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#60 - "Je vivais à travers mon projet" - Mona Boujtita cover
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L'ascenseur émotionnel

#60 - "Je vivais à travers mon projet" - Mona Boujtita

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57min |04/10/2024
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L'ascenseur émotionnel

#60 - "Je vivais à travers mon projet" - Mona Boujtita

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57min |04/10/2024
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Description

💌 Tous mes exos d'auto coaching, dans ma newsletter, sur l'art de ralentir

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retrouver Mona, c'est ici !

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Ma formation pour apprendre à mieux gérer ses émotions : https://manontournant.podia.com/formation-gestion-des-emotions


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Ce podcast est sponsorisé avec amour par Ausha, la plateforme d’hébergement que j’utilise depuis mon lancement. Si tu souhaites lancer ton podcast, voici un guide un 10 étapes  et mon lien d’affiliation  ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


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Transcription

  • Speaker #0

    Hola, je suis Manon, coach en gestion émotionnelle. Bienvenue dans mon podcast sur la gestion des émotions dans l'entrepreneuriat. Joie, tristesse, colère, peur, nous essaierons de comprendre comment faire de ces émotions une force. L'entrepreneuriat, c'est une aventure qui nous balance entre les sentiments de puissance et de vulnérabilité en un claquement de doigts. Et ici, nous parlerons sans tabou de cet ascenseur émotionnel. Si ça résonne en toi, alors tu peux t'abonner pour découvrir tous mes invités. Je te partage aussi tous mes exercices de coaching dans ma newsletter. Rendez-vous dans les ressources de l'épisode pour t'inscrire. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Let's go ! Alors, aujourd'hui pour moi c'est la rentrée du podcast parce que j'ai fait un petit break pendant les vacances et du coup je suis très heureuse de reprendre avec toi.

  • Speaker #2

    De même, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Et donc, Mona, ravie de pouvoir te poser plein de questions. Et petite anecdote, on s'est rendu compte qu'on s'était parlé la première fois... en novembre 2022, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, je t'avais envoyé un message pour te dire que j'ai écouté ton podcast et qu'il était trop bien et je te remercie pour justement ton podcast et c'est trop marrant que là deux ans après...

  • Speaker #1

    Ouais, donc toi merci pour le soutien du coup d'il y a deux ans. Je suis très heureuse de te recevoir parce que je trouve que ce que tu dégages sur les réseaux, il y a beaucoup de sincérité, beaucoup de transparence aussi et j'aime bien le côté que tu partages des trucs que t'as pas encore résolus. Alors que je trouve qu'il y a énormément de personnes qui entreprennent seules ou même avec des gens qui en parlent une fois, qui ont tout résolu, tu vois. Et du coup, je trouve ça cool de pouvoir traverser un petit peu toutes les étapes et les questionnements avec toi. Et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de te recevoir aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Carrément.

  • Speaker #1

    J'ai une question que j'aime bien poser à tous mes invités. C'est quand je te dis ascenseur émotionnel, toi c'est quoi qui te vient en tête ?

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ascenseur émotionnel, je pense que ce qui me vient en tête, c'est l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    On voit pas si ça tombe bien.

  • Speaker #2

    L'entrepreneuriat, parce qu'en fait, dans l'entrepreneuriat, t'es jamais sûre de ce qui va arriver. Et souvent, genre, il y a un bête de truc, une bête d'opportunité qui arrive. Et en fait, deux heures après, elle est annulée. Et après, elle revient. Enfin, c'est tellement, tu vis tellement les montagnes russes que ça me fait penser à ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Toi tu le ressens comme ça aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ouais. Mais en même temps c'est ce que j'aime bien tu vois. Je pense que j'ai choisi l'entrepreneur parce que j'aime bien cette sensation justement de vivre fort tu vois. Et l'entrepreneur ça te permet de vivre fort parce que ça te fait vivre des émotions qui sont hyper intenses.

  • Speaker #1

    Ah ça y'a pas de doute.

  • Speaker #2

    Voilà. Et c'est ça que j'aime bien c'est en mode ok genre tu te sens, il se passe des choses dans ta vie tu vois. Et c'est ce que je recherche je pense c'est un peu la sensation forte.

  • Speaker #1

    L'intensité. Ouais. Et du coup si on dit ok là je sais pas cette dernière semaine ou ces dernières semaines, les sensations, tu sais on dit la sensation émotionnelle, donc le très positif que t'as vécu et peut-être le très négatif en d'un ou en tout cas de comment tu l'as ressenti, ça serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ces dernières semaines ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Bon là ça va, on sort de l'été donc c'était pas la période avec les plus grandes variations mais... Je pense, tu vois, là pendant le mois d'août, j'ai fait un podcast par jour, pendant tout le mois d'août. Et il y a eu des moments où j'étais en mode, tu vois, des moments de doute, où tu te dis mais en fait je ne sais pas si c'est vraiment intéressant ce que je raconte. En fait, de fois je me dis ouais, c'est nul, tu vois, il faut que je monte en qualité, c'est pas assez bien, etc. Donc pas mal de moments de doute, même avec la fatigue, parce que quand tu postes une fois par jour, ça te demande beaucoup de travail. C'est fatiguant émotionnellement. Et après, à la fin, tu vois, quand je suis arrivée au 31 août, où j'ai posté le dernier épisode et c'était fini. et là la sensation de joie et de satisfaction de ok j'ai fait 31 épisodes en 31 jours et j'adore moi ce truc de c'est aussi pour ça que j'aime bien me dépasser c'est parce que j'adore l'aboutissement à un moment où tu dis oh wow genre tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    Ouais trop bien bah félicitations. Merci. Et comment tu fais dans ces phases de un petit peu de questionnement puisque je sais qu'on les a toutes et tous tu vois de surtout ce truc de apporter de la valeur c'est abstrait je trouve tu vois tu dis je dois monter en qualité parce qu'on veut tout le temps apporter de la valeur mais il n'y a pas une grille hyper spécifique qui dit voilà donc comment tu fais toi dans ces moments de doute, de confiance en toi pour pas lâcher tu vois parce que peut-être qu'il y a plein de personnes qui se mettent des challenges au début de 30 jours ou plus et qui lâchent, toi c'est quoi le truc qui te fait tenir ?

  • Speaker #2

    Déjà, le premier truc c'est que depuis que je suis très jeune, j'abandonne rien. Quand je commence un truc, je vais jusqu'au bout du truc. Même des trucs hyper bêtes, si je sors de chez moi et que je vais aller faire un footing de 5 km, je vais aller jusqu'aux 5 km. Je ne vais jamais me dire à 2 km, même si je suis fatiguée, même si c'est horrible, je ne vais jamais me dire, c'est bon, j'arrête, je rentre à la maison. En fait, j'ai un truc de quand je me dis je vais aller jusque là, je vais jusque là. Et dans tout. Donc déjà, il y a ce mindset de... On suit le plan. Que j'ai réussi à forger une discipline autour de ça. Et ensuite... Et ça, je pense que c'est un truc qui se travaille. Plus tu fais des trucs durs, et plus tu t'entraînes à faire des trucs durs, et plus tu sais que tu peux aller jusqu'au bout. Enfin, tu t'entraînes à le faire. Et ensuite, ce qui me raccroche toujours, ça va être ma communauté et les messages que je reçois. Il y a toujours ce truc de Ah, je suis down et J'ai un DM en mode Ah, j'ai écouté son épisode, il était incroyable, il était sur mode.

  • Speaker #1

    C'est tellement précieux. Ouais. Vraiment.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Surtout que sur le podcast, je trouve que c'est encore plus tricky parce que tu vois pas...

  • Speaker #1

    C'est un peu comme un podcast.

  • Speaker #2

    Ouais, t'as pas de like, t'as pas de repartage, etc. Du coup, tu sais pas, genre, est-ce que l'épisode, il a plu ou pas. Genre des fois, c'est juste silence radio après un épisode. Donc t'es en mode, ok, est-ce que c'était bien ? Est-ce que ça a impacté les gens ? Est-ce que ça leur a apporté quelque chose ? Est-ce qu'ils ont appris quelque chose ? Mais du coup, les gens qui prennent le temps de vraiment t'écrire un message après un podcast pour te dire à quel point... Peu importe si le message est incroyable ou pas, mais tu vas juste leur dire, juste nous dire un feedback.

  • Speaker #1

    Ça change tout.

  • Speaker #2

    Ça change tout et ça donne beaucoup d'énergie, enfin beaucoup de force après pour dire ok.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est ultra précieux. Merci à toutes les personnes qui prennent le temps de nous faire des retours Parce que Des fois on se sent seule et en fait tu vois juste Des nombres d'écoutes Mais tu mets pas de visage derrière Enfin on a pas trop de stats en fait En podcast c'est vrai Et des fois J'ai reçu moi un message d'une personne qui me disait Ca fait plus d'un an et demi que j'écoute ton podcast Merci elle m'a envoyé un long message J'étais refaite et je me suis dit ça fait un an et demi quoi ! Wow tu vois ! Et toi tu le sais pas et... Je sais pas si tu t'es fait ça mais moi je me suis fait un mur du love dans mon espace de travail où je screenshot les retours quand j'y pense et je les mets dedans et quand j'ai des moments de down, je vais revoir.

  • Speaker #2

    Tu vois, moi j'ai un fichier sur mon téléphone, enfin genre d'album message je pense que c'est du message d'amour je crois.

  • Speaker #1

    Ah trop bien !

  • Speaker #2

    Et chaque semaine je mets dans cet album là tous les messages que j'ai reçus et je suis comme toi. Des fois je retourne en mode ok ! On a vraiment besoin de son éventé mentale ! Exactement !

  • Speaker #1

    Je sais aussi que t'as... Donc là on parlait un petit peu en off du fait que t'as complètement changé de business model, d'univers. Parce que donc avant, tu étais dans la mode, comme tu expliquais, et tu avais une façon de travailler avec une équipe, des prestats, une charge financière. Et aujourd'hui, du coup, tu es en solo, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #2

    J'ai un associé, mais le modèle est totalement différent.

  • Speaker #1

    Ouais, ok. Est-ce que tu voudrais bien peut-être expliquer un petit peu ton parcours et ce qui t'a amenée jusqu'ici ?

  • Speaker #2

    Carrément. Du coup, moi, j'ai fait une école d'ingénieur et après... Quand j'ai fini mes études, déjà mon rêve c'était de travailler dans la mode, dans le luxe. J'ai fait tous mes stages chez Louis Vuitton et c'était vraiment ma boîte de rêve.

  • Speaker #1

    Du coup, en école d'ingénieur, comment tu as fait le lien ?

  • Speaker #2

    En fait, je fais du génie industriel. Donc c'est tout ce qui va être lié à la production ou au développement des produits, etc. Et donc je suis d'abord rentrée chez Vuitton dans les ateliers de production. Et ensuite, j'ai atterri au siège et dans le développement des produits. en maroquinerie, etc. Donc c'était plus le côté un peu technique, mais en gros le lien entre les designers et la production. Donc j'ai commencé là-bas, j'ai trop aimé Viton, j'ai trop aimé l'univers, etc. Mais j'ai très vite aussi compris que ce n'était pas fait pour moi, parce qu'il y avait pas mal de choses où j'avais un peu idéalisé, tu vois. Et en fait au final je me dis, ok c'est un univers qui est génial, mais je ne crois pas que ce soit... là où on m'attend, là où je vais pouvoir développer mon plus grand potentiel, l'exploiter vraiment. En fait, je trouvais ça génial, mais j'avais quand même l'impression d'être bridée par rapport à qui j'étais, ce que je pouvais faire et les messages que je pouvais... Même juste mes idées, tu vois. Une grosse boîte, c'est quand même... T'es à un poste et...

  • Speaker #1

    T'as des process.

  • Speaker #2

    T'as des process, etc. Donc à ce moment là le Covid arrive et je pense que moi le Covid a été hyper décisif parce que je pense que si j'avais pas eu le Covid, je suis pas sûre, enfin je sais pas si je serais devenue entrepreneur aussi jeune tu vois. Je pense que le Covid m'a grave aidée à me lancer parce que c'était le moment où justement on était tous chez nous, où j'avais un peu l'excuse tu vois auprès de mes parents de tous les embauches sont gelées tu vois.

  • Speaker #1

    Tu avais quitté Louis Vuitton du coup ?

  • Speaker #2

    Non j'étais en stage de fin d'études chez Louis Vuitton tu vois. Et c'était vraiment la période Covid, mars 2020, à septembre 2020.

  • Speaker #1

    Ok, donc le moment de chercher un autre truc, t'avais l'excuse parfaite.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais en mode, bon là, les ombres sont gelées. C'était encore le vrai confinement, tu vois. On était chez nous, on avait les papiers pour sortir et tout. Et donc à ce moment-là, je me dis, avec mon associé de l'époque, on était un peu en mode crise de sens, enquête de sens. Là, on travaillait dans des grands groupes. alors que le monde est en train de vriller, qu'il y a une pandémie mondiale. Et en fait, nous, on se dit qu'on ne sert à rien là. On est en train de vendre des sacs qui valent des milliers d'euros, mais il n'y a pas de sens à ça, de travailler sur ça, alors qu'il n'y a rien qui va. Et du coup, on s'est un peu dit, nous aussi, on a eu de contribuer. Et à ce moment-là, j'écoutais plein de podcasts sur l'entrepreneuriat à impact, sur des gens qui ont fait des projets qui étaient... au service de la société, au service de l'écologie, etc. Et donc je me suis un peu prise d'obsession pour l'entrepreneuriat à impact et par le fait qu'avec l'entrepreneuriat, tu peux agir pour aider d'autres gens et pour faire un truc qui sert et qui a du sens et qui est utile surtout. En fait, j'étais vraiment en quête d'utilité. J'étais en mode, j'adore Viton, j'adore la mode, mais venez, on fait un truc qui a du sens.

  • Speaker #1

    Qui va au-delà, quoi.

  • Speaker #2

    Qui va au-delà et qui n'est pas juste vendre pour s'enrichir encore. plus, etc. Et donc, on se dit, vas-y, soyons fous, on lance un compte Instagram, juste pour... Mais on n'avait pas de concept, on n'avait pas de concept, on n'avait rien, on avait juste le nom, et ça, je ne sais même pas par quel miracle ce nom était là, mais on avait juste le nom Rissap. Tu vois ?

  • Speaker #1

    C'est quoi tout le process ? Que dalle ! C'est bien, des fois, il faut juste se lancer.

  • Speaker #2

    Ouais et on savait même pas encore que ça allait de l'obstacle mais vraiment le truc était incroyable et du coup on crée une page insta qui s'appelle Rissap et on commence à questionner, à créer une communauté mais juste en questionnant qu'est-ce que la mode actuelle tu vois et comment on pourrait l'améliorer et vous qu'est-ce qui vous dérange dans votre consommation de la mode actuelle. Enfin vraiment c'est plus un truc un peu expérimental. Et nous on partit du constat qu'on n'avait plus envie de s'habiller chez Zara, chez H&M et tout. Nous on est la génération 90, on a vraiment baigné dans la fast fashion de flou.

  • Speaker #1

    Oui on a le statut de réchaud.

  • Speaker #2

    Et on est arrivé à un moment où en 2020, par là, on s'est dit qu'il y a eu le scandale des Ouïghours qui a éclaté aussi. Et on a commencé à comprendre que c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a eu toute la vibe du minimalisme aussi.

  • Speaker #2

    Il y a eu la vibe du minimalisme, c'était vraiment le combo en 2020 parce que tout avait été réuni. Il y avait en plus, pendant le Covid, je sais pas si tu te rappelles, mais tout le monde était devenu écolo du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Tout le monde était à fond en mode, on veut plus qu'on se... Mais après, c'est... Tu l'as cultivé,

  • Speaker #1

    c'est bon.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, ouais. Donc il y a eu une grosse mouvance autour de l'éco-responsable, etc. Plus le scandale, plus... Enfin, tout était en mode, ok, en fait, la fashion, c'est vraiment de la merde. Et en fait, on passe notre temps à voter pour un truc auquel on veut pas conscriber, tu vois, en achetant ces vêtements. Donc au début on était juste en mode tous ceux qui en ont marre de Zara, ben venez on se met sur cette page, on discute ensemble, tu vois c'est un peu ça. Et en fait progressivement on a commencé à prendre les feedbacks des gens, on a commencé à faire des trucs, le compte Instagram il a commencé à monter progressivement, et on a commencé à vendre, dès qu'on était déconfinés on a fait ok on va vendre des vêtements de seconde main. On a commencé à vendre des vêtements de seconde main, et en fait on a... Moi j'avais commencé à prendre des... une pièce que j'avais récupéré dans le garage de chez mes parents pendant Covid où mon frère avait fait une veste en jean où mon frère avait tagué un Nike mais tu vois au marqueur. Un marqueur ? Tu vois. Il s'était fait une veste Nike tout seul le gars. Donc il l'avait fait.

  • Speaker #1

    J'adore aussi. Je peux pas me l'acheter, j'ai eu l'affaire.

  • Speaker #2

    Grave. Exactement. Donc il y avait un énorme Nike où vraiment ça se voyait que c'était un enceintre qu'il avait fait tu vois. Et du coup on voulait la vendre dans le truc de seconde main. Donc c'est dans le lot parce que bon. En gros j'avais pris des vêtements de chez mes parents pour vendre. Et je me dis bon bah on va pas vendre une veste avec un dessin d'enfant dessus. Donc je vais faire un truc. Et j'avais une autre chemise que j'avais trouvée chez mes parents. Et j'ai découpé la chemise. Genre vraiment à l'époque je savais même pas coudre rien. J'ai pris de la colle textile, pour vous dire le level. J'ai pris de la colle textile et j'ai collé sur le dos de la veste. Et on l'a mis en vente. Et on a ouvert le pop-up. Et genre la première pièce qui est partie, c'est celle-là. Ok. Genre la femme, elle est rentrée, elle a dit, oh mais j'adore, coup de cœur et tout, nanana. Et en fait, c'est la première pièce qui est partie. Et du coup, après, dès qu'il y avait un défaut sur les pièces et tout, on faisait un petit twix comme ça, on faisait un petit... on changeait, on faisait un patch, on trouvait des trucs créatifs pour enlever les défauts et pouvoir vendre la pièce.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, question, tes parents qui te voient vendre et coller un patch sur une veste avec un logo que ton frère a dessiné au marqueur, qu'est-ce qu'ils te disent ?

  • Speaker #2

    À ce moment-là, je pense qu'ils ne suivaient pas trop encore parce que du coup, j'étais rentrée à Paris. Mes parents n'habitent pas à Paris, tu vois. Donc j'étais quand même rentrée à Paris, j'avais fait le pop-up à Paris. Donc je ne suis pas sûre qu'ils comprenaient vraiment ce qui se passait à cette époque-là, tu vois. Donc pour maman, ils ne disaient rien parce qu'ils ne savaient pas. Pour eux, j'étais chez Vuitton et tu vois. Ça, c'était en parallèle, tu vois. Et en fait, du coup, je suis en stage chez Vuitton. Et en parallèle, on commence à lancer ce projet, à lancer cette page Insta, à faire des premiers pop-ups, etc. Et en fait, on commence à kiffer. Tu vois, je finis mon stage, je rentre le soir. On fait des shootings en bas de chez moi. Je vais chiner des pièces à la fin du travail pour les ramener à la maison. Je commence à me prendre un peu au jeu de cette aventure et à kiffer. Et en plus, on a une communauté qui commence à se développer. Je crois qu'on arrive très vite à 10K. Et donc, à la fin de mon stage, c'est la fin de mes études, donc je suis enfin diplômée et tout. Et là, je me dis, vas-y. On tente, ouais go, parce qu'à ce moment là le marché du travail était chaotique, les trucs qu'ils proposaient, enfin tu vois tous mes potes sont partis dans des trucs, enfin moi ça ne m'intéressait pas forcément, tu vois dans des petites boîtes de conseils, comme ça ça ne m'intéressait pas forcément. Un truc qui m'intéressait à la limite, ce que j'aurais pu accepter, c'était dans les grandes maisons de luxe, mais à ce moment là c'était hyper compliqué. Du coup je me dis vas-y, on se donne 6 mois, on se met à fond dans le projet, on voit ce que ça donne. Et donc on se met à fond dans le projet et en fait ça prend de fou. En fait on commençait à vraiment faire des pièces upcycling parce qu'on voit que c'est ça qui part en premier, c'est ça que les gens kiffent etc. Donc on commençait à faire vraiment plein de pièces upcycling. À ce moment là on avait en plus une pote, elle avait une boutique en plein Paris, elle en avait marre. Et du coup elle n'était plus là, elle nous a dit mais j'ai la boutique. Et du coup on avait en plus un lieu de vente en fait permanent.

  • Speaker #1

    Trop bien, tu devais être sur un petit nuage.

  • Speaker #2

    Ouais. Et on a fait nos bureaux à l'étage. Enfin, tu vois, on avait... Tout était genre... Tu vois,

  • Speaker #1

    les moments où tout fonctionnait. Ouais, tout s'allie. Tout s'allie. C'était ça ? Ouais. Tout fonctionnait. Et t'avais quel âge à ce moment-là ? 23. Ouais, donc en plus le rêve, quoi.

  • Speaker #2

    Ouais. Tout fonctionnait, ça prenait bien. On avait des bureaux, on avait une boutique plein Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'avais l'impression d'avoir, tu sais, craqué le code de la vie ? Ouais.

  • Speaker #2

    Grave. Non, mais ouais, en fait, c'est... Facile. C'est pas si dur que ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc c'était hyper prenant tu vois, la première aventure entrepreneuriale t'es vraiment... En fait t'as une magie du début.

  • Speaker #1

    Une naïveté aussi je trouve.

  • Speaker #2

    Ouais en fait c'est comme un premier amour je pense. C'est un premier amour où tu crois que tout va trop bien fonctionner et ça va être génial et c'est bon tu vois, t'as trouvé ton truc. Et donc t'as un peu ce truc, t'as le coup de foudre entrepreneuriale où t'as les papillons dans le ventre, où t'es tout le temps excité du projet, tu peux taffer des heures et des heures. et tu donnes tout en fait. Donc c'était vraiment dans cette période là où on a tout donné, enfin... Tu vois, on... Notre vie c'était devenu irrisable, tu vois, genre 7 sur 7, euh... plus rien ne comptait. Donc on vit cette phase pendant hyper longtemps, mais ce qui a fait que la boîte a allé hyper vite, tu vois au bout de 6 mois on reçoit une proposition pour entre Galerie Lafayette, au bout de 1 an on fait un collab avec Lévis, 2 ans après on passe en équipe avec mon associé, en fait on était tellement à fond que... On avait zéro expérience dans la mode, entre guillemets, tu vois, tous les deux on était ingénieurs. On n'avait pas de fonds de départ, tu vois, on a commencé vraiment, on était étudiantes, on a mis 400 balles chacune, tu vois. Enfin, tu vois, on n'avait pas d'investisseurs, enfin on n'avait rien, entre guillemets, pour dire ça va fonctionner. Mais on était tellement motivés et tellement déter et on avait mis tellement de... Tout notre temps et notre énergie dedans que la boîte a pris et on a réussi à faire un truc qui était quand même pas trop mal,

  • Speaker #1

    tu vois. Bah ouais,

  • Speaker #2

    c'était ouf. Donc c'est pour ça que je pense que le facteur numéro un entre les deux, c'est la passion et c'est le truc qui va te faire décoller. Ouais,

  • Speaker #1

    et décoller et tenir même quand ça va. Parce que je pense qu'il y a pas mal de personnes, après c'est un choix. Mais je trouve que quand on se lance dans des trucs plus pour l'aspect financier, quand on n'a pas de... Tu vois, entre choisir deux voies, celle qui te passionne, celle qui rapporte, je pense que c'est plus facile de monétiser quelque chose qui nous passionne que de tenir dans le temps de quelque chose qui rapporte mais qui ne nous passionne pas.

  • Speaker #2

    Clairement, clairement. C'est clair. Je pense qu'au début, il ne faut pas partir pour l'argent. Il faut partir justement pour le truc que tu aimes. Et c'est comme tu as dit, ce qui va te faire tenir dans les moments difficiles, tu vois. Et moi, je... je l'ai vécu pour avoir vécu le moment passion et le moment où il n'y avait plus la passion et à quel point tout change et à quel point la difficulté elle devient...

  • Speaker #1

    C'est quand tu n'as plus la passion ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça a évolué progressivement et en fait moi j'ai compris après que ce que je kiffais c'était vraiment le début d'un projet, le 0 to 1, le fait d'avoir rien et de construire une fondation. Moi c'est ça qui me plaît le plus dans l'entrepreneuriat et après une fois que tu arrives à un stade où c'est genre de la gestion, où en fait c'est... gérer une équipe, gérer des fonds de roulement, gérer un truc qui est... Tu dois bien sûr le faire continuer à le faire grandir, mais c'est une autre manière d'entreprendre. Moi, ça me fait moins vibrer, tu vois. Parce que tu rentres dans une routine où, à la fin, on avait notre bureau, notre équipe. Donc c'est en mode, tu vas au bureau toute la journée, tu travailles un peu... C'est pas du salariat mais tu vois, t'as ton bureau, tu travailles, tu rentres chez toi.

  • Speaker #1

    Tu dois manager, t'as des process que t'es obligée de mettre en place.

  • Speaker #2

    T'as des week-ends, t'as des vacances qui sont définies, tu t'organises avec l'équipe. Après, en soi, vraiment, moi j'ai adoré mon aventure avec Rissap et j'ai zéro regret du début à la fin. J'ai tellement appris et ça... Tu vois, je pense que j'ai grandi x10 à travers cette aventure. Donc j'ai zéro regret, mais c'est vrai que juste à la fin, je me disais bah... J'ai plus la passion du début, de construire tout de début, enfin tu construis tout, tu inventes un concept, tu inventes une marque, tu inventes plein de choses. Après je pense qu'il y a plusieurs trucs aussi, il y a aussi le facteur fatigue, genre on ne prenait pas vraiment de vacances, tu sais, au bout d'un moment tu commences à être un peu... C'est pas normal de ne pas prendre de vacances pendant 3 ans tu vois.

  • Speaker #1

    Non et même si tu kiffes, il y a un moment ton corps il te rattrape.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait il y avait aussi ça, j'étais tout le temps fatiguée. Tu vois je commençais à avoir des trucs, genre j'ai eu une pneumonie genre en octobre 2023. Et c'est un moment de mais genre comment t'as une pneumonie genre à 27 pieds tu vois. Enfin tu sais il y a des trucs où j'étais en mode comme t'as dit mon corps me rattrapait et j'ai... j'arrivais plus à reprendre vraiment mon souffle, même si je faisais des pauses j'arrivais plus à reprendre mon souffle et donc ouais c'était plein de petits trucs qui faisaient que tout est devenu de plus en plus compliqué et quand ça devient compliqué c'est que il y a quand il y a de la résistance à un moment il faut l'écouter tu vois et je pense qu'on a foncé dans la résistance sans vouloir voir le truc Résister, résister, résister. Et en fait, à un moment, quand tu n'écoutes pas les signes, le truc, il est... Il explose, que tu le veuilles ou non.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles des signes de fatigue, fatigue mentale, fatigue physique et tout. Et du coup, comment ça s'est passé, la fin ? Parce que je sais que tu parles très ouvertement de la liquidation judiciaire, ce qui est très cool et très honnête. Est-ce que tu peux expliquer un petit peu ? Parce que je sais que ça... Ça peut être une grosse déception. Est-ce que ça a été une déception ? Est-ce que ça a été un soulagement ? Est-ce qu'il y a eu un peu des deux, tu vois ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais j'en parle ouvertement parce que moi, quand je me suis retrouvée dans cette situation-là, j'ai cherché en fait des témoignages, j'ai cherché des gens, etc. Et en fait, en France, il n'y a presque rien. Il n'y a vraiment presque personne qui en parle, alors que des liquidations, il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    Ouais, et je ne sais pas si tu as vu, mais il y a énormément de liquidations judiciaires qui se font. Et les gens après disent, j'ai revendu ma boîte. Et ils disent pas que c'était sous liquidation judiciaire. Ouais. Et du coup, toi, t'as l'impression qu'en fait, les gens, leur boîte, elle a tellement cartonné qu'ils l'ont revendue.

  • Speaker #2

    Alors qu'en fait, ça l'est plus.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, c'est le contraire, tu vois. Et c'est ok, tu vois, mais c'est juste que vu qu'elle était en train de fermer, il y a eu un rachat. Et en général, ils négocient que la personne reste peut-être quelques semaines ou quelques mois. Mais c'est un rachat un peu symbolique et en général, il n'y a pas des bénéfices de ouf. Et du coup, je trouve qu'il y a un peu ce jeu sur les mots. qui fait que ça peut être horrible quand t'as l'impression de le vivre tout seul.

  • Speaker #2

    Après, c'est une question un peu de storytelling, de quelle communication tu fais. Mais ouais, j'ai pris la parole parce que j'étais en mode... il y a tellement de liquidations et pourquoi je trouve rien sur internet, il y a zéro podcast dessus, il y a personne qui en parle, il y a zéro post ending, tu vois. Et en fait, j'ai commencé à chercher et en fait, je me suis rendu compte que les gens, juste, ils disparaissent, tu vois. Genre en fait, il y a des comptes Insta de marques et tout qui sont laissés à l'abandon, tu vois, genre dernier post 2021, il n'y a pas de au revoir, il n'y a pas de qu'est-ce qui s'est passé. Tu vois, sur le compte des fondateurs, il n'y a pas de post officiel, genre ils arrêtent juste de poster pendant un an et après, ils reviennent en mode...

  • Speaker #1

    Autre projet.

  • Speaker #2

    Ouais, et j'étais en mode mais... Ok, c'est un moment qui est difficile, mais pourquoi le faire tabou, tu vois ? Parce qu'en fait, on est tellement à le vivre, et c'est déjà hyper dur. En plus, t'as l'impression d'être tout seule et t'es en train d'être un gros nass qui a planté sa boîte.

  • Speaker #1

    C'est pas hyper agréable, non ?

  • Speaker #2

    C'est encore pire. Et donc, j'ai commencé à prendre la parole. Enfin, j'en parlerai après, mais quand j'ai pris la parole dessus, il s'est passé aussi plein de choses. Mais du coup, en fait... ça allait de moins en moins bien dans la boîte, surtout d'un point de vue financier, on galérait de plus en plus. En 2023, il y a eu de l'inflation, donc toutes nos matières premières ont augmenté, on avait plus de marge sur nos produits. Ryssa, c'était vraiment une marque d'upcycling, on faisait du B2C, donc on avait des collections qu'on vendait en mode, c'est vraiment des vêtements upcyclés qu'on vendait à des particuliers. On faisait aussi du B2B, on faisait des ateliers en entreprise. pour faire des team building, upcycling pour des grosses boîtes

  • Speaker #0

    Et en fait oui, plus ça avançait, plus c'était compliqué, on avait du mal à trouver du business, etc. Et en même temps, on avait des charges, on avait une équipe, on avait un loyer huge, parce qu'on avait genre 100 m² plein Paris.

  • Speaker #1

    Pression financière.

