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L’Algérie, l’enfant gâté qui distribue les gâteries - Par Aziz BOUCETTA cover
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Le 8ème jour

L’Algérie, l’enfant gâté qui distribue les gâteries - Par Aziz BOUCETTA

L’Algérie, l’enfant gâté qui distribue les gâteries - Par Aziz BOUCETTA

06min |24/05/2023
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Description

La tolérance et la magnanimité dont bénéficie l’Algérie de la part de tant de pays et d’ONG dans le monde est proprement effarante. Rares sont les Etats qui peuvent se targuer de bafouer autant que le fait l’Algérie les règles de gouvernance interne et les codes internationaux et qui continuent d’être choyés par la « communauté internationale », décidément frappée de strabisme.

 

Bien que l’Occident soit engagé dans une lutte existentielle contre l’Empire russe en (difficile) régénération, les relations très étroites d’Alger avec Moscou ne semblent déranger personne, en dehors de quelques déclarations publiques et de coups de menton virils. Les Etats-Unis ont adopté quelques discrètes lois pour sanctionner les Etats africains qui commercent avec la Russie, et les mêmes Etats-Unis ont acquis depuis quelques années un leadership accru sur l’Europe, mais ni Washington ni Bruxelles ni les grandes (et moins grandes capitales) européennes ne sévissent contre Alger qui alimente pourtant significativement le trésor de guerre russe (16 milliards d’achats d’armes en 2023).

 

Côté des droits de l’Homme – ah, les droits de l’Homme si chers à nos amis occidentaux –, c’est pareil. Sitôt élu, le président Abdelmajid Tebboune nomme Saïd Chengriha en remplacement du général Gaïd Salah, très opportunément décédé quelques jours après l’investiture du président. Une large et puissante campagne de répression contre les figures connues et moins connues du Hirak algérien s’en suit, à l’indifférence du monde occidental, pourtant prompt à s’investir dès que les droits humains sont triturés dans le monde. Mais en Algérie, rien de tel, on peut emprisonner qui on veut, et on emprisonne qui on veut pour n’importe quels motifs, même les plus farfelus, personne ne réagit vraiment.

 

Par ailleurs, Alger exerce un chantage résolu contre les pays européens qui pourraient sourire au Maroc et « récompense » ceux qui, comme l’Italie, prêtent une oreille compatissante et attentive à l’histoire de la RASD. Mais l’UE, malgré des « préoccupations » peu audibles et encore moins convaincantes, ne donne pas l’impression de faire pression sur Alger. L’enfant gâté est on ne peut plus gâté.

 

Sur le plan démocratique, le président algérien a été élu avec 20% des inscrits, à l’issue d’un scrutin Far West contesté par à peu près tout le monde en Algérie et peu crédible aux yeux de l’étranger. Mais tout le monde le félicite et semble même se féliciter de la fin de cette longue saga sociale et politique qui avait jeté des millions d’Algériens dans les rues pour demander la fin du « système » ; ce même « système » a été rudement épinglé dans un rare accès de réalisme par le président français Emmanuel Macron en septembre 2021, avant qu’il n’oublie et se mette à fréquenter un régime pourtant si peu fréquentable.


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La tolérance et la magnanimité dont bénéficie l’Algérie de la part de tant de pays et d’ONG dans le monde est proprement effarante. Rares sont les Etats qui peuvent se targuer de bafouer autant que le fait l’Algérie les règles de gouvernance interne et les codes internationaux et qui continuent d’être choyés par la « communauté internationale », décidément frappée de strabisme.

 

Bien que l’Occident soit engagé dans une lutte existentielle contre l’Empire russe en (difficile) régénération, les relations très étroites d’Alger avec Moscou ne semblent déranger personne, en dehors de quelques déclarations publiques et de coups de menton virils. Les Etats-Unis ont adopté quelques discrètes lois pour sanctionner les Etats africains qui commercent avec la Russie, et les mêmes Etats-Unis ont acquis depuis quelques années un leadership accru sur l’Europe, mais ni Washington ni Bruxelles ni les grandes (et moins grandes capitales) européennes ne sévissent contre Alger qui alimente pourtant significativement le trésor de guerre russe (16 milliards d’achats d’armes en 2023).

 

Côté des droits de l’Homme – ah, les droits de l’Homme si chers à nos amis occidentaux –, c’est pareil. Sitôt élu, le président Abdelmajid Tebboune nomme Saïd Chengriha en remplacement du général Gaïd Salah, très opportunément décédé quelques jours après l’investiture du président. Une large et puissante campagne de répression contre les figures connues et moins connues du Hirak algérien s’en suit, à l’indifférence du monde occidental, pourtant prompt à s’investir dès que les droits humains sont triturés dans le monde. Mais en Algérie, rien de tel, on peut emprisonner qui on veut, et on emprisonne qui on veut pour n’importe quels motifs, même les plus farfelus, personne ne réagit vraiment.

 

Par ailleurs, Alger exerce un chantage résolu contre les pays européens qui pourraient sourire au Maroc et « récompense » ceux qui, comme l’Italie, prêtent une oreille compatissante et attentive à l’histoire de la RASD. Mais l’UE, malgré des « préoccupations » peu audibles et encore moins convaincantes, ne donne pas l’impression de faire pression sur Alger. L’enfant gâté est on ne peut plus gâté.

