Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans ce troisième épisode de Lyric Hunter, le podcast qui explore les paroles des chansons anglaises mais en français. Moi c'est Micha, je suis à moitié français dans les bonjours et moitié suisse le reste du temps. Je suis aussi guitariste dans un groupe qui joue au bar du coin pendant les week-ends. On reprend surtout des chansons anglophones et un jour, au milieu des requêtes pour jouer Wonderwall ou tout ce qui ressemble de près ou de loin, de loin à Oasis, au milieu des peintres de Guinness renversées, la lumière s'est faite en moi et je me suis adressé à moi-même en ces termes. « Misha, Misha, Misha, mon bon Misha, tu joues des musiques qui font la joie des petits et des grands, surtout des clients anglais qui ont bu assez de bière pour hydrater un petit village dans le désert du Sahel pendant une semaine, mais sais-tu seulement de quoi parlent ces chansons ? » Je me répondis à moi-même que c'était une excellente question, que je me remerciais de la poser et que, en effet, dans la plupart des cas, je ne savais pas trop de quoi elle parlait. Chemin faisant, je me suis dit que j'étais pas seul dans ce cas et j'ai décidé de commencer ce podcast pour ausculter, éplucher et décortiquer les paroles des chansons anglaises, mais dans la langue de Baudelaire ou de Maître Gims, c'est selon. Dans les épisodes 1 et 2, on avait commencé avec deux sérieux candidats. On avait parlé de Hotel California et Life on Mars de David Bowie. Deux épisodes que je vous recommande chaudement, évidemment. Et pour ce troisième épisode, il me fallait une chanson non moins mythique. J'ai donc réfléchi encore et encore, et puis un jour, alors que je me baladais sur l'avenue, le cœur ouvert à l'inconnu, les rayons du soleil ont percé à travers les nuages et j'ai entendu un chœur angélique chanter. Vous vous doutez bien qu'il ne s'agit pas du Alléluia de Handel qu'on vient juste d'entendre, mais bien de la chanson de Léonard Cohen. De Léonard Cohen, vraiment ? Pour ce qui est de la paternité de la musique et des paroles, elle va au musicien-poète canadien sans l'ombre d'un doute. Pour ce qui est de son passage à la postérité, là, c'est une toute autre histoire. Et c'est une histoire que je dois vous raconter avant de regarder les paroles. L'histoire commence donc au Canada par un beau jour de septembre 1934 avec la naissance de Léonard Cohen, dans une famille juive ashkénaze. Son père, Nathan Cohen, est d'origine polonaise et propriétaire d'un magasin de vêtements à Montréal. Sa mère, Marsha Klonitsky, est d'origine russe. Elle est la fille d'un rabbin né en Lituanie, Solomon Klonitsky Klein. Léonard grandit dans une ambiance très religieuse et on lui répète souvent qu'il est le descendant du grand prêtre Aaron, frère de Moïse lui-même. Il publie son premier recueil de poésie en 1956 et son premier roman en 1963. Et tout au long d'une carrière qui s'étalera sur plus de six décennies, il mettra ses talents à contribution en tant que... auteur-compositeur-interprète, musicien, poète et aussi en tant que peintre. Je vous donne rapidement quelques informations supplémentaires pour vous faire une idée de l'importance du monsieur. En 1991, il est introduit au Panthéon de la Musique Canadienne puis au Panthéon des Auteurs-Compositeurs Canadiens en 2006. En 2008, il est intronisé au Rock'n'Roll Hall of Fame. Il est aussi décoré de l'Ordre National du Canada et grand officier de l'Ordre National du Québec. Autre petite info en passant, ces chansons ont été reprises à plus de 1500 fois. Un homme de lettres pétri de spiritualité donc, et sa page Wikipédia résume assez bien. Dans toute son œuvre, Léonard Cohen reprend souvent les mêmes thèmes, l'amour-passion, la religion, la solitude, la sexualité et la complexité des relations interpersonnelles. Et là, on commence à se rapprocher de notre sujet du jour. Alléluia donc ! Vous avez déjà entendu parler de chansons qui ont été écrites en 5 minutes sur le coin d'une nappe, enregistrées en une journée et qui sont devenues immédiatement des tubes interplanétaires et intemporels. Dans le cas de Alléluia, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. C'est une chanson qui, excusez-moi du terme, a eu du mal à sortir et qui aurait très bien pu ne jamais arriver jusqu'à nous. Dans leur documentaire Alléluia, Léonard Cohen, Un voyage, une chanson, Dan Geller et Diana Goldfein disent notamment que la rédaction des paroles a pris plus de 5 ans. Rédaction d'autant plus intense qu'il est nettoirement connu que pendant une séance d'écriture, Leonard Cohen en avait été réduit à être assis en sous-vêtements à même le sol de sa chambre d'hôtel et à se cogner la tête par terre tout en travaillant fiévreusement sur l'écriture des paroles. Et ici, on ne parle pas d'un