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Episode 19 - Rien ne va plus ? Bonne nouvelle ! cover
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Miroir d'Equinoxe

Episode 19 - Rien ne va plus ? Bonne nouvelle !

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28min |25/04/2025
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Miroir d'Equinoxe

Episode 19 - Rien ne va plus ? Bonne nouvelle !

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28min |25/04/2025
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Description

Un passage de vie, une tempête intérieure, une mue.
Dans cet épisode, je parle de ces moments où tout vacille, où l’ancien ne tient plus, et où le nouveau n’est pas encore là.
Deuils, perte de repères, mais aussi lumière, reconstruction, et renaissances.

Un épisode intime, pour celles et ceux qui traversent.
Je vous y parle en tant que thérapeute… et en tant qu’humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Miroir d'équinoxe, le podcast qui vous propose des sujets de réflexion intérieure et des outils pour apprendre à équilibrer vos parts d'ombre et de lumière à votre rythme et quand vous le souhaitez. Je m'appelle Hermance, je suis thérapeute spécialisée dans les traumas, ou du moins je l'ai été pendant très longtemps, je suis actuellement communicante de crise, je suis une écrivaine du quotidien depuis fort longtemps, et le fil rouge de tout ça, c'est de vous apprendre à traverser vos crises intérieures et de développer vos capacités de résilience. Ici donc, vous trouverez des discussions sur les différents types d'ombres. Vous savez, les ombres, c'est ces sujets sensibles, ces casseroles qu'on traîne depuis longtemps. En général, c'est des trucs pas faciles à gérer, et moi je vous propose des pistes pour traverser ces trucs sombres. Donc je mets les alertes rouges, les trigger warnings, tous les disclaimers en amont, parce que évidemment ce serait trop long à chaque paragraphe. Ce podcast parle de trucs pas toujours simples à entendre, donc... Donc si aujourd'hui c'est pas le bon mode, c'est pas le bon jour, c'est hyper ok, j'apprécie votre soutien, mais faites plutôt autre chose, allez écouter de la bonne musique, allez faire un footing ou prenez un bouquin, et revenez m'écouter quand vous êtes plus enfant. Pour ce qui reste, c'est donc aujourd'hui l'épisode 19, dans lequel nous allons parler des grands passages de vie, de ces moments importants qui marquent des grandes étapes, pas toujours évidentes à traverser, et oui parfois quand rien ne va plus. C'est peut-être une bonne nouvelle. Et vous le savez, ce podcast, c'est ma catharsis. Donc pour assumer mes parts d'ombre et de lumière, je n'édite pas ce podcast. Vous m'avez donc avec mes bafouilles, avec mes petits bugs mentaux. Bref, c'est moi comme si j'étais en face de vous. Ça fait une éternité que j'ai pas fait un épisode, mais je dois vous dire que j'ai moi-même traversé un énorme passage rempli d'ombre. Et comme c'est le conseil que je vous donne à chaque fois, j'ai pris le temps de faire ce qui me faisait du bien, ce qui m'allégeait un peu pour traverser ce truc du mieux possible. Et en l'occurrence chez moi, j'avais activé le mode grotte, donc je n'ai rien fait du tout. Ça explique pourquoi ça fait des mois, j'allais dire des semaines, mais pas du tout des mois, qu'il n'y a pas eu d'épisode. Donc ça a été un peu longuet, mais... Au delà des ombres, c'est un vrai passage de vie que je traverse. Vous savez, les passages de vie, c'est un pivot, un moment décisif, une étape hyper claire dans votre ligne du temps, dans votre chemin. Et je crois que c'est ok de prendre le temps de passer ce passage. La vie, vous le savez, c'est une suite de transition. Il y en a qui sont lentes, il y en a qui sont quasiment invisibles, il y en a qui sont hyper brutales, il y en a qui sont foudroyantes, mais toutes laissent une trace. C'est des moments un peu étranges, un peu suspendus, où on n'est pas tout à fait dans l'ancien, en tout cas plus tout à fait, et en même temps on n'est pas encore dans le nouveau. C'est un peu flou, c'est souvent inconfortable, on sent qu'il y a un truc qui se joue, mais c'est pas encore clair. On pourrait l'appeler un entre-deux, une zone de flou, une zone grise, un interstice. Moi, j'aime bien l'idée de passage. C'est un mot qui m'accompagne depuis longtemps au cabinet, même avant dans ma vie de tous les jours. On m'a souvent qualifiée de passeuse. Alors, on me l'a souvent attribué. C'est vraiment un mot que même je ne connaissais pas au départ. Je ne l'ai pas forcément revendiqué. C'est revenu quand même suffisamment de fois pour qu'à un moment donné je me dise c'est pas complètement con cette idée. Alors il y avait l'idée de passeur d'âme, mais là on n'est pas du tout dans ce délire-là, c'est plutôt passeuse de vie. Pour moi, le passeur ou la passeuse, d'ailleurs sachez que le premier livre dont je suis tombée amoureuse s'appelait Le Passeur de Loïs Laurie, j'étais toute jeune et je pense que je l'ai relu 128 fois depuis. C'était peut-être un signe, je ne sais pas. En tout cas, c'est vraiment l'idée... C'est pas quelqu'un qui a forcément les réponses comme dans le bouquin ou qui a l'historique, c'est plutôt quelqu'un qui reste, même quand c'est pas confortable. Quelqu'un qui accompagne, qui éclaire, parfois un peu j'espère, mais sans forcer, c'est plutôt quelqu'un qui dit « je suis là, tu peux passer, à ton rythme, je suis là » . Et évidemment, moi ces passages, je les traverse aussi, je suis un être humain, même si des fois je l'oublie, mais c'est une réalité. Et ben voilà, je traverse un passage en ce moment qui secoue un peu fort, donc j'applique mes conseils. Et j'avais quand même envie de vous parler de tout ça parce que les passages de vie, les tempêtes intérieures, c'est quand même un peu mathématique. Et ce moment très précis d'entre deux... C'est un peu le moment où on a l'impression que tout part en cacahuètes, que tout vole en éclats, où rien ne va. Et pourtant, c'est une bonne nouvelle. Alors, je sais que, je vous assure, vous le savez, je ne suis pas maso. Mais pour moi, ça veut dire que quand ça ne va plus, ça veut dire que l'ancien ne fonctionne plus, que l'histoire qu'on se raconte de notre vie ou de notre quotidien, ça ne tient plus non plus, que la peau est presque trop étroite. Et c'est peut-être inconfortable, enfin non, c'est même hyper souvent inconfortable, mais c'est aussi le signe pour moi qu'il y a autre chose qui est possible. Donc pendant cette période, là en tant que passeuse de moi-même, je me suis servi de mes outils habituels pour traverser ça comme toujours. Et à moins que vous soyez tombé sur moi par hasard, ce qui pourrait arriver, auquel cas je remercie le dieu algorithme, mais je serais quand même un tout petit peu étonnée. Vous savez que j'aime les trucs un peu perchés, un peu curieux, un peu atypiques. Même si je suis hyper ancrée dans la réalité, je vais vraiment dire ça. Mais je crois en plus que je l'ai déjà dit. Par exemple, moi j'adore lire les thèses sur Kern. Voilà, donc j'aime aussi les choses hyper logiques, hyper scientifiques. Mais voilà, j'ai deux faces à qui je suis. d'une hyper cartésienne et une complètement pergée. Et donc, j'utilise le tarot, le tarot genre tarot de Marseille, sauf que moi c'est le Rider-Wesmiss, mais pas le tarot, le jeu où on joue. Vous le savez, j'utilise le tarot à des fins plutôt, on va dire, thérapeutiques, ou en tout cas comme surface projective de développement personnel, que j'ai découvert dans un autre passage de vie pas très confortable. et qui m'accompagne du coup tous les jours. Et en fait, ces passages de vie me font penser, j'en ai déjà parlé je crois dans l'épisode sur ce sujet-là de la mort, ils me font penser à l'arcane numéro 13, qu'on appelle l'arcane sans nom, mais qui est aussi l'arcane de la mort le plus souvent. Moi j'utilise un deck hyper souvent qui s'appelle le Lightseer Starro, donc j'ai le Modern Witch et le Lightseer, et le Lightseer, voilà, il... Il a une vision des cartes qui me plaît beaucoup, et donc cette numéro 13, elle s'appelle Mort et Renaissance. Et c'est vraiment comme ça que je le vois, parce que comme moi j'ai pas du tout un usage prédictif du tarot, pour moi ça annonce pas du tout un décès, cette carte c'est plutôt un gros passage de vie, un énorme shift, où on doit composter ses émotions pour en faire quelque chose d'autre. Où on passe un cycle, mais c'est le passage, c'est le moment qui est pas très confortable. Alors, je sais que ça va être un peu étrange pour certains, et j'espère que vous savez maintenant que chez moi, c'est pas du tout de l'optimisme, c'est une espèce de positivité toxique. En mode, ouais, c'est super qu'il soit mort, tu vas en tirer des beaux trucs, ouais, c'est génial de divorcer, machin. non on le sait que c'est de la merde de passer ces trucs là, c'est plutôt donner du sens à des choses pour qu'elles soient plus vivables. En tout cas moi j'ai besoin de mettre du sens dans les choses, même les plus cons alors même s'il y a plein de fois où je préférais avoir un cerveau beaucoup plus simple, des fois j'aimerais juste me dire ok c'est comme ça parce que juste c'est comme ça et des fois c'est juste comme ça parce que c'est comme ça et moi j'essaie de prendre la tête, enfin j'essaie même pas d'ailleurs ça se fait tout seul Bref, je pars sur un autre sujet, mais en tout cas l'idée c'est que moi j'ai besoin de me dire que quand je traverse une crise, quand je traverse un passage, quand je perds du sens, quand c'est confus à l'intérieur, peut-être que c'est le moment d'amorcer une mue, de réécrire un nouveau moi, que vous réécriviez un nouveau vous. Pas hyper facile à dire cette phrase. En tout cas, c'est quitter la sécurité qui paraît familière, mais qui peut-être là nous emprisonne. Et ça permet d'être libre, de créer autre chose. La mue, elle commence souvent comme ça d'ailleurs. C'est une espèce de sensation diffuse. C'est le ciel qui s'assombrit doucement, mais il ne pleut pas encore. Mais en même temps, on sent qu'il y a quelque chose qui va tomber. Vous voyez, il y a une espèce de décalage. C'est quand on fait un truc d'habitude avec fluidité et que là ça devient un peu pénible. C'est quand il y avait des trucs qui nous faisaient marrer et là, franchement, ouais ok super. C'est des gestes, des routines, des choses qui nous semblaient familières, qui deviennent absurdes ou qui perdent ce fameux sens. C'est comme si le décor allait plus. Par exemple, ça pourrait être... ça m'a fait ça l'autre jour. Ma voiture est un espace sécuritaire dans lequel je peux hurler, chanter, écouter de la musique à fond ou insulter la terre entière. Et j'ai des playlists pour tout dans ma vie et notamment quand je conduis. Et bien là, c'est la playlist que vous écoutez tout le temps et qui, ce jour-là, elle vous agace. Genre, putain, je ne peux plus la blairer. Ça pourrait être une lumière, une lampe, une intensité de lumière qui vous est confortable d'habitude et qui là devient un peu trop agressif. Ou c'est votre vêtement préféré où vous vous dites, putain, vraiment, je n'en peux plus de ce truc. Ma fille me disait, je vous raconte ma vie. Ma fille me disait l'autre jour, non mais maman j'en peux plus des pommes dauphines, j'ai trop mangé ça, alors je sais que c'est bon mais moi je peux plus les blairer. Voilà, c'est ce truc là. C'est aussi quand quelqu'un fait une remarque et que là ça passe plus. Là c'est... alors c'est subtil, c'est d'ailleurs plutôt profond, mais c'est comme si à l'intérieur il y avait un truc qui nous disait là... Il est temps de changer. Alors oui, vous savez, j'aime les métaphores. J'aime l'idée du serpent qui change de peau, mais je pourrais aussi vous parler du bateau qui quitte le port, qui n'a pas de carte, qui n'a pas de boussole et qui va au gré du vent. C'est aussi pour moi des phases un peu comme des tremblements de terre symboliques ou des feux qui vont brûler l'ancien pour réémerger du nouveau ou pour éviter que ça brûle encore plus fort. En tout cas, ces passages-là, c'est un peu comme des tunnels. C'est sombre, c'est étroit, c'est pas forcément très attractif, mais ça débouche quelque part. Alors, moi je crois pas aux solutions miracles, vous le savez. Je suis une thérapeute constructiviste, et j'aime explorer les couches, comprendre les mécanismes. J'utilise toujours les mots, et je leur permets de faire leur chemin. Je trouve que chaque mot a une nuance, et qu'il est important d'utiliser le bon. construire le bon chemin en fait et sur ce chemin mais il ya des outils il ya la pyramide de deals que j'ai déjà évoqué ici et je suis désolé je radote parce que c'est une grille de lecture que j'aime beaucoup et je trouve que pour accompagner les transformations elle est hyper importante en tout cas moi elle a toujours été voilà j'ai découvert cette grille et la lumière fut à l'intérieur de moi donc pour ceux qui connaissent pas je fais un petit rappel vous imaginez une pyramide avec des étages Chaque étage analyse une couche de votre identité. Donc tout en bas, il y a l'environnement, où vous êtes, avec qui, quand. Ensuite, il y a les comportements, ça c'est ce que vous faites. Les capacités, ça c'est ce que vous savez faire. Vous ne faites pas forcément, mais vous savez le faire. On remonte au suivant, on continue. Il y a les croyances, ensuite il y a les valeurs. Alors souvent, croyances et valeurs sont plutôt fusionnées. Je trouve qu'il y a quand même une nuance, puisque je vous le disais, les mots sont importants. Ensuite, il y a l'identité, et par-dessus