'absence de prise de conscience ou à l'absence de partage sur la construction de la démarche et des outils qui sont mis en place ?
- Speaker #0
Oui, c'est vraiment l'absence d'appropriation de l'essentiel, de l'important, de ce qui fait la démarche RSE. Je vais te donner un exemple. Par exemple, il y a un sujet assez fort en ce moment sur le traitement des réclamations. On doit rendre compte annuellement des réclamations que l'on a eu à traiter. Si à la fin de l'année, on se met à se dire, bon alors, qu'est-ce qui s'est passé cette année ? Alors que, comme vous, sans doute, dès qu'il y a une insatisfaction, on le traite. On le traite tout de suite. C'est une priorité dans la journée, on va gérer l'insatisfaction du client. Donc si on ne le traite pas à ce moment-là et si on ne le trace pas, forcément à la fin de l'année, ça va faire une surcouche.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Ça va faire une obligation supplémentaire. Et j'irais même un tout petit peu plus loin, quand on a le souci du service, on est toujours en recherche d'amélioration. Oui,
- Speaker #1
on est proactif par rapport à ça.
- Speaker #0
Toujours proactif. Et bien la façon de bien penser son amélioration et de ne pas réagir non plus complètement à chaud, parce que ce n'est pas toujours la bonne idée, c'est de tracer. C'est de noter très rapidement, très succinctement ce qui s'est passé, comment ça a été réglé, bien réglé, mais surtout comment on pourrait modifier son organisation pour qu'elle soit antifragile et qu'elle évolue.
- Speaker #1
Je rebondis sur ce que disait Caroline, Mohamed. Je pense que c'est très important dans ce que tu as vécu, on avait un peu discuté de cette Ausha, c'est de dire... Si jamais c'est un partage, ça veut dire qu'en clair, il ne faut pas que ça soit une décision, comme tu le disais, qui soit parachutée, mais ça soit une décision qui soit construite, épousée. On est dans un métier où on a beaucoup d'indépendants à nos côtés, des mandataires, des personnes qui sont avec de la part variable sur des statuts de travailleurs non salariés. On ne peut pas l'imposer, etc. Il peut y avoir un cadre contractuel au moment où on accepte de rejoindre un cabinet de courtage. Mais comment j'embarque, effectivement, comment les patrons que tu as côtoyés, comment je convainc d'avoir cette démarche globale et du coup appliquer ? Parce que ce n'est pas le tout de la définir, il faut aussi l'appliquer.
- Speaker #2
C'est un vrai sujet de transformation, ce que tu apportes, et merci de le rappeler. Effectivement, d'expérience, moi j'ai envie de citer le petit prince, je pense à une phrase du petit prince qui dit...
- Speaker #1
C'est de l'actualité, on lui fait rappeler des lumières...
- Speaker #2
Je crois que cette phrase disait, il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles pour voir les papillons, pour découvrir les papillons. C'est quelque chose comme ça, qu'Antoine Saint-Exupéry m'excuse si je ne suis pas tout à fait précis. Qu'est-ce que ça dit ? Ça dit qu'effectivement, il y a un processus à mettre en œuvre et ce processus, il faut l'accompagner. Dans une entreprise, lorsqu'il y a plusieurs parties prenantes, comme le disait tout à l'heure notre ami, tu dois décider, mais tu ne peux pas imposer. Parce que si tu imposes, le manque de sens de facto qui va tomber au travers de la décision top-down, donc de la direction vers les opérationnels, il va y avoir un manque de sens. Les gens vont faire, mais ne vont pas comprendre pourquoi ils le font. Et on va se retrouver face à des résistances de plus en plus fortes. Et je trouve que l'exemple que tu as cité tout à l'heure est très bon. À la fin de l'année, on se repose la question, au fait, comment on a traité nos problématiques ? Est-ce qu'on l'a fait ? Est-ce qu'on ne l'a pas fait ? Ah oui, mais pourquoi on l'aurait fait avant alors qu'on n'avait pas le temps ? Si les gens, si les parties prenantes, si le collaborateur, mais les managers aussi, parce que c'est les managers qui portent la voix de la direction, Prennent conscience du sens dont relève l'intégration de la RSE dans l'entreprise, ça va se faire naturellement, parce que c'est un bien pour tous. Et je le dis naturellement, parce que moi je suis naturellement convaincu, c'est un bien pour tous parce que d'un point de vue de la vision, chacun veut que sa vie soit meilleure au fur et à mesure du temps. Et la RSE c'est une espèce de garantie, c'est un peu une espèce de garantie que... demain, quand tout le monde fera bien, a priori, ça sera mieux qu'hier. D'accord. Et pour finir pour répondre à ta question, le dirigeant doit être convaincu lui-même. Oui,
- Speaker #1
donc ça reste quand même le point d'entrée pour qu'on ait une vraie réussite. Mais est-ce qu'aujourd'hui, tu vois ou tu constates, mais la question pourrait aller aussi sur Caroline dans ce qu'elle constate, est-ce qu'on peut avoir cet effet par le bas ? C'est-à-dire, est-ce que la base... on utilise quelquefois ce terme, est-ce que la base peut être porteuse de cette volonté et qui finalement convainc le dirigeant ? On sait bien qu'aujourd'hui le sujet de la gestion RH n'est pas toujours très facile à gérer, mais en tout cas...
- Speaker #2
Il y a un vrai sujet sur le management intergénérationnel où tu as des nouvelles générations aujourd'hui qui arrivent avec la volonté de choisir une entreprise qui est engagée. dans les sujets de l'impact, avec une véritable RSE. Aujourd'hui, on le sait, c'est dans le monde de la finance, dans le monde du courtage, mais c'est dans toutes les industries, les jeunes, quand ils sortent d'école, qu'ils sont bien diplômés, ils vont vers des entreprises qui sont dites vertueuses. Je dis dites vertueuses, parce que ce qu'elles annoncent, c'est qu'elles font de la RSE de la bonne manière et qu'il y a de l'impact, etc. Donc oui, c'est indiscutable que ça peut commencer par le bas, parce que par le haut, souvent, on parlait de contraintes tout à l'heure, Quand on est dirigeant, j'ai été dirigeant pendant 20 ans, quand on est dirigeant, quand on reçoit une contrainte, on se dit je ne vais pas gagner d'argent, je ne vais pas être rentable avec cette contrainte, ok je vais la mettre de côté le plus longtemps possible et puis on verra. Et c'est là où je disais tout à l'heure, ou en tout cas je l'ai sous-entendu donc je vais le dire très clairement, chacun doit aller à son rythme. Et lorsque le dirigeant est convaincu qu'il prend conscience et qu'il comprend le sens de la valeur d'intégrer la RSE et du gain... Le fondamental qui va arriver, on en parlera tout à l'heure, grâce à la mise en œuvre de la RSE, si ce n'est que juste sur le recrutement de talent, de suite ça ne devient plus une contrainte, ça devient une opportunité. Et cette opportunité, quand elle est bien communiquée de la direction vers les opérationnels, si jamais les opérationnels ne sont pas engagés, tout le monde comprend que c'est bénéfique pour tout le monde.
- Speaker #1
D'accord. Alors, je vais revenir aussi tous les deux sur un sujet. C'est que, comme on l'a dit au tout début... Il y a des obligations légales ou des obligations réglementaires. Les grosses entreprises, on va ramener ça au monde de l'intermédiation bancaire. Les grandes banques sont obligées de fournir des rapports et des extras au niveau du bilan. Lorsqu'en plus, il y a une cotation en bourse, il y a aussi une cotation sur l'impact RSE de l'entreprise. Donc, j'entends bien notre marché. Il est rarement composé d'entreprises de cette taille. de taille-là, il y en a quelques-unes, mais on est rarement composé, on est plutôt face à des petits structures, sans que ce soit péjoratif, mais voilà, donc les gens voudraient bien, mais c'est mobiliser du temps, c'est sur des structures de 3, 4, 5, 10 personnes, on ne peut pas affecter une personne à chacun des sujets. Est-ce qu'on est vraiment impacté de cette même façon ? Alors il y a une première question pour Caroline. J'entends aussi souvent utiliser le terme ISR. Là, c'est plutôt sur des boîtes qui sont cotées ou qui ont des références par rapport à ça. RSE, ISR, c'est pareil, pas tout à fait ?
