L’éternel émerveillement musical cover
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Le podcast de Xavier Boscher

L’éternel émerveillement musical

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02min |11/12/2025
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Description

Il y a des moments dans la vie où l’on a l’impression de franchir un seuil invisible. Pour moi, ce fut à l’adolescence, lorsque j’ai plongé dans l’univers du Metal. Je me souviens encore du choc en entendant pour la première fois les riffs rageurs de Guns N’ Roses, la puissance écrasante de Metallica, l’énergie guerrière d’Iron Maiden, ou encore la virtuosité sombre de Megadeth. Chaque groupe était une porte d’entrée vers un monde nouveau.


De fil en aiguille, la curiosité m’a guidé vers les sous-genres : le heavy metal qui posait les fondations, le thrash metalqui accélère et mord, le techno-thrash pour les initiés, et bientôt le death metal avec sa noirceur viscérale. Puis vinrent les rivages plus aventureux du progressif, où la technique se met au service de l’imagination. À chaque fois, c’était comme ouvrir un livre d’images sonores, feuilleter album après album, explorer une discographie, apprendre une biographie. Chaque découverte était une pépite, et je me jetais dessus avec la ferveur d’un explorateur découvrant un continent inconnu.


Mais il arrive que, dans cette quête, un album se détache, comme une balise lumineuse. Pour moi, ce fut Focus du groupe Cynic. Ce disque reste, encore aujourd’hui, mon préféré de tous les temps. Il incarnait quelque chose de singulier : un death technique qui s’ouvrait sans complexe au jazz-rock, au new-age, à des atmosphères presque spirituelles. J’ai compris à ce moment-là qu’un style n’est jamais une cage, mais une constellation : les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album fut une révélation, un appel.


Le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J’avais exploré le jazz fusion – Return to Forever, Weather Report, Uzeb – et je m’étais laissé envoûter par le jazz modal de Miles Davis. Mais depuis quelques années, mon plaisir est ailleurs : dans les vieux standards, dans les morceaux qui semblent à la fois simples et infiniment riches, dans les improvisations qui réinventent chaque fois le même thème. C’est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes...


Retrouvez la suite de l'article sur mon blog : https://www.xavierboscher.com/fr/blog/


jazz rock metal new age fusion death metal thrash technique instrumental


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toutes et tous, alors il y a des moments dans la vie où on a l'impression de franchir un seuil invisible. Pour moi ce seuil je l'ai passé à l'adolescence le jour où j'ai plongé dans l'univers du métal. Je me souviens encore du choc presque physique en attendant pour la première fois les riffs des Guns, la puissance écrasante de Metallica ou encore l'énergie guerrière d'Iron Maiden. Chaque groupe c'était comme une porte ouverte sur un nouveau monde et moi je voulais toutes les franchir. Très vite la curiosité a pris le dessus, j'ai commencé à explorer les sous-genres, le IJ métal solide comme une fondation, le trash métal plus rapide, plus mordant, le techno trash réservé aux initiés, puis le death metal avec sa noirceur viscérale. Et là au détour de ces chemins de fer et de feu, j'ai découvert les rivages du progressif, ce territoire où la technique devient imagination. A chaque fois, c'était comme ouvrir un livre d'images sonores, feuilleter un nouvel album, plonger dans une discographie ou une biographie. Chaque découverte était une pépite et je me jetais dessus avec la ferveur d'un explorateur découvrant un continent inconnu. Mais parfois, dans cette quête, un album se détache. Une balise lumineuse au milieu de la mer, pour moi cette balise, c'était Focus, du groupe Cynic. Cet album est encore aujourd'hui mon préféré. Il représentait quelque chose d'unique, un death metal technique. qui s'ouvrait au jazz rock, au new age, à des atmosphères spirituelles. J'ai compris à ce moment-là qu'un style, ce n'est pas une cage, c'est une constellation. Les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album, c'était une révélation, un appel. Et le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J'étais passé par le jazz fusion, avec Return to Forever, With a Report, Youzeb, puis par le jazz modal de Miles Davis. Mais aujourd'hui, ce qui me touche le plus, ce sont les vieux standards. Ces morceaux qui paraissent simples, mais qui sont en réalité infinis. Chaque improvisation, chaque reprise, c'est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes. Puis il y a les voyages, parce que la musique c'est aussi ça. Un passeport universel. Ces dernières années, j'ai plongé dans la musique brésilienne, dans les rythmes ensorcelants de l'Afrique, dans les ragas indiens, les sonorités subtiles du Japon. Chaque découverte est un départ. une escale, une immersion. Parfois je me sens comme un enfant un matin de Noël, les yeux brillants devant un sapin couvert de cadeaux encore mystérieux. Le métal, lui, ne m'apporte peut-être plus les mêmes décharges d'adrénaline qu'avant. Mais il reste ma racine, mon point de départ. Parce qu'au fond, ce qui comptait, ce n'était pas seulement les riffs ou les solos. C'était la promesse d'un voyage. Et ce voyage-là, il ne s'arrête jamais.