tout ça, il y a un niveau bonus, qui est la spiritualité, ou le sens, le truc plus grand que nous. Ça ne parle pas à tout le monde, mais bon, bref. Et donc, pendant ces périodes de passage, c'est un peu comme si le bas de la pyramide prenait un séisme. Ça commençait à secouer par le bas. C'est dans l'environnement, dans les comportements... Et petit à petit, ça peut remonter, parfois même jusqu'au sens de la vie, mais c'est pas obligé d'en arriver jusque là. En tout cas, c'est là que commence la mue. C'est le début de la perte de repère, c'est presque une dissonance qui commence à s'installer. On a beau essayer de faire comme d'habitude, ça colle pas. On n'a pas forcément la capacité ou l'envie de nommer. On sait par contre que ce nouveau truc qui s'impose à nous, on ne peut pas y faire grand chose. On le sait, on le sent que le changement il arrive, même si ce n'est pas toujours conscient. Et comme je vous le disais, il faut d'abord traverser le tunnel, traverser le chaos, le moment où rien ne va plus. C'est le moment où on se dit, non ça, ce n'est plus possible. On voudrait en revenir en arrière et en même temps, ce n'est plus une option. C'est parce que... Ce qui faisait sens avant se défait. C'est comme si ça se déformait ou ça commençait à s'éteindre un peu. Et c'est ça qui est la bonne nouvelle. Parce qu'à un moment donné... Les fissures qui se sont mises dans la pyramide, ça devient des brèches, et potentiellement, c'est le début du chaos, on est bien d'accord, ce que tu pensais être solide se déconstruit, peut même se désagréger, ou en tout cas partiellement. Parfois c'est là où on essaie de résister, c'est là où vaille que vaille on se dit, allez, on s'accroche au vieux schéma, Mais pour moi, ça revient à essayer de retenir le vent, tu vois, ou à vouloir arrêter le flux de la rivière qui est encru. Et en fait, si on lutte, si on refuse de lâcher, c'est là où vraiment on peut souffrir. Parce que c'est vain, en fait. Il y a deux, trois semaines, j'ai assisté à une conférence sur l'intelligence artificielle où le speaker montrait la photo d'un rafting dans une eau très très vive. Et il disait, bon, vous pouvez éventuellement descendre du bateau, mais vous ne pouvez pas. arrêter la rivière. Et bien c'est exactement cette phase là où de toute façon la rivière elle va couler et il va falloir descendre quoi qu'il arrive quoi qu'il arrive pardon résister ne sert à rien à part vous fatiguer, vous user et vous abîmer. Le point de bascule il arrive quand on arrête de résister, quand on décide de suivre le flow. Ça fait comme un instant des silences, comme une grande quiétude ou subir se transforme en choisir. Et elle est là, la fameuse mort. La mort de son ancienne version de soi, la mort de son mariage peut-être, la mort réelle de Jean, mais là on est plutôt dans les morts symboliques de version de soi. Je pense notamment à quelqu'un que j'ai suivi qui a dû se faire amputer d'une partie de lui-même. Et c'est aussi faire le deuil de cette personne qui n'aura jamais ses deux membres, par exemple. C'est un truc con, mais enfin... Voilà. Et en fait, ces morts symboliques de version de soi qu'on n'avait pas forcément prévues de lâcher comme ça, parce que lâcher, c'est vraiment le mot. ça peut devenir une perte d'identité ou en tout cas ça fait vibrer jusqu'au bout de la pyramide, ça secoue sacrément fort. Et là, il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la fin de la secousse, soyons clairs. Il faut accepter de voir partir des morceaux de soi comme le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau et c'est un moment où on est à la fois très vulnérable et en même temps prêt à grandir, prêt à changer et donc d'une certaine manière c'est un moment très puissant. Je sais pas si on peut dire d'un moment qu'il est puissant, mais en tout cas moi ça me donne l'impression que tout est possible. Bref, à la carte le fou, ou la carte zéro du Rider Waite, du tarot, qui voilà, tout est possible, ça peut partir en cacahuète comme ça peut être incroyable, mais tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais pas où tu mets les pieds. Ensuite, donc bon, on a traversé tout ça, on est un peu dans le temps suspendu, et hop, on a posé le pied dans le changement. Et c'est l'après qui commence, c'est renaître, c'est commencer à y réécrire une nouvelle version de soi, remettre une lumière plus adaptée, une peau plus ajustée ou une identité plus alignée. Alors évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain, vous l'avez bien compris. C'est un peu comme la guérison de l'épisode d'avant dont je parlais, c'est un processus. Et la mue, ça prend du temps, c'est toujours en mouvement, on doit redéfinir ce qu'on aime, ce qu'on attend de la vie. d'un partenaire, d'un boulot, d'une famille. Parfois, on change de nom de famille. Pour certains, on change de prénom carrément. Parfois, on déménage dans un autre environnement, dans une autre culture. On doit tout réapprendre, on change son quotidien, on change ses habitudes, ses réflexes, et on doit créer de nouveaux repères. J'imagine que le papillon, quand il sort de son cocon, qu'il découvre son nouvel état, je pense que les deux, trois... premier battement d'aile, ça doit être un peu balbutiant, ça doit pas être un truc... Mais très vite, il s'adapte, j'espère pour lui, et ça devient la nouvelle norme, en fait. Donc pour revenir à mes tout premiers moutons, traverser ces passages, c'est donc à la fois une mort et une renaissance, et il y a évidemment un travail de fond à faire dessus pour mettre du WD-40 dans tout ça et que ce soit plus facile. Si vous essayez de rester sur le seuil de ce passage sans bouger, là c'est même plus de la sécurité, en fait c'est de la peur. Et puis là c'est vraiment pas du tout la même chose. La peur de l'inconnu, la peur du changement, la peur de se lancer, ça finit par scléroser un truc où ce qui était au départ quelque chose de sécurisant, de rassurant, devient quelque chose qui nous fige. Donc bon, donc il y a des choses à faire. Et forcément la question qui vient c'est, ok, je suis là, je suis dans ce passage. et qu'est-ce que je fais maintenant ? Eh bien, on ne fait rien. On laisse faire parce que tout ne se résout pas. Et ouais, il y a des choses qui se vivent, des choses qui n'ont pas forcément de solution, mais qui ont juste besoin d'être, juste besoin d'exister. Alors, je vais quand même vous partager ce qui, pour moi, pourrait aider à traverser un passage de vie, parce que c'est quand même un peu l'objectif de ce podcast. C'est pas vraiment des conseils, c'est plutôt des petits points d'ancrage, des suggestions ou des manières de... d'être quand tout part en cacahuètes. D'abord, accepter le flou. Il faut accepter qu'il y a un moment où on n'est ni dans l'avant, ni dans l'après. C'est une zone intermédiaire. C'est un peu brumeux, on ne voit rien devant, mais ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il n'y a pas de chemin. C'est juste qu'on est en train d'y marcher en direct et qu'il faut de la patience avant d'en voir le bout. Ensuite, il faut faire des deuils. Forcément, oui, et plein. Pas seulement celui d'une personne ou d'une relation, mais souvent de version de soi, de ses projections, de ses croyances, de son image. Faire le deuil d'un futur qu'on avait fantasmé ou d'un objectif qu'on ne pourra jamais atteindre. Et même si c'est symbolique, ça fait mal pareil. C'est pas moins douloureux de dire adieu à ce qu'on avait espéré que de dire adieu à ce qu'on avait vraiment. Ensuite, je vous dirais qu'il faut quand même trouver des points d'appui. Alors ça peut être des tout petits points d'appui. Ça peut être un mug, ça peut être ce podcast que vous écoutez, un rituel du matin. Ça peut être quelqu'un, même si dans mon gros délire de control freak hyper indépendante, j'ai du mal à m'appuyer sur des gens. Donc je vais, moi par exemple, m'appuyer beaucoup sur mes tarots. Mais en tout cas, l'idée, c'est de trouver un point de repère au milieu du tremblement, un truc qui vous sécurise. L'autre truc qu'on pourrait faire, c'est cartographier son intérieur. Dessiner, écrire, poser des mots, des formes peut-être sur ce qu'on traverse. Où sont les zones effondrées ? Où est-ce que c'est encore solide ? Où est-ce que ça brûle ? On n'est pas obligé de tout comprendre, mais donner forme, ça commence déjà à redonner un peu de pouvoir. à reprendre son fameux empowerment sur les choses. Alors moi, vous l'aurez compris, j'écris beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais ce podcast, c'est aussi ma manière à moi de pouvoir faire un point en état des lieux. Un autre truc que je pourrais vous dire, c'est... Là, c'est évidemment la thérapeute qui a fait de l'hypnose et qui fait des trucs parfois un peu chelous. Ceux qui m'ont eu en cabinet ont forcément fait ça avec moi un jour. C'est parler avec l'ancienne version de vous. On peut lui écrire ou on peut l'écouter, mais en tout cas, ce n'est pas la renier, c'est vraiment presque la remercier. Elle a eu un rôle, elle a fait ce qu'elle a pu et puis aujourd'hui, elle n'est plus d'actualité, mais c'est reconnaître ce qu'elle a été et reconnaître qu'elle n'est plus. Et c'est hyper soulageant de faire ça, ça peut paraître un peu bizarre, mais je sais que ça fait du bien à beaucoup de monde. Comme je vous le disais, dans mon monde à moi, il y a aussi beaucoup de symboles. Moi, je suis très attachée aux symboles, aux signes, donc les tarots, les archétypes, les choses qui pourraient m'aider à muer, qui ne sont pas forcément logiques et tangibles, qui ne sont pas forcément des points de repère de la vraie vie, mais plutôt des choses plus spirituelles. Parce que comme je vous le disais, il y a un niveau bonus qu'on n'a pas tous, mais moi, il est dans ce sens-là. Mais voilà, ça c'est plutôt une option. En tout cas l'idée c'est d'accepter de pas comprendre, de juste vivre, de pas forcément tout analyser. Même moi qui, pourtant j'ai une obsession à mettre du sens partout, je sais aussi qu'il y a des choses qui se décomptent, qui ont besoin de se poser un peu comme quand on remue la vase ou le sable et ça a besoin de descendre et que parfois on comprend qu'avec un peu de temps. Et le dernier point, encore une fois qui est très personnel, mais on pourrait aussi poser un geste, un acte, peut-être même un objet de transition, un truc qui dit ça c'est le témoin du moment que j'ai traversé. Moi ça passe par mes tatouages par exemple, mais j'imagine qu'il y a plein d'autres manières de faire. Ça pourrait être un petit cadeau que vous vous faites, ça pourrait être une autre manière de... de vous définir à l'extérieur. En tout cas, c'est un marqueur discret de ce passage, un espèce de petit monument ou d'hôtel, A-U-T-E-L, au courage d'avoir tenu le coup et d'avoir passé cette étape. Et puis, évidemment, vous le savez, c'est quand même la base de ce podcast, se souvenir que la lumière revient toujours. Ça, c'est fondamental. Pas en mode tout va bien aller, mais juste parce qu'on le sait. On le sait qu'il y a eu d'autres tempêtes, on sait que la lumière elle revient. Elle revient parfois par des détails, par une phrase, une présence, une odeur, mais elle revient. Donc pour conclure et pour résumer ma pensée, rien ne va plus et c'est une bonne nouvelle. Parce que quand plus rien ne tient, c'est souvent là que la magie opère. Les passages de vie, c'est des moments où tout se fissure, mais c'est aussi ceux où on redécouvre, où on découvre, où on laisse de la place. pour ce qu'on n'osait pas encore être. Alors c'est pas facile, c'est pas toujours joli à voir, ça peut même être très moche. On fait des deuils, on lâche des parties de soi, on traverse des doutes, on traverse des tempêtes. Mais chaque rupture, chaque effondrement, c'est aussi une invitation à grandir, à s'alléger, à renaître sous une forme plus vraie, plus forte, même plus authentique. Donc quand tout semble s'effondrer, il y a cette promesse, en tout cas à laquelle moi je m'accroche, c'est un peu pour ça que j'ai créé ce podcast. Peu à peu, la lumière viendra remplir les espaces laissés vides. C'est comme le kintsugi qui a été... je n'arrive pas à dire ce truc... kintsugi ? Kitsungi ? Bref. C'est ce principe japonais de réparer les choses cassées en mettant de l'or dedans. C'était l'image que j'utilisais dans l'assaut que j'ai créé pour aider les militaires en stress post-traumatique et à laquelle je pense, je sais pas, c'est mon truc de vie. Au bout du tunnel, il y a toujours une nouvelle perspective, une nouvelle version de soi. Il y a toujours de la lumière ou de l'or à mettre dans ses failles pour construire quelque chose de plus neuf, de plus beau, de plus solide. en tout cas je vais m'accrocher à ce mantra à cet espoir dans les prochaines semaines parce que même Même les thérapeutes traversent leurs propres tempêtes et petit à petit trouvent leur propre lumière. Mes chers explorateurs de l'ombre, merci d'avoir écouté cet épisode. Vous le savez, vous pouvez me contacter sur Insta ou sur le formulaire de contact du site www.miroirdéquinoxe.fr si vous avez des questions sur des sujets déjà abordés ou si vous voulez que je traite d'un sujet en particulier. N'hésitez pas, je suis là pour ça. Je vous remercie aussi de vos nombreux messages qui s'inquiétaient un petit peu de mon absence. J'en ai eu par tous les canaux, c'était un peu fou. J'en ai même eu par LinkedIn, le truc absurde. Mais en tout cas, il est très touchant, donc merci beaucoup. Et n'oubliez pas le mantra du podcast, tant qu'on voit de l'ombre, c'est qu'il y a de la lumière quelque part. A bientôt.

