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Les Mots Raturés

Sarah Abassi, autrice : Pitcher son roman en salon pour être édité

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45min |10/04/2024
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Sarah Abassi, autrice : Pitcher son roman en salon pour être édité

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Description

En décembre 2022, Sarah Abassi se rend au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil avec comme objectif de pitcher son roman à plusieurs maisons d'édition. Après des réactions enthousiastes, elle enverra son roman un mois plus tard à Hachette romans qui la signera sur synopsis. Dans cet épisode de podcast, elle nous raconte son expérience et nous donne ses conseils pour réussir le pitch de son roman en salon du livre, devant des éditeurs.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez une très bonne semaine. Dans mon cas, je reviens de quelques jours de congés qui m'ont été extrêmement bénéfiques, autant au niveau du repos que de la créativité, parce que oui, pour être créatif, il faut s'accorder du temps pour soi. Et je suis très contente de démarrer cette nouvelle semaine en très bonne compagnie, puisqu'on est sur une jolie interview aujourd'hui, que j'avais envie de faire depuis un moment, puisque Sarah m'avait également contactée depuis un moment, Merci énormément, je suis avec Sarah Abassi. Merci Sarah d'être ici avec nous aujourd'hui.

  • Sarah Abassi

    Merci à toi.

  • Margot Dessenne

    Bah écoute, le plaisir est partagé. Pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu as envie ?

  • Sarah Abassi

    Très bien. Du coup, je m'appelle Sarah Abassi. J'ai 24 ans. Je suis étudiante en ostéopathie et à côté, j'ai une très grande passion pour l'écriture. J'ai écrit plusieurs romans, dont le dernier, La Tisseuse de Mélodie, qui sort en septembre chez Hachette Romand. Voilà. Félicitations !

  • Margot Dessenne

    Je suis trop contente parce que la première fois que je t'ai rencontrée en vrai, c'était l'une des premières dédicaces d'Absolu. Et on avait un peu parlé sur le fait que toi, c'était ton rêve. Et je suis heureuse parce qu'un an après, ça s'est concrétisé et je suis trop contente pour toi.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, on va revenir un petit peu en arrière. J'aime bien aller voir ce qui se cache au tout début de la passion d'écriture. Et je voulais savoir c'était quoi ton premier souvenir lié à l'écriture ?

  • Sarah Abassi

    Wow, alors je pense, mon premier souvenir, je pense que j'ai commencé en écrivant des poèmes avant d'écrire des histoires. Il me semble que j'ai commencé avec ça. Ouais, des petits poèmes comme ça sur des feuilles volantes. J'avais des petites passions tous les quatre matins, tu sais, ça me prenait un jour, j'avais une passion. Et puis une semaine après, c'était autre chose. Je pense que c'est ça mon tout premier souvenir, ouais.

  • Margot Dessenne

    Je pense que c'est le quotidien de beaucoup d'enfants de tester. On oublie un peu ça en grandissant.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais il faut. C'est ça qui est bien, c'est tester, savoir ce qui nous plaît. C'est ce qu'il faut, oui.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, c'était quoi ta toute première histoire sur laquelle tu t'es lancée, si tu t'en souviens ?

  • Sarah Abassi

    Il me semble que c'était une histoire d'extraterrestre, je pense. Il me semble. C'était... Je pense que j'avais aux alentours de 7-8 ans. Et ça parlait d'un couple qui avait vu un extraterrestre, mais il n'y a personne qui le croyait. Voilà, c'était très rapide. C'était une petite histoire qui faisait une petite page, tu vois. Mais je pense que c'était la première histoire.

  • Margot Dessenne

    C'est chouette déjà d'écrire une histoire qui a un début et une fin quand on est enfant. C'est pas facile.

  • Sarah Abassi

    Ah non, il n'y avait pas de fin. Il n'y avait que le début.

  • Margot Dessenne

    Bon, c'est déjà pas mal, ok.

  • Sarah Abassi

    C'était déjà pas mal. Oui.

  • Margot Dessenne

    Bah, depuis, t'en as fait du chemin, puisque t'as écrit un joli pavé. qui va bientôt sortir. Peut-être pour toutes les personnes qui n'en ont pas encore entendu parler, parce qu'on va beaucoup se centrer sur ce roman et sur la façon dont il a été publié. Est-ce que tu pourrais déjà nous décrire la manière dont l'idée t'est venue ? Et quelle est cette idée ? Et comment tu nous raconterais rapidement le roman ?

  • Sarah Abassi

    Ok, alors comment l'idée est venue ? Ça s'est fait en plusieurs fois. La toute première idée que j'ai eue, en fait, j'étais... Je suis musicienne, en fait, je suis pianiste. Donc j'étais au piano. Et c'est assez marrant parce que j'avais une de mes chiennes qui était sur le canapé derrière moi. Et il se trouve que quand je joue du piano, sur le reflet du bois du piano, je peux voir ce qui se passe derrière. Et pendant que je jouais, c'était un morceau assez nostalgique, assez triste. Je voyais les réactions de ma chienne derrière et elle avait l'air un petit peu dans le même état d'esprit. Je me suis dit que ce serait hyper marrant qu'elle arrive à ressentir ce que je joue, l'émotion que je mets dans la musique. Est-ce que la musique aurait un pouvoir au-delà de celui qu'on lui connaît ? Et c'est comme ça que ça a commencé, avec cette seule question. Et c'est là que c'est parti, je me suis dit, mais ça serait incroyable de créer une histoire avec un monde dont le système de magie tournerait autour de la musique, les castes aussi peut-être. Bref, en fait, un monde où la musique serait magique. Et ça a été le point de départ de cette histoire. Après, il y a eu diverses versions, diverses idées qui me sont venues en tête pour ce qui était de l'intrigue. Et au final, je suis revenue à la toute première idée que j'avais eue, un an plus tard. Il me semble que j'ai commencé six versions. Et la sixième, je suis revenue à la première idée que j'avais eue. Comme quoi, parfois, la première idée est souvent la bonne. Et c'était cette idée de... Melodie musicale, enfin pardon, destinée musicale. Est-ce qu'on n'aurait pas une destinée qui serait codée sous forme de mélodie ? Et c'est là que c'était parti. Donc j'avais ce monde avec la musique, j'avais cette idée de prémonition avec des mélodies, de tisser, enfin de prémonition tisser, c'est le premier terme qui m'est venu, et c'est parti, la tissesse de mélodie s'était lancée, et voilà. Voilà pour la jeunesse.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne jeunesse, ça permet vraiment de comprendre ce que tu as fait. Effectivement, tu as fait plus de six versions. Je me reconnais un petit peu là-dessus. Quand on est étudiant, qu'on n'a pas le contrat signé et qu'on a le temps de réécrire encore et encore, c'est assez confortable justement de se dire que la version sur laquelle on travaille ne sera pas forcément la dernière. Et ce n'est pas si décourageant que ça. Au moins, ça permet de tester des choses.

  • Sarah Abassi

    Totalement, mais je suis très contente moi de... En plus, il y a eu quand même des moments assez durs. Je sentais bien que je n'écrivais pas l'histoire que je voulais vraiment raconter. Donc ça a été un petit peu parfois des moments difficiles d'essayer de me recentrer, de me dire mais tu as envie de raconter quelque chose, mais qu'est-ce qu'il y a en fait en toi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Mais au final, je suis très contente parce que même si ça a été des longs mois d'écriture, de réécriture, de réflexion, je suis très contente parce qu'aujourd'hui, j'ai écrit l'histoire que je voulais raconter. et c'est en ça que je suis le plus fière c'est une belle chose

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, ce roman, donc La Tisseuse de Mélodie, il a vécu un chemin semé d'embûches, avec notamment plusieurs tentatives de concours d'écriture. Est-ce que tu peux nous raconter ? J'ai vu que tu avais participé notamment deux fois au concours Rajo. Pourquoi tu t'es dit que ce roman est fait pour les concours d'écriture, ou que ça te semblait être une manière plus simple d'atteindre les maisons d'édition ? C'était quoi ta réflexion autour de ça ?

  • Sarah Abassi

    Alors, les concours d'écriture, je trouve ça vraiment très intéressant. parce que ça offre une opportunité différente de rentrer en contact avec les maisons d'édition et pourquoi pas de publier un texte. L'avantage de ces concours-là, parce que le tout premier concours auquel j'avais participé, c'était celui de la Martinère Jeunesse, qui a été gagné au final par Laetitia Lajoigny, ça a été mon premier concours. Et je trouve ça vraiment génial parce qu'on n'a pas besoin d'écrire le roman en entier. Il fallait juste présenter un projet. Et je trouvais ça vraiment intéressant parce que souvent, quand les concours d'écriture sont lancés, moi, je n'ai jamais de projet qui sont finalisés pour être envoyés. Donc, c'était assez sympa parce que ça me permettait d'avoir deux mois pour réfléchir et pour entamer quelque chose. Donc, c'est en ça que je trouve ça vraiment intéressant, les concours d'écriture. Et c'était le cas avec, finalement, celui de Rajot, parce que j'étais encore en pleine écriture d'une des premières versions de Let's Us de Melody. Je n'avais pas fini d'écrire le roman et je n'aurais jamais terminé de l'écrire à temps. Donc je trouvais ça super cool. Je me suis dit que ça peut être intéressant de voir ce qu'un éditeur pourrait en penser, si ça peut correspondre à ce qui se recherche en ce moment vis-à-vis du genre. Donc pourquoi pas essayer. Il n'y a pas besoin de l'écrire en entier, il faut juste le début, un synopsis. J'en vois ça, je n'ai rien à perdre.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit l'attente ? Est-ce qu'on la vit de la même façon qu'en envoi traditionnel ? Est-ce qu'on a des pressions supplémentaires ?

  • Sarah Abassi

    Je pense que c'est différent parce qu'en général, dans les concours, on nous dit à peu près la date à laquelle les finalistes ou le gagnant sera annoncé. Donc je pense qu'on est moins sur le côté, ça peut arriver à n'importe quel moment. Alors que c'est vrai que quand on fait des envois à maison d'édition, on ne sait jamais quand ça peut tomber. Ça peut tomber vraiment du jour au lendemain. C'est vraiment... du hasard total, on ne sait pas. Donc je pense que c'est différent, parce qu'on s'attend à ce que ce soit long, on a une date à peu près, donc je pense que quand on se rapproche de la date, on commence à y songer de nouveau. Mais je trouve du moins que c'est moins dur que les envois en maison d'édition.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit le fait que le texte sur lequel on passe des mois, des années de travail, échoue à trois concours d'écriture, dont deux fois le même ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, la martinière c'est avec un autre texte, donc la thèse de mélodie a participé aux deux concours Rajo. Et on ne le vit pas forcément très bien. Le premier concours, ça a été en réalité, parce que je me suis rapidement rendue compte que ce n'était pas la bonne version du roman que je voulais raconter. Donc j'ai rapidement rebondi en travaillant sur une nouvelle version. Et le second concours, si je ne dis pas de bêtises, c'était en novembre 2022 qu'il y a eu les résultats. Enfin, c'était par là en tout cas. Là, ça a été plus compliqué puisque je m'approchais vraiment de la version actuelle de La Tisseuse de Mélodie. Donc, j'étais un petit peu plus sûre de ce à quoi je voulais que le roman ressemble. Et ça a été compliqué parce que j'avoue que j'avais placé beaucoup d'espoir dans ce concours, pas en vue d'une publication, parce que je ne voyais pas forcément mon roman cher à jour. Mais je pense que j'avais besoin d'entendre que ce que j'écrivais, c'était assez bien pour dans le futur. pouvoir être publié. Je pense que j'ai besoin un petit peu de ce coup de boost et que quelqu'un, un professionnel, me dise Ok Sarah, tu fais du bon travail. C'est un petit peu infantilisant, mais tu vois ce que je veux dire. Tu fais du bon travail, continue, ça va arriver. Je pense que j'ai besoin d'être rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Et comment on rebondit justement après ça ?

  • Sarah Abassi

    Eh bien, le roman dit très fort, puisque j'ai eu une semaine de down totale, et puis je pense qu'il faut aussi se l'accorder. On a le droit d'être triste, de déprimer, de dire qu'on va tout abandonner, du moment qu'après on remonte la pente, c'est le plus important. Et donc, ça a été très très dur, je ne savais plus trop quoi faire, et pourtant je ne voulais pas abandonner ce roman. Donc on était proche du salon de Montreuil, j'y étais jamais allée, mais j'avais déjà envie d'y participer parce que j'avais entendu de bons échos. Et je me suis dit, tiens, il y a un salon de Montreuil qui arrive dans deux semaines, trois semaines, je ne sais plus exactement. Je vais y aller. je vais aller rencontrer des éditeurs sur place et je vais leur parler de mon roman directement et je vais voir ce que ça vaut.

  • Margot Dessenne

    Je m'en souviens aussi, effectivement, que Hachette, peut-être deux semaines avant, avait fait une story disant Ah, ben, il y aura des éditrices sur le stand. Si vous êtes primo-romancier, que vous avez un roman dont vous voulez nous parler, venez nous le pitcher. Toi, du coup, tu y es peut-être pu y aller. Dans quel état d'esprit étais-tu ce jour-là ? Est-ce que tu étais relativement confiante, tu avais travaillé ton pitch ou c'était un peu en mode freestyle et on verra bien ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, cette annonce, c'est vraiment pas l'annonce qui m'a donné le déclic puisque j'avais vraiment cette envie avant. Donc c'est au contraire, quand j'ai vu cette annonce, je me suis dit bon, c'est peut-être un signe justement que je suis sur la bonne voie. Donc du coup, je suis allée un petit peu confiante, mais pas la confiance excessive. Je me suis dit ok, j'ai déjà une expérience dans le fait de pitcher puisque j'ai fait une classe préparatoire en cinéma avant de faire mes études en ostéopathie. Donc on avait des cours de scénario, on pitchait, on créait des scénarios, enfin voilà, j'avais un petit peu d'expérience à ce niveau. Donc je me suis dit, tu sais comment ça fonctionne, tu sais comment faire. Je savais que la gestion du stress sur le coup, ça serait une autre histoire. Je suis partie assez confiante, je ne me suis pas trop préparée. Enfin, je ne me suis même pas du tout préparée. Je me suis dit, se préparer c'est le meilleur moyen d'arriver sur place, de stresser, d'oublier une phrase. Et en fait, juste de se décomposer parce que c'est la phrase qu'il nous fallait et du coup on n'arrive pas à retrouver le fil de ce qu'on voulait dire. Et... Je me suis dit, tu y vas, vraiment, tu vois comment ça se passe sur place. Et comme je ne savais pas non plus à quoi m'attendre, je ne voulais pas me préparer à quelque chose. Je suis arrivée sur place et ambiance totalement différente. Là, je peux te dire que la confiance, elle a fait une chute.

  • Margot Dessenne

    C'est impressionnant Montreuil.

  • Sarah Abassi

    C'est très impressionnant. Et encore une fois, c'était vraiment mon premier Montreuil. Donc c'est vrai que je ne savais pas du tout vraiment à quoi m'attendre. C'est vrai que sur place, je suis allée avec des amis toulousaines et qui étaient au courant que je voulais faire ça. Et j'aurais dit, tu ne peux pas le faire. Ce n'est pas possible, je ne vais jamais y arriver. Je me suis pris pour qui en me disant ça ?

  • Margot Dessenne

    Et comment ça se passe ? Est-ce que tu as pitché à d'autres maisons d'édition en plus d'Achète ? Avant qu'on entre dans le cœur du pitch. C'était quoi ton déroulé de journée ? Vas-y raconte-nous.

  • Sarah Abassi

    J'avais prévu déjà dès le départ de faire un petit peu le tour du salon, voir comment ça s'organisait, où étaient les stands, etc. C'est vrai que j'avais trois maisons d'édition cibles pour ce roman, qui correspondaient aussi à mes sous-inspirations. Il y avait Hachette, il y avait Milan et il y avait Big Bang. C'était trois maisons d'édition et j'ai rapidement repéré des stands. J'ai bien vu que, je suis arrivée le vendredi, moi, j'ai bien vu qu'il y avait à ce moment-là, le vendredi matin, personne sur les stands. Donc je m'étais renseignée, on m'a dit, en général, il y a les éditoristes quand il y a des auteurs qui viennent dédicacer. Donc je me suis dit, bon, très bien, je les achète, il y a une dédicace le vendredi après-midi. Donc c'est parti, le vendredi après-midi, je me suis dit, ça sera ce moment-là, tu ne sors pas du salon. Je ne suis pas permise de sortir du salon, justement, pour rester concentrée et me dire, tu ne peux pas fuir.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, ça s'est passé comment ?

  • Sarah Abassi

    Donc j'ai commencé avec Hachette, effectivement, et je suis allée sur le stand. Alors de base, j'y suis allée pour me faire dédicacer mon roman par Bleuenn Guillou, l'autrice du Tribu des Dieux. Et c'est en fait pendant que j'étais dans la file d'attente que je vois des personnes sur le stand que je n'avais pas vues plus tôt. Et il se trouve que bon, au travers de stories notamment d'Alric et Jennifer, j'avais déjà un petit peu une idée d'à quoi ressemblaient les visages des éditrices chez Hachette. Et donc j'ai fait signer mon roman par Bleuenne et je lui dis, excuse-moi Bleuenne, est-ce que tu sais qui c'est Isabel ? Parce que bon, du coup, je connais un petit peu les noms parce que j'ai des amis chez Hachette, parce qu'on les voit aussi dans les remerciements, donc je connais un petit peu les noms. Pour être sûre de mettre le bon nom sur le bon visage. Et Bleuenn qui me dit mais oui regarde c'est elle, "Ah, mais Isabel Dabelle t'as quelqu'un qui veut te parler." Ok, ça y est, c'était lancé. Du coup, il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était lancé. Là, je m'approche, toute timide, tremblante. J'ai chaud et froid à la fois. Et c'est parti. Je dis bonjour. Je suis autrice et je suis en train d'écrire un roman. J'aimerais savoir si ça pourrait vous intéresser. Et c'était parti.

  • Margot Dessenne

    Il faut avoir le courage de partir comme ça. Dis-moi, est-ce que tu saurais me repitcher ton roman comme tu l'avais fait devant Isabelle chez Hachette ?

  • Sarah Abassi

    Alors, peut-être pas exactement pareil. Ouais, à peu près. Du coup, j'ai commencé par dire... C'est une fantasy young adult en deux tomes, dans un monde où la musique est magique. On suit une jeune adolescente qui s'appelle Shona, qui a le... pouvoir de voir l'avenir comme 49 autres jeunes élus dans son royaume, et qui un jour va percevoir son propre destin, qui est celui de tuer le roi. Donc rapidement, elle va être accusée de trahison, elle va devoir fuir le lieu sacré dans lequel elle a grandi, et trouver la réponse à ces questions, de savoir pourquoi tuer le roi, est-ce que c'est vraiment son destin ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre, une machination ? qui est en cours et qu'elle va devoir découvrir. Et son chemin va croiser celui d'Allister, qui est un jeune musicien aristocrate, musicien avec un M majuscule, parce que c'est vraiment un titre, et avec qui elle va devoir travailler, bien que difficilement, pour parvenir à dénouer les fils de son destin.

  • Margot Dessenne

    J'aime beaucoup et j'aimerais savoir pour toi, en plus tu as fait des études dans le cinéma, donc tu en as étudié des pitches. Pourquoi toi tu penses que ce pitch, il marche ? Comment il est découpé ? Qu'est-ce que toi tu as mis dans ce pitch ? Parce que tu ne l'as pas fait au hasard, même si tu ne l'as pas appris par cœur, il est construit et il a une structure. Donc comment toi tu le découpes pour peut-être aider nos auditeurs et nos auditrices qui nous écoutent à construire leur propre pitch ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense que c'est intéressant de commencer par présenter ce que c'est. Est-ce que c'est effectivement une fantasy pour le public cible ? Déjà que l'éditeur, il se mette dans la tête, ok, c'est quelque chose que nous on publie, ou à la limite c'est justement quelque chose qui ne rentre pas dans ce qui nous intéresse, dans ce qu'on publie. Donc une présentation en commençant par dire le genre, le public cible, le nombre de tomes prévus, je pense que c'est intéressant pour déjà donner une idée un petit peu à l'éditeur, l'éditrice. Et ensuite, j'ai commencé par donner une phrase de contexte, qui je trouve est à la fois assez intrigante, parce que moi, ça repose vraiment sur l'originalité du roman, cette magie qui est liée à la musique. Et ensuite rebondir sur quelques lignes pour expliquer l'intrigue avec un petit peu la situation initiale, l'élément déclencheur, qu'est-ce qui va faire basculer toute cette histoire. Et du coup la quête du personnage, j'aime bien finir avec un truc un petit peu intriguant, dénouer les fils de sa destinée, ça apporte un petit côté intriguant.

  • Margot Dessenne

    Puis dans ton cas, en plus, c'est très à propos, vu qu'on parle de destin et de personnes qui voient l'avenir.

  • Sarah Abassi

    Tout à fait.

  • Margot Dessenne

    Et ça a été quoi la réaction d'Isabelle ? Parce qu'on peut le dire aujourd'hui, achète, c'est ceux qui ont signé ton livre. Donc c'est intéressant peut-être de se centrer sur ça. Est-ce que tu l'as sentie intéressée tout de suite ? Est-ce qu'elle est restée sur la réserve ? Comment vous avez réagi et échangé par la suite après ce pitch ?

  • Sarah Abassi

    Elle a été tout de suite très enthousiaste. Ça a été même assez déroutant pour moi, parce que je m'attendais vraiment à quelque chose de... Je m'attendais plus à une réponse D'accord, ça pourrait nous intéresser, finis-le, envoie-le-nous. Moi, je m'attendais à ça dans le meilleur des cas. Et en fait, pas du tout. Elle a été super enthousiaste, elle m'a posé plein de questions. Alors, il faut savoir que j'avais oublié de donner le titre du roman. En tout cas, elle m'a dit Mais c'est quoi le titre du roman ? Je me suis bien jouée, Sarah ! T'allais repartir sans donner le titre ? Yes ! Mais je pense aussi que c'est intéressant, ça peut faire son petit effet, tu vois. Et donc, elle a commencé à me poser plusieurs questions. Est-ce qu'il y a de la romance de prévu ? où j'en suis dans l'écriture. Et puis, c'était assez marrant parce qu'elle s'est très vite projetée. Elle m'a dit, j'imagine une lecture musicale sur une scène avec une harpe. Et après, elle m'a dit, non, non, il faut que je me reconcentre parce que je n'ai même pas le texte encore. Mais du coup, c'était assez déroutant et assez incroyable à la fois d'avoir cette conversation avec une éditrice et directement qu'elle se projette aussi loin. C'était fou.

  • Margot Dessenne

    Et en fait, le seul problème réside dans le fait que ton roman n'était pas écrit, du coup.

  • Sarah Abassi

    Et oui, j'avais tout juste commencé, enfin à ce moment-là, non, c'est même pas vrai, je vais te le dire. J'avais replanifié le roman suite au refus de Rajot. Donc je comptais repartir depuis le début. Donc j'avais en fait rien dit au final. J'avais un résumé détaillé, j'avais pas plus que ça. Et d'ailleurs, j'étais pas allée non plus pour faire signer le roman alors qu'il était pas terminé, tu vois. De toute façon, je pensais même pas que c'était possible. J'imaginais pas que c'était possible. Et donc quand elle m'a dit, ben envoie-le-moi, je dis mais j'ai... J'ai pas terminé, enfin je le termine et je vous l'envoie. Mais je me dis non, non, mais tu peux déjà commencer à nous envoyer ce que tu as fait. Ça permet déjà d'avoir une idée en fait du roman. Mais je me suis dit, très bien, je vais écrire et l'envoyer le plus vite possible, parce qu'il y a aussi cette peur un petit peu d'être oubliée. Donc j'avais en plus à m'adonner son contact directement, son contact avec son adresse mail à elle, pour que j'envoie directement. Donc je me suis dit, ok, là on m'a tendu la perche, maintenant il faut que je la saisisse, et il va falloir que je me bouge, que j'écrive et que j'envoie.

  • Margot Dessenne

    Et ça, ça s'est fait très rapidement, puisque tu leur envoies une première partie de roman le 20 janvier. Oui, sache que je fouille absolument tout ce qui est possible de fouiller. J'ai des dates très précises. Donc, le 20 janvier 2023. Et tu obtiens une réponse moins d'une semaine après avoir envoyé ton dossier. Tu reçois ce fameux oui. Comment tu le vis, sachant qu'on dit tout le temps, et en même temps c'est 90% du temps c'est vrai, qu'il y a entre 4 et 6 mois d'attente pour une réponse en maison d'édition, toi tu as attendu une semaine. Comment tu vis ça ? Est-ce que c'est pas... enfin ça paraît pas fou ? Sachez d'ailleurs aux auditeurs que la plupart du temps, quand une maison d'édition vous répond en moins de deux semaines, c'est que c'est une maison d'édition à cause d'auteurs et que c'est une arnaque. Bon là dans le cas de Hachette, non, mais il faut faire très attention à ça. Donc toi, comment tu le vis ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà j'ai eu une première réponse suite à mon mail assez rapidement, il me semble une heure après, où elle me disait qu'elle était très contente, qu'elle se souvenait que j'ai encore son mail en tête. Elle me disait qu'elle avait entendu plusieurs pitchs mais que le mien était vraiment resté en tête, qu'elle avait hâte de pouvoir me lire. Donc là tu vois ça, t'es en mode wow, il y a du stress, il y a de l'impatience, il y a tellement d'émotions, tu te dis mais c'est faux, c'est faux ce que je lis, c'était tellement faux que j'ai l'impression de rêver. Donc ça c'était le lundi que j'ai envoyé, le mercredi. Je reçois déjà un mail qui me propose un appel en visio. Donc là, je me dis, wow, ok. Moi, je ne sais pas encore à ce moment-là ce que ça veut dire un appel en visio. J'en parle avec Alric et Jennifer, qui sont des amis proches. J'en parle avec Nel, qui elle avait déjà signé au mois de septembre. Donc, j'en ai discuté avec eux, ils me disent, mais si on te propose un appel en visio, c'est pour une bonne raison. On ne va pas te demander de t'appeler si c'est pour te dire non, tu vois. Mais quand même...

  • Margot Dessenne

    Il y a certaines maisons d'édition qui appellent pour dire non. Oui, je préfère le dire. Mais effectivement, c'est plutôt bon signe,

  • Sarah Abassi

    malgré tout. Oui. Mais j'ai entendu plutôt que les appels visio, c'était bon signe. Les appels téléphoniques, c'est moins bon.

  • Margot Dessenne

    Voilà.

