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Les Sens de la Danse

Angelina Bruno : De la résilience à la scène des Jeux paralympiques (2ème et dernière partie)

Angelina Bruno : De la résilience à la scène des Jeux paralympiques (2ème et dernière partie)

24min |20/10/2024
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Angelina Bruno : De la résilience à la scène des Jeux paralympiques (2ème et dernière partie)

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24min |20/10/2024
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Description

Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno, danseuse et chorégraphe inspirante.


Dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à 17 ans l'a amenée à utiliser la danse comme un puissant outil de résilience et de reconstruction. Angelina nous a raconté comment elle a transformé ses blessures en force et a créé l'archétype d'"Angelina", une version d'elle-même forte et résiliente, qui lui a permis de surmonter de nombreux obstacles.

Dans cette seconde partie, nous allons explorer comment sa carrière de danseuse va littéralement exploser, notamment avec son expérience marquante lors du casting pour devenir l'une des danseuses de Black M, une étape clé dans sa réussite.


Vous pouvez retrouver toutes les informations la concernant sur son instagram : https://www.instagram.com/angelina.bruno/

et vous procurer son livre ici : https://www.editionsdurocher.fr/product/131373/danser-pour-surviv


Retrouvez des vidéos inédites sur les réseaux sociaux :


Le compte Instagram du podcast : https://www.instagram.com/lessensdeladanse.podcast/

Le compte Facebook du podcast : https://www.facebook.com/lessensdeladanse.podcast



Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Sens de la danse, le podcast qui met de la conscience dans le mouvement. Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno. Rappelez-vous, dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à l'âge de 17 ans l'a menée à utiliser la danse comme un moyen de survivre. Elle nous expliquait comment elle a... transformer ses blessures en une force et comment elle a construit l'archétype d'Angelina, cette version d'elle-même, sûre d'elle et résiliente, qui lui a permis de surmonter les épreuves. Désormais, nous allons voir comment sa carrière va littéralement exploser quand elle décide de passer un casting pour être l'une des danseuses du chanteur Black M.

  • Speaker #1

    Ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense est une faiblesse parce que tout le monde m'a renvoyé au... au fait qu'être handicapé, ce n'est pas très valorisant finalement, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ?

  • Speaker #0

    Elle va aussi nous parler de sa surprise lorsqu'elle a reçu un message pour participer aux Jeux paralympiques.

  • Speaker #1

    Le p... pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, OK. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname24, on travaille pour les JO.

  • Speaker #0

    Préparez-vous à découvrir la suite d'un parcours inspirant entre audace, force et gratitude. Et surtout... N'oubliez pas de regarder la vidéo exclusive d'Angelina en train de danser, disponible sur le compte Instagram du podcast. Et si cet épisode vous a touché, pensez à nous laisser 5 étoiles et à le partager autour de vous. Je vous souhaite une très bonne écoute. J'aimerais que tu nous parles de ce moment assez hallucinant qui t'a permis d'être... une des danseuses de Black M. Parce que sans ça, on est d'accord, sans la danse et sans avoir eu cette force en toi, j'imagine que ça aurait été difficile.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je pense que, en fait, de par le parcours et le process, de tout ce que j'ai mis en place pour arriver aussi à ce qu'Angelina me colle à la peau et devienne aussi une partie de moi. J'adore parce que... Tu sais, c'est un psy parce que j'en ai déjà eu. Moi, j'ai vu des tas de psy, j'adore ça. J'aime beaucoup travailler sur moi-même. C'est même pour moi une des bases, si je peux aider les autres, c'est d'être le plus consciente possible, au plus proche possible, parce qu'on n'est jamais totalement consciente de ce qui se joue en moi. Et donc, un psy pourrait dire, mais c'est une dissociation de l'identité. que d'avoir français inné. Angelina, oui, mon chéri, mais je fonctionne très bien comme ça. Donc, on va laisser les deux entités parce que Francine, c'est le réel, c'est la petite fille, c'est celle qui va partir méditer, c'est celle qui a besoin de profondeur. Angelina, c'est le show. C'est les paillettes. Oui, voilà, mais j'adore. Je veux dire, j'ai aussi une faille narcissique, j'ai aussi de l'ego, j'ai aussi tout ça. Et les gars, c'est OK.

  • Speaker #0

    Et on en a besoin,

  • Speaker #1

    en fait. Mais bien sûr, c'est pour ça que rien, je pense que rien n'est à rejeter, tout est par contre à accepter. C'est là la souffrance, quand on essaye et on tente de rejeter pour paraître parfait dans cette société, on souffre terriblement. Pour revenir sur Black M, je pense que... Dans tout le process et dans toute l'histoire, quand je vais arriver à ce jour de casting, je pense que oui, Angelina est bien présente, elle est bien là. Et c'est elle qui va me permettre de faire ce que la société m'a renvoyé comme déjà, tu es une handicapée. Déjà, moi, j'ai un problème avec ça. Parce que ça voudrait dire que je suis résumée à un braille de mie. Pardon. Mais par contre, je suis en situation de handicap. Là, on est d'accord. Parce que pour plein de choses, physique, j'ai plus de difficultés que quelqu'un d'autre, on est d'accord. Mais handicapé, je voudrais dire que je ne suis résumée qu'à ça. C'est là où moi j'ai un problème avec ça. Mais donc, ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense être une faiblesse, parce que tout le monde m'a renvoyé au fait qu'être handicapé, c'est pas très valorisant finalement. Eh ben, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ? Donc, il se passe plein d'étapes avant, bien sûr, d'arriver à la dernière et de remporter ce casting. Mais ça va être une étape qui va changer intégralement le cours de ma vie et qui va aussi faire que je me déplace finalement ici à Paris pour y vivre. Et vivre d'autres aventures incroyables.

  • Speaker #0

    Incroyables.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement ce casting alors. Qu'est-ce qui a fait qu'à ton avis, on t'a prise ?

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, Black à l'époque cherchait des caractères. Donc voilà, si j'étais tombée dans un casting où on voulait une uniformité, évidemment je n'aurais pas eu ma place. J'ai été au bon moment, au bon endroit, avec la bonne recherche. Donc il y a aussi ce facteur chance comme je parle dans les ingrédients de réussite, d'objectifs. Donc je pense qu'ils cherchaient des caractères, ils cherchaient des nanas très hip hop. Donc du coup évidemment moi je suis hip hop dans l'âme, mais en fait quand je dansais toute seule dans ma chambre... On essaie toujours plein de choses quand on est seul ce soir. Té ! Voilà ! Et donc, quand j'étais en processus de recherche au niveau de la danse freestyle, je cherchais à plus l'intégrer mon bras et aussi à jouer avec. C'est pas juste qu'il est là et il bouge parce que mon corps bouge, mais c'est comment je peux m'en servir. Finalement, personne n'a un demi-bras. Donc, qu'est-ce que je peux faire avec que personne ne peut faire ?

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. C'est ça aussi ! Et donc, pendant que je danse et tout, je cherche des trucs. Je me dis, ah, mais attends, je peux grave en faire une mitraillette et tout. Enfin, bref, j'essaye des trucs, mais je n'ai jamais osé montrer à personne. Et ce jour-là, comme par hasard, le son de la dernière étape pour passer le casting, c'est un son où on entend. Enfin, on peut prendre ça comme une mitraillette, puisque le son fait ratatatata. Et donc, en dansant, je me dis, vas-y, je sors ma petite mitraillette. que j'ai caché pendant tant d'années. Et donc, je sors mes petites vitraillettes, je les regarde dans les yeux et je fais là. Et là, je sors mon petit flingue. Et donc, évidemment, là, j'en ai fait pour le coup vraiment une force. Et ça a plu immédiatement. Donc, je pense que c'est pas le seul facteur, évidemment. Mais en globalité, j'avais de l'audace, du caractère. J'étais hip-hop. Je cochais les cases qui... correspondaient à leurs recherches.

  • Speaker #0

    Tu as fait une tournée pendant un an. Ça a été incroyable. Tu fais une petite parenthèse, notamment en stand-up. Et je voudrais savoir comment, finalement, a commencé cette aventure des jeux.

  • Speaker #1

    Après, fin 2021, je pars en tournée avec Fabrice et Boué pendant, du coup, un an et demi. Après, on a ma dernière scène, le début. 1er janvier 2023. Et là, après, je pars à Disney pendant presque plus de six mois. Et après, j'ai écrit mon bouquin. Six mois. Et après, je suis contactée pour les Jeux. Alors,

  • Speaker #0

    comment c'est passé ? Écoute,

  • Speaker #1

    le pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, ok. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname 24, on travaille pour les JO, le chorégraphe. Je ne sais plus comment ça a été dit, genre à flasher sur votre profil ou un truc comme ça. Mais avant de vous en dire plus, il faut que vous signiez des contrats.

  • Speaker #0

    Et là, déjà, je me dis, bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, genre. Je ne sais pas. En plus, je ne postais plus. Ça faisait deux ans pratiquement que je ne postais plus rien sur mes réseaux sociaux. Donc, ce n'est pas dire que j'étais très active et que voilà, mon nom circule. circuler encore. Surtout que je m'étais extraite du milieu de la danse. Depuis, avec le... Du coup, avec Fabrice, je suis bien restée trois ans sans être dans la danse. Et les choses vont vite. Trois ans après, il y a déjà la nouvelle génération. C'est pas mon pays aussi. Les anciens, ok, on me connaît. Mais les nouveaux... Donc, c'est pas non plus que je circulais encore dedans. Donc, moi, je crois que c'est un fake. Et j'aimais des jours avant de me dire je réponds, je réponds pas. heureusement j'ai répondu du coup finalement j'ai répond et j'ai dit ok envoyez moi je vais voir les contrats je lis les contrats et ça m'a l'air vraiment carré, bah ouais tout me paraît vraiment sur les JO para je me dis bon ça peut paraître logique donc je signe et là on me dit bah voilà on va faire un premier visio pour que tu rencontres l'équipe et qu'on t'explique et c'est là que ça démarre Au départ, je ne me rends pas compte de ce que ça va être, en fait. Parce qu'on m'explique un peu le projet et tout, je me dis trop bien, mais je n'ai pas conscience du tout de ce que ça va être. Pas du tout, pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors qu'on dit quand même que c'est, un, les cérémonies d'ouverture et de fermeture.

  • Speaker #1

    Non, ouverture.

  • Speaker #0

    Mais tu as fait les deux.

  • Speaker #1

    J'ai fait les deux parce que la fermeture n'était pas prévue.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    La fermeture s'est faite en last. Minute. On a répété la veille. What ? Voilà. Ça s'est fait vraiment dernière minute. Ils se sont juste rendus compte à la fermeture parce que là, du coup, c'est plus du tout la même équipe. C'est plus du tout ceux qui géraient l'ouverture qui ont géré la fermeture. Plus du tout. C'est juste que Daphné s'est dit, mais attends...

  • Speaker #0

    Daphné Burki, la directrice des costumes.

