- Speaker #0
Musique Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui comme moi ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Avant que tu te présentes, j'ai envie de te demander. Beaucoup de gens pensent que les problèmes liés à l'alcool ou aux stupéfiants n'existent pas en campagne. Toi, Rachida, tu es confrontée à cette réalité. tous les jours, ou presque. Qu'est-ce qui t'a poussé à t'engager pour prévenir ces situations et protéger les familles ? Tu as deux phrases.
- Speaker #1
Ah oui, deux phrases pour expliquer pourquoi donc confronter oui, parce que je viens d'une commune qui a subi une grande période de délinquance, notamment sur ces sujets-là de trafic de drogue et qui aujourd'hui encore, il y a des problématiques d'alcool et d'addiction. Donc ce sujet-là, je m'en suis saisie parce que j'ai été... étaient confrontés à beaucoup de familles qui ont subi ces problèmes-là, qui se sont retrouvées démunies par rapport à des situations complexes, de pouvoir accompagner, de ne pas savoir quoi faire, mais pas que, aussi des élus qui remontent aussi ces problématiques. Car dans des territoires ruraux, c'est l'élu qui se retrouve confronté à devoir écouter, accompagner ou même des fois intervenir dans des situations de conflits, de problématiques. territoire. Donc moi, pourquoi j'ai été saisie de ça ? C'est parce que je faisais le lien avec les problèmes de violences intrafamiliales et le volet addiction. On a beaucoup d'acteurs, beaucoup de personnes qui accompagnent les victimes de violences intrafamiliales et ça c'est bien. Et j'ai voulu tourner le regard et regarder les auteurs de violences intrafamiliales. Et les auteurs de violences intrafamiliales sont malheureusement une grande partie des personnes qui sont sous emprise d'alcool. alcool ou de drogue. Ça a joué beaucoup sur mon choix de vouloir pour la MRF, tourner le regard par rapport à cette problématique-là et faire le lien avec la stratégie de prévention de la délinquance qui était en train de s'inscrire au même moment par le gouvernement.
- Speaker #0
Bonjour Rachida. Bonjour. Parce que maintenant on peut se dire bonjour. Bonjour. Merci pour ta première belle réponse. Est-ce que tu peux, avant qu'on rentre un peu plus dans notre conversation, et pour que les gens fassent connaissance avec toi, Rachida, Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? Dis-moi ce que tu as envie de nous dire.
- Speaker #1
J'ai envie de te dire que je m'appelle Rachida Laofi Saber. Je suis de Saint-Lô sur Semouse, une toute petite commune avec un peu d'habitants, donc 2800 habitants dans ma commune. Oui,
- Speaker #0
tu es quand même en village.
- Speaker #1
Un grand village, un centre-bourg même. Voilà, c'est comme ça qu'on nous appelle, parce qu'on est centre-bourg d'une intercommunalité de 19 000 habitants environ, où je suis vice-présidente à l'intercommunalité. Merco, déléguée à la culture, une belle délégation, où on fait la fête, où on veut vivre ensemble.
- Speaker #0
C'est ça toutes les belles vidéos que je vois sur le réseau.
- Speaker #1
Ah j'adore, c'est des beaux moments de partage et de plaisir, on est tous ensemble, c'est magnifique. Donc je suis élue à Saint-Louis-sur-Semousse depuis 2014, donc ça fait 11 ans maintenant. D'accord. Donc je suis élue dans ma commune.
- Speaker #0
Alors tu étais toute jeune ?
- Speaker #1
Toute jeune, et t'as bien grand mot, je suis maman de trois enfants. C'est vrai ? Tu as trois enfants à Chita ? Oui, une grande de 18, 11 et 9 ans.
- Speaker #0
C'est quoi tes secrets ?
- Speaker #1
De quoi ? De physique ? De force ? C'est de prendre la vie comme elle est tous les jours et puis de me dire que tous les matins quand je me lève, souris à la vie et la vie te sourira. C'est un peu le secret que je me mets tous les jours. Après, j'ai un parcours assez atypique. Je suis arrivée dans le monde politique. Dans mes débuts, conseillère municipale, je ne savais pas trop comment fonctionnait une mairie et à quoi servait mon rôle de conseillère municipale. Je te le dis honnêtement, on est venue me chercher. On m'a dit, viens, on a besoin de toi dans l'équipe municipale. Donc, c'était bien. Deuxième mandat adjointe. Et puis, après, j'ai redécouvert un peu plus le volet de... d'adjointe. Et puis après, j'ai rencontré pas mal de difficultés dans le milieu politique. Et puis, ce qu'il y a à savoir sur mon parcours, c'est que j'ai beaucoup appris, j'apprends beaucoup des gens, j'apprends beaucoup de toutes les rencontres que j'ai pu faire. Donc voilà, je travaillais dans le social, dans l'animation, j'ai été commerciale.
- Speaker #0
Tu travailles encore d'ailleurs, non ? Ah oui, je travaille encore. Non, non, du tout.
- Speaker #1
Je travaille dans une collectivité, une collectivité territoriale. Je suis collaboratrice politique. pour une collectivité territoriale.
- Speaker #0
J'étais restée sur le dernier volet, moi.
- Speaker #1
Non, j'aime tellement le volet engagement élu local que je voulais un peu pousser pour apprendre et j'ai intégré une collectivité territoriale en tant que collaboratrice politique. J'ai appris aussi dans le métier.
- Speaker #0
Collaboratrice politique, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Ça veut dire qu'on travaille pour des élus, pour une région, en l'occurrence, et on... On est facilitateur dans le quotidien des élus sur le volet politique, sur l'accompagnement à la prise de décision, sur l'accompagnement à la veille politique locale, aux problématiques nationales, locales et géopolitiques même, qui ont un impact sur les décisions que les élus doivent prendre derrière. Donc voilà, je suis dans l'ombre depuis beaucoup d'années.
- Speaker #0
Il me vient tout de suite en tête, quand tu me parles de tout ça, pourquoi ? C'est quoi le déclic ?
- Speaker #1
Déclic de mon engagement ?
- Speaker #0
Oui, pourquoi tant d'engagement ? Qu'est-ce qui t'a amené là ? Qu'est-ce qui t'a poussé à faire ces choix ? Tu le sais ?
- Speaker #1
Je le sais aujourd'hui. Je me suis découvert le déclic. J'ai grandi, je disais tout à l'heure, dans une commune de 2800 habitants avec mon papa à l'époque qui était beaucoup engagé. Mon papa que j'ai perdu tragiquement à l'âge de 13 ans qui était... énormément engagée pour aider les gens, pour accompagner les gens. Puis j'étais la petite qui l'observait, la petite fille à papa qui le regardait faire, regarder donner de son temps. Et il était ouvrier aussi dans la commune, donc il avait à la fois son travail d'ouvrier et puis à la fois son rôle de militant engagé pour les autres et avec les autres. Et c'est vrai que je ne m'étais jamais aperçue que finalement, j'avais ça dans les gènes. Donc le déclic, c'est...
- Speaker #0
toi
- Speaker #1
C'est en moi, que je le veuille ou non.
- Speaker #0
Et c'est plus tardivement que tu as découvert et que tu as compris que ça venait de là ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'à partir du moment où beaucoup de personnes m'ont dit cette phrase, tu nous fais penser à ton père. Et c'est là où le déclic, oui, effectivement, je suis sortie du travail social pour intégrer le travail politique. Parce que je pense qu'aujourd'hui, dans tout ce qu'on peut faire, on a beau se le dire, on a beau penser que le volet politique ne nous concerne pas, parce que beaucoup...