Description

Un passage de vie, une tempête intérieure, une mue.
Dans cet épisode, je parle de ces moments où tout vacille, où l’ancien ne tient plus, et où le nouveau n’est pas encore là.
Deuils, perte de repères, mais aussi lumière, reconstruction, et renaissances.

Un épisode intime, pour celles et ceux qui traversent.
Je vous y parle en tant que thérapeute… et en tant qu’humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Miroir d'équinoxe, le podcast qui vous propose des sujets de réflexion intérieure et des outils pour apprendre à équilibrer vos parts d'ombre et de lumière à votre rythme et quand vous le souhaitez. Je m'appelle Hermance, je suis thérapeute spécialisée dans les traumas, ou du moins je l'ai été pendant très longtemps, je suis actuellement communicante de crise, je suis une écrivaine du quotidien depuis fort longtemps, et le fil rouge de tout ça, c'est de vous apprendre à traverser vos crises intérieures et de développer vos capacités de résilience. Ici donc, vous trouverez des discussions sur les différents types d'ombres. Vous savez, les ombres, c'est ces sujets sensibles, ces casseroles qu'on traîne depuis longtemps. En général, c'est des trucs pas faciles à gérer, et moi je vous propose des pistes pour traverser ces trucs sombres. Donc je mets les alertes rouges, les trigger warnings, tous les disclaimers en amont, parce que évidemment ce serait trop long à chaque paragraphe. Ce podcast parle de trucs pas toujours simples à entendre, donc... Donc si aujourd'hui c'est pas le bon mode, c'est pas le bon jour, c'est hyper ok, j'apprécie votre soutien, mais faites plutôt autre chose, allez écouter de la bonne musique, allez faire un footing ou prenez un bouquin, et revenez m'écouter quand vous êtes plus enfant. Pour ce qui reste, c'est donc aujourd'hui l'épisode 19, dans lequel nous allons parler des grands passages de vie, de ces moments importants qui marquent des grandes étapes, pas toujours évidentes à traverser, et oui parfois quand rien ne va plus. C'est peut-être une bonne nouvelle. Et vous le savez, ce podcast, c'est ma catharsis. Donc pour assumer mes parts d'ombre et de lumière, je n'édite pas ce podcast. Vous m'avez donc avec mes bafouilles, avec mes petits bugs mentaux. Bref, c'est moi comme si j'étais en face de vous. Ça fait une éternité que j'ai pas fait un épisode, mais je dois vous dire que j'ai moi-même traversé un énorme passage rempli d'ombre. Et comme c'est le conseil que je vous donne à chaque fois, j'ai pris le temps de faire ce qui me faisait du bien, ce qui m'allégeait un peu pour traverser ce truc du mieux possible. Et en l'occurrence chez moi, j'avais activé le mode grotte, donc je n'ai rien fait du tout. Ça explique pourquoi ça fait des mois, j'allais dire des semaines, mais pas du tout des mois, qu'il n'y a pas eu d'épisode. Donc ça a été un peu longuet, mais... Au delà des ombres, c'est un vrai passage de vie que je traverse. Vous savez, les passages de vie, c'est un pivot, un moment décisif, une étape hyper claire dans votre ligne du temps, dans votre chemin. Et je crois que c'est ok de prendre le temps de passer ce passage. La vie, vous le savez, c'est une suite de transition. Il y en a qui sont lentes, il y en a qui sont quasiment invisibles, il y en a qui sont hyper brutales, il y en a qui sont foudroyantes, mais toutes laissent une trace. C'est des moments un peu étranges, un peu suspendus, où on n'est pas tout à fait dans l'ancien, en tout cas plus tout à fait, et en même temps on n'est pas encore dans le nouveau. C'est un peu flou, c'est souvent inconfortable, on sent qu'il y a un truc qui se joue, mais c'est pas encore clair. On pourrait l'appeler un entre-deux, une zone de flou, une zone grise, un interstice. Moi, j'aime bien l'idée de passage. C'est un mot qui m'accompagne depuis longtemps au cabinet, même avant dans ma vie de tous les jours. On m'a souvent qualifiée de passeuse. Alors, on me l'a souvent attribué. C'est vraiment un mot que même je ne connaissais pas au départ. Je ne l'ai pas forcément revendiqué. C'est revenu quand même suffisamment de fois pour qu'à un moment donné je me dise c'est pas complètement con cette idée. Alors il y avait l'idée de passeur d'âme, mais là on n'est pas du tout dans ce délire-là, c'est plutôt passeuse de vie. Pour moi, le passeur ou la passeuse, d'ailleurs sachez que le premier livre dont je suis tombée amoureuse s'appelait Le Passeur de Loïs Laurie, j'étais toute jeune et je pense que je l'ai relu 128 fois depuis. C'était peut-être un signe, je ne sais pas. En tout cas, c'est vraiment l'idée... C'est pas quelqu'un qui a forcément les réponses comme dans le bouquin ou qui a l'historique, c'est plutôt quelqu'un qui reste, même quand c'est pas confortable. Quelqu'un qui accompagne, qui éclaire, parfois un peu j'espère, mais sans forcer, c'est plutôt quelqu'un qui dit « je suis là, tu peux passer, à ton rythme, je suis là » . Et évidemment, moi ces passages, je les traverse aussi, je suis un être humain, même si des fois je l'oublie, mais c'est une réalité. Et ben voilà, je traverse un passage en ce moment qui secoue un peu fort, donc j'applique mes conseils. Et j'avais quand même envie de vous parler de tout ça parce que les passages de vie, les tempêtes intérieures, c'est quand même un peu mathématique. Et ce moment très précis d'entre deux... C'est un peu le moment où on a l'impression que tout part en cacahuètes, que tout vole en éclats, où rien ne va. Et pourtant, c'est une bonne nouvelle. Alors, je sais que, je vous assure, vous le savez, je ne suis pas maso. Mais pour moi, ça veut dire que quand ça ne va plus, ça veut dire que l'ancien ne fonctionne plus, que l'histoire qu'on se raconte de notre vie ou de notre quotidien, ça ne tient plus non plus, que la peau est presque trop étroite. Et c'est peut-être inconfortable, enfin non, c'est même hyper souvent inconfortable, mais c'est aussi le signe pour moi qu'il y a autre chose qui est possible. Donc pendant cette période, là en tant que passeuse de moi-même, je me suis servi de mes outils habituels pour traverser ça comme toujours. Et à moins que vous soyez tombé sur moi par hasard, ce qui pourrait arriver, auquel cas je remercie le dieu algorithme, mais je serais quand même un tout petit peu étonnée. Vous savez que j'aime les trucs un peu perchés, un peu curieux, un peu atypiques. Même si je suis hyper ancrée dans la réalité, je vais vraiment dire ça. Mais je crois en plus que je l'ai déjà dit. Par exemple, moi j'adore lire les thèses sur Kern. Voilà, donc j'aime aussi les choses hyper logiques, hyper scientifiques. Mais voilà, j'ai deux faces à qui je suis. d'une hyper cartésienne et une complètement pergée. Et donc, j'utilise le tarot, le tarot genre tarot de Marseille, sauf que moi c'est le Rider-Wesmiss, mais pas le tarot, le jeu où on joue. Vous le savez, j'utilise le tarot à des fins plutôt, on va dire, thérapeutiques, ou en tout cas comme surface projective de développement personnel, que j'ai découvert dans un autre passage de vie pas très confortable. et qui m'accompagne du coup tous les jours. Et en fait, ces passages de vie me font penser, j'en ai déjà parlé je crois dans l'épisode sur ce sujet-là de la mort, ils me font penser à l'arcane numéro 13, qu'on appelle l'arcane sans nom, mais qui est aussi l'arcane de la mort le plus souvent. Moi j'utilise un deck hyper souvent qui s'appelle le Lightseer Starro, donc j'ai le Modern Witch et le Lightseer, et le Lightseer, voilà, il... Il a une vision des cartes qui me plaît beaucoup, et donc cette numéro 13, elle s'appelle Mort et Renaissance. Et c'est vraiment comme ça que je le vois, parce que comme moi j'ai pas du tout un usage prédictif du tarot, pour moi ça annonce pas du tout un décès, cette carte c'est plutôt un gros passage de vie, un énorme shift, où on doit composter ses émotions pour en faire quelque chose d'autre. Où on passe un cycle, mais c'est le passage, c'est le moment qui est pas très confortable. Alors, je sais que ça va être un peu étrange pour certains, et j'espère que vous savez maintenant que chez moi, c'est pas du tout de l'optimisme, c'est une espèce de positivité toxique. En mode, ouais, c'est super qu'il soit mort, tu vas en tirer des beaux trucs, ouais, c'est génial de divorcer, machin. non on le sait que c'est de la merde de passer ces trucs là, c'est plutôt donner du sens à des choses pour qu'elles soient plus vivables. En tout cas moi j'ai besoin de mettre du sens dans les choses, même les plus cons alors même s'il y a plein de fois où je préférais avoir un cerveau beaucoup plus simple, des fois j'aimerais juste me dire ok c'est comme ça parce que juste c'est comme ça et des fois c'est juste comme ça parce que c'est comme ça et moi j'essaie de prendre la tête, enfin j'essaie même pas d'ailleurs ça se fait tout seul Bref, je pars sur un autre sujet, mais en tout cas l'idée c'est que moi j'ai besoin de me dire que quand je traverse une crise, quand je traverse un passage, quand je perds du sens, quand c'est confus à l'intérieur, peut-être que c'est le moment d'amorcer une mue, de réécrire un nouveau moi, que vous réécriviez un nouveau vous. Pas hyper facile à dire cette phrase. En tout cas, c'est quitter la sécurité qui paraît familière, mais qui peut-être là nous emprisonne. Et ça permet d'être libre, de créer autre chose. La mue, elle commence souvent comme ça d'ailleurs. C'est une espèce de sensation diffuse. C'est le ciel qui s'assombrit doucement, mais il ne pleut pas encore. Mais en même temps, on sent qu'il y a quelque chose qui va tomber. Vous voyez, il y a une espèce de décalage. C'est quand on fait un truc d'habitude avec fluidité et que là ça devient un peu pénible. C'est quand il y avait des trucs qui nous faisaient marrer et là, franchement, ouais ok super. C'est des gestes, des routines, des choses qui nous semblaient familières, qui deviennent absurdes ou qui perdent ce fameux sens. C'est comme si le décor allait plus. Par exemple, ça pourrait être... ça m'a fait ça l'autre jour. Ma voiture est un espace sécuritaire dans lequel je peux hurler, chanter, écouter de la musique à fond ou insulter la terre entière. Et j'ai des playlists pour tout dans ma vie et notamment quand je conduis. Et bien là, c'est la playlist que vous écoutez tout le temps et qui, ce jour-là, elle vous agace. Genre, putain, je ne peux plus la blairer. Ça pourrait être une lumière, une lampe, une intensité de lumière qui vous est confortable d'habitude et qui là devient un peu trop agressif. Ou c'est votre vêtement préféré où vous vous dites, putain, vraiment, je n'en peux plus de ce truc. Ma fille me disait, je vous raconte ma vie. Ma fille me disait l'autre jour, non mais maman j'en peux plus des pommes dauphines, j'ai trop mangé ça, alors je sais que c'est bon mais moi je peux plus les blairer. Voilà, c'est ce truc là. C'est aussi quand quelqu'un fait une remarque et que là ça passe plus. Là c'est... alors c'est subtil, c'est d'ailleurs plutôt profond, mais c'est comme si à l'intérieur il y avait un truc qui nous disait là... Il est temps de changer. Alors oui, vous savez, j'aime les métaphores. J'aime l'idée du serpent qui change de peau, mais je pourrais aussi vous parler du bateau qui quitte le port, qui n'a pas de carte, qui n'a pas de boussole et qui va au gré du vent. C'est aussi pour moi des phases un peu comme des tremblements de terre symboliques ou des feux qui vont brûler l'ancien pour réémerger du nouveau ou pour éviter que ça brûle encore plus fort. En tout cas, ces passages-là, c'est un peu comme des tunnels. C'est sombre, c'est étroit, c'est pas forcément très attractif, mais ça débouche quelque part. Alors, moi je crois pas aux solutions miracles, vous le savez. Je suis une thérapeute constructiviste, et j'aime explorer les couches, comprendre les mécanismes. J'utilise toujours les mots, et je leur permets de faire leur chemin. Je trouve que chaque mot a une nuance, et qu'il est important d'utiliser le bon. construire le bon chemin en fait et sur ce chemin mais il ya des outils il ya la pyramide de deals que j'ai déjà évoqué ici et je suis désolé je radote parce que c'est une grille de lecture que j'aime beaucoup et je trouve que pour accompagner les transformations elle est hyper importante en tout cas moi elle a toujours été voilà j'ai découvert cette grille et la lumière fut à l'intérieur de moi donc pour ceux qui connaissent pas je fais un petit rappel vous imaginez une pyramide avec des étages Chaque étage analyse une couche de votre identité. Donc tout en bas, il y a l'environnement, où vous êtes, avec qui, quand. Ensuite, il y a les comportements, ça c'est ce que vous faites. Les capacités, ça c'est ce que vous savez faire. Vous ne faites pas forcément, mais vous savez le faire. On remonte au suivant, on continue. Il y a les croyances, ensuite il y a les valeurs. Alors souvent, croyances et valeurs sont plutôt fusionnées. Je trouve qu'il y a quand même une nuance, puisque je vous le disais, les mots sont importants. Ensuite, il y a l'identité, et par-dessus tout ça, il y a un niveau bonus, qui est la spiritualité, ou le sens, le truc plus grand que nous. Ça ne parle pas à tout le monde, mais bon, bref. Et donc, pendant ces périodes de passage, c'est un peu comme si le bas de la pyramide prenait un séisme. Ça commençait à secouer