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A la découverte du maté à Lyon

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19min |09/10/2025
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A la découverte du maté à Lyon

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19min |09/10/2025
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Description

🎙️ Dans ce nouvel épisode de Meltingpod, je reçois Julie, fondatrice du salon de maté Ja’umina à Lyon. Elle nous raconte son parcours au Paraguay, ses découvertes, ses surprises, ses coups de cœur, et surtout comment le maté l’a accompagnée jusqu’à l’ouverture de son propre salon à Lyon. Entre galères et passion, découvrez le parcours inspirant de Julie.

Belle écoute à vous,


Ju 💛



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, ici Justine, vous écoutez Melting Pod, le podcast où on parle de tous les sujets. Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode. Let's go ! Salut vous ! Ça va ? Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode de podcast. Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Julie. Julie, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Aujourd'hui, je suis là avec toi pour parler de ton projet, de ton café, salon de maté. que tu as ouvert du coup il y a maintenant neuf mois. C'est ça. On va parler du coup de ton projet, mais aussi on va parler de toi, de ton aventure du coup dans l'entrepreneuriat. Avant de parler de là où on est, de ce super lieu, on va parler du coup de toi. D'où viens-tu ? Quel est ton parcours ? Tout ça.

  • Speaker #1

    Moi, je ne viens pas du tout de la restauration. À la base, je suis ingénieure dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En maintenance, exactement. Et j'ai été contactée par une entreprise pour aller travailler au Paraguay, que j'ai fait. Je n'ai pas trop aimé le travail là-bas. Par contre, j'ai adoré la culture que j'ai découvert. Et du coup, en rentrant, j'ai eu envie de ramener ce que j'avais préféré.

  • Speaker #0

    Au Paraguay, du coup, ça s'est passé comment ? Est-ce que la culture, du coup, qu'est-ce qui t'a le plus plu ? Qu'est-ce qui t'a moins plu ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Au début, ça a été très dur. Oui. Les trois premiers mois, je dirais, parce que déjà, la barrière de la langue, je parlais très mal espagnol. Eux, ils ont un accent super fort.

  • Speaker #0

    Puis, ça parle vite aussi, les Espagnols.

  • Speaker #1

    Alors, eux, ça va assez lentement et ils détachent bien les mots. C'est plus l'accent, genre le G que tu n'entendras jamais, le S à la fin des mots qui disparaît. Et au niveau de la culture avec les gens, et même au travail, c'était très dur parce que nous, on est très francs en France. Et c'est quelque chose qu'on valorise, l'honnêteté. Et là-bas, pas du tout. Quand tu aimes quelqu'un, tu as envie qu'il se sente bien. tant que tu lui dis des choses positives. Et même si tu veux lui faire une remarque, c'est en mettant l'accent sur ce qui est bien que la personne va comprendre ce qui n'est pas bien. Mais tu ne diras jamais ça, c'est pas bien.

  • Speaker #0

    Donc limite, tu dis l'inverse pour que la personne comprenne...

  • Speaker #1

    Tu ne dis pas l'inverse, mais tu mets l'accent sur...

  • Speaker #0

    Sur le côté positif.

  • Speaker #1

    Genre tu compares un petit peu. Et ça, au début, j'ai eu énormément de mal. Des jours de travail, parce que je ne savais jamais si c'était bien ou pas. ou pas, parce que moi aussi, j'étais hyper désagréable pour eux. Je leur disais que... Je leur disais tout ce qu'il y avait pas. Et pour se faire des amis aussi, du coup, t'as jamais confiance en personne parce que t'as l'impression que tout le monde te ment en permanence. Alors qu'en soi, c'est pas des mensonges, c'est juste que...

  • Speaker #0

    C'est leur manière aussi de fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est leur manière de te dire, on tient à toi, on a envie que tu te sentes bien ici. Mais pour moi, c'était... Enfin, c'était très très dur d'avoir confiance en quelqu'un.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu des difficultés un peu dans l'intégration sociale.

  • Speaker #1

    Oui. Alors après, j'ai eu la chance qu'au Paraguay, ils n'ont pas du tout de tourisme, ils sont très ouverts d'esprit. Et du coup, c'était très curieux d'avoir une Française dans leur petit village où il n'y avait personne. Donc, ils avaient tous envie de me connaître, d'essayer de me comprendre. Ils ont fait énormément d'efforts, plus que moi, je pense, pour comprendre la culture. Et c'est grâce à eux que j'ai réussi à m'intégrer.

  • Speaker #0

    Tu étais dans un petit village, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors je suis arrivée dans un petit village, là où il y avait mon usine. Après j'ai déménagé à la petite ville du coin, c'était à une demi-heure de l'usine. Mais ça reste très petit, comme il n'y a pas beaucoup d'obus au Paraguay. Enfin tu n'échanges pas forcément avec des gens d'autres villes, tes amis sont dans ta ville, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    Petite ville, c'est-à-dire à peu près combien d'habitants ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus. Je crois qu'en fait, au final, en monde habitant, c'est pas mal. C'est assez étendu aussi. Mais c'est plus l'ambiance où tu retrouves vraiment l'esprit d'un village de campagne où tout le monde est avec tout le monde, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de ragots qui circulent, etc.

  • Speaker #0

    C'est quoi ce qui t'a le plus plu au Paraguay ?

  • Speaker #1

    Oui, ça déjà, c'est la chaleur des gens, leur générosité et la façon de prendre soin de toi en permanence, de réfléchir à tout ce qu'ils vont dire. pour être sûre que tu te sentes bien. Après, il y a le climat et il y a le rythme de vie, la spontanéité où tu travailles énormément. En moyenne, c'est 50 heures. J'ai 35 chez nous. Mais finalement, j'avais l'impression d'avoir plus de temps dispo là-bas que ici.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en France, on va tout planifier. Genre, tu commences ta journée, tu sais déjà qu'après le travail, tu vas aller faire ça, puis ça, puis ça et puis après, tu vas aller te coucher. Alors qu'au Paraguay, c'est... Tu te lèves, tu sais que tu vas aller travailler. Et quand t'as fini, je t'envoie un message à tes copains. Vous faites quoi ? Ben non, va jouer au padel. Ben viens, je viens avec vous. Ou je fasse une heure de route pour aller voir ma sœur. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je t'enlève sur la route toute seule. Ok, on y va. Et finalement, t'es tout le temps en mouvement et t'es tout le temps un peu libre de ton emploi du temps.

  • Speaker #0

    Un peu à la dernière minute et finalement, il vit dans le présent finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. On ne présente pas à la dernière minute, c'est juste... Qu'est-ce que tu as envie de faire maintenant ? Eh bien, tu le fais maintenant.

  • Speaker #0

    Et niveau climat, du coup, on est comment ?

  • Speaker #1

    Il fait très, très chaud. Moi, j'adore ça. Mais oui, je crois. Un mois après mon arrivée, on se mène à 48 degrés.

  • Speaker #0

    C'est de l'acclimatation, là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en décembre en plus. Mais en fait, c'est plutôt agréable. Ce n'est pas comme 48 degrés à Lyon. Parce que tu as beaucoup d'arbres, c'est très, très vert. Tu n'as pas beaucoup d'immeubles. En petite ville, il y en a peut-être 3-4. Donc, du coup, l'air circule, c'est toujours assez frais, même en étant à 48 degrés.

  • Speaker #0

    Pour situer le Paraguay, du coup, en Amérique latine, on n'a pas la mer.

  • Speaker #1

    Non, il n'y a pas la mer. C'est le Paraguay, la Bolivie, les deux noms de la mer. C'est triste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des difficultés au niveau papier, visa, juste avant de partir ou pas du tout ? C'est pas toi qui es gérée vu que c'était un taf ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un vieux, du coup, c'est un peu encadré. Mais oui, il y a eu d'énormes galères à arriver là-bas. déjà je pensais avoir préparé tous les papiers et en fait il fallait qu'ils soient apostillés j'avais jamais entendu ce mot donc je suis arrivée avec mes papiers tamponnés mais c'était pas les bons, il a fallu les faire venir de France après là-bas il y a énormément de corruption dans tout ce que tu veux faire même tu te fais arrêter par la police, tu leur donnes un billet ça fait vraiment partie du quotidien c'était déjà arrivé ?

  • Speaker #0

    ah oui j'ai fait ça tous les jours et c'est des grosses sommes que tu leur donnes ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    ça dépend du lien que tu as avec eux et de qui tu es.

  • Speaker #0

    Ok, et toi en tant que Française, du coup...

  • Speaker #1

    En tant que Française, au début ça a été compliqué, et donc j'ai des amis paragouliens qui m'ont accompagnée dans la corruption pour que je puisse payer peu, où je devais justifier et dire, ben voilà, je travaille à tel endroit, avec telle personne, et du coup on me disait, ok, bon ben, en gros elle est d'ici, quoi. On lui prend un tout petit billet. Mais quand c'était une histoire de visa, c'est des billets beaucoup plus gros qu'il faut lâcher, surtout quand c'est une entreprise qui s'en occupe, alors là c'est des sommes astronomiques. et du coup La France n'aime pas la corruption, donc on n'est pas passé par ce biais-là. Ça a été extrêmement long. Je suis arrivée en novembre et j'ai eu mes papiers finaux en juin. Finalement, presque au moment de partir.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est fou, je ne pensais pas qu'il y avait autant de corruption que ça soit tous les jours. On en a souvent parlé, par exemple au Mexique. On dit, c'est une fois de temps en temps, je me fais arrêter par les flics et il faut donner un biais. Mais là, c'est quotidiennement du coup.

  • Speaker #1

    Oui, quotidiennement. Et il y a plein de petites règles, notamment, il faut aller mettre des feux même la journée. Et j'ai oublié, ils t'arrêtent. N'importe quand, en fait, ils t'arrêtent, mais ils ne te feront jamais payer l'amende. Ils vont toujours chercher à te gratter un petit billet au lac.

  • Speaker #0

    Du coup, là-bas, tu as appris leur culture alimentaire et le maté qui en fait partie. Quelle est ta première réaction quand tu as bu du maté, toi ?

  • Speaker #1

    Le premier que j'ai bu, c'était un maté un peu comme les Argentins. Je suis nature. J'ai trouvé ça abominable. C'était hyper amer. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Et après, j'ai bu du thé lélé. C'est un thé froid. Et ça, j'ai adoré par contre. Donc, j'en ai bu tout l'été. Et finalement, arrivé l'hiver, j'adorais le bâté aussi.

  • Speaker #0

    Donc, tu t'es vite habituée à ça.

  • Speaker #1

    Oui. L'anecdote, c'est que le maté, c'est une tasse pour tout le groupe. Et on se le fait tourner. Tu as une personne qui l'a préparée, qui sert et qui fait tourner la tasse à ton nom.

  • Speaker #0

    Et du coup, tout le monde boit dans la même paille ? Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    mais comme pour eux c'était évident on ne me l'a pas expliqué donc la première fois qu'on m'a fait goûter on m'a dit je veux goûter avec mon espagnol très aléatoire je lui ai dit oui et elle m'a tendu la tasse moi j'ai regardé et j'ai dit je veux goûter et en fait elle s'attendait à ce que je prenne la tasse et que je poivre et moi je me suis dit oui mais elle ne va pas me préparer de tasse, peut-être qu'en fait je n'ai pas compris, elle ne voulait pas me faire goûter et je ne comprenais pas, on est resté comme ça. De poule devant en photo.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est les mêmes plantes, la même préparation que pour tout le monde. Et comme ça, vous avez résulté juste l'eau au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ok.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui prépare le maté pour le groupe.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, concrètement, le maté, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas du thé. Techniquement, c'est de la famille du hou. Ça ne pousse qu'en Amérique du Sud.

  • Speaker #0

    Et du coup, après, c'est quoi ? C'est séché, pourrayé ?

