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Extrait// "Être procureure en milieu rural, c’est voir l’invisible" – Emilie Abrantes cover
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Les Nouvelles filles de la Campagne.

Extrait// "Être procureure en milieu rural, c’est voir l’invisible" – Emilie Abrantes

Extrait// "Être procureure en milieu rural, c’est voir l’invisible" – Emilie Abrantes

05min |23/07/2025
Play
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Description

Dans ce nouvel extrait, Émilie Abrantes, Procureure à Limoges, évoque son parcours singulier, son lien personnel à la campagne, et son engagement fort contre les violences intrafamiliales.


Elle partage un constat : en ruralité, l’isolement complique la révélation des violences.

Un témoignage sur la justice, l’invisibilité, et l’importance d’agir en réseau sur les territoires ruraux.


Merci Émile.


Ces témoignages sont là pour vous inspirer, vous donner le courage de franchir le pas, ou simplement vous offrir un moment de détente en écoutant des histoires de vie, d'audace et de femmes extraordinaires dans une chouette atmosphère rural 🌻🚜


Belle écoute 🎧


Le compte Instagram, c'est ici 👉 https://www.instagram.com/lesnouvellesfillesdelacampagne/

Le compte Facebook, c'est ici 👉https://www.facebook.com/profile.php?id=61550699014496


Et si vous souhaitez m'écrire 📄, je serai ravie de vous lire 👉 lesnouvellesfillesdelacampagne@gmail.com


Merci.

Sandrine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Donc, je n'ai pas évolué, disons, dans un environnement qui me conduisait naturellement à intervenir dans le milieu judiciaire. Puisque mes deux grands-mères étaient analphabètes, que mon père est ouvrier, ma maman était femme de ménage. Et donc, voilà, j'ai fait des études de droit qui m'ont conduite à... À être aujourd'hui procureure, j'en suis évidemment ravie, mais disons que ce n'est pas un chemin très spontanément tracé. Voilà, la campagne, c'est mes grands-parents agriculteurs, c'est aller jouer dans les jardins, ramasser les fruits dans les vergers. La campagne, pour moi, c'est mon enfance, même si j'y suis allée bien plus tard que l'enfance, puisque tous les étés, jusqu'à ma vingtaine bien passée, j'allais au Portugal avec ce souhait de me ressourcer. Les violences intrafamiliales, c'est une priorité. Pourquoi ? Parce que c'est l'avenir. Quand on a des enfants qui sont en proie à des violences auxquelles ils assistent, il faut forcément mettre des choses en place. Sinon, et c'est une réalité qui est sociétale et statistique, c'est malheureux, mais c'est vrai, même s'il n'y a pas de déterminisme et qu'on ne reproduit pas forcément l'histoire de ses parents, malgré tout, on a quand même... des prédispositions à se retrouver dans des situations similaires. Donc moi, je me sens vraiment concernée par ce combat. Mon constat, c'est qu'il est quand même peut-être plus facile de révéler des faits quand on est en zone urbaine que lorsque l'on est établi en zone rurale. Pour des raisons qui tiennent aussi à l'invisibilité quand même des victimes de violences intrafamiliales en zone rurale. C'est quand même moins facile quand on est isolé, quand on n'a pas les relais, quand on ne sait pas vers qui se tourner, de passer la porte de la gendarmerie