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LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Rencontres autour du bol 5 cover
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LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Une alsacienne qui fait de la cuisine japonaise

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Rencontres autour du bol 5

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Rencontres autour du bol 5

08min |08/07/2025|

5

Play
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Description

Dans ce cinquième épisode de la série d'été "Rencontres autour du bol", nous évoquons un grand céramiste, Daniel fr Montmollin, qui a inspiré bon nombre de potiers.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de tous bords et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Durant la saison estivale, nous quitterons un temps l'univers de la cuisine japonaise. De la même manière que la série In Vino Veritas nous a accompagnés durant l'été 2024, une nouvelle série vous est proposée au long de l'été 2025. Cette fois-ci, elle sera centrée autour de la céramique. Je suis fascinée par les bols, ces contenants archétype de l'utile, ouvert sur d'infinies possibilités de formes, de matières, de courbures, de textures. La boutique de l'escalier joue le rôle d'interface entre la main des céramistes qui ont façonné l'objet et les mains de ceux qui vont l'utiliser. Le céramiste Philippe Sutter, surtout connu pour ses vases Médicis, sur lesquels il est intarissable, s'est prêté au jeu pour des interviews autour du bol, revenant ainsi à ses origines dans la céramique. Bon, je t'ai coupé ton fil sur une lancée où tu vas le retrouver, toi, ton fil.

  • Speaker #1

    On en avait terminé par rapport à mon histoire au niveau de comment je suis arrivé dans ce métier-là, quelle est la passion qui m'a animé et le pourquoi. Alors j'ai 30 ans de carrière dans la céramique là, on va dire une dizaine d'années où j'étais revendeur dans un magasin pour les autres potiers où je leur composais des émaux. Certains potiers venaient me voir, écoute Philippe fais-moi un rouge un peu plus pompier que Noël, il faudrait qu'il soit... Donc dans la chimie très commerciale. Et puis là j'en suis à ma 17ème année. Ma dix-septième année où je suis installé à mon compte et je ne sais toujours pas réellement pourquoi je suis tombé dans ce métier.

  • Speaker #0

    Mais ce que je ressens, c'est que tu es autant dans la manufacture, c'est-à-dire le pouvoir des mains, de l'intention pour créer la forme, mais tu es aussi dans la chimie, ce qui pour moi est totalement... Tu sais, ma chimie, ça me... Je suis complètement extérieure à ce niveau-là, je n'ai aucune notion. Ce qui m'intéresse le plus, en fait, c'est d'abord la forme. Comment façonner une forme avec cette intention où je vais ?

  • Speaker #1

    La chimie, c'est un côté où je me rends compte, aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé d'un point de vue géopolitique aussi actuel, on est en 2024. On est en octobre 2024, avec tout ce qui s'est passé, je me suis rendu compte que la chimie, en fait, c'était aller au plus petit, au plus profond. C'est pas là qu'on va retrouver Dieu, donc faut pas avoir peur de la chimie. C'est un chemin difficile, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même la chance d'avoir Frère Daniel de Montmollin.

  • Speaker #0

    Oh, c'est le premier que j'ai lu.

  • Speaker #1

    Pierre habitée, tu te rappelles de cet ouvrage de poésie. Oui, oui. Il y a tout qui est déjà dedans. Ça c'est un des premiers ouvrages que m'a fait lire Louis Boucher. Il m'a dit tiens, si tu as des livres à t'acheter, prends celui de Daniel de Montmolin. Alors j'ai lu Pierre Habitée. Sans être habité par la pierre, après j'ai lu la pratique des émeaux à 1300 degrés. Et c'est un livre où il a un ensemble de diagrammes de phases, il en a une vingtaine. Il a jeté les bases de la céramique contemporaine, c'est-à-dire se rapprocher du plus petit pour que justement des personnes puissent faire après des recherches et dire « Tiens, moi je vais dans les cendres, je vais vers les cuissons bois, je vais vers les cuissons électriques. » je vais vers les cuissons de gaz parce que je veux faire de la réduction, je veux, je veux, je veux, je veux. Et il a permis tous les « je veux » à qui voulait bien l'étudier. Parce qu'il y a l'autre manière, c'est « oh, je n'écoute pas les anciens, mais je sais que moi je peux pratiquer, donc je vais aller dans l'essai-erreur. Tiens, j'ai une idée, je vais faire ça avec ça, voyons ce que ça donne. » Bon, là tu peux perdre beaucoup de temps, tu peux perdre ton âme là-dedans. Pourquoi ? Parce que tu n'as pas écouté les anciens. Oui,