- Speaker #0
ISR, investissement socialement responsable. Donc là, on va s'adresser à des structures qui financent. qui financent des entreprises, qui vont demander à ces entreprises d'adopter une démarche RSE, souvent quand c'est international,
- Speaker #1
investissement, des trucs comme ça.
- Speaker #0
Et donc pendant ce moment pendant lequel ils vont s'investir dans cette entreprise-là, ils vont leur demander de contribuer à cette démarche ISR en leur fournissant un certain nombre d'indicateurs et de plans d'action, d'amélioration. Pour alimenter cette démarche-là. Dans ce cadre-là, il y a aussi les appels d'offres. Ça concerne pas toujours les petits, ça touche des structures importantes. Mais oui, on commence à voir arriver des demandes spécifiques sur des démarches RSE.
- Speaker #1
Alors pour le coup, je reprends la main avant de repasser sur Mohamed. Mais aujourd'hui, moi, je constate dans ce marché que... Nos partenaires bancaires, qui sont eux de taille généralement beaucoup plus importante que nos structures, elles sont effectivement engagées, il y en a quelques-unes qui sont même très engagées, en tout cas dans l'affichage sur ce sujet du RSE, et quelquefois il y a une sorte de confusion. Ils ne connaissent pas bien notre métier, la réglementation qui nous occupe et qui nous encadre, et du coup ils ont l'impression que On est un petit peu comme chez Valeo par rapport à Stellantis, c'est-à-dire qu'il y a une chaîne de production et il faut que tous les maillons de la chaîne soient dans le même move. Donc, on essaye de leur rappeler qu'on n'est pas tous logés à la même enseigne, mais néanmoins, comment, toi qui l'as vu dans ce milieu-là aussi et dans le milieu de l'assurance, comment est-ce qu'on peut entamer d'ailleurs pour essayer de convaincre, parce que c'est aussi un rapport de confiance. Si le partenaire... qui dans la structure économique est un petit peu le fournisseur, j'aime pas ce terme-là, mais c'est comme ça, est-ce que je peux réussir à le convaincre que j'embarque, je commence à embarquer, et quels sont les signes que je peux lui donner concrètement par rapport à ça ?
- Speaker #0
Moi j'ai une devise, c'est « partisan du moindre effort » . L'idée c'est d'avoir le maximum d'impact avec un investissement raisonné, le moins d'investissement possible. Et pour moi ça veut dire qu'il faut personnaliser. Il faut... Par exemple, un partenaire va vous dire, il me faut une personne responsable de ça, une personne responsable de ça, une personne responsable de ça, et on est deux. Très vite, ça tourne autour du dirigeant et de son assistant. Enfin, voilà, on a des structures qui sont, comme tu le disais tout à l'heure, à taille humaine. Donc, effectivement, il y a une communication à réaliser. Mais pour moi, la première chose, c'est de prendre conscience qu'il y a plein d'actions que l'on réalise qui s'intègrent dans le cadre de l'ARSE. Quand on est économe sur... l'édition de papier par exemple, quand on réalise du tri, quand on fait ce genre de choses, on est déjà dans cette démarche RSE.
- Speaker #1
D'autant qu'on peut éventuellement même, puisqu'on est dans des petites structures, avoir des aides ou des subventions. Je sais qu'à un moment l'ADEME était là-dedans, je crois qu'ils se sont arrêtés sur certains sujets, sur la baisse de la consommation de papier ou des parties consommables sur l'empreinte carbone, etc. C'est toujours le cas, on peut toujours y aller.
- Speaker #0
Alors Ça, je n'ai plus vraiment l'information. Il faudra regarder. Mais je voudrais revenir sur la notion de personnalisation parce que sinon, ça n'a pas de sens. Si on applique, si on cale une méthode toute standardisée, ça n'aura pas de sens pour votre organisation. Pour moi, c'est super important de prendre le temps de reposer parce qu'on y reviendra systématiquement à chaque démarche de conformité ou à chaque démarche RSE. Donc, autant le poser. On pose son écosystème, on pose ses indicateurs, ses ressources, les ressources dont on dispose et ce qui est important pour soi. Et ce qui fait qu'on se distingue d'un autre concurrent. Et puis à partir de là, il y a des techniques pour avancer progressivement et construire un dispositif qui a du sens avec le temps, avec beaucoup de communication. Tu le disais tout à l'heure. Ça me paraît essentiel d'avoir à la fois de la méthode un petit peu technique avec des indicateurs et de l'avoir de la communication pour que sur le terrain, on ait bien conscience aussi des défis de l'entreprise. qu'ils soient des défis économiques ou des défis sociétaux ou organisationnels. Donc on a vraiment besoin pour ne pas partir dans le rêve, dans le fantasme, d'avoir cette communication-là. Moi de mon côté, je vais utiliser dans une démarche RSE des démarches ou des méthodes dont j'ai besoin, qui me sont demandées dans le cadre de conformité. Par exemple, je vais prioriser par les risques. Ça c'est quelque chose qui est plutôt utile. pour soi, d'avoir une bonne visibilité et un bon pilotage de ces risques.
- Speaker #1
En tout cas, on peut parler à nos partenaires bancaires sur ces sujets-là. C'est des mots qui leur sonnent aux oreilles.
- Speaker #0
Oui, et puis quelque part, on est tous concernés par un risque qui s'appelle le risque homme-clé, surtout quand on est seul ou quand on n'est pas très nombreux. Là, c'est bien d'avoir une démarche autour pour s'assurer que l'entreprise va perdurer et va prospérer. C'est ça qu'on cherche, on cherche la durabilité. dans ces démarches-là. Et un autre risque est le risque cyber. Bien sûr. C'est pas si, c'est quand. Quand ça arrivera. On a tout intérêt à s'organiser pour être bien organisé.
- Speaker #1
On fera d'ailleurs une table ronde spécifique là-dessus parce que c'est un sujet qui est souvent sous-estimé et surtout depuis quelques mois qui s'est accentué et aggravé en termes de... d'impact sur les entreprises, sur la vie de l'entreprise. Je vais vous faire parler tous les deux l'un après l'autre, mais on a parlé de se concerter, on a parlé de réfléchir ensemble, on a parlé de construire, on a parlé d'impliquer. Est-ce que c'est vraiment le seul point ? Pour moi, j'ai peur que si jamais on ne se focalise que sur la mise en place des outils, est-ce que le RSE, ce n'est pas aussi le suivi ? C'est-à-dire, la... persévérance dans ce qu'on met en place, c'est pour ça que je reprends ton idée, Mohamed, de dire, est-ce qu'on ne peut pas être « modeste » dans nos engagements, mais par contre, d'être fidèle à cela ? Est-ce que toi, tu as vécu déjà ce genre de choses-là ? Et on parlait de conformité tout à l'heure, on est souvent sur des indicateurs, donc est-ce que, quel type d'indicateur tu pourrais mettre en place de ce que tu as vécu ?
- Speaker #0
Il y a des postes qui sont très lourds. Pour toutes les entreprises, je vais en citer un, c'est le déplacement professionnel. Et je peux parler d'une entreprise qui a été assez avancée, au bout d'un moment on se dit, je suis petit, je suis dans le tertiaire, je n'ai pas grand chose, il n'y a pas grand chose que je peux faire. Cette entreprise-là, ils ont dû réfléchir, et ils ont décidé de réduire leur déplacement professionnel en... modifiant leur tournée client.
- Speaker #1
D'accord, vous réorganisez ?
- Speaker #0
En se disant, mon client, je ne vais pas faire ça de façon un peu erratique, d'aller rendre visite à mes clients, je vais m'organiser des tournées, des choses qu'il ne faisait pas. Des choses qu'on ne fait pas tous, ce n'est pas quelque chose de très courant. Et ça, c'est quelque chose concrètement qui peut considérablement réduire la fatigue, les difficultés pour les salariés, qui va réduire cette charge-là de consommation énergétique du fait des déplacements professionnels. C'est tout bête, mais quelque part, ça peut avoir un gros impact.