  • Speaker #1

    Pour la fermeture, genre, il n'y a pas de danseur. Alors qu'on fait... Une clôture avec je ne sais pas combien de DJ, c'est quand même sous le signe de la danse. Il y a eu le break qui a fait partie des JO et on n'a même pas de breaker. C'est elle, quelques jours avant, qui se dit, non, non, non, il faut qu'on intègre des danseurs. Et ça se fait comme ça. On m'appelle le lundi, le mardi, je pense. Le jeudi, on me dit, il faut venir vendredi, samedi, j'ai un show vendredi. Ok, je viens samedi, on danse dimanche. Voilà, fin. Stade de France. ça c'était le last minute du Stade de France t'as vécu ça comment ? t'as dû adorer oui après j'étais stressée parce que du coup je viens d'une orga où on a répété des mois et des mois en avance pour l'ouverture après l'ouverture c'est un show de 30-40 minutes donc c'est the show mais un truc où je me dis la veille seulement donc je sais pas du tout à quoi m'y attendre en plus je connais pas du tout les danseurs donc je suis aussi dans un nouveau groupe en plus de Breaker, je suis la seule danseuse debout, je sais pas du tout comment ça va se passer mais en vrai ça se passe super bien et quand j'entends la bande son de Cutkiller, pardon mais déjà c'est mon époque voilà, déjà et j'entends, faut savoir que il y avait un son de I.M que j'ai saigné dans l'école du micro d'argent. Mais parce que j'étais fan, c'était le côté obscur. Et là, j'entends ce son. Je dis pardon, mais ça, c'est mon son. C'était pour toi. C'est moi qui est dans ce temps. Je ne veux rien savoir. Tout le monde dit, ah, OK. Je me dis, ah oui,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai peut-être parlé un peu trop vite.

  • Speaker #1

    C'est ça, quoi. Le stade de France, c'est hyper impressionnant, par contre. C'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ça, ça a été vraiment la petite cerise sur le gâteau avec un truc...

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'inattendu, quoi. Celle que vraiment, je ne m'y attendais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beau la vie quand c'est comme ça. Ah oui.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. J'ai souvent ça. Oui. J'ai même pratiquement.

  • Speaker #0

    Que ça ? Oui. Mais parce que aussi, peut-être parce que c'est justement ton mindset, c'est ce que tu dis.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Mais oui. Quand je dis, je mets toujours le facteur dans les ingrédients pour réussir ses objectifs, je mets toujours un facteur chance, parce qu'évidemment, la chance fait partie du parcours. Mais comme je dis, on a quand même un contrôle sur la chance. Alors pas à 100% parce qu'on va se calmer, on n'est pas les maîtres du monde, mais c'est une énergie la chance, une énergie qui s'attire et dont j'ai énormément travaillé, notamment dans mon petit voyage solo que j'explique dans mon bouquin. Mais du coup, oui, du coup... La prépa. La prépa, le process, j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup aimé parce que ça s'est fait en... plusieurs étapes. Donc, la première étape, on était avec les 20 danseurs qui ont fait partie de la création, avec qui Alexander, le chorégraphe, dont Alexis et Arnaud, qui étaient assistants, plus qu'assistants, qui ont géré énormément de choses, et Anne et Joseph. Donc, ils ont tout créé ensemble, une structure, et ensuite ils nous ont intégrés, donc les danseurs porteurs d'handicap. Et donc, on a... continuer à créer ensemble, à changer des choses, à chercher. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce processus, c'est qu'on était aussi intégrés, mais aussi dans la parole, c'est-à-dire est-ce que vous vous sentez à l'aise dans ça ? Est-ce que ça c'est cool ? Moi, j'ai vraiment beaucoup aimé et après, la troisième étape, on a intégré les 130 danseurs. On a été intégrés à eux et encore une fois, on a continué le process d'apprentissage, création avec le grand groupe. C'était incroyable !

  • Speaker #0

    Et comment ça s'est passé justement quand vous avez rencontré les 130 danseurs ?

  • Speaker #1

    Pour moi, pour ma part, ça s'est trop bien passé. J'avais cette sensation qu'encore plus du trois quarts, on ne peut pas dire 100% parce que ça serait faux, c'est pas vrai, mais plus du trois quarts avait vraiment été briefé sur ce qu'on défendait, sur la cause. Donc ça veut dire que quand nous on arrive, il y a vraiment cette envie qu'on soit là, cette envie qu'on forme un tout ensemble. Bon, tout le monde n'était pas dans ce mind-là. Et c'est là où on voit les égaux. Et qu'il y en avait qui voulaient être là pour soi. Et d'ailleurs, il y en a plein aussi qui ont quitté pas que pour ça. Parce qu'évidemment, c'est toujours des problèmes d'argent. Pour les danseurs, nous n'avons jamais beaucoup de budget. Mais voilà, en tout cas... Ça s'est dit et ça s'est fait. Oui, parce qu'il y a eu une grève quand même. Je tiens à le souligner. Merci à tous les danseurs des JO d'avoir fait cette grève. Quand même, grâce à eux, on a eu un peu plus d'argent sur les droits voisins. On se dit qu'on a quand même été vus par des millions de personnes. On a les trois à l'image. Il n'y en a pas. Bref, tout ça, on ne va pas rentrer dans les détails, mais merci à eux d'avoir fait grève. Quand même, il y avait des inégalités. On ne va pas dire que tout était rose, mais de par mon angle à moi, j'ai senti en tout cas, le tout premier jour que je suis arrivée, pas tout de suite, la cohésion. Mais ensuite, petit à petit, et à la fin par contre, les danseurs étaient juste trop mignons avec moi. Mais ils étaient trop cute. Vraiment, je me suis sentie bien et j'étais fière de monter sur scène avec eux. C'est parce que j'étais avec eux aussi que ça m'a fait cet impact-là et que ça m'a touchée aussi profondément. C'est aussi au-delà de tout ce qu'on a fait, de tout ce qu'on a défendu, c'est aussi parce que j'étais avec eux.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles justement de la cause, il y a une cause commune, mais est-ce que la tienne, elle était un peu particulière ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle était particulière, mais c'est rare. Enfin, c'est rare. Dans des moments artistiques, je parle. Mais c'est la première fois où, dans un moment artistique, je me sens totalement à ma place.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas rien, ça. Oui.

  • Speaker #1

    Où je ne suis pas toute seule, en fait. Et je ne suis pas la seule. il faut faire peut-être attention à ça ou attention à ça. Pour le coup, j'ai avec plein d'autres personnes qui ont plein d'autres difficultés et donc on est tous mélangés et ça, ça m'a fait un bien fou. Et je me suis dit je kifferais tellement pouvoir bosser plus de fois avec des gens comme moi. Et puis là, pour le coup, le handicap était vraiment la considérer les choses et on nous pose les questions, on demande d'adapter. Ça fait du bien quoi. Ça fait du bien parce que... Moi, j'ai l'impression plus dans ma vie de passer mon temps à m'adapter au valide, quoi. Et alors que ça devrait être l'inverse, des choses devraient aussi être adaptées à nous. Par exemple, quand j'ai été danser à Disney, rien n'était adapté. Rien.

  • Speaker #0

    Ah, c'est que tu te débrouilles.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est bête, mais on sait qu'il y a une danseuse qui a un bras. J'arrive au self, les gars. Je sais pas. Pensez à ça. Mettez-moi un petit chariot que j'ai plus facile. C'est des bêtises, mais c'est des bêtises qui ont de l'importance. Exactement. Là, pour le coup, je me suis sentie vraiment... J'ai senti vraiment qu'il y avait ce truc d'adaptation qui a fait du bien de s'adapter, de nous écouter, de prendre en considération plein de petites choses. Ça, ça fait du bien de ne pas toujours nous devoir s'adapter au valide tout le temps.

  • Speaker #0

    Et c'est en plus assez incroyable parce que c'était 20 ans exactement après l'accident. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai eu tellement d'émotions quand j'étais là. Parce qu'il y a plein de moments où entre un tableau et un autre, on avait un peu de temps. Donc je pouvais voir ce qui se passait et je voyais tous ces gens autour, toutes les lumières. J'étais là et je me disais, si on m'avait dit que je serais là. il y a 20 ans, à la Concorde, et puis en plus, au centre aussi, parce qu'il y a des moments où j'étais, c'est moi qui guidais tout le groupe entier. Je me serais dit, j'y aurais jamais cru. C'est là où j'ai dit, c'est une phrase que je me suis beaucoup répétée dans ma vie, parce que je reste une enfant. Et ce que je trouve merveilleux quand on est enfant, c'est qu'on a plein de surprises. Et quand on devient adulte, ça se perd, ça. Les surprises. Moi, j'adore les surprises.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    On a besoin dans la vie d'Athule de plus de surprises. Et donc, je me suis dit, et je vais me répéter au quotidien, ma vie est une belle surprise. Et quand je suis là en train de voir tout ce que je suis en train de vivre, je me dis, mais quel cadeau. Je n'aurais jamais pu l'imaginer. Et c'est encore... Plus fort que ça m'est tombé dessus. C'est merveilleux. Après, ça me tombe dessus, évidemment. On travaille pour. C'est à part de ce travail qu'on nous voit aussi. Attention, c'est ce que je répète souvent. Parce que malheureusement, j'ai déjà eu des... Bon, jamais de face, parce que les gens vous disent rarement les choses de face. Mais j'ai eu beaucoup d'écho de si je suis arrivée, c'est juste parce que je suis handicapée. Clairement. Oh oui, ben oui, Black M, si elle a été prise, c'est parce qu'elle est handicapée. Et là, on s'est dit, il n'y a pas de débat à avoir, puisque notre niveau de pensée n'est pas au même level, n'a rien à voir. Je me dis, si ça peut les rassurer de se dire ça, ok. Mais d'un autre côté, je me dis, les gars, si je dansais comme une cruche, mais vraiment, que je n'avais aucun rythme. est-ce que vous pensez que j'aurais fait tout ça mais mince quoi il pense que j'ai juste agite mon petit bras et on dit oui elle on la prend on la prend à la petit bras allez comment je les laisse croire ça fait partie du game aussi toute façon la critique fait partie du game et du jeu faut juste voilà l'accueillir oui oui oui accepté bon il y a de toi même on a un on a du mal il y a des trucs qui sont méchants aussi mais ça fait partie du jeu voilà et maintenant après avoir vécu tout ça t'as

  • Speaker #0

    un prochain rêve ? c'est difficile de faire plus haut que les JO ?

  • Speaker #1

    j'en ai un oui ok alors là oulala oulala alors là j'avais deux rêves dans ma vie après mon accident Quand vraiment, je n'étais pas du tout encore lancée dans plein de choses. Je me souviens dans les phases extrêmement difficiles, dans les phases de doute, dans les phases où je ne comprends pas pourquoi. Et je perds parfois l'espoir de... de retrouver juste une condition déjà physique, normale, ou d'arriver à me débrouiller toutes ces questions, est-ce que je vais y arriver ? J'avais vraiment deux rêves dans ma vie. Le premier, c'était d'écrire mon livre. Et le deuxième, c'est celui que je vais mettre en place maintenant. Donc, je ne le dirai pas, mais ça, ça les gars, si j'arrive à faire ça... mais je te jure que je fais des conférences jusqu'à la fin de ma vie pour dire que tout est possible mais tout est déjà possible regarde c'est vrai c'est vrai mais vraiment ça pour moi c'est mon goal donc j'ai déjà lancé les graines mais ça va être mon goal ultime

  • Speaker #0

    de faire ça est ce que tu peux juste nous dire si c'est lié à la danse oui ok complètement

  • Speaker #1

    c'est toujours lié c'est toujours lié c'est une continuité à la danse et à la transmission aussi du bien d'intégrer les gens avec moi bien sûr donc ça sera peut-être aussi l'occasion de te retrouver pour un prochain j'espère un prochain entretien oui

  • Speaker #0

    trop bien merci beaucoup merci Angelina Nous arrivons à la fin de cet épisode d'Essence de la danse consacré à Angelina Bruno. Elle nous a partagé son parcours bouleversant entre son accident, la création de son archétype Angelina et son incroyable carrière de danseuse. Une histoire pleine de force, de résilience et de créativité. Comme vous l'avez compris, Angelina n'a pas fini de nous surprendre et sa carrière continue d'exploser avec de beaux projets à venir. J'espère que son parcours aussi riche qu'émouvant vous a inspiré. Et si cet épisode vous a touché, partagez-le et laissez-nous un petit mot en commentaire. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode d'Essence de la danse.

