Speaker #0Je suis restée 20 ans aux Pays-Bas. Donc j'ai fait plein plein d'emplois différents. J'étais commerciale, j'ai travaillé dans l'import-export, dans plein de milieux différents, dans le médical, dans la décoration, que j'aimais beaucoup. J'ai fait les salons maison et objets à Paris. J'ai fait plein de choses différentes. C'est de là que vient ton goût du vintage ? Non, non, j'ai toujours adoré le vintage. À la maison, par manque de sous, on vivait sans savoir dans le vintage. Mais j'ai toujours adoré les déchetteries. Je suis quelqu'un qui, quand je vais à la déchetterie, je ramène plus à la maison que je dépose. Voilà, je suis de ces personnes-là. J'ai toujours aimé l'ancien, le vieux, les objets, comme les légumes, les objets que les gens ne veulent pas. J'aime récupérer ces choses-là. Mais moi, ce qui me manquait, sans savoir vraiment ce qui me manquait, c'était le limousin, la nature du limousin. J'ai beaucoup voyagé, mais j'avais un manque. Un manque que je ne savais pas expliquer.
Speaker #0La nature, oui. Les vallons, le limousin, l'ambiance. Il y a une ambiance ici. Je ne sais pas, il y a un calme. Les gens sont précieux. Les gens ont... peu de choses et sont précieux. Je trouve que la nature ici est, on dira pauvre, peut-être, mais j'aime ça, c'est tellement précieux, tout est naturel, tout n'est pas trafiqué. Authentique. Il n'y a pas de ligne droite, il n'y a que des courbes, c'est comme chez les gens. J'aime ça, vraiment, c'est tellement joli ici, j'adore. Oui, mais ce qui est super rigolo, on n'avait pas vu ça venir et je n'aurais jamais imaginé, mais vraiment jamais imaginé, en me mettant au fin fond de la Haute-Vienne, entre la Corrèze et la Dordogne, je me retrouve avec une communauté anglaise, néerlandaise, belge, américain, allemand, des gens de tout milieu. Donc, en fait, je rencontre beaucoup plus d'étrangers étant ici. que je l'avais lorsque j'habitais à Londres ou bien même aux Pays-Bas. Je cuisine beaucoup de légumes. J'aime cuisiner de légumes. J'aime les saisons. J'aime le jardinage, mes maraîchers. Et c'est extra de travailler les produits frais du marché. Enfin, il n'y a rien de mieux que ça. Et le confit de canne à foie gras, c'est super, mais ce n'est pas pour moi. Ce n'est vraiment pas mon dada. Et quand j'étais... Quand j'étais à l'étranger, j'ai vu qu'il y avait une nouvelle cuisine qui était en train de se profiler. Cette cuisine végétarienne, cette cuisine... Tu as dit du monde aussi. Du monde, oui. Cette cuisine du monde, c'est quand même... Le monde est grand, mais j'aime cuisiner les produits avec des saveurs, avec des épices. On a de la chance ici d'avoir un super épicier au bas de la rue. À la maison, je cuisinais. Ma maman ne savait pas cuisiner. Mon père, qui est marocain... cuisiner, la cuisine du Maroc, beaucoup d'épices. Je n'ai pas été élevée avec une maman cuisinière, avec une grand-mère cuisinière, etc. Je n'ai pas eu ça, donc j'ai créé ça. Tu as appris toute seule ? J'ai appris toute seule, oui. J'ai découvert la cuisine en Angleterre, quand même. J'aime mélanger les épices, j'aime créer des couleurs, des mondes dans l'assiette. C'est mon petit talent à moi. J'avais créé un monde vintage. La France des années 50. Et cette France des années 50, avec de la chanson française, avec de la cuisine française, avec une déco archi-française, les meubles en formica.