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LES ÉTATS DU CORPS

Le corps et l’énergie positive avec Clara, Ostéopathe

Le corps et l’énergie positive avec Clara, Ostéopathe

37min |01/10/2024
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LES ÉTATS DU CORPS

Le corps et l’énergie positive avec Clara, Ostéopathe

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37min |01/10/2024
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Description

'Le mouvement, c'est la vie!' A la rencontre de Clara, osthéopathe, spécialiste fertilité et endométriose. Le corps parle quand on sait l'écouter, le corps est un écosystème complet où l'énergie doit circuler en toute fluidité. l'attention de l'ostéopathe est de déverrouiller ses noeuds et ses blocages.


Retrouvez dans ce podcast des femmes et des hommes aux parcours éclectiques qui ont pris conscience que leur corps, siège des émotions, est un vecteur essentiel de la vie.


Instagram.com/carolinegreen_inparis

https://Instagram.com/lesetatsducorps


(c) Caroline Green 2024


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Caroline Green. Vous êtes sur le podcast Les états du corps, pour parler du corps dans tous ses états. Des sensations, des ressentis, des transformations au cours du temps, des prises de conscience. Cela aurait pu s'appeler aussi les voies du corps, les temps du corps. Quand j'avais 6 ans, un médecin a conseillé la danse classique à ma mère, car j'avais une scoliose importante avec une colonne vertébrale dotée de 13 vertèbres au lieu de 12. La danse, la musique, les danseurs, les profs de danse, la scène... sont alors devenues ma nouvelle famille et je pense y avoir tout appris de la vie. Je vous inviterai à une série sur le mouvement, une série sur les métamorphoses, la musique, les voix, les visions, l'amour, les couleurs, les éléments, les chakras, les organes, bref, tout un champ d'exploration très vaste. En deux mots, l'omnivore extérieur et intérieur est ma passion, c'est pour moi l'école de la vie par excellence. Alors bienvenue dans les états du corps à la rencontre de multiples expériences et explorations. Aujourd'hui, je suis ravie. d'accueillir Clara. Clara qui est ostéopathe, thérapeute dans une approche très holistique. Est-ce que Clara, tu veux te présenter et nous raconter un petit peu ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Caroline. Merci déjà de m'inviter sur ce podcast aujourd'hui. Déjà, j'aime beaucoup ton introduction parce que c'est vrai que ça fait vachement écho à l'approche de l'ostéopathie en général, le fait de ne pas segmenter justement les différentes parties du corps. et de les aborder de manière holistique et entière. Moi, comme tu l'as dit, je suis ostéopathe, jeune ostéopathe depuis trois ans. Donc ce que je vais dire aujourd'hui sera peut-être amené à changer dans les prochaines années. Mais justement, c'est ça aussi le mouvement, l'évolution.

  • Speaker #0

    Alors Clara, tu m'as dit que tu avais choisi cette voie assez tôt. Est-ce que tu peux nous expliquer peut-être ce qui t'a guidée sur ce chemin, dans ton enfance, dans ton environnement familial ? Pourquoi le corps ? Pourquoi finalement aussi cette approche de la santé ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une bonne question. Je n'ai pas toujours voulu devenir ostéopathe. À la fin du lycée, je pense que comme beaucoup de jeunes, j'étais un petit peu en question. J'étais plutôt bonne élève à l'école, donc on m'orientait comme beaucoup vers plutôt des classes prépa, sciences po ou médecine. Je savais pas ce que je voulais faire mais en revanche je savais ce que je voulais pas faire. J'avais pas envie de passer ma vie derrière un bureau, j'avais pas forcément envie justement de passer des années acharnées aussi en études. C'est plutôt le domaine à la limite médical qui m'attirait. A cet âge-là, j'avais jamais été trop malade donc j'avais aussi une vision plutôt médecin généraliste. Avec du recul, ils font un travail formidable mais... Ce n'était pas ce que j'avais envie de faire non plus. Une approche plus naturelle, justement, m'a attirée. Je n'ai jamais été trop médicament. Donc, en prescrire à des gens, ça ne vibrait pas forcément. Ça ne résonnait pas forcément en moi. Et je peux le dire aussi, ma maman est kiné. Donc, j'avais une approche vraiment plutôt par le corps, justement, de ce côté médical. Et je me suis tournée vers les études d'ostéopathie un petit peu par hasard. Et finalement, ça a plutôt bien matché. Mais c'est vrai que je me suis engagée là-dedans sans savoir vraiment ce que ça impliquait. J'avais la vision un petit peu magique, comme beaucoup en nom de l'ostéo. Alors que bon, on verra plus tard, on détaillera un petit peu. Mais c'est vrai que ça ne l'est pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors, tu n'as pas passé ton enfance en France. Est-ce que ça a eu un impact sur ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, moi je suis née et j'ai grandi en Nouvelle-Calédonie. Pour ceux qui ne voient pas, c'est une petite île française à côté de l'Australie. Il fait beau, il fait chaud. Donc par rapport à l'approche du corps, on est beaucoup dehors en relation avec la nature. On bouge beaucoup, donc c'est quelque chose qui est ancré déjà depuis longtemps. Le fait que ce soit un pays chaud, ça joue beaucoup aussi dans mon approche maintenant par rapport au corps. Parce qu'on est plus dénudé forcément dans un pays chaud. C'est plus normal de voir... Rien que des jambes dans la rue, c'est vrai qu'ici ça peut être moins fréquent, on le voit d'un œil différent.

  • Speaker #0

    Moi ça résonne beaucoup, tu parles de la Nouvelle-Calédonie, du rapport à la nature, du rapport à des corps plus dénudés. Il y a aussi l'océan, j'imagine. En fait, il y a moins de tabous, en tout cas moins de gêne, j'imagine.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir les deux. En fait, on est plus dénudé, donc il y a moins de gêne, mais le corps va prendre plus de place. Il y a peut-être un peu plus le culte du corps dans le sens où on l'entend, surtout à l'adolescence. C'est vrai que moi, je suis partie à 18 ans, donc c'est aussi le retour que j'en ai maintenant. On va plus faire attention justement au corps que ce qui est par-dessus. Les vêtements, c'était beaucoup moins important, pas du tout à la mode, le dernier sac en vogue. Et c'est vraiment cet aspect nature qui revient dans tous les sens, que ce soit avec l'environnement extérieur ou avec notre environnement à nous.

  • Speaker #0

    En tout cas, pour moi, ça résonne parce que tu sais, moi, j'ai vécu en Australie et donc c'est proche. Et c'est vrai qu'il y a aussi cette réalité dans la culture de faire plus de sport, de faire très attention à sa santé en rapport avec l'océan, la nature. On peut dire parfois plus sur les apparences, mais... Pas que, parce qu'il y a aussi une grande culture de la médecine asiatique et de la méditation. Justement, d'une approche beaucoup plus holistique, beaucoup plus en harmonie. Donc malgré tout, en tout cas, tu reviens en France pour faire tes études d'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je suis arrivée directement pour enchaîner sur mes études d'ostéopathie. Du coup, ça se fait en cinq ans. Les premières années, c'est plutôt vraiment des matières médicales pures. associés de l'autre côté à des techniques vraiment ostéopathiques, donc de thérapie manuelle, qu'on fait les uns sur les autres. On arrive là à 18 ans et on nous dit, déshabillez-vous, mettez-vous en sous-vêtements et commencez à observer déjà vos camarades, à travailler les uns sur les autres. Donc en dehors de tout ce qu'on apprend vraiment dans ces matières scientifiques, il y a vraiment une approche de thérapeute qui se crée aussi. Sans parler d'une distance au corps, mais en tout cas une normalisation, justement, le jugement perd vraiment toute sa place dans cette dynamique-là.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment intéressant, comme on le disait, finalement, d'avoir un autre regard que celui sur lequel on peut être conditionné, d'une certaine manière. Tout le monde ne sait pas vraiment comment se passent ces formations-là. Et j'aime beaucoup cette approche du non-jugement, qui peut être très présente aussi dans la philosophie du yoga, qui est basée sur l'observation très neutre. Est-ce que, par rapport à tous les cas que tu as pu observer, je dirais pendant tes études et au début de ta pratique, il y a des mots du corps que tu entends beaucoup en cabinet ? Est-ce qu'il y a une espèce de présence très forte, je ne sais pas, du stress ou des plaintes de dos, etc. ? Après, on va évoquer, toi tu es plutôt spécialisée sur une partie du corps, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui pour toi ressort ?

  • Speaker #1

    Alors en ce moment j'exerce à Paris, donc effectivement le facteur stress c'est quelque chose qui revient beaucoup. Il y a des mots qui sont souvent associés au stress en fait et à la position très sédentaire qu'on a au travail, sur l'ordinateur. Donc il y a des choses qui reviennent mais en fait chaque corps s'adapte un petit peu à ses contraintes et il peut y avoir une origine commune et que ça ait des répercussions, des symptômes différents. Donc souvent on va voir... Beaucoup de gens avec des problèmes de cervicalgie, des douleurs au niveau des trapèzes, donc plutôt tout ce qui est haut du corps, avec un diaphragme, qui est le muscle de la respiration, qui va avoir tendance à être plutôt hypomobile, donc pas beaucoup bouger. Et ça, c'est des choses justement qui sont en relation aussi avec le yoga dont tu parlais tout à l'heure. C'est une pratique qui se démocratise de plus en plus. On voit beaucoup de gens qui s'y mettent. Et nous, en pratique... En pratique, dans l'ostéopathie, on voit vraiment que c'est une aide, un apport pour les patients. Quand on a l'habitude de travailler sur sa respiration, de la poser, de relâcher plutôt ses épaules, ça aide aussi à décontracter la mâchoire. C'est des mots qui reviennent régulièrement. Et c'est très agréable de travailler avec des yogis, mais des athlètes en général, les gens qui sont... proches de leur corps, que ce soit les danseurs, les gymnastes, les circassiens. C'est des gens qui ont un ressenti très intéressant et qui peuvent aussi nous guider nous dans la pratique derrière. Je recommande à tous ceux qui sont un petit peu déconnectés de leur corps de tenter toutes ces pratiques-là pour aider justement cette gestion du stress et diminuer les douleurs du quotidien.

  • Speaker #0

    Merci, c'est vrai que c'est... Tellement important en réalité de prendre conscience de ce qui se passe, parfois juste ça. Et c'est vrai que tu me le disais aussi, dans l'approche très globale, il y a évidemment l'observation du corps, la connaissance des organes, etc. Mais aussi l'écoute du patient sur ce qu'il dit et parfois peut-être même ce qu'il ne dit pas. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette étape au début ? dans une séance ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, en consultation d'ostéo, si vous avez déjà été vous-même voir un ostéopathe, on commence toujours par ce qu'on appelle l'anamnèse. L'anamnèse c'est une série de questions, on va investiguer un petit peu sur le motif de consultation du jour, ce qui amène le patient, mais on va aussi divaguer un petit peu et poser des questions sur l'ensemble du corps. Et ça, ça reflète vraiment l'approche holistique globale qu'on a, on ne va pas se focaliser sur une zone, on va essayer de comprendre. S'il y a d'autres zones ailleurs qui sont atteintes et qui peuvent être en lien justement avec le problème actuel. On creuse un petit peu là-dessus. Et puis après, il va y avoir aussi justement, tu parlais des autres informations plutôt non verbales. C'est vrai que le non verbal va avoir une place hyper importante. Déjà dans la démarche du patient, on peut voir des choses. Dans la façon dont il se déshabille, des fois, on peut voir par exemple que... qu'on est obligé de se baisser ou qu'on a du mal à se baisser, ça c'est des choses qui ne sont pas forcément dites directement. Et une fois sur la table, il va y avoir les messages du corps aussi. C'est vrai, en ostéopathie, on est beaucoup sur le ressenti. Justement, on va chercher souvent des zones qu'on appelle en dysfonction ou en perte de mobilité. Donc on va toujours tester un côté par rapport à l'autre. Et il y a des zones... qui peuvent être des fois très bloquées, donc ça ne bouge pas du tout, ou figées en fait. Et ça, ça peut amener aussi des réponses sur le passé. Je vais penser à toute la zone du bassin du Périnée. Quand on passe sur ces zones-là, des fois elles sont très figées. Et ça souvent, alors je ne vais pas faire de généralité, évidemment chaque cas est différent, mais ça peut être en lien avec des problèmes de violence qui ont été subis dans le passé. Et là, ça peut être intéressant de poser la question au patient. Mais attention, évidemment, ça dépend de la relation qui est déjà mise en place, de la capacité à recevoir cette information. Mais c'est vrai que même quand on ne le dit pas, le corps peut le dire à notre place.

  • Speaker #0

    C'est ça, le corps parle en fait et il faut savoir l'écouter. Le podcast, il est aussi sur les temps du corps, les cycles. C'est vrai que quelque part, le corps, il est toujours en mouvement. même s'ils ne bougent pas dans le monde extérieur. Et d'après ce que je sais, tu es quand même assez spécialisée justement par rapport aux femmes sur le cycle féminin, les règles, l'endométriose, qui est aussi un sujet où il y a des ressentis de douleurs assez intenses. Est-ce que tu veux nous expliquer peut-être, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a appelée ou amenée à ce sujet-là ? Et puis... Comment pour toi c'est important et comment tu peux soulager les patientes ?

  • Speaker #1

    Je me suis tournée un petit peu vers cette orientation plutôt de la problématique féminine en général. C'est venu à moi un petit peu par hasard. J'ai commencé mon mémoire en études d'ostéo sur l'infertilité. Dans ce cadre-là, j'ai été amenée à avoir des patientes autour de problèmes gynéco, d'infertilité, d'endométriose, beaucoup. On s'est rendu compte mutuellement qu'il y avait vraiment des bienfaits très intéressants dans l'endométriose, notamment dans la gestion des douleurs, surtout sans prétendre réparer ou guérir. Vraiment, on va plutôt aider dans la gestion des douleurs, la reprise du mouvement. Ça peut avoir un impact sur la qualité de vie hyper négative pour ces patientes. On va avoir tendance à travailler bas. En globalité, comme une séance d'ostéopathie classique, pour lever les tensions qui peuvent être à distance. C'est vrai qu'il y a des zones qui reviennent beaucoup, justement on en parlait, diaphragme, bassin. C'est les structures osseuses autour auxquelles s'attachent un petit peu ces organes. Ça va être de la mobilité. On recherche toujours vraiment à retrouver un bon mouvement, enlever tout ce qui va être adhérence. Donc c'est les tissus qui vont avoir tendance à se coller ensemble. Et tu parlais de mouvement, et c'est vraiment nous ce qu'on recherche en ostéo, c'est la clé de la vie, le mouvement.

  • Speaker #0

    Souvent, que ce soit finalement dans le corps, mais aussi psychiquement, on va parler de blocage, et que finalement, que ce soit dans des projets, dans des pensées, quand il y a quelque chose qui ne circule pas, c'est quand même compliqué. Donc c'est vrai que cette approche d'essayer de trouver le nœud... Et de les délier, ou en tout cas de mettre de l'espace. Je sais que dans le vocabulaire, j'ai entendu ça. On va mettre de l'espace dans des ligaments. Enfin, j'utilise peut-être pas les bons mots. Je trouve que c'est très juste. Et ce qui est parfois fascinant, c'est qu'une zone peut avoir un impact sur une autre, dans cette approche systémique, sur lesquelles parfois, on est même très étonné. Je sais que là, on est sur une zone qui est aussi sensible, qui peut porter beaucoup d'émotions. Le bassin... pour les femmes, mais même parfois, j'entendais dire, il peut y avoir des choses dans les dents ou dans les mâchoires qui ont des impacts ailleurs. Est-ce que tu veux essayer de développer un petit peu cette approche systémique ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que déjà, nous, on a potassé de l'anatomie en long, en large, en travers. Donc, les liens, on a déjà plus de facilité à les faire. Parce qu'en fait, même chaque muscle, il ne travaille pas de manière isolée. En fait, tout travaille en synergie. On peut parler souvent, on entend parler de chaîne musculaire. L'échelle musculaire, c'est vraiment ce qui va faire le lien entre ces parties différentes. Mais on peut avoir des répercussions qui ont lieu loin dans le corps. Par exemple, un problème à la cheville qu'on n'a pas forcément bien guéri, va influencer notre marche. Au niveau du bassin, ça peut se retrouver. Il y a beaucoup de compensations qui se mettent en place. Et c'est vrai que souvent, la dernière étape, c'est la tête, la mâchoire, les yeux. Le but du corps, c'est un petit peu d'essayer d'aligner toujours les yeux parce que c'est notre premier contact avec notre environnement extérieur. Et les cervicales, c'est quelque chose qui va en revenir souvent. On parlait de la mâchoire tout à l'heure et tu faisais un lien justement avec les problématiques, potentiellement, qu'on parlait tout à l'heure, féminines. On retrouve souvent en clinique. Alors, est-ce qu'on a des explications là-dessus ? Je ne sais pas, mais on retrouve souvent une mâchoire très contractée avec un périnée, par exemple, aussi hypertonique, très contracté. Donc, c'est des muscles réflexes un petit peu structurels qui ont tendance à se contracter en même temps.

  • Speaker #0

    Par rapport à un peu pour revenir sur le sujet du féminin, moi, je trouve ça assez fascinant. En tout cas, les ressentis en tant que patiente qu'on peut avoir. lors d'une séance d'ostéopathie. Et c'est vrai que moi, j'ai une pratique plutôt régulière, au sens où j'irais, comme les médecines orientales, aller plutôt chercher un thérapeute, mais quand je n'ai pas de problème, pour maintenir un équilibre. C'est aussi une philosophie un petit peu différente, mais en termes de ressenti, de circulation, même parfois, je ne sais pas si c'est dire du sang, où on sent des bulles dans le ventre, etc. On sent qu'il y a des choses qui se remettent en route. entre guillemets est-ce que logiquement moi j'entends souvent qu'on va chez l'ostéo une fois par an comme ça un petit peu par par hygiène ou routine, est-ce qu'il y a des sujets justement en particulier toi ta spécialité qui fait qu'on peut avoir un suivi un peu plus présent alors souvent on entend peut-être évidemment si on a un problème de santé lié au sport ou les grossesses bien sûr... Toi, dans ta pratique, quelle est la régularité que tu recommandes ?

