- Speaker #0
Elles sont aspirantes, ambitieuses, expertes et puissantes. Bienvenue sur le podcast Les Corésiennes. Je m'appelle Pauline Chassin et comme vous en avez maintenant l'habitude, dans cette série de l'été, je vous fais découvrir une artisane ou une créatrice du territoire. Et aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Elsa Tiliñac. Elsa est illustratrice, graphiste de métier, et elle a créé une collection d'affiches et de cartes postales. mettent en valeur les monuments de notre territoire. Elle avait vraiment sa place dans un podcast, les Coréziennes. J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir Elsa, avec sa sensibilité à fleurs de peau et son talent créatif. Je vous invite vivement à écouter notre conversation. Bonjour Elsa.
- Speaker #1
Bonjour Pauline.
- Speaker #0
Je suis ravie de te recevoir sur cet épisode du podcast. On en est déjà au cinquième. Tu fais partie des créatrices qui ont rejoint la fabrique des frangins, tu étais au Moulin de l'Issac et vraiment c'est un plaisir de t'avoir à mes côtés. J'ai la chance de te connaître depuis peu et nos auditeurs ne te connaissent peut-être pas, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #1
Oui bien sûr, merci. Je m'appelle Elsa, j'ai 28 ans, je suis graphiste-illustratrice à mon compte. Je suis corézienne.
- Speaker #0
C'est déjà un joli portrait. Aujourd'hui, tu exposes à la Fabrique des Frangines et tu nous fais vraiment des jolis portraits du territoire. Qu'est-ce qui t'inspire justement dans ces illustrations ? Comment ça t'est venu ?
- Speaker #1
En fait, c'est un peu par hasard que j'ai commencé cette collection d'affiches du territoire. Après mes études, je ne sais pas si je reviens sur... Alors, parce que j'ai toujours aimé dessiner, créer de manière générale, donc assez naturellement, je me suis dirigée vers un bac à rappliquer à la souterraine, au lycée Raymond-Léwy. Et suite à ça, j'ai intégré une école supérieure d'art à Monaco.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, j'y suis restée cinq ans. Et après ça, j'ai voulu revenir m'installer en Corrèze. Et c'est là que j'ai commencé à me dire qu'est-ce qui pourrait intéresser ici. Et j'aimais beaucoup tout ce qui touche à l'illustration. Donc j'ai commencé par développer une activité d'illustratrice. Et je ne sais pas vraiment l'expliquer. J'ai commencé à faire une affiche, deux affiches. Et puis j'ai commencé à faire les marchés locaux. Et j'ai vu qu'il y avait quand même... pas un engouement, mais que ça plaisait en tout cas. On me disait souvent, c'est une très bonne idée de faire ça, de mettre en valeur notre territoire. Donc ça m'a motivée, j'ai continué. Et là, je crois que je suis à 53 affiches, 53 visuels de toute la collection. Alors après, je fais Corrèze et Lotte principalement, parce que maintenant, je me suis installée dans le Lotte. Mais au départ, ça démarre en Corrèze. Voilà.
- Speaker #0
Tu te souviens de ta première affiche ?
- Speaker #1
J'ai commencé par Sainte-Fortunade parce que c'est là où j'ai grandi.
- Speaker #0
Et puis il y a le château.
- Speaker #1
Le château de Sainte-Fortunade, l'orangerie, c'est super joli. Après, je ne suis peut-être pas très objective, mais j'aime bien Sainte-Fortunade.
- Speaker #0
Tu as mis ton territoire aussi. On a le droit d'être chauvine, surtout sur le podcast Les Corésiennes. C'est le bon endroit. C'est le bon endroit, tu as raison. C'est super de se dire que je crée une œuvre qui va représenter mon territoire. Je suis admirative de ta façon de le faire, de le proposer, qui reste fidèle au bâtiment que tu as envie de représenter. Et puis très sain, très fin. C'est très très fin la façon dont tu le fais. Est-ce que tu peux nous décrire ton processus créatif ? Comment ça marche depuis l'idée jusqu'à la réalisation ?
