Description
En sa qualité de Vice-président de l’AEI, Alliance des économistes Istiqlaliens, M. Adnane Benchakroun a bien voulu nous accorder cet entretien. Une entrevue le long de laquelle il a plaidé, avec l’enthousiasme qu’on lui reconnaît, une cause socio-économique plutôt d’actualité à savoir, la bonne réussite de l’État social” moyennant, entre autre, une Loi de Financement de la Sécurité Sociale qui, soutient-il, aurait le mérite de mieux clarifier les rapports entre parties prenantes et de faire, intelligemment, fédérer l’ensemble des concernés autour d’une même visée dont la philosophie, la portée, le financement ne seraient que, durablement, assurés.
Lire les arguments développés par M. Adnane Benchakroun pour appuyer sa plaidoirie.
L’ODJ Média : Conformément à la vision Royale, la construction de l’État social est érigée en priorité absolue pour le gouvernement qui s’inspire aussi du nouveau modèle de développement pour lui consacrer toute une bonne partie de la déclaration de confiance prononcé par le chef du gouvernement devant le Parlement marocain pour présenter les orientations politiques et les priorités du gouvernement..
Depuis, cette notion d’Etat social revient comme un leitmotiv dans la littérature officielle et les débats publics. La question qui va avec aussi, à savoir comment, justement, réussir cet “État social” ?
Adnane Benchakroun : L'édification d'un État social robuste repose sur plusieurs piliers essentiels : une réforme institutionnelle effective, une architecture de gouvernance forte, une stabilité financière durable et un volontarisme politique inébranlable, le tout soutenu par une adhésion consensuelle des partenaires sociaux.
Donc, premièrement, des réformes institutionnelles, comme par exemple une Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) comme en France, sont nécessaires pour déterminer le cadre juridique et financier des services sociaux. Elle aura le mérite d’apporter une certaine prévisibilité et structure à la distribution des ressources.
Ensuite, une nouvelle architecture de gouvernance est indispensable pour faciliter une coordination efficace entre les différentes entités impliquées dans la prestation des services sociaux. Cette coordination doit être suffisamment flexible pour s'adapter à l'évolution des besoins de la population, tout en garantissant une gestion transparente et responsable.Le gouvernement sur ce chantier avance bien, il faut le reconnaître.
En outre, la pérennité de l'État social dépend de la disponibilité de ressources financières stables. Ces ressources doivent être suffisamment importantes pour répondre aux demandes croissantes et prévisibles des services sociaux.
Enfin, un fort volontarisme politique est requis pour guider et soutenir ces réformes à travers les inévitables défis et résistances. Il doit être appuyé par l'adhésion des partenaires sociaux, qui sont des acteurs clés dans la mise en œuvre effective de ces réformes.
En somme, pour consolider l'État social, une approche multidimensionnelle est nécessaire, intégrant des réformes institutionnelles, une gouvernance forte, une stabilité financière et une volonté politique inébranlable.
L’ODJ Média : Partant de là, la construction d’un État social, en tant qu’objectif politique, passe-t-elle, nécessairement, par la mise en place d’une LFSS ?
AB : La construction d'un État social, c'est-à-dire un État qui joue un rôle actif dans la protection sociale de ses citoyens, ne nécessite pas, nécessairement, une LFSS spécifique. Cependant, une LFSS peut être un outil très utile pour, justement, atteindre cet objectif et ce, pour plusieurs raisons :





