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Les rencontres de l'ESR par Campus Matin

Immersion dans la ferme expérimentale d’AgroParisTech

Immersion dans la ferme expérimentale d’AgroParisTech

21min |24/09/2024
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Description

Pour le deuxième épisode des lieux insolites de l’ESR, Campus Matin s’est rendu dans la ferme expérimentale gérée par l'école d’ingénieurs AgroParisTech, à Thiverval-Grignon dans les Yvelines. Dans le cadre d’une visite personnalisée Sophie Carton, cheffe de projet en recherche et développement pour AgroParisTech, nous a ouvert les portes de cette ferme qui mêle culture, production, transformation et recherche.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce nouvel épisode des lieux insolites de l'ESR, Campus Matin vous embarque à la découverte d'une ferme centenaire dans les Yvelines, la ferme de Grignon. L'exploitation mène depuis une vingtaine d'années des expérimentations susceptibles de répondre aux enjeux agricoles de demain, notamment sur des défis écologiques. Sophie Carton, chef de projet en recherche et développement, nous a ouvert les portes de l'exploitation d'AgroParisTech et nous donne une première vue d'ensemble des activités de la ferme.

  • Speaker #1

    C'est une ferme polyculture, polyélevage. On a 400 hectares de culture, dont à peu près 200 hectares de culture fourragère, y compris des prairies, mais aussi du maïs, de la luzerne, et 200 hectares de culture dite de vente. Donc on produit du blé, de l'orge, du colza, du maïs grain, depuis cette année aussi de la betterave. Et à côté de ça, on a deux élevages, un élevage de... 190 vaches laitières qui produisent à peu près 1,9 million de litres de lait par an, et un élevage de 650 brebis qui sont, elles, orientées vers la production de viande, donc d'agneaux de boucherie, et la production d'animaux reproducteurs. On vend des agnelles de reproduction, donc des agnelles vivantes qui sont vendues à d'autres troupeaux, et des béliers reproducteurs également. On a aussi deux activités de transformation. De la transformation laitière, on transforme le lait, On transforme à peu près la moitié du lait qui est produit sur l'exploitation, on le transforme sur place à la ferme dans un atelier de transformation. Et on produit une vingtaine de produits laitiers différents sous deux marques, la marque Ferme de Grignon et la marque Petit Versaillais. Et l'autre atelier de transformation, c'est un atelier de transformation des productions d'énergie. Donc on a un méthaniseur qui injecte du biométhane depuis le mois d'avril 2024. et pour ce faire, ils transforment de la matière organique qui provient principalement de la ferme, donc principalement des effluents d'élevage de la ferme de Grignon. Ces matières organiques fermentent dans un bol digesteur et produisent ce qu'on appelle un biogaz.

  • Speaker #0

    La ferme répond à diverses missions, dont celle de l'accueil ponctuel d'étudiants d'Agro-Paris Tech pour leur offrir une immersion dans une ferme de production.

  • Speaker #1

    Il y a aussi une mission de recherche et développement très appliquée, une mission d'accueil du grand public. pour de la communication, de l'éducation du grand public, et une mission d'enseignement qui est principalement dédiée aux étudiants d'AgroParisTech. Donc on a à peu près, on avait compté, un peu moins de 1800 étudiants qui viennent sur la ferme par an, sachant que certains de ces étudiants viennent plusieurs fois. Les étudiants d'AgroParisTech viennent sur la ferme pour à la fois découvrir ce que c'est une ferme en taille réelle, puisqu'on est quand même une... une grosse ferme qui est d'abord une ferme de production, donc on montre vraiment comment ça se passe en vrai. Il faut savoir quand même que dans les étudiants d'agro-parité, il y a beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux urbains et qui ont relativement peu de liens avec le monde agricole. Il y en a aussi un certain nombre qui viennent quand même de la campagne et qui parfois sont fils d'agriculteurs ou cousins, etc. Mais il y a quand même un enjeu à montrer ça, à montrer une vraie ferme à un certain nombre d'entre eux. Et puis après, les projets qui sont menés sur la ferme, voire aussi les activités qui sont menées sur la ferme, servent d'outils aux enseignants, de matière en fait, dans le cadre de modules, travaux dirigés, travaux pratiques parfois. Les étudiants peuvent venir sur la ferme dans le cadre de journées où on va faire des tours de plaine, des tours de l'élevage, ou alors les bases de données qui sont recueillies sur la ferme dans le cadre des projets de R&D notamment. peuvent être valorisées dans certains enseignements qui ne sont pas forcément menés sur place, mais qui peuvent être menés à palaisons dans les locaux d'AgroParisTech.

  • Speaker #0

    Cette visite de la ferme de Grignon, que nous allons débuter sur le site, est réalisable 7 jours sur 7 de 9h à 18h pour le public. La ferme propose aussi des visites pour les groupes et notamment les établissements scolaires. Au-delà d'ateliers proposés comme la fabrication du beurre, la sensibilisation aux enjeux environnementaux, Sophie Carton nous montre que l'exploitation s'est aussi pleinement adaptée à l'accueil de ses publics. à commencer par son élevage de vaches.

  • Speaker #1

    On est sur un pont qui passe au-dessus de la salle de traite, qui passe au-dessus des espaces pour les animaux, ce qui fait que le visiteur peut tout voir. C'est quand même assez rare de pouvoir voir la traite. Alors là, il n'y a pas de traite en ce moment. La traite, c'est le matin à 6h ou l'après-midi à 15h. Mais c'est rare pour le grand public de voir la salle de traite et comment se passe la traite. Donc là, une belle salle de traite, 2 fois 12 places. ça permet de traire 24 vaches par mois. Et donc comme je disais, la fête elle a lieu le matin à 6h et le soir à 15h. Et donc voilà, même l'organisation du travail... et d'orienter vers le grand public puisque d'habitude dans une ferme classique, s'il y a deux traites, elles sont espacées de 12 heures. Donc elles sont régulièrement réparties dans la journée si on veut. On les fait à 6 heures et à 15 heures et l'idée c'est de faire la traite assez tôt l'après-midi pour que les visiteurs et notamment les scolaires qui viennent à la ferme puissent visualiser la traite l'après-midi avant de rentrer à l'école. Les vaches s'habituent à ce type d'organisation du travail, mais c'est vraiment une organisation du travail qui est faite pour que les gens puissent vraiment voir.

  • Speaker #0

    Rien n'est d'ailleurs laissé au hasard dans la structuration de ce bâtiment pour les bovidés. Les bêtes sont notamment classées par groupe d'âge et race. Notre guide a ensuite évoqué avec nous les dispositifs mis en place pour veiller au confort des vaches malgré une météo capricieuse cette année.

  • Speaker #1

    Quand les vaches sont grosses, elles vont pousser les petites et prendre la place à l'auge. on les met par groupe d'âge pour qu'il y ait moins de compétition. Donc on a des vaches qui restent la plupart du temps à l'intérieur, sauf quand elles ne sont pas très… Donc les génisses, elles peuvent sortir à l'extérieur, et les vaches, les tarifs, elles sortent aussi à l'extérieur. Mais après, ça dépend du climat. Cette année, on a quand même eu un climat très compliqué, avec du coup très peu d'ensoleillement, une qualité des pâturages qui n'est pas bonne. Globalement, en tout cas, on a… Il y a moins de sorties à l'extérieur. L'avantage de les garder à l'intérieur, c'est de pouvoir maîtriser totalement les facteurs un peu climatiques. C'est-à-dire que quand il fait trop chaud, on ventile, il y a des brumisateurs. En fait, les tuyaux qui courent tout le long, qui sont en hauteur, tout le long du bâtiment, c'est des brumisateurs. Donc quand il fera trop chaud, là ça va encore, mais quand il fera trop chaud, on va faire de la brumisation sur les vaches pour réduire la température. Les vaches, elles sont bien quand il fait du degré. Mais quand il fait 25, c'est déjà trop chaud. On est bien, mais elle,

  • Speaker #0

    c'est moins bien. Des logettes sont aussi présentes dans les enclos. Elles sont équipées de matelas épais recouverts de poudre de paille. Leur installation débarrasse de l'humidité et donc évite la prolifération de bactéries et les risques d'infection des mamelles. Les vaches se déplacent sur des caillebottis bétonnés qui disposent de fentes pour récupérer les déjections des animaux, pompées par le méthaniseur que nous verrons plus tard. Sophie Carton nous explique leur utilité pour la partie expérimentale.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui nous permet de faire justement de l'expérimentation. Il y a des barrières qui permettent de faire jusqu'à 4 lots de vaches dans cette partie du bâtiment. Les faussalisiers qui sont en dessous sont aussi séparés, donc il y a 4 faussalisiers séparés. Ici, on va pouvoir faire des essais en lots de vaches. On va pouvoir définir des lots de vaches, de même nombre de vaches, et avec à peu près le même stade de développement de chaque vache, l'âge, la stade de lactation, etc. Et ce qu'on va pouvoir tester, en général, enfin en général, quasi tout le temps, c'est l'effet de différentes rations sur la productivité des vaches, la qualité du lait. C'est ce type d'essai qu'on va pouvoir réaliser dans ce bâtiment. Donc, comment on fait ? On distribue des rations différentes aux vaches et en fait, on va mesurer des caractéristiques au niveau du lot. Donc quantité de lait produite, qualité du lait, quantité de protéines, quantité de matière grasse, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Derrière ces expérimentations, des entreprises de l'alimentation animale qui sollicitent et rémunèrent la ferme pour obtenir des données. Des demandes souvent précises et variées auxquelles s'adapte la ferme.

  • Speaker #1

    Nos partenaires sont des producteurs d'additifs. Par vache, c'est quelques grammes d'additifs qu'on ajoute. et on va essayer de mesurer l'effet de ces quelques grammes d'additifs sur les aspects de production, la qualité, etc. Donc ça va de l'additif, ça va être quelques grammes, et de l'autre bout de chaîne, on va dire, on a des partenaires qui sont des semenciers, qui vont proposer par exemple un maïs particulier, et donc on va pouvoir faire des essais sur l'itinéraire technique du maïs au champ, donc comment est-ce qu'on produit ce maïs un peu particulier, qui par exemple... va pouvoir être récolté avec une teneur en matière sèche plus importante et plus tardivement, etc. Donc ça, voilà, test sur l'itinéraire technique et ensuite intégration du maïs dans la ration. Donc là, on n'est pas sur du gramme, on est sur plusieurs kilos en fait dans la ration. Et donc dans le cadre de l'essai avec le semencier, l'essai va porter sur ce maïs spécial versus le maïs classique qu'on utilise sur la ferme. Donc là, on est sur la moitié de la ration qui est changée. Mais par contre, si c'est juste l'additif, c'est juste quelques grammes. Donc c'est vraiment en fonction de la demande.

