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Khromatica

Cuissoh, une marque qui prend de la place avec Léa Legendre

Cuissoh, une marque qui prend de la place avec Léa Legendre

56min |22/03/2024
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Description

C'est le moment de révéler au monde le plus gros secret sur le branding de Cuissoh. Dans cet épisode, accompagnés de Léa Legendre, sa célèbre fondatrice, nous déballons tout sur la conception de cette identité visuelle mémorable qui a bien failli contenir un élément en particulier... Un épisode aussi drôle qu'inspirant où l'on évoque également les galères entrepreneuriales, les questions de santé mentale et le dossier de la grossophobie dans le monde de la mode.


Retrouver Cuissoh & Léa sur internet :

Site internet de Cuissoh

Instagram de Cuissoh

Instagram de Léa


Me retrouver sur internet

Instagram

Mon site internet


Musique du générique produite par Marvin Marchand

Montage Gaétane Getys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui pour nous était colossal. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque, non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard.

  • Speaker #1

    Mon invitée du jour a probablement changé la trajectoire de ma carrière en venant me chercher en 2020, et c'est pour elle qu'à peine arrivée en vacances, j'ai tout de suite ouvert mon ordinateur pour répondre à sa demande d'appel découverte. Je crois que je n'ai même plus besoin de la présenter, c'est elle, la seule, l'unique, la fondatrice de la marque Cuisseau, Léa Legendre. Bonjour Léa, je suis ravie de t'avoir aujourd'hui dans Chromatica, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Hello ! Je vais très bien et je suis très émue par cette intro qui nous ramène à il y a 3 ans, 4 ans, je ne sais même plus mais peut-être 4 ans.

  • Speaker #1

    Presque 4 ans.

  • Speaker #0

    C'est hyper émouvant. Je suis très heureuse d'être là avec toi et je pense qu'on a plein de choses à se raconter.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a beaucoup de petits secrets inavouables aussi. Je pense que c'est le moment d'en parler et de les dévoiler au monde.

  • Speaker #0

    Il est temps de dévoiler le poteau rose derrière cuisson.

  • Speaker #1

    Alors du coup Léa, toi tu es à la tête de l'empire des shorties anti-fratements des cuisses. Tu as déjà changé des vies, dont la mienne. Mais ça tu le sais déjà. Est-ce que tu peux, du coup, te présenter et présenter Cuissot pour les gens qui vivraient au fond d'une grotte et qui ne connaîtraient pas encore cette superbe marque ? Alors,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, donc moi, c'est Léa. J'ai 30 ans. Je vais sur mes 31 cette année et j'ai lancé Cuissot en 2021. Donc, il y a trois ans, si je ne dis pas de bêtises. J'ai lancé Cuisseux parce que comme beaucoup de femmes, j'en avais marre de souffrir l'été avec mes cuisses qui frottent et je n'arrivais pas à trouver de solution. Je trouvais que rien n'était vraiment adapté. Et je me suis dit, la meilleure personne pour réussir à faire un shorty en petit frottement des cuisses, c'est bien la personne qui souffre du frottement des cuisses. Plutôt qu'un gars qui s'appelle Gérard et qui est directeur général d'une ancienne de lingerie. Et donc Cuisseux, c'est parti de ça. Vraiment, au départ, c'était un side project, donc quelque chose que je faisais à côté. de mon boulot en CDI. Et l'idée, c'était juste de réussir à créer un shorty. Et moi, je me souviens qu'au début, je m'étais dit, au pire, si Cuissot en tant que tel ne fonctionne pas, moi, j'aurais des shorty pour moi et ce sera déjà vraiment stylé. C'est clair. Je passerai une idée heureuse.

  • Speaker #1

    Ça change tout, le shorty.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Moi, c'est ma grande fierté. Je crois que ce qui me rend le plus heureuse, c'est quand je reçois les messages de mes clientes ou quand on reçoit leurs vocaux ou leurs photos ou que sais-je et que vraiment, ce qu'elles me disent, c'est Tu as changé ma vie. Je peux reporter des robes, je peux reporter des jupes. En fait, juste, je vis une vie d'une personne normale. Et c'est fou de se dire que quelque chose qui touche autant de femmes, parce que moi, on me l'a dit 350 000 fois que c'était un problème de niche, que ça concernait que les personnes grosses et que du coup, par conséquent, il ne fallait pas s'en occuper parce que les personnes grosses, elles n'ont qu'à maigrir. Je te passe toute la grossophobie. Je crois qu'on en reparlera un petit peu plus tard. Mais le pire, c'est que ce problème-là, il touche la grande majorité des femmes. C'est plus de 60% des femmes qu'on les cuise qui frottent, peu importe leur morphologie, peu importe leur poids, peu importe si elles sont en bonne ou pas bonne santé. Et en fait, c'est fou qu'un problème qui touche autant de monde on n'est jamais décidé d'accorder du temps pour lui créer une solution spécifique. Moi, c'est ça que je trouve dingue. Et donc, je suis très fière d'avoir réussi à le faire avec le shorty. Et je pense qu'il suffisait juste de le faire avec passion et l'envie de bien vouloir faire les choses et de les faire correctement et de vraiment trouver une solution. Et finalement, si moi, j'ai été capable de le faire, Etam aurait pu le faire il y a 35 ans.

  • Speaker #1

    Clairement. Mais je crois que c'est dans la politique de certaines marques de ne pas s'intéresser à une certaine catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    C'est là où je trouve que c'est fou parce que t'as plein de marques qui veulent pas faire du gros je mets des guillemets évidemment et évidemment que moi à titre personnel je ne suis pas d'accord avec ça mais ça c'est ma position personnelle, chaque marque fait absolument ce qu'elle veut, je trouve ça juste extrêmement dommage mais ce qui est fou dans les cuisses qui frottent c'est que c'est vraiment mal comprendre le problème que de penser qu'il n'est que limité aux personnes grosses. Clairement et c'est ça que je trouve fascinant sur les excuses des marques qui voulaient pas s'y adresser, c'est que c'est une... mauvaise compréhension totale de qui a les cuisses qui frottent. Oui, les personnes grosses, mais aussi les personnes minces qui ont les hanches étroites, mais aussi les personnes minces sportives qui ont un muscle très développé de la cuisse, mais aussi les gens qui ont les genoux en X. En fait, c'est beaucoup plus vaste que juste les personnes grosses. C'est un mystère pour moi,

  • Speaker #1

    ce truc. Je crois que c'est toujours une question de poids. La question du poids, c'est partout, dans la médecine. Tu as un problème de genoux ? Tu es grosse. Tu as le SOPK ? Tu es grosse. C'est toujours un problème, alors que c'est plus un problème morphologique. Et qu'en plus de ça, là, on parle des femmes, mais il y a aussi des hommes qui ont le même problème.

  • Speaker #0

    Oui, et il y en a beaucoup qui le crivent.

  • Speaker #1

    On en avait parlé une fois, il me semble, que c'était aussi un problème. Et il n'y a aucune marque qui fait ça aussi pour les messieurs ? Peut-être qu'un jour, il y aura cuisse au homme ?

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai quelques investisseurs maintenant à mon capital. Alors, investisseur, comme ça, le mot fait tout à fait incroyable. En fait, c'est des gens qui ont un petit peu d'argent et qui sont d'accord avec ce que je fais et qui ont envie de m'aider. Ce ne sont même pas des investisseurs professionnels. Et on en parle souvent parce que je pense qu'en termes business pur, il y a un vrai marché que personne n'adresse. Après... moi j'aime tellement et ça nous fera une transition l'identité de cuisseau qui est quand même très genrée au féminin en tout cas un côté très girly disons qu'elle n'est pas réservée aux femmes mais qu'elle a un côté très girly et moi si on faisait un jour le cuisseau pour homme je pense que ça serait un peu un spin-off de la société c'est-à-dire que j'aurais pas envie de venir édulcorer ma DA tu vois mon identité etc juste pour inclure des personnes qui ne s'y reconnaîtraient pas tu vois je pense que ça serait carrément cuisseau pour homme et ça serait une autre identité non pas que des mecs puissent pas se reconnaître dans l'identité de cuisseau mais c'est vrai qu'elle est très marquée et moi elle me plaît comme ça parce qu'elle est un peu clivante et j'aurais pas envie de l'édulcorer pour toucher plus de monde ou pour toucher le niveau de cible donc je pense que ça serait carrément une autre marque, enfin un autre truc mais bon on s'écarte un peu mais ouais ce serait à part quoi.

  • Speaker #1

    Non c'est super intéressant parce que du coup tu fais un petit parallèle avec le branding et avec cette identité visuelle de cuisseau. Ce qui m'emmène d'ailleurs à la prochaine question. À quel moment de la création de cuisseau tu t'es dit que ça y est, c'était le moment de passer au graphisme et au branding ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est quand le compte Instagram a peut-être dépassé, je ne veux pas dire de précise, mais je crois qu'on venait de dépasser les 1000 abonnés, quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Il me semble qu'il y avait quelques abonnés déjà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'était ça parce que moi, j'ai lancé le compte Instagram très très tôt. Ce que... globalement je recommande sans recommander moi je trouvais ça marrant de lancer un compte Instagram pour voir s'il y avait vraiment un besoin si on remonte au tout début du compte Instagram les posts sont à mourir de rire tellement ils sont moches et sans intérêt mais en tout cas ça a permis de faire parler un peu du projet et de dire ben voilà je vais lancer ça est-ce que ça vous intéresse quel produit vous plairait etc etc mais tout d'abord c'était pas dit que ce soit un shorty moi je voulais juste créer une solution mais ensuite je me suis un peu adaptée à ce que le marché attendait et finalement je pense que le shorty m'a c'était ma solution préférée aussi, donc je suis très heureuse. Et donc, en fait, c'est le moment où le compte a commencé à grandir et je me souviens même, c'était l'été et il y avait une, je ne vais pas dire influenceuse, une créatrice de contenu qui avait partagé Cuisseau et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui, pour nous... était colossale. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque Non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas possible. Parce qu'il faudrait vraiment retrouver les visuels. C'est-à-dire qu'il y a des gens, même quand ils n'ont pas encore fait appel à une graphiste ou à quelqu'un dont c'est le métier, arrive à faire des choses quand même un petit peu sympathiques. Je ne fais pas partie de ces gens. Voilà. Donc, chacun son métier. Pour moi, ce n'est vraiment pas possible.

  • Speaker #1

    Je me souviens pas du logo de Je crois que je me souviens du premier truc que tu avais fait.

  • Speaker #0

    Il était rosé bleu, en capital horrible.

  • Speaker #1

    Je me souviens. Mais ce n'était pas si horrible.

  • Speaker #0

    Non, mais disons que tu ne pouvais pas, surtout que moi, je savais déjà à l'époque qu'on allait être sur un produit qui allait être un peu premium. Donc, il allait y avoir aussi des prix qui allaient être un peu premium, qui était un produit qui était technique. Et moi, j'estimais qu'on avait besoin d'avoir une identité qui ne fasse pas clochard. J'insiste, mais pour moi, le mot, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que... ça faisait je me disais tu tombais là-dessus t'avais pas confiance tu vois ça faisait cheap ça faisait cheap ouais ça faisait cheap ça faisait cheap et ça faisait pas ça faisait vraiment projet au stade de t'annoter quelque chose sur un post-it tu vois ça te donnait pas confiance exactement genre site de dropshipping obscur mais pire pire vraiment ça faisait moi je trouvais que ça faisait projet d'école tu sais où on te dit crée une société fictive et et tu crées un truc et et moi je voulais en plus quelque chose qui ait l'air plus sérieux et je crois que le plus important aussi de ce que je t'ai dit dans le brief c'était que je voulais quelque chose qui soit ultra fun et ultra décomplexant parce que moi je voulais ramener tout de suite quelque chose qui n'existait pas dans le milieu de la cuisse qui frotte, sous réserve qui est un milieu c'est que souvent dans tout ce qui est, j'ajoute le shapewear là-dedans, moi c'est pas du tout ce que je fais mais tout ce qui est gainant tout ce qui est sous-vêtements un peu invisibles donc des produits qui se... rapproche dans la typologie de produit du shorty, tout est béjasse, tout est un peu mémère, tout est caché parce qu'il ne faut surtout pas montrer ces choses-là parce que tout le monde en porte, mais personne ne veut dire qu'il en porte. Et moi, ce que je voulais, c'était ramener du fun et du décomplexant là-dedans et dire non, mais en fait, ce n'est pas grave d'avoir les cuisses qui frottent, c'est même relativement normal. on va en parler calmement et on va faire une vraie solution et on va complètement se décomplexer là-dessus aussi. Parce que je pense qu'autour des cuisses, c'est marrant à quel point cette partie du corps est un réceptacle à grossophobie, qu'elle soit externe ou internalisée. C'est-à-dire que vraiment, pour les femmes, avoir des grosses cuisses c'est la pire chose qui peut nous arriver. C'est-à-dire que je pense qu'on supporte beaucoup plus un gros ventre que des grosses cuisses. et du coup il y a plein de choses autour des cuisses plein de plein de complexes plein de tabous plein de difficultés et en plus ça fait mal et donc moi je voulais quelque chose qu'ils disent bah non mais moi je veux quelque chose de fun je veux quelque chose de pas caché d'ailleurs je veux que la marque elle s'appelle Cuisseau et pas qu'elle s'appelle Mistinguette ou je sais pas quoi on va parler de cuisse ici et c'est ok quoi et d'ailleurs en parlant de cuisse je crois que t'as un petit secret à nous révéler sur le

  • Speaker #1

    C'est le moment, Léa. C'est le moment. Il faut en parler. Je pense qu'il faut Parce que moi, je l'ai vécu seule, cette épreuve, cette demande, ce mail, cette inspiration sur la mood board.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'avais envoyé les croquis ?

  • Speaker #1

    Tu m'avais envoyé les croquis.

  • Speaker #0

    Ok. Donc en fait, du coup... non mais je pense qu'à un moment il faut le dire voilà Cuisseau a failli vraiment prendre une toute autre direction d'ici et heureusement que Madeleine était là pour me dire je suis pas sûre Léa vraiment j'ai un doute moi je m'étais dit puisqu'on fait des cuisses autant partir sur une vibe cuisse de poulet et donc carrément dans mon mood board que je l'avais envoyé à Madeleine il y avait côte à côte Amy Schumer et des poules en plus En plus, je me souviens, j'avais tapé sur Pinterest poule drôle

  • Speaker #1

    Je me souviens de la petite illustration que tu avais mis, cette petite poule sur la mood board. Et je me souviens avoir reçu ça et je me suis dit mais on ne va pas faire ça pour de vrai Et je savais pas si tu rigolais ou si c'était sérieux, et c'est pour ça que je t'ai dit, bah écoute, je suis pas trop sûre pour la poule, la mascotte, peut-être pas, etc. Mais c'est vrai qu'il aurait pu avoir une illustration de poule avec cuisson.

  • Speaker #0

    Mais complètement, et moi j'ai été... vraiment sérieuse. C'est-à-dire qu'en plus, j'imaginais un truc en me disant que ce sera la petite mascotte qui se balade sur le site. Mais je crois que je t'avais envoyé ça aussi. J'avais quand même dessiné dans mon carnet un logo, vous ne le voyez pas, mais je mets des guillemets, qui était vraiment un manchon de poulet. Mais comme si je ne refaisais qu'AFC. C'était à mourir de rire. Donc, heureusement que Madeleine m'a dit Écoute, je ne suis pas sûre, sûre. Peut-être qu'on pourrait prendre une autre direction.

  • Speaker #1

    Tu sais, le poulet, ça aurait été tellement républicain. Genre français, quoi. Poulet fermier, élevé au grain.

  • Speaker #0

    Ah mais tout n'allait pas. Enfin, en fait, rien n'allait plutôt. Vraiment, avec le recul, je me dis, mais à quel moment ? En plus, ça faisait nourriture.

  • Speaker #1

    C'était rigolo et ça nous a donné vraiment matière à rigoler.

  • Speaker #0

    Après, je pense que... Ce qu'on n'a pas perdu de ce truc-là, c'est évidemment pas les poules, encore heureux, mais c'est le côté un peu fun et un peu à contre-courant de ce qu'on voyait sur le marché. C'est un peu décalé, ouais. Je pense que nous, on a le logo le plus coloré dans le marché dans lequel on est. En termes de couleurs, de typos, de comment on fait les choses, c'est assez décalé. Heureusement, ce n'est plus des poules, mais c'est quand même fort. Moi, je l'adore, notre identité, de toute façon.

  • Speaker #1

    Je crois qu'aujourd'hui, le logo de Cuissot, c'est le logo dont tout le monde me parle. C'est pour ça que je dis que Cuissot, ça a changé ma carrière. C'est avec Cuissot que je me suis rendue compte que j'aimais travailler la couleur, en fait. Tu te souviens, je venais d'un milieu qui était quand même assez métal. Et c'est vraiment avec ta marque à toi et ta demande que je me suis dit que je voulais travailler avec des femmes. Avec des femmes qui avaient des projets, qui étaient porteurs et qui portaient d'autres gens et qui allaient aider surtout d'autres gens. et d'autres femmes. Et aujourd'hui, en fait, je crois que tout le monde vient me voir et il y a toujours un petit... Enfin, tout le monde ne vient pas me voir, c'est faux, mais tous les gens qui viennent me voir me disent Ce que t'as fait pour Cuisson, c'est ouf ! Et vraiment, ce logo-là, c'est ma fierté. Cette identité visuelle, elle est... Je sais pas, ça a marqué un truc. Et comme tu dis, effectivement, dans cette niche-là, je sais pas si c'est parce que les marques se prennent trop au sérieux ou parce que c'est un sujet, en fait, qu'on associe trop à un truc, je sais pas, peut-être médical ou... Et c'est ça au final quand on pense à cuisson.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait, à l'époque qu'on a fait l'identité, alors c'était pas il y a 300 000 ans, mais bon quand même, c'était quand même la grande période de tous les trucs esthétiques, beige, lignes très fines.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout était vraiment détaillé. Alors moi, je ne pouvais pas avoir les bons mots, mais je trouve que même les typos étaient très fines, très minimalistes. Et... En fait, quand on a sorti, enfin, quand tu, bien sûr, as sorti l'identité de cuisseau, d'un seul coup, c'était quelque chose qui était gras, qui était rond, qui était coloré. Et maintenant, je trouve qu'on en voit quand même beaucoup plus. Et je ne dis pas du tout qu'on a lancé le mouvement. Je pense que tout est une question de cycle et de vagues et tout.

  • Speaker #1

    Souhaiterais-tu dire que je suis avant-gardiste ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es trendsetter ? Bien sûr que oui, j'ai droppé le nom. Non, mais tu vois, je trouve que c'était d'autant plus marquant que vraiment, il y a trois ans, tout était ultra minimaliste, ultra beige, des lignes très fines. Et nous, on a débarqué avec un truc qui, par définition, voulait prendre de la place. Et je pense que, moi, c'est un truc que je dis tout le temps à mes clientes, mais même à mes équipes. Tu vois, chez Cuisseau, on ne s'excuse pas de prendre de la place. Et vraiment, littéralement. C'est-à-dire que moi, j'ai des clientes qui portent un 62-64. Je refuse. qu'elle s'excuse de prendre de la place. Et bien, notre logo, il prend de la place aussi parce qu'il est dodu, il est coloré, il est là et il ne cherche pas à s'effacer, en fait. Et c'est ça que j'aime dans notre identité et c'est là où, moi, je me souviens très bien en plus, avoir reçu ta proposition parce que ça, les gens ne le savent pas. Mais le logo, c'était la première proposition. On n'a pas fait d'aller-retour sur le logo.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    et je me souviens très bien de quand j'ai reçu la proposition, j'étais à la campagne en Bourgogne, peu importe mais moi je m'en souviens et je m'avais fait deux propositions ce logo là sur lequel j'ai flashé instantanément et toute la DA qui allait avec et un autre qui ressemblait un peu au logo de la marque Morgane je sais pas si tu te souviens qu'il était plus noir, le coeur de cuisson était rouge et ça ressemblait un peu à la marque Morgane à l'époque et moi je me souviens quand j'ai vu le logo qu'on a choisi finalement mais pour moi c'était une évidence c'est-à-dire qu'il était hors de question qu'on fasse un truc en plus en voyant l'autre logo en dessous que même toi je me souviens tu m'avais dit t'aimais pas trop mais t'avais mis la proposition en mode bon bah peut-être que je vais aller un peu loin donc voici une proposition plus douce plus voilà et je me souviens en le regardant en me mais en fait je veux pas du tout ça moi je veux l'autre là celui de la page 1 celui qui a de la vie et tout et c'est fou à quel point en fait ce qui est drôle c'est que Cuissot les gens s'en souviennent parce que le nom on s'en souvient Moi, il faut savoir que depuis le début de Cuissot, jusqu'à ce que Cuissot fasse ses premiers 100 ou 200 000 euros de chiffre d'affaires, tout le monde m'a dit il faut changer de nom Et moi, j'ai dit mais en fait, pas du tout Pas mes clientes, tous les gens du milieu entrepreneurial, des gens qui gravitaient autour de moi, tous les gens à qui je posais des questions me disaient mais change de nom, ça fait vraiment boucherie, c'est vraiment pas glamour, etc. Et moi, je disais mais Cuissot, ce n'est pas une marque glamour ? Et ça... je cherche pas à être glamour moi je veux être vrai et je veux que les gens comprennent se souviennent je veux que les gens se reconnaissent et d'un seul coup c'est ah mais on parle de moi en fait et toutes mes clientes quand je les sollicitais mais même et même les premières abonnées sur Instagram tu vois nos 200 premières abonnées quand je leur disais est-ce qu'on change le nom tout le monde me disait mais certainement pas et tous les gens qui j'en parlais à l'extérieur étaient en mode il faut changer vraiment ça ne le fera pas donc tu vois il y a en plus ce truc de cuisseau c'est clivant donc les gens s'en souviennent c'est coloré le mot est chargé et moi ça c'est quelque chose qui je pense a contribué à faire grandir la marque parce qu'en fait tu l'oublies pas une fois que t'as entendu cuisseau, une fois que t'as entendu et vu le logo, il y a peu de chances que tu l'oublies.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est absolument vrai.

  • Speaker #0

    Donc j'en suis très fière, même si c'est pas moi qui l'ai faite, cette identité est très belle et on n'est pas prêts de la changer. On change de temps en temps un peu, on teste des couleurs un peu voisines de celles qui sont dans le logo, on teste des typos complémentaires, etc. Parce que maintenant que la marque continue à vivre, on teste d'autres choses, mais globalement, c'est toujours du orange, du bleu, du rose, le même logo qui n'a pas bougé. et ça, ça fait partie de nos piliers.

  • Speaker #1

    Avec ce petit cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur qui est le petit, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais sur le site, tu sais quand tu as tes onglets de site, quand tu es sur l'onglet Facebook, il y a le petit F.

  • Speaker #1

    Le petit favicon.

  • Speaker #0

    Voilà, et nous, c'est le cœur de cuisseau. Ce n'est pas n'importe quel cœur. C'est le cœur de Cuissot.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je reviens sur les couleurs, puisque je reviens sur le fait que, de base, tu étais avec une amie à toi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Quand tu voulais fonder Cuissot. Et je me souviens que, lors de la réception du brief, vous m'avez posé un dilemme à moi. Il y en a une qui voulait du bleu, il y en a une qui voulait du rose. Il y en a une qui n'aimait pas le bleu et l'autre n'aimait pas le rose. et je me souviens que je m'étais dit bah en fait c'est simple il va y avoir du bleu et puis il va y avoir du rose et je crois que c'était ton acolyte qui ne voulait pas du tout de rose dans le logo ou alors c'était toi je ne sais plus non c'était ah non moi j'adore le rose et ça m'avait posé un petit dilemme et au final je crois que j'avais réussi à vous mettre d'accord toutes les deux et voilà c'était la petite histoire de cette palette de couleurs cuisseaux non mais complètement et c'est vrai que maintenant quand je raconte l'histoire

  • Speaker #0

    souvent je raconte comme si Sarah n'avait pas existé mais c'est que les premiers mois Sarah était là elle est partie en fait quand elle a commencé son elle a commencé une thèse en informatique on venait de recevoir un proto qui commençait à ressembler à quelque chose et je pense que c'était en décembre qu'elle est partie et moi j'ai dû lancer la campagne Ulule donc après j'ai fait enfin on a fait ensemble d'ailleurs toute la DA Ulule aussi enfin moi j'ai préparé toute la campagne toute seule et elle elle elle ne l'a plus fait à partir de ce moment-là. Et je me sens que même sur Ulule, j'avais quand même laissé sa petite tête en disant Sarah ne fait plus partie du projet. Mais c'est vrai qu'au début, elle était là. Et oui, pour revenir sur ce que tu disais, ce qui était fou avec ce logo, c'est qu'il nous a mis toutes les deux d'accord alors qu'on avait des esthétiques complètement différentes.

  • Speaker #1

    Je me souviens, ce n'était pas les mêmes envies et pas les mêmes visions.

  • Speaker #0

    Mais c'est là où je pense que de toute façon, on n'aurait pas continué à bosser ensemble très longtemps et où Cuisseau, c'était mon bébé, en vrai. beaucoup plus que le sien. Et tu vois, c'est là où... quand même le logo tu vois qui marche parce que deux personnes on était toutes les deux nos propres enfin on était toutes les deux dans notre type de cliente ça c'est certain parce qu'on avait toutes les deux les cuisses qui frottaient et pourtant on avait on était complètement différentes mais le logo nous a parlé à toutes les deux et l'identité nous a parlé à toutes les deux c'est-à-dire que quand tu nous l'as envoyé il n'y a pas eu de doute enfin moi je me souviens très bien de l'énorme coup de cœur que j'ai eu et pour Sarah c'était pareil donc c'est là où c'est où c'est fort je trouve ce qui a été fait sur l'identité de Cuisseau Merci

  • Speaker #1

    c'est très gentil tu peux prendre vraiment take the win vraiment c'est vraiment ma fierté ce projet là je le mets partout il va me suivre toute ma carrière ce sera le début mais moi je me souviens très bien que quand j'avais découvert ton travail en fait Sarah avait découvert ton travail parce que tu bossais pour Julie et Julia ouais

  • Speaker #0

    et moi j'avais découvert ton portfolio et je t'avais dit j'adore ce que t'as fait pour la marque Sopi qui était un faux projet que t'avais créé d'une marque de savon pour enfants et tu savais pas que c'était une fausse et moi je savais pas que c'était faux et d'ailleurs donc du coup tips pour les graphistes qui nous écoutent mettez des faux projets dans vos portfolios parce qu'en fait c'était tellement intéressant et moi je me suis projetée tout de suite en me disant mais en fait c'était une écriture du coup très enfantine on aurait dit que c'était fait à la craie un peu l'ADA et moi je m'étais dit mais en fait si elle a été capable de faire ça pour une marque de savon pour enfants elle va complètement comprendre moi ce que j'attends de l'identité de cuisseau qui a une identité qui était aussi marquée que ça et ça je m'en souviens mais comme si c'était hier donc dans ton portefeuille il n'y avait pas que des trucs de métal voilà petite parortesse refermée c'était vraiment au début où je commençais à mettre des projets fictifs pour trouver des clients un peu plus dans les marques parce

  • Speaker #1

    que je voulais travailler avec des marques et je me souviens que c'était pendant l'appel découverte le premier appel qu'on a eu ensemble où tu m'as dit bah moi j'aime beaucoup ce que t'as fait pour Sopi et je me suis et je me suis dit mais en fait ça n'existe pas c'est pas possible

  • Speaker #0

    Et moi, je t'ai dit, ah bon ? Ben, c'est super ! Ben, j'aime ! Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, sopi ! Il faudrait que je le redéterre, ce projet, parce que c'est vrai que c'était pas mal, pour un logo que j'ai fait à la main gauche, en mode, j'ai 4 ans et j'apprends à écrire.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui transparaissait ! En fait, moi, ce que je trouve fascinant, moi, je ne suis vraiment pas graphiste de formation, je ne te l'ai pas dit, mais vraiment, je ne suis pas graphiste ni créative de formation. C'est-à-dire que ce n'est pas du tout mon métier. En revanche, je suis. hyper sensibles aux marques qui sont cohérentes. Et tu vois, par exemple, il y a une marque que j'adore et qui m'inspire beaucoup là-dedans, c'est par exemple la marque MyLuby. Je sais que c'est un projet sur lequel tu n'as pas travaillé, mais tu vois, je trouve qu'il y a une identité qui est hyper cohérente. Tu comprends pourquoi chaque choix est fait et tu ressens l'univers de la marque. Sur Cuisseau, je pense que c'est la même chose. Et en revanche, il y a plein de marques où tu ne sais pas pourquoi ça passe à côté. Ça ne marche pas. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais ça ne marche pas. par exemple je dis n'importe quoi mais une marque qui ferait de la vente d'appartements il suffit pas juste de mettre un toit au-dessus de ton logo pour que ça ait l'air d'être ça tu vois et les choix de couleurs la façon dont les sites sont faits tu vois je trouve qu'il y a des marques ça marche pas du tout et moi je suis très sensible à ça et Sopi c'était peut-être un projet fictif mais n'empêche c'est ça que tu sentais tu vois t'aurais pu faire n'importe quel autre truc t'aurais pu faire justement les logos un peu minimalistes qu'on voyait à l'époque le mettre sur un papier craft beige et puis voilà et très bien et bah non moi c'est pas ça que je recherchais et je me souviens très bien que ce projet m'a marqué parce que je me suis dit bah ça c'est quelqu'un qui est capable pour une marque mais donc qui n'existe pas de vraiment décliner quelque chose qui est hyper authentique et hyper adapté à la marque.

