- Speaker #0
Bonjour Lise.
- Speaker #1
Bonjour Andine.
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Ça va, je reviens d'Egypte, un très beau voyage, donc je me sens assez apaisée.
- Speaker #0
T'es revenue quand ?
- Speaker #1
Je suis revenue samedi soir, en pleine fête de la musique. Donc Paris, chanter, danser, c'est assez agréable quand même comme retour. Bien sûr. Et là ça y est, je suis repartie dans le grand bain de la vie parisienne, à courir partout, mais c'est pour de beaux projets donc ça va.
- Speaker #0
Est-ce que pour ceux qui ne te connaissent pas, tu pourrais te présenter ?
- Speaker #1
Bien sûr, je m'appelle Lise, j'ai 34 ans, je vis sur Paris depuis maintenant plus d'une dizaine d'années. J'ai eu une vie de commerciale pendant plus de dix ans. Et puis, en 2019, juste avant le Covid, j'ai décidé de lancer ma page sur les réseaux sociaux, de parler mode, parler lifestyle, puis parler aussi... de sujets un peu plus politiques, qui pouvaient aussi parfois diviser par rapport au racisme, par rapport à plein de choses. Et je me suis construite une petite communauté trop stylée. Je suis à la fois influenceuse, mannequin, j'ai une agence de consulting où j'aide des marques sur justement la stratégie branding, commercial, ce que je pouvais faire dans le passé. Et j'ai aussi réalisé avec France TV un film qui s'appelle Né quelque part et qui parle de mon adoption.
- Speaker #0
Ok, ça me permet de rebondir sur d'où tu viens.
- Speaker #1
Alors du coup, moi je suis née au Sénégal, à Dakar. Et à l'âge de 3 mois, j'ai été abandonnée. Donc j'étais adoptée. C'est ça la belle histoire. Et j'ai grandi dans le nord de la France. Avec une famille vraiment... saine, bienveillante et aimante, surtout.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu en retires de cette double nationalité ?
- Speaker #1
En fait, pendant très longtemps, ça n'a même pas été un sujet. Parce que j'étais française, tu sais, j'ai grandi sans trop me poser de questions en toute franchise. C'est plus tard, clairement, en vieillissant, passant le cap des 30 ans, et puis aussi pendant le Covid. ce qui m'a permis de... De toute façon, on avait le temps de faire un petit peu d'introspection à cette période-là. Donc, je t'avoue que pas mal de questions me sont venues, à juste titre, où j'étais en mode, mais OK, là, j'arrive à des âges où mes amis deviennent maires. Et puis, bon, politiquement, en France, il y avait eu pas mal de sujets identitaires qui étaient posés sur la table. Donc voilà, ça m'a travaillé un petit peu et je me suis dit, mais en fait, ce serait peut-être bien de savoir vraiment d'où tu viens.
- Speaker #0
Et en 2020, t'as quel âge ?
- Speaker #1
En 2020, j'ai 29 ans. Et je pense que c'est clairement à ce moment-là que les questions me sont venues et où je me suis dit vraiment que c'était nécessaire d'aller diguer un petit peu le passé.
- Speaker #0
Qu'est-ce que t'en as retiré de ça ?
- Speaker #1
Alors... Pourquoi c'est bien de vivre dans le déni ? C'est bien.
- Speaker #0
Vente de déni,
- Speaker #1
c'est ça ? Je sais bien de ne pas trop se poser de questions, de vivre dans une vie qu'on s'est construite et qui est bien. Non, non, au-delà de ça...
- Speaker #0
Quand tu parles de déni, c'est déni de quoi ?
- Speaker #1
Alors, déni, c'est... Attention. Quand je dis déni, c'est plutôt d'un passé que je ne connais pas et qui me faisait aussi un petit peu peur. C'est mieux parfois de ne pas savoir. Et je pense que je ne voulais pas trop me poser de questions parce que je n'avais pas forcément envie de connaître les réponses. Et quand je parle de déni, c'est ça.
- Speaker #0
Quand tu parles de passé, c'est le passé de qui ?
- Speaker #1
Alors le mien, c'est-à-dire d'enfants abandonnés, c'est-à-dire du coup, mais qui sont mes géniteurs ? Et puis, quelle est la culture sénégalaise ? Et puis mon ethnie aussi. Au-delà de ça, le Sénégal, c'est un pays qui est... justement qui est composé d'un ensemble d'ethnies différentes, belles mais différentes, du coup qui est mon ethnie ? Voilà, un milliard de questions qui sont venues, et comme je le disais, à juste titre, et de toute façon, ma mère m'avait dit qu'adolescente, même enfant, parfois je posais quelques questions.
- Speaker #0
C'était quoi ces questions ?
- Speaker #1
D'où je venais ? Pourquoi j'avais été adoptée ? Pourquoi j'avais été abandonnée ? Des questions normales, je pense.
- Speaker #0
Clairement, sur ses origines.
- Speaker #1
Tu vois. Et puis surtout, à quoi ressemblait... Ça ressemblait à quoi, de jeûner ? Vraiment, je suis quelqu'un de très visuel, j'avais besoin de poser des images sur mon pays d'origine.
- Speaker #0
Et entre ce que tu as pu imaginer, parce qu'on se construit une histoire quand on n'y est pas allé, et ce voyage que tu as fait par ce reportage avec France TV, quelle a été justement la différence entre les deux, entre ce que tu as pu imaginer et ce que tu as rencontré ?
- Speaker #1
Ce qui est super, c'est que j'y suis retournée au Sénégal, mais j'étais petite. J'avais 4 ans et quelques. Mais j'ai quand même des flashs. Je ne peux pas dire des souvenirs, mais j'ai des flashs, des images, des odeurs. J'y suis retournée pour adopter mon petit frère. Et puis, mes parents avaient décidé d'écrire des journaux, des cahiers de mort. quand ils nous ont adoptés, mon frère et moi. Et donc, du coup, ils ont su retranscrire tout ce qu'ils avaient pu vivre, ressentir lors de ces voyages. Donc, du coup, entre moi, mon petit voyage de trois semaines quand on allait chercher mon petit frère, mais aussi à travers les écrits de mes parents, je m'étais constituée un petit monde. Et au final, et puis aussi, il y avait des photos. Attention, mes parents ont pris un milliard de photos.
