- Speaker #0
5% des abonnés qui payent pour...
- Speaker #1
Moins de 40 millions de...
- Speaker #0
Aujourd'hui, il faut capter l'attention des gens en 10 secondes, à toute vitesse. Je crois qu'il faut aussi faire confiance aux communautés et aux débats qui se jouent parfois en commentaire.
- Speaker #1
Parce que d'un côté, il y a les stats officielles, et puis d'un autre côté, ce que disent les entreprises et ce qu'elles vont faire.
- Speaker #2
Bonjour à tous, bienvenue dans Money Time. On est là tous les mercredis. On vous apporte votre dose d'informations économiques et financières, celles dont vous avez besoin pour prendre justement vos bonnes décisions d'investissement. Cette semaine, on parle de ce qui fait battre vos cœurs d'investisseurs et d'investisseuses. On parle de tech, on parle de bulles, on parle d'IA, on parle d'investissement. On sera avec un des spécialistes des marchés américains pour décrypter ce que les chiffres nous disent et ce qu'on peut faire jusqu'à la fin 2025. On parlera aussi d'influence financière et le rôle dans l'éducation financière. Est-ce que vous vous documentez sur Internet ? Est-ce que vous suivez des finfluenceurs, des finfluenceuses ? Qu'est-ce que ça dit de l'évolution de la finance ? On analysera ce sujet chaud. Et puis on parlera d'ETF. On verra que oui, vous pouvez lancer votre propre ETF. Presque. Je vous raconte ça dans l'émission. Pour réaliser ce programme, nous avons des invités 5 étoiles. Frédéric Tassin, l'expert des marchés boursiers américains, Dofi Invest sera avec nous. On sera également avec Léa Lejeune, cofondatrice du média Plan Cash. Et puis Amélie Aubry, une experte de la communication qui accompagne pas mal d'institutions financières. Voilà, c'est parti, c'est Money Time. Résultat record, capex délirant et un mot qu'on entend partout évidemment intelligence artificielle. On va se demander s'il y a bulles ou il n'y a pas bulles avec toi Frédéric Tassin. Bonjour Frédéric.
- Speaker #1
Bonjour Lorraine.
- Speaker #2
Tu es directeur gestion active globale et thématique chez Offi Invest Asset Management. On va le dire autrement, tu es le lecteur attentif des marchés et notamment des marchés américains et avec toi on va essayer de décrypter et de retenir ce qu'on peut faire en tant qu'investisseur particulier dans ce monde qui... et plein de bulles, de savon, en tout cas cette impression d'une énorme bubble. Donc question un peu simple, un peu binaire, est-ce qu'on est dans une bulle IA ou dans une forme de super cycle d'après toi ?
- Speaker #1
Alors on va se raccrocher à ce que l'on sait et à ce que des gens très intelligents nous racontent. En fait, quand on regarde la publication de résultats d'une botte comme Microsoft, pour mémoire, Microsoft dépense beaucoup d'argent pour héberger de l'IA, et lors de cette publication de résultats, Microsoft nous disait qu'il n'arrivait pas. à fournir la demande. La demande aujourd'hui est supérieure à l'offre, malgré le fait que ce qu'on appelle les hyperscalers, donc les Microsoft, Meta et autres, vont dépenser 350 milliards cette année, quasiment 500 milliards annoncés l'année prochaine. Donc il y a beaucoup d'argent effectivement qui est mis sur la table. Malgré cela, pour l'instant, ils n'arrivent pas à suivre l'offre. Et d'ailleurs, à l'occasion de cette publication des résultats, Microsoft déclare « je remets de l'argent sur la table tellement il y a de la demande » . Donc la filiale Azure de Microsoft croit de... 40 % par an au moment où on parle.
- Speaker #2
On remet de l'argent sur la table ou on rejette de l'argent dans un puits sans fonds ? On ne sait pas très bien quelle est l'image.
- Speaker #1
Pour l'instant, ce n'est pas encore un puits sans fonds, ça ne l'est pas, puisque concrètement, Core Wave a publié ses résultats hier, et même constat en fait, la demande pour l'instant est supérieure à l'offre.
- Speaker #2
Rappelle-nous ce que c'est Core Wave.
- Speaker #1
C'est une société qui fait de l'hébergement également. Donc on est face à des usages qui sont en train de changer. OpenAI, avec ChatGPT, est passé de zéro abonné il y a deux ans à 800 millions aujourd'hui. Donc ça croît à une vitesse extrêmement rapide. Et donc pour l'instant, ces usages, il faut les héberger. Donc il y a des entreprises qui mettent beaucoup d'argent sur la table pour pouvoir faire face à cette demande. Le sujet que l'on a, c'est comment on va le monétiser. Et c'est un petit peu ça aujourd'hui qui intrigue les marchés. C'est que certes, on a beaucoup de croissance. Les projets annoncés sont... Pharaonique, puisqu'au moment où on parle, à date, l'ensemble des projets mis bout à bout sur les cinq prochaines années, c'est 2,5 trillions de dollars d'investissement.
- Speaker #2
On parle beaucoup de capex, au sens, cet investissement qu'on va faire dans les infrastructures.
- Speaker #1
Capital expenditure, c'est le terme anglais pour investissement. 2,5 milliards sur un PIB américain qui est de 30 trillions. On est quasiment à 8% du PIB sur les cinq prochaines années. Les chiffres sont incroyables. Il y a une société au milieu de tout cela qui est cœur. qui est absolument incontournable, c'est OpenAI.
- Speaker #2
Qui est cœur au sens écœuré et qui est cœur au sens, qui est au cœur de tout ça en politique.
- Speaker #1
Qui est au cœur de tout ça, puisqu'en fait OpenAI, rien qu'OpenAI c'est 1 400 milliards de dollars sur les 5 prochaines années. Le petit sujet qui intrigue les marchés, c'est que certes, ces investissements ont été annoncés et OpenAI, Lorraine, à la fin de cette année fera… 13 milliards de dollars de chiffre à l'affaire ? Alors Sam Alleman n'arrête pas de dire que les chiffres sont sous-estimés, donc ce sera peut-être 15, peut-être 17, peut-être 20, mais il faut les mettre en perspective des investissements qui ont été annoncés.
- Speaker #2
Et c'est quoi ? Qu'est-ce que tu peux poser comme mot pour les investisseurs qui nous écoutent ? On parle de milliards, de mille milliards. Quand on dit 13 milliards de dollars, qu'est-ce que c'est ? C'est dérisoire ? C'est déjà intéressant ? Qu'est-ce que tu peux mettre comme qualificatif ?
