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Episode 3 : Un atelier de menuiseries revu avec un ergonome cover
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Mon chantier en sécurité

Episode 3 : Un atelier de menuiseries revu avec un ergonome

Episode 3 : Un atelier de menuiseries revu avec un ergonome

12min |02/09/2024
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12min |02/09/2024
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Description

Catherine Guerniou, dirigeante d'une entreprise de fabrication de menuiseries alu et PVC en Ile-de-France (13 salariés), considère que les douleurs et les TMS sont avant tout un problème humain. Et qu'ils nécessitent une discussion et une collaboration avec toute l'équipe. Elle a notamment fait appel à un ergonome pour analyser et améliorer les postes de travail. Des actions qui sont, selon elle, à la portée de tous, et qui peuvent rapporter gros en termes de fidélisation des salariés et de sérénité pour le dirigeant.

Notre expert Pascal Girardot, ergonome à l'OPPBTP, rappelle l'intérêt et la simplicité de s'engager dans une démarche prévention, même quand on est une petite entreprise !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a voulu changer la machine, on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculosquelétiques. Après, une machine comme celle-là, c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée. Donc, c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte… Ce confort, quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Catherine Guerniou est à la tête de La Fenêtrière, une entreprise spécialisée dans la fabrication de fenêtres en PVC à Champigny-sur-Marne en Ile-de-France. Elle produit chaque jour une vingtaine de fenêtres de différentes tailles avec dix salariés. Concrètement, il s'agit de couper les profilés, les usiner, les souder, monter les châssis et les vitrages des fenêtres. Il est hors de question pour cette dirigeante que son équipe soit malade ou que des salariés développent des troubles musculosquelétiques. Catherine Garniot a donc engagé l'entreprise dans une démarche de prévention complète qui inclut une étude ergonomique afin d'optimiser les postes de travail. C'est du gagnant-gagnant pour tous, car en améliorant les conditions de travail, l'entreprise améliore également sa productivité. À la fin de ce témoignage, notre expert Pascal Girardot, ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP, nous livre ses conseils.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP.

  • Speaker #0

    Les troubles musculosquelettiques peuvent être multiples parce qu'il y a forcément dans l'exercice d'une production de menuiserie, vous pouvez avoir des gestes à répétition. Là, on peut être sur des gestes à répétition avec des visseuses, avec des ouvertures-fermetures de fenêtres. Il peut y avoir des actions qui peuvent être menées lors de la production sur le port de menuiserie, mais il faut savoir qu'on allège de plus en plus. Vraiment, la menuiserie devient lourde quand on est simplement en fin d'étape de production. Mais oui, il peut y avoir des gestes à répétition. Surtout, celui qui est le plus frappant, c'est au moment de la pose de la quincaillerie, parce que ça reste quelque chose qui est encore faiblement automatisé. Et donc là, on peut avoir des risques plus fréquents. Mais pareil, on essaie, on investit. Dernièrement, on a investi dans une machine. qui a permis de diviser quasiment par deux, justement, une tâche qui était en répétition. Et la machine est venue compenser, en fait, à remplacer l'action du collaborateur. Donc, le tout, ce qui est important aussi, c'est de savoir investir dans des machines qui n'enlèvent pas le métier d'un collaborateur, mais qui lui apportent un confort, aussi bien dans son confort au travail. et qui lui apporte aussi un confort dans la productivité.

  • Speaker #1

    Un salarié avec des TMS, quelles sont les conséquences pour son entreprise ?

  • Speaker #0

    Déjà, si la personne est dans un état de souffrance, forcément elle va travailler dans des conditions qui vont être moins agréables pour elle. Donc ça va aussi entraîner derrière une baisse de la production. Ça peut entraîner aussi des arrêts qui peuvent être fréquents, qui peuvent se répéter, qui peuvent aussi s'allonger. en fonction du trouble. Ce qui est aussi marquant, c'est pour le reste des collaborateurs, parce qu'ils se disent, tiens, là, il peut y avoir un potentiel danger, plus personne ne va vouloir faire la tâche en question. Donc, c'est important d'anticiper et puis surtout d'échanger et de travailler sur comment remédier efficacement aux troubles musculosquelétiques.

  • Speaker #2

    Et vous ? Les troubles musculosquelettiques, ça vous parle ?

  • Speaker #0

    Nous avons pour habitude, dans le cadre de notre démarche RSE, de mettre en place aussi des indicateurs pour justement jauger l'efficacité de nos mesures et surtout savoir comment les salariés se sentent dans notre entreprise. Je pense que c'est très important. Ces tests ou ces évaluations, on les fait d'une façon anonyme, de façon à ce que tout le monde puisse s'exprimer librement. Et il est important justement d'avoir ces taux, de suivre ces taux, de façon à voir si notre sécurité, si la sécurité que ressent le collaborateur dans l'entreprise est toujours suffisante. s'il se retrouve dans une bonne situation de travail.

  • Speaker #1

    Parmi les mesures concrètes que vous avez prises, vous avez fait venir un ergonome.