- Speaker #0
C'est génial ce qu'ont fait tes parents.
- Speaker #1
Oui, c'est important.
- Speaker #0
On pourrait travailler dans le reportage, en une heure. En fait, quelque part, on pourrait comparer ça à la gestation. Oui. En fait.
- Speaker #1
Oui. C'était... Et je les ai remerciés pour ce boulot d'archive de fou, quoi. Ma mère, d'ailleurs, quand elle était étudiante, avait travaillé aux archives nationales. Elle lui a dit, maman, t'as pris ça, t'as gardé. quelques skills de cette époque. Mais non, au-delà de ça, c'était pour eux. Ils ont toujours documenté les choses. Mais quand ils partaient en vacances, on devait faire des cahiers de vacances, se garder les petits tickets d'entrée des musées, prendre des photos. On a toujours fait ça, même étant gamin. Les trois enfants, mes parents. Ça a toujours été en eux, dans leur façon d'être, tout ça. Et du coup, ça va beaucoup aider moi à me créer un monde aussi, à me créer une image de cet endroit, de ce fameux point d'interrogation du « tu viens d'où ? » . Donc du coup, quand j'y suis allée…
- Speaker #0
C'était quand ?
- Speaker #1
C'était en novembre 2022. Donc tu as 31 ans. Exactement. Exactement l'âge de ma mère quand elle est venue me chercher.
- Speaker #0
Symboliquement, c'est fort.
- Speaker #1
C'est fort. Papa avait 32. C'est un lien. mais donc du coup c'est ce que tu dis d'ailleurs dans le reportage que je suis là on avait le même âge c'est ça j'y retourne en ayant leur âge et quelque part en fait tu y vas pour aller rencontrer le poupon c'est ça et toi tu y retournes dans un objectif équivalent complètement complètement et moi j'y crois au fait que Merci. Quand c'est fait avec le cœur, ça fonctionne. Tu vois, ça... C'est toujours de notre côté, quoi. Et donc, du coup, quand je suis retournée, tu vois, eh bien, j'avais une image un petit peu, du coup, concrète de ce que, à quoi ça ressemblait. En revanche, tout ce que je n'avais pas, c'était les énergies, les odeurs, les sensations. Bien sûr. Et ça, c'était une vraie claque. Oui. Ah, c'était fou. Il y avait une odeur, justement, quand j'ai débarqué, je me suis dit, cette odeur, je la connais. Elle m'est familière. Et ça, c'était fou. Je ne peux pas la décrire, mais cette odeur, je la connaissais.
- Speaker #0
Mais tu ne l'avais jamais sentie auparavant ?
- Speaker #1
Eh bien, si, parce que je l'ai sentie pendant neuf mois dans le ventre de ma génitrice. Je l'ai sentie dans les trois premiers mois de vie. Je l'ai ressentie quand je suis allée chercher mon petit-père en Afrique. Et si cette odeur, ça me faisait un peu genre, bon retour à la maison, welcome back quoi. Et ça, c'était assez bien mieux.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu as ressenti ça ?
- Speaker #1
Eh bien, du coup, déjà que je me sens, bon, moi je me sentais complètement, c'est marrant, je ne me sens plus du tout aujourd'hui, mais je me sentais étrangère à toute chose. Genre, c'était la première fois que je remontais dans un avion où il n'y avait que des noirs dedans. Du coup, moi, ce n'était même plus un sujet. Je me fondais dans la basse. C'était vraiment en mode... Mais quelque part, j'avais l'impression d'être un peu... Un petit syndrome de l'imposteur, de ne pas être à ma place, d'être là, mais je ne faisais pas partie du crew. Et cette odeur, du coup, ça m'a dit... Non, bienvenue ! Pas de sujet, bienvenue chez toi. Tu vois, tu as l'impression d'être étrangère, mais non. Regarde le fait que cette odeur, cette part, t'es pas vraiment étrangère. Juste accepte le fait de renouer avec tout ça.
- Speaker #0
C'est fort. Et ce sentiment de welcome, qu'est-ce que ça a généré en toi ?
- Speaker #1
Un soulagement.
- Speaker #0
Un soulagement.
- Speaker #1
Un soulagement et du coup, un début de voyage où je me sentais un peu plus apaisée. J'étais terrorisée. Quand je suis montée dans l'avion en novembre 2022, je n'étais pas bien. Pourquoi ? Parce que j'avais peur des réponses que j'allais peut-être pouvoir trouver sur place. Peur d'être déçue. Parce que mine de rien, tu te crées une petite histoire aussi. Oui, c'est ça. Peur d'être déçue, peur de... De ne pas être bien accueilli ou genre mais écoute avec tes questions tu nous saoules, nous on n'a pas le temps, on a d'autres choses à gérer. Et ce qui fait sens, ce qui est normal tu vois. Je parlais du rythme à 10 000 à l'heure à Paris, le rythme aussi à 10 000 à l'heure à Dakar. Voilà, j'avais beaucoup d'appréhension. Ce welcome ça a été le soit tranquille, tu entames une journée, tu entames une aventure mais ça va bien se passer. Ça voulait me dire ça.
- Speaker #0
Cette ville d'où tu viens, t'en gardes quoi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, Dakar, aujourd'hui, je suis capable d'y aller pour faire du tourisme et pour faire aussi du business. Donc ça, c'est cool. Ça veut dire que j'ai soigné ces petites traumas, ces petites blessures d'avant. C'est une ville qui... C'est comme Paris, ça grouille de partout. C'est une ville qui ne dort jamais. Elle est plurielle. C'est du capital, quoi.
- Speaker #0
Mais ce que je veux dire, c'est qu'est-ce que... Justement, comme tu y as grandi pendant trois mois, après, tu as construit ta vie en France, mais de ce que tu gardes finalement en termes de valeur, d'éléments du Sénégal dans ta construction, dans l'adulte que tu es aujourd'hui, ce serait quoi ?