  • Speaker #1

    C'est cool. Vraiment. Non, non, vraiment. C'est rigolo. Et puis en même temps, c'était très observateur. Du coup, maintenant que l'on a évoqué le sujet du branding et du graphisme, j'aimerais quand même beaucoup parler avec toi de tout le côté entrepreneur du projet Cuisseau. Et je crois que ça n'a pas toujours été simple et que ce n'est toujours pas une partie de plaisir, mais qu'il y a quand même pas mal de choses à dire de ton côté. Du coup, c'est quoi les grands défis auxquels tu dois faire face depuis que tu es chef d'entreprise et depuis surtout que Cuisseau décolle ? et que tu fais beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a toujours une méga différence entre ce que les entrepreneurs veulent bien montrer de leur quotidien et la réalité de leur quotidien. Et même moi qui fais énormément de contenu, blog, etc., etc., malgré tout, j'essaie quand même d'avoir un côté un peu optimiste dans la façon dont je monte et je parle des choses alors qu'il y a vraiment des moments d'enfer et je pèse mes mots. Les trois choses les plus difficiles, la première, c'est la trésorerie. Ça, c'est un problème depuis le début de Cuisseau. C'est un problème parce qu'au départ, moi, j'avais très mal calculé mes marges et je n'avais pas du tout compris que, en fait, démarches basses au début, quand tu fais les colis toi-même, quand, en fait, toutes tes ventes viennent d'un cercle organique, donc tu n'as pas de dépenses de publicité, quand tu fais ça à côté de ton taf, que tu n'as pas besoin de te payer un salaire, d'avoir un bureau, etc., bah oui, ça passe. Mais, en fait, dès que ta marque grossit, elle a des frais fixes et des frais variables qui explosent. Et si un jour, en plus, tu veux distribuer tes produits, il va falloir avoir des marges. Ça, je l'ai compris beaucoup trop tard. Et donc pendant longtemps, on a vécu avec des dettes fournisseurs de l'enfer qui pesaient super lourds. Donc moi, c'est des nuits sans dormir à me dire, mais en fait là, il faut qu'on paye 40 000 balles alors qu'on a 5 000 balles sur le compte bancaire. Et c'est des choses que personne ne voit parce qu'en fait, ce que les gens voient, c'est ton chiffre d'affaires, les commandes qu'il y a sur ta marque, toutes ces choses-là. Mais personne ne voit la réalité derrière de ta marque, elle n'est pas rentable. Ton business model, il était bancal et toi, les galères que tu as eues là-dessus. Donc maintenant... ça va mieux, dans le sens où on a quand même vraiment rationalisé tous nos coûts. On a arrêté de produire en France, on produit au Portugal aussi, et maintenant, on a quand même un business model qui tient la route. On a encore quelques dettes qu'on finit de rembourser, mais globalement, on a un business model qui tient la route. C'est toujours très compliqué en termes de trésorerie parce que le besoin de fonds de roulement, sans rentrer dans le détail, mais c'est compliqué d'autant plus sur une marque qui a une saisonnalité. Là, par exemple, on s'est engagé sur des volumes de commandes de shorty. On a commandé à peu près 2000 shorties, ce qui nous coûte relativement cher. Et là, on les met en réservation maintenant, donc fin février. Je pense qu'on aura, si on arrive à avoir 50% de la prod qui est déjà réservée fin février, ça sera énorme. Et donc, en fait, nous, il faut qu'on paye la totalité de la production, la totalité de la maille, les stocks, etc. sans avoir vendu et en étant dans une période où nous, on vend globalement de mars à juillet. et donc c'est super compliqué ça c'est vraiment un sujet qui est complexe aller chercher des financements c'est compliqué surtout que moi je suis seule et donc en fait il faut à la fois s'occuper de l'opérationnel il faut s'occuper de la vision enfin en fait j'ai l'impression d'avoir trois personnalités en moi il y en a une qui doit être toujours hyper optimiste parce que si t'es pas optimiste t'avances pas et t'y crois pas et tu lances pas tes trucs j'ai une personnalité qui doit être hyper pragmatique à dire ouais mais en fait là tu dis que tu vas faire tel tel truc mais ma grande il te reste 10 000 balles sur le compte bancaire donc tu vas pas faire grand chose et j'ai une personnalité qui doit être très opérationnelle au service de mes clientes et qui doit avoir du recul et pas tout prendre personnellement tu vois donc un peu compliqué donc ouais la première grosse galère c'est clairement la trésorerie les financements etc ça c'est un vrai sujet et je pense que à refaire évidemment Je veux partir avec un business model qui est plus carré et des marges qui sont plus élevées. Et surtout, j'irai chercher des financements plus tôt. En fait, ce qui est très difficile, c'est que quand tu as besoin de financement, donc quand ta boîte est à trois mois d'aller dans le mur, c'est là où personne ne veut te donner de l'argent. Les gens te donnent l'argent, on prête qu'aux riches. Voilà, l'adage est quand même assez vrai. Et donc, il vaut mieux aller chercher 50 000 euros juste sur une idée. et dire à la banque je vais créer ma boîte, machin, etc. Ils seront beaucoup plus enclins à te signer à près de 50 000 euros en disant bon, je vais me lancer, j'ai besoin de ça, ça, ça, voici mon business plan que quand tu as déjà fait 100 000 euros de chiffre d'affaires sauf qu'en fait, ta trésorerie, elle est dans le rouge et tu leur dis j'ai besoin de 50 000, j'ai déjà une traction, etc. Ils vont te dire ouais, mais en fait... Voilà. Donc, voilà. Ça, c'est un sujet qui est vraiment compliqué et dont on parle... pas trop, mais moi c'est clairement ce qui m'empêche le plus souvent de dormir. Les autres galères après, c'est des galères de... qu'on vit au quotidien mais qui, je trouve, pèse un peu moins sur le moral, enfin, en tout cas, sur mon sommeil à moi, personnellement. Dans le textile, c'est les galères de production. c'est un truc t'as toujours du retard même quand t'imagines qu'il y aura du retard il y a encore plus de retard là on a sorti une prod de leggings qu'on a dû enlever du marché parce que les prototypes étaient nickel les têtes de série sont nickel les clientes les reçoivent les leggings tombent complètement donc il a fallu récupérer toute la prod rembourser tout le monde donc heureusement la plupart ont accepté des cartes cadeaux mais ça nous a coûté une fortune donc là on a presque 16 000 euros de prod perdu plus des clientes à qui on a du coup envoyé des cartes cadeaux du montant, du leggings, etc. Donc, on sait très bien qu'à un moment, elles vont les utiliser. Donc, le jour où elles les utilisent, c'est du cash qu'on ne rentre pas. En fait, on les a comme remboursés en décalage. Ça, c'est des choses, quand ça tombe sur le coin de la tête, tu as envie de se dire, mais... franchement, c'est l'enfer, quoi. C'est ultra pénible à gérer. Et au-delà des gros soucis comme ça, c'est vraiment un boulot à temps plein de coller aux fesses de tes fournisseurs, de t'assurer qu'ils font bien les choses, de t'assurer qu'ils respectent les délais, etc., etc., quoi. Donc, ça, c'est compliqué. Et moi, ma troisième grosse galère, et je pense qu'on la sous-estime, c'est qu'avant d'être une entrepreneur, je suis un être humain. et donc il y a des moments où je ne vais pas bien et en fait moi je n'ai pas quitté le salariat parce que je n'aimais pas ça ou par une envie de liberté enfin chacun a son parcours moi je ne rêvais pas du tout d'être entrepreneur ça s'est plus fait comme ça parce que cuisseau commençait à vivre et je trouvais ça chouette et je me suis dit bah go mais moi ce que j'aimais bien dans le salariat c'est que les jours où je n'allais pas bien je pouvais me mettre en arrêt maladie je pouvais lever un peu le pied enfin la boîte ne dépendait pas de moi là aujourd'hui j'ai pas ce loisir d'autant plus que je suis seule que mon équipe se résume à moi mes deux alternantes et deux freelances qui gravitent autour là c'est pas possible quoi et donc ça c'est super dur à gérer parce que moi je suis aussi quelqu'un qui est je suis quelqu'un de très anxieux donc qui a parfois des grosses difficultés de santé mentale enfin ça peut vraiment osciller à la hausse comme à la baisse et donc il faut que j'arrive à gérer ça aussi à la fois tout seul et puis mixé à quand il y a des galères de prod et quand il y a des galères de trésorerie. Et j'en parlais avec un mec super qui est un peu dans le milieu entrepreneurial mais qui est pour le coup très sympa et très cool, ce qui n'est pas le cas de tous les mecs dans le milieu entrepreneurial.

  • Speaker #1

    On le sait.

  • Speaker #0

    Parenthèse refermée. Voilà, à bon entendeur comme disent les personnes âgées. Et lui me disait on... Et je pense qu'il a raison, on sous-estime l'humain derrière l'entrepreneur. En fait, on n'est pas des machines et les boîtes, ça reste que des tâches qu'on fait tous les jours. Et donc, quand toi, tu ne vas pas bien, les tâches, elles ne sont pas faites, elles ne peuvent pas avancer, etc. Donc moi, je me débat, c'est un bien grand mot, mais je me suis au quotidien pour essayer de me préserver au maximum et de tenir sur le long terme.

  • Speaker #1

    En même temps, c'est soigner la santé de ton entreprise.

  • Speaker #0

    En fait, le plus gros actif de ma boîte, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que sans toi, ça ne tourne pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Si demain, tu fonds les plombs, qu'ils se font les plombs aussi.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus que moi, j'ai une marque qui est très personnifiée autour de moi. Et donc, en fait, ça est à la fois un avantage et un inconvénient. C'est quelque chose que j'aime bien, mais c'est quelque chose que petit à petit, j'aimerais que Cuissot se détache petit à petit. parce que sinon trop de choses reposent juste sur moi et d'un point de vue vraiment business pur une boîte qui est juste qui fonctionne parce qu'on se projette sur son fondateur fait qu'en fait le fondateur est bloqué ad vitam aeternam dans cette boîte et donc moi j'aimerais bien me dire si un jour j'en peux plus je voudrais que quelqu'un reprenne Cuissot je voudrais que la boîte continue à vivre et c'est pour ça qu'il faut que la boîte elle soit pas non plus Cuissot par Léa il faut que la marque existe en tant que telle et qu'elle vive en tant que telle ça c'est une autre parenthèse décidément j'adore les parenthèses mais effectivement le plus gros actif de ma boîte c'est moi et il faut que je me chouchoute comme je chouchouterais si j'avais une machine industrielle parce que j'étais boulanger dont je prendrais soin parce que c'est un investissement de 1 million d'euros pour ma boulangerie mais en fait il faut que je me vois de la même façon il faut que je me traite avec autant de autant de douceur, de bienveillance et que je m'apporte les bonnes choses dont j'ai besoin.

  • Speaker #1

    Oui, puis ça, je crois que c'est vraiment une difficulté dans l'entrepreneuriat, c'est qu'il y a une forme de culpabilité aussi. Quand tu n'es pas au top et que du coup, tu te dis Bon, je vais peut-être aller faire une sieste ou lire un livre ou jouer aux jeux vidéo. Tu le fais parce que ça te fait du bien. Et en fait, derrière, dans un coin de ta tête, il y a quand même ce... Oui, mais j'aurais dû faire ça, j'avais ça à faire, et puis il faut que je réponse à tant de mails, et que je fasse ci, que je fasse ça. Et ouais, ouais, ce problème de santé mentale et de culpabilité, je crois qu'on n'en parle pas. C'est pas quelque chose concret sur tous les toits. Alors, je vois bien que dans le milieu de l'entrepreneuriat, on commence à en parler. Les gens en parlent quand ils sont en arrêt, quand ils sont pas bien. D'autres en parlent quand ils sont en dépression. Moi, j'ai parlé de mon burn-out, parce qu'au final, il n'y a pas de honte à avoir fondu les plombs. Mais c'est vrai que si tu ne prends pas soin de toi, et que tu te forces à faire des choses, les choses, tu ne les fais pas forcément correctement. Et donc, d'une certaine manière, je trouve que tu desserres ton entreprise plus que tu ne la serres, finalement. Parce que si tu n'es pas dans un bon mood et que, je ne sais pas moi, tu reçois un mail de quelqu'un, tu sais, qui n'est pas forcément très tendre. Je ne sais pas, imagine, tu reçois un mail d'une cliente qui n'est pas contente et on le sait, les clients, on va y venir après, ne sont pas toujours très tendres avec les gens. Et que tu n'es pas dans un bon mood, tu les réponds un peu sèchement. Bon battu ! perd ta cliente alors que tu aurais pu éviter une situation chelou. Donc ouais, la santé mentale, c'est un vrai challenge. Et donc du coup, on arrive sur cette histoire de clientèle, puisque je crois avoir vu passer plusieurs fois qu'il y avait des gens qui, ma foi, ont dû être élevés par des yens. Je vois que ça.

  • Speaker #0

    Balle perdue pour les yens.

  • Speaker #1

    Comment tu gères au quotidien le fait qu'il y a des gens qui puissent ne pas être... content du produit ou qui puisse laisser des mauvais commentaires ou être odieux sur les réseaux sociaux puisqu'on le sait, les réseaux sociaux apportent son lot de haters. Comment à gérer tout ça ? Je suppose que du coup, ça touche aussi à ta santé mentale.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, c'est une vaste question parce que quand même, chez Cuisseau, on a la chance d'avoir des clientes qui sont à 99% adorables, ultra compréhensives et vraiment mais d'une patience infinie. Ce qui fait que quand on a des retards de livraison, quand on a des erreurs de notre logisticien, quand on a des choses comme ça qui arrivent, évidemment, on est complètement transparent, honnête, on explique ce qui s'est passé sans mettre la faute sur le logisticien. C'est-à-dire qu'on dit, il y a eu une erreur chez le logisticien, donc l'erreur est à 100% chez nous, et voici nos excuses. On ne dit pas à ce logisticien de s'excuser, puisque ça, c'est transparent pour la cliente. On a toujours des réponses. honnêtement à 99,9% adorable des personnes. Ça, je tiens quand même à le dire. Et je pense que ça vient aussi du fait que les quelques fois où ça a commencé à partir en vrille, on a un peu tapé du poing sur la table. C'est-à-dire que moi, je ne me suis pas privée les fois où j'estimais que vraiment ça dépassait le cadre d'une frustration. C'est-à-dire que moi, j'accepte complètement qu'on puisse me dire que le produit ne convient pas. J'accepte complètement le fait qu'on mette zéro étoile sur un produit. Je veux dire, ça, c'est... normal. Moi, je promets quelque chose, je livre un produit. Effectivement, si la promesse n'est pas remplie, c'est normal de venir râler dans mes mails. Et ça, je ne le prendrai jamais. Alors, on le prend souvent personnellement, mais ça, ça ne regarde pas la cliente. En tout cas, c'est complètement légitime. Et donc, là-dessus, moi, je fais juste mon mea culpa. On essaye de comprendre. Et en général, ce qui est assez fou, c'est que sur les clientes qui ne sont pas contentes, quand on discute, souvent, on s'appelle. Moi, je les appelle pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, etc. Etc. ça devient après des ambassadrices de cuissot parce que notre produit en vrai le shorty il y a très peu de gens pour qui in fine il ne fonctionne pas et donc souvent c'est un problème de taille c'est un problème dans une prod où il y avait un trou et moi je comprends t'as payé 45 euros tu reçois ton shorty tu l'ouvres tu l'enfiles il se trouve moi aussi j'aurais fait un mail incendiaire tu vois donc ça ces trucs là évidemment que c'est complètement légitime et là dessus je pense que c'est plus nous notre réactivité c'est vraiment notre transparence, notre volonté de trouver des solutions et pas de renvoyer le truc chez l'expéditeur, qui fait que derrière, les choses s'apaisent complètement, les clientes sont contentes. Et moi, je pars du principe, et je sais que tous les e-commerce ne fonctionnent pas comme ça, mais moi, je pars du principe que ma cliente a raison. C'est-à-dire que si elle me dit demain, j'ai pas reçu mon colis alors que sa marque livrait en boîte aux lettres, etc., et bien, par défaut, je vais lui demander quand même un petit papier me disant, comment ça s'appelle, c'est une petite déclaration, elle me dit, je... Ah voilà, une certification sur l'honneur. Où je lui demande juste un petit papier me disant je déclare sur l'honneur que j'ai pas reçu mon colis, machin, etc. Moi, ça me sert en plus pour ma compta, pour expliquer pourquoi on renvoie un produit alors qu'on a la preuve de la poste disant que c'est livré. Mais je demande pas plus. Il y aura peut-être un jour des gens qui abuseront. mais en fait mon expérience c'est que les gens qui abusent ils sont infimes par rapport aux personnes qui sont juste tristes honnêtes et qui juste n'ont pas reçu leur produit et c'est l'enfer quand tu l'as payé aussi cher en plus parce que c'est ça aussi, on est sur un produit qui est quand même premium donc là-dessus globalement sur les clientes évidemment que quand il y a des choses un peu virulentes un peu méchantes, la façon dont c'est dit, si c'est en plus sur un mauvais jour, évidemment que ça me fait de la peine Maintenant, ce qu'on se dit toujours avec les filles, c'est 1. Est-ce que c'est légitime ? Et si c'est légitime, ma peine ne concerne que moi et ma cliente n'a pas à devoir édulcorer son message parce qu'elle m'a fait de la peine parce que son propos est légitime. En revanche, si on estime que vraiment ce n'est pas légitime et pour que ça rentre dans les clous de pas légitime chez Cuitso, c'est que vraiment, elle soit allée trop loin. Là, on met les points sur les i. Et moi, plusieurs fois en story, parce que notamment sur Instagram, c'est beaucoup moins le cas par mail, mais sur Instagram, les gens ne te disent pas bonjour, pas au revoir. Et parfois, tu reçois des trucs et tu te dis, mais attendez, stop. Déjà, est-ce qu'on se connaît ? Est-ce que je vous ai permis de me parler de la sorte ? Et est-ce que vous pensez que je suis Amazon ? Et là-dessus, oui. Là-dessus, on met les points sur les i et on est hyper... moi je me laisse pas trop marcher dessus quand même quand j'estime que ça dépasse le voilà mais nous les plus gros haters qu'on a c'est pas des clients c'est des gens qui découvrent ce que fait Cuisseau et qui veulent que raconter leur vie par rapport à pourquoi ils n'aiment pas les gros, pourquoi nos modèles, elles sont trop moches et trop grosses, pourquoi il suffirait de maigrir et pas acheter de shorty. Voilà, nous, c'est des Jean-Michel qu'on a, d'ailleurs, sur Facebook, principalement, et quand on fait de la publicité, c'est à mourir de rire. Encore récemment, avec Emma et Léna, donc de mon équipe, on a un peu modéré les commentaires Facebook et c'était, mais, enfin, vraiment, c'est le niveau zéro de l'humanité, tu vois. Et là, c'est des remarques qui peuvent être super grossophobes,

  • Speaker #1

    des gens qui te...

  • Speaker #0

    qui te mettent genre... Moi, mes remarques préférées, c'est genre Ah ouais, les cuisses qui frottent en 34, lol, elles ont vraiment rien compris. Et t'as envie de dire Mais ma belle, t'es dans mes chiffres. Tu sais combien j'en vends des shorties en taille 34 ? Donc ça, c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Et on a plein de...

  • Speaker #0

    Et on a plein de... Oh là là, mais attaquez-vous à la racine du problème. C'est-à-dire Vendre des régimes. Mais vous faites que promouvoir le fait que les gens soient gros. Enfin, ça, on en a... tout le temps, mais c'est marrant, ça vient. Que de gens qui tombent par hasard sur Cuisseau et en fait, qui sont tellement dans un conflit avec eux-mêmes, la grossophobie est tellement internalisée chez eux qu'ils ont besoin de venir l'écrire. Là-dessus, moi, j'ai un truc que j'ai dit à une fille, c'est on a le blocage facile. Moi, les réseaux de Cuisseau, c'est une safe place pour moi, pour mon équipe et pour mes abonnés. Donc en fait... je me fiche royalement si quelqu'un vient attraper ma veste en me disant Ouais, t'as supprimé mon commentaire. Ouais, mais c'est ma page, en fait. Je fais absolument ce que je veux. On ne supprimera jamais un commentaire d'une cliente pas contente. Ça, c'est certain. On ne vient pas cacher des trucs comme ça. En revanche, quelqu'un qui ne respecte pas la simple politesse, l'humanité, et qui commence à déverser sa haine sur Cuissot, ça dégage instantanément. Ce qui fait qu'en fait, techniquement, on n'en a pas tant que ça, parce qu'en fait, on n'engage pas, on répond pas, on bloque. Moi, ça dégage. Je refuse que mes clientes voient ça. Enfin, mes clientes, mes abonnés, etc. Je ne veux pas qu'elles soient confrontées à ça. C'est déjà tellement dur. Je veux que quand elles arrivent sur Cuissot, il n'y a pas, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'es pas là pour souffrir. voilà et c'est quelque chose qu'on voit un peu trop partout sur d'autres médias ou sur d'autres marques qui pour le coup ont pas été régulées ouais et c'est là où moi je trouve tu vois que par exemple des combinis ou

  • Speaker #0

    d'autres qui interviewent n'importe quelle influenceuse grande taille qui parle de grossophobie de rapport au corps machin etc donc ils font quelque chose d'assez bienveillant ils lui donnent la parole trop bien tu te dis bah génial derrière il n'y a aucune modération des commentaires parce qu'en fait ils sont contents ça fait méga engagement ça devient clivant ça leur apporte des vues etc et bah moi je trouve que là leur responsabilité elle est complètement engagée et moi c'est là où les choses m'agacent et comme Cuisseau pour le coup j'ai la main dessus c'est une marque c'est une safe place c'est potentiellement un peu un média faut le dire vite mais voilà C'est une communauté en tout cas. Nous, on modère en fait. Et je suis très fière de le dire et j'arrêterai jamais de le faire. J'estime que tout le monde n'a pas le droit à la parole sur Cuissot. Si tu racontes n'importe quoi, tu pars.

  • Speaker #1

    T'as raison. Et en même temps, tu protèges tes clientes. Tu protèges ta communauté. Parce qu'au final, je l'avais noté dans mes petites notes sur l'interview d'aujourd'hui, mais Cuissot, plus qu'une marque, t'as bâti une communauté. une communauté de femmes de toute taille, de toute ethnie, etc., qui sont là les unes pour les autres. Et c'est ça aussi la beauté de Cuissot. Donc, tu as absolument raison de protéger tout le monde. Et je trouve que, du coup, ça donne encore plus de force à Cui-Cui.

  • Speaker #0

    Ah ben moi, je suis... On revient toujours au pool. Non mais je suis complètement d'accord. Et c'est vrai que notre immense fierté, à moi, les filles qui bossent avec moi et tout, c'est de se dire que c'est une communauté qu'on crée. Et c'est drôle parce que parfois, on reçoit des DM de Tu peux demander aux cuissettes quelle marque de jean ? Donc nous, on fait une story en disant Cette cuissette cherche une marque de jean. Cette cuissette fait une thèse sur tel truc. Elle cherche des gens pour répondre à son questionnaire. Alors évidemment, on ne le fait pas tout le temps. Mais moi, je trouve que c'est ça qui est chouette. Et c'est ça qui fait aussi que parfois, en commentaire, quand il y a des gens qui posent des questions sur les produits, en disant Mais je dis non. mais on est sûr qu'ils ne remontent pas t'as 8 cuissettes qui répondent tu peux y aller parce qu'en fait moi et c'est des paragraphes en expliquant que cuisseau a changé leur vie t'as le principe de sororité aussi

  • Speaker #1

    parce que finalement on est toutes unies par un problème un problème qui nous a pourri la vie et qui ne nous pourrit plus la vie depuis qu'il y a Cuisson parce que moi je le dis je le martèle, j'ai fait le cirque de Gavarnie avec un shorty Cuisson parce que j'avais pas de pantalons de sport et que j'avais peur d'avoir mal et j'ai pas fait le petit sentier de... Pour les petites poulettes, là. Moi, j'ai été entraînée sur le sentier des professionnels où j'ai failli faire un arrêt cardiaque.

  • Speaker #0

    Mais au moins, t'as pas eu mal.

  • Speaker #1

    Mais au moins, je l'ai fait avec classe, volupté et sans traces rouges à la fin de la journée. Et ça, c'est cool. Et pour la petite anecdote, parce que ça m'est revenu, t'es venue me chercher pas longtemps après que je sois partie. en goguette sur l'île Sainte-Marguerite avec Eric, mon conjoint, toujours, et où en fait, au bout de une heure de marche, je crois que je me suis mise à pleurer parce que je ne pouvais plus avancer. J'étais en jupe et j'étais rouge sans, au niveau des cuisses. Et toi, vraiment, quand t'es arrivée, il y avait le graphisme, ça allait être un projet cool et en même temps, j'étais en mode genre est-ce que cette nana ne va pas résoudre tous les problèmes de ma vie avec son produit ? Je veux en être ! Donc vraiment, trop, trop cool. Et du coup, nous allons donc arriver vers la fin de cet échange passionnant. Mais avant, j'ai oublié de dire, en suivant un petit peu tout ce que tu partages, que tu développais des nouveaux produits, peut-être ? Oui, oui. Et du coup, je suis très curieuse. J'adore les backstage, j'adore ça. Savoir que des gens sont en train de faire des trucs à côté, moi, ça me hype des ouf. Du coup, j'aimerais beaucoup savoir, et ce sera ma dernière question, comment ça se passe, le développement d'un produit chez Cuisseau ? Qui décide quoi ? Est-ce que tu te lèves la nuit à 3h du matin avec une vision ?

  • Speaker #0

    Est-ce que je me lève la nuit à 3h du matin sans aller faire pipi ? Franchement, on va être honnêtes.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup ? Comment tu décides ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Je pense qu'en général, la première étape, c'est que ça vient soit d'un produit que moi j'aimerais, soit d'un produit que mes clientes me demandent. Clientes ou communautés.

  • Speaker #1

    Ok, on a le droit de formuler des doléances du coup ?

  • Speaker #0

    Non mais complètement. C'est-à-dire qu'on l'encourage, on fait régulièrement des questionnaires aussi pour des questionnaires qui sont super ouverts pour savoir un peu ce que les filles veulent. Et on a plein de filles qui spontanément en DM nous disent Vous avez pensé à faire ça, ça, ça ? Parfois c'était dans un coin de notre tête et donc ça confirme, voilà. Et parfois on n'y avait pas du tout pensé, c'est trop malin et on note. Moi j'ai une note iPhone qui s'appelle Idées cuisseaux Il y a tout. Il y a même des chaussettes pour gros mollets. Donc vraiment, il y a tout.

  • Speaker #1

    Mais avec un motif de pâte de poule, on est bien d'accord.

  • Speaker #0

    Avec un motif de manchon de poulet.

  • Speaker #1

    En édition limitée.

  • Speaker #0

    Mais oui, je vois celle dont tu me parles. Oh là là,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'elles sont Je t'ai envoyé le réel avec la dame là qui faisait du sport.

  • Speaker #0

    Qui faisait de la presse avec ses trucs de poulet. Non mais ça, il faudra le faire un jour. Bon, je l'ai fait que pour toi. Non, mais donc, dans cette note iPhone, il y a plein d'idées. Donc, globalement, ça part de ça. C'est soit des besoins clientes qui reviennent régulièrement, soit un produit que moi, j'aimerais trop avoir. Et je me dis, si moi, il me plaît, alors toujours dans la vibe de cuisseau, si moi, il me plaît, ça va plaire à mes clientes. Une fois qu'on a ça, j'ai la chance aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas quand j'ai lancé le shorty que j'ai vraiment fait seule, mais j'ai la chance aujourd'hui de travailler avec Armel. Armel elle est en freelance et dans la vie elle est styliste slash chef de produit et donc en fait quand je vais la voir avec une idée je lui dis ben voilà par exemple on travaille sur une jupe short je suis allée la voir en lui disant bien sûr que oui je vois ton excitation c'est mon excitation aussi d'ici un mois et demi on aura les visuels les réservations et tout si tout se passe bien donc voilà

  • Speaker #1

    Je suis maxi hypée.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette.

  • Speaker #1

    Je sais que je vais avoir plein de copines qui vont être hypées aussi.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette. Mais donc, tu vois, la jupe short, moi, je m'étais dit, je veux faire une jupe short, je veux faire une jupe short. En plus, coup du sort, ça revient vachement à la mode. Donc, je me dis, je veux vraiment faire une jupe short. Je vais voir Armel et je lui dis, je veux faire une jupe short. Et Armel, son boulot, c'est de me dire, OK, ma grande, mais quel est l'usage que tu vois de cette jupe short ? Elle me pose plein de questions, un peu comme toi, quand on fait le brief. Elle me pose plein de questions sur... Comment est-ce que tu veux que les gens utilisent ta jupe short ? C'est quoi le produit ? Ensuite, elle, elle bosse sur tout ce qui est mood board, mais mood board dans textile, ça va très loin. C'est-à-dire que ça peut être même le mood board d'une mini couture sur quelque chose. Donc en fait, elle me soumet des styles, des thèmes, on affine comme ça et ensuite on va dans le détail. Elle fait ensuite tous les dessins de style, c'est elle qui les soumet aussi. Et on a bien sûr l'étape que je préfère qui est, tu vas dans les magasins, t'achètes toutes les jupes short que tu veux, tu les essayes et tu dis ce que t'aimes et ce que t'aimes pas sur chaque modèle. ça c'est vraiment des étapes de fitting on est vraiment chez moi tous en slip et en train de vraiment je pense que mes alternantes ont plus eu mes fesses que mon mec sur les trois dernières années voilà ça c'est dit vraiment on est là on teste Ludo on pense à toi du coup petit coucou non mais tu vois on fait ça avec Armelle et en fait Armelle là où elle est beaucoup plus technique que nous, évidemment, c'est qu'en fait, moi, je passe une jupe short et je me dis, ça, j'aime bien pour telle ou telle raison. Et elle, elle va me chercher. Elle me dit, mais attends, c'est la matière, c'est le maintien, c'est la longueur. Donc, en fait, on fait tous les relevés de mesure, machin. Donc, ça, c'est vraiment les étapes du début qui vont nous permettre d'arriver à un dessin de style où on se dit, là, ça nous semble pas mal. En parallèle, il faut trouver les matières. Donc, là, on se balade sur les salons. une fois qu'on a un peu défini ce qu'on voulait comme type d'élasticité, etc. Et puis moi, j'ai un cahier des charges très précis sur les matières aussi. Je ne veux pas qu'elles soient faites en Corée. Enfin, voilà. Là, on reçoit, mais tu verrais au bureau, c'est rempli de ce qu'on appelle des robraques, donc des bouts de matière pour tester. Une fois qu'on a ça, ça part en... bureau d'études slash prototypage à l'usine. Donc, en fait, Armel envoie une fiche technique, envoie 10 mètres de matière et là, c'est vraiment le boulot de l'usine de t'envoyer un premier proto. En général, le premier proto, il ne ressemble pas du tout à la fiche technique. C'est à crever de rire. Tu as demandé une jupe forte, tu reçois une salopette et tu es en mode baffe. Ça ne serait pas bien à voir. Voilà. Donc, tu as cette étape-là. Sachant que nous, et c'est une spécificité de Cuisseau, tous nos prototypes, le prototype de base, c'est toujours fait dans une seule taille. Pour valider déjà sur une taille ce que tu veux faire, nous, c'est toujours fait en 42-44. Notre prototype de base, contrairement à toutes les marques de mode qui le font sur un 32-34, nous, c'est toujours fait en 42-44 parce que c'est le cœur des tailles de nos clientes. Entre le 42 et le 48, c'est 80% de nos ventes. Donc moi, je me dis, on prototype là-dessus. Et une fois que le prototype est bon, Donc ça, c'est des milliards d'allers-retours. Une fois que le prototype est bon en 42-44, on va grader. Et donc là, en fait, on décline sur les autres tailles. Et là, on refait des tests. Parce qu'en fait, il ne suffit pas de rajouter ou d'enlever des centimètres entre un 42 pour arriver à un 64 ou pour arriver à un 34. On le fait en enlevant et rajoutant juste les centimètres. On fait essayer et là, on réajuste. Souvent, on va vraiment allonger les ceintures sur les grandes tailles beaucoup plus que des quelques centimètres. On va beaucoup les réduire sur les petites tailles. Il faut vraiment... retravailler les modèles pour qu'ils soient aussi séants sur un 34 que sur un 64. Et une fois que ça s'est fait, c'est bon, tu as un produit, donc après tu reçois tes têtes de série pour faire tes shootings, tu compentes tes matières et ça part en prod et deux à trois mois après, tu as tes bébés. Et nous, ce qu'on fait en général, c'est qu'une fois qu'on a shooté, on met en réservation. Soit en précommande, soit en réservation. Ça dépend sur le shorty comme c'est un produit qu'on maîtrise et qu'on sait qu'on va vendre. on a déjà passé des commandes donc on met juste en réservation de stock pour gagner un peu de temps sur la jupe short ce sera très certainement en précommande pour nous ça nous permet de financer en fait la prod et de gagner un peu de temps voilà c'était très long mais voilà globalement comment on développe un produit chez

  • Speaker #1

    nous c'est génial C'est absolument génial de suivre tout ça et d'avoir un petit peu l'envers du décor. Et d'ailleurs, pour celles et ceux qui voudraient voir l'envers de ton décor à toi, de chez votre entreprise, il me semble qu'en ce moment, tu fais 30 jours dans ma vie sur ton Instagram perso. Oui,

  • Speaker #0

    et sur mon TikTok perso.

  • Speaker #1

    C'est vraiment trop cool.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors en vrai, ce n'est pas tous les jours. Tous les jours, il y a des jours où je rate. Mais il y aura quand même 30 jours au total. Et oui, c'est rigolo à faire.

  • Speaker #1

    Moi je suis contente à chaque fois le soir quand je scrolle sur mon canapé de voir ta petite vidéo passer et franchement c'est mon petit rituel. Je vais être très triste quand tu vas arrêter de le faire.

  • Speaker #0

    bah ouais non mais je pense que j'arrêterai jamais complètement c'est plus que moi j'adore le faire et je trouve ça chouette de filer les coulisses et puis ça me fait des souvenirs mais c'est plus que je le ferais peut-être un peu moins régulièrement mais tu vois hier par exemple je l'ai pas fait parce que j'étais débordée là on est sur une semaine les gens ne le savent pas mais nous de lancement de réservation donc là le shorty arrive en réservation dans 4 jours donc la tout doux est colossale donc c'est vrai que dans ces cas-là parfois j'oublie de filmer ce qui se passe donc typiquement hier j'ai loupé un jour mais voilà je m'en tiens par rigueur tu vois ça fait partie des choses qu'on disait tout à l'heure je mets pas la rate au courbouillon pour des trucs qui sont pas indispensables pour ma boîte c'est pas vital voilà j'ai préféré dormir c'est le genre de truc bah voilà mais ça c'est le genre de truc qu'il faut apprendre à se lâcher la grappe aussi complètement donc

  • Speaker #1

    complètement donc c'est c'est une très bonne décision en tout cas s'il y a des gens qui veulent te suivre qui veulent suivre l'aventure cuisseau je mettrai tous les petits liens dans la description de cet épisode merci et je pense qu'il va être temps de se dire au revoir car je crois que tu as beaucoup de travail mais toi aussi absolument absolument Léa encore merci d'avoir accepté de me rejoindre aujourd'hui pour cet épisode de Chromatica c'est toujours un immense plaisir d'échanger avec toi et je sais que c'est pas facile de booker un petit créneau tellement t'as du travail alors vraiment encore une fois merci c'était vraiment top je suis ravie et bah merci à toi ça m'a fait trop plaisir et j'ai toujours une heure pour toi tu le sais et

  • Speaker #0

    bravo pour ce podcast parce que il y en a plein qui se lancent mais sur ta thématique euh

  • Speaker #1

    il n'y en a pas tant que ça et je le trouve super donc bravo merci beaucoup en tout cas encore une fois pour celles et ceux qui veulent suivre Cuisseau et Léa et son aventure entrepreneuriale tous les liens seront dans la description de l'épisode et quant à moi je vous retrouverai au prochain épisode Merci d'avoir écouté cet épisode de Chromatica, j'espère vraiment qu'il t'a plu. N'oublie pas de t'abonner sur ta plateforme d'écoute préférée et de laisser un commentaire ou un mot d'amour, ainsi que des étoiles. C'est vraiment ce qui aide à faire connaître le podcast en plus de m'envoyer du love. On se retrouve dans le prochain épisode, mais en attendant, tu peux me suivre sur Instagram pour jeter un oeil à mon travail. D'ici là, porte-toi bien et je te dis à très très vite !

