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UPEC • Orientation - Insertion professionnelle - Entrepreneuriat

Épisode 3 : Consommer autrement

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1h17 |16/12/2024
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Épisode 3 : Consommer autrement

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Description

Cet épisode du podcast de la MIEE met en lumière un sujet essentiel et d’actualité : Consommer autrement

Il rassemble des experts issus de différents domaines qui nous permettront de mieux appréhender le sujet et d’enrichir votre réflexion.

L’UPEC et les universités sont interpellées dans ce podcast, tant sur la formation des étudiants que dans la mise en œuvre d’actions concrètes.


Nos intervenants :

  • Juneja Rythem, étudiante indienne ambassadrice UPEC

  • Alix Poels Maître de Conférences | Audrey Bonnemaison : Institut de Recherche en Gestion Responsable Pédagogique du parcours MDEE à l’occasion de la sortie du livre « Organisations alternatives des citoyennetés ». Récits d'expériences émancipatrices de Amina Béji-Bécheur Audrey Bonnemaizon aux éditions EMS interviendront sur « une approche citoyenne de la consommation »

Les consommateurs engagés :

  • Lou-Ann Gardette-Boucher, étudiante en droit, adhérente de la Coop Cot, qui consomme autrement et qui présentera son engagement et la coopérative participative : la Coop Cot située dans le centre commercial de l’Échat et partenaire de l’UPEC : https://coopcot.fr  

  • Catherine De Lucas, présidente du regroupement d’achat citoyen qui promeut la consommation bio et locale et les AMAP : l’association les paniers de Créteil : https://www.lespaniersdecreteil.fr  

Les producteurs :  

  • Quentin Chobiron salarié engagé dans l'entreprise maraichère : les Paniers du Val de Marne, qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants : https://www.lespaniersbioduvaldemarne.org

Les recycleurs :

  • Chantal Chevalier, présidente bénévole de l’association : La Ressourcerie de Créteil dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. https://www.creteil-ressourcerie.fr    

  • Emilie Mura William, couturière entrepreneure qui répare et donne une seconde vie aux objets : https://willside.fr


Notre dessinateur Didier Marandin illustrera en direct ce podcast : http://www.marandin.com/


Découvrez la bibliographie sur la page de l'Université Paris Est-Créteil.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à ce troisième podcast de la MI2E, Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'étudiant de l'Université Paris-Est-Créteil, consacré aujourd'hui à la thématique Consommer autrement qui s'inscrit dans le cadre du Mois de l'économie sociale et solidaire. Le podcast de la MI2E donne la parole à des acteurs de divers horizons dans le but de débattre et de mieux comprendre les enjeux sociétaux contemporains de notre monde. Pour ce faire... Nous allons démarrer cette émission qui va débattre de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements par le témoignage de Ritem Junathia, étudiante d'origine indienne et par ailleurs ambassadrice de l'UPEC, qui avec son regard à France-Inde montrera l'universalité de ces sujets. Nous allons après passer la parole à Alex Powell et Audrey Bonne-Maison, maîtres des conférences à l'UPEC. membres de l'Institut de recherche en gestion, qui interviendront sur l'approche citoyenne de la consommation à travers les exemples de leur recherche sur les organisations alternatives de la citoyenneté. Louane Gardette-Boucher, étudiante en droit, membre de la coopérative participative COPCOT, nous édifiera sur son engagement citoyen et celui de l'association. Brigitte Laude, membre de l'association Les Paniers de Créteil, nous parlera de la consommation bio à travers l'exemple de leur regroupement d'achats citoyen. Nous passerons ensuite la parole à nos producteurs. Quentin Choburon, qui représente les paniers de Val-de-Marne, fournisseur entre autres des légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Et nous donnerons également la parole aux acteurs du recyclage. Avec nous ici Chantal Chevalier, présidente bénévole de l'association Les Ressourceries des Créteilles. dédié au réemploi qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. Nous aurons également Emily Murat William, entrepreneur couturière qui répare et donne une seconde vie aux objets avec beaucoup d'amour et de professionnalisme. Sans oublier, bien sûr, notre dessinateur Didier Maradin, l'homme aux doigts magiques qui illustre en direct ses podcasts. Sans plus tarder, nous allons... Nous allons entrer dans le vif du sujet. Je me permets encore de rappeler le but de cette émission qui va parler de la transition de nos pratiques de consommation et aussi parler de nos engagements dans ce contexte particulier des changements climatiques, de la transition écologique. Bonjour Ritem Djunedia et merci d'avoir à ce point. de participer à cette émission.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes étudiante en master administration et échange international à l'AIE International School de l'UPEC d'origine indienne. Vous êtes également ambassadrice de l'UPEC. Pouvez-vous nous dire en quelques mots votre parcours actuel ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc c'est mon amour vers la nature qui m'a menée vers ce master à l'UPEC. qui est en Green Business et Sustainability, tout qui est lié avec la durabilité. Depuis mon enfance, j'ai essayé de petites pratiques, même en Inde, pour anti-gaspillage. Mais j'ai vécu trois ans en France et j'ai vu que je manquais quand même beaucoup d'expérience et beaucoup de pratiques que j'ai essayé de faire de plus en plus maintenant.

  • Speaker #0

    Quel regard portez-vous sur la consommation en France, vous qui avez déjà fait quelques années ? en France.

  • Speaker #1

    Je apprécie beaucoup que les Français aiment bien manger les produits locaux et de saison. Et c'est une pratique que je fais aussi maintenant. J'essaie au moins. Et récemment, j'étais volontaire pendant les JO et j'ai pris beaucoup des habitudes de durabilité là-bas aussi. Par exemple, toujours avoir notre gobelet sur nous pour ne pas utiliser le plastique.

  • Speaker #0

    Alors d'accord. Alors si vous pouvez aussi nous parler de votre mode de consommation en France en tant qu'étudiante et puis avec un regard intérieur, faire le lien avec le mode, les modes de consommation, c'est-à-dire vos valeurs d'origine, c'est-à-dire en Inde, faire un peu cette différence.

  • Speaker #1

    Donc en Inde, les vêtements de seconde main, c'est très mal vu. Mais quand j'ai vu en France que tout le monde essayait de... porter les vêtements de seconde main sans gêne, je dis pourquoi pas. Mais la plupart des gens mettent les vêtements qui ne sont pas fabriqués en France. Et ça m'a interpellée et je dis en Inde, je mettais les vêtements qui sont fabriqués en Inde, du coup peut-être en France, il faut trouver les vêtements fabriqués en France. Mais ça coûte très cher. Et pour ça, maintenant j'ai essayé d'acheter moins et moins de vêtements, mais surtout qui sont fabriqués dans le... pays d'origine, comme ça j'économise mon argent étant étudiante et en même temps j'achète les produits locaux ou les produits plutôt artisanaux.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je comprends bien, avec votre regard extérieur, c'est-à-dire les modes de consommation en France, est-ce que, c'est-à-dire, vous pensez que la consommation alternative est-elle... Et par exemple, entre les deux pays, c'est-à-dire les consommations alternatives sont pratiques dans les deux pays.

  • Speaker #1

    Ça pratique, mais pour le moment, on n'est pas à 100% de notre but. Je pense que les deux pays doivent prendre un peu de recul et aller vers la nature, utiliser les produits bio ou les produits artisanaux. Ça aussi aide les petits producteurs. ou même des étudiants d'acheter des produits de bonne qualité avec les petits prix, on va dire.

  • Speaker #0

    Pouvez-vous nous parler de votre projet entrepreneurial, si vous en avez bien sûr, surtout dans le domaine du développement durable ?

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien créer une entreprise de restauration en France d'abord, et après on verra, qui est en anti-gaspillage, qui utilise les produits locaux. J'aimerais bien faire ça dans le sud de la France parce que je pense à Paris ou dans les métropoles, il y a déjà des disponibilités de restauration comme ça. Mais dans le sud, c'est quelque chose qui va être intéressant à l'avenir, vu qu'on a beaucoup de producteurs locaux dans le sud de la France.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quels sont vos mots de fait ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aimerais bien dire qu'il faut... Il faut acheter des produits de qualité, des produits locaux. Même si on achète moins, il faut consommer de la bonne qualité, des produits, soit vêtements, soit les fruits ou légumes.

  • Speaker #0

    Alors, Rita, merci beaucoup pour ces mots, tes expériences, tes regards. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à nos deux chercheurs, à Alex. Paul et Audrey Bonne Maison. Bonjour Alex, Paul et Audrey Bonne Maison. Nous sommes ravis de vous accueillir autour de cette émission pour pouvoir discuter bien sûr de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements. À l'occasion de la sortie de votre ouvrage collectif intitulé Organisation alternative de citoyenneté, ce sont des récits d'expériences émancipatrices coordonnées par Alina. Bendy Becher et Audrey Bonnemaison aux éditions de l'EMES. Alex Powell, vous êtes maître des conférences à l'UPEC et membre de l'IRG, Institut de recherche et gestion. Et Audrey Bonnemaison, vous êtes aussi maître des conférences en marketing, responsable par AR du parcours Business Development et Management des relations clients à l'UPEC. Notre consommation aujourd'hui est quatre fois plus élevée qu'en 1960. Cette augmentation vertigineuse n'est pas sans conséquence sur l'environnement, avec notamment l'épuisement des ressources naturelles et l'exhibition de gaz à effet de serre sur l'économie, avec le renchérissement des matières premières devenues plus rares, mais également sur la santé fragilisée par l'exposition aux polluants. En se référant aux résultats de vos recherches et aux récits d'expériences émancipatrices, quel acteur ? ont un rôle à jouer pour faire évoluer les modes de consommation et de production.

  • Speaker #2

    Merci pour votre question. Peut-être en écho avec ce que vient de développer notre camarade. En fait, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est une forme de délégation politique aux individus consommateurs de la résolution des problèmes écologiques. Autrement dit, il y a un discours un petit peu dominant qui est que si on change... individuellement tous nos pratiques de consommation, on va pouvoir faire face au changement climatique. Donc il y a une forme de responsabilisation, un discours de responsabilisation des individus consommateurs. qui sont enjoints à transformer leurs pratiques. On va les sensibiliser, on va les éduquer. Je pense par exemple à des outils digitaux comme nosgestesclimat.fr où on peut calculer notre empreinte carbone. En fonction du résultat, on va nous conseiller un certain nombre de pratiques. Donc effectivement, consommer local, de saison, consommer moins de viande, privilégier le train plutôt que l'avion. Donc en fait, en tant que... consommateurs, effectivement, on a accès à toute une information qui nous permet de transformer nos pratiques à l'échelle individuelle. Le problème, ce qu'on constate, c'est que même si les consommateurs savent quoi faire, même si un ensemble de consommateurs savent comment faire les choses, on se rend compte qu'il y a aussi des consommateurs qui résistent à l'écologie. On a dans notre champ de recherche... En marketing, on a des collègues qui travaillent sur la résistance à l'écologie. Alors cette résistance, elle s'explique par plusieurs raisons. Elle s'explique pour des raisons de pouvoir d'achat, parce que comme vous le disiez, avoir une consommation saine, ça a un prix. Pour des raisons aussi idéologiques, il ne faut pas nier qu'il y a des gens qui sont un peu climato-sceptiques, ou bien aussi qui considèrent que ce n'est pas justement leur responsabilité. que c'est aux consommateurs ultra riches déjà de donner l'exemple. Et donc il y a des consommateurs qui se réfugient derrière cet argument pour ne pas changer leur pratique. Et puis il y a aussi des questions d'accès. C'est ce que vous disiez, nous on a fait des recherches sur certains territoires, même en Ile-de-France, où les personnes en situation de précarité n'ont pas forcément accès à une alimentation saine et de qualité. Donc il y a aussi des problématiques d'accès à ce type de... de consommation responsable. Donc ça, c'est du côté des consommateurs. Et puis, il y a une autre chose qu'il ne faut pas négliger, c'est que le système capitaliste lui-même se réforme quand même à la marge. Donc aujourd'hui, on voit se développer effectivement des entrepreneurs sociaux, au niveau des grandes entreprises, les entreprises à mission, le concept de responsabilité sociale des entreprises, le concept de marketing durable. Nous-mêmes, on est enseignantes en marketing, donc ça fait partie des nouveaux cours qu'on enseigne aux étudiants. Mais tous ces types d'entreprises ou ces types de pratiques marketing ne remettent pas du tout en cause l'impératif de croissance qui entraîne une surconsommation et une surproduction. Côté consommateur, à l'échelle individuelle, on constate que les pratiques se transforment à la marge. Et côté offre, producteur, entreprise et système capitaliste, aussi se réforment à la marge. les changements attendus ne sont pas là. Donc nous, avec notre collectif de recherche, on explore une autre voie qui est de dire que le changement, les changements ou en tout cas la contribution à la transition, elle doit se faire de façon collective et démocratique. C'est par les démarches collectives, citoyennes, démocratiques, qu'on peut réussir à produire des récits alternatifs aux récits dominants. Et donc on a étudié un certain nombre de structures qu'on appelle des organisations alternatives. Et après je crois que vous allez peut-être me poser des questions sur la définition de ce qu'est une organisation alternative. Mais donc des organisations qui soit sont développées par des citoyens ou avec des citoyens et qui sont aussi soutenues parfois par les pouvoirs publics. Et donc ces organisations... Elle cherche à transformer la consommation, la production, les façons d'habiter et de valoriser les ressources d'un territoire de façon alternative. Alors évidemment, on a montré dans nos recherches qu'elle rencontre un certain nombre de difficultés, vous imaginez bien, parce qu'elles sont confrontées à des cadres institutionnels assez rigides. Elles sont aussi confrontées à des entreprises plus conventionnelles qui ont le pouvoir sur les différents marchés. Mais malgré tout, ces collectifs... parviennent, et on va avoir des exemples très concrets aujourd'hui, à impulser des cultures de consommation et de production alternatives et réussissent aussi à transformer les pratiques, déjà à une échelle locale et puis parfois même à une échelle nationale.

  • Speaker #0

    Vous avez choisi le terme organisation alternative des citoyennetés et vous l'avez axé dans le cadre global de vos recherches, vous l'avez axé dans le cadre global nord-sud. Alors pourquoi avoir pris cette échelle plus grande si vous pouvez aussi revenir dessus ?

  • Speaker #2

    Le terme d'organisation alternative fait référence en sciences de gestion à des organisations qui peuvent prendre des formes différentes. Donc ça peut être des coopératives, des associations. des mouvements sociaux, des écosystèmes d'acteurs qui n'ont pas forcément un statut juridique, mais qui vont impliquer des associations, des habitants, des responsables politiques. Ces organisations ont la volonté de concilier trois objectifs, comme le décrit notre collègue Fabien Hildvein dans la post-phase de l'ouvrage. Donc ces trois objectifs, quels sont-ils ? Le premier objectif, c'est l'objectif d'autonomie, c'est-à-dire faire en sorte que les individus qui collaborent pour développer ces organisations participent aux décisions. Ça, c'est le premier objectif. Deuxième objectif, c'est un objectif de solidarité, c'est-à-dire que ces organisations et toutes les organisations qu'on a étudiées dans le livre, elles ont aussi pour objectif de prendre en considération, voire de prendre en charge les vulnérabilités de chacun. Et puis, troisième objectif, c'est celui de la responsabilité envers les autres parties prenantes, présentes et futures. Donc là, on retrouve aussi une partie de la définition du développement durable. Ce qui caractérise ces organisations, c'est qu'elles portent toutes un projet politique et éthique. Et elles portent toutes des façons diversifiées, presque à l'infini, d'exercer la citoyenneté. La citoyenneté, je vais en donner une définition peut-être un peu baroque pour des politologues ou des... ou des juristes, mais l'idée c'est qu'elles oeuvrent collectivement à la fabrique d'un destin commun désirable, que ce soit, alors là je vais balayer un peu les exemples qu'on traite dans le livre, mais que ce soit dans le secteur de l'alimentation, de la consommation d'énergie, Alix va en parler, de la gestion des déchets, du développement d'activités économiques pour un territoire. Donc, vous voyez, c'est des champs d'action complètement différents, mais ce qui les caractérise... toutes ces organisations, c'est qu'elles cherchent à construire un destin commun un petit peu désirable en se donnant des règles de fonctionnement. Et ce qui les caractérise aussi, donc pourquoi la notion d'alternative, c'était aussi en creux dans votre question, c'est qu'elles se différencient toutes d'un modèle central d'organisation capitaliste fortement formalisé et bureaucratisé. Et en tout cas, dans tous les cas, elles sont alternatives dans le sens où elles tentent de proposer d'autres voies. que celles établies pour transformer. Donc l'alternative, finalement, elle renvoie à tout ce qui existe en dehors de ces modèles dominants, et donc elle peut prendre des formes très diverses. Alors sur votre question de pourquoi on a étudié des organisations à la fois en Europe, mais aussi en Afrique du Nord, principalement au Maroc et en Tunisie, alors... Déjà parce que notre collectif est composé de... Je ne l'ai pas dit, mais en fait, on est un groupe pluridisciplinaire. Donc Joël parlait d'aujourd'hui, effectivement, on a tous des profils différents. Pour étudier ce type d'organisation, nous, on pense qu'il faut aussi collaborer avec des disciplines différentes. Donc nous, avec Alix, on est en gestion, mais on a travaillé avec des urbanistes, on a travaillé avec des politologues, on a travaillé avec des économistes et des sociologues. Parmi ces collègues, on a aussi des collègues qui sont basés au Maroc et en Tunisie. Et puis, notre idée, c'était de montrer aussi que toutes ces initiatives citoyennes, elles ne sont pas propres à l'Europe. Elles se déploient de part et d'autre de la Méditerranée et quelque part, ça renvoie aussi le signal qu'elles se déploient partout dans le monde. Ce n'est pas un phénomène isolé, propre au pays du Nord. C'était un peu l'objectif. ce qu'on va montrer dans le livre, c'est que ces organisations, elles sont caractérisées aussi par des grandes étapes de développement et par des grands questionnements. La première étape, c'est la création de sens. C'est-à-dire que toutes ces organisations-là, elles vont partir d'un modèle dominant dans leur champ d'action qui leur... leur pose question, qui leur pose problème, et l'idée ça va être de recréer du sens. Alors ça veut dire par exemple, donc on va vous donner des exemples concrets, par exemple il y a un chapitre qui traite d'un collectif qui s'appelle le collectif de la Nars de Nouvial, donc la Nars en fait c'est une zone humide, donc la Nars de Nouvial elle est située dans le Cantal, une zone humide c'est très important sur le plan écologique parce que ça permet de... de maintenir la biodiversité. Dans cette zone humide, il y a par exemple 150 espèces d'oiseaux. C'est un territoire très riche et très important pour la biodiversité. Sur ce territoire qui est très riche, il y a une ressource qui est très intéressante. dans le secteur agroalimentaire, qui est la diatomite. Donc il y a un sous-sol de cette zone humide, et il se trouve qu'il y a une entreprise qui s'appelle Imerys, qui exploite une partie de cette zone pour extraire cette diatomite, qui est une forme de roche sédimentaire. Et la poudre de la roche est utilisée pour filtrer la bière. Donc il y a toute une filière économique qui s'est développée autour de la diatomite. Et face à ça, on a un collectif d'habitants de ce territoire. qui refusent cette logique extractiviste qui s'est développée pour proposer un projet économique alternatif qui vise à préserver les ressources du territoire. Parmi les projets économiques, il y a un projet autour du tourisme durable qui s'est constitué. Il y a des habitants qui réfléchissent à comment on pourrait développer le tourisme pour valoriser les ressources du territoire. Et donc, ils ont commencé à questionner la notion de tourisme durable. On pourrait faire du tourisme durable. Et puis, dans les discussions, dans les délibérations, ils se sont rendus compte que le tourisme durable, finalement, c'était associé à aussi une forme de marketing de territoire. Et donc, ils en sont venus à re-questionner le sens du tourisme durable et à proposer un nouveau sens. Et ils se sont mis d'accord. pour promouvoir un tourisme de découverte, qui est un peu différent de la philosophie du tourisme durable, c'est-à-dire un tourisme de découverte qui va permettre aux touristes, mais aussi aux habitants du territoire, de redécouvrir toute la richesse de cette biodiversité, donc redécouvrir ces espèces d'oiseaux et valoriser toutes ces ressources. Donc vous voyez, c'est un sens un peu alternatif à le sens... portée par l'entreprise Imerys, qui est plutôt une logique extractiviste, où on va exploiter, en fait, on va extraire, puis exploiter ces ressources au service d'une filière économique. Donc c'est ça, la création de sens, c'est qu'à un moment donné, il y a un modèle dominant, et puis les citoyens se contestent un petit peu ce modèle dominant, et donc vont essayer de travailler à construire un autre sens. Et c'est ce sens-là, finalement, qui va ensuite faire vivre ces collectifs. des actions un petit peu concrètes. Donc ça, si vous voulez, c'est la première partie, mais après, la première action, et puis après, il y a évidemment d'autres actions qui structurent ces organisations. La deuxième, c'est la participation citoyenne. Je l'ai dit au démarrage, en fait, ça, c'est très structurant dans ces collectifs, et Alix va en parler. Les gens de ces collectifs, de ces organisations, sont animés par un idéal démocratique. L'idée, c'est qu'en faisant participer... Les citoyens vont mieux s'approprier les enjeux du développement durable, notamment, et en s'appropriant mieux les enjeux, en les comprenant mieux, en prenant part aux décisions qui vont être mises en place, forcément, ça va transformer aussi les pratiques à l'échelle individuelle. Il y a une résonance entre ce qu'on peut faire à l'échelle collective et ce qu'on peut faire à l'échelle individuelle. On va agencer la participation pour faire vivre ce sens. Et puis, ce que le livre montre, c'est là où... on a une approche aussi un petit peu critique et pas trop angélique, c'est que ces organisations, bien souvent, elles évoluent dans les interstices assez étroits qui sont laissés par les institutions, par les cadres institutionnels. Et leur objectif, c'est évidemment de modifier les cadres institutionnels, mais ce n'est pas forcément évident. Donc, en fait, ce qu'on montre, c'est qu'elles ont du mal à modifier les cadres institutionnels un peu rigides, mais qu'elles parviennent parfois quand même. à faire évoluer un petit peu les choses, même si ça reste à la marge. Juste un exemple, on a les autrices d'un des chapitres qui ont travaillé sur la vallée de la Roya, dans le sud justement, qui a été touchée par une tempête. Et donc les habitants ont dû se mobiliser, et même les élus ont dû se mobiliser pour penser un plan de reconstruction du territoire. Et donc l'État a lancé une concertation avec les habitants pour essayer d'imaginer, de développer de nouveaux projets de territoire. Ce cadre institutionnel, finalement, il a permis aux habitants de développer en parallèle et de façon complémentaire d'autres espaces de concertation plus informels, mais qui continuent à ce jour. Vous voyez, les habitants, les citoyens, parfois, arrivent à se servir des cadres institutionnels pour créer d'autres espaces de concertation, de délibération et de création d'actions transformatives.

  • Speaker #0

    Merci. Alors, Alex Powell, vous avez coécrit l'un des 14 chapitres du livre sur la société coopérative d'intérêt collectif, NRCorp, Languedoc, Ouzion. qui est un exemple type d'une organisation alternative des citoyennetés dans le domaine de la transition énergétique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces cas pratiques ?

  • Speaker #2

    Je pense que le rôle du chercheur est multiple dans l'accompagnement des transitions. Déjà par nos publications, notre rôle de chercheur c'est aussi de publier, de diffuser nos recherches pour mettre en visibilité toutes ces initiatives. Nous, c'était aussi l'objectif, c'était à un moment donné de rendre compte du développement de la trajectoire de ces organisations pour les faire connaître, pour inspirer éventuellement d'autres initiatives. Et puis ensuite, nous, on fait de la recherche partenariale. Donc, c'est de la recherche, beaucoup de recherche action. Donc, on a pu accompagner des collectifs, des entreprises de l'ESS. Et donc là, on a endossé différents rôles. On n'est pas que des chercheurs qui observent un peu en surplan. On écoute, on est dans une forme d'écoute active de ces collectifs. On analyse, on interprète à partir de données qu'on collecte. Et là, on les aide à améliorer leur pratique, à atteindre leur objectif. Donc toi, tu peux donner des exemples un peu concrets de ce qu'on a pu mettre en place avec Enercop ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors Enercop, qu'est-ce que c'est ? Enercop, c'est un fournisseur coopératif d'électricité d'origine... renouvelables. Enercop est organisé en réseau, c'est-à-dire qu'il y a 10 coopératives Enercop régionales sur le territoire français et une coopérative nationale installée à Paris et qui va porter pour l'ensemble du réseau des fonctions support comme la communication ou la relation client et producteur. Leur premier objectif, c'est la fourniture d'électricité, une électricité verte, locale, citoyenne. Mais au-delà, de cette fourniture d'électricité, leur idée, leur mission, leur action, et développer des moyens de production d'énergie renouvelable et la maîtrise de la consommation d'énergie à partir d'un ancrage territorial. C'est pour ça qu'on retrouve des Enercopes implantés en région et surtout en impliquant les citoyens dans l'investissement. Ils s'investissent financièrement dans ces coopératives et au-delà, avec leur participation. participation sur laquelle je vais revenir, mais ils s'investissent également dans les décisions stratégiques de ces coopératives. Alors, Enercop est engagé pour la transition énergétique, c'est-à-dire le fait de passer l'utilisation de ressources énergétiques non renouvelables à des ressources renouvelables dans la production et la consommation. Et ils considèrent, Enercop, que cette transition ne peut se faire qu'avec l'implication des citoyens. Donc j'en reviens à ce qu'Audrey évoquait sur... Ces collectifs citoyens ne peuvent exister que s'il y a une participation active de citoyens en leur sein. Concrètement, c'est très bien de dire que les gens doivent participer, mais concrètement, comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour impliquer ? Nous, ce qu'on a observé dans le temps et chez Enercop, c'est que si on cherche à gouverner, cette participation des citoyens. C'est-à-dire, si on leur impose des dispositifs participatifs précis, sans les impliquer dans la co-construction de ces dispositifs participatifs, ça ne fonctionne pas. Un exemple pour Enercop Languedoc Roussillon. Enercop, on le suit depuis 2017, on l'a suivi sur deux projets de recherche. Et en 2016... Une énercope particulière qui était Énercope Languedoc-Roussillon, qui est implantée dans la région Languedoc-Roussillon, a en 2016 souhaité lancer ce qu'ils ont appelé un réseau d'ambassadeurs. Ce réseau d'ambassadeurs était formé par des clients et des sociétaires énercopes. Des sociétaires énercopes, ce sont des citoyens comme vous, comme moi, qui investissent en achetant des parts sociales auprès d'Énercope. Alors l'ambassadeur était présenté... par Enercop Languedoc-Roussillon, comme un sociétaire, un client motivé pour organiser des soirées de sensibilisation chez lui, pour des amis, un sociétaire motivé, un client motivé pour faire découvrir le projet de la coopérative à des commerçants, à des municipalités. Sauf que dans les faits, nous, quand on a mené une recherche pour comprendre les ressorts de l'engagement pour les sociétaires clients chez Enercop, Beaucoup ont exprimé le sentiment de ne pas se reconnaître dans les rôles et les missions qui leur avaient été attribués par la coopérative.

  • Speaker #0

    Ce terme d'ambassadeur était perçu comme quelque chose d'un petit peu trop institutionnel et qui correspondait à une implication formalisée au sein de la coopérative ou encore perçu négativement, connoté comme trop commercial par rapport aux objectifs de transition socio-démocratique que pouvait porter la coopérative. Donc nous, le collectif de recherche qui s'est intéressé à NRCOP, Il y avait Audrey, je pense aussi à Lauren Peters, Amina Beji-Becher. Nous avons monté avec Enercop Languedoc-Roussillon et des citoyens volontaires, des sociétaires clients d'Enercop Languedoc-Roussillon, un comité de pilotage de la recherche en 2020. Et en fait, à la suite de ça, nous avons organisé des ateliers participatifs avec des clients, des sociétaires, pour comprendre un petit peu les modalités. de participation réelle et souhaitée au sein de la coopérative. Et ça nous a permis collectivement de mettre à jour quatre conditions pour la participation citoyenne. La première, c'est qu'il faut encourager, quand on est sur ce type d'initiative citoyenne, il faut encourager les individus à formuler leurs propres problématiques ainsi qu'à définir les actions dans lesquelles ils souhaitent s'investir. Deux autres conditions, la participation, elle doit être... convivial et territorialisé. L'exercice de la sociabilité et l'appel à la convivialité sont des vecteurs essentiels pour la création et le maintien de liens, mais aussi cette convivialité est un palliatif finalement au pessimisme ou à l'angoisse vis-à-vis du contexte climatique, qu'on peut ressentir tous. Il s'agit de rendre finalement possible ici, avec cette convivialité, de rendre... possible une lutte difficile mais aussi agréable pour la transition où le plaisir peut également être au rendez-vous. En outre, le fait de territorialiser les démarches va faciliter l'inscription des individus dans la localité. Pour la plupart des personnes que nous avons pu interroger, donc ces citoyens, il est beaucoup plus simple d'exercer la participation par des pratiques partagées dans des lieux connus. qui peuvent impliquer des proches, des voisins ou des élus locaux. Dernière condition qu'on a identifiée pour cette participation citoyenne, ça consiste à accompagner les individus dans la prise de conscience de leurs connaissances, de leurs compétences, ainsi que des ressources disponibles, des outils pédagogiques, techniques, formations, partage d'expériences, tout en permettant leur mutualisation, développement et articulation. En somme, si je devais résumer cette recherche, il s'agit... plus que de la gouverner, il faut faciliter la participation.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a un autre exemple. On est chercheuse, mais on est aussi enseignante. Et donc, ces collectifs, certains nous ont sollicité pour les former aussi sur les outils de gestion. La gestion, elle peut, et Émilie pourra témoigner, la gestion, ça peut être aussi mis au service de ce type d'organisation. On a pu former les collectifs sur certains outils gestion, on les a aussi formés à certaines méthodes d'écoute des habitants. Il y a aussi ce rôle de formation, on peut transformer. Et puis, troisième pas, on en discutait avec Alix, il y a évidemment la sensibilisation, la formation et la transmission de connaissances auprès de notre public principal, qui est celui des étudiants. Donc, à travers des projets pédagogiques, à travers des enseignements, des cours. Donc là aussi, on peut transformer et sensibiliser les étudiants. Alors sensibiliser, ça ne veut pas dire faire du plaidoyer. Ça veut dire à un moment donné leur dire qu'il y a une orga diversité, il y a un certain nombre d'organisations. Et puis, c'est vrai qu'en gestion, on parle moins de ces organisations alternatives. Et donc là, il y a un enjeu là-dessus, à leur montrer la diversité des organisations et la diversité des récits pour transformer, au-delà du récit technocentré.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Alex. Pour finir, je ne sais pas si vous avez des mots, des messages, ou bien finir par donner, par exemple, l'apport de la recherche dans cet élan de changement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a vu sur Enercop, c'est suite à ce premier travail qu'ils avaient mis en place. venir un petit peu gouverner la participation, ce que j'évoquais tout à l'heure. Donc on met en place un réseau ambassadeur. Très bien, ce réseau ambassadeur, clairement, ça n'a pas fonctionné. Le fait est qu'il n'y avait pas non plus de poste dédié pour animer, pour faciliter cette participation. Et donc, quand on est revenu vers eux avec notre deuxième projet de recherche, en fait, on a vu qu'entre les deux, suite aux conclusions de notre premier travail qu'on avait mené avec eux, ils ont créé un poste de chargé de la vie coopérative, qui a pour rôle d'animer, de faciliter cette implication, cette participation des citoyens.

  • Speaker #2

    Alors merci encore une fois, merci beaucoup pour vos interventions. Bonjour, Louane Gardette-Boucher. Merci d'avoir accepté notre invitation. Louane, vous êtes étudiante en droit à l'UPEC et adhérente à la coopérative participative COPCOT, située dans le centre commercial des Ausha et partenaire de l'UPEC. En tant qu'étudiante qui fait attention à sa convention et dans la consommation, c'est-à-dire consommer autrement devient pour vous un engagement citoyen. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le concept de consommer responsable ?

  • Speaker #3

    Alors pour moi, le concept de consommer responsable, c'est au tout début de réduire l'impact écologique, donc par exemple l'empreinte carbone, on va éviter le transport en bateau, le transport en avion. Ensuite, on va privilégier aussi les circuits courts et la production éthique. Donc la rémunération juste des producteurs, le respect des conditions de travail aussi. Les produits, du coup, ils passent directement du producteur au consommateur, sans intermédiaires superflus. Il y a aussi une dimension citoyenne et sociale, donc c'est comme un acte citoyen, puisqu'on s'engage dans un système économique qui valorise la solidarité, l'inclusion et la justice sociale. Quand on fait attention à sa consommation, on se questionne sur... Les conséquences de ces achats, donc les conditions de production, est-ce que le producteur est rémunéré à sa juste valeur, à ce qu'il produit, etc. Il y a aussi la consommation responsable et le gaspillage. Éviter par exemple un maximum d'emballage plastique en favorisant le vrac, par exemple, ou en recyclant nos déchets, le compost, etc. Et surtout éviter la surconsommation.

  • Speaker #2

    Alors pouvez-vous nous présenter la copie ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, la COPCODE, c'est une association, les amis de la COPCODE, mais aussi une coopérative, une organisation à but non lucratif. La COPCODE a une marge fixe, qui ne bouge pas depuis son ouverture, et transparente. C'est-à-dire que tous nos adhérents savent que notre marge est de 23%. On privilégie le circuit court, donc c'est du direct producteur au maximum, le plus local possible. On a une majorité de produits bio. Plus on privilégie le direct producteur, en général c'est de meilleure qualité. On est respectueux de la nature, on soutient aussi l'économie locale. On a une réduction des déchets aussi, donc on a beaucoup de vrac, on fait des composts à emporter. On a un système de prix libre et de prix coûtant, c'est-à-dire que quand des légumes ne sont plus vendables au prix de base, on les met à prix libre, c'est-à-dire que les adhérents donnent ce qu'ils veulent. pour par exemple des légumes qui ont un petit peu pourri un certain endroit mais qui restent quand même consommables. Le modèle économique aussi, donc on a des prix compétitifs par rapport à des grandes surfaces, donc pas sur tout évidemment, mais par exemple sur le fromage ou aux légumes, on a des prix accessibles à tous, donc il y en a pour tout le monde. Par exemple les tomates, il y a des petits prix pour les gens qui ne peuvent pas se permettre des tomates à 7 euros et quelques le kilo. On a des conditions aussi spéciales étudiantes. Donc l'adhésion est offerte pour les étudiants et il y a une remise de 15% sur le panier en fin de course.

  • Speaker #2

    Alors si on peut encore revenir sur le concept des circuits courts, quelle est votre vision de la consommation à partir des circuits courts et engagés ?

  • Speaker #3

    Les circuits courts et engagés, ça permet de réduire l'empreinte carbone, comme je l'ai dit. Avant, en réduisant notre distance d'importation au maximum. On soutient aussi l'économie locale en rémunérant directement les producteurs ou l'artisan au prix juste. Les circuits courts sont souvent de meilleure qualité que ce qu'on peut trouver par exemple en grande surface. C'est plus frais et produit dans le respect de l'environnement. Aussi, la traçabilité est beaucoup plus facile. C'est important que nos consommateurs puissent déterminer l'origine de nos produits. La connaissance du producteur aussi, parce que du coup, on a des échanges directs avec nos producteurs. On ne passe pas par quelqu'un, on n'a pas d'intermédiaire superflu. On évite la surconsommation, on consomme par saisonnalité.

