Speaker #0Tim Tim, bois sec, yé cric, yé crac, est-ce que la cour dort ? Non, la cour ne dort pas. Yé, mysticric, yé, mysticrac. Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Mes Sorties Culture. Savez-vous quelle part de la nature nous sommes ? Écoutez jusqu'à la fin pour le découvrir. Aujourd'hui, je vais vous parler d'Arcimboldo ou l'art du beau bizarre. Vous pouvez retrouver le visuel sur internet, entre autres sur nos tartines de culture. Le lien vers l'article est dans la description. Quand j'étais petite, les portraits bizarres d'Arcimboldo me fascinaient. Je ne les trouvais pas vraiment beaux, plutôt inquiétants. D'ailleurs, ils me laissent toujours perplexe. Mais je ne pouvais m'empêcher de les regarder et de chercher un détail qui m'aurait échappé. L'illusion d'optique n'y est pas cachée. On comprend a priori comment l'image est fabriquée. Pour autant, les éléments sont si nombreux et leur accumulation produit un effet si particulier que le spectateur est invité à passer sans cesse du détail à l'ensemble, à tenter de saisir les subtilités de la composition. Et d'ailleurs, une fois qu'on a saisi les éléments particuliers qui forment la bouche, l'oreille, l'œil ou l'expression du visage, on ne voit peut-être plus l'ensemble de la même manière. L'artiste milanais influencé par Léonard de Vinci, fut pendant 20 ans au service de Rodolphe II à la cour des Habsbourg à Vienne. Le peintre maniériste s'y livra à cette toute nouvelle façon de peindre, avec ses portraits anthropomorphes réalisés à partir d'objets ou d'éléments de la nature. C'était là un jeu extrêmement raffiné, compliqué, technique, qui supposait une immense connaissance des formes de la nature et un goût de l'expérimentation et de la surprise, en rupture totale avec l'art de son temps. Artiste de cour, Arcimboldo, même son nom sonne comme celui d'un personnage fantastique, non ? Arcimboldo donc, concevait des costumes, des décors de fêtes, et avec ses portraits composites, il apporta une touche d'humour énigmatique à un public très réceptif.
Tim Tim, boissec ! Est-ce que la cour dort ? Non, la cour ne dort pas. Artiste conceptuel bien avant l'heure, il interrogeait déjà le statut de l'image. Que regardons-nous ? Qu'est-ce qu'un visage ? Les éléments de la nature sont-ils sensibles, expressifs ? Comment fonctionne le regard ? Pourquoi ne pas imaginer qu'un visage soit composé d'objets ? Dans son sillage, plusieurs siècles après sa mort, les surréalistes, Dali en tête, réinterpréteront ce travail onirique et exploreront à nouveau cette idée d'un assemblage d'apparences hétéroclites qui revêt un nouveau sens, ouvrant notre regard sur une autre façon de percevoir le monde, ou sur des mondes contenus à l'intérieur du monde des apparences. Enfin, en associant des éléments de la nature pour créer des visages, il nous livre un autre message d'une incroyable modernité. N'oublions pas que nous sommes nous aussi une parcelle de la nature et non... le centre du monde.
Je vous remercie pour votre écoute. J'espère que cette découverte culturelle vous a plu. Je vous invite à aller sur la plateforme d'écoute de votre choix pour nous laisser 5 étoiles ou un avis. Nous nous retrouverons dans deux semaines pour un nouvel épisode. Abonnez-vous à notre podcast « Mes sorties culture » pour ne rater aucun épisode. D'ici là, vous pouvez aller sur le site web messortiesculture.com, trouver des visites guidées pour découvrir notre patrimoine culturel, et aussi répondre à nos #mardidevinette et à nos #enigmeduvendredi, toutes les semaines sur Instagram et Facebook. Tous les liens sont dans la description. A bientôt !