- Speaker #1
Moi, les trois mois de vie que j'ai fait là-bas, déjà, j'étais... un mini pouce. Et au-delà de ça, j'étais dans une bulle.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
J'étais dans une pouponnière qui est la pouponnière de la Médina. La Médina est un quartier à Dakar qui était juste d'ailleurs à côté de l'hôpital où je suis née. C'est vraiment un cocon. On a une nourrice qui nous est attitrée qui s'occupe de trois à quatre enfants. On prend soin de nous, on nous nourrit, on nous caline, on nous berce, on nous lave. C'est un petit cocon. un endroit dans la ville. Et c'est marrant parce que, enfin, marrant non, mais Dakar, le Sénégal, à 97%, c'est un pays qui est musulman. Mais cet endroit est tenu par des sœurs catholiques. Du coup, moi, je suis née sous le rite musulman, mais une fois arrivée à la Pône-Ire, j'ai été baptisée. OK. Et c'est bien réglementé. C'est vraiment des femmes, des sœurs, qui gèrent ça parfaitement. très bien organisée, c'est rythmé, c'est une... Il n'y a rien à dire. L'organisation est parfaite. Donc du coup, ce qui me fait rire, c'est que quand on sort de là, de cette pouponnière, pour y être allée plusieurs fois maintenant, Dakar à côté, c'est chaos. Tu vois ? Ça va vite, ça tourne partout, tu as les universités, tu as les hôpitaux pas loin, enfin c'est vraiment... Je vous en prie, parce que c'est complètement dystopique. Donc du coup, ça représente un petit peu, ça représente aussi bien mon personnage. Entre deux Ausha chaque fois, entre deux cultures, entre deux rythmes. Je me suis retrouvée là-bas, j'étais genre, ouais, ok, ça fait sens. D'accord. Et les sœurs, à chaque fois, quand tu pars, elles sont là, merci d'être venue. Et hop, elles referment la porte. Mais elles sont prêtes à nous rire aussi très souvent parce qu'elles accueillent beaucoup de monde. Il y a beaucoup de dons qui sont faits à la pouponnière. Il y a pas mal de cercles de femmes qui s'y retrouvent. C'est un endroit aussi qui ouvre ses portes. Mais elles savent refermer les barrières et être dans leur univers aussi. Ce qui fait sens, c'est vraiment, je t'assure, tu rentres dans cet endroit, tu entends les oiseaux, c'est calme, c'est silencieux parce qu'il faut respecter les bébés qui dorment. Bien sûr. Tu vois ? Et... C'est un endroit qui est très rassurant.
- Speaker #0
Donc, quand tu y penses, c'est un lieu rassurant.
- Speaker #1
ultra rassurant. Et au final, pour ma construction, moi, personnelle, mais ça a été une chance d'être recueillie et protégée dans un endroit comme celui-ci.
- Speaker #0
Tout à l'heure, tu as dit « J'ai été abandonnée à trois mois et j'ai été adoptée. » Mais en fait, ce n'est pas tout à fait ça.
- Speaker #1
Alors, en fait, non. J'ai été abandonnée à 48 heures de vie.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Suite à ça, il y a eu une enquête qui a été faite. C'est normal, en mode, attendez, cet enfant, il appartient à qui ? Donc, du coup, une enquête a été faite. Ma génétrice, elle a accouché sous un faux nom. Elle avait donné aussi une fausse adresse. Donc, du coup, j'ai été rapidement déclarée abandonnée. Et suite à ça, j'ai été prise en charge au sein de la pouponnière de la Médina, très rapidement. Et mes parents débarquaient dès qu'ils ont pu, dès qu'ils ont été... autorisés à venir. Ils sont sautés dans le premier avion et ils sont arrivés. J'avais trop le temps.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
en fait, il y a ce cocon au milieu du tumulte de la vie qui te parle aujourd'hui, qui fait quoi avec ta vie actuelle ? Et petite, t'étais où ?
- Speaker #1
Petite ? J'ai grandi dans le Nord, moi. J'ai grandi dans la campagne du Nord de la France. Donc,
- Speaker #0
t'as retrouvé les petits oiseaux ? De ta peau peau,
- Speaker #1
d'ailleurs. Ah, mais plus que ça. C'est-à-dire que moi, j'ai en plus de ça ma petite sœur, du coup, pour le fun fact, ma mère a réussi à tomber enceinte, au final. Donc, elle a adopté ses deux premiers enfants et au final, ma petite sœur a débarqué. Et ce n'était pas prévu du tout. Ma petite sœur est une femme formidable, qui est sage-femme, d'ailleurs. Donc, tu vois comme quoi, c'est fou.
- Speaker #0
Il y a l'histoire familiale.
- Speaker #1
Non, mais truc de dingue. Et au final, il fallait faire de la place pour la petite troisième qui avait décidé de débarquer. Donc moi, j'ai eu la chambre de tout en haut. Et dès que j'ai ouvert les Vélux pour aérer ma chambre, parce que c'était le matin et qu'il fallait aller à l'école, j'entendais les oiseaux. Et j'ai toujours grandi avec... Mais vraiment, je t'assure que moi, j'ai été réveillée par ces bruits-là. Et c'est un luxe absolu. J'en ai voulu à mes parents de vivre à la campagne pendant longtemps, parce qu'on était loin de toute chose. Mais en fait, mon Dieu, c'était génial. On respirait un air pur. Enfin, franchement, c'est assez idyllique, quoi. Là, bon, je l'ai à Paris parce que ma chambre donne sur une cour et qu'on a des arbres gigantesques, ce qui est une chance absolue. Mais du coup, je trouve ça génial parce que j'entends les oiseaux aussi le matin. Mais non, toute mon enfance, moi, j'ai grandi dans le nord. Dans le nord de la France, à la campagne.
- Speaker #0
Et alors, tu t'es construite dans cette famille, dans le Nord, à la campagne ?