  • Speaker #0

    Donc pression financière de fou. Et en fait, il y a aussi ça, c'est qu'en fait, normalement, tu ne prends plus de plaisir quand en fait, chaque mois, tu es en sueur et tu es en stress du premier jour du mois à la fin. la sensation du retard financier d'être en retard t'es tout le temps en retard t'es tout le temps en stress et tu vois que les choses s'arrangent pas c'est aussi compliqué de trouver du plaisir au quotidien quand c'est tout le temps des problèmes et quand t'as autant de de pression donc il y a ça aussi pour dire un peu pourquoi la passion s'est atténuée Donc je pense qu'on a fait pas mal d'erreurs, mais c'est la première aventure entrepreneuriale, donc tu fais toujours plein d'erreurs, tu vois, par exemple recruter trop vite, grandir trop vite, etc. Et donc ça allait plus et on a voulu prendre un peu un virage parce que vu qu'on avait plus de marge sur nos produits, on s'est dit ok, il faut qu'on fasse quelque chose, soit en partant à l'étranger, produire à l'étranger pour retrouver de la marge, pour produire à moins de recours. et donc retrouver ce qu'on ce qui nous manquait soit on augmentait nos prix et donc pour danser nos prix fallait qu'on change le branding parce que on avait un branding qui correspondait à nos prix d'avant donc on a fait un peu un rebranding on a augmenté l'image de marque on a changé de logo on a changé un peu toute la strata d'image on a fait un nouveau shooting des nouveaux mannequins des nouveaux produits aussi avec des designs un peu plus poussé on a pris une nouvelle nouvelle styliste enfin on a fait plein de trucs pour pour essayer de faire un virage, on sortit ça à Noël, et en fait, ça n'a pas pris à la hauteur de ce qu'on espérait, parce qu'en fait, un rebranding, ça prend du temps, et ça ne se fait pas en trois mois, nous on l'a fait en trois mois. Donc si vous écoutez, ça prend un peu plus de temps que ça, si vous voulez rebrander votre marque. Donc en fait, on a écrit une nouvelle cible, sauf que ce n'était pas la cible qu'on avait actuellement, donc en fait, ça demande aussi plein de coûts d'acquisition qu'il faut ajouter, etc.

  • Speaker #1

    Toi, à ce moment-là, tu te sens comment ? Parce que tu disais, tu sais, quand tu avais l'impression de forcer le truc, etc. Tu te sens comment ? Tu te dis quoi ? Pourquoi est-ce que tu te dis là il faut que je fasse ça ? C'est quoi qui te faisait tenir ce projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'avais mis tellement de temps, tellement d'investissement et aussi avec tout le côté affectif. C'était mon premier projet, donc il y avait un lien émotionnel qui était hyper fort avec. On dit tout le temps c'est mon bébé. Je sais que ce n'est pas forcément sain de le dire, mais je... Je me ressentais comme ça, c'était mon projet, ça faisait partie de mon identité. Parce qu'en fait, après mon école, j'ai monté ça. Donc c'était en mode, ça faisait 4 ans que je disais, en fait, moi je suis la CEO de Rissap. Quand je me présentais, c'était en mode...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'est ton identité ?

  • Speaker #0

    Je vivais à travers ça, tu vois. Tous les gens que je connaissais, c'était à travers Rissap. Quand j'ai déménagé à Paris, j'ai monté le projet. Donc tout mon réseau de Paris s'est fait via Rissap. Donc c'était vraiment qui j'étais. Il y avait l'identité, plus le lien émotionnel, plus le lien avec tout ce qu'on avait construit, les équipes, tu vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand c'est comme ça, c'est encore plus dur, je trouve. C'est un truc que je travaille beaucoup avec les clientes, de comment tu fais pour décorréler, toi, ta réussite à la réussite de ta boîte. Et des fois, quand ça devient trop mélangé, c'est impossible, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, j'ai fait tout un travail après pour comprendre ça. Mais pour comprendre, en fait, que ma boîte, ce n'était pas moi. Et l'échec de ma boîte, c'était pas mon échec personnel, tu vois. Et en fait, avant, j'étais tellement mélangée entre... Ma vie était tellement mélangée entre... Enfin, ma vie, c'était Rissap.

  • Speaker #1

    T'étais Rissap. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça. J'étais Rissap quand je parlais à des gens. C'était comment va Rissap, c'était pas comment tu vas, tu vois. Donc, ça te crée un trou identitaire. Et donc, c'est très dur. En fait, c'est comme... Pour encore faire le parallèle avec une relation amoureuse, c'est comme t'as passé 5 ans avec quelqu'un, ou tu t'es mariée avec quelqu'un, etc. Bah en fait tu te dis pas, on se quitte du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, dans la tête c'est hyper compliqué, c'est pour ça que les deuils ils sont longs en vrai, c'est que tu perds tous tes repères.

  • Speaker #0

    Tu perds tous tes repères, et en fait tu te dis, bah j'ai tellement donné dans cette relation, et ça m'a tellement, enfin je suis tellement reliée à ça, qu'on va aller jusqu'au bout, tu vois. On va pas dire, si il y a encore une carte à jouer, on va jouer la dernière carte. Donc c'est ça ce qui s'est passé, c'est que, en fait, on est en train de... de couler mais en fait c'est tellement important dans notre vie qu'on va quand même jouer la dernière carte tu vois et on peut pas arrêter en disant ok bah là ça marche plus on arrête tu vas jusqu'au bout des choses qui te tiennent à coeur dans la vie Donc on allait jusqu'au bout avec cette nouvelle, cette dernière collection, etc. Et en fait, en janvier, on était pied du mur, quoi. C'était en mode, il n'y a plus de cash, il n'y a plus de cash, tu vois. Donc c'était soit on repartait à 1000 et on était en mode, ok, genre, on reprend nos téléphones, on rappelle tout le monde, on relance tout, tu vois. Parce que ça, on l'avait déjà fait plein de fois et c'est là encore où, comme je te l'ai dit tout à l'heure, c'est que, comme tu l'as dit tout à l'heure, les difficultés n'ont plus le même goût quand t'as plus de jus et t'as plus la passion. Parce que ça, en vérité, on l'a vécu plusieurs fois, tu vois, 5-6 fois, avant d'être au pied du mur où il n'y a plus de cash. Mais on s'est toujours relevé parce qu'on avait l'énergie, on était en mode let's go,

  • Speaker #1

    let's go, challenge Ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'on était tellement convaincus qu'en fait, ok, il n'y a plus de cash, c'est pas grave, genre, c'est reparti, nanana. Et en fait, on est arrivé tout le temps à remonter la barque. Donc, une aventure entrepreneuriale, pour moi, elle tient toujours tant que t'as la passion et l'énergie, tant que t'as la volonté. tu arriveras toujours à trouver une solution, à remonter la pente, à trouver x ou y solutions parce que c'est dans ta vie d'entrepreneur de trouver des solutions. Donc quand tu n'as plus de cash, ça ne veut rien dire, ça arrive à tous les entrepreneurs tout le temps.

  • Speaker #1

    Et si ça n'arrive pas, limite...

  • Speaker #0

    C'est bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est juste que là, quand c'est arrivé et qu'on s'est dit, ok, on sait l'énergie que ça demande pour aller, pour relever la barque là, et on s'est dit...

  • Speaker #1

    Est-ce que vous l'avez ?

  • Speaker #0

    On ne l'a pas. Je suis vraiment en mode... Là, c'est dead. En fait, t'as plus l'envie. Quand t'as plus l'envie, c'est mort. Tu peux pas.

  • Speaker #1

    Non, puis ça se ressent. Tu rappelles pas les gens de la même façon, tu motives pas les équipes de la même façon.

  • Speaker #0

    Mais donc, c'est à ce moment-là qu'on s'est dit Ok, on a joué toutes nos cartes. C'est bon. Ça devient trop compliqué, trop difficile. C'est trop de résistance. Et à un moment... Et aussi moi ce qui m'a fait, parce que moi je voulais pas tu vois, et ce qui m'a fait switcher, c'était en fait là c'est plus question que de toi, là t'es en train de mettre d'autres gens dans la merde. Et c'est ça qui m'a switché parce que j'étais en mode ok là je commence à plus pouvoir payer les factures, là les filles de l'équipe je sais pas si je vais pouvoir les payer. Et en fait toi tu te mets dans la merde si tu veux meuf, c'est ton problème mais tu mets pas les autres dans la merde.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Leur salaire, leur famille, leur responsabilité ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est là que j'ai compris qu'un bon entrepreneur c'est aussi la personne qui sait arrêter au bon moment et qui sait dire... Tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est avoir du courage.

  • Speaker #0

    Ouais c'est hyper dur parce que t'es tout le temps en train de... Comme une relation amoureuse t'es en mode ouais mais en fait peut-être que ça peut marcher si ça tu vois. Peut-être qu'on peut réussir si ça et si ça et tu fais toujours 20 000 scénarios en mode... Parce que tu dis il y a toujours... ça peut marcher tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça peut marcher et en même temps... Tu vois, c'est intéressant que tu fasses le lien entre les relations amoureuses et les relations entrepreneuriales. Mais c'est comme les relations amoureuses, des fois, il faut arrêter pour mieux reprendre. Et il y a des gens qui se retrouvent, tu vois. Et toi, tu as retrouvé l'entrepreneuriat d'une façon différente, tu pourras nous en parler. Mais en amour, c'est pareil. Des fois, c'est un moment facile. C'est un moment arrêté. Et soit chacun refait son chemin et tu te rends compte que c'était la meilleure décision. Soit tu regrandis. Tu te connais mieux et il y a plein de gens qui se remettent ensemble et que la deuxième fois c'est la bonne tu vois. Plutôt que s'abîmer et se fatiguer.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Exactement. Exactement. Bah c'est ça.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et l'amour durent trois ans tu crois ?

  • Speaker #0

    Exactement. On a trouvé un nouveau... Un nouveau... Mais voilà et du coup après comment ça s'est passé ? Bah en fait après tu décides.

  • Speaker #1

    Donc tu décides.

  • Speaker #0

    Ouais bah on a tous décidé ce qu'on faisait, on était trois associés. il y avait une équipe et tout donc après la décision après un des trucs les plus durs c'est vraiment l'annoncer à l'équipe genre ça c'est vraiment le moment torture.

  • Speaker #1

    Tu t'es sentie comment ?

  • Speaker #0

    Horrible genre vraiment c'était le truc le plus dur que j'ai de l'aventure je pense que c'était ça.

  • Speaker #1

    Si tu mettais des mots dessus c'était quoi que tu ressentais ?

  • Speaker #0

    je pense je sais pas genre tu vois c'est comme quelqu'un qui t'a fait confiance et qui et qui s'est investi dans ton projet, qui a tout donné pour toi, et toi tu lui dis bah je sais pas en fait j'ai pas réussi tu vois. Et donc t'as l'impression de décevoir.

  • Speaker #1

    Ouais, de décevoir.

  • Speaker #0

    T'as l'impression de décevoir. Et horrible, vraiment horrible. Et en fait c'est un moment que j'avais grave préparé, où justement je savais que c'était le pain point, je savais que c'était le truc qui allait être difficile pour moi. et je m'étais grave préparée à mon discours je m'étais dit enfin parce que j'avais quelqu'un m'avait dit ça j'avais parlé à quelqu'un de ce truc j'avais peur de l'annoncer et la personne m'avait dit en fait c'est l'énergie que tu vas que tu vas donner quand tu vas leur annoncer, c'est ça qui va compter, c'est ça que les filles vont garder.

  • Speaker #1

    Et qui va aussi faire l'impact que ça aura sur elles et comment elles vont le prendre, tu vois, en mode Wow, est-ce que c'est un drame ? ou Ok, est-ce que c'était une belle aventure, on en gardait... Enfin ouais, ça change tout.

  • Speaker #0

    Exactement, et donc en fait, ça m'a grave mis la pression. Bah oui ! Parce que j'étais en mode Ok, du coup, il faut que j'annonce archi bien parce que c'est ça qui va leur rester. Et je m'étais grave mis la pression du coup et j'avais grave préparé mon truc et tout, mon discours. Et en fait je me souviens parce qu'on avait annoncé un par un tu vois. Et j'étais allée dans un café et j'avais rendez-vous avec Agathe qui est notre salariée qui était là depuis le tout début de RISAP. C'était ma première stagiaire et elle était là depuis les 4 ans. Elle était après devenue alternante, PCDI, tu vois, elle avait tout fait avec nous. Et donc là je devais lui annoncer et j'avais... tout préparé et elle arrivait et juste je me suis effondrée bah ouais je me suis effondrée impossible de tenir mon discours et voilà comment elle a réagi ? elle s'est effondrée aussi la fin d'une histoire ouais la fin d'une histoire mais bon c'est aussi le truc de t'es humain et t'es CEO et fondateur et entrepreneur ou je sais pas quoi mais t'es humain et des fois bah juste

  • Speaker #1

    Surtout en face de la personne qui a accompagné dès le début et où vous avez rêvé ensemble en fait j'imagine.

  • Speaker #0

    Ouais exactement. On s'est fait confiance mutuellement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et t'es encore en contact avec elle ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc ça s'est bien passé ? Ouais ouais.

  • Speaker #0

    Non après ça s'est bien passé, après tout on a été adorables avec nous et tout on a compris. Heureusement ça aurait été encore pire si on avait eu des reproches de l'équipe. Après tout on a compris. Tout le monde nous a soutenus jusqu'au dernier jour, on a dit on allait aller ensemble, on a tout fait ensemble. Donc non, après ça je suis hyper reconnaissante d'avoir eu une équipe qui a été là jusqu'au dernier jour. Et heureusement, tu vois, parce que je pense que c'était hyper important pour nous que tout le monde soit ok avec la décision. Et qu'il n'y ait pas de remords ou d'incompréhension.

  • Speaker #1

    Après, ben voilà, t'as développé une équipe aussi à ton image, tu vois. Je pense que ça montre, en tout cas ça prouve que même quand... C'est la solution la plus dramatique parce qu'au final, quand on a de l'anxiété en entrepreneuriat, c'est parce qu'on imagine qu'on n'aura plus de cash, qu'on va devoir fermer et que tout sera fini, tu vois, c'est ça. Et de dire, bah ok, ça est arrivé et en fait, ça s'est entre guillemets quand même bien passé.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ça s'est bien passé et puis après, en vrai, tout le monde a rebondi, tout le monde a trouvé des trucs par la suite, a kiffé, etc. Donc je suis hyper contente qu'il n'y ait pas eu de drame humain, tu vois.

  • Speaker #1

    Et toi, tu l'as annoncé à tout le monde ? C'est quoi les étapes à suivre ?

  • Speaker #0

    Ouais après tu l'annonces, enfin c'était quand même assez secret jusqu'à ce que ce soit...

  • Speaker #1

    Et ta famille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Après ma famille, ça faisait longtemps que je leur disais que c'était compliqué. Mais à un moment je leur ai dit que c'était la fin. Mais ça va, ils m'ont soutenue.

  • Speaker #1

    Et t'étais en couple ou pas à ce moment là ? Ouais Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Il m'a grave soutenue Heureusement franchement T'imagines

  • Speaker #1

    Bah ciao du coup J'ai plus de vêtements

  • Speaker #0

    Non il m'a grave soutenue même pendant toute la phase Parce que c'était quand même très lourd émotionnellement Là je te raconte en rapide Mais pendant 6 mois T'es en questionnement permanent Est-ce que je dois arrêter ? Est-ce que je dois continuer ? Et si ça et ça Et en fait si c'est hyper énergivore c'est un brouillard mental t'es dans un brouillard mental de fou et en fait ça t'épuise encore plus tu vas faire ça, tu vas faire ça t'es plus dans la réalité parce que tu penses que à ça et en même temps tu peux pas le dire parce que c'est très fake it until you make it c'est très tout le temps quand on te demande comment va ta boîte tu vas toujours dire ah ça va trop bien, ça se passe super bien tu verras jamais un CEO de la place te dire ah là c'est la même, tu en as plus de cash les gens comme t'as dit ils vont te le raconter après bien sûr ouais,

  • Speaker #1

    une fois que c'est résolu parce que c'est le game, tu peux pas dire ça va pas sans tout mener à me détendre je sais pas si on peut pas ou si juste il y a eu un pacte sur le fait de bah en fait c'est pas bon pour ton business de dire ça va pas il y a des business pour lesquels ça rend moins attractif c'est sûr

  • Speaker #0

    Donc vu qu'on a quand même du B2C, du B2B, en fait tu dois toujours faire rêver les gens. Le problème c'est de faire rêver les gens, tu dois dire que ça va trop bien, et ça il y a une nouvelle collection, elle est trop bien, et genre venez acheter chez moi. C'est que tu te dis, t'es en mode ok, là c'est la collection de la dernière chance.

  • Speaker #1

    Tu imagines une personne comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    là c'est la merde, achetez ! J'ai envie de me dire euh...

  • Speaker #1

    J'aurais été drôle en vrai, c'est une fameuse last chance.

  • Speaker #0

    Grave. Mais même si on a toujours été hyper transparents, on a essayé de toujours être le plus transparent possible, mais tu peux pas dire aux gens... Là on hésite à fermer, tu vois. C'est comme, encore une fois...

  • Speaker #1

    Même pour ton équipe, parce que en fait tant que la décision elle est pas prise, ça les met dans un stress inutile.

  • Speaker #0

    Ouais, ça met tout le monde dans un stress inutile, tes fournisseurs, tout le monde en fait. Donc tu peux pas, tu gardes la face et en même temps tu dois garder la face avec tout le monde et en même temps toi t'es grave dans le mal, tu vois. Et même avec mes amis, ma famille et tout, c'était en mode de ouais ça va trop,

  • Speaker #1

    ça va bien Tes amis aussi t'avaient du mal à en parler ?

  • Speaker #0

    Ouais en fait je voulais pas laisser courir le bruit avant que ce soit officiel. En fait c'est un doute qui est très compliqué à partager. Donc c'est pour ça que c'était hyper important d'avoir mon copain à cette époque-là. Parce que c'était la seule personne avec qui je pouvais en discuter. Et je pouvais pas en discuter avec mes potes. Je pouvais pas dire ouais j'hésite à fermer, le bruit il court, ça arrive aux oreilles de mes salariés Genre ça aurait été le pire scénario, tu vois, qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    C'est horrible, bah oui, parce que là t'as la sensation de manque de confiance, de trahison. Ouais,

  • Speaker #0

    donc t'as aussi ta responsabilité de faire en sorte que l'information soit diffusée quand t'as envie qu'elle soit diffusée. Au bon moment. Donc non, tu peux pas en parler, donc tu gardes la face, en même temps c'est très compliqué, donc tu te renfermes beaucoup sur toi, tu vois. Tu te renfermes beaucoup sur... Tu vas plus trop voir les gens, t'es dans ton délire. Donc ça a été ça pendant plusieurs mois et c'était vraiment hyper dur jusqu'au moment où on a décidé de... Ok, déjà décider de liquider, ça te fait... Ok, déjà je vais arrêter de rêver de tous les scénarios possibles chaque nuit, tu vois. Et même si j'avais un taux de stress qui était hyper haut, dans le sens où j'avais trop du mal à dormir, je me réveillais au milieu de la nuit, tu vois. Donc ma santé était vraiment impactée.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, est-ce que tu t'es fait accompagner par une psy, un coach, quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Un peu, à ce moment-là, c'est là où j'ai commencé un peu à découvrir tout l'aspect spiritualité, que je ne connaissais pas du tout avant, et qui m'a grave aidée. Je faisais des séances de Cap Condalini, je faisais du breastwork et tout, donc ça m'a grave aidée. C'est un truc que vraiment je ne faisais pas du tout avant, et je ne sais pas, encore une fois, les choses se sont alignées, j'ai rencontré des filles qui faisaient ça à ce moment-là, qui m'ont invitée à des séances, et j'étais en mode mais... Heureusement que ça arrive dans ma vie à ce moment-là parce que j'étais tellement stressée que j'avais besoin de sas de décompression. Donc je me suis fait accompagner et je pense vraiment qu'il faut se faire accompagner.

  • Speaker #1

    C'est très lourd à apporter en fait, comme tu dis, tu ne peux pas trop en parler aux gens. Et je pense que dans les moments de difficulté, je sais que l'une des pires émotions qui est autodestructrice... et dévastatrice aussi pour nos proches c'est quand on a honte ou quand on se sent coupable ou la déception c'est ce truc vraiment, la relation avec soi-même qu'on a dans un échec ou dans des moments de solitude et tout c'est à gérer,

  • Speaker #0

    c'est horrible quoi donc après ça va assez vite parce que en gros tu déclares une cessation des paiements, donc tu déclares que tu peux plus payer officiellement Et après ça va se suite, parce que t'es convoqué en deux semaines au tribunal de commerce où tu passes devant un juge pour demander la liquidation.

  • Speaker #1

    Et lui t'a mis un poste avec une photo de ça. Ouais,

  • Speaker #0

    j'étais avec mon avocat ouais.

  • Speaker #1

    Ouais avec ton avocat j'en souviens.

  • Speaker #0

    Et mon avocat est très sympa, très drôle et...

  • Speaker #1

    Je t'avais suivi de ouf en vrai. Ah ouais ? Ouais, vraiment j'avais trouvé ça super courageux. Merci.

  • Speaker #0

    Mais pareil tu vois, le fait d'être bien entourée pendant ces moments-là c'est hyper important et pour le coup mon avocat est quelqu'un de très tu vois... joyeux, solaire et tout. Il a réussi à faire de ce moment là quelque chose de positif, enfin pas positif mais tu vois de de gay tu vois.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelle ? C'est celui qui publie aussi sur LinkedIn ou pas ? Non je crois pas.

  • Speaker #0

    Il publie un petit peu sur LinkedIn mais il est pas...

  • Speaker #1

    C'est pas Franck quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il s'appelle Max Berger.

  • Speaker #1

    Ok ok.

  • Speaker #0

    Donc voilà c'était sympa tu vois, il a réussi à me faire danser dans les couloirs du tribunal. C'est génial ! C'est grave !

  • Speaker #1

    Appelez Max.

  • Speaker #0

    Ouais, appelez Max, il est génial. Et donc, la liquidation a été actée et à partir du moment où c'est acté, ce qui est un énorme soulagement, c'est que c'est plutôt à la responsable. Moi, j'étais la présidente de la boîte, donc c'était moi la responsable. Donc, t'as la pression jusqu'au bout de, il se passe un truc, c'est toi, Et donc là, c'est acté, donc c'est plus... C'est plus tout. T'as loupé un truc ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu peur, mais en fait, j'ai un élastique qui s'est pété. Et du coup, ça a grésillé dans mes oreilles. Ouais, tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu t'es fait attaquer.

  • Speaker #1

    Par moi-même.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un gros soulagement, parce que du coup, à ce moment-là, en gros, c'est un mandataire qui prend le dossier, et c'est plutôt horrible.

  • Speaker #1

    Donc soulagement. Ouais. Libération.

  • Speaker #0

    Libération. C'est le moment de la libération, parce que... Ouais.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui comment tu te sens par rapport à ça ? Du coup ça fait combien de mois là ?

  • Speaker #0

    Bah du coup c'est en février, c'est en février la liquidation et là on est en septembre.

  • Speaker #1

    Ouais donc...

  • Speaker #0

    Après c'est pas officiellement, enfin là c'est encore en procédure dans le sens où c'est pas encore officiel la fin de la boîte, ça prend plusieurs mois mais c'est pas tout à fait déjà. Mais déjà la vague émotionnelle est largement passée tu vois. Et ça a beaucoup mieux, j'ai pris beaucoup de recul sur ce qui s'est passé. Et maintenant, j'arrive à... Enfin, j'ai réussi, je pense, à le transformer aussi en force.

  • Speaker #1

    Et au niveau de ton identité, comment ça s'est passé du coup les mois qu'on suivit ? Parce que tu vois, tu me disais que tu te présentais en tant que monadrice apte de CEO. Enfin, c'était toi. Comment est-ce que cette transition, elle s'est passée ? Est-ce que... C'était douloureux ou est-ce que ça fait du bien de te présenter autrement ? Ça a été quoi un peu le process parce que tu parlais d'un peu de trouble d'identité, tu vois ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai tout de suite cherché à me coller une nouvelle étiquette, tu vois. Ce qui est marrant, c'est que j'allais à des cafés et je listais plein de noms, tu vois, qu'est-ce que je voulais être. Et je cherchais vraiment à dire comment je peux me définir, tu vois. J'étais en mode, ok, coach, coach de ça, auteur de ça. Et j'ai besoin pour me rassurer de dire ok on peut me définir de la sorte. Mais je ne sais pas trop.

  • Speaker #1

    Donc là tu te présentes comment c'est qu'elle est.

  • Speaker #0

    Et dedans je dis juste que je suis entrepreneur. Ok.

  • Speaker #1

    Au moins il y a une ciquette large où tu mets ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Exactement. Vraiment je suis entrepreneur parce que je ne sais pas comment me définir aujourd'hui. Et en fait je suis aussi dans une phase où je teste pas mal de choses, où j'explore pas mal. Je n'ai pas de nom. Mais après, j'ai fait un peu de coaching. J'ai mon podcast. Je suis créatrice de contenu. Donc, tu vois, je...

  • Speaker #1

    Oui, tu fais des choses.

  • Speaker #0

    Je peux mettre des titres.

  • Speaker #1

    Quand t'en as besoin, tu peux le switcher.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui. Et tu vois, si tu devais passer un message à quelqu'un qui traverse une période comme ça de liquidation ou de se poser la question de est-ce que ça va passer ou quoi, c'est quoi que t'aurais aimé entendre, toi ?

  • Speaker #0

    Bah je pense... C'est... En fait je pense que c'est toi qui décide. C'est toi qui décide... ce que tu vas faire de cette période de ta vie, tu vois. C'est toi qui décides quel impact ça va avoir dans ta vie et quelles leçons tu vas en tirer. Et c'est toi qui décides si tu vas en faire un drame ou un apprentissage. Et en fait, je pense que c'est toujours prendre ce recul de dire t'as le pouvoir. de mettre l'interprétation que tu souhaites sur un événement, et donc mets-le en ta faveur. Et donc moi j'ai beaucoup réfléchi à comment ce truc pouvait... comment je pouvais le transformer en une force et en un truc qui m'était bénéfique. Et c'est pour ça que j'ai essayé d'en parler, parce que je me suis dit ok, bah... Genre soit en fait je dis à personne et je disparais des réseaux, je disparais de la terre et je reste chez moi à pleurer tu vois. Soit en fait j'en parle, je continue à partager avec ma communauté, je leur explique ce qui s'est passé. Peut-être que j'aide des gens à aussi s'identifier à ce que j'ai vécu, à se sentir moins seule tu vois. Peut-être que je l'utilise pour que mon parcours soit encore plus riche. Et donc voilà, c'est vraiment genre, tu peux en faire une force, et donc ouais, faisant une force.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense qu'il y a forcément la phase de deuil, de déception, qu'il faut accueillir aussi, tu vois, comme tu l'as fait, ça a été des mois compliqués. Et après, comme tu l'as très bien dit, tout est qu'une histoire qu'on se raconte.

  • Speaker #0

    Exactement. Ouais c'est ça, c'est quelle histoire tu vas te raconter après ça, et qu'est-ce qui va faire que tu vas aussi rester alignée, droite dans tes bottes, et que tu vas pouvoir continuer d'écrire la suite.

  • Speaker #1

    Trop inspirant. J'espère que c'est vrai. Si il y a des personnes, dites-nous si vous traversez une grosse phase du doute. J'ai deux questions à te poser. La première, c'est quelle est ta plus grande peur dans la vie ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Ma plus grande peur ? Je pense... Je sais pas, j'hésite entre deux trucs. Je pense... Une de mes plus grandes peurs, c'est peut-être perdre quelqu'un de proche. Tu vois, de perdre vraiment quelqu'un... de très important pour moi. Et ma deuxième plus grande peur, je pense, c'est de perdre totalement le contrôle de mes émotions et d'être dans une phase de down où je n'arrive pas à m'en sortir.

  • Speaker #1

    Et comment ça se fait que tu as cette peur-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je sais pas. Je pense que... Justement, à chaque fois que je suis dans une phase de dingue, je sais que je peux compter sur moi, et je sais que j'arrive à me relever, etc. Mais j'ai peur d'un jour tomber dans une phase de dingue où je me dis... Ah mais genre là... j'arrive vraiment pas à m'en sortir. Je sais pas, je pense que j'ai cette peur des podcasts, que j'écoute des livres, de tout l'imaginaire qu'on a autour de la dépression. Tu vois les gens qui...

  • Speaker #1

    Qui tombent dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, qui te disent vraiment mais c'est plus fort que toi, t'arrives vraiment pas à t'en sortir. Et donc j'ai peur de tomber dans une phase comme ça où t'es vraiment plus maître de toi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est... Je comprends. Avec une amie, on avait partagé ensemble une phase de... une grosse phase de down et on comparait ça à se dire en fait les phases où t'es pas bien, on avait l'impression que notre santé mentale elle était en haut d'une colline et qu'elle descendait et qu'on devait faire un effort constant en fait dans ces moments de down tu dois faire un effort constant pour rattraper un peu cette balle en haut de la colline et pas la laisser tomber, tu laisses tomber un peu et tu remontes parce que tu retrouves la force en toi l'énergie, la passion et que c'est tout le temps un exercice tu vois dans ces moments là mais que on a des biais de la négativité on a des choses qui font que des fois tout nous pousse à laisser tomber ça et laisser couler tu vois et ça fait peur ouais ouais ça fait peur mais bon si c'est une peur ça veut dire que les probabilités que ça arrive en fait un peu le truc c'est quand on a peur des trucs les premiers signaux on va devenir un peu parano et on se prend en main quoi ouais ouais

  • Speaker #0

    Je pense que c'est aussi ça qui a fait que c'était un peu l'instinct de survie à la fin de Risa, de dire Non, là je ne vais pas faire de pause et je ne vais pas m'arrêter, parce que c'est trop risqué. Donc juste, tu continues d'avancer, et même si la boîte est fermée, tu vas continuer à partager, à écrire des postes, à faire des trucs, et tu ne t'arrêtes pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, la phase de deuil, tu l'as eue quand ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai vécu les mois d'avant, parce qu'inconsciemment je savais que c'était fini. Donc je l'ai vécu avant et après j'ai quand même vécu après tu vois. Je pense que jusqu'à... parce qu'après je suis partie à Bali pendant 4-2 mois. Et je pense que c'est quand je suis vraiment revenue de Bali où là j'étais en mode ok genre nouvelle énergie. Ok. Mais ça m'a aidé de rester en mouvement pendant toute cette phase là. Je pense que ça aurait été beaucoup plus dur si je m'étais arrêtée.

  • Speaker #1

    Ouais parce qu'au moins ça fait ne pas perdre confiance en soi.

  • Speaker #0

    Ouais. Bah ouais. Et tu penses à des projets, tu penses à des choses, t'es pas en train de ruminer quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. J'ai une dernière question. À qui ne dis-tu pas assez je t'aime ?

  • Speaker #0

    A mes parents.

  • Speaker #1

    A tes parents.

  • Speaker #0

    Tu veux leur faire un petit dédicace ? Je pense les remercier pour tout le soutien qu'ils m'ont donné. Toujours. Tout le temps. Peu importe mes choix, ils sont toujours derrière moi.

  • Speaker #1

    Trop beau. Ça fait une heure qu'on papote.

  • Speaker #0

    Déjà ?

  • Speaker #1

    Ouais. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais rajouter ? J'espère que tu as passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était trop bien. Bah non, juste te remercier parce que... J'aime bien ancrer encore, enfin, ancrer toute cette histoire de Rissap et tout parce que je... Pareil, tu vois, je sais que dans quelques années, je réécouterai, tu vois, ce podcast-là et je réécouterai cette phase de ma vie et je me dirai Waouh, genre, t'as tellement avancé depuis Et du coup, j'aime bien en parler parce que je sais qu'après, avec le temps, les souvenirs se diluent et t'as plus les... t'oublies un petit peu à quel point... T'as appris, t'as grandi, t'as souffert, mais t'as aussi rebondi. Et du coup, juste la magie du podcast, c'est que tu peux enregistrer un moment, tu peux enregistrer des émotions, des souvenirs, et ça te fait des souvenirs pour plus tard.

  • Speaker #1

    C'est gravé, ouais. Et en même temps, au passage, des fois, ça aide des gens et ça résonne.

