- Speaker #0
Avant de débuter l'épisode, j'aimerais vous partager la superbe nouvelle qu'est la sortie de mon deuxième livre qui s'intitule « Le petit livre des 50 phrases pour négocier votre prochaine augmentation » . Alors pourquoi le petit livre ? Parce que c'est un petit format et c'est un tout petit prix, il ne coûte que 3,50 euros. Qu'est-ce que vous allez trouver dans ce livre ? Eh bien, un condensé de ma répartie légendaire, c'est-à-dire quoi dire et quoi ne pas dire quand on veut négocier son salaire d'entrée lors d'un entretien d'embauche. quand on veut demander une augmentation, mais également pour les indépendants et les indépendantes, quand on veut négocier ses prestations ou quand on veut augmenter ses tarifs. Le petit livre des 50 phrases pour négocier votre prochaine augmentation, c'est un tout petit format à glisser dans votre poche ou dans votre sac, l'antisèche parfaite pour vous permettre d'obtenir votre prochaine augmentation. Il ne coûte que 3,50€, il est disponible en ligne et dans n'importe laquelle des librairies. Bonjour et bienvenue dans Ma Juste Valeur, le podcast référent sur la négociation de rémunération qui vous apprend à négocier vos salaires, négocier vos tarifs, obtenir une augmentation et globalement la rémunération que vous méritez. Je suis Insa Felassini, experte et coach en négociation de rémunération, mais également juriste, autrice, conférencière, youtubeuse, féministe militante pour l'égalité salariale et créatrice de ce podcast. Tous les premiers lundis du mois, je vous livre des conseils pratiques, concrets et précis pour négocier et obtenir un salaire ou des tarifs à votre juste valeur. Je reçois également une fois par mois des invités de tout horizon avec lesquels j'explore la relation que les femmes entretiennent avec l'argent et dessine des solutions pour vous décomplexer sur le sujet et vous donner des ailes pour oser en gagner plus. Je suis convaincue que la liberté économique des femmes annonce et précède leur liberté politique. Et si vous écoutez ce podcast Merci. C'est tout sauf un hasard. Alors, en avant toutes mesdames et bienvenue dans Réjuste Valeur.
- Speaker #1
L'argent n'est pas mon point de départ, c'est le résultat de mon savoir-faire.
- Speaker #0
Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir Sonia Haïf, la stratège beauté qui transforme l'esthétique en business et la visibilité en réussite. Fondatrice de Sonia B, un concept de salon où elle réinvente l'expérience beauté avec audace et innovation, Sonia... incarnent cette nouvelle génération de femmes qui transforment leur passion en véritable empire entrepreneurial. Sonia a bâti des partenariats prestigieux, de Danse avec les Stars à Star Academy, en passant par Nocibé, pour qui elle a créé trois protocoles exclusifs, dont un inspiré directement de la Kiebuti, bientôt déployé dans tous les instituts Nocibé de France. Mais Sonia, ce n'est pas que des partenariats prestigieux dans l'univers de la beauté, c'est surtout une chef d'entreprise qui a su maîtriser les codes des réseaux sociaux pour propulser son activité et imposer sa marque dans un univers ultra concurrentiel. Et c'est justement cette histoire, celle d'une femme, qui a fait de sa passion un modèle de réussite qu'elle vient nous raconter aujourd'hui. Bonjour Sonia.
- Speaker #1
Bonjour Inksash.
- Speaker #0
Merci infiniment d'avoir accepté mon invitation. Ça fait longtemps que je te suis. Pour ne rien te cacher, ça fait plus de cinq ans que je te suis. Je crois que je me dis qu'il faut que je t'invite. Et du coup, quand je t'ai rencontrée en vrai lors de l'événement AGP à Lille, je me suis dit, je m'en fiche, je me lance, je lui demande de venir intervenir sur le podcast parce que j'adore ce que tu fais, j'adore qui tu es. Et je pense que tu as beaucoup à apprendre à beaucoup, beaucoup, beaucoup de femmes. Et de monde, de manière générale.
- Speaker #1
C'est adorable. Écoute, mais sache que c'est mon premier podcast. Donc, je n'ai jamais osé sauter le pas. Et c'est vrai qu'on s'est croisées. J'ai aussi eu un coup de cœur pour toi. Depuis, je regarde ce que tu fais, j'écoute. C'est vrai que je trouve ça hyper sympa et impactant pour tout le monde, mais aussi et surtout pour les femmes.
- Speaker #0
Écoute, je suis ravie et enfantée et flattée d'être ta première fois. Sonia, je viens de te présenter à mes auditrices et mes auditeurs, mais j'aime toujours aussi laisser la parole à mon invité pour se présenter avec ses mots. Donc voilà, si on ne te connaît pas, comment tu te présenterais ?
- Speaker #1
Je m'appelle Sonia, j'ai 40 ans, je viens d'avoir 40 ans. Je suis maman d'un petit garçon de 2 ans et passionnée de beauté. Voilà, donc esthéticienne de formation. Et il y a 7 ans, en fait, j'ai sauté le pas d'ouvrir ma propre entreprise, au départ toute seule. Voilà, on parle souvent de success story puisque j'ai eu un déploiement assez rapide. Et aujourd'hui, on est 15. avec différents points de vente. On parle souvent de moi pour ma stratégie sur les réseaux sociaux puisque c'est vrai que ça a été un levier pour moi. Je m'en suis beaucoup servie et je m'en sers toujours actuellement pour développer mon business. On parle aussi beaucoup de personal branding, puisque j'incarne énormément ma marque. Et voilà, c'est vrai qu'aujourd'hui, ça a dépassé un petit peu l'univers de la beauté, même si je reste très très proche des clientes et de mes petites prestations que j'aime toujours autant. Mais c'est vrai qu'on peut, aujourd'hui avec l'équipe, intervenir sur des émissions de télé, sur des célébrités, beaucoup d'influence, etc. Voilà, une vie bien remplie de chefs d'entreprise où je prends la parole depuis peu aussi pour raconter un petit peu mon histoire puisque je me suis rendu compte qu'elle pouvait influencer et donner de l'espoir puisque je pars de rien.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous rappeler Sonia, aujourd'hui, Sonia B, c'est combien de salons de beauté en France déjà ?
- Speaker #1
Alors, c'est quatre instituts en France. Et beaucoup de pop-up, beaucoup d'événements. Nous, c'est un peu notre stratégie, un peu notre mode de fonctionnement. C'est d'ouvrir sur des périodes données ou sur des événements clés. Voilà, et on est une équipe de 15.
