- Speaker #0
Hey
- Speaker #1
Mamadissi est d'ailleurs bienvenue sur Mamel, le podcast nourricier qui voyage au cœur de la maternité. Célébrez l'enfantement, honorez toutes les histoires de mères, de femmes, à la fois singulières et universelles. Explorez les mystères qui entourent la naissance des origines à aujourd'hui. Se reconnecter avec la nature pour renouer avec sa vraie nature. Voilà l'essence de Mamel. Je m'appelle Marion. Et j'ai créé cet espace pour te faire connaître cette vision à la fois avant-gardiste tout autant qu'ancestrale de la maternité. Ici, tu voyageras à travers les témoignages de femmes, de mères, venues des quatre coins du monde, qui te transmettront leur histoire, mais aussi leurs us et coutumes, afférentes à la maternité et à leur mode de vie. MAMEL, ce veut être un podcast qui renoue avec notre instinct primaire, primitif, animal, la femme sauvage qui sommeille en toi et qui reprend ses droits et sa place dans la nature et en connexion totale avec elle. Se nourrir, se ressourcer, accueillir ce qui y est pour révéler toute cette puissance intérieure que tu as en toi. Mamel, c'est aussi une boutique artisanale où vous pouvez retrouver mes propres créations, des bougies de grossesse, des cartes d'affirmation positive, des coffrets de grossesse, de naissance ou encore sur le deuil périnatal. Vous pouvez les découvrir en allant sur mon site internet mamel.fr. Mais ma mission première est de te proposer des épisodes authentiques dont le but est de nourrir. Fortifier ta maternité par la curiosité. Ouvrir son regard sur la maternité, sa maternité, c'est se donner la liberté de penser sa maternité autrement, différemment, et d'être alors en capacité pleine et entière de créer sa propre maternité. Aujourd'hui, c'est Victoria que je reçois dans mon espace. Victoria vient vous partager son récit de naissance extrêmement inspirant, puisqu'après une grossesse où elle a pu surfer jusqu'à la fin en connexion avec son bébé, elle a décidé de donner naissance à domicile au Brésil. Un échange riche dans la façon d'appréhender la naissance à domicile dans un autre pays que le nôtre. Une naissance d'ailleurs que Victoria n'aurait sans doute pas envisagé de la sorte si elle était restée en France. Je vous laisse écouter ce magnifique récit avec Victoria, belle écoute les mamas, et n'hésitez pas à liker ou à vous abonner à ma chaîne si vous souhaitez découvrir d'autres épisodes aussi inspirants que celui de Victoria. Bonjour Victoria !
- Speaker #0
Bonjour !
- Speaker #1
Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui, Victoria, à mon micro. C'est moi qui t'ai contactée. Il n'y a pas si longtemps, j'ai découvert ton compte à travers celui de Sandra Ambos, Naissance d'une maman. J'ai découvert ton compte avec des photos de toi enceinte sur une planche de surf au Brésil. Et je me suis dit, waouh, alors déjà, c'est assez inédit avec notre regard franco-français. Et qui plus est, j'ai vu que tu avais donné naissance à domicile il y a peu. Et voilà, ça m'a donné l'élan de te contacter et d'en savoir un petit peu plus sur ton mode de vie, comment tu as en tout cas accompagné cette grossesse au-delà de nos frontières françaises et savoir un petit peu aussi comment tu as ressenti cette première naissance de maman. Alors, je suis vraiment ravie, Victoria, encore une fois, de t'avoir. Et peut-être que sans plus tarder, je vais te laisser te présenter en quelques mots ainsi que ta petite famille et j'en ai déjà un peu trop dit en disant que tu étais au Brésil mais peut-être nous présenter aussi les raisons pour lesquelles tu es là-bas
- Speaker #0
Merci beaucoup déjà de m'avoir invitée sur ce super podcast c'est vraiment une super idée alors je m'appelle Victoria j'ai 34 ans je vis au Brésil comme tu l'as dit ça va faire 6 ans j'ai donné naissance à Alicia qui a 3 mois Et j'ai un compagnon qui est chilien, donc même si j'habite au Brésil, mon compagnon n'est pas brésilien mais est chilien. En niveau job, je suis responsable communication d'une medtech et comme tu l'as bien précisé, je suis absolument passionnée de surf. Donc voilà. Et pourquoi le Brésil ? Comment je suis venue arriver au Brésil ? En fait, je suis arrivée avec un working holiday. j'ai toujours eu cette curiosité du brésil à travers ma tante qui avait fait un voyage très très longtemps au Brésil et elle m'a partagé son expérience quand j'étais toute petite et je sais pas pourquoi en fait elle est restée dans la tête, elle a planté sa petite graine et je me suis dit ah oui un jour il faut que j'aille au Brésil, il faut que j'aille au Brésil mais je voulais pas y aller juste en vacances donc j'attendais vraiment un visa long terme pour pouvoir y aller et ce visa s'est présenté, je me suis lancée, j'ai rencontré mon copain et la... Il est arrivé et j'ai décidé de rester au Brésil pendant la pandémie avec mon copain et je suis tombée totalement amoureuse de mon copain et de la culture également brésilienne. Voilà, pour moi, ça a été un peu une évidence d'habiter là-bas.
