30_ Fashionistahandi x MHz origines cover
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28min |05/06/2025
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Description

Yophine prend le contrôle @fashionistahandi est Ô Mic et demande à Mega Hertz le pourquoi du comment...

Les origines de toutes ces vibrations qui pulsent sur les ondes

Qu'est ce qui m'anime?
Un outil de réflexion magique. Le podcast ouvre des portes , fenêtres et consort vers des réalités inattendues
Episode enregistré en 2021
Divisé en 3 parties toutes autonomes dans l'écoute
28_Validisme
29_Glow up Mental

30_fashionistahandi x MHz origines

MHz diffusent toujours moins vite moins fort mais existe...
le nouveau projet @theraterre_ Hortithérapie & Massage Bien-Etre


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il a pour objectif de démystifier et apporter de la lumière sur des réalités scientifiques et spirituelles insoupçonnées. C'est aussi l'envie de partager tous ces sujets qui m'animent, qui me caractérisent, héritage, transmission, identité, mes valeurs, nos histoires, nos savoirs. Je te laisse à soi commenter cet épisode, liker, partager sur tes réseaux, t'abonner et mettre un max d'étoiles sur iTunes pour augmenter la visibilité. Et pour la bande-son que tu entends, elle est produite par Jordan Hipbits sur Insta. Mais pour tout savoir, il faut qu'on se connecte, il faut qu'on échange. Prends le temps alors et biens le microphone. À vos écoutes, chers électrons libres. Mega Hertz est... Fashionista Andy et MHZ. Origine. La voix que vous entendez, c'est celle de Yofin, cette jeune femme que j'ai interviewée dans différents épisodes où elle nous fait découvrir le concept de handicap et de santé mentale via celui qui parle de validisme et via le second qui nous parle aussi de globe mental. Tout ça, si vous ne savez pas ce que c'est, je vous laisse retourner vers les épisodes un peu plus haut. Mais aujourd'hui... On s'attaque aux origines du pourquoi. Toutes les deux, on a décidé de faire un podcast. Et qu'est-ce que ça peut apporter aux autres et à nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Et donc, maintenant, j'ai une question pour toi, Mégaert.

  • Speaker #2

    Yes, yes, oui, yes.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a motivée justement à créer ce podcast, Mégaert, etc. ?

  • Speaker #2

    Alors, qu'est-ce qui m'a motivée à créer ce podcast ? Alors, ça a commencé comment ? Déjà longtemps, j'avais cet imaginaire. Pour moi, la psychiatrie, c'était ça. C'était chapeau, melon et bottes de cuir, tu vois. Des mecs en blanc qui arrivent, qui te prennent, qui te mettent dans une cellule capitonnée et qui t'injectent. C'était ça pour moi. La psychiatrie, c'était vraiment un truc... C'est un truc... Il est traumatisé. C'est ce que je dis dans le premier épisode. Traumatisme, traumatisme. Nous, on ne connaît pas ça.

  • Speaker #1

    On ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Traumatisme. Je suis arrivée en psychiatrie. J'appelle ça, je suis arrivée comme dans un épisode. Il y avait une intrigue. Tu arrives en psychiatrie déjà. Ah oui, ça a commencé par mon premier stage. Déjà, j'avais peur de la psychiatrie. Mon premier stage, c'était en psychiatrie. Mon Dieu, j'ai sauté dans tous les sens. Mes copines me regardaient. Je ne voulais pas y aller. Je suis arrivée. Déjà, la psychiatrie, c'est quand même… J'étais en service fermé. Et donc, fermé, il y a des clés, il y a des clés. Tu mets ta bouche blanche, première année, tout ça. Tu as la petite vingtaine. Tu arrives au hublot. Je me souviendrai toujours au hublot ce que j'ai vu. C'était le premier contact avec le service. au hublot tu vois une petite dame asiatique tu voyais que son front, tu voyais jusqu'à ses yeux comme ça, elle avait le front déformé comme ça et des grosses cernes sous les yeux, j'ai dit mon dieu comment j'avais peur, donc j'y vais et je suis tombée sur un patient polyhandicapé comment dire, j'ai oublié il était polyhandicapé, il avait j'appelais limite Quasimodo parce qu'il me faisait penser à Quasimodo dans sa présentation, les yeux bleus, il était tordu, il parlait pas à moitié autiste, il se grattait tellement qu'il avait des chaussettes, je comprenais rien à la psy. Et puis on lui donnait à manger, quand on lui donnait à manger par exemple, tu sais quand tu fais ça à un enfant et après tu nettoies le tissu, ben lui en fait il faisait pareil il faisait ça, il se renettoyait, enfin j'ai fait mes premières toilettes avec lui et tout, j'ai sorti de là j'ai dit what the fuck, j'ai dit moi travailler en psy, jamais de la vie. Mais en fait je savais pas que c'était le service des polyhandicapés parce que la psychiatrie c'était sectorisé. Mais en fait, dans l'hôpital où j'étais, c'était encore… Il différencie, par exemple, l'autisme de la dépression et la dépression. Et voilà, il y a des trucs qui sont différenciés. Bref, j'attendais mon diplôme et je commence à travailler en psy pour me faire de l'argent. Et j'arrive dans des services, je vois des trucs improbables. Mais une réalité, c'était en fait, tous les jours, je rigole, tous les jours, il y avait une intrigue. Un jour, il y a un patient qui me dit… On me dit, oui, maintenant, il faut que tu incarnes la blouse. Mais on te dit ça… t'as même pas 25 ans, les gens ils ont le double de ton âge, t'as quelle expérience de la nuit ? Bon, tu te dis ok. On m'a dit, il faut être ferme. Tu te dis, bon d'accord, il faut être ferme. Genre, tu dis les choses avec conviction. Un jour, on était dans la salle de pause, et on m'a toujours dit, ils vont pas venir dans la salle de pause. J'étais en psy, en psychiatrie. Mais les patients aiment bien se nourrir de notre vie, puisque eux sont là, et nous on est à l'extérieur, et on ramène de l'extérieur à l'intérieur. Maintenant, le patient se ramène dans la salle de pause, et je lui dis, on était deux, j'étais avec une maman qui s'appelait Myriam. Monsieur, excusez-moi, vous pouvez sortir de la salle de pause, s'il vous plaît ? On était en train de prendre le petit déj. Il était mis devant moi, il s'est mis nez à nez avec moi. Il faut imaginer le nez à nez, il m'a dit, vous n'êtes qu'une bleue. bleu, bleu, bleu, en poussillon dessus. Il était plein de sueur et tout. Et en face, la maman, elle me tapait la cuisse. C'était pour me dire, tais-toi, tais-toi, tais-toi. Après, il s'en va. Entre-temps, il y a une alarme qui pète. Les alarmes, c'est... En psy, c'est un truc de sécurité. Ça veut dire qu'il se passe quelque chose de grave. Enfin, quelque chose de trop important et qu'on a besoin de renforts. Et en général, les renforts qui venaient, c'était les soins aigus de la psy, de l'hôpital où j'étais. Mais vraiment, les soins... Les gars, ils sont rodés. C'est comme si t'allais en réa. tu vois quand t'es en MCO ils sont chauds ils sont rodés côté gestion de l'agressivité ils sont un peu plus rodés que dans les services je vois au moins 15 personnes qui arrivent il y a tous les médecins du service il y a de l'agitation, ce patient il est mis en chambre d'isolement ma collègue elle me dit la prochaine fois que tu vois ça tu t'en mêles pas, tu laisses ceux qui sont plus aguerris s'en mêler t'as pas vu qu'il était délirant moi j'ai rien vu, j'ai juste vu et... comme tu dis, ça m'a piqué en fait. Ça m'a piqué qu'elle me renvoie ce truc de... Ça a mal fait en fait. Mais j'ai mal fait parce que je ne connaissais pas. Mais en fait, elle a bien fait de me le dire parce que sinon, j'aurais continué à croire que j'étais dans le vrai. Alors qu'en fait, le gars, il était totalement parasité. Il était fou comme un coucou. Et au final, il a été mis dans la chambre d'isolement et il a tellement frappé sur la porte. Il y a un sas de sécurité, c'est-à-dire tu rentres dans la chambre. Avant de rentrer dans la chambre, il y a un petit... Il y a un entre-deux. Et après, il y a une autre porte. Parce que parfois, l'agitation fait que, malheureusement, il peut vous ouvrir la première. Mais c'est très rare. Mais bon, le sas de sécurité, c'est un sas de sécurité. Donc au final, il a tellement frappé sur la porte. Pas,

  • Speaker #1

    pas,

  • Speaker #2

    pas. Tu as l'image du verre d'eau de Godzilla, là. Où tu as le verre d'eau qui tremble comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    qui tremble, etc. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y avait tous les médecins du service, même le chef de pôle. Tous les médecins du service. Non, pas le chef de pôle, si c'était le chef de pôle. Il y avait tous les médecins du service qui étaient là avec les renforts. Il fallait imaginer 15 blouses blanches, une quinzaine de blouses blanches, dont les médecins. Et moi, je disais, c'est quoi cette merde ? Dans ma tête, je me disais, c'est quoi cette merde ? J'ai dit, c'est quoi ça ? J'avais peur, franchement, j'avais peur. J'ai dit, c'est ça la psy ? Franchement, j'ai dit non. Et en fait, au fur et à mesure que j'y allais et que je voyais des situations, il y avait un autre collègue haïtien, il me disait, quand les alarmes sonnent, c'est aussi des collègues hommes qui vont. Ce n'est pas toujours comme ça, mais c'est aussi bien parfois que ce soit comme ça, parce que pour gérer physiquement certaines situations, voilà. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des femmes, donc je ne veux pas non plus être trop vivante. Et mes collègues hommes étaient allés à un renfort et ils m'ont dit « Non, mais la nana, elle avait le même gabarit que toi. » Là, j'ai un peu pris le poids, mais je suis un gabarit skinny, on va dire. Elle me dit « Elle a le même gabarit que toi, c'était une brésilienne et elle parlait avec une voix d'homme. » Il m'a dit « Dimanche, je vais à l'église, j'allume un cierge. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Il me dit « Je suis pas sûre que c'est vrai. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Et en fait, au fur et à mesure, à chaque fois que j'y retournais... J'avais un peu peur, mais comme l'équipe était assez soutenante et qu'elle m'expliquait bien les choses, je comprenais les choses, mais je ne comprenais pas tout. Donc à chaque fois, j'y retournais, j'y retournais et je découvrais. C'est comme ça que j'ai découvert la psychiatrie. C'est comme ça aussi qu'au fur et à mesure, je me suis rendue compte de dire « ouais, le traumatisme, c'est quoi ? » En fait, je me suis rendue compte, je croyais que chez nous, après je suis d'origine africaine, règle d'extrême-derrière, je suis d'origine togolaise, et j'ai longtemps cru que, clairement, longtemps, j'ai cru que c'était un truc de blanc, la psy. Et en fait, je me rends compte que plus je travaille, que non, en fait, les prérequis sont déjà là et que la santé mentale, elle a toujours été intégrée dans la culture, en fait. Ça a toujours été pris en considération. Et qu'en fait, j'arrivais vite à capter les concepts que je découvrais en psychiatrie, parce qu'au final, je les connais déjà. C'est juste que je vais les appeler autrement. Et je me dis, mais en fait, c'est fascinant. Et aussi par rapport à mon travail, quand je travaillais avec des détenus, etc., j'en parlais souvent autour de moi à des potes en soirée, ça fascinait assez. tu vois être au centre j'aime bien ça être au centre comme on disait tout à l'heure être au centre en gros il y a de l'intérêt et quand j'entendais par exemple on parlait de cas de attention comme on dit trigger warning on parlait parfois de pédophilie ou d'inceste ce genre de choses et certaines amies me disaient non mais ça ça n'arrive pas chez nous et moi j'étais assez choquée de voir que la réponse elle était aussi binaire en fait mais en fait ma chère copine Ce genre de travers humain arrive chez tout le monde. Et il y a des sociétés, et des sociétés qu'on va dire qu'on connaît bien à l'intérieur, qui sont encore plus taboues que d'autres. Il y a des choses... Tu penses que tu es un enfant, tu vas dire que ton oncle a fait ci, ça, ça, et tu vas, entre guillemets, détruire une famille. C'est très particulier. Et du coup, je me suis rendue compte, à travers toutes ces conversations à l'extérieur de l'hôpital et tout, qu'en fait, il y avait énormément de choses à dire sur la psychiatrie. Toute la croyance populaire que genre, on me disait souvent, t'as pas peur, t'as pas peur. Je dis mais en fait, faut pas croire, un schizophrène, il est pas délirant toute la journée. Il y a tout cet imaginaire-là que je voulais, j'avais envie d'en parler parce qu'il y a énormément de choses à dire entre nos croyances, la croyance populaire et la réalité de terrain. Quand on croit que les gens sont fous 24 sur 24, voilà quoi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est parce qu'en fait, dans ma culture en tout cas, je parle mais je ne suis pas connaisseuse. Je donne un exemple. Souvent, on me disait quand j'allais voir un psy, « Oui, mais les psys, c'est seulement pour les blancs, etc. Tu n'as pas de problème. » En fait, c'est comme si la santé mentale dans notre culture, ça n'existait pas, tu vois.

  • Speaker #2

    Tu sais ce que tu dis ? Je pense vraiment, c'est aujourd'hui, en ayant vieilli un petit peu, je me dis réellement que, bon déjà, la santé mentale, Il y a des cultures africaines pour commencer, mais dans une globalité, la culture africaine n'a pas ce rapport à aller voir un psychologue, ça n'existe pas. La société est faite de telle sorte qu'il y a tellement de réseaux, c'est tellement plus dense que tu vas trouver quelqu'un auprès de qui parler, les vieux vont parler, etc., à la voix de la sagesse. Donc quand on arrive en France ou en Occident, tu vas t'adapter, le système familial va s'adapter et il faut bien que la soupe absorbe d'une certaine manière parce que là où la responsabilité va tourner sur le truc collectif, tu es coincé en Europe, tu es dans un appartement, une maison, tu as un papa, une maman et tu as des frères et sœurs et femme d'histoire en gros. Donc si ces deux personnes n'arrivent pas à soutenir la situation, mais que toi ça te blesse, il faut bien que tu ailles pouvoir en parler à quelqu'un. Au pays, tu vas aller parler à ta tante, tu vas aller parler à un oncle, je ne sais pas à qui tu vas aller parler, mais tu vas parler à quelqu'un. Ce que je veux dire par là, c'est que le fait d'être « déraciné » , je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, il y a un gros déni qui se fait parce que partir de chez soi, pour arriver ici, c'est quand même un choc. Quand tu as un peu le pied sur les deux cultures, tu te dis, mais c'est d'une violence. Imaginons, tu pars de ton village natal pour arriver en région parisienne ou en, je ne sais pas, en banlieue bruxelloise ou je ne sais trop où. Mon camarade, mon camarade, tu vas souffrir. C'est hyper violent. C'est très violent. Et du coup, je pense que tu as tellement de problématiques d'adaptation, de survie, etc., etc. Et la tension de dire, tu envies aussi que tes enfants réussissent parce que c'est quand même ça aussi le leitmotiv de départ. que tu te dis, ça, la santé, ça ne se voit pas, on n'en parle pas. De toute manière, là, il n'y a pas le temps. C'est parce que,

  • Speaker #1

    comme je l'avais souligné dans l'émission Suculture, la femme africaine, on disait tout le temps, la femme africaine doit être forte, elle ne doit pas pleurer, elle ne doit pas être dépressive, etc. Mais c'est normal d'avoir des périodes où tu te sens, tu vois, pas bien. C'est normal de ne pas te sentir bien dans sa peau, etc. À un moment donné, on ne peut pas être forte à 100%, on ne peut pas sourire tout le temps.

  • Speaker #2

    Je suis totalement d'accord, tu vois. Une fois, je lui racontais un souvenir personnel. Je parlais avec ma zine à Pâches. On se racontait nos... Elle est au pays. Et on se racontait nos histoires de nanas et tout. Non, j'étais plutôt... Moi, j'étais partie à cette période. Donc, on ne s'était pas vues depuis longtemps. Donc, on se racontait nos lives. Et elle me dit, non, toi, vraiment, tu es une vraie femme africaine. Je lui racontais une histoire de mec, en fait. Et ça, c'était fini. Et j'ai eu un petit pincement au cœur. Et je me suis dit, putain, mais en fait, même dans la mentalité, ce qui nous lie, C'est le courage de la femme africaine. Moi, j'ai envie d'être une tapette. Moi, je le dis, j'ai envie de chialer pour un oui ou pour un non, comme certains ou certaines, tu vois. Dans le sens où on ne peut pas toujours être fort, serrer les dents. On est des êtres humains. Et il y a un moment à combattre tous les jours, on s'y perd. On ne sait même plus quel est le combat. Par un moment, je pense qu'il faut juste aussi réapprendre à lâcher ce truc de la femme forte africaine. J'ai envie de dire, mais ça vient d'où ? Je ne sais pas si c'est l'histoire qui a défini ça, mais j'ai envie de dire, ça vient d'où ? même dans la douleur de voir des patients qui ont mal, mal, mal, mal, mal et qui vont préférer refuser, vont dire le Seigneur va m'aider. Tu les regardes, tu dis bon, si tu as envie de changer d'avis, sonne, je suis là quoi, sonne, je suis là.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça, mais en fait moi, parce que ma maman est infirmière aussi, si tu veux, mais elle s'occupe des personnes âgées et quand moi par exemple, j'ai une douleur, parce que oui j'ai un handicap, mais j'ai parfois des douleurs et je suis là non, en fait maman j'ai pas mal, j'ai pas mal. Enfin tu vois, je fais la force parce que me retrouver... encore une fois à l'hôpital. Bon, attention, c'est un sujet lourd. Les amis, je prédis un au cas où. Me retrouver encore une fois à l'hôpital, je n'avais pas envie. Mais parfois, tu vois, je ressens des douleurs aux jambes. Je dis, non, ça va aller, maman, ça va aller. Et comme elle est infirmière, elle sait très bien qu'elle tourne les mots. Elle sait très bien où j'ai mal, tu vois, où ça ne va pas. Par contre, on me dit, Ausha, arrête d'être fort. Dis la vérité. Ce n'est pas bon d'être fort tout le temps comme ça. C'est tellement un mécanisme chez moi de dire que tout va bien. que parfois je ne me rends même pas compte de ce qui se passe, tu vois. C'est comme si je n'écoutais pas mon corps.

