Speaker #0Minute papy, c'est l'histoire. Madame Souris vivait seule sur les berges, sous une haie. C'était une maison bien curieuse. Il y avait des maîtres et des maîtres de galerie qui menaient à des entrepôts et des réserves de noisettes. Il y avait une cuisine, un salon, une chambre et un garde-manger. Dans la chambre, il y avait une petite boîte qui lui servait de lit. Elle était particulièrement méticuleuse, toujours à balayer et à essuyer la poussière. Quelquefois, un insecte s'est garé dans les galeries. « Ah ! Lé ! Là tout de suite ! » « Coccinelle, vous n'allez pas chercher vos enfants à la sortie ? » « Je j'avais oublié ! » « Excusez-moi, ce n'est pas Madame Coccinelle qui vient de passer ? » « Allez-vous-en, vous aussi ! J'en ai assez d'enlever les toiles que vous tissez partout dans ma maison ! Allez, allez, gnaop ! » Madame Souris allait dans un magasin éloigné pour chercher des noyaux de cerises et des graines de chardon pour le dîner. Tout au long du couloir, elle reniflait et regardait le sol. « Tiens, c'est curieux, je sens du miel. Il n'y aurait pas des abeilles de l'autre côté de la haie ? » Oh, bah maintenant j'en suis certaine, je vois les traces de pièces sales, oh, ça c'est incroyable alors ! Oh, bonjour cher ami, je serais très heureuse de vous acheter un peu de cire d'abelle. Mais enfin, mais vous n'êtes pas toute seule, mais... Ça, ça a permis d'installer votre ruche dans ma maison ? Oh, mais je vais devoir vous demander de bien vouloir se le dire ! Madame Souris coura vite se réfugier hors portée des abeilles. « Oh ! Mais qu'est-ce qu'il pourrait bien vouloir m'aider ? Je ne vais pas demander à Monsieur Jackson. Il ne s'essuie jamais les pieds. » Madame Souris décidait de laisser les abeilles jusqu'après le dîner. Quand elle revenait au parloir, elle entendait quelqu'un tousser d'une grosse voix. Et là, il était assis, Monsieur Jackson lui-même. Il était assis sur un petit fauteuil à bascule, se tournant les pouces et souriant, les pieds sur le garde-boue. Il vivait dans un égout sous la haie, dans un fossé humide très sale. Il s'asseyait et souriait, et l'eau coulait de ses pans de manteau. Madame Souris faisait le tour avec une vadrouille. Il restait assis si longtemps qu'il fallut lui demander s'il accepterait de dîner. Elle lui offrit d'abord des noyaux de cerise. C'est tout ce qu'il me reste des confitures de l'hiver dernier, mais vous allez vous régaler ! Oh ! Monsieur Jackson recracha tout de suite le noyau de cerise. Pas de dents ! Pas de dents ! Il ouvrait inutilement grand la bouche. Il n'avait certainement pas une dent. Puis elle lui offrait de la graine de chardon. Il souffla du chardon dans toute la pièce. Merci, merci beaucoup, Madame Souris. Maintenant, ce que j'aimerais vraiment, ce serait un petit plat de miel. « Je suis désolée, mais malheureusement, je n'en ai pas » , disait Madame Souris. « Allons, allons, allons, Madame Souris ! Qu'est-ce que vous me racontez ? Il y a du miel ! Je le sens ! » Monsieur Jackson se levait lourdement de table et commençait à regarder dans les placards. Madame Souris le suivait avec un torchon pour essuyer ses larges traces de pas humides sur le sol du salon. « Je vous assure, monsieur Jackson, je n'ai pas de miel dans ce placard ! » Lorsqu'il était convaincu qu'il n'y avait pas de miel dans les placards, il commença à descendre le couloir. « Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire, madame souris ? Vous n'auriez pas du miel caché quelque part ? » Il y avait trois personnes rampantes et effrayantes qui se cachaient dans le porte-assiettes. Deux d'entre eux s'enfuyaient, sauf le plus petit qui l'attrapait. Puis, ils se faufilaient dans le garde-manger. Mademoiselle Papillon était en train de goûter le sucre, mais elle s'envola par la fenêtre. « Oh, ben voilà, quelle surprise ! Je vois que vous avez beaucoup de visiteurs, chère madame ! » « C'est sûrement pas moi qui les ai invités ! » disait Madame Souris. Monsieur Jackson referma la porte et continua sa quête de recherche de miel. « Monsieur Jackson, faites très attention ! Voilà une gnature qui... » Monsieur Jackson essaya d'avaler l'abeille. « Je n'apprécie pas trop les abeilles. Elles sont, pour moi, un peu trop piquantes. » disa Monsieur Jackson en s'essuyant la bouche avec la manche de son manteau. « Tiens, tiens, tiens, mais je viens de trouver du miel, Madame Souris ! » Madame Souris s'était enfermée dans la cave à noix pendant que Monsieur Jackson sortait le nid d'abeilles. Monsieur Jackson écarta les abeilles et commença à manger le miel. Il semblait ne pas craindre les piqûres et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Dégoutés, les abeilles s'envolèrent pour pouvoir trouver un endroit plus tranquille. Quand Madame Souris osa sortir, tout le monde était déjà parti. Mais le désordre était quelque chose d'épouvantable. De ma vie, je n'ai vu une telle pagaille. Il y a du miel partout et de la mousse. Mais quelle horreur ! Et des traces de pieds sales dans toute la maison. Oh ! Et dire que je venais de terminer le ménage de printemps. Oh là là ! Tant d'efforts ruinés en si peu de temps. Pauvre Madame Souris. Mais le lendemain matin, elle se léva très tôt et recommença à faire son ménage. Elle commença par réduire l'entrée pour que M. Jackson ne puisse pas passer. Ensuite, elle frotta, elle essuya, elle nettoya pendant près de deux semaines. Quand tout fut terminé, elle organisa une petite fête avec quelques petites souris et quelques petits mulots de ses amis. Et elle n'invita pas M. Jackson. Celui-ci apprit qu'il y avait une fête. Mais il ne réussit pas à se glisser à l'intérieur de la maison. Madame Souris finit par pardonner à Monsieur Jackson. Et bien qu'il restât assis à l'extérieur sous le soleil, elle lui donna à manger par la fenêtre. « Oh, mais c'est très aimable ! À votre bonne santé, chère Madame Souris ! »