Description

C'est le moment de révéler au monde le plus gros secret sur le branding de Cuissoh. Dans cet épisode, accompagnés de Léa Legendre, sa célèbre fondatrice, nous déballons tout sur la conception de cette identité visuelle mémorable qui a bien failli contenir un élément en particulier... Un épisode aussi drôle qu'inspirant où l'on évoque également les galères entrepreneuriales, les questions de santé mentale et le dossier de la grossophobie dans le monde de la mode.


Retrouver Cuissoh & Léa sur internet :

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Musique du générique produite par Marvin Marchand

Montage Gaétane Getys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui pour nous était colossal. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque, non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard.

  • Speaker #1

    Mon invitée du jour a probablement changé la trajectoire de ma carrière en venant me chercher en 2020, et c'est pour elle qu'à peine arrivée en vacances, j'ai tout de suite ouvert mon ordinateur pour répondre à sa demande d'appel découverte. Je crois que je n'ai même plus besoin de la présenter, c'est elle, la seule, l'unique, la fondatrice de la marque Cuisseau, Léa Legendre. Bonjour Léa, je suis ravie de t'avoir aujourd'hui dans Chromatica, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Hello ! Je vais très bien et je suis très émue par cette intro qui nous ramène à il y a 3 ans, 4 ans, je ne sais même plus mais peut-être 4 ans.

  • Speaker #1

    Presque 4 ans.

  • Speaker #0

    C'est hyper émouvant. Je suis très heureuse d'être là avec toi et je pense qu'on a plein de choses à se raconter.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a beaucoup de petits secrets inavouables aussi. Je pense que c'est le moment d'en parler et de les dévoiler au monde.

  • Speaker #0

    Il est temps de dévoiler le poteau rose derrière cuisson.

  • Speaker #1

    Alors du coup Léa, toi tu es à la tête de l'empire des shorties anti-fratements des cuisses. Tu as déjà changé des vies, dont la mienne. Mais ça tu le sais déjà. Est-ce que tu peux, du coup, te présenter et présenter Cuissot pour les gens qui vivraient au fond d'une grotte et qui ne connaîtraient pas encore cette superbe marque ? Alors,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, donc moi, c'est Léa. J'ai 30 ans. Je vais sur mes 31 cette année et j'ai lancé Cuissot en 2021. Donc, il y a trois ans, si je ne dis pas de bêtises. J'ai lancé Cuisseux parce que comme beaucoup de femmes, j'en avais marre de souffrir l'été avec mes cuisses qui frottent et je n'arrivais pas à trouver de solution. Je trouvais que rien n'était vraiment adapté. Et je me suis dit, la meilleure personne pour réussir à faire un shorty en petit frottement des cuisses, c'est bien la personne qui souffre du frottement des cuisses. Plutôt qu'un gars qui s'appelle Gérard et qui est directeur général d'une ancienne de lingerie. Et donc Cuisseux, c'est parti de ça. Vraiment, au départ, c'était un side project, donc quelque chose que je faisais à côté. de mon boulot en CDI. Et l'idée, c'était juste de réussir à créer un shorty. Et moi, je me souviens qu'au début, je m'étais dit, au pire, si Cuissot en tant que tel ne fonctionne pas, moi, j'aurais des shorty pour moi et ce sera déjà vraiment stylé. C'est clair. Je passerai une idée heureuse.

  • Speaker #1

    Ça change tout, le shorty.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Moi, c'est ma grande fierté. Je crois que ce qui me rend le plus heureuse, c'est quand je reçois les messages de mes clientes ou quand on reçoit leurs vocaux ou leurs photos ou que sais-je et que vraiment, ce qu'elles me disent, c'est Tu as changé ma vie. Je peux reporter des robes, je peux reporter des jupes. En fait, juste, je vis une vie d'une personne normale. Et c'est fou de se dire que quelque chose qui touche autant de femmes, parce que moi, on me l'a dit 350 000 fois que c'était un problème de niche, que ça concernait que les personnes grosses et que du coup, par conséquent, il ne fallait pas s'en occuper parce que les personnes grosses, elles n'ont qu'à maigrir. Je te passe toute la grossophobie. Je crois qu'on en reparlera un petit peu plus tard. Mais le pire, c'est que ce problème-là, il touche la grande majorité des femmes. C'est plus de 60% des femmes qu'on les cuise qui frottent, peu importe leur morphologie, peu importe leur poids, peu importe si elles sont en bonne ou pas bonne santé. Et en fait, c'est fou qu'un problème qui touche autant de monde on n'est jamais décidé d'accorder du temps pour lui créer une solution spécifique. Moi, c'est ça que je trouve dingue. Et donc, je suis très fière d'avoir réussi à le faire avec le shorty. Et je pense qu'il suffisait juste de le faire avec passion et l'envie de bien vouloir faire les choses et de les faire correctement et de vraiment trouver une solution. Et finalement, si moi, j'ai été capable de le faire, Etam aurait pu le faire il y a 35 ans.

  • Speaker #1

    Clairement. Mais je crois que c'est dans la politique de certaines marques de ne pas s'intéresser à une certaine catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    C'est là où je trouve que c'est fou parce que t'as plein de marques qui veulent pas faire du gros je mets des guillemets évidemment et évidemment que moi à titre personnel je ne suis pas d'accord avec ça mais ça c'est ma position personnelle, chaque marque fait absolument ce qu'elle veut, je trouve ça juste extrêmement dommage mais ce qui est fou dans les cuisses qui frottent c'est que c'est vraiment mal comprendre le problème que de penser qu'il n'est que limité aux personnes grosses. Clairement et c'est ça que je trouve fascinant sur les excuses des marques qui voulaient pas s'y adresser, c'est que c'est une... mauvaise compréhension totale de qui a les cuisses qui frottent. Oui, les personnes grosses, mais aussi les personnes minces qui ont les hanches étroites, mais aussi les personnes minces sportives qui ont un muscle très développé de la cuisse, mais aussi les gens qui ont les genoux en X. En fait, c'est beaucoup plus vaste que juste les personnes grosses. C'est un mystère pour moi,

  • Speaker #1

    ce truc. Je crois que c'est toujours une question de poids. La question du poids, c'est partout, dans la médecine. Tu as un problème de genoux ? Tu es grosse. Tu as le SOPK ? Tu es grosse. C'est toujours un problème, alors que c'est plus un problème morphologique. Et qu'en plus de ça, là, on parle des femmes, mais il y a aussi des hommes qui ont le même problème.

  • Speaker #0

    Oui, et il y en a beaucoup qui le crivent.

  • Speaker #1

    On en avait parlé une fois, il me semble, que c'était aussi un problème. Et il n'y a aucune marque qui fait ça aussi pour les messieurs ? Peut-être qu'un jour, il y aura cuisse au homme ?

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai quelques investisseurs maintenant à mon capital. Alors, investisseur, comme ça, le mot fait tout à fait incroyable. En fait, c'est des gens qui ont un petit peu d'argent et qui sont d'accord avec ce que je fais et qui ont envie de m'aider. Ce ne sont même pas des investisseurs professionnels. Et on en parle souvent parce que je pense qu'en termes business pur, il y a un vrai marché que personne n'adresse. Après... moi j'aime tellement et ça nous fera une transition l'identité de cuisseau qui est quand même très genrée au féminin en tout cas un côté très girly disons qu'elle n'est pas réservée aux femmes mais qu'elle a un côté très girly et moi si on faisait un jour le cuisseau pour homme je pense que ça serait un peu un spin-off de la société c'est-à-dire que j'aurais pas envie de venir édulcorer ma DA tu vois mon identité etc juste pour inclure des personnes qui ne s'y reconnaîtraient pas tu vois je pense que ça serait carrément cuisseau pour homme et ça serait une autre identité non pas que des mecs puissent pas se reconnaître dans l'identité de cuisseau mais c'est vrai qu'elle est très marquée et moi elle me plaît comme ça parce qu'elle est un peu clivante et j'aurais pas envie de l'édulcorer pour toucher plus de monde ou pour toucher le niveau de cible donc je pense que ça serait carrément une autre marque, enfin un autre truc mais bon on s'écarte un peu mais ouais ce serait à part quoi.

  • Speaker #1

    Non c'est super intéressant parce que du coup tu fais un petit parallèle avec le branding et avec cette identité visuelle de cuisseau. Ce qui m'emmène d'ailleurs à la prochaine question. À quel moment de la création de cuisseau tu t'es dit que ça y est, c'était le moment de passer au graphisme et au branding ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est quand le compte Instagram a peut-être dépassé, je ne veux pas dire de précise, mais je crois qu'on venait de dépasser les 1000 abonnés, quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Il me semble qu'il y avait quelques abonnés déjà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'était ça parce que moi, j'ai lancé le compte Instagram très très tôt. Ce que... globalement je recommande sans recommander moi je trouvais ça marrant de lancer un compte Instagram pour voir s'il y avait vraiment un besoin si on remonte au tout début du compte Instagram les posts sont à mourir de rire tellement ils sont moches et sans intérêt mais en tout cas ça a permis de faire parler un peu du projet et de dire ben voilà je vais lancer ça est-ce que ça vous intéresse quel produit vous plairait etc etc mais tout d'abord c'était pas dit que ce soit un shorty moi je voulais juste créer une solution mais ensuite je me suis un peu adaptée à ce que le marché attendait et finalement je pense que le shorty m'a c'était ma solution préférée aussi, donc je suis très heureuse. Et donc, en fait, c'est le moment où le compte a commencé à grandir et je me souviens même, c'était l'été et il y avait une, je ne vais pas dire influenceuse, une créatrice de contenu qui avait partagé Cuisseau et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui, pour nous... était colossale. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque Non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas possible. Parce qu'il faudrait vraiment retrouver les visuels. C'est-à-dire qu'il y a des gens, même quand ils n'ont pas encore fait appel à une graphiste ou à quelqu'un dont c'est le métier, arrive à faire des choses quand même un petit peu sympathiques. Je ne fais pas partie de ces gens. Voilà. Donc, chacun son métier. Pour moi, ce n'est vraiment pas possible.

  • Speaker #1

    Je me souviens pas du logo de Je crois que je me souviens du premier truc que tu avais fait.

  • Speaker #0

    Il était rosé bleu, en capital horrible.

  • Speaker #1

    Je me souviens. Mais ce n'était pas si horrible.

  • Speaker #0

    Non, mais disons que tu ne pouvais pas, surtout que moi, je savais déjà à l'époque qu'on allait être sur un produit qui allait être un peu premium. Donc, il allait y avoir aussi des prix qui allaient être un peu premium, qui était un produit qui était technique. Et moi, j'estimais qu'on avait besoin d'avoir une identité qui ne fasse pas clochard. J'insiste, mais pour moi, le mot, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que... ça faisait je me disais tu tombais là-dessus t'avais pas confiance tu vois ça faisait cheap ça faisait cheap ouais ça faisait cheap ça faisait cheap et ça faisait pas ça faisait vraiment projet au stade de t'annoter quelque chose sur un post-it tu vois ça te donnait pas confiance exactement genre site de dropshipping obscur mais pire pire vraiment ça faisait moi je trouvais que ça faisait projet d'école tu sais où on te dit crée une société fictive et et tu crées un truc et et moi je voulais en plus quelque chose qui ait l'air plus sérieux et je crois que le plus important aussi de ce que je t'ai dit dans le brief c'était que je voulais quelque chose qui soit ultra fun et ultra décomplexant parce que moi je voulais ramener tout de suite quelque chose qui n'existait pas dans le milieu de la cuisse qui frotte, sous réserve qui est un milieu c'est que souvent dans tout ce qui est, j'ajoute le shapewear là-dedans, moi c'est pas du tout ce que je fais mais tout ce qui est gainant tout ce qui est sous-vêtements un peu invisibles donc des produits qui se... rapproche dans la typologie de produit du shorty, tout est béjasse, tout est un peu mémère, tout est caché parce qu'il ne faut surtout pas montrer ces choses-là parce que tout le monde en porte, mais personne ne veut dire qu'il en porte. Et moi, ce que je voulais, c'était ramener du fun et du décomplexant là-dedans et dire non, mais en fait, ce n'est pas grave d'avoir les cuisses qui frottent, c'est même relativement normal. on va en parler calmement et on va faire une vraie solution et on va complètement se décomplexer là-dessus aussi. Parce que je pense qu'autour des cuisses, c'est marrant à quel point cette partie du corps est un réceptacle à grossophobie, qu'elle soit externe ou internalisée. C'est-à-dire que vraiment, pour les femmes, avoir des grosses cuisses c'est la pire chose qui peut nous arriver. C'est-à-dire que je pense qu'on supporte beaucoup plus un gros ventre que des grosses cuisses. et du coup il y a plein de choses autour des cuisses plein de plein de complexes plein de tabous plein de difficultés et en plus ça fait mal et donc moi je voulais quelque chose qu'ils disent bah non mais moi je veux quelque chose de fun je veux quelque chose de pas caché d'ailleurs je veux que la marque elle s'appelle Cuisseau et pas qu'elle s'appelle Mistinguette ou je sais pas quoi on va parler de cuisse ici et c'est ok quoi et d'ailleurs en parlant de cuisse je crois que t'as un petit secret à nous révéler sur le

  • Speaker #1

    C'est le moment, Léa. C'est le moment. Il faut en parler. Je pense qu'il faut Parce que moi, je l'ai vécu seule, cette épreuve, cette demande, ce mail, cette inspiration sur la mood board.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'avais envoyé les croquis ?

  • Speaker #1

    Tu m'avais envoyé les croquis.

  • Speaker #0

    Ok. Donc en fait, du coup... non mais je pense qu'à un moment il faut le dire voilà Cuisseau a failli vraiment prendre une toute autre direction d'ici et heureusement que Madeleine était là pour me dire je suis pas sûre Léa vraiment j'ai un doute moi je m'étais dit puisqu'on fait des cuisses autant partir sur une vibe cuisse de poulet et donc carrément dans mon mood board que je l'avais envoyé à Madeleine il y avait côte à côte Amy Schumer et des poules en plus En plus, je me souviens, j'avais tapé sur Pinterest poule drôle

  • Speaker #1

    Je me souviens de la petite illustration que tu avais mis, cette petite poule sur la mood board. Et je me souviens avoir reçu ça et je me suis dit mais on ne va pas faire ça pour de vrai Et je savais pas si tu rigolais ou si c'était sérieux, et c'est pour ça que je t'ai dit, bah écoute, je suis pas trop sûre pour la poule, la mascotte, peut-être pas, etc. Mais c'est vrai qu'il aurait pu avoir une illustration de poule avec cuisson.

  • Speaker #0

    Mais complètement, et moi j'ai été... vraiment sérieuse. C'est-à-dire qu'en plus, j'imaginais un truc en me disant que ce sera la petite mascotte qui se balade sur le site. Mais je crois que je t'avais envoyé ça aussi. J'avais quand même dessiné dans mon carnet un logo, vous ne le voyez pas, mais je mets des guillemets, qui était vraiment un manchon de poulet. Mais comme si je ne refaisais qu'AFC. C'était à mourir de rire. Donc, heureusement que Madeleine m'a dit Écoute, je ne suis pas sûre, sûre. Peut-être qu'on pourrait prendre une autre direction.

  • Speaker #1

    Tu sais, le poulet, ça aurait été tellement républicain. Genre français, quoi. Poulet fermier, élevé au grain.

  • Speaker #0

    Ah mais tout n'allait pas. Enfin, en fait, rien n'allait plutôt. Vraiment, avec le recul, je me dis, mais à quel moment ? En plus, ça faisait nourriture.

  • Speaker #1

    C'était rigolo et ça nous a donné vraiment matière à rigoler.

  • Speaker #0

    Après, je pense que... Ce qu'on n'a pas perdu de ce truc-là, c'est évidemment pas les poules, encore heureux, mais c'est le côté un peu fun et un peu à contre-courant de ce qu'on voyait sur le marché. C'est un peu décalé, ouais. Je pense que nous, on a le logo le plus coloré dans le marché dans lequel on est. En termes de couleurs, de typos, de comment on fait les choses, c'est assez décalé. Heureusement, ce n'est plus des poules, mais c'est quand même fort. Moi, je l'adore, notre identité, de toute façon.

  • Speaker #1

    Je crois qu'aujourd'hui, le logo de Cuissot, c'est le logo dont tout le monde me parle. C'est pour ça que je dis que Cuissot, ça a changé ma carrière. C'est avec Cuissot que je me suis rendue compte que j'aimais travailler la couleur, en fait. Tu te souviens, je venais d'un milieu qui était quand même assez métal. Et c'est vraiment avec ta marque à toi et ta demande que je me suis dit que je voulais travailler avec des femmes. Avec des femmes qui avaient des projets, qui étaient porteurs et qui portaient d'autres gens et qui allaient aider surtout d'autres gens. et d'autres femmes. Et aujourd'hui, en fait, je crois que tout le monde vient me voir et il y a toujours un petit... Enfin, tout le monde ne vient pas me voir, c'est faux, mais tous les gens qui viennent me voir me disent Ce que t'as fait pour Cuisson, c'est ouf ! Et vraiment, ce logo-là, c'est ma fierté. Cette identité visuelle, elle est... Je sais pas, ça a marqué un truc. Et comme tu dis, effectivement, dans cette niche-là, je sais pas si c'est parce que les marques se prennent trop au sérieux ou parce que c'est un sujet, en fait, qu'on associe trop à un truc, je sais pas, peut-être médical ou... Et c'est ça au final quand on pense à cuisson.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait, à l'époque qu'on a fait l'identité, alors c'était pas il y a 300 000 ans, mais bon quand même, c'était quand même la grande période de tous les trucs esthétiques, beige, lignes très fines.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout était vraiment détaillé. Alors moi, je ne pouvais pas avoir les bons mots, mais je trouve que même les typos étaient très fines, très minimalistes. Et... En fait, quand on a sorti, enfin, quand tu, bien sûr, as sorti l'identité de cuisseau, d'un seul coup, c'était quelque chose qui était gras, qui était rond, qui était coloré. Et maintenant, je trouve qu'on en voit quand même beaucoup plus. Et je ne dis pas du tout qu'on a lancé le mouvement. Je pense que tout est une question de cycle et de vagues et tout.

  • Speaker #1

    Souhaiterais-tu dire que je suis avant-gardiste ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es trendsetter ? Bien sûr que oui, j'ai droppé le nom. Non, mais tu vois, je trouve que c'était d'autant plus marquant que vraiment, il y a trois ans, tout était ultra minimaliste, ultra beige, des lignes très fines. Et nous, on a débarqué avec un truc qui, par définition, voulait prendre de la place. Et je pense que, moi, c'est un truc que je dis tout le temps à mes clientes, mais même à mes équipes. Tu vois, chez Cuisseau, on ne s'excuse pas de prendre de la place. Et vraiment, littéralement. C'est-à-dire que moi, j'ai des clientes qui portent un 62-64. Je refuse. qu'elle s'excuse de prendre de la place. Et bien, notre logo, il prend de la place aussi parce qu'il est dodu, il est coloré, il est là et il ne cherche pas à s'effacer, en fait. Et c'est ça que j'aime dans notre identité et c'est là où, moi, je me souviens très bien en plus, avoir reçu ta proposition parce que ça, les gens ne le savent pas. Mais le logo, c'était la première proposition. On n'a pas fait d'aller-retour sur le logo.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    et je me souviens très bien de quand j'ai reçu la proposition, j'étais à la campagne en Bourgogne, peu importe mais moi je m'en souviens et je m'avais fait deux propositions ce logo là sur lequel j'ai flashé instantanément et toute la DA qui allait avec et un autre qui ressemblait un peu au logo de la marque Morgane je sais pas si tu te souviens qu'il était plus noir, le coeur de cuisson était rouge et ça ressemblait un peu à la marque Morgane à l'époque et moi je me souviens quand j'ai vu le logo qu'on a choisi finalement mais pour moi c'était une évidence c'est-à-dire qu'il était hors de question qu'on fasse un truc en plus en voyant l'autre logo en dessous que même toi je me souviens tu m'avais dit t'aimais pas trop mais t'avais mis la proposition en mode bon bah peut-être que je vais aller un peu loin donc voici une proposition plus douce plus voilà et je me souviens en le regardant en me mais en fait je veux pas du tout ça moi je veux l'autre là celui de la page 1 celui qui a de la vie et tout et c'est fou à quel point en fait ce qui est drôle c'est que Cuissot les gens s'en souviennent parce que le nom on s'en souvient Moi, il faut savoir que depuis le début de Cuissot, jusqu'à ce que Cuissot fasse ses premiers 100 ou 200 000 euros de chiffre d'affaires, tout le monde m'a dit il faut changer de nom Et moi, j'ai dit mais en fait, pas du tout Pas mes clientes, tous les gens du milieu entrepreneurial, des gens qui gravitaient autour de moi, tous les gens à qui je posais des questions me disaient mais change de nom, ça fait vraiment boucherie, c'est vraiment pas glamour, etc. Et moi, je disais mais Cuissot, ce n'est pas une marque glamour ? Et ça... je cherche pas à être glamour moi je veux être vrai et je veux que les gens comprennent se souviennent je veux que les gens se reconnaissent et d'un seul coup c'est ah mais on parle de moi en fait et toutes mes clientes quand je les sollicitais mais même et même les premières abonnées sur Instagram tu vois nos 200 premières abonnées quand je leur disais est-ce qu'on change le nom tout le monde me disait mais certainement pas et tous les gens qui j'en parlais à l'extérieur étaient en mode il faut changer vraiment ça ne le fera pas donc tu vois il y a en plus ce truc de cuisseau c'est clivant donc les gens s'en souviennent c'est coloré le mot est chargé et moi ça c'est quelque chose qui je pense a contribué à faire grandir la marque parce qu'en fait tu l'oublies pas une fois que t'as entendu cuisseau, une fois que t'as entendu et vu le logo, il y a peu de chances que tu l'oublies.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est absolument vrai.

  • Speaker #0

    Donc j'en suis très fière, même si c'est pas moi qui l'ai faite, cette identité est très belle et on n'est pas prêts de la changer. On change de temps en temps un peu, on teste des couleurs un peu voisines de celles qui sont dans le logo, on teste des typos complémentaires, etc. Parce que maintenant que la marque continue à vivre, on teste d'autres choses, mais globalement, c'est toujours du orange, du bleu, du rose, le même logo qui n'a pas bougé. et ça, ça fait partie de nos piliers.

  • Speaker #1

    Avec ce petit cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur qui est le petit, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais sur le site, tu sais quand tu as tes onglets de site, quand tu es sur l'onglet Facebook, il y a le petit F.

  • Speaker #1

    Le petit favicon.

  • Speaker #0

    Voilà, et nous, c'est le cœur de cuisseau. Ce n'est pas n'importe quel cœur. C'est le cœur de Cuissot.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je reviens sur les couleurs, puisque je reviens sur le fait que, de base, tu étais avec une amie à toi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Quand tu voulais fonder Cuissot. Et je me souviens que, lors de la réception du brief, vous m'avez posé un dilemme à moi. Il y en a une qui voulait du bleu, il y en a une qui voulait du rose. Il y en a une qui n'aimait pas le bleu et l'autre n'aimait pas le rose. et je me souviens que je m'étais dit bah en fait c'est simple il va y avoir du bleu et puis il va y avoir du rose et je crois que c'était ton acolyte qui ne voulait pas du tout de rose dans le logo ou alors c'était toi je ne sais plus non c'était ah non moi j'adore le rose et ça m'avait posé un petit dilemme et au final je crois que j'avais réussi à vous mettre d'accord toutes les deux et voilà c'était la petite histoire de cette palette de couleurs cuisseaux non mais complètement et c'est vrai que maintenant quand je raconte l'histoire

  • Speaker #0

    souvent je raconte comme si Sarah n'avait pas existé mais c'est que les premiers mois Sarah était là elle est partie en fait quand elle a commencé son elle a commencé une thèse en informatique on venait de recevoir un proto qui commençait à ressembler à quelque chose et je pense que c'était en décembre qu'elle est partie et moi j'ai dû lancer la campagne Ulule donc après j'ai fait enfin on a fait ensemble d'ailleurs toute la DA Ulule aussi enfin moi j'ai préparé toute la campagne toute seule et elle elle elle ne l'a plus fait à partir de ce moment-là. Et je me sens que même sur Ulule, j'avais quand même laissé sa petite tête en disant Sarah ne fait plus partie du projet. Mais c'est vrai qu'au début, elle était là. Et oui, pour revenir sur ce que tu disais, ce qui était fou avec ce logo, c'est qu'il nous a mis toutes les deux d'accord alors qu'on avait des esthétiques complètement différentes.

  • Speaker #1

    Je me souviens, ce n'était pas les mêmes envies et pas les mêmes visions.

  • Speaker #0

    Mais c'est là où je pense que de toute façon, on n'aurait pas continué à bosser ensemble très longtemps et où Cuisseau, c'était mon bébé, en vrai. beaucoup plus que le sien. Et tu vois, c'est là où... quand même le logo tu vois qui marche parce que deux personnes on était toutes les deux nos propres enfin on était toutes les deux dans notre type de cliente ça c'est certain parce qu'on avait toutes les deux les cuisses qui frottaient et pourtant on avait on était complètement différentes mais le logo nous a parlé à toutes les deux et l'identité nous a parlé à toutes les deux c'est-à-dire que quand tu nous l'as envoyé il n'y a pas eu de doute enfin moi je me souviens très bien de l'énorme coup de cœur que j'ai eu et pour Sarah c'était pareil donc c'est là où c'est où c'est fort je trouve ce qui a été fait sur l'identité de Cuisseau Merci

  • Speaker #1

    c'est très gentil tu peux prendre vraiment take the win vraiment c'est vraiment ma fierté ce projet là je le mets partout il va me suivre toute ma carrière ce sera le début mais moi je me souviens très bien que quand j'avais découvert ton travail en fait Sarah avait découvert ton travail parce que tu bossais pour Julie et Julia ouais

  • Speaker #0

    et moi j'avais découvert ton portfolio et je t'avais dit j'adore ce que t'as fait pour la marque Sopi qui était un faux projet que t'avais créé d'une marque de savon pour enfants et tu savais pas que c'était une fausse et moi je savais pas que c'était faux et d'ailleurs donc du coup tips pour les graphistes qui nous écoutent mettez des faux projets dans vos portfolios parce qu'en fait c'était tellement intéressant et moi je me suis projetée tout de suite en me disant mais en fait c'était une écriture du coup très enfantine on aurait dit que c'était fait à la craie un peu l'ADA et moi je m'étais dit mais en fait si elle a été capable de faire ça pour une marque de savon pour enfants elle va complètement comprendre moi ce que j'attends de l'identité de cuisseau qui a une identité qui était aussi marquée que ça et ça je m'en souviens mais comme si c'était hier donc dans ton portefeuille il n'y avait pas que des trucs de métal voilà petite parortesse refermée c'était vraiment au début où je commençais à mettre des projets fictifs pour trouver des clients un peu plus dans les marques parce

  • Speaker #1

    que je voulais travailler avec des marques et je me souviens que c'était pendant l'appel découverte le premier appel qu'on a eu ensemble où tu m'as dit bah moi j'aime beaucoup ce que t'as fait pour Sopi et je me suis et je me suis dit mais en fait ça n'existe pas c'est pas possible

  • Speaker #0

    Et moi, je t'ai dit, ah bon ? Ben, c'est super ! Ben, j'aime ! Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, sopi ! Il faudrait que je le redéterre, ce projet, parce que c'est vrai que c'était pas mal, pour un logo que j'ai fait à la main gauche, en mode, j'ai 4 ans et j'apprends à écrire.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui transparaissait ! En fait, moi, ce que je trouve fascinant, moi, je ne suis vraiment pas graphiste de formation, je ne te l'ai pas dit, mais vraiment, je ne suis pas graphiste ni créative de formation. C'est-à-dire que ce n'est pas du tout mon métier. En revanche, je suis. hyper sensibles aux marques qui sont cohérentes. Et tu vois, par exemple, il y a une marque que j'adore et qui m'inspire beaucoup là-dedans, c'est par exemple la marque MyLuby. Je sais que c'est un projet sur lequel tu n'as pas travaillé, mais tu vois, je trouve qu'il y a une identité qui est hyper cohérente. Tu comprends pourquoi chaque choix est fait et tu ressens l'univers de la marque. Sur Cuisseau, je pense que c'est la même chose. Et en revanche, il y a plein de marques où tu ne sais pas pourquoi ça passe à côté. Ça ne marche pas. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais ça ne marche pas. par exemple je dis n'importe quoi mais une marque qui ferait de la vente d'appartements il suffit pas juste de mettre un toit au-dessus de ton logo pour que ça ait l'air d'être ça tu vois et les choix de couleurs la façon dont les sites sont faits tu vois je trouve qu'il y a des marques ça marche pas du tout et moi je suis très sensible à ça et Sopi c'était peut-être un projet fictif mais n'empêche c'est ça que tu sentais tu vois t'aurais pu faire n'importe quel autre truc t'aurais pu faire justement les logos un peu minimalistes qu'on voyait à l'époque le mettre sur un papier craft beige et puis voilà et très bien et bah non moi c'est pas ça que je recherchais et je me souviens très bien que ce projet m'a marqué parce que je me suis dit bah ça c'est quelqu'un qui est capable pour une marque mais donc qui n'existe pas de vraiment décliner quelque chose qui est hyper authentique et hyper adapté à la marque.