bout de projet commencé à un moment donné et qu'il a laissé traîner pendant plusieurs années. On parle d'une véritable lutte entre l'homme et la matière littéraire, un peu comme un sculpteur qui travaille passionnément son bloc de marbre pendant des heures, des mois, des années, pour faire ressortir la forme qu'il a dans son esprit. Cohen est connu pour avoir rédigé entre 80 et 180 couplets différents pour Alléluia. Et, au-delà de l'aspect anecdotique, il faut bien que vous notiez cette information parce qu'elle va avoir son importance pour la suite. Vous pensez que l'histoire de la chanson est déjà assez compliquée ? Bah accrochez-vous bien, parce que c'est que le début. On est en 1984 et Cohen a enfin terminé l'enregistrement de son album Various Positions, qui incluait Alléluia. Il va frapper à la porte de sa maison de disques, Columbia Records, maison de disques qui avait financé déjà l'enregistrement de l'album. Là, vous vous dites, Columbia a payé, l'album est dans la boîte, y'a plus qu'à distribuer et roule ma poule. Eh ben non ! Malgré cet investissement... Columbia a refusé de le distribuer aux États-Unis, considérant que l'album n'était pas assez bon. Dans une petite vacherie qui passera la postérité, Walter Yetnikoff, président de Columbia Records, prendra même la peine de joindre l'inutile au désagréable en disant à Cohen « Nous savons que tu es grandiose, mais nous ne savons pas si tu es bon. Après avoir passé cinq ans à se taper la tête par terre en slip, je suis sûr que Leonard Cohen a dû beaucoup apprécier. » En revanche, Columbia a autorisé sa sortie sur d'autres territoires via d'autres distributeurs, comme CBS en Europe ou Passport Records au Canada. L'album sort finalement sur un label indépendant, et là, c'est le succès immédiat et... Attendez, attendez, je relis mes notes. Ah bah non, pas du tout. Après sa sortie en 84, l'album Various Positions est largement ignoré, illustrant l'adage « quand ça veut pas, ça veut pas » . Mais alors, comment diable cette chanson est-elle arrivée jusqu'à nous ? En fait, pendant les années qui ont suivi sa publication, malgré l'échec commercial de l'album, Cohen continue d'interpréter sa chanson sur scène, notamment pendant sa tournée mondiale en 85 et aussi en 88. Et c'est là que les choses commencent à se mettre en place pour notre titre du jour. Bob Dylan, qui n'est pas tout à fait manchot quand il s'agit d'écrire des paroles, repère son potentiel et commence à la jouer lui-même sur scène. Bien qu'il n'y ait pas d'enregistrement officiel, je ne résiste pas au plaisir de vous partager un petit extrait d'une version qui se trouve facilement sur YouTube. Les esprits taquins pourront d'ailleurs saluer que, sur ce coup-là, il a eu le bon goût de laisser son harmonica au vestiaire. Merci Bob. Mais c'est John Kell qui va propulser la chanson vers la postérité. John Kell, dont il faut mentionner au passage qu'il est l'un des membres fondateurs de Velvet Underground. Encore un petit groupe de rien du tout que je vous recommande vivement d'écouter, des fois que vous ne le connaissiez pas déjà. En 1991, en effet, John Kell participe à l'enregistrement d'un album hommage à Leonard Cohen et jette son dévolu sur Alléluia. Il trouvera la chose tellement bien qu'il continuera de l'interpréter sur scène, au point qu'elle figurera sur son album live Fragments of Rainy Season, paru en 1992. Alors, vous allez me dire que c'est très bien tout ça, mais... Qu'est-ce qu'elle a de si spéciale cette version et pourquoi est-ce qu'elle est passée à la postérité ? Et bien c'est simple, c'est à cause des paroles. Vous vous rappelez quand on disait un peu plus tôt que Leonard Cohen avait rédigé entre 80 et 180 versions de sa chanson ? Il se trouve qu'en live, notre ami Leonard s'amusait à chanter des couplets différents de la version studio. Tant et si bien qu'au moment d'enregistrer son Alléluia, John Kell était un peu dans le doute. Je vous retranscris ici un échange absolument pas véridique, mais qui résume bien ce qui s'est passé en vérité. Et sur ce, Léonard raccroche et lui envoie 15 pages contenant toutes les versions. Et, à défaut de meilleure expression, John Kell y fait son marché. Sans vous divulgacher trop la suite, on peut dire que, là où les paroles originelles de Cohen sont empreintes de spiritualité froide et d'austérité, la sélection de Kell est concentrée sur des paroles qui traitent plus de la chair et de l'amour. Dans la version de Kell, on est un peu plus loin du perron de l'église et un peu plus près de la chambre à coucher, si vous voyez ce que je veux dire. Ça commence à se présenter un peu mieux pour notre chanson. Mais on n'est pas encore arrivé, parce que c'est un jeune artiste du nom de Jeff Buckley qui va permettre de mettre la chanson encore un peu plus sur les