  • Speaker #1

    Alors ça, ça va vraiment dépendre du patient. Il n'y a pas de réponse type pour ça. Si on est jeune, en bonne santé, il n'y a pas forcément besoin de venir régulièrement. C'est vrai qu'on a toujours des petits maux tous, toute l'année, donc ça peut être pas mal de faire un petit bilan et essayer de gérer ses douleurs avant qu'elles s'installent de manière trop pérenne. Après, les périodes de vie où on va voir... Beaucoup les patients, les accompagner sur un rythme un peu plus régulier, ça va être toutes les périodes justement de transition, d'adaptation. Tu parlais un petit peu de la grossesse tout à l'heure. C'est vrai qu'il y a tellement de choses qui se mettent en place, tant au niveau émotionnel, parce que c'est une vague, un bouleversement, et au niveau du corps aussi, il y a une prise de poids qui va se faire, avec un ventre qui sort, donc ça va tirer vraiment au niveau des lombaires, au niveau des hormones. Tous les ligaments vont avoir tendance à se détendre un petit peu pour faciliter le passage du bébé lors de l'accouchement. Il y a d'autres périodes, quand on acquiert chez un enfant la marche par exemple, déjà il y a eu beaucoup de chutes, donc ça peut être pas mal de vérifier que tout bouge bien, qu'il n'y a pas de petites douleurs. Travailler sur l'appui dans le sol tout simplement, et puis après une fois qu'ils sont debout et qu'ils courent, ils n'ont plus trop besoin de nous voir pendant un certain temps. Pour revenir sur les problématiques plus féminines, l'endométriose, c'est vrai que moi j'en accompagne pas mal. Je peux en parler un petit peu plus précisément. Pareil, ça va dépendre des personnes. Souvent, on essaie de se voir un petit peu régulièrement. Alors, ça va être plutôt une fois par cycle en général pour travailler justement toutes ces adhérences et ce manque de mouvement qu'on peut trouver un petit peu. Donc, on essaie de rétablir une qualité de vie un petit peu meilleure, qu'il y ait moins de douleurs, tout simplement. Et une fois qu'on est là-dessus, on passe en rythme de croisière. Et moi, j'aime bien dire que c'est... aux patients d'être à l'écoute de leur corps, de leurs ressentis, et de venir quand ils en ont besoin plutôt.

  • Speaker #0

    Finalement, tout ce qu'on est en train de se dire, c'est aussi des étapes peut-être justement de prise de conscience, de ressenti. Alors toi, tu disais dans votre approche, vous êtes à l'écoute, et deux différents signaux, j'ai envie de dire. Est-ce que tu t'aperçois peut-être dans les cas que tu traites de façon assez régulière, de personnes qui changent ? peut-être leur hygiène de vie ou même leur posture grâce à l'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    En ostéopathie, on est un petit peu en dehors du système médical classique. Les gens qui viennent nous voir, c'est des gens qui ont choisi de venir. Ce n'est pas leur médecin qui les a envoyés ou on peut les conseiller, les orienter, mais ils viennent de leur plein gré. C'est une médecine qui n'est pas remboursée. C'est pris en charge de plus en plus par beaucoup de mutuelles, mais le patient est quand même très acteur de son soin. Et ça pour nous c'est hyper intéressant parce que les gens vont vraiment appliquer les conseils qu'on leur donne. Et tu parlais de nutrition tout à l'heure, moi c'est quelque chose qui me tient à cœur, je me suis formée aussi un petit peu là-dessus en parallèle en micronutrition pour amener des clés autres. Parce que bien sûr le mouvement, ce qu'on fait à notre corps de manière extérieure c'est hyper important, mais le carburant qu'on met dedans, l'alimentation va avoir un rôle clé en fait bien sûr.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi, j'aime beaucoup cette approche de dire que c'est le patient ou le client qui est acteur de sa santé. Ça responsabilise aussi beaucoup. Donc finalement, c'est quand même toute une approche en réalité par rapport à son corps de passer à l'action, de prise de conscience. Et dans ces échanges, toi, en tant qu'ostéopathe, thérapeute, parfois, est-ce que tu peux te retrouver un peu gérée, envahie par les problématiques de tes patients ? J'imagine que ça, on apprend aussi peut-être un peu à se protéger.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça peut prendre de la place, peser. On apprend à prendre du recul et vraiment à se poser en accompagnant. En fait, on n'est pas là pour résoudre non plus les problèmes. On propose des choses qui sont à mettre en place par nous et par le patient derrière. Mais comme je disais tout à l'heure, les gens sont souvent acteurs de leurs soins en ostéopathie. Ils ont envie d'aller mieux. Donc ils mettent beaucoup de choses en place, des conseils qu'on voit ensemble. Ils sont souvent hyper renseignés aussi de leur côté. Donc moi, de ce côté-là, je trouve ça quand même super positif. Et on parlait de la posture d'accompagnant. Justement, les gens ont souvent besoin de nous à des moments de transition dans la vie. On parlait par exemple des femmes. Souvent, vers la trentaine, en tout cas à Paris, il y a un besoin de reconnection à son corps, alors que ce soit en projet de grossesse, projet bébé ou pas forcément. Mais je vois beaucoup de vagues de personnes qui arrêtent la pilule, notamment. Et quand on arrête la pilule, on est amené à se reconnecter avec son corps. Le système hormonal était en hibernation depuis souvent quelques années. il y a des tensions, des douleurs, des ressentis qui reviennent, des choses qui étaient un petit peu oubliées. Et c'est là qu'on peut aussi être amené à accompagner les femmes notamment, parce que c'est les femmes qui sont concernées ici dans cette transition. Souvent, c'est une volonté aussi dans l'endométriose, la pilule, ça va être quelque chose qui est souvent recommandé pour gérer ces douleurs. Mais il y a plein de patientes qui ont envie justement d'arrêter ça. Et nous, notre rôle, il n'est pas du tout d'être... pro ou contre la pilule, on va plutôt accompagner vraiment le désir de la patiente. Et là-dessus, on a un vrai rôle à jouer aussi dans l'accompagnement des douleurs qui peuvent être là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant parce que on l'entend beaucoup, on peut le lire même dans les magazines, la presse en ligne, etc., qu'il y a quand même un désengagement des femmes à aller prendre des trous d'hormones Et aujourd'hui, il n'y a pas de solution vraiment idéale. On arrive à aller sur la Lune, mais je pense qu'on ne devrait pas arriver à inventer des choses un peu plus fluides pour tout le monde, d'ailleurs les hommes et les femmes. Et ça, tu l'entends beaucoup, de femmes qui ne veulent plus prendre des hormones, c'est une tendance ?

  • Speaker #1

    Oui, alors après, on a un biais, parce que justement, on est une médecine plus naturelle. Donc les gens qui viennent nous voir, forcément, c'est des gens qui sont en recherche de quelque chose de plus naturel. Mais... Je trouve que c'est quelque chose qui revient beaucoup. Le besoin de reconnexion justement. Et on se rend compte que... que les hormones, ça va aussi jouer justement sur notre humeur, beaucoup de choses qui se mettent en place. Là où un homme, il a un petit peu tous les jours les mêmes hormones, chez une femme, le cycle, il va vraiment être... On parle de moyenne de 28 jours, mais en fait, tous les jours sur le cycle, ça va être différent et nos ressentis vont être différents, tant que ce soit physique, émotionnel. Pour l'activité physique, justement, ça peut jouer beaucoup sur le ressenti. Souvent, au moment de l'ovulation, donc à peu près au milieu du cycle, on va être plus en forme. C'est le moment, on dit, de faire des choses plus intenses. Après, en deuxième partie du cycle, on va avoir tendance à plutôt partir sur des pratiques plus douces. Et donc ça, quand on fait attention à ça, ça devient super intéressant et on peut faire des grandes choses.

  • Speaker #0

    C'est vraiment aussi finalement une relation à soi aussi plus subtile de ressentir tout ça. Alors moi, ça me parle beaucoup, cette notion de métamorphose, de fluctuation que tu évoques. Est-ce que toi, personnellement, tu as toujours une relation saine à ton propre corps ? Comment tu gères ton énergie ?

  • Speaker #1

    Comment je gère mon énergie ? Déjà, je suis une grosse dormeuse, donc je pense que je prends le temps de dormir et je préfère des fois louper un événement, entre guillemets, et me remettre dans mon énergie et bien dormir. Une des clés aussi pour moi, c'est vraiment le soleil, la lumière, s'exposer le plus possible à la lumière naturelle, notamment le matin. Comme moi, vous n'êtes pas trop du matin, justement, c'est ce qui aide vraiment à se reconnecter à son corps. Est-ce que j'ai toujours une bonne relation avec mon corps ? Honnêtement, je pense que oui. Quelques changements justement dans cette période de transition qu'est l'adolescence où on voit son corps changer justement. En plus, moi, j'étais une enfant très fine. Donc forcément, quand les formes commencent à arriver, on se pose un petit peu les questions. Mais ça n'a jamais été un gros sujet pour moi. Et je pense que j'ai la chance que ça n'ait jamais été un gros sujet dans la famille. En fait, j'ai une maman, justement, que j'ai jamais vue faire un régime, monter sur une balance. Et... C'est un exemple qui va vraiment aider dans la construction d'une jeune fille notamment, mais d'un futur adulte en général. C'est vrai qu'on a un impact hyper important sur les futures générations et si on arrive à être décomplexé avec son corps, on ne créera que d'autres personnes libres dans leurs mouvements et dans leur corps et décomplexées.

  • Speaker #0

    C'est chouette, ça veut dire que tu as eu de beaux modèles. Dans ton enfance, et que de fait, ça n'a pas été un sujet en réalité ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ça. En fait, je pense qu'on se pose beaucoup de questions, mais ça va refléter de notre environnement, évidemment. Et si ce n'est pas une question autour de soi qu'on voit être posée, ce n'est pas quelque chose qui va forcément venir naturellement. Surtout si on a déjà un métabolisme plutôt optimal, que justement on bouge, on mange bien. Ça peut être un autre sujet.

  • Speaker #0

    Je voulais rebondir sur un sujet parce que tout à l'heure tu as évoqué l'enfance ou les enfants. C'est vrai que moi je suis moins consciente que peut-être les enfants peuvent aussi aller voir des ostéopathes. Alors moi j'ai parlé de mon cas, j'ai une jeune fille qui a 14 ans et qui apprend aussi. On échange beaucoup, le cycle et tout ce qui se passe. C'est quand même bien appris à l'école aujourd'hui. Est-ce que ça peut être intéressant l'ostéopathie pour des jeunes femmes ? Ça peut être intéressant comme un accompagnement. Après, s'il n'y a pas de problématique particulière, moi j'ai tendance à dire que le corps, c'est quand même une belle machine et qui sait faire. On n'est pas forcément obligé d'aller consulter s'il n'y a pas de problème en particulier.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est très juste. Alors, il y a un sujet sur lequel j'aimerais rebondir aussi, parce que je t'entends beaucoup parler de choses naturelles, de nature. Quelque chose qu'on a évoqué aussi par rapport à... Être en contact avec la nature, peut-être justement dans ton enfance. Aujourd'hui, il y a un peu ce sujet d'une vision écologique de la santé ou aussi même d'une écologie des relations avec une certaine justesse. Tu te sens concernée par ces thématiques ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, et ça reflète ce que je disais tout à l'heure. Je savais, moi, quand je me suis orientée dans cette voie-là, que je n'avais pas envie d'être prescriptrice uniquement de médicaments. chercher des manières un peu plus naturelles de le faire. Dans nos stéos, on a cette chance incroyable que notre seul outil de travail, c'est nos mains. On peut bosser presque n'importe où tant qu'on a nos deux mains. Et justement, le corps fait partie de notre outil de travail. Donc c'est comme ça qu'on se rend compte aussi que c'est une chance incroyable quand il est en forme et qu'il fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça assez magique. Et comme tu dis, j'ai envie de... Dans un monde d'ultra-techno dans lequel on est aujourd'hui, de se dire que finalement la plus belle des machines, même encore avant l'IA aujourd'hui, c'est quand même la biologie et notre corps. Ton outil de travail, ce sont tes mains. Ton ressenti, est-ce qu'il y a une anecdote ? quelque chose qui te viendrait à l'idée par rapport à quelque chose que tu aurais eu ? Alors, je sais qu'il y a beaucoup de confidentialité, on ne veut pas évoquer trop d'exemples ou des cas particuliers, mais sur lequel peut-être tu aurais eu un échange ou un ressenti et qui a été quelque chose qui a été mémorable pour quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Alors, des ressentis, pas forcément en particulier, parce qu'en fait, on est... toujours dans le ressenti, nous, on est toujours à l'écoute du corps et comme on disait tout à l'heure, là où nos guides, nos mains, mais on pourrait faire une relation intéressante avec justement la globalité, le mental aussi. C'est vrai que tu demandes une anecdote, là je peux penser à une patiente qui était en tout début de ma pratique, donc je pense que ça m'a marquée aussi. On était en conversation. intéressante, enfin voilà on parlait de manière fluide et elle me dit ben c'est drôle tu vois c'est toujours du côté gauche mes problèmes et donc on parle un petit peu, je devais sortir d'une lecture un petit peu connectée aussi et et en échangeant j'en arrive à lui dire ben le côté gauche dans certaines cultures ça peut être associé par exemple à la féminité donc que ce soit une relation avec une femme, on parle souvent de la mère ou de la fille, en revanche elle, elle avait pas d'enfant Mais ça peut aussi être plutôt le côté instinctif, créativité. Puis ça marchait avec cette personne-là. Je lui ai dit peut-être que ça pourrait être intéressant de reconnecter justement avec ta créativité, te remettre à des activités manuelles par exemple. Au fil d'une conversation, moi c'est vraiment passé comme ça, ça ne m'avait pas marqué. Et je l'ai revu un an et demi, deux ans après. Elle m'a dit tu m'avais dit de me remettre en activité manuelle. Donc déjà... Je ne m'en rappelais pas du tout. Ce n'est pas mon genre de donner des ordres, entre guillemets. Elle me dit que ça fait deux ans que je me suis remise à la peinture et que tout va mieux, que je n'ai plus aucune douleur. Franchement, top. C'est vrai que pour elle, ça a été une clé. Et ça reflète que des fois, nos mots peuvent venir un petit peu de plus loin.

  • Speaker #1

    C'est vraiment chouette. Ça veut dire que... Au fond, et ça moi j'en suis persuadée, après chacun choisit de croire ce qu'il souhaite, mais c'est vrai que tout est lié et d'une certaine manière parfois des messages qui ne sont pas présents ou conscientisés vont passer par le corps de façon plus ou moins évidente en réalité. Et finalement dans notre société notamment occidentale, On apprend énormément à réfléchir, à jongler avec la pensée, on est encore très séparés cerveau droit, cerveau gauche, mais moi je crois que si on avait aussi une hygiène beaucoup plus orientée sur la conscience du corps, ça ne fait qu'augmenter toutes nos capacités en réalité. Donc ça je trouve ça super intéressant. Alors peut-être, pour revenir plus à toi, parce que tu disais que tu as une relation assez sereine avec toi, ton propre corps. Aujourd'hui, si ça fait trois ans que tu pratiques, est-ce qu'il y a des choses que tu as envie plus d'apprendre ou de développer ? Est-ce qu'il y a des voies que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #0

    Si je pouvais m'écouter, je passerais ma vie à apprendre des choses. Évidemment, en plus, dès qu'on est en profession libérale, je pense qu'on adore se former, apprendre. Franchement, je n'ai pas de clé tout de suite. Il y a plein de choses qui m'intéressent. C'est vrai que potentiellement, tu en as eu plein dans tes précédents invités, mais c'est vrai que le yoga, je me rends compte que c'est quand même très complémentaire. Et ça pourrait être une option d'essayer de me former un petit peu plus en profondeur, on va dire, pour amener aussi des clés à mes patients. Ça, ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #1

    Peut-être, si on s'oriente vers la conclusion, est-ce que toi, tu as un souvenir d'un ressenti qui t'a marqué ? Peut-être pas forcément que dans ta pratique, ou peut-être tu veux nous dire parmi les cinq sens, celui que tu préfères, en tout cas qui est pour toi le plus important.

  • Speaker #0

    C'est dur comme question. Je pense que celui qui me représente, on peut parler du toucher, forcément, parce que c'est mon métier. En fait... Je me rends compte que c'est vrai que dans toutes mes activités autour, je reviens toujours beaucoup sur ce toucher. C'est vrai que cette année, je me suis mise un petit peu à la céramique. Pareil, c'est que ça en fait, c'est qu'avec les mains. Ce qui m'attire, je fais aussi du tissu aérien, donc c'est encore que les mains. Donc finalement, elles ne sont jamais au repos. Donc on pourrait partir sur le toucher, mais je pense que ce n'est pas la seule qui me représente. Le visuel rentre aussi forcément. J'aime le beau. De toute façon, pour moi, on ne peut pas dissocier une personne de ses cinq sens. C'est notre façon d'échanger avec notre environnement. Et alors,

  • Speaker #1

    peut-être juste vraiment en mode un peu plus ludique ou léger, le podcast, j'ai nommé les états du corps. J'aime bien faire ce jeu avec le corps d'état. Alors, si ton corps était un pays ou plusieurs pays, est-ce qu'il y a des choses auxquelles tu penses ?