  • Speaker #2

    Alors parfait, pouvez-vous nous parler de ta mission de service public au sein de cette association coopérative Les Amis de la Copcote ?

  • Speaker #3

    Alors je suis du coup en service civique qui est un engagement volontaire sur une durée de plusieurs mois qui se fait au sein d'un organisme public et associatif. Du coup j'ai choisi de la faire chez Les Amis de la Copcote. Donc ma mission principalement c'est le soutien aux salariés. Je suis un renfort pour les salariés dans leurs tâches quotidiennes. Je fais de la facturation, donc gestion des factures, etc. Je fais aussi de l'organisation d'événements, c'est-à-dire trouver des personnes pour faire les événements, répondre à des mails, etc. De l'approvisionnement, c'est moi qui gère des fois les commandes. Je fais de la gestion des stocks pour faire des inventaires. Je fais beaucoup d'accompagnement bénévole en majorité et j'aide à la mise en place d'un meilleur fonctionnement.

  • Speaker #2

    Alors, combien de temps donnez-vous par mois pour l'association ?

  • Speaker #3

    Je donne 24 heures par semaine à l'association en tant que service civique, mais je donne aussi 3 heures de mon temps toutes les 4 semaines en tant que bénévole à l'association. En dehors de ces trois heures, je donne aussi du temps bénévolement pour tout ce qui est commandes en dehors de mon cadre de service civique.

  • Speaker #2

    Pour finir, avez-vous des messages à adresser à nos auditrices et auditeurs, surtout en ce qui concerne vos engagements, c'est-à-dire aussi l'association Les Amis de la Cocotte ?

  • Speaker #3

    Aujourd'hui, on vit dans un monde où la consommation est omniprésente, souvent rapide et peu réfléchie alors qu'il existe. des alternatives de consommer plus consciente, plus responsable et qui puisse vraiment faire une différence dans notre quotidien. Donc c'est là que les circuits courts et l'engagement entrent en jeu. En tant qu'étudiante, on est à un moment crucial de notre vie, on commence à prendre des décisions qui vont façonner non seulement notre avenir mais aussi celui de la planète. Donc on a un pouvoir immense, celui de faire des choix réfléchis, de soutenir des pratiques de consommation qui respectent l'environnement, les producteurs locaux et qui participent à une économie plus juste. Pourquoi les circuits courts ? Du coup, parce qu'ils nous permettent de consommer des produits frais, locaux et la plupart du temps bio, tout en soutenant l'économie locale et en réduisant notre empreinte carbone. Choisir d'acheter localement, c'est aussi renforcer les liens avec nos territoires et soutenir nos agriculteurs, nos artusans ou nos producteurs. En rejoignant des initiatives comme la COPCOAT, on ne devient pas seulement consommateur, on devient aussi acteur du changement. Par exemple, à la Copcote, on s'occupe de la gestion de l'épicerie. Du coup, on peut participer à un modèle économique qui ne cherche pas le profit à tout prix, mais qui place l'humain, la planète, au cœur de ses préoccupations. Alors, comment s'engager ? C'est plutôt simple, en choisissant de consommer différemment, en soutenant les initiatives locales et en... en privilégiant les produits responsables et éthiques. Il faut savoir aussi qu'en tant qu'étudiant, la plupart du temps, on a un budget assez serré. C'est pour ça qu'il y a des associations qui ont mis en place, comme la COPCOT, des conditions spéciales étudiantes, par exemple sur des réductions de paniers, des adhésions offertes, etc.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Luan. Nous allons passer la parole à Brigitte Loth de l'association Les... paniers de Créteil. Alors bonjour Brigitte et merci d'avoir accepté de participer à ce podcast.

  • Speaker #4

    Bonjour.

  • Speaker #2

    Brigitte, vous représentez l'association les paniers de Créteil, un regroupement d'achats qui promet la consommation bio et locale. Alors pouvez-vous nous présenter l'association les paniers de Créteil ?

  • Speaker #4

    Très volontiers. Notre association a démarré en 2008. Elle est née dans un groupe d'amis. qui avaient envie de s'engager concrètement. Notre slogan, copié celui de la SCOP Terre vivante, c'est l'écologie pratique. Le but au départ, ça a été de trouver un partenaire pour des abonnements de paniers de fruits et de légumes. Historiquement, ça a été les paniers du Val-de-Loire qui ont malheureusement dû cesser leur activité. Heureusement, le flambeau a été repris par les paniers du Val-de-Marne qu'on va voir tout à l'heure. Ça a démarré sur cette idée de trouver des fruits et légumes en circuit court bio. Et parallèlement, l'association a développé des ateliers, c'est formé aussi, on est plusieurs à être formés en tant que maître composteur. parce que c'est très bien de manger bio, mais c'est bien aussi de limiter ses déchets. Et le compostage ou le l'empré-compostage, on voulait montrer que c'était possible d'en faire en ville, de retrendre ce qui vient de la terre à la terre. Et aussi des ateliers pratiques, justement sur les changements d'habitude alimentaire, encourager la cuisine anti-caspi, le végétarisme, mais aussi la fabrication. de produits d'entretien qui n'ont pas d'impact nocif sur l'environnement. Donc toutes ces activités, elles se font par des bénévoles. Donc ça repose sur effectivement un engagement citoyen. On est tous animés par des valeurs écologistes. Et notre but, c'est vraiment de les partager avec le plus grand nombre. Donc au fil des années, on s'est développé et on a diversifié nos activités et nos relations avec les partenaires.

  • Speaker #2

    Alors quels sont ces... ces différentes activités, si vous pouvez encore revenir dessus.

  • Speaker #4

    Oui, je vais développer un petit peu. Donc, la fonction principale de notre AMAP, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, c'est effectivement changer le contenu de notre assiette. Donc, on va pour ça aller rencontrer des producteurs. J'insiste sur le fait qu'on va les rencontrer. On va voir comment ils vont au travail. Souvent, c'est des passionnés. Ils sont ravis de nous montrer comment ils ont... mis en place leurs pratiques. En termes de bien-être animal, aussi, pour ceux qui élèvent des animaux, on est tout à fait attentifs à ce qui se passe. Donc, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, pour nous, parce que la bonne agriculture, celle qu'on veut soutenir, c'est justement une agriculture locale qui respecte l'environnement et qui, comme notre étudiante vient de le dire, qui leur assure un revenu décent. Donc, comment ça se passe concrètement ? On va organiser des abonnements où on va s'abonner à l'avance, ça garantit un revenu au producteur et on va avoir des livraisons. En ce moment, par exemple, on est sur la saison des agrumes de Corse, donc d'octobre à février, on va recevoir des caisses d'agrumes à des prix incroyablement compétitifs, de 80 le kilo par exemple. Et ça garantit au producteur d'écouler sa production. C'est une sécurité financière et nous, ça nous garantit d'avoir des fruits et légumes de saison super frais et délicieux. Donc il y a le circuit des abonnements, ça va concerner les laitages, les poulets, les fruits, les légumes. Et à côté de ça, on va organiser des ventes ponctuelles. Nos partenaires vont venir nous retrouver sur différents lieux à Créteil et nos adhérents vont être informés à l'avance de ces venues, vont pouvoir effectuer leurs demandes. Le jour 10, c'est aussi un moment convivial, on vient rencontrer le producteur, on se rencontre entre nous et on vient récupérer nos différents paniers. Les autres activités, j'allais dire, c'est de l'éducation populaire au sens noble du terme. On essaie de démocratiser ces pratiques, montrer que manger végétarien, ça peut être super sympa, que faire de la cuisine anti-gaspille, c'est facile. Parce qu'effectivement, le bio a un coût. Même si en passant en circuit court, il n'est plus réduit, bien sûr, mais c'est aussi des changements de pratiques. Et puis, par exemple, en faisant nos ateliers compostage ou lombricompostage, on réduit le poids de nos poubelles, on rend à la terre. Donc voilà, tout ça, c'est quelque chose d'assez cohérent, d'assez lié. Et on est vraiment très content de pouvoir les mener dans différents lieux de Créteil, les centres socioculturels. Ici à l'université, on a un point de dépôt pour les paniers. Donc on essaie vraiment d'irriguer le territoire. On est une association de Créteil. Tous nos adhérents ne sont pas de Créteil, on a des gens qui viennent de plus loin, mais notre base, elle est ici.

  • Speaker #2

    Alors oui, on comprend que c'est bien le bio, mais est-il accessible à tout le monde ?

  • Speaker #4

    Alors on essaie de faire en sorte que oui, le bio a souvent cette image de... de secteurs réservés aux plus privilégiés. Nous, on le regrette énormément. Ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite voir durer dans le temps, bien entendu. C'est la conséquence de la politique agricole française et de la politique agricole européenne qui préfèrent subventionner des cultures non bio à coups d'argent public, alors que les agriculteurs bio sont vraiment très peu soutenus. et encore moins soutenu qu'avant. Donc c'est aussi un acte politique et militant d'accepter de remettre une part plus importante de son budget dans l'alimentation, budget qui dans les années 60 a été énorme, je crois que c'était à peu près 60% pour l'alimentation et le reste pour tout le reste. Actuellement, le panier moyen de l'alimentation est descendu à 20% parce qu'il y a les loisirs, parce qu'il y a des modes de consommation qui se sont diversifiés. À nous aussi, c'est pour ça qu'on disait que c'était un engage personnel. d'essayer de donner la priorité peut-être à l'alimentation. Alors on a quelqu'un dans l'association qui dit l'alimentation, Hippocrate, première médecine. Et on voit beaucoup de nouveaux adhérents de l'association, des jeunes parents qui disent oui, c'est un peu plus cher, mais j'ai envie que mes enfants mangent des choses qui ne soient pas remplies de pesticides. Il y a une inquiétude sur ce qu'on a dans l'eau du robinet, sur ce qu'on a dans son alimentation. Alors certes, c'est un peu plus cher, mais on peut se dire... qu'en mangeant moins de viande, on équilibre un peu le panier. Et puis surtout, grâce à notre partenaire, la MJC Charpie, on a une expérimentation de panier bio solitaire, grâce au panier du Val-de-Marne. Et notre but, c'est effectivement faire bouger les mentalités. Pourquoi le système agricole, il est comme ça ? Parce que les élus qui nous représentent soutiennent ce modèle. Alors, si on fait bouger les mentalités, que les gens se responsabilisent et demandent un autre modèle d'agriculture, Nous, on est un peu des utopistes. On pense que ça peut arriver et on milite pour ça aussi.

  • Speaker #2

    Alors voilà, vous avez parlé de la politique. Alors, quel est votre avis sur la politique agricole commune de l'Union européenne ?

  • Speaker #4

    Je crois que je viens d'en dire beaucoup de mal.

  • Speaker #2

    Oui, mais peut-être on peut encore approfondir le débat. Est-ce que cette politique favorise-t-elle le bio ?

  • Speaker #4

    Non. Malheureusement, en France, on a un président qui a fait des grands engagements avec 20% de bio minimum. Et en fait, on voit que la production de bio en France, elle a un petit peu monté, elle a stagné, elle s'est cassée la figure ces dernières années. Il y a des structures qui ont eu du mal à s'en sortir, des agriculteurs qui ont arrêté le bio parce qu'ils n'arrivaient pas à vendre. Clairement. Maintenant, les engagements politiques ne sont pas à la hauteur. C'est une agriculture qui a besoin d'être soutenue. Personnellement, je pense même qu'elle devrait être, comment dire, encouragée pour servir ce rendu à l'environnement et à la santé publique. Et je suis très, très choquée qu'on déverse autant d'argent public pour faire des méga-bassines, pour irriguer du maïs qui n'est pas du tout une culture adaptée, alors qu'on devrait donner la priorité à l'agriculture vivrière, au sens de l'agriculture qui nourrirait. On a un ministère qui s'appelait Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. C'est complètement paradoxal. Il y a des études qui ont montré qu'on ne pouvait pas tenir deux jours si on n'a pas les importations d'Espagne, d'Italie. Pourquoi on ne peut pas faire en sorte que le maximum de nourriture qu'on mange en France soit produite en France ? On a des régions agricoles qui sont fantastiques, mais on a aussi des projets politiques débiles. Je vais être dure, mais le plateau de Saclay, c'est quand même une artification, artificiel, je vais le dire, on gâche des très belles terres agricoles pour bâtir dessus. Voilà, ça va à contresens de ce qu'on devrait faire pour la transition écologique, pour la santé publique et pour l'égalité. Donc, effectivement, on fait en sorte qu'en éveillant des consciences à notre humble mesure. on puisse promouvoir un autre modèle.

  • Speaker #2

    Alors, dans la même lancée, parlons d'un éventuel accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur.

  • Speaker #4

    Ça serait encore pire.

  • Speaker #2

    Parlons dans le sens beaucoup plus de l'avenir de l'agriculture bio, de l'agriculture au sein de l'Union européenne. Et aussi en France ?

  • Speaker #4

    Alors il faut savoir qu'agriculture bio, qu'on soit en France ou qu'on soit au Brésil, ce n'est pas la même chose déjà. Et sans parler d'agriculture bio dans les pays étrangers, je voudrais insister sur le fait que le Mercosur, il permettrait de faire arriver des produits qui sont produits dans des conditions absolument désastreuses. En France, on a eu des projets de méga-fermes, mais les pires méga-fermes françaises, c'est la roupie de Samsonnet. à côté des méga-fermes brésiliennes par exemple. Donc en termes de bien-être animal, en termes de conditions d'élevage ou même de production agricole, c'est désastreux au Brésil. On utilise 150 substances chimiques, pesticides et autres, qui sont interdites depuis bien longtemps en France, comme l'atrazine, ça fait des dizaines d'années que c'est interdit en France. Donc, ça serait désastreux que ce traité soit signé. C'est un traité de libre-échange qui finirait, je pense, de mettre à genoux l'agriculture française et européenne. Donc, j'espère de tout cœur que ce traité ne sera pas signé.

  • Speaker #2

    Alors, merci. Si on peut finir sur une note positive. Quel est votre message ?

  • Speaker #4

    Alors le message, c'est que j'encourage tout le monde à sa mesure à rejoindre des associations, des structures alternatives. Le réchauffement climatique, c'est une réalité. C'est très anxiogène. C'est difficile à combattre à notre échelle. Mais quand on s'engage comme ça, concrètement, on a l'impression d'être engagé dans la bonne direction. Et puis surtout, il y a une dimension humaine qui est très importante. au sein de l'association, entre adhérents, ou même dans les relations qu'on peut avoir avec tous nos producteurs, ça fait très plaisir de se retrouver, de se soutenir, de se dire qu'on a une action concrète. Et je sais que pour tous nos producteurs, agriculteurs et autres, venir sur les points de dépôt, venir au marché, c'est toujours un très bon moment. Et donc, je vais finir par la minute publicitaire, le 13 décembre, le vendredi 13 décembre, de 18h à 20h, à la MJC Charpie, on a notre mini marché. de Noël puisqu'on fait à peu près 4 marchés par an. Donc j'encourage tout le monde à venir nous découvrir et surtout à venir échanger avec les producteurs qui seront présents ce jour-là.

  • Speaker #2

    Alors merci beaucoup. Sans plus tarder, nous allons passer la parole à Quentin. Bonjour Quentin, merci d'avoir accepté d'intervenir autour de cette émission. Vous êtes salarié engagé dans l'entreprise maraîchère. panier du Val-de-Marne qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Alors qui sont les paniers bio de Val-de-Marne ?

  • Speaker #5

    Alors nous sommes un chantier d'insertion par l'activité économique en maraîchage bio. Donc on est sur deux volets, le volet social, donc on accompagne des personnes qui sont éloignées de l'emploi, et le volet agriculture, donc on cultive 5 hectares en maraîchage biologique.

  • Speaker #2

    Alors comment ça marche le mode de fonctionnement du panier bio des Val-de-Marne ? Ce qui concerne la production, le conditionnement, la composition du panier, la livraison, peut-être on va aller étape par étape pour que nos auditeurs puissent comprendre.

  • Speaker #5

    Alors on a plusieurs types de débouchés. On a le panier classique, donc c'est la majorité de notre production. Donc c'est un panier qu'on livre toutes les semaines à des abonnés dans le Val-de-Marne. Après on a le... les magasins bio. On livre ensuite les coopératives comme Copcot qui a choisi Tacop aussi. On livre aussi des AMAP comme les paniers de Créteil. On a aussi une boutique à la ferme et un distributeur sur la ferme à Joanca. La composition du panier donc on livre 50 à 51 semaines dans l'année de légumes. Donc toutes les semaines vous avez au minimum cinq légumes différents. Donc sur l'année on cultive à peu près une centaine de variétés de légumes et on livre uniquement dans le Val-le-Marne pour l'instant.

  • Speaker #2

    J'ai parlé tantôt de la production, c'est-à-dire comment ça marche, le mode de fonctionnement, la production, le conditionnement. C'est ce que vous venez d'expliquer parce que ça part d'un point A à un point B. Et puis si on peut répondre sur la question de l'agriculture biologique, peut-être ça serait mieux. Comment peut-on reconnaître un produit bio ?

  • Speaker #5

    Alors l'agriculture biologique, nous on est contrôlé plusieurs fois par an. Il y a des contrôles où on est prévenu, des contrôles où on n'est pas prévenu. Donc le contrôleur vient regarder où on achète les graines, que tout soit certifié bio. Les graines, le terreau, les engrais, nos cultures, nos pratiques et les produits qu'on peut utiliser.

  • Speaker #2

    Vous pouvez peut-être répondre après. Je vais devoir vous demander votre avis sur l'évolution de la consommation bio en France pour compléter les propos de Brigitte.

  • Speaker #5

    L'évolution, je vais parler pour nous. La France, c'est différents territoires, mais je vais parler vraiment pour nous. Depuis le Covid, on a ouvert une boutique à la ferme qui marche très bien. Il y a eu quand même une baisse de consommation en 2023. Et en 2024, il y a de nouveau une augmentation de la consommation, notamment sur les paniers classiques, mais aussi sur les paniers solidaires. Les paniers solidaires, c'est... C'est un panier qui a été mis en place avec le réseau Cocagne. C'est pour permettre à des personnes en situation de précarité ou qui n'ont pas forcément l'accès à la consommation bio de pouvoir bénéficier d'un panier de légumes toutes les semaines. Ce panier, le coût est divisé en trois. Une partie est payée par le bénéficiaire, une partie est payée par le réseau Cocagne. La troisième partie, c'est un partenaire quelconque, soit le CRUS, par exemple pour les associations d'étudiants, soit un CCAS dans les mairies.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour finir, quel est votre message à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut consommer bio et local. Il ne faut pas confondre les deux. Le local n'est pas forcément bio. Ça nous cause beaucoup de tort, je pense, de plus en plus, notamment avec les nouveaux labels qui ne sont pas des labels HVE. En fait, le consommateur est perdu dans toutes les appellations. C'est au consommateur de vraiment réfléchir et d'agir. pour nous soutenir.

  • Speaker #0

    Bonjour Chantal Chevalier, merci d'avoir accepté de participer à notre émission. Vous êtes présidente bénévole de l'association La Ressourcerie des Créteils, dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, offre une seconde vie aux objets. Parle-nous de La Ressourcerie des Créteils qui se trouve au carrefour des enjeux et défis du développement durable. Quel est son objectif, son but et ses activités ?

  • Speaker #2

    La Ressourcerie des Créteils Son vrai nom, c'est l'association Créteil Ressourcerie Val-de-Marne. Dans le nom, on sait ce que c'est et on sait où. Là, au moins, on ne se creuse pas trop la tête. Elle a été créée en 2020. Depuis, avec une spécificité pour les ressourceries, dans le cadre des ressourceries, c'est que nous fonctionnons, et nous fonctionnons à fond, mais sans locaux. Ça nous permet aussi d'être innovantes dans le fonctionnement, dans les partenariats, dans les idées sur... Et donc une ressourcerie a trois objets. Donc le but, c'est la réduction des déchets et préserver l'environnement. Et nous, c'est aussi créer de l'emploi. C'est nos trois... Et donc dans les activités, on a l'activité de réception de dons. Donc ça, c'est non négligeable. Et ça fait partie par rapport à la notion, moi, de nous, d'économie, de consommateur, de consommateur. C'est aussi important pour nous, donc que les gens nous donnent. Et les gens, ce sont des particuliers, mais aussi des professionnels. On a eu encore un appel, des personnes à côté qui nous ont appelé pour donner du mobilier. Donc les gens donnent. Nous trions, nous checkons, nous réparons éventuellement. On va les revendre. Nous appelons Solidaire. C'est vraiment, on est dans le côté seconde main Solidaire. Et on va parfois les redonner aussi, donner à des associations, à des structures, pas à des personnes en direct. nous c'est notre notre manière de faire et puis donc la troisième grosse activité c'est la sensibilisation donc la sensibilisation par des jeux des ateliers des collectes tous les moments où on iront tous les moments de la ressourcerie sont là pour sensibiliser les personnes les consommateurs fallait les personnes sur le réemploi sur la deuxième vie c'est possible sur la réduction des déchets sur consommons différemment, on trouve... La deuxième vie, vraiment, c'est une richesse. Et ça permet aussi derrière d'avoir aussi un discours sur le côté économique. On est, je vous le disais, sur le réemploi solidaire. Donc on touche les particuliers, des associations, des structures, des professionnels, des entreprises. On intervient dans plein d'endroits différents pour aller prêcher. justement, un peu, pas la bonne parole, mais sensibiliser au travers d'ateliers, au travers d'exemples, au travers de jeux. On a développé des jeux, mais pour pouvoir donner une seconde vie. Et parler réemploi, et parler... On n'est pas sur le recyclage, donc je reprécise.

  • Speaker #0

    Alors oui, oui, pratiquement, comment donner une seconde vie aux objets ?

  • Speaker #2

    Déjà en prenant conscience qu'au lieu de jeter et mettre sur le trottoir, à la poubelle, à la déchette, ou j'allais dire au fin fond, rester au fin fond d'un placard ou autre, se dire tiens... Il y a des structures que ça peut intéresser. Donc, on n'est pas non plus une déchetterie. Donc, il faut que les objets soient quand même un peu, je dirais, vendables, exploitables. Donc, ça, on reprécise aussi, on n'est pas la poubelle non plus. Mais pour les personnes, c'est se dire, tiens, on a la possibilité de donner, on a la possibilité de trouver aussi une solution à nos armoires qui sont pleines de choses, nos bacs à jouer qui sont pleins. Et donc, après, on collecte. Et alors, même nous, sans locaux, Quand on fait une collecte, on a eu une campagne de collecte de jouets, parce que derrière on sait qu'on a des Noëls solidaires avec des bailleurs dans des événements sur Créteil. Donc on va en gros leur donner une deuxième vie, on ne va pas nous les stocker définitivement chez nous. Mais on sait, on a collecté déjà plus de 500 kilos de jouets. 500 kilos de jouets, c'est un quart de la salle en volume. On ouvre pour donner l'ordre de grandeur. On fait une collecte de vêtements. nos collègues d'autres ressourceries, en une après-midi ou une journée de collecte de vêtements, c'est pratiquement une tonne de vêtements, c'est la moitié en volume, la moitié de la salle. L'ampleur, les gens donnent, parce qu'ils sont contents de trouver des solutions. Et tout type de produits, nous on est sur les produits consommation courante.

  • Speaker #0

    Donc ça inclut des enjeux et défis ?

  • Speaker #2

    Défi, c'est le stockage. Pour nous, c'est gros défi. L'enjeu, c'est le tri. Se dire aussi, la ressourcerie, l'objet même de la ressourcerie, c'est trouver des solutions avant le recyclage. Et avant l'incinération aussi, ça c'est le côté le plus ultime. Et non, ultime encore, c'est l'enfouissement. Donc c'est vraiment essayer de trouver des sorties possibles, des utilisations possibles. Et ça, c'est l'objet même de notre association. Donc c'est aussi pour ça que des professionnels... Les entreprises vont nous appeler, on est dans plein de réseaux et je participe à plein d'activités au niveau des entreprises. On va leur dire, vous êtes plombier, vous avez des robinets, nous, proposez-les nous. On va essayer de voir si on ne peut pas les redonner, les refourguer, les nettoyer, les tester. Des machines à coudre, on en a plein parce que tous les jours on est appelé au niveau des professionnels. des entreprises mais aussi les particuliers. Tous les jours on est appelé pour dire tiens j'ai des seaux d'oeufs, j'ai des... Hier soir ça a été des tissus d'un monsieur qui était tailleur chez Lanvin et qui vidait son garage. Voilà donc j'ai des lots de tissus pas des tissus, unis pour pouvoir... j'en ai plein ma voiture.

  • Speaker #0

    Alors faire réparer ne coûte parfois pas plus cher que acheter un nouvel objet ?

  • Speaker #2

    Je vais dire un peu cash, si on n'est pas concerné par l'écologie, le développement durable et autres, on va se dire que c'est quand même plus simple, on se creuse un peu moins la tête que d'aller, et si on a de l'argent aussi, qu'on va aller au supermarché, non, ou commander sur les téléphones directement, et puis on va pouvoir se faire livrer ce truc. Si on est un peu plus responsable, un peu plus, on va se dire, on va apprendre. Nous, ce qu'on propose éventuellement, dans nos ateliers, dans les ateliers qu'on nous... peut organiser, c'est la réparation avec les gens. On parle d'auto-réparation, mais c'est aussi apprendre aux personnes à se dire, tiens, le truc là, la cafetière, elle est un peu bloquée, elle fonctionne plus, la bouilloire, le grille-pain, si on le retourne, au moins les miettes sont nettoyées, on les nettoie, et puis parfois le chariot s'est reparti pour plusieurs vies, une seconde, une troisième, une quatrième. Donc c'est aussi dans le... mission telle qu'on le voit là nous à la ressourcerie c'est dire mais arrêtons de vouloir dire bah ça mince c'est cabossé, paf allez-y poubelle, bah non ça c'est peut-être cabossé mais ça a aussi une fonction pas forcément sa fonction première prédestinée mais ça va aussi donc c'est aussi ça le projet de la ressourcerie c'est s'ouvrir, innover, se dire tiens on dit on dit rarement non à part si on n'a pas de locaux enfin quand on n'a plus de la c qu'on ne peut plus entrer chez soi, ce qui en ce moment est un peu le cas, mais on a des piles de trucs partout. Mais à chaque fois, on va dire, tiens, dès qu'on va nous demander quelque chose, dès qu'on va nous apporter quelque chose, on va se dire, tiens, ça, on met de côté, ça, on va l'utiliser dans des ateliers, avec les gamins, avec l'université, dans des entreprises, et puis, voilà, c'est aussi ça.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quel est votre message ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'ai toujours le message de... Et la seconde main solidaire, j'entends bien, on n'est pas sur les grosses plateformes, nous, pour illustrer un peu mon message là-dessus, en tant que ressourcerie, là, nous, on a tout de suite eu un site internet avec un site marchand, enfin une boutique en ligne. On n'a pas de loco, on s'est dit, au moins, on va exister là-dessus. Mais nous, on n'en voit rien. On n'en voit rien, nous, quand les gens nous achètent quelque chose, alors on a des gros messages sur notre boutique en ligne. Donc c'est vrai qu'on n'a pas le débit de grosses plateformes. Mais on va porter au coin de la rue, même pendant le Covid, on va voir les gens, on va aller voir, on va au café. Donc c'est toujours du local, du développement local, ou c'est au métro, à l'échappement, parce que quelqu'un nous a acheté des choses. On refuse par exemple aussi des ventes, on dit non, on bloque, parce qu'on ne va pas vous envoyer à la poste et autres. C'est vraiment le côté consommons localement, consommons différemment, c'est vraiment l'animation. C'est vrai que la ressourcerie, c'est vraiment le carrefour, vous disiez dans votre... préambule c'est vraiment le carrefour de questionnement sur tiens j'ai des choses je peux les donner je peux en faire quelque chose je peux participer au projet et ça rend heureux J'ai dit souvent, c'est le projet qui rend heureux. Donc, je vois dans les yeux des gens quand ils amènent, je vois dans les yeux des personnes quand elles viennent acheter, qu'elles repartent avec des sacs et puis, ah, bah oui, oui, oui. Donc, des trouvailles et dans les explications qu'on peut donner.

  • Speaker #0

    Alors, merci. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à Émilie, qui est aussi dans le recyclage. Alors, bonjour, Émilie Meura-William. Bonjour. Vous êtes une jeune entreprise. qui fait du cycling de vêtements, notamment en jeans. Vous avez été accompagnée par la MI2E, la Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'UPEC. Pouvez-vous nous présenter vos parcours jusqu'à votre statut actuel ?

  • Speaker #3

    Je suis très contente d'être avec vous aujourd'hui. C'est mon premier podcast. Et oui, effectivement, j'ai obtenu un DUT technique de commercialisation qui est devenu un but en trois ans. J'ai eu une prise de conscience écologique sur ma consommation lorsque j'ai découvert les chiffres de la pollution et de l'esclavage humain qui se cachent derrière la production des produits neufs. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de monter ma boîte Willyside, de pratiquer l'upcycling et de faire la licence métier d'entrepreneuriat à Créteil.

  • Speaker #0

    Alors en réparant, vous donnez une seconde vue aux objets. En quoi consiste le cœur ? de votre activité.

  • Speaker #3

    L'upcycling c'est donner une seconde vie, c'est à nouveau utiliser ce que vous n'utilisez plus, vous n'achetez plus et vous ne jetez plus car vous réutilisez. Le coeur de mon métier est la transformation, l'étape entre la récupération et la vente, comment valoriser au mieux un objet ou un vêtement afin qu'il soit à nouveau aimé avec peu de ressources. J'ai commencé à apprendre à coudre il y a trois ans en autodidacte grâce à des tutoriels sur YouTube. et TikTok. J'ai découvert tout un univers et c'est incroyable tout ce qu'on peut faire à partir d'un vêtement, d'un objet. J'ai par exemple transformé un casque de moto en objet de décoration très cool pour un de mes clients et en découvrant cet univers, je suis vraiment tombée amoureuse de l'artisanat et la transformation.

  • Speaker #0

    Comment offrir une nouvelle vie aux objets ?

  • Speaker #3

    On achète un produit, on l'aime, on le porte. le désir envers cet objet s'estompe, puis on le stocke car on ne l'utilise plus. Le concept c'est d'adapter un produit à vos désirs finalement. Vous achetez un jean, vous l'avez aimé, il n'est plus à votre goût. Et grâce à Wheelside, ma marque de vêtements, on fait aussi un service de customisation personnalisée. On va transformer votre jean avec vous. Vous allez choisir vos préférences pour qu'il vous corresponde au mieux et pour que vous l'aimiez à nouveau. Et si finalement, entretenir cette désirabilité, c'est finalement entretenir cette désirabilité avec vos objets et vos vêtements du quotidien.

  • Speaker #0

    Alors, parlez-nous un peu aussi de vos engagements personnels en termes de consommation et votre activité entrepreneuriale.

  • Speaker #3

    90% de tous mes besoins, je les consomme sur le marché de la seconde main. Mais je continue quand même à me poser les bonnes questions lors de mes achats. Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne l'ai pas déjà à la maison ? Est-ce que ce produit ou ce vêtement me correspond vraiment ? Je regarde ensuite mon dressing. Ça fait longtemps que je n'ai pas porté ce pull. Pourquoi pas lui donner de l'importance aujourd'hui en le portant ? J'ai eu envie de l'acheter, je l'ai désiré, je l'ai fait. Maintenant, il faut en profiter. Et on construit petit à petit la relation qu'on a avec nos vêtements et nos objets du quotidien. Cette relation, elle commence dès l'achat et elle commence lorsque vous vous écoutez et lorsque vous vous considérez. Est-ce que j'écoute mes désirs d'impulsion ou mes réels besoins ? Mes désirs d'impulsion vont être, est-ce que je vais acheter la dernière veste à la mode pour cet hiver et me sentir essentiellement plus acceptée, me sentir plus jolie car je suis à la mode, alors qu'en fait, j'ai déjà une veste chaude dans mon dressing et que mon impact social est grâce à ma personnalité et mon... d'apparence et grâce à ma confiance en moi. Il vaut mieux acheter une fois un peu plus cher un produit de qualité que dix fois un produit pas cher qui ne va pas durer. On dépense plus à la fin. Est-ce que je n'ai pas plutôt besoin d'écouter un podcast sur le développement personnel ou comment mieux gérer mon budget au lieu de commander sur Internet sous le coup de l'émotion ? Les objets qu'on continue de porter, nous créons des souvenirs avec. On est... énormément lié à nos vêtements, à ce que nous portons. Vous avez cette robe dans laquelle vous avez passé une soirée agréable, les manteaux de votre grand-mère. Donc, on a à la fois des bons souvenirs et des mauvais souvenirs. Et les mauvais souvenirs, il faut en parler pour ne plus les associer à des objets et des vêtements. Et si ça persiste, on peut transformer nos produits pour qu'ils nous correspondent vraiment et pour qu'ils répondent vraiment à nos besoins.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, peut-être avant cela, quelles sont vos motivations, c'est-à-dire les inspirations qui vous permettent d'être un peu si spéciales ?

  • Speaker #3

    Je trouve que vu la situation actuelle de notre planète, on n'a pas le choix de consommer mieux tous les jours. Des fois, c'est des petites choses du quotidien et nous tous, tous ensemble, on peut avoir un impact très positif. Je ne veux pas laisser une planète de déchets à mes enfants et je veux qu'ils savent ce qu'est la neige et qu'ils fassent des bonhommes avec. Je transforme pour donner une seconde vie et c'est un impact pour lequel je suis très fière. Je m'exprime également créativement beaucoup et j'implique mon client à le faire. Mes inspirations pour créer des pièces uniques sont de donner confiance et d'exprimer la personnalité de mon client à travers ce qu'il porte. Par exemple, j'ai réutilisé un jean sim que mon client ne portait plus, un jean large, car il correspondait mieux à ses habitudes de vie, à son confort, car dans des vêtements dans lesquels on se sent à l'aise, on peut tout faire et passer une super journée.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci. Une fois de plus, j'invite les auditeurs à faire un tour sur... le site du Willside.

  • Speaker #3

    Et pour le mot de la fin, aimez ce que vous avez déjà chez vous et si vous ne l'aimez plus, si ça ne vous va plus, contactez-moi sur willside.fr, sur Instagram ou sur mon site internet pour qu'on en discute car avec la couture, tout est possible. Merci beaucoup, j'espère que vous avez passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà, sur ce, nous vous disons merci, nous vous remercions. Nous remercions tous les intervenants et nous leur souhaitons une très bonne continuation dans leurs engagements citoyens qui contribuent à la transition de nos pratiques de consommation. Vous trouverez les ressources du podcast et les dessins de Didier Marandin sur la page des rendez-vous de la MI2E, sur le site internet de l'UPEG et également sur les réseaux sociaux. Merci à l'équipe technique Marc et Erwan pour la réalisation et le montage de ce podcast et à l'équipe d'organisation. Juel Ford de Nabitia, Nicole Brutowski et Tchoudiba Vordjolvo.