- Speaker #0
Dans certaines de nos actions, on fait des choix politiques, c'est ça que tu veux dire ?
- Speaker #1
Dans une grande partie de nos actions, il y a toujours une décision politique qui arrive quelque part.
- Speaker #0
Même quand on mange,
- Speaker #1
pareil. Oui, parce que le choix de ce qu'il y a dans nos assiettes, c'est des politiques qui prennent des décisions sur un impact de ce qu'on a dans nos assiettes. Donc malheureusement, je dis malheureusement ou heureusement, peu importe. Des fois heureusement, des fois malheureusement. Mais c'est pour ça que mon déclic, ça a été de rentrer dans le monde collaboratrice politique pour voir aussi comment ça se passe. Moi, je suis le genre de personne qui a tendance à vouloir... comprendre comment fonctionne le système, mais la meilleure façon de le comprendre, c'est d'y rentrer. Donc, je n'ai pas fini encore. Tu l'as dit, je suis jeune.
- Speaker #0
Elle m'a regardée avec des yeux de louve. Oula, tu as eu peur ? Non,
- Speaker #1
mais je veux dire, on a encore la vue devant nous.
- Speaker #0
Très bien. Merci pour cette réponse. Elle ressemble à quoi ta ruralité ? Et qu'est-ce qu'évoque la ruralité pour toi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors,
- Speaker #0
à quoi elle ressemble ta ruralité ?
- Speaker #1
À quoi elle ressemble ta campagne ? Après, la campagne, pour moi, elle a... Elle a ses forces et ses faiblesses. Sa force, parce que la ruralité, c'est une grande famille. C'est des gens qui se connaissent parce que ce n'est pas très grand. Même 2800 habitants, on se connaît. On a des événements qui font que c'est des événements à petite échelle, on se rencontre, on se côtoie. Donc ça, c'est une force. Et pour moi, la ruralité, elle est belle parce qu'on arrive avec cette force à co-construire quelque chose et se retrouver dans des actions communes. Et puis, l'échelle est... pas très grande. Et c'est ça qui est important dans la ruralité. Et la proximité des gens et des personnes nous permet de s'entraider. Je te dis ça pourquoi ? Parce que dans la commune où je suis, donc c'est un lot sur Semouze, quand il y a des événements, que ce soit bon ou mauvais, mariage, décès, il y a une solidarité qui s'installe et c'est une solidarité qui en fait la force et qui fait la beauté du lieu. En plus du volet naturel, ça, j'ai pas besoin de le dire, mais il faut que je le rappelle aussi, Saint-Louis-sur-Semouse, c'est aussi une richesse naturelle.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux préciser où ça se situe ?
- Speaker #1
Ça se situe en Haute-Saône, donc dans le 70, en Bourgogne-Franche-Comté, pas loin de la frontière des Vosges. Saint-Louis-sur-Semouse, une petite ville ouvrière. On l'appelle aussi la cité du meuble, parce qu'il fut un temps, et c'est encore un peu aujourd'hui.
- Speaker #0
Mais l'industrie du meuble ?
- Speaker #1
Exactement, l'industrie du meuble. Je ne sais pas si j'ai le droit de dire le nom de l'entreprise qui est encore en activité, l'entreprise Pariso, qui est encore en activité aujourd'hui, mais pas que. Il y avait les usines réunies qui ont fermé leurs portes, mais c'était des spécialistes de la chaise en bois, dont une chaise qui est encore aujourd'hui à l'Elysée, dans le salon de l'Elysée, qui sont encore là-bas, donc on va dire un patrimoine pour la commune. Donc Saint-Loup-sur-Semousse, c'est aussi la ville où est née... Armand Petitjean. Armand Petitjean, je ne sais pas si tu sais qui c'est. C'est le fondateur de l'Encomme, qui est né à Saint-Los-sur-Semouse. La maison existe encore. Elle a été d'ailleurs inaugurée il y a quelques années. On a fait un petit travail sur le patrimoine, sur l'histoire de la commune, à laquelle j'ai participé. J'ai adoré de découvrir cette petite pépite historique. Comme quoi, il se passe des choses dans les petites communes rurales. Comme quoi, on ne se fait pas chier en ruralité. Pas du tout. Et là, la distillerie où il a grandi avec ses parents existe encore. Elle est encore debout. Donc, la ruralité, pour moi, c'est ça. C'est vraiment le vivre ensemble, c'est le partage. Et puis, ce côté naturel.
- Speaker #0
Tu penses qu'il y a encore beaucoup d'idées reçues et de clichés liés à la ruralité aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je ne le pense pas, c'est sûr. Aujourd'hui, la ruralité, alors je te le dis, mon âge fait qu'on a tendance à me dire « Non mais attends, t'es en... » Encore dans ta commune ? Oui, je précise, Saint-Loup-sur-Semou, c'est la commune où j'ai grandi, où je suis née à 10 kilomètres de là. Et j'ai grandi, c'est la commune de mes parents où je suis encore aujourd'hui. Donc, c'est vrai que j'ai beaucoup de générations, notamment ma génération qui me dit, mais qu'est-ce que tu fous là-bas ? Mais t'es folle, il ne se passe rien, il n'y a rien là-bas. J'ai dit, mais si, il y a de l'amour en fait. C'est ça la richesse. Moi, mes enfants, elles sont à l'école dehors, l'école dehors. qui aujourd'hui sont des sujets d'actualité au niveau gouvernemental, à nous, ce n'est pas au niveau gouvernemental. Ma grande de 18 ans, elle faisait déjà d'école dehors parce qu'il y a la forêt pas loin. Il y a une ferme pédagogique, c'est la ferme du papa d'une gamine de l'école qui permet à l'école d'y accéder. Elles ont un lien avec la nature que je n'aurais pas trouvé ailleurs. Puis au-delà de ça, il y a un côté paisible, apaisant. Moi, je me sens tellement bien, mais vraiment. Mais par contre,
- Speaker #0
il y a encore beaucoup d'idées reçues.
- Speaker #1
L'idée reçue, c'est que c'est des villes mortes. Il ne se passe rien. Tu es obligé de prendre ta voiture pour aller quelque part. Il n'y a pas de transport en commun. Enfin, voilà, c'est ces idées. Ça t'agace, ces idées reçues ? Tu ne trouves pas de travail. Ah, le travail. On m'en a parlé. On m'a dit, oui, mais tu ne peux pas travailler là-bas. Bah si, je t'ai dit tout à l'heure, je travaille quand même.
- Speaker #0
après t'es consciente qu'il y a quand même des difficultés il y a,
- Speaker #1
je le reconnais Les stéréotypes sont là et on ne peut pas les enlever. Les chasseurs, ah oui, tu vois des chasseurs tous les jours. Non, je n'en vois pas tous les jours. Les agriculteurs, j'ai l'impression, quand on parle de ruralité, on croit que les agriculteurs, ils sont là. C'est des agriculteurs qui passent devant ma porte tous les jours avec leur tracteur. Je ne sais pas si tu vois l'image d'embouteillages de tracteurs tous les matins.