par le bas. C'est dans l'environnement, dans les comportements... Et petit à petit, ça peut remonter, parfois même jusqu'au sens de la vie, mais c'est pas obligé d'en arriver jusque là. En tout cas, c'est là que commence la mue. C'est le début de la perte de repère, c'est presque une dissonance qui commence à s'installer. On a beau essayer de faire comme d'habitude, ça colle pas. On n'a pas forcément la capacité ou l'envie de nommer. On sait par contre que ce nouveau truc qui s'impose à nous, on ne peut pas y faire grand chose. On le sait, on le sent que le changement il arrive, même si ce n'est pas toujours conscient. Et comme je vous le disais, il faut d'abord traverser le tunnel, traverser le chaos, le moment où rien ne va plus. C'est le moment où on se dit, non ça, ce n'est plus possible. On voudrait en revenir en arrière et en même temps, ce n'est plus une option. C'est parce que... Ce qui faisait sens avant se défait. C'est comme si ça se déformait ou ça commençait à s'éteindre un peu. Et c'est ça qui est la bonne nouvelle. Parce qu'à un moment donné... Les fissures qui se sont mises dans la pyramide, ça devient des brèches, et potentiellement, c'est le début du chaos, on est bien d'accord, ce que tu pensais être solide se déconstruit, peut même se désagréger, ou en tout cas partiellement. Parfois c'est là où on essaie de résister, c'est là où vaille que vaille on se dit, allez, on s'accroche au vieux schéma, Mais pour moi, ça revient à essayer de retenir le vent, tu vois, ou à vouloir arrêter le flux de la rivière qui est encru. Et en fait, si on lutte, si on refuse de lâcher, c'est là où vraiment on peut souffrir. Parce que c'est vain, en fait. Il y a deux, trois semaines, j'ai assisté à une conférence sur l'intelligence artificielle où le speaker montrait la photo d'un rafting dans une eau très très vive. Et il disait, bon, vous pouvez éventuellement descendre du bateau, mais vous ne pouvez pas. arrêter la rivière. Et bien c'est exactement cette phase là où de toute façon la rivière elle va couler et il va falloir descendre quoi qu'il arrive quoi qu'il arrive pardon résister ne sert à rien à part vous fatiguer, vous user et vous abîmer. Le point de bascule il arrive quand on arrête de résister, quand on décide de suivre le flow. Ça fait comme un instant des silences, comme une grande quiétude ou subir se transforme en choisir. Et elle est là, la fameuse mort. La mort de son ancienne version de soi, la mort de son mariage peut-être, la mort réelle de Jean, mais là on est plutôt dans les morts symboliques de version de soi. Je pense notamment à quelqu'un que j'ai suivi qui a dû se faire amputer d'une partie de lui-même. Et c'est aussi faire le deuil de cette personne qui n'aura jamais ses deux membres, par exemple. C'est un truc con, mais enfin... Voilà. Et en fait, ces morts symboliques de version de soi qu'on n'avait pas forcément prévues de lâcher comme ça, parce que lâcher, c'est vraiment le mot. ça peut devenir une perte d'identité ou en tout cas ça fait vibrer jusqu'au bout de la pyramide, ça secoue sacrément fort. Et là, il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la fin de la secousse, soyons clairs. Il faut accepter de voir partir des morceaux de soi comme le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau et c'est un moment où on est à la fois très vulnérable et en même temps prêt à grandir, prêt à changer et donc d'une certaine manière c'est un moment très puissant. Je sais pas si on peut dire d'un moment qu'il est puissant, mais en tout cas moi ça me donne l'impression que tout est possible. Bref, à la carte le fou, ou la carte zéro du Rider Waite, du tarot, qui voilà, tout est possible, ça peut partir en cacahuète comme ça peut être incroyable, mais tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais pas où tu mets les pieds. Ensuite, donc bon, on a traversé tout ça, on est un peu dans le temps suspendu, et hop, on a posé le pied dans le changement. Et c'est l'après qui commence, c'est renaître, c'est commencer à y réécrire une nouvelle version de soi, remettre une lumière plus adaptée, une peau plus ajustée ou une identité plus alignée. Alors évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain, vous l'avez bien compris. C'est un peu comme la guérison de l'épisode d'avant dont je parlais, c'est un processus. Et la mue, ça prend du temps, c'est toujours en mouvement, on doit redéfinir ce qu'on aime, ce qu'on attend de la vie. d'un partenaire, d'un boulot, d'une famille. Parfois, on change de nom de famille. Pour certains, on change de prénom carrément. Parfois, on déménage dans un autre environnement, dans une autre culture. On doit tout réapprendre, on change son quotidien, on change ses habitudes, ses réflexes, et on doit créer de nouveaux repères. J'imagine que le papillon, quand il sort de son cocon, qu'il découvre son nouvel état, je pense que les deux, trois... premier battement d'aile, ça doit être un peu balbutiant, ça doit pas être un truc... Mais très vite, il s'adapte, j'espère pour lui, et ça devient la nouvelle norme, en fait. Donc pour revenir à mes tout premiers moutons, traverser ces passages, c'est donc à la fois une mort et une renaissance, et il y a évidemment un travail de fond à faire dessus pour mettre du WD-40 dans tout ça et que ce soit plus facile. Si vous essayez de rester sur le seuil de ce passage sans bouger, là c'est même plus de la sécurité, en fait c'est de la peur. Et puis là c'est vraiment pas du tout la même chose. La peur de l'inconnu, la peur du changement, la peur de se lancer, ça finit par scléroser un truc où ce qui était au départ quelque chose de sécurisant, de rassurant, devient quelque chose qui nous fige. Donc bon, donc il y a des choses à faire. Et forcément la question qui vient c'est, ok, je suis là, je suis dans ce passage. et qu'est-ce que je fais maintenant ? Eh bien, on ne fait rien. On laisse faire parce que tout ne se résout pas. Et ouais, il y a des choses qui se vivent, des choses qui n'ont pas forcément de solution, mais qui ont juste besoin d'être, juste besoin d'exister. Alors, je vais quand même vous partager ce qui, pour moi, pourrait aider à traverser un passage de vie, parce que c'est quand même un peu l'objectif de ce podcast. C'est pas vraiment des conseils, c'est plutôt des petits points d'ancrage, des suggestions ou des manières de... d'être quand tout part en cacahuètes. D'abord, accepter le flou. Il faut accepter qu'il y a un moment où on n'est ni dans l'avant, ni dans l'après. C'est une zone intermédiaire. C'est un peu brumeux, on ne voit rien devant, mais ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il n'y a pas de chemin. C'est juste qu'on est en train d'y marcher en direct et qu'il faut de la patience avant d'en voir le bout. Ensuite, il faut faire des deuils. Forcément, oui, et plein. Pas seulement celui d'une personne ou d'une relation, mais souvent de version de soi, de ses projections, de ses croyances, de son image. Faire le deuil d'un futur qu'on avait fantasmé ou d'un objectif qu'on ne pourra jamais atteindre. Et même si c'est symbolique, ça fait mal pareil. C'est pas moins douloureux de dire adieu à ce qu'on avait espéré que de dire adieu à ce qu'on avait vraiment. Ensuite, je vous dirais qu'il faut quand même trouver des points d'appui. Alors ça peut être des tout petits points d'appui. Ça peut être un mug, ça peut être ce podcast que vous écoutez, un rituel du matin. Ça peut être quelqu'un, même si dans mon gros délire de control freak hyper indépendante, j'ai du mal à m'appuyer sur des gens. Donc je vais, moi par exemple, m'appuyer beaucoup sur mes tarots. Mais en tout cas, l'idée, c'est de trouver un point de repère au milieu du tremblement, un truc qui vous sécurise. L'autre truc qu'on pourrait faire, c'est cartographier son intérieur. Dessiner, écrire, poser des mots, des formes peut-être sur ce qu'on traverse. Où sont les zones effondrées ? Où est-ce que c'est encore solide ? Où est-ce que ça brûle ? On n'est pas obligé de tout comprendre, mais donner forme, ça commence déjà à redonner un peu de pouvoir. à reprendre son fameux empowerment sur les choses. Alors moi, vous l'aurez compris, j'écris beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais ce podcast, c'est aussi ma manière à moi de pouvoir faire un point en état des lieux. Un autre truc que je pourrais vous dire, c'est... Là, c'est évidemment la thérapeute qui a fait de l'hypnose et qui fait des trucs parfois un peu chelous. Ceux qui m'ont eu en cabinet ont forcément fait ça avec moi un jour. C'est parler avec l'ancienne version de vous. On peut lui écrire ou on peut l'écouter, mais en tout cas, ce n'est pas la renier, c'est vraiment presque la remercier. Elle a eu un rôle, elle a fait ce qu'elle a pu et puis aujourd'hui, elle n'est plus d'actualité, mais c'est reconnaître ce qu'elle a été et reconnaître qu'elle n'est plus. Et c'est hyper soulageant de faire ça, ça peut paraître un peu bizarre, mais je sais que ça fait du bien à beaucoup de monde. Comme je vous le disais, dans mon monde à moi, il y a aussi beaucoup de symboles. Moi, je suis très attachée aux symboles, aux signes, donc les tarots, les archétypes, les choses qui pourraient m'aider à muer, qui ne sont pas forcément logiques et tangibles, qui ne sont pas forcément des points de repère de la vraie vie, mais plutôt des choses plus spirituelles. Parce que comme je vous le disais, il y a un niveau bonus qu'on n'a pas tous, mais moi, il est dans ce sens-là. Mais voilà, ça c'est plutôt une option. En tout cas l'idée c'est d'accepter de pas comprendre, de juste vivre, de pas forcément tout analyser. Même moi qui, pourtant j'ai une obsession à mettre du sens partout, je sais aussi qu'il y a des choses qui se décomptent, qui ont besoin de se poser un peu comme quand on remue la vase ou le sable et ça a besoin de descendre et que parfois on comprend qu'avec un peu de temps. Et le dernier point, encore une fois qui est très personnel, mais on pourrait aussi poser un geste, un acte, peut-être même un objet de transition, un truc qui dit ça c'est le témoin du moment que j'ai traversé. Moi ça passe par mes tatouages par exemple, mais j'imagine qu'il y a plein d'autres manières de faire. Ça pourrait être un petit cadeau que vous vous faites, ça pourrait être une autre manière de... de vous définir à l'extérieur. En tout cas, c'est un marqueur discret de ce passage, un espèce de petit monument ou d'hôtel, A-U-T-E-L, au courage d'avoir tenu le coup et d'avoir passé cette étape. Et puis, évidemment, vous le savez, c'est quand même la base de ce podcast, se souvenir que la lumière revient toujours. Ça, c'est fondamental. Pas en mode tout va bien aller, mais juste parce qu'on le sait. On le sait qu'il y a eu d'autres tempêtes, on sait que la lumière elle revient. Elle revient parfois par des détails, par une phrase, une présence, une odeur, mais elle revient. Donc pour conclure et pour résumer ma pensée, rien ne va plus et c'est une bonne nouvelle. Parce que quand plus rien ne tient, c'est souvent là que la magie opère. Les passages de vie, c'est des moments où tout se fissure, mais c'est aussi ceux où on redécouvre, où on découvre, où on laisse de la place. pour ce qu'on n'osait pas encore être. Alors c'est pas facile, c'est pas toujours joli à voir, ça peut même être très moche. On fait des deuils, on lâche des parties de soi, on traverse des doutes, on traverse des tempêtes. Mais chaque rupture, chaque effondrement, c'est aussi une invitation à grandir, à s'alléger, à renaître sous une forme plus vraie, plus forte, même plus authentique. Donc quand tout semble s'effondrer, il y a cette promesse, en tout cas à laquelle moi je m'accroche, c'est un peu pour ça que j'ai créé ce podcast. Peu à peu, la lumière viendra remplir les espaces laissés vides. C'est comme le kintsugi qui a été... je n'arrive pas à dire ce truc... kintsugi ? Kitsungi ? Bref. C'est ce principe japonais de réparer les choses cassées en mettant de l'or dedans. C'était l'image que j'utilisais dans l'assaut que j'ai créé pour aider les militaires en stress post-traumatique et à laquelle je pense, je sais pas, c'est mon truc de vie. Au bout du tunnel, il y a toujours une nouvelle perspective, une nouvelle version de soi. Il y a toujours de la lumière ou de l'or à mettre dans ses failles pour construire quelque chose de plus neuf, de plus beau, de plus solide. en tout cas je vais m'accrocher à ce mantra à cet espoir dans les prochaines semaines parce que même Même les thérapeutes traversent leurs propres tempêtes et petit à petit trouvent leur propre lumière. Mes chers explorateurs de l'ombre, merci d'avoir écouté cet épisode. Vous le savez, vous pouvez me contacter sur Insta ou sur le formulaire de contact du site www.miroirdéquinoxe.fr si vous avez des questions sur des sujets déjà abordés ou si vous voulez que je traite d'un sujet en particulier. N'hésitez pas, je suis là pour ça. Je vous remercie aussi de vos nombreux messages qui s'inquiétaient un petit peu de mon absence. J'en ai eu par tous les canaux, c'était un peu fou. J'en ai même eu par LinkedIn, le truc absurde. Mais en tout cas, il est très touchant, donc merci beaucoup. Et n'oubliez pas le mantra du podcast, tant qu'on voit de l'ombre, c'est qu'il y a de la lumière quelque part. A bientôt.