  • Speaker #1

    C'est cool. Vraiment. Non, non, vraiment. C'est rigolo. Et puis en même temps, c'était très observateur. Du coup, maintenant que l'on a évoqué le sujet du branding et du graphisme, j'aimerais quand même beaucoup parler avec toi de tout le côté entrepreneur du projet Cuisseau. Et je crois que ça n'a pas toujours été simple et que ce n'est toujours pas une partie de plaisir, mais qu'il y a quand même pas mal de choses à dire de ton côté. Du coup, c'est quoi les grands défis auxquels tu dois faire face depuis que tu es chef d'entreprise et depuis surtout que Cuisseau décolle ? et que tu fais beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a toujours une méga différence entre ce que les entrepreneurs veulent bien montrer de leur quotidien et la réalité de leur quotidien. Et même moi qui fais énormément de contenu, blog, etc., etc., malgré tout, j'essaie quand même d'avoir un côté un peu optimiste dans la façon dont je monte et je parle des choses alors qu'il y a vraiment des moments d'enfer et je pèse mes mots. Les trois choses les plus difficiles, la première, c'est la trésorerie. Ça, c'est un problème depuis le début de Cuisseau. C'est un problème parce qu'au départ, moi, j'avais très mal calculé mes marges et je n'avais pas du tout compris que, en fait, démarches basses au début, quand tu fais les colis toi-même, quand, en fait, toutes tes ventes viennent d'un cercle organique, donc tu n'as pas de dépenses de publicité, quand tu fais ça à côté de ton taf, que tu n'as pas besoin de te payer un salaire, d'avoir un bureau, etc., bah oui, ça passe. Mais, en fait, dès que ta marque grossit, elle a des frais fixes et des frais variables qui explosent. Et si un jour, en plus, tu veux distribuer tes produits, il va falloir avoir des marges. Ça, je l'ai compris beaucoup trop tard. Et donc pendant longtemps, on a vécu avec des dettes fournisseurs de l'enfer qui pesaient super lourds. Donc moi, c'est des nuits sans dormir à me dire, mais en fait là, il faut qu'on paye 40 000 balles alors qu'on a 5 000 balles sur le compte bancaire. Et c'est des choses que personne ne voit parce qu'en fait, ce que les gens voient, c'est ton chiffre d'affaires, les commandes qu'il y a sur ta marque, toutes ces choses-là. Mais personne ne voit la réalité derrière de ta marque, elle n'est pas rentable. Ton business model, il était bancal et toi, les galères que tu as eues là-dessus. Donc maintenant... ça va mieux, dans le sens où on a quand même vraiment rationalisé tous nos coûts. On a arrêté de produire en France, on produit au Portugal aussi, et maintenant, on a quand même un business model qui tient la route. On a encore quelques dettes qu'on finit de rembourser, mais globalement, on a un business model qui tient la route. C'est toujours très compliqué en termes de trésorerie parce que le besoin de fonds de roulement, sans rentrer dans le détail, mais c'est compliqué d'autant plus sur une marque qui a une saisonnalité. Là, par exemple, on s'est engagé sur des volumes de commandes de shorty. On a commandé à peu près 2000 shorties, ce qui nous coûte relativement cher. Et là, on les met en réservation maintenant, donc fin février. Je pense qu'on aura, si on arrive à avoir 50% de la prod qui est déjà réservée fin février, ça sera énorme. Et donc, en fait, nous, il faut qu'on paye la totalité de la production, la totalité de la maille, les stocks, etc. sans avoir vendu et en étant dans une période où nous, on vend globalement de mars à juillet. et donc c'est super compliqué ça c'est vraiment un sujet qui est complexe aller chercher des financements c'est compliqué surtout que moi je suis seule et donc en fait il faut à la fois s'occuper de l'opérationnel il faut s'occuper de la vision enfin en fait j'ai l'impression d'avoir trois personnalités en moi il y en a une qui doit être toujours hyper optimiste parce que si t'es pas optimiste t'avances pas et t'y crois pas et tu lances pas tes trucs j'ai une personnalité qui doit être hyper pragmatique à dire ouais mais en fait là tu dis que tu vas faire tel tel truc mais ma grande il te reste 10 000 balles sur le compte bancaire donc tu vas pas faire grand chose et j'ai une personnalité qui doit être très opérationnelle au service de mes clientes et qui doit avoir du recul et pas tout prendre personnellement tu vois donc un peu compliqué donc ouais la première grosse galère c'est clairement la trésorerie les financements etc ça c'est un vrai sujet et je pense que à refaire évidemment Je veux partir avec un business model qui est plus carré et des marges qui sont plus élevées. Et surtout, j'irai chercher des financements plus tôt. En fait, ce qui est très difficile, c'est que quand tu as besoin de financement, donc quand ta boîte est à trois mois d'aller dans le mur, c'est là où personne ne veut te donner de l'argent. Les gens te donnent l'argent, on prête qu'aux riches. Voilà, l'adage est quand même assez vrai. Et donc, il vaut mieux aller chercher 50 000 euros juste sur une idée. et dire à la banque je vais créer ma boîte, machin, etc. Ils seront beaucoup plus enclins à te signer à près de 50 000 euros en disant bon, je vais me lancer, j'ai besoin de ça, ça, ça, voici mon business plan que quand tu as déjà fait 100 000 euros de chiffre d'affaires sauf qu'en fait, ta trésorerie, elle est dans le rouge et tu leur dis j'ai besoin de 50 000, j'ai déjà une traction, etc. Ils vont te dire ouais, mais en fait... Voilà. Donc, voilà. Ça, c'est un sujet qui est vraiment compliqué et dont on parle... pas trop, mais moi c'est clairement ce qui m'empêche le plus souvent de dormir. Les autres galères après, c'est des galères de... qu'on vit au quotidien mais qui, je trouve, pèse un peu moins sur le moral, enfin, en tout cas, sur mon sommeil à moi, personnellement. Dans le textile, c'est les galères de production. c'est un truc t'as toujours du retard même quand t'imagines qu'il y aura du retard il y a encore plus de retard là on a sorti une prod de leggings qu'on a dû enlever du marché parce que les prototypes étaient nickel les têtes de série sont nickel les clientes les reçoivent les leggings tombent complètement donc il a fallu récupérer toute la prod rembourser tout le monde donc heureusement la plupart ont accepté des cartes cadeaux mais ça nous a coûté une fortune donc là on a presque 16 000 euros de prod perdu plus des clientes à qui on a du coup envoyé des cartes cadeaux du montant, du leggings, etc. Donc, on sait très bien qu'à un moment, elles vont les utiliser. Donc, le jour où elles les utilisent, c'est du cash qu'on ne rentre pas. En fait, on les a comme remboursés en décalage. Ça, c'est des choses, quand ça tombe sur le coin de la tête, tu as envie de se dire, mais... franchement, c'est l'enfer, quoi. C'est ultra pénible à gérer. Et au-delà des gros soucis comme ça, c'est vraiment un boulot à temps plein de coller aux fesses de tes fournisseurs, de t'assurer qu'ils font bien les choses, de t'assurer qu'ils respectent les délais, etc., etc., quoi. Donc, ça, c'est compliqué. Et moi, ma troisième grosse galère, et je pense qu'on la sous-estime, c'est qu'avant d'être une entrepreneur, je suis un être humain. et donc il y a des moments où je ne vais pas bien et en fait moi je n'ai pas quitté le salariat parce que je n'aimais pas ça ou par une envie de liberté enfin chacun a son parcours moi je ne rêvais pas du tout d'être entrepreneur ça s'est plus fait comme ça parce que cuisseau commençait à vivre et je trouvais ça chouette et je me suis dit bah go mais moi ce que j'aimais bien dans le salariat c'est que les jours où je n'allais pas bien je pouvais me mettre en arrêt maladie je pouvais lever un peu le pied enfin la boîte ne dépendait pas de moi là aujourd'hui j'ai pas ce loisir d'autant plus que je suis seule que mon équipe se résume à moi mes deux alternantes et deux freelances qui gravitent autour là c'est pas possible quoi et donc ça c'est super dur à gérer parce que moi je suis aussi quelqu'un qui est je suis quelqu'un de très anxieux donc qui a parfois des grosses difficultés de santé mentale enfin ça peut vraiment osciller à la hausse comme à la baisse et donc il faut que j'arrive à gérer ça aussi à la fois tout seul et puis mixé à quand il y a des galères de prod et quand il y a des galères de trésorerie. Et j'en parlais avec un mec super qui est un peu dans le milieu entrepreneurial mais qui est pour le coup très sympa et très cool, ce qui n'est pas le cas de tous les mecs dans le milieu entrepreneurial.

  • Speaker #1

    On le sait.

  • Speaker #0

    Parenthèse refermée. Voilà, à bon entendeur comme disent les personnes âgées. Et lui me disait on... Et je pense qu'il a raison, on sous-estime l'humain derrière l'entrepreneur. En fait, on n'est pas des machines et les boîtes, ça reste que des tâches qu'on fait tous les jours. Et donc, quand toi, tu ne vas pas bien, les tâches, elles ne sont pas faites, elles ne peuvent pas avancer, etc. Donc moi, je me débat, c'est un bien grand mot, mais je me suis au quotidien pour essayer de me préserver au maximum et de tenir sur le long terme.

  • Speaker #1

    En même temps, c'est soigner la santé de ton entreprise.

  • Speaker #0

    En fait, le plus gros actif de ma boîte, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que sans toi, ça ne tourne pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Si demain, tu fonds les plombs, qu'ils se font les plombs aussi.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus que moi, j'ai une marque qui est très personnifiée autour de moi. Et donc, en fait, ça est à la fois un avantage et un inconvénient. C'est quelque chose que j'aime bien, mais c'est quelque chose que petit à petit, j'aimerais que Cuissot se détache petit à petit. parce que sinon trop de choses reposent juste sur moi et d'un point de vue vraiment business pur une boîte qui est juste qui fonctionne parce qu'on se projette sur son fondateur fait qu'en fait le fondateur est bloqué ad vitam aeternam dans cette boîte et donc moi j'aimerais bien me dire si un jour j'en peux plus je voudrais que quelqu'un reprenne Cuissot je voudrais que la boîte continue à vivre et c'est pour ça qu'il faut que la boîte elle soit pas non plus Cuissot par Léa il faut que la marque existe en tant que telle et qu'elle vive en tant que telle ça c'est une autre parenthèse décidément j'adore les parenthèses mais effectivement le plus gros actif de ma boîte c'est moi et il faut que je me chouchoute comme je chouchouterais si j'avais une machine industrielle parce que j'étais boulanger dont je prendrais soin parce que c'est un investissement de 1 million d'euros pour ma boulangerie mais en fait il faut que je me vois de la même façon il faut que je me traite avec autant de autant de douceur, de bienveillance et que je m'apporte les bonnes choses dont j'ai besoin.

  • Speaker #1

    Oui, puis ça, je crois que c'est vraiment une difficulté dans l'entrepreneuriat, c'est qu'il y a une forme de culpabilité aussi. Quand tu n'es pas au top et que du coup, tu te dis Bon, je vais peut-être aller faire une sieste ou lire un livre ou jouer aux jeux vidéo. Tu le fais parce que ça te fait du bien. Et en fait, derrière, dans un coin de ta tête, il y a quand même ce... Oui, mais j'aurais dû faire ça, j'avais ça à faire, et puis il faut que je réponse à tant de mails, et que je fasse ci, que je fasse ça. Et ouais, ouais, ce problème de santé mentale et de culpabilité, je crois qu'on n'en parle pas. C'est pas quelque chose concret sur tous les toits. Alors, je vois bien que dans le milieu de l'entrepreneuriat, on commence à en parler. Les gens en parlent quand ils sont en arrêt, quand ils sont pas bien. D'autres en parlent quand ils sont en dépression. Moi, j'ai parlé de mon burn-out, parce qu'au final, il n'y a pas de honte à avoir fondu les plombs. Mais c'est vrai que si tu ne prends pas soin de toi, et que tu te forces à faire des choses, les choses, tu ne les fais pas forcément correctement. Et donc, d'une certaine manière, je trouve que tu desserres ton entreprise plus que tu ne la serres, finalement. Parce que si tu n'es pas dans un bon mood et que, je ne sais pas moi, tu reçois un mail de quelqu'un, tu sais, qui n'est pas forcément très tendre. Je ne sais pas, imagine, tu reçois un mail d'une cliente qui n'est pas contente et on le sait, les clients, on va y venir après, ne sont pas toujours très tendres avec les gens. Et que tu n'es pas dans un bon mood, tu les réponds un peu sèchement. Bon battu ! perd ta cliente alors que tu aurais pu éviter une situation chelou. Donc ouais, la santé mentale, c'est un vrai challenge. Et donc du coup, on arrive sur cette histoire de clientèle, puisque je crois avoir vu passer plusieurs fois qu'il y avait des gens qui, ma foi, ont dû être élevés par des yens. Je vois que ça.

  • Speaker #0

    Balle perdue pour les yens.

  • Speaker #1

    Comment tu gères au quotidien le fait qu'il y a des gens qui puissent ne pas être... content du produit ou qui puisse laisser des mauvais commentaires ou être odieux sur les réseaux sociaux puisqu'on le sait, les réseaux sociaux apportent son lot de haters. Comment à gérer tout ça ? Je suppose que du coup, ça touche aussi à ta santé mentale.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, c'est une vaste question parce que quand même, chez Cuisseau, on a la chance d'avoir des clientes qui sont à 99% adorables, ultra compréhensives et vraiment mais d'une patience infinie. Ce qui fait que quand on a des retards de livraison, quand on a des erreurs de notre logisticien, quand on a des choses comme ça qui arrivent, évidemment, on est complètement transparent, honnête, on explique ce qui s'est passé sans mettre la faute sur le logisticien. C'est-à-dire qu'on dit, il y a eu une erreur chez le logisticien, donc l'erreur est à 100% chez nous, et voici nos excuses. On ne dit pas à ce logisticien de s'excuser, puisque ça, c'est transparent pour la cliente. On a toujours des réponses. honnêtement à 99,9% adorable des personnes. Ça, je tiens quand même à le dire. Et je pense que ça vient aussi du fait que les quelques fois où ça a commencé à partir en vrille, on a un peu tapé du poing sur la table. C'est-à-dire que moi, je ne me suis pas privée les fois où j'estimais que vraiment ça dépassait le cadre d'une frustration. C'est-à-dire que moi, j'accepte complètement qu'on puisse me dire que le produit ne convient pas. J'accepte complètement le fait qu'on mette zéro étoile sur un produit. Je veux dire, ça, c'est... normal. Moi, je promets quelque chose, je livre un produit. Effectivement, si la promesse n'est pas remplie, c'est normal de venir râler dans mes mails. Et ça, je ne le prendrai jamais. Alors, on le prend souvent personnellement, mais ça, ça ne regarde pas la cliente. En tout cas, c'est complètement légitime. Et donc, là-dessus, moi, je fais juste mon mea culpa. On essaye de comprendre. Et en général, ce qui est assez fou, c'est que sur les clientes qui ne sont pas contentes, quand on discute, souvent, on s'appelle. Moi, je les appelle pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, etc. Etc. ça devient après des ambassadrices de cuissot parce que notre produit en vrai le shorty il y a très peu de gens pour qui in fine il ne fonctionne pas et donc souvent c'est un problème de taille c'est un problème dans une prod où il y avait un trou et moi je comprends t'as payé 45 euros tu reçois ton shorty tu l'ouvres tu l'enfiles il se trouve moi aussi j'aurais fait un mail incendiaire tu vois donc ça ces trucs là évidemment que c'est complètement légitime et là dessus je pense que c'est plus nous notre réactivité c'est vraiment notre transparence, notre volonté de trouver des solutions et pas de renvoyer le truc chez l'expéditeur, qui fait que derrière, les choses s'apaisent complètement, les clientes sont contentes. Et moi, je pars du principe, et je sais que tous les e-commerce ne fonctionnent pas comme ça, mais moi, je pars du principe que ma cliente a raison. C'est-à-dire que si elle me dit demain, j'ai pas reçu mon colis alors que sa marque livrait en boîte aux lettres, etc., et bien, par défaut, je vais lui demander quand même un petit papier me disant, comment ça s'appelle, c'est une petite déclaration, elle me dit, je... Ah voilà, une certification sur l'honneur. Où je lui demande juste un petit papier me disant je déclare sur l'honneur que j'ai pas reçu mon colis, machin, etc. Moi, ça me sert en plus pour ma compta, pour expliquer pourquoi on renvoie un produit alors qu'on a la preuve de la poste disant que c'est livré. Mais je demande pas plus. Il y aura peut-être un jour des gens qui abuseront. mais en fait mon expérience c'est que les gens qui abusent ils sont infimes par rapport aux personnes qui sont juste tristes honnêtes et qui juste n'ont pas reçu leur produit et c'est l'enfer quand tu l'as payé aussi cher en plus parce que c'est ça aussi, on est sur un produit qui est quand même premium donc là-dessus globalement sur les clientes évidemment que quand il y a des choses un peu virulentes un peu méchantes, la façon dont c'est dit, si c'est en plus sur un mauvais jour, évidemment que ça me fait de la peine Maintenant, ce qu'on se dit toujours avec les filles, c'est 1. Est-ce que c'est légitime ? Et si c'est légitime, ma peine ne concerne que moi et ma cliente n'a pas à devoir édulcorer son message parce qu'elle m'a fait de la peine parce que son propos est légitime. En revanche, si on estime que vraiment ce n'est pas légitime et pour que ça rentre dans les clous de pas légitime chez Cuitso, c'est que vraiment, elle soit allée trop loin. Là, on met les points sur les i. Et moi, plusieurs fois en story, parce que notamment sur Instagram, c'est beaucoup moins le cas par mail, mais sur Instagram, les gens ne te disent pas bonjour, pas au revoir. Et parfois, tu reçois des trucs et tu te dis, mais attendez, stop. Déjà, est-ce qu'on se connaît ? Est-ce que je vous ai permis de me parler de la sorte ? Et est-ce que vous pensez que je suis Amazon ? Et là-dessus, oui. Là-dessus, on met les points sur les i et on est hyper... moi je me laisse pas trop marcher dessus quand même quand j'estime que ça dépasse le voilà mais nous les plus gros haters qu'on a c'est pas des clients c'est des gens qui découvrent ce que fait Cuisseau et qui veulent que raconter leur vie par rapport à pourquoi ils n'aiment pas les gros, pourquoi nos modèles, elles sont trop moches et trop grosses, pourquoi il suffirait de maigrir et pas acheter de shorty. Voilà, nous, c'est des Jean-Michel qu'on a, d'ailleurs, sur Facebook, principalement, et quand on fait de la publicité, c'est à mourir de rire. Encore récemment, avec Emma et Léna, donc de mon équipe, on a un peu modéré les commentaires Facebook et c'était, mais, enfin, vraiment, c'est le niveau zéro de l'humanité, tu vois. Et là, c'est des remarques qui peuvent être super grossophobes,

  • Speaker #1

    des gens qui te...

  • Speaker #0

    qui te mettent genre... Moi, mes remarques préférées, c'est genre Ah ouais, les cuisses qui frottent en 34, lol, elles ont vraiment rien compris. Et t'as envie de dire Mais ma belle, t'es dans mes chiffres. Tu sais combien j'en vends des shorties en taille 34 ? Donc ça, c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Et on a plein de...

  • Speaker #0

    Et on a plein de... Oh là là, mais attaquez-vous à la racine du problème. C'est-à-dire Vendre des régimes. Mais vous faites que promouvoir le fait que les gens soient gros. Enfin, ça, on en a... tout le temps, mais c'est marrant, ça vient. Que de gens qui tombent par hasard sur Cuisseau et en fait, qui sont tellement dans un conflit avec eux-mêmes, la grossophobie est tellement internalisée chez eux qu'ils ont besoin de venir l'écrire. Là-dessus, moi, j'ai un truc que j'ai dit à une fille, c'est on a le blocage facile. Moi, les réseaux de Cuisseau, c'est une safe place pour moi, pour mon équipe et pour mes abonnés. Donc en fait... je me fiche royalement si quelqu'un vient attraper ma veste en me disant Ouais, t'as supprimé mon commentaire. Ouais, mais c'est ma page, en fait. Je fais absolument ce que je veux. On ne supprimera jamais un commentaire d'une cliente pas contente. Ça, c'est certain. On ne vient pas cacher des trucs comme ça. En revanche, quelqu'un qui ne respecte pas la simple politesse, l'humanité, et qui commence à déverser sa haine sur Cuissot, ça dégage instantanément. Ce qui fait qu'en fait, techniquement, on n'en a pas tant que ça, parce qu'en fait, on n'engage pas, on répond pas, on bloque. Moi, ça dégage. Je refuse que mes clientes voient ça. Enfin, mes clientes, mes abonnés, etc. Je ne veux pas qu'elles soient confrontées à ça. C'est déjà tellement dur. Je veux que quand elles arrivent sur Cuissot, il n'y a pas, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'es pas là pour souffrir. voilà et c'est quelque chose qu'on voit un peu trop partout sur d'autres médias ou sur d'autres marques qui pour le coup ont pas été régulées ouais et c'est là où moi je trouve tu vois que par exemple des combinis ou

  • Speaker #0

    d'autres qui interviewent n'importe quelle influenceuse grande taille qui parle de grossophobie de rapport au corps machin etc donc ils font quelque chose d'assez bienveillant ils lui donnent la parole trop bien tu te dis bah génial derrière il n'y a aucune modération des commentaires parce qu'en fait ils sont contents ça fait méga engagement ça devient clivant ça leur apporte des vues etc et bah moi je trouve que là leur responsabilité elle est complètement engagée et moi c'est là où les choses m'agacent et comme Cuisseau pour le coup j'ai la main dessus c'est une marque c'est une safe place c'est potentiellement un peu un média faut le dire vite mais voilà C'est une communauté en tout cas. Nous, on modère en fait. Et je suis très fière de le dire et j'arrêterai jamais de le faire. J'estime que tout le monde n'a pas le droit à la parole sur Cuissot. Si tu racontes n'importe quoi, tu pars.

  • Speaker #1

    T'as raison. Et en même temps, tu protèges tes clientes. Tu protèges ta communauté. Parce qu'au final, je l'avais noté dans mes petites notes sur l'interview d'aujourd'hui, mais Cuissot, plus qu'une marque, t'as bâti une communauté. une communauté de femmes de toute taille, de toute ethnie, etc., qui sont là les unes pour les autres. Et c'est ça aussi la beauté de Cuissot. Donc, tu as absolument raison de protéger tout le monde. Et je trouve que, du coup, ça donne encore plus de force à Cui-Cui.

  • Speaker #0

    Ah ben moi, je suis... On revient toujours au pool. Non mais je suis complètement d'accord. Et c'est vrai que notre immense fierté, à moi, les filles qui bossent avec moi et tout, c'est de se dire que c'est une communauté qu'on crée. Et c'est drôle parce que parfois, on reçoit des DM de Tu peux demander aux cuissettes quelle marque de jean ? Donc nous, on fait une story en disant Cette cuissette cherche une marque de jean. Cette cuissette fait une thèse sur tel truc. Elle cherche des gens pour répondre à son questionnaire. Alors évidemment, on ne le fait pas tout le temps. Mais moi, je trouve que c'est ça qui est chouette. Et c'est ça qui fait aussi que parfois, en commentaire, quand il y a des gens qui posent des questions sur les produits, en disant Mais je dis non. mais on est sûr qu'ils ne remontent pas t'as 8 cuissettes qui répondent tu peux y aller parce qu'en fait moi et c'est des paragraphes en expliquant que cuisseau a changé leur vie t'as le principe de sororité aussi

  • Speaker #1

    parce que finalement on est toutes unies par un problème un problème qui nous a pourri la vie et qui ne nous pourrit plus la vie depuis qu'il y a Cuisson parce que moi je le dis je le martèle, j'ai fait le cirque de Gavarnie avec un shorty Cuisson parce que j'avais pas de pantalons de sport et que j'avais peur d'avoir mal et j'ai pas fait le petit sentier de... Pour les petites poulettes, là. Moi, j'ai été entraînée sur le sentier des professionnels où j'ai failli faire un arrêt cardiaque.

  • Speaker #0

    Mais au moins, t'as pas eu mal.

  • Speaker #1

    Mais au moins, je l'ai fait avec classe, volupté et sans traces rouges à la fin de la journée. Et ça, c'est cool. Et pour la petite anecdote, parce que ça m'est revenu, t'es venue me chercher pas longtemps après que je sois partie. en goguette sur l'île Sainte-Marguerite avec Eric, mon conjoint, toujours, et où en fait, au bout de une heure de marche, je crois que je me suis mise à pleurer parce que je ne pouvais plus avancer. J'étais en jupe et j'étais rouge sans, au niveau des cuisses. Et toi, vraiment, quand t'es arrivée, il y avait le graphisme, ça allait être un projet cool et en même temps, j'étais en mode genre est-ce que cette nana ne va pas résoudre tous les problèmes de ma vie avec son produit ? Je veux en être ! Donc vraiment, trop, trop cool. Et du coup, nous allons donc arriver vers la fin de cet échange passionnant. Mais avant, j'ai oublié de dire, en suivant un petit peu tout ce que tu partages, que tu développais des nouveaux produits, peut-être ? Oui, oui. Et du coup, je suis très curieuse. J'adore les backstage, j'adore ça. Savoir que des gens sont en train de faire des trucs à côté, moi, ça me hype des ouf. Du coup, j'aimerais beaucoup savoir, et ce sera ma dernière question, comment ça se passe, le développement d'un produit chez Cuisseau ? Qui décide quoi ? Est-ce que tu te lèves la nuit à 3h du matin avec une vision ?

  • Speaker #0

    Est-ce que je me lève la nuit à 3h du matin sans aller faire pipi ? Franchement, on va être honnêtes.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup ? Comment tu décides ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Je pense qu'en général, la première étape, c'est que ça vient soit d'un produit que moi j'aimerais, soit d'un produit que mes clientes me demandent. Clientes ou communautés.

  • Speaker #1

    Ok, on a le droit de formuler des doléances du coup ?

  • Speaker #0

    Non mais complètement. C'est-à-dire qu'on l'encourage, on fait régulièrement des questionnaires aussi pour des questionnaires qui sont super ouverts pour savoir un peu ce que les filles veulent. Et on a plein de filles qui spontanément en DM nous disent Vous avez pensé à faire ça, ça, ça ? Parfois c'était dans un coin de notre tête et donc ça confirme, voilà. Et parfois on n'y avait pas du tout pensé, c'est trop malin et on note. Moi j'ai une note iPhone qui s'appelle Idées cuisseaux Il y a tout. Il y a même des chaussettes pour gros mollets. Donc vraiment, il y a tout.

  • Speaker #1

    Mais avec un motif de pâte de poule, on est bien d'accord.

  • Speaker #0

    Avec un motif de manchon de poulet.

  • Speaker #1

    En édition limitée.

  • Speaker #0

    Mais oui, je vois celle dont tu me parles. Oh là là,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'elles sont Je t'ai envoyé le réel avec la dame là qui faisait du sport.

  • Speaker #0

    Qui faisait de la presse avec ses trucs de poulet. Non mais ça, il faudra le faire un jour. Bon, je l'ai fait que pour toi. Non, mais donc, dans cette note iPhone, il y a plein d'idées. Donc, globalement, ça part de ça. C'est soit des besoins clientes qui reviennent régulièrement, soit un produit que moi, j'aimerais trop avoir. Et je me dis, si moi, il me plaît, alors toujours dans la vibe de cuisseau, si moi, il me plaît, ça va plaire à mes clientes. Une fois qu'on a ça, j'ai la chance aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas quand j'ai lancé le shorty que j'ai vraiment fait seule, mais j'ai la chance aujourd'hui de travailler avec Armel. Armel elle est en freelance et dans la vie elle est styliste slash chef de produit et donc en fait quand je vais la voir avec une idée je lui dis ben voilà par exemple on travaille sur une jupe short je suis allée la voir en lui disant bien sûr que oui je vois ton excitation c'est mon excitation aussi d'ici un mois et demi on aura les visuels les réservations et tout si tout se passe bien donc voilà

  • Speaker #1

    Je suis maxi hypée.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette.

  • Speaker #1

    Je sais que je vais avoir plein de copines qui vont être hypées aussi.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette. Mais donc, tu vois, la jupe short, moi, je m'étais dit, je veux faire une jupe short, je veux faire une jupe short. En plus, coup du sort, ça revient vachement à la mode. Donc, je me dis, je veux vraiment faire une jupe short. Je vais voir Armel et je lui dis, je veux faire une jupe short. Et Armel, son boulot, c'est de me dire, OK, ma grande, mais quel est l'usage que tu vois de cette jupe short ? Elle me pose plein de questions, un peu comme toi, quand on fait le brief. Elle me pose plein de questions sur... Comment est-ce que tu veux que les gens utilisent ta jupe short ? C'est quoi le produit ? Ensuite, elle, elle bosse sur tout ce qui est mood board, mais mood board dans textile, ça va très loin. C'est-à-dire que ça peut être même le mood board d'une mini couture sur quelque chose. Donc en fait, elle me soumet des styles, des thèmes, on affine comme ça et ensuite on va dans le détail. Elle fait ensuite tous les dessins de style, c'est elle qui les soumet aussi. Et on a bien sûr l'étape que je préfère qui est, tu vas dans les magasins, t'achètes toutes les jupes short que tu veux, tu les essayes et tu dis ce que t'aimes et ce que t'aimes pas sur chaque modèle. ça c'est vraiment des étapes de fitting on est vraiment chez moi tous en slip et en train de vraiment je pense que mes alternantes ont plus eu mes fesses que mon mec sur les trois dernières années voilà ça c'est dit vraiment on est là on teste Ludo on pense à toi du coup petit coucou non mais tu vois on fait ça avec Armelle et en fait Armelle là où elle est beaucoup plus technique que nous, évidemment, c'est qu'en fait, moi, je passe une jupe short et je me dis, ça, j'aime bien pour telle ou telle raison. Et elle, elle va me chercher. Elle me dit, mais attends, c'est la matière, c'est le maintien, c'est la longueur. Donc, en fait, on fait tous les relevés de mesure, machin. Donc, ça, c'est vraiment les étapes du début qui vont nous permettre d'arriver à un dessin de style où on se dit, là, ça nous semble pas mal. En parallèle, il faut trouver les matières. Donc, là, on se balade sur les salons. une fois qu'on a un peu défini ce qu'on voulait comme type d'élasticité, etc. Et puis moi, j'ai un cahier des charges très précis sur les matières aussi. Je ne veux pas qu'elles soient faites en Corée. Enfin, voilà. Là, on reçoit, mais tu verrais au bureau, c'est rempli de ce qu'on appelle des robraques, donc des bouts de matière pour tester. Une fois qu'on a ça, ça part en... bureau d'études slash prototypage à l'usine. Donc, en fait, Armel envoie une fiche technique, envoie 10 mètres de matière et là, c'est vraiment le boulot de l'usine de t'envoyer un premier proto. En général, le premier proto, il ne ressemble pas du tout à la fiche technique. C'est à crever de rire. Tu as demandé une jupe forte, tu reçois une salopette et tu es en mode baffe. Ça ne serait pas bien à voir. Voilà. Donc, tu as cette étape-là. Sachant que nous, et c'est une spécificité de Cuisseau, tous nos prototypes, le prototype de base, c'est toujours fait dans une seule taille. Pour valider déjà sur une taille ce que tu veux faire, nous, c'est toujours fait en 42-44. Notre prototype de base, contrairement à toutes les marques de mode qui le font sur un 32-34, nous, c'est toujours fait en 42-44 parce que c'est le cœur des tailles de nos clientes. Entre le 42 et le 48, c'est 80% de nos ventes. Donc moi, je me dis, on prototype là-dessus. Et une fois que le prototype est bon, Donc ça, c'est des milliards d'allers-retours. Une fois que le prototype est bon en 42-44, on va grader. Et donc là, en fait, on décline sur les autres tailles. Et là, on refait des tests. Parce qu'en fait, il ne suffit pas de rajouter ou d'enlever des centimètres entre un 42 pour arriver à un 64 ou pour arriver à un 34. On le fait en enlevant et rajoutant juste les centimètres. On fait essayer et là, on réajuste. Souvent, on va vraiment allonger les ceintures sur les grandes tailles beaucoup plus que des quelques centimètres. On va beaucoup les réduire sur les petites tailles. Il faut vraiment... retravailler les modèles pour qu'ils soient aussi séants sur un 34 que sur un 64. Et une fois que ça s'est fait, c'est bon, tu as un produit, donc après tu reçois tes têtes de série pour faire tes shootings, tu compentes tes matières et ça part en prod et deux à trois mois après, tu as tes bébés. Et nous, ce qu'on fait en général, c'est qu'une fois qu'on a shooté, on met en réservation. Soit en précommande, soit en réservation. Ça dépend sur le shorty comme c'est un produit qu'on maîtrise et qu'on sait qu'on va vendre. on a déjà passé des commandes donc on met juste en réservation de stock pour gagner un peu de temps sur la jupe short ce sera très certainement en précommande pour nous ça nous permet de financer en fait la prod et de gagner un peu de temps voilà c'était très long mais voilà globalement comment on développe un produit chez

  • Speaker #1

    nous c'est génial C'est absolument génial de suivre tout ça et d'avoir un petit peu l'envers du décor. Et d'ailleurs, pour celles et ceux qui voudraient voir l'envers de ton décor à toi, de chez votre entreprise, il me semble qu'en ce moment, tu fais 30 jours dans ma vie sur ton Instagram perso. Oui,

  • Speaker #0

    et sur mon TikTok perso.

  • Speaker #1

    C'est vraiment trop cool.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors en vrai, ce n'est pas tous les jours. Tous les jours, il y a des jours où je rate. Mais il y aura quand même 30 jours au total. Et oui, c'est rigolo à faire.

  • Speaker #1

    Moi je suis contente à chaque fois le soir quand je scrolle sur mon canapé de voir ta petite vidéo passer et franchement c'est mon petit rituel. Je vais être très triste quand tu vas arrêter de le faire.

  • Speaker #0

    bah ouais non mais je pense que j'arrêterai jamais complètement c'est plus que moi j'adore le faire et je trouve ça chouette de filer les coulisses et puis ça me fait des souvenirs mais c'est plus que je le ferais peut-être un peu moins régulièrement mais tu vois hier par exemple je l'ai pas fait parce que j'étais débordée là on est sur une semaine les gens ne le savent pas mais nous de lancement de réservation donc là le shorty arrive en réservation dans 4 jours donc la tout doux est colossale donc c'est vrai que dans ces cas-là parfois j'oublie de filmer ce qui se passe donc typiquement hier j'ai loupé un jour mais voilà je m'en tiens par rigueur tu vois ça fait partie des choses qu'on disait tout à l'heure je mets pas la rate au courbouillon pour des trucs qui sont pas indispensables pour ma boîte c'est pas vital voilà j'ai préféré dormir c'est le genre de truc bah voilà mais ça c'est le genre de truc qu'il faut apprendre à se lâcher la grappe aussi complètement donc

  • Speaker #1

    complètement donc c'est c'est une très bonne décision en tout cas s'il y a des gens qui veulent te suivre qui veulent suivre l'aventure cuisseau je mettrai tous les petits liens dans la description de cet épisode merci et je pense qu'il va être temps de se dire au revoir car je crois que tu as beaucoup de travail mais toi aussi absolument absolument Léa encore merci d'avoir accepté de me rejoindre aujourd'hui pour cet épisode de Chromatica c'est toujours un immense plaisir d'échanger avec toi et je sais que c'est pas facile de booker un petit créneau tellement t'as du travail alors vraiment encore une fois merci c'était vraiment top je suis ravie et bah merci à toi ça m'a fait trop plaisir et j'ai toujours une heure pour toi tu le sais et

  • Speaker #0

    bravo pour ce podcast parce que il y en a plein qui se lancent mais sur ta thématique euh

  • Speaker #1

    il n'y en a pas tant que ça et je le trouve super donc bravo merci beaucoup en tout cas encore une fois pour celles et ceux qui veulent suivre Cuisseau et Léa et son aventure entrepreneuriale tous les liens seront dans la description de l'épisode et quant à moi je vous retrouverai au prochain épisode Merci d'avoir écouté cet épisode de Chromatica, j'espère vraiment qu'il t'a plu. N'oublie pas de t'abonner sur ta plateforme d'écoute préférée et de laisser un commentaire ou un mot d'amour, ainsi que des étoiles. C'est vraiment ce qui aide à faire connaître le podcast en plus de m'envoyer du love. On se retrouve dans le prochain épisode, mais en attendant, tu peux me suivre sur Instagram pour jeter un oeil à mon travail. D'ici là, porte-toi bien et je te dis à très très vite !

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Description

C'est le moment de révéler au monde le plus gros secret sur le branding de Cuissoh. Dans cet épisode, accompagnés de Léa Legendre, sa célèbre fondatrice, nous déballons tout sur la conception de cette identité visuelle mémorable qui a bien failli contenir un élément en particulier... Un épisode aussi drôle qu'inspirant où l'on évoque également les galères entrepreneuriales, les questions de santé mentale et le dossier de la grossophobie dans le monde de la mode.


