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Ma Vie de DRH

Etre DRH ultra-sensible : En faire une force humaine et managériale - Cynthia COMBARY

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36min |12/11/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode de Ma Vie de DRH, nous accueillons Cynthia Combary, DRH chez Asus France, pour aborder un sujet encore trop peu discuté : Être DRH et ultra-sensible. Comment transformer cette sensibilité en force relationnelle et managériale ?


Dans cet échange intime et lucide, Cynthia partage comment elle a appris à reconnaître, accepter, puis valoriser son hypersensibilité dans sa posture de DRH.


Au programme :
– Ce que cela signifie, concrètement, d’être DRH et ultra-sensible
– L'importance de redonner une place aux émotions dans l’entreprise
– Manager des collaborateurs sensibles : comprendre, ajuster, accompagner
– Les atouts et les fragilités de l’hypersensibilité dans les fonctions RH
– Et surtout… ce que gagne une organisation à accueillir pleinement les profils sensibles


Un épisode vrai, éclairant, et profondément humain, pour toutes celles et ceux qui veulent faire rimer sensibilité et impact.


Et si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à vous abonnez et à nous laisser 5 étoiles ou un commentaire. Ça nous fait toujours plaisir à lire et surtout ... Ça nous aide à faire connaître le podcast au plus grand nombre ! 


# Hypersensible # DRH # Emotions # Sensibilité

_______________________________________

Vous aimeriez que nous abordions une thématique particulière, contactez-nous :

Sur notre site internet : https://go4human.com
Sur notre page LinkedIn : https://linkedin.com/company/go4human-go/  
Sur nos profils LinkedIn  : Pauline DANGUY | LinkedIn et Thierry Huss-Braun | LinkedIn


Et si vous souhaitez en savoir plus sur GO4HUMAN, parlons-en : 09 77 25 05 52

Nous sommes un accélérateur de transformation humaine et collective qui intervenons sur quatre leviers clés de l'entreprise :

🚀 L’organisation : Structurer et ancrer une culture forte pour une performance durable.

🚀 La direction : Aligner la vision, les décisions et la communication pour avancer ensemble.

🚀 Les managers : Former des leaders capables d’engager, fédérer et piloter avec impact.

🚀 Les équipes : Fluidifier les interactions et renforcer la dynamique collective.


Tout ça, grâce à des séminaires immersifs, de la formation, du coaching et du conseil 🌟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ma vie de DRH, le podcast dédié au partage d'expériences RH. Je suis Pauline Danguille, dirigeante inspirée chez Go4Human. Psst,

  • Speaker #1

    avant ça, je voulais vous parler de Go4Human, l'aventure que je mène avec Thierry. Parce que oui, on aide les entreprises à être plus authentiques, plus engagées et plus agiles. Mais comment, me direz-vous ? Eh bien, en alignant la direction sur la vision, les décisions et la communication. mais aussi en donnant aux managers les clés pour engager, fédérer et piloter leurs équipes. Et enfin, en aidant chaque équipe à mieux collaborer et mieux communiquer. Le tout grâce à des séminaires team building, du coaching, de la formation, du co-développement et du conseil RH. Parce que oui, on en est convaincus, une entreprise qui rayonne à l'extérieur, c'est d'abord une entreprise qui brille de l'intérieur. Et maintenant, place à l'épisode du jour. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Ma vie de DRH. Aujourd'hui, j'accueille Cynthia Koumbari qui est DRH chez Asus France et qui va nous parler du sujet de l'ultra-sensibilité, qu'on appelle aussi hyper-sensibilité de façon plus commune, et notamment quel est ce rôle dans le milieu des ressources humaines ? Est-ce que c'est une force ? Est-ce que c'est une faiblesse ? Qu'est-ce qu'on en fait au quotidien ? Comment on le fait évoluer avec les personnes qui nous entourent au quotidien dans le professionnel ? Mais je n'en dis pas plus. Bonjour Cynthia, je te laisse te présenter.

  • Speaker #0

    Bonjour Pauline, tout d'abord merci pour ton invitation. Je suis vraiment ravie d'être avec toi aujourd'hui pour un sujet qui me tient à cœur et surtout pouvoir échanger avec vos éditeurs, que je salue d'ailleurs, et que je remercie d'avance pour leur écoute et leur curiosité sur ce sujet. Donc effectivement, je suis directrice de ressources humaines au sein d'Asus France depuis maintenant sept ans. C'est un très beau challenge et je suis complètement épanouie dans ce métier. Initialement, j'avais plutôt vocation à faire du droit parce que j'ai fait des études de droit. Et en dernière année de master, j'ai eu la chance de faire un stage dans une entreprise où il y avait un service juridique RH. Et j'ai connu le métier de ressource humaine pendant mon stage avec une équipe hyper bienveillante et qui m'a donné envie. à ce moment-là de me mettre aux ressources humaines. Donc effectivement, j'ai intégré l'équipe, j'ai eu des fonctions très rapidement à responsabilité dans les ressources humaines, d'abord dans le bâtiment, puis dans la restauration collective. Et à la naissance de ma fille, parce que je suis aussi maman, à la naissance de ma fille, j'ai voulu effectivement trouver un poste un peu près de chez moi, et j'ai eu la chance d'intégrer ASUS. Voilà pour mon parcours et la fonction chez Asus France de ressources humaines, c'est vraiment une fonction à 360 degrés dans un milieu international, dans un milieu IT. Donc on essaye d'apporter effectivement notre touche d'humanité, de sensibilité, dans un milieu souvent masculin et encore pas forcément parce que chez Asus on... On est presque à la parité, on a 54% d'hommes et 46% de femmes, donc c'est aussi une belle image de l'entreprise dans laquelle je travaille, où chaque homme et chaque femme a sa place.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on va parler d'hypersensibilité, mais que tu préfères plutôt expliquer par ultrasensibilité. Alors moi, j'ai regardé un petit peu les chiffres. Les études aujourd'hui disent qu'il y a généralement entre 15 et 31% de la population qui serait hypersensible. Il y a certaines études qui disent que c'est plutôt 20%, mais ça monte jusqu'à 31%, ce qui est quand même beaucoup. Et c'est pourtant un sujet qui est peut-être encore assez méconnu. Et donc, la première question que j'aimerais te poser, Cynthia, c'est c'est quoi être hypersensible ou ultrasensible ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, je fais la nuance entre ultrasensibilité ou hypersensibilité. Sur les réseaux, on va souvent voir le terme d'hypersensibilité, mais c'est un choix très assumé de ma part, parce que je trouve qu'en français, le mot hypersensibilité a souvent une connotation négative. Il évoque le trop, le débordement, la fragilité, quelqu'un qui est trop. Et donc, je préfère parler d'ultrasensibilité parce que je trouve que ce terme reflète un peu mieux la richesse émotionnelle, la lucidité sensorielle et la profondeur de perception qu'on a. Ce sont des profils qui ressentent fort, mais qui transforment, mine de rien, cette puissance d'écoute, son intuition et cette humanité pour la diffuser aux personnes qui les entourent. C'est pour ça que pour moi, c'est important le terme d'ultra-sensibilité. Être une personne ultra-sensible, pour en venir à ta question, dans les ressources humaines, c'est apporter un côté humain, c'est remettre l'humain au centre de l'entreprise. faire de sa sensibilité une force et bâtir avec les équipes une performance qui est alignée sur des valeurs humaines. On remet au centre de l'entreprise les collaborateurs. Parce que comme on le pense avec mon dirigeant, d'ailleurs à qui je dis bonjour, Moustapha, effectivement, ce qui est important, ce n'est pas de s'appuyer sur les faiblesses des collaborateurs, mais de s'appuyer sur leurs forces. Et en prenant les forces des uns et des autres, on crée un métier de force, de compétence dans l'entreprise et ce qui permet à l'entreprise d'être gagnante. collaborateurs. épanouie, l'entreprise en termes de business sera épanouie. Donc voilà, je pense que DRH ultra-sensible aujourd'hui, c'est remettre l'humain au cœur de l'entreprise et puis dans l'évolution des ressources humaines, si on regarde un peu les différentes facettes du métier, au début on voulait un RH très dans les chiffres, la paie, on gérait de la paie, du recrutement, de la formation. Ensuite on est passé sur la gestion de carrière. gestion de compétences. Donc petit à petit, on a rajouté un peu d'humains. Ensuite, on a demandé des RH opérationnels qui aillent sur le terrain pour justement faire en sorte d'être proche des équipes, pas enfermés dans son bureau. Ensuite, on a parlé de business partner. Comment on faisait en tant que RH à faire en sorte que le business soit au cœur de notre gestion des ressources humaines. Et aujourd'hui, dans le monde de demain, que va devenir notre métier ? Je pense que notre métier sera de coacher, coacher nos managers, coacher nos équipes pour faire en sorte qu'elles se sentent bien et épanouies. Je pense que notre métier de ressources humaines évolue avec la société et qu'un DRH ultra sensible aujourd'hui aura ce point fort, cette force d'être à l'écoute, d'avoir cette intuition-là pour accompagner les managers à gérer avec bienveillance leurs équipes.

  • Speaker #1

    Et ça se traduit comment toi dans ton... quotidien d'être hypersensible ? Qu'est-ce qui se passe en toi ou dans tes interactions avec les autres, si on parle très concrètement ?

  • Speaker #0

    Concrètement, déjà, dans mon recrutement, je ne l'ai pas fait exprès initialement, mais je m'en suis rendue compte dernièrement que mon équipe était un peu à mon image. Je travaille avec deux magnifiques jeunes femmes qui m'écoutent, je l'espère. Charlotte et Myriam. Charlotte qui est arrivée il y a 5 ans. C'est notre mondeur recruteuse, je l'appelle comme ça, parce qu'en fait, elle se donne corps et âme pour dénicher l'État. Et Myriam, qui elle, m'a rejoint il y a 6 ans, qui a été une bouffée d'oxygène à une période où, effectivement, j'étais toute seule, parce qu'elle est solaire, et à la fois calme et sereine. Donc, elle partage au collaborateur sa douceur. Et le point commun... entre ces deux personnalités complètement différentes, c'est notre sensibilité. Toutes les trois, on est sensible à des niveaux différents, parce que dans la sensibilité, il y a différentes formes de sensibilité, on n'est pas toutes pareilles, je pense que toute personne est différente, et nos sensibilités sont différentes. D'ailleurs, j'en profite pour souhaiter joyeux anniversaire à Myriam. Effectivement, le jour de l'enregistrement, c'est son jour d'anniversaire. Et je crois que dans la vie, rien n'arrive par hasard. Et le fait de prendre la parole aujourd'hui, pour moi, c'est une belle manière de mettre à venir ce sujet qui nous tient à cœur à toutes les trois, de femmes sensibles et engagées. Et j'espère que par la suite, on reconnaîtra cette sensibilité comme une force pour la fonction RH. Et dans notre quotidien, quand un collaborateur passe notre porte, concrètement, qu'est-ce que ça donne ? Clairement, on est des éponges. S'il vient de bonne humeur avec un super projet à nous exposer, on va être en euphorie avec lui, on va partager sa joie. Et des fois, ça arrive, des collaborateurs ou collaboratrices qui passent notre porte et qui ne sont pas bien. Et là, on va lui demander « mais tu vas bien ? » Et ce n'est pas un « tu vas bien » où on attend un « oui, ça va » . Non, quand on pose la question de « comment tu vas ? » dans notre bureau, c'est un « comment tu vas ? » profond, c'est « comment tu te sens ? » Ce n'est pas est-ce que tu as eu les chiffres, est-ce que tu as la performance attendue, non, c'est comment toi, en tant que collaborateur, tu te sens. Et je pense qu'avec le temps, en tout cas, je l'espère, les Asuciens ont compris qu'ils pouvaient venir dans notre bureau quand ça ne va pas aussi. Nous partager leurs problématiques. Donc, effectivement, ils se déchargent, on récupère toutes leurs émotions en tant qu'éponge, on l'absorbe et notre rôle, c'est de faire en sorte... qui viennent avec des problématiques, mais qui repartent avec des solutions. de les accompagner avec bienveillance, de les aider à relativiser, à prendre du recul, et surtout les aider à trouver la solution qui leur permet d'être apaisés. Donc effectivement, un manager qui rencontre une problématique avec quelqu'un dans son équipe, je vais l'écouter, je vais lui proposer des solutions pour justement aussi donner la parole au collaborateur. Et à l'inverse, un collaborateur qui vient me voir en me disant « là, je suis en surcharge » . comment faire, je vais lui proposer de faire un point avec son manager pour justement revoir ses priorités, que le manager prenne son rôle de manager en lui donnant les tâches importantes, les moins importantes, pour que lui ait une visibilité sur ses missions et puisse travailler un peu plus sereinement. Un poste de RH ultra-sensible, c'est ça, c'est composé avec les émotions des uns des autres, parce qu'on les ressent, on est hyper empathique, donc on ressent tout ce qui traverse, Donc, ça va être type. qui va animer une personne, mais de le transformer en valeur positive, le transformer en coup de boost pour eux. On nous appelle un peu les rayons de soleil de l'entreprise parce qu'effectivement, avec un sourire, avec un compliment, avec de la bienveillance, ils se sont sentis écoutés. Et même si on n'a pas la solution, ce n'est pas grave. En tout cas, ils ont pu en parler à quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie notion. au-delà de l'écoute qui est très importante, mais qui est peut-être ce que tout le monde peut faire, c'est cette empathie qui est profonde et sincère, qui en tout cas est à un degré beaucoup plus poussé peut-être que le commun des mortels, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Tout à fait. Dans l'empathie, il y a effectivement comprendre l'autre, se mettre à la place de l'autre, mais ressentir. Et le challenge, et c'est ce que j'essaye de transmettre à Charlotte et à Myriam, c'est... Ok, on est empathie, on absorbe les émotions des autres, mais à un moment donné, se rendre compte que ce n'est pas son émotion à soi. Et arriver à faire la différence. Oui, je le ressens, c'est ok, mais ce n'est pas la mienne. Donc, je peux partager le mal-être, mais il ne faut pas que ça devienne quelque chose qui me bouffe. Parce qu'effectivement, sinon le soir, on est épuisé, et on n'arrive pas à se recharger. Et pour pouvoir donner à l'autre, Il faut être soi-même en paix et bien. Sinon, en fait, on ne peut pas être disponible pour les autres, à mon avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi les super pouvoirs des ultrasensibles, notamment dans la fonction RH ?

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'empathie. Donc, c'est avoir une empathie très développée. Avoir une conscience de l'intelligence émotionnelle. Ça, c'est hyper important. Les points forts, c'est aussi, comme on a besoin de sens dans ce qu'on fait. On essaye de donner du sens aux autres, de donner de la visibilité sur l'entreprise et ses objectifs. On ressent tout avec une forte intensité, effectivement. Mais d'un autre côté, on arrive à être sans jugement. On ne juge pas les personnes qui passent notre porte, on les accueille. On leur donne un cadre bienveillant et d'un autre côté, on essaye de donner du sens à leurs émotions, les faire se questionner. Donc c'est toutes ces forces-là qui fait qu'on valorise avec justesse plutôt que porter un jugement, tout simplement.

  • Speaker #1

    C'est très clair sur les forces, mais du coup ça me posait la question d'un peu des désavantages, ou en tout cas ce qui aujourd'hui peut être un poids pour toi en tant qu'ultra-sensible. J'ai conscience là que tu me dis que tu es en fait une éponge à émotions. Peut-être que ça te consomme beaucoup d'énergie d'absorber les émotions de tous, de devoir les retraiter, d'identifier que ce n'est pas ton émotion et que tu ne dois pas le porter. Quels sont tous ces désavantages que peut avoir un ultrasensible dans son quotidien ?

  • Speaker #0

    Tout simplement, notre cerveau fonctionne différemment. Effectivement, on a un système de perception qui est hyper élargi. Et en réunion, par exemple, je vais ressentir les émotions collectives. et à la fin je vais sûrement me sentir un peu plus épuisée qu'à la normale, avoir un peu plus de tension, de contrariété parfois parce que on essaie quand même de rester axé avec ses valeurs, les valeurs sont très importantes et des fois notre corps nous envoie des signaux d'alerte. Moi je l'ai vécu il y a un an clairement en toute transparence où j'avais un peu trop tiré sur la corde, je pensais pouvoir tout surmonté et mon corps m'a dit stop, j'ai eu une blessure, j'ai dû m'arrêter de travailler et puis faire une rééducation qui a duré quand même un an de rééducation suite à un ligament croisé. Mais ce que je retiens, c'est qu'effectivement, la faiblesse va être ce trop-plein émotionnel. Et comment faire pour que ça ne mine pas et ne pas en arriver à la blessure, comme j'ai pu le vivre ? C'est se poser la question de quels sont nos besoins. Moi, je suis quelqu'un qui adore le sport, et mes besoins, c'est de danser, je suis passionnée taekwondo, c'est de voir mes copines, de passer des moments de qualité avec mes enfants et la nature. C'est de reconnecter son corps à des choses simples de la vie et se mettre en pause parfois pour se ressourcer. Donc, il y a des, comme toutes caractéristiques, il y a des forces et des faiblesses. Il y a des axes d'amélioration. Donc, pour moi, ce n'est pas une faiblesse. C'est des axes d'amélioration sur lesquels les ultrasensibles doivent travailler. Se recentrer sur soi. Se dire, ok, qu'est-ce que j'ai besoin ? Qu'est-ce qui me fait du bien pour me ressourcer ? Quand j'ai ce trop plein d'émotions-là. et s'autoriser de s'arrêter. Là, je fais une pause. Peut-être que je vais aller marcher en bas des bureaux, dix minutes, prendre un peu de vitamine parce qu'il y a un rayon soleil qui sort. Et c'est OK. Et après, je reviens. Je reviens avec une bonne énergie. Et j'ai un peu vidé ce trop-plein émotionnel que j'ai emmagasiné en moi.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que tu as besoin d'en tout cas mieux te connaître et surtout t'écouter pour trouver un équilibre. Ce qui peut-être... pour quelqu'un qui n'a pas de cette super hypersensibilité, n'a pas ce seuil-là aussi proche, en fait. Il va laisser peut-être un peu plus monter la cocotte et exploser plus tardivement. Parce qu'il faut quand même préciser que tu as dit qu'effectivement, tu t'es fait les ligaments croisés, mais que les ligaments croisés, tu ne les as pas fait au sport quand même.