  • Sarah Abassi

    Donc, du coup, on appelle notre appel au mercredi suivant. Moi je m'attends du coup à avoir une réponse le mercredi suivant. Donc j'étais pas forcément dans cette attente, parce que je savais qu'il y avait un jour où j'allais avoir une réponse. Et au final, donc à ce moment-là déjà, c'est vrai que j'ai oublié d'en reparler, c'est que j'avais aussi rencontré des personnes de chez Milan, je leur avais parlé du roman, alors c'était pas une éditrice, c'était quelqu'un d'autre qui a envoyé le projet à l'éditrice, qui m'avait recontactée après Montreuil pour me dire, ça m'intéresse, envoie-moi le début du roman aussi. Mais j'avais pas encore de nouvelles de leur côté. Donc quand j'ai reçu ça, il a fallu que je relance Milan. Et non, pardon, c'est pas de suite que j'ai relancé. C'est le lundi. C'est un petit peu dénoué tout ça. Le lundi, donc une semaine. Ouais,

  • Margot Dessenne

    peu importe. Tu montres que tu as bien relancé l'autre maison d'édition, parce qu'en vrai, c'est intéressant de jouer sur, quand on n'a pas encore de contrat, de voir ce que les deux maisons d'édition nous proposent et de ne pas accepter la première, alors que potentiellement, la deuxième n'aurait pu nous proposer quelque chose de plus intéressant.

  • Sarah Abassi

    Exactement. Tout à fait. Et ça, il faut le faire. Je sais qu'il y a beaucoup d'auteurices qui n'osent pas, mais en fait, même les éditeurs, les éditrices, pour eux, c'est important parce que... S'ils ne savent pas que le roman est en train d'être pris ailleurs et qu'ils passent à côté de ça, ils peuvent être eux-mêmes très déçus de ça. Donc il ne faut pas hésiter quand on a une réponse positive à relancer le jeu à la concurrence. Et c'est ce que j'ai fait. Et à faire jouer à la concurrence, évidemment. Et donc c'est ce que j'ai fait le 30 janvier. Donc c'était tout juste vraiment une semaine après l'envoi et deux jours avant l'appel en visio. Il y a un mail qui débarque, qui est accroché dans mon mur. Offre de publication chez Hachette Roman pour l'atticeuse de mélodie. Et donc voilà, c'est Isabelle qui me dit, Isabel c'est la directrice éditoriale, qui me dit on doit se parler mercredi, mais je ne peux résister au plaisir de démarrer la semaine en faisant dès à présent part de notre souhait de publier votre magnifique récit d'atticeuse de mélodie chez Hachette Roman. Deux jours avant l'appel en vision. Donc là je relance Milan, leur disant écoutez, mais apparemment Hachette veut publier le roman. Ou est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Et puis le jour de l'appel en visio, donc deux jours après, Mylène me dit Ben oui, on est intéressés nous aussi.

  • Margot Dessenne

    Je te sens très émotive rien qu'à en reparler.

  • Sarah Abassi

    Ah oui, c'est clair, parce que j'ai l'impression vraiment de venir de très loin, et je me considère vraiment comme une autrice quelconque. Tu vois, j'ai rien de plus que les autres, vraiment. Vraiment, je suis absolument quelconque, et je pense que je suis exactement pareil que tous ces auteurs, tous ces autrices qui rêvent de choses plus ou moins grandes, parce qu'il n'y a pas de honte à rêver grand aussi quand on est auteur-autrice. Et de passer de rien à ça, avoir deux propositions de maison d'édition, deux envois, deux propositions, tu te dis wow, qu'est-ce qui se passe ? C'est, c'est, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Margot Dessenne

    Et là, qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Et tu as déjà une préférence à ce moment-là ? Ou est-ce que, justement, cet appel à un visio, il va te convaincre ? Est-ce que c'est la discussion que tu as eue après ?

  • Sarah Abassi

    C'est assez compliqué parce qu'à ce moment-là, moi j'ai toujours eu une préférence pour acheter un roman. C'est vrai que c'est une maison d'édition qui m'a fait rêver pendant des années et d'y avoir aussi des amis qui y sont. Donc d'avoir un petit peu un aperçu de ce qui se passe à l'intérieur, je trouve que c'est assez rassurant. Là où chez Milan, j'aimais beaucoup chez Milan, ça faisait partie quand même de mes trois choix. Mais je pense que ce qui m'a rapidement inquiétée, c'est de ne pas avoir d'auteur de fantaisie français. à qui en fait me référer en tant que de prendre en tant que référence et de me dire ok ça peut se passer comme ça ou c'est censé se passer comme ça et donc je pense que c'est ça qui m'a fait peut-être plus pencher chez Hachette, il y a eu des échanges donc j'ai eu deux appels en visio avec Hachette avant de signer, j'en ai eu un avec Milan entre temps pour essayer de de voir qu'est-ce qui me correspondrait de plus et qu'est-ce que aussi les maisons d'édition ont été capables de faire Pour le roman, parce que c'est ça un petit peu l'avantage, et ça, il ne faut pas se le cacher, quand le roman est désiré par deux ou plusieurs maisons d'édition, c'est comme tu as dit, faire jouer la concurrence, savoir qu'est-ce qui est possible de faire. Moi, pour le coup, au final, je n'ai rien négocié sur les...

  • Margot Dessenne

    Vous ne me voyez pas froncer les sourcils, mais ce n'est pas bien. N'écoutez pas Sarah sur ce point-là. En plus, tu avais deux maisons d'édition, tu aurais tellement plus facilement le faire là.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais totalement. Et ça, après, c'est vraiment, moi, je pense, propre à un acteur. Je vais te disputer. D'être tellement reconnaissante, tu sais, d'être là, tellement reconnaissante. J'ai envie d'embêter personne. Après, je les ai embêtées sur d'autres aspects. Mais pour le coup, après, maintenant, je regrette. Je dois dire, donc, faites pas pareil que moi. Parce que j'étais partie un petit peu de je veux pas en vivre. Donc, l'aspect financier ne m'intéresse pas. Maintenant, j'ai un petit peu changé d'avis. Je me dis, mais quand même, j'aimerais bien que ça occupe une partie de mon temps. Donc, financièrement, il faut que ce soit intéressant, rentable. Donc, maintenant, je me rends compte que j'aurais dû. Mais bon, ce n'est pas grave. J'ai envie de publier d'autres romans.

  • Margot Dessenne

    Et puis, au-delà de ça, je reprécise ici, la reconnaissance, c'est le nerf de la guerre quand on est auteur et autrice. Parce que oui, bien sûr, on a le droit d'être heureux et de se sentir reconnaissant envers un éditeur ou une éditrice qui a choisi notre texte. Pour autant, eux pourraient aussi se sentir reconnaissants que tu es pour envoyer leurs textes de leur côté parce que tout ça, bien sûr, en fait, ils sentent les textes, les maisons d'édition, ils ne peuvent rien faire. Donc, à un moment donné... La reconnaissance, pourquoi pas ? Après, c'est un milieu professionnel et il faut se sentir légitime de poser des questions, de bien lire ses contrats, de les négocier au meilleur taux, d'être traité comme un professionnel et qu'on souhaite en vivre ou non. À un moment donné, c'est du travail, toi, tu y as passé du temps. Donc là, désolée, je te displie un petit peu parce que j'ai été...

  • Sarah Abassi

    Non, mais tu as raison, Margot. Tu as raison.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup... Ton cœur balanche pour achète.

  • Sarah Abassi

    Et ça finit, ouais, pour Hachette. Ouais, pour plusieurs raisons. Je pense qu'encore une fois, c'est un petit peu aussi le côté... J'avoue que je valorise beaucoup le côté humain. Et c'est vrai que d'avoir rencontré la directrice édito chez Hachette, j'ai aussi l'occasion de rencontrer la directrice... Enfin, pardon, mon éditrice. Enfin, l'éditrice Hachette, qui est aujourd'hui mon éditrice. Sur le salon de Montreuil, on avait aussi l'occasion de parler parce qu'elle m'avait demandé aussi du pitch et de mon roman après en avoir entendu parler. Et ce côté humain, quand même... J'avoue que je valorise beaucoup ça et je pense que j'étais rassurée d'avoir rencontré les gens vrais, de voir aussi qu'il y a un feeling qui passe et donc plus rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr, parce qu'au-delà de construire une relation amicale, ce qui n'est pas toujours souhaitable dans des relations professionnelles, le fait de bien s'entendre avec quelqu'un et de sentir qu'on va bien travailler ensemble, qu'on a les mêmes valeurs, tout ça, ça aide énormément. Je comprends, c'est un bon argument. Et dis-moi, ton roman n'est pas terminé puisque tu viens d'envoyer une première partie. À ce moment-là, en tout cas en janvier 2023, il te reste beaucoup de boulot, sachant qu'il faut l'écrire entièrement. Et avant même de parler de ça, une fois que ce sera écrit, il y aura tout le travail éditorial à faire, qui est parfois très long, parce qu'il y a des fois où ça se fait assez facilement, on en une ou deux passes avec l'éditeur ou l'éditrice, on y arrive. Des fois, il y a besoin de plus de travail. Point en quoi a constitué... constitué tout ce travail éditorial avec Hachette ? Et quelles ont été les améliorations réalisées ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà pour l'écriture, du coup, ce qu'on a mis en place, c'était que je devais envoyer par paquet de 5 chapitres au fur et à mesure que j'écrivais. Donc j'écrivais 5 chapitres, j'ai envoyé à mon éditrice, qui me faisait des retours, toujours positifs, un petit peu pour me dire continue, vraiment pour m'encourager, même si je sentais qu'il y avait des choses qui n'allaient pas, mais je pense qu'à ce moment-là, elle ne voulait pas trop me brider. Donc c'était toujours un petit peu quelque chose de positif, ça jusqu'à ce que je finisse le roman en juillet. Et après, ça a été assez rapide, du moins au début. Ils l'ont fait lire par une éditrice externe qui a fait un retour vraiment très détaillé sur le roman. Enfin, du moins, quelque chose d'assez global, pardon, pas très détaillé. Et pour dire, voilà, le système de magie, les personnages, ceci, cela. Enfin, vraiment, point par point, en fait, de dire les points faibles, les points forts. Qu'est-ce qu'il y aura de retravaillé ? Où on en est au niveau de la compréhension du texte ? Parce que c'est ça un petit peu qui pèse chez moi, je pense. Ou du moins qui pêchait, parce qu'on est sur la fin du travail du tout. Donc là j'ai retravaillé le texte tout le mois d'août, selon le retour. Bon c'était clairement pas suffisant parce qu'on était vraiment sur quelque chose en premier jet quand même de cette nouvelle version. Et après j'ai laissé le texte en septembre, qui est revenu fin décembre. Et là, c'était vraiment le début des corrections édito. Ça a été très, très dense. Beaucoup de travail. Un roman qui est quand même passé de 115 000 mots à 160 000 mots.

  • Margot Dessenne

    C'est un beau bébé.

  • Sarah Abassi

    Oui, c'est un beau roman. Et après le travail ça a été beaucoup étoffé en fait, mieux expliquer certains éléments, approfondir l'univers pour permettre une meilleure compréhension du système de magie, de tout l'aspect univers, fonction, enfin aussi les relations entre les royaumes. Ça a été beaucoup à ce niveau-là. Et après, moi, je me suis permise aussi de me faire plaisir en rajoutant des petits éléments qui n'étaient pas forcément demandés, mais qui me semblaient pertinents et que j'avais envie de rajouter, comme en fait lors d'une réécriture. Et qu'est-ce que tu as préféré lors de cette phase d'édito ?

  • Margot Dessenne

    Je ne sais pas si j'ai préféré quelque chose, parce que c'était vraiment compliqué quand même. Ça a été assez long, beaucoup de choses à faire en peu de temps, sachant que je suis étudiante à côté, donc c'était très difficile au niveau de la gestion. Ce que j'ai préféré, je... Je ne sais pas, rajouter certains... Ouais, je pense que c'est les détails de l'univers. C'est des petits éléments, mais qui, je trouve, donnent vraiment un aspect complet à l'univers. Ça, j'aime bien. Et qu'est-ce que tu feras différemment pour ton tome 2 ?

  • Sarah Abassi

    Je soignerai déjà mon premier jet. Je pense que le fait d'avoir eu ce travail du taux, ça me permet quand même de cibler un petit peu mes points forts, mes points faibles. Et donc, je sais, je trouve que je me connais mieux en tant qu'autrice. Et donc, je pense que je vais pouvoir faire plus attention sur l'écriture du tome 2 que je dois rechercher cet été. Pour quoi ? Produire déjà un premier jet plus qualitatif ou qui demandera moins de travail aux éditrices et après à moi par la suite.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses que c'était quoi tes points forts et tes points faibles ?

  • Sarah Abassi

    Mes points faibles c'est les descriptions. C'est quelque chose que je fais souvent à la réécriture parce qu'au premier jet je suis un petit peu en mode rush et je prends pas le temps de visualiser tout ce que je vois. Donc ouais c'est vrai que les descriptions étaient assez pauvres et j'ai très très peur toujours d'en dire trop et de perdre le lecteur. En fait, c'est l'inverse. Comme on l'éditerait, c'est de l'info missing, c'est pas de l'info dumping. J'en ai pas assez, donc on est paumé. Donc ça, c'est vraiment, je pense, mes points faibles. Et je pense que les points forts, c'est le rythme. Je trouve qu'il y a quand même un bon rythme. Et j'aime bien faire des chapitres, tu sais, qui finissent d'une telle manière que t'as forcément envie de tourner la page d'après. Ça, je pense que c'est peut-être un point fort que j'ai.

  • Margot Dessenne

    Qui est peut-être dû à tes études aussi dans le cinéma, le scénario.

  • Sarah Abassi

    Euh, peut-être. Ouais, peut-être. Je sais pas trop, mais c'est possible.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, vous avez prévu quoi du coup pour ce roman ? Parce qu'on va passer plein d'infos, plein de petits trucs suspense. En tout cas, ça a l'air d'être très bien travaillé avec Hachette. Nous, on a hâte d'en savoir plus. Est-ce que tu aurais des petites choses à nous dire ?

  • Sarah Abassi

    Malheureusement, non.

  • Margot Dessenne

    J'aurais bien tenté.

  • Sarah Abassi

    Après, toi, tu sais.

  • Margot Dessenne

    Désolée, mes chers auditeurs, je suis au courant puisque je suis dans le story privé de Sarah. Mais j'ai tenté. de vous faire avoir une info que je n'ai pas le droit de dire. Tant pis, c'est pas grave, c'est tout.

  • Sarah Abassi

    Non, mais pour teaser quand même, parce qu'on aime bien teaser, Hachette prépare quand même de très jolies choses et je suis très contente de ce que ça rend pour le moment. Ne serait-ce que, par exemple, aujourd'hui, j'ai reçu la maquette intérieure, donc à quoi va ressembler la mise en page du roman, la mise en page définitive. Et je trouve que c'est plein d'aspects comme ça, mais qui participent à faire de ce roman vraiment un roman. Envie en signant Chachette, c'est qu'on fasse vivre vraiment le roman. Chachette parvient très bien à faire ça. En tout cas, ce qui est prévu pour le moment est très cool, sans pouvoir vous en dire plus. On n'a même pas encore parlé de l'aspect communication qu'on doit voir le mois prochain. J'espère aussi que ça réserve de belles surprises. Mais j'avoue que pour l'instant, on voit de belles surprises en belles surprises.

  • Margot Dessenne

    Tant mieux alors ! Voilà, on en parlait tout à l'heure. La prochaine étape, c'est le tome 2. Et après ça, est-ce que tu as déjà d'autres projets en tête ou tu y vas un roman à la fois ?

  • Sarah Abassi

    Alors... J'essaye d'être un roman à la fois. C'est vrai que récemment, j'ai eu un petit coup de peur en me disant Mais qu'est-ce que je fais après ? Est-ce que je vais écrire juste une biologie ? Après, il n'y aura plus rien publié, il n'y aura plus rien d'écrit. Donc j'ai commencé à réfléchir. Et en fait, je me rends compte qu'il ne faut pas que je réfléchisse. C'est des idées qui viennent à moi. Et récemment, j'ai eu une nouvelle idée pour un prochain roman. Une idée qui me parle vraiment, parce que j'ai beaucoup d'idées, mais tu sais que je ne me vois pas forcément écrire. Et celle-ci, je pense que ça y est. Je tiens l'idée du prochain roman. Pour l'instant, quand j'ai les idées, je les note, quelque part. Mais je reste focus sur la tisseuse de mélodie jusqu'à la fin du tome 2 et puis même sur l'aspect promotion, j'ai pas envie de parler d'un autre roman. C'est à fond sur la tisseuse de mélodie et voilà.

  • Margot Dessenne

    On peut juste avoir le genre.

  • Sarah Abassi

    Ce sera de la fantaisie aussi.

  • Margot Dessenne

    Au moins, tu restes constante là-dessus. Ça permettra au lecteur qui t'aime déjà dans la tisseuse de mélodie de pouvoir continuer de te retrouver par là. Dis-moi, en parlant des lecteurs, on va surtout parler des auditeurs et de la question des auditeurs. Et une qui, à mon avis, fera peut-être écho à tout ce que tu as vécu, comment concilier tout ce qui est écriture et travail éditorial avec la vie étudiante ? Parce que comme tu disais au début, toi c'est compliqué puisque tu es encore dans les études, et des études qui sont loin d'être finies pour l'instant, parce que ce sont des études longues et complexes. Et donc comment on fait quand on a des boulots à rendre qui sont très conséquents, pour s'organiser ?

  • Sarah Abassi

    Alors, j'ai quand même fini dans deux mois. Ah, j'arrive à la fin là.

  • Margot Dessenne

    Bientôt fini, excuse-moi.

  • Sarah Abassi

    Oui, il n'y a pas de suite.

  • Margot Dessenne

    Mais ça reste des études qui sont longues et qui sont plus que complexes.

  • Sarah Abassi

    C'est complexe, c'est assez dense aussi. Donc là, je suis en cinquième dernière année. Je suis née dans deux mois. Mais c'est vrai que ça a été assez compliqué parce que du coup, j'ai écrit le roman sur ma quatrième année. Et là, tout le travail sur cette année qui est, je pense, la plus dense de la formation. C'est très compliqué, très sincèrement. Et je ne l'ai pas forcément très bien vécu. Pour être honnête, j'ai fait un burn-out au début de l'année, début de 2024. Donc je pense que ça montre un petit peu que ce n'est pas toujours simple d'arriver à concilier les deux. Je pense que ce qui a beaucoup joué sur moi, c'est de faire des choix, de me dire, ok, c'est passager. C'est le temps de quelques mois. Et c'est la sortie du roman et la réussite de mes études, c'est deux gros enjeux. Et il y en a un qui pouvait prendre le pas sur l'autre. Donc il a fallu se dire, ok, là ça va être six mois très compliqués. Ça va être six mois où tu vas avoir la tête sous l'eau. Mais tu vas respirer après ces six mois et tu vas respirer une bonne fois pour toutes. Parce que tu auras fini tes études, ton roman va sortir. Et c'est un petit peu la carotte comme ça. Après je pense que chacun marche différemment. Mais quand on est dans une situation où on ne peut pas forcément s'en sortir parce qu'on a de gros enjeux, beaucoup de choses à faire et qu'on ne peut pas prioriser forcément. J'ai fait la technique de garder la tête sous l'eau, mais je garde en tête que dans six mois c'est terminé. et que je serais tellement fière de moi que je serais contente d'avoir fait les sacrifices que j'ai fait pour en arriver là.

  • Margot Dessenne

    Oui, je comprends.

  • Sarah Abassi

    Mais faites quand même attention à votre santé mentale. Je ne veux pas pousser les gens au burn-out non plus, il faut faire quand même vraiment attention à sa santé mentale. Et quelque chose d'assez important, c'est que moi j'ai pris la décision de me faire suivre psychologiquement pendant cette période. Je pense qu'il ne faut pas avoir honte de le dire et pas avoir honte de le faire. Il n'y a pas de soucis à ce niveau-là. Je pense que ça peut être intéressant pour pour... parvenir aussi à tenir un petit peu la cadence. Et moi, je sais que ça m'a aidée. Je suis contente de l'avoir fait.

  • Margot Dessenne

    C'est important, effectivement, d'en parler. Et si tu te retrouves dans une situation similaire, pas avec les études cette fois, mais avec ton travail, parce que tu vas peut-être commencer à travailler prochainement si tes études se finissent. Comment tu penses pouvoir t'en sortir sans te retrouver la tête sous l'eau ? Est-ce que tu aimerais mettre en place des choses ? Je sais qu'il y a certaines personnes qui font du 80% en termes d'horaire, donc qui par exemple ne travaillent pas le vendredi, pour dire de pouvoir avoir une journée dédiée à l'écriture. Est-ce que c'est quelque chose qui te tenterait ou tu envisages d'autres choses peut-être ?

  • Sarah Abassi

    C'est vrai que ces derniers mois, je me suis rendu compte de ce que je voulais, que l'écriture, de dédier du temps à l'écriture dans ma vie, pour vraiment me professionnaliser et que ça rentre dans mes revenus. Donc je ne sais pas trop encore ce que je vais faire. Là j'avoue que je me suis plus mis dans la tête que j'allais être en vacances à la fin de mes études. J'ai la sortie de mon tome 1, j'ai l'écriture de mon tome 2. Je vis encore chez mes parents et donc c'est quand même une situation qui est assez confortable à ce niveau-là. Et qui me permet de dire, ok, là vraiment j'ai passé 5 ans, comme je suis une étudiante vraiment très carrée, toujours bonne note, etc. Ça fait 5 ans où je n'ai pas trop vécu. Du moins je n'ai pas eu la sensation vraiment de profiter pleinement des choses. Pourquoi ? parvenir à ça, à cette réussite-là, du moins cette réussite prochaine, j'espère. Donc j'ai envie de me dédier du temps à moi, à mon roman, à l'écriture, et voir aussi comment ça évolue à ce niveau. Et si je vois que l'écriture, c'est intéressant et que je peux en vivre en partie, parce qu'en vivre pleinement, non, et bien dans ce cas-là, m'organiser professionnellement autour de l'écriture. L'avantage qu'on est ostopathe, c'est qu'on peut travailler à son compte. Donc si j'essaye de faire du remplacement, de faire du remplacement 2-3 jours semaine, ou de prendre un cabinet et de travailler avec quelqu'un pour faire pareil, un espèce de mi-temps, je peux prendre la décision comme je l'entends.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive à la dernière question de cet épisode qui est une question un peu signature qui change en fonction des invités et qui va reprendre un peu le thème cette fois-ci de l'épisode Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice timide qui aimerait pitcher son roman en salon qui va le faire prochainement et qui panique à l'idée de le faire que seraient ces trois conseils ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense, c'est pas forcément un conseil qui va aller dans ce sens-là, mais se permettre de ne pas le faire. Je pense que c'est important, d'autant plus quand on est timide et qu'on ne s'en sent pas capable, parce qu'on n'a pas tous la même expérience, c'est pas facile pour tout le monde. Donc je pense garder en tête qu'à tout moment, on a le droit d'abandonner, qu'on a le droit de dire qu'on ne va pas le faire et qu'on ne s'en sent pas capable. Ça ne fait pas de nous quelqu'un de faible, quelqu'un de moins bon que les autres. et sachez qu'un roman qui est pris en pitch c'est un roman qui est pris aussi en soumission classique parce que mon roman il a été lu quand même par le comité de lecture avant d'être lu par mes éditrices donc en réalité pitcher ça permet d'avoir une réponse en général plus vite parce que le manuscrit passe au-dessus de la pile donc c'est ça l'avantage mais si c'est quelque chose qui vous stresse et vous en sentez pas forcément capable dites-vous que c'est pas une chance en moins que vous aurez et que si vous passez en soumission classique ça sera le même dénouement voilà donc pas de panique déjà à ce niveau-là Ensuite, deuxième conseil... qui ne va pas non plus dans le sens de mon expérience, vraiment, je fais quelque chose et il dit autre chose, moi, je me conseillerais de terminer le roman avant d'aller le pitcher, en fait, de ne pas faire comme moi j'ai fait, pour plusieurs raisons. C'est que j'ai eu énormément de chance de pouvoir signer sur un début de roman. J'en ai conscience que c'est vraiment de la chance, mais ce n'est pas toujours le cas. Et je peux en plus en témoigner, parce que j'ai vraiment des proches à qui ça arrivait d'en venir un roman pas terminé. à qui on dit continuez-le ça nous plaît et à la fin on dit non on n'en veut pas En gros, et c'est très compliqué comme situation, le stress pendant l'écriture et la déception finale, ce n'est pas toujours facile à vivre. Et je pense d'une manière générale qu'un roman, quand il est écrit, réécrit, abouti, corrigé, il a forcément plus de chances de plaire qu'un roman qui en est... Enfin voilà, un roman premier G dont les premiers chapitres sont écrits. Donc j'aurais tendance à dire, présentez vraiment... pour avoir le plus de chances possible, je pense, présentez un manuscrit qui est le plus abouti possible et dont vous êtes fiers. Parce que moi, il n'y aura pas de regret. Et troisième conseil, je pense que je dirais, c'est par rapport à l'échange qu'on peut avoir. Donc là, dans le cas où vous vous dites Ok, je m'en sens capable. Ok, j'ai fini ou pas mon manuscrit. J'ai envie d'aller le pitcher dans tous les cas. Il n'y a pas de souci. Je pense que ça va être dans l'échange que vous allez avoir avec votre interlocuteur de... De garder en tête, et je pense que tu l'as très bien dit tout à l'heure, on a tendance, en tant qu'autorise, à mettre les éditeurs et éditrices sur un piédestal. Et on en est terrorisés, et on en a super peur. Et je pense que ça participe en fait à rendre la situation hyper stressante, beaucoup plus qu'à naissance et l'être. Vous connaissez votre roman, puisque vous l'avez écrit ou vous êtes en train de l'écrire. Il n'y a personne d'autre qui en parlera mieux que vous, donc faites-vous confiance sur ça. parce que vous en parlerez très très bien dans tous les cas. Et en plus, vous allez en parler à quelqu'un qui est autant passionné que vous, donc je trouve ça beau, je trouve ça formidable. Donc en réalité, je pense qu'il faut un petit peu prendre... Enfin, imaginer la situation autrement, et se dire qu'on va parler d'un roman qui nous passionne, à quelqu'un qui est passionné, et qui cherche justement à lire des romans. Parce qu'un éditeur, un éditrice, c'est aussi un lecteur, une lectrice. Et je trouve que ça rend la situation directement beaucoup moins peut-être stressante, et moins dramatique peut-être.

  • Margot Dessenne

    ça me semble être de très bons conseils merci énormément Sarah pour ton temps, pour l'expérience que tu as partagé avec nous, j'ai super hâte d'avoir la tissueuse de Melody dans ma bibliothèque et de pouvoir le lire tranquillement vraiment, parce que tu fais en plus une très très belle communication si vous ne la connaissez pas, elle se fait appeler Sarah Boukine sur Instagram et j'aime beaucoup à chaque fois ton feed, tes posts c'est super bien travaillé, donc ça me donne super envie de lire, donc voilà Merci énormément.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup à toi Margot.

  • Margot Dessenne

    Voilà, bah écoutez, si vous voulez en savoir plus sur l'aventure que va vivre Sarah dans les prochains mois, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux. Tous les liens seront dans les notes de l'épisode. En attendant, écrivez bien, prenez soin de vous, courage à tous ceux qui vont bientôt pitcher leur roman et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Salut !

  • Sarah Abassi

    Salut !

