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Chapitre 15 : Premier face à face cover
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Les Aventures de Moustache Malloré

Chapitre 15 : Premier face à face

Chapitre 15 : Premier face à face

11min |06/09/2025|

1

Play
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Les Aventures de Moustache Malloré

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11min |06/09/2025|

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Description


Êtes-vous prêts à plonger dans l'univers fascinant et tumultueux de Moustache Malloré ? Dans cet épisode captivant de notre podcast pour enfants, Mademoiselle M vous invite à découvrir les aventures hilarantes et émouvantes de Moustache, un chat à la personnalité bien trempée. Préparez-vous à rire et à ressentir des émotions alors que nous explorons la dynamique familiale unique des Malloré, où l'amitié entre animaux de compagnie se heurte à des rivalités inattendues.

L'épisode commence doucement, avec une introduction relaxante qui vous invite à vous détendre et à vous immerger dans l'histoire. Mais ne vous laissez pas tromper par ce calme apparent ! La cuisine des Malloré se transforme rapidement en scène de chaos lorsqu'un affrontement épique éclate entre Moustache et Rousquille, le chien de la maison. Avec des dégâts considérables, Moustache, plein de rage et de détermination, se prépare à défendre son territoire contre son rival à quatre pattes.

Alors que les tensions montent, Franck, le père de famille, tente désespérément de gérer cette situation explosive. Entre un chat en furie et un chien hystérique, il se retrouve pris dans une comédie dramatique qui illustre parfaitement les hauts et les bas de la vie de famille. Ce moment hilarant et touchant est un véritable reflet des relations entre animaux de compagnie, et nous rappelle à quel point l'amour et l'amitié peuvent être mis à l'épreuve.

Au fil de l'épisode, Mademoiselle M nous transporte à travers des descriptions vivantes et des dialogues engageants, rendant cette aventure d'autant plus immersive. Les jeunes auditeurs découvriront les joies et les peines de Moustache, alors qu'il réalise que cette altercation ne fera qu'aggraver ses relations avec Franck. Ce moment de mélancolie apporte une profondeur émotionnelle à notre histoire, prouvant que même les chats les plus courageux peuvent avoir des moments de doute.

Ne manquez pas cet épisode palpitant de moustache malloré, où l'humour et la tendresse se rencontrent dans un récit à la fois divertissant et éducatif. Que vous soyez en train de cuisiner, de faire une promenade ou de vous détendre à la maison, ce podcast familial est parfait pour écouter des histoires qui éveillent l'imagination. Rejoignez-nous pour cette aventure pleine de rebondissements et d'émotions, et laissez-vous emporter par la magie de la littérature jeunesse !