  • Speaker #0

    Oh, le monde !

  • Speaker #1

    J'adore ! Je te propose qu'on finisse sur ça. C'est peut-être convient ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci Caroline.

  • Speaker #1

    Merci Clara.

Description

'Le mouvement, c'est la vie!' A la rencontre de Clara, osthéopathe, spécialiste fertilité et endométriose. Le corps parle quand on sait l'écouter, le corps est un écosystème complet où l'énergie doit circuler en toute fluidité. l'attention de l'ostéopathe est de déverrouiller ses noeuds et ses blocages.


Retrouvez dans ce podcast des femmes et des hommes aux parcours éclectiques qui ont pris conscience que leur corps, siège des émotions, est un vecteur essentiel de la vie.


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(c) Caroline Green 2024


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Caroline Green. Vous êtes sur le podcast Les états du corps, pour parler du corps dans tous ses états. Des sensations, des ressentis, des transformations au cours du temps, des prises de conscience. Cela aurait pu s'appeler aussi les voies du corps, les temps du corps. Quand j'avais 6 ans, un médecin a conseillé la danse classique à ma mère, car j'avais une scoliose importante avec une colonne vertébrale dotée de 13 vertèbres au lieu de 12. La danse, la musique, les danseurs, les profs de danse, la scène... sont alors devenues ma nouvelle famille et je pense y avoir tout appris de la vie. Je vous inviterai à une série sur le mouvement, une série sur les métamorphoses, la musique, les voix, les visions, l'amour, les couleurs, les éléments, les chakras, les organes, bref, tout un champ d'exploration très vaste. En deux mots, l'omnivore extérieur et intérieur est ma passion, c'est pour moi l'école de la vie par excellence. Alors bienvenue dans les états du corps à la rencontre de multiples expériences et explorations. Aujourd'hui, je suis ravie. d'accueillir Clara. Clara qui est ostéopathe, thérapeute dans une approche très holistique. Est-ce que Clara, tu veux te présenter et nous raconter un petit peu ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Caroline. Merci déjà de m'inviter sur ce podcast aujourd'hui. Déjà, j'aime beaucoup ton introduction parce que c'est vrai que ça fait vachement écho à l'approche de l'ostéopathie en général, le fait de ne pas segmenter justement les différentes parties du corps. et de les aborder de manière holistique et entière. Moi, comme tu l'as dit, je suis ostéopathe, jeune ostéopathe depuis trois ans. Donc ce que je vais dire aujourd'hui sera peut-être amené à changer dans les prochaines années. Mais justement, c'est ça aussi le mouvement, l'évolution.

  • Speaker #0

    Alors Clara, tu m'as dit que tu avais choisi cette voie assez tôt. Est-ce que tu peux nous expliquer peut-être ce qui t'a guidée sur ce chemin, dans ton enfance, dans ton environnement familial ? Pourquoi le corps ? Pourquoi finalement aussi cette approche de la santé ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une bonne question. Je n'ai pas toujours voulu devenir ostéopathe. À la fin du lycée, je pense que comme beaucoup de jeunes, j'étais un petit peu en question. J'étais plutôt bonne élève à l'école, donc on m'orientait comme beaucoup vers plutôt des classes prépa, sciences po ou médecine. Je savais pas ce que je voulais faire mais en revanche je savais ce que je voulais pas faire. J'avais pas envie de passer ma vie derrière un bureau, j'avais pas forcément envie justement de passer des années acharnées aussi en études. C'est plutôt le domaine à la limite médical qui m'attirait. A cet âge-là, j'avais jamais été trop malade donc j'avais aussi une vision plutôt médecin généraliste. Avec du recul, ils font un travail formidable mais... Ce n'était pas ce que j'avais envie de faire non plus. Une approche plus naturelle, justement, m'a attirée. Je n'ai jamais été trop médicament. Donc, en prescrire à des gens, ça ne vibrait pas forcément. Ça ne résonnait pas forcément en moi. Et je peux le dire aussi, ma maman est kiné. Donc, j'avais une approche vraiment plutôt par le corps, justement, de ce côté médical. Et je me suis tournée vers les études d'ostéopathie un petit peu par hasard. Et finalement, ça a plutôt bien matché. Mais c'est vrai que je me suis engagée là-dedans sans savoir vraiment ce que ça impliquait. J'avais la vision un petit peu magique, comme beaucoup en nom de l'ostéo. Alors que bon, on verra plus tard, on détaillera un petit peu. Mais c'est vrai que ça ne l'est pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors, tu n'as pas passé ton enfance en France. Est-ce que ça a eu un impact sur ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, moi je suis née et j'ai grandi en Nouvelle-Calédonie. Pour ceux qui ne voient pas, c'est une petite île française à côté de l'Australie. Il fait beau, il fait chaud. Donc par rapport à l'approche du corps, on est beaucoup dehors en relation avec la nature. On bouge beaucoup, donc c'est quelque chose qui est ancré déjà depuis longtemps. Le fait que ce soit un pays chaud, ça joue beaucoup aussi dans mon approche maintenant par rapport au corps. Parce qu'on est plus dénudé forcément dans un pays chaud. C'est plus normal de voir... Rien que des jambes dans la rue, c'est vrai qu'ici ça peut être moins fréquent, on le voit d'un œil différent.

  • Speaker #0

    Moi ça résonne beaucoup, tu parles de la Nouvelle-Calédonie, du rapport à la nature, du rapport à des corps plus dénudés. Il y a aussi l'océan, j'imagine. En fait, il y a moins de tabous, en tout cas moins de gêne, j'imagine.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir les deux. En fait, on est plus dénudé, donc il y a moins de gêne, mais le corps va prendre plus de place. Il y a peut-être un peu plus le culte du corps dans le sens où on l'entend, surtout à l'adolescence. C'est vrai que moi, je suis partie à 18 ans, donc c'est aussi le retour que j'en ai maintenant. On va plus faire attention justement au corps que ce qui est par-dessus. Les vêtements, c'était beaucoup moins important, pas du tout à la mode, le dernier sac en vogue. Et c'est vraiment cet aspect nature qui revient dans tous les sens, que ce soit avec l'environnement extérieur ou avec notre environnement à nous.

  • Speaker #0

    En tout cas, pour moi, ça résonne parce que tu sais, moi, j'ai vécu en Australie et donc c'est proche. Et c'est vrai qu'il y a aussi cette réalité dans la culture de faire plus de sport, de faire très attention à sa santé en rapport avec l'océan, la nature. On peut dire parfois plus sur les apparences, mais... Pas que, parce qu'il y a aussi une grande culture de la médecine asiatique et de la méditation. Justement, d'une approche beaucoup plus holistique, beaucoup plus en harmonie. Donc malgré tout, en tout cas, tu reviens en France pour faire tes études d'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je suis arrivée directement pour enchaîner sur mes études d'ostéopathie. Du coup, ça se fait en cinq ans. Les premières années, c'est plutôt vraiment des matières médicales pures. associés de l'autre côté à des techniques vraiment ostéopathiques, donc de thérapie manuelle, qu'on fait les uns sur les autres. On arrive là à 18 ans et on nous dit, déshabillez-vous, mettez-vous en sous-vêtements et commencez à observer déjà vos camarades, à travailler les uns sur les autres. Donc en dehors de tout ce qu'on apprend vraiment dans ces matières scientifiques, il y a vraiment une approche de thérapeute qui se crée aussi. Sans parler d'une distance au corps, mais en tout cas une normalisation, justement, le jugement perd vraiment toute sa place dans cette dynamique-là.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment intéressant, comme on le disait, finalement, d'avoir un autre regard que celui sur lequel on peut être conditionné, d'une certaine manière. Tout le monde ne sait pas vraiment comment se passent ces formations-là. Et j'aime beaucoup cette approche du non-jugement, qui peut être très présente aussi dans la philosophie du yoga, qui est basée sur l'observation très neutre. Est-ce que, par rapport à tous les cas que tu as pu observer, je dirais pendant tes études et au début de ta pratique, il y a des mots du corps que tu entends beaucoup en cabinet ? Est-ce qu'il y a une espèce de présence très forte, je ne sais pas, du stress ou des plaintes de dos, etc. ? Après, on va évoquer, toi tu es plutôt spécialisée sur une partie du corps, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui pour toi ressort ?

  • Speaker #1

    Alors en ce moment j'exerce à Paris, donc effectivement le facteur stress c'est quelque chose qui revient beaucoup. Il y a des mots qui sont souvent associés au stress en fait et à la position très sédentaire qu'on a au travail, sur l'ordinateur. Donc il y a des choses qui reviennent mais en fait chaque corps s'adapte un petit peu à ses contraintes et il peut y avoir une origine commune et que ça ait des répercussions, des symptômes différents. Donc souvent on va voir... Beaucoup de gens avec des problèmes de cervicalgie, des douleurs au niveau des trapèzes, donc plutôt tout ce qui est haut du corps, avec un diaphragme, qui est le muscle de la respiration, qui va avoir tendance à être plutôt hypomobile, donc pas beaucoup bouger. Et ça, c'est des choses justement qui sont en relation aussi avec le yoga dont tu parlais tout à l'heure. C'est une pratique qui se démocratise de plus en plus. On voit beaucoup de gens qui s'y mettent. Et nous, en pratique... En pratique, dans l'ostéopathie, on voit vraiment que c'est une aide, un apport pour les patients. Quand on a l'habitude de travailler sur sa respiration, de la poser, de relâcher plutôt ses épaules, ça aide aussi à décontracter la mâchoire. C'est des mots qui reviennent régulièrement. Et c'est très agréable de travailler avec des yogis, mais des athlètes en général, les gens qui sont... proches de leur corps, que ce soit les danseurs, les gymnastes, les circassiens. C'est des gens qui ont un ressenti très intéressant et qui peuvent aussi nous guider nous dans la pratique derrière. Je recommande à tous ceux qui sont un petit peu déconnectés de leur corps de tenter toutes ces pratiques-là pour aider justement cette gestion du stress et diminuer les douleurs du quotidien.

  • Speaker #0

    Merci, c'est vrai que c'est... Tellement important en réalité de prendre conscience de ce qui se passe, parfois juste ça. Et c'est vrai que tu me le disais aussi, dans l'approche très globale, il y a évidemment l'observation du corps, la connaissance des organes, etc. Mais aussi l'écoute du patient sur ce qu'il dit et parfois peut-être même ce qu'il ne dit pas. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette étape au début ? dans une séance ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, en consultation d'ostéo, si vous avez déjà été vous-même voir un ostéopathe, on commence toujours par ce qu'on appelle l'anamnèse. L'anamnèse c'est une série de questions, on va investiguer un petit peu sur le motif de consultation du jour, ce qui amène le patient, mais on va aussi divaguer un petit peu et poser des questions sur l'ensemble du corps. Et ça, ça reflète vraiment l'approche holistique globale qu'on a, on ne va pas se focaliser sur une zone, on va essayer de comprendre. S'il y a d'autres zones ailleurs qui sont atteintes et qui peuvent être en lien justement avec le problème actuel. On creuse un petit peu là-dessus. Et puis après, il va y avoir aussi justement, tu parlais des autres informations plutôt non verbales. C'est vrai que le non verbal va avoir une place hyper importante. Déjà dans la démarche du patient, on peut voir des choses. Dans la façon dont il se déshabille, des fois, on peut voir par exemple que... qu'on est obligé de se baisser ou qu'on a du mal à se baisser, ça c'est des choses qui ne sont pas forcément dites directement. Et une fois sur la table, il va y avoir les messages du corps aussi. C'est vrai, en ostéopathie, on est beaucoup sur le ressenti. Justement, on va chercher souvent des zones qu'on appelle en dysfonction ou en perte de mobilité. Donc on va toujours tester un côté par rapport à l'autre. Et il y a des zones... qui peuvent être des fois très bloquées, donc ça ne bouge pas du tout, ou figées en fait. Et ça, ça peut amener aussi des réponses sur le passé. Je vais penser à toute la zone du bassin du Périnée. Quand on passe sur ces zones-là, des fois elles sont très figées. Et ça souvent, alors je ne vais pas faire de généralité, évidemment chaque cas est différent, mais ça peut être en lien avec des problèmes de violence qui ont été subis dans le passé. Et là, ça peut être intéressant de poser la question au patient. Mais attention, évidemment, ça dépend de la relation qui est déjà mise en place, de la capacité à recevoir cette information. Mais c'est vrai que même quand on ne le dit pas, le corps peut le dire à notre place.

  • Speaker #0

    C'est ça, le corps parle en fait et il faut savoir l'écouter. Le podcast, il est aussi sur les temps du corps, les cycles. C'est vrai que quelque part, le corps, il est toujours en mouvement. même s'ils ne bougent pas dans le monde extérieur. Et d'après ce que je sais, tu es quand même assez spécialisée justement par rapport aux femmes sur le cycle féminin, les règles, l'endométriose, qui est aussi un sujet où il y a des ressentis de douleurs assez intenses. Est-ce que tu veux nous expliquer peut-être, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a appelée ou amenée à ce sujet-là ? Et puis... Comment pour toi c'est important et comment tu peux soulager les patientes ?

  • Speaker #1

    Je me suis tournée un petit peu vers cette orientation plutôt de la problématique féminine en général. C'est venu à moi un petit peu par hasard. J'ai commencé mon mémoire en études d'ostéo sur l'infertilité. Dans ce cadre-là, j'ai été amenée à avoir des patientes autour de problèmes gynéco, d'infertilité, d'endométriose, beaucoup. On s'est rendu compte mutuellement qu'il y avait vraiment des bienfaits très intéressants dans l'endométriose, notamment dans la gestion des douleurs, surtout sans prétendre réparer ou guérir. Vraiment, on va plutôt aider dans la gestion des douleurs, la reprise du mouvement. Ça peut avoir un impact sur la qualité de vie hyper négative pour ces patientes. On va avoir tendance à travailler bas. En globalité, comme une séance d'ostéopathie classique, pour lever les tensions qui peuvent être à distance. C'est vrai qu'il y a des zones qui reviennent beaucoup, justement on en parlait, diaphragme, bassin. C'est les structures osseuses autour auxquelles s'attachent un petit peu ces organes. Ça va être de la mobilité. On recherche toujours vraiment à retrouver un bon mouvement, enlever tout ce qui va être adhérence. Donc c'est les tissus qui vont avoir tendance à se coller ensemble. Et tu parlais de mouvement, et c'est vraiment nous ce qu'on recherche en ostéo, c'est la clé de la vie, le mouvement.

  • Speaker #0

    Souvent, que ce soit finalement dans le corps, mais aussi psychiquement, on va parler de blocage, et que finalement, que ce soit dans des projets, dans des pensées, quand il y a quelque chose qui ne circule pas, c'est quand même compliqué. Donc c'est vrai que cette approche d'essayer de trouver le nœud... Et de les délier, ou en tout cas de mettre de l'espace. Je sais que dans le vocabulaire, j'ai entendu ça. On va mettre de l'espace dans des ligaments. Enfin, j'utilise peut-être pas les bons mots. Je trouve que c'est très juste. Et ce qui est parfois fascinant, c'est qu'une zone peut avoir un impact sur une autre, dans cette approche systémique, sur lesquelles parfois, on est même très étonné. Je sais que là, on est sur une zone qui est aussi sensible, qui peut porter beaucoup d'émotions. Le bassin... pour les femmes, mais même parfois, j'entendais dire, il peut y avoir des choses dans les dents ou dans les mâchoires qui ont des impacts ailleurs. Est-ce que tu veux essayer de développer un petit peu cette approche systémique ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que déjà, nous, on a potassé de l'anatomie en long, en large, en travers. Donc, les liens, on a déjà plus de facilité à les faire. Parce qu'en fait, même chaque muscle, il ne travaille pas de manière isolée. En fait, tout travaille en synergie. On peut parler souvent, on entend parler de chaîne musculaire. L'échelle musculaire, c'est vraiment ce qui va faire le lien entre ces parties différentes. Mais on peut avoir des répercussions qui ont lieu loin dans le corps. Par exemple, un problème à la cheville qu'on n'a pas forcément bien guéri, va influencer notre marche. Au niveau du bassin, ça peut se retrouver. Il y a beaucoup de compensations qui se mettent en place. Et c'est vrai que souvent, la dernière étape, c'est la tête, la mâchoire, les yeux. Le but du corps, c'est un petit peu d'essayer d'aligner toujours les yeux parce que c'est notre premier contact avec notre environnement extérieur. Et les cervicales, c'est quelque chose qui va en revenir souvent. On parlait de la mâchoire tout à l'heure et tu faisais un lien justement avec les problématiques, potentiellement, qu'on parlait tout à l'heure, féminines. On retrouve souvent en clinique. Alors, est-ce qu'on a des explications là-dessus ? Je ne sais pas, mais on retrouve souvent une mâchoire très contractée avec un périnée, par exemple, aussi hypertonique, très contracté. Donc, c'est des muscles réflexes un petit peu structurels qui ont tendance à se contracter en même temps.

  • Speaker #0

    Par rapport à un peu pour revenir sur le sujet du féminin, moi, je trouve ça assez fascinant. En tout cas, les ressentis en tant que patiente qu'on peut avoir. lors d'une séance d'ostéopathie. Et c'est vrai que moi, j'ai une pratique plutôt régulière, au sens où j'irais, comme les médecines orientales, aller plutôt chercher un thérapeute, mais quand je n'ai pas de problème, pour maintenir un équilibre. C'est aussi une philosophie un petit peu différente, mais en termes de ressenti, de circulation, même parfois, je ne sais pas si c'est dire du sang, où on sent des bulles dans le ventre, etc. On sent qu'il y a des choses qui se remettent en route. entre guillemets est-ce que logiquement moi j'entends souvent qu'on va chez l'ostéo une fois par an comme ça un petit peu par par hygiène ou routine, est-ce qu'il y a des sujets justement en particulier toi ta spécialité qui fait qu'on peut avoir un suivi un peu plus présent alors souvent on entend peut-être évidemment si on a un problème de santé lié au sport ou les grossesses bien sûr... Toi, dans ta pratique, quelle est la régularité que tu recommandes ?