  • Speaker #2

    Tu parles d'un autre sujet hyper intéressant, cette capacité à serrer les dents, à tenir, tenir. Tu tiens tellement qu'il y a un moment, mais tu ne sais même plus que ça fait mal en fait. Et ton corps, il t'a appelé. Ton corps, il t'a dit stop, stop, stop. Mais la tête, elle a dit je tiens. Ça me fait tellement penser aux marathoniens qui font les Jeux Olympiques. Tu les vois, ils se sont tellement entraînés. Je ne connais pas les distances. Il s'évanouit et il continue de courir. Et en fait, ton corps, il t'a déjà dit stop, mais la tête, elle a dit non, non, ça fait un an que je m'entraîne, ça fait deux, trois, quatre ans, ça va aller. Et les mecs, ils courent en s'évanouissant comme ça. Et tu te dis, ah ouais. Et c'est ça. Et c'est hyper intéressant de voir ce rapport à la douleur. Qu'est-ce que ça crée chez nous, en fait, là où certains ou moindres vont dire, ah, j'ai mal. Ben, toi, tu tiens, mais tu tiens jusqu'où ? Parce que ton corps, il encode les choses. Ton corps, il encode les choses. Et ça, je crois que c'est le pire.

  • Speaker #1

    Ouais, surtout... L'idée de me retrouver, enfin, je ne dis pas que l'hôpital, c'est mauvais, mais l'idée encore de me retrouver dans une espèce, enfin, l'hôpital, etc., avec les médecins tout autour de moi, sans pouvoir faire ce que je voulais, c'est une idée que mon cerveau n'accepte pas. Et c'est pour ça que j'encaisse en mode, non, ça va, ça va. Mais jusqu'où, tu vois ? Jusqu'où je peux aller ? Imagine un jour, enfin, je ne veux pas me souhaiter n'importe quoi non plus, mais imagine un jour, je dis oui, oui, ça va, ça va, et mon corps, il lâche. Il ne répond plus.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça le risque. Parce qu'en fait, le corps nous parle. C'est un message d'alerte. Quand tu vois qu'il y a mal et mal, si tu viens de faire un effort important, c'est normal que tu aies mal. C'est un peu comme les patients qui se remettent à courir après 30 ans de sport, qui me disent « oui, j'ai mal » . Oui, c'est normal, ça va passer. Il va te faire masser, ça fait que c'est normal. Mais que tu endures la douleur constamment, ton corps t'envoie un message. Il faut aussi savoir l'écouter. Parce qu'à force de tirer, c'est un peu comme les grands blessés, les sportifs de haut niveau, enfin de haut niveau, je ne sais pas, mais des sportifs plutôt plus proches de nous, amateurs, qui ont une blessure, ils se disent « je ne veux pas louper ma saison, je ne veux pas perdre de temps » . Tu continues sur un membre blessé, blessé, lésé, lésé. Chaque jour, tu retravailles dessus. Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un moment où ça finit par lâcher, en fait, tout simplement. C'est un concept que je découvre aujourd'hui et je trouve que c'est hyper important d'être aussi fragile, de l'accélérer.

  • Speaker #1

    Au niveau de ma santé mentale, parce que la santé physique, ça va un peu mieux, etc. Je prends soin de mon corps. Mais ma santé mentale, c'est vrai que pendant le confinement, etc., tout ça, tout ce qui s'est passé ces dernières années, l'année passée, j'ai eu vraiment peur de rechuter, de refaire une dépression, en fait. J'ai vraiment eu l'impression, ce sentiment d'invisibilité au départ que j'avais quand j'étais plus jeune, il était revenu. Tu vois ce que je veux dire ? de me sentir invisible, de me sentir de trop, de déranger les personnes à chaque fois, d'avoir peur de déranger les personnes. J'ai eu l'impression que j'allais refaire une dépression parce que je n'étais pas bien, tu vois. J'allais rechuter. Et quand j'ai l'impression de rechuter, je me dis, ça ne va pas. Tu dois te poser, tu dois te reposer et faire le point avec toi-même, tu vois ce que je veux dire. Parce que, oui, c'est bien. des souriants d'H24 sur les réseaux, machin, tout va bien. Mais il y a des moments où je me disais,

  • Speaker #2

    en fait,

  • Speaker #1

    il y a surtout ces dernières semaines, bon, je ne vais pas parler, je ne vais pas tout dire non plus, mais il y a ces dernières semaines, j'ai eu l'impression que j'allais rechuter parce qu'en fait, il y a des situations qui me sont arrivées et je me suis dit non, ce n'est pas possible. Enfin, c'est dur quand même. C'est dur en fait. À chaque fois, je réalise que c'est dur. Attention. Je ne suis pas en train de dire que je suis suicidaire, dépressive, etc. Mais c'est dur parfois d'encaisser tellement chaque fois de dire que tout va bien alors que non. Il y a des moments où c'est ok d'être pas bien.

  • Speaker #2

    Mais je pense que c'est surtout ça la santé psychique. C'est juste se dire, s'autoriser à se dire que c'est ok d'être pas bien. Et quand t'es pas bien, qu'est-ce que tu fais ? Tu boudes, tu restes dans ta chambre, tu prends le temps, tu te coupes de tout et voilà. Tes proches, ils sont au courant. On se dit, ça va aller, mais foutez-moi la paix.

  • Speaker #1

    Parce que ces derniers mois, je me suis posé pas mal de questions par rapport à quelque chose qui s'est passé dans ma vie. Enfin, pas dans ma vie, mais une situation qui m'est arrivée, si tu veux. Et je me suis dit, mais en fait, non, c'est pas normal. C'est si horrible que ça. J'ai une personne, je suis une femme. J'ai le droit de faire ce que je veux. Et d'un coup, tu vois, il y a... Il y a toutes ces questions-là aussi. En fait, le problème avec moi, c'est que je me pose énormément, énormément de questions sur ce que je fais, etc. Et il y a des fois où je me dis, meuf, arrête de douter, sinon tu vas finir par faire des crises d'angoisse. J'ai tellement l'air forte. Oui, tout le monde me dit, tu souris, tu souris, t'es solaire, t'es une personne solaire. Mais en fait, il y a des moments où je... Il y a des gens qui ne le savent pas, mais il y a des moments aussi où j'ai des périodes où je fais des crises d'angoisse. Ouf, c'est dur. Je l'ai dit, en fait... Enfin, je l'ai dit, il fallait que ça sorte. Je fais des crises d'angoisse, mes chers amis. Je ne suis pas super solaire. Oui, je suis contente quand il y a des nouveaux projets sur les réseaux sociaux qui arrivent, mais je fais des crises d'angoisse, ça arrive. parce qu'il y a des périodes où je ne suis pas bien comme tout le monde. Il y a des périodes où, ben voilà. Et quand je fais des crises d'angoisse, il y a des moments où je me dis, tu es en train d'angoisser, meuf, ça va aller, tu dois respirer, tu dois prendre du temps pour... Tu dois oublier un peu ce qui se passe autour de toi, sur les réseaux. Quand je suis dans une période où je ne suis pas bien, en fait, je ne sais pas si tu avais écouté un de mes épisodes sur la confiance en soi, mais quand je parlais de confiance en soi, je donnais aussi des astuces. Par exemple, comme se mettre des vêtements, comme on disait tout à l'heure. se sentir bien dans son apparence.

  • Speaker #2

    C'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je n'ai pas retenu. Après, il y a beaucoup d'épisodes où je suis raccord avec ce que tu dis, en fait. Ou quand tu parles de créativité, de se faire plaisir, tout ça. Confiance en soi, je sais que c'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je ne me souviens plus. Je suis désolée.

  • Speaker #1

    Dans l'épisode, je parle d'un fameux conseil qui m'a saoulé la vie. C'est que quand ça ne va pas, tu vois, si tu te compares à d'autres personnes, ça ne va pas, mais tu n'as qu'à faire ça. ta liste de victoire, ta liste personnelle.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Oui, d'accord, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, cette liste-là, quand je la relis chaque soir, ça va mieux. Ça va mieux parce que je me dis, tout ce que j'ai fait, tout mon parcours, enfin, tout le parcours que j'ai vécu, que je vis au quotidien, tout mon parcours, parce que je me dis, je reviens de loin et oui, j'ai droit au bonheur, j'ai droit d'être heureuse, j'ai droit de faire ce qui me plaît. Et quand je relis cette liste, en fait, ça m'apaise, tu vois ? Je me sens mieux. Mais c'est vrai qu'avant tout ça, avant le mannequinat, j'étais tellement... Je doutais tellement de moi que non, je ne sortais pas. Je le dis même dans Sous-Culture, je n'allais pas chez les gens parce que le handicap, c'est quelque chose à laquelle on ne s'y attend pas. Et du coup, comme j'avais l'impression qu'on rejetait ma différence physique, on allait mieux se cacher, tu vois. Donc voilà, j'ai tout dit, mais c'est vrai que c'est dur en ce moment. De protéger sa santé mentale, c'est très important, j'insiste.

  • Speaker #2

    d'en prendre soin et juste le dernier truc comme tu parles de santé mentale ça m'a fait penser au truc de tenir mais en fait plus tu tiens et plus ça décale ton cadre de référence en fait il y a un moment tu tiens tellement que des choses qui devraient te paraître pas normales le deviennent et ça aussi c'est hyper dangereux peu importe la thématique qu'on parle des réseaux sociaux parce que c'est violent quand même peu importe la thématique ça déplace ton cadre plus tu en dures plus ça déplace ton cadre de référence et plus ça devient dangereux tu vois C'est comme voir de la violence à la télévision ou du sexe à outrance. Il y a un moment, ça devient normal, mais en fait, tu n'es pas constituée pour regarder ça, pour t'y porter autant. Des petits trucs comme ça. Je parle juste du punch.

  • Speaker #1

    C'est ça, en fait. Ces derniers mois, je prends conscience que je suis une femme, que j'ai le droit de plaire à un garçon si j'en ai envie, etc. Mais tellement dans mon enfance, dans mon adolescence surtout, on m'a tellement mis dans une bulle, dans une bulle protectrice, dans... On m'a tellement surprotégée que j'ai eu peur de tout. J'ai peur de tout, je ne sais plus quoi faire. J'ai tellement peur de déranger que je me dis non en fait. Tu es là, Yofine, tu as le droit d'exister, tu as le droit de parler à un garçon si tu as envie. Il y a cette barrière de... Si une fille, une meuf invalide comme moi parle à un garçon valide, bon, je paraphrase un petit peu, mais j'ai remarqué aussi quand on parlait dans Souculture, on parlait des relations amoureuses, je ne sais pas si tu te souviens.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #1

    Au passage des relations amoureuses, et à un moment donné, j'avais dit l'année passée que j'avais peur d'être en couple parce qu'un garçon valide qui commençait à me draguer, je trouvais ça bizarre tellement c'est une situation qui ne m'était pas arrivée, qui ne m'arrive pas. C'est tellement improbable pour moi dans mon esprit de me faire draguer que je me dis que c'est normal. Cette année, je me dis que c'est normal d'avoir des relations avec quelqu'un qu'on aime.

  • Speaker #2

    On évolue chaque jour, en fait.

  • Speaker #1

    Tellement, on m'a sentie. protégée que je me dis est-ce que c'est normal de ressentir ça ? Eh bien, oui, il y a eu des périodes où je n'étais pas au top de ma forme. Ces derniers mois, en tout cas, ça va au niveau physique, je me sens bien, mais momentanément, parfois, je suis là en mode... Je vis tellement de choses à la fois. Je ne parle pas de mes projets, mais je parle de ma vie personnelle. Je parle au niveau amour. Attention, je n'ai personne en ce moment, mais voilà.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas de vie en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Tu n'as pas de justifié.

  • Speaker #1

    Je parle au niveau relationnel, etc. avec une personne. Ressentir quelque chose pour une personne. J'ai tellement pris ma vie en main en mode. J'ai le droit de faire ce que je veux. J'ai le droit de... Oui, je suis une jeune femme. Et c'est tellement dur de dire cette phrase. Parce qu'être une jeune femme aujourd'hui, c'est être indépendante, etc. C'est tellement dur pour moi de dire cette phrase. Parce que tellement on a... On m'a infantilisé, attention, on m'a infantilisé de façon consciente et inconsciente, tu vois. Quand je dis de façon consciente, c'est-à-dire dans le sens, attention, si tu prends tel aliment, ça ne va pas aller pour ta santé, etc. Ça, ça vient de mes parents. D'ailleurs, j'aime mes parents, ils me protègent, c'est bien. Mais de façon inconsciente, c'est dans le sens où on m'a dit, tu ne pourras jamais plaire à personne, arrête de rêver, tu vois, des manières comme ça. Et c'est ça qui m'a fait douter. Je me suis dit, mais en fait, oui, est-ce que je peux plaire à une personne, tu vois ? Je me pose tellement de questions, tellement ça me... Ça m'a fait douter. Aujourd'hui, ça va mieux, mais c'est vrai qu'à certains moments, je me dis pourquoi ? Mais bon, voilà. En tout cas, c'est ce que j'avais à dire. Je pense que là, on a parlé pendant une heure, plus ou moins.

  • Speaker #2

    Ouais, on va clôturer parce que là, après, ça va être trop long, mais c'était hyper intéressant. C'était hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était vraiment hyper intéressant. On a parlé de nos émotions. C'est la première fois que je me livre comme ça, à cœur ouvert. C'est bizarre.

  • Speaker #2

    C'est bizarre. Sur les réseaux sociaux. Attention,

  • Speaker #1

    ma chère.

  • Speaker #2

    C'est pour ça que j'aime les lives. Non, mais de toute manière, je vais trop parler en backstage. On se parle en backstage. En tout cas, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Et merci, les amis, d'avoir suivi mes aventures, de me suivre aussi. Envoyez de la force à Aby Macrophone.

  • Speaker #2

    Yeah, ma différence, c'est ma force.

  • Speaker #1

    En fait, envoyez de la force à Megahertz, les gars. Franchement, elle en a besoin.

  • Speaker #2

    Merci, merci. Merci, mais à toi aussi. à tout le monde, enfin à nous deux, quoi, pour pouvoir continuer tout ça. En tout cas,

  • Speaker #1

    j'espère que ça vous a plu, donc, vivez nos aventures, hein, donc, je suis contente d'avoir fait cette collaboration, cet épisode, j'espère que ça va plaire, enfin, oh là là, je suis tellement contente, merci, on a parlé pendant... En fait, c'est bien d'échanger, c'est ça qui est génial, je suis un peu émue, mais j'aime bien échanger avec les personnes. Voilà, c'était un soulagement, je pense.

  • Speaker #2

    Il fallait qu'on fasse... Tant mieux.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était tellement intéressant de parler de santé mentale et d'autres choses en même temps. C'est vrai que la santé mentale, ça reste toujours un tabou dans certains pays, si je peux dire ça comme ça. Ça reste toujours un sujet fragile dans certaines cultures, j'ai l'impression, mais c'est bien d'en parler, il faut en parler, parce qu'on n'est pas des super-héros, des personnes surhumaines. Et c'est bien de démonter tous les clichés qu'il y a autour, comme tu le fais dans tes podcasts, d'en parler avec plusieurs invités. Donc, merci. Merci, les gars. Merci d'avoir suivi ce live. J'espère qu'on a pu apporter un peu de lumière par rapport à la thématique.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu veux ajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, je m'appelle Evie et vous pouvez retrouver mon podcast sur toutes les plateformes au nom de MHZ. Voilà. Et ça parle de santé mentale, mais pas que. Je vous laisse le plaisir de découvrir.

  • Speaker #1

    Bisous les gars, merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Ciao.

  • Speaker #1

    Bye bye.

  • Speaker #0

    Ça a été un épisode assez long et extrêmement riche qui m'a beaucoup apporté à l'époque où je l'ai fait parce qu'il m'a conforté que j'étais sur la bonne voie et surtout c'était un retour en direct de tout mon travail. Et là, il a aussi alimenté ma nouvelle voie qui est le massage bien-être. Je vous laisse faire un petit tour sur Terre à Terre. En espérant t'avoir fait vibrer un peu, n'hésite pas à commenter, liker, partager, t'abonner et à mettre un max étoile sur iTunes pour faire décoller MHz. Que tu peux aussi retrouver d'ailleurs sur MAJ Podcast, production du jingle Jordan Hip Bits. C'était AbioMicrophone, à très vite sur les ondes.