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Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno, danseuse et chorégraphe inspirante.


Dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à 17 ans l'a amenée à utiliser la danse comme un puissant outil de résilience et de reconstruction. Angelina nous a raconté comment elle a transformé ses blessures en force et a créé l'archétype d'"Angelina", une version d'elle-même forte et résiliente, qui lui a permis de surmonter de nombreux obstacles.

Dans cette seconde partie, nous allons explorer comment sa carrière de danseuse va littéralement exploser, notamment avec son expérience marquante lors du casting pour devenir l'une des danseuses de Black M, une étape clé dans sa réussite.


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  • Speaker #0

    Les Sens de la danse, le podcast qui met de la conscience dans le mouvement. Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno. Rappelez-vous, dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à l'âge de 17 ans l'a menée à utiliser la danse comme un moyen de survivre. Elle nous expliquait comment elle a... transformer ses blessures en une force et comment elle a construit l'archétype d'Angelina, cette version d'elle-même, sûre d'elle et résiliente, qui lui a permis de surmonter les épreuves. Désormais, nous allons voir comment sa carrière va littéralement exploser quand elle décide de passer un casting pour être l'une des danseuses du chanteur Black M.

  • Speaker #1

    Ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense est une faiblesse parce que tout le monde m'a renvoyé au... au fait qu'être handicapé, ce n'est pas très valorisant finalement, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ?

  • Speaker #0

    Elle va aussi nous parler de sa surprise lorsqu'elle a reçu un message pour participer aux Jeux paralympiques.

  • Speaker #1

    Le p... pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, OK. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname24, on travaille pour les JO.

  • Speaker #0

    Préparez-vous à découvrir la suite d'un parcours inspirant entre audace, force et gratitude. Et surtout... N'oubliez pas de regarder la vidéo exclusive d'Angelina en train de danser, disponible sur le compte Instagram du podcast. Et si cet épisode vous a touché, pensez à nous laisser 5 étoiles et à le partager autour de vous. Je vous souhaite une très bonne écoute. J'aimerais que tu nous parles de ce moment assez hallucinant qui t'a permis d'être... une des danseuses de Black M. Parce que sans ça, on est d'accord, sans la danse et sans avoir eu cette force en toi, j'imagine que ça aurait été difficile.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je pense que, en fait, de par le parcours et le process, de tout ce que j'ai mis en place pour arriver aussi à ce qu'Angelina me colle à la peau et devienne aussi une partie de moi. J'adore parce que... Tu sais, c'est un psy parce que j'en ai déjà eu. Moi, j'ai vu des tas de psy, j'adore ça. J'aime beaucoup travailler sur moi-même. C'est même pour moi une des bases, si je peux aider les autres, c'est d'être le plus consciente possible, au plus proche possible, parce qu'on n'est jamais totalement consciente de ce qui se joue en moi. Et donc, un psy pourrait dire, mais c'est une dissociation de l'identité. que d'avoir français inné. Angelina, oui, mon chéri, mais je fonctionne très bien comme ça. Donc, on va laisser les deux entités parce que Francine, c'est le réel, c'est la petite fille, c'est celle qui va partir méditer, c'est celle qui a besoin de profondeur. Angelina, c'est le show. C'est les paillettes. Oui, voilà, mais j'adore. Je veux dire, j'ai aussi une faille narcissique, j'ai aussi de l'ego, j'ai aussi tout ça. Et les gars, c'est OK.

  • Speaker #0

    Et on en a besoin,

  • Speaker #1

    en fait. Mais bien sûr, c'est pour ça que rien, je pense que rien n'est à rejeter, tout est par contre à accepter. C'est là la souffrance, quand on essaye et on tente de rejeter pour paraître parfait dans cette société, on souffre terriblement. Pour revenir sur Black M, je pense que... Dans tout le process et dans toute l'histoire, quand je vais arriver à ce jour de casting, je pense que oui, Angelina est bien présente, elle est bien là. Et c'est elle qui va me permettre de faire ce que la société m'a renvoyé comme déjà, tu es une handicapée. Déjà, moi, j'ai un problème avec ça. Parce que ça voudrait dire que je suis résumée à un braille de mie. Pardon. Mais par contre, je suis en situation de handicap. Là, on est d'accord. Parce que pour plein de choses, physique, j'ai plus de difficultés que quelqu'un d'autre, on est d'accord. Mais handicapé, je voudrais dire que je ne suis résumée qu'à ça. C'est là où moi j'ai un problème avec ça. Mais donc, ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense être une faiblesse, parce que tout le monde m'a renvoyé au fait qu'être handicapé, c'est pas très valorisant finalement. Eh ben, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ? Donc, il se passe plein d'étapes avant, bien sûr, d'arriver à la dernière et de remporter ce casting. Mais ça va être une étape qui va changer intégralement le cours de ma vie et qui va aussi faire que je me déplace finalement ici à Paris pour y vivre. Et vivre d'autres aventures incroyables.

  • Speaker #0

    Incroyables.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement ce casting alors. Qu'est-ce qui a fait qu'à ton avis, on t'a prise ?

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, Black à l'époque cherchait des caractères. Donc voilà, si j'étais tombée dans un casting où on voulait une uniformité, évidemment je n'aurais pas eu ma place. J'ai été au bon moment, au bon endroit, avec la bonne recherche. Donc il y a aussi ce facteur chance comme je parle dans les ingrédients de réussite, d'objectifs. Donc je pense qu'ils cherchaient des caractères, ils cherchaient des nanas très hip hop. Donc du coup évidemment moi je suis hip hop dans l'âme, mais en fait quand je dansais toute seule dans ma chambre... On essaie toujours plein de choses quand on est seul ce soir. Té ! Voilà ! Et donc, quand j'étais en processus de recherche au niveau de la danse freestyle, je cherchais à plus l'intégrer mon bras et aussi à jouer avec. C'est pas juste qu'il est là et il bouge parce que mon corps bouge, mais c'est comment je peux m'en servir. Finalement, personne n'a un demi-bras. Donc, qu'est-ce que je peux faire avec que personne ne peut faire ?

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. C'est ça aussi ! Et donc, pendant que je danse et tout, je cherche des trucs. Je me dis, ah, mais attends, je peux grave en faire une mitraillette et tout. Enfin, bref, j'essaye des trucs, mais je n'ai jamais osé montrer à personne. Et ce jour-là, comme par hasard, le son de la dernière étape pour passer le casting, c'est un son où on entend. Enfin, on peut prendre ça comme une mitraillette, puisque le son fait ratatatata. Et donc, en dansant, je me dis, vas-y, je sors ma petite mitraillette. que j'ai caché pendant tant d'années. Et donc, je sors mes petites vitraillettes, je les regarde dans les yeux et je fais là. Et là, je sors mon petit flingue. Et donc, évidemment, là, j'en ai fait pour le coup vraiment une force. Et ça a plu immédiatement. Donc, je pense que c'est pas le seul facteur, évidemment. Mais en globalité, j'avais de l'audace, du caractère. J'étais hip-hop. Je cochais les cases qui... correspondaient à leurs recherches.

  • Speaker #0

    Tu as fait une tournée pendant un an. Ça a été incroyable. Tu fais une petite parenthèse, notamment en stand-up. Et je voudrais savoir comment, finalement, a commencé cette aventure des jeux.

  • Speaker #1

    Après, fin 2021, je pars en tournée avec Fabrice et Boué pendant, du coup, un an et demi. Après, on a ma dernière scène, le début. 1er janvier 2023. Et là, après, je pars à Disney pendant presque plus de six mois. Et après, j'ai écrit mon bouquin. Six mois. Et après, je suis contactée pour les Jeux. Alors,

  • Speaker #0

    comment c'est passé ? Écoute,

  • Speaker #1

    le pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, ok. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname 24, on travaille pour les JO, le chorégraphe. Je ne sais plus comment ça a été dit, genre à flasher sur votre profil ou un truc comme ça. Mais avant de vous en dire plus, il faut que vous signiez des contrats.

  • Speaker #0

    Et là, déjà, je me dis, bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, genre. Je ne sais pas. En plus, je ne postais plus. Ça faisait deux ans pratiquement que je ne postais plus rien sur mes réseaux sociaux. Donc, ce n'est pas dire que j'étais très active et que voilà, mon nom circule. circuler encore. Surtout que je m'étais extraite du milieu de la danse. Depuis, avec le... Du coup, avec Fabrice, je suis bien restée trois ans sans être dans la danse. Et les choses vont vite. Trois ans après, il y a déjà la nouvelle génération. C'est pas mon pays aussi. Les anciens, ok, on me connaît. Mais les nouveaux... Donc, c'est pas non plus que je circulais encore dedans. Donc, moi, je crois que c'est un fake. Et j'aimais des jours avant de me dire je réponds, je réponds pas. heureusement j'ai répondu du coup finalement j'ai répond et j'ai dit ok envoyez moi je vais voir les contrats je lis les contrats et ça m'a l'air vraiment carré, bah ouais tout me paraît vraiment sur les JO para je me dis bon ça peut paraître logique donc je signe et là on me dit bah voilà on va faire un premier visio pour que tu rencontres l'équipe et qu'on t'explique et c'est là que ça démarre Au départ, je ne me rends pas compte de ce que ça va être, en fait. Parce qu'on m'explique un peu le projet et tout, je me dis trop bien, mais je n'ai pas conscience du tout de ce que ça va être. Pas du tout, pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors qu'on dit quand même que c'est, un, les cérémonies d'ouverture et de fermeture.

  • Speaker #1

    Non, ouverture.

  • Speaker #0

    Mais tu as fait les deux.

  • Speaker #1

    J'ai fait les deux parce que la fermeture n'était pas prévue.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    La fermeture s'est faite en last. Minute. On a répété la veille. What ? Voilà. Ça s'est fait vraiment dernière minute. Ils se sont juste rendus compte à la fermeture parce que là, du coup, c'est plus du tout la même équipe. C'est plus du tout ceux qui géraient l'ouverture qui ont géré la fermeture. Plus du tout. C'est juste que Daphné s'est dit, mais attends...

  • Speaker #0

    Daphné Burki, la directrice des costumes.

  • Speaker #1

    Pour la fermeture, genre, il n'y a pas de danseur. Alors qu'on fait... Une clôture avec je ne sais pas combien de DJ, c'est quand même sous le signe de la danse. Il y a eu le break qui a fait partie des JO et on n'a même pas de breaker. C'est elle, quelques jours avant, qui se dit, non, non, non, il faut qu'on intègre des danseurs. Et ça se fait comme ça. On m'appelle le lundi, le mardi, je pense. Le jeudi, on me dit, il faut venir vendredi, samedi, j'ai un show vendredi. Ok, je viens samedi, on danse dimanche. Voilà, fin. Stade de France. ça c'était le last minute du Stade de France t'as vécu ça comment ? t'as dû adorer oui après j'étais stressée parce que du coup je viens d'une orga où on a répété des mois et des mois en avance pour l'ouverture après l'ouverture c'est un show de 30-40 minutes donc c'est the show mais un truc où je me dis la veille seulement donc je sais pas du tout à quoi m'y attendre en plus je connais pas du tout les danseurs donc je suis aussi dans un nouveau groupe en plus de Breaker, je suis la seule danseuse debout, je sais pas du tout comment ça va se passer mais en vrai ça se passe super bien et quand j'entends la bande son de Cutkiller, pardon mais déjà c'est mon époque voilà, déjà et j'entends, faut savoir que il y avait un son de I.M que j'ai saigné dans l'école du micro d'argent. Mais parce que j'étais fan, c'était le côté obscur. Et là, j'entends ce son. Je dis pardon, mais ça, c'est mon son. C'était pour toi. C'est moi qui est dans ce temps. Je ne veux rien savoir. Tout le monde dit, ah, OK. Je me dis, ah oui,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai peut-être parlé un peu trop vite.