radars. Dans son seul et unique album, paru en 1994, Jeff Buckley part de la version de Kale pour sa propre reprise. Dans cette version guitare-voix minimaliste, Buckley fait entrer la chanson dans une sensibilité et une sensualité qui ferait fondre le cœur de n'importe quel avocat fiscaliste en fusion acquisition. Faut qu'on s'écoute ça un peu quand même. Allez, laissez-vous bercer par le son cristallin des notes de guitare qui flottent comme des étoiles dans le ciel d'une nuit d'été. Laissez-vous porter par la voix douce tout en délicatesse de Buckley qui vient vous susurrer Alléluia dans le creux de l'oreille. Le reste appartient à la légende. En effet, en 1997, le jeune artiste californien rejoint malheureusement la liste trop longue des artistes beaux, jeunes, talentueux, qui avaient tout pour eux et qui sont partis trop tôt. Il mourra tragiquement noyé dans un pays où il n'y avait pas de vie. un confluent du Mississippi à l'âge de 30 ans seulement, après avoir laissé au monde son album Grace, devenu absolument culte par la suite. Donc comme on disait, sa version tout en subtilité va permettre de mettre la chanson un peu plus sur le radar. Mais mais mais mais mais, l'histoire ne s'arrête pas là, oh non. C'est l'intervention d'un petit homme vert qui va finir de changer la donne pour de bon pour notre chanson, et lui donner son statut de titre légendaire. Et oui, en 2001, la chanson est utilisée dans le film Shrek. Pendant une scène poignante, on entend la version de John Kell au piano, qui apporte une profondeur inattendue dans un film plutôt comique par ailleurs. Il est intéressant de noter que, sur la bande originale, c'est une autre version, celle de Rufus Wainwright, qui figure. Il s'agit en fait d'un choix purement contractuel, car John Kell n'était pas signé chez le label du film. Grâce à ce moment de cinéma, la chanson a commencé à rentrer dans les oreilles des grands et des petits, tout en prenant son statut d'hymne universel. La machine était lancée pour de bon, Et à l'instar de la tour Eiffel, Alléluia est devenu ce monument que tout le monde veut visiter. Et si vous ne me croyez pas, je vais essayer de vous slammer une petite liste non exhaustive de tous ceux qui y sont allés de leur effort. Vous êtes prêts ? C'est parti ! Et je garde le meilleur pour la fin. André Rieu. Vous voulez savoir comment repérer si une chanson a été trop reprise ? Ben c'est pas compliqué. Si elle a été reprise par André Rieu, c'est la preuve qu'il y a plus de monde qui lui est passé dessus que de voitures sur la 13 un soir de départ en vacances. La chanson a été utilisée un nombre incalculable de fois au cinéma et à la télévision et aussi pour des cérémonies officielles. Donc Shrek, La Maison Blanche, Scrubs, Dr House, Newport Beach, Cold Case, NCIS, Enquête Spéciale, Grey's Anatomy, Urgence, American Idol, X Factor, La France a un incroyable talent de voice. Saturday Night Live, Watchmen, South Park, Esprit Gris Nel, Dawson, This Is Us, Homeland, Elementary, So You Think You Can Dance, Les Frères Scott, Les funérailles nationales de Jack Layton, la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques et les commémorations du 11 septembre. Leonard Cohen aura d'ailleurs un avis assez contrasté quant à l'hyper popularité de sa chanson. Je cite Je lisais justement une critique d'un film appelé Watchmen qui utilise la chanson et le critique disait « Est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, instaurer un moratoire sur Alléluia dans les films et les séries ? » Et je ressens un peu la même chose. Je pense que c'est une bonne chanson, mais je trouve qu'il y a trop de gens qui la chantent. Quelques années plus tard, il dira aussi « Est-ce qu'on est vraiment obligé de l'entendre à la fin de chaque drame et de chaque émission comme Idol ? » Il m'est arrivé une ou deux fois de penser que je devrais peut-être prêter ma voix pour faire taire tout ça. Mais en y repensant, non. Je suis en fait très heureux qu'elle continue d'être chantée. Voilà, on a vu que l'ascension de Alléluia n'a pas été un long fleuve tranquille et on peut apprécier le pied de nez qu'a fait le destin à Columbia Records qui a dû sacrément se mordre les doigts de l'avoir refusé en premier. Maintenant que l'historique est fait, il est temps pour nous d'aborder les paroles. Je vous avoue que j'ai longtemps hésité sur la version des paroles à analyser. La version de l'album de Cohen ou celle de Cale ? Je me suis finalement résolu à me concentrer sur la version de Kale, en tenant le raisonnement suivant. A moins que vous ne soyez un fan de Leonard Cohen de la première heure et que vous n'ayez traîné vos guêtres dans des disquaires canadiens indépendants des années 80, il y a fort à parier que, comme moi, votre premier contact avec la chanson s'est fait par