  • Speaker #0

    Oui, alors depuis plusieurs années, nous travaillons avec des ergonomes qui analysent tous les postes de travail que nous avons dans l'entreprise et à chaque fois fait une analyse de ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Donc ça, c'est vraiment très bien parce que c'est du concret. Typiquement, nos matières... premières, les plus utilisées, ça ne sert à rien de les mettre en bas d'un rack de rangement ou tout en haut si c'est difficile d'accès. Tant qu'à faire, autant les mettre à hauteur d'homme, de façon à ce que ça facilite l'accès à cette matière première qui est utilisée fréquemment. Il y a plein de bonnes idées. Alors après, quand on reçoit les rapports d'ergonomie, ce que l'on fait aussi, c'est qu'on travaille avec les collaborateurs pour voir ce qui est possible, ce qui n'est pas possible. Parce que... L'ergonome a le côté théorique, le collaborateur va avoir le côté plus pratique. Ce qui est intéressant aussi, c'est que l'ergonome vient dans l'atelier et essaye de comprendre comment les collaborateurs fonctionnent. Donc, vous voyez, c'est intéressant d'avoir en fait ce moment d'échange, à la fois pour comprendre le métier, même si parfois ça peut rester un peu théorique. Il est vraiment important d'avoir après ce retour, de voir avec les collaborateurs comment ça peut se mettre en place. Est-ce que c'est possible ? Pas possible ? Qu'est-ce qu'ils en pensent ? Est-ce que ça va faciliter leur quotidien ou pas ? Ensuite, ce qui est intéressant, c'est de refaire un retour quelques années après, deux, trois ans, surtout quand on a eu des investissements entre-temps, de refaire régulièrement, alors ce n'est pas tous les ans, mais de refaire régulièrement justement ces diagnostics en ergonomie. pour voir si on avance bien, si on fait bien les choses. Et ça, ça nous est vraiment très, très utile.

  • Speaker #1

    Pouvez-vous nous partager un exemple d'investissement, une opération chiffrée concrète ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, là, comment on a investi dernièrement dans une machine qui nous permet de mettre en place les pommelles, donc les organes de rotation dans une fenêtre. C'est une machine qui a simplifié et qui a diminué, en fait, l'activité. du menuisier qui est en charge du montage de la quincaillerie et tout de suite quand on a voulu changer la machine on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculo-squelettiques. Après une machine comme celle-là c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée donc c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte ce confort. Quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Les actions que vous avez menées, est-ce qu'elles sont à la portée des autres responsables d'entreprise ? Quels arguments pourriez-vous leur donner pour les convaincre d'agir ?

  • Speaker #0

    Ah oui ! Toutes ces actions, elles sont à la portée de tous. Je ne suis pas plus dotée que d'autres personnes. Petite entreprise, à peine 3 millions de chiffres d'affaires. Voilà, on n'a pas plus que les autres. Il y a quand même une chose dont on n'a pas parlé, c'est que tout ça prend du temps. Et c'est là où il faut savoir se consacrer du temps pour le faire. Et il faut savoir aussi embarquer les collaborateurs. Parce que l'acceptabilité, vous ne l'aurez pas si justement vous n'embarquez pas votre équipe. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, mais tout le monde a cette possibilité. Ensuite, on échange beaucoup aussi entre pairs, c'est important, les idées des uns aident les autres. La bonne idée, moi maintes et maintes fois, je ressors d'une réunion où je me dis, ah tiens, je vais pouvoir mettre ça dans l'atelier, je reviens avec l'idée, j'en parle, et puis on voit si on met en place ou on ne met pas en place.

  • Speaker #1

    Les troubles musculosquelétiques sont en effet la première cause de maladies professionnelles dans le BTP. Pourtant, des solutions existent pour améliorer les conditions de travail sur les chantiers. Catherine Guerniou nous en a apporté la démonstration. Pascal Girardot, bonjour. Vous êtes ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP. Quelle analyse faites-vous du témoignage de Catherine Guerniou et de son combat contre les TMS au travail ?

  • Speaker #3

    Catherine Guerniou a raison d'évoquer les gestes répétés comme facteurs de troubles musculosquelétiques. Car des gestes apparemment anodins, par exemple visser les éléments de quincaillerie sur une fenêtre, peuvent receler des contraintes fortes s'ils sont répétés de nombreuses fois sur un temps donné. C'est vrai pour beaucoup de situations de travail dans le BTP, de vissage, de brossage, de travail avec des outils à main ou électroportatifs. On parle ici de confort et on fait bien de s'y intéresser dans le cadre de la qualité de vie au travail, mais l'enjeu de la prévention des TMS, c'est plus que le confort. Il s'agit d'œuvrer contre des problématiques de santé plus ou moins définitives, impactant vie professionnelle et personnelle, et aussi des enjeux sur la productivité que Catherine Guerniou a bien identifié. C'est intéressant d'entendre qu'une tâche peut devenir évitée par tous si elle est identifiée comme à risque de TMS, d'où l'intérêt de s'attaquer prioritairement à celle-ci et de le faire avec les salariés. Les conseillers prévention de l'OPP BTP peuvent être sollicités pour accompagner les entreprises dans ce travail. L'entreprise La Fenêtrière a entrepris une démarche globale au long cours avec des ergonomes et les compagnons et le suivi de la mise en œuvre de ces solutions. Ces démarches globales amènent à des solutions de nature différente. Parfois de gros investissements lourds, impactant fortement l'activité et l'organisation, et qui sont souvent valorisantes pour les opérateurs. Mais ce sont aussi parfois de petites mesures sans coût significatif. Catherine Guerniou évoque par exemple l'organisation de son stock de matériaux. On pourrait trouver beaucoup d'exemples de ce type sur préventionbtp.fr. Mais ces mesures sont également très importantes et reposent sur la participation des compagnons à la démarche. Catherine Guerniou insiste beaucoup sur cette dimension-là et je la rejoins. sur le fait que c'est réellement une condition de réussite de ces projets. Et le temps investi dans cette participation, parce qu'il en faut du temps, se retrouvera dans les résultats en productivité ou qualité de l'ambiance au sein du collectif et sans doute en sérénité et en qualité de vie du dirigeant, comme le dit Catherine Garniou, j'en suis convaincu.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP. L'OPP BTP, c'est l'organisme professionnel de prévention du BTP. Paritaire, il est placé sous la tutelle du ministre en charge du travail. Il aide les entreprises du BTP à faire évoluer leurs pratiques afin de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. C'est un service gratuit rendu possible par les cotisations des entreprises. Retrouvez nos 6 épisodes sur toutes les plateformes de podcast et sur le site Prévention BTP.