- Speaker #1
13 milliards de dollars ? Au revoir. Pour une entreprise américaine, c'est peu. Pour un futur leader dans l'IA, c'est peu. Mais on sait que les revenus vont croître. Ils sont déjà en train de développer toute la panoplie de solutions qui sera potentiellement monétisable très bientôt. Ça va aller très vite. Aujourd'hui, il n'y a que 5% des abonnés qui payent. 5% des abonnés qui payent pour OpenAI ? Moins de 40 millions d'abonnés qui payent le chat d'IBT aujourd'hui. Tout le reste. Ce sont des usagers qui l'utilisent de manière gratuite, donc il y a des moyens de monétiser cette base d'abonnés. La question qui se pose, c'est est-ce que ça va aller suffisamment vite pour pouvoir faire face aux investissements ? C'est un petit peu ça aujourd'hui qui est le cœur du débat. Jusqu'à présent, les entreprises qui ont publié, qui sont directement impliquées là-dedans, qui ont publié, continuent à nous dire que la demande est extrêmement importante. La monétisation, c'est vraiment ce que regarde le marché aujourd'hui et on ne peut pas s'empêcher de détacher cette monétisation. de mise en application de l'IA plus rapide dans les entreprises. C'est elles qui ont les moyens de payer aujourd'hui et de monétiser cette montée en puissance de l'IA. Pour l'instant, ça démarre relativement lentement. Il y a des questions de sécurité que des boîtes sont en train d'adresser. Mais on pense qu'à l'avenir, ce sera quelque chose qui fonctionnera. Il y aura des hauts et des bas, il y aura des prises de profit à certains moments. Voilà, à certains endroits on se fera peur en se disant, tiens voilà, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ou là on constate une inflexion un peu négative dans les rythmes de croissance des profits. Donc il y aura de la volatilité. Pour l'instant ça monte en ligne droite. Normalement ce n'est pas comme ça que ça marche. Sur un marché financier ça monte, ça rebaisse, ça remonte, ça rebaisse. Il y a un peu de volatilité. Il y a des phases dans lesquelles on prend des profits, des phases dans lesquelles on remet de la toile. En tout cas on réinvestit. Jusqu'à présent c'est quasiment rectiligne. donc il faut s'attendre à l'avenir un peu plus de volatilité au fur et à mesure qu'on aura des déclarations sur... L'adoption réelle par les entreprises de l'IA et la façon dont elles le monétisent.
- Speaker #2
Tu viens de nous le démontrer, toutes les entreprises sont en train d'investir des milliards, des dizaines de milliards de dollars dans l'IA pour suivre. Maintenant, la question qu'on se pose, c'est, là, les boîtes américaines et pas que américaines viennent de publier, la saison de publication est à peu près finie. Qu'est-ce qu'on peut en retenir ? Et si, justement, je te repose la question, est-ce qu'on est dans une bulle ou pas ? Qu'est-ce que la lecture des résultats trimestriels boursiers nous dit ? Du potentiel de croissance qui reste, du degré de sérénité à la fois des acteurs et puis des investisseurs.
- Speaker #1
Il y a plusieurs éléments extrêmement intéressants à la suite de cette phase de publication des résultats. Effectivement, les entreprises ont publié le troisième trimestre. L'année 2025, ce qu'il faut avoir à l'esprit, c'est qu'aux Etats-Unis, on rentrait dans le trimestre de pleine application des tarifs.
- Speaker #2
Des tarifs douaniers.
- Speaker #1
Des tarifs douaniers. Donc jusqu'à présent, les six premiers mois étaient relativement sereins puisque ça avait mis du temps à se mettre en place. Et la question qu'on se posait, c'est à quelle hauteur les tarifs ont réellement impacté les chiffres d'affaires et les résultats des entreprises. La bonne nouvelle, c'est qu'en fait, les résultats sortent au-dessus des attentes aux Etats-Unis. Le marché attendait 8 à 9 % de croissance des résultats sur le trimestre. On va sortir entre 13 et 14. Donc ça sort au-dessus. Pour cette fois ? Pour cette fois, mais dans les discours des entreprises, on sent quand même une certaine sérénité. Alors, il y a du pour et il y a du contre. Les résultats sont assez mal cylindrés. Donc il y a quelques secteurs qui tirent. Lesquels ? Notamment la tech, bien évidemment. Au-delà de la tech ? Toute la sphère financière, notamment les banques. qui tire beaucoup l'industrie, qui s'en sort assez bien. Dans l'industrie, c'est un peu normal, parce qu'il y a une grosse partie d'industrie qui aujourd'hui, dans l'activité, est drainée par la tech. Donc l'investissement dans l'IA, ce n'est pas que des puces Nvidia, c'est également toute l'infrastructure. Donc l'industrie également s'en sort relativement bien. Et de l'autre côté du spectre, on a quand même un petit peu les parents pauvres. Le secteur lié à la consommation des ménages, pour l'instant, patine un peu.
- Speaker #2
On va y revenir tout à l'heure sur le consommateur.
- Speaker #1
Mais il y a plusieurs raisons à cela et en fait on a un petit peu le sentiment aujourd'hui qu'il y a quelques sujets sur les marges. Il faut quand même garder à l'esprit que les marges des entreprises post-Covid, les entreprises montent les prix. pendant quasiment trois ans de manière ininterrompue. Et on a un petit peu le sentiment qu'aujourd'hui on est au bout du scotch sur la capacité des boîtes à monter les prix, notamment dans la consommation de base. Donc ça, ça ne marche plus. Et donc voilà, on a des résultats au titre du consommateur qui sont un peu en demi-tarde. Et on voit que les réactions boursières ont été relativement brutales pour tout un nombre de sociétés qui publiaient un poil en dessous des attentes ou dont le discours était un peu plus prudent. les sanctions ont été très très très brutales.
- Speaker #2
Un peu binaire finalement ces résultats.
- Speaker #1
Oui, c'est on-off en fait, et encore, c'est même pas vraiment on-off, parce que même les entreprises qui surprenaient positivement et qui relevaient les attentes sur l'exercice 2025, n'étaient pas forcément saluées en bourde. En revanche, de l'autre côté du spectre, les sanctions boursières ont été très très fortes pour celles qui décevaient.
- Speaker #2
Frédéric, on se demande, à titre d'investissement, si c'est le moment d'alléger la tech US dans nos portefeuilles. Qu'est-ce que tu vois comme signaux ? Bon, là, on comprend qu'il y a quelques fondamentaux qui sont assez solides, donc il n'y a pas tellement de raisons de dire « Ok, il faut que je lève le pied sur la tech » . Qu'est-ce qui pourrait soutenir, continuer à encourager les investisseurs particuliers de rester investis sur la tech ? Qu'est-ce que tu vois d'autre comme signaux positifs ?