  • Speaker #0

    Et ça aide des gens. Et en effet, c'est un sujet, comme je t'ai dit, où il n'y a pas beaucoup de documentation en ligne. Donc si en même temps, ça peut aider des gens et leur faire comprendre que, ok, c'est du ravi, mais... tu vas rebondir et tu vas trouver plein d'autres moyens de te réaliser, de créer d'autres choses. Et c'est encore plus magnifique. Et en plus d'avoir passé ce moment-là avec toi aussi, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente. J'ai passé un trop bon moment.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente de t'avoir reçu. Merci de t'être livrée.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est tout pour aujourd'hui. N'hésite pas à m'écrire sur mes réseaux pour me dire ce que tu en as pensé. Et si cet épisode te plaît, tu peux le partager en me taguant ou lui laisser 5 étoiles. Merci. et je te retrouve au prochain épisode.

Description

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Transcription

  • Speaker #0

    Hola, je suis Manon, coach en gestion émotionnelle. Bienvenue dans mon podcast sur la gestion des émotions dans l'entrepreneuriat. Joie, tristesse, colère, peur, nous essaierons de comprendre comment faire de ces émotions une force. L'entrepreneuriat, c'est une aventure qui nous balance entre les sentiments de puissance et de vulnérabilité en un claquement de doigts. Et ici, nous parlerons sans tabou de cet ascenseur émotionnel. Si ça résonne en toi, alors tu peux t'abonner pour découvrir tous mes invités. Je te partage aussi tous mes exercices de coaching dans ma newsletter. Rendez-vous dans les ressources de l'épisode pour t'inscrire. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Let's go ! Alors, aujourd'hui pour moi c'est la rentrée du podcast parce que j'ai fait un petit break pendant les vacances et du coup je suis très heureuse de reprendre avec toi.

  • Speaker #2

    De même, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Et donc, Mona, ravie de pouvoir te poser plein de questions. Et petite anecdote, on s'est rendu compte qu'on s'était parlé la première fois... en novembre 2022, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, je t'avais envoyé un message pour te dire que j'ai écouté ton podcast et qu'il était trop bien et je te remercie pour justement ton podcast et c'est trop marrant que là deux ans après...

  • Speaker #1

    Ouais, donc toi merci pour le soutien du coup d'il y a deux ans. Je suis très heureuse de te recevoir parce que je trouve que ce que tu dégages sur les réseaux, il y a beaucoup de sincérité, beaucoup de transparence aussi et j'aime bien le côté que tu partages des trucs que t'as pas encore résolus. Alors que je trouve qu'il y a énormément de personnes qui entreprennent seules ou même avec des gens qui en parlent une fois, qui ont tout résolu, tu vois. Et du coup, je trouve ça cool de pouvoir traverser un petit peu toutes les étapes et les questionnements avec toi. Et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de te recevoir aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Carrément.

  • Speaker #1

    J'ai une question que j'aime bien poser à tous mes invités. C'est quand je te dis ascenseur émotionnel, toi c'est quoi qui te vient en tête ?

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ascenseur émotionnel, je pense que ce qui me vient en tête, c'est l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    On voit pas si ça tombe bien.

  • Speaker #2

    L'entrepreneuriat, parce qu'en fait, dans l'entrepreneuriat, t'es jamais sûre de ce qui va arriver. Et souvent, genre, il y a un bête de truc, une bête d'opportunité qui arrive. Et en fait, deux heures après, elle est annulée. Et après, elle revient. Enfin, c'est tellement, tu vis tellement les montagnes russes que ça me fait penser à ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Toi tu le ressens comme ça aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ouais. Mais en même temps c'est ce que j'aime bien tu vois. Je pense que j'ai choisi l'entrepreneur parce que j'aime bien cette sensation justement de vivre fort tu vois. Et l'entrepreneur ça te permet de vivre fort parce que ça te fait vivre des émotions qui sont hyper intenses.

  • Speaker #1

    Ah ça y'a pas de doute.

  • Speaker #2

    Voilà. Et c'est ça que j'aime bien c'est en mode ok genre tu te sens, il se passe des choses dans ta vie tu vois. Et c'est ce que je recherche je pense c'est un peu la sensation forte.

  • Speaker #1

    L'intensité. Ouais. Et du coup si on dit ok là je sais pas cette dernière semaine ou ces dernières semaines, les sensations, tu sais on dit la sensation émotionnelle, donc le très positif que t'as vécu et peut-être le très négatif en d'un ou en tout cas de comment tu l'as ressenti, ça serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ces dernières semaines ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Bon là ça va, on sort de l'été donc c'était pas la période avec les plus grandes variations mais... Je pense, tu vois, là pendant le mois d'août, j'ai fait un podcast par jour, pendant tout le mois d'août. Et il y a eu des moments où j'étais en mode, tu vois, des moments de doute, où tu te dis mais en fait je ne sais pas si c'est vraiment intéressant ce que je raconte. En fait, de fois je me dis ouais, c'est nul, tu vois, il faut que je monte en qualité, c'est pas assez bien, etc. Donc pas mal de moments de doute, même avec la fatigue, parce que quand tu postes une fois par jour, ça te demande beaucoup de travail. C'est fatiguant émotionnellement. Et après, à la fin, tu vois, quand je suis arrivée au 31 août, où j'ai posté le dernier épisode et c'était fini. et là la sensation de joie et de satisfaction de ok j'ai fait 31 épisodes en 31 jours et j'adore moi ce truc de c'est aussi pour ça que j'aime bien me dépasser c'est parce que j'adore l'aboutissement à un moment où tu dis oh wow genre tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    Ouais trop bien bah félicitations. Merci. Et comment tu fais dans ces phases de un petit peu de questionnement puisque je sais qu'on les a toutes et tous tu vois de surtout ce truc de apporter de la valeur c'est abstrait je trouve tu vois tu dis je dois monter en qualité parce qu'on veut tout le temps apporter de la valeur mais il n'y a pas une grille hyper spécifique qui dit voilà donc comment tu fais toi dans ces moments de doute, de confiance en toi pour pas lâcher tu vois parce que peut-être qu'il y a plein de personnes qui se mettent des challenges au début de 30 jours ou plus et qui lâchent, toi c'est quoi le truc qui te fait tenir ?

  • Speaker #2

    Déjà, le premier truc c'est que depuis que je suis très jeune, j'abandonne rien. Quand je commence un truc, je vais jusqu'au bout du truc. Même des trucs hyper bêtes, si je sors de chez moi et que je vais aller faire un footing de 5 km, je vais aller jusqu'aux 5 km. Je ne vais jamais me dire à 2 km, même si je suis fatiguée, même si c'est horrible, je ne vais jamais me dire, c'est bon, j'arrête, je rentre à la maison. En fait, j'ai un truc de quand je me dis je vais aller jusque là, je vais jusque là. Et dans tout. Donc déjà, il y a ce mindset de... On suit le plan. Que j'ai réussi à forger une discipline autour de ça. Et ensuite... Et ça, je pense que c'est un truc qui se travaille. Plus tu fais des trucs durs, et plus tu t'entraînes à faire des trucs durs, et plus tu sais que tu peux aller jusqu'au bout. Enfin, tu t'entraînes à le faire. Et ensuite, ce qui me raccroche toujours, ça va être ma communauté et les messages que je reçois. Il y a toujours ce truc de Ah, je suis down et J'ai un DM en mode Ah, j'ai écouté son épisode, il était incroyable, il était sur mode.

  • Speaker #1

    C'est tellement précieux. Ouais. Vraiment.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Surtout que sur le podcast, je trouve que c'est encore plus tricky parce que tu vois pas...

  • Speaker #1

    C'est un peu comme un podcast.

  • Speaker #2

    Ouais, t'as pas de like, t'as pas de repartage, etc. Du coup, tu sais pas, genre, est-ce que l'épisode, il a plu ou pas. Genre des fois, c'est juste silence radio après un épisode. Donc t'es en mode, ok, est-ce que c'était bien ? Est-ce que ça a impacté les gens ? Est-ce que ça leur a apporté quelque chose ? Est-ce qu'ils ont appris quelque chose ? Mais du coup, les gens qui prennent le temps de vraiment t'écrire un message après un podcast pour te dire à quel point... Peu importe si le message est incroyable ou pas, mais tu vas juste leur dire, juste nous dire un feedback.

  • Speaker #1

    Ça change tout.

  • Speaker #2

    Ça change tout et ça donne beaucoup d'énergie, enfin beaucoup de force après pour dire ok.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est ultra précieux. Merci à toutes les personnes qui prennent le temps de nous faire des retours Parce que Des fois on se sent seule et en fait tu vois juste Des nombres d'écoutes Mais tu mets pas de visage derrière Enfin on a pas trop de stats en fait En podcast c'est vrai Et des fois J'ai reçu moi un message d'une personne qui me disait Ca fait plus d'un an et demi que j'écoute ton podcast Merci elle m'a envoyé un long message J'étais refaite et je me suis dit ça fait un an et demi quoi ! Wow tu vois ! Et toi tu le sais pas et... Je sais pas si tu t'es fait ça mais moi je me suis fait un mur du love dans mon espace de travail où je screenshot les retours quand j'y pense et je les mets dedans et quand j'ai des moments de down, je vais revoir.

  • Speaker #2

    Tu vois, moi j'ai un fichier sur mon téléphone, enfin genre d'album message je pense que c'est du message d'amour je crois.

  • Speaker #1

    Ah trop bien !

  • Speaker #2

    Et chaque semaine je mets dans cet album là tous les messages que j'ai reçus et je suis comme toi. Des fois je retourne en mode ok ! On a vraiment besoin de son éventé mentale ! Exactement !

  • Speaker #1

    Je sais aussi que t'as... Donc là on parlait un petit peu en off du fait que t'as complètement changé de business model, d'univers. Parce que donc avant, tu étais dans la mode, comme tu expliquais, et tu avais une façon de travailler avec une équipe, des prestats, une charge financière. Et aujourd'hui, du coup, tu es en solo, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #2

    J'ai un associé, mais le modèle est totalement différent.

  • Speaker #1

    Ouais, ok. Est-ce que tu voudrais bien peut-être expliquer un petit peu ton parcours et ce qui t'a amenée jusqu'ici ?

  • Speaker #2

    Carrément. Du coup, moi, j'ai fait une école d'ingénieur et après... Quand j'ai fini mes études, déjà mon rêve c'était de travailler dans la mode, dans le luxe. J'ai fait tous mes stages chez Louis Vuitton et c'était vraiment ma boîte de rêve.

  • Speaker #1

    Du coup, en école d'ingénieur, comment tu as fait le lien ?

  • Speaker #2

    En fait, je fais du génie industriel. Donc c'est tout ce qui va être lié à la production ou au développement des produits, etc. Et donc je suis d'abord rentrée chez Vuitton dans les ateliers de production. Et ensuite, j'ai atterri au siège et dans le développement des produits. en maroquinerie, etc. Donc c'était plus le côté un peu technique, mais en gros le lien entre les designers et la production. Donc j'ai commencé là-bas, j'ai trop aimé Viton, j'ai trop aimé l'univers, etc. Mais j'ai très vite aussi compris que ce n'était pas fait pour moi, parce qu'il y avait pas mal de choses où j'avais un peu idéalisé, tu vois. Et en fait au final je me dis, ok c'est un univers qui est génial, mais je ne crois pas que ce soit... là où on m'attend, là où je vais pouvoir développer mon plus grand potentiel, l'exploiter vraiment. En fait, je trouvais ça génial, mais j'avais quand même l'impression d'être bridée par rapport à qui j'étais, ce que je pouvais faire et les messages que je pouvais... Même juste mes idées, tu vois. Une grosse boîte, c'est quand même... T'es à un poste et...

  • Speaker #1

    T'as des process.

  • Speaker #2

    T'as des process, etc. Donc à ce moment là le Covid arrive et je pense que moi le Covid a été hyper décisif parce que je pense que si j'avais pas eu le Covid, je suis pas sûre, enfin je sais pas si je serais devenue entrepreneur aussi jeune tu vois. Je pense que le Covid m'a grave aidée à me lancer parce que c'était le moment où justement on était tous chez nous, où j'avais un peu l'excuse tu vois auprès de mes parents de tous les embauches sont gelées tu vois.

  • Speaker #1

    Tu avais quitté Louis Vuitton du coup ?

  • Speaker #2

    Non j'étais en stage de fin d'études chez Louis Vuitton tu vois. Et c'était vraiment la période Covid, mars 2020, à septembre 2020.

  • Speaker #1

    Ok, donc le moment de chercher un autre truc, t'avais l'excuse parfaite.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais en mode, bon là, les ombres sont gelées. C'était encore le vrai confinement, tu vois. On était chez nous, on avait les papiers pour sortir et tout. Et donc à ce moment-là, je me dis, avec mon associé de l'époque, on était un peu en mode crise de sens, enquête de sens. Là, on travaillait dans des grands groupes. alors que le monde est en train de vriller, qu'il y a une pandémie mondiale. Et en fait, nous, on se dit qu'on ne sert à rien là. On est en train de vendre des sacs qui valent des milliers d'euros, mais il n'y a pas de sens à ça, de travailler sur ça, alors qu'il n'y a rien qui va. Et du coup, on s'est un peu dit, nous aussi, on a eu de contribuer. Et à ce moment-là, j'écoutais plein de podcasts sur l'entrepreneuriat à impact, sur des gens qui ont fait des projets qui étaient... au service de la société, au service de l'écologie, etc. Et donc je me suis un peu prise d'obsession pour l'entrepreneuriat à impact et par le fait qu'avec l'entrepreneuriat, tu peux agir pour aider d'autres gens et pour faire un truc qui sert et qui a du sens et qui est utile surtout. En fait, j'étais vraiment en quête d'utilité. J'étais en mode, j'adore Viton, j'adore la mode, mais venez, on fait un truc qui a du sens.

  • Speaker #1

    Qui va au-delà, quoi.

  • Speaker #2

    Qui va au-delà et qui n'est pas juste vendre pour s'enrichir encore. plus, etc. Et donc, on se dit, vas-y, soyons fous, on lance un compte Instagram, juste pour... Mais on n'avait pas de concept, on n'avait pas de concept, on n'avait rien, on avait juste le nom, et ça, je ne sais même pas par quel miracle ce nom était là, mais on avait juste le nom Rissap. Tu vois ?

  • Speaker #1

    C'est quoi tout le process ? Que dalle ! C'est bien, des fois, il faut juste se lancer.

  • Speaker #2

    Ouais et on savait même pas encore que ça allait de l'obstacle mais vraiment le truc était incroyable et du coup on crée une page insta qui s'appelle Rissap et on commence à questionner, à créer une communauté mais juste en questionnant qu'est-ce que la mode actuelle tu vois et comment on pourrait l'améliorer et vous qu'est-ce qui vous dérange dans votre consommation de la mode actuelle. Enfin vraiment c'est plus un truc un peu expérimental. Et nous on partit du constat qu'on n'avait plus envie de s'habiller chez Zara, chez H&M et tout. Nous on est la génération 90, on a vraiment baigné dans la fast fashion de flou.

  • Speaker #1

    Oui on a le statut de réchaud.

  • Speaker #2

    Et on est arrivé à un moment où en 2020, par là, on s'est dit qu'il y a eu le scandale des Ouïghours qui a éclaté aussi. Et on a commencé à comprendre que c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a eu toute la vibe du minimalisme aussi.

  • Speaker #2

    Il y a eu la vibe du minimalisme, c'était vraiment le combo en 2020 parce que tout avait été réuni. Il y avait en plus, pendant le Covid, je sais pas si tu te rappelles, mais tout le monde était devenu écolo du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Tout le monde était à fond en mode, on veut plus qu'on se... Mais après, c'est... Tu l'as cultivé,

  • Speaker #1

    c'est bon.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, ouais. Donc il y a eu une grosse mouvance autour de l'éco-responsable, etc. Plus le scandale, plus... Enfin, tout était en mode, ok, en fait, la fashion, c'est vraiment de la merde. Et en fait, on passe notre temps à voter pour un truc auquel on veut pas conscriber, tu vois, en achetant ces vêtements. Donc au début on était juste en mode tous ceux qui en ont marre de Zara, ben venez on se met sur cette page, on discute ensemble, tu vois c'est un peu ça. Et en fait progressivement on a commencé à prendre les feedbacks des gens, on a commencé à faire des trucs, le compte Instagram il a commencé à monter progressivement, et on a commencé à vendre, dès qu'on était déconfinés on a fait ok on va vendre des vêtements de seconde main. On a commencé à vendre des vêtements de seconde main, et en fait on a... Moi j'avais commencé à prendre des... une pièce que j'avais récupéré dans le garage de chez mes parents pendant Covid où mon frère avait fait une veste en jean où mon frère avait tagué un Nike mais tu vois au marqueur. Un marqueur ? Tu vois. Il s'était fait une veste Nike tout seul le gars. Donc il l'avait fait.

  • Speaker #1

    J'adore aussi. Je peux pas me l'acheter, j'ai eu l'affaire.

  • Speaker #2

    Grave. Exactement. Donc il y avait un énorme Nike où vraiment ça se voyait que c'était un enceintre qu'il avait fait tu vois. Et du coup on voulait la vendre dans le truc de seconde main. Donc c'est dans le lot parce que bon. En gros j'avais pris des vêtements de chez mes parents pour vendre. Et je me dis bon bah on va pas vendre une veste avec un dessin d'enfant dessus. Donc je vais faire un truc. Et j'avais une autre chemise que j'avais trouvée chez mes parents. Et j'ai découpé la chemise. Genre vraiment à l'époque je savais même pas coudre rien. J'ai pris de la colle textile, pour vous dire le level. J'ai pris de la colle textile et j'ai collé sur le dos de la veste. Et on l'a mis en vente. Et on a ouvert le pop-up. Et genre la première pièce qui est partie, c'est celle-là. Ok. Genre la femme, elle est rentrée, elle a dit, oh mais j'adore, coup de cœur et tout, nanana. Et en fait, c'est la première pièce qui est partie. Et du coup, après, dès qu'il y avait un défaut sur les pièces et tout, on faisait un petit twix comme ça, on faisait un petit... on changeait, on faisait un patch, on trouvait des trucs créatifs pour enlever les défauts et pouvoir vendre la pièce.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, question, tes parents qui te voient vendre et coller un patch sur une veste avec un logo que ton frère a dessiné au marqueur, qu'est-ce qu'ils te disent ?

  • Speaker #2

    À ce moment-là, je pense qu'ils ne suivaient pas trop encore parce que du coup, j'étais rentrée à Paris. Mes parents n'habitent pas à Paris, tu vois. Donc j'étais quand même rentrée à Paris, j'avais fait le pop-up à Paris. Donc je ne suis pas sûre qu'ils comprenaient vraiment ce qui se passait à cette époque-là, tu vois. Donc pour maman, ils ne disaient rien parce qu'ils ne savaient pas. Pour eux, j'étais chez Vuitton et tu vois. Ça, c'était en parallèle, tu vois. Et en fait, du coup, je suis en stage chez Vuitton. Et en parallèle, on commence à lancer ce projet, à lancer cette page Insta, à faire des premiers pop-ups, etc. Et en fait, on commence à kiffer. Tu vois, je finis mon stage, je rentre le soir. On fait des shootings en bas de chez moi. Je vais chiner des pièces à la fin du travail pour les ramener à la maison. Je commence à me prendre un peu au jeu de cette aventure et à kiffer. Et en plus, on a une communauté qui commence à se développer. Je crois qu'on arrive très vite à 10K. Et donc, à la fin de mon stage, c'est la fin de mes études, donc je suis enfin diplômée et tout. Et là, je me dis, vas-y. On tente, ouais go, parce qu'à ce moment là le marché du travail était chaotique, les trucs qu'ils proposaient, enfin tu vois tous mes potes sont partis dans des trucs, enfin moi ça ne m'intéressait pas forcément, tu vois dans des petites boîtes de conseils, comme ça ça ne m'intéressait pas forcément. Un truc qui m'intéressait à la limite, ce que j'aurais pu accepter, c'était dans les grandes maisons de luxe, mais à ce moment là c'était hyper compliqué. Du coup je me dis vas-y, on se donne 6 mois, on se met à fond dans le projet, on voit ce que ça donne. Et donc on se met à fond dans le projet et en fait ça prend de fou. En fait on commençait à vraiment faire des pièces upcycling parce qu'on voit que c'est ça qui part en premier, c'est ça que les gens kiffent etc. Donc on commençait à faire vraiment plein de pièces upcycling. À ce moment là on avait en plus une pote, elle avait une boutique en plein Paris, elle en avait marre. Et du coup elle n'était plus là, elle nous a dit mais j'ai la boutique. Et du coup on avait en plus un lieu de vente en fait permanent.

  • Speaker #1

    Trop bien, tu devais être sur un petit nuage.

  • Speaker #2

    Ouais. Et on a fait nos bureaux à l'étage. Enfin, tu vois, on avait... Tout était genre... Tu vois,

  • Speaker #1

    les moments où tout fonctionnait. Ouais, tout s'allie. Tout s'allie. C'était ça ? Ouais. Tout fonctionnait. Et t'avais quel âge à ce moment-là ? 23. Ouais, donc en plus le rêve, quoi.

  • Speaker #2

    Ouais. Tout fonctionnait, ça prenait bien. On avait des bureaux, on avait une boutique plein Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'avais l'impression d'avoir, tu sais, craqué le code de la vie ? Ouais.

  • Speaker #2

    Grave. Non, mais ouais, en fait, c'est... Facile. C'est pas si dur que ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc c'était hyper prenant tu vois, la première aventure entrepreneuriale t'es vraiment... En fait t'as une magie du début.

  • Speaker #1

    Une naïveté aussi je trouve.

  • Speaker #2

    Ouais en fait c'est comme un premier amour je pense. C'est un premier amour où tu crois que tout va trop bien fonctionner et ça va être génial et c'est bon tu vois, t'as trouvé ton truc. Et donc t'as un peu ce truc, t'as le coup de foudre entrepreneuriale où t'as les papillons dans le ventre, où t'es tout le temps excité du projet, tu peux taffer des heures et des heures. et tu donnes tout en fait. Donc c'était vraiment dans cette période là où on a tout donné, enfin... Tu vois, on... Notre vie c'était devenu irrisable, tu vois, genre 7 sur 7, euh... plus rien ne comptait. Donc on vit cette phase pendant hyper longtemps, mais ce qui a fait que la boîte a allé hyper vite, tu vois au bout de 6 mois on reçoit une proposition pour entre Galerie Lafayette, au bout de 1 an on fait un collab avec Lévis, 2 ans après on passe en équipe avec mon associé, en fait on était tellement à fond que... On avait zéro expérience dans la mode, entre guillemets, tu vois, tous les deux on était ingénieurs. On n'avait pas de fonds de départ, tu vois, on a commencé vraiment, on était étudiantes, on a mis 400 balles chacune, tu vois. Enfin, tu vois, on n'avait pas d'investisseurs, enfin on n'avait rien, entre guillemets, pour dire ça va fonctionner. Mais on était tellement motivés et tellement déter et on avait mis tellement de... Tout notre temps et notre énergie dedans que la boîte a pris et on a réussi à faire un truc qui était quand même pas trop mal,

  • Speaker #1

    tu vois. Bah ouais,

  • Speaker #2

    c'était ouf. Donc c'est pour ça que je pense que le facteur numéro un entre les deux, c'est la passion et c'est le truc qui va te faire décoller. Ouais,

  • Speaker #1

    et décoller et tenir même quand ça va. Parce que je pense qu'il y a pas mal de personnes, après c'est un choix. Mais je trouve que quand on se lance dans des trucs plus pour l'aspect financier, quand on n'a pas de... Tu vois, entre choisir deux voies, celle qui te passionne, celle qui rapporte, je pense que c'est plus facile de monétiser quelque chose qui nous passionne que de tenir dans le temps de quelque chose qui rapporte mais qui ne nous passionne pas.

  • Speaker #2

    Clairement, clairement. C'est clair. Je pense qu'au début, il ne faut pas partir pour l'argent. Il faut partir justement pour le truc que tu aimes. Et c'est comme tu as dit, ce qui va te faire tenir dans les moments difficiles, tu vois. Et moi, je... je l'ai vécu pour avoir vécu le moment passion et le moment où il n'y avait plus la passion et à quel point tout change et à quel point la difficulté elle devient...

  • Speaker #1

    C'est quand tu n'as plus la passion ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça a évolué progressivement et en fait moi j'ai compris après que ce que je kiffais c'était vraiment le début d'un projet, le 0 to 1, le fait d'avoir rien et de construire une fondation. Moi c'est ça qui me plaît le plus dans l'entrepreneuriat et après une fois que tu arrives à un stade où c'est genre de la gestion, où en fait c'est... gérer une équipe, gérer des fonds de roulement, gérer un truc qui est... Tu dois bien sûr le faire continuer à le faire grandir, mais c'est une autre manière d'entreprendre. Moi, ça me fait moins vibrer, tu vois. Parce que tu rentres dans une routine où, à la fin, on avait notre bureau, notre équipe. Donc c'est en mode, tu vas au bureau toute la journée, tu travailles un peu... C'est pas du salariat mais tu vois, t'as ton bureau, tu travailles, tu rentres chez toi.

  • Speaker #1

    Tu dois manager, t'as des process que t'es obligée de mettre en place.

  • Speaker #2

    T'as des week-ends, t'as des vacances qui sont définies, tu t'organises avec l'équipe. Après, en soi, vraiment, moi j'ai adoré mon aventure avec Rissap et j'ai zéro regret du début à la fin. J'ai tellement appris et ça... Tu vois, je pense que j'ai grandi x10 à travers cette aventure. Donc j'ai zéro regret, mais c'est vrai que juste à la fin, je me disais bah... J'ai plus la passion du début, de construire tout de début, enfin tu construis tout, tu inventes un concept, tu inventes une marque, tu inventes plein de choses. Après je pense qu'il y a plusieurs trucs aussi, il y a aussi le facteur fatigue, genre on ne prenait pas vraiment de vacances, tu sais, au bout d'un moment tu commences à être un peu... C'est pas normal de ne pas prendre de vacances pendant 3 ans tu vois.

  • Speaker #1

    Non et même si tu kiffes, il y a un moment ton corps il te rattrape.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait il y avait aussi ça, j'étais tout le temps fatiguée. Tu vois je commençais à avoir des trucs, genre j'ai eu une pneumonie genre en octobre 2023. Et c'est un moment de mais genre comment t'as une pneumonie genre à 27 pieds tu vois. Enfin tu sais il y a des trucs où j'étais en mode comme t'as dit mon corps me rattrapait et j'ai... j'arrivais plus à reprendre vraiment mon souffle, même si je faisais des pauses j'arrivais plus à reprendre mon souffle et donc ouais c'était plein de petits trucs qui faisaient que tout est devenu de plus en plus compliqué et quand ça devient compliqué c'est que il y a quand il y a de la résistance à un moment il faut l'écouter tu vois et je pense qu'on a foncé dans la résistance sans vouloir voir le truc Résister, résister, résister. Et en fait, à un moment, quand tu n'écoutes pas les signes, le truc, il est... Il explose, que tu le veuilles ou non.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles des signes de fatigue, fatigue mentale, fatigue physique et tout. Et du coup, comment ça s'est passé, la fin ? Parce que je sais que tu parles très ouvertement de la liquidation judiciaire, ce qui est très cool et très honnête. Est-ce que tu peux expliquer un petit peu ? Parce que je sais que ça... Ça peut être une grosse déception. Est-ce que ça a été une déception ? Est-ce que ça a été un soulagement ? Est-ce qu'il y a eu un peu des deux, tu vois ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais j'en parle ouvertement parce que moi, quand je me suis retrouvée dans cette situation-là, j'ai cherché en fait des témoignages, j'ai cherché des gens, etc. Et en fait, en France, il n'y a presque rien. Il n'y a vraiment presque personne qui en parle, alors que des liquidations, il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    Ouais, et je ne sais pas si tu as vu, mais il y a énormément de liquidations judiciaires qui se font. Et les gens après disent, j'ai revendu ma boîte. Et ils disent pas que c'était sous liquidation judiciaire. Ouais. Et du coup, toi, t'as l'impression qu'en fait, les gens, leur boîte, elle a tellement cartonné qu'ils l'ont revendue.

  • Speaker #2

    Alors qu'en fait, ça l'est plus.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, c'est le contraire, tu vois. Et c'est ok, tu vois, mais c'est juste que vu qu'elle était en train de fermer, il y a eu un rachat. Et en général, ils négocient que la personne reste peut-être quelques semaines ou quelques mois. Mais c'est un rachat un peu symbolique et en général, il n'y a pas des bénéfices de ouf. Et du coup, je trouve qu'il y a un peu ce jeu sur les mots. qui fait que ça peut être horrible quand t'as l'impression de le vivre tout seul.

  • Speaker #2

    Après, c'est une question un peu de storytelling, de quelle communication tu fais. Mais ouais, j'ai pris la parole parce que j'étais en mode... il y a tellement de liquidations et pourquoi je trouve rien sur internet, il y a zéro podcast dessus, il y a personne qui en parle, il y a zéro post ending, tu vois. Et en fait, j'ai commencé à chercher et en fait, je me suis rendu compte que les gens, juste, ils disparaissent, tu vois. Genre en fait, il y a des comptes Insta de marques et tout qui sont laissés à l'abandon, tu vois, genre dernier post 2021, il n'y a pas de au revoir, il n'y a pas de qu'est-ce qui s'est passé. Tu vois, sur le compte des fondateurs, il n'y a pas de post officiel, genre ils arrêtent juste de poster pendant un an et après, ils reviennent en mode...

  • Speaker #1

    Autre projet.

  • Speaker #2

    Ouais, et j'étais en mode mais... Ok, c'est un moment qui est difficile, mais pourquoi le faire tabou, tu vois ? Parce qu'en fait, on est tellement à le vivre, et c'est déjà hyper dur. En plus, t'as l'impression d'être tout seule et t'es en train d'être un gros nass qui a planté sa boîte.

  • Speaker #1

    C'est pas hyper agréable, non ?

  • Speaker #2

    C'est encore pire. Et donc, j'ai commencé à prendre la parole. Enfin, j'en parlerai après, mais quand j'ai pris la parole dessus, il s'est passé aussi plein de choses. Mais du coup, en fait... ça allait de moins en moins bien dans la boîte, surtout d'un point de vue financier, on galérait de plus en plus. En 2023, il y a eu de l'inflation, donc toutes nos matières premières ont augmenté, on avait plus de marge sur nos produits. Ryssa, c'était vraiment une marque d'upcycling, on faisait du B2C, donc on avait des collections qu'on vendait en mode, c'est vraiment des vêtements upcyclés qu'on vendait à des particuliers. On faisait aussi du B2B, on faisait des ateliers en entreprise. pour faire des team building, upcycling pour des grosses boîtes

  • Speaker #0

    Et en fait oui, plus ça avançait, plus c'était compliqué, on avait du mal à trouver du business, etc. Et en même temps, on avait des charges, on avait une équipe, on avait un loyer huge, parce qu'on avait genre 100 m² plein Paris.

  • Speaker #1

    Pression financière.

  • Speaker #0

    Donc pression financière de fou. Et en fait, il y a aussi ça, c'est qu'en fait, normalement, tu ne prends plus de plaisir quand en fait, chaque mois, tu es en sueur et tu es en stress du premier jour du mois à la fin. la sensation du retard financier d'être en retard t'es tout le temps en retard t'es tout le temps en stress et tu vois que les choses s'arrangent pas c'est aussi compliqué de trouver du plaisir au quotidien quand c'est tout le temps des problèmes et quand t'as autant de de pression donc il y a ça aussi pour dire un peu pourquoi la passion s'est atténuée Donc je pense qu'on a fait pas mal d'erreurs, mais c'est la première aventure entrepreneuriale, donc tu fais toujours plein d'erreurs, tu vois, par exemple recruter trop vite, grandir trop vite, etc. Et donc ça allait plus et on a voulu prendre un peu un virage parce que vu qu'on avait plus de marge sur nos produits, on s'est dit ok, il faut qu'on fasse quelque chose, soit en partant à l'étranger, produire à l'étranger pour retrouver de la marge, pour produire à moins de recours. et donc retrouver ce qu'on ce qui nous manquait soit on augmentait nos prix et donc pour danser nos prix fallait qu'on change le branding parce que on avait un branding qui correspondait à nos prix d'avant donc on a fait un peu un rebranding on a augmenté l'image de marque on a changé de logo on a changé un peu toute la strata d'image on a fait un nouveau shooting des nouveaux mannequins des nouveaux produits aussi avec des designs un peu plus poussé on a pris une nouvelle nouvelle styliste enfin on a fait plein de trucs pour pour essayer de faire un virage, on sortit ça à Noël, et en fait, ça n'a pas pris à la hauteur de ce qu'on espérait, parce qu'en fait, un rebranding, ça prend du temps, et ça ne se fait pas en trois mois, nous on l'a fait en trois mois. Donc si vous écoutez, ça prend un peu plus de temps que ça, si vous voulez rebrander votre marque. Donc en fait, on a écrit une nouvelle cible, sauf que ce n'était pas la cible qu'on avait actuellement, donc en fait, ça demande aussi plein de coûts d'acquisition qu'il faut ajouter, etc.