  • Speaker #0

    Grâce à ces essais vendus à des partenaires économiques, la ferme de Grignon élabore aussi de son côté un programme de recherche et développement qui traite majoritairement de l'impact environnemental des activités agricoles depuis 2006.

  • Speaker #1

    Ce programme de R&D, vraiment à l'échelle du système de production dans son intégralité. C'est un programme qui s'appelle Grignon Énergie Positive, qui a été mené avec le concours de partenaires extérieurs, des partenaires publics et privés, notamment partenaires des filières, financeurs type ADEME, etc. Financeurs publics également. Et donc, par exemple, à l'échelle de l'atelier laitier, on a pu mesurer une réduction de consommation d'énergie de l'ordre de 40 depuis 2006 et sur les aspects émissions de gaz à effet de serre, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de la production laitière de l'ordre de 16%.

  • Speaker #0

    C'est vers un dispositif fraîchement mis en place que nous nous dirigeons, un méthaniseur construit entre 2022 et 2023 et mis en service en avril 2024. Notre guide nous explique ses vertus énergétiques et écologiques pour la ferme.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui va nous permettre de produire de l'énergie. 4 millions de kilowattheures d'énergie par an, ça va nous permettre de réduire significativement aussi nos émissions de gaz à effet de serre, puisque les déjections animales qui sont mises dans le fermenteur, naturellement, elles émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane. Et là, le procédé de méthanisation nous permet de récupérer ce méthane, de ne pas l'envoyer dans l'atmosphère, de l'injecter dans le réseau de gaz de ville. Et ensuite, en bout de chaîne, il va être brûlé et produire du CO2. Ça nous permet de ne pas laisser s'échapper du méthane dans l'air. Et en bout de course, on va émettre du CO2. Mais c'est un CO2 qui n'est pas issu de gaz fossile. Donc, ce n'est pas un CO2 supplémentaire qui est apporté à l'atmosphère. C'est un CO2 qui provient d'une plante qui avait elle-même capté du CO2. Donc, sur le plan climatique... Ce CO2 est neutre, il n'apporte pas du CO2 supplémentaire dans l'atmosphère.

  • Speaker #0

    En plus de bénéficier d'une grande autonomie pour l'alimenter, la ferme exploite le digesta qui va apporter une plus-value aux cultures de l'exploitation.

  • Speaker #1

    Les sols cultivés ont besoin de matières organiques pour alimenter les micro-organismes sur le long terme. Et ça a des propriétés intéressantes en termes agronomiques puisque ça va améliorer les conditions de vie des animaux. la structure du sol, le fait qu'il y ait des micro-organismes, ça va permettre d'apporter aussi des éléments fertilisants aux cultures au fur et à mesure du temps. Donc il y a beaucoup de bénéfices dans ce méthaniseur, d'autant qu'on est sur un méthaniseur qui s'alimente principalement avec des intrants de ferme. Donc on est assez autonome dans son alimentation. On n'a pas de problème de fournisseur externe, de négociation, de tarif, etc. On reste assez autonome.

  • Speaker #0

    Et c'est l'un des enjeux de transition écologique et l'un des défis majeurs dans les exploitations de Bovidé, réduire le taux de méthane éjecté par les vaches. De nombreux acteurs du monde agricole s'emparent de plus en plus de la problématique du rejet de ce gaz à effet de serre. Pour en obtenir sa mesure, sur un groupe précis de vaches, des oges sont disposés.

  • Speaker #1

    Quand il y a un partenaire qui a besoin de faire des essais, où il veut mesurer les émissions de méthanantérique en lien avec sa solution alimentaire, on va faire des lots de vaches beaucoup plus petits. Et on va utiliser ces auges d'ingestion individuelle. Donc ce ne sont plus du tout des essais en grand lot de vaches, ça va être des essais en tout petit lot de vaches. Et chaque vache va avoir sa mangeoire, son auge d'ingestion individuelle. Et donc là ce qu'on voit c'est le contenu. de l'auge et peser. La vache apprend où est son auge. C'est à chaque vache une auge et elle va s'alimenter toujours à la même auge et on va peser individuellement la quantité qui est ingérée. Et ensuite, on va mesurer individuellement les émissions de méthanentérique et faire le lien entre les émissions de méthanentérique et la quantité d'aliments ingérés. Alors que sur les expérimentations en plus gros lots, les quantités d'aliments ingérés sont évaluées à l'échelle du lot. Donc on pèse ce qu'on distribue à l'entièreté du lot, et à la fin de la journée, le lendemain matin, quand on fait les refus, on pèse les refus de l'intégralité du lot. Donc ce ne sont jamais des appréciations individuelles. Dans le cas de Philbure, ce sont des appréciations à l'échelle du lot.

  • Speaker #0

    Pour veiller à l'alimentation des bovidés, qui se doit d'être rigoureusement surveillée de par les expérimentations qui sont menées, La ferme s'est dotée d'une cuisine, baptisée la FAF en interne en 2022. Sophie Carton nous en dit plus sur son organisation.

  • Speaker #1

    C'est un ensemble de contenants. de taille variée qui permettent de stocker des ingrédients secs de la ration des animaux. Donc on a ces contenants à gauche, ces grandes crémilles, qui sont plutôt pour des aliments type tourteaux qui vont être distribués à raison de plusieurs kilos par vache par jour. Les plus petits bols qui sont juste devant, c'est plutôt pour des minéraux ou autres qui sont distribués à raison de plusieurs centaines de grammes par jour. Et tout derrière, il y a des petites... petit bol blanc au fond et là on est des contenants qui permettent de stocker des additifs. Là les additifs qui sont distribués c'est quelques grammes par vache par jour. Et ensuite on a le bureau avec l'ordinateur qui permet de déterminer les recettes qu'on veut distribuer aux animaux. Donc les éleveurs le matin, la personne qui s'occupe de la distribution des aliments vient ici, sélectionne la recette dont il a besoin. et la quantité globale nécessaire pour les vaches. Et ensuite, on met en route tout le système. Le système permet d'aller chercher chacun des ingrédients dans la proportion qui est nécessaire, de tout mélanger et de tout apporter à la trémie qui est en haut. Pendant ce temps-là, la personne qui s'occupe de la ration va chercher tous les ingrédients humides de la ration. de l'ensilage, de la pub de betterave, des épis de maïs broyés, etc. Et quand il a fini, cette chouette est récupérée et placée dans un bol mélangeur. Et quand tous les ingrédients humides de la ration sont prêts, il vient se positionner juste en dessous du tuyau pour récupérer les ingrédients secs qui sont ensuite pris dans la ration.

  • Speaker #0

    Le bâtiment a aussi l'atout de disposer de près de 545 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur son toit, qui permettent d'alimenter la cuisine mais aussi la laiterie qui nécessite beaucoup de climatisation coûteuse en électricité. A noter que la création de cette cuisine ne relève pas tant d'une volonté d'efficacité.

  • Speaker #1

    Ça a été mis en place pour gagner en précision, alléger aussi la charge mentale, réduire le risque d'erreur sur l'élaboration des rations décennies. On a vraiment besoin d'avoir des quantités distribuées qui sont... extrêmement rigoureusement établi, sans erreurs, etc. On a quand même pas mal d'essais aussi avec les additifs. Donc il faut être précis, il ne faut pas se tromper. Le noa, le nobé, etc. Donc c'était quand même source d'erreurs, source de stress. Et là, ça permet vraiment d'être beaucoup plus précis. Ça ne gagne pas forcément de temps, mais ça permet plutôt d'alléger la charge mentale des personnes qui préparent l'alimentation.

  • Speaker #0

    Après les vaches, nous avons marché quelques dizaines de mètres vers la bergerie et ses moutons que la chef de projet en recherche et développement, nous a présenté.

  • Speaker #1

    En ce moment, il y a pas mal de moutons à l'extérieur à la pâture. On en profite pour curer tous les espaces dans la bergerie. Les moutons qui restent à l'intérieur, c'est les mères et les agneaux. Agneaux qui sont nés au mois de juin. Là, ils sont à l'engraissement pendant 3 mois. On est sur des agneaux qui vont partir pour la plupart en agneaux de boucherie. Voilà, donc c'est une période plutôt tranquille pour les moutons et la bergerie. En termes d'occupation du bâtiment, je veux dire, parce qu'après les bergeries sont fort occupées à préparer le bâtiment pour qu'à l'automne, et même dès le mois de septembre, ils puissent accueillir des mères qui sont actuellement au pâturage et qui vont mettre bas au mois de septembre. La bergerie, c'est aussi un endroit où on peut faire des essais. Là... On vient de terminer des essais sur des aliments pour les agneaux. On teste des aliments avec un partenaire privé, soit pour l'engraissement des agneaux, soit pour la bergerie, pour les mères. En termes d'essais, c'est quasi exclusivement des essais. en lien avec les aspects production, qualité des produits.

  • Speaker #0

    Et c'est l'une des activités de transformation de la ferme. La transformation du lait mobilise plus de 12 salariés à la laiterie. 850 000 litres de lait y sont transformés chaque année, ce qui correspond à une petite moitié de la production totale de lait. Nous y avons découvert la palette de produits qui y est créée chaque jour.

  • Speaker #1

    C'est une production de transformation qui est assez conséquente. C'est un atelier de transformation semi-industriel. et qui permet de produire une vingtaine de produits laitiers différents, qui sont régulièrement primés au concours général agricole ou au salon d'agriculture. Et donc un de nos produits phares, c'est le yaourt au lait entier nature. dans la marque Phare c'est une ferme de grigno. On ne fait pas d'affinage on fait vraiment des produits plutôt yaourt, crème dessert, fromage blanc et puis du lait, du lait pasteurisé, un tout petit peu de crème et un tout petit peu de beurre et on vend aussi du lait, on peut faire du lait ingrédient, du lait en seau en fait.

  • Speaker #0

    Sophie Carton nous a aussi expliqué les étapes de production de certains de ces produits.

  • Speaker #1

    chaque salle correspond à un produit particulier. Donc là, on vient juste de passer la salle de production du lait en bouteille. On fait un peu de lait en bouteille pasteurisé. Et ici, c'est la grande salle de production du yaourt, des yaourts, avec des tanks ici qui sont des tanks de production du yaourt. On produit, on chauffe le lait au bain-marie dans ces tanks à lait. Et derrière, vous avez les... Lignes qui permettent de mettre en pot. Une fois que la mise en pot est faite, on met dans les cagettes. Ensuite, les yaourts dans les cagettes, on les met dans une chambre chaude à 40 degrés pendant plusieurs heures pour que le yaourt se prenne en masse.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute et à bientôt sur Campus Matin. Plus de récits de personnel et académiques de l'ESR.

