Entretiens avec Léonora Miano, Aminata Aïdara, Sofia Aouine, Salomé Berlemont-Gilles et Gaël Octavia, par Brice Torrecillas
Dans cet épisode, nous aurons le plaisir d’accueillir Léonora Miano dont l’œuvre prolifique explore inlassablement des thématiques liées aux expériences subsahariennes et afrodescendantes. C’est le cas dans son dernier roman, Rouge impératrice, comme dans son dernier essai, Afropea. Utopie post-occidentale et post-raciste, tous deux parus chez Grasset. Prix Goncourt des lycéens en 2006 pour Contours du jour qui vient, Prix Seligmann 2012 pour Écrits pour la parole, Prix Femina 2013 pour son roman La Saison de l’ombre, Léonora Miano a également reçu en 2011 le grand prix littéraire de l’Afrique noire pour l’ensemble de son œuvre.
Nous la retrouvons ici entourée de quatre autrices – Aminata Aïdara, Sofia Aouine, Salomé Berlemont-Gilles et Gaël Octavia – qu’elle avait souhaité convier à Lettres d’Automne. Un dialogue à cinq voix où il sera tout à la fois question de Faulkner, de Shakespeare, de Simone de Beauvoir, de jazz, d’une nouvelle maison d’éditions, de la liberté d’écrire là où l’on ne vous attend pas…
Et pour terminer nous recevons un très beau cadeau : Léonora Miano nous offre la lecture d’extraits de Passages, une série inédite d’instantanés de la vie togolaise qu’elle a saisis au printemps 2020, durant la période de confinement planétaire.
Passages, Le récit de la ville 1 de et par Léonora Miano
Au printemps 2020, alors que la pandémie due au covid-19 paralyse la planète, Le Temps, quotidien suisse, sollicite la parole des écrivains. Invitée à écrire au sujet de cet événement dont on ne peut encore mesurer la portée, Léonora Miano compose Passages, une série de portraits, de tranches de vie témoignant de l’impact de la pandémie sur les habitants de Lomé, capitale du Togo où elle réside.
La question de la circulation s’impose très tôt, dans cette région ouest africaine connue pour son dynamisme commercial, lequel dépend évidemment de la possibilité d’aller et venir. Passages, c’est donc d’abord cela, une présentation de la manière dont la mobilité des uns et des autres est soudain contrariée.
Puis, la ville elle-même se met à parler. Il se pourrait d’ailleurs qu’elle soit la narratrice de l’ensemble. La suite de portraits s’interrompt par moments pour faire entendre les réflexions de Lomé, une description plus immédiate de cette étrange situation. Le récit de la ville se compose de trois parties. La première, qui s’intéresse au début de la pandémie, est l’objet de cette lecture.
Chacun des mouvements est introduit par des ambiances locales, bruits de la ville, appel des taxis motos, conversations, chants…
Passages, Le récit de la ville (1), a été enregistré au studio Colibri à Lomé.Ingénieur du son : Rodrigue Bellow / Bruitages : Rodrigue Bellow / Dialogue zemidjan (conducteur de moto taxi) et dealer de Tramadol : Michael Olufade (zem), Gracia Zanklassou (dealer) / Musiques : Akpe (chant religieux entendu après un prêche de rue) Paroles et musiques par Isaac Dogbo, Chanté par Rodi Ade ; Edo egne ame (chanson que le zem entend dans un bar de plage) Paroles, musique et chant par Rodi Ade, Arrangements par Rodrigue Bellow et Michael Olufade / Sossignalé (conclusion) Par Elom 20ce, album Indigo /Écriture, lecture et autres voix : Léonora Miano
Production de l’épisode : Confluences / Réalisation : Qude / Entretiens : Brice Torrecillas / Musique du générique : Alexis Kowalczewski
Livres cités dans cet épisode :Afropea, Léonora Miano, Grasset, 2020Rouge Impératrice, Léonora Miano, Grasset, 2019La Saison de l’ombre, Léonora Miano, Grasset, 2013Contours du jour qui vient, Léonora Miano, Plon, 2006Je suis quelqu’un, Aminata Aïdara, Gallimard, 2018Rhapsodie des oubliés, Sofia Aouine, La Martinière, 2019Le Premier qui tombera, Salomé Berlemont-Gilles, Grasset, 2020La bonne histoire de Madeleine Démétrius, Gaël Octavia, Gallimard, 2020Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir, Gallimard, 1949