- Speaker #1
Alors, sur la tech, nous, le conseil que l'on donne… tous nos porteurs de part, c'est d'y aller de manière progressive. Comme je l'ai évoqué tout à l'heure, on s'attend à un regain de volatilité à un moment ou à un autre. On l'attendait déjà pour cette année, donc pour l'instant ça ne s'est pas produit. Mais on s'attend à un moment ou à un autre, comme avoir un regain de volatilité, et le fait d'investir de manière périodique, ça permet justement de lisser les points d'entrée. Donc ça, je pense que c'est la bonne méthode à adopter quand on veut investir, notamment en bourse. Ce qui, selon nous, se dégage pour la fin 25 et surtout le début 26, c'est que jusqu'à présent, c'est vrai qu'une grosse partie de la croissance américaine a été tirée par l'investissement dans la technologie. On a un peu le sentiment qu'en 26, les choses pourraient changer. Plusieurs éléments à cela. Premier point, on a One Big Beautiful Bill qui va rentrer en application et notamment un volet dont on parle assez peu, mais qui, de notre point de vue, est relativement intéressant.
- Speaker #2
Rappelle-nous ce que c'est que cette bille de Donald Trump.
- Speaker #1
En fait, c'est le budget qui a été adopté. Son magnifique budget. Son magnifique budget qui a été adopté un petit peu forceps, qui fait la part belle de réduction d'impôts, en tout cas la poursuite des réductions d'impôts, notamment auprès du ménage américain. Et donc on va redonner un peu de pouvoir d'achat au ménage américain. Alors c'est relativement mal cylindré, puisque encore une fois, ce sont les ménages les plus aisés qui tireront la part du lion. Mais on redonne du pouvoir d'achat au ménage américain en 2026. Et ça dans un contexte dans lequel... La consommation des ménages est un peu sous pression, notamment pour la première moitié de la population. C'est celle qui aujourd'hui a pris l'inflation un petit peu en pleine face.
- Speaker #2
La première moitié en partant du bas.
- Speaker #1
De 0 à 50%, donc les ménages qui ont des revenus les plus modestes. On voit que même la population moyenne aujourd'hui, ce qu'on appelle le salarié moyen aux Etats-Unis, commence à rencontrer des difficultés de fin de mois. reflater un petit peu ces gens-là, c'est permettre à la consommation de continuer à bien s'en tirer. Et l'autre moitié de la population, pour qui tout va bien jusqu'à présent, d'ailleurs c'est elle qui tire la consommation, on le voit dans les dépenses de consommation, la dépense événementielle, de loisirs et autres, pour l'instant, continue à relativement bien s'en tirer.
- Speaker #2
Est-ce que cette deuxième partie de population est surinvestie en bourse ? Et il y a un effet un peu qui s'alimente ? Alors,
- Speaker #1
il y a une très forte... par des investissements et des volumes journaliers qui sont effectivement faits par les ménages. En fait, quand on regarde la bourse américaine, à l'heure actuelle, on estime que deux tiers des volumes faits chaque jour le sont par les ménages et par le trading à haute fréquence. Donc c'est du momentum. Donc en fait, on achète la news, on achète la dernière nouvelle qui est tombée, et si elle est positive, on remet une pièce dans le box. Voilà, donc c'est pour ça que tout ceci peut paraître parfois un petit peu fragile. Si on revient aux fondamentaux, l'an prochain, il y a une partie de redistribution de pouvoir d'achat qui sera faite pour les ménages américains, ce qui devrait soutenir la consommation. Et dans One Big Beautiful Bill, il y a un autre élément qui est extrêmement important, c'est que Trump fait un énorme cadeau aux entreprises en leur permettant de faire une déduction fiscale des investissements. Donc on peut déduire grosso modo fiscalement tous les investissements que l'on fait aux États-Unis, sur le territoire nord-américain, dès la première année. Donc ça, c'est une énorme incitation à investir. Et dans les tout derniers chiffres, on remarque... que l'investissement industriel classique, donc je mets l'IA à part, donc l'investissement industriel classique a plutôt tendance à redémarrer. Et d'ailleurs, ces tendances-là ont été confirmées quand on a regardé un petit peu les bilans bancaires sur les publications du troisième trimestre. Là aussi, on a un peu le sentiment que les banques recommencent à prêter au tissu économique traditionnel. Donc ça, c'est plutôt la bonne nouvelle. C'est qu'on pourrait avoir la consommation et l'investissement traditionnels qui devraient revenir sous... tenir la croissance américaine en 2026.
- Speaker #2
Donc si je reformule, il n'y a pas que les fondamentaux qui vont bien. Cette One Beautiful Bill, elle nous donne quand même un peu de réserve sous la pédale pour 2026, au-delà de cette performance.
- Speaker #1
Les entreprises vont bien. Elles sont plutôt sous-endettées, très largement sous-endettées, puisqu'elles ont fortement réduit leur rendettement. D'ailleurs, quand on regarde l'histoire économique aux États-Unis, les boîtes américaines, au moment précis où on parle... sont beaucoup moins endettés qu'historiquement. Elles ont la capacité à remettre du levier financier dans le bilan, donc elles ont la capacité à s'endetter. D'ailleurs, c'est ce que font très clairement les hyperscalers, les entreprises qui investissent dans l'IA. Les marges, pour l'instant, sont au plus haut. Alors, on a un peu de volatilité sur les marges dans certains secteurs, mais pour l'instant, globalement, les marges tiennent. Elles continuent à rendre de l'argent aux actionnaires, puisque ce qu'on appelle le share buyback, le rachat d'actions, Elle est à des niveaux records aux États-Unis, ce qui prouve bien que les entreprises n'ont pas forcément beaucoup d'inquiétudes sur l'avenir. Sinon cet argent, elle le garderait, elle ne le rendrait pas aux actionnaires. Les entreprises vont plutôt bien et on a un peu le sentiment quand même que la politique fiscale va jouer à plein en 2026. Et gardons quand même à l'esprit, n'oublions pas que la Fed va baisser les taux. Et au fur et à mesure, on a des statistiques comme on l'a récemment. C'est un peu compliqué de parler des statistiques parce que ça fait quelques semaines qu'on n'en a pas à cause du shutdown aux Etats-Unis.
- Speaker #3
Absolument.
- Speaker #1
Mais on a quelques statistiques privées sur l'emploi qui montrent quand même un début de dégradation du marché de l'emploi aux Etats-Unis. Ça c'est du pain béni pour la Fed pour pouvoir continuer à baisser les taux. Donc on attend une baisse de taux encore en 2025 et sans doute deux baisses de taux à venir en 2026. Ça va permettre d'alléger la charge financière sur les entreprises qui voudront s'endetter.
- Speaker #2
Tu l'as dit, il n'y a plus de données officielles avec le shutdown, avec ces fonctionnements d'administration américaine à l'arrêt. Donne-nous un petit conseil. Quelles sont les valeurs à suivre, en particulier en ce moment aux États-Unis, quand il n'y a plus de données officielles ? Quelles entreprises, toi, tu regardes ?