nationale, puisque en zone rurale, évidemment, c'est la gendarmerie qui est installée, qui est implantée. C'est un constat que l'on fait souvent dans le cadre de la permanence pénale, que nous on tient au parquet et on constate qu'en zone urbaine, il va y avoir plus de sentinelles finalement, plus de personnes pour aider. Les assistantes sociales, les voisins. Il y a plus de monde tout court. Il y a plus de monde tout court, en fait. Alors, sans tomber dans la caricature d'une ferme très isolée, avec personne autour. Voilà, évidemment, la ruralité, ce n'est pas ça. En tout cas, ce n'est pas que ça.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce combat est si central pour vous ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les procureurs ont quand même tous chacun un petit peu leur marotte. Voilà, on a souvent quand même... dans le cadre de notre exercice, tellement de champs qui s'offrent à nous que dans le cadre de notre exercice professionnel, il n'est pas rare que les procureurs aient quand même un ou deux sujets de prédilection. C'est vrai que moi, je suis depuis toujours très engagée sur ce combat, à la fois pour une forme, je pense, de sensibilité personnelle. Voilà, c'est quelque chose qui m'intéresse. et puis surtout encore une fois je reviens à ce que je vous ai dit tout à l'heure c'est quand même un constat de terrain c'est à dire qu'à force de voir ces affaires passer, ces affaires qui sont très, très nombreuses. C'est un réel fléau, quand même, les violences intrafamiliales. Puis ça impacte sur des tas de sujets. Ça impacte sur les conditions de vie, bien sûr, sur le développement des enfants, par exemple, sur leur réussite scolaire, sur le développement de maladies, puisqu'un enfant qui a été victime d'un psychotraumatisme... Il a moins de chances d'évoluer favorablement. Il y a des comorbidités qui sont présentes. Tout ce que je vous dis, je le dis comme ça, un petit peu à l'emporte-pièce et de manière vulgarisée. Mais c'est documenté, c'est scientifiquement prouvé. Donc, voilà, moi, je me sens engagée sur cette thématique. Je me dis qu'être procureur, si on ne va pas sur ce terrain, c'est qu'on est quand même passé à côté de nos missions. Voilà. Et j'avais trouvé ça assez percutant. Donc, j'ai cliqué. J'ai écouté et là, j'ai découvert Dominique Chapuis. C'était très prenant. Il y avait des témoignages de terrain là aussi, des initiatives locales formidables avec des personnes en ruralité qui acceptaient d'accueillir chez elles des victimes de violences intrafamiliales. Ce qui déjà est quand même très courageux et puis passe en risque quand même non plus aussi. Donc voilà, j'ai trouvé cette initiative formidable. Et surtout, j'ai découvert Dominique Chapuis, l'élu. Alors la femme, d'abord, qu'on sent très engagée quand on l'entend. Et puis l'élu, l'élu qui porte, qui coordonne et qui donne une visibilité aux actions de terrain. Donc j'ai écouté ce podcast. Voilà, j'ai trouvé ça intéressant. Et puis ça a mûri. Je me suis dit qu'il fallait absolument que je contacte Dominique Chapuis. Parce que lorsque j'ai écouté son podcast, ce qui m'a surtout convaincue, c'est en fait on sent. On sent qu'elle est extrêmement engagée, rien que dans la façon dont elle a de raconter ce qu'elle a. Elle le vit. Elle le vit, elle le porte.