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Description

Un passage de vie, une tempête intérieure, une mue.
Dans cet épisode, je parle de ces moments où tout vacille, où l’ancien ne tient plus, et où le nouveau n’est pas encore là.
Deuils, perte de repères, mais aussi lumière, reconstruction, et renaissances.

Un épisode intime, pour celles et ceux qui traversent.
Je vous y parle en tant que thérapeute… et en tant qu’humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Miroir d'équinoxe, le podcast qui vous propose des sujets de réflexion intérieure et des outils pour apprendre à équilibrer vos parts d'ombre et de lumière à votre rythme et quand vous le souhaitez. Je m'appelle Hermance, je suis thérapeute spécialisée dans les traumas, ou du moins je l'ai été pendant très longtemps, je suis actuellement communicante de crise, je suis une écrivaine du quotidien depuis fort longtemps, et le fil rouge de tout ça, c'est de vous apprendre à traverser vos crises intérieures et de développer vos capacités de résilience. Ici donc, vous trouverez des discussions sur les différents types d'ombres. Vous savez, les ombres, c'est ces sujets sensibles, ces casseroles qu'on traîne depuis longtemps. En général, c'est des trucs pas faciles à gérer, et moi je vous propose des pistes pour traverser ces trucs sombres. Donc je mets les alertes rouges, les trigger warnings, tous les disclaimers en amont, parce que évidemment ce serait trop long à chaque paragraphe. Ce podcast parle de trucs pas toujours simples à entendre, donc... Donc si aujourd'hui c'est pas le bon mode, c'est pas le bon jour, c'est hyper ok, j'apprécie votre soutien, mais faites plutôt autre chose, allez écouter de la bonne musique, allez faire un footing ou prenez un bouquin, et revenez m'écouter quand vous êtes plus enfant. Pour ce qui reste, c'est donc aujourd'hui l'épisode 19, dans lequel nous allons parler des grands passages de vie, de ces moments importants qui marquent des grandes étapes, pas toujours évidentes à traverser, et oui parfois quand rien ne va plus. C'est peut-être une bonne nouvelle. Et vous le savez, ce podcast, c'est ma catharsis. Donc pour assumer mes parts d'ombre et de lumière, je n'édite pas ce podcast. Vous m'avez donc avec mes bafouilles, avec mes petits bugs mentaux. Bref, c'est moi comme si j'étais en face de vous. Ça fait une éternité que j'ai pas fait un épisode, mais je dois vous dire que j'ai moi-même traversé un énorme passage rempli d'ombre. Et comme c'est le conseil que je vous donne à chaque fois, j'ai pris le temps de faire ce qui me faisait du bien, ce qui m'allégeait un peu pour traverser ce truc du mieux possible. Et en l'occurrence chez moi, j'avais activé le mode grotte, donc je n'ai rien fait du tout. Ça explique pourquoi ça fait des mois, j'allais dire des semaines, mais pas du tout des mois, qu'il n'y a pas eu d'épisode. Donc ça a été un peu longuet, mais... Au delà des ombres, c'est un vrai passage de vie que je traverse. Vous savez, les passages de vie, c'est un pivot, un moment décisif, une étape hyper claire dans votre ligne du temps, dans votre chemin. Et je crois que c'est ok de prendre le temps de passer ce passage. La vie, vous le savez, c'est une suite de transition. Il y en a qui sont lentes, il y en a qui sont quasiment invisibles, il y en a qui sont hyper brutales, il y en a qui sont foudroyantes, mais toutes laissent une trace. C'est des moments un peu étranges, un peu suspendus, où on n'est pas tout à fait dans l'ancien, en tout cas plus tout à fait, et en même temps on n'est pas encore dans le nouveau. C'est un peu flou, c'est souvent inconfortable, on sent qu'il y a un truc qui se joue, mais c'est pas encore clair. On pourrait l'appeler un entre-deux, une zone de flou, une zone grise, un interstice. Moi, j'aime bien l'idée de passage. C'est un mot qui m'accompagne depuis longtemps au cabinet, même avant dans ma vie de tous les jours. On m'a souvent qualifiée de passeuse. Alors, on me l'a souvent attribué. C'est vraiment un mot que même je ne connaissais pas au départ. Je ne l'ai pas forcément revendiqué. C'est revenu quand même suffisamment de fois pour qu'à un moment donné je me dise c'est pas complètement con cette idée. Alors il y avait l'idée de passeur d'âme, mais là on n'est pas du tout dans ce délire-là, c'est plutôt passeuse de vie. Pour moi, le passeur ou la passeuse, d'ailleurs sachez que le premier livre dont je suis tombée amoureuse s'appelait Le Passeur de Loïs Laurie, j'étais toute jeune et je pense que je l'ai relu 128 fois depuis. C'était peut-être un signe, je ne sais pas. En tout cas, c'est vraiment l'idée... C'est pas quelqu'un qui a forcément les réponses comme dans le bouquin ou qui a l'historique, c'est plutôt quelqu'un qui reste, même quand c'est pas confortable. Quelqu'un qui accompagne, qui éclaire, parfois un peu j'espère, mais sans forcer, c'est plutôt quelqu'un qui dit « je suis là, tu peux passer, à ton rythme, je suis là » . Et évidemment, moi ces passages, je les traverse aussi, je suis un être humain, même si des fois je l'oublie, mais c'est une réalité. Et ben voilà, je traverse un passage en ce moment qui secoue un peu fort, donc j'applique mes conseils. Et j'avais quand même envie de vous parler de tout ça parce que les passages de vie, les tempêtes intérieures, c'est quand même un peu mathématique. Et ce moment très précis d'entre deux... C'est un peu le moment où on a l'impression que tout part en cacahuètes, que tout vole en éclats, où rien ne va. Et pourtant, c'est une bonne nouvelle. Alors, je sais que, je vous assure, vous le savez, je ne suis pas maso. Mais pour moi, ça veut dire que quand ça ne va plus, ça veut dire que l'ancien ne fonctionne plus, que l'histoire qu'on se raconte de notre vie ou de notre quotidien, ça ne tient plus non plus, que la peau est presque trop étroite. Et c'est peut-être inconfortable, enfin non, c'est même hyper souvent inconfortable, mais c'est aussi le signe pour moi qu'il y a autre chose qui est possible. Donc pendant cette période, là en tant que passeuse de moi-même, je me suis servi de mes outils habituels pour traverser ça comme toujours. Et à moins que vous soyez tombé sur moi par hasard, ce qui pourrait arriver, auquel cas je remercie le dieu algorithme, mais je serais quand même un tout petit peu étonnée. Vous savez que j'aime les trucs un peu perchés, un peu curieux, un peu atypiques. Même si je suis hyper ancrée dans la réalité, je vais vraiment dire ça. Mais je crois en plus que je l'ai déjà dit. Par exemple, moi j'adore lire les thèses sur Kern. Voilà, donc j'aime aussi les choses hyper logiques, hyper scientifiques. Mais voilà, j'ai deux faces à qui je suis. d'une hyper cartésienne et une complètement pergée. Et donc, j'utilise le tarot, le tarot genre tarot de Marseille, sauf que moi c'est le Rider-Wesmiss, mais pas le tarot, le jeu où on joue. Vous le savez, j'utilise le tarot à des fins plutôt, on va dire, thérapeutiques, ou en tout cas comme surface projective de développement personnel, que j'ai découvert dans un autre passage de vie pas très confortable. et qui m'accompagne du coup tous les jours. Et en fait, ces passages de vie me font penser, j'en ai déjà parlé je crois dans l'épisode sur ce sujet-là de la mort, ils me font penser à l'arcane numéro 13, qu'on appelle l'arcane sans nom, mais qui est aussi l'arcane de la mort le plus souvent. Moi j'utilise un deck hyper souvent qui s'appelle le Lightseer Starro, donc j'ai le Modern Witch et le Lightseer, et le Lightseer, voilà, il... Il a une vision des cartes qui me plaît beaucoup, et donc cette numéro 13, elle s'appelle Mort et Renaissance. Et c'est vraiment comme ça que je le vois, parce que comme moi j'ai pas du tout un usage prédictif du tarot, pour moi ça annonce pas du tout un décès, cette carte c'est plutôt un gros passage de vie, un énorme shift, où on doit composter ses émotions pour en faire quelque chose d'autre. Où on passe un cycle, mais c'est le passage, c'est le moment qui est pas très confortable. Alors, je sais que ça va être un peu étrange pour certains, et j'espère que vous savez maintenant que chez moi, c'est pas du tout de l'optimisme, c'est une espèce de positivité toxique. En mode, ouais, c'est super qu'il soit mort, tu vas en tirer des beaux trucs, ouais, c'est génial de divorcer, machin. non on le sait que c'est de la merde de passer ces trucs là, c'est plutôt donner du sens à des choses pour qu'elles soient plus vivables. En tout cas moi j'ai besoin de mettre du sens dans les choses, même les plus cons alors même s'il y a plein de fois où je préférais avoir un cerveau beaucoup plus simple, des fois j'aimerais juste me dire ok c'est comme ça parce que juste c'est comme ça et des fois c'est juste comme ça parce que c'est comme ça et moi j'essaie de prendre la tête, enfin j'essaie même pas d'ailleurs ça se fait tout seul Bref, je pars sur un autre sujet, mais en tout cas l'idée c'est que moi j'ai besoin de me dire que quand je traverse une crise, quand je traverse un passage, quand je perds du sens, quand c'est confus à l'intérieur, peut-être que c'est le moment d'amorcer une mue, de réécrire un nouveau moi, que vous réécriviez un nouveau vous. Pas hyper facile à dire cette phrase. En tout cas, c'est quitter la sécurité qui paraît familière, mais qui peut-être là nous emprisonne. Et ça permet d'être libre, de créer autre chose. La mue, elle commence souvent comme ça d'ailleurs. C'est une espèce de sensation diffuse. C'est le ciel qui s'assombrit doucement, mais il ne pleut pas encore. Mais en même temps, on sent qu'il y a quelque chose qui va tomber. Vous voyez, il y a une espèce de décalage. C'est quand on fait un truc d'habitude avec fluidité et que là ça devient un peu pénible. C'est quand il y avait des trucs qui nous faisaient marrer et là, franchement, ouais ok super. C'est des gestes, des routines, des choses qui nous semblaient familières, qui deviennent absurdes ou qui perdent ce fameux sens. C'est comme si le décor allait plus. Par exemple, ça pourrait être... ça m'a fait ça l'autre jour. Ma voiture est un espace sécuritaire dans lequel je peux hurler, chanter, écouter de la musique à fond ou insulter la terre entière. Et j'ai des playlists pour tout dans ma vie et notamment quand je conduis. Et bien là, c'est la playlist que vous écoutez tout le temps et qui, ce jour-là, elle vous agace. Genre, putain, je ne peux plus la blairer. Ça pourrait être une lumière, une lampe, une intensité de lumière qui vous est confortable d'habitude et qui là devient un peu trop agressif. Ou c'est votre vêtement préféré où vous vous dites, putain, vraiment, je n'en peux plus de ce truc. Ma fille me disait, je vous raconte ma vie. Ma fille me disait l'autre jour, non mais maman j'en peux plus des pommes dauphines, j'ai trop mangé ça, alors je sais que c'est bon mais moi je peux plus les blairer. Voilà, c'est ce truc là. C'est aussi quand quelqu'un fait une remarque et que là ça passe plus. Là c'est... alors c'est subtil, c'est d'ailleurs plutôt profond, mais c'est comme si à l'intérieur il y avait un truc qui nous disait là... Il est temps de changer. Alors oui, vous savez, j'aime les métaphores. J'aime l'idée du serpent qui change de peau, mais je pourrais aussi vous parler du bateau qui quitte le port, qui n'a pas de carte, qui n'a pas de boussole et qui va au gré du vent. C'est aussi pour moi des phases un peu comme des tremblements de terre symboliques ou des feux qui vont brûler l'ancien pour réémerger du nouveau ou pour éviter que ça brûle encore plus fort. En tout cas, ces passages-là, c'est un peu comme des tunnels. C'est sombre, c'est étroit, c'est pas forcément très attractif, mais ça débouche quelque part. Alors, moi je crois pas aux solutions miracles, vous le savez. Je suis une thérapeute constructiviste, et j'aime explorer les couches, comprendre les mécanismes. J'utilise toujours les mots, et je leur permets de faire leur chemin. Je trouve que chaque mot a une nuance, et qu'il est important d'utiliser le bon. construire le bon chemin en fait et sur ce chemin mais il ya des outils il ya la pyramide de deals que j'ai déjà évoqué ici et je suis désolé je radote parce que c'est une grille de lecture que j'aime beaucoup et je trouve que pour accompagner les transformations elle est hyper importante en tout cas moi elle a toujours été voilà j'ai découvert cette grille et la lumière fut à l'intérieur de moi donc pour ceux qui connaissent pas je fais un petit rappel vous imaginez une pyramide avec des étages Chaque étage analyse une couche de votre identité. Donc tout en bas, il y a l'environnement, où vous êtes, avec qui, quand. Ensuite, il y a les comportements, ça c'est ce que vous faites. Les capacités, ça c'est ce que vous savez faire. Vous ne faites pas forcément, mais vous savez le faire. On remonte au suivant, on continue. Il y a les croyances, ensuite il y a les valeurs. Alors souvent, croyances et valeurs sont plutôt fusionnées. Je trouve qu'il y a quand même une nuance, puisque je vous le disais, les mots sont importants. Ensuite, il y a l'identité, et par-dessus tout ça, il y a un niveau bonus, qui est la spiritualité, ou le sens, le truc plus grand que nous. Ça ne parle pas à tout le monde, mais bon, bref. Et donc, pendant ces périodes de passage, c'est un peu comme si le bas de la pyramide prenait un