- Speaker #1
Il y a quand même quelques émetteurs privés qui donnent des statistiques. Elles sont toujours parcellaires. On a eu le Challenger sur les licenciements il y a un peu moins d'une semaine. On a eu l'ADP sur les licenciements. c'est toujours regarder le marché de l'emploi avec un certain esprit, à certaines prises, donc c'est moins granulaire que les statistiques officielles, mais en tout cas ces deux données-là nous montrent un début de dégradation du marché de l'emploi. Donc on a quelques organismes privés, les ISM pareil, qui publient des statistiques qui nous permettent d'avoir un début de baromètre sur l'économie américaine. Ensuite nous on écoute beaucoup ce que disent les entreprises, parce que il y a... D'un côté, les stats officielles, et puis de l'autre côté, ce que disent les entreprises et ce qu'elles vont faire, ce qu'elles comptent faire. Et in fine, c'est pratiquement ce qu'il y a de plus important pour nous quand on met en place une décision d'investissement. C'est vraiment ce que l'entreprise nous raconte, là où elle veut aller, la manière dont elle veut y parvenir.
- Speaker #2
Si tu devais me donner trois entreprises que tu écoutes attentivement, tu penses à qui ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, on écoute beaucoup la tech. On écoute beaucoup les déclarations venant des boîtes technologiques, notamment la capacité à continuer à investir. Je pense que les auditeurs l'auront bien compris, c'est aujourd'hui un petit peu là où il y a le doute de la part de la communauté financière.
- Speaker #2
Doute sur la capacité à pouvoir continuer à mettre au pot et à investir, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, en fait, il y a quand même beaucoup de bonnes nouvelles dans les prix aujourd'hui. Nvidia, ça ne pèse plus, mais ça a pesé 5 000 milliards de dollars de capi boursière pour une entreprise qui fera 250 milliards de chiffre d'affaires cette année, 300 l'année prochaine. Donc on est à plus de 10 fois le chiffre d'affaires, entre 15 fois le chiffre d'affaires même si on prend l'année en cours. on est sur des niveaux de valorisation qui sont élevés. Dans le prix, aujourd'hui, il y a beaucoup de bonnes nouvelles embarquées. On suit très attentivement ce que déclarent ces entreprises, trimestre après trimestre, pour être sûr que le rythme que ces entreprises se sont imposées, qu'elles ont un petit peu imposé au marché, ne faiblit pas. S'ils venaient à faiblir, il y aurait sans doute des prises de profit qui se matérialiseraient de manière assez conséquente en bourse. C'est vraiment ça qu'on regarde aujourd'hui.
- Speaker #2
Compris. On finit avec le consommateur américain. Qu'est-ce que nous disent les dernières données dispos sur les dépenses du ménage ? Tu nous disais que c'était un peu mitigé. Qu'est-ce qu'on peut attendre et comment nous, investisseurs européens et français, on observe cet indicateur et comment on digère ?
- Speaker #1
Alors, on a une consommation des ménages aux États-Unis qui est très très mal cilindrée. Si on prend les 20% des ménages les plus riches, ils représentent grosso modo plus de la moitié de la consommation en valeur. 20% la moitié. Bien évidemment, ces gens-là sont très sensibles aux gains boursiers. Aujourd'hui, les actifs au Stade 8 sont plus hauts. On parle des cryptos, de la bourse, de l'immobilier. Les valeurs d'actifs sont tout plus hauts.
- Speaker #2
Les choses valent cher.
- Speaker #1
Les gens qui ont du patrimoine sont considérablement enrichis ces dernières années. Ces gens-là dépensent. On le voit dans les dépenses de consommation de loisirs. Voilà, Expedia a publié des chiffres, donc qui est un cateau opérateur, a publié des chiffres qui étaient extrêmement bons. Donc on voit qu'il y a une volonté de la part de ces gens-là de continuer à consommer. De l'autre côté du spectre, encore une fois, ce qu'on évoquait tout à l'heure sur les 30 à 40 premiers portions de la population, les choses sont beaucoup plus compliquées. Donc le fait de redonner du pouvoir d'achat à ces gens-là, c'est une bonne chose. Ça devrait permettre de... En tout cas, certaines entreprises de consommation, dès l'année prochaine, devront retrouver un peu de second souffle. Ce qu'il faut clairement, c'est que ces entreprises-là retrouvent de la croissance de volume. Jusqu'à présent, ça n'a été quasiment que du prix, donc elles ont monté les prix pour des volumes qui restent. En croissance relativement faible, voire en décroissance, on l'a encore vu sur la consommation de base au trimestre, il n'y a toujours pas de croissance en volume, donc c'est que du prix qui passe. Certains ménages sont étranglés, donc il faut redonner du pouvoir d'achat aux ménages. on pense qu'au BBA, pourrait y parvenir.
- Speaker #2
One big beautiful bill. Frédéric, tu es un peu le tracker, tu suis un peu le chasseur d'histoires boursières. Si je résume ce que tu viens de dire, le bilan des résultats est vraiment pas mal. Il y a encore dans le tuyau pas mal de bonnes nouvelles. Le dilemme qu'on a tous, c'est qu'est-ce qu'on fait de nos valeurs tech ? Tu nous dis quelque part. On ne lâche pas le morceau parce qu'il y a encore des belles histoires à se raconter. Et puis après, sur le consommateur américain, tu commences à nous dire qu'il y a quelques franges qui sont en train de morfler. Pardon, je résume un peu familièrement. On regarde, on fait ce qu'on peut avec les chiffres dispo et on écoute les entreprises.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Merci beaucoup Frédéric. Merci Lorraine. Frédéric Tassin, directeur gestion actions globales et thématiques chez Offi Asset Management. On a essayé de décrypter un max et en longueur ce que les marchés américains nous disent, y compris à nous et surtout à nous, j'ai envie de dire, Investisseurs européens et français. Vous retrouvez cette séquence et ces meilleurs moments sur les plateformes et évidemment sur les réseaux sociaux. On va parler de comment vous vous informez sur internet, sur les réseaux sociaux et de la place de cette information dans vos décisions financières. C'est un peu une mise en abîme finalement dans la création de cette émission Money Time. On va prendre un petit pas de côté, un pas de recul sur nous-mêmes. On va réfléchir à l'influence. Est-ce que c'est un outil d'éducation financière ou est-ce que c'est une vitrine de promotion ? On va débattre, en tout cas on va discuter avec deux expertes. On est avec Léa Lejeune, la fondatrice du Média Plancage. Bonjour Léa. Léa, ton boulot, c'est vraiment l'éducation financière sur Internet. Depuis un moment maintenant, tu as un regard très précis sur ce domaine dont on va parler. Et tu es avec Amélie Aubry. Bonjour Amélie. Amélie, tu es associée de l'agence de communication ANJI. Toi aussi, tu as un regard sur ce sujet avec peut-être une dimension un peu B2B puisque tu accompagnes beaucoup d'institutions financières dans la communication et dans les enjeux finalement d'adresser le bon public au bon endroit sur Internet. et on a... pas mal de choses à discuter. D'abord, on le voit tous, les contenus financiers se sont démocratisés à grande vitesse sur Internet. Certains vulgarisent, d'autres vendent. Beaucoup font les deux. On n'est pas là pour être dans le jugement. On voit bien qu'il y a un accompagnement de la démocratisation de l'investissement. Léa, comment tu poses ton regard de créatrice de contenu et de journaliste sur ce qui est en train de se passer sur Internet ?