  • Speaker #0

    Alors, j'étais au sport, mais à ce moment-là, je ne faisais rien de particulier. Voilà, j'ai donné un coup de pied, j'ai reposé la jambe et effectivement, mon genou a flanché. donc ce n'est pas une blessure suite à un trauma suite à un coup, suite à une chute qui sont les caractéristiques du taekwondo en termes de blessure non, là c'était vraiment la première chose qui m'est venue à l'esprit au début j'ai cherché la raison en me disant peut-être que quelqu'un m'est rentré dedans, c'est pour ça que je me suis fait mal et quand j'ai vu qu'il n'y avait personne autour de moi là je me suis dit, mais qu'est-ce que je me suis fait ? comment j'ai fait ? fait pour en arriver à cet épuisement. Ça a été la première chose qui m'a traversé l'esprit. Puis après, on est dans le déni. Donc, tout va bien. On continue le cours jusqu'au bout parce qu'on est perfectionniste. Et puis là, j'ai mon petit frère qui est kiné et qui me dit, non mais Cynthia, va contrôler parce que je pense que ce n'est pas juste un genou qui ne va pas bien. Il faut que tu fasses un IRM. Et quand les résultats sont là et qu'il vous dit il y a mon croisé, là, on s'effondre. on s'effondre et on se dit « waouh, comment j'en suis arrivé là ? » Et on a deux options, soit on reste au plus bas et on s'habitue de toi sur ce qui nous arrive, soit on se dit « ok, bon là il m'est arrivé quelque chose, pourquoi ? » Je vais chercher pourquoi et c'est un peu le concept de cette pensée différente, c'est une pensée en arborescence. Pourquoi ? Et tu remontes toujours à pourquoi. Donc tu as trouvé la première solution et pourquoi j'en suis arrivé là ? C'est un peu l'arbre des causes. qu'on fait quand il y a un accident du travail. On remonte, on remonte, on remonte, et on se dit, OK, maintenant que j'ai le pourquoi, comment je fais pour que ça ne se reproduise ? Et là, c'est une introspection. On essaye de savoir qu'est-ce qui nous fait du bien, et on le met en place derrière. On s'accorde du temps, et on s'autorise la bienveillance qu'on accorde aux autres, on se l'autorise à soi.

  • Speaker #1

    L'ultra-sensibilité, c'est les émotions avant tout, tu en parles pas mal. Pour autant, dans la société actuelle, les émotions, ce n'est pas bien, il faut les laisser à l'entrée du palier, mais il ne faut pas les rentrer en entreprise, c'est mal. Comment, toi, tu gères ça et quelle est pour toi l'importance des émotions, notamment en entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que la réponse que j'aimerais apporter aujourd'hui, c'est pour les managers qui gèrent des ultrasensibles. Parce que je gère des ultrasensibles et ce n'est pas parce que je le suis que la tâche a été simple. Elle a été plus simple que pour des personnes qui sont très cartésiennes. Effectivement, je ne le nie pas. Mais je me suis rendu compte que ça peut être quand même quelque chose d'assez délicat. Donc au quotidien, c'est particulier et beau à la fois parce que dans mon équipe, on peut passer des larmes au rire en quelques minutes. Parce qu'on vit les émotions intésément, sans filtre, mais c'est ce qui fait qu'on est authentique et solidaire avec tout le monde. Et il faut rappeler quand même, je pense que les larmes ont une vraie fonction physiologique. Effectivement, pleurer permet d'éliminer le stress, d'éliminer le troquin d'émotion, c'est une soupape naturelle du corps. Donc pleurer, à mon sens, ce n'est pas une faiblesse, c'est une forme de régulation émotionnelle. Et socialement, je pense que les larmes peuvent renforcer des liens. Ça éveille l'empathie, par exemple pour des personnes qui ne le sont pas. Ça crée du lien, ça ramène les choses au bon endroit. On reste des humains, même si on est dans une entreprise, oui, même la DRH peut avoir des moments de joie comme d'émotion, et complètement être alignée. en phase avec son métier est compétente. Ce n'est pas parce qu'on a des fois des larmes, de joie ou de peine qu'on n'est pas compétent. Ce sont des choses complètement distinctes. Et c'est vrai que mon manager a eu cette expérience-là dans son management avec moi où dès qu'il y avait des sujets touchy, compliqués, j'étais forte, un rock. J'arrivais à trouver des solutions, à faire avancer les choses. je suis une très bonne médiatrice pour moi il faut toujours trouver des compromis et un jour en entretien là il me dit quelque chose de il me fait un compliment tout simplement il valorise mon travail et j'ai des dames et là il me dit mais c'est pas possible ce que je t'ai dit c'est c'était pourtant gentil et oui et là je vais fait comprendre et quelle personne j'étais et que les larmes de joie c'est aussi une reconnaissance émotionnelle tout simplement. Et j'ai eu la chance de tomber sur un manager qui est bienveillant et qui a un management paternaliste. Donc il ne s'est pas formalisé à ça. Il ne s'est pas dit « ah ben non, elle est faible, elle ne va jamais pouvoir gérer les qualitudes d'entreprise » . Non, au contraire, il s'est dit qu'il pouvait avoir confiance en moi parce qu'à chaque fois que j'allais venir le conseiller, je vais le faire avec mon cœur. Et je pense que c'est ce qu'il a vu en moi, dès le départ. Il a vu que j'étais quelqu'un de foncièrement humaine. et que j'allais être toujours authentique dans ce que j'allais lui exposer ou dans les solutions que j'allais lui proposer.

  • Speaker #1

    Ce qui est très intéressant aussi avec les émotions, c'est là tu parles effectivement des larmes, mais au-delà de ça, par exemple, toutes les émotions sont un moyen de communiquer avec soi-même pour aller chercher ce qui se cache dans son inconscient profond. C'est ça en fait les émotions. Notamment la colère, si on a de la colère, ça veut dire qu'au fond de soi, il y a quelque chose avec lequel on n'est pas aligné et que ça va aller nous pousser. à agir, à voir les choses différemment. La tristesse, c'est peut-être pour faire un deuil, pour passer à une prochaine étape et qui nécessite qu'on quitte l'ancienne situation. Et en fait, c'est effectivement ça qui, en entreprise, est mal vu parce qu'on se dit toujours « Mais s'il pleure ou s'il est en colère, c'est qu'il n'arrive pas à se contrôler, il n'est pas maître de lui-même. » Et il y a cette sorte de croyance collective qui est de dire que les émotions, c'est aussi montrer qu'on est faible. Comment toi, aujourd'hui, tu arrives à partager un peu cette culture de l'émotion au sein de l'entreprise puisque tu es toi-même finalement ambassadrice des émotions ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut tout simplement se dire que la sensibilité, c'est une force, ce n'est pas une faiblesse. Qu'on peut être DRH, manager, dirigeant et humain. Humain, effectivement, on a tous des larmes, mais notre corps est fait pour ressentir la tristesse, pour ressentir... de la joie, l'humain est fait comme ça. À partir de là, on se dit, ok, est-ce qu'une entreprise, demain, n'a pas besoin justement de leaders capables d'écouter, capables de ressentir, capables de créer du bien ? Parce qu'on est quand même dans un monde où, avec l'intelligence artificielle, mine de rien, on perd un peu ces valeurs humaines-là. Et c'est comme avec l'IA, il faut se dire non. ça ne va pas remplacer les humains que l'on est. Ça va nous permettre d'être plus performants. Aujourd'hui, une fois qu'on a compris l'outil et qu'on l'utilise à bon escient, ça nous permet d'être plus performants. Donc je pense que le message que j'aimerais faire passer, parce que c'est vraiment une conviction profonde, c'est que l'intelligence émotionnelle est une compétence clé dans un monde où la technologie prend de plus en plus de place. L'IA ne remplacera jamais l'intuition, elle ne remplacera jamais l'empathie ou la chaleur d'un sourire, la chaleur d'un regard. C'est tout ça qu'on apporte en tant que DRH humaniste et passionné par ce métier. On fait en sorte que justement la sensibilité prenne toute sa place dans une société qui est de plus en plus déshumanisée.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est un vaste sujet. L'IA qui va arriver et la partie émotionnelle. Et on dit qu'aujourd'hui, les compétences qu'on attend des collaborateurs demain seront de moins en moins techniques et de plus en plus dans les soft skills. Et c'est tout à fait ce que tu évoques là, en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, parce que la technicité... À partir du moment où on aura enregistré toutes les données techniques dans l'IA, elle sera capable de le faire à notre place. Donc nous, quelle est notre valeur ajoutée dans tout ça ? C'est d'apporter cette intuition, ce feeling, ce ressenti que l'IA n'a pas. Vraiment, je pense que c'est la clé du management de demain. Un manager à l'écoute de ses équipes, un manager qui sait s'adapter aux différentes personnalités de ses équipes.

  • Speaker #1

    Et justement, je rebondis sur le management, que ce soit ton manager envers toi qui est ultra sensible ou même toi avec tes équipes qui sont elles-mêmes ultra sensibles. Quels sont les grands challenges de management pour des personnes ultra sensibles ?

  • Speaker #0

    Ce qui est le plus important, je pense, c'est de donner du sens à la personne ultra sensible dans ses missions. Pas forcément en valorisant tout ce qu'elle fait, parce qu'on est tous pris dans un quotidien qui fait qu'on n'a pas forcément le temps. Mais à partir du moment où on aura donné un cadre et du sens à la personne ultra-sensible, elle s'épanouira. Soit c'est en phase avec ses valeurs, elle reste dans l'entreprise, et à ce moment-là, elle pourra pleinement s'épanouir. Soit ce n'est pas en phase et effectivement, elle fera un choix qui sera le sien. Mais un manager d'ultra-sensible doit avant tout faire preuve d'empathie et de bienveillance avec la personne. Alors, ce n'est pas tous les managers qui ont les compétences d'empathie, et ce n'est pas un reproche. honnêtement il faut de tout pour faire une société et un monde, il faut des personnes qui ont plus d'empathie, des personnes qui sont un peu plus cartésien et je pense que c'est justement l'équipe le mélange de ces différents compétences et potentiels qui fait qu'on avance dans le bon sens mais en tout cas les managers de personnes ultrasensibles ce qui va être important c'est faire preuve d'écoute donner des limites, un cadre la personne ultrasensible c'est que voilà, on lui donne, on lui accorde un moment d'écoute Par contre, après, on revient sur la base. C'est le métier, c'est comment je l'accompagne en termes de compétences, comment je fais en sorte qu'elle puisse s'épanouir. OK, on est dans les coupes, mais d'un autre côté, il faut donner un cadre aux missions pour que la personne ne se sente pas démunie, ne se sente pas rejetée, ne se sente pas mise à l'écart, parce que c'est quelqu'un qui peut être très joyeuse, comme effectivement vivre un peu moins bien. certaines tensions dans l'entreprise parce qu'elle l'aura ressenti plus fort que les autres, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça me fait me pencher sur une autre question qui est les situations de dissonance, c'est-à-dire n'être pas d'accord avec quelque chose qu'on nous demande de faire. Ça arrive souvent en entreprise. J'imagine que toi, en tant que DRH, tu es forcément confronté à ce genre de situation à des moments donnés. Comment toi, en tant que DRH ultra sensible, tu gères des situations de dissonance ?

  • Speaker #0

    Alors oui, on est dans un monde de l'entreprise. Je n'ai pas encore vocation à être à mon compte, être mon propre patron. Donc, il faut aussi s'adapter. C'est un profil caméléon, un profil ultra-sensible. C'est un profil qui va pouvoir se suradapter à toute situation. C'est un peu un couteau suisse dans l'entreprise. Il va faire en sorte de changer d'attitude en fonction de son interlocuteur. donc quand je suis confrontée à une valeur ou une décision qui n'est pas en phase avec ma vision des choses, mon premier réflexe, c'est de demander pourquoi. C'est ma grande question. Je vais aller voir mon dirigeant et je vais lui dire, ok, là tu souhaites faire ça, est-ce que s'il te plaît tu peux m'expliquer pourquoi ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi dans ton business, tu as besoin de le faire ? » Et souvent, un ultra-sensible, à partir du moment où il a compris pourquoi, même si on n'est pas d'accord, je pense que justement les désaccords font évoluer le débat. Moi, je vais lui expliquer en tant que RH ma vision des choses, pourquoi je pense et pourquoi je ne suis pas d'accord avec la décision. Et encore, honnêtement, on a des valeurs tellement… humaine dans l'entreprise que c'est rare ce genre de sujet et j'ai la chance d'avoir un manager qui va être à l'écoute il va me dire ok c'est une salle à humainement en termes de ressources humaines tu souhaiterais que ça se passe de cette manière moi je t'explique que pour le business il faut que ça se passe autrement comment on trouve un compromis toi et moi comment on fait en sorte que d'un côté j'écoute ce que tu as à me dire mais d'un autre mon business fonctionne en fait et c'est là où il faut faire preuve d'intelligence émotionnelle faut aller au delà de Non, je me retranche, je ne suis pas d'accord, je ne le fais pas.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas possible. Il faut aller au-delà de ça et se dire, OK, il y a un business à faire tourner, comment je vais accompagner le business tout en conservant mes valeurs humaines. Moi, en tout cas, c'est le travail que j'ai fait pour m'aligner. Et honnêtement, des fois, je ne suis pas d'accord, mais parce que je n'ai pas le pourquoi du business. Et en m'expliquant, finalement, petit à petit, j'adhère. vers où il veut aller, parce qu'il m'a fait comprendre pourquoi c'était bien pour l'entreprise. Mais je vais faire en sorte que ce soit aussi bien pour ses collaborateurs, tout simplement.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Donc, ça veut dire que vraiment, toi, si tu n'as pas le vrai pourquoi, déjà, si tu n'as pas le vrai pourquoi, tu vas le sentir, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et ensuite, il te faudra vraiment l'explication. Donc, ça ne peut pas marcher avec toi, le « c'est comme ça, il faut le faire » .

  • Speaker #1

    Ah non, parce que demain, c'est à moi d'aller convaincre les collaborateurs. Mais si je ne suis pas moi-même convaincue du sujet. Comment c'est possible de le partager ? Et je ne sais pas si tu me permets, mais j'ai eu un exemple très concret de ça, clairement. On a vocation à déménager de nos locaux. Et moi, j'avais fait le choix de venir chez Asus France parce que c'était proche de chez moi. Effectivement, pour mon équilibre vie privée, vie professionnelle. Et mon dirigeant m'a dit, effectivement, aujourd'hui, on souhaite se rapprocher de Paris, investir. Donc, on va peut-être changer de locaux. Et là, d'un coup, c'est l'humain qui parle. Ah mais non, à titre perso, ça me pose problème. Ce n'est pas en adéquation avec mon projet personnel de vie de famille. Mais lui m'a expliqué pourquoi. Il m'a dit, non Cynthia, aujourd'hui, il faut qu'on soit visionnaire. Il faut qu'on avance dans le sens du business. Et ça, il faut se rapprocher de Paris pour nos clients, pour avoir des buildings à l'image de notre entreprise. On est quand même une entreprise internationale, avoir nos propres locaux. Et là, il a créé du sens. Il m'a dit, Cynthia, si je t'intègre au projet et on fait en sorte que les collaborateurs et les locaux qui leur permettent de s'épanouir, chose qu'on n'a pas forcément aujourd'hui parce qu'on n'est pas dans nos propres locaux, est-ce que tu penses que ça va avoir du sens pour toi ? Et là, il a créé du sens. C'est-à-dire qu'à titre personnel, ça ne va pas m'arranger, comme beaucoup de personnes, en fonction du lieu qui sera choisi. Je vais mettre plus de temps à aller travailler. mais d'un coup il a créé du sens à mon métier il m'a dit Cynthia là tu vas pouvoir faire en sorte que les collaborateurs puissent avoir des locaux adaptés à leurs besoins. Et tout de suite, je suis allée dans son sens. Effectivement, à titre personnel, ça n'a pas m'arrangé. Mais professionnellement, c'est un très beau challenge de gérer de A à Z un déménagement, de pouvoir écouter le collaborateur et mettre en place ce qu'il nous demande. Ce n'est pas tous les dirigeants qui laissent cette chance-là à une équipe RH et services généraux. Donc, voilà, j'ai transformé quelque chose qui me dérangeait personnellement en positif. OK, j'y vais. Je ne peux pas te confirmer que moi, à titre personnel, ça sera viable à long terme. Par contre, le challenge, je le relève avec toi. Je vais y aller, je vais tester. Et ensuite, on verra et on avisera. Voilà, c'est juste transformer le négatif en positif. Parce que je trouve que le positif attire le positif. Et son mot, c'est positive thinking. Et il a tout à fait raison. On cherche des solutions, on ne s'arrête pas aux problèmes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ces explications. Effectivement, ça nous projette. Et c'est quand même super intéressant, les situations de dissonance. Mais en fait, derrière toute situation de dissonance se cache le sens, en fait. C'est ce que tu répètes depuis tout à l'heure et qui est clé. Et d'ailleurs, on arrive de plus en plus dans une économie du sens. Et je pense qu'on a tous à y gagner, à collectivement commencer à faire l'effort de se poser cette question du pourquoi et à vraiment justifier les choses pour pouvoir embarquer les équipes. Et c'est d'ailleurs comme ça qu'on fidélise et on engage les collaborateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis tout à fait d'accord. Et c'est... La clé de la réussite d'une entreprise aujourd'hui, c'est fidéliser et retenir ses talents. Et comment on fait tout ça ? C'est en les fédérant, effectivement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia. J'aimerais te poser encore des questions, mais malheureusement le temps tourne. En tout cas, tu nous as bien éclairé sur le sujet de l'ultra sensibilité, qui plus est, dans le monde des ressources humaines. Avant de terminer, j'aimerais quand même te poser cette fameuse question que je pose à tous les DRH, qui est quel conseil tu aimerais donner aux DRH qui t'écoutent, que ce soit des DRH... ultra sensibles, des DRH qui sont ultra sensibles mais qui ne le savent pas, ou même des DRH qui n'ont pas cette ultra sensibilité mais qui sont pour le coup très intéressés par ce que tu partages.

  • Speaker #1

    Alors si je devais donner un conseil, c'est effectivement peut-être pour les personnes qui ne sont pas ultra sensibles, parce que c'est la majeure partie de la population, et leur dire qu'à partir du moment où ils auront compris qu'est-ce que c'est l'ultra sensibilité et qui auront pris parti de le voir comme une force, ils écouteront différemment, autrement, les personnes ultrasensibles et ça deviendra une force humaine dans leur entreprise, une force managériale. Et en fait, ce sont des personnes avec des tonnes de compétences. À partir du moment où elles sont écoutées et mises au bon poste et à qui on a donné du sens, vous voyez, faites leur confiance. elles apporteront ce petit teff, ce petit éclat, ce petit rayon de soleil dans votre entreprise qui feront que les collaborateurs se sentiront bien et qu'une atmosphère chaleureuse. Ce sont des personnes chaleureuses, donc appuyez-vous sur leurs forces, compensez leur faiblesse par de la bienveillance et de l'écoute et vous verrez, tout se passera très bien.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia pour ce partage ultra transparent et plein d'émotions. Tu nous as fait vibrer. Merci beaucoup. Pour tous ceux qui nous écoutent, j'espère que l'épisode de Cynthia vous aura plu. En tout cas, on espère vous retrouver très prochainement sur d'autres épisodes de Ma Vite DRH. Et sur ce, je vous dis à bientôt et surtout, merci Cynthia.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, si vous souhaitez avoir une communication plus fluide et sincère au sein de votre organisation, un codire plus visionnaire et authentique, des managers qui fédèrent et engagent leurs équipes et enfin... des collaborateurs plus autonomes et responsables. Ça vous dit qu'on en parle ? Je vous ai mis notre numéro de téléphone dans la description de ce podcast et je serais ravie de vous avoir au bout du fil.