- Speaker #1
Alors, on est sur des indicateurs, on pourrait déployer et on reviendra sur des conseils pratiques par rapport à ça. Mais toi, Mohamed, au niveau des hommes, de la constitution, est-ce que ça nécessite qu'on mette en place des groupes de travail ? Est-ce qu'on nécessite d'avoir des points ? On a des structures qui n'ont pas de CSE, on n'est pas sur ces sujets-là. Donc ça veut dire que c'est vraiment une volonté qui doit être maintenue. Et très rapidement, on est dans le business. Très rapidement, ce genre de choses, ce n'est pas la priorité généralement qui est donnée. Comment est-ce qu'on peut concrètement, dans tes exemples et dans ton expérience, comment est-ce qu'on peut aider ces gens à essayer de se donner des rendez-vous et à tenir le cap de ces engagements ?
- Speaker #2
Je pense qu'il faut... Il faut comprendre d'abord en tant que dirigeant, en tant que décideur, que la RSE ça ne doit pas être une action isolée. Si c'est une action isolée, j'ai envie de dire que ça devient une action sans vision et donc ce n'est que du passe-temps. Et ce que vous disiez tout à l'heure, c'est que la RSE, c'est une action isolée. Tout à l'heure, je trouvais ça très intéressant. C'est, il faut personnaliser, oui, mais il ne faut pas personnaliser que les outils. Il faut que les gens, encore une fois, comme on se le disait avant, ils aient compris qu'il y a du sens et qu'il y a un gain, il y a une vraie opportunité de gain. Et donc, moi, je ne cesse de dire à mes clients, quand on parle de ces sujets-là, que le sujet de l'impact, moi, je ne parle pas de l'ARSE, mais je parle d'impact, c'est un sujet qui doit être au centre de la stratégie du développement de la structure. Et tout à l'heure on parlait, je reviens juste sur ça parce que je trouve que c'est important, on parlait de stratégie de recrutement, tu parles de petites structures donc il y a forcément du recrutement, on a forcément besoin de talent pour faire grandir ces structures-là, quand on en a les moyens. quand on est engagé dans ce type de démarche et qu'elle est inclue dans la stratégie, la RSO en fait partie, c'est plus facile de recruter les nouvelles générations et c'est aussi plus facile pour reprendre tout à l'heure, on a parlé d'appel d'offres, de répondre à des appels d'offres de grands groupes ou de grandes banques parce que... Ce qu'ils attendent, eux, finalement, c'est qu'on leur donne de la crédibilité aussi, parce que nous sommes intermédiaires, acteurs là-dedans. Et donc, pour te répondre, une fois que j'ai dit ça, tu comprends bien que ma réponse à ta question, elle est fondamentalement, il est engageant de se poser la question de comment nous faisons en interne en fonction de notre taille. Je suis 1, comment je fais ? Je suis 10, comment je fais ? Je suis 50, comment je fais ? Et très souvent, pour rentrer dans le pratique, très souvent, moi, ce que je fais, c'est qu'on travaille d'abord avec le dirigeant ou le codire. en fonction de la taille de la structure. Une fois qu'on a travaillé, on va auditer la compréhension de ce qui est le sujet de l'impact dans la structure. Donc avant de leur dire qu'on va le faire, on va commencer à leur poser la question de qu'est-ce que vous en pensez ? Comment ça vous vient à l'esprit quand on parle de RSE et de notre entreprise aujourd'hui, de notre activité aujourd'hui ? Quelles sont les suggestions que vous pouvez avoir avant même qu'on vous ait parlé de ça ? Qu'est-ce que vous pouvez imaginer qu'on va mettre en œuvre ? Et donc... De par cette audite, on va les engager à commencer à réfléchir naturellement au sujet. On ne va pas leur dire « Messieurs, dames, bonjour, c'est comme ça aujourd'hui, c'est cet outil, et on fait ça tout le temps, et ça va se passer comme ça chaque année, et il y a un contrôle, et c'est mesurable parce qu'il y a des indicateurs. » Non. On va leur dire
- Speaker #0
Nous, on pense qu'il y a un sujet, mais ce qu'on veut, c'est qu'est-ce que vous, vous êtes capable de nous offrir, qu'est-ce que vous êtes capable de nous donner avec votre expérience dans la société et avec votre volonté de développement de cette même société, si vous êtes aligné sur la mission, la vision et l'ambition de la structure. On n'en a pas encore parlé de la MVR. Et bien là, qu'est-ce qui se passe ? Il va y avoir un certain pourcentage d'acteurs dans l'entreprise, en fonction toujours une fois de la taille, si je suis tout seul, ça va aller vite, mais si on est 50. Il va y avoir un certain pourcentage, en général c'est entre 15 et 25% qui vont répondre à ce questionnaire, et qui vont donner des éléments très factuels de transformation auxquels même moi, dirigeant, je n'aurais pas pensé. Moi je suis dans le méta, je suis dans le global, et là je vais avoir un opérateur ou un manager qui va me donner des idées que je vais pouvoir utiliser de manière soit transparente, soit en fonction de la situation. transversale soit verticale en fonction de l'idée.
- Speaker #1
La notion de boîte à idées, c'est des choses que tu as déjà vues et qui marchent ?
- Speaker #0
Alors, boîte à idées, j'ai l'impression que c'était plus du XXe siècle. Est-ce que ça marche ? Non, j'embête. C'était pourri. c'était pour écrire les cheveux blancs ça te donne en idée au bonjour on est tout autant que toi on compte sur l'area pour qu'il les voit pas plus sérieusement non non c'était pour te taquiner effectivement en fait pourquoi je dis que la boîte à idées s'est dépassée puisque la boîte à idées l'image qu'on en a c'est une boîte qui est posée on attend que les gens viennent bien sûr mon enjeu à moi c'est de les engager en leur disant votre avis nous est important pour nous aujourd'hui on fait un audit mais on fait pas un audit qu'avec le codire enfin nous dit avec l'ensemble de l'entreprise même la secrétaire ou la femme de ménage répond à l'audit quand je quand je demande de mettre en place et donc les retours qu'on a c'est bah on a envie on n'a pas envie mais très souvent c'est ce que je disais on a les 10% les 15% pour relancer la conduite de changement c'est la règle de base et ce qui se passe c'est que de suite dans les groupes de parole qu'on va créer derrière ou dans les groupes de travail ou dans le coaching collectif qu'on va mettre en oeuvre peu importe tout de suite il va y avoir un engagement on va pas arriver le jour 1 à la formation à dire bonjour la rs de l'aujourd'hui ça se pense que ça c'est ce qu'on qu'on faisait avant, ça c'est plutôt pour moi du management top-down, là on va être dans en fait on va vous questionner, parce que nous, votre regard, finalement vous êtes notre réservoir de talent, vous êtes notre savoir et encore une fois, même la personne seule quand on lui dit de prendre le temps de s'auto-auditer
- Speaker #1
elle trouve des idées parce qu'elle prend le temps d'accord donc toi tu es plutôt favorable en général à essayer quand même d'avoir un soutien et extérieure au moins sur une trame pas forcément une présence mais une trame et une méthodologie pour commencer par un bilan un scan de ce qui se passe et ce scan tu l'alimentent effectivement par une une communication interne et puis une remontée avant même d'avancer plus. C'est ce qui marche le mieux.
- Speaker #0
Pour moi, c'est indiscutable. Pourquoi ? Parce que tu es en train de transformer un système. Tu n'es pas en train de transformer un poste. Si je veux travailler sur le poste de l'innovation parce que je veux amener... On ne va pas parler d'innovation, on va parler plutôt de cybersécurité. Si je veux ouvrir un poste de cybersécurité, je ne vais pas demander à toute l'entreprise ce qu'on fait pour ouvrir le poste de cybersécurité. C'est un poste, c'est spécifique. Par contre, si je dis, ok, il va falloir qu'on intègre la responsabilité sociétale des entreprises dans notre travail au quotidien, je touche tout le monde. Donc fondamentalement, je touche le système, fondamentalement, je vais questionner le système. Si je ne questionne pas le système, la première chose qui va se passer, et ça tout le monde le sait, nous les français on est très fort pour ça, il va y avoir une résistance immédiate, même si ça nous intéresse. Quand on va venir dire « on va faire ça » , non, je résiste. Si on disait « bonjour, vous avez un avis, nous ça nous intéresse sur ce sujet-là » , on est en train de réfléchir, mais je pense que vous, vous avez de l'apport à nous faire. Il va y avoir une richesse monumentale, et je n'exagère pas, qui va tomber, on ne s'y attendra même pas, de collaborateurs qui sont ultra engagés dont on ne savait pas qu'ils étaient engagés.