Description

Pour le deuxième épisode des lieux insolites de l’ESR, Campus Matin s’est rendu dans la ferme expérimentale gérée par l'école d’ingénieurs AgroParisTech, à Thiverval-Grignon dans les Yvelines. Dans le cadre d’une visite personnalisée Sophie Carton, cheffe de projet en recherche et développement pour AgroParisTech, nous a ouvert les portes de cette ferme qui mêle culture, production, transformation et recherche.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce nouvel épisode des lieux insolites de l'ESR, Campus Matin vous embarque à la découverte d'une ferme centenaire dans les Yvelines, la ferme de Grignon. L'exploitation mène depuis une vingtaine d'années des expérimentations susceptibles de répondre aux enjeux agricoles de demain, notamment sur des défis écologiques. Sophie Carton, chef de projet en recherche et développement, nous a ouvert les portes de l'exploitation d'AgroParisTech et nous donne une première vue d'ensemble des activités de la ferme.

  • Speaker #1

    C'est une ferme polyculture, polyélevage. On a 400 hectares de culture, dont à peu près 200 hectares de culture fourragère, y compris des prairies, mais aussi du maïs, de la luzerne, et 200 hectares de culture dite de vente. Donc on produit du blé, de l'orge, du colza, du maïs grain, depuis cette année aussi de la betterave. Et à côté de ça, on a deux élevages, un élevage de... 190 vaches laitières qui produisent à peu près 1,9 million de litres de lait par an, et un élevage de 650 brebis qui sont, elles, orientées vers la production de viande, donc d'agneaux de boucherie, et la production d'animaux reproducteurs. On vend des agnelles de reproduction, donc des agnelles vivantes qui sont vendues à d'autres troupeaux, et des béliers reproducteurs également. On a aussi deux activités de transformation. De la transformation laitière, on transforme le lait, On transforme à peu près la moitié du lait qui est produit sur l'exploitation, on le transforme sur place à la ferme dans un atelier de transformation. Et on produit une vingtaine de produits laitiers différents sous deux marques, la marque Ferme de Grignon et la marque Petit Versaillais. Et l'autre atelier de transformation, c'est un atelier de transformation des productions d'énergie. Donc on a un méthaniseur qui injecte du biométhane depuis le mois d'avril 2024. et pour ce faire, ils transforment de la matière organique qui provient principalement de la ferme, donc principalement des effluents d'élevage de la ferme de Grignon. Ces matières organiques fermentent dans un bol digesteur et produisent ce qu'on appelle un biogaz.

  • Speaker #0

    La ferme répond à diverses missions, dont celle de l'accueil ponctuel d'étudiants d'Agro-Paris Tech pour leur offrir une immersion dans une ferme de production.

  • Speaker #1

    Il y a aussi une mission de recherche et développement très appliquée, une mission d'accueil du grand public. pour de la communication, de l'éducation du grand public, et une mission d'enseignement qui est principalement dédiée aux étudiants d'AgroParisTech. Donc on a à peu près, on avait compté, un peu moins de 1800 étudiants qui viennent sur la ferme par an, sachant que certains de ces étudiants viennent plusieurs fois. Les étudiants d'AgroParisTech viennent sur la ferme pour à la fois découvrir ce que c'est une ferme en taille réelle, puisqu'on est quand même une... une grosse ferme qui est d'abord une ferme de production, donc on montre vraiment comment ça se passe en vrai. Il faut savoir quand même que dans les étudiants d'agro-parité, il y a beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux urbains et qui ont relativement peu de liens avec le monde agricole. Il y en a aussi un certain nombre qui viennent quand même de la campagne et qui parfois sont fils d'agriculteurs ou cousins, etc. Mais il y a quand même un enjeu à montrer ça, à montrer une vraie ferme à un certain nombre d'entre eux. Et puis après, les projets qui sont menés sur la ferme, voire aussi les activités qui sont menées sur la ferme, servent d'outils aux enseignants, de matière en fait, dans le cadre de modules, travaux dirigés, travaux pratiques parfois. Les étudiants peuvent venir sur la ferme dans le cadre de journées où on va faire des tours de plaine, des tours de l'élevage, ou alors les bases de données qui sont recueillies sur la ferme dans le cadre des projets de R&D notamment. peuvent être valorisées dans certains enseignements qui ne sont pas forcément menés sur place, mais qui peuvent être menés à palaisons dans les locaux d'AgroParisTech.

  • Speaker #0

    Cette visite de la ferme de Grignon, que nous allons débuter sur le site, est réalisable 7 jours sur 7 de 9h à 18h pour le public. La ferme propose aussi des visites pour les groupes et notamment les établissements scolaires. Au-delà d'ateliers proposés comme la fabrication du beurre, la sensibilisation aux enjeux environnementaux, Sophie Carton nous montre que l'exploitation s'est aussi pleinement adaptée à l'accueil de ses publics. à commencer par son élevage de vaches.

  • Speaker #1

    On est sur un pont qui passe au-dessus de la salle de traite, qui passe au-dessus des espaces pour les animaux, ce qui fait que le visiteur peut tout voir. C'est quand même assez rare de pouvoir voir la traite. Alors là, il n'y a pas de traite en ce moment. La traite, c'est le matin à 6h ou l'après-midi à 15h. Mais c'est rare pour le grand public de voir la salle de traite et comment se passe la traite. Donc là, une belle salle de traite, 2 fois 12 places. ça permet de traire 24 vaches par mois. Et donc comme je disais, la fête elle a lieu le matin à 6h et le soir à 15h. Et donc voilà, même l'organisation du travail... et d'orienter vers le grand public puisque d'habitude dans une ferme classique, s'il y a deux traites, elles sont espacées de 12 heures. Donc elles sont régulièrement réparties dans la journée si on veut. On les fait à 6 heures et à 15 heures et l'idée c'est de faire la traite assez tôt l'après-midi pour que les visiteurs et notamment les scolaires qui viennent à la ferme puissent visualiser la traite l'après-midi avant de rentrer à l'école. Les vaches s'habituent à ce type d'organisation du travail, mais c'est vraiment une organisation du travail qui est faite pour que les gens puissent vraiment voir.

  • Speaker #0

    Rien n'est d'ailleurs laissé au hasard dans la structuration de ce bâtiment pour les bovidés. Les bêtes sont notamment classées par groupe d'âge et race. Notre guide a ensuite évoqué avec nous les dispositifs mis en place pour veiller au confort des vaches malgré une météo capricieuse cette année.

  • Speaker #1

    Quand les vaches sont grosses, elles vont pousser les petites et prendre la place à l'auge. on les met par groupe d'âge pour qu'il y ait moins de compétition. Donc on a des vaches qui restent la plupart du temps à l'intérieur, sauf quand elles ne sont pas très… Donc les génisses, elles peuvent sortir à l'extérieur, et les vaches, les tarifs, elles sortent aussi à l'extérieur. Mais après, ça dépend du climat. Cette année, on a quand même eu un climat très compliqué, avec du coup très peu d'ensoleillement, une qualité des pâturages qui n'est pas bonne. Globalement, en tout cas, on a… Il y a moins de sorties à l'extérieur. L'avantage de les garder à l'intérieur, c'est de pouvoir maîtriser totalement les facteurs un peu climatiques. C'est-à-dire que quand il fait trop chaud, on ventile, il y a des brumisateurs. En fait, les tuyaux qui courent tout le long, qui sont en hauteur, tout le long du bâtiment, c'est des brumisateurs. Donc quand il fera trop chaud, là ça va encore, mais quand il fera trop chaud, on va faire de la brumisation sur les vaches pour réduire la température. Les vaches, elles sont bien quand il fait du degré. Mais quand il fait 25, c'est déjà trop chaud. On est bien, mais elle,

  • Speaker #0

    c'est moins bien. Des logettes sont aussi présentes dans les enclos. Elles sont équipées de matelas épais recouverts de poudre de paille. Leur installation débarrasse de l'humidité et donc évite la prolifération de bactéries et les risques d'infection des mamelles. Les vaches se déplacent sur des caillebottis bétonnés qui disposent de fentes pour récupérer les déjections des animaux, pompées par le méthaniseur que nous verrons plus tard. Sophie Carton nous explique leur utilité pour la partie expérimentale.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui nous permet de faire justement de l'expérimentation. Il y a des barrières qui permettent de faire jusqu'à 4 lots de vaches dans cette partie du bâtiment. Les faussalisiers qui sont en dessous sont aussi séparés, donc il y a 4 faussalisiers séparés. Ici, on va pouvoir faire des essais en lots de vaches. On va pouvoir définir des lots de vaches, de même nombre de vaches, et avec à peu près le même stade de développement de chaque vache, l'âge, la stade de lactation, etc. Et ce qu'on va pouvoir tester, en général, enfin en général, quasi tout le temps, c'est l'effet de différentes rations sur la productivité des vaches, la qualité du lait. C'est ce type d'essai qu'on va pouvoir réaliser dans ce bâtiment. Donc, comment on fait ? On distribue des rations différentes aux vaches et en fait, on va mesurer des caractéristiques au niveau du lot. Donc quantité de lait produite, qualité du lait, quantité de protéines, quantité de matière grasse, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Derrière ces expérimentations, des entreprises de l'alimentation animale qui sollicitent et rémunèrent la ferme pour obtenir des données. Des demandes souvent précises et variées auxquelles s'adapte la ferme.

  • Speaker #1

    Nos partenaires sont des producteurs d'additifs. Par vache, c'est quelques grammes d'additifs qu'on ajoute. et on va essayer de mesurer l'effet de ces quelques grammes d'additifs sur les aspects de production, la qualité, etc. Donc ça va de l'additif, ça va être quelques grammes, et de l'autre bout de chaîne, on va dire, on a des partenaires qui sont des semenciers, qui vont proposer par exemple un maïs particulier, et donc on va pouvoir faire des essais sur l'itinéraire technique du maïs au champ, donc comment est-ce qu'on produit ce maïs un peu particulier, qui par exemple... va pouvoir être récolté avec une teneur en matière sèche plus importante et plus tardivement, etc. Donc ça, voilà, test sur l'itinéraire technique et ensuite intégration du maïs dans la ration. Donc là, on n'est pas sur du gramme, on est sur plusieurs kilos en fait dans la ration. Et donc dans le cadre de l'essai avec le semencier, l'essai va porter sur ce maïs spécial versus le maïs classique qu'on utilise sur la ferme. Donc là, on est sur la moitié de la ration qui est changée. Mais par contre, si c'est juste l'additif, c'est juste quelques grammes. Donc c'est vraiment en fonction de la demande.