 

Sur le plan démocratique, le président algérien a été élu avec 20% des inscrits, à l’issue d’un scrutin Far West contesté par à peu près tout le monde en Algérie et peu crédible aux yeux de l’étranger. Mais tout le monde le félicite et semble même se féliciter de la fin de cette longue saga sociale et politique qui avait jeté des millions d’Algériens dans les rues pour demander la fin du « système » ; ce même « système » a été rudement épinglé dans un rare accès de réalisme par le président français Emmanuel Macron en septembre 2021, avant qu’il n’oublie et se mette à fréquenter un régime pourtant si peu fréquentable.


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Bien que l’Occident soit engagé dans une lutte existentielle contre l’Empire russe en (difficile) régénération, les relations très étroites d’Alger avec Moscou ne semblent déranger personne, en dehors de quelques déclarations publiques et de coups de menton virils. Les Etats-Unis ont adopté quelques discrètes lois pour sanctionner les Etats africains qui commercent avec la Russie, et les mêmes Etats-Unis ont acquis depuis quelques années un leadership accru sur l’Europe, mais ni Washington ni Bruxelles ni les grandes (et moins grandes capitales) européennes ne sévissent contre Alger qui alimente pourtant significativement le trésor de guerre russe (16 milliards d’achats d’armes en 2023).

 

Côté des droits de l’Homme – ah, les droits de l’Homme si chers à nos amis occidentaux –, c’est pareil. Sitôt élu, le président Abdelmajid Tebboune nomme Saïd Chengriha en remplacement du général Gaïd Salah, très opportunément décédé quelques jours après l’investiture du président. Une large et puissante campagne de répression contre les figures connues et moins connues du Hirak algérien s’en suit, à l’indifférence du monde occidental, pourtant prompt à s’investir dès que les droits humains sont triturés dans le monde. Mais en Algérie, rien de tel, on peut emprisonner qui on veut, et on emprisonne qui on veut pour n’importe quels motifs, même les plus farfelus, personne ne réagit vraiment.

 

Par ailleurs, Alger exerce un chantage résolu contre les pays européens qui pourraient sourire au Maroc et « récompense » ceux qui, comme l’Italie, prêtent une oreille compatissante et attentive à l’histoire de la RASD. Mais l’UE, malgré des « préoccupations » peu audibles et encore moins convaincantes, ne donne pas l’impression de faire pression sur Alger. L’enfant gâté est on ne peut plus gâté.

 

Sur le plan démocratique, le président algérien a été élu avec 20% des inscrits, à l’issue d’un scrutin Far West contesté par à peu près tout le monde en Algérie et peu crédible aux yeux de l’étranger. Mais tout le monde le félicite et semble même se féliciter de la fin de cette longue saga sociale et politique qui avait jeté des millions d’Algériens dans les rues pour demander la fin du « système » ; ce même « système » a été rudement épinglé dans un rare accès de réalisme par le président français Emmanuel Macron en septembre 2021, avant qu’il n’oublie et se mette à fréquenter un régime pourtant si peu fréquentable.


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Bien que l’Occident soit engagé dans une lutte existentielle contre l’Empire russe en (difficile) régénération, les relations très étroites d’Alger avec Moscou ne semblent déranger personne, en dehors de quelques déclarations publiques et de coups de menton virils. Les Etats-Unis ont adopté quelques discrètes lois pour sanctionner les Etats africains qui commercent avec la Russie, et les mêmes Etats-Unis ont acquis depuis quelques années un leadership accru sur l’Europe, mais ni Washington ni Bruxelles ni les grandes (et moins grandes capitales) européennes ne sévissent contre Alger qui alimente pourtant significativement le trésor de guerre russe (16 milliards d’achats d’armes en 2023).

 

Côté des droits de l’Homme – ah, les droits de l’Homme si chers à nos amis occidentaux –, c’est pareil. Sitôt élu, le président Abdelmajid Tebboune nomme Saïd Chengriha en remplacement du général Gaïd Salah, très opportunément décédé quelques jours après l’investiture du président. Une large et puissante campagne de répression contre les figures connues et moins connues du Hirak algérien s’en suit, à l’indifférence du monde occidental, pourtant prompt à s’investir dès que les droits humains sont triturés dans le monde. Mais en Algérie, rien de tel, on peut emprisonner qui on veut, et on emprisonne qui on veut pour n’importe quels motifs, même les plus farfelus, personne ne réagit vraiment.

 

Par ailleurs, Alger exerce un chantage résolu contre les pays européens qui pourraient sourire au Maroc et « récompense » ceux qui, comme l’Italie, prêtent une oreille compatissante et attentive à l’histoire de la RASD. Mais l’UE, malgré des « préoccupations » peu audibles et encore moins convaincantes, ne donne pas l’impression de faire pression sur Alger. L’enfant gâté est on ne peut plus gâté.

 

Sur le plan démocratique, le président algérien a été élu avec 20% des inscrits, à l’issue d’un scrutin Far West contesté par à peu près tout le monde en Algérie et peu crédible aux yeux de l’étranger. Mais tout le monde le félicite et semble même se féliciter de la fin de cette longue saga sociale et politique qui avait jeté des millions d’Algériens dans les rues pour demander la fin du « système » ; ce même « système » a été rudement épinglé dans un rare accès de réalisme par le président français Emmanuel Macron en septembre 2021, avant qu’il n’oublie et se mette à fréquenter un régime pourtant si peu fréquentable.


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