Speaker #0Bonjour, c'est Émilie du podcast « Maman à maman au cœur du TDAH » . Je suis tellement heureuse de vous retrouver ici, donc merci d'être là vraiment, de me soutenir à chaque fois. Merci d'avoir attendu, je sais que ça fait plusieurs semaines que je n'ai pas publié. Donc si tu es maman d'un enfant TDAH, tu sais pourquoi. On est dans le jus entre les rendez-vous, l'école, les émotions, la charge mentale. parfois juste tenir debout, c'est déjà beaucoup. Donc je voulais revenir avec vous sur un épisode très intime de ces 15 derniers jours, un sujet que j'ai gardé dans mon cœur pendant longtemps, la médication. Donc la première fois qu'on nous a parlé de traitement pour Charlie, c'était il y a presque deux ans. Donc avec Jérémy, on avait dit non, on va essayer de gérer, de voir ce qu'on peut mettre en place, de voir ce qu'on peut faire différemment. On avait dit non. Pas parce qu'on rejette la médication, mais parce que je n'étais pas prête et lui non plus. Jérémy, mon mari, n'était pas prêt. Et on trouvait que Charlie, voilà, il était petit, il avait 6 ans. Donc on trouvait que c'était trop tôt, trop jeune, on ne comprenait pas trop. Et on se posait, voilà, tous les deux, Jérémy et moi, beaucoup de questions. Est-ce que, voilà, les questions qu'on pouvait se poser à l'époque pour Charlie, est-ce que ça va changer sa personnalité ? Est-ce que je fais ça pour qu'il rentre dans le moule ? Est-ce que c'est parce que je n'ai pas su gérer ? Donc encore une grosse culpabilité sur mes épaules. Et on se posait aussi la question des effets secondaires, le regard des gens, le jugement. On était vraiment un peu là-dedans, en boucle. Alors on a fait autrement. Concrètement, on a mis en place des outils, on a travaillé avec les professionnels qui l'accompagnent encore aujourd'hui. Et donc je les remercie régéné assez pour tout ce qu'elles font pour eux. Pour lui, Zélie, Sandrine, Floriane et la pédiatre qu'on a changée il n'y a pas longtemps. C'est sympathique comme tout. Donc, on travaille avec les professionnels, comme je viens de les citer. On a ajusté aussi beaucoup de choses à la maison, mais on se rend compte que ce n'est pas toujours possible et cohérent de toujours tout ajuster pour lui. Parce que juste derrière, comme vous le savez, on a mis IMAX comme 6 ans. Et ça, ce n'est pas toujours facile. pour eux d'arriver derrière et de se dire « Ok, pour Charlie, c'est comme ci, mais pour nous, c'est complètement différent. On n'a pas tout à fait la même chose. Et ça, je peux comprendre que c'est compliqué pour eux. » L'école aussi a été ajustée pour lui. On a ajusté aussi pas mal de choses, notamment sur les temps hors scolaire, notamment le centre aéré pendant les grandes vacances. Il y a beaucoup mes beaux-parents qui gèrent, beaucoup moi aussi, Jérémy. Donc c'est vrai que le centre aérien apportait une source de stress pour lui. Donc du coup, on le fait autrement et du coup, c'est vrai qu'il est beaucoup, beaucoup, beaucoup à la maison. Et ça, ça peut être aussi compliqué dans la gestion du quotidien. Parce que nous, les parents, on est dans le jus. Donc voilà, on ne se culpabilise pas, c'est OK. On est toutes faites pareil. donc on se... On se tire le chapeau et on se dit du courage. Donc, ça a tenu, forcément, comme ça, comme ça tient dans beaucoup de familles. Voilà, on essaye des hauts, des bas, des tempêtes, des éclaircies. Et surtout, on ne se juge pas, bien sûr. Et puis, voilà. Et puis, la vie, elle a changé. La vie, elle frappe, comme elle sait le faire parfois. Donc, Charlie, il a perdu son papy au mois de mai. de façon brutale. C'était le pilier de tout le monde, un refuge. Autant vous dire que ça nous a fait bizarre qu'il parte comme ça, si vite. Dans le monde de Charlie, il y a quelque chose qui s'est brisé. Je ne saurais pas vous dire quoi, mais depuis là, moi, c'est ce que j'ai remarqué. Son trouble de l'attention s'est intensifié. L'agitation, les émotions fortes, la concentration et surtout la colère. Les tempêtes, elles sont... beaucoup plus fréquentes, plus fortes et plus douloureuses. Il est accompagné quasiment toutes les semaines par Florian, qui fait un travail extraordinaire avec lui. Mais Charlie est hyper fermé, donc du coup, il a du mal à poser ses émotions, à poser sa douleur, et ça, c'est compliqué pour tous. On dit souvent que le trouble de la tension est un trouble de la régulation émotionnelle. Et quand un enfant vit un choc comme celui-là, tout ressort. Je peux vous confirmer que c'est vrai. Et là, je peux vous dire que tous les outils qu'on avait mis en place il y a deux ans avec mon mari, ça ne suffit plus. Je le voyais se décourager, se sentir