  • Speaker #0

    Grâce à ces essais vendus à des partenaires économiques, la ferme de Grignon élabore aussi de son côté un programme de recherche et développement qui traite majoritairement de l'impact environnemental des activités agricoles depuis 2006.

  • Speaker #1

    Ce programme de R&D, vraiment à l'échelle du système de production dans son intégralité. C'est un programme qui s'appelle Grignon Énergie Positive, qui a été mené avec le concours de partenaires extérieurs, des partenaires publics et privés, notamment partenaires des filières, financeurs type ADEME, etc. Financeurs publics également. Et donc, par exemple, à l'échelle de l'atelier laitier, on a pu mesurer une réduction de consommation d'énergie de l'ordre de 40 depuis 2006 et sur les aspects émissions de gaz à effet de serre, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de la production laitière de l'ordre de 16%.

  • Speaker #0

    C'est vers un dispositif fraîchement mis en place que nous nous dirigeons, un méthaniseur construit entre 2022 et 2023 et mis en service en avril 2024. Notre guide nous explique ses vertus énergétiques et écologiques pour la ferme.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui va nous permettre de produire de l'énergie. 4 millions de kilowattheures d'énergie par an, ça va nous permettre de réduire significativement aussi nos émissions de gaz à effet de serre, puisque les déjections animales qui sont mises dans le fermenteur, naturellement, elles émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane. Et là, le procédé de méthanisation nous permet de récupérer ce méthane, de ne pas l'envoyer dans l'atmosphère, de l'injecter dans le réseau de gaz de ville. Et ensuite, en bout de chaîne, il va être brûlé et produire du CO2. Ça nous permet de ne pas laisser s'échapper du méthane dans l'air. Et en bout de course, on va émettre du CO2. Mais c'est un CO2 qui n'est pas issu de gaz fossile. Donc, ce n'est pas un CO2 supplémentaire qui est apporté à l'atmosphère. C'est un CO2 qui provient d'une plante qui avait elle-même capté du CO2. Donc, sur le plan climatique... Ce CO2 est neutre, il n'apporte pas du CO2 supplémentaire dans l'atmosphère.

  • Speaker #0

    En plus de bénéficier d'une grande autonomie pour l'alimenter, la ferme exploite le digesta qui va apporter une plus-value aux cultures de l'exploitation.

  • Speaker #1

    Les sols cultivés ont besoin de matières organiques pour alimenter les micro-organismes sur le long terme. Et ça a des propriétés intéressantes en termes agronomiques puisque ça va améliorer les conditions de vie des animaux. la structure du sol, le fait qu'il y ait des micro-organismes, ça va permettre d'apporter aussi des éléments fertilisants aux cultures au fur et à mesure du temps. Donc il y a beaucoup de bénéfices dans ce méthaniseur, d'autant qu'on est sur un méthaniseur qui s'alimente principalement avec des intrants de ferme. Donc on est assez autonome dans son alimentation. On n'a pas de problème de fournisseur externe, de négociation, de tarif, etc. On reste assez autonome.

  • Speaker #0

    Et c'est l'un des enjeux de transition écologique et l'un des défis majeurs dans les exploitations de Bovidé, réduire le taux de méthane éjecté par les vaches. De nombreux acteurs du monde agricole s'emparent de plus en plus de la problématique du rejet de ce gaz à effet de serre. Pour en obtenir sa mesure, sur un groupe précis de vaches, des oges sont disposés.

  • Speaker #1

    Quand il y a un partenaire qui a besoin de faire des essais, où il veut mesurer les émissions de méthanantérique en lien avec sa solution alimentaire, on va faire des lots de vaches beaucoup plus petits. Et on va utiliser ces auges d'ingestion individuelle. Donc ce ne sont plus du tout des essais en grand lot de vaches, ça va être des essais en tout petit lot de vaches. Et chaque vache va avoir sa mangeoire, son auge d'ingestion individuelle. Et donc là ce qu'on voit c'est le contenu. de l'auge et peser. La vache apprend où est son auge. C'est à chaque vache une auge et elle va s'alimenter toujours à la même auge et on va peser individuellement la quantité qui est ingérée. Et ensuite, on va mesurer individuellement les émissions de méthanentérique et faire le lien entre les émissions de méthanentérique et la quantité d'aliments ingérés. Alors que sur les expérimentations en plus gros lots, les quantités d'aliments ingérés sont évaluées à l'échelle du lot. Donc on pèse ce qu'on distribue à l'entièreté du lot, et à la fin de la journée, le lendemain matin, quand on fait les refus, on pèse les refus de l'intégralité du lot. Donc ce ne sont jamais des appréciations individuelles. Dans le cas de Philbure, ce sont des appréciations à l'échelle du lot.

  • Speaker #0

    Pour veiller à l'alimentation des bovidés, qui se doit d'être rigoureusement surveillée de par les expérimentations qui sont menées, La ferme s'est dotée d'une cuisine, baptisée la FAF en interne en 2022. Sophie Carton nous en dit plus sur son organisation.

  • Speaker #1

    C'est un ensemble de contenants. de taille variée qui permettent de stocker des ingrédients secs de la ration des animaux. Donc on a ces contenants à gauche, ces grandes crémilles, qui sont plutôt pour des aliments type tourteaux qui vont être distribués à raison de plusieurs kilos par vache par jour. Les plus petits bols qui sont juste devant, c'est plutôt pour des minéraux ou autres qui sont distribués à raison de plusieurs centaines de grammes par jour. Et tout derrière, il y a des petites... petit bol blanc au fond et là on est des contenants qui permettent de stocker des additifs. Là les additifs qui sont distribués c'est quelques grammes par vache par jour. Et ensuite on a le bureau avec l'ordinateur qui permet de déterminer les recettes qu'on veut distribuer aux animaux. Donc les éleveurs le matin, la personne qui s'occupe de la distribution des aliments vient ici, sélectionne la recette dont il a besoin. et la quantité globale nécessaire pour les vaches. Et ensuite, on met en route tout le système. Le système permet d'aller chercher chacun des ingrédients dans la proportion qui est nécessaire, de tout mélanger et de tout apporter à la trémie qui est en haut. Pendant ce temps-là, la personne qui s'occupe de la ration va chercher tous les ingrédients humides de la ration. de l'ensilage, de la pub de betterave, des épis de maïs broyés, etc. Et quand il a fini, cette chouette est récupérée et placée dans un bol mélangeur. Et quand tous les ingrédients humides de la ration sont prêts, il vient se positionner juste en dessous du tuyau pour récupérer les ingrédients secs qui sont ensuite pris dans la ration.

  • Speaker #0

    Le bâtiment a aussi l'atout de disposer de près de 545 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur son toit, qui permettent d'alimenter la cuisine mais aussi la laiterie qui nécessite beaucoup de climatisation coûteuse en électricité. A noter que la création de cette cuisine ne relève pas tant d'une volonté d'efficacité.

  • Speaker #1

    Ça a été mis en place pour gagner en précision, alléger aussi la charge mentale, réduire le risque d'erreur sur l'élaboration des rations décennies. On a vraiment besoin d'avoir des quantités distribuées qui sont... extrêmement rigoureusement établi, sans erreurs, etc. On a quand même pas mal d'essais aussi avec les additifs. Donc il faut être précis, il ne faut pas se tromper. Le noa, le nobé, etc. Donc c'était quand même source d'erreurs, source de stress. Et là, ça permet vraiment d'être beaucoup plus précis. Ça ne gagne pas forcément de temps, mais ça permet plutôt d'alléger la charge mentale des personnes qui préparent l'alimentation.

  • Speaker #0

    Après les vaches, nous avons marché quelques dizaines de mètres vers la bergerie et ses moutons que la chef de projet en recherche et développement, nous a présenté.

  • Speaker #1

    En ce moment, il y a pas mal de moutons à l'extérieur à la pâture. On en profite pour curer tous les espaces dans la bergerie. Les moutons qui restent à l'intérieur, c'est les mères et les agneaux. Agneaux qui sont nés au mois de juin. Là, ils sont à l'engraissement pendant 3 mois. On est sur des agneaux qui vont partir pour la plupart en agneaux de boucherie. Voilà, donc c'est une période plutôt tranquille pour les moutons et la bergerie. En termes d'occupation du bâtiment, je veux dire, parce qu'après les bergeries sont fort occupées à préparer le bâtiment pour qu'à l'automne, et même dès le mois de septembre, ils puissent accueillir des mères qui sont actuellement au pâturage et qui vont mettre bas au mois de septembre. La bergerie, c'est aussi un endroit où on peut faire des essais. Là... On vient de terminer des essais sur des aliments pour les agneaux. On teste des aliments avec un partenaire privé, soit pour l'engraissement des agneaux, soit pour la bergerie, pour les mères. En termes d'essais, c'est quasi exclusivement des essais. en lien avec les aspects production, qualité des produits.

  • Speaker #0

    Et c'est l'une des activités de transformation de la ferme. La transformation du lait mobilise plus de 12 salariés à la laiterie. 850 000 litres de lait y sont transformés chaque année, ce qui correspond à une petite moitié de la production totale de lait. Nous y avons découvert la palette de produits qui y est créée chaque jour.

  • Speaker #1

    C'est une production de transformation qui est assez conséquente. C'est un atelier de transformation semi-industriel. et qui permet de produire une vingtaine de produits laitiers différents, qui sont régulièrement primés au concours général agricole ou au salon d'agriculture. Et donc un de nos produits phares, c'est le yaourt au lait entier nature. dans la marque Phare c'est une ferme de grigno. On ne fait pas d'affinage on fait vraiment des produits plutôt yaourt, crème dessert, fromage blanc et puis du lait, du lait pasteurisé, un tout petit peu de crème et un tout petit peu de beurre et on vend aussi du lait, on peut faire du lait ingrédient, du lait en seau en fait.

  • Speaker #0

    Sophie Carton nous a aussi expliqué les étapes de production de certains de ces produits.

  • Speaker #1

    chaque salle correspond à un produit particulier. Donc là, on vient juste de passer la salle de production du lait en bouteille. On fait un peu de lait en bouteille pasteurisé. Et ici, c'est la grande salle de production du yaourt, des yaourts, avec des tanks ici qui sont des tanks de production du yaourt. On produit, on chauffe le lait au bain-marie dans ces tanks à lait. Et derrière, vous avez les... Lignes qui permettent de mettre en pot. Une fois que la mise en pot est faite, on met dans les cagettes. Ensuite, les yaourts dans les cagettes, on les met dans une chambre chaude à 40 degrés pendant plusieurs heures pour que le yaourt se prenne en masse.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute et à bientôt sur Campus Matin. Plus de récits de personnel et académiques de l'ESR.

