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Les Mots Raturés

Morgane Moncomble, autrice : Écrire des romances bestseller, la gestion de la pression et de la réussite

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1h03 |03/04/2024
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Morgane Moncomble, autrice : Écrire des romances bestseller, la gestion de la pression et de la réussite

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Description


Dans le top 10 des écrivains les plus vendus en France en 2023 (avec plus de 521 000 exemplaires rien que pour cette année), Morgane Moncomble est un des visages français de la New Romance, enchaînant les best-seller comme les tomes compagnons de Saisons ou L'As de Cœur. Mais comment vit-on un tel succès avec tout le positif et le négatif qui vient avec ? Comment gérer la pression de toujours faire mieux et plus vite ? La peur de ne plus plaire ? Dans cette interview, Morgane répond avec franchise et douceur et dévoile son parcours et comment elle surmonte les difficultés qu'elle rencontre.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez un bon début de semaine. Je suis tellement heureuse de vous avoir avec nous, puisqu'on est deux aujourd'hui pour cet épisode de podcast. J'ai l'immense plaisir et l'immense honneur d'avoir avec moi Morgane Moncomble pour cet épisode, pour qu'on discute ensemble de plein de choses, notamment de sa carrière, de ses livres, de la romance en façon générale. de son vécu actuel, parce qu'en ce moment, elle est sur une période très très chargée d'écriture et d'édition, bref, de plein de sujets. Vous avez d'ailleurs été extrêmement nombreux. Je crois que je n'avais jamais reçu autant de questions dans la boîte à questions pour les questions des auditeurs, puisque pour chaque interview, les auditeurs ont le droit à une question. Et là, ça a été assez incroyable, et j'ai dû prendre beaucoup de temps pour choisir la bonne question ou celle qui revenait le plus. On accueille aujourd'hui Morgane, qui est un petit peu malade, donc vous l'excuserez pour sa petite voix. Merci Morgane d'être avec nous aujourd'hui.

  • Morgane Moncomble

    Hello tout le monde, merci de m'accueillir malgré ma petite voix.

  • Margot Dessenne

    Ne t'en fais pas, il n'y a aucun souci avec ça et je pense que nos auditeurs et nos auditrices seront très contents de t'entendre malgré tout. Dis-moi, pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, parce que j'imagine que ça arrive, est-ce que tu pourrais te présenter avec tes propres mots et de la façon dont tu aimerais te présenter ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Alors moi je m'appelle Morgane, donc Morgane Moncomble. J'ai 28 ans et je suis autrice de new romance chez Hugo Publishing. J'ai publié mon premier roman qui s'appelle Viens, on s'aime en 2017. Et plus récemment, je suis en train de publier une série de 4 tomes qui s'appelle Seasons.

  • Margot Dessenne

    Et c'est de ça dont on va surtout parler aujourd'hui puisque c'est ton actualité très chaude. Mais c'est vrai que tu es connue pour pas mal de romans qui certains ont percé en 2017. N'empêche, il y a beaucoup de choses qui se sont passées en très très peu de temps. C'est impressionnant.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est vrai que parfois j'ai l'impression que c'était il y a tellement longtemps et en même temps il n'y a pas si longtemps. Donc c'est assez perturbant.

  • Margot Dessenne

    J'imagine bien, j'imagine bien. En fait, j'aime bien revenir à la jeunesse. Et toi, tu as commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Et à l'époque, tu étais plus fantaisie et science-fiction que romance d'ailleurs, avant de faire un joli virage à 16 ans. Comment devient-on écrivaine dans une famille qui ne lit pas ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une très bonne question. Ma grand-mère lit, elle aime beaucoup lire. C'est vrai qu'elle a beaucoup de livres dans une très jolie bibliothèque. Mais quand j'étais petite, je n'en ai pas vraiment souvenir, en tout cas, elle ne m'a pas vraiment poussée à lire. Et c'est quand j'ai eu 11 ans, j'avais une super copine au collège qui adorait lire. Et un jour elle m'a vraiment tendu son livre préféré en me disant mais il faut absolument que tu le lises c'est génial et je lui disais non mais moi c'est pas du tout mon truc vraiment je te jure j'aime pas lire j'aime pas vraiment c'est non désolé c'est pas du tout mon délire et en fait je l'ai quand même fait pour lui faire plaisir et je l'ai lu en cinq jours ce qui était assez incroyable à l'époque à mon âge qu'il lisait pas du tout et j'ai adoré c'était vraiment une évidence.

  • Margot Dessenne

    un déclic. Et tu te souviens, c'était quoi ce livre ?

  • Morgane Moncomble

    Alors oui, ça s'appelait Sortilèges et sacs à main Je ne me rappelle plus de l'autrice, je crois que c'était Sarah Mlajnowski, quelque chose comme ça. Et c'était de la jeunesse, un peu de la comédie, mais aussi un peu de la fantaisie. C'était l'histoire d'une sorcière au collège et au lycée qui était amoureuse du gars hyper populaire. Enfin, voilà. La période aussi un peu twilight, enfin vraiment je suis tombée dedans peut-être la première et du coup forcément mon premier amour était la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est assez impressionnant. Et donc, toi, tu as commencé à lire comme ça, de fil en aiguille, tu t'es mis à écouter les conseils de cette amie. Et à partir de quel moment tu te dis Ok, lire, c'est chouette, mais j'aimerais bien écrire mes propres histoires aussi

  • Morgane Moncomble

    Et bien, étonnamment, tout de suite. C'est vrai ? Enfin, ouais, c'est vrai que ça a été… Je pense que c'est franchement moins d'un an après. Moins d'un an après, en fait, j'ai toujours aimé, même avant de commencer vraiment à lire régulièrement, j'ai toujours aimé inventer des histoires. Mais jusqu'ici, ça ne restait vraiment que dans ma tête. Et là, je me suis dit, mais en fait, tu peux les poser sur le papier, il y a des gens qui peuvent les lire, c'est assez incroyable. Et du coup, il fallait que ça sorte. Et au début, je ne me rendais pas forcément compte que j'écrivais des livres, j'écrivais des petites histoires comme ça dans mes carnets. Parfois, je les faisais lire à ma mère, parfois, c'était surtout mon frère, le pauvre. Il me suivissait mes petites histoires, donc il n'en avait rien à faire.

  • Margot Dessenne

    Était-il consentant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, à moitié. Parfois, il m'en reparle, il me dit Tu te rappelles quand tu me faisais lire ça et que j'en avais rien à faire ? Oui, d'accord, ça a été mon premier lecteur. Donc voilà, et tout de suite, j'ai commencé une histoire. Pareil, c'était l'histoire d'une sorcière qui était amoureuse d'un loup-garou. Enfin bref, il y avait des malédictions sur des générations, ce genre de choses. Et en fait, au bout d'un an, je me suis rendue compte que ça faisait entre 200 et 400 pages. Et je me suis dit, ah, c'est un roman ça, dis donc !

  • Margot Dessenne

    Bah oui, toi tu ponds des romans sans faire exprès, c'est pas mal !

  • Morgane Moncomble

    Moi maintenant, forcément, mais à 12 ans, oui, apparemment.

  • Margot Dessenne

    Et c'est la fanfiction qui t'a menée vers la romance, il me semble.

  • Morgane Moncomble

    La fanfiction ? Alors non, pas forcément.

  • Margot Dessenne

    D'accord, parce que j'ai lu comme quoi c'est grâce à Wattpad que tu t'étais dirigée doucement vers la romance. Alors j'en ai conclu peut-être activement que c'était grâce à la fanfiction parce que c'était une grosse période des fanfictions à cette époque. Mais du coup, si toi ce n'était pas une fanfiction, je sais que tu as publié Viens en sème pour la première fois sur Wattpad. Est-ce que c'était la première chose que tu as publié dessus ou tu avais publié d'autres choses avant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, effectivement, j'ai entendu parler de Wattpad grâce à Anna Todd, avec du coup sa fanfiction qui s'appelle After. Et tout de suite, je me suis dit mais c'est incroyable, ça existe les plateformes d'écriture en ligne où on peut poster un peu anonymement en plus, donc sans vraiment donner son nom, ce qu'on écrit et puis on peut avoir des retours directs. Et jusqu'ici, je n'en avais pas forcément, j'écrivais toute seule dans ma chambre. Et du coup, je ne savais pas ce que ça donnait, je ne savais pas ce que ça valait. À part mon frère ! Mais du coup voilà, son avis n'était pas très qualitatif. Et du coup je me suis dit pourquoi pas, c'était ma première année de licence d'université. je ne me plaisais pas trop dans ma militance. Du coup, l'écriture, c'était un peu la seule chose qui me faisait du bien. Et je me suis lancée. Et alors, Viens en Seine, ce n'est pas la première chose que j'ai écrite. La première chose que j'ai écrite sur Wattpad, ça s'appelait La Tulipe Jaune. Encore des fleurs, toujours. Et du coup, c'était aussi une romance. À ce moment-là, j'étais encore dans la fantaisie. Mais en fait, j'avais peur d'être plagiée. Et je me disais, oh non, si j'ai pris des années à construire vraiment un world building de dingue et qu'on me plagie, vraiment je vais être trop triste. Et du coup, je me suis dit, écrivons une romance, ça me prendra moins de temps. C'est pas que c'est plus facile, mais forcément, il y a moins de choses à faire. Et puis, de toute façon, même quand j'écrivais de la fantaisie, il y avait toujours des histoires d'amour. Donc finalement, c'était une belle transition.

  • Margot Dessenne

    D'accord. Et est-ce que tu t'attendais à l'engouement que tu as reçu ? Parce que, voilà, Viens, on s'aime, quand c'était sur Wattpad, ça a été lu par près d'un million de personnes. Pour toi, c'était quelque chose d'imaginable, d'atteignable ?

  • Morgane Moncomble

    Alors avant d'y être, oui bien sûr c'était complètement fou, on s'attend pas du tout à ça. Et en même temps à cette époque là ça me paraissait pas énorme dans le sens où... Alors on était très peu sur Wattpad à ce moment là donc ça n'a rien à voir avec aujourd'hui, mais du coup vu qu'on était peu c'était plus facile de se démarquer et plus facile de blow up entre guillemets. Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup à cette époque des histoires qu'il y avait plus de 8 millions, 9 millions de lectures. Donc finalement le 1 million c'était pas incroyable. Mais effectivement quand on s'assoit et qu'on y pense c'est assez fou et on ne s'attend jamais à ce leur de retour.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Et est-ce que toi ça a changé concrètement, directement quelque chose dans ta vie ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Ça a tout changé. C'est un peu cliché de dire ça mais bien sûr. M'exposer sur Wattpad, ça a changé ma vie. À ce moment-là, je ne pensais pas vraiment faire mon métier. En tout cas, c'était un peu un rêve. Pour moi, être autrice, on n'en vivait pas forcément. C'était plus un hobby. Et pourtant, j'avais quand même cette détermination-là. Et quand j'ai vu que ça commençait à plaire, je me suis dit peut-être qu'il y a quelque chose à faire ici. Et donc, j'ai continué pendant mes études. Donc, en parallèle, j'ai continué. Et une fois que j'ai terminé mon master, je n'ai plus envie. ce qui est assez incroyable. Et encore à ce moment-là, je n'imaginais pas ce qui allait arriver deux, trois ans après, donc aujourd'hui, c'est assez dingue. En fait, la plupart du temps, je ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Et puis il y a des fois, j'en parlais ce matin ou hier à ma mère, parce que du coup il y a eu forcément le top 10 en début d'année, et là à la sortie d'un printemps, du coup on a vu que j'étais numéro 1 des ventes sur la semaine. Et en fait quand il y a ce genre de choses, je me pose et je me dis ah ouais, en fait c'est assez dingue ! et quand j'avais 15 ans je ne m'imaginais pas du tout ça, pour moi c'était quelque chose de totalement inatteignable.

  • Margot Dessenne

    En fait, la toi d'aujourd'hui a tellement vécu les choses progressivement que tu te rends plus compte des exploits que tu fais. Mais la toile d'il y a 10 ans peut-être, elle a…

  • Morgane Moncomble

    Oui, complètement. C'est vrai que j'aime mon parcours parce qu'il n'est pas soudain. Et du coup, c'est vrai que mon seum a bien fonctionné, c'était une bonne vente, mais ce n'était pas non plus un énorme succès. Et du coup, de faire ça petit à petit… ça m'aide à savourer un peu plus mes victoires peut-être. Parce que je sais que si j'avais commencé avec un énorme succès avec Viansem, j'aurais pensé que c'était un peu la base. Et aujourd'hui, je sais que les ventes que je fais aujourd'hui, ce n'est pas donné forcément à tout le monde. Et donc du coup, je les savoure beaucoup plus.

  • Margot Dessenne

    Oui, j'imagine bien. Et ce qui a beaucoup aussi fait bouger ta carrière, c'est BookTok. Tu disais, voilà, tes premiers livres se sont très bien vendus, mais correctement bien vendus. Et donc tu en sors un, deux, trois. Puis tu commences à sortir un nouveau roman qui va être le début d'une série de tomes compagnons, qui est l'As de cœur, qui d'un coup est pris par BookTok. et recommandé par tout BookTok, et ça fait un pic de vent, ça fait un pic de lecteur, et ça change ta carrière une deuxième fois. Déjà, ce qui est assez impressionnant, c'est que tu es la preuve que les lecteurs ont un grand pouvoir dans la réussite ou non d'un roman, et n'ont pas juste la presse, et n'ont pas juste le choix d'une maison d'édition à mettre en avant ou pas un livre. Et comment on vit le fait de voir son roman autant exposé ? avec ses bons et ses mauvais côtés parce que du coup les gens oublient qu'il y a quelqu'un de réel qui écrit ce livre.

  • Morgane Moncomble

    Ouais. C'est difficile. Alors déjà, on ne s'y attend pas. C'est vrai que l'As de cœur, encore une fois, il a bien fonctionné au début, mais voilà, c'était rien d'exceptionnel. Alors, il est sorti en septembre et en décembre, je me rappelle, j'ai posté une vidéo qui a fait plus d'un million de vues. Et là, ça a été vraiment le début. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, honnêtement. Je n'ai pas compris. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Et ça a été vraiment un tourbillon. Ça a été assez dingue. Et à la fois c'est hyper excitant parce qu'on se dit en fait, l'As de cœur ça a été le début de... j'avais l'impression de sortir en fait de ma bulle de lecteur et de lectrice dans le sens où il y avait des nouveaux lecteurs et des nouvelles lectrices qui se mettaient à lire avec l'As de cœur donc qui ne lisaient pas du tout avant et qui voilà sont tombés sur mon TikTok ou sur le TikTok de quelqu'un d'autre et qui se sont dit ah bah l'histoire a l'air cool pourquoi pas essayer. et du coup qui sont devenus des lecteurs et des lectrices après l'As de cœur. Et ça, je trouve ça assez incroyable. Et du coup, c'est vrai que ça change tout. Ça change tout et je l'ai vu aussi sur une autre dimension, mais avec un automne pour te pardonner. Ça a été un peu la même chose, un peu plus grand. Et du coup, à la fois, c'est hyper excitant, comme je le disais, et à la fois, du coup, ça donne aussi... voix à d'autres personnes et parfois qui sont pas tout le temps bien intentionnées ni bienveillantes et du coup c'est à ce moment là qu'il faut commencer à se protéger je dirais tu penses que c'était quoi les bonnes choses qui t'ont permis de te protéger justement ? Alors je ne l'ai pas fait tout de suite, comme beaucoup de gens, mais je passe toute ma vie sur les réseaux sociaux, déjà parce que j'aime ça, mais aussi parce que c'est mon job. Du coup forcément on lit les messages qu'on reçoit, on lit les chroniques, parce que ça nous fait plaisir, surtout quand on a une nouvelle sortie, on veut savoir si ça plaît et bien sûr 90% du temps c'est que de l'amour et c'est génial, et puis 10% du temps... Même si c'est vraiment que 10%, en fait, c'est ça qui prend le plus de place dans son cœur. Et c'est vrai que c'est un peu dommage, mais du coup, j'essaie de prendre de la distance maintenant. Je suis de moins en moins sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Moi, dans mes pourtoises, je n'ai pas du tout de BookTok et ça me va bien parce que du coup, je ne vois pas du tout ce qui se dit sur moi. Je ne vois pas ce que les gens, ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. En fait, pour moi, ce n'est pas mon but. c'est pas ma place en fait, c'est pas mon but moi j'écris un livre, un livre qui me plaît déjà à moi c'est le principal et ensuite qui va plaire à d'autres gens mais en soi je qu'ils plaisent ou qu'ils plaisent pas c'est pas grave en fait pour moi les vidéos sur TikTok, les chroniques c'est pour les lecteurs,

  • Margot Dessenne

    c'est pour les futurs lecteurs aussi mais c'est pas pour les auteurs donc voilà c'est une bonne façon de se protéger effectivement de faire attention à tout ça tu dis que tu écris des livres qui te plaisent Est-ce que tu penses qu'on ne trouve pas les livres que toi tu as envie de lire en France ? Genre que tu ne trouves pas les livres que tu veux écrire, tu ne les trouves pas en tant que lectrice ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une bonne question. En fait c'est marrant parce que quand on me demande pourquoi j'ai commencé à écrire, c'est toujours ce que je dis, c'est qu'en fait j'ai commencé à écrire parce que je lisais tellement que je ne trouvais plus ce que je voulais lire en librairie. Et du coup j'ai commencé à écrire parce que je voulais lire certaines choses que je ne trouvais pas forcément, donc je l'ai fait moi-même. Aujourd'hui, je ne sais pas. Je ne sais pas trop, je pense que de toute façon c'est un peu comme tous les auteurs, on écrit parce qu'on a des histoires qu'on veut lire et du coup on le fait nous-mêmes. Mais ouais, possiblement.

  • Margot Dessenne

    Peut-être pour préciser ma question, tu lis beaucoup en anglais. Est-ce que tu penses que le livre en France a du retard ?

  • Morgane Moncomble

    D'accord. C'est possible. C'est possible. Effectivement, je lis très peu en français. Alors, je lis plus de… je lis très peu de fantaisie en français surtout. mais parce que je trouve qu'effectivement on a beaucoup de retards en France et pourtant on a de super auteurs et mais ils sont pas assez mis en avant en fait et je trouve ça vraiment dommage et en même temps en fait on a très peu d'auteurs je trouve en fantaisie pour de l'adulte on a beaucoup de young adult et très peu d'adultes je trouve je trouve ça dommage mais en romance je lis surtout les copines après je lis pas énormément de romance de manière générale ce qui est assez chronique, mais oui je pense qu'on a un peu de retard effectivement. Pourtant on a de super auteurs. En fait je trouve ça dommage quand je vois des... je reçois souvent des messages de nouvelles lectrices par exemple qui me disent bah moi je lis pas du tout en français, j'aime pas du tout ça, mais là je me suis laissée tenter et puis finalement pour une française t'écris bien.

  • Margot Dessenne

    Ça c'est violent.

  • Morgane Moncomble

    Mais ça c'est hyper violent et je me dis bah c'est pas gentil. Enfin on écrit aussi bien que les américaines ou les anglaises et c'est vraiment un préjugé je trouve. Mais non on a le talent. C'est juste que Je sais pas.

  • Margot Dessenne

    Et puis au-delà de ça, on perd toujours quelque chose du texte dans la traduction. Les traducteurs ont un métier extrêmement difficile et on perd toujours quelque chose du texte, que ce soit dans la forme, dans les métaphores. En français, on a vraiment tout. En tout cas, on a tout à voir.

  • Morgane Moncomble

    Je suis d'accord, certainement d'accord.

  • Margot Dessenne

    En octobre 2022, je remonte un petit peu j'aime bien dérouler le fil comme ça tu annonces à la sortie de 4 tomes compagnons chacun basé sur une saison Tu as enchaîné l'écriture de ces quatre romans à un rythme effréné. Je regardais tes stories, j'étais terrifiée, très honnête. Je crois même que pour l'été, tu l'as écrit en moins d'un mois, si je ne dis pas de bêtises, parce que les trois premiers tomes, l'automne, l'hiver et le printemps, sont déjà sortis. Le printemps vient de sortir, l'été va bientôt sortir. Je t'ai vu écrire l'été en moins d'un mois, j'étais terrifiée. Comment tu gères ? cette pression de productivité et comment au-delà de ça gérer le stress pour des délais aussi courts.

  • Morgane Moncomble

    Alors, pour le coup, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, parce que c'est moi qui ai proposé ce concept, et c'est moi qui ai proposé d'avoir forcément des sorties rapprochées. Mais c'était dommage de passer à côté. Là, c'était vraiment le but. Un concept sur les saisons, c'est nul de les lire entre les saisons. Donc là, c'était carré, il fallait que ce soit comme ça. Après, effectivement, je pense que l'erreur que j'ai faite, et que je ne referai plus jamais, c'est de ne pas les avoir écrits en avance. Voilà, je pense que la prochaine fois, je les écrirai avant. Sur le coup, je ne m'en suis pas rendue compte, j'ai écrit le premier et je l'ai écrit assez rapidement, en trois mois, j'étais très contente. En général, en moyenne, ça me prend quatre mois pour écrire un livre, de manière assez chill.

  • Margot Dessenne

    C'est très rapide.

  • Morgane Moncomble

    Voilà, c'est vrai que comme c'est mon métier, je me dis, je fais ça tous les jours, J'ai un rythme, une productivité qui est assez rapide, donc je me suis dit que quatre mois c'est easy. Le premier, effectivement, c'était plutôt easy et puis c'était fun. Et puis après, il y a eu le deuxième parce qu'il faut être en avance vu que les sorties sont rapprochées. Et alors, à partir du deuxième, ça a été compliqué tout de suite. Le deuxième, je l'ai écrit en deux mois. Ça a été difficile, je suis beaucoup tombée malade. Et ensuite, j'ai eu un long moment où je n'ai pas du tout écrit parce que je suis partie en Corée du Sud. Et quand je suis revenue, il a fallu m'attaquer aux trois. Et là, ça a été une catastrophe. Ça a été une catastrophe. Pourtant, c'est mon tome préféré. Donc, comme quoi, ça ne veut rien dire. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à le commencer. J'ai écrit la moitié. Et en fait, il me restait un mois sur ma deadline. Et j'ai dit à mon éditrice, ça ne va pas du tout. Je jette tout à la poubelle. Je recommence tout. Elle m'a dit, Morgane, est-ce que tu es sûre ? Est-ce que tu es sûr de vouloir faire ça ? Je lui ai dit oui, oui, vraiment. En fait, ce n'est pas qu'il était mauvais, mais c'est que ce n'était pas ce que j'avais voulu écrire. Et du coup, je sentais que ce n'était pas ça. Donc, j'ai tout recommencé, je l'ai écrit en un mois. J'ai été très fière de ce que j'ai fait, très contente. Ensuite, mon éditeur me dit, attention, le quatrième, c'est toujours le pire. Je lui ai dit, mais non, le quatrième, j'ai l'histoire en tête depuis trois ans, ça va être le plus facile. C'était le plus dur effectivement, je l'ai écrit en un mois également. et honnêtement ils ont tous été écrits dans la souffrance mais à la fin j'en suis toujours très fière je sais que je ne vais pas écrire quelque chose donc je suis pas satisfaite et du coup voilà aujourd'hui je peux dire que j'aime tous les tomes de la série mais c'est vrai que c'est difficile en termes de pression en fait je pense que ce qui n'a pas aidé c'est d'avoir les sorties en même temps que l'écriture donc par exemple quand j'écrivais mon tome 3 j'avais en même temps la sortie du tome 1 Donc du coup la promo, la tournée de dédicaces, les corrections du tome 2 et en fait le brainstorming du tome 4. Et en fait du coup dans mon cerveau il y avait tout qui se mélangeait. Et quand je vois que le tome 1 plaît énormément, les gens commencent à avoir de l'attente pour le reste. Et du coup tu te dis il ne faut pas que tu te rates, les gens s'attendent à quelque chose en particulier. Le tome 1 il y avait beaucoup de plot twist. Donc les gens commençaient à me dire oh là là j'ai hâte de voir les plot twist du tome 2. Et je dis là mais il n'y aura pas de plot twist dans le tome 2. Et du coup, c'est vrai que c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Mais d'ailleurs, en parlant de plot twist et aussi du fait d'être un phénomène TikTok, est-ce que tu as peur de décevoir les lectrices ? Parce que tu as beaucoup de lectrices, mais de lecteurs aussi, si tu ne crées pas des retournements de situations de malades à chacun de tes romans ?

  • Morgane Moncomble

    Mais totalement. Mais c'est devenu une peur. C'est devenu une… C'est vraiment terrifiant parce que… Moi, à la base, j'écris des romans où il n'y a pas vraiment de plot twist. C'est vraiment quelque chose de récent, je trouve.

  • Margot Dessenne

    C'est à cause de l'as de cœur aussi.

  • Morgane Moncomble

    Mais c'est ça ! Mais malheureusement, j'ai commencé quelque chose, je ne savais pas. J'ai écrit l'as de cœur et à partir de ce moment-là, effectivement, comme j'ai eu beaucoup de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs qui n'avaient pas lu mes autres romans, ils ont commencé à penser que c'était ma marque de fabrique, peut-être, je ne sais pas, mais ce n'était pas du tout le cas. Et donc du coup j'ai eu cette petite pression après de devoir tout le temps faire des retournements de situations, mais j'essaye de m'en détacher parce que je n'ai pas envie de devenir un peu justement esclave de ça en fait, je n'ai pas envie d'écrire quelque chose en me disant il faut que j'écrive ce qui va plaire aux autres. J'ai envie d'écrire quelque chose qui va me plaire déjà à moi, et c'est vrai que c'était une peur que j'avais pour le tome 2 parce que du coup pour moi dans un univers on n'a pas de plot twist. Après, en fait, pour moi, on n'a pas besoin forcément de plot twist pour écrire un bon roman. On peut quand même avoir des rebondissements. Donc du coup, j'essaye de m'en détacher. Après c'est quelque chose que moi j'aime bien faire, donc c'est pas embêtant. Mais il y a quand même quelque chose de bizarre avec ce concept des plot twists, je tiens à le dire. Vraiment une obsession et surtout parfois j'ai l'impression que les gens ne savent pas vraiment ce que c'est. Par exemple, on a écrit, alors j'ai participé à l'écriture d'un roman à dix mains, donc avec quatre autres collègues et très bonnes amies qui sont aussi autrices chez moi. qui s'appelle Unhappy New Year. Et on a vu beaucoup de chroniques de gens qui nous disaient Oh là là, quel plot twist ! ou alors J'avais deviné le plot twist ! Et on s'envoyait des messages en se disant Mais on a écrit un plot twist ! Je n'étais pas du tout au courant. Et en fait, parfois, les gens confondent retournement de situation avec rebondissement. Et du coup, parfois, apparemment, on écrit des plot twists sans le savoir. Voilà.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que pour ceux pour qui ce serait un petit peu nébuleux dans vos oreilles, vous direz Ok, ouais, mais c'est quoi déjà la différence ? C'est ça. Chaque livre a des événements qui se passent dans le livre qui sont plus ou moins surprenants. On est d'accord, il peut se passer des choses dans un livre où tu ne t'y attendais pas. Pour autant, ça ne retourne pas l'entière suite du livre. Alors qu'un plot twist, soit ça retourne entièrement le livre dans le sens où ça nous fait changer de paradigme, soit changer aussi l'état d'esprit des personnages, mais vraiment à un point énorme, soit ça... oblige à avoir une nouvelle lecture du livre, parce qu'on se rend compte que par exemple un personnage nous a menti, ou qu'en fait il y avait une information qu'on n'avait pas dès le départ, mais que si on a cette information en tête, toute l'histoire change. C'est ça un plot twist. Et des fois, effectivement, des événements dans le livre peuvent être assimilés à un plot twist, mais quand on parle de très gros plot twist, c'est vraiment que toute la trame du livre change si on met en place cet événement-là.

  • Morgane Moncomble

    C'est ça. Exactement. Je n'aurais pas pu l'expliquer mieux.

  • Margot Dessenne

    Écoute, on ne sait jamais, des fois c'est un peu nibuleux, parce qu'effectivement des fois on sort des termes à tort et à travers quand on parle de livres, donc ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, à part le fait que tu n'avais plus envie d'écrire de plot twist forcément à tous les livres, et qu'il faut écrire des livres en avance, qu'est-ce que ça t'a appris l'écriture de ces quatre tomes compagnons au nom de Fleur ? Puisque j'ai une de tes protagonistes à un nom de Fleur. Qu'est-ce que ça a pu t'apprendre toi en tant qu'écrivaine ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, ça a pu m'apprendre, alors déjà que j'ai une productivité qui est assez dingue. Honnêtement, je ne me sentais pas capable d'une chose pareille et je suis assez contente d'en être sortie indemne. Et à la fois, je pense que ça m'a aussi appris que je n'étais pas un super héros. Voilà, et que il fallait aussi que je... Ça m'a aussi appris à me dire qu'il fallait que je fasse attention à moi, qu'il fallait que je... Ouais, que je prenne soin de moi et que... que parfois il faut ralentir pour écrire quelque chose de qualité. C'est vrai que j'avais déjà mes histoires, j'avais déjà mes plots, je savais ce que j'allais écrire, mais il y a certaines choses que j'aurais faites différemment, par exemple, si j'avais eu plus de temps. Il y a des choses que j'aurais faites peut-être plus en profondeur si j'avais pu le faire. Après, j'ai quand même fait quelque chose qui pour moi est très bien et si j'avais senti que ce n'était pas assez exploité, je l'aurais fait et j'aurais pris le temps. Mais quand même, je pense que j'aurais fait les choses différemment si j'avais plus de temps, tout simplement.

  • Margot Dessenne

    Et c'est quelque chose vers lequel tu tends, vu que tu t'en vas en Corée, que tu décides de ne pas publier pendant quelque temps pour te laisser le temps d'écrire et de te ressourcer. C'est finalement quelque chose vers lequel tu vas.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. C'est vrai que je... Alors, à partir du tome 3, j'ai commencé à préparer mon éditrice en lui disant Écoute, après la série, vraiment, je pense que je vais faire une très longue pause. En soi, ce n'est pas une très longue pause. C'est vrai que je vois beaucoup de gens commencer à paniquer en disant Mais tu vas arrêter d'écriture. En soi, avant la série Seasons, j'écrivais un roman par an. Et c'est déjà énorme. Vraiment, un roman par an, c'est déjà très bien. Mais c'est vrai que là j'ai besoin de prendre du temps pour me remettre à apprécier l'écriture déjà pour commencer. Parce que vers la fin vraiment je commençais à me dire mais en fait je n'ai plus envie d'écrire là ça y est. C'est pas pour toujours mais là en tout cas c'est bon. J'ai envie d'arrêter, j'ai envie de me remettre à lire aussi parce que c'est des choses que j'adorais faire avant et que je n'avais plus le temps de faire en fait à cause de l'écriture. Donc là, c'est vrai que j'ai envie de prendre le temps de m'enrichir, de retrouver l'inspiration, de faire les choses un peu moins automatiquement peut-être aussi, et puis de changer de genre. J'ai envie de me remettre à la fantasy, voilà. D'écrire d'autres choses, d'écrire d'autres choses et de revenir avec un vrai projet en béton fin 2025 ou début 2026, qui sait.

  • Margot Dessenne

    Oui, écoute, ça me plaît beaucoup d'entendre ça. J'adorerais te lire en fantasy. Mais d'ailleurs, vu qu'on parle de nouveaux projets, ça ne te gêne pas si on entre un petit peu dans ton processus d'écriture ? Comment tu vas aborder par exemple cette fantaisie ou cet autre roman vers lequel tu te diriges ? Qu'est-ce qui te vient en premier déjà ? Est-ce que c'est l'intrigue, les personnages ? Est-ce que tu planifies tes projets en avance ? Est-ce que tu les découvres au fur et à mesure ? Je suis un petit peu curieuse.

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est vrai que c'est assez différent pour chaque auteur, donc c'est marrant de voir les processus de chacun. Alors, moi je suis plutôt du genre maniaque. C'est drôle parce que je parlais avec des scénaristes un jour, c'était il y a quelques mois, et on m'a justement demandé comment j'écrivais mes romans, comment je planifiais tout ça. Et quand je leur ai expliqué, ils m'ont dit mais en fait, on dirait ce que nous on fait avec des scénarios de films ou de séries C'est vrai que c'est très... Alors moi je laisse pas trop place au Philly en général. Enfin ça dépend. Je l'ai plus fait lors de la série par exemple, peut-être justement parce que j'avais moins le temps de tout planifier. Mais en général avant je sais pas trop quelle est la première chose qui me vient à l'esprit. Ça dépend pour chaque projet. Ça peut être le concept, pas forcément l'intrigue d'abord, mais plus l'ambiance peut-être, la esthétique, parce que je suis très visuelle, ou peut-être juste un détail de l'histoire, une troupe aussi. Mais en général, c'est plutôt les personnages qui me viennent en premier. Et ensuite, je me pose un peu plus sur l'intrigue.

  • Margot Dessenne

    Mais avant de commencer à écrire, à réviser, j'ai toujours un plan. Alors déjà, je fais beaucoup de fiches personnages qui sont très détaillées, même si en général, je n'utilise que 10% lors de l'écriture. Mais au moins, je sais tout. Donc voilà, ça me permet aussi d'absorber vraiment la personnalité de mes personnages. Et ça, c'est hyper important. C'est vraiment ce que je chouchoute le plus. Donc les fiches personnages. Et ensuite, il y a vraiment un tableau Excel ou Google Sheets. où je mets sur plusieurs colonnes à la fois mes chapitres avec un résumé de chaque chapitre, plus par exemple un automne pour te pardonner, il y avait beaucoup de choses à prendre en compte, il y avait à la fois la romance mais aussi l'enquête policière, les indices, enfin c'était vraiment un bordel et du coup il fallait que je mette, ok colonne, indices, à tel chapitre il y a la révélation de ceci, à tel chapitre il y a ça. Donc c'était compliqué à mettre en place. Et ensuite forcément il y a la romance, donc il faut détailler aussi les différentes étapes de la romance, comment ça évolue, le premier baiser, le premier contact physique, ce genre de choses. Donc ouais, je planifie tout et après je commence l'écriture. Et du coup c'est vrai que la plupart du temps on se dit que c'est un peu triste parce que tu ne laisses pas place à la surprise. Mais en vérité, au fil de l'écriture, il y a énormément de choses qui changent. Donc je me fais quand même pas mal surprendre par mes propres personnages qui parfois prennent vie et me disent Non, non, non, moi je ne suis pas comme ça. Tu as décidé de ça, mais pas du tout. Ah d'accord, ok.