  • Speaker #1

    Et voilà, cet épisode est terminé. Merci de nous avoir écoutés et si ce podcast vous a plu, n'hésitez surtout pas à le partager autour de vous. À très vite pour un prochain épisode de Ma vie de DRH.

Description

Dans ce nouvel épisode de Ma Vie de DRH, nous accueillons Cynthia Combary, DRH chez Asus France, pour aborder un sujet encore trop peu discuté : Être DRH et ultra-sensible. Comment transformer cette sensibilité en force relationnelle et managériale ?


Dans cet échange intime et lucide, Cynthia partage comment elle a appris à reconnaître, accepter, puis valoriser son hypersensibilité dans sa posture de DRH.


Au programme :
– Ce que cela signifie, concrètement, d’être DRH et ultra-sensible
– L'importance de redonner une place aux émotions dans l’entreprise
– Manager des collaborateurs sensibles : comprendre, ajuster, accompagner
– Les atouts et les fragilités de l’hypersensibilité dans les fonctions RH
– Et surtout… ce que gagne une organisation à accueillir pleinement les profils sensibles


Un épisode vrai, éclairant, et profondément humain, pour toutes celles et ceux qui veulent faire rimer sensibilité et impact.


Et si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à vous abonnez et à nous laisser 5 étoiles ou un commentaire. Ça nous fait toujours plaisir à lire et surtout ... Ça nous aide à faire connaître le podcast au plus grand nombre ! 


# Hypersensible # DRH # Emotions # Sensibilité

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Nous sommes un accélérateur de transformation humaine et collective qui intervenons sur quatre leviers clés de l'entreprise :

🚀 L’organisation : Structurer et ancrer une culture forte pour une performance durable.

🚀 La direction : Aligner la vision, les décisions et la communication pour avancer ensemble.

🚀 Les managers : Former des leaders capables d’engager, fédérer et piloter avec impact.

🚀 Les équipes : Fluidifier les interactions et renforcer la dynamique collective.


Tout ça, grâce à des séminaires immersifs, de la formation, du coaching et du conseil 🌟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ma vie de DRH, le podcast dédié au partage d'expériences RH. Je suis Pauline Danguille, dirigeante inspirée chez Go4Human. Psst,

  • Speaker #1

    avant ça, je voulais vous parler de Go4Human, l'aventure que je mène avec Thierry. Parce que oui, on aide les entreprises à être plus authentiques, plus engagées et plus agiles. Mais comment, me direz-vous ? Eh bien, en alignant la direction sur la vision, les décisions et la communication. mais aussi en donnant aux managers les clés pour engager, fédérer et piloter leurs équipes. Et enfin, en aidant chaque équipe à mieux collaborer et mieux communiquer. Le tout grâce à des séminaires team building, du coaching, de la formation, du co-développement et du conseil RH. Parce que oui, on en est convaincus, une entreprise qui rayonne à l'extérieur, c'est d'abord une entreprise qui brille de l'intérieur. Et maintenant, place à l'épisode du jour. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Ma vie de DRH. Aujourd'hui, j'accueille Cynthia Koumbari qui est DRH chez Asus France et qui va nous parler du sujet de l'ultra-sensibilité, qu'on appelle aussi hyper-sensibilité de façon plus commune, et notamment quel est ce rôle dans le milieu des ressources humaines ? Est-ce que c'est une force ? Est-ce que c'est une faiblesse ? Qu'est-ce qu'on en fait au quotidien ? Comment on le fait évoluer avec les personnes qui nous entourent au quotidien dans le professionnel ? Mais je n'en dis pas plus. Bonjour Cynthia, je te laisse te présenter.

  • Speaker #0

    Bonjour Pauline, tout d'abord merci pour ton invitation. Je suis vraiment ravie d'être avec toi aujourd'hui pour un sujet qui me tient à cœur et surtout pouvoir échanger avec vos éditeurs, que je salue d'ailleurs, et que je remercie d'avance pour leur écoute et leur curiosité sur ce sujet. Donc effectivement, je suis directrice de ressources humaines au sein d'Asus France depuis maintenant sept ans. C'est un très beau challenge et je suis complètement épanouie dans ce métier. Initialement, j'avais plutôt vocation à faire du droit parce que j'ai fait des études de droit. Et en dernière année de master, j'ai eu la chance de faire un stage dans une entreprise où il y avait un service juridique RH. Et j'ai connu le métier de ressource humaine pendant mon stage avec une équipe hyper bienveillante et qui m'a donné envie. à ce moment-là de me mettre aux ressources humaines. Donc effectivement, j'ai intégré l'équipe, j'ai eu des fonctions très rapidement à responsabilité dans les ressources humaines, d'abord dans le bâtiment, puis dans la restauration collective. Et à la naissance de ma fille, parce que je suis aussi maman, à la naissance de ma fille, j'ai voulu effectivement trouver un poste un peu près de chez moi, et j'ai eu la chance d'intégrer ASUS. Voilà pour mon parcours et la fonction chez Asus France de ressources humaines, c'est vraiment une fonction à 360 degrés dans un milieu international, dans un milieu IT. Donc on essaye d'apporter effectivement notre touche d'humanité, de sensibilité, dans un milieu souvent masculin et encore pas forcément parce que chez Asus on... On est presque à la parité, on a 54% d'hommes et 46% de femmes, donc c'est aussi une belle image de l'entreprise dans laquelle je travaille, où chaque homme et chaque femme a sa place.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on va parler d'hypersensibilité, mais que tu préfères plutôt expliquer par ultrasensibilité. Alors moi, j'ai regardé un petit peu les chiffres. Les études aujourd'hui disent qu'il y a généralement entre 15 et 31% de la population qui serait hypersensible. Il y a certaines études qui disent que c'est plutôt 20%, mais ça monte jusqu'à 31%, ce qui est quand même beaucoup. Et c'est pourtant un sujet qui est peut-être encore assez méconnu. Et donc, la première question que j'aimerais te poser, Cynthia, c'est c'est quoi être hypersensible ou ultrasensible ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, je fais la nuance entre ultrasensibilité ou hypersensibilité. Sur les réseaux, on va souvent voir le terme d'hypersensibilité, mais c'est un choix très assumé de ma part, parce que je trouve qu'en français, le mot hypersensibilité a souvent une connotation négative. Il évoque le trop, le débordement, la fragilité, quelqu'un qui est trop. Et donc, je préfère parler d'ultrasensibilité parce que je trouve que ce terme reflète un peu mieux la richesse émotionnelle, la lucidité sensorielle et la profondeur de perception qu'on a. Ce sont des profils qui ressentent fort, mais qui transforment, mine de rien, cette puissance d'écoute, son intuition et cette humanité pour la diffuser aux personnes qui les entourent. C'est pour ça que pour moi, c'est important le terme d'ultra-sensibilité. Être une personne ultra-sensible, pour en venir à ta question, dans les ressources humaines, c'est apporter un côté humain, c'est remettre l'humain au centre de l'entreprise. faire de sa sensibilité une force et bâtir avec les équipes une performance qui est alignée sur des valeurs humaines. On remet au centre de l'entreprise les collaborateurs. Parce que comme on le pense avec mon dirigeant, d'ailleurs à qui je dis bonjour, Moustapha, effectivement, ce qui est important, ce n'est pas de s'appuyer sur les faiblesses des collaborateurs, mais de s'appuyer sur leurs forces. Et en prenant les forces des uns et des autres, on crée un métier de force, de compétence dans l'entreprise et ce qui permet à l'entreprise d'être gagnante. collaborateurs. épanouie, l'entreprise en termes de business sera épanouie. Donc voilà, je pense que DRH ultra-sensible aujourd'hui, c'est remettre l'humain au cœur de l'entreprise et puis dans l'évolution des ressources humaines, si on regarde un peu les différentes facettes du métier, au début on voulait un RH très dans les chiffres, la paie, on gérait de la paie, du recrutement, de la formation. Ensuite on est passé sur la gestion de carrière. gestion de compétences. Donc petit à petit, on a rajouté un peu d'humains. Ensuite, on a demandé des RH opérationnels qui aillent sur le terrain pour justement faire en sorte d'être proche des équipes, pas enfermés dans son bureau. Ensuite, on a parlé de business partner. Comment on faisait en tant que RH à faire en sorte que le business soit au cœur de notre gestion des ressources humaines. Et aujourd'hui, dans le monde de demain, que va devenir notre métier ? Je pense que notre métier sera de coacher, coacher nos managers, coacher nos équipes pour faire en sorte qu'elles se sentent bien et épanouies. Je pense que notre métier de ressources humaines évolue avec la société et qu'un DRH ultra sensible aujourd'hui aura ce point fort, cette force d'être à l'écoute, d'avoir cette intuition-là pour accompagner les managers à gérer avec bienveillance leurs équipes.

  • Speaker #1

    Et ça se traduit comment toi dans ton... quotidien d'être hypersensible ? Qu'est-ce qui se passe en toi ou dans tes interactions avec les autres, si on parle très concrètement ?

  • Speaker #0

    Concrètement, déjà, dans mon recrutement, je ne l'ai pas fait exprès initialement, mais je m'en suis rendue compte dernièrement que mon équipe était un peu à mon image. Je travaille avec deux magnifiques jeunes femmes qui m'écoutent, je l'espère. Charlotte et Myriam. Charlotte qui est arrivée il y a 5 ans. C'est notre mondeur recruteuse, je l'appelle comme ça, parce qu'en fait, elle se donne corps et âme pour dénicher l'État. Et Myriam, qui elle, m'a rejoint il y a 6 ans, qui a été une bouffée d'oxygène à une période où, effectivement, j'étais toute seule, parce qu'elle est solaire, et à la fois calme et sereine. Donc, elle partage au collaborateur sa douceur. Et le point commun... entre ces deux personnalités complètement différentes, c'est notre sensibilité. Toutes les trois, on est sensible à des niveaux différents, parce que dans la sensibilité, il y a différentes formes de sensibilité, on n'est pas toutes pareilles, je pense que toute personne est différente, et nos sensibilités sont différentes. D'ailleurs, j'en profite pour souhaiter joyeux anniversaire à Myriam. Effectivement, le jour de l'enregistrement, c'est son jour d'anniversaire. Et je crois que dans la vie, rien n'arrive par hasard. Et le fait de prendre la parole aujourd'hui, pour moi, c'est une belle manière de mettre à venir ce sujet qui nous tient à cœur à toutes les trois, de femmes sensibles et engagées. Et j'espère que par la suite, on reconnaîtra cette sensibilité comme une force pour la fonction RH. Et dans notre quotidien, quand un collaborateur passe notre porte, concrètement, qu'est-ce que ça donne ? Clairement, on est des éponges. S'il vient de bonne humeur avec un super projet à nous exposer, on va être en euphorie avec lui, on va partager sa joie. Et des fois, ça arrive, des collaborateurs ou collaboratrices qui passent notre porte et qui ne sont pas bien. Et là, on va lui demander « mais tu vas bien ? » Et ce n'est pas un « tu vas bien » où on attend un « oui, ça va » . Non, quand on pose la question de « comment tu vas ? » dans notre bureau, c'est un « comment tu vas ? » profond, c'est « comment tu te sens ? » Ce n'est pas est-ce que tu as eu les chiffres, est-ce que tu as la performance attendue, non, c'est comment toi, en tant que collaborateur, tu te sens. Et je pense qu'avec le temps, en tout cas, je l'espère, les Asuciens ont compris qu'ils pouvaient venir dans notre bureau quand ça ne va pas aussi. Nous partager leurs problématiques. Donc, effectivement, ils se déchargent, on récupère toutes leurs émotions en tant qu'éponge, on l'absorbe et notre rôle, c'est de faire en sorte... qui viennent avec des problématiques, mais qui repartent avec des solutions. de les accompagner avec bienveillance, de les aider à relativiser, à prendre du recul, et surtout les aider à trouver la solution qui leur permet d'être apaisés. Donc effectivement, un manager qui rencontre une problématique avec quelqu'un dans son équipe, je vais l'écouter, je vais lui proposer des solutions pour justement aussi donner la parole au collaborateur. Et à l'inverse, un collaborateur qui vient me voir en me disant « là, je suis en surcharge » . comment faire, je vais lui proposer de faire un point avec son manager pour justement revoir ses priorités, que le manager prenne son rôle de manager en lui donnant les tâches importantes, les moins importantes, pour que lui ait une visibilité sur ses missions et puisse travailler un peu plus sereinement. Un poste de RH ultra-sensible, c'est ça, c'est composé avec les émotions des uns des autres, parce qu'on les ressent, on est hyper empathique, donc on ressent tout ce qui traverse, Donc, ça va être type. qui va animer une personne, mais de le transformer en valeur positive, le transformer en coup de boost pour eux. On nous appelle un peu les rayons de soleil de l'entreprise parce qu'effectivement, avec un sourire, avec un compliment, avec de la bienveillance, ils se sont sentis écoutés. Et même si on n'a pas la solution, ce n'est pas grave. En tout cas, ils ont pu en parler à quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie notion. au-delà de l'écoute qui est très importante, mais qui est peut-être ce que tout le monde peut faire, c'est cette empathie qui est profonde et sincère, qui en tout cas est à un degré beaucoup plus poussé peut-être que le commun des mortels, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Tout à fait. Dans l'empathie, il y a effectivement comprendre l'autre, se mettre à la place de l'autre, mais ressentir. Et le challenge, et c'est ce que j'essaye de transmettre à Charlotte et à Myriam, c'est... Ok, on est empathie, on absorbe les émotions des autres, mais à un moment donné, se rendre compte que ce n'est pas son émotion à soi. Et arriver à faire la différence. Oui, je le ressens, c'est ok, mais ce n'est pas la mienne. Donc, je peux partager le mal-être, mais il ne faut pas que ça devienne quelque chose qui me bouffe. Parce qu'effectivement, sinon le soir, on est épuisé, et on n'arrive pas à se recharger. Et pour pouvoir donner à l'autre, Il faut être soi-même en paix et bien. Sinon, en fait, on ne peut pas être disponible pour les autres, à mon avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi les super pouvoirs des ultrasensibles, notamment dans la fonction RH ?

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'empathie. Donc, c'est avoir une empathie très développée. Avoir une conscience de l'intelligence émotionnelle. Ça, c'est hyper important. Les points forts, c'est aussi, comme on a besoin de sens dans ce qu'on fait. On essaye de donner du sens aux autres, de donner de la visibilité sur l'entreprise et ses objectifs. On ressent tout avec une forte intensité, effectivement. Mais d'un autre côté, on arrive à être sans jugement. On ne juge pas les personnes qui passent notre porte, on les accueille. On leur donne un cadre bienveillant et d'un autre côté, on essaye de donner du sens à leurs émotions, les faire se questionner. Donc c'est toutes ces forces-là qui fait qu'on valorise avec justesse plutôt que porter un jugement, tout simplement.

  • Speaker #1

    C'est très clair sur les forces, mais du coup ça me posait la question d'un peu des désavantages, ou en tout cas ce qui aujourd'hui peut être un poids pour toi en tant qu'ultra-sensible. J'ai conscience là que tu me dis que tu es en fait une éponge à émotions. Peut-être que ça te consomme beaucoup d'énergie d'absorber les émotions de tous, de devoir les retraiter, d'identifier que ce n'est pas ton émotion et que tu ne dois pas le porter. Quels sont tous ces désavantages que peut avoir un ultrasensible dans son quotidien ?

  • Speaker #0

    Tout simplement, notre cerveau fonctionne différemment. Effectivement, on a un système de perception qui est hyper élargi. Et en réunion, par exemple, je vais ressentir les émotions collectives. et à la fin je vais sûrement me sentir un peu plus épuisée qu'à la normale, avoir un peu plus de tension, de contrariété parfois parce que on essaie quand même de rester axé avec ses valeurs, les valeurs sont très importantes et des fois notre corps nous envoie des signaux d'alerte. Moi je l'ai vécu il y a un an clairement en toute transparence où j'avais un peu trop tiré sur la corde, je pensais pouvoir tout surmonté et mon corps m'a dit stop, j'ai eu une blessure, j'ai dû m'arrêter de travailler et puis faire une rééducation qui a duré quand même un an de rééducation suite à un ligament croisé. Mais ce que je retiens, c'est qu'effectivement, la faiblesse va être ce trop-plein émotionnel. Et comment faire pour que ça ne mine pas et ne pas en arriver à la blessure, comme j'ai pu le vivre ? C'est se poser la question de quels sont nos besoins. Moi, je suis quelqu'un qui adore le sport, et mes besoins, c'est de danser, je suis passionnée taekwondo, c'est de voir mes copines, de passer des moments de qualité avec mes enfants et la nature. C'est de reconnecter son corps à des choses simples de la vie et se mettre en pause parfois pour se ressourcer. Donc, il y a des, comme toutes caractéristiques, il y a des forces et des faiblesses. Il y a des axes d'amélioration. Donc, pour moi, ce n'est pas une faiblesse. C'est des axes d'amélioration sur lesquels les ultrasensibles doivent travailler. Se recentrer sur soi. Se dire, ok, qu'est-ce que j'ai besoin ? Qu'est-ce qui me fait du bien pour me ressourcer ? Quand j'ai ce trop plein d'émotions-là. et s'autoriser de s'arrêter. Là, je fais une pause. Peut-être que je vais aller marcher en bas des bureaux, dix minutes, prendre un peu de vitamine parce qu'il y a un rayon soleil qui sort. Et c'est OK. Et après, je reviens. Je reviens avec une bonne énergie. Et j'ai un peu vidé ce trop-plein émotionnel que j'ai emmagasiné en moi.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que tu as besoin d'en tout cas mieux te connaître et surtout t'écouter pour trouver un équilibre. Ce qui peut-être... pour quelqu'un qui n'a pas de cette super hypersensibilité, n'a pas ce seuil-là aussi proche, en fait. Il va laisser peut-être un peu plus monter la cocotte et exploser plus tardivement. Parce qu'il faut quand même préciser que tu as dit qu'effectivement, tu t'es fait les ligaments croisés, mais que les ligaments croisés, tu ne les as pas fait au sport quand même.