Description

Catherine Guerniou, dirigeante d'une entreprise de fabrication de menuiseries alu et PVC en Ile-de-France (13 salariés), considère que les douleurs et les TMS sont avant tout un problème humain. Et qu'ils nécessitent une discussion et une collaboration avec toute l'équipe. Elle a notamment fait appel à un ergonome pour analyser et améliorer les postes de travail. Des actions qui sont, selon elle, à la portée de tous, et qui peuvent rapporter gros en termes de fidélisation des salariés et de sérénité pour le dirigeant.

Notre expert Pascal Girardot, ergonome à l'OPPBTP, rappelle l'intérêt et la simplicité de s'engager dans une démarche prévention, même quand on est une petite entreprise !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a voulu changer la machine, on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculosquelétiques. Après, une machine comme celle-là, c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée. Donc, c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte… Ce confort, quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Catherine Guerniou est à la tête de La Fenêtrière, une entreprise spécialisée dans la fabrication de fenêtres en PVC à Champigny-sur-Marne en Ile-de-France. Elle produit chaque jour une vingtaine de fenêtres de différentes tailles avec dix salariés. Concrètement, il s'agit de couper les profilés, les usiner, les souder, monter les châssis et les vitrages des fenêtres. Il est hors de question pour cette dirigeante que son équipe soit malade ou que des salariés développent des troubles musculosquelétiques. Catherine Garniot a donc engagé l'entreprise dans une démarche de prévention complète qui inclut une étude ergonomique afin d'optimiser les postes de travail. C'est du gagnant-gagnant pour tous, car en améliorant les conditions de travail, l'entreprise améliore également sa productivité. À la fin de ce témoignage, notre expert Pascal Girardot, ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP, nous livre ses conseils.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP.

  • Speaker #0

    Les troubles musculosquelettiques peuvent être multiples parce qu'il y a forcément dans l'exercice d'une production de menuiserie, vous pouvez avoir des gestes à répétition. Là, on peut être sur des gestes à répétition avec des visseuses, avec des ouvertures-fermetures de fenêtres. Il peut y avoir des actions qui peuvent être menées lors de la production sur le port de menuiserie, mais il faut savoir qu'on allège de plus en plus. Vraiment, la menuiserie devient lourde quand on est simplement en fin d'étape de production. Mais oui, il peut y avoir des gestes à répétition. Surtout, celui qui est le plus frappant, c'est au moment de la pose de la quincaillerie, parce que ça reste quelque chose qui est encore faiblement automatisé. Et donc là, on peut avoir des risques plus fréquents. Mais pareil, on essaie, on investit. Dernièrement, on a investi dans une machine. qui a permis de diviser quasiment par deux, justement, une tâche qui était en répétition. Et la machine est venue compenser, en fait, à remplacer l'action du collaborateur. Donc, le tout, ce qui est important aussi, c'est de savoir investir dans des machines qui n'enlèvent pas le métier d'un collaborateur, mais qui lui apportent un confort, aussi bien dans son confort au travail. et qui lui apporte aussi un confort dans la productivité.

  • Speaker #1

    Un salarié avec des TMS, quelles sont les conséquences pour son entreprise ?

  • Speaker #0

    Déjà, si la personne est dans un état de souffrance, forcément elle va travailler dans des conditions qui vont être moins agréables pour elle. Donc ça va aussi entraîner derrière une baisse de la production. Ça peut entraîner aussi des arrêts qui peuvent être fréquents, qui peuvent se répéter, qui peuvent aussi s'allonger. en fonction du trouble. Ce qui est aussi marquant, c'est pour le reste des collaborateurs, parce qu'ils se disent, tiens, là, il peut y avoir un potentiel danger, plus personne ne va vouloir faire la tâche en question. Donc, c'est important d'anticiper et puis surtout d'échanger et de travailler sur comment remédier efficacement aux troubles musculosquelétiques.

  • Speaker #2

    Et vous ? Les troubles musculosquelettiques, ça vous parle ?

  • Speaker #0

    Nous avons pour habitude, dans le cadre de notre démarche RSE, de mettre en place aussi des indicateurs pour justement jauger l'efficacité de nos mesures et surtout savoir comment les salariés se sentent dans notre entreprise. Je pense que c'est très important. Ces tests ou ces évaluations, on les fait d'une façon anonyme, de façon à ce que tout le monde puisse s'exprimer librement. Et il est important justement d'avoir ces taux, de suivre ces taux, de façon à voir si notre sécurité, si la sécurité que ressent le collaborateur dans l'entreprise est toujours suffisante. s'il se retrouve dans une bonne situation de travail.

  • Speaker #1

    Parmi les mesures concrètes que vous avez prises, vous avez fait venir un ergonome.

  • Speaker #0

    Oui, alors depuis plusieurs années, nous travaillons avec des ergonomes qui analysent tous les postes de travail que nous avons dans l'entreprise et à chaque fois fait une analyse de ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Donc ça, c'est vraiment très bien parce que c'est du concret. Typiquement, nos matières... premières, les plus utilisées, ça ne sert à rien de les mettre en bas d'un rack de rangement ou tout en haut si c'est difficile d'accès. Tant qu'à faire, autant les mettre à hauteur d'homme, de façon à ce que ça facilite l'accès à cette matière première qui est utilisée fréquemment. Il y a plein de bonnes idées. Alors après, quand on reçoit les rapports d'ergonomie, ce que l'on fait aussi, c'est qu'on travaille avec les collaborateurs pour voir ce qui est possible, ce qui n'est pas possible. Parce que... L'ergonome a le côté théorique, le collaborateur va avoir le côté plus pratique. Ce qui est intéressant aussi, c'est que l'ergonome vient dans l'atelier et essaye de comprendre comment les collaborateurs fonctionnent. Donc, vous voyez, c'est intéressant d'avoir en fait ce moment d'échange, à la fois pour comprendre le métier, même si parfois ça peut rester un peu théorique. Il est vraiment important d'avoir après ce retour, de voir avec les collaborateurs comment ça peut se mettre en place. Est-ce que c'est possible ? Pas possible ? Qu'est-ce qu'ils en pensent ? Est-ce que ça va faciliter leur quotidien ou pas ? Ensuite, ce qui est intéressant, c'est de refaire un retour quelques années après, deux, trois ans, surtout quand on a eu des investissements entre-temps, de refaire régulièrement, alors ce n'est pas tous les ans, mais de refaire régulièrement justement ces diagnostics en ergonomie. pour voir si on avance bien, si on fait bien les choses. Et ça, ça nous est vraiment très, très utile.