  • Speaker #1

    Les feuilles et parfois les branches aussi. On considère que les feuilles, c'est un peu le maté de luxe. Et quand on les débranche, c'est un peu du déchet, mais qui meuble aussi. Ça adoucit parce que ça n'a pas de goût. Et puis ça meuble, ça fait un peu de volume. On prend tout ça, on le fait sécher, légèrement fumé. Et après, on le stocke pendant deux ans. C'est ce qui va donner son goût un petit peu... Ouais, le goût un peu de fumée, quand on le trouve. Après, au Brésil, par contre, ils ne le font pas affiné comme ça. Ils ont ce qu'on appelle le maté vert. Donc, du coup, c'est beaucoup moins amer. Ouais, ok. Beaucoup moins, ouais, c'est très herbacé. C'est très différent.

  • Speaker #0

    Et toi, pourquoi tu as eu l'idée de le ramener en France et d'aujourd'hui d'ouvrir un salon de Malais ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand j'étais en France, j'adorais les coffee shops. Et j'avais toujours eu envie d'en ouvrir un. Enfin, dans des rêves un peu farfelus. Je ne m'étais jamais vraiment projetée là-dedans. Et alors le Maté, tu as plein... Souvent, les pays, c'est préparé différemment. Et au Paraguay, je trouve que c'est vraiment les plus fun. Tu peux faire chaud, froid. froid, tu peux mettre un milliard de plantes dedans. Tous les matés sont différents. C'est quelque chose que j'adore, que les Français à qui j'ai fait goûter adorent aussi. C'est quelque chose que beaucoup de monde pourrait adorer, mais il faut pouvoir le préparer, il faut avoir des...

  • Speaker #0

    Il faut connaître.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas juste venir et vendre du maté, les gens vont te le faire en thé, en infusion, et ça ne va pas être bon, ça ne va pas marcher. Je me suis dit qu'il faut un lieu pour leur faire découvrir. Et voilà, vu toute la variété de maté qu'on pouvait préparer, je me suis dit que ça colle vachement au principe des coffee-chofs. Ouais. Donc, feu.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, toi, tout ce que tu nous fais goûter, ça vient du Paraguay ?

  • Speaker #1

    Pas tout.

  • Speaker #0

    Pas tout.

  • Speaker #1

    Alors, mon maté, il vient du Paraguay. Après, les plantes, pas nécessairement, parce que j'ai beaucoup de plantes qu'on peut retrouver aussi en Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, OK.

  • Speaker #1

    Et toujours dans cette idée où c'est fun de mettre des plantes un peu insolites dans ton maté Merci. C'est très important d'avoir un maté, de préparer un maté un peu particulier. Donc, je mélange avec d'autres plants qu'on ne trouve qu'ici. Par exemple, la lavande. C'est très français et j'adore. En plus, ça se marie hyper bien. Et je trouve que ça fait vraiment le point entre la culture paraguayenne et française. Ça,

  • Speaker #0

    c'est des petites recettes que toi, tu as inventées ? Ou alors, tu avais déjà goûté là-bas ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas de recettes écrites là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un peu au feeling.

  • Speaker #1

    C'est au feeling,

  • Speaker #0

    oui. J'adore. Et donc, du coup, tu as décidé de t'installer à Lyon. Oui. Pourquoi Lyon ?

  • Speaker #1

    Parce que si tu veux ouvrir un concept aussi niche, tu ne peux pas le faire n'importe où.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc Paris, je ne connaissais pas du tout. Je connaissais bien Lyon. À Lyon, je pense qu'il y a quelque chose à faire. Puis vu l'engouement des Lyonnais pour les coffee shops, ça paraissait cohérent de proposer quelque chose d'un peu alternatif.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu t'es lancée dans la folle aventure d'ouvrir ton salon. Comment ça s'est passé, la recherche de lieux, les travaux, tout ça ?

  • Speaker #1

    terriblement laborieux. Je suis rentrée en septembre en me disant en janvier, c'est ouvert.

  • Speaker #0

    Ok. Septembre, c'est quelle année de

  • Speaker #1

    2020 ? Septembre 2023.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est ouvert en septembre 2020. En janvier 2025.

  • Speaker #0

    Non. 24.

  • Speaker #1

    24. Ok. Et c'est ouvert en janvier 2025.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Un an après. Du coup, c'était quoi le plus dur ?

  • Speaker #1

    Le premier problème, ça a été de faire venir Ramona. Donc Ramona, c'était une amie que j'avais au Paraguay. avec qui je voulais ouvrir ce lieu. Et en fait, je pensais que c'était très simple de changer de pays. Et non, si tu veux le faire légalement, c'est presque impossible. En fait, c'est un peu le serpent qui se mord la queue dans pas mal de visas. Tu ne peux pas venir ouvrir une entreprise en France si l'entreprise n'est pas encore créée. Il faudrait ouvrir l'entreprise et après que l'entreprise demande est-ce que toi tu travailles ici ?

  • Speaker #0

    Très souvent,

  • Speaker #1

    tu es obligé de venir comme touriste et ensuite prouver que tu n'es pas juste touriste.

  • Speaker #0

    Ok, je vois. Les visas sont un peu compliqués à avoir, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a fait plusieurs demandes et finalement ça ne boucliait jamais. Et c'est en août, du coup, qu'on l'a fait venir en touriste pour ensuite justifier qu'elle n'était pas simple de touriste. Après, il y a eu la recherche de local qui était très compliquée aussi. Je n'avais pas du tout conscience des prix du marché à Lyon. Je n'avais aucune idée de comment ça se passait. Je n'avais pas qu'on avait des droits de bœil. Je n'avais pas qu'il y avait des pas de porte. En tant que locataire, on payait la taxe foncière.

  • Speaker #0

    De toute façon, tu avais zéro expérience de toute façon dans le...

  • Speaker #1

    Aucune expérience. Ni dans l'entrepreneuriat, ni dans les coffee shops, ni dans rien du tout.

  • Speaker #0

    Ok. Et ton autre job, il te manque quoi ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Alors, j'aime toujours mon autre job. Potentiellement, j'y retournerai plus tard. Oui. Mais être patron, c'est quand même très, très... Alors, c'est très stressant. Oui. Mais c'est très, très confortable sur plein de choses. Tu ne fais que ce que tu aimes. Tu as toujours des petites contraintes, mais tu les fais... pour quelque chose que toi, t'aimes.

  • Speaker #0

    Et niveau travaux, ça a été ?

  • Speaker #1

    Niveau travaux, alors j'ai la chance d'avoir fait de la maintenance avant. Donc, je n'étais pas trop embêtée. Ici, on n'avait pas grand-chose à faire. Il fallait construire une cuisine. Parce qu'on avait juste la salle du fond, donc c'était une grande pièce avec des murs en pierre. Ce n'est pas du tout légal pour une cuisine. Donc, il a fallu monter des cloisons, faire un peu de plomberie, de l'électricité. Donc ça, on a tout fait toute seule. Mon papa nous aidait aussi. Mon papa aussi était dans la maintenance.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et ça a été très dur. Et on a mis un mois, je pense, à faire tout ça. Plus de la construction du bar qu'on a fait avec nous-mêmes. Et puis l'aventure aussi. Donc, un mois de gros travaux.

  • Speaker #0

    Et du coup, ici, qu'est-ce qu'on y retrouve ? Du coup, il y a des matés, forcément. Il y a aussi des choses à manger, si je ne me trompe pas. Oui.

  • Speaker #1

    Au Paraguay, on appelle ça le tereré rupa. Ça veut dire le matelas du tereré. C'est-à-dire qu'il y a un boire un maté ou un tereré. Il faut manger quelque chose. Je propose des petites choses à grignoter. Sucrées, mais aussi salées. Ça se fait beaucoup en Amérique du Sud. Tu veux en goûter, tu peux prendre du salé. Genre il y a une panadas, une Ausha ou un biyo. Ça, c'est des recettes typiquement paraguayennes. Et je fais aussi du coup des plats et des brunchs où je revisite un peu les recettes. Je pars des mêmes recettes paraguayennes et je les revisite un petit peu à la française. Parce qu'au Paraguay, c'est quand même beaucoup viande et féculents. Et ce n'est pas forcément ce qu'on a envie de manger.

  • Speaker #0

    J'ai oublié quand même le nom du salon de maté.

  • Speaker #1

    Yaoumina.

  • Speaker #0

    Yaoumina, qui veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est du Guarani, ça veut dire on va boire un petit coup. Yaou, c'est on va boire un coup. Et Mina, à la fin, c'est quelque chose d'un peu mignon. C'est Ita en espagnol.

  • Speaker #0

    Du coup, tu m'as dit tout à l'heure que du coup, au Paraguay, ils parlent espagnol et ils parlent Guarani aussi. Du coup, c'est la langue indigène ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    En fait, pour la petite histoire, les colons, quand ils sont arrivés, ils ont rencontré les Guarani. c'est C'était un peuple qui était très tranquille, donc ils ne se sont pas beaucoup battus. Les colons leur ont dit, vous parlez espagnol, les Guaraniens ont dit, ok, on parle espagnol. Puis ils ont continué de parler Guarani à côté. Et du coup, le Paraguay, au début, était beaucoup plus grand et ça englobait tous les Guaraniens. Après, il y a eu des guerres entre les pays, etc. Donc, ils ont perdu des terres. Il y a eu des Guaraniens qui se sont retrouvés en Argentine, en Uruguay, au Brésil. Mais il n'y a que le Paraguay qui a gardé toute la culture parce que tous les Paraguayens ont des origines warrenies. sur les immigrations, etc. Mais tout le territoire était sur le territoire warren. Donc, ils ont les deux langues, les deux croyances, les deux médecines, tout en double.

  • Speaker #0

    C'est cool, trop bien. Toi, aujourd'hui, qu'est-ce que t'aimerais dans ta boutique, dans le salon, qu'est-ce que t'aimerais à l'avenir ? Faire des événements, faire des... Dis-moi.

  • Speaker #1

    Alors, des événements, on en fait déjà pas mal. Ouais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous faites, par exemple ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a mis en place... depuis la rentrée des activités tous les soirs. Ouais. Tous les soirs ?

  • Speaker #0

    Oui. Sacré rythme.

  • Speaker #1

    Du mardi au vendredi avec différentes entrepreneurs. OK. Donc, on a de la sofro, de la poirelle, de l'expression créative, du yoga. Trop bien. Des cours d'espagnol.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Après, on fait régulièrement des événements qui sont dédiés aux Paraguayens. On a fait la fête nationale le 14 mai dernier. On a invité les Paraguayens à la fête nationale. On a célébré ça ensemble. On a fait une fête pour la Saint-Jean. La Saint-Jean, c'est... On est un peu en France, on va brûler un bonhomme de paille. Mais au Paraguay, c'est beaucoup plus complet, c'est beaucoup plus important. C'est des fêtes qui vont durer un mois. Chaque association va organiser sa petite fête entre juin et juillet avec plein d'activités, plein de jeux, etc. Donc, on a reproduit ça un peu ici.

  • Speaker #0

    Trop bien. Des beaux projets, du coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Ça me tenait à cœur d'organiser plein d'événements parce que... servir du maté, c'est sympa. Mais c'est cool aussi de pouvoir... J'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux. Donc, je vais faire ce que je veux.

  • Speaker #0

    J'adore. Est-ce que, du coup, il y a une leçon que tout ce projet t'a appris, que ce soit sur toi, sur la vie, sur l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    C'est plus dur que ce qu'on pense. Mais on y arrive quand même. Parce que, quoi, Ramona quitte l'aventure assez tôt. Et donc, c'est très dur d'être toute seule. Mais finalement, on y est arrivé avant. Je ne me serais jamais imaginé monter une boîte toute seule. C'est vraiment, je l'ai fait grâce à elle. Et en fait, quand elle m'a planté, je me suis dit, mince, mais en fait, je peux aussi le faire. Donc, la leçon, c'est qu'il faut oser. Et si ça foire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, tu apprends vraiment plein de trucs. Alors, c'est un peu bateau et on entend souvent ça. Mais vraiment, il faut le vivre parce que... demain je devais fermer Yaomina, je serais pas du tout déçue d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne réponse. Merci Julie. Merci à toi. Merci pour ton histoire, merci pour ton parcours. J'espère que l'histoire de Julie vous a plu. Je vous donne rendez-vous à Yaomina pour boire un maté. J'espère que l'épisode vous a plu. On se retrouve dans deux semaines pour un prochain épisode.