  • Speaker #1

    Alors ça, ça va vraiment dépendre du patient. Il n'y a pas de réponse type pour ça. Si on est jeune, en bonne santé, il n'y a pas forcément besoin de venir régulièrement. C'est vrai qu'on a toujours des petits maux tous, toute l'année, donc ça peut être pas mal de faire un petit bilan et essayer de gérer ses douleurs avant qu'elles s'installent de manière trop pérenne. Après, les périodes de vie où on va voir... Beaucoup les patients, les accompagner sur un rythme un peu plus régulier, ça va être toutes les périodes justement de transition, d'adaptation. Tu parlais un petit peu de la grossesse tout à l'heure. C'est vrai qu'il y a tellement de choses qui se mettent en place, tant au niveau émotionnel, parce que c'est une vague, un bouleversement, et au niveau du corps aussi, il y a une prise de poids qui va se faire, avec un ventre qui sort, donc ça va tirer vraiment au niveau des lombaires, au niveau des hormones. Tous les ligaments vont avoir tendance à se détendre un petit peu pour faciliter le passage du bébé lors de l'accouchement. Il y a d'autres périodes, quand on acquiert chez un enfant la marche par exemple, déjà il y a eu beaucoup de chutes, donc ça peut être pas mal de vérifier que tout bouge bien, qu'il n'y a pas de petites douleurs. Travailler sur l'appui dans le sol tout simplement, et puis après une fois qu'ils sont debout et qu'ils courent, ils n'ont plus trop besoin de nous voir pendant un certain temps. Pour revenir sur les problématiques plus féminines, l'endométriose, c'est vrai que moi j'en accompagne pas mal. Je peux en parler un petit peu plus précisément. Pareil, ça va dépendre des personnes. Souvent, on essaie de se voir un petit peu régulièrement. Alors, ça va être plutôt une fois par cycle en général pour travailler justement toutes ces adhérences et ce manque de mouvement qu'on peut trouver un petit peu. Donc, on essaie de rétablir une qualité de vie un petit peu meilleure, qu'il y ait moins de douleurs, tout simplement. Et une fois qu'on est là-dessus, on passe en rythme de croisière. Et moi, j'aime bien dire que c'est... aux patients d'être à l'écoute de leur corps, de leurs ressentis, et de venir quand ils en ont besoin plutôt.

  • Speaker #0

    Finalement, tout ce qu'on est en train de se dire, c'est aussi des étapes peut-être justement de prise de conscience, de ressenti. Alors toi, tu disais dans votre approche, vous êtes à l'écoute, et deux différents signaux, j'ai envie de dire. Est-ce que tu t'aperçois peut-être dans les cas que tu traites de façon assez régulière, de personnes qui changent ? peut-être leur hygiène de vie ou même leur posture grâce à l'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    En ostéopathie, on est un petit peu en dehors du système médical classique. Les gens qui viennent nous voir, c'est des gens qui ont choisi de venir. Ce n'est pas leur médecin qui les a envoyés ou on peut les conseiller, les orienter, mais ils viennent de leur plein gré. C'est une médecine qui n'est pas remboursée. C'est pris en charge de plus en plus par beaucoup de mutuelles, mais le patient est quand même très acteur de son soin. Et ça pour nous c'est hyper intéressant parce que les gens vont vraiment appliquer les conseils qu'on leur donne. Et tu parlais de nutrition tout à l'heure, moi c'est quelque chose qui me tient à cœur, je me suis formée aussi un petit peu là-dessus en parallèle en micronutrition pour amener des clés autres. Parce que bien sûr le mouvement, ce qu'on fait à notre corps de manière extérieure c'est hyper important, mais le carburant qu'on met dedans, l'alimentation va avoir un rôle clé en fait bien sûr.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi, j'aime beaucoup cette approche de dire que c'est le patient ou le client qui est acteur de sa santé. Ça responsabilise aussi beaucoup. Donc finalement, c'est quand même toute une approche en réalité par rapport à son corps de passer à l'action, de prise de conscience. Et dans ces échanges, toi, en tant qu'ostéopathe, thérapeute, parfois, est-ce que tu peux te retrouver un peu gérée, envahie par les problématiques de tes patients ? J'imagine que ça, on apprend aussi peut-être un peu à se protéger.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça peut prendre de la place, peser. On apprend à prendre du recul et vraiment à se poser en accompagnant. En fait, on n'est pas là pour résoudre non plus les problèmes. On propose des choses qui sont à mettre en place par nous et par le patient derrière. Mais comme je disais tout à l'heure, les gens sont souvent acteurs de leurs soins en ostéopathie. Ils ont envie d'aller mieux. Donc ils mettent beaucoup de choses en place, des conseils qu'on voit ensemble. Ils sont souvent hyper renseignés aussi de leur côté. Donc moi, de ce côté-là, je trouve ça quand même super positif. Et on parlait de la posture d'accompagnant. Justement, les gens ont souvent besoin de nous à des moments de transition dans la vie. On parlait par exemple des femmes. Souvent, vers la trentaine, en tout cas à Paris, il y a un besoin de reconnection à son corps, alors que ce soit en projet de grossesse, projet bébé ou pas forcément. Mais je vois beaucoup de vagues de personnes qui arrêtent la pilule, notamment. Et quand on arrête la pilule, on est amené à se reconnecter avec son corps. Le système hormonal était en hibernation depuis souvent quelques années. il y a des tensions, des douleurs, des ressentis qui reviennent, des choses qui étaient un petit peu oubliées. Et c'est là qu'on peut aussi être amené à accompagner les femmes notamment, parce que c'est les femmes qui sont concernées ici dans cette transition. Souvent, c'est une volonté aussi dans l'endométriose, la pilule, ça va être quelque chose qui est souvent recommandé pour gérer ces douleurs. Mais il y a plein de patientes qui ont envie justement d'arrêter ça. Et nous, notre rôle, il n'est pas du tout d'être... pro ou contre la pilule, on va plutôt accompagner vraiment le désir de la patiente. Et là-dessus, on a un vrai rôle à jouer aussi dans l'accompagnement des douleurs qui peuvent être là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant parce que on l'entend beaucoup, on peut le lire même dans les magazines, la presse en ligne, etc., qu'il y a quand même un désengagement des femmes à aller prendre des trous d'hormones Et aujourd'hui, il n'y a pas de solution vraiment idéale. On arrive à aller sur la Lune, mais je pense qu'on ne devrait pas arriver à inventer des choses un peu plus fluides pour tout le monde, d'ailleurs les hommes et les femmes. Et ça, tu l'entends beaucoup, de femmes qui ne veulent plus prendre des hormones, c'est une tendance ?

  • Speaker #1

    Oui, alors après, on a un biais, parce que justement, on est une médecine plus naturelle. Donc les gens qui viennent nous voir, forcément, c'est des gens qui sont en recherche de quelque chose de plus naturel. Mais... Je trouve que c'est quelque chose qui revient beaucoup. Le besoin de reconnexion justement. Et on se rend compte que... que les hormones, ça va aussi jouer justement sur notre humeur, beaucoup de choses qui se mettent en place. Là où un homme, il a un petit peu tous les jours les mêmes hormones, chez une femme, le cycle, il va vraiment être... On parle de moyenne de 28 jours, mais en fait, tous les jours sur le cycle, ça va être différent et nos ressentis vont être différents, tant que ce soit physique, émotionnel. Pour l'activité physique, justement, ça peut jouer beaucoup sur le ressenti. Souvent, au moment de l'ovulation, donc à peu près au milieu du cycle, on va être plus en forme. C'est le moment, on dit, de faire des choses plus intenses. Après, en deuxième partie du cycle, on va avoir tendance à plutôt partir sur des pratiques plus douces. Et donc ça, quand on fait attention à ça, ça devient super intéressant et on peut faire des grandes choses.

  • Speaker #0

    C'est vraiment aussi finalement une relation à soi aussi plus subtile de ressentir tout ça. Alors moi, ça me parle beaucoup, cette notion de métamorphose, de fluctuation que tu évoques. Est-ce que toi, personnellement, tu as toujours une relation saine à ton propre corps ? Comment tu gères ton énergie ?

  • Speaker #1

    Comment je gère mon énergie ? Déjà, je suis une grosse dormeuse, donc je pense que je prends le temps de dormir et je préfère des fois louper un événement, entre guillemets, et me remettre dans mon énergie et bien dormir. Une des clés aussi pour moi, c'est vraiment le soleil, la lumière, s'exposer le plus possible à la lumière naturelle, notamment le matin. Comme moi, vous n'êtes pas trop du matin, justement, c'est ce qui aide vraiment à se reconnecter à son corps. Est-ce que j'ai toujours une bonne relation avec mon corps ? Honnêtement, je pense que oui. Quelques changements justement dans cette période de transition qu'est l'adolescence où on voit son corps changer justement. En plus, moi, j'étais une enfant très fine. Donc forcément, quand les formes commencent à arriver, on se pose un petit peu les questions. Mais ça n'a jamais été un gros sujet pour moi. Et je pense que j'ai la chance que ça n'ait jamais été un gros sujet dans la famille. En fait, j'ai une maman, justement, que j'ai jamais vue faire un régime, monter sur une balance. Et... C'est un exemple qui va vraiment aider dans la construction d'une jeune fille notamment, mais d'un futur adulte en général. C'est vrai qu'on a un impact hyper important sur les futures générations et si on arrive à être décomplexé avec son corps, on ne créera que d'autres personnes libres dans leurs mouvements et dans leur corps et décomplexées.

  • Speaker #0

    C'est chouette, ça veut dire que tu as eu de beaux modèles. Dans ton enfance, et que de fait, ça n'a pas été un sujet en réalité ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ça. En fait, je pense qu'on se pose beaucoup de questions, mais ça va refléter de notre environnement, évidemment. Et si ce n'est pas une question autour de soi qu'on voit être posée, ce n'est pas quelque chose qui va forcément venir naturellement. Surtout si on a déjà un métabolisme plutôt optimal, que justement on bouge, on mange bien. Ça peut être un autre sujet.

  • Speaker #0

    Je voulais rebondir sur un sujet parce que tout à l'heure tu as évoqué l'enfance ou les enfants. C'est vrai que moi je suis moins consciente que peut-être les enfants peuvent aussi aller voir des ostéopathes. Alors moi j'ai parlé de mon cas, j'ai une jeune fille qui a 14 ans et qui apprend aussi. On échange beaucoup, le cycle et tout ce qui se passe. C'est quand même bien appris à l'école aujourd'hui. Est-ce que ça peut être intéressant l'ostéopathie pour des jeunes femmes ? Ça peut être intéressant comme un accompagnement. Après, s'il n'y a pas de problématique particulière, moi j'ai tendance à dire que le corps, c'est quand même une belle machine et qui sait faire. On n'est pas forcément obligé d'aller consulter s'il n'y a pas de problème en particulier.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est très juste. Alors, il y a un sujet sur lequel j'aimerais rebondir aussi, parce que je t'entends beaucoup parler de choses naturelles, de nature. Quelque chose qu'on a évoqué aussi par rapport à... Être en contact avec la nature, peut-être justement dans ton enfance. Aujourd'hui, il y a un peu ce sujet d'une vision écologique de la santé ou aussi même d'une écologie des relations avec une certaine justesse. Tu te sens concernée par ces thématiques ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, et ça reflète ce que je disais tout à l'heure. Je savais, moi, quand je me suis orientée dans cette voie-là, que je n'avais pas envie d'être prescriptrice uniquement de médicaments. chercher des manières un peu plus naturelles de le faire. Dans nos stéos, on a cette chance incroyable que notre seul outil de travail, c'est nos mains. On peut bosser presque n'importe où tant qu'on a nos deux mains. Et justement, le corps fait partie de notre outil de travail. Donc c'est comme ça qu'on se rend compte aussi que c'est une chance incroyable quand il est en forme et qu'il fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça assez magique. Et comme tu dis, j'ai envie de... Dans un monde d'ultra-techno dans lequel on est aujourd'hui, de se dire que finalement la plus belle des machines, même encore avant l'IA aujourd'hui, c'est quand même la biologie et notre corps. Ton outil de travail, ce sont tes mains. Ton ressenti, est-ce qu'il y a une anecdote ? quelque chose qui te viendrait à l'idée par rapport à quelque chose que tu aurais eu ? Alors, je sais qu'il y a beaucoup de confidentialité, on ne veut pas évoquer trop d'exemples ou des cas particuliers, mais sur lequel peut-être tu aurais eu un échange ou un ressenti et qui a été quelque chose qui a été mémorable pour quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Alors, des ressentis, pas forcément en particulier, parce qu'en fait, on est... toujours dans le ressenti, nous, on est toujours à l'écoute du corps et comme on disait tout à l'heure, là où nos guides, nos mains, mais on pourrait faire une relation intéressante avec justement la globalité, le mental aussi. C'est vrai que tu demandes une anecdote, là je peux penser à une patiente qui était en tout début de ma pratique, donc je pense que ça m'a marquée aussi. On était en conversation. intéressante, enfin voilà on parlait de manière fluide et elle me dit ben c'est drôle tu vois c'est toujours du côté gauche mes problèmes et donc on parle un petit peu, je devais sortir d'une lecture un petit peu connectée aussi et et en échangeant j'en arrive à lui dire ben le côté gauche dans certaines cultures ça peut être associé par exemple à la féminité donc que ce soit une relation avec une femme, on parle souvent de la mère ou de la fille, en revanche elle, elle avait pas d'enfant Mais ça peut aussi être plutôt le côté instinctif, créativité. Puis ça marchait avec cette personne-là. Je lui ai dit peut-être que ça pourrait être intéressant de reconnecter justement avec ta créativité, te remettre à des activités manuelles par exemple. Au fil d'une conversation, moi c'est vraiment passé comme ça, ça ne m'avait pas marqué. Et je l'ai revu un an et demi, deux ans après. Elle m'a dit tu m'avais dit de me remettre en activité manuelle. Donc déjà... Je ne m'en rappelais pas du tout. Ce n'est pas mon genre de donner des ordres, entre guillemets. Elle me dit que ça fait deux ans que je me suis remise à la peinture et que tout va mieux, que je n'ai plus aucune douleur. Franchement, top. C'est vrai que pour elle, ça a été une clé. Et ça reflète que des fois, nos mots peuvent venir un petit peu de plus loin.

  • Speaker #1

    C'est vraiment chouette. Ça veut dire que... Au fond, et ça moi j'en suis persuadée, après chacun choisit de croire ce qu'il souhaite, mais c'est vrai que tout est lié et d'une certaine manière parfois des messages qui ne sont pas présents ou conscientisés vont passer par le corps de façon plus ou moins évidente en réalité. Et finalement dans notre société notamment occidentale, On apprend énormément à réfléchir, à jongler avec la pensée, on est encore très séparés cerveau droit, cerveau gauche, mais moi je crois que si on avait aussi une hygiène beaucoup plus orientée sur la conscience du corps, ça ne fait qu'augmenter toutes nos capacités en réalité. Donc ça je trouve ça super intéressant. Alors peut-être, pour revenir plus à toi, parce que tu disais que tu as une relation assez sereine avec toi, ton propre corps. Aujourd'hui, si ça fait trois ans que tu pratiques, est-ce qu'il y a des choses que tu as envie plus d'apprendre ou de développer ? Est-ce qu'il y a des voies que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #0

    Si je pouvais m'écouter, je passerais ma vie à apprendre des choses. Évidemment, en plus, dès qu'on est en profession libérale, je pense qu'on adore se former, apprendre. Franchement, je n'ai pas de clé tout de suite. Il y a plein de choses qui m'intéressent. C'est vrai que potentiellement, tu en as eu plein dans tes précédents invités, mais c'est vrai que le yoga, je me rends compte que c'est quand même très complémentaire. Et ça pourrait être une option d'essayer de me former un petit peu plus en profondeur, on va dire, pour amener aussi des clés à mes patients. Ça, ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #1

    Peut-être, si on s'oriente vers la conclusion, est-ce que toi, tu as un souvenir d'un ressenti qui t'a marqué ? Peut-être pas forcément que dans ta pratique, ou peut-être tu veux nous dire parmi les cinq sens, celui que tu préfères, en tout cas qui est pour toi le plus important.

  • Speaker #0

    C'est dur comme question. Je pense que celui qui me représente, on peut parler du toucher, forcément, parce que c'est mon métier. En fait... Je me rends compte que c'est vrai que dans toutes mes activités autour, je reviens toujours beaucoup sur ce toucher. C'est vrai que cette année, je me suis mise un petit peu à la céramique. Pareil, c'est que ça en fait, c'est qu'avec les mains. Ce qui m'attire, je fais aussi du tissu aérien, donc c'est encore que les mains. Donc finalement, elles ne sont jamais au repos. Donc on pourrait partir sur le toucher, mais je pense que ce n'est pas la seule qui me représente. Le visuel rentre aussi forcément. J'aime le beau. De toute façon, pour moi, on ne peut pas dissocier une personne de ses cinq sens. C'est notre façon d'échanger avec notre environnement. Et alors,

  • Speaker #1

    peut-être juste vraiment en mode un peu plus ludique ou léger, le podcast, j'ai nommé les états du corps. J'aime bien faire ce jeu avec le corps d'état. Alors, si ton corps était un pays ou plusieurs pays, est-ce qu'il y a des choses auxquelles tu penses ?

  • Speaker #0

    Oh, le monde !

  • Speaker #1

    J'adore ! Je te propose qu'on finisse sur ça. C'est peut-être convient ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci Caroline.