- Speaker #1
Oui, parce qu'ils peuvent, effectivement, ne serait-ce que parce qu'on leur donne la parole peut-être.
- Speaker #0
Ce que je te dis là, ça arrive quasiment 100% des temps, 100% des cas. J'ai lancé encore un audit récemment dans une structure. Ils sont 250 salariés. On a fait, j'ai un taux de retour d'à peu près 33%. Et les idées qui sont sorties sont incroyables. Et ils ne savent même pas que les outils existent. C'est-à-dire que là, moi, je te parle de poste opérateur. Je ne te parle même pas des dirigeants. Les idées sont incroyables parce que quand j'en parle à la direction, on me dit, c'est exactement ce qu'on voulait faire. Comment ils peuvent penser à ça ? Et c'est là où je reviens sur... C'est comme la stratégie de recrutement, plus que la stratégie de recrutement, la stratégie RSE, elle est dans la stratégie globale. Il n'y a pas une stratégie RSE comme on peut le voir dans certaines structures où il y a la RSE qui fait le travail de la RSE et puis les autres, ils font ce qu'ils veulent. Non. La RSE, il y en a dans la finance, il y en a dans le commercial, il y en a dans le suivi client, il y en a dans l'administration, il y en a de partout. C'est pour ça que ça doit être pensé en amont.
- Speaker #1
Ça me fait rebondir et du coup, je te regardais d'un coin d'œil, etc. Mais je pense que ça va rejoindre aussi ma question. Soyons clairs, tous ces contraintes, si on a essayé de dépoussiérer ce terme de contrainte, mais tous ces contraintes, en général, une fois qu'on en a pris conscience, et souvent chez certains dirigeants, on a tendance à aller, on affecte un monsieur ou une madame RSE. Alors, les DRH se retrouvent avec un truc ou la dire comme éventuellement sur un truc. Et du coup, on a l'impression que parce qu'on a délégué, ça y est, c'est pris en charge, etc. Est-ce que toi, dans tes indicateurs que tu mets en place ou que tu as mis en place, etc., où tu accompagnes, c'est forcément une personne qui doit être un peu le chef d'orchestre ou est-ce que c'est vraiment des rencontres ? Je sais que tu voudrais répondre par rapport à ça, mais est-ce que c'est des rencontres ? assez régulière ou des moments, on peut avoir des gens qui sont établis sur un réseau national et on peut très bien mettre en place une communauté, une plateforme communauté, etc. Genre Voodoo ou Trello ou Teams, etc.
- Speaker #2
C'est vraiment une responsabilité de la gouvernance. C'est vraiment une responsabilité de la gouvernance. C'est son rôle à lui de faire dérouler, d'insister. d'aider à lever les obstacles parce qu'il y a des gros obstacles. Des gros obstacles, tu disais, c'est vraiment une transformation. Sur certains sujets, on touche à la valeur manifeste du collaborateur. Un commercial à qui on va dire, tu n'auras plus la grosse voiture, mais tu en auras une petite électrique, ça va le choquer. Tu n'auras plus ton bureau parce qu'on va réduire les espaces. Ça, c'est le genre de décision, effectivement, si elles sont prises. Je vais essayer d'être claire. Elles doivent être, exactement comme tu le disais, elles doivent être déclenchées. Les questions doivent être déclenchées par la gouvernance et je dois avoir une réponse. Et c'est l'association des parties prenantes qui va permettre de prioriser ce qu'il est possible de prioriser à l'instant T. On fait comme on peut en fait. Pour moi, il n'y a pas vraiment de recette miracle. Or, effectivement, le fait de faire un constat au départ, de savoir où on est, ne serait-ce que pour célébrer...
- Speaker #1
Pour pouvoir comparer et derrière célébrer les avancées,
- Speaker #2
etc.
- Speaker #1
C'est important aussi de voir que les choses bougent et de participer, de faire participer les gens en disant « On avait fait le constat, on avait dit qu'on le ferait, mais voilà, c'est en train de bouger parce que le pire, c'est de mettre ça dans un placard et de se dire qu'on le ressortira un mois plus tard. »
- Speaker #2
C'est un poste de poux. Et le fantasme, c'est de croire qu'on va pouvoir poser des indicateurs au début. C'est très rare d'être en capacité de poser des indicateurs parce que souvent, c'est mélangé. Il y a un poste achat, il n'y a pas de direction des achats, il n'y a pas tout ça. Bon, on n'est pas capable de dire que combien coûte la consommation énergétique aujourd'hui. On n'a pas cette information-là quand on est locataire et qu'on a un loyer global, tout compris chauffage et... Et climat, et loyer.
- Speaker #1
Et c'est là où il y a parfois des ambiguïtés ou des contre-effets qui se produisent. Quand on parle de qualité de vie au travail, qui peut faire partie de l'environnement sociétal et social d'une entreprise avec le RSE. D'ailleurs, il y a souvent des mélanges. Ce n'est pas parce qu'on met un baby-foot et une cafétéria à disposition que pour autant l'entreprise va bien sur le plan social. C'est un petit Ausha au passage à beaucoup de personnes. Mais derrière, on peut avoir des abus. Mettre une cafétéria à disposition, on peut s'apercevoir qu'il y a des gens qui passent leur temps à la cafette, etc. Donc, il y a aussi une sorte d'auto-responsabilisation des uns et des autres. Comment la RSE peut justement embarquer un petit peu ce sujet-là ? Parce que le chef d'entreprise, il n'y a pas de problème, il va être sensibilisé. Est-ce que la communauté sociale qui vit avec lui est capable de se réguler ou est-ce que, je te rejoins sur la conduite du chantier, il faudra quand même qu'à un moment il y ait un cadre avec un vérificateur. Toi qu'est-ce que tu as vu Mohamed ? Ces gens qui sont embarqués là-dedans, ça déclenche aussi une autorresponsabilisation plus forte ou pas ?
- Speaker #0
Alors ce qui est intéressant, j'ai envie de répondre au tacle sur le baby-foot.
- Speaker #1
Oui j'ai dit baby-foot, c'est un jeu de fléche, c'est très à la mode.
- Speaker #0
En fait je trouve très intéressant ce que tu as dit, parce que du coup moi je ne suis pas d'accord avec ça. Je reviens sur ça parce que je trouve que c'est important de le dire, et il faut que nos auditeurs l'entendent. Je pense qu'il n'y a pas de mauvaise intention, c'est-à-dire que je mets un baby-foot, je mets une cafétéria, ma réflexion elle s'est arrêtée à un niveau c'est ma réflexion Ok j'aurais pu faire mieux, ça c'est ce que nous on dit, mais il y a eu une réflexion, il y a eu une tentative. Alors des fois c'est pas forcément bienveillant, c'est juste histoire de faire style, on a fait le travail.
- Speaker #1
On calme les jeux.
- Speaker #0
Voilà, c'est là où j'entends le tacle, mais j'ai envie quand même de dire que je vais partir du principe que tout le monde essaye d'être bienveillant et tout le monde essaye de trouver des solutions et que si on arrive déjà à commencer à faire ça Ça veut dire que la direction, elle a entendu parler du sujet et peut-être que individuellement, pour revenir sur ce que je disais au début, individuellement, il y a encore un travail de sens à faire. Il y a encore un travail de sens à faire. Et du coup, j'ai oublié ta question.
- Speaker #1
Non, mais est-ce qu'effectivement, ça doit être quelque chose qui doit être remis au bout du jour ? Est-ce qu'on provoque une autoresponsabilisation des acteurs, en fait ?
- Speaker #0
Alors, l'autoresponsabilisation, c'est un vrai sujet.
- Speaker #1
C'est même un sujet psychologique et sociologique.