  • Speaker #0

    Alors, j'étais au sport, mais à ce moment-là, je ne faisais rien de particulier. Voilà, j'ai donné un coup de pied, j'ai reposé la jambe et effectivement, mon genou a flanché. donc ce n'est pas une blessure suite à un trauma suite à un coup, suite à une chute qui sont les caractéristiques du taekwondo en termes de blessure non, là c'était vraiment la première chose qui m'est venue à l'esprit au début j'ai cherché la raison en me disant peut-être que quelqu'un m'est rentré dedans, c'est pour ça que je me suis fait mal et quand j'ai vu qu'il n'y avait personne autour de moi là je me suis dit, mais qu'est-ce que je me suis fait ? comment j'ai fait ? fait pour en arriver à cet épuisement. Ça a été la première chose qui m'a traversé l'esprit. Puis après, on est dans le déni. Donc, tout va bien. On continue le cours jusqu'au bout parce qu'on est perfectionniste. Et puis là, j'ai mon petit frère qui est kiné et qui me dit, non mais Cynthia, va contrôler parce que je pense que ce n'est pas juste un genou qui ne va pas bien. Il faut que tu fasses un IRM. Et quand les résultats sont là et qu'il vous dit il y a mon croisé, là, on s'effondre. on s'effondre et on se dit « waouh, comment j'en suis arrivé là ? » Et on a deux options, soit on reste au plus bas et on s'habitue de toi sur ce qui nous arrive, soit on se dit « ok, bon là il m'est arrivé quelque chose, pourquoi ? » Je vais chercher pourquoi et c'est un peu le concept de cette pensée différente, c'est une pensée en arborescence. Pourquoi ? Et tu remontes toujours à pourquoi. Donc tu as trouvé la première solution et pourquoi j'en suis arrivé là ? C'est un peu l'arbre des causes. qu'on fait quand il y a un accident du travail. On remonte, on remonte, on remonte, et on se dit, OK, maintenant que j'ai le pourquoi, comment je fais pour que ça ne se reproduise ? Et là, c'est une introspection. On essaye de savoir qu'est-ce qui nous fait du bien, et on le met en place derrière. On s'accorde du temps, et on s'autorise la bienveillance qu'on accorde aux autres, on se l'autorise à soi.

  • Speaker #1

    L'ultra-sensibilité, c'est les émotions avant tout, tu en parles pas mal. Pour autant, dans la société actuelle, les émotions, ce n'est pas bien, il faut les laisser à l'entrée du palier, mais il ne faut pas les rentrer en entreprise, c'est mal. Comment, toi, tu gères ça et quelle est pour toi l'importance des émotions, notamment en entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que la réponse que j'aimerais apporter aujourd'hui, c'est pour les managers qui gèrent des ultrasensibles. Parce que je gère des ultrasensibles et ce n'est pas parce que je le suis que la tâche a été simple. Elle a été plus simple que pour des personnes qui sont très cartésiennes. Effectivement, je ne le nie pas. Mais je me suis rendu compte que ça peut être quand même quelque chose d'assez délicat. Donc au quotidien, c'est particulier et beau à la fois parce que dans mon équipe, on peut passer des larmes au rire en quelques minutes. Parce qu'on vit les émotions intésément, sans filtre, mais c'est ce qui fait qu'on est authentique et solidaire avec tout le monde. Et il faut rappeler quand même, je pense que les larmes ont une vraie fonction physiologique. Effectivement, pleurer permet d'éliminer le stress, d'éliminer le troquin d'émotion, c'est une soupape naturelle du corps. Donc pleurer, à mon sens, ce n'est pas une faiblesse, c'est une forme de régulation émotionnelle. Et socialement, je pense que les larmes peuvent renforcer des liens. Ça éveille l'empathie, par exemple pour des personnes qui ne le sont pas. Ça crée du lien, ça ramène les choses au bon endroit. On reste des humains, même si on est dans une entreprise, oui, même la DRH peut avoir des moments de joie comme d'émotion, et complètement être alignée. en phase avec son métier est compétente. Ce n'est pas parce qu'on a des fois des larmes, de joie ou de peine qu'on n'est pas compétent. Ce sont des choses complètement distinctes. Et c'est vrai que mon manager a eu cette expérience-là dans son management avec moi où dès qu'il y avait des sujets touchy, compliqués, j'étais forte, un rock. J'arrivais à trouver des solutions, à faire avancer les choses. je suis une très bonne médiatrice pour moi il faut toujours trouver des compromis et un jour en entretien là il me dit quelque chose de il me fait un compliment tout simplement il valorise mon travail et j'ai des dames et là il me dit mais c'est pas possible ce que je t'ai dit c'est c'était pourtant gentil et oui et là je vais fait comprendre et quelle personne j'étais et que les larmes de joie c'est aussi une reconnaissance émotionnelle tout simplement. Et j'ai eu la chance de tomber sur un manager qui est bienveillant et qui a un management paternaliste. Donc il ne s'est pas formalisé à ça. Il ne s'est pas dit « ah ben non, elle est faible, elle ne va jamais pouvoir gérer les qualitudes d'entreprise » . Non, au contraire, il s'est dit qu'il pouvait avoir confiance en moi parce qu'à chaque fois que j'allais venir le conseiller, je vais le faire avec mon cœur. Et je pense que c'est ce qu'il a vu en moi, dès le départ. Il a vu que j'étais quelqu'un de foncièrement humaine. et que j'allais être toujours authentique dans ce que j'allais lui exposer ou dans les solutions que j'allais lui proposer.

  • Speaker #1

    Ce qui est très intéressant aussi avec les émotions, c'est là tu parles effectivement des larmes, mais au-delà de ça, par exemple, toutes les émotions sont un moyen de communiquer avec soi-même pour aller chercher ce qui se cache dans son inconscient profond. C'est ça en fait les émotions. Notamment la colère, si on a de la colère, ça veut dire qu'au fond de soi, il y a quelque chose avec lequel on n'est pas aligné et que ça va aller nous pousser. à agir, à voir les choses différemment. La tristesse, c'est peut-être pour faire un deuil, pour passer à une prochaine étape et qui nécessite qu'on quitte l'ancienne situation. Et en fait, c'est effectivement ça qui, en entreprise, est mal vu parce qu'on se dit toujours « Mais s'il pleure ou s'il est en colère, c'est qu'il n'arrive pas à se contrôler, il n'est pas maître de lui-même. » Et il y a cette sorte de croyance collective qui est de dire que les émotions, c'est aussi montrer qu'on est faible. Comment toi, aujourd'hui, tu arrives à partager un peu cette culture de l'émotion au sein de l'entreprise puisque tu es toi-même finalement ambassadrice des émotions ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut tout simplement se dire que la sensibilité, c'est une force, ce n'est pas une faiblesse. Qu'on peut être DRH, manager, dirigeant et humain. Humain, effectivement, on a tous des larmes, mais notre corps est fait pour ressentir la tristesse, pour ressentir... de la joie, l'humain est fait comme ça. À partir de là, on se dit, ok, est-ce qu'une entreprise, demain, n'a pas besoin justement de leaders capables d'écouter, capables de ressentir, capables de créer du bien ? Parce qu'on est quand même dans un monde où, avec l'intelligence artificielle, mine de rien, on perd un peu ces valeurs humaines-là. Et c'est comme avec l'IA, il faut se dire non. ça ne va pas remplacer les humains que l'on est. Ça va nous permettre d'être plus performants. Aujourd'hui, une fois qu'on a compris l'outil et qu'on l'utilise à bon escient, ça nous permet d'être plus performants. Donc je pense que le message que j'aimerais faire passer, parce que c'est vraiment une conviction profonde, c'est que l'intelligence émotionnelle est une compétence clé dans un monde où la technologie prend de plus en plus de place. L'IA ne remplacera jamais l'intuition, elle ne remplacera jamais l'empathie ou la chaleur d'un sourire, la chaleur d'un regard. C'est tout ça qu'on apporte en tant que DRH humaniste et passionné par ce métier. On fait en sorte que justement la sensibilité prenne toute sa place dans une société qui est de plus en plus déshumanisée.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est un vaste sujet. L'IA qui va arriver et la partie émotionnelle. Et on dit qu'aujourd'hui, les compétences qu'on attend des collaborateurs demain seront de moins en moins techniques et de plus en plus dans les soft skills. Et c'est tout à fait ce que tu évoques là, en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, parce que la technicité... À partir du moment où on aura enregistré toutes les données techniques dans l'IA, elle sera capable de le faire à notre place. Donc nous, quelle est notre valeur ajoutée dans tout ça ? C'est d'apporter cette intuition, ce feeling, ce ressenti que l'IA n'a pas. Vraiment, je pense que c'est la clé du management de demain. Un manager à l'écoute de ses équipes, un manager qui sait s'adapter aux différentes personnalités de ses équipes.

  • Speaker #1

    Et justement, je rebondis sur le management, que ce soit ton manager envers toi qui est ultra sensible ou même toi avec tes équipes qui sont elles-mêmes ultra sensibles. Quels sont les grands challenges de management pour des personnes ultra sensibles ?

  • Speaker #0

    Ce qui est le plus important, je pense, c'est de donner du sens à la personne ultra sensible dans ses missions. Pas forcément en valorisant tout ce qu'elle fait, parce qu'on est tous pris dans un quotidien qui fait qu'on n'a pas forcément le temps. Mais à partir du moment où on aura donné un cadre et du sens à la personne ultra-sensible, elle s'épanouira. Soit c'est en phase avec ses valeurs, elle reste dans l'entreprise, et à ce moment-là, elle pourra pleinement s'épanouir. Soit ce n'est pas en phase et effectivement, elle fera un choix qui sera le sien. Mais un manager d'ultra-sensible doit avant tout faire preuve d'empathie et de bienveillance avec la personne. Alors, ce n'est pas tous les managers qui ont les compétences d'empathie, et ce n'est pas un reproche. honnêtement il faut de tout pour faire une société et un monde, il faut des personnes qui ont plus d'empathie, des personnes qui sont un peu plus cartésien et je pense que c'est justement l'équipe le mélange de ces différents compétences et potentiels qui fait qu'on avance dans le bon sens mais en tout cas les managers de personnes ultrasensibles ce qui va être important c'est faire preuve d'écoute donner des limites, un cadre la personne ultrasensible c'est que voilà, on lui donne, on lui accorde un moment d'écoute Par contre, après, on revient sur la base. C'est le métier, c'est comment je l'accompagne en termes de compétences, comment je fais en sorte qu'elle puisse s'épanouir. OK, on est dans les coupes, mais d'un autre côté, il faut donner un cadre aux missions pour que la personne ne se sente pas démunie, ne se sente pas rejetée, ne se sente pas mise à l'écart, parce que c'est quelqu'un qui peut être très joyeuse, comme effectivement vivre un peu moins bien. certaines tensions dans l'entreprise parce qu'elle l'aura ressenti plus fort que les autres, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça me fait me pencher sur une autre question qui est les situations de dissonance, c'est-à-dire n'être pas d'accord avec quelque chose qu'on nous demande de faire. Ça arrive souvent en entreprise. J'imagine que toi, en tant que DRH, tu es forcément confronté à ce genre de situation à des moments donnés. Comment toi, en tant que DRH ultra sensible, tu gères des situations de dissonance ?

  • Speaker #0

    Alors oui, on est dans un monde de l'entreprise. Je n'ai pas encore vocation à être à mon compte, être mon propre patron. Donc, il faut aussi s'adapter. C'est un profil caméléon, un profil ultra-sensible. C'est un profil qui va pouvoir se suradapter à toute situation. C'est un peu un couteau suisse dans l'entreprise. Il va faire en sorte de changer d'attitude en fonction de son interlocuteur. donc quand je suis confrontée à une valeur ou une décision qui n'est pas en phase avec ma vision des choses, mon premier réflexe, c'est de demander pourquoi. C'est ma grande question. Je vais aller voir mon dirigeant et je vais lui dire, ok, là tu souhaites faire ça, est-ce que s'il te plaît tu peux m'expliquer pourquoi ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi dans ton business, tu as besoin de le faire ? » Et souvent, un ultra-sensible, à partir du moment où il a compris pourquoi, même si on n'est pas d'accord, je pense que justement les désaccords font évoluer le débat. Moi, je vais lui expliquer en tant que RH ma vision des choses, pourquoi je pense et pourquoi je ne suis pas d'accord avec la décision. Et encore, honnêtement, on a des valeurs tellement… humaine dans l'entreprise que c'est rare ce genre de sujet et j'ai la chance d'avoir un manager qui va être à l'écoute il va me dire ok c'est une salle à humainement en termes de ressources humaines tu souhaiterais que ça se passe de cette manière moi je t'explique que pour le business il faut que ça se passe autrement comment on trouve un compromis toi et moi comment on fait en sorte que d'un côté j'écoute ce que tu as à me dire mais d'un autre mon business fonctionne en fait et c'est là où il faut faire preuve d'intelligence émotionnelle faut aller au delà de Non, je me retranche, je ne suis pas d'accord, je ne le fais pas.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas possible. Il faut aller au-delà de ça et se dire, OK, il y a un business à faire tourner, comment je vais accompagner le business tout en conservant mes valeurs humaines. Moi, en tout cas, c'est le travail que j'ai fait pour m'aligner. Et honnêtement, des fois, je ne suis pas d'accord, mais parce que je n'ai pas le pourquoi du business. Et en m'expliquant, finalement, petit à petit, j'adhère. vers où il veut aller, parce qu'il m'a fait comprendre pourquoi c'était bien pour l'entreprise. Mais je vais faire en sorte que ce soit aussi bien pour ses collaborateurs, tout simplement.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Donc, ça veut dire que vraiment, toi, si tu n'as pas le vrai pourquoi, déjà, si tu n'as pas le vrai pourquoi, tu vas le sentir, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et ensuite, il te faudra vraiment l'explication. Donc, ça ne peut pas marcher avec toi, le « c'est comme ça, il faut le faire » .

  • Speaker #1

    Ah non, parce que demain, c'est à moi d'aller convaincre les collaborateurs. Mais si je ne suis pas moi-même convaincue du sujet. Comment c'est possible de le partager ? Et je ne sais pas si tu me permets, mais j'ai eu un exemple très concret de ça, clairement. On a vocation à déménager de nos locaux. Et moi, j'avais fait le choix de venir chez Asus France parce que c'était proche de chez moi. Effectivement, pour mon équilibre vie privée, vie professionnelle. Et mon dirigeant m'a dit, effectivement, aujourd'hui, on souhaite se rapprocher de Paris, investir. Donc, on va peut-être changer de locaux. Et là, d'un coup, c'est l'humain qui parle. Ah mais non, à titre perso, ça me pose problème. Ce n'est pas en adéquation avec mon projet personnel de vie de famille. Mais lui m'a expliqué pourquoi. Il m'a dit, non Cynthia, aujourd'hui, il faut qu'on soit visionnaire. Il faut qu'on avance dans le sens du business. Et ça, il faut se rapprocher de Paris pour nos clients, pour avoir des buildings à l'image de notre entreprise. On est quand même une entreprise internationale, avoir nos propres locaux. Et là, il a créé du sens. Il m'a dit, Cynthia, si je t'intègre au projet et on fait en sorte que les collaborateurs et les locaux qui leur permettent de s'épanouir, chose qu'on n'a pas forcément aujourd'hui parce qu'on n'est pas dans nos propres locaux, est-ce que tu penses que ça va avoir du sens pour toi ? Et là, il a créé du sens. C'est-à-dire qu'à titre personnel, ça ne va pas m'arranger, comme beaucoup de personnes, en fonction du lieu qui sera choisi. Je vais mettre plus de temps à aller travailler. mais d'un coup il a créé du sens à mon métier il m'a dit Cynthia là tu vas pouvoir faire en sorte que les collaborateurs puissent avoir des locaux adaptés à leurs besoins. Et tout de suite, je suis allée dans son sens. Effectivement, à titre personnel, ça n'a pas m'arrangé. Mais professionnellement, c'est un très beau challenge de gérer de A à Z un déménagement, de pouvoir écouter le collaborateur et mettre en place ce qu'il nous demande. Ce n'est pas tous les dirigeants qui laissent cette chance-là à une équipe RH et services généraux. Donc, voilà, j'ai transformé quelque chose qui me dérangeait personnellement en positif. OK, j'y vais. Je ne peux pas te confirmer que moi, à titre personnel, ça sera viable à long terme. Par contre, le challenge, je le relève avec toi. Je vais y aller, je vais tester. Et ensuite, on verra et on avisera. Voilà, c'est juste transformer le négatif en positif. Parce que je trouve que le positif attire le positif. Et son mot, c'est positive thinking. Et il a tout à fait raison. On cherche des solutions, on ne s'arrête pas aux problèmes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ces explications. Effectivement, ça nous projette. Et c'est quand même super intéressant, les situations de dissonance. Mais en fait, derrière toute situation de dissonance se cache le sens, en fait. C'est ce que tu répètes depuis tout à l'heure et qui est clé. Et d'ailleurs, on arrive de plus en plus dans une économie du sens. Et je pense qu'on a tous à y gagner, à collectivement commencer à faire l'effort de se poser cette question du pourquoi et à vraiment justifier les choses pour pouvoir embarquer les équipes. Et c'est d'ailleurs comme ça qu'on fidélise et on engage les collaborateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis tout à fait d'accord. Et c'est... La clé de la réussite d'une entreprise aujourd'hui, c'est fidéliser et retenir ses talents. Et comment on fait tout ça ? C'est en les fédérant, effectivement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia. J'aimerais te poser encore des questions, mais malheureusement le temps tourne. En tout cas, tu nous as bien éclairé sur le sujet de l'ultra sensibilité, qui plus est, dans le monde des ressources humaines. Avant de terminer, j'aimerais quand même te poser cette fameuse question que je pose à tous les DRH, qui est quel conseil tu aimerais donner aux DRH qui t'écoutent, que ce soit des DRH... ultra sensibles, des DRH qui sont ultra sensibles mais qui ne le savent pas, ou même des DRH qui n'ont pas cette ultra sensibilité mais qui sont pour le coup très intéressés par ce que tu partages.

  • Speaker #1

    Alors si je devais donner un conseil, c'est effectivement peut-être pour les personnes qui ne sont pas ultra sensibles, parce que c'est la majeure partie de la population, et leur dire qu'à partir du moment où ils auront compris qu'est-ce que c'est l'ultra sensibilité et qui auront pris parti de le voir comme une force, ils écouteront différemment, autrement, les personnes ultrasensibles et ça deviendra une force humaine dans leur entreprise, une force managériale. Et en fait, ce sont des personnes avec des tonnes de compétences. À partir du moment où elles sont écoutées et mises au bon poste et à qui on a donné du sens, vous voyez, faites leur confiance. elles apporteront ce petit teff, ce petit éclat, ce petit rayon de soleil dans votre entreprise qui feront que les collaborateurs se sentiront bien et qu'une atmosphère chaleureuse. Ce sont des personnes chaleureuses, donc appuyez-vous sur leurs forces, compensez leur faiblesse par de la bienveillance et de l'écoute et vous verrez, tout se passera très bien.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia pour ce partage ultra transparent et plein d'émotions. Tu nous as fait vibrer. Merci beaucoup. Pour tous ceux qui nous écoutent, j'espère que l'épisode de Cynthia vous aura plu. En tout cas, on espère vous retrouver très prochainement sur d'autres épisodes de Ma Vite DRH. Et sur ce, je vous dis à bientôt et surtout, merci Cynthia.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, si vous souhaitez avoir une communication plus fluide et sincère au sein de votre organisation, un codire plus visionnaire et authentique, des managers qui fédèrent et engagent leurs équipes et enfin... des collaborateurs plus autonomes et responsables. Ça vous dit qu'on en parle ? Je vous ai mis notre numéro de téléphone dans la description de ce podcast et je serais ravie de vous avoir au bout du fil.