- Speaker #0
En fait, dans l'inconscient des gens, l'intelligence collective, la ruralité rime tout de suite avec l'agriculture.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
En fait, c'est comme si la ruralité, c'était un tracteur. D'ailleurs, s'il y a des affiches, etc.
- Speaker #1
Des champs, des vaches.
- Speaker #0
Si on met des emojis à côté de ruralité, on met obligatoirement un tracteur.
- Speaker #1
Oui, et puis un petit grain de blé, et puis une petite vache. Et puis après, tu auras fait... Comme si ça ne se...
- Speaker #0
Alors, ce n'est pas péjoratif ce que je veux dire, mais comme si ça ne se limitait qu'à ça. Alors, j'espère que l'information était bonne, mais il me semble avoir lu que finalement, c'était que 2%... 6% je crois.
- Speaker #1
6% ? 6%, je l'ai vu tout à l'heure. 6%
- Speaker #0
d'agriculteurs en ruralité. Ce n'est pas grand-chose, en vrai. Enfin, je veux dire, ça ne représente pas...
- Speaker #1
Je crois qu'il y avait un chiffre. Je n'ai pas le bon chiffre. Après, je peux te le donner tout de suite parce que je l'ai dans mon téléphone. Mais j'ai 6%, je crois, d'agriculteurs et 2% de chasseurs. Les deux chiffres-là.
- Speaker #0
D'accord. Alors qu'on associe la ruralité uniquement à ces... Alors que ça n'a rien à voir. Beaucoup à ça, quoi.
- Speaker #1
Après, je reconnais quand même que la ruralité, c'est aussi... C'est vrai, le côté d'isolement. On est isolé.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
mais ce n'est pas un isolement péjoratif. C'est pour ça que je disais le côté apaisement, le côté solitude. On a tendance à se dire que la solitude, c'est peut-être néfaste pour les personnes, tu vois personne. Des fois, on a besoin d'avoir des temps calmes pour soi. Des fois, on a besoin de se retrouver. Et la ruralité offre cette possibilité-là. C'est un bonheur. On peut avoir cette possibilité même en marchant dans la nature ou en se posant dans un endroit calme. Mais calme avec les bruits des oiseaux, le soleil bleu, quand il fait beau. Mais je veux dire...
- Speaker #0
C'est beau par chez toi.
- Speaker #1
Pas tout le temps, mais ça va.
- Speaker #0
Merci pour cette réponse ruralité. Je suis assez d'accord avec toi. Quel défi as-tu rencontré pour sensibiliser, prévenir, agir face à ces enjeux dans les petites communes ? Alors, quand je parle de face à ces enjeux, c'est ce dont on a parlé au début de notre conversation, des problématiques liées à l'alcool et aux stupéfiants. Est-ce qu'avant ça, on va peut-être faire un tour en rembobine. On a dit que tout à l'heure, la clé d'entrée, c'était R et c'était les auteurs. Tu nous recontextualises tout ça et après, tu nous parles des défis ?
- Speaker #1
Concrètement, moi, alors déjà ma rencontre avec l'AMRF, ça a été en 2021, quand il y avait le congrès de l'AMRF sur les 50 ans de l'AMRF dans Lyon. C'était la femme, les communes, la République.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc je suis rentrée par cette porte-là à l'AMRF. Et une fois que je suis arrivée à ce congrès, j'ai découvert justement ce sujet qui allait être abordé, lancé par l'AMRF sur les violences intrafamiliales R.
- Speaker #0
Donc le dispositif
- Speaker #1
R. Donc j'ai proposé d'être des patins. Exactement, expérimental aussi, sur ce volet-là. Un peu pilote sur le sujet. Pilote sur ce sujet, donc avec la Côte d'Or et Lyon à ce moment-là.
- Speaker #0
La Tavica Voile.
- Speaker #1
Voilà. Dominique. Donc, j'ai proposé mon aide et on avait commencé, je pense qu'elles l'ont expliqué chacune, tout dans les débuts du programme. Donc moi, à ce moment-là, j'ai voulu travailler avec mes acteurs du département de la Haute-Saône, C'est-à-dire... Voilà, le Centre d'information des droits des femmes et des familles. Moi, c'est le seul acteur dans mon département qui gravite sur ce sujet. C'est le CIDFF. Voilà. T'as vu,
- Speaker #0
je suis calée.
- Speaker #1
T'es une experte là. Bravo. Chapeau. Donc, le CIDFF. Et moi, j'avais la chance en 2021, quand j'ai pris ce sujet-là, d'avoir un nouveau préfet, la nouvelle ouverture de la maison de protection des familles de la gendarmerie, qui venait d'ouvrir. Donc, à ce moment-là, le projet arrivait. J'ai rencontré le préfet, la déléguée aux droits des femmes.
- Speaker #0
Tout s'alignait un peu ?
- Speaker #1
Mais franchement, tout s'alignait. Pour moi, c'était « au pire, ça marche » . Tu connais cette phrase ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui.
- Speaker #1
Donc, au pire, ça marche. J'y vais, j'ai rien à perdre. Donc, j'ai rencontré tout ce petit monde. Et je leur ai dit, voilà, la MRF, ils veulent lancer ça. Est-ce qu'on peut travailler ensemble ? Parce qu'à ce moment-là, la MRF nationale travaillait avec une autre association, une association de femmes qui était dans Lyon, avec qui on devait travailler. Sauf que moi, j'avais le CIDFF et je pouvais pas... pas faire venir une autre association extérieure dans mon département. Donc, j'ai travaillé avec le CIDFF. Donc, on s'est rencontrés, on a fait une lettre à tous les élus. Donc, ça a été lancé en Haute-Saône.
- Speaker #0
Pour informer du programme ?
- Speaker #1
Pour informer l'existence de R et faire nommer les référents communaux. Et une fois qu'on a fait ça, on a organisé un bel événement de lancement qui s'appelait les états généreux de la ruralité, la place de la femme en milieu rural.
- Speaker #0
Très bien.
- Speaker #1
Donc, j'ai organisé dans mon département pour faire le lancement de R. Pourquoi ? Parce que quand R, ce n'est pas que les violences intrafamiliales.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Si tu veux le repréciser, tu peux, parce que tout le monde n'écoute pas tous les épisodes. Moi,
- Speaker #1
je suis partie sur le package complet en se disant, voilà.
- Speaker #0
Inégalité sociale, homophobie.
- Speaker #1
L'accès au droit. Il y avait l'accès au droit, les problématiques en milieu rural de l'accès au droit, les inégalités sociales. L'inégalité professionnelle, l'inégalité au niveau de l'insertion. C'était large.
- Speaker #0
C'est vaste et large.
- Speaker #1
Mais il y avait vraiment ces trois axes.
- Speaker #0
Ce n'est pas que les violences conjugales. Non. Et pas que pour les femmes. C'est ça.
- Speaker #1
Les homophobies aussi.
- Speaker #0
Oui. Et violences faites aux hommes aussi. Exactement.
- Speaker #1
Donc tout ça, c'était trois axes à laquelle l'AMRF, R, c'est ça. C'est ces trois grandes lignes-là.
- Speaker #0
Les piliers.