le biais de la version de Kale ou de Buckley. Maintenant, on va lire rapidement la traduction des paroles pour partir de la base. Pour les paroles en anglais, je vous laisse consulter votre moteur de recherche préféré. Alléluia. J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret, que David jouait et qui plaisait au Seigneur. Mais la musique, tu n'y prêtes pas vraiment attention, n'est-ce pas ? Eh bien, ça se passe comme ça. La quarte, la quinte, la chute mineure et l'ascension majeure. Le roi déconcerté composant Alléluia. Ta foi était forte, mais tu avais besoin de preuves. Tu l'as vu se baigner sur le toit. Sa beauté et le clair de lune t'ont bouleversé. Elle t'a attaché à sa chaise de cuisine, elle a brisé ton trône et elle a coupé tes cheveux. Et de tes lèvres, elle a tiré « Alléluia » . Bébé, j'ai déjà été ici avant. J'ai vu cette pièce et j'ai marché sur ce sol. Tu sais, je vivais seul avant de te connaître. J'ai vu ton drapeau sur l'arche de marbre. Mais l'amour n'est pas une marche triomphale. C'est un Alléluia froid et brisé. Il fut un temps où tu me faisais comprendre ce qui se passait vraiment au plus profond. Mais maintenant, tu ne me montres plus rien, n'est-ce pas ? Mais souviens-toi quand je suis entré en toi, et que la colombe sacrée bougeait aussi. Chacune de nos respirations était un Alléluia. Il y a peut-être un Dieu là-haut, mais tout ce que l'amour m'a jamais appris, c'est comment abattre celui qui dégaine plus vite que toi. Et ce n'est pas un cri que tu entends dans la nuit, ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière, c'est un Alléluia froid et brisé. Voilà, c'était les paroles de Alléluia. Vous êtes prêt à vous lancer dans l'analyse ? Alors ! Ouvrez votre Bible hébraïque à la page 145. Comme on l'a vu dans la petite bio de Léonard Cohen au début, le monsieur était très branché spiritualité et religion. Et on va attaquer directement avec ça. Le premier couplet de Alléluia commence avec une référence directe à la tradition biblique et à la figure du roi David. Le roi David, si vous ne situez pas bien, laissez-moi vous résumer en une minute. David est une figure importante de la Bible hébraïque, connue comme le deuxième roi d'Israël. C'est lui qui a notamment cassé la gueule à Goliath, et il est aussi connu pour son talent de musicien et de poète. Choisi par Dieu pour la sincérité de son cœur, David incarne à la fois la foi profonde et la fragilité humaine. Ça, c'est la partie cool. La partie moins cool, c'est qu'il a eu une liaison avec Betsabe, la femme d'un de ses soldats, Uri, puis a fait en sorte que ce dernier soit tué au combat pour dissimuler l'adultère. Confronté par le prophète Nathan, David a exprimé un profond repentir. Et c'est certainement sa capacité à représenter l'élévation spirituelle et la chute morale qui fait de lui une figure centrale dans l'Hallelujah. J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret. Ça évoque l'idée d'un accord mystérieux, presque divin, qui aurait un pouvoir transcendant ou de révélation. Cohen fait allusion à un savoir caché réservé à quelques élus, suggérant que la musique, comme une forme de communication divine, possède une dimension sacrée. Cette idée est poursuivie avec que David jouait et qui plaisait au Seigneur. Ou Cohen rappelle l'image de David jouant de la harpe, un instrument divin avec lequel il gagne les faveurs du Seigneur. La musique devient alors un moyen d'atteindre la divinité, un lien spirituel et donc l'élévation. Cependant, la ligne suivante marque un changement. Mais la musique, tu n'y prêtes pas vraiment attention, n'est-ce pas ? Ça introduit un contraste. L'interlocuteur, probablement une petite amie ou une personne proche de Cohen, ne semble pas apprécier la musique ou du moins ne... ne l'apprécient pas de la même manière. Cela crée une déconnexion émotionnelle ou spirituelle entre les deux, soulignant une rupture. Ce vers semble aussi faire écho à une désillusion plus large où Cohen décrit un peu le sentiment de l'artiste incompris. Les lignes suivantes disent, et bien ça se passe comme ça, la quarte, la quinte, la chute mineure et l'ascension majeure. Ça fait référence à une progression d'accords souvent utilisée pour créer une tension émotionnelle suivie d'une résolution. Et ici, on se doit de faire une petite parenthèse pour parler de la musique. Je vous promets, on va faire court et digeste. Au moment où il chante ses paroles, la quarte, la quinte, la chute mineure et l'ascension majeure, en fait, il décrit exactement les accords qu'il est en train de jouer en accompagnement. En gros, il joue ce qu'il décrit et il décrit ce qu'il joue. Chute mineure et ascension majeure. Je pense que c'est vraiment la clé qui permet de bien comprendre le reste de la chanson. Parce que tout est pensé sur le