Description

Cet épisode du podcast de la MIEE met en lumière un sujet essentiel et d’actualité : Consommer autrement

Il rassemble des experts issus de différents domaines qui nous permettront de mieux appréhender le sujet et d’enrichir votre réflexion.

L’UPEC et les universités sont interpellées dans ce podcast, tant sur la formation des étudiants que dans la mise en œuvre d’actions concrètes.


Nos intervenants :

  • Juneja Rythem, étudiante indienne ambassadrice UPEC

  • Alix Poels Maître de Conférences | Audrey Bonnemaison : Institut de Recherche en Gestion Responsable Pédagogique du parcours MDEE à l’occasion de la sortie du livre « Organisations alternatives des citoyennetés ». Récits d'expériences émancipatrices de Amina Béji-Bécheur Audrey Bonnemaizon aux éditions EMS interviendront sur « une approche citoyenne de la consommation »

Les consommateurs engagés :

  • Lou-Ann Gardette-Boucher, étudiante en droit, adhérente de la Coop Cot, qui consomme autrement et qui présentera son engagement et la coopérative participative : la Coop Cot située dans le centre commercial de l’Échat et partenaire de l’UPEC : https://coopcot.fr  

  • Catherine De Lucas, présidente du regroupement d’achat citoyen qui promeut la consommation bio et locale et les AMAP : l’association les paniers de Créteil : https://www.lespaniersdecreteil.fr  

Les producteurs :  

  • Quentin Chobiron salarié engagé dans l'entreprise maraichère : les Paniers du Val de Marne, qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants : https://www.lespaniersbioduvaldemarne.org

Les recycleurs :

  • Chantal Chevalier, présidente bénévole de l’association : La Ressourcerie de Créteil dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. https://www.creteil-ressourcerie.fr    

  • Emilie Mura William, couturière entrepreneure qui répare et donne une seconde vie aux objets : https://willside.fr


Notre dessinateur Didier Marandin illustrera en direct ce podcast : http://www.marandin.com/


Découvrez la bibliographie sur la page de l'Université Paris Est-Créteil.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à ce troisième podcast de la MI2E, Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'étudiant de l'Université Paris-Est-Créteil, consacré aujourd'hui à la thématique Consommer autrement qui s'inscrit dans le cadre du Mois de l'économie sociale et solidaire. Le podcast de la MI2E donne la parole à des acteurs de divers horizons dans le but de débattre et de mieux comprendre les enjeux sociétaux contemporains de notre monde. Pour ce faire... Nous allons démarrer cette émission qui va débattre de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements par le témoignage de Ritem Junathia, étudiante d'origine indienne et par ailleurs ambassadrice de l'UPEC, qui avec son regard à France-Inde montrera l'universalité de ces sujets. Nous allons après passer la parole à Alex Powell et Audrey Bonne-Maison, maîtres des conférences à l'UPEC. membres de l'Institut de recherche en gestion, qui interviendront sur l'approche citoyenne de la consommation à travers les exemples de leur recherche sur les organisations alternatives de la citoyenneté. Louane Gardette-Boucher, étudiante en droit, membre de la coopérative participative COPCOT, nous édifiera sur son engagement citoyen et celui de l'association. Brigitte Laude, membre de l'association Les Paniers de Créteil, nous parlera de la consommation bio à travers l'exemple de leur regroupement d'achats citoyen. Nous passerons ensuite la parole à nos producteurs. Quentin Choburon, qui représente les paniers de Val-de-Marne, fournisseur entre autres des légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Et nous donnerons également la parole aux acteurs du recyclage. Avec nous ici Chantal Chevalier, présidente bénévole de l'association Les Ressourceries des Créteilles. dédié au réemploi qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. Nous aurons également Emily Murat William, entrepreneur couturière qui répare et donne une seconde vie aux objets avec beaucoup d'amour et de professionnalisme. Sans oublier, bien sûr, notre dessinateur Didier Maradin, l'homme aux doigts magiques qui illustre en direct ses podcasts. Sans plus tarder, nous allons... Nous allons entrer dans le vif du sujet. Je me permets encore de rappeler le but de cette émission qui va parler de la transition de nos pratiques de consommation et aussi parler de nos engagements dans ce contexte particulier des changements climatiques, de la transition écologique. Bonjour Ritem Djunedia et merci d'avoir à ce point. de participer à cette émission.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes étudiante en master administration et échange international à l'AIE International School de l'UPEC d'origine indienne. Vous êtes également ambassadrice de l'UPEC. Pouvez-vous nous dire en quelques mots votre parcours actuel ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc c'est mon amour vers la nature qui m'a menée vers ce master à l'UPEC. qui est en Green Business et Sustainability, tout qui est lié avec la durabilité. Depuis mon enfance, j'ai essayé de petites pratiques, même en Inde, pour anti-gaspillage. Mais j'ai vécu trois ans en France et j'ai vu que je manquais quand même beaucoup d'expérience et beaucoup de pratiques que j'ai essayé de faire de plus en plus maintenant.

  • Speaker #0

    Quel regard portez-vous sur la consommation en France, vous qui avez déjà fait quelques années ? en France.

  • Speaker #1

    Je apprécie beaucoup que les Français aiment bien manger les produits locaux et de saison. Et c'est une pratique que je fais aussi maintenant. J'essaie au moins. Et récemment, j'étais volontaire pendant les JO et j'ai pris beaucoup des habitudes de durabilité là-bas aussi. Par exemple, toujours avoir notre gobelet sur nous pour ne pas utiliser le plastique.

  • Speaker #0

    Alors d'accord. Alors si vous pouvez aussi nous parler de votre mode de consommation en France en tant qu'étudiante et puis avec un regard intérieur, faire le lien avec le mode, les modes de consommation, c'est-à-dire vos valeurs d'origine, c'est-à-dire en Inde, faire un peu cette différence.

  • Speaker #1

    Donc en Inde, les vêtements de seconde main, c'est très mal vu. Mais quand j'ai vu en France que tout le monde essayait de... porter les vêtements de seconde main sans gêne, je dis pourquoi pas. Mais la plupart des gens mettent les vêtements qui ne sont pas fabriqués en France. Et ça m'a interpellée et je dis en Inde, je mettais les vêtements qui sont fabriqués en Inde, du coup peut-être en France, il faut trouver les vêtements fabriqués en France. Mais ça coûte très cher. Et pour ça, maintenant j'ai essayé d'acheter moins et moins de vêtements, mais surtout qui sont fabriqués dans le... pays d'origine, comme ça j'économise mon argent étant étudiante et en même temps j'achète les produits locaux ou les produits plutôt artisanaux.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je comprends bien, avec votre regard extérieur, c'est-à-dire les modes de consommation en France, est-ce que, c'est-à-dire, vous pensez que la consommation alternative est-elle... Et par exemple, entre les deux pays, c'est-à-dire les consommations alternatives sont pratiques dans les deux pays.

  • Speaker #1

    Ça pratique, mais pour le moment, on n'est pas à 100% de notre but. Je pense que les deux pays doivent prendre un peu de recul et aller vers la nature, utiliser les produits bio ou les produits artisanaux. Ça aussi aide les petits producteurs. ou même des étudiants d'acheter des produits de bonne qualité avec les petits prix, on va dire.

  • Speaker #0

    Pouvez-vous nous parler de votre projet entrepreneurial, si vous en avez bien sûr, surtout dans le domaine du développement durable ?

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien créer une entreprise de restauration en France d'abord, et après on verra, qui est en anti-gaspillage, qui utilise les produits locaux. J'aimerais bien faire ça dans le sud de la France parce que je pense à Paris ou dans les métropoles, il y a déjà des disponibilités de restauration comme ça. Mais dans le sud, c'est quelque chose qui va être intéressant à l'avenir, vu qu'on a beaucoup de producteurs locaux dans le sud de la France.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quels sont vos mots de fait ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aimerais bien dire qu'il faut... Il faut acheter des produits de qualité, des produits locaux. Même si on achète moins, il faut consommer de la bonne qualité, des produits, soit vêtements, soit les fruits ou légumes.

  • Speaker #0

    Alors, Rita, merci beaucoup pour ces mots, tes expériences, tes regards. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à nos deux chercheurs, à Alex. Paul et Audrey Bonne Maison. Bonjour Alex, Paul et Audrey Bonne Maison. Nous sommes ravis de vous accueillir autour de cette émission pour pouvoir discuter bien sûr de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements. À l'occasion de la sortie de votre ouvrage collectif intitulé Organisation alternative de citoyenneté, ce sont des récits d'expériences émancipatrices coordonnées par Alina. Bendy Becher et Audrey Bonnemaison aux éditions de l'EMES. Alex Powell, vous êtes maître des conférences à l'UPEC et membre de l'IRG, Institut de recherche et gestion. Et Audrey Bonnemaison, vous êtes aussi maître des conférences en marketing, responsable par AR du parcours Business Development et Management des relations clients à l'UPEC. Notre consommation aujourd'hui est quatre fois plus élevée qu'en 1960. Cette augmentation vertigineuse n'est pas sans conséquence sur l'environnement, avec notamment l'épuisement des ressources naturelles et l'exhibition de gaz à effet de serre sur l'économie, avec le renchérissement des matières premières devenues plus rares, mais également sur la santé fragilisée par l'exposition aux polluants. En se référant aux résultats de vos recherches et aux récits d'expériences émancipatrices, quel acteur ? ont un rôle à jouer pour faire évoluer les modes de consommation et de production.

  • Speaker #2

    Merci pour votre question. Peut-être en écho avec ce que vient de développer notre camarade. En fait, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est une forme de délégation politique aux individus consommateurs de la résolution des problèmes écologiques. Autrement dit, il y a un discours un petit peu dominant qui est que si on change... individuellement tous nos pratiques de consommation, on va pouvoir faire face au changement climatique. Donc il y a une forme de responsabilisation, un discours de responsabilisation des individus consommateurs. qui sont enjoints à transformer leurs pratiques. On va les sensibiliser, on va les éduquer. Je pense par exemple à des outils digitaux comme nosgestesclimat.fr où on peut calculer notre empreinte carbone. En fonction du résultat, on va nous conseiller un certain nombre de pratiques. Donc effectivement, consommer local, de saison, consommer moins de viande, privilégier le train plutôt que l'avion. Donc en fait, en tant que... consommateurs, effectivement, on a accès à toute une information qui nous permet de transformer nos pratiques à l'échelle individuelle. Le problème, ce qu'on constate, c'est que même si les consommateurs savent quoi faire, même si un ensemble de consommateurs savent comment faire les choses, on se rend compte qu'il y a aussi des consommateurs qui résistent à l'écologie. On a dans notre champ de recherche... En marketing, on a des collègues qui travaillent sur la résistance à l'écologie. Alors cette résistance, elle s'explique par plusieurs raisons. Elle s'explique pour des raisons de pouvoir d'achat, parce que comme vous le disiez, avoir une consommation saine, ça a un prix. Pour des raisons aussi idéologiques, il ne faut pas nier qu'il y a des gens qui sont un peu climato-sceptiques, ou bien aussi qui considèrent que ce n'est pas justement leur responsabilité. que c'est aux consommateurs ultra riches déjà de donner l'exemple. Et donc il y a des consommateurs qui se réfugient derrière cet argument pour ne pas changer leur pratique. Et puis il y a aussi des questions d'accès. C'est ce que vous disiez, nous on a fait des recherches sur certains territoires, même en Ile-de-France, où les personnes en situation de précarité n'ont pas forcément accès à une alimentation saine et de qualité. Donc il y a aussi des problématiques d'accès à ce type de... de consommation responsable. Donc ça, c'est du côté des consommateurs. Et puis, il y a une autre chose qu'il ne faut pas négliger, c'est que le système capitaliste lui-même se réforme quand même à la marge. Donc aujourd'hui, on voit se développer effectivement des entrepreneurs sociaux, au niveau des grandes entreprises, les entreprises à mission, le concept de responsabilité sociale des entreprises, le concept de marketing durable. Nous-mêmes, on est enseignantes en marketing, donc ça fait partie des nouveaux cours qu'on enseigne aux étudiants. Mais tous ces types d'entreprises ou ces types de pratiques marketing ne remettent pas du tout en cause l'impératif de croissance qui entraîne une surconsommation et une surproduction. Côté consommateur, à l'échelle individuelle, on constate que les pratiques se transforment à la marge. Et côté offre, producteur, entreprise et système capitaliste, aussi se réforment à la marge. les changements attendus ne sont pas là. Donc nous, avec notre collectif de recherche, on explore une autre voie qui est de dire que le changement, les changements ou en tout cas la contribution à la transition, elle doit se faire de façon collective et démocratique. C'est par les démarches collectives, citoyennes, démocratiques, qu'on peut réussir à produire des récits alternatifs aux récits dominants. Et donc on a étudié un certain nombre de structures qu'on appelle des organisations alternatives. Et après je crois que vous allez peut-être me poser des questions sur la définition de ce qu'est une organisation alternative. Mais donc des organisations qui soit sont développées par des citoyens ou avec des citoyens et qui sont aussi soutenues parfois par les pouvoirs publics. Et donc ces organisations... Elle cherche à transformer la consommation, la production, les façons d'habiter et de valoriser les ressources d'un territoire de façon alternative. Alors évidemment, on a montré dans nos recherches qu'elle rencontre un certain nombre de difficultés, vous imaginez bien, parce qu'elles sont confrontées à des cadres institutionnels assez rigides. Elles sont aussi confrontées à des entreprises plus conventionnelles qui ont le pouvoir sur les différents marchés. Mais malgré tout, ces collectifs... parviennent, et on va avoir des exemples très concrets aujourd'hui, à impulser des cultures de consommation et de production alternatives et réussissent aussi à transformer les pratiques, déjà à une échelle locale et puis parfois même à une échelle nationale.

  • Speaker #0

    Vous avez choisi le terme organisation alternative des citoyennetés et vous l'avez axé dans le cadre global de vos recherches, vous l'avez axé dans le cadre global nord-sud. Alors pourquoi avoir pris cette échelle plus grande si vous pouvez aussi revenir dessus ?

  • Speaker #2

    Le terme d'organisation alternative fait référence en sciences de gestion à des organisations qui peuvent prendre des formes différentes. Donc ça peut être des coopératives, des associations. des mouvements sociaux, des écosystèmes d'acteurs qui n'ont pas forcément un statut juridique, mais qui vont impliquer des associations, des habitants, des responsables politiques. Ces organisations ont la volonté de concilier trois objectifs, comme le décrit notre collègue Fabien Hildvein dans la post-phase de l'ouvrage. Donc ces trois objectifs, quels sont-ils ? Le premier objectif, c'est l'objectif d'autonomie, c'est-à-dire faire en sorte que les individus qui collaborent pour développer ces organisations participent aux décisions. Ça, c'est le premier objectif. Deuxième objectif, c'est un objectif de solidarité, c'est-à-dire que ces organisations et toutes les organisations qu'on a étudiées dans le livre, elles ont aussi pour objectif de prendre en considération, voire de prendre en charge les vulnérabilités de chacun. Et puis, troisième objectif, c'est celui de la responsabilité envers les autres parties prenantes, présentes et futures. Donc là, on retrouve aussi une partie de la définition du développement durable. Ce qui caractérise ces organisations, c'est qu'elles portent toutes un projet politique et éthique. Et elles portent toutes des façons diversifiées, presque à l'infini, d'exercer la citoyenneté. La citoyenneté, je vais en donner une définition peut-être un peu baroque pour des politologues ou des... ou des juristes, mais l'idée c'est qu'elles oeuvrent collectivement à la fabrique d'un destin commun désirable, que ce soit, alors là je vais balayer un peu les exemples qu'on traite dans le livre, mais que ce soit dans le secteur de l'alimentation, de la consommation d'énergie, Alix va en parler, de la gestion des déchets, du développement d'activités économiques pour un territoire. Donc, vous voyez, c'est des champs d'action complètement différents, mais ce qui les caractérise... toutes ces organisations, c'est qu'elles cherchent à construire un destin commun un petit peu désirable en se donnant des règles de fonctionnement. Et ce qui les caractérise aussi, donc pourquoi la notion d'alternative, c'était aussi en creux dans votre question, c'est qu'elles se différencient toutes d'un modèle central d'organisation capitaliste fortement formalisé et bureaucratisé. Et en tout cas, dans tous les cas, elles sont alternatives dans le sens où elles tentent de proposer d'autres voies. que celles établies pour transformer. Donc l'alternative, finalement, elle renvoie à tout ce qui existe en dehors de ces modèles dominants, et donc elle peut prendre des formes très diverses. Alors sur votre question de pourquoi on a étudié des organisations à la fois en Europe, mais aussi en Afrique du Nord, principalement au Maroc et en Tunisie, alors... Déjà parce que notre collectif est composé de... Je ne l'ai pas dit, mais en fait, on est un groupe pluridisciplinaire. Donc Joël parlait d'aujourd'hui, effectivement, on a tous des profils différents. Pour étudier ce type d'organisation, nous, on pense qu'il faut aussi collaborer avec des disciplines différentes. Donc nous, avec Alix, on est en gestion, mais on a travaillé avec des urbanistes, on a travaillé avec des politologues, on a travaillé avec des économistes et des sociologues. Parmi ces collègues, on a aussi des collègues qui sont basés au Maroc et en Tunisie. Et puis, notre idée, c'était de montrer aussi que toutes ces initiatives citoyennes, elles ne sont pas propres à l'Europe. Elles se déploient de part et d'autre de la Méditerranée et quelque part, ça renvoie aussi le signal qu'elles se déploient partout dans le monde. Ce n'est pas un phénomène isolé, propre au pays du Nord. C'était un peu l'objectif. ce qu'on va montrer dans le livre, c'est que ces organisations, elles sont caractérisées aussi par des grandes étapes de développement et par des grands questionnements. La première étape, c'est la création de sens. C'est-à-dire que toutes ces organisations-là, elles vont partir d'un modèle dominant dans leur champ d'action qui leur... leur pose question, qui leur pose problème, et l'idée ça va être de recréer du sens. Alors ça veut dire par exemple, donc on va vous donner des exemples concrets, par exemple il y a un chapitre qui traite d'un collectif qui s'appelle le collectif de la Nars de Nouvial, donc la Nars en fait c'est une zone humide, donc la Nars de Nouvial elle est située dans le Cantal, une zone humide c'est très important sur le plan écologique parce que ça permet de... de maintenir la biodiversité. Dans cette zone humide, il y a par exemple 150 espèces d'oiseaux. C'est un territoire très riche et très important pour la biodiversité. Sur ce territoire qui est très riche, il y a une ressource qui est très intéressante. dans le secteur agroalimentaire, qui est la diatomite. Donc il y a un sous-sol de cette zone humide, et il se trouve qu'il y a une entreprise qui s'appelle Imerys, qui exploite une partie de cette zone pour extraire cette diatomite, qui est une forme de roche sédimentaire. Et la poudre de la roche est utilisée pour filtrer la bière. Donc il y a toute une filière économique qui s'est développée autour de la diatomite. Et face à ça, on a un collectif d'habitants de ce territoire. qui refusent cette logique extractiviste qui s'est développée pour proposer un projet économique alternatif qui vise à préserver les ressources du territoire. Parmi les projets économiques, il y a un projet autour du tourisme durable qui s'est constitué. Il y a des habitants qui réfléchissent à comment on pourrait développer le tourisme pour valoriser les ressources du territoire. Et donc, ils ont commencé à questionner la notion de tourisme durable. On pourrait faire du tourisme durable. Et puis, dans les discussions, dans les délibérations, ils se sont rendus compte que le tourisme durable, finalement, c'était associé à aussi une forme de marketing de territoire. Et donc, ils en sont venus à re-questionner le sens du tourisme durable et à proposer un nouveau sens. Et ils se sont mis d'accord. pour promouvoir un tourisme de découverte, qui est un peu différent de la philosophie du tourisme durable, c'est-à-dire un tourisme de découverte qui va permettre aux touristes, mais aussi aux habitants du territoire, de redécouvrir toute la richesse de cette biodiversité, donc redécouvrir ces espèces d'oiseaux et valoriser toutes ces ressources. Donc vous voyez, c'est un sens un peu alternatif à le sens... portée par l'entreprise Imerys, qui est plutôt une logique extractiviste, où on va exploiter, en fait, on va extraire, puis exploiter ces ressources au service d'une filière économique. Donc c'est ça, la création de sens, c'est qu'à un moment donné, il y a un modèle dominant, et puis les citoyens se contestent un petit peu ce modèle dominant, et donc vont essayer de travailler à construire un autre sens. Et c'est ce sens-là, finalement, qui va ensuite faire vivre ces collectifs. des actions un petit peu concrètes. Donc ça, si vous voulez, c'est la première partie, mais après, la première action, et puis après, il y a évidemment d'autres actions qui structurent ces organisations. La deuxième, c'est la participation citoyenne. Je l'ai dit au démarrage, en fait, ça, c'est très structurant dans ces collectifs, et Alix va en parler. Les gens de ces collectifs, de ces organisations, sont animés par un idéal démocratique. L'idée, c'est qu'en faisant participer... Les citoyens vont mieux s'approprier les enjeux du développement durable, notamment, et en s'appropriant mieux les enjeux, en les comprenant mieux, en prenant part aux décisions qui vont être mises en place, forcément, ça va transformer aussi les pratiques à l'échelle individuelle. Il y a une résonance entre ce qu'on peut faire à l'échelle collective et ce qu'on peut faire à l'échelle individuelle. On va agencer la participation pour faire vivre ce sens. Et puis, ce que le livre montre, c'est là où... on a une approche aussi un petit peu critique et pas trop angélique, c'est que ces organisations, bien souvent, elles évoluent dans les interstices assez étroits qui sont laissés par les institutions, par les cadres institutionnels. Et leur objectif, c'est évidemment de modifier les cadres institutionnels, mais ce n'est pas forcément évident. Donc, en fait, ce qu'on montre, c'est qu'elles ont du mal à modifier les cadres institutionnels un peu rigides, mais qu'elles parviennent parfois quand même. à faire évoluer un petit peu les choses, même si ça reste à la marge. Juste un exemple, on a les autrices d'un des chapitres qui ont travaillé sur la vallée de la Roya, dans le sud justement, qui a été touchée par une tempête. Et donc les habitants ont dû se mobiliser, et même les élus ont dû se mobiliser pour penser un plan de reconstruction du territoire. Et donc l'État a lancé une concertation avec les habitants pour essayer d'imaginer, de développer de nouveaux projets de territoire. Ce cadre institutionnel, finalement, il a permis aux habitants de développer en parallèle et de façon complémentaire d'autres espaces de concertation plus informels, mais qui continuent à ce jour. Vous voyez, les habitants, les citoyens, parfois, arrivent à se servir des cadres institutionnels pour créer d'autres espaces de concertation, de délibération et de création d'actions transformatives.

  • Speaker #0

    Merci. Alors, Alex Powell, vous avez coécrit l'un des 14 chapitres du livre sur la société coopérative d'intérêt collectif, NRCorp, Languedoc, Ouzion. qui est un exemple type d'une organisation alternative des citoyennetés dans le domaine de la transition énergétique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces cas pratiques ?

  • Speaker #2

    Je pense que le rôle du chercheur est multiple dans l'accompagnement des transitions. Déjà par nos publications, notre rôle de chercheur c'est aussi de publier, de diffuser nos recherches pour mettre en visibilité toutes ces initiatives. Nous, c'était aussi l'objectif, c'était à un moment donné de rendre compte du développement de la trajectoire de ces organisations pour les faire connaître, pour inspirer éventuellement d'autres initiatives. Et puis ensuite, nous, on fait de la recherche partenariale. Donc, c'est de la recherche, beaucoup de recherche action. Donc, on a pu accompagner des collectifs, des entreprises de l'ESS. Et donc là, on a endossé différents rôles. On n'est pas que des chercheurs qui observent un peu en surplan. On écoute, on est dans une forme d'écoute active de ces collectifs. On analyse, on interprète à partir de données qu'on collecte. Et là, on les aide à améliorer leur pratique, à atteindre leur objectif. Donc toi, tu peux donner des exemples un peu concrets de ce qu'on a pu mettre en place avec Enercop ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors Enercop, qu'est-ce que c'est ? Enercop, c'est un fournisseur coopératif d'électricité d'origine... renouvelables. Enercop est organisé en réseau, c'est-à-dire qu'il y a 10 coopératives Enercop régionales sur le territoire français et une coopérative nationale installée à Paris et qui va porter pour l'ensemble du réseau des fonctions support comme la communication ou la relation client et producteur. Leur premier objectif, c'est la fourniture d'électricité, une électricité verte, locale, citoyenne. Mais au-delà, de cette fourniture d'électricité, leur idée, leur mission, leur action, et développer des moyens de production d'énergie renouvelable et la maîtrise de la consommation d'énergie à partir d'un ancrage territorial. C'est pour ça qu'on retrouve des Enercopes implantés en région et surtout en impliquant les citoyens dans l'investissement. Ils s'investissent financièrement dans ces coopératives et au-delà, avec leur participation. participation sur laquelle je vais revenir, mais ils s'investissent également dans les décisions stratégiques de ces coopératives. Alors, Enercop est engagé pour la transition énergétique, c'est-à-dire le fait de passer l'utilisation de ressources énergétiques non renouvelables à des ressources renouvelables dans la production et la consommation. Et ils considèrent, Enercop, que cette transition ne peut se faire qu'avec l'implication des citoyens. Donc j'en reviens à ce qu'Audrey évoquait sur... Ces collectifs citoyens ne peuvent exister que s'il y a une participation active de citoyens en leur sein. Concrètement, c'est très bien de dire que les gens doivent participer, mais concrètement, comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour impliquer ? Nous, ce qu'on a observé dans le temps et chez Enercop, c'est que si on cherche à gouverner, cette participation des citoyens. C'est-à-dire, si on leur impose des dispositifs participatifs précis, sans les impliquer dans la co-construction de ces dispositifs participatifs, ça ne fonctionne pas. Un exemple pour Enercop Languedoc Roussillon. Enercop, on le suit depuis 2017, on l'a suivi sur deux projets de recherche. Et en 2016... Une énercope particulière qui était Énercope Languedoc-Roussillon, qui est implantée dans la région Languedoc-Roussillon, a en 2016 souhaité lancer ce qu'ils ont appelé un réseau d'ambassadeurs. Ce réseau d'ambassadeurs était formé par des clients et des sociétaires énercopes. Des sociétaires énercopes, ce sont des citoyens comme vous, comme moi, qui investissent en achetant des parts sociales auprès d'Énercope. Alors l'ambassadeur était présenté... par Enercop Languedoc-Roussillon, comme un sociétaire, un client motivé pour organiser des soirées de sensibilisation chez lui, pour des amis, un sociétaire motivé, un client motivé pour faire découvrir le projet de la coopérative à des commerçants, à des municipalités. Sauf que dans les faits, nous, quand on a mené une recherche pour comprendre les ressorts de l'engagement pour les sociétaires clients chez Enercop, Beaucoup ont exprimé le sentiment de ne pas se reconnaître dans les rôles et les missions qui leur avaient été attribués par la coopérative.

  • Speaker #0

    Ce terme d'ambassadeur était perçu comme quelque chose d'un petit peu trop institutionnel et qui correspondait à une implication formalisée au sein de la coopérative ou encore perçu négativement, connoté comme trop commercial par rapport aux objectifs de transition socio-démocratique que pouvait porter la coopérative. Donc nous, le collectif de recherche qui s'est intéressé à NRCOP, Il y avait Audrey, je pense aussi à Lauren Peters, Amina Beji-Becher. Nous avons monté avec Enercop Languedoc-Roussillon et des citoyens volontaires, des sociétaires clients d'Enercop Languedoc-Roussillon, un comité de pilotage de la recherche en 2020. Et en fait, à la suite de ça, nous avons organisé des ateliers participatifs avec des clients, des sociétaires, pour comprendre un petit peu les modalités. de participation réelle et souhaitée au sein de la coopérative. Et ça nous a permis collectivement de mettre à jour quatre conditions pour la participation citoyenne. La première, c'est qu'il faut encourager, quand on est sur ce type d'initiative citoyenne, il faut encourager les individus à formuler leurs propres problématiques ainsi qu'à définir les actions dans lesquelles ils souhaitent s'investir. Deux autres conditions, la participation, elle doit être... convivial et territorialisé. L'exercice de la sociabilité et l'appel à la convivialité sont des vecteurs essentiels pour la création et le maintien de liens, mais aussi cette convivialité est un palliatif finalement au pessimisme ou à l'angoisse vis-à-vis du contexte climatique, qu'on peut ressentir tous. Il s'agit de rendre finalement possible ici, avec cette convivialité, de rendre... possible une lutte difficile mais aussi agréable pour la transition où le plaisir peut également être au rendez-vous. En outre, le fait de territorialiser les démarches va faciliter l'inscription des individus dans la localité. Pour la plupart des personnes que nous avons pu interroger, donc ces citoyens, il est beaucoup plus simple d'exercer la participation par des pratiques partagées dans des lieux connus. qui peuvent impliquer des proches, des voisins ou des élus locaux. Dernière condition qu'on a identifiée pour cette participation citoyenne, ça consiste à accompagner les individus dans la prise de conscience de leurs connaissances, de leurs compétences, ainsi que des ressources disponibles, des outils pédagogiques, techniques, formations, partage d'expériences, tout en permettant leur mutualisation, développement et articulation. En somme, si je devais résumer cette recherche, il s'agit... plus que de la gouverner, il faut faciliter la participation.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a un autre exemple. On est chercheuse, mais on est aussi enseignante. Et donc, ces collectifs, certains nous ont sollicité pour les former aussi sur les outils de gestion. La gestion, elle peut, et Émilie pourra témoigner, la gestion, ça peut être aussi mis au service de ce type d'organisation. On a pu former les collectifs sur certains outils gestion, on les a aussi formés à certaines méthodes d'écoute des habitants. Il y a aussi ce rôle de formation, on peut transformer. Et puis, troisième pas, on en discutait avec Alix, il y a évidemment la sensibilisation, la formation et la transmission de connaissances auprès de notre public principal, qui est celui des étudiants. Donc, à travers des projets pédagogiques, à travers des enseignements, des cours. Donc là aussi, on peut transformer et sensibiliser les étudiants. Alors sensibiliser, ça ne veut pas dire faire du plaidoyer. Ça veut dire à un moment donné leur dire qu'il y a une orga diversité, il y a un certain nombre d'organisations. Et puis, c'est vrai qu'en gestion, on parle moins de ces organisations alternatives. Et donc là, il y a un enjeu là-dessus, à leur montrer la diversité des organisations et la diversité des récits pour transformer, au-delà du récit technocentré.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Alex. Pour finir, je ne sais pas si vous avez des mots, des messages, ou bien finir par donner, par exemple, l'apport de la recherche dans cet élan de changement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a vu sur Enercop, c'est suite à ce premier travail qu'ils avaient mis en place. venir un petit peu gouverner la participation, ce que j'évoquais tout à l'heure. Donc on met en place un réseau ambassadeur. Très bien, ce réseau ambassadeur, clairement, ça n'a pas fonctionné. Le fait est qu'il n'y avait pas non plus de poste dédié pour animer, pour faciliter cette participation. Et donc, quand on est revenu vers eux avec notre deuxième projet de recherche, en fait, on a vu qu'entre les deux, suite aux conclusions de notre premier travail qu'on avait mené avec eux, ils ont créé un poste de chargé de la vie coopérative, qui a pour rôle d'animer, de faciliter cette implication, cette participation des citoyens.

  • Speaker #2

    Alors merci encore une fois, merci beaucoup pour vos interventions. Bonjour, Louane Gardette-Boucher. Merci d'avoir accepté notre invitation. Louane, vous êtes étudiante en droit à l'UPEC et adhérente à la coopérative participative COPCOT, située dans le centre commercial des Ausha et partenaire de l'UPEC. En tant qu'étudiante qui fait attention à sa convention et dans la consommation, c'est-à-dire consommer autrement devient pour vous un engagement citoyen. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le concept de consommer responsable ?

  • Speaker #3

    Alors pour moi, le concept de consommer responsable, c'est au tout début de réduire l'impact écologique, donc par exemple l'empreinte carbone, on va éviter le transport en bateau, le transport en avion. Ensuite, on va privilégier aussi les circuits courts et la production éthique. Donc la rémunération juste des producteurs, le respect des conditions de travail aussi. Les produits, du coup, ils passent directement du producteur au consommateur, sans intermédiaires superflus. Il y a aussi une dimension citoyenne et sociale, donc c'est comme un acte citoyen, puisqu'on s'engage dans un système économique qui valorise la solidarité, l'inclusion et la justice sociale. Quand on fait attention à sa consommation, on se questionne sur... Les conséquences de ces achats, donc les conditions de production, est-ce que le producteur est rémunéré à sa juste valeur, à ce qu'il produit, etc. Il y a aussi la consommation responsable et le gaspillage. Éviter par exemple un maximum d'emballage plastique en favorisant le vrac, par exemple, ou en recyclant nos déchets, le compost, etc. Et surtout éviter la surconsommation.

  • Speaker #2

    Alors pouvez-vous nous présenter la copie ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, la COPCODE, c'est une association, les amis de la COPCODE, mais aussi une coopérative, une organisation à but non lucratif. La COPCODE a une marge fixe, qui ne bouge pas depuis son ouverture, et transparente. C'est-à-dire que tous nos adhérents savent que notre marge est de 23%. On privilégie le circuit court, donc c'est du direct producteur au maximum, le plus local possible. On a une majorité de produits bio. Plus on privilégie le direct producteur, en général c'est de meilleure qualité. On est respectueux de la nature, on soutient aussi l'économie locale. On a une réduction des déchets aussi, donc on a beaucoup de vrac, on fait des composts à emporter. On a un système de prix libre et de prix coûtant, c'est-à-dire que quand des légumes ne sont plus vendables au prix de base, on les met à prix libre, c'est-à-dire que les adhérents donnent ce qu'ils veulent. pour par exemple des légumes qui ont un petit peu pourri un certain endroit mais qui restent quand même consommables. Le modèle économique aussi, donc on a des prix compétitifs par rapport à des grandes surfaces, donc pas sur tout évidemment, mais par exemple sur le fromage ou aux légumes, on a des prix accessibles à tous, donc il y en a pour tout le monde. Par exemple les tomates, il y a des petits prix pour les gens qui ne peuvent pas se permettre des tomates à 7 euros et quelques le kilo. On a des conditions aussi spéciales étudiantes. Donc l'adhésion est offerte pour les étudiants et il y a une remise de 15% sur le panier en fin de course.

  • Speaker #2

    Alors si on peut encore revenir sur le concept des circuits courts, quelle est votre vision de la consommation à partir des circuits courts et engagés ?

  • Speaker #3

    Les circuits courts et engagés, ça permet de réduire l'empreinte carbone, comme je l'ai dit. Avant, en réduisant notre distance d'importation au maximum. On soutient aussi l'économie locale en rémunérant directement les producteurs ou l'artisan au prix juste. Les circuits courts sont souvent de meilleure qualité que ce qu'on peut trouver par exemple en grande surface. C'est plus frais et produit dans le respect de l'environnement. Aussi, la traçabilité est beaucoup plus facile. C'est important que nos consommateurs puissent déterminer l'origine de nos produits. La connaissance du producteur aussi, parce que du coup, on a des échanges directs avec nos producteurs. On ne passe pas par quelqu'un, on n'a pas d'intermédiaire superflu. On évite la surconsommation, on consomme par saisonnalité.