- Speaker #1
Et donc, c'est là-bas aussi que le désir d'enfant est né et que tu es devenue enceinte ?
- Speaker #0
Exactement, le désir d'enfant est né là-bas parce qu'à la base, je n'étais... Ça n'a pas été un rêve pour moi de devenir mère. Ce n'est pas été « je veux devenir mère » . Ce n'est pas un objectif vraiment dans ma vie. Mais je n'étais pas fermée. Je savais que quand j'allais rencontrer la bonne personne et que si cette personne-là boulait des enfants, que ça pouvait être possible. Et donc, j'ai rencontré mon compagnon que j'aime. Et perdument. Et effectivement, pour lui, avoir un enfant, c'était quelque chose de très important. Et de cet amour, voilà, on s'est multipliés. Et ce désir d'enfant, effectivement. Et au Brésil. Mais je me suis quand même posé la question.
- Speaker #1
Ouais. Alors, comment justement tu as vécu ta grossesse, sachant que tu connais très bien en tout cas le protocole, les protocoles qu'il y a aussi en France. Donc cet échange aussi va pouvoir être nourri sur cette, pas cette comparaison, mais en tout cas ce prisme de la naissance au Brésil et celui que l'on a et que l'on connaît en France. Comment toi, en tout cas, tu as été accompagnée au cours de cette grossesse ?
- Speaker #0
Alors au Brésil, c'est très simple. Chaque quartier a un poste de santé. et en fait il faut s'enregistrer à son poste de santé donc dire hello hello je suis enceinte et là ils te prennent totalement en charge donc c'est à peu près comme en France où tu as un suivi tous les mois et je n'ai pas une grossesse à risque donc c'est assez simple ils me font un... ils te prennent le taux de glycémie oui chaque mois ils te... pèse, il te demande si tu n'as pas de symptômes. Au début de grossesse, il te demande bien si tu prends des suppléments.
- Speaker #1
Oui, ou traitements.
- Speaker #0
Non, tu sais, des vitamines en gros. Il te demande si… Ah d'accord. Oui, parce qu'il te faut prendre une prise de sang forcément pour voir si tout est OK, etc. Et suite à ça, ils te... Moi, ma gynéco m'avait prescrit des vitamines. OK. Alors, avant la grossesse, déjà.
- Speaker #1
Oui, en préconception.
- Speaker #0
En préconception, exactement. Et elle m'a dit, il faudrait que vous continuez pendant la grossesse. Donc, il y a ça. Et sinon, non, c'est très... Moi, j'ai trouvé qu'en fait, c'était très léger. Parce que je le répète encore, c'était une grossesse qui n'était pas à risque. Donc, c'était vraiment... basiques et moi ça m'a permis justement de pas trop m'angoisser en fait parce que c'était pas des examens récurrents tout le temps, qu'il fallait tout le temps faire et moi je pense que ça ça m'aurait vachement angoissée de tout le temps être en examen, de tout le temps faire des ultrasons donc c'était assez basique voilà, trois ultrasons aussi je pense, trois échographies excuse-moi, trois échographies comme en France je pense c'est ça aussi ... qui sont recommandés.
- Speaker #1
Chaque trimestre, oui.