  • Speaker #1

    C'est ça, quoi. Le stade de France, c'est hyper impressionnant, par contre. C'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ça, ça a été vraiment la petite cerise sur le gâteau avec un truc...

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'inattendu, quoi. Celle que vraiment, je ne m'y attendais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beau la vie quand c'est comme ça. Ah oui.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. J'ai souvent ça. Oui. J'ai même pratiquement.

  • Speaker #0

    Que ça ? Oui. Mais parce que aussi, peut-être parce que c'est justement ton mindset, c'est ce que tu dis.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Mais oui. Quand je dis, je mets toujours le facteur dans les ingrédients pour réussir ses objectifs, je mets toujours un facteur chance, parce qu'évidemment, la chance fait partie du parcours. Mais comme je dis, on a quand même un contrôle sur la chance. Alors pas à 100% parce qu'on va se calmer, on n'est pas les maîtres du monde, mais c'est une énergie la chance, une énergie qui s'attire et dont j'ai énormément travaillé, notamment dans mon petit voyage solo que j'explique dans mon bouquin. Mais du coup, oui, du coup... La prépa. La prépa, le process, j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup aimé parce que ça s'est fait en... plusieurs étapes. Donc, la première étape, on était avec les 20 danseurs qui ont fait partie de la création, avec qui Alexander, le chorégraphe, dont Alexis et Arnaud, qui étaient assistants, plus qu'assistants, qui ont géré énormément de choses, et Anne et Joseph. Donc, ils ont tout créé ensemble, une structure, et ensuite ils nous ont intégrés, donc les danseurs porteurs d'handicap. Et donc, on a... continuer à créer ensemble, à changer des choses, à chercher. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce processus, c'est qu'on était aussi intégrés, mais aussi dans la parole, c'est-à-dire est-ce que vous vous sentez à l'aise dans ça ? Est-ce que ça c'est cool ? Moi, j'ai vraiment beaucoup aimé et après, la troisième étape, on a intégré les 130 danseurs. On a été intégrés à eux et encore une fois, on a continué le process d'apprentissage, création avec le grand groupe. C'était incroyable !

  • Speaker #0

    Et comment ça s'est passé justement quand vous avez rencontré les 130 danseurs ?

  • Speaker #1

    Pour moi, pour ma part, ça s'est trop bien passé. J'avais cette sensation qu'encore plus du trois quarts, on ne peut pas dire 100% parce que ça serait faux, c'est pas vrai, mais plus du trois quarts avait vraiment été briefé sur ce qu'on défendait, sur la cause. Donc ça veut dire que quand nous on arrive, il y a vraiment cette envie qu'on soit là, cette envie qu'on forme un tout ensemble. Bon, tout le monde n'était pas dans ce mind-là. Et c'est là où on voit les égaux. Et qu'il y en avait qui voulaient être là pour soi. Et d'ailleurs, il y en a plein aussi qui ont quitté pas que pour ça. Parce qu'évidemment, c'est toujours des problèmes d'argent. Pour les danseurs, nous n'avons jamais beaucoup de budget. Mais voilà, en tout cas... Ça s'est dit et ça s'est fait. Oui, parce qu'il y a eu une grève quand même. Je tiens à le souligner. Merci à tous les danseurs des JO d'avoir fait cette grève. Quand même, grâce à eux, on a eu un peu plus d'argent sur les droits voisins. On se dit qu'on a quand même été vus par des millions de personnes. On a les trois à l'image. Il n'y en a pas. Bref, tout ça, on ne va pas rentrer dans les détails, mais merci à eux d'avoir fait grève. Quand même, il y avait des inégalités. On ne va pas dire que tout était rose, mais de par mon angle à moi, j'ai senti en tout cas, le tout premier jour que je suis arrivée, pas tout de suite, la cohésion. Mais ensuite, petit à petit, et à la fin par contre, les danseurs étaient juste trop mignons avec moi. Mais ils étaient trop cute. Vraiment, je me suis sentie bien et j'étais fière de monter sur scène avec eux. C'est parce que j'étais avec eux aussi que ça m'a fait cet impact-là et que ça m'a touchée aussi profondément. C'est aussi au-delà de tout ce qu'on a fait, de tout ce qu'on a défendu, c'est aussi parce que j'étais avec eux.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles justement de la cause, il y a une cause commune, mais est-ce que la tienne, elle était un peu particulière ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle était particulière, mais c'est rare. Enfin, c'est rare. Dans des moments artistiques, je parle. Mais c'est la première fois où, dans un moment artistique, je me sens totalement à ma place.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas rien, ça. Oui.

  • Speaker #1

    Où je ne suis pas toute seule, en fait. Et je ne suis pas la seule. il faut faire peut-être attention à ça ou attention à ça. Pour le coup, j'ai avec plein d'autres personnes qui ont plein d'autres difficultés et donc on est tous mélangés et ça, ça m'a fait un bien fou. Et je me suis dit je kifferais tellement pouvoir bosser plus de fois avec des gens comme moi. Et puis là, pour le coup, le handicap était vraiment la considérer les choses et on nous pose les questions, on demande d'adapter. Ça fait du bien quoi. Ça fait du bien parce que... Moi, j'ai l'impression plus dans ma vie de passer mon temps à m'adapter au valide, quoi. Et alors que ça devrait être l'inverse, des choses devraient aussi être adaptées à nous. Par exemple, quand j'ai été danser à Disney, rien n'était adapté. Rien.

  • Speaker #0

    Ah, c'est que tu te débrouilles.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est bête, mais on sait qu'il y a une danseuse qui a un bras. J'arrive au self, les gars. Je sais pas. Pensez à ça. Mettez-moi un petit chariot que j'ai plus facile. C'est des bêtises, mais c'est des bêtises qui ont de l'importance. Exactement. Là, pour le coup, je me suis sentie vraiment... J'ai senti vraiment qu'il y avait ce truc d'adaptation qui a fait du bien de s'adapter, de nous écouter, de prendre en considération plein de petites choses. Ça, ça fait du bien de ne pas toujours nous devoir s'adapter au valide tout le temps.

  • Speaker #0

    Et c'est en plus assez incroyable parce que c'était 20 ans exactement après l'accident. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai eu tellement d'émotions quand j'étais là. Parce qu'il y a plein de moments où entre un tableau et un autre, on avait un peu de temps. Donc je pouvais voir ce qui se passait et je voyais tous ces gens autour, toutes les lumières. J'étais là et je me disais, si on m'avait dit que je serais là. il y a 20 ans, à la Concorde, et puis en plus, au centre aussi, parce qu'il y a des moments où j'étais, c'est moi qui guidais tout le groupe entier. Je me serais dit, j'y aurais jamais cru. C'est là où j'ai dit, c'est une phrase que je me suis beaucoup répétée dans ma vie, parce que je reste une enfant. Et ce que je trouve merveilleux quand on est enfant, c'est qu'on a plein de surprises. Et quand on devient adulte, ça se perd, ça. Les surprises. Moi, j'adore les surprises.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    On a besoin dans la vie d'Athule de plus de surprises. Et donc, je me suis dit, et je vais me répéter au quotidien, ma vie est une belle surprise. Et quand je suis là en train de voir tout ce que je suis en train de vivre, je me dis, mais quel cadeau. Je n'aurais jamais pu l'imaginer. Et c'est encore... Plus fort que ça m'est tombé dessus. C'est merveilleux. Après, ça me tombe dessus, évidemment. On travaille pour. C'est à part de ce travail qu'on nous voit aussi. Attention, c'est ce que je répète souvent. Parce que malheureusement, j'ai déjà eu des... Bon, jamais de face, parce que les gens vous disent rarement les choses de face. Mais j'ai eu beaucoup d'écho de si je suis arrivée, c'est juste parce que je suis handicapée. Clairement. Oh oui, ben oui, Black M, si elle a été prise, c'est parce qu'elle est handicapée. Et là, on s'est dit, il n'y a pas de débat à avoir, puisque notre niveau de pensée n'est pas au même level, n'a rien à voir. Je me dis, si ça peut les rassurer de se dire ça, ok. Mais d'un autre côté, je me dis, les gars, si je dansais comme une cruche, mais vraiment, que je n'avais aucun rythme. est-ce que vous pensez que j'aurais fait tout ça mais mince quoi il pense que j'ai juste agite mon petit bras et on dit oui elle on la prend on la prend à la petit bras allez comment je les laisse croire ça fait partie du game aussi toute façon la critique fait partie du game et du jeu faut juste voilà l'accueillir oui oui oui accepté bon il y a de toi même on a un on a du mal il y a des trucs qui sont méchants aussi mais ça fait partie du jeu voilà et maintenant après avoir vécu tout ça t'as

  • Speaker #0

    un prochain rêve ? c'est difficile de faire plus haut que les JO ?

  • Speaker #1

    j'en ai un oui ok alors là oulala oulala alors là j'avais deux rêves dans ma vie après mon accident Quand vraiment, je n'étais pas du tout encore lancée dans plein de choses. Je me souviens dans les phases extrêmement difficiles, dans les phases de doute, dans les phases où je ne comprends pas pourquoi. Et je perds parfois l'espoir de... de retrouver juste une condition déjà physique, normale, ou d'arriver à me débrouiller toutes ces questions, est-ce que je vais y arriver ? J'avais vraiment deux rêves dans ma vie. Le premier, c'était d'écrire mon livre. Et le deuxième, c'est celui que je vais mettre en place maintenant. Donc, je ne le dirai pas, mais ça, ça les gars, si j'arrive à faire ça... mais je te jure que je fais des conférences jusqu'à la fin de ma vie pour dire que tout est possible mais tout est déjà possible regarde c'est vrai c'est vrai mais vraiment ça pour moi c'est mon goal donc j'ai déjà lancé les graines mais ça va être mon goal ultime

  • Speaker #0

    de faire ça est ce que tu peux juste nous dire si c'est lié à la danse oui ok complètement

  • Speaker #1

    c'est toujours lié c'est toujours lié c'est une continuité à la danse et à la transmission aussi du bien d'intégrer les gens avec moi bien sûr donc ça sera peut-être aussi l'occasion de te retrouver pour un prochain j'espère un prochain entretien oui

  • Speaker #0

    trop bien merci beaucoup merci Angelina Nous arrivons à la fin de cet épisode d'Essence de la danse consacré à Angelina Bruno. Elle nous a partagé son parcours bouleversant entre son accident, la création de son archétype Angelina et son incroyable carrière de danseuse. Une histoire pleine de force, de résilience et de créativité. Comme vous l'avez compris, Angelina n'a pas fini de nous surprendre et sa carrière continue d'exploser avec de beaux projets à venir. J'espère que son parcours aussi riche qu'émouvant vous a inspiré. Et si cet épisode vous a touché, partagez-le et laissez-nous un petit mot en commentaire. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode d'Essence de la danse.

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Description

Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno, danseuse et chorégraphe inspirante.


Dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à 17 ans l'a amenée à utiliser la danse comme un puissant outil de résilience et de reconstruction. Angelina nous a raconté comment elle a transformé ses blessures en force et a créé l'archétype d'"Angelina", une version d'elle-même forte et résiliente, qui lui a permis de surmonter de nombreux obstacles.