- Speaker #0
Je pense que... Alors sans rentrer dans le détail de ce que je fais au quotidien, quand j'interviens dans un séminaire devant les entreprises, dans les boîtes de 50, 100, 150, 200, on a fait même 500 récemment, ce que je vois moi c'est qu'on a des gens qui arrivent et qui sont un petit peu perdus. Alfred Korzybski, qui est un mathématicien, c'est un polonais américain, je crois, de tête, a dit, la carte n'est pas le territoire. Je rentre dans une entreprise, on me dit qu'il y a de l'ARSE. Ok, très bien. On me dit, il y a ça, Moi je vais suivre la carte qu'on m'a donnée. Le problème c'est que moi, si j'ai pas le sens, quand je vais suivre cette carte, j'ai l'impression que c'est toujours des obligations et toujours des contraintes. Pourquoi ? Parce que j'ai pas pris le temps de réfléchir à finalement c'est quoi l'impact pour moi, pour ma famille, pour mon environnement, de faire ce que je fais. Tu parles d'autoresponsabilisation, moi je vais revenir juste sur il faut remettre du sens dans ce que nous faisons au quotidien. Parce que quand on met du sens, on nourrit l'action de manière plus sensée, et donc ce que nous faisons est naturellement responsable. responsable. Parce qu'il n'y a pas de sens à faire de choses mauvaises, on est tous d'accord là-dessus, je pense. Par contre, il y a du sens à faire de choses qui sont bonnes pour moi et pour les autres. Et si mon business peut, et on parlait tout à l'heure d'ISR, l'investissement socialement responsable, si on peut... être plutôt dans orienter les lignes de financement sur l'achat d'appartements propres, entre guillemets. Je ne suis pas un expert d'immobilier, mais je suis convaincu qu'il y a, on l'a vu avec les labels BBC et compagnie, qu'il y a des choses qui sont très bien. Si on oriente là-dessus, plutôt que de dire on va orienter sur du polluant, c'est plus facile de penser à Total quand on parle de ça, parce que Total, pétrole, polluant, c'est plus facile. Mais dans nos actions, nous, quand on finance aujourd'hui en tant que courtier, en tant que banque, quand on finance des actions, si on se pose la question de « Ok, c'est quoi notre responsabilité sociétale et environnementale ? Est-ce qu'il y a des projets qu'on veut financer ? Est-ce qu'il y a des projets qu'on ne veut pas financer ? » C'est un vrai sujet. Et ce sujet-là, il est dans le sens de l'individu. Il y a des gens qui font des choses qui vont à l'encontre de leur sens parce qu'ils ont besoin de manger. Donc tu parles d'autoresponsabilisation, mais la personne qui vient pour bosser, qui bosse dans un environnement qui va dans son sens à elle, mais elle a besoin de manger, elle est forcément bloquée. Je pense à l'indépendant, tu vois. Je parle des indépendants. l'indépendant il fait ça parce qu'il a trouvé cette opportunité, ça a marché, trop bien, mais à un moment, il se pose la question de, ok, je fais acheter des choses à des gens, et ces choses-là, moi, j'y crois pas, et pourquoi je continue à faire ça ? Donc là, comment tu auto-responsabilises cette personne ? Elle est en contradiction avec elle-même. Donc, pour répondre à l'auto-responsabilisation, moi, ce que je dis, c'est juste qu'il faut s'asseoir, il faut se poser la question de, en individu et en collectif, c'est quoi le sens de ce qu'on fait ? Quelle est notre mission concrète ? C'est pour ça que je parlais de stratégie tout à l'heure. Concrètement, quelle est notre mission ? Et dans notre où est-ce qu'on retrouve l'ancrage. de cette responsabilité sociétale et environnementale pour que ça ne devienne, encore une fois, une opportunité et pas une contrainte pour la structure.
- Speaker #1
Là, tu flattes en plus un truc sur lequel c'est mon credo depuis des années, je suis à contresens d'un certain nombre de choses, c'est qu'aujourd'hui, je prends les plans moyen terme, parce qu'on est vraiment dans une projection à terme. Les plans moyen terme, avant, c'était des trucs à 5-10 ans. Aujourd'hui, on a du mal à en sortir à 3 ans et on le révise tous les 6 mois. dans tous les cas. Donc c'est vrai qu'on est dans cette notion de la gestion court-termiste et d'ailleurs si on est je vais reprendre des exemples journalistiques et des termes si on va dans le mur, c'est peut-être aussi qu'à un moment on a arrêté de penser à long terme L'intergénérationnel s'en est un, mais pas que, c'est aussi notre bien-être à tous.
- Speaker #0
Si tu me permets, je voulais juste finir. Vas-y. J'en ai juste pour 30 secondes. Une fois qu'on a mis du sens collectivement, parce qu'on parle collectivement aussi, notre objectif c'est aussi de parler aux gens qui nous écoutent, qui ont des structures avec plusieurs personnes, et c'est là où c'est le plus difficile finalement de convaincre. Une fois qu'on a posé le sens, ce qui est important, c'est ce que vous disiez tout à l'heure, c'est de reprendre le « ok, je fais un audit, maintenant on a le sens, je fais un audit de situation, On va regarder où on va aller. Quand on va arriver à un endroit, on va regarder et on va fêter. Vous avez utilisé ce terme-là tout à l'heure. Le terme fêter est extrêmement important. Pourquoi ? Parce que lorsqu'on fête quelque chose, c'est qu'on est fier de quelque chose, qu'on est honoré de quelque chose. Et finalement, je parlais tout à l'heure des 10% dans la conduite de changement qui est engagée, qui était le moteur pour le reste de l'équipe. On va passer de 10 à 20 ou à 30 ou peut-être à 40%. Parce que lorsque je vais fêter ce que j'ai transformé, je vais me rendre compte que celui de la chenille, je suis devenu un papillon. et là Ça peut transformer les gens qui ne sont pas, les gens dans l'entreprise qui sont dans le frein complet. Parce qu'ils se disent, ok, ah ouais, non, finalement on a vraiment transformé, ah oui, il y a un impact sur telle chose, sur telle chose. Aujourd'hui on a planté tant d'arbres par exemple, et je vois bien que moi j'ai eu une action avec une structure, parce qu'il y a des outils qui existent aujourd'hui, je vais éviter de les citer pour ne pas faire de mauvaises publicités.
- Speaker #1
Ça importe de l'illustration, c'est très bien aussi.
- Speaker #0
Mais il y a des outils aujourd'hui qui te permettent, en tant que structure, indépendant ou plus gros, de pouvoir évaluer ton impact. de manière très simple, en donnant des justificatifs de ce que tu fais. Vous avez parlé du papier tout à l'heure, on peut parler des véhicules, on peut parler de tout un tas de sujets. L'outil te donne une vision de ta structure, que ce soit 1 ou 50 000, et cet outil, il te permet, du coup, de fêter, de dire voilà. En fait, on est vraiment engagé. Ah, on est parti de ce point-là, on est arrivé à ce point-là. Tout le monde a accès à l'outil, c'est génial. Même nos parties prenantes externes. Donc nos parties prenantes externes, lorsqu'on fait un appel d'offre, ils nous voient que sur cet outil, on est carré. Ils disent que c'est OK, c'est génial. Et donc ils y vont. Mais pour finir sur l'humain, l'humain quand il fête, c'est trop cool. Quand tu veux un anniversaire, tu te dis c'est trop génial. C'est pas ton anniversaire, mais c'est trop génial. Et t'as envie de retourner à un anniversaire. Donc créer des instants de victoire ensemble, et c'est ce que le sport de haut niveau nous a rappelé en Paris 2024, ça marque les souvenirs et les souvenirs en... ancrent les comportements, et les comportements après deviennent naturels. Voilà ce que je voulais dire.
- Speaker #1
Je lis enchaînement dans tous les cas. Je vais avancer sur les éléments, maintenant, qui nous ont entendus tous, s'ils ont tenu jusque-là, sur les sujets de fond, d'un point de vue pratique. Alors, tu m'as donné quelques éléments, et je te réinterrogerai sur tes astuces. D'un point de vue pratique, Caroline, qu'est-ce que t'as... pu voir, alors tu as parlé des organisations, des tournées commerciales aussi, est-ce que...
