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Madame Piquedru la Blanchisseuse - Béatrix Potter cover
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Minute Papillon, c'est l'histoire !

Madame Piquedru la Blanchisseuse - Béatrix Potter

Madame Piquedru la Blanchisseuse - Béatrix Potter

10min |09/07/2025|

8

Play
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Description

Avez-vous déjà perdu quelque chose d'important et ressenti ce mélange de frustration et d'aventure ? Minute Papillon, c'est l'histoire ! , vous plonge dans l'univers enchanteur de Lucie, une petite fille pleine de curiosité, qui se lance dans une quête palpitante pour retrouver ses mouchoirs perdus. Située dans la charmante ferme s'appelant Petite Ville, l'histoire de Lucie est une véritable invitation à explorer les mystères du quotidien à travers des histoires pour enfants captivantes.



Madame Picdru ne se contente pas d'aider Lucie à retrouver ses mouchoirs, elle lui fait également découvrir les vêtements des autres animaux. Ensemble, elles partagent des moments de détente et de rires, prouvant que même dans les quêtes les plus sérieuses, il y a toujours de la place pour la joie et le rire. Ce podcast familial, "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", est une véritable ode aux histoires courtes et aux récits amusants qui font rêver les enfants.


Ne manquez pas cet épisode enchanteur de "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", où chaque histoire à écouter devient une porte ouverte sur un monde d'imagination et de découvertes. Plongez avec nous dans cette aventure, et laissez-vous emporter par les récits d'aventure qui éveillent l'esprit et font rêver les cœurs !


Un conte écrit par Béatrix Potter.