séisme. Ça commençait à secouer par le bas. C'est dans l'environnement, dans les comportements... Et petit à petit, ça peut remonter, parfois même jusqu'au sens de la vie, mais c'est pas obligé d'en arriver jusque là. En tout cas, c'est là que commence la mue. C'est le début de la perte de repère, c'est presque une dissonance qui commence à s'installer. On a beau essayer de faire comme d'habitude, ça colle pas. On n'a pas forcément la capacité ou l'envie de nommer. On sait par contre que ce nouveau truc qui s'impose à nous, on ne peut pas y faire grand chose. On le sait, on le sent que le changement il arrive, même si ce n'est pas toujours conscient. Et comme je vous le disais, il faut d'abord traverser le tunnel, traverser le chaos, le moment où rien ne va plus. C'est le moment où on se dit, non ça, ce n'est plus possible. On voudrait en revenir en arrière et en même temps, ce n'est plus une option. C'est parce que... Ce qui faisait sens avant se défait. C'est comme si ça se déformait ou ça commençait à s'éteindre un peu. Et c'est ça qui est la bonne nouvelle. Parce qu'à un moment donné... Les fissures qui se sont mises dans la pyramide, ça devient des brèches, et potentiellement, c'est le début du chaos, on est bien d'accord, ce que tu pensais être solide se déconstruit, peut même se désagréger, ou en tout cas partiellement. Parfois c'est là où on essaie de résister, c'est là où vaille que vaille on se dit, allez, on s'accroche au vieux schéma, Mais pour moi, ça revient à essayer de retenir le vent, tu vois, ou à vouloir arrêter le flux de la rivière qui est encru. Et en fait, si on lutte, si on refuse de lâcher, c'est là où vraiment on peut souffrir. Parce que c'est vain, en fait. Il y a deux, trois semaines, j'ai assisté à une conférence sur l'intelligence artificielle où le speaker montrait la photo d'un rafting dans une eau très très vive. Et il disait, bon, vous pouvez éventuellement descendre du bateau, mais vous ne pouvez pas. arrêter la rivière. Et bien c'est exactement cette phase là où de toute façon la rivière elle va couler et il va falloir descendre quoi qu'il arrive quoi qu'il arrive pardon résister ne sert à rien à part vous fatiguer, vous user et vous abîmer. Le point de bascule il arrive quand on arrête de résister, quand on décide de suivre le flow. Ça fait comme un instant des silences, comme une grande quiétude ou subir se transforme en choisir. Et elle est là, la fameuse mort. La mort de son ancienne version de soi, la mort de son mariage peut-être, la mort réelle de Jean, mais là on est plutôt dans les morts symboliques de version de soi. Je pense notamment à quelqu'un que j'ai suivi qui a dû se faire amputer d'une partie de lui-même. Et c'est aussi faire le deuil de cette personne qui n'aura jamais ses deux membres, par exemple. C'est un truc con, mais enfin... Voilà. Et en fait, ces morts symboliques de version de soi qu'on n'avait pas forcément prévues de lâcher comme ça, parce que lâcher, c'est vraiment le mot. ça peut devenir une perte d'identité ou en tout cas ça fait vibrer jusqu'au bout de la pyramide, ça secoue sacrément fort. Et là, il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la fin de la secousse, soyons clairs. Il faut accepter de voir partir des morceaux de soi comme le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau et c'est un moment où on est à la fois très vulnérable et en même temps prêt à grandir, prêt à changer et donc d'une certaine manière c'est un moment très puissant. Je sais pas si on peut dire d'un moment qu'il est puissant, mais en tout cas moi ça me donne l'impression que tout est possible. Bref, à la carte le fou, ou la carte zéro du Rider Waite, du tarot, qui voilà, tout est possible, ça peut partir en cacahuète comme ça peut être incroyable, mais tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais pas où tu mets les pieds. Ensuite, donc bon, on a traversé tout ça, on est un peu dans le temps suspendu, et hop, on a posé le pied dans le changement. Et c'est l'après qui commence, c'est renaître, c'est commencer à y réécrire une nouvelle version de soi, remettre une lumière plus adaptée, une peau plus ajustée ou une identité plus alignée. Alors évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain, vous l'avez bien compris. C'est un peu comme la guérison de l'épisode d'avant dont je parlais, c'est un processus. Et la mue, ça prend du temps, c'est toujours en mouvement, on doit redéfinir ce qu'on aime, ce qu'on attend de la vie. d'un partenaire, d'un boulot, d'une famille. Parfois, on change de nom de famille. Pour certains, on change de prénom carrément. Parfois, on déménage dans un autre environnement, dans une autre culture. On doit tout réapprendre, on change son quotidien, on change ses habitudes, ses réflexes, et on doit créer de nouveaux repères. J'imagine que le papillon, quand il sort de son cocon, qu'il découvre son nouvel état, je pense que les deux, trois... premier battement d'aile, ça doit être un peu balbutiant, ça doit pas être un truc... Mais très vite, il s'adapte, j'espère pour lui, et ça devient la nouvelle norme, en fait. Donc pour revenir à mes tout premiers moutons, traverser ces passages, c'est donc à la fois une mort et une renaissance, et il y a évidemment un travail de fond à faire dessus pour mettre du WD-40 dans tout ça et que ce soit plus facile. Si vous essayez de rester sur le seuil de ce passage sans bouger, là c'est même plus de la sécurité, en fait c'est de la peur. Et puis là c'est vraiment pas du tout la même chose. La peur de l'inconnu, la peur du changement, la peur de se lancer, ça finit par scléroser un truc où ce qui était au départ quelque chose de sécurisant, de rassurant, devient quelque chose qui nous fige. Donc bon, donc il y a des choses à faire. Et forcément la question qui vient c'est, ok, je suis là, je suis dans ce passage. et qu'est-ce que je fais maintenant ? Eh bien, on ne fait rien. On laisse faire parce que tout ne se résout pas. Et ouais, il y a des choses qui se vivent, des choses qui n'ont pas forcément de solution, mais qui ont juste besoin d'être, juste besoin d'exister. Alors, je vais quand même vous partager ce qui, pour moi, pourrait aider à traverser un passage de vie, parce que c'est quand même un peu l'objectif de ce podcast. C'est pas vraiment des conseils, c'est plutôt des petits points d'ancrage, des suggestions ou des manières de... d'être quand tout part en cacahuètes. D'abord, accepter le flou. Il faut accepter qu'il y a un moment où on n'est ni dans l'avant, ni dans l'après. C'est une zone intermédiaire. C'est un peu brumeux, on ne voit rien devant, mais ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il n'y a pas de chemin. C'est juste qu'on est en train d'y marcher en direct et qu'il faut de la patience avant d'en voir le bout. Ensuite, il faut faire des deuils. Forcément, oui, et plein. Pas seulement celui d'une personne ou d'une relation, mais souvent de version de soi, de ses projections, de ses croyances, de son image. Faire le deuil d'un futur qu'on avait fantasmé ou d'un objectif qu'on ne pourra jamais atteindre. Et même si c'est symbolique, ça fait mal pareil. C'est pas moins douloureux de dire adieu à ce qu'on avait espéré que de dire adieu à ce qu'on avait vraiment. Ensuite, je vous dirais qu'il faut quand même trouver des points d'appui. Alors ça peut être des tout petits points d'appui. Ça peut être un mug, ça peut être ce podcast que vous écoutez, un rituel du matin. Ça peut être quelqu'un, même si dans mon gros délire de control freak hyper indépendante, j'ai du mal à m'appuyer sur des gens. Donc je vais, moi par exemple, m'appuyer beaucoup sur mes tarots. Mais en tout cas, l'idée, c'est de trouver un point de repère au milieu du tremblement, un truc qui vous sécurise. L'autre truc qu'on pourrait faire, c'est cartographier son intérieur. Dessiner, écrire, poser des mots, des formes peut-être sur ce qu'on traverse. Où sont les zones effondrées ? Où est-ce que c'est encore solide ? Où est-ce que ça brûle ? On n'est pas obligé de tout comprendre, mais donner forme, ça commence déjà à redonner un peu de pouvoir. à reprendre son fameux empowerment sur les choses. Alors moi, vous l'aurez compris, j'écris beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais ce podcast, c'est aussi ma manière à moi de pouvoir faire un point en état des lieux. Un autre truc que je pourrais vous dire, c'est... Là, c'est évidemment la thérapeute qui a fait de l'hypnose et qui fait des trucs parfois un peu chelous. Ceux qui m'ont eu en cabinet ont forcément fait ça avec moi un jour. C'est parler avec l'ancienne version de vous. On peut lui écrire ou on peut l'écouter, mais en tout cas, ce n'est pas la renier, c'est vraiment presque la remercier. Elle a eu un rôle, elle a fait ce qu'elle a pu et puis aujourd'hui, elle n'est plus d'actualité, mais c'est reconnaître ce qu'elle a été et reconnaître qu'elle n'est plus. Et c'est hyper soulageant de faire ça, ça peut paraître un peu bizarre, mais je sais que ça fait du bien à beaucoup de monde. Comme je vous le disais, dans mon monde à moi, il y a aussi beaucoup de symboles. Moi, je suis très attachée aux symboles, aux signes, donc les tarots, les archétypes, les choses qui pourraient m'aider à muer, qui ne sont pas forcément logiques et tangibles, qui ne sont pas forcément des points de repère de la vraie vie, mais plutôt des choses plus spirituelles. Parce que comme je vous le disais, il y a un niveau bonus qu'on n'a pas tous, mais moi, il est dans ce sens-là. Mais voilà, ça c'est plutôt une option. En tout cas l'idée c'est d'accepter de pas comprendre, de juste vivre, de pas forcément tout analyser. Même moi qui, pourtant j'ai une obsession à mettre du sens partout, je sais aussi qu'il y a des choses qui se décomptent, qui ont besoin de se poser un peu comme quand on remue la vase ou le sable et ça a besoin de descendre et que parfois on comprend qu'avec un peu de temps. Et le dernier point, encore une fois qui est très personnel, mais on pourrait aussi poser un geste, un acte, peut-être même un objet de transition, un truc qui dit ça c'est le témoin du moment que j'ai traversé. Moi ça passe par mes tatouages par exemple, mais j'imagine qu'il y a plein d'autres manières de faire. Ça pourrait être un petit cadeau que vous vous faites, ça pourrait être une autre manière de... de vous définir à l'extérieur. En tout cas, c'est un marqueur discret de ce passage, un espèce de petit monument ou d'hôtel, A-U-T-E-L, au courage d'avoir tenu le coup et d'avoir passé cette étape. Et puis, évidemment, vous le savez, c'est quand même la base de ce podcast, se souvenir que la lumière revient toujours. Ça, c'est fondamental. Pas en mode tout va bien aller, mais juste parce qu'on le sait. On le sait qu'il y a eu d'autres tempêtes, on sait que la lumière elle revient. Elle revient parfois par des détails, par une phrase, une présence, une odeur, mais elle revient. Donc pour conclure et pour résumer ma pensée, rien ne va plus et c'est une bonne nouvelle. Parce que quand plus rien ne tient, c'est souvent là que la magie opère. Les passages de vie, c'est des moments où tout se fissure, mais c'est aussi ceux où on redécouvre, où on découvre, où on laisse de la place. pour ce qu'on n'osait pas encore être. Alors c'est pas facile, c'est pas toujours joli à voir, ça peut même être très moche. On fait des deuils, on lâche des parties de soi, on traverse des doutes, on traverse des tempêtes. Mais chaque rupture, chaque effondrement, c'est aussi une invitation à grandir, à s'alléger, à renaître sous une forme plus vraie, plus forte, même plus authentique. Donc quand tout semble s'effondrer, il y a cette promesse, en tout cas à laquelle moi je m'accroche, c'est un peu pour ça que j'ai créé ce podcast. Peu à peu, la lumière viendra remplir les espaces laissés vides. C'est comme le kintsugi qui a été... je n'arrive pas à dire ce truc... kintsugi ? Kitsungi ? Bref. C'est ce principe japonais de réparer les choses cassées en mettant de l'or dedans. C'était l'image que j'utilisais dans l'assaut que j'ai créé pour aider les militaires en stress post-traumatique et à laquelle je pense, je sais pas, c'est mon truc de vie. Au bout du tunnel, il y a toujours une nouvelle perspective, une nouvelle version de soi. Il y a toujours de la lumière ou de l'or à mettre dans ses failles pour construire quelque chose de plus neuf, de plus beau, de plus solide. en tout cas je vais m'accrocher à ce mantra à cet espoir dans les prochaines semaines parce que même Même les thérapeutes traversent leurs propres tempêtes et petit à petit trouvent leur propre lumière. Mes chers explorateurs de l'ombre, merci d'avoir écouté cet épisode. Vous le savez, vous pouvez me contacter sur Insta ou sur le formulaire de contact du site www.miroirdéquinoxe.fr si vous avez des questions sur des sujets déjà abordés ou si vous voulez que je traite d'un sujet en particulier. N'hésitez pas, je suis là pour ça. Je vous remercie aussi de vos nombreux messages qui s'inquiétaient un petit peu de mon absence. J'en ai eu par tous les canaux, c'était un peu fou. J'en ai même eu par LinkedIn, le truc absurde. Mais en tout cas, il est très touchant, donc merci beaucoup. Et n'oubliez pas le mantra du podcast, tant qu'on voit de l'ombre, c'est qu'il y a de la lumière quelque part. A bientôt.