  • Speaker #2

    Merci.

Description

Dans ce nouvel extrait, Émilie Abrantes, Procureure à Limoges, évoque son parcours singulier, son lien personnel à la campagne, et son engagement fort contre les violences intrafamiliales.


Elle partage un constat : en ruralité, l’isolement complique la révélation des violences.

Un témoignage sur la justice, l’invisibilité, et l’importance d’agir en réseau sur les territoires ruraux.


Merci Émile.


Ces témoignages sont là pour vous inspirer, vous donner le courage de franchir le pas, ou simplement vous offrir un moment de détente en écoutant des histoires de vie, d'audace et de femmes extraordinaires dans une chouette atmosphère rural 🌻🚜


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Merci.

Sandrine.


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Transcription

  • Speaker #0

    Donc, je n'ai pas évolué, disons, dans un environnement qui me conduisait naturellement à intervenir dans le milieu judiciaire. Puisque mes deux grands-mères étaient analphabètes, que mon père est ouvrier, ma maman était femme de ménage. Et donc, voilà, j'ai fait des études de droit qui m'ont conduite à... À être aujourd'hui procureure, j'en suis évidemment ravie, mais disons que ce n'est pas un chemin très spontanément tracé. Voilà, la campagne, c'est mes grands-parents agriculteurs, c'est aller jouer dans les jardins, ramasser les fruits dans les vergers. La campagne, pour moi, c'est mon enfance, même si j'y suis allée bien plus tard que l'enfance, puisque tous les étés, jusqu'à ma vingtaine bien passée, j'allais au Portugal avec ce souhait de me ressourcer. Les violences intrafamiliales, c'est une priorité. Pourquoi ? Parce que c'est l'avenir. Quand on a des enfants qui sont en proie à des violences auxquelles ils assistent, il faut forcément mettre des choses en place. Sinon, et c'est une réalité qui est sociétale et statistique, c'est malheureux, mais c'est vrai, même s'il n'y a pas de déterminisme et qu'on ne reproduit pas forcément l'histoire de ses parents, malgré tout, on a quand même... des prédispositions à se retrouver dans des situations similaires. Donc moi, je me sens vraiment concernée par ce combat. Mon constat, c'est qu'il est quand même peut-être plus facile de révéler des faits quand on est en zone urbaine que lorsque l'on est établi en zone rurale. Pour des raisons qui tiennent aussi à l'invisibilité quand même des victimes de violences intrafamiliales en zone rurale. C'est quand même moins facile quand on est isolé, quand on n'a pas les relais, quand on ne sait pas vers qui se tourner, de passer la porte de la gendarmerie nationale, puisque en zone rurale, évidemment, c'est la gendarmerie qui est installée, qui est implantée. C'est un constat que l'on fait souvent dans le cadre de la permanence pénale, que nous on tient au parquet et on constate qu'en zone urbaine, il va y avoir plus de sentinelles finalement, plus de personnes pour aider. Les assistantes sociales, les voisins. Il y a plus de monde tout court. Il y a plus de monde tout court, en fait. Alors, sans tomber dans la caricature d'une ferme très isolée, avec personne autour. Voilà, évidemment, la ruralité, ce n'est pas ça. En tout cas, ce n'est pas que ça.