Aujourd’hui, dès qu’on parle de l’intelligence artificielle, plus connue sous l’acronyme IA, tout le monde a des étoiles dans les yeux. Bien au delà de son infiltration spectaculaire et innovante dans les secteurs clés de l'industrie, le Nec plus ultra de la technologie informatique s'immisce audacieusement dans l'Art, la Musique ou encore l'Ecriture, au grand dam des artistes créateurs qui ne voient là qu’une intrusion forcée dans leur domaine de prédilection, chasse gardée de leurs sources d’inspiration, d’imagination et de créativité humaines. Tour d’horizon.
Conceptuellement, l’IA consiste en la mise en œuvre d’algorithmes et techniques complexes permettant à des machines de simuler une forme d’intelligence réelle. Selon un récent rapport de McKinsey sur les dernières tendances 2022, l’IA encore balbutiante au début du siècle, fait une entrée fracassante dans tous les secteurs à forte valeur ajoutée et employant des technologies de pointe, principalement dans l'industrie automobile, l’aéronautique, la médecine, l'éducation, l’exploitation minière, l'agriculture, le e-commerce et la construction.
Ainsi de nombreuses et fascinantes applications ont vu le jour, comme la voiture autonome pour le pilotage automatique à distance, la détection des maladies graves dans l’imagerie médicale, la reconnaissance faciale à des fins sécuritaires, et bien d’autres applications à fortes potentialités déjà mises en œuvre ou toujours en phase d’expérimentation.
Cependant, il y a des limites infranchissables au progrès technique et l’on est encore bien loin du fantasme fou, depuis des lustres véhiculé par les médias et la science-fiction, d’une robotisation à la "Terminator" de toutes les activités routinières, reléguant au second plan le recours à l’intervention humaine.
Mais il est un domaine des plus particuliers où la cognition et l’expertise humaines restent fondamentales, à savoir le monde des Arts et la créativité artistique dont le sort relève foncièrement du seul champ de compétence de l’homme, de par ses attributs émotionnels et sensitifs à mêmes d’imprimer aux œuvres les marques d’authenticité et d’élégance recherchées.
A ce titre, la machine n’est pas intelligente au sens "humain" du terme. Elle réfléchit en binaires et n’est certainement pas douée de raison pour penser, et de conscience ou libre arbitre pour juger. Elle ne possède donc aucune aptitude d’imagination ou de création dans le sens discursif du terme.
C’est tout le paradoxe entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine et le fossé qui les sépare.
En matière d’Art, l’IA reste totalement tributaire de l’étape cruciale qui consiste à agréger par milliards toutes les images disponibles sur internet (scraping), afin d’alimenter ses méga réseaux de neurones adversariels créatifs. En revanche, chez l’homme, le processus est inné et essentiellement basé sur son propre réseau neuronal cognitif, qui peut à demeure s’illustrer grâce à ses lumineuses facultés mentales d’analyse, de compréhension et de raisonnement, lesquelles facultés échappent entièrement à la perception artificielle de la machine.
Mais alors, dans quelle mesure les deux intelligences peuvent-elles coexister ? A l’évidence, la réponse est toute relative, bien que ces dernières ne sauraient être à la fois logées à la même enseigne. Pour autant qu’elles puissent se conjuguer pour la composition d’œuvres musicales ou littéraires hybrides via des plateformes d’IA dédiées (Soundraw/ChatGPT), elles ne pourraient cependant que s’entrechoquer dans l’univers fantasmagorique des Arts et de la pratique esthétique.
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