Description

Yophine prend le contrôle @fashionistahandi est Ô Mic et demande à Mega Hertz le pourquoi du comment...

Les origines de toutes ces vibrations qui pulsent sur les ondes

Qu'est ce qui m'anime?
Un outil de réflexion magique. Le podcast ouvre des portes , fenêtres et consort vers des réalités inattendues
Episode enregistré en 2021
Divisé en 3 parties toutes autonomes dans l'écoute
28_Validisme
29_Glow up Mental

30_fashionistahandi x MHz origines

MHz diffusent toujours moins vite moins fort mais existe...
le nouveau projet @theraterre_ Hortithérapie & Massage Bien-Etre


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il a pour objectif de démystifier et apporter de la lumière sur des réalités scientifiques et spirituelles insoupçonnées. C'est aussi l'envie de partager tous ces sujets qui m'animent, qui me caractérisent, héritage, transmission, identité, mes valeurs, nos histoires, nos savoirs. Je te laisse à soi commenter cet épisode, liker, partager sur tes réseaux, t'abonner et mettre un max d'étoiles sur iTunes pour augmenter la visibilité. Et pour la bande-son que tu entends, elle est produite par Jordan Hipbits sur Insta. Mais pour tout savoir, il faut qu'on se connecte, il faut qu'on échange. Prends le temps alors et biens le microphone. À vos écoutes, chers électrons libres. Mega Hertz est... Fashionista Andy et MHZ. Origine. La voix que vous entendez, c'est celle de Yofin, cette jeune femme que j'ai interviewée dans différents épisodes où elle nous fait découvrir le concept de handicap et de santé mentale via celui qui parle de validisme et via le second qui nous parle aussi de globe mental. Tout ça, si vous ne savez pas ce que c'est, je vous laisse retourner vers les épisodes un peu plus haut. Mais aujourd'hui... On s'attaque aux origines du pourquoi. Toutes les deux, on a décidé de faire un podcast. Et qu'est-ce que ça peut apporter aux autres et à nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Et donc, maintenant, j'ai une question pour toi, Mégaert.

  • Speaker #2

    Yes, yes, oui, yes.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a motivée justement à créer ce podcast, Mégaert, etc. ?

  • Speaker #2

    Alors, qu'est-ce qui m'a motivée à créer ce podcast ? Alors, ça a commencé comment ? Déjà longtemps, j'avais cet imaginaire. Pour moi, la psychiatrie, c'était ça. C'était chapeau, melon et bottes de cuir, tu vois. Des mecs en blanc qui arrivent, qui te prennent, qui te mettent dans une cellule capitonnée et qui t'injectent. C'était ça pour moi. La psychiatrie, c'était vraiment un truc... C'est un truc... Il est traumatisé. C'est ce que je dis dans le premier épisode. Traumatisme, traumatisme. Nous, on ne connaît pas ça.

  • Speaker #1

    On ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Traumatisme. Je suis arrivée en psychiatrie. J'appelle ça, je suis arrivée comme dans un épisode. Il y avait une intrigue. Tu arrives en psychiatrie déjà. Ah oui, ça a commencé par mon premier stage. Déjà, j'avais peur de la psychiatrie. Mon premier stage, c'était en psychiatrie. Mon Dieu, j'ai sauté dans tous les sens. Mes copines me regardaient. Je ne voulais pas y aller. Je suis arrivée. Déjà, la psychiatrie, c'est quand même… J'étais en service fermé. Et donc, fermé, il y a des clés, il y a des clés. Tu mets ta bouche blanche, première année, tout ça. Tu as la petite vingtaine. Tu arrives au hublot. Je me souviendrai toujours au hublot ce que j'ai vu. C'était le premier contact avec le service. au hublot tu vois une petite dame asiatique tu voyais que son front, tu voyais jusqu'à ses yeux comme ça, elle avait le front déformé comme ça et des grosses cernes sous les yeux, j'ai dit mon dieu comment j'avais peur, donc j'y vais et je suis tombée sur un patient polyhandicapé comment dire, j'ai oublié il était polyhandicapé, il avait j'appelais limite Quasimodo parce qu'il me faisait penser à Quasimodo dans sa présentation, les yeux bleus, il était tordu, il parlait pas à moitié autiste, il se grattait tellement qu'il avait des chaussettes, je comprenais rien à la psy. Et puis on lui donnait à manger, quand on lui donnait à manger par exemple, tu sais quand tu fais ça à un enfant et après tu nettoies le tissu, ben lui en fait il faisait pareil il faisait ça, il se renettoyait, enfin j'ai fait mes premières toilettes avec lui et tout, j'ai sorti de là j'ai dit what the fuck, j'ai dit moi travailler en psy, jamais de la vie. Mais en fait je savais pas que c'était le service des polyhandicapés parce que la psychiatrie c'était sectorisé. Mais en fait, dans l'hôpital où j'étais, c'était encore… Il différencie, par exemple, l'autisme de la dépression et la dépression. Et voilà, il y a des trucs qui sont différenciés. Bref, j'attendais mon diplôme et je commence à travailler en psy pour me faire de l'argent. Et j'arrive dans des services, je vois des trucs improbables. Mais une réalité, c'était en fait, tous les jours, je rigole, tous les jours, il y avait une intrigue. Un jour, il y a un patient qui me dit… On me dit, oui, maintenant, il faut que tu incarnes la blouse. Mais on te dit ça… t'as même pas 25 ans, les gens ils ont le double de ton âge, t'as quelle expérience de la nuit ? Bon, tu te dis ok. On m'a dit, il faut être ferme. Tu te dis, bon d'accord, il faut être ferme. Genre, tu dis les choses avec conviction. Un jour, on était dans la salle de pause, et on m'a toujours dit, ils vont pas venir dans la salle de pause. J'étais en psy, en psychiatrie. Mais les patients aiment bien se nourrir de notre vie, puisque eux sont là, et nous on est à l'extérieur, et on ramène de l'extérieur à l'intérieur. Maintenant, le patient se ramène dans la salle de pause, et je lui dis, on était deux, j'étais avec une maman qui s'appelait Myriam. Monsieur, excusez-moi, vous pouvez sortir de la salle de pause, s'il vous plaît ? On était en train de prendre le petit déj. Il était mis devant moi, il s'est mis nez à nez avec moi. Il faut imaginer le nez à nez, il m'a dit, vous n'êtes qu'une bleue. bleu, bleu, bleu, en poussillon dessus. Il était plein de sueur et tout. Et en face, la maman, elle me tapait la cuisse. C'était pour me dire, tais-toi, tais-toi, tais-toi. Après, il s'en va. Entre-temps, il y a une alarme qui pète. Les alarmes, c'est... En psy, c'est un truc de sécurité. Ça veut dire qu'il se passe quelque chose de grave. Enfin, quelque chose de trop important et qu'on a besoin de renforts. Et en général, les renforts qui venaient, c'était les soins aigus de la psy, de l'hôpital où j'étais. Mais vraiment, les soins... Les gars, ils sont rodés. C'est comme si t'allais en réa. tu vois quand t'es en MCO ils sont chauds ils sont rodés côté gestion de l'agressivité ils sont un peu plus rodés que dans les services je vois au moins 15 personnes qui arrivent il y a tous les médecins du service il y a de l'agitation, ce patient il est mis en chambre d'isolement ma collègue elle me dit la prochaine fois que tu vois ça tu t'en mêles pas, tu laisses ceux qui sont plus aguerris s'en mêler t'as pas vu qu'il était délirant moi j'ai rien vu, j'ai juste vu et... comme tu dis, ça m'a piqué en fait. Ça m'a piqué qu'elle me renvoie ce truc de... Ça a mal fait en fait. Mais j'ai mal fait parce que je ne connaissais pas. Mais en fait, elle a bien fait de me le dire parce que sinon, j'aurais continué à croire que j'étais dans le vrai. Alors qu'en fait, le gars, il était totalement parasité. Il était fou comme un coucou. Et au final, il a été mis dans la chambre d'isolement et il a tellement frappé sur la porte. Il y a un sas de sécurité, c'est-à-dire tu rentres dans la chambre. Avant de rentrer dans la chambre, il y a un petit... Il y a un entre-deux. Et après, il y a une autre porte. Parce que parfois, l'agitation fait que, malheureusement, il peut vous ouvrir la première. Mais c'est très rare. Mais bon, le sas de sécurité, c'est un sas de sécurité. Donc au final, il a tellement frappé sur la porte. Pas,

  • Speaker #1

    pas,

  • Speaker #2

    pas. Tu as l'image du verre d'eau de Godzilla, là. Où tu as le verre d'eau qui tremble comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    qui tremble, etc. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y avait tous les médecins du service, même le chef de pôle. Tous les médecins du service. Non, pas le chef de pôle, si c'était le chef de pôle. Il y avait tous les médecins du service qui étaient là avec les renforts. Il fallait imaginer 15 blouses blanches, une quinzaine de blouses blanches, dont les médecins. Et moi, je disais, c'est quoi cette merde ? Dans ma tête, je me disais, c'est quoi cette merde ? J'ai dit, c'est quoi ça ? J'avais peur, franchement, j'avais peur. J'ai dit, c'est ça la psy ? Franchement, j'ai dit non. Et en fait, au fur et à mesure que j'y allais et que je voyais des situations, il y avait un autre collègue haïtien, il me disait, quand les alarmes sonnent, c'est aussi des collègues hommes qui vont. Ce n'est pas toujours comme ça, mais c'est aussi bien parfois que ce soit comme ça, parce que pour gérer physiquement certaines situations, voilà. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des femmes, donc je ne veux pas non plus être trop vivante. Et mes collègues hommes étaient allés à un renfort et ils m'ont dit « Non, mais la nana, elle avait le même gabarit que toi. » Là, j'ai un peu pris le poids, mais je suis un gabarit skinny, on va dire. Elle me dit « Elle a le même gabarit que toi, c'était une brésilienne et elle parlait avec une voix d'homme. » Il m'a dit « Dimanche, je vais à l'église, j'allume un cierge. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Il me dit « Je suis pas sûre que c'est vrai. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Et en fait, au fur et à mesure, à chaque fois que j'y retournais... J'avais un peu peur, mais comme l'équipe était assez soutenante et qu'elle m'expliquait bien les choses, je comprenais les choses, mais je ne comprenais pas tout. Donc à chaque fois, j'y retournais, j'y retournais et je découvrais. C'est comme ça que j'ai découvert la psychiatrie. C'est comme ça aussi qu'au fur et à mesure, je me suis rendue compte de dire « ouais, le traumatisme, c'est quoi ? » En fait, je me suis rendue compte, je croyais que chez nous, après je suis d'origine africaine, règle d'extrême-derrière, je suis d'origine togolaise, et j'ai longtemps cru que, clairement, longtemps, j'ai cru que c'était un truc de blanc, la psy. Et en fait, je me rends compte que plus je travaille, que non, en fait, les prérequis sont déjà là et que la santé mentale, elle a toujours été intégrée dans la culture, en fait. Ça a toujours été pris en considération. Et qu'en fait, j'arrivais vite à capter les concepts que je découvrais en psychiatrie, parce qu'au final, je les connais déjà. C'est juste que je vais les appeler autrement. Et je me dis, mais en fait, c'est fascinant. Et aussi par rapport à mon travail, quand je travaillais avec des détenus, etc., j'en parlais souvent autour de moi à des potes en soirée, ça fascinait assez. tu vois être au centre j'aime bien ça être au centre comme on disait tout à l'heure être au centre en gros il y a de l'intérêt et quand j'entendais par exemple on parlait de cas de attention comme on dit trigger warning on parlait parfois de pédophilie ou d'inceste ce genre de choses et certaines amies me disaient non mais ça ça n'arrive pas chez nous et moi j'étais assez choquée de voir que la réponse elle était aussi binaire en fait mais en fait ma chère copine Ce genre de travers humain arrive chez tout le monde. Et il y a des sociétés, et des sociétés qu'on va dire qu'on connaît bien à l'intérieur, qui sont encore plus taboues que d'autres. Il y a des choses... Tu penses que tu es un enfant, tu vas dire que ton oncle a fait ci, ça, ça, et tu vas, entre guillemets, détruire une famille. C'est très particulier. Et du coup, je me suis rendue compte, à travers toutes ces conversations à l'extérieur de l'hôpital et tout, qu'en fait, il y avait énormément de choses à dire sur la psychiatrie. Toute la croyance populaire que genre, on me disait souvent, t'as pas peur, t'as pas peur. Je dis mais en fait, faut pas croire, un schizophrène, il est pas délirant toute la journée. Il y a tout cet imaginaire-là que je voulais, j'avais envie d'en parler parce qu'il y a énormément de choses à dire entre nos croyances, la croyance populaire et la réalité de terrain. Quand on croit que les gens sont fous 24 sur 24, voilà quoi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est parce qu'en fait, dans ma culture en tout cas, je parle mais je ne suis pas connaisseuse. Je donne un exemple. Souvent, on me disait quand j'allais voir un psy, « Oui, mais les psys, c'est seulement pour les blancs, etc. Tu n'as pas de problème. » En fait, c'est comme si la santé mentale dans notre culture, ça n'existait pas, tu vois.

  • Speaker #2

    Tu sais ce que tu dis ? Je pense vraiment, c'est aujourd'hui, en ayant vieilli un petit peu, je me dis réellement que, bon déjà, la santé mentale, Il y a des cultures africaines pour commencer, mais dans une globalité, la culture africaine n'a pas ce rapport à aller voir un psychologue, ça n'existe pas. La société est faite de telle sorte qu'il y a tellement de réseaux, c'est tellement plus dense que tu vas trouver quelqu'un auprès de qui parler, les vieux vont parler, etc., à la voix de la sagesse. Donc quand on arrive en France ou en Occident, tu vas t'adapter, le système familial va s'adapter et il faut bien que la soupe absorbe d'une certaine manière parce que là où la responsabilité va tourner sur le truc collectif, tu es coincé en Europe, tu es dans un appartement, une maison, tu as un papa, une maman et tu as des frères et sœurs et femme d'histoire en gros. Donc si ces deux personnes n'arrivent pas à soutenir la situation, mais que toi ça te blesse, il faut bien que tu ailles pouvoir en parler à quelqu'un. Au pays, tu vas aller parler à ta tante, tu vas aller parler à un oncle, je ne sais pas à qui tu vas aller parler, mais tu vas parler à quelqu'un. Ce que je veux dire par là, c'est que le fait d'être « déraciné » , je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, il y a un gros déni qui se fait parce que partir de chez soi, pour arriver ici, c'est quand même un choc. Quand tu as un peu le pied sur les deux cultures, tu te dis, mais c'est d'une violence. Imaginons, tu pars de ton village natal pour arriver en région parisienne ou en, je ne sais pas, en banlieue bruxelloise ou je ne sais trop où. Mon camarade, mon camarade, tu vas souffrir. C'est hyper violent. C'est très violent. Et du coup, je pense que tu as tellement de problématiques d'adaptation, de survie, etc., etc. Et la tension de dire, tu envies aussi que tes enfants réussissent parce que c'est quand même ça aussi le leitmotiv de départ. que tu te dis, ça, la santé, ça ne se voit pas, on n'en parle pas. De toute manière, là, il n'y a pas le temps. C'est parce que,

  • Speaker #1

    comme je l'avais souligné dans l'émission Suculture, la femme africaine, on disait tout le temps, la femme africaine doit être forte, elle ne doit pas pleurer, elle ne doit pas être dépressive, etc. Mais c'est normal d'avoir des périodes où tu te sens, tu vois, pas bien. C'est normal de ne pas te sentir bien dans sa peau, etc. À un moment donné, on ne peut pas être forte à 100%, on ne peut pas sourire tout le temps.

  • Speaker #2

    Je suis totalement d'accord, tu vois. Une fois, je lui racontais un souvenir personnel. Je parlais avec ma zine à Pâches. On se racontait nos... Elle est au pays. Et on se racontait nos histoires de nanas et tout. Non, j'étais plutôt... Moi, j'étais partie à cette période. Donc, on ne s'était pas vues depuis longtemps. Donc, on se racontait nos lives. Et elle me dit, non, toi, vraiment, tu es une vraie femme africaine. Je lui racontais une histoire de mec, en fait. Et ça, c'était fini. Et j'ai eu un petit pincement au cœur. Et je me suis dit, putain, mais en fait, même dans la mentalité, ce qui nous lie, C'est le courage de la femme africaine. Moi, j'ai envie d'être une tapette. Moi, je le dis, j'ai envie de chialer pour un oui ou pour un non, comme certains ou certaines, tu vois. Dans le sens où on ne peut pas toujours être fort, serrer les dents. On est des êtres humains. Et il y a un moment à combattre tous les jours, on s'y perd. On ne sait même plus quel est le combat. Par un moment, je pense qu'il faut juste aussi réapprendre à lâcher ce truc de la femme forte africaine. J'ai envie de dire, mais ça vient d'où ? Je ne sais pas si c'est l'histoire qui a défini ça, mais j'ai envie de dire, ça vient d'où ? même dans la douleur de voir des patients qui ont mal, mal, mal, mal, mal et qui vont préférer refuser, vont dire le Seigneur va m'aider. Tu les regardes, tu dis bon, si tu as envie de changer d'avis, sonne, je suis là quoi, sonne, je suis là.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça, mais en fait moi, parce que ma maman est infirmière aussi, si tu veux, mais elle s'occupe des personnes âgées et quand moi par exemple, j'ai une douleur, parce que oui j'ai un handicap, mais j'ai parfois des douleurs et je suis là non, en fait maman j'ai pas mal, j'ai pas mal. Enfin tu vois, je fais la force parce que me retrouver... encore une fois à l'hôpital. Bon, attention, c'est un sujet lourd. Les amis, je prédis un au cas où. Me retrouver encore une fois à l'hôpital, je n'avais pas envie. Mais parfois, tu vois, je ressens des douleurs aux jambes. Je dis, non, ça va aller, maman, ça va aller. Et comme elle est infirmière, elle sait très bien qu'elle tourne les mots. Elle sait très bien où j'ai mal, tu vois, où ça ne va pas. Par contre, on me dit, Ausha, arrête d'être fort. Dis la vérité. Ce n'est pas bon d'être fort tout le temps comme ça. C'est tellement un mécanisme chez moi de dire que tout va bien. que parfois je ne me rends même pas compte de ce qui se passe, tu vois. C'est comme si je n'écoutais pas mon corps.