  • Speaker #1

    Et voilà, cet épisode est terminé. Merci de nous avoir écoutés et si ce podcast vous a plu, n'hésitez surtout pas à le partager autour de vous. À très vite pour un prochain épisode de Ma vie de DRH.

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Description

Dans ce nouvel épisode de Ma Vie de DRH, nous accueillons Cynthia Combary, DRH chez Asus France, pour aborder un sujet encore trop peu discuté : Être DRH et ultra-sensible. Comment transformer cette sensibilité en force relationnelle et managériale ?


Dans cet échange intime et lucide, Cynthia partage comment elle a appris à reconnaître, accepter, puis valoriser son hypersensibilité dans sa posture de DRH.


Au programme :
– Ce que cela signifie, concrètement, d’être DRH et ultra-sensible
– L'importance de redonner une place aux émotions dans l’entreprise
– Manager des collaborateurs sensibles : comprendre, ajuster, accompagner
– Les atouts et les fragilités de l’hypersensibilité dans les fonctions RH
– Et surtout… ce que gagne une organisation à accueillir pleinement les profils sensibles


Un épisode vrai, éclairant, et profondément humain, pour toutes celles et ceux qui veulent faire rimer sensibilité et impact.


Et si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à vous abonnez et à nous laisser 5 étoiles ou un commentaire. Ça nous fait toujours plaisir à lire et surtout ... Ça nous aide à faire connaître le podcast au plus grand nombre ! 


# Hypersensible # DRH # Emotions # Sensibilité

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Nous sommes un accélérateur de transformation humaine et collective qui intervenons sur quatre leviers clés de l'entreprise :

🚀 L’organisation : Structurer et ancrer une culture forte pour une performance durable.

🚀 La direction : Aligner la vision, les décisions et la communication pour avancer ensemble.

🚀 Les managers : Former des leaders capables d’engager, fédérer et piloter avec impact.

🚀 Les équipes : Fluidifier les interactions et renforcer la dynamique collective.


Tout ça, grâce à des séminaires immersifs, de la formation, du coaching et du conseil 🌟


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ma vie de DRH, le podcast dédié au partage d'expériences RH. Je suis Pauline Danguille, dirigeante inspirée chez Go4Human. Psst,

  • Speaker #1

    avant ça, je voulais vous parler de Go4Human, l'aventure que je mène avec Thierry. Parce que oui, on aide les entreprises à être plus authentiques, plus engagées et plus agiles. Mais comment, me direz-vous ? Eh bien, en alignant la direction sur la vision, les décisions et la communication. mais aussi en donnant aux managers les clés pour engager, fédérer et piloter leurs équipes. Et enfin, en aidant chaque équipe à mieux collaborer et mieux communiquer. Le tout grâce à des séminaires team building, du coaching, de la formation, du co-développement et du conseil RH. Parce que oui, on en est convaincus, une entreprise qui rayonne à l'extérieur, c'est d'abord une entreprise qui brille de l'intérieur. Et maintenant, place à l'épisode du jour. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Ma vie de DRH. Aujourd'hui, j'accueille Cynthia Koumbari qui est DRH chez Asus France et qui va nous parler du sujet de l'ultra-sensibilité, qu'on appelle aussi hyper-sensibilité de façon plus commune, et notamment quel est ce rôle dans le milieu des ressources humaines ? Est-ce que c'est une force ? Est-ce que c'est une faiblesse ? Qu'est-ce qu'on en fait au quotidien ? Comment on le fait évoluer avec les personnes qui nous entourent au quotidien dans le professionnel ? Mais je n'en dis pas plus. Bonjour Cynthia, je te laisse te présenter.

  • Speaker #0

    Bonjour Pauline, tout d'abord merci pour ton invitation. Je suis vraiment ravie d'être avec toi aujourd'hui pour un sujet qui me tient à cœur et surtout pouvoir échanger avec vos éditeurs, que je salue d'ailleurs, et que je remercie d'avance pour leur écoute et leur curiosité sur ce sujet. Donc effectivement, je suis directrice de ressources humaines au sein d'Asus France depuis maintenant sept ans. C'est un très beau challenge et je suis complètement épanouie dans ce métier. Initialement, j'avais plutôt vocation à faire du droit parce que j'ai fait des études de droit. Et en dernière année de master, j'ai eu la chance de faire un stage dans une entreprise où il y avait un service juridique RH. Et j'ai connu le métier de ressource humaine pendant mon stage avec une équipe hyper bienveillante et qui m'a donné envie. à ce moment-là de me mettre aux ressources humaines. Donc effectivement, j'ai intégré l'équipe, j'ai eu des fonctions très rapidement à responsabilité dans les ressources humaines, d'abord dans le bâtiment, puis dans la restauration collective. Et à la naissance de ma fille, parce que je suis aussi maman, à la naissance de ma fille, j'ai voulu effectivement trouver un poste un peu près de chez moi, et j'ai eu la chance d'intégrer ASUS. Voilà pour mon parcours et la fonction chez Asus France de ressources humaines, c'est vraiment une fonction à 360 degrés dans un milieu international, dans un milieu IT. Donc on essaye d'apporter effectivement notre touche d'humanité, de sensibilité, dans un milieu souvent masculin et encore pas forcément parce que chez Asus on... On est presque à la parité, on a 54% d'hommes et 46% de femmes, donc c'est aussi une belle image de l'entreprise dans laquelle je travaille, où chaque homme et chaque femme a sa place.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on va parler d'hypersensibilité, mais que tu préfères plutôt expliquer par ultrasensibilité. Alors moi, j'ai regardé un petit peu les chiffres. Les études aujourd'hui disent qu'il y a généralement entre 15 et 31% de la population qui serait hypersensible. Il y a certaines études qui disent que c'est plutôt 20%, mais ça monte jusqu'à 31%, ce qui est quand même beaucoup. Et c'est pourtant un sujet qui est peut-être encore assez méconnu. Et donc, la première question que j'aimerais te poser, Cynthia, c'est c'est quoi être hypersensible ou ultrasensible ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, je fais la nuance entre ultrasensibilité ou hypersensibilité. Sur les réseaux, on va souvent voir le terme d'hypersensibilité, mais c'est un choix très assumé de ma part, parce que je trouve qu'en français, le mot hypersensibilité a souvent une connotation négative. Il évoque le trop, le débordement, la fragilité, quelqu'un qui est trop. Et donc, je préfère parler d'ultrasensibilité parce que je trouve que ce terme reflète un peu mieux la richesse émotionnelle, la lucidité sensorielle et la profondeur de perception qu'on a. Ce sont des profils qui ressentent fort, mais qui transforment, mine de rien, cette puissance d'écoute, son intuition et cette humanité pour la diffuser aux personnes qui les entourent. C'est pour ça que pour moi, c'est important le terme d'ultra-sensibilité. Être une personne ultra-sensible, pour en venir à ta question, dans les ressources humaines, c'est apporter un côté humain, c'est remettre l'humain au centre de l'entreprise. faire de sa sensibilité une force et bâtir avec les équipes une performance qui est alignée sur des valeurs humaines. On remet au centre de l'entreprise les collaborateurs. Parce que comme on le pense avec mon dirigeant, d'ailleurs à qui je dis bonjour, Moustapha, effectivement, ce qui est important, ce n'est pas de s'appuyer sur les faiblesses des collaborateurs, mais de s'appuyer sur leurs forces. Et en prenant les forces des uns et des autres, on crée un métier de force, de compétence dans l'entreprise et ce qui permet à l'entreprise d'être gagnante. collaborateurs. épanouie, l'entreprise en termes de business sera épanouie. Donc voilà, je pense que DRH ultra-sensible aujourd'hui, c'est remettre l'humain au cœur de l'entreprise et puis dans l'évolution des ressources humaines, si on regarde un peu les différentes facettes du métier, au début on voulait un RH très dans les chiffres, la paie, on gérait de la paie, du recrutement, de la formation. Ensuite on est passé sur la gestion de carrière. gestion de compétences. Donc petit à petit, on a rajouté un peu d'humains. Ensuite, on a demandé des RH opérationnels qui aillent sur le terrain pour justement faire en sorte d'être proche des équipes, pas enfermés dans son bureau. Ensuite, on a parlé de business partner. Comment on faisait en tant que RH à faire en sorte que le business soit au cœur de notre gestion des ressources humaines. Et aujourd'hui, dans le monde de demain, que va devenir notre métier ? Je pense que notre métier sera de coacher, coacher nos managers, coacher nos équipes pour faire en sorte qu'elles se sentent bien et épanouies. Je pense que notre métier de ressources humaines évolue avec la société et qu'un DRH ultra sensible aujourd'hui aura ce point fort, cette force d'être à l'écoute, d'avoir cette intuition-là pour accompagner les managers à gérer avec bienveillance leurs équipes.

  • Speaker #1

    Et ça se traduit comment toi dans ton... quotidien d'être hypersensible ? Qu'est-ce qui se passe en toi ou dans tes interactions avec les autres, si on parle très concrètement ?

  • Speaker #0

    Concrètement, déjà, dans mon recrutement, je ne l'ai pas fait exprès initialement, mais je m'en suis rendue compte dernièrement que mon équipe était un peu à mon image. Je travaille avec deux magnifiques jeunes femmes qui m'écoutent, je l'espère. Charlotte et Myriam. Charlotte qui est arrivée il y a 5 ans. C'est notre mondeur recruteuse, je l'appelle comme ça, parce qu'en fait, elle se donne corps et âme pour dénicher l'État. Et Myriam, qui elle, m'a rejoint il y a 6 ans, qui a été une bouffée d'oxygène à une période où, effectivement, j'étais toute seule, parce qu'elle est solaire, et à la fois calme et sereine. Donc, elle partage au collaborateur sa douceur. Et le point commun... entre ces deux personnalités complètement différentes, c'est notre sensibilité. Toutes les trois, on est sensible à des niveaux différents, parce que dans la sensibilité, il y a différentes formes de sensibilité, on n'est pas toutes pareilles, je pense que toute personne est différente, et nos sensibilités sont différentes. D'ailleurs, j'en profite pour souhaiter joyeux anniversaire à Myriam. Effectivement, le jour de l'enregistrement, c'est son jour d'anniversaire. Et je crois que dans la vie, rien n'arrive par hasard. Et le fait de prendre la parole aujourd'hui, pour moi, c'est une belle manière de mettre à venir ce sujet qui nous tient à cœur à toutes les trois, de femmes sensibles et engagées. Et j'espère que par la suite, on reconnaîtra cette sensibilité comme une force pour la fonction RH. Et dans notre quotidien, quand un collaborateur passe notre porte, concrètement, qu'est-ce que ça donne ? Clairement, on est des éponges. S'il vient de bonne humeur avec un super projet à nous exposer, on va être en euphorie avec lui, on va partager sa joie. Et des fois, ça arrive, des collaborateurs ou collaboratrices qui passent notre porte et qui ne sont pas bien. Et là, on va lui demander « mais tu vas bien ? » Et ce n'est pas un « tu vas bien » où on attend un « oui, ça va » . Non, quand on pose la question de « comment tu vas ? » dans notre bureau, c'est un « comment tu vas ? » profond, c'est « comment tu te sens ? » Ce n'est pas est-ce que tu as eu les chiffres, est-ce que tu as la performance attendue, non, c'est comment toi, en tant que collaborateur, tu te sens. Et je pense qu'avec le temps, en tout cas, je l'espère, les Asuciens ont compris qu'ils pouvaient venir dans notre bureau quand ça ne va pas aussi. Nous partager leurs problématiques. Donc, effectivement, ils se déchargent, on récupère toutes leurs émotions en tant qu'éponge, on l'absorbe et notre rôle, c'est de faire en sorte... qui viennent avec des problématiques, mais qui repartent avec des solutions. de les accompagner avec bienveillance, de les aider à relativiser, à prendre du recul, et surtout les aider à trouver la solution qui leur permet d'être apaisés. Donc effectivement, un manager qui rencontre une problématique avec quelqu'un dans son équipe, je vais l'écouter, je vais lui proposer des solutions pour justement aussi donner la parole au collaborateur. Et à l'inverse, un collaborateur qui vient me voir en me disant « là, je suis en surcharge » . comment faire, je vais lui proposer de faire un point avec son manager pour justement revoir ses priorités, que le manager prenne son rôle de manager en lui donnant les tâches importantes, les moins importantes, pour que lui ait une visibilité sur ses missions et puisse travailler un peu plus sereinement. Un poste de RH ultra-sensible, c'est ça, c'est composé avec les émotions des uns des autres, parce qu'on les ressent, on est hyper empathique, donc on ressent tout ce qui traverse, Donc, ça va être type. qui va animer une personne, mais de le transformer en valeur positive, le transformer en coup de boost pour eux. On nous appelle un peu les rayons de soleil de l'entreprise parce qu'effectivement, avec un sourire, avec un compliment, avec de la bienveillance, ils se sont sentis écoutés. Et même si on n'a pas la solution, ce n'est pas grave. En tout cas, ils ont pu en parler à quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie notion. au-delà de l'écoute qui est très importante, mais qui est peut-être ce que tout le monde peut faire, c'est cette empathie qui est profonde et sincère, qui en tout cas est à un degré beaucoup plus poussé peut-être que le commun des mortels, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Tout à fait. Dans l'empathie, il y a effectivement comprendre l'autre, se mettre à la place de l'autre, mais ressentir. Et le challenge, et c'est ce que j'essaye de transmettre à Charlotte et à Myriam, c'est... Ok, on est empathie, on absorbe les émotions des autres, mais à un moment donné, se rendre compte que ce n'est pas son émotion à soi. Et arriver à faire la différence. Oui, je le ressens, c'est ok, mais ce n'est pas la mienne. Donc, je peux partager le mal-être, mais il ne faut pas que ça devienne quelque chose qui me bouffe. Parce qu'effectivement, sinon le soir, on est épuisé, et on n'arrive pas à se recharger. Et pour pouvoir donner à l'autre, Il faut être soi-même en paix et bien. Sinon, en fait, on ne peut pas être disponible pour les autres, à mon avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi les super pouvoirs des ultrasensibles, notamment dans la fonction RH ?

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'empathie. Donc, c'est avoir une empathie très développée. Avoir une conscience de l'intelligence émotionnelle. Ça, c'est hyper important. Les points forts, c'est aussi, comme on a besoin de sens dans ce qu'on fait. On essaye de donner du sens aux autres, de donner de la visibilité sur l'entreprise et ses objectifs. On ressent tout avec une forte intensité, effectivement. Mais d'un autre côté, on arrive à être sans jugement. On ne juge pas les personnes qui passent notre porte, on les accueille. On leur donne un cadre bienveillant et d'un autre côté, on essaye de donner du sens à leurs émotions, les faire se questionner. Donc c'est toutes ces forces-là qui fait qu'on valorise avec justesse plutôt que porter un jugement, tout simplement.

  • Speaker #1

    C'est très clair sur les forces, mais du coup ça me posait la question d'un peu des désavantages, ou en tout cas ce qui aujourd'hui peut être un poids pour toi en tant qu'ultra-sensible. J'ai conscience là que tu me dis que tu es en fait une éponge à émotions. Peut-être que ça te consomme beaucoup d'énergie d'absorber les émotions de tous, de devoir les retraiter, d'identifier que ce n'est pas ton émotion et que tu ne dois pas le porter. Quels sont tous ces désavantages que peut avoir un ultrasensible dans son quotidien ?

  • Speaker #0

    Tout simplement, notre cerveau fonctionne différemment. Effectivement, on a un système de perception qui est hyper élargi. Et en réunion, par exemple, je vais ressentir les émotions collectives. et à la fin je vais sûrement me sentir un peu plus épuisée qu'à la normale, avoir un peu plus de tension, de contrariété parfois parce que on essaie quand même de rester axé avec ses valeurs, les valeurs sont très importantes et des fois notre corps nous envoie des signaux d'alerte. Moi je l'ai vécu il y a un an clairement en toute transparence où j'avais un peu trop tiré sur la corde, je pensais pouvoir tout surmonté et mon corps m'a dit stop, j'ai eu une blessure, j'ai dû m'arrêter de travailler et puis faire une rééducation qui a duré quand même un an de rééducation suite à un ligament croisé. Mais ce que je retiens, c'est qu'effectivement, la faiblesse va être ce trop-plein émotionnel. Et comment faire pour que ça ne mine pas et ne pas en arriver à la blessure, comme j'ai pu le vivre ? C'est se poser la question de quels sont nos besoins. Moi, je suis quelqu'un qui adore le sport, et mes besoins, c'est de danser, je suis passionnée taekwondo, c'est de voir mes copines, de passer des moments de qualité avec mes enfants et la nature. C'est de reconnecter son corps à des choses simples de la vie et se mettre en pause parfois pour se ressourcer. Donc, il y a des, comme toutes caractéristiques, il y a des forces et des faiblesses. Il y a des axes d'amélioration. Donc, pour moi, ce n'est pas une faiblesse. C'est des axes d'amélioration sur lesquels les ultrasensibles doivent travailler. Se recentrer sur soi. Se dire, ok, qu'est-ce que j'ai besoin ? Qu'est-ce qui me fait du bien pour me ressourcer ? Quand j'ai ce trop plein d'émotions-là. et s'autoriser de s'arrêter. Là, je fais une pause. Peut-être que je vais aller marcher en bas des bureaux, dix minutes, prendre un peu de vitamine parce qu'il y a un rayon soleil qui sort. Et c'est OK. Et après, je reviens. Je reviens avec une bonne énergie. Et j'ai un peu vidé ce trop-plein émotionnel que j'ai emmagasiné en moi.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que tu as besoin d'en tout cas mieux te connaître et surtout t'écouter pour trouver un équilibre. Ce qui peut-être... pour quelqu'un qui n'a pas de cette super hypersensibilité, n'a pas ce seuil-là aussi proche, en fait. Il va laisser peut-être un peu plus monter la cocotte et exploser plus tardivement. Parce qu'il faut quand même préciser que tu as dit qu'effectivement, tu t'es fait les ligaments croisés, mais que les ligaments croisés, tu ne les as pas fait au sport quand même.