  • Speaker #1

    Sur ce, bye !

Description

🎙️ Dans ce nouvel épisode de Meltingpod, je reçois Julie, fondatrice du salon de maté Ja’umina à Lyon. Elle nous raconte son parcours au Paraguay, ses découvertes, ses surprises, ses coups de cœur, et surtout comment le maté l’a accompagnée jusqu’à l’ouverture de son propre salon à Lyon. Entre galères et passion, découvrez le parcours inspirant de Julie.

Belle écoute à vous,


Ju 💛



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, ici Justine, vous écoutez Melting Pod, le podcast où on parle de tous les sujets. Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode. Let's go ! Salut vous ! Ça va ? Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode de podcast. Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Julie. Julie, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Aujourd'hui, je suis là avec toi pour parler de ton projet, de ton café, salon de maté. que tu as ouvert du coup il y a maintenant neuf mois. C'est ça. On va parler du coup de ton projet, mais aussi on va parler de toi, de ton aventure du coup dans l'entrepreneuriat. Avant de parler de là où on est, de ce super lieu, on va parler du coup de toi. D'où viens-tu ? Quel est ton parcours ? Tout ça.

  • Speaker #1

    Moi, je ne viens pas du tout de la restauration. À la base, je suis ingénieure dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En maintenance, exactement. Et j'ai été contactée par une entreprise pour aller travailler au Paraguay, que j'ai fait. Je n'ai pas trop aimé le travail là-bas. Par contre, j'ai adoré la culture que j'ai découvert. Et du coup, en rentrant, j'ai eu envie de ramener ce que j'avais préféré.

  • Speaker #0

    Au Paraguay, du coup, ça s'est passé comment ? Est-ce que la culture, du coup, qu'est-ce qui t'a le plus plu ? Qu'est-ce qui t'a moins plu ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Au début, ça a été très dur. Oui. Les trois premiers mois, je dirais, parce que déjà, la barrière de la langue, je parlais très mal espagnol. Eux, ils ont un accent super fort.

  • Speaker #0

    Puis, ça parle vite aussi, les Espagnols.

  • Speaker #1

    Alors, eux, ça va assez lentement et ils détachent bien les mots. C'est plus l'accent, genre le G que tu n'entendras jamais, le S à la fin des mots qui disparaît. Et au niveau de la culture avec les gens, et même au travail, c'était très dur parce que nous, on est très francs en France. Et c'est quelque chose qu'on valorise, l'honnêteté. Et là-bas, pas du tout. Quand tu aimes quelqu'un, tu as envie qu'il se sente bien. tant que tu lui dis des choses positives. Et même si tu veux lui faire une remarque, c'est en mettant l'accent sur ce qui est bien que la personne va comprendre ce qui n'est pas bien. Mais tu ne diras jamais ça, c'est pas bien.

  • Speaker #0

    Donc limite, tu dis l'inverse pour que la personne comprenne...

  • Speaker #1

    Tu ne dis pas l'inverse, mais tu mets l'accent sur...

  • Speaker #0

    Sur le côté positif.

  • Speaker #1

    Genre tu compares un petit peu. Et ça, au début, j'ai eu énormément de mal. Des jours de travail, parce que je ne savais jamais si c'était bien ou pas. ou pas, parce que moi aussi, j'étais hyper désagréable pour eux. Je leur disais que... Je leur disais tout ce qu'il y avait pas. Et pour se faire des amis aussi, du coup, t'as jamais confiance en personne parce que t'as l'impression que tout le monde te ment en permanence. Alors qu'en soi, c'est pas des mensonges, c'est juste que...

  • Speaker #0

    C'est leur manière aussi de fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est leur manière de te dire, on tient à toi, on a envie que tu te sentes bien ici. Mais pour moi, c'était... Enfin, c'était très très dur d'avoir confiance en quelqu'un.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu des difficultés un peu dans l'intégration sociale.

  • Speaker #1

    Oui. Alors après, j'ai eu la chance qu'au Paraguay, ils n'ont pas du tout de tourisme, ils sont très ouverts d'esprit. Et du coup, c'était très curieux d'avoir une Française dans leur petit village où il n'y avait personne. Donc, ils avaient tous envie de me connaître, d'essayer de me comprendre. Ils ont fait énormément d'efforts, plus que moi, je pense, pour comprendre la culture. Et c'est grâce à eux que j'ai réussi à m'intégrer.

  • Speaker #0

    Tu étais dans un petit village, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors je suis arrivée dans un petit village, là où il y avait mon usine. Après j'ai déménagé à la petite ville du coin, c'était à une demi-heure de l'usine. Mais ça reste très petit, comme il n'y a pas beaucoup d'obus au Paraguay. Enfin tu n'échanges pas forcément avec des gens d'autres villes, tes amis sont dans ta ville, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    Petite ville, c'est-à-dire à peu près combien d'habitants ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus. Je crois qu'en fait, au final, en monde habitant, c'est pas mal. C'est assez étendu aussi. Mais c'est plus l'ambiance où tu retrouves vraiment l'esprit d'un village de campagne où tout le monde est avec tout le monde, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de ragots qui circulent, etc.

  • Speaker #0

    C'est quoi ce qui t'a le plus plu au Paraguay ?

  • Speaker #1

    Oui, ça déjà, c'est la chaleur des gens, leur générosité et la façon de prendre soin de toi en permanence, de réfléchir à tout ce qu'ils vont dire. pour être sûre que tu te sentes bien. Après, il y a le climat et il y a le rythme de vie, la spontanéité où tu travailles énormément. En moyenne, c'est 50 heures. J'ai 35 chez nous. Mais finalement, j'avais l'impression d'avoir plus de temps dispo là-bas que ici.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en France, on va tout planifier. Genre, tu commences ta journée, tu sais déjà qu'après le travail, tu vas aller faire ça, puis ça, puis ça et puis après, tu vas aller te coucher. Alors qu'au Paraguay, c'est... Tu te lèves, tu sais que tu vas aller travailler. Et quand t'as fini, je t'envoie un message à tes copains. Vous faites quoi ? Ben non, va jouer au padel. Ben viens, je viens avec vous. Ou je fasse une heure de route pour aller voir ma sœur. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je t'enlève sur la route toute seule. Ok, on y va. Et finalement, t'es tout le temps en mouvement et t'es tout le temps un peu libre de ton emploi du temps.

  • Speaker #0

    Un peu à la dernière minute et finalement, il vit dans le présent finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. On ne présente pas à la dernière minute, c'est juste... Qu'est-ce que tu as envie de faire maintenant ? Eh bien, tu le fais maintenant.

  • Speaker #0

    Et niveau climat, du coup, on est comment ?

  • Speaker #1

    Il fait très, très chaud. Moi, j'adore ça. Mais oui, je crois. Un mois après mon arrivée, on se mène à 48 degrés.

  • Speaker #0

    C'est de l'acclimatation, là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en décembre en plus. Mais en fait, c'est plutôt agréable. Ce n'est pas comme 48 degrés à Lyon. Parce que tu as beaucoup d'arbres, c'est très, très vert. Tu n'as pas beaucoup d'immeubles. En petite ville, il y en a peut-être 3-4. Donc, du coup, l'air circule, c'est toujours assez frais, même en étant à 48 degrés.

  • Speaker #0

    Pour situer le Paraguay, du coup, en Amérique latine, on n'a pas la mer.

  • Speaker #1

    Non, il n'y a pas la mer. C'est le Paraguay, la Bolivie, les deux noms de la mer. C'est triste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des difficultés au niveau papier, visa, juste avant de partir ou pas du tout ? C'est pas toi qui es gérée vu que c'était un taf ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un vieux, du coup, c'est un peu encadré. Mais oui, il y a eu d'énormes galères à arriver là-bas. déjà je pensais avoir préparé tous les papiers et en fait il fallait qu'ils soient apostillés j'avais jamais entendu ce mot donc je suis arrivée avec mes papiers tamponnés mais c'était pas les bons, il a fallu les faire venir de France après là-bas il y a énormément de corruption dans tout ce que tu veux faire même tu te fais arrêter par la police, tu leur donnes un billet ça fait vraiment partie du quotidien c'était déjà arrivé ?

  • Speaker #0

    ah oui j'ai fait ça tous les jours et c'est des grosses sommes que tu leur donnes ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    ça dépend du lien que tu as avec eux et de qui tu es.

  • Speaker #0

    Ok, et toi en tant que Française, du coup...

  • Speaker #1

    En tant que Française, au début ça a été compliqué, et donc j'ai des amis paragouliens qui m'ont accompagnée dans la corruption pour que je puisse payer peu, où je devais justifier et dire, ben voilà, je travaille à tel endroit, avec telle personne, et du coup on me disait, ok, bon ben, en gros elle est d'ici, quoi. On lui prend un tout petit billet. Mais quand c'était une histoire de visa, c'est des billets beaucoup plus gros qu'il faut lâcher, surtout quand c'est une entreprise qui s'en occupe, alors là c'est des sommes astronomiques. et du coup La France n'aime pas la corruption, donc on n'est pas passé par ce biais-là. Ça a été extrêmement long. Je suis arrivée en novembre et j'ai eu mes papiers finaux en juin. Finalement, presque au moment de partir.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est fou, je ne pensais pas qu'il y avait autant de corruption que ça soit tous les jours. On en a souvent parlé, par exemple au Mexique. On dit, c'est une fois de temps en temps, je me fais arrêter par les flics et il faut donner un biais. Mais là, c'est quotidiennement du coup.

  • Speaker #1

    Oui, quotidiennement. Et il y a plein de petites règles, notamment, il faut aller mettre des feux même la journée. Et j'ai oublié, ils t'arrêtent. N'importe quand, en fait, ils t'arrêtent, mais ils ne te feront jamais payer l'amende. Ils vont toujours chercher à te gratter un petit billet au lac.

  • Speaker #0

    Du coup, là-bas, tu as appris leur culture alimentaire et le maté qui en fait partie. Quelle est ta première réaction quand tu as bu du maté, toi ?

  • Speaker #1

    Le premier que j'ai bu, c'était un maté un peu comme les Argentins. Je suis nature. J'ai trouvé ça abominable. C'était hyper amer. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Et après, j'ai bu du thé lélé. C'est un thé froid. Et ça, j'ai adoré par contre. Donc, j'en ai bu tout l'été. Et finalement, arrivé l'hiver, j'adorais le bâté aussi.

  • Speaker #0

    Donc, tu t'es vite habituée à ça.

  • Speaker #1

    Oui. L'anecdote, c'est que le maté, c'est une tasse pour tout le groupe. Et on se le fait tourner. Tu as une personne qui l'a préparée, qui sert et qui fait tourner la tasse à ton nom.

  • Speaker #0

    Et du coup, tout le monde boit dans la même paille ? Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    mais comme pour eux c'était évident on ne me l'a pas expliqué donc la première fois qu'on m'a fait goûter on m'a dit je veux goûter avec mon espagnol très aléatoire je lui ai dit oui et elle m'a tendu la tasse moi j'ai regardé et j'ai dit je veux goûter et en fait elle s'attendait à ce que je prenne la tasse et que je poivre et moi je me suis dit oui mais elle ne va pas me préparer de tasse, peut-être qu'en fait je n'ai pas compris, elle ne voulait pas me faire goûter et je ne comprenais pas, on est resté comme ça. De poule devant en photo.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est les mêmes plantes, la même préparation que pour tout le monde. Et comme ça, vous avez résulté juste l'eau au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ok.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui prépare le maté pour le groupe.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, concrètement, le maté, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas du thé. Techniquement, c'est de la famille du hou. Ça ne pousse qu'en Amérique du Sud.

  • Speaker #0

    Et du coup, après, c'est quoi ? C'est séché, pourrayé ?

  • Speaker #1

    Les feuilles et parfois les branches aussi. On considère que les feuilles, c'est un peu le maté de luxe. Et quand on les débranche, c'est un peu du déchet, mais qui meuble aussi. Ça adoucit parce que ça n'a pas de goût. Et puis ça meuble, ça fait un peu de volume. On prend tout ça, on le fait sécher, légèrement fumé. Et après, on le stocke pendant deux ans. C'est ce qui va donner son goût un petit peu... Ouais, le goût un peu de fumée, quand on le trouve. Après, au Brésil, par contre, ils ne le font pas affiné comme ça. Ils ont ce qu'on appelle le maté vert. Donc, du coup, c'est beaucoup moins amer. Ouais, ok. Beaucoup moins, ouais, c'est très herbacé. C'est très différent.

