Métaclassique #84 – Réfléchir cover
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METACLASSIQUE

Métaclassique #84 – Réfléchir

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1h00 |09/09/2020
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« Introspection » de Calder (1935)

Le 4 novembre 2002, le compositeur Jonathan Harvey se demande : « Dois-je vraiment m’en tenir de façon servile à mon propre plan ? Qu’ai-je à faire d’être conséquent avec moi-même ? Et que signifie au fond cette rigueur ? Et qu’est-ce qu’elle a à faire avec la musique ? Avec ma musique[1] ? » En 2007, la compositrice Chaya Czernowin donnait une conférence qui se terminait par cette réflexion au sujet des compositeurs contemporains : « nous ne sommes peut-être pas seulement des émissaires, contemplant le présent en comparaison d’un passé », « nous avons aussi pour rôle d’être une sorte d’appareil digestif mental, un subconscient élargi, à l’intérieur duquel difficultés et matériaux contradictoires sont élaborés par l’entremise de rêves, et sont également examinés, soupesés, en préparation de l’avenir[2]. » Il semble y avoir au moins autant de manières de réfléchir à la composition qu’il y a d’individus qui composent. D’autant qu’un musicien n’est pas toujours fidèle, dans ses manières de composer, à ses propres manières de réfléchir. En plus – et tant qu’à bien y réfléchir : les questions de réflexion sont-elles seulement des questions de manière. Et, au lieu d’aider la pratique, les détours réflexifs ne risquent-ils pas, une fois sur deux ou plus souvent qu’il n’est peut-être souhaitable, de faire bifurquer le parcours artistique des compositrices et des compositeurs et, pourquoi pas même, les perdre dans leurs cheminements. Pour en débattre, nous recevons Nicolas Donin qui a publié aux éditions Droz Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, une anthologie d’auto-analyses de Janáček à nos jours, des auto-analyses réunies par le musicologue à qui Catherine Perret donnera la réplique, depuis les réflexions sur la réflexion artistique qu’elle a pu développer dans l’essai Les porteurs d’ombre, paru chez Belin en 2001.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

[1] Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, Droz, 2019, p. 626

[2] Ibid., p. 630.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

« Introspection » de Calder (1935)

Le 4 novembre 2002, le compositeur Jonathan Harvey se demande : « Dois-je vraiment m’en tenir de façon servile à mon propre plan ? Qu’ai-je à faire d’être conséquent avec moi-même ? Et que signifie au fond cette rigueur ? Et qu’est-ce qu’elle a à faire avec la musique ? Avec ma musique[1] ? » En 2007, la compositrice Chaya Czernowin donnait une conférence qui se terminait par cette réflexion au sujet des compositeurs contemporains : « nous ne sommes peut-être pas seulement des émissaires, contemplant le présent en comparaison d’un passé », « nous avons aussi pour rôle d’être une sorte d’appareil digestif mental, un subconscient élargi, à l’intérieur duquel difficultés et matériaux contradictoires sont élaborés par l’entremise de rêves, et sont également examinés, soupesés, en préparation de l’avenir[2]. » Il semble y avoir au moins autant de manières de réfléchir à la composition qu’il y a d’individus qui composent. D’autant qu’un musicien n’est pas toujours fidèle, dans ses manières de composer, à ses propres manières de réfléchir. En plus – et tant qu’à bien y réfléchir : les questions de réflexion sont-elles seulement des questions de manière. Et, au lieu d’aider la pratique, les détours réflexifs ne risquent-ils pas, une fois sur deux ou plus souvent qu’il n’est peut-être souhaitable, de faire bifurquer le parcours artistique des compositrices et des compositeurs et, pourquoi pas même, les perdre dans leurs cheminements. Pour en débattre, nous recevons Nicolas Donin qui a publié aux éditions Droz Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, une anthologie d’auto-analyses de Janáček à nos jours, des auto-analyses réunies par le musicologue à qui Catherine Perret donnera la réplique, depuis les réflexions sur la réflexion artistique qu’elle a pu développer dans l’essai Les porteurs d’ombre, paru chez Belin en 2001.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

[1] Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, Droz, 2019, p. 626

[2] Ibid., p. 630.