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Il y a des moments dans la vie où l’on a l’impression de franchir un seuil invisible. Pour moi, ce fut à l’adolescence, lorsque j’ai plongé dans l’univers du Metal. Je me souviens encore du choc en entendant pour la première fois les riffs rageurs de Guns N’ Roses, la puissance écrasante de Metallica, l’énergie guerrière d’Iron Maiden, ou encore la virtuosité sombre de Megadeth. Chaque groupe était une porte d’entrée vers un monde nouveau.


De fil en aiguille, la curiosité m’a guidé vers les sous-genres : le heavy metal qui posait les fondations, le thrash metalqui accélère et mord, le techno-thrash pour les initiés, et bientôt le death metal avec sa noirceur viscérale. Puis vinrent les rivages plus aventureux du progressif, où la technique se met au service de l’imagination. À chaque fois, c’était comme ouvrir un livre d’images sonores, feuilleter album après album, explorer une discographie, apprendre une biographie. Chaque découverte était une pépite, et je me jetais dessus avec la ferveur d’un explorateur découvrant un continent inconnu.


Mais il arrive que, dans cette quête, un album se détache, comme une balise lumineuse. Pour moi, ce fut Focus du groupe Cynic. Ce disque reste, encore aujourd’hui, mon préféré de tous les temps. Il incarnait quelque chose de singulier : un death technique qui s’ouvrait sans complexe au jazz-rock, au new-age, à des atmosphères presque spirituelles. J’ai compris à ce moment-là qu’un style n’est jamais une cage, mais une constellation : les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album fut une révélation, un appel.


Le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J’avais exploré le jazz fusion – Return to Forever, Weather Report, Uzeb – et je m’étais laissé envoûter par le jazz modal de Miles Davis. Mais depuis quelques années, mon plaisir est ailleurs : dans les vieux standards, dans les morceaux qui semblent à la fois simples et infiniment riches, dans les improvisations qui réinventent chaque fois le même thème. C’est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes...