  • Speaker #0

    Et toi, pourquoi tu as eu l'idée de le ramener en France et d'aujourd'hui d'ouvrir un salon de Malais ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand j'étais en France, j'adorais les coffee shops. Et j'avais toujours eu envie d'en ouvrir un. Enfin, dans des rêves un peu farfelus. Je ne m'étais jamais vraiment projetée là-dedans. Et alors le Maté, tu as plein... Souvent, les pays, c'est préparé différemment. Et au Paraguay, je trouve que c'est vraiment les plus fun. Tu peux faire chaud, froid. froid, tu peux mettre un milliard de plantes dedans. Tous les matés sont différents. C'est quelque chose que j'adore, que les Français à qui j'ai fait goûter adorent aussi. C'est quelque chose que beaucoup de monde pourrait adorer, mais il faut pouvoir le préparer, il faut avoir des...

  • Speaker #0

    Il faut connaître.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas juste venir et vendre du maté, les gens vont te le faire en thé, en infusion, et ça ne va pas être bon, ça ne va pas marcher. Je me suis dit qu'il faut un lieu pour leur faire découvrir. Et voilà, vu toute la variété de maté qu'on pouvait préparer, je me suis dit que ça colle vachement au principe des coffee-chofs. Ouais. Donc, feu.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, toi, tout ce que tu nous fais goûter, ça vient du Paraguay ?

  • Speaker #1

    Pas tout.

  • Speaker #0

    Pas tout.

  • Speaker #1

    Alors, mon maté, il vient du Paraguay. Après, les plantes, pas nécessairement, parce que j'ai beaucoup de plantes qu'on peut retrouver aussi en Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, OK.

  • Speaker #1

    Et toujours dans cette idée où c'est fun de mettre des plantes un peu insolites dans ton maté Merci. C'est très important d'avoir un maté, de préparer un maté un peu particulier. Donc, je mélange avec d'autres plants qu'on ne trouve qu'ici. Par exemple, la lavande. C'est très français et j'adore. En plus, ça se marie hyper bien. Et je trouve que ça fait vraiment le point entre la culture paraguayenne et française. Ça,

  • Speaker #0

    c'est des petites recettes que toi, tu as inventées ? Ou alors, tu avais déjà goûté là-bas ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas de recettes écrites là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un peu au feeling.

  • Speaker #1

    C'est au feeling,

  • Speaker #0

    oui. J'adore. Et donc, du coup, tu as décidé de t'installer à Lyon. Oui. Pourquoi Lyon ?

  • Speaker #1

    Parce que si tu veux ouvrir un concept aussi niche, tu ne peux pas le faire n'importe où.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc Paris, je ne connaissais pas du tout. Je connaissais bien Lyon. À Lyon, je pense qu'il y a quelque chose à faire. Puis vu l'engouement des Lyonnais pour les coffee shops, ça paraissait cohérent de proposer quelque chose d'un peu alternatif.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu t'es lancée dans la folle aventure d'ouvrir ton salon. Comment ça s'est passé, la recherche de lieux, les travaux, tout ça ?

  • Speaker #1

    terriblement laborieux. Je suis rentrée en septembre en me disant en janvier, c'est ouvert.

  • Speaker #0

    Ok. Septembre, c'est quelle année de

  • Speaker #1

    2020 ? Septembre 2023.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est ouvert en septembre 2020. En janvier 2025.

  • Speaker #0

    Non. 24.

  • Speaker #1

    24. Ok. Et c'est ouvert en janvier 2025.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Un an après. Du coup, c'était quoi le plus dur ?

  • Speaker #1

    Le premier problème, ça a été de faire venir Ramona. Donc Ramona, c'était une amie que j'avais au Paraguay. avec qui je voulais ouvrir ce lieu. Et en fait, je pensais que c'était très simple de changer de pays. Et non, si tu veux le faire légalement, c'est presque impossible. En fait, c'est un peu le serpent qui se mord la queue dans pas mal de visas. Tu ne peux pas venir ouvrir une entreprise en France si l'entreprise n'est pas encore créée. Il faudrait ouvrir l'entreprise et après que l'entreprise demande est-ce que toi tu travailles ici ?

  • Speaker #0

    Très souvent,

  • Speaker #1

    tu es obligé de venir comme touriste et ensuite prouver que tu n'es pas juste touriste.

  • Speaker #0

    Ok, je vois. Les visas sont un peu compliqués à avoir, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a fait plusieurs demandes et finalement ça ne boucliait jamais. Et c'est en août, du coup, qu'on l'a fait venir en touriste pour ensuite justifier qu'elle n'était pas simple de touriste. Après, il y a eu la recherche de local qui était très compliquée aussi. Je n'avais pas du tout conscience des prix du marché à Lyon. Je n'avais aucune idée de comment ça se passait. Je n'avais pas qu'on avait des droits de bœil. Je n'avais pas qu'il y avait des pas de porte. En tant que locataire, on payait la taxe foncière.

  • Speaker #0

    De toute façon, tu avais zéro expérience de toute façon dans le...

  • Speaker #1

    Aucune expérience. Ni dans l'entrepreneuriat, ni dans les coffee shops, ni dans rien du tout.

  • Speaker #0

    Ok. Et ton autre job, il te manque quoi ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Alors, j'aime toujours mon autre job. Potentiellement, j'y retournerai plus tard. Oui. Mais être patron, c'est quand même très, très... Alors, c'est très stressant. Oui. Mais c'est très, très confortable sur plein de choses. Tu ne fais que ce que tu aimes. Tu as toujours des petites contraintes, mais tu les fais... pour quelque chose que toi, t'aimes.

  • Speaker #0

    Et niveau travaux, ça a été ?

  • Speaker #1

    Niveau travaux, alors j'ai la chance d'avoir fait de la maintenance avant. Donc, je n'étais pas trop embêtée. Ici, on n'avait pas grand-chose à faire. Il fallait construire une cuisine. Parce qu'on avait juste la salle du fond, donc c'était une grande pièce avec des murs en pierre. Ce n'est pas du tout légal pour une cuisine. Donc, il a fallu monter des cloisons, faire un peu de plomberie, de l'électricité. Donc ça, on a tout fait toute seule. Mon papa nous aidait aussi. Mon papa aussi était dans la maintenance.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et ça a été très dur. Et on a mis un mois, je pense, à faire tout ça. Plus de la construction du bar qu'on a fait avec nous-mêmes. Et puis l'aventure aussi. Donc, un mois de gros travaux.

  • Speaker #0

    Et du coup, ici, qu'est-ce qu'on y retrouve ? Du coup, il y a des matés, forcément. Il y a aussi des choses à manger, si je ne me trompe pas. Oui.

  • Speaker #1

    Au Paraguay, on appelle ça le tereré rupa. Ça veut dire le matelas du tereré. C'est-à-dire qu'il y a un boire un maté ou un tereré. Il faut manger quelque chose. Je propose des petites choses à grignoter. Sucrées, mais aussi salées. Ça se fait beaucoup en Amérique du Sud. Tu veux en goûter, tu peux prendre du salé. Genre il y a une panadas, une Ausha ou un biyo. Ça, c'est des recettes typiquement paraguayennes. Et je fais aussi du coup des plats et des brunchs où je revisite un peu les recettes. Je pars des mêmes recettes paraguayennes et je les revisite un petit peu à la française. Parce qu'au Paraguay, c'est quand même beaucoup viande et féculents. Et ce n'est pas forcément ce qu'on a envie de manger.

  • Speaker #0

    J'ai oublié quand même le nom du salon de maté.

  • Speaker #1

    Yaoumina.

  • Speaker #0

    Yaoumina, qui veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est du Guarani, ça veut dire on va boire un petit coup. Yaou, c'est on va boire un coup. Et Mina, à la fin, c'est quelque chose d'un peu mignon. C'est Ita en espagnol.

  • Speaker #0

    Du coup, tu m'as dit tout à l'heure que du coup, au Paraguay, ils parlent espagnol et ils parlent Guarani aussi. Du coup, c'est la langue indigène ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    En fait, pour la petite histoire, les colons, quand ils sont arrivés, ils ont rencontré les Guarani. c'est C'était un peuple qui était très tranquille, donc ils ne se sont pas beaucoup battus. Les colons leur ont dit, vous parlez espagnol, les Guaraniens ont dit, ok, on parle espagnol. Puis ils ont continué de parler Guarani à côté. Et du coup, le Paraguay, au début, était beaucoup plus grand et ça englobait tous les Guaraniens. Après, il y a eu des guerres entre les pays, etc. Donc, ils ont perdu des terres. Il y a eu des Guaraniens qui se sont retrouvés en Argentine, en Uruguay, au Brésil. Mais il n'y a que le Paraguay qui a gardé toute la culture parce que tous les Paraguayens ont des origines warrenies. sur les immigrations, etc. Mais tout le territoire était sur le territoire warren. Donc, ils ont les deux langues, les deux croyances, les deux médecines, tout en double.

  • Speaker #0

    C'est cool, trop bien. Toi, aujourd'hui, qu'est-ce que t'aimerais dans ta boutique, dans le salon, qu'est-ce que t'aimerais à l'avenir ? Faire des événements, faire des... Dis-moi.

  • Speaker #1

    Alors, des événements, on en fait déjà pas mal. Ouais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous faites, par exemple ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a mis en place... depuis la rentrée des activités tous les soirs. Ouais. Tous les soirs ?

  • Speaker #0

    Oui. Sacré rythme.

  • Speaker #1

    Du mardi au vendredi avec différentes entrepreneurs. OK. Donc, on a de la sofro, de la poirelle, de l'expression créative, du yoga. Trop bien. Des cours d'espagnol.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Après, on fait régulièrement des événements qui sont dédiés aux Paraguayens. On a fait la fête nationale le 14 mai dernier. On a invité les Paraguayens à la fête nationale. On a célébré ça ensemble. On a fait une fête pour la Saint-Jean. La Saint-Jean, c'est... On est un peu en France, on va brûler un bonhomme de paille. Mais au Paraguay, c'est beaucoup plus complet, c'est beaucoup plus important. C'est des fêtes qui vont durer un mois. Chaque association va organiser sa petite fête entre juin et juillet avec plein d'activités, plein de jeux, etc. Donc, on a reproduit ça un peu ici.

  • Speaker #0

    Trop bien. Des beaux projets, du coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Ça me tenait à cœur d'organiser plein d'événements parce que... servir du maté, c'est sympa. Mais c'est cool aussi de pouvoir... J'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux. Donc, je vais faire ce que je veux.

  • Speaker #0

    J'adore. Est-ce que, du coup, il y a une leçon que tout ce projet t'a appris, que ce soit sur toi, sur la vie, sur l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    C'est plus dur que ce qu'on pense. Mais on y arrive quand même. Parce que, quoi, Ramona quitte l'aventure assez tôt. Et donc, c'est très dur d'être toute seule. Mais finalement, on y est arrivé avant. Je ne me serais jamais imaginé monter une boîte toute seule. C'est vraiment, je l'ai fait grâce à elle. Et en fait, quand elle m'a planté, je me suis dit, mince, mais en fait, je peux aussi le faire. Donc, la leçon, c'est qu'il faut oser. Et si ça foire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, tu apprends vraiment plein de trucs. Alors, c'est un peu bateau et on entend souvent ça. Mais vraiment, il faut le vivre parce que... demain je devais fermer Yaomina, je serais pas du tout déçue d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne réponse. Merci Julie. Merci à toi. Merci pour ton histoire, merci pour ton parcours. J'espère que l'histoire de Julie vous a plu. Je vous donne rendez-vous à Yaomina pour boire un maté. J'espère que l'épisode vous a plu. On se retrouve dans deux semaines pour un prochain épisode.

  • Speaker #1

    Sur ce, bye !