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Description

Pour le deuxième épisode des lieux insolites de l’ESR, Campus Matin s’est rendu dans la ferme expérimentale gérée par l'école d’ingénieurs AgroParisTech, à Thiverval-Grignon dans les Yvelines. Dans le cadre d’une visite personnalisée Sophie Carton, cheffe de projet en recherche et développement pour AgroParisTech, nous a ouvert les portes de cette ferme qui mêle culture, production, transformation et recherche.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce nouvel épisode des lieux insolites de l'ESR, Campus Matin vous embarque à la découverte d'une ferme centenaire dans les Yvelines, la ferme de Grignon. L'exploitation mène depuis une vingtaine d'années des expérimentations susceptibles de répondre aux enjeux agricoles de demain, notamment sur des défis écologiques. Sophie Carton, chef de projet en recherche et développement, nous a ouvert les portes de l'exploitation d'AgroParisTech et nous donne une première vue d'ensemble des activités de la ferme.

  • Speaker #1

    C'est une ferme polyculture, polyélevage. On a 400 hectares de culture, dont à peu près 200 hectares de culture fourragère, y compris des prairies, mais aussi du maïs, de la luzerne, et 200 hectares de culture dite de vente. Donc on produit du blé, de l'orge, du colza, du maïs grain, depuis cette année aussi de la betterave. Et à côté de ça, on a deux élevages, un élevage de... 190 vaches laitières qui produisent à peu près 1,9 million de litres de lait par an, et un élevage de 650 brebis qui sont, elles, orientées vers la production de viande, donc d'agneaux de boucherie, et la production d'animaux reproducteurs. On vend des agnelles de reproduction, donc des agnelles vivantes qui sont vendues à d'autres troupeaux, et des béliers reproducteurs également. On a aussi deux activités de transformation. De la transformation laitière, on transforme le lait, On transforme à peu près la moitié du lait qui est produit sur l'exploitation, on le transforme sur place à la ferme dans un atelier de transformation. Et on produit une vingtaine de produits laitiers différents sous deux marques, la marque Ferme de Grignon et la marque Petit Versaillais. Et l'autre atelier de transformation, c'est un atelier de transformation des productions d'énergie. Donc on a un méthaniseur qui injecte du biométhane depuis le mois d'avril 2024. et pour ce faire, ils transforment de la matière organique qui provient principalement de la ferme, donc principalement des effluents d'élevage de la ferme de Grignon. Ces matières organiques fermentent dans un bol digesteur et produisent ce qu'on appelle un biogaz.

  • Speaker #0

    La ferme répond à diverses missions, dont celle de l'accueil ponctuel d'étudiants d'Agro-Paris Tech pour leur offrir une immersion dans une ferme de production.

  • Speaker #1

    Il y a aussi une mission de recherche et développement très appliquée, une mission d'accueil du grand public. pour de la communication, de l'éducation du grand public, et une mission d'enseignement qui est principalement dédiée aux étudiants d'AgroParisTech. Donc on a à peu près, on avait compté, un peu moins de 1800 étudiants qui viennent sur la ferme par an, sachant que certains de ces étudiants viennent plusieurs fois. Les étudiants d'AgroParisTech viennent sur la ferme pour à la fois découvrir ce que c'est une ferme en taille réelle, puisqu'on est quand même une... une grosse ferme qui est d'abord une ferme de production, donc on montre vraiment comment ça se passe en vrai. Il faut savoir quand même que dans les étudiants d'agro-parité, il y a beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux urbains et qui ont relativement peu de liens avec le monde agricole. Il y en a aussi un certain nombre qui viennent quand même de la campagne et qui parfois sont fils d'agriculteurs ou cousins, etc. Mais il y a quand même un enjeu à montrer ça, à montrer une vraie ferme à un certain nombre d'entre eux. Et puis après, les projets qui sont menés sur la ferme, voire aussi les activités qui sont menées sur la ferme, servent d'outils aux enseignants, de matière en fait, dans le cadre de modules, travaux dirigés, travaux pratiques parfois. Les étudiants peuvent venir sur la ferme dans le cadre de journées où on va faire des tours de plaine, des tours de l'élevage, ou alors les bases de données qui sont recueillies sur la ferme dans le cadre des projets de R&D notamment. peuvent être valorisées dans certains enseignements qui ne sont pas forcément menés sur place, mais qui peuvent être menés à palaisons dans les locaux d'AgroParisTech.

  • Speaker #0

    Cette visite de la ferme de Grignon, que nous allons débuter sur le site, est réalisable 7 jours sur 7 de 9h à 18h pour le public. La ferme propose aussi des visites pour les groupes et notamment les établissements scolaires. Au-delà d'ateliers proposés comme la fabrication du beurre, la sensibilisation aux enjeux environnementaux, Sophie Carton nous montre que l'exploitation s'est aussi pleinement adaptée à l'accueil de ses publics. à commencer par son élevage de vaches.

  • Speaker #1

    On est sur un pont qui passe au-dessus de la salle de traite, qui passe au-dessus des espaces pour les animaux, ce qui fait que le visiteur peut tout voir. C'est quand même assez rare de pouvoir voir la traite. Alors là, il n'y a pas de traite en ce moment. La traite, c'est le matin à 6h ou l'après-midi à 15h. Mais c'est rare pour le grand public de voir la salle de traite et comment se passe la traite. Donc là, une belle salle de traite, 2 fois 12 places. ça permet de traire 24 vaches par mois. Et donc comme je disais, la fête elle a lieu le matin à 6h et le soir à 15h. Et donc voilà, même l'organisation du travail... et d'orienter vers le grand public puisque d'habitude dans une ferme classique, s'il y a deux traites, elles sont espacées de 12 heures. Donc elles sont régulièrement réparties dans la journée si on veut. On les fait à 6 heures et à 15 heures et l'idée c'est de faire la traite assez tôt l'après-midi pour que les visiteurs et notamment les scolaires qui viennent à la ferme puissent visualiser la traite l'après-midi avant de rentrer à l'école. Les vaches s'habituent à ce type d'organisation du travail, mais c'est vraiment une organisation du travail qui est faite pour que les gens puissent vraiment voir.

  • Speaker #0

    Rien n'est d'ailleurs laissé au hasard dans la structuration de ce bâtiment pour les bovidés. Les bêtes sont notamment classées par groupe d'âge et race. Notre guide a ensuite évoqué avec nous les dispositifs mis en place pour veiller au confort des vaches malgré une météo capricieuse cette année.

  • Speaker #1

    Quand les vaches sont grosses, elles vont pousser les petites et prendre la place à l'auge. on les met par groupe d'âge pour qu'il y ait moins de compétition. Donc on a des vaches qui restent la plupart du temps à l'intérieur, sauf quand elles ne sont pas très… Donc les génisses, elles peuvent sortir à l'extérieur, et les vaches, les tarifs, elles sortent aussi à l'extérieur. Mais après, ça dépend du climat. Cette année, on a quand même eu un climat très compliqué, avec du coup très peu d'ensoleillement, une qualité des pâturages qui n'est pas bonne. Globalement, en tout cas, on a… Il y a moins de sorties à l'extérieur. L'avantage de les garder à l'intérieur, c'est de pouvoir maîtriser totalement les facteurs un peu climatiques. C'est-à-dire que quand il fait trop chaud, on ventile, il y a des brumisateurs. En fait, les tuyaux qui courent tout le long, qui sont en hauteur, tout le long du bâtiment, c'est des brumisateurs. Donc quand il fera trop chaud, là ça va encore, mais quand il fera trop chaud, on va faire de la brumisation sur les vaches pour réduire la température. Les vaches, elles sont bien quand il fait du degré. Mais quand il fait 25, c'est déjà trop chaud. On est bien, mais elle,

  • Speaker #0

    c'est moins bien. Des logettes sont aussi présentes dans les enclos. Elles sont équipées de matelas épais recouverts de poudre de paille. Leur installation débarrasse de l'humidité et donc évite la prolifération de bactéries et les risques d'infection des mamelles. Les vaches se déplacent sur des caillebottis bétonnés qui disposent de fentes pour récupérer les déjections des animaux, pompées par le méthaniseur que nous verrons plus tard. Sophie Carton nous explique leur utilité pour la partie expérimentale.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui nous permet de faire justement de l'expérimentation. Il y a des barrières qui permettent de faire jusqu'à 4 lots de vaches dans cette partie du bâtiment. Les faussalisiers qui sont en dessous sont aussi séparés, donc il y a 4 faussalisiers séparés. Ici, on va pouvoir faire des essais en lots de vaches. On va pouvoir définir des lots de vaches, de même nombre de vaches, et avec à peu près le même stade de développement de chaque vache, l'âge, la stade de lactation, etc. Et ce qu'on va pouvoir tester, en général, enfin en général, quasi tout le temps, c'est l'effet de différentes rations sur la productivité des vaches, la qualité du lait. C'est ce type d'essai qu'on va pouvoir réaliser dans ce bâtiment. Donc, comment on fait ? On distribue des rations différentes aux vaches et en fait, on va mesurer des caractéristiques au niveau du lot. Donc quantité de lait produite, qualité du lait, quantité de protéines, quantité de matière grasse, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Derrière ces expérimentations, des entreprises de l'alimentation animale qui sollicitent et rémunèrent la ferme pour obtenir des données. Des demandes souvent précises et variées auxquelles s'adapte la ferme.

  • Speaker #1

    Nos partenaires sont des producteurs d'additifs. Par vache, c'est quelques grammes d'additifs qu'on ajoute. et on va essayer de mesurer l'effet de ces quelques grammes d'additifs sur les aspects de production, la qualité, etc. Donc ça va de l'additif, ça va être quelques grammes, et de l'autre bout de chaîne, on va dire, on a des partenaires qui sont des semenciers, qui vont proposer par exemple un maïs particulier, et donc on va pouvoir faire des essais sur l'itinéraire technique du maïs au champ, donc comment est-ce qu'on produit ce maïs un peu particulier, qui par exemple... va pouvoir être récolté avec une teneur en matière sèche plus importante et plus tardivement, etc. Donc ça, voilà, test sur l'itinéraire technique et ensuite intégration du maïs dans la ration. Donc là, on n'est pas sur du gramme, on est sur plusieurs kilos en fait dans la ration. Et donc dans le cadre de l'essai avec le semencier, l'essai va porter sur ce maïs spécial versus le maïs classique qu'on utilise sur la ferme. Donc là, on est sur la moitié de la ration qui est changée. Mais par contre, si c'est juste l'additif, c'est juste quelques grammes. Donc c'est vraiment en fonction de la demande.