Retrouve-nous sur toutes les plateformes mais aussi sur Instagram/Facebook/Tik Tok pour de nouvelles aventures !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Minute papillon, c'est l'histoire. Il était une fois, une petite fille qui se nommait Lucie. Elle habitait une ferme qui s'appelait Petite Ville. C'était une petite fille très sage. Simplement, elle perdait toujours ses mouchoirs. J'ai encore perdu mon mouchoir ! J'ai déjà perdu trois mouchoirs et un tablier ! « C'est malheureux ! » « Les as-tu vus, chaton tigré ? » Mais le chaton ne les répondit pas. Il faisait sa toilette. Alors Lucie demanda à Sophie la poule. « Dis-moi, Sophie, n'aurais-tu pas trouvé trois mouchoirs dans ta basse-cour ? » Mais la poule s'enfuit dans le poulailler en caquetant. « Ouf ! Ouf ! Ouf ! Pouille ! » Lucie demanda à Robin le rouge-gorge, assis sur une branche, s'il n'avait pas vu ses mouchoirs. Le rouge-gorge se contenta de regarder Lucie de côté avec son œil noir et brillant, puis il s'envola. Lucie grimpa sur un petit mur de pierre et porta son regard vers les collines qui s'élevaient au loin. Très haut, si haut que le sommet se perdait dans les nuages. Et sur le flanc de la colline, Lucie crut apercevoir des choses blanches étalées sur l'herbe. Alors, elle grimpa sur la colline aussi vite que ses petites jambes potelées pouvaient la porter. Elle courait le long d'un sentier, montant, montant, montant encore, et Petiteville était à présent loin en dessous d'elle. Bientôt, elle atteignit une source d'eau claire qui jaillissait au flanc de la colline. Quelqu'un avait posé un seau sur une pierre pour y recueillir de l'eau, mais le seau débordait déjà. car il n'était pas plus grand qu'un coquetier. Aux abords de la source, là où le sable était humide, on pouvait distinguer des traces de pas toutes petites qui avaient dû être laissées par quelqu'un de minuscule. Lucie s'empressa de les suivre. Le sentier se terminait sous un gros rocher. À l'entour, l'herbe était soigneusement coupée et d'un vert éclatant. Et dans cette herbe étaient plantées des tiges de fougères qui soutenaient une corde à linge de paille tressée. À côté étaient empilés des vêtements et des pinces à linge minuscules, mais Lucie ne vit pas de mouchoirs. En revanche, il y avait une porte au bout du sentier, une petite porte aménagée dans le flanc de la colline. Et derrière cette porte, quelqu'un chantait. Comme l'issée tout proprée, sans tâche aucune, on ne prend jamais la bleu linge à l'eau clé raide, la jabot et... « Colurate ! » Lucie frappa à la porte une fois, deux fois. La chanson s'interrompit. « Ah, qui est là ? » demanda une petite voix apeurée. Lucie ouvrit la porte. Toute surprise, elle entra dans une petite cuisine, au sol dallé et aux poutres de bois. Une cuisine bien propre telle qu'on pouvait en voir dans toutes les fermes des environs. La seule différence, c'est que le plafond était si bas que la tête de Lucie le touchait presque. Tout était minuscule dans sa cuisine, les casseroles, les pots, les écuelles et les meubles. Il y régnait une agréable odeur de linge chaud. Une petite personne courte et ronde se tenait devant une table, un fer repassé à la main et regardait Lucie d'un air inquiet. Sa robe était relevée et elle portait un large tablier devant son jupon à rayures. Son petit nez, tout noir, reniflait de ci, de là et ses yeux pétillaient. Mais ce qu'il y avait de plus étonnant ? c'est que sous son bonnet, elle n'avait pas de boucle blonde comme Lucie, mais des piquants. « Qui êtes-vous ? » demanda Lucie. « Auriez-vous vu mes mouchois ? » L'étrange petite personne fit une révérence. « Oh oui ! S'il vous plaît, je m'appelle Madame Picdru. Oh oui, oui, s'il vous plaît. Et je suis une excellente blanchisseuse ! » dit-elle. Puis elle prit du linge dans un panier et l'étendit sur une table à repasser. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce ne sont pas mes mouchoirs. » « Ah ben non, absolument pas, c'est un petit gilet qui appartient à Robin le Rouge-Gorge. » répondit Madame Pictru. Elle repassa le gilet, le plia, puis le mit de côté. Elle prit ensuite le linge qui pendait sur un séchoir. « N'est-ce pas là mon tablier ? » demanda Lucie. Oh non non non non, s'il vous plaît, c'est une nappe de soie qui appartient à Jenny la mésange. Et regardez, il y a une tache de vin. C'est bien difficile à laver. dit Madame Picdru. Le nez de Madame Picdru continuait de renifler sans cesse, de ci, de là, et ses yeux scintillaient et pétillaient. Elle alla chercher un autre fer à repasser qui chauffait sur le feu. « Regardez, j'ai trouvé un de mes mouchoirs ! » s'écria Lucie. « Et voici mon tablier ! » Madame Picdru le repassa, l'empaissa et arrangea soigneusement la collerette. « Ah, c'est magnifique ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « On dirait de longues en jaune. » « Oh, ça ! Ce sont les bas qui appartiennent à Sophie la poule ! » répondit Madame Pic-Dru. « Regardez comme elle a usé ses talons à force de gratter la basse-cour. Bientôt, elle ira pieds nus ! » « Tiens, il y a un autre mouchoir, mais il est rouge. Ce n'est pas le mien ! » dit Lucie. « Oh non, s'il vous plaît, c'est celui du vieux père lapin. Et il sent si fort l'oignon que j'ai dû le laver à part. Mais je n'arrive pas à chasser cette odeur. » « Ah, voici un autre de mes mouchoirs ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie en désignant deux étranges petits morceaux d'étoffe blanche. « Ça, c'est une paire de moufles qui appartient à Cathy la chatte. » « Elle les lave elle-même et moi je les repasse. » « Et voici mon troisième mouchoir ! » s'écria Lucie. « Qu'êtes-vous en train de tremper dans ce bol d'amidon ? » demanda la petite fille. « Ce sont les petits plastrons de mes anges bleus qui est tellement méticuleuse ! » dit Madame Pic-Dru. « Ah voilà, j'ai fini mon repassage. Je vais étendre le linge à présent. » « Et ces petites boules si douces, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce sont les manteaux de laine. Ils appartiennent aux agneaux de ferme voisine. » « Les agneaux peuvent enlever leurs manteaux ? » Demanda Lucie. « Oh oui, s'il vous plaît, regardez-la sur l'épaule, il y a une marque. Il y en a trois qui viennent de petites villes. On les marque toujours quand on les lave, » dit Madame Pic-Dru. Elle suspendit au plafond des vêtements de toutes sortes et de toutes tailles. Des petits manteaux de souris, le gilet velours noir d'une taupe, une redingote rouge qui appartenait à Noisette l'écureuil, la petite veste bleue de Pierre Lapin et un jupon sans étiquette perdu parmi les autres vêtements. Il ne restait plus rien dans son panier. Ensuite, Madame Pic-Dru prépara du thé, une tasse pour elle et une autre tasse pour Lucie. Toutes deux s'assirent auprès du feu, sur un banc, en se regardant de côté. Les mains de Madame Pic-Dru avaient une couleur très foncée et étaient toutes ridées à force d'avoir trempé dans la lessive. Son bonnet et même sa robe étaient hérissés d'épingles à cheveux piqués à l'envers. Aussi, Lucie ne voulait-elle pas s'asseoir trop près d'elle. Après avoir bu leur thé, elles empactèrent les vêtements dans des baluchons. Et Madame Pic-Dru plia les mouchoirs de Lucie dans son tablier tout propre qu'elle attacha à une épingle de nourrice en argent. Elles ravivèrent le feu en y jetant de la tourbe, puis elles sortirent, fermèrent la maison et glissèrent la clé sous la porte. Lucie et Madame Pic-Dru redescendirent la colline à petits pas, chargées de leurs baluchons. Tout au long du chemin, des petits animaux sortaient des fougères pour venir reprendre leurs vêtements. Les premiers à apparaître furent Pierre Lapin et son cousin Jeannot. Madame Pic-Dru leur donna à tous leur linge propre et repassée, et tout le monde la remercia chaleureusement. Lorsqu'elles arrivèrent au bas de la colline, elle avait tout distribué et il ne restait plus que le petit baluchon de Lucie. Lucie grimpa sur le petit mur de pierre, son linge à la main, et se retourna pour dire bonsoir à la blanchisseuse. Mais quelle surprise ! Madame Pic-Dru n'avait pas attendu d'être remerciée ni payée pour son travail. Elle courait, courait, courait, remontant le long de la colline. Et elle n'avait plus ni son bonnet, ni son châle, ni sa robe, ni son jupon. Elle semblait encore plus petite, et elle était toute brune et couverte de piquant. Car Madame Pic-Dru était en fait un hérisson. Certaines personnes prétendent que la petite Lucie s'était endormie près du mur de pierre, et qu'elle avait rêvé. Mais alors, comment expliquer qu'elle ait retrouvé ces trois mouchoirs, enveloppés dans son tablier tout propre, fermés par une épingle de nourrice en argent ? Et d'ailleurs, moi, j'ai vu cette porte dans le flanc de la colline, et j'ai très bien connu cette chère Madame Picdru.