  • Speaker #1

    Merci Clara.

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Description

'Le mouvement, c'est la vie!' A la rencontre de Clara, osthéopathe, spécialiste fertilité et endométriose. Le corps parle quand on sait l'écouter, le corps est un écosystème complet où l'énergie doit circuler en toute fluidité. l'attention de l'ostéopathe est de déverrouiller ses noeuds et ses blocages.


Retrouvez dans ce podcast des femmes et des hommes aux parcours éclectiques qui ont pris conscience que leur corps, siège des émotions, est un vecteur essentiel de la vie.


Instagram.com/carolinegreen_inparis

https://Instagram.com/lesetatsducorps


(c) Caroline Green 2024


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Caroline Green. Vous êtes sur le podcast Les états du corps, pour parler du corps dans tous ses états. Des sensations, des ressentis, des transformations au cours du temps, des prises de conscience. Cela aurait pu s'appeler aussi les voies du corps, les temps du corps. Quand j'avais 6 ans, un médecin a conseillé la danse classique à ma mère, car j'avais une scoliose importante avec une colonne vertébrale dotée de 13 vertèbres au lieu de 12. La danse, la musique, les danseurs, les profs de danse, la scène... sont alors devenues ma nouvelle famille et je pense y avoir tout appris de la vie. Je vous inviterai à une série sur le mouvement, une série sur les métamorphoses, la musique, les voix, les visions, l'amour, les couleurs, les éléments, les chakras, les organes, bref, tout un champ d'exploration très vaste. En deux mots, l'omnivore extérieur et intérieur est ma passion, c'est pour moi l'école de la vie par excellence. Alors bienvenue dans les états du corps à la rencontre de multiples expériences et explorations. Aujourd'hui, je suis ravie. d'accueillir Clara. Clara qui est ostéopathe, thérapeute dans une approche très holistique. Est-ce que Clara, tu veux te présenter et nous raconter un petit peu ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Caroline. Merci déjà de m'inviter sur ce podcast aujourd'hui. Déjà, j'aime beaucoup ton introduction parce que c'est vrai que ça fait vachement écho à l'approche de l'ostéopathie en général, le fait de ne pas segmenter justement les différentes parties du corps. et de les aborder de manière holistique et entière. Moi, comme tu l'as dit, je suis ostéopathe, jeune ostéopathe depuis trois ans. Donc ce que je vais dire aujourd'hui sera peut-être amené à changer dans les prochaines années. Mais justement, c'est ça aussi le mouvement, l'évolution.

  • Speaker #0

    Alors Clara, tu m'as dit que tu avais choisi cette voie assez tôt. Est-ce que tu peux nous expliquer peut-être ce qui t'a guidée sur ce chemin, dans ton enfance, dans ton environnement familial ? Pourquoi le corps ? Pourquoi finalement aussi cette approche de la santé ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une bonne question. Je n'ai pas toujours voulu devenir ostéopathe. À la fin du lycée, je pense que comme beaucoup de jeunes, j'étais un petit peu en question. J'étais plutôt bonne élève à l'école, donc on m'orientait comme beaucoup vers plutôt des classes prépa, sciences po ou médecine. Je savais pas ce que je voulais faire mais en revanche je savais ce que je voulais pas faire. J'avais pas envie de passer ma vie derrière un bureau, j'avais pas forcément envie justement de passer des années acharnées aussi en études. C'est plutôt le domaine à la limite médical qui m'attirait. A cet âge-là, j'avais jamais été trop malade donc j'avais aussi une vision plutôt médecin généraliste. Avec du recul, ils font un travail formidable mais... Ce n'était pas ce que j'avais envie de faire non plus. Une approche plus naturelle, justement, m'a attirée. Je n'ai jamais été trop médicament. Donc, en prescrire à des gens, ça ne vibrait pas forcément. Ça ne résonnait pas forcément en moi. Et je peux le dire aussi, ma maman est kiné. Donc, j'avais une approche vraiment plutôt par le corps, justement, de ce côté médical. Et je me suis tournée vers les études d'ostéopathie un petit peu par hasard. Et finalement, ça a plutôt bien matché. Mais c'est vrai que je me suis engagée là-dedans sans savoir vraiment ce que ça impliquait. J'avais la vision un petit peu magique, comme beaucoup en nom de l'ostéo. Alors que bon, on verra plus tard, on détaillera un petit peu. Mais c'est vrai que ça ne l'est pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors, tu n'as pas passé ton enfance en France. Est-ce que ça a eu un impact sur ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, moi je suis née et j'ai grandi en Nouvelle-Calédonie. Pour ceux qui ne voient pas, c'est une petite île française à côté de l'Australie. Il fait beau, il fait chaud. Donc par rapport à l'approche du corps, on est beaucoup dehors en relation avec la nature. On bouge beaucoup, donc c'est quelque chose qui est ancré déjà depuis longtemps. Le fait que ce soit un pays chaud, ça joue beaucoup aussi dans mon approche maintenant par rapport au corps. Parce qu'on est plus dénudé forcément dans un pays chaud. C'est plus normal de voir... Rien que des jambes dans la rue, c'est vrai qu'ici ça peut être moins fréquent, on le voit d'un œil différent.

  • Speaker #0

    Moi ça résonne beaucoup, tu parles de la Nouvelle-Calédonie, du rapport à la nature, du rapport à des corps plus dénudés. Il y a aussi l'océan, j'imagine. En fait, il y a moins de tabous, en tout cas moins de gêne, j'imagine.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir les deux. En fait, on est plus dénudé, donc il y a moins de gêne, mais le corps va prendre plus de place. Il y a peut-être un peu plus le culte du corps dans le sens où on l'entend, surtout à l'adolescence. C'est vrai que moi, je suis partie à 18 ans, donc c'est aussi le retour que j'en ai maintenant. On va plus faire attention justement au corps que ce qui est par-dessus. Les vêtements, c'était beaucoup moins important, pas du tout à la mode, le dernier sac en vogue. Et c'est vraiment cet aspect nature qui revient dans tous les sens, que ce soit avec l'environnement extérieur ou avec notre environnement à nous.

  • Speaker #0

    En tout cas, pour moi, ça résonne parce que tu sais, moi, j'ai vécu en Australie et donc c'est proche. Et c'est vrai qu'il y a aussi cette réalité dans la culture de faire plus de sport, de faire très attention à sa santé en rapport avec l'océan, la nature. On peut dire parfois plus sur les apparences, mais... Pas que, parce qu'il y a aussi une grande culture de la médecine asiatique et de la méditation. Justement, d'une approche beaucoup plus holistique, beaucoup plus en harmonie. Donc malgré tout, en tout cas, tu reviens en France pour faire tes études d'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je suis arrivée directement pour enchaîner sur mes études d'ostéopathie. Du coup, ça se fait en cinq ans. Les premières années, c'est plutôt vraiment des matières médicales pures. associés de l'autre côté à des techniques vraiment ostéopathiques, donc de thérapie manuelle, qu'on fait les uns sur les autres. On arrive là à 18 ans et on nous dit, déshabillez-vous, mettez-vous en sous-vêtements et commencez à observer déjà vos camarades, à travailler les uns sur les autres. Donc en dehors de tout ce qu'on apprend vraiment dans ces matières scientifiques, il y a vraiment une approche de thérapeute qui se crée aussi. Sans parler d'une distance au corps, mais en tout cas une normalisation, justement, le jugement perd vraiment toute sa place dans cette dynamique-là.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment intéressant, comme on le disait, finalement, d'avoir un autre regard que celui sur lequel on peut être conditionné, d'une certaine manière. Tout le monde ne sait pas vraiment comment se passent ces formations-là. Et j'aime beaucoup cette approche du non-jugement, qui peut être très présente aussi dans la philosophie du yoga, qui est basée sur l'observation très neutre. Est-ce que, par rapport à tous les cas que tu as pu observer, je dirais pendant tes études et au début de ta pratique, il y a des mots du corps que tu entends beaucoup en cabinet ? Est-ce qu'il y a une espèce de présence très forte, je ne sais pas, du stress ou des plaintes de dos, etc. ? Après, on va évoquer, toi tu es plutôt spécialisée sur une partie du corps, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui pour toi ressort ?

  • Speaker #1

    Alors en ce moment j'exerce à Paris, donc effectivement le facteur stress c'est quelque chose qui revient beaucoup. Il y a des mots qui sont souvent associés au stress en fait et à la position très sédentaire qu'on a au travail, sur l'ordinateur. Donc il y a des choses qui reviennent mais en fait chaque corps s'adapte un petit peu à ses contraintes et il peut y avoir une origine commune et que ça ait des répercussions, des symptômes différents. Donc souvent on va voir... Beaucoup de gens avec des problèmes de cervicalgie, des douleurs au niveau des trapèzes, donc plutôt tout ce qui est haut du corps, avec un diaphragme, qui est le muscle de la respiration, qui va avoir tendance à être plutôt hypomobile, donc pas beaucoup bouger. Et ça, c'est des choses justement qui sont en relation aussi avec le yoga dont tu parlais tout à l'heure. C'est une pratique qui se démocratise de plus en plus. On voit beaucoup de gens qui s'y mettent. Et nous, en pratique... En pratique, dans l'ostéopathie, on voit vraiment que c'est une aide, un apport pour les patients. Quand on a l'habitude de travailler sur sa respiration, de la poser, de relâcher plutôt ses épaules, ça aide aussi à décontracter la mâchoire. C'est des mots qui reviennent régulièrement. Et c'est très agréable de travailler avec des yogis, mais des athlètes en général, les gens qui sont... proches de leur corps, que ce soit les danseurs, les gymnastes, les circassiens. C'est des gens qui ont un ressenti très intéressant et qui peuvent aussi nous guider nous dans la pratique derrière. Je recommande à tous ceux qui sont un petit peu déconnectés de leur corps de tenter toutes ces pratiques-là pour aider justement cette gestion du stress et diminuer les douleurs du quotidien.

  • Speaker #0

    Merci, c'est vrai que c'est... Tellement important en réalité de prendre conscience de ce qui se passe, parfois juste ça. Et c'est vrai que tu me le disais aussi, dans l'approche très globale, il y a évidemment l'observation du corps, la connaissance des organes, etc. Mais aussi l'écoute du patient sur ce qu'il dit et parfois peut-être même ce qu'il ne dit pas. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette étape au début ? dans une séance ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, en consultation d'ostéo, si vous avez déjà été vous-même voir un ostéopathe, on commence toujours par ce qu'on appelle l'anamnèse. L'anamnèse c'est une série de questions, on va investiguer un petit peu sur le motif de consultation du jour, ce qui amène le patient, mais on va aussi divaguer un petit peu et poser des questions sur l'ensemble du corps. Et ça, ça reflète vraiment l'approche holistique globale qu'on a, on ne va pas se focaliser sur une zone, on va essayer de comprendre. S'il y a d'autres zones ailleurs qui sont atteintes et qui peuvent être en lien justement avec le problème actuel. On creuse un petit peu là-dessus. Et puis après, il va y avoir aussi justement, tu parlais des autres informations plutôt non verbales. C'est vrai que le non verbal va avoir une place hyper importante. Déjà dans la démarche du patient, on peut voir des choses. Dans la façon dont il se déshabille, des fois, on peut voir par exemple que... qu'on est obligé de se baisser ou qu'on a du mal à se baisser, ça c'est des choses qui ne sont pas forcément dites directement. Et une fois sur la table, il va y avoir les messages du corps aussi. C'est vrai, en ostéopathie, on est beaucoup sur le ressenti. Justement, on va chercher souvent des zones qu'on appelle en dysfonction ou en perte de mobilité. Donc on va toujours tester un côté par rapport à l'autre. Et il y a des zones... qui peuvent être des fois très bloquées, donc ça ne bouge pas du tout, ou figées en fait. Et ça, ça peut amener aussi des réponses sur le passé. Je vais penser à toute la zone du bassin du Périnée. Quand on passe sur ces zones-là, des fois elles sont très figées. Et ça souvent, alors je ne vais pas faire de généralité, évidemment chaque cas est différent, mais ça peut être en lien avec des problèmes de violence qui ont été subis dans le passé. Et là, ça peut être intéressant de poser la question au patient. Mais attention, évidemment, ça dépend de la relation qui est déjà mise en place, de la capacité à recevoir cette information. Mais c'est vrai que même quand on ne le dit pas, le corps peut le dire à notre place.

  • Speaker #0

    C'est ça, le corps parle en fait et il faut savoir l'écouter. Le podcast, il est aussi sur les temps du corps, les cycles. C'est vrai que quelque part, le corps, il est toujours en mouvement. même s'ils ne bougent pas dans le monde extérieur. Et d'après ce que je sais, tu es quand même assez spécialisée justement par rapport aux femmes sur le cycle féminin, les règles, l'endométriose, qui est aussi un sujet où il y a des ressentis de douleurs assez intenses. Est-ce que tu veux nous expliquer peut-être, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a appelée ou amenée à ce sujet-là ? Et puis... Comment pour toi c'est important et comment tu peux soulager les patientes ?

  • Speaker #1

    Je me suis tournée un petit peu vers cette orientation plutôt de la problématique féminine en général. C'est venu à moi un petit peu par hasard. J'ai commencé mon mémoire en études d'ostéo sur l'infertilité. Dans ce cadre-là, j'ai été amenée à avoir des patientes autour de problèmes gynéco, d'infertilité, d'endométriose, beaucoup. On s'est rendu compte mutuellement qu'il y avait vraiment des bienfaits très intéressants dans l'endométriose, notamment dans la gestion des douleurs, surtout sans prétendre réparer ou guérir. Vraiment, on va plutôt aider dans la gestion des douleurs, la reprise du mouvement. Ça peut avoir un impact sur la qualité de vie hyper négative pour ces patientes. On va avoir tendance à travailler bas. En globalité, comme une séance d'ostéopathie classique, pour lever les tensions qui peuvent être à distance. C'est vrai qu'il y a des zones qui reviennent beaucoup, justement on en parlait, diaphragme, bassin. C'est les structures osseuses autour auxquelles s'attachent un petit peu ces organes. Ça va être de la mobilité. On recherche toujours vraiment à retrouver un bon mouvement, enlever tout ce qui va être adhérence. Donc c'est les tissus qui vont avoir tendance à se coller ensemble. Et tu parlais de mouvement, et c'est vraiment nous ce qu'on recherche en ostéo, c'est la clé de la vie, le mouvement.

  • Speaker #0

    Souvent, que ce soit finalement dans le corps, mais aussi psychiquement, on va parler de blocage, et que finalement, que ce soit dans des projets, dans des pensées, quand il y a quelque chose qui ne circule pas, c'est quand même compliqué. Donc c'est vrai que cette approche d'essayer de trouver le nœud... Et de les délier, ou en tout cas de mettre de l'espace. Je sais que dans le vocabulaire, j'ai entendu ça. On va mettre de l'espace dans des ligaments. Enfin, j'utilise peut-être pas les bons mots. Je trouve que c'est très juste. Et ce qui est parfois fascinant, c'est qu'une zone peut avoir un impact sur une autre, dans cette approche systémique, sur lesquelles parfois, on est même très étonné. Je sais que là, on est sur une zone qui est aussi sensible, qui peut porter beaucoup d'émotions. Le bassin... pour les femmes, mais même parfois, j'entendais dire, il peut y avoir des choses dans les dents ou dans les mâchoires qui ont des impacts ailleurs. Est-ce que tu veux essayer de développer un petit peu cette approche systémique ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que déjà, nous, on a potassé de l'anatomie en long, en large, en travers. Donc, les liens, on a déjà plus de facilité à les faire. Parce qu'en fait, même chaque muscle, il ne travaille pas de manière isolée. En fait, tout travaille en synergie. On peut parler souvent, on entend parler de chaîne musculaire. L'échelle musculaire, c'est vraiment ce qui va faire le lien entre ces parties différentes. Mais on peut avoir des répercussions qui ont lieu loin dans le corps. Par exemple, un problème à la cheville qu'on n'a pas forcément bien guéri, va influencer notre marche. Au niveau du bassin, ça peut se retrouver. Il y a beaucoup de compensations qui se mettent en place. Et c'est vrai que souvent, la dernière étape, c'est la tête, la mâchoire, les yeux. Le but du corps, c'est un petit peu d'essayer d'aligner toujours les yeux parce que c'est notre premier contact avec notre environnement extérieur. Et les cervicales, c'est quelque chose qui va en revenir souvent. On parlait de la mâchoire tout à l'heure et tu faisais un lien justement avec les problématiques, potentiellement, qu'on parlait tout à l'heure, féminines. On retrouve souvent en clinique. Alors, est-ce qu'on a des explications là-dessus ? Je ne sais pas, mais on retrouve souvent une mâchoire très contractée avec un périnée, par exemple, aussi hypertonique, très contracté. Donc, c'est des muscles réflexes un petit peu structurels qui ont tendance à se contracter en même temps.

  • Speaker #0

    Par rapport à un peu pour revenir sur le sujet du féminin, moi, je trouve ça assez fascinant. En tout cas, les ressentis en tant que patiente qu'on peut avoir. lors d'une séance d'ostéopathie. Et c'est vrai que moi, j'ai une pratique plutôt régulière, au sens où j'irais, comme les médecines orientales, aller plutôt chercher un thérapeute, mais quand je n'ai pas de problème, pour maintenir un équilibre. C'est aussi une philosophie un petit peu différente, mais en termes de ressenti, de circulation, même parfois, je ne sais pas si c'est dire du sang, où on sent des bulles dans le ventre, etc. On sent qu'il y a des choses qui se remettent en route. entre guillemets est-ce que logiquement moi j'entends souvent qu'on va chez l'ostéo une fois par an comme ça un petit peu par par hygiène ou routine, est-ce qu'il y a des sujets justement en particulier toi ta spécialité qui fait qu'on peut avoir un suivi un peu plus présent alors souvent on entend peut-être évidemment si on a un problème de santé lié au sport ou les grossesses bien sûr... Toi, dans ta pratique, quelle est la régularité que tu recommandes ?