- Speaker #1
Eh bien, nous, c'est deux parents-profs qui sont désormais à la retraite, mais deux parents-profs, pédagogie freinée. C'est quoi la pédagogie ? La pédagogie freinée, c'est une pédagogie où tu recentres l'enfant. L'enfant a un rôle. L'enfant, il est partie prenante. L'enfant, tu l'inclus. Tu vois, donc tu l'écoutes aussi. Tout doux, c'est cahier d'écriture. qu'il y ait de libres expressions, des réunions en classe où on parle d'actualité, où chacun a sa voix, chacun a son moment. L'enfant est une personne. L'enfant est une personne. Et au sein de la classe, chacun a un rôle. C'est cool, cette pédagogie-là. J'ai demandé d'ailleurs, moi, ma mère, je ne suis pas encore maman, mais j'ai dit genre, maman, est-ce qu'à Paris, il y a des écoles pédagogiques, je vais me freiner à midi. Et du coup, ça voudrait que je regarde dans le mouvement. C'est un mouvement, le mouvement Frédéric. Et donc, j'ai grandi. Ma mère, justement, du coup, c'est les amis des parents. Il y avait beaucoup de profs qui étaient de ce même mouvement. Et toute ma scolarité, ils ont essayé de nous placer avec leurs copains. Et franchement, je ne veux pas faire la publicité. De toute façon, on ne peut pas faire la pub d'un mouvement. C'est une méthode d'éducation, une façon. qui est saine, qui est bienveillante et où en fait on te fait de la place, tu es important. Et punaise, pour un enfant qui est adopté, je trouve ça pas mal. Tu vois ? Bien sûr, d'autant plus. Tu la vois au chapitre, on t'écoute.
- Speaker #0
Tu parles beaucoup de choses saines, c'est important pour toi ?
- Speaker #1
C'est complètement important, oui. Tu vois, on rigolait tout à l'heure quand je suis arrivée, tu m'as dit ça va ? Ouais, ça va. Mais je me suis embrouillée avec mon mec là, il vole. Pourquoi je t'en ai parlé ? Parce que pour moi, du coup... J'aime bien arriver dans un endroit où c'est smooth, où les énergies sont bonnes. Et tu vois, le fait que je te dise « Ah, je me suis embrouillée » , c'est parce que ça venait un petit peu brouiller les bonnes énergies, brouiller le côté sain. Et en fait, oui, pour moi, le sain est important, que ce soit dans mon couple, que ce soit avec mes amis, que ce soit avec ma famille. C'est ultra important, un environnement sain. Pourquoi ? Parce que je pense que quand je suis née, c'était pas sain du tout. Les neuf mois dans le ventre de ma génitrice, pour en arriver là, c'était un peu compliqué. Mais même au-delà de ça, adolescente, j'ai eu quelques relations amoureuses un peu toxiques. Sinon, ce n'est pas fun. Le monde est suffisamment compliqué pour refuser le sain. Ça fait du bien. Les gens bienveillants, c'est bien de s'entourer de personnes qui nous tirent vers le haut, mais de personnes aussi qui sont bien avec elles-mêmes, qui s'aiment suffisamment pour t'aimer toi aussi. Moi, j'ai toujours fait ultra attention à partir d'un certain âge de ça, de mon entourage, de mon environnement professionnel aussi. C'est ultra important. Et dans le sein, c'est marrant, mais il y a aussi surtout le mot communication. Je suis en une famille où, comme tu peux le voir, on a toujours écrit, on a toujours communiqué, ce qui rend les choses peut-être plus fluides. Et donc, quand les choses sont plus fluides, c'est plus, encore une fois, c'est un peu too much, mais c'est plus simple. Et oui, au final, sans m'en rendre compte, c'est un mot que j'utilise beaucoup dans mon vocabulaire.
- Speaker #0
Mais ce que j'entends, c'est qu'il y a aussi ce mot qui est très étroitement lié à l'amour.
- Speaker #1
Ah oui. Ah oui. Ah oui, enfin. Parce que c'est un tout, si tu t'aimes toi, si tu es bien dans tes baskets, si tu es aligné, si c'est ça, alors du coup, tu peux rendre aux autres, tu peux donner aux autres, tu peux faire de l'espace. Et moi, je le vois à chaque fois dans mes relations pro, encore une fois, amicales, amoureuses, professionnelles, à chaque fois, quand ça n'allait pas bien, c'est parce que c'est un problème de personne, tu vois. Un problème de personne. C'est soit une personne qui ne va pas bien ou aussi qui ne s'aime pas suffisamment. À chaque fois, c'est lié. C'est complètement lié.
- Speaker #0
Quand est-ce que tu as eu ce déclic-là ?
- Speaker #1
Quand j'ai décidé de m'écouter, vraiment.
- Speaker #0
Et tu sais ce qui a provoqué cette décision ?
- Speaker #1
Oui, ça a été une rupture amoureuse chaotique.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Ciao ! Le fait d'avoir été abandonnée pendant très longtemps, je voulais plaire à tout le monde. Et je voulais surtout qu'on existait à un milliard de pourcents, prouver aux gens que je pouvais le faire. Que j'étais capable de le faire parce que si je suis capable de le faire, alors je suis capable d'être aimée. Bon Dieu, ça a été l'enfer. Pendant longtemps, mes relations amoureuses, ça a été une suite d'échecs. puisque je ne cherchais pas les bonnes choses. Et donc, du coup, je n'allais pas vers les bonnes personnes.
- Speaker #0
Et puis, quand on essaye trop de coller à ce que l'autre atteint, on n'est pas soi-même. Non. Et donc, on ne montre pas ce qu'on est. Et donc, on ne peut pas être aimé.
- Speaker #1
Complètement. Et je me suis oubliée. Moi, il y a eu quelques relations, je me suis dit, je me suis bien oubliée dans l'histoire. Et ça a été un déclic où j'ai vraiment été très triste. J'ai touché vraiment le fond. C'est un peu... C'est un petit peu... En plus de ça, moi, je suis une vraie capricorne, très théra-théâtre, très pragmatique. Parfois, on peut me prendre pour une personne très froide et très insensible, mais ça, c'est ma carapace. Mais je veux dire par là que j'ai vraiment touché le front et je me suis dit, hé, mais Lise, plus jamais. Maintenant, tu t'écoutes. Le fait d'avoir ce besoin comme ça, d'être aimée, d'être validée, d'être tout ça, gère deux, trois traumas qui ne sont pas gérés. Pose-toi les bonnes questions. Je suis très exigeante avec moi, attention.
- Speaker #0
Ça ne s'entend pas du tout.