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Description

🎙️ Dans ce nouvel épisode de Meltingpod, je reçois Julie, fondatrice du salon de maté Ja’umina à Lyon. Elle nous raconte son parcours au Paraguay, ses découvertes, ses surprises, ses coups de cœur, et surtout comment le maté l’a accompagnée jusqu’à l’ouverture de son propre salon à Lyon. Entre galères et passion, découvrez le parcours inspirant de Julie.

Belle écoute à vous,


Ju 💛



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, ici Justine, vous écoutez Melting Pod, le podcast où on parle de tous les sujets. Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode. Let's go ! Salut vous ! Ça va ? Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode de podcast. Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Julie. Julie, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Aujourd'hui, je suis là avec toi pour parler de ton projet, de ton café, salon de maté. que tu as ouvert du coup il y a maintenant neuf mois. C'est ça. On va parler du coup de ton projet, mais aussi on va parler de toi, de ton aventure du coup dans l'entrepreneuriat. Avant de parler de là où on est, de ce super lieu, on va parler du coup de toi. D'où viens-tu ? Quel est ton parcours ? Tout ça.

  • Speaker #1

    Moi, je ne viens pas du tout de la restauration. À la base, je suis ingénieure dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En maintenance, exactement. Et j'ai été contactée par une entreprise pour aller travailler au Paraguay, que j'ai fait. Je n'ai pas trop aimé le travail là-bas. Par contre, j'ai adoré la culture que j'ai découvert. Et du coup, en rentrant, j'ai eu envie de ramener ce que j'avais préféré.

  • Speaker #0

    Au Paraguay, du coup, ça s'est passé comment ? Est-ce que la culture, du coup, qu'est-ce qui t'a le plus plu ? Qu'est-ce qui t'a moins plu ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Au début, ça a été très dur. Oui. Les trois premiers mois, je dirais, parce que déjà, la barrière de la langue, je parlais très mal espagnol. Eux, ils ont un accent super fort.

  • Speaker #0

    Puis, ça parle vite aussi, les Espagnols.

  • Speaker #1

    Alors, eux, ça va assez lentement et ils détachent bien les mots. C'est plus l'accent, genre le G que tu n'entendras jamais, le S à la fin des mots qui disparaît. Et au niveau de la culture avec les gens, et même au travail, c'était très dur parce que nous, on est très francs en France. Et c'est quelque chose qu'on valorise, l'honnêteté. Et là-bas, pas du tout. Quand tu aimes quelqu'un, tu as envie qu'il se sente bien. tant que tu lui dis des choses positives. Et même si tu veux lui faire une remarque, c'est en mettant l'accent sur ce qui est bien que la personne va comprendre ce qui n'est pas bien. Mais tu ne diras jamais ça, c'est pas bien.

  • Speaker #0

    Donc limite, tu dis l'inverse pour que la personne comprenne...

  • Speaker #1

    Tu ne dis pas l'inverse, mais tu mets l'accent sur...

  • Speaker #0

    Sur le côté positif.

  • Speaker #1

    Genre tu compares un petit peu. Et ça, au début, j'ai eu énormément de mal. Des jours de travail, parce que je ne savais jamais si c'était bien ou pas. ou pas, parce que moi aussi, j'étais hyper désagréable pour eux. Je leur disais que... Je leur disais tout ce qu'il y avait pas. Et pour se faire des amis aussi, du coup, t'as jamais confiance en personne parce que t'as l'impression que tout le monde te ment en permanence. Alors qu'en soi, c'est pas des mensonges, c'est juste que...

  • Speaker #0

    C'est leur manière aussi de fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est leur manière de te dire, on tient à toi, on a envie que tu te sentes bien ici. Mais pour moi, c'était... Enfin, c'était très très dur d'avoir confiance en quelqu'un.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu des difficultés un peu dans l'intégration sociale.

  • Speaker #1

    Oui. Alors après, j'ai eu la chance qu'au Paraguay, ils n'ont pas du tout de tourisme, ils sont très ouverts d'esprit. Et du coup, c'était très curieux d'avoir une Française dans leur petit village où il n'y avait personne. Donc, ils avaient tous envie de me connaître, d'essayer de me comprendre. Ils ont fait énormément d'efforts, plus que moi, je pense, pour comprendre la culture. Et c'est grâce à eux que j'ai réussi à m'intégrer.

  • Speaker #0

    Tu étais dans un petit village, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors je suis arrivée dans un petit village, là où il y avait mon usine. Après j'ai déménagé à la petite ville du coin, c'était à une demi-heure de l'usine. Mais ça reste très petit, comme il n'y a pas beaucoup d'obus au Paraguay. Enfin tu n'échanges pas forcément avec des gens d'autres villes, tes amis sont dans ta ville, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    Petite ville, c'est-à-dire à peu près combien d'habitants ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus. Je crois qu'en fait, au final, en monde habitant, c'est pas mal. C'est assez étendu aussi. Mais c'est plus l'ambiance où tu retrouves vraiment l'esprit d'un village de campagne où tout le monde est avec tout le monde, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de ragots qui circulent, etc.

  • Speaker #0

    C'est quoi ce qui t'a le plus plu au Paraguay ?

  • Speaker #1

    Oui, ça déjà, c'est la chaleur des gens, leur générosité et la façon de prendre soin de toi en permanence, de réfléchir à tout ce qu'ils vont dire. pour être sûre que tu te sentes bien. Après, il y a le climat et il y a le rythme de vie, la spontanéité où tu travailles énormément. En moyenne, c'est 50 heures. J'ai 35 chez nous. Mais finalement, j'avais l'impression d'avoir plus de temps dispo là-bas que ici.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en France, on va tout planifier. Genre, tu commences ta journée, tu sais déjà qu'après le travail, tu vas aller faire ça, puis ça, puis ça et puis après, tu vas aller te coucher. Alors qu'au Paraguay, c'est... Tu te lèves, tu sais que tu vas aller travailler. Et quand t'as fini, je t'envoie un message à tes copains. Vous faites quoi ? Ben non, va jouer au padel. Ben viens, je viens avec vous. Ou je fasse une heure de route pour aller voir ma sœur. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je t'enlève sur la route toute seule. Ok, on y va. Et finalement, t'es tout le temps en mouvement et t'es tout le temps un peu libre de ton emploi du temps.

  • Speaker #0

    Un peu à la dernière minute et finalement, il vit dans le présent finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. On ne présente pas à la dernière minute, c'est juste... Qu'est-ce que tu as envie de faire maintenant ? Eh bien, tu le fais maintenant.

  • Speaker #0

    Et niveau climat, du coup, on est comment ?

  • Speaker #1

    Il fait très, très chaud. Moi, j'adore ça. Mais oui, je crois. Un mois après mon arrivée, on se mène à 48 degrés.

  • Speaker #0

    C'est de l'acclimatation, là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en décembre en plus. Mais en fait, c'est plutôt agréable. Ce n'est pas comme 48 degrés à Lyon. Parce que tu as beaucoup d'arbres, c'est très, très vert. Tu n'as pas beaucoup d'immeubles. En petite ville, il y en a peut-être 3-4. Donc, du coup, l'air circule, c'est toujours assez frais, même en étant à 48 degrés.

  • Speaker #0

    Pour situer le Paraguay, du coup, en Amérique latine, on n'a pas la mer.

  • Speaker #1

    Non, il n'y a pas la mer. C'est le Paraguay, la Bolivie, les deux noms de la mer. C'est triste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des difficultés au niveau papier, visa, juste avant de partir ou pas du tout ? C'est pas toi qui es gérée vu que c'était un taf ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un vieux, du coup, c'est un peu encadré. Mais oui, il y a eu d'énormes galères à arriver là-bas. déjà je pensais avoir préparé tous les papiers et en fait il fallait qu'ils soient apostillés j'avais jamais entendu ce mot donc je suis arrivée avec mes papiers tamponnés mais c'était pas les bons, il a fallu les faire venir de France après là-bas il y a énormément de corruption dans tout ce que tu veux faire même tu te fais arrêter par la police, tu leur donnes un billet ça fait vraiment partie du quotidien c'était déjà arrivé ?

  • Speaker #0

    ah oui j'ai fait ça tous les jours et c'est des grosses sommes que tu leur donnes ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    ça dépend du lien que tu as avec eux et de qui tu es.

  • Speaker #0

    Ok, et toi en tant que Française, du coup...

  • Speaker #1

    En tant que Française, au début ça a été compliqué, et donc j'ai des amis paragouliens qui m'ont accompagnée dans la corruption pour que je puisse payer peu, où je devais justifier et dire, ben voilà, je travaille à tel endroit, avec telle personne, et du coup on me disait, ok, bon ben, en gros elle est d'ici, quoi. On lui prend un tout petit billet. Mais quand c'était une histoire de visa, c'est des billets beaucoup plus gros qu'il faut lâcher, surtout quand c'est une entreprise qui s'en occupe, alors là c'est des sommes astronomiques. et du coup La France n'aime pas la corruption, donc on n'est pas passé par ce biais-là. Ça a été extrêmement long. Je suis arrivée en novembre et j'ai eu mes papiers finaux en juin. Finalement, presque au moment de partir.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est fou, je ne pensais pas qu'il y avait autant de corruption que ça soit tous les jours. On en a souvent parlé, par exemple au Mexique. On dit, c'est une fois de temps en temps, je me fais arrêter par les flics et il faut donner un biais. Mais là, c'est quotidiennement du coup.

  • Speaker #1

    Oui, quotidiennement. Et il y a plein de petites règles, notamment, il faut aller mettre des feux même la journée. Et j'ai oublié, ils t'arrêtent. N'importe quand, en fait, ils t'arrêtent, mais ils ne te feront jamais payer l'amende. Ils vont toujours chercher à te gratter un petit billet au lac.

  • Speaker #0

    Du coup, là-bas, tu as appris leur culture alimentaire et le maté qui en fait partie. Quelle est ta première réaction quand tu as bu du maté, toi ?

  • Speaker #1

    Le premier que j'ai bu, c'était un maté un peu comme les Argentins. Je suis nature. J'ai trouvé ça abominable. C'était hyper amer. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Et après, j'ai bu du thé lélé. C'est un thé froid. Et ça, j'ai adoré par contre. Donc, j'en ai bu tout l'été. Et finalement, arrivé l'hiver, j'adorais le bâté aussi.

  • Speaker #0

    Donc, tu t'es vite habituée à ça.

  • Speaker #1

    Oui. L'anecdote, c'est que le maté, c'est une tasse pour tout le groupe. Et on se le fait tourner. Tu as une personne qui l'a préparée, qui sert et qui fait tourner la tasse à ton nom.

  • Speaker #0

    Et du coup, tout le monde boit dans la même paille ? Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    mais comme pour eux c'était évident on ne me l'a pas expliqué donc la première fois qu'on m'a fait goûter on m'a dit je veux goûter avec mon espagnol très aléatoire je lui ai dit oui et elle m'a tendu la tasse moi j'ai regardé et j'ai dit je veux goûter et en fait elle s'attendait à ce que je prenne la tasse et que je poivre et moi je me suis dit oui mais elle ne va pas me préparer de tasse, peut-être qu'en fait je n'ai pas compris, elle ne voulait pas me faire goûter et je ne comprenais pas, on est resté comme ça. De poule devant en photo.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est les mêmes plantes, la même préparation que pour tout le monde. Et comme ça, vous avez résulté juste l'eau au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ok.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui prépare le maté pour le groupe.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, concrètement, le maté, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas du thé. Techniquement, c'est de la famille du hou. Ça ne pousse qu'en Amérique du Sud.

  • Speaker #0

    Et du coup, après, c'est quoi ? C'est séché, pourrayé ?

  • Speaker #1

    Les feuilles et parfois les branches aussi. On considère que les feuilles, c'est un peu le maté de luxe. Et quand on les débranche, c'est un peu du déchet, mais qui meuble aussi. Ça adoucit parce que ça n'a pas de goût. Et puis ça meuble, ça fait un peu de volume. On prend tout ça, on le fait sécher, légèrement fumé. Et après, on le stocke pendant deux ans. C'est ce qui va donner son goût un petit peu... Ouais, le goût un peu de fumée, quand on le trouve. Après, au Brésil, par contre, ils ne le font pas affiné comme ça. Ils ont ce qu'on appelle le maté vert. Donc, du coup, c'est beaucoup moins amer. Ouais, ok. Beaucoup moins, ouais, c'est très herbacé. C'est très différent.