  • Morgane Moncomble

    Est-ce que d'ailleurs tu t'es déjà laissée surprendre par un plot twist ?

  • Margot Dessenne

    Oui, d'ailleurs, un automne pour te pardonner. Le plot twist, donc la révélation du tueur, etc. c'était pas du tout censé être ça. À la base. C'est assez étonnant, mais j'ai commencé à écrire avec quelque chose de totalement différent en tête. Et j'avais écrit quand même bien 100-130 pages. Et je raconte tout le temps cette histoire, mais j'étais dans la douche. Et dans la douche, c'est là où j'ai mes meilleures idées, en général. Voilà. J'étais en train de réfléchir à mon histoire, et là, j'ai eu une idée. Et je me suis dit, c'est vraiment... Ce serait horrible, mais ce serait trop trop bien. Je me suis dit, mais c'est vraiment hyper sadique, mais si j'arrive à le faire, ce serait du génie. Voilà, elle me fait un peu narcissique. Et je me suis dit, mais il faut vraiment que tu essayes de le faire. Et du coup, j'ai changé toute mon histoire.

  • Morgane Moncomble

    et je l'ai fait et ça a fonctionné je ne peux que te comprendre en réalité pas sur le fait que j'ai mes idées dans la douche mais sur le fait de tout planifier c'est vrai et c'est marrant parce que j'ai aussi les ambiances qui viennent en premier donc je comprends tout à fait ce truc où tu ne sais pas encore ce qui va se passer avec qui mais tu as déjà des sensations exactement, c'est assez drôle Ouais,

  • Margot Dessenne

    mais j'aime bien, ça me permet d'être dans mon univers avant même qu'il soit créé.

  • Morgane Moncomble

    Exactement, c'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Là où par contre, j'ai tout à apprendre de toi, c'est au niveau de la romance. Pour tous ceux qui nous écoutent, ils savent qu'Absolu n'est pas un livre de la romance, j'avoue.

  • Morgane Moncomble

    J'ai vu beaucoup de tes TikToks justement qui reprenaient des questions, qui te demandaient, et tu disais mais non ! Je rigolais, je me disais la... En même temps, c'est de la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    C'est de la science-fiction, mais effectivement, après, il y en a qui mélangent la romance, mais j'avoue que j'en écris peu, aussi parce que j'en lis peu, et parce que je n'en connais pas les codes. Et je t'ai sous la main, sache que je vais donc t'exploiter. Je voudrais savoir, pour toi, qu'est-ce qui fait une bonne romance ? Parce que tu parlais tout à l'heure de savoir placer dans les points pivots. le premier contact, le premier rapprochement, le premier bisou. Est-ce que pour toi, une bonne romance, c'est quelque chose de très calibré, avec la petite crise des 80% comme on l'entend ? On va voir. Ou est-ce que finalement, il y a un côté feeling que toi-même, tu ne maîtrises pas, où tu disais que parfois tes personnages t'échappaient un petit peu ?

  • Morgane Moncomble

    Moi je pense que... alors je suis vraiment la pire personne je pense à qui demander ça, parce que moi je ne suis pas vraiment les codes honnêtement. Peut-être que je suis dedans, mais en tout cas je m'en rends pas forcément compte, c'est pas volontaire. J'écris au feeling. J'écris au feeling et justement, je pense qu'une bonne romance, c'est justement pas de se poser ce genre de questions. Parfois, ça m'arrive. J'ai un peu ce truc un peu chiant où je me dis, par exemple, si j'ai écrit 300 pages et qu'il ne se passe toujours rien. Par exemple, moi, j'écris de la new romance, donc la plupart du temps, il y a des scènes explicites. Si au bout de 300 pages je vois qu'ils n'ont toujours pas consommé leur relation, je commence un peu à stresser, je me dis oh la la, ça fait déjà 300 pages, il s'est rien passé, les gens vont se dire mais ça arrive quand ? et je me mets cette pression-là et au début je me disais il faut que je rajoute une scène et vraiment je me vois me poser devant mon plan en me disant il faut que je rajoute un chapitre genre 100 pages avant quand même pour qu'il y ait au moins un petit rapprochement parce que sinon les gens ne vont pas du tout aimer. Et après je me suis dit mais pourquoi tu fais ça ? C'est tellement forcé. Toi tu ne l'as pas pensé comme ça. C'est que ça ne devait pas arriver. Et c'est toi qui connais le mieux tes personnages. Et au final, du coup maintenant je ne me mets pas du tout la pression. et surtout je vois que ça fonctionne j'ai eu cette pression pour le tome 2 et pour le tome 3 par exemple et personne ne m'a rien dit donc finalement c'est que ça fonctionne mais c'est vrai que en fait pour moi ça dépend du livre et ça dépend des personnages il y a des personnages qui vont qui vont être beaucoup plus tactiles très rapidement qui vont être beaucoup plus explosifs il y en a qui vont être beaucoup plus pudiques beaucoup plus en fait voilà c'est juste ça dépend et du coup on fait en fonction de ça et en termes de codes en termes de codes tant qu'on raconte une histoire d'amour pour moi il n'y a pas vraiment de codes c'est vrai qu'il y en a un quand même un très très gros code en romance mais moi je je dis pas que je le respecterais toujours C'est le happy ending. Forcément, quand on lit la new romance, il y a un accord tacite entre le lecteur ou la lectrice et l'auteur ou l'autrice qui dit que ça doit bien finir. Même si on vous fait souffrir pendant tout le roman, il faut qu'ils finissent ensemble et qu'ils soient heureux. Moi je suis pas d'accord avec ça. Moi je suis pas d'accord avec ça.

  • Margot Dessenne

    Tu vas vérifier tous les lecteurs là avec cette phrase.

  • Morgane Moncomble

    Non mais ils savent, ils savent maintenant. Si vous me lisez, vous savez que rien n'est safe avec moi. Mais c'est vrai que, bon jusqu'ici j'ai toujours eu des happy endings. Mais c'est vrai que pour moi ça veut rien dire une histoire d'amour, elle peut quand même se terminer mal si ça en fait. enfin, ce n'en est pas moins une histoire d'amour en fait. On peut aimer et après désaimer, entre guillemets, ou peut-être qu'il y a des personnages qui meurent. On n'en sait rien. Ça arrive aussi en romance.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que d'ailleurs, tu as certains de tes livres où ça t'a titillé vraiment très fort de ne pas faire une happy ending ?

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est pour ça que franchement vous pouvez vous estimer de quelque part très heureux avec moi. J'avoue que ça m'est arrivé une fois avec Nos Hommes Tourmentés. Si vous l'avez lu, vous comprenez pourquoi. C'est un livre assez dur avec des thématiques assez difficiles et mon héroïne à la base devait mourir. Je l'avoue, elle devait mourir et en fait à la fin j'ai changé d'avis. Je me suis dit non, parce qu'elle a trop souffert, j'ai envie qu'elle soit heureuse. Et du coup j'avais aussi envie d'un message positif. Et du coup je me suis dit bon non, ça ne sera pas ce roman-là. Peut-être un jour, mais pour l'instant ça va. Pour l'instant ? Tout va bien.

  • Margot Dessenne

    Je sens qu'il y a des auditeurs et des auditrices qui me sont maintenant en ce moment. Je ne les ai pas rassurées du tout.

  • Morgane Moncomble

    Pardon, pardon.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, là, au niveau de ta fantaisie, qu'est-ce que tu as en tête ? Si c'est toujours la fantaisie, parce que peut-être que tu me dis que tu as envie d'en écrire, mais que tu n'as pas encore quelque chose en tête. Mais pour le prochain, qu'est-ce que tu commences à avoir ?

  • Morgane Moncomble

    Vous allez vraiment me détester. Vous allez me dire, mais Morgane, pourquoi tu as dit que tu allais te reposer ? Alors oui effectivement, mais ça fait plusieurs années que j'ai en tête une série de fantasy de 7 tomes. Ah non ! Ah non !

  • Margot Dessenne

    Pourquoi tu fais ça ?

  • Morgane Moncomble

    Je ne sais pas, mais moi-même, je me pose la question. Je l'ai dit à mon amie Dalia Blake, qui est aussi autrice, et je lui disais, en fait, ça y est, j'ai réfléchi à mon projet, et en fait, il y aura cette tome. Et elle m'a vraiment regardée en disant, pourquoi ? Why ? Pourquoi tu fais ça ? J'aimerais faire des réécritures. Je ne veux pas trop en parler mais voilà, ce serait des...

  • Margot Dessenne

    Tu n'es pas obligée de trop en dire mais peut-être nous dire ce que tu... Tu as déjà du coup le type d'intrigue que tu veux faire ? Oui. Tu as déjà les personnages peut-être ?

  • Morgane Moncomble

    Alors pas énormément, je ne suis pas hyper avancée encore. En fait, ça fait plusieurs années que c'est dans ma tête. Sauf que je n'avais pas le temps de me poser dessus et en fait c'était tellement frustrant. que je l'ai vraiment laissé de côté. Je me suis dit, non, si tu commences déjà à brainstormer, tu ne vas pas vouloir écrire Seasons, sauf que tu n'as pas le choix d'écrire Seasons. Donc, du coup, tu le laisses vraiment de côté. Et c'est aussi pour ça que là, je veux faire cette pause, justement pour prendre le temps de retrouver l'inspiration, de vraiment réfléchir à ce que j'ai envie de faire. Et c'est difficile parce que moi, je ne suis pas une autrice de fantasy. Autant j'écrivais de la fantasy quand j'étais jeune, mais c'est vraiment... plus du tout la même chose aujourd'hui. Donc il y a un peu ce syndrome de l'imposteur où je me dis, mais si ça se trouve, je suis bonne qu'à écrire de la romance. Et puis c'est tellement différent. Je me dis qu'il faut beaucoup plus de temps. Et est-ce que les lecteurs et les lectrices vont me suivre sur de la fantaisie ? En fait, il y a tout ce genre de questions qui fourmillent un peu dans ma tête. Et c'est difficile, mais j'ai envie de prendre le temps de faire ça pour moi sans me mettre trop de pression.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses faire ça en adulte, vu que tu en lis en adulte ? Oui,

  • Morgane Moncomble

    ça va être de l'adulte, oui.

  • Margot Dessenne

    Donc finalement, apporter ce que tu n'arrives pas à lire en français.

  • Morgane Moncomble

    Oui.

  • Margot Dessenne

    On a revenu au point de au départ.

  • Morgane Moncomble

    Effectivement, c'est un peu le but. Je ne sais pas encore si ça va être de la fantaisie ou de la romantaisie, parce que moi j'ai toujours envie d'écrire sur de l'amour, forcément. Donc je ne sais pas encore, je pense que je me laisse un peu la liberté, je ne vais pas me mettre dans une case, je pense que je vais écrire et on verra ce que ça donne à la fin.

  • Margot Dessenne

    Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver un contrat d'édition pour ta fantaisie en septembre, sache-le. À mon avis, il n'y a personne qui va se dire Non, Morgane manquant,

  • Morgane Moncomble

    non ! Écoute, je croise les doigts.

  • Margot Dessenne

    D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai vu une étude comme quoi la vente de livres en 2023 s'est effondrée en France, de façon tout à fait catastrophique, un peu comme si on avait eu un effet rebond, parce qu'on a eu une vente de livres qui s'est énormément... qui a énormément augmenté durant le Covid et les années qui ont suivi. Et là, on a cette redescente et ça va sûrement rebondir après. La seule chose qui n'a pas vendu, c'est la romance et particulièrement la new romance. Comment t'expliques ça, toi ?

  • Morgane Moncomble

    Comment j'explique ça ? Je ne sais pas. Alors je pense que forcément l'arrivée de BookTok, parce qu'on me demande tout le temps, quel est par exemple l'âge de ton lectorat ? Alors la tranche d'âge est hyper large, mais effectivement en majorité c'est souvent des jeunes lecteurs et des jeunes lectrices. J'ai des lectrices de 11-12 ans et des lectrices de 70, mais c'est vrai qu'en général c'est entre 15 et 25-30. Et en fait ce lectorat-là il est sur les réseaux sociaux. Et c'est justement là où ils ont cherché leurs livres et la romance, je trouve que c'est un bon genre pour commencer à lire et c'est ce que je disais tout à l'heure avec L'As de Coeur, donc on a eu beaucoup de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui ont commencé à lire avec L'As de Coeur et du coup j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de nouvelles personnes qui se mettent à lire avec la romance justement parce que c'est un genre de transition donc je pense que... je sais pas. Honnêtement, je n'en sais rien. Je pense qu'il y a aussi une totale déconstruction sur le genre de la romance qui avant était… Il y avait beaucoup de préjugés dessus. C'était 50 Néances de Grey, After, les Beautiful Bastards qui sont géniaux et qui ont aidé justement à faire connaître le genre. Mais aujourd'hui, ce genre de littérature est complètement différent. On a beaucoup évolué. Et du coup, il y a toute cette déconstruction qui amène de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices. qui pensaient pas que ça pouvait être ça la romance aussi. Donc ouais.

  • Margot Dessenne

    Ceci amène donc au fait, et tu l'as cité tout à l'heure, qu'en 2023, tu as fait partie du top 10 des meilleures ventes en France. Déjà, félicitations.

  • Morgane Moncomble

    Merci.

  • Margot Dessenne

    C'est un truc de ouf.

  • Morgane Moncomble

    J'y crois toujours pas.

  • Margot Dessenne

    Comment toi, tu as vécu ce moment ? Je sais que tu as eu affaire à beaucoup de remarques très élitistes et très sexistes, parce qu'il se trouve que ce top 10, je crois que c'était la première fois en France où il y avait déjà plus de femmes que d'hommes, et en plus de la littérature de genre. Donc, toi, déjà, avant même de parler du regard des autres, comment tu l'as appris et comment tu l'as vécu ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est assez drôle parce que quand je l'ai appris, on m'a envoyé le lien de l'article. Et je l'ai vraiment ouvert et je l'ai vu ma tête et en fait j'ai cru que c'était faux. J'ai cru que c'était faux, que c'était un faux... En fait je ne pensais pas que c'était ce top 10 là. Vraiment, mais ça c'est vraiment le syndrome de l'imposteur à fond. Mais je me suis dit mais qu'est-ce que c'est ? Et je l'ai regardé et je l'ai envoyé à ma mère et je lui ai dit mais ça c'est le vrai truc. Et ma mère me dit mais je ne sais pas ce que c'est. Parce que ma mère ne connaît pas trop et je l'ai envoyé à mon éditrice en lui disant c'est le vrai top 10 Et en fait, on m'a dit bah oui, oui Et en fait, même le nombre de livres vendus, il y avait écrit en dessous et je me suis dit mais moi j'ai vendu tant Et honnêtement, sur le coup, je n'y ai pas trop cru. J'étais un peu dans le déni où on se dit bah ouais, d'accord, ok, trop bien Merci. Et j'ai pas vraiment eu de réaction, c'était assez bizarre. Et tous mes amis qui travaillent dans le secteur de l'édition m'ont dit Mais Morgane, c'est complètement fou, tu te rends pas compte ? Et ils étaient limite plus heureux que moi. Et j'étais là Bah ouais, c'est trop fou ! Et en fait, je crois que c'est peut-être une semaine après, quand on m'a dit Bah, tu es invitée au déjeuner des best-sellers de L'Express où je me suis dit... Ah d'accord, c'est pour de vrai du coup ! Pour de vrai, moi aussi, et vraiment quand j'ai vu le journal en papier que j'ai acheté du coup après, ma première réaction c'était de me dire mais qu'est-ce que je fous là quoi ? J'ai pas ma place. Et c'est drôle parce que c'est la première réaction qu'on a, et en même temps c'est aussi celle des autres qu'on déploie en fait. Et je me suis dit bah non, arrête de dire ça, t'as ta place, tu l'as méritée, t'as travaillé pour ça, et tu devrais en être fière. Et du coup, c'est vrai que ça a été un peu un coup dur quand j'ai vu les commentaires après sur internet. Des gens très méprisants et effectivement très snobs et élitistes et sexistes qui disaient que c'était de la littérature de bas étage, que c'était des romans de guerre, que c'était limite de la pornographie, que c'était mal écrit, que le lectorat n'était que des millinettes. Bon, ça on l'entend tout le temps et c'est vrai que maintenant on s'est un peu habitués, si c'est un peu triste, mais finalement je suis plutôt fière de montrer que, bah en fait ça se vend, ça se vend et les jeunes lisent. Et c'est ça que je n'aime pas aussi, c'est que tout le monde dit les jeunes ne lisent pas C'est un fléau les jeunes ne lisent pas, mais les jeunes lisent, c'est juste qu'ils ne lisent pas ce que vous voulez qu'ils lisent. Et ça, c'en est la preuve. Et du coup, j'étais plutôt contente de montrer ça.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que finalement, ce classement, ce n'est pas un classement fait par un jury de 80 ans qui fait de l'entre-soi. C'est un classement des lecteurs.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. Donc, ça prouve bien que... la romance ça fonctionne et ça plaît et pas seulement aux femmes aussi. Ça c'est quelque chose qu'on doit aussi démontrer.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce qu'on a quand même dans le top 3, 3 femmes ? Non, 2 femmes sur 3 je crois, si je ne dis pas de bêtises. Je ne sais plus, mais en tout cas sur le sur 10, il y a 6 femmes. Donc c'est la première fois que les femmes sont en supériorité numérique. J'ai vu que ça n'avait pas plu, mais c'est une belle chose.

  • Morgane Moncomble

    C'est génial et en plus des femmes jeunes. Oui. Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    C'est vrai.

  • Morgane Moncomble

    Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    Mais est-ce qu'aujourd'hui, tu ressens une pression à l'idée de faire toujours mieux, de rester dans ce top 10, de maintenir ton classement ? Limite, là, tu es en 10e position. Est-ce que tu te dis, la prochaine fois, je serai 9e ou 8e ? Est-ce que tu veux être toujours plus proche du sommet ? Et qu'est-ce que ça amène comme peur, finalement, de réussir ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, pas forcément par rapport au top 10. Déjà, être dans le top 10 est quelque chose auquel vraiment jamais j'ai pu aspirer. Je ne m'y attendais pas du tout. Donc déjà, y être, c'est assez incroyable. Donc, je ne me mets pas forcément la pression d'être 9e ou 8e ou peu importe. Évidemment, je ne dis pas non et ce serait incroyable et ce serait vraiment un accomplissement de dingue. Mais je ne me mets pas forcément la pression par rapport à ça. En revanche, effectivement, il y a toujours cette pression de faire mieux. Et j'en parlais avec mon meilleur ami qui travaille aussi dans le secteur de l'édition. Et on parlait de ma première semaine, c'était avant ma première semaine d'imprintant, pour te succomber, et on me disait, toi tu t'attends à combien à peu près ? Et je lui ai donné un chiffre et je lui ai dit en dessous je serais un peu déçue. Et il me dit mais t'es complètement folle, même si c'est un peu en dessous c'est génial. Et je lui disais bah oui c'est génial et il y a trois ans j'aurais même pas aspiré à avoir ce genre de vente. Mais en fait plus les ventes montent et plus on a des attentes qui elles aussi montent et du coup après on a des... On a des déceptions qui ne sont pas forcément des déceptions, dans le sens où même si je vends bien, mais si je vends quand même un peu moins qu'avant, je vais me dire Oh non, là c'est un flop, et puis les gens ils n'ont pas aimé alors que finalement enfin pas du tout, et il faut remettre aussi les choses en circonstance, mais c'est quelque chose de très difficile à faire. Et puis en tant que perfectionniste, on a toujours quelque chose à prouver aussi. Merci. C'est difficile, on a l'impression, en fait on a un peu peur d'être juste de passade, de se dire l'aniromance c'est qu'une phase et pour l'instant ça fonctionne, mais peut-être pas demain. Et du coup on a toujours envie de faire mieux et de se démarquer et d'être toujours dans les tendances. Mais en fait, c'est difficile.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que c'est pour ça que tu fuis vers la fantaisie ?

  • Morgane Moncomble

    Non, pas forcément. Je me rapproche de la fantaisie parce que c'est mon premier amour. C'est ce que j'adore lire en règle générale. C'est ce que je lis le plus. J'écrivais avant de la fantaisie. En tant qu'adulte, j'ai toujours rêvé d'écrire vraiment un gros projet de fantasy et qu'on puisse me dire est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien. Je l'accepterais si c'est pas bien et que finalement je n'écris que de la romance. Mais non, je pense que j'écrirai toujours de la romance quoi qu'il arrive. Parce que c'est ce que j'adore et je pense que je suis faite pour ça.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne chose. Il ne faut pas avoir honte des choses pour lesquelles on est bon.

  • Morgane Moncomble

    C'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, est-ce que mentalement, tu t'attends, une part de toi s'attend ? au même genre de chiffres pour cette fantaisie que pour la romance. Est-ce que tu ne pourras pas t'empêcher de comparer ?

  • Morgane Moncomble

    Inconsciemment, c'est sûr. Inconsciemment, c'est sûr. Et en même temps, j'ai quand même ce côté lucide où je me dis, ça n'a rien à voir. Je sais très bien que si demain, j'ai un contrat de fantaisie, que ce soit avec Hugo ou pas avec Hugo, peu importe, mais si demain, je commence une fantaisie, je sais que c'est comme si je recommençais à zéro. Je sais qu'il y a des lectrices et des lecteurs qui vont possiblement me suivre, mais je sais aussi que ça ne sera forcément pas la majorité. Et du coup, j'essaie de mettre un peu de la distance par rapport à ça et de me dire Ok, tu recommences à zéro et en même temps, ce n'est pas très grave, tu vas aussi avoir de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui, eux, ne lisent pas forcément de la romance. Donc non, c'est aussi une nouvelle aventure, je pense. Et puis je sais que le marché aussi de la fantasy n'est pas le même marché que celui de la romance, surtout de la new romance. Aujourd'hui, et chez Hugo aussi, qui a une puissance de frappe incroyable, les chiffres sont mirobolants, pour tout le monde. Donc j'essaie de prendre de la distance et de me dire que ce n'est pas du tout le même public, ce n'est pas du tout le même marché, donc ça va, je suis assez lucide là-dessus.

  • Margot Dessenne

    Et le plus amusant, c'est que pourtant votre place en librairie de la New Moments, elle est toute petite. Je prends l'exemple du Furet du Nord, où je suis venue te voir avec mon amie Louise, quand tu es venue dédicacer, et qui elle est fan de New Romance. Elle se déplore à chaque fois que l'espace New Romance est tout petit, alors que pourtant c'est un de ceux qui vend le plus en France. C'est fou non ?

  • Morgane Moncomble

    C'est assez dingue. Je pense que ça évolue quand même. C'est vrai qu'à force de faire des dédicaces, on en parle beaucoup avec les libraires. Et c'est vrai que beaucoup nous disaient, avant on n'avait pas forcément de rayon New Romance, on avait peut-être une, deux étagères un peu cachées dans le coin, mais aujourd'hui ça s'attend à changer et justement les rayons deviennent un peu plus grands, maintenant ils ont vraiment leur nom avec écrit New Romance et pas littérature érotique, ce qui était beaucoup plus avant, alors que ce n'est pas forcément la même chose quand même. Quoi,

  • Margot Dessenne

    tu n'écris pas des harlequins ?

  • Morgane Moncomble

    Non, non, non. Pour certains, la différence est très légère. Mais effectivement, je pense que ça commence à changer justement parce que les gens, les libraires, les éditeurs aussi se rendent compte que la New Romance, ça fonctionne énormément. Et d'ailleurs, on le voit, il y a beaucoup d'éditeurs qui commencent à créer des collections de New Romance, des éditeurs... très classique où vraiment on ne s'y attendait pas du tout. Donc c'est à la fois génial et à la fois, on espère que ça va fonctionner sur la durée.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Là, on a parlé de tes peurs. Au contraire ? quand on est au sommet, on peut rêver de quoi après ? Quels sont tes rêves d'autrice qu'ils te rêvent à réaliser ? T'es toute jeune en réalité, donc t'as encore plein de choses à faire. Est-ce que t'as des rêves ? Pas des choses sur lesquelles tu peux pas agir. Parce que tu sais, il y a des choses où c'est des rêves, mais on n'y peut rien. C'est pas nous qui décidons. Mais des choses sur lesquelles toi, t'as envie d'agir.

  • Morgane Moncomble

    Alors, évidemment, j'ai plein plein de rêves. Déjà parce que pour moi, je ne suis pas au sommet, donc forcément pour moi, il y a encore beaucoup beaucoup de choses à faire. Neuf places. Exactement. Justement, tiens, un rêve, pourquoi pas ? Être première, ce serait incroyable. Bon après j'ai très peu d'espoir je l'avoue mais je pense qu'on peut quand même rêver, pourquoi pas. Bien sûr après quelque chose que j'aimerais faire c'est justement me diversifier et avoir un lectorat beaucoup plus large qu'aujourd'hui. je ne sais pas si j'y arriverai avec de la new romance. Après, je sais que je ne veux pas qu'on me mette des étiquettes, je n'ai pas envie de rester dans une case, et je sais très bien que si demain, je n'ai plus envie de faire de romance, je ferai autre chose, et vraiment, ce n'est pas très grave. Mais ouais, je pense que... Ah, je ne sais pas. Après si, un rêve qui serait incroyable, après je ne sais pas si j'ai vraiment du contrôle dessus, mais ce serait d'avoir mes livres adaptés au cinéma ou en série, ce serait génial. Et puis de pouvoir participer aussi. par exemple l'écriture du scénario, ce genre de choses, ça ce sera un grand accomplissement.

  • Margot Dessenne

    Tu sais que ça tombe bien parce que je t'ai parlé des questions des auditeurs tout à l'heure, où j'en ai reçu beaucoup, beaucoup, beaucoup. Au moins une quinzaine d'entre eux posaient exactement la même question. Tes romans seront-ils adaptés en film ou en série ? Et si oui, lesquels ?

  • Morgane Moncomble

    Je le savais, je le savais. En ce moment, on me harcèle avec ça. J'ai vu que ça avait pris beaucoup d'ampleur sur les réseaux. Alors moi, je ne l'avais pas du tout vu à la base. Et c'est ma mère qui commençait à m'envoyer des TikToks en me disant Mais qu'est-ce qui se passe ? Regarde, il y a tout le monde qui en parle ! Et je me suis dit Mais d'où ça sort ? Et en fait, effectivement, il y a eu un article du Parisien. Donc j'ai fait une interview avec eux. Et on a dit des choses qui étaient censées rester secrètes et qui ne sont pas restées secrètes. Et donc effectivement, maintenant que c'est sorti, des options ont été posées pour deux de mes romans. Mais encore une fois, je dis à tout le monde, s'il vous plaît, ne vous emballez pas, parce que rien n'est fait et des options... Il y a beaucoup de romans qui ont des options et finalement qui ne voient jamais le jour à l'écran. Donc j'essaie de ne pas trop m'emballer et juste de croiser les doigts et de me dire j'espère que ça va fonctionner. Et si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Mais normalement j'en dirais plus dès que je le peux, dès qu'on aura quelque chose de plus concret. mais je ne peux pas dire du coup lesquels c'est, je vous laisse spéculer.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr. Pour tous les éditeurs qui sont un peu frustrés, le monde du cinéma c'est un monde très complexe et si vous êtes un peu curieux d'en savoir plus, dans deux semaines sortira une interview avec Pauline Moreau qui est scénariste et qui nous explique en long, en large et en travers, en une heure, pourquoi le monde de cinéma c'est compliqué, c'est long et à quel point l'adaptation d'un livre en film ou en série. c'est presque impossible en France.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Voilà, comme ça, ça vous rassurera en vous disant Ok, c'est normal et ça nous permettra de mieux comprendre le concept. On arrive à l'heure d'épisode. J'adore quand j'arrive à être on time. Tu sais que c'est mon petit défi, moi, c'est d'arriver à peu près à une heure à chaque fois.

  • Morgane Moncomble

    Ah !

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que j'ai tendance à trop dépasser et j'ai pitié de mes auditeurs. Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice qui aimerait écrire de la romance la première fois, ou en tout cas, ou écrire un couple, on va le dire autrement. Parce qu'un couple, ce n'est pas forcément de la romance, puisqu'on peut avoir des couples dans plein de choses. ce serait quoi tes trois conseils ?

  • Morgane Moncomble

    Voilà, je sais pas vraiment c'est la question que je ne sais jamais quoi dire quand on me demande des conseils parce que j'ai l'impression de ne pas en avoir

  • Margot Dessenne

    Toi, les conseils que tu aurais aimé te donner à la toi de Morgane qui a 15 ans plutôt, on va le dire comme ça

  • Morgane Moncomble

    J'ai pas mal de conseils, mais qui ne sont pas forcément pour écrire de la romance, mais pour écrire de manière générale.

  • Margot Dessenne

    Ça peut être très bien pour écrire de manière générale.

  • Morgane Moncomble

    Alors, les conseils que je pourrais donner à quelqu'un qui veut écrire ? Ça va être avant tout des conseils très psychologiques, parce qu'on a tendance à beaucoup se mettre la pression, à se demander avant même d'écrire qu'est-ce qui va plaire aux gens, qu'est-ce que je peux écrire pour être publié. Et ça vraiment, je pense que c'est vraiment ce qu'il ne faut pas faire. Je pense que la question qu'il faut se poser, c'est justement qu'est-ce que moi j'ai envie de lire, qu'est-ce que j'ai envie d'écrire moi, qu'est-ce qui me fait plaisir, qu'est-ce qui m'éclate. Et du coup vraiment, le premier conseil, ça serait... d'écrire quelque chose qui vous, vous plaît. Parce que vous êtes la première lectrice ou le premier lecteur de votre roman. Et en fait, si vous écrivez quelque chose qui ne vous plaît pas, ça va se sentir et vraiment, ça ne va pas être bien. Donc, écrivez quelque chose qui vous amuse, avec des personnages que vous aimez, même s'ils sont détestables. Tant que vous les aimez et que vous comprenez pourquoi ils sont comme ça, tout va bien se passer. Deuxième conseil, ce serait de ne pas se comparer. Et ça je sais qu'on le fait beaucoup avant d'être auteur et en étant auteur aussi, on le fait toujours. Et encore moins se comparer à des gens qui écrivent depuis des années et des années. Quand vous commencez, il faut pas. Genre vraiment, c'est vraiment la pire chose à faire je trouve parce que ça va vous décourager et surtout parce qu'il y a jamais quelqu'un qui écrit mieux ou qui écrit moins bien, on écrit tous différemment. Il y en a qui vont peut-être… plus chouchouter leur intrigue que leur façon d'écrire. Il y en a qui vont être beaucoup plus poétiques dans leur façon d'écrire, dans leur style, mais du coup qui vont moins se concentrer sur l'intrigue ou sur leur personnage. Chacun fait différemment. Donc vraiment, ne pas se comparer et écrire et lancez-vous, et on verra plus tard. Et surtout, dites-vous que quand vous commencez à écrire, il n'y a rien qui est définitif. Vous allez pouvoir revenir dessus. Si votre premier jet, il est nul, c'est normal. Voilà, c'est normal, les miens aussi, ils seront toujours nuls, mais après vous pouvez le perfectionner et revenir dessus et rajouter des choses et enlever des choses et vraiment rien n'est figé. Voilà, donc ça déjà, normalement ça va vous rassurer. Et un troisième conseil qui est là peut-être un peu plus technique. Après ça n'engage que moi, mais moi je vous dirais plutôt de vraiment chouchouter vos personnages. Pour moi les personnages c'est vraiment le cœur de votre histoire. Après, bon, encore une fois, c'est que mon avis, mais je préfère lire une histoire avec une intrigue qui peut-être est déjà un peu vue et revue, mais avec des personnages qui sont attachants et qui vont vous prendre aux tripes que l'inverse. S'il y a une intrigue qui est vraiment originale, mais avec des personnages que je ne peux pas me voir, ça va vraiment m'enlever tout le bonheur de la lecture. Donc ouais, si je peux vous donner un conseil, c'est vraiment chouchouter vos personnages. Et ça ne veut pas forcément dire... avoir des personnages parfaits ou attachants. Vos personnages, il ne faut pas qu'ils soient parfaits, justement. Il faut qu'ils soient imparfaits, mais même des personnages détestables, juste, il faut qu'on comprenne pourquoi ils agissent ainsi. tout simplement voilà c'est les seuls conseils que je peux donner bah tout ça c'était de très bons conseils et à mon avis dans les trois il y en a beaucoup plus que trois que tu as vu mais c'est pas grave je pense que les gens qui nous écoutent sont plus qu'heureux de recevoir beaucoup de conseils merci

  • Margot Dessenne

    énormément Morgane merci à toi vraiment c'était trop cool et j'ai beaucoup aimé tes questions c'était génial ça me fait plaisir si vous ne la suivez pas encore Morgane est très très présente sur Instagram un peu moins sur TikTok donc n'hésitez pas je vais mettre ses liens dans les notes de l'épisode avec les autres liens que Morgane me transmettra qui pourraient être intéressants pour vous donc n'hésitez pas à aller voir son travail à aller la suivre surtout que là tu pars bientôt en Corée donc je pense que tu vas nous faire vivre de belles choses sur les réseaux ça risque d'être très bon à bientôt j'adore je voyageais par procuration c'est toujours mieux que moi encore merci à toi Morgane nous on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode en attendant écrivez bien prenez soin de vous et à mercredi prochain

Description


Dans le top 10 des écrivains les plus vendus en France en 2023 (avec plus de 521 000 exemplaires rien que pour cette année), Morgane Moncomble est un des visages français de la New Romance, enchaînant les best-seller comme les tomes compagnons de Saisons ou L'As de Cœur. Mais comment vit-on un tel succès avec tout le positif et le négatif qui vient avec ? Comment gérer la pression de toujours faire mieux et plus vite ? La peur de ne plus plaire ? Dans cette interview, Morgane répond avec franchise et douceur et dévoile son parcours et comment elle surmonte les difficultés qu'elle rencontre.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez un bon début de semaine. Je suis tellement heureuse de vous avoir avec nous, puisqu'on est deux aujourd'hui pour cet épisode de podcast. J'ai l'immense plaisir et l'immense honneur d'avoir avec moi Morgane Moncomble pour cet épisode, pour qu'on discute ensemble de plein de choses, notamment de sa carrière, de ses livres, de la romance en façon générale. de son vécu actuel, parce qu'en ce moment, elle est sur une période très très chargée d'écriture et d'édition, bref, de plein de sujets. Vous avez d'ailleurs été extrêmement nombreux. Je crois que je n'avais jamais reçu autant de questions dans la boîte à questions pour les questions des auditeurs, puisque pour chaque interview, les auditeurs ont le droit à une question. Et là, ça a été assez incroyable, et j'ai dû prendre beaucoup de temps pour choisir la bonne question ou celle qui revenait le plus. On accueille aujourd'hui Morgane, qui est un petit peu malade, donc vous l'excuserez pour sa petite voix. Merci Morgane d'être avec nous aujourd'hui.