- Speaker #1
Les piliers. Donc j'ai dit, on va faire les états généraux de la ruralité sur la place de la femme mais rurale. Pour montrer aussi, là pour le coup, parce qu'on a toujours tendance à dire, regardez, ça, ça ne va pas, regardez, ça, ça ne va pas. Moi, je voulais faire l'inverse. Je voulais dire, regardez, les femmes en milieu rural, elles vont bien. Quatre tables rondes avaient été organisées à ce moment-là. Ces quatre tables rondes, c'était la place de la femme en milieu rural dans l'entrepreneuriat. Et sur ma table ronde, j'ai mis des pépites du territoire qui ont des chefs d'entreprise femmes, des acteurs qui accompagnent les femmes dans la création d'entreprises, qui accompagnent dans les projets. montrer aussi qu'on a des chefs d'entreprise qui sont en milieu rural.
- Speaker #0
Des agriculteurs et des chasseurs.
- Speaker #1
Exactement. Dans l'entrepreneuriat, le deuxième, c'était dans l'engagement, tout ce qui était bénévolat. Parce qu'aujourd'hui, on dit qu'elles sont un comité des fêtes. On n'arrive pas à les trouver avec la parité. Comité des fêtes, les parents d'élèves, elles s'engagent, elles font. Donc là, sur la table ronde, il y avait l'engagement du monde associatif. Parce que tout le vivier associatif, tout ce qui est scolaire, tout ce qui est éducation, tout ce qui est santé Ça se combine souvent au féminin.
- Speaker #0
Ça se conjugue souvent au féminin.
- Speaker #1
Et c'est aussi beaucoup des femmes qui vont là-dedans, dans le milieu médical. Donc, elles avaient cette table ronde.
- Speaker #0
Le caire.
- Speaker #1
Exactement, le soin !
- Speaker #0
Le don de soin !
- Speaker #1
Une grande partie, c'était des femmes. Ensuite, c'était bien sûr la table ronde sur les violences intrafamiliales. C'était la prise en charge de la victime, de l'écoute, jusqu'à la mise en sécurité, jusqu'à l'installation chez elle dans sa nouvelle vie. Donc, la table ronde vraiment de A à Z. Et la dernière table ronde, c'était sur l'engagement citoyen. Pour montrer aussi justement l'engagement, c'était des femmes mères, réservistes pompiers, réservistes gendarmerie. J'avais mis aussi une table ronde pour qu'elles expliquent toutes pourquoi elles se sont engagées. sur le volet citoyenneté.
- Speaker #0
C'est très intéressant.
- Speaker #1
Et j'ai trouvé cette journée magnifique. Mais vraiment, ça, ça a été, pour moi, tu parlais d'un projet...
- Speaker #0
Une fierté, une réussite. Tiens, je te pose la question, là, tu m'as déjà donné la réponse, mais une fierté, une fierté, une réussite.
- Speaker #1
C'est là, c'était ma fierté locale. Il y avait 600 personnes tout au long de la journée. C'était magnifique, mais vraiment. Et ça m'a fait du bien, et ça m'a reboostée pour travailler encore sur l'accompagnement des victimes. Ensuite, la mise en place. des ateliers, donc avec la protection des familles, la maison de protection des familles, donc une cellule de gendarmerie, avec la déléguée aux droits des femmes, avec le CIDFF, on co-animait ensemble des temps de sensibilisation à destination des élus, sur tout le territoire. Pour l'instant,
- Speaker #0
c'est très clair, je te suis.
- Speaker #1
Oui, tu suis. Donc, on a fait ce travail-là et plus on faisait ce travail-là, plus pendant ces sessions, on avait des élus qui nous remontaient quand même des problématiques qu'ils rencontraient. Oui, mais moi, quand je suis intervenue, son mari, il était alcoolique. Oui, mais moi, quand je suis intervenue, il m'a engueulé, voilà, il était un alcoolique. Souvent c'était l'alcool qui était ressorti quand même.
- Speaker #0
Dans les facteurs de violence ?
- Speaker #1
Dans les facteurs de violence mais dans les faits, factuellement les situations pendant les sessions de formation, enfin de sensibilisation à destination des élus. Donc à un moment donné avec le préfet, on s'est posé cette question, on s'est dit mais le CIDFF, dans notre copil qu'on avait, parce qu'en Haute-Saône on avait mis en place ce copil mais on parle beaucoup des victimes mais très peu des auteurs. Et c'est là où l'étude, donc il y a une étude en Haute-Saône qui a été faite. sur les profils des auteurs de violences intrafamiliales portés par le CIDFF plus une université, je ne sais plus laquelle, mais une université byzantine qui ont travaillé sur ces profils des auteurs en partenariat avec le service judiciaire. Et ça a été super. Un an de travail dans l'observation des profils des auteurs, donc ceux qui ont été condamnés. Et le résultat a été surprenant parce que finalement, le volet addictif était arrivé sur la table. Parce que... En Haute-Saône, moi je le dis, je le dis et je le disais, la première délinquance, ce sont les violences intrafamiliales. Parce que ce sont des personnes qui, aujourd'hui, font subir aux femmes des violences, donc qui sont dans la violence physique, psychologique et autres. Donc c'est une forme de délinquance, d'une certaine manière.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Donc à partir de ce moment-là, j'ai tourné le regard. Il y a le programme R qui existe et j'ai tourné le regard auprès des auteurs.
- Speaker #0
Tu as été concentrée sur cette partie-là.
- Speaker #1
Voilà, je me suis... dit, je vais quand même, j'ai proposé à la MRF nationale que si je pouvais travailler sur le volet délinquance, dans sa globalité, en milieu rural, peut-être que ça rapporterait quelque chose, ou pas, en sachant que la stratégie de prévention de la délinquance à l'échelle nationale, par le gouvernement, était en train de s'écrire. Et la MRF, jusqu'à maintenant, n'avait jamais été autour de la table. Il y avait des associations d'élus, on avait tendance à croire que ça se passe que dans les quartiers prioritaires, dans les villes urbaines, dans les grandes villes.
- Speaker #0
Ah oui, et pas en ruralité.
- Speaker #1
Et pas en ruralité. Sauf qu'en ruralité, il existe aussi de la délinquance dans sa globalité.
- Speaker #0
C'est vrai que le mot délinquance est souvent finalement associé.
- Speaker #1
Et puis quand je te parle du monarctographie, c'est encore pire.
- Speaker #0
En fait, on parlait tout à l'heure des idées reçues et des clichés liés à la ruralité. Et là, c'est finalement le mot délinquance. À l'urbain. Oui,
- Speaker #1
à l'urbain. Sauf que non.
- Speaker #0
Sauf que non. Ce que j'aimerais bien comprendre, c'est une fois cette enquête faite, réalisée, on l'a fait, ok, il en sort des statistiques, des personas, comme dirons. marketing, excuse-moi, mais on en fait quoi ? Elle sert à quoi et pourquoi ?
- Speaker #1
Et demain ? Elle nous a servi, en tout cas dans mon département, à faire un état des lieux déjà. Un état des lieux des problématiques, des orientations dans lesquelles on pouvait aller. Et le constat, il a été réel, c'est le constat justement d'addiction. C'est pour ça que j'ai appelé, j'en ai parlé à la Mille des cas, donc la mission interministérielle de... Les anachronismes à chaque fois ! La Mille des cas ! Mission interministérielle de lutte... contre les conduites addictives. Il me manque une lettre, je crois. On cherchera sur Internet. La 1000 des cas.
- Speaker #0
C'est bizarre, la 1000 des cas.