  • Speaker #0

    Et toi, pourquoi tu as eu l'idée de le ramener en France et d'aujourd'hui d'ouvrir un salon de Malais ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand j'étais en France, j'adorais les coffee shops. Et j'avais toujours eu envie d'en ouvrir un. Enfin, dans des rêves un peu farfelus. Je ne m'étais jamais vraiment projetée là-dedans. Et alors le Maté, tu as plein... Souvent, les pays, c'est préparé différemment. Et au Paraguay, je trouve que c'est vraiment les plus fun. Tu peux faire chaud, froid. froid, tu peux mettre un milliard de plantes dedans. Tous les matés sont différents. C'est quelque chose que j'adore, que les Français à qui j'ai fait goûter adorent aussi. C'est quelque chose que beaucoup de monde pourrait adorer, mais il faut pouvoir le préparer, il faut avoir des...

  • Speaker #0

    Il faut connaître.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas juste venir et vendre du maté, les gens vont te le faire en thé, en infusion, et ça ne va pas être bon, ça ne va pas marcher. Je me suis dit qu'il faut un lieu pour leur faire découvrir. Et voilà, vu toute la variété de maté qu'on pouvait préparer, je me suis dit que ça colle vachement au principe des coffee-chofs. Ouais. Donc, feu.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, toi, tout ce que tu nous fais goûter, ça vient du Paraguay ?

  • Speaker #1

    Pas tout.

  • Speaker #0

    Pas tout.

  • Speaker #1

    Alors, mon maté, il vient du Paraguay. Après, les plantes, pas nécessairement, parce que j'ai beaucoup de plantes qu'on peut retrouver aussi en Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, OK.

  • Speaker #1

    Et toujours dans cette idée où c'est fun de mettre des plantes un peu insolites dans ton maté Merci. C'est très important d'avoir un maté, de préparer un maté un peu particulier. Donc, je mélange avec d'autres plants qu'on ne trouve qu'ici. Par exemple, la lavande. C'est très français et j'adore. En plus, ça se marie hyper bien. Et je trouve que ça fait vraiment le point entre la culture paraguayenne et française. Ça,

  • Speaker #0

    c'est des petites recettes que toi, tu as inventées ? Ou alors, tu avais déjà goûté là-bas ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas de recettes écrites là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un peu au feeling.

  • Speaker #1

    C'est au feeling,

  • Speaker #0

    oui. J'adore. Et donc, du coup, tu as décidé de t'installer à Lyon. Oui. Pourquoi Lyon ?

  • Speaker #1

    Parce que si tu veux ouvrir un concept aussi niche, tu ne peux pas le faire n'importe où.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc Paris, je ne connaissais pas du tout. Je connaissais bien Lyon. À Lyon, je pense qu'il y a quelque chose à faire. Puis vu l'engouement des Lyonnais pour les coffee shops, ça paraissait cohérent de proposer quelque chose d'un peu alternatif.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu t'es lancée dans la folle aventure d'ouvrir ton salon. Comment ça s'est passé, la recherche de lieux, les travaux, tout ça ?

  • Speaker #1

    terriblement laborieux. Je suis rentrée en septembre en me disant en janvier, c'est ouvert.

  • Speaker #0

    Ok. Septembre, c'est quelle année de

  • Speaker #1

    2020 ? Septembre 2023.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est ouvert en septembre 2020. En janvier 2025.

  • Speaker #0

    Non. 24.

  • Speaker #1

    24. Ok. Et c'est ouvert en janvier 2025.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Un an après. Du coup, c'était quoi le plus dur ?

  • Speaker #1

    Le premier problème, ça a été de faire venir Ramona. Donc Ramona, c'était une amie que j'avais au Paraguay. avec qui je voulais ouvrir ce lieu. Et en fait, je pensais que c'était très simple de changer de pays. Et non, si tu veux le faire légalement, c'est presque impossible. En fait, c'est un peu le serpent qui se mord la queue dans pas mal de visas. Tu ne peux pas venir ouvrir une entreprise en France si l'entreprise n'est pas encore créée. Il faudrait ouvrir l'entreprise et après que l'entreprise demande est-ce que toi tu travailles ici ?

  • Speaker #0

    Très souvent,

  • Speaker #1

    tu es obligé de venir comme touriste et ensuite prouver que tu n'es pas juste touriste.

  • Speaker #0

    Ok, je vois. Les visas sont un peu compliqués à avoir, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a fait plusieurs demandes et finalement ça ne boucliait jamais. Et c'est en août, du coup, qu'on l'a fait venir en touriste pour ensuite justifier qu'elle n'était pas simple de touriste. Après, il y a eu la recherche de local qui était très compliquée aussi. Je n'avais pas du tout conscience des prix du marché à Lyon. Je n'avais aucune idée de comment ça se passait. Je n'avais pas qu'on avait des droits de bœil. Je n'avais pas qu'il y avait des pas de porte. En tant que locataire, on payait la taxe foncière.

  • Speaker #0

    De toute façon, tu avais zéro expérience de toute façon dans le...

  • Speaker #1

    Aucune expérience. Ni dans l'entrepreneuriat, ni dans les coffee shops, ni dans rien du tout.

  • Speaker #0

    Ok. Et ton autre job, il te manque quoi ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Alors, j'aime toujours mon autre job. Potentiellement, j'y retournerai plus tard. Oui. Mais être patron, c'est quand même très, très... Alors, c'est très stressant. Oui. Mais c'est très, très confortable sur plein de choses. Tu ne fais que ce que tu aimes. Tu as toujours des petites contraintes, mais tu les fais... pour quelque chose que toi, t'aimes.

  • Speaker #0

    Et niveau travaux, ça a été ?

  • Speaker #1

    Niveau travaux, alors j'ai la chance d'avoir fait de la maintenance avant. Donc, je n'étais pas trop embêtée. Ici, on n'avait pas grand-chose à faire. Il fallait construire une cuisine. Parce qu'on avait juste la salle du fond, donc c'était une grande pièce avec des murs en pierre. Ce n'est pas du tout légal pour une cuisine. Donc, il a fallu monter des cloisons, faire un peu de plomberie, de l'électricité. Donc ça, on a tout fait toute seule. Mon papa nous aidait aussi. Mon papa aussi était dans la maintenance.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et ça a été très dur. Et on a mis un mois, je pense, à faire tout ça. Plus de la construction du bar qu'on a fait avec nous-mêmes. Et puis l'aventure aussi. Donc, un mois de gros travaux.

  • Speaker #0

    Et du coup, ici, qu'est-ce qu'on y retrouve ? Du coup, il y a des matés, forcément. Il y a aussi des choses à manger, si je ne me trompe pas. Oui.

  • Speaker #1

    Au Paraguay, on appelle ça le tereré rupa. Ça veut dire le matelas du tereré. C'est-à-dire qu'il y a un boire un maté ou un tereré. Il faut manger quelque chose. Je propose des petites choses à grignoter. Sucrées, mais aussi salées. Ça se fait beaucoup en Amérique du Sud. Tu veux en goûter, tu peux prendre du salé. Genre il y a une panadas, une Ausha ou un biyo. Ça, c'est des recettes typiquement paraguayennes. Et je fais aussi du coup des plats et des brunchs où je revisite un peu les recettes. Je pars des mêmes recettes paraguayennes et je les revisite un petit peu à la française. Parce qu'au Paraguay, c'est quand même beaucoup viande et féculents. Et ce n'est pas forcément ce qu'on a envie de manger.

  • Speaker #0

    J'ai oublié quand même le nom du salon de maté.

  • Speaker #1

    Yaoumina.

  • Speaker #0

    Yaoumina, qui veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est du Guarani, ça veut dire on va boire un petit coup. Yaou, c'est on va boire un coup. Et Mina, à la fin, c'est quelque chose d'un peu mignon. C'est Ita en espagnol.

  • Speaker #0

    Du coup, tu m'as dit tout à l'heure que du coup, au Paraguay, ils parlent espagnol et ils parlent Guarani aussi. Du coup, c'est la langue indigène ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    En fait, pour la petite histoire, les colons, quand ils sont arrivés, ils ont rencontré les Guarani. c'est C'était un peuple qui était très tranquille, donc ils ne se sont pas beaucoup battus. Les colons leur ont dit, vous parlez espagnol, les Guaraniens ont dit, ok, on parle espagnol. Puis ils ont continué de parler Guarani à côté. Et du coup, le Paraguay, au début, était beaucoup plus grand et ça englobait tous les Guaraniens. Après, il y a eu des guerres entre les pays, etc. Donc, ils ont perdu des terres. Il y a eu des Guaraniens qui se sont retrouvés en Argentine, en Uruguay, au Brésil. Mais il n'y a que le Paraguay qui a gardé toute la culture parce que tous les Paraguayens ont des origines warrenies. sur les immigrations, etc. Mais tout le territoire était sur le territoire warren. Donc, ils ont les deux langues, les deux croyances, les deux médecines, tout en double.

  • Speaker #0

    C'est cool, trop bien. Toi, aujourd'hui, qu'est-ce que t'aimerais dans ta boutique, dans le salon, qu'est-ce que t'aimerais à l'avenir ? Faire des événements, faire des... Dis-moi.

  • Speaker #1

    Alors, des événements, on en fait déjà pas mal. Ouais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous faites, par exemple ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a mis en place... depuis la rentrée des activités tous les soirs. Ouais. Tous les soirs ?

  • Speaker #0

    Oui. Sacré rythme.

  • Speaker #1

    Du mardi au vendredi avec différentes entrepreneurs. OK. Donc, on a de la sofro, de la poirelle, de l'expression créative, du yoga. Trop bien. Des cours d'espagnol.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Après, on fait régulièrement des événements qui sont dédiés aux Paraguayens. On a fait la fête nationale le 14 mai dernier. On a invité les Paraguayens à la fête nationale. On a célébré ça ensemble. On a fait une fête pour la Saint-Jean. La Saint-Jean, c'est... On est un peu en France, on va brûler un bonhomme de paille. Mais au Paraguay, c'est beaucoup plus complet, c'est beaucoup plus important. C'est des fêtes qui vont durer un mois. Chaque association va organiser sa petite fête entre juin et juillet avec plein d'activités, plein de jeux, etc. Donc, on a reproduit ça un peu ici.

  • Speaker #0

    Trop bien. Des beaux projets, du coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Ça me tenait à cœur d'organiser plein d'événements parce que... servir du maté, c'est sympa. Mais c'est cool aussi de pouvoir... J'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux. Donc, je vais faire ce que je veux.

  • Speaker #0

    J'adore. Est-ce que, du coup, il y a une leçon que tout ce projet t'a appris, que ce soit sur toi, sur la vie, sur l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    C'est plus dur que ce qu'on pense. Mais on y arrive quand même. Parce que, quoi, Ramona quitte l'aventure assez tôt. Et donc, c'est très dur d'être toute seule. Mais finalement, on y est arrivé avant. Je ne me serais jamais imaginé monter une boîte toute seule. C'est vraiment, je l'ai fait grâce à elle. Et en fait, quand elle m'a planté, je me suis dit, mince, mais en fait, je peux aussi le faire. Donc, la leçon, c'est qu'il faut oser. Et si ça foire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, tu apprends vraiment plein de trucs. Alors, c'est un peu bateau et on entend souvent ça. Mais vraiment, il faut le vivre parce que... demain je devais fermer Yaomina, je serais pas du tout déçue d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne réponse. Merci Julie. Merci à toi. Merci pour ton histoire, merci pour ton parcours. J'espère que l'histoire de Julie vous a plu. Je vous donne rendez-vous à Yaomina pour boire un maté. J'espère que l'épisode vous a plu. On se retrouve dans deux semaines pour un prochain épisode.

  • Speaker #1

    Sur ce, bye !