Que vous soyez un amoureux des chats ou simplement à la recherche d'un bon moment de lecture pour enfants, cet épisode de notre émission jeunesse est fait pour vous. Avec des personnages mémorables et des situations cocasses, les récits pour enfants de Moustache Malloré vous feront rire et réfléchir sur la vie en famille, l'amitié et les défis que nous devons relever. Écoutez dès maintenant et vivez cette aventure avec nous !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Tome 1 : L'Esprit de famille. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Installe-toi confortablement. Laisse les bras le long du corps, paumes vers le haut. Aujourd’hui, pour bien écouter ce nouvel épisode, on va imaginer être une jolie fleur. Quand on va inspirer par le nez, on va ouvrir nos mains comme une fleur qui s'ouvre au soleil. Et quand on va expirer doucement par la bouche, on va refermer nos mains tout doucement, comme la fleur qui se referme pour dormir. Allez, on essaie ensemble : inspire, ouvre tes mains... expire, referme tes mains. Encore une fois : inspire, ouvre... expire, referme. Super ! Ton esprit est maintenant aussi ouvert et prêt à capter toutes les éléments de l'histoire. Les podcasts sont fantastiques car ils stimulent la curiosité et donnent envie d'en savoir plus sur le monde, l'histoire ou même la science à travers des histoires passionnantes. Je te souhaite à présent une très bonne écoute. Chapitre 15 : Premier face à face Les Malloré bondirent immédiatement, mais ce fut Franck qui accourut le premier dans la cuisine. Quand il découvrit le chantier que nous avions provoqué, il porta la main à son front, sidéré : la cuisine ressemblait à un champ de bataille ! Et, d’une certaine façon, c’était le cas. Deux ennemis étaient en train de s’y livrer combat. Tout était sens dessus-dessous… Des éclats de faïence et de verre brisé recouvraient une partie du carrelage, deux des quatre chaises avaient été renversées, ma gamelle elle aussi avait volé. Des céréales et des croquettes jonchaient le sol... Elles gisaient, ramollies, au milieu des flaques d’eau... Ce terrible gâchis me brisait le cœur. Ma nourriture était sacrée : la vilaine, elle allait me le payer ! Même l’innocent ficus, qui se dressait joliment d’ordinaire à côté de la fenêtre, ne tenait plus que miraculeusement en équilibre entre l’extrémité du plan de travail et le mur éclaboussé de terre. Son pot était fissuré de part en part, et une partie de ses racines pendaient, comme s’il avait été éventré. Sous l’effet de la colère, j’avais moi-même doublé de volume. Je crachai sans discontinuer en direction du placard, devant lequel Rousquille s’était accroupie. Elle me défiait du regard, pattes avant pliées, prête à bondir, dans un état de fureur indescriptible : d’une seconde à l’autre, elle allait à nouveau me fondre dessus ! De mon côté, je grognais de toutes mes forces pour évacuer l’adrénaline qui montait. - Henriette, ordonna soudain Franck, retenez Rousquille, je m’occupe de Moustache ! Devant l’urgence de la situation, ce dernier prenait le commandement des opérations. - Moustache ? Mais qu’est-ce que…, balbutia Henriette, qui essayait péniblement de contenir la fureur de son chien. J’étais sur le qui-vive. Concentré. En effet, je me préparais à disputer un deuxième round de toute beauté ! - Ne le brusque pas, Papa, implora Caroline d’une voix suppliante. Il doit être terrifié ! Moi, terrifié ? Elle n’avait pas dû bien me regarder. J’étais fou de rage ! Cet affreux caniche m’avait provoqué. Moi, je n’avais rien demandé, elle m’avait littéralement agressé ! Franck n’eut pas le temps de m’attraper. A peine eut-il avancé un pas vers moi que Rousquille me fonçait à nouveau dessus, piaillant comme une poule en délire ! Aussi sec, je détalai, l’évitant de justesse, puis sautai sur l’évier et renversai au passage la cafetière et le plateau de tasses qui la bordait. Il y eut un deuxième fracas épouvantable, mais je ne pris pas le temps de me retourner. Déterminé à lui rabattre le caquet, je bondis sur le tabouret, atterris au sol puis repris ma course dans sa direction, contournant la table aussi vite que je pouvais. Elle allait voir, l’effrontée, de quel bois je me chauffais… Venir me provoquer chez moi, non mais quel toupet ! Je m’élançai, mais une grande flaque d’eau dévia ma route. Je dérapai en plein virage et glissai pitoyablement, ratant ma cible de peu... Néanmoins, je me félicitai d’avoir réussi à lui égratigner l’arrière-train au passage ! Sous l’effet de la surprise, Rousquille poussa un cri de douleur aigu. Apparemment, Madame était douillette… J’étais fier de moi. Elle, verte de rage ! Je souris, avant de me redresser. Un bref coup d’œil avait suffit à me requinquer. Désorientée, cette dernière tournait en rond sur elle-même en geignant comme un cochon malade ! - Mais attrapez-le, ce chat est complètement fou ! s’écria Henriette. Ses tripes s’étaient serraient à la vue de son caniche ainsi malmené. Franck me prit alors à revers, puis fondit sur moi. En un rien de temps, il me souleva maladroitement et m’expédia d’un geste sec dans le jardin ! La fenêtre était restée grande ouverte, mon vol plané fut spectaculaire ! Les Malloré tondaient rarement la pelouse. Le matelas touffu du gazon amortit ma chute, j’atterris mollement dans les herbes hautes bordant la terrasse. Soucieux de conserver une certaine dignité, je me relevai aussitôt et, tandis que je m’ébrouai, je pris progressivement conscience de ce qui venait de se passer. Je n’avais pas rêvé. Là, à l’instant, Franck m’avait balancé comme un vulgaire paquet d’ordures dans le jardin ! Le fourbe, comment avait-il osé ? Peu après, la perplexité céda la place à l’indignation. Très bien, sifflai-je. J’étais plus énervé que jamais. Je voulus retourner à la charge pour achever ce que j’avais commencé. Zut…, pensai-je. Quelqu’un m’avait devancé : la fenêtre avait été refermée ! Je courus du côté opposé, vers la baie vitrée. Quelle ne fut pas ma déception quand je constatai qu’elle aussi, on l’avait verrouillée. A nouveau, je pestai. A travers la vitre, j’eus à peine de temps de voir Mamie Henriette disparaître à l’étage. Elle se hâtait de mettre Rousquille en sûreté... Pour cette fois, c’était râpé ! Ravalant ma frustration, je reculai. Finalement, me dis-je, peu importait. Tôt ou tard, ma revanche viendrait, je le savais. Ce maudit caniche ne perdait rien pour attendre. En rejoignant mon poste d’observation initial, je pris enfin conscience de l’étendue des dégâts. On aurait dit qu’une grenade avait explosé en plein milieu de la cuisine ! Annie s’affairait, balai à la main. Les enfants, eux, essayaient de remettre en ordre ce qui avait été brisé dans la bagarre. Je les regardai ramasser la casse, petits bouts par petits bouts, la mine triste, redressant le mobilier renversé au passage. Comme s’il avait senti ma présence, Franck tourna soudain la tête vers la fenêtre, et croisa mon regard. Aussitôt, son expression se durcit. Il s’approcha de la vitre et me chassa à nouveau d’un mouvement de bras. Je le regardai, stupéfait. Qu’aurais-je donc dû faire ? miaulai-je, excédé. Laisser ce caniche hystérique me flanquer une dérouillée ? J’étais chez moi, tout de même ! Les yeux de Franck continuaient de me jeter des éclairs. M’expliquer n’aurait servi à rien : il était furieux. Sans répliquer davantage, je décidai d’obtempérer. Et, tandis que je descendais pour rejoindre le sol de la terrasse en bois, je me fis la remarque que cette altercation n’allait certainement pas améliorer nos relations. Sur le moment, Franck avait vraiment eu l’air de me détester. A cette idée, un curieux sentiment de tristesse m’envahit soudain. Mais a près tout, qu’en avais-je à faire, de son avis ? Il fallait me ressaisir à tout prix.