- Speaker #0
Bravo, j'adore. Alors, tu sais Sonia, moi j'ai toujours l'habitude de dire à mes clientes que finalement, l'argent qu'elles gagnent, peu importe qu'elles soient salariées ou entrepreneurs, n'est rien d'autre que le produit dérivé de qui elles sont. Pas ce qu'elles font, mais qui elles sont. Et donc, plus elles auront d'influence, plus elles auront de pouvoir, et donc plus elles auront d'argent. Est-ce que toi, dans le contexte de ton parcours, de ton histoire, etc., est-ce que c'est quelque chose que tu observes aussi ? Et qu'est-ce que tu penses de cette pensée que j'ai, justement, moi, que l'influence est égale le pouvoir et puis est égale l'argent ?
- Speaker #1
C'est vrai que moi, je suis l'exemple même, c'est vrai qu'on peut utiliser l'influence comme un levier de business. Personnellement, j'ai créé mon... projet avec très peu d'argent. J'avais un petit peu d'argent de côté, mais ça n'a pas été mon moteur et ça n'a pas été un frein non plus. Je me suis toujours dit que c'était un peu le résultat finalement d'un travail, le résultat d'un savoir-faire. C'est vrai qu'aujourd'hui, l'influence, si on l'incarne, c'est pour moi, au-delà de l'argent, c'est plus incarner des valeurs et rester fidèle à soi-même. c'est sûr que ce qui en découle, c'est de gagner de l'argent.
- Speaker #0
En fait, j'aime bien aussi parce que dans ta citation d'introduction, tu dis que l'argent, c'est le résultat de ton savoir-faire. Et je trouve ça hyper aligné avec ce que moi, je prône par ailleurs. Et en fait, ce que j'aime bien dans ton parcours, Sonia, parce qu'on en a parlé évidemment avant, quand on a préparé l'épisode, etc. En fait, tu n'es pas arrivée à l'entrepreneuriat en te disant, moi, j'arrive pour faire beaucoup d'argent. Tu es juste arrivé parce que, voilà, et tu vas nous le raconter parce que de toute façon, tu le raconteras mieux que moi, mais tu es arrivé à l'entrepreneuriat parce que tu avais une opportunité à un moment donné, tu t'es dit, c'est un désir au fond de moi que j'ai, lance-toi, voilà, finalement, pourquoi pas ? Mais tu n'as pas juste utilisé ton savoir-faire d'esthéticienne parce que c'est ta formation de base, tu as aussi, au fur et à mesure du temps, développé un savoir-faire de marketing, de personal branding. et d'entrepreneuse, de chef d'entreprise. Et ça, finalement, c'est des choses que tu as apprises sur le tas. Et c'est ça que je trouve hyper intéressant. Parce qu'au final, ton savoir-faire, ce n'est pas juste le fait que tu sais très bien faire ton métier de base et ton métier d'origine. C'est qu'aujourd'hui, tu sais aussi très bien faire ton savoir-faire. C'est devenu l'addition de plusieurs éléments qui ont fait que tu es une autre personne et qu'aujourd'hui, tu n'es pas juste l'esthéticienne qui voulait avoir son institut, mais tu es devenue beaucoup plus que ça. Qu'est-ce que tu penses, toi ? Qu'
- Speaker #1
C'est vrai que quand je me suis lancée, je n'aurais pas imaginé d'ailleurs tout ça. C'est arrivé puisque je suis sienne depuis plus de 20 ans. Donc, je travaillais dans un institut qui a fermé un peu subitement. Et je me suis dit, bon, qu'est-ce que je vais faire maintenant ? C'est vrai que l'institut dans lequel je travaillais était top. Je ne voyais pas ce qu'il y avait au-dessus. Et surtout, je voyais mes patrons à l'époque qui étaient deux hommes faire beaucoup de... plein de tâches qui n'étaient pas finalement des soins esthétiques. Donc, ça ne me donnait pas vraiment envie. Et quand ça s'est fini, c'est vrai que je me suis retrouvée... Franchement, ça a été une des périodes les plus difficiles de ma vie puisque j'adorais ce que je faisais et je n'avais pas prévu que ça arrive comme ça. Et c'est plutôt vraiment les clientes qui m'ont dit « Mais Sonia, il faut te mettre à ton compte. » C'est vrai que j'avais une superbe clientèle et ils m'ont un peu poussée assez naïvement. Je me suis dit, pourquoi pas ? Finalement, c'est un peu faire la même chose, mais pour moi. C'est vrai que je me suis... C'est comme ça que j'ai décidé finalement de m'installer. J'étais déjà convaincue d'être une bonne esthéticienne. Franchement, je ne te le cache pas, j'avais beaucoup d'expérience, c'est un métier passion. J'étais toujours à l'affût de la nouveauté. Donc ça, ce n'était pas trop un questionnement pour moi. J'étais hyper sûre de moi. Je suis toujours dans mon métier, mais c'est vrai que, comme tu dis, en fait, je me suis assez vite mise sur les réseaux sociaux. Au départ, un petit peu pour m'amuser. J'ai vu que ça pouvait m'aider dans mon business. Et petit à petit, j'ai commencé à établir des stratégies marketing. Et voilà, au fur et à mesure des années, j'ai dû apprendre à être une bonne dirigeante, une bonne manager, une bonne gestionnaire et tout ça. C'est sûr que je n'ai pas appris à l'école, mais sur le tas. Après, je me suis fait beaucoup aider. Je pense que l'entourage, pour moi, c'est un des secrets pour avancer puisqu'on ne peut pas tout maîtriser. Et c'est vrai que, comme tu l'as si bien dit, ma formation, c'est esthéticienne. Même si j'essaie d'apprendre un maximum, j'apprends encore beaucoup. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai plutôt plusieurs casquettes et finalement, ce que je fais, c'est que je fais des cours.
- Speaker #0
je fais le moins les soins à mes clientes et c'est hyper intéressant parce qu'on voit comment tu as évolué toi aussi avec ton métier avec ton aventure entrepreneuriale tu n'es plus du tout la même Sonia qui s'étend après avoir lancé son salon d'ailleurs Sonia c'est hyper intéressant parce que quand on a échangé toutes les deux pour préparer l'épisode tu m'avais dit le moment où je me suis lancée j'avais le choix parce que j'avais un petit pécule de côté et j'avais le choix soit à investir dans un appartement, soit à l'investir dans mon salon. Est-ce que c'est ça ton point de bascule de ton aventure entrepreneuriale ? Est-ce que c'est ce choix en particulier, maintenant en regardant dans le rétroviseur ? Ou est-ce que c'en est un autre ?
- Speaker #1
C'est vrai que comme tout le monde, je me mets un petit peu de sous de côté. Je me disais, c'est pour acheter. Voilà, quand ce sera le bon moment. Et c'est sûr que quand ça s'est présenté devant moi, quand je me suis dit, c'est le moment, au final, je n'ai pas énormément réfléchi. Parce que je pense que mon métier, je l'adore. Et j'étais convaincue que dans tous les cas, ça marcherait. C'est vrai que je n'avais pas eu trop de doutes. Alors, à ce point, peut-être pas. Mais en tout cas, de mener ma petite aventure dans mon petit institut toute seule, je n'avais pas un salaire astronomique à l'époque. Ça ne pouvait pas... Merci. Ça ne pouvait pas être pire. Mais c'est vrai que ça n'a pas été un énorme choix, un peu de dilemme de se dire « Bon, je n'investis pas pour un appartement, mais pour mon business. » Ça, je l'ai plutôt bien vécu. Ça a été une grande décision quand même, mais je me suis lancée assez facilement.