  • Speaker #0

    mais j'allais dire, le chemin a déjà été tracé. Mais si tu veux, c'est une attitude d'adolescent qui a d'abord besoin de passer par ses propres expériences pour pouvoir se dire, ah bah oui, maintenant, si j'allais me tourner vers ceux qui ont déjà fait, qui m'emmèneront plus loin, quoi.

  • Speaker #1

    C'est aussi le principe des bâtisseurs de cathédrales.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, tu prends la cathédrale de Strasbourg. Il y a eu six ou sept architectes sur la cathédrale depuis le moment où on a posé la première pierre en 998 jusqu'à 1449. On termine le lanterneau où Johannes Huls, qui était le dernier architecte, a terminé la hauteur. Mais en fait, le premier architecte, celui qu'on retient tous, c'est Erwin de Steinbach. Erwin von Steinbach, c'est le premier architecte. C'est celui qui a dessiné la rose et la façade qui n'est absolument pas celle d'aujourd'hui puisqu'elle a été modifiée en cours. Mais lui, il savait très bien qu'il ne verrait jamais sa cathédrale à la fin. Il a participé, il a commencé quelque chose, d'autres ont. Et c'est ce qu'on fait en fait en céramique, c'est ce qu'il faut faire en céramique. C'est-à-dire qu'on sait qu'on a des gens qui nous donnent la voix et qui vont nous dire bah... techniquement, si tu prends une argile sans faïence et que tu la montes en un quart d'heure à 1000 degrés, tu sais qu'elle éclate. Tu n'auras pas ton résultat. Il y en a qui se disent, je vais quand même essayer. Bon, écoute, essaye. Essaye, voilà. Mais fais attention parce que quand elle sort, elle peut éclater et tu peux te brûler. Parce que si en plus tu ne portes pas de gants, tu peux avoir un éclat sur la main. Ça va te faire mal en plus. Cet enseignement-là, ils n'ont pas envie de le prendre. Donc ils vont passer un certain temps à régler ce truc-là, plutôt que d'écouter les anciens qui leur auraient déjà réglé le truc. Et où tu peux avoir des fondations solides après pour monter une cathédrale. Qui a quand même été montée sur Pilotis, Strasbourg, en passant.

  • Speaker #0

    Mais elle tient ! Oui, elle tient.

  • Speaker #1

    Elle tient. Et le bois n'a pas bougé depuis toutes ces années-là.

  • Speaker #0

    À condition qu'il reste sous l'eau.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est le sismographe de Strasbourg qui a repéré des mouvements.

  • Speaker #1

    Oui, avant qu'elles ne s'effondre. Au niveau du narthex, tout à fait.

  • Speaker #0

    Un nouvel épisode des Petites Histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Description

Dans ce cinquième épisode de la série d'été "Rencontres autour du bol", nous évoquons un grand céramiste, Daniel fr Montmollin, qui a inspiré bon nombre de potiers.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de tous bords et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Durant la saison estivale, nous quitterons un temps l'univers de la cuisine japonaise. De la même manière que la série In Vino Veritas nous a accompagnés durant l'été 2024, une nouvelle série vous est proposée au long de l'été 2025. Cette fois-ci, elle sera centrée autour de la céramique. Je suis fascinée par les bols, ces contenants archétype de l'utile, ouvert sur d'infinies possibilités de formes, de matières, de courbures, de textures. La boutique de l'escalier joue le rôle d'interface entre la main des céramistes qui ont façonné l'objet et les mains de ceux qui vont l'utiliser. Le céramiste Philippe Sutter, surtout connu pour ses vases Médicis, sur lesquels il est intarissable, s'est prêté au jeu pour des interviews autour du bol, revenant ainsi à ses origines dans la céramique. Bon, je t'ai coupé ton fil sur une lancée où tu vas le retrouver, toi, ton fil.