Chapters

  • Introduction et préparation à l'écoute

    00:00

  • L'affrontement dans la cuisine

    06:08

Description


Êtes-vous prêts à plonger dans l'univers fascinant et tumultueux de Moustache Malloré ? Dans cet épisode captivant de notre podcast pour enfants, Mademoiselle M vous invite à découvrir les aventures hilarantes et émouvantes de Moustache, un chat à la personnalité bien trempée. Préparez-vous à rire et à ressentir des émotions alors que nous explorons la dynamique familiale unique des Malloré, où l'amitié entre animaux de compagnie se heurte à des rivalités inattendues.

L'épisode commence doucement, avec une introduction relaxante qui vous invite à vous détendre et à vous immerger dans l'histoire. Mais ne vous laissez pas tromper par ce calme apparent ! La cuisine des Malloré se transforme rapidement en scène de chaos lorsqu'un affrontement épique éclate entre Moustache et Rousquille, le chien de la maison. Avec des dégâts considérables, Moustache, plein de rage et de détermination, se prépare à défendre son territoire contre son rival à quatre pattes.

Alors que les tensions montent, Franck, le père de famille, tente désespérément de gérer cette situation explosive. Entre un chat en furie et un chien hystérique, il se retrouve pris dans une comédie dramatique qui illustre parfaitement les hauts et les bas de la vie de famille. Ce moment hilarant et touchant est un véritable reflet des relations entre animaux de compagnie, et nous rappelle à quel point l'amour et l'amitié peuvent être mis à l'épreuve.

Au fil de l'épisode, Mademoiselle M nous transporte à travers des descriptions vivantes et des dialogues engageants, rendant cette aventure d'autant plus immersive. Les jeunes auditeurs découvriront les joies et les peines de Moustache, alors qu'il réalise que cette altercation ne fera qu'aggraver ses relations avec Franck. Ce moment de mélancolie apporte une profondeur émotionnelle à notre histoire, prouvant que même les chats les plus courageux peuvent avoir des moments de doute.

Ne manquez pas cet épisode palpitant de moustache malloré, où l'humour et la tendresse se rencontrent dans un récit à la fois divertissant et éducatif. Que vous soyez en train de cuisiner, de faire une promenade ou de vous détendre à la maison, ce podcast familial est parfait pour écouter des histoires qui éveillent l'imagination. Rejoignez-nous pour cette aventure pleine de rebondissements et d'émotions, et laissez-vous emporter par la magie de la littérature jeunesse !