Description

Avez-vous déjà perdu quelque chose d'important et ressenti ce mélange de frustration et d'aventure ? Minute Papillon, c'est l'histoire ! , vous plonge dans l'univers enchanteur de Lucie, une petite fille pleine de curiosité, qui se lance dans une quête palpitante pour retrouver ses mouchoirs perdus. Située dans la charmante ferme s'appelant Petite Ville, l'histoire de Lucie est une véritable invitation à explorer les mystères du quotidien à travers des histoires pour enfants captivantes.



Madame Picdru ne se contente pas d'aider Lucie à retrouver ses mouchoirs, elle lui fait également découvrir les vêtements des autres animaux. Ensemble, elles partagent des moments de détente et de rires, prouvant que même dans les quêtes les plus sérieuses, il y a toujours de la place pour la joie et le rire. Ce podcast familial, "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", est une véritable ode aux histoires courtes et aux récits amusants qui font rêver les enfants.


Ne manquez pas cet épisode enchanteur de "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", où chaque histoire à écouter devient une porte ouverte sur un monde d'imagination et de découvertes. Plongez avec nous dans cette aventure, et laissez-vous emporter par les récits d'aventure qui éveillent l'esprit et font rêver les cœurs !


Un conte écrit par Béatrix Potter.



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Minute papillon, c'est l'histoire. Il était une fois, une petite fille qui se nommait Lucie. Elle habitait une ferme qui s'appelait Petite Ville. C'était une petite fille très sage. Simplement, elle perdait toujours ses mouchoirs. J'ai encore perdu mon mouchoir ! J'ai déjà perdu trois mouchoirs et un tablier ! « C'est malheureux ! » « Les as-tu vus, chaton tigré ? » Mais le chaton ne les répondit pas. Il faisait sa toilette. Alors Lucie demanda à Sophie la poule. « Dis-moi, Sophie, n'aurais-tu pas trouvé trois mouchoirs dans ta basse-cour ? » Mais la poule s'enfuit dans le poulailler en caquetant. « Ouf ! Ouf ! Ouf ! Pouille ! » Lucie demanda à Robin le rouge-gorge, assis sur une branche, s'il n'avait pas vu ses mouchoirs. Le rouge-gorge se contenta de regarder Lucie de côté avec son œil noir et brillant, puis il s'envola. Lucie grimpa sur un petit mur de pierre et porta son regard vers les collines qui s'élevaient au loin. Très haut, si haut que le sommet se perdait dans les nuages. Et sur le flanc de la colline, Lucie crut apercevoir des choses blanches étalées sur l'herbe. Alors, elle grimpa sur la colline aussi vite que ses petites jambes potelées pouvaient la porter. Elle courait le long d'un sentier, montant, montant, montant encore, et Petiteville était à présent loin en dessous d'elle. Bientôt, elle atteignit une source d'eau claire qui jaillissait au flanc de la colline. Quelqu'un avait posé un seau sur une pierre pour y recueillir de l'eau, mais le seau débordait déjà. car il n'était pas plus grand qu'un coquetier. Aux abords de la source, là où le sable était humide, on pouvait distinguer des traces de pas toutes petites qui avaient dû être laissées par quelqu'un de minuscule. Lucie s'empressa de les suivre. Le sentier se terminait sous un gros rocher. À l'entour, l'herbe était soigneusement coupée et d'un vert éclatant. Et dans cette herbe étaient plantées des tiges de fougères qui soutenaient une corde à linge de paille tressée. À côté étaient empilés des vêtements et des pinces à linge minuscules, mais Lucie ne vit pas de mouchoirs. En revanche, il y avait une porte au bout du sentier, une petite porte aménagée dans le flanc de la colline. Et derrière cette porte, quelqu'un chantait. Comme l'issée tout proprée, sans tâche aucune, on ne prend jamais la bleu linge à l'eau clé raide, la jabot et... « Colurate ! » Lucie frappa à la porte une fois, deux fois. La chanson s'interrompit. « Ah, qui est là ? » demanda une petite voix apeurée. Lucie ouvrit la porte. Toute surprise, elle entra dans une petite cuisine, au sol dallé et aux poutres de bois. Une cuisine bien propre telle qu'on pouvait en voir dans toutes les fermes des environs. La seule différence, c'est que le plafond était si bas que la tête de Lucie le touchait presque. Tout était minuscule dans sa cuisine, les casseroles, les pots, les écuelles et les meubles. Il y régnait une agréable odeur de linge chaud. Une petite personne courte et ronde se tenait devant une table, un fer repassé à la main et regardait Lucie d'un air inquiet. Sa robe était relevée et elle portait un large tablier devant son jupon à rayures. Son petit nez, tout noir, reniflait de ci, de là et ses yeux pétillaient. Mais ce qu'il y avait de plus étonnant ? c'est que sous son bonnet, elle n'avait pas de boucle blonde comme Lucie, mais des piquants. « Qui êtes-vous ? » demanda Lucie. « Auriez-vous vu mes mouchois ? » L'étrange petite personne fit une révérence. « Oh oui ! S'il vous plaît, je m'appelle Madame Picdru. Oh oui, oui, s'il vous plaît. Et je suis une excellente blanchisseuse ! » dit-elle. Puis elle prit du linge dans un panier et l'étendit sur une table à repasser. