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Le 8ème jour

Plus de comptes bancaires, moins de pouvoir d'achat

Plus de comptes bancaires, moins de pouvoir d'achat

06min |14/07/2025
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Plus de comptes bancaires, moins de pouvoir d'achat

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Description

Rédigé par Adnane Benchakroun le Jeudi 10 Juillet 2025


Bank Al-Maghrib a publié ses chiffres annuels : à fin 2024, pas moins de 38,2 millions de comptes bancaires sont recensés au Maroc. Ce chiffre impressionne. Il donne l’illusion d’un pays financièrement inclus, connecté à son système bancaire.

En une année, ce sont 3,1 millions de nouveaux comptes qui ont été ouverts, dont près de 884 000 par des personnes physiques qui entraient pour la première fois dans le système bancaire. Pourtant, cette dynamique cache une baisse de 6,1 % par rapport à l’année précédente. En clair, l’élan ralentit, malgré les campagnes de promotion de l’inclusion financière.

Les comptes chèques représentent la majorité (64 %), suivis des comptes sur carnets (30 %), tandis que les comptes courants ne pèsent que 5 %. À noter que les comptes en devises ne concernent qu’une infime frange de la population (0,3 %, majoritairement en euro), ce qui illustre encore la fracture économique entre ceux qui peuvent épargner à l’étranger et la majorité des Marocains qui peinent à finir le mois.


Les jeunes, première cible d’une inclusion bancarisée… mais pas économique

Parmi les nouveaux venus dans le système bancaire, la jeunesse domine largement. Plus de 55 % des nouvelles personnes bancarisées ont moins de 25 ans, dont 23 % à peine la vingtaine passée. Ces chiffres montrent l’efficacité des campagnes de sensibilisation, mais ne disent rien du contenu de ces comptes. Sont-ils créditeurs ? Alimentés par un salaire ? Ou servent-ils juste à recevoir une bourse ou des aides ponctuelles avant de retomber à zéro ?

Un taux de bancarisation qui progresse… à coups de révision démographique

En effet, Bank Al-Maghrib a pris en compte les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024), qui révise la population adulte résidente à la baisse : 26,8 millions d’habitants contre 28,2 millions estimés auparavant. Ce n’est donc pas tant que la bancarisation ait progressé, mais plutôt que la base de calcul ait été resserrée.


Femmes et bancarisation : un lent réveil, mais un long chemin

Les femmes représentent aujourd’hui 39 % des personnes physiques bancarisées. Une progression légère mais réelle. Entre 2023 et 2024, le taux de bancarisation féminin est passé de 42 % à 46 %, là où celui des hommes s’établit à 70 %. Cette disparité n’est pas anodine : elle reflète des inégalités économiques persistantes, et plus largement, une fracture de genre dans l’accès à l’autonomie financière.

Et pourtant, les femmes sont de plus en plus nombreuses à ouvrir un compte pour la première fois : elles représentent 45 % des nouveaux entrants dans le système bancaire. L’écart se réduit, mais la pente reste raide.


Et après ? Vers quelle bancarisation voulons-nous aller ?

Ce que révèle ce rapport annuel, c’est un modèle d’inclusion bancarisée sans inclusion économique réelle. Si la bancarisation est un outil, elle n’est pas une fin. Or, au Maroc, elle devient un indicateur trompe-l’œil, une manière de cocher une case sans transformer les vies.

L’enjeu n’est pas seulement d’ouvrir plus de comptes, mais de faire en sorte que chaque compte puisse devenir un levier de stabilité et de progression sociale. Cela suppose un emploi digne, un accès au crédit productif, une éducation financière adaptée, et surtout, un environnement économique où l’on peut réellement planifier son avenir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Rédigé par Adnane Benchakroun le Jeudi 10 Juillet 2025


Bank Al-Maghrib a publié ses chiffres annuels : à fin 2024, pas moins de 38,2 millions de comptes bancaires sont recensés au Maroc. Ce chiffre impressionne. Il donne l’illusion d’un pays financièrement inclus, connecté à son système bancaire.

En une année, ce sont 3,1 millions de nouveaux comptes qui ont été ouverts, dont près de 884 000 par des personnes physiques qui entraient pour la première fois dans le système bancaire. Pourtant, cette dynamique cache une baisse de 6,1 % par rapport à l’année précédente. En clair, l’élan ralentit, malgré les campagnes de promotion de l’inclusion financière.

Les comptes chèques représentent la majorité (64 %), suivis des comptes sur carnets (30 %), tandis que les comptes courants ne pèsent que 5 %. À noter que les comptes en devises ne concernent qu’une infime frange de la population (0,3 %, majoritairement en euro), ce qui illustre encore la fracture économique entre ceux qui peuvent épargner à l’étranger et la majorité des Marocains qui peinent à finir le mois.