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    Salut à toutes et tous, alors il y a des moments dans la vie où on a l'impression de franchir un seuil invisible. Pour moi ce seuil je l'ai passé à l'adolescence le jour où j'ai plongé dans l'univers du métal. Je me souviens encore du choc presque physique en attendant pour la première fois les riffs des Guns, la puissance écrasante de Metallica ou encore l'énergie guerrière d'Iron Maiden. Chaque groupe c'était comme une porte ouverte sur un nouveau monde et moi je voulais toutes les franchir. Très vite la curiosité a pris le dessus, j'ai commencé à explorer les sous-genres, le IJ métal solide comme une fondation, le trash métal plus rapide, plus mordant, le techno trash réservé aux initiés, puis le death metal avec sa noirceur viscérale. Et là au détour de ces chemins de fer et de feu, j'ai découvert les rivages du progressif, ce territoire où la technique devient imagination. A chaque fois, c'était comme ouvrir un livre d'images sonores, feuilleter un nouvel album, plonger dans une discographie ou une biographie. Chaque découverte était une pépite et je me jetais dessus avec la ferveur d'un explorateur découvrant un continent inconnu. Mais parfois, dans cette quête, un album se détache. Une balise lumineuse au milieu de la mer, pour moi cette balise, c'était Focus, du groupe Cynic. Cet album est encore aujourd'hui mon préféré. Il représentait quelque chose d'unique, un death metal technique. qui s'ouvrait au jazz rock, au new age, à des atmosphères spirituelles. J'ai compris à ce moment-là qu'un style, ce n'est pas une cage, c'est une constellation. Les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album, c'était une révélation, un appel. Et le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J'étais passé par le jazz fusion, avec Return to Forever, With a Report, Youzeb, puis par le jazz modal de Miles Davis. Mais aujourd'hui, ce qui me touche le plus, ce sont les vieux standards. Ces morceaux qui paraissent simples, mais qui sont en réalité infinis. Chaque improvisation, chaque reprise, c'est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes. Puis il y a les voyages, parce que la musique c'est aussi ça. Un passeport universel. Ces dernières années, j'ai plongé dans la musique brésilienne, dans les rythmes ensorcelants de l'Afrique, dans les ragas indiens, les sonorités subtiles du Japon. Chaque découverte est un départ. une escale, une immersion. Parfois je me sens comme un enfant un matin de Noël, les yeux brillants devant un sapin couvert de cadeaux encore mystérieux. Le métal, lui, ne m'apporte peut-être plus les mêmes décharges d'adrénaline qu'avant. Mais il reste ma racine, mon point de départ. Parce qu'au fond, ce qui comptait, ce n'était pas seulement les riffs ou les solos. C'était la promesse d'un voyage. Et ce voyage-là, il ne s'arrête jamais.

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Il y a des moments dans la vie où l’on a l’impression de franchir un seuil invisible. Pour moi, ce fut à l’adolescence, lorsque j’ai plongé dans l’univers du Metal. Je me souviens encore du choc en entendant pour la première fois les riffs rageurs de Guns N’ Roses, la puissance écrasante de Metallica, l’énergie guerrière d’Iron Maiden, ou encore la virtuosité sombre de Megadeth. Chaque groupe était une porte d’entrée vers un monde nouveau.


De fil en aiguille, la curiosité m’a guidé vers les sous-genres : le heavy metal qui posait les fondations, le thrash metalqui accélère et mord, le techno-thrash pour les initiés, et bientôt le death metal avec sa noirceur viscérale. Puis vinrent les rivages plus aventureux du progressif, où la technique se met au service de l’imagination. À chaque fois, c’était comme ouvrir un livre d’images sonores, feuilleter album après album, explorer une discographie, apprendre une biographie. Chaque découverte était une pépite, et je me jetais dessus avec la ferveur d’un explorateur découvrant un continent inconnu.


Mais il arrive que, dans cette quête, un album se détache, comme une balise lumineuse. Pour moi, ce fut Focus du groupe Cynic. Ce disque reste, encore aujourd’hui, mon préféré de tous les temps. Il incarnait quelque chose de singulier : un death technique qui s’ouvrait sans complexe au jazz-rock, au new-age, à des atmosphères presque spirituelles. J’ai compris à ce moment-là qu’un style n’est jamais une cage, mais une constellation : les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album fut une révélation, un appel.


Le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J’avais exploré le jazz fusion – Return to Forever, Weather Report, Uzeb – et je m’étais laissé envoûter par le jazz modal de Miles Davis. Mais depuis quelques années, mon plaisir est ailleurs : dans les vieux standards, dans les morceaux qui semblent à la fois simples et infiniment riches, dans les improvisations qui réinventent chaque fois le même thème. C’est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes...