- Speaker #0
À chaque trimestre. Après, dans la pratique en France, je ne sais pas si c'est le cas à chaque fois. Je pense que ça dépend du spécialiste également parce que j'ai, à ma connaissance, des personnes qui ont été enceintes autour de moi en France, c'était tous les mois. On leur demandait de faire des échographies. Donc, je pense que ça dépend aussi du spécialiste qu'on a.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais dans mon canon ça s'est super bien passé ce suivi de grossesse très très bien j'avais passé aussi un mois en france donc j'ai fait aussi une échographie en france
- Speaker #1
et voilà aucun en tout cas aucun marqueur de mot de grossesse particulier puisque enfin ça aurait pu mais c'est vrai que tu as été sur ta planche de serve jusqu'au bout aussi donc tu t'es aussi nourrie et dans tous les sens du terme avec une activité aussi physique en parallèle pour entretenir jusqu'au bout l'arrivée de ta fille ah oui oui c'était génial ça c'était vraiment génial
- Speaker #0
Rien que d'en penser, de rien que d'y penser, là, ça me met un peu les larmes aux yeux parce que c'était vraiment un... C'était vraiment un moment assez agréable, intense, où j'étais vraiment connectée avec ma fille dans le ventre, donc c'était top. Et où elle me laissait, en fait, parce que voilà, sur cette question de surf, de surfer à huit mois. Mais moi, je ne savais pas que j'en étais capable parce que elle, c'est le bébé qui doit te laisser la possibilité. Après, il y a la possibilité de se mettre à genoux, etc. Mais moi, je me suis mise… Je pouvais encore me mettre sur le ventre parce qu'elle se mettait dans le ventre, enfin dans le ventre, d'une manière que je pouvais me mettre sur le ventre. C'est incroyable. Voilà, si elle ne me laissait pas faire, non, je ne pouvais pas surfer. Donc, non, non, non, j'ai très bien vécu. Et oui, j'ai essayé de rester…
- Speaker #1
active et de pratiquer tout au long de cette grossesse ouais alors quel était ton projet de naissance si je puis dire comment ça se passe pour le coup au Brésil en tout cas quand tu souhaites un projet de naissance notamment d'un accouchement à domicile comment est-ce que vous êtes amenée vers cet accouchement à domicile c'est quelque chose de personnel on ne l'amène pas donc mon poste d'accord
- Speaker #0
Par exemple, quand j'essayais pas, je l'aurais pas nécessairement dit parce que je l'ai dit même à la fin, à toute fin, toute fin, toute fin, quand en fait elle est née. Ah oui ! Les spécialistes ne vont pas te recommander l'accouchement à domicile. C'est vraiment une démarche personnelle.
- Speaker #1
D'accord. Donc ça voudrait dire que c'est peu courant aussi au Brésil ?
- Speaker #0
C'est peu courant, c'est 0,5% des naissances. C'est soit tu n'as pas le choix, donc ça veut dire si tu es dans une zone reculée et que tu n'as pas accès à des hôpitaux, en fait tu as les parterres qui sont là justement pour faire ton accouchement à domicile, les professionnels. Ou sinon... c'est un choix personnel et il faut que tu payes. Donc, c'est assez... Comment dire ? Ce n'est pas accessible, quoi.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que moi, j'ai des copines qui voulaient un accouchement à domicile, mais pour faute de moyens, n'ont pas pu faire cet accouchement à domicile. Des Brésiliennes.
- Speaker #1
Ok, d'accord. Effectivement. Tu m'avais dit, je crois, la somme exacte pour...
- Speaker #0
C'est 8 000 réals, ce qui correspond à 1
- Speaker #1
200 euros. 1 200 euros, voilà, pour un AD, effectivement. Alors, l'accompagnement, il se fait avec, tu m'avais distingué, il me semble, quant aux professionnels de santé, est-ce que ce sont des sages-femmes ?
- Speaker #0
C'est deux sages-femmes et effectivement, c'est une équipe. Moi, j'ai fait appel à une équipe, donc elles sont trois en tout dans cette équipe. Lors de l'accouchement... obligatoirement de sage-femme et j'ai également fait appel à une doula qui a été très importante lors de l'accouchement.
- Speaker #1
D'accord. Alors, est-ce qu'il te propose un accompagnement particulier ? Ce que je veux dire par là, c'est par exemple ici, on va pouvoir avoir des séances, des sessions sur la physiologie de la naissance. Est-ce que ça a été ton cas ?