- Speaker #0
Je pense que c'est... Déjà, c'est un mouvement qui date déjà de trois ans. Il faut regarder aujourd'hui que les influenceurs, finances sur les réseaux sociaux sont déjà là depuis à peu près 2-3 ans. Je pense que c'est un mouvement qui est arrivé tard en France quand on compare par exemple aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne où ils étaient déjà là bien avant le Covid. Et je pense que c'est vraiment basé sur cette idée que les médias traditionnels avaient du mal à aller chercher la jeune génération mais aussi un public qui n'était pas acculturé. à la finance, à l'investissement et à l'économie. C'est-à-dire un public qui n'avait pas fait d'école de commerce, un public qui devait pouvoir gérer et mettre de côté son argent. Alors on bénéficie aussi de l'effet Covid, c'est-à-dire que c'est une période dans laquelle on a énormément épargné. Donc qu'est-ce qu'on fait de tout cet argent dans lequel on a épargné quand on n'a pas de connaissances financières et pas forcément les moyens d'avoir affaire à des conseillers privés ? en conseiller en gestion de patrimoine de banque privée.
- Speaker #2
Ou même simplement parfois axé à son banquier ou sa banquière.
- Speaker #0
Oui, axé à son banquier ou sa banquière. Le banquier de détail, je dis en général, il faut pacifier complètement, il faut poser un maximum de questions parce qu'il y a des niveaux de connaissances. En fait, un banquier aujourd'hui, un banquier de détail, c'est un commercial. Donc, ce n'est pas quelqu'un qui va faire votre éducation financière. Donc, il faut s'éduquer pour savoir quoi faire de son argent et même savoir quelles sont les bonnes questions à poser aux conseillers financiers, aux banquiers, etc. Et donc, tout ça, oui, ça existe. Ça a beaucoup monté à une période, puisque aujourd'hui, la plupart des créateurs de contenus dans ces milieux-là sont allés sur un réseau social comme Instagram, vont être entre 50 000 et 200 000 abonnés. Donc voilà, mais on est aussi tributaires de plein de modes de fonctionnement, des algorithmes, et c'est vrai que c'est peut-être un petit peu moins une période où ces contenus-là sont poussés aujourd'hui. Mais en tout cas, la raison pour laquelle nous, on avait créé PlanCache, C'est parce que moi, je sortais de la presse traditionnelle et j'avais fait comme beaucoup ce constat.
- Speaker #2
On peut le dire, tu étais chez Challenge.
- Speaker #0
J'étais chez Challenge, voilà, j'ai passé 7 ans. J'avais fait ce constat qu'on avait de plus de mal à croire, les gens ont de plus en plus de mal à croire aux journalistes, à croire aux médias traditionnels. Ils veulent s'attacher à une personne, à une figure, à une incarnation dont ils vont connaître les pratiques, les motivations, parfois les opinions, même si, voilà, après la question qui se pose, c'est est-ce qu'on fait du journalisme engagé ? Est-ce qu'on tend vers l'objectivité ? et à quel niveau on y tend. Mais je voyais qu'il y avait ce mouvement, et je me suis dit, ok, je vais quitter la presse traditionnelle et lancer mon propre média, parce que pour moi, c'est là que les choses vont se passer, et c'est aux confluences entre le média et l'influence.
- Speaker #2
Léa, tu as mis le doigt sur un truc très juste, c'est qu'il y a cette tension entre le besoin d'expliquer, et puis la course à la viralité, l'équilibre il est très fragile, surtout quand on parle d'un public comme l'épargnant, l'épargnante, l'investisseur, l'investisseuse. Amélie, quel regard tu poses sur ce que vient de nous dire Léa ? Et qu'est-ce que ça veut dire pour les institutions financières qui ont besoin de communiquer ?
- Speaker #0
Ce que je trouve intéressant dans le profil de Léa, c'est qu'elle était en avance de phase. Nous, on a fait une étude avec l'IFOP, donc au TNG, où on voit qu'on a 62% des étudiants en journalisme qui ont envie de devenir créateurs de contenu. Donc ce morcellement, ces profils hybrides, je pense qu'on va en avoir de plus en plus. Et donc, est-ce qu'il faut véritablement opposer les créateurs de contenu et les journalistes plus traditionnels ? Je ne suis pas sûre. Je pense que c'est un système. Et ce qu'il faut avoir en tête, c'est parler d'hygiène informationnelle. Donc hygiène informationnelle, c'est de se dire je vais consulter trois sources différentes sur une thématique. Donc je peux aller voir un créateur de contenu qui va me faire de la pédagogie sur une tonalité plus directe, plus incarnée et ça m'apporte quelque chose. Je peux consulter des médias plus traditionnels et puis bien sûr je garde mes proches, mes experts, mon banquier, etc. comme source aussi d'une information qui doit être évidemment fiable, sourcée et taillée. Mais donc je trouve intéressant aussi de faire attention à ne pas se concentrer sur une seule source. mais bien diversifier son écosystème d'information.
- Speaker #1
Léa, tu l'as dit, il y a un problème de confiance qui touche l'information économique, mais pas que, on pourrait parler du monde politique évidemment, il y a beaucoup de jeunes gens qui ne font plus confiance aux médias, et en particulier aux médias économiques. Qu'est-ce qu'il y a de spécifique dans l'information financière entre ce besoin de rendement, de ne pas trop jargonner, et en même temps, l'attention... à ne pas faire de la fake news qui rend ce dont on parle particulièrement compliqué pour l'information économique.
- Speaker #2
Oui parce que quand tu parles de la viralité c'est un problème qui se pose tous les jours. Par exemple sur le média dans lequel nous on est le plus présent c'est Instagram. Comment on fait une vidéo sur Instagram ? Aujourd'hui il faut capter l'attention des gens en 10 secondes à toute vitesse. Donc on peut avoir tendance de temps en temps à mettre un titre provocateur, à dire une première phrase qu'on va finalement contredire dès le deuxième paragraphe. en apportant de l'information. Et ça, c'est vraiment des pièges dans lesquels il faut savoir jongler dans tout ça. Moi, je pense que de toute façon, ce qui est important, c'est de toujours sourcer de quoi on parle, à la fois dans les vidéos, dans les contenus, dans les légendes des vidéos. Je sais que nous, on a pris cette habitude dès le départ, ou par exemple, comme on fait aussi une partie de contenu... de vulgarisation des thèses en économie ou en sociologie dans un format très spécifique qu'on appelle l'étude qui choque. En bas, on met vraiment toutes les sources. Donc vraiment comme si on faisait un mémoire de master où on précise un peu tout ça. Donc je pense qu'il y a vraiment cette importance-là.