  • Speaker #1

    Pouvez-vous nous partager un exemple d'investissement, une opération chiffrée concrète ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, là, comment on a investi dernièrement dans une machine qui nous permet de mettre en place les pommelles, donc les organes de rotation dans une fenêtre. C'est une machine qui a simplifié et qui a diminué, en fait, l'activité. du menuisier qui est en charge du montage de la quincaillerie et tout de suite quand on a voulu changer la machine on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculo-squelettiques. Après une machine comme celle-là c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée donc c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte ce confort. Quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Les actions que vous avez menées, est-ce qu'elles sont à la portée des autres responsables d'entreprise ? Quels arguments pourriez-vous leur donner pour les convaincre d'agir ?

  • Speaker #0

    Ah oui ! Toutes ces actions, elles sont à la portée de tous. Je ne suis pas plus dotée que d'autres personnes. Petite entreprise, à peine 3 millions de chiffres d'affaires. Voilà, on n'a pas plus que les autres. Il y a quand même une chose dont on n'a pas parlé, c'est que tout ça prend du temps. Et c'est là où il faut savoir se consacrer du temps pour le faire. Et il faut savoir aussi embarquer les collaborateurs. Parce que l'acceptabilité, vous ne l'aurez pas si justement vous n'embarquez pas votre équipe. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, mais tout le monde a cette possibilité. Ensuite, on échange beaucoup aussi entre pairs, c'est important, les idées des uns aident les autres. La bonne idée, moi maintes et maintes fois, je ressors d'une réunion où je me dis, ah tiens, je vais pouvoir mettre ça dans l'atelier, je reviens avec l'idée, j'en parle, et puis on voit si on met en place ou on ne met pas en place.

  • Speaker #1

    Les troubles musculosquelétiques sont en effet la première cause de maladies professionnelles dans le BTP. Pourtant, des solutions existent pour améliorer les conditions de travail sur les chantiers. Catherine Guerniou nous en a apporté la démonstration. Pascal Girardot, bonjour. Vous êtes ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP. Quelle analyse faites-vous du témoignage de Catherine Guerniou et de son combat contre les TMS au travail ?

  • Speaker #3

    Catherine Guerniou a raison d'évoquer les gestes répétés comme facteurs de troubles musculosquelétiques. Car des gestes apparemment anodins, par exemple visser les éléments de quincaillerie sur une fenêtre, peuvent receler des contraintes fortes s'ils sont répétés de nombreuses fois sur un temps donné. C'est vrai pour beaucoup de situations de travail dans le BTP, de vissage, de brossage, de travail avec des outils à main ou électroportatifs. On parle ici de confort et on fait bien de s'y intéresser dans le cadre de la qualité de vie au travail, mais l'enjeu de la prévention des TMS, c'est plus que le confort. Il s'agit d'œuvrer contre des problématiques de santé plus ou moins définitives, impactant vie professionnelle et personnelle, et aussi des enjeux sur la productivité que Catherine Guerniou a bien identifié. C'est intéressant d'entendre qu'une tâche peut devenir évitée par tous si elle est identifiée comme à risque de TMS, d'où l'intérêt de s'attaquer prioritairement à celle-ci et de le faire avec les salariés. Les conseillers prévention de l'OPP BTP peuvent être sollicités pour accompagner les entreprises dans ce travail. L'entreprise La Fenêtrière a entrepris une démarche globale au long cours avec des ergonomes et les compagnons et le suivi de la mise en œuvre de ces solutions. Ces démarches globales amènent à des solutions de nature différente. Parfois de gros investissements lourds, impactant fortement l'activité et l'organisation, et qui sont souvent valorisantes pour les opérateurs. Mais ce sont aussi parfois de petites mesures sans coût significatif. Catherine Guerniou évoque par exemple l'organisation de son stock de matériaux. On pourrait trouver beaucoup d'exemples de ce type sur préventionbtp.fr. Mais ces mesures sont également très importantes et reposent sur la participation des compagnons à la démarche. Catherine Guerniou insiste beaucoup sur cette dimension-là et je la rejoins. sur le fait que c'est réellement une condition de réussite de ces projets. Et le temps investi dans cette participation, parce qu'il en faut du temps, se retrouvera dans les résultats en productivité ou qualité de l'ambiance au sein du collectif et sans doute en sérénité et en qualité de vie du dirigeant, comme le dit Catherine Garniou, j'en suis convaincu.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP. L'OPP BTP, c'est l'organisme professionnel de prévention du BTP. Paritaire, il est placé sous la tutelle du ministre en charge du travail. Il aide les entreprises du BTP à faire évoluer leurs pratiques afin de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. C'est un service gratuit rendu possible par les cotisations des entreprises. Retrouvez nos 6 épisodes sur toutes les plateformes de podcast et sur le site Prévention BTP.