Les jeunes, première cible d’une inclusion bancarisée… mais pas économique

Parmi les nouveaux venus dans le système bancaire, la jeunesse domine largement. Plus de 55 % des nouvelles personnes bancarisées ont moins de 25 ans, dont 23 % à peine la vingtaine passée. Ces chiffres montrent l’efficacité des campagnes de sensibilisation, mais ne disent rien du contenu de ces comptes. Sont-ils créditeurs ? Alimentés par un salaire ? Ou servent-ils juste à recevoir une bourse ou des aides ponctuelles avant de retomber à zéro ?

Un taux de bancarisation qui progresse… à coups de révision démographique

En effet, Bank Al-Maghrib a pris en compte les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024), qui révise la population adulte résidente à la baisse : 26,8 millions d’habitants contre 28,2 millions estimés auparavant. Ce n’est donc pas tant que la bancarisation ait progressé, mais plutôt que la base de calcul ait été resserrée.


Femmes et bancarisation : un lent réveil, mais un long chemin

Les femmes représentent aujourd’hui 39 % des personnes physiques bancarisées. Une progression légère mais réelle. Entre 2023 et 2024, le taux de bancarisation féminin est passé de 42 % à 46 %, là où celui des hommes s’établit à 70 %. Cette disparité n’est pas anodine : elle reflète des inégalités économiques persistantes, et plus largement, une fracture de genre dans l’accès à l’autonomie financière.

Et pourtant, les femmes sont de plus en plus nombreuses à ouvrir un compte pour la première fois : elles représentent 45 % des nouveaux entrants dans le système bancaire. L’écart se réduit, mais la pente reste raide.


Et après ? Vers quelle bancarisation voulons-nous aller ?

Ce que révèle ce rapport annuel, c’est un modèle d’inclusion bancarisée sans inclusion économique réelle. Si la bancarisation est un outil, elle n’est pas une fin. Or, au Maroc, elle devient un indicateur trompe-l’œil, une manière de cocher une case sans transformer les vies.

L’enjeu n’est pas seulement d’ouvrir plus de comptes, mais de faire en sorte que chaque compte puisse devenir un levier de stabilité et de progression sociale. Cela suppose un emploi digne, un accès au crédit productif, une éducation financière adaptée, et surtout, un environnement économique où l’on peut réellement planifier son avenir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Rédigé par Adnane Benchakroun le Jeudi 10 Juillet 2025


Bank Al-Maghrib a publié ses chiffres annuels : à fin 2024, pas moins de 38,2 millions de comptes bancaires sont recensés au Maroc. Ce chiffre impressionne. Il donne l’illusion d’un pays financièrement inclus, connecté à son système bancaire.

En une année, ce sont 3,1 millions de nouveaux comptes qui ont été ouverts, dont près de 884 000 par des personnes physiques qui entraient pour la première fois dans le système bancaire. Pourtant, cette dynamique cache une baisse de 6,1 % par rapport à l’année précédente. En clair, l’élan ralentit, malgré les campagnes de promotion de l’inclusion financière.

Les comptes chèques représentent la majorité (64 %), suivis des comptes sur carnets (30 %), tandis que les comptes courants ne pèsent que 5 %. À noter que les comptes en devises ne concernent qu’une infime frange de la population (0,3 %, majoritairement en euro), ce qui illustre encore la fracture économique entre ceux qui peuvent épargner à l’étranger et la majorité des Marocains qui peinent à finir le mois.


Les jeunes, première cible d’une inclusion bancarisée… mais pas économique

Parmi les nouveaux venus dans le système bancaire, la jeunesse domine largement. Plus de 55 % des nouvelles personnes bancarisées ont moins de 25 ans, dont 23 % à peine la vingtaine passée. Ces chiffres montrent l’efficacité des campagnes de sensibilisation, mais ne disent rien du contenu de ces comptes. Sont-ils créditeurs ? Alimentés par un salaire ? Ou servent-ils juste à recevoir une bourse ou des aides ponctuelles avant de retomber à zéro ?

Un taux de bancarisation qui progresse… à coups de révision démographique

En effet, Bank Al-Maghrib a pris en compte les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024), qui révise la population adulte résidente à la baisse : 26,8 millions d’habitants contre 28,2 millions estimés auparavant. Ce n’est donc pas tant que la bancarisation ait progressé, mais plutôt que la base de calcul ait été resserrée.