Retrouver Cuissoh & Léa sur internet :

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Instagram de Cuissoh

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Mon site internet


Musique du générique produite par Marvin Marchand

Montage Gaétane Getys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui pour nous était colossal. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque, non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard.

  • Speaker #1

    Mon invitée du jour a probablement changé la trajectoire de ma carrière en venant me chercher en 2020, et c'est pour elle qu'à peine arrivée en vacances, j'ai tout de suite ouvert mon ordinateur pour répondre à sa demande d'appel découverte. Je crois que je n'ai même plus besoin de la présenter, c'est elle, la seule, l'unique, la fondatrice de la marque Cuisseau, Léa Legendre. Bonjour Léa, je suis ravie de t'avoir aujourd'hui dans Chromatica, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Hello ! Je vais très bien et je suis très émue par cette intro qui nous ramène à il y a 3 ans, 4 ans, je ne sais même plus mais peut-être 4 ans.

  • Speaker #1

    Presque 4 ans.

  • Speaker #0

    C'est hyper émouvant. Je suis très heureuse d'être là avec toi et je pense qu'on a plein de choses à se raconter.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a beaucoup de petits secrets inavouables aussi. Je pense que c'est le moment d'en parler et de les dévoiler au monde.

  • Speaker #0

    Il est temps de dévoiler le poteau rose derrière cuisson.

  • Speaker #1

    Alors du coup Léa, toi tu es à la tête de l'empire des shorties anti-fratements des cuisses. Tu as déjà changé des vies, dont la mienne. Mais ça tu le sais déjà. Est-ce que tu peux, du coup, te présenter et présenter Cuissot pour les gens qui vivraient au fond d'une grotte et qui ne connaîtraient pas encore cette superbe marque ? Alors,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, donc moi, c'est Léa. J'ai 30 ans. Je vais sur mes 31 cette année et j'ai lancé Cuissot en 2021. Donc, il y a trois ans, si je ne dis pas de bêtises. J'ai lancé Cuisseux parce que comme beaucoup de femmes, j'en avais marre de souffrir l'été avec mes cuisses qui frottent et je n'arrivais pas à trouver de solution. Je trouvais que rien n'était vraiment adapté. Et je me suis dit, la meilleure personne pour réussir à faire un shorty en petit frottement des cuisses, c'est bien la personne qui souffre du frottement des cuisses. Plutôt qu'un gars qui s'appelle Gérard et qui est directeur général d'une ancienne de lingerie. Et donc Cuisseux, c'est parti de ça. Vraiment, au départ, c'était un side project, donc quelque chose que je faisais à côté. de mon boulot en CDI. Et l'idée, c'était juste de réussir à créer un shorty. Et moi, je me souviens qu'au début, je m'étais dit, au pire, si Cuissot en tant que tel ne fonctionne pas, moi, j'aurais des shorty pour moi et ce sera déjà vraiment stylé. C'est clair. Je passerai une idée heureuse.

  • Speaker #1

    Ça change tout, le shorty.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Moi, c'est ma grande fierté. Je crois que ce qui me rend le plus heureuse, c'est quand je reçois les messages de mes clientes ou quand on reçoit leurs vocaux ou leurs photos ou que sais-je et que vraiment, ce qu'elles me disent, c'est Tu as changé ma vie. Je peux reporter des robes, je peux reporter des jupes. En fait, juste, je vis une vie d'une personne normale. Et c'est fou de se dire que quelque chose qui touche autant de femmes, parce que moi, on me l'a dit 350 000 fois que c'était un problème de niche, que ça concernait que les personnes grosses et que du coup, par conséquent, il ne fallait pas s'en occuper parce que les personnes grosses, elles n'ont qu'à maigrir. Je te passe toute la grossophobie. Je crois qu'on en reparlera un petit peu plus tard. Mais le pire, c'est que ce problème-là, il touche la grande majorité des femmes. C'est plus de 60% des femmes qu'on les cuise qui frottent, peu importe leur morphologie, peu importe leur poids, peu importe si elles sont en bonne ou pas bonne santé. Et en fait, c'est fou qu'un problème qui touche autant de monde on n'est jamais décidé d'accorder du temps pour lui créer une solution spécifique. Moi, c'est ça que je trouve dingue. Et donc, je suis très fière d'avoir réussi à le faire avec le shorty. Et je pense qu'il suffisait juste de le faire avec passion et l'envie de bien vouloir faire les choses et de les faire correctement et de vraiment trouver une solution. Et finalement, si moi, j'ai été capable de le faire, Etam aurait pu le faire il y a 35 ans.

  • Speaker #1

    Clairement. Mais je crois que c'est dans la politique de certaines marques de ne pas s'intéresser à une certaine catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    C'est là où je trouve que c'est fou parce que t'as plein de marques qui veulent pas faire du gros je mets des guillemets évidemment et évidemment que moi à titre personnel je ne suis pas d'accord avec ça mais ça c'est ma position personnelle, chaque marque fait absolument ce qu'elle veut, je trouve ça juste extrêmement dommage mais ce qui est fou dans les cuisses qui frottent c'est que c'est vraiment mal comprendre le problème que de penser qu'il n'est que limité aux personnes grosses. Clairement et c'est ça que je trouve fascinant sur les excuses des marques qui voulaient pas s'y adresser, c'est que c'est une... mauvaise compréhension totale de qui a les cuisses qui frottent. Oui, les personnes grosses, mais aussi les personnes minces qui ont les hanches étroites, mais aussi les personnes minces sportives qui ont un muscle très développé de la cuisse, mais aussi les gens qui ont les genoux en X. En fait, c'est beaucoup plus vaste que juste les personnes grosses. C'est un mystère pour moi,

  • Speaker #1

    ce truc. Je crois que c'est toujours une question de poids. La question du poids, c'est partout, dans la médecine. Tu as un problème de genoux ? Tu es grosse. Tu as le SOPK ? Tu es grosse. C'est toujours un problème, alors que c'est plus un problème morphologique. Et qu'en plus de ça, là, on parle des femmes, mais il y a aussi des hommes qui ont le même problème.

  • Speaker #0

    Oui, et il y en a beaucoup qui le crivent.

  • Speaker #1

    On en avait parlé une fois, il me semble, que c'était aussi un problème. Et il n'y a aucune marque qui fait ça aussi pour les messieurs ? Peut-être qu'un jour, il y aura cuisse au homme ?

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai quelques investisseurs maintenant à mon capital. Alors, investisseur, comme ça, le mot fait tout à fait incroyable. En fait, c'est des gens qui ont un petit peu d'argent et qui sont d'accord avec ce que je fais et qui ont envie de m'aider. Ce ne sont même pas des investisseurs professionnels. Et on en parle souvent parce que je pense qu'en termes business pur, il y a un vrai marché que personne n'adresse. Après... moi j'aime tellement et ça nous fera une transition l'identité de cuisseau qui est quand même très genrée au féminin en tout cas un côté très girly disons qu'elle n'est pas réservée aux femmes mais qu'elle a un côté très girly et moi si on faisait un jour le cuisseau pour homme je pense que ça serait un peu un spin-off de la société c'est-à-dire que j'aurais pas envie de venir édulcorer ma DA tu vois mon identité etc juste pour inclure des personnes qui ne s'y reconnaîtraient pas tu vois je pense que ça serait carrément cuisseau pour homme et ça serait une autre identité non pas que des mecs puissent pas se reconnaître dans l'identité de cuisseau mais c'est vrai qu'elle est très marquée et moi elle me plaît comme ça parce qu'elle est un peu clivante et j'aurais pas envie de l'édulcorer pour toucher plus de monde ou pour toucher le niveau de cible donc je pense que ça serait carrément une autre marque, enfin un autre truc mais bon on s'écarte un peu mais ouais ce serait à part quoi.

  • Speaker #1

    Non c'est super intéressant parce que du coup tu fais un petit parallèle avec le branding et avec cette identité visuelle de cuisseau. Ce qui m'emmène d'ailleurs à la prochaine question. À quel moment de la création de cuisseau tu t'es dit que ça y est, c'était le moment de passer au graphisme et au branding ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est quand le compte Instagram a peut-être dépassé, je ne veux pas dire de précise, mais je crois qu'on venait de dépasser les 1000 abonnés, quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Il me semble qu'il y avait quelques abonnés déjà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'était ça parce que moi, j'ai lancé le compte Instagram très très tôt. Ce que... globalement je recommande sans recommander moi je trouvais ça marrant de lancer un compte Instagram pour voir s'il y avait vraiment un besoin si on remonte au tout début du compte Instagram les posts sont à mourir de rire tellement ils sont moches et sans intérêt mais en tout cas ça a permis de faire parler un peu du projet et de dire ben voilà je vais lancer ça est-ce que ça vous intéresse quel produit vous plairait etc etc mais tout d'abord c'était pas dit que ce soit un shorty moi je voulais juste créer une solution mais ensuite je me suis un peu adaptée à ce que le marché attendait et finalement je pense que le shorty m'a c'était ma solution préférée aussi, donc je suis très heureuse. Et donc, en fait, c'est le moment où le compte a commencé à grandir et je me souviens même, c'était l'été et il y avait une, je ne vais pas dire influenceuse, une créatrice de contenu qui avait partagé Cuisseau et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui, pour nous... était colossale. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque Non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas possible. Parce qu'il faudrait vraiment retrouver les visuels. C'est-à-dire qu'il y a des gens, même quand ils n'ont pas encore fait appel à une graphiste ou à quelqu'un dont c'est le métier, arrive à faire des choses quand même un petit peu sympathiques. Je ne fais pas partie de ces gens. Voilà. Donc, chacun son métier. Pour moi, ce n'est vraiment pas possible.

  • Speaker #1

    Je me souviens pas du logo de Je crois que je me souviens du premier truc que tu avais fait.

  • Speaker #0

    Il était rosé bleu, en capital horrible.

  • Speaker #1

    Je me souviens. Mais ce n'était pas si horrible.

  • Speaker #0

    Non, mais disons que tu ne pouvais pas, surtout que moi, je savais déjà à l'époque qu'on allait être sur un produit qui allait être un peu premium. Donc, il allait y avoir aussi des prix qui allaient être un peu premium, qui était un produit qui était technique. Et moi, j'estimais qu'on avait besoin d'avoir une identité qui ne fasse pas clochard. J'insiste, mais pour moi, le mot, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que... ça faisait je me disais tu tombais là-dessus t'avais pas confiance tu vois ça faisait cheap ça faisait cheap ouais ça faisait cheap ça faisait cheap et ça faisait pas ça faisait vraiment projet au stade de t'annoter quelque chose sur un post-it tu vois ça te donnait pas confiance exactement genre site de dropshipping obscur mais pire pire vraiment ça faisait moi je trouvais que ça faisait projet d'école tu sais où on te dit crée une société fictive et et tu crées un truc et et moi je voulais en plus quelque chose qui ait l'air plus sérieux et je crois que le plus important aussi de ce que je t'ai dit dans le brief c'était que je voulais quelque chose qui soit ultra fun et ultra décomplexant parce que moi je voulais ramener tout de suite quelque chose qui n'existait pas dans le milieu de la cuisse qui frotte, sous réserve qui est un milieu c'est que souvent dans tout ce qui est, j'ajoute le shapewear là-dedans, moi c'est pas du tout ce que je fais mais tout ce qui est gainant tout ce qui est sous-vêtements un peu invisibles donc des produits qui se... rapproche dans la typologie de produit du shorty, tout est béjasse, tout est un peu mémère, tout est caché parce qu'il ne faut surtout pas montrer ces choses-là parce que tout le monde en porte, mais personne ne veut dire qu'il en porte. Et moi, ce que je voulais, c'était ramener du fun et du décomplexant là-dedans et dire non, mais en fait, ce n'est pas grave d'avoir les cuisses qui frottent, c'est même relativement normal. on va en parler calmement et on va faire une vraie solution et on va complètement se décomplexer là-dessus aussi. Parce que je pense qu'autour des cuisses, c'est marrant à quel point cette partie du corps est un réceptacle à grossophobie, qu'elle soit externe ou internalisée. C'est-à-dire que vraiment, pour les femmes, avoir des grosses cuisses c'est la pire chose qui peut nous arriver. C'est-à-dire que je pense qu'on supporte beaucoup plus un gros ventre que des grosses cuisses. et du coup il y a plein de choses autour des cuisses plein de plein de complexes plein de tabous plein de difficultés et en plus ça fait mal et donc moi je voulais quelque chose qu'ils disent bah non mais moi je veux quelque chose de fun je veux quelque chose de pas caché d'ailleurs je veux que la marque elle s'appelle Cuisseau et pas qu'elle s'appelle Mistinguette ou je sais pas quoi on va parler de cuisse ici et c'est ok quoi et d'ailleurs en parlant de cuisse je crois que t'as un petit secret à nous révéler sur le

  • Speaker #1

    C'est le moment, Léa. C'est le moment. Il faut en parler. Je pense qu'il faut Parce que moi, je l'ai vécu seule, cette épreuve, cette demande, ce mail, cette inspiration sur la mood board.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'avais envoyé les croquis ?

  • Speaker #1

    Tu m'avais envoyé les croquis.

  • Speaker #0

    Ok. Donc en fait, du coup... non mais je pense qu'à un moment il faut le dire voilà Cuisseau a failli vraiment prendre une toute autre direction d'ici et heureusement que Madeleine était là pour me dire je suis pas sûre Léa vraiment j'ai un doute moi je m'étais dit puisqu'on fait des cuisses autant partir sur une vibe cuisse de poulet et donc carrément dans mon mood board que je l'avais envoyé à Madeleine il y avait côte à côte Amy Schumer et des poules en plus En plus, je me souviens, j'avais tapé sur Pinterest poule drôle

  • Speaker #1

    Je me souviens de la petite illustration que tu avais mis, cette petite poule sur la mood board. Et je me souviens avoir reçu ça et je me suis dit mais on ne va pas faire ça pour de vrai Et je savais pas si tu rigolais ou si c'était sérieux, et c'est pour ça que je t'ai dit, bah écoute, je suis pas trop sûre pour la poule, la mascotte, peut-être pas, etc. Mais c'est vrai qu'il aurait pu avoir une illustration de poule avec cuisson.

  • Speaker #0

    Mais complètement, et moi j'ai été... vraiment sérieuse. C'est-à-dire qu'en plus, j'imaginais un truc en me disant que ce sera la petite mascotte qui se balade sur le site. Mais je crois que je t'avais envoyé ça aussi. J'avais quand même dessiné dans mon carnet un logo, vous ne le voyez pas, mais je mets des guillemets, qui était vraiment un manchon de poulet. Mais comme si je ne refaisais qu'AFC. C'était à mourir de rire. Donc, heureusement que Madeleine m'a dit Écoute, je ne suis pas sûre, sûre. Peut-être qu'on pourrait prendre une autre direction.

  • Speaker #1

    Tu sais, le poulet, ça aurait été tellement républicain. Genre français, quoi. Poulet fermier, élevé au grain.

  • Speaker #0

    Ah mais tout n'allait pas. Enfin, en fait, rien n'allait plutôt. Vraiment, avec le recul, je me dis, mais à quel moment ? En plus, ça faisait nourriture.

  • Speaker #1

    C'était rigolo et ça nous a donné vraiment matière à rigoler.

  • Speaker #0

    Après, je pense que... Ce qu'on n'a pas perdu de ce truc-là, c'est évidemment pas les poules, encore heureux, mais c'est le côté un peu fun et un peu à contre-courant de ce qu'on voyait sur le marché. C'est un peu décalé, ouais. Je pense que nous, on a le logo le plus coloré dans le marché dans lequel on est. En termes de couleurs, de typos, de comment on fait les choses, c'est assez décalé. Heureusement, ce n'est plus des poules, mais c'est quand même fort. Moi, je l'adore, notre identité, de toute façon.

  • Speaker #1

    Je crois qu'aujourd'hui, le logo de Cuissot, c'est le logo dont tout le monde me parle. C'est pour ça que je dis que Cuissot, ça a changé ma carrière. C'est avec Cuissot que je me suis rendue compte que j'aimais travailler la couleur, en fait. Tu te souviens, je venais d'un milieu qui était quand même assez métal. Et c'est vraiment avec ta marque à toi et ta demande que je me suis dit que je voulais travailler avec des femmes. Avec des femmes qui avaient des projets, qui étaient porteurs et qui portaient d'autres gens et qui allaient aider surtout d'autres gens. et d'autres femmes. Et aujourd'hui, en fait, je crois que tout le monde vient me voir et il y a toujours un petit... Enfin, tout le monde ne vient pas me voir, c'est faux, mais tous les gens qui viennent me voir me disent Ce que t'as fait pour Cuisson, c'est ouf ! Et vraiment, ce logo-là, c'est ma fierté. Cette identité visuelle, elle est... Je sais pas, ça a marqué un truc. Et comme tu dis, effectivement, dans cette niche-là, je sais pas si c'est parce que les marques se prennent trop au sérieux ou parce que c'est un sujet, en fait, qu'on associe trop à un truc, je sais pas, peut-être médical ou... Et c'est ça au final quand on pense à cuisson.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait, à l'époque qu'on a fait l'identité, alors c'était pas il y a 300 000 ans, mais bon quand même, c'était quand même la grande période de tous les trucs esthétiques, beige, lignes très fines.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout était vraiment détaillé. Alors moi, je ne pouvais pas avoir les bons mots, mais je trouve que même les typos étaient très fines, très minimalistes. Et... En fait, quand on a sorti, enfin, quand tu, bien sûr, as sorti l'identité de cuisseau, d'un seul coup, c'était quelque chose qui était gras, qui était rond, qui était coloré. Et maintenant, je trouve qu'on en voit quand même beaucoup plus. Et je ne dis pas du tout qu'on a lancé le mouvement. Je pense que tout est une question de cycle et de vagues et tout.

  • Speaker #1

    Souhaiterais-tu dire que je suis avant-gardiste ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es trendsetter ? Bien sûr que oui, j'ai droppé le nom. Non, mais tu vois, je trouve que c'était d'autant plus marquant que vraiment, il y a trois ans, tout était ultra minimaliste, ultra beige, des lignes très fines. Et nous, on a débarqué avec un truc qui, par définition, voulait prendre de la place. Et je pense que, moi, c'est un truc que je dis tout le temps à mes clientes, mais même à mes équipes. Tu vois, chez Cuisseau, on ne s'excuse pas de prendre de la place. Et vraiment, littéralement. C'est-à-dire que moi, j'ai des clientes qui portent un 62-64. Je refuse. qu'elle s'excuse de prendre de la place. Et bien, notre logo, il prend de la place aussi parce qu'il est dodu, il est coloré, il est là et il ne cherche pas à s'effacer, en fait. Et c'est ça que j'aime dans notre identité et c'est là où, moi, je me souviens très bien en plus, avoir reçu ta proposition parce que ça, les gens ne le savent pas. Mais le logo, c'était la première proposition. On n'a pas fait d'aller-retour sur le logo.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    et je me souviens très bien de quand j'ai reçu la proposition, j'étais à la campagne en Bourgogne, peu importe mais moi je m'en souviens et je m'avais fait deux propositions ce logo là sur lequel j'ai flashé instantanément et toute la DA qui allait avec et un autre qui ressemblait un peu au logo de la marque Morgane je sais pas si tu te souviens qu'il était plus noir, le coeur de cuisson était rouge et ça ressemblait un peu à la marque Morgane à l'époque et moi je me souviens quand j'ai vu le logo qu'on a choisi finalement mais pour moi c'était une évidence c'est-à-dire qu'il était hors de question qu'on fasse un truc en plus en voyant l'autre logo en dessous que même toi je me souviens tu m'avais dit t'aimais pas trop mais t'avais mis la proposition en mode bon bah peut-être que je vais aller un peu loin donc voici une proposition plus douce plus voilà et je me souviens en le regardant en me mais en fait je veux pas du tout ça moi je veux l'autre là celui de la page 1 celui qui a de la vie et tout et c'est fou à quel point en fait ce qui est drôle c'est que Cuissot les gens s'en souviennent parce que le nom on s'en souvient Moi, il faut savoir que depuis le début de Cuissot, jusqu'à ce que Cuissot fasse ses premiers 100 ou 200 000 euros de chiffre d'affaires, tout le monde m'a dit il faut changer de nom Et moi, j'ai dit mais en fait, pas du tout Pas mes clientes, tous les gens du milieu entrepreneurial, des gens qui gravitaient autour de moi, tous les gens à qui je posais des questions me disaient mais change de nom, ça fait vraiment boucherie, c'est vraiment pas glamour, etc. Et moi, je disais mais Cuissot, ce n'est pas une marque glamour ? Et ça... je cherche pas à être glamour moi je veux être vrai et je veux que les gens comprennent se souviennent je veux que les gens se reconnaissent et d'un seul coup c'est ah mais on parle de moi en fait et toutes mes clientes quand je les sollicitais mais même et même les premières abonnées sur Instagram tu vois nos 200 premières abonnées quand je leur disais est-ce qu'on change le nom tout le monde me disait mais certainement pas et tous les gens qui j'en parlais à l'extérieur étaient en mode il faut changer vraiment ça ne le fera pas donc tu vois il y a en plus ce truc de cuisseau c'est clivant donc les gens s'en souviennent c'est coloré le mot est chargé et moi ça c'est quelque chose qui je pense a contribué à faire grandir la marque parce qu'en fait tu l'oublies pas une fois que t'as entendu cuisseau, une fois que t'as entendu et vu le logo, il y a peu de chances que tu l'oublies.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est absolument vrai.

  • Speaker #0

    Donc j'en suis très fière, même si c'est pas moi qui l'ai faite, cette identité est très belle et on n'est pas prêts de la changer. On change de temps en temps un peu, on teste des couleurs un peu voisines de celles qui sont dans le logo, on teste des typos complémentaires, etc. Parce que maintenant que la marque continue à vivre, on teste d'autres choses, mais globalement, c'est toujours du orange, du bleu, du rose, le même logo qui n'a pas bougé. et ça, ça fait partie de nos piliers.

  • Speaker #1

    Avec ce petit cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur qui est le petit, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais sur le site, tu sais quand tu as tes onglets de site, quand tu es sur l'onglet Facebook, il y a le petit F.

  • Speaker #1

    Le petit favicon.

  • Speaker #0

    Voilà, et nous, c'est le cœur de cuisseau. Ce n'est pas n'importe quel cœur. C'est le cœur de Cuissot.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je reviens sur les couleurs, puisque je reviens sur le fait que, de base, tu étais avec une amie à toi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Quand tu voulais fonder Cuissot. Et je me souviens que, lors de la réception du brief, vous m'avez posé un dilemme à moi. Il y en a une qui voulait du bleu, il y en a une qui voulait du rose. Il y en a une qui n'aimait pas le bleu et l'autre n'aimait pas le rose. et je me souviens que je m'étais dit bah en fait c'est simple il va y avoir du bleu et puis il va y avoir du rose et je crois que c'était ton acolyte qui ne voulait pas du tout de rose dans le logo ou alors c'était toi je ne sais plus non c'était ah non moi j'adore le rose et ça m'avait posé un petit dilemme et au final je crois que j'avais réussi à vous mettre d'accord toutes les deux et voilà c'était la petite histoire de cette palette de couleurs cuisseaux non mais complètement et c'est vrai que maintenant quand je raconte l'histoire

  • Speaker #0

    souvent je raconte comme si Sarah n'avait pas existé mais c'est que les premiers mois Sarah était là elle est partie en fait quand elle a commencé son elle a commencé une thèse en informatique on venait de recevoir un proto qui commençait à ressembler à quelque chose et je pense que c'était en décembre qu'elle est partie et moi j'ai dû lancer la campagne Ulule donc après j'ai fait enfin on a fait ensemble d'ailleurs toute la DA Ulule aussi enfin moi j'ai préparé toute la campagne toute seule et elle elle elle ne l'a plus fait à partir de ce moment-là. Et je me sens que même sur Ulule, j'avais quand même laissé sa petite tête en disant Sarah ne fait plus partie du projet. Mais c'est vrai qu'au début, elle était là. Et oui, pour revenir sur ce que tu disais, ce qui était fou avec ce logo, c'est qu'il nous a mis toutes les deux d'accord alors qu'on avait des esthétiques complètement différentes.

  • Speaker #1

    Je me souviens, ce n'était pas les mêmes envies et pas les mêmes visions.

  • Speaker #0

    Mais c'est là où je pense que de toute façon, on n'aurait pas continué à bosser ensemble très longtemps et où Cuisseau, c'était mon bébé, en vrai. beaucoup plus que le sien. Et tu vois, c'est là où... quand même le logo tu vois qui marche parce que deux personnes on était toutes les deux nos propres enfin on était toutes les deux dans notre type de cliente ça c'est certain parce qu'on avait toutes les deux les cuisses qui frottaient et pourtant on avait on était complètement différentes mais le logo nous a parlé à toutes les deux et l'identité nous a parlé à toutes les deux c'est-à-dire que quand tu nous l'as envoyé il n'y a pas eu de doute enfin moi je me souviens très bien de l'énorme coup de cœur que j'ai eu et pour Sarah c'était pareil donc c'est là où c'est où c'est fort je trouve ce qui a été fait sur l'identité de Cuisseau Merci

  • Speaker #1

    c'est très gentil tu peux prendre vraiment take the win vraiment c'est vraiment ma fierté ce projet là je le mets partout il va me suivre toute ma carrière ce sera le début mais moi je me souviens très bien que quand j'avais découvert ton travail en fait Sarah avait découvert ton travail parce que tu bossais pour Julie et Julia ouais

  • Speaker #0

    et moi j'avais découvert ton portfolio et je t'avais dit j'adore ce que t'as fait pour la marque Sopi qui était un faux projet que t'avais créé d'une marque de savon pour enfants et tu savais pas que c'était une fausse et moi je savais pas que c'était faux et d'ailleurs donc du coup tips pour les graphistes qui nous écoutent mettez des faux projets dans vos portfolios parce qu'en fait c'était tellement intéressant et moi je me suis projetée tout de suite en me disant mais en fait c'était une écriture du coup très enfantine on aurait dit que c'était fait à la craie un peu l'ADA et moi je m'étais dit mais en fait si elle a été capable de faire ça pour une marque de savon pour enfants elle va complètement comprendre moi ce que j'attends de l'identité de cuisseau qui a une identité qui était aussi marquée que ça et ça je m'en souviens mais comme si c'était hier donc dans ton portefeuille il n'y avait pas que des trucs de métal voilà petite parortesse refermée c'était vraiment au début où je commençais à mettre des projets fictifs pour trouver des clients un peu plus dans les marques parce

  • Speaker #1

    que je voulais travailler avec des marques et je me souviens que c'était pendant l'appel découverte le premier appel qu'on a eu ensemble où tu m'as dit bah moi j'aime beaucoup ce que t'as fait pour Sopi et je me suis et je me suis dit mais en fait ça n'existe pas c'est pas possible

  • Speaker #0

    Et moi, je t'ai dit, ah bon ? Ben, c'est super ! Ben, j'aime ! Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, sopi ! Il faudrait que je le redéterre, ce projet, parce que c'est vrai que c'était pas mal, pour un logo que j'ai fait à la main gauche, en mode, j'ai 4 ans et j'apprends à écrire.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui transparaissait ! En fait, moi, ce que je trouve fascinant, moi, je ne suis vraiment pas graphiste de formation, je ne te l'ai pas dit, mais vraiment, je ne suis pas graphiste ni créative de formation. C'est-à-dire que ce n'est pas du tout mon métier. En revanche, je suis. hyper sensibles aux marques qui sont cohérentes. Et tu vois, par exemple, il y a une marque que j'adore et qui m'inspire beaucoup là-dedans, c'est par exemple la marque MyLuby. Je sais que c'est un projet sur lequel tu n'as pas travaillé, mais tu vois, je trouve qu'il y a une identité qui est hyper cohérente. Tu comprends pourquoi chaque choix est fait et tu ressens l'univers de la marque. Sur Cuisseau, je pense que c'est la même chose. Et en revanche, il y a plein de marques où tu ne sais pas pourquoi ça passe à côté. Ça ne marche pas. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais ça ne marche pas. par exemple je dis n'importe quoi mais une marque qui ferait de la vente d'appartements il suffit pas juste de mettre un toit au-dessus de ton logo pour que ça ait l'air d'être ça tu vois et les choix de couleurs la façon dont les sites sont faits tu vois je trouve qu'il y a des marques ça marche pas du tout et moi je suis très sensible à ça et Sopi c'était peut-être un projet fictif mais n'empêche c'est ça que tu sentais tu vois t'aurais pu faire n'importe quel autre truc t'aurais pu faire justement les logos un peu minimalistes qu'on voyait à l'époque le mettre sur un papier craft beige et puis voilà et très bien et bah non moi c'est pas ça que je recherchais et je me souviens très bien que ce projet m'a marqué parce que je me suis dit bah ça c'est quelqu'un qui est capable pour une marque mais donc qui n'existe pas de vraiment décliner quelque chose qui est hyper authentique et hyper adapté à la marque.