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce combat est si central pour vous ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les procureurs ont quand même tous chacun un petit peu leur marotte. Voilà, on a souvent quand même... dans le cadre de notre exercice, tellement de champs qui s'offrent à nous que dans le cadre de notre exercice professionnel, il n'est pas rare que les procureurs aient quand même un ou deux sujets de prédilection. C'est vrai que moi, je suis depuis toujours très engagée sur ce combat, à la fois pour une forme, je pense, de sensibilité personnelle. Voilà, c'est quelque chose qui m'intéresse. et puis surtout encore une fois je reviens à ce que je vous ai dit tout à l'heure c'est quand même un constat de terrain c'est à dire qu'à force de voir ces affaires passer, ces affaires qui sont très, très nombreuses. C'est un réel fléau, quand même, les violences intrafamiliales. Puis ça impacte sur des tas de sujets. Ça impacte sur les conditions de vie, bien sûr, sur le développement des enfants, par exemple, sur leur réussite scolaire, sur le développement de maladies, puisqu'un enfant qui a été victime d'un psychotraumatisme... Il a moins de chances d'évoluer favorablement. Il y a des comorbidités qui sont présentes. Tout ce que je vous dis, je le dis comme ça, un petit peu à l'emporte-pièce et de manière vulgarisée. Mais c'est documenté, c'est scientifiquement prouvé. Donc, voilà, moi, je me sens engagée sur cette thématique. Je me dis qu'être procureur, si on ne va pas sur ce terrain, c'est qu'on est quand même passé à côté de nos missions. Voilà. Et j'avais trouvé ça assez percutant. Donc, j'ai cliqué. J'ai écouté et là, j'ai découvert Dominique Chapuis. C'était très prenant. Il y avait des témoignages de terrain là aussi, des initiatives locales formidables avec des personnes en ruralité qui acceptaient d'accueillir chez elles des victimes de violences intrafamiliales. Ce qui déjà est quand même très courageux et puis passe en risque quand même non plus aussi. Donc voilà, j'ai trouvé cette initiative formidable. Et surtout, j'ai découvert Dominique Chapuis, l'élu. Alors la femme, d'abord, qu'on sent très engagée quand on l'entend. Et puis l'élu, l'élu qui porte, qui coordonne et qui donne une visibilité aux actions de terrain. Donc j'ai écouté ce podcast. Voilà, j'ai trouvé ça intéressant. Et puis ça a mûri. Je me suis dit qu'il fallait absolument que je contacte Dominique Chapuis. Parce que lorsque j'ai écouté son podcast, ce qui m'a surtout convaincue, c'est en fait on sent. On sent qu'elle est extrêmement engagée, rien que dans la façon dont elle a de raconter ce qu'elle a. Elle le vit. Elle le vit, elle le porte.