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    Salut à toutes et tous, alors il y a des moments dans la vie où on a l'impression de franchir un seuil invisible. Pour moi ce seuil je l'ai passé à l'adolescence le jour où j'ai plongé dans l'univers du métal. Je me souviens encore du choc presque physique en attendant pour la première fois les riffs des Guns, la puissance écrasante de Metallica ou encore l'énergie guerrière d'Iron Maiden. Chaque groupe c'était comme une porte ouverte sur un nouveau monde et moi je voulais toutes les franchir. Très vite la curiosité a pris le dessus, j'ai commencé à explorer les sous-genres, le IJ métal solide comme une fondation, le trash métal plus rapide, plus mordant, le techno trash réservé aux initiés, puis le death metal avec sa noirceur viscérale. Et là au détour de ces chemins de fer et de feu, j'ai découvert les rivages du progressif, ce territoire où la technique devient imagination. A chaque fois, c'était comme ouvrir un livre d'images sonores, feuilleter un nouvel album, plonger dans une discographie ou une biographie. Chaque découverte était une pépite et je me jetais dessus avec la ferveur d'un explorateur découvrant un continent inconnu. Mais parfois, dans cette quête, un album se détache. Une balise lumineuse au milieu de la mer, pour moi cette balise, c'était Focus, du groupe Cynic. Cet album est encore aujourd'hui mon préféré. Il représentait quelque chose d'unique, un death metal technique. qui s'ouvrait au jazz rock, au new age, à des atmosphères spirituelles. J'ai compris à ce moment-là qu'un style, ce n'est pas une cage, c'est une constellation. Les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album, c'était une révélation, un appel. Et le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J'étais passé par le jazz fusion, avec Return to Forever, With a Report, Youzeb, puis par le jazz modal de Miles Davis. Mais aujourd'hui, ce qui me touche le plus, ce sont les vieux standards. Ces morceaux qui paraissent simples, mais qui sont en réalité infinis. Chaque improvisation, chaque reprise, c'est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes. Puis il y a les voyages, parce que la musique c'est aussi ça. Un passeport universel. Ces dernières années, j'ai plongé dans la musique brésilienne, dans les rythmes ensorcelants de l'Afrique, dans les ragas indiens, les sonorités subtiles du Japon. Chaque découverte est un départ. une escale, une immersion. Parfois je me sens comme un enfant un matin de Noël, les yeux brillants devant un sapin couvert de cadeaux encore mystérieux. Le métal, lui, ne m'apporte peut-être plus les mêmes décharges d'adrénaline qu'avant. Mais il reste ma racine, mon point de départ. Parce qu'au fond, ce qui comptait, ce n'était pas seulement les riffs ou les solos. C'était la promesse d'un voyage. Et ce voyage-là, il ne s'arrête jamais.

Description

Il y a des moments dans la vie où l’on a l’impression de franchir un seuil invisible. Pour moi, ce fut à l’adolescence, lorsque j’ai plongé dans l’univers du Metal. Je me souviens encore du choc en entendant pour la première fois les riffs rageurs de Guns N’ Roses, la puissance écrasante de Metallica, l’énergie guerrière d’Iron Maiden, ou encore la virtuosité sombre de Megadeth. Chaque groupe était une porte d’entrée vers un monde nouveau.


De fil en aiguille, la curiosité m’a guidé vers les sous-genres : le heavy metal qui posait les fondations, le thrash metalqui accélère et mord, le techno-thrash pour les initiés, et bientôt le death metal avec sa noirceur viscérale. Puis vinrent les rivages plus aventureux du progressif, où la technique se met au service de l’imagination. À chaque fois, c’était comme ouvrir un livre d’images sonores, feuilleter album après album, explorer une discographie, apprendre une biographie. Chaque découverte était une pépite, et je me jetais dessus avec la ferveur d’un explorateur découvrant un continent inconnu.