  • Speaker #1

    On en avait terminé par rapport à mon histoire au niveau de comment je suis arrivé dans ce métier-là, quelle est la passion qui m'a animé et le pourquoi. Alors j'ai 30 ans de carrière dans la céramique là, on va dire une dizaine d'années où j'étais revendeur dans un magasin pour les autres potiers où je leur composais des émaux. Certains potiers venaient me voir, écoute Philippe fais-moi un rouge un peu plus pompier que Noël, il faudrait qu'il soit... Donc dans la chimie très commerciale. Et puis là j'en suis à ma 17ème année. Ma dix-septième année où je suis installé à mon compte et je ne sais toujours pas réellement pourquoi je suis tombé dans ce métier.

  • Speaker #0

    Mais ce que je ressens, c'est que tu es autant dans la manufacture, c'est-à-dire le pouvoir des mains, de l'intention pour créer la forme, mais tu es aussi dans la chimie, ce qui pour moi est totalement... Tu sais, ma chimie, ça me... Je suis complètement extérieure à ce niveau-là, je n'ai aucune notion. Ce qui m'intéresse le plus, en fait, c'est d'abord la forme. Comment façonner une forme avec cette intention où je vais ?

  • Speaker #1

    La chimie, c'est un côté où je me rends compte, aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé d'un point de vue géopolitique aussi actuel, on est en 2024. On est en octobre 2024, avec tout ce qui s'est passé, je me suis rendu compte que la chimie, en fait, c'était aller au plus petit, au plus profond. C'est pas là qu'on va retrouver Dieu, donc faut pas avoir peur de la chimie. C'est un chemin difficile, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même la chance d'avoir Frère Daniel de Montmollin.

  • Speaker #0

    Oh, c'est le premier que j'ai lu.

  • Speaker #1

    Pierre habitée, tu te rappelles de cet ouvrage de poésie. Oui, oui. Il y a tout qui est déjà dedans. Ça c'est un des premiers ouvrages que m'a fait lire Louis Boucher. Il m'a dit tiens, si tu as des livres à t'acheter, prends celui de Daniel de Montmolin. Alors j'ai lu Pierre Habitée. Sans être habité par la pierre, après j'ai lu la pratique des émeaux à 1300 degrés. Et c'est un livre où il a un ensemble de diagrammes de phases, il en a une vingtaine. Il a jeté les bases de la céramique contemporaine, c'est-à-dire se rapprocher du plus petit pour que justement des personnes puissent faire après des recherches et dire « Tiens, moi je vais dans les cendres, je vais vers les cuissons bois, je vais vers les cuissons électriques. » je vais vers les cuissons de gaz parce que je veux faire de la réduction, je veux, je veux, je veux, je veux. Et il a permis tous les « je veux » à qui voulait bien l'étudier. Parce qu'il y a l'autre manière, c'est « oh, je n'écoute pas les anciens, mais je sais que moi je peux pratiquer, donc je vais aller dans l'essai-erreur. Tiens, j'ai une idée, je vais faire ça avec ça, voyons ce que ça donne. » Bon, là tu peux perdre beaucoup de temps, tu peux perdre ton âme là-dedans. Pourquoi ? Parce que tu n'as pas écouté les anciens. Oui,

  • Speaker #0

    mais j'allais dire, le chemin a déjà été tracé. Mais si tu veux, c'est une attitude d'adolescent qui a d'abord besoin de passer par ses propres expériences pour pouvoir se dire, ah bah oui, maintenant, si j'allais me tourner vers ceux qui ont déjà fait, qui m'emmèneront plus loin, quoi.