  • Morgane Moncomble

    Hello tout le monde, merci de m'accueillir malgré ma petite voix.

  • Margot Dessenne

    Ne t'en fais pas, il n'y a aucun souci avec ça et je pense que nos auditeurs et nos auditrices seront très contents de t'entendre malgré tout. Dis-moi, pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, parce que j'imagine que ça arrive, est-ce que tu pourrais te présenter avec tes propres mots et de la façon dont tu aimerais te présenter ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Alors moi je m'appelle Morgane, donc Morgane Moncomble. J'ai 28 ans et je suis autrice de new romance chez Hugo Publishing. J'ai publié mon premier roman qui s'appelle Viens, on s'aime en 2017. Et plus récemment, je suis en train de publier une série de 4 tomes qui s'appelle Seasons.

  • Margot Dessenne

    Et c'est de ça dont on va surtout parler aujourd'hui puisque c'est ton actualité très chaude. Mais c'est vrai que tu es connue pour pas mal de romans qui certains ont percé en 2017. N'empêche, il y a beaucoup de choses qui se sont passées en très très peu de temps. C'est impressionnant.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est vrai que parfois j'ai l'impression que c'était il y a tellement longtemps et en même temps il n'y a pas si longtemps. Donc c'est assez perturbant.

  • Margot Dessenne

    J'imagine bien, j'imagine bien. En fait, j'aime bien revenir à la jeunesse. Et toi, tu as commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Et à l'époque, tu étais plus fantaisie et science-fiction que romance d'ailleurs, avant de faire un joli virage à 16 ans. Comment devient-on écrivaine dans une famille qui ne lit pas ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une très bonne question. Ma grand-mère lit, elle aime beaucoup lire. C'est vrai qu'elle a beaucoup de livres dans une très jolie bibliothèque. Mais quand j'étais petite, je n'en ai pas vraiment souvenir, en tout cas, elle ne m'a pas vraiment poussée à lire. Et c'est quand j'ai eu 11 ans, j'avais une super copine au collège qui adorait lire. Et un jour elle m'a vraiment tendu son livre préféré en me disant mais il faut absolument que tu le lises c'est génial et je lui disais non mais moi c'est pas du tout mon truc vraiment je te jure j'aime pas lire j'aime pas vraiment c'est non désolé c'est pas du tout mon délire et en fait je l'ai quand même fait pour lui faire plaisir et je l'ai lu en cinq jours ce qui était assez incroyable à l'époque à mon âge qu'il lisait pas du tout et j'ai adoré c'était vraiment une évidence.

  • Margot Dessenne

    un déclic. Et tu te souviens, c'était quoi ce livre ?

  • Morgane Moncomble

    Alors oui, ça s'appelait Sortilèges et sacs à main Je ne me rappelle plus de l'autrice, je crois que c'était Sarah Mlajnowski, quelque chose comme ça. Et c'était de la jeunesse, un peu de la comédie, mais aussi un peu de la fantaisie. C'était l'histoire d'une sorcière au collège et au lycée qui était amoureuse du gars hyper populaire. Enfin, voilà. La période aussi un peu twilight, enfin vraiment je suis tombée dedans peut-être la première et du coup forcément mon premier amour était la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est assez impressionnant. Et donc, toi, tu as commencé à lire comme ça, de fil en aiguille, tu t'es mis à écouter les conseils de cette amie. Et à partir de quel moment tu te dis Ok, lire, c'est chouette, mais j'aimerais bien écrire mes propres histoires aussi

  • Morgane Moncomble

    Et bien, étonnamment, tout de suite. C'est vrai ? Enfin, ouais, c'est vrai que ça a été… Je pense que c'est franchement moins d'un an après. Moins d'un an après, en fait, j'ai toujours aimé, même avant de commencer vraiment à lire régulièrement, j'ai toujours aimé inventer des histoires. Mais jusqu'ici, ça ne restait vraiment que dans ma tête. Et là, je me suis dit, mais en fait, tu peux les poser sur le papier, il y a des gens qui peuvent les lire, c'est assez incroyable. Et du coup, il fallait que ça sorte. Et au début, je ne me rendais pas forcément compte que j'écrivais des livres, j'écrivais des petites histoires comme ça dans mes carnets. Parfois, je les faisais lire à ma mère, parfois, c'était surtout mon frère, le pauvre. Il me suivissait mes petites histoires, donc il n'en avait rien à faire.

  • Margot Dessenne

    Était-il consentant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, à moitié. Parfois, il m'en reparle, il me dit Tu te rappelles quand tu me faisais lire ça et que j'en avais rien à faire ? Oui, d'accord, ça a été mon premier lecteur. Donc voilà, et tout de suite, j'ai commencé une histoire. Pareil, c'était l'histoire d'une sorcière qui était amoureuse d'un loup-garou. Enfin bref, il y avait des malédictions sur des générations, ce genre de choses. Et en fait, au bout d'un an, je me suis rendue compte que ça faisait entre 200 et 400 pages. Et je me suis dit, ah, c'est un roman ça, dis donc !

  • Margot Dessenne

    Bah oui, toi tu ponds des romans sans faire exprès, c'est pas mal !

  • Morgane Moncomble

    Moi maintenant, forcément, mais à 12 ans, oui, apparemment.

  • Margot Dessenne

    Et c'est la fanfiction qui t'a menée vers la romance, il me semble.

  • Morgane Moncomble

    La fanfiction ? Alors non, pas forcément.

  • Margot Dessenne

    D'accord, parce que j'ai lu comme quoi c'est grâce à Wattpad que tu t'étais dirigée doucement vers la romance. Alors j'en ai conclu peut-être activement que c'était grâce à la fanfiction parce que c'était une grosse période des fanfictions à cette époque. Mais du coup, si toi ce n'était pas une fanfiction, je sais que tu as publié Viens en sème pour la première fois sur Wattpad. Est-ce que c'était la première chose que tu as publié dessus ou tu avais publié d'autres choses avant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, effectivement, j'ai entendu parler de Wattpad grâce à Anna Todd, avec du coup sa fanfiction qui s'appelle After. Et tout de suite, je me suis dit mais c'est incroyable, ça existe les plateformes d'écriture en ligne où on peut poster un peu anonymement en plus, donc sans vraiment donner son nom, ce qu'on écrit et puis on peut avoir des retours directs. Et jusqu'ici, je n'en avais pas forcément, j'écrivais toute seule dans ma chambre. Et du coup, je ne savais pas ce que ça donnait, je ne savais pas ce que ça valait. À part mon frère ! Mais du coup voilà, son avis n'était pas très qualitatif. Et du coup je me suis dit pourquoi pas, c'était ma première année de licence d'université. je ne me plaisais pas trop dans ma militance. Du coup, l'écriture, c'était un peu la seule chose qui me faisait du bien. Et je me suis lancée. Et alors, Viens en Seine, ce n'est pas la première chose que j'ai écrite. La première chose que j'ai écrite sur Wattpad, ça s'appelait La Tulipe Jaune. Encore des fleurs, toujours. Et du coup, c'était aussi une romance. À ce moment-là, j'étais encore dans la fantaisie. Mais en fait, j'avais peur d'être plagiée. Et je me disais, oh non, si j'ai pris des années à construire vraiment un world building de dingue et qu'on me plagie, vraiment je vais être trop triste. Et du coup, je me suis dit, écrivons une romance, ça me prendra moins de temps. C'est pas que c'est plus facile, mais forcément, il y a moins de choses à faire. Et puis, de toute façon, même quand j'écrivais de la fantaisie, il y avait toujours des histoires d'amour. Donc finalement, c'était une belle transition.

  • Margot Dessenne

    D'accord. Et est-ce que tu t'attendais à l'engouement que tu as reçu ? Parce que, voilà, Viens, on s'aime, quand c'était sur Wattpad, ça a été lu par près d'un million de personnes. Pour toi, c'était quelque chose d'imaginable, d'atteignable ?

  • Morgane Moncomble

    Alors avant d'y être, oui bien sûr c'était complètement fou, on s'attend pas du tout à ça. Et en même temps à cette époque là ça me paraissait pas énorme dans le sens où... Alors on était très peu sur Wattpad à ce moment là donc ça n'a rien à voir avec aujourd'hui, mais du coup vu qu'on était peu c'était plus facile de se démarquer et plus facile de blow up entre guillemets. Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup à cette époque des histoires qu'il y avait plus de 8 millions, 9 millions de lectures. Donc finalement le 1 million c'était pas incroyable. Mais effectivement quand on s'assoit et qu'on y pense c'est assez fou et on ne s'attend jamais à ce leur de retour.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Et est-ce que toi ça a changé concrètement, directement quelque chose dans ta vie ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Ça a tout changé. C'est un peu cliché de dire ça mais bien sûr. M'exposer sur Wattpad, ça a changé ma vie. À ce moment-là, je ne pensais pas vraiment faire mon métier. En tout cas, c'était un peu un rêve. Pour moi, être autrice, on n'en vivait pas forcément. C'était plus un hobby. Et pourtant, j'avais quand même cette détermination-là. Et quand j'ai vu que ça commençait à plaire, je me suis dit peut-être qu'il y a quelque chose à faire ici. Et donc, j'ai continué pendant mes études. Donc, en parallèle, j'ai continué. Et une fois que j'ai terminé mon master, je n'ai plus envie. ce qui est assez incroyable. Et encore à ce moment-là, je n'imaginais pas ce qui allait arriver deux, trois ans après, donc aujourd'hui, c'est assez dingue. En fait, la plupart du temps, je ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Et puis il y a des fois, j'en parlais ce matin ou hier à ma mère, parce que du coup il y a eu forcément le top 10 en début d'année, et là à la sortie d'un printemps, du coup on a vu que j'étais numéro 1 des ventes sur la semaine. Et en fait quand il y a ce genre de choses, je me pose et je me dis ah ouais, en fait c'est assez dingue ! et quand j'avais 15 ans je ne m'imaginais pas du tout ça, pour moi c'était quelque chose de totalement inatteignable.

  • Margot Dessenne

    En fait, la toi d'aujourd'hui a tellement vécu les choses progressivement que tu te rends plus compte des exploits que tu fais. Mais la toile d'il y a 10 ans peut-être, elle a…

  • Morgane Moncomble

    Oui, complètement. C'est vrai que j'aime mon parcours parce qu'il n'est pas soudain. Et du coup, c'est vrai que mon seum a bien fonctionné, c'était une bonne vente, mais ce n'était pas non plus un énorme succès. Et du coup, de faire ça petit à petit… ça m'aide à savourer un peu plus mes victoires peut-être. Parce que je sais que si j'avais commencé avec un énorme succès avec Viansem, j'aurais pensé que c'était un peu la base. Et aujourd'hui, je sais que les ventes que je fais aujourd'hui, ce n'est pas donné forcément à tout le monde. Et donc du coup, je les savoure beaucoup plus.

  • Margot Dessenne

    Oui, j'imagine bien. Et ce qui a beaucoup aussi fait bouger ta carrière, c'est BookTok. Tu disais, voilà, tes premiers livres se sont très bien vendus, mais correctement bien vendus. Et donc tu en sors un, deux, trois. Puis tu commences à sortir un nouveau roman qui va être le début d'une série de tomes compagnons, qui est l'As de cœur, qui d'un coup est pris par BookTok. et recommandé par tout BookTok, et ça fait un pic de vent, ça fait un pic de lecteur, et ça change ta carrière une deuxième fois. Déjà, ce qui est assez impressionnant, c'est que tu es la preuve que les lecteurs ont un grand pouvoir dans la réussite ou non d'un roman, et n'ont pas juste la presse, et n'ont pas juste le choix d'une maison d'édition à mettre en avant ou pas un livre. Et comment on vit le fait de voir son roman autant exposé ? avec ses bons et ses mauvais côtés parce que du coup les gens oublient qu'il y a quelqu'un de réel qui écrit ce livre.

  • Morgane Moncomble

    Ouais. C'est difficile. Alors déjà, on ne s'y attend pas. C'est vrai que l'As de cœur, encore une fois, il a bien fonctionné au début, mais voilà, c'était rien d'exceptionnel. Alors, il est sorti en septembre et en décembre, je me rappelle, j'ai posté une vidéo qui a fait plus d'un million de vues. Et là, ça a été vraiment le début. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, honnêtement. Je n'ai pas compris. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Et ça a été vraiment un tourbillon. Ça a été assez dingue. Et à la fois c'est hyper excitant parce qu'on se dit en fait, l'As de cœur ça a été le début de... j'avais l'impression de sortir en fait de ma bulle de lecteur et de lectrice dans le sens où il y avait des nouveaux lecteurs et des nouvelles lectrices qui se mettaient à lire avec l'As de cœur donc qui ne lisaient pas du tout avant et qui voilà sont tombés sur mon TikTok ou sur le TikTok de quelqu'un d'autre et qui se sont dit ah bah l'histoire a l'air cool pourquoi pas essayer. et du coup qui sont devenus des lecteurs et des lectrices après l'As de cœur. Et ça, je trouve ça assez incroyable. Et du coup, c'est vrai que ça change tout. Ça change tout et je l'ai vu aussi sur une autre dimension, mais avec un automne pour te pardonner. Ça a été un peu la même chose, un peu plus grand. Et du coup, à la fois, c'est hyper excitant, comme je le disais, et à la fois, du coup, ça donne aussi... voix à d'autres personnes et parfois qui sont pas tout le temps bien intentionnées ni bienveillantes et du coup c'est à ce moment là qu'il faut commencer à se protéger je dirais tu penses que c'était quoi les bonnes choses qui t'ont permis de te protéger justement ? Alors je ne l'ai pas fait tout de suite, comme beaucoup de gens, mais je passe toute ma vie sur les réseaux sociaux, déjà parce que j'aime ça, mais aussi parce que c'est mon job. Du coup forcément on lit les messages qu'on reçoit, on lit les chroniques, parce que ça nous fait plaisir, surtout quand on a une nouvelle sortie, on veut savoir si ça plaît et bien sûr 90% du temps c'est que de l'amour et c'est génial, et puis 10% du temps... Même si c'est vraiment que 10%, en fait, c'est ça qui prend le plus de place dans son cœur. Et c'est vrai que c'est un peu dommage, mais du coup, j'essaie de prendre de la distance maintenant. Je suis de moins en moins sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Moi, dans mes pourtoises, je n'ai pas du tout de BookTok et ça me va bien parce que du coup, je ne vois pas du tout ce qui se dit sur moi. Je ne vois pas ce que les gens, ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. En fait, pour moi, ce n'est pas mon but. c'est pas ma place en fait, c'est pas mon but moi j'écris un livre, un livre qui me plaît déjà à moi c'est le principal et ensuite qui va plaire à d'autres gens mais en soi je qu'ils plaisent ou qu'ils plaisent pas c'est pas grave en fait pour moi les vidéos sur TikTok, les chroniques c'est pour les lecteurs,

  • Margot Dessenne

    c'est pour les futurs lecteurs aussi mais c'est pas pour les auteurs donc voilà c'est une bonne façon de se protéger effectivement de faire attention à tout ça tu dis que tu écris des livres qui te plaisent Est-ce que tu penses qu'on ne trouve pas les livres que toi tu as envie de lire en France ? Genre que tu ne trouves pas les livres que tu veux écrire, tu ne les trouves pas en tant que lectrice ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une bonne question. En fait c'est marrant parce que quand on me demande pourquoi j'ai commencé à écrire, c'est toujours ce que je dis, c'est qu'en fait j'ai commencé à écrire parce que je lisais tellement que je ne trouvais plus ce que je voulais lire en librairie. Et du coup j'ai commencé à écrire parce que je voulais lire certaines choses que je ne trouvais pas forcément, donc je l'ai fait moi-même. Aujourd'hui, je ne sais pas. Je ne sais pas trop, je pense que de toute façon c'est un peu comme tous les auteurs, on écrit parce qu'on a des histoires qu'on veut lire et du coup on le fait nous-mêmes. Mais ouais, possiblement.

  • Margot Dessenne

    Peut-être pour préciser ma question, tu lis beaucoup en anglais. Est-ce que tu penses que le livre en France a du retard ?

  • Morgane Moncomble

    D'accord. C'est possible. C'est possible. Effectivement, je lis très peu en français. Alors, je lis plus de… je lis très peu de fantaisie en français surtout. mais parce que je trouve qu'effectivement on a beaucoup de retards en France et pourtant on a de super auteurs et mais ils sont pas assez mis en avant en fait et je trouve ça vraiment dommage et en même temps en fait on a très peu d'auteurs je trouve en fantaisie pour de l'adulte on a beaucoup de young adult et très peu d'adultes je trouve je trouve ça dommage mais en romance je lis surtout les copines après je lis pas énormément de romance de manière générale ce qui est assez chronique, mais oui je pense qu'on a un peu de retard effectivement. Pourtant on a de super auteurs. En fait je trouve ça dommage quand je vois des... je reçois souvent des messages de nouvelles lectrices par exemple qui me disent bah moi je lis pas du tout en français, j'aime pas du tout ça, mais là je me suis laissée tenter et puis finalement pour une française t'écris bien.

  • Margot Dessenne

    Ça c'est violent.

  • Morgane Moncomble

    Mais ça c'est hyper violent et je me dis bah c'est pas gentil. Enfin on écrit aussi bien que les américaines ou les anglaises et c'est vraiment un préjugé je trouve. Mais non on a le talent. C'est juste que Je sais pas.

  • Margot Dessenne

    Et puis au-delà de ça, on perd toujours quelque chose du texte dans la traduction. Les traducteurs ont un métier extrêmement difficile et on perd toujours quelque chose du texte, que ce soit dans la forme, dans les métaphores. En français, on a vraiment tout. En tout cas, on a tout à voir.

  • Morgane Moncomble

    Je suis d'accord, certainement d'accord.

  • Margot Dessenne

    En octobre 2022, je remonte un petit peu j'aime bien dérouler le fil comme ça tu annonces à la sortie de 4 tomes compagnons chacun basé sur une saison Tu as enchaîné l'écriture de ces quatre romans à un rythme effréné. Je regardais tes stories, j'étais terrifiée, très honnête. Je crois même que pour l'été, tu l'as écrit en moins d'un mois, si je ne dis pas de bêtises, parce que les trois premiers tomes, l'automne, l'hiver et le printemps, sont déjà sortis. Le printemps vient de sortir, l'été va bientôt sortir. Je t'ai vu écrire l'été en moins d'un mois, j'étais terrifiée. Comment tu gères ? cette pression de productivité et comment au-delà de ça gérer le stress pour des délais aussi courts.

  • Morgane Moncomble

    Alors, pour le coup, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, parce que c'est moi qui ai proposé ce concept, et c'est moi qui ai proposé d'avoir forcément des sorties rapprochées. Mais c'était dommage de passer à côté. Là, c'était vraiment le but. Un concept sur les saisons, c'est nul de les lire entre les saisons. Donc là, c'était carré, il fallait que ce soit comme ça. Après, effectivement, je pense que l'erreur que j'ai faite, et que je ne referai plus jamais, c'est de ne pas les avoir écrits en avance. Voilà, je pense que la prochaine fois, je les écrirai avant. Sur le coup, je ne m'en suis pas rendue compte, j'ai écrit le premier et je l'ai écrit assez rapidement, en trois mois, j'étais très contente. En général, en moyenne, ça me prend quatre mois pour écrire un livre, de manière assez chill.

  • Margot Dessenne

    C'est très rapide.

  • Morgane Moncomble

    Voilà, c'est vrai que comme c'est mon métier, je me dis, je fais ça tous les jours, J'ai un rythme, une productivité qui est assez rapide, donc je me suis dit que quatre mois c'est easy. Le premier, effectivement, c'était plutôt easy et puis c'était fun. Et puis après, il y a eu le deuxième parce qu'il faut être en avance vu que les sorties sont rapprochées. Et alors, à partir du deuxième, ça a été compliqué tout de suite. Le deuxième, je l'ai écrit en deux mois. Ça a été difficile, je suis beaucoup tombée malade. Et ensuite, j'ai eu un long moment où je n'ai pas du tout écrit parce que je suis partie en Corée du Sud. Et quand je suis revenue, il a fallu m'attaquer aux trois. Et là, ça a été une catastrophe. Ça a été une catastrophe. Pourtant, c'est mon tome préféré. Donc, comme quoi, ça ne veut rien dire. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à le commencer. J'ai écrit la moitié. Et en fait, il me restait un mois sur ma deadline. Et j'ai dit à mon éditrice, ça ne va pas du tout. Je jette tout à la poubelle. Je recommence tout. Elle m'a dit, Morgane, est-ce que tu es sûre ? Est-ce que tu es sûr de vouloir faire ça ? Je lui ai dit oui, oui, vraiment. En fait, ce n'est pas qu'il était mauvais, mais c'est que ce n'était pas ce que j'avais voulu écrire. Et du coup, je sentais que ce n'était pas ça. Donc, j'ai tout recommencé, je l'ai écrit en un mois. J'ai été très fière de ce que j'ai fait, très contente. Ensuite, mon éditeur me dit, attention, le quatrième, c'est toujours le pire. Je lui ai dit, mais non, le quatrième, j'ai l'histoire en tête depuis trois ans, ça va être le plus facile. C'était le plus dur effectivement, je l'ai écrit en un mois également. et honnêtement ils ont tous été écrits dans la souffrance mais à la fin j'en suis toujours très fière je sais que je ne vais pas écrire quelque chose donc je suis pas satisfaite et du coup voilà aujourd'hui je peux dire que j'aime tous les tomes de la série mais c'est vrai que c'est difficile en termes de pression en fait je pense que ce qui n'a pas aidé c'est d'avoir les sorties en même temps que l'écriture donc par exemple quand j'écrivais mon tome 3 j'avais en même temps la sortie du tome 1 Donc du coup la promo, la tournée de dédicaces, les corrections du tome 2 et en fait le brainstorming du tome 4. Et en fait du coup dans mon cerveau il y avait tout qui se mélangeait. Et quand je vois que le tome 1 plaît énormément, les gens commencent à avoir de l'attente pour le reste. Et du coup tu te dis il ne faut pas que tu te rates, les gens s'attendent à quelque chose en particulier. Le tome 1 il y avait beaucoup de plot twist. Donc les gens commençaient à me dire oh là là j'ai hâte de voir les plot twist du tome 2. Et je dis là mais il n'y aura pas de plot twist dans le tome 2. Et du coup, c'est vrai que c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Mais d'ailleurs, en parlant de plot twist et aussi du fait d'être un phénomène TikTok, est-ce que tu as peur de décevoir les lectrices ? Parce que tu as beaucoup de lectrices, mais de lecteurs aussi, si tu ne crées pas des retournements de situations de malades à chacun de tes romans ?

  • Morgane Moncomble

    Mais totalement. Mais c'est devenu une peur. C'est devenu une… C'est vraiment terrifiant parce que… Moi, à la base, j'écris des romans où il n'y a pas vraiment de plot twist. C'est vraiment quelque chose de récent, je trouve.

  • Margot Dessenne

    C'est à cause de l'as de cœur aussi.

  • Morgane Moncomble

    Mais c'est ça ! Mais malheureusement, j'ai commencé quelque chose, je ne savais pas. J'ai écrit l'as de cœur et à partir de ce moment-là, effectivement, comme j'ai eu beaucoup de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs qui n'avaient pas lu mes autres romans, ils ont commencé à penser que c'était ma marque de fabrique, peut-être, je ne sais pas, mais ce n'était pas du tout le cas. Et donc du coup j'ai eu cette petite pression après de devoir tout le temps faire des retournements de situations, mais j'essaye de m'en détacher parce que je n'ai pas envie de devenir un peu justement esclave de ça en fait, je n'ai pas envie d'écrire quelque chose en me disant il faut que j'écrive ce qui va plaire aux autres. J'ai envie d'écrire quelque chose qui va me plaire déjà à moi, et c'est vrai que c'était une peur que j'avais pour le tome 2 parce que du coup pour moi dans un univers on n'a pas de plot twist. Après, en fait, pour moi, on n'a pas besoin forcément de plot twist pour écrire un bon roman. On peut quand même avoir des rebondissements. Donc du coup, j'essaye de m'en détacher. Après c'est quelque chose que moi j'aime bien faire, donc c'est pas embêtant. Mais il y a quand même quelque chose de bizarre avec ce concept des plot twists, je tiens à le dire. Vraiment une obsession et surtout parfois j'ai l'impression que les gens ne savent pas vraiment ce que c'est. Par exemple, on a écrit, alors j'ai participé à l'écriture d'un roman à dix mains, donc avec quatre autres collègues et très bonnes amies qui sont aussi autrices chez moi. qui s'appelle Unhappy New Year. Et on a vu beaucoup de chroniques de gens qui nous disaient Oh là là, quel plot twist ! ou alors J'avais deviné le plot twist ! Et on s'envoyait des messages en se disant Mais on a écrit un plot twist ! Je n'étais pas du tout au courant. Et en fait, parfois, les gens confondent retournement de situation avec rebondissement. Et du coup, parfois, apparemment, on écrit des plot twists sans le savoir. Voilà.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que pour ceux pour qui ce serait un petit peu nébuleux dans vos oreilles, vous direz Ok, ouais, mais c'est quoi déjà la différence ? C'est ça. Chaque livre a des événements qui se passent dans le livre qui sont plus ou moins surprenants. On est d'accord, il peut se passer des choses dans un livre où tu ne t'y attendais pas. Pour autant, ça ne retourne pas l'entière suite du livre. Alors qu'un plot twist, soit ça retourne entièrement le livre dans le sens où ça nous fait changer de paradigme, soit changer aussi l'état d'esprit des personnages, mais vraiment à un point énorme, soit ça... oblige à avoir une nouvelle lecture du livre, parce qu'on se rend compte que par exemple un personnage nous a menti, ou qu'en fait il y avait une information qu'on n'avait pas dès le départ, mais que si on a cette information en tête, toute l'histoire change. C'est ça un plot twist. Et des fois, effectivement, des événements dans le livre peuvent être assimilés à un plot twist, mais quand on parle de très gros plot twist, c'est vraiment que toute la trame du livre change si on met en place cet événement-là.

  • Morgane Moncomble

    C'est ça. Exactement. Je n'aurais pas pu l'expliquer mieux.

  • Margot Dessenne

    Écoute, on ne sait jamais, des fois c'est un peu nibuleux, parce qu'effectivement des fois on sort des termes à tort et à travers quand on parle de livres, donc ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, à part le fait que tu n'avais plus envie d'écrire de plot twist forcément à tous les livres, et qu'il faut écrire des livres en avance, qu'est-ce que ça t'a appris l'écriture de ces quatre tomes compagnons au nom de Fleur ? Puisque j'ai une de tes protagonistes à un nom de Fleur. Qu'est-ce que ça a pu t'apprendre toi en tant qu'écrivaine ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, ça a pu m'apprendre, alors déjà que j'ai une productivité qui est assez dingue. Honnêtement, je ne me sentais pas capable d'une chose pareille et je suis assez contente d'en être sortie indemne. Et à la fois, je pense que ça m'a aussi appris que je n'étais pas un super héros. Voilà, et que il fallait aussi que je... Ça m'a aussi appris à me dire qu'il fallait que je fasse attention à moi, qu'il fallait que je... Ouais, que je prenne soin de moi et que... que parfois il faut ralentir pour écrire quelque chose de qualité. C'est vrai que j'avais déjà mes histoires, j'avais déjà mes plots, je savais ce que j'allais écrire, mais il y a certaines choses que j'aurais faites différemment, par exemple, si j'avais eu plus de temps. Il y a des choses que j'aurais faites peut-être plus en profondeur si j'avais pu le faire. Après, j'ai quand même fait quelque chose qui pour moi est très bien et si j'avais senti que ce n'était pas assez exploité, je l'aurais fait et j'aurais pris le temps. Mais quand même, je pense que j'aurais fait les choses différemment si j'avais plus de temps, tout simplement.

  • Margot Dessenne

    Et c'est quelque chose vers lequel tu tends, vu que tu t'en vas en Corée, que tu décides de ne pas publier pendant quelque temps pour te laisser le temps d'écrire et de te ressourcer. C'est finalement quelque chose vers lequel tu vas.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. C'est vrai que je... Alors, à partir du tome 3, j'ai commencé à préparer mon éditrice en lui disant Écoute, après la série, vraiment, je pense que je vais faire une très longue pause. En soi, ce n'est pas une très longue pause. C'est vrai que je vois beaucoup de gens commencer à paniquer en disant Mais tu vas arrêter d'écriture. En soi, avant la série Seasons, j'écrivais un roman par an. Et c'est déjà énorme. Vraiment, un roman par an, c'est déjà très bien. Mais c'est vrai que là j'ai besoin de prendre du temps pour me remettre à apprécier l'écriture déjà pour commencer. Parce que vers la fin vraiment je commençais à me dire mais en fait je n'ai plus envie d'écrire là ça y est. C'est pas pour toujours mais là en tout cas c'est bon. J'ai envie d'arrêter, j'ai envie de me remettre à lire aussi parce que c'est des choses que j'adorais faire avant et que je n'avais plus le temps de faire en fait à cause de l'écriture. Donc là, c'est vrai que j'ai envie de prendre le temps de m'enrichir, de retrouver l'inspiration, de faire les choses un peu moins automatiquement peut-être aussi, et puis de changer de genre. J'ai envie de me remettre à la fantasy, voilà. D'écrire d'autres choses, d'écrire d'autres choses et de revenir avec un vrai projet en béton fin 2025 ou début 2026, qui sait.

  • Margot Dessenne

    Oui, écoute, ça me plaît beaucoup d'entendre ça. J'adorerais te lire en fantasy. Mais d'ailleurs, vu qu'on parle de nouveaux projets, ça ne te gêne pas si on entre un petit peu dans ton processus d'écriture ? Comment tu vas aborder par exemple cette fantaisie ou cet autre roman vers lequel tu te diriges ? Qu'est-ce qui te vient en premier déjà ? Est-ce que c'est l'intrigue, les personnages ? Est-ce que tu planifies tes projets en avance ? Est-ce que tu les découvres au fur et à mesure ? Je suis un petit peu curieuse.

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est vrai que c'est assez différent pour chaque auteur, donc c'est marrant de voir les processus de chacun. Alors, moi je suis plutôt du genre maniaque. C'est drôle parce que je parlais avec des scénaristes un jour, c'était il y a quelques mois, et on m'a justement demandé comment j'écrivais mes romans, comment je planifiais tout ça. Et quand je leur ai expliqué, ils m'ont dit mais en fait, on dirait ce que nous on fait avec des scénarios de films ou de séries C'est vrai que c'est très... Alors moi je laisse pas trop place au Philly en général. Enfin ça dépend. Je l'ai plus fait lors de la série par exemple, peut-être justement parce que j'avais moins le temps de tout planifier. Mais en général avant je sais pas trop quelle est la première chose qui me vient à l'esprit. Ça dépend pour chaque projet. Ça peut être le concept, pas forcément l'intrigue d'abord, mais plus l'ambiance peut-être, la esthétique, parce que je suis très visuelle, ou peut-être juste un détail de l'histoire, une troupe aussi. Mais en général, c'est plutôt les personnages qui me viennent en premier. Et ensuite, je me pose un peu plus sur l'intrigue.

  • Margot Dessenne

    Mais avant de commencer à écrire, à réviser, j'ai toujours un plan. Alors déjà, je fais beaucoup de fiches personnages qui sont très détaillées, même si en général, je n'utilise que 10% lors de l'écriture. Mais au moins, je sais tout. Donc voilà, ça me permet aussi d'absorber vraiment la personnalité de mes personnages. Et ça, c'est hyper important. C'est vraiment ce que je chouchoute le plus. Donc les fiches personnages. Et ensuite, il y a vraiment un tableau Excel ou Google Sheets. où je mets sur plusieurs colonnes à la fois mes chapitres avec un résumé de chaque chapitre, plus par exemple un automne pour te pardonner, il y avait beaucoup de choses à prendre en compte, il y avait à la fois la romance mais aussi l'enquête policière, les indices, enfin c'était vraiment un bordel et du coup il fallait que je mette, ok colonne, indices, à tel chapitre il y a la révélation de ceci, à tel chapitre il y a ça. Donc c'était compliqué à mettre en place. Et ensuite forcément il y a la romance, donc il faut détailler aussi les différentes étapes de la romance, comment ça évolue, le premier baiser, le premier contact physique, ce genre de choses. Donc ouais, je planifie tout et après je commence l'écriture. Et du coup c'est vrai que la plupart du temps on se dit que c'est un peu triste parce que tu ne laisses pas place à la surprise. Mais en vérité, au fil de l'écriture, il y a énormément de choses qui changent. Donc je me fais quand même pas mal surprendre par mes propres personnages qui parfois prennent vie et me disent Non, non, non, moi je ne suis pas comme ça. Tu as décidé de ça, mais pas du tout. Ah d'accord, ok.