Que vous soyez un amoureux des chats ou simplement à la recherche d'un bon moment de lecture pour enfants, cet épisode de notre émission jeunesse est fait pour vous. Avec des personnages mémorables et des situations cocasses, les récits pour enfants de Moustache Malloré vous feront rire et réfléchir sur la vie en famille, l'amitié et les défis que nous devons relever. Écoutez dès maintenant et vivez cette aventure avec nous !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Tome 1 : L'Esprit de famille. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Installe-toi confortablement. Laisse les bras le long du corps, paumes vers le haut. Aujourd’hui, pour bien écouter ce nouvel épisode, on va imaginer être une jolie fleur. Quand on va inspirer par le nez, on va ouvrir nos mains comme une fleur qui s'ouvre au soleil. Et quand on va expirer doucement par la bouche, on va refermer nos mains tout doucement, comme la fleur qui se referme pour dormir. Allez, on essaie ensemble : inspire, ouvre tes mains... expire, referme tes mains. Encore une fois : inspire, ouvre... expire, referme. Super ! Ton esprit est maintenant aussi ouvert et prêt à capter toutes les éléments de l'histoire. Les podcasts sont fantastiques car ils stimulent la curiosité et donnent envie d'en savoir plus sur le monde, l'histoire ou même la science à travers des histoires passionnantes. Je te souhaite à présent une très bonne écoute. Chapitre 15 : Premier face à face Les Malloré bondirent immédiatement, mais ce fut Franck qui accourut le premier dans la cuisine. Quand il découvrit le chantier que nous avions provoqué, il porta la main à son front, sidéré : la cuisine ressemblait à un champ de bataille ! Et, d’une certaine façon, c’était le cas. Deux ennemis étaient en train de s’y livrer combat. Tout était sens dessus-dessous… Des éclats de faïence et de verre brisé recouvraient une partie du carrelage, deux des quatre chaises avaient été renversées, ma gamelle elle aussi avait volé. Des céréales et des croquettes jonchaient le sol... Elles gisaient, ramollies, au milieu des flaques d’eau... Ce terrible gâchis me brisait le cœur. Ma nourriture était sacrée : la vilaine, elle allait me le payer ! Même l’innocent ficus, qui se dressait joliment d’ordinaire à côté de la fenêtre, ne tenait plus que miraculeusement en équilibre entre l’extrémité du plan de travail et le mur éclaboussé de terre. Son pot était fissuré de part en part, et une partie de ses racines pendaient, comme s’il avait été éventré. Sous l’effet de la colère, j’avais moi-même doublé de volume. Je crachai sans discontinuer en direction du placard, devant lequel Rousquille s’était accroupie. Elle me défiait du regard, pattes avant pliées, prête à bondir, dans un état de fureur indescriptible : d’une seconde à l’autre, elle allait à nouveau me fondre dessus ! De mon côté, je grognais de toutes mes forces pour évacuer l’adrénaline qui montait. - Henriette, ordonna soudain Franck, retenez Rousquille, je m’occupe de Moustache ! Devant l’urgence de la situation, ce dernier prenait le commandement des opérations. - Moustache ? Mais qu’est-ce que…, balbutia Henriette, qui essayait péniblement de contenir la fureur de son chien. J’étais sur le qui-vive. Concentré. En effet, je me préparais à disputer un deuxième round de toute beauté ! - Ne le brusque pas, Papa, implora Caroline d’une voix suppliante. Il doit être terrifié ! Moi, terrifié ? Elle n’avait pas dû bien me regarder. J’étais fou de rage ! Cet affreux caniche m’avait provoqué. Moi, je n’avais rien demandé, elle m’avait littéralement agressé ! Franck n’eut pas le temps de m’attraper. A peine eut-il avancé un pas vers moi que Rousquille me fonçait à nouveau dessus, piaillant comme une poule en délire ! Aussi sec, je détalai, l’évitant de justesse, puis sautai sur l’évier et renversai au passage la cafetière et le plateau de tasses qui la bordait. Il y eut un deuxième fracas épouvantable, mais je ne pris pas le temps de me retourner. Déterminé à lui rabattre le caquet, je bondis sur le tabouret, atterris au sol puis repris ma course dans sa direction, contournant la table aussi vite que je pouvais. Elle allait voir, l’effrontée, de quel bois je me chauffais… Venir me provoquer chez moi, non mais quel toupet ! Je m’élançai, mais une grande flaque d’eau dévia ma route. Je dérapai en plein virage et glissai pitoyablement, ratant ma cible de peu... Néanmoins, je me félicitai d’avoir réussi à lui égratigner l’arrière-train au passage ! Sous l’effet de la surprise, Rousquille poussa un cri de douleur aigu. Apparemment, Madame était douillette… J’étais fier de moi. Elle, verte de rage ! Je souris, avant de me redresser. Un bref coup d’œil avait suffit à me requinquer. Désorientée, cette dernière tournait en rond sur elle-même en geignant comme un cochon malade ! - Mais attrapez-le, ce chat est complètement fou ! s’écria Henriette. Ses tripes s’étaient serraient à la vue de son caniche ainsi malmené. Franck me prit alors à revers, puis fondit sur moi. En un rien de temps, il me souleva maladroitement et m’expédia d’un geste sec dans le jardin ! La fenêtre était restée grande ouverte, mon vol plané fut spectaculaire ! Les Malloré tondaient rarement la pelouse. Le matelas touffu du gazon amortit ma chute, j’atterris mollement dans les herbes hautes bordant la terrasse. Soucieux de conserver une certaine dignité, je me relevai aussitôt et, tandis que je m’ébrouai, je pris progressivement conscience de ce qui venait de se passer. Je n’avais pas rêvé. Là, à l’instant, Franck m’avait balancé comme un vulgaire paquet d’ordures dans le jardin ! Le fourbe, comment avait-il osé ? Peu après, la perplexité céda la place à l’indignation. Très bien, sifflai-je. J’étais plus énervé que jamais. Je voulus retourner à la charge pour achever ce que j’avais commencé. Zut…, pensai-je. Quelqu’un m’avait devancé : la fenêtre avait été refermée ! Je courus du côté opposé, vers la baie vitrée. Quelle ne fut pas ma déception quand je constatai qu’elle aussi, on l’avait verrouillée. A nouveau, je pestai. A travers la vitre, j’eus à peine de temps de voir Mamie Henriette disparaître à l’étage. Elle se hâtait de mettre Rousquille en sûreté... Pour cette fois, c’était râpé ! Ravalant ma frustration, je reculai. Finalement, me dis-je, peu importait. Tôt ou tard, ma revanche viendrait, je le savais. Ce maudit caniche ne perdait rien pour attendre. En rejoignant mon poste d’observation initial, je pris enfin conscience de l’étendue des dégâts. On aurait dit qu’une grenade avait explosé en plein milieu de la cuisine ! Annie s’affairait, balai à la main. Les enfants, eux, essayaient de remettre en ordre ce qui avait été brisé dans la bagarre. Je les regardai ramasser la casse, petits bouts par petits bouts, la mine triste, redressant le mobilier renversé au passage. Comme s’il avait senti ma présence, Franck tourna soudain la tête vers la fenêtre, et croisa mon regard. Aussitôt, son expression se durcit. Il s’approcha de la vitre et me chassa à nouveau d’un mouvement de bras. Je le regardai, stupéfait. Qu’aurais-je donc dû faire ? miaulai-je, excédé. Laisser ce caniche hystérique me flanquer une dérouillée ? J’étais chez moi, tout de même ! Les yeux de Franck continuaient de me jeter des éclairs. M’expliquer n’aurait servi à rien : il était furieux. Sans répliquer davantage, je décidai d’obtempérer. Et, tandis que je descendais pour rejoindre le sol de la terrasse en bois, je me fis la remarque que cette altercation n’allait certainement pas améliorer nos relations. Sur le moment, Franck avait vraiment eu l’air de me détester. A cette idée, un curieux sentiment de tristesse m’envahit soudain. Mais a près tout, qu’en avais-je à faire, de son avis ? Il fallait me ressaisir à tout prix.