  • Speaker #1

    C'est cool. Vraiment. Non, non, vraiment. C'est rigolo. Et puis en même temps, c'était très observateur. Du coup, maintenant que l'on a évoqué le sujet du branding et du graphisme, j'aimerais quand même beaucoup parler avec toi de tout le côté entrepreneur du projet Cuisseau. Et je crois que ça n'a pas toujours été simple et que ce n'est toujours pas une partie de plaisir, mais qu'il y a quand même pas mal de choses à dire de ton côté. Du coup, c'est quoi les grands défis auxquels tu dois faire face depuis que tu es chef d'entreprise et depuis surtout que Cuisseau décolle ? et que tu fais beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a toujours une méga différence entre ce que les entrepreneurs veulent bien montrer de leur quotidien et la réalité de leur quotidien. Et même moi qui fais énormément de contenu, blog, etc., etc., malgré tout, j'essaie quand même d'avoir un côté un peu optimiste dans la façon dont je monte et je parle des choses alors qu'il y a vraiment des moments d'enfer et je pèse mes mots. Les trois choses les plus difficiles, la première, c'est la trésorerie. Ça, c'est un problème depuis le début de Cuisseau. C'est un problème parce qu'au départ, moi, j'avais très mal calculé mes marges et je n'avais pas du tout compris que, en fait, démarches basses au début, quand tu fais les colis toi-même, quand, en fait, toutes tes ventes viennent d'un cercle organique, donc tu n'as pas de dépenses de publicité, quand tu fais ça à côté de ton taf, que tu n'as pas besoin de te payer un salaire, d'avoir un bureau, etc., bah oui, ça passe. Mais, en fait, dès que ta marque grossit, elle a des frais fixes et des frais variables qui explosent. Et si un jour, en plus, tu veux distribuer tes produits, il va falloir avoir des marges. Ça, je l'ai compris beaucoup trop tard. Et donc pendant longtemps, on a vécu avec des dettes fournisseurs de l'enfer qui pesaient super lourds. Donc moi, c'est des nuits sans dormir à me dire, mais en fait là, il faut qu'on paye 40 000 balles alors qu'on a 5 000 balles sur le compte bancaire. Et c'est des choses que personne ne voit parce qu'en fait, ce que les gens voient, c'est ton chiffre d'affaires, les commandes qu'il y a sur ta marque, toutes ces choses-là. Mais personne ne voit la réalité derrière de ta marque, elle n'est pas rentable. Ton business model, il était bancal et toi, les galères que tu as eues là-dessus. Donc maintenant... ça va mieux, dans le sens où on a quand même vraiment rationalisé tous nos coûts. On a arrêté de produire en France, on produit au Portugal aussi, et maintenant, on a quand même un business model qui tient la route. On a encore quelques dettes qu'on finit de rembourser, mais globalement, on a un business model qui tient la route. C'est toujours très compliqué en termes de trésorerie parce que le besoin de fonds de roulement, sans rentrer dans le détail, mais c'est compliqué d'autant plus sur une marque qui a une saisonnalité. Là, par exemple, on s'est engagé sur des volumes de commandes de shorty. On a commandé à peu près 2000 shorties, ce qui nous coûte relativement cher. Et là, on les met en réservation maintenant, donc fin février. Je pense qu'on aura, si on arrive à avoir 50% de la prod qui est déjà réservée fin février, ça sera énorme. Et donc, en fait, nous, il faut qu'on paye la totalité de la production, la totalité de la maille, les stocks, etc. sans avoir vendu et en étant dans une période où nous, on vend globalement de mars à juillet. et donc c'est super compliqué ça c'est vraiment un sujet qui est complexe aller chercher des financements c'est compliqué surtout que moi je suis seule et donc en fait il faut à la fois s'occuper de l'opérationnel il faut s'occuper de la vision enfin en fait j'ai l'impression d'avoir trois personnalités en moi il y en a une qui doit être toujours hyper optimiste parce que si t'es pas optimiste t'avances pas et t'y crois pas et tu lances pas tes trucs j'ai une personnalité qui doit être hyper pragmatique à dire ouais mais en fait là tu dis que tu vas faire tel tel truc mais ma grande il te reste 10 000 balles sur le compte bancaire donc tu vas pas faire grand chose et j'ai une personnalité qui doit être très opérationnelle au service de mes clientes et qui doit avoir du recul et pas tout prendre personnellement tu vois donc un peu compliqué donc ouais la première grosse galère c'est clairement la trésorerie les financements etc ça c'est un vrai sujet et je pense que à refaire évidemment Je veux partir avec un business model qui est plus carré et des marges qui sont plus élevées. Et surtout, j'irai chercher des financements plus tôt. En fait, ce qui est très difficile, c'est que quand tu as besoin de financement, donc quand ta boîte est à trois mois d'aller dans le mur, c'est là où personne ne veut te donner de l'argent. Les gens te donnent l'argent, on prête qu'aux riches. Voilà, l'adage est quand même assez vrai. Et donc, il vaut mieux aller chercher 50 000 euros juste sur une idée. et dire à la banque je vais créer ma boîte, machin, etc. Ils seront beaucoup plus enclins à te signer à près de 50 000 euros en disant bon, je vais me lancer, j'ai besoin de ça, ça, ça, voici mon business plan que quand tu as déjà fait 100 000 euros de chiffre d'affaires sauf qu'en fait, ta trésorerie, elle est dans le rouge et tu leur dis j'ai besoin de 50 000, j'ai déjà une traction, etc. Ils vont te dire ouais, mais en fait... Voilà. Donc, voilà. Ça, c'est un sujet qui est vraiment compliqué et dont on parle... pas trop, mais moi c'est clairement ce qui m'empêche le plus souvent de dormir. Les autres galères après, c'est des galères de... qu'on vit au quotidien mais qui, je trouve, pèse un peu moins sur le moral, enfin, en tout cas, sur mon sommeil à moi, personnellement. Dans le textile, c'est les galères de production. c'est un truc t'as toujours du retard même quand t'imagines qu'il y aura du retard il y a encore plus de retard là on a sorti une prod de leggings qu'on a dû enlever du marché parce que les prototypes étaient nickel les têtes de série sont nickel les clientes les reçoivent les leggings tombent complètement donc il a fallu récupérer toute la prod rembourser tout le monde donc heureusement la plupart ont accepté des cartes cadeaux mais ça nous a coûté une fortune donc là on a presque 16 000 euros de prod perdu plus des clientes à qui on a du coup envoyé des cartes cadeaux du montant, du leggings, etc. Donc, on sait très bien qu'à un moment, elles vont les utiliser. Donc, le jour où elles les utilisent, c'est du cash qu'on ne rentre pas. En fait, on les a comme remboursés en décalage. Ça, c'est des choses, quand ça tombe sur le coin de la tête, tu as envie de se dire, mais... franchement, c'est l'enfer, quoi. C'est ultra pénible à gérer. Et au-delà des gros soucis comme ça, c'est vraiment un boulot à temps plein de coller aux fesses de tes fournisseurs, de t'assurer qu'ils font bien les choses, de t'assurer qu'ils respectent les délais, etc., etc., quoi. Donc, ça, c'est compliqué. Et moi, ma troisième grosse galère, et je pense qu'on la sous-estime, c'est qu'avant d'être une entrepreneur, je suis un être humain. et donc il y a des moments où je ne vais pas bien et en fait moi je n'ai pas quitté le salariat parce que je n'aimais pas ça ou par une envie de liberté enfin chacun a son parcours moi je ne rêvais pas du tout d'être entrepreneur ça s'est plus fait comme ça parce que cuisseau commençait à vivre et je trouvais ça chouette et je me suis dit bah go mais moi ce que j'aimais bien dans le salariat c'est que les jours où je n'allais pas bien je pouvais me mettre en arrêt maladie je pouvais lever un peu le pied enfin la boîte ne dépendait pas de moi là aujourd'hui j'ai pas ce loisir d'autant plus que je suis seule que mon équipe se résume à moi mes deux alternantes et deux freelances qui gravitent autour là c'est pas possible quoi et donc ça c'est super dur à gérer parce que moi je suis aussi quelqu'un qui est je suis quelqu'un de très anxieux donc qui a parfois des grosses difficultés de santé mentale enfin ça peut vraiment osciller à la hausse comme à la baisse et donc il faut que j'arrive à gérer ça aussi à la fois tout seul et puis mixé à quand il y a des galères de prod et quand il y a des galères de trésorerie. Et j'en parlais avec un mec super qui est un peu dans le milieu entrepreneurial mais qui est pour le coup très sympa et très cool, ce qui n'est pas le cas de tous les mecs dans le milieu entrepreneurial.

  • Speaker #1

    On le sait.

  • Speaker #0

    Parenthèse refermée. Voilà, à bon entendeur comme disent les personnes âgées. Et lui me disait on... Et je pense qu'il a raison, on sous-estime l'humain derrière l'entrepreneur. En fait, on n'est pas des machines et les boîtes, ça reste que des tâches qu'on fait tous les jours. Et donc, quand toi, tu ne vas pas bien, les tâches, elles ne sont pas faites, elles ne peuvent pas avancer, etc. Donc moi, je me débat, c'est un bien grand mot, mais je me suis au quotidien pour essayer de me préserver au maximum et de tenir sur le long terme.

  • Speaker #1

    En même temps, c'est soigner la santé de ton entreprise.

  • Speaker #0

    En fait, le plus gros actif de ma boîte, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que sans toi, ça ne tourne pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Si demain, tu fonds les plombs, qu'ils se font les plombs aussi.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus que moi, j'ai une marque qui est très personnifiée autour de moi. Et donc, en fait, ça est à la fois un avantage et un inconvénient. C'est quelque chose que j'aime bien, mais c'est quelque chose que petit à petit, j'aimerais que Cuissot se détache petit à petit. parce que sinon trop de choses reposent juste sur moi et d'un point de vue vraiment business pur une boîte qui est juste qui fonctionne parce qu'on se projette sur son fondateur fait qu'en fait le fondateur est bloqué ad vitam aeternam dans cette boîte et donc moi j'aimerais bien me dire si un jour j'en peux plus je voudrais que quelqu'un reprenne Cuissot je voudrais que la boîte continue à vivre et c'est pour ça qu'il faut que la boîte elle soit pas non plus Cuissot par Léa il faut que la marque existe en tant que telle et qu'elle vive en tant que telle ça c'est une autre parenthèse décidément j'adore les parenthèses mais effectivement le plus gros actif de ma boîte c'est moi et il faut que je me chouchoute comme je chouchouterais si j'avais une machine industrielle parce que j'étais boulanger dont je prendrais soin parce que c'est un investissement de 1 million d'euros pour ma boulangerie mais en fait il faut que je me vois de la même façon il faut que je me traite avec autant de autant de douceur, de bienveillance et que je m'apporte les bonnes choses dont j'ai besoin.

  • Speaker #1

    Oui, puis ça, je crois que c'est vraiment une difficulté dans l'entrepreneuriat, c'est qu'il y a une forme de culpabilité aussi. Quand tu n'es pas au top et que du coup, tu te dis Bon, je vais peut-être aller faire une sieste ou lire un livre ou jouer aux jeux vidéo. Tu le fais parce que ça te fait du bien. Et en fait, derrière, dans un coin de ta tête, il y a quand même ce... Oui, mais j'aurais dû faire ça, j'avais ça à faire, et puis il faut que je réponse à tant de mails, et que je fasse ci, que je fasse ça. Et ouais, ouais, ce problème de santé mentale et de culpabilité, je crois qu'on n'en parle pas. C'est pas quelque chose concret sur tous les toits. Alors, je vois bien que dans le milieu de l'entrepreneuriat, on commence à en parler. Les gens en parlent quand ils sont en arrêt, quand ils sont pas bien. D'autres en parlent quand ils sont en dépression. Moi, j'ai parlé de mon burn-out, parce qu'au final, il n'y a pas de honte à avoir fondu les plombs. Mais c'est vrai que si tu ne prends pas soin de toi, et que tu te forces à faire des choses, les choses, tu ne les fais pas forcément correctement. Et donc, d'une certaine manière, je trouve que tu desserres ton entreprise plus que tu ne la serres, finalement. Parce que si tu n'es pas dans un bon mood et que, je ne sais pas moi, tu reçois un mail de quelqu'un, tu sais, qui n'est pas forcément très tendre. Je ne sais pas, imagine, tu reçois un mail d'une cliente qui n'est pas contente et on le sait, les clients, on va y venir après, ne sont pas toujours très tendres avec les gens. Et que tu n'es pas dans un bon mood, tu les réponds un peu sèchement. Bon battu ! perd ta cliente alors que tu aurais pu éviter une situation chelou. Donc ouais, la santé mentale, c'est un vrai challenge. Et donc du coup, on arrive sur cette histoire de clientèle, puisque je crois avoir vu passer plusieurs fois qu'il y avait des gens qui, ma foi, ont dû être élevés par des yens. Je vois que ça.

  • Speaker #0

    Balle perdue pour les yens.

  • Speaker #1

    Comment tu gères au quotidien le fait qu'il y a des gens qui puissent ne pas être... content du produit ou qui puisse laisser des mauvais commentaires ou être odieux sur les réseaux sociaux puisqu'on le sait, les réseaux sociaux apportent son lot de haters. Comment à gérer tout ça ? Je suppose que du coup, ça touche aussi à ta santé mentale.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, c'est une vaste question parce que quand même, chez Cuisseau, on a la chance d'avoir des clientes qui sont à 99% adorables, ultra compréhensives et vraiment mais d'une patience infinie. Ce qui fait que quand on a des retards de livraison, quand on a des erreurs de notre logisticien, quand on a des choses comme ça qui arrivent, évidemment, on est complètement transparent, honnête, on explique ce qui s'est passé sans mettre la faute sur le logisticien. C'est-à-dire qu'on dit, il y a eu une erreur chez le logisticien, donc l'erreur est à 100% chez nous, et voici nos excuses. On ne dit pas à ce logisticien de s'excuser, puisque ça, c'est transparent pour la cliente. On a toujours des réponses. honnêtement à 99,9% adorable des personnes. Ça, je tiens quand même à le dire. Et je pense que ça vient aussi du fait que les quelques fois où ça a commencé à partir en vrille, on a un peu tapé du poing sur la table. C'est-à-dire que moi, je ne me suis pas privée les fois où j'estimais que vraiment ça dépassait le cadre d'une frustration. C'est-à-dire que moi, j'accepte complètement qu'on puisse me dire que le produit ne convient pas. J'accepte complètement le fait qu'on mette zéro étoile sur un produit. Je veux dire, ça, c'est... normal. Moi, je promets quelque chose, je livre un produit. Effectivement, si la promesse n'est pas remplie, c'est normal de venir râler dans mes mails. Et ça, je ne le prendrai jamais. Alors, on le prend souvent personnellement, mais ça, ça ne regarde pas la cliente. En tout cas, c'est complètement légitime. Et donc, là-dessus, moi, je fais juste mon mea culpa. On essaye de comprendre. Et en général, ce qui est assez fou, c'est que sur les clientes qui ne sont pas contentes, quand on discute, souvent, on s'appelle. Moi, je les appelle pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, etc. Etc. ça devient après des ambassadrices de cuissot parce que notre produit en vrai le shorty il y a très peu de gens pour qui in fine il ne fonctionne pas et donc souvent c'est un problème de taille c'est un problème dans une prod où il y avait un trou et moi je comprends t'as payé 45 euros tu reçois ton shorty tu l'ouvres tu l'enfiles il se trouve moi aussi j'aurais fait un mail incendiaire tu vois donc ça ces trucs là évidemment que c'est complètement légitime et là dessus je pense que c'est plus nous notre réactivité c'est vraiment notre transparence, notre volonté de trouver des solutions et pas de renvoyer le truc chez l'expéditeur, qui fait que derrière, les choses s'apaisent complètement, les clientes sont contentes. Et moi, je pars du principe, et je sais que tous les e-commerce ne fonctionnent pas comme ça, mais moi, je pars du principe que ma cliente a raison. C'est-à-dire que si elle me dit demain, j'ai pas reçu mon colis alors que sa marque livrait en boîte aux lettres, etc., et bien, par défaut, je vais lui demander quand même un petit papier me disant, comment ça s'appelle, c'est une petite déclaration, elle me dit, je... Ah voilà, une certification sur l'honneur. Où je lui demande juste un petit papier me disant je déclare sur l'honneur que j'ai pas reçu mon colis, machin, etc. Moi, ça me sert en plus pour ma compta, pour expliquer pourquoi on renvoie un produit alors qu'on a la preuve de la poste disant que c'est livré. Mais je demande pas plus. Il y aura peut-être un jour des gens qui abuseront. mais en fait mon expérience c'est que les gens qui abusent ils sont infimes par rapport aux personnes qui sont juste tristes honnêtes et qui juste n'ont pas reçu leur produit et c'est l'enfer quand tu l'as payé aussi cher en plus parce que c'est ça aussi, on est sur un produit qui est quand même premium donc là-dessus globalement sur les clientes évidemment que quand il y a des choses un peu virulentes un peu méchantes, la façon dont c'est dit, si c'est en plus sur un mauvais jour, évidemment que ça me fait de la peine Maintenant, ce qu'on se dit toujours avec les filles, c'est 1. Est-ce que c'est légitime ? Et si c'est légitime, ma peine ne concerne que moi et ma cliente n'a pas à devoir édulcorer son message parce qu'elle m'a fait de la peine parce que son propos est légitime. En revanche, si on estime que vraiment ce n'est pas légitime et pour que ça rentre dans les clous de pas légitime chez Cuitso, c'est que vraiment, elle soit allée trop loin. Là, on met les points sur les i. Et moi, plusieurs fois en story, parce que notamment sur Instagram, c'est beaucoup moins le cas par mail, mais sur Instagram, les gens ne te disent pas bonjour, pas au revoir. Et parfois, tu reçois des trucs et tu te dis, mais attendez, stop. Déjà, est-ce qu'on se connaît ? Est-ce que je vous ai permis de me parler de la sorte ? Et est-ce que vous pensez que je suis Amazon ? Et là-dessus, oui. Là-dessus, on met les points sur les i et on est hyper... moi je me laisse pas trop marcher dessus quand même quand j'estime que ça dépasse le voilà mais nous les plus gros haters qu'on a c'est pas des clients c'est des gens qui découvrent ce que fait Cuisseau et qui veulent que raconter leur vie par rapport à pourquoi ils n'aiment pas les gros, pourquoi nos modèles, elles sont trop moches et trop grosses, pourquoi il suffirait de maigrir et pas acheter de shorty. Voilà, nous, c'est des Jean-Michel qu'on a, d'ailleurs, sur Facebook, principalement, et quand on fait de la publicité, c'est à mourir de rire. Encore récemment, avec Emma et Léna, donc de mon équipe, on a un peu modéré les commentaires Facebook et c'était, mais, enfin, vraiment, c'est le niveau zéro de l'humanité, tu vois. Et là, c'est des remarques qui peuvent être super grossophobes,

  • Speaker #1

    des gens qui te...

  • Speaker #0

    qui te mettent genre... Moi, mes remarques préférées, c'est genre Ah ouais, les cuisses qui frottent en 34, lol, elles ont vraiment rien compris. Et t'as envie de dire Mais ma belle, t'es dans mes chiffres. Tu sais combien j'en vends des shorties en taille 34 ? Donc ça, c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Et on a plein de...

  • Speaker #0

    Et on a plein de... Oh là là, mais attaquez-vous à la racine du problème. C'est-à-dire Vendre des régimes. Mais vous faites que promouvoir le fait que les gens soient gros. Enfin, ça, on en a... tout le temps, mais c'est marrant, ça vient. Que de gens qui tombent par hasard sur Cuisseau et en fait, qui sont tellement dans un conflit avec eux-mêmes, la grossophobie est tellement internalisée chez eux qu'ils ont besoin de venir l'écrire. Là-dessus, moi, j'ai un truc que j'ai dit à une fille, c'est on a le blocage facile. Moi, les réseaux de Cuisseau, c'est une safe place pour moi, pour mon équipe et pour mes abonnés. Donc en fait... je me fiche royalement si quelqu'un vient attraper ma veste en me disant Ouais, t'as supprimé mon commentaire. Ouais, mais c'est ma page, en fait. Je fais absolument ce que je veux. On ne supprimera jamais un commentaire d'une cliente pas contente. Ça, c'est certain. On ne vient pas cacher des trucs comme ça. En revanche, quelqu'un qui ne respecte pas la simple politesse, l'humanité, et qui commence à déverser sa haine sur Cuissot, ça dégage instantanément. Ce qui fait qu'en fait, techniquement, on n'en a pas tant que ça, parce qu'en fait, on n'engage pas, on répond pas, on bloque. Moi, ça dégage. Je refuse que mes clientes voient ça. Enfin, mes clientes, mes abonnés, etc. Je ne veux pas qu'elles soient confrontées à ça. C'est déjà tellement dur. Je veux que quand elles arrivent sur Cuissot, il n'y a pas, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'es pas là pour souffrir. voilà et c'est quelque chose qu'on voit un peu trop partout sur d'autres médias ou sur d'autres marques qui pour le coup ont pas été régulées ouais et c'est là où moi je trouve tu vois que par exemple des combinis ou

  • Speaker #0

    d'autres qui interviewent n'importe quelle influenceuse grande taille qui parle de grossophobie de rapport au corps machin etc donc ils font quelque chose d'assez bienveillant ils lui donnent la parole trop bien tu te dis bah génial derrière il n'y a aucune modération des commentaires parce qu'en fait ils sont contents ça fait méga engagement ça devient clivant ça leur apporte des vues etc et bah moi je trouve que là leur responsabilité elle est complètement engagée et moi c'est là où les choses m'agacent et comme Cuisseau pour le coup j'ai la main dessus c'est une marque c'est une safe place c'est potentiellement un peu un média faut le dire vite mais voilà C'est une communauté en tout cas. Nous, on modère en fait. Et je suis très fière de le dire et j'arrêterai jamais de le faire. J'estime que tout le monde n'a pas le droit à la parole sur Cuissot. Si tu racontes n'importe quoi, tu pars.

  • Speaker #1

    T'as raison. Et en même temps, tu protèges tes clientes. Tu protèges ta communauté. Parce qu'au final, je l'avais noté dans mes petites notes sur l'interview d'aujourd'hui, mais Cuissot, plus qu'une marque, t'as bâti une communauté. une communauté de femmes de toute taille, de toute ethnie, etc., qui sont là les unes pour les autres. Et c'est ça aussi la beauté de Cuissot. Donc, tu as absolument raison de protéger tout le monde. Et je trouve que, du coup, ça donne encore plus de force à Cui-Cui.

  • Speaker #0

    Ah ben moi, je suis... On revient toujours au pool. Non mais je suis complètement d'accord. Et c'est vrai que notre immense fierté, à moi, les filles qui bossent avec moi et tout, c'est de se dire que c'est une communauté qu'on crée. Et c'est drôle parce que parfois, on reçoit des DM de Tu peux demander aux cuissettes quelle marque de jean ? Donc nous, on fait une story en disant Cette cuissette cherche une marque de jean. Cette cuissette fait une thèse sur tel truc. Elle cherche des gens pour répondre à son questionnaire. Alors évidemment, on ne le fait pas tout le temps. Mais moi, je trouve que c'est ça qui est chouette. Et c'est ça qui fait aussi que parfois, en commentaire, quand il y a des gens qui posent des questions sur les produits, en disant Mais je dis non. mais on est sûr qu'ils ne remontent pas t'as 8 cuissettes qui répondent tu peux y aller parce qu'en fait moi et c'est des paragraphes en expliquant que cuisseau a changé leur vie t'as le principe de sororité aussi

  • Speaker #1

    parce que finalement on est toutes unies par un problème un problème qui nous a pourri la vie et qui ne nous pourrit plus la vie depuis qu'il y a Cuisson parce que moi je le dis je le martèle, j'ai fait le cirque de Gavarnie avec un shorty Cuisson parce que j'avais pas de pantalons de sport et que j'avais peur d'avoir mal et j'ai pas fait le petit sentier de... Pour les petites poulettes, là. Moi, j'ai été entraînée sur le sentier des professionnels où j'ai failli faire un arrêt cardiaque.

  • Speaker #0

    Mais au moins, t'as pas eu mal.

  • Speaker #1

    Mais au moins, je l'ai fait avec classe, volupté et sans traces rouges à la fin de la journée. Et ça, c'est cool. Et pour la petite anecdote, parce que ça m'est revenu, t'es venue me chercher pas longtemps après que je sois partie. en goguette sur l'île Sainte-Marguerite avec Eric, mon conjoint, toujours, et où en fait, au bout de une heure de marche, je crois que je me suis mise à pleurer parce que je ne pouvais plus avancer. J'étais en jupe et j'étais rouge sans, au niveau des cuisses. Et toi, vraiment, quand t'es arrivée, il y avait le graphisme, ça allait être un projet cool et en même temps, j'étais en mode genre est-ce que cette nana ne va pas résoudre tous les problèmes de ma vie avec son produit ? Je veux en être ! Donc vraiment, trop, trop cool. Et du coup, nous allons donc arriver vers la fin de cet échange passionnant. Mais avant, j'ai oublié de dire, en suivant un petit peu tout ce que tu partages, que tu développais des nouveaux produits, peut-être ? Oui, oui. Et du coup, je suis très curieuse. J'adore les backstage, j'adore ça. Savoir que des gens sont en train de faire des trucs à côté, moi, ça me hype des ouf. Du coup, j'aimerais beaucoup savoir, et ce sera ma dernière question, comment ça se passe, le développement d'un produit chez Cuisseau ? Qui décide quoi ? Est-ce que tu te lèves la nuit à 3h du matin avec une vision ?

  • Speaker #0

    Est-ce que je me lève la nuit à 3h du matin sans aller faire pipi ? Franchement, on va être honnêtes.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup ? Comment tu décides ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Je pense qu'en général, la première étape, c'est que ça vient soit d'un produit que moi j'aimerais, soit d'un produit que mes clientes me demandent. Clientes ou communautés.

  • Speaker #1

    Ok, on a le droit de formuler des doléances du coup ?

  • Speaker #0

    Non mais complètement. C'est-à-dire qu'on l'encourage, on fait régulièrement des questionnaires aussi pour des questionnaires qui sont super ouverts pour savoir un peu ce que les filles veulent. Et on a plein de filles qui spontanément en DM nous disent Vous avez pensé à faire ça, ça, ça ? Parfois c'était dans un coin de notre tête et donc ça confirme, voilà. Et parfois on n'y avait pas du tout pensé, c'est trop malin et on note. Moi j'ai une note iPhone qui s'appelle Idées cuisseaux Il y a tout. Il y a même des chaussettes pour gros mollets. Donc vraiment, il y a tout.

  • Speaker #1

    Mais avec un motif de pâte de poule, on est bien d'accord.

  • Speaker #0

    Avec un motif de manchon de poulet.

  • Speaker #1

    En édition limitée.

  • Speaker #0

    Mais oui, je vois celle dont tu me parles. Oh là là,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'elles sont Je t'ai envoyé le réel avec la dame là qui faisait du sport.

  • Speaker #0

    Qui faisait de la presse avec ses trucs de poulet. Non mais ça, il faudra le faire un jour. Bon, je l'ai fait que pour toi. Non, mais donc, dans cette note iPhone, il y a plein d'idées. Donc, globalement, ça part de ça. C'est soit des besoins clientes qui reviennent régulièrement, soit un produit que moi, j'aimerais trop avoir. Et je me dis, si moi, il me plaît, alors toujours dans la vibe de cuisseau, si moi, il me plaît, ça va plaire à mes clientes. Une fois qu'on a ça, j'ai la chance aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas quand j'ai lancé le shorty que j'ai vraiment fait seule, mais j'ai la chance aujourd'hui de travailler avec Armel. Armel elle est en freelance et dans la vie elle est styliste slash chef de produit et donc en fait quand je vais la voir avec une idée je lui dis ben voilà par exemple on travaille sur une jupe short je suis allée la voir en lui disant bien sûr que oui je vois ton excitation c'est mon excitation aussi d'ici un mois et demi on aura les visuels les réservations et tout si tout se passe bien donc voilà

  • Speaker #1

    Je suis maxi hypée.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette.

  • Speaker #1

    Je sais que je vais avoir plein de copines qui vont être hypées aussi.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette. Mais donc, tu vois, la jupe short, moi, je m'étais dit, je veux faire une jupe short, je veux faire une jupe short. En plus, coup du sort, ça revient vachement à la mode. Donc, je me dis, je veux vraiment faire une jupe short. Je vais voir Armel et je lui dis, je veux faire une jupe short. Et Armel, son boulot, c'est de me dire, OK, ma grande, mais quel est l'usage que tu vois de cette jupe short ? Elle me pose plein de questions, un peu comme toi, quand on fait le brief. Elle me pose plein de questions sur... Comment est-ce que tu veux que les gens utilisent ta jupe short ? C'est quoi le produit ? Ensuite, elle, elle bosse sur tout ce qui est mood board, mais mood board dans textile, ça va très loin. C'est-à-dire que ça peut être même le mood board d'une mini couture sur quelque chose. Donc en fait, elle me soumet des styles, des thèmes, on affine comme ça et ensuite on va dans le détail. Elle fait ensuite tous les dessins de style, c'est elle qui les soumet aussi. Et on a bien sûr l'étape que je préfère qui est, tu vas dans les magasins, t'achètes toutes les jupes short que tu veux, tu les essayes et tu dis ce que t'aimes et ce que t'aimes pas sur chaque modèle. ça c'est vraiment des étapes de fitting on est vraiment chez moi tous en slip et en train de vraiment je pense que mes alternantes ont plus eu mes fesses que mon mec sur les trois dernières années voilà ça c'est dit vraiment on est là on teste Ludo on pense à toi du coup petit coucou non mais tu vois on fait ça avec Armelle et en fait Armelle là où elle est beaucoup plus technique que nous, évidemment, c'est qu'en fait, moi, je passe une jupe short et je me dis, ça, j'aime bien pour telle ou telle raison. Et elle, elle va me chercher. Elle me dit, mais attends, c'est la matière, c'est le maintien, c'est la longueur. Donc, en fait, on fait tous les relevés de mesure, machin. Donc, ça, c'est vraiment les étapes du début qui vont nous permettre d'arriver à un dessin de style où on se dit, là, ça nous semble pas mal. En parallèle, il faut trouver les matières. Donc, là, on se balade sur les salons. une fois qu'on a un peu défini ce qu'on voulait comme type d'élasticité, etc. Et puis moi, j'ai un cahier des charges très précis sur les matières aussi. Je ne veux pas qu'elles soient faites en Corée. Enfin, voilà. Là, on reçoit, mais tu verrais au bureau, c'est rempli de ce qu'on appelle des robraques, donc des bouts de matière pour tester. Une fois qu'on a ça, ça part en... bureau d'études slash prototypage à l'usine. Donc, en fait, Armel envoie une fiche technique, envoie 10 mètres de matière et là, c'est vraiment le boulot de l'usine de t'envoyer un premier proto. En général, le premier proto, il ne ressemble pas du tout à la fiche technique. C'est à crever de rire. Tu as demandé une jupe forte, tu reçois une salopette et tu es en mode baffe. Ça ne serait pas bien à voir. Voilà. Donc, tu as cette étape-là. Sachant que nous, et c'est une spécificité de Cuisseau, tous nos prototypes, le prototype de base, c'est toujours fait dans une seule taille. Pour valider déjà sur une taille ce que tu veux faire, nous, c'est toujours fait en 42-44. Notre prototype de base, contrairement à toutes les marques de mode qui le font sur un 32-34, nous, c'est toujours fait en 42-44 parce que c'est le cœur des tailles de nos clientes. Entre le 42 et le 48, c'est 80% de nos ventes. Donc moi, je me dis, on prototype là-dessus. Et une fois que le prototype est bon, Donc ça, c'est des milliards d'allers-retours. Une fois que le prototype est bon en 42-44, on va grader. Et donc là, en fait, on décline sur les autres tailles. Et là, on refait des tests. Parce qu'en fait, il ne suffit pas de rajouter ou d'enlever des centimètres entre un 42 pour arriver à un 64 ou pour arriver à un 34. On le fait en enlevant et rajoutant juste les centimètres. On fait essayer et là, on réajuste. Souvent, on va vraiment allonger les ceintures sur les grandes tailles beaucoup plus que des quelques centimètres. On va beaucoup les réduire sur les petites tailles. Il faut vraiment... retravailler les modèles pour qu'ils soient aussi séants sur un 34 que sur un 64. Et une fois que ça s'est fait, c'est bon, tu as un produit, donc après tu reçois tes têtes de série pour faire tes shootings, tu compentes tes matières et ça part en prod et deux à trois mois après, tu as tes bébés. Et nous, ce qu'on fait en général, c'est qu'une fois qu'on a shooté, on met en réservation. Soit en précommande, soit en réservation. Ça dépend sur le shorty comme c'est un produit qu'on maîtrise et qu'on sait qu'on va vendre. on a déjà passé des commandes donc on met juste en réservation de stock pour gagner un peu de temps sur la jupe short ce sera très certainement en précommande pour nous ça nous permet de financer en fait la prod et de gagner un peu de temps voilà c'était très long mais voilà globalement comment on développe un produit chez

  • Speaker #1

    nous c'est génial C'est absolument génial de suivre tout ça et d'avoir un petit peu l'envers du décor. Et d'ailleurs, pour celles et ceux qui voudraient voir l'envers de ton décor à toi, de chez votre entreprise, il me semble qu'en ce moment, tu fais 30 jours dans ma vie sur ton Instagram perso. Oui,

  • Speaker #0

    et sur mon TikTok perso.

  • Speaker #1

    C'est vraiment trop cool.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors en vrai, ce n'est pas tous les jours. Tous les jours, il y a des jours où je rate. Mais il y aura quand même 30 jours au total. Et oui, c'est rigolo à faire.

  • Speaker #1

    Moi je suis contente à chaque fois le soir quand je scrolle sur mon canapé de voir ta petite vidéo passer et franchement c'est mon petit rituel. Je vais être très triste quand tu vas arrêter de le faire.

  • Speaker #0

    bah ouais non mais je pense que j'arrêterai jamais complètement c'est plus que moi j'adore le faire et je trouve ça chouette de filer les coulisses et puis ça me fait des souvenirs mais c'est plus que je le ferais peut-être un peu moins régulièrement mais tu vois hier par exemple je l'ai pas fait parce que j'étais débordée là on est sur une semaine les gens ne le savent pas mais nous de lancement de réservation donc là le shorty arrive en réservation dans 4 jours donc la tout doux est colossale donc c'est vrai que dans ces cas-là parfois j'oublie de filmer ce qui se passe donc typiquement hier j'ai loupé un jour mais voilà je m'en tiens par rigueur tu vois ça fait partie des choses qu'on disait tout à l'heure je mets pas la rate au courbouillon pour des trucs qui sont pas indispensables pour ma boîte c'est pas vital voilà j'ai préféré dormir c'est le genre de truc bah voilà mais ça c'est le genre de truc qu'il faut apprendre à se lâcher la grappe aussi complètement donc

  • Speaker #1

    complètement donc c'est c'est une très bonne décision en tout cas s'il y a des gens qui veulent te suivre qui veulent suivre l'aventure cuisseau je mettrai tous les petits liens dans la description de cet épisode merci et je pense qu'il va être temps de se dire au revoir car je crois que tu as beaucoup de travail mais toi aussi absolument absolument Léa encore merci d'avoir accepté de me rejoindre aujourd'hui pour cet épisode de Chromatica c'est toujours un immense plaisir d'échanger avec toi et je sais que c'est pas facile de booker un petit créneau tellement t'as du travail alors vraiment encore une fois merci c'était vraiment top je suis ravie et bah merci à toi ça m'a fait trop plaisir et j'ai toujours une heure pour toi tu le sais et

  • Speaker #0

    bravo pour ce podcast parce que il y en a plein qui se lancent mais sur ta thématique euh

  • Speaker #1

    il n'y en a pas tant que ça et je le trouve super donc bravo merci beaucoup en tout cas encore une fois pour celles et ceux qui veulent suivre Cuisseau et Léa et son aventure entrepreneuriale tous les liens seront dans la description de l'épisode et quant à moi je vous retrouverai au prochain épisode Merci d'avoir écouté cet épisode de Chromatica, j'espère vraiment qu'il t'a plu. N'oublie pas de t'abonner sur ta plateforme d'écoute préférée et de laisser un commentaire ou un mot d'amour, ainsi que des étoiles. C'est vraiment ce qui aide à faire connaître le podcast en plus de m'envoyer du love. On se retrouve dans le prochain épisode, mais en attendant, tu peux me suivre sur Instagram pour jeter un oeil à mon travail. D'ici là, porte-toi bien et je te dis à très très vite !

Description

C'est le moment de révéler au monde le plus gros secret sur le branding de Cuissoh. Dans cet épisode, accompagnés de Léa Legendre, sa célèbre fondatrice, nous déballons tout sur la conception de cette identité visuelle mémorable qui a bien failli contenir un élément en particulier... Un épisode aussi drôle qu'inspirant où l'on évoque également les galères entrepreneuriales, les questions de santé mentale et le dossier de la grossophobie dans le monde de la mode.