  • Speaker #0

    Grâce à ces essais vendus à des partenaires économiques, la ferme de Grignon élabore aussi de son côté un programme de recherche et développement qui traite majoritairement de l'impact environnemental des activités agricoles depuis 2006.

  • Speaker #1

    Ce programme de R&D, vraiment à l'échelle du système de production dans son intégralité. C'est un programme qui s'appelle Grignon Énergie Positive, qui a été mené avec le concours de partenaires extérieurs, des partenaires publics et privés, notamment partenaires des filières, financeurs type ADEME, etc. Financeurs publics également. Et donc, par exemple, à l'échelle de l'atelier laitier, on a pu mesurer une réduction de consommation d'énergie de l'ordre de 40 depuis 2006 et sur les aspects émissions de gaz à effet de serre, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de la production laitière de l'ordre de 16%.

  • Speaker #0

    C'est vers un dispositif fraîchement mis en place que nous nous dirigeons, un méthaniseur construit entre 2022 et 2023 et mis en service en avril 2024. Notre guide nous explique ses vertus énergétiques et écologiques pour la ferme.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui va nous permettre de produire de l'énergie. 4 millions de kilowattheures d'énergie par an, ça va nous permettre de réduire significativement aussi nos émissions de gaz à effet de serre, puisque les déjections animales qui sont mises dans le fermenteur, naturellement, elles émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane. Et là, le procédé de méthanisation nous permet de récupérer ce méthane, de ne pas l'envoyer dans l'atmosphère, de l'injecter dans le réseau de gaz de ville. Et ensuite, en bout de chaîne, il va être brûlé et produire du CO2. Ça nous permet de ne pas laisser s'échapper du méthane dans l'air. Et en bout de course, on va émettre du CO2. Mais c'est un CO2 qui n'est pas issu de gaz fossile. Donc, ce n'est pas un CO2 supplémentaire qui est apporté à l'atmosphère. C'est un CO2 qui provient d'une plante qui avait elle-même capté du CO2. Donc, sur le plan climatique... Ce CO2 est neutre, il n'apporte pas du CO2 supplémentaire dans l'atmosphère.

  • Speaker #0

    En plus de bénéficier d'une grande autonomie pour l'alimenter, la ferme exploite le digesta qui va apporter une plus-value aux cultures de l'exploitation.

  • Speaker #1

    Les sols cultivés ont besoin de matières organiques pour alimenter les micro-organismes sur le long terme. Et ça a des propriétés intéressantes en termes agronomiques puisque ça va améliorer les conditions de vie des animaux. la structure du sol, le fait qu'il y ait des micro-organismes, ça va permettre d'apporter aussi des éléments fertilisants aux cultures au fur et à mesure du temps. Donc il y a beaucoup de bénéfices dans ce méthaniseur, d'autant qu'on est sur un méthaniseur qui s'alimente principalement avec des intrants de ferme. Donc on est assez autonome dans son alimentation. On n'a pas de problème de fournisseur externe, de négociation, de tarif, etc. On reste assez autonome.

  • Speaker #0

    Et c'est l'un des enjeux de transition écologique et l'un des défis majeurs dans les exploitations de Bovidé, réduire le taux de méthane éjecté par les vaches. De nombreux acteurs du monde agricole s'emparent de plus en plus de la problématique du rejet de ce gaz à effet de serre. Pour en obtenir sa mesure, sur un groupe précis de vaches, des oges sont disposés.

  • Speaker #1

    Quand il y a un partenaire qui a besoin de faire des essais, où il veut mesurer les émissions de méthanantérique en lien avec sa solution alimentaire, on va faire des lots de vaches beaucoup plus petits. Et on va utiliser ces auges d'ingestion individuelle. Donc ce ne sont plus du tout des essais en grand lot de vaches, ça va être des essais en tout petit lot de vaches. Et chaque vache va avoir sa mangeoire, son auge d'ingestion individuelle. Et donc là ce qu'on voit c'est le contenu. de l'auge et peser. La vache apprend où est son auge. C'est à chaque vache une auge et elle va s'alimenter toujours à la même auge et on va peser individuellement la quantité qui est ingérée. Et ensuite, on va mesurer individuellement les émissions de méthanentérique et faire le lien entre les émissions de méthanentérique et la quantité d'aliments ingérés. Alors que sur les expérimentations en plus gros lots, les quantités d'aliments ingérés sont évaluées à l'échelle du lot. Donc on pèse ce qu'on distribue à l'entièreté du lot, et à la fin de la journée, le lendemain matin, quand on fait les refus, on pèse les refus de l'intégralité du lot. Donc ce ne sont jamais des appréciations individuelles. Dans le cas de Philbure, ce sont des appréciations à l'échelle du lot.

  • Speaker #0

    Pour veiller à l'alimentation des bovidés, qui se doit d'être rigoureusement surveillée de par les expérimentations qui sont menées, La ferme s'est dotée d'une cuisine, baptisée la FAF en interne en 2022. Sophie Carton nous en dit plus sur son organisation.

  • Speaker #1

    C'est un ensemble de contenants. de taille variée qui permettent de stocker des ingrédients secs de la ration des animaux. Donc on a ces contenants à gauche, ces grandes crémilles, qui sont plutôt pour des aliments type tourteaux qui vont être distribués à raison de plusieurs kilos par vache par jour. Les plus petits bols qui sont juste devant, c'est plutôt pour des minéraux ou autres qui sont distribués à raison de plusieurs centaines de grammes par jour. Et tout derrière, il y a des petites... petit bol blanc au fond et là on est des contenants qui permettent de stocker des additifs. Là les additifs qui sont distribués c'est quelques grammes par vache par jour. Et ensuite on a le bureau avec l'ordinateur qui permet de déterminer les recettes qu'on veut distribuer aux animaux. Donc les éleveurs le matin, la personne qui s'occupe de la distribution des aliments vient ici, sélectionne la recette dont il a besoin. et la quantité globale nécessaire pour les vaches. Et ensuite, on met en route tout le système. Le système permet d'aller chercher chacun des ingrédients dans la proportion qui est nécessaire, de tout mélanger et de tout apporter à la trémie qui est en haut. Pendant ce temps-là, la personne qui s'occupe de la ration va chercher tous les ingrédients humides de la ration. de l'ensilage, de la pub de betterave, des épis de maïs broyés, etc. Et quand il a fini, cette chouette est récupérée et placée dans un bol mélangeur. Et quand tous les ingrédients humides de la ration sont prêts, il vient se positionner juste en dessous du tuyau pour récupérer les ingrédients secs qui sont ensuite pris dans la ration.

  • Speaker #0

    Le bâtiment a aussi l'atout de disposer de près de 545 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur son toit, qui permettent d'alimenter la cuisine mais aussi la laiterie qui nécessite beaucoup de climatisation coûteuse en électricité. A noter que la création de cette cuisine ne relève pas tant d'une volonté d'efficacité.

  • Speaker #1

    Ça a été mis en place pour gagner en précision, alléger aussi la charge mentale, réduire le risque d'erreur sur l'élaboration des rations décennies. On a vraiment besoin d'avoir des quantités distribuées qui sont... extrêmement rigoureusement établi, sans erreurs, etc. On a quand même pas mal d'essais aussi avec les additifs. Donc il faut être précis, il ne faut pas se tromper. Le noa, le nobé, etc. Donc c'était quand même source d'erreurs, source de stress. Et là, ça permet vraiment d'être beaucoup plus précis. Ça ne gagne pas forcément de temps, mais ça permet plutôt d'alléger la charge mentale des personnes qui préparent l'alimentation.

  • Speaker #0

    Après les vaches, nous avons marché quelques dizaines de mètres vers la bergerie et ses moutons que la chef de projet en recherche et développement, nous a présenté.

  • Speaker #1

    En ce moment, il y a pas mal de moutons à l'extérieur à la pâture. On en profite pour curer tous les espaces dans la bergerie. Les moutons qui restent à l'intérieur, c'est les mères et les agneaux. Agneaux qui sont nés au mois de juin. Là, ils sont à l'engraissement pendant 3 mois. On est sur des agneaux qui vont partir pour la plupart en agneaux de boucherie. Voilà, donc c'est une période plutôt tranquille pour les moutons et la bergerie. En termes d'occupation du bâtiment, je veux dire, parce qu'après les bergeries sont fort occupées à préparer le bâtiment pour qu'à l'automne, et même dès le mois de septembre, ils puissent accueillir des mères qui sont actuellement au pâturage et qui vont mettre bas au mois de septembre. La bergerie, c'est aussi un endroit où on peut faire des essais. Là... On vient de terminer des essais sur des aliments pour les agneaux. On teste des aliments avec un partenaire privé, soit pour l'engraissement des agneaux, soit pour la bergerie, pour les mères. En termes d'essais, c'est quasi exclusivement des essais. en lien avec les aspects production, qualité des produits.

  • Speaker #0

    Et c'est l'une des activités de transformation de la ferme. La transformation du lait mobilise plus de 12 salariés à la laiterie. 850 000 litres de lait y sont transformés chaque année, ce qui correspond à une petite moitié de la production totale de lait. Nous y avons découvert la palette de produits qui y est créée chaque jour.

  • Speaker #1

    C'est une production de transformation qui est assez conséquente. C'est un atelier de transformation semi-industriel. et qui permet de produire une vingtaine de produits laitiers différents, qui sont régulièrement primés au concours général agricole ou au salon d'agriculture. Et donc un de nos produits phares, c'est le yaourt au lait entier nature. dans la marque Phare c'est une ferme de grigno. On ne fait pas d'affinage on fait vraiment des produits plutôt yaourt, crème dessert, fromage blanc et puis du lait, du lait pasteurisé, un tout petit peu de crème et un tout petit peu de beurre et on vend aussi du lait, on peut faire du lait ingrédient, du lait en seau en fait.

  • Speaker #0

    Sophie Carton nous a aussi expliqué les étapes de production de certains de ces produits.

  • Speaker #1

    chaque salle correspond à un produit particulier. Donc là, on vient juste de passer la salle de production du lait en bouteille. On fait un peu de lait en bouteille pasteurisé. Et ici, c'est la grande salle de production du yaourt, des yaourts, avec des tanks ici qui sont des tanks de production du yaourt. On produit, on chauffe le lait au bain-marie dans ces tanks à lait. Et derrière, vous avez les... Lignes qui permettent de mettre en pot. Une fois que la mise en pot est faite, on met dans les cagettes. Ensuite, les yaourts dans les cagettes, on les met dans une chambre chaude à 40 degrés pendant plusieurs heures pour que le yaourt se prenne en masse.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute et à bientôt sur Campus Matin. Plus de récits de personnel et académiques de l'ESR.