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce ne sont pas mes mouchoirs. » « Ah ben non, absolument pas, c'est un petit gilet qui appartient à Robin le Rouge-Gorge. » répondit Madame Pictru. Elle repassa le gilet, le plia, puis le mit de côté. Elle prit ensuite le linge qui pendait sur un séchoir. « N'est-ce pas là mon tablier ? » demanda Lucie. Oh non non non non, s'il vous plaît, c'est une nappe de soie qui appartient à Jenny la mésange. Et regardez, il y a une tache de vin. C'est bien difficile à laver. dit Madame Picdru. Le nez de Madame Picdru continuait de renifler sans cesse, de ci, de là, et ses yeux scintillaient et pétillaient. Elle alla chercher un autre fer à repasser qui chauffait sur le feu. « Regardez, j'ai trouvé un de mes mouchoirs ! » s'écria Lucie. « Et voici mon tablier ! » Madame Picdru le repassa, l'empaissa et arrangea soigneusement la collerette. « Ah, c'est magnifique ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « On dirait de longues en jaune. » « Oh, ça ! Ce sont les bas qui appartiennent à Sophie la poule ! » répondit Madame Pic-Dru. « Regardez comme elle a usé ses talons à force de gratter la basse-cour. Bientôt, elle ira pieds nus ! » « Tiens, il y a un autre mouchoir, mais il est rouge. Ce n'est pas le mien ! » dit Lucie. « Oh non, s'il vous plaît, c'est celui du vieux père lapin. Et il sent si fort l'oignon que j'ai dû le laver à part. Mais je n'arrive pas à chasser cette odeur. » « Ah, voici un autre de mes mouchoirs ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie en désignant deux étranges petits morceaux d'étoffe blanche. « Ça, c'est une paire de moufles qui appartient à Cathy la chatte. » « Elle les lave elle-même et moi je les repasse. » « Et voici mon troisième mouchoir ! » s'écria Lucie. « Qu'êtes-vous en train de tremper dans ce bol d'amidon ? » demanda la petite fille. « Ce sont les petits plastrons de mes anges bleus qui est tellement méticuleuse ! » dit Madame Pic-Dru. « Ah voilà, j'ai fini mon repassage. Je vais étendre le linge à présent. » « Et ces petites boules si douces, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce sont les manteaux de laine. Ils appartiennent aux agneaux de ferme voisine. » « Les agneaux peuvent enlever leurs manteaux ? » Demanda Lucie. « Oh oui, s'il vous plaît, regardez-la sur l'épaule, il y a une marque. Il y en a trois qui viennent de petites villes. On les marque toujours quand on les lave, » dit Madame Pic-Dru. Elle suspendit au plafond des vêtements de toutes sortes et de toutes tailles. Des petits manteaux de souris, le gilet velours noir d'une taupe, une redingote rouge qui appartenait à Noisette l'écureuil, la petite veste bleue de Pierre Lapin et un jupon sans étiquette perdu parmi les autres vêtements. Il ne restait plus rien dans son panier. Ensuite, Madame Pic-Dru prépara du thé, une tasse pour elle et une autre tasse pour Lucie. Toutes deux s'assirent auprès du feu, sur un banc, en se regardant de côté. Les mains de Madame Pic-Dru avaient une couleur très foncée et étaient toutes ridées à force d'avoir trempé dans la lessive. Son bonnet et même sa robe étaient hérissés d'épingles à cheveux piqués à l'envers. Aussi, Lucie ne voulait-elle pas s'asseoir trop près d'elle. Après avoir bu leur thé, elles empactèrent les vêtements dans des baluchons. Et Madame Pic-Dru plia les mouchoirs de Lucie dans son tablier tout propre qu'elle attacha à une épingle de nourrice en argent. Elles ravivèrent le feu en y jetant de la tourbe, puis elles sortirent, fermèrent la maison et glissèrent la clé sous la porte. Lucie et Madame Pic-Dru redescendirent la colline à petits pas, chargées de leurs baluchons. Tout au long du chemin, des petits animaux sortaient des fougères pour venir reprendre leurs vêtements. Les premiers à apparaître furent Pierre Lapin et son cousin Jeannot. Madame Pic-Dru leur donna à tous leur linge propre et repassée, et tout le monde la remercia chaleureusement. Lorsqu'elles arrivèrent au bas de la colline, elle avait tout distribué et il ne restait plus que le petit baluchon de Lucie. Lucie grimpa sur le petit mur de pierre, son linge à la main, et se retourna pour dire bonsoir à la blanchisseuse. Mais quelle surprise ! Madame Pic-Dru n'avait pas attendu d'être remerciée ni payée pour son travail. Elle courait, courait, courait, remontant le long de la colline. Et elle n'avait plus ni son bonnet, ni son châle, ni sa robe, ni son jupon. Elle semblait encore plus petite, et elle était toute brune et couverte de piquant. Car Madame Pic-Dru était en fait un hérisson. Certaines personnes prétendent que la petite Lucie s'était endormie près du mur de pierre, et qu'elle avait rêvé. Mais alors, comment expliquer qu'elle ait retrouvé ces trois mouchoirs, enveloppés dans son tablier tout propre, fermés par une épingle de nourrice en argent ? Et d'ailleurs, moi, j'ai vu cette porte dans le flanc de la colline, et j'ai très bien connu cette chère Madame Picdru.