- Speaker #2
Il y a vraiment un sujet sur lequel je voulais rebondir, ça fait vraiment écho ce que tu disais tout à l'heure. Pour moi, il y a vraiment un piège qui est... Il y a deux pièges sur lesquels c'était vraiment dommage de tomber. Le premier, c'est de n'agir que quand on est sûr. D'accord. Je vais prendre l'exemple de la voiture électrique. Il y a cinq ans, il fallait absolument changer complètement sa flotte auto parce que la solution, c'était la voiture électrique. Il fallait mettre des bornes partout. Et puis, il y a eu un moment de flottement où on s'est dit, ben non, en fait, ça pollue autant avec les batteries. On n'a pas de réponse. Et donc, du coup, en fait, il y a un paquet d'entreprises qui sont restées complètement figées, immobiles et qui n'ont rien fait. Et surtout. pratiquement tous les sujets, on va avoir ce type d'incertitude parce qu'on ne peut pas investir non plus.
- Speaker #1
Tu ne peux pas en vouloir à un chef d'entreprise de se dire payer un véhicule 20% plus cher avec une autonomie qui est moindre et où il va falloir que...
- Speaker #2
Avec une taxe qui est plus faible.
- Speaker #1
Oui, mais bon, elle ne compense pas. Pas encore. Et derrière, et sur des bilans, en fait, qui ne sont pas contestés. Enfin, en tout cas, en tout cas qui sont contestables ou contestées, y compris par des spécialistes, on peut aussi l'entendre.
- Speaker #2
J'en parle parce que justement, c'est vraiment un sujet, c'est un dilemme et qui amène à l'immobilisme. Et ça, c'est vraiment, pour moi, c'est problématique parce que des voitures, on va en changer régulièrement dans le domaine de l'entreprise.
- Speaker #1
Oui, c'est 3-4 ans.
- Speaker #2
Voilà, 3-4 ans. Donc, on peut se tromper 3 ans et puis repartir après sur autre chose. L'idée, c'est de s'accorder la possibilité de l'erreur et de rectifier derrière. Je ne parle pas du droit à l'erreur, je n'aime pas cette appellation, mais voilà, avoir cette possibilité de changer. Et le deuxième piège, tu l'évoquais tout à l'heure, ça va avec la boîte à idées, ça va avec la communication. C'est souvent, moi je vois une désillusion du dirigeant quand il s'adresse à ses équipes. Parce qu'elles ne comprennent pas son intention, son ambition.
- Speaker #1
Elles ont proposé des petites choses. Est-ce que ce n'est pas parce que, comme le disait Mohamed, c'est lui qui a décidé, c'est un top d'arbre ?
- Speaker #2
C'est aussi parce qu'en fait, tout bêtement, on n'a pas parlé budget.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Quand on donne le montant du budget, ça permet aux gens de prendre conscience, la conscience collective, conscience que, voilà, ah d'accord, moi j'avais éventuellement envisagé une petite journée qu'on allait animer nous-mêmes. Et on allait se renseigner, on allait acheter 2-3 bouquins et les mettre dans la bibliothèque. Ah non, là, ce dont on est en train de parler, c'est les voitures. C'est peut-être un changement de local parce que le local que l'on loue, c'est une passoire.
- Speaker #1
C'est une passoire thermique, oui. Ou elle est très mal adaptée.
- Speaker #2
Et puis l'été, il fait trop chaud. Ah oui, on n'est pas du tout sur la même dimension. Donc forcément, ça, ça va être un objet d'aller-retour aussi, parce que le dirigeant, il ne sait pas au début combien il peut mettre. Mais je pense que c'est quand même, pour le coup, un côté pratique qui permet de mettre tout le monde à peu près, d'aligner tout le monde au même niveau de démarche, de l'ambition de la démarche.
- Speaker #1
Moi ça m'intéresse et je te vois avoir aussi l'envie de prolonger le sujet, mais oui je vous connais un peu. Est-ce qu'on n'est pas tout simplement aussi sur un vrai sujet d'organisation de société ou d'entreprise où on a trop souvent creusé un fossé entre les décisions du dirigeant au prétexte qu'il est dans son bureau, dans sa tour d'ivoire et l'ouvrier, sans que ce soit péjoratif pour la notion d'ouvrier, mais l'opérationnel qui derrière n'est pas... Parce qu'effectivement, à partir du moment où tu mets des sujets de budget, ben... L'employé va plutôt ou le salarié va plutôt penser prime sur je fais quelque chose, ça va aller dans le bon sens, donc il y aura une récompense. Et puis le patron, il va se dire je suis déjà en investissement, je ne vais pas avoir ce retour sur investissement immédiatement, je vais l'avoir sur le long terme. Et est-ce que je peux en faire bénéficier d'une certaine façon ? Comment tu l'as vécu ? Et après on va passer, on finira, le temps passe vite, mais on finira sur des sujets, quelques conseils pratiques.
- Speaker #0
Alors je vais essayer d'être synthétique. Non ce qui est important dans ce que tu viens de dire c'est le fossé entre le patron et l'ouvrier et tu as voulu dire qu'il faut pas être péjoratif, je pense qu'il faut le laisser en fait parce que je pense que c'est dans certaines croyances. et c'est pour ça que je disais que c'est important de faire des audits globaux quand on est marre, dans certaines croyances, il y a ceux qui savent et il y a ceux qui font. Ça, il faut arrêter de dire que non, non. Je pense qu'il faut être franc du collier et dire la vérité, elle est qu'aujourd'hui, dans ces certaines organisations...
- Speaker #1
Il y en a en tout cas qui prennent le risque.
- Speaker #0
Il y a effectivement ça. Il y a encore du management hiérarchique où l'idée, elle ne s'arrête qu'à un certain niveau et puis ça ne partage pas. Et c'est d'ailleurs pour ça que ça ne marche pas ou que ça finira par ne plus marcher. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on parle de plus en plus, je l'ai dit tout à l'heure, de management intergénérationnel avec des frictions entre les générations où aujourd'hui, quelqu'un qui se dit être un sachant face à un impérationnel qui ne sait pas, les jeunes générations aujourd'hui savent plus que le sachant puisqu'ils ont accès à tout. Contrairement... avant. Ça c'est important de le dire. Maintenant, pour te répondre, moi je pense que ce qui est important, c'est de se dire que... avancer ensemble c'est essentiel avancer ensemble c'est essentiel je reviens sur les Jeux Olympiques je l'ai dit tout à l'heure je suis préparateur mental d'athlète de haut niveau, on l'a vu sur les sports collectifs, s'il y a un maillon de l'équipe qui est faible, c'est pas grave parce que l'équipe compense, mais à partir du moment où on a tous la même vision la même mission et la même ambition et de co-partager l'information que ce soit entre le staff technique, l'entraîneur et les joueurs, de co-partager l'information ça facilite la performance, ça c'est une réalité si on ne dit pas quelque chose à l'un des maillons de l'on de l'organisation dans le sport ça finit toujours par créer des problématiques et on le voit dans notamment dans le football où les rumeurs commencent à sortir enfin bref et tout un jeu tout un enjeu dans les communications invisible qui peuvent créer des problèmes moi je pense que c'est essentiel de surtout quand c'est stratégique pour l'entreprise parce que j'ai été dirigeant moi même de mes boîtes et Et j'ai toujours voulu que mes collaborateurs soient autant en train de me faire plaisir. engagés que moi sur certaines décisions, non pas qu'ils vont prendre la décision, mais leur valeur ajoutée, leur talent, même si elles ne sont que des femmes de ménage, il va apporter. D'ailleurs, très souvent, la femme de ménage, c'est beaucoup plus que tout le monde dans l'entreprise. Ça,
- Speaker #1
j'aime bien le rappeler. Elle connaît les petits secrets parce qu'elle est restée plus tard et c'est elle qui ramasse ce qui ne devrait pas se ramasser.