  • Speaker #0

    Alors, j'étais au sport, mais à ce moment-là, je ne faisais rien de particulier. Voilà, j'ai donné un coup de pied, j'ai reposé la jambe et effectivement, mon genou a flanché. donc ce n'est pas une blessure suite à un trauma suite à un coup, suite à une chute qui sont les caractéristiques du taekwondo en termes de blessure non, là c'était vraiment la première chose qui m'est venue à l'esprit au début j'ai cherché la raison en me disant peut-être que quelqu'un m'est rentré dedans, c'est pour ça que je me suis fait mal et quand j'ai vu qu'il n'y avait personne autour de moi là je me suis dit, mais qu'est-ce que je me suis fait ? comment j'ai fait ? fait pour en arriver à cet épuisement. Ça a été la première chose qui m'a traversé l'esprit. Puis après, on est dans le déni. Donc, tout va bien. On continue le cours jusqu'au bout parce qu'on est perfectionniste. Et puis là, j'ai mon petit frère qui est kiné et qui me dit, non mais Cynthia, va contrôler parce que je pense que ce n'est pas juste un genou qui ne va pas bien. Il faut que tu fasses un IRM. Et quand les résultats sont là et qu'il vous dit il y a mon croisé, là, on s'effondre. on s'effondre et on se dit « waouh, comment j'en suis arrivé là ? » Et on a deux options, soit on reste au plus bas et on s'habitue de toi sur ce qui nous arrive, soit on se dit « ok, bon là il m'est arrivé quelque chose, pourquoi ? » Je vais chercher pourquoi et c'est un peu le concept de cette pensée différente, c'est une pensée en arborescence. Pourquoi ? Et tu remontes toujours à pourquoi. Donc tu as trouvé la première solution et pourquoi j'en suis arrivé là ? C'est un peu l'arbre des causes. qu'on fait quand il y a un accident du travail. On remonte, on remonte, on remonte, et on se dit, OK, maintenant que j'ai le pourquoi, comment je fais pour que ça ne se reproduise ? Et là, c'est une introspection. On essaye de savoir qu'est-ce qui nous fait du bien, et on le met en place derrière. On s'accorde du temps, et on s'autorise la bienveillance qu'on accorde aux autres, on se l'autorise à soi.

  • Speaker #1

    L'ultra-sensibilité, c'est les émotions avant tout, tu en parles pas mal. Pour autant, dans la société actuelle, les émotions, ce n'est pas bien, il faut les laisser à l'entrée du palier, mais il ne faut pas les rentrer en entreprise, c'est mal. Comment, toi, tu gères ça et quelle est pour toi l'importance des émotions, notamment en entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que la réponse que j'aimerais apporter aujourd'hui, c'est pour les managers qui gèrent des ultrasensibles. Parce que je gère des ultrasensibles et ce n'est pas parce que je le suis que la tâche a été simple. Elle a été plus simple que pour des personnes qui sont très cartésiennes. Effectivement, je ne le nie pas. Mais je me suis rendu compte que ça peut être quand même quelque chose d'assez délicat. Donc au quotidien, c'est particulier et beau à la fois parce que dans mon équipe, on peut passer des larmes au rire en quelques minutes. Parce qu'on vit les émotions intésément, sans filtre, mais c'est ce qui fait qu'on est authentique et solidaire avec tout le monde. Et il faut rappeler quand même, je pense que les larmes ont une vraie fonction physiologique. Effectivement, pleurer permet d'éliminer le stress, d'éliminer le troquin d'émotion, c'est une soupape naturelle du corps. Donc pleurer, à mon sens, ce n'est pas une faiblesse, c'est une forme de régulation émotionnelle. Et socialement, je pense que les larmes peuvent renforcer des liens. Ça éveille l'empathie, par exemple pour des personnes qui ne le sont pas. Ça crée du lien, ça ramène les choses au bon endroit. On reste des humains, même si on est dans une entreprise, oui, même la DRH peut avoir des moments de joie comme d'émotion, et complètement être alignée. en phase avec son métier est compétente. Ce n'est pas parce qu'on a des fois des larmes, de joie ou de peine qu'on n'est pas compétent. Ce sont des choses complètement distinctes. Et c'est vrai que mon manager a eu cette expérience-là dans son management avec moi où dès qu'il y avait des sujets touchy, compliqués, j'étais forte, un rock. J'arrivais à trouver des solutions, à faire avancer les choses. je suis une très bonne médiatrice pour moi il faut toujours trouver des compromis et un jour en entretien là il me dit quelque chose de il me fait un compliment tout simplement il valorise mon travail et j'ai des dames et là il me dit mais c'est pas possible ce que je t'ai dit c'est c'était pourtant gentil et oui et là je vais fait comprendre et quelle personne j'étais et que les larmes de joie c'est aussi une reconnaissance émotionnelle tout simplement. Et j'ai eu la chance de tomber sur un manager qui est bienveillant et qui a un management paternaliste. Donc il ne s'est pas formalisé à ça. Il ne s'est pas dit « ah ben non, elle est faible, elle ne va jamais pouvoir gérer les qualitudes d'entreprise » . Non, au contraire, il s'est dit qu'il pouvait avoir confiance en moi parce qu'à chaque fois que j'allais venir le conseiller, je vais le faire avec mon cœur. Et je pense que c'est ce qu'il a vu en moi, dès le départ. Il a vu que j'étais quelqu'un de foncièrement humaine. et que j'allais être toujours authentique dans ce que j'allais lui exposer ou dans les solutions que j'allais lui proposer.

  • Speaker #1

    Ce qui est très intéressant aussi avec les émotions, c'est là tu parles effectivement des larmes, mais au-delà de ça, par exemple, toutes les émotions sont un moyen de communiquer avec soi-même pour aller chercher ce qui se cache dans son inconscient profond. C'est ça en fait les émotions. Notamment la colère, si on a de la colère, ça veut dire qu'au fond de soi, il y a quelque chose avec lequel on n'est pas aligné et que ça va aller nous pousser. à agir, à voir les choses différemment. La tristesse, c'est peut-être pour faire un deuil, pour passer à une prochaine étape et qui nécessite qu'on quitte l'ancienne situation. Et en fait, c'est effectivement ça qui, en entreprise, est mal vu parce qu'on se dit toujours « Mais s'il pleure ou s'il est en colère, c'est qu'il n'arrive pas à se contrôler, il n'est pas maître de lui-même. » Et il y a cette sorte de croyance collective qui est de dire que les émotions, c'est aussi montrer qu'on est faible. Comment toi, aujourd'hui, tu arrives à partager un peu cette culture de l'émotion au sein de l'entreprise puisque tu es toi-même finalement ambassadrice des émotions ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut tout simplement se dire que la sensibilité, c'est une force, ce n'est pas une faiblesse. Qu'on peut être DRH, manager, dirigeant et humain. Humain, effectivement, on a tous des larmes, mais notre corps est fait pour ressentir la tristesse, pour ressentir... de la joie, l'humain est fait comme ça. À partir de là, on se dit, ok, est-ce qu'une entreprise, demain, n'a pas besoin justement de leaders capables d'écouter, capables de ressentir, capables de créer du bien ? Parce qu'on est quand même dans un monde où, avec l'intelligence artificielle, mine de rien, on perd un peu ces valeurs humaines-là. Et c'est comme avec l'IA, il faut se dire non. ça ne va pas remplacer les humains que l'on est. Ça va nous permettre d'être plus performants. Aujourd'hui, une fois qu'on a compris l'outil et qu'on l'utilise à bon escient, ça nous permet d'être plus performants. Donc je pense que le message que j'aimerais faire passer, parce que c'est vraiment une conviction profonde, c'est que l'intelligence émotionnelle est une compétence clé dans un monde où la technologie prend de plus en plus de place. L'IA ne remplacera jamais l'intuition, elle ne remplacera jamais l'empathie ou la chaleur d'un sourire, la chaleur d'un regard. C'est tout ça qu'on apporte en tant que DRH humaniste et passionné par ce métier. On fait en sorte que justement la sensibilité prenne toute sa place dans une société qui est de plus en plus déshumanisée.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est un vaste sujet. L'IA qui va arriver et la partie émotionnelle. Et on dit qu'aujourd'hui, les compétences qu'on attend des collaborateurs demain seront de moins en moins techniques et de plus en plus dans les soft skills. Et c'est tout à fait ce que tu évoques là, en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, parce que la technicité... À partir du moment où on aura enregistré toutes les données techniques dans l'IA, elle sera capable de le faire à notre place. Donc nous, quelle est notre valeur ajoutée dans tout ça ? C'est d'apporter cette intuition, ce feeling, ce ressenti que l'IA n'a pas. Vraiment, je pense que c'est la clé du management de demain. Un manager à l'écoute de ses équipes, un manager qui sait s'adapter aux différentes personnalités de ses équipes.

  • Speaker #1

    Et justement, je rebondis sur le management, que ce soit ton manager envers toi qui est ultra sensible ou même toi avec tes équipes qui sont elles-mêmes ultra sensibles. Quels sont les grands challenges de management pour des personnes ultra sensibles ?

  • Speaker #0

    Ce qui est le plus important, je pense, c'est de donner du sens à la personne ultra sensible dans ses missions. Pas forcément en valorisant tout ce qu'elle fait, parce qu'on est tous pris dans un quotidien qui fait qu'on n'a pas forcément le temps. Mais à partir du moment où on aura donné un cadre et du sens à la personne ultra-sensible, elle s'épanouira. Soit c'est en phase avec ses valeurs, elle reste dans l'entreprise, et à ce moment-là, elle pourra pleinement s'épanouir. Soit ce n'est pas en phase et effectivement, elle fera un choix qui sera le sien. Mais un manager d'ultra-sensible doit avant tout faire preuve d'empathie et de bienveillance avec la personne. Alors, ce n'est pas tous les managers qui ont les compétences d'empathie, et ce n'est pas un reproche. honnêtement il faut de tout pour faire une société et un monde, il faut des personnes qui ont plus d'empathie, des personnes qui sont un peu plus cartésien et je pense que c'est justement l'équipe le mélange de ces différents compétences et potentiels qui fait qu'on avance dans le bon sens mais en tout cas les managers de personnes ultrasensibles ce qui va être important c'est faire preuve d'écoute donner des limites, un cadre la personne ultrasensible c'est que voilà, on lui donne, on lui accorde un moment d'écoute Par contre, après, on revient sur la base. C'est le métier, c'est comment je l'accompagne en termes de compétences, comment je fais en sorte qu'elle puisse s'épanouir. OK, on est dans les coupes, mais d'un autre côté, il faut donner un cadre aux missions pour que la personne ne se sente pas démunie, ne se sente pas rejetée, ne se sente pas mise à l'écart, parce que c'est quelqu'un qui peut être très joyeuse, comme effectivement vivre un peu moins bien. certaines tensions dans l'entreprise parce qu'elle l'aura ressenti plus fort que les autres, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça me fait me pencher sur une autre question qui est les situations de dissonance, c'est-à-dire n'être pas d'accord avec quelque chose qu'on nous demande de faire. Ça arrive souvent en entreprise. J'imagine que toi, en tant que DRH, tu es forcément confronté à ce genre de situation à des moments donnés. Comment toi, en tant que DRH ultra sensible, tu gères des situations de dissonance ?

  • Speaker #0

    Alors oui, on est dans un monde de l'entreprise. Je n'ai pas encore vocation à être à mon compte, être mon propre patron. Donc, il faut aussi s'adapter. C'est un profil caméléon, un profil ultra-sensible. C'est un profil qui va pouvoir se suradapter à toute situation. C'est un peu un couteau suisse dans l'entreprise. Il va faire en sorte de changer d'attitude en fonction de son interlocuteur. donc quand je suis confrontée à une valeur ou une décision qui n'est pas en phase avec ma vision des choses, mon premier réflexe, c'est de demander pourquoi. C'est ma grande question. Je vais aller voir mon dirigeant et je vais lui dire, ok, là tu souhaites faire ça, est-ce que s'il te plaît tu peux m'expliquer pourquoi ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi dans ton business, tu as besoin de le faire ? » Et souvent, un ultra-sensible, à partir du moment où il a compris pourquoi, même si on n'est pas d'accord, je pense que justement les désaccords font évoluer le débat. Moi, je vais lui expliquer en tant que RH ma vision des choses, pourquoi je pense et pourquoi je ne suis pas d'accord avec la décision. Et encore, honnêtement, on a des valeurs tellement… humaine dans l'entreprise que c'est rare ce genre de sujet et j'ai la chance d'avoir un manager qui va être à l'écoute il va me dire ok c'est une salle à humainement en termes de ressources humaines tu souhaiterais que ça se passe de cette manière moi je t'explique que pour le business il faut que ça se passe autrement comment on trouve un compromis toi et moi comment on fait en sorte que d'un côté j'écoute ce que tu as à me dire mais d'un autre mon business fonctionne en fait et c'est là où il faut faire preuve d'intelligence émotionnelle faut aller au delà de Non, je me retranche, je ne suis pas d'accord, je ne le fais pas.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas possible. Il faut aller au-delà de ça et se dire, OK, il y a un business à faire tourner, comment je vais accompagner le business tout en conservant mes valeurs humaines. Moi, en tout cas, c'est le travail que j'ai fait pour m'aligner. Et honnêtement, des fois, je ne suis pas d'accord, mais parce que je n'ai pas le pourquoi du business. Et en m'expliquant, finalement, petit à petit, j'adhère. vers où il veut aller, parce qu'il m'a fait comprendre pourquoi c'était bien pour l'entreprise. Mais je vais faire en sorte que ce soit aussi bien pour ses collaborateurs, tout simplement.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Donc, ça veut dire que vraiment, toi, si tu n'as pas le vrai pourquoi, déjà, si tu n'as pas le vrai pourquoi, tu vas le sentir, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et ensuite, il te faudra vraiment l'explication. Donc, ça ne peut pas marcher avec toi, le « c'est comme ça, il faut le faire » .

  • Speaker #1

    Ah non, parce que demain, c'est à moi d'aller convaincre les collaborateurs. Mais si je ne suis pas moi-même convaincue du sujet. Comment c'est possible de le partager ? Et je ne sais pas si tu me permets, mais j'ai eu un exemple très concret de ça, clairement. On a vocation à déménager de nos locaux. Et moi, j'avais fait le choix de venir chez Asus France parce que c'était proche de chez moi. Effectivement, pour mon équilibre vie privée, vie professionnelle. Et mon dirigeant m'a dit, effectivement, aujourd'hui, on souhaite se rapprocher de Paris, investir. Donc, on va peut-être changer de locaux. Et là, d'un coup, c'est l'humain qui parle. Ah mais non, à titre perso, ça me pose problème. Ce n'est pas en adéquation avec mon projet personnel de vie de famille. Mais lui m'a expliqué pourquoi. Il m'a dit, non Cynthia, aujourd'hui, il faut qu'on soit visionnaire. Il faut qu'on avance dans le sens du business. Et ça, il faut se rapprocher de Paris pour nos clients, pour avoir des buildings à l'image de notre entreprise. On est quand même une entreprise internationale, avoir nos propres locaux. Et là, il a créé du sens. Il m'a dit, Cynthia, si je t'intègre au projet et on fait en sorte que les collaborateurs et les locaux qui leur permettent de s'épanouir, chose qu'on n'a pas forcément aujourd'hui parce qu'on n'est pas dans nos propres locaux, est-ce que tu penses que ça va avoir du sens pour toi ? Et là, il a créé du sens. C'est-à-dire qu'à titre personnel, ça ne va pas m'arranger, comme beaucoup de personnes, en fonction du lieu qui sera choisi. Je vais mettre plus de temps à aller travailler. mais d'un coup il a créé du sens à mon métier il m'a dit Cynthia là tu vas pouvoir faire en sorte que les collaborateurs puissent avoir des locaux adaptés à leurs besoins. Et tout de suite, je suis allée dans son sens. Effectivement, à titre personnel, ça n'a pas m'arrangé. Mais professionnellement, c'est un très beau challenge de gérer de A à Z un déménagement, de pouvoir écouter le collaborateur et mettre en place ce qu'il nous demande. Ce n'est pas tous les dirigeants qui laissent cette chance-là à une équipe RH et services généraux. Donc, voilà, j'ai transformé quelque chose qui me dérangeait personnellement en positif. OK, j'y vais. Je ne peux pas te confirmer que moi, à titre personnel, ça sera viable à long terme. Par contre, le challenge, je le relève avec toi. Je vais y aller, je vais tester. Et ensuite, on verra et on avisera. Voilà, c'est juste transformer le négatif en positif. Parce que je trouve que le positif attire le positif. Et son mot, c'est positive thinking. Et il a tout à fait raison. On cherche des solutions, on ne s'arrête pas aux problèmes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ces explications. Effectivement, ça nous projette. Et c'est quand même super intéressant, les situations de dissonance. Mais en fait, derrière toute situation de dissonance se cache le sens, en fait. C'est ce que tu répètes depuis tout à l'heure et qui est clé. Et d'ailleurs, on arrive de plus en plus dans une économie du sens. Et je pense qu'on a tous à y gagner, à collectivement commencer à faire l'effort de se poser cette question du pourquoi et à vraiment justifier les choses pour pouvoir embarquer les équipes. Et c'est d'ailleurs comme ça qu'on fidélise et on engage les collaborateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis tout à fait d'accord. Et c'est... La clé de la réussite d'une entreprise aujourd'hui, c'est fidéliser et retenir ses talents. Et comment on fait tout ça ? C'est en les fédérant, effectivement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia. J'aimerais te poser encore des questions, mais malheureusement le temps tourne. En tout cas, tu nous as bien éclairé sur le sujet de l'ultra sensibilité, qui plus est, dans le monde des ressources humaines. Avant de terminer, j'aimerais quand même te poser cette fameuse question que je pose à tous les DRH, qui est quel conseil tu aimerais donner aux DRH qui t'écoutent, que ce soit des DRH... ultra sensibles, des DRH qui sont ultra sensibles mais qui ne le savent pas, ou même des DRH qui n'ont pas cette ultra sensibilité mais qui sont pour le coup très intéressés par ce que tu partages.

  • Speaker #1

    Alors si je devais donner un conseil, c'est effectivement peut-être pour les personnes qui ne sont pas ultra sensibles, parce que c'est la majeure partie de la population, et leur dire qu'à partir du moment où ils auront compris qu'est-ce que c'est l'ultra sensibilité et qui auront pris parti de le voir comme une force, ils écouteront différemment, autrement, les personnes ultrasensibles et ça deviendra une force humaine dans leur entreprise, une force managériale. Et en fait, ce sont des personnes avec des tonnes de compétences. À partir du moment où elles sont écoutées et mises au bon poste et à qui on a donné du sens, vous voyez, faites leur confiance. elles apporteront ce petit teff, ce petit éclat, ce petit rayon de soleil dans votre entreprise qui feront que les collaborateurs se sentiront bien et qu'une atmosphère chaleureuse. Ce sont des personnes chaleureuses, donc appuyez-vous sur leurs forces, compensez leur faiblesse par de la bienveillance et de l'écoute et vous verrez, tout se passera très bien.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia pour ce partage ultra transparent et plein d'émotions. Tu nous as fait vibrer. Merci beaucoup. Pour tous ceux qui nous écoutent, j'espère que l'épisode de Cynthia vous aura plu. En tout cas, on espère vous retrouver très prochainement sur d'autres épisodes de Ma Vite DRH. Et sur ce, je vous dis à bientôt et surtout, merci Cynthia.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, si vous souhaitez avoir une communication plus fluide et sincère au sein de votre organisation, un codire plus visionnaire et authentique, des managers qui fédèrent et engagent leurs équipes et enfin... des collaborateurs plus autonomes et responsables. Ça vous dit qu'on en parle ? Je vous ai mis notre numéro de téléphone dans la description de ce podcast et je serais ravie de vous avoir au bout du fil.