  • Morgane Moncomble

    Est-ce que d'ailleurs tu t'es déjà laissée surprendre par un plot twist ?

  • Margot Dessenne

    Oui, d'ailleurs, un automne pour te pardonner. Le plot twist, donc la révélation du tueur, etc. c'était pas du tout censé être ça. À la base. C'est assez étonnant, mais j'ai commencé à écrire avec quelque chose de totalement différent en tête. Et j'avais écrit quand même bien 100-130 pages. Et je raconte tout le temps cette histoire, mais j'étais dans la douche. Et dans la douche, c'est là où j'ai mes meilleures idées, en général. Voilà. J'étais en train de réfléchir à mon histoire, et là, j'ai eu une idée. Et je me suis dit, c'est vraiment... Ce serait horrible, mais ce serait trop trop bien. Je me suis dit, mais c'est vraiment hyper sadique, mais si j'arrive à le faire, ce serait du génie. Voilà, elle me fait un peu narcissique. Et je me suis dit, mais il faut vraiment que tu essayes de le faire. Et du coup, j'ai changé toute mon histoire.

  • Morgane Moncomble

    et je l'ai fait et ça a fonctionné je ne peux que te comprendre en réalité pas sur le fait que j'ai mes idées dans la douche mais sur le fait de tout planifier c'est vrai et c'est marrant parce que j'ai aussi les ambiances qui viennent en premier donc je comprends tout à fait ce truc où tu ne sais pas encore ce qui va se passer avec qui mais tu as déjà des sensations exactement, c'est assez drôle Ouais,

  • Margot Dessenne

    mais j'aime bien, ça me permet d'être dans mon univers avant même qu'il soit créé.

  • Morgane Moncomble

    Exactement, c'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Là où par contre, j'ai tout à apprendre de toi, c'est au niveau de la romance. Pour tous ceux qui nous écoutent, ils savent qu'Absolu n'est pas un livre de la romance, j'avoue.

  • Morgane Moncomble

    J'ai vu beaucoup de tes TikToks justement qui reprenaient des questions, qui te demandaient, et tu disais mais non ! Je rigolais, je me disais la... En même temps, c'est de la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    C'est de la science-fiction, mais effectivement, après, il y en a qui mélangent la romance, mais j'avoue que j'en écris peu, aussi parce que j'en lis peu, et parce que je n'en connais pas les codes. Et je t'ai sous la main, sache que je vais donc t'exploiter. Je voudrais savoir, pour toi, qu'est-ce qui fait une bonne romance ? Parce que tu parlais tout à l'heure de savoir placer dans les points pivots. le premier contact, le premier rapprochement, le premier bisou. Est-ce que pour toi, une bonne romance, c'est quelque chose de très calibré, avec la petite crise des 80% comme on l'entend ? On va voir. Ou est-ce que finalement, il y a un côté feeling que toi-même, tu ne maîtrises pas, où tu disais que parfois tes personnages t'échappaient un petit peu ?

  • Morgane Moncomble

    Moi je pense que... alors je suis vraiment la pire personne je pense à qui demander ça, parce que moi je ne suis pas vraiment les codes honnêtement. Peut-être que je suis dedans, mais en tout cas je m'en rends pas forcément compte, c'est pas volontaire. J'écris au feeling. J'écris au feeling et justement, je pense qu'une bonne romance, c'est justement pas de se poser ce genre de questions. Parfois, ça m'arrive. J'ai un peu ce truc un peu chiant où je me dis, par exemple, si j'ai écrit 300 pages et qu'il ne se passe toujours rien. Par exemple, moi, j'écris de la new romance, donc la plupart du temps, il y a des scènes explicites. Si au bout de 300 pages je vois qu'ils n'ont toujours pas consommé leur relation, je commence un peu à stresser, je me dis oh la la, ça fait déjà 300 pages, il s'est rien passé, les gens vont se dire mais ça arrive quand ? et je me mets cette pression-là et au début je me disais il faut que je rajoute une scène et vraiment je me vois me poser devant mon plan en me disant il faut que je rajoute un chapitre genre 100 pages avant quand même pour qu'il y ait au moins un petit rapprochement parce que sinon les gens ne vont pas du tout aimer. Et après je me suis dit mais pourquoi tu fais ça ? C'est tellement forcé. Toi tu ne l'as pas pensé comme ça. C'est que ça ne devait pas arriver. Et c'est toi qui connais le mieux tes personnages. Et au final, du coup maintenant je ne me mets pas du tout la pression. et surtout je vois que ça fonctionne j'ai eu cette pression pour le tome 2 et pour le tome 3 par exemple et personne ne m'a rien dit donc finalement c'est que ça fonctionne mais c'est vrai que en fait pour moi ça dépend du livre et ça dépend des personnages il y a des personnages qui vont qui vont être beaucoup plus tactiles très rapidement qui vont être beaucoup plus explosifs il y en a qui vont être beaucoup plus pudiques beaucoup plus en fait voilà c'est juste ça dépend et du coup on fait en fonction de ça et en termes de codes en termes de codes tant qu'on raconte une histoire d'amour pour moi il n'y a pas vraiment de codes c'est vrai qu'il y en a un quand même un très très gros code en romance mais moi je je dis pas que je le respecterais toujours C'est le happy ending. Forcément, quand on lit la new romance, il y a un accord tacite entre le lecteur ou la lectrice et l'auteur ou l'autrice qui dit que ça doit bien finir. Même si on vous fait souffrir pendant tout le roman, il faut qu'ils finissent ensemble et qu'ils soient heureux. Moi je suis pas d'accord avec ça. Moi je suis pas d'accord avec ça.

  • Margot Dessenne

    Tu vas vérifier tous les lecteurs là avec cette phrase.

  • Morgane Moncomble

    Non mais ils savent, ils savent maintenant. Si vous me lisez, vous savez que rien n'est safe avec moi. Mais c'est vrai que, bon jusqu'ici j'ai toujours eu des happy endings. Mais c'est vrai que pour moi ça veut rien dire une histoire d'amour, elle peut quand même se terminer mal si ça en fait. enfin, ce n'en est pas moins une histoire d'amour en fait. On peut aimer et après désaimer, entre guillemets, ou peut-être qu'il y a des personnages qui meurent. On n'en sait rien. Ça arrive aussi en romance.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que d'ailleurs, tu as certains de tes livres où ça t'a titillé vraiment très fort de ne pas faire une happy ending ?

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est pour ça que franchement vous pouvez vous estimer de quelque part très heureux avec moi. J'avoue que ça m'est arrivé une fois avec Nos Hommes Tourmentés. Si vous l'avez lu, vous comprenez pourquoi. C'est un livre assez dur avec des thématiques assez difficiles et mon héroïne à la base devait mourir. Je l'avoue, elle devait mourir et en fait à la fin j'ai changé d'avis. Je me suis dit non, parce qu'elle a trop souffert, j'ai envie qu'elle soit heureuse. Et du coup j'avais aussi envie d'un message positif. Et du coup je me suis dit bon non, ça ne sera pas ce roman-là. Peut-être un jour, mais pour l'instant ça va. Pour l'instant ? Tout va bien.

  • Margot Dessenne

    Je sens qu'il y a des auditeurs et des auditrices qui me sont maintenant en ce moment. Je ne les ai pas rassurées du tout.

  • Morgane Moncomble

    Pardon, pardon.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, là, au niveau de ta fantaisie, qu'est-ce que tu as en tête ? Si c'est toujours la fantaisie, parce que peut-être que tu me dis que tu as envie d'en écrire, mais que tu n'as pas encore quelque chose en tête. Mais pour le prochain, qu'est-ce que tu commences à avoir ?

  • Morgane Moncomble

    Vous allez vraiment me détester. Vous allez me dire, mais Morgane, pourquoi tu as dit que tu allais te reposer ? Alors oui effectivement, mais ça fait plusieurs années que j'ai en tête une série de fantasy de 7 tomes. Ah non ! Ah non !

  • Margot Dessenne

    Pourquoi tu fais ça ?

  • Morgane Moncomble

    Je ne sais pas, mais moi-même, je me pose la question. Je l'ai dit à mon amie Dalia Blake, qui est aussi autrice, et je lui disais, en fait, ça y est, j'ai réfléchi à mon projet, et en fait, il y aura cette tome. Et elle m'a vraiment regardée en disant, pourquoi ? Why ? Pourquoi tu fais ça ? J'aimerais faire des réécritures. Je ne veux pas trop en parler mais voilà, ce serait des...

  • Margot Dessenne

    Tu n'es pas obligée de trop en dire mais peut-être nous dire ce que tu... Tu as déjà du coup le type d'intrigue que tu veux faire ? Oui. Tu as déjà les personnages peut-être ?

  • Morgane Moncomble

    Alors pas énormément, je ne suis pas hyper avancée encore. En fait, ça fait plusieurs années que c'est dans ma tête. Sauf que je n'avais pas le temps de me poser dessus et en fait c'était tellement frustrant. que je l'ai vraiment laissé de côté. Je me suis dit, non, si tu commences déjà à brainstormer, tu ne vas pas vouloir écrire Seasons, sauf que tu n'as pas le choix d'écrire Seasons. Donc, du coup, tu le laisses vraiment de côté. Et c'est aussi pour ça que là, je veux faire cette pause, justement pour prendre le temps de retrouver l'inspiration, de vraiment réfléchir à ce que j'ai envie de faire. Et c'est difficile parce que moi, je ne suis pas une autrice de fantasy. Autant j'écrivais de la fantasy quand j'étais jeune, mais c'est vraiment... plus du tout la même chose aujourd'hui. Donc il y a un peu ce syndrome de l'imposteur où je me dis, mais si ça se trouve, je suis bonne qu'à écrire de la romance. Et puis c'est tellement différent. Je me dis qu'il faut beaucoup plus de temps. Et est-ce que les lecteurs et les lectrices vont me suivre sur de la fantaisie ? En fait, il y a tout ce genre de questions qui fourmillent un peu dans ma tête. Et c'est difficile, mais j'ai envie de prendre le temps de faire ça pour moi sans me mettre trop de pression.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses faire ça en adulte, vu que tu en lis en adulte ? Oui,

  • Morgane Moncomble

    ça va être de l'adulte, oui.

  • Margot Dessenne

    Donc finalement, apporter ce que tu n'arrives pas à lire en français.

  • Morgane Moncomble

    Oui.

  • Margot Dessenne

    On a revenu au point de au départ.

  • Morgane Moncomble

    Effectivement, c'est un peu le but. Je ne sais pas encore si ça va être de la fantaisie ou de la romantaisie, parce que moi j'ai toujours envie d'écrire sur de l'amour, forcément. Donc je ne sais pas encore, je pense que je me laisse un peu la liberté, je ne vais pas me mettre dans une case, je pense que je vais écrire et on verra ce que ça donne à la fin.

  • Margot Dessenne

    Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver un contrat d'édition pour ta fantaisie en septembre, sache-le. À mon avis, il n'y a personne qui va se dire Non, Morgane manquant,

  • Morgane Moncomble

    non ! Écoute, je croise les doigts.

  • Margot Dessenne

    D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai vu une étude comme quoi la vente de livres en 2023 s'est effondrée en France, de façon tout à fait catastrophique, un peu comme si on avait eu un effet rebond, parce qu'on a eu une vente de livres qui s'est énormément... qui a énormément augmenté durant le Covid et les années qui ont suivi. Et là, on a cette redescente et ça va sûrement rebondir après. La seule chose qui n'a pas vendu, c'est la romance et particulièrement la new romance. Comment t'expliques ça, toi ?

  • Morgane Moncomble

    Comment j'explique ça ? Je ne sais pas. Alors je pense que forcément l'arrivée de BookTok, parce qu'on me demande tout le temps, quel est par exemple l'âge de ton lectorat ? Alors la tranche d'âge est hyper large, mais effectivement en majorité c'est souvent des jeunes lecteurs et des jeunes lectrices. J'ai des lectrices de 11-12 ans et des lectrices de 70, mais c'est vrai qu'en général c'est entre 15 et 25-30. Et en fait ce lectorat-là il est sur les réseaux sociaux. Et c'est justement là où ils ont cherché leurs livres et la romance, je trouve que c'est un bon genre pour commencer à lire et c'est ce que je disais tout à l'heure avec L'As de Coeur, donc on a eu beaucoup de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui ont commencé à lire avec L'As de Coeur et du coup j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de nouvelles personnes qui se mettent à lire avec la romance justement parce que c'est un genre de transition donc je pense que... je sais pas. Honnêtement, je n'en sais rien. Je pense qu'il y a aussi une totale déconstruction sur le genre de la romance qui avant était… Il y avait beaucoup de préjugés dessus. C'était 50 Néances de Grey, After, les Beautiful Bastards qui sont géniaux et qui ont aidé justement à faire connaître le genre. Mais aujourd'hui, ce genre de littérature est complètement différent. On a beaucoup évolué. Et du coup, il y a toute cette déconstruction qui amène de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices. qui pensaient pas que ça pouvait être ça la romance aussi. Donc ouais.

  • Margot Dessenne

    Ceci amène donc au fait, et tu l'as cité tout à l'heure, qu'en 2023, tu as fait partie du top 10 des meilleures ventes en France. Déjà, félicitations.

  • Morgane Moncomble

    Merci.

  • Margot Dessenne

    C'est un truc de ouf.

  • Morgane Moncomble

    J'y crois toujours pas.

  • Margot Dessenne

    Comment toi, tu as vécu ce moment ? Je sais que tu as eu affaire à beaucoup de remarques très élitistes et très sexistes, parce qu'il se trouve que ce top 10, je crois que c'était la première fois en France où il y avait déjà plus de femmes que d'hommes, et en plus de la littérature de genre. Donc, toi, déjà, avant même de parler du regard des autres, comment tu l'as appris et comment tu l'as vécu ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est assez drôle parce que quand je l'ai appris, on m'a envoyé le lien de l'article. Et je l'ai vraiment ouvert et je l'ai vu ma tête et en fait j'ai cru que c'était faux. J'ai cru que c'était faux, que c'était un faux... En fait je ne pensais pas que c'était ce top 10 là. Vraiment, mais ça c'est vraiment le syndrome de l'imposteur à fond. Mais je me suis dit mais qu'est-ce que c'est ? Et je l'ai regardé et je l'ai envoyé à ma mère et je lui ai dit mais ça c'est le vrai truc. Et ma mère me dit mais je ne sais pas ce que c'est. Parce que ma mère ne connaît pas trop et je l'ai envoyé à mon éditrice en lui disant c'est le vrai top 10 Et en fait, on m'a dit bah oui, oui Et en fait, même le nombre de livres vendus, il y avait écrit en dessous et je me suis dit mais moi j'ai vendu tant Et honnêtement, sur le coup, je n'y ai pas trop cru. J'étais un peu dans le déni où on se dit bah ouais, d'accord, ok, trop bien Merci. Et j'ai pas vraiment eu de réaction, c'était assez bizarre. Et tous mes amis qui travaillent dans le secteur de l'édition m'ont dit Mais Morgane, c'est complètement fou, tu te rends pas compte ? Et ils étaient limite plus heureux que moi. Et j'étais là Bah ouais, c'est trop fou ! Et en fait, je crois que c'est peut-être une semaine après, quand on m'a dit Bah, tu es invitée au déjeuner des best-sellers de L'Express où je me suis dit... Ah d'accord, c'est pour de vrai du coup ! Pour de vrai, moi aussi, et vraiment quand j'ai vu le journal en papier que j'ai acheté du coup après, ma première réaction c'était de me dire mais qu'est-ce que je fous là quoi ? J'ai pas ma place. Et c'est drôle parce que c'est la première réaction qu'on a, et en même temps c'est aussi celle des autres qu'on déploie en fait. Et je me suis dit bah non, arrête de dire ça, t'as ta place, tu l'as méritée, t'as travaillé pour ça, et tu devrais en être fière. Et du coup, c'est vrai que ça a été un peu un coup dur quand j'ai vu les commentaires après sur internet. Des gens très méprisants et effectivement très snobs et élitistes et sexistes qui disaient que c'était de la littérature de bas étage, que c'était des romans de guerre, que c'était limite de la pornographie, que c'était mal écrit, que le lectorat n'était que des millinettes. Bon, ça on l'entend tout le temps et c'est vrai que maintenant on s'est un peu habitués, si c'est un peu triste, mais finalement je suis plutôt fière de montrer que, bah en fait ça se vend, ça se vend et les jeunes lisent. Et c'est ça que je n'aime pas aussi, c'est que tout le monde dit les jeunes ne lisent pas C'est un fléau les jeunes ne lisent pas, mais les jeunes lisent, c'est juste qu'ils ne lisent pas ce que vous voulez qu'ils lisent. Et ça, c'en est la preuve. Et du coup, j'étais plutôt contente de montrer ça.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que finalement, ce classement, ce n'est pas un classement fait par un jury de 80 ans qui fait de l'entre-soi. C'est un classement des lecteurs.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. Donc, ça prouve bien que... la romance ça fonctionne et ça plaît et pas seulement aux femmes aussi. Ça c'est quelque chose qu'on doit aussi démontrer.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce qu'on a quand même dans le top 3, 3 femmes ? Non, 2 femmes sur 3 je crois, si je ne dis pas de bêtises. Je ne sais plus, mais en tout cas sur le sur 10, il y a 6 femmes. Donc c'est la première fois que les femmes sont en supériorité numérique. J'ai vu que ça n'avait pas plu, mais c'est une belle chose.

  • Morgane Moncomble

    C'est génial et en plus des femmes jeunes. Oui. Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    C'est vrai.

  • Morgane Moncomble

    Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    Mais est-ce qu'aujourd'hui, tu ressens une pression à l'idée de faire toujours mieux, de rester dans ce top 10, de maintenir ton classement ? Limite, là, tu es en 10e position. Est-ce que tu te dis, la prochaine fois, je serai 9e ou 8e ? Est-ce que tu veux être toujours plus proche du sommet ? Et qu'est-ce que ça amène comme peur, finalement, de réussir ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, pas forcément par rapport au top 10. Déjà, être dans le top 10 est quelque chose auquel vraiment jamais j'ai pu aspirer. Je ne m'y attendais pas du tout. Donc déjà, y être, c'est assez incroyable. Donc, je ne me mets pas forcément la pression d'être 9e ou 8e ou peu importe. Évidemment, je ne dis pas non et ce serait incroyable et ce serait vraiment un accomplissement de dingue. Mais je ne me mets pas forcément la pression par rapport à ça. En revanche, effectivement, il y a toujours cette pression de faire mieux. Et j'en parlais avec mon meilleur ami qui travaille aussi dans le secteur de l'édition. Et on parlait de ma première semaine, c'était avant ma première semaine d'imprintant, pour te succomber, et on me disait, toi tu t'attends à combien à peu près ? Et je lui ai donné un chiffre et je lui ai dit en dessous je serais un peu déçue. Et il me dit mais t'es complètement folle, même si c'est un peu en dessous c'est génial. Et je lui disais bah oui c'est génial et il y a trois ans j'aurais même pas aspiré à avoir ce genre de vente. Mais en fait plus les ventes montent et plus on a des attentes qui elles aussi montent et du coup après on a des... On a des déceptions qui ne sont pas forcément des déceptions, dans le sens où même si je vends bien, mais si je vends quand même un peu moins qu'avant, je vais me dire Oh non, là c'est un flop, et puis les gens ils n'ont pas aimé alors que finalement enfin pas du tout, et il faut remettre aussi les choses en circonstance, mais c'est quelque chose de très difficile à faire. Et puis en tant que perfectionniste, on a toujours quelque chose à prouver aussi. Merci. C'est difficile, on a l'impression, en fait on a un peu peur d'être juste de passade, de se dire l'aniromance c'est qu'une phase et pour l'instant ça fonctionne, mais peut-être pas demain. Et du coup on a toujours envie de faire mieux et de se démarquer et d'être toujours dans les tendances. Mais en fait, c'est difficile.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que c'est pour ça que tu fuis vers la fantaisie ?

  • Morgane Moncomble

    Non, pas forcément. Je me rapproche de la fantaisie parce que c'est mon premier amour. C'est ce que j'adore lire en règle générale. C'est ce que je lis le plus. J'écrivais avant de la fantaisie. En tant qu'adulte, j'ai toujours rêvé d'écrire vraiment un gros projet de fantasy et qu'on puisse me dire est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien. Je l'accepterais si c'est pas bien et que finalement je n'écris que de la romance. Mais non, je pense que j'écrirai toujours de la romance quoi qu'il arrive. Parce que c'est ce que j'adore et je pense que je suis faite pour ça.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne chose. Il ne faut pas avoir honte des choses pour lesquelles on est bon.

  • Morgane Moncomble

    C'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, est-ce que mentalement, tu t'attends, une part de toi s'attend ? au même genre de chiffres pour cette fantaisie que pour la romance. Est-ce que tu ne pourras pas t'empêcher de comparer ?

  • Morgane Moncomble

    Inconsciemment, c'est sûr. Inconsciemment, c'est sûr. Et en même temps, j'ai quand même ce côté lucide où je me dis, ça n'a rien à voir. Je sais très bien que si demain, j'ai un contrat de fantaisie, que ce soit avec Hugo ou pas avec Hugo, peu importe, mais si demain, je commence une fantaisie, je sais que c'est comme si je recommençais à zéro. Je sais qu'il y a des lectrices et des lecteurs qui vont possiblement me suivre, mais je sais aussi que ça ne sera forcément pas la majorité. Et du coup, j'essaie de mettre un peu de la distance par rapport à ça et de me dire Ok, tu recommences à zéro et en même temps, ce n'est pas très grave, tu vas aussi avoir de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui, eux, ne lisent pas forcément de la romance. Donc non, c'est aussi une nouvelle aventure, je pense. Et puis je sais que le marché aussi de la fantasy n'est pas le même marché que celui de la romance, surtout de la new romance. Aujourd'hui, et chez Hugo aussi, qui a une puissance de frappe incroyable, les chiffres sont mirobolants, pour tout le monde. Donc j'essaie de prendre de la distance et de me dire que ce n'est pas du tout le même public, ce n'est pas du tout le même marché, donc ça va, je suis assez lucide là-dessus.

  • Margot Dessenne

    Et le plus amusant, c'est que pourtant votre place en librairie de la New Moments, elle est toute petite. Je prends l'exemple du Furet du Nord, où je suis venue te voir avec mon amie Louise, quand tu es venue dédicacer, et qui elle est fan de New Romance. Elle se déplore à chaque fois que l'espace New Romance est tout petit, alors que pourtant c'est un de ceux qui vend le plus en France. C'est fou non ?

  • Morgane Moncomble

    C'est assez dingue. Je pense que ça évolue quand même. C'est vrai qu'à force de faire des dédicaces, on en parle beaucoup avec les libraires. Et c'est vrai que beaucoup nous disaient, avant on n'avait pas forcément de rayon New Romance, on avait peut-être une, deux étagères un peu cachées dans le coin, mais aujourd'hui ça s'attend à changer et justement les rayons deviennent un peu plus grands, maintenant ils ont vraiment leur nom avec écrit New Romance et pas littérature érotique, ce qui était beaucoup plus avant, alors que ce n'est pas forcément la même chose quand même. Quoi,

  • Margot Dessenne

    tu n'écris pas des harlequins ?

  • Morgane Moncomble

    Non, non, non. Pour certains, la différence est très légère. Mais effectivement, je pense que ça commence à changer justement parce que les gens, les libraires, les éditeurs aussi se rendent compte que la New Romance, ça fonctionne énormément. Et d'ailleurs, on le voit, il y a beaucoup d'éditeurs qui commencent à créer des collections de New Romance, des éditeurs... très classique où vraiment on ne s'y attendait pas du tout. Donc c'est à la fois génial et à la fois, on espère que ça va fonctionner sur la durée.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Là, on a parlé de tes peurs. Au contraire ? quand on est au sommet, on peut rêver de quoi après ? Quels sont tes rêves d'autrice qu'ils te rêvent à réaliser ? T'es toute jeune en réalité, donc t'as encore plein de choses à faire. Est-ce que t'as des rêves ? Pas des choses sur lesquelles tu peux pas agir. Parce que tu sais, il y a des choses où c'est des rêves, mais on n'y peut rien. C'est pas nous qui décidons. Mais des choses sur lesquelles toi, t'as envie d'agir.

  • Morgane Moncomble

    Alors, évidemment, j'ai plein plein de rêves. Déjà parce que pour moi, je ne suis pas au sommet, donc forcément pour moi, il y a encore beaucoup beaucoup de choses à faire. Neuf places. Exactement. Justement, tiens, un rêve, pourquoi pas ? Être première, ce serait incroyable. Bon après j'ai très peu d'espoir je l'avoue mais je pense qu'on peut quand même rêver, pourquoi pas. Bien sûr après quelque chose que j'aimerais faire c'est justement me diversifier et avoir un lectorat beaucoup plus large qu'aujourd'hui. je ne sais pas si j'y arriverai avec de la new romance. Après, je sais que je ne veux pas qu'on me mette des étiquettes, je n'ai pas envie de rester dans une case, et je sais très bien que si demain, je n'ai plus envie de faire de romance, je ferai autre chose, et vraiment, ce n'est pas très grave. Mais ouais, je pense que... Ah, je ne sais pas. Après si, un rêve qui serait incroyable, après je ne sais pas si j'ai vraiment du contrôle dessus, mais ce serait d'avoir mes livres adaptés au cinéma ou en série, ce serait génial. Et puis de pouvoir participer aussi. par exemple l'écriture du scénario, ce genre de choses, ça ce sera un grand accomplissement.

  • Margot Dessenne

    Tu sais que ça tombe bien parce que je t'ai parlé des questions des auditeurs tout à l'heure, où j'en ai reçu beaucoup, beaucoup, beaucoup. Au moins une quinzaine d'entre eux posaient exactement la même question. Tes romans seront-ils adaptés en film ou en série ? Et si oui, lesquels ?

  • Morgane Moncomble

    Je le savais, je le savais. En ce moment, on me harcèle avec ça. J'ai vu que ça avait pris beaucoup d'ampleur sur les réseaux. Alors moi, je ne l'avais pas du tout vu à la base. Et c'est ma mère qui commençait à m'envoyer des TikToks en me disant Mais qu'est-ce qui se passe ? Regarde, il y a tout le monde qui en parle ! Et je me suis dit Mais d'où ça sort ? Et en fait, effectivement, il y a eu un article du Parisien. Donc j'ai fait une interview avec eux. Et on a dit des choses qui étaient censées rester secrètes et qui ne sont pas restées secrètes. Et donc effectivement, maintenant que c'est sorti, des options ont été posées pour deux de mes romans. Mais encore une fois, je dis à tout le monde, s'il vous plaît, ne vous emballez pas, parce que rien n'est fait et des options... Il y a beaucoup de romans qui ont des options et finalement qui ne voient jamais le jour à l'écran. Donc j'essaie de ne pas trop m'emballer et juste de croiser les doigts et de me dire j'espère que ça va fonctionner. Et si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Mais normalement j'en dirais plus dès que je le peux, dès qu'on aura quelque chose de plus concret. mais je ne peux pas dire du coup lesquels c'est, je vous laisse spéculer.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr. Pour tous les éditeurs qui sont un peu frustrés, le monde du cinéma c'est un monde très complexe et si vous êtes un peu curieux d'en savoir plus, dans deux semaines sortira une interview avec Pauline Moreau qui est scénariste et qui nous explique en long, en large et en travers, en une heure, pourquoi le monde de cinéma c'est compliqué, c'est long et à quel point l'adaptation d'un livre en film ou en série. c'est presque impossible en France.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Voilà, comme ça, ça vous rassurera en vous disant Ok, c'est normal et ça nous permettra de mieux comprendre le concept. On arrive à l'heure d'épisode. J'adore quand j'arrive à être on time. Tu sais que c'est mon petit défi, moi, c'est d'arriver à peu près à une heure à chaque fois.

  • Morgane Moncomble

    Ah !

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que j'ai tendance à trop dépasser et j'ai pitié de mes auditeurs. Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice qui aimerait écrire de la romance la première fois, ou en tout cas, ou écrire un couple, on va le dire autrement. Parce qu'un couple, ce n'est pas forcément de la romance, puisqu'on peut avoir des couples dans plein de choses. ce serait quoi tes trois conseils ?

  • Morgane Moncomble

    Voilà, je sais pas vraiment c'est la question que je ne sais jamais quoi dire quand on me demande des conseils parce que j'ai l'impression de ne pas en avoir

  • Margot Dessenne

    Toi, les conseils que tu aurais aimé te donner à la toi de Morgane qui a 15 ans plutôt, on va le dire comme ça

  • Morgane Moncomble

    J'ai pas mal de conseils, mais qui ne sont pas forcément pour écrire de la romance, mais pour écrire de manière générale.

  • Margot Dessenne

    Ça peut être très bien pour écrire de manière générale.

  • Morgane Moncomble

    Alors, les conseils que je pourrais donner à quelqu'un qui veut écrire ? Ça va être avant tout des conseils très psychologiques, parce qu'on a tendance à beaucoup se mettre la pression, à se demander avant même d'écrire qu'est-ce qui va plaire aux gens, qu'est-ce que je peux écrire pour être publié. Et ça vraiment, je pense que c'est vraiment ce qu'il ne faut pas faire. Je pense que la question qu'il faut se poser, c'est justement qu'est-ce que moi j'ai envie de lire, qu'est-ce que j'ai envie d'écrire moi, qu'est-ce qui me fait plaisir, qu'est-ce qui m'éclate. Et du coup vraiment, le premier conseil, ça serait... d'écrire quelque chose qui vous, vous plaît. Parce que vous êtes la première lectrice ou le premier lecteur de votre roman. Et en fait, si vous écrivez quelque chose qui ne vous plaît pas, ça va se sentir et vraiment, ça ne va pas être bien. Donc, écrivez quelque chose qui vous amuse, avec des personnages que vous aimez, même s'ils sont détestables. Tant que vous les aimez et que vous comprenez pourquoi ils sont comme ça, tout va bien se passer. Deuxième conseil, ce serait de ne pas se comparer. Et ça je sais qu'on le fait beaucoup avant d'être auteur et en étant auteur aussi, on le fait toujours. Et encore moins se comparer à des gens qui écrivent depuis des années et des années. Quand vous commencez, il faut pas. Genre vraiment, c'est vraiment la pire chose à faire je trouve parce que ça va vous décourager et surtout parce qu'il y a jamais quelqu'un qui écrit mieux ou qui écrit moins bien, on écrit tous différemment. Il y en a qui vont peut-être… plus chouchouter leur intrigue que leur façon d'écrire. Il y en a qui vont être beaucoup plus poétiques dans leur façon d'écrire, dans leur style, mais du coup qui vont moins se concentrer sur l'intrigue ou sur leur personnage. Chacun fait différemment. Donc vraiment, ne pas se comparer et écrire et lancez-vous, et on verra plus tard. Et surtout, dites-vous que quand vous commencez à écrire, il n'y a rien qui est définitif. Vous allez pouvoir revenir dessus. Si votre premier jet, il est nul, c'est normal. Voilà, c'est normal, les miens aussi, ils seront toujours nuls, mais après vous pouvez le perfectionner et revenir dessus et rajouter des choses et enlever des choses et vraiment rien n'est figé. Voilà, donc ça déjà, normalement ça va vous rassurer. Et un troisième conseil qui est là peut-être un peu plus technique. Après ça n'engage que moi, mais moi je vous dirais plutôt de vraiment chouchouter vos personnages. Pour moi les personnages c'est vraiment le cœur de votre histoire. Après, bon, encore une fois, c'est que mon avis, mais je préfère lire une histoire avec une intrigue qui peut-être est déjà un peu vue et revue, mais avec des personnages qui sont attachants et qui vont vous prendre aux tripes que l'inverse. S'il y a une intrigue qui est vraiment originale, mais avec des personnages que je ne peux pas me voir, ça va vraiment m'enlever tout le bonheur de la lecture. Donc ouais, si je peux vous donner un conseil, c'est vraiment chouchouter vos personnages. Et ça ne veut pas forcément dire... avoir des personnages parfaits ou attachants. Vos personnages, il ne faut pas qu'ils soient parfaits, justement. Il faut qu'ils soient imparfaits, mais même des personnages détestables, juste, il faut qu'on comprenne pourquoi ils agissent ainsi. tout simplement voilà c'est les seuls conseils que je peux donner bah tout ça c'était de très bons conseils et à mon avis dans les trois il y en a beaucoup plus que trois que tu as vu mais c'est pas grave je pense que les gens qui nous écoutent sont plus qu'heureux de recevoir beaucoup de conseils merci

  • Margot Dessenne

    énormément Morgane merci à toi vraiment c'était trop cool et j'ai beaucoup aimé tes questions c'était génial ça me fait plaisir si vous ne la suivez pas encore Morgane est très très présente sur Instagram un peu moins sur TikTok donc n'hésitez pas je vais mettre ses liens dans les notes de l'épisode avec les autres liens que Morgane me transmettra qui pourraient être intéressants pour vous donc n'hésitez pas à aller voir son travail à aller la suivre surtout que là tu pars bientôt en Corée donc je pense que tu vas nous faire vivre de belles choses sur les réseaux ça risque d'être très bon à bientôt j'adore je voyageais par procuration c'est toujours mieux que moi encore merci à toi Morgane nous on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode en attendant écrivez bien prenez soin de vous et à mercredi prochain

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Description


Dans le top 10 des écrivains les plus vendus en France en 2023 (avec plus de 521 000 exemplaires rien que pour cette année), Morgane Moncomble est un des visages français de la New Romance, enchaînant les best-seller comme les tomes compagnons de Saisons ou L'As de Cœur. Mais comment vit-on un tel succès avec tout le positif et le négatif qui vient avec ? Comment gérer la pression de toujours faire mieux et plus vite ? La peur de ne plus plaire ? Dans cette interview, Morgane répond avec franchise et douceur et dévoile son parcours et comment elle surmonte les difficultés qu'elle rencontre.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez un bon début de semaine. Je suis tellement heureuse de vous avoir avec nous, puisqu'on est deux aujourd'hui pour cet épisode de podcast. J'ai l'immense plaisir et l'immense honneur d'avoir avec moi Morgane Moncomble pour cet épisode, pour qu'on discute ensemble de plein de choses, notamment de sa carrière, de ses livres, de la romance en façon générale. de son vécu actuel, parce qu'en ce moment, elle est sur une période très très chargée d'écriture et d'édition, bref, de plein de sujets. Vous avez d'ailleurs été extrêmement nombreux. Je crois que je n'avais jamais reçu autant de questions dans la boîte à questions pour les questions des auditeurs, puisque pour chaque interview, les auditeurs ont le droit à une question. Et là, ça a été assez incroyable, et j'ai dû prendre beaucoup de temps pour choisir la bonne question ou celle qui revenait le plus. On accueille aujourd'hui Morgane, qui est un petit peu malade, donc vous l'excuserez pour sa petite voix. Merci Morgane d'être avec nous aujourd'hui.