  • Speaker #2

    Tu parles d'un autre sujet hyper intéressant, cette capacité à serrer les dents, à tenir, tenir. Tu tiens tellement qu'il y a un moment, mais tu ne sais même plus que ça fait mal en fait. Et ton corps, il t'a appelé. Ton corps, il t'a dit stop, stop, stop. Mais la tête, elle a dit je tiens. Ça me fait tellement penser aux marathoniens qui font les Jeux Olympiques. Tu les vois, ils se sont tellement entraînés. Je ne connais pas les distances. Il s'évanouit et il continue de courir. Et en fait, ton corps, il t'a déjà dit stop, mais la tête, elle a dit non, non, ça fait un an que je m'entraîne, ça fait deux, trois, quatre ans, ça va aller. Et les mecs, ils courent en s'évanouissant comme ça. Et tu te dis, ah ouais. Et c'est ça. Et c'est hyper intéressant de voir ce rapport à la douleur. Qu'est-ce que ça crée chez nous, en fait, là où certains ou moindres vont dire, ah, j'ai mal. Ben, toi, tu tiens, mais tu tiens jusqu'où ? Parce que ton corps, il encode les choses. Ton corps, il encode les choses. Et ça, je crois que c'est le pire.

  • Speaker #1

    Ouais, surtout... L'idée de me retrouver, enfin, je ne dis pas que l'hôpital, c'est mauvais, mais l'idée encore de me retrouver dans une espèce, enfin, l'hôpital, etc., avec les médecins tout autour de moi, sans pouvoir faire ce que je voulais, c'est une idée que mon cerveau n'accepte pas. Et c'est pour ça que j'encaisse en mode, non, ça va, ça va. Mais jusqu'où, tu vois ? Jusqu'où je peux aller ? Imagine un jour, enfin, je ne veux pas me souhaiter n'importe quoi non plus, mais imagine un jour, je dis oui, oui, ça va, ça va, et mon corps, il lâche. Il ne répond plus.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça le risque. Parce qu'en fait, le corps nous parle. C'est un message d'alerte. Quand tu vois qu'il y a mal et mal, si tu viens de faire un effort important, c'est normal que tu aies mal. C'est un peu comme les patients qui se remettent à courir après 30 ans de sport, qui me disent « oui, j'ai mal » . Oui, c'est normal, ça va passer. Il va te faire masser, ça fait que c'est normal. Mais que tu endures la douleur constamment, ton corps t'envoie un message. Il faut aussi savoir l'écouter. Parce qu'à force de tirer, c'est un peu comme les grands blessés, les sportifs de haut niveau, enfin de haut niveau, je ne sais pas, mais des sportifs plutôt plus proches de nous, amateurs, qui ont une blessure, ils se disent « je ne veux pas louper ma saison, je ne veux pas perdre de temps » . Tu continues sur un membre blessé, blessé, lésé, lésé. Chaque jour, tu retravailles dessus. Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un moment où ça finit par lâcher, en fait, tout simplement. C'est un concept que je découvre aujourd'hui et je trouve que c'est hyper important d'être aussi fragile, de l'accélérer.

  • Speaker #1

    Au niveau de ma santé mentale, parce que la santé physique, ça va un peu mieux, etc. Je prends soin de mon corps. Mais ma santé mentale, c'est vrai que pendant le confinement, etc., tout ça, tout ce qui s'est passé ces dernières années, l'année passée, j'ai eu vraiment peur de rechuter, de refaire une dépression, en fait. J'ai vraiment eu l'impression, ce sentiment d'invisibilité au départ que j'avais quand j'étais plus jeune, il était revenu. Tu vois ce que je veux dire ? de me sentir invisible, de me sentir de trop, de déranger les personnes à chaque fois, d'avoir peur de déranger les personnes. J'ai eu l'impression que j'allais refaire une dépression parce que je n'étais pas bien, tu vois. J'allais rechuter. Et quand j'ai l'impression de rechuter, je me dis, ça ne va pas. Tu dois te poser, tu dois te reposer et faire le point avec toi-même, tu vois ce que je veux dire. Parce que, oui, c'est bien. des souriants d'H24 sur les réseaux, machin, tout va bien. Mais il y a des moments où je me disais,

  • Speaker #2

    en fait,

  • Speaker #1

    il y a surtout ces dernières semaines, bon, je ne vais pas parler, je ne vais pas tout dire non plus, mais il y a ces dernières semaines, j'ai eu l'impression que j'allais rechuter parce qu'en fait, il y a des situations qui me sont arrivées et je me suis dit non, ce n'est pas possible. Enfin, c'est dur quand même. C'est dur en fait. À chaque fois, je réalise que c'est dur. Attention. Je ne suis pas en train de dire que je suis suicidaire, dépressive, etc. Mais c'est dur parfois d'encaisser tellement chaque fois de dire que tout va bien alors que non. Il y a des moments où c'est ok d'être pas bien.

  • Speaker #2

    Mais je pense que c'est surtout ça la santé psychique. C'est juste se dire, s'autoriser à se dire que c'est ok d'être pas bien. Et quand t'es pas bien, qu'est-ce que tu fais ? Tu boudes, tu restes dans ta chambre, tu prends le temps, tu te coupes de tout et voilà. Tes proches, ils sont au courant. On se dit, ça va aller, mais foutez-moi la paix.

  • Speaker #1

    Parce que ces derniers mois, je me suis posé pas mal de questions par rapport à quelque chose qui s'est passé dans ma vie. Enfin, pas dans ma vie, mais une situation qui m'est arrivée, si tu veux. Et je me suis dit, mais en fait, non, c'est pas normal. C'est si horrible que ça. J'ai une personne, je suis une femme. J'ai le droit de faire ce que je veux. Et d'un coup, tu vois, il y a... Il y a toutes ces questions-là aussi. En fait, le problème avec moi, c'est que je me pose énormément, énormément de questions sur ce que je fais, etc. Et il y a des fois où je me dis, meuf, arrête de douter, sinon tu vas finir par faire des crises d'angoisse. J'ai tellement l'air forte. Oui, tout le monde me dit, tu souris, tu souris, t'es solaire, t'es une personne solaire. Mais en fait, il y a des moments où je... Il y a des gens qui ne le savent pas, mais il y a des moments aussi où j'ai des périodes où je fais des crises d'angoisse. Ouf, c'est dur. Je l'ai dit, en fait... Enfin, je l'ai dit, il fallait que ça sorte. Je fais des crises d'angoisse, mes chers amis. Je ne suis pas super solaire. Oui, je suis contente quand il y a des nouveaux projets sur les réseaux sociaux qui arrivent, mais je fais des crises d'angoisse, ça arrive. parce qu'il y a des périodes où je ne suis pas bien comme tout le monde. Il y a des périodes où, ben voilà. Et quand je fais des crises d'angoisse, il y a des moments où je me dis, tu es en train d'angoisser, meuf, ça va aller, tu dois respirer, tu dois prendre du temps pour... Tu dois oublier un peu ce qui se passe autour de toi, sur les réseaux. Quand je suis dans une période où je ne suis pas bien, en fait, je ne sais pas si tu avais écouté un de mes épisodes sur la confiance en soi, mais quand je parlais de confiance en soi, je donnais aussi des astuces. Par exemple, comme se mettre des vêtements, comme on disait tout à l'heure. se sentir bien dans son apparence.

  • Speaker #2

    C'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je n'ai pas retenu. Après, il y a beaucoup d'épisodes où je suis raccord avec ce que tu dis, en fait. Ou quand tu parles de créativité, de se faire plaisir, tout ça. Confiance en soi, je sais que c'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je ne me souviens plus. Je suis désolée.

  • Speaker #1

    Dans l'épisode, je parle d'un fameux conseil qui m'a saoulé la vie. C'est que quand ça ne va pas, tu vois, si tu te compares à d'autres personnes, ça ne va pas, mais tu n'as qu'à faire ça. ta liste de victoire, ta liste personnelle.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Oui, d'accord, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, cette liste-là, quand je la relis chaque soir, ça va mieux. Ça va mieux parce que je me dis, tout ce que j'ai fait, tout mon parcours, enfin, tout le parcours que j'ai vécu, que je vis au quotidien, tout mon parcours, parce que je me dis, je reviens de loin et oui, j'ai droit au bonheur, j'ai droit d'être heureuse, j'ai droit de faire ce qui me plaît. Et quand je relis cette liste, en fait, ça m'apaise, tu vois ? Je me sens mieux. Mais c'est vrai qu'avant tout ça, avant le mannequinat, j'étais tellement... Je doutais tellement de moi que non, je ne sortais pas. Je le dis même dans Sous-Culture, je n'allais pas chez les gens parce que le handicap, c'est quelque chose à laquelle on ne s'y attend pas. Et du coup, comme j'avais l'impression qu'on rejetait ma différence physique, on allait mieux se cacher, tu vois. Donc voilà, j'ai tout dit, mais c'est vrai que c'est dur en ce moment. De protéger sa santé mentale, c'est très important, j'insiste.

  • Speaker #2

    d'en prendre soin et juste le dernier truc comme tu parles de santé mentale ça m'a fait penser au truc de tenir mais en fait plus tu tiens et plus ça décale ton cadre de référence en fait il y a un moment tu tiens tellement que des choses qui devraient te paraître pas normales le deviennent et ça aussi c'est hyper dangereux peu importe la thématique qu'on parle des réseaux sociaux parce que c'est violent quand même peu importe la thématique ça déplace ton cadre plus tu en dures plus ça déplace ton cadre de référence et plus ça devient dangereux tu vois C'est comme voir de la violence à la télévision ou du sexe à outrance. Il y a un moment, ça devient normal, mais en fait, tu n'es pas constituée pour regarder ça, pour t'y porter autant. Des petits trucs comme ça. Je parle juste du punch.

  • Speaker #1

    C'est ça, en fait. Ces derniers mois, je prends conscience que je suis une femme, que j'ai le droit de plaire à un garçon si j'en ai envie, etc. Mais tellement dans mon enfance, dans mon adolescence surtout, on m'a tellement mis dans une bulle, dans une bulle protectrice, dans... On m'a tellement surprotégée que j'ai eu peur de tout. J'ai peur de tout, je ne sais plus quoi faire. J'ai tellement peur de déranger que je me dis non en fait. Tu es là, Yofine, tu as le droit d'exister, tu as le droit de parler à un garçon si tu as envie. Il y a cette barrière de... Si une fille, une meuf invalide comme moi parle à un garçon valide, bon, je paraphrase un petit peu, mais j'ai remarqué aussi quand on parlait dans Souculture, on parlait des relations amoureuses, je ne sais pas si tu te souviens.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #1

    Au passage des relations amoureuses, et à un moment donné, j'avais dit l'année passée que j'avais peur d'être en couple parce qu'un garçon valide qui commençait à me draguer, je trouvais ça bizarre tellement c'est une situation qui ne m'était pas arrivée, qui ne m'arrive pas. C'est tellement improbable pour moi dans mon esprit de me faire draguer que je me dis que c'est normal. Cette année, je me dis que c'est normal d'avoir des relations avec quelqu'un qu'on aime.

  • Speaker #2

    On évolue chaque jour, en fait.

  • Speaker #1

    Tellement, on m'a sentie. protégée que je me dis est-ce que c'est normal de ressentir ça ? Eh bien, oui, il y a eu des périodes où je n'étais pas au top de ma forme. Ces derniers mois, en tout cas, ça va au niveau physique, je me sens bien, mais momentanément, parfois, je suis là en mode... Je vis tellement de choses à la fois. Je ne parle pas de mes projets, mais je parle de ma vie personnelle. Je parle au niveau amour. Attention, je n'ai personne en ce moment, mais voilà.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas de vie en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Tu n'as pas de justifié.

  • Speaker #1

    Je parle au niveau relationnel, etc. avec une personne. Ressentir quelque chose pour une personne. J'ai tellement pris ma vie en main en mode. J'ai le droit de faire ce que je veux. J'ai le droit de... Oui, je suis une jeune femme. Et c'est tellement dur de dire cette phrase. Parce qu'être une jeune femme aujourd'hui, c'est être indépendante, etc. C'est tellement dur pour moi de dire cette phrase. Parce que tellement on a... On m'a infantilisé, attention, on m'a infantilisé de façon consciente et inconsciente, tu vois. Quand je dis de façon consciente, c'est-à-dire dans le sens, attention, si tu prends tel aliment, ça ne va pas aller pour ta santé, etc. Ça, ça vient de mes parents. D'ailleurs, j'aime mes parents, ils me protègent, c'est bien. Mais de façon inconsciente, c'est dans le sens où on m'a dit, tu ne pourras jamais plaire à personne, arrête de rêver, tu vois, des manières comme ça. Et c'est ça qui m'a fait douter. Je me suis dit, mais en fait, oui, est-ce que je peux plaire à une personne, tu vois ? Je me pose tellement de questions, tellement ça me... Ça m'a fait douter. Aujourd'hui, ça va mieux, mais c'est vrai qu'à certains moments, je me dis pourquoi ? Mais bon, voilà. En tout cas, c'est ce que j'avais à dire. Je pense que là, on a parlé pendant une heure, plus ou moins.

  • Speaker #2

    Ouais, on va clôturer parce que là, après, ça va être trop long, mais c'était hyper intéressant. C'était hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était vraiment hyper intéressant. On a parlé de nos émotions. C'est la première fois que je me livre comme ça, à cœur ouvert. C'est bizarre.

  • Speaker #2

    C'est bizarre. Sur les réseaux sociaux. Attention,

  • Speaker #1

    ma chère.

  • Speaker #2

    C'est pour ça que j'aime les lives. Non, mais de toute manière, je vais trop parler en backstage. On se parle en backstage. En tout cas, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Et merci, les amis, d'avoir suivi mes aventures, de me suivre aussi. Envoyez de la force à Aby Macrophone.

  • Speaker #2

    Yeah, ma différence, c'est ma force.

  • Speaker #1

    En fait, envoyez de la force à Megahertz, les gars. Franchement, elle en a besoin.

  • Speaker #2

    Merci, merci. Merci, mais à toi aussi. à tout le monde, enfin à nous deux, quoi, pour pouvoir continuer tout ça. En tout cas,

  • Speaker #1

    j'espère que ça vous a plu, donc, vivez nos aventures, hein, donc, je suis contente d'avoir fait cette collaboration, cet épisode, j'espère que ça va plaire, enfin, oh là là, je suis tellement contente, merci, on a parlé pendant... En fait, c'est bien d'échanger, c'est ça qui est génial, je suis un peu émue, mais j'aime bien échanger avec les personnes. Voilà, c'était un soulagement, je pense.

  • Speaker #2

    Il fallait qu'on fasse... Tant mieux.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était tellement intéressant de parler de santé mentale et d'autres choses en même temps. C'est vrai que la santé mentale, ça reste toujours un tabou dans certains pays, si je peux dire ça comme ça. Ça reste toujours un sujet fragile dans certaines cultures, j'ai l'impression, mais c'est bien d'en parler, il faut en parler, parce qu'on n'est pas des super-héros, des personnes surhumaines. Et c'est bien de démonter tous les clichés qu'il y a autour, comme tu le fais dans tes podcasts, d'en parler avec plusieurs invités. Donc, merci. Merci, les gars. Merci d'avoir suivi ce live. J'espère qu'on a pu apporter un peu de lumière par rapport à la thématique.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu veux ajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, je m'appelle Evie et vous pouvez retrouver mon podcast sur toutes les plateformes au nom de MHZ. Voilà. Et ça parle de santé mentale, mais pas que. Je vous laisse le plaisir de découvrir.

  • Speaker #1

    Bisous les gars, merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Ciao.

  • Speaker #1

    Bye bye.

  • Speaker #0

    Ça a été un épisode assez long et extrêmement riche qui m'a beaucoup apporté à l'époque où je l'ai fait parce qu'il m'a conforté que j'étais sur la bonne voie et surtout c'était un retour en direct de tout mon travail. Et là, il a aussi alimenté ma nouvelle voie qui est le massage bien-être. Je vous laisse faire un petit tour sur Terre à Terre. En espérant t'avoir fait vibrer un peu, n'hésite pas à commenter, liker, partager, t'abonner et à mettre un max étoile sur iTunes pour faire décoller MHz. Que tu peux aussi retrouver d'ailleurs sur MAJ Podcast, production du jingle Jordan Hip Bits. C'était AbioMicrophone, à très vite sur les ondes.