  • Speaker #1

    C'est aussi le principe des bâtisseurs de cathédrales.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, tu prends la cathédrale de Strasbourg. Il y a eu six ou sept architectes sur la cathédrale depuis le moment où on a posé la première pierre en 998 jusqu'à 1449. On termine le lanterneau où Johannes Huls, qui était le dernier architecte, a terminé la hauteur. Mais en fait, le premier architecte, celui qu'on retient tous, c'est Erwin de Steinbach. Erwin von Steinbach, c'est le premier architecte. C'est celui qui a dessiné la rose et la façade qui n'est absolument pas celle d'aujourd'hui puisqu'elle a été modifiée en cours. Mais lui, il savait très bien qu'il ne verrait jamais sa cathédrale à la fin. Il a participé, il a commencé quelque chose, d'autres ont. Et c'est ce qu'on fait en fait en céramique, c'est ce qu'il faut faire en céramique. C'est-à-dire qu'on sait qu'on a des gens qui nous donnent la voix et qui vont nous dire bah... techniquement, si tu prends une argile sans faïence et que tu la montes en un quart d'heure à 1000 degrés, tu sais qu'elle éclate. Tu n'auras pas ton résultat. Il y en a qui se disent, je vais quand même essayer. Bon, écoute, essaye. Essaye, voilà. Mais fais attention parce que quand elle sort, elle peut éclater et tu peux te brûler. Parce que si en plus tu ne portes pas de gants, tu peux avoir un éclat sur la main. Ça va te faire mal en plus. Cet enseignement-là, ils n'ont pas envie de le prendre. Donc ils vont passer un certain temps à régler ce truc-là, plutôt que d'écouter les anciens qui leur auraient déjà réglé le truc. Et où tu peux avoir des fondations solides après pour monter une cathédrale. Qui a quand même été montée sur Pilotis, Strasbourg, en passant.

  • Speaker #0

    Mais elle tient ! Oui, elle tient.

  • Speaker #1

    Elle tient. Et le bois n'a pas bougé depuis toutes ces années-là.

  • Speaker #0

    À condition qu'il reste sous l'eau.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est le sismographe de Strasbourg qui a repéré des mouvements.

  • Speaker #1

    Oui, avant qu'elles ne s'effondre. Au niveau du narthex, tout à fait.

  • Speaker #0

    Un nouvel épisode des Petites Histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

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Dans ce cinquième épisode de la série d'été "Rencontres autour du bol", nous évoquons un grand céramiste, Daniel fr Montmollin, qui a inspiré bon nombre de potiers.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de tous bords et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Durant la saison estivale, nous quitterons un temps l'univers de la cuisine japonaise. De la même manière que la série In Vino Veritas nous a accompagnés durant l'été 2024, une nouvelle série vous est proposée au long de l'été 2025. Cette fois-ci, elle sera centrée autour de la céramique. Je suis fascinée par les bols, ces contenants archétype de l'utile, ouvert sur d'infinies possibilités de formes, de matières, de courbures, de textures. La boutique de l'escalier joue le rôle d'interface entre la main des céramistes qui ont façonné l'objet et les mains de ceux qui vont l'utiliser. Le céramiste Philippe Sutter, surtout connu pour ses vases Médicis, sur lesquels il est intarissable, s'est prêté au jeu pour des interviews autour du bol, revenant ainsi à ses origines dans la céramique. Bon, je t'ai coupé ton fil sur une lancée où tu vas le retrouver, toi, ton fil.

  • Speaker #1

    On en avait terminé par rapport à mon histoire au niveau de comment je suis arrivé dans ce métier-là, quelle est la passion qui m'a animé et le pourquoi. Alors j'ai 30 ans de carrière dans la céramique là, on va dire une dizaine d'années où j'étais revendeur dans un magasin pour les autres potiers où je leur composais des émaux. Certains potiers venaient me voir, écoute Philippe fais-moi un rouge un peu plus pompier que Noël, il faudrait qu'il soit... Donc dans la chimie très commerciale. Et puis là j'en suis à ma 17ème année. Ma dix-septième année où je suis installé à mon compte et je ne sais toujours pas réellement pourquoi je suis tombé dans ce métier.