  • Speaker #2

    Alors parfait, pouvez-vous nous parler de ta mission de service public au sein de cette association coopérative Les Amis de la Copcote ?

  • Speaker #3

    Alors je suis du coup en service civique qui est un engagement volontaire sur une durée de plusieurs mois qui se fait au sein d'un organisme public et associatif. Du coup j'ai choisi de la faire chez Les Amis de la Copcote. Donc ma mission principalement c'est le soutien aux salariés. Je suis un renfort pour les salariés dans leurs tâches quotidiennes. Je fais de la facturation, donc gestion des factures, etc. Je fais aussi de l'organisation d'événements, c'est-à-dire trouver des personnes pour faire les événements, répondre à des mails, etc. De l'approvisionnement, c'est moi qui gère des fois les commandes. Je fais de la gestion des stocks pour faire des inventaires. Je fais beaucoup d'accompagnement bénévole en majorité et j'aide à la mise en place d'un meilleur fonctionnement.

  • Speaker #2

    Alors, combien de temps donnez-vous par mois pour l'association ?

  • Speaker #3

    Je donne 24 heures par semaine à l'association en tant que service civique, mais je donne aussi 3 heures de mon temps toutes les 4 semaines en tant que bénévole à l'association. En dehors de ces trois heures, je donne aussi du temps bénévolement pour tout ce qui est commandes en dehors de mon cadre de service civique.

  • Speaker #2

    Pour finir, avez-vous des messages à adresser à nos auditrices et auditeurs, surtout en ce qui concerne vos engagements, c'est-à-dire aussi l'association Les Amis de la Cocotte ?

  • Speaker #3

    Aujourd'hui, on vit dans un monde où la consommation est omniprésente, souvent rapide et peu réfléchie alors qu'il existe. des alternatives de consommer plus consciente, plus responsable et qui puisse vraiment faire une différence dans notre quotidien. Donc c'est là que les circuits courts et l'engagement entrent en jeu. En tant qu'étudiante, on est à un moment crucial de notre vie, on commence à prendre des décisions qui vont façonner non seulement notre avenir mais aussi celui de la planète. Donc on a un pouvoir immense, celui de faire des choix réfléchis, de soutenir des pratiques de consommation qui respectent l'environnement, les producteurs locaux et qui participent à une économie plus juste. Pourquoi les circuits courts ? Du coup, parce qu'ils nous permettent de consommer des produits frais, locaux et la plupart du temps bio, tout en soutenant l'économie locale et en réduisant notre empreinte carbone. Choisir d'acheter localement, c'est aussi renforcer les liens avec nos territoires et soutenir nos agriculteurs, nos artusans ou nos producteurs. En rejoignant des initiatives comme la COPCOAT, on ne devient pas seulement consommateur, on devient aussi acteur du changement. Par exemple, à la Copcote, on s'occupe de la gestion de l'épicerie. Du coup, on peut participer à un modèle économique qui ne cherche pas le profit à tout prix, mais qui place l'humain, la planète, au cœur de ses préoccupations. Alors, comment s'engager ? C'est plutôt simple, en choisissant de consommer différemment, en soutenant les initiatives locales et en... en privilégiant les produits responsables et éthiques. Il faut savoir aussi qu'en tant qu'étudiant, la plupart du temps, on a un budget assez serré. C'est pour ça qu'il y a des associations qui ont mis en place, comme la COPCOT, des conditions spéciales étudiantes, par exemple sur des réductions de paniers, des adhésions offertes, etc.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Luan. Nous allons passer la parole à Brigitte Loth de l'association Les... paniers de Créteil. Alors bonjour Brigitte et merci d'avoir accepté de participer à ce podcast.

  • Speaker #4

    Bonjour.

  • Speaker #2

    Brigitte, vous représentez l'association les paniers de Créteil, un regroupement d'achats qui promet la consommation bio et locale. Alors pouvez-vous nous présenter l'association les paniers de Créteil ?

  • Speaker #4

    Très volontiers. Notre association a démarré en 2008. Elle est née dans un groupe d'amis. qui avaient envie de s'engager concrètement. Notre slogan, copié celui de la SCOP Terre vivante, c'est l'écologie pratique. Le but au départ, ça a été de trouver un partenaire pour des abonnements de paniers de fruits et de légumes. Historiquement, ça a été les paniers du Val-de-Loire qui ont malheureusement dû cesser leur activité. Heureusement, le flambeau a été repris par les paniers du Val-de-Marne qu'on va voir tout à l'heure. Ça a démarré sur cette idée de trouver des fruits et légumes en circuit court bio. Et parallèlement, l'association a développé des ateliers, c'est formé aussi, on est plusieurs à être formés en tant que maître composteur. parce que c'est très bien de manger bio, mais c'est bien aussi de limiter ses déchets. Et le compostage ou le l'empré-compostage, on voulait montrer que c'était possible d'en faire en ville, de retrendre ce qui vient de la terre à la terre. Et aussi des ateliers pratiques, justement sur les changements d'habitude alimentaire, encourager la cuisine anti-caspi, le végétarisme, mais aussi la fabrication. de produits d'entretien qui n'ont pas d'impact nocif sur l'environnement. Donc toutes ces activités, elles se font par des bénévoles. Donc ça repose sur effectivement un engagement citoyen. On est tous animés par des valeurs écologistes. Et notre but, c'est vraiment de les partager avec le plus grand nombre. Donc au fil des années, on s'est développé et on a diversifié nos activités et nos relations avec les partenaires.

  • Speaker #2

    Alors quels sont ces... ces différentes activités, si vous pouvez encore revenir dessus.

  • Speaker #4

    Oui, je vais développer un petit peu. Donc, la fonction principale de notre AMAP, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, c'est effectivement changer le contenu de notre assiette. Donc, on va pour ça aller rencontrer des producteurs. J'insiste sur le fait qu'on va les rencontrer. On va voir comment ils vont au travail. Souvent, c'est des passionnés. Ils sont ravis de nous montrer comment ils ont... mis en place leurs pratiques. En termes de bien-être animal, aussi, pour ceux qui élèvent des animaux, on est tout à fait attentifs à ce qui se passe. Donc, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, pour nous, parce que la bonne agriculture, celle qu'on veut soutenir, c'est justement une agriculture locale qui respecte l'environnement et qui, comme notre étudiante vient de le dire, qui leur assure un revenu décent. Donc, comment ça se passe concrètement ? On va organiser des abonnements où on va s'abonner à l'avance, ça garantit un revenu au producteur et on va avoir des livraisons. En ce moment, par exemple, on est sur la saison des agrumes de Corse, donc d'octobre à février, on va recevoir des caisses d'agrumes à des prix incroyablement compétitifs, de 80 le kilo par exemple. Et ça garantit au producteur d'écouler sa production. C'est une sécurité financière et nous, ça nous garantit d'avoir des fruits et légumes de saison super frais et délicieux. Donc il y a le circuit des abonnements, ça va concerner les laitages, les poulets, les fruits, les légumes. Et à côté de ça, on va organiser des ventes ponctuelles. Nos partenaires vont venir nous retrouver sur différents lieux à Créteil et nos adhérents vont être informés à l'avance de ces venues, vont pouvoir effectuer leurs demandes. Le jour 10, c'est aussi un moment convivial, on vient rencontrer le producteur, on se rencontre entre nous et on vient récupérer nos différents paniers. Les autres activités, j'allais dire, c'est de l'éducation populaire au sens noble du terme. On essaie de démocratiser ces pratiques, montrer que manger végétarien, ça peut être super sympa, que faire de la cuisine anti-gaspille, c'est facile. Parce qu'effectivement, le bio a un coût. Même si en passant en circuit court, il n'est plus réduit, bien sûr, mais c'est aussi des changements de pratiques. Et puis, par exemple, en faisant nos ateliers compostage ou lombricompostage, on réduit le poids de nos poubelles, on rend à la terre. Donc voilà, tout ça, c'est quelque chose d'assez cohérent, d'assez lié. Et on est vraiment très content de pouvoir les mener dans différents lieux de Créteil, les centres socioculturels. Ici à l'université, on a un point de dépôt pour les paniers. Donc on essaie vraiment d'irriguer le territoire. On est une association de Créteil. Tous nos adhérents ne sont pas de Créteil, on a des gens qui viennent de plus loin, mais notre base, elle est ici.

  • Speaker #2

    Alors oui, on comprend que c'est bien le bio, mais est-il accessible à tout le monde ?

  • Speaker #4

    Alors on essaie de faire en sorte que oui, le bio a souvent cette image de... de secteurs réservés aux plus privilégiés. Nous, on le regrette énormément. Ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite voir durer dans le temps, bien entendu. C'est la conséquence de la politique agricole française et de la politique agricole européenne qui préfèrent subventionner des cultures non bio à coups d'argent public, alors que les agriculteurs bio sont vraiment très peu soutenus. et encore moins soutenu qu'avant. Donc c'est aussi un acte politique et militant d'accepter de remettre une part plus importante de son budget dans l'alimentation, budget qui dans les années 60 a été énorme, je crois que c'était à peu près 60% pour l'alimentation et le reste pour tout le reste. Actuellement, le panier moyen de l'alimentation est descendu à 20% parce qu'il y a les loisirs, parce qu'il y a des modes de consommation qui se sont diversifiés. À nous aussi, c'est pour ça qu'on disait que c'était un engage personnel. d'essayer de donner la priorité peut-être à l'alimentation. Alors on a quelqu'un dans l'association qui dit l'alimentation, Hippocrate, première médecine. Et on voit beaucoup de nouveaux adhérents de l'association, des jeunes parents qui disent oui, c'est un peu plus cher, mais j'ai envie que mes enfants mangent des choses qui ne soient pas remplies de pesticides. Il y a une inquiétude sur ce qu'on a dans l'eau du robinet, sur ce qu'on a dans son alimentation. Alors certes, c'est un peu plus cher, mais on peut se dire... qu'en mangeant moins de viande, on équilibre un peu le panier. Et puis surtout, grâce à notre partenaire, la MJC Charpie, on a une expérimentation de panier bio solitaire, grâce au panier du Val-de-Marne. Et notre but, c'est effectivement faire bouger les mentalités. Pourquoi le système agricole, il est comme ça ? Parce que les élus qui nous représentent soutiennent ce modèle. Alors, si on fait bouger les mentalités, que les gens se responsabilisent et demandent un autre modèle d'agriculture, Nous, on est un peu des utopistes. On pense que ça peut arriver et on milite pour ça aussi.

  • Speaker #2

    Alors voilà, vous avez parlé de la politique. Alors, quel est votre avis sur la politique agricole commune de l'Union européenne ?

  • Speaker #4

    Je crois que je viens d'en dire beaucoup de mal.

  • Speaker #2

    Oui, mais peut-être on peut encore approfondir le débat. Est-ce que cette politique favorise-t-elle le bio ?

  • Speaker #4

    Non. Malheureusement, en France, on a un président qui a fait des grands engagements avec 20% de bio minimum. Et en fait, on voit que la production de bio en France, elle a un petit peu monté, elle a stagné, elle s'est cassée la figure ces dernières années. Il y a des structures qui ont eu du mal à s'en sortir, des agriculteurs qui ont arrêté le bio parce qu'ils n'arrivaient pas à vendre. Clairement. Maintenant, les engagements politiques ne sont pas à la hauteur. C'est une agriculture qui a besoin d'être soutenue. Personnellement, je pense même qu'elle devrait être, comment dire, encouragée pour servir ce rendu à l'environnement et à la santé publique. Et je suis très, très choquée qu'on déverse autant d'argent public pour faire des méga-bassines, pour irriguer du maïs qui n'est pas du tout une culture adaptée, alors qu'on devrait donner la priorité à l'agriculture vivrière, au sens de l'agriculture qui nourrirait. On a un ministère qui s'appelait Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. C'est complètement paradoxal. Il y a des études qui ont montré qu'on ne pouvait pas tenir deux jours si on n'a pas les importations d'Espagne, d'Italie. Pourquoi on ne peut pas faire en sorte que le maximum de nourriture qu'on mange en France soit produite en France ? On a des régions agricoles qui sont fantastiques, mais on a aussi des projets politiques débiles. Je vais être dure, mais le plateau de Saclay, c'est quand même une artification, artificiel, je vais le dire, on gâche des très belles terres agricoles pour bâtir dessus. Voilà, ça va à contresens de ce qu'on devrait faire pour la transition écologique, pour la santé publique et pour l'égalité. Donc, effectivement, on fait en sorte qu'en éveillant des consciences à notre humble mesure. on puisse promouvoir un autre modèle.

  • Speaker #2

    Alors, dans la même lancée, parlons d'un éventuel accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur.

  • Speaker #4

    Ça serait encore pire.

  • Speaker #2

    Parlons dans le sens beaucoup plus de l'avenir de l'agriculture bio, de l'agriculture au sein de l'Union européenne. Et aussi en France ?

  • Speaker #4

    Alors il faut savoir qu'agriculture bio, qu'on soit en France ou qu'on soit au Brésil, ce n'est pas la même chose déjà. Et sans parler d'agriculture bio dans les pays étrangers, je voudrais insister sur le fait que le Mercosur, il permettrait de faire arriver des produits qui sont produits dans des conditions absolument désastreuses. En France, on a eu des projets de méga-fermes, mais les pires méga-fermes françaises, c'est la roupie de Samsonnet. à côté des méga-fermes brésiliennes par exemple. Donc en termes de bien-être animal, en termes de conditions d'élevage ou même de production agricole, c'est désastreux au Brésil. On utilise 150 substances chimiques, pesticides et autres, qui sont interdites depuis bien longtemps en France, comme l'atrazine, ça fait des dizaines d'années que c'est interdit en France. Donc, ça serait désastreux que ce traité soit signé. C'est un traité de libre-échange qui finirait, je pense, de mettre à genoux l'agriculture française et européenne. Donc, j'espère de tout cœur que ce traité ne sera pas signé.

  • Speaker #2

    Alors, merci. Si on peut finir sur une note positive. Quel est votre message ?

  • Speaker #4

    Alors le message, c'est que j'encourage tout le monde à sa mesure à rejoindre des associations, des structures alternatives. Le réchauffement climatique, c'est une réalité. C'est très anxiogène. C'est difficile à combattre à notre échelle. Mais quand on s'engage comme ça, concrètement, on a l'impression d'être engagé dans la bonne direction. Et puis surtout, il y a une dimension humaine qui est très importante. au sein de l'association, entre adhérents, ou même dans les relations qu'on peut avoir avec tous nos producteurs, ça fait très plaisir de se retrouver, de se soutenir, de se dire qu'on a une action concrète. Et je sais que pour tous nos producteurs, agriculteurs et autres, venir sur les points de dépôt, venir au marché, c'est toujours un très bon moment. Et donc, je vais finir par la minute publicitaire, le 13 décembre, le vendredi 13 décembre, de 18h à 20h, à la MJC Charpie, on a notre mini marché. de Noël puisqu'on fait à peu près 4 marchés par an. Donc j'encourage tout le monde à venir nous découvrir et surtout à venir échanger avec les producteurs qui seront présents ce jour-là.

  • Speaker #2

    Alors merci beaucoup. Sans plus tarder, nous allons passer la parole à Quentin. Bonjour Quentin, merci d'avoir accepté d'intervenir autour de cette émission. Vous êtes salarié engagé dans l'entreprise maraîchère. panier du Val-de-Marne qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Alors qui sont les paniers bio de Val-de-Marne ?

  • Speaker #5

    Alors nous sommes un chantier d'insertion par l'activité économique en maraîchage bio. Donc on est sur deux volets, le volet social, donc on accompagne des personnes qui sont éloignées de l'emploi, et le volet agriculture, donc on cultive 5 hectares en maraîchage biologique.

  • Speaker #2

    Alors comment ça marche le mode de fonctionnement du panier bio des Val-de-Marne ? Ce qui concerne la production, le conditionnement, la composition du panier, la livraison, peut-être on va aller étape par étape pour que nos auditeurs puissent comprendre.

  • Speaker #5

    Alors on a plusieurs types de débouchés. On a le panier classique, donc c'est la majorité de notre production. Donc c'est un panier qu'on livre toutes les semaines à des abonnés dans le Val-de-Marne. Après on a le... les magasins bio. On livre ensuite les coopératives comme Copcot qui a choisi Tacop aussi. On livre aussi des AMAP comme les paniers de Créteil. On a aussi une boutique à la ferme et un distributeur sur la ferme à Joanca. La composition du panier donc on livre 50 à 51 semaines dans l'année de légumes. Donc toutes les semaines vous avez au minimum cinq légumes différents. Donc sur l'année on cultive à peu près une centaine de variétés de légumes et on livre uniquement dans le Val-le-Marne pour l'instant.

  • Speaker #2

    J'ai parlé tantôt de la production, c'est-à-dire comment ça marche, le mode de fonctionnement, la production, le conditionnement. C'est ce que vous venez d'expliquer parce que ça part d'un point A à un point B. Et puis si on peut répondre sur la question de l'agriculture biologique, peut-être ça serait mieux. Comment peut-on reconnaître un produit bio ?

  • Speaker #5

    Alors l'agriculture biologique, nous on est contrôlé plusieurs fois par an. Il y a des contrôles où on est prévenu, des contrôles où on n'est pas prévenu. Donc le contrôleur vient regarder où on achète les graines, que tout soit certifié bio. Les graines, le terreau, les engrais, nos cultures, nos pratiques et les produits qu'on peut utiliser.

  • Speaker #2

    Vous pouvez peut-être répondre après. Je vais devoir vous demander votre avis sur l'évolution de la consommation bio en France pour compléter les propos de Brigitte.

  • Speaker #5

    L'évolution, je vais parler pour nous. La France, c'est différents territoires, mais je vais parler vraiment pour nous. Depuis le Covid, on a ouvert une boutique à la ferme qui marche très bien. Il y a eu quand même une baisse de consommation en 2023. Et en 2024, il y a de nouveau une augmentation de la consommation, notamment sur les paniers classiques, mais aussi sur les paniers solidaires. Les paniers solidaires, c'est... C'est un panier qui a été mis en place avec le réseau Cocagne. C'est pour permettre à des personnes en situation de précarité ou qui n'ont pas forcément l'accès à la consommation bio de pouvoir bénéficier d'un panier de légumes toutes les semaines. Ce panier, le coût est divisé en trois. Une partie est payée par le bénéficiaire, une partie est payée par le réseau Cocagne. La troisième partie, c'est un partenaire quelconque, soit le CRUS, par exemple pour les associations d'étudiants, soit un CCAS dans les mairies.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour finir, quel est votre message à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut consommer bio et local. Il ne faut pas confondre les deux. Le local n'est pas forcément bio. Ça nous cause beaucoup de tort, je pense, de plus en plus, notamment avec les nouveaux labels qui ne sont pas des labels HVE. En fait, le consommateur est perdu dans toutes les appellations. C'est au consommateur de vraiment réfléchir et d'agir. pour nous soutenir.

  • Speaker #0

    Bonjour Chantal Chevalier, merci d'avoir accepté de participer à notre émission. Vous êtes présidente bénévole de l'association La Ressourcerie des Créteils, dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, offre une seconde vie aux objets. Parle-nous de La Ressourcerie des Créteils qui se trouve au carrefour des enjeux et défis du développement durable. Quel est son objectif, son but et ses activités ?

  • Speaker #2

    La Ressourcerie des Créteils Son vrai nom, c'est l'association Créteil Ressourcerie Val-de-Marne. Dans le nom, on sait ce que c'est et on sait où. Là, au moins, on ne se creuse pas trop la tête. Elle a été créée en 2020. Depuis, avec une spécificité pour les ressourceries, dans le cadre des ressourceries, c'est que nous fonctionnons, et nous fonctionnons à fond, mais sans locaux. Ça nous permet aussi d'être innovantes dans le fonctionnement, dans les partenariats, dans les idées sur... Et donc une ressourcerie a trois objets. Donc le but, c'est la réduction des déchets et préserver l'environnement. Et nous, c'est aussi créer de l'emploi. C'est nos trois... Et donc dans les activités, on a l'activité de réception de dons. Donc ça, c'est non négligeable. Et ça fait partie par rapport à la notion, moi, de nous, d'économie, de consommateur, de consommateur. C'est aussi important pour nous, donc que les gens nous donnent. Et les gens, ce sont des particuliers, mais aussi des professionnels. On a eu encore un appel, des personnes à côté qui nous ont appelé pour donner du mobilier. Donc les gens donnent. Nous trions, nous checkons, nous réparons éventuellement. On va les revendre. Nous appelons Solidaire. C'est vraiment, on est dans le côté seconde main Solidaire. Et on va parfois les redonner aussi, donner à des associations, à des structures, pas à des personnes en direct. nous c'est notre notre manière de faire et puis donc la troisième grosse activité c'est la sensibilisation donc la sensibilisation par des jeux des ateliers des collectes tous les moments où on iront tous les moments de la ressourcerie sont là pour sensibiliser les personnes les consommateurs fallait les personnes sur le réemploi sur la deuxième vie c'est possible sur la réduction des déchets sur consommons différemment, on trouve... La deuxième vie, vraiment, c'est une richesse. Et ça permet aussi derrière d'avoir aussi un discours sur le côté économique. On est, je vous le disais, sur le réemploi solidaire. Donc on touche les particuliers, des associations, des structures, des professionnels, des entreprises. On intervient dans plein d'endroits différents pour aller prêcher. justement, un peu, pas la bonne parole, mais sensibiliser au travers d'ateliers, au travers d'exemples, au travers de jeux. On a développé des jeux, mais pour pouvoir donner une seconde vie. Et parler réemploi, et parler... On n'est pas sur le recyclage, donc je reprécise.

  • Speaker #0

    Alors oui, oui, pratiquement, comment donner une seconde vie aux objets ?

  • Speaker #2

    Déjà en prenant conscience qu'au lieu de jeter et mettre sur le trottoir, à la poubelle, à la déchette, ou j'allais dire au fin fond, rester au fin fond d'un placard ou autre, se dire tiens... Il y a des structures que ça peut intéresser. Donc, on n'est pas non plus une déchetterie. Donc, il faut que les objets soient quand même un peu, je dirais, vendables, exploitables. Donc, ça, on reprécise aussi, on n'est pas la poubelle non plus. Mais pour les personnes, c'est se dire, tiens, on a la possibilité de donner, on a la possibilité de trouver aussi une solution à nos armoires qui sont pleines de choses, nos bacs à jouer qui sont pleins. Et donc, après, on collecte. Et alors, même nous, sans locaux, Quand on fait une collecte, on a eu une campagne de collecte de jouets, parce que derrière on sait qu'on a des Noëls solidaires avec des bailleurs dans des événements sur Créteil. Donc on va en gros leur donner une deuxième vie, on ne va pas nous les stocker définitivement chez nous. Mais on sait, on a collecté déjà plus de 500 kilos de jouets. 500 kilos de jouets, c'est un quart de la salle en volume. On ouvre pour donner l'ordre de grandeur. On fait une collecte de vêtements. nos collègues d'autres ressourceries, en une après-midi ou une journée de collecte de vêtements, c'est pratiquement une tonne de vêtements, c'est la moitié en volume, la moitié de la salle. L'ampleur, les gens donnent, parce qu'ils sont contents de trouver des solutions. Et tout type de produits, nous on est sur les produits consommation courante.

  • Speaker #0

    Donc ça inclut des enjeux et défis ?

  • Speaker #2

    Défi, c'est le stockage. Pour nous, c'est gros défi. L'enjeu, c'est le tri. Se dire aussi, la ressourcerie, l'objet même de la ressourcerie, c'est trouver des solutions avant le recyclage. Et avant l'incinération aussi, ça c'est le côté le plus ultime. Et non, ultime encore, c'est l'enfouissement. Donc c'est vraiment essayer de trouver des sorties possibles, des utilisations possibles. Et ça, c'est l'objet même de notre association. Donc c'est aussi pour ça que des professionnels... Les entreprises vont nous appeler, on est dans plein de réseaux et je participe à plein d'activités au niveau des entreprises. On va leur dire, vous êtes plombier, vous avez des robinets, nous, proposez-les nous. On va essayer de voir si on ne peut pas les redonner, les refourguer, les nettoyer, les tester. Des machines à coudre, on en a plein parce que tous les jours on est appelé au niveau des professionnels. des entreprises mais aussi les particuliers. Tous les jours on est appelé pour dire tiens j'ai des seaux d'oeufs, j'ai des... Hier soir ça a été des tissus d'un monsieur qui était tailleur chez Lanvin et qui vidait son garage. Voilà donc j'ai des lots de tissus pas des tissus, unis pour pouvoir... j'en ai plein ma voiture.

  • Speaker #0

    Alors faire réparer ne coûte parfois pas plus cher que acheter un nouvel objet ?

  • Speaker #2

    Je vais dire un peu cash, si on n'est pas concerné par l'écologie, le développement durable et autres, on va se dire que c'est quand même plus simple, on se creuse un peu moins la tête que d'aller, et si on a de l'argent aussi, qu'on va aller au supermarché, non, ou commander sur les téléphones directement, et puis on va pouvoir se faire livrer ce truc. Si on est un peu plus responsable, un peu plus, on va se dire, on va apprendre. Nous, ce qu'on propose éventuellement, dans nos ateliers, dans les ateliers qu'on nous... peut organiser, c'est la réparation avec les gens. On parle d'auto-réparation, mais c'est aussi apprendre aux personnes à se dire, tiens, le truc là, la cafetière, elle est un peu bloquée, elle fonctionne plus, la bouilloire, le grille-pain, si on le retourne, au moins les miettes sont nettoyées, on les nettoie, et puis parfois le chariot s'est reparti pour plusieurs vies, une seconde, une troisième, une quatrième. Donc c'est aussi dans le... mission telle qu'on le voit là nous à la ressourcerie c'est dire mais arrêtons de vouloir dire bah ça mince c'est cabossé, paf allez-y poubelle, bah non ça c'est peut-être cabossé mais ça a aussi une fonction pas forcément sa fonction première prédestinée mais ça va aussi donc c'est aussi ça le projet de la ressourcerie c'est s'ouvrir, innover, se dire tiens on dit on dit rarement non à part si on n'a pas de locaux enfin quand on n'a plus de la c qu'on ne peut plus entrer chez soi, ce qui en ce moment est un peu le cas, mais on a des piles de trucs partout. Mais à chaque fois, on va dire, tiens, dès qu'on va nous demander quelque chose, dès qu'on va nous apporter quelque chose, on va se dire, tiens, ça, on met de côté, ça, on va l'utiliser dans des ateliers, avec les gamins, avec l'université, dans des entreprises, et puis, voilà, c'est aussi ça.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quel est votre message ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'ai toujours le message de... Et la seconde main solidaire, j'entends bien, on n'est pas sur les grosses plateformes, nous, pour illustrer un peu mon message là-dessus, en tant que ressourcerie, là, nous, on a tout de suite eu un site internet avec un site marchand, enfin une boutique en ligne. On n'a pas de loco, on s'est dit, au moins, on va exister là-dessus. Mais nous, on n'en voit rien. On n'en voit rien, nous, quand les gens nous achètent quelque chose, alors on a des gros messages sur notre boutique en ligne. Donc c'est vrai qu'on n'a pas le débit de grosses plateformes. Mais on va porter au coin de la rue, même pendant le Covid, on va voir les gens, on va aller voir, on va au café. Donc c'est toujours du local, du développement local, ou c'est au métro, à l'échappement, parce que quelqu'un nous a acheté des choses. On refuse par exemple aussi des ventes, on dit non, on bloque, parce qu'on ne va pas vous envoyer à la poste et autres. C'est vraiment le côté consommons localement, consommons différemment, c'est vraiment l'animation. C'est vrai que la ressourcerie, c'est vraiment le carrefour, vous disiez dans votre... préambule c'est vraiment le carrefour de questionnement sur tiens j'ai des choses je peux les donner je peux en faire quelque chose je peux participer au projet et ça rend heureux J'ai dit souvent, c'est le projet qui rend heureux. Donc, je vois dans les yeux des gens quand ils amènent, je vois dans les yeux des personnes quand elles viennent acheter, qu'elles repartent avec des sacs et puis, ah, bah oui, oui, oui. Donc, des trouvailles et dans les explications qu'on peut donner.

  • Speaker #0

    Alors, merci. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à Émilie, qui est aussi dans le recyclage. Alors, bonjour, Émilie Meura-William. Bonjour. Vous êtes une jeune entreprise. qui fait du cycling de vêtements, notamment en jeans. Vous avez été accompagnée par la MI2E, la Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'UPEC. Pouvez-vous nous présenter vos parcours jusqu'à votre statut actuel ?

  • Speaker #3

    Je suis très contente d'être avec vous aujourd'hui. C'est mon premier podcast. Et oui, effectivement, j'ai obtenu un DUT technique de commercialisation qui est devenu un but en trois ans. J'ai eu une prise de conscience écologique sur ma consommation lorsque j'ai découvert les chiffres de la pollution et de l'esclavage humain qui se cachent derrière la production des produits neufs. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de monter ma boîte Willyside, de pratiquer l'upcycling et de faire la licence métier d'entrepreneuriat à Créteil.

  • Speaker #0

    Alors en réparant, vous donnez une seconde vue aux objets. En quoi consiste le cœur ? de votre activité.

  • Speaker #3

    L'upcycling c'est donner une seconde vie, c'est à nouveau utiliser ce que vous n'utilisez plus, vous n'achetez plus et vous ne jetez plus car vous réutilisez. Le coeur de mon métier est la transformation, l'étape entre la récupération et la vente, comment valoriser au mieux un objet ou un vêtement afin qu'il soit à nouveau aimé avec peu de ressources. J'ai commencé à apprendre à coudre il y a trois ans en autodidacte grâce à des tutoriels sur YouTube. et TikTok. J'ai découvert tout un univers et c'est incroyable tout ce qu'on peut faire à partir d'un vêtement, d'un objet. J'ai par exemple transformé un casque de moto en objet de décoration très cool pour un de mes clients et en découvrant cet univers, je suis vraiment tombée amoureuse de l'artisanat et la transformation.

  • Speaker #0

    Comment offrir une nouvelle vie aux objets ?

  • Speaker #3

    On achète un produit, on l'aime, on le porte. le désir envers cet objet s'estompe, puis on le stocke car on ne l'utilise plus. Le concept c'est d'adapter un produit à vos désirs finalement. Vous achetez un jean, vous l'avez aimé, il n'est plus à votre goût. Et grâce à Wheelside, ma marque de vêtements, on fait aussi un service de customisation personnalisée. On va transformer votre jean avec vous. Vous allez choisir vos préférences pour qu'il vous corresponde au mieux et pour que vous l'aimiez à nouveau. Et si finalement, entretenir cette désirabilité, c'est finalement entretenir cette désirabilité avec vos objets et vos vêtements du quotidien.

  • Speaker #0

    Alors, parlez-nous un peu aussi de vos engagements personnels en termes de consommation et votre activité entrepreneuriale.

  • Speaker #3

    90% de tous mes besoins, je les consomme sur le marché de la seconde main. Mais je continue quand même à me poser les bonnes questions lors de mes achats. Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne l'ai pas déjà à la maison ? Est-ce que ce produit ou ce vêtement me correspond vraiment ? Je regarde ensuite mon dressing. Ça fait longtemps que je n'ai pas porté ce pull. Pourquoi pas lui donner de l'importance aujourd'hui en le portant ? J'ai eu envie de l'acheter, je l'ai désiré, je l'ai fait. Maintenant, il faut en profiter. Et on construit petit à petit la relation qu'on a avec nos vêtements et nos objets du quotidien. Cette relation, elle commence dès l'achat et elle commence lorsque vous vous écoutez et lorsque vous vous considérez. Est-ce que j'écoute mes désirs d'impulsion ou mes réels besoins ? Mes désirs d'impulsion vont être, est-ce que je vais acheter la dernière veste à la mode pour cet hiver et me sentir essentiellement plus acceptée, me sentir plus jolie car je suis à la mode, alors qu'en fait, j'ai déjà une veste chaude dans mon dressing et que mon impact social est grâce à ma personnalité et mon... d'apparence et grâce à ma confiance en moi. Il vaut mieux acheter une fois un peu plus cher un produit de qualité que dix fois un produit pas cher qui ne va pas durer. On dépense plus à la fin. Est-ce que je n'ai pas plutôt besoin d'écouter un podcast sur le développement personnel ou comment mieux gérer mon budget au lieu de commander sur Internet sous le coup de l'émotion ? Les objets qu'on continue de porter, nous créons des souvenirs avec. On est... énormément lié à nos vêtements, à ce que nous portons. Vous avez cette robe dans laquelle vous avez passé une soirée agréable, les manteaux de votre grand-mère. Donc, on a à la fois des bons souvenirs et des mauvais souvenirs. Et les mauvais souvenirs, il faut en parler pour ne plus les associer à des objets et des vêtements. Et si ça persiste, on peut transformer nos produits pour qu'ils nous correspondent vraiment et pour qu'ils répondent vraiment à nos besoins.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, peut-être avant cela, quelles sont vos motivations, c'est-à-dire les inspirations qui vous permettent d'être un peu si spéciales ?

  • Speaker #3

    Je trouve que vu la situation actuelle de notre planète, on n'a pas le choix de consommer mieux tous les jours. Des fois, c'est des petites choses du quotidien et nous tous, tous ensemble, on peut avoir un impact très positif. Je ne veux pas laisser une planète de déchets à mes enfants et je veux qu'ils savent ce qu'est la neige et qu'ils fassent des bonhommes avec. Je transforme pour donner une seconde vie et c'est un impact pour lequel je suis très fière. Je m'exprime également créativement beaucoup et j'implique mon client à le faire. Mes inspirations pour créer des pièces uniques sont de donner confiance et d'exprimer la personnalité de mon client à travers ce qu'il porte. Par exemple, j'ai réutilisé un jean sim que mon client ne portait plus, un jean large, car il correspondait mieux à ses habitudes de vie, à son confort, car dans des vêtements dans lesquels on se sent à l'aise, on peut tout faire et passer une super journée.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci. Une fois de plus, j'invite les auditeurs à faire un tour sur... le site du Willside.

  • Speaker #3

    Et pour le mot de la fin, aimez ce que vous avez déjà chez vous et si vous ne l'aimez plus, si ça ne vous va plus, contactez-moi sur willside.fr, sur Instagram ou sur mon site internet pour qu'on en discute car avec la couture, tout est possible. Merci beaucoup, j'espère que vous avez passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà, sur ce, nous vous disons merci, nous vous remercions. Nous remercions tous les intervenants et nous leur souhaitons une très bonne continuation dans leurs engagements citoyens qui contribuent à la transition de nos pratiques de consommation. Vous trouverez les ressources du podcast et les dessins de Didier Marandin sur la page des rendez-vous de la MI2E, sur le site internet de l'UPEG et également sur les réseaux sociaux. Merci à l'équipe technique Marc et Erwan pour la réalisation et le montage de ce podcast et à l'équipe d'organisation. Juel Ford de Nabitia, Nicole Brutowski et Tchoudiba Vordjolvo.

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Description

Cet épisode du podcast de la MIEE met en lumière un sujet essentiel et d’actualité : Consommer autrement

Il rassemble des experts issus de différents domaines qui nous permettront de mieux appréhender le sujet et d’enrichir votre réflexion.