- Speaker #0
Exactement. Dans ce package, si on peut dire ça comme ça, il y a... trois séances avant l'accouchement et une séance également après l'accouchement, donc sur la physiologie de la naissance, sur les risques également qu'il peut y avoir pendant la naissance, qui peut se passer en fait. Et donc, elle m'a bien expliqué tout ce qu'on ne veut pas. Mais elle me dit, mais il faut que vous sachiez, c'est hyper important que vous sachiez ce qui peut arriver en fait, et les cas où on va être amené à aller à l'hôpital. et comment nous on procède. Donc moi, ça m'a fait un bien fou de savoir ça en fait. Je sais que pour certaines personnes, ça peut les angoisser de savoir ça, pour un accouchement à un domicile, mais moi au contraire, je me suis dit mais non, il faut que je sache. Ce qui peut se passer en fait. Et à chaque fois, elles m'ont bien dit, c'est vraiment dans des cas rares parce qu'encore une fois, dans une grossesse normale, c'est un risque infinie que ça se passe. Mais on vous partage quand même cette information.
- Speaker #1
Quand tu l'as dit tout à l'heure, tu as eu un cours suivi aussi en France. Donc, ça veut dire que tu es revenue en France au cours de ta grossesse. Est-ce que tu en as informé ta famille de ce projet et comment est-ce qu'il a été accueilli ?
- Speaker #0
Ma famille l'a plutôt bien pris. Ma mère, je pense qu'elle avait très peur, mais en règle générale, elle l'a bien pris. Donc famille proche. Oui. Je leur ai annoncé. Par contre, la famille un peu plus... Je ne vais pas dire éloignée, mais famille cousin, tonton, etc. Je ne leur ai pas dit. Je dis oui, oui, je vais le faire à l'hôpital parce que juste avant... j'ai eu la mauvaise surprise de l'annoncer à une amie et ça a été catastrophique. Et je me suis dit, bon, d'accord, je ne peux pas l'annoncer à tout le monde. Il y a des personnes qui effectivement ne sont pas prêtes ou du moins n'ont pas le tact de ne pas projeter leur peur sur moi. Et donc, il fallait que je me protège par rapport à ça.
- Speaker #1
Tu n'en avais pas parlé non plus aux professionnels de santé qui t'ont ausculté quand tu es revenue en France.
- Speaker #0
Non, non, non.
- Speaker #1
C'est quelque chose que tu souhaitais en tout cas peut-être faire silence pour te protéger.
- Speaker #0
Oui, et je trouve ça vraiment dommage parce que j'aurais vraiment voulu plus le partager. J'avais envie de le dire, oui, j'ai envie d'accoucher à domicile. En fait, j'avais envie d'en parler. Et parce que je trouve que c'est beau. Enfin, de toute façon, tout type de choix d'accouchement, quand on est OK, c'est beau. J'avais envie d'en parler comme tout le monde. Mais non, pour me protéger, je préférais pas le dire.
- Speaker #1
Alors, comment s'est passé ton accouchement ? Et avec qui tu étais, justement, le jour J ? Est-ce qu'il était, en tout cas, aussi beau et aussi doux que ce que tu aurais pu imaginer ?
- Speaker #0
Alors, il s'est extrêmement bien passé. J'ai eu l'accouchement que je rêvais. Il ne s'est pas passé comme je l'imaginais forcément, ça fait partie. Mais c'était l'accouchement de rêve que je voulais. Mes parents étaient venus au Brésil pour justement accueillir Alicia et voir Alicia. Et en fait, la première partie d'accouchement s'est passée avec eux. Et j'ai été très surprise de la réaction de mes parents. Ils n'étaient pas stressés du tout. Ils étaient « Ah, ok, tu as des contractions, ok, bon, tu as besoin de quelque chose. » Alors que ma mère, c'est une stressée de la vie. Et alors là, je ne sais pas pourquoi, elle a été très calme. Moi, pareil. À la base, je suis quelqu'un de très stressée, de très anxieuse. Et en fait, le jour J, bouf ! Moment présent. Moment présent. Je n'ai jamais été... aussi dans le moment présent de ma vie. J'étais tellement surprise et j'étais vraiment, OK, bon, ben allez, c'est parti, ça va se passer. Et on avait un groupe WhatsApp avec toute l'équipe, donc la doula, les sages-femmes, et je leur tenais au courant de mes contractions et mes contractions, elles ont commencé à peu près à 9h, 10h et ma doula, je crois qu'elle est arrivée vers les... 11 heures et Alicia a pointé son nez à 3 heures du matin. Donc, ça a été assez… Tout s'est enchaîné assez rapidement.
- Speaker #1
Effectivement, oui.