  • Speaker #1

    Toi, à ce moment-là, tu te sens comment ? Parce que tu disais, tu sais, quand tu avais l'impression de forcer le truc, etc. Tu te sens comment ? Tu te dis quoi ? Pourquoi est-ce que tu te dis là il faut que je fasse ça ? C'est quoi qui te faisait tenir ce projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'avais mis tellement de temps, tellement d'investissement et aussi avec tout le côté affectif. C'était mon premier projet, donc il y avait un lien émotionnel qui était hyper fort avec. On dit tout le temps c'est mon bébé. Je sais que ce n'est pas forcément sain de le dire, mais je... Je me ressentais comme ça, c'était mon projet, ça faisait partie de mon identité. Parce qu'en fait, après mon école, j'ai monté ça. Donc c'était en mode, ça faisait 4 ans que je disais, en fait, moi je suis la CEO de Rissap. Quand je me présentais, c'était en mode...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'est ton identité ?

  • Speaker #0

    Je vivais à travers ça, tu vois. Tous les gens que je connaissais, c'était à travers Rissap. Quand j'ai déménagé à Paris, j'ai monté le projet. Donc tout mon réseau de Paris s'est fait via Rissap. Donc c'était vraiment qui j'étais. Il y avait l'identité, plus le lien émotionnel, plus le lien avec tout ce qu'on avait construit, les équipes, tu vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand c'est comme ça, c'est encore plus dur, je trouve. C'est un truc que je travaille beaucoup avec les clientes, de comment tu fais pour décorréler, toi, ta réussite à la réussite de ta boîte. Et des fois, quand ça devient trop mélangé, c'est impossible, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, j'ai fait tout un travail après pour comprendre ça. Mais pour comprendre, en fait, que ma boîte, ce n'était pas moi. Et l'échec de ma boîte, c'était pas mon échec personnel, tu vois. Et en fait, avant, j'étais tellement mélangée entre... Ma vie était tellement mélangée entre... Enfin, ma vie, c'était Rissap.

  • Speaker #1

    T'étais Rissap. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça. J'étais Rissap quand je parlais à des gens. C'était comment va Rissap, c'était pas comment tu vas, tu vois. Donc, ça te crée un trou identitaire. Et donc, c'est très dur. En fait, c'est comme... Pour encore faire le parallèle avec une relation amoureuse, c'est comme t'as passé 5 ans avec quelqu'un, ou tu t'es mariée avec quelqu'un, etc. Bah en fait tu te dis pas, on se quitte du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, dans la tête c'est hyper compliqué, c'est pour ça que les deuils ils sont longs en vrai, c'est que tu perds tous tes repères.

  • Speaker #0

    Tu perds tous tes repères, et en fait tu te dis, bah j'ai tellement donné dans cette relation, et ça m'a tellement, enfin je suis tellement reliée à ça, qu'on va aller jusqu'au bout, tu vois. On va pas dire, si il y a encore une carte à jouer, on va jouer la dernière carte. Donc c'est ça ce qui s'est passé, c'est que, en fait, on est en train de... de couler mais en fait c'est tellement important dans notre vie qu'on va quand même jouer la dernière carte tu vois et on peut pas arrêter en disant ok bah là ça marche plus on arrête tu vas jusqu'au bout des choses qui te tiennent à coeur dans la vie Donc on allait jusqu'au bout avec cette nouvelle, cette dernière collection, etc. Et en fait, en janvier, on était pied du mur, quoi. C'était en mode, il n'y a plus de cash, il n'y a plus de cash, tu vois. Donc c'était soit on repartait à 1000 et on était en mode, ok, genre, on reprend nos téléphones, on rappelle tout le monde, on relance tout, tu vois. Parce que ça, on l'avait déjà fait plein de fois et c'est là encore où, comme je te l'ai dit tout à l'heure, c'est que, comme tu l'as dit tout à l'heure, les difficultés n'ont plus le même goût quand t'as plus de jus et t'as plus la passion. Parce que ça, en vérité, on l'a vécu plusieurs fois, tu vois, 5-6 fois, avant d'être au pied du mur où il n'y a plus de cash. Mais on s'est toujours relevé parce qu'on avait l'énergie, on était en mode let's go,

  • Speaker #1

    let's go, challenge Ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'on était tellement convaincus qu'en fait, ok, il n'y a plus de cash, c'est pas grave, genre, c'est reparti, nanana. Et en fait, on est arrivé tout le temps à remonter la barque. Donc, une aventure entrepreneuriale, pour moi, elle tient toujours tant que t'as la passion et l'énergie, tant que t'as la volonté. tu arriveras toujours à trouver une solution, à remonter la pente, à trouver x ou y solutions parce que c'est dans ta vie d'entrepreneur de trouver des solutions. Donc quand tu n'as plus de cash, ça ne veut rien dire, ça arrive à tous les entrepreneurs tout le temps.

  • Speaker #1

    Et si ça n'arrive pas, limite...

  • Speaker #0

    C'est bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est juste que là, quand c'est arrivé et qu'on s'est dit, ok, on sait l'énergie que ça demande pour aller, pour relever la barque là, et on s'est dit...

  • Speaker #1

    Est-ce que vous l'avez ?

  • Speaker #0

    On ne l'a pas. Je suis vraiment en mode... Là, c'est dead. En fait, t'as plus l'envie. Quand t'as plus l'envie, c'est mort. Tu peux pas.

  • Speaker #1

    Non, puis ça se ressent. Tu rappelles pas les gens de la même façon, tu motives pas les équipes de la même façon.

  • Speaker #0

    Mais donc, c'est à ce moment-là qu'on s'est dit Ok, on a joué toutes nos cartes. C'est bon. Ça devient trop compliqué, trop difficile. C'est trop de résistance. Et à un moment... Et aussi moi ce qui m'a fait, parce que moi je voulais pas tu vois, et ce qui m'a fait switcher, c'était en fait là c'est plus question que de toi, là t'es en train de mettre d'autres gens dans la merde. Et c'est ça qui m'a switché parce que j'étais en mode ok là je commence à plus pouvoir payer les factures, là les filles de l'équipe je sais pas si je vais pouvoir les payer. Et en fait toi tu te mets dans la merde si tu veux meuf, c'est ton problème mais tu mets pas les autres dans la merde.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Leur salaire, leur famille, leur responsabilité ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est là que j'ai compris qu'un bon entrepreneur c'est aussi la personne qui sait arrêter au bon moment et qui sait dire... Tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est avoir du courage.

  • Speaker #0

    Ouais c'est hyper dur parce que t'es tout le temps en train de... Comme une relation amoureuse t'es en mode ouais mais en fait peut-être que ça peut marcher si ça tu vois. Peut-être qu'on peut réussir si ça et si ça et tu fais toujours 20 000 scénarios en mode... Parce que tu dis il y a toujours... ça peut marcher tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça peut marcher et en même temps... Tu vois, c'est intéressant que tu fasses le lien entre les relations amoureuses et les relations entrepreneuriales. Mais c'est comme les relations amoureuses, des fois, il faut arrêter pour mieux reprendre. Et il y a des gens qui se retrouvent, tu vois. Et toi, tu as retrouvé l'entrepreneuriat d'une façon différente, tu pourras nous en parler. Mais en amour, c'est pareil. Des fois, c'est un moment facile. C'est un moment arrêté. Et soit chacun refait son chemin et tu te rends compte que c'était la meilleure décision. Soit tu regrandis. Tu te connais mieux et il y a plein de gens qui se remettent ensemble et que la deuxième fois c'est la bonne tu vois. Plutôt que s'abîmer et se fatiguer.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Exactement. Exactement. Bah c'est ça.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et l'amour durent trois ans tu crois ?

  • Speaker #0

    Exactement. On a trouvé un nouveau... Un nouveau... Mais voilà et du coup après comment ça s'est passé ? Bah en fait après tu décides.

  • Speaker #1

    Donc tu décides.

  • Speaker #0

    Ouais bah on a tous décidé ce qu'on faisait, on était trois associés. il y avait une équipe et tout donc après la décision après un des trucs les plus durs c'est vraiment l'annoncer à l'équipe genre ça c'est vraiment le moment torture.

  • Speaker #1

    Tu t'es sentie comment ?

  • Speaker #0

    Horrible genre vraiment c'était le truc le plus dur que j'ai de l'aventure je pense que c'était ça.

  • Speaker #1

    Si tu mettais des mots dessus c'était quoi que tu ressentais ?

  • Speaker #0

    je pense je sais pas genre tu vois c'est comme quelqu'un qui t'a fait confiance et qui et qui s'est investi dans ton projet, qui a tout donné pour toi, et toi tu lui dis bah je sais pas en fait j'ai pas réussi tu vois. Et donc t'as l'impression de décevoir.

  • Speaker #1

    Ouais, de décevoir.

  • Speaker #0

    T'as l'impression de décevoir. Et horrible, vraiment horrible. Et en fait c'est un moment que j'avais grave préparé, où justement je savais que c'était le pain point, je savais que c'était le truc qui allait être difficile pour moi. et je m'étais grave préparée à mon discours je m'étais dit enfin parce que j'avais quelqu'un m'avait dit ça j'avais parlé à quelqu'un de ce truc j'avais peur de l'annoncer et la personne m'avait dit en fait c'est l'énergie que tu vas que tu vas donner quand tu vas leur annoncer, c'est ça qui va compter, c'est ça que les filles vont garder.

  • Speaker #1

    Et qui va aussi faire l'impact que ça aura sur elles et comment elles vont le prendre, tu vois, en mode Wow, est-ce que c'est un drame ? ou Ok, est-ce que c'était une belle aventure, on en gardait... Enfin ouais, ça change tout.

  • Speaker #0

    Exactement, et donc en fait, ça m'a grave mis la pression. Bah oui ! Parce que j'étais en mode Ok, du coup, il faut que j'annonce archi bien parce que c'est ça qui va leur rester. Et je m'étais grave mis la pression du coup et j'avais grave préparé mon truc et tout, mon discours. Et en fait je me souviens parce qu'on avait annoncé un par un tu vois. Et j'étais allée dans un café et j'avais rendez-vous avec Agathe qui est notre salariée qui était là depuis le tout début de RISAP. C'était ma première stagiaire et elle était là depuis les 4 ans. Elle était après devenue alternante, PCDI, tu vois, elle avait tout fait avec nous. Et donc là je devais lui annoncer et j'avais... tout préparé et elle arrivait et juste je me suis effondrée bah ouais je me suis effondrée impossible de tenir mon discours et voilà comment elle a réagi ? elle s'est effondrée aussi la fin d'une histoire ouais la fin d'une histoire mais bon c'est aussi le truc de t'es humain et t'es CEO et fondateur et entrepreneur ou je sais pas quoi mais t'es humain et des fois bah juste

  • Speaker #1

    Surtout en face de la personne qui a accompagné dès le début et où vous avez rêvé ensemble en fait j'imagine.

  • Speaker #0

    Ouais exactement. On s'est fait confiance mutuellement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et t'es encore en contact avec elle ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc ça s'est bien passé ? Ouais ouais.

  • Speaker #0

    Non après ça s'est bien passé, après tout on a été adorables avec nous et tout on a compris. Heureusement ça aurait été encore pire si on avait eu des reproches de l'équipe. Après tout on a compris. Tout le monde nous a soutenus jusqu'au dernier jour, on a dit on allait aller ensemble, on a tout fait ensemble. Donc non, après ça je suis hyper reconnaissante d'avoir eu une équipe qui a été là jusqu'au dernier jour. Et heureusement, tu vois, parce que je pense que c'était hyper important pour nous que tout le monde soit ok avec la décision. Et qu'il n'y ait pas de remords ou d'incompréhension.

  • Speaker #1

    Après, ben voilà, t'as développé une équipe aussi à ton image, tu vois. Je pense que ça montre, en tout cas ça prouve que même quand... C'est la solution la plus dramatique parce qu'au final, quand on a de l'anxiété en entrepreneuriat, c'est parce qu'on imagine qu'on n'aura plus de cash, qu'on va devoir fermer et que tout sera fini, tu vois, c'est ça. Et de dire, bah ok, ça est arrivé et en fait, ça s'est entre guillemets quand même bien passé.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ça s'est bien passé et puis après, en vrai, tout le monde a rebondi, tout le monde a trouvé des trucs par la suite, a kiffé, etc. Donc je suis hyper contente qu'il n'y ait pas eu de drame humain, tu vois.

  • Speaker #1

    Et toi, tu l'as annoncé à tout le monde ? C'est quoi les étapes à suivre ?

  • Speaker #0

    Ouais après tu l'annonces, enfin c'était quand même assez secret jusqu'à ce que ce soit...

  • Speaker #1

    Et ta famille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Après ma famille, ça faisait longtemps que je leur disais que c'était compliqué. Mais à un moment je leur ai dit que c'était la fin. Mais ça va, ils m'ont soutenue.

  • Speaker #1

    Et t'étais en couple ou pas à ce moment là ? Ouais Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Il m'a grave soutenue Heureusement franchement T'imagines

  • Speaker #1

    Bah ciao du coup J'ai plus de vêtements

  • Speaker #0

    Non il m'a grave soutenue même pendant toute la phase Parce que c'était quand même très lourd émotionnellement Là je te raconte en rapide Mais pendant 6 mois T'es en questionnement permanent Est-ce que je dois arrêter ? Est-ce que je dois continuer ? Et si ça et ça Et en fait si c'est hyper énergivore c'est un brouillard mental t'es dans un brouillard mental de fou et en fait ça t'épuise encore plus tu vas faire ça, tu vas faire ça t'es plus dans la réalité parce que tu penses que à ça et en même temps tu peux pas le dire parce que c'est très fake it until you make it c'est très tout le temps quand on te demande comment va ta boîte tu vas toujours dire ah ça va trop bien, ça se passe super bien tu verras jamais un CEO de la place te dire ah là c'est la même, tu en as plus de cash les gens comme t'as dit ils vont te le raconter après bien sûr ouais,

  • Speaker #1

    une fois que c'est résolu parce que c'est le game, tu peux pas dire ça va pas sans tout mener à me détendre je sais pas si on peut pas ou si juste il y a eu un pacte sur le fait de bah en fait c'est pas bon pour ton business de dire ça va pas il y a des business pour lesquels ça rend moins attractif c'est sûr

  • Speaker #0

    Donc vu qu'on a quand même du B2C, du B2B, en fait tu dois toujours faire rêver les gens. Le problème c'est de faire rêver les gens, tu dois dire que ça va trop bien, et ça il y a une nouvelle collection, elle est trop bien, et genre venez acheter chez moi. C'est que tu te dis, t'es en mode ok, là c'est la collection de la dernière chance.

  • Speaker #1

    Tu imagines une personne comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    là c'est la merde, achetez ! J'ai envie de me dire euh...

  • Speaker #1

    J'aurais été drôle en vrai, c'est une fameuse last chance.

  • Speaker #0

    Grave. Mais même si on a toujours été hyper transparents, on a essayé de toujours être le plus transparent possible, mais tu peux pas dire aux gens... Là on hésite à fermer, tu vois. C'est comme, encore une fois...

  • Speaker #1

    Même pour ton équipe, parce que en fait tant que la décision elle est pas prise, ça les met dans un stress inutile.

  • Speaker #0

    Ouais, ça met tout le monde dans un stress inutile, tes fournisseurs, tout le monde en fait. Donc tu peux pas, tu gardes la face et en même temps tu dois garder la face avec tout le monde et en même temps toi t'es grave dans le mal, tu vois. Et même avec mes amis, ma famille et tout, c'était en mode de ouais ça va trop,

  • Speaker #1

    ça va bien Tes amis aussi t'avaient du mal à en parler ?

  • Speaker #0

    Ouais en fait je voulais pas laisser courir le bruit avant que ce soit officiel. En fait c'est un doute qui est très compliqué à partager. Donc c'est pour ça que c'était hyper important d'avoir mon copain à cette époque-là. Parce que c'était la seule personne avec qui je pouvais en discuter. Et je pouvais pas en discuter avec mes potes. Je pouvais pas dire ouais j'hésite à fermer, le bruit il court, ça arrive aux oreilles de mes salariés Genre ça aurait été le pire scénario, tu vois, qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    C'est horrible, bah oui, parce que là t'as la sensation de manque de confiance, de trahison. Ouais,

  • Speaker #0

    donc t'as aussi ta responsabilité de faire en sorte que l'information soit diffusée quand t'as envie qu'elle soit diffusée. Au bon moment. Donc non, tu peux pas en parler, donc tu gardes la face, en même temps c'est très compliqué, donc tu te renfermes beaucoup sur toi, tu vois. Tu te renfermes beaucoup sur... Tu vas plus trop voir les gens, t'es dans ton délire. Donc ça a été ça pendant plusieurs mois et c'était vraiment hyper dur jusqu'au moment où on a décidé de... Ok, déjà décider de liquider, ça te fait... Ok, déjà je vais arrêter de rêver de tous les scénarios possibles chaque nuit, tu vois. Et même si j'avais un taux de stress qui était hyper haut, dans le sens où j'avais trop du mal à dormir, je me réveillais au milieu de la nuit, tu vois. Donc ma santé était vraiment impactée.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, est-ce que tu t'es fait accompagner par une psy, un coach, quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Un peu, à ce moment-là, c'est là où j'ai commencé un peu à découvrir tout l'aspect spiritualité, que je ne connaissais pas du tout avant, et qui m'a grave aidée. Je faisais des séances de Cap Condalini, je faisais du breastwork et tout, donc ça m'a grave aidée. C'est un truc que vraiment je ne faisais pas du tout avant, et je ne sais pas, encore une fois, les choses se sont alignées, j'ai rencontré des filles qui faisaient ça à ce moment-là, qui m'ont invitée à des séances, et j'étais en mode mais... Heureusement que ça arrive dans ma vie à ce moment-là parce que j'étais tellement stressée que j'avais besoin de sas de décompression. Donc je me suis fait accompagner et je pense vraiment qu'il faut se faire accompagner.

  • Speaker #1

    C'est très lourd à apporter en fait, comme tu dis, tu ne peux pas trop en parler aux gens. Et je pense que dans les moments de difficulté, je sais que l'une des pires émotions qui est autodestructrice... et dévastatrice aussi pour nos proches c'est quand on a honte ou quand on se sent coupable ou la déception c'est ce truc vraiment, la relation avec soi-même qu'on a dans un échec ou dans des moments de solitude et tout c'est à gérer,

  • Speaker #0

    c'est horrible quoi donc après ça va assez vite parce que en gros tu déclares une cessation des paiements, donc tu déclares que tu peux plus payer officiellement Et après ça va se suite, parce que t'es convoqué en deux semaines au tribunal de commerce où tu passes devant un juge pour demander la liquidation.

  • Speaker #1

    Et lui t'a mis un poste avec une photo de ça. Ouais,

  • Speaker #0

    j'étais avec mon avocat ouais.

  • Speaker #1

    Ouais avec ton avocat j'en souviens.

  • Speaker #0

    Et mon avocat est très sympa, très drôle et...

  • Speaker #1

    Je t'avais suivi de ouf en vrai. Ah ouais ? Ouais, vraiment j'avais trouvé ça super courageux. Merci.

  • Speaker #0

    Mais pareil tu vois, le fait d'être bien entourée pendant ces moments-là c'est hyper important et pour le coup mon avocat est quelqu'un de très tu vois... joyeux, solaire et tout. Il a réussi à faire de ce moment là quelque chose de positif, enfin pas positif mais tu vois de de gay tu vois.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelle ? C'est celui qui publie aussi sur LinkedIn ou pas ? Non je crois pas.

  • Speaker #0

    Il publie un petit peu sur LinkedIn mais il est pas...

  • Speaker #1

    C'est pas Franck quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il s'appelle Max Berger.

  • Speaker #1

    Ok ok.

  • Speaker #0

    Donc voilà c'était sympa tu vois, il a réussi à me faire danser dans les couloirs du tribunal. C'est génial ! C'est grave !

  • Speaker #1

    Appelez Max.

  • Speaker #0

    Ouais, appelez Max, il est génial. Et donc, la liquidation a été actée et à partir du moment où c'est acté, ce qui est un énorme soulagement, c'est que c'est plutôt à la responsable. Moi, j'étais la présidente de la boîte, donc c'était moi la responsable. Donc, t'as la pression jusqu'au bout de, il se passe un truc, c'est toi, Et donc là, c'est acté, donc c'est plus... C'est plus tout. T'as loupé un truc ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu peur, mais en fait, j'ai un élastique qui s'est pété. Et du coup, ça a grésillé dans mes oreilles. Ouais, tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu t'es fait attaquer.

  • Speaker #1

    Par moi-même.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un gros soulagement, parce que du coup, à ce moment-là, en gros, c'est un mandataire qui prend le dossier, et c'est plutôt horrible.

  • Speaker #1

    Donc soulagement. Ouais. Libération.

  • Speaker #0

    Libération. C'est le moment de la libération, parce que... Ouais.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui comment tu te sens par rapport à ça ? Du coup ça fait combien de mois là ?

  • Speaker #0

    Bah du coup c'est en février, c'est en février la liquidation et là on est en septembre.

  • Speaker #1

    Ouais donc...

  • Speaker #0

    Après c'est pas officiellement, enfin là c'est encore en procédure dans le sens où c'est pas encore officiel la fin de la boîte, ça prend plusieurs mois mais c'est pas tout à fait déjà. Mais déjà la vague émotionnelle est largement passée tu vois. Et ça a beaucoup mieux, j'ai pris beaucoup de recul sur ce qui s'est passé. Et maintenant, j'arrive à... Enfin, j'ai réussi, je pense, à le transformer aussi en force.

  • Speaker #1

    Et au niveau de ton identité, comment ça s'est passé du coup les mois qu'on suivit ? Parce que tu vois, tu me disais que tu te présentais en tant que monadrice apte de CEO. Enfin, c'était toi. Comment est-ce que cette transition, elle s'est passée ? Est-ce que... C'était douloureux ou est-ce que ça fait du bien de te présenter autrement ? Ça a été quoi un peu le process parce que tu parlais d'un peu de trouble d'identité, tu vois ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai tout de suite cherché à me coller une nouvelle étiquette, tu vois. Ce qui est marrant, c'est que j'allais à des cafés et je listais plein de noms, tu vois, qu'est-ce que je voulais être. Et je cherchais vraiment à dire comment je peux me définir, tu vois. J'étais en mode, ok, coach, coach de ça, auteur de ça. Et j'ai besoin pour me rassurer de dire ok on peut me définir de la sorte. Mais je ne sais pas trop.

  • Speaker #1

    Donc là tu te présentes comment c'est qu'elle est.

  • Speaker #0

    Et dedans je dis juste que je suis entrepreneur. Ok.

  • Speaker #1

    Au moins il y a une ciquette large où tu mets ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Exactement. Vraiment je suis entrepreneur parce que je ne sais pas comment me définir aujourd'hui. Et en fait je suis aussi dans une phase où je teste pas mal de choses, où j'explore pas mal. Je n'ai pas de nom. Mais après, j'ai fait un peu de coaching. J'ai mon podcast. Je suis créatrice de contenu. Donc, tu vois, je...

  • Speaker #1

    Oui, tu fais des choses.

  • Speaker #0

    Je peux mettre des titres.

  • Speaker #1

    Quand t'en as besoin, tu peux le switcher.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui. Et tu vois, si tu devais passer un message à quelqu'un qui traverse une période comme ça de liquidation ou de se poser la question de est-ce que ça va passer ou quoi, c'est quoi que t'aurais aimé entendre, toi ?

  • Speaker #0

    Bah je pense... C'est... En fait je pense que c'est toi qui décide. C'est toi qui décide... ce que tu vas faire de cette période de ta vie, tu vois. C'est toi qui décides quel impact ça va avoir dans ta vie et quelles leçons tu vas en tirer. Et c'est toi qui décides si tu vas en faire un drame ou un apprentissage. Et en fait, je pense que c'est toujours prendre ce recul de dire t'as le pouvoir. de mettre l'interprétation que tu souhaites sur un événement, et donc mets-le en ta faveur. Et donc moi j'ai beaucoup réfléchi à comment ce truc pouvait... comment je pouvais le transformer en une force et en un truc qui m'était bénéfique. Et c'est pour ça que j'ai essayé d'en parler, parce que je me suis dit ok, bah... Genre soit en fait je dis à personne et je disparais des réseaux, je disparais de la terre et je reste chez moi à pleurer tu vois. Soit en fait j'en parle, je continue à partager avec ma communauté, je leur explique ce qui s'est passé. Peut-être que j'aide des gens à aussi s'identifier à ce que j'ai vécu, à se sentir moins seule tu vois. Peut-être que je l'utilise pour que mon parcours soit encore plus riche. Et donc voilà, c'est vraiment genre, tu peux en faire une force, et donc ouais, faisant une force.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense qu'il y a forcément la phase de deuil, de déception, qu'il faut accueillir aussi, tu vois, comme tu l'as fait, ça a été des mois compliqués. Et après, comme tu l'as très bien dit, tout est qu'une histoire qu'on se raconte.

  • Speaker #0

    Exactement. Ouais c'est ça, c'est quelle histoire tu vas te raconter après ça, et qu'est-ce qui va faire que tu vas aussi rester alignée, droite dans tes bottes, et que tu vas pouvoir continuer d'écrire la suite.

  • Speaker #1

    Trop inspirant. J'espère que c'est vrai. Si il y a des personnes, dites-nous si vous traversez une grosse phase du doute. J'ai deux questions à te poser. La première, c'est quelle est ta plus grande peur dans la vie ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Ma plus grande peur ? Je pense... Je sais pas, j'hésite entre deux trucs. Je pense... Une de mes plus grandes peurs, c'est peut-être perdre quelqu'un de proche. Tu vois, de perdre vraiment quelqu'un... de très important pour moi. Et ma deuxième plus grande peur, je pense, c'est de perdre totalement le contrôle de mes émotions et d'être dans une phase de down où je n'arrive pas à m'en sortir.

  • Speaker #1

    Et comment ça se fait que tu as cette peur-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je sais pas. Je pense que... Justement, à chaque fois que je suis dans une phase de dingue, je sais que je peux compter sur moi, et je sais que j'arrive à me relever, etc. Mais j'ai peur d'un jour tomber dans une phase de dingue où je me dis... Ah mais genre là... j'arrive vraiment pas à m'en sortir. Je sais pas, je pense que j'ai cette peur des podcasts, que j'écoute des livres, de tout l'imaginaire qu'on a autour de la dépression. Tu vois les gens qui...

  • Speaker #1

    Qui tombent dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, qui te disent vraiment mais c'est plus fort que toi, t'arrives vraiment pas à t'en sortir. Et donc j'ai peur de tomber dans une phase comme ça où t'es vraiment plus maître de toi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est... Je comprends. Avec une amie, on avait partagé ensemble une phase de... une grosse phase de down et on comparait ça à se dire en fait les phases où t'es pas bien, on avait l'impression que notre santé mentale elle était en haut d'une colline et qu'elle descendait et qu'on devait faire un effort constant en fait dans ces moments de down tu dois faire un effort constant pour rattraper un peu cette balle en haut de la colline et pas la laisser tomber, tu laisses tomber un peu et tu remontes parce que tu retrouves la force en toi l'énergie, la passion et que c'est tout le temps un exercice tu vois dans ces moments là mais que on a des biais de la négativité on a des choses qui font que des fois tout nous pousse à laisser tomber ça et laisser couler tu vois et ça fait peur ouais ouais ça fait peur mais bon si c'est une peur ça veut dire que les probabilités que ça arrive en fait un peu le truc c'est quand on a peur des trucs les premiers signaux on va devenir un peu parano et on se prend en main quoi ouais ouais

  • Speaker #0

    Je pense que c'est aussi ça qui a fait que c'était un peu l'instinct de survie à la fin de Risa, de dire Non, là je ne vais pas faire de pause et je ne vais pas m'arrêter, parce que c'est trop risqué. Donc juste, tu continues d'avancer, et même si la boîte est fermée, tu vas continuer à partager, à écrire des postes, à faire des trucs, et tu ne t'arrêtes pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, la phase de deuil, tu l'as eue quand ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai vécu les mois d'avant, parce qu'inconsciemment je savais que c'était fini. Donc je l'ai vécu avant et après j'ai quand même vécu après tu vois. Je pense que jusqu'à... parce qu'après je suis partie à Bali pendant 4-2 mois. Et je pense que c'est quand je suis vraiment revenue de Bali où là j'étais en mode ok genre nouvelle énergie. Ok. Mais ça m'a aidé de rester en mouvement pendant toute cette phase là. Je pense que ça aurait été beaucoup plus dur si je m'étais arrêtée.

  • Speaker #1

    Ouais parce qu'au moins ça fait ne pas perdre confiance en soi.

  • Speaker #0

    Ouais. Bah ouais. Et tu penses à des projets, tu penses à des choses, t'es pas en train de ruminer quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. J'ai une dernière question. À qui ne dis-tu pas assez je t'aime ?

  • Speaker #0

    A mes parents.

  • Speaker #1

    A tes parents.

  • Speaker #0

    Tu veux leur faire un petit dédicace ? Je pense les remercier pour tout le soutien qu'ils m'ont donné. Toujours. Tout le temps. Peu importe mes choix, ils sont toujours derrière moi.

  • Speaker #1

    Trop beau. Ça fait une heure qu'on papote.

  • Speaker #0

    Déjà ?

  • Speaker #1

    Ouais. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais rajouter ? J'espère que tu as passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était trop bien. Bah non, juste te remercier parce que... J'aime bien ancrer encore, enfin, ancrer toute cette histoire de Rissap et tout parce que je... Pareil, tu vois, je sais que dans quelques années, je réécouterai, tu vois, ce podcast-là et je réécouterai cette phase de ma vie et je me dirai Waouh, genre, t'as tellement avancé depuis Et du coup, j'aime bien en parler parce que je sais qu'après, avec le temps, les souvenirs se diluent et t'as plus les... t'oublies un petit peu à quel point... T'as appris, t'as grandi, t'as souffert, mais t'as aussi rebondi. Et du coup, juste la magie du podcast, c'est que tu peux enregistrer un moment, tu peux enregistrer des émotions, des souvenirs, et ça te fait des souvenirs pour plus tard.

  • Speaker #1

    C'est gravé, ouais. Et en même temps, au passage, des fois, ça aide des gens et ça résonne.