- Speaker #1
C'est la mission interministérielle de l'autre contre les conduites addictives, je crois. Donc, j'avais, avec la MRF, échangé avec eux. Donc, eux, c'est un service ministériel qui sont en charge dans le volet observatoire national sur les volets addiction. Donc j'en ai parlé avec eux en leur disant, nous on a ce souci-là, comment on peut travailler ce problème d'addiction qui, malheureusement, en termes de conséquences, engendre des violences intrafamiliales, mais pas que.
- Speaker #0
Engendre, amplifie ?
- Speaker #1
Amplifie, puis accentue, et puis derrière, ça rappelle aussi qu'on est aussi dans des problèmes de santé, dans des problèmes de zone blanche. Et ça a réveillé aussi, ça a révélé, ça a été loin, parce que ça a révélé aussi le fait qu'au niveau des zones blanches, on est...
- Speaker #0
Sur la partie désert médicale ? Désert médical,
- Speaker #1
voilà. Donc après... La suite, c'était de dire, est-ce qu'au niveau rural, quels sont les types d'addiction ? Tout à l'heure, on parlait de l'alcool, mais il y a aussi le volet drogue.
- Speaker #0
Tu sais répondre, tu sais dire ?
- Speaker #1
Les différents types d'addiction, j'en avoue.
- Speaker #0
En prioritaire, celles qui sont les plus marquantes ? L'alcool,
- Speaker #1
c'est la première.
- Speaker #0
En ruralité, donc ?
- Speaker #1
L'alcool, c'est la première en ruralité.
- Speaker #0
C'est l'isolement qui fait boire ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. Non, après, ça se peut. Après, tu le dis en rigolant, mais... C'est un peu cliché, mais... Oui, c'est un peu cliché, mais c'est un cliché qui peut être réaliste aussi. Parce qu'il y a le volet addiction-alcool. Il y a le volet addiction-drogue, il y a le volet addiction au niveau médicaments, parce qu'on ne se rend pas compte, et il y a le volet addiction qui nous touche tous, c'est les écrans. Aujourd'hui, on n'en parle pas des écrans. On devient addict aux écrans.
- Speaker #0
Là, il n'y a pas de lien avec les violences.
- Speaker #1
Non, ça peut. Dans le harcèlement, si on rentre dans le cyberharcèlement, les violences conjugales, les violences scolaires, il y a toujours un lien. malheureusement, il y a toujours un lien avec les violences intrafamiliales. Donc, le cyber-violence, ça existe. On en parle dans les différentes typologies de violences. Après, elle a aidé surtout les services de l'État de renforcer, au niveau du ministère de l'Intérieur, de renforcer, par exemple, les contrôles routiers sur le volet alcool-addiction, enfin, alcool-drogue. Renforcer aussi, dans les situations de violences intrafamiliales, de vérifier si c'était en prise d'alcool, parce que ça, ça ne se fait pas tout de suite. s'il y avait de la drogue ou de l'alcool. Donc, c'est plus par rapport au ministère de l'Intérieur, ça a renforcé les choses que par rapport à moi. Personnellement, moi, ça m'a juste conforté le fait que Rachida, le volet auteur, c'est quand même un travail sur lequel il faut mettre ça sur la table parce qu'on n'en parle pas beaucoup. On parle beaucoup des victimes.
- Speaker #0
Tu es toujours référente R.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Mais donc, tu as un volet spécifique.
- Speaker #1
Spécifique. Sur la délinquance et le narcotrafic, en l'occurrence. Enfin, narcotrafic, drogue. addiction. Alors, pourquoi aussi ? Parce qu'il y a un chiffre aussi qui est sorti, un chiffre de la Gendarmerie nationale, plus de 67% d'augmentation en 10 ans de délinquance dans les communes rurales. D'accord. Et ça, c'est pas rien. Donc, délinquance, drogue, ça c'est pas rien. Oui, mais délinquance, ça comprend. Ça veut dire qu'aujourd'hui, sur ce sujet-là, cette problématique se déplace. Cette problématique a toujours existé en milieu rural, c'est juste qu'elle n'était pas mise en avant. Et puis on n'avait pas, les drogues étaient différentes. Aujourd'hui, on parle de cocaïne. Elle n'était pas identifiée, tu veux dire. Aujourd'hui, on parle de cocaïne dans les milieux ruraux, on n'en parlait pas avant. Avant, on voulait un petit joint. Là, c'est plus ça. Aujourd'hui, moi, j'ai été confrontée avec des familles dont les enfants consommaient de la cocaïne, qui se sont retrouvées à des violences intrafamiliales parce que le jeune a pété les plombs.
- Speaker #0
Il s'en est pris aux parents.
- Speaker #1
Exactement. quand il ne s'en prend pas à son camarade, quand il ne s'en prend pas à... à des personnes dans la rue, peu importe. Mais je veux dire, ça pour moi c'est grave. Aujourd'hui, la loi narcotrafic qui a été écrite, qui a été votée, qui est mise en place, c'est bien. Parce qu'aujourd'hui, on a enfin mis un mot sur un vrai problème de société. Et aujourd'hui, je te le dis, ce qui a été bizarre au niveau de la ruralité, c'était que le mot narcotrafic, pour les gens de la ruralité, il ne fallait pas en parler. On disait, mais Rachida, pas chez nous. C'est quoi la drogue pour vous ? Oui, mais ce n'est pas des narcotrafiques, parce qu'ils ont l'image, et les séries, tu sais, à l'américaine, mexicaine, de narcotrafiques, ils ont ça en tête.
- Speaker #0
Pablo Escobar.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
C'est trop loin de ce qu'on vit ou imagine en réalité.
- Speaker #1
Sauf que de la drogue qui se vend entre eux, ça s'appelle du narcotrafique.
- Speaker #0
Tu penses que c'est comme ça aujourd'hui sur une grande partie de nos campagnes, où il y a des territoires qui sont plus impactés par rapport à la situation géographique ?
- Speaker #1
Oui, exactement. En fait, les territoires les plus impactés... Ce sont le côté périurbain, les communes rurales qui ne sont pas loin des zones périurbiennes. Donc toutes les petites communes autour des grandes agglomérations, des grandes zones urbaines.
- Speaker #0
elles sont les plus impactées et aussi les zones qui ne sont pas loin des grands axes routiers. Parce que voilà, c'est les grands axes routiers.
- Speaker #1
C'est par rapport à la mobilité.
- Speaker #0
C'est par rapport à la mobilité, les transports, les go-fasts et compagnie. Et voilà, c'est malheureusement des problèmes qui engendrent des maires ruraux qui se retrouvent à se dire, moi, je ne me rendais pas compte de cela jusqu'au moment où je me suis aperçue finalement qu'il y avait des regroupements de voitures, il y avait des attroupements, il y avait des... Voilà, c'est des points de vie, là. Mais eux, ne s'étaient pas mis à la tête ce problème-là, comme la prostitution. Aujourd'hui, on a l'impression que la prostitution, elle n'a lieu que dans les grandes villes. Alors là, pas du tout. Pas du tout.
- Speaker #1
Tu me lèves aussi un truc que je n'ai pas... Jamais je n'ai pensé à ça.