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  • Introduction et préparation à l'écoute

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  • L'affrontement dans la cuisine

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L'épisode commence doucement, avec une introduction relaxante qui vous invite à vous détendre et à vous immerger dans l'histoire. Mais ne vous laissez pas tromper par ce calme apparent ! La cuisine des Malloré se transforme rapidement en scène de chaos lorsqu'un affrontement épique éclate entre Moustache et Rousquille, le chien de la maison. Avec des dégâts considérables, Moustache, plein de rage et de détermination, se prépare à défendre son territoire contre son rival à quatre pattes.

Alors que les tensions montent, Franck, le père de famille, tente désespérément de gérer cette situation explosive. Entre un chat en furie et un chien hystérique, il se retrouve pris dans une comédie dramatique qui illustre parfaitement les hauts et les bas de la vie de famille. Ce moment hilarant et touchant est un véritable reflet des relations entre animaux de compagnie, et nous rappelle à quel point l'amour et l'amitié peuvent être mis à l'épreuve.

Au fil de l'épisode, Mademoiselle M nous transporte à travers des descriptions vivantes et des dialogues engageants, rendant cette aventure d'autant plus immersive. Les jeunes auditeurs découvriront les joies et les peines de Moustache, alors qu'il réalise que cette altercation ne fera qu'aggraver ses relations avec Franck. Ce moment de mélancolie apporte une profondeur émotionnelle à notre histoire, prouvant que même les chats les plus courageux peuvent avoir des moments de doute.

Ne manquez pas cet épisode palpitant de moustache malloré, où l'humour et la tendresse se rencontrent dans un récit à la fois divertissant et éducatif. Que vous soyez en train de cuisiner, de faire une promenade ou de vous détendre à la maison, ce podcast familial est parfait pour écouter des histoires qui éveillent l'imagination. Rejoignez-nous pour cette aventure pleine de rebondissements et d'émotions, et laissez-vous emporter par la magie de la littérature jeunesse !

Que vous soyez un amoureux des chats ou simplement à la recherche d'un bon moment de lecture pour enfants, cet épisode de notre émission jeunesse est fait pour vous. Avec des personnages mémorables et des situations cocasses, les récits pour enfants de Moustache Malloré vous feront rire et réfléchir sur la vie en famille, l'amitié et les défis que nous devons relever. Écoutez dès maintenant et vivez cette aventure avec nous !