Dans cette seconde partie, nous allons explorer comment sa carrière de danseuse va littéralement exploser, notamment avec son expérience marquante lors du casting pour devenir l'une des danseuses de Black M, une étape clé dans sa réussite.


Vous pouvez retrouver toutes les informations la concernant sur son instagram : https://www.instagram.com/angelina.bruno/

et vous procurer son livre ici : https://www.editionsdurocher.fr/product/131373/danser-pour-surviv


Retrouvez des vidéos inédites sur les réseaux sociaux :


Le compte Instagram du podcast : https://www.instagram.com/lessensdeladanse.podcast/

Le compte Facebook du podcast : https://www.facebook.com/lessensdeladanse.podcast



Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Sens de la danse, le podcast qui met de la conscience dans le mouvement. Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno. Rappelez-vous, dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à l'âge de 17 ans l'a menée à utiliser la danse comme un moyen de survivre. Elle nous expliquait comment elle a... transformer ses blessures en une force et comment elle a construit l'archétype d'Angelina, cette version d'elle-même, sûre d'elle et résiliente, qui lui a permis de surmonter les épreuves. Désormais, nous allons voir comment sa carrière va littéralement exploser quand elle décide de passer un casting pour être l'une des danseuses du chanteur Black M.

  • Speaker #1

    Ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense est une faiblesse parce que tout le monde m'a renvoyé au... au fait qu'être handicapé, ce n'est pas très valorisant finalement, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ?

  • Speaker #0

    Elle va aussi nous parler de sa surprise lorsqu'elle a reçu un message pour participer aux Jeux paralympiques.

  • Speaker #1

    Le p... pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, OK. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname24, on travaille pour les JO.

  • Speaker #0

    Préparez-vous à découvrir la suite d'un parcours inspirant entre audace, force et gratitude. Et surtout... N'oubliez pas de regarder la vidéo exclusive d'Angelina en train de danser, disponible sur le compte Instagram du podcast. Et si cet épisode vous a touché, pensez à nous laisser 5 étoiles et à le partager autour de vous. Je vous souhaite une très bonne écoute. J'aimerais que tu nous parles de ce moment assez hallucinant qui t'a permis d'être... une des danseuses de Black M. Parce que sans ça, on est d'accord, sans la danse et sans avoir eu cette force en toi, j'imagine que ça aurait été difficile.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je pense que, en fait, de par le parcours et le process, de tout ce que j'ai mis en place pour arriver aussi à ce qu'Angelina me colle à la peau et devienne aussi une partie de moi. J'adore parce que... Tu sais, c'est un psy parce que j'en ai déjà eu. Moi, j'ai vu des tas de psy, j'adore ça. J'aime beaucoup travailler sur moi-même. C'est même pour moi une des bases, si je peux aider les autres, c'est d'être le plus consciente possible, au plus proche possible, parce qu'on n'est jamais totalement consciente de ce qui se joue en moi. Et donc, un psy pourrait dire, mais c'est une dissociation de l'identité. que d'avoir français inné. Angelina, oui, mon chéri, mais je fonctionne très bien comme ça. Donc, on va laisser les deux entités parce que Francine, c'est le réel, c'est la petite fille, c'est celle qui va partir méditer, c'est celle qui a besoin de profondeur. Angelina, c'est le show. C'est les paillettes. Oui, voilà, mais j'adore. Je veux dire, j'ai aussi une faille narcissique, j'ai aussi de l'ego, j'ai aussi tout ça. Et les gars, c'est OK.

  • Speaker #0

    Et on en a besoin,

  • Speaker #1

    en fait. Mais bien sûr, c'est pour ça que rien, je pense que rien n'est à rejeter, tout est par contre à accepter. C'est là la souffrance, quand on essaye et on tente de rejeter pour paraître parfait dans cette société, on souffre terriblement. Pour revenir sur Black M, je pense que... Dans tout le process et dans toute l'histoire, quand je vais arriver à ce jour de casting, je pense que oui, Angelina est bien présente, elle est bien là. Et c'est elle qui va me permettre de faire ce que la société m'a renvoyé comme déjà, tu es une handicapée. Déjà, moi, j'ai un problème avec ça. Parce que ça voudrait dire que je suis résumée à un braille de mie. Pardon. Mais par contre, je suis en situation de handicap. Là, on est d'accord. Parce que pour plein de choses, physique, j'ai plus de difficultés que quelqu'un d'autre, on est d'accord. Mais handicapé, je voudrais dire que je ne suis résumée qu'à ça. C'est là où moi j'ai un problème avec ça. Mais donc, ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense être une faiblesse, parce que tout le monde m'a renvoyé au fait qu'être handicapé, c'est pas très valorisant finalement. Eh ben, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ? Donc, il se passe plein d'étapes avant, bien sûr, d'arriver à la dernière et de remporter ce casting. Mais ça va être une étape qui va changer intégralement le cours de ma vie et qui va aussi faire que je me déplace finalement ici à Paris pour y vivre. Et vivre d'autres aventures incroyables.

  • Speaker #0

    Incroyables.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement ce casting alors. Qu'est-ce qui a fait qu'à ton avis, on t'a prise ?

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, Black à l'époque cherchait des caractères. Donc voilà, si j'étais tombée dans un casting où on voulait une uniformité, évidemment je n'aurais pas eu ma place. J'ai été au bon moment, au bon endroit, avec la bonne recherche. Donc il y a aussi ce facteur chance comme je parle dans les ingrédients de réussite, d'objectifs. Donc je pense qu'ils cherchaient des caractères, ils cherchaient des nanas très hip hop. Donc du coup évidemment moi je suis hip hop dans l'âme, mais en fait quand je dansais toute seule dans ma chambre... On essaie toujours plein de choses quand on est seul ce soir. Té ! Voilà ! Et donc, quand j'étais en processus de recherche au niveau de la danse freestyle, je cherchais à plus l'intégrer mon bras et aussi à jouer avec. C'est pas juste qu'il est là et il bouge parce que mon corps bouge, mais c'est comment je peux m'en servir. Finalement, personne n'a un demi-bras. Donc, qu'est-ce que je peux faire avec que personne ne peut faire ?

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. C'est ça aussi ! Et donc, pendant que je danse et tout, je cherche des trucs. Je me dis, ah, mais attends, je peux grave en faire une mitraillette et tout. Enfin, bref, j'essaye des trucs, mais je n'ai jamais osé montrer à personne. Et ce jour-là, comme par hasard, le son de la dernière étape pour passer le casting, c'est un son où on entend. Enfin, on peut prendre ça comme une mitraillette, puisque le son fait ratatatata. Et donc, en dansant, je me dis, vas-y, je sors ma petite mitraillette. que j'ai caché pendant tant d'années. Et donc, je sors mes petites vitraillettes, je les regarde dans les yeux et je fais là. Et là, je sors mon petit flingue. Et donc, évidemment, là, j'en ai fait pour le coup vraiment une force. Et ça a plu immédiatement. Donc, je pense que c'est pas le seul facteur, évidemment. Mais en globalité, j'avais de l'audace, du caractère. J'étais hip-hop. Je cochais les cases qui... correspondaient à leurs recherches.

  • Speaker #0

    Tu as fait une tournée pendant un an. Ça a été incroyable. Tu fais une petite parenthèse, notamment en stand-up. Et je voudrais savoir comment, finalement, a commencé cette aventure des jeux.

  • Speaker #1

    Après, fin 2021, je pars en tournée avec Fabrice et Boué pendant, du coup, un an et demi. Après, on a ma dernière scène, le début. 1er janvier 2023. Et là, après, je pars à Disney pendant presque plus de six mois. Et après, j'ai écrit mon bouquin. Six mois. Et après, je suis contactée pour les Jeux. Alors,

  • Speaker #0

    comment c'est passé ? Écoute,

  • Speaker #1

    le pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, ok. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname 24, on travaille pour les JO, le chorégraphe. Je ne sais plus comment ça a été dit, genre à flasher sur votre profil ou un truc comme ça. Mais avant de vous en dire plus, il faut que vous signiez des contrats.

  • Speaker #0

    Et là, déjà, je me dis, bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, genre. Je ne sais pas. En plus, je ne postais plus. Ça faisait deux ans pratiquement que je ne postais plus rien sur mes réseaux sociaux. Donc, ce n'est pas dire que j'étais très active et que voilà, mon nom circule. circuler encore. Surtout que je m'étais extraite du milieu de la danse. Depuis, avec le... Du coup, avec Fabrice, je suis bien restée trois ans sans être dans la danse. Et les choses vont vite. Trois ans après, il y a déjà la nouvelle génération. C'est pas mon pays aussi. Les anciens, ok, on me connaît. Mais les nouveaux... Donc, c'est pas non plus que je circulais encore dedans. Donc, moi, je crois que c'est un fake. Et j'aimais des jours avant de me dire je réponds, je réponds pas. heureusement j'ai répondu du coup finalement j'ai répond et j'ai dit ok envoyez moi je vais voir les contrats je lis les contrats et ça m'a l'air vraiment carré, bah ouais tout me paraît vraiment sur les JO para je me dis bon ça peut paraître logique donc je signe et là on me dit bah voilà on va faire un premier visio pour que tu rencontres l'équipe et qu'on t'explique et c'est là que ça démarre Au départ, je ne me rends pas compte de ce que ça va être, en fait. Parce qu'on m'explique un peu le projet et tout, je me dis trop bien, mais je n'ai pas conscience du tout de ce que ça va être. Pas du tout, pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors qu'on dit quand même que c'est, un, les cérémonies d'ouverture et de fermeture.

  • Speaker #1

    Non, ouverture.

  • Speaker #0

    Mais tu as fait les deux.

  • Speaker #1

    J'ai fait les deux parce que la fermeture n'était pas prévue.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    La fermeture s'est faite en last. Minute. On a répété la veille. What ? Voilà. Ça s'est fait vraiment dernière minute. Ils se sont juste rendus compte à la fermeture parce que là, du coup, c'est plus du tout la même équipe. C'est plus du tout ceux qui géraient l'ouverture qui ont géré la fermeture. Plus du tout. C'est juste que Daphné s'est dit, mais attends...

  • Speaker #0

    Daphné Burki, la directrice des costumes.

  • Speaker #1

    Pour la fermeture, genre, il n'y a pas de danseur. Alors qu'on fait... Une clôture avec je ne sais pas combien de DJ, c'est quand même sous le signe de la danse. Il y a eu le break qui a fait partie des JO et on n'a même pas de breaker. C'est elle, quelques jours avant, qui se dit, non, non, non, il faut qu'on intègre des danseurs. Et ça se fait comme ça. On m'appelle le lundi, le mardi, je pense. Le jeudi, on me dit, il faut venir vendredi, samedi, j'ai un show vendredi. Ok, je viens samedi, on danse dimanche. Voilà, fin. Stade de France. ça c'était le last minute du Stade de France t'as vécu ça comment ? t'as dû adorer oui après j'étais stressée parce que du coup je viens d'une orga où on a répété des mois et des mois en avance pour l'ouverture après l'ouverture c'est un show de 30-40 minutes donc c'est the show mais un truc où je me dis la veille seulement donc je sais pas du tout à quoi m'y attendre en plus je connais pas du tout les danseurs donc je suis aussi dans un nouveau groupe en plus de Breaker, je suis la seule danseuse debout, je sais pas du tout comment ça va se passer mais en vrai ça se passe super bien et quand j'entends la bande son de Cutkiller, pardon mais déjà c'est mon époque voilà, déjà et j'entends, faut savoir que il y avait un son de I.M que j'ai saigné dans l'école du micro d'argent. Mais parce que j'étais fan, c'était le côté obscur. Et là, j'entends ce son. Je dis pardon, mais ça, c'est mon son. C'était pour toi. C'est moi qui est dans ce temps. Je ne veux rien savoir. Tout le monde dit, ah, OK. Je me dis, ah oui,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai peut-être parlé un peu trop vite.