Description

🎙️ Dans ce nouvel épisode de Meltingpod, je reçois Julie, fondatrice du salon de maté Ja’umina à Lyon. Elle nous raconte son parcours au Paraguay, ses découvertes, ses surprises, ses coups de cœur, et surtout comment le maté l’a accompagnée jusqu’à l’ouverture de son propre salon à Lyon. Entre galères et passion, découvrez le parcours inspirant de Julie.

Belle écoute à vous,


Ju 💛



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, ici Justine, vous écoutez Melting Pod, le podcast où on parle de tous les sujets. Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode. Let's go ! Salut vous ! Ça va ? Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode de podcast. Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Julie. Julie, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Aujourd'hui, je suis là avec toi pour parler de ton projet, de ton café, salon de maté. que tu as ouvert du coup il y a maintenant neuf mois. C'est ça. On va parler du coup de ton projet, mais aussi on va parler de toi, de ton aventure du coup dans l'entrepreneuriat. Avant de parler de là où on est, de ce super lieu, on va parler du coup de toi. D'où viens-tu ? Quel est ton parcours ? Tout ça.

  • Speaker #1

    Moi, je ne viens pas du tout de la restauration. À la base, je suis ingénieure dans l'industrie.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En maintenance, exactement. Et j'ai été contactée par une entreprise pour aller travailler au Paraguay, que j'ai fait. Je n'ai pas trop aimé le travail là-bas. Par contre, j'ai adoré la culture que j'ai découvert. Et du coup, en rentrant, j'ai eu envie de ramener ce que j'avais préféré.

  • Speaker #0

    Au Paraguay, du coup, ça s'est passé comment ? Est-ce que la culture, du coup, qu'est-ce qui t'a le plus plu ? Qu'est-ce qui t'a moins plu ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Au début, ça a été très dur. Oui. Les trois premiers mois, je dirais, parce que déjà, la barrière de la langue, je parlais très mal espagnol. Eux, ils ont un accent super fort.

  • Speaker #0

    Puis, ça parle vite aussi, les Espagnols.

  • Speaker #1

    Alors, eux, ça va assez lentement et ils détachent bien les mots. C'est plus l'accent, genre le G que tu n'entendras jamais, le S à la fin des mots qui disparaît. Et au niveau de la culture avec les gens, et même au travail, c'était très dur parce que nous, on est très francs en France. Et c'est quelque chose qu'on valorise, l'honnêteté. Et là-bas, pas du tout. Quand tu aimes quelqu'un, tu as envie qu'il se sente bien. tant que tu lui dis des choses positives. Et même si tu veux lui faire une remarque, c'est en mettant l'accent sur ce qui est bien que la personne va comprendre ce qui n'est pas bien. Mais tu ne diras jamais ça, c'est pas bien.

  • Speaker #0

    Donc limite, tu dis l'inverse pour que la personne comprenne...

  • Speaker #1

    Tu ne dis pas l'inverse, mais tu mets l'accent sur...

  • Speaker #0

    Sur le côté positif.

  • Speaker #1

    Genre tu compares un petit peu. Et ça, au début, j'ai eu énormément de mal. Des jours de travail, parce que je ne savais jamais si c'était bien ou pas. ou pas, parce que moi aussi, j'étais hyper désagréable pour eux. Je leur disais que... Je leur disais tout ce qu'il y avait pas. Et pour se faire des amis aussi, du coup, t'as jamais confiance en personne parce que t'as l'impression que tout le monde te ment en permanence. Alors qu'en soi, c'est pas des mensonges, c'est juste que...

  • Speaker #0

    C'est leur manière aussi de fonctionner.

  • Speaker #1

    C'est leur manière de te dire, on tient à toi, on a envie que tu te sentes bien ici. Mais pour moi, c'était... Enfin, c'était très très dur d'avoir confiance en quelqu'un.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu des difficultés un peu dans l'intégration sociale.

  • Speaker #1

    Oui. Alors après, j'ai eu la chance qu'au Paraguay, ils n'ont pas du tout de tourisme, ils sont très ouverts d'esprit. Et du coup, c'était très curieux d'avoir une Française dans leur petit village où il n'y avait personne. Donc, ils avaient tous envie de me connaître, d'essayer de me comprendre. Ils ont fait énormément d'efforts, plus que moi, je pense, pour comprendre la culture. Et c'est grâce à eux que j'ai réussi à m'intégrer.

  • Speaker #0

    Tu étais dans un petit village, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors je suis arrivée dans un petit village, là où il y avait mon usine. Après j'ai déménagé à la petite ville du coin, c'était à une demi-heure de l'usine. Mais ça reste très petit, comme il n'y a pas beaucoup d'obus au Paraguay. Enfin tu n'échanges pas forcément avec des gens d'autres villes, tes amis sont dans ta ville, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    Petite ville, c'est-à-dire à peu près combien d'habitants ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus. Je crois qu'en fait, au final, en monde habitant, c'est pas mal. C'est assez étendu aussi. Mais c'est plus l'ambiance où tu retrouves vraiment l'esprit d'un village de campagne où tout le monde est avec tout le monde, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de ragots qui circulent, etc.

  • Speaker #0

    C'est quoi ce qui t'a le plus plu au Paraguay ?

  • Speaker #1

    Oui, ça déjà, c'est la chaleur des gens, leur générosité et la façon de prendre soin de toi en permanence, de réfléchir à tout ce qu'ils vont dire. pour être sûre que tu te sentes bien. Après, il y a le climat et il y a le rythme de vie, la spontanéité où tu travailles énormément. En moyenne, c'est 50 heures. J'ai 35 chez nous. Mais finalement, j'avais l'impression d'avoir plus de temps dispo là-bas que ici.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en France, on va tout planifier. Genre, tu commences ta journée, tu sais déjà qu'après le travail, tu vas aller faire ça, puis ça, puis ça et puis après, tu vas aller te coucher. Alors qu'au Paraguay, c'est... Tu te lèves, tu sais que tu vas aller travailler. Et quand t'as fini, je t'envoie un message à tes copains. Vous faites quoi ? Ben non, va jouer au padel. Ben viens, je viens avec vous. Ou je fasse une heure de route pour aller voir ma sœur. Est-ce que tu veux venir avec moi ? Je t'enlève sur la route toute seule. Ok, on y va. Et finalement, t'es tout le temps en mouvement et t'es tout le temps un peu libre de ton emploi du temps.

  • Speaker #0

    Un peu à la dernière minute et finalement, il vit dans le présent finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. On ne présente pas à la dernière minute, c'est juste... Qu'est-ce que tu as envie de faire maintenant ? Eh bien, tu le fais maintenant.

  • Speaker #0

    Et niveau climat, du coup, on est comment ?

  • Speaker #1

    Il fait très, très chaud. Moi, j'adore ça. Mais oui, je crois. Un mois après mon arrivée, on se mène à 48 degrés.

  • Speaker #0

    C'est de l'acclimatation, là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en décembre en plus. Mais en fait, c'est plutôt agréable. Ce n'est pas comme 48 degrés à Lyon. Parce que tu as beaucoup d'arbres, c'est très, très vert. Tu n'as pas beaucoup d'immeubles. En petite ville, il y en a peut-être 3-4. Donc, du coup, l'air circule, c'est toujours assez frais, même en étant à 48 degrés.

  • Speaker #0

    Pour situer le Paraguay, du coup, en Amérique latine, on n'a pas la mer.

  • Speaker #1

    Non, il n'y a pas la mer. C'est le Paraguay, la Bolivie, les deux noms de la mer. C'est triste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des difficultés au niveau papier, visa, juste avant de partir ou pas du tout ? C'est pas toi qui es gérée vu que c'était un taf ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était un vieux, du coup, c'est un peu encadré. Mais oui, il y a eu d'énormes galères à arriver là-bas. déjà je pensais avoir préparé tous les papiers et en fait il fallait qu'ils soient apostillés j'avais jamais entendu ce mot donc je suis arrivée avec mes papiers tamponnés mais c'était pas les bons, il a fallu les faire venir de France après là-bas il y a énormément de corruption dans tout ce que tu veux faire même tu te fais arrêter par la police, tu leur donnes un billet ça fait vraiment partie du quotidien c'était déjà arrivé ?

  • Speaker #0

    ah oui j'ai fait ça tous les jours et c'est des grosses sommes que tu leur donnes ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    ça dépend du lien que tu as avec eux et de qui tu es.

  • Speaker #0

    Ok, et toi en tant que Française, du coup...

  • Speaker #1

    En tant que Française, au début ça a été compliqué, et donc j'ai des amis paragouliens qui m'ont accompagnée dans la corruption pour que je puisse payer peu, où je devais justifier et dire, ben voilà, je travaille à tel endroit, avec telle personne, et du coup on me disait, ok, bon ben, en gros elle est d'ici, quoi. On lui prend un tout petit billet. Mais quand c'était une histoire de visa, c'est des billets beaucoup plus gros qu'il faut lâcher, surtout quand c'est une entreprise qui s'en occupe, alors là c'est des sommes astronomiques. et du coup La France n'aime pas la corruption, donc on n'est pas passé par ce biais-là. Ça a été extrêmement long. Je suis arrivée en novembre et j'ai eu mes papiers finaux en juin. Finalement, presque au moment de partir.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est fou, je ne pensais pas qu'il y avait autant de corruption que ça soit tous les jours. On en a souvent parlé, par exemple au Mexique. On dit, c'est une fois de temps en temps, je me fais arrêter par les flics et il faut donner un biais. Mais là, c'est quotidiennement du coup.

  • Speaker #1

    Oui, quotidiennement. Et il y a plein de petites règles, notamment, il faut aller mettre des feux même la journée. Et j'ai oublié, ils t'arrêtent. N'importe quand, en fait, ils t'arrêtent, mais ils ne te feront jamais payer l'amende. Ils vont toujours chercher à te gratter un petit billet au lac.

  • Speaker #0

    Du coup, là-bas, tu as appris leur culture alimentaire et le maté qui en fait partie. Quelle est ta première réaction quand tu as bu du maté, toi ?

  • Speaker #1

    Le premier que j'ai bu, c'était un maté un peu comme les Argentins. Je suis nature. J'ai trouvé ça abominable. C'était hyper amer. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Et après, j'ai bu du thé lélé. C'est un thé froid. Et ça, j'ai adoré par contre. Donc, j'en ai bu tout l'été. Et finalement, arrivé l'hiver, j'adorais le bâté aussi.

  • Speaker #0

    Donc, tu t'es vite habituée à ça.

  • Speaker #1

    Oui. L'anecdote, c'est que le maté, c'est une tasse pour tout le groupe. Et on se le fait tourner. Tu as une personne qui l'a préparée, qui sert et qui fait tourner la tasse à ton nom.

  • Speaker #0

    Et du coup, tout le monde boit dans la même paille ? Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    mais comme pour eux c'était évident on ne me l'a pas expliqué donc la première fois qu'on m'a fait goûter on m'a dit je veux goûter avec mon espagnol très aléatoire je lui ai dit oui et elle m'a tendu la tasse moi j'ai regardé et j'ai dit je veux goûter et en fait elle s'attendait à ce que je prenne la tasse et que je poivre et moi je me suis dit oui mais elle ne va pas me préparer de tasse, peut-être qu'en fait je n'ai pas compris, elle ne voulait pas me faire goûter et je ne comprenais pas, on est resté comme ça. De poule devant en photo.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est les mêmes plantes, la même préparation que pour tout le monde. Et comme ça, vous avez résulté juste l'eau au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, ok.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui prépare le maté pour le groupe.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, concrètement, le maté, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas du thé. Techniquement, c'est de la famille du hou. Ça ne pousse qu'en Amérique du Sud.

  • Speaker #0

    Et du coup, après, c'est quoi ? C'est séché, pourrayé ?

  • Speaker #1

    Les feuilles et parfois les branches aussi. On considère que les feuilles, c'est un peu le maté de luxe. Et quand on les débranche, c'est un peu du déchet, mais qui meuble aussi. Ça adoucit parce que ça n'a pas de goût. Et puis ça meuble, ça fait un peu de volume. On prend tout ça, on le fait sécher, légèrement fumé. Et après, on le stocke pendant deux ans. C'est ce qui va donner son goût un petit peu... Ouais, le goût un peu de fumée, quand on le trouve. Après, au Brésil, par contre, ils ne le font pas affiné comme ça. Ils ont ce qu'on appelle le maté vert. Donc, du coup, c'est beaucoup moins amer. Ouais, ok. Beaucoup moins, ouais, c'est très herbacé. C'est très différent.