principe de la tension suivie de la résolution. Non seulement les accords créent une tension, mais la ligne de chant suit ce même principe tout au long de la chanson. Je vais essayer de vous illustrer. En commençant ce podcast, je m'étais promis de m'en tenir qu'aux paroles, mais là... Je suis désolé, il va falloir sortir la guitoune. Je vous rassure, ce sera court et indolore. La première partie du couplet fonctionne un peu comme une boucle qui se termine presque comme une forme de question. La seconde partie du couplet se fait sous la forme d'une ascension pour aller de plus en plus vers les aigus. une sorte d'élévation si vous voulez. Et une fois qu'on est arrivé tout en haut, au maximum de la tension, on s'est tellement élevé qu'on a touché le ciel et peut-être un peu Dieu, on a touché une forme de sublime transcendant, tout se relâche avec le refrain « Alléluia » qui vient finalement tout résoudre. voilà merci d'avoir enduré cette petite interprétation on va essayer de garder ce principe de tension relâche bien à l'esprit parce que tout le reste de la chanson va fonctionner exactement sur ce même principe donc on disait quoi déjà ah oui le dernier vers Le roi déconcerté composant Alléluia. Ça présente David qui, malgré sa sagesse et son pouvoir, se trouve perdu et sans réponse face à la complexité de la condition humaine. Ce vers met en lumière l'idée que même dans le doute et la douleur, l'humanité continue de chercher un sens à travers la musique et la foi. La foi justement. Alors, restez bien accrochés à votre foi, parce qu'on enchaîne directement avec le deuxième couplet. Ta foi était forte, mais tu avais besoin de preuves. Cohen fait référence à une foi initiale solide, presque innocente. Mais cette foi n'est pas suffisante pour apaiser le doute ou la soif d'expérience directe. Cela suggère une quête de quelque chose de tangible, de concret, qui dépasse les croyances abstractes. Un besoin humain de confirmation, même si cela peut mener à la chute. Tension, relâche, vous n'oubliez pas. Tu l'as vu se baigner sur le toit. Cette image est tirée de l'épisode biblique du roi David qui aperçoit Bézabé, encore elle, qui se baigne sur un toit c'est un moment de beauté mais aussi de tentation le fait qu'elle soit sur un toit renforce l'idée de distance et d'inaccessibilité presque d'idéalisation david regarde il est captivé et c'est le début du basculement il dit ensuite sa beauté et le clair de lune t'ont bouleversé la beauté de la femme et la lumière douce du clair de lune créent une atmosphère à la fois romantique et mystique le bouleversement est profond ce n'est pas simplement de l'attirance C'est une expérience spirituelle presque divine mais dangereuse. Jusque là on est pas mal et on reste en ligne avec l'histoire du roi David mais restez concentré parce que ça va pas durer. Elle t'a attaché à sa chaise de cuisine. Quoi ? Pardon vous pouvez répéter ? Elle t'a attaché à sa chaise de cuisine. Ce vers continue de me surprendre à chaque fois tellement il prend le contre-pied de tout ce qui a été dit auparavant. On était en train de s'élever pour aller toucher le divin et d'un coup on se retrouve attaché à la chaise Ikea de la cuisine. Donc là, clairement, on quitte l'imaginaire biblique et on rentre dans une scène beaucoup plus intime et moderne. La chaise de cuisine, objet banal et domestique, devient le théâtre d'une prise de pouvoir dans la relation ou une soumission consentie ou subie qui mêle amour, sensualité et perte de contrôle. Vous pensiez qu'on était parti loin ? Bah écoutez plutôt ce qui suit. Elle a brisé ton trône et elle t'a coupé les cheveux. Ici, Cohen superpose deux figures. David, le roi dont on a parlé auparavant, et Samson. dont la force réside dans sa chevelure. Alors, reprenez votre Bible hébraïque et ouvrez-la à la page 249. Samson et Dalila. Samson est un héros biblique célèbre pour sa force extraordinaire, donnée par Dieu tant qu'il respecte un vœu de ne jamais couper ses cheveux. Il est connu pour ses exploits contre les ennemis d'Israël, mais aussi pour sa relation tragique avec Dalila qui finit par le trahir en lui coupant les cheveux et en lui faisant perdre sa force donc. Tout ça pour dire que le trône évoque Malgré tout cela, ou à cause de cela, elle fait naître un alléluia, un cri de louange. Ce n'est pas un alléluia triomphant, mais un alléluia arraché dans la vulnérabilité. Un mélange de douleur, de révélation et de soumission. Alors, on est épais pouze à mater la voisine qui faisait un bain de minuit dans sa piscine et on se retrouve la tignasse rasée façon para du 15e régiment, attachée à la chaise de la cuisine. Là, je suis curieux de voir quelle dinguerie il va y avoir dans le 3e couplet. Donc, sans transition, le 3e couplet. Bébé, j'ai déjà été ici avant. Là, on revient dans un