Retrouver Cuissoh & Léa sur internet :

Site internet de Cuissoh

Instagram de Cuissoh

Instagram de Léa


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Musique du générique produite par Marvin Marchand

Montage Gaétane Getys


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui pour nous était colossal. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque, non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard.

  • Speaker #1

    Mon invitée du jour a probablement changé la trajectoire de ma carrière en venant me chercher en 2020, et c'est pour elle qu'à peine arrivée en vacances, j'ai tout de suite ouvert mon ordinateur pour répondre à sa demande d'appel découverte. Je crois que je n'ai même plus besoin de la présenter, c'est elle, la seule, l'unique, la fondatrice de la marque Cuisseau, Léa Legendre. Bonjour Léa, je suis ravie de t'avoir aujourd'hui dans Chromatica, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Hello ! Je vais très bien et je suis très émue par cette intro qui nous ramène à il y a 3 ans, 4 ans, je ne sais même plus mais peut-être 4 ans.

  • Speaker #1

    Presque 4 ans.

  • Speaker #0

    C'est hyper émouvant. Je suis très heureuse d'être là avec toi et je pense qu'on a plein de choses à se raconter.

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y a beaucoup de petits secrets inavouables aussi. Je pense que c'est le moment d'en parler et de les dévoiler au monde.

  • Speaker #0

    Il est temps de dévoiler le poteau rose derrière cuisson.

  • Speaker #1

    Alors du coup Léa, toi tu es à la tête de l'empire des shorties anti-fratements des cuisses. Tu as déjà changé des vies, dont la mienne. Mais ça tu le sais déjà. Est-ce que tu peux, du coup, te présenter et présenter Cuissot pour les gens qui vivraient au fond d'une grotte et qui ne connaîtraient pas encore cette superbe marque ? Alors,

  • Speaker #0

    bien sûr. Oui, donc moi, c'est Léa. J'ai 30 ans. Je vais sur mes 31 cette année et j'ai lancé Cuissot en 2021. Donc, il y a trois ans, si je ne dis pas de bêtises. J'ai lancé Cuisseux parce que comme beaucoup de femmes, j'en avais marre de souffrir l'été avec mes cuisses qui frottent et je n'arrivais pas à trouver de solution. Je trouvais que rien n'était vraiment adapté. Et je me suis dit, la meilleure personne pour réussir à faire un shorty en petit frottement des cuisses, c'est bien la personne qui souffre du frottement des cuisses. Plutôt qu'un gars qui s'appelle Gérard et qui est directeur général d'une ancienne de lingerie. Et donc Cuisseux, c'est parti de ça. Vraiment, au départ, c'était un side project, donc quelque chose que je faisais à côté. de mon boulot en CDI. Et l'idée, c'était juste de réussir à créer un shorty. Et moi, je me souviens qu'au début, je m'étais dit, au pire, si Cuissot en tant que tel ne fonctionne pas, moi, j'aurais des shorty pour moi et ce sera déjà vraiment stylé. C'est clair. Je passerai une idée heureuse.

  • Speaker #1

    Ça change tout, le shorty.

  • Speaker #0

    C'est un peu... Moi, c'est ma grande fierté. Je crois que ce qui me rend le plus heureuse, c'est quand je reçois les messages de mes clientes ou quand on reçoit leurs vocaux ou leurs photos ou que sais-je et que vraiment, ce qu'elles me disent, c'est Tu as changé ma vie. Je peux reporter des robes, je peux reporter des jupes. En fait, juste, je vis une vie d'une personne normale. Et c'est fou de se dire que quelque chose qui touche autant de femmes, parce que moi, on me l'a dit 350 000 fois que c'était un problème de niche, que ça concernait que les personnes grosses et que du coup, par conséquent, il ne fallait pas s'en occuper parce que les personnes grosses, elles n'ont qu'à maigrir. Je te passe toute la grossophobie. Je crois qu'on en reparlera un petit peu plus tard. Mais le pire, c'est que ce problème-là, il touche la grande majorité des femmes. C'est plus de 60% des femmes qu'on les cuise qui frottent, peu importe leur morphologie, peu importe leur poids, peu importe si elles sont en bonne ou pas bonne santé. Et en fait, c'est fou qu'un problème qui touche autant de monde on n'est jamais décidé d'accorder du temps pour lui créer une solution spécifique. Moi, c'est ça que je trouve dingue. Et donc, je suis très fière d'avoir réussi à le faire avec le shorty. Et je pense qu'il suffisait juste de le faire avec passion et l'envie de bien vouloir faire les choses et de les faire correctement et de vraiment trouver une solution. Et finalement, si moi, j'ai été capable de le faire, Etam aurait pu le faire il y a 35 ans.

  • Speaker #1

    Clairement. Mais je crois que c'est dans la politique de certaines marques de ne pas s'intéresser à une certaine catégorie de personnes.

  • Speaker #0

    C'est là où je trouve que c'est fou parce que t'as plein de marques qui veulent pas faire du gros je mets des guillemets évidemment et évidemment que moi à titre personnel je ne suis pas d'accord avec ça mais ça c'est ma position personnelle, chaque marque fait absolument ce qu'elle veut, je trouve ça juste extrêmement dommage mais ce qui est fou dans les cuisses qui frottent c'est que c'est vraiment mal comprendre le problème que de penser qu'il n'est que limité aux personnes grosses. Clairement et c'est ça que je trouve fascinant sur les excuses des marques qui voulaient pas s'y adresser, c'est que c'est une... mauvaise compréhension totale de qui a les cuisses qui frottent. Oui, les personnes grosses, mais aussi les personnes minces qui ont les hanches étroites, mais aussi les personnes minces sportives qui ont un muscle très développé de la cuisse, mais aussi les gens qui ont les genoux en X. En fait, c'est beaucoup plus vaste que juste les personnes grosses. C'est un mystère pour moi,

  • Speaker #1

    ce truc. Je crois que c'est toujours une question de poids. La question du poids, c'est partout, dans la médecine. Tu as un problème de genoux ? Tu es grosse. Tu as le SOPK ? Tu es grosse. C'est toujours un problème, alors que c'est plus un problème morphologique. Et qu'en plus de ça, là, on parle des femmes, mais il y a aussi des hommes qui ont le même problème.

  • Speaker #0

    Oui, et il y en a beaucoup qui le crivent.

  • Speaker #1

    On en avait parlé une fois, il me semble, que c'était aussi un problème. Et il n'y a aucune marque qui fait ça aussi pour les messieurs ? Peut-être qu'un jour, il y aura cuisse au homme ?

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai quelques investisseurs maintenant à mon capital. Alors, investisseur, comme ça, le mot fait tout à fait incroyable. En fait, c'est des gens qui ont un petit peu d'argent et qui sont d'accord avec ce que je fais et qui ont envie de m'aider. Ce ne sont même pas des investisseurs professionnels. Et on en parle souvent parce que je pense qu'en termes business pur, il y a un vrai marché que personne n'adresse. Après... moi j'aime tellement et ça nous fera une transition l'identité de cuisseau qui est quand même très genrée au féminin en tout cas un côté très girly disons qu'elle n'est pas réservée aux femmes mais qu'elle a un côté très girly et moi si on faisait un jour le cuisseau pour homme je pense que ça serait un peu un spin-off de la société c'est-à-dire que j'aurais pas envie de venir édulcorer ma DA tu vois mon identité etc juste pour inclure des personnes qui ne s'y reconnaîtraient pas tu vois je pense que ça serait carrément cuisseau pour homme et ça serait une autre identité non pas que des mecs puissent pas se reconnaître dans l'identité de cuisseau mais c'est vrai qu'elle est très marquée et moi elle me plaît comme ça parce qu'elle est un peu clivante et j'aurais pas envie de l'édulcorer pour toucher plus de monde ou pour toucher le niveau de cible donc je pense que ça serait carrément une autre marque, enfin un autre truc mais bon on s'écarte un peu mais ouais ce serait à part quoi.

  • Speaker #1

    Non c'est super intéressant parce que du coup tu fais un petit parallèle avec le branding et avec cette identité visuelle de cuisseau. Ce qui m'emmène d'ailleurs à la prochaine question. À quel moment de la création de cuisseau tu t'es dit que ça y est, c'était le moment de passer au graphisme et au branding ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est quand le compte Instagram a peut-être dépassé, je ne veux pas dire de précise, mais je crois qu'on venait de dépasser les 1000 abonnés, quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Il me semble qu'il y avait quelques abonnés déjà.

  • Speaker #0

    Je crois que c'était ça parce que moi, j'ai lancé le compte Instagram très très tôt. Ce que... globalement je recommande sans recommander moi je trouvais ça marrant de lancer un compte Instagram pour voir s'il y avait vraiment un besoin si on remonte au tout début du compte Instagram les posts sont à mourir de rire tellement ils sont moches et sans intérêt mais en tout cas ça a permis de faire parler un peu du projet et de dire ben voilà je vais lancer ça est-ce que ça vous intéresse quel produit vous plairait etc etc mais tout d'abord c'était pas dit que ce soit un shorty moi je voulais juste créer une solution mais ensuite je me suis un peu adaptée à ce que le marché attendait et finalement je pense que le shorty m'a c'était ma solution préférée aussi, donc je suis très heureuse. Et donc, en fait, c'est le moment où le compte a commencé à grandir et je me souviens même, c'était l'été et il y avait une, je ne vais pas dire influenceuse, une créatrice de contenu qui avait partagé Cuisseau et on avait eu d'un seul coup 400 abonnés, ce qui, pour nous... était colossale. C'est-à-dire que c'était limite si on doublait notre base d'abonnés. Et je me souviens très bien de m'être dit à l'époque Non mais là, il va falloir qu'on commence à avoir un logo, une identité, quelque chose. Parce qu'en fait, ça fait clochard. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas possible. Parce qu'il faudrait vraiment retrouver les visuels. C'est-à-dire qu'il y a des gens, même quand ils n'ont pas encore fait appel à une graphiste ou à quelqu'un dont c'est le métier, arrive à faire des choses quand même un petit peu sympathiques. Je ne fais pas partie de ces gens. Voilà. Donc, chacun son métier. Pour moi, ce n'est vraiment pas possible.

  • Speaker #1

    Je me souviens pas du logo de Je crois que je me souviens du premier truc que tu avais fait.

  • Speaker #0

    Il était rosé bleu, en capital horrible.

  • Speaker #1

    Je me souviens. Mais ce n'était pas si horrible.

  • Speaker #0

    Non, mais disons que tu ne pouvais pas, surtout que moi, je savais déjà à l'époque qu'on allait être sur un produit qui allait être un peu premium. Donc, il allait y avoir aussi des prix qui allaient être un peu premium, qui était un produit qui était technique. Et moi, j'estimais qu'on avait besoin d'avoir une identité qui ne fasse pas clochard. J'insiste, mais pour moi, le mot, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que... ça faisait je me disais tu tombais là-dessus t'avais pas confiance tu vois ça faisait cheap ça faisait cheap ouais ça faisait cheap ça faisait cheap et ça faisait pas ça faisait vraiment projet au stade de t'annoter quelque chose sur un post-it tu vois ça te donnait pas confiance exactement genre site de dropshipping obscur mais pire pire vraiment ça faisait moi je trouvais que ça faisait projet d'école tu sais où on te dit crée une société fictive et et tu crées un truc et et moi je voulais en plus quelque chose qui ait l'air plus sérieux et je crois que le plus important aussi de ce que je t'ai dit dans le brief c'était que je voulais quelque chose qui soit ultra fun et ultra décomplexant parce que moi je voulais ramener tout de suite quelque chose qui n'existait pas dans le milieu de la cuisse qui frotte, sous réserve qui est un milieu c'est que souvent dans tout ce qui est, j'ajoute le shapewear là-dedans, moi c'est pas du tout ce que je fais mais tout ce qui est gainant tout ce qui est sous-vêtements un peu invisibles donc des produits qui se... rapproche dans la typologie de produit du shorty, tout est béjasse, tout est un peu mémère, tout est caché parce qu'il ne faut surtout pas montrer ces choses-là parce que tout le monde en porte, mais personne ne veut dire qu'il en porte. Et moi, ce que je voulais, c'était ramener du fun et du décomplexant là-dedans et dire non, mais en fait, ce n'est pas grave d'avoir les cuisses qui frottent, c'est même relativement normal. on va en parler calmement et on va faire une vraie solution et on va complètement se décomplexer là-dessus aussi. Parce que je pense qu'autour des cuisses, c'est marrant à quel point cette partie du corps est un réceptacle à grossophobie, qu'elle soit externe ou internalisée. C'est-à-dire que vraiment, pour les femmes, avoir des grosses cuisses c'est la pire chose qui peut nous arriver. C'est-à-dire que je pense qu'on supporte beaucoup plus un gros ventre que des grosses cuisses. et du coup il y a plein de choses autour des cuisses plein de plein de complexes plein de tabous plein de difficultés et en plus ça fait mal et donc moi je voulais quelque chose qu'ils disent bah non mais moi je veux quelque chose de fun je veux quelque chose de pas caché d'ailleurs je veux que la marque elle s'appelle Cuisseau et pas qu'elle s'appelle Mistinguette ou je sais pas quoi on va parler de cuisse ici et c'est ok quoi et d'ailleurs en parlant de cuisse je crois que t'as un petit secret à nous révéler sur le

  • Speaker #1

    C'est le moment, Léa. C'est le moment. Il faut en parler. Je pense qu'il faut Parce que moi, je l'ai vécu seule, cette épreuve, cette demande, ce mail, cette inspiration sur la mood board.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'avais envoyé les croquis ?

  • Speaker #1

    Tu m'avais envoyé les croquis.

  • Speaker #0

    Ok. Donc en fait, du coup... non mais je pense qu'à un moment il faut le dire voilà Cuisseau a failli vraiment prendre une toute autre direction d'ici et heureusement que Madeleine était là pour me dire je suis pas sûre Léa vraiment j'ai un doute moi je m'étais dit puisqu'on fait des cuisses autant partir sur une vibe cuisse de poulet et donc carrément dans mon mood board que je l'avais envoyé à Madeleine il y avait côte à côte Amy Schumer et des poules en plus En plus, je me souviens, j'avais tapé sur Pinterest poule drôle

  • Speaker #1

    Je me souviens de la petite illustration que tu avais mis, cette petite poule sur la mood board. Et je me souviens avoir reçu ça et je me suis dit mais on ne va pas faire ça pour de vrai Et je savais pas si tu rigolais ou si c'était sérieux, et c'est pour ça que je t'ai dit, bah écoute, je suis pas trop sûre pour la poule, la mascotte, peut-être pas, etc. Mais c'est vrai qu'il aurait pu avoir une illustration de poule avec cuisson.

  • Speaker #0

    Mais complètement, et moi j'ai été... vraiment sérieuse. C'est-à-dire qu'en plus, j'imaginais un truc en me disant que ce sera la petite mascotte qui se balade sur le site. Mais je crois que je t'avais envoyé ça aussi. J'avais quand même dessiné dans mon carnet un logo, vous ne le voyez pas, mais je mets des guillemets, qui était vraiment un manchon de poulet. Mais comme si je ne refaisais qu'AFC. C'était à mourir de rire. Donc, heureusement que Madeleine m'a dit Écoute, je ne suis pas sûre, sûre. Peut-être qu'on pourrait prendre une autre direction.

  • Speaker #1

    Tu sais, le poulet, ça aurait été tellement républicain. Genre français, quoi. Poulet fermier, élevé au grain.

  • Speaker #0

    Ah mais tout n'allait pas. Enfin, en fait, rien n'allait plutôt. Vraiment, avec le recul, je me dis, mais à quel moment ? En plus, ça faisait nourriture.

  • Speaker #1

    C'était rigolo et ça nous a donné vraiment matière à rigoler.

  • Speaker #0

    Après, je pense que... Ce qu'on n'a pas perdu de ce truc-là, c'est évidemment pas les poules, encore heureux, mais c'est le côté un peu fun et un peu à contre-courant de ce qu'on voyait sur le marché. C'est un peu décalé, ouais. Je pense que nous, on a le logo le plus coloré dans le marché dans lequel on est. En termes de couleurs, de typos, de comment on fait les choses, c'est assez décalé. Heureusement, ce n'est plus des poules, mais c'est quand même fort. Moi, je l'adore, notre identité, de toute façon.

  • Speaker #1

    Je crois qu'aujourd'hui, le logo de Cuissot, c'est le logo dont tout le monde me parle. C'est pour ça que je dis que Cuissot, ça a changé ma carrière. C'est avec Cuissot que je me suis rendue compte que j'aimais travailler la couleur, en fait. Tu te souviens, je venais d'un milieu qui était quand même assez métal. Et c'est vraiment avec ta marque à toi et ta demande que je me suis dit que je voulais travailler avec des femmes. Avec des femmes qui avaient des projets, qui étaient porteurs et qui portaient d'autres gens et qui allaient aider surtout d'autres gens. et d'autres femmes. Et aujourd'hui, en fait, je crois que tout le monde vient me voir et il y a toujours un petit... Enfin, tout le monde ne vient pas me voir, c'est faux, mais tous les gens qui viennent me voir me disent Ce que t'as fait pour Cuisson, c'est ouf ! Et vraiment, ce logo-là, c'est ma fierté. Cette identité visuelle, elle est... Je sais pas, ça a marqué un truc. Et comme tu dis, effectivement, dans cette niche-là, je sais pas si c'est parce que les marques se prennent trop au sérieux ou parce que c'est un sujet, en fait, qu'on associe trop à un truc, je sais pas, peut-être médical ou... Et c'est ça au final quand on pense à cuisson.

  • Speaker #0

    Ouais, en fait, à l'époque qu'on a fait l'identité, alors c'était pas il y a 300 000 ans, mais bon quand même, c'était quand même la grande période de tous les trucs esthétiques, beige, lignes très fines.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout était vraiment détaillé. Alors moi, je ne pouvais pas avoir les bons mots, mais je trouve que même les typos étaient très fines, très minimalistes. Et... En fait, quand on a sorti, enfin, quand tu, bien sûr, as sorti l'identité de cuisseau, d'un seul coup, c'était quelque chose qui était gras, qui était rond, qui était coloré. Et maintenant, je trouve qu'on en voit quand même beaucoup plus. Et je ne dis pas du tout qu'on a lancé le mouvement. Je pense que tout est une question de cycle et de vagues et tout.

  • Speaker #1

    Souhaiterais-tu dire que je suis avant-gardiste ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu es trendsetter ? Bien sûr que oui, j'ai droppé le nom. Non, mais tu vois, je trouve que c'était d'autant plus marquant que vraiment, il y a trois ans, tout était ultra minimaliste, ultra beige, des lignes très fines. Et nous, on a débarqué avec un truc qui, par définition, voulait prendre de la place. Et je pense que, moi, c'est un truc que je dis tout le temps à mes clientes, mais même à mes équipes. Tu vois, chez Cuisseau, on ne s'excuse pas de prendre de la place. Et vraiment, littéralement. C'est-à-dire que moi, j'ai des clientes qui portent un 62-64. Je refuse. qu'elle s'excuse de prendre de la place. Et bien, notre logo, il prend de la place aussi parce qu'il est dodu, il est coloré, il est là et il ne cherche pas à s'effacer, en fait. Et c'est ça que j'aime dans notre identité et c'est là où, moi, je me souviens très bien en plus, avoir reçu ta proposition parce que ça, les gens ne le savent pas. Mais le logo, c'était la première proposition. On n'a pas fait d'aller-retour sur le logo.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    et je me souviens très bien de quand j'ai reçu la proposition, j'étais à la campagne en Bourgogne, peu importe mais moi je m'en souviens et je m'avais fait deux propositions ce logo là sur lequel j'ai flashé instantanément et toute la DA qui allait avec et un autre qui ressemblait un peu au logo de la marque Morgane je sais pas si tu te souviens qu'il était plus noir, le coeur de cuisson était rouge et ça ressemblait un peu à la marque Morgane à l'époque et moi je me souviens quand j'ai vu le logo qu'on a choisi finalement mais pour moi c'était une évidence c'est-à-dire qu'il était hors de question qu'on fasse un truc en plus en voyant l'autre logo en dessous que même toi je me souviens tu m'avais dit t'aimais pas trop mais t'avais mis la proposition en mode bon bah peut-être que je vais aller un peu loin donc voici une proposition plus douce plus voilà et je me souviens en le regardant en me mais en fait je veux pas du tout ça moi je veux l'autre là celui de la page 1 celui qui a de la vie et tout et c'est fou à quel point en fait ce qui est drôle c'est que Cuissot les gens s'en souviennent parce que le nom on s'en souvient Moi, il faut savoir que depuis le début de Cuissot, jusqu'à ce que Cuissot fasse ses premiers 100 ou 200 000 euros de chiffre d'affaires, tout le monde m'a dit il faut changer de nom Et moi, j'ai dit mais en fait, pas du tout Pas mes clientes, tous les gens du milieu entrepreneurial, des gens qui gravitaient autour de moi, tous les gens à qui je posais des questions me disaient mais change de nom, ça fait vraiment boucherie, c'est vraiment pas glamour, etc. Et moi, je disais mais Cuissot, ce n'est pas une marque glamour ? Et ça... je cherche pas à être glamour moi je veux être vrai et je veux que les gens comprennent se souviennent je veux que les gens se reconnaissent et d'un seul coup c'est ah mais on parle de moi en fait et toutes mes clientes quand je les sollicitais mais même et même les premières abonnées sur Instagram tu vois nos 200 premières abonnées quand je leur disais est-ce qu'on change le nom tout le monde me disait mais certainement pas et tous les gens qui j'en parlais à l'extérieur étaient en mode il faut changer vraiment ça ne le fera pas donc tu vois il y a en plus ce truc de cuisseau c'est clivant donc les gens s'en souviennent c'est coloré le mot est chargé et moi ça c'est quelque chose qui je pense a contribué à faire grandir la marque parce qu'en fait tu l'oublies pas une fois que t'as entendu cuisseau, une fois que t'as entendu et vu le logo, il y a peu de chances que tu l'oublies.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est absolument vrai.

  • Speaker #0

    Donc j'en suis très fière, même si c'est pas moi qui l'ai faite, cette identité est très belle et on n'est pas prêts de la changer. On change de temps en temps un peu, on teste des couleurs un peu voisines de celles qui sont dans le logo, on teste des typos complémentaires, etc. Parce que maintenant que la marque continue à vivre, on teste d'autres choses, mais globalement, c'est toujours du orange, du bleu, du rose, le même logo qui n'a pas bougé. et ça, ça fait partie de nos piliers.

  • Speaker #1

    Avec ce petit cœur.

  • Speaker #0

    Oui, le cœur qui est le petit, je ne sais plus comment ça s'appelle, mais sur le site, tu sais quand tu as tes onglets de site, quand tu es sur l'onglet Facebook, il y a le petit F.

  • Speaker #1

    Le petit favicon.

  • Speaker #0

    Voilà, et nous, c'est le cœur de cuisseau. Ce n'est pas n'importe quel cœur. C'est le cœur de Cuissot.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je reviens sur les couleurs, puisque je reviens sur le fait que, de base, tu étais avec une amie à toi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Quand tu voulais fonder Cuissot. Et je me souviens que, lors de la réception du brief, vous m'avez posé un dilemme à moi. Il y en a une qui voulait du bleu, il y en a une qui voulait du rose. Il y en a une qui n'aimait pas le bleu et l'autre n'aimait pas le rose. et je me souviens que je m'étais dit bah en fait c'est simple il va y avoir du bleu et puis il va y avoir du rose et je crois que c'était ton acolyte qui ne voulait pas du tout de rose dans le logo ou alors c'était toi je ne sais plus non c'était ah non moi j'adore le rose et ça m'avait posé un petit dilemme et au final je crois que j'avais réussi à vous mettre d'accord toutes les deux et voilà c'était la petite histoire de cette palette de couleurs cuisseaux non mais complètement et c'est vrai que maintenant quand je raconte l'histoire

  • Speaker #0

    souvent je raconte comme si Sarah n'avait pas existé mais c'est que les premiers mois Sarah était là elle est partie en fait quand elle a commencé son elle a commencé une thèse en informatique on venait de recevoir un proto qui commençait à ressembler à quelque chose et je pense que c'était en décembre qu'elle est partie et moi j'ai dû lancer la campagne Ulule donc après j'ai fait enfin on a fait ensemble d'ailleurs toute la DA Ulule aussi enfin moi j'ai préparé toute la campagne toute seule et elle elle elle ne l'a plus fait à partir de ce moment-là. Et je me sens que même sur Ulule, j'avais quand même laissé sa petite tête en disant Sarah ne fait plus partie du projet. Mais c'est vrai qu'au début, elle était là. Et oui, pour revenir sur ce que tu disais, ce qui était fou avec ce logo, c'est qu'il nous a mis toutes les deux d'accord alors qu'on avait des esthétiques complètement différentes.

  • Speaker #1

    Je me souviens, ce n'était pas les mêmes envies et pas les mêmes visions.

  • Speaker #0

    Mais c'est là où je pense que de toute façon, on n'aurait pas continué à bosser ensemble très longtemps et où Cuisseau, c'était mon bébé, en vrai. beaucoup plus que le sien. Et tu vois, c'est là où... quand même le logo tu vois qui marche parce que deux personnes on était toutes les deux nos propres enfin on était toutes les deux dans notre type de cliente ça c'est certain parce qu'on avait toutes les deux les cuisses qui frottaient et pourtant on avait on était complètement différentes mais le logo nous a parlé à toutes les deux et l'identité nous a parlé à toutes les deux c'est-à-dire que quand tu nous l'as envoyé il n'y a pas eu de doute enfin moi je me souviens très bien de l'énorme coup de cœur que j'ai eu et pour Sarah c'était pareil donc c'est là où c'est où c'est fort je trouve ce qui a été fait sur l'identité de Cuisseau Merci

  • Speaker #1

    c'est très gentil tu peux prendre vraiment take the win vraiment c'est vraiment ma fierté ce projet là je le mets partout il va me suivre toute ma carrière ce sera le début mais moi je me souviens très bien que quand j'avais découvert ton travail en fait Sarah avait découvert ton travail parce que tu bossais pour Julie et Julia ouais

  • Speaker #0

    et moi j'avais découvert ton portfolio et je t'avais dit j'adore ce que t'as fait pour la marque Sopi qui était un faux projet que t'avais créé d'une marque de savon pour enfants et tu savais pas que c'était une fausse et moi je savais pas que c'était faux et d'ailleurs donc du coup tips pour les graphistes qui nous écoutent mettez des faux projets dans vos portfolios parce qu'en fait c'était tellement intéressant et moi je me suis projetée tout de suite en me disant mais en fait c'était une écriture du coup très enfantine on aurait dit que c'était fait à la craie un peu l'ADA et moi je m'étais dit mais en fait si elle a été capable de faire ça pour une marque de savon pour enfants elle va complètement comprendre moi ce que j'attends de l'identité de cuisseau qui a une identité qui était aussi marquée que ça et ça je m'en souviens mais comme si c'était hier donc dans ton portefeuille il n'y avait pas que des trucs de métal voilà petite parortesse refermée c'était vraiment au début où je commençais à mettre des projets fictifs pour trouver des clients un peu plus dans les marques parce

  • Speaker #1

    que je voulais travailler avec des marques et je me souviens que c'était pendant l'appel découverte le premier appel qu'on a eu ensemble où tu m'as dit bah moi j'aime beaucoup ce que t'as fait pour Sopi et je me suis et je me suis dit mais en fait ça n'existe pas c'est pas possible

  • Speaker #0

    Et moi, je t'ai dit, ah bon ? Ben, c'est super ! Ben, j'aime ! Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai, sopi ! Il faudrait que je le redéterre, ce projet, parce que c'est vrai que c'était pas mal, pour un logo que j'ai fait à la main gauche, en mode, j'ai 4 ans et j'apprends à écrire.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça qui transparaissait ! En fait, moi, ce que je trouve fascinant, moi, je ne suis vraiment pas graphiste de formation, je ne te l'ai pas dit, mais vraiment, je ne suis pas graphiste ni créative de formation. C'est-à-dire que ce n'est pas du tout mon métier. En revanche, je suis. hyper sensibles aux marques qui sont cohérentes. Et tu vois, par exemple, il y a une marque que j'adore et qui m'inspire beaucoup là-dedans, c'est par exemple la marque MyLuby. Je sais que c'est un projet sur lequel tu n'as pas travaillé, mais tu vois, je trouve qu'il y a une identité qui est hyper cohérente. Tu comprends pourquoi chaque choix est fait et tu ressens l'univers de la marque. Sur Cuisseau, je pense que c'est la même chose. Et en revanche, il y a plein de marques où tu ne sais pas pourquoi ça passe à côté. Ça ne marche pas. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais ça ne marche pas. par exemple je dis n'importe quoi mais une marque qui ferait de la vente d'appartements il suffit pas juste de mettre un toit au-dessus de ton logo pour que ça ait l'air d'être ça tu vois et les choix de couleurs la façon dont les sites sont faits tu vois je trouve qu'il y a des marques ça marche pas du tout et moi je suis très sensible à ça et Sopi c'était peut-être un projet fictif mais n'empêche c'est ça que tu sentais tu vois t'aurais pu faire n'importe quel autre truc t'aurais pu faire justement les logos un peu minimalistes qu'on voyait à l'époque le mettre sur un papier craft beige et puis voilà et très bien et bah non moi c'est pas ça que je recherchais et je me souviens très bien que ce projet m'a marqué parce que je me suis dit bah ça c'est quelqu'un qui est capable pour une marque mais donc qui n'existe pas de vraiment décliner quelque chose qui est hyper authentique et hyper adapté à la marque.

  • Speaker #1

    C'est cool. Vraiment. Non, non, vraiment. C'est rigolo. Et puis en même temps, c'était très observateur. Du coup, maintenant que l'on a évoqué le sujet du branding et du graphisme, j'aimerais quand même beaucoup parler avec toi de tout le côté entrepreneur du projet Cuisseau. Et je crois que ça n'a pas toujours été simple et que ce n'est toujours pas une partie de plaisir, mais qu'il y a quand même pas mal de choses à dire de ton côté. Du coup, c'est quoi les grands défis auxquels tu dois faire face depuis que tu es chef d'entreprise et depuis surtout que Cuisseau décolle ? et que tu fais beaucoup de ventes.