- Speaker #0
Et du coup, est-ce qu'il y a eu cette dimension risque quand même où finalement, est-ce que tu dirais que le moment où tu t'es lancée, il n'y avait pas vraiment de différence entre… te mettre à ton compte et redevenir salarié. Du coup, puisque c'était bonnet blanc et blanc bonnet, tu es devenue entrepreneur. Ou est-ce qu'il y avait quand même une dimension risque qui a fait qu'il y avait quand même un moment où tu t'es dit un petit dilemme, est-ce que je retourne dans le salariat ou pas du tout peut-être ?
- Speaker #1
Si, bien sûr. De base, je m'étais dit je retourne dans le salariat puisque voilà. L'entrepreneuriat, ce n'était même pas vraiment quelque chose auquel j'avais déjà pensé. Donc, c'est sûr que je ne me projetais pas. Après, les risques, bien sûr, c'est vrai qu'en mettant toutes nos économies, on se dit, est-ce qu'on ne fait pas une erreur, etc. Mais tu comprendras peut-être pendant l'épisode, mais c'est vrai que je suis quand même quelqu'un d'assez naïve. Et du coup, je me suis... Je me suis lancée un peu sans me poser de questions. C'est vrai que ça peut paraître bizarre, mais je ne me suis pas dit je vais tout perdre, je vais me retrouver sans rien. Au pire, je vais retrouver un poste dans un institut de beauté. J'essayais toujours de voir le positif.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant parce que toi tu parles de naïveté, moi je pense que c'est plutôt de l'innocence en fait. Et à quel point finalement cette innocence-là, elle t'a permis de voir les opportunités plutôt qu'à moitié vide et de te concentrer sur les opportunités plutôt que sur tes peurs. Et dans ce cas-là, elle a été parfaite. Pour moi, ton innocence, elle est encore plus parfaite et elle est encore plus… Je trouve ce qui fait ton authenticité Sonia parce que… Quand on est une personne qui évolue comme toi en 7 ans, 7 ans c'est long mais c'est aussi très court, passer d'esthéticienne salariée à chef d'entreprise, à la tête de 4 salons, avec une équipe de 15 personnes, qui a des collaborations aussi prestigieuses que toi, on imagine qu'avec le temps, cette innocence s'est effacée et que tu es devenue la femme d'affaires redoutables que tout le monde imagine dans l'inconscient collectif. Et pourtant non ! Il y a toujours cette innocence-là, ce qui implique que tu as gardé ton authenticité. Qu'est-ce qui fait, selon ta vision, toi et ta lecture à toi des choses, qu'est-ce qui fait que tu as pu garder cette authenticité-là et que tu ne t'es pas transformée en Cruella ou en tout cas, tu ne l'as pas perdue sans te transformer en Cruella parce que le monde des affaires, c'est un monde quand même qui est redoutable où il n'y a pas de place pour... Pour l'innocence, je dirais, en tout cas, c'est comme ça qu'on l'imagine. Et pourtant, toi, tu l'as gardé. C'est ce qui fait ta force aujourd'hui. C'est ce qui fait qu'on t'aime et que tu continues à décrocher des contrats.
- Speaker #1
C'est vrai que je pense que j'ai bien gardé les pieds sur terre aussi grâce à mon entourage personnel. Après, on s'endurcit un petit peu. Notamment, je pense au management. On sait que gérer des équipes, il peut parfois avoir des déceptions, etc. Donc ça, au début, ce n'était pas facile à gérer. on va dire émotionnellement parlant. Mais c'est sûr que de toute façon, moi j'aime bien dire que je suis esthéticienne. C'est vrai que généralement, quand quelqu'un ne me connaît pas et que je me présente, ça fait souvent rire à mes collaboratrices. C'est que je me présente souvent comme esthéticienne parce que je suis encore aussi proche de mes clients, j'adore mon métier. Et c'est un métier qui peut aussi paraître très futile. Et au final, ça peut même être une arme d'avoir une certaine innocence, parce qu'on est déjà moins vu comme une rivale. Et puis, c'est vrai que je pense que c'est aussi dans mon caractère, et j'espère que je pourrais rester authentique. En tout cas, je suis très proche de mes valeurs. et c'est vrai que... Pour moi, le succès, c'est surtout ça, c'est rester soi-même, rester authentique, incarner ses valeurs et pouvoir continuer à le faire à plus grande échelle. Pour moi, c'est mon plus gros gain aujourd'hui.
- Speaker #0
Est-ce que tu dirais, Sonia, qu'à chaque fois que tu as fait face à une difficulté, parce que tu l'as dit, il y a eu des difficultés sur ton passage, notamment, tu le mentionnais, le management, mais certainement autre chose. Pourquoi je te pose cette question ? C'est parce que la plupart de mes clientes, qui sont un peu dans ton profil à toi, leurs principales craintes. c'est de changer et de perdre cette innocence-là. Et elles me disent, non mais Insaf, moi je ne veux pas me lancer dans l'entrepreneuriat et faire beaucoup d'argent parce que je n'ai pas envie de devenir Cruella, je n'ai pas envie de devenir une nana qui pense qu'à la thune, je n'ai pas envie de X, je n'ai pas envie d'Y, moi je tiens à mes valeurs, je tiens à ma personnalité, à mon authenticité, et finalement, je trouve que la plus grosse crainte des femmes et le plus gros frein aussi des femmes, pas que vers l'entrepreneuriat, mais vers le fait de gagner plus d'argent, c'est cette image qu'elles ont, qu'elles doivent en choisir entre rester qui elles sont et devenir une pétasse sans cœur. Et en fait, elles n'ont pas envie de devenir une pétasse sans cœur. Et je comprends, je les comprends, évidemment, qui a envie de le devenir. Mais tu vois, elles ont un peu cette image de, si je prends l'image qui est un peu connue de tout le monde, de Gossip Girl. Elles ont envie de rester Serena. Elles n'ont pas envie de devenir Blair Waldorf, tu vois. À moins que, dès le départ, c'est des Blair Waldorf. Mais elles n'ont pas envie de devenir cette femme méchante qui calcule tout. qui devient une espèce de robot, etc. Et toi, je trouve que tu es vraiment l'exemple parfait pour ça, parce que le fait de rester qui tu es, le fait de garder cette innocence-là, de garder ce que toi, tu appelles futilité, moi, je ne trouve pas que ce soit futile. Il n'y a pas de sujet moins futile que d'autres. Mais on y reviendra, d'ailleurs. Mais le fait que tu aies su, en tout cas, rester qui tu es, au-delà des valeurs, etc., mais je veux dire l'ADN de ta personnalité, tu ne l'as pas changé. Je trouve que c'est un super exemple. pour ces femmes-là qui craignent justement de se lancer, voire grand, et gagner plus d'argent et se perdre en chemin ? Est-ce que toi, comment tu as fait justement, au-delà de l'entourage, etc., comment tu as fait pour ne pas te perdre en chemin ? Est-ce qu'à chaque fois tu t'es dit, c'est pas grave, même si j'ai une mauvaise expérience, je continue à être qui je suis, et peu importe, je sais qu'en restant qui je suis, je vais y arriver ? Ou est-ce que tu as dû faire face à des choix, à des moments ? Comment on fait pour rester qui on est au final ? C'est ça ma question, on y vient.