  • Speaker #0

    Mais ce que je ressens, c'est que tu es autant dans la manufacture, c'est-à-dire le pouvoir des mains, de l'intention pour créer la forme, mais tu es aussi dans la chimie, ce qui pour moi est totalement... Tu sais, ma chimie, ça me... Je suis complètement extérieure à ce niveau-là, je n'ai aucune notion. Ce qui m'intéresse le plus, en fait, c'est d'abord la forme. Comment façonner une forme avec cette intention où je vais ?

  • Speaker #1

    La chimie, c'est un côté où je me rends compte, aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé d'un point de vue géopolitique aussi actuel, on est en 2024. On est en octobre 2024, avec tout ce qui s'est passé, je me suis rendu compte que la chimie, en fait, c'était aller au plus petit, au plus profond. C'est pas là qu'on va retrouver Dieu, donc faut pas avoir peur de la chimie. C'est un chemin difficile, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même la chance d'avoir Frère Daniel de Montmollin.

  • Speaker #0

    Oh, c'est le premier que j'ai lu.

  • Speaker #1

    Pierre habitée, tu te rappelles de cet ouvrage de poésie. Oui, oui. Il y a tout qui est déjà dedans. Ça c'est un des premiers ouvrages que m'a fait lire Louis Boucher. Il m'a dit tiens, si tu as des livres à t'acheter, prends celui de Daniel de Montmolin. Alors j'ai lu Pierre Habitée. Sans être habité par la pierre, après j'ai lu la pratique des émeaux à 1300 degrés. Et c'est un livre où il a un ensemble de diagrammes de phases, il en a une vingtaine. Il a jeté les bases de la céramique contemporaine, c'est-à-dire se rapprocher du plus petit pour que justement des personnes puissent faire après des recherches et dire « Tiens, moi je vais dans les cendres, je vais vers les cuissons bois, je vais vers les cuissons électriques. » je vais vers les cuissons de gaz parce que je veux faire de la réduction, je veux, je veux, je veux, je veux. Et il a permis tous les « je veux » à qui voulait bien l'étudier. Parce qu'il y a l'autre manière, c'est « oh, je n'écoute pas les anciens, mais je sais que moi je peux pratiquer, donc je vais aller dans l'essai-erreur. Tiens, j'ai une idée, je vais faire ça avec ça, voyons ce que ça donne. » Bon, là tu peux perdre beaucoup de temps, tu peux perdre ton âme là-dedans. Pourquoi ? Parce que tu n'as pas écouté les anciens. Oui,

  • Speaker #0

    mais j'allais dire, le chemin a déjà été tracé. Mais si tu veux, c'est une attitude d'adolescent qui a d'abord besoin de passer par ses propres expériences pour pouvoir se dire, ah bah oui, maintenant, si j'allais me tourner vers ceux qui ont déjà fait, qui m'emmèneront plus loin, quoi.

  • Speaker #1

    C'est aussi le principe des bâtisseurs de cathédrales.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, tu prends la cathédrale de Strasbourg. Il y a eu six ou sept architectes sur la cathédrale depuis le moment où on a posé la première pierre en 998 jusqu'à 1449. On termine le lanterneau où Johannes Huls, qui était le dernier architecte, a terminé la hauteur. Mais en fait, le premier architecte, celui qu'on retient tous, c'est Erwin de Steinbach. Erwin von Steinbach, c'est le premier architecte. C'est celui qui a dessiné la rose et la façade qui n'est absolument pas celle d'aujourd'hui puisqu'elle a été modifiée en cours. Mais lui, il savait très bien qu'il ne verrait jamais sa cathédrale à la fin. Il a participé, il a commencé quelque chose, d'autres ont. Et c'est ce qu'on fait en fait en céramique, c'est ce qu'il faut faire en céramique. C'est-à-dire qu'on sait qu'on a des gens qui nous donnent la voix et qui vont nous dire bah... techniquement, si tu prends une argile sans faïence et que tu la montes en un quart d'heure à 1000 degrés, tu sais qu'elle éclate. Tu n'auras pas ton résultat. Il y en a qui se disent, je vais quand même essayer. Bon, écoute, essaye. Essaye, voilà. Mais fais attention parce que quand elle sort, elle peut éclater et tu peux te brûler. Parce que si en plus tu ne portes pas de gants, tu peux avoir un éclat sur la main. Ça va te faire mal en plus. Cet enseignement-là, ils n'ont pas envie de le prendre. Donc ils vont passer un certain temps à régler ce truc-là, plutôt que d'écouter les anciens qui leur auraient déjà réglé le truc. Et où tu peux avoir des fondations solides après pour monter une cathédrale. Qui a quand même été montée sur Pilotis, Strasbourg, en passant.