L’UPEC et les universités sont interpellées dans ce podcast, tant sur la formation des étudiants que dans la mise en œuvre d’actions concrètes.


Nos intervenants :

  • Juneja Rythem, étudiante indienne ambassadrice UPEC

  • Alix Poels Maître de Conférences | Audrey Bonnemaison : Institut de Recherche en Gestion Responsable Pédagogique du parcours MDEE à l’occasion de la sortie du livre « Organisations alternatives des citoyennetés ». Récits d'expériences émancipatrices de Amina Béji-Bécheur Audrey Bonnemaizon aux éditions EMS interviendront sur « une approche citoyenne de la consommation »

Les consommateurs engagés :

  • Lou-Ann Gardette-Boucher, étudiante en droit, adhérente de la Coop Cot, qui consomme autrement et qui présentera son engagement et la coopérative participative : la Coop Cot située dans le centre commercial de l’Échat et partenaire de l’UPEC : https://coopcot.fr  

  • Catherine De Lucas, présidente du regroupement d’achat citoyen qui promeut la consommation bio et locale et les AMAP : l’association les paniers de Créteil : https://www.lespaniersdecreteil.fr  

Les producteurs :  

  • Quentin Chobiron salarié engagé dans l'entreprise maraichère : les Paniers du Val de Marne, qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants : https://www.lespaniersbioduvaldemarne.org

Les recycleurs :

  • Chantal Chevalier, présidente bénévole de l’association : La Ressourcerie de Créteil dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. https://www.creteil-ressourcerie.fr    

  • Emilie Mura William, couturière entrepreneure qui répare et donne une seconde vie aux objets : https://willside.fr


Notre dessinateur Didier Marandin illustrera en direct ce podcast : http://www.marandin.com/


Découvrez la bibliographie sur la page de l'Université Paris Est-Créteil.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à ce troisième podcast de la MI2E, Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'étudiant de l'Université Paris-Est-Créteil, consacré aujourd'hui à la thématique Consommer autrement qui s'inscrit dans le cadre du Mois de l'économie sociale et solidaire. Le podcast de la MI2E donne la parole à des acteurs de divers horizons dans le but de débattre et de mieux comprendre les enjeux sociétaux contemporains de notre monde. Pour ce faire... Nous allons démarrer cette émission qui va débattre de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements par le témoignage de Ritem Junathia, étudiante d'origine indienne et par ailleurs ambassadrice de l'UPEC, qui avec son regard à France-Inde montrera l'universalité de ces sujets. Nous allons après passer la parole à Alex Powell et Audrey Bonne-Maison, maîtres des conférences à l'UPEC. membres de l'Institut de recherche en gestion, qui interviendront sur l'approche citoyenne de la consommation à travers les exemples de leur recherche sur les organisations alternatives de la citoyenneté. Louane Gardette-Boucher, étudiante en droit, membre de la coopérative participative COPCOT, nous édifiera sur son engagement citoyen et celui de l'association. Brigitte Laude, membre de l'association Les Paniers de Créteil, nous parlera de la consommation bio à travers l'exemple de leur regroupement d'achats citoyen. Nous passerons ensuite la parole à nos producteurs. Quentin Choburon, qui représente les paniers de Val-de-Marne, fournisseur entre autres des légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Et nous donnerons également la parole aux acteurs du recyclage. Avec nous ici Chantal Chevalier, présidente bénévole de l'association Les Ressourceries des Créteilles. dédié au réemploi qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. Nous aurons également Emily Murat William, entrepreneur couturière qui répare et donne une seconde vie aux objets avec beaucoup d'amour et de professionnalisme. Sans oublier, bien sûr, notre dessinateur Didier Maradin, l'homme aux doigts magiques qui illustre en direct ses podcasts. Sans plus tarder, nous allons... Nous allons entrer dans le vif du sujet. Je me permets encore de rappeler le but de cette émission qui va parler de la transition de nos pratiques de consommation et aussi parler de nos engagements dans ce contexte particulier des changements climatiques, de la transition écologique. Bonjour Ritem Djunedia et merci d'avoir à ce point. de participer à cette émission.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes étudiante en master administration et échange international à l'AIE International School de l'UPEC d'origine indienne. Vous êtes également ambassadrice de l'UPEC. Pouvez-vous nous dire en quelques mots votre parcours actuel ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc c'est mon amour vers la nature qui m'a menée vers ce master à l'UPEC. qui est en Green Business et Sustainability, tout qui est lié avec la durabilité. Depuis mon enfance, j'ai essayé de petites pratiques, même en Inde, pour anti-gaspillage. Mais j'ai vécu trois ans en France et j'ai vu que je manquais quand même beaucoup d'expérience et beaucoup de pratiques que j'ai essayé de faire de plus en plus maintenant.

  • Speaker #0

    Quel regard portez-vous sur la consommation en France, vous qui avez déjà fait quelques années ? en France.

  • Speaker #1

    Je apprécie beaucoup que les Français aiment bien manger les produits locaux et de saison. Et c'est une pratique que je fais aussi maintenant. J'essaie au moins. Et récemment, j'étais volontaire pendant les JO et j'ai pris beaucoup des habitudes de durabilité là-bas aussi. Par exemple, toujours avoir notre gobelet sur nous pour ne pas utiliser le plastique.

  • Speaker #0

    Alors d'accord. Alors si vous pouvez aussi nous parler de votre mode de consommation en France en tant qu'étudiante et puis avec un regard intérieur, faire le lien avec le mode, les modes de consommation, c'est-à-dire vos valeurs d'origine, c'est-à-dire en Inde, faire un peu cette différence.

  • Speaker #1

    Donc en Inde, les vêtements de seconde main, c'est très mal vu. Mais quand j'ai vu en France que tout le monde essayait de... porter les vêtements de seconde main sans gêne, je dis pourquoi pas. Mais la plupart des gens mettent les vêtements qui ne sont pas fabriqués en France. Et ça m'a interpellée et je dis en Inde, je mettais les vêtements qui sont fabriqués en Inde, du coup peut-être en France, il faut trouver les vêtements fabriqués en France. Mais ça coûte très cher. Et pour ça, maintenant j'ai essayé d'acheter moins et moins de vêtements, mais surtout qui sont fabriqués dans le... pays d'origine, comme ça j'économise mon argent étant étudiante et en même temps j'achète les produits locaux ou les produits plutôt artisanaux.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je comprends bien, avec votre regard extérieur, c'est-à-dire les modes de consommation en France, est-ce que, c'est-à-dire, vous pensez que la consommation alternative est-elle... Et par exemple, entre les deux pays, c'est-à-dire les consommations alternatives sont pratiques dans les deux pays.

  • Speaker #1

    Ça pratique, mais pour le moment, on n'est pas à 100% de notre but. Je pense que les deux pays doivent prendre un peu de recul et aller vers la nature, utiliser les produits bio ou les produits artisanaux. Ça aussi aide les petits producteurs. ou même des étudiants d'acheter des produits de bonne qualité avec les petits prix, on va dire.

  • Speaker #0

    Pouvez-vous nous parler de votre projet entrepreneurial, si vous en avez bien sûr, surtout dans le domaine du développement durable ?

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien créer une entreprise de restauration en France d'abord, et après on verra, qui est en anti-gaspillage, qui utilise les produits locaux. J'aimerais bien faire ça dans le sud de la France parce que je pense à Paris ou dans les métropoles, il y a déjà des disponibilités de restauration comme ça. Mais dans le sud, c'est quelque chose qui va être intéressant à l'avenir, vu qu'on a beaucoup de producteurs locaux dans le sud de la France.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quels sont vos mots de fait ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aimerais bien dire qu'il faut... Il faut acheter des produits de qualité, des produits locaux. Même si on achète moins, il faut consommer de la bonne qualité, des produits, soit vêtements, soit les fruits ou légumes.

  • Speaker #0

    Alors, Rita, merci beaucoup pour ces mots, tes expériences, tes regards. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à nos deux chercheurs, à Alex. Paul et Audrey Bonne Maison. Bonjour Alex, Paul et Audrey Bonne Maison. Nous sommes ravis de vous accueillir autour de cette émission pour pouvoir discuter bien sûr de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements. À l'occasion de la sortie de votre ouvrage collectif intitulé Organisation alternative de citoyenneté, ce sont des récits d'expériences émancipatrices coordonnées par Alina. Bendy Becher et Audrey Bonnemaison aux éditions de l'EMES. Alex Powell, vous êtes maître des conférences à l'UPEC et membre de l'IRG, Institut de recherche et gestion. Et Audrey Bonnemaison, vous êtes aussi maître des conférences en marketing, responsable par AR du parcours Business Development et Management des relations clients à l'UPEC. Notre consommation aujourd'hui est quatre fois plus élevée qu'en 1960. Cette augmentation vertigineuse n'est pas sans conséquence sur l'environnement, avec notamment l'épuisement des ressources naturelles et l'exhibition de gaz à effet de serre sur l'économie, avec le renchérissement des matières premières devenues plus rares, mais également sur la santé fragilisée par l'exposition aux polluants. En se référant aux résultats de vos recherches et aux récits d'expériences émancipatrices, quel acteur ? ont un rôle à jouer pour faire évoluer les modes de consommation et de production.

  • Speaker #2

    Merci pour votre question. Peut-être en écho avec ce que vient de développer notre camarade. En fait, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est une forme de délégation politique aux individus consommateurs de la résolution des problèmes écologiques. Autrement dit, il y a un discours un petit peu dominant qui est que si on change... individuellement tous nos pratiques de consommation, on va pouvoir faire face au changement climatique. Donc il y a une forme de responsabilisation, un discours de responsabilisation des individus consommateurs. qui sont enjoints à transformer leurs pratiques. On va les sensibiliser, on va les éduquer. Je pense par exemple à des outils digitaux comme nosgestesclimat.fr où on peut calculer notre empreinte carbone. En fonction du résultat, on va nous conseiller un certain nombre de pratiques. Donc effectivement, consommer local, de saison, consommer moins de viande, privilégier le train plutôt que l'avion. Donc en fait, en tant que... consommateurs, effectivement, on a accès à toute une information qui nous permet de transformer nos pratiques à l'échelle individuelle. Le problème, ce qu'on constate, c'est que même si les consommateurs savent quoi faire, même si un ensemble de consommateurs savent comment faire les choses, on se rend compte qu'il y a aussi des consommateurs qui résistent à l'écologie. On a dans notre champ de recherche... En marketing, on a des collègues qui travaillent sur la résistance à l'écologie. Alors cette résistance, elle s'explique par plusieurs raisons. Elle s'explique pour des raisons de pouvoir d'achat, parce que comme vous le disiez, avoir une consommation saine, ça a un prix. Pour des raisons aussi idéologiques, il ne faut pas nier qu'il y a des gens qui sont un peu climato-sceptiques, ou bien aussi qui considèrent que ce n'est pas justement leur responsabilité. que c'est aux consommateurs ultra riches déjà de donner l'exemple. Et donc il y a des consommateurs qui se réfugient derrière cet argument pour ne pas changer leur pratique. Et puis il y a aussi des questions d'accès. C'est ce que vous disiez, nous on a fait des recherches sur certains territoires, même en Ile-de-France, où les personnes en situation de précarité n'ont pas forcément accès à une alimentation saine et de qualité. Donc il y a aussi des problématiques d'accès à ce type de... de consommation responsable. Donc ça, c'est du côté des consommateurs. Et puis, il y a une autre chose qu'il ne faut pas négliger, c'est que le système capitaliste lui-même se réforme quand même à la marge. Donc aujourd'hui, on voit se développer effectivement des entrepreneurs sociaux, au niveau des grandes entreprises, les entreprises à mission, le concept de responsabilité sociale des entreprises, le concept de marketing durable. Nous-mêmes, on est enseignantes en marketing, donc ça fait partie des nouveaux cours qu'on enseigne aux étudiants. Mais tous ces types d'entreprises ou ces types de pratiques marketing ne remettent pas du tout en cause l'impératif de croissance qui entraîne une surconsommation et une surproduction. Côté consommateur, à l'échelle individuelle, on constate que les pratiques se transforment à la marge. Et côté offre, producteur, entreprise et système capitaliste, aussi se réforment à la marge. les changements attendus ne sont pas là. Donc nous, avec notre collectif de recherche, on explore une autre voie qui est de dire que le changement, les changements ou en tout cas la contribution à la transition, elle doit se faire de façon collective et démocratique. C'est par les démarches collectives, citoyennes, démocratiques, qu'on peut réussir à produire des récits alternatifs aux récits dominants. Et donc on a étudié un certain nombre de structures qu'on appelle des organisations alternatives. Et après je crois que vous allez peut-être me poser des questions sur la définition de ce qu'est une organisation alternative. Mais donc des organisations qui soit sont développées par des citoyens ou avec des citoyens et qui sont aussi soutenues parfois par les pouvoirs publics. Et donc ces organisations... Elle cherche à transformer la consommation, la production, les façons d'habiter et de valoriser les ressources d'un territoire de façon alternative. Alors évidemment, on a montré dans nos recherches qu'elle rencontre un certain nombre de difficultés, vous imaginez bien, parce qu'elles sont confrontées à des cadres institutionnels assez rigides. Elles sont aussi confrontées à des entreprises plus conventionnelles qui ont le pouvoir sur les différents marchés. Mais malgré tout, ces collectifs... parviennent, et on va avoir des exemples très concrets aujourd'hui, à impulser des cultures de consommation et de production alternatives et réussissent aussi à transformer les pratiques, déjà à une échelle locale et puis parfois même à une échelle nationale.

  • Speaker #0

    Vous avez choisi le terme organisation alternative des citoyennetés et vous l'avez axé dans le cadre global de vos recherches, vous l'avez axé dans le cadre global nord-sud. Alors pourquoi avoir pris cette échelle plus grande si vous pouvez aussi revenir dessus ?

  • Speaker #2

    Le terme d'organisation alternative fait référence en sciences de gestion à des organisations qui peuvent prendre des formes différentes. Donc ça peut être des coopératives, des associations. des mouvements sociaux, des écosystèmes d'acteurs qui n'ont pas forcément un statut juridique, mais qui vont impliquer des associations, des habitants, des responsables politiques. Ces organisations ont la volonté de concilier trois objectifs, comme le décrit notre collègue Fabien Hildvein dans la post-phase de l'ouvrage. Donc ces trois objectifs, quels sont-ils ? Le premier objectif, c'est l'objectif d'autonomie, c'est-à-dire faire en sorte que les individus qui collaborent pour développer ces organisations participent aux décisions. Ça, c'est le premier objectif. Deuxième objectif, c'est un objectif de solidarité, c'est-à-dire que ces organisations et toutes les organisations qu'on a étudiées dans le livre, elles ont aussi pour objectif de prendre en considération, voire de prendre en charge les vulnérabilités de chacun. Et puis, troisième objectif, c'est celui de la responsabilité envers les autres parties prenantes, présentes et futures. Donc là, on retrouve aussi une partie de la définition du développement durable. Ce qui caractérise ces organisations, c'est qu'elles portent toutes un projet politique et éthique. Et elles portent toutes des façons diversifiées, presque à l'infini, d'exercer la citoyenneté. La citoyenneté, je vais en donner une définition peut-être un peu baroque pour des politologues ou des... ou des juristes, mais l'idée c'est qu'elles oeuvrent collectivement à la fabrique d'un destin commun désirable, que ce soit, alors là je vais balayer un peu les exemples qu'on traite dans le livre, mais que ce soit dans le secteur de l'alimentation, de la consommation d'énergie, Alix va en parler, de la gestion des déchets, du développement d'activités économiques pour un territoire. Donc, vous voyez, c'est des champs d'action complètement différents, mais ce qui les caractérise... toutes ces organisations, c'est qu'elles cherchent à construire un destin commun un petit peu désirable en se donnant des règles de fonctionnement. Et ce qui les caractérise aussi, donc pourquoi la notion d'alternative, c'était aussi en creux dans votre question, c'est qu'elles se différencient toutes d'un modèle central d'organisation capitaliste fortement formalisé et bureaucratisé. Et en tout cas, dans tous les cas, elles sont alternatives dans le sens où elles tentent de proposer d'autres voies. que celles établies pour transformer. Donc l'alternative, finalement, elle renvoie à tout ce qui existe en dehors de ces modèles dominants, et donc elle peut prendre des formes très diverses. Alors sur votre question de pourquoi on a étudié des organisations à la fois en Europe, mais aussi en Afrique du Nord, principalement au Maroc et en Tunisie, alors... Déjà parce que notre collectif est composé de... Je ne l'ai pas dit, mais en fait, on est un groupe pluridisciplinaire. Donc Joël parlait d'aujourd'hui, effectivement, on a tous des profils différents. Pour étudier ce type d'organisation, nous, on pense qu'il faut aussi collaborer avec des disciplines différentes. Donc nous, avec Alix, on est en gestion, mais on a travaillé avec des urbanistes, on a travaillé avec des politologues, on a travaillé avec des économistes et des sociologues. Parmi ces collègues, on a aussi des collègues qui sont basés au Maroc et en Tunisie. Et puis, notre idée, c'était de montrer aussi que toutes ces initiatives citoyennes, elles ne sont pas propres à l'Europe. Elles se déploient de part et d'autre de la Méditerranée et quelque part, ça renvoie aussi le signal qu'elles se déploient partout dans le monde. Ce n'est pas un phénomène isolé, propre au pays du Nord. C'était un peu l'objectif. ce qu'on va montrer dans le livre, c'est que ces organisations, elles sont caractérisées aussi par des grandes étapes de développement et par des grands questionnements. La première étape, c'est la création de sens. C'est-à-dire que toutes ces organisations-là, elles vont partir d'un modèle dominant dans leur champ d'action qui leur... leur pose question, qui leur pose problème, et l'idée ça va être de recréer du sens. Alors ça veut dire par exemple, donc on va vous donner des exemples concrets, par exemple il y a un chapitre qui traite d'un collectif qui s'appelle le collectif de la Nars de Nouvial, donc la Nars en fait c'est une zone humide, donc la Nars de Nouvial elle est située dans le Cantal, une zone humide c'est très important sur le plan écologique parce que ça permet de... de maintenir la biodiversité. Dans cette zone humide, il y a par exemple 150 espèces d'oiseaux. C'est un territoire très riche et très important pour la biodiversité. Sur ce territoire qui est très riche, il y a une ressource qui est très intéressante. dans le secteur agroalimentaire, qui est la diatomite. Donc il y a un sous-sol de cette zone humide, et il se trouve qu'il y a une entreprise qui s'appelle Imerys, qui exploite une partie de cette zone pour extraire cette diatomite, qui est une forme de roche sédimentaire. Et la poudre de la roche est utilisée pour filtrer la bière. Donc il y a toute une filière économique qui s'est développée autour de la diatomite. Et face à ça, on a un collectif d'habitants de ce territoire. qui refusent cette logique extractiviste qui s'est développée pour proposer un projet économique alternatif qui vise à préserver les ressources du territoire. Parmi les projets économiques, il y a un projet autour du tourisme durable qui s'est constitué. Il y a des habitants qui réfléchissent à comment on pourrait développer le tourisme pour valoriser les ressources du territoire. Et donc, ils ont commencé à questionner la notion de tourisme durable. On pourrait faire du tourisme durable. Et puis, dans les discussions, dans les délibérations, ils se sont rendus compte que le tourisme durable, finalement, c'était associé à aussi une forme de marketing de territoire. Et donc, ils en sont venus à re-questionner le sens du tourisme durable et à proposer un nouveau sens. Et ils se sont mis d'accord. pour promouvoir un tourisme de découverte, qui est un peu différent de la philosophie du tourisme durable, c'est-à-dire un tourisme de découverte qui va permettre aux touristes, mais aussi aux habitants du territoire, de redécouvrir toute la richesse de cette biodiversité, donc redécouvrir ces espèces d'oiseaux et valoriser toutes ces ressources. Donc vous voyez, c'est un sens un peu alternatif à le sens... portée par l'entreprise Imerys, qui est plutôt une logique extractiviste, où on va exploiter, en fait, on va extraire, puis exploiter ces ressources au service d'une filière économique. Donc c'est ça, la création de sens, c'est qu'à un moment donné, il y a un modèle dominant, et puis les citoyens se contestent un petit peu ce modèle dominant, et donc vont essayer de travailler à construire un autre sens. Et c'est ce sens-là, finalement, qui va ensuite faire vivre ces collectifs. des actions un petit peu concrètes. Donc ça, si vous voulez, c'est la première partie, mais après, la première action, et puis après, il y a évidemment d'autres actions qui structurent ces organisations. La deuxième, c'est la participation citoyenne. Je l'ai dit au démarrage, en fait, ça, c'est très structurant dans ces collectifs, et Alix va en parler. Les gens de ces collectifs, de ces organisations, sont animés par un idéal démocratique. L'idée, c'est qu'en faisant participer... Les citoyens vont mieux s'approprier les enjeux du développement durable, notamment, et en s'appropriant mieux les enjeux, en les comprenant mieux, en prenant part aux décisions qui vont être mises en place, forcément, ça va transformer aussi les pratiques à l'échelle individuelle. Il y a une résonance entre ce qu'on peut faire à l'échelle collective et ce qu'on peut faire à l'échelle individuelle. On va agencer la participation pour faire vivre ce sens. Et puis, ce que le livre montre, c'est là où... on a une approche aussi un petit peu critique et pas trop angélique, c'est que ces organisations, bien souvent, elles évoluent dans les interstices assez étroits qui sont laissés par les institutions, par les cadres institutionnels. Et leur objectif, c'est évidemment de modifier les cadres institutionnels, mais ce n'est pas forcément évident. Donc, en fait, ce qu'on montre, c'est qu'elles ont du mal à modifier les cadres institutionnels un peu rigides, mais qu'elles parviennent parfois quand même. à faire évoluer un petit peu les choses, même si ça reste à la marge. Juste un exemple, on a les autrices d'un des chapitres qui ont travaillé sur la vallée de la Roya, dans le sud justement, qui a été touchée par une tempête. Et donc les habitants ont dû se mobiliser, et même les élus ont dû se mobiliser pour penser un plan de reconstruction du territoire. Et donc l'État a lancé une concertation avec les habitants pour essayer d'imaginer, de développer de nouveaux projets de territoire. Ce cadre institutionnel, finalement, il a permis aux habitants de développer en parallèle et de façon complémentaire d'autres espaces de concertation plus informels, mais qui continuent à ce jour. Vous voyez, les habitants, les citoyens, parfois, arrivent à se servir des cadres institutionnels pour créer d'autres espaces de concertation, de délibération et de création d'actions transformatives.

  • Speaker #0

    Merci. Alors, Alex Powell, vous avez coécrit l'un des 14 chapitres du livre sur la société coopérative d'intérêt collectif, NRCorp, Languedoc, Ouzion. qui est un exemple type d'une organisation alternative des citoyennetés dans le domaine de la transition énergétique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces cas pratiques ?

  • Speaker #2

    Je pense que le rôle du chercheur est multiple dans l'accompagnement des transitions. Déjà par nos publications, notre rôle de chercheur c'est aussi de publier, de diffuser nos recherches pour mettre en visibilité toutes ces initiatives. Nous, c'était aussi l'objectif, c'était à un moment donné de rendre compte du développement de la trajectoire de ces organisations pour les faire connaître, pour inspirer éventuellement d'autres initiatives. Et puis ensuite, nous, on fait de la recherche partenariale. Donc, c'est de la recherche, beaucoup de recherche action. Donc, on a pu accompagner des collectifs, des entreprises de l'ESS. Et donc là, on a endossé différents rôles. On n'est pas que des chercheurs qui observent un peu en surplan. On écoute, on est dans une forme d'écoute active de ces collectifs. On analyse, on interprète à partir de données qu'on collecte. Et là, on les aide à améliorer leur pratique, à atteindre leur objectif. Donc toi, tu peux donner des exemples un peu concrets de ce qu'on a pu mettre en place avec Enercop ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors Enercop, qu'est-ce que c'est ? Enercop, c'est un fournisseur coopératif d'électricité d'origine... renouvelables. Enercop est organisé en réseau, c'est-à-dire qu'il y a 10 coopératives Enercop régionales sur le territoire français et une coopérative nationale installée à Paris et qui va porter pour l'ensemble du réseau des fonctions support comme la communication ou la relation client et producteur. Leur premier objectif, c'est la fourniture d'électricité, une électricité verte, locale, citoyenne. Mais au-delà, de cette fourniture d'électricité, leur idée, leur mission, leur action, et développer des moyens de production d'énergie renouvelable et la maîtrise de la consommation d'énergie à partir d'un ancrage territorial. C'est pour ça qu'on retrouve des Enercopes implantés en région et surtout en impliquant les citoyens dans l'investissement. Ils s'investissent financièrement dans ces coopératives et au-delà, avec leur participation. participation sur laquelle je vais revenir, mais ils s'investissent également dans les décisions stratégiques de ces coopératives. Alors, Enercop est engagé pour la transition énergétique, c'est-à-dire le fait de passer l'utilisation de ressources énergétiques non renouvelables à des ressources renouvelables dans la production et la consommation. Et ils considèrent, Enercop, que cette transition ne peut se faire qu'avec l'implication des citoyens. Donc j'en reviens à ce qu'Audrey évoquait sur... Ces collectifs citoyens ne peuvent exister que s'il y a une participation active de citoyens en leur sein. Concrètement, c'est très bien de dire que les gens doivent participer, mais concrètement, comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour impliquer ? Nous, ce qu'on a observé dans le temps et chez Enercop, c'est que si on cherche à gouverner, cette participation des citoyens. C'est-à-dire, si on leur impose des dispositifs participatifs précis, sans les impliquer dans la co-construction de ces dispositifs participatifs, ça ne fonctionne pas. Un exemple pour Enercop Languedoc Roussillon. Enercop, on le suit depuis 2017, on l'a suivi sur deux projets de recherche. Et en 2016... Une énercope particulière qui était Énercope Languedoc-Roussillon, qui est implantée dans la région Languedoc-Roussillon, a en 2016 souhaité lancer ce qu'ils ont appelé un réseau d'ambassadeurs. Ce réseau d'ambassadeurs était formé par des clients et des sociétaires énercopes. Des sociétaires énercopes, ce sont des citoyens comme vous, comme moi, qui investissent en achetant des parts sociales auprès d'Énercope. Alors l'ambassadeur était présenté... par Enercop Languedoc-Roussillon, comme un sociétaire, un client motivé pour organiser des soirées de sensibilisation chez lui, pour des amis, un sociétaire motivé, un client motivé pour faire découvrir le projet de la coopérative à des commerçants, à des municipalités. Sauf que dans les faits, nous, quand on a mené une recherche pour comprendre les ressorts de l'engagement pour les sociétaires clients chez Enercop, Beaucoup ont exprimé le sentiment de ne pas se reconnaître dans les rôles et les missions qui leur avaient été attribués par la coopérative.

  • Speaker #0

    Ce terme d'ambassadeur était perçu comme quelque chose d'un petit peu trop institutionnel et qui correspondait à une implication formalisée au sein de la coopérative ou encore perçu négativement, connoté comme trop commercial par rapport aux objectifs de transition socio-démocratique que pouvait porter la coopérative. Donc nous, le collectif de recherche qui s'est intéressé à NRCOP, Il y avait Audrey, je pense aussi à Lauren Peters, Amina Beji-Becher. Nous avons monté avec Enercop Languedoc-Roussillon et des citoyens volontaires, des sociétaires clients d'Enercop Languedoc-Roussillon, un comité de pilotage de la recherche en 2020. Et en fait, à la suite de ça, nous avons organisé des ateliers participatifs avec des clients, des sociétaires, pour comprendre un petit peu les modalités. de participation réelle et souhaitée au sein de la coopérative. Et ça nous a permis collectivement de mettre à jour quatre conditions pour la participation citoyenne. La première, c'est qu'il faut encourager, quand on est sur ce type d'initiative citoyenne, il faut encourager les individus à formuler leurs propres problématiques ainsi qu'à définir les actions dans lesquelles ils souhaitent s'investir. Deux autres conditions, la participation, elle doit être... convivial et territorialisé. L'exercice de la sociabilité et l'appel à la convivialité sont des vecteurs essentiels pour la création et le maintien de liens, mais aussi cette convivialité est un palliatif finalement au pessimisme ou à l'angoisse vis-à-vis du contexte climatique, qu'on peut ressentir tous. Il s'agit de rendre finalement possible ici, avec cette convivialité, de rendre... possible une lutte difficile mais aussi agréable pour la transition où le plaisir peut également être au rendez-vous. En outre, le fait de territorialiser les démarches va faciliter l'inscription des individus dans la localité. Pour la plupart des personnes que nous avons pu interroger, donc ces citoyens, il est beaucoup plus simple d'exercer la participation par des pratiques partagées dans des lieux connus. qui peuvent impliquer des proches, des voisins ou des élus locaux. Dernière condition qu'on a identifiée pour cette participation citoyenne, ça consiste à accompagner les individus dans la prise de conscience de leurs connaissances, de leurs compétences, ainsi que des ressources disponibles, des outils pédagogiques, techniques, formations, partage d'expériences, tout en permettant leur mutualisation, développement et articulation. En somme, si je devais résumer cette recherche, il s'agit... plus que de la gouverner, il faut faciliter la participation.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a un autre exemple. On est chercheuse, mais on est aussi enseignante. Et donc, ces collectifs, certains nous ont sollicité pour les former aussi sur les outils de gestion. La gestion, elle peut, et Émilie pourra témoigner, la gestion, ça peut être aussi mis au service de ce type d'organisation. On a pu former les collectifs sur certains outils gestion, on les a aussi formés à certaines méthodes d'écoute des habitants. Il y a aussi ce rôle de formation, on peut transformer. Et puis, troisième pas, on en discutait avec Alix, il y a évidemment la sensibilisation, la formation et la transmission de connaissances auprès de notre public principal, qui est celui des étudiants. Donc, à travers des projets pédagogiques, à travers des enseignements, des cours. Donc là aussi, on peut transformer et sensibiliser les étudiants. Alors sensibiliser, ça ne veut pas dire faire du plaidoyer. Ça veut dire à un moment donné leur dire qu'il y a une orga diversité, il y a un certain nombre d'organisations. Et puis, c'est vrai qu'en gestion, on parle moins de ces organisations alternatives. Et donc là, il y a un enjeu là-dessus, à leur montrer la diversité des organisations et la diversité des récits pour transformer, au-delà du récit technocentré.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Alex. Pour finir, je ne sais pas si vous avez des mots, des messages, ou bien finir par donner, par exemple, l'apport de la recherche dans cet élan de changement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a vu sur Enercop, c'est suite à ce premier travail qu'ils avaient mis en place. venir un petit peu gouverner la participation, ce que j'évoquais tout à l'heure. Donc on met en place un réseau ambassadeur. Très bien, ce réseau ambassadeur, clairement, ça n'a pas fonctionné. Le fait est qu'il n'y avait pas non plus de poste dédié pour animer, pour faciliter cette participation. Et donc, quand on est revenu vers eux avec notre deuxième projet de recherche, en fait, on a vu qu'entre les deux, suite aux conclusions de notre premier travail qu'on avait mené avec eux, ils ont créé un poste de chargé de la vie coopérative, qui a pour rôle d'animer, de faciliter cette implication, cette participation des citoyens.

  • Speaker #2

    Alors merci encore une fois, merci beaucoup pour vos interventions. Bonjour, Louane Gardette-Boucher. Merci d'avoir accepté notre invitation. Louane, vous êtes étudiante en droit à l'UPEC et adhérente à la coopérative participative COPCOT, située dans le centre commercial des Ausha et partenaire de l'UPEC. En tant qu'étudiante qui fait attention à sa convention et dans la consommation, c'est-à-dire consommer autrement devient pour vous un engagement citoyen. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le concept de consommer responsable ?

  • Speaker #3

    Alors pour moi, le concept de consommer responsable, c'est au tout début de réduire l'impact écologique, donc par exemple l'empreinte carbone, on va éviter le transport en bateau, le transport en avion. Ensuite, on va privilégier aussi les circuits courts et la production éthique. Donc la rémunération juste des producteurs, le respect des conditions de travail aussi. Les produits, du coup, ils passent directement du producteur au consommateur, sans intermédiaires superflus. Il y a aussi une dimension citoyenne et sociale, donc c'est comme un acte citoyen, puisqu'on s'engage dans un système économique qui valorise la solidarité, l'inclusion et la justice sociale. Quand on fait attention à sa consommation, on se questionne sur... Les conséquences de ces achats, donc les conditions de production, est-ce que le producteur est rémunéré à sa juste valeur, à ce qu'il produit, etc. Il y a aussi la consommation responsable et le gaspillage. Éviter par exemple un maximum d'emballage plastique en favorisant le vrac, par exemple, ou en recyclant nos déchets, le compost, etc. Et surtout éviter la surconsommation.

  • Speaker #2

    Alors pouvez-vous nous présenter la copie ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, la COPCODE, c'est une association, les amis de la COPCODE, mais aussi une coopérative, une organisation à but non lucratif. La COPCODE a une marge fixe, qui ne bouge pas depuis son ouverture, et transparente. C'est-à-dire que tous nos adhérents savent que notre marge est de 23%. On privilégie le circuit court, donc c'est du direct producteur au maximum, le plus local possible. On a une majorité de produits bio. Plus on privilégie le direct producteur, en général c'est de meilleure qualité. On est respectueux de la nature, on soutient aussi l'économie locale. On a une réduction des déchets aussi, donc on a beaucoup de vrac, on fait des composts à emporter. On a un système de prix libre et de prix coûtant, c'est-à-dire que quand des légumes ne sont plus vendables au prix de base, on les met à prix libre, c'est-à-dire que les adhérents donnent ce qu'ils veulent. pour par exemple des légumes qui ont un petit peu pourri un certain endroit mais qui restent quand même consommables. Le modèle économique aussi, donc on a des prix compétitifs par rapport à des grandes surfaces, donc pas sur tout évidemment, mais par exemple sur le fromage ou aux légumes, on a des prix accessibles à tous, donc il y en a pour tout le monde. Par exemple les tomates, il y a des petits prix pour les gens qui ne peuvent pas se permettre des tomates à 7 euros et quelques le kilo. On a des conditions aussi spéciales étudiantes. Donc l'adhésion est offerte pour les étudiants et il y a une remise de 15% sur le panier en fin de course.

  • Speaker #2

    Alors si on peut encore revenir sur le concept des circuits courts, quelle est votre vision de la consommation à partir des circuits courts et engagés ?

  • Speaker #3

    Les circuits courts et engagés, ça permet de réduire l'empreinte carbone, comme je l'ai dit. Avant, en réduisant notre distance d'importation au maximum. On soutient aussi l'économie locale en rémunérant directement les producteurs ou l'artisan au prix juste. Les circuits courts sont souvent de meilleure qualité que ce qu'on peut trouver par exemple en grande surface. C'est plus frais et produit dans le respect de l'environnement. Aussi, la traçabilité est beaucoup plus facile. C'est important que nos consommateurs puissent déterminer l'origine de nos produits. La connaissance du producteur aussi, parce que du coup, on a des échanges directs avec nos producteurs. On ne passe pas par quelqu'un, on n'a pas d'intermédiaire superflu. On évite la surconsommation, on consomme par saisonnalité.