- Speaker #1
Ça a été utile quand j'ai fait du sport à un certain niveau. C'était cool d'être comme ça aussi. Mais voilà, je me suis dit... C'était quoi son sport ? Je faisais du 400 mètres. J'étais fan de ça, c'était trop. Mais voilà, je me suis dit non, non, on s'écoute maintenant. Aime-toi un peu plus, d'accord ? Fais-toi confiance et on y va, quoi. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit non, let's go.
- Speaker #0
Dans le fond, qu'est-ce que tu as donné à cet enfant pour qu'elle se dise que oui, elle est aimée ?
- Speaker #1
Je lui ai dit, on va entreprendre un voyage. Je vais te tenir par la main, fais-moi confiance. Et je vais te montrer que depuis le jour 1, il n'y a eu que de l'amour. C'est à ce moment-là où je me suis dit, il est temps de le faire. Il est temps de le faire pour moi, pour mes proches aussi. Parce qu'être plus apaisée, on est plus... On est quelqu'un de mieux. Et puis au-delà de ça... mon envie d'être mère. Et il était hors de question que je me balade avec des petits traumas comme ça et puis des zones d'ombre assez énormes parce que mes enfants ne sont pas encore là, mais je leur dois des réponses, quoi. Oui. Tu vois ?
- Speaker #0
Oui. Ce que tu leur dois, déjà, toi, tu en as besoin. Donc, c'est déjà par là qu'on passe.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et alors, si je comprends bien... Il y a eu une bascule, un pas de côté, on est là pour parler aussi du pas de côté, aux alentours de ta trentaine.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
J'ai l'impression qu'il y a un peu tout qui a bougé, où tu changes de métier.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Tu voyages vers tes origines, tu prends la petite fille par l'amener. Il y a tout ça qui se passe à ce moment-là. Tu dis que c'est suite donc à... à cette rupture terrible. J'imagine qu'il y a plusieurs éléments. Parce qu'on voit qu'il y a tout un processus qui s'étale sur trois ans, à peu près, sur deux ans.
- Speaker #1
Des rencontres.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Des rencontres, et au-delà de ça, dans mon travail, en fait, je m'étais prouvée. J'ai tout le temps été très carriériste. Tu vois, aujourd'hui, si tu écoutais... la liste de 25 ans. Bon bah hop, j'avais mon diplôme en poche, je menais une carrière dans le milieu commercial où j'étais bonne dans ce que je faisais. J'étais là pour devenir directrice commerciale, enfin j'avais des gros projets, j'étais très carriériste. Et le fait d'avoir dit au revoir à tout ça, déjà ça a été un premier move. J'imagine. Je me suis dit non, non, il y a une vie de troubadour qui t'attend à côté, qui mérite d'être vécue. de connaître cette vie de freelance, d'incertitude et de grande détresse parfois aussi. Mais c'était bien parce que j'ai renoué avec mon côté vulnérable et fragile. Et ça, c'était bien. Du coup, ça m'a amenée à faire des rencontres, à oser certaines choses, à avoir peur, à me poser de grandes questions existentielles. Du coup, le fait que je fasse tout ça dans le milieu pro, ça a forcément impacté la personne que je suis. Et je me suis autorisée certaines expériences. À me dire, maintenant que j'ai fait le grand saut, autant aller aussi faire le grand saut moi personnellement. Tout est lié. Avant, c'était vraiment, je t'assure, tout était tracé, plan de vie à 10 ans, stabilité financière. Je monte les échelons et en fait j'ai tout envoyé, j'ai tout envoyé par les...
- Speaker #0
Pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que je crois qu'au fond de moi ça m'appelait.
- Speaker #0
Ça c'est la vie de troubadour ?
- Speaker #1
Cette vie de troubadour et le fait de renouer avec mes origines, ça m'appelait, c'était très puissant. Et c'est marrant parce que quand je suis arrivée au Sénégal, je me suis trompée d'adresse forcément. Je me suis retrouvée dans un espèce d'hôtel qui n'a absolument pas réservé. L'appart que j'avais réservé était quelques kilomètres plus loin. Mais j'ai fait la rencontre d'un bagagiste qui vient de la même ethnie que moi, qui sont les Peuls. Et qui m'a dit, c'est puissant, c'est tellement puissant que ça t'a appelé. Il a dit en tout cas, il n'est jamais trop tard pour apprendre. Bienvenue chez toi.
- Speaker #0
Il y a une connexion qui s'est faite.
- Speaker #1
Ta-dam !
- Speaker #0
Oui. Pour ceux qui ne connaissent pas cette ethnie, est-ce que tu pourrais en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Alors les Peuls, c'est une ethnie nomade, qui est principalement dans l'Afrique de l'Ouest. On peut les retrouver aussi en Éthiopie, on va les retrouver en Afrique du Sud, enfin voilà, c'est des grands voyageurs, c'est des éleveurs aussi, éleveurs de chèvres, ils sont très foncés de peau.
- Speaker #0
avec un nez qui les caractérise, ce fameux nez.
- Speaker #1
Tu le qualifierais comment, ce nez ?
- Speaker #0
En fait, moi, mon nez, je me trouvais... J'ai toujours trouvé particulier parce que je ne retrouvais pas... Quand je croisais des personnes noires, je ne retrouvais pas ce nez-là. Chez l'Apple, quand j'y suis allée, je me suis dit « Ah, je comprends ! » Et c'est un nez, je te sache sûre, c'est un nez très caractéristique. Et au-delà de ça, c'est vraiment une ethnie qui a sa propre langue. sa propre culture, qui met aussi, ce sont des gens qui s'apprêtent, toujours très élégants, beaucoup de bijoux. Du coup, je suis genre, ah,
- Speaker #1
ça me parle,
- Speaker #0
ça, ça vient de là. Et puis, très drôle, le plus drôle, je crois, c'est quand je suis allée au Sénégal pour des raisons pratiques, clairement. Je m'étais tressée et j'allais voir ma coiffeuse en me disant, là, j'ai envie d'avoir des tresses collées, mais faire quand même une Julie, queue de cheval derrière, toujours en tresse. Et j'ai vu ce dessin sur Pinterest, j'ai cherché pendant des heures, je l'adore, il est trop beau. Donc elle me l'a fait et je suis allée en Afrique, au Sénégal, tranquille. Et le chef du village a dit, tu te rends compte, tu as une coiffure typiquement peule. C'est des seins, c'est de chez nous.