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  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Tome 1 : L'Esprit de famille. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Installe-toi confortablement. Laisse les bras le long du corps, paumes vers le haut. Aujourd’hui, pour bien écouter ce nouvel épisode, on va imaginer être une jolie fleur. Quand on va inspirer par le nez, on va ouvrir nos mains comme une fleur qui s'ouvre au soleil. Et quand on va expirer doucement par la bouche, on va refermer nos mains tout doucement, comme la fleur qui se referme pour dormir. Allez, on essaie ensemble : inspire, ouvre tes mains... expire, referme tes mains. Encore une fois : inspire, ouvre... expire, referme. Super ! Ton esprit est maintenant aussi ouvert et prêt à capter toutes les éléments de l'histoire. Les podcasts sont fantastiques car ils stimulent la curiosité et donnent envie d'en savoir plus sur le monde, l'histoire ou même la science à travers des histoires passionnantes. Je te souhaite à présent une très bonne écoute. Chapitre 15 : Premier face à face Les Malloré bondirent immédiatement, mais ce fut Franck qui accourut le premier dans la cuisine. Quand il découvrit le chantier que nous avions provoqué, il porta la main à son front, sidéré : la cuisine ressemblait à un champ de bataille ! Et, d’une certaine façon, c’était le cas. Deux ennemis étaient en train de s’y livrer combat. Tout était sens dessus-dessous… Des éclats de faïence et de verre brisé recouvraient une partie du carrelage, deux des quatre chaises avaient été renversées, ma gamelle elle aussi avait volé. Des céréales et des croquettes jonchaient le sol... Elles gisaient, ramollies, au milieu des flaques d’eau... Ce terrible gâchis me brisait le cœur. Ma nourriture était sacrée : la vilaine, elle allait me le payer ! Même l’innocent ficus, qui se dressait joliment d’ordinaire à côté de la fenêtre, ne tenait plus que miraculeusement en équilibre entre l’extrémité du plan de travail et le mur éclaboussé de terre. Son pot était fissuré de part en part, et une partie de ses racines pendaient, comme s’il avait été éventré. Sous l’effet de la colère, j’avais moi-même doublé de volume. Je crachai sans discontinuer en direction du placard, devant lequel Rousquille s’était accroupie. Elle me défiait du regard, pattes avant pliées, prête à bondir, dans un état de fureur indescriptible : d’une seconde à l’autre, elle allait à nouveau me fondre dessus ! De mon côté, je grognais de toutes mes forces pour évacuer l’adrénaline qui montait. - Henriette, ordonna soudain Franck, retenez Rousquille, je m’occupe de Moustache ! Devant l’urgence de la situation, ce dernier prenait le commandement des opérations. - Moustache ? Mais qu’est-ce que…, balbutia Henriette, qui essayait péniblement de contenir la fureur de son chien. J’étais sur le qui-vive. Concentré. En effet, je me préparais à disputer un deuxième round de toute beauté ! - Ne le brusque pas, Papa, implora Caroline d’une voix suppliante. Il doit être terrifié ! Moi, terrifié ? Elle n’avait pas dû bien me regarder. J’étais fou de rage ! Cet affreux caniche m’avait provoqué. Moi, je n’avais rien demandé, elle m’avait littéralement agressé ! Franck n’eut pas le temps de m’attraper. A peine eut-il avancé un pas vers moi que Rousquille me fonçait à nouveau dessus, piaillant comme une poule en délire ! Aussi sec, je détalai, l’évitant de justesse, puis sautai sur l’évier et renversai au passage la cafetière et le plateau de tasses qui la bordait. Il y eut un deuxième fracas épouvantable, mais je ne pris pas le temps de me retourner. Déterminé à lui rabattre le caquet, je bondis sur le tabouret, atterris au sol puis repris ma course dans sa direction, contournant la table aussi vite que je pouvais. Elle allait voir, l’effrontée, de quel bois je me chauffais… Venir me provoquer chez moi, non mais quel toupet ! Je m’élançai, mais une grande flaque d’eau dévia ma route. Je dérapai en plein virage et glissai pitoyablement, ratant ma cible de peu... Néanmoins, je me félicitai d’avoir réussi à lui égratigner l’arrière-train au passage ! Sous l’effet de la surprise, Rousquille poussa un cri de douleur aigu. Apparemment, Madame était douillette… J’étais fier de moi. Elle, verte de rage ! Je souris, avant de me redresser. Un bref coup d’œil avait suffit à me requinquer. Désorientée, cette dernière tournait en rond sur elle-même en geignant comme un cochon malade ! - Mais attrapez-le, ce chat est complètement fou ! s’écria Henriette. Ses tripes s’étaient serraient à la vue de son caniche ainsi malmené. Franck me prit alors à revers, puis fondit sur moi. En un rien de temps, il me souleva maladroitement et m’expédia d’un geste sec dans le jardin ! La fenêtre était restée grande ouverte, mon vol plané fut spectaculaire ! Les Malloré tondaient rarement la pelouse. Le matelas touffu du gazon amortit ma chute, j’atterris mollement dans les herbes hautes bordant la terrasse. Soucieux de conserver une certaine dignité, je me relevai aussitôt et, tandis que je m’ébrouai, je pris progressivement conscience de ce qui venait de se passer. Je n’avais pas rêvé. Là, à l’instant, Franck m’avait balancé comme un vulgaire paquet d’ordures dans le jardin ! Le fourbe, comment avait-il osé ? Peu après, la perplexité céda la place à l’indignation. Très bien, sifflai-je. J’étais plus énervé que jamais. Je voulus retourner à la charge pour achever ce que j’avais commencé. Zut…, pensai-je. Quelqu’un m’avait devancé : la fenêtre avait été refermée ! Je courus du côté opposé, vers la baie vitrée. Quelle ne fut pas ma déception quand je constatai qu’elle aussi, on l’avait verrouillée. A nouveau, je pestai. A travers la vitre, j’eus à peine de temps de voir Mamie Henriette disparaître à l’étage. Elle se hâtait de mettre Rousquille en sûreté... Pour cette fois, c’était râpé ! Ravalant ma frustration, je reculai. Finalement, me dis-je, peu importait. Tôt ou tard, ma revanche viendrait, je le savais. Ce maudit caniche ne perdait rien pour attendre. En rejoignant mon poste d’observation initial, je pris enfin conscience de l’étendue des dégâts. On aurait dit qu’une grenade avait explosé en plein milieu de la cuisine ! Annie s’affairait, balai à la main. Les enfants, eux, essayaient de remettre en ordre ce qui avait été brisé dans la bagarre. Je les regardai ramasser la casse, petits bouts par petits bouts, la mine triste, redressant le mobilier renversé au passage. Comme s’il avait senti ma présence, Franck tourna soudain la tête vers la fenêtre, et croisa mon regard. Aussitôt, son expression se durcit. Il s’approcha de la vitre et me chassa à nouveau d’un mouvement de bras. Je le regardai, stupéfait. Qu’aurais-je donc dû faire ? miaulai-je, excédé. Laisser ce caniche hystérique me flanquer une dérouillée ? J’étais chez moi, tout de même ! Les yeux de Franck continuaient de me jeter des éclairs. M’expliquer n’aurait servi à rien : il était furieux. Sans répliquer davantage, je décidai d’obtempérer. Et, tandis que je descendais pour rejoindre le sol de la terrasse en bois, je me fis la remarque que cette altercation n’allait certainement pas améliorer nos relations. Sur le moment, Franck avait vraiment eu l’air de me détester. A cette idée, un curieux sentiment de tristesse m’envahit soudain. Mais a près tout, qu’en avais-je à faire, de son avis ? Il fallait me ressaisir à tout prix.