  • Morgane Moncomble

    Hello tout le monde, merci de m'accueillir malgré ma petite voix.

  • Margot Dessenne

    Ne t'en fais pas, il n'y a aucun souci avec ça et je pense que nos auditeurs et nos auditrices seront très contents de t'entendre malgré tout. Dis-moi, pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, parce que j'imagine que ça arrive, est-ce que tu pourrais te présenter avec tes propres mots et de la façon dont tu aimerais te présenter ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Alors moi je m'appelle Morgane, donc Morgane Moncomble. J'ai 28 ans et je suis autrice de new romance chez Hugo Publishing. J'ai publié mon premier roman qui s'appelle Viens, on s'aime en 2017. Et plus récemment, je suis en train de publier une série de 4 tomes qui s'appelle Seasons.

  • Margot Dessenne

    Et c'est de ça dont on va surtout parler aujourd'hui puisque c'est ton actualité très chaude. Mais c'est vrai que tu es connue pour pas mal de romans qui certains ont percé en 2017. N'empêche, il y a beaucoup de choses qui se sont passées en très très peu de temps. C'est impressionnant.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est vrai que parfois j'ai l'impression que c'était il y a tellement longtemps et en même temps il n'y a pas si longtemps. Donc c'est assez perturbant.

  • Margot Dessenne

    J'imagine bien, j'imagine bien. En fait, j'aime bien revenir à la jeunesse. Et toi, tu as commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Et à l'époque, tu étais plus fantaisie et science-fiction que romance d'ailleurs, avant de faire un joli virage à 16 ans. Comment devient-on écrivaine dans une famille qui ne lit pas ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une très bonne question. Ma grand-mère lit, elle aime beaucoup lire. C'est vrai qu'elle a beaucoup de livres dans une très jolie bibliothèque. Mais quand j'étais petite, je n'en ai pas vraiment souvenir, en tout cas, elle ne m'a pas vraiment poussée à lire. Et c'est quand j'ai eu 11 ans, j'avais une super copine au collège qui adorait lire. Et un jour elle m'a vraiment tendu son livre préféré en me disant mais il faut absolument que tu le lises c'est génial et je lui disais non mais moi c'est pas du tout mon truc vraiment je te jure j'aime pas lire j'aime pas vraiment c'est non désolé c'est pas du tout mon délire et en fait je l'ai quand même fait pour lui faire plaisir et je l'ai lu en cinq jours ce qui était assez incroyable à l'époque à mon âge qu'il lisait pas du tout et j'ai adoré c'était vraiment une évidence.

  • Margot Dessenne

    un déclic. Et tu te souviens, c'était quoi ce livre ?

  • Morgane Moncomble

    Alors oui, ça s'appelait Sortilèges et sacs à main Je ne me rappelle plus de l'autrice, je crois que c'était Sarah Mlajnowski, quelque chose comme ça. Et c'était de la jeunesse, un peu de la comédie, mais aussi un peu de la fantaisie. C'était l'histoire d'une sorcière au collège et au lycée qui était amoureuse du gars hyper populaire. Enfin, voilà. La période aussi un peu twilight, enfin vraiment je suis tombée dedans peut-être la première et du coup forcément mon premier amour était la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est assez impressionnant. Et donc, toi, tu as commencé à lire comme ça, de fil en aiguille, tu t'es mis à écouter les conseils de cette amie. Et à partir de quel moment tu te dis Ok, lire, c'est chouette, mais j'aimerais bien écrire mes propres histoires aussi

  • Morgane Moncomble

    Et bien, étonnamment, tout de suite. C'est vrai ? Enfin, ouais, c'est vrai que ça a été… Je pense que c'est franchement moins d'un an après. Moins d'un an après, en fait, j'ai toujours aimé, même avant de commencer vraiment à lire régulièrement, j'ai toujours aimé inventer des histoires. Mais jusqu'ici, ça ne restait vraiment que dans ma tête. Et là, je me suis dit, mais en fait, tu peux les poser sur le papier, il y a des gens qui peuvent les lire, c'est assez incroyable. Et du coup, il fallait que ça sorte. Et au début, je ne me rendais pas forcément compte que j'écrivais des livres, j'écrivais des petites histoires comme ça dans mes carnets. Parfois, je les faisais lire à ma mère, parfois, c'était surtout mon frère, le pauvre. Il me suivissait mes petites histoires, donc il n'en avait rien à faire.

  • Margot Dessenne

    Était-il consentant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, à moitié. Parfois, il m'en reparle, il me dit Tu te rappelles quand tu me faisais lire ça et que j'en avais rien à faire ? Oui, d'accord, ça a été mon premier lecteur. Donc voilà, et tout de suite, j'ai commencé une histoire. Pareil, c'était l'histoire d'une sorcière qui était amoureuse d'un loup-garou. Enfin bref, il y avait des malédictions sur des générations, ce genre de choses. Et en fait, au bout d'un an, je me suis rendue compte que ça faisait entre 200 et 400 pages. Et je me suis dit, ah, c'est un roman ça, dis donc !

  • Margot Dessenne

    Bah oui, toi tu ponds des romans sans faire exprès, c'est pas mal !

  • Morgane Moncomble

    Moi maintenant, forcément, mais à 12 ans, oui, apparemment.

  • Margot Dessenne

    Et c'est la fanfiction qui t'a menée vers la romance, il me semble.

  • Morgane Moncomble

    La fanfiction ? Alors non, pas forcément.

  • Margot Dessenne

    D'accord, parce que j'ai lu comme quoi c'est grâce à Wattpad que tu t'étais dirigée doucement vers la romance. Alors j'en ai conclu peut-être activement que c'était grâce à la fanfiction parce que c'était une grosse période des fanfictions à cette époque. Mais du coup, si toi ce n'était pas une fanfiction, je sais que tu as publié Viens en sème pour la première fois sur Wattpad. Est-ce que c'était la première chose que tu as publié dessus ou tu avais publié d'autres choses avant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, effectivement, j'ai entendu parler de Wattpad grâce à Anna Todd, avec du coup sa fanfiction qui s'appelle After. Et tout de suite, je me suis dit mais c'est incroyable, ça existe les plateformes d'écriture en ligne où on peut poster un peu anonymement en plus, donc sans vraiment donner son nom, ce qu'on écrit et puis on peut avoir des retours directs. Et jusqu'ici, je n'en avais pas forcément, j'écrivais toute seule dans ma chambre. Et du coup, je ne savais pas ce que ça donnait, je ne savais pas ce que ça valait. À part mon frère ! Mais du coup voilà, son avis n'était pas très qualitatif. Et du coup je me suis dit pourquoi pas, c'était ma première année de licence d'université. je ne me plaisais pas trop dans ma militance. Du coup, l'écriture, c'était un peu la seule chose qui me faisait du bien. Et je me suis lancée. Et alors, Viens en Seine, ce n'est pas la première chose que j'ai écrite. La première chose que j'ai écrite sur Wattpad, ça s'appelait La Tulipe Jaune. Encore des fleurs, toujours. Et du coup, c'était aussi une romance. À ce moment-là, j'étais encore dans la fantaisie. Mais en fait, j'avais peur d'être plagiée. Et je me disais, oh non, si j'ai pris des années à construire vraiment un world building de dingue et qu'on me plagie, vraiment je vais être trop triste. Et du coup, je me suis dit, écrivons une romance, ça me prendra moins de temps. C'est pas que c'est plus facile, mais forcément, il y a moins de choses à faire. Et puis, de toute façon, même quand j'écrivais de la fantaisie, il y avait toujours des histoires d'amour. Donc finalement, c'était une belle transition.

  • Margot Dessenne

    D'accord. Et est-ce que tu t'attendais à l'engouement que tu as reçu ? Parce que, voilà, Viens, on s'aime, quand c'était sur Wattpad, ça a été lu par près d'un million de personnes. Pour toi, c'était quelque chose d'imaginable, d'atteignable ?

  • Morgane Moncomble

    Alors avant d'y être, oui bien sûr c'était complètement fou, on s'attend pas du tout à ça. Et en même temps à cette époque là ça me paraissait pas énorme dans le sens où... Alors on était très peu sur Wattpad à ce moment là donc ça n'a rien à voir avec aujourd'hui, mais du coup vu qu'on était peu c'était plus facile de se démarquer et plus facile de blow up entre guillemets. Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup à cette époque des histoires qu'il y avait plus de 8 millions, 9 millions de lectures. Donc finalement le 1 million c'était pas incroyable. Mais effectivement quand on s'assoit et qu'on y pense c'est assez fou et on ne s'attend jamais à ce leur de retour.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Et est-ce que toi ça a changé concrètement, directement quelque chose dans ta vie ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Ça a tout changé. C'est un peu cliché de dire ça mais bien sûr. M'exposer sur Wattpad, ça a changé ma vie. À ce moment-là, je ne pensais pas vraiment faire mon métier. En tout cas, c'était un peu un rêve. Pour moi, être autrice, on n'en vivait pas forcément. C'était plus un hobby. Et pourtant, j'avais quand même cette détermination-là. Et quand j'ai vu que ça commençait à plaire, je me suis dit peut-être qu'il y a quelque chose à faire ici. Et donc, j'ai continué pendant mes études. Donc, en parallèle, j'ai continué. Et une fois que j'ai terminé mon master, je n'ai plus envie. ce qui est assez incroyable. Et encore à ce moment-là, je n'imaginais pas ce qui allait arriver deux, trois ans après, donc aujourd'hui, c'est assez dingue. En fait, la plupart du temps, je ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Et puis il y a des fois, j'en parlais ce matin ou hier à ma mère, parce que du coup il y a eu forcément le top 10 en début d'année, et là à la sortie d'un printemps, du coup on a vu que j'étais numéro 1 des ventes sur la semaine. Et en fait quand il y a ce genre de choses, je me pose et je me dis ah ouais, en fait c'est assez dingue ! et quand j'avais 15 ans je ne m'imaginais pas du tout ça, pour moi c'était quelque chose de totalement inatteignable.

  • Margot Dessenne

    En fait, la toi d'aujourd'hui a tellement vécu les choses progressivement que tu te rends plus compte des exploits que tu fais. Mais la toile d'il y a 10 ans peut-être, elle a…

  • Morgane Moncomble

    Oui, complètement. C'est vrai que j'aime mon parcours parce qu'il n'est pas soudain. Et du coup, c'est vrai que mon seum a bien fonctionné, c'était une bonne vente, mais ce n'était pas non plus un énorme succès. Et du coup, de faire ça petit à petit… ça m'aide à savourer un peu plus mes victoires peut-être. Parce que je sais que si j'avais commencé avec un énorme succès avec Viansem, j'aurais pensé que c'était un peu la base. Et aujourd'hui, je sais que les ventes que je fais aujourd'hui, ce n'est pas donné forcément à tout le monde. Et donc du coup, je les savoure beaucoup plus.

  • Margot Dessenne

    Oui, j'imagine bien. Et ce qui a beaucoup aussi fait bouger ta carrière, c'est BookTok. Tu disais, voilà, tes premiers livres se sont très bien vendus, mais correctement bien vendus. Et donc tu en sors un, deux, trois. Puis tu commences à sortir un nouveau roman qui va être le début d'une série de tomes compagnons, qui est l'As de cœur, qui d'un coup est pris par BookTok. et recommandé par tout BookTok, et ça fait un pic de vent, ça fait un pic de lecteur, et ça change ta carrière une deuxième fois. Déjà, ce qui est assez impressionnant, c'est que tu es la preuve que les lecteurs ont un grand pouvoir dans la réussite ou non d'un roman, et n'ont pas juste la presse, et n'ont pas juste le choix d'une maison d'édition à mettre en avant ou pas un livre. Et comment on vit le fait de voir son roman autant exposé ? avec ses bons et ses mauvais côtés parce que du coup les gens oublient qu'il y a quelqu'un de réel qui écrit ce livre.

  • Morgane Moncomble

    Ouais. C'est difficile. Alors déjà, on ne s'y attend pas. C'est vrai que l'As de cœur, encore une fois, il a bien fonctionné au début, mais voilà, c'était rien d'exceptionnel. Alors, il est sorti en septembre et en décembre, je me rappelle, j'ai posté une vidéo qui a fait plus d'un million de vues. Et là, ça a été vraiment le début. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, honnêtement. Je n'ai pas compris. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Et ça a été vraiment un tourbillon. Ça a été assez dingue. Et à la fois c'est hyper excitant parce qu'on se dit en fait, l'As de cœur ça a été le début de... j'avais l'impression de sortir en fait de ma bulle de lecteur et de lectrice dans le sens où il y avait des nouveaux lecteurs et des nouvelles lectrices qui se mettaient à lire avec l'As de cœur donc qui ne lisaient pas du tout avant et qui voilà sont tombés sur mon TikTok ou sur le TikTok de quelqu'un d'autre et qui se sont dit ah bah l'histoire a l'air cool pourquoi pas essayer. et du coup qui sont devenus des lecteurs et des lectrices après l'As de cœur. Et ça, je trouve ça assez incroyable. Et du coup, c'est vrai que ça change tout. Ça change tout et je l'ai vu aussi sur une autre dimension, mais avec un automne pour te pardonner. Ça a été un peu la même chose, un peu plus grand. Et du coup, à la fois, c'est hyper excitant, comme je le disais, et à la fois, du coup, ça donne aussi... voix à d'autres personnes et parfois qui sont pas tout le temps bien intentionnées ni bienveillantes et du coup c'est à ce moment là qu'il faut commencer à se protéger je dirais tu penses que c'était quoi les bonnes choses qui t'ont permis de te protéger justement ? Alors je ne l'ai pas fait tout de suite, comme beaucoup de gens, mais je passe toute ma vie sur les réseaux sociaux, déjà parce que j'aime ça, mais aussi parce que c'est mon job. Du coup forcément on lit les messages qu'on reçoit, on lit les chroniques, parce que ça nous fait plaisir, surtout quand on a une nouvelle sortie, on veut savoir si ça plaît et bien sûr 90% du temps c'est que de l'amour et c'est génial, et puis 10% du temps... Même si c'est vraiment que 10%, en fait, c'est ça qui prend le plus de place dans son cœur. Et c'est vrai que c'est un peu dommage, mais du coup, j'essaie de prendre de la distance maintenant. Je suis de moins en moins sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Moi, dans mes pourtoises, je n'ai pas du tout de BookTok et ça me va bien parce que du coup, je ne vois pas du tout ce qui se dit sur moi. Je ne vois pas ce que les gens, ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. En fait, pour moi, ce n'est pas mon but. c'est pas ma place en fait, c'est pas mon but moi j'écris un livre, un livre qui me plaît déjà à moi c'est le principal et ensuite qui va plaire à d'autres gens mais en soi je qu'ils plaisent ou qu'ils plaisent pas c'est pas grave en fait pour moi les vidéos sur TikTok, les chroniques c'est pour les lecteurs,

  • Margot Dessenne

    c'est pour les futurs lecteurs aussi mais c'est pas pour les auteurs donc voilà c'est une bonne façon de se protéger effectivement de faire attention à tout ça tu dis que tu écris des livres qui te plaisent Est-ce que tu penses qu'on ne trouve pas les livres que toi tu as envie de lire en France ? Genre que tu ne trouves pas les livres que tu veux écrire, tu ne les trouves pas en tant que lectrice ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une bonne question. En fait c'est marrant parce que quand on me demande pourquoi j'ai commencé à écrire, c'est toujours ce que je dis, c'est qu'en fait j'ai commencé à écrire parce que je lisais tellement que je ne trouvais plus ce que je voulais lire en librairie. Et du coup j'ai commencé à écrire parce que je voulais lire certaines choses que je ne trouvais pas forcément, donc je l'ai fait moi-même. Aujourd'hui, je ne sais pas. Je ne sais pas trop, je pense que de toute façon c'est un peu comme tous les auteurs, on écrit parce qu'on a des histoires qu'on veut lire et du coup on le fait nous-mêmes. Mais ouais, possiblement.

  • Margot Dessenne

    Peut-être pour préciser ma question, tu lis beaucoup en anglais. Est-ce que tu penses que le livre en France a du retard ?

  • Morgane Moncomble

    D'accord. C'est possible. C'est possible. Effectivement, je lis très peu en français. Alors, je lis plus de… je lis très peu de fantaisie en français surtout. mais parce que je trouve qu'effectivement on a beaucoup de retards en France et pourtant on a de super auteurs et mais ils sont pas assez mis en avant en fait et je trouve ça vraiment dommage et en même temps en fait on a très peu d'auteurs je trouve en fantaisie pour de l'adulte on a beaucoup de young adult et très peu d'adultes je trouve je trouve ça dommage mais en romance je lis surtout les copines après je lis pas énormément de romance de manière générale ce qui est assez chronique, mais oui je pense qu'on a un peu de retard effectivement. Pourtant on a de super auteurs. En fait je trouve ça dommage quand je vois des... je reçois souvent des messages de nouvelles lectrices par exemple qui me disent bah moi je lis pas du tout en français, j'aime pas du tout ça, mais là je me suis laissée tenter et puis finalement pour une française t'écris bien.

  • Margot Dessenne

    Ça c'est violent.

  • Morgane Moncomble

    Mais ça c'est hyper violent et je me dis bah c'est pas gentil. Enfin on écrit aussi bien que les américaines ou les anglaises et c'est vraiment un préjugé je trouve. Mais non on a le talent. C'est juste que Je sais pas.

  • Margot Dessenne

    Et puis au-delà de ça, on perd toujours quelque chose du texte dans la traduction. Les traducteurs ont un métier extrêmement difficile et on perd toujours quelque chose du texte, que ce soit dans la forme, dans les métaphores. En français, on a vraiment tout. En tout cas, on a tout à voir.

  • Morgane Moncomble

    Je suis d'accord, certainement d'accord.

  • Margot Dessenne

    En octobre 2022, je remonte un petit peu j'aime bien dérouler le fil comme ça tu annonces à la sortie de 4 tomes compagnons chacun basé sur une saison Tu as enchaîné l'écriture de ces quatre romans à un rythme effréné. Je regardais tes stories, j'étais terrifiée, très honnête. Je crois même que pour l'été, tu l'as écrit en moins d'un mois, si je ne dis pas de bêtises, parce que les trois premiers tomes, l'automne, l'hiver et le printemps, sont déjà sortis. Le printemps vient de sortir, l'été va bientôt sortir. Je t'ai vu écrire l'été en moins d'un mois, j'étais terrifiée. Comment tu gères ? cette pression de productivité et comment au-delà de ça gérer le stress pour des délais aussi courts.

  • Morgane Moncomble

    Alors, pour le coup, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, parce que c'est moi qui ai proposé ce concept, et c'est moi qui ai proposé d'avoir forcément des sorties rapprochées. Mais c'était dommage de passer à côté. Là, c'était vraiment le but. Un concept sur les saisons, c'est nul de les lire entre les saisons. Donc là, c'était carré, il fallait que ce soit comme ça. Après, effectivement, je pense que l'erreur que j'ai faite, et que je ne referai plus jamais, c'est de ne pas les avoir écrits en avance. Voilà, je pense que la prochaine fois, je les écrirai avant. Sur le coup, je ne m'en suis pas rendue compte, j'ai écrit le premier et je l'ai écrit assez rapidement, en trois mois, j'étais très contente. En général, en moyenne, ça me prend quatre mois pour écrire un livre, de manière assez chill.

  • Margot Dessenne

    C'est très rapide.

  • Morgane Moncomble

    Voilà, c'est vrai que comme c'est mon métier, je me dis, je fais ça tous les jours, J'ai un rythme, une productivité qui est assez rapide, donc je me suis dit que quatre mois c'est easy. Le premier, effectivement, c'était plutôt easy et puis c'était fun. Et puis après, il y a eu le deuxième parce qu'il faut être en avance vu que les sorties sont rapprochées. Et alors, à partir du deuxième, ça a été compliqué tout de suite. Le deuxième, je l'ai écrit en deux mois. Ça a été difficile, je suis beaucoup tombée malade. Et ensuite, j'ai eu un long moment où je n'ai pas du tout écrit parce que je suis partie en Corée du Sud. Et quand je suis revenue, il a fallu m'attaquer aux trois. Et là, ça a été une catastrophe. Ça a été une catastrophe. Pourtant, c'est mon tome préféré. Donc, comme quoi, ça ne veut rien dire. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à le commencer. J'ai écrit la moitié. Et en fait, il me restait un mois sur ma deadline. Et j'ai dit à mon éditrice, ça ne va pas du tout. Je jette tout à la poubelle. Je recommence tout. Elle m'a dit, Morgane, est-ce que tu es sûre ? Est-ce que tu es sûr de vouloir faire ça ? Je lui ai dit oui, oui, vraiment. En fait, ce n'est pas qu'il était mauvais, mais c'est que ce n'était pas ce que j'avais voulu écrire. Et du coup, je sentais que ce n'était pas ça. Donc, j'ai tout recommencé, je l'ai écrit en un mois. J'ai été très fière de ce que j'ai fait, très contente. Ensuite, mon éditeur me dit, attention, le quatrième, c'est toujours le pire. Je lui ai dit, mais non, le quatrième, j'ai l'histoire en tête depuis trois ans, ça va être le plus facile. C'était le plus dur effectivement, je l'ai écrit en un mois également. et honnêtement ils ont tous été écrits dans la souffrance mais à la fin j'en suis toujours très fière je sais que je ne vais pas écrire quelque chose donc je suis pas satisfaite et du coup voilà aujourd'hui je peux dire que j'aime tous les tomes de la série mais c'est vrai que c'est difficile en termes de pression en fait je pense que ce qui n'a pas aidé c'est d'avoir les sorties en même temps que l'écriture donc par exemple quand j'écrivais mon tome 3 j'avais en même temps la sortie du tome 1 Donc du coup la promo, la tournée de dédicaces, les corrections du tome 2 et en fait le brainstorming du tome 4. Et en fait du coup dans mon cerveau il y avait tout qui se mélangeait. Et quand je vois que le tome 1 plaît énormément, les gens commencent à avoir de l'attente pour le reste. Et du coup tu te dis il ne faut pas que tu te rates, les gens s'attendent à quelque chose en particulier. Le tome 1 il y avait beaucoup de plot twist. Donc les gens commençaient à me dire oh là là j'ai hâte de voir les plot twist du tome 2. Et je dis là mais il n'y aura pas de plot twist dans le tome 2. Et du coup, c'est vrai que c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Mais d'ailleurs, en parlant de plot twist et aussi du fait d'être un phénomène TikTok, est-ce que tu as peur de décevoir les lectrices ? Parce que tu as beaucoup de lectrices, mais de lecteurs aussi, si tu ne crées pas des retournements de situations de malades à chacun de tes romans ?

  • Morgane Moncomble

    Mais totalement. Mais c'est devenu une peur. C'est devenu une… C'est vraiment terrifiant parce que… Moi, à la base, j'écris des romans où il n'y a pas vraiment de plot twist. C'est vraiment quelque chose de récent, je trouve.

  • Margot Dessenne

    C'est à cause de l'as de cœur aussi.

  • Morgane Moncomble

    Mais c'est ça ! Mais malheureusement, j'ai commencé quelque chose, je ne savais pas. J'ai écrit l'as de cœur et à partir de ce moment-là, effectivement, comme j'ai eu beaucoup de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs qui n'avaient pas lu mes autres romans, ils ont commencé à penser que c'était ma marque de fabrique, peut-être, je ne sais pas, mais ce n'était pas du tout le cas. Et donc du coup j'ai eu cette petite pression après de devoir tout le temps faire des retournements de situations, mais j'essaye de m'en détacher parce que je n'ai pas envie de devenir un peu justement esclave de ça en fait, je n'ai pas envie d'écrire quelque chose en me disant il faut que j'écrive ce qui va plaire aux autres. J'ai envie d'écrire quelque chose qui va me plaire déjà à moi, et c'est vrai que c'était une peur que j'avais pour le tome 2 parce que du coup pour moi dans un univers on n'a pas de plot twist. Après, en fait, pour moi, on n'a pas besoin forcément de plot twist pour écrire un bon roman. On peut quand même avoir des rebondissements. Donc du coup, j'essaye de m'en détacher. Après c'est quelque chose que moi j'aime bien faire, donc c'est pas embêtant. Mais il y a quand même quelque chose de bizarre avec ce concept des plot twists, je tiens à le dire. Vraiment une obsession et surtout parfois j'ai l'impression que les gens ne savent pas vraiment ce que c'est. Par exemple, on a écrit, alors j'ai participé à l'écriture d'un roman à dix mains, donc avec quatre autres collègues et très bonnes amies qui sont aussi autrices chez moi. qui s'appelle Unhappy New Year. Et on a vu beaucoup de chroniques de gens qui nous disaient Oh là là, quel plot twist ! ou alors J'avais deviné le plot twist ! Et on s'envoyait des messages en se disant Mais on a écrit un plot twist ! Je n'étais pas du tout au courant. Et en fait, parfois, les gens confondent retournement de situation avec rebondissement. Et du coup, parfois, apparemment, on écrit des plot twists sans le savoir. Voilà.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que pour ceux pour qui ce serait un petit peu nébuleux dans vos oreilles, vous direz Ok, ouais, mais c'est quoi déjà la différence ? C'est ça. Chaque livre a des événements qui se passent dans le livre qui sont plus ou moins surprenants. On est d'accord, il peut se passer des choses dans un livre où tu ne t'y attendais pas. Pour autant, ça ne retourne pas l'entière suite du livre. Alors qu'un plot twist, soit ça retourne entièrement le livre dans le sens où ça nous fait changer de paradigme, soit changer aussi l'état d'esprit des personnages, mais vraiment à un point énorme, soit ça... oblige à avoir une nouvelle lecture du livre, parce qu'on se rend compte que par exemple un personnage nous a menti, ou qu'en fait il y avait une information qu'on n'avait pas dès le départ, mais que si on a cette information en tête, toute l'histoire change. C'est ça un plot twist. Et des fois, effectivement, des événements dans le livre peuvent être assimilés à un plot twist, mais quand on parle de très gros plot twist, c'est vraiment que toute la trame du livre change si on met en place cet événement-là.

  • Morgane Moncomble

    C'est ça. Exactement. Je n'aurais pas pu l'expliquer mieux.

  • Margot Dessenne

    Écoute, on ne sait jamais, des fois c'est un peu nibuleux, parce qu'effectivement des fois on sort des termes à tort et à travers quand on parle de livres, donc ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, à part le fait que tu n'avais plus envie d'écrire de plot twist forcément à tous les livres, et qu'il faut écrire des livres en avance, qu'est-ce que ça t'a appris l'écriture de ces quatre tomes compagnons au nom de Fleur ? Puisque j'ai une de tes protagonistes à un nom de Fleur. Qu'est-ce que ça a pu t'apprendre toi en tant qu'écrivaine ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, ça a pu m'apprendre, alors déjà que j'ai une productivité qui est assez dingue. Honnêtement, je ne me sentais pas capable d'une chose pareille et je suis assez contente d'en être sortie indemne. Et à la fois, je pense que ça m'a aussi appris que je n'étais pas un super héros. Voilà, et que il fallait aussi que je... Ça m'a aussi appris à me dire qu'il fallait que je fasse attention à moi, qu'il fallait que je... Ouais, que je prenne soin de moi et que... que parfois il faut ralentir pour écrire quelque chose de qualité. C'est vrai que j'avais déjà mes histoires, j'avais déjà mes plots, je savais ce que j'allais écrire, mais il y a certaines choses que j'aurais faites différemment, par exemple, si j'avais eu plus de temps. Il y a des choses que j'aurais faites peut-être plus en profondeur si j'avais pu le faire. Après, j'ai quand même fait quelque chose qui pour moi est très bien et si j'avais senti que ce n'était pas assez exploité, je l'aurais fait et j'aurais pris le temps. Mais quand même, je pense que j'aurais fait les choses différemment si j'avais plus de temps, tout simplement.

  • Margot Dessenne

    Et c'est quelque chose vers lequel tu tends, vu que tu t'en vas en Corée, que tu décides de ne pas publier pendant quelque temps pour te laisser le temps d'écrire et de te ressourcer. C'est finalement quelque chose vers lequel tu vas.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. C'est vrai que je... Alors, à partir du tome 3, j'ai commencé à préparer mon éditrice en lui disant Écoute, après la série, vraiment, je pense que je vais faire une très longue pause. En soi, ce n'est pas une très longue pause. C'est vrai que je vois beaucoup de gens commencer à paniquer en disant Mais tu vas arrêter d'écriture. En soi, avant la série Seasons, j'écrivais un roman par an. Et c'est déjà énorme. Vraiment, un roman par an, c'est déjà très bien. Mais c'est vrai que là j'ai besoin de prendre du temps pour me remettre à apprécier l'écriture déjà pour commencer. Parce que vers la fin vraiment je commençais à me dire mais en fait je n'ai plus envie d'écrire là ça y est. C'est pas pour toujours mais là en tout cas c'est bon. J'ai envie d'arrêter, j'ai envie de me remettre à lire aussi parce que c'est des choses que j'adorais faire avant et que je n'avais plus le temps de faire en fait à cause de l'écriture. Donc là, c'est vrai que j'ai envie de prendre le temps de m'enrichir, de retrouver l'inspiration, de faire les choses un peu moins automatiquement peut-être aussi, et puis de changer de genre. J'ai envie de me remettre à la fantasy, voilà. D'écrire d'autres choses, d'écrire d'autres choses et de revenir avec un vrai projet en béton fin 2025 ou début 2026, qui sait.

  • Margot Dessenne

    Oui, écoute, ça me plaît beaucoup d'entendre ça. J'adorerais te lire en fantasy. Mais d'ailleurs, vu qu'on parle de nouveaux projets, ça ne te gêne pas si on entre un petit peu dans ton processus d'écriture ? Comment tu vas aborder par exemple cette fantaisie ou cet autre roman vers lequel tu te diriges ? Qu'est-ce qui te vient en premier déjà ? Est-ce que c'est l'intrigue, les personnages ? Est-ce que tu planifies tes projets en avance ? Est-ce que tu les découvres au fur et à mesure ? Je suis un petit peu curieuse.

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est vrai que c'est assez différent pour chaque auteur, donc c'est marrant de voir les processus de chacun. Alors, moi je suis plutôt du genre maniaque. C'est drôle parce que je parlais avec des scénaristes un jour, c'était il y a quelques mois, et on m'a justement demandé comment j'écrivais mes romans, comment je planifiais tout ça. Et quand je leur ai expliqué, ils m'ont dit mais en fait, on dirait ce que nous on fait avec des scénarios de films ou de séries C'est vrai que c'est très... Alors moi je laisse pas trop place au Philly en général. Enfin ça dépend. Je l'ai plus fait lors de la série par exemple, peut-être justement parce que j'avais moins le temps de tout planifier. Mais en général avant je sais pas trop quelle est la première chose qui me vient à l'esprit. Ça dépend pour chaque projet. Ça peut être le concept, pas forcément l'intrigue d'abord, mais plus l'ambiance peut-être, la esthétique, parce que je suis très visuelle, ou peut-être juste un détail de l'histoire, une troupe aussi. Mais en général, c'est plutôt les personnages qui me viennent en premier. Et ensuite, je me pose un peu plus sur l'intrigue.

  • Margot Dessenne

    Mais avant de commencer à écrire, à réviser, j'ai toujours un plan. Alors déjà, je fais beaucoup de fiches personnages qui sont très détaillées, même si en général, je n'utilise que 10% lors de l'écriture. Mais au moins, je sais tout. Donc voilà, ça me permet aussi d'absorber vraiment la personnalité de mes personnages. Et ça, c'est hyper important. C'est vraiment ce que je chouchoute le plus. Donc les fiches personnages. Et ensuite, il y a vraiment un tableau Excel ou Google Sheets. où je mets sur plusieurs colonnes à la fois mes chapitres avec un résumé de chaque chapitre, plus par exemple un automne pour te pardonner, il y avait beaucoup de choses à prendre en compte, il y avait à la fois la romance mais aussi l'enquête policière, les indices, enfin c'était vraiment un bordel et du coup il fallait que je mette, ok colonne, indices, à tel chapitre il y a la révélation de ceci, à tel chapitre il y a ça. Donc c'était compliqué à mettre en place. Et ensuite forcément il y a la romance, donc il faut détailler aussi les différentes étapes de la romance, comment ça évolue, le premier baiser, le premier contact physique, ce genre de choses. Donc ouais, je planifie tout et après je commence l'écriture. Et du coup c'est vrai que la plupart du temps on se dit que c'est un peu triste parce que tu ne laisses pas place à la surprise. Mais en vérité, au fil de l'écriture, il y a énormément de choses qui changent. Donc je me fais quand même pas mal surprendre par mes propres personnages qui parfois prennent vie et me disent Non, non, non, moi je ne suis pas comme ça. Tu as décidé de ça, mais pas du tout. Ah d'accord, ok.