- Speaker #1
Exceptionnel.
- Speaker #0
Je ne savais pas quoi répondre, je n'ai rien dit. J'étais abasourdie.
- Speaker #1
Ça m'émeut. beaucoup ce que tu es en train de dire. Il y a quelque chose d'une profondeur très émouvante.
- Speaker #0
Est-ce que ce bagage, je n'oublierai jamais ce qu'il m'a dit, c'était tellement fort que ça t'a appelé. C'est exactement ça.
- Speaker #1
Ce ça qui t'a appelé, ce ça dont il parle, tu dirais que c'est quoi ?
- Speaker #0
On arrive dans un domaine où beaucoup de gens, soit on y croit, soit on n'y croit pas. Mais pour moi, tout est une question d'énergie et de transmission. Je fais en ce moment ce travail d'ailleurs. Il y a des choses qu'on ne peut pas... Que l'œil humain, que la croyance humaine pure, normale, scientifique, ne voit pas et ne croit pas. Mais je crois qu'il y a... au-delà de l'explication rationnelle. Ce ça, c'est ça. Et je l'ai senti d'ailleurs. Mais je le sentais dans mes tripules. Il y avait quelque chose, et je suis allée consulter à un moment donné, tu sais, j'avais souvent très mal au ventre, des problèmes ORL, et à chaque fois, j'allais voir ces professionnels de santé et qui me disaient, mais vous allez très bien. Je me dis, attendez, ce n'est pas normal. J'ai des barres à la tête, j'ai le ventre en vrac. Parfois, je dois être dans le noir parce que je pense trop, j'ai des douleurs, des migraines. Je n'ai jamais été migraineuse. Et en fait, c'était juste un écoute-toi, recentre en termes d'énergie, viens travailler tout ça aussi et comprends, il y a quelque chose qui t'appelle. Voilà,
- Speaker #1
tes racines.
- Speaker #0
Complètement, complètement. Et aussi, ça, ça fait aussi partie de la magie du continent africain, c'est que c'est une terre riche, riche en termes de richesse, que ce soit pour le coup minière, mais riche aussi en termes d'énergie et de spiritualité. et je pense que pendant très longtemps quand je te parlais de moi de petite nana qui avait fait ses études super, enfin voilà, j'avais réussi mes examens haut la main, très carriériste, etc. J'étais dans le côté très pragmatique, rationnel, parce que c'est rassurant.
- Speaker #1
De contrôler, ça rassure.
- Speaker #0
C'est super, mais il y avait aussi une autre partie de moi qui a toujours été très spirituelle. Et j'avais jamais trop développé ça, ni je m'étais trop intéressée, mais je sentais... J'ai toujours cru, si tu veux, et après, encore une fois, c'est chacun ses croyances, mais moi, j'ai toujours cru au karma, aux énergies, au destin. Ce qui doit se faire, se fait. J'ai toujours cru au fait de manifester les choses. Il y avait beaucoup de choses comme ça où je me disais mais c'est bizarre que je rejouerais à des choses comme ça et je puisse y croire, tu vois.
- Speaker #1
Parce que c'était accueilli comment, ça, dans ta famille ?
- Speaker #0
Complètement OK. Tu vois, j'ai ma mère qui a longtemps fait du Reiki.
- Speaker #1
Oui, donc ça fait partie de ton éducation ?
- Speaker #0
Complètement. Mon père peut-être un peu moins, mais parce que pour des raisons... personnelle et d'enfance, c'est bien aussi de se raccrocher à des choses qui sont rationnelles. Mais du coup ma mère m'a toujours soutenue au final là dedans, quand je lui en parlais un peu, elle était là « oui oui, oui oui » . Et du coup là maintenant aujourd'hui je travaille, je suis suivie par un kinésiologue qui est exceptionnel aussi. et qui me tient la main. Moi au final je crois qu'on a toujours besoin de me tenir la main, qui me tient la main pour faire tout ce travail-là.
- Speaker #1
Tu vois, c'est intéressant la façon dont tu as parlé de ta famille et la façon dont tu parles du peuple dont tu es originaire. Il y a quelque chose qui ressemble. Il y a les éleveurs et il y a les instituteurs qui élèvent aussi. Tu vois, il y a des valeurs en termes de fonctionnement qui se rejoignent beaucoup. Et quand tu parles de cette famille, de cette spiritualité, quand tu parles de ta famille, mais enfin, c'est pas juste la famille nucléaire, tu parles de toute la famille de la pédagogie freinée. tu vois c'est un peuple quoi de la même façon sauf qu'on l'appelle pas comme ça en France mais tu vois c'est assez intéressant comme il y a des choses qui font écho dans tes cellules et la famille qui t'a élevée qui t'a fait grandir qui
- Speaker #0
t'aime c'est assez intéressant de voir ce parallèle ah non mais moi j'y crois et de toute façon je crois aussi comment dirais-je Hum Je suis arrivée aussi au sein de ma famille pour une bonne raison. C'était eux et personne d'autre. Et au final, je ne suis pas non plus ultra âge, mais du haut de mes 34 ans, la vie me l'a toujours un peu prouvé. Ce qui doit se faire, se fait. Et ça se fait pour une bonne raison. Mais on le sait, parfois il faut du temps pour se dire « Ah d'accord, c'est pour ça, c'est pour ça que ça s'est fait. D'accord, ok. »
- Speaker #1
Et alors justement, si la Lise adulte pouvait aller voir la petite Lise, qu'est-ce que tu aurais envie de lui dire ?
- Speaker #0
Là, je me vois petite et je vois la Lise encore plus âgée, à 60 ans, qui me le dit. C'est ça ce que je vois. Essaye, de toute façon, ça va être bien terminé.
- Speaker #1
C'est ce que tu as trouvé ? que tu as parlé beaucoup de prouver et c'est quelque chose que tu as mis en place justement lors de cette bascule. Tu as décidé de démissionner de ton job pour en créer un autre, enfin plusieurs autres. Qu'est-ce que tu as allé chercher en toi pour l'acter ?