Description

Pour le deuxième épisode des lieux insolites de l’ESR, Campus Matin s’est rendu dans la ferme expérimentale gérée par l'école d’ingénieurs AgroParisTech, à Thiverval-Grignon dans les Yvelines. Dans le cadre d’une visite personnalisée Sophie Carton, cheffe de projet en recherche et développement pour AgroParisTech, nous a ouvert les portes de cette ferme qui mêle culture, production, transformation et recherche.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Pour ce nouvel épisode des lieux insolites de l'ESR, Campus Matin vous embarque à la découverte d'une ferme centenaire dans les Yvelines, la ferme de Grignon. L'exploitation mène depuis une vingtaine d'années des expérimentations susceptibles de répondre aux enjeux agricoles de demain, notamment sur des défis écologiques. Sophie Carton, chef de projet en recherche et développement, nous a ouvert les portes de l'exploitation d'AgroParisTech et nous donne une première vue d'ensemble des activités de la ferme.

  • Speaker #1

    C'est une ferme polyculture, polyélevage. On a 400 hectares de culture, dont à peu près 200 hectares de culture fourragère, y compris des prairies, mais aussi du maïs, de la luzerne, et 200 hectares de culture dite de vente. Donc on produit du blé, de l'orge, du colza, du maïs grain, depuis cette année aussi de la betterave. Et à côté de ça, on a deux élevages, un élevage de... 190 vaches laitières qui produisent à peu près 1,9 million de litres de lait par an, et un élevage de 650 brebis qui sont, elles, orientées vers la production de viande, donc d'agneaux de boucherie, et la production d'animaux reproducteurs. On vend des agnelles de reproduction, donc des agnelles vivantes qui sont vendues à d'autres troupeaux, et des béliers reproducteurs également. On a aussi deux activités de transformation. De la transformation laitière, on transforme le lait, On transforme à peu près la moitié du lait qui est produit sur l'exploitation, on le transforme sur place à la ferme dans un atelier de transformation. Et on produit une vingtaine de produits laitiers différents sous deux marques, la marque Ferme de Grignon et la marque Petit Versaillais. Et l'autre atelier de transformation, c'est un atelier de transformation des productions d'énergie. Donc on a un méthaniseur qui injecte du biométhane depuis le mois d'avril 2024. et pour ce faire, ils transforment de la matière organique qui provient principalement de la ferme, donc principalement des effluents d'élevage de la ferme de Grignon. Ces matières organiques fermentent dans un bol digesteur et produisent ce qu'on appelle un biogaz.

  • Speaker #0

    La ferme répond à diverses missions, dont celle de l'accueil ponctuel d'étudiants d'Agro-Paris Tech pour leur offrir une immersion dans une ferme de production.

  • Speaker #1

    Il y a aussi une mission de recherche et développement très appliquée, une mission d'accueil du grand public. pour de la communication, de l'éducation du grand public, et une mission d'enseignement qui est principalement dédiée aux étudiants d'AgroParisTech. Donc on a à peu près, on avait compté, un peu moins de 1800 étudiants qui viennent sur la ferme par an, sachant que certains de ces étudiants viennent plusieurs fois. Les étudiants d'AgroParisTech viennent sur la ferme pour à la fois découvrir ce que c'est une ferme en taille réelle, puisqu'on est quand même une... une grosse ferme qui est d'abord une ferme de production, donc on montre vraiment comment ça se passe en vrai. Il faut savoir quand même que dans les étudiants d'agro-parité, il y a beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux urbains et qui ont relativement peu de liens avec le monde agricole. Il y en a aussi un certain nombre qui viennent quand même de la campagne et qui parfois sont fils d'agriculteurs ou cousins, etc. Mais il y a quand même un enjeu à montrer ça, à montrer une vraie ferme à un certain nombre d'entre eux. Et puis après, les projets qui sont menés sur la ferme, voire aussi les activités qui sont menées sur la ferme, servent d'outils aux enseignants, de matière en fait, dans le cadre de modules, travaux dirigés, travaux pratiques parfois. Les étudiants peuvent venir sur la ferme dans le cadre de journées où on va faire des tours de plaine, des tours de l'élevage, ou alors les bases de données qui sont recueillies sur la ferme dans le cadre des projets de R&D notamment. peuvent être valorisées dans certains enseignements qui ne sont pas forcément menés sur place, mais qui peuvent être menés à palaisons dans les locaux d'AgroParisTech.

  • Speaker #0

    Cette visite de la ferme de Grignon, que nous allons débuter sur le site, est réalisable 7 jours sur 7 de 9h à 18h pour le public. La ferme propose aussi des visites pour les groupes et notamment les établissements scolaires. Au-delà d'ateliers proposés comme la fabrication du beurre, la sensibilisation aux enjeux environnementaux, Sophie Carton nous montre que l'exploitation s'est aussi pleinement adaptée à l'accueil de ses publics. à commencer par son élevage de vaches.

  • Speaker #1

    On est sur un pont qui passe au-dessus de la salle de traite, qui passe au-dessus des espaces pour les animaux, ce qui fait que le visiteur peut tout voir. C'est quand même assez rare de pouvoir voir la traite. Alors là, il n'y a pas de traite en ce moment. La traite, c'est le matin à 6h ou l'après-midi à 15h. Mais c'est rare pour le grand public de voir la salle de traite et comment se passe la traite. Donc là, une belle salle de traite, 2 fois 12 places. ça permet de traire 24 vaches par mois. Et donc comme je disais, la fête elle a lieu le matin à 6h et le soir à 15h. Et donc voilà, même l'organisation du travail... et d'orienter vers le grand public puisque d'habitude dans une ferme classique, s'il y a deux traites, elles sont espacées de 12 heures. Donc elles sont régulièrement réparties dans la journée si on veut. On les fait à 6 heures et à 15 heures et l'idée c'est de faire la traite assez tôt l'après-midi pour que les visiteurs et notamment les scolaires qui viennent à la ferme puissent visualiser la traite l'après-midi avant de rentrer à l'école. Les vaches s'habituent à ce type d'organisation du travail, mais c'est vraiment une organisation du travail qui est faite pour que les gens puissent vraiment voir.

  • Speaker #0

    Rien n'est d'ailleurs laissé au hasard dans la structuration de ce bâtiment pour les bovidés. Les bêtes sont notamment classées par groupe d'âge et race. Notre guide a ensuite évoqué avec nous les dispositifs mis en place pour veiller au confort des vaches malgré une météo capricieuse cette année.

  • Speaker #1

    Quand les vaches sont grosses, elles vont pousser les petites et prendre la place à l'auge. on les met par groupe d'âge pour qu'il y ait moins de compétition. Donc on a des vaches qui restent la plupart du temps à l'intérieur, sauf quand elles ne sont pas très… Donc les génisses, elles peuvent sortir à l'extérieur, et les vaches, les tarifs, elles sortent aussi à l'extérieur. Mais après, ça dépend du climat. Cette année, on a quand même eu un climat très compliqué, avec du coup très peu d'ensoleillement, une qualité des pâturages qui n'est pas bonne. Globalement, en tout cas, on a… Il y a moins de sorties à l'extérieur. L'avantage de les garder à l'intérieur, c'est de pouvoir maîtriser totalement les facteurs un peu climatiques. C'est-à-dire que quand il fait trop chaud, on ventile, il y a des brumisateurs. En fait, les tuyaux qui courent tout le long, qui sont en hauteur, tout le long du bâtiment, c'est des brumisateurs. Donc quand il fera trop chaud, là ça va encore, mais quand il fera trop chaud, on va faire de la brumisation sur les vaches pour réduire la température. Les vaches, elles sont bien quand il fait du degré. Mais quand il fait 25, c'est déjà trop chaud. On est bien, mais elle,

  • Speaker #0

    c'est moins bien. Des logettes sont aussi présentes dans les enclos. Elles sont équipées de matelas épais recouverts de poudre de paille. Leur installation débarrasse de l'humidité et donc évite la prolifération de bactéries et les risques d'infection des mamelles. Les vaches se déplacent sur des caillebottis bétonnés qui disposent de fentes pour récupérer les déjections des animaux, pompées par le méthaniseur que nous verrons plus tard. Sophie Carton nous explique leur utilité pour la partie expérimentale.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui nous permet de faire justement de l'expérimentation. Il y a des barrières qui permettent de faire jusqu'à 4 lots de vaches dans cette partie du bâtiment. Les faussalisiers qui sont en dessous sont aussi séparés, donc il y a 4 faussalisiers séparés. Ici, on va pouvoir faire des essais en lots de vaches. On va pouvoir définir des lots de vaches, de même nombre de vaches, et avec à peu près le même stade de développement de chaque vache, l'âge, la stade de lactation, etc. Et ce qu'on va pouvoir tester, en général, enfin en général, quasi tout le temps, c'est l'effet de différentes rations sur la productivité des vaches, la qualité du lait. C'est ce type d'essai qu'on va pouvoir réaliser dans ce bâtiment. Donc, comment on fait ? On distribue des rations différentes aux vaches et en fait, on va mesurer des caractéristiques au niveau du lot. Donc quantité de lait produite, qualité du lait, quantité de protéines, quantité de matière grasse, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Derrière ces expérimentations, des entreprises de l'alimentation animale qui sollicitent et rémunèrent la ferme pour obtenir des données. Des demandes souvent précises et variées auxquelles s'adapte la ferme.

  • Speaker #1

    Nos partenaires sont des producteurs d'additifs. Par vache, c'est quelques grammes d'additifs qu'on ajoute. et on va essayer de mesurer l'effet de ces quelques grammes d'additifs sur les aspects de production, la qualité, etc. Donc ça va de l'additif, ça va être quelques grammes, et de l'autre bout de chaîne, on va dire, on a des partenaires qui sont des semenciers, qui vont proposer par exemple un maïs particulier, et donc on va pouvoir faire des essais sur l'itinéraire technique du maïs au champ, donc comment est-ce qu'on produit ce maïs un peu particulier, qui par exemple... va pouvoir être récolté avec une teneur en matière sèche plus importante et plus tardivement, etc. Donc ça, voilà, test sur l'itinéraire technique et ensuite intégration du maïs dans la ration. Donc là, on n'est pas sur du gramme, on est sur plusieurs kilos en fait dans la ration. Et donc dans le cadre de l'essai avec le semencier, l'essai va porter sur ce maïs spécial versus le maïs classique qu'on utilise sur la ferme. Donc là, on est sur la moitié de la ration qui est changée. Mais par contre, si c'est juste l'additif, c'est juste quelques grammes. Donc c'est vraiment en fonction de la demande.