  • Speaker #2

    Alors parfait, pouvez-vous nous parler de ta mission de service public au sein de cette association coopérative Les Amis de la Copcote ?

  • Speaker #3

    Alors je suis du coup en service civique qui est un engagement volontaire sur une durée de plusieurs mois qui se fait au sein d'un organisme public et associatif. Du coup j'ai choisi de la faire chez Les Amis de la Copcote. Donc ma mission principalement c'est le soutien aux salariés. Je suis un renfort pour les salariés dans leurs tâches quotidiennes. Je fais de la facturation, donc gestion des factures, etc. Je fais aussi de l'organisation d'événements, c'est-à-dire trouver des personnes pour faire les événements, répondre à des mails, etc. De l'approvisionnement, c'est moi qui gère des fois les commandes. Je fais de la gestion des stocks pour faire des inventaires. Je fais beaucoup d'accompagnement bénévole en majorité et j'aide à la mise en place d'un meilleur fonctionnement.

  • Speaker #2

    Alors, combien de temps donnez-vous par mois pour l'association ?

  • Speaker #3

    Je donne 24 heures par semaine à l'association en tant que service civique, mais je donne aussi 3 heures de mon temps toutes les 4 semaines en tant que bénévole à l'association. En dehors de ces trois heures, je donne aussi du temps bénévolement pour tout ce qui est commandes en dehors de mon cadre de service civique.

  • Speaker #2

    Pour finir, avez-vous des messages à adresser à nos auditrices et auditeurs, surtout en ce qui concerne vos engagements, c'est-à-dire aussi l'association Les Amis de la Cocotte ?

  • Speaker #3

    Aujourd'hui, on vit dans un monde où la consommation est omniprésente, souvent rapide et peu réfléchie alors qu'il existe. des alternatives de consommer plus consciente, plus responsable et qui puisse vraiment faire une différence dans notre quotidien. Donc c'est là que les circuits courts et l'engagement entrent en jeu. En tant qu'étudiante, on est à un moment crucial de notre vie, on commence à prendre des décisions qui vont façonner non seulement notre avenir mais aussi celui de la planète. Donc on a un pouvoir immense, celui de faire des choix réfléchis, de soutenir des pratiques de consommation qui respectent l'environnement, les producteurs locaux et qui participent à une économie plus juste. Pourquoi les circuits courts ? Du coup, parce qu'ils nous permettent de consommer des produits frais, locaux et la plupart du temps bio, tout en soutenant l'économie locale et en réduisant notre empreinte carbone. Choisir d'acheter localement, c'est aussi renforcer les liens avec nos territoires et soutenir nos agriculteurs, nos artusans ou nos producteurs. En rejoignant des initiatives comme la COPCOAT, on ne devient pas seulement consommateur, on devient aussi acteur du changement. Par exemple, à la Copcote, on s'occupe de la gestion de l'épicerie. Du coup, on peut participer à un modèle économique qui ne cherche pas le profit à tout prix, mais qui place l'humain, la planète, au cœur de ses préoccupations. Alors, comment s'engager ? C'est plutôt simple, en choisissant de consommer différemment, en soutenant les initiatives locales et en... en privilégiant les produits responsables et éthiques. Il faut savoir aussi qu'en tant qu'étudiant, la plupart du temps, on a un budget assez serré. C'est pour ça qu'il y a des associations qui ont mis en place, comme la COPCOT, des conditions spéciales étudiantes, par exemple sur des réductions de paniers, des adhésions offertes, etc.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Luan. Nous allons passer la parole à Brigitte Loth de l'association Les... paniers de Créteil. Alors bonjour Brigitte et merci d'avoir accepté de participer à ce podcast.

  • Speaker #4

    Bonjour.

  • Speaker #2

    Brigitte, vous représentez l'association les paniers de Créteil, un regroupement d'achats qui promet la consommation bio et locale. Alors pouvez-vous nous présenter l'association les paniers de Créteil ?

  • Speaker #4

    Très volontiers. Notre association a démarré en 2008. Elle est née dans un groupe d'amis. qui avaient envie de s'engager concrètement. Notre slogan, copié celui de la SCOP Terre vivante, c'est l'écologie pratique. Le but au départ, ça a été de trouver un partenaire pour des abonnements de paniers de fruits et de légumes. Historiquement, ça a été les paniers du Val-de-Loire qui ont malheureusement dû cesser leur activité. Heureusement, le flambeau a été repris par les paniers du Val-de-Marne qu'on va voir tout à l'heure. Ça a démarré sur cette idée de trouver des fruits et légumes en circuit court bio. Et parallèlement, l'association a développé des ateliers, c'est formé aussi, on est plusieurs à être formés en tant que maître composteur. parce que c'est très bien de manger bio, mais c'est bien aussi de limiter ses déchets. Et le compostage ou le l'empré-compostage, on voulait montrer que c'était possible d'en faire en ville, de retrendre ce qui vient de la terre à la terre. Et aussi des ateliers pratiques, justement sur les changements d'habitude alimentaire, encourager la cuisine anti-caspi, le végétarisme, mais aussi la fabrication. de produits d'entretien qui n'ont pas d'impact nocif sur l'environnement. Donc toutes ces activités, elles se font par des bénévoles. Donc ça repose sur effectivement un engagement citoyen. On est tous animés par des valeurs écologistes. Et notre but, c'est vraiment de les partager avec le plus grand nombre. Donc au fil des années, on s'est développé et on a diversifié nos activités et nos relations avec les partenaires.

  • Speaker #2

    Alors quels sont ces... ces différentes activités, si vous pouvez encore revenir dessus.

  • Speaker #4

    Oui, je vais développer un petit peu. Donc, la fonction principale de notre AMAP, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, c'est effectivement changer le contenu de notre assiette. Donc, on va pour ça aller rencontrer des producteurs. J'insiste sur le fait qu'on va les rencontrer. On va voir comment ils vont au travail. Souvent, c'est des passionnés. Ils sont ravis de nous montrer comment ils ont... mis en place leurs pratiques. En termes de bien-être animal, aussi, pour ceux qui élèvent des animaux, on est tout à fait attentifs à ce qui se passe. Donc, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, pour nous, parce que la bonne agriculture, celle qu'on veut soutenir, c'est justement une agriculture locale qui respecte l'environnement et qui, comme notre étudiante vient de le dire, qui leur assure un revenu décent. Donc, comment ça se passe concrètement ? On va organiser des abonnements où on va s'abonner à l'avance, ça garantit un revenu au producteur et on va avoir des livraisons. En ce moment, par exemple, on est sur la saison des agrumes de Corse, donc d'octobre à février, on va recevoir des caisses d'agrumes à des prix incroyablement compétitifs, de 80 le kilo par exemple. Et ça garantit au producteur d'écouler sa production. C'est une sécurité financière et nous, ça nous garantit d'avoir des fruits et légumes de saison super frais et délicieux. Donc il y a le circuit des abonnements, ça va concerner les laitages, les poulets, les fruits, les légumes. Et à côté de ça, on va organiser des ventes ponctuelles. Nos partenaires vont venir nous retrouver sur différents lieux à Créteil et nos adhérents vont être informés à l'avance de ces venues, vont pouvoir effectuer leurs demandes. Le jour 10, c'est aussi un moment convivial, on vient rencontrer le producteur, on se rencontre entre nous et on vient récupérer nos différents paniers. Les autres activités, j'allais dire, c'est de l'éducation populaire au sens noble du terme. On essaie de démocratiser ces pratiques, montrer que manger végétarien, ça peut être super sympa, que faire de la cuisine anti-gaspille, c'est facile. Parce qu'effectivement, le bio a un coût. Même si en passant en circuit court, il n'est plus réduit, bien sûr, mais c'est aussi des changements de pratiques. Et puis, par exemple, en faisant nos ateliers compostage ou lombricompostage, on réduit le poids de nos poubelles, on rend à la terre. Donc voilà, tout ça, c'est quelque chose d'assez cohérent, d'assez lié. Et on est vraiment très content de pouvoir les mener dans différents lieux de Créteil, les centres socioculturels. Ici à l'université, on a un point de dépôt pour les paniers. Donc on essaie vraiment d'irriguer le territoire. On est une association de Créteil. Tous nos adhérents ne sont pas de Créteil, on a des gens qui viennent de plus loin, mais notre base, elle est ici.

  • Speaker #2

    Alors oui, on comprend que c'est bien le bio, mais est-il accessible à tout le monde ?

  • Speaker #4

    Alors on essaie de faire en sorte que oui, le bio a souvent cette image de... de secteurs réservés aux plus privilégiés. Nous, on le regrette énormément. Ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite voir durer dans le temps, bien entendu. C'est la conséquence de la politique agricole française et de la politique agricole européenne qui préfèrent subventionner des cultures non bio à coups d'argent public, alors que les agriculteurs bio sont vraiment très peu soutenus. et encore moins soutenu qu'avant. Donc c'est aussi un acte politique et militant d'accepter de remettre une part plus importante de son budget dans l'alimentation, budget qui dans les années 60 a été énorme, je crois que c'était à peu près 60% pour l'alimentation et le reste pour tout le reste. Actuellement, le panier moyen de l'alimentation est descendu à 20% parce qu'il y a les loisirs, parce qu'il y a des modes de consommation qui se sont diversifiés. À nous aussi, c'est pour ça qu'on disait que c'était un engage personnel. d'essayer de donner la priorité peut-être à l'alimentation. Alors on a quelqu'un dans l'association qui dit l'alimentation, Hippocrate, première médecine. Et on voit beaucoup de nouveaux adhérents de l'association, des jeunes parents qui disent oui, c'est un peu plus cher, mais j'ai envie que mes enfants mangent des choses qui ne soient pas remplies de pesticides. Il y a une inquiétude sur ce qu'on a dans l'eau du robinet, sur ce qu'on a dans son alimentation. Alors certes, c'est un peu plus cher, mais on peut se dire... qu'en mangeant moins de viande, on équilibre un peu le panier. Et puis surtout, grâce à notre partenaire, la MJC Charpie, on a une expérimentation de panier bio solitaire, grâce au panier du Val-de-Marne. Et notre but, c'est effectivement faire bouger les mentalités. Pourquoi le système agricole, il est comme ça ? Parce que les élus qui nous représentent soutiennent ce modèle. Alors, si on fait bouger les mentalités, que les gens se responsabilisent et demandent un autre modèle d'agriculture, Nous, on est un peu des utopistes. On pense que ça peut arriver et on milite pour ça aussi.

  • Speaker #2

    Alors voilà, vous avez parlé de la politique. Alors, quel est votre avis sur la politique agricole commune de l'Union européenne ?

  • Speaker #4

    Je crois que je viens d'en dire beaucoup de mal.

  • Speaker #2

    Oui, mais peut-être on peut encore approfondir le débat. Est-ce que cette politique favorise-t-elle le bio ?

  • Speaker #4

    Non. Malheureusement, en France, on a un président qui a fait des grands engagements avec 20% de bio minimum. Et en fait, on voit que la production de bio en France, elle a un petit peu monté, elle a stagné, elle s'est cassée la figure ces dernières années. Il y a des structures qui ont eu du mal à s'en sortir, des agriculteurs qui ont arrêté le bio parce qu'ils n'arrivaient pas à vendre. Clairement. Maintenant, les engagements politiques ne sont pas à la hauteur. C'est une agriculture qui a besoin d'être soutenue. Personnellement, je pense même qu'elle devrait être, comment dire, encouragée pour servir ce rendu à l'environnement et à la santé publique. Et je suis très, très choquée qu'on déverse autant d'argent public pour faire des méga-bassines, pour irriguer du maïs qui n'est pas du tout une culture adaptée, alors qu'on devrait donner la priorité à l'agriculture vivrière, au sens de l'agriculture qui nourrirait. On a un ministère qui s'appelait Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. C'est complètement paradoxal. Il y a des études qui ont montré qu'on ne pouvait pas tenir deux jours si on n'a pas les importations d'Espagne, d'Italie. Pourquoi on ne peut pas faire en sorte que le maximum de nourriture qu'on mange en France soit produite en France ? On a des régions agricoles qui sont fantastiques, mais on a aussi des projets politiques débiles. Je vais être dure, mais le plateau de Saclay, c'est quand même une artification, artificiel, je vais le dire, on gâche des très belles terres agricoles pour bâtir dessus. Voilà, ça va à contresens de ce qu'on devrait faire pour la transition écologique, pour la santé publique et pour l'égalité. Donc, effectivement, on fait en sorte qu'en éveillant des consciences à notre humble mesure. on puisse promouvoir un autre modèle.

  • Speaker #2

    Alors, dans la même lancée, parlons d'un éventuel accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur.

  • Speaker #4

    Ça serait encore pire.

  • Speaker #2

    Parlons dans le sens beaucoup plus de l'avenir de l'agriculture bio, de l'agriculture au sein de l'Union européenne. Et aussi en France ?

  • Speaker #4

    Alors il faut savoir qu'agriculture bio, qu'on soit en France ou qu'on soit au Brésil, ce n'est pas la même chose déjà. Et sans parler d'agriculture bio dans les pays étrangers, je voudrais insister sur le fait que le Mercosur, il permettrait de faire arriver des produits qui sont produits dans des conditions absolument désastreuses. En France, on a eu des projets de méga-fermes, mais les pires méga-fermes françaises, c'est la roupie de Samsonnet. à côté des méga-fermes brésiliennes par exemple. Donc en termes de bien-être animal, en termes de conditions d'élevage ou même de production agricole, c'est désastreux au Brésil. On utilise 150 substances chimiques, pesticides et autres, qui sont interdites depuis bien longtemps en France, comme l'atrazine, ça fait des dizaines d'années que c'est interdit en France. Donc, ça serait désastreux que ce traité soit signé. C'est un traité de libre-échange qui finirait, je pense, de mettre à genoux l'agriculture française et européenne. Donc, j'espère de tout cœur que ce traité ne sera pas signé.

  • Speaker #2

    Alors, merci. Si on peut finir sur une note positive. Quel est votre message ?

  • Speaker #4

    Alors le message, c'est que j'encourage tout le monde à sa mesure à rejoindre des associations, des structures alternatives. Le réchauffement climatique, c'est une réalité. C'est très anxiogène. C'est difficile à combattre à notre échelle. Mais quand on s'engage comme ça, concrètement, on a l'impression d'être engagé dans la bonne direction. Et puis surtout, il y a une dimension humaine qui est très importante. au sein de l'association, entre adhérents, ou même dans les relations qu'on peut avoir avec tous nos producteurs, ça fait très plaisir de se retrouver, de se soutenir, de se dire qu'on a une action concrète. Et je sais que pour tous nos producteurs, agriculteurs et autres, venir sur les points de dépôt, venir au marché, c'est toujours un très bon moment. Et donc, je vais finir par la minute publicitaire, le 13 décembre, le vendredi 13 décembre, de 18h à 20h, à la MJC Charpie, on a notre mini marché. de Noël puisqu'on fait à peu près 4 marchés par an. Donc j'encourage tout le monde à venir nous découvrir et surtout à venir échanger avec les producteurs qui seront présents ce jour-là.

  • Speaker #2

    Alors merci beaucoup. Sans plus tarder, nous allons passer la parole à Quentin. Bonjour Quentin, merci d'avoir accepté d'intervenir autour de cette émission. Vous êtes salarié engagé dans l'entreprise maraîchère. panier du Val-de-Marne qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Alors qui sont les paniers bio de Val-de-Marne ?

  • Speaker #5

    Alors nous sommes un chantier d'insertion par l'activité économique en maraîchage bio. Donc on est sur deux volets, le volet social, donc on accompagne des personnes qui sont éloignées de l'emploi, et le volet agriculture, donc on cultive 5 hectares en maraîchage biologique.

  • Speaker #2

    Alors comment ça marche le mode de fonctionnement du panier bio des Val-de-Marne ? Ce qui concerne la production, le conditionnement, la composition du panier, la livraison, peut-être on va aller étape par étape pour que nos auditeurs puissent comprendre.

  • Speaker #5

    Alors on a plusieurs types de débouchés. On a le panier classique, donc c'est la majorité de notre production. Donc c'est un panier qu'on livre toutes les semaines à des abonnés dans le Val-de-Marne. Après on a le... les magasins bio. On livre ensuite les coopératives comme Copcot qui a choisi Tacop aussi. On livre aussi des AMAP comme les paniers de Créteil. On a aussi une boutique à la ferme et un distributeur sur la ferme à Joanca. La composition du panier donc on livre 50 à 51 semaines dans l'année de légumes. Donc toutes les semaines vous avez au minimum cinq légumes différents. Donc sur l'année on cultive à peu près une centaine de variétés de légumes et on livre uniquement dans le Val-le-Marne pour l'instant.

  • Speaker #2

    J'ai parlé tantôt de la production, c'est-à-dire comment ça marche, le mode de fonctionnement, la production, le conditionnement. C'est ce que vous venez d'expliquer parce que ça part d'un point A à un point B. Et puis si on peut répondre sur la question de l'agriculture biologique, peut-être ça serait mieux. Comment peut-on reconnaître un produit bio ?

  • Speaker #5

    Alors l'agriculture biologique, nous on est contrôlé plusieurs fois par an. Il y a des contrôles où on est prévenu, des contrôles où on n'est pas prévenu. Donc le contrôleur vient regarder où on achète les graines, que tout soit certifié bio. Les graines, le terreau, les engrais, nos cultures, nos pratiques et les produits qu'on peut utiliser.

  • Speaker #2

    Vous pouvez peut-être répondre après. Je vais devoir vous demander votre avis sur l'évolution de la consommation bio en France pour compléter les propos de Brigitte.

  • Speaker #5

    L'évolution, je vais parler pour nous. La France, c'est différents territoires, mais je vais parler vraiment pour nous. Depuis le Covid, on a ouvert une boutique à la ferme qui marche très bien. Il y a eu quand même une baisse de consommation en 2023. Et en 2024, il y a de nouveau une augmentation de la consommation, notamment sur les paniers classiques, mais aussi sur les paniers solidaires. Les paniers solidaires, c'est... C'est un panier qui a été mis en place avec le réseau Cocagne. C'est pour permettre à des personnes en situation de précarité ou qui n'ont pas forcément l'accès à la consommation bio de pouvoir bénéficier d'un panier de légumes toutes les semaines. Ce panier, le coût est divisé en trois. Une partie est payée par le bénéficiaire, une partie est payée par le réseau Cocagne. La troisième partie, c'est un partenaire quelconque, soit le CRUS, par exemple pour les associations d'étudiants, soit un CCAS dans les mairies.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour finir, quel est votre message à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut consommer bio et local. Il ne faut pas confondre les deux. Le local n'est pas forcément bio. Ça nous cause beaucoup de tort, je pense, de plus en plus, notamment avec les nouveaux labels qui ne sont pas des labels HVE. En fait, le consommateur est perdu dans toutes les appellations. C'est au consommateur de vraiment réfléchir et d'agir. pour nous soutenir.

  • Speaker #0

    Bonjour Chantal Chevalier, merci d'avoir accepté de participer à notre émission. Vous êtes présidente bénévole de l'association La Ressourcerie des Créteils, dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, offre une seconde vie aux objets. Parle-nous de La Ressourcerie des Créteils qui se trouve au carrefour des enjeux et défis du développement durable. Quel est son objectif, son but et ses activités ?

  • Speaker #2

    La Ressourcerie des Créteils Son vrai nom, c'est l'association Créteil Ressourcerie Val-de-Marne. Dans le nom, on sait ce que c'est et on sait où. Là, au moins, on ne se creuse pas trop la tête. Elle a été créée en 2020. Depuis, avec une spécificité pour les ressourceries, dans le cadre des ressourceries, c'est que nous fonctionnons, et nous fonctionnons à fond, mais sans locaux. Ça nous permet aussi d'être innovantes dans le fonctionnement, dans les partenariats, dans les idées sur... Et donc une ressourcerie a trois objets. Donc le but, c'est la réduction des déchets et préserver l'environnement. Et nous, c'est aussi créer de l'emploi. C'est nos trois... Et donc dans les activités, on a l'activité de réception de dons. Donc ça, c'est non négligeable. Et ça fait partie par rapport à la notion, moi, de nous, d'économie, de consommateur, de consommateur. C'est aussi important pour nous, donc que les gens nous donnent. Et les gens, ce sont des particuliers, mais aussi des professionnels. On a eu encore un appel, des personnes à côté qui nous ont appelé pour donner du mobilier. Donc les gens donnent. Nous trions, nous checkons, nous réparons éventuellement. On va les revendre. Nous appelons Solidaire. C'est vraiment, on est dans le côté seconde main Solidaire. Et on va parfois les redonner aussi, donner à des associations, à des structures, pas à des personnes en direct. nous c'est notre notre manière de faire et puis donc la troisième grosse activité c'est la sensibilisation donc la sensibilisation par des jeux des ateliers des collectes tous les moments où on iront tous les moments de la ressourcerie sont là pour sensibiliser les personnes les consommateurs fallait les personnes sur le réemploi sur la deuxième vie c'est possible sur la réduction des déchets sur consommons différemment, on trouve... La deuxième vie, vraiment, c'est une richesse. Et ça permet aussi derrière d'avoir aussi un discours sur le côté économique. On est, je vous le disais, sur le réemploi solidaire. Donc on touche les particuliers, des associations, des structures, des professionnels, des entreprises. On intervient dans plein d'endroits différents pour aller prêcher. justement, un peu, pas la bonne parole, mais sensibiliser au travers d'ateliers, au travers d'exemples, au travers de jeux. On a développé des jeux, mais pour pouvoir donner une seconde vie. Et parler réemploi, et parler... On n'est pas sur le recyclage, donc je reprécise.

  • Speaker #0

    Alors oui, oui, pratiquement, comment donner une seconde vie aux objets ?

  • Speaker #2

    Déjà en prenant conscience qu'au lieu de jeter et mettre sur le trottoir, à la poubelle, à la déchette, ou j'allais dire au fin fond, rester au fin fond d'un placard ou autre, se dire tiens... Il y a des structures que ça peut intéresser. Donc, on n'est pas non plus une déchetterie. Donc, il faut que les objets soient quand même un peu, je dirais, vendables, exploitables. Donc, ça, on reprécise aussi, on n'est pas la poubelle non plus. Mais pour les personnes, c'est se dire, tiens, on a la possibilité de donner, on a la possibilité de trouver aussi une solution à nos armoires qui sont pleines de choses, nos bacs à jouer qui sont pleins. Et donc, après, on collecte. Et alors, même nous, sans locaux, Quand on fait une collecte, on a eu une campagne de collecte de jouets, parce que derrière on sait qu'on a des Noëls solidaires avec des bailleurs dans des événements sur Créteil. Donc on va en gros leur donner une deuxième vie, on ne va pas nous les stocker définitivement chez nous. Mais on sait, on a collecté déjà plus de 500 kilos de jouets. 500 kilos de jouets, c'est un quart de la salle en volume. On ouvre pour donner l'ordre de grandeur. On fait une collecte de vêtements. nos collègues d'autres ressourceries, en une après-midi ou une journée de collecte de vêtements, c'est pratiquement une tonne de vêtements, c'est la moitié en volume, la moitié de la salle. L'ampleur, les gens donnent, parce qu'ils sont contents de trouver des solutions. Et tout type de produits, nous on est sur les produits consommation courante.

  • Speaker #0

    Donc ça inclut des enjeux et défis ?

  • Speaker #2

    Défi, c'est le stockage. Pour nous, c'est gros défi. L'enjeu, c'est le tri. Se dire aussi, la ressourcerie, l'objet même de la ressourcerie, c'est trouver des solutions avant le recyclage. Et avant l'incinération aussi, ça c'est le côté le plus ultime. Et non, ultime encore, c'est l'enfouissement. Donc c'est vraiment essayer de trouver des sorties possibles, des utilisations possibles. Et ça, c'est l'objet même de notre association. Donc c'est aussi pour ça que des professionnels... Les entreprises vont nous appeler, on est dans plein de réseaux et je participe à plein d'activités au niveau des entreprises. On va leur dire, vous êtes plombier, vous avez des robinets, nous, proposez-les nous. On va essayer de voir si on ne peut pas les redonner, les refourguer, les nettoyer, les tester. Des machines à coudre, on en a plein parce que tous les jours on est appelé au niveau des professionnels. des entreprises mais aussi les particuliers. Tous les jours on est appelé pour dire tiens j'ai des seaux d'oeufs, j'ai des... Hier soir ça a été des tissus d'un monsieur qui était tailleur chez Lanvin et qui vidait son garage. Voilà donc j'ai des lots de tissus pas des tissus, unis pour pouvoir... j'en ai plein ma voiture.

  • Speaker #0

    Alors faire réparer ne coûte parfois pas plus cher que acheter un nouvel objet ?

  • Speaker #2

    Je vais dire un peu cash, si on n'est pas concerné par l'écologie, le développement durable et autres, on va se dire que c'est quand même plus simple, on se creuse un peu moins la tête que d'aller, et si on a de l'argent aussi, qu'on va aller au supermarché, non, ou commander sur les téléphones directement, et puis on va pouvoir se faire livrer ce truc. Si on est un peu plus responsable, un peu plus, on va se dire, on va apprendre. Nous, ce qu'on propose éventuellement, dans nos ateliers, dans les ateliers qu'on nous... peut organiser, c'est la réparation avec les gens. On parle d'auto-réparation, mais c'est aussi apprendre aux personnes à se dire, tiens, le truc là, la cafetière, elle est un peu bloquée, elle fonctionne plus, la bouilloire, le grille-pain, si on le retourne, au moins les miettes sont nettoyées, on les nettoie, et puis parfois le chariot s'est reparti pour plusieurs vies, une seconde, une troisième, une quatrième. Donc c'est aussi dans le... mission telle qu'on le voit là nous à la ressourcerie c'est dire mais arrêtons de vouloir dire bah ça mince c'est cabossé, paf allez-y poubelle, bah non ça c'est peut-être cabossé mais ça a aussi une fonction pas forcément sa fonction première prédestinée mais ça va aussi donc c'est aussi ça le projet de la ressourcerie c'est s'ouvrir, innover, se dire tiens on dit on dit rarement non à part si on n'a pas de locaux enfin quand on n'a plus de la c qu'on ne peut plus entrer chez soi, ce qui en ce moment est un peu le cas, mais on a des piles de trucs partout. Mais à chaque fois, on va dire, tiens, dès qu'on va nous demander quelque chose, dès qu'on va nous apporter quelque chose, on va se dire, tiens, ça, on met de côté, ça, on va l'utiliser dans des ateliers, avec les gamins, avec l'université, dans des entreprises, et puis, voilà, c'est aussi ça.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quel est votre message ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'ai toujours le message de... Et la seconde main solidaire, j'entends bien, on n'est pas sur les grosses plateformes, nous, pour illustrer un peu mon message là-dessus, en tant que ressourcerie, là, nous, on a tout de suite eu un site internet avec un site marchand, enfin une boutique en ligne. On n'a pas de loco, on s'est dit, au moins, on va exister là-dessus. Mais nous, on n'en voit rien. On n'en voit rien, nous, quand les gens nous achètent quelque chose, alors on a des gros messages sur notre boutique en ligne. Donc c'est vrai qu'on n'a pas le débit de grosses plateformes. Mais on va porter au coin de la rue, même pendant le Covid, on va voir les gens, on va aller voir, on va au café. Donc c'est toujours du local, du développement local, ou c'est au métro, à l'échappement, parce que quelqu'un nous a acheté des choses. On refuse par exemple aussi des ventes, on dit non, on bloque, parce qu'on ne va pas vous envoyer à la poste et autres. C'est vraiment le côté consommons localement, consommons différemment, c'est vraiment l'animation. C'est vrai que la ressourcerie, c'est vraiment le carrefour, vous disiez dans votre... préambule c'est vraiment le carrefour de questionnement sur tiens j'ai des choses je peux les donner je peux en faire quelque chose je peux participer au projet et ça rend heureux J'ai dit souvent, c'est le projet qui rend heureux. Donc, je vois dans les yeux des gens quand ils amènent, je vois dans les yeux des personnes quand elles viennent acheter, qu'elles repartent avec des sacs et puis, ah, bah oui, oui, oui. Donc, des trouvailles et dans les explications qu'on peut donner.

  • Speaker #0

    Alors, merci. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à Émilie, qui est aussi dans le recyclage. Alors, bonjour, Émilie Meura-William. Bonjour. Vous êtes une jeune entreprise. qui fait du cycling de vêtements, notamment en jeans. Vous avez été accompagnée par la MI2E, la Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'UPEC. Pouvez-vous nous présenter vos parcours jusqu'à votre statut actuel ?

  • Speaker #3

    Je suis très contente d'être avec vous aujourd'hui. C'est mon premier podcast. Et oui, effectivement, j'ai obtenu un DUT technique de commercialisation qui est devenu un but en trois ans. J'ai eu une prise de conscience écologique sur ma consommation lorsque j'ai découvert les chiffres de la pollution et de l'esclavage humain qui se cachent derrière la production des produits neufs. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de monter ma boîte Willyside, de pratiquer l'upcycling et de faire la licence métier d'entrepreneuriat à Créteil.

  • Speaker #0

    Alors en réparant, vous donnez une seconde vue aux objets. En quoi consiste le cœur ? de votre activité.

  • Speaker #3

    L'upcycling c'est donner une seconde vie, c'est à nouveau utiliser ce que vous n'utilisez plus, vous n'achetez plus et vous ne jetez plus car vous réutilisez. Le coeur de mon métier est la transformation, l'étape entre la récupération et la vente, comment valoriser au mieux un objet ou un vêtement afin qu'il soit à nouveau aimé avec peu de ressources. J'ai commencé à apprendre à coudre il y a trois ans en autodidacte grâce à des tutoriels sur YouTube. et TikTok. J'ai découvert tout un univers et c'est incroyable tout ce qu'on peut faire à partir d'un vêtement, d'un objet. J'ai par exemple transformé un casque de moto en objet de décoration très cool pour un de mes clients et en découvrant cet univers, je suis vraiment tombée amoureuse de l'artisanat et la transformation.

  • Speaker #0

    Comment offrir une nouvelle vie aux objets ?

  • Speaker #3

    On achète un produit, on l'aime, on le porte. le désir envers cet objet s'estompe, puis on le stocke car on ne l'utilise plus. Le concept c'est d'adapter un produit à vos désirs finalement. Vous achetez un jean, vous l'avez aimé, il n'est plus à votre goût. Et grâce à Wheelside, ma marque de vêtements, on fait aussi un service de customisation personnalisée. On va transformer votre jean avec vous. Vous allez choisir vos préférences pour qu'il vous corresponde au mieux et pour que vous l'aimiez à nouveau. Et si finalement, entretenir cette désirabilité, c'est finalement entretenir cette désirabilité avec vos objets et vos vêtements du quotidien.

  • Speaker #0

    Alors, parlez-nous un peu aussi de vos engagements personnels en termes de consommation et votre activité entrepreneuriale.

  • Speaker #3

    90% de tous mes besoins, je les consomme sur le marché de la seconde main. Mais je continue quand même à me poser les bonnes questions lors de mes achats. Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne l'ai pas déjà à la maison ? Est-ce que ce produit ou ce vêtement me correspond vraiment ? Je regarde ensuite mon dressing. Ça fait longtemps que je n'ai pas porté ce pull. Pourquoi pas lui donner de l'importance aujourd'hui en le portant ? J'ai eu envie de l'acheter, je l'ai désiré, je l'ai fait. Maintenant, il faut en profiter. Et on construit petit à petit la relation qu'on a avec nos vêtements et nos objets du quotidien. Cette relation, elle commence dès l'achat et elle commence lorsque vous vous écoutez et lorsque vous vous considérez. Est-ce que j'écoute mes désirs d'impulsion ou mes réels besoins ? Mes désirs d'impulsion vont être, est-ce que je vais acheter la dernière veste à la mode pour cet hiver et me sentir essentiellement plus acceptée, me sentir plus jolie car je suis à la mode, alors qu'en fait, j'ai déjà une veste chaude dans mon dressing et que mon impact social est grâce à ma personnalité et mon... d'apparence et grâce à ma confiance en moi. Il vaut mieux acheter une fois un peu plus cher un produit de qualité que dix fois un produit pas cher qui ne va pas durer. On dépense plus à la fin. Est-ce que je n'ai pas plutôt besoin d'écouter un podcast sur le développement personnel ou comment mieux gérer mon budget au lieu de commander sur Internet sous le coup de l'émotion ? Les objets qu'on continue de porter, nous créons des souvenirs avec. On est... énormément lié à nos vêtements, à ce que nous portons. Vous avez cette robe dans laquelle vous avez passé une soirée agréable, les manteaux de votre grand-mère. Donc, on a à la fois des bons souvenirs et des mauvais souvenirs. Et les mauvais souvenirs, il faut en parler pour ne plus les associer à des objets et des vêtements. Et si ça persiste, on peut transformer nos produits pour qu'ils nous correspondent vraiment et pour qu'ils répondent vraiment à nos besoins.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, peut-être avant cela, quelles sont vos motivations, c'est-à-dire les inspirations qui vous permettent d'être un peu si spéciales ?

  • Speaker #3

    Je trouve que vu la situation actuelle de notre planète, on n'a pas le choix de consommer mieux tous les jours. Des fois, c'est des petites choses du quotidien et nous tous, tous ensemble, on peut avoir un impact très positif. Je ne veux pas laisser une planète de déchets à mes enfants et je veux qu'ils savent ce qu'est la neige et qu'ils fassent des bonhommes avec. Je transforme pour donner une seconde vie et c'est un impact pour lequel je suis très fière. Je m'exprime également créativement beaucoup et j'implique mon client à le faire. Mes inspirations pour créer des pièces uniques sont de donner confiance et d'exprimer la personnalité de mon client à travers ce qu'il porte. Par exemple, j'ai réutilisé un jean sim que mon client ne portait plus, un jean large, car il correspondait mieux à ses habitudes de vie, à son confort, car dans des vêtements dans lesquels on se sent à l'aise, on peut tout faire et passer une super journée.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci. Une fois de plus, j'invite les auditeurs à faire un tour sur... le site du Willside.

  • Speaker #3

    Et pour le mot de la fin, aimez ce que vous avez déjà chez vous et si vous ne l'aimez plus, si ça ne vous va plus, contactez-moi sur willside.fr, sur Instagram ou sur mon site internet pour qu'on en discute car avec la couture, tout est possible. Merci beaucoup, j'espère que vous avez passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà, sur ce, nous vous disons merci, nous vous remercions. Nous remercions tous les intervenants et nous leur souhaitons une très bonne continuation dans leurs engagements citoyens qui contribuent à la transition de nos pratiques de consommation. Vous trouverez les ressources du podcast et les dessins de Didier Marandin sur la page des rendez-vous de la MI2E, sur le site internet de l'UPEG et également sur les réseaux sociaux. Merci à l'équipe technique Marc et Erwan pour la réalisation et le montage de ce podcast et à l'équipe d'organisation. Juel Ford de Nabitia, Nicole Brutowski et Tchoudiba Vordjolvo.

Description

Cet épisode du podcast de la MIEE met en lumière un sujet essentiel et d’actualité : Consommer autrement

Il rassemble des experts issus de différents domaines qui nous permettront de mieux appréhender le sujet et d’enrichir votre réflexion.

L’UPEC et les universités sont interpellées dans ce podcast, tant sur la formation des étudiants que dans la mise en œuvre d’actions concrètes.