  • Speaker #1

    Alors ça, ça va vraiment dépendre du patient. Il n'y a pas de réponse type pour ça. Si on est jeune, en bonne santé, il n'y a pas forcément besoin de venir régulièrement. C'est vrai qu'on a toujours des petits maux tous, toute l'année, donc ça peut être pas mal de faire un petit bilan et essayer de gérer ses douleurs avant qu'elles s'installent de manière trop pérenne. Après, les périodes de vie où on va voir... Beaucoup les patients, les accompagner sur un rythme un peu plus régulier, ça va être toutes les périodes justement de transition, d'adaptation. Tu parlais un petit peu de la grossesse tout à l'heure. C'est vrai qu'il y a tellement de choses qui se mettent en place, tant au niveau émotionnel, parce que c'est une vague, un bouleversement, et au niveau du corps aussi, il y a une prise de poids qui va se faire, avec un ventre qui sort, donc ça va tirer vraiment au niveau des lombaires, au niveau des hormones. Tous les ligaments vont avoir tendance à se détendre un petit peu pour faciliter le passage du bébé lors de l'accouchement. Il y a d'autres périodes, quand on acquiert chez un enfant la marche par exemple, déjà il y a eu beaucoup de chutes, donc ça peut être pas mal de vérifier que tout bouge bien, qu'il n'y a pas de petites douleurs. Travailler sur l'appui dans le sol tout simplement, et puis après une fois qu'ils sont debout et qu'ils courent, ils n'ont plus trop besoin de nous voir pendant un certain temps. Pour revenir sur les problématiques plus féminines, l'endométriose, c'est vrai que moi j'en accompagne pas mal. Je peux en parler un petit peu plus précisément. Pareil, ça va dépendre des personnes. Souvent, on essaie de se voir un petit peu régulièrement. Alors, ça va être plutôt une fois par cycle en général pour travailler justement toutes ces adhérences et ce manque de mouvement qu'on peut trouver un petit peu. Donc, on essaie de rétablir une qualité de vie un petit peu meilleure, qu'il y ait moins de douleurs, tout simplement. Et une fois qu'on est là-dessus, on passe en rythme de croisière. Et moi, j'aime bien dire que c'est... aux patients d'être à l'écoute de leur corps, de leurs ressentis, et de venir quand ils en ont besoin plutôt.

  • Speaker #0

    Finalement, tout ce qu'on est en train de se dire, c'est aussi des étapes peut-être justement de prise de conscience, de ressenti. Alors toi, tu disais dans votre approche, vous êtes à l'écoute, et deux différents signaux, j'ai envie de dire. Est-ce que tu t'aperçois peut-être dans les cas que tu traites de façon assez régulière, de personnes qui changent ? peut-être leur hygiène de vie ou même leur posture grâce à l'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    En ostéopathie, on est un petit peu en dehors du système médical classique. Les gens qui viennent nous voir, c'est des gens qui ont choisi de venir. Ce n'est pas leur médecin qui les a envoyés ou on peut les conseiller, les orienter, mais ils viennent de leur plein gré. C'est une médecine qui n'est pas remboursée. C'est pris en charge de plus en plus par beaucoup de mutuelles, mais le patient est quand même très acteur de son soin. Et ça pour nous c'est hyper intéressant parce que les gens vont vraiment appliquer les conseils qu'on leur donne. Et tu parlais de nutrition tout à l'heure, moi c'est quelque chose qui me tient à cœur, je me suis formée aussi un petit peu là-dessus en parallèle en micronutrition pour amener des clés autres. Parce que bien sûr le mouvement, ce qu'on fait à notre corps de manière extérieure c'est hyper important, mais le carburant qu'on met dedans, l'alimentation va avoir un rôle clé en fait bien sûr.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi, j'aime beaucoup cette approche de dire que c'est le patient ou le client qui est acteur de sa santé. Ça responsabilise aussi beaucoup. Donc finalement, c'est quand même toute une approche en réalité par rapport à son corps de passer à l'action, de prise de conscience. Et dans ces échanges, toi, en tant qu'ostéopathe, thérapeute, parfois, est-ce que tu peux te retrouver un peu gérée, envahie par les problématiques de tes patients ? J'imagine que ça, on apprend aussi peut-être un peu à se protéger.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça peut prendre de la place, peser. On apprend à prendre du recul et vraiment à se poser en accompagnant. En fait, on n'est pas là pour résoudre non plus les problèmes. On propose des choses qui sont à mettre en place par nous et par le patient derrière. Mais comme je disais tout à l'heure, les gens sont souvent acteurs de leurs soins en ostéopathie. Ils ont envie d'aller mieux. Donc ils mettent beaucoup de choses en place, des conseils qu'on voit ensemble. Ils sont souvent hyper renseignés aussi de leur côté. Donc moi, de ce côté-là, je trouve ça quand même super positif. Et on parlait de la posture d'accompagnant. Justement, les gens ont souvent besoin de nous à des moments de transition dans la vie. On parlait par exemple des femmes. Souvent, vers la trentaine, en tout cas à Paris, il y a un besoin de reconnection à son corps, alors que ce soit en projet de grossesse, projet bébé ou pas forcément. Mais je vois beaucoup de vagues de personnes qui arrêtent la pilule, notamment. Et quand on arrête la pilule, on est amené à se reconnecter avec son corps. Le système hormonal était en hibernation depuis souvent quelques années. il y a des tensions, des douleurs, des ressentis qui reviennent, des choses qui étaient un petit peu oubliées. Et c'est là qu'on peut aussi être amené à accompagner les femmes notamment, parce que c'est les femmes qui sont concernées ici dans cette transition. Souvent, c'est une volonté aussi dans l'endométriose, la pilule, ça va être quelque chose qui est souvent recommandé pour gérer ces douleurs. Mais il y a plein de patientes qui ont envie justement d'arrêter ça. Et nous, notre rôle, il n'est pas du tout d'être... pro ou contre la pilule, on va plutôt accompagner vraiment le désir de la patiente. Et là-dessus, on a un vrai rôle à jouer aussi dans l'accompagnement des douleurs qui peuvent être là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant parce que on l'entend beaucoup, on peut le lire même dans les magazines, la presse en ligne, etc., qu'il y a quand même un désengagement des femmes à aller prendre des trous d'hormones Et aujourd'hui, il n'y a pas de solution vraiment idéale. On arrive à aller sur la Lune, mais je pense qu'on ne devrait pas arriver à inventer des choses un peu plus fluides pour tout le monde, d'ailleurs les hommes et les femmes. Et ça, tu l'entends beaucoup, de femmes qui ne veulent plus prendre des hormones, c'est une tendance ?

  • Speaker #1

    Oui, alors après, on a un biais, parce que justement, on est une médecine plus naturelle. Donc les gens qui viennent nous voir, forcément, c'est des gens qui sont en recherche de quelque chose de plus naturel. Mais... Je trouve que c'est quelque chose qui revient beaucoup. Le besoin de reconnexion justement. Et on se rend compte que... que les hormones, ça va aussi jouer justement sur notre humeur, beaucoup de choses qui se mettent en place. Là où un homme, il a un petit peu tous les jours les mêmes hormones, chez une femme, le cycle, il va vraiment être... On parle de moyenne de 28 jours, mais en fait, tous les jours sur le cycle, ça va être différent et nos ressentis vont être différents, tant que ce soit physique, émotionnel. Pour l'activité physique, justement, ça peut jouer beaucoup sur le ressenti. Souvent, au moment de l'ovulation, donc à peu près au milieu du cycle, on va être plus en forme. C'est le moment, on dit, de faire des choses plus intenses. Après, en deuxième partie du cycle, on va avoir tendance à plutôt partir sur des pratiques plus douces. Et donc ça, quand on fait attention à ça, ça devient super intéressant et on peut faire des grandes choses.

  • Speaker #0

    C'est vraiment aussi finalement une relation à soi aussi plus subtile de ressentir tout ça. Alors moi, ça me parle beaucoup, cette notion de métamorphose, de fluctuation que tu évoques. Est-ce que toi, personnellement, tu as toujours une relation saine à ton propre corps ? Comment tu gères ton énergie ?

  • Speaker #1

    Comment je gère mon énergie ? Déjà, je suis une grosse dormeuse, donc je pense que je prends le temps de dormir et je préfère des fois louper un événement, entre guillemets, et me remettre dans mon énergie et bien dormir. Une des clés aussi pour moi, c'est vraiment le soleil, la lumière, s'exposer le plus possible à la lumière naturelle, notamment le matin. Comme moi, vous n'êtes pas trop du matin, justement, c'est ce qui aide vraiment à se reconnecter à son corps. Est-ce que j'ai toujours une bonne relation avec mon corps ? Honnêtement, je pense que oui. Quelques changements justement dans cette période de transition qu'est l'adolescence où on voit son corps changer justement. En plus, moi, j'étais une enfant très fine. Donc forcément, quand les formes commencent à arriver, on se pose un petit peu les questions. Mais ça n'a jamais été un gros sujet pour moi. Et je pense que j'ai la chance que ça n'ait jamais été un gros sujet dans la famille. En fait, j'ai une maman, justement, que j'ai jamais vue faire un régime, monter sur une balance. Et... C'est un exemple qui va vraiment aider dans la construction d'une jeune fille notamment, mais d'un futur adulte en général. C'est vrai qu'on a un impact hyper important sur les futures générations et si on arrive à être décomplexé avec son corps, on ne créera que d'autres personnes libres dans leurs mouvements et dans leur corps et décomplexées.

  • Speaker #0

    C'est chouette, ça veut dire que tu as eu de beaux modèles. Dans ton enfance, et que de fait, ça n'a pas été un sujet en réalité ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ça. En fait, je pense qu'on se pose beaucoup de questions, mais ça va refléter de notre environnement, évidemment. Et si ce n'est pas une question autour de soi qu'on voit être posée, ce n'est pas quelque chose qui va forcément venir naturellement. Surtout si on a déjà un métabolisme plutôt optimal, que justement on bouge, on mange bien. Ça peut être un autre sujet.

  • Speaker #0

    Je voulais rebondir sur un sujet parce que tout à l'heure tu as évoqué l'enfance ou les enfants. C'est vrai que moi je suis moins consciente que peut-être les enfants peuvent aussi aller voir des ostéopathes. Alors moi j'ai parlé de mon cas, j'ai une jeune fille qui a 14 ans et qui apprend aussi. On échange beaucoup, le cycle et tout ce qui se passe. C'est quand même bien appris à l'école aujourd'hui. Est-ce que ça peut être intéressant l'ostéopathie pour des jeunes femmes ? Ça peut être intéressant comme un accompagnement. Après, s'il n'y a pas de problématique particulière, moi j'ai tendance à dire que le corps, c'est quand même une belle machine et qui sait faire. On n'est pas forcément obligé d'aller consulter s'il n'y a pas de problème en particulier.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est très juste. Alors, il y a un sujet sur lequel j'aimerais rebondir aussi, parce que je t'entends beaucoup parler de choses naturelles, de nature. Quelque chose qu'on a évoqué aussi par rapport à... Être en contact avec la nature, peut-être justement dans ton enfance. Aujourd'hui, il y a un peu ce sujet d'une vision écologique de la santé ou aussi même d'une écologie des relations avec une certaine justesse. Tu te sens concernée par ces thématiques ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, et ça reflète ce que je disais tout à l'heure. Je savais, moi, quand je me suis orientée dans cette voie-là, que je n'avais pas envie d'être prescriptrice uniquement de médicaments. chercher des manières un peu plus naturelles de le faire. Dans nos stéos, on a cette chance incroyable que notre seul outil de travail, c'est nos mains. On peut bosser presque n'importe où tant qu'on a nos deux mains. Et justement, le corps fait partie de notre outil de travail. Donc c'est comme ça qu'on se rend compte aussi que c'est une chance incroyable quand il est en forme et qu'il fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça assez magique. Et comme tu dis, j'ai envie de... Dans un monde d'ultra-techno dans lequel on est aujourd'hui, de se dire que finalement la plus belle des machines, même encore avant l'IA aujourd'hui, c'est quand même la biologie et notre corps. Ton outil de travail, ce sont tes mains. Ton ressenti, est-ce qu'il y a une anecdote ? quelque chose qui te viendrait à l'idée par rapport à quelque chose que tu aurais eu ? Alors, je sais qu'il y a beaucoup de confidentialité, on ne veut pas évoquer trop d'exemples ou des cas particuliers, mais sur lequel peut-être tu aurais eu un échange ou un ressenti et qui a été quelque chose qui a été mémorable pour quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Alors, des ressentis, pas forcément en particulier, parce qu'en fait, on est... toujours dans le ressenti, nous, on est toujours à l'écoute du corps et comme on disait tout à l'heure, là où nos guides, nos mains, mais on pourrait faire une relation intéressante avec justement la globalité, le mental aussi. C'est vrai que tu demandes une anecdote, là je peux penser à une patiente qui était en tout début de ma pratique, donc je pense que ça m'a marquée aussi. On était en conversation. intéressante, enfin voilà on parlait de manière fluide et elle me dit ben c'est drôle tu vois c'est toujours du côté gauche mes problèmes et donc on parle un petit peu, je devais sortir d'une lecture un petit peu connectée aussi et et en échangeant j'en arrive à lui dire ben le côté gauche dans certaines cultures ça peut être associé par exemple à la féminité donc que ce soit une relation avec une femme, on parle souvent de la mère ou de la fille, en revanche elle, elle avait pas d'enfant Mais ça peut aussi être plutôt le côté instinctif, créativité. Puis ça marchait avec cette personne-là. Je lui ai dit peut-être que ça pourrait être intéressant de reconnecter justement avec ta créativité, te remettre à des activités manuelles par exemple. Au fil d'une conversation, moi c'est vraiment passé comme ça, ça ne m'avait pas marqué. Et je l'ai revu un an et demi, deux ans après. Elle m'a dit tu m'avais dit de me remettre en activité manuelle. Donc déjà... Je ne m'en rappelais pas du tout. Ce n'est pas mon genre de donner des ordres, entre guillemets. Elle me dit que ça fait deux ans que je me suis remise à la peinture et que tout va mieux, que je n'ai plus aucune douleur. Franchement, top. C'est vrai que pour elle, ça a été une clé. Et ça reflète que des fois, nos mots peuvent venir un petit peu de plus loin.

  • Speaker #1

    C'est vraiment chouette. Ça veut dire que... Au fond, et ça moi j'en suis persuadée, après chacun choisit de croire ce qu'il souhaite, mais c'est vrai que tout est lié et d'une certaine manière parfois des messages qui ne sont pas présents ou conscientisés vont passer par le corps de façon plus ou moins évidente en réalité. Et finalement dans notre société notamment occidentale, On apprend énormément à réfléchir, à jongler avec la pensée, on est encore très séparés cerveau droit, cerveau gauche, mais moi je crois que si on avait aussi une hygiène beaucoup plus orientée sur la conscience du corps, ça ne fait qu'augmenter toutes nos capacités en réalité. Donc ça je trouve ça super intéressant. Alors peut-être, pour revenir plus à toi, parce que tu disais que tu as une relation assez sereine avec toi, ton propre corps. Aujourd'hui, si ça fait trois ans que tu pratiques, est-ce qu'il y a des choses que tu as envie plus d'apprendre ou de développer ? Est-ce qu'il y a des voies que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #0

    Si je pouvais m'écouter, je passerais ma vie à apprendre des choses. Évidemment, en plus, dès qu'on est en profession libérale, je pense qu'on adore se former, apprendre. Franchement, je n'ai pas de clé tout de suite. Il y a plein de choses qui m'intéressent. C'est vrai que potentiellement, tu en as eu plein dans tes précédents invités, mais c'est vrai que le yoga, je me rends compte que c'est quand même très complémentaire. Et ça pourrait être une option d'essayer de me former un petit peu plus en profondeur, on va dire, pour amener aussi des clés à mes patients. Ça, ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #1

    Peut-être, si on s'oriente vers la conclusion, est-ce que toi, tu as un souvenir d'un ressenti qui t'a marqué ? Peut-être pas forcément que dans ta pratique, ou peut-être tu veux nous dire parmi les cinq sens, celui que tu préfères, en tout cas qui est pour toi le plus important.

  • Speaker #0

    C'est dur comme question. Je pense que celui qui me représente, on peut parler du toucher, forcément, parce que c'est mon métier. En fait... Je me rends compte que c'est vrai que dans toutes mes activités autour, je reviens toujours beaucoup sur ce toucher. C'est vrai que cette année, je me suis mise un petit peu à la céramique. Pareil, c'est que ça en fait, c'est qu'avec les mains. Ce qui m'attire, je fais aussi du tissu aérien, donc c'est encore que les mains. Donc finalement, elles ne sont jamais au repos. Donc on pourrait partir sur le toucher, mais je pense que ce n'est pas la seule qui me représente. Le visuel rentre aussi forcément. J'aime le beau. De toute façon, pour moi, on ne peut pas dissocier une personne de ses cinq sens. C'est notre façon d'échanger avec notre environnement. Et alors,

  • Speaker #1

    peut-être juste vraiment en mode un peu plus ludique ou léger, le podcast, j'ai nommé les états du corps. J'aime bien faire ce jeu avec le corps d'état. Alors, si ton corps était un pays ou plusieurs pays, est-ce qu'il y a des choses auxquelles tu penses ?

  • Speaker #0

    Oh, le monde !

  • Speaker #1

    J'adore ! Je te propose qu'on finisse sur ça. C'est peut-être convient ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci Caroline.

  • Speaker #1

    Merci Clara.