  • Speaker #1

    C'est ça, quoi. Le stade de France, c'est hyper impressionnant, par contre. C'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ça, ça a été vraiment la petite cerise sur le gâteau avec un truc...

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'inattendu, quoi. Celle que vraiment, je ne m'y attendais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beau la vie quand c'est comme ça. Ah oui.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. J'ai souvent ça. Oui. J'ai même pratiquement.

  • Speaker #0

    Que ça ? Oui. Mais parce que aussi, peut-être parce que c'est justement ton mindset, c'est ce que tu dis.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Mais oui. Quand je dis, je mets toujours le facteur dans les ingrédients pour réussir ses objectifs, je mets toujours un facteur chance, parce qu'évidemment, la chance fait partie du parcours. Mais comme je dis, on a quand même un contrôle sur la chance. Alors pas à 100% parce qu'on va se calmer, on n'est pas les maîtres du monde, mais c'est une énergie la chance, une énergie qui s'attire et dont j'ai énormément travaillé, notamment dans mon petit voyage solo que j'explique dans mon bouquin. Mais du coup, oui, du coup... La prépa. La prépa, le process, j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup aimé parce que ça s'est fait en... plusieurs étapes. Donc, la première étape, on était avec les 20 danseurs qui ont fait partie de la création, avec qui Alexander, le chorégraphe, dont Alexis et Arnaud, qui étaient assistants, plus qu'assistants, qui ont géré énormément de choses, et Anne et Joseph. Donc, ils ont tout créé ensemble, une structure, et ensuite ils nous ont intégrés, donc les danseurs porteurs d'handicap. Et donc, on a... continuer à créer ensemble, à changer des choses, à chercher. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce processus, c'est qu'on était aussi intégrés, mais aussi dans la parole, c'est-à-dire est-ce que vous vous sentez à l'aise dans ça ? Est-ce que ça c'est cool ? Moi, j'ai vraiment beaucoup aimé et après, la troisième étape, on a intégré les 130 danseurs. On a été intégrés à eux et encore une fois, on a continué le process d'apprentissage, création avec le grand groupe. C'était incroyable !

  • Speaker #0

    Et comment ça s'est passé justement quand vous avez rencontré les 130 danseurs ?

  • Speaker #1

    Pour moi, pour ma part, ça s'est trop bien passé. J'avais cette sensation qu'encore plus du trois quarts, on ne peut pas dire 100% parce que ça serait faux, c'est pas vrai, mais plus du trois quarts avait vraiment été briefé sur ce qu'on défendait, sur la cause. Donc ça veut dire que quand nous on arrive, il y a vraiment cette envie qu'on soit là, cette envie qu'on forme un tout ensemble. Bon, tout le monde n'était pas dans ce mind-là. Et c'est là où on voit les égaux. Et qu'il y en avait qui voulaient être là pour soi. Et d'ailleurs, il y en a plein aussi qui ont quitté pas que pour ça. Parce qu'évidemment, c'est toujours des problèmes d'argent. Pour les danseurs, nous n'avons jamais beaucoup de budget. Mais voilà, en tout cas... Ça s'est dit et ça s'est fait. Oui, parce qu'il y a eu une grève quand même. Je tiens à le souligner. Merci à tous les danseurs des JO d'avoir fait cette grève. Quand même, grâce à eux, on a eu un peu plus d'argent sur les droits voisins. On se dit qu'on a quand même été vus par des millions de personnes. On a les trois à l'image. Il n'y en a pas. Bref, tout ça, on ne va pas rentrer dans les détails, mais merci à eux d'avoir fait grève. Quand même, il y avait des inégalités. On ne va pas dire que tout était rose, mais de par mon angle à moi, j'ai senti en tout cas, le tout premier jour que je suis arrivée, pas tout de suite, la cohésion. Mais ensuite, petit à petit, et à la fin par contre, les danseurs étaient juste trop mignons avec moi. Mais ils étaient trop cute. Vraiment, je me suis sentie bien et j'étais fière de monter sur scène avec eux. C'est parce que j'étais avec eux aussi que ça m'a fait cet impact-là et que ça m'a touchée aussi profondément. C'est aussi au-delà de tout ce qu'on a fait, de tout ce qu'on a défendu, c'est aussi parce que j'étais avec eux.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles justement de la cause, il y a une cause commune, mais est-ce que la tienne, elle était un peu particulière ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle était particulière, mais c'est rare. Enfin, c'est rare. Dans des moments artistiques, je parle. Mais c'est la première fois où, dans un moment artistique, je me sens totalement à ma place.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas rien, ça. Oui.

  • Speaker #1

    Où je ne suis pas toute seule, en fait. Et je ne suis pas la seule. il faut faire peut-être attention à ça ou attention à ça. Pour le coup, j'ai avec plein d'autres personnes qui ont plein d'autres difficultés et donc on est tous mélangés et ça, ça m'a fait un bien fou. Et je me suis dit je kifferais tellement pouvoir bosser plus de fois avec des gens comme moi. Et puis là, pour le coup, le handicap était vraiment la considérer les choses et on nous pose les questions, on demande d'adapter. Ça fait du bien quoi. Ça fait du bien parce que... Moi, j'ai l'impression plus dans ma vie de passer mon temps à m'adapter au valide, quoi. Et alors que ça devrait être l'inverse, des choses devraient aussi être adaptées à nous. Par exemple, quand j'ai été danser à Disney, rien n'était adapté. Rien.

  • Speaker #0

    Ah, c'est que tu te débrouilles.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est bête, mais on sait qu'il y a une danseuse qui a un bras. J'arrive au self, les gars. Je sais pas. Pensez à ça. Mettez-moi un petit chariot que j'ai plus facile. C'est des bêtises, mais c'est des bêtises qui ont de l'importance. Exactement. Là, pour le coup, je me suis sentie vraiment... J'ai senti vraiment qu'il y avait ce truc d'adaptation qui a fait du bien de s'adapter, de nous écouter, de prendre en considération plein de petites choses. Ça, ça fait du bien de ne pas toujours nous devoir s'adapter au valide tout le temps.

  • Speaker #0

    Et c'est en plus assez incroyable parce que c'était 20 ans exactement après l'accident. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai eu tellement d'émotions quand j'étais là. Parce qu'il y a plein de moments où entre un tableau et un autre, on avait un peu de temps. Donc je pouvais voir ce qui se passait et je voyais tous ces gens autour, toutes les lumières. J'étais là et je me disais, si on m'avait dit que je serais là. il y a 20 ans, à la Concorde, et puis en plus, au centre aussi, parce qu'il y a des moments où j'étais, c'est moi qui guidais tout le groupe entier. Je me serais dit, j'y aurais jamais cru. C'est là où j'ai dit, c'est une phrase que je me suis beaucoup répétée dans ma vie, parce que je reste une enfant. Et ce que je trouve merveilleux quand on est enfant, c'est qu'on a plein de surprises. Et quand on devient adulte, ça se perd, ça. Les surprises. Moi, j'adore les surprises.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    On a besoin dans la vie d'Athule de plus de surprises. Et donc, je me suis dit, et je vais me répéter au quotidien, ma vie est une belle surprise. Et quand je suis là en train de voir tout ce que je suis en train de vivre, je me dis, mais quel cadeau. Je n'aurais jamais pu l'imaginer. Et c'est encore... Plus fort que ça m'est tombé dessus. C'est merveilleux. Après, ça me tombe dessus, évidemment. On travaille pour. C'est à part de ce travail qu'on nous voit aussi. Attention, c'est ce que je répète souvent. Parce que malheureusement, j'ai déjà eu des... Bon, jamais de face, parce que les gens vous disent rarement les choses de face. Mais j'ai eu beaucoup d'écho de si je suis arrivée, c'est juste parce que je suis handicapée. Clairement. Oh oui, ben oui, Black M, si elle a été prise, c'est parce qu'elle est handicapée. Et là, on s'est dit, il n'y a pas de débat à avoir, puisque notre niveau de pensée n'est pas au même level, n'a rien à voir. Je me dis, si ça peut les rassurer de se dire ça, ok. Mais d'un autre côté, je me dis, les gars, si je dansais comme une cruche, mais vraiment, que je n'avais aucun rythme. est-ce que vous pensez que j'aurais fait tout ça mais mince quoi il pense que j'ai juste agite mon petit bras et on dit oui elle on la prend on la prend à la petit bras allez comment je les laisse croire ça fait partie du game aussi toute façon la critique fait partie du game et du jeu faut juste voilà l'accueillir oui oui oui accepté bon il y a de toi même on a un on a du mal il y a des trucs qui sont méchants aussi mais ça fait partie du jeu voilà et maintenant après avoir vécu tout ça t'as

  • Speaker #0

    un prochain rêve ? c'est difficile de faire plus haut que les JO ?

  • Speaker #1

    j'en ai un oui ok alors là oulala oulala alors là j'avais deux rêves dans ma vie après mon accident Quand vraiment, je n'étais pas du tout encore lancée dans plein de choses. Je me souviens dans les phases extrêmement difficiles, dans les phases de doute, dans les phases où je ne comprends pas pourquoi. Et je perds parfois l'espoir de... de retrouver juste une condition déjà physique, normale, ou d'arriver à me débrouiller toutes ces questions, est-ce que je vais y arriver ? J'avais vraiment deux rêves dans ma vie. Le premier, c'était d'écrire mon livre. Et le deuxième, c'est celui que je vais mettre en place maintenant. Donc, je ne le dirai pas, mais ça, ça les gars, si j'arrive à faire ça... mais je te jure que je fais des conférences jusqu'à la fin de ma vie pour dire que tout est possible mais tout est déjà possible regarde c'est vrai c'est vrai mais vraiment ça pour moi c'est mon goal donc j'ai déjà lancé les graines mais ça va être mon goal ultime

  • Speaker #0

    de faire ça est ce que tu peux juste nous dire si c'est lié à la danse oui ok complètement

  • Speaker #1

    c'est toujours lié c'est toujours lié c'est une continuité à la danse et à la transmission aussi du bien d'intégrer les gens avec moi bien sûr donc ça sera peut-être aussi l'occasion de te retrouver pour un prochain j'espère un prochain entretien oui

  • Speaker #0

    trop bien merci beaucoup merci Angelina Nous arrivons à la fin de cet épisode d'Essence de la danse consacré à Angelina Bruno. Elle nous a partagé son parcours bouleversant entre son accident, la création de son archétype Angelina et son incroyable carrière de danseuse. Une histoire pleine de force, de résilience et de créativité. Comme vous l'avez compris, Angelina n'a pas fini de nous surprendre et sa carrière continue d'exploser avec de beaux projets à venir. J'espère que son parcours aussi riche qu'émouvant vous a inspiré. Et si cet épisode vous a touché, partagez-le et laissez-nous un petit mot en commentaire. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode d'Essence de la danse.

Description

Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno, danseuse et chorégraphe inspirante.


Dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à 17 ans l'a amenée à utiliser la danse comme un puissant outil de résilience et de reconstruction. Angelina nous a raconté comment elle a transformé ses blessures en force et a créé l'archétype d'"Angelina", une version d'elle-même forte et résiliente, qui lui a permis de surmonter de nombreux obstacles.

Dans cette seconde partie, nous allons explorer comment sa carrière de danseuse va littéralement exploser, notamment avec son expérience marquante lors du casting pour devenir l'une des danseuses de Black M, une étape clé dans sa réussite.