- Speaker #0
Exactement. Donc, il y a une valeur ajoutée qui est invisible dont j'invite nos auditeurs à aller chercher. pour pouvoir avancer dans l'autre sens. Et puis après, il faut se rappeler aussi que les individus dans l'entreprise, il y en a, ils sont là, ils ont les œillères, ils font leur travail, et ils ne se disent pas RSE c'est important ou pas important. Notre job, en tant que dirigeant, en tout cas ça c'est ma croyance fondamentale, c'est de mettre à disposition les ressources et les moyens pour pouvoir construire la valeur ajoutée ensemble. Notre job, ce n'est pas de diriger, ce n'est pas de dire tu fais ça, tu fais ça, tu fais ça. Non, c'est un manager qui doit amener l'accompagnement de l'équipe et qui doit leur faire faire. Et donc par là, ce que je dis, c'est que j'engage tous les dirigeants qui nous écoutent aujourd'hui à se poser fondamentalement la question de comment fonctionne leur communication en interne pour récupérer cette... valeur ajoutée et en faire une force sur le sujet de la rse parce que moi je suis convaincu pour l'avoir vu ces dix dernières années qu'une entreprise aujourd'hui qui implémente l'impact de manière naturelle elle a beaucoup plus à gagner qu'une entreprise qui le fait de manière contraignante. En le disant, on se dit tous, oui, c'est normal. Il y a encore des entreprises qui pensent que c'est contraignant. Et je comprends, je l'entends. Maintenant, c'est une question de sens. C'est un peu comme, tu sais, tu arrives en fin d'année, tu te dis pour l'année prochaine, je vais faire ça, ça, ça et ça. Mon objectif, c'est de perdre du poids. Mon objectif, c'est d'arrêter de fumer. Mon objectif, c'est ça. C'est très responsable, social et environnemental.
- Speaker #1
Je ne veux pas que tu parles de moi comme ça.
- Speaker #0
Je ne parle pas de toi. Je dis une généralité. Et puis, on se dit que ça va durer six mois. et au bout de six mois, ça disparaît. Là on est dans le contraignant. Si ma vision de vie c'est d'être en bonne santé, si ma vision de vie c'est de performer sur des sujets qui me plaisent peu importe lequel c'est, intellectuel, économique, peu importe, je vais mettre en œuvre des choses de manière très naturelle qui vont faire que je vais transformer. Et c'est moi ça que je veux apporter à nos auditeurs. Tout le monde a son rythme, il n'y a pas de problème. Même si le gars se met dans deux ans à le faire, c'est pas grave ce qui Ce qui est important, c'est de comprendre qu'il va y avoir un gain immédiat d'un point de vue économique, financier, intellectuel et humain. À partir du moment où on l'en sent ensemble, ensemble et ensemble. C'est ça que j'insiste.
- Speaker #1
C'est une jolie... comment ça s'appelle ? C'est une jolie prière. Et après, il faut transformer cette prière en réalité. Alors, je vous ai dit, je vais vous redonner la parole à l'un et l'autre pour... Maintenant, concrètement, dans ce que vous avez vu, est-ce qu'il y a... Allez, je suis petit, je ne peux pas embarquer, j'épouse tout ce que vous dites, c'est très bien, c'est pas que un beau discours, c'est très bien, j'y crois. Mais moi, aujourd'hui, j'ai que 24 heures dans une journée et peut-être aussi une vie de famille que j'essaye de préserver. Et donc, comment je peux engager la réflexion, l'audit ? D'accord. Mais concrètement, quelles sont les pistes pour un cabinet de 3, 4, 5 personnes ? Comment je peux engager ? pratiquement ce genre de choses-là. Toi, tu en as déjà eu ?
- Speaker #2
Je pense qu'on ne peut pas faire l'économie de la formation au départ, même si elle est courte, pour bien comprendre quel est le territoire sur lequel on va jouer.
- Speaker #1
Alors, qui est en formateur ? Le dirigeant. Le dirigeant, d'accord.
- Speaker #2
D'abord, parce qu'il a cette responsabilité, il a ce poids et que c'est à lui de la lancer, cette démarche. C'est sa prérogative. Et donc... Moi, je prendrais bien la respiration de poser ce temps-là pour poser son environnement, son écosystème, c'est qui, je fais avec qui, je fais encore l'élaboration avec qui, c'est qui mes fournisseurs.
- Speaker #1
Je cartographie.
- Speaker #2
Je cartographie, exactement. Ensuite, je détermine, parce que c'est mon rôle, je détermine quel type de démarche je vais adopter. C'est pas forcément... concrets, ce n'est pas forcément des indicateurs, ce n'est pas forcément des objectifs, mais c'est de dire, moi je suis dans le monde de l'industrie, j'ai beaucoup de déchets, je veux travailler là-dessus, je suis dans le monde agroalimentaire, je veux travailler là-dessus. De vraiment avoir une vision globale de ce que ça a, de son impact sur son environnement et donc sur quoi il veut pouvoir bouger.
- Speaker #1
Si tu me permets, le fait d'être factuel et de déterminer, ça va permettre aussi de mesurer. Parce que tu l'avais évoqué, on en a parlé. La célébration, mais une célébrée, on ne fait que des victoires. Mais la victoire, c'est soit par rapport à quelqu'un, soit dans ses performances.
- Speaker #2
Oui, encore une fois, si on peut le déterminer à ce moment-là, c'est super. Si on ne peut pas, ce n'est pas grave. On a mis des mots et ces mots-là, ce sont des mots qu'on va... offrir à son collaborateur ou à son client.
- Speaker #1
Ou les remplir de sens derrière.
- Speaker #2
Voilà, c'est vraiment les mots qui sont importants. Et ensuite, si on a une structure un peu grosse, si on a une vingtaine de personnes, une quinzaine ou un peu plus, moi j'irais chercher, j'irais interroger chacun par rapport à son rôle, sa responsabilité dans l'entreprise, plutôt que le collectif.
- Speaker #0
Et je lui demanderais, toi, voilà, l'ARSE c'est ça, la démarche dans notre presse c'est ça, toi ça voudrait dire quoi pour toi ?
- Speaker #1
Comment ça te parle ?
- Speaker #0
Comment ça te parle ? Pour ne serait-ce qu'avoir commencé à engager et puis avoir un certain nombre d'éléments aussi, parce que moi ça me nourrit aussi de démarches que je vais pouvoir valider, prioriser, etc. Le faire à chaque niveau et ensuite concentrer. Dire voilà, cette année, les priorités de l'année, ça va être ça. Parce qu'à long terme, tu le disais tout à l'heure, à long terme, mon impact, qui est celui-ci, je veux qu'il devienne celui-là. Et puis après, un suivi. Moi, je suis beaucoup sur le suivi visuel. En fait, on fait une war room. On est sur une bataille, un combat. On affiche des choses au mur, on affiche les célébrations, on affiche les problèmes. Et là, on peut rassembler tout le monde autour, pour que chacun concourt à la résolution de ce problème-là. D'avoir une structure comme ça qui concerne chacun par rapport à son rôle dans l'entreprise.
- Speaker #1
D'accord. Donc, en fait, effectivement, il faut ramener... On a un peu bouclé la boucle. C'est-à-dire que ramener, donner du sens et à ce que les gens se réapproprient. cette politique, etc. Et donc, toi, Mohamed, concrètement, peut-être, puisqu'on a évoqué par rapport à l'ensemble de l'entreprise, peut-être vis-à-vis des dirigeants, comment je peux convaincre le dirigeant, puisque tu es souvent sur les cadres dirigeants, comment je peux convaincre le dirigeant ? Parce que il faut être clair, si la entreprise est un petit peu structurée, un peu grosse, la personne est aussi souvent sur un siège éjectable. Le dirigeant ou le cadre intermédiaire se dit « oui d'accord, mais moi finalement, c'est pas moi qui vais avoir les clés du coffre, donc je peux dire tout ce que je veux, mais est-ce qu'on va me suivre par rapport à ça ? » C'est quoi tes expériences et les conseils pratiques que tu peux donner aux gens qui nous écoutent ?
- Speaker #2
Je vais me permettre une citation d'un de mes menteurs, Gérard Montpain, que j'aime beaucoup, « Convaincre, c'est l'art de vaincre les cons » .
- Speaker #1
Ça me plaît bien. Visiblement, Régis, ça lui plaît bien aussi.