environnement plus terre à terre. Léonard Cohen s'adresse avec familiarité à Bébé, qu'on laisse pas dans un coin. probablement une copine. Il exprime une forme de déjà-vu, une expérience répétée. « J'ai vu cette pièce et j'ai marché sur ce sol. » Cette phrase parle d'un milieu familier mais aussi symbolique. La pièce peut représenter le cadre concret d'une relation ou plus largement l'espace émotionnel où se joue l'histoire. « Tu sais, je vivais seul avant de te connaître. » « Tu sais » marque une complicité, comme si les deux protagonistes avaient déjà vécu ensemble ces moments mêlant mémoire et vécu. « Je vivais seul » peut signifier qu'il était effectivement seul avant, et la venue de l'autre change la donne, mais pas forcément dans un sens exclusivement positif. On retrouve encore la première partie de couplé qui est une forme d'exposition. Il présente une scène sans en donner les enjeux, « Je vivais seul avant de te connaître » , qui a vraiment une forme ambivalente. On retrouve un peu le principe de la question ouverte. « J'ai vu ton drapeau sur l'arche de marbre. » Le drapeau planté sur une arche de marbre est une image forte et ambiguë. Le marbre, matériau froid et dur, évoque la permanence mais aussi la froideur évidemment. Le drapeau symbolise la conquête, la domination ou une marque laissée par l'autre, une sorte de prise de possession émotionnelle. Il dit ensuite « mais l'amour n'est pas une marche triomphale » . Cette phrase célèbre remet en question l'idée romantique de l'amour comme un succès éclatant. L'amour n'est pas un triomphe évident ou une victoire facile, il est souvent complexe, difficile, fragile. Cette phrase sonnerait presque comme une mise en garde à l'attention de bébé. Si on était un peu taquin, on pourrait penser qu'il dit à bébé que « l'amour n'est pas une marche triomphale et que c'est pas mon premier rodeo, tu vas pas me ligoter à la chaise de la cuisine comme ça ma cocotte et t'as pas intérêt à toucher à mes tifs » . Il conclut par « c'est un alléluia froid et brisé » . Le refrain revient donc, cette fois teinté d'amertume, on sent l'homme qui est heureux de pouvoir aimer quelqu'un, mais c'est une joie teintée d'un peu d'amertume de la douleur des expériences passées. Il ne vous aura pas échappé que de couplet en couplet, la focale change d'angle. On avait commencé avec des références bibliques et des considérations éthérées, et plus on avance dans le texte, plus on se concentre sur la question de la relation interpersonnelle, et, en parlant de ça, vous allez voir qu'à ce niveau-là, on va être bien servi avec le quatrième couplet. Défaites vos ceintures, allongez la banquette arrière parce que le thermomètre va monter de quelques degrés. Le quatrième couplet donc. Il fut un temps où tu me faisais comprendre. Léonard Cohen évoque un passé où la relation était marquée par une vraie connexion, une compréhension mutuelle profonde. Il y avait une clarté, un échange sincère entre les deux, à la fois émotionnel et intime. Jusque là tout va bien. Il dit ensuite ce qui se passait vraiment au plus profond. Alors attendez un instant. On va regarder les images de nouveau, mais au ralenti, parce que le texte anglais mérite d'être expliqué. Le texte anglais, c'est « What's really going on below ? » Je sors mon dico de traduction. Cette phrase peut se traduire comme on l'a fait, donc en disant « ce qui se passait vraiment au plus profond » , mais « below » peut aussi se traduire par « en dessous » . Donc on pourrait aussi dire « ce qui se passait vraiment en dessous » . En dessous de quoi ? C'est une bonne question, ma foi. En dessous de la surface, oui. Et là, on resterait encore dans la première traduction. Mais, est-ce qu'il serait possible de comprendre ce qu'il se passe en dessous de la ceinture ? Je vous vois venir, vous allez me dire que je suis un petit coquin et que j'ai l'esprit mal tourné. Mais, si on avance un tout petit peu, genre de vers plus loin, ça dit « souviens-toi quand je suis entré en toi » . Là, je m'excuse, monsieur l'arbitre, mais ce n'est pas moi. On a clairement quitté la piscine, la chaise de la cuisine et on est arrivé dans la chambre à coucher. Ici. L'image est clairement érotique. L'union sexuelle est à la fois littérale et métaphorique, exprimant la fusion intime entre les deux êtres. Il continue avec « et que la colombe sacrée bougeait aussi » . La colombe sacrée est un symbole religieux représentant l'esprit saint, la paix ou la pureté. Son mouvement simultané à l'union physique évoque la dimension mystique de cet acte, qui dépasse le simple plaisir charnel pour devenir une expérience sacrée presque transcendante. Et enfin... Chacune de nos respirations était un alléluia. Le souffle, symbole de vie et d'âme, devient ici un chant de louange. Chaque respiration partagée