Nos intervenants :

  • Juneja Rythem, étudiante indienne ambassadrice UPEC

  • Alix Poels Maître de Conférences | Audrey Bonnemaison : Institut de Recherche en Gestion Responsable Pédagogique du parcours MDEE à l’occasion de la sortie du livre « Organisations alternatives des citoyennetés ». Récits d'expériences émancipatrices de Amina Béji-Bécheur Audrey Bonnemaizon aux éditions EMS interviendront sur « une approche citoyenne de la consommation »

Les consommateurs engagés :

  • Lou-Ann Gardette-Boucher, étudiante en droit, adhérente de la Coop Cot, qui consomme autrement et qui présentera son engagement et la coopérative participative : la Coop Cot située dans le centre commercial de l’Échat et partenaire de l’UPEC : https://coopcot.fr  

  • Catherine De Lucas, présidente du regroupement d’achat citoyen qui promeut la consommation bio et locale et les AMAP : l’association les paniers de Créteil : https://www.lespaniersdecreteil.fr  

Les producteurs :  

  • Quentin Chobiron salarié engagé dans l'entreprise maraichère : les Paniers du Val de Marne, qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants : https://www.lespaniersbioduvaldemarne.org

Les recycleurs :

  • Chantal Chevalier, présidente bénévole de l’association : La Ressourcerie de Créteil dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. https://www.creteil-ressourcerie.fr    

  • Emilie Mura William, couturière entrepreneure qui répare et donne une seconde vie aux objets : https://willside.fr


Notre dessinateur Didier Marandin illustrera en direct ce podcast : http://www.marandin.com/


Découvrez la bibliographie sur la page de l'Université Paris Est-Créteil.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à ce troisième podcast de la MI2E, Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'étudiant de l'Université Paris-Est-Créteil, consacré aujourd'hui à la thématique Consommer autrement qui s'inscrit dans le cadre du Mois de l'économie sociale et solidaire. Le podcast de la MI2E donne la parole à des acteurs de divers horizons dans le but de débattre et de mieux comprendre les enjeux sociétaux contemporains de notre monde. Pour ce faire... Nous allons démarrer cette émission qui va débattre de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements par le témoignage de Ritem Junathia, étudiante d'origine indienne et par ailleurs ambassadrice de l'UPEC, qui avec son regard à France-Inde montrera l'universalité de ces sujets. Nous allons après passer la parole à Alex Powell et Audrey Bonne-Maison, maîtres des conférences à l'UPEC. membres de l'Institut de recherche en gestion, qui interviendront sur l'approche citoyenne de la consommation à travers les exemples de leur recherche sur les organisations alternatives de la citoyenneté. Louane Gardette-Boucher, étudiante en droit, membre de la coopérative participative COPCOT, nous édifiera sur son engagement citoyen et celui de l'association. Brigitte Laude, membre de l'association Les Paniers de Créteil, nous parlera de la consommation bio à travers l'exemple de leur regroupement d'achats citoyen. Nous passerons ensuite la parole à nos producteurs. Quentin Choburon, qui représente les paniers de Val-de-Marne, fournisseur entre autres des légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Et nous donnerons également la parole aux acteurs du recyclage. Avec nous ici Chantal Chevalier, présidente bénévole de l'association Les Ressourceries des Créteilles. dédié au réemploi qui vise particuliers et professionnels, qui offre une seconde vie aux objets. Nous aurons également Emily Murat William, entrepreneur couturière qui répare et donne une seconde vie aux objets avec beaucoup d'amour et de professionnalisme. Sans oublier, bien sûr, notre dessinateur Didier Maradin, l'homme aux doigts magiques qui illustre en direct ses podcasts. Sans plus tarder, nous allons... Nous allons entrer dans le vif du sujet. Je me permets encore de rappeler le but de cette émission qui va parler de la transition de nos pratiques de consommation et aussi parler de nos engagements dans ce contexte particulier des changements climatiques, de la transition écologique. Bonjour Ritem Djunedia et merci d'avoir à ce point. de participer à cette émission.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes étudiante en master administration et échange international à l'AIE International School de l'UPEC d'origine indienne. Vous êtes également ambassadrice de l'UPEC. Pouvez-vous nous dire en quelques mots votre parcours actuel ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Donc c'est mon amour vers la nature qui m'a menée vers ce master à l'UPEC. qui est en Green Business et Sustainability, tout qui est lié avec la durabilité. Depuis mon enfance, j'ai essayé de petites pratiques, même en Inde, pour anti-gaspillage. Mais j'ai vécu trois ans en France et j'ai vu que je manquais quand même beaucoup d'expérience et beaucoup de pratiques que j'ai essayé de faire de plus en plus maintenant.

  • Speaker #0

    Quel regard portez-vous sur la consommation en France, vous qui avez déjà fait quelques années ? en France.

  • Speaker #1

    Je apprécie beaucoup que les Français aiment bien manger les produits locaux et de saison. Et c'est une pratique que je fais aussi maintenant. J'essaie au moins. Et récemment, j'étais volontaire pendant les JO et j'ai pris beaucoup des habitudes de durabilité là-bas aussi. Par exemple, toujours avoir notre gobelet sur nous pour ne pas utiliser le plastique.

  • Speaker #0

    Alors d'accord. Alors si vous pouvez aussi nous parler de votre mode de consommation en France en tant qu'étudiante et puis avec un regard intérieur, faire le lien avec le mode, les modes de consommation, c'est-à-dire vos valeurs d'origine, c'est-à-dire en Inde, faire un peu cette différence.

  • Speaker #1

    Donc en Inde, les vêtements de seconde main, c'est très mal vu. Mais quand j'ai vu en France que tout le monde essayait de... porter les vêtements de seconde main sans gêne, je dis pourquoi pas. Mais la plupart des gens mettent les vêtements qui ne sont pas fabriqués en France. Et ça m'a interpellée et je dis en Inde, je mettais les vêtements qui sont fabriqués en Inde, du coup peut-être en France, il faut trouver les vêtements fabriqués en France. Mais ça coûte très cher. Et pour ça, maintenant j'ai essayé d'acheter moins et moins de vêtements, mais surtout qui sont fabriqués dans le... pays d'origine, comme ça j'économise mon argent étant étudiante et en même temps j'achète les produits locaux ou les produits plutôt artisanaux.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je comprends bien, avec votre regard extérieur, c'est-à-dire les modes de consommation en France, est-ce que, c'est-à-dire, vous pensez que la consommation alternative est-elle... Et par exemple, entre les deux pays, c'est-à-dire les consommations alternatives sont pratiques dans les deux pays.

  • Speaker #1

    Ça pratique, mais pour le moment, on n'est pas à 100% de notre but. Je pense que les deux pays doivent prendre un peu de recul et aller vers la nature, utiliser les produits bio ou les produits artisanaux. Ça aussi aide les petits producteurs. ou même des étudiants d'acheter des produits de bonne qualité avec les petits prix, on va dire.

  • Speaker #0

    Pouvez-vous nous parler de votre projet entrepreneurial, si vous en avez bien sûr, surtout dans le domaine du développement durable ?

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien créer une entreprise de restauration en France d'abord, et après on verra, qui est en anti-gaspillage, qui utilise les produits locaux. J'aimerais bien faire ça dans le sud de la France parce que je pense à Paris ou dans les métropoles, il y a déjà des disponibilités de restauration comme ça. Mais dans le sud, c'est quelque chose qui va être intéressant à l'avenir, vu qu'on a beaucoup de producteurs locaux dans le sud de la France.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quels sont vos mots de fait ?

  • Speaker #1

    Alors, j'aimerais bien dire qu'il faut... Il faut acheter des produits de qualité, des produits locaux. Même si on achète moins, il faut consommer de la bonne qualité, des produits, soit vêtements, soit les fruits ou légumes.

  • Speaker #0

    Alors, Rita, merci beaucoup pour ces mots, tes expériences, tes regards. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à nos deux chercheurs, à Alex. Paul et Audrey Bonne Maison. Bonjour Alex, Paul et Audrey Bonne Maison. Nous sommes ravis de vous accueillir autour de cette émission pour pouvoir discuter bien sûr de la transition de nos pratiques de consommation et de nos engagements. À l'occasion de la sortie de votre ouvrage collectif intitulé Organisation alternative de citoyenneté, ce sont des récits d'expériences émancipatrices coordonnées par Alina. Bendy Becher et Audrey Bonnemaison aux éditions de l'EMES. Alex Powell, vous êtes maître des conférences à l'UPEC et membre de l'IRG, Institut de recherche et gestion. Et Audrey Bonnemaison, vous êtes aussi maître des conférences en marketing, responsable par AR du parcours Business Development et Management des relations clients à l'UPEC. Notre consommation aujourd'hui est quatre fois plus élevée qu'en 1960. Cette augmentation vertigineuse n'est pas sans conséquence sur l'environnement, avec notamment l'épuisement des ressources naturelles et l'exhibition de gaz à effet de serre sur l'économie, avec le renchérissement des matières premières devenues plus rares, mais également sur la santé fragilisée par l'exposition aux polluants. En se référant aux résultats de vos recherches et aux récits d'expériences émancipatrices, quel acteur ? ont un rôle à jouer pour faire évoluer les modes de consommation et de production.

  • Speaker #2

    Merci pour votre question. Peut-être en écho avec ce que vient de développer notre camarade. En fait, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est une forme de délégation politique aux individus consommateurs de la résolution des problèmes écologiques. Autrement dit, il y a un discours un petit peu dominant qui est que si on change... individuellement tous nos pratiques de consommation, on va pouvoir faire face au changement climatique. Donc il y a une forme de responsabilisation, un discours de responsabilisation des individus consommateurs. qui sont enjoints à transformer leurs pratiques. On va les sensibiliser, on va les éduquer. Je pense par exemple à des outils digitaux comme nosgestesclimat.fr où on peut calculer notre empreinte carbone. En fonction du résultat, on va nous conseiller un certain nombre de pratiques. Donc effectivement, consommer local, de saison, consommer moins de viande, privilégier le train plutôt que l'avion. Donc en fait, en tant que... consommateurs, effectivement, on a accès à toute une information qui nous permet de transformer nos pratiques à l'échelle individuelle. Le problème, ce qu'on constate, c'est que même si les consommateurs savent quoi faire, même si un ensemble de consommateurs savent comment faire les choses, on se rend compte qu'il y a aussi des consommateurs qui résistent à l'écologie. On a dans notre champ de recherche... En marketing, on a des collègues qui travaillent sur la résistance à l'écologie. Alors cette résistance, elle s'explique par plusieurs raisons. Elle s'explique pour des raisons de pouvoir d'achat, parce que comme vous le disiez, avoir une consommation saine, ça a un prix. Pour des raisons aussi idéologiques, il ne faut pas nier qu'il y a des gens qui sont un peu climato-sceptiques, ou bien aussi qui considèrent que ce n'est pas justement leur responsabilité. que c'est aux consommateurs ultra riches déjà de donner l'exemple. Et donc il y a des consommateurs qui se réfugient derrière cet argument pour ne pas changer leur pratique. Et puis il y a aussi des questions d'accès. C'est ce que vous disiez, nous on a fait des recherches sur certains territoires, même en Ile-de-France, où les personnes en situation de précarité n'ont pas forcément accès à une alimentation saine et de qualité. Donc il y a aussi des problématiques d'accès à ce type de... de consommation responsable. Donc ça, c'est du côté des consommateurs. Et puis, il y a une autre chose qu'il ne faut pas négliger, c'est que le système capitaliste lui-même se réforme quand même à la marge. Donc aujourd'hui, on voit se développer effectivement des entrepreneurs sociaux, au niveau des grandes entreprises, les entreprises à mission, le concept de responsabilité sociale des entreprises, le concept de marketing durable. Nous-mêmes, on est enseignantes en marketing, donc ça fait partie des nouveaux cours qu'on enseigne aux étudiants. Mais tous ces types d'entreprises ou ces types de pratiques marketing ne remettent pas du tout en cause l'impératif de croissance qui entraîne une surconsommation et une surproduction. Côté consommateur, à l'échelle individuelle, on constate que les pratiques se transforment à la marge. Et côté offre, producteur, entreprise et système capitaliste, aussi se réforment à la marge. les changements attendus ne sont pas là. Donc nous, avec notre collectif de recherche, on explore une autre voie qui est de dire que le changement, les changements ou en tout cas la contribution à la transition, elle doit se faire de façon collective et démocratique. C'est par les démarches collectives, citoyennes, démocratiques, qu'on peut réussir à produire des récits alternatifs aux récits dominants. Et donc on a étudié un certain nombre de structures qu'on appelle des organisations alternatives. Et après je crois que vous allez peut-être me poser des questions sur la définition de ce qu'est une organisation alternative. Mais donc des organisations qui soit sont développées par des citoyens ou avec des citoyens et qui sont aussi soutenues parfois par les pouvoirs publics. Et donc ces organisations... Elle cherche à transformer la consommation, la production, les façons d'habiter et de valoriser les ressources d'un territoire de façon alternative. Alors évidemment, on a montré dans nos recherches qu'elle rencontre un certain nombre de difficultés, vous imaginez bien, parce qu'elles sont confrontées à des cadres institutionnels assez rigides. Elles sont aussi confrontées à des entreprises plus conventionnelles qui ont le pouvoir sur les différents marchés. Mais malgré tout, ces collectifs... parviennent, et on va avoir des exemples très concrets aujourd'hui, à impulser des cultures de consommation et de production alternatives et réussissent aussi à transformer les pratiques, déjà à une échelle locale et puis parfois même à une échelle nationale.

  • Speaker #0

    Vous avez choisi le terme organisation alternative des citoyennetés et vous l'avez axé dans le cadre global de vos recherches, vous l'avez axé dans le cadre global nord-sud. Alors pourquoi avoir pris cette échelle plus grande si vous pouvez aussi revenir dessus ?

  • Speaker #2

    Le terme d'organisation alternative fait référence en sciences de gestion à des organisations qui peuvent prendre des formes différentes. Donc ça peut être des coopératives, des associations. des mouvements sociaux, des écosystèmes d'acteurs qui n'ont pas forcément un statut juridique, mais qui vont impliquer des associations, des habitants, des responsables politiques. Ces organisations ont la volonté de concilier trois objectifs, comme le décrit notre collègue Fabien Hildvein dans la post-phase de l'ouvrage. Donc ces trois objectifs, quels sont-ils ? Le premier objectif, c'est l'objectif d'autonomie, c'est-à-dire faire en sorte que les individus qui collaborent pour développer ces organisations participent aux décisions. Ça, c'est le premier objectif. Deuxième objectif, c'est un objectif de solidarité, c'est-à-dire que ces organisations et toutes les organisations qu'on a étudiées dans le livre, elles ont aussi pour objectif de prendre en considération, voire de prendre en charge les vulnérabilités de chacun. Et puis, troisième objectif, c'est celui de la responsabilité envers les autres parties prenantes, présentes et futures. Donc là, on retrouve aussi une partie de la définition du développement durable. Ce qui caractérise ces organisations, c'est qu'elles portent toutes un projet politique et éthique. Et elles portent toutes des façons diversifiées, presque à l'infini, d'exercer la citoyenneté. La citoyenneté, je vais en donner une définition peut-être un peu baroque pour des politologues ou des... ou des juristes, mais l'idée c'est qu'elles oeuvrent collectivement à la fabrique d'un destin commun désirable, que ce soit, alors là je vais balayer un peu les exemples qu'on traite dans le livre, mais que ce soit dans le secteur de l'alimentation, de la consommation d'énergie, Alix va en parler, de la gestion des déchets, du développement d'activités économiques pour un territoire. Donc, vous voyez, c'est des champs d'action complètement différents, mais ce qui les caractérise... toutes ces organisations, c'est qu'elles cherchent à construire un destin commun un petit peu désirable en se donnant des règles de fonctionnement. Et ce qui les caractérise aussi, donc pourquoi la notion d'alternative, c'était aussi en creux dans votre question, c'est qu'elles se différencient toutes d'un modèle central d'organisation capitaliste fortement formalisé et bureaucratisé. Et en tout cas, dans tous les cas, elles sont alternatives dans le sens où elles tentent de proposer d'autres voies. que celles établies pour transformer. Donc l'alternative, finalement, elle renvoie à tout ce qui existe en dehors de ces modèles dominants, et donc elle peut prendre des formes très diverses. Alors sur votre question de pourquoi on a étudié des organisations à la fois en Europe, mais aussi en Afrique du Nord, principalement au Maroc et en Tunisie, alors... Déjà parce que notre collectif est composé de... Je ne l'ai pas dit, mais en fait, on est un groupe pluridisciplinaire. Donc Joël parlait d'aujourd'hui, effectivement, on a tous des profils différents. Pour étudier ce type d'organisation, nous, on pense qu'il faut aussi collaborer avec des disciplines différentes. Donc nous, avec Alix, on est en gestion, mais on a travaillé avec des urbanistes, on a travaillé avec des politologues, on a travaillé avec des économistes et des sociologues. Parmi ces collègues, on a aussi des collègues qui sont basés au Maroc et en Tunisie. Et puis, notre idée, c'était de montrer aussi que toutes ces initiatives citoyennes, elles ne sont pas propres à l'Europe. Elles se déploient de part et d'autre de la Méditerranée et quelque part, ça renvoie aussi le signal qu'elles se déploient partout dans le monde. Ce n'est pas un phénomène isolé, propre au pays du Nord. C'était un peu l'objectif. ce qu'on va montrer dans le livre, c'est que ces organisations, elles sont caractérisées aussi par des grandes étapes de développement et par des grands questionnements. La première étape, c'est la création de sens. C'est-à-dire que toutes ces organisations-là, elles vont partir d'un modèle dominant dans leur champ d'action qui leur... leur pose question, qui leur pose problème, et l'idée ça va être de recréer du sens. Alors ça veut dire par exemple, donc on va vous donner des exemples concrets, par exemple il y a un chapitre qui traite d'un collectif qui s'appelle le collectif de la Nars de Nouvial, donc la Nars en fait c'est une zone humide, donc la Nars de Nouvial elle est située dans le Cantal, une zone humide c'est très important sur le plan écologique parce que ça permet de... de maintenir la biodiversité. Dans cette zone humide, il y a par exemple 150 espèces d'oiseaux. C'est un territoire très riche et très important pour la biodiversité. Sur ce territoire qui est très riche, il y a une ressource qui est très intéressante. dans le secteur agroalimentaire, qui est la diatomite. Donc il y a un sous-sol de cette zone humide, et il se trouve qu'il y a une entreprise qui s'appelle Imerys, qui exploite une partie de cette zone pour extraire cette diatomite, qui est une forme de roche sédimentaire. Et la poudre de la roche est utilisée pour filtrer la bière. Donc il y a toute une filière économique qui s'est développée autour de la diatomite. Et face à ça, on a un collectif d'habitants de ce territoire. qui refusent cette logique extractiviste qui s'est développée pour proposer un projet économique alternatif qui vise à préserver les ressources du territoire. Parmi les projets économiques, il y a un projet autour du tourisme durable qui s'est constitué. Il y a des habitants qui réfléchissent à comment on pourrait développer le tourisme pour valoriser les ressources du territoire. Et donc, ils ont commencé à questionner la notion de tourisme durable. On pourrait faire du tourisme durable. Et puis, dans les discussions, dans les délibérations, ils se sont rendus compte que le tourisme durable, finalement, c'était associé à aussi une forme de marketing de territoire. Et donc, ils en sont venus à re-questionner le sens du tourisme durable et à proposer un nouveau sens. Et ils se sont mis d'accord. pour promouvoir un tourisme de découverte, qui est un peu différent de la philosophie du tourisme durable, c'est-à-dire un tourisme de découverte qui va permettre aux touristes, mais aussi aux habitants du territoire, de redécouvrir toute la richesse de cette biodiversité, donc redécouvrir ces espèces d'oiseaux et valoriser toutes ces ressources. Donc vous voyez, c'est un sens un peu alternatif à le sens... portée par l'entreprise Imerys, qui est plutôt une logique extractiviste, où on va exploiter, en fait, on va extraire, puis exploiter ces ressources au service d'une filière économique. Donc c'est ça, la création de sens, c'est qu'à un moment donné, il y a un modèle dominant, et puis les citoyens se contestent un petit peu ce modèle dominant, et donc vont essayer de travailler à construire un autre sens. Et c'est ce sens-là, finalement, qui va ensuite faire vivre ces collectifs. des actions un petit peu concrètes. Donc ça, si vous voulez, c'est la première partie, mais après, la première action, et puis après, il y a évidemment d'autres actions qui structurent ces organisations. La deuxième, c'est la participation citoyenne. Je l'ai dit au démarrage, en fait, ça, c'est très structurant dans ces collectifs, et Alix va en parler. Les gens de ces collectifs, de ces organisations, sont animés par un idéal démocratique. L'idée, c'est qu'en faisant participer... Les citoyens vont mieux s'approprier les enjeux du développement durable, notamment, et en s'appropriant mieux les enjeux, en les comprenant mieux, en prenant part aux décisions qui vont être mises en place, forcément, ça va transformer aussi les pratiques à l'échelle individuelle. Il y a une résonance entre ce qu'on peut faire à l'échelle collective et ce qu'on peut faire à l'échelle individuelle. On va agencer la participation pour faire vivre ce sens. Et puis, ce que le livre montre, c'est là où... on a une approche aussi un petit peu critique et pas trop angélique, c'est que ces organisations, bien souvent, elles évoluent dans les interstices assez étroits qui sont laissés par les institutions, par les cadres institutionnels. Et leur objectif, c'est évidemment de modifier les cadres institutionnels, mais ce n'est pas forcément évident. Donc, en fait, ce qu'on montre, c'est qu'elles ont du mal à modifier les cadres institutionnels un peu rigides, mais qu'elles parviennent parfois quand même. à faire évoluer un petit peu les choses, même si ça reste à la marge. Juste un exemple, on a les autrices d'un des chapitres qui ont travaillé sur la vallée de la Roya, dans le sud justement, qui a été touchée par une tempête. Et donc les habitants ont dû se mobiliser, et même les élus ont dû se mobiliser pour penser un plan de reconstruction du territoire. Et donc l'État a lancé une concertation avec les habitants pour essayer d'imaginer, de développer de nouveaux projets de territoire. Ce cadre institutionnel, finalement, il a permis aux habitants de développer en parallèle et de façon complémentaire d'autres espaces de concertation plus informels, mais qui continuent à ce jour. Vous voyez, les habitants, les citoyens, parfois, arrivent à se servir des cadres institutionnels pour créer d'autres espaces de concertation, de délibération et de création d'actions transformatives.

  • Speaker #0

    Merci. Alors, Alex Powell, vous avez coécrit l'un des 14 chapitres du livre sur la société coopérative d'intérêt collectif, NRCorp, Languedoc, Ouzion. qui est un exemple type d'une organisation alternative des citoyennetés dans le domaine de la transition énergétique. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces cas pratiques ?

  • Speaker #2

    Je pense que le rôle du chercheur est multiple dans l'accompagnement des transitions. Déjà par nos publications, notre rôle de chercheur c'est aussi de publier, de diffuser nos recherches pour mettre en visibilité toutes ces initiatives. Nous, c'était aussi l'objectif, c'était à un moment donné de rendre compte du développement de la trajectoire de ces organisations pour les faire connaître, pour inspirer éventuellement d'autres initiatives. Et puis ensuite, nous, on fait de la recherche partenariale. Donc, c'est de la recherche, beaucoup de recherche action. Donc, on a pu accompagner des collectifs, des entreprises de l'ESS. Et donc là, on a endossé différents rôles. On n'est pas que des chercheurs qui observent un peu en surplan. On écoute, on est dans une forme d'écoute active de ces collectifs. On analyse, on interprète à partir de données qu'on collecte. Et là, on les aide à améliorer leur pratique, à atteindre leur objectif. Donc toi, tu peux donner des exemples un peu concrets de ce qu'on a pu mettre en place avec Enercop ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors Enercop, qu'est-ce que c'est ? Enercop, c'est un fournisseur coopératif d'électricité d'origine... renouvelables. Enercop est organisé en réseau, c'est-à-dire qu'il y a 10 coopératives Enercop régionales sur le territoire français et une coopérative nationale installée à Paris et qui va porter pour l'ensemble du réseau des fonctions support comme la communication ou la relation client et producteur. Leur premier objectif, c'est la fourniture d'électricité, une électricité verte, locale, citoyenne. Mais au-delà, de cette fourniture d'électricité, leur idée, leur mission, leur action, et développer des moyens de production d'énergie renouvelable et la maîtrise de la consommation d'énergie à partir d'un ancrage territorial. C'est pour ça qu'on retrouve des Enercopes implantés en région et surtout en impliquant les citoyens dans l'investissement. Ils s'investissent financièrement dans ces coopératives et au-delà, avec leur participation. participation sur laquelle je vais revenir, mais ils s'investissent également dans les décisions stratégiques de ces coopératives. Alors, Enercop est engagé pour la transition énergétique, c'est-à-dire le fait de passer l'utilisation de ressources énergétiques non renouvelables à des ressources renouvelables dans la production et la consommation. Et ils considèrent, Enercop, que cette transition ne peut se faire qu'avec l'implication des citoyens. Donc j'en reviens à ce qu'Audrey évoquait sur... Ces collectifs citoyens ne peuvent exister que s'il y a une participation active de citoyens en leur sein. Concrètement, c'est très bien de dire que les gens doivent participer, mais concrètement, comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour faire participer ? Comment est-ce qu'on fait pour impliquer ? Nous, ce qu'on a observé dans le temps et chez Enercop, c'est que si on cherche à gouverner, cette participation des citoyens. C'est-à-dire, si on leur impose des dispositifs participatifs précis, sans les impliquer dans la co-construction de ces dispositifs participatifs, ça ne fonctionne pas. Un exemple pour Enercop Languedoc Roussillon. Enercop, on le suit depuis 2017, on l'a suivi sur deux projets de recherche. Et en 2016... Une énercope particulière qui était Énercope Languedoc-Roussillon, qui est implantée dans la région Languedoc-Roussillon, a en 2016 souhaité lancer ce qu'ils ont appelé un réseau d'ambassadeurs. Ce réseau d'ambassadeurs était formé par des clients et des sociétaires énercopes. Des sociétaires énercopes, ce sont des citoyens comme vous, comme moi, qui investissent en achetant des parts sociales auprès d'Énercope. Alors l'ambassadeur était présenté... par Enercop Languedoc-Roussillon, comme un sociétaire, un client motivé pour organiser des soirées de sensibilisation chez lui, pour des amis, un sociétaire motivé, un client motivé pour faire découvrir le projet de la coopérative à des commerçants, à des municipalités. Sauf que dans les faits, nous, quand on a mené une recherche pour comprendre les ressorts de l'engagement pour les sociétaires clients chez Enercop, Beaucoup ont exprimé le sentiment de ne pas se reconnaître dans les rôles et les missions qui leur avaient été attribués par la coopérative.

  • Speaker #0

    Ce terme d'ambassadeur était perçu comme quelque chose d'un petit peu trop institutionnel et qui correspondait à une implication formalisée au sein de la coopérative ou encore perçu négativement, connoté comme trop commercial par rapport aux objectifs de transition socio-démocratique que pouvait porter la coopérative. Donc nous, le collectif de recherche qui s'est intéressé à NRCOP, Il y avait Audrey, je pense aussi à Lauren Peters, Amina Beji-Becher. Nous avons monté avec Enercop Languedoc-Roussillon et des citoyens volontaires, des sociétaires clients d'Enercop Languedoc-Roussillon, un comité de pilotage de la recherche en 2020. Et en fait, à la suite de ça, nous avons organisé des ateliers participatifs avec des clients, des sociétaires, pour comprendre un petit peu les modalités. de participation réelle et souhaitée au sein de la coopérative. Et ça nous a permis collectivement de mettre à jour quatre conditions pour la participation citoyenne. La première, c'est qu'il faut encourager, quand on est sur ce type d'initiative citoyenne, il faut encourager les individus à formuler leurs propres problématiques ainsi qu'à définir les actions dans lesquelles ils souhaitent s'investir. Deux autres conditions, la participation, elle doit être... convivial et territorialisé. L'exercice de la sociabilité et l'appel à la convivialité sont des vecteurs essentiels pour la création et le maintien de liens, mais aussi cette convivialité est un palliatif finalement au pessimisme ou à l'angoisse vis-à-vis du contexte climatique, qu'on peut ressentir tous. Il s'agit de rendre finalement possible ici, avec cette convivialité, de rendre... possible une lutte difficile mais aussi agréable pour la transition où le plaisir peut également être au rendez-vous. En outre, le fait de territorialiser les démarches va faciliter l'inscription des individus dans la localité. Pour la plupart des personnes que nous avons pu interroger, donc ces citoyens, il est beaucoup plus simple d'exercer la participation par des pratiques partagées dans des lieux connus. qui peuvent impliquer des proches, des voisins ou des élus locaux. Dernière condition qu'on a identifiée pour cette participation citoyenne, ça consiste à accompagner les individus dans la prise de conscience de leurs connaissances, de leurs compétences, ainsi que des ressources disponibles, des outils pédagogiques, techniques, formations, partage d'expériences, tout en permettant leur mutualisation, développement et articulation. En somme, si je devais résumer cette recherche, il s'agit... plus que de la gouverner, il faut faciliter la participation.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a un autre exemple. On est chercheuse, mais on est aussi enseignante. Et donc, ces collectifs, certains nous ont sollicité pour les former aussi sur les outils de gestion. La gestion, elle peut, et Émilie pourra témoigner, la gestion, ça peut être aussi mis au service de ce type d'organisation. On a pu former les collectifs sur certains outils gestion, on les a aussi formés à certaines méthodes d'écoute des habitants. Il y a aussi ce rôle de formation, on peut transformer. Et puis, troisième pas, on en discutait avec Alix, il y a évidemment la sensibilisation, la formation et la transmission de connaissances auprès de notre public principal, qui est celui des étudiants. Donc, à travers des projets pédagogiques, à travers des enseignements, des cours. Donc là aussi, on peut transformer et sensibiliser les étudiants. Alors sensibiliser, ça ne veut pas dire faire du plaidoyer. Ça veut dire à un moment donné leur dire qu'il y a une orga diversité, il y a un certain nombre d'organisations. Et puis, c'est vrai qu'en gestion, on parle moins de ces organisations alternatives. Et donc là, il y a un enjeu là-dessus, à leur montrer la diversité des organisations et la diversité des récits pour transformer, au-delà du récit technocentré.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Alex. Pour finir, je ne sais pas si vous avez des mots, des messages, ou bien finir par donner, par exemple, l'apport de la recherche dans cet élan de changement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a vu sur Enercop, c'est suite à ce premier travail qu'ils avaient mis en place. venir un petit peu gouverner la participation, ce que j'évoquais tout à l'heure. Donc on met en place un réseau ambassadeur. Très bien, ce réseau ambassadeur, clairement, ça n'a pas fonctionné. Le fait est qu'il n'y avait pas non plus de poste dédié pour animer, pour faciliter cette participation. Et donc, quand on est revenu vers eux avec notre deuxième projet de recherche, en fait, on a vu qu'entre les deux, suite aux conclusions de notre premier travail qu'on avait mené avec eux, ils ont créé un poste de chargé de la vie coopérative, qui a pour rôle d'animer, de faciliter cette implication, cette participation des citoyens.

  • Speaker #2

    Alors merci encore une fois, merci beaucoup pour vos interventions. Bonjour, Louane Gardette-Boucher. Merci d'avoir accepté notre invitation. Louane, vous êtes étudiante en droit à l'UPEC et adhérente à la coopérative participative COPCOT, située dans le centre commercial des Ausha et partenaire de l'UPEC. En tant qu'étudiante qui fait attention à sa convention et dans la consommation, c'est-à-dire consommer autrement devient pour vous un engagement citoyen. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le concept de consommer responsable ?

  • Speaker #3

    Alors pour moi, le concept de consommer responsable, c'est au tout début de réduire l'impact écologique, donc par exemple l'empreinte carbone, on va éviter le transport en bateau, le transport en avion. Ensuite, on va privilégier aussi les circuits courts et la production éthique. Donc la rémunération juste des producteurs, le respect des conditions de travail aussi. Les produits, du coup, ils passent directement du producteur au consommateur, sans intermédiaires superflus. Il y a aussi une dimension citoyenne et sociale, donc c'est comme un acte citoyen, puisqu'on s'engage dans un système économique qui valorise la solidarité, l'inclusion et la justice sociale. Quand on fait attention à sa consommation, on se questionne sur... Les conséquences de ces achats, donc les conditions de production, est-ce que le producteur est rémunéré à sa juste valeur, à ce qu'il produit, etc. Il y a aussi la consommation responsable et le gaspillage. Éviter par exemple un maximum d'emballage plastique en favorisant le vrac, par exemple, ou en recyclant nos déchets, le compost, etc. Et surtout éviter la surconsommation.

  • Speaker #2

    Alors pouvez-vous nous présenter la copie ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, la COPCODE, c'est une association, les amis de la COPCODE, mais aussi une coopérative, une organisation à but non lucratif. La COPCODE a une marge fixe, qui ne bouge pas depuis son ouverture, et transparente. C'est-à-dire que tous nos adhérents savent que notre marge est de 23%. On privilégie le circuit court, donc c'est du direct producteur au maximum, le plus local possible. On a une majorité de produits bio. Plus on privilégie le direct producteur, en général c'est de meilleure qualité. On est respectueux de la nature, on soutient aussi l'économie locale. On a une réduction des déchets aussi, donc on a beaucoup de vrac, on fait des composts à emporter. On a un système de prix libre et de prix coûtant, c'est-à-dire que quand des légumes ne sont plus vendables au prix de base, on les met à prix libre, c'est-à-dire que les adhérents donnent ce qu'ils veulent. pour par exemple des légumes qui ont un petit peu pourri un certain endroit mais qui restent quand même consommables. Le modèle économique aussi, donc on a des prix compétitifs par rapport à des grandes surfaces, donc pas sur tout évidemment, mais par exemple sur le fromage ou aux légumes, on a des prix accessibles à tous, donc il y en a pour tout le monde. Par exemple les tomates, il y a des petits prix pour les gens qui ne peuvent pas se permettre des tomates à 7 euros et quelques le kilo. On a des conditions aussi spéciales étudiantes. Donc l'adhésion est offerte pour les étudiants et il y a une remise de 15% sur le panier en fin de course.

  • Speaker #2

    Alors si on peut encore revenir sur le concept des circuits courts, quelle est votre vision de la consommation à partir des circuits courts et engagés ?

  • Speaker #3

    Les circuits courts et engagés, ça permet de réduire l'empreinte carbone, comme je l'ai dit. Avant, en réduisant notre distance d'importation au maximum. On soutient aussi l'économie locale en rémunérant directement les producteurs ou l'artisan au prix juste. Les circuits courts sont souvent de meilleure qualité que ce qu'on peut trouver par exemple en grande surface. C'est plus frais et produit dans le respect de l'environnement. Aussi, la traçabilité est beaucoup plus facile. C'est important que nos consommateurs puissent déterminer l'origine de nos produits. La connaissance du producteur aussi, parce que du coup, on a des échanges directs avec nos producteurs. On ne passe pas par quelqu'un, on n'a pas d'intermédiaire superflu. On évite la surconsommation, on consomme par saisonnalité.