Chapters

  • Introduction et préparation à l'écoute

    00:00

  • L'affrontement dans la cuisine

    06:08

Description


Êtes-vous prêts à plonger dans l'univers fascinant et tumultueux de Moustache Malloré ? Dans cet épisode captivant de notre podcast pour enfants, Mademoiselle M vous invite à découvrir les aventures hilarantes et émouvantes de Moustache, un chat à la personnalité bien trempée. Préparez-vous à rire et à ressentir des émotions alors que nous explorons la dynamique familiale unique des Malloré, où l'amitié entre animaux de compagnie se heurte à des rivalités inattendues.

L'épisode commence doucement, avec une introduction relaxante qui vous invite à vous détendre et à vous immerger dans l'histoire. Mais ne vous laissez pas tromper par ce calme apparent ! La cuisine des Malloré se transforme rapidement en scène de chaos lorsqu'un affrontement épique éclate entre Moustache et Rousquille, le chien de la maison. Avec des dégâts considérables, Moustache, plein de rage et de détermination, se prépare à défendre son territoire contre son rival à quatre pattes.

Alors que les tensions montent, Franck, le père de famille, tente désespérément de gérer cette situation explosive. Entre un chat en furie et un chien hystérique, il se retrouve pris dans une comédie dramatique qui illustre parfaitement les hauts et les bas de la vie de famille. Ce moment hilarant et touchant est un véritable reflet des relations entre animaux de compagnie, et nous rappelle à quel point l'amour et l'amitié peuvent être mis à l'épreuve.

Au fil de l'épisode, Mademoiselle M nous transporte à travers des descriptions vivantes et des dialogues engageants, rendant cette aventure d'autant plus immersive. Les jeunes auditeurs découvriront les joies et les peines de Moustache, alors qu'il réalise que cette altercation ne fera qu'aggraver ses relations avec Franck. Ce moment de mélancolie apporte une profondeur émotionnelle à notre histoire, prouvant que même les chats les plus courageux peuvent avoir des moments de doute.

Ne manquez pas cet épisode palpitant de moustache malloré, où l'humour et la tendresse se rencontrent dans un récit à la fois divertissant et éducatif. Que vous soyez en train de cuisiner, de faire une promenade ou de vous détendre à la maison, ce podcast familial est parfait pour écouter des histoires qui éveillent l'imagination. Rejoignez-nous pour cette aventure pleine de rebondissements et d'émotions, et laissez-vous emporter par la magie de la littérature jeunesse !