- Speaker #1
C'est là, on est sur une question presque existentielle. Déjà, vraiment, de toujours se souvenir d'où on vient, je pense que c'est peut-être un peu bateau, mais c'est hyper important. Moi, je viens d'une famille modeste, et du coup, c'est vrai que je... J'ai été élevée, bien sûr, avec ce qu'il fallait, mais voilà, pas dans l'excès. Je sais ce que c'est. Donc, c'est vrai que d'avoir plus, je le prends aussi de manière assez légère au final. Et c'est vrai qu'à chaque fois que j'ai des décisions à prendre, alors ce n'est pas toujours facile, mais je me pose toujours la question, est-ce que c'est en accord avec moi-même ? Voilà, c'est vrai que moi, j'ai beaucoup de mal à dire non. J'y travaille. Parfois, j'ai pu faire des choses aussi où je me reconnaissais moins pour faire plaisir. Et c'est vrai qu'en général, ce n'est pas ce qui réussit le mieux. Donc, plus j'avance et plus je me dis que je pourrais encore plus « savourer » mon succès, aller plus loin, si je reste moi-même et au plus proche de ma passion, au final, qui est la seule chose que je sais faire. C'est ça, c'est la beauté, en parler, le développer. C'est difficile quand même à expliquer. Ma personnalité, vraiment, elle n'a pas énormément changé. Je me suis un petit peu endurcie parce que, voilà, forcément, un rythme qui est assez intense avec beaucoup de charge sur les épaules puisque je suis seule, toujours à la tête de l'entreprise. Donc, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. Il y a des choses que j'aime moins faire. Mais voilà, j'essaye de tout. de toujours prendre du recul et de me dire, bon, est-ce que toi, Sonia, en dehors de l'entreprise, en dehors de Sonia B, etc., est-ce que c'est en accord avec toi-même ?
- Speaker #0
Du coup, Sonia, est-ce qu'on pourrait dire que la clé pour garder son authenticité, c'est de continuer à prendre du plaisir dans ce qu'on fait ?
- Speaker #1
Oui, clairement. Ce n'est pas toujours facile, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, on entend beaucoup l'entrepreneuriat est égal, liberté, etc. Je pense que ça, déjà, c'est totalement faux. C'est vrai qu'on ne peut pas aimer toutes les tâches qui sont autour de ça, parce qu'il y a quand même beaucoup de gestion de problèmes, donc il faut aimer ça. Mais c'est vrai que moi, j'essaie de tout tourner au positif. Rien n'est grave. Donc, continuer à prendre du plaisir, essayer de travailler avec des gens avec qui on peut travailler dans la bonne humeur. Et voilà, prendre du plaisir en effet. Parce que si on devient un peu…
- Speaker #0
un peu victime de son business comme je peux malheureusement le voir souvent c'est triste et pour moi il faut vraiment arrêter dans ce cas là c'est hyper intéressant ce que tu partages Sonia parce que tu vois quand il y a quelque chose qu'on voit et on en parle très souvent c'est le fameux algorithme Instagram et pour tous les marketeuses et les marketeurs en tout cas tous ceux qui partagent des conseils de marketing, ils te disent toujours pour développer ton influence il faut que tu y restes toi-même Merci. En fait, les gens, ils trouvent beaucoup de difficultés entre rester eux-mêmes et développer l'influence, parce qu'ils sont toujours convaincus que pour avoir du succès, il faut forcément répondre à une stratégie. Et en fait, toi, ta stratégie dès le départ, c'est d'être toi-même. Et tu n'as pas changé tes stratégies. Et pour le coup, ça a été ta meilleure stratégie marketing. Et puis, au-delà du fait d'être toi-même, c'est aussi d'écouter ton instinct, parce que je me souviens, quand on a préparé cet épisode, tu m'avais dit, une serve, c'est assez drôle, parce que... lorsque j'ai commencé à m'installer un peu dans mon premier salon et que je devais investir, moi, j'ai tout de suite voulu prendre une community manager. Et tout le monde, tout le monde, mon comptable, tout le monde, mon banquier, tout le monde me disait mais Sonia, pourquoi tu ne veux pas prendre une autre esthéticienne plutôt ? Pourquoi prendre une community manager ? Et finalement, tu as suivi ton instinct et tu as pris cette community manager plutôt que prendre une autre esthéticienne. Et ça a été quand même aussi un point de bascule parce que tu as pu nourrir encore plus ton influence. Est-ce que tu peux nous raconter tout ça, s'il te plaît ? et à quel moment... Qu'est-ce qui a fait que tu as décidé de suivre ton instinct plutôt que des conseils de personnes qui sont censées, au final, en savoir plus que toi sur le business ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que c'était un moment quand même où tout le monde considérait que je faisais une erreur, ma comptable, etc., tous les gens un petit peu autour de moi. Mais c'est vrai que j'ai vraiment pris le plaisir à poster sur les réseaux sociaux et puis je me suis quand même aperçue à un moment donné que... Ça avait un peu ses limites. Je ne savais pas spécialement faire les montages, les photos. C'est vrai que c'était authentique, mais du coup, ce n'était pas forcément toujours la même, la bonne lumière. Et je n'avais pas le temps, puisque moi, j'étais full-time en prestation. Et c'est vrai que j'ai dit à tout le monde, je vais chercher une community manager, quelqu'un qui va intégrer l'entreprise et être là full-time pour m'aider. Et c'est surtout que j'avais plein de choses en tête que j'avais envie de faire, mais j'étais un peu bloquée par mes capacités aussi et puis par le temps. Et c'est vrai que tout le monde m'avait déconseillée en me disant, mais pour développer, il vaut mieux que tu ajoutes une esthéticienne supplémentaire, etc. Et finalement, j'ai suivi mon instinct, comme à chaque fois, en fait. C'est vrai que je m'écoute moi. Ça a plutôt marché, puisque grâce à ça aussi, ça a pu développer mon business. Et ensuite, j'ai pu... prendre une nouvelle esthéticienne. Donc, j'ai bien fait.