  • Morgane Moncomble

    Est-ce que d'ailleurs tu t'es déjà laissée surprendre par un plot twist ?

  • Margot Dessenne

    Oui, d'ailleurs, un automne pour te pardonner. Le plot twist, donc la révélation du tueur, etc. c'était pas du tout censé être ça. À la base. C'est assez étonnant, mais j'ai commencé à écrire avec quelque chose de totalement différent en tête. Et j'avais écrit quand même bien 100-130 pages. Et je raconte tout le temps cette histoire, mais j'étais dans la douche. Et dans la douche, c'est là où j'ai mes meilleures idées, en général. Voilà. J'étais en train de réfléchir à mon histoire, et là, j'ai eu une idée. Et je me suis dit, c'est vraiment... Ce serait horrible, mais ce serait trop trop bien. Je me suis dit, mais c'est vraiment hyper sadique, mais si j'arrive à le faire, ce serait du génie. Voilà, elle me fait un peu narcissique. Et je me suis dit, mais il faut vraiment que tu essayes de le faire. Et du coup, j'ai changé toute mon histoire.

  • Morgane Moncomble

    et je l'ai fait et ça a fonctionné je ne peux que te comprendre en réalité pas sur le fait que j'ai mes idées dans la douche mais sur le fait de tout planifier c'est vrai et c'est marrant parce que j'ai aussi les ambiances qui viennent en premier donc je comprends tout à fait ce truc où tu ne sais pas encore ce qui va se passer avec qui mais tu as déjà des sensations exactement, c'est assez drôle Ouais,

  • Margot Dessenne

    mais j'aime bien, ça me permet d'être dans mon univers avant même qu'il soit créé.

  • Morgane Moncomble

    Exactement, c'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Là où par contre, j'ai tout à apprendre de toi, c'est au niveau de la romance. Pour tous ceux qui nous écoutent, ils savent qu'Absolu n'est pas un livre de la romance, j'avoue.

  • Morgane Moncomble

    J'ai vu beaucoup de tes TikToks justement qui reprenaient des questions, qui te demandaient, et tu disais mais non ! Je rigolais, je me disais la... En même temps, c'est de la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    C'est de la science-fiction, mais effectivement, après, il y en a qui mélangent la romance, mais j'avoue que j'en écris peu, aussi parce que j'en lis peu, et parce que je n'en connais pas les codes. Et je t'ai sous la main, sache que je vais donc t'exploiter. Je voudrais savoir, pour toi, qu'est-ce qui fait une bonne romance ? Parce que tu parlais tout à l'heure de savoir placer dans les points pivots. le premier contact, le premier rapprochement, le premier bisou. Est-ce que pour toi, une bonne romance, c'est quelque chose de très calibré, avec la petite crise des 80% comme on l'entend ? On va voir. Ou est-ce que finalement, il y a un côté feeling que toi-même, tu ne maîtrises pas, où tu disais que parfois tes personnages t'échappaient un petit peu ?

  • Morgane Moncomble

    Moi je pense que... alors je suis vraiment la pire personne je pense à qui demander ça, parce que moi je ne suis pas vraiment les codes honnêtement. Peut-être que je suis dedans, mais en tout cas je m'en rends pas forcément compte, c'est pas volontaire. J'écris au feeling. J'écris au feeling et justement, je pense qu'une bonne romance, c'est justement pas de se poser ce genre de questions. Parfois, ça m'arrive. J'ai un peu ce truc un peu chiant où je me dis, par exemple, si j'ai écrit 300 pages et qu'il ne se passe toujours rien. Par exemple, moi, j'écris de la new romance, donc la plupart du temps, il y a des scènes explicites. Si au bout de 300 pages je vois qu'ils n'ont toujours pas consommé leur relation, je commence un peu à stresser, je me dis oh la la, ça fait déjà 300 pages, il s'est rien passé, les gens vont se dire mais ça arrive quand ? et je me mets cette pression-là et au début je me disais il faut que je rajoute une scène et vraiment je me vois me poser devant mon plan en me disant il faut que je rajoute un chapitre genre 100 pages avant quand même pour qu'il y ait au moins un petit rapprochement parce que sinon les gens ne vont pas du tout aimer. Et après je me suis dit mais pourquoi tu fais ça ? C'est tellement forcé. Toi tu ne l'as pas pensé comme ça. C'est que ça ne devait pas arriver. Et c'est toi qui connais le mieux tes personnages. Et au final, du coup maintenant je ne me mets pas du tout la pression. et surtout je vois que ça fonctionne j'ai eu cette pression pour le tome 2 et pour le tome 3 par exemple et personne ne m'a rien dit donc finalement c'est que ça fonctionne mais c'est vrai que en fait pour moi ça dépend du livre et ça dépend des personnages il y a des personnages qui vont qui vont être beaucoup plus tactiles très rapidement qui vont être beaucoup plus explosifs il y en a qui vont être beaucoup plus pudiques beaucoup plus en fait voilà c'est juste ça dépend et du coup on fait en fonction de ça et en termes de codes en termes de codes tant qu'on raconte une histoire d'amour pour moi il n'y a pas vraiment de codes c'est vrai qu'il y en a un quand même un très très gros code en romance mais moi je je dis pas que je le respecterais toujours C'est le happy ending. Forcément, quand on lit la new romance, il y a un accord tacite entre le lecteur ou la lectrice et l'auteur ou l'autrice qui dit que ça doit bien finir. Même si on vous fait souffrir pendant tout le roman, il faut qu'ils finissent ensemble et qu'ils soient heureux. Moi je suis pas d'accord avec ça. Moi je suis pas d'accord avec ça.

  • Margot Dessenne

    Tu vas vérifier tous les lecteurs là avec cette phrase.

  • Morgane Moncomble

    Non mais ils savent, ils savent maintenant. Si vous me lisez, vous savez que rien n'est safe avec moi. Mais c'est vrai que, bon jusqu'ici j'ai toujours eu des happy endings. Mais c'est vrai que pour moi ça veut rien dire une histoire d'amour, elle peut quand même se terminer mal si ça en fait. enfin, ce n'en est pas moins une histoire d'amour en fait. On peut aimer et après désaimer, entre guillemets, ou peut-être qu'il y a des personnages qui meurent. On n'en sait rien. Ça arrive aussi en romance.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que d'ailleurs, tu as certains de tes livres où ça t'a titillé vraiment très fort de ne pas faire une happy ending ?

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est pour ça que franchement vous pouvez vous estimer de quelque part très heureux avec moi. J'avoue que ça m'est arrivé une fois avec Nos Hommes Tourmentés. Si vous l'avez lu, vous comprenez pourquoi. C'est un livre assez dur avec des thématiques assez difficiles et mon héroïne à la base devait mourir. Je l'avoue, elle devait mourir et en fait à la fin j'ai changé d'avis. Je me suis dit non, parce qu'elle a trop souffert, j'ai envie qu'elle soit heureuse. Et du coup j'avais aussi envie d'un message positif. Et du coup je me suis dit bon non, ça ne sera pas ce roman-là. Peut-être un jour, mais pour l'instant ça va. Pour l'instant ? Tout va bien.

  • Margot Dessenne

    Je sens qu'il y a des auditeurs et des auditrices qui me sont maintenant en ce moment. Je ne les ai pas rassurées du tout.

  • Morgane Moncomble

    Pardon, pardon.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, là, au niveau de ta fantaisie, qu'est-ce que tu as en tête ? Si c'est toujours la fantaisie, parce que peut-être que tu me dis que tu as envie d'en écrire, mais que tu n'as pas encore quelque chose en tête. Mais pour le prochain, qu'est-ce que tu commences à avoir ?

  • Morgane Moncomble

    Vous allez vraiment me détester. Vous allez me dire, mais Morgane, pourquoi tu as dit que tu allais te reposer ? Alors oui effectivement, mais ça fait plusieurs années que j'ai en tête une série de fantasy de 7 tomes. Ah non ! Ah non !

  • Margot Dessenne

    Pourquoi tu fais ça ?

  • Morgane Moncomble

    Je ne sais pas, mais moi-même, je me pose la question. Je l'ai dit à mon amie Dalia Blake, qui est aussi autrice, et je lui disais, en fait, ça y est, j'ai réfléchi à mon projet, et en fait, il y aura cette tome. Et elle m'a vraiment regardée en disant, pourquoi ? Why ? Pourquoi tu fais ça ? J'aimerais faire des réécritures. Je ne veux pas trop en parler mais voilà, ce serait des...

  • Margot Dessenne

    Tu n'es pas obligée de trop en dire mais peut-être nous dire ce que tu... Tu as déjà du coup le type d'intrigue que tu veux faire ? Oui. Tu as déjà les personnages peut-être ?

  • Morgane Moncomble

    Alors pas énormément, je ne suis pas hyper avancée encore. En fait, ça fait plusieurs années que c'est dans ma tête. Sauf que je n'avais pas le temps de me poser dessus et en fait c'était tellement frustrant. que je l'ai vraiment laissé de côté. Je me suis dit, non, si tu commences déjà à brainstormer, tu ne vas pas vouloir écrire Seasons, sauf que tu n'as pas le choix d'écrire Seasons. Donc, du coup, tu le laisses vraiment de côté. Et c'est aussi pour ça que là, je veux faire cette pause, justement pour prendre le temps de retrouver l'inspiration, de vraiment réfléchir à ce que j'ai envie de faire. Et c'est difficile parce que moi, je ne suis pas une autrice de fantasy. Autant j'écrivais de la fantasy quand j'étais jeune, mais c'est vraiment... plus du tout la même chose aujourd'hui. Donc il y a un peu ce syndrome de l'imposteur où je me dis, mais si ça se trouve, je suis bonne qu'à écrire de la romance. Et puis c'est tellement différent. Je me dis qu'il faut beaucoup plus de temps. Et est-ce que les lecteurs et les lectrices vont me suivre sur de la fantaisie ? En fait, il y a tout ce genre de questions qui fourmillent un peu dans ma tête. Et c'est difficile, mais j'ai envie de prendre le temps de faire ça pour moi sans me mettre trop de pression.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses faire ça en adulte, vu que tu en lis en adulte ? Oui,

  • Morgane Moncomble

    ça va être de l'adulte, oui.

  • Margot Dessenne

    Donc finalement, apporter ce que tu n'arrives pas à lire en français.

  • Morgane Moncomble

    Oui.

  • Margot Dessenne

    On a revenu au point de au départ.

  • Morgane Moncomble

    Effectivement, c'est un peu le but. Je ne sais pas encore si ça va être de la fantaisie ou de la romantaisie, parce que moi j'ai toujours envie d'écrire sur de l'amour, forcément. Donc je ne sais pas encore, je pense que je me laisse un peu la liberté, je ne vais pas me mettre dans une case, je pense que je vais écrire et on verra ce que ça donne à la fin.

  • Margot Dessenne

    Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver un contrat d'édition pour ta fantaisie en septembre, sache-le. À mon avis, il n'y a personne qui va se dire Non, Morgane manquant,

  • Morgane Moncomble

    non ! Écoute, je croise les doigts.

  • Margot Dessenne

    D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai vu une étude comme quoi la vente de livres en 2023 s'est effondrée en France, de façon tout à fait catastrophique, un peu comme si on avait eu un effet rebond, parce qu'on a eu une vente de livres qui s'est énormément... qui a énormément augmenté durant le Covid et les années qui ont suivi. Et là, on a cette redescente et ça va sûrement rebondir après. La seule chose qui n'a pas vendu, c'est la romance et particulièrement la new romance. Comment t'expliques ça, toi ?

  • Morgane Moncomble

    Comment j'explique ça ? Je ne sais pas. Alors je pense que forcément l'arrivée de BookTok, parce qu'on me demande tout le temps, quel est par exemple l'âge de ton lectorat ? Alors la tranche d'âge est hyper large, mais effectivement en majorité c'est souvent des jeunes lecteurs et des jeunes lectrices. J'ai des lectrices de 11-12 ans et des lectrices de 70, mais c'est vrai qu'en général c'est entre 15 et 25-30. Et en fait ce lectorat-là il est sur les réseaux sociaux. Et c'est justement là où ils ont cherché leurs livres et la romance, je trouve que c'est un bon genre pour commencer à lire et c'est ce que je disais tout à l'heure avec L'As de Coeur, donc on a eu beaucoup de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui ont commencé à lire avec L'As de Coeur et du coup j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de nouvelles personnes qui se mettent à lire avec la romance justement parce que c'est un genre de transition donc je pense que... je sais pas. Honnêtement, je n'en sais rien. Je pense qu'il y a aussi une totale déconstruction sur le genre de la romance qui avant était… Il y avait beaucoup de préjugés dessus. C'était 50 Néances de Grey, After, les Beautiful Bastards qui sont géniaux et qui ont aidé justement à faire connaître le genre. Mais aujourd'hui, ce genre de littérature est complètement différent. On a beaucoup évolué. Et du coup, il y a toute cette déconstruction qui amène de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices. qui pensaient pas que ça pouvait être ça la romance aussi. Donc ouais.

  • Margot Dessenne

    Ceci amène donc au fait, et tu l'as cité tout à l'heure, qu'en 2023, tu as fait partie du top 10 des meilleures ventes en France. Déjà, félicitations.

  • Morgane Moncomble

    Merci.

  • Margot Dessenne

    C'est un truc de ouf.

  • Morgane Moncomble

    J'y crois toujours pas.

  • Margot Dessenne

    Comment toi, tu as vécu ce moment ? Je sais que tu as eu affaire à beaucoup de remarques très élitistes et très sexistes, parce qu'il se trouve que ce top 10, je crois que c'était la première fois en France où il y avait déjà plus de femmes que d'hommes, et en plus de la littérature de genre. Donc, toi, déjà, avant même de parler du regard des autres, comment tu l'as appris et comment tu l'as vécu ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est assez drôle parce que quand je l'ai appris, on m'a envoyé le lien de l'article. Et je l'ai vraiment ouvert et je l'ai vu ma tête et en fait j'ai cru que c'était faux. J'ai cru que c'était faux, que c'était un faux... En fait je ne pensais pas que c'était ce top 10 là. Vraiment, mais ça c'est vraiment le syndrome de l'imposteur à fond. Mais je me suis dit mais qu'est-ce que c'est ? Et je l'ai regardé et je l'ai envoyé à ma mère et je lui ai dit mais ça c'est le vrai truc. Et ma mère me dit mais je ne sais pas ce que c'est. Parce que ma mère ne connaît pas trop et je l'ai envoyé à mon éditrice en lui disant c'est le vrai top 10 Et en fait, on m'a dit bah oui, oui Et en fait, même le nombre de livres vendus, il y avait écrit en dessous et je me suis dit mais moi j'ai vendu tant Et honnêtement, sur le coup, je n'y ai pas trop cru. J'étais un peu dans le déni où on se dit bah ouais, d'accord, ok, trop bien Merci. Et j'ai pas vraiment eu de réaction, c'était assez bizarre. Et tous mes amis qui travaillent dans le secteur de l'édition m'ont dit Mais Morgane, c'est complètement fou, tu te rends pas compte ? Et ils étaient limite plus heureux que moi. Et j'étais là Bah ouais, c'est trop fou ! Et en fait, je crois que c'est peut-être une semaine après, quand on m'a dit Bah, tu es invitée au déjeuner des best-sellers de L'Express où je me suis dit... Ah d'accord, c'est pour de vrai du coup ! Pour de vrai, moi aussi, et vraiment quand j'ai vu le journal en papier que j'ai acheté du coup après, ma première réaction c'était de me dire mais qu'est-ce que je fous là quoi ? J'ai pas ma place. Et c'est drôle parce que c'est la première réaction qu'on a, et en même temps c'est aussi celle des autres qu'on déploie en fait. Et je me suis dit bah non, arrête de dire ça, t'as ta place, tu l'as méritée, t'as travaillé pour ça, et tu devrais en être fière. Et du coup, c'est vrai que ça a été un peu un coup dur quand j'ai vu les commentaires après sur internet. Des gens très méprisants et effectivement très snobs et élitistes et sexistes qui disaient que c'était de la littérature de bas étage, que c'était des romans de guerre, que c'était limite de la pornographie, que c'était mal écrit, que le lectorat n'était que des millinettes. Bon, ça on l'entend tout le temps et c'est vrai que maintenant on s'est un peu habitués, si c'est un peu triste, mais finalement je suis plutôt fière de montrer que, bah en fait ça se vend, ça se vend et les jeunes lisent. Et c'est ça que je n'aime pas aussi, c'est que tout le monde dit les jeunes ne lisent pas C'est un fléau les jeunes ne lisent pas, mais les jeunes lisent, c'est juste qu'ils ne lisent pas ce que vous voulez qu'ils lisent. Et ça, c'en est la preuve. Et du coup, j'étais plutôt contente de montrer ça.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que finalement, ce classement, ce n'est pas un classement fait par un jury de 80 ans qui fait de l'entre-soi. C'est un classement des lecteurs.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. Donc, ça prouve bien que... la romance ça fonctionne et ça plaît et pas seulement aux femmes aussi. Ça c'est quelque chose qu'on doit aussi démontrer.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce qu'on a quand même dans le top 3, 3 femmes ? Non, 2 femmes sur 3 je crois, si je ne dis pas de bêtises. Je ne sais plus, mais en tout cas sur le sur 10, il y a 6 femmes. Donc c'est la première fois que les femmes sont en supériorité numérique. J'ai vu que ça n'avait pas plu, mais c'est une belle chose.

  • Morgane Moncomble

    C'est génial et en plus des femmes jeunes. Oui. Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    C'est vrai.

  • Morgane Moncomble

    Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    Mais est-ce qu'aujourd'hui, tu ressens une pression à l'idée de faire toujours mieux, de rester dans ce top 10, de maintenir ton classement ? Limite, là, tu es en 10e position. Est-ce que tu te dis, la prochaine fois, je serai 9e ou 8e ? Est-ce que tu veux être toujours plus proche du sommet ? Et qu'est-ce que ça amène comme peur, finalement, de réussir ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, pas forcément par rapport au top 10. Déjà, être dans le top 10 est quelque chose auquel vraiment jamais j'ai pu aspirer. Je ne m'y attendais pas du tout. Donc déjà, y être, c'est assez incroyable. Donc, je ne me mets pas forcément la pression d'être 9e ou 8e ou peu importe. Évidemment, je ne dis pas non et ce serait incroyable et ce serait vraiment un accomplissement de dingue. Mais je ne me mets pas forcément la pression par rapport à ça. En revanche, effectivement, il y a toujours cette pression de faire mieux. Et j'en parlais avec mon meilleur ami qui travaille aussi dans le secteur de l'édition. Et on parlait de ma première semaine, c'était avant ma première semaine d'imprintant, pour te succomber, et on me disait, toi tu t'attends à combien à peu près ? Et je lui ai donné un chiffre et je lui ai dit en dessous je serais un peu déçue. Et il me dit mais t'es complètement folle, même si c'est un peu en dessous c'est génial. Et je lui disais bah oui c'est génial et il y a trois ans j'aurais même pas aspiré à avoir ce genre de vente. Mais en fait plus les ventes montent et plus on a des attentes qui elles aussi montent et du coup après on a des... On a des déceptions qui ne sont pas forcément des déceptions, dans le sens où même si je vends bien, mais si je vends quand même un peu moins qu'avant, je vais me dire Oh non, là c'est un flop, et puis les gens ils n'ont pas aimé alors que finalement enfin pas du tout, et il faut remettre aussi les choses en circonstance, mais c'est quelque chose de très difficile à faire. Et puis en tant que perfectionniste, on a toujours quelque chose à prouver aussi. Merci. C'est difficile, on a l'impression, en fait on a un peu peur d'être juste de passade, de se dire l'aniromance c'est qu'une phase et pour l'instant ça fonctionne, mais peut-être pas demain. Et du coup on a toujours envie de faire mieux et de se démarquer et d'être toujours dans les tendances. Mais en fait, c'est difficile.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que c'est pour ça que tu fuis vers la fantaisie ?

  • Morgane Moncomble

    Non, pas forcément. Je me rapproche de la fantaisie parce que c'est mon premier amour. C'est ce que j'adore lire en règle générale. C'est ce que je lis le plus. J'écrivais avant de la fantaisie. En tant qu'adulte, j'ai toujours rêvé d'écrire vraiment un gros projet de fantasy et qu'on puisse me dire est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien. Je l'accepterais si c'est pas bien et que finalement je n'écris que de la romance. Mais non, je pense que j'écrirai toujours de la romance quoi qu'il arrive. Parce que c'est ce que j'adore et je pense que je suis faite pour ça.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne chose. Il ne faut pas avoir honte des choses pour lesquelles on est bon.

  • Morgane Moncomble

    C'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, est-ce que mentalement, tu t'attends, une part de toi s'attend ? au même genre de chiffres pour cette fantaisie que pour la romance. Est-ce que tu ne pourras pas t'empêcher de comparer ?

  • Morgane Moncomble

    Inconsciemment, c'est sûr. Inconsciemment, c'est sûr. Et en même temps, j'ai quand même ce côté lucide où je me dis, ça n'a rien à voir. Je sais très bien que si demain, j'ai un contrat de fantaisie, que ce soit avec Hugo ou pas avec Hugo, peu importe, mais si demain, je commence une fantaisie, je sais que c'est comme si je recommençais à zéro. Je sais qu'il y a des lectrices et des lecteurs qui vont possiblement me suivre, mais je sais aussi que ça ne sera forcément pas la majorité. Et du coup, j'essaie de mettre un peu de la distance par rapport à ça et de me dire Ok, tu recommences à zéro et en même temps, ce n'est pas très grave, tu vas aussi avoir de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui, eux, ne lisent pas forcément de la romance. Donc non, c'est aussi une nouvelle aventure, je pense. Et puis je sais que le marché aussi de la fantasy n'est pas le même marché que celui de la romance, surtout de la new romance. Aujourd'hui, et chez Hugo aussi, qui a une puissance de frappe incroyable, les chiffres sont mirobolants, pour tout le monde. Donc j'essaie de prendre de la distance et de me dire que ce n'est pas du tout le même public, ce n'est pas du tout le même marché, donc ça va, je suis assez lucide là-dessus.

  • Margot Dessenne

    Et le plus amusant, c'est que pourtant votre place en librairie de la New Moments, elle est toute petite. Je prends l'exemple du Furet du Nord, où je suis venue te voir avec mon amie Louise, quand tu es venue dédicacer, et qui elle est fan de New Romance. Elle se déplore à chaque fois que l'espace New Romance est tout petit, alors que pourtant c'est un de ceux qui vend le plus en France. C'est fou non ?

  • Morgane Moncomble

    C'est assez dingue. Je pense que ça évolue quand même. C'est vrai qu'à force de faire des dédicaces, on en parle beaucoup avec les libraires. Et c'est vrai que beaucoup nous disaient, avant on n'avait pas forcément de rayon New Romance, on avait peut-être une, deux étagères un peu cachées dans le coin, mais aujourd'hui ça s'attend à changer et justement les rayons deviennent un peu plus grands, maintenant ils ont vraiment leur nom avec écrit New Romance et pas littérature érotique, ce qui était beaucoup plus avant, alors que ce n'est pas forcément la même chose quand même. Quoi,

  • Margot Dessenne

    tu n'écris pas des harlequins ?

  • Morgane Moncomble

    Non, non, non. Pour certains, la différence est très légère. Mais effectivement, je pense que ça commence à changer justement parce que les gens, les libraires, les éditeurs aussi se rendent compte que la New Romance, ça fonctionne énormément. Et d'ailleurs, on le voit, il y a beaucoup d'éditeurs qui commencent à créer des collections de New Romance, des éditeurs... très classique où vraiment on ne s'y attendait pas du tout. Donc c'est à la fois génial et à la fois, on espère que ça va fonctionner sur la durée.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Là, on a parlé de tes peurs. Au contraire ? quand on est au sommet, on peut rêver de quoi après ? Quels sont tes rêves d'autrice qu'ils te rêvent à réaliser ? T'es toute jeune en réalité, donc t'as encore plein de choses à faire. Est-ce que t'as des rêves ? Pas des choses sur lesquelles tu peux pas agir. Parce que tu sais, il y a des choses où c'est des rêves, mais on n'y peut rien. C'est pas nous qui décidons. Mais des choses sur lesquelles toi, t'as envie d'agir.

  • Morgane Moncomble

    Alors, évidemment, j'ai plein plein de rêves. Déjà parce que pour moi, je ne suis pas au sommet, donc forcément pour moi, il y a encore beaucoup beaucoup de choses à faire. Neuf places. Exactement. Justement, tiens, un rêve, pourquoi pas ? Être première, ce serait incroyable. Bon après j'ai très peu d'espoir je l'avoue mais je pense qu'on peut quand même rêver, pourquoi pas. Bien sûr après quelque chose que j'aimerais faire c'est justement me diversifier et avoir un lectorat beaucoup plus large qu'aujourd'hui. je ne sais pas si j'y arriverai avec de la new romance. Après, je sais que je ne veux pas qu'on me mette des étiquettes, je n'ai pas envie de rester dans une case, et je sais très bien que si demain, je n'ai plus envie de faire de romance, je ferai autre chose, et vraiment, ce n'est pas très grave. Mais ouais, je pense que... Ah, je ne sais pas. Après si, un rêve qui serait incroyable, après je ne sais pas si j'ai vraiment du contrôle dessus, mais ce serait d'avoir mes livres adaptés au cinéma ou en série, ce serait génial. Et puis de pouvoir participer aussi. par exemple l'écriture du scénario, ce genre de choses, ça ce sera un grand accomplissement.

  • Margot Dessenne

    Tu sais que ça tombe bien parce que je t'ai parlé des questions des auditeurs tout à l'heure, où j'en ai reçu beaucoup, beaucoup, beaucoup. Au moins une quinzaine d'entre eux posaient exactement la même question. Tes romans seront-ils adaptés en film ou en série ? Et si oui, lesquels ?

  • Morgane Moncomble

    Je le savais, je le savais. En ce moment, on me harcèle avec ça. J'ai vu que ça avait pris beaucoup d'ampleur sur les réseaux. Alors moi, je ne l'avais pas du tout vu à la base. Et c'est ma mère qui commençait à m'envoyer des TikToks en me disant Mais qu'est-ce qui se passe ? Regarde, il y a tout le monde qui en parle ! Et je me suis dit Mais d'où ça sort ? Et en fait, effectivement, il y a eu un article du Parisien. Donc j'ai fait une interview avec eux. Et on a dit des choses qui étaient censées rester secrètes et qui ne sont pas restées secrètes. Et donc effectivement, maintenant que c'est sorti, des options ont été posées pour deux de mes romans. Mais encore une fois, je dis à tout le monde, s'il vous plaît, ne vous emballez pas, parce que rien n'est fait et des options... Il y a beaucoup de romans qui ont des options et finalement qui ne voient jamais le jour à l'écran. Donc j'essaie de ne pas trop m'emballer et juste de croiser les doigts et de me dire j'espère que ça va fonctionner. Et si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Mais normalement j'en dirais plus dès que je le peux, dès qu'on aura quelque chose de plus concret. mais je ne peux pas dire du coup lesquels c'est, je vous laisse spéculer.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr. Pour tous les éditeurs qui sont un peu frustrés, le monde du cinéma c'est un monde très complexe et si vous êtes un peu curieux d'en savoir plus, dans deux semaines sortira une interview avec Pauline Moreau qui est scénariste et qui nous explique en long, en large et en travers, en une heure, pourquoi le monde de cinéma c'est compliqué, c'est long et à quel point l'adaptation d'un livre en film ou en série. c'est presque impossible en France.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Voilà, comme ça, ça vous rassurera en vous disant Ok, c'est normal et ça nous permettra de mieux comprendre le concept. On arrive à l'heure d'épisode. J'adore quand j'arrive à être on time. Tu sais que c'est mon petit défi, moi, c'est d'arriver à peu près à une heure à chaque fois.

  • Morgane Moncomble

    Ah !

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que j'ai tendance à trop dépasser et j'ai pitié de mes auditeurs. Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice qui aimerait écrire de la romance la première fois, ou en tout cas, ou écrire un couple, on va le dire autrement. Parce qu'un couple, ce n'est pas forcément de la romance, puisqu'on peut avoir des couples dans plein de choses. ce serait quoi tes trois conseils ?

  • Morgane Moncomble

    Voilà, je sais pas vraiment c'est la question que je ne sais jamais quoi dire quand on me demande des conseils parce que j'ai l'impression de ne pas en avoir

  • Margot Dessenne

    Toi, les conseils que tu aurais aimé te donner à la toi de Morgane qui a 15 ans plutôt, on va le dire comme ça

  • Morgane Moncomble

    J'ai pas mal de conseils, mais qui ne sont pas forcément pour écrire de la romance, mais pour écrire de manière générale.

  • Margot Dessenne

    Ça peut être très bien pour écrire de manière générale.

  • Morgane Moncomble

    Alors, les conseils que je pourrais donner à quelqu'un qui veut écrire ? Ça va être avant tout des conseils très psychologiques, parce qu'on a tendance à beaucoup se mettre la pression, à se demander avant même d'écrire qu'est-ce qui va plaire aux gens, qu'est-ce que je peux écrire pour être publié. Et ça vraiment, je pense que c'est vraiment ce qu'il ne faut pas faire. Je pense que la question qu'il faut se poser, c'est justement qu'est-ce que moi j'ai envie de lire, qu'est-ce que j'ai envie d'écrire moi, qu'est-ce qui me fait plaisir, qu'est-ce qui m'éclate. Et du coup vraiment, le premier conseil, ça serait... d'écrire quelque chose qui vous, vous plaît. Parce que vous êtes la première lectrice ou le premier lecteur de votre roman. Et en fait, si vous écrivez quelque chose qui ne vous plaît pas, ça va se sentir et vraiment, ça ne va pas être bien. Donc, écrivez quelque chose qui vous amuse, avec des personnages que vous aimez, même s'ils sont détestables. Tant que vous les aimez et que vous comprenez pourquoi ils sont comme ça, tout va bien se passer. Deuxième conseil, ce serait de ne pas se comparer. Et ça je sais qu'on le fait beaucoup avant d'être auteur et en étant auteur aussi, on le fait toujours. Et encore moins se comparer à des gens qui écrivent depuis des années et des années. Quand vous commencez, il faut pas. Genre vraiment, c'est vraiment la pire chose à faire je trouve parce que ça va vous décourager et surtout parce qu'il y a jamais quelqu'un qui écrit mieux ou qui écrit moins bien, on écrit tous différemment. Il y en a qui vont peut-être… plus chouchouter leur intrigue que leur façon d'écrire. Il y en a qui vont être beaucoup plus poétiques dans leur façon d'écrire, dans leur style, mais du coup qui vont moins se concentrer sur l'intrigue ou sur leur personnage. Chacun fait différemment. Donc vraiment, ne pas se comparer et écrire et lancez-vous, et on verra plus tard. Et surtout, dites-vous que quand vous commencez à écrire, il n'y a rien qui est définitif. Vous allez pouvoir revenir dessus. Si votre premier jet, il est nul, c'est normal. Voilà, c'est normal, les miens aussi, ils seront toujours nuls, mais après vous pouvez le perfectionner et revenir dessus et rajouter des choses et enlever des choses et vraiment rien n'est figé. Voilà, donc ça déjà, normalement ça va vous rassurer. Et un troisième conseil qui est là peut-être un peu plus technique. Après ça n'engage que moi, mais moi je vous dirais plutôt de vraiment chouchouter vos personnages. Pour moi les personnages c'est vraiment le cœur de votre histoire. Après, bon, encore une fois, c'est que mon avis, mais je préfère lire une histoire avec une intrigue qui peut-être est déjà un peu vue et revue, mais avec des personnages qui sont attachants et qui vont vous prendre aux tripes que l'inverse. S'il y a une intrigue qui est vraiment originale, mais avec des personnages que je ne peux pas me voir, ça va vraiment m'enlever tout le bonheur de la lecture. Donc ouais, si je peux vous donner un conseil, c'est vraiment chouchouter vos personnages. Et ça ne veut pas forcément dire... avoir des personnages parfaits ou attachants. Vos personnages, il ne faut pas qu'ils soient parfaits, justement. Il faut qu'ils soient imparfaits, mais même des personnages détestables, juste, il faut qu'on comprenne pourquoi ils agissent ainsi. tout simplement voilà c'est les seuls conseils que je peux donner bah tout ça c'était de très bons conseils et à mon avis dans les trois il y en a beaucoup plus que trois que tu as vu mais c'est pas grave je pense que les gens qui nous écoutent sont plus qu'heureux de recevoir beaucoup de conseils merci

  • Margot Dessenne

    énormément Morgane merci à toi vraiment c'était trop cool et j'ai beaucoup aimé tes questions c'était génial ça me fait plaisir si vous ne la suivez pas encore Morgane est très très présente sur Instagram un peu moins sur TikTok donc n'hésitez pas je vais mettre ses liens dans les notes de l'épisode avec les autres liens que Morgane me transmettra qui pourraient être intéressants pour vous donc n'hésitez pas à aller voir son travail à aller la suivre surtout que là tu pars bientôt en Corée donc je pense que tu vas nous faire vivre de belles choses sur les réseaux ça risque d'être très bon à bientôt j'adore je voyageais par procuration c'est toujours mieux que moi encore merci à toi Morgane nous on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode en attendant écrivez bien prenez soin de vous et à mercredi prochain

Description


Dans le top 10 des écrivains les plus vendus en France en 2023 (avec plus de 521 000 exemplaires rien que pour cette année), Morgane Moncomble est un des visages français de la New Romance, enchaînant les best-seller comme les tomes compagnons de Saisons ou L'As de Cœur. Mais comment vit-on un tel succès avec tout le positif et le négatif qui vient avec ? Comment gérer la pression de toujours faire mieux et plus vite ? La peur de ne plus plaire ? Dans cette interview, Morgane répond avec franchise et douceur et dévoile son parcours et comment elle surmonte les difficultés qu'elle rencontre.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez un bon début de semaine. Je suis tellement heureuse de vous avoir avec nous, puisqu'on est deux aujourd'hui pour cet épisode de podcast. J'ai l'immense plaisir et l'immense honneur d'avoir avec moi Morgane Moncomble pour cet épisode, pour qu'on discute ensemble de plein de choses, notamment de sa carrière, de ses livres, de la romance en façon générale. de son vécu actuel, parce qu'en ce moment, elle est sur une période très très chargée d'écriture et d'édition, bref, de plein de sujets. Vous avez d'ailleurs été extrêmement nombreux. Je crois que je n'avais jamais reçu autant de questions dans la boîte à questions pour les questions des auditeurs, puisque pour chaque interview, les auditeurs ont le droit à une question. Et là, ça a été assez incroyable, et j'ai dû prendre beaucoup de temps pour choisir la bonne question ou celle qui revenait le plus. On accueille aujourd'hui Morgane, qui est un petit peu malade, donc vous l'excuserez pour sa petite voix. Merci Morgane d'être avec nous aujourd'hui.