Description

Un passage de vie, une tempête intérieure, une mue.
Dans cet épisode, je parle de ces moments où tout vacille, où l’ancien ne tient plus, et où le nouveau n’est pas encore là.
Deuils, perte de repères, mais aussi lumière, reconstruction, et renaissances.

Un épisode intime, pour celles et ceux qui traversent.
Je vous y parle en tant que thérapeute… et en tant qu’humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Miroir d'équinoxe, le podcast qui vous propose des sujets de réflexion intérieure et des outils pour apprendre à équilibrer vos parts d'ombre et de lumière à votre rythme et quand vous le souhaitez. Je m'appelle Hermance, je suis thérapeute spécialisée dans les traumas, ou du moins je l'ai été pendant très longtemps, je suis actuellement communicante de crise, je suis une écrivaine du quotidien depuis fort longtemps, et le fil rouge de tout ça, c'est de vous apprendre à traverser vos crises intérieures et de développer vos capacités de résilience. Ici donc, vous trouverez des discussions sur les différents types d'ombres. Vous savez, les ombres, c'est ces sujets sensibles, ces casseroles qu'on traîne depuis longtemps. En général, c'est des trucs pas faciles à gérer, et moi je vous propose des pistes pour traverser ces trucs sombres. Donc je mets les alertes rouges, les trigger warnings, tous les disclaimers en amont, parce que évidemment ce serait trop long à chaque paragraphe. Ce podcast parle de trucs pas toujours simples à entendre, donc... Donc si aujourd'hui c'est pas le bon mode, c'est pas le bon jour, c'est hyper ok, j'apprécie votre soutien, mais faites plutôt autre chose, allez écouter de la bonne musique, allez faire un footing ou prenez un bouquin, et revenez m'écouter quand vous êtes plus enfant. Pour ce qui reste, c'est donc aujourd'hui l'épisode 19, dans lequel nous allons parler des grands passages de vie, de ces moments importants qui marquent des grandes étapes, pas toujours évidentes à traverser, et oui parfois quand rien ne va plus. C'est peut-être une bonne nouvelle. Et vous le savez, ce podcast, c'est ma catharsis. Donc pour assumer mes parts d'ombre et de lumière, je n'édite pas ce podcast. Vous m'avez donc avec mes bafouilles, avec mes petits bugs mentaux. Bref, c'est moi comme si j'étais en face de vous. Ça fait une éternité que j'ai pas fait un épisode, mais je dois vous dire que j'ai moi-même traversé un énorme passage rempli d'ombre. Et comme c'est le conseil que je vous donne à chaque fois, j'ai pris le temps de faire ce qui me faisait du bien, ce qui m'allégeait un peu pour traverser ce truc du mieux possible. Et en l'occurrence chez moi, j'avais activé le mode grotte, donc je n'ai rien fait du tout. Ça explique pourquoi ça fait des mois, j'allais dire des semaines, mais pas du tout des mois, qu'il n'y a pas eu d'épisode. Donc ça a été un peu longuet, mais... Au delà des ombres, c'est un vrai passage de vie que je traverse. Vous savez, les passages de vie, c'est un pivot, un moment décisif, une étape hyper claire dans votre ligne du temps, dans votre chemin. Et je crois que c'est ok de prendre le temps de passer ce passage. La vie, vous le savez, c'est une suite de transition. Il y en a qui sont lentes, il y en a qui sont quasiment invisibles, il y en a qui sont hyper brutales, il y en a qui sont foudroyantes, mais toutes laissent une trace. C'est des moments un peu étranges, un peu suspendus, où on n'est pas tout à fait dans l'ancien, en tout cas plus tout à fait, et en même temps on n'est pas encore dans le nouveau. C'est un peu flou, c'est souvent inconfortable, on sent qu'il y a un truc qui se joue, mais c'est pas encore clair. On pourrait l'appeler un entre-deux, une zone de flou, une zone grise, un interstice. Moi, j'aime bien l'idée de passage. C'est un mot qui m'accompagne depuis longtemps au cabinet, même avant dans ma vie de tous les jours. On m'a souvent qualifiée de passeuse. Alors, on me l'a souvent attribué. C'est vraiment un mot que même je ne connaissais pas au départ. Je ne l'ai pas forcément revendiqué. C'est revenu quand même suffisamment de fois pour qu'à un moment donné je me dise c'est pas complètement con cette idée. Alors il y avait l'idée de passeur d'âme, mais là on n'est pas du tout dans ce délire-là, c'est plutôt passeuse de vie. Pour moi, le passeur ou la passeuse, d'ailleurs sachez que le premier livre dont je suis tombée amoureuse s'appelait Le Passeur de Loïs Laurie, j'étais toute jeune et je pense que je l'ai relu 128 fois depuis. C'était peut-être un signe, je ne sais pas. En tout cas, c'est vraiment l'idée... C'est pas quelqu'un qui a forcément les réponses comme dans le bouquin ou qui a l'historique, c'est plutôt quelqu'un qui reste, même quand c'est pas confortable. Quelqu'un qui accompagne, qui éclaire, parfois un peu j'espère, mais sans forcer, c'est plutôt quelqu'un qui dit « je suis là, tu peux passer, à ton rythme, je suis là » . Et évidemment, moi ces passages, je les traverse aussi, je suis un être humain, même si des fois je l'oublie, mais c'est une réalité. Et ben voilà, je traverse un passage en ce moment qui secoue un peu fort, donc j'applique mes conseils. Et j'avais quand même envie de vous parler de tout ça parce que les passages de vie, les tempêtes intérieures, c'est quand même un peu mathématique. Et ce moment très précis d'entre deux... C'est un peu le moment où on a l'impression que tout part en cacahuètes, que tout vole en éclats, où rien ne va. Et pourtant, c'est une bonne nouvelle. Alors, je sais que, je vous assure, vous le savez, je ne suis pas maso. Mais pour moi, ça veut dire que quand ça ne va plus, ça veut dire que l'ancien ne fonctionne plus, que l'histoire qu'on se raconte de notre vie ou de notre quotidien, ça ne tient plus non plus, que la peau est presque trop étroite. Et c'est peut-être inconfortable, enfin non, c'est même hyper souvent inconfortable, mais c'est aussi le signe pour moi qu'il y a autre chose qui est possible. Donc pendant cette période, là en tant que passeuse de moi-même, je me suis servi de mes outils habituels pour traverser ça comme toujours. Et à moins que vous soyez tombé sur moi par hasard, ce qui pourrait arriver, auquel cas je remercie le dieu algorithme, mais je serais quand même un tout petit peu étonnée. Vous savez que j'aime les trucs un peu perchés, un peu curieux, un peu atypiques. Même si je suis hyper ancrée dans la réalité, je vais vraiment dire ça. Mais je crois en plus que je l'ai déjà dit. Par exemple, moi j'adore lire les thèses sur Kern. Voilà, donc j'aime aussi les choses hyper logiques, hyper scientifiques. Mais voilà, j'ai deux faces à qui je suis. d'une hyper cartésienne et une complètement pergée. Et donc, j'utilise le tarot, le tarot genre tarot de Marseille, sauf que moi c'est le Rider-Wesmiss, mais pas le tarot, le jeu où on joue. Vous le savez, j'utilise le tarot à des fins plutôt, on va dire, thérapeutiques, ou en tout cas comme surface projective de développement personnel, que j'ai découvert dans un autre passage de vie pas très confortable. et qui m'accompagne du coup tous les jours. Et en fait, ces passages de vie me font penser, j'en ai déjà parlé je crois dans l'épisode sur ce sujet-là de la mort, ils me font penser à l'arcane numéro 13, qu'on appelle l'arcane sans nom, mais qui est aussi l'arcane de la mort le plus souvent. Moi j'utilise un deck hyper souvent qui s'appelle le Lightseer Starro, donc j'ai le Modern Witch et le Lightseer, et le Lightseer, voilà, il... Il a une vision des cartes qui me plaît beaucoup, et donc cette numéro 13, elle s'appelle Mort et Renaissance. Et c'est vraiment comme ça que je le vois, parce que comme moi j'ai pas du tout un usage prédictif du tarot, pour moi ça annonce pas du tout un décès, cette carte c'est plutôt un gros passage de vie, un énorme shift, où on doit composter ses émotions pour en faire quelque chose d'autre. Où on passe un cycle, mais c'est le passage, c'est le moment qui est pas très confortable. Alors, je sais que ça va être un peu étrange pour certains, et j'espère que vous savez maintenant que chez moi, c'est pas du tout de l'optimisme, c'est une espèce de positivité toxique. En mode, ouais, c'est super qu'il soit mort, tu vas en tirer des beaux trucs, ouais, c'est génial de divorcer, machin. non on le sait que c'est de la merde de passer ces trucs là, c'est plutôt donner du sens à des choses pour qu'elles soient plus vivables. En tout cas moi j'ai besoin de mettre du sens dans les choses, même les plus cons alors même s'il y a plein de fois où je préférais avoir un cerveau beaucoup plus simple, des fois j'aimerais juste me dire ok c'est comme ça parce que juste c'est comme ça et des fois c'est juste comme ça parce que c'est comme ça et moi j'essaie de prendre la tête, enfin j'essaie même pas d'ailleurs ça se fait tout seul Bref, je pars sur un autre sujet, mais en tout cas l'idée c'est que moi j'ai besoin de me dire que quand je traverse une crise, quand je traverse un passage, quand je perds du sens, quand c'est confus à l'intérieur, peut-être que c'est le moment d'amorcer une mue, de réécrire un nouveau moi, que vous réécriviez un nouveau vous. Pas hyper facile à dire cette phrase. En tout cas, c'est quitter la sécurité qui paraît familière, mais qui peut-être là nous emprisonne. Et ça permet d'être libre, de créer autre chose. La mue, elle commence souvent comme ça d'ailleurs. C'est une espèce de sensation diffuse. C'est le ciel qui s'assombrit doucement, mais il ne pleut pas encore. Mais en même temps, on sent qu'il y a quelque chose qui va tomber. Vous voyez, il y a une espèce de décalage. C'est quand on fait un truc d'habitude avec fluidité et que là ça devient un peu pénible. C'est quand il y avait des trucs qui nous faisaient marrer et là, franchement, ouais ok super. C'est des gestes, des routines, des choses qui nous semblaient familières, qui deviennent absurdes ou qui perdent ce fameux sens. C'est comme si le décor allait plus. Par exemple, ça pourrait être... ça m'a fait ça l'autre jour. Ma voiture est un espace sécuritaire dans lequel je peux hurler, chanter, écouter de la musique à fond ou insulter la terre entière. Et j'ai des playlists pour tout dans ma vie et notamment quand je conduis. Et bien là, c'est la playlist que vous écoutez tout le temps et qui, ce jour-là, elle vous agace. Genre, putain, je ne peux plus la blairer. Ça pourrait être une lumière, une lampe, une intensité de lumière qui vous est confortable d'habitude et qui là devient un peu trop agressif. Ou c'est votre vêtement préféré où vous vous dites, putain, vraiment, je n'en peux plus de ce truc. Ma fille me disait, je vous raconte ma vie. Ma fille me disait l'autre jour, non mais maman j'en peux plus des pommes dauphines, j'ai trop mangé ça, alors je sais que c'est bon mais moi je peux plus les blairer. Voilà, c'est ce truc là. C'est aussi quand quelqu'un fait une remarque et que là ça passe plus. Là c'est... alors c'est subtil, c'est d'ailleurs plutôt profond, mais c'est comme si à l'intérieur il y avait un truc qui nous disait là... Il est temps de changer. Alors oui, vous savez, j'aime les métaphores. J'aime l'idée du serpent qui change de peau, mais je pourrais aussi vous parler du bateau qui quitte le port, qui n'a pas de carte, qui n'a pas de boussole et qui va au gré du vent. C'est aussi pour moi des phases un peu comme des tremblements de terre symboliques ou des feux qui vont brûler l'ancien pour réémerger du nouveau ou pour éviter que ça brûle encore plus fort. En tout cas, ces passages-là, c'est un peu comme des tunnels. C'est sombre, c'est étroit, c'est pas forcément très attractif, mais ça débouche quelque part. Alors, moi je crois pas aux solutions miracles, vous le savez. Je suis une thérapeute constructiviste, et j'aime explorer les couches, comprendre les mécanismes. J'utilise toujours les mots, et je leur permets de faire leur chemin. Je trouve que chaque mot a une nuance, et qu'il est important d'utiliser le bon. construire le bon chemin en fait et sur ce chemin mais il ya des outils il ya la pyramide de deals que j'ai déjà évoqué ici et je suis désolé je radote parce que c'est une grille de lecture que j'aime beaucoup et je trouve que pour accompagner les transformations elle est hyper importante en tout cas moi elle a toujours été voilà j'ai découvert cette grille et la lumière fut à l'intérieur de moi donc pour ceux qui connaissent pas je fais un petit rappel vous imaginez une pyramide avec des étages Chaque étage analyse une couche de votre identité. Donc tout en bas, il y a l'environnement, où vous êtes, avec qui, quand. Ensuite, il y a les comportements, ça c'est ce que vous faites. Les capacités, ça c'est ce que vous savez faire. Vous ne faites pas forcément, mais vous savez le faire. On remonte au suivant, on continue. Il y a les croyances, ensuite il y a les valeurs. Alors souvent, croyances et valeurs sont plutôt fusionnées. Je trouve qu'il y a quand même une nuance, puisque je vous le disais, les mots sont importants. Ensuite, il y a l'identité, et par-dessus tout ça, il y a un niveau bonus, qui est la spiritualité, ou le sens, le truc plus grand que nous. Ça ne parle pas à tout le monde, mais bon, bref. Et donc, pendant ces périodes de passage, c'est un peu comme si le bas de la pyramide prenait un séisme. Ça commençait à secouer par le bas. C'est