- Speaker #0
Parce que, justement, par rapport à R et par rapport à l'enquête qu'on a faite, ça a révélé aussi le fait que dans ce problème de délinquance, il y avait aussi de la prostitution qui a été découverte aussi. C'est des violences faites aux femmes, à ce moment-là. Avec le mouvement d'Uni, j'ai fait un travail avec le mouvement d'Uni, je ne sais pas si tu connais, c'est une association dans ma région qui forme et qui accompagne toutes les personnes qui sont de la traite des êtres humains. Donc ce mouvement-là, ça m'a révélé aussi le fait que c'est aussi un problème de société en milieu rural. Un maire me disait, moi je voyais un camion tout le temps garé, je ne savais pas ce qui se passait, deux ou trois fois j'y suis allée et finalement c'était un camion et ce qui se passait, c'est ce qui se passait dedans. dans ma campagne.
- Speaker #1
Mais au même titre que les violences conjugales, je pense qu'il y a encore des mères qui se disent, non, pas chez nous, ça n'existe pas.
- Speaker #0
Ah bah oui. Au-delà de ça, il y avait aussi la phrase de ça se passe chez eux, Rachida, je ne peux pas rentrer chez les gens. Ça ne me concerne pas, c'est leur vie privée.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Je rappelle l'article 40 de la loi qui leur dit, vous êtes quand même maire élu de votre commune et vous êtes... dans l'obligation de signaler tout délit ou tout fait délit au procureur de la République. Donc ça, les maires me disent oui, mais c'est vrai qu'il y a aussi ce sujet qui est tabou, parce que quand on parle de ruralité, on parle de tout petit village. Je ne parle pas du mien. Je parle de tout petit village où tout le monde se connaît, où le violence intrafamiliale, je ne sais pas si on te l'a dit, mais ça se passe une grande partie dans la sphère familiale. Donc tu sais Rachida, je ne voulais pas trop interférer, parce que c'est le fils d'un tel que je connais, qui est un tel. Et je me suis dit, ça va passer, mais là, voilà. Là, le quand dira-t-on, on se connaît trop pour en parler.
- Speaker #1
C'est marrant quand tu dis ça aussi, il y a quelque chose qui me vient à l'esprit, c'est-à-dire que c'est comme si aussi derrière le mot campagne et ruralité, même si beaucoup de gens y associent des clichés qu'on n'a pas envie d'entendre, qu'on a cités tout à l'heure, mais il y a aussi comme si ce mot était un peu idyllique et magique, et que non, ça ne peut pas toucher Merci.
- Speaker #0
Oui, oui, il y a un mur. C'est ce que je te disais tout à l'heure.
- Speaker #1
Comme si c'était un truc un peu protégé et que ça ne pouvait pas...
- Speaker #0
C'est comme le volet trafic de drogue, par exemple.
- Speaker #1
C'est pas un mot qui fonctionne avec campagne ? Non, on m'a dit,
- Speaker #0
Rachida, mais dans notre département, la drogue, il n'y a que de la consommation, il n'y a pas de trafic en drogue. Excusez-moi, mais si on consomme, elle vient bien de quelque part. Et puis, il n'y a pas de frontière. À un moment donné, il va falloir se poser la question de ces côtés frontières entre la ruralité et le volet urbain. Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Elles sont invisibles. C'est nous-mêmes, humains, qui les mettons, ces frontières. Mais humainement, il n'y en a pas. Surtout les problèmes de société.
- Speaker #1
Et de ce fait, comment toi et les autres, membres de tes équipes, référentes, en tout cas tous les gens qui œuvrent avec toi, qu'est-ce que vous arrivez à mettre en place ? Comment ça se passe concrètement sur le terrain ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Speaker #0
Alors, ce qu'on peut faire, c'est d'abord, et ce qui est le plus important pour moi, c'est déjà de se sensibiliser au sujet. le plus possible de vulgariser qu'est-ce qu'une violence intrafamiliale. Parce qu'aujourd'hui, on a tendance à le confondre, la violence et le conflit de couple.
- Speaker #1
C'est tout de suite associé à la violence conjugale ?
- Speaker #0
Voilà, souvent, souvent. Et en plus, les différentes typologies de violences. Quand on parle de différents types de violences, on va poser la question à personne lambda et va dire, il ne l'a pas frappé, c'est rien, il l'a juste engueulé. Il y a le volet de trop minimiser. Et c'est pour ça que moi, ce qui est important en action à mettre en place, C'est déjà le... Plus on arrive à sensibiliser les gens, à expliquer qu'est-ce qu'une violence, quels sont les différents types de violences, comment repérer une violence.
- Speaker #1
Avec le violentomètre ?
- Speaker #0
Le violentomètre est un outil. Ça, c'est un outil à donner à...
- Speaker #1
Mais qui permet de sensibiliser et de mesurer, justement.
- Speaker #0
De donner à une victime pour qu'elle puisse lire et puis voir. Mais au-delà de ça, c'est vraiment permettre aux personnes, donc ce qui a été fait dans mon département et autres au niveau de la MRF, c'est créer ces temps de sensibilisation, de partage, d'échange. Donc à destination des élus, mais pas que. On a fait les élus, on a fait les élus avec des agents, on a fait ouvert à la population. J'ai même été un peu plus loin avec la maison de protection des familles, on a fait au milieu médical. des professionnels de santé.
- Speaker #1
Pharmacie ?
- Speaker #0
On a ouvert à tous les professionnels de santé. Donc là, il y avait les professionnels de santé, les professionnels, les agents des maisons France Service, parce qu'ils sont amenés à rencontrer du monde. Aujourd'hui, plus vous êtes en face avec un habitant, un citoyen, plus vous êtes amené à avoir la possibilité de repérer les signes avant-coureurs d'une personne qui est enfermée dans son cycle de la violence.
- Speaker #1
L'emprise ?
- Speaker #0
Voilà, dans l'emprise. Et ça... Pour moi, c'est super important. C'est l'histoire du colibri, tu sais, de Pierre Rabhi. Tu fais ta petite goutte, tu fais. Et plus on essaye de poser des petites gouttes partout, et plus on arrivera à éteindre ce feu des violents. Ça,
- Speaker #1
c'est ton premier palier ? La chose la plus importante pour toi aujourd'hui ?
- Speaker #0
Sensibiliser, sensibiliser, sensibiliser le plus possible. Et à partir du moment où on se sensibilise, derrière, il faut être là. Parce que sensibiliser, c'est bien, mais être dans la continuité, c'est mieux. C'est-à-dire, moi, en tant que référente départementale, je suis à l'écoute. des maires, écoute des élus du département. S'ils se retrouvent dans une situation où ils ne savent pas quoi faire, ils vont m'appeler. Rachida, je me retrouve dans telle situation, je ne sais pas, ils se prennent la tête, ils sont venus me voir à la mairie, ça ne va pas. Donc, à partir de... Parce que je suis formée, alors là, je suis en capacité de le faire parce que je suis formée à ça, je peux accompagner l'élu en disant là, tu vas contacter le CIDFF. Là, on est... plus sur une situation de violence, là on va plus se rapprocher de la maison de protection des familles, de la gendarmerie.
- Speaker #1
Comme si tu avais toutes les clés.
- Speaker #0
Tu as la compréhension de la situation et tu as la boîte à outils. Le côté analyse et la boîte à outils. Aujourd'hui, je pense que l'action à faire c'est que chaque citoyen, quel qu'il soit, prenne conscience déjà que ces violences intrafamiliales existent et surtout dans toutes les sphères familiales. Il n'y a pas de situation, il n'y a pas de... de personnes, de situations sociales qui diffèrent d'une personne à l'autre ou une situation professionnelle qui peut changer la donne.
- Speaker #1
Ça arrive dans toutes les couches de la société.