nul, se comparer aux autres. Et c'est vrai qu'il passe son temps à se dévaloriser par rapport à son frère, à ses frères, à sa sœur, par rapport aux copains aussi. Et on voyait la souffrance, on voit la souffrance dans Charlie et ça, ça a été compliqué. Donc, il y a 15 jours, on a pris rendez-vous avec, ça faisait plus d'un an qu'on était en liste d'attente avec cette pédiatre. et je lui ai parlé de tout ça et elle m'a dit, ce serait peut-être bien à midi de revoir pour le cacher, et je lui ai dit c'est drôle parce qu'on en avait reparlé avec Jérémy quelques jours avant et on s'est dit peut-être donc il y a 15 jours quand Charlie a pris son premier cachet j'étais là avec lui, j'ai eu la gorge serrée je me suis dit est-ce qu'il va arriver à le prendre et en fait je me suis sentie coupable et à la fois soulagée. Alors, je peux vous dire que c'est bizarre comme sensation, mais c'est vrai. Être maman d'un enfant TDAH, c'est vivre dans des émotions contradictoires. C'est ça, ce que je vous disais. J'étais coupable, mais soulagée. Je l'ai regardée comme si j'allais voir quelque chose changer tout de suite. Bien sûr que non. Ça n'est pas magique. Mais il y a eu des petites choses, et ces petites choses changent tout. Et quand je lui ai posé la question, trois quarts d'heure après avoir pris son cachet, je lui ai dit, « Charlie, tu te sens comment ? » Il me dit « J'ai l'impression d'avoir mon cerveau qui est rangé et ça, c'est chouette. » Ok, ok, ok, je suis bon, c'est cool. Donc Charlie, il a suivi cette consigne du premier coup. Moi, j'étais fière quand il a réussi à prendre son cachet. Et la maîtresse qui me dit « Bon, aujourd'hui, on voit qu'il a pris son cachet, mais ce n'est pas mieux. » Donc du coup, on sait comment ça va se passer la médication. Il va falloir tester plusieurs molécules. Il va falloir vivre avec l'effet rebond du midi, du soir. Parce que la médication qu'il a actuellement, c'est la libération prolongée. Il le prend uniquement quand il va à l'école. Voilà, donc c'est vrai que pour le coup, Jérémy et moi, on ne voit pas les effets du médicament sur la journée. Donc c'est vraiment la maîtresse qui nous fait le retour. Mais voilà, après on va rediscuter avec la pédiatre d'ici quelques jours, donc on va pouvoir aussi ajuster les choses. Mais voilà, après, pour le coup, ce n'est pas magique, mais on a franchi un cap de se dire que si on peut l'aider avec la médication, si la médication peut l'aider au quotidien, eh bien c'est OK. On ne se culpabilise plus, tous les deux. Et ce qu'on fait, c'est parce qu'on… Le choix qu'on a fait, c'est parce qu'on aime Charlie. et qu'on veut le voir évoluer, et qu'on veut que l'école ne soit plus une souffrance, que son comportement, et lui, il l'a bien vu, que son comportement, il avait changé, qu'il s'était intensifié, qu'il était plus dans la douleur, dans la tristesse, et que c'est OK d'avoir envie de vivre une vie normale d'un petit garçon de 8 ans. Et c'était à nous de choisir, en fait, Jérémy et moi, de savoir si on donnait la médication ou pas. Donc, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. Je ne sais pas si c'est la solution parfaite, mais je sais que pour l'instant, ils se sentent mieux. Et ça... c'est tout ce qu'on voulait. Je ne vous donne pas de conseils. Je ne suis pas médecin. Je ne suis pas là pour te dire ce que tu dois faire. Je partage juste notre chemin. Peut-être que pour toi, tout sera différent. Peut-être que tu ne vaudras jamais de médication. Peut-être que tu en veux, mais que tu n'oses pas. Peut-être que tu es au milieu, dans la peur et l'espoir en même temps. Et tout ça, c'est ok. Si tu es à ce moment-là, je veux que tu saches que tu n'es pas seule. On porte tellement de choses. On apprend en marchant. On essaie. On se trompe, on recommence. Et parfois, on se trompe. Accepter de l'aide, sous n'importe quelle forme, c'est un acte d'amour immense. Et c'est ça qu'on a compris il y a peu avec Jérémy. C'est que finalement, ce n'était pas un échec, mais c'était finalement lui donner beaucoup d'amour pour qu'il se sente mieux. Merci à vous, à toi, d'avoir écouté jusqu'ici. Merci de m'avoir attendu ces longues semaines, même dans le silence. Si cet épisode t'a touché, si tu t'es reconnu, j'aimerais te demander un petit geste qui change tout pour moi. Mets 5 étoiles sur le podcast. Abonne-toi pour ne pas manquer les prochains épisodes. Et si tu veux qu'on soit plus proches, tu peux me rejoindre sur Instagram. Je partage le quotidien, les galères, les victoires, les larmes, la vraie vie. Merci, on se retrouve bientôt. En attendant, prends soin de toi. Tu fais du mieux que tu peux et c'est déjà énorme.