  • Speaker #0

    Et ça aide des gens. Et en effet, c'est un sujet, comme je t'ai dit, où il n'y a pas beaucoup de documentation en ligne. Donc si en même temps, ça peut aider des gens et leur faire comprendre que, ok, c'est du ravi, mais... tu vas rebondir et tu vas trouver plein d'autres moyens de te réaliser, de créer d'autres choses. Et c'est encore plus magnifique. Et en plus d'avoir passé ce moment-là avec toi aussi, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente. J'ai passé un trop bon moment.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente de t'avoir reçu. Merci de t'être livrée.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est tout pour aujourd'hui. N'hésite pas à m'écrire sur mes réseaux pour me dire ce que tu en as pensé. Et si cet épisode te plaît, tu peux le partager en me taguant ou lui laisser 5 étoiles. Merci. et je te retrouve au prochain épisode.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hola, je suis Manon, coach en gestion émotionnelle. Bienvenue dans mon podcast sur la gestion des émotions dans l'entrepreneuriat. Joie, tristesse, colère, peur, nous essaierons de comprendre comment faire de ces émotions une force. L'entrepreneuriat, c'est une aventure qui nous balance entre les sentiments de puissance et de vulnérabilité en un claquement de doigts. Et ici, nous parlerons sans tabou de cet ascenseur émotionnel. Si ça résonne en toi, alors tu peux t'abonner pour découvrir tous mes invités. Je te partage aussi tous mes exercices de coaching dans ma newsletter. Rendez-vous dans les ressources de l'épisode pour t'inscrire. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Let's go ! Alors, aujourd'hui pour moi c'est la rentrée du podcast parce que j'ai fait un petit break pendant les vacances et du coup je suis très heureuse de reprendre avec toi.

  • Speaker #2

    De même, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Et donc, Mona, ravie de pouvoir te poser plein de questions. Et petite anecdote, on s'est rendu compte qu'on s'était parlé la première fois... en novembre 2022, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, je t'avais envoyé un message pour te dire que j'ai écouté ton podcast et qu'il était trop bien et je te remercie pour justement ton podcast et c'est trop marrant que là deux ans après...

  • Speaker #1

    Ouais, donc toi merci pour le soutien du coup d'il y a deux ans. Je suis très heureuse de te recevoir parce que je trouve que ce que tu dégages sur les réseaux, il y a beaucoup de sincérité, beaucoup de transparence aussi et j'aime bien le côté que tu partages des trucs que t'as pas encore résolus. Alors que je trouve qu'il y a énormément de personnes qui entreprennent seules ou même avec des gens qui en parlent une fois, qui ont tout résolu, tu vois. Et du coup, je trouve ça cool de pouvoir traverser un petit peu toutes les étapes et les questionnements avec toi. Et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de te recevoir aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Carrément.

  • Speaker #1

    J'ai une question que j'aime bien poser à tous mes invités. C'est quand je te dis ascenseur émotionnel, toi c'est quoi qui te vient en tête ?

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ascenseur émotionnel, je pense que ce qui me vient en tête, c'est l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    On voit pas si ça tombe bien.

  • Speaker #2

    L'entrepreneuriat, parce qu'en fait, dans l'entrepreneuriat, t'es jamais sûre de ce qui va arriver. Et souvent, genre, il y a un bête de truc, une bête d'opportunité qui arrive. Et en fait, deux heures après, elle est annulée. Et après, elle revient. Enfin, c'est tellement, tu vis tellement les montagnes russes que ça me fait penser à ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Toi tu le ressens comme ça aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ouais. Mais en même temps c'est ce que j'aime bien tu vois. Je pense que j'ai choisi l'entrepreneur parce que j'aime bien cette sensation justement de vivre fort tu vois. Et l'entrepreneur ça te permet de vivre fort parce que ça te fait vivre des émotions qui sont hyper intenses.

  • Speaker #1

    Ah ça y'a pas de doute.

  • Speaker #2

    Voilà. Et c'est ça que j'aime bien c'est en mode ok genre tu te sens, il se passe des choses dans ta vie tu vois. Et c'est ce que je recherche je pense c'est un peu la sensation forte.

  • Speaker #1

    L'intensité. Ouais. Et du coup si on dit ok là je sais pas cette dernière semaine ou ces dernières semaines, les sensations, tu sais on dit la sensation émotionnelle, donc le très positif que t'as vécu et peut-être le très négatif en d'un ou en tout cas de comment tu l'as ressenti, ça serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ces dernières semaines ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Bon là ça va, on sort de l'été donc c'était pas la période avec les plus grandes variations mais... Je pense, tu vois, là pendant le mois d'août, j'ai fait un podcast par jour, pendant tout le mois d'août. Et il y a eu des moments où j'étais en mode, tu vois, des moments de doute, où tu te dis mais en fait je ne sais pas si c'est vraiment intéressant ce que je raconte. En fait, de fois je me dis ouais, c'est nul, tu vois, il faut que je monte en qualité, c'est pas assez bien, etc. Donc pas mal de moments de doute, même avec la fatigue, parce que quand tu postes une fois par jour, ça te demande beaucoup de travail. C'est fatiguant émotionnellement. Et après, à la fin, tu vois, quand je suis arrivée au 31 août, où j'ai posté le dernier épisode et c'était fini. et là la sensation de joie et de satisfaction de ok j'ai fait 31 épisodes en 31 jours et j'adore moi ce truc de c'est aussi pour ça que j'aime bien me dépasser c'est parce que j'adore l'aboutissement à un moment où tu dis oh wow genre tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    Ouais trop bien bah félicitations. Merci. Et comment tu fais dans ces phases de un petit peu de questionnement puisque je sais qu'on les a toutes et tous tu vois de surtout ce truc de apporter de la valeur c'est abstrait je trouve tu vois tu dis je dois monter en qualité parce qu'on veut tout le temps apporter de la valeur mais il n'y a pas une grille hyper spécifique qui dit voilà donc comment tu fais toi dans ces moments de doute, de confiance en toi pour pas lâcher tu vois parce que peut-être qu'il y a plein de personnes qui se mettent des challenges au début de 30 jours ou plus et qui lâchent, toi c'est quoi le truc qui te fait tenir ?

  • Speaker #2

    Déjà, le premier truc c'est que depuis que je suis très jeune, j'abandonne rien. Quand je commence un truc, je vais jusqu'au bout du truc. Même des trucs hyper bêtes, si je sors de chez moi et que je vais aller faire un footing de 5 km, je vais aller jusqu'aux 5 km. Je ne vais jamais me dire à 2 km, même si je suis fatiguée, même si c'est horrible, je ne vais jamais me dire, c'est bon, j'arrête, je rentre à la maison. En fait, j'ai un truc de quand je me dis je vais aller jusque là, je vais jusque là. Et dans tout. Donc déjà, il y a ce mindset de... On suit le plan. Que j'ai réussi à forger une discipline autour de ça. Et ensuite... Et ça, je pense que c'est un truc qui se travaille. Plus tu fais des trucs durs, et plus tu t'entraînes à faire des trucs durs, et plus tu sais que tu peux aller jusqu'au bout. Enfin, tu t'entraînes à le faire. Et ensuite, ce qui me raccroche toujours, ça va être ma communauté et les messages que je reçois. Il y a toujours ce truc de Ah, je suis down et J'ai un DM en mode Ah, j'ai écouté son épisode, il était incroyable, il était sur mode.

  • Speaker #1

    C'est tellement précieux. Ouais. Vraiment.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Surtout que sur le podcast, je trouve que c'est encore plus tricky parce que tu vois pas...

  • Speaker #1

    C'est un peu comme un podcast.

  • Speaker #2

    Ouais, t'as pas de like, t'as pas de repartage, etc. Du coup, tu sais pas, genre, est-ce que l'épisode, il a plu ou pas. Genre des fois, c'est juste silence radio après un épisode. Donc t'es en mode, ok, est-ce que c'était bien ? Est-ce que ça a impacté les gens ? Est-ce que ça leur a apporté quelque chose ? Est-ce qu'ils ont appris quelque chose ? Mais du coup, les gens qui prennent le temps de vraiment t'écrire un message après un podcast pour te dire à quel point... Peu importe si le message est incroyable ou pas, mais tu vas juste leur dire, juste nous dire un feedback.

  • Speaker #1

    Ça change tout.

  • Speaker #2

    Ça change tout et ça donne beaucoup d'énergie, enfin beaucoup de force après pour dire ok.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est ultra précieux. Merci à toutes les personnes qui prennent le temps de nous faire des retours Parce que Des fois on se sent seule et en fait tu vois juste Des nombres d'écoutes Mais tu mets pas de visage derrière Enfin on a pas trop de stats en fait En podcast c'est vrai Et des fois J'ai reçu moi un message d'une personne qui me disait Ca fait plus d'un an et demi que j'écoute ton podcast Merci elle m'a envoyé un long message J'étais refaite et je me suis dit ça fait un an et demi quoi ! Wow tu vois ! Et toi tu le sais pas et... Je sais pas si tu t'es fait ça mais moi je me suis fait un mur du love dans mon espace de travail où je screenshot les retours quand j'y pense et je les mets dedans et quand j'ai des moments de down, je vais revoir.

  • Speaker #2

    Tu vois, moi j'ai un fichier sur mon téléphone, enfin genre d'album message je pense que c'est du message d'amour je crois.

  • Speaker #1

    Ah trop bien !

  • Speaker #2

    Et chaque semaine je mets dans cet album là tous les messages que j'ai reçus et je suis comme toi. Des fois je retourne en mode ok ! On a vraiment besoin de son éventé mentale ! Exactement !

  • Speaker #1

    Je sais aussi que t'as... Donc là on parlait un petit peu en off du fait que t'as complètement changé de business model, d'univers. Parce que donc avant, tu étais dans la mode, comme tu expliquais, et tu avais une façon de travailler avec une équipe, des prestats, une charge financière. Et aujourd'hui, du coup, tu es en solo, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #2

    J'ai un associé, mais le modèle est totalement différent.

  • Speaker #1

    Ouais, ok. Est-ce que tu voudrais bien peut-être expliquer un petit peu ton parcours et ce qui t'a amenée jusqu'ici ?

  • Speaker #2

    Carrément. Du coup, moi, j'ai fait une école d'ingénieur et après... Quand j'ai fini mes études, déjà mon rêve c'était de travailler dans la mode, dans le luxe. J'ai fait tous mes stages chez Louis Vuitton et c'était vraiment ma boîte de rêve.

  • Speaker #1

    Du coup, en école d'ingénieur, comment tu as fait le lien ?

  • Speaker #2

    En fait, je fais du génie industriel. Donc c'est tout ce qui va être lié à la production ou au développement des produits, etc. Et donc je suis d'abord rentrée chez Vuitton dans les ateliers de production. Et ensuite, j'ai atterri au siège et dans le développement des produits. en maroquinerie, etc. Donc c'était plus le côté un peu technique, mais en gros le lien entre les designers et la production. Donc j'ai commencé là-bas, j'ai trop aimé Viton, j'ai trop aimé l'univers, etc. Mais j'ai très vite aussi compris que ce n'était pas fait pour moi, parce qu'il y avait pas mal de choses où j'avais un peu idéalisé, tu vois. Et en fait au final je me dis, ok c'est un univers qui est génial, mais je ne crois pas que ce soit... là où on m'attend, là où je vais pouvoir développer mon plus grand potentiel, l'exploiter vraiment. En fait, je trouvais ça génial, mais j'avais quand même l'impression d'être bridée par rapport à qui j'étais, ce que je pouvais faire et les messages que je pouvais... Même juste mes idées, tu vois. Une grosse boîte, c'est quand même... T'es à un poste et...

  • Speaker #1

    T'as des process.

  • Speaker #2

    T'as des process, etc. Donc à ce moment là le Covid arrive et je pense que moi le Covid a été hyper décisif parce que je pense que si j'avais pas eu le Covid, je suis pas sûre, enfin je sais pas si je serais devenue entrepreneur aussi jeune tu vois. Je pense que le Covid m'a grave aidée à me lancer parce que c'était le moment où justement on était tous chez nous, où j'avais un peu l'excuse tu vois auprès de mes parents de tous les embauches sont gelées tu vois.

  • Speaker #1

    Tu avais quitté Louis Vuitton du coup ?

  • Speaker #2

    Non j'étais en stage de fin d'études chez Louis Vuitton tu vois. Et c'était vraiment la période Covid, mars 2020, à septembre 2020.

  • Speaker #1

    Ok, donc le moment de chercher un autre truc, t'avais l'excuse parfaite.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais en mode, bon là, les ombres sont gelées. C'était encore le vrai confinement, tu vois. On était chez nous, on avait les papiers pour sortir et tout. Et donc à ce moment-là, je me dis, avec mon associé de l'époque, on était un peu en mode crise de sens, enquête de sens. Là, on travaillait dans des grands groupes. alors que le monde est en train de vriller, qu'il y a une pandémie mondiale. Et en fait, nous, on se dit qu'on ne sert à rien là. On est en train de vendre des sacs qui valent des milliers d'euros, mais il n'y a pas de sens à ça, de travailler sur ça, alors qu'il n'y a rien qui va. Et du coup, on s'est un peu dit, nous aussi, on a eu de contribuer. Et à ce moment-là, j'écoutais plein de podcasts sur l'entrepreneuriat à impact, sur des gens qui ont fait des projets qui étaient... au service de la société, au service de l'écologie, etc. Et donc je me suis un peu prise d'obsession pour l'entrepreneuriat à impact et par le fait qu'avec l'entrepreneuriat, tu peux agir pour aider d'autres gens et pour faire un truc qui sert et qui a du sens et qui est utile surtout. En fait, j'étais vraiment en quête d'utilité. J'étais en mode, j'adore Viton, j'adore la mode, mais venez, on fait un truc qui a du sens.

  • Speaker #1

    Qui va au-delà, quoi.

  • Speaker #2

    Qui va au-delà et qui n'est pas juste vendre pour s'enrichir encore. plus, etc. Et donc, on se dit, vas-y, soyons fous, on lance un compte Instagram, juste pour... Mais on n'avait pas de concept, on n'avait pas de concept, on n'avait rien, on avait juste le nom, et ça, je ne sais même pas par quel miracle ce nom était là, mais on avait juste le nom Rissap. Tu vois ?

  • Speaker #1

    C'est quoi tout le process ? Que dalle ! C'est bien, des fois, il faut juste se lancer.

  • Speaker #2

    Ouais et on savait même pas encore que ça allait de l'obstacle mais vraiment le truc était incroyable et du coup on crée une page insta qui s'appelle Rissap et on commence à questionner, à créer une communauté mais juste en questionnant qu'est-ce que la mode actuelle tu vois et comment on pourrait l'améliorer et vous qu'est-ce qui vous dérange dans votre consommation de la mode actuelle. Enfin vraiment c'est plus un truc un peu expérimental. Et nous on partit du constat qu'on n'avait plus envie de s'habiller chez Zara, chez H&M et tout. Nous on est la génération 90, on a vraiment baigné dans la fast fashion de flou.

  • Speaker #1

    Oui on a le statut de réchaud.

  • Speaker #2

    Et on est arrivé à un moment où en 2020, par là, on s'est dit qu'il y a eu le scandale des Ouïghours qui a éclaté aussi. Et on a commencé à comprendre que c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a eu toute la vibe du minimalisme aussi.

  • Speaker #2

    Il y a eu la vibe du minimalisme, c'était vraiment le combo en 2020 parce que tout avait été réuni. Il y avait en plus, pendant le Covid, je sais pas si tu te rappelles, mais tout le monde était devenu écolo du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Tout le monde était à fond en mode, on veut plus qu'on se... Mais après, c'est... Tu l'as cultivé,

  • Speaker #1

    c'est bon.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, ouais. Donc il y a eu une grosse mouvance autour de l'éco-responsable, etc. Plus le scandale, plus... Enfin, tout était en mode, ok, en fait, la fashion, c'est vraiment de la merde. Et en fait, on passe notre temps à voter pour un truc auquel on veut pas conscriber, tu vois, en achetant ces vêtements. Donc au début on était juste en mode tous ceux qui en ont marre de Zara, ben venez on se met sur cette page, on discute ensemble, tu vois c'est un peu ça. Et en fait progressivement on a commencé à prendre les feedbacks des gens, on a commencé à faire des trucs, le compte Instagram il a commencé à monter progressivement, et on a commencé à vendre, dès qu'on était déconfinés on a fait ok on va vendre des vêtements de seconde main. On a commencé à vendre des vêtements de seconde main, et en fait on a... Moi j'avais commencé à prendre des... une pièce que j'avais récupéré dans le garage de chez mes parents pendant Covid où mon frère avait fait une veste en jean où mon frère avait tagué un Nike mais tu vois au marqueur. Un marqueur ? Tu vois. Il s'était fait une veste Nike tout seul le gars. Donc il l'avait fait.

  • Speaker #1

    J'adore aussi. Je peux pas me l'acheter, j'ai eu l'affaire.

  • Speaker #2

    Grave. Exactement. Donc il y avait un énorme Nike où vraiment ça se voyait que c'était un enceintre qu'il avait fait tu vois. Et du coup on voulait la vendre dans le truc de seconde main. Donc c'est dans le lot parce que bon. En gros j'avais pris des vêtements de chez mes parents pour vendre. Et je me dis bon bah on va pas vendre une veste avec un dessin d'enfant dessus. Donc je vais faire un truc. Et j'avais une autre chemise que j'avais trouvée chez mes parents. Et j'ai découpé la chemise. Genre vraiment à l'époque je savais même pas coudre rien. J'ai pris de la colle textile, pour vous dire le level. J'ai pris de la colle textile et j'ai collé sur le dos de la veste. Et on l'a mis en vente. Et on a ouvert le pop-up. Et genre la première pièce qui est partie, c'est celle-là. Ok. Genre la femme, elle est rentrée, elle a dit, oh mais j'adore, coup de cœur et tout, nanana. Et en fait, c'est la première pièce qui est partie. Et du coup, après, dès qu'il y avait un défaut sur les pièces et tout, on faisait un petit twix comme ça, on faisait un petit... on changeait, on faisait un patch, on trouvait des trucs créatifs pour enlever les défauts et pouvoir vendre la pièce.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, question, tes parents qui te voient vendre et coller un patch sur une veste avec un logo que ton frère a dessiné au marqueur, qu'est-ce qu'ils te disent ?

  • Speaker #2

    À ce moment-là, je pense qu'ils ne suivaient pas trop encore parce que du coup, j'étais rentrée à Paris. Mes parents n'habitent pas à Paris, tu vois. Donc j'étais quand même rentrée à Paris, j'avais fait le pop-up à Paris. Donc je ne suis pas sûre qu'ils comprenaient vraiment ce qui se passait à cette époque-là, tu vois. Donc pour maman, ils ne disaient rien parce qu'ils ne savaient pas. Pour eux, j'étais chez Vuitton et tu vois. Ça, c'était en parallèle, tu vois. Et en fait, du coup, je suis en stage chez Vuitton. Et en parallèle, on commence à lancer ce projet, à lancer cette page Insta, à faire des premiers pop-ups, etc. Et en fait, on commence à kiffer. Tu vois, je finis mon stage, je rentre le soir. On fait des shootings en bas de chez moi. Je vais chiner des pièces à la fin du travail pour les ramener à la maison. Je commence à me prendre un peu au jeu de cette aventure et à kiffer. Et en plus, on a une communauté qui commence à se développer. Je crois qu'on arrive très vite à 10K. Et donc, à la fin de mon stage, c'est la fin de mes études, donc je suis enfin diplômée et tout. Et là, je me dis, vas-y. On tente, ouais go, parce qu'à ce moment là le marché du travail était chaotique, les trucs qu'ils proposaient, enfin tu vois tous mes potes sont partis dans des trucs, enfin moi ça ne m'intéressait pas forcément, tu vois dans des petites boîtes de conseils, comme ça ça ne m'intéressait pas forcément. Un truc qui m'intéressait à la limite, ce que j'aurais pu accepter, c'était dans les grandes maisons de luxe, mais à ce moment là c'était hyper compliqué. Du coup je me dis vas-y, on se donne 6 mois, on se met à fond dans le projet, on voit ce que ça donne. Et donc on se met à fond dans le projet et en fait ça prend de fou. En fait on commençait à vraiment faire des pièces upcycling parce qu'on voit que c'est ça qui part en premier, c'est ça que les gens kiffent etc. Donc on commençait à faire vraiment plein de pièces upcycling. À ce moment là on avait en plus une pote, elle avait une boutique en plein Paris, elle en avait marre. Et du coup elle n'était plus là, elle nous a dit mais j'ai la boutique. Et du coup on avait en plus un lieu de vente en fait permanent.

  • Speaker #1

    Trop bien, tu devais être sur un petit nuage.

  • Speaker #2

    Ouais. Et on a fait nos bureaux à l'étage. Enfin, tu vois, on avait... Tout était genre... Tu vois,

  • Speaker #1

    les moments où tout fonctionnait. Ouais, tout s'allie. Tout s'allie. C'était ça ? Ouais. Tout fonctionnait. Et t'avais quel âge à ce moment-là ? 23. Ouais, donc en plus le rêve, quoi.

  • Speaker #2

    Ouais. Tout fonctionnait, ça prenait bien. On avait des bureaux, on avait une boutique plein Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'avais l'impression d'avoir, tu sais, craqué le code de la vie ? Ouais.

  • Speaker #2

    Grave. Non, mais ouais, en fait, c'est... Facile. C'est pas si dur que ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc c'était hyper prenant tu vois, la première aventure entrepreneuriale t'es vraiment... En fait t'as une magie du début.

  • Speaker #1

    Une naïveté aussi je trouve.

  • Speaker #2

    Ouais en fait c'est comme un premier amour je pense. C'est un premier amour où tu crois que tout va trop bien fonctionner et ça va être génial et c'est bon tu vois, t'as trouvé ton truc. Et donc t'as un peu ce truc, t'as le coup de foudre entrepreneuriale où t'as les papillons dans le ventre, où t'es tout le temps excité du projet, tu peux taffer des heures et des heures. et tu donnes tout en fait. Donc c'était vraiment dans cette période là où on a tout donné, enfin... Tu vois, on... Notre vie c'était devenu irrisable, tu vois, genre 7 sur 7, euh... plus rien ne comptait. Donc on vit cette phase pendant hyper longtemps, mais ce qui a fait que la boîte a allé hyper vite, tu vois au bout de 6 mois on reçoit une proposition pour entre Galerie Lafayette, au bout de 1 an on fait un collab avec Lévis, 2 ans après on passe en équipe avec mon associé, en fait on était tellement à fond que... On avait zéro expérience dans la mode, entre guillemets, tu vois, tous les deux on était ingénieurs. On n'avait pas de fonds de départ, tu vois, on a commencé vraiment, on était étudiantes, on a mis 400 balles chacune, tu vois. Enfin, tu vois, on n'avait pas d'investisseurs, enfin on n'avait rien, entre guillemets, pour dire ça va fonctionner. Mais on était tellement motivés et tellement déter et on avait mis tellement de... Tout notre temps et notre énergie dedans que la boîte a pris et on a réussi à faire un truc qui était quand même pas trop mal,

  • Speaker #1

    tu vois. Bah ouais,

  • Speaker #2

    c'était ouf. Donc c'est pour ça que je pense que le facteur numéro un entre les deux, c'est la passion et c'est le truc qui va te faire décoller. Ouais,

  • Speaker #1

    et décoller et tenir même quand ça va. Parce que je pense qu'il y a pas mal de personnes, après c'est un choix. Mais je trouve que quand on se lance dans des trucs plus pour l'aspect financier, quand on n'a pas de... Tu vois, entre choisir deux voies, celle qui te passionne, celle qui rapporte, je pense que c'est plus facile de monétiser quelque chose qui nous passionne que de tenir dans le temps de quelque chose qui rapporte mais qui ne nous passionne pas.

  • Speaker #2

    Clairement, clairement. C'est clair. Je pense qu'au début, il ne faut pas partir pour l'argent. Il faut partir justement pour le truc que tu aimes. Et c'est comme tu as dit, ce qui va te faire tenir dans les moments difficiles, tu vois. Et moi, je... je l'ai vécu pour avoir vécu le moment passion et le moment où il n'y avait plus la passion et à quel point tout change et à quel point la difficulté elle devient...

  • Speaker #1

    C'est quand tu n'as plus la passion ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça a évolué progressivement et en fait moi j'ai compris après que ce que je kiffais c'était vraiment le début d'un projet, le 0 to 1, le fait d'avoir rien et de construire une fondation. Moi c'est ça qui me plaît le plus dans l'entrepreneuriat et après une fois que tu arrives à un stade où c'est genre de la gestion, où en fait c'est... gérer une équipe, gérer des fonds de roulement, gérer un truc qui est... Tu dois bien sûr le faire continuer à le faire grandir, mais c'est une autre manière d'entreprendre. Moi, ça me fait moins vibrer, tu vois. Parce que tu rentres dans une routine où, à la fin, on avait notre bureau, notre équipe. Donc c'est en mode, tu vas au bureau toute la journée, tu travailles un peu... C'est pas du salariat mais tu vois, t'as ton bureau, tu travailles, tu rentres chez toi.

  • Speaker #1

    Tu dois manager, t'as des process que t'es obligée de mettre en place.

  • Speaker #2

    T'as des week-ends, t'as des vacances qui sont définies, tu t'organises avec l'équipe. Après, en soi, vraiment, moi j'ai adoré mon aventure avec Rissap et j'ai zéro regret du début à la fin. J'ai tellement appris et ça... Tu vois, je pense que j'ai grandi x10 à travers cette aventure. Donc j'ai zéro regret, mais c'est vrai que juste à la fin, je me disais bah... J'ai plus la passion du début, de construire tout de début, enfin tu construis tout, tu inventes un concept, tu inventes une marque, tu inventes plein de choses. Après je pense qu'il y a plusieurs trucs aussi, il y a aussi le facteur fatigue, genre on ne prenait pas vraiment de vacances, tu sais, au bout d'un moment tu commences à être un peu... C'est pas normal de ne pas prendre de vacances pendant 3 ans tu vois.

  • Speaker #1

    Non et même si tu kiffes, il y a un moment ton corps il te rattrape.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait il y avait aussi ça, j'étais tout le temps fatiguée. Tu vois je commençais à avoir des trucs, genre j'ai eu une pneumonie genre en octobre 2023. Et c'est un moment de mais genre comment t'as une pneumonie genre à 27 pieds tu vois. Enfin tu sais il y a des trucs où j'étais en mode comme t'as dit mon corps me rattrapait et j'ai... j'arrivais plus à reprendre vraiment mon souffle, même si je faisais des pauses j'arrivais plus à reprendre mon souffle et donc ouais c'était plein de petits trucs qui faisaient que tout est devenu de plus en plus compliqué et quand ça devient compliqué c'est que il y a quand il y a de la résistance à un moment il faut l'écouter tu vois et je pense qu'on a foncé dans la résistance sans vouloir voir le truc Résister, résister, résister. Et en fait, à un moment, quand tu n'écoutes pas les signes, le truc, il est... Il explose, que tu le veuilles ou non.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles des signes de fatigue, fatigue mentale, fatigue physique et tout. Et du coup, comment ça s'est passé, la fin ? Parce que je sais que tu parles très ouvertement de la liquidation judiciaire, ce qui est très cool et très honnête. Est-ce que tu peux expliquer un petit peu ? Parce que je sais que ça... Ça peut être une grosse déception. Est-ce que ça a été une déception ? Est-ce que ça a été un soulagement ? Est-ce qu'il y a eu un peu des deux, tu vois ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais j'en parle ouvertement parce que moi, quand je me suis retrouvée dans cette situation-là, j'ai cherché en fait des témoignages, j'ai cherché des gens, etc. Et en fait, en France, il n'y a presque rien. Il n'y a vraiment presque personne qui en parle, alors que des liquidations, il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    Ouais, et je ne sais pas si tu as vu, mais il y a énormément de liquidations judiciaires qui se font. Et les gens après disent, j'ai revendu ma boîte. Et ils disent pas que c'était sous liquidation judiciaire. Ouais. Et du coup, toi, t'as l'impression qu'en fait, les gens, leur boîte, elle a tellement cartonné qu'ils l'ont revendue.

  • Speaker #2

    Alors qu'en fait, ça l'est plus.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, c'est le contraire, tu vois. Et c'est ok, tu vois, mais c'est juste que vu qu'elle était en train de fermer, il y a eu un rachat. Et en général, ils négocient que la personne reste peut-être quelques semaines ou quelques mois. Mais c'est un rachat un peu symbolique et en général, il n'y a pas des bénéfices de ouf. Et du coup, je trouve qu'il y a un peu ce jeu sur les mots. qui fait que ça peut être horrible quand t'as l'impression de le vivre tout seul.

  • Speaker #2

    Après, c'est une question un peu de storytelling, de quelle communication tu fais. Mais ouais, j'ai pris la parole parce que j'étais en mode... il y a tellement de liquidations et pourquoi je trouve rien sur internet, il y a zéro podcast dessus, il y a personne qui en parle, il y a zéro post ending, tu vois. Et en fait, j'ai commencé à chercher et en fait, je me suis rendu compte que les gens, juste, ils disparaissent, tu vois. Genre en fait, il y a des comptes Insta de marques et tout qui sont laissés à l'abandon, tu vois, genre dernier post 2021, il n'y a pas de au revoir, il n'y a pas de qu'est-ce qui s'est passé. Tu vois, sur le compte des fondateurs, il n'y a pas de post officiel, genre ils arrêtent juste de poster pendant un an et après, ils reviennent en mode...

  • Speaker #1

    Autre projet.

  • Speaker #2

    Ouais, et j'étais en mode mais... Ok, c'est un moment qui est difficile, mais pourquoi le faire tabou, tu vois ? Parce qu'en fait, on est tellement à le vivre, et c'est déjà hyper dur. En plus, t'as l'impression d'être tout seule et t'es en train d'être un gros nass qui a planté sa boîte.

  • Speaker #1

    C'est pas hyper agréable, non ?

  • Speaker #2

    C'est encore pire. Et donc, j'ai commencé à prendre la parole. Enfin, j'en parlerai après, mais quand j'ai pris la parole dessus, il s'est passé aussi plein de choses. Mais du coup, en fait... ça allait de moins en moins bien dans la boîte, surtout d'un point de vue financier, on galérait de plus en plus. En 2023, il y a eu de l'inflation, donc toutes nos matières premières ont augmenté, on avait plus de marge sur nos produits. Ryssa, c'était vraiment une marque d'upcycling, on faisait du B2C, donc on avait des collections qu'on vendait en mode, c'est vraiment des vêtements upcyclés qu'on vendait à des particuliers. On faisait aussi du B2B, on faisait des ateliers en entreprise. pour faire des team building, upcycling pour des grosses boîtes

  • Speaker #0

    Et en fait oui, plus ça avançait, plus c'était compliqué, on avait du mal à trouver du business, etc. Et en même temps, on avait des charges, on avait une équipe, on avait un loyer huge, parce qu'on avait genre 100 m² plein Paris.

  • Speaker #1

    Pression financière.

  • Speaker #0

    Donc pression financière de fou. Et en fait, il y a aussi ça, c'est qu'en fait, normalement, tu ne prends plus de plaisir quand en fait, chaque mois, tu es en sueur et tu es en stress du premier jour du mois à la fin. la sensation du retard financier d'être en retard t'es tout le temps en retard t'es tout le temps en stress et tu vois que les choses s'arrangent pas c'est aussi compliqué de trouver du plaisir au quotidien quand c'est tout le temps des problèmes et quand t'as autant de de pression donc il y a ça aussi pour dire un peu pourquoi la passion s'est atténuée Donc je pense qu'on a fait pas mal d'erreurs, mais c'est la première aventure entrepreneuriale, donc tu fais toujours plein d'erreurs, tu vois, par exemple recruter trop vite, grandir trop vite, etc. Et donc ça allait plus et on a voulu prendre un peu un virage parce que vu qu'on avait plus de marge sur nos produits, on s'est dit ok, il faut qu'on fasse quelque chose, soit en partant à l'étranger, produire à l'étranger pour retrouver de la marge, pour produire à moins de recours. et donc retrouver ce qu'on ce qui nous manquait soit on augmentait nos prix et donc pour danser nos prix fallait qu'on change le branding parce que on avait un branding qui correspondait à nos prix d'avant donc on a fait un peu un rebranding on a augmenté l'image de marque on a changé de logo on a changé un peu toute la strata d'image on a fait un nouveau shooting des nouveaux mannequins des nouveaux produits aussi avec des designs un peu plus poussé on a pris une nouvelle nouvelle styliste enfin on a fait plein de trucs pour pour essayer de faire un virage, on sortit ça à Noël, et en fait, ça n'a pas pris à la hauteur de ce qu'on espérait, parce qu'en fait, un rebranding, ça prend du temps, et ça ne se fait pas en trois mois, nous on l'a fait en trois mois. Donc si vous écoutez, ça prend un peu plus de temps que ça, si vous voulez rebrander votre marque. Donc en fait, on a écrit une nouvelle cible, sauf que ce n'était pas la cible qu'on avait actuellement, donc en fait, ça demande aussi plein de coûts d'acquisition qu'il faut ajouter, etc.