dans l'environnement, dans les comportements... Et petit à petit, ça peut remonter, parfois même jusqu'au sens de la vie, mais c'est pas obligé d'en arriver jusque là. En tout cas, c'est là que commence la mue. C'est le début de la perte de repère, c'est presque une dissonance qui commence à s'installer. On a beau essayer de faire comme d'habitude, ça colle pas. On n'a pas forcément la capacité ou l'envie de nommer. On sait par contre que ce nouveau truc qui s'impose à nous, on ne peut pas y faire grand chose. On le sait, on le sent que le changement il arrive, même si ce n'est pas toujours conscient. Et comme je vous le disais, il faut d'abord traverser le tunnel, traverser le chaos, le moment où rien ne va plus. C'est le moment où on se dit, non ça, ce n'est plus possible. On voudrait en revenir en arrière et en même temps, ce n'est plus une option. C'est parce que... Ce qui faisait sens avant se défait. C'est comme si ça se déformait ou ça commençait à s'éteindre un peu. Et c'est ça qui est la bonne nouvelle. Parce qu'à un moment donné... Les fissures qui se sont mises dans la pyramide, ça devient des brèches, et potentiellement, c'est le début du chaos, on est bien d'accord, ce que tu pensais être solide se déconstruit, peut même se désagréger, ou en tout cas partiellement. Parfois c'est là où on essaie de résister, c'est là où vaille que vaille on se dit, allez, on s'accroche au vieux schéma, Mais pour moi, ça revient à essayer de retenir le vent, tu vois, ou à vouloir arrêter le flux de la rivière qui est encru. Et en fait, si on lutte, si on refuse de lâcher, c'est là où vraiment on peut souffrir. Parce que c'est vain, en fait. Il y a deux, trois semaines, j'ai assisté à une conférence sur l'intelligence artificielle où le speaker montrait la photo d'un rafting dans une eau très très vive. Et il disait, bon, vous pouvez éventuellement descendre du bateau, mais vous ne pouvez pas. arrêter la rivière. Et bien c'est exactement cette phase là où de toute façon la rivière elle va couler et il va falloir descendre quoi qu'il arrive quoi qu'il arrive pardon résister ne sert à rien à part vous fatiguer, vous user et vous abîmer. Le point de bascule il arrive quand on arrête de résister, quand on décide de suivre le flow. Ça fait comme un instant des silences, comme une grande quiétude ou subir se transforme en choisir. Et elle est là, la fameuse mort. La mort de son ancienne version de soi, la mort de son mariage peut-être, la mort réelle de Jean, mais là on est plutôt dans les morts symboliques de version de soi. Je pense notamment à quelqu'un que j'ai suivi qui a dû se faire amputer d'une partie de lui-même. Et c'est aussi faire le deuil de cette personne qui n'aura jamais ses deux membres, par exemple. C'est un truc con, mais enfin... Voilà. Et en fait, ces morts symboliques de version de soi qu'on n'avait pas forcément prévues de lâcher comme ça, parce que lâcher, c'est vraiment le mot. ça peut devenir une perte d'identité ou en tout cas ça fait vibrer jusqu'au bout de la pyramide, ça secoue sacrément fort. Et là, il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre la fin de la secousse, soyons clairs. Il faut accepter de voir partir des morceaux de soi comme le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau et c'est un moment où on est à la fois très vulnérable et en même temps prêt à grandir, prêt à changer et donc d'une certaine manière c'est un moment très puissant. Je sais pas si on peut dire d'un moment qu'il est puissant, mais en tout cas moi ça me donne l'impression que tout est possible. Bref, à la carte le fou, ou la carte zéro du Rider Waite, du tarot, qui voilà, tout est possible, ça peut partir en cacahuète comme ça peut être incroyable, mais tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais pas où tu mets les pieds. Ensuite, donc bon, on a traversé tout ça, on est un peu dans le temps suspendu, et hop, on a posé le pied dans le changement. Et c'est l'après qui commence, c'est renaître, c'est commencer à y réécrire une nouvelle version de soi, remettre une lumière plus adaptée, une peau plus ajustée ou une identité plus alignée. Alors évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain, vous l'avez bien compris. C'est un peu comme la guérison de l'épisode d'avant dont je parlais, c'est un processus. Et la mue, ça prend du temps, c'est toujours en mouvement, on doit redéfinir ce qu'on aime, ce qu'on attend de la vie. d'un partenaire, d'un boulot, d'une famille. Parfois, on change de nom de famille. Pour certains, on change de prénom carrément. Parfois, on déménage dans un autre environnement, dans une autre culture. On doit tout réapprendre, on change son quotidien, on change ses habitudes, ses réflexes, et on doit créer de nouveaux repères. J'imagine que le papillon, quand il sort de son cocon, qu'il découvre son nouvel état, je pense que les deux, trois... premier battement d'aile, ça doit être un peu balbutiant, ça doit pas être un truc... Mais très vite, il s'adapte, j'espère pour lui, et ça devient la nouvelle norme, en fait. Donc pour revenir à mes tout premiers moutons, traverser ces passages, c'est donc à la fois une mort et une renaissance, et il y a évidemment un travail de fond à faire dessus pour mettre du WD-40 dans tout ça et que ce soit plus facile. Si vous essayez de rester sur le seuil de ce passage sans bouger, là c'est même plus de la sécurité, en fait c'est de la peur. Et puis là c'est vraiment pas du tout la même chose. La peur de l'inconnu, la peur du changement, la peur de se lancer, ça finit par scléroser un truc où ce qui était au départ quelque chose de sécurisant, de rassurant, devient quelque chose qui nous fige. Donc bon, donc il y a des choses à faire. Et forcément la question qui vient c'est, ok, je suis là, je suis dans ce passage. et qu'est-ce que je fais maintenant ? Eh bien, on ne fait rien. On laisse faire parce que tout ne se résout pas. Et ouais, il y a des choses qui se vivent, des choses qui n'ont pas forcément de solution, mais qui ont juste besoin d'être, juste besoin d'exister. Alors, je vais quand même vous partager ce qui, pour moi, pourrait aider à traverser un passage de vie, parce que c'est quand même un peu l'objectif de ce podcast. C'est pas vraiment des conseils, c'est plutôt des petits points d'ancrage, des suggestions ou des manières de... d'être quand tout part en cacahuètes. D'abord, accepter le flou. Il faut accepter qu'il y a un moment où on n'est ni dans l'avant, ni dans l'après. C'est une zone intermédiaire. C'est un peu brumeux, on ne voit rien devant, mais ce n'est pas parce qu'on ne voit rien qu'il n'y a pas de chemin. C'est juste qu'on est en train d'y marcher en direct et qu'il faut de la patience avant d'en voir le bout. Ensuite, il faut faire des deuils. Forcément, oui, et plein. Pas seulement celui d'une personne ou d'une relation, mais souvent de version de soi, de ses projections, de ses croyances, de son image. Faire le deuil d'un futur qu'on avait fantasmé ou d'un objectif qu'on ne pourra jamais atteindre. Et même si c'est symbolique, ça fait mal pareil. C'est pas moins douloureux de dire adieu à ce qu'on avait espéré que de dire adieu à ce qu'on avait vraiment. Ensuite, je vous dirais qu'il faut quand même trouver des points d'appui. Alors ça peut être des tout petits points d'appui. Ça peut être un mug, ça peut être ce podcast que vous écoutez, un rituel du matin. Ça peut être quelqu'un, même si dans mon gros délire de control freak hyper indépendante, j'ai du mal à m'appuyer sur des gens. Donc je vais, moi par exemple, m'appuyer beaucoup sur mes tarots. Mais en tout cas, l'idée, c'est de trouver un point de repère au milieu du tremblement, un truc qui vous sécurise. L'autre truc qu'on pourrait faire, c'est cartographier son intérieur. Dessiner, écrire, poser des mots, des formes peut-être sur ce qu'on traverse. Où sont les zones effondrées ? Où est-ce que c'est encore solide ? Où est-ce que ça brûle ? On n'est pas obligé de tout comprendre, mais donner forme, ça commence déjà à redonner un peu de pouvoir. à reprendre son fameux empowerment sur les choses. Alors moi, vous l'aurez compris, j'écris beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais ce podcast, c'est aussi ma manière à moi de pouvoir faire un point en état des lieux. Un autre truc que je pourrais vous dire, c'est... Là, c'est évidemment la thérapeute qui a fait de l'hypnose et qui fait des trucs parfois un peu chelous. Ceux qui m'ont eu en cabinet ont forcément fait ça avec moi un jour. C'est parler avec l'ancienne version de vous. On peut lui écrire ou on peut l'écouter, mais en tout cas, ce n'est pas la renier, c'est vraiment presque la remercier. Elle a eu un rôle, elle a fait ce qu'elle a pu et puis aujourd'hui, elle n'est plus d'actualité, mais c'est reconnaître ce qu'elle a été et reconnaître qu'elle n'est plus. Et c'est hyper soulageant de faire ça, ça peut paraître un peu bizarre, mais je sais que ça fait du bien à beaucoup de monde. Comme je vous le disais, dans mon monde à moi, il y a aussi beaucoup de symboles. Moi, je suis très attachée aux symboles, aux signes, donc les tarots, les archétypes, les choses qui pourraient m'aider à muer, qui ne sont pas forcément logiques et tangibles, qui ne sont pas forcément des points de repère de la vraie vie, mais plutôt des choses plus spirituelles. Parce que comme je vous le disais, il y a un niveau bonus qu'on n'a pas tous, mais moi, il est dans ce sens-là. Mais voilà, ça c'est plutôt une option. En tout cas l'idée c'est d'accepter de pas comprendre, de juste vivre, de pas forcément tout analyser. Même moi qui, pourtant j'ai une obsession à mettre du sens partout, je sais aussi qu'il y a des choses qui se décomptent, qui ont besoin de se poser un peu comme quand on remue la vase ou le sable et ça a besoin de descendre et que parfois on comprend qu'avec un peu de temps. Et le dernier point, encore une fois qui est très personnel, mais on pourrait aussi poser un geste, un acte, peut-être même un objet de transition, un truc qui dit ça c'est le témoin du moment que j'ai traversé. Moi ça passe par mes tatouages par exemple, mais j'imagine qu'il y a plein d'autres manières de faire. Ça pourrait être un petit cadeau que vous vous faites, ça pourrait être une autre manière de... de vous définir à l'extérieur. En tout cas, c'est un marqueur discret de ce passage, un espèce de petit monument ou d'hôtel, A-U-T-E-L, au courage d'avoir tenu le coup et d'avoir passé cette étape. Et puis, évidemment, vous le savez, c'est quand même la base de ce podcast, se souvenir que la lumière revient toujours. Ça, c'est fondamental. Pas en mode tout va bien aller, mais juste parce qu'on le sait. On le sait qu'il y a eu d'autres tempêtes, on sait que la lumière elle revient. Elle revient parfois par des détails, par une phrase, une présence, une odeur, mais elle revient. Donc pour conclure et pour résumer ma pensée, rien ne va plus et c'est une bonne nouvelle. Parce que quand plus rien ne tient, c'est souvent là que la magie opère. Les passages de vie, c'est des moments où tout se fissure, mais c'est aussi ceux où on redécouvre, où on découvre, où on laisse de la place. pour ce qu'on n'osait pas encore être. Alors c'est pas facile, c'est pas toujours joli à voir, ça peut même être très moche. On fait des deuils, on lâche des parties de soi, on traverse des doutes, on traverse des tempêtes. Mais chaque rupture, chaque effondrement, c'est aussi une invitation à grandir, à s'alléger, à renaître sous une forme plus vraie, plus forte, même plus authentique. Donc quand tout semble s'effondrer, il y a cette promesse, en tout cas à laquelle moi je m'accroche, c'est un peu pour ça que j'ai créé ce podcast. Peu à peu, la lumière viendra remplir les espaces laissés vides. C'est comme le kintsugi qui a été... je n'arrive pas à dire ce truc... kintsugi ? Kitsungi ? Bref. C'est ce principe japonais de réparer les choses cassées en mettant de l'or dedans. C'était l'image que j'utilisais dans l'assaut que j'ai créé pour aider les militaires en stress post-traumatique et à laquelle je pense, je sais pas, c'est mon truc de vie. Au bout du tunnel, il y a toujours une nouvelle perspective, une nouvelle version de soi. Il y a toujours de la lumière ou de l'or à mettre dans ses failles pour construire quelque chose de plus neuf, de plus beau, de plus solide. en tout cas je vais m'accrocher à ce mantra à cet espoir dans les prochaines semaines parce que même Même les thérapeutes traversent leurs propres tempêtes et petit à petit trouvent leur propre lumière. Mes chers explorateurs de l'ombre, merci d'avoir écouté cet épisode. Vous le savez, vous pouvez me contacter sur Insta ou sur le formulaire de contact du site www.miroirdéquinoxe.fr si vous avez des questions sur des sujets déjà abordés ou si vous voulez que je traite d'un sujet en particulier. N'hésitez pas, je suis là pour ça. Je vous remercie aussi de vos nombreux messages qui s'inquiétaient un petit peu de mon absence. J'en ai eu par tous les canaux, c'était un peu fou. J'en ai même eu par LinkedIn, le truc absurde. Mais en tout cas, il est très touchant, donc merci beaucoup. Et n'oubliez pas le mantra du podcast, tant qu'on voit de l'ombre, c'est qu'il y a de la lumière quelque part. A bientôt.

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