  • Morgane Moncomble

    Hello tout le monde, merci de m'accueillir malgré ma petite voix.

  • Margot Dessenne

    Ne t'en fais pas, il n'y a aucun souci avec ça et je pense que nos auditeurs et nos auditrices seront très contents de t'entendre malgré tout. Dis-moi, pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, parce que j'imagine que ça arrive, est-ce que tu pourrais te présenter avec tes propres mots et de la façon dont tu aimerais te présenter ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Alors moi je m'appelle Morgane, donc Morgane Moncomble. J'ai 28 ans et je suis autrice de new romance chez Hugo Publishing. J'ai publié mon premier roman qui s'appelle Viens, on s'aime en 2017. Et plus récemment, je suis en train de publier une série de 4 tomes qui s'appelle Seasons.

  • Margot Dessenne

    Et c'est de ça dont on va surtout parler aujourd'hui puisque c'est ton actualité très chaude. Mais c'est vrai que tu es connue pour pas mal de romans qui certains ont percé en 2017. N'empêche, il y a beaucoup de choses qui se sont passées en très très peu de temps. C'est impressionnant.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est vrai que parfois j'ai l'impression que c'était il y a tellement longtemps et en même temps il n'y a pas si longtemps. Donc c'est assez perturbant.

  • Margot Dessenne

    J'imagine bien, j'imagine bien. En fait, j'aime bien revenir à la jeunesse. Et toi, tu as commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Et à l'époque, tu étais plus fantaisie et science-fiction que romance d'ailleurs, avant de faire un joli virage à 16 ans. Comment devient-on écrivaine dans une famille qui ne lit pas ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une très bonne question. Ma grand-mère lit, elle aime beaucoup lire. C'est vrai qu'elle a beaucoup de livres dans une très jolie bibliothèque. Mais quand j'étais petite, je n'en ai pas vraiment souvenir, en tout cas, elle ne m'a pas vraiment poussée à lire. Et c'est quand j'ai eu 11 ans, j'avais une super copine au collège qui adorait lire. Et un jour elle m'a vraiment tendu son livre préféré en me disant mais il faut absolument que tu le lises c'est génial et je lui disais non mais moi c'est pas du tout mon truc vraiment je te jure j'aime pas lire j'aime pas vraiment c'est non désolé c'est pas du tout mon délire et en fait je l'ai quand même fait pour lui faire plaisir et je l'ai lu en cinq jours ce qui était assez incroyable à l'époque à mon âge qu'il lisait pas du tout et j'ai adoré c'était vraiment une évidence.

  • Margot Dessenne

    un déclic. Et tu te souviens, c'était quoi ce livre ?

  • Morgane Moncomble

    Alors oui, ça s'appelait Sortilèges et sacs à main Je ne me rappelle plus de l'autrice, je crois que c'était Sarah Mlajnowski, quelque chose comme ça. Et c'était de la jeunesse, un peu de la comédie, mais aussi un peu de la fantaisie. C'était l'histoire d'une sorcière au collège et au lycée qui était amoureuse du gars hyper populaire. Enfin, voilà. La période aussi un peu twilight, enfin vraiment je suis tombée dedans peut-être la première et du coup forcément mon premier amour était la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est assez impressionnant. Et donc, toi, tu as commencé à lire comme ça, de fil en aiguille, tu t'es mis à écouter les conseils de cette amie. Et à partir de quel moment tu te dis Ok, lire, c'est chouette, mais j'aimerais bien écrire mes propres histoires aussi

  • Morgane Moncomble

    Et bien, étonnamment, tout de suite. C'est vrai ? Enfin, ouais, c'est vrai que ça a été… Je pense que c'est franchement moins d'un an après. Moins d'un an après, en fait, j'ai toujours aimé, même avant de commencer vraiment à lire régulièrement, j'ai toujours aimé inventer des histoires. Mais jusqu'ici, ça ne restait vraiment que dans ma tête. Et là, je me suis dit, mais en fait, tu peux les poser sur le papier, il y a des gens qui peuvent les lire, c'est assez incroyable. Et du coup, il fallait que ça sorte. Et au début, je ne me rendais pas forcément compte que j'écrivais des livres, j'écrivais des petites histoires comme ça dans mes carnets. Parfois, je les faisais lire à ma mère, parfois, c'était surtout mon frère, le pauvre. Il me suivissait mes petites histoires, donc il n'en avait rien à faire.

  • Margot Dessenne

    Était-il consentant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, à moitié. Parfois, il m'en reparle, il me dit Tu te rappelles quand tu me faisais lire ça et que j'en avais rien à faire ? Oui, d'accord, ça a été mon premier lecteur. Donc voilà, et tout de suite, j'ai commencé une histoire. Pareil, c'était l'histoire d'une sorcière qui était amoureuse d'un loup-garou. Enfin bref, il y avait des malédictions sur des générations, ce genre de choses. Et en fait, au bout d'un an, je me suis rendue compte que ça faisait entre 200 et 400 pages. Et je me suis dit, ah, c'est un roman ça, dis donc !

  • Margot Dessenne

    Bah oui, toi tu ponds des romans sans faire exprès, c'est pas mal !

  • Morgane Moncomble

    Moi maintenant, forcément, mais à 12 ans, oui, apparemment.

  • Margot Dessenne

    Et c'est la fanfiction qui t'a menée vers la romance, il me semble.

  • Morgane Moncomble

    La fanfiction ? Alors non, pas forcément.

  • Margot Dessenne

    D'accord, parce que j'ai lu comme quoi c'est grâce à Wattpad que tu t'étais dirigée doucement vers la romance. Alors j'en ai conclu peut-être activement que c'était grâce à la fanfiction parce que c'était une grosse période des fanfictions à cette époque. Mais du coup, si toi ce n'était pas une fanfiction, je sais que tu as publié Viens en sème pour la première fois sur Wattpad. Est-ce que c'était la première chose que tu as publié dessus ou tu avais publié d'autres choses avant ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, effectivement, j'ai entendu parler de Wattpad grâce à Anna Todd, avec du coup sa fanfiction qui s'appelle After. Et tout de suite, je me suis dit mais c'est incroyable, ça existe les plateformes d'écriture en ligne où on peut poster un peu anonymement en plus, donc sans vraiment donner son nom, ce qu'on écrit et puis on peut avoir des retours directs. Et jusqu'ici, je n'en avais pas forcément, j'écrivais toute seule dans ma chambre. Et du coup, je ne savais pas ce que ça donnait, je ne savais pas ce que ça valait. À part mon frère ! Mais du coup voilà, son avis n'était pas très qualitatif. Et du coup je me suis dit pourquoi pas, c'était ma première année de licence d'université. je ne me plaisais pas trop dans ma militance. Du coup, l'écriture, c'était un peu la seule chose qui me faisait du bien. Et je me suis lancée. Et alors, Viens en Seine, ce n'est pas la première chose que j'ai écrite. La première chose que j'ai écrite sur Wattpad, ça s'appelait La Tulipe Jaune. Encore des fleurs, toujours. Et du coup, c'était aussi une romance. À ce moment-là, j'étais encore dans la fantaisie. Mais en fait, j'avais peur d'être plagiée. Et je me disais, oh non, si j'ai pris des années à construire vraiment un world building de dingue et qu'on me plagie, vraiment je vais être trop triste. Et du coup, je me suis dit, écrivons une romance, ça me prendra moins de temps. C'est pas que c'est plus facile, mais forcément, il y a moins de choses à faire. Et puis, de toute façon, même quand j'écrivais de la fantaisie, il y avait toujours des histoires d'amour. Donc finalement, c'était une belle transition.

  • Margot Dessenne

    D'accord. Et est-ce que tu t'attendais à l'engouement que tu as reçu ? Parce que, voilà, Viens, on s'aime, quand c'était sur Wattpad, ça a été lu par près d'un million de personnes. Pour toi, c'était quelque chose d'imaginable, d'atteignable ?

  • Morgane Moncomble

    Alors avant d'y être, oui bien sûr c'était complètement fou, on s'attend pas du tout à ça. Et en même temps à cette époque là ça me paraissait pas énorme dans le sens où... Alors on était très peu sur Wattpad à ce moment là donc ça n'a rien à voir avec aujourd'hui, mais du coup vu qu'on était peu c'était plus facile de se démarquer et plus facile de blow up entre guillemets. Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup à cette époque des histoires qu'il y avait plus de 8 millions, 9 millions de lectures. Donc finalement le 1 million c'était pas incroyable. Mais effectivement quand on s'assoit et qu'on y pense c'est assez fou et on ne s'attend jamais à ce leur de retour.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Et est-ce que toi ça a changé concrètement, directement quelque chose dans ta vie ?

  • Morgane Moncomble

    Bien sûr. Ça a tout changé. C'est un peu cliché de dire ça mais bien sûr. M'exposer sur Wattpad, ça a changé ma vie. À ce moment-là, je ne pensais pas vraiment faire mon métier. En tout cas, c'était un peu un rêve. Pour moi, être autrice, on n'en vivait pas forcément. C'était plus un hobby. Et pourtant, j'avais quand même cette détermination-là. Et quand j'ai vu que ça commençait à plaire, je me suis dit peut-être qu'il y a quelque chose à faire ici. Et donc, j'ai continué pendant mes études. Donc, en parallèle, j'ai continué. Et une fois que j'ai terminé mon master, je n'ai plus envie. ce qui est assez incroyable. Et encore à ce moment-là, je n'imaginais pas ce qui allait arriver deux, trois ans après, donc aujourd'hui, c'est assez dingue. En fait, la plupart du temps, je ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Et puis il y a des fois, j'en parlais ce matin ou hier à ma mère, parce que du coup il y a eu forcément le top 10 en début d'année, et là à la sortie d'un printemps, du coup on a vu que j'étais numéro 1 des ventes sur la semaine. Et en fait quand il y a ce genre de choses, je me pose et je me dis ah ouais, en fait c'est assez dingue ! et quand j'avais 15 ans je ne m'imaginais pas du tout ça, pour moi c'était quelque chose de totalement inatteignable.

  • Margot Dessenne

    En fait, la toi d'aujourd'hui a tellement vécu les choses progressivement que tu te rends plus compte des exploits que tu fais. Mais la toile d'il y a 10 ans peut-être, elle a…

  • Morgane Moncomble

    Oui, complètement. C'est vrai que j'aime mon parcours parce qu'il n'est pas soudain. Et du coup, c'est vrai que mon seum a bien fonctionné, c'était une bonne vente, mais ce n'était pas non plus un énorme succès. Et du coup, de faire ça petit à petit… ça m'aide à savourer un peu plus mes victoires peut-être. Parce que je sais que si j'avais commencé avec un énorme succès avec Viansem, j'aurais pensé que c'était un peu la base. Et aujourd'hui, je sais que les ventes que je fais aujourd'hui, ce n'est pas donné forcément à tout le monde. Et donc du coup, je les savoure beaucoup plus.

  • Margot Dessenne

    Oui, j'imagine bien. Et ce qui a beaucoup aussi fait bouger ta carrière, c'est BookTok. Tu disais, voilà, tes premiers livres se sont très bien vendus, mais correctement bien vendus. Et donc tu en sors un, deux, trois. Puis tu commences à sortir un nouveau roman qui va être le début d'une série de tomes compagnons, qui est l'As de cœur, qui d'un coup est pris par BookTok. et recommandé par tout BookTok, et ça fait un pic de vent, ça fait un pic de lecteur, et ça change ta carrière une deuxième fois. Déjà, ce qui est assez impressionnant, c'est que tu es la preuve que les lecteurs ont un grand pouvoir dans la réussite ou non d'un roman, et n'ont pas juste la presse, et n'ont pas juste le choix d'une maison d'édition à mettre en avant ou pas un livre. Et comment on vit le fait de voir son roman autant exposé ? avec ses bons et ses mauvais côtés parce que du coup les gens oublient qu'il y a quelqu'un de réel qui écrit ce livre.

  • Morgane Moncomble

    Ouais. C'est difficile. Alors déjà, on ne s'y attend pas. C'est vrai que l'As de cœur, encore une fois, il a bien fonctionné au début, mais voilà, c'était rien d'exceptionnel. Alors, il est sorti en septembre et en décembre, je me rappelle, j'ai posté une vidéo qui a fait plus d'un million de vues. Et là, ça a été vraiment le début. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, honnêtement. Je n'ai pas compris. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Et ça a été vraiment un tourbillon. Ça a été assez dingue. Et à la fois c'est hyper excitant parce qu'on se dit en fait, l'As de cœur ça a été le début de... j'avais l'impression de sortir en fait de ma bulle de lecteur et de lectrice dans le sens où il y avait des nouveaux lecteurs et des nouvelles lectrices qui se mettaient à lire avec l'As de cœur donc qui ne lisaient pas du tout avant et qui voilà sont tombés sur mon TikTok ou sur le TikTok de quelqu'un d'autre et qui se sont dit ah bah l'histoire a l'air cool pourquoi pas essayer. et du coup qui sont devenus des lecteurs et des lectrices après l'As de cœur. Et ça, je trouve ça assez incroyable. Et du coup, c'est vrai que ça change tout. Ça change tout et je l'ai vu aussi sur une autre dimension, mais avec un automne pour te pardonner. Ça a été un peu la même chose, un peu plus grand. Et du coup, à la fois, c'est hyper excitant, comme je le disais, et à la fois, du coup, ça donne aussi... voix à d'autres personnes et parfois qui sont pas tout le temps bien intentionnées ni bienveillantes et du coup c'est à ce moment là qu'il faut commencer à se protéger je dirais tu penses que c'était quoi les bonnes choses qui t'ont permis de te protéger justement ? Alors je ne l'ai pas fait tout de suite, comme beaucoup de gens, mais je passe toute ma vie sur les réseaux sociaux, déjà parce que j'aime ça, mais aussi parce que c'est mon job. Du coup forcément on lit les messages qu'on reçoit, on lit les chroniques, parce que ça nous fait plaisir, surtout quand on a une nouvelle sortie, on veut savoir si ça plaît et bien sûr 90% du temps c'est que de l'amour et c'est génial, et puis 10% du temps... Même si c'est vraiment que 10%, en fait, c'est ça qui prend le plus de place dans son cœur. Et c'est vrai que c'est un peu dommage, mais du coup, j'essaie de prendre de la distance maintenant. Je suis de moins en moins sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Moi, dans mes pourtoises, je n'ai pas du tout de BookTok et ça me va bien parce que du coup, je ne vois pas du tout ce qui se dit sur moi. Je ne vois pas ce que les gens, ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. En fait, pour moi, ce n'est pas mon but. c'est pas ma place en fait, c'est pas mon but moi j'écris un livre, un livre qui me plaît déjà à moi c'est le principal et ensuite qui va plaire à d'autres gens mais en soi je qu'ils plaisent ou qu'ils plaisent pas c'est pas grave en fait pour moi les vidéos sur TikTok, les chroniques c'est pour les lecteurs,

  • Margot Dessenne

    c'est pour les futurs lecteurs aussi mais c'est pas pour les auteurs donc voilà c'est une bonne façon de se protéger effectivement de faire attention à tout ça tu dis que tu écris des livres qui te plaisent Est-ce que tu penses qu'on ne trouve pas les livres que toi tu as envie de lire en France ? Genre que tu ne trouves pas les livres que tu veux écrire, tu ne les trouves pas en tant que lectrice ?

  • Morgane Moncomble

    C'est une bonne question. En fait c'est marrant parce que quand on me demande pourquoi j'ai commencé à écrire, c'est toujours ce que je dis, c'est qu'en fait j'ai commencé à écrire parce que je lisais tellement que je ne trouvais plus ce que je voulais lire en librairie. Et du coup j'ai commencé à écrire parce que je voulais lire certaines choses que je ne trouvais pas forcément, donc je l'ai fait moi-même. Aujourd'hui, je ne sais pas. Je ne sais pas trop, je pense que de toute façon c'est un peu comme tous les auteurs, on écrit parce qu'on a des histoires qu'on veut lire et du coup on le fait nous-mêmes. Mais ouais, possiblement.

  • Margot Dessenne

    Peut-être pour préciser ma question, tu lis beaucoup en anglais. Est-ce que tu penses que le livre en France a du retard ?

  • Morgane Moncomble

    D'accord. C'est possible. C'est possible. Effectivement, je lis très peu en français. Alors, je lis plus de… je lis très peu de fantaisie en français surtout. mais parce que je trouve qu'effectivement on a beaucoup de retards en France et pourtant on a de super auteurs et mais ils sont pas assez mis en avant en fait et je trouve ça vraiment dommage et en même temps en fait on a très peu d'auteurs je trouve en fantaisie pour de l'adulte on a beaucoup de young adult et très peu d'adultes je trouve je trouve ça dommage mais en romance je lis surtout les copines après je lis pas énormément de romance de manière générale ce qui est assez chronique, mais oui je pense qu'on a un peu de retard effectivement. Pourtant on a de super auteurs. En fait je trouve ça dommage quand je vois des... je reçois souvent des messages de nouvelles lectrices par exemple qui me disent bah moi je lis pas du tout en français, j'aime pas du tout ça, mais là je me suis laissée tenter et puis finalement pour une française t'écris bien.

  • Margot Dessenne

    Ça c'est violent.

  • Morgane Moncomble

    Mais ça c'est hyper violent et je me dis bah c'est pas gentil. Enfin on écrit aussi bien que les américaines ou les anglaises et c'est vraiment un préjugé je trouve. Mais non on a le talent. C'est juste que Je sais pas.

  • Margot Dessenne

    Et puis au-delà de ça, on perd toujours quelque chose du texte dans la traduction. Les traducteurs ont un métier extrêmement difficile et on perd toujours quelque chose du texte, que ce soit dans la forme, dans les métaphores. En français, on a vraiment tout. En tout cas, on a tout à voir.

  • Morgane Moncomble

    Je suis d'accord, certainement d'accord.

  • Margot Dessenne

    En octobre 2022, je remonte un petit peu j'aime bien dérouler le fil comme ça tu annonces à la sortie de 4 tomes compagnons chacun basé sur une saison Tu as enchaîné l'écriture de ces quatre romans à un rythme effréné. Je regardais tes stories, j'étais terrifiée, très honnête. Je crois même que pour l'été, tu l'as écrit en moins d'un mois, si je ne dis pas de bêtises, parce que les trois premiers tomes, l'automne, l'hiver et le printemps, sont déjà sortis. Le printemps vient de sortir, l'été va bientôt sortir. Je t'ai vu écrire l'été en moins d'un mois, j'étais terrifiée. Comment tu gères ? cette pression de productivité et comment au-delà de ça gérer le stress pour des délais aussi courts.

  • Morgane Moncomble

    Alors, pour le coup, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, parce que c'est moi qui ai proposé ce concept, et c'est moi qui ai proposé d'avoir forcément des sorties rapprochées. Mais c'était dommage de passer à côté. Là, c'était vraiment le but. Un concept sur les saisons, c'est nul de les lire entre les saisons. Donc là, c'était carré, il fallait que ce soit comme ça. Après, effectivement, je pense que l'erreur que j'ai faite, et que je ne referai plus jamais, c'est de ne pas les avoir écrits en avance. Voilà, je pense que la prochaine fois, je les écrirai avant. Sur le coup, je ne m'en suis pas rendue compte, j'ai écrit le premier et je l'ai écrit assez rapidement, en trois mois, j'étais très contente. En général, en moyenne, ça me prend quatre mois pour écrire un livre, de manière assez chill.

  • Margot Dessenne

    C'est très rapide.

  • Morgane Moncomble

    Voilà, c'est vrai que comme c'est mon métier, je me dis, je fais ça tous les jours, J'ai un rythme, une productivité qui est assez rapide, donc je me suis dit que quatre mois c'est easy. Le premier, effectivement, c'était plutôt easy et puis c'était fun. Et puis après, il y a eu le deuxième parce qu'il faut être en avance vu que les sorties sont rapprochées. Et alors, à partir du deuxième, ça a été compliqué tout de suite. Le deuxième, je l'ai écrit en deux mois. Ça a été difficile, je suis beaucoup tombée malade. Et ensuite, j'ai eu un long moment où je n'ai pas du tout écrit parce que je suis partie en Corée du Sud. Et quand je suis revenue, il a fallu m'attaquer aux trois. Et là, ça a été une catastrophe. Ça a été une catastrophe. Pourtant, c'est mon tome préféré. Donc, comme quoi, ça ne veut rien dire. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à le commencer. J'ai écrit la moitié. Et en fait, il me restait un mois sur ma deadline. Et j'ai dit à mon éditrice, ça ne va pas du tout. Je jette tout à la poubelle. Je recommence tout. Elle m'a dit, Morgane, est-ce que tu es sûre ? Est-ce que tu es sûr de vouloir faire ça ? Je lui ai dit oui, oui, vraiment. En fait, ce n'est pas qu'il était mauvais, mais c'est que ce n'était pas ce que j'avais voulu écrire. Et du coup, je sentais que ce n'était pas ça. Donc, j'ai tout recommencé, je l'ai écrit en un mois. J'ai été très fière de ce que j'ai fait, très contente. Ensuite, mon éditeur me dit, attention, le quatrième, c'est toujours le pire. Je lui ai dit, mais non, le quatrième, j'ai l'histoire en tête depuis trois ans, ça va être le plus facile. C'était le plus dur effectivement, je l'ai écrit en un mois également. et honnêtement ils ont tous été écrits dans la souffrance mais à la fin j'en suis toujours très fière je sais que je ne vais pas écrire quelque chose donc je suis pas satisfaite et du coup voilà aujourd'hui je peux dire que j'aime tous les tomes de la série mais c'est vrai que c'est difficile en termes de pression en fait je pense que ce qui n'a pas aidé c'est d'avoir les sorties en même temps que l'écriture donc par exemple quand j'écrivais mon tome 3 j'avais en même temps la sortie du tome 1 Donc du coup la promo, la tournée de dédicaces, les corrections du tome 2 et en fait le brainstorming du tome 4. Et en fait du coup dans mon cerveau il y avait tout qui se mélangeait. Et quand je vois que le tome 1 plaît énormément, les gens commencent à avoir de l'attente pour le reste. Et du coup tu te dis il ne faut pas que tu te rates, les gens s'attendent à quelque chose en particulier. Le tome 1 il y avait beaucoup de plot twist. Donc les gens commençaient à me dire oh là là j'ai hâte de voir les plot twist du tome 2. Et je dis là mais il n'y aura pas de plot twist dans le tome 2. Et du coup, c'est vrai que c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Mais d'ailleurs, en parlant de plot twist et aussi du fait d'être un phénomène TikTok, est-ce que tu as peur de décevoir les lectrices ? Parce que tu as beaucoup de lectrices, mais de lecteurs aussi, si tu ne crées pas des retournements de situations de malades à chacun de tes romans ?

  • Morgane Moncomble

    Mais totalement. Mais c'est devenu une peur. C'est devenu une… C'est vraiment terrifiant parce que… Moi, à la base, j'écris des romans où il n'y a pas vraiment de plot twist. C'est vraiment quelque chose de récent, je trouve.

  • Margot Dessenne

    C'est à cause de l'as de cœur aussi.

  • Morgane Moncomble

    Mais c'est ça ! Mais malheureusement, j'ai commencé quelque chose, je ne savais pas. J'ai écrit l'as de cœur et à partir de ce moment-là, effectivement, comme j'ai eu beaucoup de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs qui n'avaient pas lu mes autres romans, ils ont commencé à penser que c'était ma marque de fabrique, peut-être, je ne sais pas, mais ce n'était pas du tout le cas. Et donc du coup j'ai eu cette petite pression après de devoir tout le temps faire des retournements de situations, mais j'essaye de m'en détacher parce que je n'ai pas envie de devenir un peu justement esclave de ça en fait, je n'ai pas envie d'écrire quelque chose en me disant il faut que j'écrive ce qui va plaire aux autres. J'ai envie d'écrire quelque chose qui va me plaire déjà à moi, et c'est vrai que c'était une peur que j'avais pour le tome 2 parce que du coup pour moi dans un univers on n'a pas de plot twist. Après, en fait, pour moi, on n'a pas besoin forcément de plot twist pour écrire un bon roman. On peut quand même avoir des rebondissements. Donc du coup, j'essaye de m'en détacher. Après c'est quelque chose que moi j'aime bien faire, donc c'est pas embêtant. Mais il y a quand même quelque chose de bizarre avec ce concept des plot twists, je tiens à le dire. Vraiment une obsession et surtout parfois j'ai l'impression que les gens ne savent pas vraiment ce que c'est. Par exemple, on a écrit, alors j'ai participé à l'écriture d'un roman à dix mains, donc avec quatre autres collègues et très bonnes amies qui sont aussi autrices chez moi. qui s'appelle Unhappy New Year. Et on a vu beaucoup de chroniques de gens qui nous disaient Oh là là, quel plot twist ! ou alors J'avais deviné le plot twist ! Et on s'envoyait des messages en se disant Mais on a écrit un plot twist ! Je n'étais pas du tout au courant. Et en fait, parfois, les gens confondent retournement de situation avec rebondissement. Et du coup, parfois, apparemment, on écrit des plot twists sans le savoir. Voilà.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que pour ceux pour qui ce serait un petit peu nébuleux dans vos oreilles, vous direz Ok, ouais, mais c'est quoi déjà la différence ? C'est ça. Chaque livre a des événements qui se passent dans le livre qui sont plus ou moins surprenants. On est d'accord, il peut se passer des choses dans un livre où tu ne t'y attendais pas. Pour autant, ça ne retourne pas l'entière suite du livre. Alors qu'un plot twist, soit ça retourne entièrement le livre dans le sens où ça nous fait changer de paradigme, soit changer aussi l'état d'esprit des personnages, mais vraiment à un point énorme, soit ça... oblige à avoir une nouvelle lecture du livre, parce qu'on se rend compte que par exemple un personnage nous a menti, ou qu'en fait il y avait une information qu'on n'avait pas dès le départ, mais que si on a cette information en tête, toute l'histoire change. C'est ça un plot twist. Et des fois, effectivement, des événements dans le livre peuvent être assimilés à un plot twist, mais quand on parle de très gros plot twist, c'est vraiment que toute la trame du livre change si on met en place cet événement-là.

  • Morgane Moncomble

    C'est ça. Exactement. Je n'aurais pas pu l'expliquer mieux.

  • Margot Dessenne

    Écoute, on ne sait jamais, des fois c'est un peu nibuleux, parce qu'effectivement des fois on sort des termes à tort et à travers quand on parle de livres, donc ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, à part le fait que tu n'avais plus envie d'écrire de plot twist forcément à tous les livres, et qu'il faut écrire des livres en avance, qu'est-ce que ça t'a appris l'écriture de ces quatre tomes compagnons au nom de Fleur ? Puisque j'ai une de tes protagonistes à un nom de Fleur. Qu'est-ce que ça a pu t'apprendre toi en tant qu'écrivaine ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, ça a pu m'apprendre, alors déjà que j'ai une productivité qui est assez dingue. Honnêtement, je ne me sentais pas capable d'une chose pareille et je suis assez contente d'en être sortie indemne. Et à la fois, je pense que ça m'a aussi appris que je n'étais pas un super héros. Voilà, et que il fallait aussi que je... Ça m'a aussi appris à me dire qu'il fallait que je fasse attention à moi, qu'il fallait que je... Ouais, que je prenne soin de moi et que... que parfois il faut ralentir pour écrire quelque chose de qualité. C'est vrai que j'avais déjà mes histoires, j'avais déjà mes plots, je savais ce que j'allais écrire, mais il y a certaines choses que j'aurais faites différemment, par exemple, si j'avais eu plus de temps. Il y a des choses que j'aurais faites peut-être plus en profondeur si j'avais pu le faire. Après, j'ai quand même fait quelque chose qui pour moi est très bien et si j'avais senti que ce n'était pas assez exploité, je l'aurais fait et j'aurais pris le temps. Mais quand même, je pense que j'aurais fait les choses différemment si j'avais plus de temps, tout simplement.

  • Margot Dessenne

    Et c'est quelque chose vers lequel tu tends, vu que tu t'en vas en Corée, que tu décides de ne pas publier pendant quelque temps pour te laisser le temps d'écrire et de te ressourcer. C'est finalement quelque chose vers lequel tu vas.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. C'est vrai que je... Alors, à partir du tome 3, j'ai commencé à préparer mon éditrice en lui disant Écoute, après la série, vraiment, je pense que je vais faire une très longue pause. En soi, ce n'est pas une très longue pause. C'est vrai que je vois beaucoup de gens commencer à paniquer en disant Mais tu vas arrêter d'écriture. En soi, avant la série Seasons, j'écrivais un roman par an. Et c'est déjà énorme. Vraiment, un roman par an, c'est déjà très bien. Mais c'est vrai que là j'ai besoin de prendre du temps pour me remettre à apprécier l'écriture déjà pour commencer. Parce que vers la fin vraiment je commençais à me dire mais en fait je n'ai plus envie d'écrire là ça y est. C'est pas pour toujours mais là en tout cas c'est bon. J'ai envie d'arrêter, j'ai envie de me remettre à lire aussi parce que c'est des choses que j'adorais faire avant et que je n'avais plus le temps de faire en fait à cause de l'écriture. Donc là, c'est vrai que j'ai envie de prendre le temps de m'enrichir, de retrouver l'inspiration, de faire les choses un peu moins automatiquement peut-être aussi, et puis de changer de genre. J'ai envie de me remettre à la fantasy, voilà. D'écrire d'autres choses, d'écrire d'autres choses et de revenir avec un vrai projet en béton fin 2025 ou début 2026, qui sait.

  • Margot Dessenne

    Oui, écoute, ça me plaît beaucoup d'entendre ça. J'adorerais te lire en fantasy. Mais d'ailleurs, vu qu'on parle de nouveaux projets, ça ne te gêne pas si on entre un petit peu dans ton processus d'écriture ? Comment tu vas aborder par exemple cette fantaisie ou cet autre roman vers lequel tu te diriges ? Qu'est-ce qui te vient en premier déjà ? Est-ce que c'est l'intrigue, les personnages ? Est-ce que tu planifies tes projets en avance ? Est-ce que tu les découvres au fur et à mesure ? Je suis un petit peu curieuse.

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est vrai que c'est assez différent pour chaque auteur, donc c'est marrant de voir les processus de chacun. Alors, moi je suis plutôt du genre maniaque. C'est drôle parce que je parlais avec des scénaristes un jour, c'était il y a quelques mois, et on m'a justement demandé comment j'écrivais mes romans, comment je planifiais tout ça. Et quand je leur ai expliqué, ils m'ont dit mais en fait, on dirait ce que nous on fait avec des scénarios de films ou de séries C'est vrai que c'est très... Alors moi je laisse pas trop place au Philly en général. Enfin ça dépend. Je l'ai plus fait lors de la série par exemple, peut-être justement parce que j'avais moins le temps de tout planifier. Mais en général avant je sais pas trop quelle est la première chose qui me vient à l'esprit. Ça dépend pour chaque projet. Ça peut être le concept, pas forcément l'intrigue d'abord, mais plus l'ambiance peut-être, la esthétique, parce que je suis très visuelle, ou peut-être juste un détail de l'histoire, une troupe aussi. Mais en général, c'est plutôt les personnages qui me viennent en premier. Et ensuite, je me pose un peu plus sur l'intrigue.

  • Margot Dessenne

    Mais avant de commencer à écrire, à réviser, j'ai toujours un plan. Alors déjà, je fais beaucoup de fiches personnages qui sont très détaillées, même si en général, je n'utilise que 10% lors de l'écriture. Mais au moins, je sais tout. Donc voilà, ça me permet aussi d'absorber vraiment la personnalité de mes personnages. Et ça, c'est hyper important. C'est vraiment ce que je chouchoute le plus. Donc les fiches personnages. Et ensuite, il y a vraiment un tableau Excel ou Google Sheets. où je mets sur plusieurs colonnes à la fois mes chapitres avec un résumé de chaque chapitre, plus par exemple un automne pour te pardonner, il y avait beaucoup de choses à prendre en compte, il y avait à la fois la romance mais aussi l'enquête policière, les indices, enfin c'était vraiment un bordel et du coup il fallait que je mette, ok colonne, indices, à tel chapitre il y a la révélation de ceci, à tel chapitre il y a ça. Donc c'était compliqué à mettre en place. Et ensuite forcément il y a la romance, donc il faut détailler aussi les différentes étapes de la romance, comment ça évolue, le premier baiser, le premier contact physique, ce genre de choses. Donc ouais, je planifie tout et après je commence l'écriture. Et du coup c'est vrai que la plupart du temps on se dit que c'est un peu triste parce que tu ne laisses pas place à la surprise. Mais en vérité, au fil de l'écriture, il y a énormément de choses qui changent. Donc je me fais quand même pas mal surprendre par mes propres personnages qui parfois prennent vie et me disent Non, non, non, moi je ne suis pas comme ça. Tu as décidé de ça, mais pas du tout. Ah d'accord, ok.