Description

En décembre 2022, Sarah Abassi se rend au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil avec comme objectif de pitcher son roman à plusieurs maisons d'édition. Après des réactions enthousiastes, elle enverra son roman un mois plus tard à Hachette romans qui la signera sur synopsis. Dans cet épisode de podcast, elle nous raconte son expérience et nous donne ses conseils pour réussir le pitch de son roman en salon du livre, devant des éditeurs.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez une très bonne semaine. Dans mon cas, je reviens de quelques jours de congés qui m'ont été extrêmement bénéfiques, autant au niveau du repos que de la créativité, parce que oui, pour être créatif, il faut s'accorder du temps pour soi. Et je suis très contente de démarrer cette nouvelle semaine en très bonne compagnie, puisqu'on est sur une jolie interview aujourd'hui, que j'avais envie de faire depuis un moment, puisque Sarah m'avait également contactée depuis un moment, Merci énormément, je suis avec Sarah Abassi. Merci Sarah d'être ici avec nous aujourd'hui.

  • Sarah Abassi

    Merci à toi.

  • Margot Dessenne

    Bah écoute, le plaisir est partagé. Pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu as envie ?

  • Sarah Abassi

    Très bien. Du coup, je m'appelle Sarah Abassi. J'ai 24 ans. Je suis étudiante en ostéopathie et à côté, j'ai une très grande passion pour l'écriture. J'ai écrit plusieurs romans, dont le dernier, La Tisseuse de Mélodie, qui sort en septembre chez Hachette Romand. Voilà. Félicitations !

  • Margot Dessenne

    Je suis trop contente parce que la première fois que je t'ai rencontrée en vrai, c'était l'une des premières dédicaces d'Absolu. Et on avait un peu parlé sur le fait que toi, c'était ton rêve. Et je suis heureuse parce qu'un an après, ça s'est concrétisé et je suis trop contente pour toi.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, on va revenir un petit peu en arrière. J'aime bien aller voir ce qui se cache au tout début de la passion d'écriture. Et je voulais savoir c'était quoi ton premier souvenir lié à l'écriture ?

  • Sarah Abassi

    Wow, alors je pense, mon premier souvenir, je pense que j'ai commencé en écrivant des poèmes avant d'écrire des histoires. Il me semble que j'ai commencé avec ça. Ouais, des petits poèmes comme ça sur des feuilles volantes. J'avais des petites passions tous les quatre matins, tu sais, ça me prenait un jour, j'avais une passion. Et puis une semaine après, c'était autre chose. Je pense que c'est ça mon tout premier souvenir, ouais.

  • Margot Dessenne

    Je pense que c'est le quotidien de beaucoup d'enfants de tester. On oublie un peu ça en grandissant.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais il faut. C'est ça qui est bien, c'est tester, savoir ce qui nous plaît. C'est ce qu'il faut, oui.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, c'était quoi ta toute première histoire sur laquelle tu t'es lancée, si tu t'en souviens ?

  • Sarah Abassi

    Il me semble que c'était une histoire d'extraterrestre, je pense. Il me semble. C'était... Je pense que j'avais aux alentours de 7-8 ans. Et ça parlait d'un couple qui avait vu un extraterrestre, mais il n'y a personne qui le croyait. Voilà, c'était très rapide. C'était une petite histoire qui faisait une petite page, tu vois. Mais je pense que c'était la première histoire.

  • Margot Dessenne

    C'est chouette déjà d'écrire une histoire qui a un début et une fin quand on est enfant. C'est pas facile.

  • Sarah Abassi

    Ah non, il n'y avait pas de fin. Il n'y avait que le début.

  • Margot Dessenne

    Bon, c'est déjà pas mal, ok.

  • Sarah Abassi

    C'était déjà pas mal. Oui.

  • Margot Dessenne

    Bah, depuis, t'en as fait du chemin, puisque t'as écrit un joli pavé. qui va bientôt sortir. Peut-être pour toutes les personnes qui n'en ont pas encore entendu parler, parce qu'on va beaucoup se centrer sur ce roman et sur la façon dont il a été publié. Est-ce que tu pourrais déjà nous décrire la manière dont l'idée t'est venue ? Et quelle est cette idée ? Et comment tu nous raconterais rapidement le roman ?

  • Sarah Abassi

    Ok, alors comment l'idée est venue ? Ça s'est fait en plusieurs fois. La toute première idée que j'ai eue, en fait, j'étais... Je suis musicienne, en fait, je suis pianiste. Donc j'étais au piano. Et c'est assez marrant parce que j'avais une de mes chiennes qui était sur le canapé derrière moi. Et il se trouve que quand je joue du piano, sur le reflet du bois du piano, je peux voir ce qui se passe derrière. Et pendant que je jouais, c'était un morceau assez nostalgique, assez triste. Je voyais les réactions de ma chienne derrière et elle avait l'air un petit peu dans le même état d'esprit. Je me suis dit que ce serait hyper marrant qu'elle arrive à ressentir ce que je joue, l'émotion que je mets dans la musique. Est-ce que la musique aurait un pouvoir au-delà de celui qu'on lui connaît ? Et c'est comme ça que ça a commencé, avec cette seule question. Et c'est là que c'est parti, je me suis dit, mais ça serait incroyable de créer une histoire avec un monde dont le système de magie tournerait autour de la musique, les castes aussi peut-être. Bref, en fait, un monde où la musique serait magique. Et ça a été le point de départ de cette histoire. Après, il y a eu diverses versions, diverses idées qui me sont venues en tête pour ce qui était de l'intrigue. Et au final, je suis revenue à la toute première idée que j'avais eue, un an plus tard. Il me semble que j'ai commencé six versions. Et la sixième, je suis revenue à la première idée que j'avais eue. Comme quoi, parfois, la première idée est souvent la bonne. Et c'était cette idée de... Melodie musicale, enfin pardon, destinée musicale. Est-ce qu'on n'aurait pas une destinée qui serait codée sous forme de mélodie ? Et c'est là que c'était parti. Donc j'avais ce monde avec la musique, j'avais cette idée de prémonition avec des mélodies, de tisser, enfin de prémonition tisser, c'est le premier terme qui m'est venu, et c'est parti, la tissesse de mélodie s'était lancée, et voilà. Voilà pour la jeunesse.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne jeunesse, ça permet vraiment de comprendre ce que tu as fait. Effectivement, tu as fait plus de six versions. Je me reconnais un petit peu là-dessus. Quand on est étudiant, qu'on n'a pas le contrat signé et qu'on a le temps de réécrire encore et encore, c'est assez confortable justement de se dire que la version sur laquelle on travaille ne sera pas forcément la dernière. Et ce n'est pas si décourageant que ça. Au moins, ça permet de tester des choses.

  • Sarah Abassi

    Totalement, mais je suis très contente moi de... En plus, il y a eu quand même des moments assez durs. Je sentais bien que je n'écrivais pas l'histoire que je voulais vraiment raconter. Donc ça a été un petit peu parfois des moments difficiles d'essayer de me recentrer, de me dire mais tu as envie de raconter quelque chose, mais qu'est-ce qu'il y a en fait en toi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Mais au final, je suis très contente parce que même si ça a été des longs mois d'écriture, de réécriture, de réflexion, je suis très contente parce qu'aujourd'hui, j'ai écrit l'histoire que je voulais raconter. et c'est en ça que je suis le plus fière c'est une belle chose

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, ce roman, donc La Tisseuse de Mélodie, il a vécu un chemin semé d'embûches, avec notamment plusieurs tentatives de concours d'écriture. Est-ce que tu peux nous raconter ? J'ai vu que tu avais participé notamment deux fois au concours Rajo. Pourquoi tu t'es dit que ce roman est fait pour les concours d'écriture, ou que ça te semblait être une manière plus simple d'atteindre les maisons d'édition ? C'était quoi ta réflexion autour de ça ?

  • Sarah Abassi

    Alors, les concours d'écriture, je trouve ça vraiment très intéressant. parce que ça offre une opportunité différente de rentrer en contact avec les maisons d'édition et pourquoi pas de publier un texte. L'avantage de ces concours-là, parce que le tout premier concours auquel j'avais participé, c'était celui de la Martinère Jeunesse, qui a été gagné au final par Laetitia Lajoigny, ça a été mon premier concours. Et je trouve ça vraiment génial parce qu'on n'a pas besoin d'écrire le roman en entier. Il fallait juste présenter un projet. Et je trouvais ça vraiment intéressant parce que souvent, quand les concours d'écriture sont lancés, moi, je n'ai jamais de projet qui sont finalisés pour être envoyés. Donc, c'était assez sympa parce que ça me permettait d'avoir deux mois pour réfléchir et pour entamer quelque chose. Donc, c'est en ça que je trouve ça vraiment intéressant, les concours d'écriture. Et c'était le cas avec, finalement, celui de Rajot, parce que j'étais encore en pleine écriture d'une des premières versions de Let's Us de Melody. Je n'avais pas fini d'écrire le roman et je n'aurais jamais terminé de l'écrire à temps. Donc je trouvais ça super cool. Je me suis dit que ça peut être intéressant de voir ce qu'un éditeur pourrait en penser, si ça peut correspondre à ce qui se recherche en ce moment vis-à-vis du genre. Donc pourquoi pas essayer. Il n'y a pas besoin de l'écrire en entier, il faut juste le début, un synopsis. J'en vois ça, je n'ai rien à perdre.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit l'attente ? Est-ce qu'on la vit de la même façon qu'en envoi traditionnel ? Est-ce qu'on a des pressions supplémentaires ?

  • Sarah Abassi

    Je pense que c'est différent parce qu'en général, dans les concours, on nous dit à peu près la date à laquelle les finalistes ou le gagnant sera annoncé. Donc je pense qu'on est moins sur le côté, ça peut arriver à n'importe quel moment. Alors que c'est vrai que quand on fait des envois à maison d'édition, on ne sait jamais quand ça peut tomber. Ça peut tomber vraiment du jour au lendemain. C'est vraiment... du hasard total, on ne sait pas. Donc je pense que c'est différent, parce qu'on s'attend à ce que ce soit long, on a une date à peu près, donc je pense que quand on se rapproche de la date, on commence à y songer de nouveau. Mais je trouve du moins que c'est moins dur que les envois en maison d'édition.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit le fait que le texte sur lequel on passe des mois, des années de travail, échoue à trois concours d'écriture, dont deux fois le même ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, la martinière c'est avec un autre texte, donc la thèse de mélodie a participé aux deux concours Rajo. Et on ne le vit pas forcément très bien. Le premier concours, ça a été en réalité, parce que je me suis rapidement rendue compte que ce n'était pas la bonne version du roman que je voulais raconter. Donc j'ai rapidement rebondi en travaillant sur une nouvelle version. Et le second concours, si je ne dis pas de bêtises, c'était en novembre 2022 qu'il y a eu les résultats. Enfin, c'était par là en tout cas. Là, ça a été plus compliqué puisque je m'approchais vraiment de la version actuelle de La Tisseuse de Mélodie. Donc, j'étais un petit peu plus sûre de ce à quoi je voulais que le roman ressemble. Et ça a été compliqué parce que j'avoue que j'avais placé beaucoup d'espoir dans ce concours, pas en vue d'une publication, parce que je ne voyais pas forcément mon roman cher à jour. Mais je pense que j'avais besoin d'entendre que ce que j'écrivais, c'était assez bien pour dans le futur. pouvoir être publié. Je pense que j'ai besoin un petit peu de ce coup de boost et que quelqu'un, un professionnel, me dise Ok Sarah, tu fais du bon travail. C'est un petit peu infantilisant, mais tu vois ce que je veux dire. Tu fais du bon travail, continue, ça va arriver. Je pense que j'ai besoin d'être rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Et comment on rebondit justement après ça ?

  • Sarah Abassi

    Eh bien, le roman dit très fort, puisque j'ai eu une semaine de down totale, et puis je pense qu'il faut aussi se l'accorder. On a le droit d'être triste, de déprimer, de dire qu'on va tout abandonner, du moment qu'après on remonte la pente, c'est le plus important. Et donc, ça a été très très dur, je ne savais plus trop quoi faire, et pourtant je ne voulais pas abandonner ce roman. Donc on était proche du salon de Montreuil, j'y étais jamais allée, mais j'avais déjà envie d'y participer parce que j'avais entendu de bons échos. Et je me suis dit, tiens, il y a un salon de Montreuil qui arrive dans deux semaines, trois semaines, je ne sais plus exactement. Je vais y aller. je vais aller rencontrer des éditeurs sur place et je vais leur parler de mon roman directement et je vais voir ce que ça vaut.

  • Margot Dessenne

    Je m'en souviens aussi, effectivement, que Hachette, peut-être deux semaines avant, avait fait une story disant Ah, ben, il y aura des éditrices sur le stand. Si vous êtes primo-romancier, que vous avez un roman dont vous voulez nous parler, venez nous le pitcher. Toi, du coup, tu y es peut-être pu y aller. Dans quel état d'esprit étais-tu ce jour-là ? Est-ce que tu étais relativement confiante, tu avais travaillé ton pitch ou c'était un peu en mode freestyle et on verra bien ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, cette annonce, c'est vraiment pas l'annonce qui m'a donné le déclic puisque j'avais vraiment cette envie avant. Donc c'est au contraire, quand j'ai vu cette annonce, je me suis dit bon, c'est peut-être un signe justement que je suis sur la bonne voie. Donc du coup, je suis allée un petit peu confiante, mais pas la confiance excessive. Je me suis dit ok, j'ai déjà une expérience dans le fait de pitcher puisque j'ai fait une classe préparatoire en cinéma avant de faire mes études en ostéopathie. Donc on avait des cours de scénario, on pitchait, on créait des scénarios, enfin voilà, j'avais un petit peu d'expérience à ce niveau. Donc je me suis dit, tu sais comment ça fonctionne, tu sais comment faire. Je savais que la gestion du stress sur le coup, ça serait une autre histoire. Je suis partie assez confiante, je ne me suis pas trop préparée. Enfin, je ne me suis même pas du tout préparée. Je me suis dit, se préparer c'est le meilleur moyen d'arriver sur place, de stresser, d'oublier une phrase. Et en fait, juste de se décomposer parce que c'est la phrase qu'il nous fallait et du coup on n'arrive pas à retrouver le fil de ce qu'on voulait dire. Et... Je me suis dit, tu y vas, vraiment, tu vois comment ça se passe sur place. Et comme je ne savais pas non plus à quoi m'attendre, je ne voulais pas me préparer à quelque chose. Je suis arrivée sur place et ambiance totalement différente. Là, je peux te dire que la confiance, elle a fait une chute.

  • Margot Dessenne

    C'est impressionnant Montreuil.

  • Sarah Abassi

    C'est très impressionnant. Et encore une fois, c'était vraiment mon premier Montreuil. Donc c'est vrai que je ne savais pas du tout vraiment à quoi m'attendre. C'est vrai que sur place, je suis allée avec des amis toulousaines et qui étaient au courant que je voulais faire ça. Et j'aurais dit, tu ne peux pas le faire. Ce n'est pas possible, je ne vais jamais y arriver. Je me suis pris pour qui en me disant ça ?

  • Margot Dessenne

    Et comment ça se passe ? Est-ce que tu as pitché à d'autres maisons d'édition en plus d'Achète ? Avant qu'on entre dans le cœur du pitch. C'était quoi ton déroulé de journée ? Vas-y raconte-nous.

  • Sarah Abassi

    J'avais prévu déjà dès le départ de faire un petit peu le tour du salon, voir comment ça s'organisait, où étaient les stands, etc. C'est vrai que j'avais trois maisons d'édition cibles pour ce roman, qui correspondaient aussi à mes sous-inspirations. Il y avait Hachette, il y avait Milan et il y avait Big Bang. C'était trois maisons d'édition et j'ai rapidement repéré des stands. J'ai bien vu que, je suis arrivée le vendredi, moi, j'ai bien vu qu'il y avait à ce moment-là, le vendredi matin, personne sur les stands. Donc je m'étais renseignée, on m'a dit, en général, il y a les éditoristes quand il y a des auteurs qui viennent dédicacer. Donc je me suis dit, bon, très bien, je les achète, il y a une dédicace le vendredi après-midi. Donc c'est parti, le vendredi après-midi, je me suis dit, ça sera ce moment-là, tu ne sors pas du salon. Je ne suis pas permise de sortir du salon, justement, pour rester concentrée et me dire, tu ne peux pas fuir.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, ça s'est passé comment ?

  • Sarah Abassi

    Donc j'ai commencé avec Hachette, effectivement, et je suis allée sur le stand. Alors de base, j'y suis allée pour me faire dédicacer mon roman par Bleuenn Guillou, l'autrice du Tribu des Dieux. Et c'est en fait pendant que j'étais dans la file d'attente que je vois des personnes sur le stand que je n'avais pas vues plus tôt. Et il se trouve que bon, au travers de stories notamment d'Alric et Jennifer, j'avais déjà un petit peu une idée d'à quoi ressemblaient les visages des éditrices chez Hachette. Et donc j'ai fait signer mon roman par Bleuenne et je lui dis, excuse-moi Bleuenne, est-ce que tu sais qui c'est Isabel ? Parce que bon, du coup, je connais un petit peu les noms parce que j'ai des amis chez Hachette, parce qu'on les voit aussi dans les remerciements, donc je connais un petit peu les noms. Pour être sûre de mettre le bon nom sur le bon visage. Et Bleuenn qui me dit mais oui regarde c'est elle, "Ah, mais Isabel Dabelle t'as quelqu'un qui veut te parler." Ok, ça y est, c'était lancé. Du coup, il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était lancé. Là, je m'approche, toute timide, tremblante. J'ai chaud et froid à la fois. Et c'est parti. Je dis bonjour. Je suis autrice et je suis en train d'écrire un roman. J'aimerais savoir si ça pourrait vous intéresser. Et c'était parti.

  • Margot Dessenne

    Il faut avoir le courage de partir comme ça. Dis-moi, est-ce que tu saurais me repitcher ton roman comme tu l'avais fait devant Isabelle chez Hachette ?

  • Sarah Abassi

    Alors, peut-être pas exactement pareil. Ouais, à peu près. Du coup, j'ai commencé par dire... C'est une fantasy young adult en deux tomes, dans un monde où la musique est magique. On suit une jeune adolescente qui s'appelle Shona, qui a le... pouvoir de voir l'avenir comme 49 autres jeunes élus dans son royaume, et qui un jour va percevoir son propre destin, qui est celui de tuer le roi. Donc rapidement, elle va être accusée de trahison, elle va devoir fuir le lieu sacré dans lequel elle a grandi, et trouver la réponse à ces questions, de savoir pourquoi tuer le roi, est-ce que c'est vraiment son destin ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre, une machination ? qui est en cours et qu'elle va devoir découvrir. Et son chemin va croiser celui d'Allister, qui est un jeune musicien aristocrate, musicien avec un M majuscule, parce que c'est vraiment un titre, et avec qui elle va devoir travailler, bien que difficilement, pour parvenir à dénouer les fils de son destin.

  • Margot Dessenne

    J'aime beaucoup et j'aimerais savoir pour toi, en plus tu as fait des études dans le cinéma, donc tu en as étudié des pitches. Pourquoi toi tu penses que ce pitch, il marche ? Comment il est découpé ? Qu'est-ce que toi tu as mis dans ce pitch ? Parce que tu ne l'as pas fait au hasard, même si tu ne l'as pas appris par cœur, il est construit et il a une structure. Donc comment toi tu le découpes pour peut-être aider nos auditeurs et nos auditrices qui nous écoutent à construire leur propre pitch ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense que c'est intéressant de commencer par présenter ce que c'est. Est-ce que c'est effectivement une fantasy pour le public cible ? Déjà que l'éditeur, il se mette dans la tête, ok, c'est quelque chose que nous on publie, ou à la limite c'est justement quelque chose qui ne rentre pas dans ce qui nous intéresse, dans ce qu'on publie. Donc une présentation en commençant par dire le genre, le public cible, le nombre de tomes prévus, je pense que c'est intéressant pour déjà donner une idée un petit peu à l'éditeur, l'éditrice. Et ensuite, j'ai commencé par donner une phrase de contexte, qui je trouve est à la fois assez intrigante, parce que moi, ça repose vraiment sur l'originalité du roman, cette magie qui est liée à la musique. Et ensuite rebondir sur quelques lignes pour expliquer l'intrigue avec un petit peu la situation initiale, l'élément déclencheur, qu'est-ce qui va faire basculer toute cette histoire. Et du coup la quête du personnage, j'aime bien finir avec un truc un petit peu intriguant, dénouer les fils de sa destinée, ça apporte un petit côté intriguant.

  • Margot Dessenne

    Puis dans ton cas, en plus, c'est très à propos, vu qu'on parle de destin et de personnes qui voient l'avenir.

  • Sarah Abassi

    Tout à fait.

  • Margot Dessenne

    Et ça a été quoi la réaction d'Isabelle ? Parce qu'on peut le dire aujourd'hui, achète, c'est ceux qui ont signé ton livre. Donc c'est intéressant peut-être de se centrer sur ça. Est-ce que tu l'as sentie intéressée tout de suite ? Est-ce qu'elle est restée sur la réserve ? Comment vous avez réagi et échangé par la suite après ce pitch ?

  • Sarah Abassi

    Elle a été tout de suite très enthousiaste. Ça a été même assez déroutant pour moi, parce que je m'attendais vraiment à quelque chose de... Je m'attendais plus à une réponse D'accord, ça pourrait nous intéresser, finis-le, envoie-le-nous. Moi, je m'attendais à ça dans le meilleur des cas. Et en fait, pas du tout. Elle a été super enthousiaste, elle m'a posé plein de questions. Alors, il faut savoir que j'avais oublié de donner le titre du roman. En tout cas, elle m'a dit Mais c'est quoi le titre du roman ? Je me suis bien jouée, Sarah ! T'allais repartir sans donner le titre ? Yes ! Mais je pense aussi que c'est intéressant, ça peut faire son petit effet, tu vois. Et donc, elle a commencé à me poser plusieurs questions. Est-ce qu'il y a de la romance de prévu ? où j'en suis dans l'écriture. Et puis, c'était assez marrant parce qu'elle s'est très vite projetée. Elle m'a dit, j'imagine une lecture musicale sur une scène avec une harpe. Et après, elle m'a dit, non, non, il faut que je me reconcentre parce que je n'ai même pas le texte encore. Mais du coup, c'était assez déroutant et assez incroyable à la fois d'avoir cette conversation avec une éditrice et directement qu'elle se projette aussi loin. C'était fou.

  • Margot Dessenne

    Et en fait, le seul problème réside dans le fait que ton roman n'était pas écrit, du coup.

  • Sarah Abassi

    Et oui, j'avais tout juste commencé, enfin à ce moment-là, non, c'est même pas vrai, je vais te le dire. J'avais replanifié le roman suite au refus de Rajot. Donc je comptais repartir depuis le début. Donc j'avais en fait rien dit au final. J'avais un résumé détaillé, j'avais pas plus que ça. Et d'ailleurs, j'étais pas allée non plus pour faire signer le roman alors qu'il était pas terminé, tu vois. De toute façon, je pensais même pas que c'était possible. J'imaginais pas que c'était possible. Et donc quand elle m'a dit, ben envoie-le-moi, je dis mais j'ai... J'ai pas terminé, enfin je le termine et je vous l'envoie. Mais je me dis non, non, mais tu peux déjà commencer à nous envoyer ce que tu as fait. Ça permet déjà d'avoir une idée en fait du roman. Mais je me suis dit, très bien, je vais écrire et l'envoyer le plus vite possible, parce qu'il y a aussi cette peur un petit peu d'être oubliée. Donc j'avais en plus à m'adonner son contact directement, son contact avec son adresse mail à elle, pour que j'envoie directement. Donc je me suis dit, ok, là on m'a tendu la perche, maintenant il faut que je la saisisse, et il va falloir que je me bouge, que j'écrive et que j'envoie.

  • Margot Dessenne

    Et ça, ça s'est fait très rapidement, puisque tu leur envoies une première partie de roman le 20 janvier. Oui, sache que je fouille absolument tout ce qui est possible de fouiller. J'ai des dates très précises. Donc, le 20 janvier 2023. Et tu obtiens une réponse moins d'une semaine après avoir envoyé ton dossier. Tu reçois ce fameux oui. Comment tu le vis, sachant qu'on dit tout le temps, et en même temps c'est 90% du temps c'est vrai, qu'il y a entre 4 et 6 mois d'attente pour une réponse en maison d'édition, toi tu as attendu une semaine. Comment tu vis ça ? Est-ce que c'est pas... enfin ça paraît pas fou ? Sachez d'ailleurs aux auditeurs que la plupart du temps, quand une maison d'édition vous répond en moins de deux semaines, c'est que c'est une maison d'édition à cause d'auteurs et que c'est une arnaque. Bon là dans le cas de Hachette, non, mais il faut faire très attention à ça. Donc toi, comment tu le vis ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà j'ai eu une première réponse suite à mon mail assez rapidement, il me semble une heure après, où elle me disait qu'elle était très contente, qu'elle se souvenait que j'ai encore son mail en tête. Elle me disait qu'elle avait entendu plusieurs pitchs mais que le mien était vraiment resté en tête, qu'elle avait hâte de pouvoir me lire. Donc là tu vois ça, t'es en mode wow, il y a du stress, il y a de l'impatience, il y a tellement d'émotions, tu te dis mais c'est faux, c'est faux ce que je lis, c'était tellement faux que j'ai l'impression de rêver. Donc ça c'était le lundi que j'ai envoyé, le mercredi. Je reçois déjà un mail qui me propose un appel en visio. Donc là, je me dis, wow, ok. Moi, je ne sais pas encore à ce moment-là ce que ça veut dire un appel en visio. J'en parle avec Alric et Jennifer, qui sont des amis proches. J'en parle avec Nel, qui elle avait déjà signé au mois de septembre. Donc, j'en ai discuté avec eux, ils me disent, mais si on te propose un appel en visio, c'est pour une bonne raison. On ne va pas te demander de t'appeler si c'est pour te dire non, tu vois. Mais quand même...

  • Margot Dessenne

    Il y a certaines maisons d'édition qui appellent pour dire non. Oui, je préfère le dire. Mais effectivement, c'est plutôt bon signe,

  • Sarah Abassi

    malgré tout. Oui. Mais j'ai entendu plutôt que les appels visio, c'était bon signe. Les appels téléphoniques, c'est moins bon.

  • Margot Dessenne

    Voilà.

  • Sarah Abassi

    Donc, du coup, on appelle notre appel au mercredi suivant. Moi je m'attends du coup à avoir une réponse le mercredi suivant. Donc j'étais pas forcément dans cette attente, parce que je savais qu'il y avait un jour où j'allais avoir une réponse. Et au final, donc à ce moment-là déjà, c'est vrai que j'ai oublié d'en reparler, c'est que j'avais aussi rencontré des personnes de chez Milan, je leur avais parlé du roman, alors c'était pas une éditrice, c'était quelqu'un d'autre qui a envoyé le projet à l'éditrice, qui m'avait recontactée après Montreuil pour me dire, ça m'intéresse, envoie-moi le début du roman aussi. Mais j'avais pas encore de nouvelles de leur côté. Donc quand j'ai reçu ça, il a fallu que je relance Milan. Et non, pardon, c'est pas de suite que j'ai relancé. C'est le lundi. C'est un petit peu dénoué tout ça. Le lundi, donc une semaine. Ouais,

  • Margot Dessenne

    peu importe. Tu montres que tu as bien relancé l'autre maison d'édition, parce qu'en vrai, c'est intéressant de jouer sur, quand on n'a pas encore de contrat, de voir ce que les deux maisons d'édition nous proposent et de ne pas accepter la première, alors que potentiellement, la deuxième n'aurait pu nous proposer quelque chose de plus intéressant.