  • Speaker #0

    Et toi, pourquoi tu as eu l'idée de le ramener en France et d'aujourd'hui d'ouvrir un salon de Malais ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand j'étais en France, j'adorais les coffee shops. Et j'avais toujours eu envie d'en ouvrir un. Enfin, dans des rêves un peu farfelus. Je ne m'étais jamais vraiment projetée là-dedans. Et alors le Maté, tu as plein... Souvent, les pays, c'est préparé différemment. Et au Paraguay, je trouve que c'est vraiment les plus fun. Tu peux faire chaud, froid. froid, tu peux mettre un milliard de plantes dedans. Tous les matés sont différents. C'est quelque chose que j'adore, que les Français à qui j'ai fait goûter adorent aussi. C'est quelque chose que beaucoup de monde pourrait adorer, mais il faut pouvoir le préparer, il faut avoir des...

  • Speaker #0

    Il faut connaître.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas juste venir et vendre du maté, les gens vont te le faire en thé, en infusion, et ça ne va pas être bon, ça ne va pas marcher. Je me suis dit qu'il faut un lieu pour leur faire découvrir. Et voilà, vu toute la variété de maté qu'on pouvait préparer, je me suis dit que ça colle vachement au principe des coffee-chofs. Ouais. Donc, feu.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, toi, tout ce que tu nous fais goûter, ça vient du Paraguay ?

  • Speaker #1

    Pas tout.

  • Speaker #0

    Pas tout.

  • Speaker #1

    Alors, mon maté, il vient du Paraguay. Après, les plantes, pas nécessairement, parce que j'ai beaucoup de plantes qu'on peut retrouver aussi en Europe.

  • Speaker #0

    Ouais, OK.

  • Speaker #1

    Et toujours dans cette idée où c'est fun de mettre des plantes un peu insolites dans ton maté Merci. C'est très important d'avoir un maté, de préparer un maté un peu particulier. Donc, je mélange avec d'autres plants qu'on ne trouve qu'ici. Par exemple, la lavande. C'est très français et j'adore. En plus, ça se marie hyper bien. Et je trouve que ça fait vraiment le point entre la culture paraguayenne et française. Ça,

  • Speaker #0

    c'est des petites recettes que toi, tu as inventées ? Ou alors, tu avais déjà goûté là-bas ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas de recettes écrites là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un peu au feeling.

  • Speaker #1

    C'est au feeling,

  • Speaker #0

    oui. J'adore. Et donc, du coup, tu as décidé de t'installer à Lyon. Oui. Pourquoi Lyon ?

  • Speaker #1

    Parce que si tu veux ouvrir un concept aussi niche, tu ne peux pas le faire n'importe où.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc Paris, je ne connaissais pas du tout. Je connaissais bien Lyon. À Lyon, je pense qu'il y a quelque chose à faire. Puis vu l'engouement des Lyonnais pour les coffee shops, ça paraissait cohérent de proposer quelque chose d'un peu alternatif.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu t'es lancée dans la folle aventure d'ouvrir ton salon. Comment ça s'est passé, la recherche de lieux, les travaux, tout ça ?

  • Speaker #1

    terriblement laborieux. Je suis rentrée en septembre en me disant en janvier, c'est ouvert.

  • Speaker #0

    Ok. Septembre, c'est quelle année de

  • Speaker #1

    2020 ? Septembre 2023.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est ouvert en septembre 2020. En janvier 2025.

  • Speaker #0

    Non. 24.

  • Speaker #1

    24. Ok. Et c'est ouvert en janvier 2025.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Un an après. Du coup, c'était quoi le plus dur ?

  • Speaker #1

    Le premier problème, ça a été de faire venir Ramona. Donc Ramona, c'était une amie que j'avais au Paraguay. avec qui je voulais ouvrir ce lieu. Et en fait, je pensais que c'était très simple de changer de pays. Et non, si tu veux le faire légalement, c'est presque impossible. En fait, c'est un peu le serpent qui se mord la queue dans pas mal de visas. Tu ne peux pas venir ouvrir une entreprise en France si l'entreprise n'est pas encore créée. Il faudrait ouvrir l'entreprise et après que l'entreprise demande est-ce que toi tu travailles ici ?

  • Speaker #0

    Très souvent,

  • Speaker #1

    tu es obligé de venir comme touriste et ensuite prouver que tu n'es pas juste touriste.

  • Speaker #0

    Ok, je vois. Les visas sont un peu compliqués à avoir, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a fait plusieurs demandes et finalement ça ne boucliait jamais. Et c'est en août, du coup, qu'on l'a fait venir en touriste pour ensuite justifier qu'elle n'était pas simple de touriste. Après, il y a eu la recherche de local qui était très compliquée aussi. Je n'avais pas du tout conscience des prix du marché à Lyon. Je n'avais aucune idée de comment ça se passait. Je n'avais pas qu'on avait des droits de bœil. Je n'avais pas qu'il y avait des pas de porte. En tant que locataire, on payait la taxe foncière.

  • Speaker #0

    De toute façon, tu avais zéro expérience de toute façon dans le...

  • Speaker #1

    Aucune expérience. Ni dans l'entrepreneuriat, ni dans les coffee shops, ni dans rien du tout.

  • Speaker #0

    Ok. Et ton autre job, il te manque quoi ?

  • Speaker #1

    Non. Non ? Alors, j'aime toujours mon autre job. Potentiellement, j'y retournerai plus tard. Oui. Mais être patron, c'est quand même très, très... Alors, c'est très stressant. Oui. Mais c'est très, très confortable sur plein de choses. Tu ne fais que ce que tu aimes. Tu as toujours des petites contraintes, mais tu les fais... pour quelque chose que toi, t'aimes.

  • Speaker #0

    Et niveau travaux, ça a été ?

  • Speaker #1

    Niveau travaux, alors j'ai la chance d'avoir fait de la maintenance avant. Donc, je n'étais pas trop embêtée. Ici, on n'avait pas grand-chose à faire. Il fallait construire une cuisine. Parce qu'on avait juste la salle du fond, donc c'était une grande pièce avec des murs en pierre. Ce n'est pas du tout légal pour une cuisine. Donc, il a fallu monter des cloisons, faire un peu de plomberie, de l'électricité. Donc ça, on a tout fait toute seule. Mon papa nous aidait aussi. Mon papa aussi était dans la maintenance.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et ça a été très dur. Et on a mis un mois, je pense, à faire tout ça. Plus de la construction du bar qu'on a fait avec nous-mêmes. Et puis l'aventure aussi. Donc, un mois de gros travaux.

  • Speaker #0

    Et du coup, ici, qu'est-ce qu'on y retrouve ? Du coup, il y a des matés, forcément. Il y a aussi des choses à manger, si je ne me trompe pas. Oui.

  • Speaker #1

    Au Paraguay, on appelle ça le tereré rupa. Ça veut dire le matelas du tereré. C'est-à-dire qu'il y a un boire un maté ou un tereré. Il faut manger quelque chose. Je propose des petites choses à grignoter. Sucrées, mais aussi salées. Ça se fait beaucoup en Amérique du Sud. Tu veux en goûter, tu peux prendre du salé. Genre il y a une panadas, une Ausha ou un biyo. Ça, c'est des recettes typiquement paraguayennes. Et je fais aussi du coup des plats et des brunchs où je revisite un peu les recettes. Je pars des mêmes recettes paraguayennes et je les revisite un petit peu à la française. Parce qu'au Paraguay, c'est quand même beaucoup viande et féculents. Et ce n'est pas forcément ce qu'on a envie de manger.

  • Speaker #0

    J'ai oublié quand même le nom du salon de maté.

  • Speaker #1

    Yaoumina.

  • Speaker #0

    Yaoumina, qui veut dire ?

  • Speaker #1

    C'est du Guarani, ça veut dire on va boire un petit coup. Yaou, c'est on va boire un coup. Et Mina, à la fin, c'est quelque chose d'un peu mignon. C'est Ita en espagnol.

  • Speaker #0

    Du coup, tu m'as dit tout à l'heure que du coup, au Paraguay, ils parlent espagnol et ils parlent Guarani aussi. Du coup, c'est la langue indigène ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    En fait, pour la petite histoire, les colons, quand ils sont arrivés, ils ont rencontré les Guarani. c'est C'était un peuple qui était très tranquille, donc ils ne se sont pas beaucoup battus. Les colons leur ont dit, vous parlez espagnol, les Guaraniens ont dit, ok, on parle espagnol. Puis ils ont continué de parler Guarani à côté. Et du coup, le Paraguay, au début, était beaucoup plus grand et ça englobait tous les Guaraniens. Après, il y a eu des guerres entre les pays, etc. Donc, ils ont perdu des terres. Il y a eu des Guaraniens qui se sont retrouvés en Argentine, en Uruguay, au Brésil. Mais il n'y a que le Paraguay qui a gardé toute la culture parce que tous les Paraguayens ont des origines warrenies. sur les immigrations, etc. Mais tout le territoire était sur le territoire warren. Donc, ils ont les deux langues, les deux croyances, les deux médecines, tout en double.

  • Speaker #0

    C'est cool, trop bien. Toi, aujourd'hui, qu'est-ce que t'aimerais dans ta boutique, dans le salon, qu'est-ce que t'aimerais à l'avenir ? Faire des événements, faire des... Dis-moi.

  • Speaker #1

    Alors, des événements, on en fait déjà pas mal. Ouais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous faites, par exemple ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a mis en place... depuis la rentrée des activités tous les soirs. Ouais. Tous les soirs ?

  • Speaker #0

    Oui. Sacré rythme.

  • Speaker #1

    Du mardi au vendredi avec différentes entrepreneurs. OK. Donc, on a de la sofro, de la poirelle, de l'expression créative, du yoga. Trop bien. Des cours d'espagnol.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Après, on fait régulièrement des événements qui sont dédiés aux Paraguayens. On a fait la fête nationale le 14 mai dernier. On a invité les Paraguayens à la fête nationale. On a célébré ça ensemble. On a fait une fête pour la Saint-Jean. La Saint-Jean, c'est... On est un peu en France, on va brûler un bonhomme de paille. Mais au Paraguay, c'est beaucoup plus complet, c'est beaucoup plus important. C'est des fêtes qui vont durer un mois. Chaque association va organiser sa petite fête entre juin et juillet avec plein d'activités, plein de jeux, etc. Donc, on a reproduit ça un peu ici.

  • Speaker #0

    Trop bien. Des beaux projets, du coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Ça me tenait à cœur d'organiser plein d'événements parce que... servir du maté, c'est sympa. Mais c'est cool aussi de pouvoir... J'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux. Donc, je vais faire ce que je veux.

  • Speaker #0

    J'adore. Est-ce que, du coup, il y a une leçon que tout ce projet t'a appris, que ce soit sur toi, sur la vie, sur l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    C'est plus dur que ce qu'on pense. Mais on y arrive quand même. Parce que, quoi, Ramona quitte l'aventure assez tôt. Et donc, c'est très dur d'être toute seule. Mais finalement, on y est arrivé avant. Je ne me serais jamais imaginé monter une boîte toute seule. C'est vraiment, je l'ai fait grâce à elle. Et en fait, quand elle m'a planté, je me suis dit, mince, mais en fait, je peux aussi le faire. Donc, la leçon, c'est qu'il faut oser. Et si ça foire, ce n'est pas grave parce qu'en fait, tu apprends vraiment plein de trucs. Alors, c'est un peu bateau et on entend souvent ça. Mais vraiment, il faut le vivre parce que... demain je devais fermer Yaomina, je serais pas du tout déçue d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne réponse. Merci Julie. Merci à toi. Merci pour ton histoire, merci pour ton parcours. J'espère que l'histoire de Julie vous a plu. Je vous donne rendez-vous à Yaomina pour boire un maté. J'espère que l'épisode vous a plu. On se retrouve dans deux semaines pour un prochain épisode.

  • Speaker #1

    Sur ce, bye !

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