  • Speaker #1

    Et voilà, cet épisode est terminé. Merci de nous avoir écoutés et si ce podcast vous a plu, n'hésitez surtout pas à le partager autour de vous. À très vite pour un prochain épisode de Ma vie de DRH.

Description

Dans ce nouvel épisode de Ma Vie de DRH, nous accueillons Cynthia Combary, DRH chez Asus France, pour aborder un sujet encore trop peu discuté : Être DRH et ultra-sensible. Comment transformer cette sensibilité en force relationnelle et managériale ?


Dans cet échange intime et lucide, Cynthia partage comment elle a appris à reconnaître, accepter, puis valoriser son hypersensibilité dans sa posture de DRH.


Au programme :
– Ce que cela signifie, concrètement, d’être DRH et ultra-sensible
– L'importance de redonner une place aux émotions dans l’entreprise
– Manager des collaborateurs sensibles : comprendre, ajuster, accompagner
– Les atouts et les fragilités de l’hypersensibilité dans les fonctions RH
– Et surtout… ce que gagne une organisation à accueillir pleinement les profils sensibles


Un épisode vrai, éclairant, et profondément humain, pour toutes celles et ceux qui veulent faire rimer sensibilité et impact.


Et si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à vous abonnez et à nous laisser 5 étoiles ou un commentaire. Ça nous fait toujours plaisir à lire et surtout ... Ça nous aide à faire connaître le podcast au plus grand nombre ! 


# Hypersensible # DRH # Emotions # Sensibilité

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Nous sommes un accélérateur de transformation humaine et collective qui intervenons sur quatre leviers clés de l'entreprise :

🚀 L’organisation : Structurer et ancrer une culture forte pour une performance durable.

🚀 La direction : Aligner la vision, les décisions et la communication pour avancer ensemble.

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Tout ça, grâce à des séminaires immersifs, de la formation, du coaching et du conseil 🌟


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ma vie de DRH, le podcast dédié au partage d'expériences RH. Je suis Pauline Danguille, dirigeante inspirée chez Go4Human. Psst,

  • Speaker #1

    avant ça, je voulais vous parler de Go4Human, l'aventure que je mène avec Thierry. Parce que oui, on aide les entreprises à être plus authentiques, plus engagées et plus agiles. Mais comment, me direz-vous ? Eh bien, en alignant la direction sur la vision, les décisions et la communication. mais aussi en donnant aux managers les clés pour engager, fédérer et piloter leurs équipes. Et enfin, en aidant chaque équipe à mieux collaborer et mieux communiquer. Le tout grâce à des séminaires team building, du coaching, de la formation, du co-développement et du conseil RH. Parce que oui, on en est convaincus, une entreprise qui rayonne à l'extérieur, c'est d'abord une entreprise qui brille de l'intérieur. Et maintenant, place à l'épisode du jour. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Ma vie de DRH. Aujourd'hui, j'accueille Cynthia Koumbari qui est DRH chez Asus France et qui va nous parler du sujet de l'ultra-sensibilité, qu'on appelle aussi hyper-sensibilité de façon plus commune, et notamment quel est ce rôle dans le milieu des ressources humaines ? Est-ce que c'est une force ? Est-ce que c'est une faiblesse ? Qu'est-ce qu'on en fait au quotidien ? Comment on le fait évoluer avec les personnes qui nous entourent au quotidien dans le professionnel ? Mais je n'en dis pas plus. Bonjour Cynthia, je te laisse te présenter.

  • Speaker #0

    Bonjour Pauline, tout d'abord merci pour ton invitation. Je suis vraiment ravie d'être avec toi aujourd'hui pour un sujet qui me tient à cœur et surtout pouvoir échanger avec vos éditeurs, que je salue d'ailleurs, et que je remercie d'avance pour leur écoute et leur curiosité sur ce sujet. Donc effectivement, je suis directrice de ressources humaines au sein d'Asus France depuis maintenant sept ans. C'est un très beau challenge et je suis complètement épanouie dans ce métier. Initialement, j'avais plutôt vocation à faire du droit parce que j'ai fait des études de droit. Et en dernière année de master, j'ai eu la chance de faire un stage dans une entreprise où il y avait un service juridique RH. Et j'ai connu le métier de ressource humaine pendant mon stage avec une équipe hyper bienveillante et qui m'a donné envie. à ce moment-là de me mettre aux ressources humaines. Donc effectivement, j'ai intégré l'équipe, j'ai eu des fonctions très rapidement à responsabilité dans les ressources humaines, d'abord dans le bâtiment, puis dans la restauration collective. Et à la naissance de ma fille, parce que je suis aussi maman, à la naissance de ma fille, j'ai voulu effectivement trouver un poste un peu près de chez moi, et j'ai eu la chance d'intégrer ASUS. Voilà pour mon parcours et la fonction chez Asus France de ressources humaines, c'est vraiment une fonction à 360 degrés dans un milieu international, dans un milieu IT. Donc on essaye d'apporter effectivement notre touche d'humanité, de sensibilité, dans un milieu souvent masculin et encore pas forcément parce que chez Asus on... On est presque à la parité, on a 54% d'hommes et 46% de femmes, donc c'est aussi une belle image de l'entreprise dans laquelle je travaille, où chaque homme et chaque femme a sa place.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on va parler d'hypersensibilité, mais que tu préfères plutôt expliquer par ultrasensibilité. Alors moi, j'ai regardé un petit peu les chiffres. Les études aujourd'hui disent qu'il y a généralement entre 15 et 31% de la population qui serait hypersensible. Il y a certaines études qui disent que c'est plutôt 20%, mais ça monte jusqu'à 31%, ce qui est quand même beaucoup. Et c'est pourtant un sujet qui est peut-être encore assez méconnu. Et donc, la première question que j'aimerais te poser, Cynthia, c'est c'est quoi être hypersensible ou ultrasensible ?

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, je fais la nuance entre ultrasensibilité ou hypersensibilité. Sur les réseaux, on va souvent voir le terme d'hypersensibilité, mais c'est un choix très assumé de ma part, parce que je trouve qu'en français, le mot hypersensibilité a souvent une connotation négative. Il évoque le trop, le débordement, la fragilité, quelqu'un qui est trop. Et donc, je préfère parler d'ultrasensibilité parce que je trouve que ce terme reflète un peu mieux la richesse émotionnelle, la lucidité sensorielle et la profondeur de perception qu'on a. Ce sont des profils qui ressentent fort, mais qui transforment, mine de rien, cette puissance d'écoute, son intuition et cette humanité pour la diffuser aux personnes qui les entourent. C'est pour ça que pour moi, c'est important le terme d'ultra-sensibilité. Être une personne ultra-sensible, pour en venir à ta question, dans les ressources humaines, c'est apporter un côté humain, c'est remettre l'humain au centre de l'entreprise. faire de sa sensibilité une force et bâtir avec les équipes une performance qui est alignée sur des valeurs humaines. On remet au centre de l'entreprise les collaborateurs. Parce que comme on le pense avec mon dirigeant, d'ailleurs à qui je dis bonjour, Moustapha, effectivement, ce qui est important, ce n'est pas de s'appuyer sur les faiblesses des collaborateurs, mais de s'appuyer sur leurs forces. Et en prenant les forces des uns et des autres, on crée un métier de force, de compétence dans l'entreprise et ce qui permet à l'entreprise d'être gagnante. collaborateurs. épanouie, l'entreprise en termes de business sera épanouie. Donc voilà, je pense que DRH ultra-sensible aujourd'hui, c'est remettre l'humain au cœur de l'entreprise et puis dans l'évolution des ressources humaines, si on regarde un peu les différentes facettes du métier, au début on voulait un RH très dans les chiffres, la paie, on gérait de la paie, du recrutement, de la formation. Ensuite on est passé sur la gestion de carrière. gestion de compétences. Donc petit à petit, on a rajouté un peu d'humains. Ensuite, on a demandé des RH opérationnels qui aillent sur le terrain pour justement faire en sorte d'être proche des équipes, pas enfermés dans son bureau. Ensuite, on a parlé de business partner. Comment on faisait en tant que RH à faire en sorte que le business soit au cœur de notre gestion des ressources humaines. Et aujourd'hui, dans le monde de demain, que va devenir notre métier ? Je pense que notre métier sera de coacher, coacher nos managers, coacher nos équipes pour faire en sorte qu'elles se sentent bien et épanouies. Je pense que notre métier de ressources humaines évolue avec la société et qu'un DRH ultra sensible aujourd'hui aura ce point fort, cette force d'être à l'écoute, d'avoir cette intuition-là pour accompagner les managers à gérer avec bienveillance leurs équipes.

  • Speaker #1

    Et ça se traduit comment toi dans ton... quotidien d'être hypersensible ? Qu'est-ce qui se passe en toi ou dans tes interactions avec les autres, si on parle très concrètement ?

  • Speaker #0

    Concrètement, déjà, dans mon recrutement, je ne l'ai pas fait exprès initialement, mais je m'en suis rendue compte dernièrement que mon équipe était un peu à mon image. Je travaille avec deux magnifiques jeunes femmes qui m'écoutent, je l'espère. Charlotte et Myriam. Charlotte qui est arrivée il y a 5 ans. C'est notre mondeur recruteuse, je l'appelle comme ça, parce qu'en fait, elle se donne corps et âme pour dénicher l'État. Et Myriam, qui elle, m'a rejoint il y a 6 ans, qui a été une bouffée d'oxygène à une période où, effectivement, j'étais toute seule, parce qu'elle est solaire, et à la fois calme et sereine. Donc, elle partage au collaborateur sa douceur. Et le point commun... entre ces deux personnalités complètement différentes, c'est notre sensibilité. Toutes les trois, on est sensible à des niveaux différents, parce que dans la sensibilité, il y a différentes formes de sensibilité, on n'est pas toutes pareilles, je pense que toute personne est différente, et nos sensibilités sont différentes. D'ailleurs, j'en profite pour souhaiter joyeux anniversaire à Myriam. Effectivement, le jour de l'enregistrement, c'est son jour d'anniversaire. Et je crois que dans la vie, rien n'arrive par hasard. Et le fait de prendre la parole aujourd'hui, pour moi, c'est une belle manière de mettre à venir ce sujet qui nous tient à cœur à toutes les trois, de femmes sensibles et engagées. Et j'espère que par la suite, on reconnaîtra cette sensibilité comme une force pour la fonction RH. Et dans notre quotidien, quand un collaborateur passe notre porte, concrètement, qu'est-ce que ça donne ? Clairement, on est des éponges. S'il vient de bonne humeur avec un super projet à nous exposer, on va être en euphorie avec lui, on va partager sa joie. Et des fois, ça arrive, des collaborateurs ou collaboratrices qui passent notre porte et qui ne sont pas bien. Et là, on va lui demander « mais tu vas bien ? » Et ce n'est pas un « tu vas bien » où on attend un « oui, ça va » . Non, quand on pose la question de « comment tu vas ? » dans notre bureau, c'est un « comment tu vas ? » profond, c'est « comment tu te sens ? » Ce n'est pas est-ce que tu as eu les chiffres, est-ce que tu as la performance attendue, non, c'est comment toi, en tant que collaborateur, tu te sens. Et je pense qu'avec le temps, en tout cas, je l'espère, les Asuciens ont compris qu'ils pouvaient venir dans notre bureau quand ça ne va pas aussi. Nous partager leurs problématiques. Donc, effectivement, ils se déchargent, on récupère toutes leurs émotions en tant qu'éponge, on l'absorbe et notre rôle, c'est de faire en sorte... qui viennent avec des problématiques, mais qui repartent avec des solutions. de les accompagner avec bienveillance, de les aider à relativiser, à prendre du recul, et surtout les aider à trouver la solution qui leur permet d'être apaisés. Donc effectivement, un manager qui rencontre une problématique avec quelqu'un dans son équipe, je vais l'écouter, je vais lui proposer des solutions pour justement aussi donner la parole au collaborateur. Et à l'inverse, un collaborateur qui vient me voir en me disant « là, je suis en surcharge » . comment faire, je vais lui proposer de faire un point avec son manager pour justement revoir ses priorités, que le manager prenne son rôle de manager en lui donnant les tâches importantes, les moins importantes, pour que lui ait une visibilité sur ses missions et puisse travailler un peu plus sereinement. Un poste de RH ultra-sensible, c'est ça, c'est composé avec les émotions des uns des autres, parce qu'on les ressent, on est hyper empathique, donc on ressent tout ce qui traverse, Donc, ça va être type. qui va animer une personne, mais de le transformer en valeur positive, le transformer en coup de boost pour eux. On nous appelle un peu les rayons de soleil de l'entreprise parce qu'effectivement, avec un sourire, avec un compliment, avec de la bienveillance, ils se sont sentis écoutés. Et même si on n'a pas la solution, ce n'est pas grave. En tout cas, ils ont pu en parler à quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie notion. au-delà de l'écoute qui est très importante, mais qui est peut-être ce que tout le monde peut faire, c'est cette empathie qui est profonde et sincère, qui en tout cas est à un degré beaucoup plus poussé peut-être que le commun des mortels, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Tout à fait. Dans l'empathie, il y a effectivement comprendre l'autre, se mettre à la place de l'autre, mais ressentir. Et le challenge, et c'est ce que j'essaye de transmettre à Charlotte et à Myriam, c'est... Ok, on est empathie, on absorbe les émotions des autres, mais à un moment donné, se rendre compte que ce n'est pas son émotion à soi. Et arriver à faire la différence. Oui, je le ressens, c'est ok, mais ce n'est pas la mienne. Donc, je peux partager le mal-être, mais il ne faut pas que ça devienne quelque chose qui me bouffe. Parce qu'effectivement, sinon le soir, on est épuisé, et on n'arrive pas à se recharger. Et pour pouvoir donner à l'autre, Il faut être soi-même en paix et bien. Sinon, en fait, on ne peut pas être disponible pour les autres, à mon avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi les super pouvoirs des ultrasensibles, notamment dans la fonction RH ?

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'empathie. Donc, c'est avoir une empathie très développée. Avoir une conscience de l'intelligence émotionnelle. Ça, c'est hyper important. Les points forts, c'est aussi, comme on a besoin de sens dans ce qu'on fait. On essaye de donner du sens aux autres, de donner de la visibilité sur l'entreprise et ses objectifs. On ressent tout avec une forte intensité, effectivement. Mais d'un autre côté, on arrive à être sans jugement. On ne juge pas les personnes qui passent notre porte, on les accueille. On leur donne un cadre bienveillant et d'un autre côté, on essaye de donner du sens à leurs émotions, les faire se questionner. Donc c'est toutes ces forces-là qui fait qu'on valorise avec justesse plutôt que porter un jugement, tout simplement.

  • Speaker #1

    C'est très clair sur les forces, mais du coup ça me posait la question d'un peu des désavantages, ou en tout cas ce qui aujourd'hui peut être un poids pour toi en tant qu'ultra-sensible. J'ai conscience là que tu me dis que tu es en fait une éponge à émotions. Peut-être que ça te consomme beaucoup d'énergie d'absorber les émotions de tous, de devoir les retraiter, d'identifier que ce n'est pas ton émotion et que tu ne dois pas le porter. Quels sont tous ces désavantages que peut avoir un ultrasensible dans son quotidien ?

  • Speaker #0

    Tout simplement, notre cerveau fonctionne différemment. Effectivement, on a un système de perception qui est hyper élargi. Et en réunion, par exemple, je vais ressentir les émotions collectives. et à la fin je vais sûrement me sentir un peu plus épuisée qu'à la normale, avoir un peu plus de tension, de contrariété parfois parce que on essaie quand même de rester axé avec ses valeurs, les valeurs sont très importantes et des fois notre corps nous envoie des signaux d'alerte. Moi je l'ai vécu il y a un an clairement en toute transparence où j'avais un peu trop tiré sur la corde, je pensais pouvoir tout surmonté et mon corps m'a dit stop, j'ai eu une blessure, j'ai dû m'arrêter de travailler et puis faire une rééducation qui a duré quand même un an de rééducation suite à un ligament croisé. Mais ce que je retiens, c'est qu'effectivement, la faiblesse va être ce trop-plein émotionnel. Et comment faire pour que ça ne mine pas et ne pas en arriver à la blessure, comme j'ai pu le vivre ? C'est se poser la question de quels sont nos besoins. Moi, je suis quelqu'un qui adore le sport, et mes besoins, c'est de danser, je suis passionnée taekwondo, c'est de voir mes copines, de passer des moments de qualité avec mes enfants et la nature. C'est de reconnecter son corps à des choses simples de la vie et se mettre en pause parfois pour se ressourcer. Donc, il y a des, comme toutes caractéristiques, il y a des forces et des faiblesses. Il y a des axes d'amélioration. Donc, pour moi, ce n'est pas une faiblesse. C'est des axes d'amélioration sur lesquels les ultrasensibles doivent travailler. Se recentrer sur soi. Se dire, ok, qu'est-ce que j'ai besoin ? Qu'est-ce qui me fait du bien pour me ressourcer ? Quand j'ai ce trop plein d'émotions-là. et s'autoriser de s'arrêter. Là, je fais une pause. Peut-être que je vais aller marcher en bas des bureaux, dix minutes, prendre un peu de vitamine parce qu'il y a un rayon soleil qui sort. Et c'est OK. Et après, je reviens. Je reviens avec une bonne énergie. Et j'ai un peu vidé ce trop-plein émotionnel que j'ai emmagasiné en moi.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que tu as besoin d'en tout cas mieux te connaître et surtout t'écouter pour trouver un équilibre. Ce qui peut-être... pour quelqu'un qui n'a pas de cette super hypersensibilité, n'a pas ce seuil-là aussi proche, en fait. Il va laisser peut-être un peu plus monter la cocotte et exploser plus tardivement. Parce qu'il faut quand même préciser que tu as dit qu'effectivement, tu t'es fait les ligaments croisés, mais que les ligaments croisés, tu ne les as pas fait au sport quand même.

  • Speaker #0

    Alors, j'étais au sport, mais à ce moment-là, je ne faisais rien de particulier. Voilà, j'ai donné un coup de pied, j'ai reposé la jambe et effectivement, mon genou a flanché. donc ce n'est pas une blessure suite à un trauma suite à un coup, suite à une chute qui sont les caractéristiques du taekwondo en termes de blessure non, là c'était vraiment la première chose qui m'est venue à l'esprit au début j'ai cherché la raison en me disant peut-être que quelqu'un m'est rentré dedans, c'est pour ça que je me suis fait mal et quand j'ai vu qu'il n'y avait personne autour de moi là je me suis dit, mais qu'est-ce que je me suis fait ? comment j'ai fait ? fait pour en arriver à cet épuisement. Ça a été la première chose qui m'a traversé l'esprit. Puis après, on est dans le déni. Donc, tout va bien. On continue le cours jusqu'au bout parce qu'on est perfectionniste. Et puis là, j'ai mon petit frère qui est kiné et qui me dit, non mais Cynthia, va contrôler parce que je pense que ce n'est pas juste un genou qui ne va pas bien. Il faut que tu fasses un IRM. Et quand les résultats sont là et qu'il vous dit il y a mon croisé, là, on s'effondre. on s'effondre et on se dit « waouh, comment j'en suis arrivé là ? » Et on a deux options, soit on reste au plus bas et on s'habitue de toi sur ce qui nous arrive, soit on se dit « ok, bon là il m'est arrivé quelque chose, pourquoi ? » Je vais chercher pourquoi et c'est un peu le concept de cette pensée différente, c'est une pensée en arborescence. Pourquoi ? Et tu remontes toujours à pourquoi. Donc tu as trouvé la première solution et pourquoi j'en suis arrivé là ? C'est un peu l'arbre des causes. qu'on fait quand il y a un accident du travail. On remonte, on remonte, on remonte, et on se dit, OK, maintenant que j'ai le pourquoi, comment je fais pour que ça ne se reproduise ? Et là, c'est une introspection. On essaye de savoir qu'est-ce qui nous fait du bien, et on le met en place derrière. On s'accorde du temps, et on s'autorise la bienveillance qu'on accorde aux autres, on se l'autorise à soi.