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Catherine Guerniou, dirigeante d'une entreprise de fabrication de menuiseries alu et PVC en Ile-de-France (13 salariés), considère que les douleurs et les TMS sont avant tout un problème humain. Et qu'ils nécessitent une discussion et une collaboration avec toute l'équipe. Elle a notamment fait appel à un ergonome pour analyser et améliorer les postes de travail. Des actions qui sont, selon elle, à la portée de tous, et qui peuvent rapporter gros en termes de fidélisation des salariés et de sérénité pour le dirigeant.

Notre expert Pascal Girardot, ergonome à l'OPPBTP, rappelle l'intérêt et la simplicité de s'engager dans une démarche prévention, même quand on est une petite entreprise !


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  • Speaker #0

    Quand on a voulu changer la machine, on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculosquelétiques. Après, une machine comme celle-là, c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée. Donc, c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte… Ce confort, quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Catherine Guerniou est à la tête de La Fenêtrière, une entreprise spécialisée dans la fabrication de fenêtres en PVC à Champigny-sur-Marne en Ile-de-France. Elle produit chaque jour une vingtaine de fenêtres de différentes tailles avec dix salariés. Concrètement, il s'agit de couper les profilés, les usiner, les souder, monter les châssis et les vitrages des fenêtres. Il est hors de question pour cette dirigeante que son équipe soit malade ou que des salariés développent des troubles musculosquelétiques. Catherine Garniot a donc engagé l'entreprise dans une démarche de prévention complète qui inclut une étude ergonomique afin d'optimiser les postes de travail. C'est du gagnant-gagnant pour tous, car en améliorant les conditions de travail, l'entreprise améliore également sa productivité. À la fin de ce témoignage, notre expert Pascal Girardot, ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP, nous livre ses conseils.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP.

  • Speaker #0

    Les troubles musculosquelettiques peuvent être multiples parce qu'il y a forcément dans l'exercice d'une production de menuiserie, vous pouvez avoir des gestes à répétition. Là, on peut être sur des gestes à répétition avec des visseuses, avec des ouvertures-fermetures de fenêtres. Il peut y avoir des actions qui peuvent être menées lors de la production sur le port de menuiserie, mais il faut savoir qu'on allège de plus en plus. Vraiment, la menuiserie devient lourde quand on est simplement en fin d'étape de production. Mais oui, il peut y avoir des gestes à répétition. Surtout, celui qui est le plus frappant, c'est au moment de la pose de la quincaillerie, parce que ça reste quelque chose qui est encore faiblement automatisé. Et donc là, on peut avoir des risques plus fréquents. Mais pareil, on essaie, on investit. Dernièrement, on a investi dans une machine. qui a permis de diviser quasiment par deux, justement, une tâche qui était en répétition. Et la machine est venue compenser, en fait, à remplacer l'action du collaborateur. Donc, le tout, ce qui est important aussi, c'est de savoir investir dans des machines qui n'enlèvent pas le métier d'un collaborateur, mais qui lui apportent un confort, aussi bien dans son confort au travail. et qui lui apporte aussi un confort dans la productivité.

  • Speaker #1

    Un salarié avec des TMS, quelles sont les conséquences pour son entreprise ?

  • Speaker #0

    Déjà, si la personne est dans un état de souffrance, forcément elle va travailler dans des conditions qui vont être moins agréables pour elle. Donc ça va aussi entraîner derrière une baisse de la production. Ça peut entraîner aussi des arrêts qui peuvent être fréquents, qui peuvent se répéter, qui peuvent aussi s'allonger. en fonction du trouble. Ce qui est aussi marquant, c'est pour le reste des collaborateurs, parce qu'ils se disent, tiens, là, il peut y avoir un potentiel danger, plus personne ne va vouloir faire la tâche en question. Donc, c'est important d'anticiper et puis surtout d'échanger et de travailler sur comment remédier efficacement aux troubles musculosquelétiques.

  • Speaker #2

    Et vous ? Les troubles musculosquelettiques, ça vous parle ?

  • Speaker #0

    Nous avons pour habitude, dans le cadre de notre démarche RSE, de mettre en place aussi des indicateurs pour justement jauger l'efficacité de nos mesures et surtout savoir comment les salariés se sentent dans notre entreprise. Je pense que c'est très important. Ces tests ou ces évaluations, on les fait d'une façon anonyme, de façon à ce que tout le monde puisse s'exprimer librement. Et il est important justement d'avoir ces taux, de suivre ces taux, de façon à voir si notre sécurité, si la sécurité que ressent le collaborateur dans l'entreprise est toujours suffisante. s'il se retrouve dans une bonne situation de travail.

  • Speaker #1

    Parmi les mesures concrètes que vous avez prises, vous avez fait venir un ergonome.

  • Speaker #0

    Oui, alors depuis plusieurs années, nous travaillons avec des ergonomes qui analysent tous les postes de travail que nous avons dans l'entreprise et à chaque fois fait une analyse de ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Donc ça, c'est vraiment très bien parce que c'est du concret. Typiquement, nos matières... premières, les plus utilisées, ça ne sert à rien de les mettre en bas d'un rack de rangement ou tout en haut si c'est difficile d'accès. Tant qu'à faire, autant les mettre à hauteur d'homme, de façon à ce que ça facilite l'accès à cette matière première qui est utilisée fréquemment. Il y a plein de bonnes idées. Alors après, quand on reçoit les rapports d'ergonomie, ce que l'on fait aussi, c'est qu'on travaille avec les collaborateurs pour voir ce qui est possible, ce qui n'est pas possible. Parce que... L'ergonome a le côté théorique, le collaborateur va avoir le côté plus pratique. Ce qui est intéressant aussi, c'est que l'ergonome vient dans l'atelier et essaye de comprendre comment les collaborateurs fonctionnent. Donc, vous voyez, c'est intéressant d'avoir en fait ce moment d'échange, à la fois pour comprendre le métier, même si parfois ça peut rester un peu théorique. Il est vraiment important d'avoir après ce retour, de voir avec les collaborateurs comment ça peut se mettre en place. Est-ce que c'est possible ? Pas possible ? Qu'est-ce qu'ils en pensent ? Est-ce que ça va faciliter leur quotidien ou pas ? Ensuite, ce qui est intéressant, c'est de refaire un retour quelques années après, deux, trois ans, surtout quand on a eu des investissements entre-temps, de refaire régulièrement, alors ce n'est pas tous les ans, mais de refaire régulièrement justement ces diagnostics en ergonomie. pour voir si on avance bien, si on fait bien les choses. Et ça, ça nous est vraiment très, très utile.