- Speaker #1
Mais là, on voit la trace de ton ADN journaliste. Oui, je crois que... Parce que ça, c'est obligatoire de citer ces sources.
- Speaker #2
Dans le journalisme, c'est obligatoire. Et évidemment, dans la formation financière sur les réseaux sociaux, c'est rare. Il y en a encore beaucoup qui disent d'après une étude... Mais en fait, on n'a pas l'étude. Il n'y a pas de date, il n'y a pas de contexte. Et alors, moi, quand j'écoute, souvent, je reconnais l'étude. Donc, je sais qu'ils ne disent pas forcément n'importe quoi. Mais c'est vrai que cette habitude-là, elle a été perdue. Je pense à une autre valeur du journalisme qui me paraît importante, c'est le contradictoire. Même si c'est juste une petite phrase pour rappeler qu'il y a des avis qui pensent autre chose. Par exemple, sur un profil... une question comme les taxes sur les impôts, etc. Nous, par exemple, il y a certains impôts qu'on va défendre chez Plancage parce qu'on a une vision très redistribution des richesses et tout. Mais il faut mettre en parallèle à chaque fois avec les autres personnes qui vont...
- Speaker #1
Vous étiez pour ou contre Taxuxman ?
- Speaker #2
Par exemple, Taxuxman, au début, on était plutôt très pour. Au final, quand on voit la mise en œuvre, on est un petit peu moins pour parce que la réalité de la mise en œuvre pose vraiment question. Mais sur une question comme ça, il faut rappeler aussi toutes les personnes qui sont en contre. toujours avoir cette perspective de dire, il n'y a pas une seule façon de voir, comme on peut avoir tout à fait tendance dans les réseaux sociaux. Et plus les formats sont courts, plus on peut avoir tendance à abréger.
- Speaker #1
C'est sûr que 7 secondes pour expliquer ce que c'est qu'un SNP, un ETF SNP 500, c'est compliqué. 7 secondes pour expliquer la taxe Zucman, c'est compliqué. Amélie, à l'heure où tout le monde peut faire son média, littéralement tout le monde, comment on garantit que les infos financières, mais ça s'applique à l'ensemble de l'information, ... sont vérifiés
- Speaker #0
pédagogiques mais aussi actionnables qui sont quand même les besoins de la consommation d'infos qu'est ce que tu conseilles toi je crois qu'il faut aussi faire confiance aux communautés et au débat qui se joue parfois en commentaire etc et ce prix wikipédia alors qu'il ya ces travers on sait qu'on n'a pas 100% de l'info qui est vérifié qui est juste sur wikipédia il n'empêche qu'on a vu la puissance d'une communauté on voit sa pérennité dans le temps ça les entreprises et les marques elles peuvent avoir encore très peur de ces débats, de la façon dont les gérer, avec réactivité, ce qui est toujours l'enjeu au sein des grandes entreprises. Et pour autant, c'est aussi ça qui va permettre d'avoir un regard critique, de croiser des opinions et de générer de la conversation. Et c'est ça qu'on veut rechercher. Donc j'ai envie d'appeler les entreprises à plus de lâcher prise, à oser, à continuer à aller dans les grands médias économiques, évidemment, et à donner leurs bons experts, mais aussi à le faire sur des nouveaux médiateurs de confiance, des nouveaux profils qui permettent aussi de parler à une nouvelle génération qui est tout à fait coupée. de plus en plus des médias traditionnels. Et ce qu'on voyait d'autre dans notre étude, c'est que toute la profession des journalistes reconnaît la qualité journalistique des nouveaux médias. Quand je dis nouveaux médias, les médias 100% digitaux, les podcasts natifs, où ils vont attribuer une qualité supérieure et équivalente, plus de 80% de qualité supérieure ou équivalente versus les médias plus traditionnels. Et donc ça, c'est aussi intéressant. Donc quand on est entreprise ou marque, on ne va pas vers ces nouveaux médias juste pour faire moderne, contemporain. cocher la case de dire qu'on fait ce type de choses mais bien pour aller toucher une cible qu'on toucherait pas par ailleurs.
- Speaker #1
Il y a le sujet de la transparence, notamment les médias financiers, il y a un petit peu la même chose que dans la presse féminine ou de la mode, les annonceurs sont souvent les mêmes personnes qui interviennent, c'est un sujet pour l'ensemble de la presse éco. Est-ce que la finfluence, l'influence financière en particulier, travaille beaucoup avec des modèles de partenariat et de brand content ? Est-ce que tu peux nous résumer ce que ça veut dire avec tes mots de communicante ?
- Speaker #0
Très simplement, c'est avoir un partenariat qui va permettre de soutenir l'émission, parce que c'est aussi un sujet de modèle économique. Et je pense que le rôle des entreprises et des marques est aussi de permettre l'émergence de ces nouveaux médiateurs de confiance. Donc oui, ça passe par du soutien financier parfois. Après, c'est à décorréler entre l'équipe commerciale à laquelle on peut avoir affaire quand on fait un sponsoring d'émission, un soutien, et puis l'équipe éditoriale. Et ça, c'est aussi à nous, intermédiaires, agences. d'évangéliser, d'expliquer le principe, puisque derrière, c'est tout l'enjeu de la crédibilité auquel on est confronté.
- Speaker #1
Du coup, je décline la question pour toi. Est-ce que, Léa, la transparence sur les partenariats, quelle que soit leur forme, éditoriale, commerciale, sponsoring, brand content, suffit ? Ou est-ce qu'il y a d'autres formes de… comment dire… d'autres formes ou d'autres normes de responsabilité à aller chercher ? pour les créateurs de conseils ? Oui,
- Speaker #2
nous, on note... En fait, on a participé à l'évolution de ces dernières années sur les réseaux sociaux. Donc, il faut savoir qu'au départ, par exemple, sur Instagram, il fallait notifier soi-même, à la mano, à la main, dans le commentaire, ce qui se passait. Aujourd'hui, on peut rajouter... Est-ce qu'on était en partenariat ou pas ? Est-ce qu'on était en partenariat ou pas ? Aujourd'hui, il y a les fonctionnalités qui permettent de mettre qu'on est en partenariat, qu'on est en collaboration commerciale, à l'intérieur des posts, à l'intérieur des vidéos, à l'intérieur des... des stories et surtout on peut le faire à posteriori. C'est-à-dire qu'on a plus d'excuses de dire en fait j'ai oublié, je ne sais pas ce qui s'est passé, etc. Oui, ce que je voulais dire tout à l'heure, c'était rebondir sur l'idée qu'il fallait deux équipes distinctes. En fait, il faut savoir que quand on lance des petits médias comme nous, en fait, il y a trois ou quatre personnes derrière. Donc, il n'y a pas forcément la possibilité d'avoir toujours deux équipes distinctes. En tout cas,
- Speaker #0
deux canaux de conversation distincts.