- Speaker #0
Et non, ça a été intense, incroyable. Et le fait de sentir, de la sentir, de verbaliser aussi tout ça, parce que j'ai vachement extériorisé avec des sons. Ça m'a vachement aidée. Je ne sais pas, j'étais dans un autre univers. Je n'étais plus là, dans le moment présent. Et c'était vraiment incroyable.
- Speaker #1
C'est vrai que j'ai oublié de te poser la question aussi, Victoria. Est-ce que ton compagnon avait des peurs ou en tout cas un jugement porté sur l'accouchement à domicile ou pas du tout ? Il a été aussi aidant et très accompagnant.
- Speaker #0
Il a été très accompagnant, il n'a jamais remis en question ce choix. Je lui ai même posé la question parce qu'à la base, j'ai dit « oui, moi je vais accoucher à domicile » et sans vraiment lui demander son opinion, mais parce que je voyais non plus qu'il n'y avait pas trop de réaction. Et Madoula, elle m'avait posé des questions. Et elle m'avait dit, mais alors, comment ça se passe ? Benjamin, il s'appelle mon compagnon. Benjamin, il est OK ? Et là,
- Speaker #1
je lui ai dit,
- Speaker #0
c'est vrai, je ne vais pas poser la question. Je vais lui poser la question. Et il m'a dit, oui, oui, moi, à partir du moment que c'est ce que tu veux, c'est parti. Et je lui ai dit, bon, top, allez, c'est parti.
- Speaker #1
Est-ce que peut-être aussi le fait que, je ne sais pas, sa culture d'origine a pu avoir aussi une incidence sur cette vision-là ou pas du tout ? Je ne sais pas si tu sais un peu le contexte dans lequel il est né ou peut-être, je ne sais pas s'il y a des frères et sœurs, peut-être que c'est au Chili aussi quelque chose qui peut être plus commun ?
- Speaker #0
Non, je ne pense pas. Je pense que c'est vraiment de lui, de sa personnalité, du fait de voir la naissance comme un processus naturel. que justement, tous les deux, on n'est pas très hôpital. On n'est pas... Enfin, moi, c'est quelque chose qui m'angoisse. Lui aussi, c'est quelque chose qui l'angoisse un peu. Donc, ouais, c'est plutôt dans cette dynamique-là. Après, je pense qu'au Chili, l'expérience qu'il a eue de sa sœur, c'était hôpital aussi. Donc, non, c'est... Ouais, personnalité, je pense.
- Speaker #1
Alors c'est sûrement ce socle-là aussi que tu décris, qui t'a donné aussi envie de donner naissance à domicile, si tu n'es pas très à l'aise avec le côté médical ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui, oui. En fait, cet accouchement à domicile, c'est surtout quand je visualisais avant les accouchements, et que, bon, c'est bête et méchant, mais de voir les accouchements en film ou en docu à domicile ou à l'hôpital. Moi, clairement, à l'hôpital, ça ne me faisait pas rêver. Je me disais, non, moi, ce qui me faisait rêver, c'était vraiment l'accouchement à domicile. Je voyais ça vraiment beaucoup plus nature, beaucoup plus, ah, je peux faire ce que je veux, en fait. Je suis chez moi, je suis dans le confort de ma maison, dans l'intimité, sur tout ça, en fait. L'intimité de ma maison. J'avais peur de ne pas pouvoir me lâcher, parce que j'étais à l'hôpital. Alors que chez toi, tu peux te lâcher, j'étais à poil, j'étais trop molle.
- Speaker #1
Ah ouais,
- Speaker #0
non, non, mais voilà, je pouvais verbaliser alors que je pense qu'à l'hôpital, j'aurais peur de verbaliser. J'aurais peur de... Je sais déjà que je n'aurais pas pu manger alors que là, j'avais la possibilité de manger, de boire, de faire ce que je voulais en fait.
- Speaker #1
Alors justement, ces premiers jours avec cette rencontre aussi avec ta fille, comment tu les as vécues ? Sachant qu'elle est née il n'y a pas si longtemps, tu es en plein postpartum encore, on va peut-être en parler un petit peu plus après. Mais les premiers instants et la rencontre, comment est-ce que tu l'as vécue ?