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Madame Picdru ne se contente pas d'aider Lucie à retrouver ses mouchoirs, elle lui fait également découvrir les vêtements des autres animaux. Ensemble, elles partagent des moments de détente et de rires, prouvant que même dans les quêtes les plus sérieuses, il y a toujours de la place pour la joie et le rire. Ce podcast familial, "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", est une véritable ode aux histoires courtes et aux récits amusants qui font rêver les enfants.


Ne manquez pas cet épisode enchanteur de "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", où chaque histoire à écouter devient une porte ouverte sur un monde d'imagination et de découvertes. Plongez avec nous dans cette aventure, et laissez-vous emporter par les récits d'aventure qui éveillent l'esprit et font rêver les cœurs !


Un conte écrit par Béatrix Potter.



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  • Speaker #0

    Minute papillon, c'est l'histoire. Il était une fois, une petite fille qui se nommait Lucie. Elle habitait une ferme qui s'appelait Petite Ville. C'était une petite fille très sage. Simplement, elle perdait toujours ses mouchoirs. J'ai encore perdu mon mouchoir ! J'ai déjà perdu trois mouchoirs et un tablier ! « C'est malheureux ! » « Les as-tu vus, chaton tigré ? » Mais le chaton ne les répondit pas. Il faisait sa toilette. Alors Lucie demanda à Sophie la poule. « Dis-moi, Sophie, n'aurais-tu pas trouvé trois mouchoirs dans ta basse-cour ? » Mais la poule s'enfuit dans le poulailler en caquetant. « Ouf ! Ouf ! Ouf ! Pouille ! » Lucie demanda à Robin le rouge-gorge, assis sur une branche, s'il n'avait pas vu ses mouchoirs. Le rouge-gorge se contenta de regarder Lucie de côté avec son œil noir et brillant, puis il s'envola. Lucie grimpa sur un petit mur de pierre et porta son regard vers les collines qui s'élevaient au loin. Très haut, si haut que le sommet se perdait dans les nuages. Et sur le flanc de la colline, Lucie crut apercevoir des choses blanches étalées sur l'herbe. Alors, elle grimpa sur la colline aussi vite que ses petites jambes potelées pouvaient la porter. Elle courait le long d'un sentier, montant, montant, montant encore, et Petiteville était à présent loin en dessous d'elle. Bientôt, elle atteignit une source d'eau claire qui jaillissait au flanc de la colline. Quelqu'un avait posé un seau sur une pierre pour y recueillir de l'eau, mais le seau débordait déjà. car il n'était pas plus grand qu'un coquetier. Aux abords de la source, là où le sable était humide, on pouvait distinguer des traces de pas toutes petites qui avaient dû être laissées par quelqu'un de minuscule. Lucie s'empressa de les suivre. Le sentier se terminait sous un gros rocher. À l'entour, l'herbe était soigneusement coupée et d'un vert éclatant. Et dans cette herbe étaient plantées des tiges de fougères qui soutenaient une corde à linge de paille tressée. À côté étaient empilés des vêtements et des pinces à linge minuscules, mais Lucie ne vit pas de mouchoirs. En revanche, il y avait une porte au bout du sentier, une petite porte aménagée dans le flanc de la colline. Et derrière cette porte, quelqu'un chantait. Comme l'issée tout proprée, sans tâche aucune, on ne prend jamais la bleu linge à l'eau clé raide, la jabot et... « Colurate ! » Lucie frappa à la porte une fois, deux fois. La chanson s'interrompit. « Ah, qui est là ? » demanda une petite voix apeurée. Lucie ouvrit la porte. Toute surprise, elle entra dans une petite cuisine, au sol dallé et aux poutres de bois. Une cuisine bien propre telle qu'on pouvait en voir dans toutes les fermes des environs. La seule différence, c'est que le plafond était si bas que la tête de Lucie le touchait presque. Tout était minuscule dans sa cuisine, les casseroles, les pots, les écuelles et les meubles. Il y régnait une agréable odeur de linge chaud. Une petite personne courte et ronde se tenait devant une table, un fer repassé à la main et regardait Lucie d'un air inquiet. Sa robe était relevée et elle portait un large tablier devant son jupon à rayures. Son petit nez, tout noir, reniflait de ci, de là et ses yeux pétillaient. Mais ce qu'il y avait de plus étonnant ? c'est que sous son bonnet, elle n'avait pas de boucle blonde comme Lucie, mais des piquants. « Qui êtes-vous ? » demanda Lucie. « Auriez-vous vu mes mouchois ? » L'étrange petite personne fit une révérence. « Oh oui ! S'il vous plaît, je m'appelle Madame Picdru. Oh oui, oui, s'il vous plaît. Et je suis une excellente blanchisseuse ! » dit-elle. Puis elle prit du linge dans un panier et l'étendit sur une table à repasser. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce ne sont pas mes mouchoirs. » « Ah ben non, absolument pas, c'est un petit gilet qui appartient à Robin le Rouge-Gorge. » répondit Madame Pictru. Elle repassa le gilet, le plia, puis le mit de côté. Elle prit ensuite le linge qui pendait sur un séchoir. « N'est-ce pas là mon tablier ? » demanda Lucie. Oh non non non non, s'il vous plaît, c'est une nappe de soie qui appartient à Jenny la mésange. Et regardez, il y a une tache de vin. C'est bien difficile à laver. dit Madame Picdru. Le nez de Madame Picdru continuait de renifler sans cesse, de ci, de là, et ses yeux scintillaient et pétillaient. Elle alla chercher un autre fer à repasser qui chauffait sur le feu. « Regardez, j'ai trouvé un de mes mouchoirs ! » s'écria Lucie. « Et voici mon tablier ! » Madame Picdru le repassa, l'empaissa et arrangea soigneusement la collerette. « Ah, c'est magnifique ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « On dirait de longues en jaune. » « Oh, ça ! Ce sont les bas qui appartiennent à Sophie la poule ! » répondit Madame Pic-Dru. « Regardez comme elle a usé ses talons à force de gratter la basse-cour. Bientôt, elle ira pieds nus ! » « Tiens, il y a un autre mouchoir, mais il est rouge. Ce n'est pas le mien ! » dit Lucie. « Oh non, s'il vous plaît, c'est celui du vieux père lapin. Et il sent si fort l'oignon que j'ai dû le laver à part. Mais je n'arrive pas à chasser cette odeur. » « Ah, voici un autre de mes mouchoirs ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie en désignant deux étranges petits morceaux d'étoffe blanche. « Ça, c'est une paire de moufles qui appartient à Cathy la chatte. » « Elle les lave elle-même et moi je les repasse. » « Et voici mon troisième mouchoir ! » s'écria Lucie. « Qu'êtes-vous en train de tremper dans ce bol d'amidon ? » demanda la petite fille. « Ce sont les petits plastrons de mes anges bleus qui est tellement méticuleuse ! » dit Madame Pic-Dru. « Ah voilà, j'ai fini mon repassage. Je vais étendre le linge à présent. » « Et ces petites boules si douces, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce sont les manteaux de laine. Ils appartiennent aux agneaux de ferme voisine. » « Les agneaux peuvent enlever leurs manteaux ? » Demanda Lucie. « Oh oui, s'il vous plaît, regardez-la sur l'épaule, il y a une marque. Il y en a trois qui viennent de petites villes. On les marque toujours quand on les lave, » dit Madame Pic-Dru. Elle suspendit au plafond des vêtements de toutes sortes et de toutes tailles. Des petits manteaux de souris, le gilet velours noir d'une taupe, une redingote rouge qui appartenait à Noisette l'écureuil, la petite veste bleue de Pierre Lapin et un jupon sans étiquette perdu parmi les autres vêtements. Il ne restait plus rien dans son panier. Ensuite, Madame Pic-Dru prépara du thé, une tasse pour elle et une autre tasse pour Lucie. Toutes deux s'assirent auprès du feu, sur un banc, en se regardant de côté. Les mains de Madame Pic-Dru avaient une couleur très foncée et étaient toutes ridées à force d'avoir trempé dans la lessive. Son bonnet et même sa robe étaient hérissés d'épingles à cheveux piqués à l'envers. Aussi, Lucie ne voulait-elle pas s'asseoir trop près d'elle. Après avoir bu leur thé, elles empactèrent les vêtements dans des baluchons. Et Madame Pic-Dru plia les mouchoirs de Lucie dans son tablier tout propre qu'elle attacha à une épingle de nourrice en argent. Elles ravivèrent le feu en y jetant de la tourbe, puis elles sortirent, fermèrent la maison et glissèrent la clé sous la porte. Lucie et Madame Pic-Dru redescendirent la colline à petits pas, chargées de leurs baluchons. Tout au long du chemin, des petits animaux sortaient des fougères pour venir reprendre leurs vêtements. Les premiers à apparaître furent Pierre Lapin et son cousin Jeannot. Madame Pic-Dru leur donna à tous leur linge propre et repassée, et tout le monde la remercia chaleureusement. Lorsqu'elles arrivèrent au bas de la colline, elle avait tout distribué et il ne restait plus que le petit baluchon de Lucie. Lucie grimpa sur le petit mur de pierre, son linge à la main, et se retourna pour dire bonsoir à la blanchisseuse. Mais quelle surprise ! Madame Pic-Dru n'avait pas attendu d'être remerciée ni payée pour son travail. Elle courait, courait, courait, remontant le long de la colline. Et elle n'avait plus ni son bonnet, ni son châle, ni sa robe, ni son jupon. Elle semblait encore plus petite, et elle était toute brune et couverte de piquant. Car Madame Pic-Dru était en fait un hérisson. Certaines personnes prétendent que la petite Lucie s'était endormie près du mur de pierre, et qu'elle avait rêvé. Mais alors, comment expliquer qu'elle ait retrouvé ces trois mouchoirs, enveloppés dans son tablier tout propre, fermés par une épingle de nourrice en argent ? Et d'ailleurs, moi, j'ai vu cette porte dans le flanc de la colline, et j'ai très bien connu cette chère Madame Picdru.