- Speaker #0
Même plusieurs esthéticiennes, puisqu'on a la tête d'une équipe de 15 personnes. Comme quoi, tu vois, c'est quelque chose aussi que j'aimerais partager avec les auditrices et les auditeurs et leur dire, surtout les auditrices, toujours vivre votre instinct. En fait, c'est vraiment la boussole. Tu es d'accord, Sonia ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. C'est vrai que le projet, on le porte, on l'imagine et je pense qu'on le connaît mieux que personne, peu importe l'activité. Et c'est vrai que c'est bien d'être conseillée, d'être entourée, mais il faut aussi... toujours s'écouter. Tout à l'heure, tu parlais de l'algorithme et de ce qu'on poste. C'est vrai que moi, je me suis mise en photo, en vidéo au départ parce que ça m'amusait et j'aimais bien. Mais c'est vrai que j'ai tout de suite remarqué très vite que c'était les contenus qui plaisaient le plus. Parce qu'aujourd'hui, de voir, en tout cas pour mon activité, de voir un avant-après ou de voir... Franchement, ça n'intéresse plus personne. Les gens veulent connaître l'histoire de l'Institut, veulent connaître les personnes qui travaillent, veulent connaître tout ce qui se passe derrière, une fois qu'on a fermé. Donc, c'est vrai que tout ça, au final, on s'en rend vite compte. C'est assez simple dans les statistiques. On voit toujours qu'à partir du moment où on incarne son projet, c'est là où ça décolle.
- Speaker #0
Je te remercie pour ce message, Sonia, parce que c'est hyper important. Parce que moi, je le vois à chaque fois, tu vois. Déjà, je le vois moi dans ma pratique, mais je le vois aussi dans les clientes que j'accompagne. Leur principal, je dirais, ce qui les freine le plus, c'est d'être qui elles sont. Elles ont toujours peur de se dire, on ne va pas m'aimer. Elles partent toujours du postulat qu'on ne va pas les aimer ou qu'on va les détester ou qu'on va les hater ou que X ou que Y. Et du coup, elles ont peur de se mettre en avant en elles-mêmes, qui elles sont. Et quand je dis se mettre en avant elles-mêmes, c'est pas juste de poster, c'est d'incarner le truc Or, on voit bien dans ton histoire à toi et puis même dans toutes les histoires, hashtag fois, c'est quelque chose, moi, je trouve, qui revient régulièrement. Quand tu incarnes ce que tu fais à ta manière, eh bien, finalement, c'est ça que les gens apprécient. C'est à ce moment-là que le business décolle. Et c'est d'autant plus vrai parce que, encore une fois, quand on préparait l'épisode, je t'avais dit, mais Sonia, quand on a autant de succès comme toi, qu'est-ce qui se passe quand on est copié, quand on se fait copier, quand il y a des personnes qui reprennent ce qu'on fait ? Et tu m'as dit quelque chose que j'ai adoré. Et je vais te dire un truc. Je l'ai tellement adoré ce que tu m'as dit qu'à partir de ce moment-là, en fait, ça m'a calmée. Vraiment. Et tu m'as donné le meilleur conseil business là-dessus. Tu m'as dit, moi, je m'en fiche. Au final, ça veut dire que ce que j'ai fait, c'était bien. Et j'ai trouvé ça d'une sagesse tellement profonde pour quelqu'un qui fait quelque chose, entre guillemets, de futile. Et pour, entre guillemets, une esthéticienne. J'ai trouvé ça tellement profond. Juste de dire, moi, quand quelqu'un me copie, je me dis juste, bon, c'est qu'en fait, ça marche. Ce que j'ai fait, ça lui a plu. Est-ce que tu peux nous partager ta vision des choses, justement, sur ce point-là ? Oui. Alors, déjà, c'est vrai que moi, il y a quelque chose que je dis souvent, très simplement, mais finalement, qui, moi, m'a un peu ouvert les yeux. Je me dis, OK, j'ai un business, forcément, je veux que ça marche. C'est le cas pour tout le monde. Alors, le dilemme, c'est soit je suis vue et donc forcément soumise un peu aux critiques, ou soit personne n'entend parler de mon business. Le choix, il est vite fait. C'est vrai que... Moi, je préfère peut-être être soumise au jugement, mais finalement, qu'on parle de moi et de ce que je fais. En tout cas, ça ne peut que servir le business. Donc ça, c'est déjà un peu un point de départ que j'ai toujours en tête. Et c'est vrai que forcément, moi, je pense que quand je me suis installée il y a 7 ans, il n'y avait pas d'institut tout rose comme le mien. C'était assez... clinique, un peu la tendance de l'époque. C'était un peu la mode aussi des instituts, un peu low cost, avec des abonnements où on pouvait aller en illimité. Et c'est vrai que moi, j'arrive avec un nouveau concept, haut de gamme, avec des prestations un peu différentes. Donc, oui, très vite, au bout d'un an, un an et demi, j'ai commencé à avoir des instituts qui ressemblaient un petit peu. Dès que j'avais de nouvelles prestations, la même, ou les contenus aussi semblables. Mais au final, c'est vrai que comme tu disais, moi, je prends beaucoup de recul là-dessus. Je n'ai pas envie de mettre mon énergie. Et puis, je me dis que vraiment ma vision, c'est de moderniser notre métier, c'est de le mettre en valeur, etc. Donc, si ça peut inspirer d'autres collègues, je dirais, et bien voilà, super. Après, c'est vrai que c'est toujours mieux quand c'est bien fait. Puisque... Pour la plupart, elle vient de me poser des questions, etc. Et je suis toujours très contente d'y répondre. Mais j'avoue que sinon, pour le reste, comme tu l'as bien dit, moi, franchement, je m'en fiche.
- Speaker #1
J'adore, mais en fait, je trouve ça hyper important de l'entendre de la bouche de quelqu'un comme toi. Parce qu'en fait, c'est vrai que j'ai beaucoup de clientes qui polarisent dessus. Même moi, je le confie à un moment donné. Au début, je polarisais dessus. C'était quelque chose qui pouvait me rendre malade, en fait. Et donc le fait de prendre du recul... C'est vraiment... Et j'avais une de mes clientes qui, pour se libérer, s'était dit de finalement, Auchan et Carrefour vendent la même chose, mais exactement la même chose. Pourtant, tu préfères toujours aller soit chez Auchan, soit chez Carrefour. Et donc, au final, ce qui compte le plus, c'est ta personnalité, c'est qui tu es et comment tu incarnes ce que tu fais. Et c'est exactement ça la leçon de Sonia. C'est vraiment cette leçon-là. Et je l'ai trouvée hyper puissante.