- Speaker #2
Voilà, deux canaux de conversation distincts. Donc moi, ce que je fais, c'est qu'à chaque fois, on va vraiment expliquer la démarche. On va expliquer, là, on est dans un partenariat publicitaire. Si certaines personnes nous envoient, par exemple, et ça peut être une très bonne technique de communication de certaines entreprises, un sondage qui vient de sortir sur l'éducation financière, nous proposant d'en parler. Moi, je vais dire deux choses. Je veux dire, éditorialement, pour nous, on n'apprend pas assez d'informations dedans pour le traiter éditorialement. Si vous voulez qu'on fasse une publicité là-dessus, on peut en discuter autrement. mais je considère que l'information apportée ici ne suffit pas pour qu'on mette en valeur cette chose-là. Il y a d'autres mécanismes qu'on peut mettre en place. Premier mécanisme qui a été mis en place ces derniers temps, c'est le label d'influenceurs responsables, qui a été mis en place avec l'ARPP.
- Speaker #1
Tu connais ma passion pour les labels. On a souvent des débats sur le label ISR avec Léa.
- Speaker #2
C'est vrai que tu as les labels au bout d'un moment. Mais en tout cas, il y a eu cette volonté de l'AMF, l'Autorité des marchés financiers, et de la RPP de se mettre d'accord et proposer un petit label pour vérifier qu'on a les règles de base de l'influence et notamment de l'influence financière. Bon, j'ai testé, j'ai fait le truc. C'est extrêmement facile de l'obtenir. Il n'y a pas de difficultés particulières. Ça ne suffit pas. Il faut aussi noter une autre chose, c'est qu'aujourd'hui, il y a un certain nombre d'influenceurs et de créateurs de contenu, et moi, c'est mon cas aujourd'hui, qui passent le diplôme de Stiff.
- Speaker #1
De conseiller en investissement financier.
- Speaker #2
Voilà, de conseiller en investissement financier, ce qui est utilisé par les conseillers en gestion de patrimoine et tout, pour à la fois pouvoir avancer dans cette certification, pour à la fois, bien qu'on rappelle à chaque fois que ceci n'est pas du conseil financier, mais en fait il y a des moments où des personnes dans les commentaires ou dans les DM peuvent nous poser des questions comme si on était leur conseiller financier. Donc autant avoir aussi cette compétence, cette corde à son arc. Et autant se mettre à niveau, puisqu'il y a tout un travail derrière chez les CIF qui demande de se mettre à niveau tous les ans sur les nouvelles législations et les nouveaux produits. Et donc ça, en fait, on est de plus en plus nombreux à se pencher là-dessus. Et voilà, moi, je viens à peine de commencer, donc il nous faudra un petit peu de temps. Mais en tout cas, ça fait partie des manières de se structurer.
- Speaker #1
C'est intéressant parce qu'on voit le média qui devient un pôle de connaissances. On en vient à l'éducation financière. C'est vrai qu'on observe une multiplication. des contenus des créateurs qui sont sur l'éducation financière c'est à dire qu'on vous explique des choses un peu décorrélées de l'actualité Justement comment Amélie toi tu vois ce rôle de l' influence comme outil d'éducation financière comment on fait quand c'est les algos qui recommandent qui récompense le buzz, pour le dire un peu simplement, plus que la rigueur. Comment on fait pour parler d'investissement avec rigueur quand finalement c'est les algos qui décident ce qui va être poussé ou pas ? Et ça, comment tu l'expliques toi aux annonceurs pour revenir sur le sujet ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de recette miracle sur le sujet des algos et des réseaux sociaux. En revanche, il y a une opportunité qui est celle de l'IA. En fait, on a... Alors je vais prendre chat GPT ou Perplexity ou peu importe lequel, mais en fait, demain, on va s'informer là. Et donc aujourd'hui, les algorithmes ferment leurs API. Donc on voit bien en fait que c'est pas ce contenu forcément qui va être indexé dans cette source d'information qui sera la première pour les populations sur des sujets où justement on a besoin de décomplexifier, on a besoin de comprendre. Et là il y a une fenêtre de tir en fait qui est intéressante pour les médias, pour les créateurs de contenu, pour passer à l'IA native et se dire comment j'émerge dans cette nouvelle source. Donc on peut pas lâcher totalement le sujet des réseaux sociaux et d'exister là. Il faut jouer le jeu de l'algo parfois, tout en restant objectif, mais on est contraint. ... si on veut émerger. Après, ce qu'on voit dans les algos, si je prends par exemple LinkedIn, c'est qu'il va prioriser l'individu versus l'institution. Donc, on en revient à l'incarnation. Il faut que ce soit porté par une personne, il faut que ce soit incarné. LinkedIn en revient un peu à son essence d'être d'humain à humain. La genèse de base, c'était de faire rencontrer des candidats et des recruteurs. Et donc, on a pris le travers de tomber sur des discours très corporate et très institutionnalisés. Il faut remettre le curseur sur l'individu. Ça c'est par exemple pour LinkedIn. Sur Insta, c'est un autre sujet qui est complexe. Je pense que là, aujourd'hui, on est dans le flou total. Et le modèle évolue tellement qu'il y a un peu à attendre pour voir comment ça se structure.
- Speaker #1
Et les créateurs qui nous écoutent le savent. Les créateurs qui nous écoutent le savent. C'est très très compliqué. Alors je vais dire, depuis trois mois, mais j'ai l'impression que ça fait presque un an d'anticiper les algorithmes. Donc quand on crée du contenu, de savoir comment ce qui va marcher, ce qui ne va pas marcher, rien n'est prévisible. On est tout le temps en bêta-testing un peu.
- Speaker #2
Moi, je ne dirais pas du tout depuis un an, mais en tout cas, depuis que nous, on a commencé depuis toujours. C'est-à-dire que chaque réseau social va changer son algorithme à peu près une ou deux fois par an. Non, deux ou trois fois par an. Donc, en fait, il faut en permanence s'adapter. Quand ils vont rajouter de la vidéo, il va falloir rajouter de la vidéo. Quand TikTok se rend compte que les slideshows, c'est-à-dire les carousels d'images textuelles... marche bien sur Insta, TikTok va l'incorporer. Et donc, à chaque fois, il faut sauter sur le nouveau service, le nouvel algorithme. Par exemple, on s'était habitué à un logiciel de montage qui était un logiciel qui s'appelle CapCut, qui a été utilisé beaucoup sur TikTok. Qui est chinois, d'ailleurs. CapCut, c'est chinois. Qui est chinois, tout à fait. Et aujourd'hui, pour bien marcher sur Instagram ou Facebook, il faut utiliser Edit, qui est l'outil logiciel d'Instagram pour que, du coup, ce soit valorisé. Et donc, c'est ça qu'il faut toujours ... toujours se remettre à niveau et c'est vrai qu'il y a des moments où il y a des virages qui sont plus difficiles à prendre que d'autres. Nous par exemple au début la vidéo on voulait pas y aller et puis au bout d'un moment on s'est dit bon bah on y va quoi.