- Speaker #1
Oui, là pour cette collection, j'ai un processus créatif que j'applique. C'est le même pour toutes les illustrations, parce que j'essaye de garder une harmonie et que ça fasse collection. Donc, dans un premier temps, je vais sur place faire une photo. Ou alors, c'est le client qui me commande l'affiche qui me donne sa photo. D'après sa photo, je retourne à mon atelier. Je redessine d'abord sur un grand format, un cançon grand format au posca noir. Et après, je fais tout. mes couleurs à la peinture acrylique et je scanne en fait je là il ya une étape numérique où je numérise toutes les peintures et je fais un montage ordinateur je travaille sur photoshop pour faire ça et je superpose à ce moment là toutes mes voilà mes étapes de peinture et de dessin que j'ai fait au préalable à la main que je numérise et comme ça j'obtiens un fichier numérique que je peux imprimer après autant de fois que je souhaite. C'est comme ça que j'imprime soit les formats affiches ou alors les formats cartes postales sur un papier un peu plus épais.
- Speaker #0
D'accord. Le choix du papier, il a été important pour toi ?
- Speaker #1
J'aime beaucoup le papier, j'aime beaucoup ce qui est article de papeterie, ça m'intéresse beaucoup. Oui, je voulais un papier un peu épais. Après, j'ai fait aussi avec les moyens techniques et financiers que j'avais. Donc, comme j'ai investi dans une imprimante pour pouvoir imprimer chez moi, parce que je tenais à pouvoir contrôler les couleurs, c'était plus simple à gérer pour moi. Et donc, j'ai fait aussi en fonction de ce que mon imprimante voulait bien passer comme papier.
- Speaker #0
Tout à fait. C'est le chemin de chaque entrepreneur de s'adapter à toutes les conditions de toute façon dans lesquelles on travaille. Je le comprends aisément. Mais c'est bien qu'on ait un petit peu l'envers du décor, de savoir un petit peu comment tu travailles. Je trouve ça important. Quels sont les défis, justement, à part les couleurs de l'imprimante, que tu rencontres aujourd'hui, et surtout comment tu les surmontes ?
- Speaker #1
Je pense que le plus difficile pour moi, c'est d'aller... C'est tout l'aspect commercial de mon activité. Je ne suis vraiment pas à l'aise à aller vendre mes produits. J'essaie vraiment de développer des points de vente, justement, en Corrèze et dans le Lot. C'est vraiment quelque chose que... j'aime pas faire, c'est pas facile mais bon, il faut parce que c'est avec les marchés au début, tout ce qui marche locaux maintenant je suis plus à l'aise avec ça au début c'était quand même difficile ça me sortait quand même de ma zone de confort mais c'est plus facile pour moi de parler de ce que je fais quand quelqu'un s'arrête à mon stand je me dis que s'il s'arrête, c'est que déjà il est un petit peu intéressé donc c'est assez naturel et j'arrive à en parler mais aller directement voir les magasins magasins les entreprises et parler de moi, me vendre,
- Speaker #0
c'est plus difficile. Ça, je le comprends tout à fait. On n'est pas toutes armées de la même façon. On a toutes nos forces et nos axes de progrès. Et je pense qu'il est beaucoup plus facile d'apprendre à vendre que d'apprendre à dessiner. On pourra en reparler si tu veux, avec grand plaisir. Pour toi, quels sont les aspects les plus gratifiants de ton métier ?