  • Speaker #0

    Mais elle tient ! Oui, elle tient.

  • Speaker #1

    Elle tient. Et le bois n'a pas bougé depuis toutes ces années-là.

  • Speaker #0

    À condition qu'il reste sous l'eau.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est le sismographe de Strasbourg qui a repéré des mouvements.

  • Speaker #1

    Oui, avant qu'elles ne s'effondre. Au niveau du narthex, tout à fait.

  • Speaker #0

    Un nouvel épisode des Petites Histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Description

Dans ce cinquième épisode de la série d'été "Rencontres autour du bol", nous évoquons un grand céramiste, Daniel fr Montmollin, qui a inspiré bon nombre de potiers.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de tous bords et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Durant la saison estivale, nous quitterons un temps l'univers de la cuisine japonaise. De la même manière que la série In Vino Veritas nous a accompagnés durant l'été 2024, une nouvelle série vous est proposée au long de l'été 2025. Cette fois-ci, elle sera centrée autour de la céramique. Je suis fascinée par les bols, ces contenants archétype de l'utile, ouvert sur d'infinies possibilités de formes, de matières, de courbures, de textures. La boutique de l'escalier joue le rôle d'interface entre la main des céramistes qui ont façonné l'objet et les mains de ceux qui vont l'utiliser. Le céramiste Philippe Sutter, surtout connu pour ses vases Médicis, sur lesquels il est intarissable, s'est prêté au jeu pour des interviews autour du bol, revenant ainsi à ses origines dans la céramique. Bon, je t'ai coupé ton fil sur une lancée où tu vas le retrouver, toi, ton fil.

  • Speaker #1

    On en avait terminé par rapport à mon histoire au niveau de comment je suis arrivé dans ce métier-là, quelle est la passion qui m'a animé et le pourquoi. Alors j'ai 30 ans de carrière dans la céramique là, on va dire une dizaine d'années où j'étais revendeur dans un magasin pour les autres potiers où je leur composais des émaux. Certains potiers venaient me voir, écoute Philippe fais-moi un rouge un peu plus pompier que Noël, il faudrait qu'il soit... Donc dans la chimie très commerciale. Et puis là j'en suis à ma 17ème année. Ma dix-septième année où je suis installé à mon compte et je ne sais toujours pas réellement pourquoi je suis tombé dans ce métier.

  • Speaker #0

    Mais ce que je ressens, c'est que tu es autant dans la manufacture, c'est-à-dire le pouvoir des mains, de l'intention pour créer la forme, mais tu es aussi dans la chimie, ce qui pour moi est totalement... Tu sais, ma chimie, ça me... Je suis complètement extérieure à ce niveau-là, je n'ai aucune notion. Ce qui m'intéresse le plus, en fait, c'est d'abord la forme. Comment façonner une forme avec cette intention où je vais ?

  • Speaker #1

    La chimie, c'est un côté où je me rends compte, aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé d'un point de vue géopolitique aussi actuel, on est en 2024. On est en octobre 2024, avec tout ce qui s'est passé, je me suis rendu compte que la chimie, en fait, c'était aller au plus petit, au plus profond. C'est pas là qu'on va retrouver Dieu, donc faut pas avoir peur de la chimie. C'est un chemin difficile, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même la chance d'avoir Frère Daniel de Montmollin.

  • Speaker #0

    Oh, c'est le premier que j'ai lu.