  • Speaker #0

    C'est sûr qu'il y a toujours une méga différence entre ce que les entrepreneurs veulent bien montrer de leur quotidien et la réalité de leur quotidien. Et même moi qui fais énormément de contenu, blog, etc., etc., malgré tout, j'essaie quand même d'avoir un côté un peu optimiste dans la façon dont je monte et je parle des choses alors qu'il y a vraiment des moments d'enfer et je pèse mes mots. Les trois choses les plus difficiles, la première, c'est la trésorerie. Ça, c'est un problème depuis le début de Cuisseau. C'est un problème parce qu'au départ, moi, j'avais très mal calculé mes marges et je n'avais pas du tout compris que, en fait, démarches basses au début, quand tu fais les colis toi-même, quand, en fait, toutes tes ventes viennent d'un cercle organique, donc tu n'as pas de dépenses de publicité, quand tu fais ça à côté de ton taf, que tu n'as pas besoin de te payer un salaire, d'avoir un bureau, etc., bah oui, ça passe. Mais, en fait, dès que ta marque grossit, elle a des frais fixes et des frais variables qui explosent. Et si un jour, en plus, tu veux distribuer tes produits, il va falloir avoir des marges. Ça, je l'ai compris beaucoup trop tard. Et donc pendant longtemps, on a vécu avec des dettes fournisseurs de l'enfer qui pesaient super lourds. Donc moi, c'est des nuits sans dormir à me dire, mais en fait là, il faut qu'on paye 40 000 balles alors qu'on a 5 000 balles sur le compte bancaire. Et c'est des choses que personne ne voit parce qu'en fait, ce que les gens voient, c'est ton chiffre d'affaires, les commandes qu'il y a sur ta marque, toutes ces choses-là. Mais personne ne voit la réalité derrière de ta marque, elle n'est pas rentable. Ton business model, il était bancal et toi, les galères que tu as eues là-dessus. Donc maintenant... ça va mieux, dans le sens où on a quand même vraiment rationalisé tous nos coûts. On a arrêté de produire en France, on produit au Portugal aussi, et maintenant, on a quand même un business model qui tient la route. On a encore quelques dettes qu'on finit de rembourser, mais globalement, on a un business model qui tient la route. C'est toujours très compliqué en termes de trésorerie parce que le besoin de fonds de roulement, sans rentrer dans le détail, mais c'est compliqué d'autant plus sur une marque qui a une saisonnalité. Là, par exemple, on s'est engagé sur des volumes de commandes de shorty. On a commandé à peu près 2000 shorties, ce qui nous coûte relativement cher. Et là, on les met en réservation maintenant, donc fin février. Je pense qu'on aura, si on arrive à avoir 50% de la prod qui est déjà réservée fin février, ça sera énorme. Et donc, en fait, nous, il faut qu'on paye la totalité de la production, la totalité de la maille, les stocks, etc. sans avoir vendu et en étant dans une période où nous, on vend globalement de mars à juillet. et donc c'est super compliqué ça c'est vraiment un sujet qui est complexe aller chercher des financements c'est compliqué surtout que moi je suis seule et donc en fait il faut à la fois s'occuper de l'opérationnel il faut s'occuper de la vision enfin en fait j'ai l'impression d'avoir trois personnalités en moi il y en a une qui doit être toujours hyper optimiste parce que si t'es pas optimiste t'avances pas et t'y crois pas et tu lances pas tes trucs j'ai une personnalité qui doit être hyper pragmatique à dire ouais mais en fait là tu dis que tu vas faire tel tel truc mais ma grande il te reste 10 000 balles sur le compte bancaire donc tu vas pas faire grand chose et j'ai une personnalité qui doit être très opérationnelle au service de mes clientes et qui doit avoir du recul et pas tout prendre personnellement tu vois donc un peu compliqué donc ouais la première grosse galère c'est clairement la trésorerie les financements etc ça c'est un vrai sujet et je pense que à refaire évidemment Je veux partir avec un business model qui est plus carré et des marges qui sont plus élevées. Et surtout, j'irai chercher des financements plus tôt. En fait, ce qui est très difficile, c'est que quand tu as besoin de financement, donc quand ta boîte est à trois mois d'aller dans le mur, c'est là où personne ne veut te donner de l'argent. Les gens te donnent l'argent, on prête qu'aux riches. Voilà, l'adage est quand même assez vrai. Et donc, il vaut mieux aller chercher 50 000 euros juste sur une idée. et dire à la banque je vais créer ma boîte, machin, etc. Ils seront beaucoup plus enclins à te signer à près de 50 000 euros en disant bon, je vais me lancer, j'ai besoin de ça, ça, ça, voici mon business plan que quand tu as déjà fait 100 000 euros de chiffre d'affaires sauf qu'en fait, ta trésorerie, elle est dans le rouge et tu leur dis j'ai besoin de 50 000, j'ai déjà une traction, etc. Ils vont te dire ouais, mais en fait... Voilà. Donc, voilà. Ça, c'est un sujet qui est vraiment compliqué et dont on parle... pas trop, mais moi c'est clairement ce qui m'empêche le plus souvent de dormir. Les autres galères après, c'est des galères de... qu'on vit au quotidien mais qui, je trouve, pèse un peu moins sur le moral, enfin, en tout cas, sur mon sommeil à moi, personnellement. Dans le textile, c'est les galères de production. c'est un truc t'as toujours du retard même quand t'imagines qu'il y aura du retard il y a encore plus de retard là on a sorti une prod de leggings qu'on a dû enlever du marché parce que les prototypes étaient nickel les têtes de série sont nickel les clientes les reçoivent les leggings tombent complètement donc il a fallu récupérer toute la prod rembourser tout le monde donc heureusement la plupart ont accepté des cartes cadeaux mais ça nous a coûté une fortune donc là on a presque 16 000 euros de prod perdu plus des clientes à qui on a du coup envoyé des cartes cadeaux du montant, du leggings, etc. Donc, on sait très bien qu'à un moment, elles vont les utiliser. Donc, le jour où elles les utilisent, c'est du cash qu'on ne rentre pas. En fait, on les a comme remboursés en décalage. Ça, c'est des choses, quand ça tombe sur le coin de la tête, tu as envie de se dire, mais... franchement, c'est l'enfer, quoi. C'est ultra pénible à gérer. Et au-delà des gros soucis comme ça, c'est vraiment un boulot à temps plein de coller aux fesses de tes fournisseurs, de t'assurer qu'ils font bien les choses, de t'assurer qu'ils respectent les délais, etc., etc., quoi. Donc, ça, c'est compliqué. Et moi, ma troisième grosse galère, et je pense qu'on la sous-estime, c'est qu'avant d'être une entrepreneur, je suis un être humain. et donc il y a des moments où je ne vais pas bien et en fait moi je n'ai pas quitté le salariat parce que je n'aimais pas ça ou par une envie de liberté enfin chacun a son parcours moi je ne rêvais pas du tout d'être entrepreneur ça s'est plus fait comme ça parce que cuisseau commençait à vivre et je trouvais ça chouette et je me suis dit bah go mais moi ce que j'aimais bien dans le salariat c'est que les jours où je n'allais pas bien je pouvais me mettre en arrêt maladie je pouvais lever un peu le pied enfin la boîte ne dépendait pas de moi là aujourd'hui j'ai pas ce loisir d'autant plus que je suis seule que mon équipe se résume à moi mes deux alternantes et deux freelances qui gravitent autour là c'est pas possible quoi et donc ça c'est super dur à gérer parce que moi je suis aussi quelqu'un qui est je suis quelqu'un de très anxieux donc qui a parfois des grosses difficultés de santé mentale enfin ça peut vraiment osciller à la hausse comme à la baisse et donc il faut que j'arrive à gérer ça aussi à la fois tout seul et puis mixé à quand il y a des galères de prod et quand il y a des galères de trésorerie. Et j'en parlais avec un mec super qui est un peu dans le milieu entrepreneurial mais qui est pour le coup très sympa et très cool, ce qui n'est pas le cas de tous les mecs dans le milieu entrepreneurial.

  • Speaker #1

    On le sait.

  • Speaker #0

    Parenthèse refermée. Voilà, à bon entendeur comme disent les personnes âgées. Et lui me disait on... Et je pense qu'il a raison, on sous-estime l'humain derrière l'entrepreneur. En fait, on n'est pas des machines et les boîtes, ça reste que des tâches qu'on fait tous les jours. Et donc, quand toi, tu ne vas pas bien, les tâches, elles ne sont pas faites, elles ne peuvent pas avancer, etc. Donc moi, je me débat, c'est un bien grand mot, mais je me suis au quotidien pour essayer de me préserver au maximum et de tenir sur le long terme.

  • Speaker #1

    En même temps, c'est soigner la santé de ton entreprise.

  • Speaker #0

    En fait, le plus gros actif de ma boîte, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, parce que sans toi, ça ne tourne pas.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Si demain, tu fonds les plombs, qu'ils se font les plombs aussi.

  • Speaker #0

    Et d'autant plus que moi, j'ai une marque qui est très personnifiée autour de moi. Et donc, en fait, ça est à la fois un avantage et un inconvénient. C'est quelque chose que j'aime bien, mais c'est quelque chose que petit à petit, j'aimerais que Cuissot se détache petit à petit. parce que sinon trop de choses reposent juste sur moi et d'un point de vue vraiment business pur une boîte qui est juste qui fonctionne parce qu'on se projette sur son fondateur fait qu'en fait le fondateur est bloqué ad vitam aeternam dans cette boîte et donc moi j'aimerais bien me dire si un jour j'en peux plus je voudrais que quelqu'un reprenne Cuissot je voudrais que la boîte continue à vivre et c'est pour ça qu'il faut que la boîte elle soit pas non plus Cuissot par Léa il faut que la marque existe en tant que telle et qu'elle vive en tant que telle ça c'est une autre parenthèse décidément j'adore les parenthèses mais effectivement le plus gros actif de ma boîte c'est moi et il faut que je me chouchoute comme je chouchouterais si j'avais une machine industrielle parce que j'étais boulanger dont je prendrais soin parce que c'est un investissement de 1 million d'euros pour ma boulangerie mais en fait il faut que je me vois de la même façon il faut que je me traite avec autant de autant de douceur, de bienveillance et que je m'apporte les bonnes choses dont j'ai besoin.

  • Speaker #1

    Oui, puis ça, je crois que c'est vraiment une difficulté dans l'entrepreneuriat, c'est qu'il y a une forme de culpabilité aussi. Quand tu n'es pas au top et que du coup, tu te dis Bon, je vais peut-être aller faire une sieste ou lire un livre ou jouer aux jeux vidéo. Tu le fais parce que ça te fait du bien. Et en fait, derrière, dans un coin de ta tête, il y a quand même ce... Oui, mais j'aurais dû faire ça, j'avais ça à faire, et puis il faut que je réponse à tant de mails, et que je fasse ci, que je fasse ça. Et ouais, ouais, ce problème de santé mentale et de culpabilité, je crois qu'on n'en parle pas. C'est pas quelque chose concret sur tous les toits. Alors, je vois bien que dans le milieu de l'entrepreneuriat, on commence à en parler. Les gens en parlent quand ils sont en arrêt, quand ils sont pas bien. D'autres en parlent quand ils sont en dépression. Moi, j'ai parlé de mon burn-out, parce qu'au final, il n'y a pas de honte à avoir fondu les plombs. Mais c'est vrai que si tu ne prends pas soin de toi, et que tu te forces à faire des choses, les choses, tu ne les fais pas forcément correctement. Et donc, d'une certaine manière, je trouve que tu desserres ton entreprise plus que tu ne la serres, finalement. Parce que si tu n'es pas dans un bon mood et que, je ne sais pas moi, tu reçois un mail de quelqu'un, tu sais, qui n'est pas forcément très tendre. Je ne sais pas, imagine, tu reçois un mail d'une cliente qui n'est pas contente et on le sait, les clients, on va y venir après, ne sont pas toujours très tendres avec les gens. Et que tu n'es pas dans un bon mood, tu les réponds un peu sèchement. Bon battu ! perd ta cliente alors que tu aurais pu éviter une situation chelou. Donc ouais, la santé mentale, c'est un vrai challenge. Et donc du coup, on arrive sur cette histoire de clientèle, puisque je crois avoir vu passer plusieurs fois qu'il y avait des gens qui, ma foi, ont dû être élevés par des yens. Je vois que ça.

  • Speaker #0

    Balle perdue pour les yens.

  • Speaker #1

    Comment tu gères au quotidien le fait qu'il y a des gens qui puissent ne pas être... content du produit ou qui puisse laisser des mauvais commentaires ou être odieux sur les réseaux sociaux puisqu'on le sait, les réseaux sociaux apportent son lot de haters. Comment à gérer tout ça ? Je suppose que du coup, ça touche aussi à ta santé mentale.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, c'est une vaste question parce que quand même, chez Cuisseau, on a la chance d'avoir des clientes qui sont à 99% adorables, ultra compréhensives et vraiment mais d'une patience infinie. Ce qui fait que quand on a des retards de livraison, quand on a des erreurs de notre logisticien, quand on a des choses comme ça qui arrivent, évidemment, on est complètement transparent, honnête, on explique ce qui s'est passé sans mettre la faute sur le logisticien. C'est-à-dire qu'on dit, il y a eu une erreur chez le logisticien, donc l'erreur est à 100% chez nous, et voici nos excuses. On ne dit pas à ce logisticien de s'excuser, puisque ça, c'est transparent pour la cliente. On a toujours des réponses. honnêtement à 99,9% adorable des personnes. Ça, je tiens quand même à le dire. Et je pense que ça vient aussi du fait que les quelques fois où ça a commencé à partir en vrille, on a un peu tapé du poing sur la table. C'est-à-dire que moi, je ne me suis pas privée les fois où j'estimais que vraiment ça dépassait le cadre d'une frustration. C'est-à-dire que moi, j'accepte complètement qu'on puisse me dire que le produit ne convient pas. J'accepte complètement le fait qu'on mette zéro étoile sur un produit. Je veux dire, ça, c'est... normal. Moi, je promets quelque chose, je livre un produit. Effectivement, si la promesse n'est pas remplie, c'est normal de venir râler dans mes mails. Et ça, je ne le prendrai jamais. Alors, on le prend souvent personnellement, mais ça, ça ne regarde pas la cliente. En tout cas, c'est complètement légitime. Et donc, là-dessus, moi, je fais juste mon mea culpa. On essaye de comprendre. Et en général, ce qui est assez fou, c'est que sur les clientes qui ne sont pas contentes, quand on discute, souvent, on s'appelle. Moi, je les appelle pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, etc. Etc. ça devient après des ambassadrices de cuissot parce que notre produit en vrai le shorty il y a très peu de gens pour qui in fine il ne fonctionne pas et donc souvent c'est un problème de taille c'est un problème dans une prod où il y avait un trou et moi je comprends t'as payé 45 euros tu reçois ton shorty tu l'ouvres tu l'enfiles il se trouve moi aussi j'aurais fait un mail incendiaire tu vois donc ça ces trucs là évidemment que c'est complètement légitime et là dessus je pense que c'est plus nous notre réactivité c'est vraiment notre transparence, notre volonté de trouver des solutions et pas de renvoyer le truc chez l'expéditeur, qui fait que derrière, les choses s'apaisent complètement, les clientes sont contentes. Et moi, je pars du principe, et je sais que tous les e-commerce ne fonctionnent pas comme ça, mais moi, je pars du principe que ma cliente a raison. C'est-à-dire que si elle me dit demain, j'ai pas reçu mon colis alors que sa marque livrait en boîte aux lettres, etc., et bien, par défaut, je vais lui demander quand même un petit papier me disant, comment ça s'appelle, c'est une petite déclaration, elle me dit, je... Ah voilà, une certification sur l'honneur. Où je lui demande juste un petit papier me disant je déclare sur l'honneur que j'ai pas reçu mon colis, machin, etc. Moi, ça me sert en plus pour ma compta, pour expliquer pourquoi on renvoie un produit alors qu'on a la preuve de la poste disant que c'est livré. Mais je demande pas plus. Il y aura peut-être un jour des gens qui abuseront. mais en fait mon expérience c'est que les gens qui abusent ils sont infimes par rapport aux personnes qui sont juste tristes honnêtes et qui juste n'ont pas reçu leur produit et c'est l'enfer quand tu l'as payé aussi cher en plus parce que c'est ça aussi, on est sur un produit qui est quand même premium donc là-dessus globalement sur les clientes évidemment que quand il y a des choses un peu virulentes un peu méchantes, la façon dont c'est dit, si c'est en plus sur un mauvais jour, évidemment que ça me fait de la peine Maintenant, ce qu'on se dit toujours avec les filles, c'est 1. Est-ce que c'est légitime ? Et si c'est légitime, ma peine ne concerne que moi et ma cliente n'a pas à devoir édulcorer son message parce qu'elle m'a fait de la peine parce que son propos est légitime. En revanche, si on estime que vraiment ce n'est pas légitime et pour que ça rentre dans les clous de pas légitime chez Cuitso, c'est que vraiment, elle soit allée trop loin. Là, on met les points sur les i. Et moi, plusieurs fois en story, parce que notamment sur Instagram, c'est beaucoup moins le cas par mail, mais sur Instagram, les gens ne te disent pas bonjour, pas au revoir. Et parfois, tu reçois des trucs et tu te dis, mais attendez, stop. Déjà, est-ce qu'on se connaît ? Est-ce que je vous ai permis de me parler de la sorte ? Et est-ce que vous pensez que je suis Amazon ? Et là-dessus, oui. Là-dessus, on met les points sur les i et on est hyper... moi je me laisse pas trop marcher dessus quand même quand j'estime que ça dépasse le voilà mais nous les plus gros haters qu'on a c'est pas des clients c'est des gens qui découvrent ce que fait Cuisseau et qui veulent que raconter leur vie par rapport à pourquoi ils n'aiment pas les gros, pourquoi nos modèles, elles sont trop moches et trop grosses, pourquoi il suffirait de maigrir et pas acheter de shorty. Voilà, nous, c'est des Jean-Michel qu'on a, d'ailleurs, sur Facebook, principalement, et quand on fait de la publicité, c'est à mourir de rire. Encore récemment, avec Emma et Léna, donc de mon équipe, on a un peu modéré les commentaires Facebook et c'était, mais, enfin, vraiment, c'est le niveau zéro de l'humanité, tu vois. Et là, c'est des remarques qui peuvent être super grossophobes,

  • Speaker #1

    des gens qui te...

  • Speaker #0

    qui te mettent genre... Moi, mes remarques préférées, c'est genre Ah ouais, les cuisses qui frottent en 34, lol, elles ont vraiment rien compris. Et t'as envie de dire Mais ma belle, t'es dans mes chiffres. Tu sais combien j'en vends des shorties en taille 34 ? Donc ça, c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Et on a plein de...

  • Speaker #0

    Et on a plein de... Oh là là, mais attaquez-vous à la racine du problème. C'est-à-dire Vendre des régimes. Mais vous faites que promouvoir le fait que les gens soient gros. Enfin, ça, on en a... tout le temps, mais c'est marrant, ça vient. Que de gens qui tombent par hasard sur Cuisseau et en fait, qui sont tellement dans un conflit avec eux-mêmes, la grossophobie est tellement internalisée chez eux qu'ils ont besoin de venir l'écrire. Là-dessus, moi, j'ai un truc que j'ai dit à une fille, c'est on a le blocage facile. Moi, les réseaux de Cuisseau, c'est une safe place pour moi, pour mon équipe et pour mes abonnés. Donc en fait... je me fiche royalement si quelqu'un vient attraper ma veste en me disant Ouais, t'as supprimé mon commentaire. Ouais, mais c'est ma page, en fait. Je fais absolument ce que je veux. On ne supprimera jamais un commentaire d'une cliente pas contente. Ça, c'est certain. On ne vient pas cacher des trucs comme ça. En revanche, quelqu'un qui ne respecte pas la simple politesse, l'humanité, et qui commence à déverser sa haine sur Cuissot, ça dégage instantanément. Ce qui fait qu'en fait, techniquement, on n'en a pas tant que ça, parce qu'en fait, on n'engage pas, on répond pas, on bloque. Moi, ça dégage. Je refuse que mes clientes voient ça. Enfin, mes clientes, mes abonnés, etc. Je ne veux pas qu'elles soient confrontées à ça. C'est déjà tellement dur. Je veux que quand elles arrivent sur Cuissot, il n'y a pas, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'es pas là pour souffrir. voilà et c'est quelque chose qu'on voit un peu trop partout sur d'autres médias ou sur d'autres marques qui pour le coup ont pas été régulées ouais et c'est là où moi je trouve tu vois que par exemple des combinis ou

  • Speaker #0

    d'autres qui interviewent n'importe quelle influenceuse grande taille qui parle de grossophobie de rapport au corps machin etc donc ils font quelque chose d'assez bienveillant ils lui donnent la parole trop bien tu te dis bah génial derrière il n'y a aucune modération des commentaires parce qu'en fait ils sont contents ça fait méga engagement ça devient clivant ça leur apporte des vues etc et bah moi je trouve que là leur responsabilité elle est complètement engagée et moi c'est là où les choses m'agacent et comme Cuisseau pour le coup j'ai la main dessus c'est une marque c'est une safe place c'est potentiellement un peu un média faut le dire vite mais voilà C'est une communauté en tout cas. Nous, on modère en fait. Et je suis très fière de le dire et j'arrêterai jamais de le faire. J'estime que tout le monde n'a pas le droit à la parole sur Cuissot. Si tu racontes n'importe quoi, tu pars.

  • Speaker #1

    T'as raison. Et en même temps, tu protèges tes clientes. Tu protèges ta communauté. Parce qu'au final, je l'avais noté dans mes petites notes sur l'interview d'aujourd'hui, mais Cuissot, plus qu'une marque, t'as bâti une communauté. une communauté de femmes de toute taille, de toute ethnie, etc., qui sont là les unes pour les autres. Et c'est ça aussi la beauté de Cuissot. Donc, tu as absolument raison de protéger tout le monde. Et je trouve que, du coup, ça donne encore plus de force à Cui-Cui.

  • Speaker #0

    Ah ben moi, je suis... On revient toujours au pool. Non mais je suis complètement d'accord. Et c'est vrai que notre immense fierté, à moi, les filles qui bossent avec moi et tout, c'est de se dire que c'est une communauté qu'on crée. Et c'est drôle parce que parfois, on reçoit des DM de Tu peux demander aux cuissettes quelle marque de jean ? Donc nous, on fait une story en disant Cette cuissette cherche une marque de jean. Cette cuissette fait une thèse sur tel truc. Elle cherche des gens pour répondre à son questionnaire. Alors évidemment, on ne le fait pas tout le temps. Mais moi, je trouve que c'est ça qui est chouette. Et c'est ça qui fait aussi que parfois, en commentaire, quand il y a des gens qui posent des questions sur les produits, en disant Mais je dis non. mais on est sûr qu'ils ne remontent pas t'as 8 cuissettes qui répondent tu peux y aller parce qu'en fait moi et c'est des paragraphes en expliquant que cuisseau a changé leur vie t'as le principe de sororité aussi

  • Speaker #1

    parce que finalement on est toutes unies par un problème un problème qui nous a pourri la vie et qui ne nous pourrit plus la vie depuis qu'il y a Cuisson parce que moi je le dis je le martèle, j'ai fait le cirque de Gavarnie avec un shorty Cuisson parce que j'avais pas de pantalons de sport et que j'avais peur d'avoir mal et j'ai pas fait le petit sentier de... Pour les petites poulettes, là. Moi, j'ai été entraînée sur le sentier des professionnels où j'ai failli faire un arrêt cardiaque.

  • Speaker #0

    Mais au moins, t'as pas eu mal.

  • Speaker #1

    Mais au moins, je l'ai fait avec classe, volupté et sans traces rouges à la fin de la journée. Et ça, c'est cool. Et pour la petite anecdote, parce que ça m'est revenu, t'es venue me chercher pas longtemps après que je sois partie. en goguette sur l'île Sainte-Marguerite avec Eric, mon conjoint, toujours, et où en fait, au bout de une heure de marche, je crois que je me suis mise à pleurer parce que je ne pouvais plus avancer. J'étais en jupe et j'étais rouge sans, au niveau des cuisses. Et toi, vraiment, quand t'es arrivée, il y avait le graphisme, ça allait être un projet cool et en même temps, j'étais en mode genre est-ce que cette nana ne va pas résoudre tous les problèmes de ma vie avec son produit ? Je veux en être ! Donc vraiment, trop, trop cool. Et du coup, nous allons donc arriver vers la fin de cet échange passionnant. Mais avant, j'ai oublié de dire, en suivant un petit peu tout ce que tu partages, que tu développais des nouveaux produits, peut-être ? Oui, oui. Et du coup, je suis très curieuse. J'adore les backstage, j'adore ça. Savoir que des gens sont en train de faire des trucs à côté, moi, ça me hype des ouf. Du coup, j'aimerais beaucoup savoir, et ce sera ma dernière question, comment ça se passe, le développement d'un produit chez Cuisseau ? Qui décide quoi ? Est-ce que tu te lèves la nuit à 3h du matin avec une vision ?

  • Speaker #0

    Est-ce que je me lève la nuit à 3h du matin sans aller faire pipi ? Franchement, on va être honnêtes.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup ? Comment tu décides ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Je pense qu'en général, la première étape, c'est que ça vient soit d'un produit que moi j'aimerais, soit d'un produit que mes clientes me demandent. Clientes ou communautés.

  • Speaker #1

    Ok, on a le droit de formuler des doléances du coup ?

  • Speaker #0

    Non mais complètement. C'est-à-dire qu'on l'encourage, on fait régulièrement des questionnaires aussi pour des questionnaires qui sont super ouverts pour savoir un peu ce que les filles veulent. Et on a plein de filles qui spontanément en DM nous disent Vous avez pensé à faire ça, ça, ça ? Parfois c'était dans un coin de notre tête et donc ça confirme, voilà. Et parfois on n'y avait pas du tout pensé, c'est trop malin et on note. Moi j'ai une note iPhone qui s'appelle Idées cuisseaux Il y a tout. Il y a même des chaussettes pour gros mollets. Donc vraiment, il y a tout.

  • Speaker #1

    Mais avec un motif de pâte de poule, on est bien d'accord.

  • Speaker #0

    Avec un motif de manchon de poulet.

  • Speaker #1

    En édition limitée.

  • Speaker #0

    Mais oui, je vois celle dont tu me parles. Oh là là,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'elles sont Je t'ai envoyé le réel avec la dame là qui faisait du sport.

  • Speaker #0

    Qui faisait de la presse avec ses trucs de poulet. Non mais ça, il faudra le faire un jour. Bon, je l'ai fait que pour toi. Non, mais donc, dans cette note iPhone, il y a plein d'idées. Donc, globalement, ça part de ça. C'est soit des besoins clientes qui reviennent régulièrement, soit un produit que moi, j'aimerais trop avoir. Et je me dis, si moi, il me plaît, alors toujours dans la vibe de cuisseau, si moi, il me plaît, ça va plaire à mes clientes. Une fois qu'on a ça, j'ai la chance aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas quand j'ai lancé le shorty que j'ai vraiment fait seule, mais j'ai la chance aujourd'hui de travailler avec Armel. Armel elle est en freelance et dans la vie elle est styliste slash chef de produit et donc en fait quand je vais la voir avec une idée je lui dis ben voilà par exemple on travaille sur une jupe short je suis allée la voir en lui disant bien sûr que oui je vois ton excitation c'est mon excitation aussi d'ici un mois et demi on aura les visuels les réservations et tout si tout se passe bien donc voilà

  • Speaker #1

    Je suis maxi hypée.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette.

  • Speaker #1

    Je sais que je vais avoir plein de copines qui vont être hypées aussi.

  • Speaker #0

    Elle va être trop chouette. Mais donc, tu vois, la jupe short, moi, je m'étais dit, je veux faire une jupe short, je veux faire une jupe short. En plus, coup du sort, ça revient vachement à la mode. Donc, je me dis, je veux vraiment faire une jupe short. Je vais voir Armel et je lui dis, je veux faire une jupe short. Et Armel, son boulot, c'est de me dire, OK, ma grande, mais quel est l'usage que tu vois de cette jupe short ? Elle me pose plein de questions, un peu comme toi, quand on fait le brief. Elle me pose plein de questions sur... Comment est-ce que tu veux que les gens utilisent ta jupe short ? C'est quoi le produit ? Ensuite, elle, elle bosse sur tout ce qui est mood board, mais mood board dans textile, ça va très loin. C'est-à-dire que ça peut être même le mood board d'une mini couture sur quelque chose. Donc en fait, elle me soumet des styles, des thèmes, on affine comme ça et ensuite on va dans le détail. Elle fait ensuite tous les dessins de style, c'est elle qui les soumet aussi. Et on a bien sûr l'étape que je préfère qui est, tu vas dans les magasins, t'achètes toutes les jupes short que tu veux, tu les essayes et tu dis ce que t'aimes et ce que t'aimes pas sur chaque modèle. ça c'est vraiment des étapes de fitting on est vraiment chez moi tous en slip et en train de vraiment je pense que mes alternantes ont plus eu mes fesses que mon mec sur les trois dernières années voilà ça c'est dit vraiment on est là on teste Ludo on pense à toi du coup petit coucou non mais tu vois on fait ça avec Armelle et en fait Armelle là où elle est beaucoup plus technique que nous, évidemment, c'est qu'en fait, moi, je passe une jupe short et je me dis, ça, j'aime bien pour telle ou telle raison. Et elle, elle va me chercher. Elle me dit, mais attends, c'est la matière, c'est le maintien, c'est la longueur. Donc, en fait, on fait tous les relevés de mesure, machin. Donc, ça, c'est vraiment les étapes du début qui vont nous permettre d'arriver à un dessin de style où on se dit, là, ça nous semble pas mal. En parallèle, il faut trouver les matières. Donc, là, on se balade sur les salons. une fois qu'on a un peu défini ce qu'on voulait comme type d'élasticité, etc. Et puis moi, j'ai un cahier des charges très précis sur les matières aussi. Je ne veux pas qu'elles soient faites en Corée. Enfin, voilà. Là, on reçoit, mais tu verrais au bureau, c'est rempli de ce qu'on appelle des robraques, donc des bouts de matière pour tester. Une fois qu'on a ça, ça part en... bureau d'études slash prototypage à l'usine. Donc, en fait, Armel envoie une fiche technique, envoie 10 mètres de matière et là, c'est vraiment le boulot de l'usine de t'envoyer un premier proto. En général, le premier proto, il ne ressemble pas du tout à la fiche technique. C'est à crever de rire. Tu as demandé une jupe forte, tu reçois une salopette et tu es en mode baffe. Ça ne serait pas bien à voir. Voilà. Donc, tu as cette étape-là. Sachant que nous, et c'est une spécificité de Cuisseau, tous nos prototypes, le prototype de base, c'est toujours fait dans une seule taille. Pour valider déjà sur une taille ce que tu veux faire, nous, c'est toujours fait en 42-44. Notre prototype de base, contrairement à toutes les marques de mode qui le font sur un 32-34, nous, c'est toujours fait en 42-44 parce que c'est le cœur des tailles de nos clientes. Entre le 42 et le 48, c'est 80% de nos ventes. Donc moi, je me dis, on prototype là-dessus. Et une fois que le prototype est bon, Donc ça, c'est des milliards d'allers-retours. Une fois que le prototype est bon en 42-44, on va grader. Et donc là, en fait, on décline sur les autres tailles. Et là, on refait des tests. Parce qu'en fait, il ne suffit pas de rajouter ou d'enlever des centimètres entre un 42 pour arriver à un 64 ou pour arriver à un 34. On le fait en enlevant et rajoutant juste les centimètres. On fait essayer et là, on réajuste. Souvent, on va vraiment allonger les ceintures sur les grandes tailles beaucoup plus que des quelques centimètres. On va beaucoup les réduire sur les petites tailles. Il faut vraiment... retravailler les modèles pour qu'ils soient aussi séants sur un 34 que sur un 64. Et une fois que ça s'est fait, c'est bon, tu as un produit, donc après tu reçois tes têtes de série pour faire tes shootings, tu compentes tes matières et ça part en prod et deux à trois mois après, tu as tes bébés. Et nous, ce qu'on fait en général, c'est qu'une fois qu'on a shooté, on met en réservation. Soit en précommande, soit en réservation. Ça dépend sur le shorty comme c'est un produit qu'on maîtrise et qu'on sait qu'on va vendre. on a déjà passé des commandes donc on met juste en réservation de stock pour gagner un peu de temps sur la jupe short ce sera très certainement en précommande pour nous ça nous permet de financer en fait la prod et de gagner un peu de temps voilà c'était très long mais voilà globalement comment on développe un produit chez

  • Speaker #1

    nous c'est génial C'est absolument génial de suivre tout ça et d'avoir un petit peu l'envers du décor. Et d'ailleurs, pour celles et ceux qui voudraient voir l'envers de ton décor à toi, de chez votre entreprise, il me semble qu'en ce moment, tu fais 30 jours dans ma vie sur ton Instagram perso. Oui,

  • Speaker #0

    et sur mon TikTok perso.

  • Speaker #1

    C'est vraiment trop cool.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors en vrai, ce n'est pas tous les jours. Tous les jours, il y a des jours où je rate. Mais il y aura quand même 30 jours au total. Et oui, c'est rigolo à faire.

  • Speaker #1

    Moi je suis contente à chaque fois le soir quand je scrolle sur mon canapé de voir ta petite vidéo passer et franchement c'est mon petit rituel. Je vais être très triste quand tu vas arrêter de le faire.

  • Speaker #0

    bah ouais non mais je pense que j'arrêterai jamais complètement c'est plus que moi j'adore le faire et je trouve ça chouette de filer les coulisses et puis ça me fait des souvenirs mais c'est plus que je le ferais peut-être un peu moins régulièrement mais tu vois hier par exemple je l'ai pas fait parce que j'étais débordée là on est sur une semaine les gens ne le savent pas mais nous de lancement de réservation donc là le shorty arrive en réservation dans 4 jours donc la tout doux est colossale donc c'est vrai que dans ces cas-là parfois j'oublie de filmer ce qui se passe donc typiquement hier j'ai loupé un jour mais voilà je m'en tiens par rigueur tu vois ça fait partie des choses qu'on disait tout à l'heure je mets pas la rate au courbouillon pour des trucs qui sont pas indispensables pour ma boîte c'est pas vital voilà j'ai préféré dormir c'est le genre de truc bah voilà mais ça c'est le genre de truc qu'il faut apprendre à se lâcher la grappe aussi complètement donc

  • Speaker #1

    complètement donc c'est c'est une très bonne décision en tout cas s'il y a des gens qui veulent te suivre qui veulent suivre l'aventure cuisseau je mettrai tous les petits liens dans la description de cet épisode merci et je pense qu'il va être temps de se dire au revoir car je crois que tu as beaucoup de travail mais toi aussi absolument absolument Léa encore merci d'avoir accepté de me rejoindre aujourd'hui pour cet épisode de Chromatica c'est toujours un immense plaisir d'échanger avec toi et je sais que c'est pas facile de booker un petit créneau tellement t'as du travail alors vraiment encore une fois merci c'était vraiment top je suis ravie et bah merci à toi ça m'a fait trop plaisir et j'ai toujours une heure pour toi tu le sais et

  • Speaker #0

    bravo pour ce podcast parce que il y en a plein qui se lancent mais sur ta thématique euh

  • Speaker #1

    il n'y en a pas tant que ça et je le trouve super donc bravo merci beaucoup en tout cas encore une fois pour celles et ceux qui veulent suivre Cuisseau et Léa et son aventure entrepreneuriale tous les liens seront dans la description de l'épisode et quant à moi je vous retrouverai au prochain épisode Merci d'avoir écouté cet épisode de Chromatica, j'espère vraiment qu'il t'a plu. N'oublie pas de t'abonner sur ta plateforme d'écoute préférée et de laisser un commentaire ou un mot d'amour, ainsi que des étoiles. C'est vraiment ce qui aide à faire connaître le podcast en plus de m'envoyer du love. On se retrouve dans le prochain épisode, mais en attendant, tu peux me suivre sur Instagram pour jeter un oeil à mon travail. D'ici là, porte-toi bien et je te dis à très très vite !

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