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29_Glow up Mental

30_fashionistahandi x MHz origines

MHz diffusent toujours moins vite moins fort mais existe...
le nouveau projet @theraterre_ Hortithérapie & Massage Bien-Etre


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il a pour objectif de démystifier et apporter de la lumière sur des réalités scientifiques et spirituelles insoupçonnées. C'est aussi l'envie de partager tous ces sujets qui m'animent, qui me caractérisent, héritage, transmission, identité, mes valeurs, nos histoires, nos savoirs. Je te laisse à soi commenter cet épisode, liker, partager sur tes réseaux, t'abonner et mettre un max d'étoiles sur iTunes pour augmenter la visibilité. Et pour la bande-son que tu entends, elle est produite par Jordan Hipbits sur Insta. Mais pour tout savoir, il faut qu'on se connecte, il faut qu'on échange. Prends le temps alors et biens le microphone. À vos écoutes, chers électrons libres. Mega Hertz est... Fashionista Andy et MHZ. Origine. La voix que vous entendez, c'est celle de Yofin, cette jeune femme que j'ai interviewée dans différents épisodes où elle nous fait découvrir le concept de handicap et de santé mentale via celui qui parle de validisme et via le second qui nous parle aussi de globe mental. Tout ça, si vous ne savez pas ce que c'est, je vous laisse retourner vers les épisodes un peu plus haut. Mais aujourd'hui... On s'attaque aux origines du pourquoi. Toutes les deux, on a décidé de faire un podcast. Et qu'est-ce que ça peut apporter aux autres et à nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Et donc, maintenant, j'ai une question pour toi, Mégaert.

  • Speaker #2

    Yes, yes, oui, yes.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a motivée justement à créer ce podcast, Mégaert, etc. ?

  • Speaker #2

    Alors, qu'est-ce qui m'a motivée à créer ce podcast ? Alors, ça a commencé comment ? Déjà longtemps, j'avais cet imaginaire. Pour moi, la psychiatrie, c'était ça. C'était chapeau, melon et bottes de cuir, tu vois. Des mecs en blanc qui arrivent, qui te prennent, qui te mettent dans une cellule capitonnée et qui t'injectent. C'était ça pour moi. La psychiatrie, c'était vraiment un truc... C'est un truc... Il est traumatisé. C'est ce que je dis dans le premier épisode. Traumatisme, traumatisme. Nous, on ne connaît pas ça.

  • Speaker #1

    On ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Traumatisme. Je suis arrivée en psychiatrie. J'appelle ça, je suis arrivée comme dans un épisode. Il y avait une intrigue. Tu arrives en psychiatrie déjà. Ah oui, ça a commencé par mon premier stage. Déjà, j'avais peur de la psychiatrie. Mon premier stage, c'était en psychiatrie. Mon Dieu, j'ai sauté dans tous les sens. Mes copines me regardaient. Je ne voulais pas y aller. Je suis arrivée. Déjà, la psychiatrie, c'est quand même… J'étais en service fermé. Et donc, fermé, il y a des clés, il y a des clés. Tu mets ta bouche blanche, première année, tout ça. Tu as la petite vingtaine. Tu arrives au hublot. Je me souviendrai toujours au hublot ce que j'ai vu. C'était le premier contact avec le service. au hublot tu vois une petite dame asiatique tu voyais que son front, tu voyais jusqu'à ses yeux comme ça, elle avait le front déformé comme ça et des grosses cernes sous les yeux, j'ai dit mon dieu comment j'avais peur, donc j'y vais et je suis tombée sur un patient polyhandicapé comment dire, j'ai oublié il était polyhandicapé, il avait j'appelais limite Quasimodo parce qu'il me faisait penser à Quasimodo dans sa présentation, les yeux bleus, il était tordu, il parlait pas à moitié autiste, il se grattait tellement qu'il avait des chaussettes, je comprenais rien à la psy. Et puis on lui donnait à manger, quand on lui donnait à manger par exemple, tu sais quand tu fais ça à un enfant et après tu nettoies le tissu, ben lui en fait il faisait pareil il faisait ça, il se renettoyait, enfin j'ai fait mes premières toilettes avec lui et tout, j'ai sorti de là j'ai dit what the fuck, j'ai dit moi travailler en psy, jamais de la vie. Mais en fait je savais pas que c'était le service des polyhandicapés parce que la psychiatrie c'était sectorisé. Mais en fait, dans l'hôpital où j'étais, c'était encore… Il différencie, par exemple, l'autisme de la dépression et la dépression. Et voilà, il y a des trucs qui sont différenciés. Bref, j'attendais mon diplôme et je commence à travailler en psy pour me faire de l'argent. Et j'arrive dans des services, je vois des trucs improbables. Mais une réalité, c'était en fait, tous les jours, je rigole, tous les jours, il y avait une intrigue. Un jour, il y a un patient qui me dit… On me dit, oui, maintenant, il faut que tu incarnes la blouse. Mais on te dit ça… t'as même pas 25 ans, les gens ils ont le double de ton âge, t'as quelle expérience de la nuit ? Bon, tu te dis ok. On m'a dit, il faut être ferme. Tu te dis, bon d'accord, il faut être ferme. Genre, tu dis les choses avec conviction. Un jour, on était dans la salle de pause, et on m'a toujours dit, ils vont pas venir dans la salle de pause. J'étais en psy, en psychiatrie. Mais les patients aiment bien se nourrir de notre vie, puisque eux sont là, et nous on est à l'extérieur, et on ramène de l'extérieur à l'intérieur. Maintenant, le patient se ramène dans la salle de pause, et je lui dis, on était deux, j'étais avec une maman qui s'appelait Myriam. Monsieur, excusez-moi, vous pouvez sortir de la salle de pause, s'il vous plaît ? On était en train de prendre le petit déj. Il était mis devant moi, il s'est mis nez à nez avec moi. Il faut imaginer le nez à nez, il m'a dit, vous n'êtes qu'une bleue. bleu, bleu, bleu, en poussillon dessus. Il était plein de sueur et tout. Et en face, la maman, elle me tapait la cuisse. C'était pour me dire, tais-toi, tais-toi, tais-toi. Après, il s'en va. Entre-temps, il y a une alarme qui pète. Les alarmes, c'est... En psy, c'est un truc de sécurité. Ça veut dire qu'il se passe quelque chose de grave. Enfin, quelque chose de trop important et qu'on a besoin de renforts. Et en général, les renforts qui venaient, c'était les soins aigus de la psy, de l'hôpital où j'étais. Mais vraiment, les soins... Les gars, ils sont rodés. C'est comme si t'allais en réa. tu vois quand t'es en MCO ils sont chauds ils sont rodés côté gestion de l'agressivité ils sont un peu plus rodés que dans les services je vois au moins 15 personnes qui arrivent il y a tous les médecins du service il y a de l'agitation, ce patient il est mis en chambre d'isolement ma collègue elle me dit la prochaine fois que tu vois ça tu t'en mêles pas, tu laisses ceux qui sont plus aguerris s'en mêler t'as pas vu qu'il était délirant moi j'ai rien vu, j'ai juste vu et... comme tu dis, ça m'a piqué en fait. Ça m'a piqué qu'elle me renvoie ce truc de... Ça a mal fait en fait. Mais j'ai mal fait parce que je ne connaissais pas. Mais en fait, elle a bien fait de me le dire parce que sinon, j'aurais continué à croire que j'étais dans le vrai. Alors qu'en fait, le gars, il était totalement parasité. Il était fou comme un coucou. Et au final, il a été mis dans la chambre d'isolement et il a tellement frappé sur la porte. Il y a un sas de sécurité, c'est-à-dire tu rentres dans la chambre. Avant de rentrer dans la chambre, il y a un petit... Il y a un entre-deux. Et après, il y a une autre porte. Parce que parfois, l'agitation fait que, malheureusement, il peut vous ouvrir la première. Mais c'est très rare. Mais bon, le sas de sécurité, c'est un sas de sécurité. Donc au final, il a tellement frappé sur la porte. Pas,

  • Speaker #1

    pas,

  • Speaker #2

    pas. Tu as l'image du verre d'eau de Godzilla, là. Où tu as le verre d'eau qui tremble comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    qui tremble, etc. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y avait tous les médecins du service, même le chef de pôle. Tous les médecins du service. Non, pas le chef de pôle, si c'était le chef de pôle. Il y avait tous les médecins du service qui étaient là avec les renforts. Il fallait imaginer 15 blouses blanches, une quinzaine de blouses blanches, dont les médecins. Et moi, je disais, c'est quoi cette merde ? Dans ma tête, je me disais, c'est quoi cette merde ? J'ai dit, c'est quoi ça ? J'avais peur, franchement, j'avais peur. J'ai dit, c'est ça la psy ? Franchement, j'ai dit non. Et en fait, au fur et à mesure que j'y allais et que je voyais des situations, il y avait un autre collègue haïtien, il me disait, quand les alarmes sonnent, c'est aussi des collègues hommes qui vont. Ce n'est pas toujours comme ça, mais c'est aussi bien parfois que ce soit comme ça, parce que pour gérer physiquement certaines situations, voilà. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des femmes, donc je ne veux pas non plus être trop vivante. Et mes collègues hommes étaient allés à un renfort et ils m'ont dit « Non, mais la nana, elle avait le même gabarit que toi. » Là, j'ai un peu pris le poids, mais je suis un gabarit skinny, on va dire. Elle me dit « Elle a le même gabarit que toi, c'était une brésilienne et elle parlait avec une voix d'homme. » Il m'a dit « Dimanche, je vais à l'église, j'allume un cierge. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Il me dit « Je suis pas sûre que c'est vrai. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Et en fait, au fur et à mesure, à chaque fois que j'y retournais... J'avais un peu peur, mais comme l'équipe était assez soutenante et qu'elle m'expliquait bien les choses, je comprenais les choses, mais je ne comprenais pas tout. Donc à chaque fois, j'y retournais, j'y retournais et je découvrais. C'est comme ça que j'ai découvert la psychiatrie. C'est comme ça aussi qu'au fur et à mesure, je me suis rendue compte de dire « ouais, le traumatisme, c'est quoi ? » En fait, je me suis rendue compte, je croyais que chez nous, après je suis d'origine africaine, règle d'extrême-derrière, je suis d'origine togolaise, et j'ai longtemps cru que, clairement, longtemps, j'ai cru que c'était un truc de blanc, la psy. Et en fait, je me rends compte que plus je travaille, que non, en fait, les prérequis sont déjà là et que la santé mentale, elle a toujours été intégrée dans la culture, en fait. Ça a toujours été pris en considération. Et qu'en fait, j'arrivais vite à capter les concepts que je découvrais en psychiatrie, parce qu'au final, je les connais déjà. C'est juste que je vais les appeler autrement. Et je me dis, mais en fait, c'est fascinant. Et aussi par rapport à mon travail, quand je travaillais avec des détenus, etc., j'en parlais souvent autour de moi à des potes en soirée, ça fascinait assez. tu vois être au centre j'aime bien ça être au centre comme on disait tout à l'heure être au centre en gros il y a de l'intérêt et quand j'entendais par exemple on parlait de cas de attention comme on dit trigger warning on parlait parfois de pédophilie ou d'inceste ce genre de choses et certaines amies me disaient non mais ça ça n'arrive pas chez nous et moi j'étais assez choquée de voir que la réponse elle était aussi binaire en fait mais en fait ma chère copine Ce genre de travers humain arrive chez tout le monde. Et il y a des sociétés, et des sociétés qu'on va dire qu'on connaît bien à l'intérieur, qui sont encore plus taboues que d'autres. Il y a des choses... Tu penses que tu es un enfant, tu vas dire que ton oncle a fait ci, ça, ça, et tu vas, entre guillemets, détruire une famille. C'est très particulier. Et du coup, je me suis rendue compte, à travers toutes ces conversations à l'extérieur de l'hôpital et tout, qu'en fait, il y avait énormément de choses à dire sur la psychiatrie. Toute la croyance populaire que genre, on me disait souvent, t'as pas peur, t'as pas peur. Je dis mais en fait, faut pas croire, un schizophrène, il est pas délirant toute la journée. Il y a tout cet imaginaire-là que je voulais, j'avais envie d'en parler parce qu'il y a énormément de choses à dire entre nos croyances, la croyance populaire et la réalité de terrain. Quand on croit que les gens sont fous 24 sur 24, voilà quoi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est parce qu'en fait, dans ma culture en tout cas, je parle mais je ne suis pas connaisseuse. Je donne un exemple. Souvent, on me disait quand j'allais voir un psy, « Oui, mais les psys, c'est seulement pour les blancs, etc. Tu n'as pas de problème. » En fait, c'est comme si la santé mentale dans notre culture, ça n'existait pas, tu vois.

  • Speaker #2

    Tu sais ce que tu dis ? Je pense vraiment, c'est aujourd'hui, en ayant vieilli un petit peu, je me dis réellement que, bon déjà, la santé mentale, Il y a des cultures africaines pour commencer, mais dans une globalité, la culture africaine n'a pas ce rapport à aller voir un psychologue, ça n'existe pas. La société est faite de telle sorte qu'il y a tellement de réseaux, c'est tellement plus dense que tu vas trouver quelqu'un auprès de qui parler, les vieux vont parler, etc., à la voix de la sagesse. Donc quand on arrive en France ou en Occident, tu vas t'adapter, le système familial va s'adapter et il faut bien que la soupe absorbe d'une certaine manière parce que là où la responsabilité va tourner sur le truc collectif, tu es coincé en Europe, tu es dans un appartement, une maison, tu as un papa, une maman et tu as des frères et sœurs et femme d'histoire en gros. Donc si ces deux personnes n'arrivent pas à soutenir la situation, mais que toi ça te blesse, il faut bien que tu ailles pouvoir en parler à quelqu'un. Au pays, tu vas aller parler à ta tante, tu vas aller parler à un oncle, je ne sais pas à qui tu vas aller parler, mais tu vas parler à quelqu'un. Ce que je veux dire par là, c'est que le fait d'être « déraciné » , je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, il y a un gros déni qui se fait parce que partir de chez soi, pour arriver ici, c'est quand même un choc. Quand tu as un peu le pied sur les deux cultures, tu te dis, mais c'est d'une violence. Imaginons, tu pars de ton village natal pour arriver en région parisienne ou en, je ne sais pas, en banlieue bruxelloise ou je ne sais trop où. Mon camarade, mon camarade, tu vas souffrir. C'est hyper violent. C'est très violent. Et du coup, je pense que tu as tellement de problématiques d'adaptation, de survie, etc., etc. Et la tension de dire, tu envies aussi que tes enfants réussissent parce que c'est quand même ça aussi le leitmotiv de départ. que tu te dis, ça, la santé, ça ne se voit pas, on n'en parle pas. De toute manière, là, il n'y a pas le temps. C'est parce que,

  • Speaker #1

    comme je l'avais souligné dans l'émission Suculture, la femme africaine, on disait tout le temps, la femme africaine doit être forte, elle ne doit pas pleurer, elle ne doit pas être dépressive, etc. Mais c'est normal d'avoir des périodes où tu te sens, tu vois, pas bien. C'est normal de ne pas te sentir bien dans sa peau, etc. À un moment donné, on ne peut pas être forte à 100%, on ne peut pas sourire tout le temps.

  • Speaker #2

    Je suis totalement d'accord, tu vois. Une fois, je lui racontais un souvenir personnel. Je parlais avec ma zine à Pâches. On se racontait nos... Elle est au pays. Et on se racontait nos histoires de nanas et tout. Non, j'étais plutôt... Moi, j'étais partie à cette période. Donc, on ne s'était pas vues depuis longtemps. Donc, on se racontait nos lives. Et elle me dit, non, toi, vraiment, tu es une vraie femme africaine. Je lui racontais une histoire de mec, en fait. Et ça, c'était fini. Et j'ai eu un petit pincement au cœur. Et je me suis dit, putain, mais en fait, même dans la mentalité, ce qui nous lie, C'est le courage de la femme africaine. Moi, j'ai envie d'être une tapette. Moi, je le dis, j'ai envie de chialer pour un oui ou pour un non, comme certains ou certaines, tu vois. Dans le sens où on ne peut pas toujours être fort, serrer les dents. On est des êtres humains. Et il y a un moment à combattre tous les jours, on s'y perd. On ne sait même plus quel est le combat. Par un moment, je pense qu'il faut juste aussi réapprendre à lâcher ce truc de la femme forte africaine. J'ai envie de dire, mais ça vient d'où ? Je ne sais pas si c'est l'histoire qui a défini ça, mais j'ai envie de dire, ça vient d'où ? même dans la douleur de voir des patients qui ont mal, mal, mal, mal, mal et qui vont préférer refuser, vont dire le Seigneur va m'aider. Tu les regardes, tu dis bon, si tu as envie de changer d'avis, sonne, je suis là quoi, sonne, je suis là.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça, mais en fait moi, parce que ma maman est infirmière aussi, si tu veux, mais elle s'occupe des personnes âgées et quand moi par exemple, j'ai une douleur, parce que oui j'ai un handicap, mais j'ai parfois des douleurs et je suis là non, en fait maman j'ai pas mal, j'ai pas mal. Enfin tu vois, je fais la force parce que me retrouver... encore une fois à l'hôpital. Bon, attention, c'est un sujet lourd. Les amis, je prédis un au cas où. Me retrouver encore une fois à l'hôpital, je n'avais pas envie. Mais parfois, tu vois, je ressens des douleurs aux jambes. Je dis, non, ça va aller, maman, ça va aller. Et comme elle est infirmière, elle sait très bien qu'elle tourne les mots. Elle sait très bien où j'ai mal, tu vois, où ça ne va pas. Par contre, on me dit, Ausha, arrête d'être fort. Dis la vérité. Ce n'est pas bon d'être fort tout le temps comme ça. C'est tellement un mécanisme chez moi de dire que tout va bien. que parfois je ne me rends même pas compte de ce qui se passe, tu vois. C'est comme si je n'écoutais pas mon corps.