- Speaker #0
Oui, et c'est vrai que, comme tu dis, ça colle pour tout le monde, que ce soit pour toi... même si quelqu'un fait la même chose, aujourd'hui, on va s'attacher à ta façon de faire, à ta personnalité. Et c'est vrai, le fait de l'avoir fait avant, tu as aussi quand même toujours une petite longueur d'avance. Et puis, des fois, moi, ça me permet aussi de me remettre en question et de me dire, OK, du coup, c'est peut-être le moment aussi d'aller voir plus loin, d'avoir un regard neuf sur ce que je fais. C'est une motivation commune.
- Speaker #1
Hyper intéressant. Sonia ? Comme tu le sais, mon podcast, c'est un peu le podcast sur les femmes et l'argent. On parle de négociations, de rémunération, on parle d'argent, de mindset, plein de trucs autour de tips, etc. Plein de choses autour de l'argent. Là, ce qui m'intéresse, dans quel cas avec ton profil, c'est vraiment de voir quels ajustements tu as dû faire, toi, personnellement, pour accepter peut-être gagner autant d'argent. Parce que ce qu'on observe, c'est que les personnes qui sont issues de milieux modestes et qui se sont habituées à un certain niveau de revenu, quelques fois. Le gap est compliqué d'un point de vue état d'esprit et même système nerveux, elles ne sont pas toujours à l'aise de gagner beaucoup plus d'argent. Comment tu as fait pour t'assurer que ce gap-là que tu allais faire entre ton salaire d'esthéticienne senior, même si tu avais certainement un salaire confortable, en tout cas qui te convenait, peu importe s'il était confortable ou pas, ce qui est le plus important c'est qu'il te convenait, comment tu as fait pour accepter gagner plus d'argent ? Parce que ce qu'on ne dit pas, c'est que l'un aussi des principaux freins des femmes à gagner plus d'argent, C'est que soit elles pensent qu'elles ne le méritent pas, soit en fait elles ne sont pas à l'aise parce que comme elles n'ont jamais gagné autant d'argent, c'est quelque chose que leur système nerveux n'arrive pas à gérer en fait. Parce que toi, tu as dû faire des ajustements par rapport à ça ?
- Speaker #0
Oui, alors c'est plus... C'est vrai que moi, je suis toujours un peu frileuse. Donc pendant longtemps, j'ai quand même tout misé sur l'entreprise et finalement, j'ai pris un salaire à... tardivement mais c'est vrai que faut savoir aussi que je suis très dépensière ça n'a jamais changé Voilà je peux constater que même si que j'avais moins d'argent au plus voilà ça les dépenses sont là mais moi je l'ai plus constaté tu vois dans mon entourage on va dire que c'est c'est plus ça qui a été plus difficile à gérer pour moi. Déjà à l'époque, quand j'ai créé... L'entreprise, c'est vrai que ça a très vite marché. J'étais avec mon conjoint de l'époque. Vraiment, c'est très macho, etc. C'est vrai que lui, il a très mal vécu le fait que je gagne plus, etc. Donc, ça a été très compliqué, déjà dans mon couple. Et ensuite, plus récemment, c'est vrai que dans mon réseau amical, ... C'est là où j'ai commencé quand même à avoir un décalage, malheureusement. C'est sûr que je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais je n'ai pas envie de dire que ça crée de jalousie, mais malheureusement, je pense que les gens et parfois les plus proches, à partir du moment où tu es comme eux ou en dessous, ça va. Mais s'ils comprennent que tu peux être un petit peu plus populaire ou un petit peu plus riche, je ne sais pas. Je ne sais quoi. C'est vrai que j'ai dû faire quelques choix récemment qui m'ont fait du bien, franchement. Mais c'est là où je me suis dit aussi que ce n'est pas facile de changer comme ça, d'évoluer, de gagner plus d'argent et de gérer de la même manière que ce qui se passait quelques années auparavant.
- Speaker #1
C'est très juste ce que tu racontes et c'est assez intéressant parce que finalement, toutes les femmes, en tout cas toutes celles que j'ai interviewées, me racontent toujours peu ou prou la même chose. Déjà, dans notre couple, le fait d'être avec un homme au départ et après de gagner plus d'argent, il y a beaucoup d'hommes qui ne supportent pas encore le fait qu'on puisse passer d'un stade où on gagnait un peu moins qu'eux ou comme eux à gagner beaucoup plus qu'eux. J'espère franchement que la société va évoluer. et que les hommes aussi vont évoluer, parce que franchement, ils ont tout à gagner à ce qu'on gagne plus d'argent qu'eux. Ça en dit long aussi beaucoup, je trouve, sur le fait que l'argent est encore un attribut de masculinité. Et du coup, quand il a moins d'argent qu'une femme, certains mecs, en tout cas, se sentent assez rapidement émasculés. Et comme s'ils perdaient un peu leur place de mâle dans un couple hétérosexuel, alors que ça n'a strictement rien à voir. Enfin, tu peux être l'homme le plus... le plus masculin de la Terre et gagner moins que ta femme. C'est deux choses qui sont complètement différentes. C'est quelque chose qu'on observe beaucoup. Et puis au final aussi, l'entourage, ce que tu racontes Sonia, je trouve ça d'une vérité. Merci pour ta transparence. C'est hyper important, je trouve, qu'on entende aussi de femmes comme toi. Parce qu'en fait, mon expérience à moi, c'est que je n'ai pas le sentiment que nous on change en gagnant plus d'argent. C'est plutôt les gens qui changent autour de nous. Et je trouve ça... Un peu dommage au final, parce que... Un peu dommage, mais c'est aussi la vie. On se métamorphose en d'autres personnes petit à petit à chaque fois. Mais c'est vrai que moi, pour partager une anecdote personnelle, le jour où je suis arrivée à 100K, à faire 100K, j'ai perdu ma meilleure amie. Elle est partie. Elle m'a ghostée du jour au lendemain. Elle n'a pas pu m'apporter. Et c'est fou parce que c'était quelqu'un avec qui on s'entraînait, on s'entraînait. Vraiment, on était super amis. Et en fait... Elle n'a pas supporté le fait que j'arrive à dépasser ce palier-là. Et je trouve ça quand même assez dingue, alors qu'on aurait pu continuer à être amis. Mais donc, comme quoi, tu vois, je trouve que l'ajustement aussi se fait beaucoup par le fait qu'on perd notre entourage, en tout cas qu'on perd certaines personnes de notre entourage. Et que je pense aussi de mon expérience, mais tu me diras ce que t'en penses toi aussi, Sonia. Un autre frein qui fait que les femmes ne veulent pas gagner beaucoup d'argent ou veulent rester au même stade financièrement, etc., c'est justement par la peur de perdre leurs amis. Je me souviens d'une de mes clientes qui s'appelle Carole, qui m'a dit « Non mais Insaf, je ne veux pas atteindre… » On parlait de négocier son salaire et de le faire passer de 50 à 70 cas. Et elle me disait « Je ne veux pas passer de 50 à 70 cas parce que ça voudrait dire que je serai celle qui est la mieux rémunérée dans mon entourage et je sais que je vais perdre mes amis. » C'est dingue.