- Speaker #0
Encore une fois, je vais prouver que je suis capable de le faire. Mais cette fois-ci, pas aux autres, à moi. je vais me prouver que je suis capable d'être heureuse de faire les choses de faire les choses qu'on aime de faire des choses qu'on aime avec des gens super moi du coup j'aime pas cette phrase parce qu'elle me saoulait à l'époque, oui, trouve un travail qui est ta passion et tu n'auras pas l'impression de travailler bon,
- Speaker #1
bah c'est vrai finalement en fait c'est vrai en fait tu saoulais cette phrase Merci.
- Speaker #0
Mais parce que moi, je suis à genre mes phrases un peu toutes faites, les citations à la noix. Mais c'est vrai, en fait. Et c'est d'ailleurs un petit problème parce que je ne savais pas à une époque m'accorder des temps de pause.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Parce que dans cette vie de troubadour, dans cette vie de freelance, si tu ne travailles pas, l'argent ne rentre pas. Tu vois, si tu te lèves pas le matin, si tu t'actives pas, y'a rien. Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Y'a pas le patron qui t'appelle pour te dire t'es où ? Ah non !
- Speaker #0
Et moi du coup parfois, c'est en mode petite source d'angoisse. À te dire, en fait potentiellement je vais pas pouvoir payer mon loyer l'année prochaine. Ou en fait, mais si ! Mais si ! Et encore une fois, ça c'était l'autre liste, parce que je me parle beaucoup. Je suis quelqu'un, je... Je me parle même parfois à voix haute, ce qui peut être assez effrayant. Mais encore une fois, ça se prouve. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un dans ma vie qui a travaillé dur avec des objectifs clairs. de la bonne façon et qui n'a pas réussi. Et quand je dis réussi, ce n'est pas être millionnaire. C'est réussir, réussir à être bien dans sa vie, à subvenir à ses besoins, à se faire des kiffs quand ça veut se faire des kiffs, à partir en vacances. Je ne connais personne qui travaille où ça ne fonctionne pas. Et si ça ne fonctionne pas, c'est que c'est quelqu'un d'une personne qui n'est pas suffisamment bien entourée ou à qui on a donné de mauvais conseils. Mais sinon, pour tout le reste, j'en connais aucun. Et c'est des petites phrases que je pouvais me répéter dans mes moments de down. On m'a dit, go, go. On récolte toujours ce que l'on s'aime. Là, tu as semé des trucs de fou, tu as récolté des trucs de fou. Patience. Et ça, en fait, je pense que ça m'a appris beaucoup de choses. Depuis quatre ans, le fait de travailler pour ma pomme, ça m'a appris beaucoup de choses. Et ça permet la patience, la persévérance. Et aussi... Dans nos formations de commerciaux, on pouvait se dire, un non n'est pas un non. Eh bien, écoutez, si, d'accord ? Parfois, un non, c'est non. Et puis, il ne faut pas s'acheter. Ça m'a appris ça aussi. Le fait de comprendre en face ce qui se passe, d'être vraiment dans un dialogue, parce qu'au final, c'est que de l'humain. Au quotidien, je gère que de l'humain. Et je pense que ça m'a appris ça. meilleure écoute, meilleure écoute de ma petite personne mais aussi des autres. Comprendre qu'en fait, ce deal-là aujourd'hui, ce client consulting, je ne vais pas le signer aujourd'hui parce qu'en fait, là, dans sa famille, ça ne se passe pas bien. La personne, elle ne va pas bien. Donc, elle ne va pas être OK de travailler sur elle, de devoir me rendre des choses, de prendre le temps parce que là, en ce moment, elle a d'autres... elle a d'autres choses à faire qui sont bien plus urgentes, qui relèvent de elle, de sa base. Donc du coup, ce n'est pas grave. Je l'écoute, la personne qui me parle, en mode « Ouais, là, je dois avancer dans mon business, mais là, ça ne se passe pas en ce moment dans ma famille. Là, je suis en train de divorcer. » Et ce genre de personne, ce n'est pas de souci. On se retrouve dans quelques mois. Tu me fais signe, je suis là. La commerciale d'avant, ça aurait été un « Non, non, non, non. Un deal est un deal. On signe. » Et on ne fait pas de gestes commerciaux. On avance. Un deal est un deal. Là, en fait, ça... Enfin, voilà. Je pense que j'ai gagné aussi un petit peu plus en humilité. Et puis aussi, tu priorises, quoi. Qu'est-ce qui est vraiment important ? À la fin de la journée, quand tu vas te coucher, là, tu sais. Quand ton mec dort, là, à côté, et que t'es toute seule, vraiment, dans tes pensées. Moi, la question que je me pose tous les soirs, c'est est-ce que t'es heureuse ou pas ? Et en tout cas, de Picard, la réponse est oui.
- Speaker #1
Donc c'est ça en fait, c'est la permission d'être heureuse, la permission de se laisser la place qu'on veut se laisser en fait.
- Speaker #0
Et au final, avant, je crois que j'étais pas heureuse quoi. Avant de savoir beaucoup de choses sur mon passé, savoir beaucoup de choses sur moi. J'ai vécu une super vie, j'ai des potes chambés. Au fond de moi, je pense que j'étais pas heureuse.
- Speaker #1
Aujourd'hui, qu'est-ce qui fait que dans ton quotidien, ça vibre ?
- Speaker #0
Je ne me mens pas, je suis complètement alignée. Je travaille dur, je ne compte pas les heures, mais si je le fais, c'est soit pour des projets avec des gens que je trouve géniaux. soit je prends du temps pour moi, je me permets de prendre du temps pour moi. Tu vois là, regarde, aujourd'hui on se parle, toi et moi, et c'était dans mon agenda et j'étais contente de venir te rejoindre parce que c'est un moment pour moi. Et je partage ce moment avec une personne que j'apprécie. Enfin tu vois, à chaque fois c'est... Il y a un sens, en fait, dans ce que je fais, il y a un sens. Et...
- Speaker #1
Je t'en remercie.
- Speaker #0
Et je pense que c'est ça qui me rend heureuse, en fait. C'est qu'à la fin de la journée, je fais plein de choses qui font sens. Et c'est le problème de notre génération aussi. Tu écouteras, les gens, c'est « moi, dans ma vie, je vais faire des choses qui font sens » . Mais c'est normal, en fait. C'est quoi ? C'est OK, ça. Bien sûr.