- Speaker #1
Après, il y en a plein. C'est justement ce qui me permet aussi de tenir sur les moments un peu plus difficiles. Mais je dirais que c'est surtout les retours des clients. Quand je vois que des fois, je fais des commandes personnalisées aussi. Et quand je vois que la personne est touchée de recevoir l'illustration de sa maison d'enfance ou un lieu où elle ne peut plus aller pour plusieurs raisons, et que ça procure vraiment une émotion, ça me touche tout autant et ça me motive à continuer. Et je me dis, je sais pourquoi je le fais, ça me fait plaisir. Moi, j'ai du plaisir à le dessiner, à le faire. Et si après, ça peut procurer du plaisir à quelqu'un, c'est top. Et l'autre chose aussi qui me plaît beaucoup et dont je suis fière, je crois. Je crois vraiment que ça m'a aidée à prendre confiance en moi là-dessus. C'est tout ce qui est... En fait, je me dis que tout ce que je gagne, l'aspect financier, c'est entièrement grâce à quelque chose que j'ai créé du début à la fin. Et en plus, je n'étais pas sûre. Quand je me suis lancée, je me suis dit, à tout moment, ça ne marche pas du tout. Mais comme j'en avais vraiment envie, je l'ai tenté pour ne pas avoir de regrets. Et ça marche. Et là, je suis contente. J'arrive à en vivre. Donc, je suis trop contente. Et ça me rend fière.
- Speaker #0
Eva, tu vois, je ne sais pas si tu le connais, mais le slogan des Coréziennes, c'est Inspirante, ambitieuse, experte et puissante Et là, ce que tu nous viens de nous décrire, C'est ce que j'appelle justement la notion de puissance des femmes. C'est que tu prends ton destin en main et... Alors ça fera rigoler les filles qui m'écoutent, mais tu mets tes ovaires sur la table. Enfin vraiment, c'est ça, c'est de se dire, ben voilà, j'ai une ambition, je sais m'écouter, je sais que j'ai des capacités là-dessus, et ouais, on y va quoi. On y va, on ne se pose pas de questions, on fonce, et puis on verra. On verra, ça fonctionne, ça fonctionne, ça ne fonctionne pas, tant pis. Mais en tout cas, comme tu l'as dit, on n'aura pas de regrets.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est ce que je me suis dit en sortant de l'école. Je me suis dit, tente-le maintenant. Et si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, on verra après. On réfléchira à faire autre chose.
- Speaker #0
Carrément, bien sûr. C'est tout à fait ça. Et c'est hyper important de tenter les choses. Il n'y a pas de mauvaises expériences. Voilà. Des moments qui sont plus faciles ou pas à passer. Mais en tout cas, voilà. Merci pour ce partage, il est chouette. C'était vraiment, vraiment, vraiment chouette. Comment tu vois l'évolution de ton métier et de ton entreprise dans les prochaines années ?
- Speaker #1
Alors, déjà, j'espère pouvoir continuer encore, agrandir la collection. J'aimerais aussi pouvoir développer d'autres types d'illustrations, ne pas rester forcément dans la collection d'affiches du territoire. Et il y a autre chose que j'aimerais développer. En fait, en sortant de l'école, je m'étais dit, j'ai envie de développer deux activités autour de l'illustration et autour de la céramique. C'est quelque chose qui me plaît énormément aussi. J'ai pu en faire à l'école et je m'étais dit que je continuerais. Et c'est juste que quand je me suis installée, c'était plus simple pour moi, pour des raisons financières dans un premier temps, d'installation. J'avais déjà tout ce qu'il me fallait pour démarrer l'activité d'illustratrice. Et donc, en tant qu'illustratrice, j'ai mis la céramique de côté. Mais je ne la perds pas de vue. Je commence petit à petit à tout mettre en place pour que ça soit possible. Donc j'espère bien que dans les années à venir, j'arriverai à... Et à trouver un équilibre entre les deux, parce que pour l'instant, l'illustration me prend tout mon temps. Donc j'aimerais arriver à mieux organiser, enfin mieux organiser différemment, pour pouvoir jongler entre les deux activités. C'est ce qui me plairait.