Femmes et bancarisation : un lent réveil, mais un long chemin

Les femmes représentent aujourd’hui 39 % des personnes physiques bancarisées. Une progression légère mais réelle. Entre 2023 et 2024, le taux de bancarisation féminin est passé de 42 % à 46 %, là où celui des hommes s’établit à 70 %. Cette disparité n’est pas anodine : elle reflète des inégalités économiques persistantes, et plus largement, une fracture de genre dans l’accès à l’autonomie financière.

Et pourtant, les femmes sont de plus en plus nombreuses à ouvrir un compte pour la première fois : elles représentent 45 % des nouveaux entrants dans le système bancaire. L’écart se réduit, mais la pente reste raide.


Et après ? Vers quelle bancarisation voulons-nous aller ?

Ce que révèle ce rapport annuel, c’est un modèle d’inclusion bancarisée sans inclusion économique réelle. Si la bancarisation est un outil, elle n’est pas une fin. Or, au Maroc, elle devient un indicateur trompe-l’œil, une manière de cocher une case sans transformer les vies.

L’enjeu n’est pas seulement d’ouvrir plus de comptes, mais de faire en sorte que chaque compte puisse devenir un levier de stabilité et de progression sociale. Cela suppose un emploi digne, un accès au crédit productif, une éducation financière adaptée, et surtout, un environnement économique où l’on peut réellement planifier son avenir.


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Bank Al-Maghrib a publié ses chiffres annuels : à fin 2024, pas moins de 38,2 millions de comptes bancaires sont recensés au Maroc. Ce chiffre impressionne. Il donne l’illusion d’un pays financièrement inclus, connecté à son système bancaire.

En une année, ce sont 3,1 millions de nouveaux comptes qui ont été ouverts, dont près de 884 000 par des personnes physiques qui entraient pour la première fois dans le système bancaire. Pourtant, cette dynamique cache une baisse de 6,1 % par rapport à l’année précédente. En clair, l’élan ralentit, malgré les campagnes de promotion de l’inclusion financière.

Les comptes chèques représentent la majorité (64 %), suivis des comptes sur carnets (30 %), tandis que les comptes courants ne pèsent que 5 %. À noter que les comptes en devises ne concernent qu’une infime frange de la population (0,3 %, majoritairement en euro), ce qui illustre encore la fracture économique entre ceux qui peuvent épargner à l’étranger et la majorité des Marocains qui peinent à finir le mois.


Les jeunes, première cible d’une inclusion bancarisée… mais pas économique

Parmi les nouveaux venus dans le système bancaire, la jeunesse domine largement. Plus de 55 % des nouvelles personnes bancarisées ont moins de 25 ans, dont 23 % à peine la vingtaine passée. Ces chiffres montrent l’efficacité des campagnes de sensibilisation, mais ne disent rien du contenu de ces comptes. Sont-ils créditeurs ? Alimentés par un salaire ? Ou servent-ils juste à recevoir une bourse ou des aides ponctuelles avant de retomber à zéro ?

Un taux de bancarisation qui progresse… à coups de révision démographique

En effet, Bank Al-Maghrib a pris en compte les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024), qui révise la population adulte résidente à la baisse : 26,8 millions d’habitants contre 28,2 millions estimés auparavant. Ce n’est donc pas tant que la bancarisation ait progressé, mais plutôt que la base de calcul ait été resserrée.


Femmes et bancarisation : un lent réveil, mais un long chemin

Les femmes représentent aujourd’hui 39 % des personnes physiques bancarisées. Une progression légère mais réelle. Entre 2023 et 2024, le taux de bancarisation féminin est passé de 42 % à 46 %, là où celui des hommes s’établit à 70 %. Cette disparité n’est pas anodine : elle reflète des inégalités économiques persistantes, et plus largement, une fracture de genre dans l’accès à l’autonomie financière.

Et pourtant, les femmes sont de plus en plus nombreuses à ouvrir un compte pour la première fois : elles représentent 45 % des nouveaux entrants dans le système bancaire. L’écart se réduit, mais la pente reste raide.


Et après ? Vers quelle bancarisation voulons-nous aller ?

Ce que révèle ce rapport annuel, c’est un modèle d’inclusion bancarisée sans inclusion économique réelle. Si la bancarisation est un outil, elle n’est pas une fin. Or, au Maroc, elle devient un indicateur trompe-l’œil, une manière de cocher une case sans transformer les vies.

L’enjeu n’est pas seulement d’ouvrir plus de comptes, mais de faire en sorte que chaque compte puisse devenir un levier de stabilité et de progression sociale. Cela suppose un emploi digne, un accès au crédit productif, une éducation financière adaptée, et surtout, un environnement économique où l’on peut réellement planifier son avenir.


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