  • Speaker #1

    Pouvez-vous nous partager un exemple d'investissement, une opération chiffrée concrète ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, là, comment on a investi dernièrement dans une machine qui nous permet de mettre en place les pommelles, donc les organes de rotation dans une fenêtre. C'est une machine qui a simplifié et qui a diminué, en fait, l'activité. du menuisier qui est en charge du montage de la quincaillerie et tout de suite quand on a voulu changer la machine on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculo-squelettiques. Après une machine comme celle-là c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée donc c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte ce confort. Quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Les actions que vous avez menées, est-ce qu'elles sont à la portée des autres responsables d'entreprise ? Quels arguments pourriez-vous leur donner pour les convaincre d'agir ?

  • Speaker #0

    Ah oui ! Toutes ces actions, elles sont à la portée de tous. Je ne suis pas plus dotée que d'autres personnes. Petite entreprise, à peine 3 millions de chiffres d'affaires. Voilà, on n'a pas plus que les autres. Il y a quand même une chose dont on n'a pas parlé, c'est que tout ça prend du temps. Et c'est là où il faut savoir se consacrer du temps pour le faire. Et il faut savoir aussi embarquer les collaborateurs. Parce que l'acceptabilité, vous ne l'aurez pas si justement vous n'embarquez pas votre équipe. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, mais tout le monde a cette possibilité. Ensuite, on échange beaucoup aussi entre pairs, c'est important, les idées des uns aident les autres. La bonne idée, moi maintes et maintes fois, je ressors d'une réunion où je me dis, ah tiens, je vais pouvoir mettre ça dans l'atelier, je reviens avec l'idée, j'en parle, et puis on voit si on met en place ou on ne met pas en place.

  • Speaker #1

    Les troubles musculosquelétiques sont en effet la première cause de maladies professionnelles dans le BTP. Pourtant, des solutions existent pour améliorer les conditions de travail sur les chantiers. Catherine Guerniou nous en a apporté la démonstration. Pascal Girardot, bonjour. Vous êtes ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP. Quelle analyse faites-vous du témoignage de Catherine Guerniou et de son combat contre les TMS au travail ?

  • Speaker #3

    Catherine Guerniou a raison d'évoquer les gestes répétés comme facteurs de troubles musculosquelétiques. Car des gestes apparemment anodins, par exemple visser les éléments de quincaillerie sur une fenêtre, peuvent receler des contraintes fortes s'ils sont répétés de nombreuses fois sur un temps donné. C'est vrai pour beaucoup de situations de travail dans le BTP, de vissage, de brossage, de travail avec des outils à main ou électroportatifs. On parle ici de confort et on fait bien de s'y intéresser dans le cadre de la qualité de vie au travail, mais l'enjeu de la prévention des TMS, c'est plus que le confort. Il s'agit d'œuvrer contre des problématiques de santé plus ou moins définitives, impactant vie professionnelle et personnelle, et aussi des enjeux sur la productivité que Catherine Guerniou a bien identifié. C'est intéressant d'entendre qu'une tâche peut devenir évitée par tous si elle est identifiée comme à risque de TMS, d'où l'intérêt de s'attaquer prioritairement à celle-ci et de le faire avec les salariés. Les conseillers prévention de l'OPP BTP peuvent être sollicités pour accompagner les entreprises dans ce travail. L'entreprise La Fenêtrière a entrepris une démarche globale au long cours avec des ergonomes et les compagnons et le suivi de la mise en œuvre de ces solutions. Ces démarches globales amènent à des solutions de nature différente. Parfois de gros investissements lourds, impactant fortement l'activité et l'organisation, et qui sont souvent valorisantes pour les opérateurs. Mais ce sont aussi parfois de petites mesures sans coût significatif. Catherine Guerniou évoque par exemple l'organisation de son stock de matériaux. On pourrait trouver beaucoup d'exemples de ce type sur préventionbtp.fr. Mais ces mesures sont également très importantes et reposent sur la participation des compagnons à la démarche. Catherine Guerniou insiste beaucoup sur cette dimension-là et je la rejoins. sur le fait que c'est réellement une condition de réussite de ces projets. Et le temps investi dans cette participation, parce qu'il en faut du temps, se retrouvera dans les résultats en productivité ou qualité de l'ambiance au sein du collectif et sans doute en sérénité et en qualité de vie du dirigeant, comme le dit Catherine Garniou, j'en suis convaincu.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP. L'OPP BTP, c'est l'organisme professionnel de prévention du BTP. Paritaire, il est placé sous la tutelle du ministre en charge du travail. Il aide les entreprises du BTP à faire évoluer leurs pratiques afin de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. C'est un service gratuit rendu possible par les cotisations des entreprises. Retrouvez nos 6 épisodes sur toutes les plateformes de podcast et sur le site Prévention BTP.

Description

Catherine Guerniou, dirigeante d'une entreprise de fabrication de menuiseries alu et PVC en Ile-de-France (13 salariés), considère que les douleurs et les TMS sont avant tout un problème humain. Et qu'ils nécessitent une discussion et une collaboration avec toute l'équipe. Elle a notamment fait appel à un ergonome pour analyser et améliorer les postes de travail. Des actions qui sont, selon elle, à la portée de tous, et qui peuvent rapporter gros en termes de fidélisation des salariés et de sérénité pour le dirigeant.