- Speaker #2
La vérité, elle est que si je cherche à convaincre quelqu'un qui n'est pas possible de convaincre, je vais perdre du temps. Je pense que, comme je l'ai dit tout à l'heure, l'obligation, elle est présente. Elle est là. L'information, la communication, elle est là. Aujourd'hui, nous communiquons dans ce sens-là. Notre objectif, c'est que chacun puisse s'approprier, et ça, moi, j'insiste là-dessus, à son rythme les sujets. Donc, je n'ai pas dit que tout le monde était con, ce n'est pas ce que je dis. J'ai dit que convaincre, c'était l'art de vaincre les cons. Je dis simplement que... Lorsqu'une entreprise ne voit plus comment elle peut faire de la profitabilité aujourd'hui, je l'invite à se poser la question du point de vue de l'impact. Parce que si aujourd'hui les marges sont serrées, strictes et compliquées, c'est peut-être parce qu'on est arrivé au bout d'un système, et qu'il y a un nouveau système qui est en train de se construire, et qu'on a raté le train de ce système. On l'a dit beaucoup tout à l'heure, je ne vais pas revenir sur tout ce qu'on a dit. Et donc moi, comment je convainc les dirigeants ? En fait, je ne les convainc pas. Ils viennent nous voir, ils viennent me poser la question. J'ai l'occasion de... Je repense à une conversation que j'ai eue il y a trois semaines avec quelqu'un qui me disait « Ok, j'aime beaucoup ton expérience, je sais ce que tu as fait, etc. Regarde, ma boîte, elle fonctionne comme ça, c'est une start-up qui fait ça, ça, ça, ça, ça. Ok, très bien. » Je sens que les jeunes qui poussent, qui arrivent, ils me disent qu'il faut faire du recyclage, du machin, du truc. mon sujet, moi je suis absolument dans mon corps business, dans ma spécificité qui est dans l'IT, dans la techno, qu'est-ce que je peux faire ? Et je lui ai posé une seule et unique question, c'est, ok, si on oublie tout ça, oublie tout le travail, oublie tout ça, reviens dans la vie normale, dans toi, ton corps, ta vie, ok, qu'est-ce que tu fais pour te détendre ? Je vais courir, ah très bien, on est tombé pile poil sur ce que je voulais, quand tu cours, tu cours dehors, ok super, quand tu cours dehors, t'aimes bien courir dehors ? Est-ce que ça te plaît de courir en plein air ? plein milieu des voitures. Non. Ah ok. Donc on est d'accord qu'il y a quelque chose qui te dérange. Oui. C'est quoi les voitures, la pollution, blablabla. Je lui ai dit donc tu vois bien que t'as pas le choix, le système il est construit comme ça, et là les voitures te dérangent quand tu cours. Oui. Est-ce que tu aimerais courir en forêt ? Oui mais c'est trop loin pour moi. Ok. Qu'est-ce que tu peux faire pour trouver une solution ? Pour répondre à ton besoin, répondre à ton attente ? en construisant un avenir différent. Il réfléchit et me dit, je vais peut-être déménager du côté de Boulogne, c'est plus sympa. Ok, super, tu peux le faire ? Oui. Ok, pourquoi tu ne le fais pas ? Parce que je n'y ai pas pensé, mais là tu me fais penser à un truc qui intéresse. Ok, l'ARS c'est ça.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
L'ARS c'est ça. Vous avez envie de vivre mieux ? Vous avez envie que vos familles vivent mieux ? Que le monde aille mieux ? La RSE, c'est pas une prière, tout à l'heure tu parlais de prière, moi je pense que c'est une question d'engagement individuel. La RSE, c'est aujourd'hui un système qui est confortable, avec des règles, avec des machins, ok super. Mais quand on respecte ces règles, en fait, on amène nous notre pierre à l'édifice de, on améliore les choses. Et donc, plus qu'une prière, moi je demande aux gens de s'engager. C'est-à-dire que si tu te dis, ok, je vais y aller, tu vas y aller, et tu vas y gagner, parce qu'aujourd'hui toutes les grandes entreprises sont obligées par la loi. et qu'elle charge des prestataires qui sont obligés par la loi. Je vais revenir sur les Jeux Olympiques, Paris 2024. Il y avait une grande partie des appels d'offres qui étaient réservés au monde de l'économie sociale et solidaire. L'ESS, c'est 100% de RSE, c'est naturellement RSE, c'est RSE natif. Et ça a développé des structures, et ça a développé du business. Aujourd'hui, le monde du courtage, il est en transformation. Je pense que les actions de chacun des dirigeants, qu'ils soient petits ou grands, peu importe, ça va amener de la valeur ajoutée, et cette valeur ajoutée, elle va venir par les attentes du client. Le client, il veut que ça se passe mieux, il veut de meilleurs investissements, il veut ci, il veut ça. Et quand le client va venir et qu'il va vous dire, ok, vous faites quoi ? Et concrètement, vous ne faites rien. Ah ben, je vais aller voir à côté. Une dernière information, il y a de plus en plus de banques qui s'ouvrent aujourd'hui, qui sont par des jeunes dirigeants que je salue, qui se reconnaîtront. Je ne vais pas les nommer les banques, mais il y a de très belles banques qui sont en train de s'ouvrir. Il y a des systèmes de paiement qui sont en train de s'ouvrir, qui sont basés uniquement sur l'impact. Ils n'investissent pas l'argent, ils ne mettent pas l'argent sur d'autres investissements socialement responsables que de l'investissement impact. Et bien ces banques, elles ont une capacité de croissance qui est fulgurante. Pourquoi ? Parce que les nouvelles générations et puis les anciennes générations, les générations qui étaient là avant, on va arrêter de parler des anciens.
- Speaker #1
Oui, tu vas finir par me vexer.
- Speaker #2
Ah non, je ne me permettrais pas. Et bien aujourd'hui, ils ont pris le coup de, ok, il y a quelque chose à faire, est-ce quelque chose ? Il est dans mon action individuelle. Et un dirigeant aujourd'hui qui prend l'ARSE à bras-le-corps, pour moi c'est un dirigeant qui rentre dans le business de l'impact et qui a compris que le 21e siècle, c'est censé être le siècle de l'humain. Bizarrement, l'ARSE c'est très lié à l'humain, donc moi j'invite vraiment à réfléchir. Donc je ne cherche pas à convaincre, j'engage les gens à réfléchir et à se dire c'est quoi le sens. C'est quoi mon sens ? C'est quoi ma mission, ma vision, mon ambition ? Ok, je veux faire plus 30% de chiffre d'affaires. Ok, comment je peux le faire si dans le système d'avant ça ne marche plus ? Il y a forcément un nouveau système. Donc la diversification. Je finirai avec cette phrase, je l'avais notée et je l'ai oubliée. Je voulais repartager une phrase qui est importante. Le gagnant c'est celui qui sait ce qu'il va faire s'il perd. Donc on est obligé de penser à toutes les solutions, surtout quand on est dirigeant. Et cette solution-là, et je suis ravi d'avoir partagé avec vous ce temps, parce que je trouve que c'est important d'en parler, cette solution-là pour moi c'est une vraie opportunité pour nos auditeurs, mais pour tous en fait.
- Speaker #1
Merci. Merci à vous deux de votre disponibilité, de partage de votre conviction par rapport à tout ça. Alors bien évidemment, c'est souvent un sujet qui est mis de côté, qui n'est pas forcément traité, parce que réglementairement parlant, il touche... peu d'entre nous les intermédiaires bancaires, mais une fois encore, je pense que ça va rejoindre, et vous l'avez évoqué à plusieurs reprises, le sens de l'entreprise, sa pérennité, y compris économique, et puis surtout le sujet social avec le choc générationnel, dans tous les cas, sachant qu'en ce moment, on est tous à chercher des bras, des bras qui sont investis, et Dieu sait si on nous met à mal un certain nombre de choses. Donc, les auditeurs retrouveront vos coordonnées sur le site de la Fédération, mais également en vous côtoyant directement. Et puis, Caroline, merci Mohamed, merci. Désolé encore d'avoir écorché ton nom tout de suite. Ça m'a marqué.
- Speaker #2
Merci Caroline. Et puis,
- Speaker #1
bon retour à vous et merci pour les auditeurs de ce défrichage de ce que c'est la RSE pour l'intermédiation bancaire.
- Speaker #2
Merci pour l'invitation.
- Speaker #1
Merci à vous.
- Speaker #0
Bonne journée à toutes et à tous. Bonne journée.