  • Speaker #2

    Merci.

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Dans ce nouvel extrait, Émilie Abrantes, Procureure à Limoges, évoque son parcours singulier, son lien personnel à la campagne, et son engagement fort contre les violences intrafamiliales.


Elle partage un constat : en ruralité, l’isolement complique la révélation des violences.

Un témoignage sur la justice, l’invisibilité, et l’importance d’agir en réseau sur les territoires ruraux.


Merci Émile.


Ces témoignages sont là pour vous inspirer, vous donner le courage de franchir le pas, ou simplement vous offrir un moment de détente en écoutant des histoires de vie, d'audace et de femmes extraordinaires dans une chouette atmosphère rural 🌻🚜


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  • Speaker #0

    Donc, je n'ai pas évolué, disons, dans un environnement qui me conduisait naturellement à intervenir dans le milieu judiciaire. Puisque mes deux grands-mères étaient analphabètes, que mon père est ouvrier, ma maman était femme de ménage. Et donc, voilà, j'ai fait des études de droit qui m'ont conduite à... À être aujourd'hui procureure, j'en suis évidemment ravie, mais disons que ce n'est pas un chemin très spontanément tracé. Voilà, la campagne, c'est mes grands-parents agriculteurs, c'est aller jouer dans les jardins, ramasser les fruits dans les vergers. La campagne, pour moi, c'est mon enfance, même si j'y suis allée bien plus tard que l'enfance, puisque tous les étés, jusqu'à ma vingtaine bien passée, j'allais au Portugal avec ce souhait de me ressourcer. Les violences intrafamiliales, c'est une priorité. Pourquoi ? Parce que c'est l'avenir. Quand on a des enfants qui sont en proie à des violences auxquelles ils assistent, il faut forcément mettre des choses en place. Sinon, et c'est une réalité qui est sociétale et statistique, c'est malheureux, mais c'est vrai, même s'il n'y a pas de déterminisme et qu'on ne reproduit pas forcément l'histoire de ses parents, malgré tout, on a quand même... des prédispositions à se retrouver dans des situations similaires. Donc moi, je me sens vraiment concernée par ce combat. Mon constat, c'est qu'il est quand même peut-être plus facile de révéler des faits quand on est en zone urbaine que lorsque l'on est établi en zone rurale. Pour des raisons qui tiennent aussi à l'invisibilité quand même des victimes de violences intrafamiliales en zone rurale. C'est quand même moins facile quand on est isolé, quand on n'a pas les relais, quand on ne sait pas vers qui se tourner, de passer la porte de la gendarmerie nationale, puisque en zone rurale, évidemment, c'est la gendarmerie qui est installée, qui est implantée. C'est un constat que l'on fait souvent dans le cadre de la permanence pénale, que nous on tient au parquet et on constate qu'en zone urbaine, il va y avoir plus de sentinelles finalement, plus de personnes pour aider. Les assistantes sociales, les voisins. Il y a plus de monde tout court. Il y a plus de monde tout court, en fait. Alors, sans tomber dans la caricature d'une ferme très isolée, avec personne autour. Voilà, évidemment, la ruralité, ce n'est pas ça. En tout cas, ce n'est pas que ça.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce combat est si central pour vous ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les procureurs ont quand même tous chacun un petit peu leur marotte. Voilà, on a souvent quand même... dans le cadre de notre exercice, tellement de champs qui s'offrent à nous que dans le cadre de notre exercice professionnel, il n'est pas rare que les procureurs aient quand même un ou deux sujets de prédilection. C'est vrai que moi, je suis depuis toujours très engagée sur ce combat, à la fois pour une forme, je pense, de sensibilité personnelle. Voilà, c'est quelque chose qui m'intéresse. et puis surtout encore une fois je reviens à ce que je vous ai dit tout à l'heure c'est quand même un constat de terrain c'est à dire qu'à force de voir ces affaires passer, ces affaires qui sont très, très nombreuses. C'est un réel fléau, quand même, les violences intrafamiliales. Puis ça impacte sur des tas de sujets. Ça impacte sur les conditions de vie, bien sûr, sur le développement des enfants, par exemple, sur leur réussite scolaire, sur le développement de maladies, puisqu'un enfant qui a été victime d'un psychotraumatisme... Il a moins de chances d'évoluer favorablement. Il y a des comorbidités qui sont présentes. Tout ce que je vous dis, je le dis comme ça, un petit peu à l'emporte-pièce et de manière vulgarisée. Mais c'est documenté, c'est scientifiquement prouvé. Donc, voilà, moi, je me sens engagée sur cette thématique. Je me dis qu'être procureur, si on ne va pas sur ce terrain, c'est qu'on est quand même passé à côté de nos missions. Voilà. Et j'avais trouvé ça assez percutant. Donc, j'ai cliqué. J'ai écouté et là, j'ai découvert Dominique Chapuis. C'était très prenant. Il y avait des témoignages de terrain là aussi, des initiatives locales formidables avec des personnes en ruralité qui acceptaient d'accueillir chez elles des victimes de violences intrafamiliales. Ce qui déjà est quand même très courageux et puis passe en risque quand même non plus aussi. Donc voilà, j'ai trouvé cette initiative formidable. Et surtout, j'ai découvert Dominique Chapuis, l'élu. Alors la femme, d'abord, qu'on sent très engagée quand on l'entend. Et puis l'élu, l'élu qui porte, qui coordonne et qui donne une visibilité aux actions de terrain. Donc j'ai écouté ce podcast. Voilà, j'ai trouvé ça intéressant. Et puis ça a mûri. Je me suis dit qu'il fallait absolument que je contacte Dominique Chapuis. Parce que lorsque j'ai écouté son podcast, ce qui m'a surtout convaincue, c'est en fait on sent. On sent qu'elle est extrêmement engagée, rien que dans la façon dont elle a de raconter ce qu'elle a. Elle le vit. Elle le vit, elle le porte.