  • Speaker #2

    Tu parles d'un autre sujet hyper intéressant, cette capacité à serrer les dents, à tenir, tenir. Tu tiens tellement qu'il y a un moment, mais tu ne sais même plus que ça fait mal en fait. Et ton corps, il t'a appelé. Ton corps, il t'a dit stop, stop, stop. Mais la tête, elle a dit je tiens. Ça me fait tellement penser aux marathoniens qui font les Jeux Olympiques. Tu les vois, ils se sont tellement entraînés. Je ne connais pas les distances. Il s'évanouit et il continue de courir. Et en fait, ton corps, il t'a déjà dit stop, mais la tête, elle a dit non, non, ça fait un an que je m'entraîne, ça fait deux, trois, quatre ans, ça va aller. Et les mecs, ils courent en s'évanouissant comme ça. Et tu te dis, ah ouais. Et c'est ça. Et c'est hyper intéressant de voir ce rapport à la douleur. Qu'est-ce que ça crée chez nous, en fait, là où certains ou moindres vont dire, ah, j'ai mal. Ben, toi, tu tiens, mais tu tiens jusqu'où ? Parce que ton corps, il encode les choses. Ton corps, il encode les choses. Et ça, je crois que c'est le pire.

  • Speaker #1

    Ouais, surtout... L'idée de me retrouver, enfin, je ne dis pas que l'hôpital, c'est mauvais, mais l'idée encore de me retrouver dans une espèce, enfin, l'hôpital, etc., avec les médecins tout autour de moi, sans pouvoir faire ce que je voulais, c'est une idée que mon cerveau n'accepte pas. Et c'est pour ça que j'encaisse en mode, non, ça va, ça va. Mais jusqu'où, tu vois ? Jusqu'où je peux aller ? Imagine un jour, enfin, je ne veux pas me souhaiter n'importe quoi non plus, mais imagine un jour, je dis oui, oui, ça va, ça va, et mon corps, il lâche. Il ne répond plus.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça le risque. Parce qu'en fait, le corps nous parle. C'est un message d'alerte. Quand tu vois qu'il y a mal et mal, si tu viens de faire un effort important, c'est normal que tu aies mal. C'est un peu comme les patients qui se remettent à courir après 30 ans de sport, qui me disent « oui, j'ai mal » . Oui, c'est normal, ça va passer. Il va te faire masser, ça fait que c'est normal. Mais que tu endures la douleur constamment, ton corps t'envoie un message. Il faut aussi savoir l'écouter. Parce qu'à force de tirer, c'est un peu comme les grands blessés, les sportifs de haut niveau, enfin de haut niveau, je ne sais pas, mais des sportifs plutôt plus proches de nous, amateurs, qui ont une blessure, ils se disent « je ne veux pas louper ma saison, je ne veux pas perdre de temps » . Tu continues sur un membre blessé, blessé, lésé, lésé. Chaque jour, tu retravailles dessus. Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un moment où ça finit par lâcher, en fait, tout simplement. C'est un concept que je découvre aujourd'hui et je trouve que c'est hyper important d'être aussi fragile, de l'accélérer.

  • Speaker #1

    Au niveau de ma santé mentale, parce que la santé physique, ça va un peu mieux, etc. Je prends soin de mon corps. Mais ma santé mentale, c'est vrai que pendant le confinement, etc., tout ça, tout ce qui s'est passé ces dernières années, l'année passée, j'ai eu vraiment peur de rechuter, de refaire une dépression, en fait. J'ai vraiment eu l'impression, ce sentiment d'invisibilité au départ que j'avais quand j'étais plus jeune, il était revenu. Tu vois ce que je veux dire ? de me sentir invisible, de me sentir de trop, de déranger les personnes à chaque fois, d'avoir peur de déranger les personnes. J'ai eu l'impression que j'allais refaire une dépression parce que je n'étais pas bien, tu vois. J'allais rechuter. Et quand j'ai l'impression de rechuter, je me dis, ça ne va pas. Tu dois te poser, tu dois te reposer et faire le point avec toi-même, tu vois ce que je veux dire. Parce que, oui, c'est bien. des souriants d'H24 sur les réseaux, machin, tout va bien. Mais il y a des moments où je me disais,

  • Speaker #2

    en fait,

  • Speaker #1

    il y a surtout ces dernières semaines, bon, je ne vais pas parler, je ne vais pas tout dire non plus, mais il y a ces dernières semaines, j'ai eu l'impression que j'allais rechuter parce qu'en fait, il y a des situations qui me sont arrivées et je me suis dit non, ce n'est pas possible. Enfin, c'est dur quand même. C'est dur en fait. À chaque fois, je réalise que c'est dur. Attention. Je ne suis pas en train de dire que je suis suicidaire, dépressive, etc. Mais c'est dur parfois d'encaisser tellement chaque fois de dire que tout va bien alors que non. Il y a des moments où c'est ok d'être pas bien.

  • Speaker #2

    Mais je pense que c'est surtout ça la santé psychique. C'est juste se dire, s'autoriser à se dire que c'est ok d'être pas bien. Et quand t'es pas bien, qu'est-ce que tu fais ? Tu boudes, tu restes dans ta chambre, tu prends le temps, tu te coupes de tout et voilà. Tes proches, ils sont au courant. On se dit, ça va aller, mais foutez-moi la paix.

  • Speaker #1

    Parce que ces derniers mois, je me suis posé pas mal de questions par rapport à quelque chose qui s'est passé dans ma vie. Enfin, pas dans ma vie, mais une situation qui m'est arrivée, si tu veux. Et je me suis dit, mais en fait, non, c'est pas normal. C'est si horrible que ça. J'ai une personne, je suis une femme. J'ai le droit de faire ce que je veux. Et d'un coup, tu vois, il y a... Il y a toutes ces questions-là aussi. En fait, le problème avec moi, c'est que je me pose énormément, énormément de questions sur ce que je fais, etc. Et il y a des fois où je me dis, meuf, arrête de douter, sinon tu vas finir par faire des crises d'angoisse. J'ai tellement l'air forte. Oui, tout le monde me dit, tu souris, tu souris, t'es solaire, t'es une personne solaire. Mais en fait, il y a des moments où je... Il y a des gens qui ne le savent pas, mais il y a des moments aussi où j'ai des périodes où je fais des crises d'angoisse. Ouf, c'est dur. Je l'ai dit, en fait... Enfin, je l'ai dit, il fallait que ça sorte. Je fais des crises d'angoisse, mes chers amis. Je ne suis pas super solaire. Oui, je suis contente quand il y a des nouveaux projets sur les réseaux sociaux qui arrivent, mais je fais des crises d'angoisse, ça arrive. parce qu'il y a des périodes où je ne suis pas bien comme tout le monde. Il y a des périodes où, ben voilà. Et quand je fais des crises d'angoisse, il y a des moments où je me dis, tu es en train d'angoisser, meuf, ça va aller, tu dois respirer, tu dois prendre du temps pour... Tu dois oublier un peu ce qui se passe autour de toi, sur les réseaux. Quand je suis dans une période où je ne suis pas bien, en fait, je ne sais pas si tu avais écouté un de mes épisodes sur la confiance en soi, mais quand je parlais de confiance en soi, je donnais aussi des astuces. Par exemple, comme se mettre des vêtements, comme on disait tout à l'heure. se sentir bien dans son apparence.

  • Speaker #2

    C'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je n'ai pas retenu. Après, il y a beaucoup d'épisodes où je suis raccord avec ce que tu dis, en fait. Ou quand tu parles de créativité, de se faire plaisir, tout ça. Confiance en soi, je sais que c'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je ne me souviens plus. Je suis désolée.

  • Speaker #1

    Dans l'épisode, je parle d'un fameux conseil qui m'a saoulé la vie. C'est que quand ça ne va pas, tu vois, si tu te compares à d'autres personnes, ça ne va pas, mais tu n'as qu'à faire ça. ta liste de victoire, ta liste personnelle.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Oui, d'accord, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, cette liste-là, quand je la relis chaque soir, ça va mieux. Ça va mieux parce que je me dis, tout ce que j'ai fait, tout mon parcours, enfin, tout le parcours que j'ai vécu, que je vis au quotidien, tout mon parcours, parce que je me dis, je reviens de loin et oui, j'ai droit au bonheur, j'ai droit d'être heureuse, j'ai droit de faire ce qui me plaît. Et quand je relis cette liste, en fait, ça m'apaise, tu vois ? Je me sens mieux. Mais c'est vrai qu'avant tout ça, avant le mannequinat, j'étais tellement... Je doutais tellement de moi que non, je ne sortais pas. Je le dis même dans Sous-Culture, je n'allais pas chez les gens parce que le handicap, c'est quelque chose à laquelle on ne s'y attend pas. Et du coup, comme j'avais l'impression qu'on rejetait ma différence physique, on allait mieux se cacher, tu vois. Donc voilà, j'ai tout dit, mais c'est vrai que c'est dur en ce moment. De protéger sa santé mentale, c'est très important, j'insiste.

  • Speaker #2

    d'en prendre soin et juste le dernier truc comme tu parles de santé mentale ça m'a fait penser au truc de tenir mais en fait plus tu tiens et plus ça décale ton cadre de référence en fait il y a un moment tu tiens tellement que des choses qui devraient te paraître pas normales le deviennent et ça aussi c'est hyper dangereux peu importe la thématique qu'on parle des réseaux sociaux parce que c'est violent quand même peu importe la thématique ça déplace ton cadre plus tu en dures plus ça déplace ton cadre de référence et plus ça devient dangereux tu vois C'est comme voir de la violence à la télévision ou du sexe à outrance. Il y a un moment, ça devient normal, mais en fait, tu n'es pas constituée pour regarder ça, pour t'y porter autant. Des petits trucs comme ça. Je parle juste du punch.

  • Speaker #1

    C'est ça, en fait. Ces derniers mois, je prends conscience que je suis une femme, que j'ai le droit de plaire à un garçon si j'en ai envie, etc. Mais tellement dans mon enfance, dans mon adolescence surtout, on m'a tellement mis dans une bulle, dans une bulle protectrice, dans... On m'a tellement surprotégée que j'ai eu peur de tout. J'ai peur de tout, je ne sais plus quoi faire. J'ai tellement peur de déranger que je me dis non en fait. Tu es là, Yofine, tu as le droit d'exister, tu as le droit de parler à un garçon si tu as envie. Il y a cette barrière de... Si une fille, une meuf invalide comme moi parle à un garçon valide, bon, je paraphrase un petit peu, mais j'ai remarqué aussi quand on parlait dans Souculture, on parlait des relations amoureuses, je ne sais pas si tu te souviens.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #1

    Au passage des relations amoureuses, et à un moment donné, j'avais dit l'année passée que j'avais peur d'être en couple parce qu'un garçon valide qui commençait à me draguer, je trouvais ça bizarre tellement c'est une situation qui ne m'était pas arrivée, qui ne m'arrive pas. C'est tellement improbable pour moi dans mon esprit de me faire draguer que je me dis que c'est normal. Cette année, je me dis que c'est normal d'avoir des relations avec quelqu'un qu'on aime.

  • Speaker #2

    On évolue chaque jour, en fait.

  • Speaker #1

    Tellement, on m'a sentie. protégée que je me dis est-ce que c'est normal de ressentir ça ? Eh bien, oui, il y a eu des périodes où je n'étais pas au top de ma forme. Ces derniers mois, en tout cas, ça va au niveau physique, je me sens bien, mais momentanément, parfois, je suis là en mode... Je vis tellement de choses à la fois. Je ne parle pas de mes projets, mais je parle de ma vie personnelle. Je parle au niveau amour. Attention, je n'ai personne en ce moment, mais voilà.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas de vie en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Tu n'as pas de justifié.

  • Speaker #1

    Je parle au niveau relationnel, etc. avec une personne. Ressentir quelque chose pour une personne. J'ai tellement pris ma vie en main en mode. J'ai le droit de faire ce que je veux. J'ai le droit de... Oui, je suis une jeune femme. Et c'est tellement dur de dire cette phrase. Parce qu'être une jeune femme aujourd'hui, c'est être indépendante, etc. C'est tellement dur pour moi de dire cette phrase. Parce que tellement on a... On m'a infantilisé, attention, on m'a infantilisé de façon consciente et inconsciente, tu vois. Quand je dis de façon consciente, c'est-à-dire dans le sens, attention, si tu prends tel aliment, ça ne va pas aller pour ta santé, etc. Ça, ça vient de mes parents. D'ailleurs, j'aime mes parents, ils me protègent, c'est bien. Mais de façon inconsciente, c'est dans le sens où on m'a dit, tu ne pourras jamais plaire à personne, arrête de rêver, tu vois, des manières comme ça. Et c'est ça qui m'a fait douter. Je me suis dit, mais en fait, oui, est-ce que je peux plaire à une personne, tu vois ? Je me pose tellement de questions, tellement ça me... Ça m'a fait douter. Aujourd'hui, ça va mieux, mais c'est vrai qu'à certains moments, je me dis pourquoi ? Mais bon, voilà. En tout cas, c'est ce que j'avais à dire. Je pense que là, on a parlé pendant une heure, plus ou moins.

  • Speaker #2

    Ouais, on va clôturer parce que là, après, ça va être trop long, mais c'était hyper intéressant. C'était hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était vraiment hyper intéressant. On a parlé de nos émotions. C'est la première fois que je me livre comme ça, à cœur ouvert. C'est bizarre.

  • Speaker #2

    C'est bizarre. Sur les réseaux sociaux. Attention,

  • Speaker #1

    ma chère.

  • Speaker #2

    C'est pour ça que j'aime les lives. Non, mais de toute manière, je vais trop parler en backstage. On se parle en backstage. En tout cas, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Et merci, les amis, d'avoir suivi mes aventures, de me suivre aussi. Envoyez de la force à Aby Macrophone.

  • Speaker #2

    Yeah, ma différence, c'est ma force.

  • Speaker #1

    En fait, envoyez de la force à Megahertz, les gars. Franchement, elle en a besoin.

  • Speaker #2

    Merci, merci. Merci, mais à toi aussi. à tout le monde, enfin à nous deux, quoi, pour pouvoir continuer tout ça. En tout cas,

  • Speaker #1

    j'espère que ça vous a plu, donc, vivez nos aventures, hein, donc, je suis contente d'avoir fait cette collaboration, cet épisode, j'espère que ça va plaire, enfin, oh là là, je suis tellement contente, merci, on a parlé pendant... En fait, c'est bien d'échanger, c'est ça qui est génial, je suis un peu émue, mais j'aime bien échanger avec les personnes. Voilà, c'était un soulagement, je pense.

  • Speaker #2

    Il fallait qu'on fasse... Tant mieux.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était tellement intéressant de parler de santé mentale et d'autres choses en même temps. C'est vrai que la santé mentale, ça reste toujours un tabou dans certains pays, si je peux dire ça comme ça. Ça reste toujours un sujet fragile dans certaines cultures, j'ai l'impression, mais c'est bien d'en parler, il faut en parler, parce qu'on n'est pas des super-héros, des personnes surhumaines. Et c'est bien de démonter tous les clichés qu'il y a autour, comme tu le fais dans tes podcasts, d'en parler avec plusieurs invités. Donc, merci. Merci, les gars. Merci d'avoir suivi ce live. J'espère qu'on a pu apporter un peu de lumière par rapport à la thématique.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu veux ajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, je m'appelle Evie et vous pouvez retrouver mon podcast sur toutes les plateformes au nom de MHZ. Voilà. Et ça parle de santé mentale, mais pas que. Je vous laisse le plaisir de découvrir.

  • Speaker #1

    Bisous les gars, merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Ciao.

  • Speaker #1

    Bye bye.

  • Speaker #0

    Ça a été un épisode assez long et extrêmement riche qui m'a beaucoup apporté à l'époque où je l'ai fait parce qu'il m'a conforté que j'étais sur la bonne voie et surtout c'était un retour en direct de tout mon travail. Et là, il a aussi alimenté ma nouvelle voie qui est le massage bien-être. Je vous laisse faire un petit tour sur Terre à Terre. En espérant t'avoir fait vibrer un peu, n'hésite pas à commenter, liker, partager, t'abonner et à mettre un max étoile sur iTunes pour faire décoller MHz. Que tu peux aussi retrouver d'ailleurs sur MAJ Podcast, production du jingle Jordan Hip Bits. C'était AbioMicrophone, à très vite sur les ondes.

Description

Yophine prend le contrôle @fashionistahandi est Ô Mic et demande à Mega Hertz le pourquoi du comment...