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Le 4 novembre 2002, le compositeur Jonathan Harvey se demande : « Dois-je vraiment m’en tenir de façon servile à mon propre plan ? Qu’ai-je à faire d’être conséquent avec moi-même ? Et que signifie au fond cette rigueur ? Et qu’est-ce qu’elle a à faire avec la musique ? Avec ma musique[1] ? » En 2007, la compositrice Chaya Czernowin donnait une conférence qui se terminait par cette réflexion au sujet des compositeurs contemporains : « nous ne sommes peut-être pas seulement des émissaires, contemplant le présent en comparaison d’un passé », « nous avons aussi pour rôle d’être une sorte d’appareil digestif mental, un subconscient élargi, à l’intérieur duquel difficultés et matériaux contradictoires sont élaborés par l’entremise de rêves, et sont également examinés, soupesés, en préparation de l’avenir[2]. » Il semble y avoir au moins autant de manières de réfléchir à la composition qu’il y a d’individus qui composent. D’autant qu’un musicien n’est pas toujours fidèle, dans ses manières de composer, à ses propres manières de réfléchir. En plus – et tant qu’à bien y réfléchir : les questions de réflexion sont-elles seulement des questions de manière. Et, au lieu d’aider la pratique, les détours réflexifs ne risquent-ils pas, une fois sur deux ou plus souvent qu’il n’est peut-être souhaitable, de faire bifurquer le parcours artistique des compositrices et des compositeurs et, pourquoi pas même, les perdre dans leurs cheminements. Pour en débattre, nous recevons Nicolas Donin qui a publié aux éditions Droz Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, une anthologie d’auto-analyses de Janáček à nos jours, des auto-analyses réunies par le musicologue à qui Catherine Perret donnera la réplique, depuis les réflexions sur la réflexion artistique qu’elle a pu développer dans l’essai Les porteurs d’ombre, paru chez Belin en 2001.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

[1] Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, Droz, 2019, p. 626

[2] Ibid., p. 630.


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« Introspection » de Calder (1935)

Le 4 novembre 2002, le compositeur Jonathan Harvey se demande : « Dois-je vraiment m’en tenir de façon servile à mon propre plan ? Qu’ai-je à faire d’être conséquent avec moi-même ? Et que signifie au fond cette rigueur ? Et qu’est-ce qu’elle a à faire avec la musique ? Avec ma musique[1] ? » En 2007, la compositrice Chaya Czernowin donnait une conférence qui se terminait par cette réflexion au sujet des compositeurs contemporains : « nous ne sommes peut-être pas seulement des émissaires, contemplant le présent en comparaison d’un passé », « nous avons aussi pour rôle d’être une sorte d’appareil digestif mental, un subconscient élargi, à l’intérieur duquel difficultés et matériaux contradictoires sont élaborés par l’entremise de rêves, et sont également examinés, soupesés, en préparation de l’avenir[2]. » Il semble y avoir au moins autant de manières de réfléchir à la composition qu’il y a d’individus qui composent. D’autant qu’un musicien n’est pas toujours fidèle, dans ses manières de composer, à ses propres manières de réfléchir. En plus – et tant qu’à bien y réfléchir : les questions de réflexion sont-elles seulement des questions de manière. Et, au lieu d’aider la pratique, les détours réflexifs ne risquent-ils pas, une fois sur deux ou plus souvent qu’il n’est peut-être souhaitable, de faire bifurquer le parcours artistique des compositrices et des compositeurs et, pourquoi pas même, les perdre dans leurs cheminements. Pour en débattre, nous recevons Nicolas Donin qui a publié aux éditions Droz Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, une anthologie d’auto-analyses de Janáček à nos jours, des auto-analyses réunies par le musicologue à qui Catherine Perret donnera la réplique, depuis les réflexions sur la réflexion artistique qu’elle a pu développer dans l’essai Les porteurs d’ombre, paru chez Belin en 2001.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

[1] Un siècle d’écrits réflexifs sur la composition musicale, Droz, 2019, p. 626

[2] Ibid., p. 630.


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