  • Speaker #1

    Toi, à ce moment-là, tu te sens comment ? Parce que tu disais, tu sais, quand tu avais l'impression de forcer le truc, etc. Tu te sens comment ? Tu te dis quoi ? Pourquoi est-ce que tu te dis là il faut que je fasse ça ? C'est quoi qui te faisait tenir ce projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'avais mis tellement de temps, tellement d'investissement et aussi avec tout le côté affectif. C'était mon premier projet, donc il y avait un lien émotionnel qui était hyper fort avec. On dit tout le temps c'est mon bébé. Je sais que ce n'est pas forcément sain de le dire, mais je... Je me ressentais comme ça, c'était mon projet, ça faisait partie de mon identité. Parce qu'en fait, après mon école, j'ai monté ça. Donc c'était en mode, ça faisait 4 ans que je disais, en fait, moi je suis la CEO de Rissap. Quand je me présentais, c'était en mode...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'est ton identité ?

  • Speaker #0

    Je vivais à travers ça, tu vois. Tous les gens que je connaissais, c'était à travers Rissap. Quand j'ai déménagé à Paris, j'ai monté le projet. Donc tout mon réseau de Paris s'est fait via Rissap. Donc c'était vraiment qui j'étais. Il y avait l'identité, plus le lien émotionnel, plus le lien avec tout ce qu'on avait construit, les équipes, tu vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand c'est comme ça, c'est encore plus dur, je trouve. C'est un truc que je travaille beaucoup avec les clientes, de comment tu fais pour décorréler, toi, ta réussite à la réussite de ta boîte. Et des fois, quand ça devient trop mélangé, c'est impossible, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, j'ai fait tout un travail après pour comprendre ça. Mais pour comprendre, en fait, que ma boîte, ce n'était pas moi. Et l'échec de ma boîte, c'était pas mon échec personnel, tu vois. Et en fait, avant, j'étais tellement mélangée entre... Ma vie était tellement mélangée entre... Enfin, ma vie, c'était Rissap.

  • Speaker #1

    T'étais Rissap. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça. J'étais Rissap quand je parlais à des gens. C'était comment va Rissap, c'était pas comment tu vas, tu vois. Donc, ça te crée un trou identitaire. Et donc, c'est très dur. En fait, c'est comme... Pour encore faire le parallèle avec une relation amoureuse, c'est comme t'as passé 5 ans avec quelqu'un, ou tu t'es mariée avec quelqu'un, etc. Bah en fait tu te dis pas, on se quitte du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, dans la tête c'est hyper compliqué, c'est pour ça que les deuils ils sont longs en vrai, c'est que tu perds tous tes repères.

  • Speaker #0

    Tu perds tous tes repères, et en fait tu te dis, bah j'ai tellement donné dans cette relation, et ça m'a tellement, enfin je suis tellement reliée à ça, qu'on va aller jusqu'au bout, tu vois. On va pas dire, si il y a encore une carte à jouer, on va jouer la dernière carte. Donc c'est ça ce qui s'est passé, c'est que, en fait, on est en train de... de couler mais en fait c'est tellement important dans notre vie qu'on va quand même jouer la dernière carte tu vois et on peut pas arrêter en disant ok bah là ça marche plus on arrête tu vas jusqu'au bout des choses qui te tiennent à coeur dans la vie Donc on allait jusqu'au bout avec cette nouvelle, cette dernière collection, etc. Et en fait, en janvier, on était pied du mur, quoi. C'était en mode, il n'y a plus de cash, il n'y a plus de cash, tu vois. Donc c'était soit on repartait à 1000 et on était en mode, ok, genre, on reprend nos téléphones, on rappelle tout le monde, on relance tout, tu vois. Parce que ça, on l'avait déjà fait plein de fois et c'est là encore où, comme je te l'ai dit tout à l'heure, c'est que, comme tu l'as dit tout à l'heure, les difficultés n'ont plus le même goût quand t'as plus de jus et t'as plus la passion. Parce que ça, en vérité, on l'a vécu plusieurs fois, tu vois, 5-6 fois, avant d'être au pied du mur où il n'y a plus de cash. Mais on s'est toujours relevé parce qu'on avait l'énergie, on était en mode let's go,

  • Speaker #1

    let's go, challenge Ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'on était tellement convaincus qu'en fait, ok, il n'y a plus de cash, c'est pas grave, genre, c'est reparti, nanana. Et en fait, on est arrivé tout le temps à remonter la barque. Donc, une aventure entrepreneuriale, pour moi, elle tient toujours tant que t'as la passion et l'énergie, tant que t'as la volonté. tu arriveras toujours à trouver une solution, à remonter la pente, à trouver x ou y solutions parce que c'est dans ta vie d'entrepreneur de trouver des solutions. Donc quand tu n'as plus de cash, ça ne veut rien dire, ça arrive à tous les entrepreneurs tout le temps.

  • Speaker #1

    Et si ça n'arrive pas, limite...

  • Speaker #0

    C'est bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est juste que là, quand c'est arrivé et qu'on s'est dit, ok, on sait l'énergie que ça demande pour aller, pour relever la barque là, et on s'est dit...

  • Speaker #1

    Est-ce que vous l'avez ?

  • Speaker #0

    On ne l'a pas. Je suis vraiment en mode... Là, c'est dead. En fait, t'as plus l'envie. Quand t'as plus l'envie, c'est mort. Tu peux pas.

  • Speaker #1

    Non, puis ça se ressent. Tu rappelles pas les gens de la même façon, tu motives pas les équipes de la même façon.

  • Speaker #0

    Mais donc, c'est à ce moment-là qu'on s'est dit Ok, on a joué toutes nos cartes. C'est bon. Ça devient trop compliqué, trop difficile. C'est trop de résistance. Et à un moment... Et aussi moi ce qui m'a fait, parce que moi je voulais pas tu vois, et ce qui m'a fait switcher, c'était en fait là c'est plus question que de toi, là t'es en train de mettre d'autres gens dans la merde. Et c'est ça qui m'a switché parce que j'étais en mode ok là je commence à plus pouvoir payer les factures, là les filles de l'équipe je sais pas si je vais pouvoir les payer. Et en fait toi tu te mets dans la merde si tu veux meuf, c'est ton problème mais tu mets pas les autres dans la merde.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Leur salaire, leur famille, leur responsabilité ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est là que j'ai compris qu'un bon entrepreneur c'est aussi la personne qui sait arrêter au bon moment et qui sait dire... Tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est avoir du courage.

  • Speaker #0

    Ouais c'est hyper dur parce que t'es tout le temps en train de... Comme une relation amoureuse t'es en mode ouais mais en fait peut-être que ça peut marcher si ça tu vois. Peut-être qu'on peut réussir si ça et si ça et tu fais toujours 20 000 scénarios en mode... Parce que tu dis il y a toujours... ça peut marcher tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça peut marcher et en même temps... Tu vois, c'est intéressant que tu fasses le lien entre les relations amoureuses et les relations entrepreneuriales. Mais c'est comme les relations amoureuses, des fois, il faut arrêter pour mieux reprendre. Et il y a des gens qui se retrouvent, tu vois. Et toi, tu as retrouvé l'entrepreneuriat d'une façon différente, tu pourras nous en parler. Mais en amour, c'est pareil. Des fois, c'est un moment facile. C'est un moment arrêté. Et soit chacun refait son chemin et tu te rends compte que c'était la meilleure décision. Soit tu regrandis. Tu te connais mieux et il y a plein de gens qui se remettent ensemble et que la deuxième fois c'est la bonne tu vois. Plutôt que s'abîmer et se fatiguer.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Exactement. Exactement. Bah c'est ça.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et l'amour durent trois ans tu crois ?

  • Speaker #0

    Exactement. On a trouvé un nouveau... Un nouveau... Mais voilà et du coup après comment ça s'est passé ? Bah en fait après tu décides.

  • Speaker #1

    Donc tu décides.

  • Speaker #0

    Ouais bah on a tous décidé ce qu'on faisait, on était trois associés. il y avait une équipe et tout donc après la décision après un des trucs les plus durs c'est vraiment l'annoncer à l'équipe genre ça c'est vraiment le moment torture.

  • Speaker #1

    Tu t'es sentie comment ?

  • Speaker #0

    Horrible genre vraiment c'était le truc le plus dur que j'ai de l'aventure je pense que c'était ça.

  • Speaker #1

    Si tu mettais des mots dessus c'était quoi que tu ressentais ?

  • Speaker #0

    je pense je sais pas genre tu vois c'est comme quelqu'un qui t'a fait confiance et qui et qui s'est investi dans ton projet, qui a tout donné pour toi, et toi tu lui dis bah je sais pas en fait j'ai pas réussi tu vois. Et donc t'as l'impression de décevoir.

  • Speaker #1

    Ouais, de décevoir.

  • Speaker #0

    T'as l'impression de décevoir. Et horrible, vraiment horrible. Et en fait c'est un moment que j'avais grave préparé, où justement je savais que c'était le pain point, je savais que c'était le truc qui allait être difficile pour moi. et je m'étais grave préparée à mon discours je m'étais dit enfin parce que j'avais quelqu'un m'avait dit ça j'avais parlé à quelqu'un de ce truc j'avais peur de l'annoncer et la personne m'avait dit en fait c'est l'énergie que tu vas que tu vas donner quand tu vas leur annoncer, c'est ça qui va compter, c'est ça que les filles vont garder.

  • Speaker #1

    Et qui va aussi faire l'impact que ça aura sur elles et comment elles vont le prendre, tu vois, en mode Wow, est-ce que c'est un drame ? ou Ok, est-ce que c'était une belle aventure, on en gardait... Enfin ouais, ça change tout.

  • Speaker #0

    Exactement, et donc en fait, ça m'a grave mis la pression. Bah oui ! Parce que j'étais en mode Ok, du coup, il faut que j'annonce archi bien parce que c'est ça qui va leur rester. Et je m'étais grave mis la pression du coup et j'avais grave préparé mon truc et tout, mon discours. Et en fait je me souviens parce qu'on avait annoncé un par un tu vois. Et j'étais allée dans un café et j'avais rendez-vous avec Agathe qui est notre salariée qui était là depuis le tout début de RISAP. C'était ma première stagiaire et elle était là depuis les 4 ans. Elle était après devenue alternante, PCDI, tu vois, elle avait tout fait avec nous. Et donc là je devais lui annoncer et j'avais... tout préparé et elle arrivait et juste je me suis effondrée bah ouais je me suis effondrée impossible de tenir mon discours et voilà comment elle a réagi ? elle s'est effondrée aussi la fin d'une histoire ouais la fin d'une histoire mais bon c'est aussi le truc de t'es humain et t'es CEO et fondateur et entrepreneur ou je sais pas quoi mais t'es humain et des fois bah juste

  • Speaker #1

    Surtout en face de la personne qui a accompagné dès le début et où vous avez rêvé ensemble en fait j'imagine.

  • Speaker #0

    Ouais exactement. On s'est fait confiance mutuellement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et t'es encore en contact avec elle ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc ça s'est bien passé ? Ouais ouais.

  • Speaker #0

    Non après ça s'est bien passé, après tout on a été adorables avec nous et tout on a compris. Heureusement ça aurait été encore pire si on avait eu des reproches de l'équipe. Après tout on a compris. Tout le monde nous a soutenus jusqu'au dernier jour, on a dit on allait aller ensemble, on a tout fait ensemble. Donc non, après ça je suis hyper reconnaissante d'avoir eu une équipe qui a été là jusqu'au dernier jour. Et heureusement, tu vois, parce que je pense que c'était hyper important pour nous que tout le monde soit ok avec la décision. Et qu'il n'y ait pas de remords ou d'incompréhension.

  • Speaker #1

    Après, ben voilà, t'as développé une équipe aussi à ton image, tu vois. Je pense que ça montre, en tout cas ça prouve que même quand... C'est la solution la plus dramatique parce qu'au final, quand on a de l'anxiété en entrepreneuriat, c'est parce qu'on imagine qu'on n'aura plus de cash, qu'on va devoir fermer et que tout sera fini, tu vois, c'est ça. Et de dire, bah ok, ça est arrivé et en fait, ça s'est entre guillemets quand même bien passé.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ça s'est bien passé et puis après, en vrai, tout le monde a rebondi, tout le monde a trouvé des trucs par la suite, a kiffé, etc. Donc je suis hyper contente qu'il n'y ait pas eu de drame humain, tu vois.

  • Speaker #1

    Et toi, tu l'as annoncé à tout le monde ? C'est quoi les étapes à suivre ?

  • Speaker #0

    Ouais après tu l'annonces, enfin c'était quand même assez secret jusqu'à ce que ce soit...

  • Speaker #1

    Et ta famille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Après ma famille, ça faisait longtemps que je leur disais que c'était compliqué. Mais à un moment je leur ai dit que c'était la fin. Mais ça va, ils m'ont soutenue.

  • Speaker #1

    Et t'étais en couple ou pas à ce moment là ? Ouais Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Il m'a grave soutenue Heureusement franchement T'imagines

  • Speaker #1

    Bah ciao du coup J'ai plus de vêtements

  • Speaker #0

    Non il m'a grave soutenue même pendant toute la phase Parce que c'était quand même très lourd émotionnellement Là je te raconte en rapide Mais pendant 6 mois T'es en questionnement permanent Est-ce que je dois arrêter ? Est-ce que je dois continuer ? Et si ça et ça Et en fait si c'est hyper énergivore c'est un brouillard mental t'es dans un brouillard mental de fou et en fait ça t'épuise encore plus tu vas faire ça, tu vas faire ça t'es plus dans la réalité parce que tu penses que à ça et en même temps tu peux pas le dire parce que c'est très fake it until you make it c'est très tout le temps quand on te demande comment va ta boîte tu vas toujours dire ah ça va trop bien, ça se passe super bien tu verras jamais un CEO de la place te dire ah là c'est la même, tu en as plus de cash les gens comme t'as dit ils vont te le raconter après bien sûr ouais,

  • Speaker #1

    une fois que c'est résolu parce que c'est le game, tu peux pas dire ça va pas sans tout mener à me détendre je sais pas si on peut pas ou si juste il y a eu un pacte sur le fait de bah en fait c'est pas bon pour ton business de dire ça va pas il y a des business pour lesquels ça rend moins attractif c'est sûr

  • Speaker #0

    Donc vu qu'on a quand même du B2C, du B2B, en fait tu dois toujours faire rêver les gens. Le problème c'est de faire rêver les gens, tu dois dire que ça va trop bien, et ça il y a une nouvelle collection, elle est trop bien, et genre venez acheter chez moi. C'est que tu te dis, t'es en mode ok, là c'est la collection de la dernière chance.

  • Speaker #1

    Tu imagines une personne comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    là c'est la merde, achetez ! J'ai envie de me dire euh...

  • Speaker #1

    J'aurais été drôle en vrai, c'est une fameuse last chance.

  • Speaker #0

    Grave. Mais même si on a toujours été hyper transparents, on a essayé de toujours être le plus transparent possible, mais tu peux pas dire aux gens... Là on hésite à fermer, tu vois. C'est comme, encore une fois...

  • Speaker #1

    Même pour ton équipe, parce que en fait tant que la décision elle est pas prise, ça les met dans un stress inutile.

  • Speaker #0

    Ouais, ça met tout le monde dans un stress inutile, tes fournisseurs, tout le monde en fait. Donc tu peux pas, tu gardes la face et en même temps tu dois garder la face avec tout le monde et en même temps toi t'es grave dans le mal, tu vois. Et même avec mes amis, ma famille et tout, c'était en mode de ouais ça va trop,

  • Speaker #1

    ça va bien Tes amis aussi t'avaient du mal à en parler ?

  • Speaker #0

    Ouais en fait je voulais pas laisser courir le bruit avant que ce soit officiel. En fait c'est un doute qui est très compliqué à partager. Donc c'est pour ça que c'était hyper important d'avoir mon copain à cette époque-là. Parce que c'était la seule personne avec qui je pouvais en discuter. Et je pouvais pas en discuter avec mes potes. Je pouvais pas dire ouais j'hésite à fermer, le bruit il court, ça arrive aux oreilles de mes salariés Genre ça aurait été le pire scénario, tu vois, qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    C'est horrible, bah oui, parce que là t'as la sensation de manque de confiance, de trahison. Ouais,

  • Speaker #0

    donc t'as aussi ta responsabilité de faire en sorte que l'information soit diffusée quand t'as envie qu'elle soit diffusée. Au bon moment. Donc non, tu peux pas en parler, donc tu gardes la face, en même temps c'est très compliqué, donc tu te renfermes beaucoup sur toi, tu vois. Tu te renfermes beaucoup sur... Tu vas plus trop voir les gens, t'es dans ton délire. Donc ça a été ça pendant plusieurs mois et c'était vraiment hyper dur jusqu'au moment où on a décidé de... Ok, déjà décider de liquider, ça te fait... Ok, déjà je vais arrêter de rêver de tous les scénarios possibles chaque nuit, tu vois. Et même si j'avais un taux de stress qui était hyper haut, dans le sens où j'avais trop du mal à dormir, je me réveillais au milieu de la nuit, tu vois. Donc ma santé était vraiment impactée.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, est-ce que tu t'es fait accompagner par une psy, un coach, quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Un peu, à ce moment-là, c'est là où j'ai commencé un peu à découvrir tout l'aspect spiritualité, que je ne connaissais pas du tout avant, et qui m'a grave aidée. Je faisais des séances de Cap Condalini, je faisais du breastwork et tout, donc ça m'a grave aidée. C'est un truc que vraiment je ne faisais pas du tout avant, et je ne sais pas, encore une fois, les choses se sont alignées, j'ai rencontré des filles qui faisaient ça à ce moment-là, qui m'ont invitée à des séances, et j'étais en mode mais... Heureusement que ça arrive dans ma vie à ce moment-là parce que j'étais tellement stressée que j'avais besoin de sas de décompression. Donc je me suis fait accompagner et je pense vraiment qu'il faut se faire accompagner.

  • Speaker #1

    C'est très lourd à apporter en fait, comme tu dis, tu ne peux pas trop en parler aux gens. Et je pense que dans les moments de difficulté, je sais que l'une des pires émotions qui est autodestructrice... et dévastatrice aussi pour nos proches c'est quand on a honte ou quand on se sent coupable ou la déception c'est ce truc vraiment, la relation avec soi-même qu'on a dans un échec ou dans des moments de solitude et tout c'est à gérer,

  • Speaker #0

    c'est horrible quoi donc après ça va assez vite parce que en gros tu déclares une cessation des paiements, donc tu déclares que tu peux plus payer officiellement Et après ça va se suite, parce que t'es convoqué en deux semaines au tribunal de commerce où tu passes devant un juge pour demander la liquidation.

  • Speaker #1

    Et lui t'a mis un poste avec une photo de ça. Ouais,

  • Speaker #0

    j'étais avec mon avocat ouais.

  • Speaker #1

    Ouais avec ton avocat j'en souviens.

  • Speaker #0

    Et mon avocat est très sympa, très drôle et...

  • Speaker #1

    Je t'avais suivi de ouf en vrai. Ah ouais ? Ouais, vraiment j'avais trouvé ça super courageux. Merci.

  • Speaker #0

    Mais pareil tu vois, le fait d'être bien entourée pendant ces moments-là c'est hyper important et pour le coup mon avocat est quelqu'un de très tu vois... joyeux, solaire et tout. Il a réussi à faire de ce moment là quelque chose de positif, enfin pas positif mais tu vois de de gay tu vois.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelle ? C'est celui qui publie aussi sur LinkedIn ou pas ? Non je crois pas.

  • Speaker #0

    Il publie un petit peu sur LinkedIn mais il est pas...

  • Speaker #1

    C'est pas Franck quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il s'appelle Max Berger.

  • Speaker #1

    Ok ok.

  • Speaker #0

    Donc voilà c'était sympa tu vois, il a réussi à me faire danser dans les couloirs du tribunal. C'est génial ! C'est grave !

  • Speaker #1

    Appelez Max.

  • Speaker #0

    Ouais, appelez Max, il est génial. Et donc, la liquidation a été actée et à partir du moment où c'est acté, ce qui est un énorme soulagement, c'est que c'est plutôt à la responsable. Moi, j'étais la présidente de la boîte, donc c'était moi la responsable. Donc, t'as la pression jusqu'au bout de, il se passe un truc, c'est toi, Et donc là, c'est acté, donc c'est plus... C'est plus tout. T'as loupé un truc ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu peur, mais en fait, j'ai un élastique qui s'est pété. Et du coup, ça a grésillé dans mes oreilles. Ouais, tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu t'es fait attaquer.

  • Speaker #1

    Par moi-même.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un gros soulagement, parce que du coup, à ce moment-là, en gros, c'est un mandataire qui prend le dossier, et c'est plutôt horrible.

  • Speaker #1

    Donc soulagement. Ouais. Libération.

  • Speaker #0

    Libération. C'est le moment de la libération, parce que... Ouais.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui comment tu te sens par rapport à ça ? Du coup ça fait combien de mois là ?

  • Speaker #0

    Bah du coup c'est en février, c'est en février la liquidation et là on est en septembre.

  • Speaker #1

    Ouais donc...

  • Speaker #0

    Après c'est pas officiellement, enfin là c'est encore en procédure dans le sens où c'est pas encore officiel la fin de la boîte, ça prend plusieurs mois mais c'est pas tout à fait déjà. Mais déjà la vague émotionnelle est largement passée tu vois. Et ça a beaucoup mieux, j'ai pris beaucoup de recul sur ce qui s'est passé. Et maintenant, j'arrive à... Enfin, j'ai réussi, je pense, à le transformer aussi en force.

  • Speaker #1

    Et au niveau de ton identité, comment ça s'est passé du coup les mois qu'on suivit ? Parce que tu vois, tu me disais que tu te présentais en tant que monadrice apte de CEO. Enfin, c'était toi. Comment est-ce que cette transition, elle s'est passée ? Est-ce que... C'était douloureux ou est-ce que ça fait du bien de te présenter autrement ? Ça a été quoi un peu le process parce que tu parlais d'un peu de trouble d'identité, tu vois ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai tout de suite cherché à me coller une nouvelle étiquette, tu vois. Ce qui est marrant, c'est que j'allais à des cafés et je listais plein de noms, tu vois, qu'est-ce que je voulais être. Et je cherchais vraiment à dire comment je peux me définir, tu vois. J'étais en mode, ok, coach, coach de ça, auteur de ça. Et j'ai besoin pour me rassurer de dire ok on peut me définir de la sorte. Mais je ne sais pas trop.

  • Speaker #1

    Donc là tu te présentes comment c'est qu'elle est.

  • Speaker #0

    Et dedans je dis juste que je suis entrepreneur. Ok.

  • Speaker #1

    Au moins il y a une ciquette large où tu mets ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Exactement. Vraiment je suis entrepreneur parce que je ne sais pas comment me définir aujourd'hui. Et en fait je suis aussi dans une phase où je teste pas mal de choses, où j'explore pas mal. Je n'ai pas de nom. Mais après, j'ai fait un peu de coaching. J'ai mon podcast. Je suis créatrice de contenu. Donc, tu vois, je...

  • Speaker #1

    Oui, tu fais des choses.

  • Speaker #0

    Je peux mettre des titres.

  • Speaker #1

    Quand t'en as besoin, tu peux le switcher.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui. Et tu vois, si tu devais passer un message à quelqu'un qui traverse une période comme ça de liquidation ou de se poser la question de est-ce que ça va passer ou quoi, c'est quoi que t'aurais aimé entendre, toi ?

  • Speaker #0

    Bah je pense... C'est... En fait je pense que c'est toi qui décide. C'est toi qui décide... ce que tu vas faire de cette période de ta vie, tu vois. C'est toi qui décides quel impact ça va avoir dans ta vie et quelles leçons tu vas en tirer. Et c'est toi qui décides si tu vas en faire un drame ou un apprentissage. Et en fait, je pense que c'est toujours prendre ce recul de dire t'as le pouvoir. de mettre l'interprétation que tu souhaites sur un événement, et donc mets-le en ta faveur. Et donc moi j'ai beaucoup réfléchi à comment ce truc pouvait... comment je pouvais le transformer en une force et en un truc qui m'était bénéfique. Et c'est pour ça que j'ai essayé d'en parler, parce que je me suis dit ok, bah... Genre soit en fait je dis à personne et je disparais des réseaux, je disparais de la terre et je reste chez moi à pleurer tu vois. Soit en fait j'en parle, je continue à partager avec ma communauté, je leur explique ce qui s'est passé. Peut-être que j'aide des gens à aussi s'identifier à ce que j'ai vécu, à se sentir moins seule tu vois. Peut-être que je l'utilise pour que mon parcours soit encore plus riche. Et donc voilà, c'est vraiment genre, tu peux en faire une force, et donc ouais, faisant une force.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense qu'il y a forcément la phase de deuil, de déception, qu'il faut accueillir aussi, tu vois, comme tu l'as fait, ça a été des mois compliqués. Et après, comme tu l'as très bien dit, tout est qu'une histoire qu'on se raconte.

  • Speaker #0

    Exactement. Ouais c'est ça, c'est quelle histoire tu vas te raconter après ça, et qu'est-ce qui va faire que tu vas aussi rester alignée, droite dans tes bottes, et que tu vas pouvoir continuer d'écrire la suite.

  • Speaker #1

    Trop inspirant. J'espère que c'est vrai. Si il y a des personnes, dites-nous si vous traversez une grosse phase du doute. J'ai deux questions à te poser. La première, c'est quelle est ta plus grande peur dans la vie ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Ma plus grande peur ? Je pense... Je sais pas, j'hésite entre deux trucs. Je pense... Une de mes plus grandes peurs, c'est peut-être perdre quelqu'un de proche. Tu vois, de perdre vraiment quelqu'un... de très important pour moi. Et ma deuxième plus grande peur, je pense, c'est de perdre totalement le contrôle de mes émotions et d'être dans une phase de down où je n'arrive pas à m'en sortir.

  • Speaker #1

    Et comment ça se fait que tu as cette peur-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je sais pas. Je pense que... Justement, à chaque fois que je suis dans une phase de dingue, je sais que je peux compter sur moi, et je sais que j'arrive à me relever, etc. Mais j'ai peur d'un jour tomber dans une phase de dingue où je me dis... Ah mais genre là... j'arrive vraiment pas à m'en sortir. Je sais pas, je pense que j'ai cette peur des podcasts, que j'écoute des livres, de tout l'imaginaire qu'on a autour de la dépression. Tu vois les gens qui...

  • Speaker #1

    Qui tombent dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, qui te disent vraiment mais c'est plus fort que toi, t'arrives vraiment pas à t'en sortir. Et donc j'ai peur de tomber dans une phase comme ça où t'es vraiment plus maître de toi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est... Je comprends. Avec une amie, on avait partagé ensemble une phase de... une grosse phase de down et on comparait ça à se dire en fait les phases où t'es pas bien, on avait l'impression que notre santé mentale elle était en haut d'une colline et qu'elle descendait et qu'on devait faire un effort constant en fait dans ces moments de down tu dois faire un effort constant pour rattraper un peu cette balle en haut de la colline et pas la laisser tomber, tu laisses tomber un peu et tu remontes parce que tu retrouves la force en toi l'énergie, la passion et que c'est tout le temps un exercice tu vois dans ces moments là mais que on a des biais de la négativité on a des choses qui font que des fois tout nous pousse à laisser tomber ça et laisser couler tu vois et ça fait peur ouais ouais ça fait peur mais bon si c'est une peur ça veut dire que les probabilités que ça arrive en fait un peu le truc c'est quand on a peur des trucs les premiers signaux on va devenir un peu parano et on se prend en main quoi ouais ouais

  • Speaker #0

    Je pense que c'est aussi ça qui a fait que c'était un peu l'instinct de survie à la fin de Risa, de dire Non, là je ne vais pas faire de pause et je ne vais pas m'arrêter, parce que c'est trop risqué. Donc juste, tu continues d'avancer, et même si la boîte est fermée, tu vas continuer à partager, à écrire des postes, à faire des trucs, et tu ne t'arrêtes pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, la phase de deuil, tu l'as eue quand ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai vécu les mois d'avant, parce qu'inconsciemment je savais que c'était fini. Donc je l'ai vécu avant et après j'ai quand même vécu après tu vois. Je pense que jusqu'à... parce qu'après je suis partie à Bali pendant 4-2 mois. Et je pense que c'est quand je suis vraiment revenue de Bali où là j'étais en mode ok genre nouvelle énergie. Ok. Mais ça m'a aidé de rester en mouvement pendant toute cette phase là. Je pense que ça aurait été beaucoup plus dur si je m'étais arrêtée.

  • Speaker #1

    Ouais parce qu'au moins ça fait ne pas perdre confiance en soi.

  • Speaker #0

    Ouais. Bah ouais. Et tu penses à des projets, tu penses à des choses, t'es pas en train de ruminer quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. J'ai une dernière question. À qui ne dis-tu pas assez je t'aime ?

  • Speaker #0

    A mes parents.

  • Speaker #1

    A tes parents.

  • Speaker #0

    Tu veux leur faire un petit dédicace ? Je pense les remercier pour tout le soutien qu'ils m'ont donné. Toujours. Tout le temps. Peu importe mes choix, ils sont toujours derrière moi.

  • Speaker #1

    Trop beau. Ça fait une heure qu'on papote.

  • Speaker #0

    Déjà ?

  • Speaker #1

    Ouais. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais rajouter ? J'espère que tu as passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était trop bien. Bah non, juste te remercier parce que... J'aime bien ancrer encore, enfin, ancrer toute cette histoire de Rissap et tout parce que je... Pareil, tu vois, je sais que dans quelques années, je réécouterai, tu vois, ce podcast-là et je réécouterai cette phase de ma vie et je me dirai Waouh, genre, t'as tellement avancé depuis Et du coup, j'aime bien en parler parce que je sais qu'après, avec le temps, les souvenirs se diluent et t'as plus les... t'oublies un petit peu à quel point... T'as appris, t'as grandi, t'as souffert, mais t'as aussi rebondi. Et du coup, juste la magie du podcast, c'est que tu peux enregistrer un moment, tu peux enregistrer des émotions, des souvenirs, et ça te fait des souvenirs pour plus tard.

  • Speaker #1

    C'est gravé, ouais. Et en même temps, au passage, des fois, ça aide des gens et ça résonne.

  • Speaker #0

    Et ça aide des gens. Et en effet, c'est un sujet, comme je t'ai dit, où il n'y a pas beaucoup de documentation en ligne. Donc si en même temps, ça peut aider des gens et leur faire comprendre que, ok, c'est du ravi, mais... tu vas rebondir et tu vas trouver plein d'autres moyens de te réaliser, de créer d'autres choses. Et c'est encore plus magnifique. Et en plus d'avoir passé ce moment-là avec toi aussi, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente. J'ai passé un trop bon moment.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente de t'avoir reçu. Merci de t'être livrée.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est tout pour aujourd'hui. N'hésite pas à m'écrire sur mes réseaux pour me dire ce que tu en as pensé. Et si cet épisode te plaît, tu peux le partager en me taguant ou lui laisser 5 étoiles. Merci. et je te retrouve au prochain épisode.