- Speaker #0
Sachant que la vidéo est plus lue aujourd'hui et pas lue encore par les IA. Et donc il y a ce sujet de l'info, comment elle remonte, comment tu gères les deux.
- Speaker #1
C'est tout le challenge de Money Time puisqu'on est avant tout une émission vidéo parce qu'on croit à l'incarnation. C'est un sujet parce qu'effectivement on n'est pas encore digéré. par les algos. Peut-être qu'on peut donner ça comme élément de réflexion pour ceux qui nous suivent et celles qui nous suivent. C'est que ça va être le retour du site web. Parce que justement, pour être intégré dans ces LLM, digéré par le LLM, du LLM, le site web, ça va être important. Le mot de la fin peut-être pour les entreprises qui nous écoutent.
- Speaker #0
Le lâcher prise ? Non, mais je pense que l'enjeu, c'est d'éclairer. C'est de se dire comment je peux être dans une position qui est claire, comment je peux faire aussi du danse. de la démocratisation, de la vulgarisation, mais de façon concise. Souvent, c'est trop long. Alors, on peut faire des docus. C'est génial. Là, on a un gros chemin sur le documentaire qui permet d'approfondir les sujets. Donc, c'est soit du docu très long, soit du très court. Les chercheurs ont réussi à faire des thèses en 180 secondes et à les vulgariser. Je pense que là, il y a une voie pour les acteurs dans le domaine de la finance.
- Speaker #1
Intéressant, cette tension entre l'ultra court et l'ultra long. Après, il reste l'espace de cerveau disponible. qui est quand même très limitée. Léa ?
- Speaker #2
Sur l'espace de cerveau disponible, oui, le problème c'est qu'avec tout ce mode de fonctionnement, l'espace de cerveau qui est pris n'est pas forcément pris par les contenus dans lesquels on apprend le plus. Et ce qui m'inquiète sur l'information financière précisément, c'est que du coup, les informations que les gens ont restent très parcellaires. Donc ils vont avoir un petit bout, ils vont avoir le chiffre fort, le chiffre choc. Ils vont comprendre à un moment que, par exemple... Il ne faut pas laisser l'argent dormir sur le livret A. Et donc, il faut investir parce que c'est comme ça que ça progresse et qu'on construit une richesse sur le long terme. Et du coup, ils vont se dire, du coup, je ne mets plus du tout rien sur mon livret A. Alors que non, il faut toujours avoir son épargne de précaution, son argent de côté, son petit matelas sur le livret A avant d'investir. C'est ce qui permet de sécuriser. Et le problème, c'est qu'on voit des positions un peu jusqu'au boutiste qui sont liées à des bribes d'informations. Et du coup, moi, je crois encore. Un autre outil qui n'est même pas le site web, c'est même encore plus concret, je crois aussi à la force des manuels de finances qui nous permettent aussi de rattraper les petits morceaux qu'on n'a pas eus et de remettre en contexte ces connaissances-là. Et il faut savoir que la plupart des créateurs de contenu aujourd'hui ont écrit aussi leurs manuels de finances. Nous on est un petit peu en retard, mais on en a un aussi qui sortira bientôt.
- Speaker #1
Bon, on a quelques éléments de réflexion sur ce sujet. L'influence, ça sert aussi à éduquer. Et puis, moi ce que je retiens, c'est que la pédagogie financière, elle passe un peu en mode hybride entre des créateurs qui sont journalistes, influenceurs, cifs. Conseiller en investissement, et puis tout ça un petit peu à la fois, et c'est comme ça, l'exigence elle passe aussi par le consommateur, donc c'est aussi à vous d'être attentif à ce que vous consommez comme contenu, n'est-ce pas ? On peut dire ça ? Merci beaucoup Amélie, tu es experte des nouveaux codes, on va dire, tu es dans l'agence Angie, et puis Léa, fondatrice de Plancage, que vous pouvez retrouver partout sur les réseaux sociaux. Cette séquence est également à retrouver pour ses meilleurs moments sur les réseaux sociaux, et puis vous le savez, sur toutes les bonnes plateformes audio et sur YouTube. Générique ... Et si vous lanciez votre propre ETF ? Oui, ça paraît fou, mais ça n'est plus réservé bientôt à Amundi ou à BlackRock. Chacun d'entre nous pourrait être capable de créer son propre indice. Des plateformes permettent actuellement à n'importe quelle société ou presque d'aller créer son propre fonds indiciel. Je vous explique un ETF, par exemple sur des entreprises responsables. écologiquement, un ETF sur des valeurs du luxe ou encore par exemple un ETF sur les boîtes européennes. Tout peut être envisageable. Le principe, c'est très simple, c'est que vous définissez un indice ou une sélection d'actifs sur lesquels vous avez envie de vous concentrer et que vous voulez suivre. Ensuite, c'est une société de gestion qui va s'occuper du montage et, très important, de la conformité. Et hop, vous avez un ETF qui peut être coté et donc accessible aux investisseurs. du monde entier. Alors oui, ça demande un peu de moyens, des compétences et puis un réseau. Mais qu'est-ce que ça dit ? Ça raconte quelque chose sur la démocratisation des ETF et quelque part de la personnalisation de la finance parce que c'est de ça dont on parle. Demain, au lieu d'investir dans un marché ou dans une entreprise, il y a une action, vous allez adhérer, investir à la vision de quelqu'un qui crée son fonds. C'est peut-être ça le futur de la finance, les ETF personnalisés et suivre la vision. et les intérêts d'un leader ou d'une leader d'opinion financière. Des idées qui claquent, des invités qui comptent et il y a une équipe qui carbure. C'était Money Time, on est là tous les mercredis. Si cet épisode vous a plu, vous vous abonnez, vous likez, vous partagez, c'est comme ça que vous nous aidez. On est sur toutes les bonnes plateformes audio, on est sur YouTube et bien sûr, vous retrouvez les meilleurs moments de l'émission sur les différents réseaux sociaux. Un grand merci à nos invités Frédéric Tassin de FeeInvest, Léa Lejeune de PlanCash et Amélie Aubry de Engie. On sera là la semaine prochaine. Un grand merci à notre équipe aussi de Paris à Lyon. En passant par Bali et Londres, on se dit rendez-vous mercredi prochain.