- Speaker #0
C'est fou, c'est triste, mais c'est sûr que moi, je me suis quand même posée la question, comme tout à l'heure, est-ce que c'est moi, est-ce que c'est les gens autour ? Mais c'est vrai que, comme j'accorde un grand intérêt à rester moi-même, et puis que j'ai partagé aussi, comme avec toi, avec plein d'autres personnes autour de moi, et c'est vrai que c'est quelque chose qui est très, très fréquent. Ça arrive que ce soit en couple, dans le réseau amical, mais... Après, je pense aussi à des anecdotes. Tout à l'heure, tu disais par rapport aux hommes, mais même encore aujourd'hui, récemment, j'ai rencontré un nouvel établissement bancaire et le conseiller m'a dit « Et monsieur, c'est le garant ? » Non, non, c'est moi toute seule. Et c'est vrai qu'il y a forcément, à n'importe quel stade de l'entrepreneuriat, à partir du moment où on est une femme, il n'avait même pas encore… ouvert mon dossier, ils ne me connaissaient pas, mais le fait que je sois venue seule et qu'il n'y avait pas mon mari ou un associé ou qui que ce soit, tout de suite, je me suis dit quand même on est en 2025, c'est compliqué.
- Speaker #1
Ça me fait penser à cet épisode de Sex and the City où à un moment donné, Miranda achète son appartement. Elle l'achète seule et à chaque fois, dans l'épisode, tu as toujours quelqu'un, soit d'un établissement bancaire, soit d'assurance, etc. qui lui dit « mets le coup emprunteur, mets le coup emprunteur » . Et en fait, elle se retrouve et elle devient dingue parce qu'à chaque fois, elle est obligée de dire « je suis toute seule, je suis toute seule » . Et à la fin, ça lui monte à la tête et elle commence à paniquer parce que justement, jusqu'ici, ce n'était pas un problème. mais à force de lui faire croire qu'il faut être à deux, pour faire des choses, elle se sent toute seule, alors qu'au départ, ça allait, quoi.
- Speaker #0
Oui, c'est exactement ça. Tu vois, c'est un carnet bien... Ben écoute, on peut le vivre encore de nos jours, au quotidien.
- Speaker #1
Oui, donc beaucoup de travail encore à faire. Sonia, l'une des raisons aussi pour laquelle j'ai trouvé très intéressant de t'inviter toi plutôt que quelqu'un d'autre, c'est que tu fais vraiment partie de l'économie réelle. Aujourd'hui, quand on parle de success story entrepreneurial, on parle de licorne, de start-up, voilà, tu vois, toute cette phase-là, on en vient un peu à bout quand même Mais tu as l'impression que pour réussir dans l'entrepreneuriat, pendant longtemps, ça a été le cas. Et encore un peu aujourd'hui, il fallait être dans une startup. Si tu n'es pas dans une startup, si tu ne lèves pas des millions, tu es un petit entrepreneur de seconde zone ou une petite entrepreneur de seconde zone. Et aujourd'hui, je trouve qu'on en revient un petit peu parce que cette tendance-là de la startup est en train de s'essouffler comme un vieux soufflé pourri. mais en tout cas moi la raison pour laquelle j'ai voulu t'inviter c'est parce que tu représentes Toutes ces entrepreneuses-là, et c'est pour ça que je t'adore aussi, tu les représentes fièrement et dignement, toutes ces entrepreneuses qui sont là et qui n'ont pas le vent de fond, qui n'ont pas de start-up et qui font partie de l'économie réelle. Et en fait, je trouve qu'il serait important maintenant de redonner les lettres d'or, en tout cas les lettres d'honneur, je ne sais plus comment on dit, mais à toute cette population d'entrepreneuses-là qui ne lèvent pas forcément des millions, qui n'ont pas de start-up, qui ne vont pas à San Francisco pour... discuter avec Elon Musk et lui demander d'investir dans leur boîte, mais qui arrivent quand même à monter des business, des business qui durent, à les développer et vraiment à aussi employer d'autres personnes et être un vrai moteur pour l'emploi de leur région. Et là-dessus, c'est vraiment une des raisons pour lesquelles je voulais t'inviter. Et donc, j'en viens à ma question. Est-ce que dans ton développement, parce qu'on le voit, avec toutes les femmes qui font au départ partie de l'économie réelle et qui reconnaissent un succès et qui, après, commencent à se développer, par exemple Kelly Mossol, c'est comme ça finalement il y a des gens, des hommes qui arrivent et comme tu sais des cochons à truffes, ils rédiflent la thune et ils viennent, ils te demandent d'investir en toi et de te propulser finalement à une autre dimension. Est-ce que toi tu as eu affaire à ce genre de proposition ? Et si oui, qu'est-ce qui a fait que tu as décidé de rester qui tu es et d'évoluer toujours en restant dans l'économie réelle ?
- Speaker #0
Merci déjà de cette question, puisque c'est tellement important. Comme tu dis, tous ces commerçants ont créé quand même de l'emploi. Et c'est vrai qu'on a eu tendance à être un peu oubliés pour la tech et pour tout ce qui engendre aussi beaucoup d'argent à côté. Et c'est vrai que si je peux en représenter quelques-unes, vraiment, je suis très fière. Et c'est vrai que récemment, je commençais à avoir quelques propositions 100% masculine, en effet, de m'aider à développer, d'investir, de faire plein de choses qui peuvent faire rêver. Mais c'est vrai que pour le moment, moi, je ne me sens pas... Je n'ai pas envie de passer ce cap-là, même si je suis consciente que ça pourrait être un énorme gap dans mon développement. Mais voilà, Sonia B, ça reste encore mon bébé. Je m'en suis bien sortie jusqu'à maintenant. Ça fait 7 ans. Je ne sais pas, peut-être qu'un jour, je serai OK avec ça. Mais pour le moment, ce n'est pas dans mes projets. J'espère pouvoir continuer à le développer seule. Ce serait une super fierté. C'est vrai qu'aujourd'hui, comme on l'a dit depuis tout à l'heure, j'incarne tellement. Après, ça ne veut rien dire. On peut très bien être entouré financièrement et rester à la tête de son entreprise. Je n'imagine pas non plus d'être partout. Ce n'est pas mes envies. Donc, aujourd'hui… je reste seule.