  • Sarah Abassi

    Exactement. Tout à fait. Et ça, il faut le faire. Je sais qu'il y a beaucoup d'auteurices qui n'osent pas, mais en fait, même les éditeurs, les éditrices, pour eux, c'est important parce que... S'ils ne savent pas que le roman est en train d'être pris ailleurs et qu'ils passent à côté de ça, ils peuvent être eux-mêmes très déçus de ça. Donc il ne faut pas hésiter quand on a une réponse positive à relancer le jeu à la concurrence. Et c'est ce que j'ai fait. Et à faire jouer à la concurrence, évidemment. Et donc c'est ce que j'ai fait le 30 janvier. Donc c'était tout juste vraiment une semaine après l'envoi et deux jours avant l'appel en visio. Il y a un mail qui débarque, qui est accroché dans mon mur. Offre de publication chez Hachette Roman pour l'atticeuse de mélodie. Et donc voilà, c'est Isabelle qui me dit, Isabel c'est la directrice éditoriale, qui me dit on doit se parler mercredi, mais je ne peux résister au plaisir de démarrer la semaine en faisant dès à présent part de notre souhait de publier votre magnifique récit d'atticeuse de mélodie chez Hachette Roman. Deux jours avant l'appel en vision. Donc là je relance Milan, leur disant écoutez, mais apparemment Hachette veut publier le roman. Ou est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Et puis le jour de l'appel en visio, donc deux jours après, Mylène me dit Ben oui, on est intéressés nous aussi.

  • Margot Dessenne

    Je te sens très émotive rien qu'à en reparler.

  • Sarah Abassi

    Ah oui, c'est clair, parce que j'ai l'impression vraiment de venir de très loin, et je me considère vraiment comme une autrice quelconque. Tu vois, j'ai rien de plus que les autres, vraiment. Vraiment, je suis absolument quelconque, et je pense que je suis exactement pareil que tous ces auteurs, tous ces autrices qui rêvent de choses plus ou moins grandes, parce qu'il n'y a pas de honte à rêver grand aussi quand on est auteur-autrice. Et de passer de rien à ça, avoir deux propositions de maison d'édition, deux envois, deux propositions, tu te dis wow, qu'est-ce qui se passe ? C'est, c'est, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Margot Dessenne

    Et là, qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Et tu as déjà une préférence à ce moment-là ? Ou est-ce que, justement, cet appel à un visio, il va te convaincre ? Est-ce que c'est la discussion que tu as eue après ?

  • Sarah Abassi

    C'est assez compliqué parce qu'à ce moment-là, moi j'ai toujours eu une préférence pour acheter un roman. C'est vrai que c'est une maison d'édition qui m'a fait rêver pendant des années et d'y avoir aussi des amis qui y sont. Donc d'avoir un petit peu un aperçu de ce qui se passe à l'intérieur, je trouve que c'est assez rassurant. Là où chez Milan, j'aimais beaucoup chez Milan, ça faisait partie quand même de mes trois choix. Mais je pense que ce qui m'a rapidement inquiétée, c'est de ne pas avoir d'auteur de fantaisie français. à qui en fait me référer en tant que de prendre en tant que référence et de me dire ok ça peut se passer comme ça ou c'est censé se passer comme ça et donc je pense que c'est ça qui m'a fait peut-être plus pencher chez Hachette, il y a eu des échanges donc j'ai eu deux appels en visio avec Hachette avant de signer, j'en ai eu un avec Milan entre temps pour essayer de de voir qu'est-ce qui me correspondrait de plus et qu'est-ce que aussi les maisons d'édition ont été capables de faire Pour le roman, parce que c'est ça un petit peu l'avantage, et ça, il ne faut pas se le cacher, quand le roman est désiré par deux ou plusieurs maisons d'édition, c'est comme tu as dit, faire jouer la concurrence, savoir qu'est-ce qui est possible de faire. Moi, pour le coup, au final, je n'ai rien négocié sur les...

  • Margot Dessenne

    Vous ne me voyez pas froncer les sourcils, mais ce n'est pas bien. N'écoutez pas Sarah sur ce point-là. En plus, tu avais deux maisons d'édition, tu aurais tellement plus facilement le faire là.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais totalement. Et ça, après, c'est vraiment, moi, je pense, propre à un acteur. Je vais te disputer. D'être tellement reconnaissante, tu sais, d'être là, tellement reconnaissante. J'ai envie d'embêter personne. Après, je les ai embêtées sur d'autres aspects. Mais pour le coup, après, maintenant, je regrette. Je dois dire, donc, faites pas pareil que moi. Parce que j'étais partie un petit peu de je veux pas en vivre. Donc, l'aspect financier ne m'intéresse pas. Maintenant, j'ai un petit peu changé d'avis. Je me dis, mais quand même, j'aimerais bien que ça occupe une partie de mon temps. Donc, financièrement, il faut que ce soit intéressant, rentable. Donc, maintenant, je me rends compte que j'aurais dû. Mais bon, ce n'est pas grave. J'ai envie de publier d'autres romans.

  • Margot Dessenne

    Et puis, au-delà de ça, je reprécise ici, la reconnaissance, c'est le nerf de la guerre quand on est auteur et autrice. Parce que oui, bien sûr, on a le droit d'être heureux et de se sentir reconnaissant envers un éditeur ou une éditrice qui a choisi notre texte. Pour autant, eux pourraient aussi se sentir reconnaissants que tu es pour envoyer leurs textes de leur côté parce que tout ça, bien sûr, en fait, ils sentent les textes, les maisons d'édition, ils ne peuvent rien faire. Donc, à un moment donné... La reconnaissance, pourquoi pas ? Après, c'est un milieu professionnel et il faut se sentir légitime de poser des questions, de bien lire ses contrats, de les négocier au meilleur taux, d'être traité comme un professionnel et qu'on souhaite en vivre ou non. À un moment donné, c'est du travail, toi, tu y as passé du temps. Donc là, désolée, je te displie un petit peu parce que j'ai été...

  • Sarah Abassi

    Non, mais tu as raison, Margot. Tu as raison.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup... Ton cœur balanche pour achète.

  • Sarah Abassi

    Et ça finit, ouais, pour Hachette. Ouais, pour plusieurs raisons. Je pense qu'encore une fois, c'est un petit peu aussi le côté... J'avoue que je valorise beaucoup le côté humain. Et c'est vrai que d'avoir rencontré la directrice édito chez Hachette, j'ai aussi l'occasion de rencontrer la directrice... Enfin, pardon, mon éditrice. Enfin, l'éditrice Hachette, qui est aujourd'hui mon éditrice. Sur le salon de Montreuil, on avait aussi l'occasion de parler parce qu'elle m'avait demandé aussi du pitch et de mon roman après en avoir entendu parler. Et ce côté humain, quand même... J'avoue que je valorise beaucoup ça et je pense que j'étais rassurée d'avoir rencontré les gens vrais, de voir aussi qu'il y a un feeling qui passe et donc plus rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr, parce qu'au-delà de construire une relation amicale, ce qui n'est pas toujours souhaitable dans des relations professionnelles, le fait de bien s'entendre avec quelqu'un et de sentir qu'on va bien travailler ensemble, qu'on a les mêmes valeurs, tout ça, ça aide énormément. Je comprends, c'est un bon argument. Et dis-moi, ton roman n'est pas terminé puisque tu viens d'envoyer une première partie. À ce moment-là, en tout cas en janvier 2023, il te reste beaucoup de boulot, sachant qu'il faut l'écrire entièrement. Et avant même de parler de ça, une fois que ce sera écrit, il y aura tout le travail éditorial à faire, qui est parfois très long, parce qu'il y a des fois où ça se fait assez facilement, on en une ou deux passes avec l'éditeur ou l'éditrice, on y arrive. Des fois, il y a besoin de plus de travail. Point en quoi a constitué... constitué tout ce travail éditorial avec Hachette ? Et quelles ont été les améliorations réalisées ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà pour l'écriture, du coup, ce qu'on a mis en place, c'était que je devais envoyer par paquet de 5 chapitres au fur et à mesure que j'écrivais. Donc j'écrivais 5 chapitres, j'ai envoyé à mon éditrice, qui me faisait des retours, toujours positifs, un petit peu pour me dire continue, vraiment pour m'encourager, même si je sentais qu'il y avait des choses qui n'allaient pas, mais je pense qu'à ce moment-là, elle ne voulait pas trop me brider. Donc c'était toujours un petit peu quelque chose de positif, ça jusqu'à ce que je finisse le roman en juillet. Et après, ça a été assez rapide, du moins au début. Ils l'ont fait lire par une éditrice externe qui a fait un retour vraiment très détaillé sur le roman. Enfin, du moins, quelque chose d'assez global, pardon, pas très détaillé. Et pour dire, voilà, le système de magie, les personnages, ceci, cela. Enfin, vraiment, point par point, en fait, de dire les points faibles, les points forts. Qu'est-ce qu'il y aura de retravaillé ? Où on en est au niveau de la compréhension du texte ? Parce que c'est ça un petit peu qui pèse chez moi, je pense. Ou du moins qui pêchait, parce qu'on est sur la fin du travail du tout. Donc là j'ai retravaillé le texte tout le mois d'août, selon le retour. Bon c'était clairement pas suffisant parce qu'on était vraiment sur quelque chose en premier jet quand même de cette nouvelle version. Et après j'ai laissé le texte en septembre, qui est revenu fin décembre. Et là, c'était vraiment le début des corrections édito. Ça a été très, très dense. Beaucoup de travail. Un roman qui est quand même passé de 115 000 mots à 160 000 mots.

  • Margot Dessenne

    C'est un beau bébé.

  • Sarah Abassi

    Oui, c'est un beau roman. Et après le travail ça a été beaucoup étoffé en fait, mieux expliquer certains éléments, approfondir l'univers pour permettre une meilleure compréhension du système de magie, de tout l'aspect univers, fonction, enfin aussi les relations entre les royaumes. Ça a été beaucoup à ce niveau-là. Et après, moi, je me suis permise aussi de me faire plaisir en rajoutant des petits éléments qui n'étaient pas forcément demandés, mais qui me semblaient pertinents et que j'avais envie de rajouter, comme en fait lors d'une réécriture. Et qu'est-ce que tu as préféré lors de cette phase d'édito ?

  • Margot Dessenne

    Je ne sais pas si j'ai préféré quelque chose, parce que c'était vraiment compliqué quand même. Ça a été assez long, beaucoup de choses à faire en peu de temps, sachant que je suis étudiante à côté, donc c'était très difficile au niveau de la gestion. Ce que j'ai préféré, je... Je ne sais pas, rajouter certains... Ouais, je pense que c'est les détails de l'univers. C'est des petits éléments, mais qui, je trouve, donnent vraiment un aspect complet à l'univers. Ça, j'aime bien. Et qu'est-ce que tu feras différemment pour ton tome 2 ?

  • Sarah Abassi

    Je soignerai déjà mon premier jet. Je pense que le fait d'avoir eu ce travail du taux, ça me permet quand même de cibler un petit peu mes points forts, mes points faibles. Et donc, je sais, je trouve que je me connais mieux en tant qu'autrice. Et donc, je pense que je vais pouvoir faire plus attention sur l'écriture du tome 2 que je dois rechercher cet été. Pour quoi ? Produire déjà un premier jet plus qualitatif ou qui demandera moins de travail aux éditrices et après à moi par la suite.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses que c'était quoi tes points forts et tes points faibles ?

  • Sarah Abassi

    Mes points faibles c'est les descriptions. C'est quelque chose que je fais souvent à la réécriture parce qu'au premier jet je suis un petit peu en mode rush et je prends pas le temps de visualiser tout ce que je vois. Donc ouais c'est vrai que les descriptions étaient assez pauvres et j'ai très très peur toujours d'en dire trop et de perdre le lecteur. En fait, c'est l'inverse. Comme on l'éditerait, c'est de l'info missing, c'est pas de l'info dumping. J'en ai pas assez, donc on est paumé. Donc ça, c'est vraiment, je pense, mes points faibles. Et je pense que les points forts, c'est le rythme. Je trouve qu'il y a quand même un bon rythme. Et j'aime bien faire des chapitres, tu sais, qui finissent d'une telle manière que t'as forcément envie de tourner la page d'après. Ça, je pense que c'est peut-être un point fort que j'ai.

  • Margot Dessenne

    Qui est peut-être dû à tes études aussi dans le cinéma, le scénario.

  • Sarah Abassi

    Euh, peut-être. Ouais, peut-être. Je sais pas trop, mais c'est possible.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, vous avez prévu quoi du coup pour ce roman ? Parce qu'on va passer plein d'infos, plein de petits trucs suspense. En tout cas, ça a l'air d'être très bien travaillé avec Hachette. Nous, on a hâte d'en savoir plus. Est-ce que tu aurais des petites choses à nous dire ?

  • Sarah Abassi

    Malheureusement, non.

  • Margot Dessenne

    J'aurais bien tenté.

  • Sarah Abassi

    Après, toi, tu sais.

  • Margot Dessenne

    Désolée, mes chers auditeurs, je suis au courant puisque je suis dans le story privé de Sarah. Mais j'ai tenté. de vous faire avoir une info que je n'ai pas le droit de dire. Tant pis, c'est pas grave, c'est tout.

  • Sarah Abassi

    Non, mais pour teaser quand même, parce qu'on aime bien teaser, Hachette prépare quand même de très jolies choses et je suis très contente de ce que ça rend pour le moment. Ne serait-ce que, par exemple, aujourd'hui, j'ai reçu la maquette intérieure, donc à quoi va ressembler la mise en page du roman, la mise en page définitive. Et je trouve que c'est plein d'aspects comme ça, mais qui participent à faire de ce roman vraiment un roman. Envie en signant Chachette, c'est qu'on fasse vivre vraiment le roman. Chachette parvient très bien à faire ça. En tout cas, ce qui est prévu pour le moment est très cool, sans pouvoir vous en dire plus. On n'a même pas encore parlé de l'aspect communication qu'on doit voir le mois prochain. J'espère aussi que ça réserve de belles surprises. Mais j'avoue que pour l'instant, on voit de belles surprises en belles surprises.

  • Margot Dessenne

    Tant mieux alors ! Voilà, on en parlait tout à l'heure. La prochaine étape, c'est le tome 2. Et après ça, est-ce que tu as déjà d'autres projets en tête ou tu y vas un roman à la fois ?

  • Sarah Abassi

    Alors... J'essaye d'être un roman à la fois. C'est vrai que récemment, j'ai eu un petit coup de peur en me disant Mais qu'est-ce que je fais après ? Est-ce que je vais écrire juste une biologie ? Après, il n'y aura plus rien publié, il n'y aura plus rien d'écrit. Donc j'ai commencé à réfléchir. Et en fait, je me rends compte qu'il ne faut pas que je réfléchisse. C'est des idées qui viennent à moi. Et récemment, j'ai eu une nouvelle idée pour un prochain roman. Une idée qui me parle vraiment, parce que j'ai beaucoup d'idées, mais tu sais que je ne me vois pas forcément écrire. Et celle-ci, je pense que ça y est. Je tiens l'idée du prochain roman. Pour l'instant, quand j'ai les idées, je les note, quelque part. Mais je reste focus sur la tisseuse de mélodie jusqu'à la fin du tome 2 et puis même sur l'aspect promotion, j'ai pas envie de parler d'un autre roman. C'est à fond sur la tisseuse de mélodie et voilà.

  • Margot Dessenne

    On peut juste avoir le genre.

  • Sarah Abassi

    Ce sera de la fantaisie aussi.

  • Margot Dessenne

    Au moins, tu restes constante là-dessus. Ça permettra au lecteur qui t'aime déjà dans la tisseuse de mélodie de pouvoir continuer de te retrouver par là. Dis-moi, en parlant des lecteurs, on va surtout parler des auditeurs et de la question des auditeurs. Et une qui, à mon avis, fera peut-être écho à tout ce que tu as vécu, comment concilier tout ce qui est écriture et travail éditorial avec la vie étudiante ? Parce que comme tu disais au début, toi c'est compliqué puisque tu es encore dans les études, et des études qui sont loin d'être finies pour l'instant, parce que ce sont des études longues et complexes. Et donc comment on fait quand on a des boulots à rendre qui sont très conséquents, pour s'organiser ?

  • Sarah Abassi

    Alors, j'ai quand même fini dans deux mois. Ah, j'arrive à la fin là.

  • Margot Dessenne

    Bientôt fini, excuse-moi.

  • Sarah Abassi

    Oui, il n'y a pas de suite.

  • Margot Dessenne

    Mais ça reste des études qui sont longues et qui sont plus que complexes.

  • Sarah Abassi

    C'est complexe, c'est assez dense aussi. Donc là, je suis en cinquième dernière année. Je suis née dans deux mois. Mais c'est vrai que ça a été assez compliqué parce que du coup, j'ai écrit le roman sur ma quatrième année. Et là, tout le travail sur cette année qui est, je pense, la plus dense de la formation. C'est très compliqué, très sincèrement. Et je ne l'ai pas forcément très bien vécu. Pour être honnête, j'ai fait un burn-out au début de l'année, début de 2024. Donc je pense que ça montre un petit peu que ce n'est pas toujours simple d'arriver à concilier les deux. Je pense que ce qui a beaucoup joué sur moi, c'est de faire des choix, de me dire, ok, c'est passager. C'est le temps de quelques mois. Et c'est la sortie du roman et la réussite de mes études, c'est deux gros enjeux. Et il y en a un qui pouvait prendre le pas sur l'autre. Donc il a fallu se dire, ok, là ça va être six mois très compliqués. Ça va être six mois où tu vas avoir la tête sous l'eau. Mais tu vas respirer après ces six mois et tu vas respirer une bonne fois pour toutes. Parce que tu auras fini tes études, ton roman va sortir. Et c'est un petit peu la carotte comme ça. Après je pense que chacun marche différemment. Mais quand on est dans une situation où on ne peut pas forcément s'en sortir parce qu'on a de gros enjeux, beaucoup de choses à faire et qu'on ne peut pas prioriser forcément. J'ai fait la technique de garder la tête sous l'eau, mais je garde en tête que dans six mois c'est terminé. et que je serais tellement fière de moi que je serais contente d'avoir fait les sacrifices que j'ai fait pour en arriver là.

  • Margot Dessenne

    Oui, je comprends.

  • Sarah Abassi

    Mais faites quand même attention à votre santé mentale. Je ne veux pas pousser les gens au burn-out non plus, il faut faire quand même vraiment attention à sa santé mentale. Et quelque chose d'assez important, c'est que moi j'ai pris la décision de me faire suivre psychologiquement pendant cette période. Je pense qu'il ne faut pas avoir honte de le dire et pas avoir honte de le faire. Il n'y a pas de soucis à ce niveau-là. Je pense que ça peut être intéressant pour pour... parvenir aussi à tenir un petit peu la cadence. Et moi, je sais que ça m'a aidée. Je suis contente de l'avoir fait.

  • Margot Dessenne

    C'est important, effectivement, d'en parler. Et si tu te retrouves dans une situation similaire, pas avec les études cette fois, mais avec ton travail, parce que tu vas peut-être commencer à travailler prochainement si tes études se finissent. Comment tu penses pouvoir t'en sortir sans te retrouver la tête sous l'eau ? Est-ce que tu aimerais mettre en place des choses ? Je sais qu'il y a certaines personnes qui font du 80% en termes d'horaire, donc qui par exemple ne travaillent pas le vendredi, pour dire de pouvoir avoir une journée dédiée à l'écriture. Est-ce que c'est quelque chose qui te tenterait ou tu envisages d'autres choses peut-être ?

  • Sarah Abassi

    C'est vrai que ces derniers mois, je me suis rendu compte de ce que je voulais, que l'écriture, de dédier du temps à l'écriture dans ma vie, pour vraiment me professionnaliser et que ça rentre dans mes revenus. Donc je ne sais pas trop encore ce que je vais faire. Là j'avoue que je me suis plus mis dans la tête que j'allais être en vacances à la fin de mes études. J'ai la sortie de mon tome 1, j'ai l'écriture de mon tome 2. Je vis encore chez mes parents et donc c'est quand même une situation qui est assez confortable à ce niveau-là. Et qui me permet de dire, ok, là vraiment j'ai passé 5 ans, comme je suis une étudiante vraiment très carrée, toujours bonne note, etc. Ça fait 5 ans où je n'ai pas trop vécu. Du moins je n'ai pas eu la sensation vraiment de profiter pleinement des choses. Pourquoi ? parvenir à ça, à cette réussite-là, du moins cette réussite prochaine, j'espère. Donc j'ai envie de me dédier du temps à moi, à mon roman, à l'écriture, et voir aussi comment ça évolue à ce niveau. Et si je vois que l'écriture, c'est intéressant et que je peux en vivre en partie, parce qu'en vivre pleinement, non, et bien dans ce cas-là, m'organiser professionnellement autour de l'écriture. L'avantage qu'on est ostopathe, c'est qu'on peut travailler à son compte. Donc si j'essaye de faire du remplacement, de faire du remplacement 2-3 jours semaine, ou de prendre un cabinet et de travailler avec quelqu'un pour faire pareil, un espèce de mi-temps, je peux prendre la décision comme je l'entends.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive à la dernière question de cet épisode qui est une question un peu signature qui change en fonction des invités et qui va reprendre un peu le thème cette fois-ci de l'épisode Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice timide qui aimerait pitcher son roman en salon qui va le faire prochainement et qui panique à l'idée de le faire que seraient ces trois conseils ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense, c'est pas forcément un conseil qui va aller dans ce sens-là, mais se permettre de ne pas le faire. Je pense que c'est important, d'autant plus quand on est timide et qu'on ne s'en sent pas capable, parce qu'on n'a pas tous la même expérience, c'est pas facile pour tout le monde. Donc je pense garder en tête qu'à tout moment, on a le droit d'abandonner, qu'on a le droit de dire qu'on ne va pas le faire et qu'on ne s'en sent pas capable. Ça ne fait pas de nous quelqu'un de faible, quelqu'un de moins bon que les autres. et sachez qu'un roman qui est pris en pitch c'est un roman qui est pris aussi en soumission classique parce que mon roman il a été lu quand même par le comité de lecture avant d'être lu par mes éditrices donc en réalité pitcher ça permet d'avoir une réponse en général plus vite parce que le manuscrit passe au-dessus de la pile donc c'est ça l'avantage mais si c'est quelque chose qui vous stresse et vous en sentez pas forcément capable dites-vous que c'est pas une chance en moins que vous aurez et que si vous passez en soumission classique ça sera le même dénouement voilà donc pas de panique déjà à ce niveau-là Ensuite, deuxième conseil... qui ne va pas non plus dans le sens de mon expérience, vraiment, je fais quelque chose et il dit autre chose, moi, je me conseillerais de terminer le roman avant d'aller le pitcher, en fait, de ne pas faire comme moi j'ai fait, pour plusieurs raisons. C'est que j'ai eu énormément de chance de pouvoir signer sur un début de roman. J'en ai conscience que c'est vraiment de la chance, mais ce n'est pas toujours le cas. Et je peux en plus en témoigner, parce que j'ai vraiment des proches à qui ça arrivait d'en venir un roman pas terminé. à qui on dit continuez-le ça nous plaît et à la fin on dit non on n'en veut pas En gros, et c'est très compliqué comme situation, le stress pendant l'écriture et la déception finale, ce n'est pas toujours facile à vivre. Et je pense d'une manière générale qu'un roman, quand il est écrit, réécrit, abouti, corrigé, il a forcément plus de chances de plaire qu'un roman qui en est... Enfin voilà, un roman premier G dont les premiers chapitres sont écrits. Donc j'aurais tendance à dire, présentez vraiment... pour avoir le plus de chances possible, je pense, présentez un manuscrit qui est le plus abouti possible et dont vous êtes fiers. Parce que moi, il n'y aura pas de regret. Et troisième conseil, je pense que je dirais, c'est par rapport à l'échange qu'on peut avoir. Donc là, dans le cas où vous vous dites Ok, je m'en sens capable. Ok, j'ai fini ou pas mon manuscrit. J'ai envie d'aller le pitcher dans tous les cas. Il n'y a pas de souci. Je pense que ça va être dans l'échange que vous allez avoir avec votre interlocuteur de... De garder en tête, et je pense que tu l'as très bien dit tout à l'heure, on a tendance, en tant qu'autorise, à mettre les éditeurs et éditrices sur un piédestal. Et on en est terrorisés, et on en a super peur. Et je pense que ça participe en fait à rendre la situation hyper stressante, beaucoup plus qu'à naissance et l'être. Vous connaissez votre roman, puisque vous l'avez écrit ou vous êtes en train de l'écrire. Il n'y a personne d'autre qui en parlera mieux que vous, donc faites-vous confiance sur ça. parce que vous en parlerez très très bien dans tous les cas. Et en plus, vous allez en parler à quelqu'un qui est autant passionné que vous, donc je trouve ça beau, je trouve ça formidable. Donc en réalité, je pense qu'il faut un petit peu prendre... Enfin, imaginer la situation autrement, et se dire qu'on va parler d'un roman qui nous passionne, à quelqu'un qui est passionné, et qui cherche justement à lire des romans. Parce qu'un éditeur, un éditrice, c'est aussi un lecteur, une lectrice. Et je trouve que ça rend la situation directement beaucoup moins peut-être stressante, et moins dramatique peut-être.

  • Margot Dessenne

    ça me semble être de très bons conseils merci énormément Sarah pour ton temps, pour l'expérience que tu as partagé avec nous, j'ai super hâte d'avoir la tissueuse de Melody dans ma bibliothèque et de pouvoir le lire tranquillement vraiment, parce que tu fais en plus une très très belle communication si vous ne la connaissez pas, elle se fait appeler Sarah Boukine sur Instagram et j'aime beaucoup à chaque fois ton feed, tes posts c'est super bien travaillé, donc ça me donne super envie de lire, donc voilà Merci énormément.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup à toi Margot.

  • Margot Dessenne

    Voilà, bah écoutez, si vous voulez en savoir plus sur l'aventure que va vivre Sarah dans les prochains mois, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux. Tous les liens seront dans les notes de l'épisode. En attendant, écrivez bien, prenez soin de vous, courage à tous ceux qui vont bientôt pitcher leur roman et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Salut !

  • Sarah Abassi

    Salut !