- Speaker #0
La golden hour, incroyable. Incroyable, le pot contre pot, elle a directement pris mon sein, elle avait faim et alors là, fou ! moment de latence dans l'air, le temps s'est arrêté, on était tous les trois dans le lit, incroyable, incroyable cette rencontre, les hormones étaient, j'étais super high in the sky, j'étais en train de voler, je ne sais où, je pense que voilà, l'ocytocine a bien fait son travail, j'étais vraiment... dans un petit nuage, c'est passé très très vite et la rencontre s'est très bien passée. Et j'en ressors en fait, comment dire, mon esprit, là de postpartum, c'est juste maintenant en fait que je suis en train de tout, comment dire, d'avoir du recul sur toute la situation.
- Speaker #1
C'est ça, là. Peut-être aussi parce que tu as repris le travail aussi.
- Speaker #0
Oui. Ça peut être le cas.
- Speaker #1
Est-ce que ça a été quelque chose, en tout cas pour toi, un passage important, justement, cette reprise du travail ? Alors, en point négatif ou positif, peu importe, mais est-ce que ça a été doux pour toi, cette reprise ?
- Speaker #0
Oui, ça a été très doux dans le sens où j'ai de la chance, et bon, tant mieux, de pouvoir travailler en ligne et d'organiser mon temps comme je peux pour travailler. Donc, ça a été doux, mais en même temps, c'est toute une réorganisation. Donc, ce n'est pas comme avant et c'est normal. Je ne l'espérais pas. Mais donc, voilà, c'est une nouvelle organisation à mettre en place et d'avoir cette flexibilité de travailler en ligne, c'est un grand plus parce que… franchement, sinon ça aurait été difficile. Et aussi d'avoir la disponibilité de mon partenaire, parce qu'en fait, quand c'est moi qui travaille en ligne... C'est mon partenaire qui s'occupe de notre fille. C'est ça. Donc, c'est hyper important aussi d'avoir ce relais-là pour notre fille.
- Speaker #1
Est-ce qu'avec le recul aussi, tant qu'on y est justement avec cette prise de hauteur, est-ce que tu penses que tu aurais pu mener ce même projet de naissance si tu étais restée en France ?
- Speaker #0
Je pense que ça aurait été un peu plus difficile d'avoir ce projet de naissance en France de par l'environnement. Parce que quand j'étais retournée en France, j'attendais beaucoup de ce retour en France. Je me suis dit, je suis enceinte, ça va être génial, je vais voir ma famille, mes amis. Mais en fait, ça a été plus stressant qu'autre chose. Et je trouve qu'ici au Brésil, le fait... de voir la naissance comme quelque chose de vraiment positif. Peu importe le type d'accouchement. La grossesse et la naissance comme quelque chose de positif. Waouh, c'est génial, tu vas mettre un enfant au monde. Alors qu'en France, je l'ai senti vraiment comme si c'était une maladie. et alors attention il faut faire attention à tout, t'as fait ça,
- Speaker #1
t'as fait ci et ça m'a vraiment stressée d'avoir été en France donc je sais pas si mon projet de naissance en France ça aurait été plus dur oui c'est ça et le congé maternité au Brésil il est de combien de temps ?
- Speaker #0
le congé maternité il est de 4 mois aussi 4 pour les femmes d'accord,
- Speaker #1
il y a un congé paternité ou pas ?
- Speaker #0
oui
- Speaker #1
D'accord, aussi, également. Est-ce qu'en tout cas, il y a quelque chose qui t'a marqué peut-être ? Est-ce que tu ritualisais aussi, alors que ce soit ta grossesse ou ton accouchement ou l'après ? Est-ce que c'est quelque chose qui est courant dans ton mode de vie, si je puis dire, de ritualiser les étapes ? Ou est-ce que tu as été en tout cas accompagnée avec peut-être une thérapie holistique ou autre tout au long de cette naissance de maman ou pas du tout ?
- Speaker #0
Alors je l'ai ritualisé dans le sens où je voulais vraiment, voilà c'est ça, je voulais être prêtre le jour J. Donc j'ai fait appel à une psychologue parce que je voulais vraiment pas retranscrire les mêmes schémas que j'ai pu avoir. Donc je me suis dit, oula, il faut que je fasse un travail dessus pour ma fille avant que ça se... avant qu'elle arrive et puis maintenant continuer voilà toujours la doula également elle a fait il y a un rituel qui s'appelle le rituel d'espedida d'abarig c'est pour dire au revoir au ventre donc ça c'est tu fais appel à des amis moi j'ai fait appel à une copine et elle en fait la doula elle prend soin de toi elle fait des petits du... un massage des pieds avec des herbes, elle peint le ventre, elle envoie plein d'énergie positive au ventre, et puis après, c'est effectivement à toi, en tant que mère, de dire bon, ben, ciao, petit ventre, voilà, maintenant, ça va être un enfant qui va naître, et c'est très joli, c'est très beau. C'est un beau passage, un rituel de passage qui est assez joli à faire. Et voilà.