- Speaker #1
Très bien. Et puis, il y a de la force aussi à rester seule, de résister à ces sirènes-là et de ne pas céder à tous les mirages qu'on te fait miroiter. Parce qu'effectivement, même s'il y a des très belles success stories, en général, moi, je le vois dans plusieurs, ne serait-ce qu'avec Victoria Beckham, au final. Je ne sais pas si tu as vu le documentaire.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
On voit bien qu'à partir du moment où il y a quelqu'un qui a investi en elle, même si elle continue à incarner sa marque, etc., finalement, elle suit une stratégie qu'elle n'a pas forcément décidée en amont. Et des fois, tu peux même te faire éjecter. Je pense notamment à Inès de La Frésange qui, le lendemain, s'est fait éjecter de sa boîte parce que ça n'allait plus. Et sans parler d'Inès de La Frésange, pour un exemple qui est un peu plus récent, je pense à Delphine Plisson qui a monté Maison Plisson et puis elle a fait rentrer des investisseurs, machin. Voilà, on lui a fait miroiter des trucs. Au final, on lui a dit merci beaucoup, au revoir et bon week-end. donc Ça ne se termine pas toujours comme ça, mais je trouve qu'il y a une certaine fierté aussi et une forme de force de se dire, mon business marche bien, je vais continuer à le développer à ma manière à moi et je ne vais faire rentrer personne parce que finalement, je n'ai pas besoin d'eux pour atteindre mes objectifs à moi. Et ça,
- Speaker #0
je trouve qu'il y a une certaine force.
- Speaker #1
Sonia, merci beaucoup. J'ai adoré discuter avec toi. J'aurais juste une dernière question parce que je suis obligée de te la poser. Toutes les femmes qui t'admirent, qui aimeraient se lancer sur les réseaux, pas d'ailleurs, mais en tout cas qui ont un métier de commerçante, qu'elles soient esthéticiennes, coiffeuses, dentistes, bon, dentiste et pas trop commerçante, mais en tout cas qui sont plutôt des professions libérales, je dirais, et qui sont à leur compte. et qui voudraient avoir des conseils, les conseils d'une femme comme toi, qui a réussi comme toi dans ce domaine d'activité, si tu pouvais leur partager un, deux ou trois conseils sur la réussite financière, quels seraient-ils ?
- Speaker #0
Je pense que c'est vraiment d'oser, déjà, d'oser, de ne pas se poser trop de questions et de se lancer. Il n'y a pas de bon moment. Souvent, moi, j'entends, oui, mais j'attends que... Ce n'est pas le moment, pas cette année. Après, il y a le sujet de maternité aussi, nous les femmes. Et c'est vrai qu'il faut se lancer. Je pense qu'on n'est jamais vraiment prête et puis on apprend sur le tas. Et surtout, se mettre en avant, se mettre en valeur. Le meilleur conseil que je pourrais donner, c'est ce qui m'a servi. Et c'est vrai que l'argent vient ensuite. Comme on disait tout à l'heure, si on travaille, on a un savoir-faire, un super projet, forcément, le résultat sera là. c'est un peu ce que je pourrais donner comme conseil. Et puis, c'est vrai que moi, je suis l'exemple même d'avoir misé entre guillemets sur moi et ça a plutôt marché. Donc, allez-y.
- Speaker #1
Voilà, pas la peine d'aller voir une coach qui va vous coûter très, très cher, une coach business qui va vous coûter très, très cher. Et si vous avez des conseils de Sonia qui sont très alignés avec ceux d'autres coachs business, d'ailleurs, voilà, faites ce que vous aimez faire, faites-le bien. Et c'est certain que le succès arrivera. Et qui dit succès, dit pas que succès sur les réseaux, mais succès financier également.
- Speaker #0
C'est exactement ça.
- Speaker #1
Merci surtout pour ton authenticité dans un monde qui nous fait croire qu'être soi-même, ça ne paye pas. Tu es la preuve du contraire. Et tu es la preuve que être qui on est et s'aimer soi-même et incarner sa juste valeur, ça paye. Et ça peut payer très bien aussi. Merci infiniment Sonia.
- Speaker #0
Merci Nsap. C'était vraiment un plaisir de partager tout ça avec toi.
- Speaker #1
Sonia, avant de se quitter, où est-ce qu'on peut te retrouver s'il te plaît ? Physiquement et sur les réseaux aussi ?
- Speaker #0
Oui, sur les réseaux, sur Instagram, Sonia Bény. Je suis aussi maintenant assez active sur LinkedIn. C'est vrai que j'aime beaucoup ce réseau où je te retrouve souvent, Insaaf. Et à Lille, à Paris, sur nos instituts. On est actuellement aussi un petit peu à la télé puisqu'on est l'institut de beauté de la Star Academy. donc c'est vrai que chaque semaine on s'occupe des élèves, c'est très sympa, jusqu'en février.
- Speaker #1
Et à Paris, pour les Parisiennes qui nous écoutent, tu es située où ?
- Speaker #0
À Paris, on est au printemps, dans le printemps. à Sion. Donc, on a un institut qui s'est agrandi. Donc, on a des cabines, plus l'espace manucure et un pop-up avec nos cibées.
- Speaker #1
Génial, génial. Écoute, félicitations pour tout ça. Sonia, je mettrai évidemment dans les notes de l'épisode tes deux comptes Instagram où on peut te suivre. Si vous êtes de passage à Paris ou à Lille, avant que Sonia soit partout, parce que tu n'es pas qu'une queen à Lille. Sonia, tu es une queen partout. Je te le confirme. Avant qu'elle ouvre des instituts partout, vous pouvez la retrouver à Lille et à Paris. Encore merci, Sonia. Ça a été un véritable plaisir. Merci pour ta fraîcheur. Merci pour ton authenticité. Je le redis et je le répète parce que c'est tellement... Franchement, je vois beaucoup d'entrepreneuses et d'entrepreneuses en plus qui ont ton aura à toi et ton influence à toi. Et je peux te dire que ton authenticité à toi et ta fraîcheur à toi, elle est vraiment hyper rare. Donc, merci pour tout ça.
- Speaker #0
C'est un très beau compliment. Merci, Insa. À bientôt. À bientôt. Merci.
- Speaker #1
Si vous aimez le podcast Majestueux Valeurs, vous allez adorer notre programme et nos offres de coaching à la négociation de rémunération. Grâce à la méthodologie unique et pratico-pratique de Majestueux Valeurs, vous allez apprendre enfin à vraiment gagner votre vie. Vous allez notamment apprendre comment découvrir votre juste salaire ou vos justes tarifs sur le machin du travail, à construire une stratégie de négociation alignée avec vos priorités de vie et vos objectifs de carrière, et enfin, à formuler les bons arguments face à votre hiérarchie ou vos clients pour obtenir la rémunération que vous méritez. Si vous écoutez Ma Juste Valeur, c'est parce que vous êtes convaincu que votre travail mérite d'être reconnu financièrement. Alors laissez-moi vous aider à réaliser vos objectifs et rejoignez-moi dès aujourd'hui sur www.majustevaleur.com. Enfin, si cet épisode vous a plu, vous pouvez le partager à vos proches, vous abonner, le noter 5 étoiles et mettre un commentaire sympa sur la plateforme de streaming que vous préférez. N'oubliez pas, sharing is caring. Alors si vous pensez que ce podcast ou mon travail peut aider quelqu'un, s'il vous plaît, n'hésitez surtout pas à le partager.