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Description

En décembre 2022, Sarah Abassi se rend au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil avec comme objectif de pitcher son roman à plusieurs maisons d'édition. Après des réactions enthousiastes, elle enverra son roman un mois plus tard à Hachette romans qui la signera sur synopsis. Dans cet épisode de podcast, elle nous raconte son expérience et nous donne ses conseils pour réussir le pitch de son roman en salon du livre, devant des éditeurs.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez une très bonne semaine. Dans mon cas, je reviens de quelques jours de congés qui m'ont été extrêmement bénéfiques, autant au niveau du repos que de la créativité, parce que oui, pour être créatif, il faut s'accorder du temps pour soi. Et je suis très contente de démarrer cette nouvelle semaine en très bonne compagnie, puisqu'on est sur une jolie interview aujourd'hui, que j'avais envie de faire depuis un moment, puisque Sarah m'avait également contactée depuis un moment, Merci énormément, je suis avec Sarah Abassi. Merci Sarah d'être ici avec nous aujourd'hui.

  • Sarah Abassi

    Merci à toi.

  • Margot Dessenne

    Bah écoute, le plaisir est partagé. Pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu as envie ?

  • Sarah Abassi

    Très bien. Du coup, je m'appelle Sarah Abassi. J'ai 24 ans. Je suis étudiante en ostéopathie et à côté, j'ai une très grande passion pour l'écriture. J'ai écrit plusieurs romans, dont le dernier, La Tisseuse de Mélodie, qui sort en septembre chez Hachette Romand. Voilà. Félicitations !

  • Margot Dessenne

    Je suis trop contente parce que la première fois que je t'ai rencontrée en vrai, c'était l'une des premières dédicaces d'Absolu. Et on avait un peu parlé sur le fait que toi, c'était ton rêve. Et je suis heureuse parce qu'un an après, ça s'est concrétisé et je suis trop contente pour toi.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, on va revenir un petit peu en arrière. J'aime bien aller voir ce qui se cache au tout début de la passion d'écriture. Et je voulais savoir c'était quoi ton premier souvenir lié à l'écriture ?

  • Sarah Abassi

    Wow, alors je pense, mon premier souvenir, je pense que j'ai commencé en écrivant des poèmes avant d'écrire des histoires. Il me semble que j'ai commencé avec ça. Ouais, des petits poèmes comme ça sur des feuilles volantes. J'avais des petites passions tous les quatre matins, tu sais, ça me prenait un jour, j'avais une passion. Et puis une semaine après, c'était autre chose. Je pense que c'est ça mon tout premier souvenir, ouais.

  • Margot Dessenne

    Je pense que c'est le quotidien de beaucoup d'enfants de tester. On oublie un peu ça en grandissant.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais il faut. C'est ça qui est bien, c'est tester, savoir ce qui nous plaît. C'est ce qu'il faut, oui.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, c'était quoi ta toute première histoire sur laquelle tu t'es lancée, si tu t'en souviens ?

  • Sarah Abassi

    Il me semble que c'était une histoire d'extraterrestre, je pense. Il me semble. C'était... Je pense que j'avais aux alentours de 7-8 ans. Et ça parlait d'un couple qui avait vu un extraterrestre, mais il n'y a personne qui le croyait. Voilà, c'était très rapide. C'était une petite histoire qui faisait une petite page, tu vois. Mais je pense que c'était la première histoire.

  • Margot Dessenne

    C'est chouette déjà d'écrire une histoire qui a un début et une fin quand on est enfant. C'est pas facile.

  • Sarah Abassi

    Ah non, il n'y avait pas de fin. Il n'y avait que le début.

  • Margot Dessenne

    Bon, c'est déjà pas mal, ok.

  • Sarah Abassi

    C'était déjà pas mal. Oui.

  • Margot Dessenne

    Bah, depuis, t'en as fait du chemin, puisque t'as écrit un joli pavé. qui va bientôt sortir. Peut-être pour toutes les personnes qui n'en ont pas encore entendu parler, parce qu'on va beaucoup se centrer sur ce roman et sur la façon dont il a été publié. Est-ce que tu pourrais déjà nous décrire la manière dont l'idée t'est venue ? Et quelle est cette idée ? Et comment tu nous raconterais rapidement le roman ?

  • Sarah Abassi

    Ok, alors comment l'idée est venue ? Ça s'est fait en plusieurs fois. La toute première idée que j'ai eue, en fait, j'étais... Je suis musicienne, en fait, je suis pianiste. Donc j'étais au piano. Et c'est assez marrant parce que j'avais une de mes chiennes qui était sur le canapé derrière moi. Et il se trouve que quand je joue du piano, sur le reflet du bois du piano, je peux voir ce qui se passe derrière. Et pendant que je jouais, c'était un morceau assez nostalgique, assez triste. Je voyais les réactions de ma chienne derrière et elle avait l'air un petit peu dans le même état d'esprit. Je me suis dit que ce serait hyper marrant qu'elle arrive à ressentir ce que je joue, l'émotion que je mets dans la musique. Est-ce que la musique aurait un pouvoir au-delà de celui qu'on lui connaît ? Et c'est comme ça que ça a commencé, avec cette seule question. Et c'est là que c'est parti, je me suis dit, mais ça serait incroyable de créer une histoire avec un monde dont le système de magie tournerait autour de la musique, les castes aussi peut-être. Bref, en fait, un monde où la musique serait magique. Et ça a été le point de départ de cette histoire. Après, il y a eu diverses versions, diverses idées qui me sont venues en tête pour ce qui était de l'intrigue. Et au final, je suis revenue à la toute première idée que j'avais eue, un an plus tard. Il me semble que j'ai commencé six versions. Et la sixième, je suis revenue à la première idée que j'avais eue. Comme quoi, parfois, la première idée est souvent la bonne. Et c'était cette idée de... Melodie musicale, enfin pardon, destinée musicale. Est-ce qu'on n'aurait pas une destinée qui serait codée sous forme de mélodie ? Et c'est là que c'était parti. Donc j'avais ce monde avec la musique, j'avais cette idée de prémonition avec des mélodies, de tisser, enfin de prémonition tisser, c'est le premier terme qui m'est venu, et c'est parti, la tissesse de mélodie s'était lancée, et voilà. Voilà pour la jeunesse.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne jeunesse, ça permet vraiment de comprendre ce que tu as fait. Effectivement, tu as fait plus de six versions. Je me reconnais un petit peu là-dessus. Quand on est étudiant, qu'on n'a pas le contrat signé et qu'on a le temps de réécrire encore et encore, c'est assez confortable justement de se dire que la version sur laquelle on travaille ne sera pas forcément la dernière. Et ce n'est pas si décourageant que ça. Au moins, ça permet de tester des choses.

  • Sarah Abassi

    Totalement, mais je suis très contente moi de... En plus, il y a eu quand même des moments assez durs. Je sentais bien que je n'écrivais pas l'histoire que je voulais vraiment raconter. Donc ça a été un petit peu parfois des moments difficiles d'essayer de me recentrer, de me dire mais tu as envie de raconter quelque chose, mais qu'est-ce qu'il y a en fait en toi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Mais au final, je suis très contente parce que même si ça a été des longs mois d'écriture, de réécriture, de réflexion, je suis très contente parce qu'aujourd'hui, j'ai écrit l'histoire que je voulais raconter. et c'est en ça que je suis le plus fière c'est une belle chose

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, ce roman, donc La Tisseuse de Mélodie, il a vécu un chemin semé d'embûches, avec notamment plusieurs tentatives de concours d'écriture. Est-ce que tu peux nous raconter ? J'ai vu que tu avais participé notamment deux fois au concours Rajo. Pourquoi tu t'es dit que ce roman est fait pour les concours d'écriture, ou que ça te semblait être une manière plus simple d'atteindre les maisons d'édition ? C'était quoi ta réflexion autour de ça ?

  • Sarah Abassi

    Alors, les concours d'écriture, je trouve ça vraiment très intéressant. parce que ça offre une opportunité différente de rentrer en contact avec les maisons d'édition et pourquoi pas de publier un texte. L'avantage de ces concours-là, parce que le tout premier concours auquel j'avais participé, c'était celui de la Martinère Jeunesse, qui a été gagné au final par Laetitia Lajoigny, ça a été mon premier concours. Et je trouve ça vraiment génial parce qu'on n'a pas besoin d'écrire le roman en entier. Il fallait juste présenter un projet. Et je trouvais ça vraiment intéressant parce que souvent, quand les concours d'écriture sont lancés, moi, je n'ai jamais de projet qui sont finalisés pour être envoyés. Donc, c'était assez sympa parce que ça me permettait d'avoir deux mois pour réfléchir et pour entamer quelque chose. Donc, c'est en ça que je trouve ça vraiment intéressant, les concours d'écriture. Et c'était le cas avec, finalement, celui de Rajot, parce que j'étais encore en pleine écriture d'une des premières versions de Let's Us de Melody. Je n'avais pas fini d'écrire le roman et je n'aurais jamais terminé de l'écrire à temps. Donc je trouvais ça super cool. Je me suis dit que ça peut être intéressant de voir ce qu'un éditeur pourrait en penser, si ça peut correspondre à ce qui se recherche en ce moment vis-à-vis du genre. Donc pourquoi pas essayer. Il n'y a pas besoin de l'écrire en entier, il faut juste le début, un synopsis. J'en vois ça, je n'ai rien à perdre.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit l'attente ? Est-ce qu'on la vit de la même façon qu'en envoi traditionnel ? Est-ce qu'on a des pressions supplémentaires ?

  • Sarah Abassi

    Je pense que c'est différent parce qu'en général, dans les concours, on nous dit à peu près la date à laquelle les finalistes ou le gagnant sera annoncé. Donc je pense qu'on est moins sur le côté, ça peut arriver à n'importe quel moment. Alors que c'est vrai que quand on fait des envois à maison d'édition, on ne sait jamais quand ça peut tomber. Ça peut tomber vraiment du jour au lendemain. C'est vraiment... du hasard total, on ne sait pas. Donc je pense que c'est différent, parce qu'on s'attend à ce que ce soit long, on a une date à peu près, donc je pense que quand on se rapproche de la date, on commence à y songer de nouveau. Mais je trouve du moins que c'est moins dur que les envois en maison d'édition.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit le fait que le texte sur lequel on passe des mois, des années de travail, échoue à trois concours d'écriture, dont deux fois le même ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, la martinière c'est avec un autre texte, donc la thèse de mélodie a participé aux deux concours Rajo. Et on ne le vit pas forcément très bien. Le premier concours, ça a été en réalité, parce que je me suis rapidement rendue compte que ce n'était pas la bonne version du roman que je voulais raconter. Donc j'ai rapidement rebondi en travaillant sur une nouvelle version. Et le second concours, si je ne dis pas de bêtises, c'était en novembre 2022 qu'il y a eu les résultats. Enfin, c'était par là en tout cas. Là, ça a été plus compliqué puisque je m'approchais vraiment de la version actuelle de La Tisseuse de Mélodie. Donc, j'étais un petit peu plus sûre de ce à quoi je voulais que le roman ressemble. Et ça a été compliqué parce que j'avoue que j'avais placé beaucoup d'espoir dans ce concours, pas en vue d'une publication, parce que je ne voyais pas forcément mon roman cher à jour. Mais je pense que j'avais besoin d'entendre que ce que j'écrivais, c'était assez bien pour dans le futur. pouvoir être publié. Je pense que j'ai besoin un petit peu de ce coup de boost et que quelqu'un, un professionnel, me dise Ok Sarah, tu fais du bon travail. C'est un petit peu infantilisant, mais tu vois ce que je veux dire. Tu fais du bon travail, continue, ça va arriver. Je pense que j'ai besoin d'être rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Et comment on rebondit justement après ça ?

  • Sarah Abassi

    Eh bien, le roman dit très fort, puisque j'ai eu une semaine de down totale, et puis je pense qu'il faut aussi se l'accorder. On a le droit d'être triste, de déprimer, de dire qu'on va tout abandonner, du moment qu'après on remonte la pente, c'est le plus important. Et donc, ça a été très très dur, je ne savais plus trop quoi faire, et pourtant je ne voulais pas abandonner ce roman. Donc on était proche du salon de Montreuil, j'y étais jamais allée, mais j'avais déjà envie d'y participer parce que j'avais entendu de bons échos. Et je me suis dit, tiens, il y a un salon de Montreuil qui arrive dans deux semaines, trois semaines, je ne sais plus exactement. Je vais y aller. je vais aller rencontrer des éditeurs sur place et je vais leur parler de mon roman directement et je vais voir ce que ça vaut.

  • Margot Dessenne

    Je m'en souviens aussi, effectivement, que Hachette, peut-être deux semaines avant, avait fait une story disant Ah, ben, il y aura des éditrices sur le stand. Si vous êtes primo-romancier, que vous avez un roman dont vous voulez nous parler, venez nous le pitcher. Toi, du coup, tu y es peut-être pu y aller. Dans quel état d'esprit étais-tu ce jour-là ? Est-ce que tu étais relativement confiante, tu avais travaillé ton pitch ou c'était un peu en mode freestyle et on verra bien ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, cette annonce, c'est vraiment pas l'annonce qui m'a donné le déclic puisque j'avais vraiment cette envie avant. Donc c'est au contraire, quand j'ai vu cette annonce, je me suis dit bon, c'est peut-être un signe justement que je suis sur la bonne voie. Donc du coup, je suis allée un petit peu confiante, mais pas la confiance excessive. Je me suis dit ok, j'ai déjà une expérience dans le fait de pitcher puisque j'ai fait une classe préparatoire en cinéma avant de faire mes études en ostéopathie. Donc on avait des cours de scénario, on pitchait, on créait des scénarios, enfin voilà, j'avais un petit peu d'expérience à ce niveau. Donc je me suis dit, tu sais comment ça fonctionne, tu sais comment faire. Je savais que la gestion du stress sur le coup, ça serait une autre histoire. Je suis partie assez confiante, je ne me suis pas trop préparée. Enfin, je ne me suis même pas du tout préparée. Je me suis dit, se préparer c'est le meilleur moyen d'arriver sur place, de stresser, d'oublier une phrase. Et en fait, juste de se décomposer parce que c'est la phrase qu'il nous fallait et du coup on n'arrive pas à retrouver le fil de ce qu'on voulait dire. Et... Je me suis dit, tu y vas, vraiment, tu vois comment ça se passe sur place. Et comme je ne savais pas non plus à quoi m'attendre, je ne voulais pas me préparer à quelque chose. Je suis arrivée sur place et ambiance totalement différente. Là, je peux te dire que la confiance, elle a fait une chute.

  • Margot Dessenne

    C'est impressionnant Montreuil.

  • Sarah Abassi

    C'est très impressionnant. Et encore une fois, c'était vraiment mon premier Montreuil. Donc c'est vrai que je ne savais pas du tout vraiment à quoi m'attendre. C'est vrai que sur place, je suis allée avec des amis toulousaines et qui étaient au courant que je voulais faire ça. Et j'aurais dit, tu ne peux pas le faire. Ce n'est pas possible, je ne vais jamais y arriver. Je me suis pris pour qui en me disant ça ?

  • Margot Dessenne

    Et comment ça se passe ? Est-ce que tu as pitché à d'autres maisons d'édition en plus d'Achète ? Avant qu'on entre dans le cœur du pitch. C'était quoi ton déroulé de journée ? Vas-y raconte-nous.

  • Sarah Abassi

    J'avais prévu déjà dès le départ de faire un petit peu le tour du salon, voir comment ça s'organisait, où étaient les stands, etc. C'est vrai que j'avais trois maisons d'édition cibles pour ce roman, qui correspondaient aussi à mes sous-inspirations. Il y avait Hachette, il y avait Milan et il y avait Big Bang. C'était trois maisons d'édition et j'ai rapidement repéré des stands. J'ai bien vu que, je suis arrivée le vendredi, moi, j'ai bien vu qu'il y avait à ce moment-là, le vendredi matin, personne sur les stands. Donc je m'étais renseignée, on m'a dit, en général, il y a les éditoristes quand il y a des auteurs qui viennent dédicacer. Donc je me suis dit, bon, très bien, je les achète, il y a une dédicace le vendredi après-midi. Donc c'est parti, le vendredi après-midi, je me suis dit, ça sera ce moment-là, tu ne sors pas du salon. Je ne suis pas permise de sortir du salon, justement, pour rester concentrée et me dire, tu ne peux pas fuir.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, ça s'est passé comment ?

  • Sarah Abassi

    Donc j'ai commencé avec Hachette, effectivement, et je suis allée sur le stand. Alors de base, j'y suis allée pour me faire dédicacer mon roman par Bleuenn Guillou, l'autrice du Tribu des Dieux. Et c'est en fait pendant que j'étais dans la file d'attente que je vois des personnes sur le stand que je n'avais pas vues plus tôt. Et il se trouve que bon, au travers de stories notamment d'Alric et Jennifer, j'avais déjà un petit peu une idée d'à quoi ressemblaient les visages des éditrices chez Hachette. Et donc j'ai fait signer mon roman par Bleuenne et je lui dis, excuse-moi Bleuenne, est-ce que tu sais qui c'est Isabel ? Parce que bon, du coup, je connais un petit peu les noms parce que j'ai des amis chez Hachette, parce qu'on les voit aussi dans les remerciements, donc je connais un petit peu les noms. Pour être sûre de mettre le bon nom sur le bon visage. Et Bleuenn qui me dit mais oui regarde c'est elle, "Ah, mais Isabel Dabelle t'as quelqu'un qui veut te parler." Ok, ça y est, c'était lancé. Du coup, il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était lancé. Là, je m'approche, toute timide, tremblante. J'ai chaud et froid à la fois. Et c'est parti. Je dis bonjour. Je suis autrice et je suis en train d'écrire un roman. J'aimerais savoir si ça pourrait vous intéresser. Et c'était parti.

  • Margot Dessenne

    Il faut avoir le courage de partir comme ça. Dis-moi, est-ce que tu saurais me repitcher ton roman comme tu l'avais fait devant Isabelle chez Hachette ?

  • Sarah Abassi

    Alors, peut-être pas exactement pareil. Ouais, à peu près. Du coup, j'ai commencé par dire... C'est une fantasy young adult en deux tomes, dans un monde où la musique est magique. On suit une jeune adolescente qui s'appelle Shona, qui a le... pouvoir de voir l'avenir comme 49 autres jeunes élus dans son royaume, et qui un jour va percevoir son propre destin, qui est celui de tuer le roi. Donc rapidement, elle va être accusée de trahison, elle va devoir fuir le lieu sacré dans lequel elle a grandi, et trouver la réponse à ces questions, de savoir pourquoi tuer le roi, est-ce que c'est vraiment son destin ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre, une machination ? qui est en cours et qu'elle va devoir découvrir. Et son chemin va croiser celui d'Allister, qui est un jeune musicien aristocrate, musicien avec un M majuscule, parce que c'est vraiment un titre, et avec qui elle va devoir travailler, bien que difficilement, pour parvenir à dénouer les fils de son destin.

  • Margot Dessenne

    J'aime beaucoup et j'aimerais savoir pour toi, en plus tu as fait des études dans le cinéma, donc tu en as étudié des pitches. Pourquoi toi tu penses que ce pitch, il marche ? Comment il est découpé ? Qu'est-ce que toi tu as mis dans ce pitch ? Parce que tu ne l'as pas fait au hasard, même si tu ne l'as pas appris par cœur, il est construit et il a une structure. Donc comment toi tu le découpes pour peut-être aider nos auditeurs et nos auditrices qui nous écoutent à construire leur propre pitch ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense que c'est intéressant de commencer par présenter ce que c'est. Est-ce que c'est effectivement une fantasy pour le public cible ? Déjà que l'éditeur, il se mette dans la tête, ok, c'est quelque chose que nous on publie, ou à la limite c'est justement quelque chose qui ne rentre pas dans ce qui nous intéresse, dans ce qu'on publie. Donc une présentation en commençant par dire le genre, le public cible, le nombre de tomes prévus, je pense que c'est intéressant pour déjà donner une idée un petit peu à l'éditeur, l'éditrice. Et ensuite, j'ai commencé par donner une phrase de contexte, qui je trouve est à la fois assez intrigante, parce que moi, ça repose vraiment sur l'originalité du roman, cette magie qui est liée à la musique. Et ensuite rebondir sur quelques lignes pour expliquer l'intrigue avec un petit peu la situation initiale, l'élément déclencheur, qu'est-ce qui va faire basculer toute cette histoire. Et du coup la quête du personnage, j'aime bien finir avec un truc un petit peu intriguant, dénouer les fils de sa destinée, ça apporte un petit côté intriguant.

  • Margot Dessenne

    Puis dans ton cas, en plus, c'est très à propos, vu qu'on parle de destin et de personnes qui voient l'avenir.

  • Sarah Abassi

    Tout à fait.

  • Margot Dessenne

    Et ça a été quoi la réaction d'Isabelle ? Parce qu'on peut le dire aujourd'hui, achète, c'est ceux qui ont signé ton livre. Donc c'est intéressant peut-être de se centrer sur ça. Est-ce que tu l'as sentie intéressée tout de suite ? Est-ce qu'elle est restée sur la réserve ? Comment vous avez réagi et échangé par la suite après ce pitch ?

  • Sarah Abassi

    Elle a été tout de suite très enthousiaste. Ça a été même assez déroutant pour moi, parce que je m'attendais vraiment à quelque chose de... Je m'attendais plus à une réponse D'accord, ça pourrait nous intéresser, finis-le, envoie-le-nous. Moi, je m'attendais à ça dans le meilleur des cas. Et en fait, pas du tout. Elle a été super enthousiaste, elle m'a posé plein de questions. Alors, il faut savoir que j'avais oublié de donner le titre du roman. En tout cas, elle m'a dit Mais c'est quoi le titre du roman ? Je me suis bien jouée, Sarah ! T'allais repartir sans donner le titre ? Yes ! Mais je pense aussi que c'est intéressant, ça peut faire son petit effet, tu vois. Et donc, elle a commencé à me poser plusieurs questions. Est-ce qu'il y a de la romance de prévu ? où j'en suis dans l'écriture. Et puis, c'était assez marrant parce qu'elle s'est très vite projetée. Elle m'a dit, j'imagine une lecture musicale sur une scène avec une harpe. Et après, elle m'a dit, non, non, il faut que je me reconcentre parce que je n'ai même pas le texte encore. Mais du coup, c'était assez déroutant et assez incroyable à la fois d'avoir cette conversation avec une éditrice et directement qu'elle se projette aussi loin. C'était fou.

  • Margot Dessenne

    Et en fait, le seul problème réside dans le fait que ton roman n'était pas écrit, du coup.

  • Sarah Abassi

    Et oui, j'avais tout juste commencé, enfin à ce moment-là, non, c'est même pas vrai, je vais te le dire. J'avais replanifié le roman suite au refus de Rajot. Donc je comptais repartir depuis le début. Donc j'avais en fait rien dit au final. J'avais un résumé détaillé, j'avais pas plus que ça. Et d'ailleurs, j'étais pas allée non plus pour faire signer le roman alors qu'il était pas terminé, tu vois. De toute façon, je pensais même pas que c'était possible. J'imaginais pas que c'était possible. Et donc quand elle m'a dit, ben envoie-le-moi, je dis mais j'ai... J'ai pas terminé, enfin je le termine et je vous l'envoie. Mais je me dis non, non, mais tu peux déjà commencer à nous envoyer ce que tu as fait. Ça permet déjà d'avoir une idée en fait du roman. Mais je me suis dit, très bien, je vais écrire et l'envoyer le plus vite possible, parce qu'il y a aussi cette peur un petit peu d'être oubliée. Donc j'avais en plus à m'adonner son contact directement, son contact avec son adresse mail à elle, pour que j'envoie directement. Donc je me suis dit, ok, là on m'a tendu la perche, maintenant il faut que je la saisisse, et il va falloir que je me bouge, que j'écrive et que j'envoie.

  • Margot Dessenne

    Et ça, ça s'est fait très rapidement, puisque tu leur envoies une première partie de roman le 20 janvier. Oui, sache que je fouille absolument tout ce qui est possible de fouiller. J'ai des dates très précises. Donc, le 20 janvier 2023. Et tu obtiens une réponse moins d'une semaine après avoir envoyé ton dossier. Tu reçois ce fameux oui. Comment tu le vis, sachant qu'on dit tout le temps, et en même temps c'est 90% du temps c'est vrai, qu'il y a entre 4 et 6 mois d'attente pour une réponse en maison d'édition, toi tu as attendu une semaine. Comment tu vis ça ? Est-ce que c'est pas... enfin ça paraît pas fou ? Sachez d'ailleurs aux auditeurs que la plupart du temps, quand une maison d'édition vous répond en moins de deux semaines, c'est que c'est une maison d'édition à cause d'auteurs et que c'est une arnaque. Bon là dans le cas de Hachette, non, mais il faut faire très attention à ça. Donc toi, comment tu le vis ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà j'ai eu une première réponse suite à mon mail assez rapidement, il me semble une heure après, où elle me disait qu'elle était très contente, qu'elle se souvenait que j'ai encore son mail en tête. Elle me disait qu'elle avait entendu plusieurs pitchs mais que le mien était vraiment resté en tête, qu'elle avait hâte de pouvoir me lire. Donc là tu vois ça, t'es en mode wow, il y a du stress, il y a de l'impatience, il y a tellement d'émotions, tu te dis mais c'est faux, c'est faux ce que je lis, c'était tellement faux que j'ai l'impression de rêver. Donc ça c'était le lundi que j'ai envoyé, le mercredi. Je reçois déjà un mail qui me propose un appel en visio. Donc là, je me dis, wow, ok. Moi, je ne sais pas encore à ce moment-là ce que ça veut dire un appel en visio. J'en parle avec Alric et Jennifer, qui sont des amis proches. J'en parle avec Nel, qui elle avait déjà signé au mois de septembre. Donc, j'en ai discuté avec eux, ils me disent, mais si on te propose un appel en visio, c'est pour une bonne raison. On ne va pas te demander de t'appeler si c'est pour te dire non, tu vois. Mais quand même...

  • Margot Dessenne

    Il y a certaines maisons d'édition qui appellent pour dire non. Oui, je préfère le dire. Mais effectivement, c'est plutôt bon signe,

  • Sarah Abassi

    malgré tout. Oui. Mais j'ai entendu plutôt que les appels visio, c'était bon signe. Les appels téléphoniques, c'est moins bon.

  • Margot Dessenne

    Voilà.

  • Sarah Abassi

    Donc, du coup, on appelle notre appel au mercredi suivant. Moi je m'attends du coup à avoir une réponse le mercredi suivant. Donc j'étais pas forcément dans cette attente, parce que je savais qu'il y avait un jour où j'allais avoir une réponse. Et au final, donc à ce moment-là déjà, c'est vrai que j'ai oublié d'en reparler, c'est que j'avais aussi rencontré des personnes de chez Milan, je leur avais parlé du roman, alors c'était pas une éditrice, c'était quelqu'un d'autre qui a envoyé le projet à l'éditrice, qui m'avait recontactée après Montreuil pour me dire, ça m'intéresse, envoie-moi le début du roman aussi. Mais j'avais pas encore de nouvelles de leur côté. Donc quand j'ai reçu ça, il a fallu que je relance Milan. Et non, pardon, c'est pas de suite que j'ai relancé. C'est le lundi. C'est un petit peu dénoué tout ça. Le lundi, donc une semaine. Ouais,

  • Margot Dessenne

    peu importe. Tu montres que tu as bien relancé l'autre maison d'édition, parce qu'en vrai, c'est intéressant de jouer sur, quand on n'a pas encore de contrat, de voir ce que les deux maisons d'édition nous proposent et de ne pas accepter la première, alors que potentiellement, la deuxième n'aurait pu nous proposer quelque chose de plus intéressant.