- Speaker #0
Ben chouette, oui, c'est un joli challenge encore. Puis merci pour ce partage, parce que c'est chouette de pouvoir exprimer ses rêves et ses ambitions comme ça. On est réunis là tout l'été pour... pour cette boutique éphémère au moulin de l'Issac, au bord du lac de Cosse. En quoi le rôle de la fabrique des Frangines, au moins de cette communauté de la fabrique des Frangines, joue un rôle important dans ton parcours ?
- Speaker #1
Je trouve ça super, je trouve ça hyper motivant. L'idée de pouvoir se réunir entre créatrices, de se soutenir comme ça. plusieurs on est forcément plus forte et en fait je trouve ça super de voilà typiquement pouvoir exposer tout un été et vendre mes créations dans un lieu pareil toute seule j'aurais pas pu enfin c'est pas envisageable donc ouais pour ça je trouve ça top et je suis super contente on va s'éclater vraiment je vous invite à nous rejoindre parce que c'est magnifique en plus vraiment je connaissais pas ce lieu et je connaissais le lac du cos mais pas le moulin de l'Issac et donc ouais Donc j'ai pu créer l'affiche en plus pour l'événement, donc je suis très contente.
- Speaker #0
Ah, c'est chouette. Et cette affiche va être exposée, évidemment, au Moulin de l'Issac. Et en bonne place, soyez-en sûrs, venez la voir. C'est vraiment important. Quel conseil tu donnerais aux autres femmes qui souhaitent se lancer dans l'artisanat, dans la création ? Dis-moi.
- Speaker #1
Je ne sais pas. Moi je pense qu'il faut se lancer, c'est facile à dire, mais il faut s'écouter. Je pense que si vraiment on a envie, qu'on se donne les moyens pour. Après, c'est pas forcément facile, mais ça c'est sûr. Mais je trouve que ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est tellement gratifiant après par les aspects. Non, il faut se lancer pour ne pas avoir de regrets. C'est tout ce que je peux dire, c'est peut-être un peu bateau comme conseil, mais se lancer, oser.
- Speaker #0
d'avoir osé. Il y a plein de femmes qui se l'interdisent. Et alors, pour diverses raisons qui sont tout à fait honorables, je ne dis pas le contraire. Mais c'est vrai que quand on a une idée, tentez-la, et puis vous verrez bien de toute façon, on n'en meurt pas.
- Speaker #1
Un temps, et si ça devient trop compliqué, on arrête.
- Speaker #0
Ma dernière question, c'est où est-ce qu'on peut te retrouver ?
- Speaker #1
Alors, j'ai un compte Instagram où je publie régulièrement. J'essaye de mettre à jour toutes mes nouvelles créations, de les publier. J'ai une boutique en ligne aussi. C'est sur la plateforme Etsy. D'accord.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
voilà, j'ai le lien pour le trouver. Sur mon compte Instagram, il y a le lien de la boutique. Sur Facebook aussi. Et sinon, après, je développe des points de vente dans le lot. Je développe des points de vente en Corrèze et dans le lot. J'en ai quelques-unes, par exemple, au Leclerc culturel de Tulle, au Leclerc culturel de Biars-sur-Serre. Bon, là, je ne sais pas.
- Speaker #0
On va faire ça. Tu m'envoies la liste et puis pour tous nos auditeurs, je mets la liste dans la barre d'informations du podcast. On va faire comme ça. Écoute, je te remercie Elsa de cet entretien. Et puis, je te souhaite plein, plein, plein de bonnes choses. Et pour l'avenir et pour déjà cet été à la Fabrique des Français.
- Speaker #1
Merci beaucoup Pauline.
- Speaker #0
Avec plaisir. Un grand merci d'avoir écouté cet épisode. Je vous invite vivement à suivre Elsa sur ses réseaux sociaux. Et à suivre aussi la fabrique des frangines et les corésiennes, bien évidemment. Mais ça, je crois que vous êtes déjà abonné, non ? Vérifiez, on ne sait jamais. Allez, je vous retrouve bientôt pour un nouvel épisode. A très vite !