Mais il arrive que, dans cette quête, un album se détache, comme une balise lumineuse. Pour moi, ce fut Focus du groupe Cynic. Ce disque reste, encore aujourd’hui, mon préféré de tous les temps. Il incarnait quelque chose de singulier : un death technique qui s’ouvrait sans complexe au jazz-rock, au new-age, à des atmosphères presque spirituelles. J’ai compris à ce moment-là qu’un style n’est jamais une cage, mais une constellation : les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album fut une révélation, un appel.


Le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J’avais exploré le jazz fusion – Return to Forever, Weather Report, Uzeb – et je m’étais laissé envoûter par le jazz modal de Miles Davis. Mais depuis quelques années, mon plaisir est ailleurs : dans les vieux standards, dans les morceaux qui semblent à la fois simples et infiniment riches, dans les improvisations qui réinventent chaque fois le même thème. C’est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes...


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Salut à toutes et tous, alors il y a des moments dans la vie où on a l'impression de franchir un seuil invisible. Pour moi ce seuil je l'ai passé à l'adolescence le jour où j'ai plongé dans l'univers du métal. Je me souviens encore du choc presque physique en attendant pour la première fois les riffs des Guns, la puissance écrasante de Metallica ou encore l'énergie guerrière d'Iron Maiden. Chaque groupe c'était comme une porte ouverte sur un nouveau monde et moi je voulais toutes les franchir. Très vite la curiosité a pris le dessus, j'ai commencé à explorer les sous-genres, le IJ métal solide comme une fondation, le trash métal plus rapide, plus mordant, le techno trash réservé aux initiés, puis le death metal avec sa noirceur viscérale. Et là au détour de ces chemins de fer et de feu, j'ai découvert les rivages du progressif, ce territoire où la technique devient imagination. A chaque fois, c'était comme ouvrir un livre d'images sonores, feuilleter un nouvel album, plonger dans une discographie ou une biographie. Chaque découverte était une pépite et je me jetais dessus avec la ferveur d'un explorateur découvrant un continent inconnu. Mais parfois, dans cette quête, un album se détache. Une balise lumineuse au milieu de la mer, pour moi cette balise, c'était Focus, du groupe Cynic. Cet album est encore aujourd'hui mon préféré. Il représentait quelque chose d'unique, un death metal technique. qui s'ouvrait au jazz rock, au new age, à des atmosphères spirituelles. J'ai compris à ce moment-là qu'un style, ce n'est pas une cage, c'est une constellation. Les influences se croisent, se nourrissent, se réinventent. Cet album, c'était une révélation, un appel. Et le jazz, je le pressentais déjà, finirait par occuper une place centrale dans ma vie. J'étais passé par le jazz fusion, avec Return to Forever, With a Report, Youzeb, puis par le jazz modal de Miles Davis. Mais aujourd'hui, ce qui me touche le plus, ce sont les vieux standards. Ces morceaux qui paraissent simples, mais qui sont en réalité infinis. Chaque improvisation, chaque reprise, c'est comme redécouvrir la même histoire, racontée par une infinité de voix différentes. Puis il y a les voyages, parce que la musique c'est aussi ça. Un passeport universel. Ces dernières années, j'ai plongé dans la musique brésilienne, dans les rythmes ensorcelants de l'Afrique, dans les ragas indiens, les sonorités subtiles du Japon. Chaque découverte est un départ. une escale, une immersion. Parfois je me sens comme un enfant un matin de Noël, les yeux brillants devant un sapin couvert de cadeaux encore mystérieux. Le métal, lui, ne m'apporte peut-être plus les mêmes décharges d'adrénaline qu'avant. Mais il reste ma racine, mon point de départ. Parce qu'au fond, ce qui comptait, ce n'était pas seulement les riffs ou les solos. C'était la promesse d'un voyage. Et ce voyage-là, il ne s'arrête jamais.

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