- Speaker #0
Et honnêtement, j'ai eu affaire à des situations de sphère familiale où ça a été très compliqué d'en parler parce que c'était trop dangereux pour la notoriété de la famille. Je ne sais pas si tu vois le truc. Donc ça, c'est vrai que aujourd'hui, outiller le plus possible les gens. expliquer qu'est-ce qu'une violence intrafamiliale, expliquer aussi, à l'échelle de chaque département, et c'est ça la complexité, qui fait quoi. Parce qu'aujourd'hui, les acteurs, il y en a un. Il ne faut pas dire qu'il n'y a pas d'acteurs qui ne gravitent pas sur les violences intrafamiliales, il y en a partout.
- Speaker #1
Les tordors.
- Speaker #0
Exactement. Par contre, ce qui serait bien, c'est de rendre accessible l'information sur l'acteur, un espèce de guichet unique, guichet unique pour dire, voilà, il y a ça. qui réagit. Parce que partout, même l'éducation nationale, ils ont une cellule psychologique.
- Speaker #1
Une seule et même porte d'entrée, en tout cas pour la victime. Et après, qu'on l'accompagne sur le chemin.
- Speaker #0
Ça a aidé à ça, quand même. Ça a aidé quand même à réveiller. On a eu une augmentation du chiffre des violences intrafamiliales en Haute-Saône. On est passé de 20, je crois qu'on était passé de 21% à 24%. Donc le chiffre, il peut se voir différemment. Je discutais de ça avec le préfet, il me disait, mais oui, on a une augmentation. Je dis, oui, mais moi je suis... augmentation de la liberté de la parole. Parce qu'entre-temps, on a fait les sessions de sensibilisation, on a communiqué...
- Speaker #1
D'identifier, tu veux dire ?
- Speaker #0
Non, c'est des personnes qui ont été à la gendarmerie, qui ont porté plainte...
- Speaker #1
Enfin, quand je dis identifier, c'est ça, c'est-à-dire de enfin avoir peut-être levé le voile en sensibilisant... On a fait de la com'. Il y a des cas qui se sont révélés alors qu'ils étaient enfouis...
- Speaker #0
Cette fameuse phrase, vous n'êtes pas seul. Et ça, cette phrase, vous n'êtes pas seul, c'est à la fois pour les victimes, mais c'est aussi pour les élus. Vous n'êtes pas seul. de ne pas être seule dans cette situation.
- Speaker #1
Et la partie auteur, est-ce que vous agissez d'une manière ou d'une autre sur la partie auteur ou c'est encore compliqué ? C'est pas non plus votre rôle peut-être ?
- Speaker #0
Moi aujourd'hui, c'est pas mon rôle d'agir. Même pour les violences intrafamiliales, mon rôle c'est l'écoute et puis la mise en relation. Je rappelle que c'est le relais, c'est vraiment le R de relais.
- Speaker #1
Agent de liaison.
- Speaker #0
Exactement, c'est ça, c'est bien dit.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Donc c'est le relais. Mais pour les auteurs, moi je pense que déjà, je reviens encore sur cette notions de sensibilisation, expliquer à des élus, surtout dans les communes rurales, de dire les différents types d'addictions qui existent, parce qu'il y en a beaucoup, parce qu'il y a des situations dans lesquelles ils vont être confrontés, par exemple les personnes âgées qui se laissent mourir, qui prennent des médicaments tout le temps, tout le temps, tout le temps, qui se laissent s'éteindre chez eux seules. ça c'est pas normal. Et ça l'élu il va pas s'en rendre compte s'il se dit pas que cette personne âgée dans la solitude se rend addict à un problème parce qu'il est mal dans sa peau, parce que personnellement il a besoin de parler avec quelqu'un d'autre et le volet drogue et alcool c'est pareil donc aujourd'hui c'est rappelé quand même aux élus, donc auteur, c'est sensibilisé après je te le dis honnêtement j'ai voulu lancer une info sur la mise en place des grenelles des addictions j'aimerais ça, je rêve de ça Excuse-moi. qui dit Grenelle des addictions, c'est la même chose que les Grenelles des violences intrafamiliales qui ont eu lieu en 2019. Regarde tout ce qui s'est fait pour les violences intrafamiliales depuis 2019. L'ouverture des maisons de protection des familles, l'ouverture de fonds dédiés pour l'accompagnement des familles avec la CAF, avec l'aide d'urgence. Tout ça, c'est grâce au Grenelle. Le Grenelle permet ça. Donc, moi, le Grenelle des addictions, et en plus, on en parle des problèmes d'addiction quand on parle de problèmes de santé mentale. La santé mentale est liée à quoi ? Au problème de personnes. Et c'est lié aussi à ces problèmes d'addiction. C'est un cercle vicieux qui engendre les problèmes de santé mentale chez l'être humain. Donc ça, je ne l'invente pas. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas docteur, mais ça, on le sait. Donc, pourquoi le gouvernement ne veut pas lancer les grenelles des addictions ? On m'a dit gentiment que Rachida, non. On fait déjà plein de choses. Je dis oui, mais il faut continuer à faire des choses sur le volet addiction. Et là, on touchera les auteurs. Je ne lâcherai pas. Je ne lâcherai pas. Parce que qui dit auteur ? auteur dit aussi délinquance. Délinquance en milieu rural, le monde agricole, pour en parler, parce qu'il y en a quand même, ils souffrent aussi de ça. Ils souffrent des cambriolages, ils souffrent, je reparle sur les personnes âgées qui se font cambrioler en pleine journée. C'est un impact. C'est un impact énorme. Donc là, c'est les auteurs, mais c'est les délinquants, enfin, auteurs délinquants dans sa globalité.
- Speaker #1
On va terminer avec peut-être... Quel message tu souhaites passer ? aux femmes qui n'osent pas encore s'engager, puisque notre audience, elle est quand même majoritairement féminine. Et on parle d'audace féminine en réalité. Donc, je voudrais avoir ça. Quel message tu as envie de passer à ces femmes ? Et puis, j'ai aussi envie de savoir quand même, on a parlé du déclic tout à l'heure, mais qu'est-ce qui t'anime le plus dans tout ça ? Il y a le déclic, il y a ton papa, tout tourne ça, on est bien d'accord. Mais première chose, qu'est-ce qui t'anime le plus au quotidien ? Qu'est-ce qui te fait continuer ? Qu'est-ce qui te fait... Parce que ça doit être dur par moment, il y a des jours, ça doit être quand même dur de toujours devoir répéter, et puis des fois voir que ça ne se met pas en place. Qu'est-ce qui t'anime le plus, Rachida ? Qu'est-ce qui fait que tu as autant de force, de courage, de conviction ?
- Speaker #0
Non, mais je te le dis avec les larmes.
- Speaker #1
Ah ben non, parce que si tu fais ça, moi, tu sais, je suis une éponge.