  • Speaker #1

    Pierre habitée, tu te rappelles de cet ouvrage de poésie. Oui, oui. Il y a tout qui est déjà dedans. Ça c'est un des premiers ouvrages que m'a fait lire Louis Boucher. Il m'a dit tiens, si tu as des livres à t'acheter, prends celui de Daniel de Montmolin. Alors j'ai lu Pierre Habitée. Sans être habité par la pierre, après j'ai lu la pratique des émeaux à 1300 degrés. Et c'est un livre où il a un ensemble de diagrammes de phases, il en a une vingtaine. Il a jeté les bases de la céramique contemporaine, c'est-à-dire se rapprocher du plus petit pour que justement des personnes puissent faire après des recherches et dire « Tiens, moi je vais dans les cendres, je vais vers les cuissons bois, je vais vers les cuissons électriques. » je vais vers les cuissons de gaz parce que je veux faire de la réduction, je veux, je veux, je veux, je veux. Et il a permis tous les « je veux » à qui voulait bien l'étudier. Parce qu'il y a l'autre manière, c'est « oh, je n'écoute pas les anciens, mais je sais que moi je peux pratiquer, donc je vais aller dans l'essai-erreur. Tiens, j'ai une idée, je vais faire ça avec ça, voyons ce que ça donne. » Bon, là tu peux perdre beaucoup de temps, tu peux perdre ton âme là-dedans. Pourquoi ? Parce que tu n'as pas écouté les anciens. Oui,

  • Speaker #0

    mais j'allais dire, le chemin a déjà été tracé. Mais si tu veux, c'est une attitude d'adolescent qui a d'abord besoin de passer par ses propres expériences pour pouvoir se dire, ah bah oui, maintenant, si j'allais me tourner vers ceux qui ont déjà fait, qui m'emmèneront plus loin, quoi.

  • Speaker #1

    C'est aussi le principe des bâtisseurs de cathédrales.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, tu prends la cathédrale de Strasbourg. Il y a eu six ou sept architectes sur la cathédrale depuis le moment où on a posé la première pierre en 998 jusqu'à 1449. On termine le lanterneau où Johannes Huls, qui était le dernier architecte, a terminé la hauteur. Mais en fait, le premier architecte, celui qu'on retient tous, c'est Erwin de Steinbach. Erwin von Steinbach, c'est le premier architecte. C'est celui qui a dessiné la rose et la façade qui n'est absolument pas celle d'aujourd'hui puisqu'elle a été modifiée en cours. Mais lui, il savait très bien qu'il ne verrait jamais sa cathédrale à la fin. Il a participé, il a commencé quelque chose, d'autres ont. Et c'est ce qu'on fait en fait en céramique, c'est ce qu'il faut faire en céramique. C'est-à-dire qu'on sait qu'on a des gens qui nous donnent la voix et qui vont nous dire bah... techniquement, si tu prends une argile sans faïence et que tu la montes en un quart d'heure à 1000 degrés, tu sais qu'elle éclate. Tu n'auras pas ton résultat. Il y en a qui se disent, je vais quand même essayer. Bon, écoute, essaye. Essaye, voilà. Mais fais attention parce que quand elle sort, elle peut éclater et tu peux te brûler. Parce que si en plus tu ne portes pas de gants, tu peux avoir un éclat sur la main. Ça va te faire mal en plus. Cet enseignement-là, ils n'ont pas envie de le prendre. Donc ils vont passer un certain temps à régler ce truc-là, plutôt que d'écouter les anciens qui leur auraient déjà réglé le truc. Et où tu peux avoir des fondations solides après pour monter une cathédrale. Qui a quand même été montée sur Pilotis, Strasbourg, en passant.

  • Speaker #0

    Mais elle tient ! Oui, elle tient.

  • Speaker #1

    Elle tient. Et le bois n'a pas bougé depuis toutes ces années-là.

  • Speaker #0

    À condition qu'il reste sous l'eau.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est le sismographe de Strasbourg qui a repéré des mouvements.

  • Speaker #1

    Oui, avant qu'elles ne s'effondre. Au niveau du narthex, tout à fait.

  • Speaker #0

    Un nouvel épisode des Petites Histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

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