  • Speaker #2

    Merci.

Description

Dans ce nouvel extrait, Émilie Abrantes, Procureure à Limoges, évoque son parcours singulier, son lien personnel à la campagne, et son engagement fort contre les violences intrafamiliales.


Elle partage un constat : en ruralité, l’isolement complique la révélation des violences.

Un témoignage sur la justice, l’invisibilité, et l’importance d’agir en réseau sur les territoires ruraux.


Merci Émile.


Ces témoignages sont là pour vous inspirer, vous donner le courage de franchir le pas, ou simplement vous offrir un moment de détente en écoutant des histoires de vie, d'audace et de femmes extraordinaires dans une chouette atmosphère rural 🌻🚜


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Transcription

  • Speaker #0

    Donc, je n'ai pas évolué, disons, dans un environnement qui me conduisait naturellement à intervenir dans le milieu judiciaire. Puisque mes deux grands-mères étaient analphabètes, que mon père est ouvrier, ma maman était femme de ménage. Et donc, voilà, j'ai fait des études de droit qui m'ont conduite à... À être aujourd'hui procureure, j'en suis évidemment ravie, mais disons que ce n'est pas un chemin très spontanément tracé. Voilà, la campagne, c'est mes grands-parents agriculteurs, c'est aller jouer dans les jardins, ramasser les fruits dans les vergers. La campagne, pour moi, c'est mon enfance, même si j'y suis allée bien plus tard que l'enfance, puisque tous les étés, jusqu'à ma vingtaine bien passée, j'allais au Portugal avec ce souhait de me ressourcer. Les violences intrafamiliales, c'est une priorité. Pourquoi ? Parce que c'est l'avenir. Quand on a des enfants qui sont en proie à des violences auxquelles ils assistent, il faut forcément mettre des choses en place. Sinon, et c'est une réalité qui est sociétale et statistique, c'est malheureux, mais c'est vrai, même s'il n'y a pas de déterminisme et qu'on ne reproduit pas forcément l'histoire de ses parents, malgré tout, on a quand même... des prédispositions à se retrouver dans des situations similaires. Donc moi, je me sens vraiment concernée par ce combat. Mon constat, c'est qu'il est quand même peut-être plus facile de révéler des faits quand on est en zone urbaine que lorsque l'on est établi en zone rurale. Pour des raisons qui tiennent aussi à l'invisibilité quand même des victimes de violences intrafamiliales en zone rurale. C'est quand même moins facile quand on est isolé, quand on n'a pas les relais, quand on ne sait pas vers qui se tourner, de passer la porte de la gendarmerie nationale, puisque en zone rurale, évidemment, c'est la gendarmerie qui est installée, qui est implantée. C'est un constat que l'on fait souvent dans le cadre de la permanence pénale, que nous on tient au parquet et on constate qu'en zone urbaine, il va y avoir plus de sentinelles finalement, plus de personnes pour aider. Les assistantes sociales, les voisins. Il y a plus de monde tout court. Il y a plus de monde tout court, en fait. Alors, sans tomber dans la caricature d'une ferme très isolée, avec personne autour. Voilà, évidemment, la ruralité, ce n'est pas ça. En tout cas, ce n'est pas que ça.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce combat est si central pour vous ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les procureurs ont quand même tous chacun un petit peu leur marotte. Voilà, on a souvent quand même... dans le cadre de notre exercice, tellement de champs qui s'offrent à nous que dans le cadre de notre exercice professionnel, il n'est pas rare que les procureurs aient quand même un ou deux sujets de prédilection. C'est vrai que moi, je suis depuis toujours très engagée sur ce combat, à la fois pour une forme, je pense, de sensibilité personnelle. Voilà, c'est quelque chose qui m'intéresse. et puis surtout encore une fois je reviens à ce que je vous ai dit tout à l'heure c'est quand même un constat de terrain c'est à dire qu'à force de voir ces affaires passer, ces affaires qui sont très, très nombreuses. C'est un réel fléau, quand même, les violences intrafamiliales. Puis ça impacte sur des tas de sujets. Ça impacte sur les conditions de vie, bien sûr, sur le développement des enfants, par exemple, sur leur réussite scolaire, sur le développement de maladies, puisqu'un enfant qui a été victime d'un psychotraumatisme... Il a moins de chances d'évoluer favorablement. Il y a des comorbidités qui sont présentes. Tout ce que je vous dis, je le dis comme ça, un petit peu à l'emporte-pièce et de manière vulgarisée. Mais c'est documenté, c'est scientifiquement prouvé. Donc, voilà, moi, je me sens engagée sur cette thématique. Je me dis qu'être procureur, si on ne va pas sur ce terrain, c'est qu'on est quand même passé à côté de nos missions. Voilà. Et j'avais trouvé ça assez percutant. Donc, j'ai cliqué. J'ai écouté et là, j'ai découvert Dominique Chapuis. C'était très prenant. Il y avait des témoignages de terrain là aussi, des initiatives locales formidables avec des personnes en ruralité qui acceptaient d'accueillir chez elles des victimes de violences intrafamiliales. Ce qui déjà est quand même très courageux et puis passe en risque quand même non plus aussi. Donc voilà, j'ai trouvé cette initiative formidable. Et surtout, j'ai découvert Dominique Chapuis, l'élu. Alors la femme, d'abord, qu'on sent très engagée quand on l'entend. Et puis l'élu, l'élu qui porte, qui coordonne et qui donne une visibilité aux actions de terrain. Donc j'ai écouté ce podcast. Voilà, j'ai trouvé ça intéressant. Et puis ça a mûri. Je me suis dit qu'il fallait absolument que je contacte Dominique Chapuis. Parce que lorsque j'ai écouté son podcast, ce qui m'a surtout convaincue, c'est en fait on sent. On sent qu'elle est extrêmement engagée, rien que dans la façon dont elle a de raconter ce qu'elle a. Elle le vit. Elle le vit, elle le porte.

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    Merci.

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