Description
Rédigé par Salma Labtar le Mardi 15 Juillet 2025
La canicule peut être mortelle, et pas uniquement pour les personnes âgées. Souvent oubliées dans les messages de prévention, les femmes sont tout autant exposées que les seniors aux fortes chaleurs. Moins préparées pour affronter les températures extrêmes, elles se trouvent elles aussi en première ligne.
Un risque accru de mortalité chez les femmes
La canicule : un danger méconnu mais bien réel pour les femmes
À peine l’été entamé, les températures grimpent et deviennent oppressantes. Le soleil brûle, le bitume fond, et l’air semble peser lourd sur la peau. Si les femmes ne se plaignent pas toujours, elles ressentent en silence l’impact de cette chaleur excessive.
Battements de cœur accélérés, fatigue intense… ces symptômes sont souvent minimisés ou moqués, les femmes étant trop souvent perçues comme « fragiles » et accusées de « dramatiser ». Pourtant, les chiffres sont sans appel : lors de la canicule de 2003 en France, sur les 15 000 décès supplémentaires, plus des deux tiers concernaient des femmes.
Cette tendance se confirme avec les épisodes de chaleur suivants. Une étude néerlandaise révèle que la mortalité augmente de 15 % chez les femmes pendant ces périodes. Avec le réchauffement climatique, ces températures extrêmes risquent de devenir la norme, une mauvaise nouvelle pour cette population sous-estimée.
Une sensibilité accrue à la chaleur
Alors que les femmes supportent généralement mieux le froid, elles sont moins équipées biologiquement pour affronter la chaleur. Elles transpirent environ deux fois moins que les hommes, alors que la transpiration est essentielle à la régulation thermique.
Par ailleurs, leur cœur, particulièrement chez les femmes âgées, est plus vulnérable face à la canicule. Selon une étude, la tension cardiovasculaire serait plus élevée chez elles, ce qui pourrait expliquer leur surmortalité. De plus, leur système cardiovasculaire reste moins étudié que celui des hommes. Sur le plan social, les femmes âgées vivent souvent seules, dans des logements mal adaptés, sans climatisation ni aide suffisante. Moins visibles, elles sont aussi moins ciblées par les dispositifs d’alerte.
Une invisibilité dans les politiques de prévention
Les femmes succombent davantage à la canicule, pourtant elles restent largement absentes des stratégies de prévention. Les recommandations classiques — boire, se rafraîchir, éviter l’effort — sont difficiles à appliquer pour celles qui prennent soin des autres, enfants ou personnes dépendantes, parfois même sous des températures caniculaires.
Dans les EHPAD, le personnel soignant est majoritairement féminin, souvent soumis à des conditions de travail difficiles et sans pauses adéquates. Malgré ces constats alarmants, peu de mesures spécifiques sont mises en place, hormis pour les femmes enceintes.
La santé féminine, longtemps négligée, n’est toujours pas une priorité. Le fait que la chaleur tue plus de femmes n’est pas un simple hasard démographique : c’est le reflet des inégalités structurelles liées à la santé, au logement, à la précarité et à l’accès aux soins.
Une urgence à ne plus ignorer
Alors que la canicule frappe avec force, les femmes en souffrent dans un silence quasi général. Pour certaines, un été lumineux se termine tragiquement, un dénouement qui pourrait être évité grâce à une meilleure prise en compte de leur vulnérabilité.
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