dans cet instant d'intimité est un alléluia, une célébration à la fois sensuelle et spirituelle de l'amour. Ici, je dois encore ajouter une petite note personnelle. Alors que je finissais la rédaction de ce paragraphe, ma fille est venue jeter un œil par-dessus mon épaule. Étant bilingue anglaise, je lui demandais son interprétation sur le paragraphe en question, et sa réponse m'a paru pour le moins pertinente. Elle m'a... D'abord confirmer que, en effet, ça parlait de faire du rodéus ou la couette, ça c'est clair, mais elle a aussi dit que, selon elle, ça pourrait aussi parler de grossesse. Et du coup, je vous propose de relire ce couplet, mais avec ce nouvel angle. « Il fut un temps où tu me faisais comprendre ce qui se passait vraiment au plus profond. Mais maintenant, tu ne me montres plus rien, n'est-ce pas ? Mais souviens-toi, quand je suis rentré en toi, que la colombe sacrée bougeait aussi. Chacune de nos respirations était un alléluia. » Franchement, ça fonctionne. Et même si c'est peut-être pas ce que Cohen voulait dire, j'aurais tendance à préférer cet angle de lecture. Allez, le dernier couplet pour la route. Il y a peut-être un dieu là-haut. Léonard Cohen ouvre avec une incertitude sur l'existence divine, exprimant un doute ou une ambivalence face à la spiritualité traditionnelle. On reste toujours avec ce canevas de questions-réponses. Mais tout ce que l'amour m'a jamais appris, c'est comment abattre celui qui dégaine plus vite que toi. L'amour ici est présenté non pas comme un sentiment idéalisé, mais comme une école rude et réaliste. Cohen suggère qu'il a appris des leçons difficiles, loin des promesses de bonheur faciles. Cette métaphore empruntée au duel exprime la lutte, la rivalité et la défense de soi dans le domaine des relations amoureuses. L'amour devient une bataille où il faut être plus rapide, plus fort, souvent prêt à se protéger ou à blesser avant d'être blessé. Il continue, et ce n'est pas un cri que tu entends la nuit. Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière, c'est un alléluia froid et brisé. Le cri nocturne n'est pas celui d'un appel à l'aide ou d'une révélation spirituelle, il suggère plutôt une douleur sourde, intime, peut-être une souffrance silencieuse que l'on porte seul. Le refrain conclut sur une note mélancolique, ce alléluia n'est pas une louange joyeuse, mais une expression mêlée de douleur et de fragilité. C'est un cri de résilience, de beauté imparfaite, reflet des blessures et contradictions de l'amour. Ah l'amour ! encore l'amour, toujours l'amour. On arrive doucement à la conclusion de cet épisode dont j'espère qu'il vous en aura donné beaucoup, de l'amour. Donc, qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça ? Alléluia est une chanson qui a été écrite par un homme, mais dont l'histoire a été faite par les circonstances, et d'autres hommes en fait. C'est une chanson qui parle de beaucoup de choses et dont la compréhension va vraiment dépendre de l'intention de l'interprète. C'est littéralement 50 nuances de Alléluia tant la chanson a été accommodée à toutes les sauces. En effet, on retrouve la chanson pour des commémorations d'événements tragiques comme le 11 septembre, mais dans le même temps aussi sur des compilations de Noël affreuses, oui Ellen Williams, oui Andrea Bocelli, c'est vous que je regarde, on la retrouve dans le même temps dans des films pour des scènes dramatiques, des scènes de sexe, des scènes sentimentales, et cette chanson en fait, elle se positionne avec habileté entre la complainte et la prière, entre l'alléluia qui exulte et le alléluia à peine soufflé entre les dents. La chanson laisse assez de liberté à chacun d'y entrer avec sa propre histoire tout en offrant un aspect universel et fédérateur. Léonard Cohen disait à propos de la chanson qu'elle était plutôt joyeuse et qu'elle venait d'un désir d'affirmer la foi en la vie, pas de manière religieuse formelle mais avec enthousiasme et avec émotion. Il a aussi dit « il y a un Alléluia religieux mais il y en a beaucoup d'autres. Quand on regarde le monde, il n'y a qu'une chose à dire et c'est Alléluia » . Jeff Buckley a proposé une lecture un peu plus, enfin un peu moins, enfin je le cite, vous vous ferez votre avis par vous-même. Un alléluia à l'orgasme. Voilà, c'est dit. Pour conclure, je vous propose une très modeste grille de lecture personnelle en disant que, dès sa conception, on voit que l'auteur a essayé de capturer quelque chose de grand et d'universel, et qu'il a buté longtemps dessus, notamment si on pense aux dizaines de brouillons, et qu'il n'a jamais vraiment pu statuer sur un texte définitif. Le texte et la musique sont construits sur le principe de la question, de la tension, de l'ascension et finalement de la résolution. Et si Léonard Cohen avait essayé