  • Sarah Abassi

    Exactement. Tout à fait. Et ça, il faut le faire. Je sais qu'il y a beaucoup d'auteurices qui n'osent pas, mais en fait, même les éditeurs, les éditrices, pour eux, c'est important parce que... S'ils ne savent pas que le roman est en train d'être pris ailleurs et qu'ils passent à côté de ça, ils peuvent être eux-mêmes très déçus de ça. Donc il ne faut pas hésiter quand on a une réponse positive à relancer le jeu à la concurrence. Et c'est ce que j'ai fait. Et à faire jouer à la concurrence, évidemment. Et donc c'est ce que j'ai fait le 30 janvier. Donc c'était tout juste vraiment une semaine après l'envoi et deux jours avant l'appel en visio. Il y a un mail qui débarque, qui est accroché dans mon mur. Offre de publication chez Hachette Roman pour l'atticeuse de mélodie. Et donc voilà, c'est Isabelle qui me dit, Isabel c'est la directrice éditoriale, qui me dit on doit se parler mercredi, mais je ne peux résister au plaisir de démarrer la semaine en faisant dès à présent part de notre souhait de publier votre magnifique récit d'atticeuse de mélodie chez Hachette Roman. Deux jours avant l'appel en vision. Donc là je relance Milan, leur disant écoutez, mais apparemment Hachette veut publier le roman. Ou est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Et puis le jour de l'appel en visio, donc deux jours après, Mylène me dit Ben oui, on est intéressés nous aussi.

  • Margot Dessenne

    Je te sens très émotive rien qu'à en reparler.

  • Sarah Abassi

    Ah oui, c'est clair, parce que j'ai l'impression vraiment de venir de très loin, et je me considère vraiment comme une autrice quelconque. Tu vois, j'ai rien de plus que les autres, vraiment. Vraiment, je suis absolument quelconque, et je pense que je suis exactement pareil que tous ces auteurs, tous ces autrices qui rêvent de choses plus ou moins grandes, parce qu'il n'y a pas de honte à rêver grand aussi quand on est auteur-autrice. Et de passer de rien à ça, avoir deux propositions de maison d'édition, deux envois, deux propositions, tu te dis wow, qu'est-ce qui se passe ? C'est, c'est, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Margot Dessenne

    Et là, qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Et tu as déjà une préférence à ce moment-là ? Ou est-ce que, justement, cet appel à un visio, il va te convaincre ? Est-ce que c'est la discussion que tu as eue après ?

  • Sarah Abassi

    C'est assez compliqué parce qu'à ce moment-là, moi j'ai toujours eu une préférence pour acheter un roman. C'est vrai que c'est une maison d'édition qui m'a fait rêver pendant des années et d'y avoir aussi des amis qui y sont. Donc d'avoir un petit peu un aperçu de ce qui se passe à l'intérieur, je trouve que c'est assez rassurant. Là où chez Milan, j'aimais beaucoup chez Milan, ça faisait partie quand même de mes trois choix. Mais je pense que ce qui m'a rapidement inquiétée, c'est de ne pas avoir d'auteur de fantaisie français. à qui en fait me référer en tant que de prendre en tant que référence et de me dire ok ça peut se passer comme ça ou c'est censé se passer comme ça et donc je pense que c'est ça qui m'a fait peut-être plus pencher chez Hachette, il y a eu des échanges donc j'ai eu deux appels en visio avec Hachette avant de signer, j'en ai eu un avec Milan entre temps pour essayer de de voir qu'est-ce qui me correspondrait de plus et qu'est-ce que aussi les maisons d'édition ont été capables de faire Pour le roman, parce que c'est ça un petit peu l'avantage, et ça, il ne faut pas se le cacher, quand le roman est désiré par deux ou plusieurs maisons d'édition, c'est comme tu as dit, faire jouer la concurrence, savoir qu'est-ce qui est possible de faire. Moi, pour le coup, au final, je n'ai rien négocié sur les...

  • Margot Dessenne

    Vous ne me voyez pas froncer les sourcils, mais ce n'est pas bien. N'écoutez pas Sarah sur ce point-là. En plus, tu avais deux maisons d'édition, tu aurais tellement plus facilement le faire là.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais totalement. Et ça, après, c'est vraiment, moi, je pense, propre à un acteur. Je vais te disputer. D'être tellement reconnaissante, tu sais, d'être là, tellement reconnaissante. J'ai envie d'embêter personne. Après, je les ai embêtées sur d'autres aspects. Mais pour le coup, après, maintenant, je regrette. Je dois dire, donc, faites pas pareil que moi. Parce que j'étais partie un petit peu de je veux pas en vivre. Donc, l'aspect financier ne m'intéresse pas. Maintenant, j'ai un petit peu changé d'avis. Je me dis, mais quand même, j'aimerais bien que ça occupe une partie de mon temps. Donc, financièrement, il faut que ce soit intéressant, rentable. Donc, maintenant, je me rends compte que j'aurais dû. Mais bon, ce n'est pas grave. J'ai envie de publier d'autres romans.

  • Margot Dessenne

    Et puis, au-delà de ça, je reprécise ici, la reconnaissance, c'est le nerf de la guerre quand on est auteur et autrice. Parce que oui, bien sûr, on a le droit d'être heureux et de se sentir reconnaissant envers un éditeur ou une éditrice qui a choisi notre texte. Pour autant, eux pourraient aussi se sentir reconnaissants que tu es pour envoyer leurs textes de leur côté parce que tout ça, bien sûr, en fait, ils sentent les textes, les maisons d'édition, ils ne peuvent rien faire. Donc, à un moment donné... La reconnaissance, pourquoi pas ? Après, c'est un milieu professionnel et il faut se sentir légitime de poser des questions, de bien lire ses contrats, de les négocier au meilleur taux, d'être traité comme un professionnel et qu'on souhaite en vivre ou non. À un moment donné, c'est du travail, toi, tu y as passé du temps. Donc là, désolée, je te displie un petit peu parce que j'ai été...

  • Sarah Abassi

    Non, mais tu as raison, Margot. Tu as raison.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup... Ton cœur balanche pour achète.

  • Sarah Abassi

    Et ça finit, ouais, pour Hachette. Ouais, pour plusieurs raisons. Je pense qu'encore une fois, c'est un petit peu aussi le côté... J'avoue que je valorise beaucoup le côté humain. Et c'est vrai que d'avoir rencontré la directrice édito chez Hachette, j'ai aussi l'occasion de rencontrer la directrice... Enfin, pardon, mon éditrice. Enfin, l'éditrice Hachette, qui est aujourd'hui mon éditrice. Sur le salon de Montreuil, on avait aussi l'occasion de parler parce qu'elle m'avait demandé aussi du pitch et de mon roman après en avoir entendu parler. Et ce côté humain, quand même... J'avoue que je valorise beaucoup ça et je pense que j'étais rassurée d'avoir rencontré les gens vrais, de voir aussi qu'il y a un feeling qui passe et donc plus rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr, parce qu'au-delà de construire une relation amicale, ce qui n'est pas toujours souhaitable dans des relations professionnelles, le fait de bien s'entendre avec quelqu'un et de sentir qu'on va bien travailler ensemble, qu'on a les mêmes valeurs, tout ça, ça aide énormément. Je comprends, c'est un bon argument. Et dis-moi, ton roman n'est pas terminé puisque tu viens d'envoyer une première partie. À ce moment-là, en tout cas en janvier 2023, il te reste beaucoup de boulot, sachant qu'il faut l'écrire entièrement. Et avant même de parler de ça, une fois que ce sera écrit, il y aura tout le travail éditorial à faire, qui est parfois très long, parce qu'il y a des fois où ça se fait assez facilement, on en une ou deux passes avec l'éditeur ou l'éditrice, on y arrive. Des fois, il y a besoin de plus de travail. Point en quoi a constitué... constitué tout ce travail éditorial avec Hachette ? Et quelles ont été les améliorations réalisées ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà pour l'écriture, du coup, ce qu'on a mis en place, c'était que je devais envoyer par paquet de 5 chapitres au fur et à mesure que j'écrivais. Donc j'écrivais 5 chapitres, j'ai envoyé à mon éditrice, qui me faisait des retours, toujours positifs, un petit peu pour me dire continue, vraiment pour m'encourager, même si je sentais qu'il y avait des choses qui n'allaient pas, mais je pense qu'à ce moment-là, elle ne voulait pas trop me brider. Donc c'était toujours un petit peu quelque chose de positif, ça jusqu'à ce que je finisse le roman en juillet. Et après, ça a été assez rapide, du moins au début. Ils l'ont fait lire par une éditrice externe qui a fait un retour vraiment très détaillé sur le roman. Enfin, du moins, quelque chose d'assez global, pardon, pas très détaillé. Et pour dire, voilà, le système de magie, les personnages, ceci, cela. Enfin, vraiment, point par point, en fait, de dire les points faibles, les points forts. Qu'est-ce qu'il y aura de retravaillé ? Où on en est au niveau de la compréhension du texte ? Parce que c'est ça un petit peu qui pèse chez moi, je pense. Ou du moins qui pêchait, parce qu'on est sur la fin du travail du tout. Donc là j'ai retravaillé le texte tout le mois d'août, selon le retour. Bon c'était clairement pas suffisant parce qu'on était vraiment sur quelque chose en premier jet quand même de cette nouvelle version. Et après j'ai laissé le texte en septembre, qui est revenu fin décembre. Et là, c'était vraiment le début des corrections édito. Ça a été très, très dense. Beaucoup de travail. Un roman qui est quand même passé de 115 000 mots à 160 000 mots.

  • Margot Dessenne

    C'est un beau bébé.

  • Sarah Abassi

    Oui, c'est un beau roman. Et après le travail ça a été beaucoup étoffé en fait, mieux expliquer certains éléments, approfondir l'univers pour permettre une meilleure compréhension du système de magie, de tout l'aspect univers, fonction, enfin aussi les relations entre les royaumes. Ça a été beaucoup à ce niveau-là. Et après, moi, je me suis permise aussi de me faire plaisir en rajoutant des petits éléments qui n'étaient pas forcément demandés, mais qui me semblaient pertinents et que j'avais envie de rajouter, comme en fait lors d'une réécriture. Et qu'est-ce que tu as préféré lors de cette phase d'édito ?

  • Margot Dessenne

    Je ne sais pas si j'ai préféré quelque chose, parce que c'était vraiment compliqué quand même. Ça a été assez long, beaucoup de choses à faire en peu de temps, sachant que je suis étudiante à côté, donc c'était très difficile au niveau de la gestion. Ce que j'ai préféré, je... Je ne sais pas, rajouter certains... Ouais, je pense que c'est les détails de l'univers. C'est des petits éléments, mais qui, je trouve, donnent vraiment un aspect complet à l'univers. Ça, j'aime bien. Et qu'est-ce que tu feras différemment pour ton tome 2 ?

  • Sarah Abassi

    Je soignerai déjà mon premier jet. Je pense que le fait d'avoir eu ce travail du taux, ça me permet quand même de cibler un petit peu mes points forts, mes points faibles. Et donc, je sais, je trouve que je me connais mieux en tant qu'autrice. Et donc, je pense que je vais pouvoir faire plus attention sur l'écriture du tome 2 que je dois rechercher cet été. Pour quoi ? Produire déjà un premier jet plus qualitatif ou qui demandera moins de travail aux éditrices et après à moi par la suite.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses que c'était quoi tes points forts et tes points faibles ?

  • Sarah Abassi

    Mes points faibles c'est les descriptions. C'est quelque chose que je fais souvent à la réécriture parce qu'au premier jet je suis un petit peu en mode rush et je prends pas le temps de visualiser tout ce que je vois. Donc ouais c'est vrai que les descriptions étaient assez pauvres et j'ai très très peur toujours d'en dire trop et de perdre le lecteur. En fait, c'est l'inverse. Comme on l'éditerait, c'est de l'info missing, c'est pas de l'info dumping. J'en ai pas assez, donc on est paumé. Donc ça, c'est vraiment, je pense, mes points faibles. Et je pense que les points forts, c'est le rythme. Je trouve qu'il y a quand même un bon rythme. Et j'aime bien faire des chapitres, tu sais, qui finissent d'une telle manière que t'as forcément envie de tourner la page d'après. Ça, je pense que c'est peut-être un point fort que j'ai.

  • Margot Dessenne

    Qui est peut-être dû à tes études aussi dans le cinéma, le scénario.

  • Sarah Abassi

    Euh, peut-être. Ouais, peut-être. Je sais pas trop, mais c'est possible.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, vous avez prévu quoi du coup pour ce roman ? Parce qu'on va passer plein d'infos, plein de petits trucs suspense. En tout cas, ça a l'air d'être très bien travaillé avec Hachette. Nous, on a hâte d'en savoir plus. Est-ce que tu aurais des petites choses à nous dire ?

  • Sarah Abassi

    Malheureusement, non.

  • Margot Dessenne

    J'aurais bien tenté.

  • Sarah Abassi

    Après, toi, tu sais.

  • Margot Dessenne

    Désolée, mes chers auditeurs, je suis au courant puisque je suis dans le story privé de Sarah. Mais j'ai tenté. de vous faire avoir une info que je n'ai pas le droit de dire. Tant pis, c'est pas grave, c'est tout.

  • Sarah Abassi

    Non, mais pour teaser quand même, parce qu'on aime bien teaser, Hachette prépare quand même de très jolies choses et je suis très contente de ce que ça rend pour le moment. Ne serait-ce que, par exemple, aujourd'hui, j'ai reçu la maquette intérieure, donc à quoi va ressembler la mise en page du roman, la mise en page définitive. Et je trouve que c'est plein d'aspects comme ça, mais qui participent à faire de ce roman vraiment un roman. Envie en signant Chachette, c'est qu'on fasse vivre vraiment le roman. Chachette parvient très bien à faire ça. En tout cas, ce qui est prévu pour le moment est très cool, sans pouvoir vous en dire plus. On n'a même pas encore parlé de l'aspect communication qu'on doit voir le mois prochain. J'espère aussi que ça réserve de belles surprises. Mais j'avoue que pour l'instant, on voit de belles surprises en belles surprises.

  • Margot Dessenne

    Tant mieux alors ! Voilà, on en parlait tout à l'heure. La prochaine étape, c'est le tome 2. Et après ça, est-ce que tu as déjà d'autres projets en tête ou tu y vas un roman à la fois ?

  • Sarah Abassi

    Alors... J'essaye d'être un roman à la fois. C'est vrai que récemment, j'ai eu un petit coup de peur en me disant Mais qu'est-ce que je fais après ? Est-ce que je vais écrire juste une biologie ? Après, il n'y aura plus rien publié, il n'y aura plus rien d'écrit. Donc j'ai commencé à réfléchir. Et en fait, je me rends compte qu'il ne faut pas que je réfléchisse. C'est des idées qui viennent à moi. Et récemment, j'ai eu une nouvelle idée pour un prochain roman. Une idée qui me parle vraiment, parce que j'ai beaucoup d'idées, mais tu sais que je ne me vois pas forcément écrire. Et celle-ci, je pense que ça y est. Je tiens l'idée du prochain roman. Pour l'instant, quand j'ai les idées, je les note, quelque part. Mais je reste focus sur la tisseuse de mélodie jusqu'à la fin du tome 2 et puis même sur l'aspect promotion, j'ai pas envie de parler d'un autre roman. C'est à fond sur la tisseuse de mélodie et voilà.

  • Margot Dessenne

    On peut juste avoir le genre.

  • Sarah Abassi

    Ce sera de la fantaisie aussi.

  • Margot Dessenne

    Au moins, tu restes constante là-dessus. Ça permettra au lecteur qui t'aime déjà dans la tisseuse de mélodie de pouvoir continuer de te retrouver par là. Dis-moi, en parlant des lecteurs, on va surtout parler des auditeurs et de la question des auditeurs. Et une qui, à mon avis, fera peut-être écho à tout ce que tu as vécu, comment concilier tout ce qui est écriture et travail éditorial avec la vie étudiante ? Parce que comme tu disais au début, toi c'est compliqué puisque tu es encore dans les études, et des études qui sont loin d'être finies pour l'instant, parce que ce sont des études longues et complexes. Et donc comment on fait quand on a des boulots à rendre qui sont très conséquents, pour s'organiser ?

  • Sarah Abassi

    Alors, j'ai quand même fini dans deux mois. Ah, j'arrive à la fin là.

  • Margot Dessenne

    Bientôt fini, excuse-moi.

  • Sarah Abassi

    Oui, il n'y a pas de suite.

  • Margot Dessenne

    Mais ça reste des études qui sont longues et qui sont plus que complexes.

  • Sarah Abassi

    C'est complexe, c'est assez dense aussi. Donc là, je suis en cinquième dernière année. Je suis née dans deux mois. Mais c'est vrai que ça a été assez compliqué parce que du coup, j'ai écrit le roman sur ma quatrième année. Et là, tout le travail sur cette année qui est, je pense, la plus dense de la formation. C'est très compliqué, très sincèrement. Et je ne l'ai pas forcément très bien vécu. Pour être honnête, j'ai fait un burn-out au début de l'année, début de 2024. Donc je pense que ça montre un petit peu que ce n'est pas toujours simple d'arriver à concilier les deux. Je pense que ce qui a beaucoup joué sur moi, c'est de faire des choix, de me dire, ok, c'est passager. C'est le temps de quelques mois. Et c'est la sortie du roman et la réussite de mes études, c'est deux gros enjeux. Et il y en a un qui pouvait prendre le pas sur l'autre. Donc il a fallu se dire, ok, là ça va être six mois très compliqués. Ça va être six mois où tu vas avoir la tête sous l'eau. Mais tu vas respirer après ces six mois et tu vas respirer une bonne fois pour toutes. Parce que tu auras fini tes études, ton roman va sortir. Et c'est un petit peu la carotte comme ça. Après je pense que chacun marche différemment. Mais quand on est dans une situation où on ne peut pas forcément s'en sortir parce qu'on a de gros enjeux, beaucoup de choses à faire et qu'on ne peut pas prioriser forcément. J'ai fait la technique de garder la tête sous l'eau, mais je garde en tête que dans six mois c'est terminé. et que je serais tellement fière de moi que je serais contente d'avoir fait les sacrifices que j'ai fait pour en arriver là.

  • Margot Dessenne

    Oui, je comprends.

  • Sarah Abassi

    Mais faites quand même attention à votre santé mentale. Je ne veux pas pousser les gens au burn-out non plus, il faut faire quand même vraiment attention à sa santé mentale. Et quelque chose d'assez important, c'est que moi j'ai pris la décision de me faire suivre psychologiquement pendant cette période. Je pense qu'il ne faut pas avoir honte de le dire et pas avoir honte de le faire. Il n'y a pas de soucis à ce niveau-là. Je pense que ça peut être intéressant pour pour... parvenir aussi à tenir un petit peu la cadence. Et moi, je sais que ça m'a aidée. Je suis contente de l'avoir fait.

  • Margot Dessenne

    C'est important, effectivement, d'en parler. Et si tu te retrouves dans une situation similaire, pas avec les études cette fois, mais avec ton travail, parce que tu vas peut-être commencer à travailler prochainement si tes études se finissent. Comment tu penses pouvoir t'en sortir sans te retrouver la tête sous l'eau ? Est-ce que tu aimerais mettre en place des choses ? Je sais qu'il y a certaines personnes qui font du 80% en termes d'horaire, donc qui par exemple ne travaillent pas le vendredi, pour dire de pouvoir avoir une journée dédiée à l'écriture. Est-ce que c'est quelque chose qui te tenterait ou tu envisages d'autres choses peut-être ?

  • Sarah Abassi

    C'est vrai que ces derniers mois, je me suis rendu compte de ce que je voulais, que l'écriture, de dédier du temps à l'écriture dans ma vie, pour vraiment me professionnaliser et que ça rentre dans mes revenus. Donc je ne sais pas trop encore ce que je vais faire. Là j'avoue que je me suis plus mis dans la tête que j'allais être en vacances à la fin de mes études. J'ai la sortie de mon tome 1, j'ai l'écriture de mon tome 2. Je vis encore chez mes parents et donc c'est quand même une situation qui est assez confortable à ce niveau-là. Et qui me permet de dire, ok, là vraiment j'ai passé 5 ans, comme je suis une étudiante vraiment très carrée, toujours bonne note, etc. Ça fait 5 ans où je n'ai pas trop vécu. Du moins je n'ai pas eu la sensation vraiment de profiter pleinement des choses. Pourquoi ? parvenir à ça, à cette réussite-là, du moins cette réussite prochaine, j'espère. Donc j'ai envie de me dédier du temps à moi, à mon roman, à l'écriture, et voir aussi comment ça évolue à ce niveau. Et si je vois que l'écriture, c'est intéressant et que je peux en vivre en partie, parce qu'en vivre pleinement, non, et bien dans ce cas-là, m'organiser professionnellement autour de l'écriture. L'avantage qu'on est ostopathe, c'est qu'on peut travailler à son compte. Donc si j'essaye de faire du remplacement, de faire du remplacement 2-3 jours semaine, ou de prendre un cabinet et de travailler avec quelqu'un pour faire pareil, un espèce de mi-temps, je peux prendre la décision comme je l'entends.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive à la dernière question de cet épisode qui est une question un peu signature qui change en fonction des invités et qui va reprendre un peu le thème cette fois-ci de l'épisode Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice timide qui aimerait pitcher son roman en salon qui va le faire prochainement et qui panique à l'idée de le faire que seraient ces trois conseils ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense, c'est pas forcément un conseil qui va aller dans ce sens-là, mais se permettre de ne pas le faire. Je pense que c'est important, d'autant plus quand on est timide et qu'on ne s'en sent pas capable, parce qu'on n'a pas tous la même expérience, c'est pas facile pour tout le monde. Donc je pense garder en tête qu'à tout moment, on a le droit d'abandonner, qu'on a le droit de dire qu'on ne va pas le faire et qu'on ne s'en sent pas capable. Ça ne fait pas de nous quelqu'un de faible, quelqu'un de moins bon que les autres. et sachez qu'un roman qui est pris en pitch c'est un roman qui est pris aussi en soumission classique parce que mon roman il a été lu quand même par le comité de lecture avant d'être lu par mes éditrices donc en réalité pitcher ça permet d'avoir une réponse en général plus vite parce que le manuscrit passe au-dessus de la pile donc c'est ça l'avantage mais si c'est quelque chose qui vous stresse et vous en sentez pas forcément capable dites-vous que c'est pas une chance en moins que vous aurez et que si vous passez en soumission classique ça sera le même dénouement voilà donc pas de panique déjà à ce niveau-là Ensuite, deuxième conseil... qui ne va pas non plus dans le sens de mon expérience, vraiment, je fais quelque chose et il dit autre chose, moi, je me conseillerais de terminer le roman avant d'aller le pitcher, en fait, de ne pas faire comme moi j'ai fait, pour plusieurs raisons. C'est que j'ai eu énormément de chance de pouvoir signer sur un début de roman. J'en ai conscience que c'est vraiment de la chance, mais ce n'est pas toujours le cas. Et je peux en plus en témoigner, parce que j'ai vraiment des proches à qui ça arrivait d'en venir un roman pas terminé. à qui on dit continuez-le ça nous plaît et à la fin on dit non on n'en veut pas En gros, et c'est très compliqué comme situation, le stress pendant l'écriture et la déception finale, ce n'est pas toujours facile à vivre. Et je pense d'une manière générale qu'un roman, quand il est écrit, réécrit, abouti, corrigé, il a forcément plus de chances de plaire qu'un roman qui en est... Enfin voilà, un roman premier G dont les premiers chapitres sont écrits. Donc j'aurais tendance à dire, présentez vraiment... pour avoir le plus de chances possible, je pense, présentez un manuscrit qui est le plus abouti possible et dont vous êtes fiers. Parce que moi, il n'y aura pas de regret. Et troisième conseil, je pense que je dirais, c'est par rapport à l'échange qu'on peut avoir. Donc là, dans le cas où vous vous dites Ok, je m'en sens capable. Ok, j'ai fini ou pas mon manuscrit. J'ai envie d'aller le pitcher dans tous les cas. Il n'y a pas de souci. Je pense que ça va être dans l'échange que vous allez avoir avec votre interlocuteur de... De garder en tête, et je pense que tu l'as très bien dit tout à l'heure, on a tendance, en tant qu'autorise, à mettre les éditeurs et éditrices sur un piédestal. Et on en est terrorisés, et on en a super peur. Et je pense que ça participe en fait à rendre la situation hyper stressante, beaucoup plus qu'à naissance et l'être. Vous connaissez votre roman, puisque vous l'avez écrit ou vous êtes en train de l'écrire. Il n'y a personne d'autre qui en parlera mieux que vous, donc faites-vous confiance sur ça. parce que vous en parlerez très très bien dans tous les cas. Et en plus, vous allez en parler à quelqu'un qui est autant passionné que vous, donc je trouve ça beau, je trouve ça formidable. Donc en réalité, je pense qu'il faut un petit peu prendre... Enfin, imaginer la situation autrement, et se dire qu'on va parler d'un roman qui nous passionne, à quelqu'un qui est passionné, et qui cherche justement à lire des romans. Parce qu'un éditeur, un éditrice, c'est aussi un lecteur, une lectrice. Et je trouve que ça rend la situation directement beaucoup moins peut-être stressante, et moins dramatique peut-être.

  • Margot Dessenne

    ça me semble être de très bons conseils merci énormément Sarah pour ton temps, pour l'expérience que tu as partagé avec nous, j'ai super hâte d'avoir la tissueuse de Melody dans ma bibliothèque et de pouvoir le lire tranquillement vraiment, parce que tu fais en plus une très très belle communication si vous ne la connaissez pas, elle se fait appeler Sarah Boukine sur Instagram et j'aime beaucoup à chaque fois ton feed, tes posts c'est super bien travaillé, donc ça me donne super envie de lire, donc voilà Merci énormément.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup à toi Margot.

  • Margot Dessenne

    Voilà, bah écoutez, si vous voulez en savoir plus sur l'aventure que va vivre Sarah dans les prochains mois, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux. Tous les liens seront dans les notes de l'épisode. En attendant, écrivez bien, prenez soin de vous, courage à tous ceux qui vont bientôt pitcher leur roman et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Salut !

  • Sarah Abassi

    Salut !

Description

En décembre 2022, Sarah Abassi se rend au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil avec comme objectif de pitcher son roman à plusieurs maisons d'édition. Après des réactions enthousiastes, elle enverra son roman un mois plus tard à Hachette romans qui la signera sur synopsis. Dans cet épisode de podcast, elle nous raconte son expérience et nous donne ses conseils pour réussir le pitch de son roman en salon du livre, devant des éditeurs.