Notre expert Pascal Girardot, ergonome à l'OPPBTP, rappelle l'intérêt et la simplicité de s'engager dans une démarche prévention, même quand on est une petite entreprise !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a voulu changer la machine, on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculosquelétiques. Après, une machine comme celle-là, c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée. Donc, c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte… Ce confort, quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Catherine Guerniou est à la tête de La Fenêtrière, une entreprise spécialisée dans la fabrication de fenêtres en PVC à Champigny-sur-Marne en Ile-de-France. Elle produit chaque jour une vingtaine de fenêtres de différentes tailles avec dix salariés. Concrètement, il s'agit de couper les profilés, les usiner, les souder, monter les châssis et les vitrages des fenêtres. Il est hors de question pour cette dirigeante que son équipe soit malade ou que des salariés développent des troubles musculosquelétiques. Catherine Garniot a donc engagé l'entreprise dans une démarche de prévention complète qui inclut une étude ergonomique afin d'optimiser les postes de travail. C'est du gagnant-gagnant pour tous, car en améliorant les conditions de travail, l'entreprise améliore également sa productivité. À la fin de ce témoignage, notre expert Pascal Girardot, ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP, nous livre ses conseils.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP.

  • Speaker #0

    Les troubles musculosquelettiques peuvent être multiples parce qu'il y a forcément dans l'exercice d'une production de menuiserie, vous pouvez avoir des gestes à répétition. Là, on peut être sur des gestes à répétition avec des visseuses, avec des ouvertures-fermetures de fenêtres. Il peut y avoir des actions qui peuvent être menées lors de la production sur le port de menuiserie, mais il faut savoir qu'on allège de plus en plus. Vraiment, la menuiserie devient lourde quand on est simplement en fin d'étape de production. Mais oui, il peut y avoir des gestes à répétition. Surtout, celui qui est le plus frappant, c'est au moment de la pose de la quincaillerie, parce que ça reste quelque chose qui est encore faiblement automatisé. Et donc là, on peut avoir des risques plus fréquents. Mais pareil, on essaie, on investit. Dernièrement, on a investi dans une machine. qui a permis de diviser quasiment par deux, justement, une tâche qui était en répétition. Et la machine est venue compenser, en fait, à remplacer l'action du collaborateur. Donc, le tout, ce qui est important aussi, c'est de savoir investir dans des machines qui n'enlèvent pas le métier d'un collaborateur, mais qui lui apportent un confort, aussi bien dans son confort au travail. et qui lui apporte aussi un confort dans la productivité.

  • Speaker #1

    Un salarié avec des TMS, quelles sont les conséquences pour son entreprise ?

  • Speaker #0

    Déjà, si la personne est dans un état de souffrance, forcément elle va travailler dans des conditions qui vont être moins agréables pour elle. Donc ça va aussi entraîner derrière une baisse de la production. Ça peut entraîner aussi des arrêts qui peuvent être fréquents, qui peuvent se répéter, qui peuvent aussi s'allonger. en fonction du trouble. Ce qui est aussi marquant, c'est pour le reste des collaborateurs, parce qu'ils se disent, tiens, là, il peut y avoir un potentiel danger, plus personne ne va vouloir faire la tâche en question. Donc, c'est important d'anticiper et puis surtout d'échanger et de travailler sur comment remédier efficacement aux troubles musculosquelétiques.

  • Speaker #2

    Et vous ? Les troubles musculosquelettiques, ça vous parle ?

  • Speaker #0

    Nous avons pour habitude, dans le cadre de notre démarche RSE, de mettre en place aussi des indicateurs pour justement jauger l'efficacité de nos mesures et surtout savoir comment les salariés se sentent dans notre entreprise. Je pense que c'est très important. Ces tests ou ces évaluations, on les fait d'une façon anonyme, de façon à ce que tout le monde puisse s'exprimer librement. Et il est important justement d'avoir ces taux, de suivre ces taux, de façon à voir si notre sécurité, si la sécurité que ressent le collaborateur dans l'entreprise est toujours suffisante. s'il se retrouve dans une bonne situation de travail.

  • Speaker #1

    Parmi les mesures concrètes que vous avez prises, vous avez fait venir un ergonome.

  • Speaker #0

    Oui, alors depuis plusieurs années, nous travaillons avec des ergonomes qui analysent tous les postes de travail que nous avons dans l'entreprise et à chaque fois fait une analyse de ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Donc ça, c'est vraiment très bien parce que c'est du concret. Typiquement, nos matières... premières, les plus utilisées, ça ne sert à rien de les mettre en bas d'un rack de rangement ou tout en haut si c'est difficile d'accès. Tant qu'à faire, autant les mettre à hauteur d'homme, de façon à ce que ça facilite l'accès à cette matière première qui est utilisée fréquemment. Il y a plein de bonnes idées. Alors après, quand on reçoit les rapports d'ergonomie, ce que l'on fait aussi, c'est qu'on travaille avec les collaborateurs pour voir ce qui est possible, ce qui n'est pas possible. Parce que... L'ergonome a le côté théorique, le collaborateur va avoir le côté plus pratique. Ce qui est intéressant aussi, c'est que l'ergonome vient dans l'atelier et essaye de comprendre comment les collaborateurs fonctionnent. Donc, vous voyez, c'est intéressant d'avoir en fait ce moment d'échange, à la fois pour comprendre le métier, même si parfois ça peut rester un peu théorique. Il est vraiment important d'avoir après ce retour, de voir avec les collaborateurs comment ça peut se mettre en place. Est-ce que c'est possible ? Pas possible ? Qu'est-ce qu'ils en pensent ? Est-ce que ça va faciliter leur quotidien ou pas ? Ensuite, ce qui est intéressant, c'est de refaire un retour quelques années après, deux, trois ans, surtout quand on a eu des investissements entre-temps, de refaire régulièrement, alors ce n'est pas tous les ans, mais de refaire régulièrement justement ces diagnostics en ergonomie. pour voir si on avance bien, si on fait bien les choses. Et ça, ça nous est vraiment très, très utile.