  • Speaker #2

    Alors parfait, pouvez-vous nous parler de ta mission de service public au sein de cette association coopérative Les Amis de la Copcote ?

  • Speaker #3

    Alors je suis du coup en service civique qui est un engagement volontaire sur une durée de plusieurs mois qui se fait au sein d'un organisme public et associatif. Du coup j'ai choisi de la faire chez Les Amis de la Copcote. Donc ma mission principalement c'est le soutien aux salariés. Je suis un renfort pour les salariés dans leurs tâches quotidiennes. Je fais de la facturation, donc gestion des factures, etc. Je fais aussi de l'organisation d'événements, c'est-à-dire trouver des personnes pour faire les événements, répondre à des mails, etc. De l'approvisionnement, c'est moi qui gère des fois les commandes. Je fais de la gestion des stocks pour faire des inventaires. Je fais beaucoup d'accompagnement bénévole en majorité et j'aide à la mise en place d'un meilleur fonctionnement.

  • Speaker #2

    Alors, combien de temps donnez-vous par mois pour l'association ?

  • Speaker #3

    Je donne 24 heures par semaine à l'association en tant que service civique, mais je donne aussi 3 heures de mon temps toutes les 4 semaines en tant que bénévole à l'association. En dehors de ces trois heures, je donne aussi du temps bénévolement pour tout ce qui est commandes en dehors de mon cadre de service civique.

  • Speaker #2

    Pour finir, avez-vous des messages à adresser à nos auditrices et auditeurs, surtout en ce qui concerne vos engagements, c'est-à-dire aussi l'association Les Amis de la Cocotte ?

  • Speaker #3

    Aujourd'hui, on vit dans un monde où la consommation est omniprésente, souvent rapide et peu réfléchie alors qu'il existe. des alternatives de consommer plus consciente, plus responsable et qui puisse vraiment faire une différence dans notre quotidien. Donc c'est là que les circuits courts et l'engagement entrent en jeu. En tant qu'étudiante, on est à un moment crucial de notre vie, on commence à prendre des décisions qui vont façonner non seulement notre avenir mais aussi celui de la planète. Donc on a un pouvoir immense, celui de faire des choix réfléchis, de soutenir des pratiques de consommation qui respectent l'environnement, les producteurs locaux et qui participent à une économie plus juste. Pourquoi les circuits courts ? Du coup, parce qu'ils nous permettent de consommer des produits frais, locaux et la plupart du temps bio, tout en soutenant l'économie locale et en réduisant notre empreinte carbone. Choisir d'acheter localement, c'est aussi renforcer les liens avec nos territoires et soutenir nos agriculteurs, nos artusans ou nos producteurs. En rejoignant des initiatives comme la COPCOAT, on ne devient pas seulement consommateur, on devient aussi acteur du changement. Par exemple, à la Copcote, on s'occupe de la gestion de l'épicerie. Du coup, on peut participer à un modèle économique qui ne cherche pas le profit à tout prix, mais qui place l'humain, la planète, au cœur de ses préoccupations. Alors, comment s'engager ? C'est plutôt simple, en choisissant de consommer différemment, en soutenant les initiatives locales et en... en privilégiant les produits responsables et éthiques. Il faut savoir aussi qu'en tant qu'étudiant, la plupart du temps, on a un budget assez serré. C'est pour ça qu'il y a des associations qui ont mis en place, comme la COPCOT, des conditions spéciales étudiantes, par exemple sur des réductions de paniers, des adhésions offertes, etc.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Luan. Nous allons passer la parole à Brigitte Loth de l'association Les... paniers de Créteil. Alors bonjour Brigitte et merci d'avoir accepté de participer à ce podcast.

  • Speaker #4

    Bonjour.

  • Speaker #2

    Brigitte, vous représentez l'association les paniers de Créteil, un regroupement d'achats qui promet la consommation bio et locale. Alors pouvez-vous nous présenter l'association les paniers de Créteil ?

  • Speaker #4

    Très volontiers. Notre association a démarré en 2008. Elle est née dans un groupe d'amis. qui avaient envie de s'engager concrètement. Notre slogan, copié celui de la SCOP Terre vivante, c'est l'écologie pratique. Le but au départ, ça a été de trouver un partenaire pour des abonnements de paniers de fruits et de légumes. Historiquement, ça a été les paniers du Val-de-Loire qui ont malheureusement dû cesser leur activité. Heureusement, le flambeau a été repris par les paniers du Val-de-Marne qu'on va voir tout à l'heure. Ça a démarré sur cette idée de trouver des fruits et légumes en circuit court bio. Et parallèlement, l'association a développé des ateliers, c'est formé aussi, on est plusieurs à être formés en tant que maître composteur. parce que c'est très bien de manger bio, mais c'est bien aussi de limiter ses déchets. Et le compostage ou le l'empré-compostage, on voulait montrer que c'était possible d'en faire en ville, de retrendre ce qui vient de la terre à la terre. Et aussi des ateliers pratiques, justement sur les changements d'habitude alimentaire, encourager la cuisine anti-caspi, le végétarisme, mais aussi la fabrication. de produits d'entretien qui n'ont pas d'impact nocif sur l'environnement. Donc toutes ces activités, elles se font par des bénévoles. Donc ça repose sur effectivement un engagement citoyen. On est tous animés par des valeurs écologistes. Et notre but, c'est vraiment de les partager avec le plus grand nombre. Donc au fil des années, on s'est développé et on a diversifié nos activités et nos relations avec les partenaires.

  • Speaker #2

    Alors quels sont ces... ces différentes activités, si vous pouvez encore revenir dessus.

  • Speaker #4

    Oui, je vais développer un petit peu. Donc, la fonction principale de notre AMAP, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, c'est effectivement changer le contenu de notre assiette. Donc, on va pour ça aller rencontrer des producteurs. J'insiste sur le fait qu'on va les rencontrer. On va voir comment ils vont au travail. Souvent, c'est des passionnés. Ils sont ravis de nous montrer comment ils ont... mis en place leurs pratiques. En termes de bien-être animal, aussi, pour ceux qui élèvent des animaux, on est tout à fait attentifs à ce qui se passe. Donc, Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, pour nous, parce que la bonne agriculture, celle qu'on veut soutenir, c'est justement une agriculture locale qui respecte l'environnement et qui, comme notre étudiante vient de le dire, qui leur assure un revenu décent. Donc, comment ça se passe concrètement ? On va organiser des abonnements où on va s'abonner à l'avance, ça garantit un revenu au producteur et on va avoir des livraisons. En ce moment, par exemple, on est sur la saison des agrumes de Corse, donc d'octobre à février, on va recevoir des caisses d'agrumes à des prix incroyablement compétitifs, de 80 le kilo par exemple. Et ça garantit au producteur d'écouler sa production. C'est une sécurité financière et nous, ça nous garantit d'avoir des fruits et légumes de saison super frais et délicieux. Donc il y a le circuit des abonnements, ça va concerner les laitages, les poulets, les fruits, les légumes. Et à côté de ça, on va organiser des ventes ponctuelles. Nos partenaires vont venir nous retrouver sur différents lieux à Créteil et nos adhérents vont être informés à l'avance de ces venues, vont pouvoir effectuer leurs demandes. Le jour 10, c'est aussi un moment convivial, on vient rencontrer le producteur, on se rencontre entre nous et on vient récupérer nos différents paniers. Les autres activités, j'allais dire, c'est de l'éducation populaire au sens noble du terme. On essaie de démocratiser ces pratiques, montrer que manger végétarien, ça peut être super sympa, que faire de la cuisine anti-gaspille, c'est facile. Parce qu'effectivement, le bio a un coût. Même si en passant en circuit court, il n'est plus réduit, bien sûr, mais c'est aussi des changements de pratiques. Et puis, par exemple, en faisant nos ateliers compostage ou lombricompostage, on réduit le poids de nos poubelles, on rend à la terre. Donc voilà, tout ça, c'est quelque chose d'assez cohérent, d'assez lié. Et on est vraiment très content de pouvoir les mener dans différents lieux de Créteil, les centres socioculturels. Ici à l'université, on a un point de dépôt pour les paniers. Donc on essaie vraiment d'irriguer le territoire. On est une association de Créteil. Tous nos adhérents ne sont pas de Créteil, on a des gens qui viennent de plus loin, mais notre base, elle est ici.

  • Speaker #2

    Alors oui, on comprend que c'est bien le bio, mais est-il accessible à tout le monde ?

  • Speaker #4

    Alors on essaie de faire en sorte que oui, le bio a souvent cette image de... de secteurs réservés aux plus privilégiés. Nous, on le regrette énormément. Ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite voir durer dans le temps, bien entendu. C'est la conséquence de la politique agricole française et de la politique agricole européenne qui préfèrent subventionner des cultures non bio à coups d'argent public, alors que les agriculteurs bio sont vraiment très peu soutenus. et encore moins soutenu qu'avant. Donc c'est aussi un acte politique et militant d'accepter de remettre une part plus importante de son budget dans l'alimentation, budget qui dans les années 60 a été énorme, je crois que c'était à peu près 60% pour l'alimentation et le reste pour tout le reste. Actuellement, le panier moyen de l'alimentation est descendu à 20% parce qu'il y a les loisirs, parce qu'il y a des modes de consommation qui se sont diversifiés. À nous aussi, c'est pour ça qu'on disait que c'était un engage personnel. d'essayer de donner la priorité peut-être à l'alimentation. Alors on a quelqu'un dans l'association qui dit l'alimentation, Hippocrate, première médecine. Et on voit beaucoup de nouveaux adhérents de l'association, des jeunes parents qui disent oui, c'est un peu plus cher, mais j'ai envie que mes enfants mangent des choses qui ne soient pas remplies de pesticides. Il y a une inquiétude sur ce qu'on a dans l'eau du robinet, sur ce qu'on a dans son alimentation. Alors certes, c'est un peu plus cher, mais on peut se dire... qu'en mangeant moins de viande, on équilibre un peu le panier. Et puis surtout, grâce à notre partenaire, la MJC Charpie, on a une expérimentation de panier bio solitaire, grâce au panier du Val-de-Marne. Et notre but, c'est effectivement faire bouger les mentalités. Pourquoi le système agricole, il est comme ça ? Parce que les élus qui nous représentent soutiennent ce modèle. Alors, si on fait bouger les mentalités, que les gens se responsabilisent et demandent un autre modèle d'agriculture, Nous, on est un peu des utopistes. On pense que ça peut arriver et on milite pour ça aussi.

  • Speaker #2

    Alors voilà, vous avez parlé de la politique. Alors, quel est votre avis sur la politique agricole commune de l'Union européenne ?

  • Speaker #4

    Je crois que je viens d'en dire beaucoup de mal.

  • Speaker #2

    Oui, mais peut-être on peut encore approfondir le débat. Est-ce que cette politique favorise-t-elle le bio ?

  • Speaker #4

    Non. Malheureusement, en France, on a un président qui a fait des grands engagements avec 20% de bio minimum. Et en fait, on voit que la production de bio en France, elle a un petit peu monté, elle a stagné, elle s'est cassée la figure ces dernières années. Il y a des structures qui ont eu du mal à s'en sortir, des agriculteurs qui ont arrêté le bio parce qu'ils n'arrivaient pas à vendre. Clairement. Maintenant, les engagements politiques ne sont pas à la hauteur. C'est une agriculture qui a besoin d'être soutenue. Personnellement, je pense même qu'elle devrait être, comment dire, encouragée pour servir ce rendu à l'environnement et à la santé publique. Et je suis très, très choquée qu'on déverse autant d'argent public pour faire des méga-bassines, pour irriguer du maïs qui n'est pas du tout une culture adaptée, alors qu'on devrait donner la priorité à l'agriculture vivrière, au sens de l'agriculture qui nourrirait. On a un ministère qui s'appelait Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. C'est complètement paradoxal. Il y a des études qui ont montré qu'on ne pouvait pas tenir deux jours si on n'a pas les importations d'Espagne, d'Italie. Pourquoi on ne peut pas faire en sorte que le maximum de nourriture qu'on mange en France soit produite en France ? On a des régions agricoles qui sont fantastiques, mais on a aussi des projets politiques débiles. Je vais être dure, mais le plateau de Saclay, c'est quand même une artification, artificiel, je vais le dire, on gâche des très belles terres agricoles pour bâtir dessus. Voilà, ça va à contresens de ce qu'on devrait faire pour la transition écologique, pour la santé publique et pour l'égalité. Donc, effectivement, on fait en sorte qu'en éveillant des consciences à notre humble mesure. on puisse promouvoir un autre modèle.

  • Speaker #2

    Alors, dans la même lancée, parlons d'un éventuel accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur.

  • Speaker #4

    Ça serait encore pire.

  • Speaker #2

    Parlons dans le sens beaucoup plus de l'avenir de l'agriculture bio, de l'agriculture au sein de l'Union européenne. Et aussi en France ?

  • Speaker #4

    Alors il faut savoir qu'agriculture bio, qu'on soit en France ou qu'on soit au Brésil, ce n'est pas la même chose déjà. Et sans parler d'agriculture bio dans les pays étrangers, je voudrais insister sur le fait que le Mercosur, il permettrait de faire arriver des produits qui sont produits dans des conditions absolument désastreuses. En France, on a eu des projets de méga-fermes, mais les pires méga-fermes françaises, c'est la roupie de Samsonnet. à côté des méga-fermes brésiliennes par exemple. Donc en termes de bien-être animal, en termes de conditions d'élevage ou même de production agricole, c'est désastreux au Brésil. On utilise 150 substances chimiques, pesticides et autres, qui sont interdites depuis bien longtemps en France, comme l'atrazine, ça fait des dizaines d'années que c'est interdit en France. Donc, ça serait désastreux que ce traité soit signé. C'est un traité de libre-échange qui finirait, je pense, de mettre à genoux l'agriculture française et européenne. Donc, j'espère de tout cœur que ce traité ne sera pas signé.

  • Speaker #2

    Alors, merci. Si on peut finir sur une note positive. Quel est votre message ?

  • Speaker #4

    Alors le message, c'est que j'encourage tout le monde à sa mesure à rejoindre des associations, des structures alternatives. Le réchauffement climatique, c'est une réalité. C'est très anxiogène. C'est difficile à combattre à notre échelle. Mais quand on s'engage comme ça, concrètement, on a l'impression d'être engagé dans la bonne direction. Et puis surtout, il y a une dimension humaine qui est très importante. au sein de l'association, entre adhérents, ou même dans les relations qu'on peut avoir avec tous nos producteurs, ça fait très plaisir de se retrouver, de se soutenir, de se dire qu'on a une action concrète. Et je sais que pour tous nos producteurs, agriculteurs et autres, venir sur les points de dépôt, venir au marché, c'est toujours un très bon moment. Et donc, je vais finir par la minute publicitaire, le 13 décembre, le vendredi 13 décembre, de 18h à 20h, à la MJC Charpie, on a notre mini marché. de Noël puisqu'on fait à peu près 4 marchés par an. Donc j'encourage tout le monde à venir nous découvrir et surtout à venir échanger avec les producteurs qui seront présents ce jour-là.

  • Speaker #2

    Alors merci beaucoup. Sans plus tarder, nous allons passer la parole à Quentin. Bonjour Quentin, merci d'avoir accepté d'intervenir autour de cette émission. Vous êtes salarié engagé dans l'entreprise maraîchère. panier du Val-de-Marne qui fournit entre autres des paniers de légumes pendant les distributions solidaires aux étudiants. Alors qui sont les paniers bio de Val-de-Marne ?

  • Speaker #5

    Alors nous sommes un chantier d'insertion par l'activité économique en maraîchage bio. Donc on est sur deux volets, le volet social, donc on accompagne des personnes qui sont éloignées de l'emploi, et le volet agriculture, donc on cultive 5 hectares en maraîchage biologique.

  • Speaker #2

    Alors comment ça marche le mode de fonctionnement du panier bio des Val-de-Marne ? Ce qui concerne la production, le conditionnement, la composition du panier, la livraison, peut-être on va aller étape par étape pour que nos auditeurs puissent comprendre.

  • Speaker #5

    Alors on a plusieurs types de débouchés. On a le panier classique, donc c'est la majorité de notre production. Donc c'est un panier qu'on livre toutes les semaines à des abonnés dans le Val-de-Marne. Après on a le... les magasins bio. On livre ensuite les coopératives comme Copcot qui a choisi Tacop aussi. On livre aussi des AMAP comme les paniers de Créteil. On a aussi une boutique à la ferme et un distributeur sur la ferme à Joanca. La composition du panier donc on livre 50 à 51 semaines dans l'année de légumes. Donc toutes les semaines vous avez au minimum cinq légumes différents. Donc sur l'année on cultive à peu près une centaine de variétés de légumes et on livre uniquement dans le Val-le-Marne pour l'instant.

  • Speaker #2

    J'ai parlé tantôt de la production, c'est-à-dire comment ça marche, le mode de fonctionnement, la production, le conditionnement. C'est ce que vous venez d'expliquer parce que ça part d'un point A à un point B. Et puis si on peut répondre sur la question de l'agriculture biologique, peut-être ça serait mieux. Comment peut-on reconnaître un produit bio ?

  • Speaker #5

    Alors l'agriculture biologique, nous on est contrôlé plusieurs fois par an. Il y a des contrôles où on est prévenu, des contrôles où on n'est pas prévenu. Donc le contrôleur vient regarder où on achète les graines, que tout soit certifié bio. Les graines, le terreau, les engrais, nos cultures, nos pratiques et les produits qu'on peut utiliser.

  • Speaker #2

    Vous pouvez peut-être répondre après. Je vais devoir vous demander votre avis sur l'évolution de la consommation bio en France pour compléter les propos de Brigitte.

  • Speaker #5

    L'évolution, je vais parler pour nous. La France, c'est différents territoires, mais je vais parler vraiment pour nous. Depuis le Covid, on a ouvert une boutique à la ferme qui marche très bien. Il y a eu quand même une baisse de consommation en 2023. Et en 2024, il y a de nouveau une augmentation de la consommation, notamment sur les paniers classiques, mais aussi sur les paniers solidaires. Les paniers solidaires, c'est... C'est un panier qui a été mis en place avec le réseau Cocagne. C'est pour permettre à des personnes en situation de précarité ou qui n'ont pas forcément l'accès à la consommation bio de pouvoir bénéficier d'un panier de légumes toutes les semaines. Ce panier, le coût est divisé en trois. Une partie est payée par le bénéficiaire, une partie est payée par le réseau Cocagne. La troisième partie, c'est un partenaire quelconque, soit le CRUS, par exemple pour les associations d'étudiants, soit un CCAS dans les mairies.

  • Speaker #0

    Merci. Alors pour finir, quel est votre message à nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut consommer bio et local. Il ne faut pas confondre les deux. Le local n'est pas forcément bio. Ça nous cause beaucoup de tort, je pense, de plus en plus, notamment avec les nouveaux labels qui ne sont pas des labels HVE. En fait, le consommateur est perdu dans toutes les appellations. C'est au consommateur de vraiment réfléchir et d'agir. pour nous soutenir.

  • Speaker #0

    Bonjour Chantal Chevalier, merci d'avoir accepté de participer à notre émission. Vous êtes présidente bénévole de l'association La Ressourcerie des Créteils, dédiée au réemploi, qui vise particuliers et professionnels, offre une seconde vie aux objets. Parle-nous de La Ressourcerie des Créteils qui se trouve au carrefour des enjeux et défis du développement durable. Quel est son objectif, son but et ses activités ?

  • Speaker #2

    La Ressourcerie des Créteils Son vrai nom, c'est l'association Créteil Ressourcerie Val-de-Marne. Dans le nom, on sait ce que c'est et on sait où. Là, au moins, on ne se creuse pas trop la tête. Elle a été créée en 2020. Depuis, avec une spécificité pour les ressourceries, dans le cadre des ressourceries, c'est que nous fonctionnons, et nous fonctionnons à fond, mais sans locaux. Ça nous permet aussi d'être innovantes dans le fonctionnement, dans les partenariats, dans les idées sur... Et donc une ressourcerie a trois objets. Donc le but, c'est la réduction des déchets et préserver l'environnement. Et nous, c'est aussi créer de l'emploi. C'est nos trois... Et donc dans les activités, on a l'activité de réception de dons. Donc ça, c'est non négligeable. Et ça fait partie par rapport à la notion, moi, de nous, d'économie, de consommateur, de consommateur. C'est aussi important pour nous, donc que les gens nous donnent. Et les gens, ce sont des particuliers, mais aussi des professionnels. On a eu encore un appel, des personnes à côté qui nous ont appelé pour donner du mobilier. Donc les gens donnent. Nous trions, nous checkons, nous réparons éventuellement. On va les revendre. Nous appelons Solidaire. C'est vraiment, on est dans le côté seconde main Solidaire. Et on va parfois les redonner aussi, donner à des associations, à des structures, pas à des personnes en direct. nous c'est notre notre manière de faire et puis donc la troisième grosse activité c'est la sensibilisation donc la sensibilisation par des jeux des ateliers des collectes tous les moments où on iront tous les moments de la ressourcerie sont là pour sensibiliser les personnes les consommateurs fallait les personnes sur le réemploi sur la deuxième vie c'est possible sur la réduction des déchets sur consommons différemment, on trouve... La deuxième vie, vraiment, c'est une richesse. Et ça permet aussi derrière d'avoir aussi un discours sur le côté économique. On est, je vous le disais, sur le réemploi solidaire. Donc on touche les particuliers, des associations, des structures, des professionnels, des entreprises. On intervient dans plein d'endroits différents pour aller prêcher. justement, un peu, pas la bonne parole, mais sensibiliser au travers d'ateliers, au travers d'exemples, au travers de jeux. On a développé des jeux, mais pour pouvoir donner une seconde vie. Et parler réemploi, et parler... On n'est pas sur le recyclage, donc je reprécise.

  • Speaker #0

    Alors oui, oui, pratiquement, comment donner une seconde vie aux objets ?

  • Speaker #2

    Déjà en prenant conscience qu'au lieu de jeter et mettre sur le trottoir, à la poubelle, à la déchette, ou j'allais dire au fin fond, rester au fin fond d'un placard ou autre, se dire tiens... Il y a des structures que ça peut intéresser. Donc, on n'est pas non plus une déchetterie. Donc, il faut que les objets soient quand même un peu, je dirais, vendables, exploitables. Donc, ça, on reprécise aussi, on n'est pas la poubelle non plus. Mais pour les personnes, c'est se dire, tiens, on a la possibilité de donner, on a la possibilité de trouver aussi une solution à nos armoires qui sont pleines de choses, nos bacs à jouer qui sont pleins. Et donc, après, on collecte. Et alors, même nous, sans locaux, Quand on fait une collecte, on a eu une campagne de collecte de jouets, parce que derrière on sait qu'on a des Noëls solidaires avec des bailleurs dans des événements sur Créteil. Donc on va en gros leur donner une deuxième vie, on ne va pas nous les stocker définitivement chez nous. Mais on sait, on a collecté déjà plus de 500 kilos de jouets. 500 kilos de jouets, c'est un quart de la salle en volume. On ouvre pour donner l'ordre de grandeur. On fait une collecte de vêtements. nos collègues d'autres ressourceries, en une après-midi ou une journée de collecte de vêtements, c'est pratiquement une tonne de vêtements, c'est la moitié en volume, la moitié de la salle. L'ampleur, les gens donnent, parce qu'ils sont contents de trouver des solutions. Et tout type de produits, nous on est sur les produits consommation courante.

  • Speaker #0

    Donc ça inclut des enjeux et défis ?

  • Speaker #2

    Défi, c'est le stockage. Pour nous, c'est gros défi. L'enjeu, c'est le tri. Se dire aussi, la ressourcerie, l'objet même de la ressourcerie, c'est trouver des solutions avant le recyclage. Et avant l'incinération aussi, ça c'est le côté le plus ultime. Et non, ultime encore, c'est l'enfouissement. Donc c'est vraiment essayer de trouver des sorties possibles, des utilisations possibles. Et ça, c'est l'objet même de notre association. Donc c'est aussi pour ça que des professionnels... Les entreprises vont nous appeler, on est dans plein de réseaux et je participe à plein d'activités au niveau des entreprises. On va leur dire, vous êtes plombier, vous avez des robinets, nous, proposez-les nous. On va essayer de voir si on ne peut pas les redonner, les refourguer, les nettoyer, les tester. Des machines à coudre, on en a plein parce que tous les jours on est appelé au niveau des professionnels. des entreprises mais aussi les particuliers. Tous les jours on est appelé pour dire tiens j'ai des seaux d'oeufs, j'ai des... Hier soir ça a été des tissus d'un monsieur qui était tailleur chez Lanvin et qui vidait son garage. Voilà donc j'ai des lots de tissus pas des tissus, unis pour pouvoir... j'en ai plein ma voiture.

  • Speaker #0

    Alors faire réparer ne coûte parfois pas plus cher que acheter un nouvel objet ?

  • Speaker #2

    Je vais dire un peu cash, si on n'est pas concerné par l'écologie, le développement durable et autres, on va se dire que c'est quand même plus simple, on se creuse un peu moins la tête que d'aller, et si on a de l'argent aussi, qu'on va aller au supermarché, non, ou commander sur les téléphones directement, et puis on va pouvoir se faire livrer ce truc. Si on est un peu plus responsable, un peu plus, on va se dire, on va apprendre. Nous, ce qu'on propose éventuellement, dans nos ateliers, dans les ateliers qu'on nous... peut organiser, c'est la réparation avec les gens. On parle d'auto-réparation, mais c'est aussi apprendre aux personnes à se dire, tiens, le truc là, la cafetière, elle est un peu bloquée, elle fonctionne plus, la bouilloire, le grille-pain, si on le retourne, au moins les miettes sont nettoyées, on les nettoie, et puis parfois le chariot s'est reparti pour plusieurs vies, une seconde, une troisième, une quatrième. Donc c'est aussi dans le... mission telle qu'on le voit là nous à la ressourcerie c'est dire mais arrêtons de vouloir dire bah ça mince c'est cabossé, paf allez-y poubelle, bah non ça c'est peut-être cabossé mais ça a aussi une fonction pas forcément sa fonction première prédestinée mais ça va aussi donc c'est aussi ça le projet de la ressourcerie c'est s'ouvrir, innover, se dire tiens on dit on dit rarement non à part si on n'a pas de locaux enfin quand on n'a plus de la c qu'on ne peut plus entrer chez soi, ce qui en ce moment est un peu le cas, mais on a des piles de trucs partout. Mais à chaque fois, on va dire, tiens, dès qu'on va nous demander quelque chose, dès qu'on va nous apporter quelque chose, on va se dire, tiens, ça, on met de côté, ça, on va l'utiliser dans des ateliers, avec les gamins, avec l'université, dans des entreprises, et puis, voilà, c'est aussi ça.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, quel est votre message ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, j'ai toujours le message de... Et la seconde main solidaire, j'entends bien, on n'est pas sur les grosses plateformes, nous, pour illustrer un peu mon message là-dessus, en tant que ressourcerie, là, nous, on a tout de suite eu un site internet avec un site marchand, enfin une boutique en ligne. On n'a pas de loco, on s'est dit, au moins, on va exister là-dessus. Mais nous, on n'en voit rien. On n'en voit rien, nous, quand les gens nous achètent quelque chose, alors on a des gros messages sur notre boutique en ligne. Donc c'est vrai qu'on n'a pas le débit de grosses plateformes. Mais on va porter au coin de la rue, même pendant le Covid, on va voir les gens, on va aller voir, on va au café. Donc c'est toujours du local, du développement local, ou c'est au métro, à l'échappement, parce que quelqu'un nous a acheté des choses. On refuse par exemple aussi des ventes, on dit non, on bloque, parce qu'on ne va pas vous envoyer à la poste et autres. C'est vraiment le côté consommons localement, consommons différemment, c'est vraiment l'animation. C'est vrai que la ressourcerie, c'est vraiment le carrefour, vous disiez dans votre... préambule c'est vraiment le carrefour de questionnement sur tiens j'ai des choses je peux les donner je peux en faire quelque chose je peux participer au projet et ça rend heureux J'ai dit souvent, c'est le projet qui rend heureux. Donc, je vois dans les yeux des gens quand ils amènent, je vois dans les yeux des personnes quand elles viennent acheter, qu'elles repartent avec des sacs et puis, ah, bah oui, oui, oui. Donc, des trouvailles et dans les explications qu'on peut donner.

  • Speaker #0

    Alors, merci. Merci beaucoup. Nous allons passer la parole à Émilie, qui est aussi dans le recyclage. Alors, bonjour, Émilie Meura-William. Bonjour. Vous êtes une jeune entreprise. qui fait du cycling de vêtements, notamment en jeans. Vous avez été accompagnée par la MI2E, la Maison de l'innovation et de l'entrepreneuriat de l'UPEC. Pouvez-vous nous présenter vos parcours jusqu'à votre statut actuel ?

  • Speaker #3

    Je suis très contente d'être avec vous aujourd'hui. C'est mon premier podcast. Et oui, effectivement, j'ai obtenu un DUT technique de commercialisation qui est devenu un but en trois ans. J'ai eu une prise de conscience écologique sur ma consommation lorsque j'ai découvert les chiffres de la pollution et de l'esclavage humain qui se cachent derrière la production des produits neufs. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de monter ma boîte Willyside, de pratiquer l'upcycling et de faire la licence métier d'entrepreneuriat à Créteil.

  • Speaker #0

    Alors en réparant, vous donnez une seconde vue aux objets. En quoi consiste le cœur ? de votre activité.

  • Speaker #3

    L'upcycling c'est donner une seconde vie, c'est à nouveau utiliser ce que vous n'utilisez plus, vous n'achetez plus et vous ne jetez plus car vous réutilisez. Le coeur de mon métier est la transformation, l'étape entre la récupération et la vente, comment valoriser au mieux un objet ou un vêtement afin qu'il soit à nouveau aimé avec peu de ressources. J'ai commencé à apprendre à coudre il y a trois ans en autodidacte grâce à des tutoriels sur YouTube. et TikTok. J'ai découvert tout un univers et c'est incroyable tout ce qu'on peut faire à partir d'un vêtement, d'un objet. J'ai par exemple transformé un casque de moto en objet de décoration très cool pour un de mes clients et en découvrant cet univers, je suis vraiment tombée amoureuse de l'artisanat et la transformation.

  • Speaker #0

    Comment offrir une nouvelle vie aux objets ?

  • Speaker #3

    On achète un produit, on l'aime, on le porte. le désir envers cet objet s'estompe, puis on le stocke car on ne l'utilise plus. Le concept c'est d'adapter un produit à vos désirs finalement. Vous achetez un jean, vous l'avez aimé, il n'est plus à votre goût. Et grâce à Wheelside, ma marque de vêtements, on fait aussi un service de customisation personnalisée. On va transformer votre jean avec vous. Vous allez choisir vos préférences pour qu'il vous corresponde au mieux et pour que vous l'aimiez à nouveau. Et si finalement, entretenir cette désirabilité, c'est finalement entretenir cette désirabilité avec vos objets et vos vêtements du quotidien.

  • Speaker #0

    Alors, parlez-nous un peu aussi de vos engagements personnels en termes de consommation et votre activité entrepreneuriale.

  • Speaker #3

    90% de tous mes besoins, je les consomme sur le marché de la seconde main. Mais je continue quand même à me poser les bonnes questions lors de mes achats. Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne l'ai pas déjà à la maison ? Est-ce que ce produit ou ce vêtement me correspond vraiment ? Je regarde ensuite mon dressing. Ça fait longtemps que je n'ai pas porté ce pull. Pourquoi pas lui donner de l'importance aujourd'hui en le portant ? J'ai eu envie de l'acheter, je l'ai désiré, je l'ai fait. Maintenant, il faut en profiter. Et on construit petit à petit la relation qu'on a avec nos vêtements et nos objets du quotidien. Cette relation, elle commence dès l'achat et elle commence lorsque vous vous écoutez et lorsque vous vous considérez. Est-ce que j'écoute mes désirs d'impulsion ou mes réels besoins ? Mes désirs d'impulsion vont être, est-ce que je vais acheter la dernière veste à la mode pour cet hiver et me sentir essentiellement plus acceptée, me sentir plus jolie car je suis à la mode, alors qu'en fait, j'ai déjà une veste chaude dans mon dressing et que mon impact social est grâce à ma personnalité et mon... d'apparence et grâce à ma confiance en moi. Il vaut mieux acheter une fois un peu plus cher un produit de qualité que dix fois un produit pas cher qui ne va pas durer. On dépense plus à la fin. Est-ce que je n'ai pas plutôt besoin d'écouter un podcast sur le développement personnel ou comment mieux gérer mon budget au lieu de commander sur Internet sous le coup de l'émotion ? Les objets qu'on continue de porter, nous créons des souvenirs avec. On est... énormément lié à nos vêtements, à ce que nous portons. Vous avez cette robe dans laquelle vous avez passé une soirée agréable, les manteaux de votre grand-mère. Donc, on a à la fois des bons souvenirs et des mauvais souvenirs. Et les mauvais souvenirs, il faut en parler pour ne plus les associer à des objets et des vêtements. Et si ça persiste, on peut transformer nos produits pour qu'ils nous correspondent vraiment et pour qu'ils répondent vraiment à nos besoins.

  • Speaker #0

    Alors, pour finir, peut-être avant cela, quelles sont vos motivations, c'est-à-dire les inspirations qui vous permettent d'être un peu si spéciales ?

  • Speaker #3

    Je trouve que vu la situation actuelle de notre planète, on n'a pas le choix de consommer mieux tous les jours. Des fois, c'est des petites choses du quotidien et nous tous, tous ensemble, on peut avoir un impact très positif. Je ne veux pas laisser une planète de déchets à mes enfants et je veux qu'ils savent ce qu'est la neige et qu'ils fassent des bonhommes avec. Je transforme pour donner une seconde vie et c'est un impact pour lequel je suis très fière. Je m'exprime également créativement beaucoup et j'implique mon client à le faire. Mes inspirations pour créer des pièces uniques sont de donner confiance et d'exprimer la personnalité de mon client à travers ce qu'il porte. Par exemple, j'ai réutilisé un jean sim que mon client ne portait plus, un jean large, car il correspondait mieux à ses habitudes de vie, à son confort, car dans des vêtements dans lesquels on se sent à l'aise, on peut tout faire et passer une super journée.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci. Une fois de plus, j'invite les auditeurs à faire un tour sur... le site du Willside.

  • Speaker #3

    Et pour le mot de la fin, aimez ce que vous avez déjà chez vous et si vous ne l'aimez plus, si ça ne vous va plus, contactez-moi sur willside.fr, sur Instagram ou sur mon site internet pour qu'on en discute car avec la couture, tout est possible. Merci beaucoup, j'espère que vous avez passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà, sur ce, nous vous disons merci, nous vous remercions. Nous remercions tous les intervenants et nous leur souhaitons une très bonne continuation dans leurs engagements citoyens qui contribuent à la transition de nos pratiques de consommation. Vous trouverez les ressources du podcast et les dessins de Didier Marandin sur la page des rendez-vous de la MI2E, sur le site internet de l'UPEG et également sur les réseaux sociaux. Merci à l'équipe technique Marc et Erwan pour la réalisation et le montage de ce podcast et à l'équipe d'organisation. Juel Ford de Nabitia, Nicole Brutowski et Tchoudiba Vordjolvo.

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