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Transcription

  • Margot Dessenne

    Hey, bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. J'espère que vous allez bien, que vous passez une très bonne semaine. Dans mon cas, je reviens de quelques jours de congés qui m'ont été extrêmement bénéfiques, autant au niveau du repos que de la créativité, parce que oui, pour être créatif, il faut s'accorder du temps pour soi. Et je suis très contente de démarrer cette nouvelle semaine en très bonne compagnie, puisqu'on est sur une jolie interview aujourd'hui, que j'avais envie de faire depuis un moment, puisque Sarah m'avait également contactée depuis un moment, Merci énormément, je suis avec Sarah Abassi. Merci Sarah d'être ici avec nous aujourd'hui.

  • Sarah Abassi

    Merci à toi.

  • Margot Dessenne

    Bah écoute, le plaisir est partagé. Pour toutes les personnes qui ne te connaîtraient pas encore, est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu as envie ?

  • Sarah Abassi

    Très bien. Du coup, je m'appelle Sarah Abassi. J'ai 24 ans. Je suis étudiante en ostéopathie et à côté, j'ai une très grande passion pour l'écriture. J'ai écrit plusieurs romans, dont le dernier, La Tisseuse de Mélodie, qui sort en septembre chez Hachette Romand. Voilà. Félicitations !

  • Margot Dessenne

    Je suis trop contente parce que la première fois que je t'ai rencontrée en vrai, c'était l'une des premières dédicaces d'Absolu. Et on avait un peu parlé sur le fait que toi, c'était ton rêve. Et je suis heureuse parce qu'un an après, ça s'est concrétisé et je suis trop contente pour toi.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, on va revenir un petit peu en arrière. J'aime bien aller voir ce qui se cache au tout début de la passion d'écriture. Et je voulais savoir c'était quoi ton premier souvenir lié à l'écriture ?

  • Sarah Abassi

    Wow, alors je pense, mon premier souvenir, je pense que j'ai commencé en écrivant des poèmes avant d'écrire des histoires. Il me semble que j'ai commencé avec ça. Ouais, des petits poèmes comme ça sur des feuilles volantes. J'avais des petites passions tous les quatre matins, tu sais, ça me prenait un jour, j'avais une passion. Et puis une semaine après, c'était autre chose. Je pense que c'est ça mon tout premier souvenir, ouais.

  • Margot Dessenne

    Je pense que c'est le quotidien de beaucoup d'enfants de tester. On oublie un peu ça en grandissant.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais il faut. C'est ça qui est bien, c'est tester, savoir ce qui nous plaît. C'est ce qu'il faut, oui.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, c'était quoi ta toute première histoire sur laquelle tu t'es lancée, si tu t'en souviens ?

  • Sarah Abassi

    Il me semble que c'était une histoire d'extraterrestre, je pense. Il me semble. C'était... Je pense que j'avais aux alentours de 7-8 ans. Et ça parlait d'un couple qui avait vu un extraterrestre, mais il n'y a personne qui le croyait. Voilà, c'était très rapide. C'était une petite histoire qui faisait une petite page, tu vois. Mais je pense que c'était la première histoire.

  • Margot Dessenne

    C'est chouette déjà d'écrire une histoire qui a un début et une fin quand on est enfant. C'est pas facile.

  • Sarah Abassi

    Ah non, il n'y avait pas de fin. Il n'y avait que le début.

  • Margot Dessenne

    Bon, c'est déjà pas mal, ok.

  • Sarah Abassi

    C'était déjà pas mal. Oui.

  • Margot Dessenne

    Bah, depuis, t'en as fait du chemin, puisque t'as écrit un joli pavé. qui va bientôt sortir. Peut-être pour toutes les personnes qui n'en ont pas encore entendu parler, parce qu'on va beaucoup se centrer sur ce roman et sur la façon dont il a été publié. Est-ce que tu pourrais déjà nous décrire la manière dont l'idée t'est venue ? Et quelle est cette idée ? Et comment tu nous raconterais rapidement le roman ?

  • Sarah Abassi

    Ok, alors comment l'idée est venue ? Ça s'est fait en plusieurs fois. La toute première idée que j'ai eue, en fait, j'étais... Je suis musicienne, en fait, je suis pianiste. Donc j'étais au piano. Et c'est assez marrant parce que j'avais une de mes chiennes qui était sur le canapé derrière moi. Et il se trouve que quand je joue du piano, sur le reflet du bois du piano, je peux voir ce qui se passe derrière. Et pendant que je jouais, c'était un morceau assez nostalgique, assez triste. Je voyais les réactions de ma chienne derrière et elle avait l'air un petit peu dans le même état d'esprit. Je me suis dit que ce serait hyper marrant qu'elle arrive à ressentir ce que je joue, l'émotion que je mets dans la musique. Est-ce que la musique aurait un pouvoir au-delà de celui qu'on lui connaît ? Et c'est comme ça que ça a commencé, avec cette seule question. Et c'est là que c'est parti, je me suis dit, mais ça serait incroyable de créer une histoire avec un monde dont le système de magie tournerait autour de la musique, les castes aussi peut-être. Bref, en fait, un monde où la musique serait magique. Et ça a été le point de départ de cette histoire. Après, il y a eu diverses versions, diverses idées qui me sont venues en tête pour ce qui était de l'intrigue. Et au final, je suis revenue à la toute première idée que j'avais eue, un an plus tard. Il me semble que j'ai commencé six versions. Et la sixième, je suis revenue à la première idée que j'avais eue. Comme quoi, parfois, la première idée est souvent la bonne. Et c'était cette idée de... Melodie musicale, enfin pardon, destinée musicale. Est-ce qu'on n'aurait pas une destinée qui serait codée sous forme de mélodie ? Et c'est là que c'était parti. Donc j'avais ce monde avec la musique, j'avais cette idée de prémonition avec des mélodies, de tisser, enfin de prémonition tisser, c'est le premier terme qui m'est venu, et c'est parti, la tissesse de mélodie s'était lancée, et voilà. Voilà pour la jeunesse.

  • Margot Dessenne

    C'est une bonne jeunesse, ça permet vraiment de comprendre ce que tu as fait. Effectivement, tu as fait plus de six versions. Je me reconnais un petit peu là-dessus. Quand on est étudiant, qu'on n'a pas le contrat signé et qu'on a le temps de réécrire encore et encore, c'est assez confortable justement de se dire que la version sur laquelle on travaille ne sera pas forcément la dernière. Et ce n'est pas si décourageant que ça. Au moins, ça permet de tester des choses.

  • Sarah Abassi

    Totalement, mais je suis très contente moi de... En plus, il y a eu quand même des moments assez durs. Je sentais bien que je n'écrivais pas l'histoire que je voulais vraiment raconter. Donc ça a été un petit peu parfois des moments difficiles d'essayer de me recentrer, de me dire mais tu as envie de raconter quelque chose, mais qu'est-ce qu'il y a en fait en toi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Mais au final, je suis très contente parce que même si ça a été des longs mois d'écriture, de réécriture, de réflexion, je suis très contente parce qu'aujourd'hui, j'ai écrit l'histoire que je voulais raconter. et c'est en ça que je suis le plus fière c'est une belle chose

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, ce roman, donc La Tisseuse de Mélodie, il a vécu un chemin semé d'embûches, avec notamment plusieurs tentatives de concours d'écriture. Est-ce que tu peux nous raconter ? J'ai vu que tu avais participé notamment deux fois au concours Rajo. Pourquoi tu t'es dit que ce roman est fait pour les concours d'écriture, ou que ça te semblait être une manière plus simple d'atteindre les maisons d'édition ? C'était quoi ta réflexion autour de ça ?

  • Sarah Abassi

    Alors, les concours d'écriture, je trouve ça vraiment très intéressant. parce que ça offre une opportunité différente de rentrer en contact avec les maisons d'édition et pourquoi pas de publier un texte. L'avantage de ces concours-là, parce que le tout premier concours auquel j'avais participé, c'était celui de la Martinère Jeunesse, qui a été gagné au final par Laetitia Lajoigny, ça a été mon premier concours. Et je trouve ça vraiment génial parce qu'on n'a pas besoin d'écrire le roman en entier. Il fallait juste présenter un projet. Et je trouvais ça vraiment intéressant parce que souvent, quand les concours d'écriture sont lancés, moi, je n'ai jamais de projet qui sont finalisés pour être envoyés. Donc, c'était assez sympa parce que ça me permettait d'avoir deux mois pour réfléchir et pour entamer quelque chose. Donc, c'est en ça que je trouve ça vraiment intéressant, les concours d'écriture. Et c'était le cas avec, finalement, celui de Rajot, parce que j'étais encore en pleine écriture d'une des premières versions de Let's Us de Melody. Je n'avais pas fini d'écrire le roman et je n'aurais jamais terminé de l'écrire à temps. Donc je trouvais ça super cool. Je me suis dit que ça peut être intéressant de voir ce qu'un éditeur pourrait en penser, si ça peut correspondre à ce qui se recherche en ce moment vis-à-vis du genre. Donc pourquoi pas essayer. Il n'y a pas besoin de l'écrire en entier, il faut juste le début, un synopsis. J'en vois ça, je n'ai rien à perdre.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit l'attente ? Est-ce qu'on la vit de la même façon qu'en envoi traditionnel ? Est-ce qu'on a des pressions supplémentaires ?

  • Sarah Abassi

    Je pense que c'est différent parce qu'en général, dans les concours, on nous dit à peu près la date à laquelle les finalistes ou le gagnant sera annoncé. Donc je pense qu'on est moins sur le côté, ça peut arriver à n'importe quel moment. Alors que c'est vrai que quand on fait des envois à maison d'édition, on ne sait jamais quand ça peut tomber. Ça peut tomber vraiment du jour au lendemain. C'est vraiment... du hasard total, on ne sait pas. Donc je pense que c'est différent, parce qu'on s'attend à ce que ce soit long, on a une date à peu près, donc je pense que quand on se rapproche de la date, on commence à y songer de nouveau. Mais je trouve du moins que c'est moins dur que les envois en maison d'édition.

  • Margot Dessenne

    Et comment on vit le fait que le texte sur lequel on passe des mois, des années de travail, échoue à trois concours d'écriture, dont deux fois le même ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, la martinière c'est avec un autre texte, donc la thèse de mélodie a participé aux deux concours Rajo. Et on ne le vit pas forcément très bien. Le premier concours, ça a été en réalité, parce que je me suis rapidement rendue compte que ce n'était pas la bonne version du roman que je voulais raconter. Donc j'ai rapidement rebondi en travaillant sur une nouvelle version. Et le second concours, si je ne dis pas de bêtises, c'était en novembre 2022 qu'il y a eu les résultats. Enfin, c'était par là en tout cas. Là, ça a été plus compliqué puisque je m'approchais vraiment de la version actuelle de La Tisseuse de Mélodie. Donc, j'étais un petit peu plus sûre de ce à quoi je voulais que le roman ressemble. Et ça a été compliqué parce que j'avoue que j'avais placé beaucoup d'espoir dans ce concours, pas en vue d'une publication, parce que je ne voyais pas forcément mon roman cher à jour. Mais je pense que j'avais besoin d'entendre que ce que j'écrivais, c'était assez bien pour dans le futur. pouvoir être publié. Je pense que j'ai besoin un petit peu de ce coup de boost et que quelqu'un, un professionnel, me dise Ok Sarah, tu fais du bon travail. C'est un petit peu infantilisant, mais tu vois ce que je veux dire. Tu fais du bon travail, continue, ça va arriver. Je pense que j'ai besoin d'être rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Et comment on rebondit justement après ça ?

  • Sarah Abassi

    Eh bien, le roman dit très fort, puisque j'ai eu une semaine de down totale, et puis je pense qu'il faut aussi se l'accorder. On a le droit d'être triste, de déprimer, de dire qu'on va tout abandonner, du moment qu'après on remonte la pente, c'est le plus important. Et donc, ça a été très très dur, je ne savais plus trop quoi faire, et pourtant je ne voulais pas abandonner ce roman. Donc on était proche du salon de Montreuil, j'y étais jamais allée, mais j'avais déjà envie d'y participer parce que j'avais entendu de bons échos. Et je me suis dit, tiens, il y a un salon de Montreuil qui arrive dans deux semaines, trois semaines, je ne sais plus exactement. Je vais y aller. je vais aller rencontrer des éditeurs sur place et je vais leur parler de mon roman directement et je vais voir ce que ça vaut.

  • Margot Dessenne

    Je m'en souviens aussi, effectivement, que Hachette, peut-être deux semaines avant, avait fait une story disant Ah, ben, il y aura des éditrices sur le stand. Si vous êtes primo-romancier, que vous avez un roman dont vous voulez nous parler, venez nous le pitcher. Toi, du coup, tu y es peut-être pu y aller. Dans quel état d'esprit étais-tu ce jour-là ? Est-ce que tu étais relativement confiante, tu avais travaillé ton pitch ou c'était un peu en mode freestyle et on verra bien ?

  • Sarah Abassi

    Alors pour le coup, cette annonce, c'est vraiment pas l'annonce qui m'a donné le déclic puisque j'avais vraiment cette envie avant. Donc c'est au contraire, quand j'ai vu cette annonce, je me suis dit bon, c'est peut-être un signe justement que je suis sur la bonne voie. Donc du coup, je suis allée un petit peu confiante, mais pas la confiance excessive. Je me suis dit ok, j'ai déjà une expérience dans le fait de pitcher puisque j'ai fait une classe préparatoire en cinéma avant de faire mes études en ostéopathie. Donc on avait des cours de scénario, on pitchait, on créait des scénarios, enfin voilà, j'avais un petit peu d'expérience à ce niveau. Donc je me suis dit, tu sais comment ça fonctionne, tu sais comment faire. Je savais que la gestion du stress sur le coup, ça serait une autre histoire. Je suis partie assez confiante, je ne me suis pas trop préparée. Enfin, je ne me suis même pas du tout préparée. Je me suis dit, se préparer c'est le meilleur moyen d'arriver sur place, de stresser, d'oublier une phrase. Et en fait, juste de se décomposer parce que c'est la phrase qu'il nous fallait et du coup on n'arrive pas à retrouver le fil de ce qu'on voulait dire. Et... Je me suis dit, tu y vas, vraiment, tu vois comment ça se passe sur place. Et comme je ne savais pas non plus à quoi m'attendre, je ne voulais pas me préparer à quelque chose. Je suis arrivée sur place et ambiance totalement différente. Là, je peux te dire que la confiance, elle a fait une chute.

  • Margot Dessenne

    C'est impressionnant Montreuil.

  • Sarah Abassi

    C'est très impressionnant. Et encore une fois, c'était vraiment mon premier Montreuil. Donc c'est vrai que je ne savais pas du tout vraiment à quoi m'attendre. C'est vrai que sur place, je suis allée avec des amis toulousaines et qui étaient au courant que je voulais faire ça. Et j'aurais dit, tu ne peux pas le faire. Ce n'est pas possible, je ne vais jamais y arriver. Je me suis pris pour qui en me disant ça ?

  • Margot Dessenne

    Et comment ça se passe ? Est-ce que tu as pitché à d'autres maisons d'édition en plus d'Achète ? Avant qu'on entre dans le cœur du pitch. C'était quoi ton déroulé de journée ? Vas-y raconte-nous.

  • Sarah Abassi

    J'avais prévu déjà dès le départ de faire un petit peu le tour du salon, voir comment ça s'organisait, où étaient les stands, etc. C'est vrai que j'avais trois maisons d'édition cibles pour ce roman, qui correspondaient aussi à mes sous-inspirations. Il y avait Hachette, il y avait Milan et il y avait Big Bang. C'était trois maisons d'édition et j'ai rapidement repéré des stands. J'ai bien vu que, je suis arrivée le vendredi, moi, j'ai bien vu qu'il y avait à ce moment-là, le vendredi matin, personne sur les stands. Donc je m'étais renseignée, on m'a dit, en général, il y a les éditoristes quand il y a des auteurs qui viennent dédicacer. Donc je me suis dit, bon, très bien, je les achète, il y a une dédicace le vendredi après-midi. Donc c'est parti, le vendredi après-midi, je me suis dit, ça sera ce moment-là, tu ne sors pas du salon. Je ne suis pas permise de sortir du salon, justement, pour rester concentrée et me dire, tu ne peux pas fuir.

  • Margot Dessenne

    Et du coup, ça s'est passé comment ?

  • Sarah Abassi

    Donc j'ai commencé avec Hachette, effectivement, et je suis allée sur le stand. Alors de base, j'y suis allée pour me faire dédicacer mon roman par Bleuenn Guillou, l'autrice du Tribu des Dieux. Et c'est en fait pendant que j'étais dans la file d'attente que je vois des personnes sur le stand que je n'avais pas vues plus tôt. Et il se trouve que bon, au travers de stories notamment d'Alric et Jennifer, j'avais déjà un petit peu une idée d'à quoi ressemblaient les visages des éditrices chez Hachette. Et donc j'ai fait signer mon roman par Bleuenne et je lui dis, excuse-moi Bleuenne, est-ce que tu sais qui c'est Isabel ? Parce que bon, du coup, je connais un petit peu les noms parce que j'ai des amis chez Hachette, parce qu'on les voit aussi dans les remerciements, donc je connais un petit peu les noms. Pour être sûre de mettre le bon nom sur le bon visage. Et Bleuenn qui me dit mais oui regarde c'est elle, "Ah, mais Isabel Dabelle t'as quelqu'un qui veut te parler." Ok, ça y est, c'était lancé. Du coup, il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était lancé. Là, je m'approche, toute timide, tremblante. J'ai chaud et froid à la fois. Et c'est parti. Je dis bonjour. Je suis autrice et je suis en train d'écrire un roman. J'aimerais savoir si ça pourrait vous intéresser. Et c'était parti.

  • Margot Dessenne

    Il faut avoir le courage de partir comme ça. Dis-moi, est-ce que tu saurais me repitcher ton roman comme tu l'avais fait devant Isabelle chez Hachette ?

  • Sarah Abassi

    Alors, peut-être pas exactement pareil. Ouais, à peu près. Du coup, j'ai commencé par dire... C'est une fantasy young adult en deux tomes, dans un monde où la musique est magique. On suit une jeune adolescente qui s'appelle Shona, qui a le... pouvoir de voir l'avenir comme 49 autres jeunes élus dans son royaume, et qui un jour va percevoir son propre destin, qui est celui de tuer le roi. Donc rapidement, elle va être accusée de trahison, elle va devoir fuir le lieu sacré dans lequel elle a grandi, et trouver la réponse à ces questions, de savoir pourquoi tuer le roi, est-ce que c'est vraiment son destin ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre, une machination ? qui est en cours et qu'elle va devoir découvrir. Et son chemin va croiser celui d'Allister, qui est un jeune musicien aristocrate, musicien avec un M majuscule, parce que c'est vraiment un titre, et avec qui elle va devoir travailler, bien que difficilement, pour parvenir à dénouer les fils de son destin.

  • Margot Dessenne

    J'aime beaucoup et j'aimerais savoir pour toi, en plus tu as fait des études dans le cinéma, donc tu en as étudié des pitches. Pourquoi toi tu penses que ce pitch, il marche ? Comment il est découpé ? Qu'est-ce que toi tu as mis dans ce pitch ? Parce que tu ne l'as pas fait au hasard, même si tu ne l'as pas appris par cœur, il est construit et il a une structure. Donc comment toi tu le découpes pour peut-être aider nos auditeurs et nos auditrices qui nous écoutent à construire leur propre pitch ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense que c'est intéressant de commencer par présenter ce que c'est. Est-ce que c'est effectivement une fantasy pour le public cible ? Déjà que l'éditeur, il se mette dans la tête, ok, c'est quelque chose que nous on publie, ou à la limite c'est justement quelque chose qui ne rentre pas dans ce qui nous intéresse, dans ce qu'on publie. Donc une présentation en commençant par dire le genre, le public cible, le nombre de tomes prévus, je pense que c'est intéressant pour déjà donner une idée un petit peu à l'éditeur, l'éditrice. Et ensuite, j'ai commencé par donner une phrase de contexte, qui je trouve est à la fois assez intrigante, parce que moi, ça repose vraiment sur l'originalité du roman, cette magie qui est liée à la musique. Et ensuite rebondir sur quelques lignes pour expliquer l'intrigue avec un petit peu la situation initiale, l'élément déclencheur, qu'est-ce qui va faire basculer toute cette histoire. Et du coup la quête du personnage, j'aime bien finir avec un truc un petit peu intriguant, dénouer les fils de sa destinée, ça apporte un petit côté intriguant.

  • Margot Dessenne

    Puis dans ton cas, en plus, c'est très à propos, vu qu'on parle de destin et de personnes qui voient l'avenir.

  • Sarah Abassi

    Tout à fait.

  • Margot Dessenne

    Et ça a été quoi la réaction d'Isabelle ? Parce qu'on peut le dire aujourd'hui, achète, c'est ceux qui ont signé ton livre. Donc c'est intéressant peut-être de se centrer sur ça. Est-ce que tu l'as sentie intéressée tout de suite ? Est-ce qu'elle est restée sur la réserve ? Comment vous avez réagi et échangé par la suite après ce pitch ?

  • Sarah Abassi

    Elle a été tout de suite très enthousiaste. Ça a été même assez déroutant pour moi, parce que je m'attendais vraiment à quelque chose de... Je m'attendais plus à une réponse D'accord, ça pourrait nous intéresser, finis-le, envoie-le-nous. Moi, je m'attendais à ça dans le meilleur des cas. Et en fait, pas du tout. Elle a été super enthousiaste, elle m'a posé plein de questions. Alors, il faut savoir que j'avais oublié de donner le titre du roman. En tout cas, elle m'a dit Mais c'est quoi le titre du roman ? Je me suis bien jouée, Sarah ! T'allais repartir sans donner le titre ? Yes ! Mais je pense aussi que c'est intéressant, ça peut faire son petit effet, tu vois. Et donc, elle a commencé à me poser plusieurs questions. Est-ce qu'il y a de la romance de prévu ? où j'en suis dans l'écriture. Et puis, c'était assez marrant parce qu'elle s'est très vite projetée. Elle m'a dit, j'imagine une lecture musicale sur une scène avec une harpe. Et après, elle m'a dit, non, non, il faut que je me reconcentre parce que je n'ai même pas le texte encore. Mais du coup, c'était assez déroutant et assez incroyable à la fois d'avoir cette conversation avec une éditrice et directement qu'elle se projette aussi loin. C'était fou.

  • Margot Dessenne

    Et en fait, le seul problème réside dans le fait que ton roman n'était pas écrit, du coup.

  • Sarah Abassi

    Et oui, j'avais tout juste commencé, enfin à ce moment-là, non, c'est même pas vrai, je vais te le dire. J'avais replanifié le roman suite au refus de Rajot. Donc je comptais repartir depuis le début. Donc j'avais en fait rien dit au final. J'avais un résumé détaillé, j'avais pas plus que ça. Et d'ailleurs, j'étais pas allée non plus pour faire signer le roman alors qu'il était pas terminé, tu vois. De toute façon, je pensais même pas que c'était possible. J'imaginais pas que c'était possible. Et donc quand elle m'a dit, ben envoie-le-moi, je dis mais j'ai... J'ai pas terminé, enfin je le termine et je vous l'envoie. Mais je me dis non, non, mais tu peux déjà commencer à nous envoyer ce que tu as fait. Ça permet déjà d'avoir une idée en fait du roman. Mais je me suis dit, très bien, je vais écrire et l'envoyer le plus vite possible, parce qu'il y a aussi cette peur un petit peu d'être oubliée. Donc j'avais en plus à m'adonner son contact directement, son contact avec son adresse mail à elle, pour que j'envoie directement. Donc je me suis dit, ok, là on m'a tendu la perche, maintenant il faut que je la saisisse, et il va falloir que je me bouge, que j'écrive et que j'envoie.

  • Margot Dessenne

    Et ça, ça s'est fait très rapidement, puisque tu leur envoies une première partie de roman le 20 janvier. Oui, sache que je fouille absolument tout ce qui est possible de fouiller. J'ai des dates très précises. Donc, le 20 janvier 2023. Et tu obtiens une réponse moins d'une semaine après avoir envoyé ton dossier. Tu reçois ce fameux oui. Comment tu le vis, sachant qu'on dit tout le temps, et en même temps c'est 90% du temps c'est vrai, qu'il y a entre 4 et 6 mois d'attente pour une réponse en maison d'édition, toi tu as attendu une semaine. Comment tu vis ça ? Est-ce que c'est pas... enfin ça paraît pas fou ? Sachez d'ailleurs aux auditeurs que la plupart du temps, quand une maison d'édition vous répond en moins de deux semaines, c'est que c'est une maison d'édition à cause d'auteurs et que c'est une arnaque. Bon là dans le cas de Hachette, non, mais il faut faire très attention à ça. Donc toi, comment tu le vis ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà j'ai eu une première réponse suite à mon mail assez rapidement, il me semble une heure après, où elle me disait qu'elle était très contente, qu'elle se souvenait que j'ai encore son mail en tête. Elle me disait qu'elle avait entendu plusieurs pitchs mais que le mien était vraiment resté en tête, qu'elle avait hâte de pouvoir me lire. Donc là tu vois ça, t'es en mode wow, il y a du stress, il y a de l'impatience, il y a tellement d'émotions, tu te dis mais c'est faux, c'est faux ce que je lis, c'était tellement faux que j'ai l'impression de rêver. Donc ça c'était le lundi que j'ai envoyé, le mercredi. Je reçois déjà un mail qui me propose un appel en visio. Donc là, je me dis, wow, ok. Moi, je ne sais pas encore à ce moment-là ce que ça veut dire un appel en visio. J'en parle avec Alric et Jennifer, qui sont des amis proches. J'en parle avec Nel, qui elle avait déjà signé au mois de septembre. Donc, j'en ai discuté avec eux, ils me disent, mais si on te propose un appel en visio, c'est pour une bonne raison. On ne va pas te demander de t'appeler si c'est pour te dire non, tu vois. Mais quand même...

  • Margot Dessenne

    Il y a certaines maisons d'édition qui appellent pour dire non. Oui, je préfère le dire. Mais effectivement, c'est plutôt bon signe,

  • Sarah Abassi

    malgré tout. Oui. Mais j'ai entendu plutôt que les appels visio, c'était bon signe. Les appels téléphoniques, c'est moins bon.

  • Margot Dessenne

    Voilà.

  • Sarah Abassi

    Donc, du coup, on appelle notre appel au mercredi suivant. Moi je m'attends du coup à avoir une réponse le mercredi suivant. Donc j'étais pas forcément dans cette attente, parce que je savais qu'il y avait un jour où j'allais avoir une réponse. Et au final, donc à ce moment-là déjà, c'est vrai que j'ai oublié d'en reparler, c'est que j'avais aussi rencontré des personnes de chez Milan, je leur avais parlé du roman, alors c'était pas une éditrice, c'était quelqu'un d'autre qui a envoyé le projet à l'éditrice, qui m'avait recontactée après Montreuil pour me dire, ça m'intéresse, envoie-moi le début du roman aussi. Mais j'avais pas encore de nouvelles de leur côté. Donc quand j'ai reçu ça, il a fallu que je relance Milan. Et non, pardon, c'est pas de suite que j'ai relancé. C'est le lundi. C'est un petit peu dénoué tout ça. Le lundi, donc une semaine. Ouais,

  • Margot Dessenne

    peu importe. Tu montres que tu as bien relancé l'autre maison d'édition, parce qu'en vrai, c'est intéressant de jouer sur, quand on n'a pas encore de contrat, de voir ce que les deux maisons d'édition nous proposent et de ne pas accepter la première, alors que potentiellement, la deuxième n'aurait pu nous proposer quelque chose de plus intéressant.