  • Speaker #0

    Grâce à ces essais vendus à des partenaires économiques, la ferme de Grignon élabore aussi de son côté un programme de recherche et développement qui traite majoritairement de l'impact environnemental des activités agricoles depuis 2006.

  • Speaker #1

    Ce programme de R&D, vraiment à l'échelle du système de production dans son intégralité. C'est un programme qui s'appelle Grignon Énergie Positive, qui a été mené avec le concours de partenaires extérieurs, des partenaires publics et privés, notamment partenaires des filières, financeurs type ADEME, etc. Financeurs publics également. Et donc, par exemple, à l'échelle de l'atelier laitier, on a pu mesurer une réduction de consommation d'énergie de l'ordre de 40 depuis 2006 et sur les aspects émissions de gaz à effet de serre, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de la production laitière de l'ordre de 16%.

  • Speaker #0

    C'est vers un dispositif fraîchement mis en place que nous nous dirigeons, un méthaniseur construit entre 2022 et 2023 et mis en service en avril 2024. Notre guide nous explique ses vertus énergétiques et écologiques pour la ferme.

  • Speaker #1

    C'est un dispositif qui va nous permettre de produire de l'énergie. 4 millions de kilowattheures d'énergie par an, ça va nous permettre de réduire significativement aussi nos émissions de gaz à effet de serre, puisque les déjections animales qui sont mises dans le fermenteur, naturellement, elles émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane. Et là, le procédé de méthanisation nous permet de récupérer ce méthane, de ne pas l'envoyer dans l'atmosphère, de l'injecter dans le réseau de gaz de ville. Et ensuite, en bout de chaîne, il va être brûlé et produire du CO2. Ça nous permet de ne pas laisser s'échapper du méthane dans l'air. Et en bout de course, on va émettre du CO2. Mais c'est un CO2 qui n'est pas issu de gaz fossile. Donc, ce n'est pas un CO2 supplémentaire qui est apporté à l'atmosphère. C'est un CO2 qui provient d'une plante qui avait elle-même capté du CO2. Donc, sur le plan climatique... Ce CO2 est neutre, il n'apporte pas du CO2 supplémentaire dans l'atmosphère.

  • Speaker #0

    En plus de bénéficier d'une grande autonomie pour l'alimenter, la ferme exploite le digesta qui va apporter une plus-value aux cultures de l'exploitation.

  • Speaker #1

    Les sols cultivés ont besoin de matières organiques pour alimenter les micro-organismes sur le long terme. Et ça a des propriétés intéressantes en termes agronomiques puisque ça va améliorer les conditions de vie des animaux. la structure du sol, le fait qu'il y ait des micro-organismes, ça va permettre d'apporter aussi des éléments fertilisants aux cultures au fur et à mesure du temps. Donc il y a beaucoup de bénéfices dans ce méthaniseur, d'autant qu'on est sur un méthaniseur qui s'alimente principalement avec des intrants de ferme. Donc on est assez autonome dans son alimentation. On n'a pas de problème de fournisseur externe, de négociation, de tarif, etc. On reste assez autonome.

  • Speaker #0

    Et c'est l'un des enjeux de transition écologique et l'un des défis majeurs dans les exploitations de Bovidé, réduire le taux de méthane éjecté par les vaches. De nombreux acteurs du monde agricole s'emparent de plus en plus de la problématique du rejet de ce gaz à effet de serre. Pour en obtenir sa mesure, sur un groupe précis de vaches, des oges sont disposés.

  • Speaker #1

    Quand il y a un partenaire qui a besoin de faire des essais, où il veut mesurer les émissions de méthanantérique en lien avec sa solution alimentaire, on va faire des lots de vaches beaucoup plus petits. Et on va utiliser ces auges d'ingestion individuelle. Donc ce ne sont plus du tout des essais en grand lot de vaches, ça va être des essais en tout petit lot de vaches. Et chaque vache va avoir sa mangeoire, son auge d'ingestion individuelle. Et donc là ce qu'on voit c'est le contenu. de l'auge et peser. La vache apprend où est son auge. C'est à chaque vache une auge et elle va s'alimenter toujours à la même auge et on va peser individuellement la quantité qui est ingérée. Et ensuite, on va mesurer individuellement les émissions de méthanentérique et faire le lien entre les émissions de méthanentérique et la quantité d'aliments ingérés. Alors que sur les expérimentations en plus gros lots, les quantités d'aliments ingérés sont évaluées à l'échelle du lot. Donc on pèse ce qu'on distribue à l'entièreté du lot, et à la fin de la journée, le lendemain matin, quand on fait les refus, on pèse les refus de l'intégralité du lot. Donc ce ne sont jamais des appréciations individuelles. Dans le cas de Philbure, ce sont des appréciations à l'échelle du lot.

  • Speaker #0

    Pour veiller à l'alimentation des bovidés, qui se doit d'être rigoureusement surveillée de par les expérimentations qui sont menées, La ferme s'est dotée d'une cuisine, baptisée la FAF en interne en 2022. Sophie Carton nous en dit plus sur son organisation.

  • Speaker #1

    C'est un ensemble de contenants. de taille variée qui permettent de stocker des ingrédients secs de la ration des animaux. Donc on a ces contenants à gauche, ces grandes crémilles, qui sont plutôt pour des aliments type tourteaux qui vont être distribués à raison de plusieurs kilos par vache par jour. Les plus petits bols qui sont juste devant, c'est plutôt pour des minéraux ou autres qui sont distribués à raison de plusieurs centaines de grammes par jour. Et tout derrière, il y a des petites... petit bol blanc au fond et là on est des contenants qui permettent de stocker des additifs. Là les additifs qui sont distribués c'est quelques grammes par vache par jour. Et ensuite on a le bureau avec l'ordinateur qui permet de déterminer les recettes qu'on veut distribuer aux animaux. Donc les éleveurs le matin, la personne qui s'occupe de la distribution des aliments vient ici, sélectionne la recette dont il a besoin. et la quantité globale nécessaire pour les vaches. Et ensuite, on met en route tout le système. Le système permet d'aller chercher chacun des ingrédients dans la proportion qui est nécessaire, de tout mélanger et de tout apporter à la trémie qui est en haut. Pendant ce temps-là, la personne qui s'occupe de la ration va chercher tous les ingrédients humides de la ration. de l'ensilage, de la pub de betterave, des épis de maïs broyés, etc. Et quand il a fini, cette chouette est récupérée et placée dans un bol mélangeur. Et quand tous les ingrédients humides de la ration sont prêts, il vient se positionner juste en dessous du tuyau pour récupérer les ingrédients secs qui sont ensuite pris dans la ration.

  • Speaker #0

    Le bâtiment a aussi l'atout de disposer de près de 545 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur son toit, qui permettent d'alimenter la cuisine mais aussi la laiterie qui nécessite beaucoup de climatisation coûteuse en électricité. A noter que la création de cette cuisine ne relève pas tant d'une volonté d'efficacité.

  • Speaker #1

    Ça a été mis en place pour gagner en précision, alléger aussi la charge mentale, réduire le risque d'erreur sur l'élaboration des rations décennies. On a vraiment besoin d'avoir des quantités distribuées qui sont... extrêmement rigoureusement établi, sans erreurs, etc. On a quand même pas mal d'essais aussi avec les additifs. Donc il faut être précis, il ne faut pas se tromper. Le noa, le nobé, etc. Donc c'était quand même source d'erreurs, source de stress. Et là, ça permet vraiment d'être beaucoup plus précis. Ça ne gagne pas forcément de temps, mais ça permet plutôt d'alléger la charge mentale des personnes qui préparent l'alimentation.

  • Speaker #0

    Après les vaches, nous avons marché quelques dizaines de mètres vers la bergerie et ses moutons que la chef de projet en recherche et développement, nous a présenté.

  • Speaker #1

    En ce moment, il y a pas mal de moutons à l'extérieur à la pâture. On en profite pour curer tous les espaces dans la bergerie. Les moutons qui restent à l'intérieur, c'est les mères et les agneaux. Agneaux qui sont nés au mois de juin. Là, ils sont à l'engraissement pendant 3 mois. On est sur des agneaux qui vont partir pour la plupart en agneaux de boucherie. Voilà, donc c'est une période plutôt tranquille pour les moutons et la bergerie. En termes d'occupation du bâtiment, je veux dire, parce qu'après les bergeries sont fort occupées à préparer le bâtiment pour qu'à l'automne, et même dès le mois de septembre, ils puissent accueillir des mères qui sont actuellement au pâturage et qui vont mettre bas au mois de septembre. La bergerie, c'est aussi un endroit où on peut faire des essais. Là... On vient de terminer des essais sur des aliments pour les agneaux. On teste des aliments avec un partenaire privé, soit pour l'engraissement des agneaux, soit pour la bergerie, pour les mères. En termes d'essais, c'est quasi exclusivement des essais. en lien avec les aspects production, qualité des produits.

  • Speaker #0

    Et c'est l'une des activités de transformation de la ferme. La transformation du lait mobilise plus de 12 salariés à la laiterie. 850 000 litres de lait y sont transformés chaque année, ce qui correspond à une petite moitié de la production totale de lait. Nous y avons découvert la palette de produits qui y est créée chaque jour.

  • Speaker #1

    C'est une production de transformation qui est assez conséquente. C'est un atelier de transformation semi-industriel. et qui permet de produire une vingtaine de produits laitiers différents, qui sont régulièrement primés au concours général agricole ou au salon d'agriculture. Et donc un de nos produits phares, c'est le yaourt au lait entier nature. dans la marque Phare c'est une ferme de grigno. On ne fait pas d'affinage on fait vraiment des produits plutôt yaourt, crème dessert, fromage blanc et puis du lait, du lait pasteurisé, un tout petit peu de crème et un tout petit peu de beurre et on vend aussi du lait, on peut faire du lait ingrédient, du lait en seau en fait.

  • Speaker #0

    Sophie Carton nous a aussi expliqué les étapes de production de certains de ces produits.

  • Speaker #1

    chaque salle correspond à un produit particulier. Donc là, on vient juste de passer la salle de production du lait en bouteille. On fait un peu de lait en bouteille pasteurisé. Et ici, c'est la grande salle de production du yaourt, des yaourts, avec des tanks ici qui sont des tanks de production du yaourt. On produit, on chauffe le lait au bain-marie dans ces tanks à lait. Et derrière, vous avez les... Lignes qui permettent de mettre en pot. Une fois que la mise en pot est faite, on met dans les cagettes. Ensuite, les yaourts dans les cagettes, on les met dans une chambre chaude à 40 degrés pendant plusieurs heures pour que le yaourt se prenne en masse.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute et à bientôt sur Campus Matin. Plus de récits de personnel et académiques de l'ESR.

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