- Speaker #1
Alors peut-être dernière question, Victoria, aussi sur ce postpartum. Est-ce qu'il y a un suivi aussi tel que l'on peut l'avoir, qu'on connaît en tout cas ici avec la rééducation, par exemple, du périnée, abdominal ? Est-ce que toi, en tout cas, tu es dans cette phase-là ? Ou peut-être que tu l'as terminée ? Et peut-être que tu as même repris d'ailleurs ta planche ou pas encore ?
- Speaker #0
Alors, je n'ai pas eu de... de rééducation de périnée, j'ai déjà repris ma planche. Les spécialistes m'ont juste dit « attends six semaines » parce que lors de mon accouchement, finalement, je n'ai pas eu de déchirure, je n'ai rien eu. Physiquement, j'étais bien. J'étais au taquet limite juste après l'accouchement. J'avais mon chat qui avait faim. J'ai fait « oulala, attends, il faut que je donne à manger. » Et Madoula, la fâche à ma gantelle, « non, non, il faut que tu restes à manger. » Bon, j'ai déjà fait « Bon, allez, c'est parti ! » On dit « Non, non, on se repose ! » Effectivement, oui. J'ai juste eu le go, il faut attendre six semaines. Il n'y a pas de rééducation du périnée comme en France, que les spécialistes le recommandent. Donc non, ça, il n'y a pas eu de suivi. Par contre, j'ai eu un suivi postpartum pour la dépression, justement postpartum avec Message Femme, pour avoir un petit... une petite réunion entre guillemets alors comment ça se passe, comment se passe l'allaitement elles sont très à cheval sur l'allaitement donc c'était vraiment pour savoir comment se passe ton allaitement comment vas-tu psychologiquement après le cet accouchement parce que cette réunion c'était deux trois semaines après l'accouchement et heureusement que j'ai eu cette réunion parce que je leur ai dit bah ouais voilà moi je suis complètement sous l'eau je pleure et elles m'ont dit bon bah c'est normal t'es en baby blues ... Par contre, si d'ici un mois, tu as toujours ces symptômes, tu nous le dis.
- Speaker #1
Dis-le-nous.
- Speaker #0
Parce que là, par contre… Oui, dis-le-nous, pardon, excuse-moi. Dis-le-nous parce que là, effectivement, on va passer déjà en dépression postpartum et il faut qu'on parle à ta psychologue pour voir si on ne peut pas axer les sessions de thérapie sur cette dépression postpartum. Mais c'est passé. J'ai eu le baby blues. Et heureusement qu'elles étaient là pour en parler, ça m'a vraiment permis de tout lâcher. Et même ces sages-femmes-là, qui elles aussi étaient mamans, m'ont dit « moi aussi je suis passée par là, c'est normal, t'inquiète pas » . Et ça m'a vachement rassurée.
- Speaker #1
Justement, ça permet de déculpabiliser et d'être accompagnée et de se dire qu'il n'y a rien d'anormal à accueillir cette vague d'émotions.
- Speaker #0
Totalement, totalement. Ah oui, parce que de toute façon, je me suis dit, j'étais tellement sous-ocytocine, tellement... perchée en haut là, tellement bien, que je me suis dit, à mon avis, la redescente, elle va arriver et effectivement, elle est arrivée et ça m'a permis de ne pas culpabiliser, de ne pas me dire que je suis une mauvaise mère parce que je pleure, parce que je ne suis pas 100%. Ah waouh, c'est trop bien, ma fille, elle est là et qu'effectivement, tu as une tristesse de l'avant. C'est ce que je disais, je disais à mon compagnon qui était là tout le temps. Je lui disais, mais tu me manques et tout. Mais il me fait, mais je suis là. Je lui fais, oui, mais tu me manques. Tu vois ?
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Donc, c'est ça, quoi. C'est ce sentiment. Mais ce qui fait aussi qu'on se sent vivante, de ressentir toutes ces émotions, qu'elles soient positives ou négatives, c'est wow ! Je n'ai jamais été aussi vivante.