  • Sarah Abassi

    Exactement. Tout à fait. Et ça, il faut le faire. Je sais qu'il y a beaucoup d'auteurices qui n'osent pas, mais en fait, même les éditeurs, les éditrices, pour eux, c'est important parce que... S'ils ne savent pas que le roman est en train d'être pris ailleurs et qu'ils passent à côté de ça, ils peuvent être eux-mêmes très déçus de ça. Donc il ne faut pas hésiter quand on a une réponse positive à relancer le jeu à la concurrence. Et c'est ce que j'ai fait. Et à faire jouer à la concurrence, évidemment. Et donc c'est ce que j'ai fait le 30 janvier. Donc c'était tout juste vraiment une semaine après l'envoi et deux jours avant l'appel en visio. Il y a un mail qui débarque, qui est accroché dans mon mur. Offre de publication chez Hachette Roman pour l'atticeuse de mélodie. Et donc voilà, c'est Isabelle qui me dit, Isabel c'est la directrice éditoriale, qui me dit on doit se parler mercredi, mais je ne peux résister au plaisir de démarrer la semaine en faisant dès à présent part de notre souhait de publier votre magnifique récit d'atticeuse de mélodie chez Hachette Roman. Deux jours avant l'appel en vision. Donc là je relance Milan, leur disant écoutez, mais apparemment Hachette veut publier le roman. Ou est-ce que ça vous intéresse ou pas ? Et puis le jour de l'appel en visio, donc deux jours après, Mylène me dit Ben oui, on est intéressés nous aussi.

  • Margot Dessenne

    Je te sens très émotive rien qu'à en reparler.

  • Sarah Abassi

    Ah oui, c'est clair, parce que j'ai l'impression vraiment de venir de très loin, et je me considère vraiment comme une autrice quelconque. Tu vois, j'ai rien de plus que les autres, vraiment. Vraiment, je suis absolument quelconque, et je pense que je suis exactement pareil que tous ces auteurs, tous ces autrices qui rêvent de choses plus ou moins grandes, parce qu'il n'y a pas de honte à rêver grand aussi quand on est auteur-autrice. Et de passer de rien à ça, avoir deux propositions de maison d'édition, deux envois, deux propositions, tu te dis wow, qu'est-ce qui se passe ? C'est, c'est, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Margot Dessenne

    Et là, qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Et tu as déjà une préférence à ce moment-là ? Ou est-ce que, justement, cet appel à un visio, il va te convaincre ? Est-ce que c'est la discussion que tu as eue après ?

  • Sarah Abassi

    C'est assez compliqué parce qu'à ce moment-là, moi j'ai toujours eu une préférence pour acheter un roman. C'est vrai que c'est une maison d'édition qui m'a fait rêver pendant des années et d'y avoir aussi des amis qui y sont. Donc d'avoir un petit peu un aperçu de ce qui se passe à l'intérieur, je trouve que c'est assez rassurant. Là où chez Milan, j'aimais beaucoup chez Milan, ça faisait partie quand même de mes trois choix. Mais je pense que ce qui m'a rapidement inquiétée, c'est de ne pas avoir d'auteur de fantaisie français. à qui en fait me référer en tant que de prendre en tant que référence et de me dire ok ça peut se passer comme ça ou c'est censé se passer comme ça et donc je pense que c'est ça qui m'a fait peut-être plus pencher chez Hachette, il y a eu des échanges donc j'ai eu deux appels en visio avec Hachette avant de signer, j'en ai eu un avec Milan entre temps pour essayer de de voir qu'est-ce qui me correspondrait de plus et qu'est-ce que aussi les maisons d'édition ont été capables de faire Pour le roman, parce que c'est ça un petit peu l'avantage, et ça, il ne faut pas se le cacher, quand le roman est désiré par deux ou plusieurs maisons d'édition, c'est comme tu as dit, faire jouer la concurrence, savoir qu'est-ce qui est possible de faire. Moi, pour le coup, au final, je n'ai rien négocié sur les...

  • Margot Dessenne

    Vous ne me voyez pas froncer les sourcils, mais ce n'est pas bien. N'écoutez pas Sarah sur ce point-là. En plus, tu avais deux maisons d'édition, tu aurais tellement plus facilement le faire là.

  • Sarah Abassi

    Ouais, mais totalement. Et ça, après, c'est vraiment, moi, je pense, propre à un acteur. Je vais te disputer. D'être tellement reconnaissante, tu sais, d'être là, tellement reconnaissante. J'ai envie d'embêter personne. Après, je les ai embêtées sur d'autres aspects. Mais pour le coup, après, maintenant, je regrette. Je dois dire, donc, faites pas pareil que moi. Parce que j'étais partie un petit peu de je veux pas en vivre. Donc, l'aspect financier ne m'intéresse pas. Maintenant, j'ai un petit peu changé d'avis. Je me dis, mais quand même, j'aimerais bien que ça occupe une partie de mon temps. Donc, financièrement, il faut que ce soit intéressant, rentable. Donc, maintenant, je me rends compte que j'aurais dû. Mais bon, ce n'est pas grave. J'ai envie de publier d'autres romans.

  • Margot Dessenne

    Et puis, au-delà de ça, je reprécise ici, la reconnaissance, c'est le nerf de la guerre quand on est auteur et autrice. Parce que oui, bien sûr, on a le droit d'être heureux et de se sentir reconnaissant envers un éditeur ou une éditrice qui a choisi notre texte. Pour autant, eux pourraient aussi se sentir reconnaissants que tu es pour envoyer leurs textes de leur côté parce que tout ça, bien sûr, en fait, ils sentent les textes, les maisons d'édition, ils ne peuvent rien faire. Donc, à un moment donné... La reconnaissance, pourquoi pas ? Après, c'est un milieu professionnel et il faut se sentir légitime de poser des questions, de bien lire ses contrats, de les négocier au meilleur taux, d'être traité comme un professionnel et qu'on souhaite en vivre ou non. À un moment donné, c'est du travail, toi, tu y as passé du temps. Donc là, désolée, je te displie un petit peu parce que j'ai été...

  • Sarah Abassi

    Non, mais tu as raison, Margot. Tu as raison.

  • Margot Dessenne

    Mais du coup... Ton cœur balanche pour achète.

  • Sarah Abassi

    Et ça finit, ouais, pour Hachette. Ouais, pour plusieurs raisons. Je pense qu'encore une fois, c'est un petit peu aussi le côté... J'avoue que je valorise beaucoup le côté humain. Et c'est vrai que d'avoir rencontré la directrice édito chez Hachette, j'ai aussi l'occasion de rencontrer la directrice... Enfin, pardon, mon éditrice. Enfin, l'éditrice Hachette, qui est aujourd'hui mon éditrice. Sur le salon de Montreuil, on avait aussi l'occasion de parler parce qu'elle m'avait demandé aussi du pitch et de mon roman après en avoir entendu parler. Et ce côté humain, quand même... J'avoue que je valorise beaucoup ça et je pense que j'étais rassurée d'avoir rencontré les gens vrais, de voir aussi qu'il y a un feeling qui passe et donc plus rassurée à ce niveau-là.

  • Margot Dessenne

    Bien sûr, parce qu'au-delà de construire une relation amicale, ce qui n'est pas toujours souhaitable dans des relations professionnelles, le fait de bien s'entendre avec quelqu'un et de sentir qu'on va bien travailler ensemble, qu'on a les mêmes valeurs, tout ça, ça aide énormément. Je comprends, c'est un bon argument. Et dis-moi, ton roman n'est pas terminé puisque tu viens d'envoyer une première partie. À ce moment-là, en tout cas en janvier 2023, il te reste beaucoup de boulot, sachant qu'il faut l'écrire entièrement. Et avant même de parler de ça, une fois que ce sera écrit, il y aura tout le travail éditorial à faire, qui est parfois très long, parce qu'il y a des fois où ça se fait assez facilement, on en une ou deux passes avec l'éditeur ou l'éditrice, on y arrive. Des fois, il y a besoin de plus de travail. Point en quoi a constitué... constitué tout ce travail éditorial avec Hachette ? Et quelles ont été les améliorations réalisées ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà pour l'écriture, du coup, ce qu'on a mis en place, c'était que je devais envoyer par paquet de 5 chapitres au fur et à mesure que j'écrivais. Donc j'écrivais 5 chapitres, j'ai envoyé à mon éditrice, qui me faisait des retours, toujours positifs, un petit peu pour me dire continue, vraiment pour m'encourager, même si je sentais qu'il y avait des choses qui n'allaient pas, mais je pense qu'à ce moment-là, elle ne voulait pas trop me brider. Donc c'était toujours un petit peu quelque chose de positif, ça jusqu'à ce que je finisse le roman en juillet. Et après, ça a été assez rapide, du moins au début. Ils l'ont fait lire par une éditrice externe qui a fait un retour vraiment très détaillé sur le roman. Enfin, du moins, quelque chose d'assez global, pardon, pas très détaillé. Et pour dire, voilà, le système de magie, les personnages, ceci, cela. Enfin, vraiment, point par point, en fait, de dire les points faibles, les points forts. Qu'est-ce qu'il y aura de retravaillé ? Où on en est au niveau de la compréhension du texte ? Parce que c'est ça un petit peu qui pèse chez moi, je pense. Ou du moins qui pêchait, parce qu'on est sur la fin du travail du tout. Donc là j'ai retravaillé le texte tout le mois d'août, selon le retour. Bon c'était clairement pas suffisant parce qu'on était vraiment sur quelque chose en premier jet quand même de cette nouvelle version. Et après j'ai laissé le texte en septembre, qui est revenu fin décembre. Et là, c'était vraiment le début des corrections édito. Ça a été très, très dense. Beaucoup de travail. Un roman qui est quand même passé de 115 000 mots à 160 000 mots.

  • Margot Dessenne

    C'est un beau bébé.

  • Sarah Abassi

    Oui, c'est un beau roman. Et après le travail ça a été beaucoup étoffé en fait, mieux expliquer certains éléments, approfondir l'univers pour permettre une meilleure compréhension du système de magie, de tout l'aspect univers, fonction, enfin aussi les relations entre les royaumes. Ça a été beaucoup à ce niveau-là. Et après, moi, je me suis permise aussi de me faire plaisir en rajoutant des petits éléments qui n'étaient pas forcément demandés, mais qui me semblaient pertinents et que j'avais envie de rajouter, comme en fait lors d'une réécriture. Et qu'est-ce que tu as préféré lors de cette phase d'édito ?

  • Margot Dessenne

    Je ne sais pas si j'ai préféré quelque chose, parce que c'était vraiment compliqué quand même. Ça a été assez long, beaucoup de choses à faire en peu de temps, sachant que je suis étudiante à côté, donc c'était très difficile au niveau de la gestion. Ce que j'ai préféré, je... Je ne sais pas, rajouter certains... Ouais, je pense que c'est les détails de l'univers. C'est des petits éléments, mais qui, je trouve, donnent vraiment un aspect complet à l'univers. Ça, j'aime bien. Et qu'est-ce que tu feras différemment pour ton tome 2 ?

  • Sarah Abassi

    Je soignerai déjà mon premier jet. Je pense que le fait d'avoir eu ce travail du taux, ça me permet quand même de cibler un petit peu mes points forts, mes points faibles. Et donc, je sais, je trouve que je me connais mieux en tant qu'autrice. Et donc, je pense que je vais pouvoir faire plus attention sur l'écriture du tome 2 que je dois rechercher cet été. Pour quoi ? Produire déjà un premier jet plus qualitatif ou qui demandera moins de travail aux éditrices et après à moi par la suite.

  • Margot Dessenne

    Et tu penses que c'était quoi tes points forts et tes points faibles ?

  • Sarah Abassi

    Mes points faibles c'est les descriptions. C'est quelque chose que je fais souvent à la réécriture parce qu'au premier jet je suis un petit peu en mode rush et je prends pas le temps de visualiser tout ce que je vois. Donc ouais c'est vrai que les descriptions étaient assez pauvres et j'ai très très peur toujours d'en dire trop et de perdre le lecteur. En fait, c'est l'inverse. Comme on l'éditerait, c'est de l'info missing, c'est pas de l'info dumping. J'en ai pas assez, donc on est paumé. Donc ça, c'est vraiment, je pense, mes points faibles. Et je pense que les points forts, c'est le rythme. Je trouve qu'il y a quand même un bon rythme. Et j'aime bien faire des chapitres, tu sais, qui finissent d'une telle manière que t'as forcément envie de tourner la page d'après. Ça, je pense que c'est peut-être un point fort que j'ai.

  • Margot Dessenne

    Qui est peut-être dû à tes études aussi dans le cinéma, le scénario.

  • Sarah Abassi

    Euh, peut-être. Ouais, peut-être. Je sais pas trop, mais c'est possible.

  • Margot Dessenne

    Dis-moi, vous avez prévu quoi du coup pour ce roman ? Parce qu'on va passer plein d'infos, plein de petits trucs suspense. En tout cas, ça a l'air d'être très bien travaillé avec Hachette. Nous, on a hâte d'en savoir plus. Est-ce que tu aurais des petites choses à nous dire ?

  • Sarah Abassi

    Malheureusement, non.

  • Margot Dessenne

    J'aurais bien tenté.

  • Sarah Abassi

    Après, toi, tu sais.

  • Margot Dessenne

    Désolée, mes chers auditeurs, je suis au courant puisque je suis dans le story privé de Sarah. Mais j'ai tenté. de vous faire avoir une info que je n'ai pas le droit de dire. Tant pis, c'est pas grave, c'est tout.

  • Sarah Abassi

    Non, mais pour teaser quand même, parce qu'on aime bien teaser, Hachette prépare quand même de très jolies choses et je suis très contente de ce que ça rend pour le moment. Ne serait-ce que, par exemple, aujourd'hui, j'ai reçu la maquette intérieure, donc à quoi va ressembler la mise en page du roman, la mise en page définitive. Et je trouve que c'est plein d'aspects comme ça, mais qui participent à faire de ce roman vraiment un roman. Envie en signant Chachette, c'est qu'on fasse vivre vraiment le roman. Chachette parvient très bien à faire ça. En tout cas, ce qui est prévu pour le moment est très cool, sans pouvoir vous en dire plus. On n'a même pas encore parlé de l'aspect communication qu'on doit voir le mois prochain. J'espère aussi que ça réserve de belles surprises. Mais j'avoue que pour l'instant, on voit de belles surprises en belles surprises.

  • Margot Dessenne

    Tant mieux alors ! Voilà, on en parlait tout à l'heure. La prochaine étape, c'est le tome 2. Et après ça, est-ce que tu as déjà d'autres projets en tête ou tu y vas un roman à la fois ?

  • Sarah Abassi

    Alors... J'essaye d'être un roman à la fois. C'est vrai que récemment, j'ai eu un petit coup de peur en me disant Mais qu'est-ce que je fais après ? Est-ce que je vais écrire juste une biologie ? Après, il n'y aura plus rien publié, il n'y aura plus rien d'écrit. Donc j'ai commencé à réfléchir. Et en fait, je me rends compte qu'il ne faut pas que je réfléchisse. C'est des idées qui viennent à moi. Et récemment, j'ai eu une nouvelle idée pour un prochain roman. Une idée qui me parle vraiment, parce que j'ai beaucoup d'idées, mais tu sais que je ne me vois pas forcément écrire. Et celle-ci, je pense que ça y est. Je tiens l'idée du prochain roman. Pour l'instant, quand j'ai les idées, je les note, quelque part. Mais je reste focus sur la tisseuse de mélodie jusqu'à la fin du tome 2 et puis même sur l'aspect promotion, j'ai pas envie de parler d'un autre roman. C'est à fond sur la tisseuse de mélodie et voilà.

  • Margot Dessenne

    On peut juste avoir le genre.

  • Sarah Abassi

    Ce sera de la fantaisie aussi.

  • Margot Dessenne

    Au moins, tu restes constante là-dessus. Ça permettra au lecteur qui t'aime déjà dans la tisseuse de mélodie de pouvoir continuer de te retrouver par là. Dis-moi, en parlant des lecteurs, on va surtout parler des auditeurs et de la question des auditeurs. Et une qui, à mon avis, fera peut-être écho à tout ce que tu as vécu, comment concilier tout ce qui est écriture et travail éditorial avec la vie étudiante ? Parce que comme tu disais au début, toi c'est compliqué puisque tu es encore dans les études, et des études qui sont loin d'être finies pour l'instant, parce que ce sont des études longues et complexes. Et donc comment on fait quand on a des boulots à rendre qui sont très conséquents, pour s'organiser ?

  • Sarah Abassi

    Alors, j'ai quand même fini dans deux mois. Ah, j'arrive à la fin là.

  • Margot Dessenne

    Bientôt fini, excuse-moi.

  • Sarah Abassi

    Oui, il n'y a pas de suite.

  • Margot Dessenne

    Mais ça reste des études qui sont longues et qui sont plus que complexes.

  • Sarah Abassi

    C'est complexe, c'est assez dense aussi. Donc là, je suis en cinquième dernière année. Je suis née dans deux mois. Mais c'est vrai que ça a été assez compliqué parce que du coup, j'ai écrit le roman sur ma quatrième année. Et là, tout le travail sur cette année qui est, je pense, la plus dense de la formation. C'est très compliqué, très sincèrement. Et je ne l'ai pas forcément très bien vécu. Pour être honnête, j'ai fait un burn-out au début de l'année, début de 2024. Donc je pense que ça montre un petit peu que ce n'est pas toujours simple d'arriver à concilier les deux. Je pense que ce qui a beaucoup joué sur moi, c'est de faire des choix, de me dire, ok, c'est passager. C'est le temps de quelques mois. Et c'est la sortie du roman et la réussite de mes études, c'est deux gros enjeux. Et il y en a un qui pouvait prendre le pas sur l'autre. Donc il a fallu se dire, ok, là ça va être six mois très compliqués. Ça va être six mois où tu vas avoir la tête sous l'eau. Mais tu vas respirer après ces six mois et tu vas respirer une bonne fois pour toutes. Parce que tu auras fini tes études, ton roman va sortir. Et c'est un petit peu la carotte comme ça. Après je pense que chacun marche différemment. Mais quand on est dans une situation où on ne peut pas forcément s'en sortir parce qu'on a de gros enjeux, beaucoup de choses à faire et qu'on ne peut pas prioriser forcément. J'ai fait la technique de garder la tête sous l'eau, mais je garde en tête que dans six mois c'est terminé. et que je serais tellement fière de moi que je serais contente d'avoir fait les sacrifices que j'ai fait pour en arriver là.

  • Margot Dessenne

    Oui, je comprends.

  • Sarah Abassi

    Mais faites quand même attention à votre santé mentale. Je ne veux pas pousser les gens au burn-out non plus, il faut faire quand même vraiment attention à sa santé mentale. Et quelque chose d'assez important, c'est que moi j'ai pris la décision de me faire suivre psychologiquement pendant cette période. Je pense qu'il ne faut pas avoir honte de le dire et pas avoir honte de le faire. Il n'y a pas de soucis à ce niveau-là. Je pense que ça peut être intéressant pour pour... parvenir aussi à tenir un petit peu la cadence. Et moi, je sais que ça m'a aidée. Je suis contente de l'avoir fait.

  • Margot Dessenne

    C'est important, effectivement, d'en parler. Et si tu te retrouves dans une situation similaire, pas avec les études cette fois, mais avec ton travail, parce que tu vas peut-être commencer à travailler prochainement si tes études se finissent. Comment tu penses pouvoir t'en sortir sans te retrouver la tête sous l'eau ? Est-ce que tu aimerais mettre en place des choses ? Je sais qu'il y a certaines personnes qui font du 80% en termes d'horaire, donc qui par exemple ne travaillent pas le vendredi, pour dire de pouvoir avoir une journée dédiée à l'écriture. Est-ce que c'est quelque chose qui te tenterait ou tu envisages d'autres choses peut-être ?

  • Sarah Abassi

    C'est vrai que ces derniers mois, je me suis rendu compte de ce que je voulais, que l'écriture, de dédier du temps à l'écriture dans ma vie, pour vraiment me professionnaliser et que ça rentre dans mes revenus. Donc je ne sais pas trop encore ce que je vais faire. Là j'avoue que je me suis plus mis dans la tête que j'allais être en vacances à la fin de mes études. J'ai la sortie de mon tome 1, j'ai l'écriture de mon tome 2. Je vis encore chez mes parents et donc c'est quand même une situation qui est assez confortable à ce niveau-là. Et qui me permet de dire, ok, là vraiment j'ai passé 5 ans, comme je suis une étudiante vraiment très carrée, toujours bonne note, etc. Ça fait 5 ans où je n'ai pas trop vécu. Du moins je n'ai pas eu la sensation vraiment de profiter pleinement des choses. Pourquoi ? parvenir à ça, à cette réussite-là, du moins cette réussite prochaine, j'espère. Donc j'ai envie de me dédier du temps à moi, à mon roman, à l'écriture, et voir aussi comment ça évolue à ce niveau. Et si je vois que l'écriture, c'est intéressant et que je peux en vivre en partie, parce qu'en vivre pleinement, non, et bien dans ce cas-là, m'organiser professionnellement autour de l'écriture. L'avantage qu'on est ostopathe, c'est qu'on peut travailler à son compte. Donc si j'essaye de faire du remplacement, de faire du remplacement 2-3 jours semaine, ou de prendre un cabinet et de travailler avec quelqu'un pour faire pareil, un espèce de mi-temps, je peux prendre la décision comme je l'entends.

  • Margot Dessenne

    Ok, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive à la dernière question de cet épisode qui est une question un peu signature qui change en fonction des invités et qui va reprendre un peu le thème cette fois-ci de l'épisode Si tu devais donner trois conseils à un auteur ou une autrice timide qui aimerait pitcher son roman en salon qui va le faire prochainement et qui panique à l'idée de le faire que seraient ces trois conseils ?

  • Sarah Abassi

    Alors déjà, je pense, c'est pas forcément un conseil qui va aller dans ce sens-là, mais se permettre de ne pas le faire. Je pense que c'est important, d'autant plus quand on est timide et qu'on ne s'en sent pas capable, parce qu'on n'a pas tous la même expérience, c'est pas facile pour tout le monde. Donc je pense garder en tête qu'à tout moment, on a le droit d'abandonner, qu'on a le droit de dire qu'on ne va pas le faire et qu'on ne s'en sent pas capable. Ça ne fait pas de nous quelqu'un de faible, quelqu'un de moins bon que les autres. et sachez qu'un roman qui est pris en pitch c'est un roman qui est pris aussi en soumission classique parce que mon roman il a été lu quand même par le comité de lecture avant d'être lu par mes éditrices donc en réalité pitcher ça permet d'avoir une réponse en général plus vite parce que le manuscrit passe au-dessus de la pile donc c'est ça l'avantage mais si c'est quelque chose qui vous stresse et vous en sentez pas forcément capable dites-vous que c'est pas une chance en moins que vous aurez et que si vous passez en soumission classique ça sera le même dénouement voilà donc pas de panique déjà à ce niveau-là Ensuite, deuxième conseil... qui ne va pas non plus dans le sens de mon expérience, vraiment, je fais quelque chose et il dit autre chose, moi, je me conseillerais de terminer le roman avant d'aller le pitcher, en fait, de ne pas faire comme moi j'ai fait, pour plusieurs raisons. C'est que j'ai eu énormément de chance de pouvoir signer sur un début de roman. J'en ai conscience que c'est vraiment de la chance, mais ce n'est pas toujours le cas. Et je peux en plus en témoigner, parce que j'ai vraiment des proches à qui ça arrivait d'en venir un roman pas terminé. à qui on dit continuez-le ça nous plaît et à la fin on dit non on n'en veut pas En gros, et c'est très compliqué comme situation, le stress pendant l'écriture et la déception finale, ce n'est pas toujours facile à vivre. Et je pense d'une manière générale qu'un roman, quand il est écrit, réécrit, abouti, corrigé, il a forcément plus de chances de plaire qu'un roman qui en est... Enfin voilà, un roman premier G dont les premiers chapitres sont écrits. Donc j'aurais tendance à dire, présentez vraiment... pour avoir le plus de chances possible, je pense, présentez un manuscrit qui est le plus abouti possible et dont vous êtes fiers. Parce que moi, il n'y aura pas de regret. Et troisième conseil, je pense que je dirais, c'est par rapport à l'échange qu'on peut avoir. Donc là, dans le cas où vous vous dites Ok, je m'en sens capable. Ok, j'ai fini ou pas mon manuscrit. J'ai envie d'aller le pitcher dans tous les cas. Il n'y a pas de souci. Je pense que ça va être dans l'échange que vous allez avoir avec votre interlocuteur de... De garder en tête, et je pense que tu l'as très bien dit tout à l'heure, on a tendance, en tant qu'autorise, à mettre les éditeurs et éditrices sur un piédestal. Et on en est terrorisés, et on en a super peur. Et je pense que ça participe en fait à rendre la situation hyper stressante, beaucoup plus qu'à naissance et l'être. Vous connaissez votre roman, puisque vous l'avez écrit ou vous êtes en train de l'écrire. Il n'y a personne d'autre qui en parlera mieux que vous, donc faites-vous confiance sur ça. parce que vous en parlerez très très bien dans tous les cas. Et en plus, vous allez en parler à quelqu'un qui est autant passionné que vous, donc je trouve ça beau, je trouve ça formidable. Donc en réalité, je pense qu'il faut un petit peu prendre... Enfin, imaginer la situation autrement, et se dire qu'on va parler d'un roman qui nous passionne, à quelqu'un qui est passionné, et qui cherche justement à lire des romans. Parce qu'un éditeur, un éditrice, c'est aussi un lecteur, une lectrice. Et je trouve que ça rend la situation directement beaucoup moins peut-être stressante, et moins dramatique peut-être.

  • Margot Dessenne

    ça me semble être de très bons conseils merci énormément Sarah pour ton temps, pour l'expérience que tu as partagé avec nous, j'ai super hâte d'avoir la tissueuse de Melody dans ma bibliothèque et de pouvoir le lire tranquillement vraiment, parce que tu fais en plus une très très belle communication si vous ne la connaissez pas, elle se fait appeler Sarah Boukine sur Instagram et j'aime beaucoup à chaque fois ton feed, tes posts c'est super bien travaillé, donc ça me donne super envie de lire, donc voilà Merci énormément.

  • Sarah Abassi

    Merci beaucoup à toi Margot.

  • Margot Dessenne

    Voilà, bah écoutez, si vous voulez en savoir plus sur l'aventure que va vivre Sarah dans les prochains mois, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux. Tous les liens seront dans les notes de l'épisode. En attendant, écrivez bien, prenez soin de vous, courage à tous ceux qui vont bientôt pitcher leur roman et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Salut !

  • Sarah Abassi

    Salut !

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