Description
L’arrivée de l'Intelligence Artificielle transforme en profondeur l’univers du mannequinat et de la mode. Depuis les premiers défilés virtuels de Burberry sur Twitch ou ceux de Chanel et Balenciaga en 2020, jusqu’aux campagnes publicitaires entièrement générées par IA de Levi’s, Undiz (2023) ou Mango (2024), une question se pose : avons-nous encore besoin de mannequins en chair et en os ?
Dans cet épisode des Immodérés, nous discutons de l’avenir du mannequinat face aux mannequins virtuels, comme Lil Miquela ou Shudu, figures digitales qui brouillent les frontières entre réel et virtuel. Si l'IA propose des corps "parfaits", elle reproduit néanmoins les mêmes standards de beauté traditionnels, sans diversité réelle ni imperfection.
Le mannequin humain ne se résume pas à une silhouette : il porte une histoire, une voix, un engagement, ce que les mannequins virtuels ne peuvent incarner. Historiquement, le mannequinat a toujours été tiraillé entre idéalisation et représentation du vivant, depuis les mini-mannequins de Madeleine Vionnet jusqu'à l'âge d'or des supermodels dans les années 90.
Aujourd'hui, l’IA pousse cette quête de perfection encore plus loin, mais au prix d’une déconnexion totale du réel. Ce nouveau modèle esthétique est façonné par des algorithmes, sans contraintes physiques ni vécu humain.
Le véritable enjeu ? Repenser la beauté et redéfinir ce que nous voulons célébrer dans la mode. Le mannequin de demain sera-t-il encore humain ou totalement virtuel ? La réponse dépendra de notre capacité collective à valoriser l'authenticité, l’imperfection et la diversité.
Auteurs : Lyna Allet, Sophie Hinic, Victoria Zamblera
Professeur : Anne Desmarest de Jotemps
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