Les origines de toutes ces vibrations qui pulsent sur les ondes

Qu'est ce qui m'anime?
Un outil de réflexion magique. Le podcast ouvre des portes , fenêtres et consort vers des réalités inattendues
Episode enregistré en 2021
Divisé en 3 parties toutes autonomes dans l'écoute
28_Validisme
29_Glow up Mental

30_fashionistahandi x MHz origines

MHz diffusent toujours moins vite moins fort mais existe...
le nouveau projet @theraterre_ Hortithérapie & Massage Bien-Etre


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il a pour objectif de démystifier et apporter de la lumière sur des réalités scientifiques et spirituelles insoupçonnées. C'est aussi l'envie de partager tous ces sujets qui m'animent, qui me caractérisent, héritage, transmission, identité, mes valeurs, nos histoires, nos savoirs. Je te laisse à soi commenter cet épisode, liker, partager sur tes réseaux, t'abonner et mettre un max d'étoiles sur iTunes pour augmenter la visibilité. Et pour la bande-son que tu entends, elle est produite par Jordan Hipbits sur Insta. Mais pour tout savoir, il faut qu'on se connecte, il faut qu'on échange. Prends le temps alors et biens le microphone. À vos écoutes, chers électrons libres. Mega Hertz est... Fashionista Andy et MHZ. Origine. La voix que vous entendez, c'est celle de Yofin, cette jeune femme que j'ai interviewée dans différents épisodes où elle nous fait découvrir le concept de handicap et de santé mentale via celui qui parle de validisme et via le second qui nous parle aussi de globe mental. Tout ça, si vous ne savez pas ce que c'est, je vous laisse retourner vers les épisodes un peu plus haut. Mais aujourd'hui... On s'attaque aux origines du pourquoi. Toutes les deux, on a décidé de faire un podcast. Et qu'est-ce que ça peut apporter aux autres et à nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Et donc, maintenant, j'ai une question pour toi, Mégaert.

  • Speaker #2

    Yes, yes, oui, yes.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a motivée justement à créer ce podcast, Mégaert, etc. ?

  • Speaker #2

    Alors, qu'est-ce qui m'a motivée à créer ce podcast ? Alors, ça a commencé comment ? Déjà longtemps, j'avais cet imaginaire. Pour moi, la psychiatrie, c'était ça. C'était chapeau, melon et bottes de cuir, tu vois. Des mecs en blanc qui arrivent, qui te prennent, qui te mettent dans une cellule capitonnée et qui t'injectent. C'était ça pour moi. La psychiatrie, c'était vraiment un truc... C'est un truc... Il est traumatisé. C'est ce que je dis dans le premier épisode. Traumatisme, traumatisme. Nous, on ne connaît pas ça.

  • Speaker #1

    On ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Traumatisme. Je suis arrivée en psychiatrie. J'appelle ça, je suis arrivée comme dans un épisode. Il y avait une intrigue. Tu arrives en psychiatrie déjà. Ah oui, ça a commencé par mon premier stage. Déjà, j'avais peur de la psychiatrie. Mon premier stage, c'était en psychiatrie. Mon Dieu, j'ai sauté dans tous les sens. Mes copines me regardaient. Je ne voulais pas y aller. Je suis arrivée. Déjà, la psychiatrie, c'est quand même… J'étais en service fermé. Et donc, fermé, il y a des clés, il y a des clés. Tu mets ta bouche blanche, première année, tout ça. Tu as la petite vingtaine. Tu arrives au hublot. Je me souviendrai toujours au hublot ce que j'ai vu. C'était le premier contact avec le service. au hublot tu vois une petite dame asiatique tu voyais que son front, tu voyais jusqu'à ses yeux comme ça, elle avait le front déformé comme ça et des grosses cernes sous les yeux, j'ai dit mon dieu comment j'avais peur, donc j'y vais et je suis tombée sur un patient polyhandicapé comment dire, j'ai oublié il était polyhandicapé, il avait j'appelais limite Quasimodo parce qu'il me faisait penser à Quasimodo dans sa présentation, les yeux bleus, il était tordu, il parlait pas à moitié autiste, il se grattait tellement qu'il avait des chaussettes, je comprenais rien à la psy. Et puis on lui donnait à manger, quand on lui donnait à manger par exemple, tu sais quand tu fais ça à un enfant et après tu nettoies le tissu, ben lui en fait il faisait pareil il faisait ça, il se renettoyait, enfin j'ai fait mes premières toilettes avec lui et tout, j'ai sorti de là j'ai dit what the fuck, j'ai dit moi travailler en psy, jamais de la vie. Mais en fait je savais pas que c'était le service des polyhandicapés parce que la psychiatrie c'était sectorisé. Mais en fait, dans l'hôpital où j'étais, c'était encore… Il différencie, par exemple, l'autisme de la dépression et la dépression. Et voilà, il y a des trucs qui sont différenciés. Bref, j'attendais mon diplôme et je commence à travailler en psy pour me faire de l'argent. Et j'arrive dans des services, je vois des trucs improbables. Mais une réalité, c'était en fait, tous les jours, je rigole, tous les jours, il y avait une intrigue. Un jour, il y a un patient qui me dit… On me dit, oui, maintenant, il faut que tu incarnes la blouse. Mais on te dit ça… t'as même pas 25 ans, les gens ils ont le double de ton âge, t'as quelle expérience de la nuit ? Bon, tu te dis ok. On m'a dit, il faut être ferme. Tu te dis, bon d'accord, il faut être ferme. Genre, tu dis les choses avec conviction. Un jour, on était dans la salle de pause, et on m'a toujours dit, ils vont pas venir dans la salle de pause. J'étais en psy, en psychiatrie. Mais les patients aiment bien se nourrir de notre vie, puisque eux sont là, et nous on est à l'extérieur, et on ramène de l'extérieur à l'intérieur. Maintenant, le patient se ramène dans la salle de pause, et je lui dis, on était deux, j'étais avec une maman qui s'appelait Myriam. Monsieur, excusez-moi, vous pouvez sortir de la salle de pause, s'il vous plaît ? On était en train de prendre le petit déj. Il était mis devant moi, il s'est mis nez à nez avec moi. Il faut imaginer le nez à nez, il m'a dit, vous n'êtes qu'une bleue. bleu, bleu, bleu, en poussillon dessus. Il était plein de sueur et tout. Et en face, la maman, elle me tapait la cuisse. C'était pour me dire, tais-toi, tais-toi, tais-toi. Après, il s'en va. Entre-temps, il y a une alarme qui pète. Les alarmes, c'est... En psy, c'est un truc de sécurité. Ça veut dire qu'il se passe quelque chose de grave. Enfin, quelque chose de trop important et qu'on a besoin de renforts. Et en général, les renforts qui venaient, c'était les soins aigus de la psy, de l'hôpital où j'étais. Mais vraiment, les soins... Les gars, ils sont rodés. C'est comme si t'allais en réa. tu vois quand t'es en MCO ils sont chauds ils sont rodés côté gestion de l'agressivité ils sont un peu plus rodés que dans les services je vois au moins 15 personnes qui arrivent il y a tous les médecins du service il y a de l'agitation, ce patient il est mis en chambre d'isolement ma collègue elle me dit la prochaine fois que tu vois ça tu t'en mêles pas, tu laisses ceux qui sont plus aguerris s'en mêler t'as pas vu qu'il était délirant moi j'ai rien vu, j'ai juste vu et... comme tu dis, ça m'a piqué en fait. Ça m'a piqué qu'elle me renvoie ce truc de... Ça a mal fait en fait. Mais j'ai mal fait parce que je ne connaissais pas. Mais en fait, elle a bien fait de me le dire parce que sinon, j'aurais continué à croire que j'étais dans le vrai. Alors qu'en fait, le gars, il était totalement parasité. Il était fou comme un coucou. Et au final, il a été mis dans la chambre d'isolement et il a tellement frappé sur la porte. Il y a un sas de sécurité, c'est-à-dire tu rentres dans la chambre. Avant de rentrer dans la chambre, il y a un petit... Il y a un entre-deux. Et après, il y a une autre porte. Parce que parfois, l'agitation fait que, malheureusement, il peut vous ouvrir la première. Mais c'est très rare. Mais bon, le sas de sécurité, c'est un sas de sécurité. Donc au final, il a tellement frappé sur la porte. Pas,

  • Speaker #1

    pas,

  • Speaker #2

    pas. Tu as l'image du verre d'eau de Godzilla, là. Où tu as le verre d'eau qui tremble comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    qui tremble, etc. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y avait tous les médecins du service, même le chef de pôle. Tous les médecins du service. Non, pas le chef de pôle, si c'était le chef de pôle. Il y avait tous les médecins du service qui étaient là avec les renforts. Il fallait imaginer 15 blouses blanches, une quinzaine de blouses blanches, dont les médecins. Et moi, je disais, c'est quoi cette merde ? Dans ma tête, je me disais, c'est quoi cette merde ? J'ai dit, c'est quoi ça ? J'avais peur, franchement, j'avais peur. J'ai dit, c'est ça la psy ? Franchement, j'ai dit non. Et en fait, au fur et à mesure que j'y allais et que je voyais des situations, il y avait un autre collègue haïtien, il me disait, quand les alarmes sonnent, c'est aussi des collègues hommes qui vont. Ce n'est pas toujours comme ça, mais c'est aussi bien parfois que ce soit comme ça, parce que pour gérer physiquement certaines situations, voilà. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des femmes, donc je ne veux pas non plus être trop vivante. Et mes collègues hommes étaient allés à un renfort et ils m'ont dit « Non, mais la nana, elle avait le même gabarit que toi. » Là, j'ai un peu pris le poids, mais je suis un gabarit skinny, on va dire. Elle me dit « Elle a le même gabarit que toi, c'était une brésilienne et elle parlait avec une voix d'homme. » Il m'a dit « Dimanche, je vais à l'église, j'allume un cierge. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Il me dit « Je suis pas sûre que c'est vrai. » Je lui ai dit « Non, je ne te crois pas. » Et en fait, au fur et à mesure, à chaque fois que j'y retournais... J'avais un peu peur, mais comme l'équipe était assez soutenante et qu'elle m'expliquait bien les choses, je comprenais les choses, mais je ne comprenais pas tout. Donc à chaque fois, j'y retournais, j'y retournais et je découvrais. C'est comme ça que j'ai découvert la psychiatrie. C'est comme ça aussi qu'au fur et à mesure, je me suis rendue compte de dire « ouais, le traumatisme, c'est quoi ? » En fait, je me suis rendue compte, je croyais que chez nous, après je suis d'origine africaine, règle d'extrême-derrière, je suis d'origine togolaise, et j'ai longtemps cru que, clairement, longtemps, j'ai cru que c'était un truc de blanc, la psy. Et en fait, je me rends compte que plus je travaille, que non, en fait, les prérequis sont déjà là et que la santé mentale, elle a toujours été intégrée dans la culture, en fait. Ça a toujours été pris en considération. Et qu'en fait, j'arrivais vite à capter les concepts que je découvrais en psychiatrie, parce qu'au final, je les connais déjà. C'est juste que je vais les appeler autrement. Et je me dis, mais en fait, c'est fascinant. Et aussi par rapport à mon travail, quand je travaillais avec des détenus, etc., j'en parlais souvent autour de moi à des potes en soirée, ça fascinait assez. tu vois être au centre j'aime bien ça être au centre comme on disait tout à l'heure être au centre en gros il y a de l'intérêt et quand j'entendais par exemple on parlait de cas de attention comme on dit trigger warning on parlait parfois de pédophilie ou d'inceste ce genre de choses et certaines amies me disaient non mais ça ça n'arrive pas chez nous et moi j'étais assez choquée de voir que la réponse elle était aussi binaire en fait mais en fait ma chère copine Ce genre de travers humain arrive chez tout le monde. Et il y a des sociétés, et des sociétés qu'on va dire qu'on connaît bien à l'intérieur, qui sont encore plus taboues que d'autres. Il y a des choses... Tu penses que tu es un enfant, tu vas dire que ton oncle a fait ci, ça, ça, et tu vas, entre guillemets, détruire une famille. C'est très particulier. Et du coup, je me suis rendue compte, à travers toutes ces conversations à l'extérieur de l'hôpital et tout, qu'en fait, il y avait énormément de choses à dire sur la psychiatrie. Toute la croyance populaire que genre, on me disait souvent, t'as pas peur, t'as pas peur. Je dis mais en fait, faut pas croire, un schizophrène, il est pas délirant toute la journée. Il y a tout cet imaginaire-là que je voulais, j'avais envie d'en parler parce qu'il y a énormément de choses à dire entre nos croyances, la croyance populaire et la réalité de terrain. Quand on croit que les gens sont fous 24 sur 24, voilà quoi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est parce qu'en fait, dans ma culture en tout cas, je parle mais je ne suis pas connaisseuse. Je donne un exemple. Souvent, on me disait quand j'allais voir un psy, « Oui, mais les psys, c'est seulement pour les blancs, etc. Tu n'as pas de problème. » En fait, c'est comme si la santé mentale dans notre culture, ça n'existait pas, tu vois.

  • Speaker #2

    Tu sais ce que tu dis ? Je pense vraiment, c'est aujourd'hui, en ayant vieilli un petit peu, je me dis réellement que, bon déjà, la santé mentale, Il y a des cultures africaines pour commencer, mais dans une globalité, la culture africaine n'a pas ce rapport à aller voir un psychologue, ça n'existe pas. La société est faite de telle sorte qu'il y a tellement de réseaux, c'est tellement plus dense que tu vas trouver quelqu'un auprès de qui parler, les vieux vont parler, etc., à la voix de la sagesse. Donc quand on arrive en France ou en Occident, tu vas t'adapter, le système familial va s'adapter et il faut bien que la soupe absorbe d'une certaine manière parce que là où la responsabilité va tourner sur le truc collectif, tu es coincé en Europe, tu es dans un appartement, une maison, tu as un papa, une maman et tu as des frères et sœurs et femme d'histoire en gros. Donc si ces deux personnes n'arrivent pas à soutenir la situation, mais que toi ça te blesse, il faut bien que tu ailles pouvoir en parler à quelqu'un. Au pays, tu vas aller parler à ta tante, tu vas aller parler à un oncle, je ne sais pas à qui tu vas aller parler, mais tu vas parler à quelqu'un. Ce que je veux dire par là, c'est que le fait d'être « déraciné » , je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, il y a un gros déni qui se fait parce que partir de chez soi, pour arriver ici, c'est quand même un choc. Quand tu as un peu le pied sur les deux cultures, tu te dis, mais c'est d'une violence. Imaginons, tu pars de ton village natal pour arriver en région parisienne ou en, je ne sais pas, en banlieue bruxelloise ou je ne sais trop où. Mon camarade, mon camarade, tu vas souffrir. C'est hyper violent. C'est très violent. Et du coup, je pense que tu as tellement de problématiques d'adaptation, de survie, etc., etc. Et la tension de dire, tu envies aussi que tes enfants réussissent parce que c'est quand même ça aussi le leitmotiv de départ. que tu te dis, ça, la santé, ça ne se voit pas, on n'en parle pas. De toute manière, là, il n'y a pas le temps. C'est parce que,

  • Speaker #1

    comme je l'avais souligné dans l'émission Suculture, la femme africaine, on disait tout le temps, la femme africaine doit être forte, elle ne doit pas pleurer, elle ne doit pas être dépressive, etc. Mais c'est normal d'avoir des périodes où tu te sens, tu vois, pas bien. C'est normal de ne pas te sentir bien dans sa peau, etc. À un moment donné, on ne peut pas être forte à 100%, on ne peut pas sourire tout le temps.

  • Speaker #2

    Je suis totalement d'accord, tu vois. Une fois, je lui racontais un souvenir personnel. Je parlais avec ma zine à Pâches. On se racontait nos... Elle est au pays. Et on se racontait nos histoires de nanas et tout. Non, j'étais plutôt... Moi, j'étais partie à cette période. Donc, on ne s'était pas vues depuis longtemps. Donc, on se racontait nos lives. Et elle me dit, non, toi, vraiment, tu es une vraie femme africaine. Je lui racontais une histoire de mec, en fait. Et ça, c'était fini. Et j'ai eu un petit pincement au cœur. Et je me suis dit, putain, mais en fait, même dans la mentalité, ce qui nous lie, C'est le courage de la femme africaine. Moi, j'ai envie d'être une tapette. Moi, je le dis, j'ai envie de chialer pour un oui ou pour un non, comme certains ou certaines, tu vois. Dans le sens où on ne peut pas toujours être fort, serrer les dents. On est des êtres humains. Et il y a un moment à combattre tous les jours, on s'y perd. On ne sait même plus quel est le combat. Par un moment, je pense qu'il faut juste aussi réapprendre à lâcher ce truc de la femme forte africaine. J'ai envie de dire, mais ça vient d'où ? Je ne sais pas si c'est l'histoire qui a défini ça, mais j'ai envie de dire, ça vient d'où ? même dans la douleur de voir des patients qui ont mal, mal, mal, mal, mal et qui vont préférer refuser, vont dire le Seigneur va m'aider. Tu les regardes, tu dis bon, si tu as envie de changer d'avis, sonne, je suis là quoi, sonne, je suis là.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça, mais en fait moi, parce que ma maman est infirmière aussi, si tu veux, mais elle s'occupe des personnes âgées et quand moi par exemple, j'ai une douleur, parce que oui j'ai un handicap, mais j'ai parfois des douleurs et je suis là non, en fait maman j'ai pas mal, j'ai pas mal. Enfin tu vois, je fais la force parce que me retrouver... encore une fois à l'hôpital. Bon, attention, c'est un sujet lourd. Les amis, je prédis un au cas où. Me retrouver encore une fois à l'hôpital, je n'avais pas envie. Mais parfois, tu vois, je ressens des douleurs aux jambes. Je dis, non, ça va aller, maman, ça va aller. Et comme elle est infirmière, elle sait très bien qu'elle tourne les mots. Elle sait très bien où j'ai mal, tu vois, où ça ne va pas. Par contre, on me dit, Ausha, arrête d'être fort. Dis la vérité. Ce n'est pas bon d'être fort tout le temps comme ça. C'est tellement un mécanisme chez moi de dire que tout va bien. que parfois je ne me rends même pas compte de ce qui se passe, tu vois. C'est comme si je n'écoutais pas mon corps.