  • Morgane Moncomble

    Est-ce que d'ailleurs tu t'es déjà laissée surprendre par un plot twist ?

  • Margot Dessenne

    Oui, d'ailleurs, un automne pour te pardonner. Le plot twist, donc la révélation du tueur, etc. c'était pas du tout censé être ça. À la base. C'est assez étonnant, mais j'ai commencé à écrire avec quelque chose de totalement différent en tête. Et j'avais écrit quand même bien 100-130 pages. Et je raconte tout le temps cette histoire, mais j'étais dans la douche. Et dans la douche, c'est là où j'ai mes meilleures idées, en général. Voilà. J'étais en train de réfléchir à mon histoire, et là, j'ai eu une idée. Et je me suis dit, c'est vraiment... Ce serait horrible, mais ce serait trop trop bien. Je me suis dit, mais c'est vraiment hyper sadique, mais si j'arrive à le faire, ce serait du génie. Voilà, elle me fait un peu narcissique. Et je me suis dit, mais il faut vraiment que tu essayes de le faire. Et du coup, j'ai changé toute mon histoire.

  • Morgane Moncomble

    et je l'ai fait et ça a fonctionné je ne peux que te comprendre en réalité pas sur le fait que j'ai mes idées dans la douche mais sur le fait de tout planifier c'est vrai et c'est marrant parce que j'ai aussi les ambiances qui viennent en premier donc je comprends tout à fait ce truc où tu ne sais pas encore ce qui va se passer avec qui mais tu as déjà des sensations exactement, c'est assez drôle Ouais,

  • Margot Dessenne

    mais j'aime bien, ça me permet d'être dans mon univers avant même qu'il soit créé.

  • Morgane Moncomble

    Exactement, c'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Là où par contre, j'ai tout à apprendre de toi, c'est au niveau de la romance. Pour tous ceux qui nous écoutent, ils savent qu'Absolu n'est pas un livre de la romance, j'avoue.

  • Morgane Moncomble

    J'ai vu beaucoup de tes TikToks justement qui reprenaient des questions, qui te demandaient, et tu disais mais non ! Je rigolais, je me disais la... En même temps, c'est de la fantaisie.

  • Margot Dessenne

    C'est de la science-fiction, mais effectivement, après, il y en a qui mélangent la romance, mais j'avoue que j'en écris peu, aussi parce que j'en lis peu, et parce que je n'en connais pas les codes. Et je t'ai sous la main, sache que je vais donc t'exploiter. Je voudrais savoir, pour toi, qu'est-ce qui fait une bonne romance ? Parce que tu parlais tout à l'heure de savoir placer dans les points pivots. le premier contact, le premier rapprochement, le premier bisou. Est-ce que pour toi, une bonne romance, c'est quelque chose de très calibré, avec la petite crise des 80% comme on l'entend ? On va voir. Ou est-ce que finalement, il y a un côté feeling que toi-même, tu ne maîtrises pas, où tu disais que parfois tes personnages t'échappaient un petit peu ?

  • Morgane Moncomble

    Moi je pense que... alors je suis vraiment la pire personne je pense à qui demander ça, parce que moi je ne suis pas vraiment les codes honnêtement. Peut-être que je suis dedans, mais en tout cas je m'en rends pas forcément compte, c'est pas volontaire. J'écris au feeling. J'écris au feeling et justement, je pense qu'une bonne romance, c'est justement pas de se poser ce genre de questions. Parfois, ça m'arrive. J'ai un peu ce truc un peu chiant où je me dis, par exemple, si j'ai écrit 300 pages et qu'il ne se passe toujours rien. Par exemple, moi, j'écris de la new romance, donc la plupart du temps, il y a des scènes explicites. Si au bout de 300 pages je vois qu'ils n'ont toujours pas consommé leur relation, je commence un peu à stresser, je me dis oh la la, ça fait déjà 300 pages, il s'est rien passé, les gens vont se dire mais ça arrive quand ? et je me mets cette pression-là et au début je me disais il faut que je rajoute une scène et vraiment je me vois me poser devant mon plan en me disant il faut que je rajoute un chapitre genre 100 pages avant quand même pour qu'il y ait au moins un petit rapprochement parce que sinon les gens ne vont pas du tout aimer. Et après je me suis dit mais pourquoi tu fais ça ? C'est tellement forcé. Toi tu ne l'as pas pensé comme ça. C'est que ça ne devait pas arriver. Et c'est toi qui connais le mieux tes personnages. Et au final, du coup maintenant je ne me mets pas du tout la pression. et surtout je vois que ça fonctionne j'ai eu cette pression pour le tome 2 et pour le tome 3 par exemple et personne ne m'a rien dit donc finalement c'est que ça fonctionne mais c'est vrai que en fait pour moi ça dépend du livre et ça dépend des personnages il y a des personnages qui vont qui vont être beaucoup plus tactiles très rapidement qui vont être beaucoup plus explosifs il y en a qui vont être beaucoup plus pudiques beaucoup plus en fait voilà c'est juste ça dépend et du coup on fait en fonction de ça et en termes de codes en termes de codes tant qu'on raconte une histoire d'amour pour moi il n'y a pas vraiment de codes c'est vrai qu'il y en a un quand même un très très gros code en romance mais moi je je dis pas que je le respecterais toujours C'est le happy ending. Forcément, quand on lit la new romance, il y a un accord tacite entre le lecteur ou la lectrice et l'auteur ou l'autrice qui dit que ça doit bien finir. Même si on vous fait souffrir pendant tout le roman, il faut qu'ils finissent ensemble et qu'ils soient heureux. Moi je suis pas d'accord avec ça. Moi je suis pas d'accord avec ça.

  • Margot Dessenne

    Tu vas vérifier tous les lecteurs là avec cette phrase.

  • Morgane Moncomble

    Non mais ils savent, ils savent maintenant. Si vous me lisez, vous savez que rien n'est safe avec moi. Mais c'est vrai que, bon jusqu'ici j'ai toujours eu des happy endings. Mais c'est vrai que pour moi ça veut rien dire une histoire d'amour, elle peut quand même se terminer mal si ça en fait. enfin, ce n'en est pas moins une histoire d'amour en fait. On peut aimer et après désaimer, entre guillemets, ou peut-être qu'il y a des personnages qui meurent. On n'en sait rien. Ça arrive aussi en romance.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que d'ailleurs, tu as certains de tes livres où ça t'a titillé vraiment très fort de ne pas faire une happy ending ?

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est pour ça que franchement vous pouvez vous estimer de quelque part très heureux avec moi. J'avoue que ça m'est arrivé une fois avec Nos Hommes Tourmentés. Si vous l'avez lu, vous comprenez pourquoi. C'est un livre assez dur avec des thématiques assez difficiles et mon héroïne à la base devait mourir. Je l'avoue, elle devait mourir et en fait à la fin j'ai changé d'avis. Je me suis dit non, parce qu'elle a trop souffert, j'ai envie qu'elle soit heureuse. Et du coup j'avais aussi envie d'un message positif. Et du coup je me suis dit bon non, ça ne sera pas ce roman-là. Peut-être un jour, mais pour l'instant ça va. Pour l'instant ? Tout va bien.

  • Margot Dessenne

    Je sens qu'il y a des auditeurs et des auditrices qui me sont maintenant en ce moment. Je ne les ai pas rassurées du tout.

  • Morgane Moncomble

    Pardon, pardon.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, là, au niveau de ta fantaisie, qu'est-ce que tu as en tête ? Si c'est toujours la fantaisie, parce que peut-être que tu me dis que tu as envie d'en écrire, mais que tu n'as pas encore quelque chose en tête. Mais pour le prochain, qu'est-ce que tu commences à avoir ?

  • Morgane Moncomble

    Vous allez vraiment me détester. Vous allez me dire, mais Morgane, pourquoi tu as dit que tu allais te reposer ? Alors oui effectivement, mais ça fait plusieurs années que j'ai en tête une série de fantasy de 7 tomes. Ah non ! Ah non !

  • Margot Dessenne

    Pourquoi tu fais ça ?

  • Morgane Moncomble

    Je ne sais pas, mais moi-même, je me pose la question. Je l'ai dit à mon amie Dalia Blake, qui est aussi autrice, et je lui disais, en fait, ça y est, j'ai réfléchi à mon projet, et en fait, il y aura cette tome. Et elle m'a vraiment regardée en disant, pourquoi ? Why ? Pourquoi tu fais ça ? J'aimerais faire des réécritures. Je ne veux pas trop en parler mais voilà, ce serait des...

  • Margot Dessenne

    Tu n'es pas obligée de trop en dire mais peut-être nous dire ce que tu... Tu as déjà du coup le type d'intrigue que tu veux faire ? Oui. Tu as déjà les personnages peut-être ?

  • Morgane Moncomble

    Alors pas énormément, je ne suis pas hyper avancée encore. En fait, ça fait plusieurs années que c'est dans ma tête. Sauf que je n'avais pas le temps de me poser dessus et en fait c'était tellement frustrant. que je l'ai vraiment laissé de côté. Je me suis dit, non, si tu commences déjà à brainstormer, tu ne vas pas vouloir écrire Seasons, sauf que tu n'as pas le choix d'écrire Seasons. Donc, du coup, tu le laisses vraiment de côté. Et c'est aussi pour ça que là, je veux faire cette pause, justement pour prendre le temps de retrouver l'inspiration, de vraiment réfléchir à ce que j'ai envie de faire. Et c'est difficile parce que moi, je ne suis pas une autrice de fantasy. Autant j'écrivais de la fantasy quand j'étais jeune, mais c'est vraiment... plus du tout la même chose aujourd'hui. Donc il y a un peu ce syndrome de l'imposteur où je me dis, mais si ça se trouve, je suis bonne qu'à écrire de la romance. Et puis c'est tellement différent. Je me dis qu'il faut beaucoup plus de temps. Et est-ce que les lecteurs et les lectrices vont me suivre sur de la fantaisie ? En fait, il y a tout ce genre de questions qui fourmillent un peu dans ma tête. Et c'est difficile, mais j'ai envie de prendre le temps de faire ça pour moi sans me mettre trop de pression.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses faire ça en adulte, vu que tu en lis en adulte ? Oui,

  • Morgane Moncomble

    ça va être de l'adulte, oui.

  • Margot Dessenne

    Donc finalement, apporter ce que tu n'arrives pas à lire en français.

  • Morgane Moncomble

    Oui.

  • Margot Dessenne

    On a revenu au point de au départ.

  • Morgane Moncomble

    Effectivement, c'est un peu le but. Je ne sais pas encore si ça va être de la fantaisie ou de la romantaisie, parce que moi j'ai toujours envie d'écrire sur de l'amour, forcément. Donc je ne sais pas encore, je pense que je me laisse un peu la liberté, je ne vais pas me mettre dans une case, je pense que je vais écrire et on verra ce que ça donne à la fin.

  • Margot Dessenne

    Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver un contrat d'édition pour ta fantaisie en septembre, sache-le. À mon avis, il n'y a personne qui va se dire Non, Morgane manquant,

  • Morgane Moncomble

    non ! Écoute, je croise les doigts.

  • Margot Dessenne

    D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai vu une étude comme quoi la vente de livres en 2023 s'est effondrée en France, de façon tout à fait catastrophique, un peu comme si on avait eu un effet rebond, parce qu'on a eu une vente de livres qui s'est énormément... qui a énormément augmenté durant le Covid et les années qui ont suivi. Et là, on a cette redescente et ça va sûrement rebondir après. La seule chose qui n'a pas vendu, c'est la romance et particulièrement la new romance. Comment t'expliques ça, toi ?

  • Morgane Moncomble

    Comment j'explique ça ? Je ne sais pas. Alors je pense que forcément l'arrivée de BookTok, parce qu'on me demande tout le temps, quel est par exemple l'âge de ton lectorat ? Alors la tranche d'âge est hyper large, mais effectivement en majorité c'est souvent des jeunes lecteurs et des jeunes lectrices. J'ai des lectrices de 11-12 ans et des lectrices de 70, mais c'est vrai qu'en général c'est entre 15 et 25-30. Et en fait ce lectorat-là il est sur les réseaux sociaux. Et c'est justement là où ils ont cherché leurs livres et la romance, je trouve que c'est un bon genre pour commencer à lire et c'est ce que je disais tout à l'heure avec L'As de Coeur, donc on a eu beaucoup de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui ont commencé à lire avec L'As de Coeur et du coup j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de nouvelles personnes qui se mettent à lire avec la romance justement parce que c'est un genre de transition donc je pense que... je sais pas. Honnêtement, je n'en sais rien. Je pense qu'il y a aussi une totale déconstruction sur le genre de la romance qui avant était… Il y avait beaucoup de préjugés dessus. C'était 50 Néances de Grey, After, les Beautiful Bastards qui sont géniaux et qui ont aidé justement à faire connaître le genre. Mais aujourd'hui, ce genre de littérature est complètement différent. On a beaucoup évolué. Et du coup, il y a toute cette déconstruction qui amène de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices. qui pensaient pas que ça pouvait être ça la romance aussi. Donc ouais.

  • Margot Dessenne

    Ceci amène donc au fait, et tu l'as cité tout à l'heure, qu'en 2023, tu as fait partie du top 10 des meilleures ventes en France. Déjà, félicitations.

  • Morgane Moncomble

    Merci.

  • Margot Dessenne

    C'est un truc de ouf.

  • Morgane Moncomble

    J'y crois toujours pas.

  • Margot Dessenne

    Comment toi, tu as vécu ce moment ? Je sais que tu as eu affaire à beaucoup de remarques très élitistes et très sexistes, parce qu'il se trouve que ce top 10, je crois que c'était la première fois en France où il y avait déjà plus de femmes que d'hommes, et en plus de la littérature de genre. Donc, toi, déjà, avant même de parler du regard des autres, comment tu l'as appris et comment tu l'as vécu ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, c'est assez drôle parce que quand je l'ai appris, on m'a envoyé le lien de l'article. Et je l'ai vraiment ouvert et je l'ai vu ma tête et en fait j'ai cru que c'était faux. J'ai cru que c'était faux, que c'était un faux... En fait je ne pensais pas que c'était ce top 10 là. Vraiment, mais ça c'est vraiment le syndrome de l'imposteur à fond. Mais je me suis dit mais qu'est-ce que c'est ? Et je l'ai regardé et je l'ai envoyé à ma mère et je lui ai dit mais ça c'est le vrai truc. Et ma mère me dit mais je ne sais pas ce que c'est. Parce que ma mère ne connaît pas trop et je l'ai envoyé à mon éditrice en lui disant c'est le vrai top 10 Et en fait, on m'a dit bah oui, oui Et en fait, même le nombre de livres vendus, il y avait écrit en dessous et je me suis dit mais moi j'ai vendu tant Et honnêtement, sur le coup, je n'y ai pas trop cru. J'étais un peu dans le déni où on se dit bah ouais, d'accord, ok, trop bien Merci. Et j'ai pas vraiment eu de réaction, c'était assez bizarre. Et tous mes amis qui travaillent dans le secteur de l'édition m'ont dit Mais Morgane, c'est complètement fou, tu te rends pas compte ? Et ils étaient limite plus heureux que moi. Et j'étais là Bah ouais, c'est trop fou ! Et en fait, je crois que c'est peut-être une semaine après, quand on m'a dit Bah, tu es invitée au déjeuner des best-sellers de L'Express où je me suis dit... Ah d'accord, c'est pour de vrai du coup ! Pour de vrai, moi aussi, et vraiment quand j'ai vu le journal en papier que j'ai acheté du coup après, ma première réaction c'était de me dire mais qu'est-ce que je fous là quoi ? J'ai pas ma place. Et c'est drôle parce que c'est la première réaction qu'on a, et en même temps c'est aussi celle des autres qu'on déploie en fait. Et je me suis dit bah non, arrête de dire ça, t'as ta place, tu l'as méritée, t'as travaillé pour ça, et tu devrais en être fière. Et du coup, c'est vrai que ça a été un peu un coup dur quand j'ai vu les commentaires après sur internet. Des gens très méprisants et effectivement très snobs et élitistes et sexistes qui disaient que c'était de la littérature de bas étage, que c'était des romans de guerre, que c'était limite de la pornographie, que c'était mal écrit, que le lectorat n'était que des millinettes. Bon, ça on l'entend tout le temps et c'est vrai que maintenant on s'est un peu habitués, si c'est un peu triste, mais finalement je suis plutôt fière de montrer que, bah en fait ça se vend, ça se vend et les jeunes lisent. Et c'est ça que je n'aime pas aussi, c'est que tout le monde dit les jeunes ne lisent pas C'est un fléau les jeunes ne lisent pas, mais les jeunes lisent, c'est juste qu'ils ne lisent pas ce que vous voulez qu'ils lisent. Et ça, c'en est la preuve. Et du coup, j'étais plutôt contente de montrer ça.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que finalement, ce classement, ce n'est pas un classement fait par un jury de 80 ans qui fait de l'entre-soi. C'est un classement des lecteurs.

  • Morgane Moncomble

    Oui, totalement. Donc, ça prouve bien que... la romance ça fonctionne et ça plaît et pas seulement aux femmes aussi. Ça c'est quelque chose qu'on doit aussi démontrer.

  • Margot Dessenne

    Oui, parce qu'on a quand même dans le top 3, 3 femmes ? Non, 2 femmes sur 3 je crois, si je ne dis pas de bêtises. Je ne sais plus, mais en tout cas sur le sur 10, il y a 6 femmes. Donc c'est la première fois que les femmes sont en supériorité numérique. J'ai vu que ça n'avait pas plu, mais c'est une belle chose.

  • Morgane Moncomble

    C'est génial et en plus des femmes jeunes. Oui. Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    C'est vrai.

  • Morgane Moncomble

    Ça fait plaisir.

  • Margot Dessenne

    Mais est-ce qu'aujourd'hui, tu ressens une pression à l'idée de faire toujours mieux, de rester dans ce top 10, de maintenir ton classement ? Limite, là, tu es en 10e position. Est-ce que tu te dis, la prochaine fois, je serai 9e ou 8e ? Est-ce que tu veux être toujours plus proche du sommet ? Et qu'est-ce que ça amène comme peur, finalement, de réussir ?

  • Morgane Moncomble

    Alors, pas forcément par rapport au top 10. Déjà, être dans le top 10 est quelque chose auquel vraiment jamais j'ai pu aspirer. Je ne m'y attendais pas du tout. Donc déjà, y être, c'est assez incroyable. Donc, je ne me mets pas forcément la pression d'être 9e ou 8e ou peu importe. Évidemment, je ne dis pas non et ce serait incroyable et ce serait vraiment un accomplissement de dingue. Mais je ne me mets pas forcément la pression par rapport à ça. En revanche, effectivement, il y a toujours cette pression de faire mieux. Et j'en parlais avec mon meilleur ami qui travaille aussi dans le secteur de l'édition. Et on parlait de ma première semaine, c'était avant ma première semaine d'imprintant, pour te succomber, et on me disait, toi tu t'attends à combien à peu près ? Et je lui ai donné un chiffre et je lui ai dit en dessous je serais un peu déçue. Et il me dit mais t'es complètement folle, même si c'est un peu en dessous c'est génial. Et je lui disais bah oui c'est génial et il y a trois ans j'aurais même pas aspiré à avoir ce genre de vente. Mais en fait plus les ventes montent et plus on a des attentes qui elles aussi montent et du coup après on a des... On a des déceptions qui ne sont pas forcément des déceptions, dans le sens où même si je vends bien, mais si je vends quand même un peu moins qu'avant, je vais me dire Oh non, là c'est un flop, et puis les gens ils n'ont pas aimé alors que finalement enfin pas du tout, et il faut remettre aussi les choses en circonstance, mais c'est quelque chose de très difficile à faire. Et puis en tant que perfectionniste, on a toujours quelque chose à prouver aussi. Merci. C'est difficile, on a l'impression, en fait on a un peu peur d'être juste de passade, de se dire l'aniromance c'est qu'une phase et pour l'instant ça fonctionne, mais peut-être pas demain. Et du coup on a toujours envie de faire mieux et de se démarquer et d'être toujours dans les tendances. Mais en fait, c'est difficile.

  • Margot Dessenne

    Est-ce que c'est pour ça que tu fuis vers la fantaisie ?

  • Morgane Moncomble

    Non, pas forcément. Je me rapproche de la fantaisie parce que c'est mon premier amour. C'est ce que j'adore lire en règle générale. C'est ce que je lis le plus. J'écrivais avant de la fantaisie. En tant qu'adulte, j'ai toujours rêvé d'écrire vraiment un gros projet de fantasy et qu'on puisse me dire est-ce que c'est bien, est-ce que c'est pas bien. Je l'accepterais si c'est pas bien et que finalement je n'écris que de la romance. Mais non, je pense que j'écrirai toujours de la romance quoi qu'il arrive. Parce que c'est ce que j'adore et je pense que je suis faite pour ça.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne chose. Il ne faut pas avoir honte des choses pour lesquelles on est bon.

  • Morgane Moncomble

    C'est vrai.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup, est-ce que mentalement, tu t'attends, une part de toi s'attend ? au même genre de chiffres pour cette fantaisie que pour la romance. Est-ce que tu ne pourras pas t'empêcher de comparer ?

  • Morgane Moncomble

    Inconsciemment, c'est sûr. Inconsciemment, c'est sûr. Et en même temps, j'ai quand même ce côté lucide où je me dis, ça n'a rien à voir. Je sais très bien que si demain, j'ai un contrat de fantaisie, que ce soit avec Hugo ou pas avec Hugo, peu importe, mais si demain, je commence une fantaisie, je sais que c'est comme si je recommençais à zéro. Je sais qu'il y a des lectrices et des lecteurs qui vont possiblement me suivre, mais je sais aussi que ça ne sera forcément pas la majorité. Et du coup, j'essaie de mettre un peu de la distance par rapport à ça et de me dire Ok, tu recommences à zéro et en même temps, ce n'est pas très grave, tu vas aussi avoir de nouveaux lecteurs et de nouvelles lectrices qui, eux, ne lisent pas forcément de la romance. Donc non, c'est aussi une nouvelle aventure, je pense. Et puis je sais que le marché aussi de la fantasy n'est pas le même marché que celui de la romance, surtout de la new romance. Aujourd'hui, et chez Hugo aussi, qui a une puissance de frappe incroyable, les chiffres sont mirobolants, pour tout le monde. Donc j'essaie de prendre de la distance et de me dire que ce n'est pas du tout le même public, ce n'est pas du tout le même marché, donc ça va, je suis assez lucide là-dessus.

  • Margot Dessenne

    Et le plus amusant, c'est que pourtant votre place en librairie de la New Moments, elle est toute petite. Je prends l'exemple du Furet du Nord, où je suis venue te voir avec mon amie Louise, quand tu es venue dédicacer, et qui elle est fan de New Romance. Elle se déplore à chaque fois que l'espace New Romance est tout petit, alors que pourtant c'est un de ceux qui vend le plus en France. C'est fou non ?

  • Morgane Moncomble

    C'est assez dingue. Je pense que ça évolue quand même. C'est vrai qu'à force de faire des dédicaces, on en parle beaucoup avec les libraires. Et c'est vrai que beaucoup nous disaient, avant on n'avait pas forcément de rayon New Romance, on avait peut-être une, deux étagères un peu cachées dans le coin, mais aujourd'hui ça s'attend à changer et justement les rayons deviennent un peu plus grands, maintenant ils ont vraiment leur nom avec écrit New Romance et pas littérature érotique, ce qui était beaucoup plus avant, alors que ce n'est pas forcément la même chose quand même. Quoi,

  • Margot Dessenne

    tu n'écris pas des harlequins ?

  • Morgane Moncomble

    Non, non, non. Pour certains, la différence est très légère. Mais effectivement, je pense que ça commence à changer justement parce que les gens, les libraires, les éditeurs aussi se rendent compte que la New Romance, ça fonctionne énormément. Et d'ailleurs, on le voit, il y a beaucoup d'éditeurs qui commencent à créer des collections de New Romance, des éditeurs... très classique où vraiment on ne s'y attendait pas du tout. Donc c'est à la fois génial et à la fois, on espère que ça va fonctionner sur la durée.

  • Margot Dessenne

    J'imagine. Là, on a parlé de tes peurs. Au contraire ? quand on est au sommet, on peut rêver de quoi après ? Quels sont tes rêves d'autrice qu'ils te rêvent à réaliser ? T'es toute jeune en réalité, donc t'as encore plein de choses à faire. Est-ce que t'as des rêves ? Pas des choses sur lesquelles tu peux pas agir. Parce que tu sais, il y a des choses où c'est des rêves, mais on n'y peut rien. C'est pas nous qui décidons. Mais des choses sur lesquelles toi, t'as envie d'agir.

  • Morgane Moncomble

    Alors, évidemment, j'ai plein plein de rêves. Déjà parce que pour moi, je ne suis pas au sommet, donc forcément pour moi, il y a encore beaucoup beaucoup de choses à faire. Neuf places. Exactement. Justement, tiens, un rêve, pourquoi pas ? Être première, ce serait incroyable. Bon après j'ai très peu d'espoir je l'avoue mais je pense qu'on peut quand même rêver, pourquoi pas. Bien sûr après quelque chose que j'aimerais faire c'est justement me diversifier et avoir un lectorat beaucoup plus large qu'aujourd'hui. je ne sais pas si j'y arriverai avec de la new romance. Après, je sais que je ne veux pas qu'on me mette des étiquettes, je n'ai pas envie de rester dans une case, et je sais très bien que si demain, je n'ai plus envie de faire de romance, je ferai autre chose, et vraiment, ce n'est pas très grave. Mais ouais, je pense que... Ah, je ne sais pas. Après si, un rêve qui serait incroyable, après je ne sais pas si j'ai vraiment du contrôle dessus, mais ce serait d'avoir mes livres adaptés au cinéma ou en série, ce serait génial. Et puis de pouvoir participer aussi. par exemple l'écriture du scénario, ce genre de choses, ça ce sera un grand accomplissement.

  • Margot Dessenne

    Tu sais que ça tombe bien parce que je t'ai parlé des questions des auditeurs tout à l'heure, où j'en ai reçu beaucoup, beaucoup, beaucoup. Au moins une quinzaine d'entre eux posaient exactement la même question. Tes romans seront-ils adaptés en film ou en série ? Et si oui, lesquels ?

  • Morgane Moncomble

    Je le savais, je le savais. En ce moment, on me harcèle avec ça. J'ai vu que ça avait pris beaucoup d'ampleur sur les réseaux. Alors moi, je ne l'avais pas du tout vu à la base. Et c'est ma mère qui commençait à m'envoyer des TikToks en me disant Mais qu'est-ce qui se passe ? Regarde, il y a tout le monde qui en parle ! Et je me suis dit Mais d'où ça sort ? Et en fait, effectivement, il y a eu un article du Parisien. Donc j'ai fait une interview avec eux. Et on a dit des choses qui étaient censées rester secrètes et qui ne sont pas restées secrètes. Et donc effectivement, maintenant que c'est sorti, des options ont été posées pour deux de mes romans. Mais encore une fois, je dis à tout le monde, s'il vous plaît, ne vous emballez pas, parce que rien n'est fait et des options... Il y a beaucoup de romans qui ont des options et finalement qui ne voient jamais le jour à l'écran. Donc j'essaie de ne pas trop m'emballer et juste de croiser les doigts et de me dire j'espère que ça va fonctionner. Et si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Mais normalement j'en dirais plus dès que je le peux, dès qu'on aura quelque chose de plus concret. mais je ne peux pas dire du coup lesquels c'est, je vous laisse spéculer.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr. Pour tous les éditeurs qui sont un peu frustrés, le monde du cinéma c'est un monde très complexe et si vous êtes un peu curieux d'en savoir plus, dans deux semaines sortira une interview avec Pauline Moreau qui est scénariste et qui nous explique en long, en large et en travers, en une heure, pourquoi le monde de cinéma c'est compliqué, c'est long et à quel point l'adaptation d'un livre en film ou en série. c'est presque impossible en France.

  • Morgane Moncomble

    Oui, c'est dur.

  • Margot Dessenne

    Voilà, comme ça, ça vous rassurera en vous disant Ok, c'est normal et ça nous permettra de mieux comprendre le concept. On arrive à l'heure d'épisode. J'adore quand j'arrive à être on time. Tu sais que c'est mon petit défi, moi, c'est d'arriver à peu près à une heure à chaque fois.

  • Morgane Moncomble

    Ah !

  • Margot Dessenne

    Oui, parce que j'ai tendance à trop dépasser et j'ai pitié de mes auditeurs. Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice qui aimerait écrire de la romance la première fois, ou en tout cas, ou écrire un couple, on va le dire autrement. Parce qu'un couple, ce n'est pas forcément de la romance, puisqu'on peut avoir des couples dans plein de choses. ce serait quoi tes trois conseils ?

  • Morgane Moncomble

    Voilà, je sais pas vraiment c'est la question que je ne sais jamais quoi dire quand on me demande des conseils parce que j'ai l'impression de ne pas en avoir

  • Margot Dessenne

    Toi, les conseils que tu aurais aimé te donner à la toi de Morgane qui a 15 ans plutôt, on va le dire comme ça

  • Morgane Moncomble

    J'ai pas mal de conseils, mais qui ne sont pas forcément pour écrire de la romance, mais pour écrire de manière générale.

  • Margot Dessenne

    Ça peut être très bien pour écrire de manière générale.

  • Morgane Moncomble

    Alors, les conseils que je pourrais donner à quelqu'un qui veut écrire ? Ça va être avant tout des conseils très psychologiques, parce qu'on a tendance à beaucoup se mettre la pression, à se demander avant même d'écrire qu'est-ce qui va plaire aux gens, qu'est-ce que je peux écrire pour être publié. Et ça vraiment, je pense que c'est vraiment ce qu'il ne faut pas faire. Je pense que la question qu'il faut se poser, c'est justement qu'est-ce que moi j'ai envie de lire, qu'est-ce que j'ai envie d'écrire moi, qu'est-ce qui me fait plaisir, qu'est-ce qui m'éclate. Et du coup vraiment, le premier conseil, ça serait... d'écrire quelque chose qui vous, vous plaît. Parce que vous êtes la première lectrice ou le premier lecteur de votre roman. Et en fait, si vous écrivez quelque chose qui ne vous plaît pas, ça va se sentir et vraiment, ça ne va pas être bien. Donc, écrivez quelque chose qui vous amuse, avec des personnages que vous aimez, même s'ils sont détestables. Tant que vous les aimez et que vous comprenez pourquoi ils sont comme ça, tout va bien se passer. Deuxième conseil, ce serait de ne pas se comparer. Et ça je sais qu'on le fait beaucoup avant d'être auteur et en étant auteur aussi, on le fait toujours. Et encore moins se comparer à des gens qui écrivent depuis des années et des années. Quand vous commencez, il faut pas. Genre vraiment, c'est vraiment la pire chose à faire je trouve parce que ça va vous décourager et surtout parce qu'il y a jamais quelqu'un qui écrit mieux ou qui écrit moins bien, on écrit tous différemment. Il y en a qui vont peut-être… plus chouchouter leur intrigue que leur façon d'écrire. Il y en a qui vont être beaucoup plus poétiques dans leur façon d'écrire, dans leur style, mais du coup qui vont moins se concentrer sur l'intrigue ou sur leur personnage. Chacun fait différemment. Donc vraiment, ne pas se comparer et écrire et lancez-vous, et on verra plus tard. Et surtout, dites-vous que quand vous commencez à écrire, il n'y a rien qui est définitif. Vous allez pouvoir revenir dessus. Si votre premier jet, il est nul, c'est normal. Voilà, c'est normal, les miens aussi, ils seront toujours nuls, mais après vous pouvez le perfectionner et revenir dessus et rajouter des choses et enlever des choses et vraiment rien n'est figé. Voilà, donc ça déjà, normalement ça va vous rassurer. Et un troisième conseil qui est là peut-être un peu plus technique. Après ça n'engage que moi, mais moi je vous dirais plutôt de vraiment chouchouter vos personnages. Pour moi les personnages c'est vraiment le cœur de votre histoire. Après, bon, encore une fois, c'est que mon avis, mais je préfère lire une histoire avec une intrigue qui peut-être est déjà un peu vue et revue, mais avec des personnages qui sont attachants et qui vont vous prendre aux tripes que l'inverse. S'il y a une intrigue qui est vraiment originale, mais avec des personnages que je ne peux pas me voir, ça va vraiment m'enlever tout le bonheur de la lecture. Donc ouais, si je peux vous donner un conseil, c'est vraiment chouchouter vos personnages. Et ça ne veut pas forcément dire... avoir des personnages parfaits ou attachants. Vos personnages, il ne faut pas qu'ils soient parfaits, justement. Il faut qu'ils soient imparfaits, mais même des personnages détestables, juste, il faut qu'on comprenne pourquoi ils agissent ainsi. tout simplement voilà c'est les seuls conseils que je peux donner bah tout ça c'était de très bons conseils et à mon avis dans les trois il y en a beaucoup plus que trois que tu as vu mais c'est pas grave je pense que les gens qui nous écoutent sont plus qu'heureux de recevoir beaucoup de conseils merci

  • Margot Dessenne

    énormément Morgane merci à toi vraiment c'était trop cool et j'ai beaucoup aimé tes questions c'était génial ça me fait plaisir si vous ne la suivez pas encore Morgane est très très présente sur Instagram un peu moins sur TikTok donc n'hésitez pas je vais mettre ses liens dans les notes de l'épisode avec les autres liens que Morgane me transmettra qui pourraient être intéressants pour vous donc n'hésitez pas à aller voir son travail à aller la suivre surtout que là tu pars bientôt en Corée donc je pense que tu vas nous faire vivre de belles choses sur les réseaux ça risque d'être très bon à bientôt j'adore je voyageais par procuration c'est toujours mieux que moi encore merci à toi Morgane nous on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode en attendant écrivez bien prenez soin de vous et à mercredi prochain

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