de capturer l'essence de ce qu'est l'être humain, des êtres faits de chair et de sang, parcouru de sentiments aussi contradictoires que grandieuses. Un moment, on peut sentir la joie de l'élévation, une forme d'euphorie ou d'extase, ce genre de moment suspendu dans le temps où on a l'impression de flotter et de toucher au divin. Et puis le moment d'après, on en est réduit à notre condition platement terre à terre de bipède parcouru de doutes et de sentiments noirs. Ce Alléluia finalement, est-ce que ce ne serait pas une ode à la grandeur et à la décadence de la condition d'être humain ? Je vous pose la question. Et vous avez 4 heures. Voilà, j'espère que ce troisième épisode vous aura permis d'en apprendre un peu plus sur cette chanson légendaire. Si vous avez des remarques et des commentaires à me partager, n'hésitez surtout pas à m'écrire à l'adresse de lyrichunter.gmail.com que vous trouverez aussi en description et je vous lirai et je vous répondrai avec plaisir. Avant de vous laisser, je vous ai préparé une petite rubrique pour finir sur une note sucrée. Dans cette dernière rubrique, j'ai fait un petit mélange de trois podcasts que je suis assidûment, qui m'ont beaucoup inspiré et qui m'ont incité à prendre le micro à mon tour. Super Cover Battle qui classe les reprises de chansons, animées par Maxime, Damien et leurs connaissances musicales encyclopédiques. Musique déviante qui parle de tout ce que la musique compte d'artistes originaux pour qui sortir des sentiers battus est un devoir et une nécessité. Et enfin, Le Bon, le Culte et le Navrant qui parle de films cultes et des déclinaisons qu'ils ont inspirés. Pour cette dernière rubrique, intitulée Le Bon, la Brute et le Truant, je vais vous proposer trois versions de la chanson. Une version qui magnifie l'original, qui sera le bon. Une version de la chanson qui se permet une revisite osée ou décalée, qui sera la brute. Et le truand, ça c'est mon goût pour les trucs déviants. Il va s'agir d'une reprise mal faite, feignante ou crapuleuse. Car, comme dit le philosophe, si on n'a pas connu le goût de la bière tiède et sans bulles sur le quai d'une gare un soir de novembre pluvieux, comment pourrait-on savoir un mojito au bord d'une piscine à débordement vue mer un soir d'été ? On commence donc par le truand et une reprise proprement sidérante de la part de Bono. Oui, oui, le Bono, le chanteur de U2, l'homme qui a littéralement pondu des tubes universels par dizaines. Le mec qui a composé des mélodies qui ont fait vibrer tous les publics et tous les stades du monde. Pourquoi est-ce qu'il a décidé de chanter la chanson à la manière d'un gérant de sex-shop dans un film de série Z ? On le saura jamais. Au milieu d'une musique rendue collante par le malaise, pourquoi est-ce qu'il a jeté en pâture une pauvre chanteuse lyrique qui... comme nous se demandent bien ce qu'est fait là, on ne le saura jamais non plus. La pauvre, à l'écouter, on a presque l'impression de l'entendre dire « Au secours, s'il vous plaît, laissez-moi sortir de cette chanson. » Tu dis que j'ai un nom en vain. Je ne sais même pas le nom. Mais si je l'ai, je ne veux pas le faire. quand même assez respectueux du matériau original. Cela étant dit, si j'entends encore une version piano-voix de cette musique, je sens que je vais avoir des nausées. C'est pour ça que j'ai vraiment accueilli cette version de Nora Grand comme un vent de fraîcheur. Alors on ne va pas se mentir, cette version est autant éligible pour la section truand aux côtés de Bono, mais elle a tout de même le mérite de n'avoir pas fait comme les autres. Allez, je veux voir tout le monde sur le dancefloor, les mains en l'air ! Avant de vous laisser avec le bon, je voulais encore vous remercier d'avoir écouté jusque là. Je suis conscient que l'épisode d'aujourd'hui est un peu long, mais il était nécessaire de dire tout ce qu'il y avait à dire. Pour cette dernière musique, je vous propose d'écouter la version interprétée par Vianney le 7 décembre 2024, ce qui est plutôt un bonjour, parce que c'est le jour de mon anniversaire, et il l'a chantée le jour de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Alors certes, les paroles ont été adaptées pour l'occasion, ce qui en fait une reprise... pas tout à fait authentique mais les notes de sa guitare qui s'envolent et qui résonne sous la voûte de notre dame le petit clin d'oeil à lavé maria de schubert glissé sans avoir l'air d'y toucher les paroles joliment écrite l'orchestre qui vient complimenter le tout je suis vraiment très content de conclure avec cette version et je vous encourage à regarder la vidéo sur youtube parce que les frissons sont garantis voilà c'était lyric hunter épisode 3 consacré à et à Alléluia de Léonard Cohen. Merci de m'avoir écouté. Et à très bientôt pour l'épisode 4 !