- Speaker #1
C'est très intéressant sur ce suivi psychologique, effectivement, dont on manque, en tout cas, ici, en France. Est-ce que tu es revenue ou pas encore en France depuis la naissance de ta fille ?
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
pas encore. Non, pas encore. Donc, personne dans la famille ne l'a vu ou peut-être qu'ils sont venus ?
- Speaker #0
Sauf mes parents. Alors, juste mon père, ma mère et non, sinon, en vrai, personne ne l'a vu, à part mes parents.
- Speaker #2
Alors, peut-être,
- Speaker #1
Victoria, pour terminer cet échange qui, pour moi, était important, encore une fois, puisque tu nous as fait voyager aussi. au travers d'une autre façon, une autre vision aussi, de voir la naissance avec, en tout cas, ce que je retiens aussi, cet accompagnement psychologique qui est tellement important et précieux en postpartum. Quel est le message que tu souhaiterais faire passer en tant que jeune maman aux femmes et aux mères qui nous écoutent ?
- Speaker #0
Qu'on est fortes. On est incroyablement fortes. plus que... qu'on pense, parce que je pense que c'est ça dans notre société d'aujourd'hui. En tant que femme, on est souvent très infantilisée, on nous coupe les ailes dans notre pouvoir et on a vraiment cette force en nous incroyable. De croire en nous, on l'a, et justement d'avoir tout ce processus d'accouchement et de voir le pouvoir qu'on a. Je me suis rendue compte, maintenant je vois les mères. Je vois les mères. Avant, je ne les voyais pas. Je ne les voyais pas. Je ne voyais pas cette force que l'on a en nous chaque jour. Et de ne pas culpabiliser. On essaie toutes de faire au mieux chaque jour. Et on fait de notre mieux. Voilà. On fait de notre mieux. Et on est incroyables. Et pour les mamans aussi qui nous écoutent, les futures mamans plutôt, celles qui ont envie... en tout cas d'un projet de naissance à domicile, ça va super bien se passer. Voilà, celles qui n'ont pas de grossesse à risque, parce que c'est mon cas, donc je partage mon expérience, c'est celles qui n'ont pas de de grossesse à risque, ça va super bien se passer. Informez-vous, ayez confiance en vous, et voilà, il n'y a pas de raison, ça va super bien se passer. Et osez rêver, osez rêver votre accouchement, c'est surtout ça, osez rêver votre accouchement, parce que moi, je n'osais plus rêver mon accouchement. Je me disais, mais attends, mais... Je rêvais de mon accouchement. Ouais, bof, vu que tout le monde me dit que ça va faire mal, que ça va être oh là là, attention. Et justement, j'écoutais un épisode d'un podcast, d'un retour d'expérience d'accouchement à domicile et j'en avais les larmes parce que je dis mais c'est ce que je veux. C'est ça, c'est ça que je veux. Je veux rêver mon accouchement. Donc voilà, rêvez votre accouchement.
- Speaker #1
C'est ce qu'on retiendra. C'est merveilleux. En tout cas, Victoria, j'ai été très contente. de pouvoir te tendre mon micro pour que tu puisses nous partager ta jeune naissance de maman. Et vraiment, en tout cas, merci d'avoir pris ce temps à l'autre bout du monde pendant quelques instants. Merci infiniment. Et en tout cas, une bonne continuation et continue de savourer et de nous partager aussi toute cette douceur et toute cette joie de vivre à travers ton compte aussi. Merci infiniment, Victoria.
- Speaker #0
Merci beaucoup à toi. Merci de m'avoir invitée.
- Speaker #1
A bientôt Victoria.
- Speaker #0
A bientôt.
- Speaker #2
Mama, merci pour ta fidélité et ton écoute si précieuse pour moi et toutes les mamas auditrices. Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à t'abonner, commenter, liker mon podcast, mais aussi à t'abonner à mon compte Instagram, Mamel le podcast, pour y retrouver les moments phares des épisodes et bien plus. Mamel, c'est aussi un site internet, mamel.fr, où tu retrouveras des informations précises. sur les différentes façons d'incarner sa maternité, mais aussi une boutique en ligne où tu pourras t'offrir ou offrir un coffret envoûtant, original, avec des trésors venus d'ici et d'ailleurs. Alors n'hésite pas à parler de Mamel autour de toi. Cet épisode est terminé. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode, mais en attendant de se retrouver, Mama n'oublie pas, ta maternité t'appartient. Elle est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.