Description

Avez-vous déjà perdu quelque chose d'important et ressenti ce mélange de frustration et d'aventure ? Minute Papillon, c'est l'histoire ! , vous plonge dans l'univers enchanteur de Lucie, une petite fille pleine de curiosité, qui se lance dans une quête palpitante pour retrouver ses mouchoirs perdus. Située dans la charmante ferme s'appelant Petite Ville, l'histoire de Lucie est une véritable invitation à explorer les mystères du quotidien à travers des histoires pour enfants captivantes.



Madame Picdru ne se contente pas d'aider Lucie à retrouver ses mouchoirs, elle lui fait également découvrir les vêtements des autres animaux. Ensemble, elles partagent des moments de détente et de rires, prouvant que même dans les quêtes les plus sérieuses, il y a toujours de la place pour la joie et le rire. Ce podcast familial, "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", est une véritable ode aux histoires courtes et aux récits amusants qui font rêver les enfants.


Ne manquez pas cet épisode enchanteur de "Minute Papillon, c'est l'histoire ! ", où chaque histoire à écouter devient une porte ouverte sur un monde d'imagination et de découvertes. Plongez avec nous dans cette aventure, et laissez-vous emporter par les récits d'aventure qui éveillent l'esprit et font rêver les cœurs !


Un conte écrit par Béatrix Potter.