Description

'Le mouvement, c'est la vie!' A la rencontre de Clara, osthéopathe, spécialiste fertilité et endométriose. Le corps parle quand on sait l'écouter, le corps est un écosystème complet où l'énergie doit circuler en toute fluidité. l'attention de l'ostéopathe est de déverrouiller ses noeuds et ses blocages.


Retrouvez dans ce podcast des femmes et des hommes aux parcours éclectiques qui ont pris conscience que leur corps, siège des émotions, est un vecteur essentiel de la vie.


Instagram.com/carolinegreen_inparis

https://Instagram.com/lesetatsducorps


(c) Caroline Green 2024


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Caroline Green. Vous êtes sur le podcast Les états du corps, pour parler du corps dans tous ses états. Des sensations, des ressentis, des transformations au cours du temps, des prises de conscience. Cela aurait pu s'appeler aussi les voies du corps, les temps du corps. Quand j'avais 6 ans, un médecin a conseillé la danse classique à ma mère, car j'avais une scoliose importante avec une colonne vertébrale dotée de 13 vertèbres au lieu de 12. La danse, la musique, les danseurs, les profs de danse, la scène... sont alors devenues ma nouvelle famille et je pense y avoir tout appris de la vie. Je vous inviterai à une série sur le mouvement, une série sur les métamorphoses, la musique, les voix, les visions, l'amour, les couleurs, les éléments, les chakras, les organes, bref, tout un champ d'exploration très vaste. En deux mots, l'omnivore extérieur et intérieur est ma passion, c'est pour moi l'école de la vie par excellence. Alors bienvenue dans les états du corps à la rencontre de multiples expériences et explorations. Aujourd'hui, je suis ravie. d'accueillir Clara. Clara qui est ostéopathe, thérapeute dans une approche très holistique. Est-ce que Clara, tu veux te présenter et nous raconter un petit peu ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, bonjour à tous. Bonjour Caroline. Merci déjà de m'inviter sur ce podcast aujourd'hui. Déjà, j'aime beaucoup ton introduction parce que c'est vrai que ça fait vachement écho à l'approche de l'ostéopathie en général, le fait de ne pas segmenter justement les différentes parties du corps. et de les aborder de manière holistique et entière. Moi, comme tu l'as dit, je suis ostéopathe, jeune ostéopathe depuis trois ans. Donc ce que je vais dire aujourd'hui sera peut-être amené à changer dans les prochaines années. Mais justement, c'est ça aussi le mouvement, l'évolution.

  • Speaker #0

    Alors Clara, tu m'as dit que tu avais choisi cette voie assez tôt. Est-ce que tu peux nous expliquer peut-être ce qui t'a guidée sur ce chemin, dans ton enfance, dans ton environnement familial ? Pourquoi le corps ? Pourquoi finalement aussi cette approche de la santé ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une bonne question. Je n'ai pas toujours voulu devenir ostéopathe. À la fin du lycée, je pense que comme beaucoup de jeunes, j'étais un petit peu en question. J'étais plutôt bonne élève à l'école, donc on m'orientait comme beaucoup vers plutôt des classes prépa, sciences po ou médecine. Je savais pas ce que je voulais faire mais en revanche je savais ce que je voulais pas faire. J'avais pas envie de passer ma vie derrière un bureau, j'avais pas forcément envie justement de passer des années acharnées aussi en études. C'est plutôt le domaine à la limite médical qui m'attirait. A cet âge-là, j'avais jamais été trop malade donc j'avais aussi une vision plutôt médecin généraliste. Avec du recul, ils font un travail formidable mais... Ce n'était pas ce que j'avais envie de faire non plus. Une approche plus naturelle, justement, m'a attirée. Je n'ai jamais été trop médicament. Donc, en prescrire à des gens, ça ne vibrait pas forcément. Ça ne résonnait pas forcément en moi. Et je peux le dire aussi, ma maman est kiné. Donc, j'avais une approche vraiment plutôt par le corps, justement, de ce côté médical. Et je me suis tournée vers les études d'ostéopathie un petit peu par hasard. Et finalement, ça a plutôt bien matché. Mais c'est vrai que je me suis engagée là-dedans sans savoir vraiment ce que ça impliquait. J'avais la vision un petit peu magique, comme beaucoup en nom de l'ostéo. Alors que bon, on verra plus tard, on détaillera un petit peu. Mais c'est vrai que ça ne l'est pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors, tu n'as pas passé ton enfance en France. Est-ce que ça a eu un impact sur ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, moi je suis née et j'ai grandi en Nouvelle-Calédonie. Pour ceux qui ne voient pas, c'est une petite île française à côté de l'Australie. Il fait beau, il fait chaud. Donc par rapport à l'approche du corps, on est beaucoup dehors en relation avec la nature. On bouge beaucoup, donc c'est quelque chose qui est ancré déjà depuis longtemps. Le fait que ce soit un pays chaud, ça joue beaucoup aussi dans mon approche maintenant par rapport au corps. Parce qu'on est plus dénudé forcément dans un pays chaud. C'est plus normal de voir... Rien que des jambes dans la rue, c'est vrai qu'ici ça peut être moins fréquent, on le voit d'un œil différent.

  • Speaker #0

    Moi ça résonne beaucoup, tu parles de la Nouvelle-Calédonie, du rapport à la nature, du rapport à des corps plus dénudés. Il y a aussi l'océan, j'imagine. En fait, il y a moins de tabous, en tout cas moins de gêne, j'imagine.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir les deux. En fait, on est plus dénudé, donc il y a moins de gêne, mais le corps va prendre plus de place. Il y a peut-être un peu plus le culte du corps dans le sens où on l'entend, surtout à l'adolescence. C'est vrai que moi, je suis partie à 18 ans, donc c'est aussi le retour que j'en ai maintenant. On va plus faire attention justement au corps que ce qui est par-dessus. Les vêtements, c'était beaucoup moins important, pas du tout à la mode, le dernier sac en vogue. Et c'est vraiment cet aspect nature qui revient dans tous les sens, que ce soit avec l'environnement extérieur ou avec notre environnement à nous.

  • Speaker #0

    En tout cas, pour moi, ça résonne parce que tu sais, moi, j'ai vécu en Australie et donc c'est proche. Et c'est vrai qu'il y a aussi cette réalité dans la culture de faire plus de sport, de faire très attention à sa santé en rapport avec l'océan, la nature. On peut dire parfois plus sur les apparences, mais... Pas que, parce qu'il y a aussi une grande culture de la médecine asiatique et de la méditation. Justement, d'une approche beaucoup plus holistique, beaucoup plus en harmonie. Donc malgré tout, en tout cas, tu reviens en France pour faire tes études d'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je suis arrivée directement pour enchaîner sur mes études d'ostéopathie. Du coup, ça se fait en cinq ans. Les premières années, c'est plutôt vraiment des matières médicales pures. associés de l'autre côté à des techniques vraiment ostéopathiques, donc de thérapie manuelle, qu'on fait les uns sur les autres. On arrive là à 18 ans et on nous dit, déshabillez-vous, mettez-vous en sous-vêtements et commencez à observer déjà vos camarades, à travailler les uns sur les autres. Donc en dehors de tout ce qu'on apprend vraiment dans ces matières scientifiques, il y a vraiment une approche de thérapeute qui se crée aussi. Sans parler d'une distance au corps, mais en tout cas une normalisation, justement, le jugement perd vraiment toute sa place dans cette dynamique-là.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment intéressant, comme on le disait, finalement, d'avoir un autre regard que celui sur lequel on peut être conditionné, d'une certaine manière. Tout le monde ne sait pas vraiment comment se passent ces formations-là. Et j'aime beaucoup cette approche du non-jugement, qui peut être très présente aussi dans la philosophie du yoga, qui est basée sur l'observation très neutre. Est-ce que, par rapport à tous les cas que tu as pu observer, je dirais pendant tes études et au début de ta pratique, il y a des mots du corps que tu entends beaucoup en cabinet ? Est-ce qu'il y a une espèce de présence très forte, je ne sais pas, du stress ou des plaintes de dos, etc. ? Après, on va évoquer, toi tu es plutôt spécialisée sur une partie du corps, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui pour toi ressort ?

  • Speaker #1

    Alors en ce moment j'exerce à Paris, donc effectivement le facteur stress c'est quelque chose qui revient beaucoup. Il y a des mots qui sont souvent associés au stress en fait et à la position très sédentaire qu'on a au travail, sur l'ordinateur. Donc il y a des choses qui reviennent mais en fait chaque corps s'adapte un petit peu à ses contraintes et il peut y avoir une origine commune et que ça ait des répercussions, des symptômes différents. Donc souvent on va voir... Beaucoup de gens avec des problèmes de cervicalgie, des douleurs au niveau des trapèzes, donc plutôt tout ce qui est haut du corps, avec un diaphragme, qui est le muscle de la respiration, qui va avoir tendance à être plutôt hypomobile, donc pas beaucoup bouger. Et ça, c'est des choses justement qui sont en relation aussi avec le yoga dont tu parlais tout à l'heure. C'est une pratique qui se démocratise de plus en plus. On voit beaucoup de gens qui s'y mettent. Et nous, en pratique... En pratique, dans l'ostéopathie, on voit vraiment que c'est une aide, un apport pour les patients. Quand on a l'habitude de travailler sur sa respiration, de la poser, de relâcher plutôt ses épaules, ça aide aussi à décontracter la mâchoire. C'est des mots qui reviennent régulièrement. Et c'est très agréable de travailler avec des yogis, mais des athlètes en général, les gens qui sont... proches de leur corps, que ce soit les danseurs, les gymnastes, les circassiens. C'est des gens qui ont un ressenti très intéressant et qui peuvent aussi nous guider nous dans la pratique derrière. Je recommande à tous ceux qui sont un petit peu déconnectés de leur corps de tenter toutes ces pratiques-là pour aider justement cette gestion du stress et diminuer les douleurs du quotidien.

  • Speaker #0

    Merci, c'est vrai que c'est... Tellement important en réalité de prendre conscience de ce qui se passe, parfois juste ça. Et c'est vrai que tu me le disais aussi, dans l'approche très globale, il y a évidemment l'observation du corps, la connaissance des organes, etc. Mais aussi l'écoute du patient sur ce qu'il dit et parfois peut-être même ce qu'il ne dit pas. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette étape au début ? dans une séance ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, en consultation d'ostéo, si vous avez déjà été vous-même voir un ostéopathe, on commence toujours par ce qu'on appelle l'anamnèse. L'anamnèse c'est une série de questions, on va investiguer un petit peu sur le motif de consultation du jour, ce qui amène le patient, mais on va aussi divaguer un petit peu et poser des questions sur l'ensemble du corps. Et ça, ça reflète vraiment l'approche holistique globale qu'on a, on ne va pas se focaliser sur une zone, on va essayer de comprendre. S'il y a d'autres zones ailleurs qui sont atteintes et qui peuvent être en lien justement avec le problème actuel. On creuse un petit peu là-dessus. Et puis après, il va y avoir aussi justement, tu parlais des autres informations plutôt non verbales. C'est vrai que le non verbal va avoir une place hyper importante. Déjà dans la démarche du patient, on peut voir des choses. Dans la façon dont il se déshabille, des fois, on peut voir par exemple que... qu'on est obligé de se baisser ou qu'on a du mal à se baisser, ça c'est des choses qui ne sont pas forcément dites directement. Et une fois sur la table, il va y avoir les messages du corps aussi. C'est vrai, en ostéopathie, on est beaucoup sur le ressenti. Justement, on va chercher souvent des zones qu'on appelle en dysfonction ou en perte de mobilité. Donc on va toujours tester un côté par rapport à l'autre. Et il y a des zones... qui peuvent être des fois très bloquées, donc ça ne bouge pas du tout, ou figées en fait. Et ça, ça peut amener aussi des réponses sur le passé. Je vais penser à toute la zone du bassin du Périnée. Quand on passe sur ces zones-là, des fois elles sont très figées. Et ça souvent, alors je ne vais pas faire de généralité, évidemment chaque cas est différent, mais ça peut être en lien avec des problèmes de violence qui ont été subis dans le passé. Et là, ça peut être intéressant de poser la question au patient. Mais attention, évidemment, ça dépend de la relation qui est déjà mise en place, de la capacité à recevoir cette information. Mais c'est vrai que même quand on ne le dit pas, le corps peut le dire à notre place.

  • Speaker #0

    C'est ça, le corps parle en fait et il faut savoir l'écouter. Le podcast, il est aussi sur les temps du corps, les cycles. C'est vrai que quelque part, le corps, il est toujours en mouvement. même s'ils ne bougent pas dans le monde extérieur. Et d'après ce que je sais, tu es quand même assez spécialisée justement par rapport aux femmes sur le cycle féminin, les règles, l'endométriose, qui est aussi un sujet où il y a des ressentis de douleurs assez intenses. Est-ce que tu veux nous expliquer peut-être, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a appelée ou amenée à ce sujet-là ? Et puis... Comment pour toi c'est important et comment tu peux soulager les patientes ?

  • Speaker #1

    Je me suis tournée un petit peu vers cette orientation plutôt de la problématique féminine en général. C'est venu à moi un petit peu par hasard. J'ai commencé mon mémoire en études d'ostéo sur l'infertilité. Dans ce cadre-là, j'ai été amenée à avoir des patientes autour de problèmes gynéco, d'infertilité, d'endométriose, beaucoup. On s'est rendu compte mutuellement qu'il y avait vraiment des bienfaits très intéressants dans l'endométriose, notamment dans la gestion des douleurs, surtout sans prétendre réparer ou guérir. Vraiment, on va plutôt aider dans la gestion des douleurs, la reprise du mouvement. Ça peut avoir un impact sur la qualité de vie hyper négative pour ces patientes. On va avoir tendance à travailler bas. En globalité, comme une séance d'ostéopathie classique, pour lever les tensions qui peuvent être à distance. C'est vrai qu'il y a des zones qui reviennent beaucoup, justement on en parlait, diaphragme, bassin. C'est les structures osseuses autour auxquelles s'attachent un petit peu ces organes. Ça va être de la mobilité. On recherche toujours vraiment à retrouver un bon mouvement, enlever tout ce qui va être adhérence. Donc c'est les tissus qui vont avoir tendance à se coller ensemble. Et tu parlais de mouvement, et c'est vraiment nous ce qu'on recherche en ostéo, c'est la clé de la vie, le mouvement.

  • Speaker #0

    Souvent, que ce soit finalement dans le corps, mais aussi psychiquement, on va parler de blocage, et que finalement, que ce soit dans des projets, dans des pensées, quand il y a quelque chose qui ne circule pas, c'est quand même compliqué. Donc c'est vrai que cette approche d'essayer de trouver le nœud... Et de les délier, ou en tout cas de mettre de l'espace. Je sais que dans le vocabulaire, j'ai entendu ça. On va mettre de l'espace dans des ligaments. Enfin, j'utilise peut-être pas les bons mots. Je trouve que c'est très juste. Et ce qui est parfois fascinant, c'est qu'une zone peut avoir un impact sur une autre, dans cette approche systémique, sur lesquelles parfois, on est même très étonné. Je sais que là, on est sur une zone qui est aussi sensible, qui peut porter beaucoup d'émotions. Le bassin... pour les femmes, mais même parfois, j'entendais dire, il peut y avoir des choses dans les dents ou dans les mâchoires qui ont des impacts ailleurs. Est-ce que tu veux essayer de développer un petit peu cette approche systémique ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que déjà, nous, on a potassé de l'anatomie en long, en large, en travers. Donc, les liens, on a déjà plus de facilité à les faire. Parce qu'en fait, même chaque muscle, il ne travaille pas de manière isolée. En fait, tout travaille en synergie. On peut parler souvent, on entend parler de chaîne musculaire. L'échelle musculaire, c'est vraiment ce qui va faire le lien entre ces parties différentes. Mais on peut avoir des répercussions qui ont lieu loin dans le corps. Par exemple, un problème à la cheville qu'on n'a pas forcément bien guéri, va influencer notre marche. Au niveau du bassin, ça peut se retrouver. Il y a beaucoup de compensations qui se mettent en place. Et c'est vrai que souvent, la dernière étape, c'est la tête, la mâchoire, les yeux. Le but du corps, c'est un petit peu d'essayer d'aligner toujours les yeux parce que c'est notre premier contact avec notre environnement extérieur. Et les cervicales, c'est quelque chose qui va en revenir souvent. On parlait de la mâchoire tout à l'heure et tu faisais un lien justement avec les problématiques, potentiellement, qu'on parlait tout à l'heure, féminines. On retrouve souvent en clinique. Alors, est-ce qu'on a des explications là-dessus ? Je ne sais pas, mais on retrouve souvent une mâchoire très contractée avec un périnée, par exemple, aussi hypertonique, très contracté. Donc, c'est des muscles réflexes un petit peu structurels qui ont tendance à se contracter en même temps.

  • Speaker #0

    Par rapport à un peu pour revenir sur le sujet du féminin, moi, je trouve ça assez fascinant. En tout cas, les ressentis en tant que patiente qu'on peut avoir. lors d'une séance d'ostéopathie. Et c'est vrai que moi, j'ai une pratique plutôt régulière, au sens où j'irais, comme les médecines orientales, aller plutôt chercher un thérapeute, mais quand je n'ai pas de problème, pour maintenir un équilibre. C'est aussi une philosophie un petit peu différente, mais en termes de ressenti, de circulation, même parfois, je ne sais pas si c'est dire du sang, où on sent des bulles dans le ventre, etc. On sent qu'il y a des choses qui se remettent en route. entre guillemets est-ce que logiquement moi j'entends souvent qu'on va chez l'ostéo une fois par an comme ça un petit peu par par hygiène ou routine, est-ce qu'il y a des sujets justement en particulier toi ta spécialité qui fait qu'on peut avoir un suivi un peu plus présent alors souvent on entend peut-être évidemment si on a un problème de santé lié au sport ou les grossesses bien sûr... Toi, dans ta pratique, quelle est la régularité que tu recommandes ?