- Speaker #0
Oui, mais c'est parce que je peux être émue, te dire.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Ça a été très dur. Toutes ces années ont été très difficiles de rester dans la vie politique. Ça a été très violent pour moi. Je me suis battue parce que je déteste les inégalités. C'est viscéral chez moi ça. Les inégalités, c'est juste pas possible. Que ce soit les inégalités physiques, je suis basanée, donc on me le rappelle, on me l'a dit plusieurs fois, que j'avais pas l'intelligence de parler, on m'a dit un jour. Parce que personne ne m'écouterait, les gens comme vous, c'était des esclaves. Je me suis battue parce que je suis une femme, maghrébine en plus. Donc je me suis battue pour faire comprendre que je n'ai pas eu une vie facile. Et je ne veux pas être une victime. Je ne veux pas m'apitoyer sur mon tort. Je me suis battue parce que je suis maman de trois filles. Et je me battrai demain. Et mon challenge, c'est de continuer à faire comprendre à mes trois filles et à toutes ces jeunes filles. du monde entier. Que je suis déjà une citoyenne du monde, donc je suis franco-marocaine, mais je suis citoyenne du monde avant tout. Elles sont libres. Il y a des femmes qui se sont battues pour être libres. Il y a des femmes qui se sont battues pour avoir un droit de vote. Et aujourd'hui, on a fêté cette année, ou l'année dernière, les 80 ans de ce droit de vote. Et pour moi, je ne trouve pas normal. Là, je fais un peu la femme un peu de sororité. qu'entre femmes, on ne soit pas en capacité de lever le poing pour se dire on a notre place dans cette société. Je n'ai rien contre les hommes. Je te le dis, moi, c'est l'égalité. C'est l'engagement. Les hommes et les femmes, on a tous ces mêmes droits. Pour moi, je veux qu'on arrête tous ces clivages, qu'on arrête de sous-estimer l'être humain avant tout. On a tous le même sang. On a juste... J'ai ma couleur de peau avec un peu d'humour. Des gens payent pour... pour l'avoir. Je suis mat de peau. Des femmes, elles vont payer pour avoir ma couleur de peau, ou vous allez sous le soleil pour avoir ma couleur de peau. Donc c'est ma petite fierté quand même. Mais au-delà de ça, mon engagement et ma force, c'est de me dire que je ne peux pas m'arrêter là. Parce que tant qu'au fond de mon cœur, au fond de mon âme, dans mes tribus, je ne suis pas convaincue que cette société, elle est sur le bon chemin, je continuerai à me battre. Et je ne m'arrêterai pas. Et peu importe, des hommes ou des femmes peuvent essayer de me faire arrêter, je n'arrêterai pas. Parce que ma force, c'est ma famille. Mon socle, c'est ma famille. Ça l'a toujours été et ce sera toujours. Tant qu'ils sont là à mes côtés, le reste, ça ira tout seul. Et puis l'amour que j'ai autour de moi, c'est ça ma force.
- Speaker #1
C'est ce qui t'anime.
- Speaker #0
C'est ce qui m'anime le plus possible.
- Speaker #1
Merci Rachida.
- Speaker #0
De rien.
- Speaker #1
Ton dernier message dans cette conversation, je voudrais que tu l'adresses aux femmes qui nous écoutent. Et qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire si elles n'osent pas s'engager ?
- Speaker #0
Tout simplement leur dire que c'est pas parce qu'on est une femme qu'on n'est pas capable. On est une femme parce qu'on est née femme. Ou pas. On est une femme... on a tendance à nous assimiler à des sujets bien précis dans la société. On donne la vie, on est dans le social, on est dans l'éducation, on est dans l'accompagnement. Et c'est inné en nous, qu'on le veuille ou non. Le côté maternel, c'est pas rien. Je sais plus, parce que moi je suis pas une experte sur qui l'a dit, mais derrière chaque homme, il y a une femme. Et ça, j'adore cette phrase-là. Parce que vous, les femmes, Si derrière chaque grand homme, il y a une femme, c'est qu'il y a vous. Chacune de vous est capable de faire tout ce qu'elle a envie de faire, de réaliser tous ses rêves. Et l'engagement pour moi, c'est rien de plus que d'aimer les gens, parler avec les gens. Quoi de beau dans l'engagement que d'aimer les gens et d'être là pour eux. Et moi, ce qui apporterait beaucoup à toutes ces femmes, c'est de se rendre compte que quand on aime les gens, quand on accompagne les gens, quand on s'engage pour des personnes. peu importe, ça nous rapporte on récupère on récupère, vous allez voir vos émotions vont faire un travail énorme sur vous, mille fois exactement les émotions explosent on ne se rend pas tout de suite compte même s'il n'y a pas de reconnaissance tu n'en as pas besoin et on n'en a pas besoin il n'y en a pas besoin de reconnaissance moi on me dit tout le temps Rachida tu tombes je dis mais moi j'ai pas besoin Je suis juste heureuse parce que j'ai fait ce que j'avais envie de faire. Et engagez-vous parce qu'il y a trop peu de femmes dans l'engagement politique. Vous êtes capable de vous engager pour les écoles, pour les associations, pour les fêtes dans les communes, peu importe. Vous le faites, vous êtes capable de le faire. Mais dans les municipalités, puis aujourd'hui, il y a une porte ouverte énorme qui s'est offerte à toutes ces femmes.
- Speaker #1
Avec la parité.
- Speaker #0
Avec la parité dans les communes rurales. Certains maires, femmes et hommes, parce qu'il y a aussi des femmes maires qui sont mécontentes de cette mise en place de parité pour les communes de moins de 1000 habitants. Mais je suis désolée de le dire, si à un moment donné, on ne rend pas obligatoire cette parité, on n'arrivera pas à imposer, à accéder à l'engagement des femmes dans le milieu politique. Donc, engagez-vous. Et sachez une chose, c'est que vous n'êtes pas seuls, même pour l'engagement politique. Parce que moi, je ne sais pas si j'ai le droit de le dire, mais j'ai beaucoup été aidée par le réseau des femmes élues. Il y a un réseau des femmes élues au niveau national qui existe et ça a été ma petite porte d'écoute. Quand j'ai eu des problèmes dans le milieu politique, des violences en politique que j'ai pu subir, c'est des femmes que je ne connaissais pas. Donc j'ai appelé ce réseau de femmes élues, donc la sororité plus plus plus là. Elle écoute, moi aussi j'ai eu ce problème-là, tiens, tu ferais comme ça, ce serait bien, mais à discuter avec des femmes de partout en France. Et ça a été pour moi un déclic et une richesse de me dire, il y en a partout. Et on peut se lever de toutes les épreuves de la vie. Et ça, franchement, je suis bien placée pour vous le dire. Et toutes les épreuves de la vie, on est capable d'y arriver. Par contre, il faut se dire une chose, c'est que dans l'engagement, dans la vie tout court, on tombe. De toute façon, on ne tombera pas plus bas que le sol. Donc, on lève ses genoux à terre et puis après, on avance. Mais voilà ce que je veux dire aux femmes.
- Speaker #1
On termine comme ça, Rachida ? Oui. On termine comme ça. Je te remercie infiniment. Merci beaucoup pour ton partage. Merci pour ce que tu fais. Merci d'avoir pris du temps pour moi.
- Speaker #0
Merci à toi de m'avoir amenée.
- Speaker #1
Merci d'avoir pris du temps pour les auditeurs et les auditrices.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
A bientôt.
- Speaker #0
Au plaisir de te rencontrer à la campagne. Tu seras bienvenue chez moi.
- Speaker #1
Je viens chez toi, tu viens chez moi.
- Speaker #0
Exactement. Avec grand plaisir. Avec grand plaisir également. Merci beaucoup. Merci à toi.
- Speaker #1
Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast. pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com tout attaché en minuscule ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors un grand merci, et je vous dis à bientôt. Ciao !