Que vous soyez un amoureux des chats ou simplement à la recherche d'un bon moment de lecture pour enfants, cet épisode de notre émission jeunesse est fait pour vous. Avec des personnages mémorables et des situations cocasses, les récits pour enfants de Moustache Malloré vous feront rire et réfléchir sur la vie en famille, l'amitié et les défis que nous devons relever. Écoutez dès maintenant et vivez cette aventure avec nous !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Aventures de Moustache Malloré. Tome 1 : L'Esprit de famille. Une histoire originale, écrite et mise en voix par Mademoiselle M. Installe-toi confortablement. Laisse les bras le long du corps, paumes vers le haut. Aujourd’hui, pour bien écouter ce nouvel épisode, on va imaginer être une jolie fleur. Quand on va inspirer par le nez, on va ouvrir nos mains comme une fleur qui s'ouvre au soleil. Et quand on va expirer doucement par la bouche, on va refermer nos mains tout doucement, comme la fleur qui se referme pour dormir. Allez, on essaie ensemble : inspire, ouvre tes mains... expire, referme tes mains. Encore une fois : inspire, ouvre... expire, referme. Super ! Ton esprit est maintenant aussi ouvert et prêt à capter toutes les éléments de l'histoire. Les podcasts sont fantastiques car ils stimulent la curiosité et donnent envie d'en savoir plus sur le monde, l'histoire ou même la science à travers des histoires passionnantes. Je te souhaite à présent une très bonne écoute. Chapitre 15 : Premier face à face Les Malloré bondirent immédiatement, mais ce fut Franck qui accourut le premier dans la cuisine. Quand il découvrit le chantier que nous avions provoqué, il porta la main à son front, sidéré : la cuisine ressemblait à un champ de bataille ! Et, d’une certaine façon, c’était le cas. Deux ennemis étaient en train de s’y livrer combat. Tout était sens dessus-dessous… Des éclats de faïence et de verre brisé recouvraient une partie du carrelage, deux des quatre chaises avaient été renversées, ma gamelle elle aussi avait volé. Des céréales et des croquettes jonchaient le sol... Elles gisaient, ramollies, au milieu des flaques d’eau... Ce terrible gâchis me brisait le cœur. Ma nourriture était sacrée : la vilaine, elle allait me le payer ! Même l’innocent ficus, qui se dressait joliment d’ordinaire à côté de la fenêtre, ne tenait plus que miraculeusement en équilibre entre l’extrémité du plan de travail et le mur éclaboussé de terre. Son pot était fissuré de part en part, et une partie de ses racines pendaient, comme s’il avait été éventré. Sous l’effet de la colère, j’avais moi-même doublé de volume. Je crachai sans discontinuer en direction du placard, devant lequel Rousquille s’était accroupie. Elle me défiait du regard, pattes avant pliées, prête à bondir, dans un état de fureur indescriptible : d’une seconde à l’autre, elle allait à nouveau me fondre dessus ! De mon côté, je grognais de toutes mes forces pour évacuer l’adrénaline qui montait. - Henriette, ordonna soudain Franck, retenez Rousquille, je m’occupe de Moustache ! Devant l’urgence de la situation, ce dernier prenait le commandement des opérations. - Moustache ? Mais qu’est-ce que…, balbutia Henriette, qui essayait péniblement de contenir la fureur de son chien. J’étais sur le qui-vive. Concentré. En effet, je me préparais à disputer un deuxième round de toute beauté ! - Ne le brusque pas, Papa, implora Caroline d’une voix suppliante. Il doit être terrifié ! Moi, terrifié ? Elle n’avait pas dû bien me regarder. J’étais fou de rage ! Cet affreux caniche m’avait provoqué. Moi, je n’avais rien demandé, elle m’avait littéralement agressé ! Franck n’eut pas le temps de m’attraper. A peine eut-il avancé un pas vers moi que Rousquille me fonçait à nouveau dessus, piaillant comme une poule en délire ! Aussi sec, je détalai, l’évitant de justesse, puis sautai sur l’évier et renversai au passage la cafetière et le plateau de tasses qui la bordait. Il y eut un deuxième fracas épouvantable, mais je ne pris pas le temps de me retourner. Déterminé à lui rabattre le caquet, je bondis sur le tabouret, atterris au sol puis repris ma course dans sa direction, contournant la table aussi vite que je pouvais. Elle allait voir, l’effrontée, de quel bois je me chauffais… Venir me provoquer chez moi, non mais quel toupet ! Je m’élançai, mais une grande flaque d’eau dévia ma route. Je dérapai en plein virage et glissai pitoyablement, ratant ma cible de peu... Néanmoins, je me félicitai d’avoir réussi à lui égratigner l’arrière-train au passage ! Sous l’effet de la surprise, Rousquille poussa un cri de douleur aigu. Apparemment, Madame était douillette… J’étais fier de moi. Elle, verte de rage ! Je souris, avant de me redresser. Un bref coup d’œil avait suffit à me requinquer. Désorientée, cette dernière tournait en rond sur elle-même en geignant comme un cochon malade ! - Mais attrapez-le, ce chat est complètement fou ! s’écria Henriette. Ses tripes s’étaient serraient à la vue de son caniche ainsi malmené. Franck me prit alors à revers, puis fondit sur moi. En un rien de temps, il me souleva maladroitement et m’expédia d’un geste sec dans le jardin ! La fenêtre était restée grande ouverte, mon vol plané fut spectaculaire ! Les Malloré tondaient rarement la pelouse. Le matelas touffu du gazon amortit ma chute, j’atterris mollement dans les herbes hautes bordant la terrasse. Soucieux de conserver une certaine dignité, je me relevai aussitôt et, tandis que je m’ébrouai, je pris progressivement conscience de ce qui venait de se passer. Je n’avais pas rêvé. Là, à l’instant, Franck m’avait balancé comme un vulgaire paquet d’ordures dans le jardin ! Le fourbe, comment avait-il osé ? Peu après, la perplexité céda la place à l’indignation. Très bien, sifflai-je. J’étais plus énervé que jamais. Je voulus retourner à la charge pour achever ce que j’avais commencé. Zut…, pensai-je. Quelqu’un m’avait devancé : la fenêtre avait été refermée ! Je courus du côté opposé, vers la baie vitrée. Quelle ne fut pas ma déception quand je constatai qu’elle aussi, on l’avait verrouillée. A nouveau, je pestai. A travers la vitre, j’eus à peine de temps de voir Mamie Henriette disparaître à l’étage. Elle se hâtait de mettre Rousquille en sûreté... Pour cette fois, c’était râpé ! Ravalant ma frustration, je reculai. Finalement, me dis-je, peu importait. Tôt ou tard, ma revanche viendrait, je le savais. Ce maudit caniche ne perdait rien pour attendre. En rejoignant mon poste d’observation initial, je pris enfin conscience de l’étendue des dégâts. On aurait dit qu’une grenade avait explosé en plein milieu de la cuisine ! Annie s’affairait, balai à la main. Les enfants, eux, essayaient de remettre en ordre ce qui avait été brisé dans la bagarre. Je les regardai ramasser la casse, petits bouts par petits bouts, la mine triste, redressant le mobilier renversé au passage. Comme s’il avait senti ma présence, Franck tourna soudain la tête vers la fenêtre, et croisa mon regard. Aussitôt, son expression se durcit. Il s’approcha de la vitre et me chassa à nouveau d’un mouvement de bras. Je le regardai, stupéfait. Qu’aurais-je donc dû faire ? miaulai-je, excédé. Laisser ce caniche hystérique me flanquer une dérouillée ? J’étais chez moi, tout de même ! Les yeux de Franck continuaient de me jeter des éclairs. M’expliquer n’aurait servi à rien : il était furieux. Sans répliquer davantage, je décidai d’obtempérer. Et, tandis que je descendais pour rejoindre le sol de la terrasse en bois, je me fis la remarque que cette altercation n’allait certainement pas améliorer nos relations. Sur le moment, Franck avait vraiment eu l’air de me détester. A cette idée, un curieux sentiment de tristesse m’envahit soudain. Mais a près tout, qu’en avais-je à faire, de son avis ? Il fallait me ressaisir à tout prix.

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  • Introduction et préparation à l'écoute

    00:00

  • L'affrontement dans la cuisine

    06:08

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