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Transcription

  • Speaker #0

    Minute papillon, c'est l'histoire. Il était une fois, une petite fille qui se nommait Lucie. Elle habitait une ferme qui s'appelait Petite Ville. C'était une petite fille très sage. Simplement, elle perdait toujours ses mouchoirs. J'ai encore perdu mon mouchoir ! J'ai déjà perdu trois mouchoirs et un tablier ! « C'est malheureux ! » « Les as-tu vus, chaton tigré ? » Mais le chaton ne les répondit pas. Il faisait sa toilette. Alors Lucie demanda à Sophie la poule. « Dis-moi, Sophie, n'aurais-tu pas trouvé trois mouchoirs dans ta basse-cour ? » Mais la poule s'enfuit dans le poulailler en caquetant. « Ouf ! Ouf ! Ouf ! Pouille ! » Lucie demanda à Robin le rouge-gorge, assis sur une branche, s'il n'avait pas vu ses mouchoirs. Le rouge-gorge se contenta de regarder Lucie de côté avec son œil noir et brillant, puis il s'envola. Lucie grimpa sur un petit mur de pierre et porta son regard vers les collines qui s'élevaient au loin. Très haut, si haut que le sommet se perdait dans les nuages. Et sur le flanc de la colline, Lucie crut apercevoir des choses blanches étalées sur l'herbe. Alors, elle grimpa sur la colline aussi vite que ses petites jambes potelées pouvaient la porter. Elle courait le long d'un sentier, montant, montant, montant encore, et Petiteville était à présent loin en dessous d'elle. Bientôt, elle atteignit une source d'eau claire qui jaillissait au flanc de la colline. Quelqu'un avait posé un seau sur une pierre pour y recueillir de l'eau, mais le seau débordait déjà. car il n'était pas plus grand qu'un coquetier. Aux abords de la source, là où le sable était humide, on pouvait distinguer des traces de pas toutes petites qui avaient dû être laissées par quelqu'un de minuscule. Lucie s'empressa de les suivre. Le sentier se terminait sous un gros rocher. À l'entour, l'herbe était soigneusement coupée et d'un vert éclatant. Et dans cette herbe étaient plantées des tiges de fougères qui soutenaient une corde à linge de paille tressée. À côté étaient empilés des vêtements et des pinces à linge minuscules, mais Lucie ne vit pas de mouchoirs. En revanche, il y avait une porte au bout du sentier, une petite porte aménagée dans le flanc de la colline. Et derrière cette porte, quelqu'un chantait. Comme l'issée tout proprée, sans tâche aucune, on ne prend jamais la bleu linge à l'eau clé raide, la jabot et... « Colurate ! » Lucie frappa à la porte une fois, deux fois. La chanson s'interrompit. « Ah, qui est là ? » demanda une petite voix apeurée. Lucie ouvrit la porte. Toute surprise, elle entra dans une petite cuisine, au sol dallé et aux poutres de bois. Une cuisine bien propre telle qu'on pouvait en voir dans toutes les fermes des environs. La seule différence, c'est que le plafond était si bas que la tête de Lucie le touchait presque. Tout était minuscule dans sa cuisine, les casseroles, les pots, les écuelles et les meubles. Il y régnait une agréable odeur de linge chaud. Une petite personne courte et ronde se tenait devant une table, un fer repassé à la main et regardait Lucie d'un air inquiet. Sa robe était relevée et elle portait un large tablier devant son jupon à rayures. Son petit nez, tout noir, reniflait de ci, de là et ses yeux pétillaient. Mais ce qu'il y avait de plus étonnant ? c'est que sous son bonnet, elle n'avait pas de boucle blonde comme Lucie, mais des piquants. « Qui êtes-vous ? » demanda Lucie. « Auriez-vous vu mes mouchois ? » L'étrange petite personne fit une révérence. « Oh oui ! S'il vous plaît, je m'appelle Madame Picdru. Oh oui, oui, s'il vous plaît. Et je suis une excellente blanchisseuse ! » dit-elle. Puis elle prit du linge dans un panier et l'étendit sur une table à repasser. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce ne sont pas mes mouchoirs. » « Ah ben non, absolument pas, c'est un petit gilet qui appartient à Robin le Rouge-Gorge. » répondit Madame Pictru. Elle repassa le gilet, le plia, puis le mit de côté. Elle prit ensuite le linge qui pendait sur un séchoir. « N'est-ce pas là mon tablier ? » demanda Lucie. Oh non non non non, s'il vous plaît, c'est une nappe de soie qui appartient à Jenny la mésange. Et regardez, il y a une tache de vin. C'est bien difficile à laver. dit Madame Picdru. Le nez de Madame Picdru continuait de renifler sans cesse, de ci, de là, et ses yeux scintillaient et pétillaient. Elle alla chercher un autre fer à repasser qui chauffait sur le feu. « Regardez, j'ai trouvé un de mes mouchoirs ! » s'écria Lucie. « Et voici mon tablier ! » Madame Picdru le repassa, l'empaissa et arrangea soigneusement la collerette. « Ah, c'est magnifique ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « On dirait de longues en jaune. » « Oh, ça ! Ce sont les bas qui appartiennent à Sophie la poule ! » répondit Madame Pic-Dru. « Regardez comme elle a usé ses talons à force de gratter la basse-cour. Bientôt, elle ira pieds nus ! » « Tiens, il y a un autre mouchoir, mais il est rouge. Ce n'est pas le mien ! » dit Lucie. « Oh non, s'il vous plaît, c'est celui du vieux père lapin. Et il sent si fort l'oignon que j'ai dû le laver à part. Mais je n'arrive pas à chasser cette odeur. » « Ah, voici un autre de mes mouchoirs ! » dit Lucie. « Et ça, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie en désignant deux étranges petits morceaux d'étoffe blanche. « Ça, c'est une paire de moufles qui appartient à Cathy la chatte. » « Elle les lave elle-même et moi je les repasse. » « Et voici mon troisième mouchoir ! » s'écria Lucie. « Qu'êtes-vous en train de tremper dans ce bol d'amidon ? » demanda la petite fille. « Ce sont les petits plastrons de mes anges bleus qui est tellement méticuleuse ! » dit Madame Pic-Dru. « Ah voilà, j'ai fini mon repassage. Je vais étendre le linge à présent. » « Et ces petites boules si douces, qu'est-ce que c'est ? » demanda Lucie. « Ce sont les manteaux de laine. Ils appartiennent aux agneaux de ferme voisine. » « Les agneaux peuvent enlever leurs manteaux ? » Demanda Lucie. « Oh oui, s'il vous plaît, regardez-la sur l'épaule, il y a une marque. Il y en a trois qui viennent de petites villes. On les marque toujours quand on les lave, » dit Madame Pic-Dru. Elle suspendit au plafond des vêtements de toutes sortes et de toutes tailles. Des petits manteaux de souris, le gilet velours noir d'une taupe, une redingote rouge qui appartenait à Noisette l'écureuil, la petite veste bleue de Pierre Lapin et un jupon sans étiquette perdu parmi les autres vêtements. Il ne restait plus rien dans son panier. Ensuite, Madame Pic-Dru prépara du thé, une tasse pour elle et une autre tasse pour Lucie. Toutes deux s'assirent auprès du feu, sur un banc, en se regardant de côté. Les mains de Madame Pic-Dru avaient une couleur très foncée et étaient toutes ridées à force d'avoir trempé dans la lessive. Son bonnet et même sa robe étaient hérissés d'épingles à cheveux piqués à l'envers. Aussi, Lucie ne voulait-elle pas s'asseoir trop près d'elle. Après avoir bu leur thé, elles empactèrent les vêtements dans des baluchons. Et Madame Pic-Dru plia les mouchoirs de Lucie dans son tablier tout propre qu'elle attacha à une épingle de nourrice en argent. Elles ravivèrent le feu en y jetant de la tourbe, puis elles sortirent, fermèrent la maison et glissèrent la clé sous la porte. Lucie et Madame Pic-Dru redescendirent la colline à petits pas, chargées de leurs baluchons. Tout au long du chemin, des petits animaux sortaient des fougères pour venir reprendre leurs vêtements. Les premiers à apparaître furent Pierre Lapin et son cousin Jeannot. Madame Pic-Dru leur donna à tous leur linge propre et repassée, et tout le monde la remercia chaleureusement. Lorsqu'elles arrivèrent au bas de la colline, elle avait tout distribué et il ne restait plus que le petit baluchon de Lucie. Lucie grimpa sur le petit mur de pierre, son linge à la main, et se retourna pour dire bonsoir à la blanchisseuse. Mais quelle surprise ! Madame Pic-Dru n'avait pas attendu d'être remerciée ni payée pour son travail. Elle courait, courait, courait, remontant le long de la colline. Et elle n'avait plus ni son bonnet, ni son châle, ni sa robe, ni son jupon. Elle semblait encore plus petite, et elle était toute brune et couverte de piquant. Car Madame Pic-Dru était en fait un hérisson. Certaines personnes prétendent que la petite Lucie s'était endormie près du mur de pierre, et qu'elle avait rêvé. Mais alors, comment expliquer qu'elle ait retrouvé ces trois mouchoirs, enveloppés dans son tablier tout propre, fermés par une épingle de nourrice en argent ? Et d'ailleurs, moi, j'ai vu cette porte dans le flanc de la colline, et j'ai très bien connu cette chère Madame Picdru.

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