- Speaker #1
Donc, justement, à ces personnes qui voudraient faire comme tu l'as fait, pas de côté, une bascule, tu aurais quoi comme recommandation à leur donner ?
- Speaker #0
On est tous entrepreneurs. Mais alors, on a tous une édite jolie, on a tous plein d'idées. La différence entre un entrepreneur et quelqu'un qui ne l'est pas, je parle professionnellement. C'est le courage. Et il n'y a aucun jugement là-dedans. Si au final, on ne franchit pas le pas, c'est parce qu'il y a de bonnes raisons. Soit parce qu'on manque d'argent, soit parce qu'on manque de temps, soit parce qu'on a peur. Bref, tout ça, ça se travaille. Et en tout cas, essayez. Essayez et au pire du pire, ça ne le fera pas. mais tout ce que je peux vous dire c'est que vous n'aurez pas perdu de temps vous aurez appris des leçons vous aurez pris du temps pour vous et surtout vous aurez essayé et s'il y a bien une chose encore une fois que j'ai pu voir dans la vie c'est que quand on essaye on va se le dire entre nous en final on est fiers ok
- Speaker #1
moi j'ai envie de te proposer un exercice de visualisation ok si ça te va j'adore Merci.
- Speaker #0
challenge,
- Speaker #1
let's go donc l'idée c'est de se mettre dans une position confortable plutôt les pieds à plat pour laisser l'énergie circuler les mains posées sur les jambes c'est pas mal, ça fait en contact avec toi et bien confortable le dos dans le dossier moi je te regarde pas pour te laisser ton intimité dans ce temps d'introspection, ce temps de méditation quelque part Et si c'est ok pour toi, je vais t'inviter à fermer les yeux. Si ce n'est pas possible, tu peux les garder faire ce que tu veux. Et puis de prendre 2-3 respirations ventrales et profondes, afin de bien poser le calme à l'intérieur de toi. Et puis de te projeter dans 5 ans, en 2030. Dans un futur idéal. En 2030, où tout est possible, t'es où tu veux, avec qui tu veux, il y a zéro contrainte. Où es-tu ?
- Speaker #0
Je ne suis pas en France. Je suis avec ma famille. On est quatre,
- Speaker #1
plus Ilo.
- Speaker #0
Ilo, c'est le petit chien. Donc on est cinq. Mais on va bien.
- Speaker #1
Et vous êtes où ?
- Speaker #0
On est...
- Speaker #1
Est-ce que tu pourrais décrire ce que tu vois dans cet endroit idéal ? Il y a quoi autour de toi ?
- Speaker #0
On est sur du sable.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et puis ça joue, ça crie.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu vois ?
- Speaker #0
Je vois mon conjoint qui est là,
- Speaker #1
autour.
- Speaker #0
Je vois surtout deux enfants, mais je ne vois pas leur visage. Ilo qui fait des trous.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu sens ?
- Speaker #0
Bonheur. Légèreté.
- Speaker #1
Et en odeur ?
- Speaker #0
C'est marrant, la fleur d'oranger.
- Speaker #1
La fleur d'oranger. Donc, tu es sur le sable avec ton conjoint, vos deux enfants, si je comprends bien, puisque tu parles de famille, et votre chien. Ça, je veux vous... Ça crie et ça sent la fleur d'oranger, c'est ça ?
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des sensations physiques du vent ou le sable ou quelque chose ? Il fait chaud. Il fait chaud.
- Speaker #0
Il fait chaud. Il fait chaud, mais c'est agréable. C'est agréable parce que je vois de l'ombre, l'ombre d'un parasol. Donc, c'est que c'est étonnable, tu vois.
- Speaker #1
Et dans cette situation-là, c'est quoi ton rôle, ta mission à ce moment-là ?
- Speaker #0
Justement, c'est bizarre parce que moi, je suis juste là, j'observe.
- Speaker #1
Tu observes.
- Speaker #0
Je suis là. Je suis là parce que je vois tout ça de très près.
- Speaker #1
mais j'observe et si tu pouvais regarder d'un peu plus loin dans cette situation ce serait quoi ta mission de vie ta raison d'être sur cette Terre.
- Speaker #0
De rendre. De donner.
- Speaker #1
Donner. Comment te sens-tu avec cette mission de donner, là, dans l'instant ?
- Speaker #0
Alignée.
- Speaker #1
Alignée. Je vais t'inviter à respirer dans cette sensation-là, dans cette mission, sur cette plage, de bien profiter de cet instant-là, cet instant où tu te sens aligné. Et quand c'est ok pour toi, de... de reprendre quelques respirations profondes ventrales. Tu peux t'étirer et rouvrir les yeux et revenir avec moi dans cette pièce où il y a aussi du soleil aujourd'hui.
- Speaker #0
Toujours. Toujours le soleil.
- Speaker #1
N'hésite pas à remuer les pieds, les mains.
- Speaker #0
C'est marrant, les sensations.
- Speaker #1
Oui. Comment tu te sens, là ?
- Speaker #0
Il y a encore du chemin à parcourir.
- Speaker #1
Pour arriver là, si tu devais mettre des choses en place, des actions, des objectifs, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Déjà, tomber enceinte. Parce que... Voilà. Ensuite, continuer exactement ce qu'on est en train de faire. Mon conjoint comme moi. c'est-à-dire développer nos différentes activités pour soi je sais pas si c'était là où on va vivre ou si c'était un lieu de vacances mais en tous les cas ça veut dire qu'on est capable d'aller souffrir du sable et du soleil et que tout se passe bien tu vas voir que ce soit somnus donc non je dirais de continuer ce cheminement là qu'on est en train de faire tous les deux, et puis moi je te fais aussi de mon côté.
- Speaker #1
Parce qu'au final,
- Speaker #0
je pense que c'est ça, le vrai bonheur, c'est ça. C'est quand tu donnes, tu manques.
- Speaker #1
Eh bien, merci de m'avoir donné un peu de ton temps pour ce moment partagé ensemble.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Si tu pouvais garder trois mots de ce temps-là, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Ce serait partage, intime et bienveillant.
- Speaker #1
Ok. Merci encore.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Et à bientôt.
- Speaker #0
À très vite.