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Transcription

  • Speaker #0

    Hola, je suis Manon, coach en gestion émotionnelle. Bienvenue dans mon podcast sur la gestion des émotions dans l'entrepreneuriat. Joie, tristesse, colère, peur, nous essaierons de comprendre comment faire de ces émotions une force. L'entrepreneuriat, c'est une aventure qui nous balance entre les sentiments de puissance et de vulnérabilité en un claquement de doigts. Et ici, nous parlerons sans tabou de cet ascenseur émotionnel. Si ça résonne en toi, alors tu peux t'abonner pour découvrir tous mes invités. Je te partage aussi tous mes exercices de coaching dans ma newsletter. Rendez-vous dans les ressources de l'épisode pour t'inscrire. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Let's go ! Alors, aujourd'hui pour moi c'est la rentrée du podcast parce que j'ai fait un petit break pendant les vacances et du coup je suis très heureuse de reprendre avec toi.

  • Speaker #2

    De même, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Et donc, Mona, ravie de pouvoir te poser plein de questions. Et petite anecdote, on s'est rendu compte qu'on s'était parlé la première fois... en novembre 2022, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, je t'avais envoyé un message pour te dire que j'ai écouté ton podcast et qu'il était trop bien et je te remercie pour justement ton podcast et c'est trop marrant que là deux ans après...

  • Speaker #1

    Ouais, donc toi merci pour le soutien du coup d'il y a deux ans. Je suis très heureuse de te recevoir parce que je trouve que ce que tu dégages sur les réseaux, il y a beaucoup de sincérité, beaucoup de transparence aussi et j'aime bien le côté que tu partages des trucs que t'as pas encore résolus. Alors que je trouve qu'il y a énormément de personnes qui entreprennent seules ou même avec des gens qui en parlent une fois, qui ont tout résolu, tu vois. Et du coup, je trouve ça cool de pouvoir traverser un petit peu toutes les étapes et les questionnements avec toi. Et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de te recevoir aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Carrément.

  • Speaker #1

    J'ai une question que j'aime bien poser à tous mes invités. C'est quand je te dis ascenseur émotionnel, toi c'est quoi qui te vient en tête ?

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ascenseur émotionnel, je pense que ce qui me vient en tête, c'est l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    On voit pas si ça tombe bien.

  • Speaker #2

    L'entrepreneuriat, parce qu'en fait, dans l'entrepreneuriat, t'es jamais sûre de ce qui va arriver. Et souvent, genre, il y a un bête de truc, une bête d'opportunité qui arrive. Et en fait, deux heures après, elle est annulée. Et après, elle revient. Enfin, c'est tellement, tu vis tellement les montagnes russes que ça me fait penser à ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Toi tu le ressens comme ça aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ouais. Mais en même temps c'est ce que j'aime bien tu vois. Je pense que j'ai choisi l'entrepreneur parce que j'aime bien cette sensation justement de vivre fort tu vois. Et l'entrepreneur ça te permet de vivre fort parce que ça te fait vivre des émotions qui sont hyper intenses.

  • Speaker #1

    Ah ça y'a pas de doute.

  • Speaker #2

    Voilà. Et c'est ça que j'aime bien c'est en mode ok genre tu te sens, il se passe des choses dans ta vie tu vois. Et c'est ce que je recherche je pense c'est un peu la sensation forte.

  • Speaker #1

    L'intensité. Ouais. Et du coup si on dit ok là je sais pas cette dernière semaine ou ces dernières semaines, les sensations, tu sais on dit la sensation émotionnelle, donc le très positif que t'as vécu et peut-être le très négatif en d'un ou en tout cas de comment tu l'as ressenti, ça serait quoi ?

  • Speaker #2

    Ces dernières semaines ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Bon là ça va, on sort de l'été donc c'était pas la période avec les plus grandes variations mais... Je pense, tu vois, là pendant le mois d'août, j'ai fait un podcast par jour, pendant tout le mois d'août. Et il y a eu des moments où j'étais en mode, tu vois, des moments de doute, où tu te dis mais en fait je ne sais pas si c'est vraiment intéressant ce que je raconte. En fait, de fois je me dis ouais, c'est nul, tu vois, il faut que je monte en qualité, c'est pas assez bien, etc. Donc pas mal de moments de doute, même avec la fatigue, parce que quand tu postes une fois par jour, ça te demande beaucoup de travail. C'est fatiguant émotionnellement. Et après, à la fin, tu vois, quand je suis arrivée au 31 août, où j'ai posté le dernier épisode et c'était fini. et là la sensation de joie et de satisfaction de ok j'ai fait 31 épisodes en 31 jours et j'adore moi ce truc de c'est aussi pour ça que j'aime bien me dépasser c'est parce que j'adore l'aboutissement à un moment où tu dis oh wow genre tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    Ouais trop bien bah félicitations. Merci. Et comment tu fais dans ces phases de un petit peu de questionnement puisque je sais qu'on les a toutes et tous tu vois de surtout ce truc de apporter de la valeur c'est abstrait je trouve tu vois tu dis je dois monter en qualité parce qu'on veut tout le temps apporter de la valeur mais il n'y a pas une grille hyper spécifique qui dit voilà donc comment tu fais toi dans ces moments de doute, de confiance en toi pour pas lâcher tu vois parce que peut-être qu'il y a plein de personnes qui se mettent des challenges au début de 30 jours ou plus et qui lâchent, toi c'est quoi le truc qui te fait tenir ?

  • Speaker #2

    Déjà, le premier truc c'est que depuis que je suis très jeune, j'abandonne rien. Quand je commence un truc, je vais jusqu'au bout du truc. Même des trucs hyper bêtes, si je sors de chez moi et que je vais aller faire un footing de 5 km, je vais aller jusqu'aux 5 km. Je ne vais jamais me dire à 2 km, même si je suis fatiguée, même si c'est horrible, je ne vais jamais me dire, c'est bon, j'arrête, je rentre à la maison. En fait, j'ai un truc de quand je me dis je vais aller jusque là, je vais jusque là. Et dans tout. Donc déjà, il y a ce mindset de... On suit le plan. Que j'ai réussi à forger une discipline autour de ça. Et ensuite... Et ça, je pense que c'est un truc qui se travaille. Plus tu fais des trucs durs, et plus tu t'entraînes à faire des trucs durs, et plus tu sais que tu peux aller jusqu'au bout. Enfin, tu t'entraînes à le faire. Et ensuite, ce qui me raccroche toujours, ça va être ma communauté et les messages que je reçois. Il y a toujours ce truc de Ah, je suis down et J'ai un DM en mode Ah, j'ai écouté son épisode, il était incroyable, il était sur mode.

  • Speaker #1

    C'est tellement précieux. Ouais. Vraiment.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Surtout que sur le podcast, je trouve que c'est encore plus tricky parce que tu vois pas...

  • Speaker #1

    C'est un peu comme un podcast.

  • Speaker #2

    Ouais, t'as pas de like, t'as pas de repartage, etc. Du coup, tu sais pas, genre, est-ce que l'épisode, il a plu ou pas. Genre des fois, c'est juste silence radio après un épisode. Donc t'es en mode, ok, est-ce que c'était bien ? Est-ce que ça a impacté les gens ? Est-ce que ça leur a apporté quelque chose ? Est-ce qu'ils ont appris quelque chose ? Mais du coup, les gens qui prennent le temps de vraiment t'écrire un message après un podcast pour te dire à quel point... Peu importe si le message est incroyable ou pas, mais tu vas juste leur dire, juste nous dire un feedback.

  • Speaker #1

    Ça change tout.

  • Speaker #2

    Ça change tout et ça donne beaucoup d'énergie, enfin beaucoup de force après pour dire ok.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est ultra précieux. Merci à toutes les personnes qui prennent le temps de nous faire des retours Parce que Des fois on se sent seule et en fait tu vois juste Des nombres d'écoutes Mais tu mets pas de visage derrière Enfin on a pas trop de stats en fait En podcast c'est vrai Et des fois J'ai reçu moi un message d'une personne qui me disait Ca fait plus d'un an et demi que j'écoute ton podcast Merci elle m'a envoyé un long message J'étais refaite et je me suis dit ça fait un an et demi quoi ! Wow tu vois ! Et toi tu le sais pas et... Je sais pas si tu t'es fait ça mais moi je me suis fait un mur du love dans mon espace de travail où je screenshot les retours quand j'y pense et je les mets dedans et quand j'ai des moments de down, je vais revoir.

  • Speaker #2

    Tu vois, moi j'ai un fichier sur mon téléphone, enfin genre d'album message je pense que c'est du message d'amour je crois.

  • Speaker #1

    Ah trop bien !

  • Speaker #2

    Et chaque semaine je mets dans cet album là tous les messages que j'ai reçus et je suis comme toi. Des fois je retourne en mode ok ! On a vraiment besoin de son éventé mentale ! Exactement !

  • Speaker #1

    Je sais aussi que t'as... Donc là on parlait un petit peu en off du fait que t'as complètement changé de business model, d'univers. Parce que donc avant, tu étais dans la mode, comme tu expliquais, et tu avais une façon de travailler avec une équipe, des prestats, une charge financière. Et aujourd'hui, du coup, tu es en solo, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #2

    J'ai un associé, mais le modèle est totalement différent.

  • Speaker #1

    Ouais, ok. Est-ce que tu voudrais bien peut-être expliquer un petit peu ton parcours et ce qui t'a amenée jusqu'ici ?

  • Speaker #2

    Carrément. Du coup, moi, j'ai fait une école d'ingénieur et après... Quand j'ai fini mes études, déjà mon rêve c'était de travailler dans la mode, dans le luxe. J'ai fait tous mes stages chez Louis Vuitton et c'était vraiment ma boîte de rêve.

  • Speaker #1

    Du coup, en école d'ingénieur, comment tu as fait le lien ?

  • Speaker #2

    En fait, je fais du génie industriel. Donc c'est tout ce qui va être lié à la production ou au développement des produits, etc. Et donc je suis d'abord rentrée chez Vuitton dans les ateliers de production. Et ensuite, j'ai atterri au siège et dans le développement des produits. en maroquinerie, etc. Donc c'était plus le côté un peu technique, mais en gros le lien entre les designers et la production. Donc j'ai commencé là-bas, j'ai trop aimé Viton, j'ai trop aimé l'univers, etc. Mais j'ai très vite aussi compris que ce n'était pas fait pour moi, parce qu'il y avait pas mal de choses où j'avais un peu idéalisé, tu vois. Et en fait au final je me dis, ok c'est un univers qui est génial, mais je ne crois pas que ce soit... là où on m'attend, là où je vais pouvoir développer mon plus grand potentiel, l'exploiter vraiment. En fait, je trouvais ça génial, mais j'avais quand même l'impression d'être bridée par rapport à qui j'étais, ce que je pouvais faire et les messages que je pouvais... Même juste mes idées, tu vois. Une grosse boîte, c'est quand même... T'es à un poste et...

  • Speaker #1

    T'as des process.

  • Speaker #2

    T'as des process, etc. Donc à ce moment là le Covid arrive et je pense que moi le Covid a été hyper décisif parce que je pense que si j'avais pas eu le Covid, je suis pas sûre, enfin je sais pas si je serais devenue entrepreneur aussi jeune tu vois. Je pense que le Covid m'a grave aidée à me lancer parce que c'était le moment où justement on était tous chez nous, où j'avais un peu l'excuse tu vois auprès de mes parents de tous les embauches sont gelées tu vois.

  • Speaker #1

    Tu avais quitté Louis Vuitton du coup ?

  • Speaker #2

    Non j'étais en stage de fin d'études chez Louis Vuitton tu vois. Et c'était vraiment la période Covid, mars 2020, à septembre 2020.

  • Speaker #1

    Ok, donc le moment de chercher un autre truc, t'avais l'excuse parfaite.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais en mode, bon là, les ombres sont gelées. C'était encore le vrai confinement, tu vois. On était chez nous, on avait les papiers pour sortir et tout. Et donc à ce moment-là, je me dis, avec mon associé de l'époque, on était un peu en mode crise de sens, enquête de sens. Là, on travaillait dans des grands groupes. alors que le monde est en train de vriller, qu'il y a une pandémie mondiale. Et en fait, nous, on se dit qu'on ne sert à rien là. On est en train de vendre des sacs qui valent des milliers d'euros, mais il n'y a pas de sens à ça, de travailler sur ça, alors qu'il n'y a rien qui va. Et du coup, on s'est un peu dit, nous aussi, on a eu de contribuer. Et à ce moment-là, j'écoutais plein de podcasts sur l'entrepreneuriat à impact, sur des gens qui ont fait des projets qui étaient... au service de la société, au service de l'écologie, etc. Et donc je me suis un peu prise d'obsession pour l'entrepreneuriat à impact et par le fait qu'avec l'entrepreneuriat, tu peux agir pour aider d'autres gens et pour faire un truc qui sert et qui a du sens et qui est utile surtout. En fait, j'étais vraiment en quête d'utilité. J'étais en mode, j'adore Viton, j'adore la mode, mais venez, on fait un truc qui a du sens.

  • Speaker #1

    Qui va au-delà, quoi.

  • Speaker #2

    Qui va au-delà et qui n'est pas juste vendre pour s'enrichir encore. plus, etc. Et donc, on se dit, vas-y, soyons fous, on lance un compte Instagram, juste pour... Mais on n'avait pas de concept, on n'avait pas de concept, on n'avait rien, on avait juste le nom, et ça, je ne sais même pas par quel miracle ce nom était là, mais on avait juste le nom Rissap. Tu vois ?

  • Speaker #1

    C'est quoi tout le process ? Que dalle ! C'est bien, des fois, il faut juste se lancer.

  • Speaker #2

    Ouais et on savait même pas encore que ça allait de l'obstacle mais vraiment le truc était incroyable et du coup on crée une page insta qui s'appelle Rissap et on commence à questionner, à créer une communauté mais juste en questionnant qu'est-ce que la mode actuelle tu vois et comment on pourrait l'améliorer et vous qu'est-ce qui vous dérange dans votre consommation de la mode actuelle. Enfin vraiment c'est plus un truc un peu expérimental. Et nous on partit du constat qu'on n'avait plus envie de s'habiller chez Zara, chez H&M et tout. Nous on est la génération 90, on a vraiment baigné dans la fast fashion de flou.

  • Speaker #1

    Oui on a le statut de réchaud.

  • Speaker #2

    Et on est arrivé à un moment où en 2020, par là, on s'est dit qu'il y a eu le scandale des Ouïghours qui a éclaté aussi. Et on a commencé à comprendre que c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Il y a eu toute la vibe du minimalisme aussi.

  • Speaker #2

    Il y a eu la vibe du minimalisme, c'était vraiment le combo en 2020 parce que tout avait été réuni. Il y avait en plus, pendant le Covid, je sais pas si tu te rappelles, mais tout le monde était devenu écolo du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Tout le monde était à fond en mode, on veut plus qu'on se... Mais après, c'est... Tu l'as cultivé,

  • Speaker #1

    c'est bon.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, ouais. Donc il y a eu une grosse mouvance autour de l'éco-responsable, etc. Plus le scandale, plus... Enfin, tout était en mode, ok, en fait, la fashion, c'est vraiment de la merde. Et en fait, on passe notre temps à voter pour un truc auquel on veut pas conscriber, tu vois, en achetant ces vêtements. Donc au début on était juste en mode tous ceux qui en ont marre de Zara, ben venez on se met sur cette page, on discute ensemble, tu vois c'est un peu ça. Et en fait progressivement on a commencé à prendre les feedbacks des gens, on a commencé à faire des trucs, le compte Instagram il a commencé à monter progressivement, et on a commencé à vendre, dès qu'on était déconfinés on a fait ok on va vendre des vêtements de seconde main. On a commencé à vendre des vêtements de seconde main, et en fait on a... Moi j'avais commencé à prendre des... une pièce que j'avais récupéré dans le garage de chez mes parents pendant Covid où mon frère avait fait une veste en jean où mon frère avait tagué un Nike mais tu vois au marqueur. Un marqueur ? Tu vois. Il s'était fait une veste Nike tout seul le gars. Donc il l'avait fait.

  • Speaker #1

    J'adore aussi. Je peux pas me l'acheter, j'ai eu l'affaire.

  • Speaker #2

    Grave. Exactement. Donc il y avait un énorme Nike où vraiment ça se voyait que c'était un enceintre qu'il avait fait tu vois. Et du coup on voulait la vendre dans le truc de seconde main. Donc c'est dans le lot parce que bon. En gros j'avais pris des vêtements de chez mes parents pour vendre. Et je me dis bon bah on va pas vendre une veste avec un dessin d'enfant dessus. Donc je vais faire un truc. Et j'avais une autre chemise que j'avais trouvée chez mes parents. Et j'ai découpé la chemise. Genre vraiment à l'époque je savais même pas coudre rien. J'ai pris de la colle textile, pour vous dire le level. J'ai pris de la colle textile et j'ai collé sur le dos de la veste. Et on l'a mis en vente. Et on a ouvert le pop-up. Et genre la première pièce qui est partie, c'est celle-là. Ok. Genre la femme, elle est rentrée, elle a dit, oh mais j'adore, coup de cœur et tout, nanana. Et en fait, c'est la première pièce qui est partie. Et du coup, après, dès qu'il y avait un défaut sur les pièces et tout, on faisait un petit twix comme ça, on faisait un petit... on changeait, on faisait un patch, on trouvait des trucs créatifs pour enlever les défauts et pouvoir vendre la pièce.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, question, tes parents qui te voient vendre et coller un patch sur une veste avec un logo que ton frère a dessiné au marqueur, qu'est-ce qu'ils te disent ?

  • Speaker #2

    À ce moment-là, je pense qu'ils ne suivaient pas trop encore parce que du coup, j'étais rentrée à Paris. Mes parents n'habitent pas à Paris, tu vois. Donc j'étais quand même rentrée à Paris, j'avais fait le pop-up à Paris. Donc je ne suis pas sûre qu'ils comprenaient vraiment ce qui se passait à cette époque-là, tu vois. Donc pour maman, ils ne disaient rien parce qu'ils ne savaient pas. Pour eux, j'étais chez Vuitton et tu vois. Ça, c'était en parallèle, tu vois. Et en fait, du coup, je suis en stage chez Vuitton. Et en parallèle, on commence à lancer ce projet, à lancer cette page Insta, à faire des premiers pop-ups, etc. Et en fait, on commence à kiffer. Tu vois, je finis mon stage, je rentre le soir. On fait des shootings en bas de chez moi. Je vais chiner des pièces à la fin du travail pour les ramener à la maison. Je commence à me prendre un peu au jeu de cette aventure et à kiffer. Et en plus, on a une communauté qui commence à se développer. Je crois qu'on arrive très vite à 10K. Et donc, à la fin de mon stage, c'est la fin de mes études, donc je suis enfin diplômée et tout. Et là, je me dis, vas-y. On tente, ouais go, parce qu'à ce moment là le marché du travail était chaotique, les trucs qu'ils proposaient, enfin tu vois tous mes potes sont partis dans des trucs, enfin moi ça ne m'intéressait pas forcément, tu vois dans des petites boîtes de conseils, comme ça ça ne m'intéressait pas forcément. Un truc qui m'intéressait à la limite, ce que j'aurais pu accepter, c'était dans les grandes maisons de luxe, mais à ce moment là c'était hyper compliqué. Du coup je me dis vas-y, on se donne 6 mois, on se met à fond dans le projet, on voit ce que ça donne. Et donc on se met à fond dans le projet et en fait ça prend de fou. En fait on commençait à vraiment faire des pièces upcycling parce qu'on voit que c'est ça qui part en premier, c'est ça que les gens kiffent etc. Donc on commençait à faire vraiment plein de pièces upcycling. À ce moment là on avait en plus une pote, elle avait une boutique en plein Paris, elle en avait marre. Et du coup elle n'était plus là, elle nous a dit mais j'ai la boutique. Et du coup on avait en plus un lieu de vente en fait permanent.

  • Speaker #1

    Trop bien, tu devais être sur un petit nuage.

  • Speaker #2

    Ouais. Et on a fait nos bureaux à l'étage. Enfin, tu vois, on avait... Tout était genre... Tu vois,

  • Speaker #1

    les moments où tout fonctionnait. Ouais, tout s'allie. Tout s'allie. C'était ça ? Ouais. Tout fonctionnait. Et t'avais quel âge à ce moment-là ? 23. Ouais, donc en plus le rêve, quoi.

  • Speaker #2

    Ouais. Tout fonctionnait, ça prenait bien. On avait des bureaux, on avait une boutique plein Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce que t'avais l'impression d'avoir, tu sais, craqué le code de la vie ? Ouais.

  • Speaker #2

    Grave. Non, mais ouais, en fait, c'est... Facile. C'est pas si dur que ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc c'était hyper prenant tu vois, la première aventure entrepreneuriale t'es vraiment... En fait t'as une magie du début.

  • Speaker #1

    Une naïveté aussi je trouve.

  • Speaker #2

    Ouais en fait c'est comme un premier amour je pense. C'est un premier amour où tu crois que tout va trop bien fonctionner et ça va être génial et c'est bon tu vois, t'as trouvé ton truc. Et donc t'as un peu ce truc, t'as le coup de foudre entrepreneuriale où t'as les papillons dans le ventre, où t'es tout le temps excité du projet, tu peux taffer des heures et des heures. et tu donnes tout en fait. Donc c'était vraiment dans cette période là où on a tout donné, enfin... Tu vois, on... Notre vie c'était devenu irrisable, tu vois, genre 7 sur 7, euh... plus rien ne comptait. Donc on vit cette phase pendant hyper longtemps, mais ce qui a fait que la boîte a allé hyper vite, tu vois au bout de 6 mois on reçoit une proposition pour entre Galerie Lafayette, au bout de 1 an on fait un collab avec Lévis, 2 ans après on passe en équipe avec mon associé, en fait on était tellement à fond que... On avait zéro expérience dans la mode, entre guillemets, tu vois, tous les deux on était ingénieurs. On n'avait pas de fonds de départ, tu vois, on a commencé vraiment, on était étudiantes, on a mis 400 balles chacune, tu vois. Enfin, tu vois, on n'avait pas d'investisseurs, enfin on n'avait rien, entre guillemets, pour dire ça va fonctionner. Mais on était tellement motivés et tellement déter et on avait mis tellement de... Tout notre temps et notre énergie dedans que la boîte a pris et on a réussi à faire un truc qui était quand même pas trop mal,

  • Speaker #1

    tu vois. Bah ouais,

  • Speaker #2

    c'était ouf. Donc c'est pour ça que je pense que le facteur numéro un entre les deux, c'est la passion et c'est le truc qui va te faire décoller. Ouais,

  • Speaker #1

    et décoller et tenir même quand ça va. Parce que je pense qu'il y a pas mal de personnes, après c'est un choix. Mais je trouve que quand on se lance dans des trucs plus pour l'aspect financier, quand on n'a pas de... Tu vois, entre choisir deux voies, celle qui te passionne, celle qui rapporte, je pense que c'est plus facile de monétiser quelque chose qui nous passionne que de tenir dans le temps de quelque chose qui rapporte mais qui ne nous passionne pas.

  • Speaker #2

    Clairement, clairement. C'est clair. Je pense qu'au début, il ne faut pas partir pour l'argent. Il faut partir justement pour le truc que tu aimes. Et c'est comme tu as dit, ce qui va te faire tenir dans les moments difficiles, tu vois. Et moi, je... je l'ai vécu pour avoir vécu le moment passion et le moment où il n'y avait plus la passion et à quel point tout change et à quel point la difficulté elle devient...

  • Speaker #1

    C'est quand tu n'as plus la passion ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça a évolué progressivement et en fait moi j'ai compris après que ce que je kiffais c'était vraiment le début d'un projet, le 0 to 1, le fait d'avoir rien et de construire une fondation. Moi c'est ça qui me plaît le plus dans l'entrepreneuriat et après une fois que tu arrives à un stade où c'est genre de la gestion, où en fait c'est... gérer une équipe, gérer des fonds de roulement, gérer un truc qui est... Tu dois bien sûr le faire continuer à le faire grandir, mais c'est une autre manière d'entreprendre. Moi, ça me fait moins vibrer, tu vois. Parce que tu rentres dans une routine où, à la fin, on avait notre bureau, notre équipe. Donc c'est en mode, tu vas au bureau toute la journée, tu travailles un peu... C'est pas du salariat mais tu vois, t'as ton bureau, tu travailles, tu rentres chez toi.

  • Speaker #1

    Tu dois manager, t'as des process que t'es obligée de mettre en place.

  • Speaker #2

    T'as des week-ends, t'as des vacances qui sont définies, tu t'organises avec l'équipe. Après, en soi, vraiment, moi j'ai adoré mon aventure avec Rissap et j'ai zéro regret du début à la fin. J'ai tellement appris et ça... Tu vois, je pense que j'ai grandi x10 à travers cette aventure. Donc j'ai zéro regret, mais c'est vrai que juste à la fin, je me disais bah... J'ai plus la passion du début, de construire tout de début, enfin tu construis tout, tu inventes un concept, tu inventes une marque, tu inventes plein de choses. Après je pense qu'il y a plusieurs trucs aussi, il y a aussi le facteur fatigue, genre on ne prenait pas vraiment de vacances, tu sais, au bout d'un moment tu commences à être un peu... C'est pas normal de ne pas prendre de vacances pendant 3 ans tu vois.

  • Speaker #1

    Non et même si tu kiffes, il y a un moment ton corps il te rattrape.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait il y avait aussi ça, j'étais tout le temps fatiguée. Tu vois je commençais à avoir des trucs, genre j'ai eu une pneumonie genre en octobre 2023. Et c'est un moment de mais genre comment t'as une pneumonie genre à 27 pieds tu vois. Enfin tu sais il y a des trucs où j'étais en mode comme t'as dit mon corps me rattrapait et j'ai... j'arrivais plus à reprendre vraiment mon souffle, même si je faisais des pauses j'arrivais plus à reprendre mon souffle et donc ouais c'était plein de petits trucs qui faisaient que tout est devenu de plus en plus compliqué et quand ça devient compliqué c'est que il y a quand il y a de la résistance à un moment il faut l'écouter tu vois et je pense qu'on a foncé dans la résistance sans vouloir voir le truc Résister, résister, résister. Et en fait, à un moment, quand tu n'écoutes pas les signes, le truc, il est... Il explose, que tu le veuilles ou non.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles des signes de fatigue, fatigue mentale, fatigue physique et tout. Et du coup, comment ça s'est passé, la fin ? Parce que je sais que tu parles très ouvertement de la liquidation judiciaire, ce qui est très cool et très honnête. Est-ce que tu peux expliquer un petit peu ? Parce que je sais que ça... Ça peut être une grosse déception. Est-ce que ça a été une déception ? Est-ce que ça a été un soulagement ? Est-ce qu'il y a eu un peu des deux, tu vois ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais j'en parle ouvertement parce que moi, quand je me suis retrouvée dans cette situation-là, j'ai cherché en fait des témoignages, j'ai cherché des gens, etc. Et en fait, en France, il n'y a presque rien. Il n'y a vraiment presque personne qui en parle, alors que des liquidations, il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    Ouais, et je ne sais pas si tu as vu, mais il y a énormément de liquidations judiciaires qui se font. Et les gens après disent, j'ai revendu ma boîte. Et ils disent pas que c'était sous liquidation judiciaire. Ouais. Et du coup, toi, t'as l'impression qu'en fait, les gens, leur boîte, elle a tellement cartonné qu'ils l'ont revendue.

  • Speaker #2

    Alors qu'en fait, ça l'est plus.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, c'est le contraire, tu vois. Et c'est ok, tu vois, mais c'est juste que vu qu'elle était en train de fermer, il y a eu un rachat. Et en général, ils négocient que la personne reste peut-être quelques semaines ou quelques mois. Mais c'est un rachat un peu symbolique et en général, il n'y a pas des bénéfices de ouf. Et du coup, je trouve qu'il y a un peu ce jeu sur les mots. qui fait que ça peut être horrible quand t'as l'impression de le vivre tout seul.

  • Speaker #2

    Après, c'est une question un peu de storytelling, de quelle communication tu fais. Mais ouais, j'ai pris la parole parce que j'étais en mode... il y a tellement de liquidations et pourquoi je trouve rien sur internet, il y a zéro podcast dessus, il y a personne qui en parle, il y a zéro post ending, tu vois. Et en fait, j'ai commencé à chercher et en fait, je me suis rendu compte que les gens, juste, ils disparaissent, tu vois. Genre en fait, il y a des comptes Insta de marques et tout qui sont laissés à l'abandon, tu vois, genre dernier post 2021, il n'y a pas de au revoir, il n'y a pas de qu'est-ce qui s'est passé. Tu vois, sur le compte des fondateurs, il n'y a pas de post officiel, genre ils arrêtent juste de poster pendant un an et après, ils reviennent en mode...

  • Speaker #1

    Autre projet.

  • Speaker #2

    Ouais, et j'étais en mode mais... Ok, c'est un moment qui est difficile, mais pourquoi le faire tabou, tu vois ? Parce qu'en fait, on est tellement à le vivre, et c'est déjà hyper dur. En plus, t'as l'impression d'être tout seule et t'es en train d'être un gros nass qui a planté sa boîte.

  • Speaker #1

    C'est pas hyper agréable, non ?

  • Speaker #2

    C'est encore pire. Et donc, j'ai commencé à prendre la parole. Enfin, j'en parlerai après, mais quand j'ai pris la parole dessus, il s'est passé aussi plein de choses. Mais du coup, en fait... ça allait de moins en moins bien dans la boîte, surtout d'un point de vue financier, on galérait de plus en plus. En 2023, il y a eu de l'inflation, donc toutes nos matières premières ont augmenté, on avait plus de marge sur nos produits. Ryssa, c'était vraiment une marque d'upcycling, on faisait du B2C, donc on avait des collections qu'on vendait en mode, c'est vraiment des vêtements upcyclés qu'on vendait à des particuliers. On faisait aussi du B2B, on faisait des ateliers en entreprise. pour faire des team building, upcycling pour des grosses boîtes

  • Speaker #0

    Et en fait oui, plus ça avançait, plus c'était compliqué, on avait du mal à trouver du business, etc. Et en même temps, on avait des charges, on avait une équipe, on avait un loyer huge, parce qu'on avait genre 100 m² plein Paris.

  • Speaker #1

    Pression financière.

  • Speaker #0

    Donc pression financière de fou. Et en fait, il y a aussi ça, c'est qu'en fait, normalement, tu ne prends plus de plaisir quand en fait, chaque mois, tu es en sueur et tu es en stress du premier jour du mois à la fin. la sensation du retard financier d'être en retard t'es tout le temps en retard t'es tout le temps en stress et tu vois que les choses s'arrangent pas c'est aussi compliqué de trouver du plaisir au quotidien quand c'est tout le temps des problèmes et quand t'as autant de de pression donc il y a ça aussi pour dire un peu pourquoi la passion s'est atténuée Donc je pense qu'on a fait pas mal d'erreurs, mais c'est la première aventure entrepreneuriale, donc tu fais toujours plein d'erreurs, tu vois, par exemple recruter trop vite, grandir trop vite, etc. Et donc ça allait plus et on a voulu prendre un peu un virage parce que vu qu'on avait plus de marge sur nos produits, on s'est dit ok, il faut qu'on fasse quelque chose, soit en partant à l'étranger, produire à l'étranger pour retrouver de la marge, pour produire à moins de recours. et donc retrouver ce qu'on ce qui nous manquait soit on augmentait nos prix et donc pour danser nos prix fallait qu'on change le branding parce que on avait un branding qui correspondait à nos prix d'avant donc on a fait un peu un rebranding on a augmenté l'image de marque on a changé de logo on a changé un peu toute la strata d'image on a fait un nouveau shooting des nouveaux mannequins des nouveaux produits aussi avec des designs un peu plus poussé on a pris une nouvelle nouvelle styliste enfin on a fait plein de trucs pour pour essayer de faire un virage, on sortit ça à Noël, et en fait, ça n'a pas pris à la hauteur de ce qu'on espérait, parce qu'en fait, un rebranding, ça prend du temps, et ça ne se fait pas en trois mois, nous on l'a fait en trois mois. Donc si vous écoutez, ça prend un peu plus de temps que ça, si vous voulez rebrander votre marque. Donc en fait, on a écrit une nouvelle cible, sauf que ce n'était pas la cible qu'on avait actuellement, donc en fait, ça demande aussi plein de coûts d'acquisition qu'il faut ajouter, etc.