Vous pouvez retrouver toutes les informations la concernant sur son instagram : https://www.instagram.com/angelina.bruno/

et vous procurer son livre ici : https://www.editionsdurocher.fr/product/131373/danser-pour-surviv


Retrouvez des vidéos inédites sur les réseaux sociaux :


Le compte Instagram du podcast : https://www.instagram.com/lessensdeladanse.podcast/

Le compte Facebook du podcast : https://www.facebook.com/lessensdeladanse.podcast



Très belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Sens de la danse, le podcast qui met de la conscience dans le mouvement. Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour la suite de notre entretien avec Angelina Bruno. Rappelez-vous, dans la première partie, nous avons découvert comment l'accident tragique qui a bouleversé sa vie à l'âge de 17 ans l'a menée à utiliser la danse comme un moyen de survivre. Elle nous expliquait comment elle a... transformer ses blessures en une force et comment elle a construit l'archétype d'Angelina, cette version d'elle-même, sûre d'elle et résiliente, qui lui a permis de surmonter les épreuves. Désormais, nous allons voir comment sa carrière va littéralement exploser quand elle décide de passer un casting pour être l'une des danseuses du chanteur Black M.

  • Speaker #1

    Ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense est une faiblesse parce que tout le monde m'a renvoyé au... au fait qu'être handicapé, ce n'est pas très valorisant finalement, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ?

  • Speaker #0

    Elle va aussi nous parler de sa surprise lorsqu'elle a reçu un message pour participer aux Jeux paralympiques.

  • Speaker #1

    Le p... pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, OK. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname24, on travaille pour les JO.

  • Speaker #0

    Préparez-vous à découvrir la suite d'un parcours inspirant entre audace, force et gratitude. Et surtout... N'oubliez pas de regarder la vidéo exclusive d'Angelina en train de danser, disponible sur le compte Instagram du podcast. Et si cet épisode vous a touché, pensez à nous laisser 5 étoiles et à le partager autour de vous. Je vous souhaite une très bonne écoute. J'aimerais que tu nous parles de ce moment assez hallucinant qui t'a permis d'être... une des danseuses de Black M. Parce que sans ça, on est d'accord, sans la danse et sans avoir eu cette force en toi, j'imagine que ça aurait été difficile.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je pense que, en fait, de par le parcours et le process, de tout ce que j'ai mis en place pour arriver aussi à ce qu'Angelina me colle à la peau et devienne aussi une partie de moi. J'adore parce que... Tu sais, c'est un psy parce que j'en ai déjà eu. Moi, j'ai vu des tas de psy, j'adore ça. J'aime beaucoup travailler sur moi-même. C'est même pour moi une des bases, si je peux aider les autres, c'est d'être le plus consciente possible, au plus proche possible, parce qu'on n'est jamais totalement consciente de ce qui se joue en moi. Et donc, un psy pourrait dire, mais c'est une dissociation de l'identité. que d'avoir français inné. Angelina, oui, mon chéri, mais je fonctionne très bien comme ça. Donc, on va laisser les deux entités parce que Francine, c'est le réel, c'est la petite fille, c'est celle qui va partir méditer, c'est celle qui a besoin de profondeur. Angelina, c'est le show. C'est les paillettes. Oui, voilà, mais j'adore. Je veux dire, j'ai aussi une faille narcissique, j'ai aussi de l'ego, j'ai aussi tout ça. Et les gars, c'est OK.

  • Speaker #0

    Et on en a besoin,

  • Speaker #1

    en fait. Mais bien sûr, c'est pour ça que rien, je pense que rien n'est à rejeter, tout est par contre à accepter. C'est là la souffrance, quand on essaye et on tente de rejeter pour paraître parfait dans cette société, on souffre terriblement. Pour revenir sur Black M, je pense que... Dans tout le process et dans toute l'histoire, quand je vais arriver à ce jour de casting, je pense que oui, Angelina est bien présente, elle est bien là. Et c'est elle qui va me permettre de faire ce que la société m'a renvoyé comme déjà, tu es une handicapée. Déjà, moi, j'ai un problème avec ça. Parce que ça voudrait dire que je suis résumée à un braille de mie. Pardon. Mais par contre, je suis en situation de handicap. Là, on est d'accord. Parce que pour plein de choses, physique, j'ai plus de difficultés que quelqu'un d'autre, on est d'accord. Mais handicapé, je voudrais dire que je ne suis résumée qu'à ça. C'est là où moi j'ai un problème avec ça. Mais donc, ce jour-là, je vais prendre ce qu'on pense être une faiblesse, parce que tout le monde m'a renvoyé au fait qu'être handicapé, c'est pas très valorisant finalement. Eh ben, je vais en faire une force et je vais passer ce casting parce que je crois tellement en moi. Bien sûr, je bluffe, mais tout est une question de bluff. Je me dis que si je crois tellement en moi, comment on va faire pour ne pas y croire ? Donc, il se passe plein d'étapes avant, bien sûr, d'arriver à la dernière et de remporter ce casting. Mais ça va être une étape qui va changer intégralement le cours de ma vie et qui va aussi faire que je me déplace finalement ici à Paris pour y vivre. Et vivre d'autres aventures incroyables.

  • Speaker #0

    Incroyables.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et raconte-nous justement ce casting alors. Qu'est-ce qui a fait qu'à ton avis, on t'a prise ?

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, Black à l'époque cherchait des caractères. Donc voilà, si j'étais tombée dans un casting où on voulait une uniformité, évidemment je n'aurais pas eu ma place. J'ai été au bon moment, au bon endroit, avec la bonne recherche. Donc il y a aussi ce facteur chance comme je parle dans les ingrédients de réussite, d'objectifs. Donc je pense qu'ils cherchaient des caractères, ils cherchaient des nanas très hip hop. Donc du coup évidemment moi je suis hip hop dans l'âme, mais en fait quand je dansais toute seule dans ma chambre... On essaie toujours plein de choses quand on est seul ce soir. Té ! Voilà ! Et donc, quand j'étais en processus de recherche au niveau de la danse freestyle, je cherchais à plus l'intégrer mon bras et aussi à jouer avec. C'est pas juste qu'il est là et il bouge parce que mon corps bouge, mais c'est comment je peux m'en servir. Finalement, personne n'a un demi-bras. Donc, qu'est-ce que je peux faire avec que personne ne peut faire ?

  • Speaker #0

    D'accord,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. C'est ça aussi ! Et donc, pendant que je danse et tout, je cherche des trucs. Je me dis, ah, mais attends, je peux grave en faire une mitraillette et tout. Enfin, bref, j'essaye des trucs, mais je n'ai jamais osé montrer à personne. Et ce jour-là, comme par hasard, le son de la dernière étape pour passer le casting, c'est un son où on entend. Enfin, on peut prendre ça comme une mitraillette, puisque le son fait ratatatata. Et donc, en dansant, je me dis, vas-y, je sors ma petite mitraillette. que j'ai caché pendant tant d'années. Et donc, je sors mes petites vitraillettes, je les regarde dans les yeux et je fais là. Et là, je sors mon petit flingue. Et donc, évidemment, là, j'en ai fait pour le coup vraiment une force. Et ça a plu immédiatement. Donc, je pense que c'est pas le seul facteur, évidemment. Mais en globalité, j'avais de l'audace, du caractère. J'étais hip-hop. Je cochais les cases qui... correspondaient à leurs recherches.

  • Speaker #0

    Tu as fait une tournée pendant un an. Ça a été incroyable. Tu fais une petite parenthèse, notamment en stand-up. Et je voudrais savoir comment, finalement, a commencé cette aventure des jeux.

  • Speaker #1

    Après, fin 2021, je pars en tournée avec Fabrice et Boué pendant, du coup, un an et demi. Après, on a ma dernière scène, le début. 1er janvier 2023. Et là, après, je pars à Disney pendant presque plus de six mois. Et après, j'ai écrit mon bouquin. Six mois. Et après, je suis contactée pour les Jeux. Alors,

  • Speaker #0

    comment c'est passé ? Écoute,

  • Speaker #1

    le pire dans tout ça, c'est très drôle, parce que j'ai cru que c'était un fake, moi. Moi, j'étais prête à ne pas répondre. Moi, je reçois un message sur Instagram. Je reçois un message dans Autre. Donc, je me dis déjà, bon, ok. Et je vois, bonjour, voilà, on est Paname 24, on travaille pour les JO, le chorégraphe. Je ne sais plus comment ça a été dit, genre à flasher sur votre profil ou un truc comme ça. Mais avant de vous en dire plus, il faut que vous signiez des contrats.

  • Speaker #0

    Et là, déjà, je me dis, bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, genre. Je ne sais pas. En plus, je ne postais plus. Ça faisait deux ans pratiquement que je ne postais plus rien sur mes réseaux sociaux. Donc, ce n'est pas dire que j'étais très active et que voilà, mon nom circule. circuler encore. Surtout que je m'étais extraite du milieu de la danse. Depuis, avec le... Du coup, avec Fabrice, je suis bien restée trois ans sans être dans la danse. Et les choses vont vite. Trois ans après, il y a déjà la nouvelle génération. C'est pas mon pays aussi. Les anciens, ok, on me connaît. Mais les nouveaux... Donc, c'est pas non plus que je circulais encore dedans. Donc, moi, je crois que c'est un fake. Et j'aimais des jours avant de me dire je réponds, je réponds pas. heureusement j'ai répondu du coup finalement j'ai répond et j'ai dit ok envoyez moi je vais voir les contrats je lis les contrats et ça m'a l'air vraiment carré, bah ouais tout me paraît vraiment sur les JO para je me dis bon ça peut paraître logique donc je signe et là on me dit bah voilà on va faire un premier visio pour que tu rencontres l'équipe et qu'on t'explique et c'est là que ça démarre Au départ, je ne me rends pas compte de ce que ça va être, en fait. Parce qu'on m'explique un peu le projet et tout, je me dis trop bien, mais je n'ai pas conscience du tout de ce que ça va être. Pas du tout, pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors qu'on dit quand même que c'est, un, les cérémonies d'ouverture et de fermeture.

  • Speaker #1

    Non, ouverture.

  • Speaker #0

    Mais tu as fait les deux.

  • Speaker #1

    J'ai fait les deux parce que la fermeture n'était pas prévue.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    La fermeture s'est faite en last. Minute. On a répété la veille. What ? Voilà. Ça s'est fait vraiment dernière minute. Ils se sont juste rendus compte à la fermeture parce que là, du coup, c'est plus du tout la même équipe. C'est plus du tout ceux qui géraient l'ouverture qui ont géré la fermeture. Plus du tout. C'est juste que Daphné s'est dit, mais attends...

  • Speaker #0

    Daphné Burki, la directrice des costumes.

  • Speaker #1

    Pour la fermeture, genre, il n'y a pas de danseur. Alors qu'on fait... Une clôture avec je ne sais pas combien de DJ, c'est quand même sous le signe de la danse. Il y a eu le break qui a fait partie des JO et on n'a même pas de breaker. C'est elle, quelques jours avant, qui se dit, non, non, non, il faut qu'on intègre des danseurs. Et ça se fait comme ça. On m'appelle le lundi, le mardi, je pense. Le jeudi, on me dit, il faut venir vendredi, samedi, j'ai un show vendredi. Ok, je viens samedi, on danse dimanche. Voilà, fin. Stade de France. ça c'était le last minute du Stade de France t'as vécu ça comment ? t'as dû adorer oui après j'étais stressée parce que du coup je viens d'une orga où on a répété des mois et des mois en avance pour l'ouverture après l'ouverture c'est un show de 30-40 minutes donc c'est the show mais un truc où je me dis la veille seulement donc je sais pas du tout à quoi m'y attendre en plus je connais pas du tout les danseurs donc je suis aussi dans un nouveau groupe en plus de Breaker, je suis la seule danseuse debout, je sais pas du tout comment ça va se passer mais en vrai ça se passe super bien et quand j'entends la bande son de Cutkiller, pardon mais déjà c'est mon époque voilà, déjà et j'entends, faut savoir que il y avait un son de I.M que j'ai saigné dans l'école du micro d'argent. Mais parce que j'étais fan, c'était le côté obscur. Et là, j'entends ce son. Je dis pardon, mais ça, c'est mon son. C'était pour toi. C'est moi qui est dans ce temps. Je ne veux rien savoir. Tout le monde dit, ah, OK. Je me dis, ah oui,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai peut-être parlé un peu trop vite.