  • Speaker #1

    Pouvez-vous nous partager un exemple d'investissement, une opération chiffrée concrète ?

  • Speaker #0

    Oui, justement, là, comment on a investi dernièrement dans une machine qui nous permet de mettre en place les pommelles, donc les organes de rotation dans une fenêtre. C'est une machine qui a simplifié et qui a diminué, en fait, l'activité. du menuisier qui est en charge du montage de la quincaillerie et tout de suite quand on a voulu changer la machine on a tout de suite fait un focus sur quelle allait être l'efficacité au niveau des troubles musculo-squelettiques. Après une machine comme celle-là c'est quand même un investissement, c'est une machine qui est complètement numérisée donc c'est des investissements de plus de 100 000 euros. Donc, c'est des éléments quand même qui sont importants dans l'entreprise, mais en même temps, ça apporte ce confort. Quand vous apportez confort, meilleure productivité, tout le monde est content et que vous avez un climat aussi serein dans votre atelier de production.

  • Speaker #1

    Les actions que vous avez menées, est-ce qu'elles sont à la portée des autres responsables d'entreprise ? Quels arguments pourriez-vous leur donner pour les convaincre d'agir ?

  • Speaker #0

    Ah oui ! Toutes ces actions, elles sont à la portée de tous. Je ne suis pas plus dotée que d'autres personnes. Petite entreprise, à peine 3 millions de chiffres d'affaires. Voilà, on n'a pas plus que les autres. Il y a quand même une chose dont on n'a pas parlé, c'est que tout ça prend du temps. Et c'est là où il faut savoir se consacrer du temps pour le faire. Et il faut savoir aussi embarquer les collaborateurs. Parce que l'acceptabilité, vous ne l'aurez pas si justement vous n'embarquez pas votre équipe. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, mais tout le monde a cette possibilité. Ensuite, on échange beaucoup aussi entre pairs, c'est important, les idées des uns aident les autres. La bonne idée, moi maintes et maintes fois, je ressors d'une réunion où je me dis, ah tiens, je vais pouvoir mettre ça dans l'atelier, je reviens avec l'idée, j'en parle, et puis on voit si on met en place ou on ne met pas en place.

  • Speaker #1

    Les troubles musculosquelétiques sont en effet la première cause de maladies professionnelles dans le BTP. Pourtant, des solutions existent pour améliorer les conditions de travail sur les chantiers. Catherine Guerniou nous en a apporté la démonstration. Pascal Girardot, bonjour. Vous êtes ergonome et responsable du domaine prévention de l'usure professionnelle à l'OPP BTP. Quelle analyse faites-vous du témoignage de Catherine Guerniou et de son combat contre les TMS au travail ?

  • Speaker #3

    Catherine Guerniou a raison d'évoquer les gestes répétés comme facteurs de troubles musculosquelétiques. Car des gestes apparemment anodins, par exemple visser les éléments de quincaillerie sur une fenêtre, peuvent receler des contraintes fortes s'ils sont répétés de nombreuses fois sur un temps donné. C'est vrai pour beaucoup de situations de travail dans le BTP, de vissage, de brossage, de travail avec des outils à main ou électroportatifs. On parle ici de confort et on fait bien de s'y intéresser dans le cadre de la qualité de vie au travail, mais l'enjeu de la prévention des TMS, c'est plus que le confort. Il s'agit d'œuvrer contre des problématiques de santé plus ou moins définitives, impactant vie professionnelle et personnelle, et aussi des enjeux sur la productivité que Catherine Guerniou a bien identifié. C'est intéressant d'entendre qu'une tâche peut devenir évitée par tous si elle est identifiée comme à risque de TMS, d'où l'intérêt de s'attaquer prioritairement à celle-ci et de le faire avec les salariés. Les conseillers prévention de l'OPP BTP peuvent être sollicités pour accompagner les entreprises dans ce travail. L'entreprise La Fenêtrière a entrepris une démarche globale au long cours avec des ergonomes et les compagnons et le suivi de la mise en œuvre de ces solutions. Ces démarches globales amènent à des solutions de nature différente. Parfois de gros investissements lourds, impactant fortement l'activité et l'organisation, et qui sont souvent valorisantes pour les opérateurs. Mais ce sont aussi parfois de petites mesures sans coût significatif. Catherine Guerniou évoque par exemple l'organisation de son stock de matériaux. On pourrait trouver beaucoup d'exemples de ce type sur préventionbtp.fr. Mais ces mesures sont également très importantes et reposent sur la participation des compagnons à la démarche. Catherine Guerniou insiste beaucoup sur cette dimension-là et je la rejoins. sur le fait que c'est réellement une condition de réussite de ces projets. Et le temps investi dans cette participation, parce qu'il en faut du temps, se retrouvera dans les résultats en productivité ou qualité de l'ambiance au sein du collectif et sans doute en sérénité et en qualité de vie du dirigeant, comme le dit Catherine Garniou, j'en suis convaincu.

  • Speaker #2

    Mon chantier en sécurité, un podcast réalisé par Prévention BTP. L'OPP BTP, c'est l'organisme professionnel de prévention du BTP. Paritaire, il est placé sous la tutelle du ministre en charge du travail. Il aide les entreprises du BTP à faire évoluer leurs pratiques afin de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. C'est un service gratuit rendu possible par les cotisations des entreprises. Retrouvez nos 6 épisodes sur toutes les plateformes de podcast et sur le site Prévention BTP.

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