  • Speaker #1

    Toi, à ce moment-là, tu te sens comment ? Parce que tu disais, tu sais, quand tu avais l'impression de forcer le truc, etc. Tu te sens comment ? Tu te dis quoi ? Pourquoi est-ce que tu te dis là il faut que je fasse ça ? C'est quoi qui te faisait tenir ce projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'avais mis tellement de temps, tellement d'investissement et aussi avec tout le côté affectif. C'était mon premier projet, donc il y avait un lien émotionnel qui était hyper fort avec. On dit tout le temps c'est mon bébé. Je sais que ce n'est pas forcément sain de le dire, mais je... Je me ressentais comme ça, c'était mon projet, ça faisait partie de mon identité. Parce qu'en fait, après mon école, j'ai monté ça. Donc c'était en mode, ça faisait 4 ans que je disais, en fait, moi je suis la CEO de Rissap. Quand je me présentais, c'était en mode...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'est ton identité ?

  • Speaker #0

    Je vivais à travers ça, tu vois. Tous les gens que je connaissais, c'était à travers Rissap. Quand j'ai déménagé à Paris, j'ai monté le projet. Donc tout mon réseau de Paris s'est fait via Rissap. Donc c'était vraiment qui j'étais. Il y avait l'identité, plus le lien émotionnel, plus le lien avec tout ce qu'on avait construit, les équipes, tu vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand c'est comme ça, c'est encore plus dur, je trouve. C'est un truc que je travaille beaucoup avec les clientes, de comment tu fais pour décorréler, toi, ta réussite à la réussite de ta boîte. Et des fois, quand ça devient trop mélangé, c'est impossible, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, j'ai fait tout un travail après pour comprendre ça. Mais pour comprendre, en fait, que ma boîte, ce n'était pas moi. Et l'échec de ma boîte, c'était pas mon échec personnel, tu vois. Et en fait, avant, j'étais tellement mélangée entre... Ma vie était tellement mélangée entre... Enfin, ma vie, c'était Rissap.

  • Speaker #1

    T'étais Rissap. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ça. J'étais Rissap quand je parlais à des gens. C'était comment va Rissap, c'était pas comment tu vas, tu vois. Donc, ça te crée un trou identitaire. Et donc, c'est très dur. En fait, c'est comme... Pour encore faire le parallèle avec une relation amoureuse, c'est comme t'as passé 5 ans avec quelqu'un, ou tu t'es mariée avec quelqu'un, etc. Bah en fait tu te dis pas, on se quitte du jour au lendemain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, dans la tête c'est hyper compliqué, c'est pour ça que les deuils ils sont longs en vrai, c'est que tu perds tous tes repères.

  • Speaker #0

    Tu perds tous tes repères, et en fait tu te dis, bah j'ai tellement donné dans cette relation, et ça m'a tellement, enfin je suis tellement reliée à ça, qu'on va aller jusqu'au bout, tu vois. On va pas dire, si il y a encore une carte à jouer, on va jouer la dernière carte. Donc c'est ça ce qui s'est passé, c'est que, en fait, on est en train de... de couler mais en fait c'est tellement important dans notre vie qu'on va quand même jouer la dernière carte tu vois et on peut pas arrêter en disant ok bah là ça marche plus on arrête tu vas jusqu'au bout des choses qui te tiennent à coeur dans la vie Donc on allait jusqu'au bout avec cette nouvelle, cette dernière collection, etc. Et en fait, en janvier, on était pied du mur, quoi. C'était en mode, il n'y a plus de cash, il n'y a plus de cash, tu vois. Donc c'était soit on repartait à 1000 et on était en mode, ok, genre, on reprend nos téléphones, on rappelle tout le monde, on relance tout, tu vois. Parce que ça, on l'avait déjà fait plein de fois et c'est là encore où, comme je te l'ai dit tout à l'heure, c'est que, comme tu l'as dit tout à l'heure, les difficultés n'ont plus le même goût quand t'as plus de jus et t'as plus la passion. Parce que ça, en vérité, on l'a vécu plusieurs fois, tu vois, 5-6 fois, avant d'être au pied du mur où il n'y a plus de cash. Mais on s'est toujours relevé parce qu'on avait l'énergie, on était en mode let's go,

  • Speaker #1

    let's go, challenge Ouais.

  • Speaker #0

    Parce qu'on était tellement convaincus qu'en fait, ok, il n'y a plus de cash, c'est pas grave, genre, c'est reparti, nanana. Et en fait, on est arrivé tout le temps à remonter la barque. Donc, une aventure entrepreneuriale, pour moi, elle tient toujours tant que t'as la passion et l'énergie, tant que t'as la volonté. tu arriveras toujours à trouver une solution, à remonter la pente, à trouver x ou y solutions parce que c'est dans ta vie d'entrepreneur de trouver des solutions. Donc quand tu n'as plus de cash, ça ne veut rien dire, ça arrive à tous les entrepreneurs tout le temps.

  • Speaker #1

    Et si ça n'arrive pas, limite...

  • Speaker #0

    C'est bizarre.

  • Speaker #1

    C'est bizarre, ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est juste que là, quand c'est arrivé et qu'on s'est dit, ok, on sait l'énergie que ça demande pour aller, pour relever la barque là, et on s'est dit...

  • Speaker #1

    Est-ce que vous l'avez ?

  • Speaker #0

    On ne l'a pas. Je suis vraiment en mode... Là, c'est dead. En fait, t'as plus l'envie. Quand t'as plus l'envie, c'est mort. Tu peux pas.

  • Speaker #1

    Non, puis ça se ressent. Tu rappelles pas les gens de la même façon, tu motives pas les équipes de la même façon.

  • Speaker #0

    Mais donc, c'est à ce moment-là qu'on s'est dit Ok, on a joué toutes nos cartes. C'est bon. Ça devient trop compliqué, trop difficile. C'est trop de résistance. Et à un moment... Et aussi moi ce qui m'a fait, parce que moi je voulais pas tu vois, et ce qui m'a fait switcher, c'était en fait là c'est plus question que de toi, là t'es en train de mettre d'autres gens dans la merde. Et c'est ça qui m'a switché parce que j'étais en mode ok là je commence à plus pouvoir payer les factures, là les filles de l'équipe je sais pas si je vais pouvoir les payer. Et en fait toi tu te mets dans la merde si tu veux meuf, c'est ton problème mais tu mets pas les autres dans la merde.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Leur salaire, leur famille, leur responsabilité ouais.

  • Speaker #0

    Et donc c'est là que j'ai compris qu'un bon entrepreneur c'est aussi la personne qui sait arrêter au bon moment et qui sait dire... Tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est avoir du courage.

  • Speaker #0

    Ouais c'est hyper dur parce que t'es tout le temps en train de... Comme une relation amoureuse t'es en mode ouais mais en fait peut-être que ça peut marcher si ça tu vois. Peut-être qu'on peut réussir si ça et si ça et tu fais toujours 20 000 scénarios en mode... Parce que tu dis il y a toujours... ça peut marcher tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça peut marcher et en même temps... Tu vois, c'est intéressant que tu fasses le lien entre les relations amoureuses et les relations entrepreneuriales. Mais c'est comme les relations amoureuses, des fois, il faut arrêter pour mieux reprendre. Et il y a des gens qui se retrouvent, tu vois. Et toi, tu as retrouvé l'entrepreneuriat d'une façon différente, tu pourras nous en parler. Mais en amour, c'est pareil. Des fois, c'est un moment facile. C'est un moment arrêté. Et soit chacun refait son chemin et tu te rends compte que c'était la meilleure décision. Soit tu regrandis. Tu te connais mieux et il y a plein de gens qui se remettent ensemble et que la deuxième fois c'est la bonne tu vois. Plutôt que s'abîmer et se fatiguer.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Exactement. Exactement. Bah c'est ça.

  • Speaker #1

    L'entrepreneuriat et l'amour durent trois ans tu crois ?

  • Speaker #0

    Exactement. On a trouvé un nouveau... Un nouveau... Mais voilà et du coup après comment ça s'est passé ? Bah en fait après tu décides.

  • Speaker #1

    Donc tu décides.

  • Speaker #0

    Ouais bah on a tous décidé ce qu'on faisait, on était trois associés. il y avait une équipe et tout donc après la décision après un des trucs les plus durs c'est vraiment l'annoncer à l'équipe genre ça c'est vraiment le moment torture.

  • Speaker #1

    Tu t'es sentie comment ?

  • Speaker #0

    Horrible genre vraiment c'était le truc le plus dur que j'ai de l'aventure je pense que c'était ça.

  • Speaker #1

    Si tu mettais des mots dessus c'était quoi que tu ressentais ?

  • Speaker #0

    je pense je sais pas genre tu vois c'est comme quelqu'un qui t'a fait confiance et qui et qui s'est investi dans ton projet, qui a tout donné pour toi, et toi tu lui dis bah je sais pas en fait j'ai pas réussi tu vois. Et donc t'as l'impression de décevoir.

  • Speaker #1

    Ouais, de décevoir.

  • Speaker #0

    T'as l'impression de décevoir. Et horrible, vraiment horrible. Et en fait c'est un moment que j'avais grave préparé, où justement je savais que c'était le pain point, je savais que c'était le truc qui allait être difficile pour moi. et je m'étais grave préparée à mon discours je m'étais dit enfin parce que j'avais quelqu'un m'avait dit ça j'avais parlé à quelqu'un de ce truc j'avais peur de l'annoncer et la personne m'avait dit en fait c'est l'énergie que tu vas que tu vas donner quand tu vas leur annoncer, c'est ça qui va compter, c'est ça que les filles vont garder.

  • Speaker #1

    Et qui va aussi faire l'impact que ça aura sur elles et comment elles vont le prendre, tu vois, en mode Wow, est-ce que c'est un drame ? ou Ok, est-ce que c'était une belle aventure, on en gardait... Enfin ouais, ça change tout.

  • Speaker #0

    Exactement, et donc en fait, ça m'a grave mis la pression. Bah oui ! Parce que j'étais en mode Ok, du coup, il faut que j'annonce archi bien parce que c'est ça qui va leur rester. Et je m'étais grave mis la pression du coup et j'avais grave préparé mon truc et tout, mon discours. Et en fait je me souviens parce qu'on avait annoncé un par un tu vois. Et j'étais allée dans un café et j'avais rendez-vous avec Agathe qui est notre salariée qui était là depuis le tout début de RISAP. C'était ma première stagiaire et elle était là depuis les 4 ans. Elle était après devenue alternante, PCDI, tu vois, elle avait tout fait avec nous. Et donc là je devais lui annoncer et j'avais... tout préparé et elle arrivait et juste je me suis effondrée bah ouais je me suis effondrée impossible de tenir mon discours et voilà comment elle a réagi ? elle s'est effondrée aussi la fin d'une histoire ouais la fin d'une histoire mais bon c'est aussi le truc de t'es humain et t'es CEO et fondateur et entrepreneur ou je sais pas quoi mais t'es humain et des fois bah juste

  • Speaker #1

    Surtout en face de la personne qui a accompagné dès le début et où vous avez rêvé ensemble en fait j'imagine.

  • Speaker #0

    Ouais exactement. On s'est fait confiance mutuellement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et t'es encore en contact avec elle ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Donc ça s'est bien passé ? Ouais ouais.

  • Speaker #0

    Non après ça s'est bien passé, après tout on a été adorables avec nous et tout on a compris. Heureusement ça aurait été encore pire si on avait eu des reproches de l'équipe. Après tout on a compris. Tout le monde nous a soutenus jusqu'au dernier jour, on a dit on allait aller ensemble, on a tout fait ensemble. Donc non, après ça je suis hyper reconnaissante d'avoir eu une équipe qui a été là jusqu'au dernier jour. Et heureusement, tu vois, parce que je pense que c'était hyper important pour nous que tout le monde soit ok avec la décision. Et qu'il n'y ait pas de remords ou d'incompréhension.

  • Speaker #1

    Après, ben voilà, t'as développé une équipe aussi à ton image, tu vois. Je pense que ça montre, en tout cas ça prouve que même quand... C'est la solution la plus dramatique parce qu'au final, quand on a de l'anxiété en entrepreneuriat, c'est parce qu'on imagine qu'on n'aura plus de cash, qu'on va devoir fermer et que tout sera fini, tu vois, c'est ça. Et de dire, bah ok, ça est arrivé et en fait, ça s'est entre guillemets quand même bien passé.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ça s'est bien passé et puis après, en vrai, tout le monde a rebondi, tout le monde a trouvé des trucs par la suite, a kiffé, etc. Donc je suis hyper contente qu'il n'y ait pas eu de drame humain, tu vois.

  • Speaker #1

    Et toi, tu l'as annoncé à tout le monde ? C'est quoi les étapes à suivre ?

  • Speaker #0

    Ouais après tu l'annonces, enfin c'était quand même assez secret jusqu'à ce que ce soit...

  • Speaker #1

    Et ta famille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Après ma famille, ça faisait longtemps que je leur disais que c'était compliqué. Mais à un moment je leur ai dit que c'était la fin. Mais ça va, ils m'ont soutenue.

  • Speaker #1

    Et t'étais en couple ou pas à ce moment là ? Ouais Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Il m'a grave soutenue Heureusement franchement T'imagines

  • Speaker #1

    Bah ciao du coup J'ai plus de vêtements

  • Speaker #0

    Non il m'a grave soutenue même pendant toute la phase Parce que c'était quand même très lourd émotionnellement Là je te raconte en rapide Mais pendant 6 mois T'es en questionnement permanent Est-ce que je dois arrêter ? Est-ce que je dois continuer ? Et si ça et ça Et en fait si c'est hyper énergivore c'est un brouillard mental t'es dans un brouillard mental de fou et en fait ça t'épuise encore plus tu vas faire ça, tu vas faire ça t'es plus dans la réalité parce que tu penses que à ça et en même temps tu peux pas le dire parce que c'est très fake it until you make it c'est très tout le temps quand on te demande comment va ta boîte tu vas toujours dire ah ça va trop bien, ça se passe super bien tu verras jamais un CEO de la place te dire ah là c'est la même, tu en as plus de cash les gens comme t'as dit ils vont te le raconter après bien sûr ouais,

  • Speaker #1

    une fois que c'est résolu parce que c'est le game, tu peux pas dire ça va pas sans tout mener à me détendre je sais pas si on peut pas ou si juste il y a eu un pacte sur le fait de bah en fait c'est pas bon pour ton business de dire ça va pas il y a des business pour lesquels ça rend moins attractif c'est sûr

  • Speaker #0

    Donc vu qu'on a quand même du B2C, du B2B, en fait tu dois toujours faire rêver les gens. Le problème c'est de faire rêver les gens, tu dois dire que ça va trop bien, et ça il y a une nouvelle collection, elle est trop bien, et genre venez acheter chez moi. C'est que tu te dis, t'es en mode ok, là c'est la collection de la dernière chance.

  • Speaker #1

    Tu imagines une personne comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    là c'est la merde, achetez ! J'ai envie de me dire euh...

  • Speaker #1

    J'aurais été drôle en vrai, c'est une fameuse last chance.

  • Speaker #0

    Grave. Mais même si on a toujours été hyper transparents, on a essayé de toujours être le plus transparent possible, mais tu peux pas dire aux gens... Là on hésite à fermer, tu vois. C'est comme, encore une fois...

  • Speaker #1

    Même pour ton équipe, parce que en fait tant que la décision elle est pas prise, ça les met dans un stress inutile.

  • Speaker #0

    Ouais, ça met tout le monde dans un stress inutile, tes fournisseurs, tout le monde en fait. Donc tu peux pas, tu gardes la face et en même temps tu dois garder la face avec tout le monde et en même temps toi t'es grave dans le mal, tu vois. Et même avec mes amis, ma famille et tout, c'était en mode de ouais ça va trop,

  • Speaker #1

    ça va bien Tes amis aussi t'avaient du mal à en parler ?

  • Speaker #0

    Ouais en fait je voulais pas laisser courir le bruit avant que ce soit officiel. En fait c'est un doute qui est très compliqué à partager. Donc c'est pour ça que c'était hyper important d'avoir mon copain à cette époque-là. Parce que c'était la seule personne avec qui je pouvais en discuter. Et je pouvais pas en discuter avec mes potes. Je pouvais pas dire ouais j'hésite à fermer, le bruit il court, ça arrive aux oreilles de mes salariés Genre ça aurait été le pire scénario, tu vois, qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    C'est horrible, bah oui, parce que là t'as la sensation de manque de confiance, de trahison. Ouais,

  • Speaker #0

    donc t'as aussi ta responsabilité de faire en sorte que l'information soit diffusée quand t'as envie qu'elle soit diffusée. Au bon moment. Donc non, tu peux pas en parler, donc tu gardes la face, en même temps c'est très compliqué, donc tu te renfermes beaucoup sur toi, tu vois. Tu te renfermes beaucoup sur... Tu vas plus trop voir les gens, t'es dans ton délire. Donc ça a été ça pendant plusieurs mois et c'était vraiment hyper dur jusqu'au moment où on a décidé de... Ok, déjà décider de liquider, ça te fait... Ok, déjà je vais arrêter de rêver de tous les scénarios possibles chaque nuit, tu vois. Et même si j'avais un taux de stress qui était hyper haut, dans le sens où j'avais trop du mal à dormir, je me réveillais au milieu de la nuit, tu vois. Donc ma santé était vraiment impactée.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, est-ce que tu t'es fait accompagner par une psy, un coach, quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Un peu, à ce moment-là, c'est là où j'ai commencé un peu à découvrir tout l'aspect spiritualité, que je ne connaissais pas du tout avant, et qui m'a grave aidée. Je faisais des séances de Cap Condalini, je faisais du breastwork et tout, donc ça m'a grave aidée. C'est un truc que vraiment je ne faisais pas du tout avant, et je ne sais pas, encore une fois, les choses se sont alignées, j'ai rencontré des filles qui faisaient ça à ce moment-là, qui m'ont invitée à des séances, et j'étais en mode mais... Heureusement que ça arrive dans ma vie à ce moment-là parce que j'étais tellement stressée que j'avais besoin de sas de décompression. Donc je me suis fait accompagner et je pense vraiment qu'il faut se faire accompagner.

  • Speaker #1

    C'est très lourd à apporter en fait, comme tu dis, tu ne peux pas trop en parler aux gens. Et je pense que dans les moments de difficulté, je sais que l'une des pires émotions qui est autodestructrice... et dévastatrice aussi pour nos proches c'est quand on a honte ou quand on se sent coupable ou la déception c'est ce truc vraiment, la relation avec soi-même qu'on a dans un échec ou dans des moments de solitude et tout c'est à gérer,

  • Speaker #0

    c'est horrible quoi donc après ça va assez vite parce que en gros tu déclares une cessation des paiements, donc tu déclares que tu peux plus payer officiellement Et après ça va se suite, parce que t'es convoqué en deux semaines au tribunal de commerce où tu passes devant un juge pour demander la liquidation.

  • Speaker #1

    Et lui t'a mis un poste avec une photo de ça. Ouais,

  • Speaker #0

    j'étais avec mon avocat ouais.

  • Speaker #1

    Ouais avec ton avocat j'en souviens.

  • Speaker #0

    Et mon avocat est très sympa, très drôle et...

  • Speaker #1

    Je t'avais suivi de ouf en vrai. Ah ouais ? Ouais, vraiment j'avais trouvé ça super courageux. Merci.

  • Speaker #0

    Mais pareil tu vois, le fait d'être bien entourée pendant ces moments-là c'est hyper important et pour le coup mon avocat est quelqu'un de très tu vois... joyeux, solaire et tout. Il a réussi à faire de ce moment là quelque chose de positif, enfin pas positif mais tu vois de de gay tu vois.

  • Speaker #1

    Comment il s'appelle ? C'est celui qui publie aussi sur LinkedIn ou pas ? Non je crois pas.

  • Speaker #0

    Il publie un petit peu sur LinkedIn mais il est pas...

  • Speaker #1

    C'est pas Franck quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il s'appelle Max Berger.

  • Speaker #1

    Ok ok.

  • Speaker #0

    Donc voilà c'était sympa tu vois, il a réussi à me faire danser dans les couloirs du tribunal. C'est génial ! C'est grave !

  • Speaker #1

    Appelez Max.

  • Speaker #0

    Ouais, appelez Max, il est génial. Et donc, la liquidation a été actée et à partir du moment où c'est acté, ce qui est un énorme soulagement, c'est que c'est plutôt à la responsable. Moi, j'étais la présidente de la boîte, donc c'était moi la responsable. Donc, t'as la pression jusqu'au bout de, il se passe un truc, c'est toi, Et donc là, c'est acté, donc c'est plus... C'est plus tout. T'as loupé un truc ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu peur, mais en fait, j'ai un élastique qui s'est pété. Et du coup, ça a grésillé dans mes oreilles. Ouais, tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu t'es fait attaquer.

  • Speaker #1

    Par moi-même.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un gros soulagement, parce que du coup, à ce moment-là, en gros, c'est un mandataire qui prend le dossier, et c'est plutôt horrible.

  • Speaker #1

    Donc soulagement. Ouais. Libération.

  • Speaker #0

    Libération. C'est le moment de la libération, parce que... Ouais.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui comment tu te sens par rapport à ça ? Du coup ça fait combien de mois là ?

  • Speaker #0

    Bah du coup c'est en février, c'est en février la liquidation et là on est en septembre.

  • Speaker #1

    Ouais donc...

  • Speaker #0

    Après c'est pas officiellement, enfin là c'est encore en procédure dans le sens où c'est pas encore officiel la fin de la boîte, ça prend plusieurs mois mais c'est pas tout à fait déjà. Mais déjà la vague émotionnelle est largement passée tu vois. Et ça a beaucoup mieux, j'ai pris beaucoup de recul sur ce qui s'est passé. Et maintenant, j'arrive à... Enfin, j'ai réussi, je pense, à le transformer aussi en force.

  • Speaker #1

    Et au niveau de ton identité, comment ça s'est passé du coup les mois qu'on suivit ? Parce que tu vois, tu me disais que tu te présentais en tant que monadrice apte de CEO. Enfin, c'était toi. Comment est-ce que cette transition, elle s'est passée ? Est-ce que... C'était douloureux ou est-ce que ça fait du bien de te présenter autrement ? Ça a été quoi un peu le process parce que tu parlais d'un peu de trouble d'identité, tu vois ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai tout de suite cherché à me coller une nouvelle étiquette, tu vois. Ce qui est marrant, c'est que j'allais à des cafés et je listais plein de noms, tu vois, qu'est-ce que je voulais être. Et je cherchais vraiment à dire comment je peux me définir, tu vois. J'étais en mode, ok, coach, coach de ça, auteur de ça. Et j'ai besoin pour me rassurer de dire ok on peut me définir de la sorte. Mais je ne sais pas trop.

  • Speaker #1

    Donc là tu te présentes comment c'est qu'elle est.

  • Speaker #0

    Et dedans je dis juste que je suis entrepreneur. Ok.

  • Speaker #1

    Au moins il y a une ciquette large où tu mets ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Exactement. Vraiment je suis entrepreneur parce que je ne sais pas comment me définir aujourd'hui. Et en fait je suis aussi dans une phase où je teste pas mal de choses, où j'explore pas mal. Je n'ai pas de nom. Mais après, j'ai fait un peu de coaching. J'ai mon podcast. Je suis créatrice de contenu. Donc, tu vois, je...

  • Speaker #1

    Oui, tu fais des choses.

  • Speaker #0

    Je peux mettre des titres.

  • Speaker #1

    Quand t'en as besoin, tu peux le switcher.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui. Et tu vois, si tu devais passer un message à quelqu'un qui traverse une période comme ça de liquidation ou de se poser la question de est-ce que ça va passer ou quoi, c'est quoi que t'aurais aimé entendre, toi ?

  • Speaker #0

    Bah je pense... C'est... En fait je pense que c'est toi qui décide. C'est toi qui décide... ce que tu vas faire de cette période de ta vie, tu vois. C'est toi qui décides quel impact ça va avoir dans ta vie et quelles leçons tu vas en tirer. Et c'est toi qui décides si tu vas en faire un drame ou un apprentissage. Et en fait, je pense que c'est toujours prendre ce recul de dire t'as le pouvoir. de mettre l'interprétation que tu souhaites sur un événement, et donc mets-le en ta faveur. Et donc moi j'ai beaucoup réfléchi à comment ce truc pouvait... comment je pouvais le transformer en une force et en un truc qui m'était bénéfique. Et c'est pour ça que j'ai essayé d'en parler, parce que je me suis dit ok, bah... Genre soit en fait je dis à personne et je disparais des réseaux, je disparais de la terre et je reste chez moi à pleurer tu vois. Soit en fait j'en parle, je continue à partager avec ma communauté, je leur explique ce qui s'est passé. Peut-être que j'aide des gens à aussi s'identifier à ce que j'ai vécu, à se sentir moins seule tu vois. Peut-être que je l'utilise pour que mon parcours soit encore plus riche. Et donc voilà, c'est vraiment genre, tu peux en faire une force, et donc ouais, faisant une force.

  • Speaker #1

    Ouais, je pense qu'il y a forcément la phase de deuil, de déception, qu'il faut accueillir aussi, tu vois, comme tu l'as fait, ça a été des mois compliqués. Et après, comme tu l'as très bien dit, tout est qu'une histoire qu'on se raconte.

  • Speaker #0

    Exactement. Ouais c'est ça, c'est quelle histoire tu vas te raconter après ça, et qu'est-ce qui va faire que tu vas aussi rester alignée, droite dans tes bottes, et que tu vas pouvoir continuer d'écrire la suite.

  • Speaker #1

    Trop inspirant. J'espère que c'est vrai. Si il y a des personnes, dites-nous si vous traversez une grosse phase du doute. J'ai deux questions à te poser. La première, c'est quelle est ta plus grande peur dans la vie ?

  • Speaker #0

    Ma plus grande peur ? Ma plus grande peur ? Je pense... Je sais pas, j'hésite entre deux trucs. Je pense... Une de mes plus grandes peurs, c'est peut-être perdre quelqu'un de proche. Tu vois, de perdre vraiment quelqu'un... de très important pour moi. Et ma deuxième plus grande peur, je pense, c'est de perdre totalement le contrôle de mes émotions et d'être dans une phase de down où je n'arrive pas à m'en sortir.

  • Speaker #1

    Et comment ça se fait que tu as cette peur-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je sais pas. Je pense que... Justement, à chaque fois que je suis dans une phase de dingue, je sais que je peux compter sur moi, et je sais que j'arrive à me relever, etc. Mais j'ai peur d'un jour tomber dans une phase de dingue où je me dis... Ah mais genre là... j'arrive vraiment pas à m'en sortir. Je sais pas, je pense que j'ai cette peur des podcasts, que j'écoute des livres, de tout l'imaginaire qu'on a autour de la dépression. Tu vois les gens qui...

  • Speaker #1

    Qui tombent dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, qui te disent vraiment mais c'est plus fort que toi, t'arrives vraiment pas à t'en sortir. Et donc j'ai peur de tomber dans une phase comme ça où t'es vraiment plus maître de toi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est... Je comprends. Avec une amie, on avait partagé ensemble une phase de... une grosse phase de down et on comparait ça à se dire en fait les phases où t'es pas bien, on avait l'impression que notre santé mentale elle était en haut d'une colline et qu'elle descendait et qu'on devait faire un effort constant en fait dans ces moments de down tu dois faire un effort constant pour rattraper un peu cette balle en haut de la colline et pas la laisser tomber, tu laisses tomber un peu et tu remontes parce que tu retrouves la force en toi l'énergie, la passion et que c'est tout le temps un exercice tu vois dans ces moments là mais que on a des biais de la négativité on a des choses qui font que des fois tout nous pousse à laisser tomber ça et laisser couler tu vois et ça fait peur ouais ouais ça fait peur mais bon si c'est une peur ça veut dire que les probabilités que ça arrive en fait un peu le truc c'est quand on a peur des trucs les premiers signaux on va devenir un peu parano et on se prend en main quoi ouais ouais

  • Speaker #0

    Je pense que c'est aussi ça qui a fait que c'était un peu l'instinct de survie à la fin de Risa, de dire Non, là je ne vais pas faire de pause et je ne vais pas m'arrêter, parce que c'est trop risqué. Donc juste, tu continues d'avancer, et même si la boîte est fermée, tu vas continuer à partager, à écrire des postes, à faire des trucs, et tu ne t'arrêtes pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, la phase de deuil, tu l'as eue quand ?

  • Speaker #0

    Je pense que je l'ai vécu les mois d'avant, parce qu'inconsciemment je savais que c'était fini. Donc je l'ai vécu avant et après j'ai quand même vécu après tu vois. Je pense que jusqu'à... parce qu'après je suis partie à Bali pendant 4-2 mois. Et je pense que c'est quand je suis vraiment revenue de Bali où là j'étais en mode ok genre nouvelle énergie. Ok. Mais ça m'a aidé de rester en mouvement pendant toute cette phase là. Je pense que ça aurait été beaucoup plus dur si je m'étais arrêtée.

  • Speaker #1

    Ouais parce qu'au moins ça fait ne pas perdre confiance en soi.

  • Speaker #0

    Ouais. Bah ouais. Et tu penses à des projets, tu penses à des choses, t'es pas en train de ruminer quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. J'ai une dernière question. À qui ne dis-tu pas assez je t'aime ?

  • Speaker #0

    A mes parents.

  • Speaker #1

    A tes parents.

  • Speaker #0

    Tu veux leur faire un petit dédicace ? Je pense les remercier pour tout le soutien qu'ils m'ont donné. Toujours. Tout le temps. Peu importe mes choix, ils sont toujours derrière moi.

  • Speaker #1

    Trop beau. Ça fait une heure qu'on papote.

  • Speaker #0

    Déjà ?

  • Speaker #1

    Ouais. Comment est-ce que tu te sens ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais rajouter ? J'espère que tu as passé un bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était trop bien. Bah non, juste te remercier parce que... J'aime bien ancrer encore, enfin, ancrer toute cette histoire de Rissap et tout parce que je... Pareil, tu vois, je sais que dans quelques années, je réécouterai, tu vois, ce podcast-là et je réécouterai cette phase de ma vie et je me dirai Waouh, genre, t'as tellement avancé depuis Et du coup, j'aime bien en parler parce que je sais qu'après, avec le temps, les souvenirs se diluent et t'as plus les... t'oublies un petit peu à quel point... T'as appris, t'as grandi, t'as souffert, mais t'as aussi rebondi. Et du coup, juste la magie du podcast, c'est que tu peux enregistrer un moment, tu peux enregistrer des émotions, des souvenirs, et ça te fait des souvenirs pour plus tard.

  • Speaker #1

    C'est gravé, ouais. Et en même temps, au passage, des fois, ça aide des gens et ça résonne.

  • Speaker #0

    Et ça aide des gens. Et en effet, c'est un sujet, comme je t'ai dit, où il n'y a pas beaucoup de documentation en ligne. Donc si en même temps, ça peut aider des gens et leur faire comprendre que, ok, c'est du ravi, mais... tu vas rebondir et tu vas trouver plein d'autres moyens de te réaliser, de créer d'autres choses. Et c'est encore plus magnifique. Et en plus d'avoir passé ce moment-là avec toi aussi, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente. J'ai passé un trop bon moment.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Trop contente de t'avoir reçu. Merci de t'être livrée.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est tout pour aujourd'hui. N'hésite pas à m'écrire sur mes réseaux pour me dire ce que tu en as pensé. Et si cet épisode te plaît, tu peux le partager en me taguant ou lui laisser 5 étoiles. Merci. et je te retrouve au prochain épisode.

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