  • Speaker #1

    C'est ça, quoi. Le stade de France, c'est hyper impressionnant, par contre. C'est impressionnant.

  • Speaker #0

    Ça, ça a été vraiment la petite cerise sur le gâteau avec un truc...

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'inattendu, quoi. Celle que vraiment, je ne m'y attendais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beau la vie quand c'est comme ça. Ah oui.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. J'ai souvent ça. Oui. J'ai même pratiquement.

  • Speaker #0

    Que ça ? Oui. Mais parce que aussi, peut-être parce que c'est justement ton mindset, c'est ce que tu dis.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Mais oui. Quand je dis, je mets toujours le facteur dans les ingrédients pour réussir ses objectifs, je mets toujours un facteur chance, parce qu'évidemment, la chance fait partie du parcours. Mais comme je dis, on a quand même un contrôle sur la chance. Alors pas à 100% parce qu'on va se calmer, on n'est pas les maîtres du monde, mais c'est une énergie la chance, une énergie qui s'attire et dont j'ai énormément travaillé, notamment dans mon petit voyage solo que j'explique dans mon bouquin. Mais du coup, oui, du coup... La prépa. La prépa, le process, j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup aimé parce que ça s'est fait en... plusieurs étapes. Donc, la première étape, on était avec les 20 danseurs qui ont fait partie de la création, avec qui Alexander, le chorégraphe, dont Alexis et Arnaud, qui étaient assistants, plus qu'assistants, qui ont géré énormément de choses, et Anne et Joseph. Donc, ils ont tout créé ensemble, une structure, et ensuite ils nous ont intégrés, donc les danseurs porteurs d'handicap. Et donc, on a... continuer à créer ensemble, à changer des choses, à chercher. C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce processus, c'est qu'on était aussi intégrés, mais aussi dans la parole, c'est-à-dire est-ce que vous vous sentez à l'aise dans ça ? Est-ce que ça c'est cool ? Moi, j'ai vraiment beaucoup aimé et après, la troisième étape, on a intégré les 130 danseurs. On a été intégrés à eux et encore une fois, on a continué le process d'apprentissage, création avec le grand groupe. C'était incroyable !

  • Speaker #0

    Et comment ça s'est passé justement quand vous avez rencontré les 130 danseurs ?

  • Speaker #1

    Pour moi, pour ma part, ça s'est trop bien passé. J'avais cette sensation qu'encore plus du trois quarts, on ne peut pas dire 100% parce que ça serait faux, c'est pas vrai, mais plus du trois quarts avait vraiment été briefé sur ce qu'on défendait, sur la cause. Donc ça veut dire que quand nous on arrive, il y a vraiment cette envie qu'on soit là, cette envie qu'on forme un tout ensemble. Bon, tout le monde n'était pas dans ce mind-là. Et c'est là où on voit les égaux. Et qu'il y en avait qui voulaient être là pour soi. Et d'ailleurs, il y en a plein aussi qui ont quitté pas que pour ça. Parce qu'évidemment, c'est toujours des problèmes d'argent. Pour les danseurs, nous n'avons jamais beaucoup de budget. Mais voilà, en tout cas... Ça s'est dit et ça s'est fait. Oui, parce qu'il y a eu une grève quand même. Je tiens à le souligner. Merci à tous les danseurs des JO d'avoir fait cette grève. Quand même, grâce à eux, on a eu un peu plus d'argent sur les droits voisins. On se dit qu'on a quand même été vus par des millions de personnes. On a les trois à l'image. Il n'y en a pas. Bref, tout ça, on ne va pas rentrer dans les détails, mais merci à eux d'avoir fait grève. Quand même, il y avait des inégalités. On ne va pas dire que tout était rose, mais de par mon angle à moi, j'ai senti en tout cas, le tout premier jour que je suis arrivée, pas tout de suite, la cohésion. Mais ensuite, petit à petit, et à la fin par contre, les danseurs étaient juste trop mignons avec moi. Mais ils étaient trop cute. Vraiment, je me suis sentie bien et j'étais fière de monter sur scène avec eux. C'est parce que j'étais avec eux aussi que ça m'a fait cet impact-là et que ça m'a touchée aussi profondément. C'est aussi au-delà de tout ce qu'on a fait, de tout ce qu'on a défendu, c'est aussi parce que j'étais avec eux.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles justement de la cause, il y a une cause commune, mais est-ce que la tienne, elle était un peu particulière ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle était particulière, mais c'est rare. Enfin, c'est rare. Dans des moments artistiques, je parle. Mais c'est la première fois où, dans un moment artistique, je me sens totalement à ma place.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas rien, ça. Oui.

  • Speaker #1

    Où je ne suis pas toute seule, en fait. Et je ne suis pas la seule. il faut faire peut-être attention à ça ou attention à ça. Pour le coup, j'ai avec plein d'autres personnes qui ont plein d'autres difficultés et donc on est tous mélangés et ça, ça m'a fait un bien fou. Et je me suis dit je kifferais tellement pouvoir bosser plus de fois avec des gens comme moi. Et puis là, pour le coup, le handicap était vraiment la considérer les choses et on nous pose les questions, on demande d'adapter. Ça fait du bien quoi. Ça fait du bien parce que... Moi, j'ai l'impression plus dans ma vie de passer mon temps à m'adapter au valide, quoi. Et alors que ça devrait être l'inverse, des choses devraient aussi être adaptées à nous. Par exemple, quand j'ai été danser à Disney, rien n'était adapté. Rien.

  • Speaker #0

    Ah, c'est que tu te débrouilles.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est bête, mais on sait qu'il y a une danseuse qui a un bras. J'arrive au self, les gars. Je sais pas. Pensez à ça. Mettez-moi un petit chariot que j'ai plus facile. C'est des bêtises, mais c'est des bêtises qui ont de l'importance. Exactement. Là, pour le coup, je me suis sentie vraiment... J'ai senti vraiment qu'il y avait ce truc d'adaptation qui a fait du bien de s'adapter, de nous écouter, de prendre en considération plein de petites choses. Ça, ça fait du bien de ne pas toujours nous devoir s'adapter au valide tout le temps.

  • Speaker #0

    Et c'est en plus assez incroyable parce que c'était 20 ans exactement après l'accident. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai eu tellement d'émotions quand j'étais là. Parce qu'il y a plein de moments où entre un tableau et un autre, on avait un peu de temps. Donc je pouvais voir ce qui se passait et je voyais tous ces gens autour, toutes les lumières. J'étais là et je me disais, si on m'avait dit que je serais là. il y a 20 ans, à la Concorde, et puis en plus, au centre aussi, parce qu'il y a des moments où j'étais, c'est moi qui guidais tout le groupe entier. Je me serais dit, j'y aurais jamais cru. C'est là où j'ai dit, c'est une phrase que je me suis beaucoup répétée dans ma vie, parce que je reste une enfant. Et ce que je trouve merveilleux quand on est enfant, c'est qu'on a plein de surprises. Et quand on devient adulte, ça se perd, ça. Les surprises. Moi, j'adore les surprises.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    On a besoin dans la vie d'Athule de plus de surprises. Et donc, je me suis dit, et je vais me répéter au quotidien, ma vie est une belle surprise. Et quand je suis là en train de voir tout ce que je suis en train de vivre, je me dis, mais quel cadeau. Je n'aurais jamais pu l'imaginer. Et c'est encore... Plus fort que ça m'est tombé dessus. C'est merveilleux. Après, ça me tombe dessus, évidemment. On travaille pour. C'est à part de ce travail qu'on nous voit aussi. Attention, c'est ce que je répète souvent. Parce que malheureusement, j'ai déjà eu des... Bon, jamais de face, parce que les gens vous disent rarement les choses de face. Mais j'ai eu beaucoup d'écho de si je suis arrivée, c'est juste parce que je suis handicapée. Clairement. Oh oui, ben oui, Black M, si elle a été prise, c'est parce qu'elle est handicapée. Et là, on s'est dit, il n'y a pas de débat à avoir, puisque notre niveau de pensée n'est pas au même level, n'a rien à voir. Je me dis, si ça peut les rassurer de se dire ça, ok. Mais d'un autre côté, je me dis, les gars, si je dansais comme une cruche, mais vraiment, que je n'avais aucun rythme. est-ce que vous pensez que j'aurais fait tout ça mais mince quoi il pense que j'ai juste agite mon petit bras et on dit oui elle on la prend on la prend à la petit bras allez comment je les laisse croire ça fait partie du game aussi toute façon la critique fait partie du game et du jeu faut juste voilà l'accueillir oui oui oui accepté bon il y a de toi même on a un on a du mal il y a des trucs qui sont méchants aussi mais ça fait partie du jeu voilà et maintenant après avoir vécu tout ça t'as

  • Speaker #0

    un prochain rêve ? c'est difficile de faire plus haut que les JO ?

  • Speaker #1

    j'en ai un oui ok alors là oulala oulala alors là j'avais deux rêves dans ma vie après mon accident Quand vraiment, je n'étais pas du tout encore lancée dans plein de choses. Je me souviens dans les phases extrêmement difficiles, dans les phases de doute, dans les phases où je ne comprends pas pourquoi. Et je perds parfois l'espoir de... de retrouver juste une condition déjà physique, normale, ou d'arriver à me débrouiller toutes ces questions, est-ce que je vais y arriver ? J'avais vraiment deux rêves dans ma vie. Le premier, c'était d'écrire mon livre. Et le deuxième, c'est celui que je vais mettre en place maintenant. Donc, je ne le dirai pas, mais ça, ça les gars, si j'arrive à faire ça... mais je te jure que je fais des conférences jusqu'à la fin de ma vie pour dire que tout est possible mais tout est déjà possible regarde c'est vrai c'est vrai mais vraiment ça pour moi c'est mon goal donc j'ai déjà lancé les graines mais ça va être mon goal ultime

  • Speaker #0

    de faire ça est ce que tu peux juste nous dire si c'est lié à la danse oui ok complètement

  • Speaker #1

    c'est toujours lié c'est toujours lié c'est une continuité à la danse et à la transmission aussi du bien d'intégrer les gens avec moi bien sûr donc ça sera peut-être aussi l'occasion de te retrouver pour un prochain j'espère un prochain entretien oui

  • Speaker #0

    trop bien merci beaucoup merci Angelina Nous arrivons à la fin de cet épisode d'Essence de la danse consacré à Angelina Bruno. Elle nous a partagé son parcours bouleversant entre son accident, la création de son archétype Angelina et son incroyable carrière de danseuse. Une histoire pleine de force, de résilience et de créativité. Comme vous l'avez compris, Angelina n'a pas fini de nous surprendre et sa carrière continue d'exploser avec de beaux projets à venir. J'espère que son parcours aussi riche qu'émouvant vous a inspiré. Et si cet épisode vous a touché, partagez-le et laissez-nous un petit mot en commentaire. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode d'Essence de la danse.

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