  • Speaker #1

    L'ultra-sensibilité, c'est les émotions avant tout, tu en parles pas mal. Pour autant, dans la société actuelle, les émotions, ce n'est pas bien, il faut les laisser à l'entrée du palier, mais il ne faut pas les rentrer en entreprise, c'est mal. Comment, toi, tu gères ça et quelle est pour toi l'importance des émotions, notamment en entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que la réponse que j'aimerais apporter aujourd'hui, c'est pour les managers qui gèrent des ultrasensibles. Parce que je gère des ultrasensibles et ce n'est pas parce que je le suis que la tâche a été simple. Elle a été plus simple que pour des personnes qui sont très cartésiennes. Effectivement, je ne le nie pas. Mais je me suis rendu compte que ça peut être quand même quelque chose d'assez délicat. Donc au quotidien, c'est particulier et beau à la fois parce que dans mon équipe, on peut passer des larmes au rire en quelques minutes. Parce qu'on vit les émotions intésément, sans filtre, mais c'est ce qui fait qu'on est authentique et solidaire avec tout le monde. Et il faut rappeler quand même, je pense que les larmes ont une vraie fonction physiologique. Effectivement, pleurer permet d'éliminer le stress, d'éliminer le troquin d'émotion, c'est une soupape naturelle du corps. Donc pleurer, à mon sens, ce n'est pas une faiblesse, c'est une forme de régulation émotionnelle. Et socialement, je pense que les larmes peuvent renforcer des liens. Ça éveille l'empathie, par exemple pour des personnes qui ne le sont pas. Ça crée du lien, ça ramène les choses au bon endroit. On reste des humains, même si on est dans une entreprise, oui, même la DRH peut avoir des moments de joie comme d'émotion, et complètement être alignée. en phase avec son métier est compétente. Ce n'est pas parce qu'on a des fois des larmes, de joie ou de peine qu'on n'est pas compétent. Ce sont des choses complètement distinctes. Et c'est vrai que mon manager a eu cette expérience-là dans son management avec moi où dès qu'il y avait des sujets touchy, compliqués, j'étais forte, un rock. J'arrivais à trouver des solutions, à faire avancer les choses. je suis une très bonne médiatrice pour moi il faut toujours trouver des compromis et un jour en entretien là il me dit quelque chose de il me fait un compliment tout simplement il valorise mon travail et j'ai des dames et là il me dit mais c'est pas possible ce que je t'ai dit c'est c'était pourtant gentil et oui et là je vais fait comprendre et quelle personne j'étais et que les larmes de joie c'est aussi une reconnaissance émotionnelle tout simplement. Et j'ai eu la chance de tomber sur un manager qui est bienveillant et qui a un management paternaliste. Donc il ne s'est pas formalisé à ça. Il ne s'est pas dit « ah ben non, elle est faible, elle ne va jamais pouvoir gérer les qualitudes d'entreprise » . Non, au contraire, il s'est dit qu'il pouvait avoir confiance en moi parce qu'à chaque fois que j'allais venir le conseiller, je vais le faire avec mon cœur. Et je pense que c'est ce qu'il a vu en moi, dès le départ. Il a vu que j'étais quelqu'un de foncièrement humaine. et que j'allais être toujours authentique dans ce que j'allais lui exposer ou dans les solutions que j'allais lui proposer.

  • Speaker #1

    Ce qui est très intéressant aussi avec les émotions, c'est là tu parles effectivement des larmes, mais au-delà de ça, par exemple, toutes les émotions sont un moyen de communiquer avec soi-même pour aller chercher ce qui se cache dans son inconscient profond. C'est ça en fait les émotions. Notamment la colère, si on a de la colère, ça veut dire qu'au fond de soi, il y a quelque chose avec lequel on n'est pas aligné et que ça va aller nous pousser. à agir, à voir les choses différemment. La tristesse, c'est peut-être pour faire un deuil, pour passer à une prochaine étape et qui nécessite qu'on quitte l'ancienne situation. Et en fait, c'est effectivement ça qui, en entreprise, est mal vu parce qu'on se dit toujours « Mais s'il pleure ou s'il est en colère, c'est qu'il n'arrive pas à se contrôler, il n'est pas maître de lui-même. » Et il y a cette sorte de croyance collective qui est de dire que les émotions, c'est aussi montrer qu'on est faible. Comment toi, aujourd'hui, tu arrives à partager un peu cette culture de l'émotion au sein de l'entreprise puisque tu es toi-même finalement ambassadrice des émotions ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut tout simplement se dire que la sensibilité, c'est une force, ce n'est pas une faiblesse. Qu'on peut être DRH, manager, dirigeant et humain. Humain, effectivement, on a tous des larmes, mais notre corps est fait pour ressentir la tristesse, pour ressentir... de la joie, l'humain est fait comme ça. À partir de là, on se dit, ok, est-ce qu'une entreprise, demain, n'a pas besoin justement de leaders capables d'écouter, capables de ressentir, capables de créer du bien ? Parce qu'on est quand même dans un monde où, avec l'intelligence artificielle, mine de rien, on perd un peu ces valeurs humaines-là. Et c'est comme avec l'IA, il faut se dire non. ça ne va pas remplacer les humains que l'on est. Ça va nous permettre d'être plus performants. Aujourd'hui, une fois qu'on a compris l'outil et qu'on l'utilise à bon escient, ça nous permet d'être plus performants. Donc je pense que le message que j'aimerais faire passer, parce que c'est vraiment une conviction profonde, c'est que l'intelligence émotionnelle est une compétence clé dans un monde où la technologie prend de plus en plus de place. L'IA ne remplacera jamais l'intuition, elle ne remplacera jamais l'empathie ou la chaleur d'un sourire, la chaleur d'un regard. C'est tout ça qu'on apporte en tant que DRH humaniste et passionné par ce métier. On fait en sorte que justement la sensibilité prenne toute sa place dans une société qui est de plus en plus déshumanisée.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est un vaste sujet. L'IA qui va arriver et la partie émotionnelle. Et on dit qu'aujourd'hui, les compétences qu'on attend des collaborateurs demain seront de moins en moins techniques et de plus en plus dans les soft skills. Et c'est tout à fait ce que tu évoques là, en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, parce que la technicité... À partir du moment où on aura enregistré toutes les données techniques dans l'IA, elle sera capable de le faire à notre place. Donc nous, quelle est notre valeur ajoutée dans tout ça ? C'est d'apporter cette intuition, ce feeling, ce ressenti que l'IA n'a pas. Vraiment, je pense que c'est la clé du management de demain. Un manager à l'écoute de ses équipes, un manager qui sait s'adapter aux différentes personnalités de ses équipes.

  • Speaker #1

    Et justement, je rebondis sur le management, que ce soit ton manager envers toi qui est ultra sensible ou même toi avec tes équipes qui sont elles-mêmes ultra sensibles. Quels sont les grands challenges de management pour des personnes ultra sensibles ?

  • Speaker #0

    Ce qui est le plus important, je pense, c'est de donner du sens à la personne ultra sensible dans ses missions. Pas forcément en valorisant tout ce qu'elle fait, parce qu'on est tous pris dans un quotidien qui fait qu'on n'a pas forcément le temps. Mais à partir du moment où on aura donné un cadre et du sens à la personne ultra-sensible, elle s'épanouira. Soit c'est en phase avec ses valeurs, elle reste dans l'entreprise, et à ce moment-là, elle pourra pleinement s'épanouir. Soit ce n'est pas en phase et effectivement, elle fera un choix qui sera le sien. Mais un manager d'ultra-sensible doit avant tout faire preuve d'empathie et de bienveillance avec la personne. Alors, ce n'est pas tous les managers qui ont les compétences d'empathie, et ce n'est pas un reproche. honnêtement il faut de tout pour faire une société et un monde, il faut des personnes qui ont plus d'empathie, des personnes qui sont un peu plus cartésien et je pense que c'est justement l'équipe le mélange de ces différents compétences et potentiels qui fait qu'on avance dans le bon sens mais en tout cas les managers de personnes ultrasensibles ce qui va être important c'est faire preuve d'écoute donner des limites, un cadre la personne ultrasensible c'est que voilà, on lui donne, on lui accorde un moment d'écoute Par contre, après, on revient sur la base. C'est le métier, c'est comment je l'accompagne en termes de compétences, comment je fais en sorte qu'elle puisse s'épanouir. OK, on est dans les coupes, mais d'un autre côté, il faut donner un cadre aux missions pour que la personne ne se sente pas démunie, ne se sente pas rejetée, ne se sente pas mise à l'écart, parce que c'est quelqu'un qui peut être très joyeuse, comme effectivement vivre un peu moins bien. certaines tensions dans l'entreprise parce qu'elle l'aura ressenti plus fort que les autres, tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça me fait me pencher sur une autre question qui est les situations de dissonance, c'est-à-dire n'être pas d'accord avec quelque chose qu'on nous demande de faire. Ça arrive souvent en entreprise. J'imagine que toi, en tant que DRH, tu es forcément confronté à ce genre de situation à des moments donnés. Comment toi, en tant que DRH ultra sensible, tu gères des situations de dissonance ?

  • Speaker #0

    Alors oui, on est dans un monde de l'entreprise. Je n'ai pas encore vocation à être à mon compte, être mon propre patron. Donc, il faut aussi s'adapter. C'est un profil caméléon, un profil ultra-sensible. C'est un profil qui va pouvoir se suradapter à toute situation. C'est un peu un couteau suisse dans l'entreprise. Il va faire en sorte de changer d'attitude en fonction de son interlocuteur. donc quand je suis confrontée à une valeur ou une décision qui n'est pas en phase avec ma vision des choses, mon premier réflexe, c'est de demander pourquoi. C'est ma grande question. Je vais aller voir mon dirigeant et je vais lui dire, ok, là tu souhaites faire ça, est-ce que s'il te plaît tu peux m'expliquer pourquoi ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi dans ton business, tu as besoin de le faire ? » Et souvent, un ultra-sensible, à partir du moment où il a compris pourquoi, même si on n'est pas d'accord, je pense que justement les désaccords font évoluer le débat. Moi, je vais lui expliquer en tant que RH ma vision des choses, pourquoi je pense et pourquoi je ne suis pas d'accord avec la décision. Et encore, honnêtement, on a des valeurs tellement… humaine dans l'entreprise que c'est rare ce genre de sujet et j'ai la chance d'avoir un manager qui va être à l'écoute il va me dire ok c'est une salle à humainement en termes de ressources humaines tu souhaiterais que ça se passe de cette manière moi je t'explique que pour le business il faut que ça se passe autrement comment on trouve un compromis toi et moi comment on fait en sorte que d'un côté j'écoute ce que tu as à me dire mais d'un autre mon business fonctionne en fait et c'est là où il faut faire preuve d'intelligence émotionnelle faut aller au delà de Non, je me retranche, je ne suis pas d'accord, je ne le fais pas.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas possible. Il faut aller au-delà de ça et se dire, OK, il y a un business à faire tourner, comment je vais accompagner le business tout en conservant mes valeurs humaines. Moi, en tout cas, c'est le travail que j'ai fait pour m'aligner. Et honnêtement, des fois, je ne suis pas d'accord, mais parce que je n'ai pas le pourquoi du business. Et en m'expliquant, finalement, petit à petit, j'adhère. vers où il veut aller, parce qu'il m'a fait comprendre pourquoi c'était bien pour l'entreprise. Mais je vais faire en sorte que ce soit aussi bien pour ses collaborateurs, tout simplement.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Donc, ça veut dire que vraiment, toi, si tu n'as pas le vrai pourquoi, déjà, si tu n'as pas le vrai pourquoi, tu vas le sentir, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et ensuite, il te faudra vraiment l'explication. Donc, ça ne peut pas marcher avec toi, le « c'est comme ça, il faut le faire » .

  • Speaker #1

    Ah non, parce que demain, c'est à moi d'aller convaincre les collaborateurs. Mais si je ne suis pas moi-même convaincue du sujet. Comment c'est possible de le partager ? Et je ne sais pas si tu me permets, mais j'ai eu un exemple très concret de ça, clairement. On a vocation à déménager de nos locaux. Et moi, j'avais fait le choix de venir chez Asus France parce que c'était proche de chez moi. Effectivement, pour mon équilibre vie privée, vie professionnelle. Et mon dirigeant m'a dit, effectivement, aujourd'hui, on souhaite se rapprocher de Paris, investir. Donc, on va peut-être changer de locaux. Et là, d'un coup, c'est l'humain qui parle. Ah mais non, à titre perso, ça me pose problème. Ce n'est pas en adéquation avec mon projet personnel de vie de famille. Mais lui m'a expliqué pourquoi. Il m'a dit, non Cynthia, aujourd'hui, il faut qu'on soit visionnaire. Il faut qu'on avance dans le sens du business. Et ça, il faut se rapprocher de Paris pour nos clients, pour avoir des buildings à l'image de notre entreprise. On est quand même une entreprise internationale, avoir nos propres locaux. Et là, il a créé du sens. Il m'a dit, Cynthia, si je t'intègre au projet et on fait en sorte que les collaborateurs et les locaux qui leur permettent de s'épanouir, chose qu'on n'a pas forcément aujourd'hui parce qu'on n'est pas dans nos propres locaux, est-ce que tu penses que ça va avoir du sens pour toi ? Et là, il a créé du sens. C'est-à-dire qu'à titre personnel, ça ne va pas m'arranger, comme beaucoup de personnes, en fonction du lieu qui sera choisi. Je vais mettre plus de temps à aller travailler. mais d'un coup il a créé du sens à mon métier il m'a dit Cynthia là tu vas pouvoir faire en sorte que les collaborateurs puissent avoir des locaux adaptés à leurs besoins. Et tout de suite, je suis allée dans son sens. Effectivement, à titre personnel, ça n'a pas m'arrangé. Mais professionnellement, c'est un très beau challenge de gérer de A à Z un déménagement, de pouvoir écouter le collaborateur et mettre en place ce qu'il nous demande. Ce n'est pas tous les dirigeants qui laissent cette chance-là à une équipe RH et services généraux. Donc, voilà, j'ai transformé quelque chose qui me dérangeait personnellement en positif. OK, j'y vais. Je ne peux pas te confirmer que moi, à titre personnel, ça sera viable à long terme. Par contre, le challenge, je le relève avec toi. Je vais y aller, je vais tester. Et ensuite, on verra et on avisera. Voilà, c'est juste transformer le négatif en positif. Parce que je trouve que le positif attire le positif. Et son mot, c'est positive thinking. Et il a tout à fait raison. On cherche des solutions, on ne s'arrête pas aux problèmes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ces explications. Effectivement, ça nous projette. Et c'est quand même super intéressant, les situations de dissonance. Mais en fait, derrière toute situation de dissonance se cache le sens, en fait. C'est ce que tu répètes depuis tout à l'heure et qui est clé. Et d'ailleurs, on arrive de plus en plus dans une économie du sens. Et je pense qu'on a tous à y gagner, à collectivement commencer à faire l'effort de se poser cette question du pourquoi et à vraiment justifier les choses pour pouvoir embarquer les équipes. Et c'est d'ailleurs comme ça qu'on fidélise et on engage les collaborateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis tout à fait d'accord. Et c'est... La clé de la réussite d'une entreprise aujourd'hui, c'est fidéliser et retenir ses talents. Et comment on fait tout ça ? C'est en les fédérant, effectivement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia. J'aimerais te poser encore des questions, mais malheureusement le temps tourne. En tout cas, tu nous as bien éclairé sur le sujet de l'ultra sensibilité, qui plus est, dans le monde des ressources humaines. Avant de terminer, j'aimerais quand même te poser cette fameuse question que je pose à tous les DRH, qui est quel conseil tu aimerais donner aux DRH qui t'écoutent, que ce soit des DRH... ultra sensibles, des DRH qui sont ultra sensibles mais qui ne le savent pas, ou même des DRH qui n'ont pas cette ultra sensibilité mais qui sont pour le coup très intéressés par ce que tu partages.

  • Speaker #1

    Alors si je devais donner un conseil, c'est effectivement peut-être pour les personnes qui ne sont pas ultra sensibles, parce que c'est la majeure partie de la population, et leur dire qu'à partir du moment où ils auront compris qu'est-ce que c'est l'ultra sensibilité et qui auront pris parti de le voir comme une force, ils écouteront différemment, autrement, les personnes ultrasensibles et ça deviendra une force humaine dans leur entreprise, une force managériale. Et en fait, ce sont des personnes avec des tonnes de compétences. À partir du moment où elles sont écoutées et mises au bon poste et à qui on a donné du sens, vous voyez, faites leur confiance. elles apporteront ce petit teff, ce petit éclat, ce petit rayon de soleil dans votre entreprise qui feront que les collaborateurs se sentiront bien et qu'une atmosphère chaleureuse. Ce sont des personnes chaleureuses, donc appuyez-vous sur leurs forces, compensez leur faiblesse par de la bienveillance et de l'écoute et vous verrez, tout se passera très bien.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Cynthia pour ce partage ultra transparent et plein d'émotions. Tu nous as fait vibrer. Merci beaucoup. Pour tous ceux qui nous écoutent, j'espère que l'épisode de Cynthia vous aura plu. En tout cas, on espère vous retrouver très prochainement sur d'autres épisodes de Ma Vite DRH. Et sur ce, je vous dis à bientôt et surtout, merci Cynthia.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, si vous souhaitez avoir une communication plus fluide et sincère au sein de votre organisation, un codire plus visionnaire et authentique, des managers qui fédèrent et engagent leurs équipes et enfin... des collaborateurs plus autonomes et responsables. Ça vous dit qu'on en parle ? Je vous ai mis notre numéro de téléphone dans la description de ce podcast et je serais ravie de vous avoir au bout du fil.

  • Speaker #1

    Et voilà, cet épisode est terminé. Merci de nous avoir écoutés et si ce podcast vous a plu, n'hésitez surtout pas à le partager autour de vous. À très vite pour un prochain épisode de Ma vie de DRH.

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