  • Speaker #1

    Alors ça, ça va vraiment dépendre du patient. Il n'y a pas de réponse type pour ça. Si on est jeune, en bonne santé, il n'y a pas forcément besoin de venir régulièrement. C'est vrai qu'on a toujours des petits maux tous, toute l'année, donc ça peut être pas mal de faire un petit bilan et essayer de gérer ses douleurs avant qu'elles s'installent de manière trop pérenne. Après, les périodes de vie où on va voir... Beaucoup les patients, les accompagner sur un rythme un peu plus régulier, ça va être toutes les périodes justement de transition, d'adaptation. Tu parlais un petit peu de la grossesse tout à l'heure. C'est vrai qu'il y a tellement de choses qui se mettent en place, tant au niveau émotionnel, parce que c'est une vague, un bouleversement, et au niveau du corps aussi, il y a une prise de poids qui va se faire, avec un ventre qui sort, donc ça va tirer vraiment au niveau des lombaires, au niveau des hormones. Tous les ligaments vont avoir tendance à se détendre un petit peu pour faciliter le passage du bébé lors de l'accouchement. Il y a d'autres périodes, quand on acquiert chez un enfant la marche par exemple, déjà il y a eu beaucoup de chutes, donc ça peut être pas mal de vérifier que tout bouge bien, qu'il n'y a pas de petites douleurs. Travailler sur l'appui dans le sol tout simplement, et puis après une fois qu'ils sont debout et qu'ils courent, ils n'ont plus trop besoin de nous voir pendant un certain temps. Pour revenir sur les problématiques plus féminines, l'endométriose, c'est vrai que moi j'en accompagne pas mal. Je peux en parler un petit peu plus précisément. Pareil, ça va dépendre des personnes. Souvent, on essaie de se voir un petit peu régulièrement. Alors, ça va être plutôt une fois par cycle en général pour travailler justement toutes ces adhérences et ce manque de mouvement qu'on peut trouver un petit peu. Donc, on essaie de rétablir une qualité de vie un petit peu meilleure, qu'il y ait moins de douleurs, tout simplement. Et une fois qu'on est là-dessus, on passe en rythme de croisière. Et moi, j'aime bien dire que c'est... aux patients d'être à l'écoute de leur corps, de leurs ressentis, et de venir quand ils en ont besoin plutôt.

  • Speaker #0

    Finalement, tout ce qu'on est en train de se dire, c'est aussi des étapes peut-être justement de prise de conscience, de ressenti. Alors toi, tu disais dans votre approche, vous êtes à l'écoute, et deux différents signaux, j'ai envie de dire. Est-ce que tu t'aperçois peut-être dans les cas que tu traites de façon assez régulière, de personnes qui changent ? peut-être leur hygiène de vie ou même leur posture grâce à l'ostéopathie ?

  • Speaker #1

    En ostéopathie, on est un petit peu en dehors du système médical classique. Les gens qui viennent nous voir, c'est des gens qui ont choisi de venir. Ce n'est pas leur médecin qui les a envoyés ou on peut les conseiller, les orienter, mais ils viennent de leur plein gré. C'est une médecine qui n'est pas remboursée. C'est pris en charge de plus en plus par beaucoup de mutuelles, mais le patient est quand même très acteur de son soin. Et ça pour nous c'est hyper intéressant parce que les gens vont vraiment appliquer les conseils qu'on leur donne. Et tu parlais de nutrition tout à l'heure, moi c'est quelque chose qui me tient à cœur, je me suis formée aussi un petit peu là-dessus en parallèle en micronutrition pour amener des clés autres. Parce que bien sûr le mouvement, ce qu'on fait à notre corps de manière extérieure c'est hyper important, mais le carburant qu'on met dedans, l'alimentation va avoir un rôle clé en fait bien sûr.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi, j'aime beaucoup cette approche de dire que c'est le patient ou le client qui est acteur de sa santé. Ça responsabilise aussi beaucoup. Donc finalement, c'est quand même toute une approche en réalité par rapport à son corps de passer à l'action, de prise de conscience. Et dans ces échanges, toi, en tant qu'ostéopathe, thérapeute, parfois, est-ce que tu peux te retrouver un peu gérée, envahie par les problématiques de tes patients ? J'imagine que ça, on apprend aussi peut-être un peu à se protéger.

  • Speaker #1

    Oui, forcément, ça peut prendre de la place, peser. On apprend à prendre du recul et vraiment à se poser en accompagnant. En fait, on n'est pas là pour résoudre non plus les problèmes. On propose des choses qui sont à mettre en place par nous et par le patient derrière. Mais comme je disais tout à l'heure, les gens sont souvent acteurs de leurs soins en ostéopathie. Ils ont envie d'aller mieux. Donc ils mettent beaucoup de choses en place, des conseils qu'on voit ensemble. Ils sont souvent hyper renseignés aussi de leur côté. Donc moi, de ce côté-là, je trouve ça quand même super positif. Et on parlait de la posture d'accompagnant. Justement, les gens ont souvent besoin de nous à des moments de transition dans la vie. On parlait par exemple des femmes. Souvent, vers la trentaine, en tout cas à Paris, il y a un besoin de reconnection à son corps, alors que ce soit en projet de grossesse, projet bébé ou pas forcément. Mais je vois beaucoup de vagues de personnes qui arrêtent la pilule, notamment. Et quand on arrête la pilule, on est amené à se reconnecter avec son corps. Le système hormonal était en hibernation depuis souvent quelques années. il y a des tensions, des douleurs, des ressentis qui reviennent, des choses qui étaient un petit peu oubliées. Et c'est là qu'on peut aussi être amené à accompagner les femmes notamment, parce que c'est les femmes qui sont concernées ici dans cette transition. Souvent, c'est une volonté aussi dans l'endométriose, la pilule, ça va être quelque chose qui est souvent recommandé pour gérer ces douleurs. Mais il y a plein de patientes qui ont envie justement d'arrêter ça. Et nous, notre rôle, il n'est pas du tout d'être... pro ou contre la pilule, on va plutôt accompagner vraiment le désir de la patiente. Et là-dessus, on a un vrai rôle à jouer aussi dans l'accompagnement des douleurs qui peuvent être là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant parce que on l'entend beaucoup, on peut le lire même dans les magazines, la presse en ligne, etc., qu'il y a quand même un désengagement des femmes à aller prendre des trous d'hormones Et aujourd'hui, il n'y a pas de solution vraiment idéale. On arrive à aller sur la Lune, mais je pense qu'on ne devrait pas arriver à inventer des choses un peu plus fluides pour tout le monde, d'ailleurs les hommes et les femmes. Et ça, tu l'entends beaucoup, de femmes qui ne veulent plus prendre des hormones, c'est une tendance ?

  • Speaker #1

    Oui, alors après, on a un biais, parce que justement, on est une médecine plus naturelle. Donc les gens qui viennent nous voir, forcément, c'est des gens qui sont en recherche de quelque chose de plus naturel. Mais... Je trouve que c'est quelque chose qui revient beaucoup. Le besoin de reconnexion justement. Et on se rend compte que... que les hormones, ça va aussi jouer justement sur notre humeur, beaucoup de choses qui se mettent en place. Là où un homme, il a un petit peu tous les jours les mêmes hormones, chez une femme, le cycle, il va vraiment être... On parle de moyenne de 28 jours, mais en fait, tous les jours sur le cycle, ça va être différent et nos ressentis vont être différents, tant que ce soit physique, émotionnel. Pour l'activité physique, justement, ça peut jouer beaucoup sur le ressenti. Souvent, au moment de l'ovulation, donc à peu près au milieu du cycle, on va être plus en forme. C'est le moment, on dit, de faire des choses plus intenses. Après, en deuxième partie du cycle, on va avoir tendance à plutôt partir sur des pratiques plus douces. Et donc ça, quand on fait attention à ça, ça devient super intéressant et on peut faire des grandes choses.

  • Speaker #0

    C'est vraiment aussi finalement une relation à soi aussi plus subtile de ressentir tout ça. Alors moi, ça me parle beaucoup, cette notion de métamorphose, de fluctuation que tu évoques. Est-ce que toi, personnellement, tu as toujours une relation saine à ton propre corps ? Comment tu gères ton énergie ?

  • Speaker #1

    Comment je gère mon énergie ? Déjà, je suis une grosse dormeuse, donc je pense que je prends le temps de dormir et je préfère des fois louper un événement, entre guillemets, et me remettre dans mon énergie et bien dormir. Une des clés aussi pour moi, c'est vraiment le soleil, la lumière, s'exposer le plus possible à la lumière naturelle, notamment le matin. Comme moi, vous n'êtes pas trop du matin, justement, c'est ce qui aide vraiment à se reconnecter à son corps. Est-ce que j'ai toujours une bonne relation avec mon corps ? Honnêtement, je pense que oui. Quelques changements justement dans cette période de transition qu'est l'adolescence où on voit son corps changer justement. En plus, moi, j'étais une enfant très fine. Donc forcément, quand les formes commencent à arriver, on se pose un petit peu les questions. Mais ça n'a jamais été un gros sujet pour moi. Et je pense que j'ai la chance que ça n'ait jamais été un gros sujet dans la famille. En fait, j'ai une maman, justement, que j'ai jamais vue faire un régime, monter sur une balance. Et... C'est un exemple qui va vraiment aider dans la construction d'une jeune fille notamment, mais d'un futur adulte en général. C'est vrai qu'on a un impact hyper important sur les futures générations et si on arrive à être décomplexé avec son corps, on ne créera que d'autres personnes libres dans leurs mouvements et dans leur corps et décomplexées.

  • Speaker #0

    C'est chouette, ça veut dire que tu as eu de beaux modèles. Dans ton enfance, et que de fait, ça n'a pas été un sujet en réalité ?

  • Speaker #1

    Non, c'est ça. En fait, je pense qu'on se pose beaucoup de questions, mais ça va refléter de notre environnement, évidemment. Et si ce n'est pas une question autour de soi qu'on voit être posée, ce n'est pas quelque chose qui va forcément venir naturellement. Surtout si on a déjà un métabolisme plutôt optimal, que justement on bouge, on mange bien. Ça peut être un autre sujet.

  • Speaker #0

    Je voulais rebondir sur un sujet parce que tout à l'heure tu as évoqué l'enfance ou les enfants. C'est vrai que moi je suis moins consciente que peut-être les enfants peuvent aussi aller voir des ostéopathes. Alors moi j'ai parlé de mon cas, j'ai une jeune fille qui a 14 ans et qui apprend aussi. On échange beaucoup, le cycle et tout ce qui se passe. C'est quand même bien appris à l'école aujourd'hui. Est-ce que ça peut être intéressant l'ostéopathie pour des jeunes femmes ? Ça peut être intéressant comme un accompagnement. Après, s'il n'y a pas de problématique particulière, moi j'ai tendance à dire que le corps, c'est quand même une belle machine et qui sait faire. On n'est pas forcément obligé d'aller consulter s'il n'y a pas de problème en particulier.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est très juste. Alors, il y a un sujet sur lequel j'aimerais rebondir aussi, parce que je t'entends beaucoup parler de choses naturelles, de nature. Quelque chose qu'on a évoqué aussi par rapport à... Être en contact avec la nature, peut-être justement dans ton enfance. Aujourd'hui, il y a un peu ce sujet d'une vision écologique de la santé ou aussi même d'une écologie des relations avec une certaine justesse. Tu te sens concernée par ces thématiques ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, et ça reflète ce que je disais tout à l'heure. Je savais, moi, quand je me suis orientée dans cette voie-là, que je n'avais pas envie d'être prescriptrice uniquement de médicaments. chercher des manières un peu plus naturelles de le faire. Dans nos stéos, on a cette chance incroyable que notre seul outil de travail, c'est nos mains. On peut bosser presque n'importe où tant qu'on a nos deux mains. Et justement, le corps fait partie de notre outil de travail. Donc c'est comme ça qu'on se rend compte aussi que c'est une chance incroyable quand il est en forme et qu'il fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça assez magique. Et comme tu dis, j'ai envie de... Dans un monde d'ultra-techno dans lequel on est aujourd'hui, de se dire que finalement la plus belle des machines, même encore avant l'IA aujourd'hui, c'est quand même la biologie et notre corps. Ton outil de travail, ce sont tes mains. Ton ressenti, est-ce qu'il y a une anecdote ? quelque chose qui te viendrait à l'idée par rapport à quelque chose que tu aurais eu ? Alors, je sais qu'il y a beaucoup de confidentialité, on ne veut pas évoquer trop d'exemples ou des cas particuliers, mais sur lequel peut-être tu aurais eu un échange ou un ressenti et qui a été quelque chose qui a été mémorable pour quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Alors, des ressentis, pas forcément en particulier, parce qu'en fait, on est... toujours dans le ressenti, nous, on est toujours à l'écoute du corps et comme on disait tout à l'heure, là où nos guides, nos mains, mais on pourrait faire une relation intéressante avec justement la globalité, le mental aussi. C'est vrai que tu demandes une anecdote, là je peux penser à une patiente qui était en tout début de ma pratique, donc je pense que ça m'a marquée aussi. On était en conversation. intéressante, enfin voilà on parlait de manière fluide et elle me dit ben c'est drôle tu vois c'est toujours du côté gauche mes problèmes et donc on parle un petit peu, je devais sortir d'une lecture un petit peu connectée aussi et et en échangeant j'en arrive à lui dire ben le côté gauche dans certaines cultures ça peut être associé par exemple à la féminité donc que ce soit une relation avec une femme, on parle souvent de la mère ou de la fille, en revanche elle, elle avait pas d'enfant Mais ça peut aussi être plutôt le côté instinctif, créativité. Puis ça marchait avec cette personne-là. Je lui ai dit peut-être que ça pourrait être intéressant de reconnecter justement avec ta créativité, te remettre à des activités manuelles par exemple. Au fil d'une conversation, moi c'est vraiment passé comme ça, ça ne m'avait pas marqué. Et je l'ai revu un an et demi, deux ans après. Elle m'a dit tu m'avais dit de me remettre en activité manuelle. Donc déjà... Je ne m'en rappelais pas du tout. Ce n'est pas mon genre de donner des ordres, entre guillemets. Elle me dit que ça fait deux ans que je me suis remise à la peinture et que tout va mieux, que je n'ai plus aucune douleur. Franchement, top. C'est vrai que pour elle, ça a été une clé. Et ça reflète que des fois, nos mots peuvent venir un petit peu de plus loin.

  • Speaker #1

    C'est vraiment chouette. Ça veut dire que... Au fond, et ça moi j'en suis persuadée, après chacun choisit de croire ce qu'il souhaite, mais c'est vrai que tout est lié et d'une certaine manière parfois des messages qui ne sont pas présents ou conscientisés vont passer par le corps de façon plus ou moins évidente en réalité. Et finalement dans notre société notamment occidentale, On apprend énormément à réfléchir, à jongler avec la pensée, on est encore très séparés cerveau droit, cerveau gauche, mais moi je crois que si on avait aussi une hygiène beaucoup plus orientée sur la conscience du corps, ça ne fait qu'augmenter toutes nos capacités en réalité. Donc ça je trouve ça super intéressant. Alors peut-être, pour revenir plus à toi, parce que tu disais que tu as une relation assez sereine avec toi, ton propre corps. Aujourd'hui, si ça fait trois ans que tu pratiques, est-ce qu'il y a des choses que tu as envie plus d'apprendre ou de développer ? Est-ce qu'il y a des voies que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #0

    Si je pouvais m'écouter, je passerais ma vie à apprendre des choses. Évidemment, en plus, dès qu'on est en profession libérale, je pense qu'on adore se former, apprendre. Franchement, je n'ai pas de clé tout de suite. Il y a plein de choses qui m'intéressent. C'est vrai que potentiellement, tu en as eu plein dans tes précédents invités, mais c'est vrai que le yoga, je me rends compte que c'est quand même très complémentaire. Et ça pourrait être une option d'essayer de me former un petit peu plus en profondeur, on va dire, pour amener aussi des clés à mes patients. Ça, ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #1

    Peut-être, si on s'oriente vers la conclusion, est-ce que toi, tu as un souvenir d'un ressenti qui t'a marqué ? Peut-être pas forcément que dans ta pratique, ou peut-être tu veux nous dire parmi les cinq sens, celui que tu préfères, en tout cas qui est pour toi le plus important.

  • Speaker #0

    C'est dur comme question. Je pense que celui qui me représente, on peut parler du toucher, forcément, parce que c'est mon métier. En fait... Je me rends compte que c'est vrai que dans toutes mes activités autour, je reviens toujours beaucoup sur ce toucher. C'est vrai que cette année, je me suis mise un petit peu à la céramique. Pareil, c'est que ça en fait, c'est qu'avec les mains. Ce qui m'attire, je fais aussi du tissu aérien, donc c'est encore que les mains. Donc finalement, elles ne sont jamais au repos. Donc on pourrait partir sur le toucher, mais je pense que ce n'est pas la seule qui me représente. Le visuel rentre aussi forcément. J'aime le beau. De toute façon, pour moi, on ne peut pas dissocier une personne de ses cinq sens. C'est notre façon d'échanger avec notre environnement. Et alors,

  • Speaker #1

    peut-être juste vraiment en mode un peu plus ludique ou léger, le podcast, j'ai nommé les états du corps. J'aime bien faire ce jeu avec le corps d'état. Alors, si ton corps était un pays ou plusieurs pays, est-ce qu'il y a des choses auxquelles tu penses ?

  • Speaker #0

    Oh, le monde !

  • Speaker #1

    J'adore ! Je te propose qu'on finisse sur ça. C'est peut-être convient ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci Caroline.

  • Speaker #1

    Merci Clara.

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