  • Speaker #2

    Tu parles d'un autre sujet hyper intéressant, cette capacité à serrer les dents, à tenir, tenir. Tu tiens tellement qu'il y a un moment, mais tu ne sais même plus que ça fait mal en fait. Et ton corps, il t'a appelé. Ton corps, il t'a dit stop, stop, stop. Mais la tête, elle a dit je tiens. Ça me fait tellement penser aux marathoniens qui font les Jeux Olympiques. Tu les vois, ils se sont tellement entraînés. Je ne connais pas les distances. Il s'évanouit et il continue de courir. Et en fait, ton corps, il t'a déjà dit stop, mais la tête, elle a dit non, non, ça fait un an que je m'entraîne, ça fait deux, trois, quatre ans, ça va aller. Et les mecs, ils courent en s'évanouissant comme ça. Et tu te dis, ah ouais. Et c'est ça. Et c'est hyper intéressant de voir ce rapport à la douleur. Qu'est-ce que ça crée chez nous, en fait, là où certains ou moindres vont dire, ah, j'ai mal. Ben, toi, tu tiens, mais tu tiens jusqu'où ? Parce que ton corps, il encode les choses. Ton corps, il encode les choses. Et ça, je crois que c'est le pire.

  • Speaker #1

    Ouais, surtout... L'idée de me retrouver, enfin, je ne dis pas que l'hôpital, c'est mauvais, mais l'idée encore de me retrouver dans une espèce, enfin, l'hôpital, etc., avec les médecins tout autour de moi, sans pouvoir faire ce que je voulais, c'est une idée que mon cerveau n'accepte pas. Et c'est pour ça que j'encaisse en mode, non, ça va, ça va. Mais jusqu'où, tu vois ? Jusqu'où je peux aller ? Imagine un jour, enfin, je ne veux pas me souhaiter n'importe quoi non plus, mais imagine un jour, je dis oui, oui, ça va, ça va, et mon corps, il lâche. Il ne répond plus.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça le risque. Parce qu'en fait, le corps nous parle. C'est un message d'alerte. Quand tu vois qu'il y a mal et mal, si tu viens de faire un effort important, c'est normal que tu aies mal. C'est un peu comme les patients qui se remettent à courir après 30 ans de sport, qui me disent « oui, j'ai mal » . Oui, c'est normal, ça va passer. Il va te faire masser, ça fait que c'est normal. Mais que tu endures la douleur constamment, ton corps t'envoie un message. Il faut aussi savoir l'écouter. Parce qu'à force de tirer, c'est un peu comme les grands blessés, les sportifs de haut niveau, enfin de haut niveau, je ne sais pas, mais des sportifs plutôt plus proches de nous, amateurs, qui ont une blessure, ils se disent « je ne veux pas louper ma saison, je ne veux pas perdre de temps » . Tu continues sur un membre blessé, blessé, lésé, lésé. Chaque jour, tu retravailles dessus. Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un moment où ça finit par lâcher, en fait, tout simplement. C'est un concept que je découvre aujourd'hui et je trouve que c'est hyper important d'être aussi fragile, de l'accélérer.

  • Speaker #1

    Au niveau de ma santé mentale, parce que la santé physique, ça va un peu mieux, etc. Je prends soin de mon corps. Mais ma santé mentale, c'est vrai que pendant le confinement, etc., tout ça, tout ce qui s'est passé ces dernières années, l'année passée, j'ai eu vraiment peur de rechuter, de refaire une dépression, en fait. J'ai vraiment eu l'impression, ce sentiment d'invisibilité au départ que j'avais quand j'étais plus jeune, il était revenu. Tu vois ce que je veux dire ? de me sentir invisible, de me sentir de trop, de déranger les personnes à chaque fois, d'avoir peur de déranger les personnes. J'ai eu l'impression que j'allais refaire une dépression parce que je n'étais pas bien, tu vois. J'allais rechuter. Et quand j'ai l'impression de rechuter, je me dis, ça ne va pas. Tu dois te poser, tu dois te reposer et faire le point avec toi-même, tu vois ce que je veux dire. Parce que, oui, c'est bien. des souriants d'H24 sur les réseaux, machin, tout va bien. Mais il y a des moments où je me disais,

  • Speaker #2

    en fait,

  • Speaker #1

    il y a surtout ces dernières semaines, bon, je ne vais pas parler, je ne vais pas tout dire non plus, mais il y a ces dernières semaines, j'ai eu l'impression que j'allais rechuter parce qu'en fait, il y a des situations qui me sont arrivées et je me suis dit non, ce n'est pas possible. Enfin, c'est dur quand même. C'est dur en fait. À chaque fois, je réalise que c'est dur. Attention. Je ne suis pas en train de dire que je suis suicidaire, dépressive, etc. Mais c'est dur parfois d'encaisser tellement chaque fois de dire que tout va bien alors que non. Il y a des moments où c'est ok d'être pas bien.

  • Speaker #2

    Mais je pense que c'est surtout ça la santé psychique. C'est juste se dire, s'autoriser à se dire que c'est ok d'être pas bien. Et quand t'es pas bien, qu'est-ce que tu fais ? Tu boudes, tu restes dans ta chambre, tu prends le temps, tu te coupes de tout et voilà. Tes proches, ils sont au courant. On se dit, ça va aller, mais foutez-moi la paix.

  • Speaker #1

    Parce que ces derniers mois, je me suis posé pas mal de questions par rapport à quelque chose qui s'est passé dans ma vie. Enfin, pas dans ma vie, mais une situation qui m'est arrivée, si tu veux. Et je me suis dit, mais en fait, non, c'est pas normal. C'est si horrible que ça. J'ai une personne, je suis une femme. J'ai le droit de faire ce que je veux. Et d'un coup, tu vois, il y a... Il y a toutes ces questions-là aussi. En fait, le problème avec moi, c'est que je me pose énormément, énormément de questions sur ce que je fais, etc. Et il y a des fois où je me dis, meuf, arrête de douter, sinon tu vas finir par faire des crises d'angoisse. J'ai tellement l'air forte. Oui, tout le monde me dit, tu souris, tu souris, t'es solaire, t'es une personne solaire. Mais en fait, il y a des moments où je... Il y a des gens qui ne le savent pas, mais il y a des moments aussi où j'ai des périodes où je fais des crises d'angoisse. Ouf, c'est dur. Je l'ai dit, en fait... Enfin, je l'ai dit, il fallait que ça sorte. Je fais des crises d'angoisse, mes chers amis. Je ne suis pas super solaire. Oui, je suis contente quand il y a des nouveaux projets sur les réseaux sociaux qui arrivent, mais je fais des crises d'angoisse, ça arrive. parce qu'il y a des périodes où je ne suis pas bien comme tout le monde. Il y a des périodes où, ben voilà. Et quand je fais des crises d'angoisse, il y a des moments où je me dis, tu es en train d'angoisser, meuf, ça va aller, tu dois respirer, tu dois prendre du temps pour... Tu dois oublier un peu ce qui se passe autour de toi, sur les réseaux. Quand je suis dans une période où je ne suis pas bien, en fait, je ne sais pas si tu avais écouté un de mes épisodes sur la confiance en soi, mais quand je parlais de confiance en soi, je donnais aussi des astuces. Par exemple, comme se mettre des vêtements, comme on disait tout à l'heure. se sentir bien dans son apparence.

  • Speaker #2

    C'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je n'ai pas retenu. Après, il y a beaucoup d'épisodes où je suis raccord avec ce que tu dis, en fait. Ou quand tu parles de créativité, de se faire plaisir, tout ça. Confiance en soi, je sais que c'est l'un des premiers que j'ai écouté, mais je ne me souviens plus. Je suis désolée.

  • Speaker #1

    Dans l'épisode, je parle d'un fameux conseil qui m'a saoulé la vie. C'est que quand ça ne va pas, tu vois, si tu te compares à d'autres personnes, ça ne va pas, mais tu n'as qu'à faire ça. ta liste de victoire, ta liste personnelle.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Oui, d'accord, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, cette liste-là, quand je la relis chaque soir, ça va mieux. Ça va mieux parce que je me dis, tout ce que j'ai fait, tout mon parcours, enfin, tout le parcours que j'ai vécu, que je vis au quotidien, tout mon parcours, parce que je me dis, je reviens de loin et oui, j'ai droit au bonheur, j'ai droit d'être heureuse, j'ai droit de faire ce qui me plaît. Et quand je relis cette liste, en fait, ça m'apaise, tu vois ? Je me sens mieux. Mais c'est vrai qu'avant tout ça, avant le mannequinat, j'étais tellement... Je doutais tellement de moi que non, je ne sortais pas. Je le dis même dans Sous-Culture, je n'allais pas chez les gens parce que le handicap, c'est quelque chose à laquelle on ne s'y attend pas. Et du coup, comme j'avais l'impression qu'on rejetait ma différence physique, on allait mieux se cacher, tu vois. Donc voilà, j'ai tout dit, mais c'est vrai que c'est dur en ce moment. De protéger sa santé mentale, c'est très important, j'insiste.

  • Speaker #2

    d'en prendre soin et juste le dernier truc comme tu parles de santé mentale ça m'a fait penser au truc de tenir mais en fait plus tu tiens et plus ça décale ton cadre de référence en fait il y a un moment tu tiens tellement que des choses qui devraient te paraître pas normales le deviennent et ça aussi c'est hyper dangereux peu importe la thématique qu'on parle des réseaux sociaux parce que c'est violent quand même peu importe la thématique ça déplace ton cadre plus tu en dures plus ça déplace ton cadre de référence et plus ça devient dangereux tu vois C'est comme voir de la violence à la télévision ou du sexe à outrance. Il y a un moment, ça devient normal, mais en fait, tu n'es pas constituée pour regarder ça, pour t'y porter autant. Des petits trucs comme ça. Je parle juste du punch.

  • Speaker #1

    C'est ça, en fait. Ces derniers mois, je prends conscience que je suis une femme, que j'ai le droit de plaire à un garçon si j'en ai envie, etc. Mais tellement dans mon enfance, dans mon adolescence surtout, on m'a tellement mis dans une bulle, dans une bulle protectrice, dans... On m'a tellement surprotégée que j'ai eu peur de tout. J'ai peur de tout, je ne sais plus quoi faire. J'ai tellement peur de déranger que je me dis non en fait. Tu es là, Yofine, tu as le droit d'exister, tu as le droit de parler à un garçon si tu as envie. Il y a cette barrière de... Si une fille, une meuf invalide comme moi parle à un garçon valide, bon, je paraphrase un petit peu, mais j'ai remarqué aussi quand on parlait dans Souculture, on parlait des relations amoureuses, je ne sais pas si tu te souviens.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #1

    Au passage des relations amoureuses, et à un moment donné, j'avais dit l'année passée que j'avais peur d'être en couple parce qu'un garçon valide qui commençait à me draguer, je trouvais ça bizarre tellement c'est une situation qui ne m'était pas arrivée, qui ne m'arrive pas. C'est tellement improbable pour moi dans mon esprit de me faire draguer que je me dis que c'est normal. Cette année, je me dis que c'est normal d'avoir des relations avec quelqu'un qu'on aime.

  • Speaker #2

    On évolue chaque jour, en fait.

  • Speaker #1

    Tellement, on m'a sentie. protégée que je me dis est-ce que c'est normal de ressentir ça ? Eh bien, oui, il y a eu des périodes où je n'étais pas au top de ma forme. Ces derniers mois, en tout cas, ça va au niveau physique, je me sens bien, mais momentanément, parfois, je suis là en mode... Je vis tellement de choses à la fois. Je ne parle pas de mes projets, mais je parle de ma vie personnelle. Je parle au niveau amour. Attention, je n'ai personne en ce moment, mais voilà.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas de vie en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Tu n'as pas de justifié.

  • Speaker #1

    Je parle au niveau relationnel, etc. avec une personne. Ressentir quelque chose pour une personne. J'ai tellement pris ma vie en main en mode. J'ai le droit de faire ce que je veux. J'ai le droit de... Oui, je suis une jeune femme. Et c'est tellement dur de dire cette phrase. Parce qu'être une jeune femme aujourd'hui, c'est être indépendante, etc. C'est tellement dur pour moi de dire cette phrase. Parce que tellement on a... On m'a infantilisé, attention, on m'a infantilisé de façon consciente et inconsciente, tu vois. Quand je dis de façon consciente, c'est-à-dire dans le sens, attention, si tu prends tel aliment, ça ne va pas aller pour ta santé, etc. Ça, ça vient de mes parents. D'ailleurs, j'aime mes parents, ils me protègent, c'est bien. Mais de façon inconsciente, c'est dans le sens où on m'a dit, tu ne pourras jamais plaire à personne, arrête de rêver, tu vois, des manières comme ça. Et c'est ça qui m'a fait douter. Je me suis dit, mais en fait, oui, est-ce que je peux plaire à une personne, tu vois ? Je me pose tellement de questions, tellement ça me... Ça m'a fait douter. Aujourd'hui, ça va mieux, mais c'est vrai qu'à certains moments, je me dis pourquoi ? Mais bon, voilà. En tout cas, c'est ce que j'avais à dire. Je pense que là, on a parlé pendant une heure, plus ou moins.

  • Speaker #2

    Ouais, on va clôturer parce que là, après, ça va être trop long, mais c'était hyper intéressant. C'était hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était vraiment hyper intéressant. On a parlé de nos émotions. C'est la première fois que je me livre comme ça, à cœur ouvert. C'est bizarre.

  • Speaker #2

    C'est bizarre. Sur les réseaux sociaux. Attention,

  • Speaker #1

    ma chère.

  • Speaker #2

    C'est pour ça que j'aime les lives. Non, mais de toute manière, je vais trop parler en backstage. On se parle en backstage. En tout cas, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Et merci, les amis, d'avoir suivi mes aventures, de me suivre aussi. Envoyez de la force à Aby Macrophone.

  • Speaker #2

    Yeah, ma différence, c'est ma force.

  • Speaker #1

    En fait, envoyez de la force à Megahertz, les gars. Franchement, elle en a besoin.

  • Speaker #2

    Merci, merci. Merci, mais à toi aussi. à tout le monde, enfin à nous deux, quoi, pour pouvoir continuer tout ça. En tout cas,

  • Speaker #1

    j'espère que ça vous a plu, donc, vivez nos aventures, hein, donc, je suis contente d'avoir fait cette collaboration, cet épisode, j'espère que ça va plaire, enfin, oh là là, je suis tellement contente, merci, on a parlé pendant... En fait, c'est bien d'échanger, c'est ça qui est génial, je suis un peu émue, mais j'aime bien échanger avec les personnes. Voilà, c'était un soulagement, je pense.

  • Speaker #2

    Il fallait qu'on fasse... Tant mieux.

  • Speaker #1

    Voilà, c'était tellement intéressant de parler de santé mentale et d'autres choses en même temps. C'est vrai que la santé mentale, ça reste toujours un tabou dans certains pays, si je peux dire ça comme ça. Ça reste toujours un sujet fragile dans certaines cultures, j'ai l'impression, mais c'est bien d'en parler, il faut en parler, parce qu'on n'est pas des super-héros, des personnes surhumaines. Et c'est bien de démonter tous les clichés qu'il y a autour, comme tu le fais dans tes podcasts, d'en parler avec plusieurs invités. Donc, merci. Merci, les gars. Merci d'avoir suivi ce live. J'espère qu'on a pu apporter un peu de lumière par rapport à la thématique.

  • Speaker #2

    Yes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu veux ajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Moi, je m'appelle Evie et vous pouvez retrouver mon podcast sur toutes les plateformes au nom de MHZ. Voilà. Et ça parle de santé mentale, mais pas que. Je vous laisse le plaisir de découvrir.

  • Speaker #1

    Bisous les gars, merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Ciao.

  • Speaker #1

    Bye bye.

  • Speaker #0

    Ça a été un épisode assez long et extrêmement riche qui m'a beaucoup apporté à l'époque où je l'ai fait parce qu'il m'a conforté que j'étais sur la bonne voie et surtout c'était un retour en direct de tout mon travail. Et là, il a aussi alimenté ma nouvelle voie qui est le massage bien-être. Je vous laisse faire un petit tour sur Terre à Terre. En espérant t'avoir fait vibrer un peu, n'hésite pas à commenter, liker, partager, t'abonner et à mettre un max étoile sur iTunes pour faire décoller MHz. Que tu peux aussi retrouver d'ailleurs sur MAJ Podcast, production du jingle Jordan Hip Bits. C'était AbioMicrophone, à très vite sur les ondes.

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